- Speaker #0
C'est peut-être la semaine la plus importante de la vie de votre pénis et de vos testicules, l'une des semaines les plus importantes en tout cas. On parle aujourd'hui des quelques jours, des sept jours qui suivent votre vasectomie. Bonjour docteur Ruperton.
- Speaker #1
Bonjour Cyrille.
- Speaker #0
Alors c'est un épisode qui va se décliner en trois épisodes, un aujourd'hui, un la semaine prochaine et un dans deux semaines, puisqu'on va découper en trois moments cette semaine qui suit la vasectomie. Et on commence par les deux premiers jours. que vous, personnellement, vous appelez la période de grâce. Pourquoi ? Un si joli mot.
- Speaker #1
Oui, parce que c'est vraiment une période de grâce. Imaginons le tableau. Ça fait des semaines que vous attendez votre vasectomie avec les angoisses, avec les inquiétudes. Ce chirurgien, ça a l'air cool, mais vous n'êtes pas complètement confiant.
- Speaker #0
Il y a du stress, forcément. Il y a du stress,
- Speaker #1
et puis on va regarder sur tous les forums, il y a toujours un gars qui dit Oui, moi c'est horrible, j'ai marché comme un canard pendant trois semaines. Bref, et puis on arrive à la vasectomie, il y a l'angoisse, l'inquiétude. La vasectomie a lieu, tiens, c'est ça, et puis... Une fois terminé, qu'est-ce qui se passe ? Je n'ai pas eu mal. En tout cas, c'est une majorité des patients que j'opère.
- Speaker #0
Ça se passe très bien.
- Speaker #1
Ça se passe très bien. Pourquoi ? Parce que la nécessité est efficace, je suis à l'écoute, on est dans l'échange, j'adapte la chirurgie. par rapport à la douleur, par rapport à l'efficacité de l'anesthésie, à l'inquiétude de chacun. Et ensuite, les patients partent avec les consignes, ils rentrent chez eux, et la plupart, ils ont respecté scrupuleusement les consignes, repos, glace et jockstrap pendant 48 heures. Généralement les gens respectent ces consignes qui sont hyper important les gens sont très bons élèves pendant 48 heures. La plupart parce que la plupart évidemment quelques exceptions exactement et c'est parce que déjà une inquiétude est ce que je vais avoir mal après est ce que la douleur va se réveiller évidemment si on est assidu avec le foie avec les petits pois non il n'y a pas de réveil douloureux à l'anesthésie donc les gens sont très très cool, très zen parce que c'est la période de grâce c'est tout ça et c'est à ce moment là que vers la fin de ces premiers 48 heures qu'on se lâche un peu on dit oui peut-être que c'était pas c'était pas excessif ce qu'il disait ce chirurgien toute manière je vais me remettre à faire du sport je vais reprendre une activité sexuelle Ouais, et puis on va vérifier si ça marche, bref. Donc, dont la majorité des gens, statistiquement, un homme sur 5 prendra peut-être du Doliprane.
- Speaker #0
Sur ses 48 heures.
- Speaker #1
Exactement. La plupart n'en ont pas besoin. En tout cas, il y a ce qu'il faut s'il y a besoin. Donc, qu'est-ce qu'on peut observer de manière inhabituelle ? Ce qu'on peut observer, les risques, parce que là, je parle des gens qui vont bien, mais il y a quand même, c'est une chirurgie. C'est une chirurgie, il y a toujours l'aléa thérapeutique. N'oublions pas, le scrotum, il est bourré des vaisseaux. Il y a le plexus pompiniforme, c'est un tas de réseaux veineux qui entourent le canal déférent qu'il faudra éviter. On a l'artère du déférent qui est une artère de très gros calibre. On a l'artère de testicule, généralement, on ne la voit jamais. Elle est à l'abri. Bref, il y a beaucoup de vaisseaux. et tout peut saigner. Donc, s'il y a un hématome, c'est des hématomes majeurs. Là, on le voit, on a regardé quelques photos ensemble, on peut se retrouver facilement avec une mégaubergine.
- Speaker #0
Oui, vous m'avez montré les photos, c'est un petit peu gore, comme on dit.
- Speaker #1
Voilà, une grosse bergie. Voilà, que là, c'est immédiat, généralement, c'est le soir même, au plus tard, le lendemain. Donc, on a un gros, gros scrotum qui a trippé. plaît quadruplé de volume, il est rempli de sang, donc il est bleu, c'est douloureux, et il n'y a pas le choix. Le diagnostic est évident, il ne faut pas être expert, il faut contacter le chirurgien et les gens n'ont pas besoin de consigne, ils savent qu'il faut consulter, il faut revoir. Pourquoi ? Parce que ça, il faut drainer, il faut faire en sorte qu'on évacue le sang pour faciliter la cicatrisation.
- Speaker #0
Là, c'est très douloureux.
- Speaker #1
Ce n'est pas très douloureux, mais c'est suffisamment douloureux. Ce n'est pas ce qui est le plus douloureux, mais ça reste quand même. très douloureux, mais bon, il y a du sang, ça peut s'infecter, donc on n'a pas le choix. Il faut retourner au bloc opératoire. Ça guérit toujours, sauf si on se dit... Exactement, c'est un petit peu la... la crainte qu'on a que les gens n'osent pas. Donc, gros hématome, c'est rare. Je n'ai jamais rencontré en tout cas de ma pratique, mais il faut consulter quand ça arrive.
- Speaker #0
J'ai l'impression de ce que vous me dites, c'est que dans cette période des deux jours qui suivent la vasectomie, cette période de grâce comme vous l'appelez, soit il ne se passe rien, c'est merveilleux, c'est le bonheur, soit ce qui peut nous arriver, c'est très grave.
- Speaker #1
C'est pas très grave.
- Speaker #0
C'est plus binaire que ça.
- Speaker #1
Ah oui, je peux dire que c'est assez binaire. Voilà, c'est vraiment... grosses douleurs, il y a ce gros hématome, en tout cas, n'est pas très douloureux, mais c'est impressionnant. Et si on veut rapidement récupérer, ne pas traîner, ne pas se faire une infection avec... tout ce que ça implique avec le retard de la cicatrisation, il faut consulter le chirurgien qui décidera si oui ou non il y a lieu à réaliser un drainage chirurgical de l'hématome.
- Speaker #0
De toute façon, ça c'est ce qu'on répète à chaque épisode, mais dès qu'il y a une crainte, dès qu'il y a un doute, dès qu'il y a une question, on contacte le chirurgien. Et on ne va pas aux urgences, on ne va pas consulter son médecin généraliste, en tout cas si on peut, on prend contact avec l'équipe qui nous a opérés.
- Speaker #1
Généralement, c'est l'idéal, c'est l'idéal parce que le chirurgien, l'équipe est au courant, ils savent où... Ils ont l'habitude de ce type de gestion. Passer par un médecin traitant qui va demander une échographie, parfois c'est une perte de temps parce que le temps d'avoir l'échographie finalement, alors que directement par le chirurgien, on aurait pu rapide. aller à l'essentiel, évacuer, drainer, aller ensuite vers la guérison le plus rapidement possible. Donc, c'est très binaire, c'est la complication qu'il faut retenir et parfois, parfois, c'est aussi les patients qui sont quelque part responsables parce qu'on martèle, il faut se mettre au repos, il faut prendre voiture, taxi pour rentrer à la maison, c'est pas la peine de passer par les transports en commun. Donc, éviter les déplacements prolongés, des balades. Et je me souviens d'un patient qui venait de très loin, qui avait profité pour la visite à la vasectomie d'organiser une visite à Paris avec sa fille. Évidemment, le soir, elle m'envoie un SMS, Ravi docteur, je suis ravi, nickel, ça a été parfait. Et ça paraîtait, l'un de la matin. Donc, on n'était pas dans ce gros hématome, il y avait quand même un hématome. Un hématome latéral, c'était au-dessus d'un testicule. Ça n'a pas justifié, au-delà que des traitements conservateurs avec un diffamatoire, mais il a eu quand même mal pendant 15 jours, 3 semaines. Donc, une vasectomie, je le répète, ça se prépare, notamment repos et flexibilité.
- Speaker #0
Ce qu'il faut dire, c'est que tous ces conseils que vous donnez, toutes ces consignes même, ce n'est pas pour embêter les gens, ce n'est pas pour les empêcher de faire des choses, c'est vraiment pour leur bien, pour que la guérison se passe le mieux possible.
- Speaker #1
J'entends souvent, docteur, votre opération paraît compliquée parce qu'il y a trop de consignes. Si vous avez envie de marcher comme un canard pendant trois semaines, c'est votre problème. Les conseils, je ne les ai pas inventés, c'est la synthèse de ces 1300 qui sont passés avec vous et c'est eux qui m'ont dit... aux gens de respecter, regarder les consignes, regarder les conseils sur Internet. Tout le monde veut dire la même chose. Repos, repos, repos. Essentiel pendant les premières 48 heures.
- Speaker #0
Et puis j'ai l'impression que façon, à chaque fois qu'on se fait opérer, peu importe de quelle zone, de quelle partie du corps, il y a toujours des consignes. C'est toujours contraignant une opération.
- Speaker #1
Bien sûr, bien sûr, bien sûr. Une opération sans complications n'existe pas. Donc nous avons tous, tous les chirurgiens connaissent ça, ça fait partie. Il faut rester humble en chirurgie, ça peut arriver. Et que, vous savez que malheureusement, 1300 vasectomies, ça, au niveau de la grosses expériences, on n'est pas à l'abri. Et chaque patient, c'est comme un nouveau patient, donc il y a toujours un risque. Et je rappelle toujours que la vraie complication, ce n'est pas la complication, c'est ne pas savoir ce qu'il faut faire en cas d'imprévu. Donc, il faut que les patients aient un moyen de rejoindre l'équipe, le chirurgien, si besoin.
- Speaker #0
Merci beaucoup, Dr Huppertand. On a bien compris pourquoi vous appeliez cette période des deux premiers jours après la vasectomie la période de grâce. On a compris que globalement, il ne se passait souvent pas grand-chose, voire rien, mais que quand il se passe quelque chose, en général, c'est grave. Et on a bien compris qu'en cas de questions, de doutes, d'interrogations, il faut impérativement consulter le médecin qui nous a opérés pour résoudre le problème. Merci beaucoup, docteur.
- Speaker #1
Merci Cyril. Et si je peux me permettre, trois mots. Oui. Repos. cryothérapie et être à l'écho du corps avec le jockstrap.
- Speaker #0
Vous devriez prendre des actions dans le jockstrap. Je pense que ça va vous rapporter quelque chose. La semaine prochaine, on parle de la période que vous appelez libre, c'est-à-dire du troisième au septième jour. J'ai hâte de savoir qu'est-ce qui se passe durant cette période. On se retrouve dans une semaine. Au revoir.