Speaker #0Bonjour à tous et bienvenue dans le podcast à nos étoiles le podcast qui parle de la mort sans tabou donc aujourd'hui je vais faire un épisode en solo je n'aurai pas d'invité avec moi et j'ai décidé de faire une édition de noël donc c'est vrai que quand j'ai commencé ce podcast, je ne m'attendais pas à faire une édition de Noël par rapport à la mort parce que je n'aurais pas compris le lien entre les deux. Et en fait, j'ai eu une idée parce que justement, j'étais en train de penser à Noël et c'est vrai que ce soit ma façon de fêter Noël ou ma vision de Noël, je trouve que ça a beaucoup changé depuis que j'ai dû traverser le deuil de mon frère. Donc fêter Noël... en deuil et aussi maintenant que ça va mieux, comment ça se passe dans ma famille. Aujourd'hui, j'avais envie de parler du fait de célébrer après un deuil. Alors là, c'est vrai que je vais vachement me concentrer sur Noël parce que mon idée s'accordait bien avec la période de l'année. Donc voilà, mais s'il y a des gens qui m'écoutent et qui ne fêtent pas forcément Noël, Peut-être que vous allez pouvoir vous reconnaître ou vous identifier dans une autre fête que vous faites dans votre famille. Mais c'est vrai que là je vais préciser Noël, mais ça n'a pas forcément une énorme importance. Donc pour commencer, je vais un peu vous raconter comment je voyais Noël avant et comment je le fêtais dans ma famille. Donc c'est vrai que moi, c'est une période qui a toujours eu beaucoup d'importance dans ma vie, mais pas forcément que Noël, c'est-à-dire que les anniversaires aussi, tout ce qui est organiser une fête et célébrer avec la famille ou les amis, j'adore, c'est totalement mon délire. Donc, c'est vrai que ça avait beaucoup d'importance, j'étais à fond dans le calendrier de l'Avent, toutes ces histoires-là. Et ma maman... Et... très Noël aussi, donc on décorait beaucoup la maison, enfin on était vraiment une famille qui fêtait quand même bien Noël, il y a des familles où voilà, on s'offre des cadeaux machin, nous on était vraiment à fond tous les ans on regarde le Pôle Express et Klaus sur Netflix voilà, c'est obligatoire on est à fond, et donc voilà on a toujours beaucoup fêté Noël, et aussi j'ai toujours fêté Noël... plutôt entourée. C'est-à-dire que dans ma famille, c'était quand même des grands repas. On n'avait pas forcément une famille énorme non plus, mais en général, à Noël, il y avait une partie de mes cousins, mes grands-parents, mes oncles, mes tantes. Alors pas forcément des deux côtés de ma famille, parce qu'il y en avait qui habitaient plus loin, etc. Mais je dirais que dans l'ensemble, on était à peu près au moins une quinzaine quand j'étais petite. Et donc, ça faisait quand même des grandes tablées et beaucoup de mouvements. Et donc, quand j'étais enfant, mes parents nous éduquaient, mes frères et sœurs et moi, avec la phrase que, de toute façon, que ce soit à Noël ou aux anniversaires, le plus beau des cadeaux, c'est d'être ensemble. Alors bon, je ne vous cache pas que quand j'étais petite, des fois, je ne comprenais pas trop parce qu'avoir la maison Pet Shop, ça me paraissait quand même être vraiment le meilleur cadeau. Mais... C'est vrai qu'on nous a toujours répété ça. Je crois qu'avant que ça arrive, donc le fait de perdre mon frère, je ne comprenais jamais vraiment cette phrase parce qu'en fait, on était souvent ensemble, on se voyait souvent. Du coup, oui, c'était bien de se voir, mais je ne me rendais pas forcément compte de la chance que j'avais de pouvoir vivre ces moments-là. Et donc, voilà. Là maintenant, je vous ai un peu expliqué la vision de ma famille, comment ça se passait pour moi Noël avant cet événement. Et du coup, en 2016, j'ai perdu mon grand frère, un de mes deux grands frères. Et on a dû, quelques mois après, donc environ 9 mois après, nous avons dû fêter Noël. Enfin, la manière dont je le dis, on dirait que c'est une obligation. Et pas vraiment, parce que c'est vrai que... Si on n'avait pas voulu, on n'aurait pu pas fêter Noël et je pense que tout le monde l'aurait compris parce qu'on était très endeuillés à ce moment-là, tous. Mais ce n'est pas du tout ce qui s'est passé. Du coup, le premier Noël après l'accident, c'était très étrange forcément. Et en fait, on n'est pas du tout resté en petit comité. Par exemple, juste mes parents et les frères et sœurs. On a vraiment invité toute la famille à faire un très grand repas. Alors que c'est vrai. Au fur et à mesure des années, des fois, les cousins, il y en avait qui ne pouvaient pas venir ou il y en avait qui étaient dans la famille de leur conjoint, des choses comme ça. Donc c'est vrai que plus les années passaient, plus des fois, par exemple, il y avait une partie de la famille qui venait que le 25, etc. Et là, c'est vrai que le premier Noël après l'accident, on a invité tout le monde. Et si je me souviens bien, je crois que c'était mon autre grand frère qui avait eu envie justement de faire un très gros Noël. Et moi je crois que j'avais envie de ça aussi. Et je crois que c'était un peu pour cacher l'absence. Peut-être qu'on s'est dit que s'il y avait beaucoup de monde, on ne remarquerait pas qu'il y a un absent. Et ce n'est pas vrai. Parce que moi j'ai eu l'impression de voir que ça à ce Noël-là. C'était très bizarre. Étrangement aussi, j'ai eu l'impression d'être particulièrement gâtée à ce Noël-là. Pas forcément par mes parents. Enfin, ils m'ont toujours beaucoup gâtée. C'était surtout justement la famille dont on est moins proche. J'ai eu l'impression d'avoir beaucoup de cadeaux et je ne comprenais pas vraiment pourquoi, même si ce n'est pas un reproche parce que l'intention est très gentille. Mais du coup, ça me faisait encore plus ressentir le fait que ce n'était pas un Noël comme les autres et que c'était quand même bizarre. Donc vraiment, je vais insister sur ce fait. Mais le ressenti que j'ai eu, c'est comme si... j'étais au milieu d'une foule et que je sais pas je faisais une crise d'angoisse c'est à dire que il y avait beaucoup de monde à la maison la maison était remplie et le seul truc sur lequel je pouvais me concentrer c'était le fait qu'il manquait un de mes frères donc c'était assez compliqué et ça n'a pas aidé en fait en fait d'inviter plein de monde ça ne marche pas en tout cas ça n'a pas marché pour moi et puis alors ça c'est vrai que Ça ne va pas être mon avis personnel, mais je pense que ce n'est pas très facile pour la famille moins proche de venir. Personne ne sait comment agir dans ces moments-là. Ça crée quelque chose où personne n'en a parlé à ce Noël-là. Je ne sais pas si j'aurais voulu ça, mais il n'y a pas eu de mots pour mon frère. On n'en a pas du tout parlé. On a mis le sujet sous le tapis et on a fait Noël. comme si de rien n'était. Sauf qu'en fait, je pense que tout le monde faisait comme s'il n'y avait rien et qu'en fait, tout le monde ressentait que c'était un Noël bizarre. Pour les autres Noëls, ce qui s'est passé dans ma famille, ce n'est pas forcément lié au décès de mon frère, mais en fait, plus les années sont passées, Et plus on a été en petit comité à Noël, jusqu'à être ma mère, ma sœur et moi. Et là, ça a été dur parce qu'en fait, justement, on a le souvenir de ces grandes tablées de quand on était enfant. Et on passe de 15 personnes à 3. Et là, c'est vrai que... non seulement l'absence de la personne décédée se faire sentir, mais aussi, on va dire qu'on se prend dans la gueule le fait que ça a déstabilisé toute la famille aussi. Et on le voit dans ces moments-là de célébration. Après, c'est vrai que le fait qu'on était de moins en moins, ce n'est pas parce que tout le monde est mort, je vous rassure, parce que sinon, ce serait quand même vraiment terrible. Mais c'est que du coup, c'est vrai qu'on n'a pas forcément réinvité la famille parce que je pense que c'était trop bizarre ce premier Noël. Et du coup, celui d'après, on a voulu le faire en beaucoup plus petit comité. Et aussi, ce qui s'est passé, c'est que mon autre grand frère est parti vivre en Australie. Du coup, je n'avais pas mes deux grands frères. Et en fait, le fait d'avoir mes deux grands frères qui ne sont pas là... J'ai moins vu l'absence de mon frère qui était décédé parce que ça m'a basculé dans une pensée comme s'ils étaient tous les deux en voyage alors que pas du tout. Ou alors, ce n'est pas du tout le même genre de voyage. Mais le fait est que du coup, j'ai moins vécu l'absence de mon frère décédé de manière douloureuse parce que je m'imaginais et j'idéalisais la chose en me disant qu'il était avec mon autre frère en Australie. Ça m'a aidée à mieux vivre la chose et j'ai fait ça pendant très longtemps. Mais c'est vrai que c'est aussi se mentir à soi-même, mais je pense que, en tout cas c'est ma façon de voir les choses, mais si quelque chose peut vous aider à un instant T, même si peut-être que, je sais pas, les gens, des psychologues, etc. vont vous dire que c'est pas forcément bon pour votre deuil, moi je pense qu'il faut aussi savoir s'écouter, si ça peut vous éviter de vous mettre dans des états de déprime, voire même plus grave. Alors faites-le. Si c'est pas dangereux pour vous, bien sûr, mais après c'est vrai que moi, je me disais toujours, mes deux grands frères sont en Australie, sont en voyage, mais j'avais quand même des moments où j'avais bien conscience que non, il y en a un que je vais revoir, il y en a un que je peux appeler, et il y en a un autre, ou pas du tout. Donc je me suis un petit peu écartée du sujet. Mais c'est vrai que du coup, quand on passe d'énormes Noël et de grandes tablées, et qu'après tout le monde part à droite, à gauche, mes parents ils se sont séparés, etc. Et qu'on passe dans un très petit comité, il faut aussi trouver des solutions personnelles pour vivre ça bien. Alors c'est vrai que moi ça m'a beaucoup affectée parce que... J'adorais Noël, j'accordais une grande importance à ça. Et le fait d'être pas beaucoup, je dirais presque que je trouvais que c'était la honte à raconter aux gens. Alors que c'est pas du tout la honte, mais bon, j'étais plus jeune aussi. Mais en fait, c'est vrai que quand je revoyais mes copains à la rentrée, ou alors quand je voyais, je sais pas, leur story sur Instagram ou etc. Quand je regardais les gens fêter Noël autour de moi, j'avais l'impression qu'ils vivaient tous le Noël de mes rêves. Ils étaient en famille, ils s'entendaient bien avec leur famille, il n'y avait pas de désaccord, tout allait bien, etc. Et en fait, je pense que j'idéalisais juste parce que j'ai l'impression qu'il n'y a pas vraiment de Noël parfait dans aucune famille qui ait eu des décès ou pas. J'ai l'impression que ça reste quand même un repas qui peut être toujours un peu chaotique parce que justement... On est en grand comité et que c'est la famille. Donc, des fois, même si on n'est pas d'accord, on se retrouve à les mêmes tables et c'est comme ça. Et donc, c'est vrai que moi, j'idéalisais le Noël des autres. Alors que finalement, les miens, ils n'étaient pas si mal. Parce que oui, on n'était pas beaucoup. Mais au final, j'avais ce que je voulais. J'étais entourée des gens que j'aimais. Pas tous, c'est vrai. Mais en tout cas, les gens qui étaient autour de moi. c'est vraiment des gens que j'aimais profondément donc au final je sais pas vraiment pourquoi je me plaignais et puis après la comparaison elle est même au delà du fait d'être beaucoup c'est à dire que comme moi je pouvais pas faire un Noël énorme avec beaucoup de famille etc je voulais que tout soit parfait qu'on fasse un énorme repas etc parce que Je voulais qu'on continue de fêter Noël comme avant, alors qu'en fait on n'était plus avant et que non, on n'allait pas faire 15 poulets rôtis et 25 kilos de pommes de terre dauphines pour trois personnes. Mais en fait, justement, le fait que tout est adapté pour un petit comité, je trouve que ça rendait le Noël un peu moins festif. Après, je pense que ce ressenti d'être très seule et de ne pas aimer être en petit comité à Noël, je pense que c'est aussi tout simplement parce que Noël, on en entend parler à partir de début novembre. J'ai l'impression que quand j'étais petite... On commençait à parler de Noël au 1er décembre, quand on commençait à ouvrir le calendrier de l'Avent. Après, je ne sais pas, vers le 10, on faisait le sapin, etc. Ça venait progressivement. Et en fait, maintenant, c'est devenu tellement commercial que Halloween s'est passé, le lendemain, c'est Noël. Je suis allée faire les courses, le 31 octobre, c'était Halloween. Et le lendemain, j'avais oublié quelque chose, je suis retournée en course, c'était Noël. Et moi, je me suis dit, mais attendez les gars, ce n'est pas du tout Noël, il faut se calmer. Noël, c'est en décembre, on a le temps. Je pense que le fait d'avoir tout le temps cette information que c'est Noël, dans chaque magasin où tu rentres, c'est des chansons de Noël. En fait, on pense Noël à partir de novembre jusqu'au 24, tout le temps. Et en fait, même si tu n'as pas forcément envie d'y penser, tu vas le voir dans tous les cas. Donc je pense qu'en fait, le fait que Noël soit devenu... un sujet important pour moi vis-à-vis du fait que mes Noëls ont changé, c'est aussi lié à ça, c'est lié au fait que si j'ai pas envie d'y penser de toute façon j'ai pas le choix d'y penser, je le vois partout donc maintenant je sais pas vraiment comment je pourrais continuer ou conclure ce podcast parce que je sais pas si je suis vraiment sortie de cette mentalité d'avoir besoin de célébrer Noël vraiment beaucoup j'aime toujours pas être un petit comité à Noël. J'adore fêter Noël dans la famille de mon copain, par exemple, parce que ça me change les idées et en fait, ça m'aide. Et donc, c'est vrai que Noël, c'est toujours une période un peu ambivalente pour mes émotions, c'est-à-dire que je suis contente parce que c'est Noël et que j'adore Noël, et en même temps, je suis super triste parce que ça me rappelle que je vais pas fêter Noël avec tous les gens que j'aime pour de multiples raisons. Et maintenant, comment je vis avec ça après 8 ans de Noël sans un de mes grands frères ? J'ai envie de vous dire que mes Noëls sont plutôt restés les mêmes, à être de moins en moins nombreux et en petit comité. Et donc je dirais que la chose qui m'a aidée à mieux vivre Noël, c'est de ne pas faire forcément Noël qu'avec ma famille. Même si maman, je sais que tu m'écoutes et j'adore toujours faire Noël avec toi, il n'y a pas de souci. Mais le Noël où je crois que j'ai le moins souffert de ça, c'était l'année dernière parce que j'ai aussi fêté Noël dans la famille de mon copain. Et du coup, le fait de ne pas fêter Noël avec ma famille, je ne ressentais pas du tout le fait qu'il manquait des gens. Et ça m'a aidée à ne pas du tout penser à ça. J'ai eu la sensation... de refaire un peu un Noël comme quand j'étais petite, même si ça ne sera jamais exactement pareil parce que chaque famille a un peu ses traditions, entre guillemets, et sa propre manière de fêter Noël. Je n'ai pas retrouvé exactement le Noël de quand j'étais petite et auquel je m'accroche tant, mais ça m'a aidée à ne pas y penser. Donc si je devais conclure ce podcast ou donner des conseils, je n'en ai pas vraiment finalement. Mais s'il y a des personnes qui sont endeuillées actuellement et qui vont vivre leur premier Noël, en fait, je vous dirais d'essayer de ne pas placer Noël trop haut, de ne pas en faire un truc énorme, de ne pas vous angoisser trop avec ça, même si c'est plus facile à dire qu'à faire et j'en ai bien conscience. Moi, je me mets un peu trop la pression, je pense, pour fêter Noël et parce que j'ai envie que tout soit parfait, que tout soit comme je le voyais avec mes yeux d'enfant. Et en fait, je me rends compte que peut-être aussi, c'est juste que je n'ai plus 4 ans et que la magie de Noël, oui, elle est toujours là et tant mieux. Mais ça n'empêche que je n'ai plus 4 ans et que... Je ne reverrai jamais Noël de mes yeux d'enfant de toute petite fille, que je sois endeuillée ou pas. Alors si vous fêtez Noël cette année, profitez des gens que vous aimez, profitez de ces moments. Parfois on ne se rend pas compte que c'est vraiment une chance de juste pouvoir faire un repas avec toutes les personnes qu'on aime. Je vous souhaite à tous de très belles fêtes de fin d'année. Et n'oubliez pas que Noël, ce n'est pas non plus le truc le plus important du monde. Je vous remercie de m'avoir écoutée. J'espère que ce podcast vous aura plu et qu'il vous aura peut-être aidé. Si vous aimez le podcast, n'hésitez pas à mettre 5 étoiles. Et vous pouvez aussi me faire des retours. J'ai noté mon adresse mail dans la description du podcast. Et je vous dis à bientôt pour un nouvel épisode. Au revoir.