Speaker #0Bonjour, bonsoir, bonne nuit, bienvenue dans ce nouvel épisode de Cette Semaine, le podcast qui vous donne 7 recours culture par semaine. On commence avec Un empêchement de Jérôme Aumont. Marie et Mathieu sont mariés depuis une vingtaine d'années. Leur fille Jeanne vient de quitter la maison. Leur vie professionnelle prend toute la place que leur relation personnelle ne remplit plus tout à fait. Mais aucun des deux ne se doute que la réception rue royale à laquelle Marie emmène son mari un soir de printemps va changer leur destin. Une conversation anodine, quelques échanges de regards avec Xavier suffisent pourtant à troubler Mathieu. et à lui donner envie de revoir cet inconnu. Le hasard lui en offrira l'occasion quelques semaines plus tard. Un bonheur intense doublé du sentiment d'un fragile équilibre va alors gouverner la vie des deux hommes, jusqu'à cet accident de voiture en Normandie. C'est un roman très touchant, l'histoire de cet adolescent qui assume son homosexualité à un âge où c'est pas le plus facile, mais qui ensuite s'en cache pour faire comme tout le monde et avoir la vie bourgeoise à laquelle il aspire, jusqu'à Xavier qui vient tout changer. Définitivement. Une histoire racontée trois fois, selon trois points de vue, Mathieu, Xavier et Marie. Et c'est peut-être un petit peu le seul point négatif de ce roman, c'est qu'il ne se passe pas grand-chose, et du coup le raconter trois fois, c'était peut-être pas le plus malin, j'ai trouvé que c'était un petit peu long par moment. Mais malgré tout, j'ai beaucoup aimé l'écriture. On sent que Jérôme Aumont tient à ses personnages, et peut-être qu'on tient particulièrement toujours à ses personnages quand c'est un premier roman, je ne sais pas. En plus c'est donc un premier roman mais c'est pas un jeune auteur, parce que je crois que du coup c'est une personne qui a déjà une cinquantaine d'années. Donc je sais pas ce qu'il a fait avant mais voilà ce roman arrive maintenant et voilà donc chargé de tout ce qu'il a vécu jusque là donc il a pas la fougue. des premiers romans, c'est un roman qui est un petit peu plus posé et c'est peut-être pour ça que moi je m'attendais à un petit peu plus de fougue mais comme on est dans un milieu un petit peu bourgeois c'est peut-être un milieu aussi qui est un petit peu plus calme et donc ça marche plutôt bien j'aime beaucoup le personnage de Jeanne qui est la fille de Mathieu et Marie et la relation qu'elle entretient avec son père surtout, parce que bon avec sa mère c'est difficile d'être aimable, c'est quand même une personne qui n'est pas du tout aimable ou agréable et la partie de Xavier est très touchante aussi, parlant de cette histoire qui n'aura plus lieu de ses possibilités qui n'en sont plus. C'est une partie qui est vraiment très touchante, très émouvante. Et on a une fin de roman tout en émotions qui cite Cigarette after sex donc tout était fait pour me plaire. C'est paru chez Christian Bourgois et ça fait 232 pages. Paru chez Gélu en 1991, la parabole du semeur d'Octavia Butler sonne pourtant très actuelle quand on lit le résumé. Le nouveau président des Etats-Unis provoque une crise sans précédent. Dérèglement social et climatique, épidémie, pauvreté, violence. Dans ce décor post-apocalyptique, la barbarie règne, les murs s'élèvent. La fille d'un pasteur noir atteinte d'hyperempathie entame la rédaction d'une bible d'espoir et d'humanité, le livre des vivants. En commençant à le lire, je pensais qu'il avait été écrit beaucoup plus récemment, probablement car l'action commence en 2024 et que la situation politique américaine n'aide pas vraiment à comprendre qu'il s'agit d'une dystopie, on a plus l'impression que c'est vraiment un reportage de terrain. Ce qui change par rapport à la dystopie qu'on peut lire habituellement, c'est que là elle n'est pas installée. On n'arrive pas dans une dystopie qui est déjà préétablie, où on a un flashback. sur comment on en est arrivé jusque là, comme on peut avoir dans Hunger Games par exemple. Là, la dystopie, on voit vraiment la situation se dégrader de page en page. Elles s'immiscent progressivement dans la vie de nos protagonistes et on se demande avec eux jusqu'où ça va se détériorer. Les personnages ne sont pas très attachants, notamment Lorraine, qui est notre héroïne, qui est pourtant hyper empathique. Elle ne suscitera à aucun moment de l'empathie chez moi. C'est vraiment un personnage que j'ai trouvé très désagréable. qui va se placer en lideuse de sa communauté quand il leur faudra fuir, et qui du coup consigne tout dans son carnet, dans sa nouvelle bible, et qui prend toujours des décisions très brutes et très tranchées. Donc peut-être aussi que ça vient de son hyper-empathie, et qu'elle sait que bizarrement il ne faut pas laisser trop de sentiments dans ce genre de situation. Mais voilà, c'est soit tu me suis, soit tu vas mourir tout seul dans ton coin, mais on ne va pas discuter en fait, moi je ne suis pas là pour discuter, on est là pour faire ce que j'ai décidé. C'est un personnage qui est assez toxique, mais c'est aussi en lien avec la manière qu'ils avaient de vivre avant le grand départ. C'est une ambiance où tout le monde juge tout le monde, les voisins s'espionnent, s'écritent, tout est très hypocrite. Et même le père de Lorraine qui est pasteur n'y échappera pas. Il est très jugeant. Et quelqu'un pour qui la religion est si importante, on nous apprend... dans les grandes lignes que la religion c'est aimer son prochain ne pas juger tout ça on voit bien dans les faits que c'est un petit peu plus compliqué que ça et là du coup c'est bien amené malgré tout les personnages sont détestables mais c'est quand même bien amené Lorenz est quand même quelqu'un qui va beaucoup juger son prochain et les personnages qu'elle va rencontrer tout au long du roman elle va les juger assez vite décidant si oui ou non il faut les aider et comment il faut les aider et du coup je ne sais pas si c'est un moyen pour Octavia Butler de critiquer la religion ou si c'est moi qui vais trop loin mais... Mais voilà, j'ai trouvé que c'était aussi un prisme intéressant, un prisme de lecture assez intéressant. Donc comme je disais, Lorraine c'est un personnage assez désagréable, qui a un comportement assez négatif pendant toute la lecture. Mais il faut aussi reconnaître que dans un monde aussi dévasté, quand il y a plus d'eau, plus d'argent, plus d'espoir, je ne suis pas sûre qu'on soit beaucoup à être bien plus agréable. Donc accordons-lui cela. C'est un roman qui m'a beaucoup fait penser aux Raisins de la Colère, pour son côté exil, avec de longues marches et une mise en danger constante, que ce soit à cause des gens croisés ou des dons récompenses comestibles alors qu'ils ne le sont pas. donc c'est un roman que j'ai malgré tout beaucoup aimé Je ne suis pas particulièrement fan des dystopies, pourtant en général, parce que c'est toujours quelque chose qui m'effraie. Moi, j'ai toujours tendance à voir le côté négatif des choses. Je me dis que c'est peut-être ce qui va nous arriver un jour et que je n'ai pas envie de le lire, parce que ce n'est pas ça qui va m'aider à m'y préparer. Je lis assez peu de dystopies, mais celle-ci était vraiment très plaisante. C'est ressorti récemment aux éditions du Diable Vauvert, et c'est un roman que je vous conseille pour cet été quand vous aurez aussi chaud que les personnages. Je me suis encore lancée dans une série Young Adult sans savoir quand le tome 2 serait disponible. Je vous donne tout de suite l'info, ce ne sera pas pour tout de suite si vous voulez le lire en français parce que la VO vient tout juste de sortir. Donc si vous voulez combler votre impatience autant que moi, il va probablement falloir le lire en VO. Fille du destin, les émeutes de la nuit sans lune de Kika Hatsupulo est un roman très efficace et très bien écrit que j'ai eu du mal à lâcher. A Alente, la cohabitation est difficile entre les humains et les héritiers des dieux. Minoritaires, ces derniers sont traités en paria. On les appelle les nés autrement. Io, descendante de l'une des déesses du destin, peine à joindre les deux bouts. Capable de déceler les fils de vie de chacun, elle utilise ses pouvoirs de némoire. pour mener des enquêtes sans envergure, jusqu'au jour où sa vie bascule. Yo assiste à un meurtre, un meurtre perpétré par une femme au fil de vie coupée. Impossible. Impensable. Chargée de résoudre ce mystère plus politique qu'il n'y paraît, elle est forcée de travailler avec celui qu'elle fuit depuis des années, Edei Runa, avec qui elle partage un fil d'argent, le désignant comme son âme sœur. Faire d'une partie de la population des descendants des yeux de la Grèce antique avec chacun des pouvoirs et des spécificités, j'ai trouvé ça très malin dans ce roman. Ça va piocher dans les choses qu'on a déjà lues, bien sûr, mais il y a aussi un petit truc en plus qui fonctionne très bien, Là du coup, dans la divinité grecque antique, il y a énormément de divinités, donc là on a énormément de gens aux pouvoirs très différents. Et ce sera bien distillé de temps en temps dans le roman. On n'a pas toute une page au début avec les descendants de tel dieu ont ça comme pouvoir, les descendants de tel dieu, les descendants de telle déesse. Non, c'est vraiment au fur et à mesure du roman. Et de nos découvertes des personnages, on apprend que un tel ou un tel est un né autrement et quel est son pouvoir. Les relations entre les personnages et les situations sont toujours plus complexes qu'elles ne le paraissent au premier abord. Notamment les relations entre les sœurs, parce que du coup, Io a deux sœurs. Et donc il y a des retournements que je n'avais pas du tout vu venir. La romance aussi qui ne prend pas trop de place, et c'est très bien comme ça, on n'est pas sur un premier tome qui donne trop d'infos, ni sur un tome qui donne que quelques miettes en prévision des suites. Là voilà, on sait qu'il y a deux personnes qui sont faites pour être des âmes sœurs, une qui est au courant et l'autre qui semble ne pas l'être. Est-ce que ça va aboutir à la fin de ce premier roman ou pas ? Je vous laisse la surprise, mais voilà, ou peut-être qu'on aura la surprise que dans le tome 2, je ne sais pas encore, je ne vous dis rien. La particularité d'Yo et de ses soeurs devant les fils de vie, c'est très cool aussi. A savoir que Yo a la capacité d'en créer aussi pour quasiment toutes les choses auxquelles elle tient. Elle a une passion pour les éclairs, les éclairs d'une célèbre pâtisserie de sa ville. Elle a un lien qui la lie à ces éclairs-là. C'est très drôle. Je me dis que j'aurais des fils qui partiraient dans tous les sens sur des choses très variées. Ce serait un peu un bazar à démêler. Elle a une de ses soeurs qui peut voir les fils de vie des animaux. On peut aussi savoir que couper son fil peut avoir comme conséquence la mort ou le détachement froid de la chose qui est liée à ce fil. Par exemple, si on coupe son fil... En lien avec les éclairs, elle va juste dire que c'est une pâtisserie assez quelconque, mais elle ne va plus du tout les aimer avec autant de passion et de ferveur que ce qu'elle avait avant qu'on coupe le fil. Et du coup, ça laisse présager des choses très intéressantes pour les suites, et assez négatives. Donc comme je disais, je pense que je vais me le procurer en anglais, parce que j'ai vraiment envie de connaître la suite. Tout de suite, je pense que c'est un roman qui est assez facile à lire en anglais en plus, donc si vous voulez tenter l'aventure, n'hésitez pas. C'est chez la Martinière Jeunesse pour un total de 416 pages, et je ne sais même plus par qui c'est édité en VO. On poursuit avec un manga de Motoro Masai, Ikigami, série en 11 volumes, dont j'ai pour le moment lu la moitié. Dans notre pays, le Japon, une loi entend assurer la prospérité de la nation en rappelant à tous la valeur de la vie. Pour ce faire, un jeune sur mille entre 18 et 24 ans est arbitrairement condamné à mort par une microcapsule injectée lors de son entrée à l'école. Lorsque l'on reçoit l'ikigami, c'est qu'il ne nous reste plus que 24 heures à vivre. Mais à quoi passer cette dernière journée lorsqu'on n'a pas eu le temps de faire sa vie ? Que feriez-vous de vos dernières 24 heures ? On suit Fujimoto, fonctionnaire chargé de délivrer l'ikigami aux malheureux tirés au sort. Et chaque tome raconte les dernières 24 heures de deux personnes et des conséquences de ce travail sur la vie privée de Fujimoto. On se doute bien que ce n'est pas un métier qui est très reposant ou très agréable d'aller annoncer la mort des gens. Un petit peu comme dans l'écume des jours, où ça finit de manière assez tragique. Et là, c'est vraiment... Donc ça apparaîtra par bribes, en fait. Dans les chapitres, ça est là. les conséquences que ça peut avoir sur Fujimoto. Et je trouve que c'est vraiment bien joué d'arriver à nous présenter des personnages et à nous les faire aimer en moins de 100 pages à chaque fois, puisque chaque tome fait environ 192 pages, et on a deux histoires par tome, donc c'est vraiment très rapide. Il y a beaucoup de chiens qui aboient dehors, je ne sais pas si vous allez les entendre, auquel cas, j'en suis désolé, mais nous sommes dimanche matin, les gens promènent leurs chiens, et manifestement, les chiens du quartier ne sont pas amis amis. Et le fait aussi d'avoir deux histoires par tome, ça permet d'avoir une histoire qui n'est pas du tout redondante, parce qu'on est projeté dans des univers très différents à chaque fois, avec des histoires et des dénouements différents, donc ça permet de ne pas trop tourner en rond, et c'est plutôt bien vu pour ça. C'est un manga assez critique de cette facette de la société japonaise, où tout doit être fait pour la société au détriment de l'individu, comme si une société pouvait fonctionner sans individu. Ici, c'est vraiment poussé à son paroxysme. Il se pose de la sélection et de la confidentialité aussi. Comment on sait quelle personne est sélectionnée ? Est-ce que c'est vraiment arbitraire ? Est-ce qu'il n'y a pas des gens qui peuvent y échapper, justement, à cette injection de microcapsules ? Peut-on échapper à cette loi quand on est enfant de politiciens ou de personnes influentes ? Est-ce que ça va révéler des scandales ? Ne pourrait-on pas faire quelque chose de ces personnes plutôt que de simplement les tuer ? Aussi. Et pourquoi attendre que la personne ait entre 18 et 24 ans, alors qu'il aura fallu payer pour cette personne jusque-là ? Donc voilà, payer sa sécurité sociale, ses études, tout ça. Alors que bon, du coup, quitte à tuer quelqu'un, autant le faire rapidement, vu que le fait que la personne soit bonne ou mauvaise, au final, ça ne change rien. On pourrait directement gagner du temps et... et l'a tué soit au moment de l'injection soit encore bien avant et c'est autant de questions qui finiront par travailler Fujimoto alors que sa fonction exige qu'il fasse une absolue confiance à cette loi et qu'émettre la moindre critique à son encombre pourrait lui coûter très cher il est toujours sur un fil en permanence c'est très intéressant aussi de le suivre lui dans ses questionnements alors qu'il tâche de faire bonne figure auprès des gens à qui il remet l'ikigami sachant que par exemple la personne n'est pas là il va remettre l'ikigami à votre mère en disant que c'est pour vous donc là on a une mère totalement affolée qui sait que son enfant va mourir alors que lui ne le sait pas encore c'est vraiment assez perturbant cette partie là du manga on a un dessin qui est assez classique, j'ai l'impression, qui ne montre jamais des choses gores ou violentes, mais ça nous met quand même dans une situation très inconfortable. Et voilà, l'ensemble du manga fonctionne très bien, et j'ai hâte de lire la seconde partie. Jean Telet est un auteur dont je n'ai pas aimé tous les livres, mais chez qui je trouvais toujours quelque chose de plaisant et intéressant. Il est décédé en octobre 2022, laissant derrière lui un manuscrit inachevé sur l'histoire de Louis XI, monarque singulier et effroyable criminel. On peut en lire les 90 premières pages dans L'histoire du roi qui ne voulait pas mourir. Ses amis, Florence Estac, Dominique Gély, Philippe Janeda, Enki Bilal, François Delebecq, Philippe Dreyer et Benjamin Planchon ont convaincu ces éditeurs de publier ce morceau de manuscrit, et chacun d'entre eux a apporté sa pierre à cet ouvrage particulier. Avec des textes et des images pour tenter de finaliser, si tant est que ce soit possible, la dernière création de l'auteur disparu. Des textes, des mises en images très touchantes qui ressemblent à leurs auteurs, ou du lien qu'ils avaient avec Jean Tellet. Donc on a des anecdotes personnelles ou des fictions, comme Benjamin Planchon par exemple, qui imagine la réaction de l'auteur se rendant en théâtre pour voir l'adaptation du texte qu'il était en train d'écrire. Et c'est vraiment un texte qui m'a fait verser ma petite larme, je dois dire en plus qu'il est placé à la fin du livre. Donc c'était vraiment un petit passage très émouvant. Quant au roman, on reste sur notre faim. Forcément, 90 pages, c'est peu, mais ça aurait été un grand cru, je pense. Cruel et sarcastique comme il faut. Jean Tollé manquera à la littérature française, à ses amis et un peu à moi. Autre personne qui me manquera, entre guillemets, du coup j'en profite pour en parler ici, puisque c'est une nouvelle qui est assez récente, donc qui va me manquer, entre guillemets, puisque je ne le connaissais pas personnellement, mais c'est un travail qui m'a beaucoup accompagnée au collège et au lycée, avant de découvrir qu'il était beaucoup plus... C'est plus qu'une gamme de papeterie. Ben Vautier est mort ce 5 juin. Et non, il ne faisait pas que des messages sur des classeurs, c'était aussi un artiste touche-à-tout, qui faisait de la photo, de la curation, des tracts, des revues, du graphisme, il faisait vraiment plein plein de choses. Il faisait partie du mouvement Fluxus, qu'il avait rejointé sa création en 62, qui est un mouvement de non-art, d'art-distraction, qu'on peut aussi dire, je crois, qui questionne le rôle de l'artiste et de la place de l'art dans la société, avec beaucoup d'humour et de dérision. ce qui me fait encore plus penser au travail de Jean Tellet. C'est un mouvement que je connais et que j'apprécie, mais que je ne connais pas très bien, que j'ai un petit peu de mal à expliquer. Je vais vous citer des artistes qui font partie de ce mouvement, un petit peu en vrac, comme ça si vous voulez aller voir leur travail pour vous faire une idée. On peut citer Georges Brecht, Serge Troyes, Marcel Alloco ou encore Robert Filiu, en tout cas pour la partie française du mouvement. Je vous conseille de vous pencher sur ces artistes assez variés, il y a sûrement une ou deux œuvres qui vous parleront. Et on termine cet épisode avec du cinéma. Tristana de Louise Bunuel avec Catherine Deneuve, Franco Nero et Fernande Doré. À la mort de ses parents, Tristana est recueillie par son oncle, Don Lopé Garrido, et elle devient sa maîtresse entre ses 19 et ses 21 ans. Mais celle qu'il a considérée comme sa fille, et sa femme, demande alors à étudier la musique et l'art pour devenir indépendante. Elle rencontre le jeune peintre Horacio Diaz, en tombe amoureuse, et finit par quitter Tolède pour aller vivre avec lui à Madrid. Deux ans plus tard, tombée malade, elle revient chez Don Lopé. Atteinte du tumeur au genou, elle doit être amputée d'une jambe. Aigrie, elle refuse d'épouser le jeune homme et retourne vivre avec son oncle qu'elle épouse. Ce dernier décline et tombe malade. Victime d'une crise nocturne, il appelle Tristana à l'aide. Elle feint de téléphoner au docteur avant d'ouvrir la fenêtre alors qu'il neige pour accélérer sa mort. Ce n'est que le deuxième film de Louis Bignuel que je vois, mais on voit bien aussi ici la satire qui semble vraiment caractériser tout son travail, de ce que j'ai pu comprendre. Ce n'est pas une histoire qui m'a particulièrement intéressée, mais j'ai beaucoup aimé la mise en scène, malgré son côté très sobre. C'est quand même un bel ouvrage. C'est vraiment très bien travaillé et très bien fait. Catherine Deneuve est éblouissante et je trouvais que sa manière de parler espagnol était parfaite. Après vérification, elle parlait français sur le plateau et a été redoublée ensuite par une actrice espagnole. C'était parfait, mais je n'ai pas dû prêter assez attention à la synchro labiale, manifestement. Franco Nero est très bon aussi, puisque c'est lui qui joue Horacio. Et si le nom ne vous dit rien, vous avez pu le voir dans John Wick 2, 58 minutes pour vivre, Jungle Unchained ou encore l'exorciste du Vatican sorti l'an dernier. Le personnage de Tristana est très intéressant aussi, c'est une orpheline faussement naïve qui semble parfaitement savoir où elle va, comme à la fin où elle fait semblant d'appeler les secours, même quand elle refuse d'épouser Horatio. En fait on sent qu'elle est derrière la dette et qu'elle va épouser Don Lopé peut-être pour récupérer son argent et ensuite pouvoir vivre un petit peu plus confortablement avec Horatio. malgré le fait qu'elle ait été empilée d'une jambe, on sent que elle ne s'est pas laissée abattre même si c'est ce qu'elle nous montre au premier abord on sent qu'il y a un petit peu plus que ça en dessous c'est l'adaptation d'un livre dont j'avais jamais entendu parler jusque là, écrit par Benito Pérez Caldo, donc c'est dispo sur Mobi pour encore 4 jours je crois mais c'est trouvable en format physique et en VOD assez facilement Philemon est un adolescent pas comme les autres déjà il s'appelle Philemon Pour survivre, il a besoin de sang humain. Dans la banlieue pavillonnaire un peu trop tranquille où il emménage avec sa famille, il fait tout pour se fondre dans le décor. Jusqu'au jour où il tombe amoureux de sa voisine, Camilla, et attire l'attention sur eux. C'est le pitch de En attendant la nuit de Céline Rousset avec Elodie Bouchez, Jean-Charles Cliché, Mathias Leguamont, Céleste Brunquell et Lali Mercier. Le film s'ouvre avec un carton de fin. Ce film s'inspire de faits réels. Il s'agit visiblement de l'histoire de la réalisatrice qui nous raconte l'histoire de son frère et de sa différence, comme elle le dira en interview pour la promo du film. Donc elle ne nous dira pas ce que c'est cette différence, mais on peut imaginer un handicap, moins sanglant que celui de Philemon je pense. Mais je trouve ça plutôt malin d'avoir remplacé les vrais éléments par des éléments un petit peu plus fantastiques, pour des raisons personnelles, parce que je pense qu'elle n'a pas envie de donner trop d'informations sur sa famille et son frère. et je pense aussi que c'est peut-être un handicap qui n'est pas facilement montrable à l'écran en tout cas de manière crédible c'est toujours un petit peu compliqué de faire jouer des handicapés par des personnes valides mais je pense qu'il y a des handicapés aussi des handicapés qui ne peuvent pas jouer au cinéma j'imagine, en fonction du type de handicap dont il s'agit je trouve que c'est une bonne manière d'avoir amené ça à l'écran, de le transformer en créature un petit peu fantastique Et ça permet aussi de jouer sur le double mot de fantastique. Ça, c'est quelque chose que je trouve plutôt malin. Après, l'incursion dans le genre s'arrête ici. Et c'est un petit peu dommage que ce ne soit pas plus poussé. Mais ce n'est pas vendu vraiment comme un film de genre ou de vampire, donc admettons. Ce n'est pas du tout le pendant français de vampires humanistes, cherches suicidaires consentants. N'y allez pas, au pourcent que vous allez voir quelque chose de similaire, vous risquez d'être déçus. Même si les personnages boivent des poches de sang, ce n'est pas du tout la même atmosphère ou la même ambiance. C'est un premier film. Il y a pas mal de défauts de premier film. Les personnages ne sont pas très bien écrits, les acteurs ne sont pas très bien dirigés, mais malgré tout, ça fonctionne plutôt bien. Céleste Brunquell, notamment, s'en sort extrêmement bien, comme toujours. Pour Mathias Leguamont, c'est un petit peu plus compliqué, mais c'est vraiment une première expérience au cinéma. Donc c'est pas du tout catastrophique. Je pense qu'il y a des petites faiblesses encore, mais je suis même pas sûre que ce soit un acteur pro, du coup. Je sais pas du tout comment s'est passé le casting, mais donc voilà, il y a quand même... Pas de quoi rougir et dans le rôle d'un adolescent mal dans sa peau, ça fonctionne quand même plutôt pas mal. Les liens avec les caractéristiques classiques du vampire sont assez tenus. Il boit du sang, il ne peut pas sortir au soleil, même s'il s'entraînera à repousser sa limite d'exposition, notamment pour pouvoir justement profiter de sorties. avec les ados du village pour essayer de se fondre un petit peu dans la population il aura pas de reflet dans le miroir mais bon déjà il ne brille pas au soleil c'est déjà ça et pour le fait qu'il ne s'expose pas au soleil je sais pas si dans les... parce que le film se passe dans les années 90 puisqu'à un moment on les voit au vidéoclub avec des VHS c'était pour le petit moment nostalgique et du coup je sais pas s'ils étaient au courant que maintenant Mais peut-être qu'ils auraient pu tout simplement dire que c'était une allergie au soleil. Ça aurait fait ça de moins accaché à la famille. Et ils auraient peut-être eu un... un petit peu plus l'air normal, ce à quoi ils aspirent en emménageant dans ce nouveau quartier. Donc je sais pas... Je sais pas trop pourquoi ils sont pas allés sur ce terrain-là. Mais bon, voilà, c'est pas moi qui ai écrit le film, donc... Si ça a été fait comme ça, c'est qu'il y a une bonne raison, je pense. Elodie Boucher, qui vole des poches de sang parce qu'elle travaille dans un centre de collecte du sang, c'est une bonne idée. Mais la réalisation fonctionne pas très bien à ce moment-là. Je comprends pas, à l'image, comment personne ne capte avant qu'elle vole Elle vole des poches de sang. Elle n'est pas du tout discrète dans la manière de voler les poches de sang. Je ne vais pas vous expliquer comment elle fait, je laisse le film le dire. Je trouve que ce n'est pas du tout crédible. Et quand il y a des gens qui semblent la surprendre, on n'en fait rien. Juste quelqu'un l'a vue et ok. C'est pas grave. Et du coup, on a l'impression qu'elle travaille dans un centre classique, puisque du coup, il y a des gens qui sont là tous les jours. Mais en même temps, ses collègues et elle sont installées dans un gymnase, donc plutôt comme les points de collecte ponctuels. Donc je comprends pas trop le point... Ça rend beaucoup plus dur de cacher les poches de sang, parce que du coup, son sac est devant tout le monde. Enfin, voilà, il y a un problème de contextualisation du centre EFS que je comprends pas très très bien. donc voilà encore une petite maladresse de premier film peut-être du coup c'est un film un peu maladroit comme beaucoup de premiers films mais un film que j'ai malgré tout beaucoup aimé une incursion dans le cinéma fantastique qui j'espère n'est pas que opportuniste et reflète quand même une envie de la réalisatrice d'en insuffler dans ses prochains films et que c'est par là qu'elle ira dans ses prochaines réalisations ça dure 1h44 et c'est actuellement en salle grâce à Tandem c'est la fin de cet épisode, les liens sont dans la description comme d'habitude, bonne semaine, à lundi prochain