- ORANIE
Finalement,
- SEBASTIEN APPIOTTI
nos 12 points vont à...
- QUENTIN
Nos 12 points. Nos 12 points.
- THOMAS
Nos 12 points.
- ORANIE ABBES
Nos 12 points.
- QUENTIN
Nos 12 points.
- ORANIE
vont à... vont à... Lutha, Etronie, Iceland, Luthrin, Espagne, Italie,
- THOMAS
Le Royaume-Uni,
- SEBASTIEN APPIOTTI
France.
- THOMAS
Bonjour à toutes, bonjour à tous et bienvenue dans 12 points, le podcast qui décrypte... L'Eurovision. Quentin, on est tous les deux aujourd'hui. Où sont Agathe et Vincent ?
- QUENTIN
Je ne sais pas. Je crois qu'Agathe est en Normandie ou en Alsace. Non, je crois qu'elle est en Alsace ce soir. Ah,
- THOMAS
et Vincent, je crois qu'il continue à faire ses répétitions pour son spectacle.
- QUENTIN
Absolument.
- THOMAS
Écoutez, on leur fait de gros bisous. Ils ne sont pas avec nous aujourd'hui, mais nous allons parler aujourd'hui d'un sujet que j'ai voulu couvrir depuis longtemps dans 12 points, qui est Eurovision Académie, ou l'Eurovision comme sujet de traitement académique de recherche. Et merci, Quentin, de m'avoir...
- QUENTIN
Je te propose, avant qu'on fasse une introduction de manière plus approfondie avec nos deux invités, nos trois invités, puisque à distance aussi, je te propose, parce qu'on me dit dans l'oreillette, que le générique de notre épisode spécial Eurovision Academy est prêt. Et que le présentateur s'impatiente.
- THOMAS
On écoute tout de suite le générique.
- ORANIE ABBES
Salut Loulou, c'est Nikos, en direct de l'Eurovision Academy pour un primetime. Exceptionnel, non Leloup ? Ce bien Nico, ce qu'il vous parle, vous ne rêvez pas. Mais ce n'est pas la Star Académie que vous entendrez ce soir, malgré cette imitation confondante. Cette Eurovision Académie est un épisode spécial de 12 points, le podcast qui décrypte l'Eurovision. Et je m'en vais tout de suite lire mon prompteur pour vous présenter le corps professoral. où est ma fiche voilà oui voilà alors le corps professoral a commencé par notre directeur notre phare dans la nuit notre capitaine à la barre du navire notre chef d'orchestre notre Michael Goldman à nous j'ai nommé Thomas cette Eurovision Académie ne serait rien non plus Sans sa première trompette, le bras droit qui ne planche pas, le bras d'enfant à toute épreuve, notre roseau souple et dur à la fois, notre sachant au cœur d'or de Pierre et d'Alain, oui comme la pierre d'Alain et non la pierre de Georges Alain, petit ange,
- QUENTIN
c'est Georges Alain,
- ORANIE ABBES
on t'embrasse papa. Oh mais je m'égare tel une brebis, revenons à nos moutons pour présenter le reste du corps professoral. A commencer par Ausha Abès, doctorante. à l'université de Lorraine, malgré les nombreuses sollicitations qu'elle a reçues de notre coach Lorraine, Patricia Cass. Elle a préféré une vie culpable en se consacrant à sa thèse intitulée « Concours Eurovision de la chanson, outils médiatiques et diplomatiques au service de l'unité européenne » . Merci, merci de lui faire le meilleur accueil. Et nous recevons également Johan Boitiot, maître de conférences au Lab C. qui n'a rien à voir avec le lip-sync. Sorbonne Paris Nord, en sciences de l'information et de la communication à l'université Sorbonne Paris Nord. Car on l'a déjà dit, mais c'est pas grave, Lulu, j'adore me répéter pour que ça rentre bien dans la tête. Et donc, ces recherches au lip-sync portent sur les cultures du divertissement, du tourisme et des loisirs dans différentes dimensions. Et notre dernier invité n'est autre que Sébastien. Apioti, la rockstar de l'université Paris-Sorbonne. Notre Johnny à tous. En effet, il est maître de conférences au CELSA. Il travaille sur les pratiques et circulation de l'image photographique, la conception et réception de dispositifs de médiation culturelle, la recherche, création en écriture numérique, réseaux sociaux, profils de fiction. Effectivement, mais nous, je n'ai rien compris à ce que vous dites. finalement je lis mon prompteur mes loups et je vous souhaite en attendant un excellent épisode c'est l'Eurovision Académie et c'est tout de suite dans 12 points le podcast qui décrypte l'Eurovision c'était Nikos les loups merci
- THOMAS
Nikos, merci
- QUENTIN
C'est une imitation vraiment, vraiment.
- THOMAS
Vraiment de qualité.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Vraiment, oui.
- THOMAS
Alors, bienvenue Ausha.
- ORANIE
Bonjour Thomas.
- THOMAS
Tu es en connexion avec nous depuis Metz.
- ORANIE
Oui, c'est exact Thomas.
- THOMAS
Merci d'être avec nous ce soir. Nous avons également Johan qui est avec nous.
- JOHAN BOITTIAUX
Bonsoir.
- THOMAS
Et Sébastien.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Eh bien, bonsoir.
- THOMAS
Alors, je vous rappelle que Sébastien Apioti, tu es maître de conférences en sciences de l'information et de la communication au CELSA Sorbonne Université. Oui. Johan Boitio, toi tu es maître de conférence au LabSync, Sorbonne-Paris Nord, et tu es aussi maître de conférence en sciences de l'information et de la communication. Quant à toi, Ausha Abès, tu es enseignant de chercheur à l'Université de Lorraine, et tu mènes une thèse intitulée « Concours aux visions de la chanson, outils médiatiques et diplomatiques au service de l'unité européenne » . Alors Quentin, en fait on fait cette émission aussi pour donner suite à un séminaire que nous avons tenu récemment, qui s'appelait « Séminaire P... » « Penser l'Eurovision par la communication » et auquel, Sébastien, tu nous as convié dans le sujet « Dépolitiser l'Eurovision » .
- QUENTIN
Absolument, parce qu'en fait, c'est un séminaire sur quatre séances, en tout cas sur tout un semestre quasiment, avec à chaque fois une thématique un petit peu différente, mais liée à la communication autour de l'Eurovision. Et comme un échange de bons procédés, nous avons été invités, toi et moi, au CELSA. Eh bien, nous invitons le CELSA. Et... les chercheurs partenaires qui étaient avec nous lors de ce séminaire, à parler de l'Eurovision et de leurs analyses académiques sur l'Eurovision pendant notre épisode.
- THOMAS
Alors, dans ce podcast consacré à l'Eurovision Académie, l'Eurovision comme sujet d'analyse de recherche académique dans les sciences sociales, autrement appelées
- QUENTIN
Social Studies ou Eurovision Studies, j'aime bien mettre l'accent,
- THOMAS
les chercheurs, en fonction de leur domaine, se posent notamment différentes questions autour des différents thèmes.
- QUENTIN
C'est ça, c'est-à-dire qu'en fait, il faut bien comprendre que la recherche académique, elle fonctionne principalement en silos. Il y a des matières, il y a des spécialités. Donc, par exemple, on a l'économie, qui ne sera pas représentée ce soir, mais on évoquera peut-être des questions, comme par exemple le fait que vous avez des chercheurs, des économistes qui travaillent sur l'impact économique d'un concours comme l'Eurovision, mais tout comme ils font aussi ces mêmes analyses sur l'impact économique des Jeux Olympiques, l'impact sur le tourisme. l'impact sur... L'impact des... Pas l'impact, parce que ça fait beaucoup d'impact en une fois. En tout cas, le rôle des compagnies aériennes dans le tourisme, dans les mid-week-end et comment ces grands événements festifs transeuropéens en fait améliorent le PIB ou pas.
- THOMAS
Et nous, à notre échelle, on a fait un épisode Eurovision et l'argent dans la saison 1, disponible sur vos plateformes de streaming. L'autre thématique qui peut être abordée dans le cadre de recherche, c'est la sociologie dans les pratiques culturelles, en fonction des classes sociales, par exemple. La sociologie dans les publics. Qui regarde l'Eurovision ? Qui ne regarde pas ? Et pourquoi est-ce qu'il regarde ? Et comment est-ce qu'il la regarde ?
- QUENTIN
On a aussi la science politique. Et là, c'est mon dada, vous l'avez compris. Sur, vraiment, plutôt cette fois, des questions sur le rôle des institutions politiques. L'UER étant une institution politique au sens de la science politique. Pas en tant que telle, c'est pas une... Ce n'est pas une institution de l'Union européenne, la Commission européenne, le Parlement européen, mais on peut l'analyser, on peut analyser les enjeux de pouvoir à l'intérieur de l'EUR comme étant un objet de recherche de sciences politiques.
- THOMAS
On va voir également l'axe de la communication. Comment la couverture médiatique du concours en France a-t-elle évolué ? Grâce à 12 points. Et quelles sont les dynamiques actuelles ? Sébastien, tu es à l'origine notamment de ce séminaire qui développe cet axe-là de la communication. Comment les pays se présentent-ils sur la scène européenne et dans quel imaginaire est produit, montré et réceptionné le concours ? Là, Johan, tu vas pouvoir nous apporter ton éclairage sur ce propos. Et puis après, il y a également d'autres thèmes qu'on aborde dans Doucement, encore une fois, la linguistique, la géographie, etc.
- QUENTIN
Et puis, pour finir, j'ai dit en préambule que la recherche académique fonctionnait en silo. Et de manière un peu plus récente, on va dire, dans la recherche académique, il y a les analyses transversales qui se développent, qui... d'ailleurs qui sont un peu moins développés en France que dans d'autres pays, mais on évoquera peut-être cette question-là. Peut-être que nous ne sommes pas tous d'accord, et c'est tant mieux, ça fera du débat. Et notamment, par exemple, ce que fait Ausha, qui fait un mélange de diplomatie, donc d'histoire et d'enjeux diplomatiques, c'est un mélange un petit peu de sciences politiques ou de sociologie politique historique, mais on a aussi la géopolitique, qui est un mélange, comme le nom l'indique, de sciences politiques et de géographie. Et puis il y a encore des dizaines d'autres de combinaisons. et de duos possibles, voire de triples matières, pour aborder le concours de l'Eurovision.
- THOMAS
Alors, comme on est dans un épisode académique, il y a de la méthode aujourd'hui, Quentin. Et ça, je te sens frémir.
- QUENTIN
Je suis extatique. Quand j'ai vu que je pouvais caler les méthodes qualitatives, quantitatives, j'étais ravie. En express, en tout cas pour ceux qui nous écoutent, grossièrement, il y a deux grandes familles de méthodes dans la recherche. On a les méthodes quantitatives, qui principalement utilisent des questionnaires. des statistiques, des sondages. Et à l'opposé, même si on va voir qu'en fait, elles ne sont pas totalement opposées, on a des méthodes qualitatives, comme les observations participantes ou des entretiens semi-directifs, des études de cas, du travail sur des archives. Et puis, au-delà de ces deux grandes familles, qualitatives, quantitatives, en réalité, la plupart des recherches, en tout cas autour de cette table, ont fait un mélange des deux. On a un peu des méthodes quantitatives et un petit peu de méthodes qualitatives.
- THOMAS
Parfois, je me dis que... Vincent manque autour de cette table pour apporter un peu moins de rigidité, mais c'est super. On va apprendre beaucoup à mon avis ce soir, merci Quentin. Nos invités du jour justement ont des approches différentes dans leurs analyses, tant d'un point de vue des objets de recherche, et on l'a évoqué en introduction, que des domaines ou même des méthodes. Est-ce que vous êtes prêts à parler de l'Eurovision d'un point de vue académique ? Oui !
- QUENTIN
En même temps, s'ils avaient dit non, ça serait bien embêtant.
- THOMAS
Bonne soirée et à très bientôt. Alors, avant de rentrer dans vos recherches, vos questionnements ou vos méthodes, j'aimerais qu'on aborde le sujet global autour des recherches académiques sur l'Eurovision en France, puisqu'on constate vraiment, au-delà de la recherche, qu'il y a un désamour, un rejet ou des procès en illégitimité. Ça, c'est ce que tu as écrit, Quentin. autour de la recherche française sur le concours de l'Eurovision. Et j'aimerais avoir votre avis, vous qui traitez ce sujet déjà depuis de nombreuses années, pourquoi vous pensez que c'est si mal vu ? Ausha ?
- ORANIE
Alors, je pense que ça peut s'expliquer par plusieurs raisons. Une première chose peut-être qu'on peut mettre en exergue, c'est vraiment le mépris un peu historique pour tout ce qui va être les questions de culture populaire dans le champ académique français. C'est vrai qu'en France, les études culturelles sont historiquement dominées par ce qu'on appelle l'analyse des grands textes littéraires et philosophiques, et c'est souvent au détriment de la culture dite populaire. Par exemple, la télévision, la musique du divertissement, c'est souvent perçu comme « mineur » , et puis opposé à ce qu'on va appeler les beaux-arts qui relèguent. leurs analyses à un sous-champ qui est peu développé, en tout cas valorisé. On a aussi ce qu'on va appeler une tradition qui est plutôt bourdieusienne du goût et de ce qu'on va appeler en fait ce qui est distingué, qui a renforcé aussi cette hiérarchie tout simplement des objets d'études. On a par exemple les séries télévisées ou les télé-réalités qui ont mis des décennies à être reconnues comme des objets d'études légitimes. et notamment en France, parce que c'est trop commercial, trop mainstream, donc, entre guillemets, indigne d'une approche scientifique qui serait sérieuse.
- THOMAS
Quentin, je t'ai vu frémir. Ah,
- QUENTIN
merci. Ausha, marions-nous. Je veux dire, je plussoie à tout ce que tu dis, c'est-à-dire que, et pour le coup, c'est ce que j'ai vécu quand j'ai fait mon master, mon mémoire de recherche à la Sorbonne à Paris 1, j'ai dû vraiment batailler auprès des... que j'appellerais, comment pourrait-on dire ça gentiment, des chiens de garde de la tradition académique française autour de ce qu'il est légitime de traiter ou non. Et j'ai donc dû démontrer, mais des semaines entières, que traiter l'Eurovision, un, ce n'était pas juste quelque chose de forcément fun, c'est-à-dire que dans le sens où on peut le traiter de manière intelligente, de manière scientifique et de manière... là où je ne suis pas totalement d'accord avec toi Rani si j'ai un petit reproche c'est de manière très bourdeusienne, c'est à dire que Bourdieu pour le coup, là où je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi c'est que quand il met en avant ce diptyque entre culture élitiste classique c'est pour le critiquer, c'est à dire c'est pour critiquer cette approche très dichotomique et très élite France d'en haut, France d'en bas et sur le fait que les recherches académiques traditionnelles, historiques traitaient exclusivement des divertissements élitistes, l'opéra ... Le sport par exemple est totalement délégitimé, sans parler effectivement comme tu l'as bien dit des télé-réalités, alors là encore pire j'allais te dire dans l'approche globale, mais pour le coup à Paris 1 il existe une sociologie critique qui remet cette dichotomie en jeu et j'ai quand même dû, y compris alors que j'étais étudiant à Paris 1, batailler pour amener l'Eurovision sur la table en disant on peut le traiter sérieusement et académiquement.
- THOMAS
Et alors justement, dans le traitement académique, il y a des frémissements intellectuels qui sont là, autour de la table, aujourd'hui pour vous dans 12 points. Ausha, tu viens de nous donner quelques éclairages. Johan, toi, dans les difficultés que tu as rencontrées à traiter ce sujet, lesquelles ont été les plus importantes ?
- JOHAN BOITTIAUX
Alors ce sujet, je le traite depuis deux ans maintenant et ayant effectué mes études au CELSA, je dois quand même dire que les objets du quotidien, ils sont très bien admis. Donc je n'ai pas rencontré de difficultés particulières au cours de mes études parce qu'au CELSA, que ce soit lors de mon master ou de mon doctorat, et a fortiori à Sorbonne-Paris Nord, où on est très attaché aux théories des industries culturelles qui ont bien évolué depuis l'école de Francfort, Adorno et Horkheimer, eh bien... On s'intéresse avec ce retour de l'ethnographie via le quotidien à partir des années 90, on s'intéresse à des objets qui semblent détachés des beaux-arts, comme l'a dit Ausha. Mais en sciences sociales, tous les objets et tous les terrains sont admis. Je ne me suis jamais vu refuser une communication ou un texte scientifique pour des raisons d'illégitimité. En revanche, ce que des collègues... ont pu me rapporter de leurs difficultés à écrire sur des objets populaires comme les parquet-thèmes en ce qui me concerne dans les précédentes années, relèvent moins de l'objet en soi qu'une menace ressentie sur l'intégrité de la discipline et les concepts qu'elle mobilise. Parce que certaines disciplines se créent en fait sur la base d'objets et de terrains en particulier et un terrain comme l'Eurovision invite forcément à faire tomber des barrières. Donc la question centrale pour moi, elle porte plutôt sur le curseur du regard critique, et c'est un peu ce que disait Quentin, où est-ce qu'on place le curseur du regard critique lorsqu'on rentre dans un terrain populaire comme l'Eurovision, qui est marqué par des enjeux économiques et culturels, qui capte en fait, on peut se poser la question de qui capte la valeur de l'Eurovision, comment s'organise la chaîne de production. si on prend une approche socio-économique qui est assez...
- THOMAS
Une histoire qui a une partie de cette valeur.
- JOHAN BOITTIAUX
Exactement.
- QUENTIN
Autant te dire qu'on n'en vit pas, donc je dirais non.
- ORANIE ABBES
Eurovision,
- THOMAS
la petite histoire du grand coucou, le bouquin qu'on a...
- QUENTIN
27 euros sur leur collection.
- JOHAN BOITTIAUX
Et dans un second temps, ces questions socio-économiques permettent de revenir aussi à des questions esthétiques pour comprendre comment les pratiques professionnelles ont un impact sur les contenus. Pour moi, la question est plutôt du côté de... du regard critique et je pourrais peut-être développer tout à l'heure comment je conçois, moi, ce regard critique vis-à-vis de l'Eurovision.
- THOMAS
Et alors Sébastien, toi, au CELSAT, tu as réussi à mettre en place justement ce séminaire de penser l'Eurovision par la communication.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Oui, alors, la recherche, c'est un peu comme l'Eurovision, c'est-à-dire qu'il y a des sujets plus ou moins tendance et vous pouvez miser sur les points du jury, c'est-à-dire est-ce que votre travail va être financé, reconnu par d'autres collègues, ou bien sur le télévote, c'est-à-dire est-ce que vous allez avoir une reconnaissance médiatique de votre recherche ? Et très clairement l'Eurovision pendant longtemps ça a été zéro point, comme l'a très bien expliqué Ausha. Et c'était clairement pas, pour paraphraser Lazara, c'était pas chanter la grande science que de s'intéresser à l'Eurovision.
- QUENTIN
Il a préparé ses peines sur un...
- SEBASTIEN APPIOTTI
On se toque de blagues.
- QUENTIN
Merci.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Vous pourrez préparer la trompette qui fait... Si jamais ça fait flop.
- THOMAS
Ne me tente pas.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Un autre point je pense qui va rejoindre ce qu'a dit Juan... c'est qu'en fait, ça dépend aussi de la chaîne alimentaire. C'est-à-dire, est-ce que quand on décide de prendre des risques sur ces objets de recherche, on a déjà un poste ou pas ? Du coup, je m'explique, c'est difficile d'avoir un poste en France et encore plus difficile quand on prend des risques, par exemple, sur des objets émergents comme l'Eurovision, qui peuvent être perçus comme, j'en sais rien, ringard, hasbin, tout ce qu'on veut par d'autres chercheurs.
- THOMAS
Alors attends, je rebondis juste sur ta notion d'objet émergent. C'est le plus vieux programme télévisé au monde, qui date de 1956. C'est très curieux que tu utilises ce thème de sujet émergent. Ça veut dire que même avant, dans les années 60-70, c'était pas du tout traité.
- QUENTIN
C'est ce qu'évoquait Ausha dans sa présentation, c'est-à-dire que c'est un non-sujet. On n'en parle pas. Académiquement, on n'en parle pas.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Et on peut le dire façon ASMR.
- QUENTIN
Zéro recherche. En tout cas... Encore en France.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Il y a d'autres exemples ou d'autres pays qui se sont intéressés bien avant nous sur l'Eurovision. Un autre élément que n'ont pas évoqué mes camarades, donc je vais pouvoir briller tout de suite, c'est l'autocensure des chercheurs. C'est-à-dire que dans mon cas, je me définirais comme un spectateur assidu de l'Eurovision. Mais à aucun moment je me suis dit, jusqu'à récemment, donc il y a 2-3 ans, que je pourrais en faire une recherche. On a même fait des blagues à ce sujet avec des collègues comme Marie-Caroline Neuvillet, qui est enseignante chercheuse et qui travaille avec nous sur l'Eurovision, en se disant, pour la blague, qu'un jour on travaillerait sur l'Eurovision mais sans vraiment y croire. Jusqu'au jour où on s'est dit, mais en fait, pourquoi pas ? Qui nous en empêche ? Nous, on a déjà des postes, on peut avoir des financements, donc au final, pourquoi pas se faire plaisir ? Et je pense que la... le plaisir, on ne serait pas là ce soir si on n'avait pas du plaisir à chercher sur l'Eurovision.
- ORANIE
J'ai eu une expérience un petit peu différente puisque mes recherches ont été financées par le biais d'un contrat doctoral. Le contrat doctoral, pour l'expliquer, c'est un financement qui est attribué sur une période déterminée à un doctorant ou à un chercheur, en tout cas c'est quelqu'un qui n'a pas encore soutenu sa thèse, en tout cas qui doit la développer. et qui m'a permis de mener mes travaux. Alors certes, ça n'a pas été facile de l'obtenir, puisqu'effectivement, il y avait quelques réticences à attribuer un contrat de recherche à un sujet aussi clivant que l'Eurovision, mais au final, il a été attribué grâce au caractère inédit. aussi et innovants d'une recherche sur l'Eurovision. Donc voilà, c'était un peu pour, peut-être pour nuancer aussi un peu le propos, mais effectivement, je suis d'accord avec Sébastien, il y a une réelle difficulté à trouver des financements lorsque l'on pose sur la table le sujet de l'Eurovision.
- THOMAS
Alors, avant de rentrer dans le dur de vos différents territoires d'analyse et de recherche, juste pour boucler sur cette introduction, les... comparaisons internationales au niveau de la recherche parce que certes, ok, en France, on n'a pas de sujet sur l'Eurovision, mais j'imagine qu'ailleurs dans le monde, comme les podcasts, ou notamment dans les territoires anglo-saxons, c'est quelque chose qui est déjà traité, Quentin.
- QUENTIN
Par exemple, et c'est totalement surprenant alors que l'Australie ne participe à l'Eurovision que depuis 2015 en tant que candidat, l'Australie, si vous regardez donc, pour si ça vous intéresse, euh... Ils ont une bibliographie, enfin ils ont des recherches, mais depuis 20 ans sur l'Eurovision, avec des dizaines de livres, d'articles, de revues. Et on parle de l'Australie.
- THOMAS
Et des recherches de quel ordre ?
- QUENTIN
Alors principalement anglais, c'est pour ça qu'il y a un lien, et c'est pour ça que je rebondis un petit peu sur un élément que Johan et Sébastien ont mis en avant. Peut-être aussi qu'il y a un sujet en fonction de la thématique de recherche dans laquelle nous travaillons. Par exemple en sciences politiques. c'est plus compliqué de vendre l'Eurovision. En communication et notamment au CELSA, les coûts d'entrée dans le sujet sont plus simples, en tout cas sont moins coûteux.
- THOMAS
Et bien maintenant que nous sommes autour de la table avec nos différents sujets de recherche, je vous propose de plonger dans vos éléments, dans vos méthodes et dans vos conclusions, si elles ont déjà été faites ou en cours, autour de nos micros.
- QUENTIN
Sébastien, tu es maître de conférence au CELSA en sciences de l'information et de la communication. Et ce qui va nous intéresser maintenant, c'est que tu nous présentes un petit peu tes recherches actuelles, que tu fais d'ailleurs avec Lisa, une collègue allemande sur l'Eurovision, et que tu nous présentes en quelques minutes les questionnements qui t'ont motivé à vous lancer sur l'Eurovision, les méthodes, je reviens à ça, que vous utilisez, et éventuellement les résultats partiels que vous avez pu... déjà collectées ou analysées, ou en tout cas ce qui est un petit peu de la science en train de se faire. On a les conclusions avant la publication.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Eh bien, tout à fait, parce que c'est la première fois que j'en parle en public.
- QUENTIN
Bonjour Sébastien ! Les Eurovision fans anonymes !
- SEBASTIEN APPIOTTI
J'ai mon badge de chercheur Eurovision anonyme. Donc nous, avec Lisa Bolt, qui est ma collègue de bureau, et c'est comme ça qu'on a été amenés à Parfois la recherche se fait sur des discussions pendant la pause déjeuner. Et on est parti du principe que l'Eurovision fonctionne comme une œuvre ouverte. L'œuvre ouverte, c'est quoi ? Tout simplement, c'est un concept d'Uberto Eco pour dire qu'une œuvre, que ce soit un film, une série ou bien l'Eurovision, peut laisser place à plusieurs interprétations possibles. C'est-à-dire qu'il n'y a pas forcément une bonne interprétation, mais dans le cas de l'Eurovision, il y a plusieurs interprétations possibles des chansons, du show, des performances qui sont proposées. Et le spectateur va participer à cette signification. Et donc, en quelque sorte, on a cette œuvre qui est l'Eurovision, qui est inachevée, et de l'autre, l'interprétation que chacun de nous fait de ce même Eurovision. Et ça explique qu'on ait des perceptions très différentes de, par exemple, ce qu'est une bonne chanson ou une mauvaise chanson, mes préférées de l'Eurovision.
- QUENTIN
Et autant vous dire qu'on se... Il y a des tensions quand on est pas d'accord.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Exactement. Et donc, en ça, l'Eurovision, c'est un objet vraiment d'étude. parfait d'un point de vue de communication. Quentin l'a rappelé tout à l'heure, c'est 160 millions de téléspectateurs par an, c'est 7 milliards de vues au niveau des vidéos vues sur les réseaux sociaux en 2024. C'est aussi une pluralité d'interprétations et c'est hyper polémique et ça, on adore. Parce qu'il y a des fans, des spectateurs occasionnels, mais aussi des non-publics qui se revendiquent non-publics, mais qui pourtant participent très activement sur les réseaux sociaux et donc moi, par exemple, ça va m'intéresser. Donc, Ce qu'on étudie concrètement, je peux vous donner plusieurs exemples. Vous pouvez me poser la question, mais comment comptes-tu faire ça, Sébastien ?
- QUENTIN
Mais Jamy,
- THOMAS
comment comptes-tu faire ça ?
- SEBASTIEN APPIOTTI
Merci, merci, quelqu'un à la ref. Eh bien, ça va passer par, par exemple, des observations. C'est-à-dire qu'on va se déplacer sur le terrain pour savoir ce que font les publics et les fans irréels, comme disent les gens. Voilà, la Gen Z, donc, en vrai. Et donc, ça donne quoi ? Je peux vous donner trois petits exemples. Premièrement, on a été observer les Eurofans. Alors, tout seul en 2024, du coup, certains Eurofans ont pu se dire, « Oh là là, mais c'est qui, ce mec, qui stalk littéralement tout ce qu'on fait ? » Voilà, en mode, « Qu'est-ce que tu fais ? Je m'approche, je stalk les conversations. » Eh bien, c'était moi. Voilà. Donc, effectivement, mais plus sérieusement, c'est fait avec bienveillance, et c'est surtout pour, justement, sortir, à propos des fans, sur les clichés, les stéréotypes, à propos des fans et des communautés de fans. Non, les fans ne sont pas que des no-life, ça dépend. Non, les fans ne sont pas que toxiques. Et non, les fans n'ont pas une dévotion, un aveuglement quasi religieux par rapport à l'Eurovision. Et le meilleur moyen de s'en rendre compte, plutôt que de rester dans sa tour d'ivoire de chercheur, qui a un stéréotype qui nous colle à la peau, c'est d'aller sur le terrain et de vivre ce que vivent les fans en étant avec eux.
- THOMAS
Qui était à l'Eurovision l'année dernière à Malmeux ?
- SEBASTIEN APPIOTTI
Eh bien, pas grand monde ! Voilà, et tu spoiles ! Fais belle de te plomber ! Voilà. Merci, je suis en furie Donc Le deuxième point dont je voulais parler C'est qu'avec Lisa on s'est déplacé justement A Malmeux Et dans une interview qu'on a fait Chez un concurrent, à savoir France Inter Une de mes punchlines C'était encore faut-il qu'on ait Quelque chose à observer On a dit ça le jeudi soir et c'est vrai qu'il s'est pas passé Grand chose, la raison est simple C'est que pour des raisons de sécurité Il y avait des menaces d'entente d'attentats terroristes et puis il y a certains fans qui ne se sont pas déplacés pour cause de boycott par rapport à la participation d'Israël il y avait moins de public que prévu. Néanmoins observer le vide c'est quand même intéressant Un bon résultat est un résultat Exactement.
- THOMAS
Je dirais toujours que c'était une Eurovision gâchée. L'année dernière Liverpool, enfin où Ranit y était c'était quand même le summum de ce qui pouvait se faire de mieux en termes de festival Eurovision tout... Toute la ville était... Il y avait de la musique dans tous les coins. Tout le monde était avec son drapeau sur le dos. On était bras-dessus-bras-dessous d'un point de vue communion européenne. C'était tout ce que moi, j'adore de ce que transmet l'Eurovision. C'est-à-dire que oui, c'est un concours, oui, c'est une compétition. Mais en fait, on est ensemble et avant tout, on est là pour faire la fête. C'est un immense festival. Tous les restaurants diffusaient des musiques Eurovision. Toutes les terrasses étaient bondées, il faisait hyper beau à Liverpool, c'était incroyable. Et l'année du Contrast 2024, c'était morne pleine.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Mais du point de vue de la recherche, c'était popcorn. Parce qu'il y avait plein de choses à observer, et notamment les conflits dans l'espace public. Ce que j'entends par là, c'est par exemple toutes les manifestations, plus ou moins discrètes, de soutien à la cause palestinienne. Ça passe par des drapeaux palestiniens sur les façades, par des tags de pastèques sur les murs. par des photos d'enfants qui ont été collées sur les murs, par des affiches parodiant la charte graphique de l'Eurovision avec « Genocide Song Contest » ou « The Genocide Edition » et enfin des stickers d'appels au boycott de l'Eurovision. Tout ça, évidemment, c'était une sorte de guérilla urbaine puisqu'en plus, ça détournait la plupart des dispositifs qui étaient mis en place pour l'Eurovision, c'est-à-dire les affiches, les cadres pour se prendre en photo, etc. Et donc, nous, ça nous a donné beaucoup de matière à observer.
- ORANIE
En plus, évidemment, des fans qu'on a observés très attentivement.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Merci beaucoup. On reviendra sur ton sujet juste après. Johan, toi qui es spécialiste, ou en tout cas tes sujets de recherche s'orientent sur les cultures du divertissement, du tourisme et des loisirs, notamment dans les parcs à thèmes, dans différentes dimensions du moins. Est-ce que tu peux nous donner un peu plus d'impression sur tes recherches actuelles ?
- QUENTIN
J'ai toujours été fasciné par l'entrée dans des mondes autres. que ce soit les parcs, j'aurais pu travailler sur plein d'autres sujets les bateaux de croisière, les villes muséifiées mais j'ai commencé par les parcs et concernant l'Eurovision, j'ai depuis mon enfance un rapport ritualisé à ce concours hors de question pour moi de manquer le jingle d'ouverture du concours sinon ma soirée de petits garçons était gâchée si je n'assistais pas à la diffusion de ce jingle et très jeune donc c'est le côté institutionnel de l'Eurovision qui me faisait rêver ... Les premières images de la ville haute et de la salle qui produisent cet effet de communion de Grand-Messe, Grand-Messe télévisuelle qui a été largement analysée par des chercheurs comme Dominique Volton. Et donc mon intérêt pour l'occupation des lieux à des visées divertissantes a orienté mon approche de l'Eurovision, que j'ai présentée à un colloque. au CELSA en novembre 2023, qui est organisé d'ailleurs par Lisa Boltz et une autre collègue, membre du projet, Giulia Ciarbonno, organisée aussi par l'Observatoire des discours sur l'Europe. Et alors moi, en termes de recherche, le travail préliminaire que je m'impose toujours, c'est de savoir quel concept existant me permettrait de caractériser un objet, et en l'occurrence l'Eurovision. Et qu'est-ce que l'Eurovision transforme ensuite à ces concepts existants ? Et dans un troisième temps, quels matériaux utiliser ? Sébastien a cité plusieurs types de matériaux possibles. Et me concernant, j'ai choisi de m'attaquer aux archives de toutes les émissions de l'Eurovision depuis sa naissance, ainsi qu'aux discours institutionnels de l'Union Européenne de Radio-Télédiffusion. J'ai donc identifié plusieurs concepts, comme le culte médiatique de Philippe Le Guerne, l'événement médiatique de Juliette Arcambourg et le méga-événement de Patrice Ballister. pour proposer mon concept à moi, qui est celui de médias événementiels. Et pour cartographier les relations entre ces différents concepts, j'ai choisi de m'appuyer sur un quatrième concept. Voilà, décidément. Name drop. Voilà, c'est exactement qui est celui de dispositif de notre ami Michel Foucault. Ah, oui. Voilà, paix à son âme. Le dispositif de Michel Foucault.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Ah, ne pas confondre avec Jean-Pierre.
- QUENTIN
Et non, voilà. Si vous voulez. Non, non, Jean Rochefort et Robert Rochefort non plus d'ailleurs, mais ça fait y arriver dans ma thèse.
- THOMAS
C'est niche la référence.
- QUENTIN
Et donc ce dispositif, c'est une base intellectuelle pour comprendre comment les pièces du puzzle eurovisuel s'imbriquent et déteignent les unes sur les autres.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Et Aurélie, quels ont été tes axes de recherche, ou en tout cas comment tu développes aujourd'hui ta recherche autour de l'Eurovision ?
- ORANIE ABBES
Très rarement, effectivement, à mes collègues pour qui le sujet de l'Eurovision est arrivé plus tard dans le cheminement de la recherche. C'est vrai que moi, j'ai tout de suite commencé à développer des travaux sur l'Eurovision dès le début de mes recherches et de mon cheminement de chercheur. Donc en fait, c'est vrai que moi, je dis toujours que j'ai commencé à regarder l'Eurovision depuis le berceau. et on a l'impression un petit peu que j'exagère, mais c'est vrai que j'ai toujours regardé l'Eurovision à la maison, donc c'est un petit peu ce qu'on pourrait appeler une pratique spectatorielle, si on voulait le dire de manière plutôt académique, et je ne me suis jamais considérée comme vraiment fan de l'Eurovision, au sens où je ne suis pas à ouvrir mes quatre onglets pendant les Super Saturday, à regarder toutes les élections nationales. Voilà, exactement. Et donc, parfois, j'arrive sur le lieu de l'Eurovision et je découvre encore des chansons pendant les premières répétitions. Donc, je ne suis pas du tout vraiment fan absolu comme certains pourraient l'être. Et ensuite, plus tard dans mon cheminement, j'ai vraiment été interpellée par la dimension vraiment... institutionnel d'une part comme Joanne le disait et surtout sur la portée symbolique du concours c'est-à-dire que plutôt ce qu'il se passait à la fois effectivement sur le cadre de scène mais aussi tout ce qui va venir entourer le concours et qui est invisibilisé aux yeux un peu du public puisque le format télévisuel fait qu'en fait finalement les spectateurs ne voient que ce qui se passe sur scène et pas forcément aussi tout ce qui va graviter ... à côté parce qu'on ne fait pas forcément attention et tout le monde n'est pas autant impliqué que nous le sommes.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Sébastien, si tu peux continuer à nous parler de toi, tes objets de recherche et quelles sont tes premières avancées ?
- ORANIE
Oui, il y en a deux autres. C'est-à-dire qu'outre les observations, on a aussi mené avec Lisa plusieurs entretiens avec des journalistes, avec la délégation française, pour comprendre comment on est passé, grosso modo, de cette ringardise et de ce que Bruno Berberès, je trouve, a très bien décrit dans votre dernier épisode. C'est-à-dire que quand on avait cinq lignes pour une performance française post-Eurovision, c'était déjà bien. Et c'est quelque chose qu'on observe dans les archives. Parce que moi, je suis allé plusieurs fois aux archives de l'INA, l'Institut National de l'Audiovisuel, où, en fait, quand on cherche par mots-clés l'Eurovision, on tombe sur des sujets, mais pas énormément non plus. Si on résume, en tout cas, si on essaie de quantifier un petit peu, en 25 ans, c'est à peu près, en termes d'informations, c'est 50 heures de direct. Ça fait 1500 sujets, ça fait une soixantaine par an. Donc, on pourrait se dire, c'est beaucoup et pas beaucoup à la fois. Mais en fait, il y a une très forte accélération depuis les années 2010. notamment avec les chaînes d'info en continu, mais aussi avec, finalement, le fait que...
- SEBASTIEN APPIOTTI
L'intérêt est général du public.
- ORANIE
On se rend compte, notamment avec les réseaux sociaux, que oui, il y a des gens qui parlent de l'Eurovision, et qu'il y a une audience, et qu'il y a un réel intérêt, qui se manifeste aussi. Plusieurs journalistes, dont Fabien Randon, qui a son rond de serviette chez vous, j'ai bien noté.
- THOMAS
Il veut son rond de serviette.
- ORANIE
C'est-à-dire que, en fait, l'Eurovision, c'est un sujet qui fait de l'audience.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Mais Joanne, est-ce que ce n'est pas finalement comme les parcs à thèmes, quelque part, le traitement de l'Eurovision ? C'est-à-dire que, un, c'est quelque chose peut-être qui se traite plus facilement d'un aspect générationnel. Et en même temps, est-ce que ce n'est pas aussi l'œuf et la poule ? C'est-à-dire que, vu que l'intérêt du public français, j'entends, est grandissant sur le programme et répond aussi à la délégation française ces dernières années de l'investissement qu'ils mettent dans le concours au regard de ce qui se fait dans les autres territoires, et du coup arrive à cap... l'audience française. Les œillères s'ouvrent sur des champs de recherche, mais toi dans le cadre de tes recherches, qu'est-ce que tu peux nous en dire ?
- QUENTIN
Alors d'abord je présente mes excuses à Jocelyne Arcambourg que j'ai appelée Juliette tout à l'heure.
- ORANIE
Oh là là !
- QUENTIN
Je ne me suis jamais allé écouter le...
- THOMAS
Je serais à plat, j'ai mis en place plus mal.
- QUENTIN
Alors sur ta question, déjà sur les parcs à thèmes, ce serait compliqué de te répondre parce qu'on a des origines très anciennes en fait de pratiques de loisirs dès la fin du 19e siècle, qui ont déjà une culture visuelle... du parc d'attractions dès la fin du 19e siècle. Donc en fait, ce qui est intéressant, c'est de faire la généalogie des pratiques. Et donc, ce serait faire beaucoup d'honneur à la recherche que de dire que ce sont les chercheurs qui ravivent l'intérêt du public. Je pense plutôt que c'est à regarder du côté de la façon dont l'Eurovision révèle les évolutions technologiques et les a aussi laissées accompagner par ces évolutions-là. Sébastien parlait très bien des... de l'émergence des réseaux sociaux dans les années 2010. L'Eurovision a été diffusée la première fois sur Internet en 2000, si je ne me trompe pas. Donc c'est plutôt à regarder de ce côté-là.
- THOMAS
Alors, je suis tout à fait d'accord, mais je pense qu'il y a, en tout cas pour ce qui est du cas français, il y a vraiment une question de l'offre, c'est-à-dire France Télévisions. Il y a un changement de paradigme à France Télévisions, qui, n'oublions pas, a eu depuis, alors sous différentes moutures, Antenne 2, ou France 3, ou avant l'ORTF, etc. Mais... Ça a toujours été le téléviseur public qui avait l'Eurovision, qui avait la marque Eurovision, comme aime bien dire Ara. Et il faut le dire, en 2015, ou en tout cas après 2015, il y a vraiment eu un changement de paradigme à France Télévisions en disant « Ok, comment on fait ? » Déjà, France Télévisions croit en cette marque Eurovision, croit en cet événement pour des raisons X ou Y qu'on n'a pas jugées, mais qu'on analyse en tout cas. Ils veulent y investir, peut-être symboliquement, peut-être économiquement, on ne sait pas. Mais en tout cas, ils veulent investir cette marque. Et après, c'est comment on fait ? Et c'est là où on a vu qu'il y a eu différentes tentatives. Ils se disent, bon, est-ce qu'on peut intéresser davantage le public en faisant une sélection interne ? Enfin, interne, publique, interne à la France, en le rendant public. Ou alors en prenant des stars connues. Et là, on semble s'orienter, en tout cas très récemment, depuis 3-4 ans, vers cette idée-là. C'est-à-dire de populariser le concours en France, en prenant des stars. connue.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Alors justement depuis 3-4 ans c'est Delphine Ernaud qui est la présidente de France Télévisions mais également de l'Union Européenne de Radio Télévisions et dans le cadre de tes recherches toi Ausha tu travailles sur justement l'aspect diplomatique au service de l'unité européenne de ce concours.
- ORANIE ABBES
Pour vraiment le dire vite moi j'ai préféré, enfin j'ai préféré, j'ai favorisé en tout cas l'étude du concours Eurovision du point de vue de la diplomatie parce qu'effectivement comme le disait... un petit peu Sébastien, l'Eurovision a beaucoup été abordée en France du point de vue strictement des fans, notamment avec les premières recherches de Philippe Leguerne qui s'intéressait vraiment au comportement des fans et à la sociologie des fans. Et donc ce côté diplomatie était quand même beaucoup moins abordé, en tout cas dans les disciplines françaises. Alors aujourd'hui, le rôle de Delphine Ernotte, en tout cas dans la diplomatie de l'Eurovision, c'est un peu difficile, je trouve, à définir, puisque pour, encore une fois, le grand public, c'est très rare de connaître, de savoir que Delphine Ernotte occupe la présidence, en tout cas en coprésidence, la présidence de l'UER, en tout cas, qu'elle est la tête de l'UER. Donc c'est un peu difficile à définir le rôle diplomatique en tout cas qu'elle occupe. Il est par contre évident qu'en tant que présidente de l'UER, cela a forcément eu une influence sur la manière dont la France aborde dorénavant le concours, puisque forcément une présidente française ne pourrait pas tout simplement délaisser aussi la prise en main du concours. Il y a quand même en tout cas une volonté de réinvestir le concours et effectivement de le redéringardiser. Delphine Lernot est quand même plutôt présente, en tout cas dans l'espace de l'Eurovision, puisque pour les personnes qui sont présentes au centre de presse, elle est quand même là régulièrement durant la semaine du concours. Donc il y a vraiment une envie d'implication qui s'est... très largement développé, et peut-être qu'on pourra l'aborder, mais en tout cas, la France aussi montre une envie de revendiquer une certaine présence à l'Eurovision à travers ses artistes, notamment Barbara Pravi, qui a fait une très belle deuxième place, mais qui aussi a investi un certain nombre d'éléments qui peuvent être considérés comme des éléments de diplomatie. En tout cas, sur une scène européenne.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Est-ce que tu peux m'en dire plus, justement, en quoi la prestation de Barbara Pravi est un outil de diplomatie sur la scène européenne ?
- ORANIE ABBES
Alors, je ne sais pas si on peut dire strictement que c'est un moyen de faire de la diplomatie à travers Barbara Pravi. Voilà, la prestation quand même de Barbara Pravi, alors elle a été beaucoup comparée à Edith Piaf, à la môme, à la fois par... le physique, avec cette coupe de cheveux, ces gestes aussi qui ont été beaucoup abordés, scrutés et décrits. Et forcément, à la fois la physionomie, la manière dont la présentation a été pensée, met en exerce un certain nombre d'éléments et de... de référence que les étrangers se font, entre guillemets, de ce qu'on appelle la chanson française au sens strict du terme. Et de ce point de vue-là, on peut considérer que c'est une façon aussi stratégique d'envoyer un message à l'Europe de la représentation de la France, de la chanson. Et aussi, forcément, c'est des stratégies qui ramènent des points. On ne va pas se mentir, c'est des choses dont les étrangers sont quand même assez friands.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Des stratégies qui ramènent des points.
- THOMAS
En jouant sur, du coup, les stéréotypes un petit peu. peu franchouillard fin bien sûr en cachant des cases et peut-être sur le côté diplomatique il ya des exemples de pays qui utilisent officiellement leur réseau diplomatique pour promouvoir leurs candidats et qui font une tournée médiatique par un tournée médiatique et politique en allant faire des concerts dans les ambassades un peu partout en europe alors ils font jamais tous les pays ici de les pays notamment où ils ont des diasporas assez élevé mais israël le fait régulièrement ou le faisait régulièrement les pistes candidats le font souvent c'est à dire que le candidat suédois a Il y a une info, alors c'est très peu public, mais il y a une info, en fait, on voit qu'il est, je prends un exemple X, il est en Roumanie, à l'ambassade suédoise en Roumanie, et il fait une sorte de showcase concert. On invite tout le petit gratin de Bucarest, et en fait, la chanson est déjà connue en utilisant le réseau diplomatique du pays.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Sébastien ?
- ORANIE
Oui, il y a même un autre exemple encore plus récent, c'est l'office de tourisme de la Croatie, l'année dernière, qui a sponsorisé des tweets pour promouvoir la performance de Baby Lasagna et inciter au vote. en faveur du candidat croate. Et on le sait, ça a été prouvé par plusieurs médias, que le réseau des ambassades israéliennes a appelé, a décroché son téléphone pour inciter les diasporas, ou en tout cas les juifs dans les pays concernés, à voter en faveur d'Eden Golan.
- THOMAS
Et il y avait déjà eu aussi en 2019, pardon pas 2019, 2021, excusez-moi, l'Office de tourisme de Malte qui avait fait la même chose, qui avait payé plus d'un million d'euros des publicités ciblées pour soutenir la candidature de Destini, je me casse.
- ORANIE
Oui, qui avait même acheté des bookmakers pour faire monter la cote de Destini.
- SEBASTIEN APPIOTTI
On a plein de sujets à aborder à travers l'Eurovision. Justement, dans le cadre du tourisme et de comment l'Eurovision nourrit son tourisme. Yohann, j'imagine que c'est aussi l'un de tes credos de recherche sur le propos. Qu'est-ce que tu peux nous en dire ?
- QUENTIN
Sur le tourisme, on est dans l'Eurovision dans le cadre d'un marketing territorial. C'est un terrain qui est bien sûr prévu, mais pas encore totalement effectué. Parce que justement avec Sébastien, on a prévu de faire du terrain cette année pour que je puisse observer la façon dont les villes sont mises en scène. Et puis là, on a déjà cité plusieurs cas très intéressants. c'est-à-dire Malmeux ultra sécuritaire, Liverpool qui avait animé la ville de l'Eurovision dans toutes ses rues, et puis cette année à Bâle, cette halle couverte qui rejoue totalement les cartes du village Eurovision qu'on a habituellement. Donc ce qui serait intéressant à regarder, c'est encore une fois, quel intérêt ont les villes à candidater pour organiser l'Eurovision ? D'une part, qu'est-ce que l'Eurovision fait aux villes et qu'est-ce que les villes font à l'Eurovision ? Parce qu'en fait, on est dans un concours qui est nomade et qui garde sa propre identité, parce que c'est un concours qui reste très standardisé. Et donc, il serait intéressant d'aller regarder dans le détail les impacts de la ville haute sur cette standardisation du concours.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Alors l'Eurovision comme champ de recherche académique est aujourd'hui traité dans 12 points avec Ausha Abès, avec Sébastien Apioti et avec Johan Boitio. Je voudrais faire un dernier tour de table avant qu'on passe à la rubrique suivante les amis pour que vous puissiez me parler d'un des champs qui dans le cadre de votre recherche vous a le plus marqué ou en tout cas un axe sur lequel vous voudriez qu'on revienne dans le cadre de vos recherches et qu'on n'aurait pas abordé jusqu'à présent.
- THOMAS
Il en veut des résultats.
- ORANIE
Eh bien, il va y en avoir. Je pense que ce qui m'a le plus marqué, et puis en plus, je pense que c'est assez spectaculaire, bien que je ne puisse pas montrer de visuel parce qu'on est dans un podcast, grande frustration, c'est que j'ai récolté l'année dernière 45 000 images sur Instagram qui ont été postées à propos de l'Eurovision. Donc, ça fait une grosse masse. Donc, vous imaginez bien que l'analyse est toujours en cours. Et que je ne la fais pas seule, puisque je la fais avec un logiciel qui a été développé à Sorbonne Université, qui permet une analyse algorithmique de ces images assistées par IA. Et tout de suite, vous faites « Waouh ! »
- THOMAS
« Waouh ! » « Waouh, Jamy, mais comment ça marche ? »
- ORANIE
Eh bien, merci de la question. Le logiciel, ce qu'il me permet de faire, après je reprends la main, je rassure quand même les spectateurs et auditeurs inquiets. ils en tremblent, je le sens, c'est que ça permet de classer par similarité les images collectées. Vous imaginez bien, sur 45 000 images, on ne peut pas les analyser une par une. Je vous donne un exemple. Toutes les photos de Nemo soulevant un trophée qui ont été postées sur Instagram vont être classées ensemble. Ça, c'est simple. Plus compliqué, toutes les photos de Watch Party, les selfies, vont être classées ensemble par l'algorithme. Tous les selfies de fans devant la Malmo Arena, si vous en avez posté, eh bien...
- THOMAS
Je crois qu'on en a posté. Eh bien,
- ORANIE
vous êtes dans mon...
- SEBASTIEN APPIOTTI
On est en train de décrire 623 km sur le lot.
- ORANIE
Des choses plus originales, par exemple, les animaux déguisés comme certains candidats. C'est une micro-trend sur Instagram. It's a niche. Je dirais plus sérieusement, pour vous montrer à quoi ça sert, ça me sert un petit peu à définir quelles sont les cultures visuelles à l'œuvre sur Instagram, ou dit autrement en français, compréhensible. Qu'est-ce que je photographie ? qu'est-ce que je filme à propos de l'Eurovision, avec quel cadrage, avec quel texte, pourquoi, pour mettre en scène quoi. Et moi, ça me permet derrière d'établir une sorte de répertoire ou de grammaire visuelle de la manière dont va être représentée l'Eurovision sur les réseaux sociaux, et au contraire, ce qui va être invisibilisé. Et ça, c'est déjà un résultat en soi. Et la deuxième étape que je vais faire par la suite, c'est de m'intéresser à ce pourquoi. Eh bien, je poste des contenus en lien avec l'Eurovision, des contenus visuels en lien avec l'Eurovision sur les réseaux sociaux. Est-ce que c'est un coup de cœur ? Est-ce que c'est un souvenir ? Est-ce que c'est une prise de position politique ou géopolitique, par exemple sur le conflit israélo-palestinien ? Est-ce que c'est plutôt une activité sociale dont j'ai envie de témoigner ? Est-ce que c'est des interactions que je souhaite susciter ? C'est toute cette... ensemble de choses dans un contexte où la photographie sur smartphone est omniprésente dans notre quotidien. Ça va des photos de plats moches que j'envoie pour dire j'ai mangé des coquillettes sans beurre ce soir jusqu'à par exemple communier avec ses Ausha distance vos proches, vos amis vos collègues de travail pourquoi pas pour les faire rager malmeux ou alors je suis à l'hiver Poole et c'est absolument génial.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Ausha, toi ?
- ORANIE ABBES
Alors, peut-être que moi, l'axe qui m'a le plus marqué durant mes recherches, c'est surtout la manière dont les différents pays investissent le concours pour des dynamiques diplomatiques qui sont complètement différentes en fonction de là où vous vous trouvez en Europe. A la fois que ce soit la Suède qui cherche à continuer à développer continuellement son industrie musicale, la République de Saint-Marin qui pour moi est une république qui m'intéresse particulièrement parce qu'il y a à la fois un objet de curiosité au sein de l'Eurovision mais qui est aussi extrêmement intéressant sur le plan culturel puisque c'est un pays qui à la fois cherche à se démarquer de l'Italie mais qui y revient constamment et on le voit encore cette année avec le choix de la chanson que ça soit la France qui maintenant réinvestit le concours mais qui pourtant, certes, la France perd un peu aussi en puissance de soft power en Europe, mais elle développe aussi le concours un peu d'une manière différente. En tout cas, elle cherche à revenir un petit peu comme ça en forme de concours, ou aussi le retour du Luxembourg, qui est aussi parfaitement intéressant, qui cherche aussi à se refaire un peu une place comme ça dans, en tout cas, la diplomatie. culturelles. Donc c'est vraiment ces grands axes qui m'ont particulièrement marquée et qui fait aussi qu'il y a toujours des choses à étudier sous cet angle diplomatique de l'Eurovision. Alors cependant, peut-être que si on parle un petit peu des résultats de recherche, ce qu'il faut noter quand on met des recherches sur l'Eurovision, c'est parfois Un petit peu le défaut qu'on a, c'est de surestimer aussi parfois peut-être aussi la portée du concours. Il faut le remettre aussi quelque part à sa place. C'est un concours qui dure pour le commun des morcelles, en tout cas pour les personnes lambda, l'espace d'une soirée et pas toute une année comme ça peut être le cas pour nous qui sommes focalisés dessus en permanence. que effectivement c'est un espace qui est un espace du nom, de partage des cultures européennes, mais que les dynamiques de vote, les polémiques sur certaines participations, etc., montrent qu'à la fois l'unité est mise à l'épreuve, que également le concours reste organisé par l'EER, qui est en quelque sorte effectivement une organisation apolitique, mais qui... qui concrètement fait quand même, alors on a eu cette discussion pendant le séminaire que Sébastien a organisé au CELSA, mais qu'il n'y a pas de réelle neutralité dans l'espace de l'Eurovision, et que finalement l'Eurovision est davantage une caisse de résonance qui sert à mettre en exergue un certain nombre de tensions qui traversent l'Europe sans pour autant avoir les capacités de les régler, ou en tout cas... de peut-être régler un certain nombre de situations.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Jérôme,
- QUENTIN
toi ? Pour revenir sur ce qui me marque dans mes recherches, il faut d'abord que je revienne sur ce qui m'intéresse particulièrement actuellement, c'est-à-dire la façon dont le règlement du concours s'incarne sur scène et en voyant ce règlement comme un ensemble de réactions à des... à des enjeux politiques ou économiques qui touchent en fait l'organisation du concours. Et ce qui me marque en fait particulièrement dans l'analyse que j'ai faite des différentes émissions depuis 1956, c'est progressivement l'apparition d'un langage Eurovision dans lequel finalement le concours prend une autonomie sur les symboliques nationales. Et ça je trouve ça particulièrement intéressant parce que ça révèle aussi la standardisation, la professionnalisation du concours dont je parlais tout à l'heure, c'est-à-dire la capacité du concours peut-être à s'organiser de façon beaucoup plus mécanique, et d'autre part, la mise en patrimoine de ce concours, mais mise en patrimoine assez particulière, parce que, comme on le disait tout à l'heure sur les espaces, le concours change de ville, et donc pour moi, le gros défi scientifique, c'est d'essayer de qualifier cette patrimonialisation dans le cadre d'un concours qui n'a pas d'ancrage physique. Voilà.
- SEBASTIEN APPIOTTI
qui est dans le cloud voilà exactement ou dans des camions pardon parce que je me sens comme ça bah écoutez merci merci à à toutes et tous pour ces pour ces premières approches autour de l'Eurovision comme sujet de recherche académique peut-être juste avant de passer à la suite évoquer les points internationaux de recherche intéressante en cours en tout cas qui ont déjà eu lieu Quentin bah très rapidement on l'a un petit peu déjà évoqué sur le fait que les
- THOMAS
des chercheurs suédois notamment sont un peu très en avant sur ces questions. Ils travaillent un peu comme ce que fait Ausha, donc sur la diplomatie européenne à l'œuvre au concours, avec Louisa Martine-Chevalier et Valeria Korabljova, qui ne sont pas du tout suédoises, mais ukrainiennes, comme leur nom l'indique. En tout cas, il y a un foisonnement presque européen. Et d'ailleurs, il y a quelques années, ils s'organisaient, ce qu'ils appelaient les... Un Eurovision Network, c'est-à-dire vraiment une sorte de réseau européen des chercheurs, avec en parallèle justement du concours, la semaine du concours, une sorte de séminaire international avec des chercheurs invités de plusieurs pays qui se réunissent. Mais ça n'a pas pris, en tout cas pas encore, une ampleur de là à ce qu'il y ait des résonances nationales en France, en Allemagne ou dans d'autres pays. Mais peut-être qu'à l'avenir, cet événement académique prendra une place nettement plus importante.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Écoutez, merci beaucoup. Il est temps à présent de passer à une nouvelle rubrique de l'émission qui viendra la clôturer d'ailleurs.
- THOMAS
Et ça fait longtemps.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Et ça fait très longtemps. Parce que nous ne l'avons pas fait de la saison 4. C'est vrai ? On remet un peu de musique dans cette saison avec le retour du jeu des 12 points. Alors, le jeu des 12 points, je vous rappelle en quoi il consiste. C'est très simple. Chacun de nos invités va nous défendre une chanson, la décrire du mieux qu'il peut pendant deux minutes chrono. Et ensuite, nous allons donner à chacun de notre tour 12 points et puis un nombre de points qu'on désire aux autres. Et la chanson qui remportera le plus de scores sera diffusée en fin d'émission.
- THOMAS
Pour rassurer nos auditeurs et nos auditrices, les chansons choisies par nos invités n'ont... pas de rapport avec la science académique. Ou alors, ils ont peut-être trouvé une pépite qui parle de Platon, de Foucault. Je ne suis pas sûr. Mais normalement, le thème est libre. Donc, ils vont nous prendre vraiment une chanson qu'ils aiment ou qu'ils détestent. On ne sait pas parce que le mauvais goût est parfois d'avoir du goût. Mon goût est d'avoir du mauvais goût. Je ne sais pas. Donc, avec Thomas, on ne sait pas les chansons qui vont nous être présentées. Et nous sommes impatients de vous écouter.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Ah oui, qui veut commencer ?
- ORANIE
La foule est en délire.
- SEBASTIEN APPIOTTI
J'adore pouvoir dire ça aux professeurs parce que dans la classe, quand ils disent « qui va me répondre ? » Et là, c'est pareil.
- QUENTIN
Et bien voilà, c'est une vengeance. Sébastien,
- SEBASTIEN APPIOTTI
est-ce que tu veux commencer ?
- QUENTIN
Allez.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Allez Sébastien.
- ORANIE
Il a le choix.
- QUENTIN
Attention,
- SEBASTIEN APPIOTTI
tu es prêt, tu as deux minutes chrono. Top, c'est parti.
- QUENTIN
Je suis prêt. Alors moi...
- ORANIE
La pression.
- QUENTIN
Ok, moi j'ai choisi d'être la team premier degré ce soir en choisissant une chanson que j'aime vraiment, sachant que mon premier choix était Be My Valentine de Zouetlana Loboda. Alors donc l'histoire que je vais vous raconter ce soir, c'est 2019, c'est l'année où la Macédoine du Nord a failli remporter l'Eurovision avec Proud de Tamara Tukar.
- SEBASTIEN APPIOTTI
J'adore cette chanson !
- QUENTIN
Je marque déjà beaucoup de points. Donc une balade piano-violon avec une scénographie intimiste que la chanteuse dédie à sa fille Anna. Coucou Loan, et plus largement à toutes les femmes. La chanson a été classée 7ème lors de la finale, mais fait notable première par le jury, devant la Suède et les Pays-Bas, et donc pour défendre ma chanson, j'ai été faire ce que je sais faire de mieux, c'est-à-dire enquêter auprès de macédoniens et de macédoniennes. Donc Ivana par exemple qualifie Proud comme, je cite, « le moment le plus fier de l'histoire de la Macédoine du Nord » . Et cette fierté, force est de constater qu'il est difficile de la comprendre quand on est français. Mais pour la Macédoine du Nord, qui est une jeune nation de 2 millions d'habitants indépendantes depuis 1991 et qui lutte pour sa légitimité, Proud, c'est la fierté d'être macédonien. 2019, d'ailleurs, hasard ou pas, c'est l'année où la Macédoine du Nord a accepté de changer son nom afin d'adhérer à l'Union européenne. Bogdana, de son côté, qui est donc ma deuxième enquêtée, insiste sur la fierté qu'elle a ressentie en tant que femme quand elle a visionné le clip vidéo de Proud où apparaissent certaines des femmes les plus célèbres de Macédoine. Alors j'enfonce le coup. Prod, c'est aussi un symbole de la défense de l'égalité et de l'amour. La chanson a été dévoilée en 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, et a été interprétée par Tamara Todeska lors de la toute première Gay Pride de Skopje en juin 2019, dans un pays encore fortement marqué par l'orthodoxie, le patriarcat et les atteintes aux droits de la communauté LGBTQIA+. Proud, c'est aussi la rencontre entre Tamara Todeska et le Premier ministre de la Macédoine du Nord qui a reçu la chanteuse après la finale et qui lui a remis une plaque célébrant sa première place décernée par les jurés internationaux. Le télévote, on n'en a rien à foutre, vous l'aurez compris. Enfin, et de façon un peu plus émouvante, c'est la chanson que j'ai décidé de dédier à un pays endeuillé, actuellement endeuillé. Dans la nuit du 15 au 16 mars dernier, 59 jeunes âgés de 14 à 25 ans sont décédés lors d'un concert de hip-hop dans une boîte de nuit en Macédoine. Et en 2025, il m'a semblé important de terminer là-dessus, parce qu'on ne devrait pas mourir quand on fait le choix d'être unis par la musique. On devrait plutôt être fiers, d'être insouciants, et d'être émus collectivement l'instant d'une chanson, tout simplement. Merci.
- ORANIE
Merci Sébastien.
- SEBASTIEN APPIOTTI
C'est une très belle description.
- ORANIE
Il y a la pression pour les suivants.
- QUENTIN
Et bon courage.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Qui veut prendre le relais ?
- THOMAS
Allez, j'y vais. L'Eurovision n'est pas seulement un joyeux spectacle, mais aussi le podium d'une pop désolative de recueillement. Ce siècle avait 12 ans, Manuel Valls se perçait déjà sous le mariage pour tous. Every Time We Touch fêtait ses 8 ans. Je peux bien sûr vous parler du titre Glorious, interprété par Cascada pour défendre en 2013 les voleurs de l'Allemagne à Malmeux. Glorious, c'est mon mal du siècle à moi. Mon cri du cœur. Je me vois encore l'écouter en boucle dès février 2013 avec une amie pour nous donner des forces à un tournant insouciant de nos vies. Glorious, c'est l'incarnation de l'Eurovision. Une danse macabre de la pop où on regarde la mort en face sans en avoir jusqu'au bout. Cascada sur la scène de l'Eurovision, c'est la nostalgie en train de tisser sa toile devant nos yeux. Si le clip sorti en février 2013 laissait prévoir une Nathalie Orler dont... Entouré sur scène d'une farandole de rats de l'opéra sur lesquels pleuvraient des nuées de poussière d'étoiles, il n'en fut rien. Nathalie Orleur arbore bien sa robe dorée sur scène mais reste statique sur son estrade avec ses deux choristes. Si on coupe le son de la prestation, on pourrait se croire au festival Jazz à l'étage de Saint-Malo. Cette Eurodance toute en sobriété, c'est le kitsch dans toute sa splendeur. On s'émeut d'être ému par cette chanson qui se fixe dans le dénuement. comme un souvenir qui s'éloigne autant que la victoire. L'échec cuisant de Glorious avec ses 21 points, ou ses 18 points, pardon, et l'écume vaporeuse du style Eurovision. Sa propre ruine anticipée, comme je l'étais moi-même au milieu de ma vingtaine en 2013. Moi, pour qui cette chanson voulait tant dire ? We are young, hard-hearted and we're free. Je partageais mon mal du siècle avec le reste du monde dans cette soirée du 18 mai 2013 dont le slogan était, souvenez-en vous, « We are one, nous ne faisons qu'un » .
- SEBASTIEN APPIOTTI
Ha ha !
- QUENTIN
Bravo !
- ORANIE
Oh mon dieu, mais quel discours !
- QUENTIN
Vous avez invité des chercheurs, hein ?
- ORANIE
On n'est pas déçus du voyage !
- SEBASTIEN APPIOTTI
Eh bien Ausha, nous t'écoutons pour ta chanson ! C'est parti !
- ORANIE ABBES
Alors arrêtez tout, car nous allons maintenant parler du moment où Irlande a regardé l'Eurovision bien droit dans les yeux et lui a fait un doigt d'honneur en plume avec Dustin de Turkey. ou Dustin le bain-don en bon français. Alors un pays qui a remporté cette fois le concours, donc 4 fois dans les années 90, aurait pu essayer de briller à nouveau. Et au lieu de ça, ils ont envoyé un bain-don entaillé, monté sur un caddie, et ils ont osé l'appeler Irlande 12 points. Oui, c'est réel, et des gens ont été payés pour ça. Alors l'Eurovision, c'est une compétition où l'on se bat pour faire briller son pays. Et l'Irlande, elle, a décidé de rendre hommage à ses pires lendemains de cuite. Alors... « Parle en douce poids » c'est le refrain, mais c'est aussi peut-être un appel à l'aide. Un dindon jouant qui reçit des paroles dites d'une crise existentielle dans un bar à 4h du matin, une mélodie qui ressemble à un générique d'émission pour enfants, mais écrite par quelqu'un qui aurait abandonné toute dignité. Mais pourquoi les rires d'accord chez ça ? Est-ce que c'est peut-être pour dénoncer l'Eurovision ? Pour tester si un pays peut se ridiculiser à l'échelle du monde civil ? ou juste pour voir si l'Europe allait vraiment voter pour ça. Alors la réponse, c'est simple, c'est non. Alors la mise en scène, elle mérite un procès. C'est le chaos absolu. Donc un bandeau en plastique sur un chariot de supermarché, des danseurs qui ont l'air de regretter chaque décision de leur vie, une ambiance de kermesse qui tourne au fil d'horreur. Même la caméra panique et ne sait plus où regarder. Public filé. Commentateur ne qui ne savent même plus quoi dire et Graham Norton a probablement demandé un double whisky en direct. C'est un tout seul, l'Irlande vient de soulier son propre palmarès. Alors résultat éliminé en demi-finale, nombre de votes moins qu'un karaoké et un soir de palme d'électricité. Ce culturel pêche indélébile dans l'histoire de l'Eurovision. L'Irlande a voulu jouer, l'Europe a répondu non. Alors pourquoi vous devriez réécouter ça au moins une fois dans votre vie ? Parce que l'Eurovision, c'est parfois du génie, et parfois une expérience anthropologique sur la chute d'une nation en zone. Vous ne verrez non plus jamais un autre dindon tenter une carrière musicale en prime time, parce que Bruno Berberès, est-ce qu'il a déjà casté une voilà ? Et je ne crois pas, non. Je suis punie. Parce que si vous pensez que votre pays avait fait un flop à l'Eurovision en chantant en breton, dites-vous que moi, ce n'était pas avec Dustin de fait. Et si j'ai une seule chose à dire, préparez-vous à une séquence qui aurait peut-être dû être censurée pour atteindre la dignité nationale.
- ORANIE
Bravo Annie !
- SEBASTIEN APPIOTTI
Ah bordel, ça va être dur ! Eh ben je lui donne 10 secondes.
- QUENTIN
Ah oui !
- SEBASTIEN APPIOTTI
Alors, ça fait longtemps qu'on n'a pas entendu cette musique de suspense, Quentin.
- ORANIE
Moi, je n'ai jamais entendu cette chanson.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Sébastien, tu as commencé. Je te propose d'attribuer d'abord ton plus petit score, puis le second, puis enfin ton douce point.
- QUENTIN
You ! Ok. Merci, merci. C'est plutôt la trompette qui pleure. Alors, j'ai décidé d'attribuer, comme je ne suis pas un sommar, 10 points. points pour Ausha et le dindon. J'ai été particulièrement ému par la déchéance d'une nation. Donc voilà. En tout cas, bravo depuis le CELSA. Première école de communication de France. C'est calme. Et my 12 points, mes 12 points vont à Johan.
- JOHAN BOITTIAUX
Bravo !
- QUENTIN
Et parce que Cascada, Oui. Euh voilà. Et c'est... Et c'est... Voilà.
- ORANIE
Et ça suffit.
- QUENTIN
Merci, merci. Merci pour ce moment, comme dirait l'autre.
- THOMAS
Alors... Voilà, toi. Ah bah moi, très bien. Alors, eh bien écoutez, moi aussi, j'ai joué sur 10 et 12. Voilà, je n'ai pas été très original.
- ORANIE
J'ai... C'est vraiment l'école des fans, hein.
- THOMAS
My 10 points go to Erani. Bravo ! Voilà. Pour son endurance, son humour, son second degré, son cynisme. Et son argumentaire extrêmement bien ficelé. Et puis mes 12 points go to Sébastien. Bravo ! Parce que comment ne pas donner les 12 points quand le message est la paix et l'amour ? Alors moi, j'avais peur ensuite de me faire traiter d'anti-paix, d'anti-amour et d'anti-union. Alors c'était un peu compliqué.
- QUENTIN
Et d'avoir tous les Balkans à tes trousses qui vont te... Voilà,
- THOMAS
exactement. Donc c'était assez stratégique.
- ORANIE
Pour sa survie.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Ausha, c'est à toi d'attribuer tes points.
- ORANIE ABBES
Alors, mes 10 points vont aller... Eh bien... Johan parce que pareil qu'est-ce qu'il y a là et puis pour une fois attribuer quelques points à l'Allemagne je suis désolé je vais aller à Sébastien c'est moi une chanson qui parle de paix et d'amour peace peace love love quoi de plus beau pour gagner l'Eurovision
- SEBASTIEN APPIOTTI
Eh bien, c'est à moi. Je donne du coup 8 points à Sébastien, victimante à Mara Prod. Alors certes, c'est une chanson que j'adore, mais en fait, je me suis dit que je la connais très bien, cette chanson, et je voudrais peut-être découvrir autre chose. Et je dois dire que les descriptions de tes adversaires ont fait mouche.
- QUENTIN
Moi, j'étais la team premier degré, j'ai dit ça dès le départ.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Mes 12 points reviennent à...
- JOHAN BOITTIAUX
Ausha !
- SEBASTIEN APPIOTTI
Ausha a gagné ! Avec Irlande, 12 points, parce qu'effectivement, je pense que cette chanson, il n'y a pas d'équivalent dans l'histoire du concours et mérite d'être mise en avant dans 12 points. Et du coup, Yoann, je te donne 10 points avec Cascada Glorious, parce que vraiment, une description au poil, même si on l'a déjà écoutée plusieurs fois dans le podcast.
- ORANIE
Absolument. Quentin ? Alors, quant à moi, je vais attribuer mes 8 points à toi, Ausha, parce qu'effectivement... J'aime bien Dustin de Turquie. Et effectivement, ça m'a beaucoup fait rire, la chumination en Mondovision, en tout cas en Eurovision. J'aime beaucoup ce concept-là. Je vais donner mes 10 points ensuite à Sébastien. Je suis un peu comme toi, Thomas. Je connais cette chanson. Et en plus, Sébastien, tu m'envoies assez régulièrement sur Instagram un jour une perle de l'Eurovision. Avec une chanson. extrêmement niche de 88 de la Yougoslavie que tout le monde a oublié avec un beau décorum et j'aurais voulu avoir un petit une petite pépite cachée comme ça dans les limbes une prochaine fois une prochaine fois très bien et puis du coup vous l'avez compris Johan je t'offre mes 12 points parce que je suis assez d'accord avec Sébastien Cascada Nathalie Orler 12 points fin du game
- SEBASTIEN APPIOTTI
Alors, au niveau des scores, c'est quoi, Quentin ?
- ORANIE
Eh bien, laissez-moi faire les totaux. Laissez-moi faire les totaux. Je pense qu'on va avoir une égalité. Alors, attendez.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Ah non ?
- ORANIE
Eh bien non, nous avons un vainqueur net. C'est Johan avec Glorious de Cascada.
- THOMAS
Merci, Cascada, je t'aime.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Eh bien, bravo. C'est ainsi. Donc, nous allons...
- ORANIE
On bug dans la matrice.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Donc, nous allons bientôt nous quitter sur Cascada de Glorious. Mais avant ça... on se quitte sur le podcast suivez-nous évidemment sur tous nos réseaux sociaux Instagram Blue Sky maintenant et non plus Ah, de nouveau et non plus Vous aurez 3 abonnés sur Blue Sky et non plus également sur notre site internet sur notre chaîne YouTube retrouvez l'épisode et également quelques coulisses et surtout adhérez au Club 12 points le Club 12 points qui vous permet d'accéder aux coulisses du podcast et à des bonus concernant l'émission Nous avons une grande annonce également à faire car dans un mois nous enregistrerons pour la première fois notre épisode table ronde en direct et en public à Paris encore cette année. Mais sur la péniche du Marcounet,
- ORANIE
qui est juste en face de Notre-Dame de Paris,
- SEBASTIEN APPIOTTI
le 18 avril. Alors c'était l'équité juste en face. Ah pardon,
- ORANIE
bon allez à 100 mètres. On la laisse, on la laisse.
- SEBASTIEN APPIOTTI
D'accord on la fait. Voilà 18 avril, péniche le Marcounet. Nous enregistrons l'émission Table ronde Eurovision 2025, dans laquelle vous pourrez avoir l'occasion de participer. On appellera des gens du public à venir nous rejoindre autour de la table. S'en suivra un drag show et enfin une soirée DJ set au thème de l'Eurovision. Donc on compte sur vous. Bientôt, toutes les informations sur nos réseaux sociaux, sur la tarification et la réservation, ainsi que sur notre site internet.
- ORANIE
Et puis on peut aussi prolonger sur le fait que le séminaire dont on parlait, dans lequel nous avons participé au CELSA à la séance numéro 2 il y a quelques semaines, se prolonge. Et pour celles et ceux qui sont disponibles, sachez qu'il y aura une séance le 8 avril de 14h à 17h en visio. Même chose, on en verra tous les détails sur nos réseaux sociaux. Avec cette fois le séminaire qui sera nommé, en tout cas la thématique du jour sera l'Eurovision. Objet de recherche médiatique ? Point d'interrogation. Et il me semble que c'est toi Sébastien qui présentera en tout cas les prémices de la couverture médiatique des médias français à changer sur l'Eurovision.
- QUENTIN
Mais ça sera collectif, comme les back-singers de Cascada. Donc Johan, Marie-Caroline Neuvillers et Lisa Boltz. Donc ce sera un quatuor.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Et enfin, pour bien vous mettre à jour sur l'Eurovision, dans ce mois Eurovision qui débute, n'hésitez pas à acheter notre livre Eurovision, la petite histoire du grand concours, disponible dans toutes les librairies. Et puis, il y aura aussi un petit lot disponible sur la péniche Le Marcounet pour une séance de dédicaces. Et si jamais vous souhaitez vous en procurer, un exemplaire à ce moment-là. Johan, Sébastien, Ausha, merci à tous. tous d'avoir été présents autour des micros de 12 points pour cet épisode spécial Eurovision au sujet de recherche académique. Quentin, merci de l'avoir mis en place pour nous.
- ORANIE
Et merci à nos invités.
- THOMAS
Et un grand merci à vous.
- QUENTIN
Merci à vous, c'était top.
- ORANIE
Comme dirait Madame Monsieur, merci, merci.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Quant à nous, on se retrouve très vite dans le podcast sur 12 points. Soyez à la vue, à très bientôt.
- ORANIE
Et on se quitte sur Nathalie Orlore.
- SEBASTIEN APPIOTTI
Évidemment.