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Célébrer la mort comme un hommage à la vie - Enora et son rêve d'entreprise de pompes funèbres cover
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A Nos Rêves

Célébrer la mort comme un hommage à la vie - Enora et son rêve d'entreprise de pompes funèbres

Célébrer la mort comme un hommage à la vie - Enora et son rêve d'entreprise de pompes funèbres

44min |23/09/2024
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44min |23/09/2024
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Description

Dans l'épisode 4 de ma tournée de France des podcasts, j'ai rencontré un petit bout de femme très singulier:


ENORA!


Passionnée depuis l'enfance par le domaine funéraire, Enora a créé son entreprise de pompes funèbres il y a 4 ans.

Un coup de tonnerre dans sa vie personnelle lui a fait passer le cap de la création d'entreprise.


Elle nous raconte ses convictions, son engagement de chaque instant et ses valeurs profondes de respect et d'accompagnement des proches des défunts qui lui sont confiés.

Chez elle, tout est pensé pour rendre le plus bel hommage aux morts, pour aider les vivants à passer le ca, le tout dans le plus grand respect de la nature.


Son entreprise est la seule habilitée en France à vendre des cercueils biodégradable en carton, personnalisable pour célébrer au mieux la vie de ceux qu'elle accompagne pour leur dernier voyage.


Enora est une femme extrêmement touchante, habitée d'une passion rare et puissante qui impose le respect.


Bonne écoute! 🎧


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d'A nos rêves, le podcast des gens qui ont réalisé leurs rêves et qui nous racontent comment et pourquoi ils l'ont fait. Je suis Julie Simonitti, coach en réalisation de rêves. Et cet été, je me suis lancé le défi de réaliser moi aussi un de mes rêves, celui de faire un road trip autour de la France pour aller enregistrer des podcasts avec les personnes que j'avais rencontrées sur les réseaux sociaux dans ma démarche. Je suis partie sans voiture et sans argent pendant deux semaines. Et j'ai eu la chance de rencontrer 14 personnes inspirantes sur mon chemin, dont je vais partager avec vous les témoignages. Épisode 4, Enora, à Bourg-en-Bresse. Alors, aujourd'hui, pour le quatrième épisode que j'enregistre sur mon Tour de France des podcasts, je suis dans un lieu... Pour le moins atypique, dans lequel je n'aurais jamais pensé me trouver un jour, je suis dans une entreprise, dans les locaux d'une entreprise, qui fabrique des cercueils en carton et qui propose des services funéraires, et qui est l'entreprise d'Enora. Bonjour Enora.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va et toi ?

  • Speaker #0

    Oui, merci de m'accueillir. Et je suis ravie de pouvoir faire ce podcast avec toi, parce que quand tu m'as contactée sur Facebook, je crois que c'était ça.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Sur le coup, j'ai été un peu déstabilisée quand tu m'as dit "je réalise mon rêve de travailler dans le monde funéraire" Je me suis dit waouh, ce n'est pas forcément la première chose à laquelle on pense Mais je me suis dit que justement, ça allait être fort. Et particulièrement parce que moi, la raison pour laquelle je trouve que c'est important de réaliser ses rêves, c'est que les gens qui sont en fin de vie, ils ne regrettent qu'une chose, c'est de ne pas avoir osé faire ce qu'ils avaient vraiment envie de faire. Et donc, je suis vraiment très curieuse d'avoir ton opinion sur le rapport à la mort et sur toute l'expérience de fin de vie, puisque tu baignes dans ce milieu-là. Est-ce que tu peux te présenter et présenter le rêve que tu as ou que tu es en train de réaliser ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi je m'appelle Enora et ça fait presque 4 ans que je suis dans le milieu du funéraire. Je suis passionnée depuis ma plus tendre enfance puisque mon oncle avait une entreprise dans le Nord et à chaque fois qu'il venait chez mes grands-parents quand j'étais en vacances, il m'a transmis l'amour et sa passion pour le métier. Et puis, j'ai toujours eu ça en moi, prendre soin des défunts, prendre soin des familles, faire en sorte que tout se passe bien pour qu'ils puissent accepter le deuil puisque c'est toujours difficile la perte d'un être cher. Et la vie a fait que je ne me suis pas lancée tout de suite. Et puis, en 2019, on a failli perdre notre fille. Et vraiment, elle s'est retrouvée sur un lit de mort. Elle avait trois ans. Elle n'avait aucun espoir de s'en sortir. Les médecins nous disaient d'ailleurs qu'elle ne passerait pas la nuit. Et voilà. Donc, c'est là où, paradoxalement, j'ai eu l'idée de monter ma société de pompes funèbres. Mais avec ma vision à moi, c'est-à-dire beaucoup plus doux, de la personnalisation. Beaucoup d'accompagnement, beaucoup d'amour, beaucoup d'écoute et de bienveillance. Avec aussi des produits éco-responsables et locaux, sans importation et sans matière aussi polluante comme le vernis, par exemple, qu'on peut retrouver dans certains cercueils. Voilà, tout ce qui est pareil, tout ce qui est Capiton, eh bien... C'est ce qu'on met à l'intérieur du cercueil. Nous, on ne fait pas ça. Chaque défunt part avec son drap, sa couette et son oreiller. Donc, on est vraiment dans un cocooning. Et c'est les familles qui nous guident, et ce n'est pas nous qui guidons les familles. Voilà.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'est pas la peine que je te pose la question du déclic, de pourquoi tu as voulu te lancer dans cette entreprise. C'est évident.

  • Speaker #1

    Oui, c'est évident.

  • Speaker #0

    Ce qui est impressionnant, je trouve, c'est ton rapport à la mort et le fait que tu dises que ça t'a passionnée depuis toute petite. Et de toute façon, depuis hier soir, puisqu'on a beaucoup échangé, tu es une personne extrêmement passionnée et qui a des valeurs très fortes. Tu as lancé ta première entreprise en 2019, suite à la maladie de ta fille, qui aujourd'hui va très très bien. Elle pète la forme même.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais des peurs avant de lancer ton entreprise ? Et si oui, est-ce qu'elles se sont réalisées ?

  • Speaker #1

    Alors oui, j'avais beaucoup de peurs. D'ailleurs, c'est pour ça que je me suis dans un premier temps lancée en franchise, pour avoir un accompagnement. Mes peurs, dans un premier temps, c'était l'installation, c'était trouver les fournisseurs, c'était comment mettre en place la communication. Comment gérer la première famille aussi toute seule ?

  • Speaker #0

    Parce qu'avant, tu ne l'avais jamais fait du tout ?

  • Speaker #1

    Eh bien non, quand on est diplômé, voilà, moi je me suis diplômée et puis après, j'ai créé ma société donc…

  • Speaker #0

    Et alors, je me demandais, est-ce que tu as une formation ou un accompagnement psychologique parce que c'est difficile de gérer tout le temps des personnes qui sont… au bout de leur vie, qui sont en deuil, qui ne sont pas bien. Alors, dans notre formation, moi, j'ai la formation de directrice d'agence, de conseiller funéraire et maître de cérémonie. Et il y a effectivement quelques cours pendant la formation où on parle sur la gestion des émotions face à la perte d'un proche. Mais après, j'avais un gros avantage, c'est que j'étais ambulancière auparavant. Ah oui ? J'étais ambulancière pendant un bon moment. Et donc, j'ai su m'adapter. à chaque situation, que ce soit juste du transport ou des gardes sami, garde 15, où tu es les yeux du médecin et tu dois analyser la situation et après retranscrire ce qui se passe à l'instant T. Donc si tu veux, en termes d'adaptation, pour moi c'est naturel en fait. Je m'adapte en fonction des familles, en fonction de leur comportement. Ce n'est pas donné à tout le monde. C'est une grande stabilité, un aplomb.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Tout à fait. Et ce qu'il faut aussi savoir, c'est que quand on rentre chez soi, il faut déconnecter. Et une fois que la cérémonie est passée, dire voilà tout s'est super bien passé et puis ne pas repenser à la cérémonie, aux défunts, continuer d'avancer et protéger son cerveau. Mais après ça se fait naturellement, je veux dire quand on aime ce qu'on fait, ça se fait naturellement. Aujourd'hui... Je vais chercher un défunt, je fais mon travail avec beaucoup d'amour et puis c'est comme si j'allais faire mes courses en fait. Je le fais, voilà.

  • Speaker #0

    Rayon tomate.

  • Speaker #1

    Non mais voilà, ça ne s'explique pas en fait. Alors ce n'est peut-être pas la meilleure, on va dire la meilleure, comment expliquer ? On passe d'un défunt aux courses. Mais c'est juste pour dire, quand on aime ça, C'est naturel pour notre cerveau, en fait.

  • Speaker #0

    Et c'est ce que tu me disais quand on s'est rencontrés hier, que finalement, c'est dommage que la mort soit aussi taboue dans notre société, parce que ça fait partie de la vie. Et c'est vrai que si on l'intègre dans notre quotidien, comme tu dis, tu fais une cérémonie, puis tu vas faire tes courses.

  • Speaker #1

    C'est ça. Parce que la mort est en nous. Je veux dire, on naît, on est, puis on va mourir. On n'a pas de... Je veux dire, quelque part, on a tous une épée de Damoclès au-dessus de la tête. en réalité. Et parler de la mort ne fait pas mourir. Et il faut en parler. Il faut que ça soit naturel. Il faut que ça soit justement pour pouvoir préparer son départ correctement, faire une belle cérémonie. Moi, mon mari, il est au courant. Je lui dis, moi, je veux une belle cérémonie, je veux un cercueil en carton, la plage, je veux être présentée, je veux être dispersée. Voilà, et puis les choses sont dites et mes volontés seront respectées et c'est la base en fait. Et puis voilà, pourtant j'en parle et je suis toujours là, et je travaille dehors et je suis toujours là. On va partir. Donc autant il faut être serein avec ça. Oui.

  • Speaker #0

    Et ce qui est... réjouissant, si je peux dire ça comme ça, c'est de voir aussi à quel point tu es vivante, en fait. Tu es très joyeuse, tu es très souriante, tu irradies, tu es très active. Donc, ça casse aussi un peu l'image d'Epinal, tu sais qu'on a des gens qui travaillent dans la mort et qui sont très tristes, très fermés.

  • Speaker #1

    C'est parce qu'on a fait croire depuis des années que la mort, c'était comme ça, que c'était noir, que c'était glauque, que c'était... C'est juste une croyance, c'est quelque chose qu'on a fait croire. Mais en réalité, quand on regarde un peu dans les pays anglo-saxons, ils sont dans la célébration. Dans les pays africains, ils sont dans la célébration.

  • Speaker #0

    Et alors, à ton avis, ça vient d'où ce qu'on nous a fait croire ?

  • Speaker #1

    Pourquoi on nous a fait croire ça ? Tout simplement, je n'ai rien à cacher, c'est purement d'ordre financier. Au moins, on en dit, mieux c'est.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas d'ordre religieux ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Moi, je pensais que c'était lié au catholicisme, enfin, à la chrétienté en général.

  • Speaker #1

    C'est pas que ça. Il y a le côté financier. D'accord. Parce que plus on détaille les prestations, plus les gens comprennent, réfléchissent. Il ne faut pas réfléchir.

  • Speaker #0

    C'est une façon de profiter de l'état émotionnel des gens.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Je ne voyais pas ça comme ça.

  • Speaker #1

    Complètement. Le fait de dire de ne pas proposer les... Alors attention, je ne mets pas tout le monde dans le même panier, mais le fait de ne pas proposer les effets personnels du défunt drap couette oreiller, ça fait 130 ou 140 balles en moins. Le fait de dire aux familles... vous payez pour six jours, mais vous vous faites signer une décharge au bout de quatre jours, on enlève votre défunt du salon, c'est uniquement pour un système de roulement. C'est tout. Ça n'a rien à voir que le défunt, au bout de quatre jours, il ne va pas partir, je suis désolée du terme, mais mal tourné. Non ? Absolument pas. C'est purement un roulement, en fait. Clairement, c'est tout. Voilà pourquoi on a un peu fait croire aux familles où il faut choisir, où c'est une heure, pas plus.

  • Speaker #0

    Et pour revenir aux peurs que tu avais quand tu t'es lancée, parce que ça aurait pu être un peu dérivé.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu dérivé. Pardon.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est moi aussi, je fais ma curieuse. Pour revenir aux peurs que tu avais au début quand tu as lancé ton entreprise, est-ce que tu as réussi à les dépasser ou est-ce qu'il y a encore des choses sur lesquelles tu travailles ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a encore des choses sur lesquelles je travaille et qu'il faut que je redouble d'efforts, et que je me mette un petit coup de pied aux fesses.

  • Speaker #0

    Dans quel domaine ?

  • Speaker #1

    Je pense, par rapport, peut-être être plus sûre, non pas par rapport à mon travail, mais plus sûre. Peut-être plus m'affirmer. Peut-être.

  • Speaker #0

    T'affirmer ton discours dans ce que tu prônes ? Ou physiquement, en fait ?

  • Speaker #1

    Plus physiquement. Plus, voilà. Moi aussi, je connais mon travail.

  • Speaker #0

    D'accord. En fait, c'est ta posture de cheffe d'entreprise,

  • Speaker #1

    Oui. Ok. Oui. Ça, il va falloir que…

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça joue beaucoup.

  • Speaker #1

    Il faut que je me… Enfin, voilà, que je sois plus… D'accord. Quand on me voit, il ne faut pas qu'on se dise celle-là, trop facile trop facile, en 2-3 fois mouvement pouf,

  • Speaker #0

    allez hop tu veux être une femme de pouvoir ouais, voilà c'est ça en fait il y a beaucoup de choses qui sont intriquées dans tout ce que tu vis parce que c'est clair qu'avec ta fille qui a eu cette épreuve là et du coup j'imagine que ça a fait remonter énormément d'angoisse avec ta création d'entreprise, avec le sujet de ton entreprise qui est très particulier... C'est lourd, dans le bon sens du terme aussi, parce que ça veut dire que c'est une vie riche et que tu recherches vraiment du sens, le sens ultime de la vie, si ce n'est pas se poser la question de ce qu'on fait avant la mort et de comment on se motive pour se lever le matin et faire quelque chose qui nous fait vraiment vibrer. C'est beaucoup de choses à gérer, à combiner. Et trouver sa place là-dedans, ça ne doit pas être simple.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Mais avec le temps, les choses se font naturellement.

  • Speaker #0

    Déjà, je trouve que ce qui est aussi impressionnant chez toi, outre le fait que tu es quelqu'un de très ouvert, très vivante et très joyeuse, c'est la façon dont tu switches un peu. Tout à l'heure, on a interrompu le podcast parce que tu as dû prendre un appel. Ta voix, elle change. Tu parles moins fort, tu parles avec une voix plus grave. Le ton est complètement différent. Et c'est marrant de voir comment tu es un peu, je ne dirais pas caméléon, mais en tout cas, tu mets le masque de la professionnelle, bam, tout de suite.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je confirme. Je confirme. Oui.

  • Speaker #0

    Ma question suivante, c'était, dans ton cheminement, est-ce que tout s'est passé comme tu l'espérais ?

  • Speaker #1

    Eh bien, pas du tout. c'est surprenant. C'est pareil pour tous les entrepreneurs, je crois. Pas du tout, pas du tout. Voilà, rien ne s'est passé comme je l'avais imaginé. Après, comme on peut dire, bon... Chaque épreuve nous permet de comprendre et de prendre conscience. Et du coup, on avance différemment. Voilà. Non, c'était pas ça.

  • Speaker #0

    Si. Et alors, dans ton parcours, qu'est-ce qui a planté ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a planté ? Alors, beaucoup de choses. Beaucoup de choses. J'ai cru qu'en rentrant dans une franchise, que ça allait être un soutien. En réalité, ça a été de l'escroquerie, clairement. À ce point-là ? Oui. Donc, voilà. Et puis, après, qu'est-ce qui a planté ? Je me suis relancée en indépendante. avec mon mari, mais je n'ai pas été entourée des bonnes personnes.

  • Speaker #0

    Et c'était quoi ? Pardon, je te coupe. C'est quoi se lancer en indépendant dans ce domaine-là ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est sortir de la franchise. C'est sortir de la franchise. Donc, faire indépendant. Et pour ce que vous faites, quel service ? Dans la pompe funèbre aussi. Ok. Voilà, j'ai ouvert ma société de pompe funèbre avec une franchise. J'en suis sortie au bout de six mois parce que, clairement, pour moi, c'était vraiment de l'escroquerie. Donc j'en suis sortie. Sauf que j'en suis sortie, mais on va dire que sur le plan financier, ça a été un peu difficile. Et puis, je n'étais pas forcément entourée des bonnes personnes qui en fait, en réalité, n'étaient pas forcément là pour m'aider. Donc avec mon mari, on a mis des actions en place, on a mis plein de choses, mais la vie a fait que... il a fallu qu'on s'accroche quoi voilà et en indépendant ensuite vous avez vous avez fait ça combien de temps alors après on a fait ça je serai pas donné exactement de deadline Mais du coup après on a stoppé tous les deux et on est repartis différemment avec deux autres associés, mais toujours pompe funèbre et fabrication de cercles en carton.

  • Speaker #0

    Et ensuite ?

  • Speaker #1

    Et ensuite, aujourd'hui, la fabrication des cercueils en carton, les gens s'intéressent de plus en plus, parce qu'ils ont compris le message du cercueil, c'est-à-dire la personnalisation. Nous avons des demandes également à l'étranger. Pour l'instant, il y en a certaines qu'on n'honore pas. Mais voilà, les gens ont compris la symbolique et aussi le message sur le fait que c'est un produit qui est fabriqué localement et qu'il n'y a absolument pas d'importation comme le Bangladesh ou ce qu'on peut penser.

  • Speaker #0

    Et alors ils sont fabriqués où ? Ici.

  • Speaker #1

    Dans l'un ? Dans l'un. Ok. Voilà, dans l'un.

  • Speaker #0

    Et tu m'as dit que c'est une personne qui a créé, qui a breveté ce...

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui.

  • Speaker #0

    Et vous êtes les distributeurs uniques.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Classe. Tout à fait. Donc, nos poignées sont fabriquées par des personnes handicapées.

  • Speaker #0

    D'accord. En France. C'est des poignées en tissu, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Donc, c'est des personnes handicapées qui les font. Nos capitons sont fabriqués par des couturières, pareil en France. Donc le capiton c'est éco-responsable, biodégradable. Et puis, voilà, chaque cercueil est unique. Et le carton c'est un circuit court, il est recyclé en fait. En plus ? Oui, c'est du circuit court. Voilà. Et les colles, les colles qu'on utilise pour le vinyle, clairement, c'est des colles végétaux à base de maïs et de coco. D'accord. Donc, il n'y a pas de toxicité dans les colles.

  • Speaker #0

    Et donc, le vinyle, c'est ce qui est collé sur le carton pour mettre un décor personnalisé.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux donner des exemples de décors que vous avez eus ou c'est confidentiel ?

  • Speaker #1

    Alors, je peux donner un exemple. En l'occurrence, moi j'ai eu une famille un jour, le monsieur il avait un pré depuis des années, et les quatre enfants, quelque part ils m'ont demandé si on pouvait retranscrire le pré sur le cercueil. Et donc j'ai fait appel à un photographe avec qui je travaille, qui s'appelle Jonathan, qui est dans l'Ain aussi. Et donc il a été avec les quatre enfants. en plein milieu du prêt, faire des photos professionnelles, qu'on a nous récupérées, que mon mari a travaillé. On a fait une maquette en 3D, la famille a validé, et le monsieur est parti avec son prêt.

  • Speaker #0

    C'est fort.

  • Speaker #1

    C'est très fort. C'est symbolique. Et c'était magnifique. La cérémonie était magnifique. Parce que la plupart des gens qui étaient là, ils ont fait des festivités dans ce prêt.

  • Speaker #0

    C'est le plus bel hommage qu'on peut rendre à quelqu'un en faisant célèbre le bonheur qu'il a eu dans sa vie ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Je pense que je ne t'ai pas posé la question. Ces cercueils-là servent pour la crémation, mais on peut aussi les mettre en caveau comme n'importe quel cercueil ?

  • Speaker #1

    À la base, ces cercueils sont destinés uniquement à la crémation. D'accord. À savoir qu'il y a des communes en France d'où le maire autorise l'énumération. Ah bon ? Oui. D'accord. Il y a certaines communes, le maire autorise l'inhumation, il valide, et puis au bout d'un an, il n'y a plus rien.

  • Speaker #0

    Au bout d'un an ?

  • Speaker #1

    En fait, le cercueil, comme il est biodégradable, au bout d'un an, il n'y a plus de cercueil. D'accord. Donc, en termes d'écologie, voilà, on est…

  • Speaker #0

    Donc, je ne sais pas si légalement c'est possible, concrètement, on pourrait le mettre en pleine terre ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, c'est en pleine terre. Je parle de la pleine terre, là. Du caveau, je parle de la pleine terre. Et après,

  • Speaker #0

    on a le corps du défunt qui est en pleine terre. C'est autorisé ? Je ne savais pas. D'accord.

  • Speaker #1

    En fait, que ce soit du bois ou que ce soit du carton, quand c'est en pleine terre, le cercueil se décompose.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et après, le corps se décompose aussi.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, je ne savais pas qu'on avait le droit d'avoir un corps humain enterré en pleine terre. Après, j'imagine que ce n'est pas non plus n'importe où.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas le corps humain qui est enterré en pleine terre. On met le cercueil dans la pleine terre. Oui. Le cercueil va se décomposer avec… Au bout d'un an, en fait, avec le...

  • Speaker #0

    Oui, oui, j'ai compris. Mais du coup, ça veut dire qu'après, il n'y a plus le cercueil.

  • Speaker #1

    Oui, après, il n'y a plus le cercueil.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Tu vois. Mais voilà, c'est tout un...

  • Speaker #0

    Une découverte.

  • Speaker #1

    Après, voilà, il y a des... En termes d'écologie, quelque part, le cercueil se décompose, le corps se décompose en même temps. En fait, c'est un processus. Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et alors, il y a aussi des urnes. que vous proposez ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui. Les urnes sont aussi biodégradables, sauf le sac qui est à l'intérieur. Le sac, c'est un sac où on met les sangs. Et on a aussi les urnes bios. Donc là, c'est autre chose, mais c'est une urne égale un arbre. Donc les familles choisissent leurs graines. Après, ils font la dispersion où elles le souhaitent. Ou alors, elles inument dans un cavure en pleine terre. On ne met pas de béton en dessous. Et puis après, ils récupèrent le dessus et le petit arbuste, il pousse. C'est une forme de symbolique aussi.

  • Speaker #0

    Oui, qui est super belle.

  • Speaker #1

    Tout est symbolique en fait. C'est le but du métier en fait. Oui,

  • Speaker #0

    c'est peut-être le métier pour les gens qui restent. Autant pour les défunts que pour les familles qui restent.

  • Speaker #1

    C'est ça. Parce que mine de rien, c'est quand même un deuil. Alors plus ou moins on le fait, mais c'est un deuil. Et si la cérémonie est ratée, le deuil c'est raté quoi. Ah oui ? Ah ben il y a des gens, ils peuvent partir très loin. Si la cérémonie est ratée, il y en a, ils n'accepteront jamais. Il y en a même qui peuvent aller au suicide. Non ! Ah ben si. Si ta cérémonie est ratée, ça va être compliqué. C'est le cerveau, il va switcher. par exemple la perte d'un enfant ou autre, même un parent, peu importe. Il faut que cette cérémonie soit... soit belle, soit réussie, pour que les gens disent voilà, on a réussi C'était ses volontés, c'était aussi la volonté de la famille, tout était OK, c'était beau, c'était lui, c'était elle. Et du coup, petit à petit, le cerveau se remet en marche. À savoir, quand on perd quelqu'un, le cerveau s'arrête. Il est en mode pilote automatique. Il n'est plus du tout en capacité de réflexion. Il est en mode pilotage. Donc, certains font dans l'automatisme, la cérémonie se fait, et après, ils commencent leur processus de deuil. Or, nous, l'objectif, c'est qu'on avance tous ensemble pour commencer le processus. C'est qu'on n'attend pas que tout soit fini. Il ne faut pas que ça soit raté.

  • Speaker #0

    Oui. Et justement, est-ce que tu as… Tu dois sûrement avoir des connaissances sur la façon dont, dans d'autres sociétés, on ritualise la mort par rapport à ce qu'on fait en France ou en Europe. Est-ce que tu trouves que les rites qu'on utilise ici sont appropriés ou est-ce que tu penses qu'il faudrait changer des choses dans la façon, par exemple, de faire les cérémonies, tu vois, tout le processus qui amène les vivants à passer le cap du deuil ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'effectivement, il faudrait prendre, comme je disais tout à l'heure, il faudrait accompagner, il faudrait vraiment accompagner et casser toutes ces barrières où on reçoit les gens avec la première phrase qui tue, c'est c'est un certain doléance Non, non en fait. Non, on ne porte pas les jambes, on ne dit pas c'est un certain doléance Pourquoi ? Parce qu'en fait, tu remets un coup de pelle derrière. Les gens, tu les accueilles différemment.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais, toi ? Ça dépend des gens, j'imagine.

  • Speaker #1

    Ça dépend des gens, mais je ne saurais même pas expliquer comment. Moi, je les accueille, on discute. Je les laisse parler, je les laisse beaucoup parler, s'exprimer. J'écoute. Moi, je leur dis, voilà, je vous écoute. Et puis après, on se pose. Je les écoute, on parle de choses, d'autres. J'attends que la pression redescende, en fait. Et après, on commence à discuter.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est tellement soudain quand tu perds quelqu'un.

  • Speaker #1

    Il ne faut laisser pas.

  • Speaker #0

    Dans les 24 heures, 48 heures, tu peux enchaîner les rendez-vous,

  • Speaker #1

    et tu n'as pas ta tête,

  • Speaker #0

    et tu ne sais pas comment décider.

  • Speaker #1

    En fait, ce que je leur explique, c'est qu'on a... 24 heures pour faire les démarches administratives, la déclaration d'essai à la mairie, mais on a 48 heures pour faire le transport. Donc, on redescend, on se pose. D'accord ? On se pose, on discute, tranquille, on boit un thé, un café, on se pose. Et après, une fois qu'on est redescendu, on commence les brides vanatines. tranquille étape par étape en fait la première étape c'est voilà c'est on se rend compte on redescend le pression et après on avance voilà qu'est ce que qu'est ce qu'on fait qu'est ce qu'on fait pas qu'est ce que vous voulez que vous voulez pas qu'est ce qu'il aimait qu'est ce qu'il aimait pas qu'est ce que on pose toutes les questions voilà Et puis si on a un doute, si on veut attendre Pierre, Paul, Jacques, parce que tout le monde n'est pas au même endroit, on attend, c'est ok. On peut se faire un zoom s'il y a du distance. Tout le monde, en fait, on avance ensemble. S'il y a une angoisse, ok, c'est ok, on s'appelle, on s'écrit. Voilà, c'est ça. Il y a une dame, par exemple, une fois... Je me suis occupée de son papa. Et deux mois et demi après, elle m'appelle pour sa maman. Et cette dame est extraordinaire. Cette dame est extraordinaire. Et elle me dit...

  • Speaker #0

    Nora, de toute façon, c'est sûr, c'est vous. Je dis ok. Et puis, moi, j'ai vu sa maman, comment elle était quand elle a perdu son mari. Et puis, j'avais un peu saisi aussi le contexte. Et donc, cette dame, on fait la présentation en salon. Et j'ai dit à Matanato, il faut la raviver au maximum. au naturel et vraiment lui faire une belle beauté, comme si elle avait 20 ans. Voilà. Donc, Matanato a fait du travail extraordinaire. Et puis moi, à l'intérieur, cette dame, je l'ai entourée de pétales. Je l'ai entourée de pétales, de roses blanches et roses, parce qu'elle adorait ça. Donc, je l'ai entourée. Et donc, quand la fille est rentrée dans le salon, ça a été… Et elle m'a pris dans ses bras, elle a pleuré. Elle m'a dit Nora, ça fait 25 ans que je n'ai pas vu maman comme ça. Elle est magnifique. Elle est partie apaisée en fait.

  • Speaker #1

    Et elle avait quel âge cette femme ?

  • Speaker #0

    Elle avait 80 à peu près. Mais elle s'était un peu laissée... Elle s'occupait de son mari. Elle s'est laissée un peu... Et effectivement, elle était magnifique.

  • Speaker #1

    C'est important parce que c'est la dernière image qu'on a d'eux.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et même si on se dit qu'on veut garder une image d'eux en pleine santé, plus jeune, si la personne est décédée d'une longue maladie, qu'on a vu son corps se faner, c'est difficile de rester sur cette idée-là, parce que ça ne correspond pas à ce qu'était la personne.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Voilà. Et elle ne s'y attendait pas, parce que je fais des surprises des fois à mes familles, des petits clins d'œil comme ça. Elle ne s'y attendait pas. Moi je la revois encore dans son cercueil cette dame, c'est vrai que waouh ! Par rapport à quand je l'avais vue aux obsèques de son mari. Oui, effectivement, on a fait un bond. Et voilà, sa fille, sa fille, elle pleurait, elle pleurait tellement, c'était tellement beau. Et voilà, grâce à notre travail, parce que il y a Matanato. et bien cette dame elle a pu faire un processus de deuil dans de bonnes conditions. Et il y a d'autres familles avec qui j'ai tissé des liens. Il y en a une en particulier, elle était à mon mariage. Ah oui ? Oui. Il y a certaines familles où je tisais des liens comme ça. Un autre pareil, j'ai fait ça, je me suis occupée de sa maman. C'est devenu mon ami aussi.

  • Speaker #1

    Il faut dire que tu interviens dans la vie des gens à un moment où on est particulièrement vulnérable. Donc, sentir qu'il y a cette bienveillance-là aussi, ça tisse des liens très forts, j'imagine. On ne peut pas avoir comme ça si rapidement dans un autre contexte. Et alors justement, tiens, j'enchaîne avec ma question suivante. Dans ton activité, de quoi tu es la plus fière ? C'est une question de...

  • Speaker #0

    De célébrer la vie à travers la mort. Wow ! Voilà.

  • Speaker #1

    Tout simplement.

  • Speaker #0

    Tout simplement. On ne célèbre pas un mariage, mais malgré tout, on célèbre la vie à travers l'amour. C'est beau. C'est beau et je suis contente quand mes familles me prennent dans leurs bras et qu'ils pleurent. Je suis contente.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas des larmes de joie, mais j'imagine que c'est au moins des larmes de soulagement pour eux, de savoir que ça s'est bien passé. Avec le recul que tu as aujourd'hui sur les épreuves que tu as traversées dans ton activité, etc. Quel conseil tu donnerais à quelqu'un qui voudrait se lancer pour réaliser son rêve, alors pas forcément dans le domaine professionnel, mais sportif, amoureux, peu importe, et qui n'ose pas ?

  • Speaker #0

    Faites, en fait. Il n'y a pas vraiment de conseil. Faites et puis vous verrez au fil du temps. Je n'ai pas vraiment de conseil, mais si c'est au plus profond de ses tripes, il faut y aller. Et puis on verra. De toute façon, l'entrepreneuriat, c'est ça. C'est ça. Mais si on garde cette foi et cet espoir, comme on dit, tout ce qui vient à point, c'est attendre. C'est une expression. Tout ce qui vient à point, c'est attendre.

  • Speaker #1

    C'est pas tout vient à point, à qui c'est attendre ?

  • Speaker #0

    Peut-être c'est de ce sens-là. Je ne sais pas. En tout cas,

  • Speaker #1

    on comprend bien ce que ça veut dire.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Voilà. Faites, c'est vraiment ça, faites, et vous verrez. Mais voilà, il faut aimer, il faut vraiment le faire, parce que c'est au fond de ses tripes. Il ne faut pas faire pour dire de faire, et d'avoir une vision. Purement financière, oui je le dis. Il faut vibrer ce qu'on fait. C'est vraiment le conseil que je donne, vibrer ce que vous faites.

  • Speaker #1

    Jusqu'au jour où on arrête de vibrer. Parce qu'on est mort. Du coup, autant le faire tant qu'on est vivant.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai, je pense qu'il n'y a personne qui est mieux placé que toi pour savoir que... Il y a des choses qui s'arrêtent comme ça, du jour au lendemain. On n'avait pas prévu des gens qui avaient des projets, qui étaient en train de faire des trucs et boum, d'un seul coup, la mort frappe.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est ça. Voilà qui je suis.

  • Speaker #1

    C'est beau. Et alors, est-ce que tu voudrais mettre en avant justement... ton activité, expliquer un peu où on peut vous joindre, comment ça fonctionne. Par exemple, on a beaucoup discuté depuis hier soir, on est ensemble, et moi il y a plein de choses, et pourtant j'ai eu beaucoup de décès dans ma famille, et j'ai dû organiser par exemple les funérailles de ma mère. Et il y a plein de choses que tu m'as expliquées, mais je tombe des nues, moi je ne le stapais pas. Donc par exemple, si on veut, pas quelqu'un est en Bretagne et perd un proche, Et veut commander un de vos cercueils en carton, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut qu'il mandate une structure de pompe funèbre pour les cercueils en carton, parce que nous, on travaille uniquement avec les pompes funèbres pour la vente des cercueils en carton.

  • Speaker #1

    Donc, vous ne vendez pas aux particuliers, c'est clair ?

  • Speaker #0

    Non, pas aux particuliers, parce qu'on n'a pas le droit de faire la vente directe. Après, ou alors, nous, on est aussi... pompes funèbres.

  • Speaker #1

    Donc ça c'est si on est dans l'un ?

  • Speaker #0

    Voilà, on est dans l'un et s'il y a des familles qui par exemple sont en Bretagne mais que toute la famille est dans l'un. nous on peut très bien s'occuper d'eux, aller en Bretagne, venir ici, tout préparer ici, à savoir que les chambres funéraires sont libres d'accès à toutes les pompes funèbres de France. D'accord. Voilà, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Donc c'est-à-dire que si la famille est en Bretagne, enfin qu'ils ne sont que deux, mais que toute la famille est dans l'un, la famille peut très bien rapatrier le corps dans l'un. À n'importe quelle heure, n'importe quel jour. D'accord. Voilà. En fait, les maisons funéraires sont libres. Ok. 24 heures sur 24.

  • Speaker #1

    Ça, c'est bon à savoir.

  • Speaker #0

    Même le laboratoire. Les laboratoires. De la maison funéraire, le laboratoire, c'est là où on met les défunts, faire le soin, la toilette, etc. D'accord. Donc, tout est libre d'accès.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Alors, on doit contacter la structure qui a la chambre funéraire. Voilà. Donc, on appelle la structure. On leur dit, voilà, à telle heure, j'arrive. Merci de venir m'ouvrir. Vous avez tous les papiers ? Oui, on a tous les papiers. Ok. Donc, soit on envoie les papiers par mail pour qu'ils aient tout de suite, ou alors, ils attendent qu'on arrive. Voilà. Et on fait le transport Bretagne-Lens. et quelqu'un va nous ouvrir d'accord et ensuite vous vous chargez de toute l'organisation d'accord de la cérémonie ça change rien oui du tout de la mise en bière de tout ça de tout ok ouais ça change absolument rien et

  • Speaker #1

    si c'est une crémation c'est pareil on occupe et tout aussi pour récupérer les cendres vous les mettez dans l'urne tout à fait alors la crémation alors la crémation se fait au crématorium

  • Speaker #0

    Et en fait, on peut faire la cérémonie au crématorium, dans la salle de cérémonie. Il y a le directeur de cérémonie, il y a deux maîtres de cérémonie au crématorium. Et nous, une fois que tout est fait, c'est les agents du crématorium qui gèrent le cercueil, qui gèrent la crémation, et après nous, on récupère l'urne. Voilà, c'est comme ça que ça fonctionne en fait. Nous, on ne met pas le cercueil dans le four, etc. Nous, on ne fait pas tout ça. C'est vraiment le crématorium, les agents du crématorium.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est la spécificité technique.

  • Speaker #0

    Tout à fait, tout à fait. Nous, on est la pompe funèbre qui allons au crématorium, et puis après, eux, ils gèrent la suite. Il y a aussi une dernière chose que je voulais souligner, c'est que, par exemple, nous, en tant que pompe funèbre et fabricant de cercueil en carton, On travaille avec une association qui s'appelle Passage et Recueillement. Et ça nous arrive de faire des cérémonies religieuses avec cette association au Crématorium. Parce qu'il y a des gens qui sont croyants, mais qui n'ont pas forcément envie d'aller à l'église. Donc les gens ont leur bénédiction avec l'association au Crématorium. D'accord. Voilà. On s'adapte en fait.

  • Speaker #1

    Oui, finalement, à t'écouter, je me rends compte que votre prestation, c'est du 100% sur mesure. Ce n'est pas un package qu'on vous achète et puis...

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. C'est du sur mesure. Rien n'est laissé au hasard, rien n'est laissé de son côté. On entend tout, on essaye de faire au mieux. Et puis,

  • Speaker #1

    c'est vachement rassurant de savoir qu'il y a aussi cette considération-là pour les détails, pour le respect du défunt, de la famille qui doit gérer cette situation-là. Donc, c'est rassurant d'entendre ce genre de discours.

  • Speaker #0

    Moi, je leur dis, vous n'avez rien à faire sur le plan administratif. Je les fais juste travailler sur la partie choisir les textes, les musiques, etc. Faire une petite clé USB. Je leur dis je vous fais travailler aussi un petit peu Du coup, quelque part, ils sourient quand je leur dis ça. Et puis moi, je m'occupe de tout le reste. La partie lourde, en fait. Mais c'est bien de les faire travailler. Ils sont impliqués quand même. Ils sont impliqués.

  • Speaker #1

    C'est important pour le processus.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. Du coup, on en rigole. Oui, je leur dis je vous fais bosser aussi. Du coup, des fois, on rigole. Oui,

  • Speaker #1

    ça dédramatise un peu.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et alors, comment on vous contacte ? Le nom de ton entreprise, je ne sais plus si tu l'as dit au début. Parce qu'il y a pas mal de rappelés de toute façon, si c'est le cas.

  • Speaker #0

    C'est EDPN Funéraire, et à Bécréation.

  • Speaker #1

    Et donc, vous avez un site ?

  • Speaker #0

    Oui, EDPN Funéraire. Avec Rémation, il y a deux sites..fr,.com ? Sur Google, on peut...

  • Speaker #1

    Ah, vous êtes bien référencée.

  • Speaker #0

    Ah oui, on est référencée, oui.

  • Speaker #1

    De toute façon, je vous mettrai le lien aussi en description du podcast. Et puis, non, des réseaux sociaux, pas trop.

  • Speaker #0

    Si, on a Facebook, DPN Funer. Aussi, encore. Et Insta, un peu moins. Mais Facebook, oui.

  • Speaker #1

    que tu voulais ajouter autrefois ?

  • Speaker #0

    En fait, si, oui, je voulais rajouter, parce que s'il y a des personnes, en fait, qui veulent prendre rendez-vous avec moi, à distance, par visio, pour avoir des conseils, pour avoir des conseils, s'ils veulent un peu comme... préparer voilà comment comment savoir comment on prépare un dossier d'accord pour eux mêmes pour eux mêmes ou pour un monde de leur famille ou voilà s'ils ont perdu ou donc tu fais un service de consultante oui c'est ça oui oui d'accord ouais s'il ya besoin je

  • Speaker #1

    suis là en fait voilà même j'imagine que pareil on te contacte via le site tout à

  • Speaker #0

    Même si je ne m'occupe pas de la partie pompe lunette, mais si on a besoin de monter un dossier pour la célébration, je suis là, en fait.

  • Speaker #1

    Et tu pourrais faire ça sur quel secteur géographique ? Je suis en visio pour le monde entier, mais tu pourrais aussi te déplacer ?

  • Speaker #0

    En présentiel, oui, je pourrais me déplacer en collaboration avec la pompe funèbre pour la décharger de toute la partie célébrale.

  • Speaker #1

    d'accord ouais ok donc hop c'est bon on a tout dit comme ça tout a été balayé rien n'a été oublié voilà super bah écoute je te remercie beaucoup moi j'ai plus j'ai plus de questions en tout cas c'était un échange profond oui et en tout cas moi je suis je suis vraiment ravie de t'avoir rencontré et d'avoir découvert ce monde là et je te souhaite toute la réussite du monde, notamment avec tes cercueils en carton, parce que je pense que c'est vraiment le futur auquel on ne pourra pas échapper de toute façon. Et j'aime beaucoup ce que tu dégages, ton approche de la chose et ta passion pour ça. Parce que je me dis, mais comment on peut être passionné par ça ? Eh bien, comme une horreur. Merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et plein de réussite pour la suite.

Description

Dans l'épisode 4 de ma tournée de France des podcasts, j'ai rencontré un petit bout de femme très singulier:


ENORA!


Passionnée depuis l'enfance par le domaine funéraire, Enora a créé son entreprise de pompes funèbres il y a 4 ans.

Un coup de tonnerre dans sa vie personnelle lui a fait passer le cap de la création d'entreprise.


Elle nous raconte ses convictions, son engagement de chaque instant et ses valeurs profondes de respect et d'accompagnement des proches des défunts qui lui sont confiés.

Chez elle, tout est pensé pour rendre le plus bel hommage aux morts, pour aider les vivants à passer le ca, le tout dans le plus grand respect de la nature.


Son entreprise est la seule habilitée en France à vendre des cercueils biodégradable en carton, personnalisable pour célébrer au mieux la vie de ceux qu'elle accompagne pour leur dernier voyage.


Enora est une femme extrêmement touchante, habitée d'une passion rare et puissante qui impose le respect.


Bonne écoute! 🎧


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d'A nos rêves, le podcast des gens qui ont réalisé leurs rêves et qui nous racontent comment et pourquoi ils l'ont fait. Je suis Julie Simonitti, coach en réalisation de rêves. Et cet été, je me suis lancé le défi de réaliser moi aussi un de mes rêves, celui de faire un road trip autour de la France pour aller enregistrer des podcasts avec les personnes que j'avais rencontrées sur les réseaux sociaux dans ma démarche. Je suis partie sans voiture et sans argent pendant deux semaines. Et j'ai eu la chance de rencontrer 14 personnes inspirantes sur mon chemin, dont je vais partager avec vous les témoignages. Épisode 4, Enora, à Bourg-en-Bresse. Alors, aujourd'hui, pour le quatrième épisode que j'enregistre sur mon Tour de France des podcasts, je suis dans un lieu... Pour le moins atypique, dans lequel je n'aurais jamais pensé me trouver un jour, je suis dans une entreprise, dans les locaux d'une entreprise, qui fabrique des cercueils en carton et qui propose des services funéraires, et qui est l'entreprise d'Enora. Bonjour Enora.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va et toi ?

  • Speaker #0

    Oui, merci de m'accueillir. Et je suis ravie de pouvoir faire ce podcast avec toi, parce que quand tu m'as contactée sur Facebook, je crois que c'était ça.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Sur le coup, j'ai été un peu déstabilisée quand tu m'as dit "je réalise mon rêve de travailler dans le monde funéraire" Je me suis dit waouh, ce n'est pas forcément la première chose à laquelle on pense Mais je me suis dit que justement, ça allait être fort. Et particulièrement parce que moi, la raison pour laquelle je trouve que c'est important de réaliser ses rêves, c'est que les gens qui sont en fin de vie, ils ne regrettent qu'une chose, c'est de ne pas avoir osé faire ce qu'ils avaient vraiment envie de faire. Et donc, je suis vraiment très curieuse d'avoir ton opinion sur le rapport à la mort et sur toute l'expérience de fin de vie, puisque tu baignes dans ce milieu-là. Est-ce que tu peux te présenter et présenter le rêve que tu as ou que tu es en train de réaliser ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi je m'appelle Enora et ça fait presque 4 ans que je suis dans le milieu du funéraire. Je suis passionnée depuis ma plus tendre enfance puisque mon oncle avait une entreprise dans le Nord et à chaque fois qu'il venait chez mes grands-parents quand j'étais en vacances, il m'a transmis l'amour et sa passion pour le métier. Et puis, j'ai toujours eu ça en moi, prendre soin des défunts, prendre soin des familles, faire en sorte que tout se passe bien pour qu'ils puissent accepter le deuil puisque c'est toujours difficile la perte d'un être cher. Et la vie a fait que je ne me suis pas lancée tout de suite. Et puis, en 2019, on a failli perdre notre fille. Et vraiment, elle s'est retrouvée sur un lit de mort. Elle avait trois ans. Elle n'avait aucun espoir de s'en sortir. Les médecins nous disaient d'ailleurs qu'elle ne passerait pas la nuit. Et voilà. Donc, c'est là où, paradoxalement, j'ai eu l'idée de monter ma société de pompes funèbres. Mais avec ma vision à moi, c'est-à-dire beaucoup plus doux, de la personnalisation. Beaucoup d'accompagnement, beaucoup d'amour, beaucoup d'écoute et de bienveillance. Avec aussi des produits éco-responsables et locaux, sans importation et sans matière aussi polluante comme le vernis, par exemple, qu'on peut retrouver dans certains cercueils. Voilà, tout ce qui est pareil, tout ce qui est Capiton, eh bien... C'est ce qu'on met à l'intérieur du cercueil. Nous, on ne fait pas ça. Chaque défunt part avec son drap, sa couette et son oreiller. Donc, on est vraiment dans un cocooning. Et c'est les familles qui nous guident, et ce n'est pas nous qui guidons les familles. Voilà.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'est pas la peine que je te pose la question du déclic, de pourquoi tu as voulu te lancer dans cette entreprise. C'est évident.

  • Speaker #1

    Oui, c'est évident.

  • Speaker #0

    Ce qui est impressionnant, je trouve, c'est ton rapport à la mort et le fait que tu dises que ça t'a passionnée depuis toute petite. Et de toute façon, depuis hier soir, puisqu'on a beaucoup échangé, tu es une personne extrêmement passionnée et qui a des valeurs très fortes. Tu as lancé ta première entreprise en 2019, suite à la maladie de ta fille, qui aujourd'hui va très très bien. Elle pète la forme même.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais des peurs avant de lancer ton entreprise ? Et si oui, est-ce qu'elles se sont réalisées ?

  • Speaker #1

    Alors oui, j'avais beaucoup de peurs. D'ailleurs, c'est pour ça que je me suis dans un premier temps lancée en franchise, pour avoir un accompagnement. Mes peurs, dans un premier temps, c'était l'installation, c'était trouver les fournisseurs, c'était comment mettre en place la communication. Comment gérer la première famille aussi toute seule ?

  • Speaker #0

    Parce qu'avant, tu ne l'avais jamais fait du tout ?

  • Speaker #1

    Eh bien non, quand on est diplômé, voilà, moi je me suis diplômée et puis après, j'ai créé ma société donc…

  • Speaker #0

    Et alors, je me demandais, est-ce que tu as une formation ou un accompagnement psychologique parce que c'est difficile de gérer tout le temps des personnes qui sont… au bout de leur vie, qui sont en deuil, qui ne sont pas bien. Alors, dans notre formation, moi, j'ai la formation de directrice d'agence, de conseiller funéraire et maître de cérémonie. Et il y a effectivement quelques cours pendant la formation où on parle sur la gestion des émotions face à la perte d'un proche. Mais après, j'avais un gros avantage, c'est que j'étais ambulancière auparavant. Ah oui ? J'étais ambulancière pendant un bon moment. Et donc, j'ai su m'adapter. à chaque situation, que ce soit juste du transport ou des gardes sami, garde 15, où tu es les yeux du médecin et tu dois analyser la situation et après retranscrire ce qui se passe à l'instant T. Donc si tu veux, en termes d'adaptation, pour moi c'est naturel en fait. Je m'adapte en fonction des familles, en fonction de leur comportement. Ce n'est pas donné à tout le monde. C'est une grande stabilité, un aplomb.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Tout à fait. Et ce qu'il faut aussi savoir, c'est que quand on rentre chez soi, il faut déconnecter. Et une fois que la cérémonie est passée, dire voilà tout s'est super bien passé et puis ne pas repenser à la cérémonie, aux défunts, continuer d'avancer et protéger son cerveau. Mais après ça se fait naturellement, je veux dire quand on aime ce qu'on fait, ça se fait naturellement. Aujourd'hui... Je vais chercher un défunt, je fais mon travail avec beaucoup d'amour et puis c'est comme si j'allais faire mes courses en fait. Je le fais, voilà.

  • Speaker #0

    Rayon tomate.

  • Speaker #1

    Non mais voilà, ça ne s'explique pas en fait. Alors ce n'est peut-être pas la meilleure, on va dire la meilleure, comment expliquer ? On passe d'un défunt aux courses. Mais c'est juste pour dire, quand on aime ça, C'est naturel pour notre cerveau, en fait.

  • Speaker #0

    Et c'est ce que tu me disais quand on s'est rencontrés hier, que finalement, c'est dommage que la mort soit aussi taboue dans notre société, parce que ça fait partie de la vie. Et c'est vrai que si on l'intègre dans notre quotidien, comme tu dis, tu fais une cérémonie, puis tu vas faire tes courses.

  • Speaker #1

    C'est ça. Parce que la mort est en nous. Je veux dire, on naît, on est, puis on va mourir. On n'a pas de... Je veux dire, quelque part, on a tous une épée de Damoclès au-dessus de la tête. en réalité. Et parler de la mort ne fait pas mourir. Et il faut en parler. Il faut que ça soit naturel. Il faut que ça soit justement pour pouvoir préparer son départ correctement, faire une belle cérémonie. Moi, mon mari, il est au courant. Je lui dis, moi, je veux une belle cérémonie, je veux un cercueil en carton, la plage, je veux être présentée, je veux être dispersée. Voilà, et puis les choses sont dites et mes volontés seront respectées et c'est la base en fait. Et puis voilà, pourtant j'en parle et je suis toujours là, et je travaille dehors et je suis toujours là. On va partir. Donc autant il faut être serein avec ça. Oui.

  • Speaker #0

    Et ce qui est... réjouissant, si je peux dire ça comme ça, c'est de voir aussi à quel point tu es vivante, en fait. Tu es très joyeuse, tu es très souriante, tu irradies, tu es très active. Donc, ça casse aussi un peu l'image d'Epinal, tu sais qu'on a des gens qui travaillent dans la mort et qui sont très tristes, très fermés.

  • Speaker #1

    C'est parce qu'on a fait croire depuis des années que la mort, c'était comme ça, que c'était noir, que c'était glauque, que c'était... C'est juste une croyance, c'est quelque chose qu'on a fait croire. Mais en réalité, quand on regarde un peu dans les pays anglo-saxons, ils sont dans la célébration. Dans les pays africains, ils sont dans la célébration.

  • Speaker #0

    Et alors, à ton avis, ça vient d'où ce qu'on nous a fait croire ?

  • Speaker #1

    Pourquoi on nous a fait croire ça ? Tout simplement, je n'ai rien à cacher, c'est purement d'ordre financier. Au moins, on en dit, mieux c'est.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas d'ordre religieux ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Moi, je pensais que c'était lié au catholicisme, enfin, à la chrétienté en général.

  • Speaker #1

    C'est pas que ça. Il y a le côté financier. D'accord. Parce que plus on détaille les prestations, plus les gens comprennent, réfléchissent. Il ne faut pas réfléchir.

  • Speaker #0

    C'est une façon de profiter de l'état émotionnel des gens.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Je ne voyais pas ça comme ça.

  • Speaker #1

    Complètement. Le fait de dire de ne pas proposer les... Alors attention, je ne mets pas tout le monde dans le même panier, mais le fait de ne pas proposer les effets personnels du défunt drap couette oreiller, ça fait 130 ou 140 balles en moins. Le fait de dire aux familles... vous payez pour six jours, mais vous vous faites signer une décharge au bout de quatre jours, on enlève votre défunt du salon, c'est uniquement pour un système de roulement. C'est tout. Ça n'a rien à voir que le défunt, au bout de quatre jours, il ne va pas partir, je suis désolée du terme, mais mal tourné. Non ? Absolument pas. C'est purement un roulement, en fait. Clairement, c'est tout. Voilà pourquoi on a un peu fait croire aux familles où il faut choisir, où c'est une heure, pas plus.

  • Speaker #0

    Et pour revenir aux peurs que tu avais quand tu t'es lancée, parce que ça aurait pu être un peu dérivé.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu dérivé. Pardon.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est moi aussi, je fais ma curieuse. Pour revenir aux peurs que tu avais au début quand tu as lancé ton entreprise, est-ce que tu as réussi à les dépasser ou est-ce qu'il y a encore des choses sur lesquelles tu travailles ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a encore des choses sur lesquelles je travaille et qu'il faut que je redouble d'efforts, et que je me mette un petit coup de pied aux fesses.

  • Speaker #0

    Dans quel domaine ?

  • Speaker #1

    Je pense, par rapport, peut-être être plus sûre, non pas par rapport à mon travail, mais plus sûre. Peut-être plus m'affirmer. Peut-être.

  • Speaker #0

    T'affirmer ton discours dans ce que tu prônes ? Ou physiquement, en fait ?

  • Speaker #1

    Plus physiquement. Plus, voilà. Moi aussi, je connais mon travail.

  • Speaker #0

    D'accord. En fait, c'est ta posture de cheffe d'entreprise,

  • Speaker #1

    Oui. Ok. Oui. Ça, il va falloir que…

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça joue beaucoup.

  • Speaker #1

    Il faut que je me… Enfin, voilà, que je sois plus… D'accord. Quand on me voit, il ne faut pas qu'on se dise celle-là, trop facile trop facile, en 2-3 fois mouvement pouf,

  • Speaker #0

    allez hop tu veux être une femme de pouvoir ouais, voilà c'est ça en fait il y a beaucoup de choses qui sont intriquées dans tout ce que tu vis parce que c'est clair qu'avec ta fille qui a eu cette épreuve là et du coup j'imagine que ça a fait remonter énormément d'angoisse avec ta création d'entreprise, avec le sujet de ton entreprise qui est très particulier... C'est lourd, dans le bon sens du terme aussi, parce que ça veut dire que c'est une vie riche et que tu recherches vraiment du sens, le sens ultime de la vie, si ce n'est pas se poser la question de ce qu'on fait avant la mort et de comment on se motive pour se lever le matin et faire quelque chose qui nous fait vraiment vibrer. C'est beaucoup de choses à gérer, à combiner. Et trouver sa place là-dedans, ça ne doit pas être simple.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Mais avec le temps, les choses se font naturellement.

  • Speaker #0

    Déjà, je trouve que ce qui est aussi impressionnant chez toi, outre le fait que tu es quelqu'un de très ouvert, très vivante et très joyeuse, c'est la façon dont tu switches un peu. Tout à l'heure, on a interrompu le podcast parce que tu as dû prendre un appel. Ta voix, elle change. Tu parles moins fort, tu parles avec une voix plus grave. Le ton est complètement différent. Et c'est marrant de voir comment tu es un peu, je ne dirais pas caméléon, mais en tout cas, tu mets le masque de la professionnelle, bam, tout de suite.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je confirme. Je confirme. Oui.

  • Speaker #0

    Ma question suivante, c'était, dans ton cheminement, est-ce que tout s'est passé comme tu l'espérais ?

  • Speaker #1

    Eh bien, pas du tout. c'est surprenant. C'est pareil pour tous les entrepreneurs, je crois. Pas du tout, pas du tout. Voilà, rien ne s'est passé comme je l'avais imaginé. Après, comme on peut dire, bon... Chaque épreuve nous permet de comprendre et de prendre conscience. Et du coup, on avance différemment. Voilà. Non, c'était pas ça.

  • Speaker #0

    Si. Et alors, dans ton parcours, qu'est-ce qui a planté ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a planté ? Alors, beaucoup de choses. Beaucoup de choses. J'ai cru qu'en rentrant dans une franchise, que ça allait être un soutien. En réalité, ça a été de l'escroquerie, clairement. À ce point-là ? Oui. Donc, voilà. Et puis, après, qu'est-ce qui a planté ? Je me suis relancée en indépendante. avec mon mari, mais je n'ai pas été entourée des bonnes personnes.

  • Speaker #0

    Et c'était quoi ? Pardon, je te coupe. C'est quoi se lancer en indépendant dans ce domaine-là ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est sortir de la franchise. C'est sortir de la franchise. Donc, faire indépendant. Et pour ce que vous faites, quel service ? Dans la pompe funèbre aussi. Ok. Voilà, j'ai ouvert ma société de pompe funèbre avec une franchise. J'en suis sortie au bout de six mois parce que, clairement, pour moi, c'était vraiment de l'escroquerie. Donc j'en suis sortie. Sauf que j'en suis sortie, mais on va dire que sur le plan financier, ça a été un peu difficile. Et puis, je n'étais pas forcément entourée des bonnes personnes qui en fait, en réalité, n'étaient pas forcément là pour m'aider. Donc avec mon mari, on a mis des actions en place, on a mis plein de choses, mais la vie a fait que... il a fallu qu'on s'accroche quoi voilà et en indépendant ensuite vous avez vous avez fait ça combien de temps alors après on a fait ça je serai pas donné exactement de deadline Mais du coup après on a stoppé tous les deux et on est repartis différemment avec deux autres associés, mais toujours pompe funèbre et fabrication de cercles en carton.

  • Speaker #0

    Et ensuite ?

  • Speaker #1

    Et ensuite, aujourd'hui, la fabrication des cercueils en carton, les gens s'intéressent de plus en plus, parce qu'ils ont compris le message du cercueil, c'est-à-dire la personnalisation. Nous avons des demandes également à l'étranger. Pour l'instant, il y en a certaines qu'on n'honore pas. Mais voilà, les gens ont compris la symbolique et aussi le message sur le fait que c'est un produit qui est fabriqué localement et qu'il n'y a absolument pas d'importation comme le Bangladesh ou ce qu'on peut penser.

  • Speaker #0

    Et alors ils sont fabriqués où ? Ici.

  • Speaker #1

    Dans l'un ? Dans l'un. Ok. Voilà, dans l'un.

  • Speaker #0

    Et tu m'as dit que c'est une personne qui a créé, qui a breveté ce...

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui.

  • Speaker #0

    Et vous êtes les distributeurs uniques.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Classe. Tout à fait. Donc, nos poignées sont fabriquées par des personnes handicapées.

  • Speaker #0

    D'accord. En France. C'est des poignées en tissu, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Donc, c'est des personnes handicapées qui les font. Nos capitons sont fabriqués par des couturières, pareil en France. Donc le capiton c'est éco-responsable, biodégradable. Et puis, voilà, chaque cercueil est unique. Et le carton c'est un circuit court, il est recyclé en fait. En plus ? Oui, c'est du circuit court. Voilà. Et les colles, les colles qu'on utilise pour le vinyle, clairement, c'est des colles végétaux à base de maïs et de coco. D'accord. Donc, il n'y a pas de toxicité dans les colles.

  • Speaker #0

    Et donc, le vinyle, c'est ce qui est collé sur le carton pour mettre un décor personnalisé.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux donner des exemples de décors que vous avez eus ou c'est confidentiel ?

  • Speaker #1

    Alors, je peux donner un exemple. En l'occurrence, moi j'ai eu une famille un jour, le monsieur il avait un pré depuis des années, et les quatre enfants, quelque part ils m'ont demandé si on pouvait retranscrire le pré sur le cercueil. Et donc j'ai fait appel à un photographe avec qui je travaille, qui s'appelle Jonathan, qui est dans l'Ain aussi. Et donc il a été avec les quatre enfants. en plein milieu du prêt, faire des photos professionnelles, qu'on a nous récupérées, que mon mari a travaillé. On a fait une maquette en 3D, la famille a validé, et le monsieur est parti avec son prêt.

  • Speaker #0

    C'est fort.

  • Speaker #1

    C'est très fort. C'est symbolique. Et c'était magnifique. La cérémonie était magnifique. Parce que la plupart des gens qui étaient là, ils ont fait des festivités dans ce prêt.

  • Speaker #0

    C'est le plus bel hommage qu'on peut rendre à quelqu'un en faisant célèbre le bonheur qu'il a eu dans sa vie ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Je pense que je ne t'ai pas posé la question. Ces cercueils-là servent pour la crémation, mais on peut aussi les mettre en caveau comme n'importe quel cercueil ?

  • Speaker #1

    À la base, ces cercueils sont destinés uniquement à la crémation. D'accord. À savoir qu'il y a des communes en France d'où le maire autorise l'énumération. Ah bon ? Oui. D'accord. Il y a certaines communes, le maire autorise l'inhumation, il valide, et puis au bout d'un an, il n'y a plus rien.

  • Speaker #0

    Au bout d'un an ?

  • Speaker #1

    En fait, le cercueil, comme il est biodégradable, au bout d'un an, il n'y a plus de cercueil. D'accord. Donc, en termes d'écologie, voilà, on est…

  • Speaker #0

    Donc, je ne sais pas si légalement c'est possible, concrètement, on pourrait le mettre en pleine terre ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, c'est en pleine terre. Je parle de la pleine terre, là. Du caveau, je parle de la pleine terre. Et après,

  • Speaker #0

    on a le corps du défunt qui est en pleine terre. C'est autorisé ? Je ne savais pas. D'accord.

  • Speaker #1

    En fait, que ce soit du bois ou que ce soit du carton, quand c'est en pleine terre, le cercueil se décompose.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et après, le corps se décompose aussi.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, je ne savais pas qu'on avait le droit d'avoir un corps humain enterré en pleine terre. Après, j'imagine que ce n'est pas non plus n'importe où.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas le corps humain qui est enterré en pleine terre. On met le cercueil dans la pleine terre. Oui. Le cercueil va se décomposer avec… Au bout d'un an, en fait, avec le...

  • Speaker #0

    Oui, oui, j'ai compris. Mais du coup, ça veut dire qu'après, il n'y a plus le cercueil.

  • Speaker #1

    Oui, après, il n'y a plus le cercueil.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Tu vois. Mais voilà, c'est tout un...

  • Speaker #0

    Une découverte.

  • Speaker #1

    Après, voilà, il y a des... En termes d'écologie, quelque part, le cercueil se décompose, le corps se décompose en même temps. En fait, c'est un processus. Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et alors, il y a aussi des urnes. que vous proposez ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui. Les urnes sont aussi biodégradables, sauf le sac qui est à l'intérieur. Le sac, c'est un sac où on met les sangs. Et on a aussi les urnes bios. Donc là, c'est autre chose, mais c'est une urne égale un arbre. Donc les familles choisissent leurs graines. Après, ils font la dispersion où elles le souhaitent. Ou alors, elles inument dans un cavure en pleine terre. On ne met pas de béton en dessous. Et puis après, ils récupèrent le dessus et le petit arbuste, il pousse. C'est une forme de symbolique aussi.

  • Speaker #0

    Oui, qui est super belle.

  • Speaker #1

    Tout est symbolique en fait. C'est le but du métier en fait. Oui,

  • Speaker #0

    c'est peut-être le métier pour les gens qui restent. Autant pour les défunts que pour les familles qui restent.

  • Speaker #1

    C'est ça. Parce que mine de rien, c'est quand même un deuil. Alors plus ou moins on le fait, mais c'est un deuil. Et si la cérémonie est ratée, le deuil c'est raté quoi. Ah oui ? Ah ben il y a des gens, ils peuvent partir très loin. Si la cérémonie est ratée, il y en a, ils n'accepteront jamais. Il y en a même qui peuvent aller au suicide. Non ! Ah ben si. Si ta cérémonie est ratée, ça va être compliqué. C'est le cerveau, il va switcher. par exemple la perte d'un enfant ou autre, même un parent, peu importe. Il faut que cette cérémonie soit... soit belle, soit réussie, pour que les gens disent voilà, on a réussi C'était ses volontés, c'était aussi la volonté de la famille, tout était OK, c'était beau, c'était lui, c'était elle. Et du coup, petit à petit, le cerveau se remet en marche. À savoir, quand on perd quelqu'un, le cerveau s'arrête. Il est en mode pilote automatique. Il n'est plus du tout en capacité de réflexion. Il est en mode pilotage. Donc, certains font dans l'automatisme, la cérémonie se fait, et après, ils commencent leur processus de deuil. Or, nous, l'objectif, c'est qu'on avance tous ensemble pour commencer le processus. C'est qu'on n'attend pas que tout soit fini. Il ne faut pas que ça soit raté.

  • Speaker #0

    Oui. Et justement, est-ce que tu as… Tu dois sûrement avoir des connaissances sur la façon dont, dans d'autres sociétés, on ritualise la mort par rapport à ce qu'on fait en France ou en Europe. Est-ce que tu trouves que les rites qu'on utilise ici sont appropriés ou est-ce que tu penses qu'il faudrait changer des choses dans la façon, par exemple, de faire les cérémonies, tu vois, tout le processus qui amène les vivants à passer le cap du deuil ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'effectivement, il faudrait prendre, comme je disais tout à l'heure, il faudrait accompagner, il faudrait vraiment accompagner et casser toutes ces barrières où on reçoit les gens avec la première phrase qui tue, c'est c'est un certain doléance Non, non en fait. Non, on ne porte pas les jambes, on ne dit pas c'est un certain doléance Pourquoi ? Parce qu'en fait, tu remets un coup de pelle derrière. Les gens, tu les accueilles différemment.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais, toi ? Ça dépend des gens, j'imagine.

  • Speaker #1

    Ça dépend des gens, mais je ne saurais même pas expliquer comment. Moi, je les accueille, on discute. Je les laisse parler, je les laisse beaucoup parler, s'exprimer. J'écoute. Moi, je leur dis, voilà, je vous écoute. Et puis après, on se pose. Je les écoute, on parle de choses, d'autres. J'attends que la pression redescende, en fait. Et après, on commence à discuter.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est tellement soudain quand tu perds quelqu'un.

  • Speaker #1

    Il ne faut laisser pas.

  • Speaker #0

    Dans les 24 heures, 48 heures, tu peux enchaîner les rendez-vous,

  • Speaker #1

    et tu n'as pas ta tête,

  • Speaker #0

    et tu ne sais pas comment décider.

  • Speaker #1

    En fait, ce que je leur explique, c'est qu'on a... 24 heures pour faire les démarches administratives, la déclaration d'essai à la mairie, mais on a 48 heures pour faire le transport. Donc, on redescend, on se pose. D'accord ? On se pose, on discute, tranquille, on boit un thé, un café, on se pose. Et après, une fois qu'on est redescendu, on commence les brides vanatines. tranquille étape par étape en fait la première étape c'est voilà c'est on se rend compte on redescend le pression et après on avance voilà qu'est ce que qu'est ce qu'on fait qu'est ce qu'on fait pas qu'est ce que vous voulez que vous voulez pas qu'est ce qu'il aimait qu'est ce qu'il aimait pas qu'est ce que on pose toutes les questions voilà Et puis si on a un doute, si on veut attendre Pierre, Paul, Jacques, parce que tout le monde n'est pas au même endroit, on attend, c'est ok. On peut se faire un zoom s'il y a du distance. Tout le monde, en fait, on avance ensemble. S'il y a une angoisse, ok, c'est ok, on s'appelle, on s'écrit. Voilà, c'est ça. Il y a une dame, par exemple, une fois... Je me suis occupée de son papa. Et deux mois et demi après, elle m'appelle pour sa maman. Et cette dame est extraordinaire. Cette dame est extraordinaire. Et elle me dit...

  • Speaker #0

    Nora, de toute façon, c'est sûr, c'est vous. Je dis ok. Et puis, moi, j'ai vu sa maman, comment elle était quand elle a perdu son mari. Et puis, j'avais un peu saisi aussi le contexte. Et donc, cette dame, on fait la présentation en salon. Et j'ai dit à Matanato, il faut la raviver au maximum. au naturel et vraiment lui faire une belle beauté, comme si elle avait 20 ans. Voilà. Donc, Matanato a fait du travail extraordinaire. Et puis moi, à l'intérieur, cette dame, je l'ai entourée de pétales. Je l'ai entourée de pétales, de roses blanches et roses, parce qu'elle adorait ça. Donc, je l'ai entourée. Et donc, quand la fille est rentrée dans le salon, ça a été… Et elle m'a pris dans ses bras, elle a pleuré. Elle m'a dit Nora, ça fait 25 ans que je n'ai pas vu maman comme ça. Elle est magnifique. Elle est partie apaisée en fait.

  • Speaker #1

    Et elle avait quel âge cette femme ?

  • Speaker #0

    Elle avait 80 à peu près. Mais elle s'était un peu laissée... Elle s'occupait de son mari. Elle s'est laissée un peu... Et effectivement, elle était magnifique.

  • Speaker #1

    C'est important parce que c'est la dernière image qu'on a d'eux.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et même si on se dit qu'on veut garder une image d'eux en pleine santé, plus jeune, si la personne est décédée d'une longue maladie, qu'on a vu son corps se faner, c'est difficile de rester sur cette idée-là, parce que ça ne correspond pas à ce qu'était la personne.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Voilà. Et elle ne s'y attendait pas, parce que je fais des surprises des fois à mes familles, des petits clins d'œil comme ça. Elle ne s'y attendait pas. Moi je la revois encore dans son cercueil cette dame, c'est vrai que waouh ! Par rapport à quand je l'avais vue aux obsèques de son mari. Oui, effectivement, on a fait un bond. Et voilà, sa fille, sa fille, elle pleurait, elle pleurait tellement, c'était tellement beau. Et voilà, grâce à notre travail, parce que il y a Matanato. et bien cette dame elle a pu faire un processus de deuil dans de bonnes conditions. Et il y a d'autres familles avec qui j'ai tissé des liens. Il y en a une en particulier, elle était à mon mariage. Ah oui ? Oui. Il y a certaines familles où je tisais des liens comme ça. Un autre pareil, j'ai fait ça, je me suis occupée de sa maman. C'est devenu mon ami aussi.

  • Speaker #1

    Il faut dire que tu interviens dans la vie des gens à un moment où on est particulièrement vulnérable. Donc, sentir qu'il y a cette bienveillance-là aussi, ça tisse des liens très forts, j'imagine. On ne peut pas avoir comme ça si rapidement dans un autre contexte. Et alors justement, tiens, j'enchaîne avec ma question suivante. Dans ton activité, de quoi tu es la plus fière ? C'est une question de...

  • Speaker #0

    De célébrer la vie à travers la mort. Wow ! Voilà.

  • Speaker #1

    Tout simplement.

  • Speaker #0

    Tout simplement. On ne célèbre pas un mariage, mais malgré tout, on célèbre la vie à travers l'amour. C'est beau. C'est beau et je suis contente quand mes familles me prennent dans leurs bras et qu'ils pleurent. Je suis contente.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas des larmes de joie, mais j'imagine que c'est au moins des larmes de soulagement pour eux, de savoir que ça s'est bien passé. Avec le recul que tu as aujourd'hui sur les épreuves que tu as traversées dans ton activité, etc. Quel conseil tu donnerais à quelqu'un qui voudrait se lancer pour réaliser son rêve, alors pas forcément dans le domaine professionnel, mais sportif, amoureux, peu importe, et qui n'ose pas ?

  • Speaker #0

    Faites, en fait. Il n'y a pas vraiment de conseil. Faites et puis vous verrez au fil du temps. Je n'ai pas vraiment de conseil, mais si c'est au plus profond de ses tripes, il faut y aller. Et puis on verra. De toute façon, l'entrepreneuriat, c'est ça. C'est ça. Mais si on garde cette foi et cet espoir, comme on dit, tout ce qui vient à point, c'est attendre. C'est une expression. Tout ce qui vient à point, c'est attendre.

  • Speaker #1

    C'est pas tout vient à point, à qui c'est attendre ?

  • Speaker #0

    Peut-être c'est de ce sens-là. Je ne sais pas. En tout cas,

  • Speaker #1

    on comprend bien ce que ça veut dire.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Voilà. Faites, c'est vraiment ça, faites, et vous verrez. Mais voilà, il faut aimer, il faut vraiment le faire, parce que c'est au fond de ses tripes. Il ne faut pas faire pour dire de faire, et d'avoir une vision. Purement financière, oui je le dis. Il faut vibrer ce qu'on fait. C'est vraiment le conseil que je donne, vibrer ce que vous faites.

  • Speaker #1

    Jusqu'au jour où on arrête de vibrer. Parce qu'on est mort. Du coup, autant le faire tant qu'on est vivant.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai, je pense qu'il n'y a personne qui est mieux placé que toi pour savoir que... Il y a des choses qui s'arrêtent comme ça, du jour au lendemain. On n'avait pas prévu des gens qui avaient des projets, qui étaient en train de faire des trucs et boum, d'un seul coup, la mort frappe.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est ça. Voilà qui je suis.

  • Speaker #1

    C'est beau. Et alors, est-ce que tu voudrais mettre en avant justement... ton activité, expliquer un peu où on peut vous joindre, comment ça fonctionne. Par exemple, on a beaucoup discuté depuis hier soir, on est ensemble, et moi il y a plein de choses, et pourtant j'ai eu beaucoup de décès dans ma famille, et j'ai dû organiser par exemple les funérailles de ma mère. Et il y a plein de choses que tu m'as expliquées, mais je tombe des nues, moi je ne le stapais pas. Donc par exemple, si on veut, pas quelqu'un est en Bretagne et perd un proche, Et veut commander un de vos cercueils en carton, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut qu'il mandate une structure de pompe funèbre pour les cercueils en carton, parce que nous, on travaille uniquement avec les pompes funèbres pour la vente des cercueils en carton.

  • Speaker #1

    Donc, vous ne vendez pas aux particuliers, c'est clair ?

  • Speaker #0

    Non, pas aux particuliers, parce qu'on n'a pas le droit de faire la vente directe. Après, ou alors, nous, on est aussi... pompes funèbres.

  • Speaker #1

    Donc ça c'est si on est dans l'un ?

  • Speaker #0

    Voilà, on est dans l'un et s'il y a des familles qui par exemple sont en Bretagne mais que toute la famille est dans l'un. nous on peut très bien s'occuper d'eux, aller en Bretagne, venir ici, tout préparer ici, à savoir que les chambres funéraires sont libres d'accès à toutes les pompes funèbres de France. D'accord. Voilà, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Donc c'est-à-dire que si la famille est en Bretagne, enfin qu'ils ne sont que deux, mais que toute la famille est dans l'un, la famille peut très bien rapatrier le corps dans l'un. À n'importe quelle heure, n'importe quel jour. D'accord. Voilà. En fait, les maisons funéraires sont libres. Ok. 24 heures sur 24.

  • Speaker #1

    Ça, c'est bon à savoir.

  • Speaker #0

    Même le laboratoire. Les laboratoires. De la maison funéraire, le laboratoire, c'est là où on met les défunts, faire le soin, la toilette, etc. D'accord. Donc, tout est libre d'accès.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Alors, on doit contacter la structure qui a la chambre funéraire. Voilà. Donc, on appelle la structure. On leur dit, voilà, à telle heure, j'arrive. Merci de venir m'ouvrir. Vous avez tous les papiers ? Oui, on a tous les papiers. Ok. Donc, soit on envoie les papiers par mail pour qu'ils aient tout de suite, ou alors, ils attendent qu'on arrive. Voilà. Et on fait le transport Bretagne-Lens. et quelqu'un va nous ouvrir d'accord et ensuite vous vous chargez de toute l'organisation d'accord de la cérémonie ça change rien oui du tout de la mise en bière de tout ça de tout ok ouais ça change absolument rien et

  • Speaker #1

    si c'est une crémation c'est pareil on occupe et tout aussi pour récupérer les cendres vous les mettez dans l'urne tout à fait alors la crémation alors la crémation se fait au crématorium

  • Speaker #0

    Et en fait, on peut faire la cérémonie au crématorium, dans la salle de cérémonie. Il y a le directeur de cérémonie, il y a deux maîtres de cérémonie au crématorium. Et nous, une fois que tout est fait, c'est les agents du crématorium qui gèrent le cercueil, qui gèrent la crémation, et après nous, on récupère l'urne. Voilà, c'est comme ça que ça fonctionne en fait. Nous, on ne met pas le cercueil dans le four, etc. Nous, on ne fait pas tout ça. C'est vraiment le crématorium, les agents du crématorium.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est la spécificité technique.

  • Speaker #0

    Tout à fait, tout à fait. Nous, on est la pompe funèbre qui allons au crématorium, et puis après, eux, ils gèrent la suite. Il y a aussi une dernière chose que je voulais souligner, c'est que, par exemple, nous, en tant que pompe funèbre et fabricant de cercueil en carton, On travaille avec une association qui s'appelle Passage et Recueillement. Et ça nous arrive de faire des cérémonies religieuses avec cette association au Crématorium. Parce qu'il y a des gens qui sont croyants, mais qui n'ont pas forcément envie d'aller à l'église. Donc les gens ont leur bénédiction avec l'association au Crématorium. D'accord. Voilà. On s'adapte en fait.

  • Speaker #1

    Oui, finalement, à t'écouter, je me rends compte que votre prestation, c'est du 100% sur mesure. Ce n'est pas un package qu'on vous achète et puis...

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. C'est du sur mesure. Rien n'est laissé au hasard, rien n'est laissé de son côté. On entend tout, on essaye de faire au mieux. Et puis,

  • Speaker #1

    c'est vachement rassurant de savoir qu'il y a aussi cette considération-là pour les détails, pour le respect du défunt, de la famille qui doit gérer cette situation-là. Donc, c'est rassurant d'entendre ce genre de discours.

  • Speaker #0

    Moi, je leur dis, vous n'avez rien à faire sur le plan administratif. Je les fais juste travailler sur la partie choisir les textes, les musiques, etc. Faire une petite clé USB. Je leur dis je vous fais travailler aussi un petit peu Du coup, quelque part, ils sourient quand je leur dis ça. Et puis moi, je m'occupe de tout le reste. La partie lourde, en fait. Mais c'est bien de les faire travailler. Ils sont impliqués quand même. Ils sont impliqués.

  • Speaker #1

    C'est important pour le processus.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. Du coup, on en rigole. Oui, je leur dis je vous fais bosser aussi. Du coup, des fois, on rigole. Oui,

  • Speaker #1

    ça dédramatise un peu.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et alors, comment on vous contacte ? Le nom de ton entreprise, je ne sais plus si tu l'as dit au début. Parce qu'il y a pas mal de rappelés de toute façon, si c'est le cas.

  • Speaker #0

    C'est EDPN Funéraire, et à Bécréation.

  • Speaker #1

    Et donc, vous avez un site ?

  • Speaker #0

    Oui, EDPN Funéraire. Avec Rémation, il y a deux sites..fr,.com ? Sur Google, on peut...

  • Speaker #1

    Ah, vous êtes bien référencée.

  • Speaker #0

    Ah oui, on est référencée, oui.

  • Speaker #1

    De toute façon, je vous mettrai le lien aussi en description du podcast. Et puis, non, des réseaux sociaux, pas trop.

  • Speaker #0

    Si, on a Facebook, DPN Funer. Aussi, encore. Et Insta, un peu moins. Mais Facebook, oui.

  • Speaker #1

    que tu voulais ajouter autrefois ?

  • Speaker #0

    En fait, si, oui, je voulais rajouter, parce que s'il y a des personnes, en fait, qui veulent prendre rendez-vous avec moi, à distance, par visio, pour avoir des conseils, pour avoir des conseils, s'ils veulent un peu comme... préparer voilà comment comment savoir comment on prépare un dossier d'accord pour eux mêmes pour eux mêmes ou pour un monde de leur famille ou voilà s'ils ont perdu ou donc tu fais un service de consultante oui c'est ça oui oui d'accord ouais s'il ya besoin je

  • Speaker #1

    suis là en fait voilà même j'imagine que pareil on te contacte via le site tout à

  • Speaker #0

    Même si je ne m'occupe pas de la partie pompe lunette, mais si on a besoin de monter un dossier pour la célébration, je suis là, en fait.

  • Speaker #1

    Et tu pourrais faire ça sur quel secteur géographique ? Je suis en visio pour le monde entier, mais tu pourrais aussi te déplacer ?

  • Speaker #0

    En présentiel, oui, je pourrais me déplacer en collaboration avec la pompe funèbre pour la décharger de toute la partie célébrale.

  • Speaker #1

    d'accord ouais ok donc hop c'est bon on a tout dit comme ça tout a été balayé rien n'a été oublié voilà super bah écoute je te remercie beaucoup moi j'ai plus j'ai plus de questions en tout cas c'était un échange profond oui et en tout cas moi je suis je suis vraiment ravie de t'avoir rencontré et d'avoir découvert ce monde là et je te souhaite toute la réussite du monde, notamment avec tes cercueils en carton, parce que je pense que c'est vraiment le futur auquel on ne pourra pas échapper de toute façon. Et j'aime beaucoup ce que tu dégages, ton approche de la chose et ta passion pour ça. Parce que je me dis, mais comment on peut être passionné par ça ? Eh bien, comme une horreur. Merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et plein de réussite pour la suite.

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Description

Dans l'épisode 4 de ma tournée de France des podcasts, j'ai rencontré un petit bout de femme très singulier:


ENORA!


Passionnée depuis l'enfance par le domaine funéraire, Enora a créé son entreprise de pompes funèbres il y a 4 ans.

Un coup de tonnerre dans sa vie personnelle lui a fait passer le cap de la création d'entreprise.


Elle nous raconte ses convictions, son engagement de chaque instant et ses valeurs profondes de respect et d'accompagnement des proches des défunts qui lui sont confiés.

Chez elle, tout est pensé pour rendre le plus bel hommage aux morts, pour aider les vivants à passer le ca, le tout dans le plus grand respect de la nature.


Son entreprise est la seule habilitée en France à vendre des cercueils biodégradable en carton, personnalisable pour célébrer au mieux la vie de ceux qu'elle accompagne pour leur dernier voyage.


Enora est une femme extrêmement touchante, habitée d'une passion rare et puissante qui impose le respect.


Bonne écoute! 🎧


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d'A nos rêves, le podcast des gens qui ont réalisé leurs rêves et qui nous racontent comment et pourquoi ils l'ont fait. Je suis Julie Simonitti, coach en réalisation de rêves. Et cet été, je me suis lancé le défi de réaliser moi aussi un de mes rêves, celui de faire un road trip autour de la France pour aller enregistrer des podcasts avec les personnes que j'avais rencontrées sur les réseaux sociaux dans ma démarche. Je suis partie sans voiture et sans argent pendant deux semaines. Et j'ai eu la chance de rencontrer 14 personnes inspirantes sur mon chemin, dont je vais partager avec vous les témoignages. Épisode 4, Enora, à Bourg-en-Bresse. Alors, aujourd'hui, pour le quatrième épisode que j'enregistre sur mon Tour de France des podcasts, je suis dans un lieu... Pour le moins atypique, dans lequel je n'aurais jamais pensé me trouver un jour, je suis dans une entreprise, dans les locaux d'une entreprise, qui fabrique des cercueils en carton et qui propose des services funéraires, et qui est l'entreprise d'Enora. Bonjour Enora.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va et toi ?

  • Speaker #0

    Oui, merci de m'accueillir. Et je suis ravie de pouvoir faire ce podcast avec toi, parce que quand tu m'as contactée sur Facebook, je crois que c'était ça.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Sur le coup, j'ai été un peu déstabilisée quand tu m'as dit "je réalise mon rêve de travailler dans le monde funéraire" Je me suis dit waouh, ce n'est pas forcément la première chose à laquelle on pense Mais je me suis dit que justement, ça allait être fort. Et particulièrement parce que moi, la raison pour laquelle je trouve que c'est important de réaliser ses rêves, c'est que les gens qui sont en fin de vie, ils ne regrettent qu'une chose, c'est de ne pas avoir osé faire ce qu'ils avaient vraiment envie de faire. Et donc, je suis vraiment très curieuse d'avoir ton opinion sur le rapport à la mort et sur toute l'expérience de fin de vie, puisque tu baignes dans ce milieu-là. Est-ce que tu peux te présenter et présenter le rêve que tu as ou que tu es en train de réaliser ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi je m'appelle Enora et ça fait presque 4 ans que je suis dans le milieu du funéraire. Je suis passionnée depuis ma plus tendre enfance puisque mon oncle avait une entreprise dans le Nord et à chaque fois qu'il venait chez mes grands-parents quand j'étais en vacances, il m'a transmis l'amour et sa passion pour le métier. Et puis, j'ai toujours eu ça en moi, prendre soin des défunts, prendre soin des familles, faire en sorte que tout se passe bien pour qu'ils puissent accepter le deuil puisque c'est toujours difficile la perte d'un être cher. Et la vie a fait que je ne me suis pas lancée tout de suite. Et puis, en 2019, on a failli perdre notre fille. Et vraiment, elle s'est retrouvée sur un lit de mort. Elle avait trois ans. Elle n'avait aucun espoir de s'en sortir. Les médecins nous disaient d'ailleurs qu'elle ne passerait pas la nuit. Et voilà. Donc, c'est là où, paradoxalement, j'ai eu l'idée de monter ma société de pompes funèbres. Mais avec ma vision à moi, c'est-à-dire beaucoup plus doux, de la personnalisation. Beaucoup d'accompagnement, beaucoup d'amour, beaucoup d'écoute et de bienveillance. Avec aussi des produits éco-responsables et locaux, sans importation et sans matière aussi polluante comme le vernis, par exemple, qu'on peut retrouver dans certains cercueils. Voilà, tout ce qui est pareil, tout ce qui est Capiton, eh bien... C'est ce qu'on met à l'intérieur du cercueil. Nous, on ne fait pas ça. Chaque défunt part avec son drap, sa couette et son oreiller. Donc, on est vraiment dans un cocooning. Et c'est les familles qui nous guident, et ce n'est pas nous qui guidons les familles. Voilà.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'est pas la peine que je te pose la question du déclic, de pourquoi tu as voulu te lancer dans cette entreprise. C'est évident.

  • Speaker #1

    Oui, c'est évident.

  • Speaker #0

    Ce qui est impressionnant, je trouve, c'est ton rapport à la mort et le fait que tu dises que ça t'a passionnée depuis toute petite. Et de toute façon, depuis hier soir, puisqu'on a beaucoup échangé, tu es une personne extrêmement passionnée et qui a des valeurs très fortes. Tu as lancé ta première entreprise en 2019, suite à la maladie de ta fille, qui aujourd'hui va très très bien. Elle pète la forme même.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais des peurs avant de lancer ton entreprise ? Et si oui, est-ce qu'elles se sont réalisées ?

  • Speaker #1

    Alors oui, j'avais beaucoup de peurs. D'ailleurs, c'est pour ça que je me suis dans un premier temps lancée en franchise, pour avoir un accompagnement. Mes peurs, dans un premier temps, c'était l'installation, c'était trouver les fournisseurs, c'était comment mettre en place la communication. Comment gérer la première famille aussi toute seule ?

  • Speaker #0

    Parce qu'avant, tu ne l'avais jamais fait du tout ?

  • Speaker #1

    Eh bien non, quand on est diplômé, voilà, moi je me suis diplômée et puis après, j'ai créé ma société donc…

  • Speaker #0

    Et alors, je me demandais, est-ce que tu as une formation ou un accompagnement psychologique parce que c'est difficile de gérer tout le temps des personnes qui sont… au bout de leur vie, qui sont en deuil, qui ne sont pas bien. Alors, dans notre formation, moi, j'ai la formation de directrice d'agence, de conseiller funéraire et maître de cérémonie. Et il y a effectivement quelques cours pendant la formation où on parle sur la gestion des émotions face à la perte d'un proche. Mais après, j'avais un gros avantage, c'est que j'étais ambulancière auparavant. Ah oui ? J'étais ambulancière pendant un bon moment. Et donc, j'ai su m'adapter. à chaque situation, que ce soit juste du transport ou des gardes sami, garde 15, où tu es les yeux du médecin et tu dois analyser la situation et après retranscrire ce qui se passe à l'instant T. Donc si tu veux, en termes d'adaptation, pour moi c'est naturel en fait. Je m'adapte en fonction des familles, en fonction de leur comportement. Ce n'est pas donné à tout le monde. C'est une grande stabilité, un aplomb.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Tout à fait. Et ce qu'il faut aussi savoir, c'est que quand on rentre chez soi, il faut déconnecter. Et une fois que la cérémonie est passée, dire voilà tout s'est super bien passé et puis ne pas repenser à la cérémonie, aux défunts, continuer d'avancer et protéger son cerveau. Mais après ça se fait naturellement, je veux dire quand on aime ce qu'on fait, ça se fait naturellement. Aujourd'hui... Je vais chercher un défunt, je fais mon travail avec beaucoup d'amour et puis c'est comme si j'allais faire mes courses en fait. Je le fais, voilà.

  • Speaker #0

    Rayon tomate.

  • Speaker #1

    Non mais voilà, ça ne s'explique pas en fait. Alors ce n'est peut-être pas la meilleure, on va dire la meilleure, comment expliquer ? On passe d'un défunt aux courses. Mais c'est juste pour dire, quand on aime ça, C'est naturel pour notre cerveau, en fait.

  • Speaker #0

    Et c'est ce que tu me disais quand on s'est rencontrés hier, que finalement, c'est dommage que la mort soit aussi taboue dans notre société, parce que ça fait partie de la vie. Et c'est vrai que si on l'intègre dans notre quotidien, comme tu dis, tu fais une cérémonie, puis tu vas faire tes courses.

  • Speaker #1

    C'est ça. Parce que la mort est en nous. Je veux dire, on naît, on est, puis on va mourir. On n'a pas de... Je veux dire, quelque part, on a tous une épée de Damoclès au-dessus de la tête. en réalité. Et parler de la mort ne fait pas mourir. Et il faut en parler. Il faut que ça soit naturel. Il faut que ça soit justement pour pouvoir préparer son départ correctement, faire une belle cérémonie. Moi, mon mari, il est au courant. Je lui dis, moi, je veux une belle cérémonie, je veux un cercueil en carton, la plage, je veux être présentée, je veux être dispersée. Voilà, et puis les choses sont dites et mes volontés seront respectées et c'est la base en fait. Et puis voilà, pourtant j'en parle et je suis toujours là, et je travaille dehors et je suis toujours là. On va partir. Donc autant il faut être serein avec ça. Oui.

  • Speaker #0

    Et ce qui est... réjouissant, si je peux dire ça comme ça, c'est de voir aussi à quel point tu es vivante, en fait. Tu es très joyeuse, tu es très souriante, tu irradies, tu es très active. Donc, ça casse aussi un peu l'image d'Epinal, tu sais qu'on a des gens qui travaillent dans la mort et qui sont très tristes, très fermés.

  • Speaker #1

    C'est parce qu'on a fait croire depuis des années que la mort, c'était comme ça, que c'était noir, que c'était glauque, que c'était... C'est juste une croyance, c'est quelque chose qu'on a fait croire. Mais en réalité, quand on regarde un peu dans les pays anglo-saxons, ils sont dans la célébration. Dans les pays africains, ils sont dans la célébration.

  • Speaker #0

    Et alors, à ton avis, ça vient d'où ce qu'on nous a fait croire ?

  • Speaker #1

    Pourquoi on nous a fait croire ça ? Tout simplement, je n'ai rien à cacher, c'est purement d'ordre financier. Au moins, on en dit, mieux c'est.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas d'ordre religieux ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Moi, je pensais que c'était lié au catholicisme, enfin, à la chrétienté en général.

  • Speaker #1

    C'est pas que ça. Il y a le côté financier. D'accord. Parce que plus on détaille les prestations, plus les gens comprennent, réfléchissent. Il ne faut pas réfléchir.

  • Speaker #0

    C'est une façon de profiter de l'état émotionnel des gens.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Je ne voyais pas ça comme ça.

  • Speaker #1

    Complètement. Le fait de dire de ne pas proposer les... Alors attention, je ne mets pas tout le monde dans le même panier, mais le fait de ne pas proposer les effets personnels du défunt drap couette oreiller, ça fait 130 ou 140 balles en moins. Le fait de dire aux familles... vous payez pour six jours, mais vous vous faites signer une décharge au bout de quatre jours, on enlève votre défunt du salon, c'est uniquement pour un système de roulement. C'est tout. Ça n'a rien à voir que le défunt, au bout de quatre jours, il ne va pas partir, je suis désolée du terme, mais mal tourné. Non ? Absolument pas. C'est purement un roulement, en fait. Clairement, c'est tout. Voilà pourquoi on a un peu fait croire aux familles où il faut choisir, où c'est une heure, pas plus.

  • Speaker #0

    Et pour revenir aux peurs que tu avais quand tu t'es lancée, parce que ça aurait pu être un peu dérivé.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu dérivé. Pardon.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est moi aussi, je fais ma curieuse. Pour revenir aux peurs que tu avais au début quand tu as lancé ton entreprise, est-ce que tu as réussi à les dépasser ou est-ce qu'il y a encore des choses sur lesquelles tu travailles ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a encore des choses sur lesquelles je travaille et qu'il faut que je redouble d'efforts, et que je me mette un petit coup de pied aux fesses.

  • Speaker #0

    Dans quel domaine ?

  • Speaker #1

    Je pense, par rapport, peut-être être plus sûre, non pas par rapport à mon travail, mais plus sûre. Peut-être plus m'affirmer. Peut-être.

  • Speaker #0

    T'affirmer ton discours dans ce que tu prônes ? Ou physiquement, en fait ?

  • Speaker #1

    Plus physiquement. Plus, voilà. Moi aussi, je connais mon travail.

  • Speaker #0

    D'accord. En fait, c'est ta posture de cheffe d'entreprise,

  • Speaker #1

    Oui. Ok. Oui. Ça, il va falloir que…

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça joue beaucoup.

  • Speaker #1

    Il faut que je me… Enfin, voilà, que je sois plus… D'accord. Quand on me voit, il ne faut pas qu'on se dise celle-là, trop facile trop facile, en 2-3 fois mouvement pouf,

  • Speaker #0

    allez hop tu veux être une femme de pouvoir ouais, voilà c'est ça en fait il y a beaucoup de choses qui sont intriquées dans tout ce que tu vis parce que c'est clair qu'avec ta fille qui a eu cette épreuve là et du coup j'imagine que ça a fait remonter énormément d'angoisse avec ta création d'entreprise, avec le sujet de ton entreprise qui est très particulier... C'est lourd, dans le bon sens du terme aussi, parce que ça veut dire que c'est une vie riche et que tu recherches vraiment du sens, le sens ultime de la vie, si ce n'est pas se poser la question de ce qu'on fait avant la mort et de comment on se motive pour se lever le matin et faire quelque chose qui nous fait vraiment vibrer. C'est beaucoup de choses à gérer, à combiner. Et trouver sa place là-dedans, ça ne doit pas être simple.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Mais avec le temps, les choses se font naturellement.

  • Speaker #0

    Déjà, je trouve que ce qui est aussi impressionnant chez toi, outre le fait que tu es quelqu'un de très ouvert, très vivante et très joyeuse, c'est la façon dont tu switches un peu. Tout à l'heure, on a interrompu le podcast parce que tu as dû prendre un appel. Ta voix, elle change. Tu parles moins fort, tu parles avec une voix plus grave. Le ton est complètement différent. Et c'est marrant de voir comment tu es un peu, je ne dirais pas caméléon, mais en tout cas, tu mets le masque de la professionnelle, bam, tout de suite.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je confirme. Je confirme. Oui.

  • Speaker #0

    Ma question suivante, c'était, dans ton cheminement, est-ce que tout s'est passé comme tu l'espérais ?

  • Speaker #1

    Eh bien, pas du tout. c'est surprenant. C'est pareil pour tous les entrepreneurs, je crois. Pas du tout, pas du tout. Voilà, rien ne s'est passé comme je l'avais imaginé. Après, comme on peut dire, bon... Chaque épreuve nous permet de comprendre et de prendre conscience. Et du coup, on avance différemment. Voilà. Non, c'était pas ça.

  • Speaker #0

    Si. Et alors, dans ton parcours, qu'est-ce qui a planté ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a planté ? Alors, beaucoup de choses. Beaucoup de choses. J'ai cru qu'en rentrant dans une franchise, que ça allait être un soutien. En réalité, ça a été de l'escroquerie, clairement. À ce point-là ? Oui. Donc, voilà. Et puis, après, qu'est-ce qui a planté ? Je me suis relancée en indépendante. avec mon mari, mais je n'ai pas été entourée des bonnes personnes.

  • Speaker #0

    Et c'était quoi ? Pardon, je te coupe. C'est quoi se lancer en indépendant dans ce domaine-là ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est sortir de la franchise. C'est sortir de la franchise. Donc, faire indépendant. Et pour ce que vous faites, quel service ? Dans la pompe funèbre aussi. Ok. Voilà, j'ai ouvert ma société de pompe funèbre avec une franchise. J'en suis sortie au bout de six mois parce que, clairement, pour moi, c'était vraiment de l'escroquerie. Donc j'en suis sortie. Sauf que j'en suis sortie, mais on va dire que sur le plan financier, ça a été un peu difficile. Et puis, je n'étais pas forcément entourée des bonnes personnes qui en fait, en réalité, n'étaient pas forcément là pour m'aider. Donc avec mon mari, on a mis des actions en place, on a mis plein de choses, mais la vie a fait que... il a fallu qu'on s'accroche quoi voilà et en indépendant ensuite vous avez vous avez fait ça combien de temps alors après on a fait ça je serai pas donné exactement de deadline Mais du coup après on a stoppé tous les deux et on est repartis différemment avec deux autres associés, mais toujours pompe funèbre et fabrication de cercles en carton.

  • Speaker #0

    Et ensuite ?

  • Speaker #1

    Et ensuite, aujourd'hui, la fabrication des cercueils en carton, les gens s'intéressent de plus en plus, parce qu'ils ont compris le message du cercueil, c'est-à-dire la personnalisation. Nous avons des demandes également à l'étranger. Pour l'instant, il y en a certaines qu'on n'honore pas. Mais voilà, les gens ont compris la symbolique et aussi le message sur le fait que c'est un produit qui est fabriqué localement et qu'il n'y a absolument pas d'importation comme le Bangladesh ou ce qu'on peut penser.

  • Speaker #0

    Et alors ils sont fabriqués où ? Ici.

  • Speaker #1

    Dans l'un ? Dans l'un. Ok. Voilà, dans l'un.

  • Speaker #0

    Et tu m'as dit que c'est une personne qui a créé, qui a breveté ce...

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui.

  • Speaker #0

    Et vous êtes les distributeurs uniques.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Classe. Tout à fait. Donc, nos poignées sont fabriquées par des personnes handicapées.

  • Speaker #0

    D'accord. En France. C'est des poignées en tissu, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Donc, c'est des personnes handicapées qui les font. Nos capitons sont fabriqués par des couturières, pareil en France. Donc le capiton c'est éco-responsable, biodégradable. Et puis, voilà, chaque cercueil est unique. Et le carton c'est un circuit court, il est recyclé en fait. En plus ? Oui, c'est du circuit court. Voilà. Et les colles, les colles qu'on utilise pour le vinyle, clairement, c'est des colles végétaux à base de maïs et de coco. D'accord. Donc, il n'y a pas de toxicité dans les colles.

  • Speaker #0

    Et donc, le vinyle, c'est ce qui est collé sur le carton pour mettre un décor personnalisé.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux donner des exemples de décors que vous avez eus ou c'est confidentiel ?

  • Speaker #1

    Alors, je peux donner un exemple. En l'occurrence, moi j'ai eu une famille un jour, le monsieur il avait un pré depuis des années, et les quatre enfants, quelque part ils m'ont demandé si on pouvait retranscrire le pré sur le cercueil. Et donc j'ai fait appel à un photographe avec qui je travaille, qui s'appelle Jonathan, qui est dans l'Ain aussi. Et donc il a été avec les quatre enfants. en plein milieu du prêt, faire des photos professionnelles, qu'on a nous récupérées, que mon mari a travaillé. On a fait une maquette en 3D, la famille a validé, et le monsieur est parti avec son prêt.

  • Speaker #0

    C'est fort.

  • Speaker #1

    C'est très fort. C'est symbolique. Et c'était magnifique. La cérémonie était magnifique. Parce que la plupart des gens qui étaient là, ils ont fait des festivités dans ce prêt.

  • Speaker #0

    C'est le plus bel hommage qu'on peut rendre à quelqu'un en faisant célèbre le bonheur qu'il a eu dans sa vie ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Je pense que je ne t'ai pas posé la question. Ces cercueils-là servent pour la crémation, mais on peut aussi les mettre en caveau comme n'importe quel cercueil ?

  • Speaker #1

    À la base, ces cercueils sont destinés uniquement à la crémation. D'accord. À savoir qu'il y a des communes en France d'où le maire autorise l'énumération. Ah bon ? Oui. D'accord. Il y a certaines communes, le maire autorise l'inhumation, il valide, et puis au bout d'un an, il n'y a plus rien.

  • Speaker #0

    Au bout d'un an ?

  • Speaker #1

    En fait, le cercueil, comme il est biodégradable, au bout d'un an, il n'y a plus de cercueil. D'accord. Donc, en termes d'écologie, voilà, on est…

  • Speaker #0

    Donc, je ne sais pas si légalement c'est possible, concrètement, on pourrait le mettre en pleine terre ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, c'est en pleine terre. Je parle de la pleine terre, là. Du caveau, je parle de la pleine terre. Et après,

  • Speaker #0

    on a le corps du défunt qui est en pleine terre. C'est autorisé ? Je ne savais pas. D'accord.

  • Speaker #1

    En fait, que ce soit du bois ou que ce soit du carton, quand c'est en pleine terre, le cercueil se décompose.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et après, le corps se décompose aussi.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, je ne savais pas qu'on avait le droit d'avoir un corps humain enterré en pleine terre. Après, j'imagine que ce n'est pas non plus n'importe où.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas le corps humain qui est enterré en pleine terre. On met le cercueil dans la pleine terre. Oui. Le cercueil va se décomposer avec… Au bout d'un an, en fait, avec le...

  • Speaker #0

    Oui, oui, j'ai compris. Mais du coup, ça veut dire qu'après, il n'y a plus le cercueil.

  • Speaker #1

    Oui, après, il n'y a plus le cercueil.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Tu vois. Mais voilà, c'est tout un...

  • Speaker #0

    Une découverte.

  • Speaker #1

    Après, voilà, il y a des... En termes d'écologie, quelque part, le cercueil se décompose, le corps se décompose en même temps. En fait, c'est un processus. Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et alors, il y a aussi des urnes. que vous proposez ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui. Les urnes sont aussi biodégradables, sauf le sac qui est à l'intérieur. Le sac, c'est un sac où on met les sangs. Et on a aussi les urnes bios. Donc là, c'est autre chose, mais c'est une urne égale un arbre. Donc les familles choisissent leurs graines. Après, ils font la dispersion où elles le souhaitent. Ou alors, elles inument dans un cavure en pleine terre. On ne met pas de béton en dessous. Et puis après, ils récupèrent le dessus et le petit arbuste, il pousse. C'est une forme de symbolique aussi.

  • Speaker #0

    Oui, qui est super belle.

  • Speaker #1

    Tout est symbolique en fait. C'est le but du métier en fait. Oui,

  • Speaker #0

    c'est peut-être le métier pour les gens qui restent. Autant pour les défunts que pour les familles qui restent.

  • Speaker #1

    C'est ça. Parce que mine de rien, c'est quand même un deuil. Alors plus ou moins on le fait, mais c'est un deuil. Et si la cérémonie est ratée, le deuil c'est raté quoi. Ah oui ? Ah ben il y a des gens, ils peuvent partir très loin. Si la cérémonie est ratée, il y en a, ils n'accepteront jamais. Il y en a même qui peuvent aller au suicide. Non ! Ah ben si. Si ta cérémonie est ratée, ça va être compliqué. C'est le cerveau, il va switcher. par exemple la perte d'un enfant ou autre, même un parent, peu importe. Il faut que cette cérémonie soit... soit belle, soit réussie, pour que les gens disent voilà, on a réussi C'était ses volontés, c'était aussi la volonté de la famille, tout était OK, c'était beau, c'était lui, c'était elle. Et du coup, petit à petit, le cerveau se remet en marche. À savoir, quand on perd quelqu'un, le cerveau s'arrête. Il est en mode pilote automatique. Il n'est plus du tout en capacité de réflexion. Il est en mode pilotage. Donc, certains font dans l'automatisme, la cérémonie se fait, et après, ils commencent leur processus de deuil. Or, nous, l'objectif, c'est qu'on avance tous ensemble pour commencer le processus. C'est qu'on n'attend pas que tout soit fini. Il ne faut pas que ça soit raté.

  • Speaker #0

    Oui. Et justement, est-ce que tu as… Tu dois sûrement avoir des connaissances sur la façon dont, dans d'autres sociétés, on ritualise la mort par rapport à ce qu'on fait en France ou en Europe. Est-ce que tu trouves que les rites qu'on utilise ici sont appropriés ou est-ce que tu penses qu'il faudrait changer des choses dans la façon, par exemple, de faire les cérémonies, tu vois, tout le processus qui amène les vivants à passer le cap du deuil ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'effectivement, il faudrait prendre, comme je disais tout à l'heure, il faudrait accompagner, il faudrait vraiment accompagner et casser toutes ces barrières où on reçoit les gens avec la première phrase qui tue, c'est c'est un certain doléance Non, non en fait. Non, on ne porte pas les jambes, on ne dit pas c'est un certain doléance Pourquoi ? Parce qu'en fait, tu remets un coup de pelle derrière. Les gens, tu les accueilles différemment.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais, toi ? Ça dépend des gens, j'imagine.

  • Speaker #1

    Ça dépend des gens, mais je ne saurais même pas expliquer comment. Moi, je les accueille, on discute. Je les laisse parler, je les laisse beaucoup parler, s'exprimer. J'écoute. Moi, je leur dis, voilà, je vous écoute. Et puis après, on se pose. Je les écoute, on parle de choses, d'autres. J'attends que la pression redescende, en fait. Et après, on commence à discuter.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est tellement soudain quand tu perds quelqu'un.

  • Speaker #1

    Il ne faut laisser pas.

  • Speaker #0

    Dans les 24 heures, 48 heures, tu peux enchaîner les rendez-vous,

  • Speaker #1

    et tu n'as pas ta tête,

  • Speaker #0

    et tu ne sais pas comment décider.

  • Speaker #1

    En fait, ce que je leur explique, c'est qu'on a... 24 heures pour faire les démarches administratives, la déclaration d'essai à la mairie, mais on a 48 heures pour faire le transport. Donc, on redescend, on se pose. D'accord ? On se pose, on discute, tranquille, on boit un thé, un café, on se pose. Et après, une fois qu'on est redescendu, on commence les brides vanatines. tranquille étape par étape en fait la première étape c'est voilà c'est on se rend compte on redescend le pression et après on avance voilà qu'est ce que qu'est ce qu'on fait qu'est ce qu'on fait pas qu'est ce que vous voulez que vous voulez pas qu'est ce qu'il aimait qu'est ce qu'il aimait pas qu'est ce que on pose toutes les questions voilà Et puis si on a un doute, si on veut attendre Pierre, Paul, Jacques, parce que tout le monde n'est pas au même endroit, on attend, c'est ok. On peut se faire un zoom s'il y a du distance. Tout le monde, en fait, on avance ensemble. S'il y a une angoisse, ok, c'est ok, on s'appelle, on s'écrit. Voilà, c'est ça. Il y a une dame, par exemple, une fois... Je me suis occupée de son papa. Et deux mois et demi après, elle m'appelle pour sa maman. Et cette dame est extraordinaire. Cette dame est extraordinaire. Et elle me dit...

  • Speaker #0

    Nora, de toute façon, c'est sûr, c'est vous. Je dis ok. Et puis, moi, j'ai vu sa maman, comment elle était quand elle a perdu son mari. Et puis, j'avais un peu saisi aussi le contexte. Et donc, cette dame, on fait la présentation en salon. Et j'ai dit à Matanato, il faut la raviver au maximum. au naturel et vraiment lui faire une belle beauté, comme si elle avait 20 ans. Voilà. Donc, Matanato a fait du travail extraordinaire. Et puis moi, à l'intérieur, cette dame, je l'ai entourée de pétales. Je l'ai entourée de pétales, de roses blanches et roses, parce qu'elle adorait ça. Donc, je l'ai entourée. Et donc, quand la fille est rentrée dans le salon, ça a été… Et elle m'a pris dans ses bras, elle a pleuré. Elle m'a dit Nora, ça fait 25 ans que je n'ai pas vu maman comme ça. Elle est magnifique. Elle est partie apaisée en fait.

  • Speaker #1

    Et elle avait quel âge cette femme ?

  • Speaker #0

    Elle avait 80 à peu près. Mais elle s'était un peu laissée... Elle s'occupait de son mari. Elle s'est laissée un peu... Et effectivement, elle était magnifique.

  • Speaker #1

    C'est important parce que c'est la dernière image qu'on a d'eux.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et même si on se dit qu'on veut garder une image d'eux en pleine santé, plus jeune, si la personne est décédée d'une longue maladie, qu'on a vu son corps se faner, c'est difficile de rester sur cette idée-là, parce que ça ne correspond pas à ce qu'était la personne.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Voilà. Et elle ne s'y attendait pas, parce que je fais des surprises des fois à mes familles, des petits clins d'œil comme ça. Elle ne s'y attendait pas. Moi je la revois encore dans son cercueil cette dame, c'est vrai que waouh ! Par rapport à quand je l'avais vue aux obsèques de son mari. Oui, effectivement, on a fait un bond. Et voilà, sa fille, sa fille, elle pleurait, elle pleurait tellement, c'était tellement beau. Et voilà, grâce à notre travail, parce que il y a Matanato. et bien cette dame elle a pu faire un processus de deuil dans de bonnes conditions. Et il y a d'autres familles avec qui j'ai tissé des liens. Il y en a une en particulier, elle était à mon mariage. Ah oui ? Oui. Il y a certaines familles où je tisais des liens comme ça. Un autre pareil, j'ai fait ça, je me suis occupée de sa maman. C'est devenu mon ami aussi.

  • Speaker #1

    Il faut dire que tu interviens dans la vie des gens à un moment où on est particulièrement vulnérable. Donc, sentir qu'il y a cette bienveillance-là aussi, ça tisse des liens très forts, j'imagine. On ne peut pas avoir comme ça si rapidement dans un autre contexte. Et alors justement, tiens, j'enchaîne avec ma question suivante. Dans ton activité, de quoi tu es la plus fière ? C'est une question de...

  • Speaker #0

    De célébrer la vie à travers la mort. Wow ! Voilà.

  • Speaker #1

    Tout simplement.

  • Speaker #0

    Tout simplement. On ne célèbre pas un mariage, mais malgré tout, on célèbre la vie à travers l'amour. C'est beau. C'est beau et je suis contente quand mes familles me prennent dans leurs bras et qu'ils pleurent. Je suis contente.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas des larmes de joie, mais j'imagine que c'est au moins des larmes de soulagement pour eux, de savoir que ça s'est bien passé. Avec le recul que tu as aujourd'hui sur les épreuves que tu as traversées dans ton activité, etc. Quel conseil tu donnerais à quelqu'un qui voudrait se lancer pour réaliser son rêve, alors pas forcément dans le domaine professionnel, mais sportif, amoureux, peu importe, et qui n'ose pas ?

  • Speaker #0

    Faites, en fait. Il n'y a pas vraiment de conseil. Faites et puis vous verrez au fil du temps. Je n'ai pas vraiment de conseil, mais si c'est au plus profond de ses tripes, il faut y aller. Et puis on verra. De toute façon, l'entrepreneuriat, c'est ça. C'est ça. Mais si on garde cette foi et cet espoir, comme on dit, tout ce qui vient à point, c'est attendre. C'est une expression. Tout ce qui vient à point, c'est attendre.

  • Speaker #1

    C'est pas tout vient à point, à qui c'est attendre ?

  • Speaker #0

    Peut-être c'est de ce sens-là. Je ne sais pas. En tout cas,

  • Speaker #1

    on comprend bien ce que ça veut dire.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Voilà. Faites, c'est vraiment ça, faites, et vous verrez. Mais voilà, il faut aimer, il faut vraiment le faire, parce que c'est au fond de ses tripes. Il ne faut pas faire pour dire de faire, et d'avoir une vision. Purement financière, oui je le dis. Il faut vibrer ce qu'on fait. C'est vraiment le conseil que je donne, vibrer ce que vous faites.

  • Speaker #1

    Jusqu'au jour où on arrête de vibrer. Parce qu'on est mort. Du coup, autant le faire tant qu'on est vivant.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai, je pense qu'il n'y a personne qui est mieux placé que toi pour savoir que... Il y a des choses qui s'arrêtent comme ça, du jour au lendemain. On n'avait pas prévu des gens qui avaient des projets, qui étaient en train de faire des trucs et boum, d'un seul coup, la mort frappe.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est ça. Voilà qui je suis.

  • Speaker #1

    C'est beau. Et alors, est-ce que tu voudrais mettre en avant justement... ton activité, expliquer un peu où on peut vous joindre, comment ça fonctionne. Par exemple, on a beaucoup discuté depuis hier soir, on est ensemble, et moi il y a plein de choses, et pourtant j'ai eu beaucoup de décès dans ma famille, et j'ai dû organiser par exemple les funérailles de ma mère. Et il y a plein de choses que tu m'as expliquées, mais je tombe des nues, moi je ne le stapais pas. Donc par exemple, si on veut, pas quelqu'un est en Bretagne et perd un proche, Et veut commander un de vos cercueils en carton, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut qu'il mandate une structure de pompe funèbre pour les cercueils en carton, parce que nous, on travaille uniquement avec les pompes funèbres pour la vente des cercueils en carton.

  • Speaker #1

    Donc, vous ne vendez pas aux particuliers, c'est clair ?

  • Speaker #0

    Non, pas aux particuliers, parce qu'on n'a pas le droit de faire la vente directe. Après, ou alors, nous, on est aussi... pompes funèbres.

  • Speaker #1

    Donc ça c'est si on est dans l'un ?

  • Speaker #0

    Voilà, on est dans l'un et s'il y a des familles qui par exemple sont en Bretagne mais que toute la famille est dans l'un. nous on peut très bien s'occuper d'eux, aller en Bretagne, venir ici, tout préparer ici, à savoir que les chambres funéraires sont libres d'accès à toutes les pompes funèbres de France. D'accord. Voilà, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Donc c'est-à-dire que si la famille est en Bretagne, enfin qu'ils ne sont que deux, mais que toute la famille est dans l'un, la famille peut très bien rapatrier le corps dans l'un. À n'importe quelle heure, n'importe quel jour. D'accord. Voilà. En fait, les maisons funéraires sont libres. Ok. 24 heures sur 24.

  • Speaker #1

    Ça, c'est bon à savoir.

  • Speaker #0

    Même le laboratoire. Les laboratoires. De la maison funéraire, le laboratoire, c'est là où on met les défunts, faire le soin, la toilette, etc. D'accord. Donc, tout est libre d'accès.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Alors, on doit contacter la structure qui a la chambre funéraire. Voilà. Donc, on appelle la structure. On leur dit, voilà, à telle heure, j'arrive. Merci de venir m'ouvrir. Vous avez tous les papiers ? Oui, on a tous les papiers. Ok. Donc, soit on envoie les papiers par mail pour qu'ils aient tout de suite, ou alors, ils attendent qu'on arrive. Voilà. Et on fait le transport Bretagne-Lens. et quelqu'un va nous ouvrir d'accord et ensuite vous vous chargez de toute l'organisation d'accord de la cérémonie ça change rien oui du tout de la mise en bière de tout ça de tout ok ouais ça change absolument rien et

  • Speaker #1

    si c'est une crémation c'est pareil on occupe et tout aussi pour récupérer les cendres vous les mettez dans l'urne tout à fait alors la crémation alors la crémation se fait au crématorium

  • Speaker #0

    Et en fait, on peut faire la cérémonie au crématorium, dans la salle de cérémonie. Il y a le directeur de cérémonie, il y a deux maîtres de cérémonie au crématorium. Et nous, une fois que tout est fait, c'est les agents du crématorium qui gèrent le cercueil, qui gèrent la crémation, et après nous, on récupère l'urne. Voilà, c'est comme ça que ça fonctionne en fait. Nous, on ne met pas le cercueil dans le four, etc. Nous, on ne fait pas tout ça. C'est vraiment le crématorium, les agents du crématorium.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est la spécificité technique.

  • Speaker #0

    Tout à fait, tout à fait. Nous, on est la pompe funèbre qui allons au crématorium, et puis après, eux, ils gèrent la suite. Il y a aussi une dernière chose que je voulais souligner, c'est que, par exemple, nous, en tant que pompe funèbre et fabricant de cercueil en carton, On travaille avec une association qui s'appelle Passage et Recueillement. Et ça nous arrive de faire des cérémonies religieuses avec cette association au Crématorium. Parce qu'il y a des gens qui sont croyants, mais qui n'ont pas forcément envie d'aller à l'église. Donc les gens ont leur bénédiction avec l'association au Crématorium. D'accord. Voilà. On s'adapte en fait.

  • Speaker #1

    Oui, finalement, à t'écouter, je me rends compte que votre prestation, c'est du 100% sur mesure. Ce n'est pas un package qu'on vous achète et puis...

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. C'est du sur mesure. Rien n'est laissé au hasard, rien n'est laissé de son côté. On entend tout, on essaye de faire au mieux. Et puis,

  • Speaker #1

    c'est vachement rassurant de savoir qu'il y a aussi cette considération-là pour les détails, pour le respect du défunt, de la famille qui doit gérer cette situation-là. Donc, c'est rassurant d'entendre ce genre de discours.

  • Speaker #0

    Moi, je leur dis, vous n'avez rien à faire sur le plan administratif. Je les fais juste travailler sur la partie choisir les textes, les musiques, etc. Faire une petite clé USB. Je leur dis je vous fais travailler aussi un petit peu Du coup, quelque part, ils sourient quand je leur dis ça. Et puis moi, je m'occupe de tout le reste. La partie lourde, en fait. Mais c'est bien de les faire travailler. Ils sont impliqués quand même. Ils sont impliqués.

  • Speaker #1

    C'est important pour le processus.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. Du coup, on en rigole. Oui, je leur dis je vous fais bosser aussi. Du coup, des fois, on rigole. Oui,

  • Speaker #1

    ça dédramatise un peu.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et alors, comment on vous contacte ? Le nom de ton entreprise, je ne sais plus si tu l'as dit au début. Parce qu'il y a pas mal de rappelés de toute façon, si c'est le cas.

  • Speaker #0

    C'est EDPN Funéraire, et à Bécréation.

  • Speaker #1

    Et donc, vous avez un site ?

  • Speaker #0

    Oui, EDPN Funéraire. Avec Rémation, il y a deux sites..fr,.com ? Sur Google, on peut...

  • Speaker #1

    Ah, vous êtes bien référencée.

  • Speaker #0

    Ah oui, on est référencée, oui.

  • Speaker #1

    De toute façon, je vous mettrai le lien aussi en description du podcast. Et puis, non, des réseaux sociaux, pas trop.

  • Speaker #0

    Si, on a Facebook, DPN Funer. Aussi, encore. Et Insta, un peu moins. Mais Facebook, oui.

  • Speaker #1

    que tu voulais ajouter autrefois ?

  • Speaker #0

    En fait, si, oui, je voulais rajouter, parce que s'il y a des personnes, en fait, qui veulent prendre rendez-vous avec moi, à distance, par visio, pour avoir des conseils, pour avoir des conseils, s'ils veulent un peu comme... préparer voilà comment comment savoir comment on prépare un dossier d'accord pour eux mêmes pour eux mêmes ou pour un monde de leur famille ou voilà s'ils ont perdu ou donc tu fais un service de consultante oui c'est ça oui oui d'accord ouais s'il ya besoin je

  • Speaker #1

    suis là en fait voilà même j'imagine que pareil on te contacte via le site tout à

  • Speaker #0

    Même si je ne m'occupe pas de la partie pompe lunette, mais si on a besoin de monter un dossier pour la célébration, je suis là, en fait.

  • Speaker #1

    Et tu pourrais faire ça sur quel secteur géographique ? Je suis en visio pour le monde entier, mais tu pourrais aussi te déplacer ?

  • Speaker #0

    En présentiel, oui, je pourrais me déplacer en collaboration avec la pompe funèbre pour la décharger de toute la partie célébrale.

  • Speaker #1

    d'accord ouais ok donc hop c'est bon on a tout dit comme ça tout a été balayé rien n'a été oublié voilà super bah écoute je te remercie beaucoup moi j'ai plus j'ai plus de questions en tout cas c'était un échange profond oui et en tout cas moi je suis je suis vraiment ravie de t'avoir rencontré et d'avoir découvert ce monde là et je te souhaite toute la réussite du monde, notamment avec tes cercueils en carton, parce que je pense que c'est vraiment le futur auquel on ne pourra pas échapper de toute façon. Et j'aime beaucoup ce que tu dégages, ton approche de la chose et ta passion pour ça. Parce que je me dis, mais comment on peut être passionné par ça ? Eh bien, comme une horreur. Merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et plein de réussite pour la suite.

Description

Dans l'épisode 4 de ma tournée de France des podcasts, j'ai rencontré un petit bout de femme très singulier:


ENORA!


Passionnée depuis l'enfance par le domaine funéraire, Enora a créé son entreprise de pompes funèbres il y a 4 ans.

Un coup de tonnerre dans sa vie personnelle lui a fait passer le cap de la création d'entreprise.


Elle nous raconte ses convictions, son engagement de chaque instant et ses valeurs profondes de respect et d'accompagnement des proches des défunts qui lui sont confiés.

Chez elle, tout est pensé pour rendre le plus bel hommage aux morts, pour aider les vivants à passer le ca, le tout dans le plus grand respect de la nature.


Son entreprise est la seule habilitée en France à vendre des cercueils biodégradable en carton, personnalisable pour célébrer au mieux la vie de ceux qu'elle accompagne pour leur dernier voyage.


Enora est une femme extrêmement touchante, habitée d'une passion rare et puissante qui impose le respect.


Bonne écoute! 🎧


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode d'A nos rêves, le podcast des gens qui ont réalisé leurs rêves et qui nous racontent comment et pourquoi ils l'ont fait. Je suis Julie Simonitti, coach en réalisation de rêves. Et cet été, je me suis lancé le défi de réaliser moi aussi un de mes rêves, celui de faire un road trip autour de la France pour aller enregistrer des podcasts avec les personnes que j'avais rencontrées sur les réseaux sociaux dans ma démarche. Je suis partie sans voiture et sans argent pendant deux semaines. Et j'ai eu la chance de rencontrer 14 personnes inspirantes sur mon chemin, dont je vais partager avec vous les témoignages. Épisode 4, Enora, à Bourg-en-Bresse. Alors, aujourd'hui, pour le quatrième épisode que j'enregistre sur mon Tour de France des podcasts, je suis dans un lieu... Pour le moins atypique, dans lequel je n'aurais jamais pensé me trouver un jour, je suis dans une entreprise, dans les locaux d'une entreprise, qui fabrique des cercueils en carton et qui propose des services funéraires, et qui est l'entreprise d'Enora. Bonjour Enora.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va et toi ?

  • Speaker #0

    Oui, merci de m'accueillir. Et je suis ravie de pouvoir faire ce podcast avec toi, parce que quand tu m'as contactée sur Facebook, je crois que c'était ça.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Sur le coup, j'ai été un peu déstabilisée quand tu m'as dit "je réalise mon rêve de travailler dans le monde funéraire" Je me suis dit waouh, ce n'est pas forcément la première chose à laquelle on pense Mais je me suis dit que justement, ça allait être fort. Et particulièrement parce que moi, la raison pour laquelle je trouve que c'est important de réaliser ses rêves, c'est que les gens qui sont en fin de vie, ils ne regrettent qu'une chose, c'est de ne pas avoir osé faire ce qu'ils avaient vraiment envie de faire. Et donc, je suis vraiment très curieuse d'avoir ton opinion sur le rapport à la mort et sur toute l'expérience de fin de vie, puisque tu baignes dans ce milieu-là. Est-ce que tu peux te présenter et présenter le rêve que tu as ou que tu es en train de réaliser ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi je m'appelle Enora et ça fait presque 4 ans que je suis dans le milieu du funéraire. Je suis passionnée depuis ma plus tendre enfance puisque mon oncle avait une entreprise dans le Nord et à chaque fois qu'il venait chez mes grands-parents quand j'étais en vacances, il m'a transmis l'amour et sa passion pour le métier. Et puis, j'ai toujours eu ça en moi, prendre soin des défunts, prendre soin des familles, faire en sorte que tout se passe bien pour qu'ils puissent accepter le deuil puisque c'est toujours difficile la perte d'un être cher. Et la vie a fait que je ne me suis pas lancée tout de suite. Et puis, en 2019, on a failli perdre notre fille. Et vraiment, elle s'est retrouvée sur un lit de mort. Elle avait trois ans. Elle n'avait aucun espoir de s'en sortir. Les médecins nous disaient d'ailleurs qu'elle ne passerait pas la nuit. Et voilà. Donc, c'est là où, paradoxalement, j'ai eu l'idée de monter ma société de pompes funèbres. Mais avec ma vision à moi, c'est-à-dire beaucoup plus doux, de la personnalisation. Beaucoup d'accompagnement, beaucoup d'amour, beaucoup d'écoute et de bienveillance. Avec aussi des produits éco-responsables et locaux, sans importation et sans matière aussi polluante comme le vernis, par exemple, qu'on peut retrouver dans certains cercueils. Voilà, tout ce qui est pareil, tout ce qui est Capiton, eh bien... C'est ce qu'on met à l'intérieur du cercueil. Nous, on ne fait pas ça. Chaque défunt part avec son drap, sa couette et son oreiller. Donc, on est vraiment dans un cocooning. Et c'est les familles qui nous guident, et ce n'est pas nous qui guidons les familles. Voilà.

  • Speaker #0

    Donc, ce n'est pas la peine que je te pose la question du déclic, de pourquoi tu as voulu te lancer dans cette entreprise. C'est évident.

  • Speaker #1

    Oui, c'est évident.

  • Speaker #0

    Ce qui est impressionnant, je trouve, c'est ton rapport à la mort et le fait que tu dises que ça t'a passionnée depuis toute petite. Et de toute façon, depuis hier soir, puisqu'on a beaucoup échangé, tu es une personne extrêmement passionnée et qui a des valeurs très fortes. Tu as lancé ta première entreprise en 2019, suite à la maladie de ta fille, qui aujourd'hui va très très bien. Elle pète la forme même.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    Est-ce que tu avais des peurs avant de lancer ton entreprise ? Et si oui, est-ce qu'elles se sont réalisées ?

  • Speaker #1

    Alors oui, j'avais beaucoup de peurs. D'ailleurs, c'est pour ça que je me suis dans un premier temps lancée en franchise, pour avoir un accompagnement. Mes peurs, dans un premier temps, c'était l'installation, c'était trouver les fournisseurs, c'était comment mettre en place la communication. Comment gérer la première famille aussi toute seule ?

  • Speaker #0

    Parce qu'avant, tu ne l'avais jamais fait du tout ?

  • Speaker #1

    Eh bien non, quand on est diplômé, voilà, moi je me suis diplômée et puis après, j'ai créé ma société donc…

  • Speaker #0

    Et alors, je me demandais, est-ce que tu as une formation ou un accompagnement psychologique parce que c'est difficile de gérer tout le temps des personnes qui sont… au bout de leur vie, qui sont en deuil, qui ne sont pas bien. Alors, dans notre formation, moi, j'ai la formation de directrice d'agence, de conseiller funéraire et maître de cérémonie. Et il y a effectivement quelques cours pendant la formation où on parle sur la gestion des émotions face à la perte d'un proche. Mais après, j'avais un gros avantage, c'est que j'étais ambulancière auparavant. Ah oui ? J'étais ambulancière pendant un bon moment. Et donc, j'ai su m'adapter. à chaque situation, que ce soit juste du transport ou des gardes sami, garde 15, où tu es les yeux du médecin et tu dois analyser la situation et après retranscrire ce qui se passe à l'instant T. Donc si tu veux, en termes d'adaptation, pour moi c'est naturel en fait. Je m'adapte en fonction des familles, en fonction de leur comportement. Ce n'est pas donné à tout le monde. C'est une grande stabilité, un aplomb.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Tout à fait. Et ce qu'il faut aussi savoir, c'est que quand on rentre chez soi, il faut déconnecter. Et une fois que la cérémonie est passée, dire voilà tout s'est super bien passé et puis ne pas repenser à la cérémonie, aux défunts, continuer d'avancer et protéger son cerveau. Mais après ça se fait naturellement, je veux dire quand on aime ce qu'on fait, ça se fait naturellement. Aujourd'hui... Je vais chercher un défunt, je fais mon travail avec beaucoup d'amour et puis c'est comme si j'allais faire mes courses en fait. Je le fais, voilà.

  • Speaker #0

    Rayon tomate.

  • Speaker #1

    Non mais voilà, ça ne s'explique pas en fait. Alors ce n'est peut-être pas la meilleure, on va dire la meilleure, comment expliquer ? On passe d'un défunt aux courses. Mais c'est juste pour dire, quand on aime ça, C'est naturel pour notre cerveau, en fait.

  • Speaker #0

    Et c'est ce que tu me disais quand on s'est rencontrés hier, que finalement, c'est dommage que la mort soit aussi taboue dans notre société, parce que ça fait partie de la vie. Et c'est vrai que si on l'intègre dans notre quotidien, comme tu dis, tu fais une cérémonie, puis tu vas faire tes courses.

  • Speaker #1

    C'est ça. Parce que la mort est en nous. Je veux dire, on naît, on est, puis on va mourir. On n'a pas de... Je veux dire, quelque part, on a tous une épée de Damoclès au-dessus de la tête. en réalité. Et parler de la mort ne fait pas mourir. Et il faut en parler. Il faut que ça soit naturel. Il faut que ça soit justement pour pouvoir préparer son départ correctement, faire une belle cérémonie. Moi, mon mari, il est au courant. Je lui dis, moi, je veux une belle cérémonie, je veux un cercueil en carton, la plage, je veux être présentée, je veux être dispersée. Voilà, et puis les choses sont dites et mes volontés seront respectées et c'est la base en fait. Et puis voilà, pourtant j'en parle et je suis toujours là, et je travaille dehors et je suis toujours là. On va partir. Donc autant il faut être serein avec ça. Oui.

  • Speaker #0

    Et ce qui est... réjouissant, si je peux dire ça comme ça, c'est de voir aussi à quel point tu es vivante, en fait. Tu es très joyeuse, tu es très souriante, tu irradies, tu es très active. Donc, ça casse aussi un peu l'image d'Epinal, tu sais qu'on a des gens qui travaillent dans la mort et qui sont très tristes, très fermés.

  • Speaker #1

    C'est parce qu'on a fait croire depuis des années que la mort, c'était comme ça, que c'était noir, que c'était glauque, que c'était... C'est juste une croyance, c'est quelque chose qu'on a fait croire. Mais en réalité, quand on regarde un peu dans les pays anglo-saxons, ils sont dans la célébration. Dans les pays africains, ils sont dans la célébration.

  • Speaker #0

    Et alors, à ton avis, ça vient d'où ce qu'on nous a fait croire ?

  • Speaker #1

    Pourquoi on nous a fait croire ça ? Tout simplement, je n'ai rien à cacher, c'est purement d'ordre financier. Au moins, on en dit, mieux c'est.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas d'ordre religieux ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Moi, je pensais que c'était lié au catholicisme, enfin, à la chrétienté en général.

  • Speaker #1

    C'est pas que ça. Il y a le côté financier. D'accord. Parce que plus on détaille les prestations, plus les gens comprennent, réfléchissent. Il ne faut pas réfléchir.

  • Speaker #0

    C'est une façon de profiter de l'état émotionnel des gens.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Je ne voyais pas ça comme ça.

  • Speaker #1

    Complètement. Le fait de dire de ne pas proposer les... Alors attention, je ne mets pas tout le monde dans le même panier, mais le fait de ne pas proposer les effets personnels du défunt drap couette oreiller, ça fait 130 ou 140 balles en moins. Le fait de dire aux familles... vous payez pour six jours, mais vous vous faites signer une décharge au bout de quatre jours, on enlève votre défunt du salon, c'est uniquement pour un système de roulement. C'est tout. Ça n'a rien à voir que le défunt, au bout de quatre jours, il ne va pas partir, je suis désolée du terme, mais mal tourné. Non ? Absolument pas. C'est purement un roulement, en fait. Clairement, c'est tout. Voilà pourquoi on a un peu fait croire aux familles où il faut choisir, où c'est une heure, pas plus.

  • Speaker #0

    Et pour revenir aux peurs que tu avais quand tu t'es lancée, parce que ça aurait pu être un peu dérivé.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu dérivé. Pardon.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est moi aussi, je fais ma curieuse. Pour revenir aux peurs que tu avais au début quand tu as lancé ton entreprise, est-ce que tu as réussi à les dépasser ou est-ce qu'il y a encore des choses sur lesquelles tu travailles ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a encore des choses sur lesquelles je travaille et qu'il faut que je redouble d'efforts, et que je me mette un petit coup de pied aux fesses.

  • Speaker #0

    Dans quel domaine ?

  • Speaker #1

    Je pense, par rapport, peut-être être plus sûre, non pas par rapport à mon travail, mais plus sûre. Peut-être plus m'affirmer. Peut-être.

  • Speaker #0

    T'affirmer ton discours dans ce que tu prônes ? Ou physiquement, en fait ?

  • Speaker #1

    Plus physiquement. Plus, voilà. Moi aussi, je connais mon travail.

  • Speaker #0

    D'accord. En fait, c'est ta posture de cheffe d'entreprise,

  • Speaker #1

    Oui. Ok. Oui. Ça, il va falloir que…

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça joue beaucoup.

  • Speaker #1

    Il faut que je me… Enfin, voilà, que je sois plus… D'accord. Quand on me voit, il ne faut pas qu'on se dise celle-là, trop facile trop facile, en 2-3 fois mouvement pouf,

  • Speaker #0

    allez hop tu veux être une femme de pouvoir ouais, voilà c'est ça en fait il y a beaucoup de choses qui sont intriquées dans tout ce que tu vis parce que c'est clair qu'avec ta fille qui a eu cette épreuve là et du coup j'imagine que ça a fait remonter énormément d'angoisse avec ta création d'entreprise, avec le sujet de ton entreprise qui est très particulier... C'est lourd, dans le bon sens du terme aussi, parce que ça veut dire que c'est une vie riche et que tu recherches vraiment du sens, le sens ultime de la vie, si ce n'est pas se poser la question de ce qu'on fait avant la mort et de comment on se motive pour se lever le matin et faire quelque chose qui nous fait vraiment vibrer. C'est beaucoup de choses à gérer, à combiner. Et trouver sa place là-dedans, ça ne doit pas être simple.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Mais avec le temps, les choses se font naturellement.

  • Speaker #0

    Déjà, je trouve que ce qui est aussi impressionnant chez toi, outre le fait que tu es quelqu'un de très ouvert, très vivante et très joyeuse, c'est la façon dont tu switches un peu. Tout à l'heure, on a interrompu le podcast parce que tu as dû prendre un appel. Ta voix, elle change. Tu parles moins fort, tu parles avec une voix plus grave. Le ton est complètement différent. Et c'est marrant de voir comment tu es un peu, je ne dirais pas caméléon, mais en tout cas, tu mets le masque de la professionnelle, bam, tout de suite.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je confirme. Je confirme. Oui.

  • Speaker #0

    Ma question suivante, c'était, dans ton cheminement, est-ce que tout s'est passé comme tu l'espérais ?

  • Speaker #1

    Eh bien, pas du tout. c'est surprenant. C'est pareil pour tous les entrepreneurs, je crois. Pas du tout, pas du tout. Voilà, rien ne s'est passé comme je l'avais imaginé. Après, comme on peut dire, bon... Chaque épreuve nous permet de comprendre et de prendre conscience. Et du coup, on avance différemment. Voilà. Non, c'était pas ça.

  • Speaker #0

    Si. Et alors, dans ton parcours, qu'est-ce qui a planté ?

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a planté ? Alors, beaucoup de choses. Beaucoup de choses. J'ai cru qu'en rentrant dans une franchise, que ça allait être un soutien. En réalité, ça a été de l'escroquerie, clairement. À ce point-là ? Oui. Donc, voilà. Et puis, après, qu'est-ce qui a planté ? Je me suis relancée en indépendante. avec mon mari, mais je n'ai pas été entourée des bonnes personnes.

  • Speaker #0

    Et c'était quoi ? Pardon, je te coupe. C'est quoi se lancer en indépendant dans ce domaine-là ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est sortir de la franchise. C'est sortir de la franchise. Donc, faire indépendant. Et pour ce que vous faites, quel service ? Dans la pompe funèbre aussi. Ok. Voilà, j'ai ouvert ma société de pompe funèbre avec une franchise. J'en suis sortie au bout de six mois parce que, clairement, pour moi, c'était vraiment de l'escroquerie. Donc j'en suis sortie. Sauf que j'en suis sortie, mais on va dire que sur le plan financier, ça a été un peu difficile. Et puis, je n'étais pas forcément entourée des bonnes personnes qui en fait, en réalité, n'étaient pas forcément là pour m'aider. Donc avec mon mari, on a mis des actions en place, on a mis plein de choses, mais la vie a fait que... il a fallu qu'on s'accroche quoi voilà et en indépendant ensuite vous avez vous avez fait ça combien de temps alors après on a fait ça je serai pas donné exactement de deadline Mais du coup après on a stoppé tous les deux et on est repartis différemment avec deux autres associés, mais toujours pompe funèbre et fabrication de cercles en carton.

  • Speaker #0

    Et ensuite ?

  • Speaker #1

    Et ensuite, aujourd'hui, la fabrication des cercueils en carton, les gens s'intéressent de plus en plus, parce qu'ils ont compris le message du cercueil, c'est-à-dire la personnalisation. Nous avons des demandes également à l'étranger. Pour l'instant, il y en a certaines qu'on n'honore pas. Mais voilà, les gens ont compris la symbolique et aussi le message sur le fait que c'est un produit qui est fabriqué localement et qu'il n'y a absolument pas d'importation comme le Bangladesh ou ce qu'on peut penser.

  • Speaker #0

    Et alors ils sont fabriqués où ? Ici.

  • Speaker #1

    Dans l'un ? Dans l'un. Ok. Voilà, dans l'un.

  • Speaker #0

    Et tu m'as dit que c'est une personne qui a créé, qui a breveté ce...

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui.

  • Speaker #0

    Et vous êtes les distributeurs uniques.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Classe. Tout à fait. Donc, nos poignées sont fabriquées par des personnes handicapées.

  • Speaker #0

    D'accord. En France. C'est des poignées en tissu, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Donc, c'est des personnes handicapées qui les font. Nos capitons sont fabriqués par des couturières, pareil en France. Donc le capiton c'est éco-responsable, biodégradable. Et puis, voilà, chaque cercueil est unique. Et le carton c'est un circuit court, il est recyclé en fait. En plus ? Oui, c'est du circuit court. Voilà. Et les colles, les colles qu'on utilise pour le vinyle, clairement, c'est des colles végétaux à base de maïs et de coco. D'accord. Donc, il n'y a pas de toxicité dans les colles.

  • Speaker #0

    Et donc, le vinyle, c'est ce qui est collé sur le carton pour mettre un décor personnalisé.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux donner des exemples de décors que vous avez eus ou c'est confidentiel ?

  • Speaker #1

    Alors, je peux donner un exemple. En l'occurrence, moi j'ai eu une famille un jour, le monsieur il avait un pré depuis des années, et les quatre enfants, quelque part ils m'ont demandé si on pouvait retranscrire le pré sur le cercueil. Et donc j'ai fait appel à un photographe avec qui je travaille, qui s'appelle Jonathan, qui est dans l'Ain aussi. Et donc il a été avec les quatre enfants. en plein milieu du prêt, faire des photos professionnelles, qu'on a nous récupérées, que mon mari a travaillé. On a fait une maquette en 3D, la famille a validé, et le monsieur est parti avec son prêt.

  • Speaker #0

    C'est fort.

  • Speaker #1

    C'est très fort. C'est symbolique. Et c'était magnifique. La cérémonie était magnifique. Parce que la plupart des gens qui étaient là, ils ont fait des festivités dans ce prêt.

  • Speaker #0

    C'est le plus bel hommage qu'on peut rendre à quelqu'un en faisant célèbre le bonheur qu'il a eu dans sa vie ?

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Je pense que je ne t'ai pas posé la question. Ces cercueils-là servent pour la crémation, mais on peut aussi les mettre en caveau comme n'importe quel cercueil ?

  • Speaker #1

    À la base, ces cercueils sont destinés uniquement à la crémation. D'accord. À savoir qu'il y a des communes en France d'où le maire autorise l'énumération. Ah bon ? Oui. D'accord. Il y a certaines communes, le maire autorise l'inhumation, il valide, et puis au bout d'un an, il n'y a plus rien.

  • Speaker #0

    Au bout d'un an ?

  • Speaker #1

    En fait, le cercueil, comme il est biodégradable, au bout d'un an, il n'y a plus de cercueil. D'accord. Donc, en termes d'écologie, voilà, on est…

  • Speaker #0

    Donc, je ne sais pas si légalement c'est possible, concrètement, on pourrait le mettre en pleine terre ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr, c'est en pleine terre. Je parle de la pleine terre, là. Du caveau, je parle de la pleine terre. Et après,

  • Speaker #0

    on a le corps du défunt qui est en pleine terre. C'est autorisé ? Je ne savais pas. D'accord.

  • Speaker #1

    En fait, que ce soit du bois ou que ce soit du carton, quand c'est en pleine terre, le cercueil se décompose.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et après, le corps se décompose aussi.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, je ne savais pas qu'on avait le droit d'avoir un corps humain enterré en pleine terre. Après, j'imagine que ce n'est pas non plus n'importe où.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas le corps humain qui est enterré en pleine terre. On met le cercueil dans la pleine terre. Oui. Le cercueil va se décomposer avec… Au bout d'un an, en fait, avec le...

  • Speaker #0

    Oui, oui, j'ai compris. Mais du coup, ça veut dire qu'après, il n'y a plus le cercueil.

  • Speaker #1

    Oui, après, il n'y a plus le cercueil.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Tu vois. Mais voilà, c'est tout un...

  • Speaker #0

    Une découverte.

  • Speaker #1

    Après, voilà, il y a des... En termes d'écologie, quelque part, le cercueil se décompose, le corps se décompose en même temps. En fait, c'est un processus. Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et alors, il y a aussi des urnes. que vous proposez ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, oui. Les urnes sont aussi biodégradables, sauf le sac qui est à l'intérieur. Le sac, c'est un sac où on met les sangs. Et on a aussi les urnes bios. Donc là, c'est autre chose, mais c'est une urne égale un arbre. Donc les familles choisissent leurs graines. Après, ils font la dispersion où elles le souhaitent. Ou alors, elles inument dans un cavure en pleine terre. On ne met pas de béton en dessous. Et puis après, ils récupèrent le dessus et le petit arbuste, il pousse. C'est une forme de symbolique aussi.

  • Speaker #0

    Oui, qui est super belle.

  • Speaker #1

    Tout est symbolique en fait. C'est le but du métier en fait. Oui,

  • Speaker #0

    c'est peut-être le métier pour les gens qui restent. Autant pour les défunts que pour les familles qui restent.

  • Speaker #1

    C'est ça. Parce que mine de rien, c'est quand même un deuil. Alors plus ou moins on le fait, mais c'est un deuil. Et si la cérémonie est ratée, le deuil c'est raté quoi. Ah oui ? Ah ben il y a des gens, ils peuvent partir très loin. Si la cérémonie est ratée, il y en a, ils n'accepteront jamais. Il y en a même qui peuvent aller au suicide. Non ! Ah ben si. Si ta cérémonie est ratée, ça va être compliqué. C'est le cerveau, il va switcher. par exemple la perte d'un enfant ou autre, même un parent, peu importe. Il faut que cette cérémonie soit... soit belle, soit réussie, pour que les gens disent voilà, on a réussi C'était ses volontés, c'était aussi la volonté de la famille, tout était OK, c'était beau, c'était lui, c'était elle. Et du coup, petit à petit, le cerveau se remet en marche. À savoir, quand on perd quelqu'un, le cerveau s'arrête. Il est en mode pilote automatique. Il n'est plus du tout en capacité de réflexion. Il est en mode pilotage. Donc, certains font dans l'automatisme, la cérémonie se fait, et après, ils commencent leur processus de deuil. Or, nous, l'objectif, c'est qu'on avance tous ensemble pour commencer le processus. C'est qu'on n'attend pas que tout soit fini. Il ne faut pas que ça soit raté.

  • Speaker #0

    Oui. Et justement, est-ce que tu as… Tu dois sûrement avoir des connaissances sur la façon dont, dans d'autres sociétés, on ritualise la mort par rapport à ce qu'on fait en France ou en Europe. Est-ce que tu trouves que les rites qu'on utilise ici sont appropriés ou est-ce que tu penses qu'il faudrait changer des choses dans la façon, par exemple, de faire les cérémonies, tu vois, tout le processus qui amène les vivants à passer le cap du deuil ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'effectivement, il faudrait prendre, comme je disais tout à l'heure, il faudrait accompagner, il faudrait vraiment accompagner et casser toutes ces barrières où on reçoit les gens avec la première phrase qui tue, c'est c'est un certain doléance Non, non en fait. Non, on ne porte pas les jambes, on ne dit pas c'est un certain doléance Pourquoi ? Parce qu'en fait, tu remets un coup de pelle derrière. Les gens, tu les accueilles différemment.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais, toi ? Ça dépend des gens, j'imagine.

  • Speaker #1

    Ça dépend des gens, mais je ne saurais même pas expliquer comment. Moi, je les accueille, on discute. Je les laisse parler, je les laisse beaucoup parler, s'exprimer. J'écoute. Moi, je leur dis, voilà, je vous écoute. Et puis après, on se pose. Je les écoute, on parle de choses, d'autres. J'attends que la pression redescende, en fait. Et après, on commence à discuter.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est tellement soudain quand tu perds quelqu'un.

  • Speaker #1

    Il ne faut laisser pas.

  • Speaker #0

    Dans les 24 heures, 48 heures, tu peux enchaîner les rendez-vous,

  • Speaker #1

    et tu n'as pas ta tête,

  • Speaker #0

    et tu ne sais pas comment décider.

  • Speaker #1

    En fait, ce que je leur explique, c'est qu'on a... 24 heures pour faire les démarches administratives, la déclaration d'essai à la mairie, mais on a 48 heures pour faire le transport. Donc, on redescend, on se pose. D'accord ? On se pose, on discute, tranquille, on boit un thé, un café, on se pose. Et après, une fois qu'on est redescendu, on commence les brides vanatines. tranquille étape par étape en fait la première étape c'est voilà c'est on se rend compte on redescend le pression et après on avance voilà qu'est ce que qu'est ce qu'on fait qu'est ce qu'on fait pas qu'est ce que vous voulez que vous voulez pas qu'est ce qu'il aimait qu'est ce qu'il aimait pas qu'est ce que on pose toutes les questions voilà Et puis si on a un doute, si on veut attendre Pierre, Paul, Jacques, parce que tout le monde n'est pas au même endroit, on attend, c'est ok. On peut se faire un zoom s'il y a du distance. Tout le monde, en fait, on avance ensemble. S'il y a une angoisse, ok, c'est ok, on s'appelle, on s'écrit. Voilà, c'est ça. Il y a une dame, par exemple, une fois... Je me suis occupée de son papa. Et deux mois et demi après, elle m'appelle pour sa maman. Et cette dame est extraordinaire. Cette dame est extraordinaire. Et elle me dit...

  • Speaker #0

    Nora, de toute façon, c'est sûr, c'est vous. Je dis ok. Et puis, moi, j'ai vu sa maman, comment elle était quand elle a perdu son mari. Et puis, j'avais un peu saisi aussi le contexte. Et donc, cette dame, on fait la présentation en salon. Et j'ai dit à Matanato, il faut la raviver au maximum. au naturel et vraiment lui faire une belle beauté, comme si elle avait 20 ans. Voilà. Donc, Matanato a fait du travail extraordinaire. Et puis moi, à l'intérieur, cette dame, je l'ai entourée de pétales. Je l'ai entourée de pétales, de roses blanches et roses, parce qu'elle adorait ça. Donc, je l'ai entourée. Et donc, quand la fille est rentrée dans le salon, ça a été… Et elle m'a pris dans ses bras, elle a pleuré. Elle m'a dit Nora, ça fait 25 ans que je n'ai pas vu maman comme ça. Elle est magnifique. Elle est partie apaisée en fait.

  • Speaker #1

    Et elle avait quel âge cette femme ?

  • Speaker #0

    Elle avait 80 à peu près. Mais elle s'était un peu laissée... Elle s'occupait de son mari. Elle s'est laissée un peu... Et effectivement, elle était magnifique.

  • Speaker #1

    C'est important parce que c'est la dernière image qu'on a d'eux.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et même si on se dit qu'on veut garder une image d'eux en pleine santé, plus jeune, si la personne est décédée d'une longue maladie, qu'on a vu son corps se faner, c'est difficile de rester sur cette idée-là, parce que ça ne correspond pas à ce qu'était la personne.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Donc c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Voilà. Et elle ne s'y attendait pas, parce que je fais des surprises des fois à mes familles, des petits clins d'œil comme ça. Elle ne s'y attendait pas. Moi je la revois encore dans son cercueil cette dame, c'est vrai que waouh ! Par rapport à quand je l'avais vue aux obsèques de son mari. Oui, effectivement, on a fait un bond. Et voilà, sa fille, sa fille, elle pleurait, elle pleurait tellement, c'était tellement beau. Et voilà, grâce à notre travail, parce que il y a Matanato. et bien cette dame elle a pu faire un processus de deuil dans de bonnes conditions. Et il y a d'autres familles avec qui j'ai tissé des liens. Il y en a une en particulier, elle était à mon mariage. Ah oui ? Oui. Il y a certaines familles où je tisais des liens comme ça. Un autre pareil, j'ai fait ça, je me suis occupée de sa maman. C'est devenu mon ami aussi.

  • Speaker #1

    Il faut dire que tu interviens dans la vie des gens à un moment où on est particulièrement vulnérable. Donc, sentir qu'il y a cette bienveillance-là aussi, ça tisse des liens très forts, j'imagine. On ne peut pas avoir comme ça si rapidement dans un autre contexte. Et alors justement, tiens, j'enchaîne avec ma question suivante. Dans ton activité, de quoi tu es la plus fière ? C'est une question de...

  • Speaker #0

    De célébrer la vie à travers la mort. Wow ! Voilà.

  • Speaker #1

    Tout simplement.

  • Speaker #0

    Tout simplement. On ne célèbre pas un mariage, mais malgré tout, on célèbre la vie à travers l'amour. C'est beau. C'est beau et je suis contente quand mes familles me prennent dans leurs bras et qu'ils pleurent. Je suis contente.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas des larmes de joie, mais j'imagine que c'est au moins des larmes de soulagement pour eux, de savoir que ça s'est bien passé. Avec le recul que tu as aujourd'hui sur les épreuves que tu as traversées dans ton activité, etc. Quel conseil tu donnerais à quelqu'un qui voudrait se lancer pour réaliser son rêve, alors pas forcément dans le domaine professionnel, mais sportif, amoureux, peu importe, et qui n'ose pas ?

  • Speaker #0

    Faites, en fait. Il n'y a pas vraiment de conseil. Faites et puis vous verrez au fil du temps. Je n'ai pas vraiment de conseil, mais si c'est au plus profond de ses tripes, il faut y aller. Et puis on verra. De toute façon, l'entrepreneuriat, c'est ça. C'est ça. Mais si on garde cette foi et cet espoir, comme on dit, tout ce qui vient à point, c'est attendre. C'est une expression. Tout ce qui vient à point, c'est attendre.

  • Speaker #1

    C'est pas tout vient à point, à qui c'est attendre ?

  • Speaker #0

    Peut-être c'est de ce sens-là. Je ne sais pas. En tout cas,

  • Speaker #1

    on comprend bien ce que ça veut dire.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Voilà. Faites, c'est vraiment ça, faites, et vous verrez. Mais voilà, il faut aimer, il faut vraiment le faire, parce que c'est au fond de ses tripes. Il ne faut pas faire pour dire de faire, et d'avoir une vision. Purement financière, oui je le dis. Il faut vibrer ce qu'on fait. C'est vraiment le conseil que je donne, vibrer ce que vous faites.

  • Speaker #1

    Jusqu'au jour où on arrête de vibrer. Parce qu'on est mort. Du coup, autant le faire tant qu'on est vivant.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est exactement ça.

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai, je pense qu'il n'y a personne qui est mieux placé que toi pour savoir que... Il y a des choses qui s'arrêtent comme ça, du jour au lendemain. On n'avait pas prévu des gens qui avaient des projets, qui étaient en train de faire des trucs et boum, d'un seul coup, la mort frappe.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est ça. Voilà qui je suis.

  • Speaker #1

    C'est beau. Et alors, est-ce que tu voudrais mettre en avant justement... ton activité, expliquer un peu où on peut vous joindre, comment ça fonctionne. Par exemple, on a beaucoup discuté depuis hier soir, on est ensemble, et moi il y a plein de choses, et pourtant j'ai eu beaucoup de décès dans ma famille, et j'ai dû organiser par exemple les funérailles de ma mère. Et il y a plein de choses que tu m'as expliquées, mais je tombe des nues, moi je ne le stapais pas. Donc par exemple, si on veut, pas quelqu'un est en Bretagne et perd un proche, Et veut commander un de vos cercueils en carton, comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, il faut qu'il mandate une structure de pompe funèbre pour les cercueils en carton, parce que nous, on travaille uniquement avec les pompes funèbres pour la vente des cercueils en carton.

  • Speaker #1

    Donc, vous ne vendez pas aux particuliers, c'est clair ?

  • Speaker #0

    Non, pas aux particuliers, parce qu'on n'a pas le droit de faire la vente directe. Après, ou alors, nous, on est aussi... pompes funèbres.

  • Speaker #1

    Donc ça c'est si on est dans l'un ?

  • Speaker #0

    Voilà, on est dans l'un et s'il y a des familles qui par exemple sont en Bretagne mais que toute la famille est dans l'un. nous on peut très bien s'occuper d'eux, aller en Bretagne, venir ici, tout préparer ici, à savoir que les chambres funéraires sont libres d'accès à toutes les pompes funèbres de France. D'accord. Voilà, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Donc c'est-à-dire que si la famille est en Bretagne, enfin qu'ils ne sont que deux, mais que toute la famille est dans l'un, la famille peut très bien rapatrier le corps dans l'un. À n'importe quelle heure, n'importe quel jour. D'accord. Voilà. En fait, les maisons funéraires sont libres. Ok. 24 heures sur 24.

  • Speaker #1

    Ça, c'est bon à savoir.

  • Speaker #0

    Même le laboratoire. Les laboratoires. De la maison funéraire, le laboratoire, c'est là où on met les défunts, faire le soin, la toilette, etc. D'accord. Donc, tout est libre d'accès.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Alors, on doit contacter la structure qui a la chambre funéraire. Voilà. Donc, on appelle la structure. On leur dit, voilà, à telle heure, j'arrive. Merci de venir m'ouvrir. Vous avez tous les papiers ? Oui, on a tous les papiers. Ok. Donc, soit on envoie les papiers par mail pour qu'ils aient tout de suite, ou alors, ils attendent qu'on arrive. Voilà. Et on fait le transport Bretagne-Lens. et quelqu'un va nous ouvrir d'accord et ensuite vous vous chargez de toute l'organisation d'accord de la cérémonie ça change rien oui du tout de la mise en bière de tout ça de tout ok ouais ça change absolument rien et

  • Speaker #1

    si c'est une crémation c'est pareil on occupe et tout aussi pour récupérer les cendres vous les mettez dans l'urne tout à fait alors la crémation alors la crémation se fait au crématorium

  • Speaker #0

    Et en fait, on peut faire la cérémonie au crématorium, dans la salle de cérémonie. Il y a le directeur de cérémonie, il y a deux maîtres de cérémonie au crématorium. Et nous, une fois que tout est fait, c'est les agents du crématorium qui gèrent le cercueil, qui gèrent la crémation, et après nous, on récupère l'urne. Voilà, c'est comme ça que ça fonctionne en fait. Nous, on ne met pas le cercueil dans le four, etc. Nous, on ne fait pas tout ça. C'est vraiment le crématorium, les agents du crématorium.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est la spécificité technique.

  • Speaker #0

    Tout à fait, tout à fait. Nous, on est la pompe funèbre qui allons au crématorium, et puis après, eux, ils gèrent la suite. Il y a aussi une dernière chose que je voulais souligner, c'est que, par exemple, nous, en tant que pompe funèbre et fabricant de cercueil en carton, On travaille avec une association qui s'appelle Passage et Recueillement. Et ça nous arrive de faire des cérémonies religieuses avec cette association au Crématorium. Parce qu'il y a des gens qui sont croyants, mais qui n'ont pas forcément envie d'aller à l'église. Donc les gens ont leur bénédiction avec l'association au Crématorium. D'accord. Voilà. On s'adapte en fait.

  • Speaker #1

    Oui, finalement, à t'écouter, je me rends compte que votre prestation, c'est du 100% sur mesure. Ce n'est pas un package qu'on vous achète et puis...

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. C'est du sur mesure. Rien n'est laissé au hasard, rien n'est laissé de son côté. On entend tout, on essaye de faire au mieux. Et puis,

  • Speaker #1

    c'est vachement rassurant de savoir qu'il y a aussi cette considération-là pour les détails, pour le respect du défunt, de la famille qui doit gérer cette situation-là. Donc, c'est rassurant d'entendre ce genre de discours.

  • Speaker #0

    Moi, je leur dis, vous n'avez rien à faire sur le plan administratif. Je les fais juste travailler sur la partie choisir les textes, les musiques, etc. Faire une petite clé USB. Je leur dis je vous fais travailler aussi un petit peu Du coup, quelque part, ils sourient quand je leur dis ça. Et puis moi, je m'occupe de tout le reste. La partie lourde, en fait. Mais c'est bien de les faire travailler. Ils sont impliqués quand même. Ils sont impliqués.

  • Speaker #1

    C'est important pour le processus.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est ça. Du coup, on en rigole. Oui, je leur dis je vous fais bosser aussi. Du coup, des fois, on rigole. Oui,

  • Speaker #1

    ça dédramatise un peu.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et alors, comment on vous contacte ? Le nom de ton entreprise, je ne sais plus si tu l'as dit au début. Parce qu'il y a pas mal de rappelés de toute façon, si c'est le cas.

  • Speaker #0

    C'est EDPN Funéraire, et à Bécréation.

  • Speaker #1

    Et donc, vous avez un site ?

  • Speaker #0

    Oui, EDPN Funéraire. Avec Rémation, il y a deux sites..fr,.com ? Sur Google, on peut...

  • Speaker #1

    Ah, vous êtes bien référencée.

  • Speaker #0

    Ah oui, on est référencée, oui.

  • Speaker #1

    De toute façon, je vous mettrai le lien aussi en description du podcast. Et puis, non, des réseaux sociaux, pas trop.

  • Speaker #0

    Si, on a Facebook, DPN Funer. Aussi, encore. Et Insta, un peu moins. Mais Facebook, oui.

  • Speaker #1

    que tu voulais ajouter autrefois ?

  • Speaker #0

    En fait, si, oui, je voulais rajouter, parce que s'il y a des personnes, en fait, qui veulent prendre rendez-vous avec moi, à distance, par visio, pour avoir des conseils, pour avoir des conseils, s'ils veulent un peu comme... préparer voilà comment comment savoir comment on prépare un dossier d'accord pour eux mêmes pour eux mêmes ou pour un monde de leur famille ou voilà s'ils ont perdu ou donc tu fais un service de consultante oui c'est ça oui oui d'accord ouais s'il ya besoin je

  • Speaker #1

    suis là en fait voilà même j'imagine que pareil on te contacte via le site tout à

  • Speaker #0

    Même si je ne m'occupe pas de la partie pompe lunette, mais si on a besoin de monter un dossier pour la célébration, je suis là, en fait.

  • Speaker #1

    Et tu pourrais faire ça sur quel secteur géographique ? Je suis en visio pour le monde entier, mais tu pourrais aussi te déplacer ?

  • Speaker #0

    En présentiel, oui, je pourrais me déplacer en collaboration avec la pompe funèbre pour la décharger de toute la partie célébrale.

  • Speaker #1

    d'accord ouais ok donc hop c'est bon on a tout dit comme ça tout a été balayé rien n'a été oublié voilà super bah écoute je te remercie beaucoup moi j'ai plus j'ai plus de questions en tout cas c'était un échange profond oui et en tout cas moi je suis je suis vraiment ravie de t'avoir rencontré et d'avoir découvert ce monde là et je te souhaite toute la réussite du monde, notamment avec tes cercueils en carton, parce que je pense que c'est vraiment le futur auquel on ne pourra pas échapper de toute façon. Et j'aime beaucoup ce que tu dégages, ton approche de la chose et ta passion pour ça. Parce que je me dis, mais comment on peut être passionné par ça ? Eh bien, comme une horreur. Merci.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et plein de réussite pour la suite.

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