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A l'UM la science

#77 : Les antipsychotiques de demain

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25min |11/04/2024
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#77 : Les antipsychotiques de demain

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Description

Cette semaine dans A l’UM la science on parle d’un nouveau traitement de la schizophrénie avec Franck Vandermoere, chercheur àl’Institut de génomique fonctionnelle. Le reportage nous emmène sur la plateforme Isoflux de l’Ecotron avec Joana Sauze et Clément Piel.

A L'UM LA SCIENCE, une émission diffusée tous les mercredis à 18h sur Divergence-FM 93.9.

_________________________ 

📌 Retrouvez l'article de cet épisode et les photos sur notre site : https://www.umontpellier.fr/articles/a-lum-la-science-s03-ep21-les-antipsychotiques-de-demain

📌 Et tous nos podcasts sur bit.ly/Playlist-A-lUM-la-science  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Allume la science

  • #1

    Des nombreuses manières d'essayer de comprendre l'âme La Terre va entendre ses mots

  • #0

    Allume la science Bonjour et bienvenue à tous et toutes dans Allume la science, l'émission qui vous branche chaque semaine sur l'actualité des laboratoires de l'Université de Montpellier et de ses partenaires. Si je vous dis psychose, votre esprit provoquera peut-être cette musique ainsi que le personnage de Norman Bates et son célébrissime créateur Alfred Hitchcock. Mais bien peu d'entre nous sont capables de définir ce qu'est la psychose. Selon le dictionnaire médical Vidal, la psychose est une maladie mentale qui entraîne, par période, une incapacité à discerner le réel de l'irréel. Les psychoses se traduisent par des hallucinations, des délires. Le psychotique n'est pas conscient de sa maladie. A l'intérieur de ce terme générique de psychose, on trouve de nombreux troubles dits psychotiques, tels que la bipolarité, les troubles déliants persistants et la forme clinique la plus connue, la schizophrénie. Là aussi, le cinéma nous a abreuvé des formes les plus sévères de la maladie avec des films comme Black Swan ou Shutter Island. Dans la réalité, la schizophrénie touche 1% de la population mondiale. Le tableau clinique de la maladie est très variable, d'un individu à l'autre, avec une grande pluralité de symptômes possibles. Des idées délirantes certes, des hallucinations, sentiments de persécution, une apathie. Un manque de sensibilité émotionnelle ou une désorganisation. Autant de symptômes qui rendent difficile la prise en charge et le traitement de cette maladie. Pour autant, la recherche continue d'avancer et de nouveaux mécanismes de la maladie continuent d'être mis à jour, ouvrant ainsi la voie à de meilleures chances de traitement. Notre invité est biologiste au CNRS, chercheur à l'Institut de génomique fonctionnelle, avec une équipe de l'université Wazong à Wuhan. Pas facile à prononcer. Il vient de publier un article dans Science Advance sur une nouvelle classe d'antipsychotiques ciblant le récepteur. du glutamate M-Glut2. Non, on ne parle pas de bouillon magique, quoi que. Donc avec nous dans le studio, Franck Vandermoer. Bonjour et bienvenue dans Allume la Science.

  • #1

    Bonjour.

  • #0

    Elle est ma docteur Jekyll et moi sa Mr. Hyde, à moins que ça ne soit l'inverse, je ne sais pas, je ne sais plus, avec moi pour mener cette interview à deux voix au moins, Aline Perriot.

  • #2

    Bonjour.

  • #0

    En deuxième partie d'émission, nous finalisons notre visite à l'écotron avec ce quatrième et dernier reportage où il sera question de la plateforme Isoflu avec Johanna Sose et Clément Piolle. Allume la science, vous avez le programme, c'est parti.

  • #1

    Chargement de l'engin terminé. Nous sommes à 0,60 secondes. 59, 58, 57, 56, 55,

  • #0

    Alors, Franck Vandemour, peut-être que pour commencer, on peut poser un peu les bases de ce que c'est que la schizophrénie. On a dit que c'est une maladie qui se caractérise par des symptômes qu'on dit positifs ou négatifs et des troubles cognitifs. Est-ce que vous pouvez nous dire un peu par quoi ça se traduit chez les patients ?

  • #1

    Alors, vous l'avez très bien décrit en introduction. Par définition, c'est une maladie qui est une incapacité à percevoir ce qui est réel. Et en fait, il y a trois grandes classes de symptômes. Donc la première... La première classe serait les symptômes positifs, tels que les idées délirantes ou les hallucinations. Ensuite, il y a des symptômes négatifs qui sont une anédonie, donc une perte de bonheur ou de plaisir, et une démotivation. Et un troisième type de symptômes, c'est plus des troubles cognitifs, donc c'est une incapacité à mémoriser correctement. Donc on parle par exemple de mémoire de travail. Et en fait, ce sont des choses qui sont assez invalidantes et, dans la vie de tous les jours, assez difficiles. s'il a concilié avec une vie sociale.

  • #0

    Est-ce qu'on connaît les causes de cette maladie ?

  • #1

    C'est comme beaucoup de maladies, une maladie multifactorielle. Il y aurait sans doute des origines génétiques, mais pas seulement. Il peut y avoir également des accidents dans la vie, des accidents de la route ou même des prises de substances chimiques un peu violentes qui vont altérer la chimie du cerveau et provoquer des troubles. Alors en termes de neurotransmetteurs, Les transmetteurs, donc les messagers entre les neurones au niveau du cerveau, on parle de systèmes dopamine, systèmes sérotonine et systèmes glutamate. Donc c'est justement les trois grands systèmes qui sont ciblés par les antipsychotiques, donc les médicaments utilisés pour traiter cette pathologie.

  • #2

    Alors justement, on va en parler des médicaments, donc les antipsychotiques, ce sur quoi vous travaillez. Ces molécules, vous l'avez dit, elles ciblent ceux qui sont sur le marché pour l'instant, les récepteurs à la dopamine et à la sérotonine. Pour expliquer un peu plus précisément leur fonctionnement et pourquoi elles arrivent à améliorer les patients.

  • #1

    Pour le système sérotonine, je vais d'abord commencer par le système dopamine. C'est la première génération d'antipsychotiques qui a été mise sur le marché. Ça permettait de traiter les symptômes positifs essentiellement. Ça luttait contre les idées délirantes et les hallucinations. Par contre, en termes de symptômes négatifs et de troubles cognitifs, c'était assez peu efficace jusqu'à présent. et surtout ça a causé pas mal d'effets secondaires, en particulier des dyskinésies tardives, donc les troubles moteurs, les tremblements, qui ressemblent un peu à la maladie de Parkinson. C'est justement les mêmes récepteurs qui sont ciblés par cette maladie que ceux qui sont impliqués dans la maladie de Parkinson.

  • #0

    Alors justement vous précisez que cette catégorie d'antipsychotiques traite les symptômes positifs mais elle ne traite pas les symptômes négatifs. On sait pourquoi en fait ?

  • #1

    C'est justement le sujet de notre étude, c'est de comprendre comment une nouvelle génération d'antipsychotiques qui est actuellement en test clinique peut être efficace contre les symptômes résidents aux antipsychotiques qui ciblent le système dopamine et sérotonine.

  • #0

    Alors concrètement, ça veut dire qu'actuellement, les patients atteints de schizophrénie, on arrive à traiter par exemple les idées délirantes, mais tout ce qui est apathie par exemple, ça on ne le soigne pas ?

  • #1

    C'est très difficile, en tout cas il y a la psychiatrie chimique pour laquelle on développe des médicaments, mais il y a d'autres accompagnements du patient qui sont là pour les stimuler. Donc là nous on n'est pas trop sur cette partie-là, on est vraiment sur la partie un peu chimique. Pour les antipsychotiques dopamine, j'ai déjà répondu comment ils fonctionnaient, mais les antipsychotiques sérotonine, qui sont également des antagonistes, des récepteurs sérotonines dans le cerveau, ici, ils ont quelquefois un petit peu d'effet sur des symptômes négatifs, mais ça reste quand même assez faible par rapport à ce qu'on voudrait obtenir à la fin. Et surtout, ils ont d'autres effets secondaires. Donc, ils n'ont pas le problème moteur, on dit skinésie, mais ils ont d'autres problèmes, comme des prises de poids très importantes.

  • #0

    Ce qui n'aide pas sur le plan social, j'imagine.

  • #1

    Non plus. Après, je pense que la maladie est déjà suffisamment invalidente avant de prendre en compte des critères peut-être esthétiques. En tout cas, d'un point de vue santé, ce n'est pas forcément très bon. On essaie de trouver, mais toutes les personnes ne sont pas à égalité en termes de réponse aux médicaments, malheureusement. Et certaines personnes vont prendre du poids, d'autres pas. Des fois, ça va juste se manifester par une augmentation du cholestérol, d'autres pas. Donc en fait, l'idée, c'est d'avoir un maximum de médicaments pour pouvoir répondre à chaque situation.

  • #2

    Justement, pour avoir un maximum de médicaments, la recherche continue pour pouvoir proposer des traitements plus satisfaisants aux patients et vous avez notamment travaillé sur une nouvelle classe d'antipsychotiques qui cible cette fois le récepteur du glutamate, on l'a évoqué tout à l'heure donc MGLUT2, alors en dehors des bouillons cubes dont Lucie a parlé aussi c'est quoi le glutamate et à quoi ça sert ?

  • #1

    Un glutamate c'est un neurotransmetteur, une petite molécule qui va être diffusée entre les neurones et qui permet entre neurones de faire circuler une information chimique, et ensuite à chaque neurone, on va avoir une information électrique qui va se prolonger le long du neurone jusqu'au neurone suivant. Donc on a une sorte de circuiterie neuronale qui intègre les informations et qui permet de réagir à certaines situations. Et justement, ce glutamate est un des neurotransmetteurs les plus abondants dans le cerveau. Et ce récepteur Mg2, c'est un des sous-types de récepteurs. Donc il y a beaucoup de récepteurs différents au glutamate, mais le Mg2 est l'un d'entre eux.

  • #2

    Et pourquoi vous êtes intéressé à lui, en particulier dans la prise en charge de la schizophrénie ?

  • #1

    Alors celui-ci, c'est parce qu'en fait, alors c'est peut-être un petit peu compliqué dans la réponse, mais il y a une voie qui est perturbée, la voie glutamatergique entre différents neurones. On s'est aperçu qu'il y avait une diminution de cette voie glutamatergique chez les patients schizophrènes. Et des personnes ont eu l'idée justement de restimuler en aval du cerveau cette voie. Et justement, un des récepteurs qui est très en aval dans les voies glutamatergiques est le récepteur Mglu2.

  • #0

    Alors cette classe d'antipsychotique, elle a été conçue dans les années 90. Pourquoi est-ce qu'elle a été mise de côté ?

  • #1

    Alors elle n'est pas totalement mise de côté, c'est juste que pour mettre au point un médicament et aller jusqu'à l'utilisation clinique, c'est très long. Il y a eu des premiers tests qui ont été mis au point avec un agoniste, un ligand de ce récepteur qui avait donné des résultats mitigés en fait. La conclusion de l'étude avait été... des effets trop faibles par rapport au placebo, et c'est en ré... Réétudiant les données, on s'est aperçu qu'une sous-population de patients pouvait répondre à cette nouvelle génération d'antipsychotiques. Ce sont les patients qui n'avaient pas les moyens de se traiter normalement, et donc qui n'avaient pas été traités par les autres types d'antipsychotiques. C'est là qu'est née l'idée d'une interférence entre les antipsychotiques actuels et cette nouvelle génération d'antipsychotiques. Donc ça ne veut pas dire que la nouvelle génération n'est pas active, ça veut dire qu'elle serait utilisée uniquement en première intention. et non pas après avoir un traitement chronique avec des antipsychotiques actuels.

  • #0

    D'accord, donc en fait ça veut dire que dans la première étude, les patients trop pauvres pour avoir un traitement, c'était finalement eux qui pouvaient réagir à ce nouveau traitement, c'est ça ?

  • #1

    Oui, c'est une inégalité sociale, ils n'avaient pas accès aux soins en fait. Et ce test a été réalisé aux Etats-Unis, où les tests cliniques, les gens qui rentrent dans l'étude sont payés. Et donc du coup ces familles avaient un intérêt à amener leurs membres atteints de schizophrénie pour ces tests cliniques. Et c'est cette sous-population qui finalement est minoritaire quand même, parce que la plupart des gens ont accès aux soins quand même. Et c'est là qu'on s'est aperçu qu'eux répondaient aux antipsychotiques glutamatergiques.

  • #2

    Et est-ce qu'on sait justement comment elles se produisent ces interférences quand les patients ont reçu les deux traitements ?

  • #1

    Ah oui, alors donc il y a un autre laboratoire américain qui a... a réagi à cette étude et a fait des études en modèle murin. Ils sont aperçus que quand on traitait de façon chronique, donc de façon prolongée et journalière des souris, le récepteur du MGLU2 diminue en expression. Logiquement, si vous faites disparaître la cible du médicament, le médicament n'est plus actif. Un traitement chronique aux antipsychotiques, sérotonine, diminue l'expression du récepteur Mg2 et donc le patient, dans le cas de celle-ci, c'est plutôt une souris, ne peut plus répondre aux activateurs du récepteur Mg2.

  • #0

    Alors justement, on va rester sur ce récepteur MGLU2. Vous dites que les mécanismes par lesquels il agit sur les symptômes de la schizophrénie restent inconnus à ce jour. Pour essayer de le comprendre, vous avez utilisé le modèle Murin, vous en parlez, la souris. Comment on fait quand on est sur des pathologies mentales ? Comment on fait pour rendre un animal schizophrène ?

  • #1

    C'est un peu de la sémantique, mais on ne rend pas une souris schizophrène, évidemment. Ce qu'on observe, c'est des perturbations de comportement qui sont en lien avec ce qu'on pourrait appeler des symptômes dans une maladie humaine. Dans le cas du modèle murin qu'on a utilisé dans cette étude, on a traité la souris de façon subchronique, quasiment chronique, avec la fincyclidine. C'est la poudre d'ange, la drogue qui a été utilisée par les Golden Boys. C'était une drogue récréative, mais qui a quand même certaines conséquences. Et notamment, elle diminue l'activité. d'un récepteur autre du glutamate dans le cerveau. Et en fait, c'est justement celui qui a été trouvé sous-actif chez les patients schizophrènes. Donc en fait, on mime une sous-activation de ce récepteur particulier grâce au PCP. Et ça induit des perturbations de comportement très comparables à ce qu'on observe dans la schizophrénie quand c'est utilisé chez l'homme, parce que là, du coup, on a eu des sujets d'observation, vu qu'en drogue récréative... Ils prenaient eux-mêmes le PCP, donc on a pu observer des choses. Et du coup, on l'utilise un petit peu en modèle d'étude chez la souris pour tester l'effet des antipsychotiques contre des perturbations de comportement, mais donc qui vont être différentes de l'humain, évidemment. On peut utiliser par exemple, en termes de symptômes négatifs, quand on place une souris dans l'eau, elle va se débattre. parce qu'elle n'aime pas l'eau, et si une souris se décourage rapidement, elle va arrêter de nager. Donc une souris qui n'est pas traitée au PCP va se débattre un maximum, on essaie de maintenir des temps assez courts parce que ce n'est pas très agréable pour l'animal, alors qu'une souris qui a été traitée au PCP, très vite, va s'arrêter de nager. Elle se décourage très vite, c'est ce qu'on appelle l'abolition. Donc là, c'est par analogie un symptôme négatif, mais on peut également regarder des troubles cognitifs, comme par exemple la capacité de l'animal à se débattre. de la souris à mémoriser un nouvel objet. Donc on place la souris dans une arène avec deux objets et ensuite on replace la souris dans la même arène où on a remplacé un des deux objets. Et normalement si la souris retient les objets, elle va aller explorer en priorité le nouvel objet. C'est pour ça qu'on appelle ça le test de reconnaissance du nouvel objet. Et on peut le faire à des temps courts comme une heure ou alors des temps beaucoup plus longs comme 24 heures. Donc on va regarder. la mémoire un peu de travail, mais qui va être à moyen terme ou à long terme.

  • #2

    Alors je reviens au récepteur du glutamate. On parle de Mglu2, mais vous parlez également d'un autre récepteur glutamate qui s'appelle Mglu3, qui ressemble fortement à Mglu2, mais qui semble ne pas avoir les mêmes effets. Et vous dites dans l'étude que jusqu'à présent, on ne savait pas activer Mglu2 sans activer Mglu3. Et donc on ne pouvait pas étudier spécifiquement l'un ou l'autre. Est-ce que c'est quelque chose que vous avez réussi à faire dans ce travail ?

  • #1

    Alors dans ce travail en fait on a bénéficié d'une collaboration avec une autre équipe de l'IGF qui a mis au point un petit anticorps de l'AMA qui reconnaît spécifiquement le récepteur MGLU2 et pas du tout le récepteur MGLU3 ce qui est quand même une première. Et en fait dans leur banque d'anticorps ils en avaient certains qui étaient capables d'activer le récepteur MGLU2 et donc ce serait un activateur spécifique. Il y a également des boîtes pharmaceutiques. qui ont mis au point non pas des activateurs orthostériques, donc qui remplacent le glutamate sur le récepteur, mais qui vont se lier ailleurs pour moduler positivement le récepteur. Et donc, il y a une nouvelle génération d'activateurs de récepteurs, des modulateurs positifs de ce récepteur, qui sont également mis en point actuellement.

  • #0

    Alors, avec cette méthode, dans vos expérimentations, vous avez découvert que le récepteur Mglu2, il interagit avec le récepteur TRKB. Donc, c'est des neurotrophines. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ? Qu'est-ce que c'est que les neurotrophines ?

  • #1

    Les neurotrophines, ce sont d'autres messagers qui sont au niveau du cerveau. Ils ont des récepteurs, en fait, les neurotrophines. Donc là, c'est une neurotrophine qui s'appelle le BDNF, pour Brain Derived

  • #0

    Nerve. Je pensais à la Bibliothèque Nationale. Ouais, bon.

  • #1

    Donc, beaucoup d'acronymes. Donc, c'est encore un messager entre les cellules, entre les neurones, mais aussi d'autres types cellulaires dans le cerveau. Et en fait, il était... On a envisagé ce récepteur TRAC-B comme cible contre les symptômes négatifs et les troubles cognitifs de la schizophrénie. Il y a certains collègues qui avaient, suite à des observations de sous-expression du récepteur et de son ligand BDNF chez les patients schizophrènes, émis l'hypothèse de réactiver ce récepteur également. Dans notre étude, la découverte qu'on a faite, c'est qu'on est capable d'activer ce récepteur via le récepteur MGLU2. C'est sans doute un des modes d'action principaux du récepteur. pour lutter contre les symptômes résistants aux antipsychotiques actuels.

  • #2

    Vous nous avez parlé des effets secondaires importants qu'il peut y avoir avec les antipsychotiques qui ciblent la dopamine et la sérotonine. Cette classe d'antipsychotiques qui ciblerait le glutamate, est-ce qu'elle aurait moins d'effets secondaires ?

  • #1

    Sur les effets secondaires qui sont reportés pour les autres antipsychotiques, il y a les troubles moteurs, la dyskinésie, il n'y en a pas. Pour les troubles métaboliques comme le cholestérol ou la grosse prise Deux fois, apparemment, il n'y en a pas non plus. En fait, sur ceux qu'on a regardés, il n'y en a pas pour l'instant. Donc c'est pour ça qu'on a beaucoup d'espoir par rapport à cette nouvelle classe d'antipsychotiques.

  • #0

    Alors il arrive souvent qu'en cherchant un médicament pour une destination particulière, on découvre qu'il est utile pour d'autres maladies. Est-ce que là, ça pourrait être le cas ? Est-ce qu'on pourrait traiter d'autres pathologies que la schizophrénie avec ce récepteur MGLU2 ?

  • #1

    Alors la perturbation du récepteur MGLU2, est également reportée dans d'autres pathologies. psychiatriques comme la dépression. Et donc actuellement, dans le laboratoire, on a commencé à démarrer des études qui regardent les systèmes sérotonines, mais aussi glutamate, notamment le récepteur Mg2, dans le cadre de la dépression.

  • #0

    Un grand merci, Franck-Johan de Remours, c'était vraiment très intéressant et vous avez réussi à rendre quelque chose de très compliqué simple. Merci. Revenez quand vous voulez dans la Lume la Science, et à bientôt. Et on enchaîne avec notre séquence reportage. Aujourd'hui, dernier passage à l'écotron. Après vous avoir fait découvrir les plateformes Macrocosme, Mesocosme et Microcosme, nous partons sur la plateforme Isoflux, dont la mission est d'analyser tous les flux de gaz, surtout les gaz à effet de serre observables sur les trois plateformes expérimentales. Et c'est Johanna Sose et Clément Piolle, qui sont tous les deux ingénieurs de recherche, qui nous font la visite.

  • #3

    Ici, notre travail, c'est de mesurer les flux. Biogéochimique et les isotopes, en collaboration du coup avec Clément.

  • #4

    Et donc je m'occupe avec Johanna de la plateforme Isoflu à l'écotron.

  • #0

    On commence ce reportage en étant devant une grande armoire qui ressemble à une armoire électrique mais qui n'en est pas une.

  • #4

    Pas tout à fait. Donc là le principe c'est que dans les plateformes expérimentales de l'écotron, on conditionne des échantillons d'écosystèmes, c'est-à-dire qu'on leur fait subir des conditions climatiques bien contrôlées. En réponse à ces conditions climatiques, on peut mesurer des flux de matière échangés entre la végétation, le sol et l'atmosphère.

  • #0

    Vous pouvez me donner des exemples de flux ?

  • #4

    L'exemple du CO2 qui est l'exemple le plus frappant, le plus connu. La plante va respirer, donc elle va utiliser la matière organique pour produire de l'énergie. Et donc le CO2 est un déchet qui est relâché dans l'atmosphère. Le sol également, qui est des organismes. qui respirent, qui dégagent du CO2. Ce qu'il y a dans cette armoire, en fait, permet de quantifier les flux de CO2 qui sont échangés par les systèmes biologiques et l'atmosphère. C'est-à-dire qu'on peut voir l'impact des conditions climatiques qu'ont fait subir assez d'échantillons d'écosystèmes sur des processus biologiques, comme la photosynthèse et la respiration, par exemple. Donc ça, le CO2, c'est l'exemple le plus frappant, mais on peut mesurer tout un tas de gaz, typiquement des gaz à effet de serre. Ici, vous avez un instrument qui est un analyseur optique. En gros, c'est un système laser qui va mesurer très précisément les concentrations d'oxyde nitreux, qui est un gaz à effet de serre, comme le CO2, qui est beaucoup plus puissant que le CO2 sur l'effet de serre.

  • #0

    Ici, vous pouvez nous aider à lire un peu tout ce qui se passe ?

  • #4

    C'est ce qu'on appelle un système de multiplexage. C'est-à-dire que vous avez des tuyaux qui sont dans les enceintes climatiques. Donc, il y a un tuyau à l'entrée et un tuyau à la sortie. Ces tuyaux arrivent ici et vous avez tout un système d'électrovanne qui va... sélectionner le gaz de manière séquentielle et le diriger vers des analyseurs de gaz. C'est ce qu'on appelle un système de multiplexage. Et donc on va mesurer l'entrée d'une enceinte climatique, la sortie d'une enceinte climatique. Et la différence entre l'être et la sortie permet de faire un bilan de masse qui permet de quantifier tout ce qui a été échangé par le système biologique qui est enfermé dans cette enceinte.

  • #0

    Donc ici, cette armoire-là, elle est reliée aux 12 dômes qui sont... C'est ça, une seule armoire pour les 12 dômes.

  • #4

    Et on a un système qui est par... plateforme expérimentale. Donc il y a cette armoire qui est dédiée à la plateforme Macrocosm, et on a un système qui est équivalent sur la plateforme Mesocosm, qui est en bas.

  • #0

    D'accord, et donc il y a des capteurs ici ?

  • #4

    Oui, en fait on s'adapte aux demandes des scientifiques. Donc le CO2, c'est une demande qui est systématique. Donc on a toujours un système de mesure des CO2 qui est prêt à être utilisé. Ensuite, en fonction des demandes des scientifiques, on peut adapter d'autres types d'instrumentations. La plateforme IsoPlus dispose d'un parc d'analyseurs de gaz.

  • #0

    Et jusqu'à combien de flux vous pouvez quantifier comme ça ?

  • #4

    En général, ce n'est pas plus de deux. On pourrait associer d'autres mesures, si c'était nécessaire.

  • #3

    On pourrait en mettre trois, on pourrait ajouter du méthane. On l'a fait en parallèle.

  • #0

    Et qu'est-ce qui limite ?

  • #3

    C'est le matériel. Il faut juste implémenter des systèmes de multiplexage supplémentaires pour que le gaz arrive jusqu'aux analyseurs. Mais il n'y a pas vraiment de limite. Chaque analyseur va être indépendant.

  • #2

    Et du coup, c'est dans une autre pièce, celles qui sont connectées aux autres dômes ? Est-ce qu'on peut voir les autres installations ?

  • #4

    D'autres instruments ? On peut y aller tout de suite,

  • #0

    si vous voulez. Oui, si. Donc on rentre dans une pièce où il est écrit isotope stable ce qui rassure en soi.

  • #4

    On s'intéresse beaucoup aux isotopes, isotopes stables, donc non radioactifs. Et c'est une des spécificités de la plateforme.

  • #0

    Vous pouvez nous donner des exemples d'isotopes ?

  • #4

    L'exemple du carbone, qui est l'exemple le plus connu, le plus frappant, le carbone, dans la nature, on le trouve sous différents isotopes. C'est le même élément, c'est du carbone, mais il diffère par le nombre de neutrons. Et donc, dans la nature, on trouve principalement le 12 et le 13. C'est-à-dire que si vous placez une plante, typiquement, dans une enceinte climatique, vous lui fournissez du CO2, vous allez voir que la plante va s'appauvrir en carbone 13, tandis que l'atmosphère va s'enrichir en carbone 13. C'est un phénomène de fractionnement isotopique. Et en fait, le fait de mesurer ce phénomène de fractionnement... Le fonctionnement nous donne tout un tas d'indications supplémentaires sur la manière dont fonctionne la physiologie de la plante et permet par exemple de dissocier des flux. Dissocier le flux qui provient du sol, le flux qui provient de la plante. On fait deux types de mesures. On fait à la fois des mesures qui sont couplées aux plateformes, c'est-à-dire des mesures qui sont en continu sur les plateformes. Et ensuite, on fait de temps en temps des mesures sur échantillons. Typiquement, c'est ce qui a lieu ici. Vous avez un instrument ici qui s'appelle un spectromat de masse à ratio ésotopique, un IRMS. En gros, c'est un analyseur. On lui fournit des... des petits flacons en verre dans lesquels il y a des échantillons de gaz. Et ça permet de mesurer les isotopes stables du CO2 sur des petits échantillons de gaz.

  • #0

    Et c'est quelque chose qu'on retrouve facilement en France, les IRMS, ou c'est assez spécifique ?

  • #3

    L'IRMS, c'est une technique qui est vraiment très ancienne. Par contre, ce qu'on a développé ici, la mesure sur petits échantillons atmosphériques, c'est un millilitre d'air. Et ça, c'est quelque chose qui est très peu commun, qui, je pense, n'est pas fait ailleurs. On l'a déployé pour répondre à une demande vraiment très spécifique. qu'on a à l'écotron, qui est lié à la plateforme Microcosm, où les échantillons sont minuscules, en fait, et où on n'a pas de mesure de flux en système ouvert, comme sur les autres plateformes, donc on avait d'autres besoins. Donc c'est quelque chose qu'on a développé ici, en interne, pour un besoin, une question bien spécifique.

  • #0

    Super. La semaine prochaine, changement de cap. Nous vous emmenons à la rencontre des tardigrades, et j'en suis ravie. Allume la science, c'est fini pour aujourd'hui. Un grand merci à Tom Chevalier pour la réalisation de cette émission. On se retrouve la semaine prochaine. D'ici là, restez branchés.

  • #1

    Allume la science Une des nombreuses manières d'essayer de concoudre l'homme La Terre va entendre ces mots Allume la science

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  • #0

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    Des nombreuses manières d'essayer de comprendre l'âme La Terre va entendre ses mots

  • #0

    Allume la science Bonjour et bienvenue à tous et toutes dans Allume la science, l'émission qui vous branche chaque semaine sur l'actualité des laboratoires de l'Université de Montpellier et de ses partenaires. Si je vous dis psychose, votre esprit provoquera peut-être cette musique ainsi que le personnage de Norman Bates et son célébrissime créateur Alfred Hitchcock. Mais bien peu d'entre nous sont capables de définir ce qu'est la psychose. Selon le dictionnaire médical Vidal, la psychose est une maladie mentale qui entraîne, par période, une incapacité à discerner le réel de l'irréel. Les psychoses se traduisent par des hallucinations, des délires. Le psychotique n'est pas conscient de sa maladie. A l'intérieur de ce terme générique de psychose, on trouve de nombreux troubles dits psychotiques, tels que la bipolarité, les troubles déliants persistants et la forme clinique la plus connue, la schizophrénie. Là aussi, le cinéma nous a abreuvé des formes les plus sévères de la maladie avec des films comme Black Swan ou Shutter Island. Dans la réalité, la schizophrénie touche 1% de la population mondiale. Le tableau clinique de la maladie est très variable, d'un individu à l'autre, avec une grande pluralité de symptômes possibles. Des idées délirantes certes, des hallucinations, sentiments de persécution, une apathie. Un manque de sensibilité émotionnelle ou une désorganisation. Autant de symptômes qui rendent difficile la prise en charge et le traitement de cette maladie. Pour autant, la recherche continue d'avancer et de nouveaux mécanismes de la maladie continuent d'être mis à jour, ouvrant ainsi la voie à de meilleures chances de traitement. Notre invité est biologiste au CNRS, chercheur à l'Institut de génomique fonctionnelle, avec une équipe de l'université Wazong à Wuhan. Pas facile à prononcer. Il vient de publier un article dans Science Advance sur une nouvelle classe d'antipsychotiques ciblant le récepteur. du glutamate M-Glut2. Non, on ne parle pas de bouillon magique, quoi que. Donc avec nous dans le studio, Franck Vandermoer. Bonjour et bienvenue dans Allume la Science.

  • #1

    Bonjour.

  • #0

    Elle est ma docteur Jekyll et moi sa Mr. Hyde, à moins que ça ne soit l'inverse, je ne sais pas, je ne sais plus, avec moi pour mener cette interview à deux voix au moins, Aline Perriot.

  • #2

    Bonjour.

  • #0

    En deuxième partie d'émission, nous finalisons notre visite à l'écotron avec ce quatrième et dernier reportage où il sera question de la plateforme Isoflu avec Johanna Sose et Clément Piolle. Allume la science, vous avez le programme, c'est parti.

  • #1

    Chargement de l'engin terminé. Nous sommes à 0,60 secondes. 59, 58, 57, 56, 55,

  • #0

    Alors, Franck Vandemour, peut-être que pour commencer, on peut poser un peu les bases de ce que c'est que la schizophrénie. On a dit que c'est une maladie qui se caractérise par des symptômes qu'on dit positifs ou négatifs et des troubles cognitifs. Est-ce que vous pouvez nous dire un peu par quoi ça se traduit chez les patients ?

  • #1

    Alors, vous l'avez très bien décrit en introduction. Par définition, c'est une maladie qui est une incapacité à percevoir ce qui est réel. Et en fait, il y a trois grandes classes de symptômes. Donc la première... La première classe serait les symptômes positifs, tels que les idées délirantes ou les hallucinations. Ensuite, il y a des symptômes négatifs qui sont une anédonie, donc une perte de bonheur ou de plaisir, et une démotivation. Et un troisième type de symptômes, c'est plus des troubles cognitifs, donc c'est une incapacité à mémoriser correctement. Donc on parle par exemple de mémoire de travail. Et en fait, ce sont des choses qui sont assez invalidantes et, dans la vie de tous les jours, assez difficiles. s'il a concilié avec une vie sociale.

  • #0

    Est-ce qu'on connaît les causes de cette maladie ?

  • #1

    C'est comme beaucoup de maladies, une maladie multifactorielle. Il y aurait sans doute des origines génétiques, mais pas seulement. Il peut y avoir également des accidents dans la vie, des accidents de la route ou même des prises de substances chimiques un peu violentes qui vont altérer la chimie du cerveau et provoquer des troubles. Alors en termes de neurotransmetteurs, Les transmetteurs, donc les messagers entre les neurones au niveau du cerveau, on parle de systèmes dopamine, systèmes sérotonine et systèmes glutamate. Donc c'est justement les trois grands systèmes qui sont ciblés par les antipsychotiques, donc les médicaments utilisés pour traiter cette pathologie.

  • #2

    Alors justement, on va en parler des médicaments, donc les antipsychotiques, ce sur quoi vous travaillez. Ces molécules, vous l'avez dit, elles ciblent ceux qui sont sur le marché pour l'instant, les récepteurs à la dopamine et à la sérotonine. Pour expliquer un peu plus précisément leur fonctionnement et pourquoi elles arrivent à améliorer les patients.

  • #1

    Pour le système sérotonine, je vais d'abord commencer par le système dopamine. C'est la première génération d'antipsychotiques qui a été mise sur le marché. Ça permettait de traiter les symptômes positifs essentiellement. Ça luttait contre les idées délirantes et les hallucinations. Par contre, en termes de symptômes négatifs et de troubles cognitifs, c'était assez peu efficace jusqu'à présent. et surtout ça a causé pas mal d'effets secondaires, en particulier des dyskinésies tardives, donc les troubles moteurs, les tremblements, qui ressemblent un peu à la maladie de Parkinson. C'est justement les mêmes récepteurs qui sont ciblés par cette maladie que ceux qui sont impliqués dans la maladie de Parkinson.

  • #0

    Alors justement vous précisez que cette catégorie d'antipsychotiques traite les symptômes positifs mais elle ne traite pas les symptômes négatifs. On sait pourquoi en fait ?

  • #1

    C'est justement le sujet de notre étude, c'est de comprendre comment une nouvelle génération d'antipsychotiques qui est actuellement en test clinique peut être efficace contre les symptômes résidents aux antipsychotiques qui ciblent le système dopamine et sérotonine.

  • #0

    Alors concrètement, ça veut dire qu'actuellement, les patients atteints de schizophrénie, on arrive à traiter par exemple les idées délirantes, mais tout ce qui est apathie par exemple, ça on ne le soigne pas ?

  • #1

    C'est très difficile, en tout cas il y a la psychiatrie chimique pour laquelle on développe des médicaments, mais il y a d'autres accompagnements du patient qui sont là pour les stimuler. Donc là nous on n'est pas trop sur cette partie-là, on est vraiment sur la partie un peu chimique. Pour les antipsychotiques dopamine, j'ai déjà répondu comment ils fonctionnaient, mais les antipsychotiques sérotonine, qui sont également des antagonistes, des récepteurs sérotonines dans le cerveau, ici, ils ont quelquefois un petit peu d'effet sur des symptômes négatifs, mais ça reste quand même assez faible par rapport à ce qu'on voudrait obtenir à la fin. Et surtout, ils ont d'autres effets secondaires. Donc, ils n'ont pas le problème moteur, on dit skinésie, mais ils ont d'autres problèmes, comme des prises de poids très importantes.

  • #0

    Ce qui n'aide pas sur le plan social, j'imagine.

  • #1

    Non plus. Après, je pense que la maladie est déjà suffisamment invalidente avant de prendre en compte des critères peut-être esthétiques. En tout cas, d'un point de vue santé, ce n'est pas forcément très bon. On essaie de trouver, mais toutes les personnes ne sont pas à égalité en termes de réponse aux médicaments, malheureusement. Et certaines personnes vont prendre du poids, d'autres pas. Des fois, ça va juste se manifester par une augmentation du cholestérol, d'autres pas. Donc en fait, l'idée, c'est d'avoir un maximum de médicaments pour pouvoir répondre à chaque situation.

  • #2

    Justement, pour avoir un maximum de médicaments, la recherche continue pour pouvoir proposer des traitements plus satisfaisants aux patients et vous avez notamment travaillé sur une nouvelle classe d'antipsychotiques qui cible cette fois le récepteur du glutamate, on l'a évoqué tout à l'heure donc MGLUT2, alors en dehors des bouillons cubes dont Lucie a parlé aussi c'est quoi le glutamate et à quoi ça sert ?

  • #1

    Un glutamate c'est un neurotransmetteur, une petite molécule qui va être diffusée entre les neurones et qui permet entre neurones de faire circuler une information chimique, et ensuite à chaque neurone, on va avoir une information électrique qui va se prolonger le long du neurone jusqu'au neurone suivant. Donc on a une sorte de circuiterie neuronale qui intègre les informations et qui permet de réagir à certaines situations. Et justement, ce glutamate est un des neurotransmetteurs les plus abondants dans le cerveau. Et ce récepteur Mg2, c'est un des sous-types de récepteurs. Donc il y a beaucoup de récepteurs différents au glutamate, mais le Mg2 est l'un d'entre eux.

  • #2

    Et pourquoi vous êtes intéressé à lui, en particulier dans la prise en charge de la schizophrénie ?

  • #1

    Alors celui-ci, c'est parce qu'en fait, alors c'est peut-être un petit peu compliqué dans la réponse, mais il y a une voie qui est perturbée, la voie glutamatergique entre différents neurones. On s'est aperçu qu'il y avait une diminution de cette voie glutamatergique chez les patients schizophrènes. Et des personnes ont eu l'idée justement de restimuler en aval du cerveau cette voie. Et justement, un des récepteurs qui est très en aval dans les voies glutamatergiques est le récepteur Mglu2.

  • #0

    Alors cette classe d'antipsychotique, elle a été conçue dans les années 90. Pourquoi est-ce qu'elle a été mise de côté ?

  • #1

    Alors elle n'est pas totalement mise de côté, c'est juste que pour mettre au point un médicament et aller jusqu'à l'utilisation clinique, c'est très long. Il y a eu des premiers tests qui ont été mis au point avec un agoniste, un ligand de ce récepteur qui avait donné des résultats mitigés en fait. La conclusion de l'étude avait été... des effets trop faibles par rapport au placebo, et c'est en ré... Réétudiant les données, on s'est aperçu qu'une sous-population de patients pouvait répondre à cette nouvelle génération d'antipsychotiques. Ce sont les patients qui n'avaient pas les moyens de se traiter normalement, et donc qui n'avaient pas été traités par les autres types d'antipsychotiques. C'est là qu'est née l'idée d'une interférence entre les antipsychotiques actuels et cette nouvelle génération d'antipsychotiques. Donc ça ne veut pas dire que la nouvelle génération n'est pas active, ça veut dire qu'elle serait utilisée uniquement en première intention. et non pas après avoir un traitement chronique avec des antipsychotiques actuels.

  • #0

    D'accord, donc en fait ça veut dire que dans la première étude, les patients trop pauvres pour avoir un traitement, c'était finalement eux qui pouvaient réagir à ce nouveau traitement, c'est ça ?

  • #1

    Oui, c'est une inégalité sociale, ils n'avaient pas accès aux soins en fait. Et ce test a été réalisé aux Etats-Unis, où les tests cliniques, les gens qui rentrent dans l'étude sont payés. Et donc du coup ces familles avaient un intérêt à amener leurs membres atteints de schizophrénie pour ces tests cliniques. Et c'est cette sous-population qui finalement est minoritaire quand même, parce que la plupart des gens ont accès aux soins quand même. Et c'est là qu'on s'est aperçu qu'eux répondaient aux antipsychotiques glutamatergiques.

  • #2

    Et est-ce qu'on sait justement comment elles se produisent ces interférences quand les patients ont reçu les deux traitements ?

  • #1

    Ah oui, alors donc il y a un autre laboratoire américain qui a... a réagi à cette étude et a fait des études en modèle murin. Ils sont aperçus que quand on traitait de façon chronique, donc de façon prolongée et journalière des souris, le récepteur du MGLU2 diminue en expression. Logiquement, si vous faites disparaître la cible du médicament, le médicament n'est plus actif. Un traitement chronique aux antipsychotiques, sérotonine, diminue l'expression du récepteur Mg2 et donc le patient, dans le cas de celle-ci, c'est plutôt une souris, ne peut plus répondre aux activateurs du récepteur Mg2.

  • #0

    Alors justement, on va rester sur ce récepteur MGLU2. Vous dites que les mécanismes par lesquels il agit sur les symptômes de la schizophrénie restent inconnus à ce jour. Pour essayer de le comprendre, vous avez utilisé le modèle Murin, vous en parlez, la souris. Comment on fait quand on est sur des pathologies mentales ? Comment on fait pour rendre un animal schizophrène ?

  • #1

    C'est un peu de la sémantique, mais on ne rend pas une souris schizophrène, évidemment. Ce qu'on observe, c'est des perturbations de comportement qui sont en lien avec ce qu'on pourrait appeler des symptômes dans une maladie humaine. Dans le cas du modèle murin qu'on a utilisé dans cette étude, on a traité la souris de façon subchronique, quasiment chronique, avec la fincyclidine. C'est la poudre d'ange, la drogue qui a été utilisée par les Golden Boys. C'était une drogue récréative, mais qui a quand même certaines conséquences. Et notamment, elle diminue l'activité. d'un récepteur autre du glutamate dans le cerveau. Et en fait, c'est justement celui qui a été trouvé sous-actif chez les patients schizophrènes. Donc en fait, on mime une sous-activation de ce récepteur particulier grâce au PCP. Et ça induit des perturbations de comportement très comparables à ce qu'on observe dans la schizophrénie quand c'est utilisé chez l'homme, parce que là, du coup, on a eu des sujets d'observation, vu qu'en drogue récréative... Ils prenaient eux-mêmes le PCP, donc on a pu observer des choses. Et du coup, on l'utilise un petit peu en modèle d'étude chez la souris pour tester l'effet des antipsychotiques contre des perturbations de comportement, mais donc qui vont être différentes de l'humain, évidemment. On peut utiliser par exemple, en termes de symptômes négatifs, quand on place une souris dans l'eau, elle va se débattre. parce qu'elle n'aime pas l'eau, et si une souris se décourage rapidement, elle va arrêter de nager. Donc une souris qui n'est pas traitée au PCP va se débattre un maximum, on essaie de maintenir des temps assez courts parce que ce n'est pas très agréable pour l'animal, alors qu'une souris qui a été traitée au PCP, très vite, va s'arrêter de nager. Elle se décourage très vite, c'est ce qu'on appelle l'abolition. Donc là, c'est par analogie un symptôme négatif, mais on peut également regarder des troubles cognitifs, comme par exemple la capacité de l'animal à se débattre. de la souris à mémoriser un nouvel objet. Donc on place la souris dans une arène avec deux objets et ensuite on replace la souris dans la même arène où on a remplacé un des deux objets. Et normalement si la souris retient les objets, elle va aller explorer en priorité le nouvel objet. C'est pour ça qu'on appelle ça le test de reconnaissance du nouvel objet. Et on peut le faire à des temps courts comme une heure ou alors des temps beaucoup plus longs comme 24 heures. Donc on va regarder. la mémoire un peu de travail, mais qui va être à moyen terme ou à long terme.

  • #2

    Alors je reviens au récepteur du glutamate. On parle de Mglu2, mais vous parlez également d'un autre récepteur glutamate qui s'appelle Mglu3, qui ressemble fortement à Mglu2, mais qui semble ne pas avoir les mêmes effets. Et vous dites dans l'étude que jusqu'à présent, on ne savait pas activer Mglu2 sans activer Mglu3. Et donc on ne pouvait pas étudier spécifiquement l'un ou l'autre. Est-ce que c'est quelque chose que vous avez réussi à faire dans ce travail ?

  • #1

    Alors dans ce travail en fait on a bénéficié d'une collaboration avec une autre équipe de l'IGF qui a mis au point un petit anticorps de l'AMA qui reconnaît spécifiquement le récepteur MGLU2 et pas du tout le récepteur MGLU3 ce qui est quand même une première. Et en fait dans leur banque d'anticorps ils en avaient certains qui étaient capables d'activer le récepteur MGLU2 et donc ce serait un activateur spécifique. Il y a également des boîtes pharmaceutiques. qui ont mis au point non pas des activateurs orthostériques, donc qui remplacent le glutamate sur le récepteur, mais qui vont se lier ailleurs pour moduler positivement le récepteur. Et donc, il y a une nouvelle génération d'activateurs de récepteurs, des modulateurs positifs de ce récepteur, qui sont également mis en point actuellement.

  • #0

    Alors, avec cette méthode, dans vos expérimentations, vous avez découvert que le récepteur Mglu2, il interagit avec le récepteur TRKB. Donc, c'est des neurotrophines. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ? Qu'est-ce que c'est que les neurotrophines ?

  • #1

    Les neurotrophines, ce sont d'autres messagers qui sont au niveau du cerveau. Ils ont des récepteurs, en fait, les neurotrophines. Donc là, c'est une neurotrophine qui s'appelle le BDNF, pour Brain Derived

  • #0

    Nerve. Je pensais à la Bibliothèque Nationale. Ouais, bon.

  • #1

    Donc, beaucoup d'acronymes. Donc, c'est encore un messager entre les cellules, entre les neurones, mais aussi d'autres types cellulaires dans le cerveau. Et en fait, il était... On a envisagé ce récepteur TRAC-B comme cible contre les symptômes négatifs et les troubles cognitifs de la schizophrénie. Il y a certains collègues qui avaient, suite à des observations de sous-expression du récepteur et de son ligand BDNF chez les patients schizophrènes, émis l'hypothèse de réactiver ce récepteur également. Dans notre étude, la découverte qu'on a faite, c'est qu'on est capable d'activer ce récepteur via le récepteur MGLU2. C'est sans doute un des modes d'action principaux du récepteur. pour lutter contre les symptômes résistants aux antipsychotiques actuels.

  • #2

    Vous nous avez parlé des effets secondaires importants qu'il peut y avoir avec les antipsychotiques qui ciblent la dopamine et la sérotonine. Cette classe d'antipsychotiques qui ciblerait le glutamate, est-ce qu'elle aurait moins d'effets secondaires ?

  • #1

    Sur les effets secondaires qui sont reportés pour les autres antipsychotiques, il y a les troubles moteurs, la dyskinésie, il n'y en a pas. Pour les troubles métaboliques comme le cholestérol ou la grosse prise Deux fois, apparemment, il n'y en a pas non plus. En fait, sur ceux qu'on a regardés, il n'y en a pas pour l'instant. Donc c'est pour ça qu'on a beaucoup d'espoir par rapport à cette nouvelle classe d'antipsychotiques.

  • #0

    Alors il arrive souvent qu'en cherchant un médicament pour une destination particulière, on découvre qu'il est utile pour d'autres maladies. Est-ce que là, ça pourrait être le cas ? Est-ce qu'on pourrait traiter d'autres pathologies que la schizophrénie avec ce récepteur MGLU2 ?

  • #1

    Alors la perturbation du récepteur MGLU2, est également reportée dans d'autres pathologies. psychiatriques comme la dépression. Et donc actuellement, dans le laboratoire, on a commencé à démarrer des études qui regardent les systèmes sérotonines, mais aussi glutamate, notamment le récepteur Mg2, dans le cadre de la dépression.

  • #0

    Un grand merci, Franck-Johan de Remours, c'était vraiment très intéressant et vous avez réussi à rendre quelque chose de très compliqué simple. Merci. Revenez quand vous voulez dans la Lume la Science, et à bientôt. Et on enchaîne avec notre séquence reportage. Aujourd'hui, dernier passage à l'écotron. Après vous avoir fait découvrir les plateformes Macrocosme, Mesocosme et Microcosme, nous partons sur la plateforme Isoflux, dont la mission est d'analyser tous les flux de gaz, surtout les gaz à effet de serre observables sur les trois plateformes expérimentales. Et c'est Johanna Sose et Clément Piolle, qui sont tous les deux ingénieurs de recherche, qui nous font la visite.

  • #3

    Ici, notre travail, c'est de mesurer les flux. Biogéochimique et les isotopes, en collaboration du coup avec Clément.

  • #4

    Et donc je m'occupe avec Johanna de la plateforme Isoflu à l'écotron.

  • #0

    On commence ce reportage en étant devant une grande armoire qui ressemble à une armoire électrique mais qui n'en est pas une.

  • #4

    Pas tout à fait. Donc là le principe c'est que dans les plateformes expérimentales de l'écotron, on conditionne des échantillons d'écosystèmes, c'est-à-dire qu'on leur fait subir des conditions climatiques bien contrôlées. En réponse à ces conditions climatiques, on peut mesurer des flux de matière échangés entre la végétation, le sol et l'atmosphère.

  • #0

    Vous pouvez me donner des exemples de flux ?

  • #4

    L'exemple du CO2 qui est l'exemple le plus frappant, le plus connu. La plante va respirer, donc elle va utiliser la matière organique pour produire de l'énergie. Et donc le CO2 est un déchet qui est relâché dans l'atmosphère. Le sol également, qui est des organismes. qui respirent, qui dégagent du CO2. Ce qu'il y a dans cette armoire, en fait, permet de quantifier les flux de CO2 qui sont échangés par les systèmes biologiques et l'atmosphère. C'est-à-dire qu'on peut voir l'impact des conditions climatiques qu'ont fait subir assez d'échantillons d'écosystèmes sur des processus biologiques, comme la photosynthèse et la respiration, par exemple. Donc ça, le CO2, c'est l'exemple le plus frappant, mais on peut mesurer tout un tas de gaz, typiquement des gaz à effet de serre. Ici, vous avez un instrument qui est un analyseur optique. En gros, c'est un système laser qui va mesurer très précisément les concentrations d'oxyde nitreux, qui est un gaz à effet de serre, comme le CO2, qui est beaucoup plus puissant que le CO2 sur l'effet de serre.

  • #0

    Ici, vous pouvez nous aider à lire un peu tout ce qui se passe ?

  • #4

    C'est ce qu'on appelle un système de multiplexage. C'est-à-dire que vous avez des tuyaux qui sont dans les enceintes climatiques. Donc, il y a un tuyau à l'entrée et un tuyau à la sortie. Ces tuyaux arrivent ici et vous avez tout un système d'électrovanne qui va... sélectionner le gaz de manière séquentielle et le diriger vers des analyseurs de gaz. C'est ce qu'on appelle un système de multiplexage. Et donc on va mesurer l'entrée d'une enceinte climatique, la sortie d'une enceinte climatique. Et la différence entre l'être et la sortie permet de faire un bilan de masse qui permet de quantifier tout ce qui a été échangé par le système biologique qui est enfermé dans cette enceinte.

  • #0

    Donc ici, cette armoire-là, elle est reliée aux 12 dômes qui sont... C'est ça, une seule armoire pour les 12 dômes.

  • #4

    Et on a un système qui est par... plateforme expérimentale. Donc il y a cette armoire qui est dédiée à la plateforme Macrocosm, et on a un système qui est équivalent sur la plateforme Mesocosm, qui est en bas.

  • #0

    D'accord, et donc il y a des capteurs ici ?

  • #4

    Oui, en fait on s'adapte aux demandes des scientifiques. Donc le CO2, c'est une demande qui est systématique. Donc on a toujours un système de mesure des CO2 qui est prêt à être utilisé. Ensuite, en fonction des demandes des scientifiques, on peut adapter d'autres types d'instrumentations. La plateforme IsoPlus dispose d'un parc d'analyseurs de gaz.

  • #0

    Et jusqu'à combien de flux vous pouvez quantifier comme ça ?

  • #4

    En général, ce n'est pas plus de deux. On pourrait associer d'autres mesures, si c'était nécessaire.

  • #3

    On pourrait en mettre trois, on pourrait ajouter du méthane. On l'a fait en parallèle.

  • #0

    Et qu'est-ce qui limite ?

  • #3

    C'est le matériel. Il faut juste implémenter des systèmes de multiplexage supplémentaires pour que le gaz arrive jusqu'aux analyseurs. Mais il n'y a pas vraiment de limite. Chaque analyseur va être indépendant.

  • #2

    Et du coup, c'est dans une autre pièce, celles qui sont connectées aux autres dômes ? Est-ce qu'on peut voir les autres installations ?

  • #4

    D'autres instruments ? On peut y aller tout de suite,

  • #0

    si vous voulez. Oui, si. Donc on rentre dans une pièce où il est écrit isotope stable ce qui rassure en soi.

  • #4

    On s'intéresse beaucoup aux isotopes, isotopes stables, donc non radioactifs. Et c'est une des spécificités de la plateforme.

  • #0

    Vous pouvez nous donner des exemples d'isotopes ?

  • #4

    L'exemple du carbone, qui est l'exemple le plus connu, le plus frappant, le carbone, dans la nature, on le trouve sous différents isotopes. C'est le même élément, c'est du carbone, mais il diffère par le nombre de neutrons. Et donc, dans la nature, on trouve principalement le 12 et le 13. C'est-à-dire que si vous placez une plante, typiquement, dans une enceinte climatique, vous lui fournissez du CO2, vous allez voir que la plante va s'appauvrir en carbone 13, tandis que l'atmosphère va s'enrichir en carbone 13. C'est un phénomène de fractionnement isotopique. Et en fait, le fait de mesurer ce phénomène de fractionnement... Le fonctionnement nous donne tout un tas d'indications supplémentaires sur la manière dont fonctionne la physiologie de la plante et permet par exemple de dissocier des flux. Dissocier le flux qui provient du sol, le flux qui provient de la plante. On fait deux types de mesures. On fait à la fois des mesures qui sont couplées aux plateformes, c'est-à-dire des mesures qui sont en continu sur les plateformes. Et ensuite, on fait de temps en temps des mesures sur échantillons. Typiquement, c'est ce qui a lieu ici. Vous avez un instrument ici qui s'appelle un spectromat de masse à ratio ésotopique, un IRMS. En gros, c'est un analyseur. On lui fournit des... des petits flacons en verre dans lesquels il y a des échantillons de gaz. Et ça permet de mesurer les isotopes stables du CO2 sur des petits échantillons de gaz.

  • #0

    Et c'est quelque chose qu'on retrouve facilement en France, les IRMS, ou c'est assez spécifique ?

  • #3

    L'IRMS, c'est une technique qui est vraiment très ancienne. Par contre, ce qu'on a développé ici, la mesure sur petits échantillons atmosphériques, c'est un millilitre d'air. Et ça, c'est quelque chose qui est très peu commun, qui, je pense, n'est pas fait ailleurs. On l'a déployé pour répondre à une demande vraiment très spécifique. qu'on a à l'écotron, qui est lié à la plateforme Microcosm, où les échantillons sont minuscules, en fait, et où on n'a pas de mesure de flux en système ouvert, comme sur les autres plateformes, donc on avait d'autres besoins. Donc c'est quelque chose qu'on a développé ici, en interne, pour un besoin, une question bien spécifique.

  • #0

    Super. La semaine prochaine, changement de cap. Nous vous emmenons à la rencontre des tardigrades, et j'en suis ravie. Allume la science, c'est fini pour aujourd'hui. Un grand merci à Tom Chevalier pour la réalisation de cette émission. On se retrouve la semaine prochaine. D'ici là, restez branchés.

  • #1

    Allume la science Une des nombreuses manières d'essayer de concoudre l'homme La Terre va entendre ces mots Allume la science

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Description

Cette semaine dans A l’UM la science on parle d’un nouveau traitement de la schizophrénie avec Franck Vandermoere, chercheur àl’Institut de génomique fonctionnelle. Le reportage nous emmène sur la plateforme Isoflux de l’Ecotron avec Joana Sauze et Clément Piel.

A L'UM LA SCIENCE, une émission diffusée tous les mercredis à 18h sur Divergence-FM 93.9.

_________________________ 

📌 Retrouvez l'article de cet épisode et les photos sur notre site : https://www.umontpellier.fr/articles/a-lum-la-science-s03-ep21-les-antipsychotiques-de-demain

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Transcription

  • #0

    Allume la science

  • #1

    Des nombreuses manières d'essayer de comprendre l'âme La Terre va entendre ses mots

  • #0

    Allume la science Bonjour et bienvenue à tous et toutes dans Allume la science, l'émission qui vous branche chaque semaine sur l'actualité des laboratoires de l'Université de Montpellier et de ses partenaires. Si je vous dis psychose, votre esprit provoquera peut-être cette musique ainsi que le personnage de Norman Bates et son célébrissime créateur Alfred Hitchcock. Mais bien peu d'entre nous sont capables de définir ce qu'est la psychose. Selon le dictionnaire médical Vidal, la psychose est une maladie mentale qui entraîne, par période, une incapacité à discerner le réel de l'irréel. Les psychoses se traduisent par des hallucinations, des délires. Le psychotique n'est pas conscient de sa maladie. A l'intérieur de ce terme générique de psychose, on trouve de nombreux troubles dits psychotiques, tels que la bipolarité, les troubles déliants persistants et la forme clinique la plus connue, la schizophrénie. Là aussi, le cinéma nous a abreuvé des formes les plus sévères de la maladie avec des films comme Black Swan ou Shutter Island. Dans la réalité, la schizophrénie touche 1% de la population mondiale. Le tableau clinique de la maladie est très variable, d'un individu à l'autre, avec une grande pluralité de symptômes possibles. Des idées délirantes certes, des hallucinations, sentiments de persécution, une apathie. Un manque de sensibilité émotionnelle ou une désorganisation. Autant de symptômes qui rendent difficile la prise en charge et le traitement de cette maladie. Pour autant, la recherche continue d'avancer et de nouveaux mécanismes de la maladie continuent d'être mis à jour, ouvrant ainsi la voie à de meilleures chances de traitement. Notre invité est biologiste au CNRS, chercheur à l'Institut de génomique fonctionnelle, avec une équipe de l'université Wazong à Wuhan. Pas facile à prononcer. Il vient de publier un article dans Science Advance sur une nouvelle classe d'antipsychotiques ciblant le récepteur. du glutamate M-Glut2. Non, on ne parle pas de bouillon magique, quoi que. Donc avec nous dans le studio, Franck Vandermoer. Bonjour et bienvenue dans Allume la Science.

  • #1

    Bonjour.

  • #0

    Elle est ma docteur Jekyll et moi sa Mr. Hyde, à moins que ça ne soit l'inverse, je ne sais pas, je ne sais plus, avec moi pour mener cette interview à deux voix au moins, Aline Perriot.

  • #2

    Bonjour.

  • #0

    En deuxième partie d'émission, nous finalisons notre visite à l'écotron avec ce quatrième et dernier reportage où il sera question de la plateforme Isoflu avec Johanna Sose et Clément Piolle. Allume la science, vous avez le programme, c'est parti.

  • #1

    Chargement de l'engin terminé. Nous sommes à 0,60 secondes. 59, 58, 57, 56, 55,

  • #0

    Alors, Franck Vandemour, peut-être que pour commencer, on peut poser un peu les bases de ce que c'est que la schizophrénie. On a dit que c'est une maladie qui se caractérise par des symptômes qu'on dit positifs ou négatifs et des troubles cognitifs. Est-ce que vous pouvez nous dire un peu par quoi ça se traduit chez les patients ?

  • #1

    Alors, vous l'avez très bien décrit en introduction. Par définition, c'est une maladie qui est une incapacité à percevoir ce qui est réel. Et en fait, il y a trois grandes classes de symptômes. Donc la première... La première classe serait les symptômes positifs, tels que les idées délirantes ou les hallucinations. Ensuite, il y a des symptômes négatifs qui sont une anédonie, donc une perte de bonheur ou de plaisir, et une démotivation. Et un troisième type de symptômes, c'est plus des troubles cognitifs, donc c'est une incapacité à mémoriser correctement. Donc on parle par exemple de mémoire de travail. Et en fait, ce sont des choses qui sont assez invalidantes et, dans la vie de tous les jours, assez difficiles. s'il a concilié avec une vie sociale.

  • #0

    Est-ce qu'on connaît les causes de cette maladie ?

  • #1

    C'est comme beaucoup de maladies, une maladie multifactorielle. Il y aurait sans doute des origines génétiques, mais pas seulement. Il peut y avoir également des accidents dans la vie, des accidents de la route ou même des prises de substances chimiques un peu violentes qui vont altérer la chimie du cerveau et provoquer des troubles. Alors en termes de neurotransmetteurs, Les transmetteurs, donc les messagers entre les neurones au niveau du cerveau, on parle de systèmes dopamine, systèmes sérotonine et systèmes glutamate. Donc c'est justement les trois grands systèmes qui sont ciblés par les antipsychotiques, donc les médicaments utilisés pour traiter cette pathologie.

  • #2

    Alors justement, on va en parler des médicaments, donc les antipsychotiques, ce sur quoi vous travaillez. Ces molécules, vous l'avez dit, elles ciblent ceux qui sont sur le marché pour l'instant, les récepteurs à la dopamine et à la sérotonine. Pour expliquer un peu plus précisément leur fonctionnement et pourquoi elles arrivent à améliorer les patients.

  • #1

    Pour le système sérotonine, je vais d'abord commencer par le système dopamine. C'est la première génération d'antipsychotiques qui a été mise sur le marché. Ça permettait de traiter les symptômes positifs essentiellement. Ça luttait contre les idées délirantes et les hallucinations. Par contre, en termes de symptômes négatifs et de troubles cognitifs, c'était assez peu efficace jusqu'à présent. et surtout ça a causé pas mal d'effets secondaires, en particulier des dyskinésies tardives, donc les troubles moteurs, les tremblements, qui ressemblent un peu à la maladie de Parkinson. C'est justement les mêmes récepteurs qui sont ciblés par cette maladie que ceux qui sont impliqués dans la maladie de Parkinson.

  • #0

    Alors justement vous précisez que cette catégorie d'antipsychotiques traite les symptômes positifs mais elle ne traite pas les symptômes négatifs. On sait pourquoi en fait ?

  • #1

    C'est justement le sujet de notre étude, c'est de comprendre comment une nouvelle génération d'antipsychotiques qui est actuellement en test clinique peut être efficace contre les symptômes résidents aux antipsychotiques qui ciblent le système dopamine et sérotonine.

  • #0

    Alors concrètement, ça veut dire qu'actuellement, les patients atteints de schizophrénie, on arrive à traiter par exemple les idées délirantes, mais tout ce qui est apathie par exemple, ça on ne le soigne pas ?

  • #1

    C'est très difficile, en tout cas il y a la psychiatrie chimique pour laquelle on développe des médicaments, mais il y a d'autres accompagnements du patient qui sont là pour les stimuler. Donc là nous on n'est pas trop sur cette partie-là, on est vraiment sur la partie un peu chimique. Pour les antipsychotiques dopamine, j'ai déjà répondu comment ils fonctionnaient, mais les antipsychotiques sérotonine, qui sont également des antagonistes, des récepteurs sérotonines dans le cerveau, ici, ils ont quelquefois un petit peu d'effet sur des symptômes négatifs, mais ça reste quand même assez faible par rapport à ce qu'on voudrait obtenir à la fin. Et surtout, ils ont d'autres effets secondaires. Donc, ils n'ont pas le problème moteur, on dit skinésie, mais ils ont d'autres problèmes, comme des prises de poids très importantes.

  • #0

    Ce qui n'aide pas sur le plan social, j'imagine.

  • #1

    Non plus. Après, je pense que la maladie est déjà suffisamment invalidente avant de prendre en compte des critères peut-être esthétiques. En tout cas, d'un point de vue santé, ce n'est pas forcément très bon. On essaie de trouver, mais toutes les personnes ne sont pas à égalité en termes de réponse aux médicaments, malheureusement. Et certaines personnes vont prendre du poids, d'autres pas. Des fois, ça va juste se manifester par une augmentation du cholestérol, d'autres pas. Donc en fait, l'idée, c'est d'avoir un maximum de médicaments pour pouvoir répondre à chaque situation.

  • #2

    Justement, pour avoir un maximum de médicaments, la recherche continue pour pouvoir proposer des traitements plus satisfaisants aux patients et vous avez notamment travaillé sur une nouvelle classe d'antipsychotiques qui cible cette fois le récepteur du glutamate, on l'a évoqué tout à l'heure donc MGLUT2, alors en dehors des bouillons cubes dont Lucie a parlé aussi c'est quoi le glutamate et à quoi ça sert ?

  • #1

    Un glutamate c'est un neurotransmetteur, une petite molécule qui va être diffusée entre les neurones et qui permet entre neurones de faire circuler une information chimique, et ensuite à chaque neurone, on va avoir une information électrique qui va se prolonger le long du neurone jusqu'au neurone suivant. Donc on a une sorte de circuiterie neuronale qui intègre les informations et qui permet de réagir à certaines situations. Et justement, ce glutamate est un des neurotransmetteurs les plus abondants dans le cerveau. Et ce récepteur Mg2, c'est un des sous-types de récepteurs. Donc il y a beaucoup de récepteurs différents au glutamate, mais le Mg2 est l'un d'entre eux.

  • #2

    Et pourquoi vous êtes intéressé à lui, en particulier dans la prise en charge de la schizophrénie ?

  • #1

    Alors celui-ci, c'est parce qu'en fait, alors c'est peut-être un petit peu compliqué dans la réponse, mais il y a une voie qui est perturbée, la voie glutamatergique entre différents neurones. On s'est aperçu qu'il y avait une diminution de cette voie glutamatergique chez les patients schizophrènes. Et des personnes ont eu l'idée justement de restimuler en aval du cerveau cette voie. Et justement, un des récepteurs qui est très en aval dans les voies glutamatergiques est le récepteur Mglu2.

  • #0

    Alors cette classe d'antipsychotique, elle a été conçue dans les années 90. Pourquoi est-ce qu'elle a été mise de côté ?

  • #1

    Alors elle n'est pas totalement mise de côté, c'est juste que pour mettre au point un médicament et aller jusqu'à l'utilisation clinique, c'est très long. Il y a eu des premiers tests qui ont été mis au point avec un agoniste, un ligand de ce récepteur qui avait donné des résultats mitigés en fait. La conclusion de l'étude avait été... des effets trop faibles par rapport au placebo, et c'est en ré... Réétudiant les données, on s'est aperçu qu'une sous-population de patients pouvait répondre à cette nouvelle génération d'antipsychotiques. Ce sont les patients qui n'avaient pas les moyens de se traiter normalement, et donc qui n'avaient pas été traités par les autres types d'antipsychotiques. C'est là qu'est née l'idée d'une interférence entre les antipsychotiques actuels et cette nouvelle génération d'antipsychotiques. Donc ça ne veut pas dire que la nouvelle génération n'est pas active, ça veut dire qu'elle serait utilisée uniquement en première intention. et non pas après avoir un traitement chronique avec des antipsychotiques actuels.

  • #0

    D'accord, donc en fait ça veut dire que dans la première étude, les patients trop pauvres pour avoir un traitement, c'était finalement eux qui pouvaient réagir à ce nouveau traitement, c'est ça ?

  • #1

    Oui, c'est une inégalité sociale, ils n'avaient pas accès aux soins en fait. Et ce test a été réalisé aux Etats-Unis, où les tests cliniques, les gens qui rentrent dans l'étude sont payés. Et donc du coup ces familles avaient un intérêt à amener leurs membres atteints de schizophrénie pour ces tests cliniques. Et c'est cette sous-population qui finalement est minoritaire quand même, parce que la plupart des gens ont accès aux soins quand même. Et c'est là qu'on s'est aperçu qu'eux répondaient aux antipsychotiques glutamatergiques.

  • #2

    Et est-ce qu'on sait justement comment elles se produisent ces interférences quand les patients ont reçu les deux traitements ?

  • #1

    Ah oui, alors donc il y a un autre laboratoire américain qui a... a réagi à cette étude et a fait des études en modèle murin. Ils sont aperçus que quand on traitait de façon chronique, donc de façon prolongée et journalière des souris, le récepteur du MGLU2 diminue en expression. Logiquement, si vous faites disparaître la cible du médicament, le médicament n'est plus actif. Un traitement chronique aux antipsychotiques, sérotonine, diminue l'expression du récepteur Mg2 et donc le patient, dans le cas de celle-ci, c'est plutôt une souris, ne peut plus répondre aux activateurs du récepteur Mg2.

  • #0

    Alors justement, on va rester sur ce récepteur MGLU2. Vous dites que les mécanismes par lesquels il agit sur les symptômes de la schizophrénie restent inconnus à ce jour. Pour essayer de le comprendre, vous avez utilisé le modèle Murin, vous en parlez, la souris. Comment on fait quand on est sur des pathologies mentales ? Comment on fait pour rendre un animal schizophrène ?

  • #1

    C'est un peu de la sémantique, mais on ne rend pas une souris schizophrène, évidemment. Ce qu'on observe, c'est des perturbations de comportement qui sont en lien avec ce qu'on pourrait appeler des symptômes dans une maladie humaine. Dans le cas du modèle murin qu'on a utilisé dans cette étude, on a traité la souris de façon subchronique, quasiment chronique, avec la fincyclidine. C'est la poudre d'ange, la drogue qui a été utilisée par les Golden Boys. C'était une drogue récréative, mais qui a quand même certaines conséquences. Et notamment, elle diminue l'activité. d'un récepteur autre du glutamate dans le cerveau. Et en fait, c'est justement celui qui a été trouvé sous-actif chez les patients schizophrènes. Donc en fait, on mime une sous-activation de ce récepteur particulier grâce au PCP. Et ça induit des perturbations de comportement très comparables à ce qu'on observe dans la schizophrénie quand c'est utilisé chez l'homme, parce que là, du coup, on a eu des sujets d'observation, vu qu'en drogue récréative... Ils prenaient eux-mêmes le PCP, donc on a pu observer des choses. Et du coup, on l'utilise un petit peu en modèle d'étude chez la souris pour tester l'effet des antipsychotiques contre des perturbations de comportement, mais donc qui vont être différentes de l'humain, évidemment. On peut utiliser par exemple, en termes de symptômes négatifs, quand on place une souris dans l'eau, elle va se débattre. parce qu'elle n'aime pas l'eau, et si une souris se décourage rapidement, elle va arrêter de nager. Donc une souris qui n'est pas traitée au PCP va se débattre un maximum, on essaie de maintenir des temps assez courts parce que ce n'est pas très agréable pour l'animal, alors qu'une souris qui a été traitée au PCP, très vite, va s'arrêter de nager. Elle se décourage très vite, c'est ce qu'on appelle l'abolition. Donc là, c'est par analogie un symptôme négatif, mais on peut également regarder des troubles cognitifs, comme par exemple la capacité de l'animal à se débattre. de la souris à mémoriser un nouvel objet. Donc on place la souris dans une arène avec deux objets et ensuite on replace la souris dans la même arène où on a remplacé un des deux objets. Et normalement si la souris retient les objets, elle va aller explorer en priorité le nouvel objet. C'est pour ça qu'on appelle ça le test de reconnaissance du nouvel objet. Et on peut le faire à des temps courts comme une heure ou alors des temps beaucoup plus longs comme 24 heures. Donc on va regarder. la mémoire un peu de travail, mais qui va être à moyen terme ou à long terme.

  • #2

    Alors je reviens au récepteur du glutamate. On parle de Mglu2, mais vous parlez également d'un autre récepteur glutamate qui s'appelle Mglu3, qui ressemble fortement à Mglu2, mais qui semble ne pas avoir les mêmes effets. Et vous dites dans l'étude que jusqu'à présent, on ne savait pas activer Mglu2 sans activer Mglu3. Et donc on ne pouvait pas étudier spécifiquement l'un ou l'autre. Est-ce que c'est quelque chose que vous avez réussi à faire dans ce travail ?

  • #1

    Alors dans ce travail en fait on a bénéficié d'une collaboration avec une autre équipe de l'IGF qui a mis au point un petit anticorps de l'AMA qui reconnaît spécifiquement le récepteur MGLU2 et pas du tout le récepteur MGLU3 ce qui est quand même une première. Et en fait dans leur banque d'anticorps ils en avaient certains qui étaient capables d'activer le récepteur MGLU2 et donc ce serait un activateur spécifique. Il y a également des boîtes pharmaceutiques. qui ont mis au point non pas des activateurs orthostériques, donc qui remplacent le glutamate sur le récepteur, mais qui vont se lier ailleurs pour moduler positivement le récepteur. Et donc, il y a une nouvelle génération d'activateurs de récepteurs, des modulateurs positifs de ce récepteur, qui sont également mis en point actuellement.

  • #0

    Alors, avec cette méthode, dans vos expérimentations, vous avez découvert que le récepteur Mglu2, il interagit avec le récepteur TRKB. Donc, c'est des neurotrophines. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ? Qu'est-ce que c'est que les neurotrophines ?

  • #1

    Les neurotrophines, ce sont d'autres messagers qui sont au niveau du cerveau. Ils ont des récepteurs, en fait, les neurotrophines. Donc là, c'est une neurotrophine qui s'appelle le BDNF, pour Brain Derived

  • #0

    Nerve. Je pensais à la Bibliothèque Nationale. Ouais, bon.

  • #1

    Donc, beaucoup d'acronymes. Donc, c'est encore un messager entre les cellules, entre les neurones, mais aussi d'autres types cellulaires dans le cerveau. Et en fait, il était... On a envisagé ce récepteur TRAC-B comme cible contre les symptômes négatifs et les troubles cognitifs de la schizophrénie. Il y a certains collègues qui avaient, suite à des observations de sous-expression du récepteur et de son ligand BDNF chez les patients schizophrènes, émis l'hypothèse de réactiver ce récepteur également. Dans notre étude, la découverte qu'on a faite, c'est qu'on est capable d'activer ce récepteur via le récepteur MGLU2. C'est sans doute un des modes d'action principaux du récepteur. pour lutter contre les symptômes résistants aux antipsychotiques actuels.

  • #2

    Vous nous avez parlé des effets secondaires importants qu'il peut y avoir avec les antipsychotiques qui ciblent la dopamine et la sérotonine. Cette classe d'antipsychotiques qui ciblerait le glutamate, est-ce qu'elle aurait moins d'effets secondaires ?

  • #1

    Sur les effets secondaires qui sont reportés pour les autres antipsychotiques, il y a les troubles moteurs, la dyskinésie, il n'y en a pas. Pour les troubles métaboliques comme le cholestérol ou la grosse prise Deux fois, apparemment, il n'y en a pas non plus. En fait, sur ceux qu'on a regardés, il n'y en a pas pour l'instant. Donc c'est pour ça qu'on a beaucoup d'espoir par rapport à cette nouvelle classe d'antipsychotiques.

  • #0

    Alors il arrive souvent qu'en cherchant un médicament pour une destination particulière, on découvre qu'il est utile pour d'autres maladies. Est-ce que là, ça pourrait être le cas ? Est-ce qu'on pourrait traiter d'autres pathologies que la schizophrénie avec ce récepteur MGLU2 ?

  • #1

    Alors la perturbation du récepteur MGLU2, est également reportée dans d'autres pathologies. psychiatriques comme la dépression. Et donc actuellement, dans le laboratoire, on a commencé à démarrer des études qui regardent les systèmes sérotonines, mais aussi glutamate, notamment le récepteur Mg2, dans le cadre de la dépression.

  • #0

    Un grand merci, Franck-Johan de Remours, c'était vraiment très intéressant et vous avez réussi à rendre quelque chose de très compliqué simple. Merci. Revenez quand vous voulez dans la Lume la Science, et à bientôt. Et on enchaîne avec notre séquence reportage. Aujourd'hui, dernier passage à l'écotron. Après vous avoir fait découvrir les plateformes Macrocosme, Mesocosme et Microcosme, nous partons sur la plateforme Isoflux, dont la mission est d'analyser tous les flux de gaz, surtout les gaz à effet de serre observables sur les trois plateformes expérimentales. Et c'est Johanna Sose et Clément Piolle, qui sont tous les deux ingénieurs de recherche, qui nous font la visite.

  • #3

    Ici, notre travail, c'est de mesurer les flux. Biogéochimique et les isotopes, en collaboration du coup avec Clément.

  • #4

    Et donc je m'occupe avec Johanna de la plateforme Isoflu à l'écotron.

  • #0

    On commence ce reportage en étant devant une grande armoire qui ressemble à une armoire électrique mais qui n'en est pas une.

  • #4

    Pas tout à fait. Donc là le principe c'est que dans les plateformes expérimentales de l'écotron, on conditionne des échantillons d'écosystèmes, c'est-à-dire qu'on leur fait subir des conditions climatiques bien contrôlées. En réponse à ces conditions climatiques, on peut mesurer des flux de matière échangés entre la végétation, le sol et l'atmosphère.

  • #0

    Vous pouvez me donner des exemples de flux ?

  • #4

    L'exemple du CO2 qui est l'exemple le plus frappant, le plus connu. La plante va respirer, donc elle va utiliser la matière organique pour produire de l'énergie. Et donc le CO2 est un déchet qui est relâché dans l'atmosphère. Le sol également, qui est des organismes. qui respirent, qui dégagent du CO2. Ce qu'il y a dans cette armoire, en fait, permet de quantifier les flux de CO2 qui sont échangés par les systèmes biologiques et l'atmosphère. C'est-à-dire qu'on peut voir l'impact des conditions climatiques qu'ont fait subir assez d'échantillons d'écosystèmes sur des processus biologiques, comme la photosynthèse et la respiration, par exemple. Donc ça, le CO2, c'est l'exemple le plus frappant, mais on peut mesurer tout un tas de gaz, typiquement des gaz à effet de serre. Ici, vous avez un instrument qui est un analyseur optique. En gros, c'est un système laser qui va mesurer très précisément les concentrations d'oxyde nitreux, qui est un gaz à effet de serre, comme le CO2, qui est beaucoup plus puissant que le CO2 sur l'effet de serre.

  • #0

    Ici, vous pouvez nous aider à lire un peu tout ce qui se passe ?

  • #4

    C'est ce qu'on appelle un système de multiplexage. C'est-à-dire que vous avez des tuyaux qui sont dans les enceintes climatiques. Donc, il y a un tuyau à l'entrée et un tuyau à la sortie. Ces tuyaux arrivent ici et vous avez tout un système d'électrovanne qui va... sélectionner le gaz de manière séquentielle et le diriger vers des analyseurs de gaz. C'est ce qu'on appelle un système de multiplexage. Et donc on va mesurer l'entrée d'une enceinte climatique, la sortie d'une enceinte climatique. Et la différence entre l'être et la sortie permet de faire un bilan de masse qui permet de quantifier tout ce qui a été échangé par le système biologique qui est enfermé dans cette enceinte.

  • #0

    Donc ici, cette armoire-là, elle est reliée aux 12 dômes qui sont... C'est ça, une seule armoire pour les 12 dômes.

  • #4

    Et on a un système qui est par... plateforme expérimentale. Donc il y a cette armoire qui est dédiée à la plateforme Macrocosm, et on a un système qui est équivalent sur la plateforme Mesocosm, qui est en bas.

  • #0

    D'accord, et donc il y a des capteurs ici ?

  • #4

    Oui, en fait on s'adapte aux demandes des scientifiques. Donc le CO2, c'est une demande qui est systématique. Donc on a toujours un système de mesure des CO2 qui est prêt à être utilisé. Ensuite, en fonction des demandes des scientifiques, on peut adapter d'autres types d'instrumentations. La plateforme IsoPlus dispose d'un parc d'analyseurs de gaz.

  • #0

    Et jusqu'à combien de flux vous pouvez quantifier comme ça ?

  • #4

    En général, ce n'est pas plus de deux. On pourrait associer d'autres mesures, si c'était nécessaire.

  • #3

    On pourrait en mettre trois, on pourrait ajouter du méthane. On l'a fait en parallèle.

  • #0

    Et qu'est-ce qui limite ?

  • #3

    C'est le matériel. Il faut juste implémenter des systèmes de multiplexage supplémentaires pour que le gaz arrive jusqu'aux analyseurs. Mais il n'y a pas vraiment de limite. Chaque analyseur va être indépendant.

  • #2

    Et du coup, c'est dans une autre pièce, celles qui sont connectées aux autres dômes ? Est-ce qu'on peut voir les autres installations ?

  • #4

    D'autres instruments ? On peut y aller tout de suite,

  • #0

    si vous voulez. Oui, si. Donc on rentre dans une pièce où il est écrit isotope stable ce qui rassure en soi.

  • #4

    On s'intéresse beaucoup aux isotopes, isotopes stables, donc non radioactifs. Et c'est une des spécificités de la plateforme.

  • #0

    Vous pouvez nous donner des exemples d'isotopes ?

  • #4

    L'exemple du carbone, qui est l'exemple le plus connu, le plus frappant, le carbone, dans la nature, on le trouve sous différents isotopes. C'est le même élément, c'est du carbone, mais il diffère par le nombre de neutrons. Et donc, dans la nature, on trouve principalement le 12 et le 13. C'est-à-dire que si vous placez une plante, typiquement, dans une enceinte climatique, vous lui fournissez du CO2, vous allez voir que la plante va s'appauvrir en carbone 13, tandis que l'atmosphère va s'enrichir en carbone 13. C'est un phénomène de fractionnement isotopique. Et en fait, le fait de mesurer ce phénomène de fractionnement... Le fonctionnement nous donne tout un tas d'indications supplémentaires sur la manière dont fonctionne la physiologie de la plante et permet par exemple de dissocier des flux. Dissocier le flux qui provient du sol, le flux qui provient de la plante. On fait deux types de mesures. On fait à la fois des mesures qui sont couplées aux plateformes, c'est-à-dire des mesures qui sont en continu sur les plateformes. Et ensuite, on fait de temps en temps des mesures sur échantillons. Typiquement, c'est ce qui a lieu ici. Vous avez un instrument ici qui s'appelle un spectromat de masse à ratio ésotopique, un IRMS. En gros, c'est un analyseur. On lui fournit des... des petits flacons en verre dans lesquels il y a des échantillons de gaz. Et ça permet de mesurer les isotopes stables du CO2 sur des petits échantillons de gaz.

  • #0

    Et c'est quelque chose qu'on retrouve facilement en France, les IRMS, ou c'est assez spécifique ?

  • #3

    L'IRMS, c'est une technique qui est vraiment très ancienne. Par contre, ce qu'on a développé ici, la mesure sur petits échantillons atmosphériques, c'est un millilitre d'air. Et ça, c'est quelque chose qui est très peu commun, qui, je pense, n'est pas fait ailleurs. On l'a déployé pour répondre à une demande vraiment très spécifique. qu'on a à l'écotron, qui est lié à la plateforme Microcosm, où les échantillons sont minuscules, en fait, et où on n'a pas de mesure de flux en système ouvert, comme sur les autres plateformes, donc on avait d'autres besoins. Donc c'est quelque chose qu'on a développé ici, en interne, pour un besoin, une question bien spécifique.

  • #0

    Super. La semaine prochaine, changement de cap. Nous vous emmenons à la rencontre des tardigrades, et j'en suis ravie. Allume la science, c'est fini pour aujourd'hui. Un grand merci à Tom Chevalier pour la réalisation de cette émission. On se retrouve la semaine prochaine. D'ici là, restez branchés.

  • #1

    Allume la science Une des nombreuses manières d'essayer de concoudre l'homme La Terre va entendre ces mots Allume la science

Description

Cette semaine dans A l’UM la science on parle d’un nouveau traitement de la schizophrénie avec Franck Vandermoere, chercheur àl’Institut de génomique fonctionnelle. Le reportage nous emmène sur la plateforme Isoflux de l’Ecotron avec Joana Sauze et Clément Piel.

A L'UM LA SCIENCE, une émission diffusée tous les mercredis à 18h sur Divergence-FM 93.9.

_________________________ 

📌 Retrouvez l'article de cet épisode et les photos sur notre site : https://www.umontpellier.fr/articles/a-lum-la-science-s03-ep21-les-antipsychotiques-de-demain

📌 Et tous nos podcasts sur bit.ly/Playlist-A-lUM-la-science  


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Allume la science

  • #1

    Des nombreuses manières d'essayer de comprendre l'âme La Terre va entendre ses mots

  • #0

    Allume la science Bonjour et bienvenue à tous et toutes dans Allume la science, l'émission qui vous branche chaque semaine sur l'actualité des laboratoires de l'Université de Montpellier et de ses partenaires. Si je vous dis psychose, votre esprit provoquera peut-être cette musique ainsi que le personnage de Norman Bates et son célébrissime créateur Alfred Hitchcock. Mais bien peu d'entre nous sont capables de définir ce qu'est la psychose. Selon le dictionnaire médical Vidal, la psychose est une maladie mentale qui entraîne, par période, une incapacité à discerner le réel de l'irréel. Les psychoses se traduisent par des hallucinations, des délires. Le psychotique n'est pas conscient de sa maladie. A l'intérieur de ce terme générique de psychose, on trouve de nombreux troubles dits psychotiques, tels que la bipolarité, les troubles déliants persistants et la forme clinique la plus connue, la schizophrénie. Là aussi, le cinéma nous a abreuvé des formes les plus sévères de la maladie avec des films comme Black Swan ou Shutter Island. Dans la réalité, la schizophrénie touche 1% de la population mondiale. Le tableau clinique de la maladie est très variable, d'un individu à l'autre, avec une grande pluralité de symptômes possibles. Des idées délirantes certes, des hallucinations, sentiments de persécution, une apathie. Un manque de sensibilité émotionnelle ou une désorganisation. Autant de symptômes qui rendent difficile la prise en charge et le traitement de cette maladie. Pour autant, la recherche continue d'avancer et de nouveaux mécanismes de la maladie continuent d'être mis à jour, ouvrant ainsi la voie à de meilleures chances de traitement. Notre invité est biologiste au CNRS, chercheur à l'Institut de génomique fonctionnelle, avec une équipe de l'université Wazong à Wuhan. Pas facile à prononcer. Il vient de publier un article dans Science Advance sur une nouvelle classe d'antipsychotiques ciblant le récepteur. du glutamate M-Glut2. Non, on ne parle pas de bouillon magique, quoi que. Donc avec nous dans le studio, Franck Vandermoer. Bonjour et bienvenue dans Allume la Science.

  • #1

    Bonjour.

  • #0

    Elle est ma docteur Jekyll et moi sa Mr. Hyde, à moins que ça ne soit l'inverse, je ne sais pas, je ne sais plus, avec moi pour mener cette interview à deux voix au moins, Aline Perriot.

  • #2

    Bonjour.

  • #0

    En deuxième partie d'émission, nous finalisons notre visite à l'écotron avec ce quatrième et dernier reportage où il sera question de la plateforme Isoflu avec Johanna Sose et Clément Piolle. Allume la science, vous avez le programme, c'est parti.

  • #1

    Chargement de l'engin terminé. Nous sommes à 0,60 secondes. 59, 58, 57, 56, 55,

  • #0

    Alors, Franck Vandemour, peut-être que pour commencer, on peut poser un peu les bases de ce que c'est que la schizophrénie. On a dit que c'est une maladie qui se caractérise par des symptômes qu'on dit positifs ou négatifs et des troubles cognitifs. Est-ce que vous pouvez nous dire un peu par quoi ça se traduit chez les patients ?

  • #1

    Alors, vous l'avez très bien décrit en introduction. Par définition, c'est une maladie qui est une incapacité à percevoir ce qui est réel. Et en fait, il y a trois grandes classes de symptômes. Donc la première... La première classe serait les symptômes positifs, tels que les idées délirantes ou les hallucinations. Ensuite, il y a des symptômes négatifs qui sont une anédonie, donc une perte de bonheur ou de plaisir, et une démotivation. Et un troisième type de symptômes, c'est plus des troubles cognitifs, donc c'est une incapacité à mémoriser correctement. Donc on parle par exemple de mémoire de travail. Et en fait, ce sont des choses qui sont assez invalidantes et, dans la vie de tous les jours, assez difficiles. s'il a concilié avec une vie sociale.

  • #0

    Est-ce qu'on connaît les causes de cette maladie ?

  • #1

    C'est comme beaucoup de maladies, une maladie multifactorielle. Il y aurait sans doute des origines génétiques, mais pas seulement. Il peut y avoir également des accidents dans la vie, des accidents de la route ou même des prises de substances chimiques un peu violentes qui vont altérer la chimie du cerveau et provoquer des troubles. Alors en termes de neurotransmetteurs, Les transmetteurs, donc les messagers entre les neurones au niveau du cerveau, on parle de systèmes dopamine, systèmes sérotonine et systèmes glutamate. Donc c'est justement les trois grands systèmes qui sont ciblés par les antipsychotiques, donc les médicaments utilisés pour traiter cette pathologie.

  • #2

    Alors justement, on va en parler des médicaments, donc les antipsychotiques, ce sur quoi vous travaillez. Ces molécules, vous l'avez dit, elles ciblent ceux qui sont sur le marché pour l'instant, les récepteurs à la dopamine et à la sérotonine. Pour expliquer un peu plus précisément leur fonctionnement et pourquoi elles arrivent à améliorer les patients.

  • #1

    Pour le système sérotonine, je vais d'abord commencer par le système dopamine. C'est la première génération d'antipsychotiques qui a été mise sur le marché. Ça permettait de traiter les symptômes positifs essentiellement. Ça luttait contre les idées délirantes et les hallucinations. Par contre, en termes de symptômes négatifs et de troubles cognitifs, c'était assez peu efficace jusqu'à présent. et surtout ça a causé pas mal d'effets secondaires, en particulier des dyskinésies tardives, donc les troubles moteurs, les tremblements, qui ressemblent un peu à la maladie de Parkinson. C'est justement les mêmes récepteurs qui sont ciblés par cette maladie que ceux qui sont impliqués dans la maladie de Parkinson.

  • #0

    Alors justement vous précisez que cette catégorie d'antipsychotiques traite les symptômes positifs mais elle ne traite pas les symptômes négatifs. On sait pourquoi en fait ?

  • #1

    C'est justement le sujet de notre étude, c'est de comprendre comment une nouvelle génération d'antipsychotiques qui est actuellement en test clinique peut être efficace contre les symptômes résidents aux antipsychotiques qui ciblent le système dopamine et sérotonine.

  • #0

    Alors concrètement, ça veut dire qu'actuellement, les patients atteints de schizophrénie, on arrive à traiter par exemple les idées délirantes, mais tout ce qui est apathie par exemple, ça on ne le soigne pas ?

  • #1

    C'est très difficile, en tout cas il y a la psychiatrie chimique pour laquelle on développe des médicaments, mais il y a d'autres accompagnements du patient qui sont là pour les stimuler. Donc là nous on n'est pas trop sur cette partie-là, on est vraiment sur la partie un peu chimique. Pour les antipsychotiques dopamine, j'ai déjà répondu comment ils fonctionnaient, mais les antipsychotiques sérotonine, qui sont également des antagonistes, des récepteurs sérotonines dans le cerveau, ici, ils ont quelquefois un petit peu d'effet sur des symptômes négatifs, mais ça reste quand même assez faible par rapport à ce qu'on voudrait obtenir à la fin. Et surtout, ils ont d'autres effets secondaires. Donc, ils n'ont pas le problème moteur, on dit skinésie, mais ils ont d'autres problèmes, comme des prises de poids très importantes.

  • #0

    Ce qui n'aide pas sur le plan social, j'imagine.

  • #1

    Non plus. Après, je pense que la maladie est déjà suffisamment invalidente avant de prendre en compte des critères peut-être esthétiques. En tout cas, d'un point de vue santé, ce n'est pas forcément très bon. On essaie de trouver, mais toutes les personnes ne sont pas à égalité en termes de réponse aux médicaments, malheureusement. Et certaines personnes vont prendre du poids, d'autres pas. Des fois, ça va juste se manifester par une augmentation du cholestérol, d'autres pas. Donc en fait, l'idée, c'est d'avoir un maximum de médicaments pour pouvoir répondre à chaque situation.

  • #2

    Justement, pour avoir un maximum de médicaments, la recherche continue pour pouvoir proposer des traitements plus satisfaisants aux patients et vous avez notamment travaillé sur une nouvelle classe d'antipsychotiques qui cible cette fois le récepteur du glutamate, on l'a évoqué tout à l'heure donc MGLUT2, alors en dehors des bouillons cubes dont Lucie a parlé aussi c'est quoi le glutamate et à quoi ça sert ?

  • #1

    Un glutamate c'est un neurotransmetteur, une petite molécule qui va être diffusée entre les neurones et qui permet entre neurones de faire circuler une information chimique, et ensuite à chaque neurone, on va avoir une information électrique qui va se prolonger le long du neurone jusqu'au neurone suivant. Donc on a une sorte de circuiterie neuronale qui intègre les informations et qui permet de réagir à certaines situations. Et justement, ce glutamate est un des neurotransmetteurs les plus abondants dans le cerveau. Et ce récepteur Mg2, c'est un des sous-types de récepteurs. Donc il y a beaucoup de récepteurs différents au glutamate, mais le Mg2 est l'un d'entre eux.

  • #2

    Et pourquoi vous êtes intéressé à lui, en particulier dans la prise en charge de la schizophrénie ?

  • #1

    Alors celui-ci, c'est parce qu'en fait, alors c'est peut-être un petit peu compliqué dans la réponse, mais il y a une voie qui est perturbée, la voie glutamatergique entre différents neurones. On s'est aperçu qu'il y avait une diminution de cette voie glutamatergique chez les patients schizophrènes. Et des personnes ont eu l'idée justement de restimuler en aval du cerveau cette voie. Et justement, un des récepteurs qui est très en aval dans les voies glutamatergiques est le récepteur Mglu2.

  • #0

    Alors cette classe d'antipsychotique, elle a été conçue dans les années 90. Pourquoi est-ce qu'elle a été mise de côté ?

  • #1

    Alors elle n'est pas totalement mise de côté, c'est juste que pour mettre au point un médicament et aller jusqu'à l'utilisation clinique, c'est très long. Il y a eu des premiers tests qui ont été mis au point avec un agoniste, un ligand de ce récepteur qui avait donné des résultats mitigés en fait. La conclusion de l'étude avait été... des effets trop faibles par rapport au placebo, et c'est en ré... Réétudiant les données, on s'est aperçu qu'une sous-population de patients pouvait répondre à cette nouvelle génération d'antipsychotiques. Ce sont les patients qui n'avaient pas les moyens de se traiter normalement, et donc qui n'avaient pas été traités par les autres types d'antipsychotiques. C'est là qu'est née l'idée d'une interférence entre les antipsychotiques actuels et cette nouvelle génération d'antipsychotiques. Donc ça ne veut pas dire que la nouvelle génération n'est pas active, ça veut dire qu'elle serait utilisée uniquement en première intention. et non pas après avoir un traitement chronique avec des antipsychotiques actuels.

  • #0

    D'accord, donc en fait ça veut dire que dans la première étude, les patients trop pauvres pour avoir un traitement, c'était finalement eux qui pouvaient réagir à ce nouveau traitement, c'est ça ?

  • #1

    Oui, c'est une inégalité sociale, ils n'avaient pas accès aux soins en fait. Et ce test a été réalisé aux Etats-Unis, où les tests cliniques, les gens qui rentrent dans l'étude sont payés. Et donc du coup ces familles avaient un intérêt à amener leurs membres atteints de schizophrénie pour ces tests cliniques. Et c'est cette sous-population qui finalement est minoritaire quand même, parce que la plupart des gens ont accès aux soins quand même. Et c'est là qu'on s'est aperçu qu'eux répondaient aux antipsychotiques glutamatergiques.

  • #2

    Et est-ce qu'on sait justement comment elles se produisent ces interférences quand les patients ont reçu les deux traitements ?

  • #1

    Ah oui, alors donc il y a un autre laboratoire américain qui a... a réagi à cette étude et a fait des études en modèle murin. Ils sont aperçus que quand on traitait de façon chronique, donc de façon prolongée et journalière des souris, le récepteur du MGLU2 diminue en expression. Logiquement, si vous faites disparaître la cible du médicament, le médicament n'est plus actif. Un traitement chronique aux antipsychotiques, sérotonine, diminue l'expression du récepteur Mg2 et donc le patient, dans le cas de celle-ci, c'est plutôt une souris, ne peut plus répondre aux activateurs du récepteur Mg2.

  • #0

    Alors justement, on va rester sur ce récepteur MGLU2. Vous dites que les mécanismes par lesquels il agit sur les symptômes de la schizophrénie restent inconnus à ce jour. Pour essayer de le comprendre, vous avez utilisé le modèle Murin, vous en parlez, la souris. Comment on fait quand on est sur des pathologies mentales ? Comment on fait pour rendre un animal schizophrène ?

  • #1

    C'est un peu de la sémantique, mais on ne rend pas une souris schizophrène, évidemment. Ce qu'on observe, c'est des perturbations de comportement qui sont en lien avec ce qu'on pourrait appeler des symptômes dans une maladie humaine. Dans le cas du modèle murin qu'on a utilisé dans cette étude, on a traité la souris de façon subchronique, quasiment chronique, avec la fincyclidine. C'est la poudre d'ange, la drogue qui a été utilisée par les Golden Boys. C'était une drogue récréative, mais qui a quand même certaines conséquences. Et notamment, elle diminue l'activité. d'un récepteur autre du glutamate dans le cerveau. Et en fait, c'est justement celui qui a été trouvé sous-actif chez les patients schizophrènes. Donc en fait, on mime une sous-activation de ce récepteur particulier grâce au PCP. Et ça induit des perturbations de comportement très comparables à ce qu'on observe dans la schizophrénie quand c'est utilisé chez l'homme, parce que là, du coup, on a eu des sujets d'observation, vu qu'en drogue récréative... Ils prenaient eux-mêmes le PCP, donc on a pu observer des choses. Et du coup, on l'utilise un petit peu en modèle d'étude chez la souris pour tester l'effet des antipsychotiques contre des perturbations de comportement, mais donc qui vont être différentes de l'humain, évidemment. On peut utiliser par exemple, en termes de symptômes négatifs, quand on place une souris dans l'eau, elle va se débattre. parce qu'elle n'aime pas l'eau, et si une souris se décourage rapidement, elle va arrêter de nager. Donc une souris qui n'est pas traitée au PCP va se débattre un maximum, on essaie de maintenir des temps assez courts parce que ce n'est pas très agréable pour l'animal, alors qu'une souris qui a été traitée au PCP, très vite, va s'arrêter de nager. Elle se décourage très vite, c'est ce qu'on appelle l'abolition. Donc là, c'est par analogie un symptôme négatif, mais on peut également regarder des troubles cognitifs, comme par exemple la capacité de l'animal à se débattre. de la souris à mémoriser un nouvel objet. Donc on place la souris dans une arène avec deux objets et ensuite on replace la souris dans la même arène où on a remplacé un des deux objets. Et normalement si la souris retient les objets, elle va aller explorer en priorité le nouvel objet. C'est pour ça qu'on appelle ça le test de reconnaissance du nouvel objet. Et on peut le faire à des temps courts comme une heure ou alors des temps beaucoup plus longs comme 24 heures. Donc on va regarder. la mémoire un peu de travail, mais qui va être à moyen terme ou à long terme.

  • #2

    Alors je reviens au récepteur du glutamate. On parle de Mglu2, mais vous parlez également d'un autre récepteur glutamate qui s'appelle Mglu3, qui ressemble fortement à Mglu2, mais qui semble ne pas avoir les mêmes effets. Et vous dites dans l'étude que jusqu'à présent, on ne savait pas activer Mglu2 sans activer Mglu3. Et donc on ne pouvait pas étudier spécifiquement l'un ou l'autre. Est-ce que c'est quelque chose que vous avez réussi à faire dans ce travail ?

  • #1

    Alors dans ce travail en fait on a bénéficié d'une collaboration avec une autre équipe de l'IGF qui a mis au point un petit anticorps de l'AMA qui reconnaît spécifiquement le récepteur MGLU2 et pas du tout le récepteur MGLU3 ce qui est quand même une première. Et en fait dans leur banque d'anticorps ils en avaient certains qui étaient capables d'activer le récepteur MGLU2 et donc ce serait un activateur spécifique. Il y a également des boîtes pharmaceutiques. qui ont mis au point non pas des activateurs orthostériques, donc qui remplacent le glutamate sur le récepteur, mais qui vont se lier ailleurs pour moduler positivement le récepteur. Et donc, il y a une nouvelle génération d'activateurs de récepteurs, des modulateurs positifs de ce récepteur, qui sont également mis en point actuellement.

  • #0

    Alors, avec cette méthode, dans vos expérimentations, vous avez découvert que le récepteur Mglu2, il interagit avec le récepteur TRKB. Donc, c'est des neurotrophines. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ? Qu'est-ce que c'est que les neurotrophines ?

  • #1

    Les neurotrophines, ce sont d'autres messagers qui sont au niveau du cerveau. Ils ont des récepteurs, en fait, les neurotrophines. Donc là, c'est une neurotrophine qui s'appelle le BDNF, pour Brain Derived

  • #0

    Nerve. Je pensais à la Bibliothèque Nationale. Ouais, bon.

  • #1

    Donc, beaucoup d'acronymes. Donc, c'est encore un messager entre les cellules, entre les neurones, mais aussi d'autres types cellulaires dans le cerveau. Et en fait, il était... On a envisagé ce récepteur TRAC-B comme cible contre les symptômes négatifs et les troubles cognitifs de la schizophrénie. Il y a certains collègues qui avaient, suite à des observations de sous-expression du récepteur et de son ligand BDNF chez les patients schizophrènes, émis l'hypothèse de réactiver ce récepteur également. Dans notre étude, la découverte qu'on a faite, c'est qu'on est capable d'activer ce récepteur via le récepteur MGLU2. C'est sans doute un des modes d'action principaux du récepteur. pour lutter contre les symptômes résistants aux antipsychotiques actuels.

  • #2

    Vous nous avez parlé des effets secondaires importants qu'il peut y avoir avec les antipsychotiques qui ciblent la dopamine et la sérotonine. Cette classe d'antipsychotiques qui ciblerait le glutamate, est-ce qu'elle aurait moins d'effets secondaires ?

  • #1

    Sur les effets secondaires qui sont reportés pour les autres antipsychotiques, il y a les troubles moteurs, la dyskinésie, il n'y en a pas. Pour les troubles métaboliques comme le cholestérol ou la grosse prise Deux fois, apparemment, il n'y en a pas non plus. En fait, sur ceux qu'on a regardés, il n'y en a pas pour l'instant. Donc c'est pour ça qu'on a beaucoup d'espoir par rapport à cette nouvelle classe d'antipsychotiques.

  • #0

    Alors il arrive souvent qu'en cherchant un médicament pour une destination particulière, on découvre qu'il est utile pour d'autres maladies. Est-ce que là, ça pourrait être le cas ? Est-ce qu'on pourrait traiter d'autres pathologies que la schizophrénie avec ce récepteur MGLU2 ?

  • #1

    Alors la perturbation du récepteur MGLU2, est également reportée dans d'autres pathologies. psychiatriques comme la dépression. Et donc actuellement, dans le laboratoire, on a commencé à démarrer des études qui regardent les systèmes sérotonines, mais aussi glutamate, notamment le récepteur Mg2, dans le cadre de la dépression.

  • #0

    Un grand merci, Franck-Johan de Remours, c'était vraiment très intéressant et vous avez réussi à rendre quelque chose de très compliqué simple. Merci. Revenez quand vous voulez dans la Lume la Science, et à bientôt. Et on enchaîne avec notre séquence reportage. Aujourd'hui, dernier passage à l'écotron. Après vous avoir fait découvrir les plateformes Macrocosme, Mesocosme et Microcosme, nous partons sur la plateforme Isoflux, dont la mission est d'analyser tous les flux de gaz, surtout les gaz à effet de serre observables sur les trois plateformes expérimentales. Et c'est Johanna Sose et Clément Piolle, qui sont tous les deux ingénieurs de recherche, qui nous font la visite.

  • #3

    Ici, notre travail, c'est de mesurer les flux. Biogéochimique et les isotopes, en collaboration du coup avec Clément.

  • #4

    Et donc je m'occupe avec Johanna de la plateforme Isoflu à l'écotron.

  • #0

    On commence ce reportage en étant devant une grande armoire qui ressemble à une armoire électrique mais qui n'en est pas une.

  • #4

    Pas tout à fait. Donc là le principe c'est que dans les plateformes expérimentales de l'écotron, on conditionne des échantillons d'écosystèmes, c'est-à-dire qu'on leur fait subir des conditions climatiques bien contrôlées. En réponse à ces conditions climatiques, on peut mesurer des flux de matière échangés entre la végétation, le sol et l'atmosphère.

  • #0

    Vous pouvez me donner des exemples de flux ?

  • #4

    L'exemple du CO2 qui est l'exemple le plus frappant, le plus connu. La plante va respirer, donc elle va utiliser la matière organique pour produire de l'énergie. Et donc le CO2 est un déchet qui est relâché dans l'atmosphère. Le sol également, qui est des organismes. qui respirent, qui dégagent du CO2. Ce qu'il y a dans cette armoire, en fait, permet de quantifier les flux de CO2 qui sont échangés par les systèmes biologiques et l'atmosphère. C'est-à-dire qu'on peut voir l'impact des conditions climatiques qu'ont fait subir assez d'échantillons d'écosystèmes sur des processus biologiques, comme la photosynthèse et la respiration, par exemple. Donc ça, le CO2, c'est l'exemple le plus frappant, mais on peut mesurer tout un tas de gaz, typiquement des gaz à effet de serre. Ici, vous avez un instrument qui est un analyseur optique. En gros, c'est un système laser qui va mesurer très précisément les concentrations d'oxyde nitreux, qui est un gaz à effet de serre, comme le CO2, qui est beaucoup plus puissant que le CO2 sur l'effet de serre.

  • #0

    Ici, vous pouvez nous aider à lire un peu tout ce qui se passe ?

  • #4

    C'est ce qu'on appelle un système de multiplexage. C'est-à-dire que vous avez des tuyaux qui sont dans les enceintes climatiques. Donc, il y a un tuyau à l'entrée et un tuyau à la sortie. Ces tuyaux arrivent ici et vous avez tout un système d'électrovanne qui va... sélectionner le gaz de manière séquentielle et le diriger vers des analyseurs de gaz. C'est ce qu'on appelle un système de multiplexage. Et donc on va mesurer l'entrée d'une enceinte climatique, la sortie d'une enceinte climatique. Et la différence entre l'être et la sortie permet de faire un bilan de masse qui permet de quantifier tout ce qui a été échangé par le système biologique qui est enfermé dans cette enceinte.

  • #0

    Donc ici, cette armoire-là, elle est reliée aux 12 dômes qui sont... C'est ça, une seule armoire pour les 12 dômes.

  • #4

    Et on a un système qui est par... plateforme expérimentale. Donc il y a cette armoire qui est dédiée à la plateforme Macrocosm, et on a un système qui est équivalent sur la plateforme Mesocosm, qui est en bas.

  • #0

    D'accord, et donc il y a des capteurs ici ?

  • #4

    Oui, en fait on s'adapte aux demandes des scientifiques. Donc le CO2, c'est une demande qui est systématique. Donc on a toujours un système de mesure des CO2 qui est prêt à être utilisé. Ensuite, en fonction des demandes des scientifiques, on peut adapter d'autres types d'instrumentations. La plateforme IsoPlus dispose d'un parc d'analyseurs de gaz.

  • #0

    Et jusqu'à combien de flux vous pouvez quantifier comme ça ?

  • #4

    En général, ce n'est pas plus de deux. On pourrait associer d'autres mesures, si c'était nécessaire.

  • #3

    On pourrait en mettre trois, on pourrait ajouter du méthane. On l'a fait en parallèle.

  • #0

    Et qu'est-ce qui limite ?

  • #3

    C'est le matériel. Il faut juste implémenter des systèmes de multiplexage supplémentaires pour que le gaz arrive jusqu'aux analyseurs. Mais il n'y a pas vraiment de limite. Chaque analyseur va être indépendant.

  • #2

    Et du coup, c'est dans une autre pièce, celles qui sont connectées aux autres dômes ? Est-ce qu'on peut voir les autres installations ?

  • #4

    D'autres instruments ? On peut y aller tout de suite,

  • #0

    si vous voulez. Oui, si. Donc on rentre dans une pièce où il est écrit isotope stable ce qui rassure en soi.

  • #4

    On s'intéresse beaucoup aux isotopes, isotopes stables, donc non radioactifs. Et c'est une des spécificités de la plateforme.

  • #0

    Vous pouvez nous donner des exemples d'isotopes ?

  • #4

    L'exemple du carbone, qui est l'exemple le plus connu, le plus frappant, le carbone, dans la nature, on le trouve sous différents isotopes. C'est le même élément, c'est du carbone, mais il diffère par le nombre de neutrons. Et donc, dans la nature, on trouve principalement le 12 et le 13. C'est-à-dire que si vous placez une plante, typiquement, dans une enceinte climatique, vous lui fournissez du CO2, vous allez voir que la plante va s'appauvrir en carbone 13, tandis que l'atmosphère va s'enrichir en carbone 13. C'est un phénomène de fractionnement isotopique. Et en fait, le fait de mesurer ce phénomène de fractionnement... Le fonctionnement nous donne tout un tas d'indications supplémentaires sur la manière dont fonctionne la physiologie de la plante et permet par exemple de dissocier des flux. Dissocier le flux qui provient du sol, le flux qui provient de la plante. On fait deux types de mesures. On fait à la fois des mesures qui sont couplées aux plateformes, c'est-à-dire des mesures qui sont en continu sur les plateformes. Et ensuite, on fait de temps en temps des mesures sur échantillons. Typiquement, c'est ce qui a lieu ici. Vous avez un instrument ici qui s'appelle un spectromat de masse à ratio ésotopique, un IRMS. En gros, c'est un analyseur. On lui fournit des... des petits flacons en verre dans lesquels il y a des échantillons de gaz. Et ça permet de mesurer les isotopes stables du CO2 sur des petits échantillons de gaz.

  • #0

    Et c'est quelque chose qu'on retrouve facilement en France, les IRMS, ou c'est assez spécifique ?

  • #3

    L'IRMS, c'est une technique qui est vraiment très ancienne. Par contre, ce qu'on a développé ici, la mesure sur petits échantillons atmosphériques, c'est un millilitre d'air. Et ça, c'est quelque chose qui est très peu commun, qui, je pense, n'est pas fait ailleurs. On l'a déployé pour répondre à une demande vraiment très spécifique. qu'on a à l'écotron, qui est lié à la plateforme Microcosm, où les échantillons sont minuscules, en fait, et où on n'a pas de mesure de flux en système ouvert, comme sur les autres plateformes, donc on avait d'autres besoins. Donc c'est quelque chose qu'on a développé ici, en interne, pour un besoin, une question bien spécifique.

  • #0

    Super. La semaine prochaine, changement de cap. Nous vous emmenons à la rencontre des tardigrades, et j'en suis ravie. Allume la science, c'est fini pour aujourd'hui. Un grand merci à Tom Chevalier pour la réalisation de cette émission. On se retrouve la semaine prochaine. D'ici là, restez branchés.

  • #1

    Allume la science Une des nombreuses manières d'essayer de concoudre l'homme La Terre va entendre ces mots Allume la science

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