#266 - Julien DUPARQUE - Un AVC à 39 ans qui change la vie : sport, résilience et sensibilisation cover
#266 - Julien DUPARQUE - Un AVC à 39 ans qui change la vie : sport, résilience et sensibilisation cover
A côté de mes pompes !

#266 - Julien DUPARQUE - Un AVC à 39 ans qui change la vie : sport, résilience et sensibilisation

#266 - Julien DUPARQUE - Un AVC à 39 ans qui change la vie : sport, résilience et sensibilisation

1h12 |11/10/2024
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1h12 |11/10/2024
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Description

🚨 Avez-vous déjà pensé que l'AVC pouvait arriver à n'importe qui, à n'importe quel moment ? Cet épisode poignant d'A COTE DE MES POMPES, avec Julien, est un rappel bouleversant de cette réalité. 🎙️


Julien partage son histoire incroyable, passant d'une vie ordinaire à un parcours de survie extraordinaire après un AVC à seulement 39 ans. Comment a-t-il fait face à cet accident soudain, transformant un moment de vulnérabilité en une leçon de résilience et de détermination ?


Il nous plonge dans son combat pour retrouver son autonomie, en s'appuyant sur une discipline sportive héritée de sa jeunesse en cyclisme. Chaque petit pas, chaque battement du cœur témoigne de sa volonté indomptable de surmonter l'adversité.


Mais que fait-il pour sensibiliser le public face à cette menace silencieuse qu'est l'AVC ? Julien est devenu un farouche défenseur de la prévention et espère que son histoire inspirera d'autres à se renseigner sur les signes avant-coureurs et les facteurs de risque.


Cet épisode est un appel à tous. Connaissons-nous vraiment les signes d'un AVC ? Savons-nous comment réagir ? Le récit de Julien est à la fois une source d'inspiration et une incitation à l'action.


🎧 Écoutez son histoire émouvante et responsabilisante dès maintenant ! Ne manquez pas une opportunité de comprendre comment vous pouvez, vous aussi, faire une différence.


Merci infiniment à Julien pour son courage et son engagement constant. En espérant que son témoignage résonnera en chacun de nous.


Écoutez, partagez et sensibilisez autour de vous. Parce que chaque minute compte. ⏰👂


Profil INSTAGRAM de Julien : https://www.instagram.com/julien.avc/

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Chaque semaine j'aborde cet univers qui est ma passion : l'entraînement, les séances, les aspects techniques mais aussi ses à-côtés : la nutrition, le matériel, le lifestyle, les chaussures.


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Je vous propose divers formats d'épisode : 

  • Un épisode format capsule, relativement court sur des questions précises avec des experts : Bruno HEUBI pour l'OEIL DU COACH ; Nouchka SIMIC et Aude BAZIN pour l'OEIL DE LA DIET !

  • Un épisode grand format, avec l'interview d'un sportif amateur, professionnel, un expert....

  • Des épisodes solo, notamment avec la préparation de ce MARATHON POUR TOUS dans lesquels j'aborde ma préparation !


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les runners, bonjour les sportives, bonjour aux petits membres de la course à pied, c'est Seb et c'est avec un grand plaisir que je vous retrouve pour ce nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes, numéro 266. Et avant de vous présenter mon invité du jour, je voulais faire un petit clin d'œil au Patreon, ces contributeurs, ces auditeurs fidèles qui, avec beaucoup d'enthousiasme et beaucoup de sincérité, m'ont fait passer une agréable soirée, pas plus tard qu'hier soir, jeudi. avec deux heures de discussion autour de ce qui nous rassemble, c'est la course à pied, mais également des possibles évolutions du podcast. Donc si vous êtes tenté par cette aventure, si vous voulez entrer dans les coulisses et que l'on construise ensemble ce média, vous êtes les bienvenus. Je vous invite pour cela à m'envoyer un petit message par la page Instagram ou la page Facebook et ainsi je vous transmettrai toutes les informations. Aujourd'hui... un épisode qui résonne bien évidemment sport, course à pied, mais qui va bien au-delà. Vous allez le voir avec le profil de mon invité. Avez-vous déjà pensé que l'AVC pouvait arriver à n'importe qui, à n'importe quel moment ? Cet épisode d'à côté de mes pompes est un rappel bouleversant de cette réalité. Et c'est Julien qui vient partager son histoire passant d'une vie ordinaire un parcours de survie extraordinaire après un AVC à seulement 39 ans. Comment a-t-il fait face à cet accident soudain qui a complètement transformé sa vie de la vulnérabilité en une leçon de résilience et de détermination ? Julien nous plonge dans son combat pour retrouver une forme d'autonomie en s'appuyant sur une discipline sportive héritée de sa jeunesse, à savoir le cyclisme. Chaque... Chaque petit pas, chaque marche, chaque battement de cœur témoigne de sa volonté de surmonter cette adversité, cet accident de la vie comme on pourrait l'appeler. Depuis ce soir de novembre 2019 qui a complètement fait basculer sa vie, Julien est devenu un farouche défenseur de la prévention et espère que son histoire inspirera d'autres personnes à se renseigner sur les signes avant-coureurs. et les facteurs de risque de l'AVC. Alors cet épisode est un appel à tous. Connaissons-nous vraiment les signes d'un AVC ? Savons-nous comment réagir ? Ce récit de Julien est à la fois une source d'inspiration et une incitation à l'action. Un grand merci à toi Julien pour ton courage et ton engagement. J'espère que ce témoignage résonnera en chacun d'entre nous. Écoutez-le, partagez-le et sensibilisez les personnes autour de vous parce que... Dans cette situation, c'est chaque minute qui compte. Et il est maintenant temps pour moi de vous laisser profiter de mon échange avec Julien Duparc, un AVC à 39 ans, un accident qui change la vie. C'est le nouvel épisode du podcast À Côté de mes Pompes, pour lequel je vous souhaite une agréable écoute. Bonsoir Julien, merci d'être l'invité du podcast À Côté de mes Pompes aujourd'hui. Alors on va parler d'un sujet qui... pour moi était méconnu. Je suis tombé sur ton profil Instagram un petit peu par hasard et j'ai tout de suite eu envie de te laisser un message. Tu as accepté volontiers l'invitation et c'est ce parcours de vie, cet accident de la vie dont on va parler aujourd'hui. Mais auparavant, je te laisse te présenter et indiquer aux auditeurs qui tu es et d'où tu viens.

  • Speaker #1

    Écoute, merci beaucoup Sébastien pour l'invitation. Effectivement, tu n'es pas le seul à être un petit peu dans le vague. de ce qui m'est arrivé, pourtant c'est quelque chose de très commun, puisque ça arrive à beaucoup de monde. Moi, j'ai fait un AVC. Un AVC, ce n'est pas que destiné à des personnes qui sont âgées, ça touche vraiment à tous les âges. Moi, j'ai fait un AVC à 39 ans. Je suis Julien, j'habite en région parisienne, dans les Yvelines. à 50 ans en Yvelines, et en novembre 2019, j'ai fait un grave AVC. En réalité, j'avais fait un AIT, donc c'est un accident ischémique transitoire, un soir, où au final, jamais j'aurais douté que je pouvais être sujet à faire un AVC. C'était un soir... où j'avais passé une journée de travail tout à fait classique. Et à l'issue de ma journée de travail, j'avais opté pour aller faire un footing. J'avais commencé à courir. Je trouvais que la course à pied était un bon défouloir après une journée. Je me suis dit que ce soir-là, j'en avais besoin après une journée de travail qui était assez riche. Et j'avais fait un footing le soir, tout était normal. Et puis, au moment de me coucher et de me mettre au lit, il était vers 22h30, quelque chose comme ça. J'ai eu une sensation très bizarre, je n'ai plus senti ma jambe droite, plus non plus tout mon côté droit. Et ça n'a duré qu'une trentaine de minutes. Et à ce moment-là, au bout de 30 minutes, j'ai réalisé que j'étais dans un état que je n'avais jamais soupçonné auparavant, dans un état un peu second. Et puis au fur et à mesure des secondes et des minutes qui se passaient, j'ai compris qu'il s'était passé quelque chose de grave, mais je n'étais pas conscient de ce que ça pouvait être parce que pour moi, ça concernait ma jambe, notamment que je ne sentais plus à ce moment-là et que là, je retrouvais les sensations, je pouvais être mobile, etc. Et pour moi, c'était dans ma jambe et mon bras, ce n'était pas ma tête. Et en réalité, j'avais fait un AIT. Donc, c'est le petit frère de l'AVC. Et l'AIT ne dure qu'en moyenne une trentaine de minutes. Et c'est les mêmes symptômes, exactement la même chose qu'un AVC, sauf que c'est temporaire et ça ne laisse aucune séquelle. Alors, au bout d'une trentaine de minutes, je n'avais plus aucune séquelle et j'ai pu... Du coup, prévenir ma femme qui m'avait laissé une nuit tranquille puisque depuis plusieurs jours, elle était souffrante. Elle toussait beaucoup. On avait passé des mauvaises nuits. Et ce soir-là, elle m'avait dit, écoute, je vais te laisser un peu de répit. Je vais dormir dans une chambre d'amis et tu vas pouvoir te reposer. J'avais opté effectivement pour cette solution. Je trouvais que c'était un bon moyen pour pouvoir me reposer. Et au final, plus jamais je ne dormirais dans une chambre loin de ma femme, dans la même maison en plus, parce que le lendemain matin, elle aurait pu me retrouver complètement immobile, allongée sur la moquette de ma chambre. Donc à ce moment-là, on a prévenu les secours qui sont venus immédiatement. Ils m'ont emmené à l'hôpital. de Versailles, à côté de chez moi. Et tout de suite, la chaîne médicale s'est mise en marche. Ils m'ont fait passer plein d'examens, j'ai rencontré une neurologue. Et puis, il s'est avéré qu'ils ont découvert que ma carotide était disséquée. Alors là, c'était quand même surprenant. Et je ne comprenais pas non plus pourquoi ça pouvait avoir un lien avec un AVC. Et en fait, ma carotide s'est disséquée. Et c'est la cause de la cause de mon AVC en fait. Donc un caillot s'est formé dans ma carotide et est monté au cerveau. Et ensuite, un AVC, il y a deux types d'AVC. Il y a des AVC hémorragiques et il y a des AVC, ce qu'on appelle ischémiques. Et un AVC hémorragique, c'est une hémorragie dans la tête. Et un AVC ischémiques, c'est... une partie du cerveau qui n'est plus oxygénée et qui n'a plus de sang.

  • Speaker #0

    Quelle a été la cause de cet AVC ? Parce qu'on va parfois chercher très loin, peut-être dans une forme de génétique, un tissu veineux qui n'est peut-être pas suffisamment bien fourni avec des problèmes de coagulation, des choses comme ça. Là, c'était tout autre.

  • Speaker #1

    Alors, on a cherché pas mal de causes qui auraient pu causer cette dissection de la carotide, parce que la cause de mon AVC était connue, donc c'était ma carotide qui s'était disséquée. Mais pourquoi ma carotide s'était disséquée ? On m'a posé beaucoup de questions. Est-ce que j'ai été récemment chez le coiffeur ? Parce que la tête qu'on met en arrière dans le bac pour se faire laver les cheveux, effectivement ça peut être une cause de dissection de carotides et on m'a demandé si j'avais pas un plafond si j'avais il ya plein de choses qui font que La carotide peut se disséquer, donc il ne faut pas avoir peur d'aller chez le coiffeur ou de peindre un plafond, ce n'est pas ça. Moi, c'est venu quelques temps après, en discutant avec un neurologue, qui n'était pas du tout mon neurologue, mais dans le cadre d'actions que je mène depuis mon AVC, sur ma page Instagram, j'avais été en contact avec... avec un neurologue avec qui j'ai discuté de mon cas. Et je lui racontais qu'on ne comprenait pas, qu'on avait essayé de savoir d'où pouvait provenir cette dissection. Et quelques temps avant, deux mois avant mon AVC, je suis allé dans un célèbre parc d'attractions. Et j'ai fait un manège assez violent. Et j'ai senti pendant ce manège comme un choc, un coup du lapin. Et je savais que j'avais vécu quelque chose de très bizarre. Et c'est pour ça que plusieurs temps après, deux ans après, j'en reparle avec ce médecin qui m'a dit, ne va pas chercher plus loin, tu t'es disséquée la carotide à ce moment-là. La carotide, il me dit, se dissèque totalement au bout de deux mois, deux mois et demi. En fait, j'ai eu un choc au moment du manège et j'ai ma carotide qui a commencé à se déchirer et après, les déchireurs ont fait que ça a complètement bloqué. Le sang ne passait plus et c'est pour ça qu'un caillot s'est formé.

  • Speaker #0

    Alors Julien, avant qu'on aborde les conséquences de cet AVC et tout ce que tu as traversé, en parcours de soins pour arriver jusqu'à aujourd'hui derrière ce micro et qu'on soit en mesure d'échanger. Tu évoquais être résident de la ville de Saint-Quentin. Est-ce que tu as un lien sportif avec le vélo ? Parce que je voulais voir un petit peu quel était ton passif sur le plan du sport. Est-ce que tu avais déjà un lien avec la course à pied ? Puisque tu disais avoir réalisé un footing au soir justement de la survenue de cet AVC. Alors...

  • Speaker #1

    Je ne suis pas du tout un facteur de risque pour faire un AVC parce que j'ai toujours eu une vie complètement posée, rangée, saine, sans excès. Et quand je parle de sans excès, c'est que je faisais du sport. J'ai commencé à faire beaucoup de sport dans ma jeunesse en faisant du cyclisme en compétition sur route. J'ai fait du vélo. J'ai découvert le plaisir de pouvoir se dépasser, de franchir ses limites, de se mettre au défi, de vivre des échecs. Parce que les échecs arrivent à construire la personne. J'ai beaucoup plus perdu de courses que j'en ai gagné. Et voilà, j'ai découvert la rigueur. La rigueur notamment sur le vélo, sur le vélo de piste. J'étais sportif externe à l'INSEP où je faisais du vélo de piste. Et tu me parles de 50 ans en Yvelines. Quand a ouvert le Vélodrome de 50 ans en Yvelines, immédiatement, j'ai repris plaisir à refaire du vélo sur piste, à faire quelques compétitions avec des amis, mais vraiment juste pour le grand plaisir de rouler. et de passer des bons moments. Donc, j'ai toujours eu un passé et un passif de sportif, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et la course à pied ? Parce que là, on troque le vélo pour les baskets, ce n'est pas du tout le même sport. Tu trouvais finalement que cette activité pouvait t'apporter, parce que tu es chef d'entreprise par ailleurs, est-ce que c'est la course à pied qui pouvait t'apporter un petit peu de tranquillité pour évacuer le stress ? Et tu disais, il trouvait quand même un petit peu de plaisir avant cet accident.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, j'ai toujours aimé faire du sport et le vélo faisait partie de mon ADN. J'ai été vacciné par un rayon de vélo. Je viens d'une famille de cyclistes. Mais le temps passant, j'ai pu découvrir et prendre du plaisir en courant, mais de façon vraiment très simple. sans me lancer dans des compétitions, juste le fait de se défouler et d'aller prendre plaisir, que ce soit une demi-heure, trois quarts d'heure, une heure. Et en fait, le fait d'aller courir une demi-heure... j'ai l'impression de faire un effort de deux heures de vélo et comme je cours aussi de façon, avec mon travail, je cours après le temps, du coup j'ai découvert que courir me permettait de gagner du temps. Donc c'est vrai que c'est beaucoup plus simple quand tu veux aller courir, ne serait-ce que si tu pars en... En week-end ou n'importe où, en vacances, tu emmènes juste une paire de baskets, un short, et voilà, tu peux courir. Alors que si tu fais du vélo, le bagage est beaucoup plus lourd. Donc c'est pour ça que je me suis mis à la course à pied.

  • Speaker #0

    Si on reprend le fil maintenant de cet accident, novembre 2019, cette soirée, elle sera marquée à jamais dans ton histoire. Une fois que tu es pris en charge par les services de secours, Tu arrives à Versailles. Est-ce que tu as perdu connaissance ? Est-ce que tu as été complètement déconnecté du temps parce que plongé dans un coma artificiel pour te préserver ? Comment s'est passée cette prise en charge ? Et qu'est-ce que tu en ressens, toi, aujourd'hui ? Est-ce que tu as été conscient à certains moments ? Est-ce qu'il s'est passé un laps de temps pour lequel c'était le blackout total ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    En réalité... Le soir où j'ai été transféré à l'hôpital de Versailles, c'était suite à un AIT. L'AIT ne donne aucune séquelle. Quand je suis arrivé, je me suis platement excusé auprès des médecins, des soignants que je rencontrais, en leur disant je suis désolé, je vous embête, je suis vraiment en pleine forme, je prends la place sûrement de quelqu'un d'autre Je n'étais pas du tout à l'aise d'être à l'hôpital aux urgences. Et puis, il s'est avéré que, donc, ils se sont aperçus que j'avais quand même ma carotide qui était complètement bouchée. Donc là, c'est lancé le parcours de soins pour les personnes qui font des AVC ou des AIT. Je suis parti au service neuro. Et au service neuro, en fait, ils m'ont fait ce qu'on appelle une thrombolise. Une thrombolise, c'est une piqûre qui permet de fluidifier le sang et de faire partir le caillot que j'ai dans le cerveau de façon tout à fait naturelle, malgré tout, je dis naturelle, même si la thrombolise, c'est un peu un desktop qu'on injecte pour que ça puisse se dissoudre. Et puis, je croisais les doigts comme tout le monde à ce moment-là pour que... tout se résorbe et que je puisse retrouver ma vie de façon très classique. D'autant plus que le lendemain de mon AIT, j'étais invité au Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines pour une compétition qu'organisaient mes amis qui étaient membres de l'équipe de France. Il y avait toute une fête et que je ne voulais absolument pas louper. Donc moi, j'avais qu'une hâte, c'était de repartir de l'hôpital le plus vite possible. Et au final, le lendemain matin, j'ai passé la nuit là-bas. Et le lendemain matin, vers 10 heures, là, j'ai fait mon grave AVC. Alors, c'est un AVC, j'ai fait un AVC vraiment très grave qui m'a rendu complètement hémiplégique et qui m'a rendu ce qu'on appelle aphasique. J'étais aphasique. complet, c'est-à-dire que je ne parlais plus et je ne comprenais plus. Donc j'étais complètement déconnecté de la réalité du monde. On pouvait me parler, je n'étais pas là et je n'étais plus du tout conscient. J'étais dans une autre planète, dans une autre dimension. Et quand j'ai fait ça, du coup, le médecin, heureusement, est venu dans ma chambre pour me voir de façon très classique durant sa visite. et m'a découvert complètement inerte dans un état où je ne réagissais plus. Il a appelé immédiatement les services de secours du SAMU, qui étaient au rez-de-chaussée et n'avaient qu'à prendre l'ascenseur pour venir me voir le plus vite possible dans la chambre. Et tout de suite, ils m'ont préparé, ils m'ont refait passer une IRM en urgence. Et j'ai été transféré dans un autre hôpital à Paris où cet hôpital était équipé d'un plateau technique qui permet de faire une intervention dans le cerveau. pour ôter de façon mécanique le caillot qui me faisait cet AVC. Donc dès que je suis arrivé, il y avait le chirurgien avec les gants, j'imagine parce que je n'étais pas conscient, qui m'attendait et qui a passé un cathéter via l'artère fémorale et m'a retiré le caillot, même si tout s'est presque bien passé puisque j'ai des morceaux du caillot qui sont... Partie me boucher le nerf optique et j'ai perdu la vision de l'œil gauche.

  • Speaker #0

    Donc là, on était sur une course contre la montre, si je reprends la métaphore du cyclisme. Il ne fallait pas perdre de temps pour intervenir avec ce transfert en urgence sur cet autre hôpital équipé du plateau technique.

  • Speaker #1

    Alors l'AVC en tant que tel, c'est une urgence absolue. Et Vital, tu rentres dans un contre-la-montre de la vie. C'est très important d'être pris en charge le plus rapidement possible. Donc à ce moment-là, j'ai pu bénéficier en plus de cette technologie qui est ce qu'on appelle la thrombectomie. C'est la fameuse intervention qui permet d'enlever mécaniquement le caillot qui se trouve dans le cerveau. Et ensuite, généralement, les gens retrouvent leur faculté très rapidement, mais moi, pas du tout. J'étais complètement inerte, encore hémiplégique. Donc, ils ont décidé de me transférer dans un service qui n'est pas le service neuro, mais le service réanimation. Et je suis resté. Donc, après, j'ai fait un parcours, j'ai fait réanimation. J'y suis resté quelques jours. Puis après, j'ai été retransféré dans un autre hôpital en soins intensifs. Et une fois que la partie hôpital où je restais jour et nuit, je suis rentré à la maison et puis j'ai été pris en hôpital de jour, dans l'hôpital de Garches qui est assez connu pour tout ce qui est cérébro-lésé, donc accidents dans la route, etc., traumas crâniens et notamment AVC. Et donc, j'ai fait une rééducation assez longue et assez complète. J'ai eu de la kiné, de l'ergotherapie, de l'orthophonie, du sport. Enfin voilà, j'ai fait beaucoup de rééducation.

  • Speaker #0

    Quelles ont été tes premières pensées quand tu as repris conscience après être sorti de réanimation, de soins intensifs ? Il y a une photo sur ton profil Instagram que tu as postée où tu étais sur ce lit, les yeux un peu agarres. Quelles étaient tes pensées quand tu as ouvert les yeux ? Est-ce que tu savais où tu étais ? Est-ce que tu avais conscience de ce qui t'était arrivé ?

  • Speaker #1

    Quand j'ai commencé à ouvrir les yeux, je n'étais pas du tout conscient de ce que j'avais pu vivre et ce que je vivais. Je n'avais plus la sensation de mon bras droit. Je me suis dit que ce n'était pas grave, c'était qu'un bras. J'étais déconnecté de la réalité. Quand on fait un AVC, on perd des millions de neurones. On est vraiment dans une... On est cérébrolysé, clairement. Moi, je suis cérébrolysé avec une lésion au cerveau. Et le temps que tout se reconnecte... C'est quand même assez compliqué. Donc, à ce moment-là, j'avais pas de notion de jour, de nuit. La lumière s'allumait dans la chambre, je savais qu'on allait venir me voir. Voilà, c'est tout. Puis, au bout d'un moment, quand même, j'ai pris conscience de mon état. Et là, par contre, j'avais honte. C'était un sentiment de honte. Et ce sentiment de honte m'a beaucoup aidé. J'ai compris que j'étais dans un état qui était compliqué. J'ai commencé à prendre conscience de ça et je me suis dit que j'allais me basculer dans une compétition sportive. J'ai fait le lien avec ce que j'avais connu à l'époque quand j'étais plus jeune et que je faisais de la compétition cycliste. Je me suis dit, là, tu vas te battre. et tu vas te préparer pour une compétition. La compétition, ça va être celle de ta vie, ça va être celle qui va te permettre de retrouver le Julien d'avant et tu vas voir les choses de façon... complètement positif et tu vas te dire que tu ne vas pas te lancer dans une compétition sans avoir des objectifs et sans avoir un plan d'entraînement et du coup je me suis dit que je n'allais pas courir un 10 km par exemple mais que j'allais faire un 1 km, un 2 km et c'est comme ça que je me suis préparé et alors là je suis passé en mode guerrier et quoi ?

  • Speaker #0

    Très rapidement, tu as retrouvé l'usage de ce bras qui, pour toi, était perdu. Et tu l'as dit, c'est qu'un bras. Comment s'est passé ce protocole de récupération ? Et est-ce que tu penses que ton passif de sportif t'a aidé ? Alors, pas sur le plan mental, mais sur le plan de la récupération, cette fois-ci, physique.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'avoir une vie saine m'a permis d'avoir une aide. pour pouvoir mieux récupérer parce que j'ai jamais fait d'excès dans la vie, jamais fumé, j'ai bu avec des amis mais jamais par excès. J'ai retrouvé la mobilité au bout de quelques jours, au final j'arrivais déjà à bouger mon bras et puis j'ai commencé à pouvoir marcher. Peut-être une dizaine de jours après, j'ai eu l'autorisation de me mettre sur le bord du lit. Voilà, donc c'était... quand même assez vite quand même. Alors, je n'étais pas fringant, je n'étais pas forcément très à l'aise, mais j'ai pu vraiment être heureux de pouvoir me lever et me mettre au bord du lit. Et à faire déjà, je me rappelle, le premier jour où j'ai fait quelques pas, je n'avais jamais voulu donner l'image de quelqu'un qui était dans une faiblesse au corps médical. Dès que j'ai pu avoir la chance de pouvoir marcher, j'essayais de montrer que j'étais vraiment en pleine forme, alors qu'au final, j'avais mes jambes qui tremblaient, c'était juste une horreur. Et dès que les infirmiers, les médecins et les aides-soignants me tournaient le dos, j'étais là en train de m'appuyer, de prendre contre le mur ou prendre un appui quelque part, parce que j'avais qu'une peur, c'était de tomber et de leur montrer que j'étais un faible. et je n'avais pas du tout envie de montrer ma faiblesse.

  • Speaker #0

    Quelles ont été les étapes que tu as rencontrées, ces petites victoires ? Tu le disais tout à l'heure, en cyclisme, on perd plus que l'on gagne, mais ces petites victoires, c'était quoi ? Cette première fois debout, ces premiers pas après quelques jours alités en ayant perdu une partie de tes moyens ?

  • Speaker #1

    Ça passe par des choses très basiques que les personnes qui sont... en pleine forme, ne peuvent pas forcément comprendre. Mais le fait de pouvoir ressentir des sensations déjà, de pouvoir bouger un petit peu sa main, sa jambe, de pouvoir comprendre, de pouvoir parler, parce qu'au début, tout était clair, aligné dans ma tête, mais rien ne sortait, je disais n'importe quoi. Et c'était très dur au service réanimation. le seul truc que j'arrivais à dire c'était oh putain fais chier parce que c'était tellement frustrant de ne pas pouvoir dire les choses que j'avais envie de parler c'est hyper frustrant et après c'est le fait de pouvoir m'asseoir, de pouvoir marcher et de pouvoir avoir la chance de faire du sport et ça j'ai pris ça comme une victoire aussi quand la kiné m'a dit bon bah là maintenant ça va on va passer à autre chose, vous allez vous inscrire au sport à l'hôpital de jour à Garches et on va arrêter la kiné et vous allez faire du sport adapté. Et j'ai tout de suite demandé, parce que tombaient les congés de fin d'année et la rééducation allait être en stand-by pendant une quinzaine de jours, et j'ai tout de suite demandé au rééducateur sportif si j'avais la possibilité de faire... de faire un peu de sport à l'extérieur chez moi. Il m'a dit oui, ok, tu peux, mais en faisant attention de contrôler tes pulsations. Je n'avais pas le droit d'aller à plus de 140 de pulsations. Et je me suis dit, ben banco. Et là, j'ai découvert, j'habite une ville à côté de Saint-Quentin-en-Yvelines, Versailles, qui s'appelle le Ménil-Saint-Denis.

  • Speaker #0

    Et au Ménil-Saint-Denis, on est au bord de la vallée de Chevreuse. Et j'ai découvert ma ville et j'ai découvert juste les bois à côté. C'était juste génial. Et sur Insta, je faisais des petites stories. J'ai commencé à marcher 1 km, 2 km, 3 km. Et tous les jours, je ne pouvais pas rentrer en ayant fait moins. Donc, dès que j'allais marcher, je passais des objectifs et je me défiais jusqu'à marcher jusqu'à 15 km. Et en fait, je faisais ça aussi pendant ma rééducation en hôpital de jour. Et l'hôpital de jour, en fait, tu es une demi-journée à l'hôpital et le reste du temps, tu restes chez toi. Et moi, je ne pouvais pas du tout rester chez moi à rien faire. Donc du coup, je me défiais en allant marcher. Je marchais 15 kilomètres. Et après, l'après-midi, j'allais faire ma rééducation. Donc j'ai été hyper combatif. Et pour moi, ça passait par là. Je n'avais pas du tout envie de montrer une faiblesse à quiconque. Et j'avais envie de montrer justement que je pouvais m'en sortir le plus vite possible.

  • Speaker #1

    Et pendant combien de temps tu as été dans cet hôpital de jour avec une activité pédestre bien fournie et bien remplie chaque jour ?

  • Speaker #0

    Eh bien, j'y suis allé, j'ai dû rester à peu près un trimestre. C'est à peu près la moyenne des gens en hôpital de jour. On reste à peu près 3-4 mois. En réalité, moi, c'est tombé pile au moment où on a été confiné avec le Covid. Donc, j'ai repris du temps à la maison pour pouvoir me reposer et ensuite reprendre une activité professionnelle avec ce qui m'avait été un bon de sortie, c'est le mi-temps thérapeutique. Le mi-temps thérapeutique m'a permis de reprendre l'activité avec l'accord des médecins. J'ai dit OK, banco. J'ai repris une activité à temps partiel en continuant à faire quelques marches, etc. Je faisais aussi du vélo. J'avais repris le vélo. Le vélo, c'était juste un... Un de mes meilleurs souvenirs à vélo, c'est quand j'ai refait du vélo pour la première fois après mon AVC. Le fait de se rendre compte qu'on pédale, j'avais envie de dire bonjour à tout le monde, à tous les cyclistes. Et en fait, je vais rebondir sur ça parce que je trouve que les gens qui courent et les cyclistes, peu importe, tous ceux qui font du sport, ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont d'être valides. Parce que moi, je ne pouvais plus bouger ma jambe. Et je peux te dire que je maîtrise à 100% le kiff de pouvoir courir. Et ça, c'est incroyable. Et je parle beaucoup de mon histoire sur les réseaux sociaux, sur ma page Instagram julien.avc. et je fais beaucoup de choses etc et j'ai montré aussi que je pouvais courir pourtant j'avais été hémiplégique et je cours je me dépasse etc et j'ai un t-shirt que je mets pour courir dans le dos c'est marqué je crois que c'est marqué je cours j'étais hémiplégique t'y crois toi ? et Et ça, c'est juste ouf parce que des fois, l'autre jour, j'ai doublé deux gars qui couraient. Un qui devait sûrement reprendre la course à pied. Et moi, je suis vraiment nul en course à pied. Je kiffe juste prendre du plaisir et courir. Et il y en avait un qui devait sûrement être largement meilleur que moi et qui... qui coachait sûrement la deuxième personne. Et je les ai doublés et j'ai vu la haine dans le regard de l'autre en disant mais il ne peut pas me doubler, il ne peut pas me doubler. Et on est resté à courir quasiment côte à côte, sans un mot. Moi, j'avais dit bonjour et il ne me disait pas du tout bonjour. Et quand je le doublais un peu et qu'il voyait mon t-shirt marqué j'étais hémiplégique, il se faisait doubler par un hémiplégique, j'ai trouvé que ça m'a fait sourire. J'ai dit, mais lui, il a oublié juste une chose, c'est la chance qui court. Et je pense qu'il n'a pas compris à ce moment-là qu'il était valide et que c'était le plus grand bonheur du monde.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il aurait pu t'encourager plutôt que de vouloir jouer ce mano à mano, cet ego, on va dire, d'homme, de coureur.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et je trouve que les gens que je croise ou que je double, ils sont... Je ne sais pas, l'ego est incroyable. Et des fois, c'est important de redescendre d'une station pour comprendre que... déjà, on n'est pas tout jeune. Moi, j'ai 44 ans. Les gens que je croise en train de faire des footings le dimanche, ce ne sont pas des membres de l'équipe de France qui vont faire les Jeux Olympiques. Il faut qu'ils comprennent que moi, c'est ma vision maintenant, que la vie, j'ai vu la vie s'arrêter et quand j'avais 39 ans j'ai presque franchi le pas et maintenant je comprends que je laisse complètement le chrono complètement toutes les idées que je pouvais avoir sur le sport moi maintenant c'est que le sport plaisir et si je cours et qu'à un moment donné j'en ai trop marre et qu'il faut que je marche je marche et si je fais un mauvais chrono c'est pas grave je m'en fiche c'est pas le plus important le plus important c'est que J'ai pris plaisir à me défouler, que je rentre chez moi, j'ai transpiré, que j'ai mes fringues et il faut tout de suite que je prenne une douche parce que c'est le meilleur truc. Après, je trouve que tu es refait, tu es bien. C'est le plaisir très simple qui me pousse à vouloir faire du sport maintenant. C'est juste le plaisir, c'est ça exactement, c'est juste le mot.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'en dehors de cet œil qui a été lésé, tu le disais également avoir des lésions au niveau cérébral, est-ce que sur cette partie du corps, ce bras, cette jambe dont tu avais perdu l'usage temporairement, tu as encore des séquelles aujourd'hui ? Tu ressens encore une différence par rapport à la jambe qui est saine et ce bras qui bouge normalement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors... J'ai une séquelle qui est invisible et qui s'appelle l'hémiparasie. En fait, j'ai une sensation beaucoup moins forte à la douleur sur mon côté droit. Et quand je cours, j'ai l'impression d'avoir une jambe beaucoup plus raide. Par exemple, quand je cours ou quand je fais du vélo... Je me suis surtout aperçu de ça quand je faisais du vélo. Par exemple, quand tu montes une côte à vélo, j'ai très mal, par exemple, à ma jambe gauche et à ma jambe droite. J'ai pas mal du tout. C'est assez frustrant. J'ai l'impression d'avoir qu'une jambe qui pédale. Et quand je cours, j'ai l'impression d'avoir une jambe beaucoup plus raide que l'autre. Donc, ce ne sont pas du tout les mêmes sensations. Mais ça, ce n'est pas grave. j'accepte et ça fait partie de la vie maintenant. Et puis j'ai plein d'autres séquelles invisibles. J'ai des séquelles qui me construisent et qui m'accompagnent. J'ai des séquelles qui sont cognitives. Donc j'ai des difficultés attentionnelles, des difficultés de maintien de l'attention dans le temps. Je suis très sensible à la distraction, j'ai tendance à la précipitation. Qu'est-ce que j'ai d'autre ? J'ai des problèmes de mémoire de travail. Je décroche très facilement quand je suis fatigué. Par exemple, j'ai une très grande fatigabilité, j'ai des difficultés en double tâche. j'ai des difficultés arithmétiques, j'écris très mal, comme si j'étais en CP, alors qu'avant, on me demandait, quand j'étais plus jeune, et que j'avais des amis qui se mariaient, d'écrire les enveloppes avec les adresses, parce que j'avais une très belle écriture, maintenant, ce n'est plus du tout le cas. Mais donc, moi, je suis considéré et reconnu comme... travailleurs handicapés et personnes handicapées j'ai ma carte handicapée donc c'est des séquelles qui m'ont construit et qui continueront à me construire et qui vivent, enfin je les ai en moi et je peux pas vivre autrement donc il faut les accepter c'est comme ça que tu arrives à faire des choses que tu n'aurais jamais pensé faire auparavant. Des fois, je me dis que j'ai la chance d'avoir fait un AVC parce que depuis, je fais des choses juste extraordinaires depuis que j'ai fait un AVC. Je parle de mon cas parce que je souhaite sensibiliser sur les AVC. Et ça, c'est très important pour moi. J'ai fait un constat. avec l'aide d'autres personnes, on ne parle pas assez d'AVC en France. Et ça, c'est un vrai problème.

  • Speaker #1

    Tu as envie de porter finalement ce message sur la place publique parce que tu estimes qu'on n'en parle pas assez. Il y a d'autres causes, d'autres maladies, d'autres formes de handicap. Et on l'a vu là avec cet épisode des Jeux paralympiques qui sont mis en avant. Mais pour toi, qui as vécu cet accident de la vie par l'AVC, tu as envie d'aller plus loin et peut-être que des campagnes de santé publique soient mises à jour et qu'on puisse développer des projets autour peut-être de la prévention, de l'information sur cette pathologie qui peut survenir à tout moment. Tu l'as dit, ce n'est pas que les personnes âgées qui vont rencontrer ce type d'accident.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est très important de savoir que tout le monde peut être touché en France. Il y a un AVC toutes les 4 minutes en France, ce qui est énorme. Il y a 150 000 victimes, et 150 000 victimes maintenant et avant le Covid. C'est-à-dire que quand on parle des AVC, c'est oui, il y a beaucoup d'AVC depuis qu'il y a eu les vaccins, etc. Non, 150 000 victimes avant le Covid. 150 000 victimes après il n'y a pas plus je ne fais pas de débat mais c'est juste pour souligner un fait donc il n'y a pas de cause liée au vaccin ou un truc comme ça, il y en a autant de cas il y a 150 000 victimes par an il y a c'est la première cause de handicap en France, c'est la première cause de mortalité Chez les femmes, on pense que le cancer du sein est la première cause de mortalité parce qu'on en parle et c'est très bien, il faut en parler. L'octobre rose, on rentre au mois d'octobre bientôt, il va y avoir des belles actions pour ça. Mais l'AVC tue plus de femmes que le cancer du sein. Ça, c'est important de le savoir. Et aujourd'hui, je me suis rendu compte qu'on n'en parle pas du tout en France. On n'a jamais de campagne de santé publique qui a été faite en France sur les AVC. Alors, quand j'allume ma télé, je vois des publicités sur le cancer colorectal, sur plein de choses, mais sur les AVC, il n'y en a jamais eu. Et ça, c'est pour ma part très grave. Pour ma part, l'idée est largement partagée par certaines victimes. par beaucoup de victimes et d'autres personnes, on n'a jamais eu de campagne. Alors que les AVC, 80% des AVC peuvent être évitées. 80%. Alors, imaginons si tout le monde connaissait les facteurs de risque, les signaux des AVC. Enfin, on ne pourrait éviter 80%. On parle des AVC quand il y a malheureusement des célébrités qui décèdent suite à un AVC, comme Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon qui ont fait des AVC. Aujourd'hui, peut-être qu'ils seraient là si on avait eu une campagne de santé publique. Qu'est-ce qu'il faut faire ? Je ne sais pas. Moi, j'essaie de me battre, en tout cas, pour essayer de rencontrer du monde et de sensibiliser nos politiques pour essayer d'avoir la chance d'avoir une communication qui pourrait sauver des vies. C'est ça, le plus important.

  • Speaker #1

    Et tu es allé au contact de ces hommes politiques jusqu'à l'Assemblée nationale. Quel a été le retour de ces personnes que tu as pu rencontrer ? Est-ce qu'elles sont... sensible à ton message ? Est-ce qu'elle temporise ? Qu'est-ce que tu as eu comme retour ?

  • Speaker #0

    Quand tu les vois en face à face fatalement, elles sont sensibles. Après, c'est vrai que la page se tourne assez vite. Cependant, j'ai pu avoir quelques échanges et être reçu à l'Assemblée nationale. Mais je n'ai pas eu de chance parce qu'on avait commencé à construire une idée d'intervention, de sensibilisation auprès de tous les députés et du personnel de l'Assemblée, des ministres, etc. pour ce mois d'octobre. Mais malheureusement... L'Assemblée a été dissoute. Le jour d'après, si on peut dire ça, on a dissout l'Assemblée le 9 juin et le 10, j'avais rendez-vous avec la présidente de l'Assemblée nationale pour parler justement de l'AVC, du manque de communication et de l'action qu'on était en train de mener avec son équipe pour le mois d'octobre. mais comme elle m'a accueilli, elle m'a entendu, mais comme son équipe devait s'arrêter pour recommencer des élections, etc., mon projet est tombé à l'eau. Là, j'ai relancé dernièrement pour voir s'il y avait possibilité de remettre ça au premier rang des sujets. Je pense que l'AVC, c'est loin d'être... au premier rang, mais moi j'aimerais bien qu'il le soit. Et voilà, j'ai d'autres actions, je retourne à l'Assemblée nationale le 24, mais dans un contexte beaucoup plus restreint, j'interviens sur un petit groupe pour essayer de sensibiliser avec des neurologues et professeurs de neurologie. On essaye toujours d'avoir une action de sensibilisation, plus on parle d'ABC, et plus c'est important. plus les personnes peuvent se sentir concernées. Moi, je suis un exemple concret qu'on peut s'en sortir, mais qu'on peut aussi être touché par un AVC. Donc c'est ça, c'est mon histoire, elle n'est pas que belle, elle est là aussi pour essayer de sensibiliser.

  • Speaker #1

    Sachant que Julien, tu as emmené également toute ta famille dans cette aventure, tu le disais, ton épouse était heureusement là pour pouvoir te conduire, bien que souffrante elle aussi, jusqu'à... l'hôpital du moins, prévenir les secours et ne pas te laisser inerte. Comment ta famille a vécu toute cette période et quel a été le rapport dans ta reconstruction, dans le nouveau Julien que tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors oui, en fait, la famille, c'est très important pour pouvoir reprendre des bases et avoir des soutiens. Donc moi, je pense, quand on me pose cette question-là, je pense beaucoup aux personnes qui sont seules. C'est surtout ça, mon esprit part tout de suite dans cette direction-là, en disant que moi j'ai eu cette chance-là, mais je côtoie pas mal de personnes qui sont seules, et j'en ai vu en hôpital, et ça je pense beaucoup à eux. L'AVC touche la victime, mais aussi et beaucoup l'entourage. Et l'aidant, en l'occurrence ma femme, joue un rôle hyper important. Et l'aidant, c'est une victime aussi, parce que c'est une victime collatérale. Aujourd'hui, ma femme a été obligée de se remettre en question et de remettre en question pas mal de choses. Quand on a son mari qui est hémiplégique, qu'est-ce qu'il faut faire ? Est-ce qu'on va vendre la maison parce qu'il faut monter les escaliers ? Ça va être... Des questions très basiques, mais qui sont légitimement à réfléchir et à se poser. C'est vrai que c'est dur quand on est jeune de penser qu'on peut avoir une vie qui a basculé en une fraction de seconde. C'est très compliqué.

  • Speaker #1

    Et ce que tu disais tout à l'heure, aujourd'hui, toi qui es passé très très proche, tu te dis j'ai la chance de pouvoir faire cette activité-là. Tu le disais par rapport à cet exemple en course à pied. Toi, tu prends plaisir. à sortir, à prendre l'air, à marcher, à avoir une activité qui te fait du bien sans être dans la compétition que tu as connue auparavant. Et on ne sait pas la chance que l'on a d'être bien valide, d'être bien portant quand on voit, des fois, on a un petit bobo, on va tout de suite peut-être se plaindre, baisser les bras, se décourager. Toi, ce n'est pas ton cas. Tu as cru en toi et tu as ce courage, cette résilience et cet esprit positif. C'est ce que tu veux transmettre. à la fois à travers cet épisode du podcast et plus généralement à travers tes interventions et ta page Instagram.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. En fait, l'idée, c'est de montrer que... Même quand on part de loin, tout est possible. Donc c'est important de croire en soi, de savoir qu'on peut s'en sortir. Quand le sport fait beaucoup dans cet esprit de combattant, j'avais un jour une neuropsychologue que je voyais et qui me disait justement qu'il y avait... deux catégories de personnes qui s'en sortaient plutôt bien. C'était des personnes qui avaient fait du sport en compétition et les croyants. Donc, ils arrivaient à se rattacher à une force qui était en eux pour se dépasser. Et c'était généralement des personnes qui n'abandonnaient pas et qui persévéraient pour essayer de s'en sortir le plus vite possible. Et ça, je pense que c'est hyper important de croire en soi et de croire au sport.

  • Speaker #1

    Tu as eu des soutiens de la part de sportifs, tes anciens coéquipiers, des sportifs, tu le disais, de l'équipe de France, que tu aurais dû retrouver au lendemain de cette hospitalisation. Mais l'AVC te l'a empêché. Est-ce qu'ils ont été présents ? On se sent parfois porté, encouragé par son équipe, même si on pratique des sports individuels. Est-ce qu'ils ont... pu t'apporter leur soutien dans toute cette épreuve ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu des soutiens. Moi, le sport et le vélo m'ont construit. Du coup, j'avais même souhaité réaliser une casquette de vélo marquée AVC Warrior Fighter. Je ne sais plus ce qu'il y avait de marqué. J'en avais fait quelques-uns. J'avais distribué à mes copains cyclistes. Et oui, j'ai des amis qui m'ont dit qui étaient en équipe de France de cyclisme sur piste, qui m'ont vraiment apporté leur soutien, qui sont venus me voir à l'hôpital. Je vois toujours avec grand plaisir et c'est vraiment des gens qui sont topissimes. Je vois Quentin Lafargue, qui était champion du monde sur piste, et Laurie Berton, sa compagne, qui m'accompagne encore aujourd'hui. qui ont des supports et des amis. Donc ça, c'est très important d'avoir des gens avec qui on peut partager des choses sans gêne et qui comprennent la force que peut avoir le sport et que peut avoir aussi l'amitié. C'est deux choses qui sont extrêmement puissantes et qui permettent... en additionnant ces deux mondes, d'avoir vraiment des soutiens qui sont extrêmement forts. Ça, c'est clair.

  • Speaker #1

    Alors, tu disais tout à l'heure avoir kiffé justement ces premiers coups de pédale, cette première sortie. Est-ce que tu as continué à pratiquer le vélo parce que tu évoquais une lésion à l'œil ? Alors, on sait que dans le vélo, il y a quand même besoin d'avoir parfois l'œil sur la route, mais également à ce qui se passe autour. Est-ce que ça te cause aujourd'hui des soucis et est-ce que tu ne préfères pas la course à pied au vélo ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas faux, cette analyse est assez juste. J'ai beaucoup aimé reprendre le vélo après mon AVC de façon très calme, mais je me suis rendu compte que mon œil était très anxiogène. La piste, par exemple, j'ai essayé une fois, mais je n'ai pas retenté parce que j'avais peur de le fait de ne plus voir sur la gauche. J'avais peur d'être une gêne pour les autres, un risque sur la piste. Et ça, c'est la piste ne pardonne pas. Donc, je n'ai pas du tout envie d'être la cause d'une chute ou quoi que ce soit. Donc, j'ai préféré ne pas reprendre. Et le vélo sur route, à l'époque, quand je faisais de la compétition, il y avait beaucoup moins de véhicules. Et maintenant, les voitures frottent, se passent à quelques centimètres. Et le fait de ne pas avoir de l'œil gauche, c'est très anxiogène. Ça amène beaucoup de craintes. Donc, j'ai vendu mon vélo de route et j'ai opté pour un gravel. Un gravel, c'est un... un vélo qui permet un peu tout terrain qui permet d'aller autant sur la route que dans les bois donc je me suis dit que j'allais j'allais miser là dessus pour pouvoir continuer à faire un peu de route mais plutôt aller au calme sur les chemins les chemins de forêt à côté de chez moi donc j'ai fait pas mal pas mal de vélos de gravel mais la course à pied encore une fois j'ai opté plus pour ça ces derniers temps Pourquoi ? Parce que c'est vraiment pratique. Au début, c'est très compliqué de trouver la motivation parce que j'ai trouvé ça hyper dur. Je sortais de chez moi, j'arrivais au coin de la rue et je n'avais qu'une hâte, c'était de rentrer. Et puis au fur et à mesure, en ayant un peu de persévérance, on arrive à se rendre compte qu'on arrive à prendre du plaisir. Le service neurologie où j'étais à l'hôpital de Versailles m'avait lancé un défi de participer à une course de 10 km et qui voulait montrer qu'un hémiplégique pouvait courir 10 km. Donc j'ai accepté ce défi et j'ai couru avec eux sur une course à côté de l'hôpital de Versailles au Chénet.

  • Speaker #1

    Tu dis la course à pied, c'est difficile, il faut se donner la motivation. Moi, ce serait plutôt pour le vélo. J'habite en pleine Beauce. il y a du vent en permanence et moi, c'est de décrocher le vélo pour aller rouler qui me fait parfois manquer de motivation. Donc voilà, on a des approches différentes, mais c'est intéressant, toi qui viens quand même d'un sport que je considère comme un des plus difficiles. Les efforts à vélo ne sont pas les mêmes que ceux en course à pied. Tu as peut-être découvert des muscles que tu n'utilisais pas auparavant quand tu étais cycliste.

  • Speaker #0

    Ça, je ne sais pas, mais je trouve que le vélo... Je ne vais peut-être pas me faire des amis en disant ça, mais je trouve que le vélo, c'est un sport de feignants. Parce que quand je vais courir une demi-heure, je transpire comme un malade. Quand je vais faire une demi-heure de vélo, non, je ne transpire pas. Il y a la roue libre. Si je n'ai pas envie de pédaler, je peux faire roue libre. Il y a des descentes. Je ne pédale pas pendant les descentes. Et quand tu... cours, tu cours dans la descente, tu cours dans la montée et tu ne fais pas de roue libre. Donc, je trouve que la course à pied est bien plus sûre que le vélo. Ça, c'est mon avis personnel.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il n'y a pas encore de roue libre sur nos chaussures en course à pied. Peut-être que certains y penseront pour adapter les modèles. Alors, est-ce qu'il y a, Julien, dans les prochaines semaines ou les prochains mois, d'autres défis, d'autres objectifs ? que tu te donnes sur le plan sportif ? On verra après sur le plan des projets parce qu'il y en a d'autres qui vont venir derrière. Mais sportivement, est-ce que tu te donnes des caps, des étapes à franchir avec, en point de mire, peut-être des choses sur 2025 ? Parce que là, on est sur la fin presque de l'année 2024.

  • Speaker #0

    Alors non, pas du tout. Et c'est justement ce que je disais tout à l'heure, c'est que maintenant, c'est le sport plaisir sans objectif. Le plaisir, c'est de mettre des baskets. Et mon objectif, c'est d'aller me faire plaisir. Alors, il y en a qui vont se faire plaisir en mettant un dossard, etc. Moi, c'est juste le fait de pouvoir avoir la chance de courir. C'est juste... Je n'ai pas d'objectif. Je fais du sport pour moi, juste pour me sentir bien dans ma tête et je n'ai pas d'objectif écrit sur le papier en tout cas.

  • Speaker #1

    Alors c'est sur un autre papier que tu es en train d'écrire et composer parce que tu as envie de partager ce parcours de vie, cet accident de la vie que tu as connu avec un livre qui est en préparation ou en finalisation.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est vrai, je suis en train de... J'ai raconté, en fait, je fais ça pas en solo, je fais ça avec une journaliste biographe qui a souhaité collaborer pour écrire mon histoire. Donc le livre arrive bientôt à son terme, donc on a encore un peu de travail, mais effectivement, mon objectif aujourd'hui, c'est pas de parler de moi, mais c'est de parler des AVC. Et mon histoire, si à peu porter de l'espoir, c'est ce que je souhaite. Tous les jours sur ma page Instagram, j'ai des gens qui me remercient de parler de mon expérience parce qu'eux, ils sont dans une phase aiguë. C'est l'AVC, ils découvrent. Donc j'ai autant des victimes que des aidants. qui me remercient de faire ce que je fais en communiquant. Et ça, ça m'apporte énormément de bien d'avoir ce soutien et je continue pour eux.

  • Speaker #1

    Donc, tu transmets tes connaissances, ton parcours, mais ça te nourrit intérieurement tous ces contacts et ces échanges que tu peux avoir par le biais des réseaux. Là, on peut dire que les réseaux sont plus qu'utiles.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et puis, moi, je ne suis présent que sur Instagram parce que... J'ai essayé d'être présent sur Facebook ou autre. J'ai trouvé que la population était complètement différente. Et sur Instagram, c'est vraiment de l'optimisme, de la positivité sur les histoires. Les gens sont là vraiment dans la bienveillance. Et moi, tout ce que j'ai fait, ça m'a permis de découvrir beaucoup de choses. J'ai eu la chance d'avoir des reportages à la télé. de faire de la radio en direct devant des millions d'auditeurs ça c'était incroyable des reportages aujourd'hui par exemple il y a un article dans un grand journal qui est en kiosque pour le mois d'octobre j'ai plein de trucs c'est plein de projets, j'ai rencontré des gens qui sont formidables j'ai presque honte de dire ce que j'ai dit tout à l'heure c'est que j'ai presque la chance d'avoir fait un AVC pour vivre tout ce que je fais aujourd'hui,

  • Speaker #1

    regarde je suis en train de faire un podcast avec toi c'est incroyable ça aussi c'est vrai que c'est une belle rencontre on a échangé longuement avant d'enregistrer cet épisode et c'était déjà un sacré beau moment et aujourd'hui de pouvoir le transmettre aux auditeurs. C'est tout ce positif qui se dégage de ta personnalité et cette rage de vivre aujourd'hui. Tu croques la vie, toi qui sais ô combien elle est précieuse. Est-ce que Julien, pendant que je te tiens encore là sur le podcast, tu as pris part à des épreuves autour du Vélodrome de Saint-Quentin ? Est-ce que tu as vibré pendant ? ces Jeux Olympiques et ces Jeux Paralympiques ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr que je suis allé voir les Jeux qui étaient à la maison. Fatalement, je suis allé voir du vélo de piste, je suis allé voir aussi d'autres sports. J'ai vécu des moments incroyables avec les Jeux et c'était topissime. Je ne suis pas allé voir des épreuves para. J'aurais bien aimé, mais le temps faisait que je ne pouvais pas concilier la vie professionnelle, le repos, tout avec les épreuves para, alors que les Jeux, j'étais en vacances. Du coup, j'ai pu profiter un peu plus sereinement de pouvoir me dégager du temps pour aller voir des épreuves. C'était juste génial.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, tu enregistres ce podcast. Je voulais te laisser le petit mot de la fin avant que je te pose ma traditionnelle question. Quel serait finalement le message que tu veux adresser, que ce soit aux auditeurs, que ce soit aux dirigeants politiques responsables de grands organismes ? Qu'est-ce que tu veux leur transmettre ? par rapport à ton parcours et à cette méconnaissance, je dirais, de l'AVC ?

  • Speaker #0

    Justement, parce que c'est une méconnaissance, j'ai envie de dire, et on n'a pas parlé jusqu'à maintenant, les facteurs de risque et les signes d'un AVC. Les facteurs de risque, en fait, c'est très simple. Il y a 80% des AVC qui peuvent être évités, 80% des AVC, juste en allant voir son médecin. Tout le monde a un médecin traitant, il prescrit une ordonnance pour aller faire une prise de sang pour contrôler son taux de glycémie, dans le sang, voir s'il n'y a pas de problème de cholestérol. Et après, l'hypertension, il prend la tension, le médecin prend la tension. L'hypertension, c'est la première cause d'AVC. Donc voilà, c'est des trucs très simples qu'il faut faire. Il faut faire du sport, ne serait-ce que marcher une demi-heure par jour ou de faire du vélo par exemple, s'il ne fait pas beau, si on a un vélo d'appartement, faire un peu de vélo ou un tapis de course à pied. Juste ça, faire du sport, ne pas fumer, manger sainement. Je ne sais pas, il ne faut pas dire qu'il faut avoir une vie de moine. il faut profiter de la vie mais sans excès. Et moi, le premier conseil que j'ai envie de donner, c'est d'aller voir votre médecin, faites-vous prescrire une ordonnance pour faire une prise de sang, faites-vous contrôler la tension artérielle. Et puis voilà, déjà ça, c'est la première chose. Et en faisant ça, vous allez peut-être éviter d'avoir un AVC. Et un AVC, si vous en avez un, il faut reconnaître tout de suite les signes. Ça va être le visage qui va s'affaisser, ça va être des difficultés d'élocution, ça va être un membre, un bras ou une jambe qui auront du mal à se lever, à bouger, à un manque de mobilité. Et donc du coup, ça, tous ces signaux font qu'il n'y a qu'une chose à faire, c'est d'appeler les secours. Les secours, c'est le 15. Il faut appeler le 15 absolument, le 112 ou le 114. Le 114, c'est le numéro pour les aphasiques, toutes les personnes qui ont des difficultés pour communiquer. Donc voilà, la règle de base, c'est d'appeler les secours immédiatement. Pour ceux qui sont, par exemple, il ne faut pas aller de sa propre... pour décision aux urgences ou aller voir à son médecin traitant. Il faut appeler les secours qui viennent vous chercher chez vous ou à l'endroit où vous êtes. Mon message, c'est un message de prévention que je passe et que je souhaite pour que la plupart des gens qui nous écoutent comprennent que c'est une urgence vitale et que tout le monde est concerné. Je ne veux pas qu'aujourd'hui, il y ait des gens qui comme moi, avant le 15 novembre 2019, pensaient que les AVC pouvaient concerner que les personnes qui étaient âgées.

  • Speaker #1

    Alors c'est un message de prévention, mais également à travers ton témoignage, beaucoup d'espoir parce que tu montres que l'on peut récupérer si on est pris en charge rapidement. Moi de mon côté, côté coiffeur, j'ai pourtant une coiffeuse à la maison, je vais éviter le bac pour la carotide dont on a parlé tout à l'heure. et je n'aime pas les manèges à sensation. Donc, je mets déjà de côté des facteurs qui peuvent être à risque, mais on l'aura compris. Je pense qu'il faut le répéter. Et comme tu le disais tout à l'heure, des gestes simples qui peuvent être faits par tous, le suivi médical, et puis quand on a des signes qui peuvent faire penser à un AVC, tout de suite agir et réagir. C'est ce que ton épouse a dû faire qui t'a peut-être sauvé la vie et que tu sois en mesure aujourd'hui de discuter avec moi. Et je te remercie d'avoir… Livrer ce témoignage, alors j'ai une traditionnelle dernière question. Julien, c'est un moment où tu es à côté de tes pompes. Qu'est-ce que tu aimes faire ? quand tu n'es pas dans ton activité professionnelle ou en train de réaliser ces sorties en marche ou en course à pied ?

  • Speaker #0

    C'est de parler d'AVC. C'est de communiquer sur mon histoire pour continuer à construire l'espoir que certaines victimes ont d'avoir un jour une campagne de santé publique sur les AVC.

  • Speaker #1

    Je ne t'ai pas demandé si tu étais encore en suivi.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, tous les ans, je vais contrôler ma carotide, voir si la sténose, le diamètre de ma carotide, permet de faire passer le flux sanguin. Si le diamètre ne se réduit pas. La rééducation, je l'ai arrêtée de mon propre chef. J'aurais dû la continuer. Mais l'année dernière, j'ai eu une année assez compliquée avec des difficultés très personnelles. Et du coup, j'ai préféré ne plus continuer ma rééducation. J'avais de la rééducation deux fois par semaine, notamment de l'orthophonie. Alors l'orthophonie, tout le monde va dire... C'est bien parce que de toute façon, tu parles impeccablement, il n'y a pas de souci. Mais non, en fait, l'orthophonie, ce n'est pas que pour les personnes ou que pour les enfants qui ont des difficultés d'élocution. C'est des soignants qui sont là justement pour les cérébro-lésés, que ce soit des traumas crâniens, des AVC ou des maladies dégénératrices comme Alzheimer. C'est les soignants qui sont là pour aider ces personnes. Et moi, je les voyais dans ce cadre-là avec des exercices vraiment très cérébraux.

  • Speaker #1

    Est-ce que cet effort du podcast, d'avoir cette attention, là on est à 1h08 d'enregistrement, est-ce que ça aurait nécessité un gros effort de ta part pour qu'on se rende compte un petit peu de ce que tu dois faire pour te concentrer ?

  • Speaker #0

    Oui. C'est compliqué. Je pense que peut-être que si je réécoute le podcast, je verrai que je recherche mes mots ou que c'est compliqué parfois. Surtout que j'ai des journées qui sont très compliquées et j'avais une crainte, c'était de faire un podcast d'une heure qui commençait à 20h30 pour se terminer vers 21h30. Je me disais, jamais je ne tiendrai le coup. Je me suis lancé un défi, c'était de le faire. Et aujourd'hui, tu vois, ça fait presque 1h10 et je suis encore là. Je pense que je vais passer une bonne nuit.

  • Speaker #1

    Écoute Julien, je te remercie. Je vais te laisser nous indiquer par quel biais les auditeurs qui écouteront ce podcast jusqu'au bout pourront te retrouver sur quel réseau. Tu l'as dit, c'est Instagram, mais je te laisse redonner le nom de la page. Et je pense que les auditeurs pourront te contacter s'ils ont des... des précisions ou s'ils ont peut-être dans leur entourage proche connu ce type d'accident de la vie ?

  • Speaker #0

    C'est très simple, ils peuvent me contacter sur Instagram et mon nom sur Instagram, c'est très très simple, c'est mon prénom, c'est julien.avc. Voilà, donc julien.avc.

  • Speaker #1

    Eh bien Julien, merci d'avoir accepté l'invitation et d'avoir tenu jusqu'au bout. de cet épisode consacré à cet accident de la vie, ce parcours de vie que tu as brillamment exposé lors de cet épisode.

  • Speaker #0

    Merci à toi Sébastien.

  • Speaker #1

    Et pour les auditeurs, eh bien prenez soin de vous et je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes. Belle semaine à vous. J'espère que cet épisode avec invité vous aura plu. Je vous remercie infiniment de votre écoute. Pour faire remonter le podcast dans les classements, je vous invite à laisser une petite évaluation sur Apple Podcasts, 5 étoiles, un petit commentaire, ça me fera énormément plaisir et vous permettrez au podcast d'être remonté, diffusé, déployé sur ces différentes plateformes de façon plus importante encore qu'il n'est actuellement. Et puis je vous invite à me retrouver sur les différents réseaux, Facebook, Instagram. laissez votre petit message, votre commentaire, ça me fait plaisir d'échanger avec vous. Si vous avez des questions, si vous voulez échanger sur quelconque sujet en lien avec la course à pied, mais pas que parce que le sport c'est une philosophie de vie et c'est une passion qui nous anime de façon commune, donc n'hésitez pas à venir échanger avec moi. Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de semaine, un bon week-end et je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes.

Description

🚨 Avez-vous déjà pensé que l'AVC pouvait arriver à n'importe qui, à n'importe quel moment ? Cet épisode poignant d'A COTE DE MES POMPES, avec Julien, est un rappel bouleversant de cette réalité. 🎙️


Julien partage son histoire incroyable, passant d'une vie ordinaire à un parcours de survie extraordinaire après un AVC à seulement 39 ans. Comment a-t-il fait face à cet accident soudain, transformant un moment de vulnérabilité en une leçon de résilience et de détermination ?


Il nous plonge dans son combat pour retrouver son autonomie, en s'appuyant sur une discipline sportive héritée de sa jeunesse en cyclisme. Chaque petit pas, chaque battement du cœur témoigne de sa volonté indomptable de surmonter l'adversité.


Mais que fait-il pour sensibiliser le public face à cette menace silencieuse qu'est l'AVC ? Julien est devenu un farouche défenseur de la prévention et espère que son histoire inspirera d'autres à se renseigner sur les signes avant-coureurs et les facteurs de risque.


Cet épisode est un appel à tous. Connaissons-nous vraiment les signes d'un AVC ? Savons-nous comment réagir ? Le récit de Julien est à la fois une source d'inspiration et une incitation à l'action.


🎧 Écoutez son histoire émouvante et responsabilisante dès maintenant ! Ne manquez pas une opportunité de comprendre comment vous pouvez, vous aussi, faire une différence.


Merci infiniment à Julien pour son courage et son engagement constant. En espérant que son témoignage résonnera en chacun de nous.


Écoutez, partagez et sensibilisez autour de vous. Parce que chaque minute compte. ⏰👂


Profil INSTAGRAM de Julien : https://www.instagram.com/julien.avc/

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Chaque semaine j'aborde cet univers qui est ma passion : l'entraînement, les séances, les aspects techniques mais aussi ses à-côtés : la nutrition, le matériel, le lifestyle, les chaussures.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les runners, bonjour les sportives, bonjour aux petits membres de la course à pied, c'est Seb et c'est avec un grand plaisir que je vous retrouve pour ce nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes, numéro 266. Et avant de vous présenter mon invité du jour, je voulais faire un petit clin d'œil au Patreon, ces contributeurs, ces auditeurs fidèles qui, avec beaucoup d'enthousiasme et beaucoup de sincérité, m'ont fait passer une agréable soirée, pas plus tard qu'hier soir, jeudi. avec deux heures de discussion autour de ce qui nous rassemble, c'est la course à pied, mais également des possibles évolutions du podcast. Donc si vous êtes tenté par cette aventure, si vous voulez entrer dans les coulisses et que l'on construise ensemble ce média, vous êtes les bienvenus. Je vous invite pour cela à m'envoyer un petit message par la page Instagram ou la page Facebook et ainsi je vous transmettrai toutes les informations. Aujourd'hui... un épisode qui résonne bien évidemment sport, course à pied, mais qui va bien au-delà. Vous allez le voir avec le profil de mon invité. Avez-vous déjà pensé que l'AVC pouvait arriver à n'importe qui, à n'importe quel moment ? Cet épisode d'à côté de mes pompes est un rappel bouleversant de cette réalité. Et c'est Julien qui vient partager son histoire passant d'une vie ordinaire un parcours de survie extraordinaire après un AVC à seulement 39 ans. Comment a-t-il fait face à cet accident soudain qui a complètement transformé sa vie de la vulnérabilité en une leçon de résilience et de détermination ? Julien nous plonge dans son combat pour retrouver une forme d'autonomie en s'appuyant sur une discipline sportive héritée de sa jeunesse, à savoir le cyclisme. Chaque... Chaque petit pas, chaque marche, chaque battement de cœur témoigne de sa volonté de surmonter cette adversité, cet accident de la vie comme on pourrait l'appeler. Depuis ce soir de novembre 2019 qui a complètement fait basculer sa vie, Julien est devenu un farouche défenseur de la prévention et espère que son histoire inspirera d'autres personnes à se renseigner sur les signes avant-coureurs. et les facteurs de risque de l'AVC. Alors cet épisode est un appel à tous. Connaissons-nous vraiment les signes d'un AVC ? Savons-nous comment réagir ? Ce récit de Julien est à la fois une source d'inspiration et une incitation à l'action. Un grand merci à toi Julien pour ton courage et ton engagement. J'espère que ce témoignage résonnera en chacun d'entre nous. Écoutez-le, partagez-le et sensibilisez les personnes autour de vous parce que... Dans cette situation, c'est chaque minute qui compte. Et il est maintenant temps pour moi de vous laisser profiter de mon échange avec Julien Duparc, un AVC à 39 ans, un accident qui change la vie. C'est le nouvel épisode du podcast À Côté de mes Pompes, pour lequel je vous souhaite une agréable écoute. Bonsoir Julien, merci d'être l'invité du podcast À Côté de mes Pompes aujourd'hui. Alors on va parler d'un sujet qui... pour moi était méconnu. Je suis tombé sur ton profil Instagram un petit peu par hasard et j'ai tout de suite eu envie de te laisser un message. Tu as accepté volontiers l'invitation et c'est ce parcours de vie, cet accident de la vie dont on va parler aujourd'hui. Mais auparavant, je te laisse te présenter et indiquer aux auditeurs qui tu es et d'où tu viens.

  • Speaker #1

    Écoute, merci beaucoup Sébastien pour l'invitation. Effectivement, tu n'es pas le seul à être un petit peu dans le vague. de ce qui m'est arrivé, pourtant c'est quelque chose de très commun, puisque ça arrive à beaucoup de monde. Moi, j'ai fait un AVC. Un AVC, ce n'est pas que destiné à des personnes qui sont âgées, ça touche vraiment à tous les âges. Moi, j'ai fait un AVC à 39 ans. Je suis Julien, j'habite en région parisienne, dans les Yvelines. à 50 ans en Yvelines, et en novembre 2019, j'ai fait un grave AVC. En réalité, j'avais fait un AIT, donc c'est un accident ischémique transitoire, un soir, où au final, jamais j'aurais douté que je pouvais être sujet à faire un AVC. C'était un soir... où j'avais passé une journée de travail tout à fait classique. Et à l'issue de ma journée de travail, j'avais opté pour aller faire un footing. J'avais commencé à courir. Je trouvais que la course à pied était un bon défouloir après une journée. Je me suis dit que ce soir-là, j'en avais besoin après une journée de travail qui était assez riche. Et j'avais fait un footing le soir, tout était normal. Et puis, au moment de me coucher et de me mettre au lit, il était vers 22h30, quelque chose comme ça. J'ai eu une sensation très bizarre, je n'ai plus senti ma jambe droite, plus non plus tout mon côté droit. Et ça n'a duré qu'une trentaine de minutes. Et à ce moment-là, au bout de 30 minutes, j'ai réalisé que j'étais dans un état que je n'avais jamais soupçonné auparavant, dans un état un peu second. Et puis au fur et à mesure des secondes et des minutes qui se passaient, j'ai compris qu'il s'était passé quelque chose de grave, mais je n'étais pas conscient de ce que ça pouvait être parce que pour moi, ça concernait ma jambe, notamment que je ne sentais plus à ce moment-là et que là, je retrouvais les sensations, je pouvais être mobile, etc. Et pour moi, c'était dans ma jambe et mon bras, ce n'était pas ma tête. Et en réalité, j'avais fait un AIT. Donc, c'est le petit frère de l'AVC. Et l'AIT ne dure qu'en moyenne une trentaine de minutes. Et c'est les mêmes symptômes, exactement la même chose qu'un AVC, sauf que c'est temporaire et ça ne laisse aucune séquelle. Alors, au bout d'une trentaine de minutes, je n'avais plus aucune séquelle et j'ai pu... Du coup, prévenir ma femme qui m'avait laissé une nuit tranquille puisque depuis plusieurs jours, elle était souffrante. Elle toussait beaucoup. On avait passé des mauvaises nuits. Et ce soir-là, elle m'avait dit, écoute, je vais te laisser un peu de répit. Je vais dormir dans une chambre d'amis et tu vas pouvoir te reposer. J'avais opté effectivement pour cette solution. Je trouvais que c'était un bon moyen pour pouvoir me reposer. Et au final, plus jamais je ne dormirais dans une chambre loin de ma femme, dans la même maison en plus, parce que le lendemain matin, elle aurait pu me retrouver complètement immobile, allongée sur la moquette de ma chambre. Donc à ce moment-là, on a prévenu les secours qui sont venus immédiatement. Ils m'ont emmené à l'hôpital. de Versailles, à côté de chez moi. Et tout de suite, la chaîne médicale s'est mise en marche. Ils m'ont fait passer plein d'examens, j'ai rencontré une neurologue. Et puis, il s'est avéré qu'ils ont découvert que ma carotide était disséquée. Alors là, c'était quand même surprenant. Et je ne comprenais pas non plus pourquoi ça pouvait avoir un lien avec un AVC. Et en fait, ma carotide s'est disséquée. Et c'est la cause de la cause de mon AVC en fait. Donc un caillot s'est formé dans ma carotide et est monté au cerveau. Et ensuite, un AVC, il y a deux types d'AVC. Il y a des AVC hémorragiques et il y a des AVC, ce qu'on appelle ischémiques. Et un AVC hémorragique, c'est une hémorragie dans la tête. Et un AVC ischémiques, c'est... une partie du cerveau qui n'est plus oxygénée et qui n'a plus de sang.

  • Speaker #0

    Quelle a été la cause de cet AVC ? Parce qu'on va parfois chercher très loin, peut-être dans une forme de génétique, un tissu veineux qui n'est peut-être pas suffisamment bien fourni avec des problèmes de coagulation, des choses comme ça. Là, c'était tout autre.

  • Speaker #1

    Alors, on a cherché pas mal de causes qui auraient pu causer cette dissection de la carotide, parce que la cause de mon AVC était connue, donc c'était ma carotide qui s'était disséquée. Mais pourquoi ma carotide s'était disséquée ? On m'a posé beaucoup de questions. Est-ce que j'ai été récemment chez le coiffeur ? Parce que la tête qu'on met en arrière dans le bac pour se faire laver les cheveux, effectivement ça peut être une cause de dissection de carotides et on m'a demandé si j'avais pas un plafond si j'avais il ya plein de choses qui font que La carotide peut se disséquer, donc il ne faut pas avoir peur d'aller chez le coiffeur ou de peindre un plafond, ce n'est pas ça. Moi, c'est venu quelques temps après, en discutant avec un neurologue, qui n'était pas du tout mon neurologue, mais dans le cadre d'actions que je mène depuis mon AVC, sur ma page Instagram, j'avais été en contact avec... avec un neurologue avec qui j'ai discuté de mon cas. Et je lui racontais qu'on ne comprenait pas, qu'on avait essayé de savoir d'où pouvait provenir cette dissection. Et quelques temps avant, deux mois avant mon AVC, je suis allé dans un célèbre parc d'attractions. Et j'ai fait un manège assez violent. Et j'ai senti pendant ce manège comme un choc, un coup du lapin. Et je savais que j'avais vécu quelque chose de très bizarre. Et c'est pour ça que plusieurs temps après, deux ans après, j'en reparle avec ce médecin qui m'a dit, ne va pas chercher plus loin, tu t'es disséquée la carotide à ce moment-là. La carotide, il me dit, se dissèque totalement au bout de deux mois, deux mois et demi. En fait, j'ai eu un choc au moment du manège et j'ai ma carotide qui a commencé à se déchirer et après, les déchireurs ont fait que ça a complètement bloqué. Le sang ne passait plus et c'est pour ça qu'un caillot s'est formé.

  • Speaker #0

    Alors Julien, avant qu'on aborde les conséquences de cet AVC et tout ce que tu as traversé, en parcours de soins pour arriver jusqu'à aujourd'hui derrière ce micro et qu'on soit en mesure d'échanger. Tu évoquais être résident de la ville de Saint-Quentin. Est-ce que tu as un lien sportif avec le vélo ? Parce que je voulais voir un petit peu quel était ton passif sur le plan du sport. Est-ce que tu avais déjà un lien avec la course à pied ? Puisque tu disais avoir réalisé un footing au soir justement de la survenue de cet AVC. Alors...

  • Speaker #1

    Je ne suis pas du tout un facteur de risque pour faire un AVC parce que j'ai toujours eu une vie complètement posée, rangée, saine, sans excès. Et quand je parle de sans excès, c'est que je faisais du sport. J'ai commencé à faire beaucoup de sport dans ma jeunesse en faisant du cyclisme en compétition sur route. J'ai fait du vélo. J'ai découvert le plaisir de pouvoir se dépasser, de franchir ses limites, de se mettre au défi, de vivre des échecs. Parce que les échecs arrivent à construire la personne. J'ai beaucoup plus perdu de courses que j'en ai gagné. Et voilà, j'ai découvert la rigueur. La rigueur notamment sur le vélo, sur le vélo de piste. J'étais sportif externe à l'INSEP où je faisais du vélo de piste. Et tu me parles de 50 ans en Yvelines. Quand a ouvert le Vélodrome de 50 ans en Yvelines, immédiatement, j'ai repris plaisir à refaire du vélo sur piste, à faire quelques compétitions avec des amis, mais vraiment juste pour le grand plaisir de rouler. et de passer des bons moments. Donc, j'ai toujours eu un passé et un passif de sportif, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et la course à pied ? Parce que là, on troque le vélo pour les baskets, ce n'est pas du tout le même sport. Tu trouvais finalement que cette activité pouvait t'apporter, parce que tu es chef d'entreprise par ailleurs, est-ce que c'est la course à pied qui pouvait t'apporter un petit peu de tranquillité pour évacuer le stress ? Et tu disais, il trouvait quand même un petit peu de plaisir avant cet accident.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, j'ai toujours aimé faire du sport et le vélo faisait partie de mon ADN. J'ai été vacciné par un rayon de vélo. Je viens d'une famille de cyclistes. Mais le temps passant, j'ai pu découvrir et prendre du plaisir en courant, mais de façon vraiment très simple. sans me lancer dans des compétitions, juste le fait de se défouler et d'aller prendre plaisir, que ce soit une demi-heure, trois quarts d'heure, une heure. Et en fait, le fait d'aller courir une demi-heure... j'ai l'impression de faire un effort de deux heures de vélo et comme je cours aussi de façon, avec mon travail, je cours après le temps, du coup j'ai découvert que courir me permettait de gagner du temps. Donc c'est vrai que c'est beaucoup plus simple quand tu veux aller courir, ne serait-ce que si tu pars en... En week-end ou n'importe où, en vacances, tu emmènes juste une paire de baskets, un short, et voilà, tu peux courir. Alors que si tu fais du vélo, le bagage est beaucoup plus lourd. Donc c'est pour ça que je me suis mis à la course à pied.

  • Speaker #0

    Si on reprend le fil maintenant de cet accident, novembre 2019, cette soirée, elle sera marquée à jamais dans ton histoire. Une fois que tu es pris en charge par les services de secours, Tu arrives à Versailles. Est-ce que tu as perdu connaissance ? Est-ce que tu as été complètement déconnecté du temps parce que plongé dans un coma artificiel pour te préserver ? Comment s'est passée cette prise en charge ? Et qu'est-ce que tu en ressens, toi, aujourd'hui ? Est-ce que tu as été conscient à certains moments ? Est-ce qu'il s'est passé un laps de temps pour lequel c'était le blackout total ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    En réalité... Le soir où j'ai été transféré à l'hôpital de Versailles, c'était suite à un AIT. L'AIT ne donne aucune séquelle. Quand je suis arrivé, je me suis platement excusé auprès des médecins, des soignants que je rencontrais, en leur disant je suis désolé, je vous embête, je suis vraiment en pleine forme, je prends la place sûrement de quelqu'un d'autre Je n'étais pas du tout à l'aise d'être à l'hôpital aux urgences. Et puis, il s'est avéré que, donc, ils se sont aperçus que j'avais quand même ma carotide qui était complètement bouchée. Donc là, c'est lancé le parcours de soins pour les personnes qui font des AVC ou des AIT. Je suis parti au service neuro. Et au service neuro, en fait, ils m'ont fait ce qu'on appelle une thrombolise. Une thrombolise, c'est une piqûre qui permet de fluidifier le sang et de faire partir le caillot que j'ai dans le cerveau de façon tout à fait naturelle, malgré tout, je dis naturelle, même si la thrombolise, c'est un peu un desktop qu'on injecte pour que ça puisse se dissoudre. Et puis, je croisais les doigts comme tout le monde à ce moment-là pour que... tout se résorbe et que je puisse retrouver ma vie de façon très classique. D'autant plus que le lendemain de mon AIT, j'étais invité au Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines pour une compétition qu'organisaient mes amis qui étaient membres de l'équipe de France. Il y avait toute une fête et que je ne voulais absolument pas louper. Donc moi, j'avais qu'une hâte, c'était de repartir de l'hôpital le plus vite possible. Et au final, le lendemain matin, j'ai passé la nuit là-bas. Et le lendemain matin, vers 10 heures, là, j'ai fait mon grave AVC. Alors, c'est un AVC, j'ai fait un AVC vraiment très grave qui m'a rendu complètement hémiplégique et qui m'a rendu ce qu'on appelle aphasique. J'étais aphasique. complet, c'est-à-dire que je ne parlais plus et je ne comprenais plus. Donc j'étais complètement déconnecté de la réalité du monde. On pouvait me parler, je n'étais pas là et je n'étais plus du tout conscient. J'étais dans une autre planète, dans une autre dimension. Et quand j'ai fait ça, du coup, le médecin, heureusement, est venu dans ma chambre pour me voir de façon très classique durant sa visite. et m'a découvert complètement inerte dans un état où je ne réagissais plus. Il a appelé immédiatement les services de secours du SAMU, qui étaient au rez-de-chaussée et n'avaient qu'à prendre l'ascenseur pour venir me voir le plus vite possible dans la chambre. Et tout de suite, ils m'ont préparé, ils m'ont refait passer une IRM en urgence. Et j'ai été transféré dans un autre hôpital à Paris où cet hôpital était équipé d'un plateau technique qui permet de faire une intervention dans le cerveau. pour ôter de façon mécanique le caillot qui me faisait cet AVC. Donc dès que je suis arrivé, il y avait le chirurgien avec les gants, j'imagine parce que je n'étais pas conscient, qui m'attendait et qui a passé un cathéter via l'artère fémorale et m'a retiré le caillot, même si tout s'est presque bien passé puisque j'ai des morceaux du caillot qui sont... Partie me boucher le nerf optique et j'ai perdu la vision de l'œil gauche.

  • Speaker #0

    Donc là, on était sur une course contre la montre, si je reprends la métaphore du cyclisme. Il ne fallait pas perdre de temps pour intervenir avec ce transfert en urgence sur cet autre hôpital équipé du plateau technique.

  • Speaker #1

    Alors l'AVC en tant que tel, c'est une urgence absolue. Et Vital, tu rentres dans un contre-la-montre de la vie. C'est très important d'être pris en charge le plus rapidement possible. Donc à ce moment-là, j'ai pu bénéficier en plus de cette technologie qui est ce qu'on appelle la thrombectomie. C'est la fameuse intervention qui permet d'enlever mécaniquement le caillot qui se trouve dans le cerveau. Et ensuite, généralement, les gens retrouvent leur faculté très rapidement, mais moi, pas du tout. J'étais complètement inerte, encore hémiplégique. Donc, ils ont décidé de me transférer dans un service qui n'est pas le service neuro, mais le service réanimation. Et je suis resté. Donc, après, j'ai fait un parcours, j'ai fait réanimation. J'y suis resté quelques jours. Puis après, j'ai été retransféré dans un autre hôpital en soins intensifs. Et une fois que la partie hôpital où je restais jour et nuit, je suis rentré à la maison et puis j'ai été pris en hôpital de jour, dans l'hôpital de Garches qui est assez connu pour tout ce qui est cérébro-lésé, donc accidents dans la route, etc., traumas crâniens et notamment AVC. Et donc, j'ai fait une rééducation assez longue et assez complète. J'ai eu de la kiné, de l'ergotherapie, de l'orthophonie, du sport. Enfin voilà, j'ai fait beaucoup de rééducation.

  • Speaker #0

    Quelles ont été tes premières pensées quand tu as repris conscience après être sorti de réanimation, de soins intensifs ? Il y a une photo sur ton profil Instagram que tu as postée où tu étais sur ce lit, les yeux un peu agarres. Quelles étaient tes pensées quand tu as ouvert les yeux ? Est-ce que tu savais où tu étais ? Est-ce que tu avais conscience de ce qui t'était arrivé ?

  • Speaker #1

    Quand j'ai commencé à ouvrir les yeux, je n'étais pas du tout conscient de ce que j'avais pu vivre et ce que je vivais. Je n'avais plus la sensation de mon bras droit. Je me suis dit que ce n'était pas grave, c'était qu'un bras. J'étais déconnecté de la réalité. Quand on fait un AVC, on perd des millions de neurones. On est vraiment dans une... On est cérébrolysé, clairement. Moi, je suis cérébrolysé avec une lésion au cerveau. Et le temps que tout se reconnecte... C'est quand même assez compliqué. Donc, à ce moment-là, j'avais pas de notion de jour, de nuit. La lumière s'allumait dans la chambre, je savais qu'on allait venir me voir. Voilà, c'est tout. Puis, au bout d'un moment, quand même, j'ai pris conscience de mon état. Et là, par contre, j'avais honte. C'était un sentiment de honte. Et ce sentiment de honte m'a beaucoup aidé. J'ai compris que j'étais dans un état qui était compliqué. J'ai commencé à prendre conscience de ça et je me suis dit que j'allais me basculer dans une compétition sportive. J'ai fait le lien avec ce que j'avais connu à l'époque quand j'étais plus jeune et que je faisais de la compétition cycliste. Je me suis dit, là, tu vas te battre. et tu vas te préparer pour une compétition. La compétition, ça va être celle de ta vie, ça va être celle qui va te permettre de retrouver le Julien d'avant et tu vas voir les choses de façon... complètement positif et tu vas te dire que tu ne vas pas te lancer dans une compétition sans avoir des objectifs et sans avoir un plan d'entraînement et du coup je me suis dit que je n'allais pas courir un 10 km par exemple mais que j'allais faire un 1 km, un 2 km et c'est comme ça que je me suis préparé et alors là je suis passé en mode guerrier et quoi ?

  • Speaker #0

    Très rapidement, tu as retrouvé l'usage de ce bras qui, pour toi, était perdu. Et tu l'as dit, c'est qu'un bras. Comment s'est passé ce protocole de récupération ? Et est-ce que tu penses que ton passif de sportif t'a aidé ? Alors, pas sur le plan mental, mais sur le plan de la récupération, cette fois-ci, physique.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'avoir une vie saine m'a permis d'avoir une aide. pour pouvoir mieux récupérer parce que j'ai jamais fait d'excès dans la vie, jamais fumé, j'ai bu avec des amis mais jamais par excès. J'ai retrouvé la mobilité au bout de quelques jours, au final j'arrivais déjà à bouger mon bras et puis j'ai commencé à pouvoir marcher. Peut-être une dizaine de jours après, j'ai eu l'autorisation de me mettre sur le bord du lit. Voilà, donc c'était... quand même assez vite quand même. Alors, je n'étais pas fringant, je n'étais pas forcément très à l'aise, mais j'ai pu vraiment être heureux de pouvoir me lever et me mettre au bord du lit. Et à faire déjà, je me rappelle, le premier jour où j'ai fait quelques pas, je n'avais jamais voulu donner l'image de quelqu'un qui était dans une faiblesse au corps médical. Dès que j'ai pu avoir la chance de pouvoir marcher, j'essayais de montrer que j'étais vraiment en pleine forme, alors qu'au final, j'avais mes jambes qui tremblaient, c'était juste une horreur. Et dès que les infirmiers, les médecins et les aides-soignants me tournaient le dos, j'étais là en train de m'appuyer, de prendre contre le mur ou prendre un appui quelque part, parce que j'avais qu'une peur, c'était de tomber et de leur montrer que j'étais un faible. et je n'avais pas du tout envie de montrer ma faiblesse.

  • Speaker #0

    Quelles ont été les étapes que tu as rencontrées, ces petites victoires ? Tu le disais tout à l'heure, en cyclisme, on perd plus que l'on gagne, mais ces petites victoires, c'était quoi ? Cette première fois debout, ces premiers pas après quelques jours alités en ayant perdu une partie de tes moyens ?

  • Speaker #1

    Ça passe par des choses très basiques que les personnes qui sont... en pleine forme, ne peuvent pas forcément comprendre. Mais le fait de pouvoir ressentir des sensations déjà, de pouvoir bouger un petit peu sa main, sa jambe, de pouvoir comprendre, de pouvoir parler, parce qu'au début, tout était clair, aligné dans ma tête, mais rien ne sortait, je disais n'importe quoi. Et c'était très dur au service réanimation. le seul truc que j'arrivais à dire c'était oh putain fais chier parce que c'était tellement frustrant de ne pas pouvoir dire les choses que j'avais envie de parler c'est hyper frustrant et après c'est le fait de pouvoir m'asseoir, de pouvoir marcher et de pouvoir avoir la chance de faire du sport et ça j'ai pris ça comme une victoire aussi quand la kiné m'a dit bon bah là maintenant ça va on va passer à autre chose, vous allez vous inscrire au sport à l'hôpital de jour à Garches et on va arrêter la kiné et vous allez faire du sport adapté. Et j'ai tout de suite demandé, parce que tombaient les congés de fin d'année et la rééducation allait être en stand-by pendant une quinzaine de jours, et j'ai tout de suite demandé au rééducateur sportif si j'avais la possibilité de faire... de faire un peu de sport à l'extérieur chez moi. Il m'a dit oui, ok, tu peux, mais en faisant attention de contrôler tes pulsations. Je n'avais pas le droit d'aller à plus de 140 de pulsations. Et je me suis dit, ben banco. Et là, j'ai découvert, j'habite une ville à côté de Saint-Quentin-en-Yvelines, Versailles, qui s'appelle le Ménil-Saint-Denis.

  • Speaker #0

    Et au Ménil-Saint-Denis, on est au bord de la vallée de Chevreuse. Et j'ai découvert ma ville et j'ai découvert juste les bois à côté. C'était juste génial. Et sur Insta, je faisais des petites stories. J'ai commencé à marcher 1 km, 2 km, 3 km. Et tous les jours, je ne pouvais pas rentrer en ayant fait moins. Donc, dès que j'allais marcher, je passais des objectifs et je me défiais jusqu'à marcher jusqu'à 15 km. Et en fait, je faisais ça aussi pendant ma rééducation en hôpital de jour. Et l'hôpital de jour, en fait, tu es une demi-journée à l'hôpital et le reste du temps, tu restes chez toi. Et moi, je ne pouvais pas du tout rester chez moi à rien faire. Donc du coup, je me défiais en allant marcher. Je marchais 15 kilomètres. Et après, l'après-midi, j'allais faire ma rééducation. Donc j'ai été hyper combatif. Et pour moi, ça passait par là. Je n'avais pas du tout envie de montrer une faiblesse à quiconque. Et j'avais envie de montrer justement que je pouvais m'en sortir le plus vite possible.

  • Speaker #1

    Et pendant combien de temps tu as été dans cet hôpital de jour avec une activité pédestre bien fournie et bien remplie chaque jour ?

  • Speaker #0

    Eh bien, j'y suis allé, j'ai dû rester à peu près un trimestre. C'est à peu près la moyenne des gens en hôpital de jour. On reste à peu près 3-4 mois. En réalité, moi, c'est tombé pile au moment où on a été confiné avec le Covid. Donc, j'ai repris du temps à la maison pour pouvoir me reposer et ensuite reprendre une activité professionnelle avec ce qui m'avait été un bon de sortie, c'est le mi-temps thérapeutique. Le mi-temps thérapeutique m'a permis de reprendre l'activité avec l'accord des médecins. J'ai dit OK, banco. J'ai repris une activité à temps partiel en continuant à faire quelques marches, etc. Je faisais aussi du vélo. J'avais repris le vélo. Le vélo, c'était juste un... Un de mes meilleurs souvenirs à vélo, c'est quand j'ai refait du vélo pour la première fois après mon AVC. Le fait de se rendre compte qu'on pédale, j'avais envie de dire bonjour à tout le monde, à tous les cyclistes. Et en fait, je vais rebondir sur ça parce que je trouve que les gens qui courent et les cyclistes, peu importe, tous ceux qui font du sport, ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont d'être valides. Parce que moi, je ne pouvais plus bouger ma jambe. Et je peux te dire que je maîtrise à 100% le kiff de pouvoir courir. Et ça, c'est incroyable. Et je parle beaucoup de mon histoire sur les réseaux sociaux, sur ma page Instagram julien.avc. et je fais beaucoup de choses etc et j'ai montré aussi que je pouvais courir pourtant j'avais été hémiplégique et je cours je me dépasse etc et j'ai un t-shirt que je mets pour courir dans le dos c'est marqué je crois que c'est marqué je cours j'étais hémiplégique t'y crois toi ? et Et ça, c'est juste ouf parce que des fois, l'autre jour, j'ai doublé deux gars qui couraient. Un qui devait sûrement reprendre la course à pied. Et moi, je suis vraiment nul en course à pied. Je kiffe juste prendre du plaisir et courir. Et il y en avait un qui devait sûrement être largement meilleur que moi et qui... qui coachait sûrement la deuxième personne. Et je les ai doublés et j'ai vu la haine dans le regard de l'autre en disant mais il ne peut pas me doubler, il ne peut pas me doubler. Et on est resté à courir quasiment côte à côte, sans un mot. Moi, j'avais dit bonjour et il ne me disait pas du tout bonjour. Et quand je le doublais un peu et qu'il voyait mon t-shirt marqué j'étais hémiplégique, il se faisait doubler par un hémiplégique, j'ai trouvé que ça m'a fait sourire. J'ai dit, mais lui, il a oublié juste une chose, c'est la chance qui court. Et je pense qu'il n'a pas compris à ce moment-là qu'il était valide et que c'était le plus grand bonheur du monde.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il aurait pu t'encourager plutôt que de vouloir jouer ce mano à mano, cet ego, on va dire, d'homme, de coureur.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et je trouve que les gens que je croise ou que je double, ils sont... Je ne sais pas, l'ego est incroyable. Et des fois, c'est important de redescendre d'une station pour comprendre que... déjà, on n'est pas tout jeune. Moi, j'ai 44 ans. Les gens que je croise en train de faire des footings le dimanche, ce ne sont pas des membres de l'équipe de France qui vont faire les Jeux Olympiques. Il faut qu'ils comprennent que moi, c'est ma vision maintenant, que la vie, j'ai vu la vie s'arrêter et quand j'avais 39 ans j'ai presque franchi le pas et maintenant je comprends que je laisse complètement le chrono complètement toutes les idées que je pouvais avoir sur le sport moi maintenant c'est que le sport plaisir et si je cours et qu'à un moment donné j'en ai trop marre et qu'il faut que je marche je marche et si je fais un mauvais chrono c'est pas grave je m'en fiche c'est pas le plus important le plus important c'est que J'ai pris plaisir à me défouler, que je rentre chez moi, j'ai transpiré, que j'ai mes fringues et il faut tout de suite que je prenne une douche parce que c'est le meilleur truc. Après, je trouve que tu es refait, tu es bien. C'est le plaisir très simple qui me pousse à vouloir faire du sport maintenant. C'est juste le plaisir, c'est ça exactement, c'est juste le mot.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'en dehors de cet œil qui a été lésé, tu le disais également avoir des lésions au niveau cérébral, est-ce que sur cette partie du corps, ce bras, cette jambe dont tu avais perdu l'usage temporairement, tu as encore des séquelles aujourd'hui ? Tu ressens encore une différence par rapport à la jambe qui est saine et ce bras qui bouge normalement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors... J'ai une séquelle qui est invisible et qui s'appelle l'hémiparasie. En fait, j'ai une sensation beaucoup moins forte à la douleur sur mon côté droit. Et quand je cours, j'ai l'impression d'avoir une jambe beaucoup plus raide. Par exemple, quand je cours ou quand je fais du vélo... Je me suis surtout aperçu de ça quand je faisais du vélo. Par exemple, quand tu montes une côte à vélo, j'ai très mal, par exemple, à ma jambe gauche et à ma jambe droite. J'ai pas mal du tout. C'est assez frustrant. J'ai l'impression d'avoir qu'une jambe qui pédale. Et quand je cours, j'ai l'impression d'avoir une jambe beaucoup plus raide que l'autre. Donc, ce ne sont pas du tout les mêmes sensations. Mais ça, ce n'est pas grave. j'accepte et ça fait partie de la vie maintenant. Et puis j'ai plein d'autres séquelles invisibles. J'ai des séquelles qui me construisent et qui m'accompagnent. J'ai des séquelles qui sont cognitives. Donc j'ai des difficultés attentionnelles, des difficultés de maintien de l'attention dans le temps. Je suis très sensible à la distraction, j'ai tendance à la précipitation. Qu'est-ce que j'ai d'autre ? J'ai des problèmes de mémoire de travail. Je décroche très facilement quand je suis fatigué. Par exemple, j'ai une très grande fatigabilité, j'ai des difficultés en double tâche. j'ai des difficultés arithmétiques, j'écris très mal, comme si j'étais en CP, alors qu'avant, on me demandait, quand j'étais plus jeune, et que j'avais des amis qui se mariaient, d'écrire les enveloppes avec les adresses, parce que j'avais une très belle écriture, maintenant, ce n'est plus du tout le cas. Mais donc, moi, je suis considéré et reconnu comme... travailleurs handicapés et personnes handicapées j'ai ma carte handicapée donc c'est des séquelles qui m'ont construit et qui continueront à me construire et qui vivent, enfin je les ai en moi et je peux pas vivre autrement donc il faut les accepter c'est comme ça que tu arrives à faire des choses que tu n'aurais jamais pensé faire auparavant. Des fois, je me dis que j'ai la chance d'avoir fait un AVC parce que depuis, je fais des choses juste extraordinaires depuis que j'ai fait un AVC. Je parle de mon cas parce que je souhaite sensibiliser sur les AVC. Et ça, c'est très important pour moi. J'ai fait un constat. avec l'aide d'autres personnes, on ne parle pas assez d'AVC en France. Et ça, c'est un vrai problème.

  • Speaker #1

    Tu as envie de porter finalement ce message sur la place publique parce que tu estimes qu'on n'en parle pas assez. Il y a d'autres causes, d'autres maladies, d'autres formes de handicap. Et on l'a vu là avec cet épisode des Jeux paralympiques qui sont mis en avant. Mais pour toi, qui as vécu cet accident de la vie par l'AVC, tu as envie d'aller plus loin et peut-être que des campagnes de santé publique soient mises à jour et qu'on puisse développer des projets autour peut-être de la prévention, de l'information sur cette pathologie qui peut survenir à tout moment. Tu l'as dit, ce n'est pas que les personnes âgées qui vont rencontrer ce type d'accident.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est très important de savoir que tout le monde peut être touché en France. Il y a un AVC toutes les 4 minutes en France, ce qui est énorme. Il y a 150 000 victimes, et 150 000 victimes maintenant et avant le Covid. C'est-à-dire que quand on parle des AVC, c'est oui, il y a beaucoup d'AVC depuis qu'il y a eu les vaccins, etc. Non, 150 000 victimes avant le Covid. 150 000 victimes après il n'y a pas plus je ne fais pas de débat mais c'est juste pour souligner un fait donc il n'y a pas de cause liée au vaccin ou un truc comme ça, il y en a autant de cas il y a 150 000 victimes par an il y a c'est la première cause de handicap en France, c'est la première cause de mortalité Chez les femmes, on pense que le cancer du sein est la première cause de mortalité parce qu'on en parle et c'est très bien, il faut en parler. L'octobre rose, on rentre au mois d'octobre bientôt, il va y avoir des belles actions pour ça. Mais l'AVC tue plus de femmes que le cancer du sein. Ça, c'est important de le savoir. Et aujourd'hui, je me suis rendu compte qu'on n'en parle pas du tout en France. On n'a jamais de campagne de santé publique qui a été faite en France sur les AVC. Alors, quand j'allume ma télé, je vois des publicités sur le cancer colorectal, sur plein de choses, mais sur les AVC, il n'y en a jamais eu. Et ça, c'est pour ma part très grave. Pour ma part, l'idée est largement partagée par certaines victimes. par beaucoup de victimes et d'autres personnes, on n'a jamais eu de campagne. Alors que les AVC, 80% des AVC peuvent être évitées. 80%. Alors, imaginons si tout le monde connaissait les facteurs de risque, les signaux des AVC. Enfin, on ne pourrait éviter 80%. On parle des AVC quand il y a malheureusement des célébrités qui décèdent suite à un AVC, comme Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon qui ont fait des AVC. Aujourd'hui, peut-être qu'ils seraient là si on avait eu une campagne de santé publique. Qu'est-ce qu'il faut faire ? Je ne sais pas. Moi, j'essaie de me battre, en tout cas, pour essayer de rencontrer du monde et de sensibiliser nos politiques pour essayer d'avoir la chance d'avoir une communication qui pourrait sauver des vies. C'est ça, le plus important.

  • Speaker #1

    Et tu es allé au contact de ces hommes politiques jusqu'à l'Assemblée nationale. Quel a été le retour de ces personnes que tu as pu rencontrer ? Est-ce qu'elles sont... sensible à ton message ? Est-ce qu'elle temporise ? Qu'est-ce que tu as eu comme retour ?

  • Speaker #0

    Quand tu les vois en face à face fatalement, elles sont sensibles. Après, c'est vrai que la page se tourne assez vite. Cependant, j'ai pu avoir quelques échanges et être reçu à l'Assemblée nationale. Mais je n'ai pas eu de chance parce qu'on avait commencé à construire une idée d'intervention, de sensibilisation auprès de tous les députés et du personnel de l'Assemblée, des ministres, etc. pour ce mois d'octobre. Mais malheureusement... L'Assemblée a été dissoute. Le jour d'après, si on peut dire ça, on a dissout l'Assemblée le 9 juin et le 10, j'avais rendez-vous avec la présidente de l'Assemblée nationale pour parler justement de l'AVC, du manque de communication et de l'action qu'on était en train de mener avec son équipe pour le mois d'octobre. mais comme elle m'a accueilli, elle m'a entendu, mais comme son équipe devait s'arrêter pour recommencer des élections, etc., mon projet est tombé à l'eau. Là, j'ai relancé dernièrement pour voir s'il y avait possibilité de remettre ça au premier rang des sujets. Je pense que l'AVC, c'est loin d'être... au premier rang, mais moi j'aimerais bien qu'il le soit. Et voilà, j'ai d'autres actions, je retourne à l'Assemblée nationale le 24, mais dans un contexte beaucoup plus restreint, j'interviens sur un petit groupe pour essayer de sensibiliser avec des neurologues et professeurs de neurologie. On essaye toujours d'avoir une action de sensibilisation, plus on parle d'ABC, et plus c'est important. plus les personnes peuvent se sentir concernées. Moi, je suis un exemple concret qu'on peut s'en sortir, mais qu'on peut aussi être touché par un AVC. Donc c'est ça, c'est mon histoire, elle n'est pas que belle, elle est là aussi pour essayer de sensibiliser.

  • Speaker #1

    Sachant que Julien, tu as emmené également toute ta famille dans cette aventure, tu le disais, ton épouse était heureusement là pour pouvoir te conduire, bien que souffrante elle aussi, jusqu'à... l'hôpital du moins, prévenir les secours et ne pas te laisser inerte. Comment ta famille a vécu toute cette période et quel a été le rapport dans ta reconstruction, dans le nouveau Julien que tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors oui, en fait, la famille, c'est très important pour pouvoir reprendre des bases et avoir des soutiens. Donc moi, je pense, quand on me pose cette question-là, je pense beaucoup aux personnes qui sont seules. C'est surtout ça, mon esprit part tout de suite dans cette direction-là, en disant que moi j'ai eu cette chance-là, mais je côtoie pas mal de personnes qui sont seules, et j'en ai vu en hôpital, et ça je pense beaucoup à eux. L'AVC touche la victime, mais aussi et beaucoup l'entourage. Et l'aidant, en l'occurrence ma femme, joue un rôle hyper important. Et l'aidant, c'est une victime aussi, parce que c'est une victime collatérale. Aujourd'hui, ma femme a été obligée de se remettre en question et de remettre en question pas mal de choses. Quand on a son mari qui est hémiplégique, qu'est-ce qu'il faut faire ? Est-ce qu'on va vendre la maison parce qu'il faut monter les escaliers ? Ça va être... Des questions très basiques, mais qui sont légitimement à réfléchir et à se poser. C'est vrai que c'est dur quand on est jeune de penser qu'on peut avoir une vie qui a basculé en une fraction de seconde. C'est très compliqué.

  • Speaker #1

    Et ce que tu disais tout à l'heure, aujourd'hui, toi qui es passé très très proche, tu te dis j'ai la chance de pouvoir faire cette activité-là. Tu le disais par rapport à cet exemple en course à pied. Toi, tu prends plaisir. à sortir, à prendre l'air, à marcher, à avoir une activité qui te fait du bien sans être dans la compétition que tu as connue auparavant. Et on ne sait pas la chance que l'on a d'être bien valide, d'être bien portant quand on voit, des fois, on a un petit bobo, on va tout de suite peut-être se plaindre, baisser les bras, se décourager. Toi, ce n'est pas ton cas. Tu as cru en toi et tu as ce courage, cette résilience et cet esprit positif. C'est ce que tu veux transmettre. à la fois à travers cet épisode du podcast et plus généralement à travers tes interventions et ta page Instagram.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. En fait, l'idée, c'est de montrer que... Même quand on part de loin, tout est possible. Donc c'est important de croire en soi, de savoir qu'on peut s'en sortir. Quand le sport fait beaucoup dans cet esprit de combattant, j'avais un jour une neuropsychologue que je voyais et qui me disait justement qu'il y avait... deux catégories de personnes qui s'en sortaient plutôt bien. C'était des personnes qui avaient fait du sport en compétition et les croyants. Donc, ils arrivaient à se rattacher à une force qui était en eux pour se dépasser. Et c'était généralement des personnes qui n'abandonnaient pas et qui persévéraient pour essayer de s'en sortir le plus vite possible. Et ça, je pense que c'est hyper important de croire en soi et de croire au sport.

  • Speaker #1

    Tu as eu des soutiens de la part de sportifs, tes anciens coéquipiers, des sportifs, tu le disais, de l'équipe de France, que tu aurais dû retrouver au lendemain de cette hospitalisation. Mais l'AVC te l'a empêché. Est-ce qu'ils ont été présents ? On se sent parfois porté, encouragé par son équipe, même si on pratique des sports individuels. Est-ce qu'ils ont... pu t'apporter leur soutien dans toute cette épreuve ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu des soutiens. Moi, le sport et le vélo m'ont construit. Du coup, j'avais même souhaité réaliser une casquette de vélo marquée AVC Warrior Fighter. Je ne sais plus ce qu'il y avait de marqué. J'en avais fait quelques-uns. J'avais distribué à mes copains cyclistes. Et oui, j'ai des amis qui m'ont dit qui étaient en équipe de France de cyclisme sur piste, qui m'ont vraiment apporté leur soutien, qui sont venus me voir à l'hôpital. Je vois toujours avec grand plaisir et c'est vraiment des gens qui sont topissimes. Je vois Quentin Lafargue, qui était champion du monde sur piste, et Laurie Berton, sa compagne, qui m'accompagne encore aujourd'hui. qui ont des supports et des amis. Donc ça, c'est très important d'avoir des gens avec qui on peut partager des choses sans gêne et qui comprennent la force que peut avoir le sport et que peut avoir aussi l'amitié. C'est deux choses qui sont extrêmement puissantes et qui permettent... en additionnant ces deux mondes, d'avoir vraiment des soutiens qui sont extrêmement forts. Ça, c'est clair.

  • Speaker #1

    Alors, tu disais tout à l'heure avoir kiffé justement ces premiers coups de pédale, cette première sortie. Est-ce que tu as continué à pratiquer le vélo parce que tu évoquais une lésion à l'œil ? Alors, on sait que dans le vélo, il y a quand même besoin d'avoir parfois l'œil sur la route, mais également à ce qui se passe autour. Est-ce que ça te cause aujourd'hui des soucis et est-ce que tu ne préfères pas la course à pied au vélo ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas faux, cette analyse est assez juste. J'ai beaucoup aimé reprendre le vélo après mon AVC de façon très calme, mais je me suis rendu compte que mon œil était très anxiogène. La piste, par exemple, j'ai essayé une fois, mais je n'ai pas retenté parce que j'avais peur de le fait de ne plus voir sur la gauche. J'avais peur d'être une gêne pour les autres, un risque sur la piste. Et ça, c'est la piste ne pardonne pas. Donc, je n'ai pas du tout envie d'être la cause d'une chute ou quoi que ce soit. Donc, j'ai préféré ne pas reprendre. Et le vélo sur route, à l'époque, quand je faisais de la compétition, il y avait beaucoup moins de véhicules. Et maintenant, les voitures frottent, se passent à quelques centimètres. Et le fait de ne pas avoir de l'œil gauche, c'est très anxiogène. Ça amène beaucoup de craintes. Donc, j'ai vendu mon vélo de route et j'ai opté pour un gravel. Un gravel, c'est un... un vélo qui permet un peu tout terrain qui permet d'aller autant sur la route que dans les bois donc je me suis dit que j'allais j'allais miser là dessus pour pouvoir continuer à faire un peu de route mais plutôt aller au calme sur les chemins les chemins de forêt à côté de chez moi donc j'ai fait pas mal pas mal de vélos de gravel mais la course à pied encore une fois j'ai opté plus pour ça ces derniers temps Pourquoi ? Parce que c'est vraiment pratique. Au début, c'est très compliqué de trouver la motivation parce que j'ai trouvé ça hyper dur. Je sortais de chez moi, j'arrivais au coin de la rue et je n'avais qu'une hâte, c'était de rentrer. Et puis au fur et à mesure, en ayant un peu de persévérance, on arrive à se rendre compte qu'on arrive à prendre du plaisir. Le service neurologie où j'étais à l'hôpital de Versailles m'avait lancé un défi de participer à une course de 10 km et qui voulait montrer qu'un hémiplégique pouvait courir 10 km. Donc j'ai accepté ce défi et j'ai couru avec eux sur une course à côté de l'hôpital de Versailles au Chénet.

  • Speaker #1

    Tu dis la course à pied, c'est difficile, il faut se donner la motivation. Moi, ce serait plutôt pour le vélo. J'habite en pleine Beauce. il y a du vent en permanence et moi, c'est de décrocher le vélo pour aller rouler qui me fait parfois manquer de motivation. Donc voilà, on a des approches différentes, mais c'est intéressant, toi qui viens quand même d'un sport que je considère comme un des plus difficiles. Les efforts à vélo ne sont pas les mêmes que ceux en course à pied. Tu as peut-être découvert des muscles que tu n'utilisais pas auparavant quand tu étais cycliste.

  • Speaker #0

    Ça, je ne sais pas, mais je trouve que le vélo... Je ne vais peut-être pas me faire des amis en disant ça, mais je trouve que le vélo, c'est un sport de feignants. Parce que quand je vais courir une demi-heure, je transpire comme un malade. Quand je vais faire une demi-heure de vélo, non, je ne transpire pas. Il y a la roue libre. Si je n'ai pas envie de pédaler, je peux faire roue libre. Il y a des descentes. Je ne pédale pas pendant les descentes. Et quand tu... cours, tu cours dans la descente, tu cours dans la montée et tu ne fais pas de roue libre. Donc, je trouve que la course à pied est bien plus sûre que le vélo. Ça, c'est mon avis personnel.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il n'y a pas encore de roue libre sur nos chaussures en course à pied. Peut-être que certains y penseront pour adapter les modèles. Alors, est-ce qu'il y a, Julien, dans les prochaines semaines ou les prochains mois, d'autres défis, d'autres objectifs ? que tu te donnes sur le plan sportif ? On verra après sur le plan des projets parce qu'il y en a d'autres qui vont venir derrière. Mais sportivement, est-ce que tu te donnes des caps, des étapes à franchir avec, en point de mire, peut-être des choses sur 2025 ? Parce que là, on est sur la fin presque de l'année 2024.

  • Speaker #0

    Alors non, pas du tout. Et c'est justement ce que je disais tout à l'heure, c'est que maintenant, c'est le sport plaisir sans objectif. Le plaisir, c'est de mettre des baskets. Et mon objectif, c'est d'aller me faire plaisir. Alors, il y en a qui vont se faire plaisir en mettant un dossard, etc. Moi, c'est juste le fait de pouvoir avoir la chance de courir. C'est juste... Je n'ai pas d'objectif. Je fais du sport pour moi, juste pour me sentir bien dans ma tête et je n'ai pas d'objectif écrit sur le papier en tout cas.

  • Speaker #1

    Alors c'est sur un autre papier que tu es en train d'écrire et composer parce que tu as envie de partager ce parcours de vie, cet accident de la vie que tu as connu avec un livre qui est en préparation ou en finalisation.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est vrai, je suis en train de... J'ai raconté, en fait, je fais ça pas en solo, je fais ça avec une journaliste biographe qui a souhaité collaborer pour écrire mon histoire. Donc le livre arrive bientôt à son terme, donc on a encore un peu de travail, mais effectivement, mon objectif aujourd'hui, c'est pas de parler de moi, mais c'est de parler des AVC. Et mon histoire, si à peu porter de l'espoir, c'est ce que je souhaite. Tous les jours sur ma page Instagram, j'ai des gens qui me remercient de parler de mon expérience parce qu'eux, ils sont dans une phase aiguë. C'est l'AVC, ils découvrent. Donc j'ai autant des victimes que des aidants. qui me remercient de faire ce que je fais en communiquant. Et ça, ça m'apporte énormément de bien d'avoir ce soutien et je continue pour eux.

  • Speaker #1

    Donc, tu transmets tes connaissances, ton parcours, mais ça te nourrit intérieurement tous ces contacts et ces échanges que tu peux avoir par le biais des réseaux. Là, on peut dire que les réseaux sont plus qu'utiles.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et puis, moi, je ne suis présent que sur Instagram parce que... J'ai essayé d'être présent sur Facebook ou autre. J'ai trouvé que la population était complètement différente. Et sur Instagram, c'est vraiment de l'optimisme, de la positivité sur les histoires. Les gens sont là vraiment dans la bienveillance. Et moi, tout ce que j'ai fait, ça m'a permis de découvrir beaucoup de choses. J'ai eu la chance d'avoir des reportages à la télé. de faire de la radio en direct devant des millions d'auditeurs ça c'était incroyable des reportages aujourd'hui par exemple il y a un article dans un grand journal qui est en kiosque pour le mois d'octobre j'ai plein de trucs c'est plein de projets, j'ai rencontré des gens qui sont formidables j'ai presque honte de dire ce que j'ai dit tout à l'heure c'est que j'ai presque la chance d'avoir fait un AVC pour vivre tout ce que je fais aujourd'hui,

  • Speaker #1

    regarde je suis en train de faire un podcast avec toi c'est incroyable ça aussi c'est vrai que c'est une belle rencontre on a échangé longuement avant d'enregistrer cet épisode et c'était déjà un sacré beau moment et aujourd'hui de pouvoir le transmettre aux auditeurs. C'est tout ce positif qui se dégage de ta personnalité et cette rage de vivre aujourd'hui. Tu croques la vie, toi qui sais ô combien elle est précieuse. Est-ce que Julien, pendant que je te tiens encore là sur le podcast, tu as pris part à des épreuves autour du Vélodrome de Saint-Quentin ? Est-ce que tu as vibré pendant ? ces Jeux Olympiques et ces Jeux Paralympiques ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr que je suis allé voir les Jeux qui étaient à la maison. Fatalement, je suis allé voir du vélo de piste, je suis allé voir aussi d'autres sports. J'ai vécu des moments incroyables avec les Jeux et c'était topissime. Je ne suis pas allé voir des épreuves para. J'aurais bien aimé, mais le temps faisait que je ne pouvais pas concilier la vie professionnelle, le repos, tout avec les épreuves para, alors que les Jeux, j'étais en vacances. Du coup, j'ai pu profiter un peu plus sereinement de pouvoir me dégager du temps pour aller voir des épreuves. C'était juste génial.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, tu enregistres ce podcast. Je voulais te laisser le petit mot de la fin avant que je te pose ma traditionnelle question. Quel serait finalement le message que tu veux adresser, que ce soit aux auditeurs, que ce soit aux dirigeants politiques responsables de grands organismes ? Qu'est-ce que tu veux leur transmettre ? par rapport à ton parcours et à cette méconnaissance, je dirais, de l'AVC ?

  • Speaker #0

    Justement, parce que c'est une méconnaissance, j'ai envie de dire, et on n'a pas parlé jusqu'à maintenant, les facteurs de risque et les signes d'un AVC. Les facteurs de risque, en fait, c'est très simple. Il y a 80% des AVC qui peuvent être évités, 80% des AVC, juste en allant voir son médecin. Tout le monde a un médecin traitant, il prescrit une ordonnance pour aller faire une prise de sang pour contrôler son taux de glycémie, dans le sang, voir s'il n'y a pas de problème de cholestérol. Et après, l'hypertension, il prend la tension, le médecin prend la tension. L'hypertension, c'est la première cause d'AVC. Donc voilà, c'est des trucs très simples qu'il faut faire. Il faut faire du sport, ne serait-ce que marcher une demi-heure par jour ou de faire du vélo par exemple, s'il ne fait pas beau, si on a un vélo d'appartement, faire un peu de vélo ou un tapis de course à pied. Juste ça, faire du sport, ne pas fumer, manger sainement. Je ne sais pas, il ne faut pas dire qu'il faut avoir une vie de moine. il faut profiter de la vie mais sans excès. Et moi, le premier conseil que j'ai envie de donner, c'est d'aller voir votre médecin, faites-vous prescrire une ordonnance pour faire une prise de sang, faites-vous contrôler la tension artérielle. Et puis voilà, déjà ça, c'est la première chose. Et en faisant ça, vous allez peut-être éviter d'avoir un AVC. Et un AVC, si vous en avez un, il faut reconnaître tout de suite les signes. Ça va être le visage qui va s'affaisser, ça va être des difficultés d'élocution, ça va être un membre, un bras ou une jambe qui auront du mal à se lever, à bouger, à un manque de mobilité. Et donc du coup, ça, tous ces signaux font qu'il n'y a qu'une chose à faire, c'est d'appeler les secours. Les secours, c'est le 15. Il faut appeler le 15 absolument, le 112 ou le 114. Le 114, c'est le numéro pour les aphasiques, toutes les personnes qui ont des difficultés pour communiquer. Donc voilà, la règle de base, c'est d'appeler les secours immédiatement. Pour ceux qui sont, par exemple, il ne faut pas aller de sa propre... pour décision aux urgences ou aller voir à son médecin traitant. Il faut appeler les secours qui viennent vous chercher chez vous ou à l'endroit où vous êtes. Mon message, c'est un message de prévention que je passe et que je souhaite pour que la plupart des gens qui nous écoutent comprennent que c'est une urgence vitale et que tout le monde est concerné. Je ne veux pas qu'aujourd'hui, il y ait des gens qui comme moi, avant le 15 novembre 2019, pensaient que les AVC pouvaient concerner que les personnes qui étaient âgées.

  • Speaker #1

    Alors c'est un message de prévention, mais également à travers ton témoignage, beaucoup d'espoir parce que tu montres que l'on peut récupérer si on est pris en charge rapidement. Moi de mon côté, côté coiffeur, j'ai pourtant une coiffeuse à la maison, je vais éviter le bac pour la carotide dont on a parlé tout à l'heure. et je n'aime pas les manèges à sensation. Donc, je mets déjà de côté des facteurs qui peuvent être à risque, mais on l'aura compris. Je pense qu'il faut le répéter. Et comme tu le disais tout à l'heure, des gestes simples qui peuvent être faits par tous, le suivi médical, et puis quand on a des signes qui peuvent faire penser à un AVC, tout de suite agir et réagir. C'est ce que ton épouse a dû faire qui t'a peut-être sauvé la vie et que tu sois en mesure aujourd'hui de discuter avec moi. Et je te remercie d'avoir… Livrer ce témoignage, alors j'ai une traditionnelle dernière question. Julien, c'est un moment où tu es à côté de tes pompes. Qu'est-ce que tu aimes faire ? quand tu n'es pas dans ton activité professionnelle ou en train de réaliser ces sorties en marche ou en course à pied ?

  • Speaker #0

    C'est de parler d'AVC. C'est de communiquer sur mon histoire pour continuer à construire l'espoir que certaines victimes ont d'avoir un jour une campagne de santé publique sur les AVC.

  • Speaker #1

    Je ne t'ai pas demandé si tu étais encore en suivi.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, tous les ans, je vais contrôler ma carotide, voir si la sténose, le diamètre de ma carotide, permet de faire passer le flux sanguin. Si le diamètre ne se réduit pas. La rééducation, je l'ai arrêtée de mon propre chef. J'aurais dû la continuer. Mais l'année dernière, j'ai eu une année assez compliquée avec des difficultés très personnelles. Et du coup, j'ai préféré ne plus continuer ma rééducation. J'avais de la rééducation deux fois par semaine, notamment de l'orthophonie. Alors l'orthophonie, tout le monde va dire... C'est bien parce que de toute façon, tu parles impeccablement, il n'y a pas de souci. Mais non, en fait, l'orthophonie, ce n'est pas que pour les personnes ou que pour les enfants qui ont des difficultés d'élocution. C'est des soignants qui sont là justement pour les cérébro-lésés, que ce soit des traumas crâniens, des AVC ou des maladies dégénératrices comme Alzheimer. C'est les soignants qui sont là pour aider ces personnes. Et moi, je les voyais dans ce cadre-là avec des exercices vraiment très cérébraux.

  • Speaker #1

    Est-ce que cet effort du podcast, d'avoir cette attention, là on est à 1h08 d'enregistrement, est-ce que ça aurait nécessité un gros effort de ta part pour qu'on se rende compte un petit peu de ce que tu dois faire pour te concentrer ?

  • Speaker #0

    Oui. C'est compliqué. Je pense que peut-être que si je réécoute le podcast, je verrai que je recherche mes mots ou que c'est compliqué parfois. Surtout que j'ai des journées qui sont très compliquées et j'avais une crainte, c'était de faire un podcast d'une heure qui commençait à 20h30 pour se terminer vers 21h30. Je me disais, jamais je ne tiendrai le coup. Je me suis lancé un défi, c'était de le faire. Et aujourd'hui, tu vois, ça fait presque 1h10 et je suis encore là. Je pense que je vais passer une bonne nuit.

  • Speaker #1

    Écoute Julien, je te remercie. Je vais te laisser nous indiquer par quel biais les auditeurs qui écouteront ce podcast jusqu'au bout pourront te retrouver sur quel réseau. Tu l'as dit, c'est Instagram, mais je te laisse redonner le nom de la page. Et je pense que les auditeurs pourront te contacter s'ils ont des... des précisions ou s'ils ont peut-être dans leur entourage proche connu ce type d'accident de la vie ?

  • Speaker #0

    C'est très simple, ils peuvent me contacter sur Instagram et mon nom sur Instagram, c'est très très simple, c'est mon prénom, c'est julien.avc. Voilà, donc julien.avc.

  • Speaker #1

    Eh bien Julien, merci d'avoir accepté l'invitation et d'avoir tenu jusqu'au bout. de cet épisode consacré à cet accident de la vie, ce parcours de vie que tu as brillamment exposé lors de cet épisode.

  • Speaker #0

    Merci à toi Sébastien.

  • Speaker #1

    Et pour les auditeurs, eh bien prenez soin de vous et je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes. Belle semaine à vous. J'espère que cet épisode avec invité vous aura plu. Je vous remercie infiniment de votre écoute. Pour faire remonter le podcast dans les classements, je vous invite à laisser une petite évaluation sur Apple Podcasts, 5 étoiles, un petit commentaire, ça me fera énormément plaisir et vous permettrez au podcast d'être remonté, diffusé, déployé sur ces différentes plateformes de façon plus importante encore qu'il n'est actuellement. Et puis je vous invite à me retrouver sur les différents réseaux, Facebook, Instagram. laissez votre petit message, votre commentaire, ça me fait plaisir d'échanger avec vous. Si vous avez des questions, si vous voulez échanger sur quelconque sujet en lien avec la course à pied, mais pas que parce que le sport c'est une philosophie de vie et c'est une passion qui nous anime de façon commune, donc n'hésitez pas à venir échanger avec moi. Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de semaine, un bon week-end et je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes.

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Description

🚨 Avez-vous déjà pensé que l'AVC pouvait arriver à n'importe qui, à n'importe quel moment ? Cet épisode poignant d'A COTE DE MES POMPES, avec Julien, est un rappel bouleversant de cette réalité. 🎙️


Julien partage son histoire incroyable, passant d'une vie ordinaire à un parcours de survie extraordinaire après un AVC à seulement 39 ans. Comment a-t-il fait face à cet accident soudain, transformant un moment de vulnérabilité en une leçon de résilience et de détermination ?


Il nous plonge dans son combat pour retrouver son autonomie, en s'appuyant sur une discipline sportive héritée de sa jeunesse en cyclisme. Chaque petit pas, chaque battement du cœur témoigne de sa volonté indomptable de surmonter l'adversité.


Mais que fait-il pour sensibiliser le public face à cette menace silencieuse qu'est l'AVC ? Julien est devenu un farouche défenseur de la prévention et espère que son histoire inspirera d'autres à se renseigner sur les signes avant-coureurs et les facteurs de risque.


Cet épisode est un appel à tous. Connaissons-nous vraiment les signes d'un AVC ? Savons-nous comment réagir ? Le récit de Julien est à la fois une source d'inspiration et une incitation à l'action.


🎧 Écoutez son histoire émouvante et responsabilisante dès maintenant ! Ne manquez pas une opportunité de comprendre comment vous pouvez, vous aussi, faire une différence.


Merci infiniment à Julien pour son courage et son engagement constant. En espérant que son témoignage résonnera en chacun de nous.


Écoutez, partagez et sensibilisez autour de vous. Parce que chaque minute compte. ⏰👂


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  • Speaker #0

    Bonjour les runners, bonjour les sportives, bonjour aux petits membres de la course à pied, c'est Seb et c'est avec un grand plaisir que je vous retrouve pour ce nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes, numéro 266. Et avant de vous présenter mon invité du jour, je voulais faire un petit clin d'œil au Patreon, ces contributeurs, ces auditeurs fidèles qui, avec beaucoup d'enthousiasme et beaucoup de sincérité, m'ont fait passer une agréable soirée, pas plus tard qu'hier soir, jeudi. avec deux heures de discussion autour de ce qui nous rassemble, c'est la course à pied, mais également des possibles évolutions du podcast. Donc si vous êtes tenté par cette aventure, si vous voulez entrer dans les coulisses et que l'on construise ensemble ce média, vous êtes les bienvenus. Je vous invite pour cela à m'envoyer un petit message par la page Instagram ou la page Facebook et ainsi je vous transmettrai toutes les informations. Aujourd'hui... un épisode qui résonne bien évidemment sport, course à pied, mais qui va bien au-delà. Vous allez le voir avec le profil de mon invité. Avez-vous déjà pensé que l'AVC pouvait arriver à n'importe qui, à n'importe quel moment ? Cet épisode d'à côté de mes pompes est un rappel bouleversant de cette réalité. Et c'est Julien qui vient partager son histoire passant d'une vie ordinaire un parcours de survie extraordinaire après un AVC à seulement 39 ans. Comment a-t-il fait face à cet accident soudain qui a complètement transformé sa vie de la vulnérabilité en une leçon de résilience et de détermination ? Julien nous plonge dans son combat pour retrouver une forme d'autonomie en s'appuyant sur une discipline sportive héritée de sa jeunesse, à savoir le cyclisme. Chaque... Chaque petit pas, chaque marche, chaque battement de cœur témoigne de sa volonté de surmonter cette adversité, cet accident de la vie comme on pourrait l'appeler. Depuis ce soir de novembre 2019 qui a complètement fait basculer sa vie, Julien est devenu un farouche défenseur de la prévention et espère que son histoire inspirera d'autres personnes à se renseigner sur les signes avant-coureurs. et les facteurs de risque de l'AVC. Alors cet épisode est un appel à tous. Connaissons-nous vraiment les signes d'un AVC ? Savons-nous comment réagir ? Ce récit de Julien est à la fois une source d'inspiration et une incitation à l'action. Un grand merci à toi Julien pour ton courage et ton engagement. J'espère que ce témoignage résonnera en chacun d'entre nous. Écoutez-le, partagez-le et sensibilisez les personnes autour de vous parce que... Dans cette situation, c'est chaque minute qui compte. Et il est maintenant temps pour moi de vous laisser profiter de mon échange avec Julien Duparc, un AVC à 39 ans, un accident qui change la vie. C'est le nouvel épisode du podcast À Côté de mes Pompes, pour lequel je vous souhaite une agréable écoute. Bonsoir Julien, merci d'être l'invité du podcast À Côté de mes Pompes aujourd'hui. Alors on va parler d'un sujet qui... pour moi était méconnu. Je suis tombé sur ton profil Instagram un petit peu par hasard et j'ai tout de suite eu envie de te laisser un message. Tu as accepté volontiers l'invitation et c'est ce parcours de vie, cet accident de la vie dont on va parler aujourd'hui. Mais auparavant, je te laisse te présenter et indiquer aux auditeurs qui tu es et d'où tu viens.

  • Speaker #1

    Écoute, merci beaucoup Sébastien pour l'invitation. Effectivement, tu n'es pas le seul à être un petit peu dans le vague. de ce qui m'est arrivé, pourtant c'est quelque chose de très commun, puisque ça arrive à beaucoup de monde. Moi, j'ai fait un AVC. Un AVC, ce n'est pas que destiné à des personnes qui sont âgées, ça touche vraiment à tous les âges. Moi, j'ai fait un AVC à 39 ans. Je suis Julien, j'habite en région parisienne, dans les Yvelines. à 50 ans en Yvelines, et en novembre 2019, j'ai fait un grave AVC. En réalité, j'avais fait un AIT, donc c'est un accident ischémique transitoire, un soir, où au final, jamais j'aurais douté que je pouvais être sujet à faire un AVC. C'était un soir... où j'avais passé une journée de travail tout à fait classique. Et à l'issue de ma journée de travail, j'avais opté pour aller faire un footing. J'avais commencé à courir. Je trouvais que la course à pied était un bon défouloir après une journée. Je me suis dit que ce soir-là, j'en avais besoin après une journée de travail qui était assez riche. Et j'avais fait un footing le soir, tout était normal. Et puis, au moment de me coucher et de me mettre au lit, il était vers 22h30, quelque chose comme ça. J'ai eu une sensation très bizarre, je n'ai plus senti ma jambe droite, plus non plus tout mon côté droit. Et ça n'a duré qu'une trentaine de minutes. Et à ce moment-là, au bout de 30 minutes, j'ai réalisé que j'étais dans un état que je n'avais jamais soupçonné auparavant, dans un état un peu second. Et puis au fur et à mesure des secondes et des minutes qui se passaient, j'ai compris qu'il s'était passé quelque chose de grave, mais je n'étais pas conscient de ce que ça pouvait être parce que pour moi, ça concernait ma jambe, notamment que je ne sentais plus à ce moment-là et que là, je retrouvais les sensations, je pouvais être mobile, etc. Et pour moi, c'était dans ma jambe et mon bras, ce n'était pas ma tête. Et en réalité, j'avais fait un AIT. Donc, c'est le petit frère de l'AVC. Et l'AIT ne dure qu'en moyenne une trentaine de minutes. Et c'est les mêmes symptômes, exactement la même chose qu'un AVC, sauf que c'est temporaire et ça ne laisse aucune séquelle. Alors, au bout d'une trentaine de minutes, je n'avais plus aucune séquelle et j'ai pu... Du coup, prévenir ma femme qui m'avait laissé une nuit tranquille puisque depuis plusieurs jours, elle était souffrante. Elle toussait beaucoup. On avait passé des mauvaises nuits. Et ce soir-là, elle m'avait dit, écoute, je vais te laisser un peu de répit. Je vais dormir dans une chambre d'amis et tu vas pouvoir te reposer. J'avais opté effectivement pour cette solution. Je trouvais que c'était un bon moyen pour pouvoir me reposer. Et au final, plus jamais je ne dormirais dans une chambre loin de ma femme, dans la même maison en plus, parce que le lendemain matin, elle aurait pu me retrouver complètement immobile, allongée sur la moquette de ma chambre. Donc à ce moment-là, on a prévenu les secours qui sont venus immédiatement. Ils m'ont emmené à l'hôpital. de Versailles, à côté de chez moi. Et tout de suite, la chaîne médicale s'est mise en marche. Ils m'ont fait passer plein d'examens, j'ai rencontré une neurologue. Et puis, il s'est avéré qu'ils ont découvert que ma carotide était disséquée. Alors là, c'était quand même surprenant. Et je ne comprenais pas non plus pourquoi ça pouvait avoir un lien avec un AVC. Et en fait, ma carotide s'est disséquée. Et c'est la cause de la cause de mon AVC en fait. Donc un caillot s'est formé dans ma carotide et est monté au cerveau. Et ensuite, un AVC, il y a deux types d'AVC. Il y a des AVC hémorragiques et il y a des AVC, ce qu'on appelle ischémiques. Et un AVC hémorragique, c'est une hémorragie dans la tête. Et un AVC ischémiques, c'est... une partie du cerveau qui n'est plus oxygénée et qui n'a plus de sang.

  • Speaker #0

    Quelle a été la cause de cet AVC ? Parce qu'on va parfois chercher très loin, peut-être dans une forme de génétique, un tissu veineux qui n'est peut-être pas suffisamment bien fourni avec des problèmes de coagulation, des choses comme ça. Là, c'était tout autre.

  • Speaker #1

    Alors, on a cherché pas mal de causes qui auraient pu causer cette dissection de la carotide, parce que la cause de mon AVC était connue, donc c'était ma carotide qui s'était disséquée. Mais pourquoi ma carotide s'était disséquée ? On m'a posé beaucoup de questions. Est-ce que j'ai été récemment chez le coiffeur ? Parce que la tête qu'on met en arrière dans le bac pour se faire laver les cheveux, effectivement ça peut être une cause de dissection de carotides et on m'a demandé si j'avais pas un plafond si j'avais il ya plein de choses qui font que La carotide peut se disséquer, donc il ne faut pas avoir peur d'aller chez le coiffeur ou de peindre un plafond, ce n'est pas ça. Moi, c'est venu quelques temps après, en discutant avec un neurologue, qui n'était pas du tout mon neurologue, mais dans le cadre d'actions que je mène depuis mon AVC, sur ma page Instagram, j'avais été en contact avec... avec un neurologue avec qui j'ai discuté de mon cas. Et je lui racontais qu'on ne comprenait pas, qu'on avait essayé de savoir d'où pouvait provenir cette dissection. Et quelques temps avant, deux mois avant mon AVC, je suis allé dans un célèbre parc d'attractions. Et j'ai fait un manège assez violent. Et j'ai senti pendant ce manège comme un choc, un coup du lapin. Et je savais que j'avais vécu quelque chose de très bizarre. Et c'est pour ça que plusieurs temps après, deux ans après, j'en reparle avec ce médecin qui m'a dit, ne va pas chercher plus loin, tu t'es disséquée la carotide à ce moment-là. La carotide, il me dit, se dissèque totalement au bout de deux mois, deux mois et demi. En fait, j'ai eu un choc au moment du manège et j'ai ma carotide qui a commencé à se déchirer et après, les déchireurs ont fait que ça a complètement bloqué. Le sang ne passait plus et c'est pour ça qu'un caillot s'est formé.

  • Speaker #0

    Alors Julien, avant qu'on aborde les conséquences de cet AVC et tout ce que tu as traversé, en parcours de soins pour arriver jusqu'à aujourd'hui derrière ce micro et qu'on soit en mesure d'échanger. Tu évoquais être résident de la ville de Saint-Quentin. Est-ce que tu as un lien sportif avec le vélo ? Parce que je voulais voir un petit peu quel était ton passif sur le plan du sport. Est-ce que tu avais déjà un lien avec la course à pied ? Puisque tu disais avoir réalisé un footing au soir justement de la survenue de cet AVC. Alors...

  • Speaker #1

    Je ne suis pas du tout un facteur de risque pour faire un AVC parce que j'ai toujours eu une vie complètement posée, rangée, saine, sans excès. Et quand je parle de sans excès, c'est que je faisais du sport. J'ai commencé à faire beaucoup de sport dans ma jeunesse en faisant du cyclisme en compétition sur route. J'ai fait du vélo. J'ai découvert le plaisir de pouvoir se dépasser, de franchir ses limites, de se mettre au défi, de vivre des échecs. Parce que les échecs arrivent à construire la personne. J'ai beaucoup plus perdu de courses que j'en ai gagné. Et voilà, j'ai découvert la rigueur. La rigueur notamment sur le vélo, sur le vélo de piste. J'étais sportif externe à l'INSEP où je faisais du vélo de piste. Et tu me parles de 50 ans en Yvelines. Quand a ouvert le Vélodrome de 50 ans en Yvelines, immédiatement, j'ai repris plaisir à refaire du vélo sur piste, à faire quelques compétitions avec des amis, mais vraiment juste pour le grand plaisir de rouler. et de passer des bons moments. Donc, j'ai toujours eu un passé et un passif de sportif, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et la course à pied ? Parce que là, on troque le vélo pour les baskets, ce n'est pas du tout le même sport. Tu trouvais finalement que cette activité pouvait t'apporter, parce que tu es chef d'entreprise par ailleurs, est-ce que c'est la course à pied qui pouvait t'apporter un petit peu de tranquillité pour évacuer le stress ? Et tu disais, il trouvait quand même un petit peu de plaisir avant cet accident.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, j'ai toujours aimé faire du sport et le vélo faisait partie de mon ADN. J'ai été vacciné par un rayon de vélo. Je viens d'une famille de cyclistes. Mais le temps passant, j'ai pu découvrir et prendre du plaisir en courant, mais de façon vraiment très simple. sans me lancer dans des compétitions, juste le fait de se défouler et d'aller prendre plaisir, que ce soit une demi-heure, trois quarts d'heure, une heure. Et en fait, le fait d'aller courir une demi-heure... j'ai l'impression de faire un effort de deux heures de vélo et comme je cours aussi de façon, avec mon travail, je cours après le temps, du coup j'ai découvert que courir me permettait de gagner du temps. Donc c'est vrai que c'est beaucoup plus simple quand tu veux aller courir, ne serait-ce que si tu pars en... En week-end ou n'importe où, en vacances, tu emmènes juste une paire de baskets, un short, et voilà, tu peux courir. Alors que si tu fais du vélo, le bagage est beaucoup plus lourd. Donc c'est pour ça que je me suis mis à la course à pied.

  • Speaker #0

    Si on reprend le fil maintenant de cet accident, novembre 2019, cette soirée, elle sera marquée à jamais dans ton histoire. Une fois que tu es pris en charge par les services de secours, Tu arrives à Versailles. Est-ce que tu as perdu connaissance ? Est-ce que tu as été complètement déconnecté du temps parce que plongé dans un coma artificiel pour te préserver ? Comment s'est passée cette prise en charge ? Et qu'est-ce que tu en ressens, toi, aujourd'hui ? Est-ce que tu as été conscient à certains moments ? Est-ce qu'il s'est passé un laps de temps pour lequel c'était le blackout total ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    En réalité... Le soir où j'ai été transféré à l'hôpital de Versailles, c'était suite à un AIT. L'AIT ne donne aucune séquelle. Quand je suis arrivé, je me suis platement excusé auprès des médecins, des soignants que je rencontrais, en leur disant je suis désolé, je vous embête, je suis vraiment en pleine forme, je prends la place sûrement de quelqu'un d'autre Je n'étais pas du tout à l'aise d'être à l'hôpital aux urgences. Et puis, il s'est avéré que, donc, ils se sont aperçus que j'avais quand même ma carotide qui était complètement bouchée. Donc là, c'est lancé le parcours de soins pour les personnes qui font des AVC ou des AIT. Je suis parti au service neuro. Et au service neuro, en fait, ils m'ont fait ce qu'on appelle une thrombolise. Une thrombolise, c'est une piqûre qui permet de fluidifier le sang et de faire partir le caillot que j'ai dans le cerveau de façon tout à fait naturelle, malgré tout, je dis naturelle, même si la thrombolise, c'est un peu un desktop qu'on injecte pour que ça puisse se dissoudre. Et puis, je croisais les doigts comme tout le monde à ce moment-là pour que... tout se résorbe et que je puisse retrouver ma vie de façon très classique. D'autant plus que le lendemain de mon AIT, j'étais invité au Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines pour une compétition qu'organisaient mes amis qui étaient membres de l'équipe de France. Il y avait toute une fête et que je ne voulais absolument pas louper. Donc moi, j'avais qu'une hâte, c'était de repartir de l'hôpital le plus vite possible. Et au final, le lendemain matin, j'ai passé la nuit là-bas. Et le lendemain matin, vers 10 heures, là, j'ai fait mon grave AVC. Alors, c'est un AVC, j'ai fait un AVC vraiment très grave qui m'a rendu complètement hémiplégique et qui m'a rendu ce qu'on appelle aphasique. J'étais aphasique. complet, c'est-à-dire que je ne parlais plus et je ne comprenais plus. Donc j'étais complètement déconnecté de la réalité du monde. On pouvait me parler, je n'étais pas là et je n'étais plus du tout conscient. J'étais dans une autre planète, dans une autre dimension. Et quand j'ai fait ça, du coup, le médecin, heureusement, est venu dans ma chambre pour me voir de façon très classique durant sa visite. et m'a découvert complètement inerte dans un état où je ne réagissais plus. Il a appelé immédiatement les services de secours du SAMU, qui étaient au rez-de-chaussée et n'avaient qu'à prendre l'ascenseur pour venir me voir le plus vite possible dans la chambre. Et tout de suite, ils m'ont préparé, ils m'ont refait passer une IRM en urgence. Et j'ai été transféré dans un autre hôpital à Paris où cet hôpital était équipé d'un plateau technique qui permet de faire une intervention dans le cerveau. pour ôter de façon mécanique le caillot qui me faisait cet AVC. Donc dès que je suis arrivé, il y avait le chirurgien avec les gants, j'imagine parce que je n'étais pas conscient, qui m'attendait et qui a passé un cathéter via l'artère fémorale et m'a retiré le caillot, même si tout s'est presque bien passé puisque j'ai des morceaux du caillot qui sont... Partie me boucher le nerf optique et j'ai perdu la vision de l'œil gauche.

  • Speaker #0

    Donc là, on était sur une course contre la montre, si je reprends la métaphore du cyclisme. Il ne fallait pas perdre de temps pour intervenir avec ce transfert en urgence sur cet autre hôpital équipé du plateau technique.

  • Speaker #1

    Alors l'AVC en tant que tel, c'est une urgence absolue. Et Vital, tu rentres dans un contre-la-montre de la vie. C'est très important d'être pris en charge le plus rapidement possible. Donc à ce moment-là, j'ai pu bénéficier en plus de cette technologie qui est ce qu'on appelle la thrombectomie. C'est la fameuse intervention qui permet d'enlever mécaniquement le caillot qui se trouve dans le cerveau. Et ensuite, généralement, les gens retrouvent leur faculté très rapidement, mais moi, pas du tout. J'étais complètement inerte, encore hémiplégique. Donc, ils ont décidé de me transférer dans un service qui n'est pas le service neuro, mais le service réanimation. Et je suis resté. Donc, après, j'ai fait un parcours, j'ai fait réanimation. J'y suis resté quelques jours. Puis après, j'ai été retransféré dans un autre hôpital en soins intensifs. Et une fois que la partie hôpital où je restais jour et nuit, je suis rentré à la maison et puis j'ai été pris en hôpital de jour, dans l'hôpital de Garches qui est assez connu pour tout ce qui est cérébro-lésé, donc accidents dans la route, etc., traumas crâniens et notamment AVC. Et donc, j'ai fait une rééducation assez longue et assez complète. J'ai eu de la kiné, de l'ergotherapie, de l'orthophonie, du sport. Enfin voilà, j'ai fait beaucoup de rééducation.

  • Speaker #0

    Quelles ont été tes premières pensées quand tu as repris conscience après être sorti de réanimation, de soins intensifs ? Il y a une photo sur ton profil Instagram que tu as postée où tu étais sur ce lit, les yeux un peu agarres. Quelles étaient tes pensées quand tu as ouvert les yeux ? Est-ce que tu savais où tu étais ? Est-ce que tu avais conscience de ce qui t'était arrivé ?

  • Speaker #1

    Quand j'ai commencé à ouvrir les yeux, je n'étais pas du tout conscient de ce que j'avais pu vivre et ce que je vivais. Je n'avais plus la sensation de mon bras droit. Je me suis dit que ce n'était pas grave, c'était qu'un bras. J'étais déconnecté de la réalité. Quand on fait un AVC, on perd des millions de neurones. On est vraiment dans une... On est cérébrolysé, clairement. Moi, je suis cérébrolysé avec une lésion au cerveau. Et le temps que tout se reconnecte... C'est quand même assez compliqué. Donc, à ce moment-là, j'avais pas de notion de jour, de nuit. La lumière s'allumait dans la chambre, je savais qu'on allait venir me voir. Voilà, c'est tout. Puis, au bout d'un moment, quand même, j'ai pris conscience de mon état. Et là, par contre, j'avais honte. C'était un sentiment de honte. Et ce sentiment de honte m'a beaucoup aidé. J'ai compris que j'étais dans un état qui était compliqué. J'ai commencé à prendre conscience de ça et je me suis dit que j'allais me basculer dans une compétition sportive. J'ai fait le lien avec ce que j'avais connu à l'époque quand j'étais plus jeune et que je faisais de la compétition cycliste. Je me suis dit, là, tu vas te battre. et tu vas te préparer pour une compétition. La compétition, ça va être celle de ta vie, ça va être celle qui va te permettre de retrouver le Julien d'avant et tu vas voir les choses de façon... complètement positif et tu vas te dire que tu ne vas pas te lancer dans une compétition sans avoir des objectifs et sans avoir un plan d'entraînement et du coup je me suis dit que je n'allais pas courir un 10 km par exemple mais que j'allais faire un 1 km, un 2 km et c'est comme ça que je me suis préparé et alors là je suis passé en mode guerrier et quoi ?

  • Speaker #0

    Très rapidement, tu as retrouvé l'usage de ce bras qui, pour toi, était perdu. Et tu l'as dit, c'est qu'un bras. Comment s'est passé ce protocole de récupération ? Et est-ce que tu penses que ton passif de sportif t'a aidé ? Alors, pas sur le plan mental, mais sur le plan de la récupération, cette fois-ci, physique.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'avoir une vie saine m'a permis d'avoir une aide. pour pouvoir mieux récupérer parce que j'ai jamais fait d'excès dans la vie, jamais fumé, j'ai bu avec des amis mais jamais par excès. J'ai retrouvé la mobilité au bout de quelques jours, au final j'arrivais déjà à bouger mon bras et puis j'ai commencé à pouvoir marcher. Peut-être une dizaine de jours après, j'ai eu l'autorisation de me mettre sur le bord du lit. Voilà, donc c'était... quand même assez vite quand même. Alors, je n'étais pas fringant, je n'étais pas forcément très à l'aise, mais j'ai pu vraiment être heureux de pouvoir me lever et me mettre au bord du lit. Et à faire déjà, je me rappelle, le premier jour où j'ai fait quelques pas, je n'avais jamais voulu donner l'image de quelqu'un qui était dans une faiblesse au corps médical. Dès que j'ai pu avoir la chance de pouvoir marcher, j'essayais de montrer que j'étais vraiment en pleine forme, alors qu'au final, j'avais mes jambes qui tremblaient, c'était juste une horreur. Et dès que les infirmiers, les médecins et les aides-soignants me tournaient le dos, j'étais là en train de m'appuyer, de prendre contre le mur ou prendre un appui quelque part, parce que j'avais qu'une peur, c'était de tomber et de leur montrer que j'étais un faible. et je n'avais pas du tout envie de montrer ma faiblesse.

  • Speaker #0

    Quelles ont été les étapes que tu as rencontrées, ces petites victoires ? Tu le disais tout à l'heure, en cyclisme, on perd plus que l'on gagne, mais ces petites victoires, c'était quoi ? Cette première fois debout, ces premiers pas après quelques jours alités en ayant perdu une partie de tes moyens ?

  • Speaker #1

    Ça passe par des choses très basiques que les personnes qui sont... en pleine forme, ne peuvent pas forcément comprendre. Mais le fait de pouvoir ressentir des sensations déjà, de pouvoir bouger un petit peu sa main, sa jambe, de pouvoir comprendre, de pouvoir parler, parce qu'au début, tout était clair, aligné dans ma tête, mais rien ne sortait, je disais n'importe quoi. Et c'était très dur au service réanimation. le seul truc que j'arrivais à dire c'était oh putain fais chier parce que c'était tellement frustrant de ne pas pouvoir dire les choses que j'avais envie de parler c'est hyper frustrant et après c'est le fait de pouvoir m'asseoir, de pouvoir marcher et de pouvoir avoir la chance de faire du sport et ça j'ai pris ça comme une victoire aussi quand la kiné m'a dit bon bah là maintenant ça va on va passer à autre chose, vous allez vous inscrire au sport à l'hôpital de jour à Garches et on va arrêter la kiné et vous allez faire du sport adapté. Et j'ai tout de suite demandé, parce que tombaient les congés de fin d'année et la rééducation allait être en stand-by pendant une quinzaine de jours, et j'ai tout de suite demandé au rééducateur sportif si j'avais la possibilité de faire... de faire un peu de sport à l'extérieur chez moi. Il m'a dit oui, ok, tu peux, mais en faisant attention de contrôler tes pulsations. Je n'avais pas le droit d'aller à plus de 140 de pulsations. Et je me suis dit, ben banco. Et là, j'ai découvert, j'habite une ville à côté de Saint-Quentin-en-Yvelines, Versailles, qui s'appelle le Ménil-Saint-Denis.

  • Speaker #0

    Et au Ménil-Saint-Denis, on est au bord de la vallée de Chevreuse. Et j'ai découvert ma ville et j'ai découvert juste les bois à côté. C'était juste génial. Et sur Insta, je faisais des petites stories. J'ai commencé à marcher 1 km, 2 km, 3 km. Et tous les jours, je ne pouvais pas rentrer en ayant fait moins. Donc, dès que j'allais marcher, je passais des objectifs et je me défiais jusqu'à marcher jusqu'à 15 km. Et en fait, je faisais ça aussi pendant ma rééducation en hôpital de jour. Et l'hôpital de jour, en fait, tu es une demi-journée à l'hôpital et le reste du temps, tu restes chez toi. Et moi, je ne pouvais pas du tout rester chez moi à rien faire. Donc du coup, je me défiais en allant marcher. Je marchais 15 kilomètres. Et après, l'après-midi, j'allais faire ma rééducation. Donc j'ai été hyper combatif. Et pour moi, ça passait par là. Je n'avais pas du tout envie de montrer une faiblesse à quiconque. Et j'avais envie de montrer justement que je pouvais m'en sortir le plus vite possible.

  • Speaker #1

    Et pendant combien de temps tu as été dans cet hôpital de jour avec une activité pédestre bien fournie et bien remplie chaque jour ?

  • Speaker #0

    Eh bien, j'y suis allé, j'ai dû rester à peu près un trimestre. C'est à peu près la moyenne des gens en hôpital de jour. On reste à peu près 3-4 mois. En réalité, moi, c'est tombé pile au moment où on a été confiné avec le Covid. Donc, j'ai repris du temps à la maison pour pouvoir me reposer et ensuite reprendre une activité professionnelle avec ce qui m'avait été un bon de sortie, c'est le mi-temps thérapeutique. Le mi-temps thérapeutique m'a permis de reprendre l'activité avec l'accord des médecins. J'ai dit OK, banco. J'ai repris une activité à temps partiel en continuant à faire quelques marches, etc. Je faisais aussi du vélo. J'avais repris le vélo. Le vélo, c'était juste un... Un de mes meilleurs souvenirs à vélo, c'est quand j'ai refait du vélo pour la première fois après mon AVC. Le fait de se rendre compte qu'on pédale, j'avais envie de dire bonjour à tout le monde, à tous les cyclistes. Et en fait, je vais rebondir sur ça parce que je trouve que les gens qui courent et les cyclistes, peu importe, tous ceux qui font du sport, ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont d'être valides. Parce que moi, je ne pouvais plus bouger ma jambe. Et je peux te dire que je maîtrise à 100% le kiff de pouvoir courir. Et ça, c'est incroyable. Et je parle beaucoup de mon histoire sur les réseaux sociaux, sur ma page Instagram julien.avc. et je fais beaucoup de choses etc et j'ai montré aussi que je pouvais courir pourtant j'avais été hémiplégique et je cours je me dépasse etc et j'ai un t-shirt que je mets pour courir dans le dos c'est marqué je crois que c'est marqué je cours j'étais hémiplégique t'y crois toi ? et Et ça, c'est juste ouf parce que des fois, l'autre jour, j'ai doublé deux gars qui couraient. Un qui devait sûrement reprendre la course à pied. Et moi, je suis vraiment nul en course à pied. Je kiffe juste prendre du plaisir et courir. Et il y en avait un qui devait sûrement être largement meilleur que moi et qui... qui coachait sûrement la deuxième personne. Et je les ai doublés et j'ai vu la haine dans le regard de l'autre en disant mais il ne peut pas me doubler, il ne peut pas me doubler. Et on est resté à courir quasiment côte à côte, sans un mot. Moi, j'avais dit bonjour et il ne me disait pas du tout bonjour. Et quand je le doublais un peu et qu'il voyait mon t-shirt marqué j'étais hémiplégique, il se faisait doubler par un hémiplégique, j'ai trouvé que ça m'a fait sourire. J'ai dit, mais lui, il a oublié juste une chose, c'est la chance qui court. Et je pense qu'il n'a pas compris à ce moment-là qu'il était valide et que c'était le plus grand bonheur du monde.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il aurait pu t'encourager plutôt que de vouloir jouer ce mano à mano, cet ego, on va dire, d'homme, de coureur.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et je trouve que les gens que je croise ou que je double, ils sont... Je ne sais pas, l'ego est incroyable. Et des fois, c'est important de redescendre d'une station pour comprendre que... déjà, on n'est pas tout jeune. Moi, j'ai 44 ans. Les gens que je croise en train de faire des footings le dimanche, ce ne sont pas des membres de l'équipe de France qui vont faire les Jeux Olympiques. Il faut qu'ils comprennent que moi, c'est ma vision maintenant, que la vie, j'ai vu la vie s'arrêter et quand j'avais 39 ans j'ai presque franchi le pas et maintenant je comprends que je laisse complètement le chrono complètement toutes les idées que je pouvais avoir sur le sport moi maintenant c'est que le sport plaisir et si je cours et qu'à un moment donné j'en ai trop marre et qu'il faut que je marche je marche et si je fais un mauvais chrono c'est pas grave je m'en fiche c'est pas le plus important le plus important c'est que J'ai pris plaisir à me défouler, que je rentre chez moi, j'ai transpiré, que j'ai mes fringues et il faut tout de suite que je prenne une douche parce que c'est le meilleur truc. Après, je trouve que tu es refait, tu es bien. C'est le plaisir très simple qui me pousse à vouloir faire du sport maintenant. C'est juste le plaisir, c'est ça exactement, c'est juste le mot.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'en dehors de cet œil qui a été lésé, tu le disais également avoir des lésions au niveau cérébral, est-ce que sur cette partie du corps, ce bras, cette jambe dont tu avais perdu l'usage temporairement, tu as encore des séquelles aujourd'hui ? Tu ressens encore une différence par rapport à la jambe qui est saine et ce bras qui bouge normalement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors... J'ai une séquelle qui est invisible et qui s'appelle l'hémiparasie. En fait, j'ai une sensation beaucoup moins forte à la douleur sur mon côté droit. Et quand je cours, j'ai l'impression d'avoir une jambe beaucoup plus raide. Par exemple, quand je cours ou quand je fais du vélo... Je me suis surtout aperçu de ça quand je faisais du vélo. Par exemple, quand tu montes une côte à vélo, j'ai très mal, par exemple, à ma jambe gauche et à ma jambe droite. J'ai pas mal du tout. C'est assez frustrant. J'ai l'impression d'avoir qu'une jambe qui pédale. Et quand je cours, j'ai l'impression d'avoir une jambe beaucoup plus raide que l'autre. Donc, ce ne sont pas du tout les mêmes sensations. Mais ça, ce n'est pas grave. j'accepte et ça fait partie de la vie maintenant. Et puis j'ai plein d'autres séquelles invisibles. J'ai des séquelles qui me construisent et qui m'accompagnent. J'ai des séquelles qui sont cognitives. Donc j'ai des difficultés attentionnelles, des difficultés de maintien de l'attention dans le temps. Je suis très sensible à la distraction, j'ai tendance à la précipitation. Qu'est-ce que j'ai d'autre ? J'ai des problèmes de mémoire de travail. Je décroche très facilement quand je suis fatigué. Par exemple, j'ai une très grande fatigabilité, j'ai des difficultés en double tâche. j'ai des difficultés arithmétiques, j'écris très mal, comme si j'étais en CP, alors qu'avant, on me demandait, quand j'étais plus jeune, et que j'avais des amis qui se mariaient, d'écrire les enveloppes avec les adresses, parce que j'avais une très belle écriture, maintenant, ce n'est plus du tout le cas. Mais donc, moi, je suis considéré et reconnu comme... travailleurs handicapés et personnes handicapées j'ai ma carte handicapée donc c'est des séquelles qui m'ont construit et qui continueront à me construire et qui vivent, enfin je les ai en moi et je peux pas vivre autrement donc il faut les accepter c'est comme ça que tu arrives à faire des choses que tu n'aurais jamais pensé faire auparavant. Des fois, je me dis que j'ai la chance d'avoir fait un AVC parce que depuis, je fais des choses juste extraordinaires depuis que j'ai fait un AVC. Je parle de mon cas parce que je souhaite sensibiliser sur les AVC. Et ça, c'est très important pour moi. J'ai fait un constat. avec l'aide d'autres personnes, on ne parle pas assez d'AVC en France. Et ça, c'est un vrai problème.

  • Speaker #1

    Tu as envie de porter finalement ce message sur la place publique parce que tu estimes qu'on n'en parle pas assez. Il y a d'autres causes, d'autres maladies, d'autres formes de handicap. Et on l'a vu là avec cet épisode des Jeux paralympiques qui sont mis en avant. Mais pour toi, qui as vécu cet accident de la vie par l'AVC, tu as envie d'aller plus loin et peut-être que des campagnes de santé publique soient mises à jour et qu'on puisse développer des projets autour peut-être de la prévention, de l'information sur cette pathologie qui peut survenir à tout moment. Tu l'as dit, ce n'est pas que les personnes âgées qui vont rencontrer ce type d'accident.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est très important de savoir que tout le monde peut être touché en France. Il y a un AVC toutes les 4 minutes en France, ce qui est énorme. Il y a 150 000 victimes, et 150 000 victimes maintenant et avant le Covid. C'est-à-dire que quand on parle des AVC, c'est oui, il y a beaucoup d'AVC depuis qu'il y a eu les vaccins, etc. Non, 150 000 victimes avant le Covid. 150 000 victimes après il n'y a pas plus je ne fais pas de débat mais c'est juste pour souligner un fait donc il n'y a pas de cause liée au vaccin ou un truc comme ça, il y en a autant de cas il y a 150 000 victimes par an il y a c'est la première cause de handicap en France, c'est la première cause de mortalité Chez les femmes, on pense que le cancer du sein est la première cause de mortalité parce qu'on en parle et c'est très bien, il faut en parler. L'octobre rose, on rentre au mois d'octobre bientôt, il va y avoir des belles actions pour ça. Mais l'AVC tue plus de femmes que le cancer du sein. Ça, c'est important de le savoir. Et aujourd'hui, je me suis rendu compte qu'on n'en parle pas du tout en France. On n'a jamais de campagne de santé publique qui a été faite en France sur les AVC. Alors, quand j'allume ma télé, je vois des publicités sur le cancer colorectal, sur plein de choses, mais sur les AVC, il n'y en a jamais eu. Et ça, c'est pour ma part très grave. Pour ma part, l'idée est largement partagée par certaines victimes. par beaucoup de victimes et d'autres personnes, on n'a jamais eu de campagne. Alors que les AVC, 80% des AVC peuvent être évitées. 80%. Alors, imaginons si tout le monde connaissait les facteurs de risque, les signaux des AVC. Enfin, on ne pourrait éviter 80%. On parle des AVC quand il y a malheureusement des célébrités qui décèdent suite à un AVC, comme Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon qui ont fait des AVC. Aujourd'hui, peut-être qu'ils seraient là si on avait eu une campagne de santé publique. Qu'est-ce qu'il faut faire ? Je ne sais pas. Moi, j'essaie de me battre, en tout cas, pour essayer de rencontrer du monde et de sensibiliser nos politiques pour essayer d'avoir la chance d'avoir une communication qui pourrait sauver des vies. C'est ça, le plus important.

  • Speaker #1

    Et tu es allé au contact de ces hommes politiques jusqu'à l'Assemblée nationale. Quel a été le retour de ces personnes que tu as pu rencontrer ? Est-ce qu'elles sont... sensible à ton message ? Est-ce qu'elle temporise ? Qu'est-ce que tu as eu comme retour ?

  • Speaker #0

    Quand tu les vois en face à face fatalement, elles sont sensibles. Après, c'est vrai que la page se tourne assez vite. Cependant, j'ai pu avoir quelques échanges et être reçu à l'Assemblée nationale. Mais je n'ai pas eu de chance parce qu'on avait commencé à construire une idée d'intervention, de sensibilisation auprès de tous les députés et du personnel de l'Assemblée, des ministres, etc. pour ce mois d'octobre. Mais malheureusement... L'Assemblée a été dissoute. Le jour d'après, si on peut dire ça, on a dissout l'Assemblée le 9 juin et le 10, j'avais rendez-vous avec la présidente de l'Assemblée nationale pour parler justement de l'AVC, du manque de communication et de l'action qu'on était en train de mener avec son équipe pour le mois d'octobre. mais comme elle m'a accueilli, elle m'a entendu, mais comme son équipe devait s'arrêter pour recommencer des élections, etc., mon projet est tombé à l'eau. Là, j'ai relancé dernièrement pour voir s'il y avait possibilité de remettre ça au premier rang des sujets. Je pense que l'AVC, c'est loin d'être... au premier rang, mais moi j'aimerais bien qu'il le soit. Et voilà, j'ai d'autres actions, je retourne à l'Assemblée nationale le 24, mais dans un contexte beaucoup plus restreint, j'interviens sur un petit groupe pour essayer de sensibiliser avec des neurologues et professeurs de neurologie. On essaye toujours d'avoir une action de sensibilisation, plus on parle d'ABC, et plus c'est important. plus les personnes peuvent se sentir concernées. Moi, je suis un exemple concret qu'on peut s'en sortir, mais qu'on peut aussi être touché par un AVC. Donc c'est ça, c'est mon histoire, elle n'est pas que belle, elle est là aussi pour essayer de sensibiliser.

  • Speaker #1

    Sachant que Julien, tu as emmené également toute ta famille dans cette aventure, tu le disais, ton épouse était heureusement là pour pouvoir te conduire, bien que souffrante elle aussi, jusqu'à... l'hôpital du moins, prévenir les secours et ne pas te laisser inerte. Comment ta famille a vécu toute cette période et quel a été le rapport dans ta reconstruction, dans le nouveau Julien que tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors oui, en fait, la famille, c'est très important pour pouvoir reprendre des bases et avoir des soutiens. Donc moi, je pense, quand on me pose cette question-là, je pense beaucoup aux personnes qui sont seules. C'est surtout ça, mon esprit part tout de suite dans cette direction-là, en disant que moi j'ai eu cette chance-là, mais je côtoie pas mal de personnes qui sont seules, et j'en ai vu en hôpital, et ça je pense beaucoup à eux. L'AVC touche la victime, mais aussi et beaucoup l'entourage. Et l'aidant, en l'occurrence ma femme, joue un rôle hyper important. Et l'aidant, c'est une victime aussi, parce que c'est une victime collatérale. Aujourd'hui, ma femme a été obligée de se remettre en question et de remettre en question pas mal de choses. Quand on a son mari qui est hémiplégique, qu'est-ce qu'il faut faire ? Est-ce qu'on va vendre la maison parce qu'il faut monter les escaliers ? Ça va être... Des questions très basiques, mais qui sont légitimement à réfléchir et à se poser. C'est vrai que c'est dur quand on est jeune de penser qu'on peut avoir une vie qui a basculé en une fraction de seconde. C'est très compliqué.

  • Speaker #1

    Et ce que tu disais tout à l'heure, aujourd'hui, toi qui es passé très très proche, tu te dis j'ai la chance de pouvoir faire cette activité-là. Tu le disais par rapport à cet exemple en course à pied. Toi, tu prends plaisir. à sortir, à prendre l'air, à marcher, à avoir une activité qui te fait du bien sans être dans la compétition que tu as connue auparavant. Et on ne sait pas la chance que l'on a d'être bien valide, d'être bien portant quand on voit, des fois, on a un petit bobo, on va tout de suite peut-être se plaindre, baisser les bras, se décourager. Toi, ce n'est pas ton cas. Tu as cru en toi et tu as ce courage, cette résilience et cet esprit positif. C'est ce que tu veux transmettre. à la fois à travers cet épisode du podcast et plus généralement à travers tes interventions et ta page Instagram.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. En fait, l'idée, c'est de montrer que... Même quand on part de loin, tout est possible. Donc c'est important de croire en soi, de savoir qu'on peut s'en sortir. Quand le sport fait beaucoup dans cet esprit de combattant, j'avais un jour une neuropsychologue que je voyais et qui me disait justement qu'il y avait... deux catégories de personnes qui s'en sortaient plutôt bien. C'était des personnes qui avaient fait du sport en compétition et les croyants. Donc, ils arrivaient à se rattacher à une force qui était en eux pour se dépasser. Et c'était généralement des personnes qui n'abandonnaient pas et qui persévéraient pour essayer de s'en sortir le plus vite possible. Et ça, je pense que c'est hyper important de croire en soi et de croire au sport.

  • Speaker #1

    Tu as eu des soutiens de la part de sportifs, tes anciens coéquipiers, des sportifs, tu le disais, de l'équipe de France, que tu aurais dû retrouver au lendemain de cette hospitalisation. Mais l'AVC te l'a empêché. Est-ce qu'ils ont été présents ? On se sent parfois porté, encouragé par son équipe, même si on pratique des sports individuels. Est-ce qu'ils ont... pu t'apporter leur soutien dans toute cette épreuve ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu des soutiens. Moi, le sport et le vélo m'ont construit. Du coup, j'avais même souhaité réaliser une casquette de vélo marquée AVC Warrior Fighter. Je ne sais plus ce qu'il y avait de marqué. J'en avais fait quelques-uns. J'avais distribué à mes copains cyclistes. Et oui, j'ai des amis qui m'ont dit qui étaient en équipe de France de cyclisme sur piste, qui m'ont vraiment apporté leur soutien, qui sont venus me voir à l'hôpital. Je vois toujours avec grand plaisir et c'est vraiment des gens qui sont topissimes. Je vois Quentin Lafargue, qui était champion du monde sur piste, et Laurie Berton, sa compagne, qui m'accompagne encore aujourd'hui. qui ont des supports et des amis. Donc ça, c'est très important d'avoir des gens avec qui on peut partager des choses sans gêne et qui comprennent la force que peut avoir le sport et que peut avoir aussi l'amitié. C'est deux choses qui sont extrêmement puissantes et qui permettent... en additionnant ces deux mondes, d'avoir vraiment des soutiens qui sont extrêmement forts. Ça, c'est clair.

  • Speaker #1

    Alors, tu disais tout à l'heure avoir kiffé justement ces premiers coups de pédale, cette première sortie. Est-ce que tu as continué à pratiquer le vélo parce que tu évoquais une lésion à l'œil ? Alors, on sait que dans le vélo, il y a quand même besoin d'avoir parfois l'œil sur la route, mais également à ce qui se passe autour. Est-ce que ça te cause aujourd'hui des soucis et est-ce que tu ne préfères pas la course à pied au vélo ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas faux, cette analyse est assez juste. J'ai beaucoup aimé reprendre le vélo après mon AVC de façon très calme, mais je me suis rendu compte que mon œil était très anxiogène. La piste, par exemple, j'ai essayé une fois, mais je n'ai pas retenté parce que j'avais peur de le fait de ne plus voir sur la gauche. J'avais peur d'être une gêne pour les autres, un risque sur la piste. Et ça, c'est la piste ne pardonne pas. Donc, je n'ai pas du tout envie d'être la cause d'une chute ou quoi que ce soit. Donc, j'ai préféré ne pas reprendre. Et le vélo sur route, à l'époque, quand je faisais de la compétition, il y avait beaucoup moins de véhicules. Et maintenant, les voitures frottent, se passent à quelques centimètres. Et le fait de ne pas avoir de l'œil gauche, c'est très anxiogène. Ça amène beaucoup de craintes. Donc, j'ai vendu mon vélo de route et j'ai opté pour un gravel. Un gravel, c'est un... un vélo qui permet un peu tout terrain qui permet d'aller autant sur la route que dans les bois donc je me suis dit que j'allais j'allais miser là dessus pour pouvoir continuer à faire un peu de route mais plutôt aller au calme sur les chemins les chemins de forêt à côté de chez moi donc j'ai fait pas mal pas mal de vélos de gravel mais la course à pied encore une fois j'ai opté plus pour ça ces derniers temps Pourquoi ? Parce que c'est vraiment pratique. Au début, c'est très compliqué de trouver la motivation parce que j'ai trouvé ça hyper dur. Je sortais de chez moi, j'arrivais au coin de la rue et je n'avais qu'une hâte, c'était de rentrer. Et puis au fur et à mesure, en ayant un peu de persévérance, on arrive à se rendre compte qu'on arrive à prendre du plaisir. Le service neurologie où j'étais à l'hôpital de Versailles m'avait lancé un défi de participer à une course de 10 km et qui voulait montrer qu'un hémiplégique pouvait courir 10 km. Donc j'ai accepté ce défi et j'ai couru avec eux sur une course à côté de l'hôpital de Versailles au Chénet.

  • Speaker #1

    Tu dis la course à pied, c'est difficile, il faut se donner la motivation. Moi, ce serait plutôt pour le vélo. J'habite en pleine Beauce. il y a du vent en permanence et moi, c'est de décrocher le vélo pour aller rouler qui me fait parfois manquer de motivation. Donc voilà, on a des approches différentes, mais c'est intéressant, toi qui viens quand même d'un sport que je considère comme un des plus difficiles. Les efforts à vélo ne sont pas les mêmes que ceux en course à pied. Tu as peut-être découvert des muscles que tu n'utilisais pas auparavant quand tu étais cycliste.

  • Speaker #0

    Ça, je ne sais pas, mais je trouve que le vélo... Je ne vais peut-être pas me faire des amis en disant ça, mais je trouve que le vélo, c'est un sport de feignants. Parce que quand je vais courir une demi-heure, je transpire comme un malade. Quand je vais faire une demi-heure de vélo, non, je ne transpire pas. Il y a la roue libre. Si je n'ai pas envie de pédaler, je peux faire roue libre. Il y a des descentes. Je ne pédale pas pendant les descentes. Et quand tu... cours, tu cours dans la descente, tu cours dans la montée et tu ne fais pas de roue libre. Donc, je trouve que la course à pied est bien plus sûre que le vélo. Ça, c'est mon avis personnel.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il n'y a pas encore de roue libre sur nos chaussures en course à pied. Peut-être que certains y penseront pour adapter les modèles. Alors, est-ce qu'il y a, Julien, dans les prochaines semaines ou les prochains mois, d'autres défis, d'autres objectifs ? que tu te donnes sur le plan sportif ? On verra après sur le plan des projets parce qu'il y en a d'autres qui vont venir derrière. Mais sportivement, est-ce que tu te donnes des caps, des étapes à franchir avec, en point de mire, peut-être des choses sur 2025 ? Parce que là, on est sur la fin presque de l'année 2024.

  • Speaker #0

    Alors non, pas du tout. Et c'est justement ce que je disais tout à l'heure, c'est que maintenant, c'est le sport plaisir sans objectif. Le plaisir, c'est de mettre des baskets. Et mon objectif, c'est d'aller me faire plaisir. Alors, il y en a qui vont se faire plaisir en mettant un dossard, etc. Moi, c'est juste le fait de pouvoir avoir la chance de courir. C'est juste... Je n'ai pas d'objectif. Je fais du sport pour moi, juste pour me sentir bien dans ma tête et je n'ai pas d'objectif écrit sur le papier en tout cas.

  • Speaker #1

    Alors c'est sur un autre papier que tu es en train d'écrire et composer parce que tu as envie de partager ce parcours de vie, cet accident de la vie que tu as connu avec un livre qui est en préparation ou en finalisation.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est vrai, je suis en train de... J'ai raconté, en fait, je fais ça pas en solo, je fais ça avec une journaliste biographe qui a souhaité collaborer pour écrire mon histoire. Donc le livre arrive bientôt à son terme, donc on a encore un peu de travail, mais effectivement, mon objectif aujourd'hui, c'est pas de parler de moi, mais c'est de parler des AVC. Et mon histoire, si à peu porter de l'espoir, c'est ce que je souhaite. Tous les jours sur ma page Instagram, j'ai des gens qui me remercient de parler de mon expérience parce qu'eux, ils sont dans une phase aiguë. C'est l'AVC, ils découvrent. Donc j'ai autant des victimes que des aidants. qui me remercient de faire ce que je fais en communiquant. Et ça, ça m'apporte énormément de bien d'avoir ce soutien et je continue pour eux.

  • Speaker #1

    Donc, tu transmets tes connaissances, ton parcours, mais ça te nourrit intérieurement tous ces contacts et ces échanges que tu peux avoir par le biais des réseaux. Là, on peut dire que les réseaux sont plus qu'utiles.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et puis, moi, je ne suis présent que sur Instagram parce que... J'ai essayé d'être présent sur Facebook ou autre. J'ai trouvé que la population était complètement différente. Et sur Instagram, c'est vraiment de l'optimisme, de la positivité sur les histoires. Les gens sont là vraiment dans la bienveillance. Et moi, tout ce que j'ai fait, ça m'a permis de découvrir beaucoup de choses. J'ai eu la chance d'avoir des reportages à la télé. de faire de la radio en direct devant des millions d'auditeurs ça c'était incroyable des reportages aujourd'hui par exemple il y a un article dans un grand journal qui est en kiosque pour le mois d'octobre j'ai plein de trucs c'est plein de projets, j'ai rencontré des gens qui sont formidables j'ai presque honte de dire ce que j'ai dit tout à l'heure c'est que j'ai presque la chance d'avoir fait un AVC pour vivre tout ce que je fais aujourd'hui,

  • Speaker #1

    regarde je suis en train de faire un podcast avec toi c'est incroyable ça aussi c'est vrai que c'est une belle rencontre on a échangé longuement avant d'enregistrer cet épisode et c'était déjà un sacré beau moment et aujourd'hui de pouvoir le transmettre aux auditeurs. C'est tout ce positif qui se dégage de ta personnalité et cette rage de vivre aujourd'hui. Tu croques la vie, toi qui sais ô combien elle est précieuse. Est-ce que Julien, pendant que je te tiens encore là sur le podcast, tu as pris part à des épreuves autour du Vélodrome de Saint-Quentin ? Est-ce que tu as vibré pendant ? ces Jeux Olympiques et ces Jeux Paralympiques ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr que je suis allé voir les Jeux qui étaient à la maison. Fatalement, je suis allé voir du vélo de piste, je suis allé voir aussi d'autres sports. J'ai vécu des moments incroyables avec les Jeux et c'était topissime. Je ne suis pas allé voir des épreuves para. J'aurais bien aimé, mais le temps faisait que je ne pouvais pas concilier la vie professionnelle, le repos, tout avec les épreuves para, alors que les Jeux, j'étais en vacances. Du coup, j'ai pu profiter un peu plus sereinement de pouvoir me dégager du temps pour aller voir des épreuves. C'était juste génial.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, tu enregistres ce podcast. Je voulais te laisser le petit mot de la fin avant que je te pose ma traditionnelle question. Quel serait finalement le message que tu veux adresser, que ce soit aux auditeurs, que ce soit aux dirigeants politiques responsables de grands organismes ? Qu'est-ce que tu veux leur transmettre ? par rapport à ton parcours et à cette méconnaissance, je dirais, de l'AVC ?

  • Speaker #0

    Justement, parce que c'est une méconnaissance, j'ai envie de dire, et on n'a pas parlé jusqu'à maintenant, les facteurs de risque et les signes d'un AVC. Les facteurs de risque, en fait, c'est très simple. Il y a 80% des AVC qui peuvent être évités, 80% des AVC, juste en allant voir son médecin. Tout le monde a un médecin traitant, il prescrit une ordonnance pour aller faire une prise de sang pour contrôler son taux de glycémie, dans le sang, voir s'il n'y a pas de problème de cholestérol. Et après, l'hypertension, il prend la tension, le médecin prend la tension. L'hypertension, c'est la première cause d'AVC. Donc voilà, c'est des trucs très simples qu'il faut faire. Il faut faire du sport, ne serait-ce que marcher une demi-heure par jour ou de faire du vélo par exemple, s'il ne fait pas beau, si on a un vélo d'appartement, faire un peu de vélo ou un tapis de course à pied. Juste ça, faire du sport, ne pas fumer, manger sainement. Je ne sais pas, il ne faut pas dire qu'il faut avoir une vie de moine. il faut profiter de la vie mais sans excès. Et moi, le premier conseil que j'ai envie de donner, c'est d'aller voir votre médecin, faites-vous prescrire une ordonnance pour faire une prise de sang, faites-vous contrôler la tension artérielle. Et puis voilà, déjà ça, c'est la première chose. Et en faisant ça, vous allez peut-être éviter d'avoir un AVC. Et un AVC, si vous en avez un, il faut reconnaître tout de suite les signes. Ça va être le visage qui va s'affaisser, ça va être des difficultés d'élocution, ça va être un membre, un bras ou une jambe qui auront du mal à se lever, à bouger, à un manque de mobilité. Et donc du coup, ça, tous ces signaux font qu'il n'y a qu'une chose à faire, c'est d'appeler les secours. Les secours, c'est le 15. Il faut appeler le 15 absolument, le 112 ou le 114. Le 114, c'est le numéro pour les aphasiques, toutes les personnes qui ont des difficultés pour communiquer. Donc voilà, la règle de base, c'est d'appeler les secours immédiatement. Pour ceux qui sont, par exemple, il ne faut pas aller de sa propre... pour décision aux urgences ou aller voir à son médecin traitant. Il faut appeler les secours qui viennent vous chercher chez vous ou à l'endroit où vous êtes. Mon message, c'est un message de prévention que je passe et que je souhaite pour que la plupart des gens qui nous écoutent comprennent que c'est une urgence vitale et que tout le monde est concerné. Je ne veux pas qu'aujourd'hui, il y ait des gens qui comme moi, avant le 15 novembre 2019, pensaient que les AVC pouvaient concerner que les personnes qui étaient âgées.

  • Speaker #1

    Alors c'est un message de prévention, mais également à travers ton témoignage, beaucoup d'espoir parce que tu montres que l'on peut récupérer si on est pris en charge rapidement. Moi de mon côté, côté coiffeur, j'ai pourtant une coiffeuse à la maison, je vais éviter le bac pour la carotide dont on a parlé tout à l'heure. et je n'aime pas les manèges à sensation. Donc, je mets déjà de côté des facteurs qui peuvent être à risque, mais on l'aura compris. Je pense qu'il faut le répéter. Et comme tu le disais tout à l'heure, des gestes simples qui peuvent être faits par tous, le suivi médical, et puis quand on a des signes qui peuvent faire penser à un AVC, tout de suite agir et réagir. C'est ce que ton épouse a dû faire qui t'a peut-être sauvé la vie et que tu sois en mesure aujourd'hui de discuter avec moi. Et je te remercie d'avoir… Livrer ce témoignage, alors j'ai une traditionnelle dernière question. Julien, c'est un moment où tu es à côté de tes pompes. Qu'est-ce que tu aimes faire ? quand tu n'es pas dans ton activité professionnelle ou en train de réaliser ces sorties en marche ou en course à pied ?

  • Speaker #0

    C'est de parler d'AVC. C'est de communiquer sur mon histoire pour continuer à construire l'espoir que certaines victimes ont d'avoir un jour une campagne de santé publique sur les AVC.

  • Speaker #1

    Je ne t'ai pas demandé si tu étais encore en suivi.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, tous les ans, je vais contrôler ma carotide, voir si la sténose, le diamètre de ma carotide, permet de faire passer le flux sanguin. Si le diamètre ne se réduit pas. La rééducation, je l'ai arrêtée de mon propre chef. J'aurais dû la continuer. Mais l'année dernière, j'ai eu une année assez compliquée avec des difficultés très personnelles. Et du coup, j'ai préféré ne plus continuer ma rééducation. J'avais de la rééducation deux fois par semaine, notamment de l'orthophonie. Alors l'orthophonie, tout le monde va dire... C'est bien parce que de toute façon, tu parles impeccablement, il n'y a pas de souci. Mais non, en fait, l'orthophonie, ce n'est pas que pour les personnes ou que pour les enfants qui ont des difficultés d'élocution. C'est des soignants qui sont là justement pour les cérébro-lésés, que ce soit des traumas crâniens, des AVC ou des maladies dégénératrices comme Alzheimer. C'est les soignants qui sont là pour aider ces personnes. Et moi, je les voyais dans ce cadre-là avec des exercices vraiment très cérébraux.

  • Speaker #1

    Est-ce que cet effort du podcast, d'avoir cette attention, là on est à 1h08 d'enregistrement, est-ce que ça aurait nécessité un gros effort de ta part pour qu'on se rende compte un petit peu de ce que tu dois faire pour te concentrer ?

  • Speaker #0

    Oui. C'est compliqué. Je pense que peut-être que si je réécoute le podcast, je verrai que je recherche mes mots ou que c'est compliqué parfois. Surtout que j'ai des journées qui sont très compliquées et j'avais une crainte, c'était de faire un podcast d'une heure qui commençait à 20h30 pour se terminer vers 21h30. Je me disais, jamais je ne tiendrai le coup. Je me suis lancé un défi, c'était de le faire. Et aujourd'hui, tu vois, ça fait presque 1h10 et je suis encore là. Je pense que je vais passer une bonne nuit.

  • Speaker #1

    Écoute Julien, je te remercie. Je vais te laisser nous indiquer par quel biais les auditeurs qui écouteront ce podcast jusqu'au bout pourront te retrouver sur quel réseau. Tu l'as dit, c'est Instagram, mais je te laisse redonner le nom de la page. Et je pense que les auditeurs pourront te contacter s'ils ont des... des précisions ou s'ils ont peut-être dans leur entourage proche connu ce type d'accident de la vie ?

  • Speaker #0

    C'est très simple, ils peuvent me contacter sur Instagram et mon nom sur Instagram, c'est très très simple, c'est mon prénom, c'est julien.avc. Voilà, donc julien.avc.

  • Speaker #1

    Eh bien Julien, merci d'avoir accepté l'invitation et d'avoir tenu jusqu'au bout. de cet épisode consacré à cet accident de la vie, ce parcours de vie que tu as brillamment exposé lors de cet épisode.

  • Speaker #0

    Merci à toi Sébastien.

  • Speaker #1

    Et pour les auditeurs, eh bien prenez soin de vous et je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes. Belle semaine à vous. J'espère que cet épisode avec invité vous aura plu. Je vous remercie infiniment de votre écoute. Pour faire remonter le podcast dans les classements, je vous invite à laisser une petite évaluation sur Apple Podcasts, 5 étoiles, un petit commentaire, ça me fera énormément plaisir et vous permettrez au podcast d'être remonté, diffusé, déployé sur ces différentes plateformes de façon plus importante encore qu'il n'est actuellement. Et puis je vous invite à me retrouver sur les différents réseaux, Facebook, Instagram. laissez votre petit message, votre commentaire, ça me fait plaisir d'échanger avec vous. Si vous avez des questions, si vous voulez échanger sur quelconque sujet en lien avec la course à pied, mais pas que parce que le sport c'est une philosophie de vie et c'est une passion qui nous anime de façon commune, donc n'hésitez pas à venir échanger avec moi. Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de semaine, un bon week-end et je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes.

Description

🚨 Avez-vous déjà pensé que l'AVC pouvait arriver à n'importe qui, à n'importe quel moment ? Cet épisode poignant d'A COTE DE MES POMPES, avec Julien, est un rappel bouleversant de cette réalité. 🎙️


Julien partage son histoire incroyable, passant d'une vie ordinaire à un parcours de survie extraordinaire après un AVC à seulement 39 ans. Comment a-t-il fait face à cet accident soudain, transformant un moment de vulnérabilité en une leçon de résilience et de détermination ?


Il nous plonge dans son combat pour retrouver son autonomie, en s'appuyant sur une discipline sportive héritée de sa jeunesse en cyclisme. Chaque petit pas, chaque battement du cœur témoigne de sa volonté indomptable de surmonter l'adversité.


Mais que fait-il pour sensibiliser le public face à cette menace silencieuse qu'est l'AVC ? Julien est devenu un farouche défenseur de la prévention et espère que son histoire inspirera d'autres à se renseigner sur les signes avant-coureurs et les facteurs de risque.


Cet épisode est un appel à tous. Connaissons-nous vraiment les signes d'un AVC ? Savons-nous comment réagir ? Le récit de Julien est à la fois une source d'inspiration et une incitation à l'action.


🎧 Écoutez son histoire émouvante et responsabilisante dès maintenant ! Ne manquez pas une opportunité de comprendre comment vous pouvez, vous aussi, faire une différence.


Merci infiniment à Julien pour son courage et son engagement constant. En espérant que son témoignage résonnera en chacun de nous.


Écoutez, partagez et sensibilisez autour de vous. Parce que chaque minute compte. ⏰👂


Profil INSTAGRAM de Julien : https://www.instagram.com/julien.avc/

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour les runners, bonjour les sportives, bonjour aux petits membres de la course à pied, c'est Seb et c'est avec un grand plaisir que je vous retrouve pour ce nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes, numéro 266. Et avant de vous présenter mon invité du jour, je voulais faire un petit clin d'œil au Patreon, ces contributeurs, ces auditeurs fidèles qui, avec beaucoup d'enthousiasme et beaucoup de sincérité, m'ont fait passer une agréable soirée, pas plus tard qu'hier soir, jeudi. avec deux heures de discussion autour de ce qui nous rassemble, c'est la course à pied, mais également des possibles évolutions du podcast. Donc si vous êtes tenté par cette aventure, si vous voulez entrer dans les coulisses et que l'on construise ensemble ce média, vous êtes les bienvenus. Je vous invite pour cela à m'envoyer un petit message par la page Instagram ou la page Facebook et ainsi je vous transmettrai toutes les informations. Aujourd'hui... un épisode qui résonne bien évidemment sport, course à pied, mais qui va bien au-delà. Vous allez le voir avec le profil de mon invité. Avez-vous déjà pensé que l'AVC pouvait arriver à n'importe qui, à n'importe quel moment ? Cet épisode d'à côté de mes pompes est un rappel bouleversant de cette réalité. Et c'est Julien qui vient partager son histoire passant d'une vie ordinaire un parcours de survie extraordinaire après un AVC à seulement 39 ans. Comment a-t-il fait face à cet accident soudain qui a complètement transformé sa vie de la vulnérabilité en une leçon de résilience et de détermination ? Julien nous plonge dans son combat pour retrouver une forme d'autonomie en s'appuyant sur une discipline sportive héritée de sa jeunesse, à savoir le cyclisme. Chaque... Chaque petit pas, chaque marche, chaque battement de cœur témoigne de sa volonté de surmonter cette adversité, cet accident de la vie comme on pourrait l'appeler. Depuis ce soir de novembre 2019 qui a complètement fait basculer sa vie, Julien est devenu un farouche défenseur de la prévention et espère que son histoire inspirera d'autres personnes à se renseigner sur les signes avant-coureurs. et les facteurs de risque de l'AVC. Alors cet épisode est un appel à tous. Connaissons-nous vraiment les signes d'un AVC ? Savons-nous comment réagir ? Ce récit de Julien est à la fois une source d'inspiration et une incitation à l'action. Un grand merci à toi Julien pour ton courage et ton engagement. J'espère que ce témoignage résonnera en chacun d'entre nous. Écoutez-le, partagez-le et sensibilisez les personnes autour de vous parce que... Dans cette situation, c'est chaque minute qui compte. Et il est maintenant temps pour moi de vous laisser profiter de mon échange avec Julien Duparc, un AVC à 39 ans, un accident qui change la vie. C'est le nouvel épisode du podcast À Côté de mes Pompes, pour lequel je vous souhaite une agréable écoute. Bonsoir Julien, merci d'être l'invité du podcast À Côté de mes Pompes aujourd'hui. Alors on va parler d'un sujet qui... pour moi était méconnu. Je suis tombé sur ton profil Instagram un petit peu par hasard et j'ai tout de suite eu envie de te laisser un message. Tu as accepté volontiers l'invitation et c'est ce parcours de vie, cet accident de la vie dont on va parler aujourd'hui. Mais auparavant, je te laisse te présenter et indiquer aux auditeurs qui tu es et d'où tu viens.

  • Speaker #1

    Écoute, merci beaucoup Sébastien pour l'invitation. Effectivement, tu n'es pas le seul à être un petit peu dans le vague. de ce qui m'est arrivé, pourtant c'est quelque chose de très commun, puisque ça arrive à beaucoup de monde. Moi, j'ai fait un AVC. Un AVC, ce n'est pas que destiné à des personnes qui sont âgées, ça touche vraiment à tous les âges. Moi, j'ai fait un AVC à 39 ans. Je suis Julien, j'habite en région parisienne, dans les Yvelines. à 50 ans en Yvelines, et en novembre 2019, j'ai fait un grave AVC. En réalité, j'avais fait un AIT, donc c'est un accident ischémique transitoire, un soir, où au final, jamais j'aurais douté que je pouvais être sujet à faire un AVC. C'était un soir... où j'avais passé une journée de travail tout à fait classique. Et à l'issue de ma journée de travail, j'avais opté pour aller faire un footing. J'avais commencé à courir. Je trouvais que la course à pied était un bon défouloir après une journée. Je me suis dit que ce soir-là, j'en avais besoin après une journée de travail qui était assez riche. Et j'avais fait un footing le soir, tout était normal. Et puis, au moment de me coucher et de me mettre au lit, il était vers 22h30, quelque chose comme ça. J'ai eu une sensation très bizarre, je n'ai plus senti ma jambe droite, plus non plus tout mon côté droit. Et ça n'a duré qu'une trentaine de minutes. Et à ce moment-là, au bout de 30 minutes, j'ai réalisé que j'étais dans un état que je n'avais jamais soupçonné auparavant, dans un état un peu second. Et puis au fur et à mesure des secondes et des minutes qui se passaient, j'ai compris qu'il s'était passé quelque chose de grave, mais je n'étais pas conscient de ce que ça pouvait être parce que pour moi, ça concernait ma jambe, notamment que je ne sentais plus à ce moment-là et que là, je retrouvais les sensations, je pouvais être mobile, etc. Et pour moi, c'était dans ma jambe et mon bras, ce n'était pas ma tête. Et en réalité, j'avais fait un AIT. Donc, c'est le petit frère de l'AVC. Et l'AIT ne dure qu'en moyenne une trentaine de minutes. Et c'est les mêmes symptômes, exactement la même chose qu'un AVC, sauf que c'est temporaire et ça ne laisse aucune séquelle. Alors, au bout d'une trentaine de minutes, je n'avais plus aucune séquelle et j'ai pu... Du coup, prévenir ma femme qui m'avait laissé une nuit tranquille puisque depuis plusieurs jours, elle était souffrante. Elle toussait beaucoup. On avait passé des mauvaises nuits. Et ce soir-là, elle m'avait dit, écoute, je vais te laisser un peu de répit. Je vais dormir dans une chambre d'amis et tu vas pouvoir te reposer. J'avais opté effectivement pour cette solution. Je trouvais que c'était un bon moyen pour pouvoir me reposer. Et au final, plus jamais je ne dormirais dans une chambre loin de ma femme, dans la même maison en plus, parce que le lendemain matin, elle aurait pu me retrouver complètement immobile, allongée sur la moquette de ma chambre. Donc à ce moment-là, on a prévenu les secours qui sont venus immédiatement. Ils m'ont emmené à l'hôpital. de Versailles, à côté de chez moi. Et tout de suite, la chaîne médicale s'est mise en marche. Ils m'ont fait passer plein d'examens, j'ai rencontré une neurologue. Et puis, il s'est avéré qu'ils ont découvert que ma carotide était disséquée. Alors là, c'était quand même surprenant. Et je ne comprenais pas non plus pourquoi ça pouvait avoir un lien avec un AVC. Et en fait, ma carotide s'est disséquée. Et c'est la cause de la cause de mon AVC en fait. Donc un caillot s'est formé dans ma carotide et est monté au cerveau. Et ensuite, un AVC, il y a deux types d'AVC. Il y a des AVC hémorragiques et il y a des AVC, ce qu'on appelle ischémiques. Et un AVC hémorragique, c'est une hémorragie dans la tête. Et un AVC ischémiques, c'est... une partie du cerveau qui n'est plus oxygénée et qui n'a plus de sang.

  • Speaker #0

    Quelle a été la cause de cet AVC ? Parce qu'on va parfois chercher très loin, peut-être dans une forme de génétique, un tissu veineux qui n'est peut-être pas suffisamment bien fourni avec des problèmes de coagulation, des choses comme ça. Là, c'était tout autre.

  • Speaker #1

    Alors, on a cherché pas mal de causes qui auraient pu causer cette dissection de la carotide, parce que la cause de mon AVC était connue, donc c'était ma carotide qui s'était disséquée. Mais pourquoi ma carotide s'était disséquée ? On m'a posé beaucoup de questions. Est-ce que j'ai été récemment chez le coiffeur ? Parce que la tête qu'on met en arrière dans le bac pour se faire laver les cheveux, effectivement ça peut être une cause de dissection de carotides et on m'a demandé si j'avais pas un plafond si j'avais il ya plein de choses qui font que La carotide peut se disséquer, donc il ne faut pas avoir peur d'aller chez le coiffeur ou de peindre un plafond, ce n'est pas ça. Moi, c'est venu quelques temps après, en discutant avec un neurologue, qui n'était pas du tout mon neurologue, mais dans le cadre d'actions que je mène depuis mon AVC, sur ma page Instagram, j'avais été en contact avec... avec un neurologue avec qui j'ai discuté de mon cas. Et je lui racontais qu'on ne comprenait pas, qu'on avait essayé de savoir d'où pouvait provenir cette dissection. Et quelques temps avant, deux mois avant mon AVC, je suis allé dans un célèbre parc d'attractions. Et j'ai fait un manège assez violent. Et j'ai senti pendant ce manège comme un choc, un coup du lapin. Et je savais que j'avais vécu quelque chose de très bizarre. Et c'est pour ça que plusieurs temps après, deux ans après, j'en reparle avec ce médecin qui m'a dit, ne va pas chercher plus loin, tu t'es disséquée la carotide à ce moment-là. La carotide, il me dit, se dissèque totalement au bout de deux mois, deux mois et demi. En fait, j'ai eu un choc au moment du manège et j'ai ma carotide qui a commencé à se déchirer et après, les déchireurs ont fait que ça a complètement bloqué. Le sang ne passait plus et c'est pour ça qu'un caillot s'est formé.

  • Speaker #0

    Alors Julien, avant qu'on aborde les conséquences de cet AVC et tout ce que tu as traversé, en parcours de soins pour arriver jusqu'à aujourd'hui derrière ce micro et qu'on soit en mesure d'échanger. Tu évoquais être résident de la ville de Saint-Quentin. Est-ce que tu as un lien sportif avec le vélo ? Parce que je voulais voir un petit peu quel était ton passif sur le plan du sport. Est-ce que tu avais déjà un lien avec la course à pied ? Puisque tu disais avoir réalisé un footing au soir justement de la survenue de cet AVC. Alors...

  • Speaker #1

    Je ne suis pas du tout un facteur de risque pour faire un AVC parce que j'ai toujours eu une vie complètement posée, rangée, saine, sans excès. Et quand je parle de sans excès, c'est que je faisais du sport. J'ai commencé à faire beaucoup de sport dans ma jeunesse en faisant du cyclisme en compétition sur route. J'ai fait du vélo. J'ai découvert le plaisir de pouvoir se dépasser, de franchir ses limites, de se mettre au défi, de vivre des échecs. Parce que les échecs arrivent à construire la personne. J'ai beaucoup plus perdu de courses que j'en ai gagné. Et voilà, j'ai découvert la rigueur. La rigueur notamment sur le vélo, sur le vélo de piste. J'étais sportif externe à l'INSEP où je faisais du vélo de piste. Et tu me parles de 50 ans en Yvelines. Quand a ouvert le Vélodrome de 50 ans en Yvelines, immédiatement, j'ai repris plaisir à refaire du vélo sur piste, à faire quelques compétitions avec des amis, mais vraiment juste pour le grand plaisir de rouler. et de passer des bons moments. Donc, j'ai toujours eu un passé et un passif de sportif, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et la course à pied ? Parce que là, on troque le vélo pour les baskets, ce n'est pas du tout le même sport. Tu trouvais finalement que cette activité pouvait t'apporter, parce que tu es chef d'entreprise par ailleurs, est-ce que c'est la course à pied qui pouvait t'apporter un petit peu de tranquillité pour évacuer le stress ? Et tu disais, il trouvait quand même un petit peu de plaisir avant cet accident.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, j'ai toujours aimé faire du sport et le vélo faisait partie de mon ADN. J'ai été vacciné par un rayon de vélo. Je viens d'une famille de cyclistes. Mais le temps passant, j'ai pu découvrir et prendre du plaisir en courant, mais de façon vraiment très simple. sans me lancer dans des compétitions, juste le fait de se défouler et d'aller prendre plaisir, que ce soit une demi-heure, trois quarts d'heure, une heure. Et en fait, le fait d'aller courir une demi-heure... j'ai l'impression de faire un effort de deux heures de vélo et comme je cours aussi de façon, avec mon travail, je cours après le temps, du coup j'ai découvert que courir me permettait de gagner du temps. Donc c'est vrai que c'est beaucoup plus simple quand tu veux aller courir, ne serait-ce que si tu pars en... En week-end ou n'importe où, en vacances, tu emmènes juste une paire de baskets, un short, et voilà, tu peux courir. Alors que si tu fais du vélo, le bagage est beaucoup plus lourd. Donc c'est pour ça que je me suis mis à la course à pied.

  • Speaker #0

    Si on reprend le fil maintenant de cet accident, novembre 2019, cette soirée, elle sera marquée à jamais dans ton histoire. Une fois que tu es pris en charge par les services de secours, Tu arrives à Versailles. Est-ce que tu as perdu connaissance ? Est-ce que tu as été complètement déconnecté du temps parce que plongé dans un coma artificiel pour te préserver ? Comment s'est passée cette prise en charge ? Et qu'est-ce que tu en ressens, toi, aujourd'hui ? Est-ce que tu as été conscient à certains moments ? Est-ce qu'il s'est passé un laps de temps pour lequel c'était le blackout total ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    En réalité... Le soir où j'ai été transféré à l'hôpital de Versailles, c'était suite à un AIT. L'AIT ne donne aucune séquelle. Quand je suis arrivé, je me suis platement excusé auprès des médecins, des soignants que je rencontrais, en leur disant je suis désolé, je vous embête, je suis vraiment en pleine forme, je prends la place sûrement de quelqu'un d'autre Je n'étais pas du tout à l'aise d'être à l'hôpital aux urgences. Et puis, il s'est avéré que, donc, ils se sont aperçus que j'avais quand même ma carotide qui était complètement bouchée. Donc là, c'est lancé le parcours de soins pour les personnes qui font des AVC ou des AIT. Je suis parti au service neuro. Et au service neuro, en fait, ils m'ont fait ce qu'on appelle une thrombolise. Une thrombolise, c'est une piqûre qui permet de fluidifier le sang et de faire partir le caillot que j'ai dans le cerveau de façon tout à fait naturelle, malgré tout, je dis naturelle, même si la thrombolise, c'est un peu un desktop qu'on injecte pour que ça puisse se dissoudre. Et puis, je croisais les doigts comme tout le monde à ce moment-là pour que... tout se résorbe et que je puisse retrouver ma vie de façon très classique. D'autant plus que le lendemain de mon AIT, j'étais invité au Vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines pour une compétition qu'organisaient mes amis qui étaient membres de l'équipe de France. Il y avait toute une fête et que je ne voulais absolument pas louper. Donc moi, j'avais qu'une hâte, c'était de repartir de l'hôpital le plus vite possible. Et au final, le lendemain matin, j'ai passé la nuit là-bas. Et le lendemain matin, vers 10 heures, là, j'ai fait mon grave AVC. Alors, c'est un AVC, j'ai fait un AVC vraiment très grave qui m'a rendu complètement hémiplégique et qui m'a rendu ce qu'on appelle aphasique. J'étais aphasique. complet, c'est-à-dire que je ne parlais plus et je ne comprenais plus. Donc j'étais complètement déconnecté de la réalité du monde. On pouvait me parler, je n'étais pas là et je n'étais plus du tout conscient. J'étais dans une autre planète, dans une autre dimension. Et quand j'ai fait ça, du coup, le médecin, heureusement, est venu dans ma chambre pour me voir de façon très classique durant sa visite. et m'a découvert complètement inerte dans un état où je ne réagissais plus. Il a appelé immédiatement les services de secours du SAMU, qui étaient au rez-de-chaussée et n'avaient qu'à prendre l'ascenseur pour venir me voir le plus vite possible dans la chambre. Et tout de suite, ils m'ont préparé, ils m'ont refait passer une IRM en urgence. Et j'ai été transféré dans un autre hôpital à Paris où cet hôpital était équipé d'un plateau technique qui permet de faire une intervention dans le cerveau. pour ôter de façon mécanique le caillot qui me faisait cet AVC. Donc dès que je suis arrivé, il y avait le chirurgien avec les gants, j'imagine parce que je n'étais pas conscient, qui m'attendait et qui a passé un cathéter via l'artère fémorale et m'a retiré le caillot, même si tout s'est presque bien passé puisque j'ai des morceaux du caillot qui sont... Partie me boucher le nerf optique et j'ai perdu la vision de l'œil gauche.

  • Speaker #0

    Donc là, on était sur une course contre la montre, si je reprends la métaphore du cyclisme. Il ne fallait pas perdre de temps pour intervenir avec ce transfert en urgence sur cet autre hôpital équipé du plateau technique.

  • Speaker #1

    Alors l'AVC en tant que tel, c'est une urgence absolue. Et Vital, tu rentres dans un contre-la-montre de la vie. C'est très important d'être pris en charge le plus rapidement possible. Donc à ce moment-là, j'ai pu bénéficier en plus de cette technologie qui est ce qu'on appelle la thrombectomie. C'est la fameuse intervention qui permet d'enlever mécaniquement le caillot qui se trouve dans le cerveau. Et ensuite, généralement, les gens retrouvent leur faculté très rapidement, mais moi, pas du tout. J'étais complètement inerte, encore hémiplégique. Donc, ils ont décidé de me transférer dans un service qui n'est pas le service neuro, mais le service réanimation. Et je suis resté. Donc, après, j'ai fait un parcours, j'ai fait réanimation. J'y suis resté quelques jours. Puis après, j'ai été retransféré dans un autre hôpital en soins intensifs. Et une fois que la partie hôpital où je restais jour et nuit, je suis rentré à la maison et puis j'ai été pris en hôpital de jour, dans l'hôpital de Garches qui est assez connu pour tout ce qui est cérébro-lésé, donc accidents dans la route, etc., traumas crâniens et notamment AVC. Et donc, j'ai fait une rééducation assez longue et assez complète. J'ai eu de la kiné, de l'ergotherapie, de l'orthophonie, du sport. Enfin voilà, j'ai fait beaucoup de rééducation.

  • Speaker #0

    Quelles ont été tes premières pensées quand tu as repris conscience après être sorti de réanimation, de soins intensifs ? Il y a une photo sur ton profil Instagram que tu as postée où tu étais sur ce lit, les yeux un peu agarres. Quelles étaient tes pensées quand tu as ouvert les yeux ? Est-ce que tu savais où tu étais ? Est-ce que tu avais conscience de ce qui t'était arrivé ?

  • Speaker #1

    Quand j'ai commencé à ouvrir les yeux, je n'étais pas du tout conscient de ce que j'avais pu vivre et ce que je vivais. Je n'avais plus la sensation de mon bras droit. Je me suis dit que ce n'était pas grave, c'était qu'un bras. J'étais déconnecté de la réalité. Quand on fait un AVC, on perd des millions de neurones. On est vraiment dans une... On est cérébrolysé, clairement. Moi, je suis cérébrolysé avec une lésion au cerveau. Et le temps que tout se reconnecte... C'est quand même assez compliqué. Donc, à ce moment-là, j'avais pas de notion de jour, de nuit. La lumière s'allumait dans la chambre, je savais qu'on allait venir me voir. Voilà, c'est tout. Puis, au bout d'un moment, quand même, j'ai pris conscience de mon état. Et là, par contre, j'avais honte. C'était un sentiment de honte. Et ce sentiment de honte m'a beaucoup aidé. J'ai compris que j'étais dans un état qui était compliqué. J'ai commencé à prendre conscience de ça et je me suis dit que j'allais me basculer dans une compétition sportive. J'ai fait le lien avec ce que j'avais connu à l'époque quand j'étais plus jeune et que je faisais de la compétition cycliste. Je me suis dit, là, tu vas te battre. et tu vas te préparer pour une compétition. La compétition, ça va être celle de ta vie, ça va être celle qui va te permettre de retrouver le Julien d'avant et tu vas voir les choses de façon... complètement positif et tu vas te dire que tu ne vas pas te lancer dans une compétition sans avoir des objectifs et sans avoir un plan d'entraînement et du coup je me suis dit que je n'allais pas courir un 10 km par exemple mais que j'allais faire un 1 km, un 2 km et c'est comme ça que je me suis préparé et alors là je suis passé en mode guerrier et quoi ?

  • Speaker #0

    Très rapidement, tu as retrouvé l'usage de ce bras qui, pour toi, était perdu. Et tu l'as dit, c'est qu'un bras. Comment s'est passé ce protocole de récupération ? Et est-ce que tu penses que ton passif de sportif t'a aidé ? Alors, pas sur le plan mental, mais sur le plan de la récupération, cette fois-ci, physique.

  • Speaker #1

    Peut-être qu'avoir une vie saine m'a permis d'avoir une aide. pour pouvoir mieux récupérer parce que j'ai jamais fait d'excès dans la vie, jamais fumé, j'ai bu avec des amis mais jamais par excès. J'ai retrouvé la mobilité au bout de quelques jours, au final j'arrivais déjà à bouger mon bras et puis j'ai commencé à pouvoir marcher. Peut-être une dizaine de jours après, j'ai eu l'autorisation de me mettre sur le bord du lit. Voilà, donc c'était... quand même assez vite quand même. Alors, je n'étais pas fringant, je n'étais pas forcément très à l'aise, mais j'ai pu vraiment être heureux de pouvoir me lever et me mettre au bord du lit. Et à faire déjà, je me rappelle, le premier jour où j'ai fait quelques pas, je n'avais jamais voulu donner l'image de quelqu'un qui était dans une faiblesse au corps médical. Dès que j'ai pu avoir la chance de pouvoir marcher, j'essayais de montrer que j'étais vraiment en pleine forme, alors qu'au final, j'avais mes jambes qui tremblaient, c'était juste une horreur. Et dès que les infirmiers, les médecins et les aides-soignants me tournaient le dos, j'étais là en train de m'appuyer, de prendre contre le mur ou prendre un appui quelque part, parce que j'avais qu'une peur, c'était de tomber et de leur montrer que j'étais un faible. et je n'avais pas du tout envie de montrer ma faiblesse.

  • Speaker #0

    Quelles ont été les étapes que tu as rencontrées, ces petites victoires ? Tu le disais tout à l'heure, en cyclisme, on perd plus que l'on gagne, mais ces petites victoires, c'était quoi ? Cette première fois debout, ces premiers pas après quelques jours alités en ayant perdu une partie de tes moyens ?

  • Speaker #1

    Ça passe par des choses très basiques que les personnes qui sont... en pleine forme, ne peuvent pas forcément comprendre. Mais le fait de pouvoir ressentir des sensations déjà, de pouvoir bouger un petit peu sa main, sa jambe, de pouvoir comprendre, de pouvoir parler, parce qu'au début, tout était clair, aligné dans ma tête, mais rien ne sortait, je disais n'importe quoi. Et c'était très dur au service réanimation. le seul truc que j'arrivais à dire c'était oh putain fais chier parce que c'était tellement frustrant de ne pas pouvoir dire les choses que j'avais envie de parler c'est hyper frustrant et après c'est le fait de pouvoir m'asseoir, de pouvoir marcher et de pouvoir avoir la chance de faire du sport et ça j'ai pris ça comme une victoire aussi quand la kiné m'a dit bon bah là maintenant ça va on va passer à autre chose, vous allez vous inscrire au sport à l'hôpital de jour à Garches et on va arrêter la kiné et vous allez faire du sport adapté. Et j'ai tout de suite demandé, parce que tombaient les congés de fin d'année et la rééducation allait être en stand-by pendant une quinzaine de jours, et j'ai tout de suite demandé au rééducateur sportif si j'avais la possibilité de faire... de faire un peu de sport à l'extérieur chez moi. Il m'a dit oui, ok, tu peux, mais en faisant attention de contrôler tes pulsations. Je n'avais pas le droit d'aller à plus de 140 de pulsations. Et je me suis dit, ben banco. Et là, j'ai découvert, j'habite une ville à côté de Saint-Quentin-en-Yvelines, Versailles, qui s'appelle le Ménil-Saint-Denis.

  • Speaker #0

    Et au Ménil-Saint-Denis, on est au bord de la vallée de Chevreuse. Et j'ai découvert ma ville et j'ai découvert juste les bois à côté. C'était juste génial. Et sur Insta, je faisais des petites stories. J'ai commencé à marcher 1 km, 2 km, 3 km. Et tous les jours, je ne pouvais pas rentrer en ayant fait moins. Donc, dès que j'allais marcher, je passais des objectifs et je me défiais jusqu'à marcher jusqu'à 15 km. Et en fait, je faisais ça aussi pendant ma rééducation en hôpital de jour. Et l'hôpital de jour, en fait, tu es une demi-journée à l'hôpital et le reste du temps, tu restes chez toi. Et moi, je ne pouvais pas du tout rester chez moi à rien faire. Donc du coup, je me défiais en allant marcher. Je marchais 15 kilomètres. Et après, l'après-midi, j'allais faire ma rééducation. Donc j'ai été hyper combatif. Et pour moi, ça passait par là. Je n'avais pas du tout envie de montrer une faiblesse à quiconque. Et j'avais envie de montrer justement que je pouvais m'en sortir le plus vite possible.

  • Speaker #1

    Et pendant combien de temps tu as été dans cet hôpital de jour avec une activité pédestre bien fournie et bien remplie chaque jour ?

  • Speaker #0

    Eh bien, j'y suis allé, j'ai dû rester à peu près un trimestre. C'est à peu près la moyenne des gens en hôpital de jour. On reste à peu près 3-4 mois. En réalité, moi, c'est tombé pile au moment où on a été confiné avec le Covid. Donc, j'ai repris du temps à la maison pour pouvoir me reposer et ensuite reprendre une activité professionnelle avec ce qui m'avait été un bon de sortie, c'est le mi-temps thérapeutique. Le mi-temps thérapeutique m'a permis de reprendre l'activité avec l'accord des médecins. J'ai dit OK, banco. J'ai repris une activité à temps partiel en continuant à faire quelques marches, etc. Je faisais aussi du vélo. J'avais repris le vélo. Le vélo, c'était juste un... Un de mes meilleurs souvenirs à vélo, c'est quand j'ai refait du vélo pour la première fois après mon AVC. Le fait de se rendre compte qu'on pédale, j'avais envie de dire bonjour à tout le monde, à tous les cyclistes. Et en fait, je vais rebondir sur ça parce que je trouve que les gens qui courent et les cyclistes, peu importe, tous ceux qui font du sport, ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont d'être valides. Parce que moi, je ne pouvais plus bouger ma jambe. Et je peux te dire que je maîtrise à 100% le kiff de pouvoir courir. Et ça, c'est incroyable. Et je parle beaucoup de mon histoire sur les réseaux sociaux, sur ma page Instagram julien.avc. et je fais beaucoup de choses etc et j'ai montré aussi que je pouvais courir pourtant j'avais été hémiplégique et je cours je me dépasse etc et j'ai un t-shirt que je mets pour courir dans le dos c'est marqué je crois que c'est marqué je cours j'étais hémiplégique t'y crois toi ? et Et ça, c'est juste ouf parce que des fois, l'autre jour, j'ai doublé deux gars qui couraient. Un qui devait sûrement reprendre la course à pied. Et moi, je suis vraiment nul en course à pied. Je kiffe juste prendre du plaisir et courir. Et il y en avait un qui devait sûrement être largement meilleur que moi et qui... qui coachait sûrement la deuxième personne. Et je les ai doublés et j'ai vu la haine dans le regard de l'autre en disant mais il ne peut pas me doubler, il ne peut pas me doubler. Et on est resté à courir quasiment côte à côte, sans un mot. Moi, j'avais dit bonjour et il ne me disait pas du tout bonjour. Et quand je le doublais un peu et qu'il voyait mon t-shirt marqué j'étais hémiplégique, il se faisait doubler par un hémiplégique, j'ai trouvé que ça m'a fait sourire. J'ai dit, mais lui, il a oublié juste une chose, c'est la chance qui court. Et je pense qu'il n'a pas compris à ce moment-là qu'il était valide et que c'était le plus grand bonheur du monde.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il aurait pu t'encourager plutôt que de vouloir jouer ce mano à mano, cet ego, on va dire, d'homme, de coureur.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et je trouve que les gens que je croise ou que je double, ils sont... Je ne sais pas, l'ego est incroyable. Et des fois, c'est important de redescendre d'une station pour comprendre que... déjà, on n'est pas tout jeune. Moi, j'ai 44 ans. Les gens que je croise en train de faire des footings le dimanche, ce ne sont pas des membres de l'équipe de France qui vont faire les Jeux Olympiques. Il faut qu'ils comprennent que moi, c'est ma vision maintenant, que la vie, j'ai vu la vie s'arrêter et quand j'avais 39 ans j'ai presque franchi le pas et maintenant je comprends que je laisse complètement le chrono complètement toutes les idées que je pouvais avoir sur le sport moi maintenant c'est que le sport plaisir et si je cours et qu'à un moment donné j'en ai trop marre et qu'il faut que je marche je marche et si je fais un mauvais chrono c'est pas grave je m'en fiche c'est pas le plus important le plus important c'est que J'ai pris plaisir à me défouler, que je rentre chez moi, j'ai transpiré, que j'ai mes fringues et il faut tout de suite que je prenne une douche parce que c'est le meilleur truc. Après, je trouve que tu es refait, tu es bien. C'est le plaisir très simple qui me pousse à vouloir faire du sport maintenant. C'est juste le plaisir, c'est ça exactement, c'est juste le mot.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'en dehors de cet œil qui a été lésé, tu le disais également avoir des lésions au niveau cérébral, est-ce que sur cette partie du corps, ce bras, cette jambe dont tu avais perdu l'usage temporairement, tu as encore des séquelles aujourd'hui ? Tu ressens encore une différence par rapport à la jambe qui est saine et ce bras qui bouge normalement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors... J'ai une séquelle qui est invisible et qui s'appelle l'hémiparasie. En fait, j'ai une sensation beaucoup moins forte à la douleur sur mon côté droit. Et quand je cours, j'ai l'impression d'avoir une jambe beaucoup plus raide. Par exemple, quand je cours ou quand je fais du vélo... Je me suis surtout aperçu de ça quand je faisais du vélo. Par exemple, quand tu montes une côte à vélo, j'ai très mal, par exemple, à ma jambe gauche et à ma jambe droite. J'ai pas mal du tout. C'est assez frustrant. J'ai l'impression d'avoir qu'une jambe qui pédale. Et quand je cours, j'ai l'impression d'avoir une jambe beaucoup plus raide que l'autre. Donc, ce ne sont pas du tout les mêmes sensations. Mais ça, ce n'est pas grave. j'accepte et ça fait partie de la vie maintenant. Et puis j'ai plein d'autres séquelles invisibles. J'ai des séquelles qui me construisent et qui m'accompagnent. J'ai des séquelles qui sont cognitives. Donc j'ai des difficultés attentionnelles, des difficultés de maintien de l'attention dans le temps. Je suis très sensible à la distraction, j'ai tendance à la précipitation. Qu'est-ce que j'ai d'autre ? J'ai des problèmes de mémoire de travail. Je décroche très facilement quand je suis fatigué. Par exemple, j'ai une très grande fatigabilité, j'ai des difficultés en double tâche. j'ai des difficultés arithmétiques, j'écris très mal, comme si j'étais en CP, alors qu'avant, on me demandait, quand j'étais plus jeune, et que j'avais des amis qui se mariaient, d'écrire les enveloppes avec les adresses, parce que j'avais une très belle écriture, maintenant, ce n'est plus du tout le cas. Mais donc, moi, je suis considéré et reconnu comme... travailleurs handicapés et personnes handicapées j'ai ma carte handicapée donc c'est des séquelles qui m'ont construit et qui continueront à me construire et qui vivent, enfin je les ai en moi et je peux pas vivre autrement donc il faut les accepter c'est comme ça que tu arrives à faire des choses que tu n'aurais jamais pensé faire auparavant. Des fois, je me dis que j'ai la chance d'avoir fait un AVC parce que depuis, je fais des choses juste extraordinaires depuis que j'ai fait un AVC. Je parle de mon cas parce que je souhaite sensibiliser sur les AVC. Et ça, c'est très important pour moi. J'ai fait un constat. avec l'aide d'autres personnes, on ne parle pas assez d'AVC en France. Et ça, c'est un vrai problème.

  • Speaker #1

    Tu as envie de porter finalement ce message sur la place publique parce que tu estimes qu'on n'en parle pas assez. Il y a d'autres causes, d'autres maladies, d'autres formes de handicap. Et on l'a vu là avec cet épisode des Jeux paralympiques qui sont mis en avant. Mais pour toi, qui as vécu cet accident de la vie par l'AVC, tu as envie d'aller plus loin et peut-être que des campagnes de santé publique soient mises à jour et qu'on puisse développer des projets autour peut-être de la prévention, de l'information sur cette pathologie qui peut survenir à tout moment. Tu l'as dit, ce n'est pas que les personnes âgées qui vont rencontrer ce type d'accident.

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est très important de savoir que tout le monde peut être touché en France. Il y a un AVC toutes les 4 minutes en France, ce qui est énorme. Il y a 150 000 victimes, et 150 000 victimes maintenant et avant le Covid. C'est-à-dire que quand on parle des AVC, c'est oui, il y a beaucoup d'AVC depuis qu'il y a eu les vaccins, etc. Non, 150 000 victimes avant le Covid. 150 000 victimes après il n'y a pas plus je ne fais pas de débat mais c'est juste pour souligner un fait donc il n'y a pas de cause liée au vaccin ou un truc comme ça, il y en a autant de cas il y a 150 000 victimes par an il y a c'est la première cause de handicap en France, c'est la première cause de mortalité Chez les femmes, on pense que le cancer du sein est la première cause de mortalité parce qu'on en parle et c'est très bien, il faut en parler. L'octobre rose, on rentre au mois d'octobre bientôt, il va y avoir des belles actions pour ça. Mais l'AVC tue plus de femmes que le cancer du sein. Ça, c'est important de le savoir. Et aujourd'hui, je me suis rendu compte qu'on n'en parle pas du tout en France. On n'a jamais de campagne de santé publique qui a été faite en France sur les AVC. Alors, quand j'allume ma télé, je vois des publicités sur le cancer colorectal, sur plein de choses, mais sur les AVC, il n'y en a jamais eu. Et ça, c'est pour ma part très grave. Pour ma part, l'idée est largement partagée par certaines victimes. par beaucoup de victimes et d'autres personnes, on n'a jamais eu de campagne. Alors que les AVC, 80% des AVC peuvent être évitées. 80%. Alors, imaginons si tout le monde connaissait les facteurs de risque, les signaux des AVC. Enfin, on ne pourrait éviter 80%. On parle des AVC quand il y a malheureusement des célébrités qui décèdent suite à un AVC, comme Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon qui ont fait des AVC. Aujourd'hui, peut-être qu'ils seraient là si on avait eu une campagne de santé publique. Qu'est-ce qu'il faut faire ? Je ne sais pas. Moi, j'essaie de me battre, en tout cas, pour essayer de rencontrer du monde et de sensibiliser nos politiques pour essayer d'avoir la chance d'avoir une communication qui pourrait sauver des vies. C'est ça, le plus important.

  • Speaker #1

    Et tu es allé au contact de ces hommes politiques jusqu'à l'Assemblée nationale. Quel a été le retour de ces personnes que tu as pu rencontrer ? Est-ce qu'elles sont... sensible à ton message ? Est-ce qu'elle temporise ? Qu'est-ce que tu as eu comme retour ?

  • Speaker #0

    Quand tu les vois en face à face fatalement, elles sont sensibles. Après, c'est vrai que la page se tourne assez vite. Cependant, j'ai pu avoir quelques échanges et être reçu à l'Assemblée nationale. Mais je n'ai pas eu de chance parce qu'on avait commencé à construire une idée d'intervention, de sensibilisation auprès de tous les députés et du personnel de l'Assemblée, des ministres, etc. pour ce mois d'octobre. Mais malheureusement... L'Assemblée a été dissoute. Le jour d'après, si on peut dire ça, on a dissout l'Assemblée le 9 juin et le 10, j'avais rendez-vous avec la présidente de l'Assemblée nationale pour parler justement de l'AVC, du manque de communication et de l'action qu'on était en train de mener avec son équipe pour le mois d'octobre. mais comme elle m'a accueilli, elle m'a entendu, mais comme son équipe devait s'arrêter pour recommencer des élections, etc., mon projet est tombé à l'eau. Là, j'ai relancé dernièrement pour voir s'il y avait possibilité de remettre ça au premier rang des sujets. Je pense que l'AVC, c'est loin d'être... au premier rang, mais moi j'aimerais bien qu'il le soit. Et voilà, j'ai d'autres actions, je retourne à l'Assemblée nationale le 24, mais dans un contexte beaucoup plus restreint, j'interviens sur un petit groupe pour essayer de sensibiliser avec des neurologues et professeurs de neurologie. On essaye toujours d'avoir une action de sensibilisation, plus on parle d'ABC, et plus c'est important. plus les personnes peuvent se sentir concernées. Moi, je suis un exemple concret qu'on peut s'en sortir, mais qu'on peut aussi être touché par un AVC. Donc c'est ça, c'est mon histoire, elle n'est pas que belle, elle est là aussi pour essayer de sensibiliser.

  • Speaker #1

    Sachant que Julien, tu as emmené également toute ta famille dans cette aventure, tu le disais, ton épouse était heureusement là pour pouvoir te conduire, bien que souffrante elle aussi, jusqu'à... l'hôpital du moins, prévenir les secours et ne pas te laisser inerte. Comment ta famille a vécu toute cette période et quel a été le rapport dans ta reconstruction, dans le nouveau Julien que tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors oui, en fait, la famille, c'est très important pour pouvoir reprendre des bases et avoir des soutiens. Donc moi, je pense, quand on me pose cette question-là, je pense beaucoup aux personnes qui sont seules. C'est surtout ça, mon esprit part tout de suite dans cette direction-là, en disant que moi j'ai eu cette chance-là, mais je côtoie pas mal de personnes qui sont seules, et j'en ai vu en hôpital, et ça je pense beaucoup à eux. L'AVC touche la victime, mais aussi et beaucoup l'entourage. Et l'aidant, en l'occurrence ma femme, joue un rôle hyper important. Et l'aidant, c'est une victime aussi, parce que c'est une victime collatérale. Aujourd'hui, ma femme a été obligée de se remettre en question et de remettre en question pas mal de choses. Quand on a son mari qui est hémiplégique, qu'est-ce qu'il faut faire ? Est-ce qu'on va vendre la maison parce qu'il faut monter les escaliers ? Ça va être... Des questions très basiques, mais qui sont légitimement à réfléchir et à se poser. C'est vrai que c'est dur quand on est jeune de penser qu'on peut avoir une vie qui a basculé en une fraction de seconde. C'est très compliqué.

  • Speaker #1

    Et ce que tu disais tout à l'heure, aujourd'hui, toi qui es passé très très proche, tu te dis j'ai la chance de pouvoir faire cette activité-là. Tu le disais par rapport à cet exemple en course à pied. Toi, tu prends plaisir. à sortir, à prendre l'air, à marcher, à avoir une activité qui te fait du bien sans être dans la compétition que tu as connue auparavant. Et on ne sait pas la chance que l'on a d'être bien valide, d'être bien portant quand on voit, des fois, on a un petit bobo, on va tout de suite peut-être se plaindre, baisser les bras, se décourager. Toi, ce n'est pas ton cas. Tu as cru en toi et tu as ce courage, cette résilience et cet esprit positif. C'est ce que tu veux transmettre. à la fois à travers cet épisode du podcast et plus généralement à travers tes interventions et ta page Instagram.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. En fait, l'idée, c'est de montrer que... Même quand on part de loin, tout est possible. Donc c'est important de croire en soi, de savoir qu'on peut s'en sortir. Quand le sport fait beaucoup dans cet esprit de combattant, j'avais un jour une neuropsychologue que je voyais et qui me disait justement qu'il y avait... deux catégories de personnes qui s'en sortaient plutôt bien. C'était des personnes qui avaient fait du sport en compétition et les croyants. Donc, ils arrivaient à se rattacher à une force qui était en eux pour se dépasser. Et c'était généralement des personnes qui n'abandonnaient pas et qui persévéraient pour essayer de s'en sortir le plus vite possible. Et ça, je pense que c'est hyper important de croire en soi et de croire au sport.

  • Speaker #1

    Tu as eu des soutiens de la part de sportifs, tes anciens coéquipiers, des sportifs, tu le disais, de l'équipe de France, que tu aurais dû retrouver au lendemain de cette hospitalisation. Mais l'AVC te l'a empêché. Est-ce qu'ils ont été présents ? On se sent parfois porté, encouragé par son équipe, même si on pratique des sports individuels. Est-ce qu'ils ont... pu t'apporter leur soutien dans toute cette épreuve ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu des soutiens. Moi, le sport et le vélo m'ont construit. Du coup, j'avais même souhaité réaliser une casquette de vélo marquée AVC Warrior Fighter. Je ne sais plus ce qu'il y avait de marqué. J'en avais fait quelques-uns. J'avais distribué à mes copains cyclistes. Et oui, j'ai des amis qui m'ont dit qui étaient en équipe de France de cyclisme sur piste, qui m'ont vraiment apporté leur soutien, qui sont venus me voir à l'hôpital. Je vois toujours avec grand plaisir et c'est vraiment des gens qui sont topissimes. Je vois Quentin Lafargue, qui était champion du monde sur piste, et Laurie Berton, sa compagne, qui m'accompagne encore aujourd'hui. qui ont des supports et des amis. Donc ça, c'est très important d'avoir des gens avec qui on peut partager des choses sans gêne et qui comprennent la force que peut avoir le sport et que peut avoir aussi l'amitié. C'est deux choses qui sont extrêmement puissantes et qui permettent... en additionnant ces deux mondes, d'avoir vraiment des soutiens qui sont extrêmement forts. Ça, c'est clair.

  • Speaker #1

    Alors, tu disais tout à l'heure avoir kiffé justement ces premiers coups de pédale, cette première sortie. Est-ce que tu as continué à pratiquer le vélo parce que tu évoquais une lésion à l'œil ? Alors, on sait que dans le vélo, il y a quand même besoin d'avoir parfois l'œil sur la route, mais également à ce qui se passe autour. Est-ce que ça te cause aujourd'hui des soucis et est-ce que tu ne préfères pas la course à pied au vélo ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas faux, cette analyse est assez juste. J'ai beaucoup aimé reprendre le vélo après mon AVC de façon très calme, mais je me suis rendu compte que mon œil était très anxiogène. La piste, par exemple, j'ai essayé une fois, mais je n'ai pas retenté parce que j'avais peur de le fait de ne plus voir sur la gauche. J'avais peur d'être une gêne pour les autres, un risque sur la piste. Et ça, c'est la piste ne pardonne pas. Donc, je n'ai pas du tout envie d'être la cause d'une chute ou quoi que ce soit. Donc, j'ai préféré ne pas reprendre. Et le vélo sur route, à l'époque, quand je faisais de la compétition, il y avait beaucoup moins de véhicules. Et maintenant, les voitures frottent, se passent à quelques centimètres. Et le fait de ne pas avoir de l'œil gauche, c'est très anxiogène. Ça amène beaucoup de craintes. Donc, j'ai vendu mon vélo de route et j'ai opté pour un gravel. Un gravel, c'est un... un vélo qui permet un peu tout terrain qui permet d'aller autant sur la route que dans les bois donc je me suis dit que j'allais j'allais miser là dessus pour pouvoir continuer à faire un peu de route mais plutôt aller au calme sur les chemins les chemins de forêt à côté de chez moi donc j'ai fait pas mal pas mal de vélos de gravel mais la course à pied encore une fois j'ai opté plus pour ça ces derniers temps Pourquoi ? Parce que c'est vraiment pratique. Au début, c'est très compliqué de trouver la motivation parce que j'ai trouvé ça hyper dur. Je sortais de chez moi, j'arrivais au coin de la rue et je n'avais qu'une hâte, c'était de rentrer. Et puis au fur et à mesure, en ayant un peu de persévérance, on arrive à se rendre compte qu'on arrive à prendre du plaisir. Le service neurologie où j'étais à l'hôpital de Versailles m'avait lancé un défi de participer à une course de 10 km et qui voulait montrer qu'un hémiplégique pouvait courir 10 km. Donc j'ai accepté ce défi et j'ai couru avec eux sur une course à côté de l'hôpital de Versailles au Chénet.

  • Speaker #1

    Tu dis la course à pied, c'est difficile, il faut se donner la motivation. Moi, ce serait plutôt pour le vélo. J'habite en pleine Beauce. il y a du vent en permanence et moi, c'est de décrocher le vélo pour aller rouler qui me fait parfois manquer de motivation. Donc voilà, on a des approches différentes, mais c'est intéressant, toi qui viens quand même d'un sport que je considère comme un des plus difficiles. Les efforts à vélo ne sont pas les mêmes que ceux en course à pied. Tu as peut-être découvert des muscles que tu n'utilisais pas auparavant quand tu étais cycliste.

  • Speaker #0

    Ça, je ne sais pas, mais je trouve que le vélo... Je ne vais peut-être pas me faire des amis en disant ça, mais je trouve que le vélo, c'est un sport de feignants. Parce que quand je vais courir une demi-heure, je transpire comme un malade. Quand je vais faire une demi-heure de vélo, non, je ne transpire pas. Il y a la roue libre. Si je n'ai pas envie de pédaler, je peux faire roue libre. Il y a des descentes. Je ne pédale pas pendant les descentes. Et quand tu... cours, tu cours dans la descente, tu cours dans la montée et tu ne fais pas de roue libre. Donc, je trouve que la course à pied est bien plus sûre que le vélo. Ça, c'est mon avis personnel.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il n'y a pas encore de roue libre sur nos chaussures en course à pied. Peut-être que certains y penseront pour adapter les modèles. Alors, est-ce qu'il y a, Julien, dans les prochaines semaines ou les prochains mois, d'autres défis, d'autres objectifs ? que tu te donnes sur le plan sportif ? On verra après sur le plan des projets parce qu'il y en a d'autres qui vont venir derrière. Mais sportivement, est-ce que tu te donnes des caps, des étapes à franchir avec, en point de mire, peut-être des choses sur 2025 ? Parce que là, on est sur la fin presque de l'année 2024.

  • Speaker #0

    Alors non, pas du tout. Et c'est justement ce que je disais tout à l'heure, c'est que maintenant, c'est le sport plaisir sans objectif. Le plaisir, c'est de mettre des baskets. Et mon objectif, c'est d'aller me faire plaisir. Alors, il y en a qui vont se faire plaisir en mettant un dossard, etc. Moi, c'est juste le fait de pouvoir avoir la chance de courir. C'est juste... Je n'ai pas d'objectif. Je fais du sport pour moi, juste pour me sentir bien dans ma tête et je n'ai pas d'objectif écrit sur le papier en tout cas.

  • Speaker #1

    Alors c'est sur un autre papier que tu es en train d'écrire et composer parce que tu as envie de partager ce parcours de vie, cet accident de la vie que tu as connu avec un livre qui est en préparation ou en finalisation.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est vrai, je suis en train de... J'ai raconté, en fait, je fais ça pas en solo, je fais ça avec une journaliste biographe qui a souhaité collaborer pour écrire mon histoire. Donc le livre arrive bientôt à son terme, donc on a encore un peu de travail, mais effectivement, mon objectif aujourd'hui, c'est pas de parler de moi, mais c'est de parler des AVC. Et mon histoire, si à peu porter de l'espoir, c'est ce que je souhaite. Tous les jours sur ma page Instagram, j'ai des gens qui me remercient de parler de mon expérience parce qu'eux, ils sont dans une phase aiguë. C'est l'AVC, ils découvrent. Donc j'ai autant des victimes que des aidants. qui me remercient de faire ce que je fais en communiquant. Et ça, ça m'apporte énormément de bien d'avoir ce soutien et je continue pour eux.

  • Speaker #1

    Donc, tu transmets tes connaissances, ton parcours, mais ça te nourrit intérieurement tous ces contacts et ces échanges que tu peux avoir par le biais des réseaux. Là, on peut dire que les réseaux sont plus qu'utiles.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Et puis, moi, je ne suis présent que sur Instagram parce que... J'ai essayé d'être présent sur Facebook ou autre. J'ai trouvé que la population était complètement différente. Et sur Instagram, c'est vraiment de l'optimisme, de la positivité sur les histoires. Les gens sont là vraiment dans la bienveillance. Et moi, tout ce que j'ai fait, ça m'a permis de découvrir beaucoup de choses. J'ai eu la chance d'avoir des reportages à la télé. de faire de la radio en direct devant des millions d'auditeurs ça c'était incroyable des reportages aujourd'hui par exemple il y a un article dans un grand journal qui est en kiosque pour le mois d'octobre j'ai plein de trucs c'est plein de projets, j'ai rencontré des gens qui sont formidables j'ai presque honte de dire ce que j'ai dit tout à l'heure c'est que j'ai presque la chance d'avoir fait un AVC pour vivre tout ce que je fais aujourd'hui,

  • Speaker #1

    regarde je suis en train de faire un podcast avec toi c'est incroyable ça aussi c'est vrai que c'est une belle rencontre on a échangé longuement avant d'enregistrer cet épisode et c'était déjà un sacré beau moment et aujourd'hui de pouvoir le transmettre aux auditeurs. C'est tout ce positif qui se dégage de ta personnalité et cette rage de vivre aujourd'hui. Tu croques la vie, toi qui sais ô combien elle est précieuse. Est-ce que Julien, pendant que je te tiens encore là sur le podcast, tu as pris part à des épreuves autour du Vélodrome de Saint-Quentin ? Est-ce que tu as vibré pendant ? ces Jeux Olympiques et ces Jeux Paralympiques ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr que je suis allé voir les Jeux qui étaient à la maison. Fatalement, je suis allé voir du vélo de piste, je suis allé voir aussi d'autres sports. J'ai vécu des moments incroyables avec les Jeux et c'était topissime. Je ne suis pas allé voir des épreuves para. J'aurais bien aimé, mais le temps faisait que je ne pouvais pas concilier la vie professionnelle, le repos, tout avec les épreuves para, alors que les Jeux, j'étais en vacances. Du coup, j'ai pu profiter un peu plus sereinement de pouvoir me dégager du temps pour aller voir des épreuves. C'était juste génial.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, tu enregistres ce podcast. Je voulais te laisser le petit mot de la fin avant que je te pose ma traditionnelle question. Quel serait finalement le message que tu veux adresser, que ce soit aux auditeurs, que ce soit aux dirigeants politiques responsables de grands organismes ? Qu'est-ce que tu veux leur transmettre ? par rapport à ton parcours et à cette méconnaissance, je dirais, de l'AVC ?

  • Speaker #0

    Justement, parce que c'est une méconnaissance, j'ai envie de dire, et on n'a pas parlé jusqu'à maintenant, les facteurs de risque et les signes d'un AVC. Les facteurs de risque, en fait, c'est très simple. Il y a 80% des AVC qui peuvent être évités, 80% des AVC, juste en allant voir son médecin. Tout le monde a un médecin traitant, il prescrit une ordonnance pour aller faire une prise de sang pour contrôler son taux de glycémie, dans le sang, voir s'il n'y a pas de problème de cholestérol. Et après, l'hypertension, il prend la tension, le médecin prend la tension. L'hypertension, c'est la première cause d'AVC. Donc voilà, c'est des trucs très simples qu'il faut faire. Il faut faire du sport, ne serait-ce que marcher une demi-heure par jour ou de faire du vélo par exemple, s'il ne fait pas beau, si on a un vélo d'appartement, faire un peu de vélo ou un tapis de course à pied. Juste ça, faire du sport, ne pas fumer, manger sainement. Je ne sais pas, il ne faut pas dire qu'il faut avoir une vie de moine. il faut profiter de la vie mais sans excès. Et moi, le premier conseil que j'ai envie de donner, c'est d'aller voir votre médecin, faites-vous prescrire une ordonnance pour faire une prise de sang, faites-vous contrôler la tension artérielle. Et puis voilà, déjà ça, c'est la première chose. Et en faisant ça, vous allez peut-être éviter d'avoir un AVC. Et un AVC, si vous en avez un, il faut reconnaître tout de suite les signes. Ça va être le visage qui va s'affaisser, ça va être des difficultés d'élocution, ça va être un membre, un bras ou une jambe qui auront du mal à se lever, à bouger, à un manque de mobilité. Et donc du coup, ça, tous ces signaux font qu'il n'y a qu'une chose à faire, c'est d'appeler les secours. Les secours, c'est le 15. Il faut appeler le 15 absolument, le 112 ou le 114. Le 114, c'est le numéro pour les aphasiques, toutes les personnes qui ont des difficultés pour communiquer. Donc voilà, la règle de base, c'est d'appeler les secours immédiatement. Pour ceux qui sont, par exemple, il ne faut pas aller de sa propre... pour décision aux urgences ou aller voir à son médecin traitant. Il faut appeler les secours qui viennent vous chercher chez vous ou à l'endroit où vous êtes. Mon message, c'est un message de prévention que je passe et que je souhaite pour que la plupart des gens qui nous écoutent comprennent que c'est une urgence vitale et que tout le monde est concerné. Je ne veux pas qu'aujourd'hui, il y ait des gens qui comme moi, avant le 15 novembre 2019, pensaient que les AVC pouvaient concerner que les personnes qui étaient âgées.

  • Speaker #1

    Alors c'est un message de prévention, mais également à travers ton témoignage, beaucoup d'espoir parce que tu montres que l'on peut récupérer si on est pris en charge rapidement. Moi de mon côté, côté coiffeur, j'ai pourtant une coiffeuse à la maison, je vais éviter le bac pour la carotide dont on a parlé tout à l'heure. et je n'aime pas les manèges à sensation. Donc, je mets déjà de côté des facteurs qui peuvent être à risque, mais on l'aura compris. Je pense qu'il faut le répéter. Et comme tu le disais tout à l'heure, des gestes simples qui peuvent être faits par tous, le suivi médical, et puis quand on a des signes qui peuvent faire penser à un AVC, tout de suite agir et réagir. C'est ce que ton épouse a dû faire qui t'a peut-être sauvé la vie et que tu sois en mesure aujourd'hui de discuter avec moi. Et je te remercie d'avoir… Livrer ce témoignage, alors j'ai une traditionnelle dernière question. Julien, c'est un moment où tu es à côté de tes pompes. Qu'est-ce que tu aimes faire ? quand tu n'es pas dans ton activité professionnelle ou en train de réaliser ces sorties en marche ou en course à pied ?

  • Speaker #0

    C'est de parler d'AVC. C'est de communiquer sur mon histoire pour continuer à construire l'espoir que certaines victimes ont d'avoir un jour une campagne de santé publique sur les AVC.

  • Speaker #1

    Je ne t'ai pas demandé si tu étais encore en suivi.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, tous les ans, je vais contrôler ma carotide, voir si la sténose, le diamètre de ma carotide, permet de faire passer le flux sanguin. Si le diamètre ne se réduit pas. La rééducation, je l'ai arrêtée de mon propre chef. J'aurais dû la continuer. Mais l'année dernière, j'ai eu une année assez compliquée avec des difficultés très personnelles. Et du coup, j'ai préféré ne plus continuer ma rééducation. J'avais de la rééducation deux fois par semaine, notamment de l'orthophonie. Alors l'orthophonie, tout le monde va dire... C'est bien parce que de toute façon, tu parles impeccablement, il n'y a pas de souci. Mais non, en fait, l'orthophonie, ce n'est pas que pour les personnes ou que pour les enfants qui ont des difficultés d'élocution. C'est des soignants qui sont là justement pour les cérébro-lésés, que ce soit des traumas crâniens, des AVC ou des maladies dégénératrices comme Alzheimer. C'est les soignants qui sont là pour aider ces personnes. Et moi, je les voyais dans ce cadre-là avec des exercices vraiment très cérébraux.

  • Speaker #1

    Est-ce que cet effort du podcast, d'avoir cette attention, là on est à 1h08 d'enregistrement, est-ce que ça aurait nécessité un gros effort de ta part pour qu'on se rende compte un petit peu de ce que tu dois faire pour te concentrer ?

  • Speaker #0

    Oui. C'est compliqué. Je pense que peut-être que si je réécoute le podcast, je verrai que je recherche mes mots ou que c'est compliqué parfois. Surtout que j'ai des journées qui sont très compliquées et j'avais une crainte, c'était de faire un podcast d'une heure qui commençait à 20h30 pour se terminer vers 21h30. Je me disais, jamais je ne tiendrai le coup. Je me suis lancé un défi, c'était de le faire. Et aujourd'hui, tu vois, ça fait presque 1h10 et je suis encore là. Je pense que je vais passer une bonne nuit.

  • Speaker #1

    Écoute Julien, je te remercie. Je vais te laisser nous indiquer par quel biais les auditeurs qui écouteront ce podcast jusqu'au bout pourront te retrouver sur quel réseau. Tu l'as dit, c'est Instagram, mais je te laisse redonner le nom de la page. Et je pense que les auditeurs pourront te contacter s'ils ont des... des précisions ou s'ils ont peut-être dans leur entourage proche connu ce type d'accident de la vie ?

  • Speaker #0

    C'est très simple, ils peuvent me contacter sur Instagram et mon nom sur Instagram, c'est très très simple, c'est mon prénom, c'est julien.avc. Voilà, donc julien.avc.

  • Speaker #1

    Eh bien Julien, merci d'avoir accepté l'invitation et d'avoir tenu jusqu'au bout. de cet épisode consacré à cet accident de la vie, ce parcours de vie que tu as brillamment exposé lors de cet épisode.

  • Speaker #0

    Merci à toi Sébastien.

  • Speaker #1

    Et pour les auditeurs, eh bien prenez soin de vous et je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes. Belle semaine à vous. J'espère que cet épisode avec invité vous aura plu. Je vous remercie infiniment de votre écoute. Pour faire remonter le podcast dans les classements, je vous invite à laisser une petite évaluation sur Apple Podcasts, 5 étoiles, un petit commentaire, ça me fera énormément plaisir et vous permettrez au podcast d'être remonté, diffusé, déployé sur ces différentes plateformes de façon plus importante encore qu'il n'est actuellement. Et puis je vous invite à me retrouver sur les différents réseaux, Facebook, Instagram. laissez votre petit message, votre commentaire, ça me fait plaisir d'échanger avec vous. Si vous avez des questions, si vous voulez échanger sur quelconque sujet en lien avec la course à pied, mais pas que parce que le sport c'est une philosophie de vie et c'est une passion qui nous anime de façon commune, donc n'hésitez pas à venir échanger avec moi. Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de semaine, un bon week-end et je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode du podcast à côté de mes pompes.

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