Transcription

• Speaker #0

  Voici 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale, écouter des parcours inspirants et des paroles d'experts sur françaisdanslemonde.fr. Je suis Gauthier Seyss et j'ai le plaisir de passer 10 minutes avec Caroline Meuclet. Nous partons à Tours. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.

• Speaker #1

  françaisdanslemonde.fr

• Speaker #0

  Une belle région avec de beaux châteaux, c'est un joli petit coin que j'ai découvert d'ailleurs cet été, je suis content d'y retourner avec Caroline, mon invitée dans le cadre du partenariat avec les experts, expats d'ExpatPro. Bonjour Caroline !

• Speaker #1

  Bonjour Gauthier !

• Speaker #0

  Je t'ai empêchée de dormir avec cette interview cette nuit, dis donc !

• Speaker #1

  Oui, ça m'a un petit peu stressée, c'est vrai, j'avoue !

• Speaker #0

  Aucun stress, 3 millions d'auditeurs te suivent aujourd'hui, on va... éclairé, écoute, non c'est pas gentil de ma part ça, écoute et compagnie que tu as lancé depuis deux ans, que je trouve être un super concept, on va parler des seniors, mais juste avant, on rembobine un peu l'histoire de ta vie, retour dans le nord de la France, d'où tu es originaire, bonjour, d'où es-tu ? Tu y retournes de temps en temps, un petit peu, il y a un peu de la famille encore dans le nord là-bas ?

• Speaker #1

  Oui, oui, bien sûr, oui.

• Speaker #0

  Assez jeune, ton père va s'en aller, partir avec ta maman et donc toi aussi en Tunisie. Il va aider les entrepreneurs tunisiens à s'organiser dans tout ce qui est exportation. Résultat, tu vas grandir là-bas et puis tu vas aller au lycée français de Tunisie. A chaque fois que tu m'en as parlé, ça t'a mis des étoiles dans les yeux.

• Speaker #1

  Oui, c'est sûr. J'étais au lycée français de la Marsa, le lycée Caillou, comme on l'appelle là-bas, au lycée Gustave Flaubert. Je suis arrivée en première, donc j'ai passé mon bac français et mon bac à Caillou.

• Speaker #0

  À 23 ans, tu deviens chef d'entreprise. Tu crées une entreprise de meubles en fer forgé pour l'exportation. C'est l'inspiration de papa, à mon avis, de vouloir être comme ça dans le business.

• Speaker #1

  Oui, tout à fait. J'ai toujours énormément admiré mon papa. Et il m'a donné l'envie d'entreprendre. Donc, effectivement, à 23 ans, j'ai créé Forger d'idées. C'était une entreprise de fabrication de meubles en fer forgé destinée à l'exportation.

• Speaker #0

  Et dans cette période, ta grand-mère qui est restée en France est malade. Ça va allumer une petite lumière, mais d'autres lumières vont s'allumer. Lorsque tu rentres en 2003 en France avec ton époux, qui travaille dans le domaine des châteaux, dans la restauration, toi tu vas rejoindre un service client dans une entreprise, tu vas travailler beaucoup par téléphone, tu vas avoir une bonne maîtrise des outils et de la communication par le téléphone. Et puis arrive le décès de ton papa, qui va faire que tu vas avoir une espèce de révélation, une envie de changer de voie professionnelle, et tu vas créer Écoute et Compagnie. Tu m'as dit quelque chose de très juste, que les cinquantenaires qui nous écoutent peuvent comprendre, ce qui est mon cas aussi, ça a été la somme de mes compétences et de mes envies. Tout ce que tu as appris et tout ce que tu as aimé, tu l'as centralisé dans Écoute et Compagnie.

• Speaker #1

  Oui, effectivement, Gauthier. Parfois, on pense qu'à la cinquantaine, on n'est plus bon à rien. Mais moi, je pense que c'est tout à fait le contraire. Au contraire, on a tout un parcours, toute une expérience qui est enrichissante. Et moi, j'ai appris que par le téléphone, on pouvait communiquer, on pouvait rire, sourire, apporter de la joie et pas que de l'information. Et effectivement, j'ai eu aussi l'envie de recréer une entreprise pour moi, mais pour les autres aussi. de me tourner vraiment, vraiment vers les autres, parce que c'était un besoin à ce moment-là, parce qu'il y a eu le décès de mes parents. Et j'ai voulu peut-être combler un manque et créer un service que j'aurais, moi aussi, aimé avoir au moment où ils étaient encore là.

• Speaker #0

  Un petit focus avec un chiffre des petits frères des pauvres sur la solitude en France. Cette analyse, ce chiffre t'a beaucoup perturbé.

• Speaker #1

  Oui, effectivement, en fait, on a les petits frères des pauvres qui mettent en évidence l'isolement des personnes âgées. On a à la fois l'isolement avec 6 millions de personnes qui se sentent seules fréquemment, mais au-delà de ça, aussi des personnes à qui parler de choses intimes. Parce qu'effectivement, nos parents, quand ils sont inquiets, ils ne nous le disent pas nécessairement, parce qu'ils ne veulent pas nous inquiéter, tout simplement. Il y a aussi quelque chose, c'est qu'aujourd'hui, on a aussi 3,6 millions de personnes âgées qui sont exclues du numérique. Donc, ce n'est pas toujours évident de faire une visio, de les avoir facilement. Donc, le téléphone, ça reste finalement un outil hyper simple, hyper accessible, où qu'on soit, même très éloigné dans nos campagnes, et pour les personnes âgées qui ne savent absolument pas utiliser Internet.

• Speaker #0

  Alors moi, j'appelle régulièrement mes parents, j'ai plutôt ma maman en ligne. En effet, on parle un peu de la pluie et du beau temps, de ce que fait l'un et de ce que fait l'autre, mais pas forcément de sujets un peu plus intimes. Il y a toute une zone d'ombre chez les seniors qui n'ont pas forcément envie de partager avec leurs proches.

• Speaker #1

  Alors en fait, ce n'est pas vraiment une zone d'ombre. C'est-à-dire qu'en fait, vous savez, l'isolement, ce n'est pas seulement le fait de ne pas avoir quelqu'un à côté de nous. On peut tout à fait être très bien entouré avec nos proches. Et pourtant... pour autant se sentir isolée et un peu exclue, parce que finalement, j'ai Annie, une de mes abonnées, qui me disait, vieillir, c'est apprendre à renoncer. Et renoncer, c'est quoi ? Renoncer à ses amis qui décèdent ou à son conjoint, c'est renoncer à l'utilisation de son véhicule, c'est renoncer à des activités qu'on pouvait avoir avant. Et finalement, ça, ça isole nos personnes âgées.

• Speaker #0

  Je comprends bien.

• Speaker #1

  Seulement qu'ils ne veulent pas en parler, mais ils ne veulent pas nous inquiéter, tout simplement.

• Speaker #0

  Du coup, tu as créé un service d'écoute par téléphone pour rompre l'isolement, pour égayer, stimuler, veiller, accompagner les seniors. C'est les mots que tu as mis sur la page d'accueil de ton site, mais je pense qu'il résume tout parce que la personne, la dame de compagnie, comme tu l'as appelée, passe un coup de fil, échange, discute. Ça peut être léger, ça peut être plus intime, plus profond, plus triste. En tout cas, ils échangent. Et toi, tu fais un travail d'accompagnement avec un feedback pour la famille.

• Speaker #1

  C'est exactement ça, Gauthier. En fait, l'idée, c'est vraiment de faire quelque chose de sur mesure. Les dames de compagnie, elles vont gérer quelques personnes âgées, parce que de toute façon, on ne peut pas en gérer beaucoup. On n'est pas comme sur un plateau de centre d'appel où on va enchaîner les appels avec les personnes âgées. Elles vont avoir quelques personnes âgées qu'elles vont chocouter et appeler régulièrement. Et elles vont créer un lien qui va leur permettre de... de bien les connaître et en même temps, du coup, de veiller sur elles. L'idée, c'est de pouvoir offrir aux aidants, aux proches, un service où une dame de compagnie va venir veiller sur leurs parents.

• Speaker #0

  Si on prend le cas de la voiture, par exemple, peut-être que ce sera plus facile de dire que la personne sent que c'est un peu dangereux de prendre la voiture, pas un truc qu'elle dirait forcément à ses enfants. Mais par contre, les enfants seront du coup au courant.

• Speaker #1

  C'est ça, en fait. C'est vrai que... Alors, on parle de la voiture, et ça, c'est clairement une étape qui est hyper compliquée. Il faut les accompagner, en fait. On doit accompagner nos parents au moment où ils doivent arrêter leur voiture, trouver des moyens de pouvoir apporter une substitution. Donc, si du jour au lendemain, on arrête la voiture, il faut peut-être envisager un portage de repas pour qu'ils n'aient plus besoin d'aller faire les courses. ou se mettre en relation avec des transports solidaires pour qu'ils puissent continuer à aller à leurs activités. Donc finalement, ces étapes-là, moi je vais les accompagner, et les personnes âgées, et les proches, pour qu'ils puissent anticiper et aller progressivement sans que ce soit finalement une véritable privation de liberté. C'est un bon exemple, la voiture.

• Speaker #0

  Alors on va se reprojeter en Tunisie, on va se rappeler de ta grand-mère, je disais tout à l'heure qu'elle avait été malade. On va s'intéresser spécifiquement aux auditeurs qui sont aux quatre coins de la planète. On est sur la radio des Français dans le monde. Ils ont leurs parents qui sont restés en France, qui vieillissent. Et ils ont peut-être, par rapport aux autres enfants avec des parents qui vieillissent, cette culpabilité supplémentaire d'être loin.

• Speaker #1

  Oui, c'est sûr. Moi, je l'ai particulièrement vécu, puisqu'effectivement, quand j'étais jeune, ma grand-mère a été atteinte d'un cancer et je voyais le trouble que ça pouvait mettre dans la maison. Parce qu'effectivement… C'était ma tante qui avait la charge de s'occuper de ma grand-mère et ma maman qui essayait le plus possible de prendre un avion pour y aller. C'est vrai que ça crée une certaine culpabilité, on se sent impuissant. Et puis, du coup, on a besoin d'être rassuré en fin de compte. Et je pense que le service d'écoute et compagnie peut être finalement un moyen de garder un lien, comme un fil. entre la personne qui est restée en France et celle qui est de ses loins expatriée dans le monde.

• Speaker #0

  Et en l'occurrence, j'ai déjà eu une invitée qui est expatriée aux États-Unis, avec ses parents qui étaient vieillissants en France, et qui disait, cette distance ne pose pas de problème parce que les problèmes qui arrivent, je les résous au fur et à mesure, à distance, avec justement des aides, des accompagnants, des gens qui viennent livrer les repas, etc. C'est-à-dire qu'on n'est pas non plus, nous, une aide sociale, on n'est pas non plus spécifiquement en enfant, spécialiste des seniors, ta solution, c'est vraiment la solution idéale et ça efface les distances.

• Speaker #1

  Ça efface les distances et ça permet parfois de dédramatiser aussi, parce que quand on est loin, on est d'autant plus inquiet, en fait. Et quelque part, vous allez avoir une personne qui va être neutre. Si vous parlez à votre sœur ou à votre frère, cette neutralité n'est pas là. Là, vous allez parler avec quelqu'un, avec une dame de compagnie qui accompagne votre papa ou votre maman et qui est complètement neutre et qui va avoir une vision sur la situation qui est finalement peut-être plus concrète et plus neutre.

• Speaker #0

  S'il faut une solution médicale, on va trouver un spécialiste pour résoudre ce problème médical. Ce n'est pas forcément... Le frère qui est resté en France, qui va devoir s'en occuper.

• Speaker #1

  C'est ça.

• Speaker #0

  Petite question sur le coût, parce qu'évidemment, on se pose la question. Comment ça fonctionne ? J'ai vu que tu étais référé au système du service à la personne, ce qui engendre une réduction de 50% de crédit d'impôt.

• Speaker #1

  Oui, alors ça, c'est un petit peu la cerise sur le gâteau. Et tant mieux, parce que ça fait que le service reste assez accessible. Donc, en fait, on a un système de formule. Donc, c'est des abonnements. un abonnement sans engagement, qu'on peut arrêter du jour au lendemain, avec une fréquence d'appels. Alors les appels, c'est entre 20 et 30 minutes pour chacun des appels. C'est un minimum, pour pouvoir vraiment papoter et ouvrir la discussion, c'est minimum 20 minutes. Et la première formule, c'est un appel par semaine d'une trentaine de minutes. Et si on fait un appel par semaine, ça fait 4 heures. ou 5 appels par mois pour une somme de 68 euros. Avec la défiscalisation, on arrive donc à une somme de 34 euros par mois pour 4 ou 5 appels d'une demi-heure. Ça, c'est la première formule, c'est un minimum. Après, je propose aussi, le service propose aussi des appels plusieurs fois par semaine, voire même un appel quotidien quand c'est nécessaire.

• Speaker #0

  Et c'est important de signaler qu'au-delà des appels, des échanges qu'il y a avec les seniors, il y a une remontée d'informations auprès des enfants, par exemple.

• Speaker #1

  Oui, tout à fait. En fait, ce que je fais, c'est que déjà, à la fin, on a un système de... C'est professionnel, c'est-à-dire que les dames de compagnie sont formées, encadrées, et on a un système d'enregistrement des appels. Alors, ce n'est pas obligatoire, mais on peut le mettre en place, ce qui permet pour nous de travailler sur la formation des équipes avec les appels, mais aussi d'avoir une alerte et de pouvoir avoir un contrôle. Et indépendamment de ça, ça me permet aussi d'envoyer systématiquement tous les mois avec la facture, le journal des appels, avec la fréquence des appels et la durée des appels.

• Speaker #0

  Et vous pouvez aller sur écoute-et-compagnie.com. Il y a même un test gratuit qui comprend deux conversations téléphoniques. Je vous invite à découvrir ce service. Je trouve que ton idée, Caroline, elle est géniale. Je suis sûr qu'elle ira loin et qu'elle correspond en plus... parfaitement à nos auditeurs qui sont quatre coins de la planète. Je te souhaite le meilleur pour le développement de ton site, de ton service. Je remercie Exprat Pro qui nous a mis en relation aujourd'hui et on se retrouve quand tu veux sur cette antenne.

• Speaker #1

  Merci Gauthier, c'était très sympa et bonjour à tous aux quatre coins du monde.

• Speaker #0

  A bientôt. Et t'as vu que ça s'est bien passé, il n'y avait pas de raison de ne pas dormir cette nuit.

• Speaker #1

  Oui.