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Au Fil des Enjeux : Comprendre le climat sans certitudes

Épisode 12 : Quand le climat complique la paix

Épisode 12 : Quand le climat complique la paix

10min |15/10/2025|

5

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Description

Et si le climat ne mettait pas fin aux guerres… mais compliquait la paix ?
Dans cet épisode d’Au fil des Enjeux, on explore comment le nexus climat-conflit fragilise les sociétés en reconstruction, érode la gouvernance et met à l’épreuve la résilience des communautés.
Un épisode qui interroge : comment bâtir une paix durable quand le climat, lui, ne cesse de changer ?


👉 Twitter : https://x.com/fil_des_enjeux

👉 Instagram : https://www.instagram.com/au_fil_des_enjeux_podcast/

👉 Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCj8m-jq7jAs4-YnxuDnjN-A


💛 Soutenez-moi sur ko-fi : https://ko-fi.com/aufildesenjeux

📚 Bibliographie pour aller plus loin : https://docs.google.com/document/d/1yCBV7r-xJ2gBdZKjfQL0KGKN6pP-FJQqnqyvoxJ44Xo/edit?usp=sharing


🎵 Musique Intro/Outro :

City Life by Artificial.Music | https://soundcloud.com/artificial-music/

Music promoted by https://www.chosic.com/free-music/all/

Creative Commons CC BY 3.0

https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et si on tirait un fil, celui qui relie ce qu'on vit, ce qu'on ressent et ce qu'on peut encore transformer ? Un fil discret mais solide. Bonjour et bienvenue dans Au fil des enjeux, un podcast qui prend le temps. Le temps d'écouter, de réfléchir, sans doer de leçons, sans tout simplifier. Moi c'est Manuel et aujourd'hui on va se concentrer sur une question complexe et cruciale. Comment le lien entre changement climatique et conflit armé, ce que l'on appelle le nexus climat-conflit, affecte-t-il les efforts de consolidation de la paix ? Nous allons voir que ce lien n'est pas qu'un simple facteur additionnel, il bouleverse profondément les dynamiques sociales, politiques et économiques dans des contextes déjà fragiles, rendant la paix durable plus difficile à atteindre. Lorsque les conflits armés se prolongent ou se multiplient, ils laissent derrière eux des sociétés profondément fragilisées, des institutions affaiblies et des populations marquées par la violence et la peur. Ces séquelles ne se limitent pas aux dommages visibles, destruction de matériel, infrastructures ruinées, déplacements massifs, etc. mais s'inscrivent aussi dans les mémoires collectives, les relations sociales et les structures économiques. Dans ce contexte, la consolidation de la paix apparaît comme un défi de taille. Ce processus vise à rétablir non seulement la sécurité, mais aussi la confiance, la justice et la coopération entre des groupes qui se sont souvent affrontés de manière violente. Il ne s'agit pas simplement de faire cesser les hostilités, mais de créer les conditions durables qui empêcheront la reprise du conflit. C'est un travail de longue haleine qui mobilise de nombreux acteurs, qu'ils soient nationaux et internationaux, politiques, sociaux ou économiques, et qui nécessite une compréhension fine des dynamiques à l'œuvre. Mais dans un monde où le changement climatique s'accélère, ce défi devient plus complexe encore. Les bouleversements environnementaux viennent s'ajouter à des contextes déjà instables, souvent caractérisés par la pauvreté, l'injustice et la gouvernance défaillante. Le changement climatique agit comme un facteur de perturbation majeure qui fragilise davantage les sociétés en difficulté. Il modifie les conditions de vie de millions de personnes, notamment dans des régions où les moyens de subsistance dépendent directement des ressources naturelles. Et lorsque ces ressources deviennent rares ou imprévisibles, elles alimentent des tensions nouvelles ou ravivent des conflits anciens. Les institutions chargées de gérer ces tensions se retrouvent alors confrontées à des défis sans précédent. Leur capacité à répondre aux besoins des populations est mise à rude épreuve. Parfois, elles perdent même leur légitimité lorsque les citoyens perçoivent qu'elles ne protègent plus leurs intérêts ni leur sécurité. Ce phénomène est particulièrement visible dans les États les plus fragiles, où la faiblesse des systèmes étatiques s'ajoute à la pression environnementale. La consolidation de la paix dans ces conditions ne peut plus être pensée sans intégrer les risques climatiques. Ignorer cette dimension, c'est prendre le risque de construire une paix éphémère, fragile, vouée à se fissurer dès qu'une nouvelle crise climatique ou environnemental viendra frapper. Dans ce contexte, la consolidation de la paix se redéfinit. Elle ne se limite plus à la gestion politique et sécuritaire, mais doit désormais inclure des stratégies d'adaptation aux changements environnementaux. Cela implique de renforcer la résilience des communautés face au choc climatique, de promouvoir une gouvernance inclusive, capable de gérer équitablement les ressources naturelles, et d'intégrer les questions environnementales dans les processus de réconciliation. La paix devient ainsi un projet holistique, qui lie étroitement sécurité, justice sociale, développement durable et gestion des risques climatiques. Ce paradigme renouvelé invite à repenser profondément les méthodes et les priorités des acteurs engagés sur le terrain, pour que la paix soit non seulement durable, mais aussi résiliente face aux crises futures. La gouvernance, entendue comme la capacité des institutions étatiques à gérer les affaires publiques, à garantir la sécurité et à répondre aux besoins fondamentaux de leur population, est un pilier indispensable de la stabilité sociale et politique. Dans les contextes où le changement climatique exerce une pression croissante, cette gouvernance se retrouve souvent mise à rude épreuve, parfois même fragilisée, ce qui peut avoir des conséquences majeures sur la légitimité des autorités et la cohésion sociale. Lorsque les phénomènes climatiques extrêmes deviennent plus fréquents et plus intenses, les États doivent faire face à des défis nouveaux et multidimensionnels. Les sécheresses prolongées, les inondations répétées, la dégradation des terres agricoles et l'épuisement des ressources en eau oblige les gouvernements à réviser leur mode de gestion et leurs priorités. Pourtant, dans de nombreux pays, notamment ceux en situation de fragilité ou de conflit, les capacités institutionnelles restent limitées. Les administrations locales et nationales peinent à s'adapter faute de moyens financiers humains ou techniques. Cette incapacité à répondre efficacement aux crises climatiques se traduit souvent par une perception de défaillance, voire d'abandon de la part des populations. La légitimité des autorités repose en grande partie sur leur aptitude à assurer la sécurité et le bien-être de leurs citoyens. Or, lorsque les services publics s'effondrent, que l'accès à l'eau potable sera réfi ou que la gestion des crises alimentaires est inadéquate, la confiance envers l'État diminue. Dans ces situations, des acteurs alternatifs, qu'ils soient groupes armés, milices locales ou réseaux informels peuvent gagner en influant, en offrant même partiellement, des solutions que l'Etat ne parvient plus à assurer. Cette dynamique fragilise encore davantage le monopole de la violence légitime et peut contribuer à l'éclatement de l'autorité étatique. Par ailleurs, la gouvernance climatique demande une approche inclusive, capable d'intégrer les différentes parties prenantes, notamment les communautés locales, souvent les premières affectées par les changements environnementaux. Le déficit de consultation, la marginalisation de certaines populations et l'absence de mécanismes de participation renforcent les sentiments d'exclusion et alimentent les tensions sociales. Une gouvernance qui ne parvient pas à intégrer ces dimensions risque d'aggraver les conflits au lieu de contribuer à leur résolution. Les enjeux liés à la légitimité des institutions s'étend également à la scène internationale. Face aux effets transfrontaliers du changement climatique comme les migrations forcées ou la pression sur des ressources partagées, la La coopération régionale et internationale devient essentielle. Pourtant, les rivalités géopolitiques, les intérêts divergents et les inégalités entre pays compliquent cette collaboration. Dans ce contexte, le soutien international aux états fragiles doit s'inscrire dans une démarche respectueuse des spécificités locales, et viser à renforcer durablement leur capacité de gouvernance. En somme, dans un contexte marqué par des pressions climatiques accrues, la gouvernance ne peut plus être pensée uniquement en termes de contrôle et d'administration classique. Elle doit évoluer vers une approche plus flexible, résiliente et participative, capable de gérer des crises complexes tout en préservant la confiance des populations. La construction d'une légitimité renouvelée, fondée sur la capacité à anticiper, à répondre aux besoins essentiels et à intégrer les différentes voies de la société, est un défi majeur. Car sans gouvernance forte et légitime, les risques de fragmentation, d'escalade, des conflits et d'instabilité perdurent, rendant encore plus difficile la construction d'une paix durable. Le développement économique et la résilience sociale sont au cœur des dynamiques qui conditionnent la stabilité et la pérennité de la paix dans les sociétés affectées par le changement climatique. Au-delà de la simple absence de violence, la paix durable repose sur les bases solides où la population peut non seulement survivre, mais aussi prospérer dans un environnement sûr, équitable et stable. Or, dans un contexte de pression climatique croissante, atteindre ces conditions devient un défi majeur, tant les bouleversements environnementaux fragilisent les moyens de subsistance et les équilibres sociaux. Les économies locales, souvent fondées sur l'agriculture, la pêche ou l'élevage, sont particulièrement vulnérables au dérèglement climatique. Les sécheresses répétées, les inondations, la salinisation des sols ou encore la diminution de la biodiversité impactent directement la production alimentaire menaçant la sécurité alimentaire des populations. Cette insécurité alimentaire combinée à la perte des ressources naturelles creuse les inégalités socio-économiques et accentue les tensions autour de l'accès à ces ressources désormais rares. Dans ce contexte, la pauvreté s'intensifie et avec elle le risque que des groupes fragilisés basculent dans la violence ou soient recrutés par des acteurs armés qui exploitent ces vulnérabilités. Cependant, face à ces menaces, certaines régions développent des stratégies de résilience sociale et économique qui peuvent contribuer à stabiliser les sociétés. La diversification des moyens de subsistance, la mise en place de systèmes d'alerte précoce face aux catastrophes naturelles ou encore le renforcement des infrastructures locales, notamment dans les secteurs de l'eau, de l'énergie et de la santé sont autant de leviers qui permettent d'atténuer les impacts des chocs climatiques. Ces mesures, lorsqu'elles sont inclusives et participatives, renforcent la cohésion sociale et créent un sentiment d'appartenance et de confiance mutuelle. Par ailleurs, le développement économique doit s'accompagner d'une justice sociale. Cela signifie lutter contre les inégalités, promouvoir l'accès équitable aux ressources et aux services et garantir que les bénéfices de la croissance soient partagés de manière juste. Sans cela, les frustrations liées aux disparités économiques peuvent devenir des déclencheurs de tensions et de violences. Une approche centrée sur l'équité sociale est donc indispensable pour bâtir des sociétés résilientes et pacifiques. Enfin, la paix durable dans un monde en mutation climatique exige une vision à long terme, capable de concilier développement économique, protection de l'environnement et justice sociale. Cela suppose d'investir dans l'éducation, la formation, la participation citoyenne et dans des modèles économiques plus durables et résilients. Les défis sont immenses, mais les opportunités existent pour réinventer les manières de vivre ensemble, de gérer les ressources et de construire un avenir commun, plus juste et plus serein. Ainsi, la construction d'une paix durable dans un contexte de changement climatique ne peut se réduire à la gestion des crises ou à la prévention des conflits immédiats. Elle doit intégrer une transformation profonde des modèles économiques et sociaux, favorisant la résilience collective, la cohésion sociale et la capacité des sociétés à s'adapter ensemble aux bouleversements à venir. C'est seulement à cette condition que la paix pourra se consolider et perdurer, malgré les incertitudes du climat. Alors merci d'avoir suivi ce fil avec moi. En conclusion, le nexus climat-conflit complexifie profondément les efforts de consolidation de la paix. Il ne s'agit plus seulement de gérer les conflits armés traditionnels, mais de comprendre comment les phénomènes climatiques intensifient les tensions, modifient les dynamiques sociales et affaiblissent les institutions. Les stratégies de paix doivent évoluer pour prendre en compte ces nouveaux défis, renforcer les institutions, soutenir la résilience sociale, adapter les mécanismes de médiation et intégrer les enjeux de développement durable. Ce n'est qu'ainsi que la paix pourra devenir une réalité durable dans les pays confrontés à la double pression du climat et des conflits. A bientôt pour tirer ensemble un nouveau fil. Si ce podcast vous parle et que vous voulez le soutenir, vous pouvez le faire sur Ko-fi. Le lien est dans la description. Merci.

Description

Et si le climat ne mettait pas fin aux guerres… mais compliquait la paix ?
Dans cet épisode d’Au fil des Enjeux, on explore comment le nexus climat-conflit fragilise les sociétés en reconstruction, érode la gouvernance et met à l’épreuve la résilience des communautés.
Un épisode qui interroge : comment bâtir une paix durable quand le climat, lui, ne cesse de changer ?


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  • Speaker #0

    Et si on tirait un fil, celui qui relie ce qu'on vit, ce qu'on ressent et ce qu'on peut encore transformer ? Un fil discret mais solide. Bonjour et bienvenue dans Au fil des enjeux, un podcast qui prend le temps. Le temps d'écouter, de réfléchir, sans doer de leçons, sans tout simplifier. Moi c'est Manuel et aujourd'hui on va se concentrer sur une question complexe et cruciale. Comment le lien entre changement climatique et conflit armé, ce que l'on appelle le nexus climat-conflit, affecte-t-il les efforts de consolidation de la paix ? Nous allons voir que ce lien n'est pas qu'un simple facteur additionnel, il bouleverse profondément les dynamiques sociales, politiques et économiques dans des contextes déjà fragiles, rendant la paix durable plus difficile à atteindre. Lorsque les conflits armés se prolongent ou se multiplient, ils laissent derrière eux des sociétés profondément fragilisées, des institutions affaiblies et des populations marquées par la violence et la peur. Ces séquelles ne se limitent pas aux dommages visibles, destruction de matériel, infrastructures ruinées, déplacements massifs, etc. mais s'inscrivent aussi dans les mémoires collectives, les relations sociales et les structures économiques. Dans ce contexte, la consolidation de la paix apparaît comme un défi de taille. Ce processus vise à rétablir non seulement la sécurité, mais aussi la confiance, la justice et la coopération entre des groupes qui se sont souvent affrontés de manière violente. Il ne s'agit pas simplement de faire cesser les hostilités, mais de créer les conditions durables qui empêcheront la reprise du conflit. C'est un travail de longue haleine qui mobilise de nombreux acteurs, qu'ils soient nationaux et internationaux, politiques, sociaux ou économiques, et qui nécessite une compréhension fine des dynamiques à l'œuvre. Mais dans un monde où le changement climatique s'accélère, ce défi devient plus complexe encore. Les bouleversements environnementaux viennent s'ajouter à des contextes déjà instables, souvent caractérisés par la pauvreté, l'injustice et la gouvernance défaillante. Le changement climatique agit comme un facteur de perturbation majeure qui fragilise davantage les sociétés en difficulté. Il modifie les conditions de vie de millions de personnes, notamment dans des régions où les moyens de subsistance dépendent directement des ressources naturelles. Et lorsque ces ressources deviennent rares ou imprévisibles, elles alimentent des tensions nouvelles ou ravivent des conflits anciens. Les institutions chargées de gérer ces tensions se retrouvent alors confrontées à des défis sans précédent. Leur capacité à répondre aux besoins des populations est mise à rude épreuve. Parfois, elles perdent même leur légitimité lorsque les citoyens perçoivent qu'elles ne protègent plus leurs intérêts ni leur sécurité. Ce phénomène est particulièrement visible dans les États les plus fragiles, où la faiblesse des systèmes étatiques s'ajoute à la pression environnementale. La consolidation de la paix dans ces conditions ne peut plus être pensée sans intégrer les risques climatiques. Ignorer cette dimension, c'est prendre le risque de construire une paix éphémère, fragile, vouée à se fissurer dès qu'une nouvelle crise climatique ou environnemental viendra frapper. Dans ce contexte, la consolidation de la paix se redéfinit. Elle ne se limite plus à la gestion politique et sécuritaire, mais doit désormais inclure des stratégies d'adaptation aux changements environnementaux. Cela implique de renforcer la résilience des communautés face au choc climatique, de promouvoir une gouvernance inclusive, capable de gérer équitablement les ressources naturelles, et d'intégrer les questions environnementales dans les processus de réconciliation. La paix devient ainsi un projet holistique, qui lie étroitement sécurité, justice sociale, développement durable et gestion des risques climatiques. Ce paradigme renouvelé invite à repenser profondément les méthodes et les priorités des acteurs engagés sur le terrain, pour que la paix soit non seulement durable, mais aussi résiliente face aux crises futures. La gouvernance, entendue comme la capacité des institutions étatiques à gérer les affaires publiques, à garantir la sécurité et à répondre aux besoins fondamentaux de leur population, est un pilier indispensable de la stabilité sociale et politique. Dans les contextes où le changement climatique exerce une pression croissante, cette gouvernance se retrouve souvent mise à rude épreuve, parfois même fragilisée, ce qui peut avoir des conséquences majeures sur la légitimité des autorités et la cohésion sociale. Lorsque les phénomènes climatiques extrêmes deviennent plus fréquents et plus intenses, les États doivent faire face à des défis nouveaux et multidimensionnels. Les sécheresses prolongées, les inondations répétées, la dégradation des terres agricoles et l'épuisement des ressources en eau oblige les gouvernements à réviser leur mode de gestion et leurs priorités. Pourtant, dans de nombreux pays, notamment ceux en situation de fragilité ou de conflit, les capacités institutionnelles restent limitées. Les administrations locales et nationales peinent à s'adapter faute de moyens financiers humains ou techniques. Cette incapacité à répondre efficacement aux crises climatiques se traduit souvent par une perception de défaillance, voire d'abandon de la part des populations. La légitimité des autorités repose en grande partie sur leur aptitude à assurer la sécurité et le bien-être de leurs citoyens. Or, lorsque les services publics s'effondrent, que l'accès à l'eau potable sera réfi ou que la gestion des crises alimentaires est inadéquate, la confiance envers l'État diminue. Dans ces situations, des acteurs alternatifs, qu'ils soient groupes armés, milices locales ou réseaux informels peuvent gagner en influant, en offrant même partiellement, des solutions que l'Etat ne parvient plus à assurer. Cette dynamique fragilise encore davantage le monopole de la violence légitime et peut contribuer à l'éclatement de l'autorité étatique. Par ailleurs, la gouvernance climatique demande une approche inclusive, capable d'intégrer les différentes parties prenantes, notamment les communautés locales, souvent les premières affectées par les changements environnementaux. Le déficit de consultation, la marginalisation de certaines populations et l'absence de mécanismes de participation renforcent les sentiments d'exclusion et alimentent les tensions sociales. Une gouvernance qui ne parvient pas à intégrer ces dimensions risque d'aggraver les conflits au lieu de contribuer à leur résolution. Les enjeux liés à la légitimité des institutions s'étend également à la scène internationale. Face aux effets transfrontaliers du changement climatique comme les migrations forcées ou la pression sur des ressources partagées, la La coopération régionale et internationale devient essentielle. Pourtant, les rivalités géopolitiques, les intérêts divergents et les inégalités entre pays compliquent cette collaboration. Dans ce contexte, le soutien international aux états fragiles doit s'inscrire dans une démarche respectueuse des spécificités locales, et viser à renforcer durablement leur capacité de gouvernance. En somme, dans un contexte marqué par des pressions climatiques accrues, la gouvernance ne peut plus être pensée uniquement en termes de contrôle et d'administration classique. Elle doit évoluer vers une approche plus flexible, résiliente et participative, capable de gérer des crises complexes tout en préservant la confiance des populations. La construction d'une légitimité renouvelée, fondée sur la capacité à anticiper, à répondre aux besoins essentiels et à intégrer les différentes voies de la société, est un défi majeur. Car sans gouvernance forte et légitime, les risques de fragmentation, d'escalade, des conflits et d'instabilité perdurent, rendant encore plus difficile la construction d'une paix durable. Le développement économique et la résilience sociale sont au cœur des dynamiques qui conditionnent la stabilité et la pérennité de la paix dans les sociétés affectées par le changement climatique. Au-delà de la simple absence de violence, la paix durable repose sur les bases solides où la population peut non seulement survivre, mais aussi prospérer dans un environnement sûr, équitable et stable. Or, dans un contexte de pression climatique croissante, atteindre ces conditions devient un défi majeur, tant les bouleversements environnementaux fragilisent les moyens de subsistance et les équilibres sociaux. Les économies locales, souvent fondées sur l'agriculture, la pêche ou l'élevage, sont particulièrement vulnérables au dérèglement climatique. Les sécheresses répétées, les inondations, la salinisation des sols ou encore la diminution de la biodiversité impactent directement la production alimentaire menaçant la sécurité alimentaire des populations. Cette insécurité alimentaire combinée à la perte des ressources naturelles creuse les inégalités socio-économiques et accentue les tensions autour de l'accès à ces ressources désormais rares. Dans ce contexte, la pauvreté s'intensifie et avec elle le risque que des groupes fragilisés basculent dans la violence ou soient recrutés par des acteurs armés qui exploitent ces vulnérabilités. Cependant, face à ces menaces, certaines régions développent des stratégies de résilience sociale et économique qui peuvent contribuer à stabiliser les sociétés. La diversification des moyens de subsistance, la mise en place de systèmes d'alerte précoce face aux catastrophes naturelles ou encore le renforcement des infrastructures locales, notamment dans les secteurs de l'eau, de l'énergie et de la santé sont autant de leviers qui permettent d'atténuer les impacts des chocs climatiques. Ces mesures, lorsqu'elles sont inclusives et participatives, renforcent la cohésion sociale et créent un sentiment d'appartenance et de confiance mutuelle. Par ailleurs, le développement économique doit s'accompagner d'une justice sociale. Cela signifie lutter contre les inégalités, promouvoir l'accès équitable aux ressources et aux services et garantir que les bénéfices de la croissance soient partagés de manière juste. Sans cela, les frustrations liées aux disparités économiques peuvent devenir des déclencheurs de tensions et de violences. Une approche centrée sur l'équité sociale est donc indispensable pour bâtir des sociétés résilientes et pacifiques. Enfin, la paix durable dans un monde en mutation climatique exige une vision à long terme, capable de concilier développement économique, protection de l'environnement et justice sociale. Cela suppose d'investir dans l'éducation, la formation, la participation citoyenne et dans des modèles économiques plus durables et résilients. Les défis sont immenses, mais les opportunités existent pour réinventer les manières de vivre ensemble, de gérer les ressources et de construire un avenir commun, plus juste et plus serein. Ainsi, la construction d'une paix durable dans un contexte de changement climatique ne peut se réduire à la gestion des crises ou à la prévention des conflits immédiats. Elle doit intégrer une transformation profonde des modèles économiques et sociaux, favorisant la résilience collective, la cohésion sociale et la capacité des sociétés à s'adapter ensemble aux bouleversements à venir. C'est seulement à cette condition que la paix pourra se consolider et perdurer, malgré les incertitudes du climat. Alors merci d'avoir suivi ce fil avec moi. En conclusion, le nexus climat-conflit complexifie profondément les efforts de consolidation de la paix. Il ne s'agit plus seulement de gérer les conflits armés traditionnels, mais de comprendre comment les phénomènes climatiques intensifient les tensions, modifient les dynamiques sociales et affaiblissent les institutions. Les stratégies de paix doivent évoluer pour prendre en compte ces nouveaux défis, renforcer les institutions, soutenir la résilience sociale, adapter les mécanismes de médiation et intégrer les enjeux de développement durable. Ce n'est qu'ainsi que la paix pourra devenir une réalité durable dans les pays confrontés à la double pression du climat et des conflits. A bientôt pour tirer ensemble un nouveau fil. Si ce podcast vous parle et que vous voulez le soutenir, vous pouvez le faire sur Ko-fi. Le lien est dans la description. Merci.

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Dans cet épisode d’Au fil des Enjeux, on explore comment le nexus climat-conflit fragilise les sociétés en reconstruction, érode la gouvernance et met à l’épreuve la résilience des communautés.
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  • Speaker #0

    Et si on tirait un fil, celui qui relie ce qu'on vit, ce qu'on ressent et ce qu'on peut encore transformer ? Un fil discret mais solide. Bonjour et bienvenue dans Au fil des enjeux, un podcast qui prend le temps. Le temps d'écouter, de réfléchir, sans doer de leçons, sans tout simplifier. Moi c'est Manuel et aujourd'hui on va se concentrer sur une question complexe et cruciale. Comment le lien entre changement climatique et conflit armé, ce que l'on appelle le nexus climat-conflit, affecte-t-il les efforts de consolidation de la paix ? Nous allons voir que ce lien n'est pas qu'un simple facteur additionnel, il bouleverse profondément les dynamiques sociales, politiques et économiques dans des contextes déjà fragiles, rendant la paix durable plus difficile à atteindre. Lorsque les conflits armés se prolongent ou se multiplient, ils laissent derrière eux des sociétés profondément fragilisées, des institutions affaiblies et des populations marquées par la violence et la peur. Ces séquelles ne se limitent pas aux dommages visibles, destruction de matériel, infrastructures ruinées, déplacements massifs, etc. mais s'inscrivent aussi dans les mémoires collectives, les relations sociales et les structures économiques. Dans ce contexte, la consolidation de la paix apparaît comme un défi de taille. Ce processus vise à rétablir non seulement la sécurité, mais aussi la confiance, la justice et la coopération entre des groupes qui se sont souvent affrontés de manière violente. Il ne s'agit pas simplement de faire cesser les hostilités, mais de créer les conditions durables qui empêcheront la reprise du conflit. C'est un travail de longue haleine qui mobilise de nombreux acteurs, qu'ils soient nationaux et internationaux, politiques, sociaux ou économiques, et qui nécessite une compréhension fine des dynamiques à l'œuvre. Mais dans un monde où le changement climatique s'accélère, ce défi devient plus complexe encore. Les bouleversements environnementaux viennent s'ajouter à des contextes déjà instables, souvent caractérisés par la pauvreté, l'injustice et la gouvernance défaillante. Le changement climatique agit comme un facteur de perturbation majeure qui fragilise davantage les sociétés en difficulté. Il modifie les conditions de vie de millions de personnes, notamment dans des régions où les moyens de subsistance dépendent directement des ressources naturelles. Et lorsque ces ressources deviennent rares ou imprévisibles, elles alimentent des tensions nouvelles ou ravivent des conflits anciens. Les institutions chargées de gérer ces tensions se retrouvent alors confrontées à des défis sans précédent. Leur capacité à répondre aux besoins des populations est mise à rude épreuve. Parfois, elles perdent même leur légitimité lorsque les citoyens perçoivent qu'elles ne protègent plus leurs intérêts ni leur sécurité. Ce phénomène est particulièrement visible dans les États les plus fragiles, où la faiblesse des systèmes étatiques s'ajoute à la pression environnementale. La consolidation de la paix dans ces conditions ne peut plus être pensée sans intégrer les risques climatiques. Ignorer cette dimension, c'est prendre le risque de construire une paix éphémère, fragile, vouée à se fissurer dès qu'une nouvelle crise climatique ou environnemental viendra frapper. Dans ce contexte, la consolidation de la paix se redéfinit. Elle ne se limite plus à la gestion politique et sécuritaire, mais doit désormais inclure des stratégies d'adaptation aux changements environnementaux. Cela implique de renforcer la résilience des communautés face au choc climatique, de promouvoir une gouvernance inclusive, capable de gérer équitablement les ressources naturelles, et d'intégrer les questions environnementales dans les processus de réconciliation. La paix devient ainsi un projet holistique, qui lie étroitement sécurité, justice sociale, développement durable et gestion des risques climatiques. Ce paradigme renouvelé invite à repenser profondément les méthodes et les priorités des acteurs engagés sur le terrain, pour que la paix soit non seulement durable, mais aussi résiliente face aux crises futures. La gouvernance, entendue comme la capacité des institutions étatiques à gérer les affaires publiques, à garantir la sécurité et à répondre aux besoins fondamentaux de leur population, est un pilier indispensable de la stabilité sociale et politique. Dans les contextes où le changement climatique exerce une pression croissante, cette gouvernance se retrouve souvent mise à rude épreuve, parfois même fragilisée, ce qui peut avoir des conséquences majeures sur la légitimité des autorités et la cohésion sociale. Lorsque les phénomènes climatiques extrêmes deviennent plus fréquents et plus intenses, les États doivent faire face à des défis nouveaux et multidimensionnels. Les sécheresses prolongées, les inondations répétées, la dégradation des terres agricoles et l'épuisement des ressources en eau oblige les gouvernements à réviser leur mode de gestion et leurs priorités. Pourtant, dans de nombreux pays, notamment ceux en situation de fragilité ou de conflit, les capacités institutionnelles restent limitées. Les administrations locales et nationales peinent à s'adapter faute de moyens financiers humains ou techniques. Cette incapacité à répondre efficacement aux crises climatiques se traduit souvent par une perception de défaillance, voire d'abandon de la part des populations. La légitimité des autorités repose en grande partie sur leur aptitude à assurer la sécurité et le bien-être de leurs citoyens. Or, lorsque les services publics s'effondrent, que l'accès à l'eau potable sera réfi ou que la gestion des crises alimentaires est inadéquate, la confiance envers l'État diminue. Dans ces situations, des acteurs alternatifs, qu'ils soient groupes armés, milices locales ou réseaux informels peuvent gagner en influant, en offrant même partiellement, des solutions que l'Etat ne parvient plus à assurer. Cette dynamique fragilise encore davantage le monopole de la violence légitime et peut contribuer à l'éclatement de l'autorité étatique. Par ailleurs, la gouvernance climatique demande une approche inclusive, capable d'intégrer les différentes parties prenantes, notamment les communautés locales, souvent les premières affectées par les changements environnementaux. Le déficit de consultation, la marginalisation de certaines populations et l'absence de mécanismes de participation renforcent les sentiments d'exclusion et alimentent les tensions sociales. Une gouvernance qui ne parvient pas à intégrer ces dimensions risque d'aggraver les conflits au lieu de contribuer à leur résolution. Les enjeux liés à la légitimité des institutions s'étend également à la scène internationale. Face aux effets transfrontaliers du changement climatique comme les migrations forcées ou la pression sur des ressources partagées, la La coopération régionale et internationale devient essentielle. Pourtant, les rivalités géopolitiques, les intérêts divergents et les inégalités entre pays compliquent cette collaboration. Dans ce contexte, le soutien international aux états fragiles doit s'inscrire dans une démarche respectueuse des spécificités locales, et viser à renforcer durablement leur capacité de gouvernance. En somme, dans un contexte marqué par des pressions climatiques accrues, la gouvernance ne peut plus être pensée uniquement en termes de contrôle et d'administration classique. Elle doit évoluer vers une approche plus flexible, résiliente et participative, capable de gérer des crises complexes tout en préservant la confiance des populations. La construction d'une légitimité renouvelée, fondée sur la capacité à anticiper, à répondre aux besoins essentiels et à intégrer les différentes voies de la société, est un défi majeur. Car sans gouvernance forte et légitime, les risques de fragmentation, d'escalade, des conflits et d'instabilité perdurent, rendant encore plus difficile la construction d'une paix durable. Le développement économique et la résilience sociale sont au cœur des dynamiques qui conditionnent la stabilité et la pérennité de la paix dans les sociétés affectées par le changement climatique. Au-delà de la simple absence de violence, la paix durable repose sur les bases solides où la population peut non seulement survivre, mais aussi prospérer dans un environnement sûr, équitable et stable. Or, dans un contexte de pression climatique croissante, atteindre ces conditions devient un défi majeur, tant les bouleversements environnementaux fragilisent les moyens de subsistance et les équilibres sociaux. Les économies locales, souvent fondées sur l'agriculture, la pêche ou l'élevage, sont particulièrement vulnérables au dérèglement climatique. Les sécheresses répétées, les inondations, la salinisation des sols ou encore la diminution de la biodiversité impactent directement la production alimentaire menaçant la sécurité alimentaire des populations. Cette insécurité alimentaire combinée à la perte des ressources naturelles creuse les inégalités socio-économiques et accentue les tensions autour de l'accès à ces ressources désormais rares. Dans ce contexte, la pauvreté s'intensifie et avec elle le risque que des groupes fragilisés basculent dans la violence ou soient recrutés par des acteurs armés qui exploitent ces vulnérabilités. Cependant, face à ces menaces, certaines régions développent des stratégies de résilience sociale et économique qui peuvent contribuer à stabiliser les sociétés. La diversification des moyens de subsistance, la mise en place de systèmes d'alerte précoce face aux catastrophes naturelles ou encore le renforcement des infrastructures locales, notamment dans les secteurs de l'eau, de l'énergie et de la santé sont autant de leviers qui permettent d'atténuer les impacts des chocs climatiques. Ces mesures, lorsqu'elles sont inclusives et participatives, renforcent la cohésion sociale et créent un sentiment d'appartenance et de confiance mutuelle. Par ailleurs, le développement économique doit s'accompagner d'une justice sociale. Cela signifie lutter contre les inégalités, promouvoir l'accès équitable aux ressources et aux services et garantir que les bénéfices de la croissance soient partagés de manière juste. Sans cela, les frustrations liées aux disparités économiques peuvent devenir des déclencheurs de tensions et de violences. Une approche centrée sur l'équité sociale est donc indispensable pour bâtir des sociétés résilientes et pacifiques. Enfin, la paix durable dans un monde en mutation climatique exige une vision à long terme, capable de concilier développement économique, protection de l'environnement et justice sociale. Cela suppose d'investir dans l'éducation, la formation, la participation citoyenne et dans des modèles économiques plus durables et résilients. Les défis sont immenses, mais les opportunités existent pour réinventer les manières de vivre ensemble, de gérer les ressources et de construire un avenir commun, plus juste et plus serein. Ainsi, la construction d'une paix durable dans un contexte de changement climatique ne peut se réduire à la gestion des crises ou à la prévention des conflits immédiats. Elle doit intégrer une transformation profonde des modèles économiques et sociaux, favorisant la résilience collective, la cohésion sociale et la capacité des sociétés à s'adapter ensemble aux bouleversements à venir. C'est seulement à cette condition que la paix pourra se consolider et perdurer, malgré les incertitudes du climat. Alors merci d'avoir suivi ce fil avec moi. En conclusion, le nexus climat-conflit complexifie profondément les efforts de consolidation de la paix. Il ne s'agit plus seulement de gérer les conflits armés traditionnels, mais de comprendre comment les phénomènes climatiques intensifient les tensions, modifient les dynamiques sociales et affaiblissent les institutions. Les stratégies de paix doivent évoluer pour prendre en compte ces nouveaux défis, renforcer les institutions, soutenir la résilience sociale, adapter les mécanismes de médiation et intégrer les enjeux de développement durable. Ce n'est qu'ainsi que la paix pourra devenir une réalité durable dans les pays confrontés à la double pression du climat et des conflits. A bientôt pour tirer ensemble un nouveau fil. Si ce podcast vous parle et que vous voulez le soutenir, vous pouvez le faire sur Ko-fi. Le lien est dans la description. Merci.

Description

Et si le climat ne mettait pas fin aux guerres… mais compliquait la paix ?
Dans cet épisode d’Au fil des Enjeux, on explore comment le nexus climat-conflit fragilise les sociétés en reconstruction, érode la gouvernance et met à l’épreuve la résilience des communautés.
Un épisode qui interroge : comment bâtir une paix durable quand le climat, lui, ne cesse de changer ?


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Music promoted by https://www.chosic.com/free-music/all/

Creative Commons CC BY 3.0

https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et si on tirait un fil, celui qui relie ce qu'on vit, ce qu'on ressent et ce qu'on peut encore transformer ? Un fil discret mais solide. Bonjour et bienvenue dans Au fil des enjeux, un podcast qui prend le temps. Le temps d'écouter, de réfléchir, sans doer de leçons, sans tout simplifier. Moi c'est Manuel et aujourd'hui on va se concentrer sur une question complexe et cruciale. Comment le lien entre changement climatique et conflit armé, ce que l'on appelle le nexus climat-conflit, affecte-t-il les efforts de consolidation de la paix ? Nous allons voir que ce lien n'est pas qu'un simple facteur additionnel, il bouleverse profondément les dynamiques sociales, politiques et économiques dans des contextes déjà fragiles, rendant la paix durable plus difficile à atteindre. Lorsque les conflits armés se prolongent ou se multiplient, ils laissent derrière eux des sociétés profondément fragilisées, des institutions affaiblies et des populations marquées par la violence et la peur. Ces séquelles ne se limitent pas aux dommages visibles, destruction de matériel, infrastructures ruinées, déplacements massifs, etc. mais s'inscrivent aussi dans les mémoires collectives, les relations sociales et les structures économiques. Dans ce contexte, la consolidation de la paix apparaît comme un défi de taille. Ce processus vise à rétablir non seulement la sécurité, mais aussi la confiance, la justice et la coopération entre des groupes qui se sont souvent affrontés de manière violente. Il ne s'agit pas simplement de faire cesser les hostilités, mais de créer les conditions durables qui empêcheront la reprise du conflit. C'est un travail de longue haleine qui mobilise de nombreux acteurs, qu'ils soient nationaux et internationaux, politiques, sociaux ou économiques, et qui nécessite une compréhension fine des dynamiques à l'œuvre. Mais dans un monde où le changement climatique s'accélère, ce défi devient plus complexe encore. Les bouleversements environnementaux viennent s'ajouter à des contextes déjà instables, souvent caractérisés par la pauvreté, l'injustice et la gouvernance défaillante. Le changement climatique agit comme un facteur de perturbation majeure qui fragilise davantage les sociétés en difficulté. Il modifie les conditions de vie de millions de personnes, notamment dans des régions où les moyens de subsistance dépendent directement des ressources naturelles. Et lorsque ces ressources deviennent rares ou imprévisibles, elles alimentent des tensions nouvelles ou ravivent des conflits anciens. Les institutions chargées de gérer ces tensions se retrouvent alors confrontées à des défis sans précédent. Leur capacité à répondre aux besoins des populations est mise à rude épreuve. Parfois, elles perdent même leur légitimité lorsque les citoyens perçoivent qu'elles ne protègent plus leurs intérêts ni leur sécurité. Ce phénomène est particulièrement visible dans les États les plus fragiles, où la faiblesse des systèmes étatiques s'ajoute à la pression environnementale. La consolidation de la paix dans ces conditions ne peut plus être pensée sans intégrer les risques climatiques. Ignorer cette dimension, c'est prendre le risque de construire une paix éphémère, fragile, vouée à se fissurer dès qu'une nouvelle crise climatique ou environnemental viendra frapper. Dans ce contexte, la consolidation de la paix se redéfinit. Elle ne se limite plus à la gestion politique et sécuritaire, mais doit désormais inclure des stratégies d'adaptation aux changements environnementaux. Cela implique de renforcer la résilience des communautés face au choc climatique, de promouvoir une gouvernance inclusive, capable de gérer équitablement les ressources naturelles, et d'intégrer les questions environnementales dans les processus de réconciliation. La paix devient ainsi un projet holistique, qui lie étroitement sécurité, justice sociale, développement durable et gestion des risques climatiques. Ce paradigme renouvelé invite à repenser profondément les méthodes et les priorités des acteurs engagés sur le terrain, pour que la paix soit non seulement durable, mais aussi résiliente face aux crises futures. La gouvernance, entendue comme la capacité des institutions étatiques à gérer les affaires publiques, à garantir la sécurité et à répondre aux besoins fondamentaux de leur population, est un pilier indispensable de la stabilité sociale et politique. Dans les contextes où le changement climatique exerce une pression croissante, cette gouvernance se retrouve souvent mise à rude épreuve, parfois même fragilisée, ce qui peut avoir des conséquences majeures sur la légitimité des autorités et la cohésion sociale. Lorsque les phénomènes climatiques extrêmes deviennent plus fréquents et plus intenses, les États doivent faire face à des défis nouveaux et multidimensionnels. Les sécheresses prolongées, les inondations répétées, la dégradation des terres agricoles et l'épuisement des ressources en eau oblige les gouvernements à réviser leur mode de gestion et leurs priorités. Pourtant, dans de nombreux pays, notamment ceux en situation de fragilité ou de conflit, les capacités institutionnelles restent limitées. Les administrations locales et nationales peinent à s'adapter faute de moyens financiers humains ou techniques. Cette incapacité à répondre efficacement aux crises climatiques se traduit souvent par une perception de défaillance, voire d'abandon de la part des populations. La légitimité des autorités repose en grande partie sur leur aptitude à assurer la sécurité et le bien-être de leurs citoyens. Or, lorsque les services publics s'effondrent, que l'accès à l'eau potable sera réfi ou que la gestion des crises alimentaires est inadéquate, la confiance envers l'État diminue. Dans ces situations, des acteurs alternatifs, qu'ils soient groupes armés, milices locales ou réseaux informels peuvent gagner en influant, en offrant même partiellement, des solutions que l'Etat ne parvient plus à assurer. Cette dynamique fragilise encore davantage le monopole de la violence légitime et peut contribuer à l'éclatement de l'autorité étatique. Par ailleurs, la gouvernance climatique demande une approche inclusive, capable d'intégrer les différentes parties prenantes, notamment les communautés locales, souvent les premières affectées par les changements environnementaux. Le déficit de consultation, la marginalisation de certaines populations et l'absence de mécanismes de participation renforcent les sentiments d'exclusion et alimentent les tensions sociales. Une gouvernance qui ne parvient pas à intégrer ces dimensions risque d'aggraver les conflits au lieu de contribuer à leur résolution. Les enjeux liés à la légitimité des institutions s'étend également à la scène internationale. Face aux effets transfrontaliers du changement climatique comme les migrations forcées ou la pression sur des ressources partagées, la La coopération régionale et internationale devient essentielle. Pourtant, les rivalités géopolitiques, les intérêts divergents et les inégalités entre pays compliquent cette collaboration. Dans ce contexte, le soutien international aux états fragiles doit s'inscrire dans une démarche respectueuse des spécificités locales, et viser à renforcer durablement leur capacité de gouvernance. En somme, dans un contexte marqué par des pressions climatiques accrues, la gouvernance ne peut plus être pensée uniquement en termes de contrôle et d'administration classique. Elle doit évoluer vers une approche plus flexible, résiliente et participative, capable de gérer des crises complexes tout en préservant la confiance des populations. La construction d'une légitimité renouvelée, fondée sur la capacité à anticiper, à répondre aux besoins essentiels et à intégrer les différentes voies de la société, est un défi majeur. Car sans gouvernance forte et légitime, les risques de fragmentation, d'escalade, des conflits et d'instabilité perdurent, rendant encore plus difficile la construction d'une paix durable. Le développement économique et la résilience sociale sont au cœur des dynamiques qui conditionnent la stabilité et la pérennité de la paix dans les sociétés affectées par le changement climatique. Au-delà de la simple absence de violence, la paix durable repose sur les bases solides où la population peut non seulement survivre, mais aussi prospérer dans un environnement sûr, équitable et stable. Or, dans un contexte de pression climatique croissante, atteindre ces conditions devient un défi majeur, tant les bouleversements environnementaux fragilisent les moyens de subsistance et les équilibres sociaux. Les économies locales, souvent fondées sur l'agriculture, la pêche ou l'élevage, sont particulièrement vulnérables au dérèglement climatique. Les sécheresses répétées, les inondations, la salinisation des sols ou encore la diminution de la biodiversité impactent directement la production alimentaire menaçant la sécurité alimentaire des populations. Cette insécurité alimentaire combinée à la perte des ressources naturelles creuse les inégalités socio-économiques et accentue les tensions autour de l'accès à ces ressources désormais rares. Dans ce contexte, la pauvreté s'intensifie et avec elle le risque que des groupes fragilisés basculent dans la violence ou soient recrutés par des acteurs armés qui exploitent ces vulnérabilités. Cependant, face à ces menaces, certaines régions développent des stratégies de résilience sociale et économique qui peuvent contribuer à stabiliser les sociétés. La diversification des moyens de subsistance, la mise en place de systèmes d'alerte précoce face aux catastrophes naturelles ou encore le renforcement des infrastructures locales, notamment dans les secteurs de l'eau, de l'énergie et de la santé sont autant de leviers qui permettent d'atténuer les impacts des chocs climatiques. Ces mesures, lorsqu'elles sont inclusives et participatives, renforcent la cohésion sociale et créent un sentiment d'appartenance et de confiance mutuelle. Par ailleurs, le développement économique doit s'accompagner d'une justice sociale. Cela signifie lutter contre les inégalités, promouvoir l'accès équitable aux ressources et aux services et garantir que les bénéfices de la croissance soient partagés de manière juste. Sans cela, les frustrations liées aux disparités économiques peuvent devenir des déclencheurs de tensions et de violences. Une approche centrée sur l'équité sociale est donc indispensable pour bâtir des sociétés résilientes et pacifiques. Enfin, la paix durable dans un monde en mutation climatique exige une vision à long terme, capable de concilier développement économique, protection de l'environnement et justice sociale. Cela suppose d'investir dans l'éducation, la formation, la participation citoyenne et dans des modèles économiques plus durables et résilients. Les défis sont immenses, mais les opportunités existent pour réinventer les manières de vivre ensemble, de gérer les ressources et de construire un avenir commun, plus juste et plus serein. Ainsi, la construction d'une paix durable dans un contexte de changement climatique ne peut se réduire à la gestion des crises ou à la prévention des conflits immédiats. Elle doit intégrer une transformation profonde des modèles économiques et sociaux, favorisant la résilience collective, la cohésion sociale et la capacité des sociétés à s'adapter ensemble aux bouleversements à venir. C'est seulement à cette condition que la paix pourra se consolider et perdurer, malgré les incertitudes du climat. Alors merci d'avoir suivi ce fil avec moi. En conclusion, le nexus climat-conflit complexifie profondément les efforts de consolidation de la paix. Il ne s'agit plus seulement de gérer les conflits armés traditionnels, mais de comprendre comment les phénomènes climatiques intensifient les tensions, modifient les dynamiques sociales et affaiblissent les institutions. Les stratégies de paix doivent évoluer pour prendre en compte ces nouveaux défis, renforcer les institutions, soutenir la résilience sociale, adapter les mécanismes de médiation et intégrer les enjeux de développement durable. Ce n'est qu'ainsi que la paix pourra devenir une réalité durable dans les pays confrontés à la double pression du climat et des conflits. A bientôt pour tirer ensemble un nouveau fil. Si ce podcast vous parle et que vous voulez le soutenir, vous pouvez le faire sur Ko-fi. Le lien est dans la description. Merci.

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