- Speaker #0
Troisième et dernier épisode de cette mini-série consacrée à la semaine la plus importante de la vie de votre pénis et de vos testicules. On parle dans ce troisième épisode des 7 jours qui suivent une vasectomie et là en particulier du 7e jour. Bonjour Dr. Huppertand.
- Speaker #1
Bonjour Cyril.
- Speaker #0
Le 7e jour il n'est pas anodin, il est même très intéressant puisqu'il existe ce que vous appelez le syndrome du 7e jour. Qu'est-ce que c'est ?
- Speaker #1
On est après une vasectomie, on a survécu à la... période de grâce de 48 heures, on a respecté les consignes avec froid, glaçage, jogstrap. La période de l'intervalle libre, tout est allé pour le meilleur du monde. On est dans les 4,20% des hommes très heureux après vasectomie. On dit que ce chirurgien est un génie. Et boum ! Douleur !
- Speaker #0
Qu'est-ce qui se passe ?
- Speaker #1
Des douleurs qui apparaissent brutalement d'un côté et de l'autre. Bizarrement, pas au endroit où j'ai été opéré, pas au niveau de testicule, très souvent très haut au niveau du bas de ventre. Et je suis très cru, j'ai interpellé. Qu'est-ce qui se passe ? Comment se fait-il que cette opération qui a été magnifique jusqu'alors, pourquoi ai-je des douleurs ?
- Speaker #0
Oui, pourquoi ?
- Speaker #1
Parce que le corps, il ne fait qu'à sa tête. Le corps, il est programmé pour réparer. Lorsqu'on se blesse, naturellement, ça va cicatriser. C'est un phénomène naturel. Comme si l'information génétique, l'ADN du corps, contient quelque part un schéma pour réparer. On appelle ça en médecine, ça vient du latin, restitutio ad integrum. On répare au mode initial.
- Speaker #0
Autrement dit, la vie trouve toujours son chemin, comme dans Jurassic Park.
- Speaker #1
Exact. Donc le canal veut se réparer, veut établir la continuité. Bien sûr, on l'empêche parce qu'on va couper, on va coaguler. Je vais même interposer une fascia, un petit pot. pour que les deux fragments ne puissent pas se toucher. Ça n'empêche que le fragment du bas, il va envoyer des enzymes du tissu pour trouver l'autre côté, perforer, éventuellement, retrouver le chemin. Ce qui explique d'ailleurs qu'il y a aussi un échec potentiel. On a vu que dans certains cas, c'est une technique qui peut avoir jusqu'à 20% de recanalisation après une vasectomie, ce qui est énorme. 20% c'est beaucoup. Donc, et comme On a mis en place toutes ces mesures. Ça gonfle, il y a une espèce de processus inflammatoire du bas vers le haut, avec le granulome, avec une espèce de petite boule, une petite boule charnue, un espèce de petit pois, petite noisette, au contact entre le fragment du bas et le fragment du haut, qui ne sont pas en continuité. Et ça crée de l'inflammation. C'est du tissu inflammatoire. Et l'inflammation est douloureuse, notamment à la mise en tension. Lorsqu'on est debout, si on a rappelé le marche, évidemment le sport, ça va tirailler, ça tire rarement des deux côtés, c'est toujours d'un côté ou de l'autre et surtout on va ressentir la douleur du côté où le canal est fixe. et il est fixe au moment où il croise le pubis pour entrer dans l'activité abdominale au niveau du ventre. Ce qui explique les douleurs du bas-ventre. Donc c'est très inhabituel. Je n'ai pas eu mal, c'est brutal, c'est bizarre, ça remonte, c'est une badiva de ventre. Est-ce que c'est nosocomial, est-ce que c'est atrogène ? C'est une histoire classique. On pense qu'une éjaculation... Trop précoce, on a parlé de trois, quatre, cinq jours après l'intervention, pourrait favoriser le process. On n'est pas sûr parce qu'on n'a pas les data pour confirmer. Il y a un consensus d'experts dans le monde qui disent attention une semaine, on a fait vraiment une tas de causes cause à effet entre en lien cause à effet mais on n'est pas certain on n'est pas certain scientifiquement mais on le soupçonne fortement pourquoi on conseille 2 Faire attention, donc ne pas éviter, je ne parle pas d'érection parce qu'il y a la confusion. Docteur, est-ce que l'abondaison, est-ce qu'une érection ? L'érection est naturelle, ça ne pose aucun problème, mais il ne faut pas jouer avec.
- Speaker #0
Il ne faut pas se forcer quoi.
- Speaker #1
Il faut rester zen, faire de la méditation.
- Speaker #0
Pour certains, ça peut être un peu dur d'attendre une semaine avant de pouvoir prendre les relations.
- Speaker #1
Je connais plein de gens qui sont extrêmement compliqués. Bref, c'est une douleur typique. une latérale, ça va disparaître le traitement c'est adapter, être flexible donc le conseil de flexibilité ne pas prévoir tout de suite les vacances, l'avion, le sport le vélo, si c'est temps que ça fait mal le jockstrap, ça peut aider par la suspension parce que ça empêche que le testicule tire vers le bas, dans certains cas au contraire ça fait mal parce que ça appuie il y a des patients qui m'appellent, docteur, ils me gênent ils sont mieux, du coup ils l'enlèvent, mais il faut remplacer non pas par un caleçon mais par un boxer qui va, qui avec un très bon maintien, voire des sous-vêtements techniques utilisés par les sportifs qui assurent l'immobilité suffisante du testicule, tout en évitant l'appui sur la zone qui est inflammatoire... Donc, suspension et évidemment, cryothérapie. On peut faire matin et soir, c'est toujours très utile. Et les anti-inflammatoires, beaucoup plus que des antidouleurs de type paracétamol, c'est plutôt les anti-inflammatoires, bien sûr, si on n'a pas de problèmes au niveau de l'estomac.
- Speaker #0
Mais est-ce que c'est grave tout ça ou est-ce que finalement ça reste bénin ?
- Speaker #1
C'est très bénin et ça crée beaucoup d'inquiétude parce que finalement tout est bien et je ne comprends pas. Mais ça finit toujours par disparaître. Quand je vois les patients parfois des mois, des mois après, je n'arrive plus à savoir où est-ce qu'il y a. eu lieu l'intervention. Donc on ne trouve ni granulome, ni rien. Donc c'est l'évolution classique, habituelle, avec la disparition de tout, la gêne, les douleurs, et du granulome.
- Speaker #0
Et ce syndrome du septième jour, quand il arrive, il reste combien de temps ? Une journée, ou un peu plus ?
- Speaker #1
C'est très variable, parce que si on parle en termes de douleur, ça peut prendre une semaine, mais il y a des gens au bout de 40 ans qui parlent, parfois c'est beaucoup plus con. C'est pas précis, parce que il y a un élément différent. C'est notre ressenti, notre analyse. Donc à quelqu'un d'angoissé, on aura mal davantage que quelqu'un qui est plutôt beaucoup plus zen par rapport à ce type de douleur. Donc voilà, on sait que ça existe, on sait que ça se traite. Il faut être flexible, ne pas hésiter à prendre des interframatoires en plus des mesures habituelles de repos et suspension.
- Speaker #0
Le côté psychologique rentre en compte là-dedans ?
- Speaker #1
Dans tous les douleurs, et surtout, Surtout dans ce contexte de vasectomie. Donc oui, le contexte psychologique, on va dire qu'il est majeur.
- Speaker #0
Et est-ce qu'il peut se passer des choses vraiment graves au bout de 7 jours ou plus après une vasectomie ? On évoquait les choses potentiellement graves qui peuvent arriver au lendemain, ou sur le lendemain, ou dans les quelques jours qui ont suivi l'opération. Est-ce que si rien ne se passe de grave, si tout se passe bien pendant une semaine, au bout d'une semaine, tac, il peut se passer quelque chose d'inquiétant ?
- Speaker #1
Non, on a assez de douleurs. qui justifie un examen clinique. Il faut être examiné par le chirurgien chaque fois que c'est possible. Surtout pour faire la part des choses parce qu'il existe aussi ce qu'on appelle l'épididyme congestive. C'est une inflammation, ce n'est pas une infection, c'est plus une simple inflammation de l'épididyme. L'épididyme congestive, une inflammation unilatérale d'un épididyme, mais évidemment, le traitement est le même. le froid, suspension, repos, chlothérapie et des anti-inflammatoires. Et dans certains cas, on peut même évoquer des antibiotiques. Donc, toute douleur suffisamment intense et suffisamment prolongée justifie au moins un SMS à votre chirurgien préféré, voire un examen CLIC.
- Speaker #0
Merci beaucoup, Dr Hupertan. On a retracé depuis 15 jours la semaine qui suit une vasectomie en termes de douleurs potentielles. On a bien compris que... globalement, ça se passait très bien après une vasectomie sans scalpel, il n'y a pas de douleurs graves, rien d'insurmontable, mais parfois, quelques fois, ça peut se compliquer et il faut impérativement prendre contact avec le chirurgien qui nous a opéré pour montrer éventuellement pour que le médecin palpe, ça c'est très important, vous le disiez.
- Speaker #1
L'examen clinique, les doses de chirurgien, les habitudes, on arrive très rapidement à faire la part des choses, donc du coup, il ne faut pas hésiter à consulter son chirurgien.
- Speaker #0
Merci beaucoup. Nous voilà rassurés, je pense qu'il faut quand même dire que dans 95% des cas, ça se passe bien, il n'y a pas de douleur.
- Speaker #1
Oui, mais plus grosso modo, on a le retour des patients. ceux qui peuvent présenter des douleurs au douleur on a déjà parlé du fameux syndrome vasectomie c'est 4 sur 1300 4 à 5 sur 1300 c'est très peu mais ce n'est pas zéro quand ça vous arrive à vous,
- Speaker #0
vous passez de 4% à 100% c'est la fin de cet épisode de 1001 vasectomie, votre podcast préféré autour de la santé sexuelle masculine On se retrouve dans tout juste une semaine pour un nouvel épisode. D'ici là, portez-vous bien. Et puis, n'hésitez pas à aller faire un tour sur le site du Dr Hubertan, vasectomyparis.fr. Vous allez déjà retrouver tous les autres épisodes du podcast. Et puis en plus, lire plein d'informations hyper intéressantes sur la vasectomie et la santé sexuelle masculine. Merci beaucoup, docteur.
- Speaker #1
Merci à vous.
- Speaker #0
Et à la semaine prochaine.