- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur Au coeur du couple, le premier podcast qui vous donne la parole sur votre vie de couple. Je suis Swazit Kastelnerak, créatrice du concept Save Your Love Date.
- Speaker #1
Je suis Mary-Lise Richard, psychologue et thérapeute de couple.
- Speaker #0
Ensemble, nous voulons vous écouter, vous interroger, nous interroger sur les difficultés que vous vivez au sein de votre couple.
- Speaker #1
Mais nous souhaitons aussi vous éclairer, vous proposer des pistes de réflexion et des actions concrètes pour que votre couple s'en nourrisse.
- Speaker #0
Notre croyance, oui, l'amour peut durer toute une vie et le couple peut être un lieu de bonheur, d'épanouissement et de bonification.
- Speaker #1
Mais rien ne pourrait se faire sans vous, sans votre investissement, votre temps et votre volonté. Notre premier conseil sera donc de prendre le temps d'écouter ces épisodes à deux, puis d'en discuter, voire même d'en débattre.
- Speaker #0
Ne reste qu'à vous souhaiter un bon et inspirant moment avec nous. C'est avec les mots d'un post Instagram de notre invité du jour que je vais introduire cet épisode. Ouvrez les guillemets. Pas simple de conjuguer un couple avec deux personnes qui ont des natures de job différentes. L'un salarié, l'autre entrepreneuse, l'un dans la tête, l'autre avec le cœur, l'un détaché, l'autre passionné. Je n'avais pas imaginé jusqu'alors comme le travail pouvait représenter une forme de danger pour le couple. Il se trouve que chez moi, c'est après 21 heures que les concepts et les stratégies se déploient dans ma tête. J'endosse alors ma casquette de DG de Mamapowa après une journée de maman et de coach. Or, mon mec sur ce créneau a plus envie de décompresser option canapé TV chocolat. Qui blâmer ? Ce soir, je profite qu'il soit en déplacement pour tapoter sans vergogne, mais dès son retour, je me fais la promesse de lâcher mon téléphone, de glisser ma main dans la sienne et de picorer son morceau de chocolat. Fermez les parenthèses. Alors vous l'aurez compris, Emmanuel et son mari ont parfois l'impression que la place accordée au travail pourraient mettre en danger leur couple. Ils en ont conscience et souhaitent agir pour que cela change. Nous allons donc tenter de leur inspirer de bonnes idées pour qu'ils retrouvent l'équilibre qui leur manque aujourd'hui.
- Speaker #2
Bienvenue dans ce nouvel épisode d'Au cœur du couple.
- Speaker #0
Bonjour, bienvenue à tous sur ce nouvel épisode d'Au cœur du couple. Marie-Lise et moi sommes ravies de vous retrouver aujourd'hui. Bonjour Marie-Lise.
- Speaker #1
Bonjour Swazik, très contente de te retrouver en plein mois de décembre et puis de te voir prochainement. en vrai, vers d'autres lieux en plus.
- Speaker #0
Et tes vacances se sont bien passées ?
- Speaker #1
Oui, c'était super. Franchement, c'est trop bien de partir au soleil en plein hiver. C'était cool.
- Speaker #0
Donc, tu deviens en pleine forme, donc au taquet pour le podcast.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Super. On est très heureux de te retrouver. Et on accueille aujourd'hui Emmanuelle. Bonjour, Emmanuelle.
- Speaker #2
Bonjour. Bonjour, Swadik. Bonjour, Marie-Déise.
- Speaker #0
Alors, on est très heureuse de t'accueillir. toi et ton sourire et ta pêche, les auditeurs ne te voient pas, mais on peut leur transmettre ça en tout cas, qu'ils peuvent s'imaginer une belle femme avec un sourire rayonnant. Donc toi, tu viens nous parler aujourd'hui d'un sujet que moi, j'étais tout de suite accrochée dessus quand tu es venue vers moi, parce que je pense que c'est une problématique que rencontrent beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de couples quand la problématique est vécue du côté de la femme ou de l'homme. Je n'en dis pas plus pour garder un peu de suspense. et je vais te laisser tout d'abord te présenter si tu veux bien.
- Speaker #2
Avec joie, alors je suis Emmanuelle, je suis coach professionnel, je suis la femme de Jonathan, je suis la maman d'une petite fille qui a 4 ans et demi et j'ai fondé Mamapowa en janvier dernier, donc ça va faire bientôt un an que j'ai créé ma boîte. Mamapowa c'est quoi ? C'est le coaching joyeux destiné aux femmes ambitieuses, immobilisées par la peur. Voilà en substance ce que je suis. aujourd'hui.
- Speaker #0
Tout un programme. Est-ce que tu peux nous faire un portrait, nous dresser un portrait, rapide de ton coup, votre rencontre, depuis combien de temps vous êtes ensemble, si vous êtes mariés, donc tu nous as dit que vous aviez déjà une petite fille, qu'on puisse un peu mieux vous connaître.
- Speaker #2
Jonathan, il est celui que j'attendais, celui, je crois, quand je l'ai rencontré, que je n'espérais pas parce que j'avais une piètre image de la jante féminine, de la jante, pardon, masculine. Jonathan, c'est la force tranquille, c'est la fiabilité et évidemment, c'est venu me toucher en plein cœur. Moi qui avais connu plutôt des masculinités un peu toxiques, que ce soit dans mon entourage ou mes fréquentations d'avant. Et donc en fait Jonathan c'est mon évidence tout simplement, je l'ai rencontré il y a 12 ans, on s'est mariés en 2017, on a eu une petite fille en 2019 et donc on continue à construire notre couple, à le renforcer, bien qu'on va en parler aujourd'hui, l'entrepreneuriat vient un peu malmener les choses à mon avis.
- Speaker #0
On l'a compris, c'est toi qui es entrepreneuse ?
- Speaker #2
Yes.
- Speaker #0
Lui est salarié ?
- Speaker #2
Oui, mais salarié, attends, je préfère te dire salarié hyper engagé, hyper passionné par sa boîte, par son travail. Donc, ce n'est pas un salarié fonctionnaire à la cool.
- Speaker #0
Ok. Il est dans sa boîte depuis combien de temps ?
- Speaker #2
Depuis toujours. Il est sorti de son école de commerce, il est rentré dans cette boîte et tu vois, ça doit faire 13-14 ans qu'il y est.
- Speaker #0
D'accord. Donc, un peu comme une famille pour lui, une deuxième famille. Et toi, tu nous as dit que tu as monté ta boîte depuis à peu près un an.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #0
Avant, tu étais salariée ?
- Speaker #2
Oui, dans un grand groupe, dans un grand magasin. Et je bossais au service publicité et médias.
- Speaker #0
Et tu as quitté il y a combien de temps ?
- Speaker #2
J'ai quitté il y a trois ans et demi.
- Speaker #0
D'accord. Pour ton projet d'entrepreneuriat, tout de suite ?
- Speaker #2
Tout à fait, oui.
- Speaker #0
Donc, tu as eu un temps où tu as travaillé sur ton projet avant de te lancer ?
- Speaker #2
En fait, je me suis formée. Parce que pour devenir coach, en tout cas moi, dans ma vision du coaching, il fallait que j'ai une formation, quelque chose de méthodique, de fiable, de certifiant. Et donc, je me suis formée pendant un an. Et puis après, j'ai réfléchi. Et puis ensuite, j'ai créé Mamapoa.
- Speaker #0
Ça, c'est quelque chose dont vous avez parlé tous les deux. Une décision que vous avez prise ensemble, le fait que tu quittes ta boîte pour te lancer.
- Speaker #2
Oui, oui. S'il n'avait pas été d'accord, évidemment, je pense que les choses se seraient faites un peu différemment. Pour moi, c'était très important qu'il soit sponsor du projet, qu'il y croit. Et puis qu'il me challenge parce que c'est un mec qui est bien câblé. Et du coup, les quelques questions qu'il m'a posées sur la viabilité m'ont permis aussi d'accoucher du projet tel qu'il existe aujourd'hui. Et donc, il fallait qu'il soit sponsor. Et puis financièrement, je ne me serais pas lancée si je savais qu'il n'avait pas été OK. Oui,
- Speaker #0
donc à la base du projet, vraiment, il y a un couple qui fait équipe, il y a un mari qui soutient sa femme, qui dit vas-y, et même plus que de la soutenir, il t'aide, il te seconde, il te donne des idées, vraiment, il est partie prenante du projet.
- Speaker #2
Tout à fait.
- Speaker #0
À partir de quel moment tu dirais que, justement, le travail… Alors, je crois que, tu vas nous redire, mais il me semble que c'est pas tant… Enfin, c'est ton travail aussi bien que le sien, en fait, vient mettre votre couple en péril. Ça date d'il y a combien de temps ?
- Speaker #2
Vraiment, je dirais qu'on est dans le dur depuis deux mois. Donc, tu vois, c'est quand même encore tout récent.
- Speaker #0
Tu peux nous expliquer un petit peu le contexte et ce qui te fait dire ça ?
- Speaker #2
En fait, moi, ma boîte, aujourd'hui, j'adresse le B2C, c'est-à-dire que je m'adresse à une cliente qui va me trouver soit sur Internet, soit sur Instagram, soit qui m'aura rencontrée dans un des ateliers que j'aurais animé et auquel elle aura participé. C'est ça, en gros, mes trois leviers d'acquisition de clientes. Vous n'êtes pas sans savoir, mesdames, que les réseaux sociaux notamment, ça a tendance à finalement rendre bien plus poreux les frontières entre vie pro, vie perso, que sur les réseaux sociaux, il se passe beaucoup de choses le soir, le week-end. Et donc moi qui suis assez présente dessus, évidemment, j'avais à cœur d'adresser les demandes, d'adresser en tout cas la volonté de ne passer à côté. d'aucune prospecte ou d'aucun client et d'aucune possibilité de faire connaître Mamapoa. Parce que je viens d'un domaine qui est la com, les médias. Je sais que la notoriété, la visibilité d'une marque, c'est hyper important. Je n'ai pas le budget du grand magasin que j'avais avant. Toutefois, il faut la jouer malin. Et la jouer malin, c'est aussi trouver des collaborations, des partenariats, faire des rencontres comme celle qu'on a pu faire Soazig. C'est en tout cas se trouver là à un moment pour avoir sa chance de parler du coaching Mamapowa en l'occurrence. Et donc, je me suis prêtée au jeu. J'ai commencé à monter en puissance sur les réseaux sociaux. Sauf que là, je suis arrivée à un moment où ça me prend beaucoup de temps, beaucoup d'énergie. Moi, ma zone de génie, ce n'est pas d'être community manager, c'est d'être coach. Et donc, je me rends compte que là, il y a une bascule qui va dans un sens qui ne me convient pas. Donc, je vais volontairement, j'attends que la période de Noël soit finie parce que j'ai des enjeux de chiffre d'affaires à faire sur Noël. Mais dès janvier, je vais un peu quitter cette sphère et revenir dans le monde des humains, des vivants. parce que soir, week-end, quand mon mec rentre, qu'il a envie de décompresser, que moi je meurs foncièrement d'envie de décompresser aussi, l'activité continue par le biais des réseaux sociaux. Et il se trouve, deuxième sujet, que j'ai des espèces de fulgurances, des espèces d'idées géniales, évidemment, entre 21h et minuit, et que là, si on ne m'arrête pas, je peux être sur mon téléphone, annoter tout ce qui me vient. à contacter un tel, et puis vous savez ce que c'est. Après, on finit sur sa boîte mail, on finit à regarder des applis qui n'ont ni queue ni tête. Et puis mon mec à côté me dit, mais à un moment, tu t'as compris la scène qui vient de se dérouler ? Et moi, ça fait une heure qu'en fait, j'ai lâché la série qu'on est en train de regarder tous les deux pour avancer sur mes sujets plutôt d'ordre pro.
- Speaker #0
Ça ne vous convient plus, j'ai l'impression.
- Speaker #2
Alors lui, c'est évident, il est saoulé. Et moi, c'est un peu difficile, j'ai un peu le cul entre deux chaises. parce que comme vous le savez, j'ai un job passion. Moi, les clientes que j'accompagne, je vois leur transformation, je vois les résultats, j'ai envie de ne parler que de ça, je suis en boucle. Sauf que lui, je comprends bien qu'à un moment, en fait, notre vie de famille, elle se construit aussi. Il ne faut pas complètement la mettre sous cloche. Il a besoin de moi, j'ai besoin de lui et il faut qu'on se retrouve des temps pour communiquer ensemble.
- Speaker #0
Lui, quand il rentre du travail, c'est terminé pour lui ? Il n'a pas besoin de rouvrir son ordinateur ? Il n'a pas eu tout de travail à la maison ?
- Speaker #2
Alors, c'est une excellente question. Ce n'est pas qu'il n'a pas besoin, mais c'est qu'il a décidé qu'une fois qu'il mettait l'orteil chez nous, c'était hors de question, même s'il est à la bourre, même s'il a du travail à faire. Non, non. Ils sentent vraiment les deux univers.
- Speaker #0
Toi, tu travailles chez toi, chez vous ?
- Speaker #2
En majorité. La majorité du tout.
- Speaker #0
Oui, ça joue aussi. On va travailler à l'extérieur et qu'on rentre et qu'on se dit c'est terminé, maintenant je suis dans une autre sphère de ma vie. Comment est-ce que, lui il vient te rappeler au bout d'une heure en disant tu te rends compte de ce qui s'est passé là, est-ce que tu as suivi la scène pour que tu puisses toi-même palper le fait que non, tu n'étais pas du tout dans l'instant présent. Est-ce que c'est aujourd'hui une sorte de tension, de conflit entre vous ?
- Speaker #2
C'est en train de le devenir. parce que lui, quand il va se coucher à 23h et que moi, en pensant rester juste 5 minutes une fois qu'il va se coucher sur mon téléphone à checker mes mails, l'emploi du temps du lendemain, etc., quand je retourne me coucher, il est souvent plutôt minuit et demi. Et en fait, la faille spatio-temporelle, je suis tombée dedans, il s'est passé une heure et demie et j'arrive. Dans le meilleur des cas, il dort déjà, mais c'est un peu triste. de se coucher dans un lit à côté de quelqu'un qui dort. Et dans le pire des cas, je le réveille et là, ce n'est pas cool non plus.
- Speaker #0
Non, ce n'est pas non plus forcément souhaitable. Cette situation, quand vous étiez tous les deux salariés, ça ne se produisait pas du tout. Le travail n'a jamais été un sujet entre vous ?
- Speaker #2
Ce serait mentir que de te dire que ça n'a jamais été un sujet. Moi, j'ai toujours eu des jobs quand même assez passions. Mon ancien job, c'était plutôt strass, paillettes, événementiel, pub. Et donc, évidemment, je rentre d'un shooting photo où on a shooté la campagne de Noël ou que sais-je. Je suis hyper enthousiaste et j'en parle pendant mille ans. Et j'invite tout le monde à venir voir mon travail et à récupérer les catalogues que j'ai pu shooter. Donc, j'ai ce côté un peu passionnel. Et puis, je crois que je suis un peu bavarde. Donc, de fait, il m'a toujours connue assez emballée par mes jobs.
- Speaker #0
Mais sans que ce soit un problème, finalement.
- Speaker #2
Mais ce n'était pas un problème.
- Speaker #0
Il apprécie certainement en toi.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #0
Là, ce n'est pas tant. J'ai l'impression que ce n'est pas tant le travail en lui-même. C'est plus le temps que tu vas y passer et qu'il vient manger, quand même votre temps de famille et votre temps en couple.
- Speaker #2
Complètement, et ça notamment sur un temps du soir en semaine, parce qu'autant le week-end, je sais couper, autant vraiment le créneau 21h-23h, je suis assez prolixe en bonnes idées, enfin je crois, en toute subjectivité, et du coup, j'ai du mal à lâcher.
- Speaker #0
Et à quoi ressemblaient vos soirées avant justement le 21h-23h, quand il n'y avait pas cette problématique de l'entrepreneuriat ?
- Speaker #2
Je dis tout, je ne dis pas tout.
- Speaker #0
Tout.
- Speaker #2
Non, mais c'était bien plus. Déjà, il faut dire qu'on a enchaîné. On est devenus parents et après, j'ai monté ma boîte. Donc déjà, je pense que la parentalité, ça réorganise un peu les choses. Nous, on aime bien manger en même temps que notre fille, à savoir vers 19h, 19h15. Donc après, c'est chouette parce qu'on a une grande soirée devant nous. Elle, elle va se coucher vers… entre 20h et 21h. Et après, c'était vraiment notre moment où on se retrouvait. Alors, c'est vrai qu'on aimait bien, on a toujours bien aimé regarder des séries ensemble, mais ça pouvait être aussi, parfois, papoter sur l'organisation d'un voyage qui arrive. Enfin, voilà, gérer tout ce qu'on ne peut pas gérer le reste du temps de la journée. Et puis, se retrouver avec des discussions de couple. Après, nous, je dirais que depuis qu'on est devenus parents et que... Covid est arrivé et que télétravail a existé, on a réussi à se ménager en général le vendredi midi, on se fait un petit resto tous les deux. Et mine de rien, le fait de sortir ensemble de la maison, de se dater, ça remet un peu du piment et la teneur des discussions n'est pas du tout la même à l'extérieur qu'à l'intérieur de la maison. Donc on avait cette petite soupape-là, soupape qui a un peu mis à mal ces derniers temps parce que mon mec est beaucoup aussi en déplacement. Et je crois que ça vient aussi alimenter sa frustration de se dire, bon, quand je ne suis pas là, à la rigueur, qu'elle fasse ses trucs très bien. Mais quand je suis là, qu'elle ne soit pas capable de lâcher son téléphone, je crois qu'il le prend un peu personnellement.
- Speaker #0
Quand tu me parles des soirées que vous aviez avant, est-ce que limite tu te dis, c'était cool quand même, est-ce que ça te manque ?
- Speaker #2
Oui, notre connexion, elle me manque, clairement.
- Speaker #0
Oui, connexion. Donc, ça veut dire que vraiment, là, tu as l'impression que vous êtes… déconnecter l'un de l'autre, en tout cas pour ce qui est du quotidien. Au jour le jour, il n'y a plus de... Tu arrives quand même à lui parler de ce que tu vis ou pas ?
- Speaker #2
Alors ça, oui, oui, oui, non mais oui, évidemment. Mais je fais gaffe quand même de ne pas l'abreuver parce que si ça tenait qu'à moi, évidemment, je raconterais. Là, il est bien au courant qu'il y a ce podcast. Toutes mes clientes, quand je suis, évidemment, témoin de leurs résultats, de leur résilience, de parfois leur transformation à l'issue de l'accompagnement. Je meurs d'envie de tout raconter. Après, évidemment, je ne le fais pas. Mais je pourrais être intéressable sur mon job.
- Speaker #0
Le peu que tu fais, ce que tu fais, tu sens qu'il est toujours à l'écoute, toujours intéressé, toujours, oui.
- Speaker #2
En revanche, quand moi, je retourne la question, et toi, ta journée, etc., il est hyper laconique. Ça tient en trois mots et basta. Mais ça a toujours été comme ça.
- Speaker #0
Ça a toujours été, oui. Finalement, tu n'en attends pas beaucoup plus. Tu sais que...
- Speaker #2
Ben, oui et non. Je crois que quand j'étais salariée, comme j'avais plein d'autres collègues avec qui débriefer ou papoter, ça ne me gênait pas trop. Là, parfois, sur une journée, il est la seule personne adulte que je vois. Et donc, du coup, en dehors de mes clientes, évidemment, je serais tentée d'en attendre un peu plus dorénavant que je suis entrepreneur.
- Speaker #0
Ça, ça va être une question intéressante aussi pour Marie-Lise, justement, c'est cette attente qu'on peut avoir vis-à-vis de l'autre quand on arrive avec une super nouvelle, quand on arrive avec un nouveau projet, qu'on a vraiment envie qu'il y ait. qui s'impliquent, qui nous en parlent, et que lui, en même temps, fasse de même pour partager ce qu'il a vécu, alors que ce n'est pas dans son... Comment on gère cette attente en se disant « Il est comme ça, je le sais, il faut que je le prenne comme il est » , mais en même temps, nous, on se retrouve frustrés qu'il y ait un partage qui ne se fasse pas entre nous deux. Donc ça, ça va être... Je pense que les oreilles vont s'ouvrir, s'ouvrir Marie-Élise, à toi. Dernière petite question, juste pour savoir un petit peu, par rapport à vos familles d'origine, la place du travail chez chacune de vos familles.
- Speaker #2
Alors, évidemment, je vais parler de ce que je connais le mieux en premier, à savoir ma famille. Moi, c'était plutôt un rapport alimentaire au travail. Il fallait y aller pour avoir de l'argent à la fin du mois et nourrir la famille. Moi, j'ai un grand frère, on était deux. Mes parents, je ne les ai jamais vus prendre beaucoup, beaucoup de plaisir à aller au travail. Et du côté de mon mari, je dirais que sa maman, leur couple était assez avant-gardiste. C'est le papa qui s'est mis à 80% quand ils sont devenus parents, qui accompagnait le mercredi ces deux garçons à leurs activités, qui étaient présents, qui faisaient à manger, qui s'occupaient de la maison, des lessives. Et puis la maman était plus carriériste. Non pas que j'oppose, mais je pense que quand même, il y a 40 ans, c'était un peu avant-gardiste. Et je n'oppose pas carrière et présence auprès des enfants, attention. Mais son papa avait un rapport assez détente au boulot, là où sa maman était très impliquée. Et même en tant que salariée, elle était très, très impliquée. Et donc le travail, c'était vraiment important pour elle. Socialement, c'était une vraie reconnaissance.
- Speaker #0
Donc il a plutôt eu un modèle qui ressemble. à ce qu'il connaît aujourd'hui avec son épouse, finalement. Et j'avais dit dernière question, mais j'en ai une petite dernière. Je veux savoir comment, toi, est-ce que tu réagis quand il vient te dire stop, en fait, c'est plus possible, déconnecte, je suis là, t'es pas là. Comment est-ce que tu le prends ? T'es vexée, tu t'énerves, tu t'arrêtes tout de suite, tu dis oui, je suis désolée. C'est la question à choix multiple. Ouais,
- Speaker #2
ouais, bien sûr. En fait, le point, c'est qu'il ne me le verbalise pas comme tu viens de me le dire. C'est que je sens son agacement. Mais il a une démarche au demeurant qui est plutôt futée, qu'il espère qu'à un moment donné, je vais me rendre compte et que je vais changer de moi-même mon fusil d'épaule. Ce qui est évidemment en train de se produire dans un laps de temps plutôt long, là où lui, je sens que ça fait quand même quelques semaines que ça peut être un peu un sujet de tension. S'il en venait à me le dire comme tu me le dis, je pense que manu militari, je mettrais des choses en place pour régler le problème, mais je le ferai pour lui et pas pour moi. Et là, finalement, dans ce temps long qu'il me laisse, je me rends compte que moi, je ne suis pas plus satisfaite de la situation, qu'il me manque, qu'il a beau être parfois à 20 cm de moi, j'ai l'impression de ne pas passer de moments avec lui, ce qui est très paradoxal. Et du coup, là me viennent des idées à beaucoup plus long terme et finalement, un rapport beaucoup plus apaisé au boulot. que j'ai envie de mettre en place, et pas sous le coup de la réaction à une phrase qu'il aurait pu me dire, mais plus sous le coup de « ouais, non, en fait, là, je ne me fais pas du bien à moi, je ne me fais pas du bien à lui, bon, voilà, il est temps que ça change, et comment je vais faire en sorte que ça change ? »
- Speaker #0
La transition est parfaite, c'est la question qu'on va poser tout de suite à Marie-Lise. Merci Emmanuel.
- Speaker #1
Merci beaucoup Emmanuel pour ton retour et la sincérité de tes mots. Et c'est très, très clair, je trouve, ce que tu peux dire. Je ne sais pas par où commencer. Peut-être, je vais commencer par le début de la création. Ce n'est pas spécifiquement pour toi, mais pour toutes les personnes qui nous écoutent. Je trouve ça important ce que tu as pu dire. C'est comment vous avez pu faire équipe dans la création de ton entreprise et comment vous avez pu échanger dessus. Et ça, je trouve que c'est déjà une base hyper solide. parce que là, ce que vous vivez, les aléas et tout ça, c'est comme une vie de couple aussi. Mais en fait, d'avoir des bases solides où vous avez co-construit ensemble déjà le début, ça vous permet, je trouve, de rebondir de façon plus efficace aux difficultés que vous pouvez avoir. Donc, je trouve que c'est ça ce qu'on peut dire à toutes les personnes qui nous écoutent, c'est de pouvoir prendre le temps de discuter avec son homme, avec sa femme, quand on a un projet comme ça, et de pouvoir profiter des ressources de chacun et de pouvoir s'appuyer sur ça. Et en fait, c'est ça, durant les moments plus difficiles, c'est de se rappeler qu'on vient de là qu'on a fait aussi le chemin avec une main tendue, qu'il y a quelqu'un qui nous a soutenu, qui nous a donné de l'élan et oublier que c'est pas parce que là on le voit plus qu'il est plus là en fait. Et c'est comment on peut faire pour ressentir de nouveau cette main tendue pour pouvoir la voir de nouveau. Moi, ce que je t'invite à faire, et peut-être aussi à toutes les personnes qui nous écoutent, c'est déjà, je trouve ça chouette que tu te poses ces questions-là. Et ça me permet de remettre une petite couche, c'est que souvent, c'est les femmes qui se posent ces questions-là. Quand l'homme, il monte son entreprise, c'est un peu stéréotypé, mais c'est quand même souvent le cas. Il ne vient pas se questionner de la place qu'il a dans sa famille ou en tant que père. Et il ne se pose pas autant de questions, on va dire. Et moi, j'invite tous les hommes et toutes les femmes à pouvoir se re-questionner sur ça, sur comment tu répartis ton temps, qu'est-ce qui a de l'importance pour moi, comment je m'investis pour être au bon niveau en tout cas pour moi Et voilà, à tous de pouvoir le faire. Et en fait, la première chose peut-être à faire, c'est comment on peut déconstruire aussi certaines croyances qu'on a. Je pense que tu travailles aussi en coaching, mais de « si je ne fais rien » , tu l'as dit aussi en off, mais « mon entreprise va mourir » ou « ça ne va pas fleurir » , en fait. Et c'est aussi « qu'est-ce que je peux faire et qu'est-ce que je ne peux pas faire ? » parfois ne pas répondre instantanément à un message, ça ne va pas tuer l'entreprise ou tu ne vas pas louper le contrat du siècle. Je crois que c'est des croyances qu'on a parce que, comme tu l'as dit, sur les réseaux sociaux, tout va à mille à l'heure. Je ne serais pas la mieux pour parler des réseaux sociaux parce que je ne suis pas du tout, je ne m'y retrouve pas du tout. Justement, tu parlais du côté humain, c'est difficile pour moi en tout cas. Mais peut-être de pouvoir aussi te questionner sur ça, qu'est-ce qui fait que ça t'inquiète autant et comment tu peux déconstruire ça. Moi, ce que j'entends peut-être qui est le plus important pour toi, c'est tes idées de génie que tu as le soir. Et ça, ça fait partie de toi. Et peut-être que c'est ça que tu devrais travailler et que tu devrais travailler aussi avec ton homme. C'est comment ne pas laisser cet aspect-là qui ne peut pas partir de toi. Enfin, je pense à plein d'écrivains qui bossaient la nuit, qui écrivaient la nuit, qui se réveillaient pour écrire. Et peut-être voir, est-ce que tu peux poser ton téléphone le soir, même quitte à ce qu'il soit mis dans une boîte. et même que vous ayez une discussion ensemble, que tu puisses lui dire « c'est difficile pour moi de décrocher, si tu me vois avec mon téléphone, je t'autorise à le prendre et à le mettre dans la boîte pour mettre à côté à partir de 20h-21h. » Par contre, peut-être que c'est une transition et que ça peut être pas mal pour toi, j'ai besoin d'avoir mon petit carnet, mon carnet à idées du soir et que tu puisses lui sortir, écrire ce que tu as en tête et passer aussi peut-être par l'écriture. Et je trouve que dans le lien, ce n'est pas la même chose. Quand on voit la personne à côté de soi qui est en train d'écrire sur un carnet et qui griffonnent quand elle est sur son écran. déjà quand on est sur l'écran d'un point de vue même cognitif on n'est pas happé de la même façon le monde autour de nous n'existe plus alors que là quand on écrit pour garder sur ton épaule il peut voir ce que tu fais ça amène aussi davantage d'échanges mais là où c'est important où c'est pas très clair je trouve dans ce que tu dis c'est est-ce que vous parlez au-delà de la forme vraiment de lui c'est quoi les limites en fait parce que j'ai l'impression que ça ne gêne pas tant que ça que tu puisses parler de ton travail et en même temps toi tu as ce désir de parler de travail avec lui mais peut-être échanger sur ça sur... C'est quoi les limites pour toi ? Et c'est quoi les limites pour moi ? Et qu'est-ce qu'on peut se mettre d'accord ? Est-ce que, par exemple, si je te parle de mon travail le soir, c'est trop pour toi ? Oui ? Non ? Si je bosse jusqu'à telle heure, est-ce que c'est possible ? Oui ? Non ? Qu'est-ce qui est envisageable ? Est-ce que sur des courtes périodes, c'est envisageable si je te dis qu'il y a une période de rush que je bosse un peu plus le soir ? C'est quoi pour toi la durée d'une période de rush ? Comment on fait si tu vois que je suis trop dedans ? comment on fait pour se mettre des codes d'alerte. Tu vois, c'est un peu de discuter, pas tant du contenu, mais du... cadre qu'on se met et qu'on s'autorise parce que peut-être qu'effectivement il y aura des périodes là tu parlais de Noël où ça va être plus tendu et je trouve on en a déjà parlé plusieurs fois avec Soazic mais c'est plus facile d'entendre bah là pendant trois semaines ça va être intense, ça va être à fond mais en même temps si je le fais pas j'arriverai pas à être disponible pour la famille parce que j'aurai tout ça en tête et vraiment c'est une période qui va se clore et après ça arrête, bah si tu lui expliques déjà ça je trouve que c'est beaucoup plus facile pour l'autre de se dire ah ok c'est parce que là il y a ça qui se joue pour elle Merci. Et c'est cette période-là. Et ce que j'allais proposer comme idée, mais que tu fais déjà, et peut-être de le remettre en place, c'est de se mettre des temps peut-être à d'autres moments. Et en dehors, comme le midi. Je trouve que se dater le midi, c'est vraiment génial. Parce que déjà, ça pousse à sortir... Déjà, je trouve que ça coupe la journée. C'est top. Ça pousse aussi à chercher des nouveaux restaurants ou des nouveaux endroits ou un nouveau lieu où on peut pique-niquer. Donc, ça oblige à réinventer. Donc, ça, ne pas hésiter à le faire. Et quand on est dans des périodes de rush, de pouvoir quand même programmer. la date ou à la fin de la période de rush, on pourra se retrouver. Parce que ça veut dire, tu vois, là, je sais que je suis dans le rush, mais ça n'empêche que j'ai le désir de faire quelque chose avec toi et de faire quelque chose de soigné. Donc, de le programmer déjà, ce temps à deux où on se retrouve. Donc ça, je trouve ça important. Et peut-être aussi, vraiment, je me dis, pour tous ceux qui travaillent à la maison, de trouver un marqueur pour vraiment arrêter le temps de travail. Pour pouvoir... En fait, ce n'est pas la même chose de se dire, je ne suis plus en temps de travail. Mais je prends du plaisir à parler de mon travail avec mon homme ou avec ma femme. C'est, je parle, entend d'échanges de couple et pas, je suis dans le travail, je parle du travail. Ce n'est pas la même chose vraiment, c'est on partage quelque chose à deux. Donc, qu'est-ce qu'on fait pour couper ? Est-ce qu'on a une pièce vraiment réservée pour ça ? Ou si c'est dans une pièce qui est dans la maison, est-ce qu'on a rangé les choses et mis dans un coin et où les affaires ne sont pas... toujours étalé sur le bureau ou dans la pièce de vie ? Est-ce que c'est ça ? Si notre outil de travail, si beaucoup de nos téléphones, on l'a posé dans un coin ? Est-ce qu'on a changé de tenue ? Est-ce qu'on s'est reparfumé ou on s'est coiffé autrement ? Il y a plein d'idées possibles, mais de pouvoir faire un espèce de petit rituel qui marque un peu ce on-off. Et peut-être qu'aussi, on peut expliquer ce rituel à l'autre et même à la famille, et aussi même pour que les enfants comprennent parfois. Dire, là, tu vois, t'es rentré de l'école, mais moi, je travaille encore. donc là j'ai besoin de ce temps Et quand là, ce sera rangé ou même quand là, il y aura le petit panneau qui mettra maman dispo, j'en sais rien, on peut trouver plein de trucs même un peu créatifs, je serai dispo, que ce soit pour mon couple ou pour ma famille. Peut-être trouver des petits rituels à créer, ça peut être pas mal. Voilà, et puis de formuler, je pense, davantage quand je disais de parler du cadre, mais aussi peut-être de pouvoir formuler davantage sur vos émotions et vos besoins. Je le répète toujours, mais là, je me dis, c'était hyper touchant quand tu disais, et bien... On est à côté et j'ai bien conscience que là, comment je me positionne, on est à côté mais on n'est plus ensemble et on n'est plus connectés et ça m'attriste. Et ça, je trouve ça hyper touchant de pouvoir t'entendre dire ça et tout simplement de pouvoir lui dire. Parce que peut-être qu'il se dit juste, elle est à fond dans son boulot, c'est son deuxième bébé, il n'y a plus de place pour moi, il n'y a plus de place pour nous. Alors qu'en fait, ce n'est pas ça. C'est qu'il y a beaucoup d'énergie créative autour de ça. Mais ça n'empêche que tu te dis, oh mais en fait, ça me manque. c'est de connexion et j'ai envie de tout faire pour qu'on puisse la retrouver, mais c'est juste que je ne sais pas trop comment faire. J'ai des idées, voilà ce que je te propose. Et toi, comment tu vis les choses ? Et rien que le fait, je pense, qu'il puisse t'entendre dire ça, ça va lui faire un bien fou de pouvoir se dire « En fait, elle ressent ça aussi, je ne le voyais pas. » Et pouvoir peut-être expliquer parce que je trouve souvent là où on discute le moins de nos émotions, c'est quand il y a des émotions un peu qu'on pense paradoxales, tu vois, entre la joie de la création d'entreprise et en même temps cette tristesse de déconnexion et souvent on n'arrive pas à communiquer dessus parce que comme si on se disait qu'on n'avait pas le droit d'avoir deux émotions qui apparaissent comme contradictoires alors qu'en fait c'est ça la vie enfin je veux dire on est très heureux d'avoir un enfant et en même temps qu'est-ce que ça nous manque notre totale liberté on les aime plus que tout et puis parfois on voudrait juste qu'ils ne soient pas là parfois on adore notre travail et on voudrait juste plus travailler c'est la vie en fait et ça aussi de pouvoir le dire de pouvoir dire je suis très heureuse d'avoir ce travail et en même temps là je suis triste qu'il se passe ça, qu'est-ce qu'on peut faire ? Et on a le droit d'avoir plein d'émotions contradictoires, ça n'empêche qu'on peut exprimer même s'il y a des choses différentes. La vie est pleine de couleurs et une journée aussi, une semaine aussi. Donc de pouvoir bien l'amener à échanger sur ça par rapport au questionnement de Soazic sur je suis tentée d'avoir plus d'échanges tu disais avec lui parce qu'il n'y a plus de collègues avec qui échanger sur ça. J'ai envie de dire que c'est une question que tu peux avoir avec lui. Toi, où tu exprimes ton besoin en disant, tu sais, j'ai plus de collègues et j'aime beaucoup avoir ton retour parce que c'est souvent fort nos échanges. Est-ce que c'est OK pour toi, déjà ? Donc, il te dit oui, non. Si oui, dans quel cadre ? Est-ce que le soir, si on en parle, ça te va ? Ou est-ce que limite, tu veux plutôt qu'on se fasse ça, qu'on en parle plutôt ? J'en sais rien. On peut se dire, il y a un jour, on parlera plus de ça parce que moi, ça me fait du bien. Et ça m'aide quand tu fais ça. Et pareil, on peut se dire, quand on échange sur ça, on prend un verre de vin et on est sur la terrasse, plutôt quand on parle de ça, de cadrer un peu. Peut-être que c'est plus facile pour lui, si c'est différent. Et s'il te dit non, de le questionner pourquoi. Je ne sais pas quelle raison il peut avoir. Peut-être parce que la crainte que ça puisse trop déborder. Donc là, justement, peut-être ramener du cadre. Et si éventuellement, ton besoin est très fort et que pour lui, c'est plus compliqué. Moi, ce que je trouve intéressant aussi, que j'invite à faire pour les femmes qui sont entrepreneurs et même les hommes, c'est d'avoir aussi des groupes professionnels pour pouvoir échanger avec d'autres acteurs, parfois de professions différentes. Et ça, je trouve que ça nourrit bien, ça aide souvent aussi l'entreprise à croître et ça permet aussi de faire la distinction entre qu'est-ce qu'on attend de son mari, la place pour le couple. Parce que je pense que ça, c'est un peu à discuter en fonction de ton besoin d'échanger et aussi ton besoin vraiment en tant que pro. Parce que parfois, il y a des choses, on aime parler de ce qu'on fait forcément à l'autre. Mais il y a aussi des choses, ça va un peu trop loin, en tout cas, à mon sens. Et je trouvais ça intéressant, même que tu puisses peut-être venir le questionner par rapport à sa famille d'origine, justement avec ce parallèle. Est-ce que lui aussi, il a des inquiétudes par rapport à ça ? Je ne sais pas comment ça se passait, la dynamique entre son père et sa mère. Est-ce que ça a fait émerger des formes de souffrance ? Mais est-ce que lui, ça peut l'inquiéter ou non en lien avec l'histoire qu'il a pu vivre enfant ? Juste le questionner. Je trouve ça intéressant de savoir s'il y a des choses par rapport à ça. Et donc voilà. et autre chose sur laquelle je voulais finir, c'est aussi... je trouve ça très chouette en termes de modèle parental d'avoir des visions différentes au sein de la même famille entre un des deux parents qui est entrepreneur, l'autre qui est salarié qui arrive plus facilement à couper et en même temps une entreprise qui a un peu un bébé et que ça puisse cohabiter aussi, en fait de se dire on a deux façons de faire différentes et en fait c'est ça qui fait aussi qu'on s'aime parce qu'on est différent et qu'il y a deux énergies différentes et en fait de donner cet exemple là de dire on a deux façons de faire différentes mais ça peut marcher aussi Merci. En fait, l'idée, moi, ce que j'invite à tous les couples qui peuvent nous écouter, ce n'est pas de lisser l'un sur le modèle de l'autre, mais c'est comment on peut faire cohabiter la différence et comment on peut montrer aussi cet exemple. Parce que ça, je trouve ça très beau en termes même de valeurs qu'on peut transmettre, de se dire qu'on peut avoir deux façons de faire différentes, mais on peut échanger sur nos différences, mais trouver un lieu et des compromis pour que ça puisse cohabiter. Et au contraire, je trouve que c'est dans ces différences aussi qu'on vient alimenter le désir chez l'autre. Ça redonne de l'impulsion. et de l'énergie.
- Speaker #0
Merci, Marilyn. Est-ce que, Marilyn, c'est une problématique que tu rencontres souvent, la place du travail dans les couples, dans les couples que tu accompagnes ?
- Speaker #1
Oui, davantage, pour être honnête, dans les couples de catégorie A, chez les cadres. Pas forcément que chez les entrepreneurs et les entrepreneuses, même dans la fonction privée, mais beaucoup, énormément. Et ce qui est marrant, c'est que j'ai plus d'hommes, en fait, qui, en tout cas, moi, dans ma patientèle, ou pour qui, chez les femmes, c'est compliqué. En tout cas, les hommes sont en manque de leurs femmes, on va dire. Et j'en ai pas mal aussi. Donc, est-ce que si c'est avec l'évolution qui est différente aujourd'hui, puis les attentes qu'on peut avoir ?
- Speaker #0
Et puis peut-être aussi parce que c'est installé une relation au départ où la femme était plus présente, plus disponible, que si elle a eu des enfants, elle a eu aussi ses congés, donc qui la rendait plus…
- Speaker #1
Peut-être. Et aussi, moi, de ce que j'ai l'impression, c'est quand même… Tu sais, il y a plein d'études en sociologie qui montrent ça, mais à un niveau équivalent, tu vois, les femmes se disent toujours qu'elles doivent montrer davantage ce qu'elles valent qu'un homme. Et en fait, de ce que je perçois, moi, dans les couples que j'accompagne, c'est des femmes ultra investies au travail. mais tu sais qu'ils veulent toujours se donner plus, plus, plus, alors que leurs collègues homologues, ils finissent le vendredi à midi, et puis ils prennent davantage leurs congés, ils les posent tous. Tu vois aussi, je me dis, il y a toutes ces croyances et tout ce travail aussi pour la femme pour se dire qu'elle vaut autant qu'un homme et qu'elle n'a pas besoin de montrer plus, tu vois.
- Speaker #0
Passionnant, passionnant. Emmanuelle, je reviens vers toi. Moi, en fait, à t'avoir écoutée, à avoir écouté Marie-Lydie, je crois que ce qui vous manque aujourd'hui aussi, c'est ce rendez-vous que vous n'avez pas posé. tous les deux pour en parler. Tu le disais, que c'est par des signaux qu'ils te donnent, par des petites phrases de fait, tu te rends compte aussi, mais que vous n'avez pas vraiment eu cette discussion posée. Qu'est-ce qu'on peut faire ? Qu'est-ce que tu ressens ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Où sont nos priorités aujourd'hui ? Et qu'est-ce qu'on peut mettre en place pour plutôt que de passer du temps à deux, partager du temps à deux ? Moi, en tout cas, c'est l'impression que ça me donne que c'est quand même une étape qu'il va falloir passer, franchir pour apaiser la situation.
- Speaker #2
Mais les filles, j'ai une super nouvelle ! Ce week-end, nous déposons l'enfant chez les grands-parents et nous allons nous retrouver entre nos quatre murs dans le blanc des yeux et nous allons pouvoir dormir, mais aussi parler !
- Speaker #0
Ne dormez pas trop !
- Speaker #2
Non mais alors, je ne sais pas vous, mais nous la fatigue quand même de fin d'année, des microbes et tout se fait sentir, donc dormir, c'est un prérequis, on est deux gros dormeurs. pour ensuite pouvoir se parler de façon constructive. C'est dans ce sens-là qu'on va le faire, mais je compte les jours. J'y ai moins cinq et je le retrouve et je suis trop contente.
- Speaker #0
Et tu as vraiment envie que vous parliez de ça, que vous essayiez cette discussion sur ce sujet ?
- Speaker #2
Sur ce sujet, évidemment, mais aussi du coup, encore une fois, à se projeter sur peut-être que les prochaines vacances, on va les faire que tous les deux et pas forcément avec notre fille. En tout cas, se remettre des projets à deux, se remettre dans une belle dynamique. qui fait que ces mois de disette hivernale passeront bien mieux. Quand on a le projet, comme tu disais, d'avoir ce date ou ces quelques jours juste tous les deux, ça aide aussi à faire le doron, je pense.
- Speaker #0
Est-ce que dans ce que tu as dit Marie-Lise, il y a un ou deux petits conseils ou avertissements qui t'ont tilté ?
- Speaker #2
Mais moi, je prends tout. J'ai adoré. J'ai adoré aussi le parallèle que tu as fait avec les femmes entrepreneuses et puis cette envie qu'elles ont de montrer deux fois plus qu'elles sont capables pour cacher un peu un syndrome de l'imposteur ou un manque de confiance en elles, quel qu'il soit. Donc ça, évidemment, je plussois ces paroles. Marie-Dise, dans tout ce que tu as nommé, évidemment, les groupes de pères d'entrepreneuses pour vaincre la solitude de l'entrepreneur, je suis à fond et moi-même, j'ai rejoint trois groupes d'entrepreneuses. C'est ma soupape, clairement. Ce côté se dater sur un temps qui peut être le midi en télétravail ou autre, là, c'était toutes les deux, vous aviez abordé l'idée. Évidemment que ça résonne fort pour moi. Et puis non, mais globalement, moi, j'ai aimé toutes les idées. J'ai aimé aussi les petites phrases assez optimistes et encourageantes de la fin en se disant que c'était une chance que d'arriver à construire une famille où le papa est salarié et la maman entrepreneuse. Et oui, ça peut marcher. Et oui, je trouve que c'est une super richesse aussi à donner à notre fille et à notre entourage par ricochet. Donc, les filles, moi, je ressors. J'ai l'impression d'avoir fait une séance de psy. Je suis hyper bien. J'ai envie d'aller... Faire un gros bidou à mon mec. J'espère qu'il n'est pas en visio. Et voilà, jackpot.
- Speaker #0
Parce que là, il est à côté. Il est dans la pièce d'à côté.
- Speaker #2
Il est, ouais. Il n'est pas loin,
- Speaker #0
ouais. Parfait, super. Tu as vu, tu laisses son téléphone là, dans cette pièce. Et puis, tu files le retrouver. Écoute, super, vraiment. Et merci, Marie-Lise, parce que dans tout ce que tu as dit, je pense qu'il y a même des signaux d'alerte qu'on peut prendre, même si on ne vit pas vraiment la situation d'Emmanuel Jodin, son couple, et qu'il n'y a pas de tension sur le sujet. Je pense que c'est toujours bon de se rappeler justement la place du travail dans notre couple aujourd'hui et l'impact. Et je pense d'en parler même régulièrement dans son couple parce que ce que tu vis au mois de juillet, au mois de décembre, ce ne sera peut-être pas du tout pareil. Et de pouvoir se le dire. Comme tu dis, là, ça va être une période un peu plus difficile. Et moi, j'adore le conseil de se dire, OK, il y a un mois difficile, mais dans un mois, on se donne ce rendez-vous, on part 24 heures, ce sera notre récompense. Et ça, je trouve que c'est vraiment des choses qui tiennent. Et puis, ça montre que l'autre, en fait… on fait aussi une concession et que ça va nous manquer aussi, ce temps à deux, mais qu'on a ce petit bonbon qui nous attend et qu'on savourera à plein quand ce sera là. Donc, merci beaucoup. Merci, Emmanuel, d'être venu à ce micro. Ce n'était pas du tout l'idée, évidemment, de ce podcast, mais est-ce que tu peux dire ceux qui auront été charmés par ton énergie ou est-ce qu'ils peuvent te retrouver s'ils veulent éventuellement envisager un coaching avec toi ?
- Speaker #2
Alors, avec joie, j'ai un site web qui s'appelle mamapowa.com M-A-M-A-P-O-W-A Maman puissante, mère puissante. Ce coaching, il est dédié aux femmes en priorité. Je n'ai jamais eu d'hommes et je n'espère pas en avoir. Désolée, bisous messieurs. Et sur les réseaux sociaux, mais vous l'aurez bien compris dorénavant, je ne serai plus joignable en après 21h ni le week-end sur mama underscore Powa, P-O-W-A, et ce sera avec joie et honneur que je vous coacherai. En tout cas, moi, mes trois problématiques les plus récurrentes rencontrées par les femmes que je coache, c'est une problématique du sens, la volonté peut-être de changer de travail, de créer sa boîte, la problématique de la confiance en soi, qu'elle s'exprime par un syndrome de l'imposteur ou par d'autres actions ou d'autres émotions, et aussi des problématiques de... manque de clarté, de procrastination, de je me noie dans une goutte d'eau, je ne sais pas par quel bout prendre mon sujet. En tout cas, c'est les trois axes que j'adore adresser pour les femmes que je coache.
- Speaker #0
Parfait. Écoute, merci beaucoup. Merci à tous pour votre écoute et à très bientôt.
- Speaker #1
Si vous aussi vous rencontrez des difficultés dans votre vie de couple, venez nous en parler. Laissez-nous un message sur ou via Instagram sur ma page au coeur du plus tôt.
- Speaker #0
Nous sommes là pour vous. Merci pour votre écoute et n'hésitez pas à vous abonner, à partager et à nous mettre des étoiles. Et n'oubliez pas, vous êtes les premiers acteurs de notre public.