Speaker #0Bonsoir, bonne nuit, bienvenue dans ce nouvel épisode de cette semaine, le podcast qui vous donne 7 recocultures par semaine. Bruxelles, 2012. Quand le commissaire à la santé est limogé du jour au lendemain, dans la plus grande opacité, le député européen José Bové et ses assistants parlementaires décident de mener l'enquête. Ils vont alors découvrir un véritable complot menaçant de déstabiliser les instances européennes jusqu'à leur sommet. Tiré de faits réels, une affaire de principe d'Antoine Rimbaud avec Boulie Lanner, Thomas VDB et Céleste Bruncouel revient sur cette affaire qui a secoué les institutions européennes il y a une dizaine d'années. Une affaire que j'avais suivie de très loin via les gros titres des journaux de l'époque, sans plus en savoir que ça. Le scénario parvient à nous faire passer de Bruxelles à Strasbourg, à Malte, du Parlement, à l'extérieur de la Commission européenne sans jamais nous perdre. On sait où et avec qui les protagonistes interagissent et quels sont les enjeux derrière ces discussions. Tout ça grâce à une réalisation très maîtrisée. On sent que le réalisateur savait quelle image il voulait obtenir. Il y a un interview qu'il n'a pas fait de storyboard pour des questions de budget mais qu'il avait tellement de photos des lieux en stock pour savoir où il voulait mettre sa caméra que c'est tout comme. Bully Lander s'incarne un José Bové très convaincant, et ses partenaires de jeu, inspirés des collaborateurs, mais ne les incarnant pas directement, sont aussi très très bons, même si leur jeu est un petit peu plus mitigé par instant. On a aussi beaucoup d'acteurs européens pour jouer les différents intervenants des assemblées, et c'est vraiment très plaisant d'avoir cette multitude d'accents et de langages différents qui se mêlent comme ça dans un film, moi je trouve ça toujours très très plaisant. C'est un thriller qui s'inspire des grands thrillers du nouvel Hollywood, des grands thrillers politiques en tout cas du nouvel Hollywood, mais en y ajoutant une touche d'humour. Le réalisateur dit qu'il s'est un petit peu inspiré de Michael Mann, mais en y mettant de l'humour, parce que chez Michael Mann, c'est quand même quelque chose qui nous manque un petit peu. En tout cas, même si ça ne nous manque pas, c'est quelque chose qu'on ne trouve pas vraiment. Et cette touche d'humour, ça colle parfaitement au personnage de José Bové, puisqu'on a vraiment l'impression que c'est quelqu'un qui s'amuse justement à aller titiller les grandes instances et ses ennemis politiques. Je pense notamment à cette scène où il est dans la commission européenne à lire un document classé secret et où les personnages de Fabrice et Clémence l'attendent devant autour de la commission Je ne vous dis pas ce qu'il s'y passe mais c'est un acte que voulait vraiment faire le vrai José Bové mais ça n'a pas été possible pour diverses raisons mais voilà le voici vengé par le cinéma C'est actuellement en salle et distribué par Memento Autre film sorti ce 1er mai, et quelle jolie date pour ce film. Petite main de Nassim Chikawi avec Salim Atakamate, Corinne Maziro, Lucie Charles-Alfred, Marissana Kondé et Maïmou Naguay. Rien n'avait préparé Eva à l'exigence d'un grand hôtel. En intégrant l'équipe des femmes de chambre, elle fait la connaissance de collègues aux fortes personnalités. Safiatou, Aïssata, Violette et Simone. Entre rire et coup dur, la jeune femme découvre une équipe soudée et solidaire face à l'adversité. Lorsqu'un mouvement social bouscule la vie du palace, chacune de ses petites mains se retrouve face à ses choix. Directement inspirée par le mouvement des Kelly, c'est le premier mouvement des femmes de chambre en Espagne, en 2017, qui s'était mobilisé contre la politique des palaces. mais aussi la lutte des femmes de chambre de l'hôtel Ibis Batignolles à Paris, qui au bout de 22 mois de grève avait réussi en 2021 à faire plier le groupe Accor, en obtenant une amélioration notable de leurs conditions de travail. Et enfin, le mouvement mené par les femmes de chambre du parc Hayat en 2018, qui s'est soldé par un accord au bout de 87 jours de grève. C'est un film que j'ai vraiment beaucoup aimé. C'est une réalisation assez classique, mais c'est un film très touchant et très drôle, qui nous plonge pendant 1h30 dans le quotidien de ces invisibles, dont le salaire annuel couvre à peine le prix d'une seule nuit dans ce genre d'hôtel, qui nous aide à mettre les choses en perspective. Et le générique de fin fait le parallèle entre images du film et images de la réalité, avec des extraits de reportages télé, de journaux télévisés, notamment je pense que c'est les Manifestantes de l'Ibis Batignolles, puisque c'est le mouvement social qui a été le plus documenté, me semble-t-il. Comme en plus c'est un mouvement qui a duré 22 mois, on a eu le temps d'envoyer des équipes de télé pour les suivre. J'aime beaucoup l'idée d'avoir créé une Fashion Week du peuple, avec justement toutes les personnes de l'hôtel qui viennent défiler dans des tenues, soit qu'elles aiment, soit qui sont traditionnelles de leur pays d'origine. Et c'était vraiment un très beau moment, et c'est aussi des choses qu'on aime voir dans la Fashion Week. C'est pas que les grands créateurs qui nous font que des choses très classiques, c'est aussi ce genre de choses-là. la mode qui est portée par les gens et pas juste par des mannequins mais des choses qui ne sont portables que dans des défilés et pas du tout dans la rue là c'était vraiment un très beau moment à voir et j'aime beaucoup aussi qu'on parvienne à sortir de l'hôtel pour suivre les trajectoires de Simone et Eva surtout mais aussi la trajectoire de Safiatou et son mari qui ne la soutient pas du tout au début parce qu'il a peur pour les conséquences puisque la grève intervient juste au moment où ils doivent aller en préfecture faire le renouvellement de leurs papiers et donc il a peur que ça la... que ça les mette en porte à faux. Mais c'est un film aussi qui nous dit que ce n'est pas parce que ces personnes n'ont pas le choix que de travailler là où elles travaillent, qu'elles doivent accepter tout ce que les directions leur imposent. Notamment la privatisation, le passage par des boîtes externes qui coûtent moins cher à l'hôtel que d'engager ses propres personnels. La sous-traitance aussi du matériel. Ce n'est pas l'hôtel qui fournit les projets d'entretien, ni même la boîte qui engage les personnes, mais cette boîte-là repasse par une boîte de sous-traitance et du coup on ne s'en sort pas. Tout est fait à l'économie, les produits sont de mauvaise qualité, du coup les gens prennent plus de temps pour faire les chambres. Mais pour que ça coûte moins cher, ils ont moins de temps pour faire les chambres. Et on se doute bien que sur des chambres à la nuit, il ne s'agit pas de juste faire le lit et de donner un petit coup sur les plombs de télémiroir. C'était pas un film que j'ai trouvé particulièrement militant, mais il fera peut-être se poser des questions à des gens qui iront le voir juste parce que c'est une comédie. et des gens qui ne sont pas sensibilisés à toutes les problématiques posées par le film. Si ça peut les amener à réfléchir un petit peu à ça, ce sera déjà un petit peu du pari gagné pour ces films. C'est distribué par le Pacte. Encore une sortie de la semaine avec Le Tableau Volé de Pascal Bonitzer, avec Alex Lutz, Léa Drucker, Arkady Radev et Nora Hamzaoui. André Masson, commissaire-prisor dans la célèbre maison de vente Scottiz, reçoit un jour un courrier selon lequel une toile d'Egon Scheele aurait été découverte à Mulhouse, chez un jeune ouvrier. Très sceptique, il se rend sur place et doit se rendre à l'évidence. Le tableau est authentique. Un chef-d'oeuvre disparu depuis 1939, spolié par les nazis. André voit dans cet événement le sommet de sa carrière, mais aussi le début d'un combat qui pourrait la mettre en péril. Heureusement, il va être aidé par son ex-épouse et collègue Bertina et par sa fantasque stagiaire Aurore. Un tableau estimé entre 8 et 12 millions d'euros pour lequel la famille de Schiele est prête à se battre. Du réalisateur Pascal Bonnitzer, je n'avais vu que les dissociés, avec Nicolas Dubochel et Sarah Giraudot, qui ne m'avaient pas laissé un souvenir très fort. Mais... Qu'il me semble était sympathique, en tout cas c'est le sentiment que j'en avais quand j'ai terminé le film, je crois me souvenir. Et ici c'est probablement la même chose qui va se passer. C'est pas un film dont je me souviendrai longtemps, mais c'était très agréable à voir sur le moment. Avec des acteurs que j'aime bien, même si ici ils sont parfois un peu enfermés dans le cliché de leur personnage. Je pense notamment à Léa de Rucaire qui a l'air de ne vraiment pas comprendre pourquoi son personnage prend autant de bain lorsqu'elle le verbalise à un moment du film. Mais voilà, c'était quand même un film très sympathique qui se termine par un épilogue, sept mois après nos événements. Mais juste avant cet épilogue, il y a une scène que je pensais être la dernière scène. qui est vraiment extrêmement émouvante, vraiment qui m'a mis les... qui m'a donné la chair de poule. Je vous dévoile pas du tout ce qui s'y passe, mais c'est vraiment un moment très saisissant. C'est tiré d'une histoire vraie, comme ça arrive souvent, et comme l'était aussi la femme au tableau de Simon Curtis avec Ryan Reynolds et Hélène Myrène. Ici c'est distribué par Pyramide et ça dure 1h35. Quitte à recommander un film un peu moyen avec Alex Lutz, autant aussi vous recommander un de ses autres films où il a beaucoup plus à donner. Vortex de Gaspard Noé sorti en avril 2022 avec Françoise Lebrun, Dario Argento et Alex Lutz donc. Le résumé est aussi simple qu'il est brutal. La vie est une courte fête qui sera vite oubliée. Moment de vie entre le père et la mère, ils sont vieux. Elle part la tête et lui la santé. Il a du mal à parcourir le quartier pour la retrouver quand elle quitte l'appartement pour aller faire des courses sans savoir ni où elle habite ni où elle va. Et au milieu, Alex Lutz, leur fils, ancien toxico, qui tente d'aider ses parents comme il peut, en tentant de garder son fils et la tête hors de l'eau. Filmé entièrement en split-screen, c'est pour moi le chef-d'oeuvre de Gaspard Noé. On est loin de la violence physique d'Irréversible ou de la folie de Climax, mais c'est pour moi son film le plus violent, pour ce qu'il dit de la déliquescence du corps et de l'esprit. Un film qui vous rappellera peut-être des proches, même si je ne vous le souhaite pas. On est plus proche de Jeanne Dillemann, de Chantal Ackermann que du Amour de Hanneke, en termes de manière de filmer, puisqu'on est vraiment sur 2h30 de vie de tous les jours. parfois sans dialogue je crois que pendant les 30 premières minutes il n'y a pas de dialogue, quasi pas de musique parce que la vie c'est aussi parfois ce silence angoissant Alex Lutz c'est comme je le disais très très bon mais Françoise Lebray et Dario Argento ils sont absolument magistraux dans ce film je me demande toujours ce que c'est pour un acteur de vivre quelque chose qu'il pourrait être amené à vivre pour de vrai et ici on se pose évidemment la question parce que ce ne sont plus vraiment des jeunes premiers nos deux acteurs c'est un film qui m'est difficile de revoir tant l'expérience en salle était pesante nous n'étions que deux dans la salle ce qui n'a rien aidé. Et l'autre personne était un monsieur que j'imagine avoir l'âge des protagonistes. Je pense que c'est une personne qui avait au moins 70 ans et je serais très curieuse de savoir ce qu'il a ressenti pendant le film. parce que déjà moi ça m'a fait penser à des gens de ma famille donc lui j'imagine que ça lui a fait penser peut-être à des gens de sa famille à des amis à lui qui ont son âge supposé ou qui sont un petit peu plus vieux peut-être que ça lui a fait penser à lui aussi vraiment c'était assez perturbant de savoir ce monsieur dans cette salle avec moi pendant 2h30 et de me dire comment il fait mais qu'est-ce qui lui passe par la tête J'aurais vraiment beaucoup aimé savoir. Et donc c'est disponible en DVD et en VOD un petit peu partout. Je l'avais loupé à sa sortie en salle à l'automne dernier, mais le César d'Ella Rumpf, en tant que meilleure espoir féminine à la dernière cérémonie des Césars, m'avait encore plus donné envie de le rattraper, et c'est enfin chose faite. J'ai donc vu le théorème de Marguerite d'Anna Novion avec Ella Rumpf, Jules Frisson, Sonia Bonny et Jean-Pierre Daroussin, qui avaient déjà travaillé avec la réalisatrice sur Rendez-vous à Kiruna et Le Bureau des Légendes. L'avenir de Marguerite, brillante élève en mathématiques à l'ENS, semble tout tracer. Seule fille de sa promo, elle termine une thèse qu'elle doit exposer devant un parterre de chercheurs. Le jour J, une erreur bouscule toutes ses certitudes et les défis s'effondrent. Marguerite décide de tout quitter pour tout recommencer. Marguerite travaille sur la conjecture de Goldbar, qui est un de mes sujets mathématiques préférés, avec l'hypothèse de Riemann. Oui, j'ai une certaine passion pour les nombres premiers. Et comme ça, si un jour je vous parle de mon roman préféré, La solitude des nombres premiers, on ne pourrait pas dire que vous n'étiez pas prévenu. La conjecture de Goldbar, c'est tout simple. Même si vous n'aimez pas trop les maths, je pense que c'est assez facile à comprendre. En tout cas, au début, juste vraiment pour l'énoncer de la conjecture, qui nous dit que tout nombre entier paire supérieur à 3 peut s'écrire comme la somme de deux nombres premiers. Donc voilà, par exemple, 16, c'est 11 plus 5, par exemple, ou 13 plus 3, mais voilà. Je ne peux pas vous faire tous les nombres pairs qui sont connus, parce que sinon le podcast va durer plusieurs années, mais voilà, c'est vraiment une conjecture qui est assez simple, et je pense que c'est ce qui nous aide aussi à rentrer dans le film. La conjecture est assez rapidement exposée, donc on arrive à se dire, ok, je vois de quoi on parle, même si après il va y avoir des calculs et des équations dans tous les sens, et des choses un petit peu plus compliquées. C'est pas un traitement des maths qui est trop complexe, faut pas avoir fait de grandes écoles pour suivre l'intrigue, pour suivre les discussions entre les personnages un petit peu plus. Quand on les voit écrire au tableau, on va peut-être pas tout comprendre. mais c'est comme quand on regarde les commentaires d'un sport qu'on ne suit pas. On n'a pas tous les termes, mais on peut quand même apprécier le match et la beauté du jeu. Et ici, ça fonctionne pareil. J'ai aimé la caractérisation des personnages, qui est très rapide. Marguerite porte des chaussons pour se déplacer dans l'école parce que c'est confortable, donc logique. Laurent Werner, donc Jean-Pierre Daroussin, ne veut pas mettre de sentiments dans les maths et ne comprend pas pourquoi Marguerite en met autant. Surtout quand il accepte de suivre un deuxième élève pour sa thèse. Quand on est directeur de thèse, c'est quand même quelque chose qui est très prenant et... J'ai l'impression que c'est assez rare que les gens suivent deux thèses en même temps. Et en plus, il lui ment un petit peu au début, où il dit Non, non, mais voilà, on m'a présenté Lucas, j'avais pas trop le choix. C'était très intriguant, donc j'avais très envie de le prendre sous mon aile. Et donc Jules Frisson, Lucas, qui dit tout de suite à Marguerite, Oui, c'est lui qui m'a appelée. Moi j'étais à Oxford, c'est lui qui est venu me chercher. Donc voilà, la Marguerite se sent un petit peu trahie, et Laurent a du mal à comprendre pourquoi elle met autant d'affect dans cette histoire, alors que les maths pour Marguerite, c'est vraiment toute sa vie, elle n'a pas grand-chose en dehors. Et c'est justement quelque chose qui va être amené par le film et par les événements. On va aussi suivre son ouverture au monde extérieur, quand elle n'aura plus d'autre choix. Elle va devoir trouver un logement, un travail, donc elle va devoir interagir avec sa colocatrice, avec les clients dans le magasin de chaussures dans lequel elle travaille. Puis sa relation avec Lucas qu'elle va tenter de récupérer quand elle aura à nouveau envie et besoin de faire des maths. Donc des acteurs chouchous, une jolie histoire, plein d'équations sur des tableaux noirs, il ne m'en fallait pas beaucoup plus pour être convaincue. Ça dure 1h48 et c'est dispo sur Arte VOD. Et on passe à la bande dessinée avec un ouvrage sublime. Paul et Gaëtan Brizzi ont adapté la partie la plus célèbre de la Divine Comédie, L'Enfer de Dante, l'une des plus grandes œuvres littéraires de tous les temps. L'Enfer, c'est la première partie de la Divine Comédie, un grand classique de la littérature italienne. Si le récit est complexe, l'idée centrale est assez simple. Guidé par le poète Virgile, Dante traverse les neuf cercles de l'Enfer pour retrouver sa bien-aimée Béatrice au paradis. Paul et Gaëtan Brizzi ont réalisé un travail remarquable de réécriture pour rendre accessible cette œuvre réputée difficile, sans la dénaturer ou trahir l'esprit du génie italien. Ils ont su traduire en bande dessinée tout en veillant à préserver l'essentiel, un goût point la démesure, une tension dramatique et une noirceur inévitable aux propos. C'est un texte que je n'ai jamais lu en entier, parce que je crois que ça m'effraie un petit peu de m'y confronter. J'en ai lu des extraits ici et là. notamment l'Enfer que j'ai lu quand j'étais au lycée. Mais là, quand j'ai vu les dessins, je n'ai pas pu résister à me replonger dedans. On a l'impression que peut-être vraiment devant des gravures, chaque planche est plus sublime que la précédente. C'est même une bande dessinée que j'ai lue deux fois, dont une fois en faisant totalement abstraction du texte pour me concentrer uniquement sur les dessins, qui sont uniquement en noir et blanc. Là où il aurait été facile d'avoir mille couleurs pour représenter justement cet enfer, ces tableaux de la Renaissance, c'est du noir, du blanc et rien d'autre. Et même juste avec ces deux nuances, les auteurs arrivent à retranscrire tout ce fourmillement qu'a le texte de base. Je pense que c'est vraiment la meilleure idée puisque ça nous permet de nous concentrer sur le récit et d'aller à l'essentiel. Et donc c'est des frères qui ont l'habitude des adaptations puisqu'ils ont aussi adapté L'écume des jours de Boris Vian. La chute de la maison Usher et double assassinat dans la rue Morgue d'Edgar Allan Poe, entre autres. Et je vais m'empresser d'aller voir si toutes ces adaptations sont aussi magistrales. C'est paru chez Daniel Megan pour un total de 160 pages. Sujet très sensible pour cette dernière reco puisqu'on va parler de la cellule de Soren Silo, Kevin Jackson et Nicolas Otero qui reviennent sur la cellule à l'origine des attentats du 13 novembre. Si c'est un sujet qui vous est trop difficile, je le comprends parfaitement et on se retrouve la semaine prochaine. Voici l'histoire de la cellule terroriste qui organisait l'assassinat de 130 personnes au Bataclan, sur des terrasses de café parisiens, devant le Stade de France, le 13 novembre 2015. Abdelhamid Abaoud, djihadiste belge membre de l'État islamique, est l'un des responsables de cette cellule. Plusieurs mois avant les attentats, il est identifié comme une menace importante par les services de renseignement. Il s'engage alors à une course contre la monde pour tenter de le localiser, de le neutraliser et d'intercepter ses commandos. Dans cette reconstitution extrêmement documentée, le journaliste Soren Silo raconte l'histoire de cette traque et retrace jour après jour la préparation des attentats, depuis leur conception en Syrie jusqu'à l'infiltration des terroristes en Europe. On y découvre l'impuissance des services de renseignement français et européens. Il y a notamment une scène en Grèce qui est la scène d'ouverture de novembre de... de Cédric Jimenez, où il y a eu une tentative d'arrestation totalement ratée par manque de coordination entre les différents services européens. C'était une deuxième version de cette affaire. Après la version cinématographique, même si le fond reste la même, ça a été un échec cuisant et tragique. On y découvre l'impuissance des services de renseignement français et européens. Après l'attentat de Paris, la cellule frappera à nouveau à Bruxelles le 22 mars 2016. D'abord à l'aéroport, puis dans le métro. Élaborée à partir de dossiers judiciaires, d'écoutes téléphoniques, de photos, de notes de services de renseignement français et de rapports confidentiels belges, cette enquête approfondie nous permet de mieux comprendre comment cette tragédie a été possible. C'est une bande dessinée qui est très importante et très bien agencée, qui est très bien documentée et très bien mise en page. Je n'ai pas regardé les documentaires qui sont sortis à ce sujet parce que ce sont des images auxquelles je ne voulais pas me confronter. me confronter, mais à travers une bande dessinée c'était plus accessible pour moi. Et les auteurs arrivent très bien à retranscrire les mois et les mois d'enquête, les fausses pistes et les briques qui se mettent en place les unes après les autres. Un très bon travail documentaire avec des dessins très ressemblants aux divers protagonistes que l'on va découvrir au fil des pages. Donc pas que les terroristes, mais aussi les hommes politiques français qu'on reconnaît très facilement, sans qu'on ait besoin de nous les présenter avec une bulle de texte ou un encart avec leur nom et leur fonction. Il y a énormément de textes dans les cases et ça peut sembler un peu confus au début, en tout cas pour s'y retrouver, mais on prend vite le pli. C'est un ouvrage qu'il ne faut peut-être pas lire d'une traite. Il y a beaucoup d'informations et de souvenirs qui peuvent remonter, donc personnellement, moi j'ai fait des pauses. J'ai essayé de lire par salve de 50 pages, de faire autre chose, de faire une petite partie d'un jeu sur mon téléphone, d'écouter une chanson ou quoi, et ensuite d'y revenir. Je ne sais pas si c'est vraiment un livre que je peux vous recommander, mais si c'est un sujet qui vous intéresse, je vous encourage à vous pencher dessus. C'est paru chez les Arènes et ça fait 256 pages. C'est la fin de cet épisode, merci de m'avoir écouté. Les liens sont dans la description comme d'habitude. Bonne semaine, à lundi prochain.