Speaker #0Bonjour, bonsoir, bonne nuit, bienvenue dans ce nouvel épisode de cette semaine, le podcast qui vous donne 7 recours culture par semaine. Et quoi de mieux pour commencer qu'une histoire mêlant des martiens et Sherlock Holmes ? Simulacre martien d'Eric Brown, paru dans la collection Une Heure Lumière. Dix ans après les événements tels que narrés par H.G. Wells dans la Guerre des Mondes, les martiens sont revenus et ont vaincu. Les humains vivent désormais sous la coupe bienveillante de leur nouveau maître. Voilà qu'un beau matin, l'ambassadeur martien de Grande-Bretagne vient frapper à la porte du 221 BB Cast Street pour demander aux plus célèbres des détectives privés son aide afin de résoudre un crime atroce perpétré sur la planète rouge. Du moins, si les choses sont bien comme elles le semblent. Suite d'une nouvelle parue dans Bifrost 105, que vous n'avez pas besoin de lire pour comprendre celle-ci, C'est d'ailleurs mon cas. Simulacre Martien est très plaisant à lire, même si j'avais un peu peur au début, parce que ce genre de crossover, souvent, c'est un petit peu à côté de la plaque. Ici, ce n'est pas du tout le cas. Les univers sont bien respectés et entremêlés. L'intrigue est assez rapide, puisqu'elle tient 136 pages, mais les événements ne sont pas du tout bâclés. Et on n'est pas sur une enquête classique de Sherlock Holmes, avec des grands moments de réflexion et de résolution. C'est quelque chose qu'on aura au tout début, quand il retrouve Watson chez eux. Après que Watson ait passé son après-midi seul, il va lui dire, ah mais vous étiez... Là, là et là, vous avez fait ci, ça, ça. Mais on n'aura pas ce genre d'événement, ce genre de détails dans l'enquête. Ils auront même besoin d'une aide extérieure qui leur sera nécessaire pour les aider sur Mars. Et c'est une personnage justement qui va nous permettre de nous attacher un petit peu plus à Watson qui a du mal à faire le deuil d'une précédente histoire. Et du coup, c'était intéressant que ce ne soit pas essentiellement centré sur Sherlock Holmes mais que ça reprenne un petit peu le personnage et le contexte de ce héros. qu'on connaît bien et que j'aime beaucoup. Les rebondissements arrivent au bon moment, et la fin est à peu près visible. Vraiment, la toute fin, le tout dernier rebondissement. Mais c'est pas dérangeant, j'ai trouvé. En tout cas, moi, je préfère quand les histoires se finissent bien, donc là, j'étais très contente de ces derniers rebondissements. Je sais pas si une suite est envisagée, puisque la fin pourrait totalement se suffire à elle-même, mais aussi donner lieu à de prochaines aventures. C'est un roman qui est paru en 2022, et j'ai pas trouvé d'infos concernant les futures publications de l'auteur, mais je serais très curieuse de voir... ce qui peut se passer dans cet univers étendu. On reste dans la science-fiction avec Simca d'Oriane Velton, parue chez Mnemos en octobre 2023. Imaginez que le monde est un jour le hockey. Des créatures et des objets commencent à apparaître. Imaginez trouver un moyen de faire venir ces choses selon votre désir, jusqu'à susciter l'intérêt d'une équipe de scientifiques. Imaginez travailler pour la plus grande industrie du divertissement, mélangeant cinéma et imagination. Imaginez recevoir l'opportunité de votre vie, mais continuer à être rongé par l'anxiété, jusqu'à rêver qu'une petite fille vous offre son aide. C'est dans ces mondes chamboulés par l'apparition de la cinquième dimension, celle de l'imagination, que les destins de Sarah sans H et Sarah avec H s'écrivent. Mais comment empêcher que la magie ne devienne qu'une nouvelle source de pouvoir et de profit ? Encore un roman à double narration, ici et là-bas. où ensuite on retourne les aventures d'une des deux Sarah. C'est très bien équilibré et les chapitres ne se répondent pas toujours, mais on sent que la suite de la lecture fera la lumière sur les interrogations de nos personnages, et qu'il faut juste être patient. Et c'est pas du tout gênant de passer d'un monde à l'autre, en tout cas d'une époque à une autre, parce que tout est bien travaillé et bien amené, et vraiment ça pose aucun problème dans la lecture. Je pense qu'on peut y voir aussi une critique du mode de production du cinéma actuel, avec son lot de suites et de franchises, puisqu'à un moment on va nous parler de La Reine des Neiges 5. Rendez-vous compte, personne ne peut s'en vivre à ça, deux c'est déjà beaucoup trop. Une invention qui sera vite accaparée par les armées et le capitalisme, n'hésitant pas à mentir et rompre des contrats alors que ce sont eux qui ont tant assisté pour les faire signer à Sarah et Ava, dans la première partie de l'histoire, dans la partie ici. et j'aime aussi beaucoup le couple qu'Eva et Sarah forment dans le laba donc dans l'autre époque qui sont vraiment très complémentaires puisque Sarah travaille pour le Simca en tant que conceptrice alors que sa compagne a vraiment une phobie de ce genre de divertissement, de pouvoir faire apparaître des choses de manière un petit peu inexpliquée et pourtant quand Sarah aura besoin d'aide parce qu'elle va pas très bien, elle est en plein burn-out à cause de son travail, elle n'hésitera pas à l'aider et à accepter de voir ce que Sarah peut créer même si au début ça la met très mal à l'aise Et c'est vraiment des personnages qui sont très bien écrits, j'ai trouvé. Aucun personnage secondaire qui est laissé de côté. Tous sont vraiment importants, bien écrits, complémentaires avec les héroïnes principales. Et c'était vraiment un très très bon moment de lecture que je vous conseille vivement. Passons à la musique maintenant avec Cigarettes After Sex, groupe américain composé de Greg Gonzalez, Randall Miller et Jacob Tomsky. Je les ai découverts en 2019 avec leur album Cry et je suis incertainement tombée sous le charme. Un nouvel album est prévu pour cet été et des titres sont déjà sortis, notamment Dark Vacay qui est sorti la semaine dernière, au moment où j'enregistre ce podcast. Classé entre indie rock et dream pop, on est sur des morceaux très éthérés, très vaporeux, avec la voix du chanteur, Greg Gonzalez, qui est presque murmuré par instant. C'est vraiment très doux. comme musique. C'est vraiment quelque chose qui me fait penser à beaucoup de douceur, quelque chose de presque suave aussi. C'est souvent très mélancolique, parce que les textes parlent souvent d'amour, souvent contrariés. J'ai vu beaucoup de gens qui disaient que le timbre du chanteur était assez androgyne. Moi, ce n'est pas du tout ce que j'ai comme impression, mais ça n'est peut-être que moi. J'avais déjà parlé dans ce podcast de Nothing But Thief, et pour le coup, Connor Mason a une voix que je trouve vraiment très androgyne. Ici, pas du tout. En plus, il a une jolie voix grave. mais qui n'est pas trop grave parce que sinon avec mes problèmes d'audition ça m'aurait fait mal et là pas du tout. Donc c'est vraiment pile la voix qu'il faut pour chanter ce genre de chansons je pense. C'est parfois un genre de chansons qui peut être assez lassant, justement les choses très calmes, très posées, très sensuelles, mais ici j'ai vraiment pas du tout cette impression avec ce groupe et c'est un des rares groupes dont je peux écouter les albums en entier, d'un bout à l'autre, sans vouloir écouter en boucle mon morceau préféré, parce que là ils le sont tous un petit peu. Pour les découvrir je vous conseille les morceaux Apocalypse, Heavenly et... Affection, leur concert parisien est sold out mais il reste des places pour la Haltony Garnier à Lyon si jamais ça vous dit perso moi j'irais pas dans des salles aussi grandes parce que c'est un groupe que j'aimerais mieux voir dans une salle plus petite, plus intimiste j'ai un petit peu peur que la grandeur des salles dans laquelle ils passent ne rendent pas justice à leur musique si vous avez un coup de coeur et que ça vous dit d'aller les voir en concert bah allez-y, je serais justement très curieuse de voir vos retours de ce que ça peut donner de découvrir ce genre de groupe dans une salle de je crois que la Haltony Garnier c'est 17 000 places Et à Paris, il jouait à... J'allais dire à Bercy, ce qui prouve que je suis une vieille personne, à l'Accord Arena. Donc pareil, qui est 18 ou 20 000 places. Pour moi, ça fait vraiment beaucoup. Donc si vous aimez des groupes tels que Cocteau Twins ou Slow Dive, jetez-y une oreille et jetez-en deux si ces groupes ne vous disent rien. On passe au cinéma avec Misanthrope de Damien Sifron, sorti en 2023 avec Shailene Woodley, Ben Mendelsohn, Jovan Haddo et Ralph Inelson. Un soir de Saint-Sylvestre, 28 personnes sont abattues froidement et visiblement au hasard par un homme qui ne laisse aucune trace et qui n'a besoin que d'une seule balle pour tuer sa cible. Eleanor, jeune enquêtrice au lourd passé, se retrouve sur les lieux du crime un peu malgré elle. La police et le FBI lancent une chasse à l'homme sans précédent, mais face au mode opératoire constamment imprévisible de l'assassin, l'enquête piétine. Eleanor, quant à elle, se trouve de plus en plus impliquée dans l'affaire et se rend compte que ses propres démons intérieurs peuvent l'aider à cerner l'esprit de ce tueur si singulier. Je ne suis pas entièrement d'accord avec le résumé qu'en effet, elle ne se retrouve pas de plus en plus impliquée dans l'affaire, elle est très impliquée dès le début puisque le... Le personnage d'Oben Mendelssohn, qui est l'agent de liaison, enfin, qui est l'agent du FBI, en fait, va la prendre en tant qu'agent de liaison, et donc, tout de suite, elle est très impliquée dans l'enquête et se retrouve dans son équipe. Donc, elle n'est pas de plus en plus impliquée dans l'affaire, elle y est dès le début. Mais voilà, là, ce n'est qu'un détail. Et pour moi, le gros point fort de ce film, c'est son image. Le cadrage, l'étalonnage, la composition de plan, tout est parfait, vraiment. Notamment la scène d'ouverture, la tuerie, qui est vraiment aussi impeccablement rythmée. Et vraiment du coup, de nuit avec toutes les lumières des fêtes qui se déroulent dans Baltimore et des feux d'artifice qui commencent déjà, c'est vraiment un film qui est très très beau à voir. Et ce que j'aime aussi, c'est la caractérisation des personnages qui est assez fine. On ne saura jamais vraiment ce qui constitue le passé traumatique d'Eleanor, mais c'est jamais marquant dans l'histoire ou dans sa manière de jouer. Il y a un passage où elle semble à deux doigts de replonger et qui est aussi très bien trouvé. dans ce qu'il décide de nous montrer et de comment il nous le montre. C'est vraiment très bien écrit, je trouve. Il y a aussi des scènes de piscine où le personnage d'Eleanor va nager et des fois, on a l'image qui est inversée. Donc c'est très bizarre, on a l'impression qu'elle nage au fond de la piscine parce qu'on la voit tout en bas de l'écran alors que c'est le haut. Mais du coup, avec l'inversion de l'image, je trouve que ça marche vraiment beaucoup. Ça marche vraiment très très bien. J'aime aussi beaucoup le personnage du tueur, que je trouve bien travaillé. Et je suis d'accord avec lui concernant les feux d'artifice, donc ça nous fait un point commun, et je pense que c'est le seul, mais voilà. Ça aurait été assez facile d'en faire une caricature, et je ne pense pas du tout que ce soit le cas ici. Le réalisateur n'avait rien réalisé depuis 10 ans, les Nouveaux Sauvages, son précédent film, était sorti en 2014, et c'est assez difficile de savoir ce qu'il a fait pendant ce temps, mais bon, si ça lui permet de délivrer des films d'aussi bonne qualité à chaque fois, je suis prête à attendre. Dans la ville d'Addonfield, dans l'Illinois, le soir d'Halloween, Michael Myers, âgé de 6 ans, assassine sa sœur à coups de couteau de cuisine. Il est interné jusqu'à sa majorité pour ensuite être jugé. Cependant, à l'âge de 21 ans, alors qu'il est transféré pour son procès, il réussit à s'échapper et prend la route de sa ville natale. Se produit alors une succession de meurtres. Son psychiatre, le docteur Samuel Loomis, se lance à sa poursuite. Vous l'aurez sans doute reconnu, il s'agit du résumé d'Halloween, la nuit des masques, réalisé par John Carpenter en 1978 avec Jamie Lee Curtis, Donald Pleasance et Nick Castle. C'était pas une très bonne idée de voir Halloween une semaine après avoir vu Massacre à la tronçonneuse, la comparaison lui est pas très flatteuse. J'ai beaucoup aimé le film, mais j'ai trouvé un petit peu faible dans son rythme. Le tueur met beaucoup de temps à tuer ses victimes, et il nous donne pas l'impression de jouer avec elle comme un chat, pourrait jouer avec une souris par exemple. Là on a juste l'impression que c'est juste... il prend son temps. pour prendre son temps, pour nous installer dans une ambiance dans laquelle moi je ne suis pas totalement rentrée pour faire monter la pression chez nous mais pour moi, ni l'ambiance ni la pression n'ont fonctionné par contre ce qui fonctionne à merveille ce sont les mouvements de caméra notamment sur la première scène où on est du point de vue du jeune Michael là ça marche très très bien C'est vraiment très très bien filmé. John Carpenter, on sait qu'il sait filmer et qu'il sait faire de belles images. Le côté immortel du tueur fonctionne bien aussi. On sait qu'il va se relever à chaque fois. Surtout à la fin, vu que maintenant, en 2024, on sait qu'il y a moult suites à ce film. On n'est pas surpris. Là où je pense qu'en 1978, il y avait un petit peu une surprise. Puisque je crois que c'est une des premières fois où le... où le tueur se relève et annonce qu'il y aura une suite, ce qui est vraiment devenu un gimmick du genre slasher. Le tueur ne meurt pas à la fin, et il revient ensuite à traquer les gens qui lui ont survécu pour accomplir son destin funèbre ou sa vengeance. C'est un film qui pose énormément de bases aussi pour le slasher, mais pour le cinéma d'horreur en général. Il est des spos sur Shadows et dure une heure tente. Et on poursuit avec un de mes films préférés alors que je répète à qui veut bien m'écouter que je n'aime pas les comédies musicales. Bon ok, j'adore aussi le Rocky Horror Picture Show mais c'est ma seule exception. Avec Les chansons d'amour de Christophe Honoré sorti en 2007, avec Louis Garrel, Clotilde Esme, Ludivine Seignier, Chiara Mastroianni et Grégoire Leprince-Ringuet. Un triangle amoureux qui finit mal et la trajectoire d'Ismaël qui tente de se relever après une séparation bien trop brutale. Les chansons sont toutes écrites et composées par Alex Beaupin, interprétées par les acteurs, sauf une interprétée par Alex Beaupin dans une scène de concert, qui est la seule chanson du film que je n'aime pas parce que j'aime pas du tout sa manière de chanter, mais j'aime sa manière d'écrire. Ce que j'aime ici, c'est que les chansons n'arrivent pas avec de gros sabots. Par exemple, on a un personnage qui marche dans la rue et qui se met à chanter, comme s'il était en train de se parler à lui-même et que d'un seul coup il avait besoin de... de le faire à haute voix. Les chansons font intégralement partie des dialogues aussi. Après une chanson, on reprend à la suite de celle-ci, et pas avant la chanson comme si elle n'avait été qu'une parenthèse dans le récit. Et c'est souvent ce qui me dérange dans les comédies musicales, et on en reparle juste après, c'est le fait que la narration s'interrompe pour une chanson et qu'ensuite tout reprenne comme avant. Un film pour lequel j'ai été voir chaque lieu de tournage, car ils sont facilement identifiables, en tout cas pour les gens qui, comme moi, aiment se promener dans Paris. Une grande partie du film se passe entre le 10e et le 11e arrondissement, entre le cinéma Le Brady, la rue Louis-le-Blanc, la rue du Château-D'Eau, un café de la place de la Bastille. Et j'aime beaucoup les films où on reconnaît les lieux facilement et où on peut venir écouter la bande-son correspondante. Que ce soit à Paris ou dans d'autres films, c'est vrai que j'aime bien toujours essayer de comprendre Où et comment se font les déplacements des personnages dans les films ? C'est pour ça que j'ai du mal avec les films américains qui considèrent que la place du Châtelet est à deux minutes après du Trocadéro et que du Trocadéro, on voit le Sacré-Cœur et qu'on peut y accéder depuis le métro Porte des Lilas. Je suis assez mitigée avec le cinéma de Christophe Honoré et j'aime vraiment pas tout, mais ce film, pour moi, c'est son plus touchant. La manière qu'ont les personnages de traverser cette histoire qui les touche au plus profond, mais qui essaie de se relever pour aider l'autre à se relever, c'est quelque chose qui me parle beaucoup. Et il ajoute des personnages un petit peu extérieurs à cette situation de base, donc avec... Donc avec le personnage d'Erwan et de son frère interprété par Grégoire le Prince Ringuet, en fait ça amène toute une autre dimension au film. Et c'est vraiment toutes ces histoires qui me plaisent beaucoup. J'aime aussi beaucoup une scène où Ismaël et Julie, donc le personnage de Ludivine Seigné, vont déjeuner chez les parents de celle-ci, avec ses sœurs. Donc elle a deux sœurs, une interprétée par Chiara Mastroianni. et la petite dernière, j'ai totalement oublié le nom de l'actrice je suis vraiment désolée, Alice Buteau et c'est un moment où on comprend vraiment très vite les problèmes de chacun des personnages et les liens qu'ils ont entre eux et c'est vraiment une très très bonne scène d'exposition où tout va se mettre en place pour la suite du film. C'est une scène qui arrive dans le premier tiers. C'est un film qui est découpé en trois parties. Le départ, l'absence et le retour. Je vous laisserai découvrir à qui fait référence ces trois mots. C'est vraiment beaucoup de douceur dans ce film pour moi. J'aime bien le fait que ça fasse un petit peu comme un cycle où on a pour commencer un départ, puis un retour à la fin. C'est du cinéma bourgeois, très bourgeois, très parisien aussi. C'est du cinéma triste, mais c'est du cinéma qui m'apporte beaucoup de douceur et j'avais envie de vous proposer un petit peu de douceur pour poursuivre cet épisode parce que la prochaine recours va un petit peu en manquer. Adaptation du roman éponyme de Jean Tellet, Le magasin des suicides de Patrice Lecomte est un film que... Peut-être j'aimerais, si je n'avais pas lu le livre avant, imaginer une ville où les gens n'ont plus goût à rien, au point que la boutique la plus florissante est celle où l'on voit poison et cordes pour se pendre. Mais la patronne, Lucrèce Tuvache, vient d'accoucher d'un enfant qui est la joie de vivre incarnée, au magasin des suicides, le verre est dans le fruit. Patrick Soulcombe est un réalisateur dont je n'aime pas particulièrement le travail. On est même à l'opposé de ce que j'aime habituellement, et à l'opposé, par exemple, de Christophe Honoré. C'est vraiment un grand écart dans le cinéma français. Et quand l'annonce de l'adaptation de ce roman est arrivée en 2010, je pense, puisque c'est un roman qui est sorti en 2007, un film qui est sorti en 2012, donc ouais, vers 2009-2010, je pense, et qu'on a su qui serait le réalisateur et que ce serait une comédie musicale d'animation, vous vous doutez que j'étais plutôt inquiète, et pas pour rien. Le traitement des personnages est assez inégal. Si les parents de la famille Tuvage, donc Mishima et Lucrèce, sont assez fidèles au livre, en ce qui concerne les enfants, donc Vincent, Marilyn et Alan, c'est vraiment... une toute autre histoire. Passé au rang de personnage secondaire, les deux ados ne servent à rien, alors que dans le livre, ils ont vraiment des vrais moments à eux et des vraies caractérisations, notamment Vincent qui construit un parc d'attractions fait pour tuer les gens, qui est quand même une très chouette idée qui est vraiment très bien développée dans le livre. Là, à aucun moment on en parle, on parle très peu du fait qu'il dessine et qu'il ait mal à la tête. C'est vraiment quelque chose qui n'est jamais évoqué. donc je comprends que le film ne pouvait pas durer 3h15 non plus mais pour moi il y a vraiment trop de choses qui manquent et au contraire on s'attarde vraiment beaucoup sur des scènes qui pour moi ne sont pas dans le livre alors c'est un livre que je n'ai pas lu depuis longtemps et mes souvenirs sont un peu flous mais je me souviens bien de ce qui manque dans les grandes lignes et par exemple le personnage de Marie-Lyne qui a vraiment une très jolie trajectoire qui ici sert la scène la plus abjecte du film qui est une scène de danse orientale parce que son petit frère lui a offert un foulard et qu'on va la voir danser se dévêtir puis danser de manière très sensuelle très sexuelle espionnée par son petit frère et ses copains donc c'est vraiment une scène qui a en plus des relents incestueux alors qu'il n'y a vraiment pas ça dans le livre je crois vraiment ça ne m'a pas marqué quand je l'ai lu donc je pense que vraiment ça n'y est pas et je ne comprends pas pourquoi c'est dans le film du coup normalement on pourrait qualifier la famille Tuvage de weirdo parce que bon c'est des gens qui vendent de la mort comme ça un petit peu comme la famille Adams C'est des gens qui normalement on les fait passer pour des monstres mais en fait c'est eux qui ont la plus belle morale de l'histoire puisqu'ils nous expliquent que c'est pas simple d'avoir la responsabilité de la mort d'autrui et c'est pas quelque chose qu'il faut prendre à la légère et que même si eux voulaient se suicider ils ne pourraient pas parce que si eux se suicident qui va permettre aux autres gens de se suicider dans un monde où le suicide est interdit ? Donc il y a vraiment toute cette réflexion là sur... Bah oui, pour nous non plus ça va pas, mais nous on n'a pas le choix, donc il faut vraiment qu'on essaie de se serrer les coudes. Et le fait qu'Alan voit tout du bon côté, c'est vraiment un gros coup de massue pour cette famille, où la dépression est un petit peu la règle. Mais là c'est traité de manière très superficielle juste pour faire des gags, et je trouve ça vraiment très dommage de ne pas avoir compris le livre à ce point. C'est vraiment une force constante, ce film, avec des chansons de niaise et une morale de fin aux antipodes de celles du livre, qui change totalement le propos de l'oeuvre. Donc ça, je ne vais vraiment pas vous en dire plus, pour ne pas vous gâcher la fin du film ou du roman, mais vraiment, si vous vous intéressez à une des oeuvres et que vous arrivez à la fin, dites-vous que dans l'autre oeuvre, c'est tout le contraire qui se passe. Et pour moi, c'est vraiment... C'est assez décevant d'avoir fait ça et je ne sais pas trop quel était le projet parce que ce n'est pas un film d'animation qui a été fait pour des enfants. Manifestement pas, je pense qu'on évite de dire à nos enfants que le suicide c'est cool. Mais du coup c'est trop de farce assez bas de gamme pour que ce soit un film vraiment intéressant pour des adultes. Donc vraiment je ne sais pas à qui s'adresse ce film. Mais voilà, si vous y tenez vraiment, voyez le film avant de lire le livre. Les graphismes sont assez jolis, c'est plutôt cool, et il y a quelques gags sympas malgré tout. Et ça ne dure qu'une heure quinze, ce qui me permet de ne pas trop souffrir. Mais ce que je vous conseille vraiment, c'est de lire le roman paru chez Julliard en 2007. Et pour terminer, sur une note positive quand même, je vous fais un retour rapide sur Rosalie, dont je vous parlais la semaine dernière, et que j'ai enfin pu voir. donc c'est un vrai coup de coeur mes soupçons de la semaine dernière se confirment vraiment c'est un film que j'ai vraiment beaucoup aimé et comme j'avais dit la semaine dernière l'image est vraiment très jolie donc c'était pas que dans la bande annonce l'histoire est très bien écrite et les personnages sont attachants c'était très très plaisant de détester Benjamin Violet quand il ne joue pas les gentils et Benjamin Voisin que j'avais pas du tout reconnu donc qui est vraiment bluffant qui a un tout petit rôle mais qui est un rôle quand même très important pour le dérouler de l'histoire Et donc voilà, courez vite le voir avant qu'il disparaisse des salles. C'est ainsi que se termine cette semaine. Tous les liens utiles sont dans la description comme d'habitude. Bonne semaine, à lundi prochain.