- Speaker #0
Vous écoutez Altitude, un podcast propulsé par Grimpeuse, présenté par Caroline Tiavaldini, athlète professionnelle, et Coralie Havas, journaliste. Nous, on est deux copines qui partagent la même passion pour l'escalade et pour les sports de montagne en général. Et on croit fermement au pouvoir des moments passés en extérieur pour se transformer. Parce que ça a été le cas pour nous. Alors on trouvait bien dommage de ne pas partager ces belles histoires qui continuent de nous faire grandir avec vous. C'est pourquoi on a créé Altitude, un podcast où l'on va rencontrer ensemble des athlètes de haut niveau, des amateurs profondément passionnés, et des professionnels qui évoluent dans le monde outdoor. Toutes et tous ont un point commun, avoir su faire de la place, parfois beaucoup de place, pour leur passion. Que ce soit l'escalade, la randonnée, l'alpinisme ou le trail. Bonne écoute ! Sandra, c'est l'une des premières personnes à qui nous avons pensé en lançant Altitude. Grimpeuse, psychologue, sportive touche-à-tout, bénévole hyperactive, elle jongle sans cesse entre ses ambitions personnelles et son engagement collectif. Et chez Sandra, le « nous » passe bien souvent avant le jeu. Secrétaire générale de la Fédération Française de la Montagne et de l'Escalade, autrement dit la numéro 2 de la FEDE, elle consacre plus de temps à discuter d'escalade autour d'une table qu'à grimper. Ce qui aurait de quoi en frustrer plus d'un, nous les premières. Alors on avait envie de comprendre ce qui la pousse à s'investir autant pour les autres, et comment elle trouve l'équilibre entre sa quête de performance en escalade et son engagement bénévole. Bon, on ne vous en dit pas plus, et on vous laisse avec Sandra.
- Speaker #1
Salut Sandra !
- Speaker #2
Salut Coralie !
- Speaker #1
On est posé chez toi, dans le Gard. C'est un peu à la croisée des falaises du sud de la France, entre Seine-Russan, pour les connaisseurs et les connaisseuses. Avec Caro, on aimerait bien commencer par Sam, par la grimpeuse que tu es. Est-ce que tu peux nous raconter ton plus beau souvenir en escalade ?
- Speaker #2
Alors, mon plus beau souvenir en escalade, c'est une question qui est difficile, parce qu'il y en a beaucoup. Je crois que...
- Speaker #3
Alors, si tu veux, je peux briser la glace. Tu n'as pas le droit de donner un souvenir d'intérieur.
- Speaker #2
Ok. Alors, c'est dommage parce que je pensais à une petite salle de bloc au fin fond de Paris. Non, pas du tout. En fait, je pensais à une voie d'escalade que j'avais faite dans les gorges de la jante. Et finalement, c'était assez réducteur comme souvenir. Parce que cette voie, elle était assez jolie. C'était un 6B. C'était mon premier 6B que j'ai enchaîné. Je m'étais mis un gros combat. J'avais super peur. Et je me souviens qu'il y avait un vautour qui tournait autour de moi et qui, d'ailleurs, m'avait laissé une jolie trace sur l'épaule. Mais je ne m'étais pas arrêtée, je ne m'étais pas laissée détourner. J'étais restée dans mon combat. Et en fait, en repensant à cette anecdote qui me fait souvent rire, je me suis rappelé que ce séjour dans les gorges de la jante, c'était le meilleur séjour d'escalade que j'avais fait. En fait, il avait commencé. On ne devait pas du tout aller là. Mais finalement, la copine avec qui on devait aller, c'était péter les croisés du genou. La copine avec qui on devait partir avait... perdu ses papiers d'identité et s'était fait usurper son identité le matin même. On est partis sans aucune carte de France. Enfin, bon, bref, par diverses péripéties, on a fini par arriver dans les gorges de la jonte. Et là, on a vécu trois semaines juste incroyables entre le caillou, les différentes rencontres qu'on a fait. Alors, j'étais partie avec un copain et une copine, qui étaient des gens, bon, j'ai pas le droit de parler de salles d'intérieur, donc je les avais rencontrées... Non, je les avais rencontrées dans mon club, en fait. On était un groupe d'escalade qui sommes restés ensemble plusieurs années. Et donc, on décidait régulièrement de partir découvrir des falaises. Et voilà, on est tombé complètement par hasard dans les gorges de la jonte. Et j'ai à la fois été séduit par la beauté du caillou là-bas. C'est une des falaises que j'adore en termes de cailloux. Et puis, par l'ambiance incroyable où tout était possible. On commence une journée, on décide d'aller à un endroit. Et finalement, on ne sait pas comment on se retrouve sur le plateau du Larzac. Là... Comme par hasard, on retrouve des copains d'une autre région de France qui, tout d'un coup, sont ici. Voilà, c'était magique. Et ça illustre, pour moi, tout l'escalade, c'est-à-dire à la fois le plaisir physique, le plaisir tactile du rocher qu'on a, la beauté du geste, et en fait, toute l'aventure humaine qui entoure ma façon de le vivre.
- Speaker #3
Je pense que tu as posé le truc déjà. Tu n'as pas raconté mon souvenir de l'enchaînement, de ma voix. Bon, on s'en fout du niveau, mais... c'est pas du jeu que t'as raconté c'est du nous je pense qu'on a déjà posé plein de choses peut-être oui j'aurais pu vous parler du magnifique bidouin mais un verre court mais je m'en souviens pas c'est à moi de poser une question là c'est bien ça alors petite dédicace pour Baoh, Baoh déteste qu'on détermine les gens par leur travail Moi, je sais quand même que t'es psychologue, mais on y reviendra après, parce qu'on veut pas que ça te détermine. Comme tu es psychologue, on va quand même aller un petit peu loin dans la réflexion. Est-ce que tu peux nous raconter, toi et la performance, est-ce que c'est une histoire importante, même si tu nous as parlé d'un 6B, que tu n'as pas trop insisté sur ton souvenir le plus dur ? Est-ce que tu arrives à grimper, détacher de la performance ? Est-ce que c'est quelque chose de très important pour toi ?
- Speaker #2
Oui, c'est quelque chose de très important pour moi, la performance. d'une manière globale dans ma vie. Alors, pas la performance... Comment dire ? Bon, j'adorerais être la meilleure dans plein de choses, mais j'ai un peu fait mon deuil. En tout cas, d'avoir un souci d'exigence et de qualité et de maîtrise aussi. C'est quelque chose qui est important pour moi. J'ai du mal à faire les choses sans avoir une maîtrise et produire de la qualité.
- Speaker #3
Est-ce que tu arrives à être dans le plaisir et la satisfaction un jour où tu sais que tu grimpes comme une patate ?
- Speaker #2
En fait, ce qui joue beaucoup dans mon plaisir et dans la satisfaction en escalade, ça va être aussi la qualité de l'ambiance du groupe ou des personnes avec qui je suis. Il y a bien sûr la notion de performance. Je vais être très fière de moi quand je réussis quelque chose. Mais la notion de plaisir... elle va s'installer ou se désinstaller par rapport à l'atmosphère d'escalade qui va se poser, parce que le rapport à la performance, pour moi, il est quand même assez anxieux. C'est quelque chose qui va me stresser. Si j'ai des objectifs de performance, en gros, je vais assez vite me désorganiser par rapport à la réussite. Donc, je vais plutôt avoir des émotions négatives, je vais me dévaloriser. C'est vraiment un combat de me mettre dans des bonnes dispositions pour performer. Sauf si la performance arrive par surprise. Ça, ça arrive aussi. Et ça, c'est le meilleur moment. Mais sinon, non, ça peut être douloureux. Après, quand c'est une journée patate, c'est une journée patate. Il y a plein d'autres choses à côté. Il y a peut-être un barbecue. Il y a peut-être la couleur du ciel. Il y a peut-être... Voilà, on peut faire son deuil d'une journée où on sait qu'on ne va pas performer et prendre énormément de plaisir sur le rocher.
- Speaker #1
Mais est-ce que cet aspect... performance, là on parle d'escalade mais j'ai l'impression la manière dont tu le décris ça peut s'appliquer à plein de domaines de ta vie le côté qualité etc, aussi bien dans son travail que dans d'autres loisirs est-ce que ton rapport à la performance il est un petit peu le même partout, ce désir d'exigence,
- Speaker #2
de qualité oui il est partout, le seul endroit dans lequel je ne l'ai pas, il y a deux endroits dans lequel je ne l'ai pas, dans la musique parce que fondamentalement j'ai ... accepter le fait que je n'étais pas douée pour la musique. Donc je me dis, continue la guitare pour te faire plaisir, mais tu as un potentiel qui est vraiment minime, donc ne sois pas exigeante avec toi-même. Et le dessin, où bizarrement, je prends tellement de plaisir dans le geste et dans l'évasion que ça apporte, que oui, j'ai besoin d'être satisfaite du résultat, mais le résultat, il va plus me satisfaire par l'émotion qui déclenche que par la maîtrise technique.
- Speaker #3
du geste ou la prestation sinon oui j'ai tendance à déjà c'est poussé comment tu fais pour évaluer la qualité de ta performance en musique et en dessin, moi je suis totalement incompétente bah oui tout est relâché parce qu'on est pas dans le parce qu'on est pas compétent pour les d'accord mais bon en escalade c'est simple en fait il y a la cotation il y a la chute tu te dis bah soi-disant mon niveau max c'est tant aujourd'hui j'y arrive ou j'y arrive pas donc je suis bonne ou je suis mauvaise c'est très très simple non il n'y a pas que ça,
- Speaker #2
aujourd'hui j'ai réussi mais franchement c'était moche je me suis tractée, j'ai mis des genoux j'ai rampé et puis là j'y arrive et franchement c'était beau ah ouais t'es encore grimpeuse à l'ancienne de l'esthétique c'est un cran au dessus,
- Speaker #1
c'est pas que le chiffre quoi, c'est la manière de faire les choses
- Speaker #2
Bon, après, si j'arrachais un 7B même très moche, je serais hyper heureuse. Voilà.
- Speaker #3
On ne prend pas avec la langue.
- Speaker #2
On prend.
- Speaker #1
Mais tu disais juste, sur cet aspect performance, que te fixer des objectifs, c'était assez anxiogène par moments. Et du coup, est-ce que tu t'en fixes ou pas du tout ?
- Speaker #2
Je m'en fixe plein. Et puis, je les évite tous. Comment ça tu les évites tous ? Quand je me fixe trop d'objectifs, je vais avoir vraiment une bonne raison de ne pas aller grimper. Parce que j'ai trop de travail, parce que j'ai un truc à faire pour la fédé, parce que j'ai un début de rume, parce que le copain n'est pas présent, parce que x ou y a raison. Je caricature, mais je peux vraiment avoir des tentatives d'évitement. Ou alors je vais trouver une nouvelle personne à accompagner en falaise et à lui faire découvrir. Donc je vais lui faire découvrir le sisa, que j'aime vraiment beaucoup. Voilà, je peux vraiment avoir des tentatives d'évitement.
- Speaker #3
C'est rigolo parce que t'es hyper consciente du truc et pourtant t'arrives pas à y remédier ?
- Speaker #2
Ouais, j'y arrive pas toujours. En fait, quand même, pour arriver à gérer quelque chose qui a un rapport affectif aussi important, faut être disponible pour soi-même et faut être un peu au clair avec sa réserve émotionnelle. Et forcément, l'escalade, aujourd'hui, dans ma vie, c'est pas en termes de pratique ce qui prend le plus de place. Ça l'a été à un moment. Aujourd'hui, j'ai mon métier, j'ai mon engagement bénévole, ça prend du temps. Et en fait, finalement, le temps qui me reste pour l'escalade... j'y arrive et au moment où j'y arrive, je peux sans m'en rendre compte être déjà épuisée par ma gestion émotionnelle. Et quand en plus, il faut gérer ces enjeux de performance, ces enjeux aussi de peur quand tu es dans la hauteur, ces enjeux de découverte, l'attention, la concentration que tu dois apporter pour réussir. Parce que malgré tout, c'est un sport qui demande beaucoup d'exigence mentale. Enfin, ça dépend des gens, mais en tout cas, mes meilleures qualités sont plutôt sur la stratégie et la gestion mentale. Ce n'est pas le physique mon plus gros bagage. Donc forcément, il faut que je sois au 100% de mes capacités émotionnelles. Et si je ne le suis pas, je suis prise dans cette spirale. Et comme il y a quand même des enjeux, malgré tout, un petit peu d'égo, se me dire j'ai envie d'être dans tel type de performance, c'est difficile parfois de se décaler et de se dire ok, je fais une séance très facile, très simple, où je suis sur le plaisir. Et du coup, on se retrouve piégé dans un cercle infernal. Et puis, il y a le collectif aussi, qui des fois n'a pas envie de te suivre. dans de la dalle, parce que la dalle, c'est vraiment chiant pour tout le monde, alors que toi, tu préfères la dalle au gros des verres ou des tas de choses. C'est parfois difficile de s'affirmer dans le collectif, de se dire, moi, je voudrais plutôt aller dans ce petit secteur là-bas. Et tout ça, quand c'est ton samedi après-midi, c'est pas toujours facile de gérer tout ça. Surtout que tu dis, il faut finir avant 18h pour aller faire les courses. Je caricature, mais c'est des fois difficile de... La performance, il faut être disponible pour la performance. Parce qu'il y a tellement de facteurs.
- Speaker #3
Je suis complètement d'accord. Et pourtant, c'est mon métier. En fait,
- Speaker #2
c'est ce que je voulais dire. C'est un métier aussi, la performance.
- Speaker #3
Une fois que tu es un adulte, il y a plein de choses dans ta vie. En plus, parlons-en de plein de choses dans ta vie. Tu l'as bien remplie,
- Speaker #2
si j'ai bien compris.
- Speaker #3
Tu viens juste de le dire, tu fais du dessin, de la guitare. On sait aussi que tu fais du crossfit, de la boxe. Et en plus, tu bosses.
- Speaker #2
Oui. J'ai fait du crossfit et de la boxe. Pour l'instant, j'ai un peu arrêté. On ne peut pas tout faire tout le temps en même temps.
- Speaker #1
Elle est humaine, c'est rassurant.
- Speaker #3
Et ton métier, même si je pense qu'il y a tellement à raconter qu'on va essayer de plus ou moins faire l'impasse ce soir. Mais si j'ai bien compris, je vais mal le dire, tu n'es pas psychologue avec des patients dans un cabinet. Tu es psychologue dans des prisons juvéniles, c'est ça ou non ?
- Speaker #2
Oui, en fait, moi, je travaille dans un service éducatif avec des adolescents essentiellement. qui sont des adolescents qui ont eu des parcours extrêmement compliqués dans leur vie, avec beaucoup de traumatismes et de maltraitances aussi, et qui, dans leur manière d'essayer d'appeler à l'aide, commettent des délits, parfois plus que des délits. Et donc du coup, notre travail, c'est de les accompagner, donc essayer de travailler à partir de leur histoire, qu'ils puissent en comprendre quelque chose, et comprendre finalement le sens de ce passage à l'acte, et d'en faire un appel à l'aide qu'on peut transformer. de quelque chose qu'on écoute et qui aide à avancer. Et puis on travaille aussi avec les enfants qui sont en situation de maltraitance dans leur famille. Donc effectivement, on est une équipe et il y a une charge émotionnelle assez importante.
- Speaker #3
Je ne sais pas, je réfléchis. Normalement, les gens, tu as déjà tout dit, sauf que tu n'as pas du tout dit. En plus de ça, tu t'es lancée dans du bénévolat. Pourquoi avoir choisi d'abord l'escalade ? Et puis pourquoi ? Pourquoi t'infliger tout ça ?
- Speaker #2
Ce que disait ta collègue Bao, elle trouve que les gens ne sont pas définis par leur métier. En ce qui me concerne, je ne suis pas tout à fait d'accord. Je trouve qu'être psychologue, ce n'est pas qu'un métier, c'est un rapport au monde, c'est un rapport à l'autre, c'est un rapport à l'engagement dans le collectif. Et ça me définit complètement dans mon identité. Et finalement, le bénévolat aussi. Moi, j'ai commencé le bénévolat, je pense... Je caricature un peu, mais quand je suis née, mon père était quelqu'un de très engagé dans l'éducation populaire. Moi, j'ai vraiment grandi dans cet univers, même si ça n'a pas été que mon univers. Mais en tout cas, ça m'a imprégnée. J'ai été teinté de ces exemples-là et surtout, j'ai été teinté de ces expériences de vie. Et il y a quelque chose de fondamentalement constitutif de ma personnalité, d'être impliquée dans un collectif et dans un collectif d'intérêt général, en fait. Donc... de vivre, de partager tout ce qui fait qu'on vit ensemble. Tout ce qui fait que quand on sort de chez soi, quand on sort du travail, il continue d'y avoir des espaces qui tiennent et qu'on vit ensemble. C'est une évidence et j'adore faire ça. Alors, je n'ai pas fait que de l'escalade. Avant, j'ai été engagée dans l'éducation populaire jusqu'à mes 25 ans. J'ai été engagée à la Croix-Rouge française, où j'ai fait beaucoup de bénévolat auprès des sans-abri et aussi beaucoup de secourisme. J'ai pris la brigade des sapeurs-pompiers de Paris à l'époque, puisqu'on travaillait avec. Donc, j'ai fait du secourisme pendant plusieurs années. J'ai formé au premier secours bénévolement. Et puis après, j'ai arrêté parce que j'ai commencé à travailler. Et puis, je me suis mise à l'escalade. Et en fait, pourquoi l'escalade ? Alors... En fait, je me suis engagée bénévolement pour l'escalade parce que je pratiquais l'escalade. Il y a quelque chose où j'ai du mal à dissocier ma pratique personnelle d'un engagement collectif. Je ne sais pas si je suis claire.
- Speaker #3
Si, si.
- Speaker #1
Oui, mais tu aurais pu t'engager bénévolement dans un club ou quelque chose d'assez fun vu de l'extérieur. Oui,
- Speaker #3
depuis deux heures par semaine, quoi. Oui,
- Speaker #1
là, tu es quand même à la fédé, à faire des réunions qui durent je ne sais pas combien de temps.
- Speaker #3
Pour mettre du contexte, t'es secrétaire générale de la FED. C'est pas juste secrétaire. C'est très mal nommé, ce truc. En clair, t'es numéro 2 de la FED. Tu nous expliques en quoi ça consiste et combien d'heures ça te prend ? Je souligne, c'est du bénévolat. Alors le bénévolat, je souligne, c'est pas payé.
- Speaker #2
Le bénévolat,
- Speaker #3
c'est pas payé. En fait, toi, t'es dans le truc à fond, mais c'est un concept assez étranger à pas mal de monde aussi, quoi. Non ?
- Speaker #1
surtout vu de l'extérieur ça n'a pas l'air hyper fun tout le temps peut-être que je me trompe et puis surtout tu passes beaucoup de temps, est-ce que tu peux développer tout ça ça te prend,
- Speaker #2
qu'est-ce que tu fais déjà pour répondre à la question j'ai commencé dans un club d'abord j'ai commencé par être bénévole dans un club et puis après j'ai été bénévole dans les fonctions C'est-à-dire pas que dans l'engagement de la fonction de dirigeant, mais j'ai été juge, j'ai été présidente de jury, entraîneur, tout ça bénévolement. Je crois que c'est tout ce que j'ai fait. Après, j'ai été à la Ligue Ile-de-France. J'ai été présidente de la Ligue Ile-de-France pendant deux Olympiades. Et puis après, en même temps, j'étais au conseil d'administration de la fédération en tant qu'administrateur. Et seulement après, j'ai été secrétaire générale pour la deuxième Olympiade. Donc c'est aussi un... parcours qui se construit progressivement. Ce n'est pas quelque chose où on débarque tout d'un coup dans un univers, et c'est le cas pour l'ensemble des administrateurs. Et c'est aussi une particularité de notre fédération, je ne les connais pas toutes, mais en tout cas, qui est que tous les membres du conseil d'administration, aujourd'hui on est 28, on est tous aujourd'hui des gens qui sommes ancrés dans un club ou sur un territoire. Vraiment, tout le monde a une pratique d'engagement du quotidien pour... développer son équipe territoriale, ses compétitions sur son territoire, le club du jeudi soir, etc. Donc ça, c'est... Et pour moi, c'est indispensable d'un engagement national, parce qu'en fait, à un moment, il faut être concrètement engagé sur le terrain, sur la réalité, pour être connecté. Sinon, c'est difficile. Donc secrétaire général, les statuts disent que c'est la personne qui est en charge du bon fonctionnement des instances. Donc en gros, de vérifier que, eh bien, on a bien un exercice démocratique de la fédération. C'est-à-dire que tous les textes sont votés correctement, que les clubs peuvent bien fonctionner, que toutes les instances fonctionnent bien. Ça, c'est le côté factuel. Après, je pense qu'on a chacun une manière de l'incarner et d'y mettre des choses dans cet engagement. Et moi, j'y mets vraiment une attache assez importante à travailler sur la dimension encore de vivre ensemble. Oui, il y a toutes les affaires courantes de la Fédération qui forcément appartiennent. et qui ne sont pas forcément les parties... Ça peut être assez administratif, c'est vrai. Et puis, il y a toute la manière dont on va animer les temps de rencontre, les temps d'échange sur le sujet, faire se rencontrer des territoires aussi variés que la Corse, la Corse et les Hauts-de-France. Je ne sais pas, je prends deux terrains de jeu complètement différents. Et bien, comment on fait pour arriver à avoir tous un projet commun, arriver à tous partager des valeurs à minima similaires pour se rassembler autour d'un projet qu'on doit monter, qu'on doit vivre et qu'on doit aussi financer ensemble ? Et je trouve qu'il y a cet enjeu-là, et d'arriver à se dire que toutes les personnes qui vont s'impliquer dans ce projet, elles sont pour beaucoup bénévoles. Il y a aussi plein de salariés, que ce soit à la fédération, que ce soit dans les instances de la fédération, ou même les moniteurs de club. Mais comment en fait c'est aussi un lieu d'épanouissement personnel ? Parce que moi je crois vraiment que le bénévolat aujourd'hui, quand tu as fermé la porte de ton boulot, c'est un autre lieu où tu vas te réaliser. C'est un lieu où tu vas pouvoir faire des choses, souvent j'ai l'impression, assez différentes de ce que tu fais dans ton métier, ce qui n'était peut-être pas le cas avant. Aujourd'hui, c'est assez différent et c'est une autre façon de t'épanouir. Et en fait, il faut qu'on puisse proposer ça aux gens. C'est le but même de se mettre ensemble. Après, il y a plein d'autres missions à la Fédération. Mais voilà, en tout cas, moi, c'est ce qui m'anime dans mon bénévolat et c'est ce qui aussi m'anime. dans ma manière de vivre le secrétariat général. Et donc, pour ta réponse, ça représente, en volume horaire, je crois, 985 heures par an. Donc... Je vais... Chaque année, on doit les chiffrer, en fait. On doit faire une estimation du chiffrage, parce que...
- Speaker #3
50-50, ça fait combien ? Je sais pas. 52, merde.
- Speaker #2
Voilà, c'est... Je pense que c'est entre un mi-temps et un tiers-temps, à peu près. Un mi-temps et un deux tiers-temps, c'est ça que je voulais dire.
- Speaker #1
Et on a vu que tu avais une vie hyper remplie. Tu cales ça quand ?
- Speaker #2
Comment ?
- Speaker #3
Ton chéri, il te pourrit pas à longueur de temps ? Parce que lui, il est pas engagé à la FPD.
- Speaker #2
C'est des choix de vie, après. C'est des choix de vie où... On organise aussi une vie. On m'a demandé une fois si j'ai l'indépendance affective dans le couple par rapport à tout ça. Non, c'est des choix de vie. Après, il y a d'autres choix. Je dis souvent, quand on choisit de faire une famille, ça prend beaucoup de temps aussi. Donc forcément, on ne peut pas mettre son énergie partout. Moi, j'ai un choix de vie engagé sur la dimension sociale, donc ça me prend du temps. Mais c'est vrai que typiquement, lundi, j'ai commencé une réunion de 8 à 9 avant d'aller au boulot. Après, j'ai été au boulot. Ensuite, j'ai fait un point téléphonique sur ma pause déjeuner. Ensuite, je suis rentrée de 18h30 à 20h, j'ai fait une autre réunion. Mais c'était des sujets passionnants. Mais il y a des tas d'autres fois où on va se déplacer le week-end, on va aller sur des manifestations, sur des compétitions, on va rencontrer les gens, on va échanger. Des fois, on va sur l'oxytechnique, passer quatre jours à encadrer dans les canyons, sur les grandes voies, etc. Donc c'est extrêmement diversifié. Mais oui, ça prend beaucoup de temps. Avant que vous arriviez, j'ai passé 45 minutes à traiter mes mails. et répondre sur quelques dossiers problématiques, valider des notes de frais.
- Speaker #3
Parce qu'en plus, tu viens de passer ton DE. Tu le surcours. Ça ne suffisait pas, évidemment, tu ne faisais pas cette chose.
- Speaker #2
Parce qu'elle s'ennuie un petit peu. Non, là, je me suis dit, franchement, j'ai un petit peu abusé, ça fait beaucoup. Vraiment, j'ai hâte de le finir, parce que ça fait beaucoup.
- Speaker #1
On a mis deux ans avant le sommet.
- Speaker #2
Mais c'est hyper complémentaire, parce qu'en fait, tout ce que tu apprends, ça te permet d'avoir une vision vraiment le plus globale possible.
- Speaker #1
Mais est-ce que c'est pas frustrant, tu vois, là tu parlais de passer 45 minutes à traiter tes mails, tu fais des réunions qui durent des heures, tu parles des plaides...
- Speaker #0
Ah la place,
- Speaker #3
tu pourrais faire des abdos, du yoga...
- Speaker #1
Non, tu pourrais aller grimper à la place...
- Speaker #3
Ah non mais c'était positif ce que je disais...
- Speaker #2
Moi j'adore les abdos, en tout cas...
- Speaker #3
Non mais un truc avec... Enfin je sais pas, tu te mets un super podcast dans les oreilles, et tu décompresses quoi, voilà. Alors que là, j'ai l'impression que t'empiles, t'empiles, t'empiles de la pression tout le temps quand même.
- Speaker #2
Alors, il y a beaucoup de pression, c'est vrai. Après, c'est aussi... Voilà, je pense que je pourrais aussi travailler sur ma manière de vivre les choses avec moins de pression. Ensuite, c'est quand même très créatif malgré tout. Ok, je ne vends pas du rêve en parlant du traitement de mes mails, mais c'est aussi un peu ironique parce que finalement, dans ces mails, il y a plein de projets. Il y a plein de choses extrêmement intéressantes. Et en fait, on est créateur de quelque chose quand on est engagé activement. Donc oui. ça prend du temps sur des choses c'est aussi une question d'organisation c'est pas aussi dense tous les moments de l'année donc moi aussi j'ai une vision un peu annuelle de mon emploi du temps, il y a des moments où je sais que je peux être disponible pour des choses, d'autres moins et puis finalement, faire avancer des projets et les voir concrètement se réaliser et voir que les gens sont heureux, je donne un petit exemple mais sur le territoire du Gard on a monté la première compétition départementale de bloc, ça nous a demandé beaucoup d'énergie et le jour J, franchement de voir mes tous les gens tellement heureux, un, de l'expérience sportive, ou de l'expérience d'avoir été juge, ou tout simplement de s'être réunis tous ensemble une journée à partager quelque chose, franchement, ça n'a pas de prix. Et en plus, il y a des gamins qu'on forme sur le sport, et puis on se dit, du coup, on pourrait développer ça, ça, ça. C'est hyper stimulant d'embarquer des gens. En fait, c'est beaucoup de temps de vivre ensemble aussi, tout ça.
- Speaker #3
En fait, je... Je suis pas sûre d'arriver à formuler ma question, c'est pas dans les questions. Je dirais qu'en l'an 2024, bientôt 25, mais on est à quelques jours de Noël, le bénévolat c'est considéré comme pas sexy. En fait c'est même pas que c'est considéré comme pas sexy, c'est que c'est un non-sujet. Jamais tu n'entends parler de bénévolat dans des films. Sur Netflix, je cherche. Je n'en ai pas plus. Jamais tu n'en entends parler dans les médias. Tu entends parler de... Nous, on nous fait tout le temps l'apologie d'athlète ou d'instagrammeur. C'est l'opposé du concept. Enfin, ce n'est pas l'opposé, mais c'est développement de soi, développement business, argent. En fait, il n'y a pas de marketing autour de... de ce qu'apporte le bénévolat. Voir même, il y a un gouffre à remplir. Évidemment, vu qu'il n'y a rien à gagner, pourquoi il y aurait-il le marketing ? Parce que le concept du marketing, c'est pour gagner quelque chose. Moi, je n'ai pas grandi dans une famille bénévole. Voir même, il m'a fallu... La première fois que j'ai croisé des bénévoles... D'abord, je croyais qu'ils étaient... Au début, je pensais qu'ils étaient payés, évidemment. Et c'était mon entraîneur d'escalade de club. Et je me rappelle, à 12 ans, avoir eu cette révélation de me dire la plus belle chose que je pourrais faire de ma vie, c'est donner l'escalade à des gens. Je n'avais même pas considéré que j'allais le faire en bénévolat. Et toi, ça a toujours été... Tu arrives à imaginer, à sortir de ton cadre et imaginer des gens qui sont dans l'incompréhension de cette valeur ?
- Speaker #2
Oui, parce que j'en rencontre des gens pour qui ça ne parle pas du tout. Et en fait, moi, c'est quand même vraiment fondamentalement constitutif. C'est-à-dire que souvent, quand on parle du bénévolat, on parle de la question de la non-rémunération du travail. Mais en fait, même pas la question de l'argent, elle vient dans la notion de mon engagement. C'est-à-dire que vraiment, ce qui me soutient et ce qui à chaque fois fait que... Le lendemain, j'y retourne et je dis, allez, on y remet une pièce. Eh bien, je ne sais pas, c'est juste... C'est une évidence, quoi. C'est une évidence. Il y a un plaisir à faire ça. Il y a un sens aussi à partager des interactions autour d'un projet commun. Enfin, parce qu'on peut partager des tas de choses avec les gens, mais ce qui est quand même beau, c'est de partager un projet commun. Peu importe que ce soit de partir trois semaines en vacances sur... des voies d'escalade où on va partager le projet de grimper ou de partager le projet de monter un projet, de réfléchir à tel développement, telle chose qui va faire vivre des tas d'expériences aux gens. En fait, c'est qu'on se réunit ensemble autour d'un même objet et qu'à un moment, on a une vision commune, voire pas commune, et on débat et on essaye de changer son point de vue. C'est mon mode de fonctionnement. Et du coup, si tu ne le fais pas dans le bénévolat, À part ton métier, tu le fais où ? Si tu ne le fais pas dans l'engagement social, tu le vis où, ça ?
- Speaker #3
Je ne sais pas. J'ai l'impression que dans la façon dont on nous présente la vie, il n'y a pas cette composante de bénévole.
- Speaker #1
Après, ce que tu dis là, faire commun, partager des projets, tu peux juste le faire dans le cercle amical et pas l'étendre au bénévolat.
- Speaker #3
Ouais, tu peux le faire en disant, on va faire une grande voix ensemble. On s'entraîne ensemble. Mais c'est vrai que c'est un peu, j'ai pas le mot, Ausha, quoi. Tu finis le truc, et la prochaine, il y a un moment où tu vas te dire, ça n'a pas de sens, quand même.
- Speaker #2
Je pense qu'après, c'est aussi parce que j'ai vécu des expériences incroyables quand j'étais jeune dans l'éducation populaire. Et c'était tellement génial, ce que j'ai vécu. Ça aurait pu être dans l'escalade, mais il se trouve que c'était l'éducation populaire à ce moment-là où je vivais. En fait, j'ai eu envie de continuer de les faire vivre, sauf qu'à un moment, t'as plus 15 ans, t'as plus 16 ans. Donc il faut les faire vivre en tant qu'adultes. Et ce que propose la société, c'est que ce soit toi qui les incarnes. Donc j'ai endossé, je pense, le fait d'incarner, d'être cet adulte qui propose aux autres. Et je pense aujourd'hui qu'il faut aussi proposer aux adultes ces choses-là, parce qu'aujourd'hui, ça fait partie de la volonté d'épanouissement des adultes. Mais voilà, je pense que j'ai endossé le fait que... Si on veut que ça existe, il faut les faire vivre, il faut les incarner. Et c'était une évidence comme une continuité pour moi, je pense.
- Speaker #3
C'est hyper enrichissant, je trouve. Enfin, c'est pas comme si Altitude n'est pas très vieux, mais en fait, des gens qui vont dans cette direction, on n'en croise quand même pas si souvent, en fait. Non, mais toi, c'est ta normalité, mais en fait, je ne sais pas à quel point... Ouais, et puis en plus, comme tu passes beaucoup de temps à la fidèle, t'es entourée de gens qui sont dans cette même normalité anormale.
- Speaker #2
En tout cas, dans la manière de lire, après, je sais pas si on est tous animés par la même chose, au fond, dans l'engagement, il y a peut-être des gens qui sont...
- Speaker #0
Moins animé par la partie vivre ensemble, mais plus par la valeur technique de l'escalade ou le projet sportif. On doit tous avoir, je pense, des marottes un peu différentes qui soutiennent notre engagement. Moi, il y a dans mon métier aussi, je travaille dans une équipe, on est dans le socio-éducatif. C'est très différent du monde de l'entreprise en termes de valeur, d'engagement. La notion d'être au service d'un intérêt collectif sans objectif de productivité, c'est un univers complet.
- Speaker #1
Ça paraît rafraîchissant.
- Speaker #0
Non, ce n'est pas facile tous les jours quand même. Tu ne vas pas idéaliser.
- Speaker #1
C'est vrai que dans l'industrie de l'escalade, finalement, je suis tous les jours. Il y a toujours cette demande de productivité, constamment.
- Speaker #2
Dans plein d'aspects de la société, finalement.
- Speaker #1
Oui, toi aussi, tu es une poléchiophe en tant qu'organiste.
- Speaker #0
Après, on y est soumis quand même un petit peu, mais c'est vrai qu'à partir du moment où on travaille, c'est plutôt sur le versant professionnel, mais où on travaille avec de l'humain, comment tu quantifies la productivité sur l'humain ? Il y a quand même des secteurs où on sait que c'est l'intérêt commun et ça ne se chiffre pas. Ça ne peut pas se chiffrer de la même manière en termes de productivité. Après, pour revenir sur le bénévolat à la FED, on ne fait pas que des réunions, on fait aussi plein de choses hyper sympas.
- Speaker #1
Alors, oui. Moi, je suis aussi au... Je ne suis pas secrétaire générale du tout. Je ne sais pas combien d'heures tu as dit par semaine. Mais je me retrouve quand même à chaque fois au conseil d'administration un petit peu en train de la patte parce que je sais que je vais quand même passer le week-end assise sur mes fesses, sans ma famille, très loin d'une prise, très loin de toute activité physique, soyons réalistes, à discuter de sujets qui sont parfois intéressants, parfois... Il y en a quelques-uns où c'est des détails.
- Speaker #0
On est moins concernés aussi, des fois.
- Speaker #1
Mais j'en retourne... C'est assez rigolo. J'ai toujours un petit moment de creux au bout d'une demi-heure.
- Speaker #0
Je vois très exactement à quel moment dans l'ordre du jour.
- Speaker #1
Et puis, en fait, quand je sors de la réunion de deux jours où je n'ai rien fait de mon week-end physiquement, j'ai vraiment l'impression d'avoir grandi, d'avoir... Je ne peux pas vraiment mettre le doigt dessus, mais j'ai l'impression d'avoir fait un truc qui avait du sens et d'être moins bête. Après, je ne suis pas sûre de construire énormément. Je vote des décisions, c'est tout. Mais oui, j'en suis. J'y retourne, ça fait maintenant... C'est la deuxième Olympiade où je rempile. Donc même si je ne mets pas encore les doigts sur... Enfin, les mots sur tout, je vois bien cet attrait du bénévolat. Mais moi, je ne viens pas de ce monde-là. Je pense que notre attitude, on parle à la population générale et je pense qu'il y a quand même plein de monde pour qui ton engagement, c'est lunaire. À quel point tu...
- Speaker #0
Je pense quand même qu'on n'est pas nombreux en France par rapport à la population française, mais que néanmoins, l'engagement bénévole, il n'est pas si minime que ça parce que finalement, il y a des tas de gens qui spontanément, alors effectivement plus à l'échelle du club ou de quelque chose dans une proximité territoriale, vont aller... proposé. Je vois dans mon club, je suis à Alès, on a une nouvelle salle de blocs. Le nombre de gens qui ont envie de venir ouvrir des blocs, bénévolement, c'est une vraie... C'est-à-dire que c'est même pas la question du bénévolat. C'est-à-dire de se dire, ok, en fait, il y a une nouvelle activité qui est possible, on peut la vivre ensemble autour d'un projet commun. Et finalement, il y a énormément de gens qui s'engagent, en fait. Là, sur la compétition qu'on a fait, je crois qu'on a eu 27 juges sur les deux territoires et Rogard. C'est énorme pour une journée. Plus des gens qui ont posé des jours de congés pour venir aider à ouvrir bénévolement pour la compétition. Et en fait, qui en ressortent en disant, c'est super, on a passé un excellent moment ensemble. On a beaucoup appris. Et puis, en fait, on a eu l'impression de contribuer au lancement. C'était notre premier. Donc, on a eu l'impression de contribuer collectivement au lancement de quelque chose où chacun a donné un petit peu.
- Speaker #1
Et ce partage-là,
- Speaker #0
il est unique, en fait. Et je crois que... En fait, il y a plein de petites actions bénévoles au quotidien qui sont finalement noyées dans les associations de parents d'élèves, dans plein d'endroits. Je pense qu'on peut dénicher et se dire « Mais ça, c'est du bénévolat, ça, c'est de l'engagement. »
- Speaker #1
Oui, tu as raison.
- Speaker #2
Oui, je suis assez d'accord. Mais en fait, ce que tu expliques, c'est qu'il n'y a pas le côté rémunération. Tu l'as de manière presque un peu indirecte avec l'échange que tu peux avoir avec les autres, j'ai l'impression. C'est un peu ça, le truc.
- Speaker #0
Il y a des études de psychologie positive, alors je ne suis pas la plus calée en psychologie positive, mais qui montrent qu'en fait, ça augmente ton sentiment de bien-être quand tu fais des actions altruistes ou à destination de la société. Il y a plusieurs piliers comme ça. Et en tout cas, oui, il y a quelque chose... En fait, j'ai un souvenir. Quand on a eu le Covid, on a tous été enfermés. Moi, j'étais en Ile-de-France à ce moment-là. Et on faisait quelques réunions en visio. Et puis, il y a eu la première autorisation de sortie. Et donc, j'ai réussi à me batailler un peu pour faire l'Assemblée générale de la Ligue en présentiel. Et donc, quand on s'est tous retrouvés, en fait, j'avais l'impression d'avoir des petites bulles de champagne qui pétillaient sur ma peau. Tellement, c'était un plaisir d'être dans la même pièce avec des gens. Et de partager et d'avoir des vraies voix qui vibrent, des vrais sons. Pourtant, on ne se touchait pas. Je ne sais pas si on était masqués encore juste à la sortie du Covid ou si c'est après que l'obligation allait devenir. Enfin bon, on était quand même dans des contraintes complexes. Mais il y avait un vrai plaisir. Et tu fais la différence, par exemple, quand tu fais une réunion en visio ou quand tu la fais en présentiel. Il ne se passe pas la même chose. Il y a quelque chose qui circule entre les gens. En fait, il y a de l'humain, quoi. Et ça, ça te recharge les batteries. Moi, j'arrive en Réunion, des fois, je traîne un peu la patte comme Caro en me disant, oh là là, je ne sais pas comment je vais faire pour tenir ces deux jours, je n'ai plus d'énergie. Et je ressors et je me dis, bon, alors on peut faire ça, ça, ça, ça. Je me dis, arrête Sandra, pas de nouveau projet. On a dit 2024, pas de nouveau projet. Non, mais ça redonne énormément. Oui, j'ai un projet pour 2025. Je plaisante, je plaisante. Et oui, ça, je trouve que c'est satisfaisant de voir les gens heureux, qu'on passait un bon moment. ou que ça a débattu, je pense que ça recharge les batteries. Vraiment.
- Speaker #2
Et même à titre personnel, ça apporte un peu de reconnaissance. Tu te sens utile à une cause. C'est valorisant. Et j'imagine toi d'autant plus, parce qu'à la FEDE, il y a une question où tu... Je ne sais pas, on voit que tu es là. Et est-ce que ce côté reconnaissance, un petit peu... Pas pouvoir, c'est un grand mot, mais... t'existes socialement, est-ce que c'est quelque chose que tu vas chercher inconsciemment ou pas ? Je ne sais pas si je pose bien ma question.
- Speaker #1
Elle est très claire.
- Speaker #0
Je pense qu'on a forcément tous des intérêts narcissiques personnels à un moment ou un autre. Ou alors ça s'appelle du sacrifice. Et je ne suis pas sûre que le sacrifice, ce soit la méthode la plus facile. la plus saine et la plus productive, en fait, dans l'engagement. Mais bon, on a tous aussi peut-être une petite part de sacrifice, je ne sais pas. Moi, le sentiment d'utilité, ça ne me parle pas. Mais ce n'est pas parce que ça ne me parle pas que je ne l'ai pas. Parce que je pense que si je n'avais aucun engagement bénévole, je m'ennuierais, en fait, et qu'effectivement, je déprimerais parce que je perdrais le sens de ma place dans le monde et dans le rapport social, en fait. Donc, oui, je dois l'avoir, mais ce n'est pas conscientisé comme ça parce que finalement, j'ai toujours vécu la question de la reconnaissance. Moi, je suis assez mal à l'aise avec ça. Quand elle me revient, la reconnaissance, je ne sais pas trop quoi en faire. Elle m'embarrasse, etc.
- Speaker #1
Quand elle te revient,
- Speaker #0
ça veut dire quoi ? Quand elle me revient, quand je veux dire, quand on me l'adresse, quoi, quand on me dit t'es reconnaissante ou félicitations, enfin, tu vois qu'il y a une reconnaissance un peu officielle. Je ne suis pas très à l'aise avec ça. J'ai un peu, je ne sais pas quoi en faire. Ça m'embarrasse. Mais en même temps, s'il n'y en a jamais, ça fait souffrir par négatif. On a l'impression, enfin moi j'ai l'impression, je ne sais pas...
- Speaker #1
Tu ne peux pas juste l'accepter en fait ?
- Speaker #0
Je ne suis pas très à l'aise. J'essaye, j'essaye, je travaille sur moi. Mais souvent, je m'en rends compte trop tard. Je me dis, j'aurais peut-être dû dire ça en fait hier. J'aurais peut-être juste dû dire merci en fait. Mais bon, il paraît que c'est très féminin. Dans le club des 300 femmes dirigeantes, qui est un dispositif qui a été mis en place par le CNOSF, c'est donc le... L'organe qui rassemble toutes les fédérations qui coordonnent le mouvement sportif, ils ont travaillé sur un programme de 300 femmes dirigeantes, puisque la loi oblige la parité dans les conseils d'administration aujourd'hui, et ils avaient évalué qu'il manquait 300 femmes en capacité pour tous les conseils d'administration des fédérations sportives pour être à parité. Donc ils ont lancé un programme de formation. Et voilà, il y a souvent cette question d'accepter la reconnaissance, etc., peut-être qu'il y a des choses très genrées dans l'éducation qu'on a, et on sait moins l'accepter. On sait moins prendre cette place. Je ne sais pas.
- Speaker #1
Tu le dis, en fait, ça paraît évident. Si tu repars historiquement, une femme doit être humble.
- Speaker #0
Et puis surtout, ce n'est pas sa place, le social. La société, l'exercice du pouvoir, sa place, elle est quand même renvoyée historiquement à la sphère domestique, pas à la sphère sociale. Et après, je pourrais faire plein de références sur la psychanalyse, mais Freud disait que les femmes ne gagnent rien à être éduquées. Et pourtant, Freud était hyper féministe pour son époque. Mais voilà, il disait en gros qu'à l'époque, qu'est-ce que la société offrait ? comme possibilité d'évolution à une femme sur le point de vue sociétal, à part devenir une mère et s'épanouir dans le rôle de la maternité, il n'y avait pas grand-chose. Donc, c'était dans ce sens-là où il disait ça. Mais la place sociale, elle n'est pas toujours très bien admise. Des fois, j'ai des réflexions très piquantes. Tu me donnes des exemples ? J'ai eu des exemples...
- Speaker #1
C'est vrai, t'es secrétaire,
- Speaker #0
donc ça va. J'ai pas vraiment d'être secrétaire, ouais. J'en ai eu dans tous les sens. Quand j'étais un peu plus jeune, j'ai eu « Vous êtes une femme, vous êtes jeune, il vous manquait plus que d'être noire et vous faisiez le jackpot » , par exemple. Mais c'était un compliment, dit dans la bouche de la personne. J'ai eu récemment « Je monte avec vous sur le podium parce qu'il y a trop de femmes autour du maire, il faut rééquilibrer » . J'ai eu « Les femmes, c'est bien quand vous prenez le pouvoir, mais il ne va pas falloir penser à nous le prendre non plus » . Vous savez sur les petites estrades derrière, quand vous êtes derrière et que vous allez devoir prendre la parole.
- Speaker #1
La dernière elle est carrément agressive, c'est beau.
- Speaker #0
J'ai eu des gens qui ne m'ont pas serré la main, qui ne m'ont pas dit bonjour et qui l'ont dit à mes acolytes. C'est minoritaire, mais ça arrive. Alors moi ça ne me démonte plus trop, à chaque fois ça me surprend un peu, mais ça ne me démonte plus trop. J'ai toujours une petite répartie parfois un peu plus provoque, qui sèche un peu tout le monde. et pour le coup, quand on est une femme, on peut toujours se permettre encore un peu ces écarts-là. C'est-à-dire comme on nous met une place singulière, on peut... Enfin, en tout cas, moi, je m'autorise à pouvoir dire des choses qui peuvent passer pour des maladresses. Ah, pardon, j'étais une femme, je ne savais pas qu'on pouvait pas dire ça. Bon, maintenant, je commence à vieillir, donc je peux moins jouer la carte de la jeunesse. Et puis, je commence à être expérimentée, donc ça marche moins. Mais au début, j'en ai un peu joué. Mais il y avait ce côté, à la fois, j'étais toujours, auprès des politiques, toujours survalorisée, parce que j'étais une femme, j'étais jeune, j'étais présidente de la Ligue, j'avais 30 ans, un truc comme ça. Donc franchement, politiquement, c'est un faire-valoir incroyable. Mais en même temps, c'est extrêmement dévalorisant, parce qu'en fait, on est réduit à la position d'être une femme et d'être jeune. Et c'est ce que la société veut. Et des fois, même moi, j'interroge. Cette nouvelle forme de domination patriarcale, de décider que les femmes doivent aller prendre leur place sur la société et qu'on va mettre en place des lois pour que les femmes aient des quotas et des subventions. Est-ce que finalement, on ne pourrait pas juste donner aux moyens, les moyens aux femmes de décider de là où elles ont envie d'aller ? Si elles veulent rester mères au foyer, sont-elles toutes obligées d'aller prendre leur place sur la société ? Doit-on conditionner les subventions publiques à ça ? C'est des vraies questions. C'est des vraies questions. C'est intéressant. C'est des questions philosophiques de fond, en fait. Après, pour redire l'inverse, en fait, ce qui fait qu'aujourd'hui, il y a des femmes... Alors, ce n'est pas vrai pour la fédération, parce que pour le coup, c'était perdu à l'époque le président. Il a fait voter la parité avant que la loi l'oblige. Et finalement, aujourd'hui, on a des conseils d'administration, y compris dans les ligues à parité, depuis assez longtemps. On est assez exemplaires là-dessus. Et c'est sûr que jamais, jamais il n'y aurait eu des femmes s'il n'y avait pas eu ces obligations de parité. Jamais. Personne n'aurait fait l'effort d'aller chercher une femme. Et quand on va chercher une femme, la première chose qu'elle dit, c'est « Attends, attends, ça consiste en quoi ? Qu'est-ce que tu attends de moi ? Quelles sont les compétences pour lesquelles tu viens me chercher ? Qu'est-ce que je vais devoir faire ? Ça représente combien de temps ? Donne-moi trois semaines, je vais réfléchir. » On te pose la question à un homme, il dit « Ah ouais, ça m'intéresse. » Et puis c'est assez vite fait. Mais du coup, la question de l'engagement, ce n'est pas la même. Et ça change les motivations. Elles disent aussi, moi, je viens, mais ce n'est pas pour rien faire. Donc, il va falloir me donner du boulot. Je ne viens pas perdre mon temps.
- Speaker #1
Pas pour le titre, quoi.
- Speaker #0
Oui. Alors, je ne dis pas que les hommes viennent pour ça, parce que les hommes sont actifs aussi. Je ne veux pas être discriminante dans mes propos. Mais du coup, ça change complètement les dynamiques de travail. Et puis, la modification des rapports hommes-femmes. Et c'est super fécond. Donc, oui, je suis au regret de reconnaître que si on n'avait pas eu toutes ces contraintes, on n'y serait jamais arrivé. Ça, c'est ma propre ambivalence. Voilà.
- Speaker #1
Je reviens en arrière un petit peu sur les moments où tu te fais un petit peu choquer par des remarques. Et tu parlais de reconnaissance, de plaisir. Mais en fait, quand tu es sur ces hauts postes, tu te fais surtout démonter, en fait, non ? Ou ça t'est déjà arrivé ? On le sait, ça arrive sur les réseaux ou les forums, mais ça t'est déjà arrivé que des gens te rentrent dedans sur... En gros, t'es là à la FED pour te faire mousser ou des trucs comme ça ?
- Speaker #2
Parce que de manière globale, on entend beaucoup de choses sur la FED.
- Speaker #1
Oui, il y a plusieurs choses.
- Speaker #0
Et donc, j'espère avoir pu transmettre tout le bien que je pensais.
- Speaker #1
Je pense que t'en as vraiment parlé, mais on n'a fait que tourner autour de ce que fait la FED. On n'a quand même pas non plus pris le temps de...
- Speaker #0
Oui, mais ça prend tout l'espace. C'est énorme tout ce que fait la FED. Et oui,
- Speaker #1
comment tu fais pour définir tout ce que fait la FED ? Allez, on va dire 3 minutes.
- Speaker #0
Oui, et puis en plus, c'est mon point de vue, enfin, c'est mon prisme, comme c'est moi qui en témoigne.
- Speaker #1
Oui, mais enfin, là, c'est un podcast de toi.
- Speaker #0
Parce que tu fais la FED, tu veux que je te le définisse en 3 minutes ? Non,
- Speaker #1
non, non, on veut ta version,
- Speaker #0
ouais.
- Speaker #1
Je ne veux pas une énumération, mais une idée plutôt.
- Speaker #0
Déjà, la mission d'une fédération, c'est d'organiser le sport. C'est sa mission première, c'est une mission qui est définie par l'État, d'organiser le sport. Nous, on en a plusieurs des sports, on a l'escalade, on a le ski alpinisme, on a aussi de l'alpinisme, on a aussi du canyon, on a aussi les activités de montagne. Donc on n'a pas les mêmes obligations sur ces différents sports, puisqu'il y en a, on est délégataire, donc on a des exigences particulières de l'État, d'autres pas. Donc on est plus libre de proposer comme on veut. Donc la mission d'une fédération, c'est d'arriver à organiser du sport et à faire que... Les clubs se rassemblent autour d'une vision commune et d'un projet commun pour vivre ce sport avec les contraintes, malgré tout, qui existent, à savoir organiser de la compétition, organiser des titres de champion de France. C'est des contraintes pour certains, c'est des moteurs pour d'autres. La partie loisir. Donc, en fait, la contrainte, c'est d'avoir toute cette diversité. Et il faut arriver à ce que tout le monde se rassemble dans un même projet. Et nous, en plus, notre particularité, c'est qu'on est des activités d'extérieur. Et on est à la fois des sports, mais des arts de vivre aussi. Et on engage aussi les problématiques de structures artificielles, donc tout ce qui va être construction des bâtiments, etc. Mais également toutes les problématiques extérieures. Une falaise, c'est énorme en fait. Il y a des aspects d'entretien de la falaise, il y a des aspects sécurité, il y a des aspects d'ouverture, il y a des aspects de partage des espaces avec les oiseaux, avec les randonneurs, avec les municipalités, avec les locaux. En fait, il faut arriver à comprendre tous ces écosystèmes tout le monde puisse s'épanouir, sachant que l'équipeur d'il y a 30 ans, ce n'est peut-être pas le même équipeur qu'aujourd'hui. Les valeurs changent, les municipalités ont d'autres attentes, les enjeux écologiques sont différents. Donc en fait, il faut arriver à faire qu'on arrive tous à se reconnaître dans un même projet et qu'on puisse tous vivre notre passion. Et moi, ce que je crois vraiment à la Fédération, c'est qu'on peut y rentrer quand on a 6 mois, parce que ses parents sont grimpeurs et qu'on est posés au pied d'un couffin sur une falaise. Ensuite, on va grandir, on va commencer à 3 ans. Et là, peut-être que les parents dans le club, ils vont monter la section famille et qu'en fait, on va faire grimper un petit peu les enfants. Puis on va essayer, nous, de continuer cette activité en tant que parents. Alors qu'avant, quand on était plus jeunes, on se challengeait avec les copains. Puis ensuite, on va aller apprendre dans un club. Le petit va apprendre dans un club. Et à l'adolescence, il va découvrir l'extérieur. Ça, je pense plutôt pour les territoires de plaine parce que dans les territoires de falaise, ils découvrent très tôt. Et on va découvrir les expériences entre copains. découvrir aussi un peu la compétition et puis ensuite on va découvrir qu'on passe des vacances en escalade et après on redevient parent et ainsi de suite et puis à un moment on est vieux et quand on est vieux on continue de faire de l'escalade à Fontainebleau les vieux de Fontainebleau ils vous mettent des sacrées leçons quand même et puis on peut continuer comme ça et puis quand on en a marre on va faire de la raquette à neige je sais pas je caricature mais voilà ou un peu de canyon et combien de fédérations proposent ça ? vous faites du babington, j'adore le babington vous faites du tennis, vous faites ce que vous voulez ... Mais c'est le même sport. Ça reste un sport. Il n'a pas toutes ses... Enfin, on peut aller faire son sport, je ne sais pas, en Espagne ou ailleurs.
- Speaker #1
Pas le babington comme art de vivre.
- Speaker #0
Il doit y en avoir. Je ne veux pas faire l'affront au babington. Mais ce que je veux dire, c'est que nous, on a tout ça à faire tenir dans un projet commun.
- Speaker #2
Et donc, en fait, on voit que c'est hyper complexe. Il y a tellement de paramètres à gérer que tu ne peux pas satisfaire pleinement.
- Speaker #0
Tout le monde. Oui, c'est difficile. Et puis, on a les contraintes techniques. Non, mais parce qu'on a des contraintes techniques, des contraintes de sécurité. Après, on a toutes les contraintes de la vraie vie, en fait, administratives, etc.
- Speaker #2
Et donc, ça amène des critiques,
- Speaker #0
forcément. Oui.
- Speaker #2
Et comment est-ce que, toi, est-ce que tu les prends personnellement ? Est-ce qu'on te les envoie frontalement ? Est-ce que tu les entends en mode rumeur ? Comment est-ce que ça se passe, toi ? Et ta gestion, après, émotionnelle de ça, est-ce que ça te touche ?
- Speaker #1
Moi, je dirais que, déjà, pourquoi des critiques, en fait, à la base ? Pourquoi est-ce qu'on fait ça ? Je suis la première, hein. Enfin, maintenant, je suis la fêtée. Je suis un pur produit fédéral, je le dis tout le temps, parce que j'ai démarré dans un club, je suis allée dans une... Une ligue, j'ai fait de la compète, ensuite les équipes de France, enfin voilà. Et pourtant, je me suis retrouvée à cracher sur la fédé parce que l'entretien des falaises ne me paraissait pas suffisant. Bon bref. Je crois qu'Alain dit tout le temps que c'est le French bashing. Est-ce que si on était anglais, on râlerait moins ?
- Speaker #0
Est-ce que si on était anglais, on aurait une fédé ?
- Speaker #1
Non, déjà. La BMC.
- Speaker #2
n'est plus en survie d'ailleurs et s'est pété la gueule j'ai l'impression que souvent on répète ce qu'on a déjà entendu en traînant dans les palaises du Gard moi j'ai entendu ça quand j'étais gamine adolescente et donc j'ai dit bon les adultes critiquent la fédé,
- Speaker #1
c'est quoi leurs arguments je vais les répéter et les arguments sont très peu élaborés parce qu'en fait personne ne comprend rien à la fédé donc c'est plus
- Speaker #2
peut-être pour se donner une posture de, ouais, moi, regardez, je critique la FED, j'ai l'impression. Enfin, les gens que j'ai côtoyés.
- Speaker #1
Je crois que c'est un style, alors.
- Speaker #2
Ouais, il y a un côté un peu,
- Speaker #0
je sais pas.
- Speaker #1
Anti-gouvernemental, quoi, alors.
- Speaker #0
Ouais, je sais pas.
- Speaker #1
C'est vrai que les... Est-ce que c'est ça ? Comment tu vois ça,
- Speaker #0
Sandra ? Alors,
- Speaker #1
tu l'as pris en pleine poire, déjà, ou...
- Speaker #0
Alors, des critiques pleines, bien sûr. Des critiques... Oui, des critiques pleines, c'est sûr. Des critiques quand on va rencontrer les clubs. Au début, les gens, ils ont besoin de dire ce qui ne va pas. Mais même moi, la première, des fois, quand je suis sur mon échelon clod, je me dis mais ça, quand même, c'est compliqué. Du coup, je deviens skiséphane. Je me dis mais Fede, on n'arrive pas à faire que c'est plus simple. Enfin forcément, c'est toujours Freud. On va croire que je n'arrête pas de parler de Freud. Mais Freud, il disait, il y a trois métiers impossibles, éduquer, soigner, enseigner. Non, pas du tout, il disait pas ça. Il disait, il y a trois métiers impossibles, éduquer, soigner, gouverner. Et en fait, moi, fondamentalement, je crois que ça ne peut jamais marcher. Parce qu'en fait, un édifice parfait qui contente tout le monde, c'est juste un truc immobile. C'est impossible, en fait. Et ce qui est important, c'est le mouvement. C'est qu'en permanence, on soit dans la volonté de s'améliorer. de s'adapter, de répondre aux besoins, d'évoluer, d'aller chercher peut-être quelque chose qui rassemble le plus. Sachant qu'en fait, si on rassemble le plus, il n'y a plus de débat. Donc ça devient plat. Donc on n'est plus non plus en mouvement d'évolution et d'amélioration. Donc il y a un équilibre à trouver. Et donc ça, je pense que déjà, c'est structurel à toutes les organisations que forcément, on voit les choses de son propre point de vue et qu'on a une fédération avec la diversité géographique forcément, on a une incarnation complètement différente de la manière de vivre sur les territoires, parce que la réalité est différente. Donc forcément, ça donne des mécontentements. Et puis après, alors c'est pas français, mais peut-être que c'est français aussi, mais je crois qu'on a, les humains, un rapport au pouvoir qui reste un rapport assez enfantin, dans le sens où...
- Speaker #1
Non, je veux pas !
- Speaker #0
mais non mais développementalement c'est à dire en fait on se dit adulte, autonome mais quand même on considérait que la responsabilité de tous les dysfonctionnements ne tient qu'à une seule figure, celle du père ou celle de la fédération et on vient la contester et c'est comme ça en fait on fonctionne comme ça donc voilà quand on vient en fait il faut ouvrir des espaces d'écoute donc oui en général on se prend 35 minutes 45 minutes ça va pas et là mon métier m'aide beaucoup puisque donc j'écoute, voilà, j'écoute, j'écoute, je réponds, je réponds à ce que je peux. Puis une fois qu'on a épuisé ça, en général, il y a une petite phrase qui dit « Non mais il y a plein de trucs qui marchent bien aussi. » Ah ouais ? Parlons-en. Donc ça, ça ne m'éprouve pas trop parce que pour moi, ça fait vraiment partie du fonctionnement, il faut travailler avec. Ça peut avoir un coûté où ça vient chercher des ressources émotionnelles, mais ça ne m'affecte pas du tout personnellement. Ce qui va plus m'affecter personnellement, c'est quand j'essaye de mettre en place des systèmes où on va réussir à travailler ensemble et que ça ne marche pas. et que ça génère des mécontents, ça, ça va me peiner. Je me dis, mais en fait, j'ai mis plein d'énergie pour réussir à faire que le truc marche et ça n'a pas marché. Et là, je vais être extrêmement déçue parce que je vais m'être pris des reproches, d'insatisfaction et voilà. Donc du coup, là, c'est plus compliqué. Après, des attaques personnelles frontales, ça ne m'est arrivé qu'une fois. Je n'ai pas en face pris d'attaque personnelle sur la personne que j'étais. dans l'incarnation de la fonction.
- Speaker #2
Et quand tu disais que des fois, ce qui te... Ce qui pouvait émotionnellement être compliqué, c'est quand tu mettais de l'énergie dans des projets et que le retour des gens n'était pas là. Moi, je trouve que ça peut générer une forme de découragement, surtout si ça s'accumule.
- Speaker #0
Des fois. Alors des fois, le retour des gens n'est pas là parce que j'ai été mauvaise. Des fois, on me propose des trucs, ça ne marche pas, en fait. Bon, ça, c'est la vie. Et puis des fois, il faut essayer de comprendre pourquoi ça n'a pas marché. Il y a forcément une raison. Soit le truc était mal conçu, soit ça ne correspondait pas aux attentes, soit ça fait partie du travail des résistances et il faut commencer par cette étape-là pour que ça avance. Oui, oui, en fait, dans mon engagement bénévole, ça peut générer une forme de découragement parfois, parce qu'il y a une dimension affective et personnelle qui est plus forte que dans le monde du travail, où finalement, dans le monde du travail, on va se dire, bah oui, en fait, c'est la première étape d'un projet, ça ne marche pas forcément, ça génère des... Enfin, ça fait partie du fonctionnement normal. Donc oui, il y a des fois, ça peut m'arriver. Il faut retourner faire des trucs qu'on aime, retourner sur une compète, retourner...
- Speaker #1
Tu n'as jamais envie de tout en EPT et d'aller grimper ? Non mais, je ne sais pas. Moi, je vais juste grimper assez régulièrement. Je me dis, mais je n'en peux plus, c'est trop d'énergie. Je vais juste m'occuper de mes enfants et aller grimper, quoi.
- Speaker #0
Si.
- Speaker #1
Mais à quelle fréquence ?
- Speaker #2
Elle va nous dire toutes les semaines.
- Speaker #1
Tous les jours.
- Speaker #0
Je sais pas. Après, j'ai appris à me connaître aussi et j'ai appris à repérer qu'il y a des périodes plus denses. Et quand les périodes sont plus denses, je suis plus sous pression et je suis plus vulnérable à ce type de sentiments.
- Speaker #1
Du coup, ça t'est jamais arrivé d'être à deux doigts de tout claquer ?
- Speaker #0
Si. Non, enfin... Quand j'ai commencé, les deux premières années, je me suis dit je peux pas, je suis pas à la hauteur. Je ne suis pas à la hauteur, je n'ai pas mesuré l'engagement. Ça a été un tsunami. En plus, j'ai déménagé à ce moment-là, mais ça a été un tsunami de dossiers à absorber, de choses à comprendre, d'un moule aussi dans lequel se former, s'intégrer dans une pratique de travail, etc. Je me suis dit, en fait, je ne vais pas y arriver. Je me suis trompée. Je me suis trompée, je ne suis pas à la hauteur de l'investissement que demande cet engagement. Vraiment, j'ai douté. Et du coup, j'ai demandé à être accompagnée en coaching avec quelqu'un. Et mon objectif, elle m'a dit pourquoi vous prenez un coaching ? Je lui ai dit pour savoir si dans deux ans, je ressigne ou pas.
- Speaker #1
C'est rigolo parce que dans tous tes doutes, tu ne parles que de... C'est toi en être capable. Il n'y a jamais la possibilité d'un ras-le-bol de... C'est un truc nul, ça ne sert à rien, je vais aller faire autre chose de mieux.
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
Il n'y a jamais de remise en question de...
- Speaker #0
du besoin que ça marche non alors des fois je peux avoir un épuisement en me disant mais ça fonctionne pas on arrive pas à trouver le bon fonctionnement on peut s'améliorer comme toute institution mais non non il n'y a pas l'idée que
- Speaker #1
ça sert à rien et que j'arrêterais j'imagine ce stéréotype c'est horrible ce que je vais dire mais j'ai ce stéréotype d'un mec qui va dire non mais tous des cons je me casse tu vois
- Speaker #0
Il n'y en a pas beaucoup à la FEDE. Il doit y en avoir comme partout, mais globalement, malgré tout, moi, j'ai quand même, chez les bénévoles et chez les pros, parce que moi, je défends assez l'idée qu'il y a un travail à faire et qu'en fait, le travail, il est porté en partie par des salariés, en partie par des bénévoles, et qu'en fait, peut-être qu'il faut sortir de cette vision salariat-bénévolat et se dire, en fait, on est tous au service du même travail, c'est juste qu'on a ventilé les engagements de manière différente. Et je trouve que ce serait vraiment novateur pour la société de penser comme ça. Après, voilà, pourquoi salariés certains, pourquoi bénévoles d'autres ? Parce qu'à un moment, typiquement, le bénévole, il ne peut pas donner la continuité, la permanence, le haut niveau de technicité que va donner un salarié. Typiquement, ce n'est pas... Voilà, donc il y a des tas de choses à réfléchir là-dessus. Mais du coup, j'ai oublié ta question. Non, oui, je n'ai pas trouvé souvent... C'est beaucoup de personnes engagées, avec des tempéraments passionnés, donc... parfois on a des débats enflammés sur les convictions et la façon de voir les choses. Mais franchement, depuis 2011, je crois que je suis au conseil d'administration, mais avant à la Ligue, il y a des gens qui au bout d'un moment se disent « Ok, je suis épuisée par mon engagement, je jette l'éponge, j'en ai vu quelques-uns, mais je n'ai jamais vu des gens qui ont claqué la porte. » Parce que malgré tout, c'est tellement ancré cet engagement dans... toute une pratique du quotidien, toute une vie autour de cet engagement. Bon... ça continue d'être inscrit quelque part.
- Speaker #1
Non mais je suis... Ouais. Si je devais le dire autrement... Moi, je suis d'accord avec toi, en fait, là. C'était la question... Mais... Je connais pas tout le monde très personnellement dans le conseil d'administration, par exemple, mais de toute façon, des gens qui choisissent de s'engager dans du bénévolat et de donner des heures, c'est souvent des gens chouettes, quoi.
- Speaker #0
Et puis y a pas que le conseil d'administration, y a... Tous ces bénévoles autour du conseil d'administration, qui ne sont pas forcément élus au conseil d'administration, mais qui continuent de faire des tas de choses sur le ski alpinisme, sur l'escalade, sur le canyon.
- Speaker #1
Il y a des bénévoles partout.
- Speaker #0
Il y a des bénévoles partout, des gens engagés. Je repense à l'Oxytechnique, parce que c'est l'événement qui est à côté de chez moi et sur lequel on est engagé. Je ne sais pas combien de bénévoles on était, mais pendant, je ne sais pas, 50. Je n'ose même pas dire un chiffre.
- Speaker #1
Il y a un chiffre du nombre de bénévoles à la Fédé ?
- Speaker #0
Des milliers. C'est hyper difficile à chiffrer le nombre de bénévoles. Oui,
- Speaker #1
c'est une heure.
- Speaker #0
Oui, c'est difficile, mais c'est énorme, le bénévolat à la Fédération. Et oui, je me disais, mais tous ces bénévoles sur l'oxytechnique, pour encadrer des gens, dans de l'escalade, dans du canyon, dans de la grande voie. Mais en fait, ce n'est pas en 35 heures que tu apprends à encadrer des gens, je vais dire en canyon, parce que moi, je n'y connais rien en canyon. En fait, c'est quand même une vie que tu as passée dans l'eau à apprendre à faire du canyon et ensuite à te former. C'est énorme l'engagement des personnes qui font ça. Et c'est valable en escalade, c'est valable en ski alpinisme. C'est très long. C'est peut-être beaucoup plus long que d'autres sports pour être simplement initiateur, parce qu'il y a toute cette connaissance à avoir. Et cet engagement, il est énorme.
- Speaker #2
En fait, je trouve quand on t'écoute...
- Speaker #1
T'as envie d'y aller ?
- Speaker #2
Vraiment, je suis là, je suis là. Mais la fédé, en fait, c'est stylé.
- Speaker #1
De tout. Alors que moi, quand j'en parle, elle s'empêche pas.
- Speaker #2
Mais non, mais toi, tu me dis, oui, on est resté huit heures à discuter des sujets. J'ai pas pu grimper.
- Speaker #0
Mais ce qui fait la richesse de ces huit heures où on a discuté des sujets, c'est tout ce qu'on a vécu bénévolement dans notre engagement quotidien. En fait, c'est ça qui nourrit les sujets. Parce que sinon, effectivement, on est hors sol. On saurait, Orsol.
- Speaker #1
C'est ta dernière question, là. Si moi ?
- Speaker #2
En fait, on en a déjà un tout petit peu parlé. Enfin, quand même pas mal. T'es assez engagée en faveur de l'égalité homme-femme, de manière globale. Et notamment à la FEDE. Alors là, j'ai vu que la parité du conseil d'administration était inscrite dans les statuts, cette année. Est-ce que j'ai les bonnes infos ?
- Speaker #0
Alors, elle est inscrite, mais elle est inscrite, si je ne dis pas de bêtises, depuis, je pense, 2011. Parce que, c'est ce que je disais, la Fédération n'a pas attendu la loi pour demander à ce que le Conseil d'administration nationale et les conseils des ligues soient à parité. À parité stricte, et sur les comités territoriaux, elle est à parité sur la proportionnelle. C'est-à-dire, s'il y a 45% de femmes sur ton territoire et 55% d'hommes, ça devrait être ce rapport-là sur ton Conseil d'administration.
- Speaker #2
Tu sais pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas attendu la loi ? Pourquoi est-ce qu'ils ont mis ça en place dès 2011 ?
- Speaker #0
Je crois que c'était 2011, oui. Tôt ? Moi, je trouve que la fédération, elle a été... En tout cas, quand j'ai découvert la fédération, d'un point de vue d'élu, il y avait, depuis très longtemps, c'est une fédération qui est extrêmement paritaire, en fait. Alors, ce n'est pas vrai sur tout. Par exemple, on voit encore aujourd'hui...
- Speaker #1
Tu es même la première secrétaire générale. Oui.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Il n'y a pas encore eu de président et il n'y a pas eu de trésorier non plus.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Donc en fait, non.
- Speaker #0
Non, mais malgré tout, en termes de pratiquants, on est à parité quasiment, chez les hommes et chez les femmes. Naturellement, c'est une pratique qui est paritaire. C'est vrai que malgré tout, chez les postes d'élus et chez les postes d'encadrants et chez les postes d'officiels et d'encadrants professionnels, on voit qu'il y a encore du travail à faire pour être à parité. Ce n'est pas spontanément que c'est le cas. Mais moi, j'ai toujours rencontré, dans mon parcours et dans mon engagement, des gens, je dirais des hommes extrêmement féministes, en fait. Des gens qui m'ont donné accès à l'exercice de responsabilité, que ce soit en me formant en tant que juge ou quoi, ou en me proposant des postes d'élu, sans que le fait que je sois une femme entre en ligne de compte. C'est-à-dire juste... on est des égaux. Et je trouve que c'est, malgré tout, très fort dans notre fédération. J'ai fait d'autres endroits sportifs comme vous l'avez su. Je suis allée dans un club où, quand même, les femmes étaient interdites trois ans avant. Ils n'avaient pas leur place. Quand on est interdite. Interdite, il n'y avait pas de section féminine. Et d'ailleurs, quand je suis arrivée, je suis allée dans la section mixte, le cours du lundi, et on m'a dit, tu ne veux pas venir le jeudi, c'est la section féminine. Pardon ? Non, je veux venir le lundi, en fait. Bon, au bout d'un mois et demi, j'ai dit, je vais venir le jeudi, en fait. Je pense que j'en ai marre, là. Voilà. Et du coup, il y avait l'identité de la section féminine, parce qu'il y avait quelque chose à défendre. en fait on n'a pas ça, on escalade spontanément, ça pose de problèmes à personne d'être assuré par une femme, c'est un milieu qui est déjà... même s'il ne faut pas idéaliser, bien sûr qu'il y a toujours des rivalités, des choses comme ça, c'est la vie en fait, comme dans la société. Donc je crois que fondamentalement les dirigeants de la fédération, c'était une volonté politique de leur part de faire ça.
- Speaker #1
C'est rigolo, ça me fait penser... Et maintenant, nous, aux Grimpeuses, on fait des... des sessions, des stages, mais que c'était choisi, quoi. Ouais, je pense... Oui, oui, on n'est pas... C'est pas la boxe, on est bien d'accord, hein.
- Speaker #0
Il n'y a rien dit, moi.
- Speaker #1
C'était assez facile à identifier. Non, c'est en musique. Mais, ouais, je pense qu'on n'est quand même pas à 100% du chemin, quoi. Ça m'a fait tilt quand tu disais Freud était féministe à l'époque.
- Speaker #0
Oui. Quand on le lit aujourd'hui, ça pique.
- Speaker #1
Voilà. Dans 50 ans, ce qu'on fait maintenant, ça piquera sans doute. Il y a des choses qu'on ne détecte pas, en fait.
- Speaker #0
Oui. Et après, il y a des tas de choses qu'on pourrait faire si on était un peu novateur. Par exemple, si on veut pouvoir faciliter l'engagement des femmes, il faut peut-être aussi agir structurellement sur les contraintes sociétales qui pèsent sur elles. Moi, je me suis toujours dit, si on veut que les femmes viennent se former, je ne sais pas, à être juge ou à être initiatrice, Peut-être qu'il faut embaucher un BAFA à côté, qui va garder les gamins pendant le week-end, et leur faire découvrir l'escalade. Enfin voilà, un initiateur, etc. Et peut-être que ce sera un levier. Mais là, il faut repenser complètement les projets. Et pour le coup, je pense que les clubs peuvent être beaucoup plus dynamiques. Les échelles vraiment locales peuvent être beaucoup plus créatives et beaucoup plus dynamiques. Même si une fédération, elle peut... Elle doit porter ces valeurs-là, elle doit les insuffler, elle doit mettre en lien toutes les expériences novatrices pour inspirer tout le monde. Ce n'est pas quelque chose qui peut s'imposer. Parce qu'en fait, c'est des solutions qui répondent à des problèmes. Et chaque problème étant différent, il faut innover avec une solution différente. Ce modèle-là, il ne marcherait pas partout. Donc, il faut chercher. Il faut chercher. Mais les bonnes idées, elles arrivent toujours sur le terrain. C'est vrai, mais à l'issue d'une petite réunion, à l'issue d'une petite compète, on se dit, ça serait trop bien. Et on essaye.
- Speaker #1
C'est motivant, ça donne envie de faire plein de trucs. Je suis sûre qu'on peut parler. De toute façon, c'est sûr qu'on va parler en off derrière. Mais merci beaucoup pour cette heure et quart qui est passée très vite. C'est clair que ça m'a renforcée à fond dans mes envies d'investissement fédéral, bénévole, tout ça. Après, je pense que c'est un monde à découvrir et tu nous as ouvert une petite fenêtre quand même.
- Speaker #0
J'espère avoir réussi à rendre ça un peu sexy.
- Speaker #1
Ah ouais ?
- Speaker #2
Je pense que t'as réussi carrément.
- Speaker #0
J'espère avoir pu donner une belle image de la fédération, qui n'est pas parfaite, bien sûr. Mais on ne demande qu'à la parfaire avec l'aide de tout le monde. Au contraire.
- Speaker #1
Affaire à suivre alors.
- Speaker #0
Affaire à suivre.
- Speaker #1
Merci Sandra.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #3
Cet épisode est maintenant terminé. Merci de nous avoir écouté jusqu'au bout. Si tu es arrivé là, on imagine que notre échange avec Sandra Berger t'a particulièrement plu. Alors n'hésite pas à suivre le podcast pour ne manquer aucun épisode. On est présente sur toutes les plateformes d'écoute. Tu peux aussi t'abonner à notre compte Instagram Altitude Podcast. Et avant de se quitter, on te rappelle que l'on a nourri les notes de l'épisode de toutes les références que l'on vient de citer dans cet échange. ainsi que de quelques recommandations pour aller plus loin. A très vite !