La voix d’Oscar Brown Jr est un des trésors cachés du jazz américain. Derrière ce ton gouailleur et ce charisme de comédien, se cache un artiste aux multiples talents - poète, compositeur et parolier - qui fut dans les années 60 l’avocat d’un peuple noir en quête de délivrance. “Mon but, disait-il, est de porter un message qui swinguem>e et créer du divertissement qui a du sens”. Une ambition qui, pourtant, va se heurter à un mur : celui d’un show business impitoyable dans une Amérique rongée par ses démons. Oscar Brown Jr restera donc un chanteur méconnu, malgré ses versions inoubliables de Work Song, Dat Dere ou Afro Blue. Un poète maudit en quelque sorte, qui inspira Bob Dylan et Gil Scott Heron, créa une comédie musicale avec Mohamed Ali, présenta les premières informations noires sur une radio américaine, et postula sans succès pour un siège au Congrès des Etats-Unis. “Être un nêgre, ça n’est pas toujours plaisant”, écrivait-il dans les notes de l’album Sin & Soul, “mais c’est un stimulant redoutable pour l’âme”. Tombé dans l’oubli au crépuscule de sa vie, Oscar Brown Jr lâchera, acide : “On m’a fait taire. Parce que j’étais... dangereux”.
Étagère 9… Boîte n°5… Dossier OBJ1926… Oscar Brown Jr, anatomie d’un chanteur culte.
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