Description
Producteur au sein de Timbre 4, coopérative gérant un théâtre, une école, une compagnie, des spectacles distribués à travers le monde.
3:10 Le parcours: J’ai toujours aimé le théâtre, voulu être comédien aussi. Je travaillais dans la finance, à Londres, Madrid, après une école de commerce. J’ai rejoint Buenos Aires, et construit mon rôle, en mettant à disposition mes compétences en finances, commerce et management au service de la dynamique collective, initiée par Claudio Tolcachir, Lautaro Perotti et Tamara Kipper. On a créé à partir d’une maison d’un ami, un théâtre, qu’on a fait grandir, puis une école. Et on a créé une marque, avec une pédagogie particulière, un fonctionnement coopératif.
8:55 Le Cas de la Familia Coleman: ce spectacle nous a lancés. Il a fait de Timbre4 un théâtre emblématique à Buenos Aires et nous a fait connaître dans le monde. le décor est très léger pour ce huis-clos dans l’intimité d'une famille. On a mis du temps, de l'énergie pour le vendre à l'étranger, beaucoup travaillé les sous-titres (en bosniaque, allemand, chinois!) Et on a pu faire une saison au théâtre du Rond Point, tourner dans toute la France.
Notre effort financier, supporté collectivement, est un succès: miser sur l’adaptabilité du spectacle a été la clé de notre survie professionnelle depuis 15 ans. On s’appuie sur des professionnels implantés localement. Chaque marché a ses spécificités et ses tendances, que l'on ne peut pas toutes connaître.
16:30-Avec un autre spectacle, Un Poyo rojo, de théâtre physique, sans parole, juste avec quelques lumières et une armoire comme décor: il tourne en France et dans d'autres pays. Et ce sont d'autres circuits totalement différents; quand tu permets à des partenaires de s'approprier un projet, tu vas forcément gagner des appuis après.
18:30-Le théâtre du Soleil, famille d’artistes incroyables, très proche du théâtre Timbre 4. Ca se fait de manière organique, évidente: ateliers, des créations en France, en Argentine (huis-clos de Sartre avec Serge Nicolaï, qui date un peu) "Tout ce que tu mets dans la relation, en prenant soin de l’alimenter, permet d’aller plus loin. Il faut que chacun soit gagnant."
21:49-Depuis 7 ans, on a créé un festival annuel, où on reçoit des compagnies du Mexique, Chili, Pérou, … qui nous ont reçus. Des partenaires précieux dans la situation actuelle: le théâtre est fermé, à cause de la crise sanitaire. On peut proposer des ateliers, des actions communes.
23:22-La force du collectif: au lieu de vendre un spectacle, tu construis avec d’autres qui peuvent prendre part à la distribution… dans une logique de partenariats et d’éco-systèmes vertueux.
24:58-Avec le Covid, une stratégie de diversification : les fonds publics ne représentent que 5 à 10 % pour le théâtre indépendant. Le gros des recettes est basé essentiellement sur la vente de billets. On travaille à renouveler nos services, fidéliser notre communauté: il faut lui donner des prétextes pour nous soutenir.
- mettre en ligne des spectacles filmés, et le public paie au chapeau. Pour des captations de bonne qualité: on s’est rapprochés de Théatrix, équivalent de Netflix pour le théâtre. une demande existe et on doit calibrer notre offre: tous les gros journaux ont des espaces culturels à remplir, comme les Comités d’entreprises.
Autres collaboration en projets: épicerie, distribution de légumes … Donc pour payer la 50aine de salaires permanents, on fait des t-shirts, de la pré-vente de spectacles à venir, …
Chercher des partenaires, dans tous les domaines: quand on ne sait pas faire, on s’associe… à des structures de streaming, un studio télé … sans préjugés, sans se mettre de limites..
(33:00) "Etre le Changement que l’on souhaite pour le monde": Dans cette période de confinement, on n’a pas le temps de réfléchir, on est dans l’action, la spontanéité, c’est rafraîchissant, stimulant. Même si on prend des risques car c’est notre survie qui se joue, c’est plus gratifiant.