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À 1h de Paris

La crèche - L'éducation positive

La crèche - L'éducation positive

05min |08/10/2024
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Description

La crèche, on peut cocher la case. On a tenté. Dans cet épisode, je vous propose de plonger au fond d'une crèche participative tenue par des parents imbibés de bonnes intentions et d'éducation positive, peuplée de bébés qui ressemblent davantage à des petits chiens hargneux qu'à des poupées Corolle. Vous avez connu ça vous aussi?



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    à une heure de Paris.

  • Speaker #1

    Voilà. La crèche. On peut cocher la case. On a tenté. Déjà, la réunion de rencontre avec les parents, ça a été, disons, légèrement compliqué. Mon mari, qui n'avait aucune envie d'être là, puisqu'il déteste rencontrer les gens en général, s'est fait... aspergé d'eau par un gamin deux fois. Il a vidé son gobelet sur lui. Comme la deuxième fois, en plus, c'était de l'Oasis, c'était nettement moins sympa et on avait la certitude que c'était fait exprès. Et là, la directrice de la crèche qui lui demande Qu'est-ce que tu as voulu dire au monsieur ? Je sais pas, il a voulu le mouiller, ça se voit, non ? Il a voulu le faire chier, en fait. Et quel est le message que tu as voulu envoyer au monsieur par ce geste ? Mais c'est quoi ces questions à la con ? Il n'y a pas de message, il est méchant ce gamin, je vois son comportement depuis tout à l'heure. Il en kikine tout le monde. Ah la petite blonde, il t'a fait mal en te tirant les cheveux. Dis-le à la dame. Alors, on n'utilise pas le mot méchant concernant un enfant. Ah d'accord, les parents peuvent être méchants, mais les enfants non, c'est ça ? D'ailleurs, il a qui ce gamin au juste ? C'est le mien. Ah oui, d'accord. Donc vous vous venez avec vos enfants sur votre lieu de travail. Et bien c'est pas étonnant que ça dégénère. Moi si j'avais mon gamin dans les pattes au bureau, ça partirait dans tous les sens. Il y aurait des blessés aussi sans doute. Oui c'est ça le concept de la crèche participative. Tous les gens qui travaillent ici ont leur enfant ici. Bah génial, ils sont tous comme lui. Donc le repas était très difficile. Parce qu'évidemment, la réunion avec les parents, c'est pas juste une réunion. Non, faut manger ensemble pour apprendre à mieux se connaître. On mangeait du couscous avec nos doigts, assis par terre en cercle, tous collés les uns aux autres. Les grands étaient ravis, c'était le chaos tout autour. Et nous, on pouvait rien faire, on pouvait rien dire. Ils étaient morts de rire. Je crois que ça a été le meilleur déjeuner de leur vie. Les parents se regardaient de temps en temps, sans avoir rien à se dire. De toute façon, avec les cris des enfants, c'était impossible de dire quoi que ce soit. Le repas est long, très long. On mange rapidement notre dessert. Un café ? Non, non, merci, ça va aller. Je crois qu'on peut s'en passer aujourd'hui. Et au moment du départ, on est heureux de se diriger enfin vers la porte de sortie. Je me fais tabasser par une fée. Sa baguette étoile dans la gueule. Et là, re... Quel est le message que tu as voulu envoyer à la dame ? Une autre en plus, même pas la directrice. Une copine, une assistante. Une copine assistante, quoi. Parce qu'ils sont tous potes là-dedans. Ça fait des années qu'ils se côtoient, gamin après gamin, et qu'ils enchaînent les rôles dans l'association. Moi je suis présidente, moi je suis secrétaire, ah ben moi je suis trésorière cette année, on va bien rigoler si c'est toi qui gère les comptes. Moi déjà j'ai pas trouvé ça drôle de manger avec eux, alors dirigez une association avec eux. Et donc re, le message que tu as voulu envoyer à la dame, quel est-il ? Ben oui, c'est l'éducation positive, on est dans le dialogue. Eh ben, que c'est une petite conne, voilà son message. Je suis la fée des connes. et j'ai voulu tabasser la dame. Parce qu'elle est nouvelle et que sa tête ne me revenait pas. Bien évidemment, si on leur dit jamais non, ils ne comprennent pas. Alors ils tapent encore et encore. Ah non, bah non. On ne dit jamais non aux enfants. Alors, on ne dit pas non aux enfants, c'est-à-dire qu'un de vos monstres, il peut cramer les cheveux de mon bébé, on ne va pas lui dire non. On va lui demander pourquoi il a fait ce geste et lui expliquer les dangers du feu. Et les dangers d'une bonne claque dans sa tronche alors ? C'est pareil, hein ? On leur explique quand même que ce n'est pas un message hyper positif qu'on leur envoie, mais je ne sais pas, moi, si un de vos gamins, là, il touche au mien... Ben je peux vous garantir que ça va se finir comme ça. C'est pas écrit dans votre règlement qu'on n'a pas le droit de toute façon. Y'a rien là-dessus. Ah non, aucune violence ne sera tolérée entre ces murs. D'accord, mais là y'en a déjà un qui est en train de mordre le cuisseau de mon bébé, alors qu'il sait même pas marcher. Tu peux le lâcher s'il te plaît ? Va mordre la petite blonde là, elle dit rien quand on la tape. Il est sans défense alors quoi ? Il va se faire attaquer par tous les petits monstres du coin, et on leur dira rien. Donc inutile de vous dire que les semaines d'adaptation, je suis restée avec bébé, tout le temps. Là, il faut le laisser, tout seul, dix minutes et vous revenez. Très bien. Je me planquais dans les toilettes, je ne quittais pas les lieux. Il n'y avait que des maboules. Là, aujourd'hui, il faut le laisser une demi-heure et vous revenez. Très bien, à tout à l'heure. Pareil, je ne quittais pas les chiottes, je restais dans le coin, on ne sait jamais. Et là, il faut le laisser une heure, Céline. À tout à l'heure. À tout à l'heure. Et je m'en fous, je me planque dans le couloir. L'oreille collée à la porte, si jamais on l'attaque, moi, je les démonte. Et là, je viens chercher mon bébé une heure après. Et je la retrouve toute sale, toute mouillée, pleine de caca, de pipi et de larmes. Une heure, ils avaient juste à s'en occuper, une heure. Je voyais que son comportement avait changé. Quelqu'un l'avait attaqué. J'en étais persuadée. C'était pas possible. J'avais passé trop de temps à fabriquer ce petit bébé pour qu'on me le bousille dès la première semaine en crèche. Tant pis. On se tire. On a peut-être une place ici. Ok, c'est peut-être la seule crèche où on a une place au mois de septembre. Mais je m'en fous. Le garde dans la maison, au chaud, en sécurité. Tu resteras dans la maison avec maman, mon bébé. Safe.

  • Speaker #0

    Aïe Nord de Paris Un podcast

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La crèche, on peut cocher la case. On a tenté. Dans cet épisode, je vous propose de plonger au fond d'une crèche participative tenue par des parents imbibés de bonnes intentions et d'éducation positive, peuplée de bébés qui ressemblent davantage à des petits chiens hargneux qu'à des poupées Corolle. Vous avez connu ça vous aussi?



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    Voilà. La crèche. On peut cocher la case. On a tenté. Déjà, la réunion de rencontre avec les parents, ça a été, disons, légèrement compliqué. Mon mari, qui n'avait aucune envie d'être là, puisqu'il déteste rencontrer les gens en général, s'est fait... aspergé d'eau par un gamin deux fois. Il a vidé son gobelet sur lui. Comme la deuxième fois, en plus, c'était de l'Oasis, c'était nettement moins sympa et on avait la certitude que c'était fait exprès. Et là, la directrice de la crèche qui lui demande Qu'est-ce que tu as voulu dire au monsieur ? Je sais pas, il a voulu le mouiller, ça se voit, non ? Il a voulu le faire chier, en fait. Et quel est le message que tu as voulu envoyer au monsieur par ce geste ? Mais c'est quoi ces questions à la con ? Il n'y a pas de message, il est méchant ce gamin, je vois son comportement depuis tout à l'heure. Il en kikine tout le monde. Ah la petite blonde, il t'a fait mal en te tirant les cheveux. Dis-le à la dame. Alors, on n'utilise pas le mot méchant concernant un enfant. Ah d'accord, les parents peuvent être méchants, mais les enfants non, c'est ça ? D'ailleurs, il a qui ce gamin au juste ? C'est le mien. Ah oui, d'accord. Donc vous vous venez avec vos enfants sur votre lieu de travail. Et bien c'est pas étonnant que ça dégénère. Moi si j'avais mon gamin dans les pattes au bureau, ça partirait dans tous les sens. Il y aurait des blessés aussi sans doute. Oui c'est ça le concept de la crèche participative. Tous les gens qui travaillent ici ont leur enfant ici. Bah génial, ils sont tous comme lui. Donc le repas était très difficile. Parce qu'évidemment, la réunion avec les parents, c'est pas juste une réunion. Non, faut manger ensemble pour apprendre à mieux se connaître. On mangeait du couscous avec nos doigts, assis par terre en cercle, tous collés les uns aux autres. Les grands étaient ravis, c'était le chaos tout autour. Et nous, on pouvait rien faire, on pouvait rien dire. Ils étaient morts de rire. Je crois que ça a été le meilleur déjeuner de leur vie. Les parents se regardaient de temps en temps, sans avoir rien à se dire. De toute façon, avec les cris des enfants, c'était impossible de dire quoi que ce soit. Le repas est long, très long. On mange rapidement notre dessert. Un café ? Non, non, merci, ça va aller. Je crois qu'on peut s'en passer aujourd'hui. Et au moment du départ, on est heureux de se diriger enfin vers la porte de sortie. Je me fais tabasser par une fée. Sa baguette étoile dans la gueule. Et là, re... Quel est le message que tu as voulu envoyer à la dame ? Une autre en plus, même pas la directrice. Une copine, une assistante. Une copine assistante, quoi. Parce qu'ils sont tous potes là-dedans. Ça fait des années qu'ils se côtoient, gamin après gamin, et qu'ils enchaînent les rôles dans l'association. Moi je suis présidente, moi je suis secrétaire, ah ben moi je suis trésorière cette année, on va bien rigoler si c'est toi qui gère les comptes. Moi déjà j'ai pas trouvé ça drôle de manger avec eux, alors dirigez une association avec eux. Et donc re, le message que tu as voulu envoyer à la dame, quel est-il ? Ben oui, c'est l'éducation positive, on est dans le dialogue. Eh ben, que c'est une petite conne, voilà son message. Je suis la fée des connes. et j'ai voulu tabasser la dame. Parce qu'elle est nouvelle et que sa tête ne me revenait pas. Bien évidemment, si on leur dit jamais non, ils ne comprennent pas. Alors ils tapent encore et encore. Ah non, bah non. On ne dit jamais non aux enfants. Alors, on ne dit pas non aux enfants, c'est-à-dire qu'un de vos monstres, il peut cramer les cheveux de mon bébé, on ne va pas lui dire non. On va lui demander pourquoi il a fait ce geste et lui expliquer les dangers du feu. Et les dangers d'une bonne claque dans sa tronche alors ? C'est pareil, hein ? On leur explique quand même que ce n'est pas un message hyper positif qu'on leur envoie, mais je ne sais pas, moi, si un de vos gamins, là, il touche au mien... Ben je peux vous garantir que ça va se finir comme ça. C'est pas écrit dans votre règlement qu'on n'a pas le droit de toute façon. Y'a rien là-dessus. Ah non, aucune violence ne sera tolérée entre ces murs. D'accord, mais là y'en a déjà un qui est en train de mordre le cuisseau de mon bébé, alors qu'il sait même pas marcher. Tu peux le lâcher s'il te plaît ? Va mordre la petite blonde là, elle dit rien quand on la tape. Il est sans défense alors quoi ? Il va se faire attaquer par tous les petits monstres du coin, et on leur dira rien. Donc inutile de vous dire que les semaines d'adaptation, je suis restée avec bébé, tout le temps. Là, il faut le laisser, tout seul, dix minutes et vous revenez. Très bien. Je me planquais dans les toilettes, je ne quittais pas les lieux. Il n'y avait que des maboules. Là, aujourd'hui, il faut le laisser une demi-heure et vous revenez. Très bien, à tout à l'heure. Pareil, je ne quittais pas les chiottes, je restais dans le coin, on ne sait jamais. Et là, il faut le laisser une heure, Céline. À tout à l'heure. À tout à l'heure. Et je m'en fous, je me planque dans le couloir. L'oreille collée à la porte, si jamais on l'attaque, moi, je les démonte. Et là, je viens chercher mon bébé une heure après. Et je la retrouve toute sale, toute mouillée, pleine de caca, de pipi et de larmes. Une heure, ils avaient juste à s'en occuper, une heure. Je voyais que son comportement avait changé. Quelqu'un l'avait attaqué. J'en étais persuadée. C'était pas possible. J'avais passé trop de temps à fabriquer ce petit bébé pour qu'on me le bousille dès la première semaine en crèche. Tant pis. On se tire. On a peut-être une place ici. Ok, c'est peut-être la seule crèche où on a une place au mois de septembre. Mais je m'en fous. Le garde dans la maison, au chaud, en sécurité. Tu resteras dans la maison avec maman, mon bébé. Safe.

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La crèche, on peut cocher la case. On a tenté. Dans cet épisode, je vous propose de plonger au fond d'une crèche participative tenue par des parents imbibés de bonnes intentions et d'éducation positive, peuplée de bébés qui ressemblent davantage à des petits chiens hargneux qu'à des poupées Corolle. Vous avez connu ça vous aussi?



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  • Speaker #0

    à une heure de Paris.

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    Voilà. La crèche. On peut cocher la case. On a tenté. Déjà, la réunion de rencontre avec les parents, ça a été, disons, légèrement compliqué. Mon mari, qui n'avait aucune envie d'être là, puisqu'il déteste rencontrer les gens en général, s'est fait... aspergé d'eau par un gamin deux fois. Il a vidé son gobelet sur lui. Comme la deuxième fois, en plus, c'était de l'Oasis, c'était nettement moins sympa et on avait la certitude que c'était fait exprès. Et là, la directrice de la crèche qui lui demande Qu'est-ce que tu as voulu dire au monsieur ? Je sais pas, il a voulu le mouiller, ça se voit, non ? Il a voulu le faire chier, en fait. Et quel est le message que tu as voulu envoyer au monsieur par ce geste ? Mais c'est quoi ces questions à la con ? Il n'y a pas de message, il est méchant ce gamin, je vois son comportement depuis tout à l'heure. Il en kikine tout le monde. Ah la petite blonde, il t'a fait mal en te tirant les cheveux. Dis-le à la dame. Alors, on n'utilise pas le mot méchant concernant un enfant. Ah d'accord, les parents peuvent être méchants, mais les enfants non, c'est ça ? D'ailleurs, il a qui ce gamin au juste ? C'est le mien. Ah oui, d'accord. Donc vous vous venez avec vos enfants sur votre lieu de travail. Et bien c'est pas étonnant que ça dégénère. Moi si j'avais mon gamin dans les pattes au bureau, ça partirait dans tous les sens. Il y aurait des blessés aussi sans doute. Oui c'est ça le concept de la crèche participative. Tous les gens qui travaillent ici ont leur enfant ici. Bah génial, ils sont tous comme lui. Donc le repas était très difficile. Parce qu'évidemment, la réunion avec les parents, c'est pas juste une réunion. Non, faut manger ensemble pour apprendre à mieux se connaître. On mangeait du couscous avec nos doigts, assis par terre en cercle, tous collés les uns aux autres. Les grands étaient ravis, c'était le chaos tout autour. Et nous, on pouvait rien faire, on pouvait rien dire. Ils étaient morts de rire. Je crois que ça a été le meilleur déjeuner de leur vie. Les parents se regardaient de temps en temps, sans avoir rien à se dire. De toute façon, avec les cris des enfants, c'était impossible de dire quoi que ce soit. Le repas est long, très long. On mange rapidement notre dessert. Un café ? Non, non, merci, ça va aller. Je crois qu'on peut s'en passer aujourd'hui. Et au moment du départ, on est heureux de se diriger enfin vers la porte de sortie. Je me fais tabasser par une fée. Sa baguette étoile dans la gueule. Et là, re... Quel est le message que tu as voulu envoyer à la dame ? Une autre en plus, même pas la directrice. Une copine, une assistante. Une copine assistante, quoi. Parce qu'ils sont tous potes là-dedans. Ça fait des années qu'ils se côtoient, gamin après gamin, et qu'ils enchaînent les rôles dans l'association. Moi je suis présidente, moi je suis secrétaire, ah ben moi je suis trésorière cette année, on va bien rigoler si c'est toi qui gère les comptes. Moi déjà j'ai pas trouvé ça drôle de manger avec eux, alors dirigez une association avec eux. Et donc re, le message que tu as voulu envoyer à la dame, quel est-il ? Ben oui, c'est l'éducation positive, on est dans le dialogue. Eh ben, que c'est une petite conne, voilà son message. Je suis la fée des connes. et j'ai voulu tabasser la dame. Parce qu'elle est nouvelle et que sa tête ne me revenait pas. Bien évidemment, si on leur dit jamais non, ils ne comprennent pas. Alors ils tapent encore et encore. Ah non, bah non. On ne dit jamais non aux enfants. Alors, on ne dit pas non aux enfants, c'est-à-dire qu'un de vos monstres, il peut cramer les cheveux de mon bébé, on ne va pas lui dire non. On va lui demander pourquoi il a fait ce geste et lui expliquer les dangers du feu. Et les dangers d'une bonne claque dans sa tronche alors ? C'est pareil, hein ? On leur explique quand même que ce n'est pas un message hyper positif qu'on leur envoie, mais je ne sais pas, moi, si un de vos gamins, là, il touche au mien... Ben je peux vous garantir que ça va se finir comme ça. C'est pas écrit dans votre règlement qu'on n'a pas le droit de toute façon. Y'a rien là-dessus. Ah non, aucune violence ne sera tolérée entre ces murs. D'accord, mais là y'en a déjà un qui est en train de mordre le cuisseau de mon bébé, alors qu'il sait même pas marcher. Tu peux le lâcher s'il te plaît ? Va mordre la petite blonde là, elle dit rien quand on la tape. Il est sans défense alors quoi ? Il va se faire attaquer par tous les petits monstres du coin, et on leur dira rien. Donc inutile de vous dire que les semaines d'adaptation, je suis restée avec bébé, tout le temps. Là, il faut le laisser, tout seul, dix minutes et vous revenez. Très bien. Je me planquais dans les toilettes, je ne quittais pas les lieux. Il n'y avait que des maboules. Là, aujourd'hui, il faut le laisser une demi-heure et vous revenez. Très bien, à tout à l'heure. Pareil, je ne quittais pas les chiottes, je restais dans le coin, on ne sait jamais. Et là, il faut le laisser une heure, Céline. À tout à l'heure. À tout à l'heure. Et je m'en fous, je me planque dans le couloir. L'oreille collée à la porte, si jamais on l'attaque, moi, je les démonte. Et là, je viens chercher mon bébé une heure après. Et je la retrouve toute sale, toute mouillée, pleine de caca, de pipi et de larmes. Une heure, ils avaient juste à s'en occuper, une heure. Je voyais que son comportement avait changé. Quelqu'un l'avait attaqué. J'en étais persuadée. C'était pas possible. J'avais passé trop de temps à fabriquer ce petit bébé pour qu'on me le bousille dès la première semaine en crèche. Tant pis. On se tire. On a peut-être une place ici. Ok, c'est peut-être la seule crèche où on a une place au mois de septembre. Mais je m'en fous. Le garde dans la maison, au chaud, en sécurité. Tu resteras dans la maison avec maman, mon bébé. Safe.

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La crèche, on peut cocher la case. On a tenté. Dans cet épisode, je vous propose de plonger au fond d'une crèche participative tenue par des parents imbibés de bonnes intentions et d'éducation positive, peuplée de bébés qui ressemblent davantage à des petits chiens hargneux qu'à des poupées Corolle. Vous avez connu ça vous aussi?



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    Voilà. La crèche. On peut cocher la case. On a tenté. Déjà, la réunion de rencontre avec les parents, ça a été, disons, légèrement compliqué. Mon mari, qui n'avait aucune envie d'être là, puisqu'il déteste rencontrer les gens en général, s'est fait... aspergé d'eau par un gamin deux fois. Il a vidé son gobelet sur lui. Comme la deuxième fois, en plus, c'était de l'Oasis, c'était nettement moins sympa et on avait la certitude que c'était fait exprès. Et là, la directrice de la crèche qui lui demande Qu'est-ce que tu as voulu dire au monsieur ? Je sais pas, il a voulu le mouiller, ça se voit, non ? Il a voulu le faire chier, en fait. Et quel est le message que tu as voulu envoyer au monsieur par ce geste ? Mais c'est quoi ces questions à la con ? Il n'y a pas de message, il est méchant ce gamin, je vois son comportement depuis tout à l'heure. Il en kikine tout le monde. Ah la petite blonde, il t'a fait mal en te tirant les cheveux. Dis-le à la dame. Alors, on n'utilise pas le mot méchant concernant un enfant. Ah d'accord, les parents peuvent être méchants, mais les enfants non, c'est ça ? D'ailleurs, il a qui ce gamin au juste ? C'est le mien. Ah oui, d'accord. Donc vous vous venez avec vos enfants sur votre lieu de travail. Et bien c'est pas étonnant que ça dégénère. Moi si j'avais mon gamin dans les pattes au bureau, ça partirait dans tous les sens. Il y aurait des blessés aussi sans doute. Oui c'est ça le concept de la crèche participative. Tous les gens qui travaillent ici ont leur enfant ici. Bah génial, ils sont tous comme lui. Donc le repas était très difficile. Parce qu'évidemment, la réunion avec les parents, c'est pas juste une réunion. Non, faut manger ensemble pour apprendre à mieux se connaître. On mangeait du couscous avec nos doigts, assis par terre en cercle, tous collés les uns aux autres. Les grands étaient ravis, c'était le chaos tout autour. Et nous, on pouvait rien faire, on pouvait rien dire. Ils étaient morts de rire. Je crois que ça a été le meilleur déjeuner de leur vie. Les parents se regardaient de temps en temps, sans avoir rien à se dire. De toute façon, avec les cris des enfants, c'était impossible de dire quoi que ce soit. Le repas est long, très long. On mange rapidement notre dessert. Un café ? Non, non, merci, ça va aller. Je crois qu'on peut s'en passer aujourd'hui. Et au moment du départ, on est heureux de se diriger enfin vers la porte de sortie. Je me fais tabasser par une fée. Sa baguette étoile dans la gueule. Et là, re... Quel est le message que tu as voulu envoyer à la dame ? Une autre en plus, même pas la directrice. Une copine, une assistante. Une copine assistante, quoi. Parce qu'ils sont tous potes là-dedans. Ça fait des années qu'ils se côtoient, gamin après gamin, et qu'ils enchaînent les rôles dans l'association. Moi je suis présidente, moi je suis secrétaire, ah ben moi je suis trésorière cette année, on va bien rigoler si c'est toi qui gère les comptes. Moi déjà j'ai pas trouvé ça drôle de manger avec eux, alors dirigez une association avec eux. Et donc re, le message que tu as voulu envoyer à la dame, quel est-il ? Ben oui, c'est l'éducation positive, on est dans le dialogue. Eh ben, que c'est une petite conne, voilà son message. Je suis la fée des connes. et j'ai voulu tabasser la dame. Parce qu'elle est nouvelle et que sa tête ne me revenait pas. Bien évidemment, si on leur dit jamais non, ils ne comprennent pas. Alors ils tapent encore et encore. Ah non, bah non. On ne dit jamais non aux enfants. Alors, on ne dit pas non aux enfants, c'est-à-dire qu'un de vos monstres, il peut cramer les cheveux de mon bébé, on ne va pas lui dire non. On va lui demander pourquoi il a fait ce geste et lui expliquer les dangers du feu. Et les dangers d'une bonne claque dans sa tronche alors ? C'est pareil, hein ? On leur explique quand même que ce n'est pas un message hyper positif qu'on leur envoie, mais je ne sais pas, moi, si un de vos gamins, là, il touche au mien... Ben je peux vous garantir que ça va se finir comme ça. C'est pas écrit dans votre règlement qu'on n'a pas le droit de toute façon. Y'a rien là-dessus. Ah non, aucune violence ne sera tolérée entre ces murs. D'accord, mais là y'en a déjà un qui est en train de mordre le cuisseau de mon bébé, alors qu'il sait même pas marcher. Tu peux le lâcher s'il te plaît ? Va mordre la petite blonde là, elle dit rien quand on la tape. Il est sans défense alors quoi ? Il va se faire attaquer par tous les petits monstres du coin, et on leur dira rien. Donc inutile de vous dire que les semaines d'adaptation, je suis restée avec bébé, tout le temps. Là, il faut le laisser, tout seul, dix minutes et vous revenez. Très bien. Je me planquais dans les toilettes, je ne quittais pas les lieux. Il n'y avait que des maboules. Là, aujourd'hui, il faut le laisser une demi-heure et vous revenez. Très bien, à tout à l'heure. Pareil, je ne quittais pas les chiottes, je restais dans le coin, on ne sait jamais. Et là, il faut le laisser une heure, Céline. À tout à l'heure. À tout à l'heure. Et je m'en fous, je me planque dans le couloir. L'oreille collée à la porte, si jamais on l'attaque, moi, je les démonte. Et là, je viens chercher mon bébé une heure après. Et je la retrouve toute sale, toute mouillée, pleine de caca, de pipi et de larmes. Une heure, ils avaient juste à s'en occuper, une heure. Je voyais que son comportement avait changé. Quelqu'un l'avait attaqué. J'en étais persuadée. C'était pas possible. J'avais passé trop de temps à fabriquer ce petit bébé pour qu'on me le bousille dès la première semaine en crèche. Tant pis. On se tire. On a peut-être une place ici. Ok, c'est peut-être la seule crèche où on a une place au mois de septembre. Mais je m'en fous. Le garde dans la maison, au chaud, en sécurité. Tu resteras dans la maison avec maman, mon bébé. Safe.

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