Transcription

• Gauthier Seys

  Vous allez plonger au cœur d'une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Seyss et j'ai le plaisir de passer 10 minutes avec Lucie Froin, direction Ottawa. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. françaisdanslemonde.fr Hello, bonjour, on dit.

• Lucie Frouin

  Hello, bonjour exactement !

• Gauthier Seys

  Je dis les deux parce qu'on est dans une province qui parle et en anglais et en français, comme ça on ne vexe personne. Nous voilà à Ottawa, la capitale du Canada. On est vraiment limitrophes avec la province de Québec, on est à deux heures de Montréal. Et on va découvrir une ville où finalement les Français se rendent un peu moins naturellement qu'à Montréal ou à Québec. Bienvenue Lucie sur la radio des Français dans le monde.

• Lucie Frouin

  Merci beaucoup, je suis ravie d'être parmi vous.

• Gauthier Seys

  Alors tu es la présidente de Ottawa Accueil, on est partenaire avec la FIAF, on rappelle à quel point il est important quand on débute une aventure de l'expatriation de rejoindre les équipes des accueils parce que c'est un changement de vie. En plus là, on a l'impression d'arriver chez les cousins mais ils sont quand même très éloignés ces cousins, donc un petit coup de main à l'arrivée. Chose que tu n'as pas eue puisque tu as été à la base de la création de cet accueil. Quand tu es arrivée, il n'y en avait pas.

• Lucie Frouin

  Exactement, il n'y avait pas d'accueil. Donc voilà, on fait sa découverte par soi-même.

• Gauthier Seys

  Est-ce que tu peux nous faire un petit plantage de décor ? On n'est pas très loin des États-Unis, on est à un endroit un peu stratégique quand même du Canada.

• Lucie Frouin

  Exactement. Donc Ottawa est relativement bien situé, situé en Ontario, très très proche, comme on le disait à l'instant, de Québec. Deux heures de Montréal, cinq, six heures de Toronto. La grande force d'Ottawa, c'est que c'est la capitale fédérale, donc on a le côté linguistique français et anglais qui... qui peut aider en tant que nouvel arrivant. Mais voilà, donc on est inspiré vraiment d'une culture un peu française et également américaine, si j'ose dire.

• Gauthier Seys

  Et maintenant, il y a un vol Paris-Ottawa, c'est nouveau.

• Lucie Frouin

  Exactement, et ça, c'est super. C'est tout nouveau, ça fait à peu près un an et demi, deux ans maintenant qu'on a cette ligne-là. Donc, en six, sept heures, on est sur Paris. C'est vraiment un vrai plus.

• Gauthier Seys

  Eh bien, Lucie, on va prendre l'avion dans l'autre sens. On va atterrir à Angers. C'est là que tu vas naître. Ensuite, tu vas faire tes études. études de droit, Angers puis Dijon puis Montpellier, on va dire que l'Occitanie tu l'as pas mal visitée, t'as vécu un peu à Carcassonne, des études de droit et des études de notaire. Un mot sur ton conjoint puisque c'est un jeune homme que tu vas rencontrer alors que vous avez tous les deux 16 ans, une belle grande histoire d'amour comme dans les contes de fées.

• Lucie Frouin

  C'est ce qu'on peut dire, exactement.

• Gauthier Seys

  Vous allez avoir deux enfants qui vont naître à Bordeaux. Et puis, ayant tous les deux connu une expérience en Angleterre, l'idée de vivre l'international restait dans un coin de votre tête. Et en 2015, à peu près, vous vous dites que c'est le bon moment pour se pencher sur l'idée de quitter le pays. Alors, plutôt anglo-saxon, il n'y a pas grand-règle dans la destination. Vous étiez ouvert à à peu près tout.

• Lucie Frouin

  Complètement, tout à fait. L'idée c'était d'aller sur un pays où on avait la possibilité de parler anglais. C'était en tout cas la richesse que l'on souhaitait pour nos enfants à l'époque. Donc on avait regardé, très naturellement, on prend le globe, on regarde les pays qui parlent anglais, on se dit, bon voilà, l'Australie c'est loin, les Etats-Unis c'est peut-être un peu compliqué en immigration, l'Angleterre on avait fait, c'était un peu proche. Donc le Canada est arrivé assez naturellement en effet. Et à l'occurrence,

• Gauthier Seys

  tu m'as fait un stage. à Ottawa, donc tu vas découvrir cette capitale et c'est la ville que vous allez retenir. Tu m'as dit qu'il y a deux ans de préparation pour les visas, pour la maison. Vous partez sans travail sur place, mais en ayant beaucoup préparé votre déménagement.

• Lucie Frouin

  Alors voilà, j'ai la chance d'avoir un conjoint qui anticipe et puis qui aime aussi pouvoir être confortable dans un projet comme celui-ci. Et c'était également quand même plus rassurant avec deux jeunes enfants et sans emploi derrière. Donc oui, deux années. qui n'ont pas été intensives. C'est vraiment deux années qui nous ont été imposées aussi dans le parcours d'immigration. On souhaite arriver en tant que résident permanent dans la mesure du possible. Et donc, ce parcours-là peut prendre quelques mois. Donc oui, deux années qui ont été confortables, on va dire, pour arriver bien préparées.

• Gauthier Seys

  Lucie, tu m'as quand même dit, on a tout abandonné en France. C'était la grande expédition. C'est des mots assez forts. Quand tu y repenses maintenant que le temps est un peu passé, vous êtes... heureux de votre choix, aucun regret ?

• Lucie Frouin

  Aucun regret, que de belles expériences. On rencontre des défis et je pense que ça, toute immigration ou toute expatriation, ça va de pair je dirais avec ça. Mais aucun regret, on en ressort vraiment enrichi culturellement, humainement, professionnellement, voilà, aucun regret en ce sens.

• Gauthier Seys

  Peut-être un petit note à béné sur le fait que vous vous ayez décidé d'arriver en hiver, c'est peut-être pas le meilleur moment ?

• Lucie Frouin

  Idéalement, c'est certain que l'été, c'est plus agréable de déménager, de ne pas avoir les bottes. Et en plus, on arrivait avec notre équipement vestimentaire français, donc qui n'est absolument pas adapté. Ce n'était pas bon, oui. Nous avions froid. Et je dirais que dans notre cas, comme je le mentionnais tout à l'heure, on n'avait pas d'autres opportunités. On avait une immigration qui nous imposait à arriver avant le 21 janvier. Donc oui, nous avons fait un déménagement et une arrivée dans le... cœur du sujet qui était l'hiver.

• Gauthier Seys

  Si on peut, c'est mieux d'éviter de commencer à moins 42, par exemple, parce que on ne va pas se cacher, les Français qui s'installent au Canada, le premier hiver peut être rude.

• Lucie Frouin

  Alors, il peut être rude, je dirais encore, on est vraiment sur des changements climatiques. Ça fait deux hivers, on a très peu de neige, on a des températures plutôt autour de moins 15, on a eu quelques moins 20, mais c'est très ponctuel. Le moins 42 en ressenti, c'était une année très particulière sur quelques jours. C'est rare. Mais malgré tout, même à moins 20, il faut quand même être préparé.

• Gauthier Seys

  Alors, il y a 150 000 Français qui vivent au Canada, seulement 10 000 dans la province de l'Otario. Pourquoi tu crois qu'Ottawa a moins de succès que Montréal ? C'est la fainéantise des Français d'aller dans une ville où tout le monde parle français ?

• Lucie Frouin

  Alors déjà, quand on est sur 10 000, on est sur 10 000 sur la région d'Ottawa-Gatineau. Alors, pourquoi moins de succès ? Peut-être par rapport au... de ce que je peux comprendre, c'est une ville qui est peut-être moins dynamique qu'une ville comme Montréal ou Toronto. C'est une ville qui est plutôt... Bon, ça, c'est la capitale fédérale, donc il y a quand même un certain nombre de fonctionnaires. Donc, on a tendance à dire que c'est une ville qui est beaucoup plus calme. moins de dynamisme. Pour autant, je trouve que c'est vraiment une ville idéale pour une famille. On a énormément d'accès aux activités pour les jeunes ou les enfants. C'est une ville très verte. On peut aller très facilement, comme je le mentionnais aussi sur Montréal. Donc, peut-être à tort. Après, tout dépend des aspirations personnelles, personnelles et professionnelles, là encore, de chacun. Mais je dirais qu'Ottawa, pour nous, ça a été une ville qui nous correspondait.

• Gauthier Seys

  En tout cas, Lucie, tu en parles très, très bien. Comme je le disais, il n'y avait pas d'Ottawa Accueil, avec une petite équipe où vous décidez de créer cet accueil en 2018. Et là, les accueils, on va dire que tous ceux qui sont arrivés après ont eu de la chance, parce que c'est quand même un réseau d'entraide essentiel quand on débute l'aventure.

• Lucie Frouin

  Complètement, complètement. Alors moi, j'ai pour usage de dire, une intégration va se faire plus ou moins difficilement et plus ou moins longuement. Ottawa Accueil, en tout cas les accueils dans le monde, grâce au réseau de la FIAF, permettent d'avoir une intégration facilitée et plus rapide. Je trouve que c'est un moteur d'intégration sociale énorme. Et ça, je trouve que c'est vraiment fort. C'est la richesse des accueils.

• Gauthier Seys

  Alors, on salue les 60 familles et les 8 bénévoles de l'équipe Fix. Parlons un mot des animations. Qu'est-ce qu'on peut faire quand on vous rejoint ? Quels sont les grands rendez-vous de Ottawa Accueil ?

• Lucie Frouin

  Alors les grands rendez-vous, je dirais primaires à privilégier quand on arrive sur Ottawa, c'est l'intégration des clubs. On propose en fait des clubs tout au long de la semaine, des clubs hebdomadaires. Ces clubs-là sont très riches parce qu'ils permettent justement d'avoir une intégration plus rapide parce qu'on retrouve de semaine en semaine en général le même groupe. Et dans ces clubs, c'est vraiment là où on échange les trucs et astuces. C'est là où on va réseauter, où on va entendre dire Ah tiens, un médecin de famille vient d'ouvrir un cabinet, c'est très compliqué. Voilà, donc toutes ces astuces-là, les clubs sont très forts, je dirais, pour avoir ces ressources. Mais après, bien entendu, l'association offre énormément d'opportunités pour réseauter autour des grands événements. Donc, on a le café de rentrée, par exemple. Là, nous venons d'avoir le goûter de Noël le week-end dernier. Il y avait 80 membres. On a la galette d'Erwa en janvier, donc là c'est un événement où on peut être entre 100 et 150 membres. Et puis après tout ça, c'est vraiment ponctué de tellement d'événements, des activités laser guide, escape room, des randonnées, des balades. On est très riche au niveau culturel également à Ottawa, donc on peut envisager des planifications de visite de musée. On manque pas d'idées à Ottawa Accueil, on a vraiment un beau comité, un beau conseil d'administration avec énormément de propositions. On est en moyenne pour cibler autour de cinq activités par semaine, donc un accueil qui est dynamique.

• Gauthier Seys

  Eh bien le lien de l'accueil est présent dans ce podcast. On va terminer Lucie en allumant quelques petits warnings spécifiques à la vie à Ottawa. Il faut rappeler que géographiquement la ville... Et vraiment, en quinconce sur deux provinces, ce qui peut engendrer des petits problèmes. Alors, il y a eu des cas dans votre association. Tu préfères l'annoncer à un homme averti en vos deux.

• Lucie Frouin

  Exactement. On est vraiment limitrophes avec le Québec, comme on le disait. Donc, soyez vigilants, renseignez-vous au niveau de votre statut d'immigration et au niveau des soins de santé, par exemple. On peut très bien envisager de travailler et d'habiter sur les deux villes dont je parlais, c'est-à-dire travailler à Gatineau et habiter à Ottawa, mais vigilance, il peut y avoir un impact sur la prise en charge et la couverture au niveau de la santé. Donc, renseignez-vous, c'est le meilleur conseil, je dirais, à avoir, surtout sur la spécificité géographique d'Ottawa.

• Gauthier Seys

  Alors, on a parlé de la météo, on a parlé de la différence culturelle. Un petit mot, j'ai écrit Eldorado, point d'interrogation. Le Canada, la France, on a des fantasmes dans nos têtes. Il y a un petit warning aussi peut-être à donner aux auditeurs ?

• Lucie Frouin

  Je dirais peut-être l'aspect social. En France, c'est très facile de sympathiser, de discuter, de débattre, de donner ses opinions, ses points de vue, d'inviter le voisin à l'apéro, comme on dit à l'apéritif. Au Canada, c'est… peut-être pas aussi facile en tout cas à Ottawa. Donc voilà, je dirais que le réseau social, le développement du réseau social finalement autour de nous, ce sont principalement des Français et des francophones par facilité. Voilà, c'est notre expérience personnelle. Mais voilà, se laisser le temps aussi de découvrir culturellement les habitudes et coutumes en fait locales, pouvoir avoir une intégration sociale facilitée.

• Gauthier Seys

  Eh bien Lucie, je vais piquer le slogan de la devise officielle de la ville en avant vers Ottawa pour votre prochaine aventure. Merci d'avoir répondu à nos questions. Tu rejoins la galerie de tous les présidents et présidentes du réseau FIAF interrogés sur cette antenne. Tous les podcasts sont disponibles sur le site de la radio et sur le site de la FIAF. Merci beaucoup en tout cas et puis bel hiver. Il y a un peu de neige aujourd'hui.

• Lucie Frouin

  Les flocons sont arrivés simplement hier. certainement pas pour l'année au complet, mais en tout cas, voilà, ça arrive très tranquillement sur Ottawa.

• Gauthier Seys

  Eh bien, profitez bien. À très vite.

• Lucie Frouin

  Merci beaucoup. À bientôt.