- Speaker #0
Vous écoutez Allodis à cœur ouvert épisode 7. Bonjour et bienvenue à l'écoute de ce podcast. Je suis Elodie Psaïenne, fondatrice de la marque de produits de soins naturels pour animaux Allodis Care, masseuse équin et humain spécialisée dans la préparation, le suivi et la récupération du cheval de sport. Dans ce podcast, je suis accompagnée de mes partenaires, Mégane de l'association Au-delà des pistes et Valentine des Écurie Valentine. Ses partenaires me tiennent particulièrement à cœur puisque c'est grâce à eux que Kamala, ma jument, est entrée dans ma vie. Les Écuries Valentine sont une écurie de reconversion de pur sang, référencée par l'association Au-delà des pistes. À travers ce podcast, vous rencontrerez Valentine, son système, ses valeurs et son travail si bienveillant auprès des pursants pour leur offrir la seconde vie qu'ils méritent tant. Cette démarche me tient extrêmement à cœur. La rencontre avec Valentine... a été très importante dans ma vie aux côtés des chevaux et m'associer à cette écurie était logique tant nos belles valeurs s'accordent. Mégane vous parlera d'Au-delà des pistes. C'est une association partenaire de France Gallo qui œuvre pour la reconversion et le bien-être des chevaux de course. Créée en 2016, Au-delà des pistes a pour but de promouvoir les aptitudes des gallopeurs en valorisant leurs réformes et en prenant en charge leur reconversion, administrative et financière. en les plaçant dans des écuries référencées et professionnelles, comme les écuries Valentine, au terme de leur carrière de course pour convalescence et travail en vue de leur nouvelle vie. Alors, partez à la découverte de l'univers des pursans réformés dans ce podcast. Bonne écoute ! Bonjour Valentine, bonjour Mégane, bienvenue ! Est-ce que vous pouvez vous présenter et introduire notre superbe podcast ensemble ?
- Speaker #1
Bonjour Élodie, alors moi c'est Valentine. Je m'occupe des écuries Valentine. C'est une écurie de reconversion de pur sang qui est basée à proximité de Deauville. Et je suis accréditée pour cela par l'association Au-delà des pistes.
- Speaker #2
Bonjour Élodie, moi c'est Mégane. Je suis chargée de traçabilité pour l'association Au-delà des pistes. Au-delà des pistes a été créée à l'initiative de deux personnes issues du monde des courses. Nimony Roos, issue des Aga Can Studs, et Lisa-Jane Graffard, anciennement Godolphine. L'idée était d'assurer la promotion du pur sang pour montrer sa polyvalence auprès du public équitant qui ne connaissait pas encore cette race, mais également auprès des socioprofessionnels des courses pour les convaincre que ces chevaux avaient une deuxième vie après leur carrière de course. Et donc l'initiative au départ était de faire la promotion de tout ça. Et finalement, un an plus tard, on s'est rendu compte qu'il y avait plus à faire encore. et France Gallo nous a demandé de prendre en charge financièrement la... la reconversion des chevaux de course. Et c'est là qu'on a mis en place un système de référencement d'écuries de reconversion. Donc, Valentine fait partie de ce réseau. Donc, on référence des écuries de reconversion partout en France qui répondent à un cahier des charges précis, gages de qualité et de confiance, dans lesquels sont confiés des pursants en vue de leur reconversion ou de leur convalescence si la carrière de ce cheval s'arrête en raison d'une blessure. Il aura son temps de convalescence avant d'entamer sa reconversion et le but est de préparer au mieux ses chevaux à leur nouvelle vie de cheval de sport ou de loisir et de les confier en toute sécurité aux amateurs à la suite de cette reconversion.
- Speaker #0
Merci beaucoup. En tout cas, moi personnellement, si vous me suivez un peu, je suis déjà convaincue par l'association et convaincue par les écuries Valentine. D'ailleurs, Valentine, est-ce que tu peux nous expliquer ton histoire et comment tu as créé les écuries ? C'est un rêve de petite fille ?
- Speaker #1
Alors clairement, les Écurie Valentine, c'est le résultat de mes 30 premières années d'équitante et mes premières années de vie. J'ai grandi à Paris et j'aime les chevaux depuis toujours. Je ne me suis jamais tellement plu à Paris. Vraiment, moi j'aime la campagne, j'aime les chevaux. Et j'ai cantonné ma passion au week-end et aux vacances scolaires quand j'étais ado. Et ça a fait germer en moi un rêve, c'est dès que je serai autonome et indépendante, j'achèterai ma maison. et j'aurais mes chevaux dans mon jardin. Voilà, donc à la base, ce rêve-là s'est réalisé quand j'ai eu 25 ans. J'étais alors cavalière amateur, et assez classique, j'avais un métier d'agent immobilier, et puis je montais mes chevaux le soir, le week-end, et je faisais un petit peu de concours, à titre amateur. Et Yann, qui est mon mari et qui travaille avec moi, a eu envie d'avoir des chevaux de course, parce que nous sommes à Deauville, et nous avons un relationnel professionnel dans les courses à Deauville. Et ma condition pour avoir des chevaux de course, c'était si on a un cheval de course, je m'occuperais de son avenir. On ne le laissera pas partir dans la nature. J'ai commencé à m'occuper des pursins. C'est une race que je connaissais déjà très bien parce que comme j'ai été cavalière de club très longtemps, je montais des pursins réformés, c'était mes chevaux préférés dans ces clubs. Et j'avais vraiment un amour pour cette race à la base, j'y étais très sensible. Et du coup, ça n'a fait que renforcer ma conviction qu'il y a des choses à faire pour ces chevaux. Et on a eu un effet boule de neige. D'un cheval qui nous appartenait, j'ai commencé à m'occuper des chevaux de nos amis et ainsi de suite. Sur recommandation, j'ai accueilli de plus en plus de chevaux. Et j'ai eu de très belles histoires qui m'ont poussé à me faire accréditer auprès d'Au-delà des pistes et devenir officiellement en 2020 les Écurie Valentine. C'est une activité qui a donné beaucoup de sens à ma vie, dans le sens où j'ai un travail qui est un travail classique d'agent immobilier. Mais vraiment, mon épanouissement, je l'ai trouvé auprès des pursins.
- Speaker #0
C'est magnifique. En tout cas, on a toutes envie d'avoir ce rêve. Je pense qu'on l'a toutes un peu au fond de nous en tant que cavalière. Et le fait de le réaliser en faisant de la reconversion d'une race si magnifique que les pursins, c'est très, très beau. Et du coup, ton parcours professionnel, tu dis que tu as été agent immobilier. Tu l'es toujours. Comment ça se passe ?
- Speaker #1
Alors... Au niveau de mon parcours, j'ai fait une école de communication à Paris et j'ai eu une spécialisation, un an au Haradupin, donc licence management en gestion des entreprises de la filière équine. Quand les chevaux prennent de la place, l'immobilier perd de la place également. Et j'avoue que depuis quelques mois, je suis en passe de quitter l'immobilier pour être à 100% dans les chevaux.
- Speaker #0
En tout cas, ça te va très bien. Et du coup, quel est ton rôle en tant qu'écurie de reconversion ?
- Speaker #1
Mon rôle en tant qu'écurie de reconversion, c'est d'être un lieu d'accueil pour le cheval. L'association Au-delà des pistes est constituée de trois salariés, mais n'a pas d'écurie à proprement parler. Les écuries Au-delà des pistes, ce sont les écuries qui sont affiliées au réseau. Nous, nous sommes la structure d'accueil terrain qui permet aux chevals en sortie d'entraînement d'avoir le temps déjà d'être déconditionnés. parfois d'être soigné, d'être retravaillé et de permettre à ce cheval de rencontrer dans les meilleures conditions le cavalier qui l'accompagnera jusqu'à la fin de sa vie.
- Speaker #0
À quel moment vous récupérez les chevaux ? Dans quel contexte ?
- Speaker #1
À quel moment on récupère les chevaux ? Alors, nous avons différents types de chevaux. Par exemple, des chevaux de 2 et 3 ans qui sont des chevaux quasiment sortis d'élevage, simplement des chevaux qui sont nés, qui ont été élevés pour courir, mais en fait, une fois essayés sur la piste, ils n'ont pas. pas les prédispositions à courir. Donc ça, c'est des chevaux qui sont assez vite sortis du milieu course et qui sont, à mes yeux, pour mes adoptants, des chevaux en or. C'est des chevaux sains, nets, qui n'ont manqué de rien, qui ont été bien élevés, bien manipulés, bien débourrés. Et donc ces chevaux-là, moi, je les monte de manière très légère. C'est-à-dire que ce sont des jeunes chevaux en croissance et je le garde vraiment en tête. Ce que je cherche à cerner sur ces chevaux-là, ça va surtout être le caractère. caractère, à savoir est-ce que c'est un cheval peureux, est-ce que c'est un cheval grégaire, mais on ne rentre pas dans le travail de reconversion à proprement parler montée. Ensuite on va avoir des chevaux qui ont plutôt 4-5 ans, ça c'est des chevaux qui ont été essayés, qui ont montré des prédispositions mais peut-être qui ne se sont pas révélées, ou alors qui peuvent être arrêtés sur une blessure, un début de tendinite ou autre. Ces chevaux-là peuvent avoir un petit peu de repos ou commencer directement une reconversion. On peut aussi avoir des chevaux qui sont des champions, des champions de course et tout simplement des athlètes de haut niveau qui ont une belle carrière et qui arrivent en fin de carrière. Et donc pour nous, on appelle ça des chevaux à la retraite, mais finalement pour des cavaliers de loisirs, ce sont des chevaux tout à fait normaux. Un cheval de 9 ans qui peut faire toute discipline polyvalente et qui sont également des chevaux très agréables pour des cavaliers amateurs de loisirs. Et alors ? comment je récupère les chevaux ? Il y a deux canaux, c'est-à-dire notre canal personnel, nos relations, et souvent, nous nous sommes sur la région de Deauville, il y a un centre d'entraînement à Deauville, et par le relationnel, nous avons des entraîneurs qui nous font confiance et qui nous mettent 100% de leurs chevaux en reconversion. C'est un engagement, donc nous prenons des chevaux qui sont, comme on dit, sains et nets, mais également, on s'engage à prendre des chevaux qui peuvent être blessés, et l'équilibre se fait ainsi. Et donc, ça, c'est notre réseau qui est personnel, mais il y a également Au-delà des pistes, qui est sollicité par les entraîneurs en direct. Clotilde Barmont, responsable des placements au sein de l'association, et elle nous contacte. Je vais laisser Mégane développer sur ce sujet.
- Speaker #2
Merci, Valentine. Donc, effectivement, Au-delà des pistes agit comme un trait d'union entre l'univers course et les écuries de reconversion référencées pour accueillir ses chevaux. Je donne un exemple concret. Un entraîneur... Un cheval à l'entraînement qu'il souhaite placer en reconversion, il peut contacter au-delà des pistes, donc en l'occurrence Clothilde qui gère les placements. Clothilde va prendre toutes les informations liées à ce cheval, savoir s'il est sain et net ou s'il est blessé. Auquel cas, s'il est blessé, il n'y a aucun problème, au-delà des pistes, il prend en charge les chevaux blessés. Pour les chevaux blessés, on demande l'intégralité des informations à l'entraîneur. On compte sur une grande transparence de la part des socioprofessionnels pour nous confier les chevaux dans les meilleures conditions afin de les placer dans l'écurie de reconversion qui sera adaptée à ce cheval et à la pathologie qui l'accompagne. Une fois que toutes ces données sont rassemblées, nous organisons le transport du cheval vers cette écurie de reconversion qui prendra le temps de le soigner avant d'entamer la période de reconversion. En parallèle, Au-delà des pistes s'occupe également de la partie administrative. Tout ce qui concerne la propriété du cheval, on récupère tous les papiers pour faire le changement de propriété. Donc le cheval devient... propriété d'au-delà des pistes le temps de sa période de reconversion, pour que l'écurie de reconversion possède tous les éléments nécessaires au moment de la vente du cheval, donc pour que ce nouveau propriétaire puisse mettre le cheval à son nom et également s'engager via un contrat au-delà des pistes pour le respect de ce cheval, qu'il s'engage financièrement à subvenir à ses besoins et à respecter la charte de bien-être équin. D'ailleurs, concernant ces chevaux blessés, ils bénéficient d'aides financières. C'est un financement qui est assuré par la filière des cours hippiques. Donc, Au-delà des pistes est financé par France Gallo, la société mère des cours hippiques, pour 45% du budget. Et 55% du budget est financé par des partenaires, tels que Arcana, l'association des entraîneurs ou la fédération des éleveurs, par exemple, qui nous soutiennent chaque année. Ou des propriétaires tels que Aga Constance, Godolphine... le hara détrayant, pour ne citer qu'eux, mais ils sont nombreux à nous soutenir, mais également des dons ponctuels de particuliers, etc. Tout ça génère un budget de 300 000 euros. Et parmi ces 300 000 euros, 150 000 euros sont reversés directement pour soutenir ces chevaux blessés, pour subvenir aux aides auprès des écuries, pour subvenir à tous les soins nécessaires pour la période de convalescence, mais également pour assurer les transports et toutes les petites... petites ou grosses factures d'ailleurs vétérinaires qui peuvent intervenir durant cette convalescence.
- Speaker #0
Valentine, arrives-tu à identifier avec l'expérience l'avenir que chaque cheval peut avoir ? Loisirs, sports, etc. Avoir analysé sa sensibilité pour trouver au mieux son adoptant ?
- Speaker #1
Alors, mille fois oui. Clairement, mon rôle en tant que structure, c'est de comprendre qui est le cheval en face de moi. En fait, je n'ai pas vocation à savoir si le cheval va faire 1m10, 1m15, 1m20 en obstacle. Ce n'est pas l'idée. L'idée, c'est de comprendre qui il est et quelle sera la personne qui peut s'adapter au mieux à lui. Quand j'ai des adoptants, je mets en avant l'idée qu'il y a une responsabilité à acheter un pur sang et qu'on s'engage dans une relation avant tout. Moi, l'idée, c'est je vais monter le cheval en carrière, je vais sentir... déjà en fonction du passé du cheval, si on est sur un cheval qui est sain et net ou un cheval qui a eu un passé, savoir où sont peut-être ses limites. Mais surtout, je vais chercher à comprendre ce qu'a envie de faire le cheval de sa vie. C'est-à-dire que je vais avoir des chevaux qui sont d'exceptionnels chevaux d'extérieur. Et ça, c'est des chevaux qu'on a du mal à trouver, nous, en tant que cavaliers de loisirs, parce que souvent, ça va être des chevaux qui sautent mal, les salles françaises qui sautent mal. Oh ben, ils vont faire de la balade. Ce n'est pas forcément les meilleurs chevaux d'extérieur. donc ces chevaux là pour moi c'est vraiment de l'or en barre Ce sont des chevaux qui sont calmes, qui vont dehors seuls ou accompagnés, rien de long. Et ça pour moi, c'est vraiment de grande qualité. Et je ne vais jamais chercher à rentrer un cheval dans un cadre, je vais m'adapter à lui. C'est-à-dire que je n'ai pas vocation à faire tourner un cheval en concours, lui apprendre à faire des sessions à la jambe pour lui trouver un adoptant. Si je pense que le cheval est prêt à être monté en sécurité par un cavalier, je vais ouvrir les essais. Et à partir de là, les gens me contactent souvent par ma page Instagram. Et l'échange se fait plutôt en fonction de la personnalité de l'adoptant.
- Speaker #0
Donc c'est une histoire de trouver le bon cœur pour le bon pur sang.
- Speaker #1
C'est le cavalier qui s'adapte au pur sang et ça fait des belles histoires. Souvent, j'ai des cavaliers qui veulent peut-être sauter. Et au final, au bout de six mois, on s'aperçoit que la relation s'est faite avec le cheval et le cheval a emmené le cavalier complètement ailleurs. Et pour autant, le cavalier est très épanoui et très heureux avec son cheval. Et pour moi, c'est une réussite.
- Speaker #0
C'est magnifique. Et dans tout ce projet, forcément, il y a une grande place à accorder au bien-être. Et je sais. Pour te connaître que tu es à accord d'une importance toute particulière, est-ce que tu peux me dire comment fonctionnent tes écuries un peu au quotidien ? Comment ça se passe ?
- Speaker #1
Alors c'est la maison du bonheur chez moi. Il faut savoir que mes écuries, avant d'être des écuries, c'est ma maison. Et les chevaux vivent dans mon jardin et on n'a pas d'employés. On est vraiment mon mari Yann et moi à nous occuper à 100% des chevaux. Nous avons une taille humaine et c'est très important pour moi de connaître personnellement chaque cheval qui passe dans mes écuries. Et c'est pour ça que je ne veux pas le déléguer à quelqu'un d'extérieur et que je préfère garder une petite taille pour pouvoir le faire. Je fais également très confiance à Yann et à son œil. Yann est quelqu'un qui ne monte pas à cheval, mais qui a vraiment un feeling avec les animaux qui est incroyable. Et donc l'organisation de nos journées, c'est clairement zéro routine. On va avoir les curies du matin et les curies du soir, bien sûr, comme n'importe quelle curie. Mais au final, on va s'articuler en fonction des arrivées, des départs et des essais surtout. Il faut savoir que les chevaux qui arrivent chez nous, ce sont des athlètes de haut niveau qui sont conditionnés. C'est des chevaux qui vivent en boxe, qui mangent des rations qui sont très énergétiques. Et nous, notre rôle, c'est de les habituer à une nouvelle vie. On va mettre le cheval en extérieur, dans un environnement qui est extrêmement calme, peut-être pas eu l'habitude. C'est des chevaux qui sont habitués à être dans des centres d'entraînement où il y a forcément du mouvement et des chevaux. Et parfois, les chevaux peuvent être un peu perdus. Mais l'idée, c'est de les réhabituer à une vie au vert. Et donc, cette place du bien-être, c'est avant tout le calme, la remise au prêt et le changement alimentaire. On va passer d'une alimentation très riche à une alimentation très fibrée. Et on va passer énormément de temps à pied à connaître le cheval. Le cheval ne va pas nous voir que pour être monté. Il va nous voir vraiment au quotidien, presque comme un animal de compagnie. C'est très beau. Merci.
- Speaker #0
J'aimerais être un cheval chez toi.
- Speaker #1
Tu peux venir si tu veux. Avec plaisir.
- Speaker #0
Tu nous parles de Yann, ton mari. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur son rôle dans l'écurie ?
- Speaker #1
Alors Yann, à l'écurie, comme dans la vie, c'est un pilier pour moi. Il met tout en œuvre pour que la réussite se fasse. c'est clairement mon compagnon de vie et mon compagnon également, mon binôme dans l'écurie. Lui, il va vraiment s'occuper de l'avant, c'est-à-dire la relation avec les entraîneurs, voir les chevaux sur les pistes le matin, échanger avec les professionnels, également faire les transports et également faire tout ce qui est un peu lourd dans une écurie. Donc, il m'aide beaucoup sur le terrain. et A contrario, je vais plus m'occuper du travail du cheval et de la communication avec les adoptants. Donc voilà, le travail de Yann, il est vraiment très, très important dans l'écurie. On est complémentaires. Et c'est également lui qui crée le contenu. Je le monte, je monte les vidéos, mais c'est lui qui me filme à cheval.
- Speaker #0
On aimerait toutes avoir un Yann avec nous, en tout cas. Valentine, raconte-nous l'histoire du cheval qui t'a le plus marqué ou du premier cheval des écuries. Raconte-nous.
- Speaker #1
Le premier cheval qui m'a marquée, c'est celui qui m'a donné envie de développer cette activité. Il s'appelle Normandie Risk. C'est un cheval qui m'a été confié par le père de David Cotin. C'était un cheval de 3 ans qui n'a clairement rien montré à l'entraînement et qui s'est révélé être le plus parfait des chevaux. Il devait rester 3 mois pour tondre la pelouse parce que j'avais trop d'herbe. Il est resté 3 ans tellement c'était le cheval parfait. Il a eu une mission dans ma vie, c'est celle de développer les écuries Valentine. Et je le remercie encore. Ce cheval, je n'ai eu que du bonheur avec lui. Je pouvais partir à la plage en cordelette. Je pouvais sauter 1m30 avec lui. Je pouvais faire du dressage amateur. Il m'aurait emmenée partout. Avec une générosité, une gentillesse qui l'a caractérisé. Et aujourd'hui, je suis extrêmement heureuse de le savoir, heureux auprès d'Ariane. Il vit aux écuries de l'Isor, à côté de Deauville, dans une écurie active. et clairement sa propriétaire avait eu des soucis dans sa vie et clairement, elle a pu remonter grâce à Normandie. Et je suis heureuse de ça.
- Speaker #0
C'est magnifique, c'est une belle histoire et c'est très représentatif de toi, de ton aventure et de l'écurie Valentine. Quelles sont d'après toi les plus belles qualités du pur sang ? Donc on va t'écouter toi et puis après Mégane donnera aussi son avis.
- Speaker #1
Alors je vais quand même en citer deux, deux qualités. À pied, je pense que quand on veut un cheval, quand on veut devenir propriétaire d'un cheval, ce qu'on cherche avant tout c'est la relation. Et ce que va vous offrir le pur sang à pied, c'est une relation que vous n'aurez avec aucun autre cheval. Et à monter, ce sont des chevaux que je trouve très légers, très féminins. Et vraiment, pour la majorité, facile. Voici les qualités que je leur regarde en priorité.
- Speaker #2
Pour moi, les purs sangs sont des chevaux dotés d'une grande sensibilité et qui ont beaucoup de reconnaissance. comme le souligne Valentine si vous prenez le temps d'échanger d'avoir une vraie relation avec un pourcent il saura vous le rendre à la hauteur et même plus que ce que vous attendez ce sont des chevaux extrêmement gentils très patients et dotés d'un grand coeur donc ils sont pour moi évidemment les meilleurs chevaux qu'on puisse avoir avec
- Speaker #0
toute objectivité bien sûr et moi j'aimerais juste rajouter mon regard de soignante et de masseuse Merci. Mon expérience du pur sang, je l'ai commencé dans les cours. J'ai par exemple suivi des shows comme le Berry chez David Cotin, Général en chef, des grands champions. Ce que j'ai trouvé vraiment dingue, c'est la capacité de régénération des tissus, la résilience et l'acceptation du sport, l'acceptation de « je vais donner plus que ce qu'on me demande encore, tant physiquement que mentalement » . c'est des chevaux quand on lit leurs tissus ils sont fins, ils sont toniques, ils sont puissants et sous mes doigts la réponse elle est plus rapide que chez un cheval de sel et du coup dans mon métier à moi si je dois parler c'est un vrai kiff de ma 100% c'est puissant et puis maintenant qu'il y a Kamala ma pure sang à moi la mienne je dirais que Elle sait me dire plus qu'un autre cheval. Où il faut que je travaille. Et en fait, ils ont une capacité de communication et d'échange envers nous. Cette capacité, elle est puissante. Et elle nous transporte. Et je pense que pour un amateur, avoir cette relation-là avec un cheval, c'est plus fort que de le monter. Donc, voilà, c'est... Je pense que toutes les trois, on pourrait vous vendre tous les pursans de la planète. Donc les écuries Valentine, c'est aussi la dernière maison de Kamala avant d'arriver chez moi. Tu peux nous raconter son histoire, comment elle était dans tes écuries et qu'est-ce qui t'a marqué chez elle ?
- Speaker #1
Alors Kamala, pour son histoire, c'est une jument qui était entraînée à Deauville, chez Stéphane Sérulis. qui nommait tous ses chevaux en reconversion. Elle était la propriété de M. Motschmann, qui est un gros groupe pharmaceutique européen, et également qui est très soucieux du bien-être et l'avenir de ses chevaux. Kamala a couru, elle n'avait pas eu de problème physique particulièrement, elle, ce qu'elle n'aimait pas, c'était une jumeau sensible, et la course, l'environnement course, ne lui convenait pas et atteignait son moral en fait. Et du coup, au lieu de s'épanouir dans la course, c'est une jument qui s'est plutôt refermée. Parce qu'elle avait un potentiel. Au pré-entraînement, on a eu ces cavaliers qui nous ont contactés, qui nous ont dit qu'elle avait tout d'une championne. Mais en fait, c'est pas parce qu'on est une championne qu'on arrive à s'épanouir dans ce milieu. Et donc elle a été réformée pour cela. Simplement pour préserver son moral en fait. Elle est arrivée à la maison avec une autre jument qui s'appelait Xenia. Elles sont arrivées à deux. Et j'avais l'eau et le feu. C'est-à-dire que j'avais Xenia, une jument qui était pleine de courage, pleine de tempérament, très riche en couleurs. Et à côté de ça, j'avais Kamala, qui était dans la réserve, dans la douceur, dans sa bulle. Et on avait envie de la protéger, cette jument. On n'avait qu'une envie, c'était d'aller vers elle et de lui donner des choses. On avait envie de lui donner de l'amour, on avait envie de la laisser s'épanouir, en fait. Et j'ai eu des très beaux moments d'affection avec Kamala. qui m'ont fait dire que cette jument, il lui fallait une femme, qu'il fallait que ce soit une personne, en fait dans ton profil, une personne très très sensible. Je ne voulais absolument pas qu'elle soit jument de club, elle aurait été extrêmement malheureuse. Et je n'ai eu que des bons moments avec Kamala. Quand je la montais, j'adorais son galop. Elle avait un équilibre avec sa vie. Et c'est une jument, je me rappelle, quand elle galopait dans la carrière, on ne l'entendait pas. Elle était tellement légère, on n'avait pas le bruit de l'impact. Et j'ai aimé beaucoup Kamala.
- Speaker #0
C'est totalement ce que je ressens. J'ai monté vraiment des bons chevaux de sel et j'ai fait des belles épreuves en CSO. Et Kamala, c'est la première jument et je pense la jument de ma vie déjà. déjà, tout simplement. Et l'équilibre au galop, incroyable. Incroyable, c'est du ment. L'histoire de Kamala, ça peut être votre histoire. Si vous allez voir Valentine ou toutes les écuries d'au-delà des pistes, je pense que c'est fort de vivre cette aventure et je vous le souhaite à tous. D'ailleurs, comment on fait si on veut offrir une seconde chance à un cheval réformé ?
- Speaker #2
Alors, si vous êtes cavalier amateur et que vous souhaitez trouver votre nouveau compagnon, vous pouvez vous rendre sur le site d'Au-delà des pistes. Ils listent l'intégralité des écuries de reconversion qui font partie du réseau Au-delà des pistes. Vous pouvez les prendre directement en contact avec eux. Toutes les coordonnées sont publiques. Mais si vous souhaitez nous contacter pour être conseillé, on se tient également à votre disposition. Donc, en passant par Au-delà des pistes, vous vous assurez de vous orienter vers des chevaux qui auront eu... tous les codes nécessaires pour cette nouvelle vie. Cette période de reconversion qui est extrêmement importante parce qu'un cheval de course, depuis son plus jeune âge, on lui a donné des codes pour cette discipline qui sont des codes très différents de ceux qu'on a en équitation classique. Et donc cette période, elle est primordiale pour aborder cette nouvelle vie en toute sérénité et en toute sécurité. Donc Au-delà des pistes vous garantit cette période de reconversion dans l'intégralité des structures du réseau. On comptabilise une trentaine d'écuries réparties partout en France. Vous devrez trouver votre bonheur à proximité de chez vous.
- Speaker #0
Et vous placez à peu près combien de chevaux à l'année ?
- Speaker #2
On place environ 300 chevaux par an dans cette trentaine d'écuries de reconversion. Il y a tout type d'écuries. Il y a des écuries qui accueillent beaucoup de chevaux, d'autres moins de chevaux qui ont un fonctionnement différent, qui vont plus s'orienter vers des chevaux pour le sport, d'autres plus pour le loisir. Voilà, vous... Vous saurez trouver le meilleur compagnon pour votre discipline. Si vous avez des doutes, vous pouvez nous contacter. On vous orientera vers l'écurie la plus adaptée pour votre recherche. Mais je n'ai aucun doute sur le fait qu'un pur sang puisse convenir pour votre recherche.
- Speaker #0
Moi non plus. Valentine, est-ce que tu peux me dire combien tu as de chevaux en moyenne ? Comment ça se passe ? Ils vivent au pré ou au boxe ?
- Speaker #1
Alors, j'arrive à placer à peu près 30 chevaux par an. C'est un chiffre qui est en train de monter mais que je ne souhaite pas agrandir beaucoup plus. Encore une fois ce qui est très important c'est de garder le temps, que ce soit Yann et moi pour chaque cheval. Au niveau des box, j'ai une structure assez particulière. Mes chevaux vivent dehors et en fait j'ai des aires stabilisées. Donc les chevaux en hiver sont sur des aires stabilisées avec abri et fond à volonté. et j'ai trop trois boxes de secours si jamais j'ai des chevaux blessés qui doivent être complètement immobilisés. Mais l'idée, c'est que tout au long de l'année, nos chevaux puissent vivre dehors. Et d'ailleurs, ça fait une intégrante partie de la reconversion. C'est l'adaptation du cheval à une vie entièrement dehors. Donc, au niveau de la superficie, nous avons cinq hectares. J'ai une carrière, trois boxes et j'ai cinq aires stabilisées.
- Speaker #0
Du coup, on est d'accord qu'on est toutes les trois amoureuses des pursins. Mégane, je t'écoute, pourquoi ?
- Speaker #2
Alors, je suis peut-être le mauvais exemple, parce que finalement, je n'ai quasiment connu que des pursans. Je suis moi-même cavalière et joueuse de horseball, et au horseball, on utilise presque 100% des pursans. Ce sont des chevaux qui s'adaptent extrêmement vite, qui comprennent très vite ce qu'on attend d'eux. Ils ont à la fois beaucoup d'énergie, mais beaucoup de sang-froid. ce qui sont deux qualités exceptionnelles pour en faire des très bons chevaux de sport ils ont beaucoup à vous donner je vais me répéter mais c'est vraiment le cas merci beaucoup
- Speaker #1
Valentine à toi d'ouvrir ton coeur je pense que le milieu équestre en général est sectionné en plein d'univers et qui parfois ne se rencontrent pas les galopeurs vont pas fréquenter les trotteurs qui vont pas fréquenter des cavaliers de dressage ni d'obstacles et on va tous se regarder un petit peu comme ça Mais je pense qu'à la base, individuellement, on est tous un jour un enfant qui un jour est monté sur un cheval, et qui a eu des émotions, et qui est descendu avec des étoiles dans les yeux de ce cheval, et qui a eu cette passion et ce virus. Et ça, c'est ce qui nous réunit tous en tant que cavaliers, peu importe nos objectifs sportifs. Adopter 1% ou fréquenter 1%, ça vous ramène à votre enfance et à l'amour que vous aviez de ce cheval complètement désintéressé quand vous étiez ado. Et je pense que ça, c'est magique. On ressent des sentiments et des émotions.
- Speaker #0
qu'on n'a pas avec des chevaux dans lesquels on a des objectifs sportifs.
- Speaker #1
C'est trop beau cette image de candeur de l'enfance via les purs. Je suis tellement d'accord avec ça. Donc moi, si je dois parler avec mon cœur des purs, forcément ce sera de Kamala. J'ai eu beaucoup de chevaux dans ma carrière, autant mes propres chevaux que des chevaux de sport. Mais Kamala, c'est là, jument de ma vie. C'est là. Celle qui sait me montrer ce que je fais bien, ce que je fais mal, mais avec un recul. Alors, on l'entend ou on ne l'entend pas, ce que je suis en train d'expliquer. Je pense qu'une relation avec un cheval, on est tous passionnés. On n'est jamais là juste pour monter un cheval. Ce n'est pas possible. C'est un sport qui demande tellement d'abnégation, de résilience et d'accompagnement, de temps. Et du coup, je pense que quand on a goûté au pur sang, On ne peut pas aller voir autre chose. Et c'est assez incroyable. Et on peut avoir d'autres chevaux pour d'autres objectifs à côté. Mais le pur, c'est fou, ça nous transporte. D'ailleurs, c'est pour ça qu'on est là aujourd'hui, pour vous parler d'eux. Pour vous montrer qu'on peut leur offrir une magnifique vie de reconversion, grâce au Delà des pistes, grâce aux écuries Valentine et à toutes les écuries qui participent à ce beau projet. Merci beaucoup les filles.
- Speaker #0
Merci Elodie. Merci beaucoup Elodie.
- Speaker #1
C'était magique, c'était un moment entre passionnés. J'espère que ça vous a mis des frissons et que vous êtes déjà sur le site d'Au-delà des pistes.
- Speaker #2
Merci d'avoir écouté ce podcast, à l'audit, à cœur ouvert. Si vous avez aimé, je vous invite à le partager et à suivre notre chaîne pour être alerté de la sortie des prochains épisodes. Merci de faire de moi la personne passionnée que je suis aujourd'hui et à très vite.
- Speaker #1
Avec tout mon cœur, Hello.