#35 Laurence Benoist - Coach de vie & Bibliothérapeute & Autrice "Un chemin vers soi" cover
#35 Laurence Benoist - Coach de vie & Bibliothérapeute & Autrice "Un chemin vers soi" cover
Aujourd'hui, écrivons demain - Acteurs du Nouveau Monde

#35 Laurence Benoist - Coach de vie & Bibliothérapeute & Autrice "Un chemin vers soi"

#35 Laurence Benoist - Coach de vie & Bibliothérapeute & Autrice "Un chemin vers soi"

1h12 |27/05/2024
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#35 Laurence Benoist - Coach de vie & Bibliothérapeute & Autrice "Un chemin vers soi" cover
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Aujourd'hui, écrivons demain - Acteurs du Nouveau Monde

#35 Laurence Benoist - Coach de vie & Bibliothérapeute & Autrice "Un chemin vers soi"

#35 Laurence Benoist - Coach de vie & Bibliothérapeute & Autrice "Un chemin vers soi"

1h12 |27/05/2024
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Description

🎙️ Aujourd’hui, j’ai la joie d’interviewer Laurence Benoist.


Depuis que nous avons fait connaissance il y a dix ans lors d’un atelier de rigologie, animé par son amie Christine, nous nous soutenons dans nos chemins de vie et projets respectifs.


La vie n’a pas toujours été des plus faciles pour Laurence qui a su transformer chacune des épreuves auxquelles elle a été confrontée en une force de vie extraordinaire.


S’il y a un mot qui la caractérise, c’est la résilience. Laurence est une battante, une guerrière.


Après un burn out en 2015 qui interrompt sa vie professionnelle, elle quitte le monde du salariat pour explorer le chemin de la connaissance de soi et s’épanouir dans un autre champ professionnel.


Laurence devient coach de vie et d’évolution personnelle ainsi que bibliothérapeute.


Elle nous racontera combien l’écriture et la voie du développement personnel l’ont aidé à réparer ses blessures. Parce qu’elle est également auteure.


Ensemble, nous abordons :


✨son burn out et son impact sur le plan personnel et professionnel

✨son parcours thérapeutique, son processus de guérison et de réparation

✨son évolution professionnelle en tant que coach de vie et bibliothérapeute

✨les principes de la bibliothérapie

✨son intérêt pour la victimologie au regard de son histoire

✨l'incidence de la crise sanitaire sur son quotidien

✨l'écriture pour sublimer les expériences de vie traumatiques vécues

✨sa raison d’être et ses valeurs

✨sa définition du Nouveau Monde

✨comment elle y prend part

Installez-vous confortablement et immiscez-vous dans notre conversation.

Bonne écoute.


Pour suivre Laurence et prendre contact avec elle :

Site : https://coachdevie64.fr/

Blog : https://point2vu.blogspot.com/2013/10/un-si-long-voyage-de-laurence-berthault.html#more

Mail : coachdevie64@yahoo.com
Tel : 06 22 31 35 89

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Musique : Stock Media provided by PlayAgain from Pond5


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et je suis la fondatrice de Redaxilv, une entreprise de rédaction pour les professionnels et les particuliers. D'un côté, j'aide les acteurs du Nouveau Monde à se raconter et à se rendre visible, en rédigeant leur contenu sur le web et les réseaux, et en leur donnant la parole sur ce podcast. Et de l'autre, j'aide les particuliers à écrire leur biographie, les témoignages, c'est mon dada. A travers ce podcast, je vous propose de découvrir comment des humains engagés et conscients participent aujourd'hui à la construction du monde de demain, le nouveau monde. Ils aspirent à un monde plus juste et plus respectueux du vivant. Ils se préoccupent des humains, des animaux et de l'environnement dans lequel ils évoluent et favorisent leur mieux-être. Tels des colibris, ils apportent leur pierre à l'édifice. Ils sont le changement que l'on veut voir dans le monde. Tous les lundis, je mets en ligne une nouvelle interview d'un acteur du nouveau monde pour que vous puissiez... Connaître son histoire et son talent, comprendre qui il est, ce qu'il fait, comment il est arrivé à faire ce qu'il fait, savoir ce qu'il apporte à ce nouveau monde. Je vous embarque avec moi le temps de cette rencontre en toute authenticité et humilité.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui c'est la joie d'interviewer Laurence Benoit. Depuis que nous avons fait connaissance il y a une dizaine d'années lors d'un atelier de phrygologie animé par son amie Christine, nous nous soutenons dans nos chemins de vie et projets respectifs. La vie n'a pas toujours été des plus faciles pour Laurence, qui a su transformer chacune des épreuves auxquelles elle a été confrontée en une force de vie extraordinaire. S'il y a un mot qui la caractérise, C'est la résilience. Laurence est une battante,

  • Speaker #2

    une guerrière.

  • Speaker #1

    Après un burn-out en 2015 qui interrompt sa vie professionnelle, elle quitte le monde du salariat pour explorer le chemin de la connaissance de soi et s'épanouir dans un autre champ professionnel. Laurence est coach de vie et d'évolution personnelle ainsi que bibliothérapeute. Elle nous racontera combien l'écriture et la voie du développement personnel l'ont aidé à réparer ses blessures, parce qu'elle est également auteur. Je ne vous en dis pas plus, installez-vous confortablement et imméciez-vous dans notre conversation. Bonne écoute ! Laurence,

  • Speaker #2

    bonjour ! Bonjour Katia !

  • Speaker #1

    Écoute, je suis ravie de te donner la parole. Après tout ce qu'on a traversé aussi toutes les deux.

  • Speaker #2

    Oui, oui, une longue histoire.

  • Speaker #1

    Je vais rentrer dans le vif du sujet. Lorsqu'on parcourt ton site et que l'on te connaît, on comprend combien il t'a fallu en passer par un long parcours psychothérapeutique pour comprendre dans quoi s'originaient tes souffrances adultes. Comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, tu as raison de dire que j'ai vécu un long parcours thérapeutique parce que j'avais besoin de comprendre d'où venaient mes souffrances d'adultes. Et donc j'ai rencontré plusieurs thérapeutes différents. Certains disaient de la gestalt, de la TCC, de l'EMDR, etc. Et aujourd'hui, je dirais que je suis réparée et que je vais bien.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire qui es-tu, Laurence ? Alors, on a beaucoup discuté sur cette question de qui es-tu.

  • Speaker #2

    Oui, c'est difficile de répondre à cette question qui est très simple en soi, parce que qui je suis sur le plan perso, sur le plan pro, au fond de moi, je dirais que je suis une femme de 62 ans, maman de... Deux grandes filles adultes aujourd'hui qui sont les trésors de ma vie. Je suis donc coach de vie et autrice. Et puis j'ajouterais que je suis une chercheuse dans l'âme. C'est-à-dire, j'ai toujours besoin de comprendre. Alors je suis très intéressée par tout ce qui touche à l'humain, son fonctionnement, son dysfonctionnement, le fonctionnement du cerveau, les émotions. la génétique, l'épigénétique, donc quid de l'inné, quid de l'acquis. Et quand je dis que je suis une chercheuse, ce n'est pas un vain mot, parce que ces sujets qui me passionnent me font aller dans de nombreuses lectures, de livres, d'articles. Je regarde beaucoup de vidéos sur ces sujets. Donc je le fais après, une fois que j'ai récolté toutes ces informations. je me fais ma propre opinion. Je suis chercheuse dans l'âme. Moi, c'est ce qui me définit le plus.

  • Speaker #1

    J'ai mentionné dans l'introduction que tu as fait un burn-out. Oui. J'ai l'impression qu'il y a vraiment un avant et un après. Tu me racontais ton histoire et de ce que je connais de toi. Quel souvenir est-ce que tu gardes de ton burn-out en 2015 ? Quelle incidence il a eu dans ta vie ?

  • Speaker #2

    Alors, ce que je voudrais dire, c'est que le burn-out qui m'est arrivé en 2015, ça a été comme on se prend un mur dans la figure, parce qu'en fait, le burn-out, on se... On voit bien qu'il se passe quelque chose qui ne va pas, mais on ne s'en rend pas vraiment compte. C'est très important de connaître le burn-out. Moi, je sais que j'ai fait un prémice en 2013. Je me souviens avoir été en arrêt maladie une dizaine de jours. J'étais allongée, je ne pouvais pas me lever et j'avais une maladie bizarre. Mais je suis retournée travailler parce qu'il faut bien gagner sa vie. Et donc, en 2015, ça a été l'épuisement professionnel total, c'est-à-dire que le corps et le cerveau ne fonctionnent plus. Donc on est en mode allongé les trois quarts du temps. Ça a été terrible. C'est comme un traumatisme, en fait. Et je sais que c'est un traumatisme, ce n'était pas une dépression en ce qui me concerne, parce qu'à partir du moment où j'étais en arrêt maladie et où j'ai fait un suivi avec un psychiatre et que j'ai senti que je ne retournerais plus jamais dans cette entreprise, je ne dis pas que j'allais mieux parce que le corps a été consumé de l'intérieur, donc il fallait que je me répare. mais en tout cas je me sentais protégée de ne pas reprendre dans l'infoprise. C'est une expérience très très forte, et je dirais qu'avant le burn-out, je ne m'écoutais pas du tout, je pensais qu'il fallait absolument que je gagne ma vie au quotidien, et qu'il n'y avait aucune autre solution, que personne ne pourrait m'aider. Et après le burn-out, ça a été une reconstruction pas à pas, en faisant un suivi psychiatrique, en étant dans des groupes de parole avec des personnes qui ont fait un burn-out, et petit à petit j'ai... J'ai compris que ma vie, ce n'était pas celle que je pensais avant, mais ça a été très très long. Ce n'est pas quelque chose qu'on fait comme ça en quelques jours. Je pense que c'est sur des années. Et à l'issue... Je pense que c'est sur des années.

  • Speaker #1

    Est-ce que moi, je peux rebondir ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux préciser quels sont les symptômes du burn-out que tu as eus ? Parce que j'ai l'impression de voir fleurir sur les réseaux de plus en plus de personnes se plaindre d'avoir fait un burn-out ou de faire un burn-out. Et encore ce matin, j'ai aperçu un poste où quelqu'un a essayé de faire la distinction entre ce que c'était qu'un burn-out et un moment de fatigue ou de surmenage. Je ne fais pas un burn-out comme ça entre janvier et février 2024. Et puis, j'ai l'impression qu'on l'a tellement... On a tellement voulu le banaliser, ou à trop vouloir le vulgariser, ça a perdu son sens. Parce que tu as parlé tout à l'heure de se consumer de l'intérieur, il y a vraiment ça en fait.

  • Speaker #2

    En fait, pour la petite histoire, j'étais dans une entreprise où au départ j'avais beaucoup trop de travail. C'est un stress chronique en fait. C'est-à-dire que ça faisait 7 ans que j'étais dans la même entreprise. C'est petit à petit que le stress m'a consumé, ça s'est pas fait du jour au lendemain. Donc au début il y avait beaucoup trop de travail, il n'y avait pas suffisamment de personnel, et petit à petit il y avait aussi du non-sens. Je n'étais pas en accord avec la façon dont mes patrons géraient leur entreprise. Il me semblait que j'avais de bonnes idées, mais on n'en tenait pas compte. Et puis j'étais isolée, l'isolement est très important, c'est un paramètre qui fait qu'on peut se retrouver dans le burn-out, c'est l'isolement. et j'avais de moins en moins de salariés autour de moi, puisqu'ils partaient et ils n'étaient pas renouvelés, et il y avait cette idée à la fin que j'étais comme mise au placard, que l'entreprise ne savait pas ce qu'elle allait devenir, j'étais toute seule. Donc on essaye de tenir parce qu'on a besoin d'un salaire, de donner du sens là où il n'y en a plus, et le corps en fait donne des signaux. Et pour la petite histoire, quand j'ai vu la psychologue du travail, parce que je sentais que quand j'ouvrais la porte de mon appartement pour aller travailler, je fondais en larmes. C'est pas normal. J'ai eu l'idée pour me sauver d'aller vers la médecine du travail, alors que je n'y pensais pas du tout avant. Et la psychologue du travail me pose des questions sur le fonctionnement de l'entreprise, etc. Donc là, j'arrivais à parler, dire voilà, ça ne marche pas. Et puis à un moment donné, elle me pose une question, elle me dit, et vous, comment va votre sommeil et votre alimentation ? Et là, j'ai fondu en larmes. En fait, je me suis rendu compte que ça n'allait pas du tout. donc c'est très difficile parce qu'on est dans le déni de ce qui se passe pour soi tout en se disant ça va pas mais il faut continuer à avancer et en fait le corps il est usé petit à petit enfin c'est moi je sais que je suis restée allongée ça me fait rire maintenant j'étais allongée sur mon canapé toute la journée parce que j'étais en arrêt maladie et je me disais je prendrais bien un thé mais le problème c'est qu'il fallait que je me lève pour aller faire bouillir de l'eau et faire du thé, je pouvais pas c'est assez loin maintenant c'est en 2015 mais je me souviens de ce côté où je ne pouvais plus me mouvoir je ne pouvais plus faire des courses je me revois une de mes filles était venue m'aider je la suivais, j'ai presque en pleuré mais je la suivais comme une petite vieille dans la grande surface je ne pouvais plus faire mes courses c'est pour dire que ça va très très loin il me paraît important de pouvoir vraiment vous préciser aussi,

  • Speaker #1

    alors tu n'es pas la première à témoigner du burn-out dans les interviews que j'ai posées, peut-être qu'on s'en est On a effleuré la question du burn-out. Je remercie en tout cas de témoigner de ça. Je vois bien que ça ravive des émotions. Ce n'était pas une période facile pour toi. Tout d'un coup, tu es terrassée.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Pour moi, est-ce que tu es sortie de cet état ? Qu'est-ce qui t'a aidée à pouvoir en reprendre vos pieds ? Parce que tu nous as dit tout à l'heure que ça a été long.

  • Speaker #2

    En fait, j'ai eu la chance que la psychologue du travail m'a donné le nom d'un psychiatre. qui prenait en charge les personnes qui avaient fait un burn-out. Et ça a été le début d'un long chemin avec lui, magnifique. Je me demande si je n'y allais pas deux fois par semaine au début, puis une fois par semaine, mais en fait, ça a été sur plusieurs mois. Et cette personne m'a regardée comme un individu. Je ne sais pas, il a humanisé ma détresse. Ça a été... Oui, un accompagnement extraordinaire. C'est devenu une personne que j'aime beaucoup, qui m'a suivie pendant deux ans. Et ensemble, d'ailleurs... Il a créé des groupes de paroles pour des personnes en burn-out, et il dit que c'est grâce à moi, parce que je l'ai un peu boosté. C'était drôle, parce qu'au bout d'un moment, on échangeait beaucoup sur le sujet, forcément. Au début, j'étais toujours dans les larmes, et après, j'étais dans l'idée de créer ces ateliers créatifs autour du burn-out. Donc il l'a créé, et du coup, j'ai rencontré d'autres personnes qui ont fait des burn-out, et ça, franchement, pour moi... C'est une solution extraordinaire. C'est-à-dire de parler avec des gens qui ont le même vécu, qui sont dans la même détresse. Et on était dans des entreprises complètement différentes, dans des milieux complètement différents. Il y avait un banquier, il y avait un mec qui travaillait à la ville, il y avait des femmes qui travaillaient dans d'autres domaines. Enfin, on était vraiment dans des domaines très différents. Mais le partage... l'écoute, l'empathie, la compréhension, tout ça, ça fait que, ah, je ne suis pas toute seule, ah, mon entreprise dysfonctionnait aussi, je ne suis pas responsable de ce burn-out, c'est ça la reconstruction petit à petit.

  • Speaker #1

    Tu avais déjà entendu parler du burn-out ? Avant d'en faire quand même...

  • Speaker #2

    Pas du tout !

  • Speaker #1

    Et la première fois qu'on a prononcé ce terme-là, tu te souviens de la réaction que tu as eue ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne m'en souviens pas du tout. Il faut dire que j'étais dans un état physique et psychique qui fait que les réflexions, je pense que j'ai oublié. Par contre, là, ce qui me vient, c'est que pour les personnes qui seraient dans cette situation, elles peuvent s'adresser via Internet, je pense, sur le site de souffrance au travail, avec Marie-France Peuset. qui est une femme extraordinaire dont j'ai lu les livres, que j'ai écouté en conférence, et ça aide énormément. Parce que voilà, il y a une compréhension... Comment on est maltraité au travail ? Je pense que la maltraitance est aussi au travail. On pourrait beaucoup en parler, parce qu'il y a la maltraitance. Pourquoi maltraitance ? Le système capitaliste, pour moi, est beaucoup responsable de cette situation. Du profit à tout va, les employés n'ont aucun sens. On perd les valeurs, on perd le sens de l'activité. C'est un ensemble. On dit le bore-out, c'est l'ennui au travail. Le brown-out, c'est le manque de sens au travail. Et le burn-out, c'est on est consumé d'intérieur, on s'écroule. C'est un sujet passionnant. Je l'ai beaucoup exploité en 2015 et les années suivantes, mais aujourd'hui, c'est moins d'actualité. Mais c'est important de le dire aux gens. conscientiser ça. Ils ne sont pas responsables de l'état dans lequel ils sont quand ça va mal dans l'entreprise. Voilà, c'est ça que je veux dire.

  • Speaker #1

    C'est presque le mal du siècle, parce que c'est aussi une réalité. Je veux dire, je ne minimise pas quand je dis que beaucoup se plaignent ou disent avoir vécu un burn-out, et quand on lit leurs témoignages, on peut se poser la question est-ce que c'est véritablement un burn-out à qui il est défini, puisqu'il est reconnu, je crois, comme maladie professionnelle.

  • Speaker #2

    Depuis quand ? Je sais qu'à l'époque, il n'était pas reconnu. Quand j'ai vu en 2015, 16, 17, il n'était pas encore reconnu. Aujourd'hui, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Il me semblait qu'il était question de se soit reconnu comme une maladie professionnelle. Donc c'est un diagnostic médical. Quelle a été ta vie depuis ?

  • Speaker #2

    Alors en fait, entre 2015 et J'ai mené plusieurs actions pour me sortir de cet état de burn-out. Ça a commencé avec cette thérapie avec ce psychiatre, avec qui j'ai commencé bénévolement à animer des groupes de créativité autour du burn-out, jusqu'en 2019. Entre-temps, j'ai fait un bilan de compétences, parce que je sentais que c'était nécessaire de savoir où j'en étais sur le plan professionnel, et j'étais complètement perdue. Et à l'issue de ce bilan de compétences, je me souviens que dans le bilan, il était indiqué que coach était un métier pour moi, mais j'ai laissé ça un peu comme ça de côté. et puis ensuite j'ai vu alors ça c'est une autre formation que j'ai faite, c'est donc la bibliothérapie on en parlera peut-être tout à l'heure la victimologie c'est un sujet qui m'a intéressée, en fait je n'ai cessé d'apprendre pendant ce temps qui m'était donné où je n'avais pas besoin de travailler pour nourrir un objectif particulier oui je suis en train de chercher dans quelle direction j'ai réfléchi à tout ça ah oui, ce que je voulais dire c'est que ce qui s'est passé c'est qu'en En 2020, en mars 2020, je ne sais pas si vous vous souvenez, on a tous été enfermés chez nous et toutes les activités se sont arrêtées et moi j'étais en plein développement de co-animation avec le psychiatre qui m'avait suivi. Et tout s'est arrêté. Et donc c'est là que j'ai fait une formation en victimologie parce qu'on était enfermés chez soi et cette formation se faisait par Internet. Donc c'était plus par curiosité intellectuelle. C'est intéressant parce que c'est Gérard Lopez qui est président de cette fondation, qui est un psychiatre que j'avais déjà écouté au sujet de la maltraitance des enfants. Et donc la victimologie, ça prend en charge toute personne victime dans quelque situation que ce soit, que ce soit un attentat, victime de malcrétence, de harcèlement, de violences conjugales, etc., pour prendre en compte sur plusieurs plans pour les aider à se reconstruire. Donc il y a une partie légale, criminologie, humanitaire, psychologique, donc je trouvais ça très intéressant d'étudier ça. Bon, moi, je ne suis pas à même d'aider les gens sur le plan légal, mais je peux leur indiquer des pistes d'aller vers des associations, des choses comme ça. Donc, en fait, dans cette histoire depuis mon burn-out, il y a quand même cette histoire de confinement, de soi-disant pandémie Covid, etc., qui fait que j'ai été arrêtée. J'ai un doute sur la chronologie, mais j'ai fait, suite au bilan de compétences, j'ai fait une formation pour devenir coach. Mais là, j'ai quand même trop de mémoire. qui était une formation assez... Donc, je l'ai faite en ligne, par Internet. Et à l'issue de ça, j'ai eu un magnifique diplôme. Ça me fait rire quand je dis magnifique, c'est qu'en fait, il est joli sur le papier. C'est-à-dire qu'il y a des dorures autour et tout. C'est pas très joli. Mais pour moi, la meilleure formation que j'ai pour être coach et pouvoir accompagner des gens, c'est simplement l'expérience de ma vie. mon expérience d'enfance, d'adulte, jusqu'à aujourd'hui, c'est ça qui me permet d'accompagner les gens, vraiment. Voilà, je me suis un peu perdue chronologiquement, mais on arrive en 2020.

  • Speaker #1

    En m'est venue la notion que tu étais devenu le patient expert oui en tant que puisque tu disais que tu allais animer du groupe en partenariat avec le psychiatre qui t'accompagnait donc c'est comme si tu étais devenu j'ai une posture de patient à patient expert qui allait à son tour accompagner des personnes qui avaient vécu la même chose oui tu vois j'avais oublié ce mot patient expert alors c'est les deux nominations dans l'éducation thérapeutique oui oui c'est tout à fait ça en fait c'est ça

  • Speaker #2

    Dans mon accompagnement en tant que coach, pour moi c'est facile parce que j'ai l'expérience de beaucoup, beaucoup, beaucoup d'épreuves. Et grâce à ça, quand une personne se présente à moi avec une problématique, que ce soit relationnelle, psychologique, dans le travail, etc., je l'écoute. Étant donné que j'ai travaillé sur moi, je peux accueillir cette personne avec ses difficultés. avec ces souffrances, sans que ça m'impacte nullement, mais par contre je suis en empathie totale. Et ça je pense que c'est très important. Donc j'écoute cette personne, j'écoute ses silences, et dans les moments où cette personne me parle, il me vient souvent des sortes de métaphores, d'images. que je lui suggère quand je sens que c'est le moment de le suggérer et qui apporte souvent une émotion dans cette personne qui fait qu'elle va pouvoir avancer plus en profondeur que dans le fait juste de raconter. Il y a l'émotion qui monte et pour moi, ça fait avancer la personne.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose de l'ordre de l'intuition.

  • Speaker #2

    Oui, je ne sais pas si ça vient de moi. Des fois, je dis peut-être que c'est quelque chose que je canalise de là-haut, je ne sais pas d'où, et parfois, je pense que ça vient de moi, c'est mon intuition. C'est assez mystérieux, en fait, je ne maîtrise pas tout.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est juste,

  • Speaker #2

    oui, c'est toujours juste.

  • Speaker #1

    Tu attribues le début de ton cheminement à ta découverte d'Alice Miller. Pour résumer, tu dis dans ta présentation sur ton site internet que j'ai parcouru de long en large en travers, tu dis avoir choisi au hasard un livre d'Alice Miller sur l'étagère du rayon psychologie, le parcourir et ressentir en le feuilletant comme si en retirer de tes épaules une sorte de manteau trop lourd, un poids que tu portais depuis toujours mais qui ne t'appartenait pas. Que s'est-il passé ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Sur quoi est-ce qu'elle a travaillé ? Qu'est-ce que tu as compris ? Fais-nous tout.

  • Speaker #2

    Oui, Alice Miller, c'est une femme extraordinaire. Alors, la vie est merveilleuse quand même. J'avais acheté un livre qui s'appelle L'Art de Coacher, de Pierre Blanc-Sanoun. Et au début de son livre, il évoque le nom de cette femme, Alice Miller, que je ne connaissais pas du tout. et donc je suis allée dans une bibliothèque chercher les livres qu'elle avait écrits, parce qu'elle en a écrit 13, elle est décédée en 2010, et j'en prends un au hasard et je commence à le feuilleter, là je me vois dans la bibliothèque, et franchement c'est ça, c'est tout d'un coup, c'est comme si quelqu'un venait de me retirer un poids des épaules, je me sentais allégée, parce qu'en fait Alice Miner, dans ce que je lisais, elle me disait que les souffrances, que ce que j'avais vécu dans l'enfance et les souffrances qui en découlaient à l'âge adulte, ce n'était pas de ma faute. Et elle rajoutait, c'est de la faute des parents, de mes parents. Jamais j'avais imaginé penser une chose pareille, et j'avais 40 ans. Et là, ça a été le début. Alors, j'ai lu tous ces livres, bien évidemment, et là, ça a été le début d'un cheminement de reconstruction, de réparation, grâce à cette femme. Je ne sais pas si... J'aimerais bien parler de quelques arguments que cette femme donne dans ses livres pour montrer aux gens de quoi elle parle. Donc il y a une des phrases qu'elle dit, parce que ça a été des phrases clés pour moi, il y a une des phrases qu'elle dit, c'est Adultes, nous ne sommes pas obligés d'aimer nos parents. Elle est énorme, cette phrase. Elle est énorme. Elle vous fait prendre conscience qu'en fait, il n'y a pas d'obligation. Et donc toutes ces fois où on s'oblige à leur rendre visite, à les manger une fois de temps en temps, etc., et puis la journée passe, on rentre chez soi, et on se sent vidé, fatigué, pas bien, mais qu'est-ce qui se passe ? Donc on se remet en question soi-même. Donc grâce à Alice Miller, déjà il y a une prise de conscience, on fait un pas de côté, on dit bon mais qu'est-ce qui se passe factuellement, pourquoi je ne me sens pas bien, etc. J'ai droit de ne pas les aimer. C'est le début d'une réflexion très très forte quand même. Ensuite, elle parle du quatrième commandement, Tu honoreras ton père et ta mère On ne dit pas la suite, mais Tu honoreras ton père et ta mère Ce quatrième commandement est un frein total à une réparation quand on a eu des parents maltraitants. Parce que si, enfant, on refoule la façon dont nos parents sont avec nous, ensuite on grandit, on devient adulte, et on est dans le déni de ce que nos parents nous ont fait vivre, cette phrase tu honoreras ton père et ta mère ça efface la possibilité de se dire mais ils sont peut-être un petit peu responsables de l'état dans lequel je suis aujourd'hui, pourquoi ils m'ont fait souffrir comme ça ? Donc ça, c'est une deuxième chose d'Alice Miller qui est très importante. Il y a une autre chose, et qui pour moi me tient énormément à cœur, c'est le pardon. Si un thérapeute ou quelqu'un, qui que ce soit, vous dit pour guérir, il faut pardonner stop. Moi, Alice Miller en parle, mais moi, j'avais déjà réfléchi sur ce sujet. Le pardon, ce n'est pas une action comme tiens, aujourd'hui, je vais mettre un jean bleu, tiens, aujourd'hui, je vais pardonner Ce n'est pas ça du tout. Le pardon, c'est un processus. Si en début de thérapie on vous dit de pardonner, ça n'a aucun sens, parce que vous allez devoir travailler sur ce que vous avez subi dans l'enfance, sur tout ce parcours. Vous ne pouvez pas commencer par pardonner à vos bourreaux avant même d'avoir fait la réparation, enfin d'avoir travaillé sur vous. Et ces bourreaux, est-ce qu'ils vous demandent pardon ? Donc en fait, le pardon, ça va être un processus qui arrivera ou pas. C'est pour moi jamais obligatoire. Et j'ai tendance à me mettre en colère quand j'entends qu'il faut pardonner. Parce qu'on a un impact de des religions. Alors il y a la religion et il y a l'éducation et la culture. Et je pense qu'Alice Miller a complètement raison à ce sujet. Et je ne cesserai de le dire. Et la dernière chose, enfin c'est pas la dernière, mais encore une chose dont parle Alice Miller, c'est la colère. En fait, j'ai mis beaucoup de temps à comprendre ce qu'elle voulait dire par là, parce que moi je n'arrivais pas à me mettre en colère contre mes parents. J'ai passé des tas d'années à faire des thérapies, etc. Et en fait, à un moment donné, l'expression de la colère est une libération, parce que quand vous exprimez votre colère, ça sort de vous. Et plutôt que de garder en vous tout ce qui explique cette colère justement, cette colère, elle va vous nuire. Donc l'exprimer, ce n'est pas forcément l'exprimer face à face avec ses parents, parce que certains parents ne vont pas le comprendre et vont en rajouter en vous disant mais n'importe quoi, enfin bon bref, comment oses-tu ? Donc cette colère, vous pouvez l'exprimer auprès d'un thérapeute qui est empathique, qui connaît les conséquences de la maltraitance dans l'enfance, dans la vie d'adulte. Vous pouvez l'exprimer dans une randonnée en montagne et crier votre colère en haut de la montagne. Vous pouvez l'exprimer où vous voulez, vous pouvez l'écrire. mais exprimer sa colère, c'est faire sortir de soi sa colère. Et ça, c'est vraiment salvateur. Voilà. J'ai encore beaucoup à dire sur Alice Miller, mais je ne sais pas si on peut parler encore beaucoup d'elle.

  • Speaker #1

    Si tu as d'autres choses à nous partager, on t'écoute.

  • Speaker #2

    Trois petites choses. Alice Miller, dans ses livres, elle parle de la pédagogie noire. La pédagogie noire, c'est une façon d'éduquer les enfants pour les soumettre et pour en faire des objets soumis. dans C'est pour ton bien, c'est un de ses livres, elle raconte des passages de la pédagogie noire, par exemple, au XIXe siècle, où des médecins écrivaient, ils expliquaient aux parents que pour dresser leurs enfants, c'est ce mot qui est utilisé. Là, j'ai un doute si c'est éduqué, mais je crois que c'est dressé. Il faut les frapper jusqu'à ce qu'ils se soumettent. Ça, c'est des médecins qui donnaient ça comme conseil aux parents. on comprend pourquoi en France, on a un mal de chien à faire voter cette loi contre la fessée. Alors là, j'avoue que je ne sais pas si elle a été votée ou pas, je n'ai pas noté. Mais c'est très récent en tout cas, si ça a été fait. C'est très récent, voilà. C'est incroyable. Donc elle parle de cette pédagogie noire, c'est important de la connaître, c'est-à-dire de savoir de quoi se servent les adultes parfois. Alors moi, je fais un petit point d'arrêt, c'est que je parle des parents maltraitants. Tous les parents ne sont pas maltraitants, on est d'accord. Je suis là pour aider les adultes qui ont subi de la maltraitance à la réparer pour mieux vivre leur vie d'adulte. Donc, cette pédagogie noire, il faut en avoir conscience et lire ce livre d'Alice Miller. Je pense que c'est assez dur à lire, mais c'est important. La deuxième chose dont elle parle, c'est les témoins, le témoin sepourrable. Ça c'est le témoin, c'est-à-dire que quand l'enfant est dans une famille dysfonctionnelle, il se peut qu'il y ait une personne autour de lui, ça peut être un oncle, une tante, un frère, une soeur, un enseignant, un n'importe qui, qui occasionnellement va l'assister, enfin lui faire prendre conscience que ce qu'il vit ce n'est pas normal et qu'il n'est pas tout seul. Et ça, sur le chemin de vie de cet enfant qui va devenir adulte, c'est hyper important d'avoir rencontré de temps en temps une personne comme ça, secourable. Moi, je peux le dire, c'est mon arrière-grand-mère. Mon arrière-grand-mère était un témoin secourable pour moi. Et ensuite, elle parle du témoin lucide. Le témoin lucide, c'est l'équivalent du témoin secourable dans l'enfance, mais dans la vie d'adulte. Et là, ça peut être un thérapeute, ça peut être une amie ou un ami. ça peut être une personne rencontrée qui connaît les conséquences de la maltraitance dans l'enfance sur la vie d'adulte et qui est en empathie avec cette personne, qui est capable d'entendre ce qu'elle a à dire, parce que c'est des fois très difficile cette personne donc on peut, sur son chemin de vie rencontrer ces témoins et c'est ces personnes-là qui vont vous aider à sortir de vos souffrances, voilà,

  • Speaker #1

    je pense que j'ai bien dit tu sais la personne que tu es devenue Laurence ?

  • Speaker #2

    Oui, alors là un peu émue parce que arriver à 62 ans, pour accepter, enfin c'était un peu avant, mais disons vers 60 ans, pour accepter de voir que finalement c'est une mission de vie. que je ne voulais pas voir. Mais je pense, même si j'en avais conscience, parce que j'ai toujours pratiqué l'écoute active, même autour de moi, que ce soit avec des amis, dans la famille, etc. Donc, comme dit Pierre Blanc-Sanone, on ne devient pas coach, on l'est depuis tout petit, au vu de son histoire personnelle, de ses névroses, de sa personnalité, etc. Ce qu'on a traversé, du chemin qu'on a fait, et on est prêt. À un moment donné, on est prêt. Donc, en fait, moi, je suis prête, depuis quelques années. à assumer cette mission et à aider des gens, parce que voilà, c'est ce pourquoi je suis là aujourd'hui en fait.

  • Speaker #1

    Il a fallu du temps pour l'admettre, le reconnaître.

  • Speaker #0

    Mais peut-être du temps pour toi-même guérir tes propres blessures et te réparer, parce que c'est un terme que tu as utilisé plusieurs fois.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Et la réparation est indispensable. On peut toujours aider les gens, même si on n'est pas complètement réparé. Mais je pense que je suis au bout du chemin de la réparation. Et ça, c'est quand même hyper important pour être confortable face aux personnes en souffrance.

  • Speaker #0

    Si on revient un petit peu en arrière, tout à l'heure, tu nous disais qu'en mars 2020, tout s'arrête. les activités que tu commences à mettre en place sont stoppées net par le confinement, par la crise sanitaire qu'est-ce qu'il advient à ce moment-là pour toi ? on peut en dire quelques mots alors là c'est une période qu'on a traversée même dans la main toutes les deux on a vécu quelque chose je pense que alors on

  • Speaker #1

    a parlé tout à l'heure de mon côté autrice moi j'écris Au quotidien, depuis des tas d'années, j'écris tous les jours. Et dans cette période de mars 2020 et les années qui ont suivi, j'ai continué à écrire. Et en fait, au vu de ce qu'on a traversé, parce qu'il y avait quand même un côté... de grandes peurs, de tout d'un coup, on allait tous mourir, on allait tous tomber malade et contaminer tout le monde, et il y avait quand même une espèce de terreur, je dirais organisée par les médias mainstream. aux ordres du gouvernement. Moi, j'ose dire les choses telles que je le pense parce que c'est ce que je pense. Donc, si les gens pensent autre chose, ils pensent autre chose, ils ont le droit. Mais moi, c'est ce que je pense.

  • Speaker #0

    J'espère que nous ne soyons pas censurés.

  • Speaker #1

    Eh bien, s'il y a de la censure, ça veut dire quelque chose, encore une fois. C'est que ça dérange. Donc en fait, il y a eu attention à l'outrage en ligne. Ah, oui, il y a quelques jours,

  • Speaker #0

    il a été voté la loi sur l'outrage en ligne.

  • Speaker #1

    Mais sinon, nous sommes en démocratie, tout va bien. Bon, en fait, on a vécu une période, pour moi, de grandes réflexions, et comme je l'ai dit tout à l'heure, je cherche à comprendre, c'est-à-dire tous ces morts qu'on nous balançait tous les jours à la télévision, étant donné qu'on était enfermés chez nous, on n'avait pas grand-chose d'autre à faire, donc on regardait ce qu'on nous disait, et je me disais, au bout d'un moment, je me disais, bon, c'est bien beau tout ça, mais d'habitude, il y en a combien des morts ? Parce qu'il y en a toujours eu des morts, hein, jusqu'à présent, ça. Et en fait, en regardant, je me rappelle, c'était avril-mai 2020, j'ai commencé à faire des recherches, et en fait, des morts, je ne sais pas, on était à 20 000 morts, mais en fait, à la même époque que les autres années, on a autant de morts. Donc pourquoi, qu'est-ce qui se passe ? Donc ça a été une grande réflexion, mais je suis vraiment passée par des périodes très difficiles, et j'en ai fait un livre parce qu'on oublie malheureusement, c'est très difficile de reparler de cette période-là parce qu'il y a de l'oubli, par contre il y a eu des moments très difficiles, et il y a aussi eu des moments formidables, notamment quand on a commencé à manifester, et qu'on s'est retrouvés toutes les deux, et ça, ça a été magique, parce que... C'était une expérience, je ne sais pas si toi c'est pareil, mais moi je n'avais jamais trop manifesté avant. Et là, c'était comme une évidence en fait. On est sortis, on s'est dit tu viens, je viens, on y va, et hop, c'est parti.

  • Speaker #0

    C'était notre rendez-vous tous les samedis. Il n'y a pas moyen de faire autre chose, effectivement, c'était nécessaire pour nous d'aller dire notre mécontentement et de dire qu'on ne consentait pas à ce qui était en train de se passer, même si on savait que dans l'absolu, ça n'allait peut-être pas changer grand-chose, mais c'était vital, en tout cas, d'aller dire non, et puis de se fédérer, d'en rencontrer aussi d'autres qui, comme nous, s'y sont. Vous avez question 1, remettons en question ce qui est en train de se passer.

  • Speaker #1

    On n'est pas en accord avec ça. Oui, c'était à la fois, toutes les deux, c'était... On a beaucoup rigolé, je ne sais pas si tu te rappelles, mais on a eu des sacrés fourris quand même. Alors que la situation était tellement dramatique, c'était vraiment une bouffée d'oxygène. Alors on était toutes les deux, et puis après on a des amis qui nous ont rejoints, et puis il y avait ce groupe de gens qu'on ne connaissait pas. et qui étaient là, il y avait des pancartes, avec des slogans, mais tout ça, ça a été heureusement mis en photo, et il y a eu des vidéos, il faut que ça reste, ça a été ce qui nous a permis de tenir, moi je trouve, sur le long terme, parce que quand on est tout seul chez soi, c'est mortifère dans cette situation, et là en fait, on s'ouvrait à d'autres personnes, on rencontrait d'autres personnes, on marchait, on chantait. On disait des slogans, c'est la vie. Et en fait, ce qu'il y avait d'extraordinaire aussi, c'est qu'il faut se rappeler qu'on nous disait de garder des distances avec l'autre. Il fallait se masquer, il ne fallait pas s'embrasser, il ne fallait pas s'enlacer. Et nous, qu'est-ce qu'on s'en lassait ? Je précise qu'on n'est même pas tombés malades, c'est quand même un monde. Et puis,

  • Speaker #0

    il fallait garder une distance, la distance de sécurité, la distanciation sociale de 2 mètres.

  • Speaker #1

    Donc, on est allés contre tout ça, et en fait, d'un côté, on nous disait... ne soyez pas vivants, mourrez à petit feu, surtout si vous tombez malade, n'appelez pas le médecin, restez chez vous, et puis quand vraiment vous allez mal, faites le 15, on est hospitalisé, mais c'est quoi ce monde ? On ne soigne plus les gens. Les médecins ne devaient pas soigner leurs malades. C'est quand même hallucinant. Il y a énormément à dire. J'en ai fait un livre, donc il n'est pas encore fini. Je l'ai appelé Déshumanisation, ni oubli, ni pardon. et je irai jusqu'au bout de ce livre parce que pour moi c'est fondamental je ne suis pas la seule à le faire mais plus on sera nombreux mieux ce sera justement à témoigner de ce qu'on a vécu et d'ailleurs il y a une personne qui l'a lu parce que je l'ai fini il est à la relecture et je lui ai demandé si ce n'était pas trop pas assez, des critiques tout ça non non non,

  • Speaker #0

    on a tendance à oublier il ne faut pas oublier donc pendant tout ce temps tu es empêchée de pouvoir exercer ton métier de coach. Donc, tu te lances dans l'écriture. Tu arrives même à aboutir à ce travail d'écriture en réalisant une industrie assez conséquente. Effectivement, tu relates presque jour par jour de tout ce qu'on a vécu depuis mars 2020.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et puis, à un moment donné, quand même, il y a des perspectives joyeuses. Tu peux à nouveau exercer ton métier ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, en fait, pour tout dire, je suis censée être à la retraite. Et ça fait une grosse réflexion dans ma tête. Est-ce qu'on peut... Enfin, il y avait une question pécuniaire. C'est-à-dire que je devais avoir une activité pour pouvoir continuer à bénéficier d'une rente qui m'a été octroyée suite à mon burn-out. Donc là, ça m'a fait accélérer le processus et moi, je trouve que l'univers est fabuleux. parce que j'étais prête à être coach, je le faisais bénévolement, je l'ai beaucoup fait, mais il y avait comme un frein à créer mon activité, mon auto-entreprise, parce que, par peur simplement. Et là, c'est l'univers qui m'a envoyé cette injonction, c'est-à-dire, il faut que tu aies ton activité si tu veux continuer à toucher cette rente, et il n'y a pas 36 solutions. Et donc, je me suis dit, c'est le moment, mais moi, ça me fait beaucoup rire, parce qu'en fait, l'univers est fabuleux. Et donc j'ai créé mon entreprise, bon après avoir bataillé avec l'administratif française pour comprendre comment ça se passe, etc. Et donc me voilà auto-entrepreneuse avec cette activité et tout s'est bousculé. Et puis on se rend compte qu'il y a des gens autour de nous pour nous aider et qui nous tombent du ciel. Enfin tout est magique en fait. Le site internet il a été fait par ma fille qui elle n'est pas spécialiste de site internet mais qui a trouvé, mais vraiment. ça fait partie de ses capacités, et c'est quelqu'un qui m'a boostée pour le faire, en fait, parce que sinon, toute seule, moi, je serais restée, oui, un site internet, pourquoi faire, blablabla. Ensuite, j'ai retrouvé une amie, un jour, je la vois, puis je lui dis, oh là là, je ne savais plus ce qu'elle faisait, je l'avais rencontrée à la période du burn-out, je ne savais plus quelle était son activité, où est-ce qu'elle en était, etc. et j'étais dans la phase administrative de la création d'entreprise avec toutes les questions qu'on peut se poser etc et je sentais que j'y arrivais pas et puis je l'ai appelée en me disant peut-être qu'elle va pouvoir m'aider je sais pas puis elle me dit mais tu sais c'est mon travail j'accompagne les gens qui veulent créer leur entreprise c'était trop drôle du coup elle m'a accompagnée elle m'a donné des tuyaux etc et puis aujourd'hui je suis face à toi Katia alors il se trouve que tu m'as déjà interviewée il y a fort longtemps avec l'histoire justement du Covid oui J'étais la première d'ailleurs, je crois.

  • Speaker #0

    J'étais la première. Alors, une petite aparté, effectivement, c'est drôle qu'on se retrouve là, parce que deux ans en arrière, un peu plus, tu es effectivement la première que moi, j'avais interviewée aussi dans la même dynamique que toi pour recueillir des témoignages, pour laisser une trace sur ce que nous vivions depuis le début de la crise sanitaire. Et c'est toi-même aussi qui m'avais encouragée à passer le pas de le faire, parce que je procrastinais, j'avais peur, je ne me sentais pas légitime. Et tu étais effectivement la première à être interviewée.

  • Speaker #1

    donc oui,

  • Speaker #0

    la vie est drôlement faite oui,

  • Speaker #1

    parce que quand tu m'as interviewée à cette époque-là j'imaginais pas qu'aujourd'hui tu allais m'interviewer dans le cadre de ton podcast Aujourd'hui écrivons demain qui est un podcast super que je conseille à tout le monde que j'écoute moi systématiquement que je trouve qu'on apprend des belles choses c'est positif, c'est pétillant ça donne la pêche en fait Katia tu sors de l'ombre des gens que j'aurais jamais rencontré dont je connais pas du tout l'existence tu fais ça pour ceux qui t'écoutent et c'est magique naturellement est venue l'idée de te donner la parole sur ce podcast pour raconter aussi ton parcours

  • Speaker #0

    de transformation et quand je t'écoute je comprends bien que tout ce que tu as vécu dans ta vie il y a quand même un fil rouge qui n'est pas très sympathique il y a quand même la maltraitance familiale institutionnelle d'entreprise comment dire dire ouvertement en tout cas la maltraitance et le fil rouge dans ta vie tu as vécu énormément d'expériences de maltraitance et parallèlement tu as fait un énorme travail sur toi d'introspection de cheminement pour sortir de de Le décès de tension aussi de victime, c'est-à-dire oui, tu as été victime, mais tu n'es plus dans la victimisation, et aujourd'hui tu mets au service des autres toute ton expérience, tu l'as dit au début, de vie, pour accompagner les autres. Est-ce que ta spécialité, c'est la thématique du trauma, de la maltraitance autour de l'enfance ?

  • Speaker #1

    Oui. J'ai eu du mal à mettre un mot sur ce que je peux apporter aux autres, ce qui est très difficile, parce que pour moi c'était évident. Oui, je sais, j'apporte, mais je ne sais pas quoi. En fait, trouver les mots pour dire... Je dirais que je suis spécialiste des conséquences de la maltraitance dans l'enfance sur la vie de l'adulte. Donc, effectivement, c'est de l'ordre du trauma. Et puis, j'ai une autre corde à mon arc, c'est que j'ai la chance d'avoir eu un... Un père particulier, et juste une petite anecdote, j'avais 34 ans quand une de mes thérapeutes que je suivais à l'époque m'a dit votre père est un pervers narcissique Ah, je ne sais pas ce que c'est qu'un pervers narcissique. Mais enfin, j'avais une explication de son comportement menteur, manipulateur, pervers. Et quand j'étais ado, dans les années 80, on ne parlait pas des pervers narcissiques. C'est Paul-Claude Racamier, le premier qui en a parlé, quand on a fait un livre La perversion narcissique qui est sorti en 1992. Donc moi je dirais que ça c'est une corde à mon arc, parce que je sais très bien comment fonctionnent les pervers manipulateurs, donc si une personne est en présence de ce genre d'individu, je peux aussi l'aider. Moi j'aurais beaucoup aimé, quand j'avais une vingtaine d'années, j'aurais beaucoup aimé rencontrer un thérapeute aguerri sur ce sujet, parce que c'est un sujet quand même très particulier, il faut le connaître. pour aider la personne à s'en sortir. Parce que c'est quand même, quand vous êtes victime d'un pervers narcissique, ça peut vous amener jusqu'à la mort. Vous pouvez vous en suicider, si je puis me permettre. Donc voilà, ça c'est une corde supplémentaire. Donc oui, effectivement, les traumas d'enfance, le pervers narcissique, c'est votre choix. Et puis aussi, il se trouve que j'ai été la maman d'une enfant qui a eu une grave maladie à deux ans, que j'ai accompagnée, et comme toute maman accompagne son enfant dans les soins hospitaliers sur de longues années. Donc je suis aussi à même d'écouter ce genre de souffrance qui n'est pas banale.

  • Speaker #0

    On peut préciser que tu en as fait un livre.

  • Speaker #1

    Effectivement ! Un si long voyage. Oui,

  • Speaker #0

    oui,

  • Speaker #1

    oui. Ça a été mon premier livre qui a été... Bon, aujourd'hui, il a un compte d'auteur. Il a été édité parce que j'avais trouvé sur internet une maison d'édition. En fait, je m'étais fourvoyée parce que cette maison d'édition ne m'a pas servi à grand chose. Mais maintenant, c'est un compte d'auteur, donc il est vendable si quelqu'un veut l'acheter. Je parle de cette expérience de maman qui accompagne son enfant dans la maladie.

  • Speaker #0

    Les Époux le versant, je l'ai lu en 48 heures, je crois. J'étais découverte aussi encore sous un autre angle. J'ai été très émue et touchée de lire ton témoignage parce que je crois qu'au moment où je lisais ton livre, j'avais l'âge auquel toi tu accompagnais le film, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, c'est possible.

  • Speaker #0

    Moi, c'est un livre que je vous invite à lire. Tu dis qu'on peut le trouver. Oui,

  • Speaker #1

    il faut te contacter peut-être pour avoir accès. Oui, il faut me contacter parce que c'est par mon biais que je le vends. Après, j'ai un blog sur Internet qui parle de ce livre. Je vais mettre le lien. éventuellement de ce blog, mais en me contactant, il n'y a pas de souci. Juste une petite anecdote sur ce livre, il a des résonances assez... Les personnes qui le lisent, en général, sont très touchées, certaines pleurent, le trouvent poignant, etc. Mais c'est quand même un livre d'espoir. Et notamment, il y a une dame, quand je travaillais encore avant mon burn-out, une dame assez âgée, une cliente que je ne connaissais pas, mais à qui on avait amené mon livre, un commercial qui l'avait amené. et elle m'a dit quelque chose, je ne m'y attendais pas du tout. Elle m'a dit Je vous remercie pour votre livre et je le relis de temps en temps parce qu'il me donne du courage. Je ne m'attendais pas du tout à ça. C'est surprenant finalement. Une fois qu'on a écrit un livre, on ne se rend pas compte de ce que les gens peuvent ressentir.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que j'ai mentionné en introduction que tu étais pour moi une battante et une guerrière parce que je t'ai connue il y a une dizaine d'années. Je n'avais pas notion à l'époque que tu avais traversé déjà dans ta vie passée. Et puis,

  • Speaker #1

    j'ai eu le coup de me jeter l'œuf.

  • Speaker #0

    Il y a une force de vie qui se lit dans ce que tu as écrit, qui est juste incroyable.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    et il est optimiste et il est plein de... On sait aujourd'hui que ta fille, elle est bel et bien là parmi nous. C'est elle qui a fait ton site internet. C'est quand même aussi une belle histoire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est difficile pour moi de parler sans émotions. ça fait partie des épreuves de la vie et Dieu sait qu'on en traverse mais j'ai au fond de moi enfin je vais finir par le croire une force de vie assez extraordinaire et j'y suis pour rien, c'est mon âme,

  • Speaker #0

    c'est mon chemin d'âme je sais pas alors comme dirait Jean-Dominique Michel, qu'est-ce qui te fait tenir bon ou debout parce que tu renversais des épreuves alors on les a balayées un peu rapidement mais on a bien compris en tout cas ce que tu as vécu dans ta vie sur le plan personnel, familial,

  • Speaker #1

    professionnel c'est une grande question Je ne sais même pas si j'ai la réponse, c'est un peu ce que je t'ai dit là, c'est que c'est en moi, c'est en moi, ça fait partie de ma nature,

  • Speaker #0

    c'est donc ça la résilience.

  • Speaker #1

    Je pense que ce qui est aussi très prégnant en moi, c'est l'amour. l'amour avec un grand A, que les êtres humains ont les uns pour les autres. C'est drôle de dire ça quand on a été maltraité, mais en tout cas, il y a des êtres humains fabuleux sur notre chemin, et l'amitié en fait partie. mes filles, certaines personnes de ma famille. Je me souviens, c'est ce que je dis dans mon livre sur ce qu'on a traversé depuis le Covid, c'est que j'ai eu des moments, j'ai un compagnon de vie avec qui je ne vis pas par choix, mais on est ensemble depuis de nombreuses années. Pendant le Covid... il y avait des injonctions du gouvernement qui nous disaient qu'il fallait qu'on soit vacciné. Donc on accepte un produit dans notre corps qui était en phase 3 de test, donc on ne connaissait rien, même pas la composition, etc. Moi, ma petite intuition personnelle qui est souvent là finalement, m'a dit surtout pas ! Ne te fais pas injecter ce produit ! Bon, c'était mon choix, mais j'avais un compagnon, et je ne voulais pas qu'il se fasse injecter ce produit. Et ça a été... tout le long du Covid, lui, il avait une façon de voir les choses, et moi une autre, et on a eu des discussions, mais je crois que jamais on s'est autant gueulé dessus, enfin moi ça me mettait dans des colères, je suis une personne très calme, qui aime apaiser les situations, mais là je suis sortie de mes gants, etc., vraiment ça a été, je me suis dit, tout ça pour en venir là, que si notre couple tenait le coup, malgré cette situation, c'est qu'il allait tenir encore très longtemps et que pour moi, quoi qu'il arrive, l'amour devait être plus fort que ça. Voilà. Donc l'amour est vraiment mon leitmotiv. Ouais, je dirais ça.

  • Speaker #0

    C'est une belle réponse. Et une belle raison de continuer à tenir bon et de pouvoir tenir bon. Oui. Oui, finalement, c'est l'énergie d'amour, c'est la plus puissante.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est le lien qu'on a les uns avec les autres. On a voulu nous retirer ça, on a voulu nous couper les uns des autres. C'est criminel.

  • Speaker #0

    Tu es aussi bibliothérapeute. Tu aimes écrire.

  • Speaker #1

    Je suis à venir.

  • Speaker #0

    Alors, qu'est-ce que c'est que bibliothérapeute ?

  • Speaker #1

    Alors, bibliothérapeute, en fait, juste une petite anecdote. Un jour, j'étais dans un magasin et je vois une carte de visite d'un homme qui était bibliothérapeute. Alors, comme je suis curieuse, j'ai pris sa carte, je l'ai emmenée chez moi. Je suis allée voir son site internet et puis j'ai vu qu'il s'était formé auprès de Régine Détambel. Régine Détambel, c'est une femme que je connaissais en tant qu'autrice, mais qui est bibliothérapeute en France et qui est une des rares d'ailleurs. Enfin, en tout cas, à l'époque, il y en avait très, très peu. et j'ai vu qu'elle formait les gens par internet. Donc je suis allée sur son site pour voir ce que c'était, etc. Et puis je me suis dit, moi je vais faire une formation avec elle, c'est super. En fait, je me suis rendu compte que bibliothérapeute, je l'étais plus ou moins depuis toujours, c'est-à-dire conseiller des livres aux gens qui peuvent leur apporter quelque chose, que ce soit des romans, des essais, etc. Et puis moi-même, je me suis soignée avec les livres, parce que depuis que je suis toute petite, depuis que je sais lire, le livre c'est mon compagnon. Pour moi, un livre, c'est magique. Donc j'écris effectivement, mais je lis beaucoup.

  • Speaker #0

    Vous ne le voyez pas, mais moi oui, il y a une énorme bibliothèque derrière Lourence. Oui, effectivement,

  • Speaker #1

    le livre… Ce sont mes bébés. Je les bichonne. Je les prête des fois. Alors la bibliothérapie, en fait, c'est né aux États-Unis. C'est une infirmière qui prenait en charge les soldats qui rentraient de la première guerre mondiale. et elle s'était rendue compte, donc c'était des personnes traumatisées, elle s'était rendue compte qu'en leur faisant la lecture ou en les faisant lire, ça les guérissait, enfin ça les soignait, ça avait une action très positive. et les anglo-saxons se servent beaucoup des livres justement pour aider les gens. Mais alors moi je voudrais parler de la façon dont Régine Détambel voit la bibliothérapie. Elle était kinésithérapeute à la base, et en fait grâce à la lecture de textes, pour des clients qui peuvent être enfermés soit dans leur corps, soit enfermés dans les prisons. dans les hôpitaux, quand on est malade, dans les EHPAD, quand on est âgé, il y a un espèce d'enfermement comme ça. Et la lecture de textes, alors les personnes peuvent les lire, les scander, les marteler, les chuchoter, ça fait vivre quelque chose dans leur corps, soit en écoutant, soit en le lisant à voix haute, c'est très important la lecture à voix haute. Et puis ensuite on peut avoir un petit carnet, donc dans ces ateliers de bibliothérapie créative, on peut avoir un petit carnet, et puis chacun va faire un petit collage, ou écrire des mots qui résonnent par rapport aux textes qui sont lus. Donc ça c'est la bibliothérapie. thérapie vue par Régine Détambel. Moi, j'ai fait, notamment, je m'en suis servie pour le burn-out, pour des personnes en burn-out, parce que je choisissais des textes qui faisaient que ça allait faire écho dans leur vécu, ou faire des pas de côté. C'est assez... Il faut le vivre pour le comprendre.

  • Speaker #0

    Donc, c'est un outil, si on peut dire, que tu mets aussi au service de ton accompagnement.

  • Speaker #1

    Voilà. Par exemple, si...

  • Speaker #0

    Comme si tu faisais une prescription du dernier livre d'Alice Miller.

  • Speaker #1

    Voilà, les anglo-saxons, il y a des médecins qui font ça. Ils font des ordonnances avec des livres. Et moi, ça va être, si j'ai une personne en face de moi, par exemple, qui se sent... qui n'ose pas avancer, agir, etc., je peux très bien lui proposer un livre de Frédéric Fongé qui s'appelle Oser. mais je peux aussi lui proposer un roman par exemple je sais pas moi il disait Lionel du Roi que j'adore enfin voilà ça peut être des romans,

  • Speaker #0

    ça peut être de la poésie ça peut être ça implique d'aimer la lecture et de lire régulièrement Et d'avoir une connaissance sur... Oui. Différentes... Différentes types. Tu parles de poésie, de roman, développement personnel, peut-être spiritualité. Oui,

  • Speaker #1

    voilà, c'est ça. Alors, après, on est que... On a que 24 heures et... Enfin, on ne veut pas tout lire. Donc, je sais très bien qu'il y a des tas de choses que je ne lis pas. Mais je suis quelqu'un qui lit tous les jours. Une petite connaissance.

  • Speaker #0

    Vous avez repéré une autre petite phrase que tu avais notée sur ton site.

  • Speaker #1

    Alors on fait beaucoup d'allers-retours.

  • Speaker #0

    Mais tout ça, pour moi, ça c'est un vrai qui s'admire en sens quand même. Le meilleur service que l'on peut rendre aux autres, c'est de faire un service sur soi.

  • Speaker #1

    Oui, en fait c'est assez simple. C'est-à-dire que si on ne va pas bien, si on a des souffrances, si on a des ments, si on a des vides, on va demander même inconsciemment à l'autre de remplir ses vides, de remplir ses ments. de nourrir les besoins que soi-même on n'arrive pas à satisfaire. Et quand on fait un travail sur soi, on n'a plus besoin des autres pour ça, parce qu'on sait le faire seul. On l'a déjà fait, on l'a réparé, donc on n'a plus de besoin. Et l'autre devient un interlocuteur, c'est beaucoup plus simple, c'est plus fluide, on a juste à raconter, à parler, ça simplifie énormément. Un exemple, des parents qui n'ont pas fait un travail sur eux, vont reporter sur leurs enfants des demandes de réassurance, des besoins qu'eux-mêmes dévident de tendresse, etc. Ils vont faire porter sur leurs enfants le poids de leurs propres problèmes. Dans la vie de couple, c'est pareil. On va demander à l'autre d'être le pourvoyeur de notre bien-être. En fait, ce n'est pas ça la relation à l'autre. La relation à l'autre, c'est un échange. Ce n'est pas demander à l'autre de pourvoir à nos manques. Et quand on est réparé, qu'on est bien, non seulement on ne va pas demander à l'autre de nous réparer et de pourvoir à nos manques, mais en plus on va être en capacité de dire nos limites, de dire nos besoins, de dire oui, je suis d'accord pour t'aider ou ah ben non, là, je ne peux pas En fait, ça simplifie tout. Voilà,

  • Speaker #0

    pour bien apprendre à se connaître. On peut venir te rencontrer.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Si tu devais définir la raison d'être aujourd'hui de ton activité,

  • Speaker #1

    quel est le why ? La raison d'être ? C'est d'être une main tendue pour les gens qui en ont besoin, et puis d'aider les personnes à réfléchir par eux-mêmes. et à être dans la connaissance, mais pas dans l'ignorance. Je crois que c'est Alice Miller qui a dit ça.

  • Speaker #0

    Quelles sont les valeurs qui t'animent ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai des valeurs très fortes, comme la liberté et la justice, et, bon, c'est pas des sous-valeurs, les autres sont aussi très fortes, la paix, la joie et l'humour. Parce que là, on parle de choses un peu dramatiques, mais comme tu peux voir, j'ai souvent le sourire. Et je trouve que d'ailleurs, on s'est rencontré sur un atelier rigologie, oui, de notre amie Christine. Le rire est le meilleur médicament. C'est la meilleure thérapie qu'on puisse y avoir. Donc il faut toujours mettre de l'humour, même dans les situations les plus dramatiques. En tout cas, c'est la façon dont je fonctionne.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas toujours inné, tandis que c'est le mécanisme de défense le plus élaboré. C'est vraiment quelque chose que l'on a en nous, alors c'est du point de vue pathologique ou psychanalytique, mais c'est le mécanisme le plus puissant qui nous permet peut-être de prendre du recul, de nous détacher, d'être moins impacté.

  • Speaker #1

    même dans les situations les plus critiques les plus dramatiques oui puis ça relie les gens les humains entre eux aussi le rire parce qu'on rit à plusieurs quand on a un faux rire et qu'on est deux à avoir un faux rire et qu'on n'en peut plus et tout mais c'est magique c'était

  • Speaker #0

    quand ton dernier faux rire ?

  • Speaker #1

    oh je me rappelle plus je saurais pas te dire mais il y en a eu un il y a pas longtemps mais je saurais pas te dire avec qui et quelle occasion peut-être avec une de mes filles parce que j'ai souvent des faux rires avec mes filles mais j'en ai aussi avec mon compagnon

  • Speaker #0

    donc je ne sais même pas te dire un exemple moi j'en ai eu un avant de se ressortir j'avoue que ça me fait drôlement du bien je me dis là mais mince on ne rit pas suffisamment je suis d'accord qu'est-ce que tu souhaites transmettre comme message aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    alors je voudrais dire aux personnes qui souffrent qu'il y a un moyen d'aller bien, d'aller mieux d'abord et d'aller bien ensuite. Ce n'est pas inéluctable, ce n'est pas parce qu'on a des problèmes relationnels, des problèmes psychologiques qui prennent la tête, etc. Non, il y a des solutions. Effectivement, faire une thérapie avec une personne qui vous convient, c'est très important. Et puis la deuxième chose, c'est que vous n'êtes pas responsable de ce que vous avez subi dans l'enfance. et que ça c'est quand même pas très important parce qu'on a tendance à se culpabiliser voilà je crois que c'est les deux choses principales après j'aurais tendance à dire aussi qu'il y a des choses qui ne sont pas normales comme c'est pas normal de s'auto-détruire c'est pas normal de se soumettre c'est pas normal d'être agressif c'est pas normal d'être violent et tout ça ce sont des surréactions par rapport à à ce qu'on a vécu. Donc mettre tout ça en lumière, en fait, il faut avoir envie de vivre et non plus de survivre pour avancer, pour évoluer. Donc c'est un choix. On a cette responsabilité-là quand on est adulte. Est-ce que j'ai envie de prendre ma vie en main aujourd'hui, même malgré tout ce que j'ai vécu ? Est-ce que j'ai envie d'avancer ? Est-ce que j'ai envie d'évoluer et d'aller mieux ?

  • Speaker #0

    Si je peux rebondir sur ce que tu as dit avant, on n'est peut-être pas responsable de ce que nos parents nous ont fait vivre. Mais alors peut-être est-on responsable de ce que l'on en fait dans notre vie, par contre, quand on est à vivre et à avancer.

  • Speaker #1

    Mais on n'est pas responsable des souffrances que l'on endure à cause de cette enfance. La responsabilité, elle est simplement de est-ce que je me remonte les manches et est-ce que je fais quelque chose pour aller mieux ou pas ? Oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu aurais envie de dire à la petite Florence ?

  • Speaker #1

    Qu'elle est bien plus forte que tous ceux qui ont voulu la soumettre. qu'elle garde toujours son humour et sa joie de vivre, et que la vie vaut la peine d'être vécue.

  • Speaker #0

    Ce que tu as déposé ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de continuer à développer mon activité de coach, donc le faire connaître et aider le maximum de gens que je pourrais, tout en respectant mes besoins et mes limites, parce que le burn-out est passé par là et qu'il faut savoir. ne pas se laisser envahir non plus par trop d'activité. Continuer l'écriture, parce que de toute façon, bon ça je ne l'ai pas dit, mais l'écriture fait partie de mon ADN, et sans écriture je pense que je me désintégrerais, je ne sais pas trop si on peut dire ça comme ça, donc continuer à écrire. c'est parce que tu as une routine tous les matins moi j'écris tous les matins et tu en as ton quatrième carnet d'écriture 2015 ça doit être le centième à peu près et c'est grâce à ces carnets que tu as pu aussi écrire ces manuscrits oui déshumanisation ni oubli ni pardon je l'ai écrit en reprenant toutes mes notes depuis 2020 quotidienne, bon après j'en ai fait quelque chose de chronologique mais avec des coupures quand même enfin c'est pas, mais c'est pour

  • Speaker #0

    ça montre bien ce qu'on a vécu, je me suis servi de ça, parce que la mémoire, je l'aurais pas eue, j'aurais pas eu la mémoire de tous ces événements, c'était trop compliqué.

  • Speaker #1

    Tu as redécouvert, en lisant tes notes, les avions d'été,

  • Speaker #0

    l'absurdité, et encore, je dis pas tout, parce qu'il y a des gens qui ont vécu des choses de leur côté, c'est vu de mon côté, et individuellement, même si on a vécu tous la même chose, individuellement, on a vécu des choses différentes.

  • Speaker #1

    Je t'ai invitée à participer aujourd'hui, donc c'est le podcast qui met en lumière les acteurs du Nouveau Monde. Qu'est-ce que c'est le Nouveau Monde pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors pour moi, tout commence par l'éducation. Donc j'aimerais un monde où les enfants soient élevés dans la bienveillance, dans l'amour, jamais dans la violence. ce qui n'empêche pas de mettre des limites mais pour moi le nouveau monde ça commence par ça parce que je suis toujours assez surprise que les gens pensent régler les problèmes de violence d'adultes du monde, de la société etc. sans aller à la source, à l'origine parce qu'en fait l'enfant qui est maltraité apprend la violence et ça fera un adulte ou qui va s'auto-mutiler ou qui va être violent vis-à-vis des autres, à moins qu'il fasse une thérapie, il est sur le bout des thérapies. Donc en fait, la violence, c'est bien de réparer les gens et d'essayer d'empêcher qu'il y ait de la violence dans la société, mais si on prend à la base... dans l'enfance, je pense qu'on ira vers un monde plus humain. Ça rejoint tout ce que j'ai dit depuis tout à l'heure. C'est que les gens seront en lien sans agressivité, ou en tout cas beaucoup moins, etc. Donc, pour moi, c'est ça. ni pessimiste, ni optimiste, plutôt réaliste. Quand je pense, pardon pour parler encore de ça, mais qu'on a masqué des enfants à l'école, ils ne pouvaient pas respirer de toute la journée, ou on leur donnait un jeton de temps en temps pour pouvoir baisser le masque. Personnellement, quand je mettais le masque pour faire mes courses, en tant qu'adulte, je le baissais pour respirer et je ne le supportais pas. Ces enfants, on leur a fait supporter ça. C'est pour moi... Alors, oui, ce que je voulais dire aussi, donc on leur a fait supporter les masques, et en plus, on leur a fait... on les a culpabilisés en disant qu'éventuellement, si leurs grands-parents mouraient, c'était de leur faute.

  • Speaker #1

    C'était même pas éventuellement.

  • Speaker #0

    Non, c'était pas éventuellement. Je viens de le rajouter.

  • Speaker #1

    Rappelle-toi le spot publicitaire,

  • Speaker #0

    c'était quand même très explicite. C'est ça. Ce spot publicitaire qui dit ça, on voyait des enfants qui embrassaient leurs grands-parents et ensuite on voyait les grands-parents à l'hôpital. C'est monstrueux. C'est de la maltraitance de l'État envers nos enfants. je trouve ça assez criminel. Donc c'est pour ça que je dis que je suis réaliste, pas trop optimiste, parce que si la société n'est pas capable, toutes les personnes qui ont contribué à cette maltraitance de l'enfance pendant la période Covid, il faut quand même qu'on ouvre les yeux sur ce qui est fondamental dans la vie. Ce qui est fondamental, c'est d'être bienveillant vis-à-vis de nos enfants, c'est les adultes de demain. pour leur vie d'enfant et pour leur vie de futur adulte. Le nouveau monde pour moi serait un monde où enfin tous ceux qui œuvrent pour le bien-être des enfants soient entendus, tous ces livres doivent être lus comme celui de... Catherine Guéguen, je suis ma bibliothérapeute coach, mais lisez Pour une enfance heureuse de Catherine Guéguen, vous allez comprendre comment se développe le cerveau d'un enfant. On va comprendre que battre un enfant, être violent, lui dire des horreurs, ou le finir, ou le mettre dans sa chambre, etc., ou le masquer, c'est scandaleux. Je suis outré. Voilà. Petit point positif, pendant cette période, des associations de parents se sont montées, et j'en pense à une en particulier pour protéger les enfants, donc ça c'est le côté positif, je pense à l'association des mamans louvres. Donc les humains sont capables du pire et du meilleur, alors pour ce nouveau monde, allons vers le meilleur.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que toi tu penses pouvoir porter ta pierre à l'édifice ?

  • Speaker #0

    Ah ah ! j'aimerais offrir aux personnes que je côtoie le meilleur de moi-même. Voilà, c'est assez modeste. C'est Pierre !

  • Speaker #1

    Nous arrivons à la fin de l'interview. Est-ce qu'il y a une question que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé que je te pose ?

  • Speaker #0

    Ou un sujet qu'on n'a pas abordé mais juste pour... Dire que je suis une personne hypersensible à multi-potentiel, j'ai découvert ça très tardivement en passant un test de QI. Et donc, je suis à même d'accompagner des personnes surefficientes comme les appels Christelle Petit-Colin, dont je recommande la lecture Je pense trop. Voilà, et c'est une particularité intéressante parce que quand je l'ai su, quand j'ai compris qui j'étais après ce test, j'ai compris tout mon parcours professionnel. Toute la façon dont je fonctionnais en entreprise, avec une espèce de vision globale des problèmes, des solutions, etc. Et quand je coache une personne, j'ai aussi cette particularité de voir ce que tout le monde ne voit pas. donc c'est important alors on dit beaucoup hypersensibilité là aussi il y a trop de vocabulaire à une époque on disait les surdoués et tout ça alors ça fait genre on se prend pour qui et tout mais on se prend pas pour personne c'est juste qu'on a une réflexion on a des pensées en arborescence on pense très très vite à beaucoup de choses et une pensée en amène une autre et c'est juste un fonctionnement cérébral différent de ce qui est la norme parce qu'on est moins nombreux Voilà, c'est tout. C'est pas cela à péter avec une histoire de QI et tout ça. Mais c'est important de savoir qui on est. Il y a plein de gens qui le sont, mais qui ne le savent pas.

  • Speaker #1

    Et d'autres qui pensent l'être et qui ne le sont pas.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est sûr.

  • Speaker #1

    Il faut faire une flopée de burn-out, une flopée d'hyperstressisme.

  • Speaker #0

    Et de pervers narcissique aussi.

  • Speaker #1

    Et de pervers narcissique, voilà. Donc des termes qui sont...

  • Speaker #0

    Comment dire ?

  • Speaker #1

    Il y a une psychiatrisation massive. on a besoin de porter des étiquettes oui j'ai fait un brin à hôte je suis hyper sensible comme une identité alors qu'en fait on est tous et on revient à la question de départ de qui tu es,

  • Speaker #0

    qui sommes nous en fait on a plein de facettes tout le monde a plein de facettes les étiquettes ça aide à je pense que les étiquettes c'est bien de se les mettre à un moment donné pour expliquer les choses et puis après on s'en détache et on est soi qui je suis, je suis moi tiens voilà hum hum hum hum

  • Speaker #1

    Il nous a fallu une heure pour arriver à répondre à la question de départ.

  • Speaker #0

    Ben voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu souhaites nous dire quelque chose de plus pour terminer, avant que nous passions à mon portrait chinois ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'on a déjà beaucoup, beaucoup dit le jour.

  • Speaker #1

    Tu ne m'as pas parlé d'un texte que tu voulais lire ? Est-ce que c'est le bon moment ?

  • Speaker #0

    Ou à la fin, c'est comme tu veux. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Se prête plutôt à la fin.

  • Speaker #0

    Ouais, je pense qu'on peut finir dessus. D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, on va avancer sur le portrait chinois.

  • Speaker #0

    Si tu étais...

  • Speaker #1

    Oui ? Si tu étais un plat, alors ça tombe bien parce qu'on va bientôt le prélever.

  • Speaker #0

    On a faim, donc ça tombe bien. Alors moi, si j'étais un plat, je serais une salade thaï au bœuf. Alors j'adore ce plat pour son côté parfumé parce que dedans, il y a de la coriandre et de la citronnelle. Moi, je me damnerais pour de la coriandre et de la citronnelle. Puis c'est épicé, donc c'est pétillant, c'est... voilà. C'est ça.

  • Speaker #1

    Si tu étais un livre ? Alors là,

  • Speaker #0

    c'est un problème pour moi de répondre à un livre.

  • Speaker #1

    On a combien de temps ?

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de livres. Est-ce que je dis qu'un seul livre ? Ou est-ce que tu en as plusieurs ?

  • Speaker #1

    Si tu en as plusieurs, tu peux nous en dire plusieurs.

  • Speaker #0

    Alors, déjà, lire les livres d'Alice Miller. Je ne suis pas obligée de tous les lire, mais il faut en lire quelques-uns quand même. Pour moi, c'est très important. Et dans la lignée d'Alice Miller, il y a Brigitte Auriol, qui est une dame qui a travaillé avec elle, une psychologue, et qui a écrit un livre très récent. qui, pour les personnes qui n'ont pas envie de lire beaucoup, à la place de lire à l'hysminaire, ils peuvent lire ce livre-là, qui s'intitule Après tout ce qu'on a fait pour toi J'ai envie de parler d'une farouche liberté de Gisèle Halimi, parce que ça, c'est mon côté femme. C'est une femme extraordinaire. Franchement, il faut lire ce livre, il se lit très vite. C'est incroyable ce qu'elle a fait, son parcours de vie est incroyable. Et puis... Je suis obligée de citer un livre de Lionel Duroy, donc Le Chagrin. C'est un des livres, c'est un auteur qui se sert de sa vie, en fait, pour écrire des récits de vie, mais sous forme de romans qui sont très bien écrits, qui sont passionnants. Et bon, lui aussi, il a eu une enfance très particulière. Et cet auteur, en plus, j'ai eu la chance de le rencontrer, de passer plus d'une heure avec lui dans un café de ma ville et on a échangé sur l'écriture. C'est magnifique, magnifique. Voilà. Je vais m'arrêter là, il y en a plein d'autres.

  • Speaker #1

    Si tu étais un dicton,

  • Speaker #0

    ah ! Soyez vous-même, les autres sont déjà pris Oscar Wilde

  • Speaker #1

    Si tu étais un film, le cercle des poètes disparu Alors celui-là c'est aussi un incontournable

  • Speaker #0

    Oui il y a tout dedans Il y a Carpe Diem Mais surtout moi ce qui m'a beaucoup marqué C'est l'histoire de ce garçon Qui a été maltraité par son père Et qui se suicide C'est à l'éthérie de cette histoire et puis cet acteur donc Robin Williams qui joue le professeur c'est un petit peu moi quelque part je voilà transmettre au jeune ah oui oui très beau film si tu étais un super héros ou une super héroïne ? alors là sans hésiter je serais un zoro au féminin pour sauver tous les enfants merci Laurence de ta participation De rien. C'était un plaisir, Katia.

  • Speaker #1

    Merci à toi de ton postage et de ton authenticité. Tu as donc un texte à nous lire, un texte que tu as écrit ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est un texte que j'ai écrit en 2017, mais je l'ai retrouvé pour l'occasion. Je l'ai intitulé L'origine de la violence dès les stages J'enrage. J'enrage de savoir ces enfants maltraités au sein de leur famille. Je voudrais, telle la fée, transformer leurs bourreaux en parents bienveillants. Que de temps gagner sur le futur. Pourquoi croit-on que l'on peut bâtir une société sans violence quand elle est présente à l'origine ? C'est absurde. On essaye de colmater les plaies quand il est trop tard. C'est à la source qu'il faut agir. Futurs parents, anciens enfants ayant été niés dans vos besoins, regardez votre réalité en face. Soyez lucide sur ce que vous avez vécu dans votre enfance. Pensez vos plaies, fermez vos cicatrices, et ne demandez pas à vos propres enfants de le faire à votre place. L'aveuglement généralisé sur les actes de cruauté endurés dans l'enfance est une grenade que l'on emmène partout avec soi dans sa vie d'adulte. Déposez cette grenade avant qu'elle ne vous pète à la figure et fasse d'autres victimes. Ouvrez les yeux sur votre histoire. Vous avez le droit de vous plaindre. Puis, après ce temps de délaissage de vos fardeaux, repartez allégés et enrichis de la connaissance de la vérité. C'est un cadeau que vous vous faites et que vous faites à vos enfants.

  • Speaker #1

    Merci. Tu l'avais écrit dans quel contexte ?

  • Speaker #0

    Celui-là. Précisez-moi non, mais c'est ce genre de texte que j'écris spontanément. après des maturations de pensée dans mon esprit. Je ne me souviens pas précisément.

  • Speaker #1

    Encore merci.

  • Speaker #0

    De rien, Katia, merci à toi. Et longue vie à ton podcast, Aujourd'hui écrivons demain. Ça fait vraiment du bien. Je conseille à tout le monde de l'écouter.

  • Speaker #1

    je te remercie et merci beaucoup pour votre écoute j'espère que le parcours de Laurence Benoit vous aura inspiré n'hésitez pas à la contacter directement sur ses réseaux où est-ce qu'on te trouve ?

  • Speaker #0

    sur mais oui mon site internet coachdevie64.fr et là il y a mon mail et mon numéro de téléphone donc on les met il y aura un contact dans la description de cet épisode à bientôt j'espère que vous aurez pris plaisir à nous écouter

  • Speaker #1

    Si vous avez aimé cet épisode et que vous souhaitez continuer à découvrir les histoires de ces acteurs du Nouveau Monde, abonnez-vous et si vous voulez être tenu informé de la sortie du prochain épisode, retrouvez-nous sur les réseaux, tous les liens sont dans le descriptif. Merci d'avoir pris le temps de passer ce moment avec nous. Je vous dis à très vite pour un nouveau témoignage d'une belle âme.

Description

🎙️ Aujourd’hui, j’ai la joie d’interviewer Laurence Benoist.


Depuis que nous avons fait connaissance il y a dix ans lors d’un atelier de rigologie, animé par son amie Christine, nous nous soutenons dans nos chemins de vie et projets respectifs.


La vie n’a pas toujours été des plus faciles pour Laurence qui a su transformer chacune des épreuves auxquelles elle a été confrontée en une force de vie extraordinaire.


S’il y a un mot qui la caractérise, c’est la résilience. Laurence est une battante, une guerrière.


Après un burn out en 2015 qui interrompt sa vie professionnelle, elle quitte le monde du salariat pour explorer le chemin de la connaissance de soi et s’épanouir dans un autre champ professionnel.


Laurence devient coach de vie et d’évolution personnelle ainsi que bibliothérapeute.


Elle nous racontera combien l’écriture et la voie du développement personnel l’ont aidé à réparer ses blessures. Parce qu’elle est également auteure.


Ensemble, nous abordons :


✨son burn out et son impact sur le plan personnel et professionnel

✨son parcours thérapeutique, son processus de guérison et de réparation

✨son évolution professionnelle en tant que coach de vie et bibliothérapeute

✨les principes de la bibliothérapie

✨son intérêt pour la victimologie au regard de son histoire

✨l'incidence de la crise sanitaire sur son quotidien

✨l'écriture pour sublimer les expériences de vie traumatiques vécues

✨sa raison d’être et ses valeurs

✨sa définition du Nouveau Monde

✨comment elle y prend part

Installez-vous confortablement et immiscez-vous dans notre conversation.

Bonne écoute.


Pour suivre Laurence et prendre contact avec elle :

Site : https://coachdevie64.fr/

Blog : https://point2vu.blogspot.com/2013/10/un-si-long-voyage-de-laurence-berthault.html#more

Mail : coachdevie64@yahoo.com
Tel : 06 22 31 35 89

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Musique : Stock Media provided by PlayAgain from Pond5


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et je suis la fondatrice de Redaxilv, une entreprise de rédaction pour les professionnels et les particuliers. D'un côté, j'aide les acteurs du Nouveau Monde à se raconter et à se rendre visible, en rédigeant leur contenu sur le web et les réseaux, et en leur donnant la parole sur ce podcast. Et de l'autre, j'aide les particuliers à écrire leur biographie, les témoignages, c'est mon dada. A travers ce podcast, je vous propose de découvrir comment des humains engagés et conscients participent aujourd'hui à la construction du monde de demain, le nouveau monde. Ils aspirent à un monde plus juste et plus respectueux du vivant. Ils se préoccupent des humains, des animaux et de l'environnement dans lequel ils évoluent et favorisent leur mieux-être. Tels des colibris, ils apportent leur pierre à l'édifice. Ils sont le changement que l'on veut voir dans le monde. Tous les lundis, je mets en ligne une nouvelle interview d'un acteur du nouveau monde pour que vous puissiez... Connaître son histoire et son talent, comprendre qui il est, ce qu'il fait, comment il est arrivé à faire ce qu'il fait, savoir ce qu'il apporte à ce nouveau monde. Je vous embarque avec moi le temps de cette rencontre en toute authenticité et humilité.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui c'est la joie d'interviewer Laurence Benoit. Depuis que nous avons fait connaissance il y a une dizaine d'années lors d'un atelier de phrygologie animé par son amie Christine, nous nous soutenons dans nos chemins de vie et projets respectifs. La vie n'a pas toujours été des plus faciles pour Laurence, qui a su transformer chacune des épreuves auxquelles elle a été confrontée en une force de vie extraordinaire. S'il y a un mot qui la caractérise, C'est la résilience. Laurence est une battante,

  • Speaker #2

    une guerrière.

  • Speaker #1

    Après un burn-out en 2015 qui interrompt sa vie professionnelle, elle quitte le monde du salariat pour explorer le chemin de la connaissance de soi et s'épanouir dans un autre champ professionnel. Laurence est coach de vie et d'évolution personnelle ainsi que bibliothérapeute. Elle nous racontera combien l'écriture et la voie du développement personnel l'ont aidé à réparer ses blessures, parce qu'elle est également auteur. Je ne vous en dis pas plus, installez-vous confortablement et imméciez-vous dans notre conversation. Bonne écoute ! Laurence,

  • Speaker #2

    bonjour ! Bonjour Katia !

  • Speaker #1

    Écoute, je suis ravie de te donner la parole. Après tout ce qu'on a traversé aussi toutes les deux.

  • Speaker #2

    Oui, oui, une longue histoire.

  • Speaker #1

    Je vais rentrer dans le vif du sujet. Lorsqu'on parcourt ton site et que l'on te connaît, on comprend combien il t'a fallu en passer par un long parcours psychothérapeutique pour comprendre dans quoi s'originaient tes souffrances adultes. Comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, tu as raison de dire que j'ai vécu un long parcours thérapeutique parce que j'avais besoin de comprendre d'où venaient mes souffrances d'adultes. Et donc j'ai rencontré plusieurs thérapeutes différents. Certains disaient de la gestalt, de la TCC, de l'EMDR, etc. Et aujourd'hui, je dirais que je suis réparée et que je vais bien.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire qui es-tu, Laurence ? Alors, on a beaucoup discuté sur cette question de qui es-tu.

  • Speaker #2

    Oui, c'est difficile de répondre à cette question qui est très simple en soi, parce que qui je suis sur le plan perso, sur le plan pro, au fond de moi, je dirais que je suis une femme de 62 ans, maman de... Deux grandes filles adultes aujourd'hui qui sont les trésors de ma vie. Je suis donc coach de vie et autrice. Et puis j'ajouterais que je suis une chercheuse dans l'âme. C'est-à-dire, j'ai toujours besoin de comprendre. Alors je suis très intéressée par tout ce qui touche à l'humain, son fonctionnement, son dysfonctionnement, le fonctionnement du cerveau, les émotions. la génétique, l'épigénétique, donc quid de l'inné, quid de l'acquis. Et quand je dis que je suis une chercheuse, ce n'est pas un vain mot, parce que ces sujets qui me passionnent me font aller dans de nombreuses lectures, de livres, d'articles. Je regarde beaucoup de vidéos sur ces sujets. Donc je le fais après, une fois que j'ai récolté toutes ces informations. je me fais ma propre opinion. Je suis chercheuse dans l'âme. Moi, c'est ce qui me définit le plus.

  • Speaker #1

    J'ai mentionné dans l'introduction que tu as fait un burn-out. Oui. J'ai l'impression qu'il y a vraiment un avant et un après. Tu me racontais ton histoire et de ce que je connais de toi. Quel souvenir est-ce que tu gardes de ton burn-out en 2015 ? Quelle incidence il a eu dans ta vie ?

  • Speaker #2

    Alors, ce que je voudrais dire, c'est que le burn-out qui m'est arrivé en 2015, ça a été comme on se prend un mur dans la figure, parce qu'en fait, le burn-out, on se... On voit bien qu'il se passe quelque chose qui ne va pas, mais on ne s'en rend pas vraiment compte. C'est très important de connaître le burn-out. Moi, je sais que j'ai fait un prémice en 2013. Je me souviens avoir été en arrêt maladie une dizaine de jours. J'étais allongée, je ne pouvais pas me lever et j'avais une maladie bizarre. Mais je suis retournée travailler parce qu'il faut bien gagner sa vie. Et donc, en 2015, ça a été l'épuisement professionnel total, c'est-à-dire que le corps et le cerveau ne fonctionnent plus. Donc on est en mode allongé les trois quarts du temps. Ça a été terrible. C'est comme un traumatisme, en fait. Et je sais que c'est un traumatisme, ce n'était pas une dépression en ce qui me concerne, parce qu'à partir du moment où j'étais en arrêt maladie et où j'ai fait un suivi avec un psychiatre et que j'ai senti que je ne retournerais plus jamais dans cette entreprise, je ne dis pas que j'allais mieux parce que le corps a été consumé de l'intérieur, donc il fallait que je me répare. mais en tout cas je me sentais protégée de ne pas reprendre dans l'infoprise. C'est une expérience très très forte, et je dirais qu'avant le burn-out, je ne m'écoutais pas du tout, je pensais qu'il fallait absolument que je gagne ma vie au quotidien, et qu'il n'y avait aucune autre solution, que personne ne pourrait m'aider. Et après le burn-out, ça a été une reconstruction pas à pas, en faisant un suivi psychiatrique, en étant dans des groupes de parole avec des personnes qui ont fait un burn-out, et petit à petit j'ai... J'ai compris que ma vie, ce n'était pas celle que je pensais avant, mais ça a été très très long. Ce n'est pas quelque chose qu'on fait comme ça en quelques jours. Je pense que c'est sur des années. Et à l'issue... Je pense que c'est sur des années.

  • Speaker #1

    Est-ce que moi, je peux rebondir ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux préciser quels sont les symptômes du burn-out que tu as eus ? Parce que j'ai l'impression de voir fleurir sur les réseaux de plus en plus de personnes se plaindre d'avoir fait un burn-out ou de faire un burn-out. Et encore ce matin, j'ai aperçu un poste où quelqu'un a essayé de faire la distinction entre ce que c'était qu'un burn-out et un moment de fatigue ou de surmenage. Je ne fais pas un burn-out comme ça entre janvier et février 2024. Et puis, j'ai l'impression qu'on l'a tellement... On a tellement voulu le banaliser, ou à trop vouloir le vulgariser, ça a perdu son sens. Parce que tu as parlé tout à l'heure de se consumer de l'intérieur, il y a vraiment ça en fait.

  • Speaker #2

    En fait, pour la petite histoire, j'étais dans une entreprise où au départ j'avais beaucoup trop de travail. C'est un stress chronique en fait. C'est-à-dire que ça faisait 7 ans que j'étais dans la même entreprise. C'est petit à petit que le stress m'a consumé, ça s'est pas fait du jour au lendemain. Donc au début il y avait beaucoup trop de travail, il n'y avait pas suffisamment de personnel, et petit à petit il y avait aussi du non-sens. Je n'étais pas en accord avec la façon dont mes patrons géraient leur entreprise. Il me semblait que j'avais de bonnes idées, mais on n'en tenait pas compte. Et puis j'étais isolée, l'isolement est très important, c'est un paramètre qui fait qu'on peut se retrouver dans le burn-out, c'est l'isolement. et j'avais de moins en moins de salariés autour de moi, puisqu'ils partaient et ils n'étaient pas renouvelés, et il y avait cette idée à la fin que j'étais comme mise au placard, que l'entreprise ne savait pas ce qu'elle allait devenir, j'étais toute seule. Donc on essaye de tenir parce qu'on a besoin d'un salaire, de donner du sens là où il n'y en a plus, et le corps en fait donne des signaux. Et pour la petite histoire, quand j'ai vu la psychologue du travail, parce que je sentais que quand j'ouvrais la porte de mon appartement pour aller travailler, je fondais en larmes. C'est pas normal. J'ai eu l'idée pour me sauver d'aller vers la médecine du travail, alors que je n'y pensais pas du tout avant. Et la psychologue du travail me pose des questions sur le fonctionnement de l'entreprise, etc. Donc là, j'arrivais à parler, dire voilà, ça ne marche pas. Et puis à un moment donné, elle me pose une question, elle me dit, et vous, comment va votre sommeil et votre alimentation ? Et là, j'ai fondu en larmes. En fait, je me suis rendu compte que ça n'allait pas du tout. donc c'est très difficile parce qu'on est dans le déni de ce qui se passe pour soi tout en se disant ça va pas mais il faut continuer à avancer et en fait le corps il est usé petit à petit enfin c'est moi je sais que je suis restée allongée ça me fait rire maintenant j'étais allongée sur mon canapé toute la journée parce que j'étais en arrêt maladie et je me disais je prendrais bien un thé mais le problème c'est qu'il fallait que je me lève pour aller faire bouillir de l'eau et faire du thé, je pouvais pas c'est assez loin maintenant c'est en 2015 mais je me souviens de ce côté où je ne pouvais plus me mouvoir je ne pouvais plus faire des courses je me revois une de mes filles était venue m'aider je la suivais, j'ai presque en pleuré mais je la suivais comme une petite vieille dans la grande surface je ne pouvais plus faire mes courses c'est pour dire que ça va très très loin il me paraît important de pouvoir vraiment vous préciser aussi,

  • Speaker #1

    alors tu n'es pas la première à témoigner du burn-out dans les interviews que j'ai posées, peut-être qu'on s'en est On a effleuré la question du burn-out. Je remercie en tout cas de témoigner de ça. Je vois bien que ça ravive des émotions. Ce n'était pas une période facile pour toi. Tout d'un coup, tu es terrassée.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Pour moi, est-ce que tu es sortie de cet état ? Qu'est-ce qui t'a aidée à pouvoir en reprendre vos pieds ? Parce que tu nous as dit tout à l'heure que ça a été long.

  • Speaker #2

    En fait, j'ai eu la chance que la psychologue du travail m'a donné le nom d'un psychiatre. qui prenait en charge les personnes qui avaient fait un burn-out. Et ça a été le début d'un long chemin avec lui, magnifique. Je me demande si je n'y allais pas deux fois par semaine au début, puis une fois par semaine, mais en fait, ça a été sur plusieurs mois. Et cette personne m'a regardée comme un individu. Je ne sais pas, il a humanisé ma détresse. Ça a été... Oui, un accompagnement extraordinaire. C'est devenu une personne que j'aime beaucoup, qui m'a suivie pendant deux ans. Et ensemble, d'ailleurs... Il a créé des groupes de paroles pour des personnes en burn-out, et il dit que c'est grâce à moi, parce que je l'ai un peu boosté. C'était drôle, parce qu'au bout d'un moment, on échangeait beaucoup sur le sujet, forcément. Au début, j'étais toujours dans les larmes, et après, j'étais dans l'idée de créer ces ateliers créatifs autour du burn-out. Donc il l'a créé, et du coup, j'ai rencontré d'autres personnes qui ont fait des burn-out, et ça, franchement, pour moi... C'est une solution extraordinaire. C'est-à-dire de parler avec des gens qui ont le même vécu, qui sont dans la même détresse. Et on était dans des entreprises complètement différentes, dans des milieux complètement différents. Il y avait un banquier, il y avait un mec qui travaillait à la ville, il y avait des femmes qui travaillaient dans d'autres domaines. Enfin, on était vraiment dans des domaines très différents. Mais le partage... l'écoute, l'empathie, la compréhension, tout ça, ça fait que, ah, je ne suis pas toute seule, ah, mon entreprise dysfonctionnait aussi, je ne suis pas responsable de ce burn-out, c'est ça la reconstruction petit à petit.

  • Speaker #1

    Tu avais déjà entendu parler du burn-out ? Avant d'en faire quand même...

  • Speaker #2

    Pas du tout !

  • Speaker #1

    Et la première fois qu'on a prononcé ce terme-là, tu te souviens de la réaction que tu as eue ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne m'en souviens pas du tout. Il faut dire que j'étais dans un état physique et psychique qui fait que les réflexions, je pense que j'ai oublié. Par contre, là, ce qui me vient, c'est que pour les personnes qui seraient dans cette situation, elles peuvent s'adresser via Internet, je pense, sur le site de souffrance au travail, avec Marie-France Peuset. qui est une femme extraordinaire dont j'ai lu les livres, que j'ai écouté en conférence, et ça aide énormément. Parce que voilà, il y a une compréhension... Comment on est maltraité au travail ? Je pense que la maltraitance est aussi au travail. On pourrait beaucoup en parler, parce qu'il y a la maltraitance. Pourquoi maltraitance ? Le système capitaliste, pour moi, est beaucoup responsable de cette situation. Du profit à tout va, les employés n'ont aucun sens. On perd les valeurs, on perd le sens de l'activité. C'est un ensemble. On dit le bore-out, c'est l'ennui au travail. Le brown-out, c'est le manque de sens au travail. Et le burn-out, c'est on est consumé d'intérieur, on s'écroule. C'est un sujet passionnant. Je l'ai beaucoup exploité en 2015 et les années suivantes, mais aujourd'hui, c'est moins d'actualité. Mais c'est important de le dire aux gens. conscientiser ça. Ils ne sont pas responsables de l'état dans lequel ils sont quand ça va mal dans l'entreprise. Voilà, c'est ça que je veux dire.

  • Speaker #1

    C'est presque le mal du siècle, parce que c'est aussi une réalité. Je veux dire, je ne minimise pas quand je dis que beaucoup se plaignent ou disent avoir vécu un burn-out, et quand on lit leurs témoignages, on peut se poser la question est-ce que c'est véritablement un burn-out à qui il est défini, puisqu'il est reconnu, je crois, comme maladie professionnelle.

  • Speaker #2

    Depuis quand ? Je sais qu'à l'époque, il n'était pas reconnu. Quand j'ai vu en 2015, 16, 17, il n'était pas encore reconnu. Aujourd'hui, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Il me semblait qu'il était question de se soit reconnu comme une maladie professionnelle. Donc c'est un diagnostic médical. Quelle a été ta vie depuis ?

  • Speaker #2

    Alors en fait, entre 2015 et J'ai mené plusieurs actions pour me sortir de cet état de burn-out. Ça a commencé avec cette thérapie avec ce psychiatre, avec qui j'ai commencé bénévolement à animer des groupes de créativité autour du burn-out, jusqu'en 2019. Entre-temps, j'ai fait un bilan de compétences, parce que je sentais que c'était nécessaire de savoir où j'en étais sur le plan professionnel, et j'étais complètement perdue. Et à l'issue de ce bilan de compétences, je me souviens que dans le bilan, il était indiqué que coach était un métier pour moi, mais j'ai laissé ça un peu comme ça de côté. et puis ensuite j'ai vu alors ça c'est une autre formation que j'ai faite, c'est donc la bibliothérapie on en parlera peut-être tout à l'heure la victimologie c'est un sujet qui m'a intéressée, en fait je n'ai cessé d'apprendre pendant ce temps qui m'était donné où je n'avais pas besoin de travailler pour nourrir un objectif particulier oui je suis en train de chercher dans quelle direction j'ai réfléchi à tout ça ah oui, ce que je voulais dire c'est que ce qui s'est passé c'est qu'en En 2020, en mars 2020, je ne sais pas si vous vous souvenez, on a tous été enfermés chez nous et toutes les activités se sont arrêtées et moi j'étais en plein développement de co-animation avec le psychiatre qui m'avait suivi. Et tout s'est arrêté. Et donc c'est là que j'ai fait une formation en victimologie parce qu'on était enfermés chez soi et cette formation se faisait par Internet. Donc c'était plus par curiosité intellectuelle. C'est intéressant parce que c'est Gérard Lopez qui est président de cette fondation, qui est un psychiatre que j'avais déjà écouté au sujet de la maltraitance des enfants. Et donc la victimologie, ça prend en charge toute personne victime dans quelque situation que ce soit, que ce soit un attentat, victime de malcrétence, de harcèlement, de violences conjugales, etc., pour prendre en compte sur plusieurs plans pour les aider à se reconstruire. Donc il y a une partie légale, criminologie, humanitaire, psychologique, donc je trouvais ça très intéressant d'étudier ça. Bon, moi, je ne suis pas à même d'aider les gens sur le plan légal, mais je peux leur indiquer des pistes d'aller vers des associations, des choses comme ça. Donc, en fait, dans cette histoire depuis mon burn-out, il y a quand même cette histoire de confinement, de soi-disant pandémie Covid, etc., qui fait que j'ai été arrêtée. J'ai un doute sur la chronologie, mais j'ai fait, suite au bilan de compétences, j'ai fait une formation pour devenir coach. Mais là, j'ai quand même trop de mémoire. qui était une formation assez... Donc, je l'ai faite en ligne, par Internet. Et à l'issue de ça, j'ai eu un magnifique diplôme. Ça me fait rire quand je dis magnifique, c'est qu'en fait, il est joli sur le papier. C'est-à-dire qu'il y a des dorures autour et tout. C'est pas très joli. Mais pour moi, la meilleure formation que j'ai pour être coach et pouvoir accompagner des gens, c'est simplement l'expérience de ma vie. mon expérience d'enfance, d'adulte, jusqu'à aujourd'hui, c'est ça qui me permet d'accompagner les gens, vraiment. Voilà, je me suis un peu perdue chronologiquement, mais on arrive en 2020.

  • Speaker #1

    En m'est venue la notion que tu étais devenu le patient expert oui en tant que puisque tu disais que tu allais animer du groupe en partenariat avec le psychiatre qui t'accompagnait donc c'est comme si tu étais devenu j'ai une posture de patient à patient expert qui allait à son tour accompagner des personnes qui avaient vécu la même chose oui tu vois j'avais oublié ce mot patient expert alors c'est les deux nominations dans l'éducation thérapeutique oui oui c'est tout à fait ça en fait c'est ça

  • Speaker #2

    Dans mon accompagnement en tant que coach, pour moi c'est facile parce que j'ai l'expérience de beaucoup, beaucoup, beaucoup d'épreuves. Et grâce à ça, quand une personne se présente à moi avec une problématique, que ce soit relationnelle, psychologique, dans le travail, etc., je l'écoute. Étant donné que j'ai travaillé sur moi, je peux accueillir cette personne avec ses difficultés. avec ces souffrances, sans que ça m'impacte nullement, mais par contre je suis en empathie totale. Et ça je pense que c'est très important. Donc j'écoute cette personne, j'écoute ses silences, et dans les moments où cette personne me parle, il me vient souvent des sortes de métaphores, d'images. que je lui suggère quand je sens que c'est le moment de le suggérer et qui apporte souvent une émotion dans cette personne qui fait qu'elle va pouvoir avancer plus en profondeur que dans le fait juste de raconter. Il y a l'émotion qui monte et pour moi, ça fait avancer la personne.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose de l'ordre de l'intuition.

  • Speaker #2

    Oui, je ne sais pas si ça vient de moi. Des fois, je dis peut-être que c'est quelque chose que je canalise de là-haut, je ne sais pas d'où, et parfois, je pense que ça vient de moi, c'est mon intuition. C'est assez mystérieux, en fait, je ne maîtrise pas tout.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est juste,

  • Speaker #2

    oui, c'est toujours juste.

  • Speaker #1

    Tu attribues le début de ton cheminement à ta découverte d'Alice Miller. Pour résumer, tu dis dans ta présentation sur ton site internet que j'ai parcouru de long en large en travers, tu dis avoir choisi au hasard un livre d'Alice Miller sur l'étagère du rayon psychologie, le parcourir et ressentir en le feuilletant comme si en retirer de tes épaules une sorte de manteau trop lourd, un poids que tu portais depuis toujours mais qui ne t'appartenait pas. Que s'est-il passé ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Sur quoi est-ce qu'elle a travaillé ? Qu'est-ce que tu as compris ? Fais-nous tout.

  • Speaker #2

    Oui, Alice Miller, c'est une femme extraordinaire. Alors, la vie est merveilleuse quand même. J'avais acheté un livre qui s'appelle L'Art de Coacher, de Pierre Blanc-Sanoun. Et au début de son livre, il évoque le nom de cette femme, Alice Miller, que je ne connaissais pas du tout. et donc je suis allée dans une bibliothèque chercher les livres qu'elle avait écrits, parce qu'elle en a écrit 13, elle est décédée en 2010, et j'en prends un au hasard et je commence à le feuilleter, là je me vois dans la bibliothèque, et franchement c'est ça, c'est tout d'un coup, c'est comme si quelqu'un venait de me retirer un poids des épaules, je me sentais allégée, parce qu'en fait Alice Miner, dans ce que je lisais, elle me disait que les souffrances, que ce que j'avais vécu dans l'enfance et les souffrances qui en découlaient à l'âge adulte, ce n'était pas de ma faute. Et elle rajoutait, c'est de la faute des parents, de mes parents. Jamais j'avais imaginé penser une chose pareille, et j'avais 40 ans. Et là, ça a été le début. Alors, j'ai lu tous ces livres, bien évidemment, et là, ça a été le début d'un cheminement de reconstruction, de réparation, grâce à cette femme. Je ne sais pas si... J'aimerais bien parler de quelques arguments que cette femme donne dans ses livres pour montrer aux gens de quoi elle parle. Donc il y a une des phrases qu'elle dit, parce que ça a été des phrases clés pour moi, il y a une des phrases qu'elle dit, c'est Adultes, nous ne sommes pas obligés d'aimer nos parents. Elle est énorme, cette phrase. Elle est énorme. Elle vous fait prendre conscience qu'en fait, il n'y a pas d'obligation. Et donc toutes ces fois où on s'oblige à leur rendre visite, à les manger une fois de temps en temps, etc., et puis la journée passe, on rentre chez soi, et on se sent vidé, fatigué, pas bien, mais qu'est-ce qui se passe ? Donc on se remet en question soi-même. Donc grâce à Alice Miller, déjà il y a une prise de conscience, on fait un pas de côté, on dit bon mais qu'est-ce qui se passe factuellement, pourquoi je ne me sens pas bien, etc. J'ai droit de ne pas les aimer. C'est le début d'une réflexion très très forte quand même. Ensuite, elle parle du quatrième commandement, Tu honoreras ton père et ta mère On ne dit pas la suite, mais Tu honoreras ton père et ta mère Ce quatrième commandement est un frein total à une réparation quand on a eu des parents maltraitants. Parce que si, enfant, on refoule la façon dont nos parents sont avec nous, ensuite on grandit, on devient adulte, et on est dans le déni de ce que nos parents nous ont fait vivre, cette phrase tu honoreras ton père et ta mère ça efface la possibilité de se dire mais ils sont peut-être un petit peu responsables de l'état dans lequel je suis aujourd'hui, pourquoi ils m'ont fait souffrir comme ça ? Donc ça, c'est une deuxième chose d'Alice Miller qui est très importante. Il y a une autre chose, et qui pour moi me tient énormément à cœur, c'est le pardon. Si un thérapeute ou quelqu'un, qui que ce soit, vous dit pour guérir, il faut pardonner stop. Moi, Alice Miller en parle, mais moi, j'avais déjà réfléchi sur ce sujet. Le pardon, ce n'est pas une action comme tiens, aujourd'hui, je vais mettre un jean bleu, tiens, aujourd'hui, je vais pardonner Ce n'est pas ça du tout. Le pardon, c'est un processus. Si en début de thérapie on vous dit de pardonner, ça n'a aucun sens, parce que vous allez devoir travailler sur ce que vous avez subi dans l'enfance, sur tout ce parcours. Vous ne pouvez pas commencer par pardonner à vos bourreaux avant même d'avoir fait la réparation, enfin d'avoir travaillé sur vous. Et ces bourreaux, est-ce qu'ils vous demandent pardon ? Donc en fait, le pardon, ça va être un processus qui arrivera ou pas. C'est pour moi jamais obligatoire. Et j'ai tendance à me mettre en colère quand j'entends qu'il faut pardonner. Parce qu'on a un impact de des religions. Alors il y a la religion et il y a l'éducation et la culture. Et je pense qu'Alice Miller a complètement raison à ce sujet. Et je ne cesserai de le dire. Et la dernière chose, enfin c'est pas la dernière, mais encore une chose dont parle Alice Miller, c'est la colère. En fait, j'ai mis beaucoup de temps à comprendre ce qu'elle voulait dire par là, parce que moi je n'arrivais pas à me mettre en colère contre mes parents. J'ai passé des tas d'années à faire des thérapies, etc. Et en fait, à un moment donné, l'expression de la colère est une libération, parce que quand vous exprimez votre colère, ça sort de vous. Et plutôt que de garder en vous tout ce qui explique cette colère justement, cette colère, elle va vous nuire. Donc l'exprimer, ce n'est pas forcément l'exprimer face à face avec ses parents, parce que certains parents ne vont pas le comprendre et vont en rajouter en vous disant mais n'importe quoi, enfin bon bref, comment oses-tu ? Donc cette colère, vous pouvez l'exprimer auprès d'un thérapeute qui est empathique, qui connaît les conséquences de la maltraitance dans l'enfance, dans la vie d'adulte. Vous pouvez l'exprimer dans une randonnée en montagne et crier votre colère en haut de la montagne. Vous pouvez l'exprimer où vous voulez, vous pouvez l'écrire. mais exprimer sa colère, c'est faire sortir de soi sa colère. Et ça, c'est vraiment salvateur. Voilà. J'ai encore beaucoup à dire sur Alice Miller, mais je ne sais pas si on peut parler encore beaucoup d'elle.

  • Speaker #1

    Si tu as d'autres choses à nous partager, on t'écoute.

  • Speaker #2

    Trois petites choses. Alice Miller, dans ses livres, elle parle de la pédagogie noire. La pédagogie noire, c'est une façon d'éduquer les enfants pour les soumettre et pour en faire des objets soumis. dans C'est pour ton bien, c'est un de ses livres, elle raconte des passages de la pédagogie noire, par exemple, au XIXe siècle, où des médecins écrivaient, ils expliquaient aux parents que pour dresser leurs enfants, c'est ce mot qui est utilisé. Là, j'ai un doute si c'est éduqué, mais je crois que c'est dressé. Il faut les frapper jusqu'à ce qu'ils se soumettent. Ça, c'est des médecins qui donnaient ça comme conseil aux parents. on comprend pourquoi en France, on a un mal de chien à faire voter cette loi contre la fessée. Alors là, j'avoue que je ne sais pas si elle a été votée ou pas, je n'ai pas noté. Mais c'est très récent en tout cas, si ça a été fait. C'est très récent, voilà. C'est incroyable. Donc elle parle de cette pédagogie noire, c'est important de la connaître, c'est-à-dire de savoir de quoi se servent les adultes parfois. Alors moi, je fais un petit point d'arrêt, c'est que je parle des parents maltraitants. Tous les parents ne sont pas maltraitants, on est d'accord. Je suis là pour aider les adultes qui ont subi de la maltraitance à la réparer pour mieux vivre leur vie d'adulte. Donc, cette pédagogie noire, il faut en avoir conscience et lire ce livre d'Alice Miller. Je pense que c'est assez dur à lire, mais c'est important. La deuxième chose dont elle parle, c'est les témoins, le témoin sepourrable. Ça c'est le témoin, c'est-à-dire que quand l'enfant est dans une famille dysfonctionnelle, il se peut qu'il y ait une personne autour de lui, ça peut être un oncle, une tante, un frère, une soeur, un enseignant, un n'importe qui, qui occasionnellement va l'assister, enfin lui faire prendre conscience que ce qu'il vit ce n'est pas normal et qu'il n'est pas tout seul. Et ça, sur le chemin de vie de cet enfant qui va devenir adulte, c'est hyper important d'avoir rencontré de temps en temps une personne comme ça, secourable. Moi, je peux le dire, c'est mon arrière-grand-mère. Mon arrière-grand-mère était un témoin secourable pour moi. Et ensuite, elle parle du témoin lucide. Le témoin lucide, c'est l'équivalent du témoin secourable dans l'enfance, mais dans la vie d'adulte. Et là, ça peut être un thérapeute, ça peut être une amie ou un ami. ça peut être une personne rencontrée qui connaît les conséquences de la maltraitance dans l'enfance sur la vie d'adulte et qui est en empathie avec cette personne, qui est capable d'entendre ce qu'elle a à dire, parce que c'est des fois très difficile cette personne donc on peut, sur son chemin de vie rencontrer ces témoins et c'est ces personnes-là qui vont vous aider à sortir de vos souffrances, voilà,

  • Speaker #1

    je pense que j'ai bien dit tu sais la personne que tu es devenue Laurence ?

  • Speaker #2

    Oui, alors là un peu émue parce que arriver à 62 ans, pour accepter, enfin c'était un peu avant, mais disons vers 60 ans, pour accepter de voir que finalement c'est une mission de vie. que je ne voulais pas voir. Mais je pense, même si j'en avais conscience, parce que j'ai toujours pratiqué l'écoute active, même autour de moi, que ce soit avec des amis, dans la famille, etc. Donc, comme dit Pierre Blanc-Sanone, on ne devient pas coach, on l'est depuis tout petit, au vu de son histoire personnelle, de ses névroses, de sa personnalité, etc. Ce qu'on a traversé, du chemin qu'on a fait, et on est prêt. À un moment donné, on est prêt. Donc, en fait, moi, je suis prête, depuis quelques années. à assumer cette mission et à aider des gens, parce que voilà, c'est ce pourquoi je suis là aujourd'hui en fait.

  • Speaker #1

    Il a fallu du temps pour l'admettre, le reconnaître.

  • Speaker #0

    Mais peut-être du temps pour toi-même guérir tes propres blessures et te réparer, parce que c'est un terme que tu as utilisé plusieurs fois.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Et la réparation est indispensable. On peut toujours aider les gens, même si on n'est pas complètement réparé. Mais je pense que je suis au bout du chemin de la réparation. Et ça, c'est quand même hyper important pour être confortable face aux personnes en souffrance.

  • Speaker #0

    Si on revient un petit peu en arrière, tout à l'heure, tu nous disais qu'en mars 2020, tout s'arrête. les activités que tu commences à mettre en place sont stoppées net par le confinement, par la crise sanitaire qu'est-ce qu'il advient à ce moment-là pour toi ? on peut en dire quelques mots alors là c'est une période qu'on a traversée même dans la main toutes les deux on a vécu quelque chose je pense que alors on

  • Speaker #1

    a parlé tout à l'heure de mon côté autrice moi j'écris Au quotidien, depuis des tas d'années, j'écris tous les jours. Et dans cette période de mars 2020 et les années qui ont suivi, j'ai continué à écrire. Et en fait, au vu de ce qu'on a traversé, parce qu'il y avait quand même un côté... de grandes peurs, de tout d'un coup, on allait tous mourir, on allait tous tomber malade et contaminer tout le monde, et il y avait quand même une espèce de terreur, je dirais organisée par les médias mainstream. aux ordres du gouvernement. Moi, j'ose dire les choses telles que je le pense parce que c'est ce que je pense. Donc, si les gens pensent autre chose, ils pensent autre chose, ils ont le droit. Mais moi, c'est ce que je pense.

  • Speaker #0

    J'espère que nous ne soyons pas censurés.

  • Speaker #1

    Eh bien, s'il y a de la censure, ça veut dire quelque chose, encore une fois. C'est que ça dérange. Donc en fait, il y a eu attention à l'outrage en ligne. Ah, oui, il y a quelques jours,

  • Speaker #0

    il a été voté la loi sur l'outrage en ligne.

  • Speaker #1

    Mais sinon, nous sommes en démocratie, tout va bien. Bon, en fait, on a vécu une période, pour moi, de grandes réflexions, et comme je l'ai dit tout à l'heure, je cherche à comprendre, c'est-à-dire tous ces morts qu'on nous balançait tous les jours à la télévision, étant donné qu'on était enfermés chez nous, on n'avait pas grand-chose d'autre à faire, donc on regardait ce qu'on nous disait, et je me disais, au bout d'un moment, je me disais, bon, c'est bien beau tout ça, mais d'habitude, il y en a combien des morts ? Parce qu'il y en a toujours eu des morts, hein, jusqu'à présent, ça. Et en fait, en regardant, je me rappelle, c'était avril-mai 2020, j'ai commencé à faire des recherches, et en fait, des morts, je ne sais pas, on était à 20 000 morts, mais en fait, à la même époque que les autres années, on a autant de morts. Donc pourquoi, qu'est-ce qui se passe ? Donc ça a été une grande réflexion, mais je suis vraiment passée par des périodes très difficiles, et j'en ai fait un livre parce qu'on oublie malheureusement, c'est très difficile de reparler de cette période-là parce qu'il y a de l'oubli, par contre il y a eu des moments très difficiles, et il y a aussi eu des moments formidables, notamment quand on a commencé à manifester, et qu'on s'est retrouvés toutes les deux, et ça, ça a été magique, parce que... C'était une expérience, je ne sais pas si toi c'est pareil, mais moi je n'avais jamais trop manifesté avant. Et là, c'était comme une évidence en fait. On est sortis, on s'est dit tu viens, je viens, on y va, et hop, c'est parti.

  • Speaker #0

    C'était notre rendez-vous tous les samedis. Il n'y a pas moyen de faire autre chose, effectivement, c'était nécessaire pour nous d'aller dire notre mécontentement et de dire qu'on ne consentait pas à ce qui était en train de se passer, même si on savait que dans l'absolu, ça n'allait peut-être pas changer grand-chose, mais c'était vital, en tout cas, d'aller dire non, et puis de se fédérer, d'en rencontrer aussi d'autres qui, comme nous, s'y sont. Vous avez question 1, remettons en question ce qui est en train de se passer.

  • Speaker #1

    On n'est pas en accord avec ça. Oui, c'était à la fois, toutes les deux, c'était... On a beaucoup rigolé, je ne sais pas si tu te rappelles, mais on a eu des sacrés fourris quand même. Alors que la situation était tellement dramatique, c'était vraiment une bouffée d'oxygène. Alors on était toutes les deux, et puis après on a des amis qui nous ont rejoints, et puis il y avait ce groupe de gens qu'on ne connaissait pas. et qui étaient là, il y avait des pancartes, avec des slogans, mais tout ça, ça a été heureusement mis en photo, et il y a eu des vidéos, il faut que ça reste, ça a été ce qui nous a permis de tenir, moi je trouve, sur le long terme, parce que quand on est tout seul chez soi, c'est mortifère dans cette situation, et là en fait, on s'ouvrait à d'autres personnes, on rencontrait d'autres personnes, on marchait, on chantait. On disait des slogans, c'est la vie. Et en fait, ce qu'il y avait d'extraordinaire aussi, c'est qu'il faut se rappeler qu'on nous disait de garder des distances avec l'autre. Il fallait se masquer, il ne fallait pas s'embrasser, il ne fallait pas s'enlacer. Et nous, qu'est-ce qu'on s'en lassait ? Je précise qu'on n'est même pas tombés malades, c'est quand même un monde. Et puis,

  • Speaker #0

    il fallait garder une distance, la distance de sécurité, la distanciation sociale de 2 mètres.

  • Speaker #1

    Donc, on est allés contre tout ça, et en fait, d'un côté, on nous disait... ne soyez pas vivants, mourrez à petit feu, surtout si vous tombez malade, n'appelez pas le médecin, restez chez vous, et puis quand vraiment vous allez mal, faites le 15, on est hospitalisé, mais c'est quoi ce monde ? On ne soigne plus les gens. Les médecins ne devaient pas soigner leurs malades. C'est quand même hallucinant. Il y a énormément à dire. J'en ai fait un livre, donc il n'est pas encore fini. Je l'ai appelé Déshumanisation, ni oubli, ni pardon. et je irai jusqu'au bout de ce livre parce que pour moi c'est fondamental je ne suis pas la seule à le faire mais plus on sera nombreux mieux ce sera justement à témoigner de ce qu'on a vécu et d'ailleurs il y a une personne qui l'a lu parce que je l'ai fini il est à la relecture et je lui ai demandé si ce n'était pas trop pas assez, des critiques tout ça non non non,

  • Speaker #0

    on a tendance à oublier il ne faut pas oublier donc pendant tout ce temps tu es empêchée de pouvoir exercer ton métier de coach. Donc, tu te lances dans l'écriture. Tu arrives même à aboutir à ce travail d'écriture en réalisant une industrie assez conséquente. Effectivement, tu relates presque jour par jour de tout ce qu'on a vécu depuis mars 2020.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et puis, à un moment donné, quand même, il y a des perspectives joyeuses. Tu peux à nouveau exercer ton métier ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, en fait, pour tout dire, je suis censée être à la retraite. Et ça fait une grosse réflexion dans ma tête. Est-ce qu'on peut... Enfin, il y avait une question pécuniaire. C'est-à-dire que je devais avoir une activité pour pouvoir continuer à bénéficier d'une rente qui m'a été octroyée suite à mon burn-out. Donc là, ça m'a fait accélérer le processus et moi, je trouve que l'univers est fabuleux. parce que j'étais prête à être coach, je le faisais bénévolement, je l'ai beaucoup fait, mais il y avait comme un frein à créer mon activité, mon auto-entreprise, parce que, par peur simplement. Et là, c'est l'univers qui m'a envoyé cette injonction, c'est-à-dire, il faut que tu aies ton activité si tu veux continuer à toucher cette rente, et il n'y a pas 36 solutions. Et donc, je me suis dit, c'est le moment, mais moi, ça me fait beaucoup rire, parce qu'en fait, l'univers est fabuleux. Et donc j'ai créé mon entreprise, bon après avoir bataillé avec l'administratif française pour comprendre comment ça se passe, etc. Et donc me voilà auto-entrepreneuse avec cette activité et tout s'est bousculé. Et puis on se rend compte qu'il y a des gens autour de nous pour nous aider et qui nous tombent du ciel. Enfin tout est magique en fait. Le site internet il a été fait par ma fille qui elle n'est pas spécialiste de site internet mais qui a trouvé, mais vraiment. ça fait partie de ses capacités, et c'est quelqu'un qui m'a boostée pour le faire, en fait, parce que sinon, toute seule, moi, je serais restée, oui, un site internet, pourquoi faire, blablabla. Ensuite, j'ai retrouvé une amie, un jour, je la vois, puis je lui dis, oh là là, je ne savais plus ce qu'elle faisait, je l'avais rencontrée à la période du burn-out, je ne savais plus quelle était son activité, où est-ce qu'elle en était, etc. et j'étais dans la phase administrative de la création d'entreprise avec toutes les questions qu'on peut se poser etc et je sentais que j'y arrivais pas et puis je l'ai appelée en me disant peut-être qu'elle va pouvoir m'aider je sais pas puis elle me dit mais tu sais c'est mon travail j'accompagne les gens qui veulent créer leur entreprise c'était trop drôle du coup elle m'a accompagnée elle m'a donné des tuyaux etc et puis aujourd'hui je suis face à toi Katia alors il se trouve que tu m'as déjà interviewée il y a fort longtemps avec l'histoire justement du Covid oui J'étais la première d'ailleurs, je crois.

  • Speaker #0

    J'étais la première. Alors, une petite aparté, effectivement, c'est drôle qu'on se retrouve là, parce que deux ans en arrière, un peu plus, tu es effectivement la première que moi, j'avais interviewée aussi dans la même dynamique que toi pour recueillir des témoignages, pour laisser une trace sur ce que nous vivions depuis le début de la crise sanitaire. Et c'est toi-même aussi qui m'avais encouragée à passer le pas de le faire, parce que je procrastinais, j'avais peur, je ne me sentais pas légitime. Et tu étais effectivement la première à être interviewée.

  • Speaker #1

    donc oui,

  • Speaker #0

    la vie est drôlement faite oui,

  • Speaker #1

    parce que quand tu m'as interviewée à cette époque-là j'imaginais pas qu'aujourd'hui tu allais m'interviewer dans le cadre de ton podcast Aujourd'hui écrivons demain qui est un podcast super que je conseille à tout le monde que j'écoute moi systématiquement que je trouve qu'on apprend des belles choses c'est positif, c'est pétillant ça donne la pêche en fait Katia tu sors de l'ombre des gens que j'aurais jamais rencontré dont je connais pas du tout l'existence tu fais ça pour ceux qui t'écoutent et c'est magique naturellement est venue l'idée de te donner la parole sur ce podcast pour raconter aussi ton parcours

  • Speaker #0

    de transformation et quand je t'écoute je comprends bien que tout ce que tu as vécu dans ta vie il y a quand même un fil rouge qui n'est pas très sympathique il y a quand même la maltraitance familiale institutionnelle d'entreprise comment dire dire ouvertement en tout cas la maltraitance et le fil rouge dans ta vie tu as vécu énormément d'expériences de maltraitance et parallèlement tu as fait un énorme travail sur toi d'introspection de cheminement pour sortir de de Le décès de tension aussi de victime, c'est-à-dire oui, tu as été victime, mais tu n'es plus dans la victimisation, et aujourd'hui tu mets au service des autres toute ton expérience, tu l'as dit au début, de vie, pour accompagner les autres. Est-ce que ta spécialité, c'est la thématique du trauma, de la maltraitance autour de l'enfance ?

  • Speaker #1

    Oui. J'ai eu du mal à mettre un mot sur ce que je peux apporter aux autres, ce qui est très difficile, parce que pour moi c'était évident. Oui, je sais, j'apporte, mais je ne sais pas quoi. En fait, trouver les mots pour dire... Je dirais que je suis spécialiste des conséquences de la maltraitance dans l'enfance sur la vie de l'adulte. Donc, effectivement, c'est de l'ordre du trauma. Et puis, j'ai une autre corde à mon arc, c'est que j'ai la chance d'avoir eu un... Un père particulier, et juste une petite anecdote, j'avais 34 ans quand une de mes thérapeutes que je suivais à l'époque m'a dit votre père est un pervers narcissique Ah, je ne sais pas ce que c'est qu'un pervers narcissique. Mais enfin, j'avais une explication de son comportement menteur, manipulateur, pervers. Et quand j'étais ado, dans les années 80, on ne parlait pas des pervers narcissiques. C'est Paul-Claude Racamier, le premier qui en a parlé, quand on a fait un livre La perversion narcissique qui est sorti en 1992. Donc moi je dirais que ça c'est une corde à mon arc, parce que je sais très bien comment fonctionnent les pervers manipulateurs, donc si une personne est en présence de ce genre d'individu, je peux aussi l'aider. Moi j'aurais beaucoup aimé, quand j'avais une vingtaine d'années, j'aurais beaucoup aimé rencontrer un thérapeute aguerri sur ce sujet, parce que c'est un sujet quand même très particulier, il faut le connaître. pour aider la personne à s'en sortir. Parce que c'est quand même, quand vous êtes victime d'un pervers narcissique, ça peut vous amener jusqu'à la mort. Vous pouvez vous en suicider, si je puis me permettre. Donc voilà, ça c'est une corde supplémentaire. Donc oui, effectivement, les traumas d'enfance, le pervers narcissique, c'est votre choix. Et puis aussi, il se trouve que j'ai été la maman d'une enfant qui a eu une grave maladie à deux ans, que j'ai accompagnée, et comme toute maman accompagne son enfant dans les soins hospitaliers sur de longues années. Donc je suis aussi à même d'écouter ce genre de souffrance qui n'est pas banale.

  • Speaker #0

    On peut préciser que tu en as fait un livre.

  • Speaker #1

    Effectivement ! Un si long voyage. Oui,

  • Speaker #0

    oui,

  • Speaker #1

    oui. Ça a été mon premier livre qui a été... Bon, aujourd'hui, il a un compte d'auteur. Il a été édité parce que j'avais trouvé sur internet une maison d'édition. En fait, je m'étais fourvoyée parce que cette maison d'édition ne m'a pas servi à grand chose. Mais maintenant, c'est un compte d'auteur, donc il est vendable si quelqu'un veut l'acheter. Je parle de cette expérience de maman qui accompagne son enfant dans la maladie.

  • Speaker #0

    Les Époux le versant, je l'ai lu en 48 heures, je crois. J'étais découverte aussi encore sous un autre angle. J'ai été très émue et touchée de lire ton témoignage parce que je crois qu'au moment où je lisais ton livre, j'avais l'âge auquel toi tu accompagnais le film, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, c'est possible.

  • Speaker #0

    Moi, c'est un livre que je vous invite à lire. Tu dis qu'on peut le trouver. Oui,

  • Speaker #1

    il faut te contacter peut-être pour avoir accès. Oui, il faut me contacter parce que c'est par mon biais que je le vends. Après, j'ai un blog sur Internet qui parle de ce livre. Je vais mettre le lien. éventuellement de ce blog, mais en me contactant, il n'y a pas de souci. Juste une petite anecdote sur ce livre, il a des résonances assez... Les personnes qui le lisent, en général, sont très touchées, certaines pleurent, le trouvent poignant, etc. Mais c'est quand même un livre d'espoir. Et notamment, il y a une dame, quand je travaillais encore avant mon burn-out, une dame assez âgée, une cliente que je ne connaissais pas, mais à qui on avait amené mon livre, un commercial qui l'avait amené. et elle m'a dit quelque chose, je ne m'y attendais pas du tout. Elle m'a dit Je vous remercie pour votre livre et je le relis de temps en temps parce qu'il me donne du courage. Je ne m'attendais pas du tout à ça. C'est surprenant finalement. Une fois qu'on a écrit un livre, on ne se rend pas compte de ce que les gens peuvent ressentir.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que j'ai mentionné en introduction que tu étais pour moi une battante et une guerrière parce que je t'ai connue il y a une dizaine d'années. Je n'avais pas notion à l'époque que tu avais traversé déjà dans ta vie passée. Et puis,

  • Speaker #1

    j'ai eu le coup de me jeter l'œuf.

  • Speaker #0

    Il y a une force de vie qui se lit dans ce que tu as écrit, qui est juste incroyable.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    et il est optimiste et il est plein de... On sait aujourd'hui que ta fille, elle est bel et bien là parmi nous. C'est elle qui a fait ton site internet. C'est quand même aussi une belle histoire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est difficile pour moi de parler sans émotions. ça fait partie des épreuves de la vie et Dieu sait qu'on en traverse mais j'ai au fond de moi enfin je vais finir par le croire une force de vie assez extraordinaire et j'y suis pour rien, c'est mon âme,

  • Speaker #0

    c'est mon chemin d'âme je sais pas alors comme dirait Jean-Dominique Michel, qu'est-ce qui te fait tenir bon ou debout parce que tu renversais des épreuves alors on les a balayées un peu rapidement mais on a bien compris en tout cas ce que tu as vécu dans ta vie sur le plan personnel, familial,

  • Speaker #1

    professionnel c'est une grande question Je ne sais même pas si j'ai la réponse, c'est un peu ce que je t'ai dit là, c'est que c'est en moi, c'est en moi, ça fait partie de ma nature,

  • Speaker #0

    c'est donc ça la résilience.

  • Speaker #1

    Je pense que ce qui est aussi très prégnant en moi, c'est l'amour. l'amour avec un grand A, que les êtres humains ont les uns pour les autres. C'est drôle de dire ça quand on a été maltraité, mais en tout cas, il y a des êtres humains fabuleux sur notre chemin, et l'amitié en fait partie. mes filles, certaines personnes de ma famille. Je me souviens, c'est ce que je dis dans mon livre sur ce qu'on a traversé depuis le Covid, c'est que j'ai eu des moments, j'ai un compagnon de vie avec qui je ne vis pas par choix, mais on est ensemble depuis de nombreuses années. Pendant le Covid... il y avait des injonctions du gouvernement qui nous disaient qu'il fallait qu'on soit vacciné. Donc on accepte un produit dans notre corps qui était en phase 3 de test, donc on ne connaissait rien, même pas la composition, etc. Moi, ma petite intuition personnelle qui est souvent là finalement, m'a dit surtout pas ! Ne te fais pas injecter ce produit ! Bon, c'était mon choix, mais j'avais un compagnon, et je ne voulais pas qu'il se fasse injecter ce produit. Et ça a été... tout le long du Covid, lui, il avait une façon de voir les choses, et moi une autre, et on a eu des discussions, mais je crois que jamais on s'est autant gueulé dessus, enfin moi ça me mettait dans des colères, je suis une personne très calme, qui aime apaiser les situations, mais là je suis sortie de mes gants, etc., vraiment ça a été, je me suis dit, tout ça pour en venir là, que si notre couple tenait le coup, malgré cette situation, c'est qu'il allait tenir encore très longtemps et que pour moi, quoi qu'il arrive, l'amour devait être plus fort que ça. Voilà. Donc l'amour est vraiment mon leitmotiv. Ouais, je dirais ça.

  • Speaker #0

    C'est une belle réponse. Et une belle raison de continuer à tenir bon et de pouvoir tenir bon. Oui. Oui, finalement, c'est l'énergie d'amour, c'est la plus puissante.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est le lien qu'on a les uns avec les autres. On a voulu nous retirer ça, on a voulu nous couper les uns des autres. C'est criminel.

  • Speaker #0

    Tu es aussi bibliothérapeute. Tu aimes écrire.

  • Speaker #1

    Je suis à venir.

  • Speaker #0

    Alors, qu'est-ce que c'est que bibliothérapeute ?

  • Speaker #1

    Alors, bibliothérapeute, en fait, juste une petite anecdote. Un jour, j'étais dans un magasin et je vois une carte de visite d'un homme qui était bibliothérapeute. Alors, comme je suis curieuse, j'ai pris sa carte, je l'ai emmenée chez moi. Je suis allée voir son site internet et puis j'ai vu qu'il s'était formé auprès de Régine Détambel. Régine Détambel, c'est une femme que je connaissais en tant qu'autrice, mais qui est bibliothérapeute en France et qui est une des rares d'ailleurs. Enfin, en tout cas, à l'époque, il y en avait très, très peu. et j'ai vu qu'elle formait les gens par internet. Donc je suis allée sur son site pour voir ce que c'était, etc. Et puis je me suis dit, moi je vais faire une formation avec elle, c'est super. En fait, je me suis rendu compte que bibliothérapeute, je l'étais plus ou moins depuis toujours, c'est-à-dire conseiller des livres aux gens qui peuvent leur apporter quelque chose, que ce soit des romans, des essais, etc. Et puis moi-même, je me suis soignée avec les livres, parce que depuis que je suis toute petite, depuis que je sais lire, le livre c'est mon compagnon. Pour moi, un livre, c'est magique. Donc j'écris effectivement, mais je lis beaucoup.

  • Speaker #0

    Vous ne le voyez pas, mais moi oui, il y a une énorme bibliothèque derrière Lourence. Oui, effectivement,

  • Speaker #1

    le livre… Ce sont mes bébés. Je les bichonne. Je les prête des fois. Alors la bibliothérapie, en fait, c'est né aux États-Unis. C'est une infirmière qui prenait en charge les soldats qui rentraient de la première guerre mondiale. et elle s'était rendue compte, donc c'était des personnes traumatisées, elle s'était rendue compte qu'en leur faisant la lecture ou en les faisant lire, ça les guérissait, enfin ça les soignait, ça avait une action très positive. et les anglo-saxons se servent beaucoup des livres justement pour aider les gens. Mais alors moi je voudrais parler de la façon dont Régine Détambel voit la bibliothérapie. Elle était kinésithérapeute à la base, et en fait grâce à la lecture de textes, pour des clients qui peuvent être enfermés soit dans leur corps, soit enfermés dans les prisons. dans les hôpitaux, quand on est malade, dans les EHPAD, quand on est âgé, il y a un espèce d'enfermement comme ça. Et la lecture de textes, alors les personnes peuvent les lire, les scander, les marteler, les chuchoter, ça fait vivre quelque chose dans leur corps, soit en écoutant, soit en le lisant à voix haute, c'est très important la lecture à voix haute. Et puis ensuite on peut avoir un petit carnet, donc dans ces ateliers de bibliothérapie créative, on peut avoir un petit carnet, et puis chacun va faire un petit collage, ou écrire des mots qui résonnent par rapport aux textes qui sont lus. Donc ça c'est la bibliothérapie. thérapie vue par Régine Détambel. Moi, j'ai fait, notamment, je m'en suis servie pour le burn-out, pour des personnes en burn-out, parce que je choisissais des textes qui faisaient que ça allait faire écho dans leur vécu, ou faire des pas de côté. C'est assez... Il faut le vivre pour le comprendre.

  • Speaker #0

    Donc, c'est un outil, si on peut dire, que tu mets aussi au service de ton accompagnement.

  • Speaker #1

    Voilà. Par exemple, si...

  • Speaker #0

    Comme si tu faisais une prescription du dernier livre d'Alice Miller.

  • Speaker #1

    Voilà, les anglo-saxons, il y a des médecins qui font ça. Ils font des ordonnances avec des livres. Et moi, ça va être, si j'ai une personne en face de moi, par exemple, qui se sent... qui n'ose pas avancer, agir, etc., je peux très bien lui proposer un livre de Frédéric Fongé qui s'appelle Oser. mais je peux aussi lui proposer un roman par exemple je sais pas moi il disait Lionel du Roi que j'adore enfin voilà ça peut être des romans,

  • Speaker #0

    ça peut être de la poésie ça peut être ça implique d'aimer la lecture et de lire régulièrement Et d'avoir une connaissance sur... Oui. Différentes... Différentes types. Tu parles de poésie, de roman, développement personnel, peut-être spiritualité. Oui,

  • Speaker #1

    voilà, c'est ça. Alors, après, on est que... On a que 24 heures et... Enfin, on ne veut pas tout lire. Donc, je sais très bien qu'il y a des tas de choses que je ne lis pas. Mais je suis quelqu'un qui lit tous les jours. Une petite connaissance.

  • Speaker #0

    Vous avez repéré une autre petite phrase que tu avais notée sur ton site.

  • Speaker #1

    Alors on fait beaucoup d'allers-retours.

  • Speaker #0

    Mais tout ça, pour moi, ça c'est un vrai qui s'admire en sens quand même. Le meilleur service que l'on peut rendre aux autres, c'est de faire un service sur soi.

  • Speaker #1

    Oui, en fait c'est assez simple. C'est-à-dire que si on ne va pas bien, si on a des souffrances, si on a des ments, si on a des vides, on va demander même inconsciemment à l'autre de remplir ses vides, de remplir ses ments. de nourrir les besoins que soi-même on n'arrive pas à satisfaire. Et quand on fait un travail sur soi, on n'a plus besoin des autres pour ça, parce qu'on sait le faire seul. On l'a déjà fait, on l'a réparé, donc on n'a plus de besoin. Et l'autre devient un interlocuteur, c'est beaucoup plus simple, c'est plus fluide, on a juste à raconter, à parler, ça simplifie énormément. Un exemple, des parents qui n'ont pas fait un travail sur eux, vont reporter sur leurs enfants des demandes de réassurance, des besoins qu'eux-mêmes dévident de tendresse, etc. Ils vont faire porter sur leurs enfants le poids de leurs propres problèmes. Dans la vie de couple, c'est pareil. On va demander à l'autre d'être le pourvoyeur de notre bien-être. En fait, ce n'est pas ça la relation à l'autre. La relation à l'autre, c'est un échange. Ce n'est pas demander à l'autre de pourvoir à nos manques. Et quand on est réparé, qu'on est bien, non seulement on ne va pas demander à l'autre de nous réparer et de pourvoir à nos manques, mais en plus on va être en capacité de dire nos limites, de dire nos besoins, de dire oui, je suis d'accord pour t'aider ou ah ben non, là, je ne peux pas En fait, ça simplifie tout. Voilà,

  • Speaker #0

    pour bien apprendre à se connaître. On peut venir te rencontrer.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Si tu devais définir la raison d'être aujourd'hui de ton activité,

  • Speaker #1

    quel est le why ? La raison d'être ? C'est d'être une main tendue pour les gens qui en ont besoin, et puis d'aider les personnes à réfléchir par eux-mêmes. et à être dans la connaissance, mais pas dans l'ignorance. Je crois que c'est Alice Miller qui a dit ça.

  • Speaker #0

    Quelles sont les valeurs qui t'animent ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai des valeurs très fortes, comme la liberté et la justice, et, bon, c'est pas des sous-valeurs, les autres sont aussi très fortes, la paix, la joie et l'humour. Parce que là, on parle de choses un peu dramatiques, mais comme tu peux voir, j'ai souvent le sourire. Et je trouve que d'ailleurs, on s'est rencontré sur un atelier rigologie, oui, de notre amie Christine. Le rire est le meilleur médicament. C'est la meilleure thérapie qu'on puisse y avoir. Donc il faut toujours mettre de l'humour, même dans les situations les plus dramatiques. En tout cas, c'est la façon dont je fonctionne.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas toujours inné, tandis que c'est le mécanisme de défense le plus élaboré. C'est vraiment quelque chose que l'on a en nous, alors c'est du point de vue pathologique ou psychanalytique, mais c'est le mécanisme le plus puissant qui nous permet peut-être de prendre du recul, de nous détacher, d'être moins impacté.

  • Speaker #1

    même dans les situations les plus critiques les plus dramatiques oui puis ça relie les gens les humains entre eux aussi le rire parce qu'on rit à plusieurs quand on a un faux rire et qu'on est deux à avoir un faux rire et qu'on n'en peut plus et tout mais c'est magique c'était

  • Speaker #0

    quand ton dernier faux rire ?

  • Speaker #1

    oh je me rappelle plus je saurais pas te dire mais il y en a eu un il y a pas longtemps mais je saurais pas te dire avec qui et quelle occasion peut-être avec une de mes filles parce que j'ai souvent des faux rires avec mes filles mais j'en ai aussi avec mon compagnon

  • Speaker #0

    donc je ne sais même pas te dire un exemple moi j'en ai eu un avant de se ressortir j'avoue que ça me fait drôlement du bien je me dis là mais mince on ne rit pas suffisamment je suis d'accord qu'est-ce que tu souhaites transmettre comme message aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    alors je voudrais dire aux personnes qui souffrent qu'il y a un moyen d'aller bien, d'aller mieux d'abord et d'aller bien ensuite. Ce n'est pas inéluctable, ce n'est pas parce qu'on a des problèmes relationnels, des problèmes psychologiques qui prennent la tête, etc. Non, il y a des solutions. Effectivement, faire une thérapie avec une personne qui vous convient, c'est très important. Et puis la deuxième chose, c'est que vous n'êtes pas responsable de ce que vous avez subi dans l'enfance. et que ça c'est quand même pas très important parce qu'on a tendance à se culpabiliser voilà je crois que c'est les deux choses principales après j'aurais tendance à dire aussi qu'il y a des choses qui ne sont pas normales comme c'est pas normal de s'auto-détruire c'est pas normal de se soumettre c'est pas normal d'être agressif c'est pas normal d'être violent et tout ça ce sont des surréactions par rapport à à ce qu'on a vécu. Donc mettre tout ça en lumière, en fait, il faut avoir envie de vivre et non plus de survivre pour avancer, pour évoluer. Donc c'est un choix. On a cette responsabilité-là quand on est adulte. Est-ce que j'ai envie de prendre ma vie en main aujourd'hui, même malgré tout ce que j'ai vécu ? Est-ce que j'ai envie d'avancer ? Est-ce que j'ai envie d'évoluer et d'aller mieux ?

  • Speaker #0

    Si je peux rebondir sur ce que tu as dit avant, on n'est peut-être pas responsable de ce que nos parents nous ont fait vivre. Mais alors peut-être est-on responsable de ce que l'on en fait dans notre vie, par contre, quand on est à vivre et à avancer.

  • Speaker #1

    Mais on n'est pas responsable des souffrances que l'on endure à cause de cette enfance. La responsabilité, elle est simplement de est-ce que je me remonte les manches et est-ce que je fais quelque chose pour aller mieux ou pas ? Oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu aurais envie de dire à la petite Florence ?

  • Speaker #1

    Qu'elle est bien plus forte que tous ceux qui ont voulu la soumettre. qu'elle garde toujours son humour et sa joie de vivre, et que la vie vaut la peine d'être vécue.

  • Speaker #0

    Ce que tu as déposé ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de continuer à développer mon activité de coach, donc le faire connaître et aider le maximum de gens que je pourrais, tout en respectant mes besoins et mes limites, parce que le burn-out est passé par là et qu'il faut savoir. ne pas se laisser envahir non plus par trop d'activité. Continuer l'écriture, parce que de toute façon, bon ça je ne l'ai pas dit, mais l'écriture fait partie de mon ADN, et sans écriture je pense que je me désintégrerais, je ne sais pas trop si on peut dire ça comme ça, donc continuer à écrire. c'est parce que tu as une routine tous les matins moi j'écris tous les matins et tu en as ton quatrième carnet d'écriture 2015 ça doit être le centième à peu près et c'est grâce à ces carnets que tu as pu aussi écrire ces manuscrits oui déshumanisation ni oubli ni pardon je l'ai écrit en reprenant toutes mes notes depuis 2020 quotidienne, bon après j'en ai fait quelque chose de chronologique mais avec des coupures quand même enfin c'est pas, mais c'est pour

  • Speaker #0

    ça montre bien ce qu'on a vécu, je me suis servi de ça, parce que la mémoire, je l'aurais pas eue, j'aurais pas eu la mémoire de tous ces événements, c'était trop compliqué.

  • Speaker #1

    Tu as redécouvert, en lisant tes notes, les avions d'été,

  • Speaker #0

    l'absurdité, et encore, je dis pas tout, parce qu'il y a des gens qui ont vécu des choses de leur côté, c'est vu de mon côté, et individuellement, même si on a vécu tous la même chose, individuellement, on a vécu des choses différentes.

  • Speaker #1

    Je t'ai invitée à participer aujourd'hui, donc c'est le podcast qui met en lumière les acteurs du Nouveau Monde. Qu'est-ce que c'est le Nouveau Monde pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors pour moi, tout commence par l'éducation. Donc j'aimerais un monde où les enfants soient élevés dans la bienveillance, dans l'amour, jamais dans la violence. ce qui n'empêche pas de mettre des limites mais pour moi le nouveau monde ça commence par ça parce que je suis toujours assez surprise que les gens pensent régler les problèmes de violence d'adultes du monde, de la société etc. sans aller à la source, à l'origine parce qu'en fait l'enfant qui est maltraité apprend la violence et ça fera un adulte ou qui va s'auto-mutiler ou qui va être violent vis-à-vis des autres, à moins qu'il fasse une thérapie, il est sur le bout des thérapies. Donc en fait, la violence, c'est bien de réparer les gens et d'essayer d'empêcher qu'il y ait de la violence dans la société, mais si on prend à la base... dans l'enfance, je pense qu'on ira vers un monde plus humain. Ça rejoint tout ce que j'ai dit depuis tout à l'heure. C'est que les gens seront en lien sans agressivité, ou en tout cas beaucoup moins, etc. Donc, pour moi, c'est ça. ni pessimiste, ni optimiste, plutôt réaliste. Quand je pense, pardon pour parler encore de ça, mais qu'on a masqué des enfants à l'école, ils ne pouvaient pas respirer de toute la journée, ou on leur donnait un jeton de temps en temps pour pouvoir baisser le masque. Personnellement, quand je mettais le masque pour faire mes courses, en tant qu'adulte, je le baissais pour respirer et je ne le supportais pas. Ces enfants, on leur a fait supporter ça. C'est pour moi... Alors, oui, ce que je voulais dire aussi, donc on leur a fait supporter les masques, et en plus, on leur a fait... on les a culpabilisés en disant qu'éventuellement, si leurs grands-parents mouraient, c'était de leur faute.

  • Speaker #1

    C'était même pas éventuellement.

  • Speaker #0

    Non, c'était pas éventuellement. Je viens de le rajouter.

  • Speaker #1

    Rappelle-toi le spot publicitaire,

  • Speaker #0

    c'était quand même très explicite. C'est ça. Ce spot publicitaire qui dit ça, on voyait des enfants qui embrassaient leurs grands-parents et ensuite on voyait les grands-parents à l'hôpital. C'est monstrueux. C'est de la maltraitance de l'État envers nos enfants. je trouve ça assez criminel. Donc c'est pour ça que je dis que je suis réaliste, pas trop optimiste, parce que si la société n'est pas capable, toutes les personnes qui ont contribué à cette maltraitance de l'enfance pendant la période Covid, il faut quand même qu'on ouvre les yeux sur ce qui est fondamental dans la vie. Ce qui est fondamental, c'est d'être bienveillant vis-à-vis de nos enfants, c'est les adultes de demain. pour leur vie d'enfant et pour leur vie de futur adulte. Le nouveau monde pour moi serait un monde où enfin tous ceux qui œuvrent pour le bien-être des enfants soient entendus, tous ces livres doivent être lus comme celui de... Catherine Guéguen, je suis ma bibliothérapeute coach, mais lisez Pour une enfance heureuse de Catherine Guéguen, vous allez comprendre comment se développe le cerveau d'un enfant. On va comprendre que battre un enfant, être violent, lui dire des horreurs, ou le finir, ou le mettre dans sa chambre, etc., ou le masquer, c'est scandaleux. Je suis outré. Voilà. Petit point positif, pendant cette période, des associations de parents se sont montées, et j'en pense à une en particulier pour protéger les enfants, donc ça c'est le côté positif, je pense à l'association des mamans louvres. Donc les humains sont capables du pire et du meilleur, alors pour ce nouveau monde, allons vers le meilleur.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que toi tu penses pouvoir porter ta pierre à l'édifice ?

  • Speaker #0

    Ah ah ! j'aimerais offrir aux personnes que je côtoie le meilleur de moi-même. Voilà, c'est assez modeste. C'est Pierre !

  • Speaker #1

    Nous arrivons à la fin de l'interview. Est-ce qu'il y a une question que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé que je te pose ?

  • Speaker #0

    Ou un sujet qu'on n'a pas abordé mais juste pour... Dire que je suis une personne hypersensible à multi-potentiel, j'ai découvert ça très tardivement en passant un test de QI. Et donc, je suis à même d'accompagner des personnes surefficientes comme les appels Christelle Petit-Colin, dont je recommande la lecture Je pense trop. Voilà, et c'est une particularité intéressante parce que quand je l'ai su, quand j'ai compris qui j'étais après ce test, j'ai compris tout mon parcours professionnel. Toute la façon dont je fonctionnais en entreprise, avec une espèce de vision globale des problèmes, des solutions, etc. Et quand je coache une personne, j'ai aussi cette particularité de voir ce que tout le monde ne voit pas. donc c'est important alors on dit beaucoup hypersensibilité là aussi il y a trop de vocabulaire à une époque on disait les surdoués et tout ça alors ça fait genre on se prend pour qui et tout mais on se prend pas pour personne c'est juste qu'on a une réflexion on a des pensées en arborescence on pense très très vite à beaucoup de choses et une pensée en amène une autre et c'est juste un fonctionnement cérébral différent de ce qui est la norme parce qu'on est moins nombreux Voilà, c'est tout. C'est pas cela à péter avec une histoire de QI et tout ça. Mais c'est important de savoir qui on est. Il y a plein de gens qui le sont, mais qui ne le savent pas.

  • Speaker #1

    Et d'autres qui pensent l'être et qui ne le sont pas.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est sûr.

  • Speaker #1

    Il faut faire une flopée de burn-out, une flopée d'hyperstressisme.

  • Speaker #0

    Et de pervers narcissique aussi.

  • Speaker #1

    Et de pervers narcissique, voilà. Donc des termes qui sont...

  • Speaker #0

    Comment dire ?

  • Speaker #1

    Il y a une psychiatrisation massive. on a besoin de porter des étiquettes oui j'ai fait un brin à hôte je suis hyper sensible comme une identité alors qu'en fait on est tous et on revient à la question de départ de qui tu es,

  • Speaker #0

    qui sommes nous en fait on a plein de facettes tout le monde a plein de facettes les étiquettes ça aide à je pense que les étiquettes c'est bien de se les mettre à un moment donné pour expliquer les choses et puis après on s'en détache et on est soi qui je suis, je suis moi tiens voilà hum hum hum hum

  • Speaker #1

    Il nous a fallu une heure pour arriver à répondre à la question de départ.

  • Speaker #0

    Ben voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu souhaites nous dire quelque chose de plus pour terminer, avant que nous passions à mon portrait chinois ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'on a déjà beaucoup, beaucoup dit le jour.

  • Speaker #1

    Tu ne m'as pas parlé d'un texte que tu voulais lire ? Est-ce que c'est le bon moment ?

  • Speaker #0

    Ou à la fin, c'est comme tu veux. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Se prête plutôt à la fin.

  • Speaker #0

    Ouais, je pense qu'on peut finir dessus. D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, on va avancer sur le portrait chinois.

  • Speaker #0

    Si tu étais...

  • Speaker #1

    Oui ? Si tu étais un plat, alors ça tombe bien parce qu'on va bientôt le prélever.

  • Speaker #0

    On a faim, donc ça tombe bien. Alors moi, si j'étais un plat, je serais une salade thaï au bœuf. Alors j'adore ce plat pour son côté parfumé parce que dedans, il y a de la coriandre et de la citronnelle. Moi, je me damnerais pour de la coriandre et de la citronnelle. Puis c'est épicé, donc c'est pétillant, c'est... voilà. C'est ça.

  • Speaker #1

    Si tu étais un livre ? Alors là,

  • Speaker #0

    c'est un problème pour moi de répondre à un livre.

  • Speaker #1

    On a combien de temps ?

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de livres. Est-ce que je dis qu'un seul livre ? Ou est-ce que tu en as plusieurs ?

  • Speaker #1

    Si tu en as plusieurs, tu peux nous en dire plusieurs.

  • Speaker #0

    Alors, déjà, lire les livres d'Alice Miller. Je ne suis pas obligée de tous les lire, mais il faut en lire quelques-uns quand même. Pour moi, c'est très important. Et dans la lignée d'Alice Miller, il y a Brigitte Auriol, qui est une dame qui a travaillé avec elle, une psychologue, et qui a écrit un livre très récent. qui, pour les personnes qui n'ont pas envie de lire beaucoup, à la place de lire à l'hysminaire, ils peuvent lire ce livre-là, qui s'intitule Après tout ce qu'on a fait pour toi J'ai envie de parler d'une farouche liberté de Gisèle Halimi, parce que ça, c'est mon côté femme. C'est une femme extraordinaire. Franchement, il faut lire ce livre, il se lit très vite. C'est incroyable ce qu'elle a fait, son parcours de vie est incroyable. Et puis... Je suis obligée de citer un livre de Lionel Duroy, donc Le Chagrin. C'est un des livres, c'est un auteur qui se sert de sa vie, en fait, pour écrire des récits de vie, mais sous forme de romans qui sont très bien écrits, qui sont passionnants. Et bon, lui aussi, il a eu une enfance très particulière. Et cet auteur, en plus, j'ai eu la chance de le rencontrer, de passer plus d'une heure avec lui dans un café de ma ville et on a échangé sur l'écriture. C'est magnifique, magnifique. Voilà. Je vais m'arrêter là, il y en a plein d'autres.

  • Speaker #1

    Si tu étais un dicton,

  • Speaker #0

    ah ! Soyez vous-même, les autres sont déjà pris Oscar Wilde

  • Speaker #1

    Si tu étais un film, le cercle des poètes disparu Alors celui-là c'est aussi un incontournable

  • Speaker #0

    Oui il y a tout dedans Il y a Carpe Diem Mais surtout moi ce qui m'a beaucoup marqué C'est l'histoire de ce garçon Qui a été maltraité par son père Et qui se suicide C'est à l'éthérie de cette histoire et puis cet acteur donc Robin Williams qui joue le professeur c'est un petit peu moi quelque part je voilà transmettre au jeune ah oui oui très beau film si tu étais un super héros ou une super héroïne ? alors là sans hésiter je serais un zoro au féminin pour sauver tous les enfants merci Laurence de ta participation De rien. C'était un plaisir, Katia.

  • Speaker #1

    Merci à toi de ton postage et de ton authenticité. Tu as donc un texte à nous lire, un texte que tu as écrit ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est un texte que j'ai écrit en 2017, mais je l'ai retrouvé pour l'occasion. Je l'ai intitulé L'origine de la violence dès les stages J'enrage. J'enrage de savoir ces enfants maltraités au sein de leur famille. Je voudrais, telle la fée, transformer leurs bourreaux en parents bienveillants. Que de temps gagner sur le futur. Pourquoi croit-on que l'on peut bâtir une société sans violence quand elle est présente à l'origine ? C'est absurde. On essaye de colmater les plaies quand il est trop tard. C'est à la source qu'il faut agir. Futurs parents, anciens enfants ayant été niés dans vos besoins, regardez votre réalité en face. Soyez lucide sur ce que vous avez vécu dans votre enfance. Pensez vos plaies, fermez vos cicatrices, et ne demandez pas à vos propres enfants de le faire à votre place. L'aveuglement généralisé sur les actes de cruauté endurés dans l'enfance est une grenade que l'on emmène partout avec soi dans sa vie d'adulte. Déposez cette grenade avant qu'elle ne vous pète à la figure et fasse d'autres victimes. Ouvrez les yeux sur votre histoire. Vous avez le droit de vous plaindre. Puis, après ce temps de délaissage de vos fardeaux, repartez allégés et enrichis de la connaissance de la vérité. C'est un cadeau que vous vous faites et que vous faites à vos enfants.

  • Speaker #1

    Merci. Tu l'avais écrit dans quel contexte ?

  • Speaker #0

    Celui-là. Précisez-moi non, mais c'est ce genre de texte que j'écris spontanément. après des maturations de pensée dans mon esprit. Je ne me souviens pas précisément.

  • Speaker #1

    Encore merci.

  • Speaker #0

    De rien, Katia, merci à toi. Et longue vie à ton podcast, Aujourd'hui écrivons demain. Ça fait vraiment du bien. Je conseille à tout le monde de l'écouter.

  • Speaker #1

    je te remercie et merci beaucoup pour votre écoute j'espère que le parcours de Laurence Benoit vous aura inspiré n'hésitez pas à la contacter directement sur ses réseaux où est-ce qu'on te trouve ?

  • Speaker #0

    sur mais oui mon site internet coachdevie64.fr et là il y a mon mail et mon numéro de téléphone donc on les met il y aura un contact dans la description de cet épisode à bientôt j'espère que vous aurez pris plaisir à nous écouter

  • Speaker #1

    Si vous avez aimé cet épisode et que vous souhaitez continuer à découvrir les histoires de ces acteurs du Nouveau Monde, abonnez-vous et si vous voulez être tenu informé de la sortie du prochain épisode, retrouvez-nous sur les réseaux, tous les liens sont dans le descriptif. Merci d'avoir pris le temps de passer ce moment avec nous. Je vous dis à très vite pour un nouveau témoignage d'une belle âme.

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Description

🎙️ Aujourd’hui, j’ai la joie d’interviewer Laurence Benoist.


Depuis que nous avons fait connaissance il y a dix ans lors d’un atelier de rigologie, animé par son amie Christine, nous nous soutenons dans nos chemins de vie et projets respectifs.


La vie n’a pas toujours été des plus faciles pour Laurence qui a su transformer chacune des épreuves auxquelles elle a été confrontée en une force de vie extraordinaire.


S’il y a un mot qui la caractérise, c’est la résilience. Laurence est une battante, une guerrière.


Après un burn out en 2015 qui interrompt sa vie professionnelle, elle quitte le monde du salariat pour explorer le chemin de la connaissance de soi et s’épanouir dans un autre champ professionnel.


Laurence devient coach de vie et d’évolution personnelle ainsi que bibliothérapeute.


Elle nous racontera combien l’écriture et la voie du développement personnel l’ont aidé à réparer ses blessures. Parce qu’elle est également auteure.


Ensemble, nous abordons :


✨son burn out et son impact sur le plan personnel et professionnel

✨son parcours thérapeutique, son processus de guérison et de réparation

✨son évolution professionnelle en tant que coach de vie et bibliothérapeute

✨les principes de la bibliothérapie

✨son intérêt pour la victimologie au regard de son histoire

✨l'incidence de la crise sanitaire sur son quotidien

✨l'écriture pour sublimer les expériences de vie traumatiques vécues

✨sa raison d’être et ses valeurs

✨sa définition du Nouveau Monde

✨comment elle y prend part

Installez-vous confortablement et immiscez-vous dans notre conversation.

Bonne écoute.


Pour suivre Laurence et prendre contact avec elle :

Site : https://coachdevie64.fr/

Blog : https://point2vu.blogspot.com/2013/10/un-si-long-voyage-de-laurence-berthault.html#more

Mail : coachdevie64@yahoo.com
Tel : 06 22 31 35 89

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et je suis la fondatrice de Redaxilv, une entreprise de rédaction pour les professionnels et les particuliers. D'un côté, j'aide les acteurs du Nouveau Monde à se raconter et à se rendre visible, en rédigeant leur contenu sur le web et les réseaux, et en leur donnant la parole sur ce podcast. Et de l'autre, j'aide les particuliers à écrire leur biographie, les témoignages, c'est mon dada. A travers ce podcast, je vous propose de découvrir comment des humains engagés et conscients participent aujourd'hui à la construction du monde de demain, le nouveau monde. Ils aspirent à un monde plus juste et plus respectueux du vivant. Ils se préoccupent des humains, des animaux et de l'environnement dans lequel ils évoluent et favorisent leur mieux-être. Tels des colibris, ils apportent leur pierre à l'édifice. Ils sont le changement que l'on veut voir dans le monde. Tous les lundis, je mets en ligne une nouvelle interview d'un acteur du nouveau monde pour que vous puissiez... Connaître son histoire et son talent, comprendre qui il est, ce qu'il fait, comment il est arrivé à faire ce qu'il fait, savoir ce qu'il apporte à ce nouveau monde. Je vous embarque avec moi le temps de cette rencontre en toute authenticité et humilité.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui c'est la joie d'interviewer Laurence Benoit. Depuis que nous avons fait connaissance il y a une dizaine d'années lors d'un atelier de phrygologie animé par son amie Christine, nous nous soutenons dans nos chemins de vie et projets respectifs. La vie n'a pas toujours été des plus faciles pour Laurence, qui a su transformer chacune des épreuves auxquelles elle a été confrontée en une force de vie extraordinaire. S'il y a un mot qui la caractérise, C'est la résilience. Laurence est une battante,

  • Speaker #2

    une guerrière.

  • Speaker #1

    Après un burn-out en 2015 qui interrompt sa vie professionnelle, elle quitte le monde du salariat pour explorer le chemin de la connaissance de soi et s'épanouir dans un autre champ professionnel. Laurence est coach de vie et d'évolution personnelle ainsi que bibliothérapeute. Elle nous racontera combien l'écriture et la voie du développement personnel l'ont aidé à réparer ses blessures, parce qu'elle est également auteur. Je ne vous en dis pas plus, installez-vous confortablement et imméciez-vous dans notre conversation. Bonne écoute ! Laurence,

  • Speaker #2

    bonjour ! Bonjour Katia !

  • Speaker #1

    Écoute, je suis ravie de te donner la parole. Après tout ce qu'on a traversé aussi toutes les deux.

  • Speaker #2

    Oui, oui, une longue histoire.

  • Speaker #1

    Je vais rentrer dans le vif du sujet. Lorsqu'on parcourt ton site et que l'on te connaît, on comprend combien il t'a fallu en passer par un long parcours psychothérapeutique pour comprendre dans quoi s'originaient tes souffrances adultes. Comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, tu as raison de dire que j'ai vécu un long parcours thérapeutique parce que j'avais besoin de comprendre d'où venaient mes souffrances d'adultes. Et donc j'ai rencontré plusieurs thérapeutes différents. Certains disaient de la gestalt, de la TCC, de l'EMDR, etc. Et aujourd'hui, je dirais que je suis réparée et que je vais bien.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire qui es-tu, Laurence ? Alors, on a beaucoup discuté sur cette question de qui es-tu.

  • Speaker #2

    Oui, c'est difficile de répondre à cette question qui est très simple en soi, parce que qui je suis sur le plan perso, sur le plan pro, au fond de moi, je dirais que je suis une femme de 62 ans, maman de... Deux grandes filles adultes aujourd'hui qui sont les trésors de ma vie. Je suis donc coach de vie et autrice. Et puis j'ajouterais que je suis une chercheuse dans l'âme. C'est-à-dire, j'ai toujours besoin de comprendre. Alors je suis très intéressée par tout ce qui touche à l'humain, son fonctionnement, son dysfonctionnement, le fonctionnement du cerveau, les émotions. la génétique, l'épigénétique, donc quid de l'inné, quid de l'acquis. Et quand je dis que je suis une chercheuse, ce n'est pas un vain mot, parce que ces sujets qui me passionnent me font aller dans de nombreuses lectures, de livres, d'articles. Je regarde beaucoup de vidéos sur ces sujets. Donc je le fais après, une fois que j'ai récolté toutes ces informations. je me fais ma propre opinion. Je suis chercheuse dans l'âme. Moi, c'est ce qui me définit le plus.

  • Speaker #1

    J'ai mentionné dans l'introduction que tu as fait un burn-out. Oui. J'ai l'impression qu'il y a vraiment un avant et un après. Tu me racontais ton histoire et de ce que je connais de toi. Quel souvenir est-ce que tu gardes de ton burn-out en 2015 ? Quelle incidence il a eu dans ta vie ?

  • Speaker #2

    Alors, ce que je voudrais dire, c'est que le burn-out qui m'est arrivé en 2015, ça a été comme on se prend un mur dans la figure, parce qu'en fait, le burn-out, on se... On voit bien qu'il se passe quelque chose qui ne va pas, mais on ne s'en rend pas vraiment compte. C'est très important de connaître le burn-out. Moi, je sais que j'ai fait un prémice en 2013. Je me souviens avoir été en arrêt maladie une dizaine de jours. J'étais allongée, je ne pouvais pas me lever et j'avais une maladie bizarre. Mais je suis retournée travailler parce qu'il faut bien gagner sa vie. Et donc, en 2015, ça a été l'épuisement professionnel total, c'est-à-dire que le corps et le cerveau ne fonctionnent plus. Donc on est en mode allongé les trois quarts du temps. Ça a été terrible. C'est comme un traumatisme, en fait. Et je sais que c'est un traumatisme, ce n'était pas une dépression en ce qui me concerne, parce qu'à partir du moment où j'étais en arrêt maladie et où j'ai fait un suivi avec un psychiatre et que j'ai senti que je ne retournerais plus jamais dans cette entreprise, je ne dis pas que j'allais mieux parce que le corps a été consumé de l'intérieur, donc il fallait que je me répare. mais en tout cas je me sentais protégée de ne pas reprendre dans l'infoprise. C'est une expérience très très forte, et je dirais qu'avant le burn-out, je ne m'écoutais pas du tout, je pensais qu'il fallait absolument que je gagne ma vie au quotidien, et qu'il n'y avait aucune autre solution, que personne ne pourrait m'aider. Et après le burn-out, ça a été une reconstruction pas à pas, en faisant un suivi psychiatrique, en étant dans des groupes de parole avec des personnes qui ont fait un burn-out, et petit à petit j'ai... J'ai compris que ma vie, ce n'était pas celle que je pensais avant, mais ça a été très très long. Ce n'est pas quelque chose qu'on fait comme ça en quelques jours. Je pense que c'est sur des années. Et à l'issue... Je pense que c'est sur des années.

  • Speaker #1

    Est-ce que moi, je peux rebondir ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux préciser quels sont les symptômes du burn-out que tu as eus ? Parce que j'ai l'impression de voir fleurir sur les réseaux de plus en plus de personnes se plaindre d'avoir fait un burn-out ou de faire un burn-out. Et encore ce matin, j'ai aperçu un poste où quelqu'un a essayé de faire la distinction entre ce que c'était qu'un burn-out et un moment de fatigue ou de surmenage. Je ne fais pas un burn-out comme ça entre janvier et février 2024. Et puis, j'ai l'impression qu'on l'a tellement... On a tellement voulu le banaliser, ou à trop vouloir le vulgariser, ça a perdu son sens. Parce que tu as parlé tout à l'heure de se consumer de l'intérieur, il y a vraiment ça en fait.

  • Speaker #2

    En fait, pour la petite histoire, j'étais dans une entreprise où au départ j'avais beaucoup trop de travail. C'est un stress chronique en fait. C'est-à-dire que ça faisait 7 ans que j'étais dans la même entreprise. C'est petit à petit que le stress m'a consumé, ça s'est pas fait du jour au lendemain. Donc au début il y avait beaucoup trop de travail, il n'y avait pas suffisamment de personnel, et petit à petit il y avait aussi du non-sens. Je n'étais pas en accord avec la façon dont mes patrons géraient leur entreprise. Il me semblait que j'avais de bonnes idées, mais on n'en tenait pas compte. Et puis j'étais isolée, l'isolement est très important, c'est un paramètre qui fait qu'on peut se retrouver dans le burn-out, c'est l'isolement. et j'avais de moins en moins de salariés autour de moi, puisqu'ils partaient et ils n'étaient pas renouvelés, et il y avait cette idée à la fin que j'étais comme mise au placard, que l'entreprise ne savait pas ce qu'elle allait devenir, j'étais toute seule. Donc on essaye de tenir parce qu'on a besoin d'un salaire, de donner du sens là où il n'y en a plus, et le corps en fait donne des signaux. Et pour la petite histoire, quand j'ai vu la psychologue du travail, parce que je sentais que quand j'ouvrais la porte de mon appartement pour aller travailler, je fondais en larmes. C'est pas normal. J'ai eu l'idée pour me sauver d'aller vers la médecine du travail, alors que je n'y pensais pas du tout avant. Et la psychologue du travail me pose des questions sur le fonctionnement de l'entreprise, etc. Donc là, j'arrivais à parler, dire voilà, ça ne marche pas. Et puis à un moment donné, elle me pose une question, elle me dit, et vous, comment va votre sommeil et votre alimentation ? Et là, j'ai fondu en larmes. En fait, je me suis rendu compte que ça n'allait pas du tout. donc c'est très difficile parce qu'on est dans le déni de ce qui se passe pour soi tout en se disant ça va pas mais il faut continuer à avancer et en fait le corps il est usé petit à petit enfin c'est moi je sais que je suis restée allongée ça me fait rire maintenant j'étais allongée sur mon canapé toute la journée parce que j'étais en arrêt maladie et je me disais je prendrais bien un thé mais le problème c'est qu'il fallait que je me lève pour aller faire bouillir de l'eau et faire du thé, je pouvais pas c'est assez loin maintenant c'est en 2015 mais je me souviens de ce côté où je ne pouvais plus me mouvoir je ne pouvais plus faire des courses je me revois une de mes filles était venue m'aider je la suivais, j'ai presque en pleuré mais je la suivais comme une petite vieille dans la grande surface je ne pouvais plus faire mes courses c'est pour dire que ça va très très loin il me paraît important de pouvoir vraiment vous préciser aussi,

  • Speaker #1

    alors tu n'es pas la première à témoigner du burn-out dans les interviews que j'ai posées, peut-être qu'on s'en est On a effleuré la question du burn-out. Je remercie en tout cas de témoigner de ça. Je vois bien que ça ravive des émotions. Ce n'était pas une période facile pour toi. Tout d'un coup, tu es terrassée.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Pour moi, est-ce que tu es sortie de cet état ? Qu'est-ce qui t'a aidée à pouvoir en reprendre vos pieds ? Parce que tu nous as dit tout à l'heure que ça a été long.

  • Speaker #2

    En fait, j'ai eu la chance que la psychologue du travail m'a donné le nom d'un psychiatre. qui prenait en charge les personnes qui avaient fait un burn-out. Et ça a été le début d'un long chemin avec lui, magnifique. Je me demande si je n'y allais pas deux fois par semaine au début, puis une fois par semaine, mais en fait, ça a été sur plusieurs mois. Et cette personne m'a regardée comme un individu. Je ne sais pas, il a humanisé ma détresse. Ça a été... Oui, un accompagnement extraordinaire. C'est devenu une personne que j'aime beaucoup, qui m'a suivie pendant deux ans. Et ensemble, d'ailleurs... Il a créé des groupes de paroles pour des personnes en burn-out, et il dit que c'est grâce à moi, parce que je l'ai un peu boosté. C'était drôle, parce qu'au bout d'un moment, on échangeait beaucoup sur le sujet, forcément. Au début, j'étais toujours dans les larmes, et après, j'étais dans l'idée de créer ces ateliers créatifs autour du burn-out. Donc il l'a créé, et du coup, j'ai rencontré d'autres personnes qui ont fait des burn-out, et ça, franchement, pour moi... C'est une solution extraordinaire. C'est-à-dire de parler avec des gens qui ont le même vécu, qui sont dans la même détresse. Et on était dans des entreprises complètement différentes, dans des milieux complètement différents. Il y avait un banquier, il y avait un mec qui travaillait à la ville, il y avait des femmes qui travaillaient dans d'autres domaines. Enfin, on était vraiment dans des domaines très différents. Mais le partage... l'écoute, l'empathie, la compréhension, tout ça, ça fait que, ah, je ne suis pas toute seule, ah, mon entreprise dysfonctionnait aussi, je ne suis pas responsable de ce burn-out, c'est ça la reconstruction petit à petit.

  • Speaker #1

    Tu avais déjà entendu parler du burn-out ? Avant d'en faire quand même...

  • Speaker #2

    Pas du tout !

  • Speaker #1

    Et la première fois qu'on a prononcé ce terme-là, tu te souviens de la réaction que tu as eue ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne m'en souviens pas du tout. Il faut dire que j'étais dans un état physique et psychique qui fait que les réflexions, je pense que j'ai oublié. Par contre, là, ce qui me vient, c'est que pour les personnes qui seraient dans cette situation, elles peuvent s'adresser via Internet, je pense, sur le site de souffrance au travail, avec Marie-France Peuset. qui est une femme extraordinaire dont j'ai lu les livres, que j'ai écouté en conférence, et ça aide énormément. Parce que voilà, il y a une compréhension... Comment on est maltraité au travail ? Je pense que la maltraitance est aussi au travail. On pourrait beaucoup en parler, parce qu'il y a la maltraitance. Pourquoi maltraitance ? Le système capitaliste, pour moi, est beaucoup responsable de cette situation. Du profit à tout va, les employés n'ont aucun sens. On perd les valeurs, on perd le sens de l'activité. C'est un ensemble. On dit le bore-out, c'est l'ennui au travail. Le brown-out, c'est le manque de sens au travail. Et le burn-out, c'est on est consumé d'intérieur, on s'écroule. C'est un sujet passionnant. Je l'ai beaucoup exploité en 2015 et les années suivantes, mais aujourd'hui, c'est moins d'actualité. Mais c'est important de le dire aux gens. conscientiser ça. Ils ne sont pas responsables de l'état dans lequel ils sont quand ça va mal dans l'entreprise. Voilà, c'est ça que je veux dire.

  • Speaker #1

    C'est presque le mal du siècle, parce que c'est aussi une réalité. Je veux dire, je ne minimise pas quand je dis que beaucoup se plaignent ou disent avoir vécu un burn-out, et quand on lit leurs témoignages, on peut se poser la question est-ce que c'est véritablement un burn-out à qui il est défini, puisqu'il est reconnu, je crois, comme maladie professionnelle.

  • Speaker #2

    Depuis quand ? Je sais qu'à l'époque, il n'était pas reconnu. Quand j'ai vu en 2015, 16, 17, il n'était pas encore reconnu. Aujourd'hui, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Il me semblait qu'il était question de se soit reconnu comme une maladie professionnelle. Donc c'est un diagnostic médical. Quelle a été ta vie depuis ?

  • Speaker #2

    Alors en fait, entre 2015 et J'ai mené plusieurs actions pour me sortir de cet état de burn-out. Ça a commencé avec cette thérapie avec ce psychiatre, avec qui j'ai commencé bénévolement à animer des groupes de créativité autour du burn-out, jusqu'en 2019. Entre-temps, j'ai fait un bilan de compétences, parce que je sentais que c'était nécessaire de savoir où j'en étais sur le plan professionnel, et j'étais complètement perdue. Et à l'issue de ce bilan de compétences, je me souviens que dans le bilan, il était indiqué que coach était un métier pour moi, mais j'ai laissé ça un peu comme ça de côté. et puis ensuite j'ai vu alors ça c'est une autre formation que j'ai faite, c'est donc la bibliothérapie on en parlera peut-être tout à l'heure la victimologie c'est un sujet qui m'a intéressée, en fait je n'ai cessé d'apprendre pendant ce temps qui m'était donné où je n'avais pas besoin de travailler pour nourrir un objectif particulier oui je suis en train de chercher dans quelle direction j'ai réfléchi à tout ça ah oui, ce que je voulais dire c'est que ce qui s'est passé c'est qu'en En 2020, en mars 2020, je ne sais pas si vous vous souvenez, on a tous été enfermés chez nous et toutes les activités se sont arrêtées et moi j'étais en plein développement de co-animation avec le psychiatre qui m'avait suivi. Et tout s'est arrêté. Et donc c'est là que j'ai fait une formation en victimologie parce qu'on était enfermés chez soi et cette formation se faisait par Internet. Donc c'était plus par curiosité intellectuelle. C'est intéressant parce que c'est Gérard Lopez qui est président de cette fondation, qui est un psychiatre que j'avais déjà écouté au sujet de la maltraitance des enfants. Et donc la victimologie, ça prend en charge toute personne victime dans quelque situation que ce soit, que ce soit un attentat, victime de malcrétence, de harcèlement, de violences conjugales, etc., pour prendre en compte sur plusieurs plans pour les aider à se reconstruire. Donc il y a une partie légale, criminologie, humanitaire, psychologique, donc je trouvais ça très intéressant d'étudier ça. Bon, moi, je ne suis pas à même d'aider les gens sur le plan légal, mais je peux leur indiquer des pistes d'aller vers des associations, des choses comme ça. Donc, en fait, dans cette histoire depuis mon burn-out, il y a quand même cette histoire de confinement, de soi-disant pandémie Covid, etc., qui fait que j'ai été arrêtée. J'ai un doute sur la chronologie, mais j'ai fait, suite au bilan de compétences, j'ai fait une formation pour devenir coach. Mais là, j'ai quand même trop de mémoire. qui était une formation assez... Donc, je l'ai faite en ligne, par Internet. Et à l'issue de ça, j'ai eu un magnifique diplôme. Ça me fait rire quand je dis magnifique, c'est qu'en fait, il est joli sur le papier. C'est-à-dire qu'il y a des dorures autour et tout. C'est pas très joli. Mais pour moi, la meilleure formation que j'ai pour être coach et pouvoir accompagner des gens, c'est simplement l'expérience de ma vie. mon expérience d'enfance, d'adulte, jusqu'à aujourd'hui, c'est ça qui me permet d'accompagner les gens, vraiment. Voilà, je me suis un peu perdue chronologiquement, mais on arrive en 2020.

  • Speaker #1

    En m'est venue la notion que tu étais devenu le patient expert oui en tant que puisque tu disais que tu allais animer du groupe en partenariat avec le psychiatre qui t'accompagnait donc c'est comme si tu étais devenu j'ai une posture de patient à patient expert qui allait à son tour accompagner des personnes qui avaient vécu la même chose oui tu vois j'avais oublié ce mot patient expert alors c'est les deux nominations dans l'éducation thérapeutique oui oui c'est tout à fait ça en fait c'est ça

  • Speaker #2

    Dans mon accompagnement en tant que coach, pour moi c'est facile parce que j'ai l'expérience de beaucoup, beaucoup, beaucoup d'épreuves. Et grâce à ça, quand une personne se présente à moi avec une problématique, que ce soit relationnelle, psychologique, dans le travail, etc., je l'écoute. Étant donné que j'ai travaillé sur moi, je peux accueillir cette personne avec ses difficultés. avec ces souffrances, sans que ça m'impacte nullement, mais par contre je suis en empathie totale. Et ça je pense que c'est très important. Donc j'écoute cette personne, j'écoute ses silences, et dans les moments où cette personne me parle, il me vient souvent des sortes de métaphores, d'images. que je lui suggère quand je sens que c'est le moment de le suggérer et qui apporte souvent une émotion dans cette personne qui fait qu'elle va pouvoir avancer plus en profondeur que dans le fait juste de raconter. Il y a l'émotion qui monte et pour moi, ça fait avancer la personne.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose de l'ordre de l'intuition.

  • Speaker #2

    Oui, je ne sais pas si ça vient de moi. Des fois, je dis peut-être que c'est quelque chose que je canalise de là-haut, je ne sais pas d'où, et parfois, je pense que ça vient de moi, c'est mon intuition. C'est assez mystérieux, en fait, je ne maîtrise pas tout.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est juste,

  • Speaker #2

    oui, c'est toujours juste.

  • Speaker #1

    Tu attribues le début de ton cheminement à ta découverte d'Alice Miller. Pour résumer, tu dis dans ta présentation sur ton site internet que j'ai parcouru de long en large en travers, tu dis avoir choisi au hasard un livre d'Alice Miller sur l'étagère du rayon psychologie, le parcourir et ressentir en le feuilletant comme si en retirer de tes épaules une sorte de manteau trop lourd, un poids que tu portais depuis toujours mais qui ne t'appartenait pas. Que s'est-il passé ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Sur quoi est-ce qu'elle a travaillé ? Qu'est-ce que tu as compris ? Fais-nous tout.

  • Speaker #2

    Oui, Alice Miller, c'est une femme extraordinaire. Alors, la vie est merveilleuse quand même. J'avais acheté un livre qui s'appelle L'Art de Coacher, de Pierre Blanc-Sanoun. Et au début de son livre, il évoque le nom de cette femme, Alice Miller, que je ne connaissais pas du tout. et donc je suis allée dans une bibliothèque chercher les livres qu'elle avait écrits, parce qu'elle en a écrit 13, elle est décédée en 2010, et j'en prends un au hasard et je commence à le feuilleter, là je me vois dans la bibliothèque, et franchement c'est ça, c'est tout d'un coup, c'est comme si quelqu'un venait de me retirer un poids des épaules, je me sentais allégée, parce qu'en fait Alice Miner, dans ce que je lisais, elle me disait que les souffrances, que ce que j'avais vécu dans l'enfance et les souffrances qui en découlaient à l'âge adulte, ce n'était pas de ma faute. Et elle rajoutait, c'est de la faute des parents, de mes parents. Jamais j'avais imaginé penser une chose pareille, et j'avais 40 ans. Et là, ça a été le début. Alors, j'ai lu tous ces livres, bien évidemment, et là, ça a été le début d'un cheminement de reconstruction, de réparation, grâce à cette femme. Je ne sais pas si... J'aimerais bien parler de quelques arguments que cette femme donne dans ses livres pour montrer aux gens de quoi elle parle. Donc il y a une des phrases qu'elle dit, parce que ça a été des phrases clés pour moi, il y a une des phrases qu'elle dit, c'est Adultes, nous ne sommes pas obligés d'aimer nos parents. Elle est énorme, cette phrase. Elle est énorme. Elle vous fait prendre conscience qu'en fait, il n'y a pas d'obligation. Et donc toutes ces fois où on s'oblige à leur rendre visite, à les manger une fois de temps en temps, etc., et puis la journée passe, on rentre chez soi, et on se sent vidé, fatigué, pas bien, mais qu'est-ce qui se passe ? Donc on se remet en question soi-même. Donc grâce à Alice Miller, déjà il y a une prise de conscience, on fait un pas de côté, on dit bon mais qu'est-ce qui se passe factuellement, pourquoi je ne me sens pas bien, etc. J'ai droit de ne pas les aimer. C'est le début d'une réflexion très très forte quand même. Ensuite, elle parle du quatrième commandement, Tu honoreras ton père et ta mère On ne dit pas la suite, mais Tu honoreras ton père et ta mère Ce quatrième commandement est un frein total à une réparation quand on a eu des parents maltraitants. Parce que si, enfant, on refoule la façon dont nos parents sont avec nous, ensuite on grandit, on devient adulte, et on est dans le déni de ce que nos parents nous ont fait vivre, cette phrase tu honoreras ton père et ta mère ça efface la possibilité de se dire mais ils sont peut-être un petit peu responsables de l'état dans lequel je suis aujourd'hui, pourquoi ils m'ont fait souffrir comme ça ? Donc ça, c'est une deuxième chose d'Alice Miller qui est très importante. Il y a une autre chose, et qui pour moi me tient énormément à cœur, c'est le pardon. Si un thérapeute ou quelqu'un, qui que ce soit, vous dit pour guérir, il faut pardonner stop. Moi, Alice Miller en parle, mais moi, j'avais déjà réfléchi sur ce sujet. Le pardon, ce n'est pas une action comme tiens, aujourd'hui, je vais mettre un jean bleu, tiens, aujourd'hui, je vais pardonner Ce n'est pas ça du tout. Le pardon, c'est un processus. Si en début de thérapie on vous dit de pardonner, ça n'a aucun sens, parce que vous allez devoir travailler sur ce que vous avez subi dans l'enfance, sur tout ce parcours. Vous ne pouvez pas commencer par pardonner à vos bourreaux avant même d'avoir fait la réparation, enfin d'avoir travaillé sur vous. Et ces bourreaux, est-ce qu'ils vous demandent pardon ? Donc en fait, le pardon, ça va être un processus qui arrivera ou pas. C'est pour moi jamais obligatoire. Et j'ai tendance à me mettre en colère quand j'entends qu'il faut pardonner. Parce qu'on a un impact de des religions. Alors il y a la religion et il y a l'éducation et la culture. Et je pense qu'Alice Miller a complètement raison à ce sujet. Et je ne cesserai de le dire. Et la dernière chose, enfin c'est pas la dernière, mais encore une chose dont parle Alice Miller, c'est la colère. En fait, j'ai mis beaucoup de temps à comprendre ce qu'elle voulait dire par là, parce que moi je n'arrivais pas à me mettre en colère contre mes parents. J'ai passé des tas d'années à faire des thérapies, etc. Et en fait, à un moment donné, l'expression de la colère est une libération, parce que quand vous exprimez votre colère, ça sort de vous. Et plutôt que de garder en vous tout ce qui explique cette colère justement, cette colère, elle va vous nuire. Donc l'exprimer, ce n'est pas forcément l'exprimer face à face avec ses parents, parce que certains parents ne vont pas le comprendre et vont en rajouter en vous disant mais n'importe quoi, enfin bon bref, comment oses-tu ? Donc cette colère, vous pouvez l'exprimer auprès d'un thérapeute qui est empathique, qui connaît les conséquences de la maltraitance dans l'enfance, dans la vie d'adulte. Vous pouvez l'exprimer dans une randonnée en montagne et crier votre colère en haut de la montagne. Vous pouvez l'exprimer où vous voulez, vous pouvez l'écrire. mais exprimer sa colère, c'est faire sortir de soi sa colère. Et ça, c'est vraiment salvateur. Voilà. J'ai encore beaucoup à dire sur Alice Miller, mais je ne sais pas si on peut parler encore beaucoup d'elle.

  • Speaker #1

    Si tu as d'autres choses à nous partager, on t'écoute.

  • Speaker #2

    Trois petites choses. Alice Miller, dans ses livres, elle parle de la pédagogie noire. La pédagogie noire, c'est une façon d'éduquer les enfants pour les soumettre et pour en faire des objets soumis. dans C'est pour ton bien, c'est un de ses livres, elle raconte des passages de la pédagogie noire, par exemple, au XIXe siècle, où des médecins écrivaient, ils expliquaient aux parents que pour dresser leurs enfants, c'est ce mot qui est utilisé. Là, j'ai un doute si c'est éduqué, mais je crois que c'est dressé. Il faut les frapper jusqu'à ce qu'ils se soumettent. Ça, c'est des médecins qui donnaient ça comme conseil aux parents. on comprend pourquoi en France, on a un mal de chien à faire voter cette loi contre la fessée. Alors là, j'avoue que je ne sais pas si elle a été votée ou pas, je n'ai pas noté. Mais c'est très récent en tout cas, si ça a été fait. C'est très récent, voilà. C'est incroyable. Donc elle parle de cette pédagogie noire, c'est important de la connaître, c'est-à-dire de savoir de quoi se servent les adultes parfois. Alors moi, je fais un petit point d'arrêt, c'est que je parle des parents maltraitants. Tous les parents ne sont pas maltraitants, on est d'accord. Je suis là pour aider les adultes qui ont subi de la maltraitance à la réparer pour mieux vivre leur vie d'adulte. Donc, cette pédagogie noire, il faut en avoir conscience et lire ce livre d'Alice Miller. Je pense que c'est assez dur à lire, mais c'est important. La deuxième chose dont elle parle, c'est les témoins, le témoin sepourrable. Ça c'est le témoin, c'est-à-dire que quand l'enfant est dans une famille dysfonctionnelle, il se peut qu'il y ait une personne autour de lui, ça peut être un oncle, une tante, un frère, une soeur, un enseignant, un n'importe qui, qui occasionnellement va l'assister, enfin lui faire prendre conscience que ce qu'il vit ce n'est pas normal et qu'il n'est pas tout seul. Et ça, sur le chemin de vie de cet enfant qui va devenir adulte, c'est hyper important d'avoir rencontré de temps en temps une personne comme ça, secourable. Moi, je peux le dire, c'est mon arrière-grand-mère. Mon arrière-grand-mère était un témoin secourable pour moi. Et ensuite, elle parle du témoin lucide. Le témoin lucide, c'est l'équivalent du témoin secourable dans l'enfance, mais dans la vie d'adulte. Et là, ça peut être un thérapeute, ça peut être une amie ou un ami. ça peut être une personne rencontrée qui connaît les conséquences de la maltraitance dans l'enfance sur la vie d'adulte et qui est en empathie avec cette personne, qui est capable d'entendre ce qu'elle a à dire, parce que c'est des fois très difficile cette personne donc on peut, sur son chemin de vie rencontrer ces témoins et c'est ces personnes-là qui vont vous aider à sortir de vos souffrances, voilà,

  • Speaker #1

    je pense que j'ai bien dit tu sais la personne que tu es devenue Laurence ?

  • Speaker #2

    Oui, alors là un peu émue parce que arriver à 62 ans, pour accepter, enfin c'était un peu avant, mais disons vers 60 ans, pour accepter de voir que finalement c'est une mission de vie. que je ne voulais pas voir. Mais je pense, même si j'en avais conscience, parce que j'ai toujours pratiqué l'écoute active, même autour de moi, que ce soit avec des amis, dans la famille, etc. Donc, comme dit Pierre Blanc-Sanone, on ne devient pas coach, on l'est depuis tout petit, au vu de son histoire personnelle, de ses névroses, de sa personnalité, etc. Ce qu'on a traversé, du chemin qu'on a fait, et on est prêt. À un moment donné, on est prêt. Donc, en fait, moi, je suis prête, depuis quelques années. à assumer cette mission et à aider des gens, parce que voilà, c'est ce pourquoi je suis là aujourd'hui en fait.

  • Speaker #1

    Il a fallu du temps pour l'admettre, le reconnaître.

  • Speaker #0

    Mais peut-être du temps pour toi-même guérir tes propres blessures et te réparer, parce que c'est un terme que tu as utilisé plusieurs fois.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Et la réparation est indispensable. On peut toujours aider les gens, même si on n'est pas complètement réparé. Mais je pense que je suis au bout du chemin de la réparation. Et ça, c'est quand même hyper important pour être confortable face aux personnes en souffrance.

  • Speaker #0

    Si on revient un petit peu en arrière, tout à l'heure, tu nous disais qu'en mars 2020, tout s'arrête. les activités que tu commences à mettre en place sont stoppées net par le confinement, par la crise sanitaire qu'est-ce qu'il advient à ce moment-là pour toi ? on peut en dire quelques mots alors là c'est une période qu'on a traversée même dans la main toutes les deux on a vécu quelque chose je pense que alors on

  • Speaker #1

    a parlé tout à l'heure de mon côté autrice moi j'écris Au quotidien, depuis des tas d'années, j'écris tous les jours. Et dans cette période de mars 2020 et les années qui ont suivi, j'ai continué à écrire. Et en fait, au vu de ce qu'on a traversé, parce qu'il y avait quand même un côté... de grandes peurs, de tout d'un coup, on allait tous mourir, on allait tous tomber malade et contaminer tout le monde, et il y avait quand même une espèce de terreur, je dirais organisée par les médias mainstream. aux ordres du gouvernement. Moi, j'ose dire les choses telles que je le pense parce que c'est ce que je pense. Donc, si les gens pensent autre chose, ils pensent autre chose, ils ont le droit. Mais moi, c'est ce que je pense.

  • Speaker #0

    J'espère que nous ne soyons pas censurés.

  • Speaker #1

    Eh bien, s'il y a de la censure, ça veut dire quelque chose, encore une fois. C'est que ça dérange. Donc en fait, il y a eu attention à l'outrage en ligne. Ah, oui, il y a quelques jours,

  • Speaker #0

    il a été voté la loi sur l'outrage en ligne.

  • Speaker #1

    Mais sinon, nous sommes en démocratie, tout va bien. Bon, en fait, on a vécu une période, pour moi, de grandes réflexions, et comme je l'ai dit tout à l'heure, je cherche à comprendre, c'est-à-dire tous ces morts qu'on nous balançait tous les jours à la télévision, étant donné qu'on était enfermés chez nous, on n'avait pas grand-chose d'autre à faire, donc on regardait ce qu'on nous disait, et je me disais, au bout d'un moment, je me disais, bon, c'est bien beau tout ça, mais d'habitude, il y en a combien des morts ? Parce qu'il y en a toujours eu des morts, hein, jusqu'à présent, ça. Et en fait, en regardant, je me rappelle, c'était avril-mai 2020, j'ai commencé à faire des recherches, et en fait, des morts, je ne sais pas, on était à 20 000 morts, mais en fait, à la même époque que les autres années, on a autant de morts. Donc pourquoi, qu'est-ce qui se passe ? Donc ça a été une grande réflexion, mais je suis vraiment passée par des périodes très difficiles, et j'en ai fait un livre parce qu'on oublie malheureusement, c'est très difficile de reparler de cette période-là parce qu'il y a de l'oubli, par contre il y a eu des moments très difficiles, et il y a aussi eu des moments formidables, notamment quand on a commencé à manifester, et qu'on s'est retrouvés toutes les deux, et ça, ça a été magique, parce que... C'était une expérience, je ne sais pas si toi c'est pareil, mais moi je n'avais jamais trop manifesté avant. Et là, c'était comme une évidence en fait. On est sortis, on s'est dit tu viens, je viens, on y va, et hop, c'est parti.

  • Speaker #0

    C'était notre rendez-vous tous les samedis. Il n'y a pas moyen de faire autre chose, effectivement, c'était nécessaire pour nous d'aller dire notre mécontentement et de dire qu'on ne consentait pas à ce qui était en train de se passer, même si on savait que dans l'absolu, ça n'allait peut-être pas changer grand-chose, mais c'était vital, en tout cas, d'aller dire non, et puis de se fédérer, d'en rencontrer aussi d'autres qui, comme nous, s'y sont. Vous avez question 1, remettons en question ce qui est en train de se passer.

  • Speaker #1

    On n'est pas en accord avec ça. Oui, c'était à la fois, toutes les deux, c'était... On a beaucoup rigolé, je ne sais pas si tu te rappelles, mais on a eu des sacrés fourris quand même. Alors que la situation était tellement dramatique, c'était vraiment une bouffée d'oxygène. Alors on était toutes les deux, et puis après on a des amis qui nous ont rejoints, et puis il y avait ce groupe de gens qu'on ne connaissait pas. et qui étaient là, il y avait des pancartes, avec des slogans, mais tout ça, ça a été heureusement mis en photo, et il y a eu des vidéos, il faut que ça reste, ça a été ce qui nous a permis de tenir, moi je trouve, sur le long terme, parce que quand on est tout seul chez soi, c'est mortifère dans cette situation, et là en fait, on s'ouvrait à d'autres personnes, on rencontrait d'autres personnes, on marchait, on chantait. On disait des slogans, c'est la vie. Et en fait, ce qu'il y avait d'extraordinaire aussi, c'est qu'il faut se rappeler qu'on nous disait de garder des distances avec l'autre. Il fallait se masquer, il ne fallait pas s'embrasser, il ne fallait pas s'enlacer. Et nous, qu'est-ce qu'on s'en lassait ? Je précise qu'on n'est même pas tombés malades, c'est quand même un monde. Et puis,

  • Speaker #0

    il fallait garder une distance, la distance de sécurité, la distanciation sociale de 2 mètres.

  • Speaker #1

    Donc, on est allés contre tout ça, et en fait, d'un côté, on nous disait... ne soyez pas vivants, mourrez à petit feu, surtout si vous tombez malade, n'appelez pas le médecin, restez chez vous, et puis quand vraiment vous allez mal, faites le 15, on est hospitalisé, mais c'est quoi ce monde ? On ne soigne plus les gens. Les médecins ne devaient pas soigner leurs malades. C'est quand même hallucinant. Il y a énormément à dire. J'en ai fait un livre, donc il n'est pas encore fini. Je l'ai appelé Déshumanisation, ni oubli, ni pardon. et je irai jusqu'au bout de ce livre parce que pour moi c'est fondamental je ne suis pas la seule à le faire mais plus on sera nombreux mieux ce sera justement à témoigner de ce qu'on a vécu et d'ailleurs il y a une personne qui l'a lu parce que je l'ai fini il est à la relecture et je lui ai demandé si ce n'était pas trop pas assez, des critiques tout ça non non non,

  • Speaker #0

    on a tendance à oublier il ne faut pas oublier donc pendant tout ce temps tu es empêchée de pouvoir exercer ton métier de coach. Donc, tu te lances dans l'écriture. Tu arrives même à aboutir à ce travail d'écriture en réalisant une industrie assez conséquente. Effectivement, tu relates presque jour par jour de tout ce qu'on a vécu depuis mars 2020.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et puis, à un moment donné, quand même, il y a des perspectives joyeuses. Tu peux à nouveau exercer ton métier ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, en fait, pour tout dire, je suis censée être à la retraite. Et ça fait une grosse réflexion dans ma tête. Est-ce qu'on peut... Enfin, il y avait une question pécuniaire. C'est-à-dire que je devais avoir une activité pour pouvoir continuer à bénéficier d'une rente qui m'a été octroyée suite à mon burn-out. Donc là, ça m'a fait accélérer le processus et moi, je trouve que l'univers est fabuleux. parce que j'étais prête à être coach, je le faisais bénévolement, je l'ai beaucoup fait, mais il y avait comme un frein à créer mon activité, mon auto-entreprise, parce que, par peur simplement. Et là, c'est l'univers qui m'a envoyé cette injonction, c'est-à-dire, il faut que tu aies ton activité si tu veux continuer à toucher cette rente, et il n'y a pas 36 solutions. Et donc, je me suis dit, c'est le moment, mais moi, ça me fait beaucoup rire, parce qu'en fait, l'univers est fabuleux. Et donc j'ai créé mon entreprise, bon après avoir bataillé avec l'administratif française pour comprendre comment ça se passe, etc. Et donc me voilà auto-entrepreneuse avec cette activité et tout s'est bousculé. Et puis on se rend compte qu'il y a des gens autour de nous pour nous aider et qui nous tombent du ciel. Enfin tout est magique en fait. Le site internet il a été fait par ma fille qui elle n'est pas spécialiste de site internet mais qui a trouvé, mais vraiment. ça fait partie de ses capacités, et c'est quelqu'un qui m'a boostée pour le faire, en fait, parce que sinon, toute seule, moi, je serais restée, oui, un site internet, pourquoi faire, blablabla. Ensuite, j'ai retrouvé une amie, un jour, je la vois, puis je lui dis, oh là là, je ne savais plus ce qu'elle faisait, je l'avais rencontrée à la période du burn-out, je ne savais plus quelle était son activité, où est-ce qu'elle en était, etc. et j'étais dans la phase administrative de la création d'entreprise avec toutes les questions qu'on peut se poser etc et je sentais que j'y arrivais pas et puis je l'ai appelée en me disant peut-être qu'elle va pouvoir m'aider je sais pas puis elle me dit mais tu sais c'est mon travail j'accompagne les gens qui veulent créer leur entreprise c'était trop drôle du coup elle m'a accompagnée elle m'a donné des tuyaux etc et puis aujourd'hui je suis face à toi Katia alors il se trouve que tu m'as déjà interviewée il y a fort longtemps avec l'histoire justement du Covid oui J'étais la première d'ailleurs, je crois.

  • Speaker #0

    J'étais la première. Alors, une petite aparté, effectivement, c'est drôle qu'on se retrouve là, parce que deux ans en arrière, un peu plus, tu es effectivement la première que moi, j'avais interviewée aussi dans la même dynamique que toi pour recueillir des témoignages, pour laisser une trace sur ce que nous vivions depuis le début de la crise sanitaire. Et c'est toi-même aussi qui m'avais encouragée à passer le pas de le faire, parce que je procrastinais, j'avais peur, je ne me sentais pas légitime. Et tu étais effectivement la première à être interviewée.

  • Speaker #1

    donc oui,

  • Speaker #0

    la vie est drôlement faite oui,

  • Speaker #1

    parce que quand tu m'as interviewée à cette époque-là j'imaginais pas qu'aujourd'hui tu allais m'interviewer dans le cadre de ton podcast Aujourd'hui écrivons demain qui est un podcast super que je conseille à tout le monde que j'écoute moi systématiquement que je trouve qu'on apprend des belles choses c'est positif, c'est pétillant ça donne la pêche en fait Katia tu sors de l'ombre des gens que j'aurais jamais rencontré dont je connais pas du tout l'existence tu fais ça pour ceux qui t'écoutent et c'est magique naturellement est venue l'idée de te donner la parole sur ce podcast pour raconter aussi ton parcours

  • Speaker #0

    de transformation et quand je t'écoute je comprends bien que tout ce que tu as vécu dans ta vie il y a quand même un fil rouge qui n'est pas très sympathique il y a quand même la maltraitance familiale institutionnelle d'entreprise comment dire dire ouvertement en tout cas la maltraitance et le fil rouge dans ta vie tu as vécu énormément d'expériences de maltraitance et parallèlement tu as fait un énorme travail sur toi d'introspection de cheminement pour sortir de de Le décès de tension aussi de victime, c'est-à-dire oui, tu as été victime, mais tu n'es plus dans la victimisation, et aujourd'hui tu mets au service des autres toute ton expérience, tu l'as dit au début, de vie, pour accompagner les autres. Est-ce que ta spécialité, c'est la thématique du trauma, de la maltraitance autour de l'enfance ?

  • Speaker #1

    Oui. J'ai eu du mal à mettre un mot sur ce que je peux apporter aux autres, ce qui est très difficile, parce que pour moi c'était évident. Oui, je sais, j'apporte, mais je ne sais pas quoi. En fait, trouver les mots pour dire... Je dirais que je suis spécialiste des conséquences de la maltraitance dans l'enfance sur la vie de l'adulte. Donc, effectivement, c'est de l'ordre du trauma. Et puis, j'ai une autre corde à mon arc, c'est que j'ai la chance d'avoir eu un... Un père particulier, et juste une petite anecdote, j'avais 34 ans quand une de mes thérapeutes que je suivais à l'époque m'a dit votre père est un pervers narcissique Ah, je ne sais pas ce que c'est qu'un pervers narcissique. Mais enfin, j'avais une explication de son comportement menteur, manipulateur, pervers. Et quand j'étais ado, dans les années 80, on ne parlait pas des pervers narcissiques. C'est Paul-Claude Racamier, le premier qui en a parlé, quand on a fait un livre La perversion narcissique qui est sorti en 1992. Donc moi je dirais que ça c'est une corde à mon arc, parce que je sais très bien comment fonctionnent les pervers manipulateurs, donc si une personne est en présence de ce genre d'individu, je peux aussi l'aider. Moi j'aurais beaucoup aimé, quand j'avais une vingtaine d'années, j'aurais beaucoup aimé rencontrer un thérapeute aguerri sur ce sujet, parce que c'est un sujet quand même très particulier, il faut le connaître. pour aider la personne à s'en sortir. Parce que c'est quand même, quand vous êtes victime d'un pervers narcissique, ça peut vous amener jusqu'à la mort. Vous pouvez vous en suicider, si je puis me permettre. Donc voilà, ça c'est une corde supplémentaire. Donc oui, effectivement, les traumas d'enfance, le pervers narcissique, c'est votre choix. Et puis aussi, il se trouve que j'ai été la maman d'une enfant qui a eu une grave maladie à deux ans, que j'ai accompagnée, et comme toute maman accompagne son enfant dans les soins hospitaliers sur de longues années. Donc je suis aussi à même d'écouter ce genre de souffrance qui n'est pas banale.

  • Speaker #0

    On peut préciser que tu en as fait un livre.

  • Speaker #1

    Effectivement ! Un si long voyage. Oui,

  • Speaker #0

    oui,

  • Speaker #1

    oui. Ça a été mon premier livre qui a été... Bon, aujourd'hui, il a un compte d'auteur. Il a été édité parce que j'avais trouvé sur internet une maison d'édition. En fait, je m'étais fourvoyée parce que cette maison d'édition ne m'a pas servi à grand chose. Mais maintenant, c'est un compte d'auteur, donc il est vendable si quelqu'un veut l'acheter. Je parle de cette expérience de maman qui accompagne son enfant dans la maladie.

  • Speaker #0

    Les Époux le versant, je l'ai lu en 48 heures, je crois. J'étais découverte aussi encore sous un autre angle. J'ai été très émue et touchée de lire ton témoignage parce que je crois qu'au moment où je lisais ton livre, j'avais l'âge auquel toi tu accompagnais le film, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, c'est possible.

  • Speaker #0

    Moi, c'est un livre que je vous invite à lire. Tu dis qu'on peut le trouver. Oui,

  • Speaker #1

    il faut te contacter peut-être pour avoir accès. Oui, il faut me contacter parce que c'est par mon biais que je le vends. Après, j'ai un blog sur Internet qui parle de ce livre. Je vais mettre le lien. éventuellement de ce blog, mais en me contactant, il n'y a pas de souci. Juste une petite anecdote sur ce livre, il a des résonances assez... Les personnes qui le lisent, en général, sont très touchées, certaines pleurent, le trouvent poignant, etc. Mais c'est quand même un livre d'espoir. Et notamment, il y a une dame, quand je travaillais encore avant mon burn-out, une dame assez âgée, une cliente que je ne connaissais pas, mais à qui on avait amené mon livre, un commercial qui l'avait amené. et elle m'a dit quelque chose, je ne m'y attendais pas du tout. Elle m'a dit Je vous remercie pour votre livre et je le relis de temps en temps parce qu'il me donne du courage. Je ne m'attendais pas du tout à ça. C'est surprenant finalement. Une fois qu'on a écrit un livre, on ne se rend pas compte de ce que les gens peuvent ressentir.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que j'ai mentionné en introduction que tu étais pour moi une battante et une guerrière parce que je t'ai connue il y a une dizaine d'années. Je n'avais pas notion à l'époque que tu avais traversé déjà dans ta vie passée. Et puis,

  • Speaker #1

    j'ai eu le coup de me jeter l'œuf.

  • Speaker #0

    Il y a une force de vie qui se lit dans ce que tu as écrit, qui est juste incroyable.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    et il est optimiste et il est plein de... On sait aujourd'hui que ta fille, elle est bel et bien là parmi nous. C'est elle qui a fait ton site internet. C'est quand même aussi une belle histoire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est difficile pour moi de parler sans émotions. ça fait partie des épreuves de la vie et Dieu sait qu'on en traverse mais j'ai au fond de moi enfin je vais finir par le croire une force de vie assez extraordinaire et j'y suis pour rien, c'est mon âme,

  • Speaker #0

    c'est mon chemin d'âme je sais pas alors comme dirait Jean-Dominique Michel, qu'est-ce qui te fait tenir bon ou debout parce que tu renversais des épreuves alors on les a balayées un peu rapidement mais on a bien compris en tout cas ce que tu as vécu dans ta vie sur le plan personnel, familial,

  • Speaker #1

    professionnel c'est une grande question Je ne sais même pas si j'ai la réponse, c'est un peu ce que je t'ai dit là, c'est que c'est en moi, c'est en moi, ça fait partie de ma nature,

  • Speaker #0

    c'est donc ça la résilience.

  • Speaker #1

    Je pense que ce qui est aussi très prégnant en moi, c'est l'amour. l'amour avec un grand A, que les êtres humains ont les uns pour les autres. C'est drôle de dire ça quand on a été maltraité, mais en tout cas, il y a des êtres humains fabuleux sur notre chemin, et l'amitié en fait partie. mes filles, certaines personnes de ma famille. Je me souviens, c'est ce que je dis dans mon livre sur ce qu'on a traversé depuis le Covid, c'est que j'ai eu des moments, j'ai un compagnon de vie avec qui je ne vis pas par choix, mais on est ensemble depuis de nombreuses années. Pendant le Covid... il y avait des injonctions du gouvernement qui nous disaient qu'il fallait qu'on soit vacciné. Donc on accepte un produit dans notre corps qui était en phase 3 de test, donc on ne connaissait rien, même pas la composition, etc. Moi, ma petite intuition personnelle qui est souvent là finalement, m'a dit surtout pas ! Ne te fais pas injecter ce produit ! Bon, c'était mon choix, mais j'avais un compagnon, et je ne voulais pas qu'il se fasse injecter ce produit. Et ça a été... tout le long du Covid, lui, il avait une façon de voir les choses, et moi une autre, et on a eu des discussions, mais je crois que jamais on s'est autant gueulé dessus, enfin moi ça me mettait dans des colères, je suis une personne très calme, qui aime apaiser les situations, mais là je suis sortie de mes gants, etc., vraiment ça a été, je me suis dit, tout ça pour en venir là, que si notre couple tenait le coup, malgré cette situation, c'est qu'il allait tenir encore très longtemps et que pour moi, quoi qu'il arrive, l'amour devait être plus fort que ça. Voilà. Donc l'amour est vraiment mon leitmotiv. Ouais, je dirais ça.

  • Speaker #0

    C'est une belle réponse. Et une belle raison de continuer à tenir bon et de pouvoir tenir bon. Oui. Oui, finalement, c'est l'énergie d'amour, c'est la plus puissante.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est le lien qu'on a les uns avec les autres. On a voulu nous retirer ça, on a voulu nous couper les uns des autres. C'est criminel.

  • Speaker #0

    Tu es aussi bibliothérapeute. Tu aimes écrire.

  • Speaker #1

    Je suis à venir.

  • Speaker #0

    Alors, qu'est-ce que c'est que bibliothérapeute ?

  • Speaker #1

    Alors, bibliothérapeute, en fait, juste une petite anecdote. Un jour, j'étais dans un magasin et je vois une carte de visite d'un homme qui était bibliothérapeute. Alors, comme je suis curieuse, j'ai pris sa carte, je l'ai emmenée chez moi. Je suis allée voir son site internet et puis j'ai vu qu'il s'était formé auprès de Régine Détambel. Régine Détambel, c'est une femme que je connaissais en tant qu'autrice, mais qui est bibliothérapeute en France et qui est une des rares d'ailleurs. Enfin, en tout cas, à l'époque, il y en avait très, très peu. et j'ai vu qu'elle formait les gens par internet. Donc je suis allée sur son site pour voir ce que c'était, etc. Et puis je me suis dit, moi je vais faire une formation avec elle, c'est super. En fait, je me suis rendu compte que bibliothérapeute, je l'étais plus ou moins depuis toujours, c'est-à-dire conseiller des livres aux gens qui peuvent leur apporter quelque chose, que ce soit des romans, des essais, etc. Et puis moi-même, je me suis soignée avec les livres, parce que depuis que je suis toute petite, depuis que je sais lire, le livre c'est mon compagnon. Pour moi, un livre, c'est magique. Donc j'écris effectivement, mais je lis beaucoup.

  • Speaker #0

    Vous ne le voyez pas, mais moi oui, il y a une énorme bibliothèque derrière Lourence. Oui, effectivement,

  • Speaker #1

    le livre… Ce sont mes bébés. Je les bichonne. Je les prête des fois. Alors la bibliothérapie, en fait, c'est né aux États-Unis. C'est une infirmière qui prenait en charge les soldats qui rentraient de la première guerre mondiale. et elle s'était rendue compte, donc c'était des personnes traumatisées, elle s'était rendue compte qu'en leur faisant la lecture ou en les faisant lire, ça les guérissait, enfin ça les soignait, ça avait une action très positive. et les anglo-saxons se servent beaucoup des livres justement pour aider les gens. Mais alors moi je voudrais parler de la façon dont Régine Détambel voit la bibliothérapie. Elle était kinésithérapeute à la base, et en fait grâce à la lecture de textes, pour des clients qui peuvent être enfermés soit dans leur corps, soit enfermés dans les prisons. dans les hôpitaux, quand on est malade, dans les EHPAD, quand on est âgé, il y a un espèce d'enfermement comme ça. Et la lecture de textes, alors les personnes peuvent les lire, les scander, les marteler, les chuchoter, ça fait vivre quelque chose dans leur corps, soit en écoutant, soit en le lisant à voix haute, c'est très important la lecture à voix haute. Et puis ensuite on peut avoir un petit carnet, donc dans ces ateliers de bibliothérapie créative, on peut avoir un petit carnet, et puis chacun va faire un petit collage, ou écrire des mots qui résonnent par rapport aux textes qui sont lus. Donc ça c'est la bibliothérapie. thérapie vue par Régine Détambel. Moi, j'ai fait, notamment, je m'en suis servie pour le burn-out, pour des personnes en burn-out, parce que je choisissais des textes qui faisaient que ça allait faire écho dans leur vécu, ou faire des pas de côté. C'est assez... Il faut le vivre pour le comprendre.

  • Speaker #0

    Donc, c'est un outil, si on peut dire, que tu mets aussi au service de ton accompagnement.

  • Speaker #1

    Voilà. Par exemple, si...

  • Speaker #0

    Comme si tu faisais une prescription du dernier livre d'Alice Miller.

  • Speaker #1

    Voilà, les anglo-saxons, il y a des médecins qui font ça. Ils font des ordonnances avec des livres. Et moi, ça va être, si j'ai une personne en face de moi, par exemple, qui se sent... qui n'ose pas avancer, agir, etc., je peux très bien lui proposer un livre de Frédéric Fongé qui s'appelle Oser. mais je peux aussi lui proposer un roman par exemple je sais pas moi il disait Lionel du Roi que j'adore enfin voilà ça peut être des romans,

  • Speaker #0

    ça peut être de la poésie ça peut être ça implique d'aimer la lecture et de lire régulièrement Et d'avoir une connaissance sur... Oui. Différentes... Différentes types. Tu parles de poésie, de roman, développement personnel, peut-être spiritualité. Oui,

  • Speaker #1

    voilà, c'est ça. Alors, après, on est que... On a que 24 heures et... Enfin, on ne veut pas tout lire. Donc, je sais très bien qu'il y a des tas de choses que je ne lis pas. Mais je suis quelqu'un qui lit tous les jours. Une petite connaissance.

  • Speaker #0

    Vous avez repéré une autre petite phrase que tu avais notée sur ton site.

  • Speaker #1

    Alors on fait beaucoup d'allers-retours.

  • Speaker #0

    Mais tout ça, pour moi, ça c'est un vrai qui s'admire en sens quand même. Le meilleur service que l'on peut rendre aux autres, c'est de faire un service sur soi.

  • Speaker #1

    Oui, en fait c'est assez simple. C'est-à-dire que si on ne va pas bien, si on a des souffrances, si on a des ments, si on a des vides, on va demander même inconsciemment à l'autre de remplir ses vides, de remplir ses ments. de nourrir les besoins que soi-même on n'arrive pas à satisfaire. Et quand on fait un travail sur soi, on n'a plus besoin des autres pour ça, parce qu'on sait le faire seul. On l'a déjà fait, on l'a réparé, donc on n'a plus de besoin. Et l'autre devient un interlocuteur, c'est beaucoup plus simple, c'est plus fluide, on a juste à raconter, à parler, ça simplifie énormément. Un exemple, des parents qui n'ont pas fait un travail sur eux, vont reporter sur leurs enfants des demandes de réassurance, des besoins qu'eux-mêmes dévident de tendresse, etc. Ils vont faire porter sur leurs enfants le poids de leurs propres problèmes. Dans la vie de couple, c'est pareil. On va demander à l'autre d'être le pourvoyeur de notre bien-être. En fait, ce n'est pas ça la relation à l'autre. La relation à l'autre, c'est un échange. Ce n'est pas demander à l'autre de pourvoir à nos manques. Et quand on est réparé, qu'on est bien, non seulement on ne va pas demander à l'autre de nous réparer et de pourvoir à nos manques, mais en plus on va être en capacité de dire nos limites, de dire nos besoins, de dire oui, je suis d'accord pour t'aider ou ah ben non, là, je ne peux pas En fait, ça simplifie tout. Voilà,

  • Speaker #0

    pour bien apprendre à se connaître. On peut venir te rencontrer.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Si tu devais définir la raison d'être aujourd'hui de ton activité,

  • Speaker #1

    quel est le why ? La raison d'être ? C'est d'être une main tendue pour les gens qui en ont besoin, et puis d'aider les personnes à réfléchir par eux-mêmes. et à être dans la connaissance, mais pas dans l'ignorance. Je crois que c'est Alice Miller qui a dit ça.

  • Speaker #0

    Quelles sont les valeurs qui t'animent ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai des valeurs très fortes, comme la liberté et la justice, et, bon, c'est pas des sous-valeurs, les autres sont aussi très fortes, la paix, la joie et l'humour. Parce que là, on parle de choses un peu dramatiques, mais comme tu peux voir, j'ai souvent le sourire. Et je trouve que d'ailleurs, on s'est rencontré sur un atelier rigologie, oui, de notre amie Christine. Le rire est le meilleur médicament. C'est la meilleure thérapie qu'on puisse y avoir. Donc il faut toujours mettre de l'humour, même dans les situations les plus dramatiques. En tout cas, c'est la façon dont je fonctionne.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas toujours inné, tandis que c'est le mécanisme de défense le plus élaboré. C'est vraiment quelque chose que l'on a en nous, alors c'est du point de vue pathologique ou psychanalytique, mais c'est le mécanisme le plus puissant qui nous permet peut-être de prendre du recul, de nous détacher, d'être moins impacté.

  • Speaker #1

    même dans les situations les plus critiques les plus dramatiques oui puis ça relie les gens les humains entre eux aussi le rire parce qu'on rit à plusieurs quand on a un faux rire et qu'on est deux à avoir un faux rire et qu'on n'en peut plus et tout mais c'est magique c'était

  • Speaker #0

    quand ton dernier faux rire ?

  • Speaker #1

    oh je me rappelle plus je saurais pas te dire mais il y en a eu un il y a pas longtemps mais je saurais pas te dire avec qui et quelle occasion peut-être avec une de mes filles parce que j'ai souvent des faux rires avec mes filles mais j'en ai aussi avec mon compagnon

  • Speaker #0

    donc je ne sais même pas te dire un exemple moi j'en ai eu un avant de se ressortir j'avoue que ça me fait drôlement du bien je me dis là mais mince on ne rit pas suffisamment je suis d'accord qu'est-ce que tu souhaites transmettre comme message aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    alors je voudrais dire aux personnes qui souffrent qu'il y a un moyen d'aller bien, d'aller mieux d'abord et d'aller bien ensuite. Ce n'est pas inéluctable, ce n'est pas parce qu'on a des problèmes relationnels, des problèmes psychologiques qui prennent la tête, etc. Non, il y a des solutions. Effectivement, faire une thérapie avec une personne qui vous convient, c'est très important. Et puis la deuxième chose, c'est que vous n'êtes pas responsable de ce que vous avez subi dans l'enfance. et que ça c'est quand même pas très important parce qu'on a tendance à se culpabiliser voilà je crois que c'est les deux choses principales après j'aurais tendance à dire aussi qu'il y a des choses qui ne sont pas normales comme c'est pas normal de s'auto-détruire c'est pas normal de se soumettre c'est pas normal d'être agressif c'est pas normal d'être violent et tout ça ce sont des surréactions par rapport à à ce qu'on a vécu. Donc mettre tout ça en lumière, en fait, il faut avoir envie de vivre et non plus de survivre pour avancer, pour évoluer. Donc c'est un choix. On a cette responsabilité-là quand on est adulte. Est-ce que j'ai envie de prendre ma vie en main aujourd'hui, même malgré tout ce que j'ai vécu ? Est-ce que j'ai envie d'avancer ? Est-ce que j'ai envie d'évoluer et d'aller mieux ?

  • Speaker #0

    Si je peux rebondir sur ce que tu as dit avant, on n'est peut-être pas responsable de ce que nos parents nous ont fait vivre. Mais alors peut-être est-on responsable de ce que l'on en fait dans notre vie, par contre, quand on est à vivre et à avancer.

  • Speaker #1

    Mais on n'est pas responsable des souffrances que l'on endure à cause de cette enfance. La responsabilité, elle est simplement de est-ce que je me remonte les manches et est-ce que je fais quelque chose pour aller mieux ou pas ? Oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu aurais envie de dire à la petite Florence ?

  • Speaker #1

    Qu'elle est bien plus forte que tous ceux qui ont voulu la soumettre. qu'elle garde toujours son humour et sa joie de vivre, et que la vie vaut la peine d'être vécue.

  • Speaker #0

    Ce que tu as déposé ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de continuer à développer mon activité de coach, donc le faire connaître et aider le maximum de gens que je pourrais, tout en respectant mes besoins et mes limites, parce que le burn-out est passé par là et qu'il faut savoir. ne pas se laisser envahir non plus par trop d'activité. Continuer l'écriture, parce que de toute façon, bon ça je ne l'ai pas dit, mais l'écriture fait partie de mon ADN, et sans écriture je pense que je me désintégrerais, je ne sais pas trop si on peut dire ça comme ça, donc continuer à écrire. c'est parce que tu as une routine tous les matins moi j'écris tous les matins et tu en as ton quatrième carnet d'écriture 2015 ça doit être le centième à peu près et c'est grâce à ces carnets que tu as pu aussi écrire ces manuscrits oui déshumanisation ni oubli ni pardon je l'ai écrit en reprenant toutes mes notes depuis 2020 quotidienne, bon après j'en ai fait quelque chose de chronologique mais avec des coupures quand même enfin c'est pas, mais c'est pour

  • Speaker #0

    ça montre bien ce qu'on a vécu, je me suis servi de ça, parce que la mémoire, je l'aurais pas eue, j'aurais pas eu la mémoire de tous ces événements, c'était trop compliqué.

  • Speaker #1

    Tu as redécouvert, en lisant tes notes, les avions d'été,

  • Speaker #0

    l'absurdité, et encore, je dis pas tout, parce qu'il y a des gens qui ont vécu des choses de leur côté, c'est vu de mon côté, et individuellement, même si on a vécu tous la même chose, individuellement, on a vécu des choses différentes.

  • Speaker #1

    Je t'ai invitée à participer aujourd'hui, donc c'est le podcast qui met en lumière les acteurs du Nouveau Monde. Qu'est-ce que c'est le Nouveau Monde pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors pour moi, tout commence par l'éducation. Donc j'aimerais un monde où les enfants soient élevés dans la bienveillance, dans l'amour, jamais dans la violence. ce qui n'empêche pas de mettre des limites mais pour moi le nouveau monde ça commence par ça parce que je suis toujours assez surprise que les gens pensent régler les problèmes de violence d'adultes du monde, de la société etc. sans aller à la source, à l'origine parce qu'en fait l'enfant qui est maltraité apprend la violence et ça fera un adulte ou qui va s'auto-mutiler ou qui va être violent vis-à-vis des autres, à moins qu'il fasse une thérapie, il est sur le bout des thérapies. Donc en fait, la violence, c'est bien de réparer les gens et d'essayer d'empêcher qu'il y ait de la violence dans la société, mais si on prend à la base... dans l'enfance, je pense qu'on ira vers un monde plus humain. Ça rejoint tout ce que j'ai dit depuis tout à l'heure. C'est que les gens seront en lien sans agressivité, ou en tout cas beaucoup moins, etc. Donc, pour moi, c'est ça. ni pessimiste, ni optimiste, plutôt réaliste. Quand je pense, pardon pour parler encore de ça, mais qu'on a masqué des enfants à l'école, ils ne pouvaient pas respirer de toute la journée, ou on leur donnait un jeton de temps en temps pour pouvoir baisser le masque. Personnellement, quand je mettais le masque pour faire mes courses, en tant qu'adulte, je le baissais pour respirer et je ne le supportais pas. Ces enfants, on leur a fait supporter ça. C'est pour moi... Alors, oui, ce que je voulais dire aussi, donc on leur a fait supporter les masques, et en plus, on leur a fait... on les a culpabilisés en disant qu'éventuellement, si leurs grands-parents mouraient, c'était de leur faute.

  • Speaker #1

    C'était même pas éventuellement.

  • Speaker #0

    Non, c'était pas éventuellement. Je viens de le rajouter.

  • Speaker #1

    Rappelle-toi le spot publicitaire,

  • Speaker #0

    c'était quand même très explicite. C'est ça. Ce spot publicitaire qui dit ça, on voyait des enfants qui embrassaient leurs grands-parents et ensuite on voyait les grands-parents à l'hôpital. C'est monstrueux. C'est de la maltraitance de l'État envers nos enfants. je trouve ça assez criminel. Donc c'est pour ça que je dis que je suis réaliste, pas trop optimiste, parce que si la société n'est pas capable, toutes les personnes qui ont contribué à cette maltraitance de l'enfance pendant la période Covid, il faut quand même qu'on ouvre les yeux sur ce qui est fondamental dans la vie. Ce qui est fondamental, c'est d'être bienveillant vis-à-vis de nos enfants, c'est les adultes de demain. pour leur vie d'enfant et pour leur vie de futur adulte. Le nouveau monde pour moi serait un monde où enfin tous ceux qui œuvrent pour le bien-être des enfants soient entendus, tous ces livres doivent être lus comme celui de... Catherine Guéguen, je suis ma bibliothérapeute coach, mais lisez Pour une enfance heureuse de Catherine Guéguen, vous allez comprendre comment se développe le cerveau d'un enfant. On va comprendre que battre un enfant, être violent, lui dire des horreurs, ou le finir, ou le mettre dans sa chambre, etc., ou le masquer, c'est scandaleux. Je suis outré. Voilà. Petit point positif, pendant cette période, des associations de parents se sont montées, et j'en pense à une en particulier pour protéger les enfants, donc ça c'est le côté positif, je pense à l'association des mamans louvres. Donc les humains sont capables du pire et du meilleur, alors pour ce nouveau monde, allons vers le meilleur.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que toi tu penses pouvoir porter ta pierre à l'édifice ?

  • Speaker #0

    Ah ah ! j'aimerais offrir aux personnes que je côtoie le meilleur de moi-même. Voilà, c'est assez modeste. C'est Pierre !

  • Speaker #1

    Nous arrivons à la fin de l'interview. Est-ce qu'il y a une question que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé que je te pose ?

  • Speaker #0

    Ou un sujet qu'on n'a pas abordé mais juste pour... Dire que je suis une personne hypersensible à multi-potentiel, j'ai découvert ça très tardivement en passant un test de QI. Et donc, je suis à même d'accompagner des personnes surefficientes comme les appels Christelle Petit-Colin, dont je recommande la lecture Je pense trop. Voilà, et c'est une particularité intéressante parce que quand je l'ai su, quand j'ai compris qui j'étais après ce test, j'ai compris tout mon parcours professionnel. Toute la façon dont je fonctionnais en entreprise, avec une espèce de vision globale des problèmes, des solutions, etc. Et quand je coache une personne, j'ai aussi cette particularité de voir ce que tout le monde ne voit pas. donc c'est important alors on dit beaucoup hypersensibilité là aussi il y a trop de vocabulaire à une époque on disait les surdoués et tout ça alors ça fait genre on se prend pour qui et tout mais on se prend pas pour personne c'est juste qu'on a une réflexion on a des pensées en arborescence on pense très très vite à beaucoup de choses et une pensée en amène une autre et c'est juste un fonctionnement cérébral différent de ce qui est la norme parce qu'on est moins nombreux Voilà, c'est tout. C'est pas cela à péter avec une histoire de QI et tout ça. Mais c'est important de savoir qui on est. Il y a plein de gens qui le sont, mais qui ne le savent pas.

  • Speaker #1

    Et d'autres qui pensent l'être et qui ne le sont pas.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est sûr.

  • Speaker #1

    Il faut faire une flopée de burn-out, une flopée d'hyperstressisme.

  • Speaker #0

    Et de pervers narcissique aussi.

  • Speaker #1

    Et de pervers narcissique, voilà. Donc des termes qui sont...

  • Speaker #0

    Comment dire ?

  • Speaker #1

    Il y a une psychiatrisation massive. on a besoin de porter des étiquettes oui j'ai fait un brin à hôte je suis hyper sensible comme une identité alors qu'en fait on est tous et on revient à la question de départ de qui tu es,

  • Speaker #0

    qui sommes nous en fait on a plein de facettes tout le monde a plein de facettes les étiquettes ça aide à je pense que les étiquettes c'est bien de se les mettre à un moment donné pour expliquer les choses et puis après on s'en détache et on est soi qui je suis, je suis moi tiens voilà hum hum hum hum

  • Speaker #1

    Il nous a fallu une heure pour arriver à répondre à la question de départ.

  • Speaker #0

    Ben voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu souhaites nous dire quelque chose de plus pour terminer, avant que nous passions à mon portrait chinois ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'on a déjà beaucoup, beaucoup dit le jour.

  • Speaker #1

    Tu ne m'as pas parlé d'un texte que tu voulais lire ? Est-ce que c'est le bon moment ?

  • Speaker #0

    Ou à la fin, c'est comme tu veux. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Se prête plutôt à la fin.

  • Speaker #0

    Ouais, je pense qu'on peut finir dessus. D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, on va avancer sur le portrait chinois.

  • Speaker #0

    Si tu étais...

  • Speaker #1

    Oui ? Si tu étais un plat, alors ça tombe bien parce qu'on va bientôt le prélever.

  • Speaker #0

    On a faim, donc ça tombe bien. Alors moi, si j'étais un plat, je serais une salade thaï au bœuf. Alors j'adore ce plat pour son côté parfumé parce que dedans, il y a de la coriandre et de la citronnelle. Moi, je me damnerais pour de la coriandre et de la citronnelle. Puis c'est épicé, donc c'est pétillant, c'est... voilà. C'est ça.

  • Speaker #1

    Si tu étais un livre ? Alors là,

  • Speaker #0

    c'est un problème pour moi de répondre à un livre.

  • Speaker #1

    On a combien de temps ?

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de livres. Est-ce que je dis qu'un seul livre ? Ou est-ce que tu en as plusieurs ?

  • Speaker #1

    Si tu en as plusieurs, tu peux nous en dire plusieurs.

  • Speaker #0

    Alors, déjà, lire les livres d'Alice Miller. Je ne suis pas obligée de tous les lire, mais il faut en lire quelques-uns quand même. Pour moi, c'est très important. Et dans la lignée d'Alice Miller, il y a Brigitte Auriol, qui est une dame qui a travaillé avec elle, une psychologue, et qui a écrit un livre très récent. qui, pour les personnes qui n'ont pas envie de lire beaucoup, à la place de lire à l'hysminaire, ils peuvent lire ce livre-là, qui s'intitule Après tout ce qu'on a fait pour toi J'ai envie de parler d'une farouche liberté de Gisèle Halimi, parce que ça, c'est mon côté femme. C'est une femme extraordinaire. Franchement, il faut lire ce livre, il se lit très vite. C'est incroyable ce qu'elle a fait, son parcours de vie est incroyable. Et puis... Je suis obligée de citer un livre de Lionel Duroy, donc Le Chagrin. C'est un des livres, c'est un auteur qui se sert de sa vie, en fait, pour écrire des récits de vie, mais sous forme de romans qui sont très bien écrits, qui sont passionnants. Et bon, lui aussi, il a eu une enfance très particulière. Et cet auteur, en plus, j'ai eu la chance de le rencontrer, de passer plus d'une heure avec lui dans un café de ma ville et on a échangé sur l'écriture. C'est magnifique, magnifique. Voilà. Je vais m'arrêter là, il y en a plein d'autres.

  • Speaker #1

    Si tu étais un dicton,

  • Speaker #0

    ah ! Soyez vous-même, les autres sont déjà pris Oscar Wilde

  • Speaker #1

    Si tu étais un film, le cercle des poètes disparu Alors celui-là c'est aussi un incontournable

  • Speaker #0

    Oui il y a tout dedans Il y a Carpe Diem Mais surtout moi ce qui m'a beaucoup marqué C'est l'histoire de ce garçon Qui a été maltraité par son père Et qui se suicide C'est à l'éthérie de cette histoire et puis cet acteur donc Robin Williams qui joue le professeur c'est un petit peu moi quelque part je voilà transmettre au jeune ah oui oui très beau film si tu étais un super héros ou une super héroïne ? alors là sans hésiter je serais un zoro au féminin pour sauver tous les enfants merci Laurence de ta participation De rien. C'était un plaisir, Katia.

  • Speaker #1

    Merci à toi de ton postage et de ton authenticité. Tu as donc un texte à nous lire, un texte que tu as écrit ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est un texte que j'ai écrit en 2017, mais je l'ai retrouvé pour l'occasion. Je l'ai intitulé L'origine de la violence dès les stages J'enrage. J'enrage de savoir ces enfants maltraités au sein de leur famille. Je voudrais, telle la fée, transformer leurs bourreaux en parents bienveillants. Que de temps gagner sur le futur. Pourquoi croit-on que l'on peut bâtir une société sans violence quand elle est présente à l'origine ? C'est absurde. On essaye de colmater les plaies quand il est trop tard. C'est à la source qu'il faut agir. Futurs parents, anciens enfants ayant été niés dans vos besoins, regardez votre réalité en face. Soyez lucide sur ce que vous avez vécu dans votre enfance. Pensez vos plaies, fermez vos cicatrices, et ne demandez pas à vos propres enfants de le faire à votre place. L'aveuglement généralisé sur les actes de cruauté endurés dans l'enfance est une grenade que l'on emmène partout avec soi dans sa vie d'adulte. Déposez cette grenade avant qu'elle ne vous pète à la figure et fasse d'autres victimes. Ouvrez les yeux sur votre histoire. Vous avez le droit de vous plaindre. Puis, après ce temps de délaissage de vos fardeaux, repartez allégés et enrichis de la connaissance de la vérité. C'est un cadeau que vous vous faites et que vous faites à vos enfants.

  • Speaker #1

    Merci. Tu l'avais écrit dans quel contexte ?

  • Speaker #0

    Celui-là. Précisez-moi non, mais c'est ce genre de texte que j'écris spontanément. après des maturations de pensée dans mon esprit. Je ne me souviens pas précisément.

  • Speaker #1

    Encore merci.

  • Speaker #0

    De rien, Katia, merci à toi. Et longue vie à ton podcast, Aujourd'hui écrivons demain. Ça fait vraiment du bien. Je conseille à tout le monde de l'écouter.

  • Speaker #1

    je te remercie et merci beaucoup pour votre écoute j'espère que le parcours de Laurence Benoit vous aura inspiré n'hésitez pas à la contacter directement sur ses réseaux où est-ce qu'on te trouve ?

  • Speaker #0

    sur mais oui mon site internet coachdevie64.fr et là il y a mon mail et mon numéro de téléphone donc on les met il y aura un contact dans la description de cet épisode à bientôt j'espère que vous aurez pris plaisir à nous écouter

  • Speaker #1

    Si vous avez aimé cet épisode et que vous souhaitez continuer à découvrir les histoires de ces acteurs du Nouveau Monde, abonnez-vous et si vous voulez être tenu informé de la sortie du prochain épisode, retrouvez-nous sur les réseaux, tous les liens sont dans le descriptif. Merci d'avoir pris le temps de passer ce moment avec nous. Je vous dis à très vite pour un nouveau témoignage d'une belle âme.

Description

🎙️ Aujourd’hui, j’ai la joie d’interviewer Laurence Benoist.


Depuis que nous avons fait connaissance il y a dix ans lors d’un atelier de rigologie, animé par son amie Christine, nous nous soutenons dans nos chemins de vie et projets respectifs.


La vie n’a pas toujours été des plus faciles pour Laurence qui a su transformer chacune des épreuves auxquelles elle a été confrontée en une force de vie extraordinaire.


S’il y a un mot qui la caractérise, c’est la résilience. Laurence est une battante, une guerrière.


Après un burn out en 2015 qui interrompt sa vie professionnelle, elle quitte le monde du salariat pour explorer le chemin de la connaissance de soi et s’épanouir dans un autre champ professionnel.


Laurence devient coach de vie et d’évolution personnelle ainsi que bibliothérapeute.


Elle nous racontera combien l’écriture et la voie du développement personnel l’ont aidé à réparer ses blessures. Parce qu’elle est également auteure.


Ensemble, nous abordons :


✨son burn out et son impact sur le plan personnel et professionnel

✨son parcours thérapeutique, son processus de guérison et de réparation

✨son évolution professionnelle en tant que coach de vie et bibliothérapeute

✨les principes de la bibliothérapie

✨son intérêt pour la victimologie au regard de son histoire

✨l'incidence de la crise sanitaire sur son quotidien

✨l'écriture pour sublimer les expériences de vie traumatiques vécues

✨sa raison d’être et ses valeurs

✨sa définition du Nouveau Monde

✨comment elle y prend part

Installez-vous confortablement et immiscez-vous dans notre conversation.

Bonne écoute.


Pour suivre Laurence et prendre contact avec elle :

Site : https://coachdevie64.fr/

Blog : https://point2vu.blogspot.com/2013/10/un-si-long-voyage-de-laurence-berthault.html#more

Mail : coachdevie64@yahoo.com
Tel : 06 22 31 35 89

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Musique : Stock Media provided by PlayAgain from Pond5


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et je suis la fondatrice de Redaxilv, une entreprise de rédaction pour les professionnels et les particuliers. D'un côté, j'aide les acteurs du Nouveau Monde à se raconter et à se rendre visible, en rédigeant leur contenu sur le web et les réseaux, et en leur donnant la parole sur ce podcast. Et de l'autre, j'aide les particuliers à écrire leur biographie, les témoignages, c'est mon dada. A travers ce podcast, je vous propose de découvrir comment des humains engagés et conscients participent aujourd'hui à la construction du monde de demain, le nouveau monde. Ils aspirent à un monde plus juste et plus respectueux du vivant. Ils se préoccupent des humains, des animaux et de l'environnement dans lequel ils évoluent et favorisent leur mieux-être. Tels des colibris, ils apportent leur pierre à l'édifice. Ils sont le changement que l'on veut voir dans le monde. Tous les lundis, je mets en ligne une nouvelle interview d'un acteur du nouveau monde pour que vous puissiez... Connaître son histoire et son talent, comprendre qui il est, ce qu'il fait, comment il est arrivé à faire ce qu'il fait, savoir ce qu'il apporte à ce nouveau monde. Je vous embarque avec moi le temps de cette rencontre en toute authenticité et humilité.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui c'est la joie d'interviewer Laurence Benoit. Depuis que nous avons fait connaissance il y a une dizaine d'années lors d'un atelier de phrygologie animé par son amie Christine, nous nous soutenons dans nos chemins de vie et projets respectifs. La vie n'a pas toujours été des plus faciles pour Laurence, qui a su transformer chacune des épreuves auxquelles elle a été confrontée en une force de vie extraordinaire. S'il y a un mot qui la caractérise, C'est la résilience. Laurence est une battante,

  • Speaker #2

    une guerrière.

  • Speaker #1

    Après un burn-out en 2015 qui interrompt sa vie professionnelle, elle quitte le monde du salariat pour explorer le chemin de la connaissance de soi et s'épanouir dans un autre champ professionnel. Laurence est coach de vie et d'évolution personnelle ainsi que bibliothérapeute. Elle nous racontera combien l'écriture et la voie du développement personnel l'ont aidé à réparer ses blessures, parce qu'elle est également auteur. Je ne vous en dis pas plus, installez-vous confortablement et imméciez-vous dans notre conversation. Bonne écoute ! Laurence,

  • Speaker #2

    bonjour ! Bonjour Katia !

  • Speaker #1

    Écoute, je suis ravie de te donner la parole. Après tout ce qu'on a traversé aussi toutes les deux.

  • Speaker #2

    Oui, oui, une longue histoire.

  • Speaker #1

    Je vais rentrer dans le vif du sujet. Lorsqu'on parcourt ton site et que l'on te connaît, on comprend combien il t'a fallu en passer par un long parcours psychothérapeutique pour comprendre dans quoi s'originaient tes souffrances adultes. Comment tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, tu as raison de dire que j'ai vécu un long parcours thérapeutique parce que j'avais besoin de comprendre d'où venaient mes souffrances d'adultes. Et donc j'ai rencontré plusieurs thérapeutes différents. Certains disaient de la gestalt, de la TCC, de l'EMDR, etc. Et aujourd'hui, je dirais que je suis réparée et que je vais bien.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire qui es-tu, Laurence ? Alors, on a beaucoup discuté sur cette question de qui es-tu.

  • Speaker #2

    Oui, c'est difficile de répondre à cette question qui est très simple en soi, parce que qui je suis sur le plan perso, sur le plan pro, au fond de moi, je dirais que je suis une femme de 62 ans, maman de... Deux grandes filles adultes aujourd'hui qui sont les trésors de ma vie. Je suis donc coach de vie et autrice. Et puis j'ajouterais que je suis une chercheuse dans l'âme. C'est-à-dire, j'ai toujours besoin de comprendre. Alors je suis très intéressée par tout ce qui touche à l'humain, son fonctionnement, son dysfonctionnement, le fonctionnement du cerveau, les émotions. la génétique, l'épigénétique, donc quid de l'inné, quid de l'acquis. Et quand je dis que je suis une chercheuse, ce n'est pas un vain mot, parce que ces sujets qui me passionnent me font aller dans de nombreuses lectures, de livres, d'articles. Je regarde beaucoup de vidéos sur ces sujets. Donc je le fais après, une fois que j'ai récolté toutes ces informations. je me fais ma propre opinion. Je suis chercheuse dans l'âme. Moi, c'est ce qui me définit le plus.

  • Speaker #1

    J'ai mentionné dans l'introduction que tu as fait un burn-out. Oui. J'ai l'impression qu'il y a vraiment un avant et un après. Tu me racontais ton histoire et de ce que je connais de toi. Quel souvenir est-ce que tu gardes de ton burn-out en 2015 ? Quelle incidence il a eu dans ta vie ?

  • Speaker #2

    Alors, ce que je voudrais dire, c'est que le burn-out qui m'est arrivé en 2015, ça a été comme on se prend un mur dans la figure, parce qu'en fait, le burn-out, on se... On voit bien qu'il se passe quelque chose qui ne va pas, mais on ne s'en rend pas vraiment compte. C'est très important de connaître le burn-out. Moi, je sais que j'ai fait un prémice en 2013. Je me souviens avoir été en arrêt maladie une dizaine de jours. J'étais allongée, je ne pouvais pas me lever et j'avais une maladie bizarre. Mais je suis retournée travailler parce qu'il faut bien gagner sa vie. Et donc, en 2015, ça a été l'épuisement professionnel total, c'est-à-dire que le corps et le cerveau ne fonctionnent plus. Donc on est en mode allongé les trois quarts du temps. Ça a été terrible. C'est comme un traumatisme, en fait. Et je sais que c'est un traumatisme, ce n'était pas une dépression en ce qui me concerne, parce qu'à partir du moment où j'étais en arrêt maladie et où j'ai fait un suivi avec un psychiatre et que j'ai senti que je ne retournerais plus jamais dans cette entreprise, je ne dis pas que j'allais mieux parce que le corps a été consumé de l'intérieur, donc il fallait que je me répare. mais en tout cas je me sentais protégée de ne pas reprendre dans l'infoprise. C'est une expérience très très forte, et je dirais qu'avant le burn-out, je ne m'écoutais pas du tout, je pensais qu'il fallait absolument que je gagne ma vie au quotidien, et qu'il n'y avait aucune autre solution, que personne ne pourrait m'aider. Et après le burn-out, ça a été une reconstruction pas à pas, en faisant un suivi psychiatrique, en étant dans des groupes de parole avec des personnes qui ont fait un burn-out, et petit à petit j'ai... J'ai compris que ma vie, ce n'était pas celle que je pensais avant, mais ça a été très très long. Ce n'est pas quelque chose qu'on fait comme ça en quelques jours. Je pense que c'est sur des années. Et à l'issue... Je pense que c'est sur des années.

  • Speaker #1

    Est-ce que moi, je peux rebondir ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux préciser quels sont les symptômes du burn-out que tu as eus ? Parce que j'ai l'impression de voir fleurir sur les réseaux de plus en plus de personnes se plaindre d'avoir fait un burn-out ou de faire un burn-out. Et encore ce matin, j'ai aperçu un poste où quelqu'un a essayé de faire la distinction entre ce que c'était qu'un burn-out et un moment de fatigue ou de surmenage. Je ne fais pas un burn-out comme ça entre janvier et février 2024. Et puis, j'ai l'impression qu'on l'a tellement... On a tellement voulu le banaliser, ou à trop vouloir le vulgariser, ça a perdu son sens. Parce que tu as parlé tout à l'heure de se consumer de l'intérieur, il y a vraiment ça en fait.

  • Speaker #2

    En fait, pour la petite histoire, j'étais dans une entreprise où au départ j'avais beaucoup trop de travail. C'est un stress chronique en fait. C'est-à-dire que ça faisait 7 ans que j'étais dans la même entreprise. C'est petit à petit que le stress m'a consumé, ça s'est pas fait du jour au lendemain. Donc au début il y avait beaucoup trop de travail, il n'y avait pas suffisamment de personnel, et petit à petit il y avait aussi du non-sens. Je n'étais pas en accord avec la façon dont mes patrons géraient leur entreprise. Il me semblait que j'avais de bonnes idées, mais on n'en tenait pas compte. Et puis j'étais isolée, l'isolement est très important, c'est un paramètre qui fait qu'on peut se retrouver dans le burn-out, c'est l'isolement. et j'avais de moins en moins de salariés autour de moi, puisqu'ils partaient et ils n'étaient pas renouvelés, et il y avait cette idée à la fin que j'étais comme mise au placard, que l'entreprise ne savait pas ce qu'elle allait devenir, j'étais toute seule. Donc on essaye de tenir parce qu'on a besoin d'un salaire, de donner du sens là où il n'y en a plus, et le corps en fait donne des signaux. Et pour la petite histoire, quand j'ai vu la psychologue du travail, parce que je sentais que quand j'ouvrais la porte de mon appartement pour aller travailler, je fondais en larmes. C'est pas normal. J'ai eu l'idée pour me sauver d'aller vers la médecine du travail, alors que je n'y pensais pas du tout avant. Et la psychologue du travail me pose des questions sur le fonctionnement de l'entreprise, etc. Donc là, j'arrivais à parler, dire voilà, ça ne marche pas. Et puis à un moment donné, elle me pose une question, elle me dit, et vous, comment va votre sommeil et votre alimentation ? Et là, j'ai fondu en larmes. En fait, je me suis rendu compte que ça n'allait pas du tout. donc c'est très difficile parce qu'on est dans le déni de ce qui se passe pour soi tout en se disant ça va pas mais il faut continuer à avancer et en fait le corps il est usé petit à petit enfin c'est moi je sais que je suis restée allongée ça me fait rire maintenant j'étais allongée sur mon canapé toute la journée parce que j'étais en arrêt maladie et je me disais je prendrais bien un thé mais le problème c'est qu'il fallait que je me lève pour aller faire bouillir de l'eau et faire du thé, je pouvais pas c'est assez loin maintenant c'est en 2015 mais je me souviens de ce côté où je ne pouvais plus me mouvoir je ne pouvais plus faire des courses je me revois une de mes filles était venue m'aider je la suivais, j'ai presque en pleuré mais je la suivais comme une petite vieille dans la grande surface je ne pouvais plus faire mes courses c'est pour dire que ça va très très loin il me paraît important de pouvoir vraiment vous préciser aussi,

  • Speaker #1

    alors tu n'es pas la première à témoigner du burn-out dans les interviews que j'ai posées, peut-être qu'on s'en est On a effleuré la question du burn-out. Je remercie en tout cas de témoigner de ça. Je vois bien que ça ravive des émotions. Ce n'était pas une période facile pour toi. Tout d'un coup, tu es terrassée.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Pour moi, est-ce que tu es sortie de cet état ? Qu'est-ce qui t'a aidée à pouvoir en reprendre vos pieds ? Parce que tu nous as dit tout à l'heure que ça a été long.

  • Speaker #2

    En fait, j'ai eu la chance que la psychologue du travail m'a donné le nom d'un psychiatre. qui prenait en charge les personnes qui avaient fait un burn-out. Et ça a été le début d'un long chemin avec lui, magnifique. Je me demande si je n'y allais pas deux fois par semaine au début, puis une fois par semaine, mais en fait, ça a été sur plusieurs mois. Et cette personne m'a regardée comme un individu. Je ne sais pas, il a humanisé ma détresse. Ça a été... Oui, un accompagnement extraordinaire. C'est devenu une personne que j'aime beaucoup, qui m'a suivie pendant deux ans. Et ensemble, d'ailleurs... Il a créé des groupes de paroles pour des personnes en burn-out, et il dit que c'est grâce à moi, parce que je l'ai un peu boosté. C'était drôle, parce qu'au bout d'un moment, on échangeait beaucoup sur le sujet, forcément. Au début, j'étais toujours dans les larmes, et après, j'étais dans l'idée de créer ces ateliers créatifs autour du burn-out. Donc il l'a créé, et du coup, j'ai rencontré d'autres personnes qui ont fait des burn-out, et ça, franchement, pour moi... C'est une solution extraordinaire. C'est-à-dire de parler avec des gens qui ont le même vécu, qui sont dans la même détresse. Et on était dans des entreprises complètement différentes, dans des milieux complètement différents. Il y avait un banquier, il y avait un mec qui travaillait à la ville, il y avait des femmes qui travaillaient dans d'autres domaines. Enfin, on était vraiment dans des domaines très différents. Mais le partage... l'écoute, l'empathie, la compréhension, tout ça, ça fait que, ah, je ne suis pas toute seule, ah, mon entreprise dysfonctionnait aussi, je ne suis pas responsable de ce burn-out, c'est ça la reconstruction petit à petit.

  • Speaker #1

    Tu avais déjà entendu parler du burn-out ? Avant d'en faire quand même...

  • Speaker #2

    Pas du tout !

  • Speaker #1

    Et la première fois qu'on a prononcé ce terme-là, tu te souviens de la réaction que tu as eue ?

  • Speaker #2

    Alors, je ne m'en souviens pas du tout. Il faut dire que j'étais dans un état physique et psychique qui fait que les réflexions, je pense que j'ai oublié. Par contre, là, ce qui me vient, c'est que pour les personnes qui seraient dans cette situation, elles peuvent s'adresser via Internet, je pense, sur le site de souffrance au travail, avec Marie-France Peuset. qui est une femme extraordinaire dont j'ai lu les livres, que j'ai écouté en conférence, et ça aide énormément. Parce que voilà, il y a une compréhension... Comment on est maltraité au travail ? Je pense que la maltraitance est aussi au travail. On pourrait beaucoup en parler, parce qu'il y a la maltraitance. Pourquoi maltraitance ? Le système capitaliste, pour moi, est beaucoup responsable de cette situation. Du profit à tout va, les employés n'ont aucun sens. On perd les valeurs, on perd le sens de l'activité. C'est un ensemble. On dit le bore-out, c'est l'ennui au travail. Le brown-out, c'est le manque de sens au travail. Et le burn-out, c'est on est consumé d'intérieur, on s'écroule. C'est un sujet passionnant. Je l'ai beaucoup exploité en 2015 et les années suivantes, mais aujourd'hui, c'est moins d'actualité. Mais c'est important de le dire aux gens. conscientiser ça. Ils ne sont pas responsables de l'état dans lequel ils sont quand ça va mal dans l'entreprise. Voilà, c'est ça que je veux dire.

  • Speaker #1

    C'est presque le mal du siècle, parce que c'est aussi une réalité. Je veux dire, je ne minimise pas quand je dis que beaucoup se plaignent ou disent avoir vécu un burn-out, et quand on lit leurs témoignages, on peut se poser la question est-ce que c'est véritablement un burn-out à qui il est défini, puisqu'il est reconnu, je crois, comme maladie professionnelle.

  • Speaker #2

    Depuis quand ? Je sais qu'à l'époque, il n'était pas reconnu. Quand j'ai vu en 2015, 16, 17, il n'était pas encore reconnu. Aujourd'hui, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Il me semblait qu'il était question de se soit reconnu comme une maladie professionnelle. Donc c'est un diagnostic médical. Quelle a été ta vie depuis ?

  • Speaker #2

    Alors en fait, entre 2015 et J'ai mené plusieurs actions pour me sortir de cet état de burn-out. Ça a commencé avec cette thérapie avec ce psychiatre, avec qui j'ai commencé bénévolement à animer des groupes de créativité autour du burn-out, jusqu'en 2019. Entre-temps, j'ai fait un bilan de compétences, parce que je sentais que c'était nécessaire de savoir où j'en étais sur le plan professionnel, et j'étais complètement perdue. Et à l'issue de ce bilan de compétences, je me souviens que dans le bilan, il était indiqué que coach était un métier pour moi, mais j'ai laissé ça un peu comme ça de côté. et puis ensuite j'ai vu alors ça c'est une autre formation que j'ai faite, c'est donc la bibliothérapie on en parlera peut-être tout à l'heure la victimologie c'est un sujet qui m'a intéressée, en fait je n'ai cessé d'apprendre pendant ce temps qui m'était donné où je n'avais pas besoin de travailler pour nourrir un objectif particulier oui je suis en train de chercher dans quelle direction j'ai réfléchi à tout ça ah oui, ce que je voulais dire c'est que ce qui s'est passé c'est qu'en En 2020, en mars 2020, je ne sais pas si vous vous souvenez, on a tous été enfermés chez nous et toutes les activités se sont arrêtées et moi j'étais en plein développement de co-animation avec le psychiatre qui m'avait suivi. Et tout s'est arrêté. Et donc c'est là que j'ai fait une formation en victimologie parce qu'on était enfermés chez soi et cette formation se faisait par Internet. Donc c'était plus par curiosité intellectuelle. C'est intéressant parce que c'est Gérard Lopez qui est président de cette fondation, qui est un psychiatre que j'avais déjà écouté au sujet de la maltraitance des enfants. Et donc la victimologie, ça prend en charge toute personne victime dans quelque situation que ce soit, que ce soit un attentat, victime de malcrétence, de harcèlement, de violences conjugales, etc., pour prendre en compte sur plusieurs plans pour les aider à se reconstruire. Donc il y a une partie légale, criminologie, humanitaire, psychologique, donc je trouvais ça très intéressant d'étudier ça. Bon, moi, je ne suis pas à même d'aider les gens sur le plan légal, mais je peux leur indiquer des pistes d'aller vers des associations, des choses comme ça. Donc, en fait, dans cette histoire depuis mon burn-out, il y a quand même cette histoire de confinement, de soi-disant pandémie Covid, etc., qui fait que j'ai été arrêtée. J'ai un doute sur la chronologie, mais j'ai fait, suite au bilan de compétences, j'ai fait une formation pour devenir coach. Mais là, j'ai quand même trop de mémoire. qui était une formation assez... Donc, je l'ai faite en ligne, par Internet. Et à l'issue de ça, j'ai eu un magnifique diplôme. Ça me fait rire quand je dis magnifique, c'est qu'en fait, il est joli sur le papier. C'est-à-dire qu'il y a des dorures autour et tout. C'est pas très joli. Mais pour moi, la meilleure formation que j'ai pour être coach et pouvoir accompagner des gens, c'est simplement l'expérience de ma vie. mon expérience d'enfance, d'adulte, jusqu'à aujourd'hui, c'est ça qui me permet d'accompagner les gens, vraiment. Voilà, je me suis un peu perdue chronologiquement, mais on arrive en 2020.

  • Speaker #1

    En m'est venue la notion que tu étais devenu le patient expert oui en tant que puisque tu disais que tu allais animer du groupe en partenariat avec le psychiatre qui t'accompagnait donc c'est comme si tu étais devenu j'ai une posture de patient à patient expert qui allait à son tour accompagner des personnes qui avaient vécu la même chose oui tu vois j'avais oublié ce mot patient expert alors c'est les deux nominations dans l'éducation thérapeutique oui oui c'est tout à fait ça en fait c'est ça

  • Speaker #2

    Dans mon accompagnement en tant que coach, pour moi c'est facile parce que j'ai l'expérience de beaucoup, beaucoup, beaucoup d'épreuves. Et grâce à ça, quand une personne se présente à moi avec une problématique, que ce soit relationnelle, psychologique, dans le travail, etc., je l'écoute. Étant donné que j'ai travaillé sur moi, je peux accueillir cette personne avec ses difficultés. avec ces souffrances, sans que ça m'impacte nullement, mais par contre je suis en empathie totale. Et ça je pense que c'est très important. Donc j'écoute cette personne, j'écoute ses silences, et dans les moments où cette personne me parle, il me vient souvent des sortes de métaphores, d'images. que je lui suggère quand je sens que c'est le moment de le suggérer et qui apporte souvent une émotion dans cette personne qui fait qu'elle va pouvoir avancer plus en profondeur que dans le fait juste de raconter. Il y a l'émotion qui monte et pour moi, ça fait avancer la personne.

  • Speaker #1

    Il y a quelque chose de l'ordre de l'intuition.

  • Speaker #2

    Oui, je ne sais pas si ça vient de moi. Des fois, je dis peut-être que c'est quelque chose que je canalise de là-haut, je ne sais pas d'où, et parfois, je pense que ça vient de moi, c'est mon intuition. C'est assez mystérieux, en fait, je ne maîtrise pas tout.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est juste,

  • Speaker #2

    oui, c'est toujours juste.

  • Speaker #1

    Tu attribues le début de ton cheminement à ta découverte d'Alice Miller. Pour résumer, tu dis dans ta présentation sur ton site internet que j'ai parcouru de long en large en travers, tu dis avoir choisi au hasard un livre d'Alice Miller sur l'étagère du rayon psychologie, le parcourir et ressentir en le feuilletant comme si en retirer de tes épaules une sorte de manteau trop lourd, un poids que tu portais depuis toujours mais qui ne t'appartenait pas. Que s'est-il passé ? Est-ce que tu peux nous en dire plus ? Sur quoi est-ce qu'elle a travaillé ? Qu'est-ce que tu as compris ? Fais-nous tout.

  • Speaker #2

    Oui, Alice Miller, c'est une femme extraordinaire. Alors, la vie est merveilleuse quand même. J'avais acheté un livre qui s'appelle L'Art de Coacher, de Pierre Blanc-Sanoun. Et au début de son livre, il évoque le nom de cette femme, Alice Miller, que je ne connaissais pas du tout. et donc je suis allée dans une bibliothèque chercher les livres qu'elle avait écrits, parce qu'elle en a écrit 13, elle est décédée en 2010, et j'en prends un au hasard et je commence à le feuilleter, là je me vois dans la bibliothèque, et franchement c'est ça, c'est tout d'un coup, c'est comme si quelqu'un venait de me retirer un poids des épaules, je me sentais allégée, parce qu'en fait Alice Miner, dans ce que je lisais, elle me disait que les souffrances, que ce que j'avais vécu dans l'enfance et les souffrances qui en découlaient à l'âge adulte, ce n'était pas de ma faute. Et elle rajoutait, c'est de la faute des parents, de mes parents. Jamais j'avais imaginé penser une chose pareille, et j'avais 40 ans. Et là, ça a été le début. Alors, j'ai lu tous ces livres, bien évidemment, et là, ça a été le début d'un cheminement de reconstruction, de réparation, grâce à cette femme. Je ne sais pas si... J'aimerais bien parler de quelques arguments que cette femme donne dans ses livres pour montrer aux gens de quoi elle parle. Donc il y a une des phrases qu'elle dit, parce que ça a été des phrases clés pour moi, il y a une des phrases qu'elle dit, c'est Adultes, nous ne sommes pas obligés d'aimer nos parents. Elle est énorme, cette phrase. Elle est énorme. Elle vous fait prendre conscience qu'en fait, il n'y a pas d'obligation. Et donc toutes ces fois où on s'oblige à leur rendre visite, à les manger une fois de temps en temps, etc., et puis la journée passe, on rentre chez soi, et on se sent vidé, fatigué, pas bien, mais qu'est-ce qui se passe ? Donc on se remet en question soi-même. Donc grâce à Alice Miller, déjà il y a une prise de conscience, on fait un pas de côté, on dit bon mais qu'est-ce qui se passe factuellement, pourquoi je ne me sens pas bien, etc. J'ai droit de ne pas les aimer. C'est le début d'une réflexion très très forte quand même. Ensuite, elle parle du quatrième commandement, Tu honoreras ton père et ta mère On ne dit pas la suite, mais Tu honoreras ton père et ta mère Ce quatrième commandement est un frein total à une réparation quand on a eu des parents maltraitants. Parce que si, enfant, on refoule la façon dont nos parents sont avec nous, ensuite on grandit, on devient adulte, et on est dans le déni de ce que nos parents nous ont fait vivre, cette phrase tu honoreras ton père et ta mère ça efface la possibilité de se dire mais ils sont peut-être un petit peu responsables de l'état dans lequel je suis aujourd'hui, pourquoi ils m'ont fait souffrir comme ça ? Donc ça, c'est une deuxième chose d'Alice Miller qui est très importante. Il y a une autre chose, et qui pour moi me tient énormément à cœur, c'est le pardon. Si un thérapeute ou quelqu'un, qui que ce soit, vous dit pour guérir, il faut pardonner stop. Moi, Alice Miller en parle, mais moi, j'avais déjà réfléchi sur ce sujet. Le pardon, ce n'est pas une action comme tiens, aujourd'hui, je vais mettre un jean bleu, tiens, aujourd'hui, je vais pardonner Ce n'est pas ça du tout. Le pardon, c'est un processus. Si en début de thérapie on vous dit de pardonner, ça n'a aucun sens, parce que vous allez devoir travailler sur ce que vous avez subi dans l'enfance, sur tout ce parcours. Vous ne pouvez pas commencer par pardonner à vos bourreaux avant même d'avoir fait la réparation, enfin d'avoir travaillé sur vous. Et ces bourreaux, est-ce qu'ils vous demandent pardon ? Donc en fait, le pardon, ça va être un processus qui arrivera ou pas. C'est pour moi jamais obligatoire. Et j'ai tendance à me mettre en colère quand j'entends qu'il faut pardonner. Parce qu'on a un impact de des religions. Alors il y a la religion et il y a l'éducation et la culture. Et je pense qu'Alice Miller a complètement raison à ce sujet. Et je ne cesserai de le dire. Et la dernière chose, enfin c'est pas la dernière, mais encore une chose dont parle Alice Miller, c'est la colère. En fait, j'ai mis beaucoup de temps à comprendre ce qu'elle voulait dire par là, parce que moi je n'arrivais pas à me mettre en colère contre mes parents. J'ai passé des tas d'années à faire des thérapies, etc. Et en fait, à un moment donné, l'expression de la colère est une libération, parce que quand vous exprimez votre colère, ça sort de vous. Et plutôt que de garder en vous tout ce qui explique cette colère justement, cette colère, elle va vous nuire. Donc l'exprimer, ce n'est pas forcément l'exprimer face à face avec ses parents, parce que certains parents ne vont pas le comprendre et vont en rajouter en vous disant mais n'importe quoi, enfin bon bref, comment oses-tu ? Donc cette colère, vous pouvez l'exprimer auprès d'un thérapeute qui est empathique, qui connaît les conséquences de la maltraitance dans l'enfance, dans la vie d'adulte. Vous pouvez l'exprimer dans une randonnée en montagne et crier votre colère en haut de la montagne. Vous pouvez l'exprimer où vous voulez, vous pouvez l'écrire. mais exprimer sa colère, c'est faire sortir de soi sa colère. Et ça, c'est vraiment salvateur. Voilà. J'ai encore beaucoup à dire sur Alice Miller, mais je ne sais pas si on peut parler encore beaucoup d'elle.

  • Speaker #1

    Si tu as d'autres choses à nous partager, on t'écoute.

  • Speaker #2

    Trois petites choses. Alice Miller, dans ses livres, elle parle de la pédagogie noire. La pédagogie noire, c'est une façon d'éduquer les enfants pour les soumettre et pour en faire des objets soumis. dans C'est pour ton bien, c'est un de ses livres, elle raconte des passages de la pédagogie noire, par exemple, au XIXe siècle, où des médecins écrivaient, ils expliquaient aux parents que pour dresser leurs enfants, c'est ce mot qui est utilisé. Là, j'ai un doute si c'est éduqué, mais je crois que c'est dressé. Il faut les frapper jusqu'à ce qu'ils se soumettent. Ça, c'est des médecins qui donnaient ça comme conseil aux parents. on comprend pourquoi en France, on a un mal de chien à faire voter cette loi contre la fessée. Alors là, j'avoue que je ne sais pas si elle a été votée ou pas, je n'ai pas noté. Mais c'est très récent en tout cas, si ça a été fait. C'est très récent, voilà. C'est incroyable. Donc elle parle de cette pédagogie noire, c'est important de la connaître, c'est-à-dire de savoir de quoi se servent les adultes parfois. Alors moi, je fais un petit point d'arrêt, c'est que je parle des parents maltraitants. Tous les parents ne sont pas maltraitants, on est d'accord. Je suis là pour aider les adultes qui ont subi de la maltraitance à la réparer pour mieux vivre leur vie d'adulte. Donc, cette pédagogie noire, il faut en avoir conscience et lire ce livre d'Alice Miller. Je pense que c'est assez dur à lire, mais c'est important. La deuxième chose dont elle parle, c'est les témoins, le témoin sepourrable. Ça c'est le témoin, c'est-à-dire que quand l'enfant est dans une famille dysfonctionnelle, il se peut qu'il y ait une personne autour de lui, ça peut être un oncle, une tante, un frère, une soeur, un enseignant, un n'importe qui, qui occasionnellement va l'assister, enfin lui faire prendre conscience que ce qu'il vit ce n'est pas normal et qu'il n'est pas tout seul. Et ça, sur le chemin de vie de cet enfant qui va devenir adulte, c'est hyper important d'avoir rencontré de temps en temps une personne comme ça, secourable. Moi, je peux le dire, c'est mon arrière-grand-mère. Mon arrière-grand-mère était un témoin secourable pour moi. Et ensuite, elle parle du témoin lucide. Le témoin lucide, c'est l'équivalent du témoin secourable dans l'enfance, mais dans la vie d'adulte. Et là, ça peut être un thérapeute, ça peut être une amie ou un ami. ça peut être une personne rencontrée qui connaît les conséquences de la maltraitance dans l'enfance sur la vie d'adulte et qui est en empathie avec cette personne, qui est capable d'entendre ce qu'elle a à dire, parce que c'est des fois très difficile cette personne donc on peut, sur son chemin de vie rencontrer ces témoins et c'est ces personnes-là qui vont vous aider à sortir de vos souffrances, voilà,

  • Speaker #1

    je pense que j'ai bien dit tu sais la personne que tu es devenue Laurence ?

  • Speaker #2

    Oui, alors là un peu émue parce que arriver à 62 ans, pour accepter, enfin c'était un peu avant, mais disons vers 60 ans, pour accepter de voir que finalement c'est une mission de vie. que je ne voulais pas voir. Mais je pense, même si j'en avais conscience, parce que j'ai toujours pratiqué l'écoute active, même autour de moi, que ce soit avec des amis, dans la famille, etc. Donc, comme dit Pierre Blanc-Sanone, on ne devient pas coach, on l'est depuis tout petit, au vu de son histoire personnelle, de ses névroses, de sa personnalité, etc. Ce qu'on a traversé, du chemin qu'on a fait, et on est prêt. À un moment donné, on est prêt. Donc, en fait, moi, je suis prête, depuis quelques années. à assumer cette mission et à aider des gens, parce que voilà, c'est ce pourquoi je suis là aujourd'hui en fait.

  • Speaker #1

    Il a fallu du temps pour l'admettre, le reconnaître.

  • Speaker #0

    Mais peut-être du temps pour toi-même guérir tes propres blessures et te réparer, parce que c'est un terme que tu as utilisé plusieurs fois.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Et la réparation est indispensable. On peut toujours aider les gens, même si on n'est pas complètement réparé. Mais je pense que je suis au bout du chemin de la réparation. Et ça, c'est quand même hyper important pour être confortable face aux personnes en souffrance.

  • Speaker #0

    Si on revient un petit peu en arrière, tout à l'heure, tu nous disais qu'en mars 2020, tout s'arrête. les activités que tu commences à mettre en place sont stoppées net par le confinement, par la crise sanitaire qu'est-ce qu'il advient à ce moment-là pour toi ? on peut en dire quelques mots alors là c'est une période qu'on a traversée même dans la main toutes les deux on a vécu quelque chose je pense que alors on

  • Speaker #1

    a parlé tout à l'heure de mon côté autrice moi j'écris Au quotidien, depuis des tas d'années, j'écris tous les jours. Et dans cette période de mars 2020 et les années qui ont suivi, j'ai continué à écrire. Et en fait, au vu de ce qu'on a traversé, parce qu'il y avait quand même un côté... de grandes peurs, de tout d'un coup, on allait tous mourir, on allait tous tomber malade et contaminer tout le monde, et il y avait quand même une espèce de terreur, je dirais organisée par les médias mainstream. aux ordres du gouvernement. Moi, j'ose dire les choses telles que je le pense parce que c'est ce que je pense. Donc, si les gens pensent autre chose, ils pensent autre chose, ils ont le droit. Mais moi, c'est ce que je pense.

  • Speaker #0

    J'espère que nous ne soyons pas censurés.

  • Speaker #1

    Eh bien, s'il y a de la censure, ça veut dire quelque chose, encore une fois. C'est que ça dérange. Donc en fait, il y a eu attention à l'outrage en ligne. Ah, oui, il y a quelques jours,

  • Speaker #0

    il a été voté la loi sur l'outrage en ligne.

  • Speaker #1

    Mais sinon, nous sommes en démocratie, tout va bien. Bon, en fait, on a vécu une période, pour moi, de grandes réflexions, et comme je l'ai dit tout à l'heure, je cherche à comprendre, c'est-à-dire tous ces morts qu'on nous balançait tous les jours à la télévision, étant donné qu'on était enfermés chez nous, on n'avait pas grand-chose d'autre à faire, donc on regardait ce qu'on nous disait, et je me disais, au bout d'un moment, je me disais, bon, c'est bien beau tout ça, mais d'habitude, il y en a combien des morts ? Parce qu'il y en a toujours eu des morts, hein, jusqu'à présent, ça. Et en fait, en regardant, je me rappelle, c'était avril-mai 2020, j'ai commencé à faire des recherches, et en fait, des morts, je ne sais pas, on était à 20 000 morts, mais en fait, à la même époque que les autres années, on a autant de morts. Donc pourquoi, qu'est-ce qui se passe ? Donc ça a été une grande réflexion, mais je suis vraiment passée par des périodes très difficiles, et j'en ai fait un livre parce qu'on oublie malheureusement, c'est très difficile de reparler de cette période-là parce qu'il y a de l'oubli, par contre il y a eu des moments très difficiles, et il y a aussi eu des moments formidables, notamment quand on a commencé à manifester, et qu'on s'est retrouvés toutes les deux, et ça, ça a été magique, parce que... C'était une expérience, je ne sais pas si toi c'est pareil, mais moi je n'avais jamais trop manifesté avant. Et là, c'était comme une évidence en fait. On est sortis, on s'est dit tu viens, je viens, on y va, et hop, c'est parti.

  • Speaker #0

    C'était notre rendez-vous tous les samedis. Il n'y a pas moyen de faire autre chose, effectivement, c'était nécessaire pour nous d'aller dire notre mécontentement et de dire qu'on ne consentait pas à ce qui était en train de se passer, même si on savait que dans l'absolu, ça n'allait peut-être pas changer grand-chose, mais c'était vital, en tout cas, d'aller dire non, et puis de se fédérer, d'en rencontrer aussi d'autres qui, comme nous, s'y sont. Vous avez question 1, remettons en question ce qui est en train de se passer.

  • Speaker #1

    On n'est pas en accord avec ça. Oui, c'était à la fois, toutes les deux, c'était... On a beaucoup rigolé, je ne sais pas si tu te rappelles, mais on a eu des sacrés fourris quand même. Alors que la situation était tellement dramatique, c'était vraiment une bouffée d'oxygène. Alors on était toutes les deux, et puis après on a des amis qui nous ont rejoints, et puis il y avait ce groupe de gens qu'on ne connaissait pas. et qui étaient là, il y avait des pancartes, avec des slogans, mais tout ça, ça a été heureusement mis en photo, et il y a eu des vidéos, il faut que ça reste, ça a été ce qui nous a permis de tenir, moi je trouve, sur le long terme, parce que quand on est tout seul chez soi, c'est mortifère dans cette situation, et là en fait, on s'ouvrait à d'autres personnes, on rencontrait d'autres personnes, on marchait, on chantait. On disait des slogans, c'est la vie. Et en fait, ce qu'il y avait d'extraordinaire aussi, c'est qu'il faut se rappeler qu'on nous disait de garder des distances avec l'autre. Il fallait se masquer, il ne fallait pas s'embrasser, il ne fallait pas s'enlacer. Et nous, qu'est-ce qu'on s'en lassait ? Je précise qu'on n'est même pas tombés malades, c'est quand même un monde. Et puis,

  • Speaker #0

    il fallait garder une distance, la distance de sécurité, la distanciation sociale de 2 mètres.

  • Speaker #1

    Donc, on est allés contre tout ça, et en fait, d'un côté, on nous disait... ne soyez pas vivants, mourrez à petit feu, surtout si vous tombez malade, n'appelez pas le médecin, restez chez vous, et puis quand vraiment vous allez mal, faites le 15, on est hospitalisé, mais c'est quoi ce monde ? On ne soigne plus les gens. Les médecins ne devaient pas soigner leurs malades. C'est quand même hallucinant. Il y a énormément à dire. J'en ai fait un livre, donc il n'est pas encore fini. Je l'ai appelé Déshumanisation, ni oubli, ni pardon. et je irai jusqu'au bout de ce livre parce que pour moi c'est fondamental je ne suis pas la seule à le faire mais plus on sera nombreux mieux ce sera justement à témoigner de ce qu'on a vécu et d'ailleurs il y a une personne qui l'a lu parce que je l'ai fini il est à la relecture et je lui ai demandé si ce n'était pas trop pas assez, des critiques tout ça non non non,

  • Speaker #0

    on a tendance à oublier il ne faut pas oublier donc pendant tout ce temps tu es empêchée de pouvoir exercer ton métier de coach. Donc, tu te lances dans l'écriture. Tu arrives même à aboutir à ce travail d'écriture en réalisant une industrie assez conséquente. Effectivement, tu relates presque jour par jour de tout ce qu'on a vécu depuis mars 2020.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et puis, à un moment donné, quand même, il y a des perspectives joyeuses. Tu peux à nouveau exercer ton métier ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, en fait, pour tout dire, je suis censée être à la retraite. Et ça fait une grosse réflexion dans ma tête. Est-ce qu'on peut... Enfin, il y avait une question pécuniaire. C'est-à-dire que je devais avoir une activité pour pouvoir continuer à bénéficier d'une rente qui m'a été octroyée suite à mon burn-out. Donc là, ça m'a fait accélérer le processus et moi, je trouve que l'univers est fabuleux. parce que j'étais prête à être coach, je le faisais bénévolement, je l'ai beaucoup fait, mais il y avait comme un frein à créer mon activité, mon auto-entreprise, parce que, par peur simplement. Et là, c'est l'univers qui m'a envoyé cette injonction, c'est-à-dire, il faut que tu aies ton activité si tu veux continuer à toucher cette rente, et il n'y a pas 36 solutions. Et donc, je me suis dit, c'est le moment, mais moi, ça me fait beaucoup rire, parce qu'en fait, l'univers est fabuleux. Et donc j'ai créé mon entreprise, bon après avoir bataillé avec l'administratif française pour comprendre comment ça se passe, etc. Et donc me voilà auto-entrepreneuse avec cette activité et tout s'est bousculé. Et puis on se rend compte qu'il y a des gens autour de nous pour nous aider et qui nous tombent du ciel. Enfin tout est magique en fait. Le site internet il a été fait par ma fille qui elle n'est pas spécialiste de site internet mais qui a trouvé, mais vraiment. ça fait partie de ses capacités, et c'est quelqu'un qui m'a boostée pour le faire, en fait, parce que sinon, toute seule, moi, je serais restée, oui, un site internet, pourquoi faire, blablabla. Ensuite, j'ai retrouvé une amie, un jour, je la vois, puis je lui dis, oh là là, je ne savais plus ce qu'elle faisait, je l'avais rencontrée à la période du burn-out, je ne savais plus quelle était son activité, où est-ce qu'elle en était, etc. et j'étais dans la phase administrative de la création d'entreprise avec toutes les questions qu'on peut se poser etc et je sentais que j'y arrivais pas et puis je l'ai appelée en me disant peut-être qu'elle va pouvoir m'aider je sais pas puis elle me dit mais tu sais c'est mon travail j'accompagne les gens qui veulent créer leur entreprise c'était trop drôle du coup elle m'a accompagnée elle m'a donné des tuyaux etc et puis aujourd'hui je suis face à toi Katia alors il se trouve que tu m'as déjà interviewée il y a fort longtemps avec l'histoire justement du Covid oui J'étais la première d'ailleurs, je crois.

  • Speaker #0

    J'étais la première. Alors, une petite aparté, effectivement, c'est drôle qu'on se retrouve là, parce que deux ans en arrière, un peu plus, tu es effectivement la première que moi, j'avais interviewée aussi dans la même dynamique que toi pour recueillir des témoignages, pour laisser une trace sur ce que nous vivions depuis le début de la crise sanitaire. Et c'est toi-même aussi qui m'avais encouragée à passer le pas de le faire, parce que je procrastinais, j'avais peur, je ne me sentais pas légitime. Et tu étais effectivement la première à être interviewée.

  • Speaker #1

    donc oui,

  • Speaker #0

    la vie est drôlement faite oui,

  • Speaker #1

    parce que quand tu m'as interviewée à cette époque-là j'imaginais pas qu'aujourd'hui tu allais m'interviewer dans le cadre de ton podcast Aujourd'hui écrivons demain qui est un podcast super que je conseille à tout le monde que j'écoute moi systématiquement que je trouve qu'on apprend des belles choses c'est positif, c'est pétillant ça donne la pêche en fait Katia tu sors de l'ombre des gens que j'aurais jamais rencontré dont je connais pas du tout l'existence tu fais ça pour ceux qui t'écoutent et c'est magique naturellement est venue l'idée de te donner la parole sur ce podcast pour raconter aussi ton parcours

  • Speaker #0

    de transformation et quand je t'écoute je comprends bien que tout ce que tu as vécu dans ta vie il y a quand même un fil rouge qui n'est pas très sympathique il y a quand même la maltraitance familiale institutionnelle d'entreprise comment dire dire ouvertement en tout cas la maltraitance et le fil rouge dans ta vie tu as vécu énormément d'expériences de maltraitance et parallèlement tu as fait un énorme travail sur toi d'introspection de cheminement pour sortir de de Le décès de tension aussi de victime, c'est-à-dire oui, tu as été victime, mais tu n'es plus dans la victimisation, et aujourd'hui tu mets au service des autres toute ton expérience, tu l'as dit au début, de vie, pour accompagner les autres. Est-ce que ta spécialité, c'est la thématique du trauma, de la maltraitance autour de l'enfance ?

  • Speaker #1

    Oui. J'ai eu du mal à mettre un mot sur ce que je peux apporter aux autres, ce qui est très difficile, parce que pour moi c'était évident. Oui, je sais, j'apporte, mais je ne sais pas quoi. En fait, trouver les mots pour dire... Je dirais que je suis spécialiste des conséquences de la maltraitance dans l'enfance sur la vie de l'adulte. Donc, effectivement, c'est de l'ordre du trauma. Et puis, j'ai une autre corde à mon arc, c'est que j'ai la chance d'avoir eu un... Un père particulier, et juste une petite anecdote, j'avais 34 ans quand une de mes thérapeutes que je suivais à l'époque m'a dit votre père est un pervers narcissique Ah, je ne sais pas ce que c'est qu'un pervers narcissique. Mais enfin, j'avais une explication de son comportement menteur, manipulateur, pervers. Et quand j'étais ado, dans les années 80, on ne parlait pas des pervers narcissiques. C'est Paul-Claude Racamier, le premier qui en a parlé, quand on a fait un livre La perversion narcissique qui est sorti en 1992. Donc moi je dirais que ça c'est une corde à mon arc, parce que je sais très bien comment fonctionnent les pervers manipulateurs, donc si une personne est en présence de ce genre d'individu, je peux aussi l'aider. Moi j'aurais beaucoup aimé, quand j'avais une vingtaine d'années, j'aurais beaucoup aimé rencontrer un thérapeute aguerri sur ce sujet, parce que c'est un sujet quand même très particulier, il faut le connaître. pour aider la personne à s'en sortir. Parce que c'est quand même, quand vous êtes victime d'un pervers narcissique, ça peut vous amener jusqu'à la mort. Vous pouvez vous en suicider, si je puis me permettre. Donc voilà, ça c'est une corde supplémentaire. Donc oui, effectivement, les traumas d'enfance, le pervers narcissique, c'est votre choix. Et puis aussi, il se trouve que j'ai été la maman d'une enfant qui a eu une grave maladie à deux ans, que j'ai accompagnée, et comme toute maman accompagne son enfant dans les soins hospitaliers sur de longues années. Donc je suis aussi à même d'écouter ce genre de souffrance qui n'est pas banale.

  • Speaker #0

    On peut préciser que tu en as fait un livre.

  • Speaker #1

    Effectivement ! Un si long voyage. Oui,

  • Speaker #0

    oui,

  • Speaker #1

    oui. Ça a été mon premier livre qui a été... Bon, aujourd'hui, il a un compte d'auteur. Il a été édité parce que j'avais trouvé sur internet une maison d'édition. En fait, je m'étais fourvoyée parce que cette maison d'édition ne m'a pas servi à grand chose. Mais maintenant, c'est un compte d'auteur, donc il est vendable si quelqu'un veut l'acheter. Je parle de cette expérience de maman qui accompagne son enfant dans la maladie.

  • Speaker #0

    Les Époux le versant, je l'ai lu en 48 heures, je crois. J'étais découverte aussi encore sous un autre angle. J'ai été très émue et touchée de lire ton témoignage parce que je crois qu'au moment où je lisais ton livre, j'avais l'âge auquel toi tu accompagnais le film, je crois.

  • Speaker #1

    Oui, c'est possible.

  • Speaker #0

    Moi, c'est un livre que je vous invite à lire. Tu dis qu'on peut le trouver. Oui,

  • Speaker #1

    il faut te contacter peut-être pour avoir accès. Oui, il faut me contacter parce que c'est par mon biais que je le vends. Après, j'ai un blog sur Internet qui parle de ce livre. Je vais mettre le lien. éventuellement de ce blog, mais en me contactant, il n'y a pas de souci. Juste une petite anecdote sur ce livre, il a des résonances assez... Les personnes qui le lisent, en général, sont très touchées, certaines pleurent, le trouvent poignant, etc. Mais c'est quand même un livre d'espoir. Et notamment, il y a une dame, quand je travaillais encore avant mon burn-out, une dame assez âgée, une cliente que je ne connaissais pas, mais à qui on avait amené mon livre, un commercial qui l'avait amené. et elle m'a dit quelque chose, je ne m'y attendais pas du tout. Elle m'a dit Je vous remercie pour votre livre et je le relis de temps en temps parce qu'il me donne du courage. Je ne m'attendais pas du tout à ça. C'est surprenant finalement. Une fois qu'on a écrit un livre, on ne se rend pas compte de ce que les gens peuvent ressentir.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que j'ai mentionné en introduction que tu étais pour moi une battante et une guerrière parce que je t'ai connue il y a une dizaine d'années. Je n'avais pas notion à l'époque que tu avais traversé déjà dans ta vie passée. Et puis,

  • Speaker #1

    j'ai eu le coup de me jeter l'œuf.

  • Speaker #0

    Il y a une force de vie qui se lit dans ce que tu as écrit, qui est juste incroyable.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    et il est optimiste et il est plein de... On sait aujourd'hui que ta fille, elle est bel et bien là parmi nous. C'est elle qui a fait ton site internet. C'est quand même aussi une belle histoire.

  • Speaker #1

    Oui, c'est difficile pour moi de parler sans émotions. ça fait partie des épreuves de la vie et Dieu sait qu'on en traverse mais j'ai au fond de moi enfin je vais finir par le croire une force de vie assez extraordinaire et j'y suis pour rien, c'est mon âme,

  • Speaker #0

    c'est mon chemin d'âme je sais pas alors comme dirait Jean-Dominique Michel, qu'est-ce qui te fait tenir bon ou debout parce que tu renversais des épreuves alors on les a balayées un peu rapidement mais on a bien compris en tout cas ce que tu as vécu dans ta vie sur le plan personnel, familial,

  • Speaker #1

    professionnel c'est une grande question Je ne sais même pas si j'ai la réponse, c'est un peu ce que je t'ai dit là, c'est que c'est en moi, c'est en moi, ça fait partie de ma nature,

  • Speaker #0

    c'est donc ça la résilience.

  • Speaker #1

    Je pense que ce qui est aussi très prégnant en moi, c'est l'amour. l'amour avec un grand A, que les êtres humains ont les uns pour les autres. C'est drôle de dire ça quand on a été maltraité, mais en tout cas, il y a des êtres humains fabuleux sur notre chemin, et l'amitié en fait partie. mes filles, certaines personnes de ma famille. Je me souviens, c'est ce que je dis dans mon livre sur ce qu'on a traversé depuis le Covid, c'est que j'ai eu des moments, j'ai un compagnon de vie avec qui je ne vis pas par choix, mais on est ensemble depuis de nombreuses années. Pendant le Covid... il y avait des injonctions du gouvernement qui nous disaient qu'il fallait qu'on soit vacciné. Donc on accepte un produit dans notre corps qui était en phase 3 de test, donc on ne connaissait rien, même pas la composition, etc. Moi, ma petite intuition personnelle qui est souvent là finalement, m'a dit surtout pas ! Ne te fais pas injecter ce produit ! Bon, c'était mon choix, mais j'avais un compagnon, et je ne voulais pas qu'il se fasse injecter ce produit. Et ça a été... tout le long du Covid, lui, il avait une façon de voir les choses, et moi une autre, et on a eu des discussions, mais je crois que jamais on s'est autant gueulé dessus, enfin moi ça me mettait dans des colères, je suis une personne très calme, qui aime apaiser les situations, mais là je suis sortie de mes gants, etc., vraiment ça a été, je me suis dit, tout ça pour en venir là, que si notre couple tenait le coup, malgré cette situation, c'est qu'il allait tenir encore très longtemps et que pour moi, quoi qu'il arrive, l'amour devait être plus fort que ça. Voilà. Donc l'amour est vraiment mon leitmotiv. Ouais, je dirais ça.

  • Speaker #0

    C'est une belle réponse. Et une belle raison de continuer à tenir bon et de pouvoir tenir bon. Oui. Oui, finalement, c'est l'énergie d'amour, c'est la plus puissante.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est le lien qu'on a les uns avec les autres. On a voulu nous retirer ça, on a voulu nous couper les uns des autres. C'est criminel.

  • Speaker #0

    Tu es aussi bibliothérapeute. Tu aimes écrire.

  • Speaker #1

    Je suis à venir.

  • Speaker #0

    Alors, qu'est-ce que c'est que bibliothérapeute ?

  • Speaker #1

    Alors, bibliothérapeute, en fait, juste une petite anecdote. Un jour, j'étais dans un magasin et je vois une carte de visite d'un homme qui était bibliothérapeute. Alors, comme je suis curieuse, j'ai pris sa carte, je l'ai emmenée chez moi. Je suis allée voir son site internet et puis j'ai vu qu'il s'était formé auprès de Régine Détambel. Régine Détambel, c'est une femme que je connaissais en tant qu'autrice, mais qui est bibliothérapeute en France et qui est une des rares d'ailleurs. Enfin, en tout cas, à l'époque, il y en avait très, très peu. et j'ai vu qu'elle formait les gens par internet. Donc je suis allée sur son site pour voir ce que c'était, etc. Et puis je me suis dit, moi je vais faire une formation avec elle, c'est super. En fait, je me suis rendu compte que bibliothérapeute, je l'étais plus ou moins depuis toujours, c'est-à-dire conseiller des livres aux gens qui peuvent leur apporter quelque chose, que ce soit des romans, des essais, etc. Et puis moi-même, je me suis soignée avec les livres, parce que depuis que je suis toute petite, depuis que je sais lire, le livre c'est mon compagnon. Pour moi, un livre, c'est magique. Donc j'écris effectivement, mais je lis beaucoup.

  • Speaker #0

    Vous ne le voyez pas, mais moi oui, il y a une énorme bibliothèque derrière Lourence. Oui, effectivement,

  • Speaker #1

    le livre… Ce sont mes bébés. Je les bichonne. Je les prête des fois. Alors la bibliothérapie, en fait, c'est né aux États-Unis. C'est une infirmière qui prenait en charge les soldats qui rentraient de la première guerre mondiale. et elle s'était rendue compte, donc c'était des personnes traumatisées, elle s'était rendue compte qu'en leur faisant la lecture ou en les faisant lire, ça les guérissait, enfin ça les soignait, ça avait une action très positive. et les anglo-saxons se servent beaucoup des livres justement pour aider les gens. Mais alors moi je voudrais parler de la façon dont Régine Détambel voit la bibliothérapie. Elle était kinésithérapeute à la base, et en fait grâce à la lecture de textes, pour des clients qui peuvent être enfermés soit dans leur corps, soit enfermés dans les prisons. dans les hôpitaux, quand on est malade, dans les EHPAD, quand on est âgé, il y a un espèce d'enfermement comme ça. Et la lecture de textes, alors les personnes peuvent les lire, les scander, les marteler, les chuchoter, ça fait vivre quelque chose dans leur corps, soit en écoutant, soit en le lisant à voix haute, c'est très important la lecture à voix haute. Et puis ensuite on peut avoir un petit carnet, donc dans ces ateliers de bibliothérapie créative, on peut avoir un petit carnet, et puis chacun va faire un petit collage, ou écrire des mots qui résonnent par rapport aux textes qui sont lus. Donc ça c'est la bibliothérapie. thérapie vue par Régine Détambel. Moi, j'ai fait, notamment, je m'en suis servie pour le burn-out, pour des personnes en burn-out, parce que je choisissais des textes qui faisaient que ça allait faire écho dans leur vécu, ou faire des pas de côté. C'est assez... Il faut le vivre pour le comprendre.

  • Speaker #0

    Donc, c'est un outil, si on peut dire, que tu mets aussi au service de ton accompagnement.

  • Speaker #1

    Voilà. Par exemple, si...

  • Speaker #0

    Comme si tu faisais une prescription du dernier livre d'Alice Miller.

  • Speaker #1

    Voilà, les anglo-saxons, il y a des médecins qui font ça. Ils font des ordonnances avec des livres. Et moi, ça va être, si j'ai une personne en face de moi, par exemple, qui se sent... qui n'ose pas avancer, agir, etc., je peux très bien lui proposer un livre de Frédéric Fongé qui s'appelle Oser. mais je peux aussi lui proposer un roman par exemple je sais pas moi il disait Lionel du Roi que j'adore enfin voilà ça peut être des romans,

  • Speaker #0

    ça peut être de la poésie ça peut être ça implique d'aimer la lecture et de lire régulièrement Et d'avoir une connaissance sur... Oui. Différentes... Différentes types. Tu parles de poésie, de roman, développement personnel, peut-être spiritualité. Oui,

  • Speaker #1

    voilà, c'est ça. Alors, après, on est que... On a que 24 heures et... Enfin, on ne veut pas tout lire. Donc, je sais très bien qu'il y a des tas de choses que je ne lis pas. Mais je suis quelqu'un qui lit tous les jours. Une petite connaissance.

  • Speaker #0

    Vous avez repéré une autre petite phrase que tu avais notée sur ton site.

  • Speaker #1

    Alors on fait beaucoup d'allers-retours.

  • Speaker #0

    Mais tout ça, pour moi, ça c'est un vrai qui s'admire en sens quand même. Le meilleur service que l'on peut rendre aux autres, c'est de faire un service sur soi.

  • Speaker #1

    Oui, en fait c'est assez simple. C'est-à-dire que si on ne va pas bien, si on a des souffrances, si on a des ments, si on a des vides, on va demander même inconsciemment à l'autre de remplir ses vides, de remplir ses ments. de nourrir les besoins que soi-même on n'arrive pas à satisfaire. Et quand on fait un travail sur soi, on n'a plus besoin des autres pour ça, parce qu'on sait le faire seul. On l'a déjà fait, on l'a réparé, donc on n'a plus de besoin. Et l'autre devient un interlocuteur, c'est beaucoup plus simple, c'est plus fluide, on a juste à raconter, à parler, ça simplifie énormément. Un exemple, des parents qui n'ont pas fait un travail sur eux, vont reporter sur leurs enfants des demandes de réassurance, des besoins qu'eux-mêmes dévident de tendresse, etc. Ils vont faire porter sur leurs enfants le poids de leurs propres problèmes. Dans la vie de couple, c'est pareil. On va demander à l'autre d'être le pourvoyeur de notre bien-être. En fait, ce n'est pas ça la relation à l'autre. La relation à l'autre, c'est un échange. Ce n'est pas demander à l'autre de pourvoir à nos manques. Et quand on est réparé, qu'on est bien, non seulement on ne va pas demander à l'autre de nous réparer et de pourvoir à nos manques, mais en plus on va être en capacité de dire nos limites, de dire nos besoins, de dire oui, je suis d'accord pour t'aider ou ah ben non, là, je ne peux pas En fait, ça simplifie tout. Voilà,

  • Speaker #0

    pour bien apprendre à se connaître. On peut venir te rencontrer.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Si tu devais définir la raison d'être aujourd'hui de ton activité,

  • Speaker #1

    quel est le why ? La raison d'être ? C'est d'être une main tendue pour les gens qui en ont besoin, et puis d'aider les personnes à réfléchir par eux-mêmes. et à être dans la connaissance, mais pas dans l'ignorance. Je crois que c'est Alice Miller qui a dit ça.

  • Speaker #0

    Quelles sont les valeurs qui t'animent ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai des valeurs très fortes, comme la liberté et la justice, et, bon, c'est pas des sous-valeurs, les autres sont aussi très fortes, la paix, la joie et l'humour. Parce que là, on parle de choses un peu dramatiques, mais comme tu peux voir, j'ai souvent le sourire. Et je trouve que d'ailleurs, on s'est rencontré sur un atelier rigologie, oui, de notre amie Christine. Le rire est le meilleur médicament. C'est la meilleure thérapie qu'on puisse y avoir. Donc il faut toujours mettre de l'humour, même dans les situations les plus dramatiques. En tout cas, c'est la façon dont je fonctionne.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas toujours inné, tandis que c'est le mécanisme de défense le plus élaboré. C'est vraiment quelque chose que l'on a en nous, alors c'est du point de vue pathologique ou psychanalytique, mais c'est le mécanisme le plus puissant qui nous permet peut-être de prendre du recul, de nous détacher, d'être moins impacté.

  • Speaker #1

    même dans les situations les plus critiques les plus dramatiques oui puis ça relie les gens les humains entre eux aussi le rire parce qu'on rit à plusieurs quand on a un faux rire et qu'on est deux à avoir un faux rire et qu'on n'en peut plus et tout mais c'est magique c'était

  • Speaker #0

    quand ton dernier faux rire ?

  • Speaker #1

    oh je me rappelle plus je saurais pas te dire mais il y en a eu un il y a pas longtemps mais je saurais pas te dire avec qui et quelle occasion peut-être avec une de mes filles parce que j'ai souvent des faux rires avec mes filles mais j'en ai aussi avec mon compagnon

  • Speaker #0

    donc je ne sais même pas te dire un exemple moi j'en ai eu un avant de se ressortir j'avoue que ça me fait drôlement du bien je me dis là mais mince on ne rit pas suffisamment je suis d'accord qu'est-ce que tu souhaites transmettre comme message aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    alors je voudrais dire aux personnes qui souffrent qu'il y a un moyen d'aller bien, d'aller mieux d'abord et d'aller bien ensuite. Ce n'est pas inéluctable, ce n'est pas parce qu'on a des problèmes relationnels, des problèmes psychologiques qui prennent la tête, etc. Non, il y a des solutions. Effectivement, faire une thérapie avec une personne qui vous convient, c'est très important. Et puis la deuxième chose, c'est que vous n'êtes pas responsable de ce que vous avez subi dans l'enfance. et que ça c'est quand même pas très important parce qu'on a tendance à se culpabiliser voilà je crois que c'est les deux choses principales après j'aurais tendance à dire aussi qu'il y a des choses qui ne sont pas normales comme c'est pas normal de s'auto-détruire c'est pas normal de se soumettre c'est pas normal d'être agressif c'est pas normal d'être violent et tout ça ce sont des surréactions par rapport à à ce qu'on a vécu. Donc mettre tout ça en lumière, en fait, il faut avoir envie de vivre et non plus de survivre pour avancer, pour évoluer. Donc c'est un choix. On a cette responsabilité-là quand on est adulte. Est-ce que j'ai envie de prendre ma vie en main aujourd'hui, même malgré tout ce que j'ai vécu ? Est-ce que j'ai envie d'avancer ? Est-ce que j'ai envie d'évoluer et d'aller mieux ?

  • Speaker #0

    Si je peux rebondir sur ce que tu as dit avant, on n'est peut-être pas responsable de ce que nos parents nous ont fait vivre. Mais alors peut-être est-on responsable de ce que l'on en fait dans notre vie, par contre, quand on est à vivre et à avancer.

  • Speaker #1

    Mais on n'est pas responsable des souffrances que l'on endure à cause de cette enfance. La responsabilité, elle est simplement de est-ce que je me remonte les manches et est-ce que je fais quelque chose pour aller mieux ou pas ? Oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu aurais envie de dire à la petite Florence ?

  • Speaker #1

    Qu'elle est bien plus forte que tous ceux qui ont voulu la soumettre. qu'elle garde toujours son humour et sa joie de vivre, et que la vie vaut la peine d'être vécue.

  • Speaker #0

    Ce que tu as déposé ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de continuer à développer mon activité de coach, donc le faire connaître et aider le maximum de gens que je pourrais, tout en respectant mes besoins et mes limites, parce que le burn-out est passé par là et qu'il faut savoir. ne pas se laisser envahir non plus par trop d'activité. Continuer l'écriture, parce que de toute façon, bon ça je ne l'ai pas dit, mais l'écriture fait partie de mon ADN, et sans écriture je pense que je me désintégrerais, je ne sais pas trop si on peut dire ça comme ça, donc continuer à écrire. c'est parce que tu as une routine tous les matins moi j'écris tous les matins et tu en as ton quatrième carnet d'écriture 2015 ça doit être le centième à peu près et c'est grâce à ces carnets que tu as pu aussi écrire ces manuscrits oui déshumanisation ni oubli ni pardon je l'ai écrit en reprenant toutes mes notes depuis 2020 quotidienne, bon après j'en ai fait quelque chose de chronologique mais avec des coupures quand même enfin c'est pas, mais c'est pour

  • Speaker #0

    ça montre bien ce qu'on a vécu, je me suis servi de ça, parce que la mémoire, je l'aurais pas eue, j'aurais pas eu la mémoire de tous ces événements, c'était trop compliqué.

  • Speaker #1

    Tu as redécouvert, en lisant tes notes, les avions d'été,

  • Speaker #0

    l'absurdité, et encore, je dis pas tout, parce qu'il y a des gens qui ont vécu des choses de leur côté, c'est vu de mon côté, et individuellement, même si on a vécu tous la même chose, individuellement, on a vécu des choses différentes.

  • Speaker #1

    Je t'ai invitée à participer aujourd'hui, donc c'est le podcast qui met en lumière les acteurs du Nouveau Monde. Qu'est-ce que c'est le Nouveau Monde pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors pour moi, tout commence par l'éducation. Donc j'aimerais un monde où les enfants soient élevés dans la bienveillance, dans l'amour, jamais dans la violence. ce qui n'empêche pas de mettre des limites mais pour moi le nouveau monde ça commence par ça parce que je suis toujours assez surprise que les gens pensent régler les problèmes de violence d'adultes du monde, de la société etc. sans aller à la source, à l'origine parce qu'en fait l'enfant qui est maltraité apprend la violence et ça fera un adulte ou qui va s'auto-mutiler ou qui va être violent vis-à-vis des autres, à moins qu'il fasse une thérapie, il est sur le bout des thérapies. Donc en fait, la violence, c'est bien de réparer les gens et d'essayer d'empêcher qu'il y ait de la violence dans la société, mais si on prend à la base... dans l'enfance, je pense qu'on ira vers un monde plus humain. Ça rejoint tout ce que j'ai dit depuis tout à l'heure. C'est que les gens seront en lien sans agressivité, ou en tout cas beaucoup moins, etc. Donc, pour moi, c'est ça. ni pessimiste, ni optimiste, plutôt réaliste. Quand je pense, pardon pour parler encore de ça, mais qu'on a masqué des enfants à l'école, ils ne pouvaient pas respirer de toute la journée, ou on leur donnait un jeton de temps en temps pour pouvoir baisser le masque. Personnellement, quand je mettais le masque pour faire mes courses, en tant qu'adulte, je le baissais pour respirer et je ne le supportais pas. Ces enfants, on leur a fait supporter ça. C'est pour moi... Alors, oui, ce que je voulais dire aussi, donc on leur a fait supporter les masques, et en plus, on leur a fait... on les a culpabilisés en disant qu'éventuellement, si leurs grands-parents mouraient, c'était de leur faute.

  • Speaker #1

    C'était même pas éventuellement.

  • Speaker #0

    Non, c'était pas éventuellement. Je viens de le rajouter.

  • Speaker #1

    Rappelle-toi le spot publicitaire,

  • Speaker #0

    c'était quand même très explicite. C'est ça. Ce spot publicitaire qui dit ça, on voyait des enfants qui embrassaient leurs grands-parents et ensuite on voyait les grands-parents à l'hôpital. C'est monstrueux. C'est de la maltraitance de l'État envers nos enfants. je trouve ça assez criminel. Donc c'est pour ça que je dis que je suis réaliste, pas trop optimiste, parce que si la société n'est pas capable, toutes les personnes qui ont contribué à cette maltraitance de l'enfance pendant la période Covid, il faut quand même qu'on ouvre les yeux sur ce qui est fondamental dans la vie. Ce qui est fondamental, c'est d'être bienveillant vis-à-vis de nos enfants, c'est les adultes de demain. pour leur vie d'enfant et pour leur vie de futur adulte. Le nouveau monde pour moi serait un monde où enfin tous ceux qui œuvrent pour le bien-être des enfants soient entendus, tous ces livres doivent être lus comme celui de... Catherine Guéguen, je suis ma bibliothérapeute coach, mais lisez Pour une enfance heureuse de Catherine Guéguen, vous allez comprendre comment se développe le cerveau d'un enfant. On va comprendre que battre un enfant, être violent, lui dire des horreurs, ou le finir, ou le mettre dans sa chambre, etc., ou le masquer, c'est scandaleux. Je suis outré. Voilà. Petit point positif, pendant cette période, des associations de parents se sont montées, et j'en pense à une en particulier pour protéger les enfants, donc ça c'est le côté positif, je pense à l'association des mamans louvres. Donc les humains sont capables du pire et du meilleur, alors pour ce nouveau monde, allons vers le meilleur.

  • Speaker #1

    Comment est-ce que toi tu penses pouvoir porter ta pierre à l'édifice ?

  • Speaker #0

    Ah ah ! j'aimerais offrir aux personnes que je côtoie le meilleur de moi-même. Voilà, c'est assez modeste. C'est Pierre !

  • Speaker #1

    Nous arrivons à la fin de l'interview. Est-ce qu'il y a une question que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé que je te pose ?

  • Speaker #0

    Ou un sujet qu'on n'a pas abordé mais juste pour... Dire que je suis une personne hypersensible à multi-potentiel, j'ai découvert ça très tardivement en passant un test de QI. Et donc, je suis à même d'accompagner des personnes surefficientes comme les appels Christelle Petit-Colin, dont je recommande la lecture Je pense trop. Voilà, et c'est une particularité intéressante parce que quand je l'ai su, quand j'ai compris qui j'étais après ce test, j'ai compris tout mon parcours professionnel. Toute la façon dont je fonctionnais en entreprise, avec une espèce de vision globale des problèmes, des solutions, etc. Et quand je coache une personne, j'ai aussi cette particularité de voir ce que tout le monde ne voit pas. donc c'est important alors on dit beaucoup hypersensibilité là aussi il y a trop de vocabulaire à une époque on disait les surdoués et tout ça alors ça fait genre on se prend pour qui et tout mais on se prend pas pour personne c'est juste qu'on a une réflexion on a des pensées en arborescence on pense très très vite à beaucoup de choses et une pensée en amène une autre et c'est juste un fonctionnement cérébral différent de ce qui est la norme parce qu'on est moins nombreux Voilà, c'est tout. C'est pas cela à péter avec une histoire de QI et tout ça. Mais c'est important de savoir qui on est. Il y a plein de gens qui le sont, mais qui ne le savent pas.

  • Speaker #1

    Et d'autres qui pensent l'être et qui ne le sont pas.

  • Speaker #0

    Oui, ça c'est sûr.

  • Speaker #1

    Il faut faire une flopée de burn-out, une flopée d'hyperstressisme.

  • Speaker #0

    Et de pervers narcissique aussi.

  • Speaker #1

    Et de pervers narcissique, voilà. Donc des termes qui sont...

  • Speaker #0

    Comment dire ?

  • Speaker #1

    Il y a une psychiatrisation massive. on a besoin de porter des étiquettes oui j'ai fait un brin à hôte je suis hyper sensible comme une identité alors qu'en fait on est tous et on revient à la question de départ de qui tu es,

  • Speaker #0

    qui sommes nous en fait on a plein de facettes tout le monde a plein de facettes les étiquettes ça aide à je pense que les étiquettes c'est bien de se les mettre à un moment donné pour expliquer les choses et puis après on s'en détache et on est soi qui je suis, je suis moi tiens voilà hum hum hum hum

  • Speaker #1

    Il nous a fallu une heure pour arriver à répondre à la question de départ.

  • Speaker #0

    Ben voilà.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu souhaites nous dire quelque chose de plus pour terminer, avant que nous passions à mon portrait chinois ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'on a déjà beaucoup, beaucoup dit le jour.

  • Speaker #1

    Tu ne m'as pas parlé d'un texte que tu voulais lire ? Est-ce que c'est le bon moment ?

  • Speaker #0

    Ou à la fin, c'est comme tu veux. Je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Se prête plutôt à la fin.

  • Speaker #0

    Ouais, je pense qu'on peut finir dessus. D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, on va avancer sur le portrait chinois.

  • Speaker #0

    Si tu étais...

  • Speaker #1

    Oui ? Si tu étais un plat, alors ça tombe bien parce qu'on va bientôt le prélever.

  • Speaker #0

    On a faim, donc ça tombe bien. Alors moi, si j'étais un plat, je serais une salade thaï au bœuf. Alors j'adore ce plat pour son côté parfumé parce que dedans, il y a de la coriandre et de la citronnelle. Moi, je me damnerais pour de la coriandre et de la citronnelle. Puis c'est épicé, donc c'est pétillant, c'est... voilà. C'est ça.

  • Speaker #1

    Si tu étais un livre ? Alors là,

  • Speaker #0

    c'est un problème pour moi de répondre à un livre.

  • Speaker #1

    On a combien de temps ?

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de livres. Est-ce que je dis qu'un seul livre ? Ou est-ce que tu en as plusieurs ?

  • Speaker #1

    Si tu en as plusieurs, tu peux nous en dire plusieurs.

  • Speaker #0

    Alors, déjà, lire les livres d'Alice Miller. Je ne suis pas obligée de tous les lire, mais il faut en lire quelques-uns quand même. Pour moi, c'est très important. Et dans la lignée d'Alice Miller, il y a Brigitte Auriol, qui est une dame qui a travaillé avec elle, une psychologue, et qui a écrit un livre très récent. qui, pour les personnes qui n'ont pas envie de lire beaucoup, à la place de lire à l'hysminaire, ils peuvent lire ce livre-là, qui s'intitule Après tout ce qu'on a fait pour toi J'ai envie de parler d'une farouche liberté de Gisèle Halimi, parce que ça, c'est mon côté femme. C'est une femme extraordinaire. Franchement, il faut lire ce livre, il se lit très vite. C'est incroyable ce qu'elle a fait, son parcours de vie est incroyable. Et puis... Je suis obligée de citer un livre de Lionel Duroy, donc Le Chagrin. C'est un des livres, c'est un auteur qui se sert de sa vie, en fait, pour écrire des récits de vie, mais sous forme de romans qui sont très bien écrits, qui sont passionnants. Et bon, lui aussi, il a eu une enfance très particulière. Et cet auteur, en plus, j'ai eu la chance de le rencontrer, de passer plus d'une heure avec lui dans un café de ma ville et on a échangé sur l'écriture. C'est magnifique, magnifique. Voilà. Je vais m'arrêter là, il y en a plein d'autres.

  • Speaker #1

    Si tu étais un dicton,

  • Speaker #0

    ah ! Soyez vous-même, les autres sont déjà pris Oscar Wilde

  • Speaker #1

    Si tu étais un film, le cercle des poètes disparu Alors celui-là c'est aussi un incontournable

  • Speaker #0

    Oui il y a tout dedans Il y a Carpe Diem Mais surtout moi ce qui m'a beaucoup marqué C'est l'histoire de ce garçon Qui a été maltraité par son père Et qui se suicide C'est à l'éthérie de cette histoire et puis cet acteur donc Robin Williams qui joue le professeur c'est un petit peu moi quelque part je voilà transmettre au jeune ah oui oui très beau film si tu étais un super héros ou une super héroïne ? alors là sans hésiter je serais un zoro au féminin pour sauver tous les enfants merci Laurence de ta participation De rien. C'était un plaisir, Katia.

  • Speaker #1

    Merci à toi de ton postage et de ton authenticité. Tu as donc un texte à nous lire, un texte que tu as écrit ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est un texte que j'ai écrit en 2017, mais je l'ai retrouvé pour l'occasion. Je l'ai intitulé L'origine de la violence dès les stages J'enrage. J'enrage de savoir ces enfants maltraités au sein de leur famille. Je voudrais, telle la fée, transformer leurs bourreaux en parents bienveillants. Que de temps gagner sur le futur. Pourquoi croit-on que l'on peut bâtir une société sans violence quand elle est présente à l'origine ? C'est absurde. On essaye de colmater les plaies quand il est trop tard. C'est à la source qu'il faut agir. Futurs parents, anciens enfants ayant été niés dans vos besoins, regardez votre réalité en face. Soyez lucide sur ce que vous avez vécu dans votre enfance. Pensez vos plaies, fermez vos cicatrices, et ne demandez pas à vos propres enfants de le faire à votre place. L'aveuglement généralisé sur les actes de cruauté endurés dans l'enfance est une grenade que l'on emmène partout avec soi dans sa vie d'adulte. Déposez cette grenade avant qu'elle ne vous pète à la figure et fasse d'autres victimes. Ouvrez les yeux sur votre histoire. Vous avez le droit de vous plaindre. Puis, après ce temps de délaissage de vos fardeaux, repartez allégés et enrichis de la connaissance de la vérité. C'est un cadeau que vous vous faites et que vous faites à vos enfants.

  • Speaker #1

    Merci. Tu l'avais écrit dans quel contexte ?

  • Speaker #0

    Celui-là. Précisez-moi non, mais c'est ce genre de texte que j'écris spontanément. après des maturations de pensée dans mon esprit. Je ne me souviens pas précisément.

  • Speaker #1

    Encore merci.

  • Speaker #0

    De rien, Katia, merci à toi. Et longue vie à ton podcast, Aujourd'hui écrivons demain. Ça fait vraiment du bien. Je conseille à tout le monde de l'écouter.

  • Speaker #1

    je te remercie et merci beaucoup pour votre écoute j'espère que le parcours de Laurence Benoit vous aura inspiré n'hésitez pas à la contacter directement sur ses réseaux où est-ce qu'on te trouve ?

  • Speaker #0

    sur mais oui mon site internet coachdevie64.fr et là il y a mon mail et mon numéro de téléphone donc on les met il y aura un contact dans la description de cet épisode à bientôt j'espère que vous aurez pris plaisir à nous écouter

  • Speaker #1

    Si vous avez aimé cet épisode et que vous souhaitez continuer à découvrir les histoires de ces acteurs du Nouveau Monde, abonnez-vous et si vous voulez être tenu informé de la sortie du prochain épisode, retrouvez-nous sur les réseaux, tous les liens sont dans le descriptif. Merci d'avoir pris le temps de passer ce moment avec nous. Je vous dis à très vite pour un nouveau témoignage d'une belle âme.

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