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La PSYCHOLOGIE et l'ART

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46min |17/04/2024
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La PSYCHOLOGIE et l'ART

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46min |17/04/2024
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Description

Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Nathalie Gay, psychothérapeute, et Adrien Gygax, écrivain, pour une discussion fascinante sur l'intersection de l'art et de la psychologie. Nous explorons ensemble le rôle de la psychologie dans la création artistique et comment celle-ci peut être un outil puissant pour notre développement personnel.


La chanson dont Nathalie parle : Kyrgyz song : « Tolgonuu » Gulzada Ryskulova

Retrouvez Adrien Gygax sur instagram : @adrien_gygax


Instagram : https://www.instagram.com/antipopcast/


Une production MUTO www.agencemuto.ch


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Hello tout le monde et bienvenue sur AntipopCast, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui on se retrouve pour un nouvel épisode de Cocktail. Salut William.

  • Speaker #2

    Salut François.

  • Speaker #1

    Ça va mec ?

  • Speaker #2

    J'étais en train d'essayer de refermer mon bouton de chemise mais tu faisais l'intro du coup j'y arrivais pas.

  • Speaker #1

    Mais ça va très bien comme ça. Ça va comme ça ? Ouais t'es très élégant.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on a la chance de retrouver Adrien qu'on avait eu dans l'épisode hors série de Noël qui était un petit peu un épisode... Je ne sais pas comment expliquer cet épisode en un mot. Foufou, ça c'est ton mot.

  • Speaker #2

    Foufou, c'est bien.

  • Speaker #1

    On avait la chance d'être avec Joël, mais aujourd'hui on a la chance de recevoir

  • Speaker #0

    Nathalie. Oui,

  • Speaker #1

    salut. Comment ça va ?

  • Speaker #0

    Ça va, ça va, merci. Merci de me recevoir ici.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un plaisir. Est-ce que tu peux te présenter pour les gens qui ne te connaissent pas ? Oui,

  • Speaker #0

    je suis Nathalie, j'ai 34 ans, bientôt 35, je ne m'en parlais pas. Je suis psychologue, psychothérapeute dans la vie et en couple avec ce Gaïa.

  • Speaker #1

    aïe c'est un spoiler j'aurais du pas le dire non mais c'est très bien ça va être intéressant pour les conversations qui m'en suivent c'est vrai ?

  • Speaker #0

    d'accord

  • Speaker #3

    Adrien tu peux te présenter pour les gens qui n'ont pas écouté l'épisode de Noël moi je travaille avec vous sur certains projets c'est comme ça qu'on se connait et puis à côté de ça je suis écrivain donc j'écris des romans Et puis voilà, je suis votre coach attitré en plus les gars.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui Adrien il a dit qu'il n'avait pas trop de prendre la parole, parce qu'il pensait qu'il avait trop pris la parole la dernière fois.

  • Speaker #3

    Et puis je me suis fait mal au pied mec.

  • Speaker #1

    Donc s'il a un peu froid, il faudra lui pardonner.

  • Speaker #2

    Ou bien lui écrire des messages.

  • Speaker #0

    Et c'est pas parce qu'on s'est engueulé avant. Ah ouais ? Non, c'est pas engueulé avant. C'est pas ça les gars.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on vous a invité parce qu'on a envie de parler de la psychologie et l'art. gros sujet gros gros sujet et en fait si on met William et moi en train de parler de ça je pense qu'on dit des dingueries et on peut arrêter on s'est engueulé par Guigax qui nous appelle genre les gars vous faites de la merde donc c'est pour ça qu'on vous a invité donc quand on dit la psychologie et l'art l'art c'est l'art en général donc écriture peinture danse etc etc première question pour vous est-ce que pour vous l'art et la psychologie sont liés

  • Speaker #2

    La professionnelle d'abord.

  • Speaker #1

    La pro.

  • Speaker #0

    C'est moi la professionnelle d'abord. Ça dépend de quel domaine en fait. Voilà. En fait.

  • Speaker #3

    On peut faire les 7 arts dans l'ordre. Premier art, l'architecture. Est-ce qu'il y en a un ?

  • Speaker #0

    Complètement, oui. La villa de Corbusier. Ok, c'est bon. Pour des étapes psychiques, de la schizophrénie, complètement liées. Non. Oui, je dirais que oui. D'ailleurs, il y a beaucoup d'artistes qui étaient atteints de certains troubles mentaux. et il y a beaucoup d'expos en fait qui sont faites dans les cadres des hôpitaux psychiatriques aussi en dehors mais en effet je pense que là des fois les troubles mentaux favorisent voire même créent des très très belles choses c'est

  • Speaker #1

    une belle réponse c'est réfléchi, ça change un peu de toi Adri, Adri toi t'en penses quoi ? je rigole j'arrête de tirer dessus t'en penses quoi Adri toi ?

  • Speaker #3

    Oui, je pense que forcément, il y a des liens. Pour moi, l'art, il est lié à tous les domaines de la vie. Mais à la psychologie en particulier, après, je ne sais pas exactement ce que c'est. Elle saurait mieux comment la définir. Mais oui, forcément, il y a plein de choses qui se recoupent entre les deux.

  • Speaker #1

    Et puis pour toi, Adrie, qui écris beaucoup. Est-ce que pour toi, écrire, mais je dirais même en règle générale, pour quelqu'un, un artiste, de créer, est-ce que ça t'a permis de soigner certaines blessures ?

  • Speaker #3

    Oui, bien sûr. Je pense que c'est un mode d'expression et tu exprimes des choses qui sont de ton intériorité, de ton intimité. Tu les mets en forme d'une certaine façon qui te fait du bien. Pas toujours. Des fois, écrire, c'est aussi difficile. puis après il y a écrire, l'acte d'écriture je pense que c'est très lié à une intimité peut-être à des blessures ou autre après il y a tout le reste publier un livre etc c'est un autre apprentissage mais qui t'apprend aussi sur ta psychologie l'ego, l'attente que tu peux avoir sur la lecture ou non des gens à qui tu confies le livre toute la jalousie par rapport aux autres livres qui sortent, il y a aussi un apprentissage qui se fait quand l'art devient public par rapport à ce que tu dis je trouve aussi il y a l'art que tu fais pour toi

  • Speaker #2

    qui serait non publié, voire même ignoré, genre l'art brut, où un patient, une personne va faire de l'art sans s'en rendre compte, et puis pour soigner quelque chose, ou dans sa pathologie, qui fait partie du truc.

  • Speaker #0

    il y a un champ un domaine qui s'appelle d'ailleurs l'art thérapie qui a été un peu circonscrit ce dont tu viens de parler là c'est de pouvoir en effet par le processus créatif comme un élan un peu cathartique comme ça de libérer une émotion, un blocage une tension de révéler des fois aussi on ne sait pas tellement pourquoi on commence un dessin et ensuite après on peut On peut faire des hypothèses sur pourquoi plutôt cette couleur noire, pas cette couleur rouge, etc. En effet, oui, c'est vrai que c'est aussi une sorte de processus de découverte. Parce que l'art, enfin la psychologie, c'est vrai que c'est souvent par les mots, l'expressivité, mais ce n'est pas un canal qui est habituel ou dans lequel tout le monde est à l'aise, en fait. Et donc l'art, je pense que c'est plus... Il y a moins de barrières, je dirais, en fait, que la langue, etc., que les mots que tu vas choisir. Tu vas peut-être t'enquiquiner sur un mot, ce ne sera pas exactement ça que je veux dire. Tu vas t'embrouiller un peu avec l'autre en face parce qu'il n'a pas compris ce que tu voulais dire. Là, j'ai l'impression que ça évite ou s'attend à éviter ce genre de problématique, être un peu plus... être quand même dans ton intimité, dans ton proche de toi. J'ai l'impression que je vous ai endormis, là, les gars. Non,

  • Speaker #2

    pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, en fait, je suis méga concentré parce que c'est... hyper intéressant ce que tu dis et puis du coup j'essaye de t'en magasiner en fait tu vois ce podcast c'est un prétexte on essaye de comprendre, c'est un peu une séance gratuite pour nous tu vois c'est pour ça qu'en fait t'es invité aujourd'hui c'est une séance gratos est-ce qu'on doit se coucher sur le canapé François et moi ? il y en a deux c'est vrai que peut-être on va voir à la fin pour toi est-ce qu'il y a eu des situations comme ça où créer ça a pu te guérir ?

  • Speaker #2

    Ça a permis d'exprimer en tout cas un mal-être ou un bonheur, plus souvent quand même un mal-être, j'ai l'impression. Mais comme je suis quelqu'un qui n'est pas vraiment torturé, on va dire, ça a été vraiment dans certains moments de ma vie précis où j'ai eu besoin à l'adolescence d'écrire par exemple. Pas aussi bien gigaxe forcément, mais besoin d'écrire, besoin après quand je faisais de la photo de faire dans certains passages de ma vie des... des photos bien spécifiques qui marquaient un passage d'un état à un autre. Mais en photographie, je ne crois pas trop être ce qu'on pourrait qualifier d'un artiste pur et dur. Je n'utilise pas forcément la photographie. Je crois que j'aurais envie d'utiliser d'autres moyens que la photographie pour m'exprimer, si c'était d'une manière artistique maintenant, vu que c'est devenu mon boulot. Oui,

  • Speaker #1

    puis d'inverser la tendance.

  • Speaker #2

    Ouais... Mais en fait, ça se rapproche beaucoup trop au travail, je crois. Ou alors, il faudrait vraiment... Je crois que je préférais... Je vais dire une connerie, mais faire de la poterie, en fait. Enfin, c'est très condi comme ça, mais...

  • Speaker #0

    J'ai fait un atelier de céramique il y a deux semaines, c'était génial.

  • Speaker #2

    Mais c'est trop bien, en vrai, ouais. Tu peux massacrer la... Massacrer la terre si t'as envie, ou la caresser, ou... Non,

  • Speaker #0

    alors, pour ça, c'est... color ta vie ou tu balances des pots de peinture sur un espace blanc et t'es tout protégé alors là ça c'est là t'évacues tout ah oui oui ça c'est magnifique ah t'y vas à coup de de peinture soit ça soit construire quelque chose de magnifique LPT c'est

  • Speaker #2

  • Speaker #1

    Adrien avant tu l'évoquais un petit peu mais pour toi est-ce que c'est important de mettre tes émotions dans tes oeuvres bah tu peux pas faire autrement non

  • Speaker #3

    c'est la question que j'attendais c'est la réponse que j'attendais c'est consubstantiel j'ai pas compris et il va nous laisser là-dessus vas-y développe Adrien c'est consubstantiel évidemment je vois pas comment tu pourrais créer ou faire de l'art sans mettre de l'émotion dedans en tout cas dans l'écriture dans ce que moi je fais après je sais pas il y a des formes d'art que j'ignore sûrement ou tu peux peut-être le faire mais pour moi c'est essentiel c'est de après même raison émotion savoir comment séparer les deux je sais pas mais quand t'écris un bouquin tu vas avec des souvenirs des émotions avec un côté rationnel aussi envie de construire une histoire qui a du sens tu mélanges tout ça t'es plus trop au courant de ce que t'essaies de faire puis quand la phrase elle est belle tu dis ah c'est cool mais ouais oui forcément

  • Speaker #1

    Nat, toi, tu as déjà eu le cas où tu as fait de l'art avec un patient ou quelqu'un que tu suivais ?

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à ce que tu disais, Will, sur la photographie. J'ai l'impression que... Alors, il y a des outils qu'on utilise en thérapie qui peuvent peut-être s'apparenter à de l'art. On fait des fois une ligne de vie, en fait. Là, c'est plus pour se repérer dans le temps, que la personne puisse un peu nous dire les hauts, les bas dans sa vie, colorer aussi avec les émotions. mais en fait on prend moi je trouve que c'est très utile aussi des fois de prendre des fois des cartes de photos justement parce qu'il y a aussi des personnes qui sont aussi moins à l'aise justement comme je disais avec la découverte de ce que c'est son monde interne quelle est l'émotion que je traverse etc c'est plus difficile de passer par les mots donc je leur présente vraiment un tas de cartes et ils prennent une carte souvent je leur dis comment vous étiez il y a 6 mois, comment vous étiez maintenant comment vous aimeriez être dans 6 mois etc ça permet aussi à la personne de me décrire de me décrire cette carte et de me dire ce qu'elle a voulu ce qu'elle a perçu de cette carte en fait qui parle d'elle mais c'est un tout petit peu moins confrontant vu que c'est pas d'elle directement, elle est pas comme ça elle est pas au crachot à me dire voilà il m'arrive ça dans ma vie je vais être là surtout ça définit aussi une direction j'aime bien ce passé, présent, futur ça montre toujours qu'on est dans un processus et que on n'est jamais stock là maintenant dans le présent donc oui je dirais que les cartes, les photos ça j'utilise beaucoup Après les dessins...

  • Speaker #2

    Les photos, c'est des portraits avec des gens qui expriment une émotion ? Ou bien ça va être quelque chose de... Plus abstrait ?

  • Speaker #3

    En fait,

  • Speaker #0

    je me rends compte, j'ai un jeu de cartes qui s'appelle les cartes d'Ixit. Et puis sinon, des fois, je leur demande de prendre des photos d'eux, que ce soit plus jeunes, maintenant, voire même de faire un collage pour le futur, en fait. Il y a aussi une technique très marquante, ça s'appelle les masques. On est censé avoir du matériel de bricolage, vraiment, on crée un masque qui représente une personne avec qui le patient a un problématique. que ce soit un deuil, un conflit, etc. Et il va y mettre, il va personnifier la personne en face. Et après, on va tenter de dialoguer. Ce masque va être mis, il va changer de place, il va changer de chaise pour vraiment faire un dialogue avec la personne. Et c'est souvent hyper puissant. Vu qu'il a fait pendant des minutes, voire même une séance entière des fois un masque, il a vraiment incarné, il sait que cette personne en face, c'est sa mère, c'est son père, c'est son frère, je ne sais pas qui que sais-je. Et ça, c'est assez frappant. Oui, c'est une rencontre forte.

  • Speaker #1

    Mais ce qui est fou en plus, c'est que ce n'est pas forcément des artistes ces gens. Non. Vous utilisez ce canal. Exact. Pour faire sortir des choses. Mais du coup, c'est vu comment un peu dans ta profession et tout ? Moi,

  • Speaker #0

    je suis formée dans une approche où ça s'appelle des objets flottants. En fait, en gros, il y a plusieurs objets flottants. On prend le parti justement de se dire que des fois, dans les conflits, dans les blocages, on a trop utilisé un mode de communication qui est la communication. digital, analogique, maintenant j'ai un petit doute, et qu'on veut changer de mode de communication, passer sur un mode plus peut-être flottant, moins précis, et donc on utilise des objets flottants, ça peut être le blason. je ne vais pas vous faire toute la liste, mais blason, le jeu de loi, les cartes d'excit, les masques, il y a les mandalas aussi en sable, en fait. Et c'est une manière de faire dire des choses aux gens sans vraiment qu'ils aient l'impression qu'ils doivent se dévoiler, qu'ils doivent parfois aussi manquer de loyauté auprès de leurs parents. Généralement, c'est un moyen plus doux, on va dire, mais aussi qui laisse flotter un peu la pensée. On ne va pas juger, on ne va pas interpréter, en tout cas, éviter d'interpréter, mais...

  • Speaker #2

    se laisser faire le processus en fait mais c'est en fait par rapport à ça ce que je trouve intéressant c'est aussi cette approche en tant qu'artiste si on prend la casquette d'artiste de se dire toi quand tu veux exprimer une certaine émotion ou quelque chose alors par des mots c'est assez clair j'ai l'impression mais plus tu pars vers quelque chose qui sera on va dire un peu plus abstrait et plus t'arrives à je trouve exprimer une émotion ou quelque chose que tu peux quand même garder pour toi même si tu la montres au grand public ce que tu as créé, l'état dans lequel tu étais tu as le droit de le garder un peu pour toi puis la personne qui va voir ça, qui va visiter une expo ou peu importe peut aussi en faire une interprétation qui sera probablement très différente de ce que toi tu as vécu ou ce que tu vis pendant que tu crées Ouais, par rapport aux mots, je sais pas comment tu peux, entre guillemets, te cacher derrière sans trop en dévoiler, parce que j'ai l'impression que c'est tellement précis, en fait. La photographie, c'est aussi relativement précis, je trouve. C'est pour ça que je parlais de poterie, en fait. C'est ce côté où tu peux, tu vas exprimer, limite, c'est presque de l'art brut que tu pourrais ne pas montrer, mais tu choisis de le montrer, puis peu importe ce que ça va générer chez la personne.

  • Speaker #3

    Mais peut-être là-dessus, moi j'ai quand même le sentiment, pour créer de l'art qui est ensuite... et assez facile justement l'accessibilité pour les gens assez facile, tu peux être lu par des gens de 14 ans des gens qui n'ont pas je ne suis pas en train de créer quelque chose où il faut une formation un master en histoire de l'art pour comprendre en fait quand tu crées de l'art tu crées un un médium entre toi et l'autre et tu rends compte à quel point l'autre va projeter des choses sur ce que toi t'as créé et au final mes livres vont être lus de manière très très différente en fonction de de ce que la personne a en elle. Déjà, les gens qui me connaissent, ils veulent aller chercher qui je suis à l'intérieur. Les gens qui ne me connaissent pas du tout, ils vont chercher peut-être un de leurs proches, quelque chose d'autre. Ils vont projeter des choses qui sont extrêmement différentes sur mes livres, sur les interprétations. Même mon premier roman, la fin, n'était pas forcément extrêmement claire. Les gens ont leurs propres idées. C'est vrai que je pense que tu peux te cacher passablement derrière les mots, mais... avant tout c'est l'autre en face qui te cache, qui te remet dans tes mots pour essayer de voir les siens en fait donc je pense qu'il y a déjà cet effet miroir qui est important même dans l'écriture mais dans tous les arts, et c'est vrai qu'il y a des arts en particulier tu peux te planquer complètement derrière, t'as exprimé ton truc, et puis après, voilà.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser juste que tu disais que l'écriture pour toi est plutôt en art un peu précis, ou la photo, mais imagine une métaphore. L'écriture, c'est précis, mais c'est... L'interprétation, dix personnes lisent la métaphore, dix personnes pour avoir dix images différentes, tout comme une photo qui est rendue légèrement floue, parce qu'on veut donner quelque chose avec cette photo, on ne sait pas trop. Donc je ne suis pas convaincue. Enfin, je pense que t'as aussi quand même plus de latitude. même avec un art qui se veut précis oui c'est des mots, on sait ce que ça veut dire généralement là j'ai une phrase en tête qui me vient d'un film j'étais petite quand je l'ai entendue mais elle me revient toujours je crois que c'était Ariel Dombal qui disait elle était un peu je crois alcoolisée dans le film et elle disait oh le ciel est bleu comme une orange j'avais trouvé ça magnifique en fait et bon voilà je sais pas ça m'est venu à maintenant c'est pas Nietzsche je la vois tellement dire ça en fait à part ça j'ai aussi je peux rajouter un truc sur les larves parce

  • Speaker #3

    qu'il y a un outil vraiment que j'utilise souvent c'est la sculpture ah je voulais que tu parles de ça c'est vraiment hyper intéressant j'allais te le poser je te promets c'est vrai ?

  • Speaker #2

    en fait comme il n'a pas le droit de poser des questions parce qu'elle est sculpte à mort

  • Speaker #3

    Non mais parce que t'es à l'aise pour sculpter quoi Attends, attends,

  • Speaker #0

    on va devoir définir Est-ce qu'ils vont croire qu'il y a une sorte de musée de poterie chez moi et tout ?

  • Speaker #2

    En tout cas il y a un jardin chez vous Ouais,

  • Speaker #1

    ça serait bien de vous les répondre. Pourquoi nous, c'est une discussion de fou ?

  • Speaker #2

    Elle est partie sur un rade en bas qui dit que le ciel est bleu comme une orange. Comme une orange,

  • Speaker #1

    c'est un jardin chou. C'est un peu la poterie.

  • Speaker #0

    Là, c'est associatif. On dit relâchement d'idées. Relâchement associatif d'idées. Donc, oui, en fait, une des manières aussi de pouvoir... à la place de s'exprimer mais de pouvoir montrer comment on se sent des fois je fais ça avec les gens seuls mais aussi des fois en couple et en famille de représenter l'état à nouveau des fois ça peut être présent passé, présent, futur ou alors l'état de comment ils étaient au début de la problématique ou l'importance de la problématique sur eux, comment ils aimeraient qu'elle ait moins d'importance sur eux et vraiment ils doivent se sculpter eux-mêmes en fait, ils doivent se prendre une position ils peuvent se sculpter dans l'univers de mon bureau, sur la siège pas sur la chaise etc j'ai une question,

  • Speaker #3

    on pourrait leur faire sculpter un truc ?

  • Speaker #0

    c'est faisable parce qu'ils parlent pas tu leur fais juste sculpter un peu même sur le canapé comme ça et puis comme ça on voit ce que ça fait mais comment ça sculpter genre sur nos corps ouais tu vas te positionner en fait et ce serait sympa que un ou deux soient d'accord d'essayer bah William il est d'accord d'essayer ce qui serait mieux c'est qu'il nous sculpte nous parce qu'en fait quand on est plusieurs ce qui est important c'est qu'en fait la personne qui a le droit de sculpter c'est le sculpteur va sculpter les autres en famille par exemple il y en a un qui sculpte le reste de sa famille

  • Speaker #2

    J'ai une anecdote là-dessus, avant qu'on le fasse en vrai. J'ai fait ça quand j'étais gamin. Ouais,

  • Speaker #0

    où ça ?

  • Speaker #2

    Avec le créateur du Mopé de Chaux.

  • Speaker #3

    Attends,

  • Speaker #2

    juste la phrase, elle est dingue, non ? Avec le créateur du Mopé de Chaux, le gars qui a inventé le Mopé de Chaux. C'est Kermit, la grenouille, Peggy la cochonne. On avait une sortie d'école, une course d'école. On s'est retrouvés... Franchement, les souvenirs sont assez vagues, parce que c'était il y a vraiment longtemps. et en fait il y avait une femme magnifique qui était une actrice enfin une comédienne j'avais 7 ans mais je trouvais déjà les femmes magnifiques c'est horrible ce que je viens de dire désolé pardon je retire ce que j'ai dit et puis en fait ils m'ont tiré au sort pour sculpter cette femme et je devais toucher son corps pour bouger placer ses jambes et tout ça c'est ça qu'on doit faire mais quelle était la consigne sculpter dans quel sens là en l'occurrence la sculpter pour qu'elle rentre dans une boîte enfin c'était un tour de magie non c'était non non c'était c'était elle devait je devais créer une émotion avec son corps en fait tu vois je vais je suis en train de m'enfoncer dans un truc là François tu veux bien me sculpter s'il te plaît pour qu'on sorte de ça vraiment on voulait qu'on sculpte ?

  • Speaker #1

    ouais on va se sculpter vas-y Will Tatu sculpte

  • Speaker #3

    Attends, laisse faire parce qu'elle sait de quoi elle parle. Ok.

  • Speaker #1

    En fait, c'est juste qu'il faut juste savoir qu'il y a des gens qui vont nous écouter et il y a des gens qui nous regardent aussi sur YouTube. La sculpture va être que efficace pour les gens qui nous regardent. Ou alors, Gigax,

  • Speaker #2

    il pourrait décrire cette sculpture. Oui, alors que Gigax,

  • Speaker #1

    voilà, est-ce qu'on va faire ? Oui, je peux décrire ce qu'on va toi tu vas décrire la sculpture d'accord toi tu vas la sculpter ouais moi je suis sculpteur t'es sculpteur et tu sculptes qui ?

  • Speaker #0

    et moi je veux bien être la sculptée parce que comme ça je vous dis ça m'angoisse comment on fait je peux pas sculpter un homme plutôt mais c'est bon mais par contre ok ce que je te propose c'est peut-être on va faire un parce que deux c'est plus chouette c'est un peu sculpter un peu l'état de ton esprit actuel et là où t'aimerais être et comment t'aimerais que ta vie soit dans six mois Waouh !

  • Speaker #2

    Sculpte-les les deux,

  • Speaker #3

    quoi. Sculpte-toi aussi en même temps. Tu peux en prendre deux.

  • Speaker #0

    Si tu veux prendre François et moi, c'est très bien.

  • Speaker #1

    Tu sculptes moi et tu sculptes Nat. Donc c'est qui le passé ?

  • Speaker #2

    C'est qui dans six mois ? Non, on peut représenter...

  • Speaker #0

    En fait, tu vas faire deux sculptures. Une première qui représente le maintenant et une autre qui représente le futur. Donc c'est qui en premier ?

  • Speaker #3

    François, c'est le présent ? On peut être les deux dans le présent.

  • Speaker #0

    Tu vois, peut-être qu'il veut nous faire interagir, peut-être qu'il veut...

  • Speaker #1

    c'est libre à lui du coup je dois placer vos membres d'une certaine manière ok d'accord pour ceux qui nous écoutent on vous invite vraiment à aller sur Youtube pour cette séquence là pour regarder ça parce que ça va être quelque chose ça va être épique et puis pour ceux qui ne veulent pas aller regarder sur Youtube ça

  • Speaker #0

    sera raconté par Adrien mais il y a un peu du tien il y a quand même une petite consigne c'est que tu nous scoops et au bout d'un moment tu lui dis c'est bon j'ai terminé et là nous on est censé pendant un petit moment, une minute juste ressentir dans nos corps les manques qui sont douloureux, pas douloureux là où il y a des tensions, pas de tensions etc. et après on doit te faire part de cette expérience à toi Ah voilà, ok

  • Speaker #3

    C'est bien On va reposer les règles puisque maintenant c'est moi qui vais décrire ce qui se passe William, tu vas aller d'abord auprès de François tu vas sculpter ton présent, ton état d'esprit de maintenant Je peux être dans la sculpture si ça peut aider,

  • Speaker #0

    tu vois, s'il a une image c'est pas forcément François qui doit représenter le présent et moi le futur Ça peut être nous deux ensemble

  • Speaker #3

    Mais vous êtes à l'opposé sur les canapés et puis il faut qu'on vous voit quand même, il peut pas te sculpter au milieu de la pièce Non, non, non

  • Speaker #1

    C'est là après l'autre

  • Speaker #3

    il va d'abord sculpter son présent chez François parce que je trouve qu'il y a une intensité et après tu viens sculpter ton futur chez Nathalie t'es mon futur Nathalie ça te décommande parce que moi là je quitte le micro ça te décommande enlève aussi l'iPad de ton sexe j'ai entendu que c'était pas bon voilà

  • Speaker #2

    je bois un dernier coup d'un petit chlouk de whisky ok donc moi maintenant je suis à la narration Donc

  • Speaker #3

    William se lève et va sculpter son ami François François est assis sur le canapé, les deux mains à l'intérieur des jambes assez concentrés donc là William lui prend la main droite ça je vais pas le dire donc il le positionne sous l'ange D'accord, c'est pas censé être en mouvement cher ami donc là il a pris ses mains comme si Je crois que je ne vais pas le dire ça, mais... Il est comme s'il utilisait son sexe comme une échelle. Ok, donc là, il lui pose la main droite sur le canapé, comme s'il était relax. La jambe droite aussi ouverte, donc la veste ouverte aussi sur le côté droit. Donc là, il est comme éventé dans son canapé, la tête un peu baissée. Là, il lui relève la tête, il regarde... Il regarde au loin. Donc voilà, là, il a fini de sculpter François. François, tu restes comme ça, puis maintenant, Will, tu viens sculpter le futur chez Nathalie.

  • Speaker #0

    François il est terminons avec ça non non tu peux pas parce que François ça va être long à tenir sinon mais il est capable t'as vu la position facile qu'il a François prends juste une minute pour voir dans ton corps quel sens quel membre de ton corps tu sens quelle partie bon j'arrête de dire membre parce que bon mais quelle partie si c'est chaud froid tu sens tes membres François où ça t'emmène est-ce que c'est agréable comme expérience ou pas agréable ou est-ce qu'il y a des tensions Qu'est-ce que tu vois ? T'arrives à lui ramener le micro ?

  • Speaker #3

    J'ai pas pris de LSD non plus,

  • Speaker #1

    tu vois, donc... C'était à sec comme expérience. Voilà,

  • Speaker #0

    maintenant tu peux sortir. Je peux décrire ? Ouais, vas-y.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je dois décrire ?

  • Speaker #0

    déjà au niveau du tonus musculaire est-ce que c'était agréable comme posture ? pas qu'est-ce qui n'était pas agréable si c'était le cas ? qu'est-ce que tu arrivais à percevoir dans ton champ de vision ? qu'est-ce que tu n'arrivais pas à percevoir ? ça fait beaucoup de questions,

  • Speaker #1

    vas-y j'étais bien dans ma position en général sauf la nuque Ok,

  • Speaker #0

    c'était quoi la nuque ? La nuque,

  • Speaker #1

    j'avais une tension dans la nuque parce que je regardais en haut vers la lumière. Donc c'était pas très naturel ?

  • Speaker #0

    C'était pas hyper naturel,

  • Speaker #1

    il aurait fallu que j'aie un appui tête. Ouais, ok.

  • Speaker #0

    J'en ai passé en stock,

  • Speaker #2

    désolé.

  • Speaker #1

    Mais t'aurais pu me tenir la tête avec ça. La lumière,

  • Speaker #0

    elle était éblouissante. Elle était très éblouissante,

  • Speaker #1

    ouais.

  • Speaker #0

    Vous voyez pas agréable ou en fait si ça te portait un peu cette lumière ? Non,

  • Speaker #1

    ça devient un petit peu hypnotisant. Ouais, ok. et puis après tu parlais de chaleur ou quoi des trucs comme ça ? chaleur dans la nuque, sinon bien quoi les mains moites un peu j'avais ? non moi j'ai bien aimé parce que tu as ouvert ma veste je voulais vraiment que tu sois à l'aise en fait pas de picotement, pas de tension peut-être si je restais de 3 heures si j'étais pardon si j'étais resté de 3 heures je pense que c'était violent t'as eu des pensées ?

  • Speaker #0

    C'est un peu rapide. C'est un peu rapide.

  • Speaker #1

    mais j'ai bien aimé que William me touche comme ça et tout d'accord c'est que toi qui es le sculpteur qui peut un peu faire

  • Speaker #0

    disons, de ce matériel en fait. Est-ce que ça veut dire quelque chose pour toi ?

  • Speaker #2

    C'est pas facile parce qu'on est en podcast, on ne peut pas faire trois heures de sculpture, même si j'aimerais beaucoup sculpter François pendant trois heures. La réalité, c'est qu'il y a une contrainte de temps où j'ai vraiment... Et en plus, mon cerveau est un peu embrumé, je dois dire, avec ce whisky qu'on a bu. Donc, je pense que j'ai eu du plaisir à sculpter François, mais j'avais peu de choses à dire. on va dire, tu vois. Oui, tu dis comment tu voulais les expliquer.

  • Speaker #0

    En fait, je me sens très très à l'aise avec vous,

  • Speaker #2

    donc j'ai représenté ça par François qui est très à l'aise, à part qu'il avait un peu mal à la nuque, parce qu'il faut bien sûr se plaindre de quelque chose.

  • Speaker #1

    Mais non, mais sinon,

  • Speaker #2

    très bien quoi. Non mais oui,

  • Speaker #3

    on va faire l'exercice plus sérieusement pour la suite, parce que je te sens un petit peu inhibé. C'est le cas. On va t'imaginer à la fin de l'année, parce qu'on sait que tu as des enjeux, tu as des rêves, tu as des frustrations. Sinon, il y aura peut-être un peu plus de tension. on ne veut pas que tu nous le dises tu vas le dire en sculptant Nathalie donc j'aimerais que tu te concentres quand même 20 secondes que tu passes l'exercice, tu ne vas pas juste lui écarter les jambes comme tu as fait attention tu vas essayer de vraiment faire la chose pour les auditeurs en gros,

  • Speaker #0

    moi ce que j'ai pu voir c'est quelqu'un qui est plutôt à l'aise dans son canap il est plutôt assis, il est plutôt bien chez lui, il regarde une lumière qui est assez hypnotisante mais ça peut lui donner mal à la nuque voilà mais c'est le futur qui nous intéresse essaye de mettre un peu plus de toi ouais ok

  • Speaker #3

    On se fait engueuler, en fait.

  • Speaker #1

    On a invité, mais on se fait engueuler. C'est un sujet sérieux,

  • Speaker #3

    quoi. Ok. Donc là, je dois de nouveau... Tu veux m'aider à expliquer ce qu'il fait ? Bon, là, on a Will avec

  • Speaker #1

    Stan Smith qui s'approche de Nathalie. Je dois faire quelque chose de... On a des six ou un.

  • Speaker #0

    Donc là,

  • Speaker #3

    il croise les mains de Nathalie sur sa poitrine, à elle, donc. Donc elle a les mains croisées. Là, il lui approche la tête de telle façon qu'elle est... elle a la tête, le menton sur sa poitrine elle regarde vers le bas les mains croisées ça a l'air assez angoissant, il lui a croisé les jambes aussi c'est intéressant et puis il hésite encore à faire quelque chose, il lui met même les cheveux qui tombent devant comme pour la l'enfermer dans une sorte de elle est enfermée dans ses cheveux, dans ses mains et puis il lui met des points à la place des mains ouvertes elle a comme deux points sur sa poitrine fermée, croisée on va laisser une minute à Nathalie pour ressentir et après elle nous dira ce qu'elle ressent tout en camion je l'ai momifié t'as été sincère Will ce coup là ?

  • Speaker #2

    c'était assez spontané est-ce que tu l'as déjà parlé ?

  • Speaker #3

    non tu dois juste dire si tu l'as fait avec sincérité pendant qu'elle ressent oui ok t'as pensé à quelque chose j'ai pensé à quelque chose c'était pas juste pour rigoler alors maintenant on va lui demander de s'exprimer toi tu dois essayer de voir si ce qu'elle dit ça t'aide à exprimer cette émotion à laquelle t'as pensé peut-être qu'avec des mots t'aurais pas pu le faire peut-être que les mots qu'elle va choisir maintenant vont t'aider à dire quelque chose, à ressentir quelque chose à toi Nathalie Bon alors,

  • Speaker #0

    je dirais position très glauque de base. Position très glauque de base. J'étais plus directe dans des histoires de cercueil. Je me suis dit, mais il n'a pas compris. Je ne lui demandais pas sa mort, je lui demandais dans six mois. C'est ça la pensée qui m'est venue quand il m'a pris les mains en croix. En plus, après, il m'a encore fermé les mains. Donc j'étais vraiment... C'était pas léger, c'était pas comme un ange qui devait fermer ses ailes. J'avais l'impression que j'étais enfermée. Je suis positionnée en fait, mais j'ai l'impression que mon corps regarde une direction, puis mes jambes un peu une autre. Donc je suis un peu en rotation, en torsion, comme si on essayait de me forcer à faire un mouvement. Mais mon corps, il n'était pas naturel. Ce n'était pas naturel pour moi. Je vais devoir me forcer à faire quelque chose. Et surtout, je ne vois pas grand-chose. Je dois dire que là, il m'a vraiment fermée la... la vision avec mes cheveux, mon regard, mon manteau, mon manteau, mon manteau, pardon, mon manteau regarde très vers le bas. Donc au départ, franchement, assez glauque, assez oppressant, lourd et des sensations de tension et de torsion. Malgré tout, à un moment, vers la fin, comme j'étais très, très proche de moi, tout d'un coup, j'ai senti mon cœur, ma respiration. Et ça, c'était assez beau. Tout d'un coup, ça, c'était un moment beau d'être proche de moi et de ma respiration et de me sentir... Ça m'a calmée, en fait. En fait, peut-être le glauque s'est transformé en quelque chose d'un peu contenant. J'étais proche de moi, je me tenais fort. un peu d'ancrage comme ça elle est très très forte

  • Speaker #1

    Joli ! Du coup Will ?

  • Speaker #2

    Alors moi c'était l'idée de base quand j'ai créé cette sculpture parce qu'on a parlé de six mois et dans six mois on arrive dans la période pour moi qui est la période que je redoute le plus dans l'année, chaque année qui est la période où on en rigole beaucoup en équipe et on en rigole aussi en famille qui est une période très dense, très chargée hum... dans laquelle je me repose peu parce que c'est la période la plus active pour Mouto, pour notre agence, où on a beaucoup beaucoup de travail à gérer. qui dit travail à gérer, c'est pas vraiment le travail qu'on doit gérer, mais c'est l'humain là-dedans, donc les clients, les collègues, notre fatigue. Il y a beaucoup de gestion en ce moment-là. Et puis c'est toujours une période où je ris beaucoup avec ça, mais en disant j'espère que je ne vais pas faire un infarctus pendant la nuit. Et il y a de ça. Mais il y a aussi beaucoup besoin pendant ces périodes-là de me retrouver avec moi-même, d'avoir des temps. de qualité avec moi-même. J'ai beaucoup besoin d'être dans ma grotte quand je donne beaucoup. C'est ma manière de me ressourcer. Et du coup, autant il y a de la crainte dans ce que j'ai sculpté, parce que je redoute chaque année cette période, et autant ça fait tourner la boîte. Et du coup, c'est vraiment positif. Et puis c'est aussi un moment positif parce qu'on surperforme, c'est cool. et puis je sais que je peux me retrouver je me retrouve aussi un peu avec moi même pendant cette période parce que plus trop le choix de faire autre chose en fait du coup il y a des sentiments très mêlés là dedans

  • Speaker #0

    Je trouve ça assez joli. Je trouve qu'on a bien représenté l'outil que c'est. D'ailleurs, le patient n'est pas forcément obligé d'expliciter autant. On peut aussi laisser juste flotter comme ça. Mais je trouve joli là aussi pour l'exemple. Généralement, il n'y a jamais que du. Ce n'est jamais que horrible, que joli. Et là, son sentiment d'être en fait, je dois être proche de moi. Je dois me raccrocher à moi. Je l'ai senti vers la fin.

  • Speaker #2

    Il est très fermé, j'ai fermé tes mains aussi parce que beaucoup de fermeture, de rendre hermétique en fait, pour pas se perdre, pour pas défaillir. Oui,

  • Speaker #0

    la contenance, c'est ça. Mais au fur et à mesure. Donc ouais, joli. Enfin, joli pour l'exercice.

  • Speaker #2

    trop bien c'était beau ce que tu disais j'ai beaucoup aimé quand t'es avec une bonne professionnelle et quand tu mets un peu du tien et tout c'était très joli avec

  • Speaker #1

    William on a souvent des discussions on a eu souvent ces discussions là où on se demandait si à un certain point les artistes qui nous entouraient peu importe ce que tu fais comme art, il y a beaucoup de ces performances ou ces choses qui font beaucoup parler parce que ça dérange ou des fois c'est même moche. Et des fois, on se disait avec William est-ce que finalement, est-ce qu'il faut déranger pour plaire ? Alors, déjà, ça c'est ma première question. Mais ma deuxième question, c'est toi, avec ta vision, mais même toi, Adrie, tu pourrais aussi en parler. Est-ce que finalement, ces artistes, qui font des choses des fois qui dérangent, mais des fois à la limite même du malsain, est-ce qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez eux ? Ou est-ce que ça peut être des gens très sains d'esprit, mais qui expriment juste ce qu'il y a au fond d'eux ?

  • Speaker #3

    déjà tu demandes à une psychothérapeute ce que c'est d'être saint d'esprit, c'est un peu compliqué à définir pour toi non ?

  • Speaker #0

    ouais j'allais pas là dedans d'ailleurs saint d'esprit tourne par là ouais c'est vrai que j'allais pas là dedans ce que j'avais envie de répondre c'est j'ai l'impression qu'il y a des personnes qui ont une caisse de résonance plus grande que les autres une sorte de vibration au monde, aux émotions euh à toutes sortes de choses, en fait, à la politique. Ça peut être toutes sortes de domaines, disons. Et j'ai l'impression que, peut-être, ce qui dérange, la provoque, etc., j'ai l'impression que c'est des personnes qui ont tendance à peut-être avoir cette caisse assez ouverte, assez importante, mais qui ont aussi besoin de renvoyer, en fait. Je ne sais pas comment dire, comme un miroir pour la société, etc. J'ai plus l'impression que ces personnes-là se sentent plus des témoins, des passeurs. que des personnes qui incarnent vraiment elles-mêmes ce qu'elles dénoncent. j'aurais tendance à penser ça en fait que c'est pas forcément elle qui incarne ce qu'elle dénonce mais plus je vois beaucoup, alors tous mes patients sont de loin pas tous artistes mais je trouve qu'il y a beaucoup de gens qui disent je suis là parce que je vois les failles, je vois chez les gens les trucs qui tournent pas rond, j'ai déjà tellement vu des problèmes dans le système de soins dans le système familial, dans mon système professionnel j'ai été un peu aiguisée quoi à voir les failles ce qui tourne pas rond alors Ils ont souffert de ces failles, donc c'est vrai qu'en partie, ils font partie de ce système, et peut-être un bout, oui, ils peuvent aussi le renforcer, donc un bout avoir eux-mêmes, certaines pathologies ou troubles psychiques. Mais je dirais plutôt que là, c'est des yeux, c'est des témoins privilégiés, en fait. Parce que l'orchestre de résonance a eu affaire à ces problématiques.

  • Speaker #2

    Ça fait penser un peu à Split, ce que tu racontes. Je ne sais pas si tu as vu ce film incroyable sur l'autre. Bon, c'est un peu sur-exagéré, mais... ce gars qui a je sais pas combien de personnalités 32 personnalités c'est pas Identity ? non

  • Speaker #1

    C'est le trouble de la... La dissociation.

  • Speaker #3

    Ouais,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #2

    La naïcha yamalone. Ouais. Imprononçable nom de famille, je suis désolé, je l'ai probablement écorché. C'était pas mal.

  • Speaker #0

    Le trouble dissociatif d'identité, oui, ça je connais, mais je crois que le film, j'ai pas vu.

  • Speaker #2

    J'ai un petit doute. Mais c'est un peu ça, la morale de cette histoire. C'est les gens qui ont souffert, du coup, sont plus sensibles à ce qui est autour d'eux, réellement. Moi,

  • Speaker #0

    j'ai un patient qui me dit, moi, dans la rue, quand il y a quelqu'un qui joue, l'instrument, je commence à être un peu en larmes, en fait. Je prête attention à lui, et ça le blesse énormément que les passants passent à côté sans rien faire. Moi, je dois dire que moi, des fois, je n'ai pas cette caisse de résonance-là, en tout cas pas à ce moment-là. Des fois, j'en ai d'autres, mais c'est vrai. J'ai l'impression que c'est des personnes qui ont comme une couche en moins, qui, des fois, les fait beaucoup souffrir, mais qui, des fois, sont aussi magnifiques de leur présence au monde, en fait. Ça, c'est vrai.

  • Speaker #1

    justement pour continuer sur ce que tu dis est-ce que toi et puis je pose la question aussi à vous deux est-ce qu'il y a une oeuvre qui vous a touché particulièrement ça peut être n'importe quoi un film un livre, une peinture, vraiment n'importe quoi

  • Speaker #2

    j'ai déjà quelque chose en tête si vous voulez Pink Floyd, The Wall le film et l'album j'ai jamais vu le film ah ouais ? ça c'est ma cam déjà c'est vieux donc j'aime bien il y a ce côté un peu vieux rock donc j'aime bien je trouve que l'esthétique est incroyable je trouve que la musique est divine il y a une sorte de mélancolie dans ce film que j'aime beaucoup Je trouve que c'est vraiment une œuvre d'art complètement accomplie en fait autant avec des musiciens qui sont forts qu'un film qui est hyper bien réalisé les musiques tombent au bon moment le rythme est incroyable je trouve que c'est vraiment une pièce d'art au complet en fait visuellement, auditivement et puis qui ramène je trouve moi ça me touche beaucoup sur la manière dont tu parles de l'humanité de la souffrance de l'homme, de l'homme pas de l'humain, mais de l'homme, le mal, quoi, enfin, vraiment, qui grandit avec une mère, qui prend beaucoup, beaucoup de place, enfin, des choses comme ça, et je trouve que ce film, il est incroyable. Ils sont gênés ?

  • Speaker #1

    Qui d'abord ? Bah, moi,

  • Speaker #3

    c'est plutôt des livres, forcément, même s'il y a des peintures aussi, mais c'est plutôt des bouts de livres, des passages, des phrases. qui me touche et qui me reste très longtemps dans la tête tu te moques toujours de moi à cause de Nietzsche mais tu as le gai savoir non je te donnais ce bouquin Non, je pense que le guet savoir, par exemple, de Nietzsche, si tu peux lire des passages, c'est plein de petits passages comme ça, il y a tout des fois dans une page, il te décrit tout d'un sentiment que toi, tu as d'errance, de vacuité, de manière sublime, en décrivant comment un vieux type descend de la montagne et puis quand il arrive en bas de la montagne, il voit des gens faire la fête et puis il se dit, je ne suis pas prêt pour cette fête qu'ils font, puis ils remontent dans la montagne. Tu as juste cette image-là, et c'est beau, et puis tu refermes le bouquin. ça me touche quoi donc je dirais que c'est des bouquins comme ça c'est aussi des bouts de phrases des petites choses à gauche à droite c'est ça qui me touche le plus

  • Speaker #0

    Bon bah on va clairement aller dans la culture populaire avec moi, on va laisser les gens dans la bibliothèque alors non mais d'ailleurs je suis pas sûre du coup que je sois la meilleure pour avoir été invitée enfin non, vous allez faire l'autre sujet après pardon pour le savoir dire non mais parce que moi un film qui me revient, c'est vrai que c'est le truc qui me revient, c'est assez ridicule j'avais quoi, 14, 15 ans, c'est Yes Man avec Jim Carrey ce film il a marqué ma philosophie de vie je croyais, il y avait quelque chose d'un peu de génial je trouvais dans ce film et je sais que je me suis des fois on a des petites références on parle des fois du génogramme imaginaire t'as ton vrai génogramme, tes vrais parents mais aussi le génogramme imaginaire que tu mettrais à la place de tes parents et je sais pas, ce film il a incarné quelque chose comme ça d'une posture d'être dans la vie, d'ouverture d'oser, d'opportunité etc donc c'est vrai que ça m'a un peu forgé et j'y pense encore récemment et sinon il y a une autre musique mais que je retrouvais le plus, c'est sur la BO d'un film qui a été fait sur Ella Maillard qui est magnifique. C'est une... Kirgi, je crois, qui chante. Et c'est vrai que cette chanson, elle a la capacité... Moi, je pense que je suis plus peut-être... Enfin oui, il y a des tableaux qui m'ont marquée, mais là, ça ne m'est pas venu. Donc du coup, je pense que peut-être je suis plus un peu musicale ou auditive. Et elle a la capacité de me toucher. J'ai l'impression que c'est une voix un peu du tréfonds de l'âme du monde. En même temps, je vois la vastitude des plaines, l'appel du large, en même temps, le sentiment de devoir avoir des racines pour pouvoir partir. Enfin, je ne sais pas, je trouve qu'elle est dingue, cette chanson. tu vois de laquelle je parle on le met en comment vas-y je t'arrache pour les gens qui sont sur la vidéo youtube et ça je pense que c'est intéressant quand je peux balader dans Glion des fois j'ai des petites phases contemplatives comme ça je l'amène je suis sur mon banc ah waouh ouais je sais pas ça m'amène direct les gens qui sont auditifs,

  • Speaker #3

    visuels intellectuels et tu vois ça dans les choses qui les touchent, etc. Et c'est vrai que moi, dans un musée où il y a des tableaux, il y en a quelques-uns qui sont époustouflants, mais je passe à côté, quoi. L'art contemporain, par exemple, je passe à côté. Par contre, je peux me dire une phrase, et puis ça m'ouvre un monde entier. Ouais, je comprends. Parce que je suis plus, je pense, cérébral. Par exemple,

  • Speaker #2

    Paul Valéry,

  • Speaker #3

    il a dit, je te cite quand même quelqu'un, François, Ce que nous savons, c'est-à-dire ce que nous pouvons, a fini par s'opposer à ce que nous sommes. Je la cite assez souvent, cette phrase. Tu dis ok, c'est-à-dire ce qu'on sait, ce qu'on peut faire, ce qu'on a acquis en tant qu'espèce. Notre progrès quoi.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #3

    s'oppose à qui nous sommes. Qu'est-ce que c'est quoi ? C'est qu'on est des animaux, on s'auto-détruit en créant des choses qui dépassent en fait ce qu'on est censé être, mais alors on est censé être quoi ? Pour moi, tu me donnes juste cette phrase, c'est le principe de la dissertation, tu m'assieds dans une pièce avec cette phrase, je suis content quoi. C'est un peu de whisky, c'est mieux. Et il y a d'autres gens qui vont dire mais qu'est-ce que tu veux que je fasse de cette phrase ? Elle m'indispose. Je pense qu'on est différent là-dessus. Quand vous faites de la photo, etc., et je vous vois... Je vois les Français, on a bossé ensemble, on a shooté des interviews pour un client qu'on a en commun. et puis il me disait attends remets la fumée mais cette image c'est une dinguerie viens voir viens voir alors grâce à lui j'entre dans je comprends ce truc de l'image mais j'ai pas l'érection qu'il a parce que la lumière tombe et puis là il y a le truc et le mec il était vraiment sa jeunette est belle parce qu'il faisait une belle image et moi j'ai moins cette capacité donc c'est beau aussi de voir quelqu'un qui s'extasie devant la forme d'art qu'il touche et on est en profondeur là

  • Speaker #2

    Nathalie tu nous as entraîné dans les profondeurs dans les abysses mais François tu n'as pas répondu du coup parce que c'est toi qui as posé la question par rapport à ça mais est-ce que toi tu as réfléchi est-ce qu'il y a une oeuvre qui te touche particulièrement moi j'ai réfléchi pendant que vous répondiez donc je ne vous ai pas écouté mais en fait moi c'est difficile à dire parce que ça dépend trop il y a plein de choses mais

  • Speaker #1

    si je devais sortir un truc moi c'est beaucoup des BO genre moi la BO de Gladiator la BO de Pornhub la BO même de jeux vidéo genre Battlefield 1 elle a été reconnue, c'est une BO qui est incroyable si vous n'avez pas l'occasion d'aller l'écouter mais moi j'ai dit, je disais ça à mes collègues le jour ou même à ma famille je dis mais si je meurs vous mettez ça à mon enterrement parce que tu vas mourir quand je vais mourir, si je meurs avant vous tu vois c'est ça et comme je vais tous vous enterrer ça sera pas... non mais c'est parce qu'elle me touche et en fait en fait moi ce qui est assez je pense paradoxal c'est que je fais de l'image parce que c'est comme ça que j'arrive à exprimer ce que je ressens mais je crois que je suis plus je suis touché par l'image comme tu mentionnais mais je vais être vraiment pour moi c'est un tout c'est à dire que je dois être touché par la musique avant tout pour moi la musique elle fait un truc de fou d'ailleurs quand j'imagine des scénarios quand j'imagine plein de choses en fait dans l'art c'est par la musique en fait et je me souviens même avant qu'on travaille ensemble William à avoir passé des nuits parce que je suis beaucoup plus sensible la nuit mais de passer des nuits entières à écouter des musiques en retouchant des images et en fait

  • Speaker #3

    j'avais l'impression d'atteindre une chose que sans musique j'arrivais pas à atteindre comme si ça me donnait une potion magique si j'écris sans musique ou avec la musique elle m'aide aussi à rester dans une émotion que j'essaie de décrire et d'ailleurs c'est drôle parce que il y a des gens qui peuvent pleurer en lisant des livres moi je crois pas que ça m'est déjà arrivé par contre en écoutant de la musique oui je peux atteindre des émotions plus fortes que en lisant par contre mon moyen d'expression c'est l'écriture si tu me demandes tu me donnes un harmonica tu vas pleurer pour une autre raison donc c'est aussi intéressant de dire tu produis un art mais qui est pas forcément celui qui te touche le

  • Speaker #1

    plus c'est drôle que tu dis ça parce que typiquement quand t'as écrit se réjouir de la faim bah moi y'a eu 2-3 fois mon gars moi j'ai chialé

  • Speaker #2

    ouais mais moi j'avais j'avoue vraiment bah ouais non mais à part ça si vous l'avez pas lu allez le lire parce que et puis si François et moi on dit ça alors qu'on lit genre un livre toutes les décennies c'est vrai c'est que c'est la valeur moi j'ai lu un livre de Guillaume Sausson

  • Speaker #1

    moi c'est mon auteur préféré c'est le seul que je connais personnellement que je peux toucher qui a encore envie c'est le seul auteur qui a encore envie se réjouir de la fin en vrai de vrai blague à part vraiment une dinguerie parce que Moi, ça m'a hyper genre... En fait, c'est parce qu'aussi, peut-être, William et moi, quand on lit un texte, on va voir des images direct dans la tête. Moi, quand je lis un livre, et j'en lis pas assez, je devrais le faire plus, c'est que j'ai vraiment un film qui se passe dans ma tête. Je pourrais te poser des plans et tout. Je pense que c'est aussi ça qui fait que je suis autant touché. Ton gars, tes petits vieux dans l'EMS, je les ai imaginés. Je fais partie. En fait, je l'ai lu en une fois, dans mon bain. Mais en fait... Il a essayé avec les doigts tout pliés.

  • Speaker #2

    Tu fais partie...

  • Speaker #1

    Non, mais tu fais partie, en fait, de l'histoire, tu vois. Donc moi, ça me transporte, tu vois, typiquement, des textes. Mais j'aime bien ce que tu dis. En fait,

  • Speaker #0

    j'avais jamais vu ça comme ça, mais les petits, les courts chapitres de Cerise de la Faim, c'est vrai que c'est presque comme un peu un verset d'une mélodie. des fois à la fin il y a un espèce de moment grandiose qui paquette tout le reste et c'est vrai que ça fait tannin il y a la symphonie qui se fait en fait je trouve je ne l'avais jamais vu comme ça mais c'est presque une mélodie poétique en fait une poésie de la musique toi tu le dis en image il y a de la musique aussi je pense je ne sais pas ouais

  • Speaker #1

    je pense que c'était une très bonne manière de terminer cette première partie bien sûr on va continuer sur la deuxième partie on va continuer sur cette bonne lancée vous qui terminez ce podcast,

  • Speaker #2

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Description

Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Nathalie Gay, psychothérapeute, et Adrien Gygax, écrivain, pour une discussion fascinante sur l'intersection de l'art et de la psychologie. Nous explorons ensemble le rôle de la psychologie dans la création artistique et comment celle-ci peut être un outil puissant pour notre développement personnel.


La chanson dont Nathalie parle : Kyrgyz song : « Tolgonuu » Gulzada Ryskulova

Retrouvez Adrien Gygax sur instagram : @adrien_gygax


Instagram : https://www.instagram.com/antipopcast/


Une production MUTO www.agencemuto.ch


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Hello tout le monde et bienvenue sur AntipopCast, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui on se retrouve pour un nouvel épisode de Cocktail. Salut William.

  • Speaker #2

    Salut François.

  • Speaker #1

    Ça va mec ?

  • Speaker #2

    J'étais en train d'essayer de refermer mon bouton de chemise mais tu faisais l'intro du coup j'y arrivais pas.

  • Speaker #1

    Mais ça va très bien comme ça. Ça va comme ça ? Ouais t'es très élégant.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on a la chance de retrouver Adrien qu'on avait eu dans l'épisode hors série de Noël qui était un petit peu un épisode... Je ne sais pas comment expliquer cet épisode en un mot. Foufou, ça c'est ton mot.

  • Speaker #2

    Foufou, c'est bien.

  • Speaker #1

    On avait la chance d'être avec Joël, mais aujourd'hui on a la chance de recevoir

  • Speaker #0

    Nathalie. Oui,

  • Speaker #1

    salut. Comment ça va ?

  • Speaker #0

    Ça va, ça va, merci. Merci de me recevoir ici.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un plaisir. Est-ce que tu peux te présenter pour les gens qui ne te connaissent pas ? Oui,

  • Speaker #0

    je suis Nathalie, j'ai 34 ans, bientôt 35, je ne m'en parlais pas. Je suis psychologue, psychothérapeute dans la vie et en couple avec ce Gaïa.

  • Speaker #1

    aïe c'est un spoiler j'aurais du pas le dire non mais c'est très bien ça va être intéressant pour les conversations qui m'en suivent c'est vrai ?

  • Speaker #0

    d'accord

  • Speaker #3

    Adrien tu peux te présenter pour les gens qui n'ont pas écouté l'épisode de Noël moi je travaille avec vous sur certains projets c'est comme ça qu'on se connait et puis à côté de ça je suis écrivain donc j'écris des romans Et puis voilà, je suis votre coach attitré en plus les gars.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui Adrien il a dit qu'il n'avait pas trop de prendre la parole, parce qu'il pensait qu'il avait trop pris la parole la dernière fois.

  • Speaker #3

    Et puis je me suis fait mal au pied mec.

  • Speaker #1

    Donc s'il a un peu froid, il faudra lui pardonner.

  • Speaker #2

    Ou bien lui écrire des messages.

  • Speaker #0

    Et c'est pas parce qu'on s'est engueulé avant. Ah ouais ? Non, c'est pas engueulé avant. C'est pas ça les gars.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on vous a invité parce qu'on a envie de parler de la psychologie et l'art. gros sujet gros gros sujet et en fait si on met William et moi en train de parler de ça je pense qu'on dit des dingueries et on peut arrêter on s'est engueulé par Guigax qui nous appelle genre les gars vous faites de la merde donc c'est pour ça qu'on vous a invité donc quand on dit la psychologie et l'art l'art c'est l'art en général donc écriture peinture danse etc etc première question pour vous est-ce que pour vous l'art et la psychologie sont liés

  • Speaker #2

    La professionnelle d'abord.

  • Speaker #1

    La pro.

  • Speaker #0

    C'est moi la professionnelle d'abord. Ça dépend de quel domaine en fait. Voilà. En fait.

  • Speaker #3

    On peut faire les 7 arts dans l'ordre. Premier art, l'architecture. Est-ce qu'il y en a un ?

  • Speaker #0

    Complètement, oui. La villa de Corbusier. Ok, c'est bon. Pour des étapes psychiques, de la schizophrénie, complètement liées. Non. Oui, je dirais que oui. D'ailleurs, il y a beaucoup d'artistes qui étaient atteints de certains troubles mentaux. et il y a beaucoup d'expos en fait qui sont faites dans les cadres des hôpitaux psychiatriques aussi en dehors mais en effet je pense que là des fois les troubles mentaux favorisent voire même créent des très très belles choses c'est

  • Speaker #1

    une belle réponse c'est réfléchi, ça change un peu de toi Adri, Adri toi t'en penses quoi ? je rigole j'arrête de tirer dessus t'en penses quoi Adri toi ?

  • Speaker #3

    Oui, je pense que forcément, il y a des liens. Pour moi, l'art, il est lié à tous les domaines de la vie. Mais à la psychologie en particulier, après, je ne sais pas exactement ce que c'est. Elle saurait mieux comment la définir. Mais oui, forcément, il y a plein de choses qui se recoupent entre les deux.

  • Speaker #1

    Et puis pour toi, Adrie, qui écris beaucoup. Est-ce que pour toi, écrire, mais je dirais même en règle générale, pour quelqu'un, un artiste, de créer, est-ce que ça t'a permis de soigner certaines blessures ?

  • Speaker #3

    Oui, bien sûr. Je pense que c'est un mode d'expression et tu exprimes des choses qui sont de ton intériorité, de ton intimité. Tu les mets en forme d'une certaine façon qui te fait du bien. Pas toujours. Des fois, écrire, c'est aussi difficile. puis après il y a écrire, l'acte d'écriture je pense que c'est très lié à une intimité peut-être à des blessures ou autre après il y a tout le reste publier un livre etc c'est un autre apprentissage mais qui t'apprend aussi sur ta psychologie l'ego, l'attente que tu peux avoir sur la lecture ou non des gens à qui tu confies le livre toute la jalousie par rapport aux autres livres qui sortent, il y a aussi un apprentissage qui se fait quand l'art devient public par rapport à ce que tu dis je trouve aussi il y a l'art que tu fais pour toi

  • Speaker #2

    qui serait non publié, voire même ignoré, genre l'art brut, où un patient, une personne va faire de l'art sans s'en rendre compte, et puis pour soigner quelque chose, ou dans sa pathologie, qui fait partie du truc.

  • Speaker #0

    il y a un champ un domaine qui s'appelle d'ailleurs l'art thérapie qui a été un peu circonscrit ce dont tu viens de parler là c'est de pouvoir en effet par le processus créatif comme un élan un peu cathartique comme ça de libérer une émotion, un blocage une tension de révéler des fois aussi on ne sait pas tellement pourquoi on commence un dessin et ensuite après on peut On peut faire des hypothèses sur pourquoi plutôt cette couleur noire, pas cette couleur rouge, etc. En effet, oui, c'est vrai que c'est aussi une sorte de processus de découverte. Parce que l'art, enfin la psychologie, c'est vrai que c'est souvent par les mots, l'expressivité, mais ce n'est pas un canal qui est habituel ou dans lequel tout le monde est à l'aise, en fait. Et donc l'art, je pense que c'est plus... Il y a moins de barrières, je dirais, en fait, que la langue, etc., que les mots que tu vas choisir. Tu vas peut-être t'enquiquiner sur un mot, ce ne sera pas exactement ça que je veux dire. Tu vas t'embrouiller un peu avec l'autre en face parce qu'il n'a pas compris ce que tu voulais dire. Là, j'ai l'impression que ça évite ou s'attend à éviter ce genre de problématique, être un peu plus... être quand même dans ton intimité, dans ton proche de toi. J'ai l'impression que je vous ai endormis, là, les gars. Non,

  • Speaker #2

    pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, en fait, je suis méga concentré parce que c'est... hyper intéressant ce que tu dis et puis du coup j'essaye de t'en magasiner en fait tu vois ce podcast c'est un prétexte on essaye de comprendre, c'est un peu une séance gratuite pour nous tu vois c'est pour ça qu'en fait t'es invité aujourd'hui c'est une séance gratos est-ce qu'on doit se coucher sur le canapé François et moi ? il y en a deux c'est vrai que peut-être on va voir à la fin pour toi est-ce qu'il y a eu des situations comme ça où créer ça a pu te guérir ?

  • Speaker #2

    Ça a permis d'exprimer en tout cas un mal-être ou un bonheur, plus souvent quand même un mal-être, j'ai l'impression. Mais comme je suis quelqu'un qui n'est pas vraiment torturé, on va dire, ça a été vraiment dans certains moments de ma vie précis où j'ai eu besoin à l'adolescence d'écrire par exemple. Pas aussi bien gigaxe forcément, mais besoin d'écrire, besoin après quand je faisais de la photo de faire dans certains passages de ma vie des... des photos bien spécifiques qui marquaient un passage d'un état à un autre. Mais en photographie, je ne crois pas trop être ce qu'on pourrait qualifier d'un artiste pur et dur. Je n'utilise pas forcément la photographie. Je crois que j'aurais envie d'utiliser d'autres moyens que la photographie pour m'exprimer, si c'était d'une manière artistique maintenant, vu que c'est devenu mon boulot. Oui,

  • Speaker #1

    puis d'inverser la tendance.

  • Speaker #2

    Ouais... Mais en fait, ça se rapproche beaucoup trop au travail, je crois. Ou alors, il faudrait vraiment... Je crois que je préférais... Je vais dire une connerie, mais faire de la poterie, en fait. Enfin, c'est très condi comme ça, mais...

  • Speaker #0

    J'ai fait un atelier de céramique il y a deux semaines, c'était génial.

  • Speaker #2

    Mais c'est trop bien, en vrai, ouais. Tu peux massacrer la... Massacrer la terre si t'as envie, ou la caresser, ou... Non,

  • Speaker #0

    alors, pour ça, c'est... color ta vie ou tu balances des pots de peinture sur un espace blanc et t'es tout protégé alors là ça c'est là t'évacues tout ah oui oui ça c'est magnifique ah t'y vas à coup de de peinture soit ça soit construire quelque chose de magnifique LPT c'est

  • Speaker #2

  • Speaker #1

    Adrien avant tu l'évoquais un petit peu mais pour toi est-ce que c'est important de mettre tes émotions dans tes oeuvres bah tu peux pas faire autrement non

  • Speaker #3

    c'est la question que j'attendais c'est la réponse que j'attendais c'est consubstantiel j'ai pas compris et il va nous laisser là-dessus vas-y développe Adrien c'est consubstantiel évidemment je vois pas comment tu pourrais créer ou faire de l'art sans mettre de l'émotion dedans en tout cas dans l'écriture dans ce que moi je fais après je sais pas il y a des formes d'art que j'ignore sûrement ou tu peux peut-être le faire mais pour moi c'est essentiel c'est de après même raison émotion savoir comment séparer les deux je sais pas mais quand t'écris un bouquin tu vas avec des souvenirs des émotions avec un côté rationnel aussi envie de construire une histoire qui a du sens tu mélanges tout ça t'es plus trop au courant de ce que t'essaies de faire puis quand la phrase elle est belle tu dis ah c'est cool mais ouais oui forcément

  • Speaker #1

    Nat, toi, tu as déjà eu le cas où tu as fait de l'art avec un patient ou quelqu'un que tu suivais ?

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à ce que tu disais, Will, sur la photographie. J'ai l'impression que... Alors, il y a des outils qu'on utilise en thérapie qui peuvent peut-être s'apparenter à de l'art. On fait des fois une ligne de vie, en fait. Là, c'est plus pour se repérer dans le temps, que la personne puisse un peu nous dire les hauts, les bas dans sa vie, colorer aussi avec les émotions. mais en fait on prend moi je trouve que c'est très utile aussi des fois de prendre des fois des cartes de photos justement parce qu'il y a aussi des personnes qui sont aussi moins à l'aise justement comme je disais avec la découverte de ce que c'est son monde interne quelle est l'émotion que je traverse etc c'est plus difficile de passer par les mots donc je leur présente vraiment un tas de cartes et ils prennent une carte souvent je leur dis comment vous étiez il y a 6 mois, comment vous étiez maintenant comment vous aimeriez être dans 6 mois etc ça permet aussi à la personne de me décrire de me décrire cette carte et de me dire ce qu'elle a voulu ce qu'elle a perçu de cette carte en fait qui parle d'elle mais c'est un tout petit peu moins confrontant vu que c'est pas d'elle directement, elle est pas comme ça elle est pas au crachot à me dire voilà il m'arrive ça dans ma vie je vais être là surtout ça définit aussi une direction j'aime bien ce passé, présent, futur ça montre toujours qu'on est dans un processus et que on n'est jamais stock là maintenant dans le présent donc oui je dirais que les cartes, les photos ça j'utilise beaucoup Après les dessins...

  • Speaker #2

    Les photos, c'est des portraits avec des gens qui expriment une émotion ? Ou bien ça va être quelque chose de... Plus abstrait ?

  • Speaker #3

    En fait,

  • Speaker #0

    je me rends compte, j'ai un jeu de cartes qui s'appelle les cartes d'Ixit. Et puis sinon, des fois, je leur demande de prendre des photos d'eux, que ce soit plus jeunes, maintenant, voire même de faire un collage pour le futur, en fait. Il y a aussi une technique très marquante, ça s'appelle les masques. On est censé avoir du matériel de bricolage, vraiment, on crée un masque qui représente une personne avec qui le patient a un problématique. que ce soit un deuil, un conflit, etc. Et il va y mettre, il va personnifier la personne en face. Et après, on va tenter de dialoguer. Ce masque va être mis, il va changer de place, il va changer de chaise pour vraiment faire un dialogue avec la personne. Et c'est souvent hyper puissant. Vu qu'il a fait pendant des minutes, voire même une séance entière des fois un masque, il a vraiment incarné, il sait que cette personne en face, c'est sa mère, c'est son père, c'est son frère, je ne sais pas qui que sais-je. Et ça, c'est assez frappant. Oui, c'est une rencontre forte.

  • Speaker #1

    Mais ce qui est fou en plus, c'est que ce n'est pas forcément des artistes ces gens. Non. Vous utilisez ce canal. Exact. Pour faire sortir des choses. Mais du coup, c'est vu comment un peu dans ta profession et tout ? Moi,

  • Speaker #0

    je suis formée dans une approche où ça s'appelle des objets flottants. En fait, en gros, il y a plusieurs objets flottants. On prend le parti justement de se dire que des fois, dans les conflits, dans les blocages, on a trop utilisé un mode de communication qui est la communication. digital, analogique, maintenant j'ai un petit doute, et qu'on veut changer de mode de communication, passer sur un mode plus peut-être flottant, moins précis, et donc on utilise des objets flottants, ça peut être le blason. je ne vais pas vous faire toute la liste, mais blason, le jeu de loi, les cartes d'excit, les masques, il y a les mandalas aussi en sable, en fait. Et c'est une manière de faire dire des choses aux gens sans vraiment qu'ils aient l'impression qu'ils doivent se dévoiler, qu'ils doivent parfois aussi manquer de loyauté auprès de leurs parents. Généralement, c'est un moyen plus doux, on va dire, mais aussi qui laisse flotter un peu la pensée. On ne va pas juger, on ne va pas interpréter, en tout cas, éviter d'interpréter, mais...

  • Speaker #2

    se laisser faire le processus en fait mais c'est en fait par rapport à ça ce que je trouve intéressant c'est aussi cette approche en tant qu'artiste si on prend la casquette d'artiste de se dire toi quand tu veux exprimer une certaine émotion ou quelque chose alors par des mots c'est assez clair j'ai l'impression mais plus tu pars vers quelque chose qui sera on va dire un peu plus abstrait et plus t'arrives à je trouve exprimer une émotion ou quelque chose que tu peux quand même garder pour toi même si tu la montres au grand public ce que tu as créé, l'état dans lequel tu étais tu as le droit de le garder un peu pour toi puis la personne qui va voir ça, qui va visiter une expo ou peu importe peut aussi en faire une interprétation qui sera probablement très différente de ce que toi tu as vécu ou ce que tu vis pendant que tu crées Ouais, par rapport aux mots, je sais pas comment tu peux, entre guillemets, te cacher derrière sans trop en dévoiler, parce que j'ai l'impression que c'est tellement précis, en fait. La photographie, c'est aussi relativement précis, je trouve. C'est pour ça que je parlais de poterie, en fait. C'est ce côté où tu peux, tu vas exprimer, limite, c'est presque de l'art brut que tu pourrais ne pas montrer, mais tu choisis de le montrer, puis peu importe ce que ça va générer chez la personne.

  • Speaker #3

    Mais peut-être là-dessus, moi j'ai quand même le sentiment, pour créer de l'art qui est ensuite... et assez facile justement l'accessibilité pour les gens assez facile, tu peux être lu par des gens de 14 ans des gens qui n'ont pas je ne suis pas en train de créer quelque chose où il faut une formation un master en histoire de l'art pour comprendre en fait quand tu crées de l'art tu crées un un médium entre toi et l'autre et tu rends compte à quel point l'autre va projeter des choses sur ce que toi t'as créé et au final mes livres vont être lus de manière très très différente en fonction de de ce que la personne a en elle. Déjà, les gens qui me connaissent, ils veulent aller chercher qui je suis à l'intérieur. Les gens qui ne me connaissent pas du tout, ils vont chercher peut-être un de leurs proches, quelque chose d'autre. Ils vont projeter des choses qui sont extrêmement différentes sur mes livres, sur les interprétations. Même mon premier roman, la fin, n'était pas forcément extrêmement claire. Les gens ont leurs propres idées. C'est vrai que je pense que tu peux te cacher passablement derrière les mots, mais... avant tout c'est l'autre en face qui te cache, qui te remet dans tes mots pour essayer de voir les siens en fait donc je pense qu'il y a déjà cet effet miroir qui est important même dans l'écriture mais dans tous les arts, et c'est vrai qu'il y a des arts en particulier tu peux te planquer complètement derrière, t'as exprimé ton truc, et puis après, voilà.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser juste que tu disais que l'écriture pour toi est plutôt en art un peu précis, ou la photo, mais imagine une métaphore. L'écriture, c'est précis, mais c'est... L'interprétation, dix personnes lisent la métaphore, dix personnes pour avoir dix images différentes, tout comme une photo qui est rendue légèrement floue, parce qu'on veut donner quelque chose avec cette photo, on ne sait pas trop. Donc je ne suis pas convaincue. Enfin, je pense que t'as aussi quand même plus de latitude. même avec un art qui se veut précis oui c'est des mots, on sait ce que ça veut dire généralement là j'ai une phrase en tête qui me vient d'un film j'étais petite quand je l'ai entendue mais elle me revient toujours je crois que c'était Ariel Dombal qui disait elle était un peu je crois alcoolisée dans le film et elle disait oh le ciel est bleu comme une orange j'avais trouvé ça magnifique en fait et bon voilà je sais pas ça m'est venu à maintenant c'est pas Nietzsche je la vois tellement dire ça en fait à part ça j'ai aussi je peux rajouter un truc sur les larves parce

  • Speaker #3

    qu'il y a un outil vraiment que j'utilise souvent c'est la sculpture ah je voulais que tu parles de ça c'est vraiment hyper intéressant j'allais te le poser je te promets c'est vrai ?

  • Speaker #2

    en fait comme il n'a pas le droit de poser des questions parce qu'elle est sculpte à mort

  • Speaker #3

    Non mais parce que t'es à l'aise pour sculpter quoi Attends, attends,

  • Speaker #0

    on va devoir définir Est-ce qu'ils vont croire qu'il y a une sorte de musée de poterie chez moi et tout ?

  • Speaker #2

    En tout cas il y a un jardin chez vous Ouais,

  • Speaker #1

    ça serait bien de vous les répondre. Pourquoi nous, c'est une discussion de fou ?

  • Speaker #2

    Elle est partie sur un rade en bas qui dit que le ciel est bleu comme une orange. Comme une orange,

  • Speaker #1

    c'est un jardin chou. C'est un peu la poterie.

  • Speaker #0

    Là, c'est associatif. On dit relâchement d'idées. Relâchement associatif d'idées. Donc, oui, en fait, une des manières aussi de pouvoir... à la place de s'exprimer mais de pouvoir montrer comment on se sent des fois je fais ça avec les gens seuls mais aussi des fois en couple et en famille de représenter l'état à nouveau des fois ça peut être présent passé, présent, futur ou alors l'état de comment ils étaient au début de la problématique ou l'importance de la problématique sur eux, comment ils aimeraient qu'elle ait moins d'importance sur eux et vraiment ils doivent se sculpter eux-mêmes en fait, ils doivent se prendre une position ils peuvent se sculpter dans l'univers de mon bureau, sur la siège pas sur la chaise etc j'ai une question,

  • Speaker #3

    on pourrait leur faire sculpter un truc ?

  • Speaker #0

    c'est faisable parce qu'ils parlent pas tu leur fais juste sculpter un peu même sur le canapé comme ça et puis comme ça on voit ce que ça fait mais comment ça sculpter genre sur nos corps ouais tu vas te positionner en fait et ce serait sympa que un ou deux soient d'accord d'essayer bah William il est d'accord d'essayer ce qui serait mieux c'est qu'il nous sculpte nous parce qu'en fait quand on est plusieurs ce qui est important c'est qu'en fait la personne qui a le droit de sculpter c'est le sculpteur va sculpter les autres en famille par exemple il y en a un qui sculpte le reste de sa famille

  • Speaker #2

    J'ai une anecdote là-dessus, avant qu'on le fasse en vrai. J'ai fait ça quand j'étais gamin. Ouais,

  • Speaker #0

    où ça ?

  • Speaker #2

    Avec le créateur du Mopé de Chaux.

  • Speaker #3

    Attends,

  • Speaker #2

    juste la phrase, elle est dingue, non ? Avec le créateur du Mopé de Chaux, le gars qui a inventé le Mopé de Chaux. C'est Kermit, la grenouille, Peggy la cochonne. On avait une sortie d'école, une course d'école. On s'est retrouvés... Franchement, les souvenirs sont assez vagues, parce que c'était il y a vraiment longtemps. et en fait il y avait une femme magnifique qui était une actrice enfin une comédienne j'avais 7 ans mais je trouvais déjà les femmes magnifiques c'est horrible ce que je viens de dire désolé pardon je retire ce que j'ai dit et puis en fait ils m'ont tiré au sort pour sculpter cette femme et je devais toucher son corps pour bouger placer ses jambes et tout ça c'est ça qu'on doit faire mais quelle était la consigne sculpter dans quel sens là en l'occurrence la sculpter pour qu'elle rentre dans une boîte enfin c'était un tour de magie non c'était non non c'était c'était elle devait je devais créer une émotion avec son corps en fait tu vois je vais je suis en train de m'enfoncer dans un truc là François tu veux bien me sculpter s'il te plaît pour qu'on sorte de ça vraiment on voulait qu'on sculpte ?

  • Speaker #1

    ouais on va se sculpter vas-y Will Tatu sculpte

  • Speaker #3

    Attends, laisse faire parce qu'elle sait de quoi elle parle. Ok.

  • Speaker #1

    En fait, c'est juste qu'il faut juste savoir qu'il y a des gens qui vont nous écouter et il y a des gens qui nous regardent aussi sur YouTube. La sculpture va être que efficace pour les gens qui nous regardent. Ou alors, Gigax,

  • Speaker #2

    il pourrait décrire cette sculpture. Oui, alors que Gigax,

  • Speaker #1

    voilà, est-ce qu'on va faire ? Oui, je peux décrire ce qu'on va toi tu vas décrire la sculpture d'accord toi tu vas la sculpter ouais moi je suis sculpteur t'es sculpteur et tu sculptes qui ?

  • Speaker #0

    et moi je veux bien être la sculptée parce que comme ça je vous dis ça m'angoisse comment on fait je peux pas sculpter un homme plutôt mais c'est bon mais par contre ok ce que je te propose c'est peut-être on va faire un parce que deux c'est plus chouette c'est un peu sculpter un peu l'état de ton esprit actuel et là où t'aimerais être et comment t'aimerais que ta vie soit dans six mois Waouh !

  • Speaker #2

    Sculpte-les les deux,

  • Speaker #3

    quoi. Sculpte-toi aussi en même temps. Tu peux en prendre deux.

  • Speaker #0

    Si tu veux prendre François et moi, c'est très bien.

  • Speaker #1

    Tu sculptes moi et tu sculptes Nat. Donc c'est qui le passé ?

  • Speaker #2

    C'est qui dans six mois ? Non, on peut représenter...

  • Speaker #0

    En fait, tu vas faire deux sculptures. Une première qui représente le maintenant et une autre qui représente le futur. Donc c'est qui en premier ?

  • Speaker #3

    François, c'est le présent ? On peut être les deux dans le présent.

  • Speaker #0

    Tu vois, peut-être qu'il veut nous faire interagir, peut-être qu'il veut...

  • Speaker #1

    c'est libre à lui du coup je dois placer vos membres d'une certaine manière ok d'accord pour ceux qui nous écoutent on vous invite vraiment à aller sur Youtube pour cette séquence là pour regarder ça parce que ça va être quelque chose ça va être épique et puis pour ceux qui ne veulent pas aller regarder sur Youtube ça

  • Speaker #0

    sera raconté par Adrien mais il y a un peu du tien il y a quand même une petite consigne c'est que tu nous scoops et au bout d'un moment tu lui dis c'est bon j'ai terminé et là nous on est censé pendant un petit moment, une minute juste ressentir dans nos corps les manques qui sont douloureux, pas douloureux là où il y a des tensions, pas de tensions etc. et après on doit te faire part de cette expérience à toi Ah voilà, ok

  • Speaker #3

    C'est bien On va reposer les règles puisque maintenant c'est moi qui vais décrire ce qui se passe William, tu vas aller d'abord auprès de François tu vas sculpter ton présent, ton état d'esprit de maintenant Je peux être dans la sculpture si ça peut aider,

  • Speaker #0

    tu vois, s'il a une image c'est pas forcément François qui doit représenter le présent et moi le futur Ça peut être nous deux ensemble

  • Speaker #3

    Mais vous êtes à l'opposé sur les canapés et puis il faut qu'on vous voit quand même, il peut pas te sculpter au milieu de la pièce Non, non, non

  • Speaker #1

    C'est là après l'autre

  • Speaker #3

    il va d'abord sculpter son présent chez François parce que je trouve qu'il y a une intensité et après tu viens sculpter ton futur chez Nathalie t'es mon futur Nathalie ça te décommande parce que moi là je quitte le micro ça te décommande enlève aussi l'iPad de ton sexe j'ai entendu que c'était pas bon voilà

  • Speaker #2

    je bois un dernier coup d'un petit chlouk de whisky ok donc moi maintenant je suis à la narration Donc

  • Speaker #3

    William se lève et va sculpter son ami François François est assis sur le canapé, les deux mains à l'intérieur des jambes assez concentrés donc là William lui prend la main droite ça je vais pas le dire donc il le positionne sous l'ange D'accord, c'est pas censé être en mouvement cher ami donc là il a pris ses mains comme si Je crois que je ne vais pas le dire ça, mais... Il est comme s'il utilisait son sexe comme une échelle. Ok, donc là, il lui pose la main droite sur le canapé, comme s'il était relax. La jambe droite aussi ouverte, donc la veste ouverte aussi sur le côté droit. Donc là, il est comme éventé dans son canapé, la tête un peu baissée. Là, il lui relève la tête, il regarde... Il regarde au loin. Donc voilà, là, il a fini de sculpter François. François, tu restes comme ça, puis maintenant, Will, tu viens sculpter le futur chez Nathalie.

  • Speaker #0

    François il est terminons avec ça non non tu peux pas parce que François ça va être long à tenir sinon mais il est capable t'as vu la position facile qu'il a François prends juste une minute pour voir dans ton corps quel sens quel membre de ton corps tu sens quelle partie bon j'arrête de dire membre parce que bon mais quelle partie si c'est chaud froid tu sens tes membres François où ça t'emmène est-ce que c'est agréable comme expérience ou pas agréable ou est-ce qu'il y a des tensions Qu'est-ce que tu vois ? T'arrives à lui ramener le micro ?

  • Speaker #3

    J'ai pas pris de LSD non plus,

  • Speaker #1

    tu vois, donc... C'était à sec comme expérience. Voilà,

  • Speaker #0

    maintenant tu peux sortir. Je peux décrire ? Ouais, vas-y.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je dois décrire ?

  • Speaker #0

    déjà au niveau du tonus musculaire est-ce que c'était agréable comme posture ? pas qu'est-ce qui n'était pas agréable si c'était le cas ? qu'est-ce que tu arrivais à percevoir dans ton champ de vision ? qu'est-ce que tu n'arrivais pas à percevoir ? ça fait beaucoup de questions,

  • Speaker #1

    vas-y j'étais bien dans ma position en général sauf la nuque Ok,

  • Speaker #0

    c'était quoi la nuque ? La nuque,

  • Speaker #1

    j'avais une tension dans la nuque parce que je regardais en haut vers la lumière. Donc c'était pas très naturel ?

  • Speaker #0

    C'était pas hyper naturel,

  • Speaker #1

    il aurait fallu que j'aie un appui tête. Ouais, ok.

  • Speaker #0

    J'en ai passé en stock,

  • Speaker #2

    désolé.

  • Speaker #1

    Mais t'aurais pu me tenir la tête avec ça. La lumière,

  • Speaker #0

    elle était éblouissante. Elle était très éblouissante,

  • Speaker #1

    ouais.

  • Speaker #0

    Vous voyez pas agréable ou en fait si ça te portait un peu cette lumière ? Non,

  • Speaker #1

    ça devient un petit peu hypnotisant. Ouais, ok. et puis après tu parlais de chaleur ou quoi des trucs comme ça ? chaleur dans la nuque, sinon bien quoi les mains moites un peu j'avais ? non moi j'ai bien aimé parce que tu as ouvert ma veste je voulais vraiment que tu sois à l'aise en fait pas de picotement, pas de tension peut-être si je restais de 3 heures si j'étais pardon si j'étais resté de 3 heures je pense que c'était violent t'as eu des pensées ?

  • Speaker #0

    C'est un peu rapide. C'est un peu rapide.

  • Speaker #1

    mais j'ai bien aimé que William me touche comme ça et tout d'accord c'est que toi qui es le sculpteur qui peut un peu faire

  • Speaker #0

    disons, de ce matériel en fait. Est-ce que ça veut dire quelque chose pour toi ?

  • Speaker #2

    C'est pas facile parce qu'on est en podcast, on ne peut pas faire trois heures de sculpture, même si j'aimerais beaucoup sculpter François pendant trois heures. La réalité, c'est qu'il y a une contrainte de temps où j'ai vraiment... Et en plus, mon cerveau est un peu embrumé, je dois dire, avec ce whisky qu'on a bu. Donc, je pense que j'ai eu du plaisir à sculpter François, mais j'avais peu de choses à dire. on va dire, tu vois. Oui, tu dis comment tu voulais les expliquer.

  • Speaker #0

    En fait, je me sens très très à l'aise avec vous,

  • Speaker #2

    donc j'ai représenté ça par François qui est très à l'aise, à part qu'il avait un peu mal à la nuque, parce qu'il faut bien sûr se plaindre de quelque chose.

  • Speaker #1

    Mais non, mais sinon,

  • Speaker #2

    très bien quoi. Non mais oui,

  • Speaker #3

    on va faire l'exercice plus sérieusement pour la suite, parce que je te sens un petit peu inhibé. C'est le cas. On va t'imaginer à la fin de l'année, parce qu'on sait que tu as des enjeux, tu as des rêves, tu as des frustrations. Sinon, il y aura peut-être un peu plus de tension. on ne veut pas que tu nous le dises tu vas le dire en sculptant Nathalie donc j'aimerais que tu te concentres quand même 20 secondes que tu passes l'exercice, tu ne vas pas juste lui écarter les jambes comme tu as fait attention tu vas essayer de vraiment faire la chose pour les auditeurs en gros,

  • Speaker #0

    moi ce que j'ai pu voir c'est quelqu'un qui est plutôt à l'aise dans son canap il est plutôt assis, il est plutôt bien chez lui, il regarde une lumière qui est assez hypnotisante mais ça peut lui donner mal à la nuque voilà mais c'est le futur qui nous intéresse essaye de mettre un peu plus de toi ouais ok

  • Speaker #3

    On se fait engueuler, en fait.

  • Speaker #1

    On a invité, mais on se fait engueuler. C'est un sujet sérieux,

  • Speaker #3

    quoi. Ok. Donc là, je dois de nouveau... Tu veux m'aider à expliquer ce qu'il fait ? Bon, là, on a Will avec

  • Speaker #1

    Stan Smith qui s'approche de Nathalie. Je dois faire quelque chose de... On a des six ou un.

  • Speaker #0

    Donc là,

  • Speaker #3

    il croise les mains de Nathalie sur sa poitrine, à elle, donc. Donc elle a les mains croisées. Là, il lui approche la tête de telle façon qu'elle est... elle a la tête, le menton sur sa poitrine elle regarde vers le bas les mains croisées ça a l'air assez angoissant, il lui a croisé les jambes aussi c'est intéressant et puis il hésite encore à faire quelque chose, il lui met même les cheveux qui tombent devant comme pour la l'enfermer dans une sorte de elle est enfermée dans ses cheveux, dans ses mains et puis il lui met des points à la place des mains ouvertes elle a comme deux points sur sa poitrine fermée, croisée on va laisser une minute à Nathalie pour ressentir et après elle nous dira ce qu'elle ressent tout en camion je l'ai momifié t'as été sincère Will ce coup là ?

  • Speaker #2

    c'était assez spontané est-ce que tu l'as déjà parlé ?

  • Speaker #3

    non tu dois juste dire si tu l'as fait avec sincérité pendant qu'elle ressent oui ok t'as pensé à quelque chose j'ai pensé à quelque chose c'était pas juste pour rigoler alors maintenant on va lui demander de s'exprimer toi tu dois essayer de voir si ce qu'elle dit ça t'aide à exprimer cette émotion à laquelle t'as pensé peut-être qu'avec des mots t'aurais pas pu le faire peut-être que les mots qu'elle va choisir maintenant vont t'aider à dire quelque chose, à ressentir quelque chose à toi Nathalie Bon alors,

  • Speaker #0

    je dirais position très glauque de base. Position très glauque de base. J'étais plus directe dans des histoires de cercueil. Je me suis dit, mais il n'a pas compris. Je ne lui demandais pas sa mort, je lui demandais dans six mois. C'est ça la pensée qui m'est venue quand il m'a pris les mains en croix. En plus, après, il m'a encore fermé les mains. Donc j'étais vraiment... C'était pas léger, c'était pas comme un ange qui devait fermer ses ailes. J'avais l'impression que j'étais enfermée. Je suis positionnée en fait, mais j'ai l'impression que mon corps regarde une direction, puis mes jambes un peu une autre. Donc je suis un peu en rotation, en torsion, comme si on essayait de me forcer à faire un mouvement. Mais mon corps, il n'était pas naturel. Ce n'était pas naturel pour moi. Je vais devoir me forcer à faire quelque chose. Et surtout, je ne vois pas grand-chose. Je dois dire que là, il m'a vraiment fermée la... la vision avec mes cheveux, mon regard, mon manteau, mon manteau, mon manteau, pardon, mon manteau regarde très vers le bas. Donc au départ, franchement, assez glauque, assez oppressant, lourd et des sensations de tension et de torsion. Malgré tout, à un moment, vers la fin, comme j'étais très, très proche de moi, tout d'un coup, j'ai senti mon cœur, ma respiration. Et ça, c'était assez beau. Tout d'un coup, ça, c'était un moment beau d'être proche de moi et de ma respiration et de me sentir... Ça m'a calmée, en fait. En fait, peut-être le glauque s'est transformé en quelque chose d'un peu contenant. J'étais proche de moi, je me tenais fort. un peu d'ancrage comme ça elle est très très forte

  • Speaker #1

    Joli ! Du coup Will ?

  • Speaker #2

    Alors moi c'était l'idée de base quand j'ai créé cette sculpture parce qu'on a parlé de six mois et dans six mois on arrive dans la période pour moi qui est la période que je redoute le plus dans l'année, chaque année qui est la période où on en rigole beaucoup en équipe et on en rigole aussi en famille qui est une période très dense, très chargée hum... dans laquelle je me repose peu parce que c'est la période la plus active pour Mouto, pour notre agence, où on a beaucoup beaucoup de travail à gérer. qui dit travail à gérer, c'est pas vraiment le travail qu'on doit gérer, mais c'est l'humain là-dedans, donc les clients, les collègues, notre fatigue. Il y a beaucoup de gestion en ce moment-là. Et puis c'est toujours une période où je ris beaucoup avec ça, mais en disant j'espère que je ne vais pas faire un infarctus pendant la nuit. Et il y a de ça. Mais il y a aussi beaucoup besoin pendant ces périodes-là de me retrouver avec moi-même, d'avoir des temps. de qualité avec moi-même. J'ai beaucoup besoin d'être dans ma grotte quand je donne beaucoup. C'est ma manière de me ressourcer. Et du coup, autant il y a de la crainte dans ce que j'ai sculpté, parce que je redoute chaque année cette période, et autant ça fait tourner la boîte. Et du coup, c'est vraiment positif. Et puis c'est aussi un moment positif parce qu'on surperforme, c'est cool. et puis je sais que je peux me retrouver je me retrouve aussi un peu avec moi même pendant cette période parce que plus trop le choix de faire autre chose en fait du coup il y a des sentiments très mêlés là dedans

  • Speaker #0

    Je trouve ça assez joli. Je trouve qu'on a bien représenté l'outil que c'est. D'ailleurs, le patient n'est pas forcément obligé d'expliciter autant. On peut aussi laisser juste flotter comme ça. Mais je trouve joli là aussi pour l'exemple. Généralement, il n'y a jamais que du. Ce n'est jamais que horrible, que joli. Et là, son sentiment d'être en fait, je dois être proche de moi. Je dois me raccrocher à moi. Je l'ai senti vers la fin.

  • Speaker #2

    Il est très fermé, j'ai fermé tes mains aussi parce que beaucoup de fermeture, de rendre hermétique en fait, pour pas se perdre, pour pas défaillir. Oui,

  • Speaker #0

    la contenance, c'est ça. Mais au fur et à mesure. Donc ouais, joli. Enfin, joli pour l'exercice.

  • Speaker #2

    trop bien c'était beau ce que tu disais j'ai beaucoup aimé quand t'es avec une bonne professionnelle et quand tu mets un peu du tien et tout c'était très joli avec

  • Speaker #1

    William on a souvent des discussions on a eu souvent ces discussions là où on se demandait si à un certain point les artistes qui nous entouraient peu importe ce que tu fais comme art, il y a beaucoup de ces performances ou ces choses qui font beaucoup parler parce que ça dérange ou des fois c'est même moche. Et des fois, on se disait avec William est-ce que finalement, est-ce qu'il faut déranger pour plaire ? Alors, déjà, ça c'est ma première question. Mais ma deuxième question, c'est toi, avec ta vision, mais même toi, Adrie, tu pourrais aussi en parler. Est-ce que finalement, ces artistes, qui font des choses des fois qui dérangent, mais des fois à la limite même du malsain, est-ce qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez eux ? Ou est-ce que ça peut être des gens très sains d'esprit, mais qui expriment juste ce qu'il y a au fond d'eux ?

  • Speaker #3

    déjà tu demandes à une psychothérapeute ce que c'est d'être saint d'esprit, c'est un peu compliqué à définir pour toi non ?

  • Speaker #0

    ouais j'allais pas là dedans d'ailleurs saint d'esprit tourne par là ouais c'est vrai que j'allais pas là dedans ce que j'avais envie de répondre c'est j'ai l'impression qu'il y a des personnes qui ont une caisse de résonance plus grande que les autres une sorte de vibration au monde, aux émotions euh à toutes sortes de choses, en fait, à la politique. Ça peut être toutes sortes de domaines, disons. Et j'ai l'impression que, peut-être, ce qui dérange, la provoque, etc., j'ai l'impression que c'est des personnes qui ont tendance à peut-être avoir cette caisse assez ouverte, assez importante, mais qui ont aussi besoin de renvoyer, en fait. Je ne sais pas comment dire, comme un miroir pour la société, etc. J'ai plus l'impression que ces personnes-là se sentent plus des témoins, des passeurs. que des personnes qui incarnent vraiment elles-mêmes ce qu'elles dénoncent. j'aurais tendance à penser ça en fait que c'est pas forcément elle qui incarne ce qu'elle dénonce mais plus je vois beaucoup, alors tous mes patients sont de loin pas tous artistes mais je trouve qu'il y a beaucoup de gens qui disent je suis là parce que je vois les failles, je vois chez les gens les trucs qui tournent pas rond, j'ai déjà tellement vu des problèmes dans le système de soins dans le système familial, dans mon système professionnel j'ai été un peu aiguisée quoi à voir les failles ce qui tourne pas rond alors Ils ont souffert de ces failles, donc c'est vrai qu'en partie, ils font partie de ce système, et peut-être un bout, oui, ils peuvent aussi le renforcer, donc un bout avoir eux-mêmes, certaines pathologies ou troubles psychiques. Mais je dirais plutôt que là, c'est des yeux, c'est des témoins privilégiés, en fait. Parce que l'orchestre de résonance a eu affaire à ces problématiques.

  • Speaker #2

    Ça fait penser un peu à Split, ce que tu racontes. Je ne sais pas si tu as vu ce film incroyable sur l'autre. Bon, c'est un peu sur-exagéré, mais... ce gars qui a je sais pas combien de personnalités 32 personnalités c'est pas Identity ? non

  • Speaker #1

    C'est le trouble de la... La dissociation.

  • Speaker #3

    Ouais,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #2

    La naïcha yamalone. Ouais. Imprononçable nom de famille, je suis désolé, je l'ai probablement écorché. C'était pas mal.

  • Speaker #0

    Le trouble dissociatif d'identité, oui, ça je connais, mais je crois que le film, j'ai pas vu.

  • Speaker #2

    J'ai un petit doute. Mais c'est un peu ça, la morale de cette histoire. C'est les gens qui ont souffert, du coup, sont plus sensibles à ce qui est autour d'eux, réellement. Moi,

  • Speaker #0

    j'ai un patient qui me dit, moi, dans la rue, quand il y a quelqu'un qui joue, l'instrument, je commence à être un peu en larmes, en fait. Je prête attention à lui, et ça le blesse énormément que les passants passent à côté sans rien faire. Moi, je dois dire que moi, des fois, je n'ai pas cette caisse de résonance-là, en tout cas pas à ce moment-là. Des fois, j'en ai d'autres, mais c'est vrai. J'ai l'impression que c'est des personnes qui ont comme une couche en moins, qui, des fois, les fait beaucoup souffrir, mais qui, des fois, sont aussi magnifiques de leur présence au monde, en fait. Ça, c'est vrai.

  • Speaker #1

    justement pour continuer sur ce que tu dis est-ce que toi et puis je pose la question aussi à vous deux est-ce qu'il y a une oeuvre qui vous a touché particulièrement ça peut être n'importe quoi un film un livre, une peinture, vraiment n'importe quoi

  • Speaker #2

    j'ai déjà quelque chose en tête si vous voulez Pink Floyd, The Wall le film et l'album j'ai jamais vu le film ah ouais ? ça c'est ma cam déjà c'est vieux donc j'aime bien il y a ce côté un peu vieux rock donc j'aime bien je trouve que l'esthétique est incroyable je trouve que la musique est divine il y a une sorte de mélancolie dans ce film que j'aime beaucoup Je trouve que c'est vraiment une œuvre d'art complètement accomplie en fait autant avec des musiciens qui sont forts qu'un film qui est hyper bien réalisé les musiques tombent au bon moment le rythme est incroyable je trouve que c'est vraiment une pièce d'art au complet en fait visuellement, auditivement et puis qui ramène je trouve moi ça me touche beaucoup sur la manière dont tu parles de l'humanité de la souffrance de l'homme, de l'homme pas de l'humain, mais de l'homme, le mal, quoi, enfin, vraiment, qui grandit avec une mère, qui prend beaucoup, beaucoup de place, enfin, des choses comme ça, et je trouve que ce film, il est incroyable. Ils sont gênés ?

  • Speaker #1

    Qui d'abord ? Bah, moi,

  • Speaker #3

    c'est plutôt des livres, forcément, même s'il y a des peintures aussi, mais c'est plutôt des bouts de livres, des passages, des phrases. qui me touche et qui me reste très longtemps dans la tête tu te moques toujours de moi à cause de Nietzsche mais tu as le gai savoir non je te donnais ce bouquin Non, je pense que le guet savoir, par exemple, de Nietzsche, si tu peux lire des passages, c'est plein de petits passages comme ça, il y a tout des fois dans une page, il te décrit tout d'un sentiment que toi, tu as d'errance, de vacuité, de manière sublime, en décrivant comment un vieux type descend de la montagne et puis quand il arrive en bas de la montagne, il voit des gens faire la fête et puis il se dit, je ne suis pas prêt pour cette fête qu'ils font, puis ils remontent dans la montagne. Tu as juste cette image-là, et c'est beau, et puis tu refermes le bouquin. ça me touche quoi donc je dirais que c'est des bouquins comme ça c'est aussi des bouts de phrases des petites choses à gauche à droite c'est ça qui me touche le plus

  • Speaker #0

    Bon bah on va clairement aller dans la culture populaire avec moi, on va laisser les gens dans la bibliothèque alors non mais d'ailleurs je suis pas sûre du coup que je sois la meilleure pour avoir été invitée enfin non, vous allez faire l'autre sujet après pardon pour le savoir dire non mais parce que moi un film qui me revient, c'est vrai que c'est le truc qui me revient, c'est assez ridicule j'avais quoi, 14, 15 ans, c'est Yes Man avec Jim Carrey ce film il a marqué ma philosophie de vie je croyais, il y avait quelque chose d'un peu de génial je trouvais dans ce film et je sais que je me suis des fois on a des petites références on parle des fois du génogramme imaginaire t'as ton vrai génogramme, tes vrais parents mais aussi le génogramme imaginaire que tu mettrais à la place de tes parents et je sais pas, ce film il a incarné quelque chose comme ça d'une posture d'être dans la vie, d'ouverture d'oser, d'opportunité etc donc c'est vrai que ça m'a un peu forgé et j'y pense encore récemment et sinon il y a une autre musique mais que je retrouvais le plus, c'est sur la BO d'un film qui a été fait sur Ella Maillard qui est magnifique. C'est une... Kirgi, je crois, qui chante. Et c'est vrai que cette chanson, elle a la capacité... Moi, je pense que je suis plus peut-être... Enfin oui, il y a des tableaux qui m'ont marquée, mais là, ça ne m'est pas venu. Donc du coup, je pense que peut-être je suis plus un peu musicale ou auditive. Et elle a la capacité de me toucher. J'ai l'impression que c'est une voix un peu du tréfonds de l'âme du monde. En même temps, je vois la vastitude des plaines, l'appel du large, en même temps, le sentiment de devoir avoir des racines pour pouvoir partir. Enfin, je ne sais pas, je trouve qu'elle est dingue, cette chanson. tu vois de laquelle je parle on le met en comment vas-y je t'arrache pour les gens qui sont sur la vidéo youtube et ça je pense que c'est intéressant quand je peux balader dans Glion des fois j'ai des petites phases contemplatives comme ça je l'amène je suis sur mon banc ah waouh ouais je sais pas ça m'amène direct les gens qui sont auditifs,

  • Speaker #3

    visuels intellectuels et tu vois ça dans les choses qui les touchent, etc. Et c'est vrai que moi, dans un musée où il y a des tableaux, il y en a quelques-uns qui sont époustouflants, mais je passe à côté, quoi. L'art contemporain, par exemple, je passe à côté. Par contre, je peux me dire une phrase, et puis ça m'ouvre un monde entier. Ouais, je comprends. Parce que je suis plus, je pense, cérébral. Par exemple,

  • Speaker #2

    Paul Valéry,

  • Speaker #3

    il a dit, je te cite quand même quelqu'un, François, Ce que nous savons, c'est-à-dire ce que nous pouvons, a fini par s'opposer à ce que nous sommes. Je la cite assez souvent, cette phrase. Tu dis ok, c'est-à-dire ce qu'on sait, ce qu'on peut faire, ce qu'on a acquis en tant qu'espèce. Notre progrès quoi.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #3

    s'oppose à qui nous sommes. Qu'est-ce que c'est quoi ? C'est qu'on est des animaux, on s'auto-détruit en créant des choses qui dépassent en fait ce qu'on est censé être, mais alors on est censé être quoi ? Pour moi, tu me donnes juste cette phrase, c'est le principe de la dissertation, tu m'assieds dans une pièce avec cette phrase, je suis content quoi. C'est un peu de whisky, c'est mieux. Et il y a d'autres gens qui vont dire mais qu'est-ce que tu veux que je fasse de cette phrase ? Elle m'indispose. Je pense qu'on est différent là-dessus. Quand vous faites de la photo, etc., et je vous vois... Je vois les Français, on a bossé ensemble, on a shooté des interviews pour un client qu'on a en commun. et puis il me disait attends remets la fumée mais cette image c'est une dinguerie viens voir viens voir alors grâce à lui j'entre dans je comprends ce truc de l'image mais j'ai pas l'érection qu'il a parce que la lumière tombe et puis là il y a le truc et le mec il était vraiment sa jeunette est belle parce qu'il faisait une belle image et moi j'ai moins cette capacité donc c'est beau aussi de voir quelqu'un qui s'extasie devant la forme d'art qu'il touche et on est en profondeur là

  • Speaker #2

    Nathalie tu nous as entraîné dans les profondeurs dans les abysses mais François tu n'as pas répondu du coup parce que c'est toi qui as posé la question par rapport à ça mais est-ce que toi tu as réfléchi est-ce qu'il y a une oeuvre qui te touche particulièrement moi j'ai réfléchi pendant que vous répondiez donc je ne vous ai pas écouté mais en fait moi c'est difficile à dire parce que ça dépend trop il y a plein de choses mais

  • Speaker #1

    si je devais sortir un truc moi c'est beaucoup des BO genre moi la BO de Gladiator la BO de Pornhub la BO même de jeux vidéo genre Battlefield 1 elle a été reconnue, c'est une BO qui est incroyable si vous n'avez pas l'occasion d'aller l'écouter mais moi j'ai dit, je disais ça à mes collègues le jour ou même à ma famille je dis mais si je meurs vous mettez ça à mon enterrement parce que tu vas mourir quand je vais mourir, si je meurs avant vous tu vois c'est ça et comme je vais tous vous enterrer ça sera pas... non mais c'est parce qu'elle me touche et en fait en fait moi ce qui est assez je pense paradoxal c'est que je fais de l'image parce que c'est comme ça que j'arrive à exprimer ce que je ressens mais je crois que je suis plus je suis touché par l'image comme tu mentionnais mais je vais être vraiment pour moi c'est un tout c'est à dire que je dois être touché par la musique avant tout pour moi la musique elle fait un truc de fou d'ailleurs quand j'imagine des scénarios quand j'imagine plein de choses en fait dans l'art c'est par la musique en fait et je me souviens même avant qu'on travaille ensemble William à avoir passé des nuits parce que je suis beaucoup plus sensible la nuit mais de passer des nuits entières à écouter des musiques en retouchant des images et en fait

  • Speaker #3

    j'avais l'impression d'atteindre une chose que sans musique j'arrivais pas à atteindre comme si ça me donnait une potion magique si j'écris sans musique ou avec la musique elle m'aide aussi à rester dans une émotion que j'essaie de décrire et d'ailleurs c'est drôle parce que il y a des gens qui peuvent pleurer en lisant des livres moi je crois pas que ça m'est déjà arrivé par contre en écoutant de la musique oui je peux atteindre des émotions plus fortes que en lisant par contre mon moyen d'expression c'est l'écriture si tu me demandes tu me donnes un harmonica tu vas pleurer pour une autre raison donc c'est aussi intéressant de dire tu produis un art mais qui est pas forcément celui qui te touche le

  • Speaker #1

    plus c'est drôle que tu dis ça parce que typiquement quand t'as écrit se réjouir de la faim bah moi y'a eu 2-3 fois mon gars moi j'ai chialé

  • Speaker #2

    ouais mais moi j'avais j'avoue vraiment bah ouais non mais à part ça si vous l'avez pas lu allez le lire parce que et puis si François et moi on dit ça alors qu'on lit genre un livre toutes les décennies c'est vrai c'est que c'est la valeur moi j'ai lu un livre de Guillaume Sausson

  • Speaker #1

    moi c'est mon auteur préféré c'est le seul que je connais personnellement que je peux toucher qui a encore envie c'est le seul auteur qui a encore envie se réjouir de la fin en vrai de vrai blague à part vraiment une dinguerie parce que Moi, ça m'a hyper genre... En fait, c'est parce qu'aussi, peut-être, William et moi, quand on lit un texte, on va voir des images direct dans la tête. Moi, quand je lis un livre, et j'en lis pas assez, je devrais le faire plus, c'est que j'ai vraiment un film qui se passe dans ma tête. Je pourrais te poser des plans et tout. Je pense que c'est aussi ça qui fait que je suis autant touché. Ton gars, tes petits vieux dans l'EMS, je les ai imaginés. Je fais partie. En fait, je l'ai lu en une fois, dans mon bain. Mais en fait... Il a essayé avec les doigts tout pliés.

  • Speaker #2

    Tu fais partie...

  • Speaker #1

    Non, mais tu fais partie, en fait, de l'histoire, tu vois. Donc moi, ça me transporte, tu vois, typiquement, des textes. Mais j'aime bien ce que tu dis. En fait,

  • Speaker #0

    j'avais jamais vu ça comme ça, mais les petits, les courts chapitres de Cerise de la Faim, c'est vrai que c'est presque comme un peu un verset d'une mélodie. des fois à la fin il y a un espèce de moment grandiose qui paquette tout le reste et c'est vrai que ça fait tannin il y a la symphonie qui se fait en fait je trouve je ne l'avais jamais vu comme ça mais c'est presque une mélodie poétique en fait une poésie de la musique toi tu le dis en image il y a de la musique aussi je pense je ne sais pas ouais

  • Speaker #1

    je pense que c'était une très bonne manière de terminer cette première partie bien sûr on va continuer sur la deuxième partie on va continuer sur cette bonne lancée vous qui terminez ce podcast,

  • Speaker #2

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Description

Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Nathalie Gay, psychothérapeute, et Adrien Gygax, écrivain, pour une discussion fascinante sur l'intersection de l'art et de la psychologie. Nous explorons ensemble le rôle de la psychologie dans la création artistique et comment celle-ci peut être un outil puissant pour notre développement personnel.


La chanson dont Nathalie parle : Kyrgyz song : « Tolgonuu » Gulzada Ryskulova

Retrouvez Adrien Gygax sur instagram : @adrien_gygax


Instagram : https://www.instagram.com/antipopcast/


Une production MUTO www.agencemuto.ch


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Hello tout le monde et bienvenue sur AntipopCast, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui on se retrouve pour un nouvel épisode de Cocktail. Salut William.

  • Speaker #2

    Salut François.

  • Speaker #1

    Ça va mec ?

  • Speaker #2

    J'étais en train d'essayer de refermer mon bouton de chemise mais tu faisais l'intro du coup j'y arrivais pas.

  • Speaker #1

    Mais ça va très bien comme ça. Ça va comme ça ? Ouais t'es très élégant.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on a la chance de retrouver Adrien qu'on avait eu dans l'épisode hors série de Noël qui était un petit peu un épisode... Je ne sais pas comment expliquer cet épisode en un mot. Foufou, ça c'est ton mot.

  • Speaker #2

    Foufou, c'est bien.

  • Speaker #1

    On avait la chance d'être avec Joël, mais aujourd'hui on a la chance de recevoir

  • Speaker #0

    Nathalie. Oui,

  • Speaker #1

    salut. Comment ça va ?

  • Speaker #0

    Ça va, ça va, merci. Merci de me recevoir ici.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un plaisir. Est-ce que tu peux te présenter pour les gens qui ne te connaissent pas ? Oui,

  • Speaker #0

    je suis Nathalie, j'ai 34 ans, bientôt 35, je ne m'en parlais pas. Je suis psychologue, psychothérapeute dans la vie et en couple avec ce Gaïa.

  • Speaker #1

    aïe c'est un spoiler j'aurais du pas le dire non mais c'est très bien ça va être intéressant pour les conversations qui m'en suivent c'est vrai ?

  • Speaker #0

    d'accord

  • Speaker #3

    Adrien tu peux te présenter pour les gens qui n'ont pas écouté l'épisode de Noël moi je travaille avec vous sur certains projets c'est comme ça qu'on se connait et puis à côté de ça je suis écrivain donc j'écris des romans Et puis voilà, je suis votre coach attitré en plus les gars.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui Adrien il a dit qu'il n'avait pas trop de prendre la parole, parce qu'il pensait qu'il avait trop pris la parole la dernière fois.

  • Speaker #3

    Et puis je me suis fait mal au pied mec.

  • Speaker #1

    Donc s'il a un peu froid, il faudra lui pardonner.

  • Speaker #2

    Ou bien lui écrire des messages.

  • Speaker #0

    Et c'est pas parce qu'on s'est engueulé avant. Ah ouais ? Non, c'est pas engueulé avant. C'est pas ça les gars.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on vous a invité parce qu'on a envie de parler de la psychologie et l'art. gros sujet gros gros sujet et en fait si on met William et moi en train de parler de ça je pense qu'on dit des dingueries et on peut arrêter on s'est engueulé par Guigax qui nous appelle genre les gars vous faites de la merde donc c'est pour ça qu'on vous a invité donc quand on dit la psychologie et l'art l'art c'est l'art en général donc écriture peinture danse etc etc première question pour vous est-ce que pour vous l'art et la psychologie sont liés

  • Speaker #2

    La professionnelle d'abord.

  • Speaker #1

    La pro.

  • Speaker #0

    C'est moi la professionnelle d'abord. Ça dépend de quel domaine en fait. Voilà. En fait.

  • Speaker #3

    On peut faire les 7 arts dans l'ordre. Premier art, l'architecture. Est-ce qu'il y en a un ?

  • Speaker #0

    Complètement, oui. La villa de Corbusier. Ok, c'est bon. Pour des étapes psychiques, de la schizophrénie, complètement liées. Non. Oui, je dirais que oui. D'ailleurs, il y a beaucoup d'artistes qui étaient atteints de certains troubles mentaux. et il y a beaucoup d'expos en fait qui sont faites dans les cadres des hôpitaux psychiatriques aussi en dehors mais en effet je pense que là des fois les troubles mentaux favorisent voire même créent des très très belles choses c'est

  • Speaker #1

    une belle réponse c'est réfléchi, ça change un peu de toi Adri, Adri toi t'en penses quoi ? je rigole j'arrête de tirer dessus t'en penses quoi Adri toi ?

  • Speaker #3

    Oui, je pense que forcément, il y a des liens. Pour moi, l'art, il est lié à tous les domaines de la vie. Mais à la psychologie en particulier, après, je ne sais pas exactement ce que c'est. Elle saurait mieux comment la définir. Mais oui, forcément, il y a plein de choses qui se recoupent entre les deux.

  • Speaker #1

    Et puis pour toi, Adrie, qui écris beaucoup. Est-ce que pour toi, écrire, mais je dirais même en règle générale, pour quelqu'un, un artiste, de créer, est-ce que ça t'a permis de soigner certaines blessures ?

  • Speaker #3

    Oui, bien sûr. Je pense que c'est un mode d'expression et tu exprimes des choses qui sont de ton intériorité, de ton intimité. Tu les mets en forme d'une certaine façon qui te fait du bien. Pas toujours. Des fois, écrire, c'est aussi difficile. puis après il y a écrire, l'acte d'écriture je pense que c'est très lié à une intimité peut-être à des blessures ou autre après il y a tout le reste publier un livre etc c'est un autre apprentissage mais qui t'apprend aussi sur ta psychologie l'ego, l'attente que tu peux avoir sur la lecture ou non des gens à qui tu confies le livre toute la jalousie par rapport aux autres livres qui sortent, il y a aussi un apprentissage qui se fait quand l'art devient public par rapport à ce que tu dis je trouve aussi il y a l'art que tu fais pour toi

  • Speaker #2

    qui serait non publié, voire même ignoré, genre l'art brut, où un patient, une personne va faire de l'art sans s'en rendre compte, et puis pour soigner quelque chose, ou dans sa pathologie, qui fait partie du truc.

  • Speaker #0

    il y a un champ un domaine qui s'appelle d'ailleurs l'art thérapie qui a été un peu circonscrit ce dont tu viens de parler là c'est de pouvoir en effet par le processus créatif comme un élan un peu cathartique comme ça de libérer une émotion, un blocage une tension de révéler des fois aussi on ne sait pas tellement pourquoi on commence un dessin et ensuite après on peut On peut faire des hypothèses sur pourquoi plutôt cette couleur noire, pas cette couleur rouge, etc. En effet, oui, c'est vrai que c'est aussi une sorte de processus de découverte. Parce que l'art, enfin la psychologie, c'est vrai que c'est souvent par les mots, l'expressivité, mais ce n'est pas un canal qui est habituel ou dans lequel tout le monde est à l'aise, en fait. Et donc l'art, je pense que c'est plus... Il y a moins de barrières, je dirais, en fait, que la langue, etc., que les mots que tu vas choisir. Tu vas peut-être t'enquiquiner sur un mot, ce ne sera pas exactement ça que je veux dire. Tu vas t'embrouiller un peu avec l'autre en face parce qu'il n'a pas compris ce que tu voulais dire. Là, j'ai l'impression que ça évite ou s'attend à éviter ce genre de problématique, être un peu plus... être quand même dans ton intimité, dans ton proche de toi. J'ai l'impression que je vous ai endormis, là, les gars. Non,

  • Speaker #2

    pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, en fait, je suis méga concentré parce que c'est... hyper intéressant ce que tu dis et puis du coup j'essaye de t'en magasiner en fait tu vois ce podcast c'est un prétexte on essaye de comprendre, c'est un peu une séance gratuite pour nous tu vois c'est pour ça qu'en fait t'es invité aujourd'hui c'est une séance gratos est-ce qu'on doit se coucher sur le canapé François et moi ? il y en a deux c'est vrai que peut-être on va voir à la fin pour toi est-ce qu'il y a eu des situations comme ça où créer ça a pu te guérir ?

  • Speaker #2

    Ça a permis d'exprimer en tout cas un mal-être ou un bonheur, plus souvent quand même un mal-être, j'ai l'impression. Mais comme je suis quelqu'un qui n'est pas vraiment torturé, on va dire, ça a été vraiment dans certains moments de ma vie précis où j'ai eu besoin à l'adolescence d'écrire par exemple. Pas aussi bien gigaxe forcément, mais besoin d'écrire, besoin après quand je faisais de la photo de faire dans certains passages de ma vie des... des photos bien spécifiques qui marquaient un passage d'un état à un autre. Mais en photographie, je ne crois pas trop être ce qu'on pourrait qualifier d'un artiste pur et dur. Je n'utilise pas forcément la photographie. Je crois que j'aurais envie d'utiliser d'autres moyens que la photographie pour m'exprimer, si c'était d'une manière artistique maintenant, vu que c'est devenu mon boulot. Oui,

  • Speaker #1

    puis d'inverser la tendance.

  • Speaker #2

    Ouais... Mais en fait, ça se rapproche beaucoup trop au travail, je crois. Ou alors, il faudrait vraiment... Je crois que je préférais... Je vais dire une connerie, mais faire de la poterie, en fait. Enfin, c'est très condi comme ça, mais...

  • Speaker #0

    J'ai fait un atelier de céramique il y a deux semaines, c'était génial.

  • Speaker #2

    Mais c'est trop bien, en vrai, ouais. Tu peux massacrer la... Massacrer la terre si t'as envie, ou la caresser, ou... Non,

  • Speaker #0

    alors, pour ça, c'est... color ta vie ou tu balances des pots de peinture sur un espace blanc et t'es tout protégé alors là ça c'est là t'évacues tout ah oui oui ça c'est magnifique ah t'y vas à coup de de peinture soit ça soit construire quelque chose de magnifique LPT c'est

  • Speaker #2

  • Speaker #1

    Adrien avant tu l'évoquais un petit peu mais pour toi est-ce que c'est important de mettre tes émotions dans tes oeuvres bah tu peux pas faire autrement non

  • Speaker #3

    c'est la question que j'attendais c'est la réponse que j'attendais c'est consubstantiel j'ai pas compris et il va nous laisser là-dessus vas-y développe Adrien c'est consubstantiel évidemment je vois pas comment tu pourrais créer ou faire de l'art sans mettre de l'émotion dedans en tout cas dans l'écriture dans ce que moi je fais après je sais pas il y a des formes d'art que j'ignore sûrement ou tu peux peut-être le faire mais pour moi c'est essentiel c'est de après même raison émotion savoir comment séparer les deux je sais pas mais quand t'écris un bouquin tu vas avec des souvenirs des émotions avec un côté rationnel aussi envie de construire une histoire qui a du sens tu mélanges tout ça t'es plus trop au courant de ce que t'essaies de faire puis quand la phrase elle est belle tu dis ah c'est cool mais ouais oui forcément

  • Speaker #1

    Nat, toi, tu as déjà eu le cas où tu as fait de l'art avec un patient ou quelqu'un que tu suivais ?

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à ce que tu disais, Will, sur la photographie. J'ai l'impression que... Alors, il y a des outils qu'on utilise en thérapie qui peuvent peut-être s'apparenter à de l'art. On fait des fois une ligne de vie, en fait. Là, c'est plus pour se repérer dans le temps, que la personne puisse un peu nous dire les hauts, les bas dans sa vie, colorer aussi avec les émotions. mais en fait on prend moi je trouve que c'est très utile aussi des fois de prendre des fois des cartes de photos justement parce qu'il y a aussi des personnes qui sont aussi moins à l'aise justement comme je disais avec la découverte de ce que c'est son monde interne quelle est l'émotion que je traverse etc c'est plus difficile de passer par les mots donc je leur présente vraiment un tas de cartes et ils prennent une carte souvent je leur dis comment vous étiez il y a 6 mois, comment vous étiez maintenant comment vous aimeriez être dans 6 mois etc ça permet aussi à la personne de me décrire de me décrire cette carte et de me dire ce qu'elle a voulu ce qu'elle a perçu de cette carte en fait qui parle d'elle mais c'est un tout petit peu moins confrontant vu que c'est pas d'elle directement, elle est pas comme ça elle est pas au crachot à me dire voilà il m'arrive ça dans ma vie je vais être là surtout ça définit aussi une direction j'aime bien ce passé, présent, futur ça montre toujours qu'on est dans un processus et que on n'est jamais stock là maintenant dans le présent donc oui je dirais que les cartes, les photos ça j'utilise beaucoup Après les dessins...

  • Speaker #2

    Les photos, c'est des portraits avec des gens qui expriment une émotion ? Ou bien ça va être quelque chose de... Plus abstrait ?

  • Speaker #3

    En fait,

  • Speaker #0

    je me rends compte, j'ai un jeu de cartes qui s'appelle les cartes d'Ixit. Et puis sinon, des fois, je leur demande de prendre des photos d'eux, que ce soit plus jeunes, maintenant, voire même de faire un collage pour le futur, en fait. Il y a aussi une technique très marquante, ça s'appelle les masques. On est censé avoir du matériel de bricolage, vraiment, on crée un masque qui représente une personne avec qui le patient a un problématique. que ce soit un deuil, un conflit, etc. Et il va y mettre, il va personnifier la personne en face. Et après, on va tenter de dialoguer. Ce masque va être mis, il va changer de place, il va changer de chaise pour vraiment faire un dialogue avec la personne. Et c'est souvent hyper puissant. Vu qu'il a fait pendant des minutes, voire même une séance entière des fois un masque, il a vraiment incarné, il sait que cette personne en face, c'est sa mère, c'est son père, c'est son frère, je ne sais pas qui que sais-je. Et ça, c'est assez frappant. Oui, c'est une rencontre forte.

  • Speaker #1

    Mais ce qui est fou en plus, c'est que ce n'est pas forcément des artistes ces gens. Non. Vous utilisez ce canal. Exact. Pour faire sortir des choses. Mais du coup, c'est vu comment un peu dans ta profession et tout ? Moi,

  • Speaker #0

    je suis formée dans une approche où ça s'appelle des objets flottants. En fait, en gros, il y a plusieurs objets flottants. On prend le parti justement de se dire que des fois, dans les conflits, dans les blocages, on a trop utilisé un mode de communication qui est la communication. digital, analogique, maintenant j'ai un petit doute, et qu'on veut changer de mode de communication, passer sur un mode plus peut-être flottant, moins précis, et donc on utilise des objets flottants, ça peut être le blason. je ne vais pas vous faire toute la liste, mais blason, le jeu de loi, les cartes d'excit, les masques, il y a les mandalas aussi en sable, en fait. Et c'est une manière de faire dire des choses aux gens sans vraiment qu'ils aient l'impression qu'ils doivent se dévoiler, qu'ils doivent parfois aussi manquer de loyauté auprès de leurs parents. Généralement, c'est un moyen plus doux, on va dire, mais aussi qui laisse flotter un peu la pensée. On ne va pas juger, on ne va pas interpréter, en tout cas, éviter d'interpréter, mais...

  • Speaker #2

    se laisser faire le processus en fait mais c'est en fait par rapport à ça ce que je trouve intéressant c'est aussi cette approche en tant qu'artiste si on prend la casquette d'artiste de se dire toi quand tu veux exprimer une certaine émotion ou quelque chose alors par des mots c'est assez clair j'ai l'impression mais plus tu pars vers quelque chose qui sera on va dire un peu plus abstrait et plus t'arrives à je trouve exprimer une émotion ou quelque chose que tu peux quand même garder pour toi même si tu la montres au grand public ce que tu as créé, l'état dans lequel tu étais tu as le droit de le garder un peu pour toi puis la personne qui va voir ça, qui va visiter une expo ou peu importe peut aussi en faire une interprétation qui sera probablement très différente de ce que toi tu as vécu ou ce que tu vis pendant que tu crées Ouais, par rapport aux mots, je sais pas comment tu peux, entre guillemets, te cacher derrière sans trop en dévoiler, parce que j'ai l'impression que c'est tellement précis, en fait. La photographie, c'est aussi relativement précis, je trouve. C'est pour ça que je parlais de poterie, en fait. C'est ce côté où tu peux, tu vas exprimer, limite, c'est presque de l'art brut que tu pourrais ne pas montrer, mais tu choisis de le montrer, puis peu importe ce que ça va générer chez la personne.

  • Speaker #3

    Mais peut-être là-dessus, moi j'ai quand même le sentiment, pour créer de l'art qui est ensuite... et assez facile justement l'accessibilité pour les gens assez facile, tu peux être lu par des gens de 14 ans des gens qui n'ont pas je ne suis pas en train de créer quelque chose où il faut une formation un master en histoire de l'art pour comprendre en fait quand tu crées de l'art tu crées un un médium entre toi et l'autre et tu rends compte à quel point l'autre va projeter des choses sur ce que toi t'as créé et au final mes livres vont être lus de manière très très différente en fonction de de ce que la personne a en elle. Déjà, les gens qui me connaissent, ils veulent aller chercher qui je suis à l'intérieur. Les gens qui ne me connaissent pas du tout, ils vont chercher peut-être un de leurs proches, quelque chose d'autre. Ils vont projeter des choses qui sont extrêmement différentes sur mes livres, sur les interprétations. Même mon premier roman, la fin, n'était pas forcément extrêmement claire. Les gens ont leurs propres idées. C'est vrai que je pense que tu peux te cacher passablement derrière les mots, mais... avant tout c'est l'autre en face qui te cache, qui te remet dans tes mots pour essayer de voir les siens en fait donc je pense qu'il y a déjà cet effet miroir qui est important même dans l'écriture mais dans tous les arts, et c'est vrai qu'il y a des arts en particulier tu peux te planquer complètement derrière, t'as exprimé ton truc, et puis après, voilà.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser juste que tu disais que l'écriture pour toi est plutôt en art un peu précis, ou la photo, mais imagine une métaphore. L'écriture, c'est précis, mais c'est... L'interprétation, dix personnes lisent la métaphore, dix personnes pour avoir dix images différentes, tout comme une photo qui est rendue légèrement floue, parce qu'on veut donner quelque chose avec cette photo, on ne sait pas trop. Donc je ne suis pas convaincue. Enfin, je pense que t'as aussi quand même plus de latitude. même avec un art qui se veut précis oui c'est des mots, on sait ce que ça veut dire généralement là j'ai une phrase en tête qui me vient d'un film j'étais petite quand je l'ai entendue mais elle me revient toujours je crois que c'était Ariel Dombal qui disait elle était un peu je crois alcoolisée dans le film et elle disait oh le ciel est bleu comme une orange j'avais trouvé ça magnifique en fait et bon voilà je sais pas ça m'est venu à maintenant c'est pas Nietzsche je la vois tellement dire ça en fait à part ça j'ai aussi je peux rajouter un truc sur les larves parce

  • Speaker #3

    qu'il y a un outil vraiment que j'utilise souvent c'est la sculpture ah je voulais que tu parles de ça c'est vraiment hyper intéressant j'allais te le poser je te promets c'est vrai ?

  • Speaker #2

    en fait comme il n'a pas le droit de poser des questions parce qu'elle est sculpte à mort

  • Speaker #3

    Non mais parce que t'es à l'aise pour sculpter quoi Attends, attends,

  • Speaker #0

    on va devoir définir Est-ce qu'ils vont croire qu'il y a une sorte de musée de poterie chez moi et tout ?

  • Speaker #2

    En tout cas il y a un jardin chez vous Ouais,

  • Speaker #1

    ça serait bien de vous les répondre. Pourquoi nous, c'est une discussion de fou ?

  • Speaker #2

    Elle est partie sur un rade en bas qui dit que le ciel est bleu comme une orange. Comme une orange,

  • Speaker #1

    c'est un jardin chou. C'est un peu la poterie.

  • Speaker #0

    Là, c'est associatif. On dit relâchement d'idées. Relâchement associatif d'idées. Donc, oui, en fait, une des manières aussi de pouvoir... à la place de s'exprimer mais de pouvoir montrer comment on se sent des fois je fais ça avec les gens seuls mais aussi des fois en couple et en famille de représenter l'état à nouveau des fois ça peut être présent passé, présent, futur ou alors l'état de comment ils étaient au début de la problématique ou l'importance de la problématique sur eux, comment ils aimeraient qu'elle ait moins d'importance sur eux et vraiment ils doivent se sculpter eux-mêmes en fait, ils doivent se prendre une position ils peuvent se sculpter dans l'univers de mon bureau, sur la siège pas sur la chaise etc j'ai une question,

  • Speaker #3

    on pourrait leur faire sculpter un truc ?

  • Speaker #0

    c'est faisable parce qu'ils parlent pas tu leur fais juste sculpter un peu même sur le canapé comme ça et puis comme ça on voit ce que ça fait mais comment ça sculpter genre sur nos corps ouais tu vas te positionner en fait et ce serait sympa que un ou deux soient d'accord d'essayer bah William il est d'accord d'essayer ce qui serait mieux c'est qu'il nous sculpte nous parce qu'en fait quand on est plusieurs ce qui est important c'est qu'en fait la personne qui a le droit de sculpter c'est le sculpteur va sculpter les autres en famille par exemple il y en a un qui sculpte le reste de sa famille

  • Speaker #2

    J'ai une anecdote là-dessus, avant qu'on le fasse en vrai. J'ai fait ça quand j'étais gamin. Ouais,

  • Speaker #0

    où ça ?

  • Speaker #2

    Avec le créateur du Mopé de Chaux.

  • Speaker #3

    Attends,

  • Speaker #2

    juste la phrase, elle est dingue, non ? Avec le créateur du Mopé de Chaux, le gars qui a inventé le Mopé de Chaux. C'est Kermit, la grenouille, Peggy la cochonne. On avait une sortie d'école, une course d'école. On s'est retrouvés... Franchement, les souvenirs sont assez vagues, parce que c'était il y a vraiment longtemps. et en fait il y avait une femme magnifique qui était une actrice enfin une comédienne j'avais 7 ans mais je trouvais déjà les femmes magnifiques c'est horrible ce que je viens de dire désolé pardon je retire ce que j'ai dit et puis en fait ils m'ont tiré au sort pour sculpter cette femme et je devais toucher son corps pour bouger placer ses jambes et tout ça c'est ça qu'on doit faire mais quelle était la consigne sculpter dans quel sens là en l'occurrence la sculpter pour qu'elle rentre dans une boîte enfin c'était un tour de magie non c'était non non c'était c'était elle devait je devais créer une émotion avec son corps en fait tu vois je vais je suis en train de m'enfoncer dans un truc là François tu veux bien me sculpter s'il te plaît pour qu'on sorte de ça vraiment on voulait qu'on sculpte ?

  • Speaker #1

    ouais on va se sculpter vas-y Will Tatu sculpte

  • Speaker #3

    Attends, laisse faire parce qu'elle sait de quoi elle parle. Ok.

  • Speaker #1

    En fait, c'est juste qu'il faut juste savoir qu'il y a des gens qui vont nous écouter et il y a des gens qui nous regardent aussi sur YouTube. La sculpture va être que efficace pour les gens qui nous regardent. Ou alors, Gigax,

  • Speaker #2

    il pourrait décrire cette sculpture. Oui, alors que Gigax,

  • Speaker #1

    voilà, est-ce qu'on va faire ? Oui, je peux décrire ce qu'on va toi tu vas décrire la sculpture d'accord toi tu vas la sculpter ouais moi je suis sculpteur t'es sculpteur et tu sculptes qui ?

  • Speaker #0

    et moi je veux bien être la sculptée parce que comme ça je vous dis ça m'angoisse comment on fait je peux pas sculpter un homme plutôt mais c'est bon mais par contre ok ce que je te propose c'est peut-être on va faire un parce que deux c'est plus chouette c'est un peu sculpter un peu l'état de ton esprit actuel et là où t'aimerais être et comment t'aimerais que ta vie soit dans six mois Waouh !

  • Speaker #2

    Sculpte-les les deux,

  • Speaker #3

    quoi. Sculpte-toi aussi en même temps. Tu peux en prendre deux.

  • Speaker #0

    Si tu veux prendre François et moi, c'est très bien.

  • Speaker #1

    Tu sculptes moi et tu sculptes Nat. Donc c'est qui le passé ?

  • Speaker #2

    C'est qui dans six mois ? Non, on peut représenter...

  • Speaker #0

    En fait, tu vas faire deux sculptures. Une première qui représente le maintenant et une autre qui représente le futur. Donc c'est qui en premier ?

  • Speaker #3

    François, c'est le présent ? On peut être les deux dans le présent.

  • Speaker #0

    Tu vois, peut-être qu'il veut nous faire interagir, peut-être qu'il veut...

  • Speaker #1

    c'est libre à lui du coup je dois placer vos membres d'une certaine manière ok d'accord pour ceux qui nous écoutent on vous invite vraiment à aller sur Youtube pour cette séquence là pour regarder ça parce que ça va être quelque chose ça va être épique et puis pour ceux qui ne veulent pas aller regarder sur Youtube ça

  • Speaker #0

    sera raconté par Adrien mais il y a un peu du tien il y a quand même une petite consigne c'est que tu nous scoops et au bout d'un moment tu lui dis c'est bon j'ai terminé et là nous on est censé pendant un petit moment, une minute juste ressentir dans nos corps les manques qui sont douloureux, pas douloureux là où il y a des tensions, pas de tensions etc. et après on doit te faire part de cette expérience à toi Ah voilà, ok

  • Speaker #3

    C'est bien On va reposer les règles puisque maintenant c'est moi qui vais décrire ce qui se passe William, tu vas aller d'abord auprès de François tu vas sculpter ton présent, ton état d'esprit de maintenant Je peux être dans la sculpture si ça peut aider,

  • Speaker #0

    tu vois, s'il a une image c'est pas forcément François qui doit représenter le présent et moi le futur Ça peut être nous deux ensemble

  • Speaker #3

    Mais vous êtes à l'opposé sur les canapés et puis il faut qu'on vous voit quand même, il peut pas te sculpter au milieu de la pièce Non, non, non

  • Speaker #1

    C'est là après l'autre

  • Speaker #3

    il va d'abord sculpter son présent chez François parce que je trouve qu'il y a une intensité et après tu viens sculpter ton futur chez Nathalie t'es mon futur Nathalie ça te décommande parce que moi là je quitte le micro ça te décommande enlève aussi l'iPad de ton sexe j'ai entendu que c'était pas bon voilà

  • Speaker #2

    je bois un dernier coup d'un petit chlouk de whisky ok donc moi maintenant je suis à la narration Donc

  • Speaker #3

    William se lève et va sculpter son ami François François est assis sur le canapé, les deux mains à l'intérieur des jambes assez concentrés donc là William lui prend la main droite ça je vais pas le dire donc il le positionne sous l'ange D'accord, c'est pas censé être en mouvement cher ami donc là il a pris ses mains comme si Je crois que je ne vais pas le dire ça, mais... Il est comme s'il utilisait son sexe comme une échelle. Ok, donc là, il lui pose la main droite sur le canapé, comme s'il était relax. La jambe droite aussi ouverte, donc la veste ouverte aussi sur le côté droit. Donc là, il est comme éventé dans son canapé, la tête un peu baissée. Là, il lui relève la tête, il regarde... Il regarde au loin. Donc voilà, là, il a fini de sculpter François. François, tu restes comme ça, puis maintenant, Will, tu viens sculpter le futur chez Nathalie.

  • Speaker #0

    François il est terminons avec ça non non tu peux pas parce que François ça va être long à tenir sinon mais il est capable t'as vu la position facile qu'il a François prends juste une minute pour voir dans ton corps quel sens quel membre de ton corps tu sens quelle partie bon j'arrête de dire membre parce que bon mais quelle partie si c'est chaud froid tu sens tes membres François où ça t'emmène est-ce que c'est agréable comme expérience ou pas agréable ou est-ce qu'il y a des tensions Qu'est-ce que tu vois ? T'arrives à lui ramener le micro ?

  • Speaker #3

    J'ai pas pris de LSD non plus,

  • Speaker #1

    tu vois, donc... C'était à sec comme expérience. Voilà,

  • Speaker #0

    maintenant tu peux sortir. Je peux décrire ? Ouais, vas-y.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je dois décrire ?

  • Speaker #0

    déjà au niveau du tonus musculaire est-ce que c'était agréable comme posture ? pas qu'est-ce qui n'était pas agréable si c'était le cas ? qu'est-ce que tu arrivais à percevoir dans ton champ de vision ? qu'est-ce que tu n'arrivais pas à percevoir ? ça fait beaucoup de questions,

  • Speaker #1

    vas-y j'étais bien dans ma position en général sauf la nuque Ok,

  • Speaker #0

    c'était quoi la nuque ? La nuque,

  • Speaker #1

    j'avais une tension dans la nuque parce que je regardais en haut vers la lumière. Donc c'était pas très naturel ?

  • Speaker #0

    C'était pas hyper naturel,

  • Speaker #1

    il aurait fallu que j'aie un appui tête. Ouais, ok.

  • Speaker #0

    J'en ai passé en stock,

  • Speaker #2

    désolé.

  • Speaker #1

    Mais t'aurais pu me tenir la tête avec ça. La lumière,

  • Speaker #0

    elle était éblouissante. Elle était très éblouissante,

  • Speaker #1

    ouais.

  • Speaker #0

    Vous voyez pas agréable ou en fait si ça te portait un peu cette lumière ? Non,

  • Speaker #1

    ça devient un petit peu hypnotisant. Ouais, ok. et puis après tu parlais de chaleur ou quoi des trucs comme ça ? chaleur dans la nuque, sinon bien quoi les mains moites un peu j'avais ? non moi j'ai bien aimé parce que tu as ouvert ma veste je voulais vraiment que tu sois à l'aise en fait pas de picotement, pas de tension peut-être si je restais de 3 heures si j'étais pardon si j'étais resté de 3 heures je pense que c'était violent t'as eu des pensées ?

  • Speaker #0

    C'est un peu rapide. C'est un peu rapide.

  • Speaker #1

    mais j'ai bien aimé que William me touche comme ça et tout d'accord c'est que toi qui es le sculpteur qui peut un peu faire

  • Speaker #0

    disons, de ce matériel en fait. Est-ce que ça veut dire quelque chose pour toi ?

  • Speaker #2

    C'est pas facile parce qu'on est en podcast, on ne peut pas faire trois heures de sculpture, même si j'aimerais beaucoup sculpter François pendant trois heures. La réalité, c'est qu'il y a une contrainte de temps où j'ai vraiment... Et en plus, mon cerveau est un peu embrumé, je dois dire, avec ce whisky qu'on a bu. Donc, je pense que j'ai eu du plaisir à sculpter François, mais j'avais peu de choses à dire. on va dire, tu vois. Oui, tu dis comment tu voulais les expliquer.

  • Speaker #0

    En fait, je me sens très très à l'aise avec vous,

  • Speaker #2

    donc j'ai représenté ça par François qui est très à l'aise, à part qu'il avait un peu mal à la nuque, parce qu'il faut bien sûr se plaindre de quelque chose.

  • Speaker #1

    Mais non, mais sinon,

  • Speaker #2

    très bien quoi. Non mais oui,

  • Speaker #3

    on va faire l'exercice plus sérieusement pour la suite, parce que je te sens un petit peu inhibé. C'est le cas. On va t'imaginer à la fin de l'année, parce qu'on sait que tu as des enjeux, tu as des rêves, tu as des frustrations. Sinon, il y aura peut-être un peu plus de tension. on ne veut pas que tu nous le dises tu vas le dire en sculptant Nathalie donc j'aimerais que tu te concentres quand même 20 secondes que tu passes l'exercice, tu ne vas pas juste lui écarter les jambes comme tu as fait attention tu vas essayer de vraiment faire la chose pour les auditeurs en gros,

  • Speaker #0

    moi ce que j'ai pu voir c'est quelqu'un qui est plutôt à l'aise dans son canap il est plutôt assis, il est plutôt bien chez lui, il regarde une lumière qui est assez hypnotisante mais ça peut lui donner mal à la nuque voilà mais c'est le futur qui nous intéresse essaye de mettre un peu plus de toi ouais ok

  • Speaker #3

    On se fait engueuler, en fait.

  • Speaker #1

    On a invité, mais on se fait engueuler. C'est un sujet sérieux,

  • Speaker #3

    quoi. Ok. Donc là, je dois de nouveau... Tu veux m'aider à expliquer ce qu'il fait ? Bon, là, on a Will avec

  • Speaker #1

    Stan Smith qui s'approche de Nathalie. Je dois faire quelque chose de... On a des six ou un.

  • Speaker #0

    Donc là,

  • Speaker #3

    il croise les mains de Nathalie sur sa poitrine, à elle, donc. Donc elle a les mains croisées. Là, il lui approche la tête de telle façon qu'elle est... elle a la tête, le menton sur sa poitrine elle regarde vers le bas les mains croisées ça a l'air assez angoissant, il lui a croisé les jambes aussi c'est intéressant et puis il hésite encore à faire quelque chose, il lui met même les cheveux qui tombent devant comme pour la l'enfermer dans une sorte de elle est enfermée dans ses cheveux, dans ses mains et puis il lui met des points à la place des mains ouvertes elle a comme deux points sur sa poitrine fermée, croisée on va laisser une minute à Nathalie pour ressentir et après elle nous dira ce qu'elle ressent tout en camion je l'ai momifié t'as été sincère Will ce coup là ?

  • Speaker #2

    c'était assez spontané est-ce que tu l'as déjà parlé ?

  • Speaker #3

    non tu dois juste dire si tu l'as fait avec sincérité pendant qu'elle ressent oui ok t'as pensé à quelque chose j'ai pensé à quelque chose c'était pas juste pour rigoler alors maintenant on va lui demander de s'exprimer toi tu dois essayer de voir si ce qu'elle dit ça t'aide à exprimer cette émotion à laquelle t'as pensé peut-être qu'avec des mots t'aurais pas pu le faire peut-être que les mots qu'elle va choisir maintenant vont t'aider à dire quelque chose, à ressentir quelque chose à toi Nathalie Bon alors,

  • Speaker #0

    je dirais position très glauque de base. Position très glauque de base. J'étais plus directe dans des histoires de cercueil. Je me suis dit, mais il n'a pas compris. Je ne lui demandais pas sa mort, je lui demandais dans six mois. C'est ça la pensée qui m'est venue quand il m'a pris les mains en croix. En plus, après, il m'a encore fermé les mains. Donc j'étais vraiment... C'était pas léger, c'était pas comme un ange qui devait fermer ses ailes. J'avais l'impression que j'étais enfermée. Je suis positionnée en fait, mais j'ai l'impression que mon corps regarde une direction, puis mes jambes un peu une autre. Donc je suis un peu en rotation, en torsion, comme si on essayait de me forcer à faire un mouvement. Mais mon corps, il n'était pas naturel. Ce n'était pas naturel pour moi. Je vais devoir me forcer à faire quelque chose. Et surtout, je ne vois pas grand-chose. Je dois dire que là, il m'a vraiment fermée la... la vision avec mes cheveux, mon regard, mon manteau, mon manteau, mon manteau, pardon, mon manteau regarde très vers le bas. Donc au départ, franchement, assez glauque, assez oppressant, lourd et des sensations de tension et de torsion. Malgré tout, à un moment, vers la fin, comme j'étais très, très proche de moi, tout d'un coup, j'ai senti mon cœur, ma respiration. Et ça, c'était assez beau. Tout d'un coup, ça, c'était un moment beau d'être proche de moi et de ma respiration et de me sentir... Ça m'a calmée, en fait. En fait, peut-être le glauque s'est transformé en quelque chose d'un peu contenant. J'étais proche de moi, je me tenais fort. un peu d'ancrage comme ça elle est très très forte

  • Speaker #1

    Joli ! Du coup Will ?

  • Speaker #2

    Alors moi c'était l'idée de base quand j'ai créé cette sculpture parce qu'on a parlé de six mois et dans six mois on arrive dans la période pour moi qui est la période que je redoute le plus dans l'année, chaque année qui est la période où on en rigole beaucoup en équipe et on en rigole aussi en famille qui est une période très dense, très chargée hum... dans laquelle je me repose peu parce que c'est la période la plus active pour Mouto, pour notre agence, où on a beaucoup beaucoup de travail à gérer. qui dit travail à gérer, c'est pas vraiment le travail qu'on doit gérer, mais c'est l'humain là-dedans, donc les clients, les collègues, notre fatigue. Il y a beaucoup de gestion en ce moment-là. Et puis c'est toujours une période où je ris beaucoup avec ça, mais en disant j'espère que je ne vais pas faire un infarctus pendant la nuit. Et il y a de ça. Mais il y a aussi beaucoup besoin pendant ces périodes-là de me retrouver avec moi-même, d'avoir des temps. de qualité avec moi-même. J'ai beaucoup besoin d'être dans ma grotte quand je donne beaucoup. C'est ma manière de me ressourcer. Et du coup, autant il y a de la crainte dans ce que j'ai sculpté, parce que je redoute chaque année cette période, et autant ça fait tourner la boîte. Et du coup, c'est vraiment positif. Et puis c'est aussi un moment positif parce qu'on surperforme, c'est cool. et puis je sais que je peux me retrouver je me retrouve aussi un peu avec moi même pendant cette période parce que plus trop le choix de faire autre chose en fait du coup il y a des sentiments très mêlés là dedans

  • Speaker #0

    Je trouve ça assez joli. Je trouve qu'on a bien représenté l'outil que c'est. D'ailleurs, le patient n'est pas forcément obligé d'expliciter autant. On peut aussi laisser juste flotter comme ça. Mais je trouve joli là aussi pour l'exemple. Généralement, il n'y a jamais que du. Ce n'est jamais que horrible, que joli. Et là, son sentiment d'être en fait, je dois être proche de moi. Je dois me raccrocher à moi. Je l'ai senti vers la fin.

  • Speaker #2

    Il est très fermé, j'ai fermé tes mains aussi parce que beaucoup de fermeture, de rendre hermétique en fait, pour pas se perdre, pour pas défaillir. Oui,

  • Speaker #0

    la contenance, c'est ça. Mais au fur et à mesure. Donc ouais, joli. Enfin, joli pour l'exercice.

  • Speaker #2

    trop bien c'était beau ce que tu disais j'ai beaucoup aimé quand t'es avec une bonne professionnelle et quand tu mets un peu du tien et tout c'était très joli avec

  • Speaker #1

    William on a souvent des discussions on a eu souvent ces discussions là où on se demandait si à un certain point les artistes qui nous entouraient peu importe ce que tu fais comme art, il y a beaucoup de ces performances ou ces choses qui font beaucoup parler parce que ça dérange ou des fois c'est même moche. Et des fois, on se disait avec William est-ce que finalement, est-ce qu'il faut déranger pour plaire ? Alors, déjà, ça c'est ma première question. Mais ma deuxième question, c'est toi, avec ta vision, mais même toi, Adrie, tu pourrais aussi en parler. Est-ce que finalement, ces artistes, qui font des choses des fois qui dérangent, mais des fois à la limite même du malsain, est-ce qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez eux ? Ou est-ce que ça peut être des gens très sains d'esprit, mais qui expriment juste ce qu'il y a au fond d'eux ?

  • Speaker #3

    déjà tu demandes à une psychothérapeute ce que c'est d'être saint d'esprit, c'est un peu compliqué à définir pour toi non ?

  • Speaker #0

    ouais j'allais pas là dedans d'ailleurs saint d'esprit tourne par là ouais c'est vrai que j'allais pas là dedans ce que j'avais envie de répondre c'est j'ai l'impression qu'il y a des personnes qui ont une caisse de résonance plus grande que les autres une sorte de vibration au monde, aux émotions euh à toutes sortes de choses, en fait, à la politique. Ça peut être toutes sortes de domaines, disons. Et j'ai l'impression que, peut-être, ce qui dérange, la provoque, etc., j'ai l'impression que c'est des personnes qui ont tendance à peut-être avoir cette caisse assez ouverte, assez importante, mais qui ont aussi besoin de renvoyer, en fait. Je ne sais pas comment dire, comme un miroir pour la société, etc. J'ai plus l'impression que ces personnes-là se sentent plus des témoins, des passeurs. que des personnes qui incarnent vraiment elles-mêmes ce qu'elles dénoncent. j'aurais tendance à penser ça en fait que c'est pas forcément elle qui incarne ce qu'elle dénonce mais plus je vois beaucoup, alors tous mes patients sont de loin pas tous artistes mais je trouve qu'il y a beaucoup de gens qui disent je suis là parce que je vois les failles, je vois chez les gens les trucs qui tournent pas rond, j'ai déjà tellement vu des problèmes dans le système de soins dans le système familial, dans mon système professionnel j'ai été un peu aiguisée quoi à voir les failles ce qui tourne pas rond alors Ils ont souffert de ces failles, donc c'est vrai qu'en partie, ils font partie de ce système, et peut-être un bout, oui, ils peuvent aussi le renforcer, donc un bout avoir eux-mêmes, certaines pathologies ou troubles psychiques. Mais je dirais plutôt que là, c'est des yeux, c'est des témoins privilégiés, en fait. Parce que l'orchestre de résonance a eu affaire à ces problématiques.

  • Speaker #2

    Ça fait penser un peu à Split, ce que tu racontes. Je ne sais pas si tu as vu ce film incroyable sur l'autre. Bon, c'est un peu sur-exagéré, mais... ce gars qui a je sais pas combien de personnalités 32 personnalités c'est pas Identity ? non

  • Speaker #1

    C'est le trouble de la... La dissociation.

  • Speaker #3

    Ouais,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #2

    La naïcha yamalone. Ouais. Imprononçable nom de famille, je suis désolé, je l'ai probablement écorché. C'était pas mal.

  • Speaker #0

    Le trouble dissociatif d'identité, oui, ça je connais, mais je crois que le film, j'ai pas vu.

  • Speaker #2

    J'ai un petit doute. Mais c'est un peu ça, la morale de cette histoire. C'est les gens qui ont souffert, du coup, sont plus sensibles à ce qui est autour d'eux, réellement. Moi,

  • Speaker #0

    j'ai un patient qui me dit, moi, dans la rue, quand il y a quelqu'un qui joue, l'instrument, je commence à être un peu en larmes, en fait. Je prête attention à lui, et ça le blesse énormément que les passants passent à côté sans rien faire. Moi, je dois dire que moi, des fois, je n'ai pas cette caisse de résonance-là, en tout cas pas à ce moment-là. Des fois, j'en ai d'autres, mais c'est vrai. J'ai l'impression que c'est des personnes qui ont comme une couche en moins, qui, des fois, les fait beaucoup souffrir, mais qui, des fois, sont aussi magnifiques de leur présence au monde, en fait. Ça, c'est vrai.

  • Speaker #1

    justement pour continuer sur ce que tu dis est-ce que toi et puis je pose la question aussi à vous deux est-ce qu'il y a une oeuvre qui vous a touché particulièrement ça peut être n'importe quoi un film un livre, une peinture, vraiment n'importe quoi

  • Speaker #2

    j'ai déjà quelque chose en tête si vous voulez Pink Floyd, The Wall le film et l'album j'ai jamais vu le film ah ouais ? ça c'est ma cam déjà c'est vieux donc j'aime bien il y a ce côté un peu vieux rock donc j'aime bien je trouve que l'esthétique est incroyable je trouve que la musique est divine il y a une sorte de mélancolie dans ce film que j'aime beaucoup Je trouve que c'est vraiment une œuvre d'art complètement accomplie en fait autant avec des musiciens qui sont forts qu'un film qui est hyper bien réalisé les musiques tombent au bon moment le rythme est incroyable je trouve que c'est vraiment une pièce d'art au complet en fait visuellement, auditivement et puis qui ramène je trouve moi ça me touche beaucoup sur la manière dont tu parles de l'humanité de la souffrance de l'homme, de l'homme pas de l'humain, mais de l'homme, le mal, quoi, enfin, vraiment, qui grandit avec une mère, qui prend beaucoup, beaucoup de place, enfin, des choses comme ça, et je trouve que ce film, il est incroyable. Ils sont gênés ?

  • Speaker #1

    Qui d'abord ? Bah, moi,

  • Speaker #3

    c'est plutôt des livres, forcément, même s'il y a des peintures aussi, mais c'est plutôt des bouts de livres, des passages, des phrases. qui me touche et qui me reste très longtemps dans la tête tu te moques toujours de moi à cause de Nietzsche mais tu as le gai savoir non je te donnais ce bouquin Non, je pense que le guet savoir, par exemple, de Nietzsche, si tu peux lire des passages, c'est plein de petits passages comme ça, il y a tout des fois dans une page, il te décrit tout d'un sentiment que toi, tu as d'errance, de vacuité, de manière sublime, en décrivant comment un vieux type descend de la montagne et puis quand il arrive en bas de la montagne, il voit des gens faire la fête et puis il se dit, je ne suis pas prêt pour cette fête qu'ils font, puis ils remontent dans la montagne. Tu as juste cette image-là, et c'est beau, et puis tu refermes le bouquin. ça me touche quoi donc je dirais que c'est des bouquins comme ça c'est aussi des bouts de phrases des petites choses à gauche à droite c'est ça qui me touche le plus

  • Speaker #0

    Bon bah on va clairement aller dans la culture populaire avec moi, on va laisser les gens dans la bibliothèque alors non mais d'ailleurs je suis pas sûre du coup que je sois la meilleure pour avoir été invitée enfin non, vous allez faire l'autre sujet après pardon pour le savoir dire non mais parce que moi un film qui me revient, c'est vrai que c'est le truc qui me revient, c'est assez ridicule j'avais quoi, 14, 15 ans, c'est Yes Man avec Jim Carrey ce film il a marqué ma philosophie de vie je croyais, il y avait quelque chose d'un peu de génial je trouvais dans ce film et je sais que je me suis des fois on a des petites références on parle des fois du génogramme imaginaire t'as ton vrai génogramme, tes vrais parents mais aussi le génogramme imaginaire que tu mettrais à la place de tes parents et je sais pas, ce film il a incarné quelque chose comme ça d'une posture d'être dans la vie, d'ouverture d'oser, d'opportunité etc donc c'est vrai que ça m'a un peu forgé et j'y pense encore récemment et sinon il y a une autre musique mais que je retrouvais le plus, c'est sur la BO d'un film qui a été fait sur Ella Maillard qui est magnifique. C'est une... Kirgi, je crois, qui chante. Et c'est vrai que cette chanson, elle a la capacité... Moi, je pense que je suis plus peut-être... Enfin oui, il y a des tableaux qui m'ont marquée, mais là, ça ne m'est pas venu. Donc du coup, je pense que peut-être je suis plus un peu musicale ou auditive. Et elle a la capacité de me toucher. J'ai l'impression que c'est une voix un peu du tréfonds de l'âme du monde. En même temps, je vois la vastitude des plaines, l'appel du large, en même temps, le sentiment de devoir avoir des racines pour pouvoir partir. Enfin, je ne sais pas, je trouve qu'elle est dingue, cette chanson. tu vois de laquelle je parle on le met en comment vas-y je t'arrache pour les gens qui sont sur la vidéo youtube et ça je pense que c'est intéressant quand je peux balader dans Glion des fois j'ai des petites phases contemplatives comme ça je l'amène je suis sur mon banc ah waouh ouais je sais pas ça m'amène direct les gens qui sont auditifs,

  • Speaker #3

    visuels intellectuels et tu vois ça dans les choses qui les touchent, etc. Et c'est vrai que moi, dans un musée où il y a des tableaux, il y en a quelques-uns qui sont époustouflants, mais je passe à côté, quoi. L'art contemporain, par exemple, je passe à côté. Par contre, je peux me dire une phrase, et puis ça m'ouvre un monde entier. Ouais, je comprends. Parce que je suis plus, je pense, cérébral. Par exemple,

  • Speaker #2

    Paul Valéry,

  • Speaker #3

    il a dit, je te cite quand même quelqu'un, François, Ce que nous savons, c'est-à-dire ce que nous pouvons, a fini par s'opposer à ce que nous sommes. Je la cite assez souvent, cette phrase. Tu dis ok, c'est-à-dire ce qu'on sait, ce qu'on peut faire, ce qu'on a acquis en tant qu'espèce. Notre progrès quoi.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #3

    s'oppose à qui nous sommes. Qu'est-ce que c'est quoi ? C'est qu'on est des animaux, on s'auto-détruit en créant des choses qui dépassent en fait ce qu'on est censé être, mais alors on est censé être quoi ? Pour moi, tu me donnes juste cette phrase, c'est le principe de la dissertation, tu m'assieds dans une pièce avec cette phrase, je suis content quoi. C'est un peu de whisky, c'est mieux. Et il y a d'autres gens qui vont dire mais qu'est-ce que tu veux que je fasse de cette phrase ? Elle m'indispose. Je pense qu'on est différent là-dessus. Quand vous faites de la photo, etc., et je vous vois... Je vois les Français, on a bossé ensemble, on a shooté des interviews pour un client qu'on a en commun. et puis il me disait attends remets la fumée mais cette image c'est une dinguerie viens voir viens voir alors grâce à lui j'entre dans je comprends ce truc de l'image mais j'ai pas l'érection qu'il a parce que la lumière tombe et puis là il y a le truc et le mec il était vraiment sa jeunette est belle parce qu'il faisait une belle image et moi j'ai moins cette capacité donc c'est beau aussi de voir quelqu'un qui s'extasie devant la forme d'art qu'il touche et on est en profondeur là

  • Speaker #2

    Nathalie tu nous as entraîné dans les profondeurs dans les abysses mais François tu n'as pas répondu du coup parce que c'est toi qui as posé la question par rapport à ça mais est-ce que toi tu as réfléchi est-ce qu'il y a une oeuvre qui te touche particulièrement moi j'ai réfléchi pendant que vous répondiez donc je ne vous ai pas écouté mais en fait moi c'est difficile à dire parce que ça dépend trop il y a plein de choses mais

  • Speaker #1

    si je devais sortir un truc moi c'est beaucoup des BO genre moi la BO de Gladiator la BO de Pornhub la BO même de jeux vidéo genre Battlefield 1 elle a été reconnue, c'est une BO qui est incroyable si vous n'avez pas l'occasion d'aller l'écouter mais moi j'ai dit, je disais ça à mes collègues le jour ou même à ma famille je dis mais si je meurs vous mettez ça à mon enterrement parce que tu vas mourir quand je vais mourir, si je meurs avant vous tu vois c'est ça et comme je vais tous vous enterrer ça sera pas... non mais c'est parce qu'elle me touche et en fait en fait moi ce qui est assez je pense paradoxal c'est que je fais de l'image parce que c'est comme ça que j'arrive à exprimer ce que je ressens mais je crois que je suis plus je suis touché par l'image comme tu mentionnais mais je vais être vraiment pour moi c'est un tout c'est à dire que je dois être touché par la musique avant tout pour moi la musique elle fait un truc de fou d'ailleurs quand j'imagine des scénarios quand j'imagine plein de choses en fait dans l'art c'est par la musique en fait et je me souviens même avant qu'on travaille ensemble William à avoir passé des nuits parce que je suis beaucoup plus sensible la nuit mais de passer des nuits entières à écouter des musiques en retouchant des images et en fait

  • Speaker #3

    j'avais l'impression d'atteindre une chose que sans musique j'arrivais pas à atteindre comme si ça me donnait une potion magique si j'écris sans musique ou avec la musique elle m'aide aussi à rester dans une émotion que j'essaie de décrire et d'ailleurs c'est drôle parce que il y a des gens qui peuvent pleurer en lisant des livres moi je crois pas que ça m'est déjà arrivé par contre en écoutant de la musique oui je peux atteindre des émotions plus fortes que en lisant par contre mon moyen d'expression c'est l'écriture si tu me demandes tu me donnes un harmonica tu vas pleurer pour une autre raison donc c'est aussi intéressant de dire tu produis un art mais qui est pas forcément celui qui te touche le

  • Speaker #1

    plus c'est drôle que tu dis ça parce que typiquement quand t'as écrit se réjouir de la faim bah moi y'a eu 2-3 fois mon gars moi j'ai chialé

  • Speaker #2

    ouais mais moi j'avais j'avoue vraiment bah ouais non mais à part ça si vous l'avez pas lu allez le lire parce que et puis si François et moi on dit ça alors qu'on lit genre un livre toutes les décennies c'est vrai c'est que c'est la valeur moi j'ai lu un livre de Guillaume Sausson

  • Speaker #1

    moi c'est mon auteur préféré c'est le seul que je connais personnellement que je peux toucher qui a encore envie c'est le seul auteur qui a encore envie se réjouir de la fin en vrai de vrai blague à part vraiment une dinguerie parce que Moi, ça m'a hyper genre... En fait, c'est parce qu'aussi, peut-être, William et moi, quand on lit un texte, on va voir des images direct dans la tête. Moi, quand je lis un livre, et j'en lis pas assez, je devrais le faire plus, c'est que j'ai vraiment un film qui se passe dans ma tête. Je pourrais te poser des plans et tout. Je pense que c'est aussi ça qui fait que je suis autant touché. Ton gars, tes petits vieux dans l'EMS, je les ai imaginés. Je fais partie. En fait, je l'ai lu en une fois, dans mon bain. Mais en fait... Il a essayé avec les doigts tout pliés.

  • Speaker #2

    Tu fais partie...

  • Speaker #1

    Non, mais tu fais partie, en fait, de l'histoire, tu vois. Donc moi, ça me transporte, tu vois, typiquement, des textes. Mais j'aime bien ce que tu dis. En fait,

  • Speaker #0

    j'avais jamais vu ça comme ça, mais les petits, les courts chapitres de Cerise de la Faim, c'est vrai que c'est presque comme un peu un verset d'une mélodie. des fois à la fin il y a un espèce de moment grandiose qui paquette tout le reste et c'est vrai que ça fait tannin il y a la symphonie qui se fait en fait je trouve je ne l'avais jamais vu comme ça mais c'est presque une mélodie poétique en fait une poésie de la musique toi tu le dis en image il y a de la musique aussi je pense je ne sais pas ouais

  • Speaker #1

    je pense que c'était une très bonne manière de terminer cette première partie bien sûr on va continuer sur la deuxième partie on va continuer sur cette bonne lancée vous qui terminez ce podcast,

  • Speaker #2

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Description

Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Nathalie Gay, psychothérapeute, et Adrien Gygax, écrivain, pour une discussion fascinante sur l'intersection de l'art et de la psychologie. Nous explorons ensemble le rôle de la psychologie dans la création artistique et comment celle-ci peut être un outil puissant pour notre développement personnel.


La chanson dont Nathalie parle : Kyrgyz song : « Tolgonuu » Gulzada Ryskulova

Retrouvez Adrien Gygax sur instagram : @adrien_gygax


Instagram : https://www.instagram.com/antipopcast/


Une production MUTO www.agencemuto.ch


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Hello tout le monde et bienvenue sur AntipopCast, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui on se retrouve pour un nouvel épisode de Cocktail. Salut William.

  • Speaker #2

    Salut François.

  • Speaker #1

    Ça va mec ?

  • Speaker #2

    J'étais en train d'essayer de refermer mon bouton de chemise mais tu faisais l'intro du coup j'y arrivais pas.

  • Speaker #1

    Mais ça va très bien comme ça. Ça va comme ça ? Ouais t'es très élégant.

  • Speaker #2

    Merci.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui on a la chance de retrouver Adrien qu'on avait eu dans l'épisode hors série de Noël qui était un petit peu un épisode... Je ne sais pas comment expliquer cet épisode en un mot. Foufou, ça c'est ton mot.

  • Speaker #2

    Foufou, c'est bien.

  • Speaker #1

    On avait la chance d'être avec Joël, mais aujourd'hui on a la chance de recevoir

  • Speaker #0

    Nathalie. Oui,

  • Speaker #1

    salut. Comment ça va ?

  • Speaker #0

    Ça va, ça va, merci. Merci de me recevoir ici.

  • Speaker #1

    C'est vraiment un plaisir. Est-ce que tu peux te présenter pour les gens qui ne te connaissent pas ? Oui,

  • Speaker #0

    je suis Nathalie, j'ai 34 ans, bientôt 35, je ne m'en parlais pas. Je suis psychologue, psychothérapeute dans la vie et en couple avec ce Gaïa.

  • Speaker #1

    aïe c'est un spoiler j'aurais du pas le dire non mais c'est très bien ça va être intéressant pour les conversations qui m'en suivent c'est vrai ?

  • Speaker #0

    d'accord

  • Speaker #3

    Adrien tu peux te présenter pour les gens qui n'ont pas écouté l'épisode de Noël moi je travaille avec vous sur certains projets c'est comme ça qu'on se connait et puis à côté de ça je suis écrivain donc j'écris des romans Et puis voilà, je suis votre coach attitré en plus les gars.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui Adrien il a dit qu'il n'avait pas trop de prendre la parole, parce qu'il pensait qu'il avait trop pris la parole la dernière fois.

  • Speaker #3

    Et puis je me suis fait mal au pied mec.

  • Speaker #1

    Donc s'il a un peu froid, il faudra lui pardonner.

  • Speaker #2

    Ou bien lui écrire des messages.

  • Speaker #0

    Et c'est pas parce qu'on s'est engueulé avant. Ah ouais ? Non, c'est pas engueulé avant. C'est pas ça les gars.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on vous a invité parce qu'on a envie de parler de la psychologie et l'art. gros sujet gros gros sujet et en fait si on met William et moi en train de parler de ça je pense qu'on dit des dingueries et on peut arrêter on s'est engueulé par Guigax qui nous appelle genre les gars vous faites de la merde donc c'est pour ça qu'on vous a invité donc quand on dit la psychologie et l'art l'art c'est l'art en général donc écriture peinture danse etc etc première question pour vous est-ce que pour vous l'art et la psychologie sont liés

  • Speaker #2

    La professionnelle d'abord.

  • Speaker #1

    La pro.

  • Speaker #0

    C'est moi la professionnelle d'abord. Ça dépend de quel domaine en fait. Voilà. En fait.

  • Speaker #3

    On peut faire les 7 arts dans l'ordre. Premier art, l'architecture. Est-ce qu'il y en a un ?

  • Speaker #0

    Complètement, oui. La villa de Corbusier. Ok, c'est bon. Pour des étapes psychiques, de la schizophrénie, complètement liées. Non. Oui, je dirais que oui. D'ailleurs, il y a beaucoup d'artistes qui étaient atteints de certains troubles mentaux. et il y a beaucoup d'expos en fait qui sont faites dans les cadres des hôpitaux psychiatriques aussi en dehors mais en effet je pense que là des fois les troubles mentaux favorisent voire même créent des très très belles choses c'est

  • Speaker #1

    une belle réponse c'est réfléchi, ça change un peu de toi Adri, Adri toi t'en penses quoi ? je rigole j'arrête de tirer dessus t'en penses quoi Adri toi ?

  • Speaker #3

    Oui, je pense que forcément, il y a des liens. Pour moi, l'art, il est lié à tous les domaines de la vie. Mais à la psychologie en particulier, après, je ne sais pas exactement ce que c'est. Elle saurait mieux comment la définir. Mais oui, forcément, il y a plein de choses qui se recoupent entre les deux.

  • Speaker #1

    Et puis pour toi, Adrie, qui écris beaucoup. Est-ce que pour toi, écrire, mais je dirais même en règle générale, pour quelqu'un, un artiste, de créer, est-ce que ça t'a permis de soigner certaines blessures ?

  • Speaker #3

    Oui, bien sûr. Je pense que c'est un mode d'expression et tu exprimes des choses qui sont de ton intériorité, de ton intimité. Tu les mets en forme d'une certaine façon qui te fait du bien. Pas toujours. Des fois, écrire, c'est aussi difficile. puis après il y a écrire, l'acte d'écriture je pense que c'est très lié à une intimité peut-être à des blessures ou autre après il y a tout le reste publier un livre etc c'est un autre apprentissage mais qui t'apprend aussi sur ta psychologie l'ego, l'attente que tu peux avoir sur la lecture ou non des gens à qui tu confies le livre toute la jalousie par rapport aux autres livres qui sortent, il y a aussi un apprentissage qui se fait quand l'art devient public par rapport à ce que tu dis je trouve aussi il y a l'art que tu fais pour toi

  • Speaker #2

    qui serait non publié, voire même ignoré, genre l'art brut, où un patient, une personne va faire de l'art sans s'en rendre compte, et puis pour soigner quelque chose, ou dans sa pathologie, qui fait partie du truc.

  • Speaker #0

    il y a un champ un domaine qui s'appelle d'ailleurs l'art thérapie qui a été un peu circonscrit ce dont tu viens de parler là c'est de pouvoir en effet par le processus créatif comme un élan un peu cathartique comme ça de libérer une émotion, un blocage une tension de révéler des fois aussi on ne sait pas tellement pourquoi on commence un dessin et ensuite après on peut On peut faire des hypothèses sur pourquoi plutôt cette couleur noire, pas cette couleur rouge, etc. En effet, oui, c'est vrai que c'est aussi une sorte de processus de découverte. Parce que l'art, enfin la psychologie, c'est vrai que c'est souvent par les mots, l'expressivité, mais ce n'est pas un canal qui est habituel ou dans lequel tout le monde est à l'aise, en fait. Et donc l'art, je pense que c'est plus... Il y a moins de barrières, je dirais, en fait, que la langue, etc., que les mots que tu vas choisir. Tu vas peut-être t'enquiquiner sur un mot, ce ne sera pas exactement ça que je veux dire. Tu vas t'embrouiller un peu avec l'autre en face parce qu'il n'a pas compris ce que tu voulais dire. Là, j'ai l'impression que ça évite ou s'attend à éviter ce genre de problématique, être un peu plus... être quand même dans ton intimité, dans ton proche de toi. J'ai l'impression que je vous ai endormis, là, les gars. Non,

  • Speaker #2

    pas du tout.

  • Speaker #1

    Non, en fait, je suis méga concentré parce que c'est... hyper intéressant ce que tu dis et puis du coup j'essaye de t'en magasiner en fait tu vois ce podcast c'est un prétexte on essaye de comprendre, c'est un peu une séance gratuite pour nous tu vois c'est pour ça qu'en fait t'es invité aujourd'hui c'est une séance gratos est-ce qu'on doit se coucher sur le canapé François et moi ? il y en a deux c'est vrai que peut-être on va voir à la fin pour toi est-ce qu'il y a eu des situations comme ça où créer ça a pu te guérir ?

  • Speaker #2

    Ça a permis d'exprimer en tout cas un mal-être ou un bonheur, plus souvent quand même un mal-être, j'ai l'impression. Mais comme je suis quelqu'un qui n'est pas vraiment torturé, on va dire, ça a été vraiment dans certains moments de ma vie précis où j'ai eu besoin à l'adolescence d'écrire par exemple. Pas aussi bien gigaxe forcément, mais besoin d'écrire, besoin après quand je faisais de la photo de faire dans certains passages de ma vie des... des photos bien spécifiques qui marquaient un passage d'un état à un autre. Mais en photographie, je ne crois pas trop être ce qu'on pourrait qualifier d'un artiste pur et dur. Je n'utilise pas forcément la photographie. Je crois que j'aurais envie d'utiliser d'autres moyens que la photographie pour m'exprimer, si c'était d'une manière artistique maintenant, vu que c'est devenu mon boulot. Oui,

  • Speaker #1

    puis d'inverser la tendance.

  • Speaker #2

    Ouais... Mais en fait, ça se rapproche beaucoup trop au travail, je crois. Ou alors, il faudrait vraiment... Je crois que je préférais... Je vais dire une connerie, mais faire de la poterie, en fait. Enfin, c'est très condi comme ça, mais...

  • Speaker #0

    J'ai fait un atelier de céramique il y a deux semaines, c'était génial.

  • Speaker #2

    Mais c'est trop bien, en vrai, ouais. Tu peux massacrer la... Massacrer la terre si t'as envie, ou la caresser, ou... Non,

  • Speaker #0

    alors, pour ça, c'est... color ta vie ou tu balances des pots de peinture sur un espace blanc et t'es tout protégé alors là ça c'est là t'évacues tout ah oui oui ça c'est magnifique ah t'y vas à coup de de peinture soit ça soit construire quelque chose de magnifique LPT c'est

  • Speaker #2

  • Speaker #1

    Adrien avant tu l'évoquais un petit peu mais pour toi est-ce que c'est important de mettre tes émotions dans tes oeuvres bah tu peux pas faire autrement non

  • Speaker #3

    c'est la question que j'attendais c'est la réponse que j'attendais c'est consubstantiel j'ai pas compris et il va nous laisser là-dessus vas-y développe Adrien c'est consubstantiel évidemment je vois pas comment tu pourrais créer ou faire de l'art sans mettre de l'émotion dedans en tout cas dans l'écriture dans ce que moi je fais après je sais pas il y a des formes d'art que j'ignore sûrement ou tu peux peut-être le faire mais pour moi c'est essentiel c'est de après même raison émotion savoir comment séparer les deux je sais pas mais quand t'écris un bouquin tu vas avec des souvenirs des émotions avec un côté rationnel aussi envie de construire une histoire qui a du sens tu mélanges tout ça t'es plus trop au courant de ce que t'essaies de faire puis quand la phrase elle est belle tu dis ah c'est cool mais ouais oui forcément

  • Speaker #1

    Nat, toi, tu as déjà eu le cas où tu as fait de l'art avec un patient ou quelqu'un que tu suivais ?

  • Speaker #0

    Ça me fait penser à ce que tu disais, Will, sur la photographie. J'ai l'impression que... Alors, il y a des outils qu'on utilise en thérapie qui peuvent peut-être s'apparenter à de l'art. On fait des fois une ligne de vie, en fait. Là, c'est plus pour se repérer dans le temps, que la personne puisse un peu nous dire les hauts, les bas dans sa vie, colorer aussi avec les émotions. mais en fait on prend moi je trouve que c'est très utile aussi des fois de prendre des fois des cartes de photos justement parce qu'il y a aussi des personnes qui sont aussi moins à l'aise justement comme je disais avec la découverte de ce que c'est son monde interne quelle est l'émotion que je traverse etc c'est plus difficile de passer par les mots donc je leur présente vraiment un tas de cartes et ils prennent une carte souvent je leur dis comment vous étiez il y a 6 mois, comment vous étiez maintenant comment vous aimeriez être dans 6 mois etc ça permet aussi à la personne de me décrire de me décrire cette carte et de me dire ce qu'elle a voulu ce qu'elle a perçu de cette carte en fait qui parle d'elle mais c'est un tout petit peu moins confrontant vu que c'est pas d'elle directement, elle est pas comme ça elle est pas au crachot à me dire voilà il m'arrive ça dans ma vie je vais être là surtout ça définit aussi une direction j'aime bien ce passé, présent, futur ça montre toujours qu'on est dans un processus et que on n'est jamais stock là maintenant dans le présent donc oui je dirais que les cartes, les photos ça j'utilise beaucoup Après les dessins...

  • Speaker #2

    Les photos, c'est des portraits avec des gens qui expriment une émotion ? Ou bien ça va être quelque chose de... Plus abstrait ?

  • Speaker #3

    En fait,

  • Speaker #0

    je me rends compte, j'ai un jeu de cartes qui s'appelle les cartes d'Ixit. Et puis sinon, des fois, je leur demande de prendre des photos d'eux, que ce soit plus jeunes, maintenant, voire même de faire un collage pour le futur, en fait. Il y a aussi une technique très marquante, ça s'appelle les masques. On est censé avoir du matériel de bricolage, vraiment, on crée un masque qui représente une personne avec qui le patient a un problématique. que ce soit un deuil, un conflit, etc. Et il va y mettre, il va personnifier la personne en face. Et après, on va tenter de dialoguer. Ce masque va être mis, il va changer de place, il va changer de chaise pour vraiment faire un dialogue avec la personne. Et c'est souvent hyper puissant. Vu qu'il a fait pendant des minutes, voire même une séance entière des fois un masque, il a vraiment incarné, il sait que cette personne en face, c'est sa mère, c'est son père, c'est son frère, je ne sais pas qui que sais-je. Et ça, c'est assez frappant. Oui, c'est une rencontre forte.

  • Speaker #1

    Mais ce qui est fou en plus, c'est que ce n'est pas forcément des artistes ces gens. Non. Vous utilisez ce canal. Exact. Pour faire sortir des choses. Mais du coup, c'est vu comment un peu dans ta profession et tout ? Moi,

  • Speaker #0

    je suis formée dans une approche où ça s'appelle des objets flottants. En fait, en gros, il y a plusieurs objets flottants. On prend le parti justement de se dire que des fois, dans les conflits, dans les blocages, on a trop utilisé un mode de communication qui est la communication. digital, analogique, maintenant j'ai un petit doute, et qu'on veut changer de mode de communication, passer sur un mode plus peut-être flottant, moins précis, et donc on utilise des objets flottants, ça peut être le blason. je ne vais pas vous faire toute la liste, mais blason, le jeu de loi, les cartes d'excit, les masques, il y a les mandalas aussi en sable, en fait. Et c'est une manière de faire dire des choses aux gens sans vraiment qu'ils aient l'impression qu'ils doivent se dévoiler, qu'ils doivent parfois aussi manquer de loyauté auprès de leurs parents. Généralement, c'est un moyen plus doux, on va dire, mais aussi qui laisse flotter un peu la pensée. On ne va pas juger, on ne va pas interpréter, en tout cas, éviter d'interpréter, mais...

  • Speaker #2

    se laisser faire le processus en fait mais c'est en fait par rapport à ça ce que je trouve intéressant c'est aussi cette approche en tant qu'artiste si on prend la casquette d'artiste de se dire toi quand tu veux exprimer une certaine émotion ou quelque chose alors par des mots c'est assez clair j'ai l'impression mais plus tu pars vers quelque chose qui sera on va dire un peu plus abstrait et plus t'arrives à je trouve exprimer une émotion ou quelque chose que tu peux quand même garder pour toi même si tu la montres au grand public ce que tu as créé, l'état dans lequel tu étais tu as le droit de le garder un peu pour toi puis la personne qui va voir ça, qui va visiter une expo ou peu importe peut aussi en faire une interprétation qui sera probablement très différente de ce que toi tu as vécu ou ce que tu vis pendant que tu crées Ouais, par rapport aux mots, je sais pas comment tu peux, entre guillemets, te cacher derrière sans trop en dévoiler, parce que j'ai l'impression que c'est tellement précis, en fait. La photographie, c'est aussi relativement précis, je trouve. C'est pour ça que je parlais de poterie, en fait. C'est ce côté où tu peux, tu vas exprimer, limite, c'est presque de l'art brut que tu pourrais ne pas montrer, mais tu choisis de le montrer, puis peu importe ce que ça va générer chez la personne.

  • Speaker #3

    Mais peut-être là-dessus, moi j'ai quand même le sentiment, pour créer de l'art qui est ensuite... et assez facile justement l'accessibilité pour les gens assez facile, tu peux être lu par des gens de 14 ans des gens qui n'ont pas je ne suis pas en train de créer quelque chose où il faut une formation un master en histoire de l'art pour comprendre en fait quand tu crées de l'art tu crées un un médium entre toi et l'autre et tu rends compte à quel point l'autre va projeter des choses sur ce que toi t'as créé et au final mes livres vont être lus de manière très très différente en fonction de de ce que la personne a en elle. Déjà, les gens qui me connaissent, ils veulent aller chercher qui je suis à l'intérieur. Les gens qui ne me connaissent pas du tout, ils vont chercher peut-être un de leurs proches, quelque chose d'autre. Ils vont projeter des choses qui sont extrêmement différentes sur mes livres, sur les interprétations. Même mon premier roman, la fin, n'était pas forcément extrêmement claire. Les gens ont leurs propres idées. C'est vrai que je pense que tu peux te cacher passablement derrière les mots, mais... avant tout c'est l'autre en face qui te cache, qui te remet dans tes mots pour essayer de voir les siens en fait donc je pense qu'il y a déjà cet effet miroir qui est important même dans l'écriture mais dans tous les arts, et c'est vrai qu'il y a des arts en particulier tu peux te planquer complètement derrière, t'as exprimé ton truc, et puis après, voilà.

  • Speaker #0

    Ça me fait penser juste que tu disais que l'écriture pour toi est plutôt en art un peu précis, ou la photo, mais imagine une métaphore. L'écriture, c'est précis, mais c'est... L'interprétation, dix personnes lisent la métaphore, dix personnes pour avoir dix images différentes, tout comme une photo qui est rendue légèrement floue, parce qu'on veut donner quelque chose avec cette photo, on ne sait pas trop. Donc je ne suis pas convaincue. Enfin, je pense que t'as aussi quand même plus de latitude. même avec un art qui se veut précis oui c'est des mots, on sait ce que ça veut dire généralement là j'ai une phrase en tête qui me vient d'un film j'étais petite quand je l'ai entendue mais elle me revient toujours je crois que c'était Ariel Dombal qui disait elle était un peu je crois alcoolisée dans le film et elle disait oh le ciel est bleu comme une orange j'avais trouvé ça magnifique en fait et bon voilà je sais pas ça m'est venu à maintenant c'est pas Nietzsche je la vois tellement dire ça en fait à part ça j'ai aussi je peux rajouter un truc sur les larves parce

  • Speaker #3

    qu'il y a un outil vraiment que j'utilise souvent c'est la sculpture ah je voulais que tu parles de ça c'est vraiment hyper intéressant j'allais te le poser je te promets c'est vrai ?

  • Speaker #2

    en fait comme il n'a pas le droit de poser des questions parce qu'elle est sculpte à mort

  • Speaker #3

    Non mais parce que t'es à l'aise pour sculpter quoi Attends, attends,

  • Speaker #0

    on va devoir définir Est-ce qu'ils vont croire qu'il y a une sorte de musée de poterie chez moi et tout ?

  • Speaker #2

    En tout cas il y a un jardin chez vous Ouais,

  • Speaker #1

    ça serait bien de vous les répondre. Pourquoi nous, c'est une discussion de fou ?

  • Speaker #2

    Elle est partie sur un rade en bas qui dit que le ciel est bleu comme une orange. Comme une orange,

  • Speaker #1

    c'est un jardin chou. C'est un peu la poterie.

  • Speaker #0

    Là, c'est associatif. On dit relâchement d'idées. Relâchement associatif d'idées. Donc, oui, en fait, une des manières aussi de pouvoir... à la place de s'exprimer mais de pouvoir montrer comment on se sent des fois je fais ça avec les gens seuls mais aussi des fois en couple et en famille de représenter l'état à nouveau des fois ça peut être présent passé, présent, futur ou alors l'état de comment ils étaient au début de la problématique ou l'importance de la problématique sur eux, comment ils aimeraient qu'elle ait moins d'importance sur eux et vraiment ils doivent se sculpter eux-mêmes en fait, ils doivent se prendre une position ils peuvent se sculpter dans l'univers de mon bureau, sur la siège pas sur la chaise etc j'ai une question,

  • Speaker #3

    on pourrait leur faire sculpter un truc ?

  • Speaker #0

    c'est faisable parce qu'ils parlent pas tu leur fais juste sculpter un peu même sur le canapé comme ça et puis comme ça on voit ce que ça fait mais comment ça sculpter genre sur nos corps ouais tu vas te positionner en fait et ce serait sympa que un ou deux soient d'accord d'essayer bah William il est d'accord d'essayer ce qui serait mieux c'est qu'il nous sculpte nous parce qu'en fait quand on est plusieurs ce qui est important c'est qu'en fait la personne qui a le droit de sculpter c'est le sculpteur va sculpter les autres en famille par exemple il y en a un qui sculpte le reste de sa famille

  • Speaker #2

    J'ai une anecdote là-dessus, avant qu'on le fasse en vrai. J'ai fait ça quand j'étais gamin. Ouais,

  • Speaker #0

    où ça ?

  • Speaker #2

    Avec le créateur du Mopé de Chaux.

  • Speaker #3

    Attends,

  • Speaker #2

    juste la phrase, elle est dingue, non ? Avec le créateur du Mopé de Chaux, le gars qui a inventé le Mopé de Chaux. C'est Kermit, la grenouille, Peggy la cochonne. On avait une sortie d'école, une course d'école. On s'est retrouvés... Franchement, les souvenirs sont assez vagues, parce que c'était il y a vraiment longtemps. et en fait il y avait une femme magnifique qui était une actrice enfin une comédienne j'avais 7 ans mais je trouvais déjà les femmes magnifiques c'est horrible ce que je viens de dire désolé pardon je retire ce que j'ai dit et puis en fait ils m'ont tiré au sort pour sculpter cette femme et je devais toucher son corps pour bouger placer ses jambes et tout ça c'est ça qu'on doit faire mais quelle était la consigne sculpter dans quel sens là en l'occurrence la sculpter pour qu'elle rentre dans une boîte enfin c'était un tour de magie non c'était non non c'était c'était elle devait je devais créer une émotion avec son corps en fait tu vois je vais je suis en train de m'enfoncer dans un truc là François tu veux bien me sculpter s'il te plaît pour qu'on sorte de ça vraiment on voulait qu'on sculpte ?

  • Speaker #1

    ouais on va se sculpter vas-y Will Tatu sculpte

  • Speaker #3

    Attends, laisse faire parce qu'elle sait de quoi elle parle. Ok.

  • Speaker #1

    En fait, c'est juste qu'il faut juste savoir qu'il y a des gens qui vont nous écouter et il y a des gens qui nous regardent aussi sur YouTube. La sculpture va être que efficace pour les gens qui nous regardent. Ou alors, Gigax,

  • Speaker #2

    il pourrait décrire cette sculpture. Oui, alors que Gigax,

  • Speaker #1

    voilà, est-ce qu'on va faire ? Oui, je peux décrire ce qu'on va toi tu vas décrire la sculpture d'accord toi tu vas la sculpter ouais moi je suis sculpteur t'es sculpteur et tu sculptes qui ?

  • Speaker #0

    et moi je veux bien être la sculptée parce que comme ça je vous dis ça m'angoisse comment on fait je peux pas sculpter un homme plutôt mais c'est bon mais par contre ok ce que je te propose c'est peut-être on va faire un parce que deux c'est plus chouette c'est un peu sculpter un peu l'état de ton esprit actuel et là où t'aimerais être et comment t'aimerais que ta vie soit dans six mois Waouh !

  • Speaker #2

    Sculpte-les les deux,

  • Speaker #3

    quoi. Sculpte-toi aussi en même temps. Tu peux en prendre deux.

  • Speaker #0

    Si tu veux prendre François et moi, c'est très bien.

  • Speaker #1

    Tu sculptes moi et tu sculptes Nat. Donc c'est qui le passé ?

  • Speaker #2

    C'est qui dans six mois ? Non, on peut représenter...

  • Speaker #0

    En fait, tu vas faire deux sculptures. Une première qui représente le maintenant et une autre qui représente le futur. Donc c'est qui en premier ?

  • Speaker #3

    François, c'est le présent ? On peut être les deux dans le présent.

  • Speaker #0

    Tu vois, peut-être qu'il veut nous faire interagir, peut-être qu'il veut...

  • Speaker #1

    c'est libre à lui du coup je dois placer vos membres d'une certaine manière ok d'accord pour ceux qui nous écoutent on vous invite vraiment à aller sur Youtube pour cette séquence là pour regarder ça parce que ça va être quelque chose ça va être épique et puis pour ceux qui ne veulent pas aller regarder sur Youtube ça

  • Speaker #0

    sera raconté par Adrien mais il y a un peu du tien il y a quand même une petite consigne c'est que tu nous scoops et au bout d'un moment tu lui dis c'est bon j'ai terminé et là nous on est censé pendant un petit moment, une minute juste ressentir dans nos corps les manques qui sont douloureux, pas douloureux là où il y a des tensions, pas de tensions etc. et après on doit te faire part de cette expérience à toi Ah voilà, ok

  • Speaker #3

    C'est bien On va reposer les règles puisque maintenant c'est moi qui vais décrire ce qui se passe William, tu vas aller d'abord auprès de François tu vas sculpter ton présent, ton état d'esprit de maintenant Je peux être dans la sculpture si ça peut aider,

  • Speaker #0

    tu vois, s'il a une image c'est pas forcément François qui doit représenter le présent et moi le futur Ça peut être nous deux ensemble

  • Speaker #3

    Mais vous êtes à l'opposé sur les canapés et puis il faut qu'on vous voit quand même, il peut pas te sculpter au milieu de la pièce Non, non, non

  • Speaker #1

    C'est là après l'autre

  • Speaker #3

    il va d'abord sculpter son présent chez François parce que je trouve qu'il y a une intensité et après tu viens sculpter ton futur chez Nathalie t'es mon futur Nathalie ça te décommande parce que moi là je quitte le micro ça te décommande enlève aussi l'iPad de ton sexe j'ai entendu que c'était pas bon voilà

  • Speaker #2

    je bois un dernier coup d'un petit chlouk de whisky ok donc moi maintenant je suis à la narration Donc

  • Speaker #3

    William se lève et va sculpter son ami François François est assis sur le canapé, les deux mains à l'intérieur des jambes assez concentrés donc là William lui prend la main droite ça je vais pas le dire donc il le positionne sous l'ange D'accord, c'est pas censé être en mouvement cher ami donc là il a pris ses mains comme si Je crois que je ne vais pas le dire ça, mais... Il est comme s'il utilisait son sexe comme une échelle. Ok, donc là, il lui pose la main droite sur le canapé, comme s'il était relax. La jambe droite aussi ouverte, donc la veste ouverte aussi sur le côté droit. Donc là, il est comme éventé dans son canapé, la tête un peu baissée. Là, il lui relève la tête, il regarde... Il regarde au loin. Donc voilà, là, il a fini de sculpter François. François, tu restes comme ça, puis maintenant, Will, tu viens sculpter le futur chez Nathalie.

  • Speaker #0

    François il est terminons avec ça non non tu peux pas parce que François ça va être long à tenir sinon mais il est capable t'as vu la position facile qu'il a François prends juste une minute pour voir dans ton corps quel sens quel membre de ton corps tu sens quelle partie bon j'arrête de dire membre parce que bon mais quelle partie si c'est chaud froid tu sens tes membres François où ça t'emmène est-ce que c'est agréable comme expérience ou pas agréable ou est-ce qu'il y a des tensions Qu'est-ce que tu vois ? T'arrives à lui ramener le micro ?

  • Speaker #3

    J'ai pas pris de LSD non plus,

  • Speaker #1

    tu vois, donc... C'était à sec comme expérience. Voilà,

  • Speaker #0

    maintenant tu peux sortir. Je peux décrire ? Ouais, vas-y.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je dois décrire ?

  • Speaker #0

    déjà au niveau du tonus musculaire est-ce que c'était agréable comme posture ? pas qu'est-ce qui n'était pas agréable si c'était le cas ? qu'est-ce que tu arrivais à percevoir dans ton champ de vision ? qu'est-ce que tu n'arrivais pas à percevoir ? ça fait beaucoup de questions,

  • Speaker #1

    vas-y j'étais bien dans ma position en général sauf la nuque Ok,

  • Speaker #0

    c'était quoi la nuque ? La nuque,

  • Speaker #1

    j'avais une tension dans la nuque parce que je regardais en haut vers la lumière. Donc c'était pas très naturel ?

  • Speaker #0

    C'était pas hyper naturel,

  • Speaker #1

    il aurait fallu que j'aie un appui tête. Ouais, ok.

  • Speaker #0

    J'en ai passé en stock,

  • Speaker #2

    désolé.

  • Speaker #1

    Mais t'aurais pu me tenir la tête avec ça. La lumière,

  • Speaker #0

    elle était éblouissante. Elle était très éblouissante,

  • Speaker #1

    ouais.

  • Speaker #0

    Vous voyez pas agréable ou en fait si ça te portait un peu cette lumière ? Non,

  • Speaker #1

    ça devient un petit peu hypnotisant. Ouais, ok. et puis après tu parlais de chaleur ou quoi des trucs comme ça ? chaleur dans la nuque, sinon bien quoi les mains moites un peu j'avais ? non moi j'ai bien aimé parce que tu as ouvert ma veste je voulais vraiment que tu sois à l'aise en fait pas de picotement, pas de tension peut-être si je restais de 3 heures si j'étais pardon si j'étais resté de 3 heures je pense que c'était violent t'as eu des pensées ?

  • Speaker #0

    C'est un peu rapide. C'est un peu rapide.

  • Speaker #1

    mais j'ai bien aimé que William me touche comme ça et tout d'accord c'est que toi qui es le sculpteur qui peut un peu faire

  • Speaker #0

    disons, de ce matériel en fait. Est-ce que ça veut dire quelque chose pour toi ?

  • Speaker #2

    C'est pas facile parce qu'on est en podcast, on ne peut pas faire trois heures de sculpture, même si j'aimerais beaucoup sculpter François pendant trois heures. La réalité, c'est qu'il y a une contrainte de temps où j'ai vraiment... Et en plus, mon cerveau est un peu embrumé, je dois dire, avec ce whisky qu'on a bu. Donc, je pense que j'ai eu du plaisir à sculpter François, mais j'avais peu de choses à dire. on va dire, tu vois. Oui, tu dis comment tu voulais les expliquer.

  • Speaker #0

    En fait, je me sens très très à l'aise avec vous,

  • Speaker #2

    donc j'ai représenté ça par François qui est très à l'aise, à part qu'il avait un peu mal à la nuque, parce qu'il faut bien sûr se plaindre de quelque chose.

  • Speaker #1

    Mais non, mais sinon,

  • Speaker #2

    très bien quoi. Non mais oui,

  • Speaker #3

    on va faire l'exercice plus sérieusement pour la suite, parce que je te sens un petit peu inhibé. C'est le cas. On va t'imaginer à la fin de l'année, parce qu'on sait que tu as des enjeux, tu as des rêves, tu as des frustrations. Sinon, il y aura peut-être un peu plus de tension. on ne veut pas que tu nous le dises tu vas le dire en sculptant Nathalie donc j'aimerais que tu te concentres quand même 20 secondes que tu passes l'exercice, tu ne vas pas juste lui écarter les jambes comme tu as fait attention tu vas essayer de vraiment faire la chose pour les auditeurs en gros,

  • Speaker #0

    moi ce que j'ai pu voir c'est quelqu'un qui est plutôt à l'aise dans son canap il est plutôt assis, il est plutôt bien chez lui, il regarde une lumière qui est assez hypnotisante mais ça peut lui donner mal à la nuque voilà mais c'est le futur qui nous intéresse essaye de mettre un peu plus de toi ouais ok

  • Speaker #3

    On se fait engueuler, en fait.

  • Speaker #1

    On a invité, mais on se fait engueuler. C'est un sujet sérieux,

  • Speaker #3

    quoi. Ok. Donc là, je dois de nouveau... Tu veux m'aider à expliquer ce qu'il fait ? Bon, là, on a Will avec

  • Speaker #1

    Stan Smith qui s'approche de Nathalie. Je dois faire quelque chose de... On a des six ou un.

  • Speaker #0

    Donc là,

  • Speaker #3

    il croise les mains de Nathalie sur sa poitrine, à elle, donc. Donc elle a les mains croisées. Là, il lui approche la tête de telle façon qu'elle est... elle a la tête, le menton sur sa poitrine elle regarde vers le bas les mains croisées ça a l'air assez angoissant, il lui a croisé les jambes aussi c'est intéressant et puis il hésite encore à faire quelque chose, il lui met même les cheveux qui tombent devant comme pour la l'enfermer dans une sorte de elle est enfermée dans ses cheveux, dans ses mains et puis il lui met des points à la place des mains ouvertes elle a comme deux points sur sa poitrine fermée, croisée on va laisser une minute à Nathalie pour ressentir et après elle nous dira ce qu'elle ressent tout en camion je l'ai momifié t'as été sincère Will ce coup là ?

  • Speaker #2

    c'était assez spontané est-ce que tu l'as déjà parlé ?

  • Speaker #3

    non tu dois juste dire si tu l'as fait avec sincérité pendant qu'elle ressent oui ok t'as pensé à quelque chose j'ai pensé à quelque chose c'était pas juste pour rigoler alors maintenant on va lui demander de s'exprimer toi tu dois essayer de voir si ce qu'elle dit ça t'aide à exprimer cette émotion à laquelle t'as pensé peut-être qu'avec des mots t'aurais pas pu le faire peut-être que les mots qu'elle va choisir maintenant vont t'aider à dire quelque chose, à ressentir quelque chose à toi Nathalie Bon alors,

  • Speaker #0

    je dirais position très glauque de base. Position très glauque de base. J'étais plus directe dans des histoires de cercueil. Je me suis dit, mais il n'a pas compris. Je ne lui demandais pas sa mort, je lui demandais dans six mois. C'est ça la pensée qui m'est venue quand il m'a pris les mains en croix. En plus, après, il m'a encore fermé les mains. Donc j'étais vraiment... C'était pas léger, c'était pas comme un ange qui devait fermer ses ailes. J'avais l'impression que j'étais enfermée. Je suis positionnée en fait, mais j'ai l'impression que mon corps regarde une direction, puis mes jambes un peu une autre. Donc je suis un peu en rotation, en torsion, comme si on essayait de me forcer à faire un mouvement. Mais mon corps, il n'était pas naturel. Ce n'était pas naturel pour moi. Je vais devoir me forcer à faire quelque chose. Et surtout, je ne vois pas grand-chose. Je dois dire que là, il m'a vraiment fermée la... la vision avec mes cheveux, mon regard, mon manteau, mon manteau, mon manteau, pardon, mon manteau regarde très vers le bas. Donc au départ, franchement, assez glauque, assez oppressant, lourd et des sensations de tension et de torsion. Malgré tout, à un moment, vers la fin, comme j'étais très, très proche de moi, tout d'un coup, j'ai senti mon cœur, ma respiration. Et ça, c'était assez beau. Tout d'un coup, ça, c'était un moment beau d'être proche de moi et de ma respiration et de me sentir... Ça m'a calmée, en fait. En fait, peut-être le glauque s'est transformé en quelque chose d'un peu contenant. J'étais proche de moi, je me tenais fort. un peu d'ancrage comme ça elle est très très forte

  • Speaker #1

    Joli ! Du coup Will ?

  • Speaker #2

    Alors moi c'était l'idée de base quand j'ai créé cette sculpture parce qu'on a parlé de six mois et dans six mois on arrive dans la période pour moi qui est la période que je redoute le plus dans l'année, chaque année qui est la période où on en rigole beaucoup en équipe et on en rigole aussi en famille qui est une période très dense, très chargée hum... dans laquelle je me repose peu parce que c'est la période la plus active pour Mouto, pour notre agence, où on a beaucoup beaucoup de travail à gérer. qui dit travail à gérer, c'est pas vraiment le travail qu'on doit gérer, mais c'est l'humain là-dedans, donc les clients, les collègues, notre fatigue. Il y a beaucoup de gestion en ce moment-là. Et puis c'est toujours une période où je ris beaucoup avec ça, mais en disant j'espère que je ne vais pas faire un infarctus pendant la nuit. Et il y a de ça. Mais il y a aussi beaucoup besoin pendant ces périodes-là de me retrouver avec moi-même, d'avoir des temps. de qualité avec moi-même. J'ai beaucoup besoin d'être dans ma grotte quand je donne beaucoup. C'est ma manière de me ressourcer. Et du coup, autant il y a de la crainte dans ce que j'ai sculpté, parce que je redoute chaque année cette période, et autant ça fait tourner la boîte. Et du coup, c'est vraiment positif. Et puis c'est aussi un moment positif parce qu'on surperforme, c'est cool. et puis je sais que je peux me retrouver je me retrouve aussi un peu avec moi même pendant cette période parce que plus trop le choix de faire autre chose en fait du coup il y a des sentiments très mêlés là dedans

  • Speaker #0

    Je trouve ça assez joli. Je trouve qu'on a bien représenté l'outil que c'est. D'ailleurs, le patient n'est pas forcément obligé d'expliciter autant. On peut aussi laisser juste flotter comme ça. Mais je trouve joli là aussi pour l'exemple. Généralement, il n'y a jamais que du. Ce n'est jamais que horrible, que joli. Et là, son sentiment d'être en fait, je dois être proche de moi. Je dois me raccrocher à moi. Je l'ai senti vers la fin.

  • Speaker #2

    Il est très fermé, j'ai fermé tes mains aussi parce que beaucoup de fermeture, de rendre hermétique en fait, pour pas se perdre, pour pas défaillir. Oui,

  • Speaker #0

    la contenance, c'est ça. Mais au fur et à mesure. Donc ouais, joli. Enfin, joli pour l'exercice.

  • Speaker #2

    trop bien c'était beau ce que tu disais j'ai beaucoup aimé quand t'es avec une bonne professionnelle et quand tu mets un peu du tien et tout c'était très joli avec

  • Speaker #1

    William on a souvent des discussions on a eu souvent ces discussions là où on se demandait si à un certain point les artistes qui nous entouraient peu importe ce que tu fais comme art, il y a beaucoup de ces performances ou ces choses qui font beaucoup parler parce que ça dérange ou des fois c'est même moche. Et des fois, on se disait avec William est-ce que finalement, est-ce qu'il faut déranger pour plaire ? Alors, déjà, ça c'est ma première question. Mais ma deuxième question, c'est toi, avec ta vision, mais même toi, Adrie, tu pourrais aussi en parler. Est-ce que finalement, ces artistes, qui font des choses des fois qui dérangent, mais des fois à la limite même du malsain, est-ce qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez eux ? Ou est-ce que ça peut être des gens très sains d'esprit, mais qui expriment juste ce qu'il y a au fond d'eux ?

  • Speaker #3

    déjà tu demandes à une psychothérapeute ce que c'est d'être saint d'esprit, c'est un peu compliqué à définir pour toi non ?

  • Speaker #0

    ouais j'allais pas là dedans d'ailleurs saint d'esprit tourne par là ouais c'est vrai que j'allais pas là dedans ce que j'avais envie de répondre c'est j'ai l'impression qu'il y a des personnes qui ont une caisse de résonance plus grande que les autres une sorte de vibration au monde, aux émotions euh à toutes sortes de choses, en fait, à la politique. Ça peut être toutes sortes de domaines, disons. Et j'ai l'impression que, peut-être, ce qui dérange, la provoque, etc., j'ai l'impression que c'est des personnes qui ont tendance à peut-être avoir cette caisse assez ouverte, assez importante, mais qui ont aussi besoin de renvoyer, en fait. Je ne sais pas comment dire, comme un miroir pour la société, etc. J'ai plus l'impression que ces personnes-là se sentent plus des témoins, des passeurs. que des personnes qui incarnent vraiment elles-mêmes ce qu'elles dénoncent. j'aurais tendance à penser ça en fait que c'est pas forcément elle qui incarne ce qu'elle dénonce mais plus je vois beaucoup, alors tous mes patients sont de loin pas tous artistes mais je trouve qu'il y a beaucoup de gens qui disent je suis là parce que je vois les failles, je vois chez les gens les trucs qui tournent pas rond, j'ai déjà tellement vu des problèmes dans le système de soins dans le système familial, dans mon système professionnel j'ai été un peu aiguisée quoi à voir les failles ce qui tourne pas rond alors Ils ont souffert de ces failles, donc c'est vrai qu'en partie, ils font partie de ce système, et peut-être un bout, oui, ils peuvent aussi le renforcer, donc un bout avoir eux-mêmes, certaines pathologies ou troubles psychiques. Mais je dirais plutôt que là, c'est des yeux, c'est des témoins privilégiés, en fait. Parce que l'orchestre de résonance a eu affaire à ces problématiques.

  • Speaker #2

    Ça fait penser un peu à Split, ce que tu racontes. Je ne sais pas si tu as vu ce film incroyable sur l'autre. Bon, c'est un peu sur-exagéré, mais... ce gars qui a je sais pas combien de personnalités 32 personnalités c'est pas Identity ? non

  • Speaker #1

    C'est le trouble de la... La dissociation.

  • Speaker #3

    Ouais,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #2

    La naïcha yamalone. Ouais. Imprononçable nom de famille, je suis désolé, je l'ai probablement écorché. C'était pas mal.

  • Speaker #0

    Le trouble dissociatif d'identité, oui, ça je connais, mais je crois que le film, j'ai pas vu.

  • Speaker #2

    J'ai un petit doute. Mais c'est un peu ça, la morale de cette histoire. C'est les gens qui ont souffert, du coup, sont plus sensibles à ce qui est autour d'eux, réellement. Moi,

  • Speaker #0

    j'ai un patient qui me dit, moi, dans la rue, quand il y a quelqu'un qui joue, l'instrument, je commence à être un peu en larmes, en fait. Je prête attention à lui, et ça le blesse énormément que les passants passent à côté sans rien faire. Moi, je dois dire que moi, des fois, je n'ai pas cette caisse de résonance-là, en tout cas pas à ce moment-là. Des fois, j'en ai d'autres, mais c'est vrai. J'ai l'impression que c'est des personnes qui ont comme une couche en moins, qui, des fois, les fait beaucoup souffrir, mais qui, des fois, sont aussi magnifiques de leur présence au monde, en fait. Ça, c'est vrai.

  • Speaker #1

    justement pour continuer sur ce que tu dis est-ce que toi et puis je pose la question aussi à vous deux est-ce qu'il y a une oeuvre qui vous a touché particulièrement ça peut être n'importe quoi un film un livre, une peinture, vraiment n'importe quoi

  • Speaker #2

    j'ai déjà quelque chose en tête si vous voulez Pink Floyd, The Wall le film et l'album j'ai jamais vu le film ah ouais ? ça c'est ma cam déjà c'est vieux donc j'aime bien il y a ce côté un peu vieux rock donc j'aime bien je trouve que l'esthétique est incroyable je trouve que la musique est divine il y a une sorte de mélancolie dans ce film que j'aime beaucoup Je trouve que c'est vraiment une œuvre d'art complètement accomplie en fait autant avec des musiciens qui sont forts qu'un film qui est hyper bien réalisé les musiques tombent au bon moment le rythme est incroyable je trouve que c'est vraiment une pièce d'art au complet en fait visuellement, auditivement et puis qui ramène je trouve moi ça me touche beaucoup sur la manière dont tu parles de l'humanité de la souffrance de l'homme, de l'homme pas de l'humain, mais de l'homme, le mal, quoi, enfin, vraiment, qui grandit avec une mère, qui prend beaucoup, beaucoup de place, enfin, des choses comme ça, et je trouve que ce film, il est incroyable. Ils sont gênés ?

  • Speaker #1

    Qui d'abord ? Bah, moi,

  • Speaker #3

    c'est plutôt des livres, forcément, même s'il y a des peintures aussi, mais c'est plutôt des bouts de livres, des passages, des phrases. qui me touche et qui me reste très longtemps dans la tête tu te moques toujours de moi à cause de Nietzsche mais tu as le gai savoir non je te donnais ce bouquin Non, je pense que le guet savoir, par exemple, de Nietzsche, si tu peux lire des passages, c'est plein de petits passages comme ça, il y a tout des fois dans une page, il te décrit tout d'un sentiment que toi, tu as d'errance, de vacuité, de manière sublime, en décrivant comment un vieux type descend de la montagne et puis quand il arrive en bas de la montagne, il voit des gens faire la fête et puis il se dit, je ne suis pas prêt pour cette fête qu'ils font, puis ils remontent dans la montagne. Tu as juste cette image-là, et c'est beau, et puis tu refermes le bouquin. ça me touche quoi donc je dirais que c'est des bouquins comme ça c'est aussi des bouts de phrases des petites choses à gauche à droite c'est ça qui me touche le plus

  • Speaker #0

    Bon bah on va clairement aller dans la culture populaire avec moi, on va laisser les gens dans la bibliothèque alors non mais d'ailleurs je suis pas sûre du coup que je sois la meilleure pour avoir été invitée enfin non, vous allez faire l'autre sujet après pardon pour le savoir dire non mais parce que moi un film qui me revient, c'est vrai que c'est le truc qui me revient, c'est assez ridicule j'avais quoi, 14, 15 ans, c'est Yes Man avec Jim Carrey ce film il a marqué ma philosophie de vie je croyais, il y avait quelque chose d'un peu de génial je trouvais dans ce film et je sais que je me suis des fois on a des petites références on parle des fois du génogramme imaginaire t'as ton vrai génogramme, tes vrais parents mais aussi le génogramme imaginaire que tu mettrais à la place de tes parents et je sais pas, ce film il a incarné quelque chose comme ça d'une posture d'être dans la vie, d'ouverture d'oser, d'opportunité etc donc c'est vrai que ça m'a un peu forgé et j'y pense encore récemment et sinon il y a une autre musique mais que je retrouvais le plus, c'est sur la BO d'un film qui a été fait sur Ella Maillard qui est magnifique. C'est une... Kirgi, je crois, qui chante. Et c'est vrai que cette chanson, elle a la capacité... Moi, je pense que je suis plus peut-être... Enfin oui, il y a des tableaux qui m'ont marquée, mais là, ça ne m'est pas venu. Donc du coup, je pense que peut-être je suis plus un peu musicale ou auditive. Et elle a la capacité de me toucher. J'ai l'impression que c'est une voix un peu du tréfonds de l'âme du monde. En même temps, je vois la vastitude des plaines, l'appel du large, en même temps, le sentiment de devoir avoir des racines pour pouvoir partir. Enfin, je ne sais pas, je trouve qu'elle est dingue, cette chanson. tu vois de laquelle je parle on le met en comment vas-y je t'arrache pour les gens qui sont sur la vidéo youtube et ça je pense que c'est intéressant quand je peux balader dans Glion des fois j'ai des petites phases contemplatives comme ça je l'amène je suis sur mon banc ah waouh ouais je sais pas ça m'amène direct les gens qui sont auditifs,

  • Speaker #3

    visuels intellectuels et tu vois ça dans les choses qui les touchent, etc. Et c'est vrai que moi, dans un musée où il y a des tableaux, il y en a quelques-uns qui sont époustouflants, mais je passe à côté, quoi. L'art contemporain, par exemple, je passe à côté. Par contre, je peux me dire une phrase, et puis ça m'ouvre un monde entier. Ouais, je comprends. Parce que je suis plus, je pense, cérébral. Par exemple,

  • Speaker #2

    Paul Valéry,

  • Speaker #3

    il a dit, je te cite quand même quelqu'un, François, Ce que nous savons, c'est-à-dire ce que nous pouvons, a fini par s'opposer à ce que nous sommes. Je la cite assez souvent, cette phrase. Tu dis ok, c'est-à-dire ce qu'on sait, ce qu'on peut faire, ce qu'on a acquis en tant qu'espèce. Notre progrès quoi.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #3

    s'oppose à qui nous sommes. Qu'est-ce que c'est quoi ? C'est qu'on est des animaux, on s'auto-détruit en créant des choses qui dépassent en fait ce qu'on est censé être, mais alors on est censé être quoi ? Pour moi, tu me donnes juste cette phrase, c'est le principe de la dissertation, tu m'assieds dans une pièce avec cette phrase, je suis content quoi. C'est un peu de whisky, c'est mieux. Et il y a d'autres gens qui vont dire mais qu'est-ce que tu veux que je fasse de cette phrase ? Elle m'indispose. Je pense qu'on est différent là-dessus. Quand vous faites de la photo, etc., et je vous vois... Je vois les Français, on a bossé ensemble, on a shooté des interviews pour un client qu'on a en commun. et puis il me disait attends remets la fumée mais cette image c'est une dinguerie viens voir viens voir alors grâce à lui j'entre dans je comprends ce truc de l'image mais j'ai pas l'érection qu'il a parce que la lumière tombe et puis là il y a le truc et le mec il était vraiment sa jeunette est belle parce qu'il faisait une belle image et moi j'ai moins cette capacité donc c'est beau aussi de voir quelqu'un qui s'extasie devant la forme d'art qu'il touche et on est en profondeur là

  • Speaker #2

    Nathalie tu nous as entraîné dans les profondeurs dans les abysses mais François tu n'as pas répondu du coup parce que c'est toi qui as posé la question par rapport à ça mais est-ce que toi tu as réfléchi est-ce qu'il y a une oeuvre qui te touche particulièrement moi j'ai réfléchi pendant que vous répondiez donc je ne vous ai pas écouté mais en fait moi c'est difficile à dire parce que ça dépend trop il y a plein de choses mais

  • Speaker #1

    si je devais sortir un truc moi c'est beaucoup des BO genre moi la BO de Gladiator la BO de Pornhub la BO même de jeux vidéo genre Battlefield 1 elle a été reconnue, c'est une BO qui est incroyable si vous n'avez pas l'occasion d'aller l'écouter mais moi j'ai dit, je disais ça à mes collègues le jour ou même à ma famille je dis mais si je meurs vous mettez ça à mon enterrement parce que tu vas mourir quand je vais mourir, si je meurs avant vous tu vois c'est ça et comme je vais tous vous enterrer ça sera pas... non mais c'est parce qu'elle me touche et en fait en fait moi ce qui est assez je pense paradoxal c'est que je fais de l'image parce que c'est comme ça que j'arrive à exprimer ce que je ressens mais je crois que je suis plus je suis touché par l'image comme tu mentionnais mais je vais être vraiment pour moi c'est un tout c'est à dire que je dois être touché par la musique avant tout pour moi la musique elle fait un truc de fou d'ailleurs quand j'imagine des scénarios quand j'imagine plein de choses en fait dans l'art c'est par la musique en fait et je me souviens même avant qu'on travaille ensemble William à avoir passé des nuits parce que je suis beaucoup plus sensible la nuit mais de passer des nuits entières à écouter des musiques en retouchant des images et en fait

  • Speaker #3

    j'avais l'impression d'atteindre une chose que sans musique j'arrivais pas à atteindre comme si ça me donnait une potion magique si j'écris sans musique ou avec la musique elle m'aide aussi à rester dans une émotion que j'essaie de décrire et d'ailleurs c'est drôle parce que il y a des gens qui peuvent pleurer en lisant des livres moi je crois pas que ça m'est déjà arrivé par contre en écoutant de la musique oui je peux atteindre des émotions plus fortes que en lisant par contre mon moyen d'expression c'est l'écriture si tu me demandes tu me donnes un harmonica tu vas pleurer pour une autre raison donc c'est aussi intéressant de dire tu produis un art mais qui est pas forcément celui qui te touche le

  • Speaker #1

    plus c'est drôle que tu dis ça parce que typiquement quand t'as écrit se réjouir de la faim bah moi y'a eu 2-3 fois mon gars moi j'ai chialé

  • Speaker #2

    ouais mais moi j'avais j'avoue vraiment bah ouais non mais à part ça si vous l'avez pas lu allez le lire parce que et puis si François et moi on dit ça alors qu'on lit genre un livre toutes les décennies c'est vrai c'est que c'est la valeur moi j'ai lu un livre de Guillaume Sausson

  • Speaker #1

    moi c'est mon auteur préféré c'est le seul que je connais personnellement que je peux toucher qui a encore envie c'est le seul auteur qui a encore envie se réjouir de la fin en vrai de vrai blague à part vraiment une dinguerie parce que Moi, ça m'a hyper genre... En fait, c'est parce qu'aussi, peut-être, William et moi, quand on lit un texte, on va voir des images direct dans la tête. Moi, quand je lis un livre, et j'en lis pas assez, je devrais le faire plus, c'est que j'ai vraiment un film qui se passe dans ma tête. Je pourrais te poser des plans et tout. Je pense que c'est aussi ça qui fait que je suis autant touché. Ton gars, tes petits vieux dans l'EMS, je les ai imaginés. Je fais partie. En fait, je l'ai lu en une fois, dans mon bain. Mais en fait... Il a essayé avec les doigts tout pliés.

  • Speaker #2

    Tu fais partie...

  • Speaker #1

    Non, mais tu fais partie, en fait, de l'histoire, tu vois. Donc moi, ça me transporte, tu vois, typiquement, des textes. Mais j'aime bien ce que tu dis. En fait,

  • Speaker #0

    j'avais jamais vu ça comme ça, mais les petits, les courts chapitres de Cerise de la Faim, c'est vrai que c'est presque comme un peu un verset d'une mélodie. des fois à la fin il y a un espèce de moment grandiose qui paquette tout le reste et c'est vrai que ça fait tannin il y a la symphonie qui se fait en fait je trouve je ne l'avais jamais vu comme ça mais c'est presque une mélodie poétique en fait une poésie de la musique toi tu le dis en image il y a de la musique aussi je pense je ne sais pas ouais

  • Speaker #1

    je pense que c'était une très bonne manière de terminer cette première partie bien sûr on va continuer sur la deuxième partie on va continuer sur cette bonne lancée vous qui terminez ce podcast,

  • Speaker #2

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