- Speaker #0
Que dire du groupe local ? Déjà, c'est un groupe qui est vraiment implanté là, dans le territoire local, justement. Et donc, là, on est ce soir trois membres de X-Irlande. Et je pense que c'est important de le dire dès le départ, on est vraiment des individus qui sommes là et on n'a pas la vocation, la prétention de représenter pleinement. ce collectif, ce groupe local qui est constitué d'individus différents. Donc c'est un petit groupe local qui a été créé il y a un peu plus d'un an maintenant, et donc qui retrace un petit peu des différentes luttes locales. Donc évidemment il y a la ligne à très haute tension, qui est évidemment une lutte incontournable, mais il y en a d'autres aussi.
- Speaker #1
Bienvenue sur Aujourd'hui, écrivons demain, le podcast Feel Good qui met en lumière les acteurs du nouveau monde et vous redonne espoir. Comme vous, ils en ont marre de ce monde déshumanisé qui marche sur la tête et ne tourne plus rond. Rêvant d'un monde meilleur, ils bousculent les codes et sortent des sentiers battus. Ils proposent des alternatives innovantes, de nouveaux paradigmes ou remettent au goût du jour des savoirs ancestraux. Ils osent s'affranchir du regard des autres et font bouger les lignes pour construire demain. Ils œuvrent pour la préservation du vivant et le bien de l'humanité. J'ai à cœur de vous partager toutes les initiatives qui vont dans le bon sens parce que nous sommes le changement que nous voulons voir dans le monde. Tous les lundis, je vous invite à découvrir l'histoire de l'un de ces humains engagés et conscients. Je m'appelle Katia Crabbé, je suis la fondatrice de Redaxil et j'aide les entrepreneurs humanistes. a gagné en visibilité sur le web en réalisant leur portrait. Vous avez envie de soutenir le podcast ? Abonnez-vous, mettez 5 étoiles, partagez-le et retrouvez-nous sur les réseaux. Vous souhaitez contribuer au développement du podcast ? Participez librement et en conscience à la cagnotte Tipeee que j'ai créée. Vous trouverez tous les liens dans le descriptif. Et en attendant, bonne écoute ! Aujourd'hui, une interview à plusieurs voix. avec des membres de XR Land, l'antenne landaise d'Extinction Rebellion, ce mouvement international de désobéissance civile en lutte contre l'effondrement écologique et le dérèglement climatique. Ils ont accepté de participer à mon podcast pour présenter et expliquer le fonctionnement et les principes du collectif et partager ce qui les a conduits à s'engager dans le militantisme. C'est lors d'une action de mobilisation des écureuils venues en soutien au collectif Stop THT40 qui lutte contre le projet mené par RTE dans notre région. Pour rappel, c'est l'installation d'une ligne à très haute tension de 400 000 volts, de 400 km entre le Bordelais et l'Espagne, dont 40 km entre Seignos et Cabreton, enfouis sous les pistes cyclables, sous les dunes, sous les promenades en forêt, etc. C'est à cette occasion que j'ai fait la connaissance de XR. Malgré quelques petits points de divergence, mais on aura peut-être l'occasion d'en discuter, nous nous retrouvons sur l'essentiel, c'est-à-dire la nécessité de protéger le vivant. de repenser nos modes de consommation et notre rapport au monde, mais aussi de dénoncer certains projets écocides qui, sous couvert de transitions énergétiques, provoquent des destructions irréversibles. Nous partageons également une interrogation profonde sur notre époque, un sentiment d'incompréhension face Ausha qui sont faits, et la volonté de dépasser les clivages pour avancer autrement. Place à mes invités. Belle écoute ! Alors bonjour à vous trois.
- Speaker #0
Bonjour.
- Speaker #1
Comment allez-vous ?
- Speaker #2
Ça va. Très bien, même.
- Speaker #0
Ça va, content de passer ce moment ensemble.
- Speaker #3
Tip top !
- Speaker #1
Alors, ça tombe bien parce que prendre la météo, ça fait partie d'un des prérequis ou d'une des règles de fonctionnement du collectif. Alors, qui c'est qui veut prendre la parole pour nous raconter, un petit peu nous présenter le collectif ? Qu'est-ce qu'on peut en dire ?
- Speaker #0
Ouais, je peux en dire quelque chose, quelques mots.
- Speaker #1
Et est-ce que tu veux te présenter à nous d'abord ?
- Speaker #0
Alors je peux me présenter, moi j'utilise un pseudo et je m'appelle le Petsy dans le groupe local de XR Land. Donc que dire du groupe local, déjà c'est un groupe qui est vraiment implanté là dans le territoire local justement. Et donc là on est ce soir trois membres de XR Land et je pense que c'est important de le dire dès le départ, on est vraiment... des individus qui sommes là et on n'a pas la vocation, la prétention de représenter pleinement. ce collectif, ce groupe local qui est constitué d'individus différents. Donc moi je vais me présenter, en tout cas je vais parler en tant que Pézi et non pas en tant que XRland, c'est important de le dire je crois. Donc c'est un petit groupe local qui a été créé il y a un peu plus d'un an maintenant, et donc qui retrace un petit peu des différentes luttes locales. Donc évidemment il y a... la ligne à très haute tension, qui est évidemment une lutte incontournable, mais il y en a d'autres aussi.
- Speaker #1
Est-ce qu'on a la chance d'avoir tout un tas de projets magnifiques dans notre région, en perspective ? Le projet Éco ? Alors juste peut-être avant de continuer, je disais en intro, il comprenait la météo, je vous ai demandé comment vous allez. Il y a quelques règles fondamentales, peut-être qu'on pourrait expliquer avant de rentrer un peu plus dans le vif du sujet, et dont on s'est dit aussi qu'on les respecterait pendant l'interview sur comment est-ce qu'on allait communiquer tous les quatre. Si tu veux,
- Speaker #2
je peux prendre la parole pour ça. Donc moi, c'est TM pour me présenter. Donc en fait, pour les réunions XR, le but, c'est pas comme en politique, c'est de s'écouter, d'écouter ce que les autres ont à dire. Donc pour ça, on a des petites règles qui sont, par exemple, d'utiliser des gestes quand on a envie de prendre la parole, comme lever la main, montrer qu'on veut parler ou si une autre personne veut parler derrière, elle fait tout simplement avec le doigt le numéro 2 pour dire que ce serait elle derrière. Si on est beaucoup, quand on est d'accord, on fait des petits gestes de la main pour dire qu'on est plus ou moins d'accord sur un sujet ou pas d'accord. Si on a des questions par rapport à quelque chose, ça évite de se couper la parole quand on est à 30, 40 personnes. Ce sont des petits gestes de bienveillance qui font que les conversations se passent généralement très bien. Dans les réunions, au début, on demande un petit peu à tout le monde comment ils vont, surtout dans les réunions d'introduction. Je ne sais pas si c'est pareil dans les réunions non d'introduction. Dans les réunions en général chez XR, il y a une petite météo, comme tu disais, qui est faite. C'est-à-dire qu'on demande un peu à tout le monde comment ils se sentent en ce moment, comment ils vont, ou pourquoi ils se sentent concernés par rapport à une lutte ou quoi que ce soit.
- Speaker #1
Vous confirmez ?
- Speaker #0
Oui, complètement. C'est essentiel de commencer et même de finir par cette petite météo. Ça permet de voir comment on arrive. Et puis aussi, c'est important de prendre soin de voir comment on repart aussi, des moments que ce soit une réunion ou que ce soit une action. Donc, il y a ces petits rendez-vous d'inclusion et de déclusion.
- Speaker #1
Les gestes dont tu parles, TM, ils viennent d'où ? Ça fait partie de la communication non-violente, qui est un des principes aussi de fonctionnement du collectif ?
- Speaker #2
Alors moi, je suis assez nouveau dans le collectif. Donc, de ce que j'en ai compris, en tout cas, est-ce que j'ai pu en retenir ? Parce que c'est aussi essayer de comprendre pourquoi les choses sont faites. c'est important, c'est que, comme tu dis, il y a une certaine non-violence dans les gestes, parce que quand on coupe la parole à quelqu'un, ça peut être pris comme de la violence en soi, parce que quand on parle et que quelqu'un nous coupe la parole, généralement, on n'apprécie pas trop. Donc le fait d'utiliser des gestes, c'est exactement ça, en fait. C'est juste revenir à de la non-violence, qui est le but d'XR à la base, c'est de faire des actions non-violentes. Donc ça commence et ça passe aussi par la manière de parler entre nous.
- Speaker #1
Et oui, parce qu'en off, on a préparé un petit peu, on s'est questionnés. Comment on s'organise ? Qui répond quoi ? Comment ? Et très justement, Goupier, tu disais, mais est-ce qu'on utilise les gestes qu'on utilise en réunion justement pour éviter de se couper la parole pendant l'interview ? Comment est-ce qu'on fait ? Donc c'était intéressant de reprendre aussi ça ensemble en amont et puis de pouvoir en parler là. C'était une bonne introduction aussi.
- Speaker #3
Oui, complètement. Ça me paraît d'autant plus important que c'est aussi... Enfin, c'est le fonctionnement qui est assez logique dans les temps de parole ou de réunion qu'on... peut avoir au sein du collectif. Donc là, l'ajuster, enfin, pas l'ajuster, mais le placer aussi dans ce podcast, puisqu'on est aussi en tant que membre, du coup, on est évidemment, on parle en notre nom, mais on est aussi, c'est pour ça que tu nous interviews, membre de ce collectif, et donc, oui, c'est un petit peu le mode de communication logique. pour introduire une discussion.
- Speaker #1
C'est quoi l'idée générale ? Oui, Pédi, voilà. Vous ne le voyez pas, mais il a fait un geste que je n'ai pas encore bien intégré. Qui veut dire ?
- Speaker #0
Là, j'étais juste en train de secouer un petit peu ma main en l'air et ça, c'est le geste d'approbation. Donc voilà, de soutien aussi à un propos.
- Speaker #1
Donc, il y a une communication non-verbale importante.
- Speaker #2
Ça, et puis ça a permis aussi de ne pas perdre de temps. Parce que quand les gens commencent à ne pas s'écouter, ils perdent du temps. Au final, les débats ou les discussions ne servent strictement à rien. Et puis, on est tous des citoyens, on a tous des boulots ou pas le lendemain. On a tous une vie en dehors de ça. Donc, il y a des fois où on n'a peut-être pas trop le temps non plus, on est fatigué. Donc, c'est bien de ne pas perdre du temps et de pouvoir avancer quand il y a des réunions. Je pense que ça, c'est important aussi de pouvoir respecter le temps de chacun.
- Speaker #1
Oui, parce qu'il y a des gestes qui permettent de dire qu'on n'est pas d'accord ou de couper court aussi à un propos, si je me souviens bien.
- Speaker #2
Oui, il y a un geste aussi qui sert justement pour dire, là, on s'éloigne du propos qu'on avait à la base.
- Speaker #1
Alors moi, j'ai eu la chance de participer à une de vos réunions d'information. pour comprendre un petit peu plus aussi qui vous étiez, ce sont des règles que vous posez d'emblée, en fait, dès le début de la réunion, sur comment est-ce qu'on communique ensemble dans ce temps-là. Donc c'est vrai que tout d'un coup, on voit tout le monde s'animer pour prendre la parole, pour dire son approbation, etc. C'est quoi les principes de XR ? Parce qu'il y a des principes, alors comment dire, il y a des principes et il y a des...
- Speaker #0
Effectivement, il y a quatre revendications qui sont portées par XR. Alors XR, peut-être qu'on pourra dire un petit mot dessus, mais c'est vraiment un mouvement international. Et donc c'est ces quatre revendications qui ont été posées à la création d'XR, qui sont toujours valables, même si on pourra voir qu'il y a peut-être quelques détails qui sont obsolètes. Et donc il y a quatre revendications et dix principes. Donc c'est vrai que ces dix principes, ça nous semblait important, on en a discuté avant, de peut-être dire un petit mot là-dessus, parce que vraiment, à la fois ils parlent du fond, et de la forme, ça parle à la fois du fonctionnement qu'on a en interne, mais aussi de ce qu'on va revendiquer à travers les actions, et de ce qu'on souhaite aussi, disons que c'est le modèle de société qu'on a envie d'avoir, et donc ça nous semble logique d'incarner ce modèle de société en interne, dans cette micro-société finalement, qu'est cette diversité d'individus dans le groupe local, donc peut-être qu'on peut faire un petit tour ensemble sur...
- Speaker #1
sur ces dix principes.
- Speaker #0
On va le faire ensemble parce que il y a vraiment ce principe, encore une fois, ce qu'on s'est dit, c'est qu'on allait faire peut-être un petit peu comme on fait en réunion d'accueil, c'est-à-dire, en fait, rendre la chose un peu coopérative. Donc on va faire ça ensemble.
- Speaker #2
Coopérative, et puis du coup, ça permet aussi aux gens qui sont à la réunion d'accueil, comme moi ou Goupil, parce qu'on a participé à notre première réunion d'accueil il n'y a pas longtemps, ça permet de... de réfléchir à pourquoi on rejoint XR aussi, même si on a déjà une idée. Ça permet de mieux comprendre les messages qui essayent d'être passés à travers XR. Et puis, peut-être qu'il y a justement des principes qui nous parlent plus que d'autres. Donc, le but, c'est que chacun choisisse un principe et explique pourquoi il aime ce principe. Donc moi, par exemple, je sais que j'en avais choisi un, c'est nous accueillons chaque personne et chacune de ses facettes en travaillant. activement pour créer des espaces sécurisants et inclusifs, parce que pour moi, c'est important que tout le monde puisse, tout le monde a le droit de venir participer à ce genre de mouvement. C'est pas juste un type de personne, ou justement, comme il peut y avoir des amalgames des fois, ou c'est juste des gens comme ça, qui sont dans des mouvements écologistes, ou non, il y a de tout. Il peut y avoir des hommes, des femmes, des trans, des banquiers, des gens de couleur, des blancs, enfin, non, de tout, en fait, on s'en fout. Le but, c'est qu'on est tous ensemble et qu'on veut tous passer le même message.
- Speaker #1
Qu'est-ce qu'il y a d'autre qu'en principe qu'on peut retenir ou qu'on peut partager ?
- Speaker #3
Là, on fait un petit peu en fonction de...
- Speaker #1
Est-ce qu'il y en a un qui te parle en particulier ou est-ce que tu as envie d'en partager un autre pour qu'on ait une idée des principes qui fondent le collectif ? Pédi, peut-être ?
- Speaker #0
Moi, je peux simplement peut-être partager le premier des principes, qui n'est pas pour autant le plus important, mais quand même, c'est l'idée qu'on partage une même vision du changement. Alors, une vision du changement, ce n'est pas forcément une même vision. En tout cas, ce principe-là, c'est de vraiment aller dans la direction ensemble d'un monde qui est adapté aux générations à venir. Et donc ça, c'est vraiment en tout cas une des motivations de chacun et de chacune, a priori, c'est de faire le constat que le monde tel qu'il est aujourd'hui et tel qu'il se présente demain sera quand même vraiment inadapté à une vie épanouie dans les... dans l'écosystème dans lequel on vit et sur cette planète et donc il y a ce soin vraiment à apporter envers nos modes de vie et l'environnement en général c'est
- Speaker #3
un grand mot environnement mais c'est proche et lointain moi plus je lis les principes et plus il y en a qui me viennent
- Speaker #1
Est-ce que tu veux en ajouter un autre, Gopil, toi ? S'il y en a un qui t'interpelle plus qu'un autre ?
- Speaker #3
Il y en a plusieurs qui m'interpellent personnellement. Il y en a plusieurs qui font écho aussi avec ma vision de la lutte, puisque comme l'a très justement dit Pédi, on n'est pas forcément tous sur la même vision du changement. Pour autant, ces dix principes, ils sont quand même fondamentaux. Et pour avoir des discussions enrichissantes et juste des rapports sains, sans forcément réétablir des rapports de domination, que ce soit en interne comme dans nos revendications vis-à-vis, par exemple, du principe de « nous ne tenons pas de discours moralisateur ni culpabilisant, nous vivons dans un système toxique mais nul » . ne doit être accusée en tant qu'individu, qui fait tout simplement écho, justement. Mais c'est un principe qui me paraît assez important, puisque c'est quelque chose qui n'est pas forcément reflété dans le discours « mainstream » écologique, en tout cas dans les revendications que peuvent en faire les gens qui vont s'approprier, en tout cas les médias « mainstream » vont s'approprier. une certaine vision des luttes écologiques comme étant justement culpabilisantes ou moralisatrices. Et ce n'est pas notre cas. Et ce n'est pas le cas d'ailleurs de quasiment toutes les luttes, tant qu'on veut bien les écouter. C'est qu'il y a un problème de rapport de force. Il y a un problème systémique vis-à-vis de ces questions-là aussi. Et donc non, on n'est pas... individuellement responsable ni de toute la charge des problématiques écologiques ni des constructions mentales qu'on a vis-à-vis de ces questions-là. Après, ce n'est pas le seul principe.
- Speaker #1
Pour nous donner effectivement une idée de ce qui fonde le collectif et les bases, pourquoi est-ce qu'on adhère à ce collectif ? C'est parce que peut-être on adhère à l'idée générale de la notion de désobéissance civile sur laquelle on va pouvoir aussi revenir, parce que c'est quand même ça aussi le leitmotiv du collectif. Il y a des règles et des principes. Effectivement, comme vous dites, on peut ne pas tout à fait avoir la même définition non plus de chaque principe. Quand on parle de la vision du changement, on a peut-être une définition différente les uns les autres. Peut-être que le chemin est différent, mais finalement, la finalité est la même. Et en tout cas, j'aime bien aussi ton idée de ne pas être dans la culpabilisation. Moi, ce qui peut me gêner, effectivement, parfois, dans ce qui est véhiculé autour de la transition énergétique, l'écologie, etc., c'est la dimension culpabilisante et l'écologie punitive. Et c'est là où moi, je ne suis pas du tout raccord avec ça. Donc, effectivement... Quand il y a de la discrimination, etc. Bon, moi, je ne suis pas OK avec ça.
- Speaker #3
Après, il y a eu déjà un discours un peu en amont de l'enregistrement. Oui, oui, oui. Je ne veux pas non plus rebondir sur ce que ça te provoque, en tout cas, en toi. Mais je crois que j'ai entendu un petit peu ta position vis-à-vis de ce qu'on peut nous retranscrire. Enfin, de ce que peuvent nous retranscrire, que ce soit les États, les médias et toutes ces forces un petit peu de pouvoir d'autres manières. peuvent rapporter cette culpabilisation-là, que ce soit en parlant au nom de certaines luttes, en tout cas en montrant du doigt certaines luttes, comme étant moralisatrices, etc., ou que ce soit en tant que gouvernement à moraliser ou culpabiliser les individus sur leur mode de consommation. J'entends ce que tu veux dire. par là et en même temps je crois qu'il y a quand même un petit désaccord mais c'est un discours que tu as eu avant ça donc c'est peut-être pertinent de venir le mettre directement
- Speaker #1
Oui on a parlé d'Optinodo des petits points de divergence qu'on peut avoir mais sur l'idée en tout cas de fond sur laquelle on se rejoint
- Speaker #3
Ouais non non
- Speaker #1
Si si vas-y
- Speaker #3
Faudrait ton discours d'avant enregistrement.
- Speaker #1
Sur la notion d'instrumentalisation ?
- Speaker #3
Ouais, parce que je crois que je ne suis pas tout à fait non plus d'accord avec toi dans ce... Je ne sais pas jusqu'où va ton idée de l'instrumentalisation de ces luttes-là. J'ai cru comprendre qu'il y avait quand même des réticences de ta part vis-à-vis de la factualité. Je ne sais pas comment exprimer ça, mais...
- Speaker #1
Non, parce que là où c'est plutôt peut-être une peur, une crainte, mais par rapport à des projets qui sont aussi clairement décrits, établis, etc. dans l'agenda 2030, sur ce que pourraient faire nos gouvernants, par exemple de l'empreinte carbone sur notre mode de consommation, sous couvert de sobriété énergétique, jusqu'où les gouvernants pourraient s'y mettre dans nos vies pour reprendre le contrôle sur nos vies par rapport à nos modes de consommation et nous punir et nous interdire d'eux. Sous couvert, qu'on a consommé trop de carbone, sous couvert qu'on ait une voiture qui est soi-disant trop vieille parce qu'elle serait trop polluante avec les ZFE, c'est cette dimension d'écologie punitive avec laquelle moi je suis pas raccord. Je suis ok pour qu'on revoie peut-être globalement nos modes individuels de consommation, de déplacement. sans qu'il y ait de l'interdit, de la discrimination, parce que moi je le perçois comme ça en fait. L'interdit, discrimination, contrôle des masses, manipulation, parce qu'il y a des projets qui vont dans ce sens-là aussi. Donc oui, prendre soin de notre environnement, être dans des comportements plus responsables, plus éthiques, plus durables, être dans de la sanguane de main, développer d'autres modes de consommation, mais pas dans quelque chose qui nous serait contraint non plus par une autorité supérieure. qui serait Papa Eta, qui viendrait s'immiscer dans nos vies. Qu'est-ce que c'était là ? De quoi est-ce qu'ils parlaient sur le périphérique à Paris ? Qu'ils allaient commencer à contrôler le nombre de passagers dans les véhicules ? Enfin, il y a des choses sur lesquelles on glisse tout doucement. Pour moi, il y a un voyant rouge qui s'allume et qui pourrait venir nous priver de déplacements, de liberté, d'agir, d'action, de pensée, etc. C'est là où, pour moi, ces zones rouges et alertes...
- Speaker #2
Pour toi, du totalitarisme ?
- Speaker #1
Oui, mais pour moi, dans lequel on est déjà, en fait. avec la crise sanitaire et pour moi c'est en train de glisser au niveau de l'écologie. Je ne sais pas si moi je suis claire dans comment est-ce que je perçois les choses.
- Speaker #2
Tu l'es parce que tu n'es pas la seule et il y en a aussi qui pensent comme toi, il y en a plein qui pensent que l'écologie est punitive. Je ne suis pas d'accord là-dessus mais il y en a qui pensent ça et c'est justement à cause de la manière dont potentiellement les États s'approprient un truc qu'ils ont toujours craché dessus. C'est-à-dire juste la nature et l'environnement en général.
- Speaker #1
Oui, oui, tout à fait.
- Speaker #2
Aujourd'hui, l'insoummentalisme d'une manière, c'est vrai, où les gens se disent « bon bah attends là... » On me punit pour des choses et tout ça. Je l'arrive à comprendre pourquoi tu...
- Speaker #1
Quand on me dit, par exemple, de porter un col roulé en plein hiver, de baisser mon chauffage à 19 degrés. Non, là, je ne suis pas d'accord qu'on s'immisce aussi à ce point dans ma vie. Je le fais parce que je n'ai pas le choix, parce que le coût d'électricité est extrêmement élevé. Mais quand on me dit comment est-ce que je dois me comporter sur tous les plans, à un moment donné, moi, je dis non. Quand il y a trop d'ingérence, pour moi, on est dans du totalitarisme. Et c'est là où je ne suis pas OK. Mais je suis OK pour prendre soin de notre environnement. des individus, du vivant, et de vivre plus en harmonie et de cesser des projets complètement absurdes et aberrants qui, par contre, détruisent notre environnement sous couvert d'une amélioration, l'interconnexion électrique entre l'Espagne et la France, par exemple. C'est là où, pour moi, c'est dissonant et ça ne va pas, en fait. L'idée, ce n'était pas de débattre non plus complètement là-dessus. Aujourd'hui,
- Speaker #3
désolé, j'ai complètement déplacé le sujet. L'inverse de ce que je venais de dire, en te montrant du doigt, en disant on n'est pas d'accord.
- Speaker #1
Non, mais au moins, c'est bien. Ça vient éclairer la petite introduction. Je glisse qu'on a quelques points d'émergence. Au moins, voilà, c'est éclairé.
- Speaker #3
Oui, mais c'est compliqué actuellement aussi, parce qu'il y a un peu ce truc de. Au final, on est en train de continuer aussi une discussion qu'on avait en amont. Et c'est aussi une discussion qu'on a de manière générale, je pense, quand on se rassemble. Et là, le fait d'avoir un micro aussi, ça vient un peu perturber pour moi le fil normal de la discussion. Bref, mais je suis désolée, en fait, j'ai drifté.
- Speaker #1
Non, mais ce qu'on peut relever pour refaire le lien avec le collectif, c'est que vous avez cette capacité à pouvoir accueillir et être en lien avec des personnes qui n'ont pas tout à fait la même vision des choses. et de pouvoir sortir de cette dualité. On parlait des étiquettes tout à l'heure. On est toujours des pros ou des antis. Il n'y a jamais plus de gris entre les deux. Il n'y a plus de catégorie intermédiaire et on ne vit qu'avec des étiquettes. Et là, c'est montrer aussi qu'on peut se parler et qu'on peut sortir des étiquettes et retrouver une certaine unité et unicité aussi pour finalement un même objectif dans le fond.
- Speaker #2
Mais c'est là où on retrouve aussi un petit peu du... même pas qu'un petit peu, complètement la non-violence. qui est comme la base première de Extinction Rebellion, c'est que les actions qui sont menées sont des actions non violentes. Et comme on disait tout à l'heure, ça passe par la parole, ça passe par les actions, ça passe par l'acceptation aussi des idées des autres. Tant que c'est des idées qui ne font pas du mal aux autres, ce qui est aussi des idées qu'il faut pour le coup stopper, mais tant qu'on peut être dans des idées avec l'autre, où il peut y avoir un débat, où il peut y avoir une discussion, je parle en mon nom là, mais c'est un peu le but. de XR, c'est qu'il y a aussi une ouverture où on est là pour discuter. Je pense en plus des actions, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, on peut venir de milieux complètement différents et se respecter et être d'accord sur les mêmes points où ce qui nous rassemble au final, c'est le respect pour la nature, l'environnement, le bien-être des autres, de tout être vivant, pas que les humains. Et voilà, donc au final, c'est que du respect, et de l'amour et de la bienveillance.
- Speaker #0
Moi, peut-être un petit mot par rapport aussi aux positions de XR où ... où là en fait tout ce qui est dit et partagé là c'est vrai que ça peut avoir une sorte de coloration très politique en fait d'une certaine manière parce qu'on vient poser un regard sur le monde où finalement on parle de problèmes qui sont bien réels, qui sont quand même la destruction du vivant et là on parle pas que... de la nature qu'on dissocie de l'être humain, en fait. C'est vraiment le vivant qui est détruit par l'activité humaine. Et donc ça, après, effectivement, qu'il y ait une récupération politique du capitalisme, du néolibéralisme, avec toujours, finalement, le fond, c'est utiliser finalement une forme d'écologie pour aller toujours vers la croissance. Donc c'est ça, en fait, qui est problématique. Donc ça, c'est vrai que c'est des questions sur lesquelles, de fait, c'est un constat qu'on fait dans les... dans le fond des revendications d'XR. Et à la fois, XR, il y a toujours eu aussi des discussions sur est-ce que c'est politique ou non. Bon, il y a certains positionnements souvent qui sont, bah non, en fait, on ne fait pas de politique, on n'a pas d'étiquette politique, on n'a pas de couleur politique, justement parce qu'aussi, on est dans l'ouverture et dans l'inclusion. Et que, bah, au sein des groupes locaux, en fait, on s'en fiche qu'on soit de gauche, de droite, si on voit le vivant qui se détruit autour de nous, qu'on est... qu'on a une indignation qui pointe dans son ventre et qu'il y a besoin de l'exprimer, qu'elle ne vienne pas pourrir et nous faire un cancer, et bien en fait on a sa place ici. Et c'est vraiment l'idée qu'on est tous conditionnés par des choses, par des environnements, des pensées, des médias, etc. Et autant, ce qui est bien concret, c'est ce qu'on vit là. Et que s'il y a de l'anxiété, qu'elle soit sociale ou liée à l'écologie, elle a besoin de s'exprimer aussi avec de l'action. Donc ça je crois que... En tout cas, dans l'idée de faire ensemble, c'est vraiment important de revenir sur ça, sur cette ouverture. Et donc, c'est chouette de voir que, bah oui, même ce soir, on n'est peut-être pas tous d'accord. Et bien, pour autant, on est là et on s'écoute.
- Speaker #1
Et on arrive à se parler. Pour moi, c'est aussi, je vais vous le dire quand même, c'est un grand pas aussi que d'arriver à se parler aussi tranquillement, sans emballement, sans conflit, sans dispute. et de pouvoir partager ses idées sans aussi avoir la peur du jugement. Franchement, merci. Et après, on est amené à évoluer ensemble. Donc peut-être que mes idées vont aussi évoluer ma manière de penser le monde vers une autre direction. Peut-être que vous aussi. En tout cas, ces échanges-là nourrissent nos réflexions respectives. On ne s'est pas encore entretués.
- Speaker #2
Ça n'arrivera pas. C'est pas le bouton.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Moi, je vais bien prendre le prochain principe que je viens bien partager. Et juste pour revenir sur ce que tu disais par rapport au conflit, moi j'aime bien l'idée de conflictualité, où en fait il y a de la conflictualité là ce soir, d'une certaine manière, parce qu'il y a un conflit d'idées, il y a un conflit de valeurs peut-être, et pour autant c'est constructif. Il y a vraiment l'idée que c'est parfois la négation ou le déni qu'il y a du conflit ou qu'il y a de la différence qui fait qu'il y a de la violence. Et je crois que c'est important vraiment de se souvenir que... C'est parce qu'on essaie de normaliser peut-être nos points de vue, que c'est cette normalisation qui est dangereuse et qui est violente. Voilà, je voulais réajustement faire le lien avec un des principes qui est vraiment, je trouve, très parlant. C'est que nous nous remettons nous-mêmes en question, autant que ce système toxique. Et que c'est vraiment le problème de ce système toxique qui n'a aucune capacité d'être remis en question. C'est que c'est une croissance perpétuelle sur un monde ou sur une planète qui a des ressources limitées. Et donc, cette non-remise en question, c'est ça qui est problématique. Et donc, je rigole parce qu'il y a des mains qui s'agitent d'approbation. Donc, c'est bien, ça me soutient dans ce que je raconte. Je ne dis pas n'importe quoi, c'est tant mieux. Et donc, le petit sous-titre de ce principe, c'est de sortir des zones de confort pour devenir les acteurs, les actrices du changement. Et ouais, je crois qu'il n'y a rien à rajouter.
- Speaker #1
On est en plein dedans, non ?
- Speaker #0
On est en plein dedans. Donc, on sort tous de nos zones de confort. Tous et toutes. Et c'est ça qui fait qu'on va pouvoir avancer ensemble, c'est sûr.
- Speaker #1
D'où vient, en quelques mots, le mouvement ? C'est donc un mouvement international, historique. Il n'existe pas depuis très, très longtemps. Pas une dizaine d'années. Tu sais un petit peu, Pézi, l'histoire du mouvement ?
- Speaker #0
Alors, oui, oui, je peux en dire quelques mots très rapidement. Mais en tout cas, oui, ça fait une dizaine d'années maintenant. Et c'est un mouvement qui est né en Angleterre. En Angleterre, d'ailleurs, qui... L'Angleterre qui... qui a bien changé ses lois depuis une dizaine d'années. On a énormément aujourd'hui de militants et de militantes qui sont en prison, de plus en plus, et c'est vraiment une guerre contre le militantisme. Comme on a ici, avec tous ces termes qui ont éclos depuis quelques années, les éco-terroristes, etc. Donc on voit bien qu'il y a quand même une volonté médiatique de criminaliser des actions qui sont pourtant non-violentes. Donc on est quand même loin du terrorisme quand on vient. Enfin, on va dire, comme on le disait, c'est un mouvement de désobéissance civile. La désobéissance, certes, on est peut-être parfois aux limites, vraiment à la frontière de la légalité. Et peut-être qu'on va pouvoir dire un petit mot là-dessus aussi. En tout cas, c'est un mouvement qui a une dizaine d'années et qui s'est vraiment assez rapidement diffusé aux quatre coins de la planète. Il y a des dizaines et des dizaines de pays aujourd'hui qui ont des... des groupes d'extinction-rébellion. Et je crois peut-être que la seule chose qui est importante à dire, c'est que oui, il y a une cohérence entre tous ces groupes. Et même au niveau national, il y a XR France, ça existe, XR France. Et à la fois, nous, XR Land, on n'est pas du tout, ce groupe local ici, on n'est pas du tout dépendant de ce XR France, de ce XR monde.
- Speaker #1
Parce qu'il y a aussi une particularité, c'est le mode de gouvernance. Ce n'est pas pyramidal. Il n'y a pas un représentant, vous avez bien spécifié aussi au début, vous étiez avant tout des sites foyens, membres du collectif mais pas nécessairement représentants. Il n'y a pas de... comment dire... C'est pas formalisé, enfin le collectif il n'est pas en association, il n'y a pas une hiérarchie dans les rôles de chacun. Tout le monde est entre guillemets au même niveau. Chacun peut proposer une initiative, peut aller de sa proposition, organiser quelque chose. Toutes les voix sont entendues, il faut aussi peut-être le préciser. Oui. Oui.
- Speaker #2
Oui, du coup, ça fait partie d'un des principes de XR, qui est le principe numéro 10. Notre mouvement est fondé sur des principes d'autonomie et de décentralisation, ce qui veut dire en gros que chacun agit en son nom. À la base, on est tous réunis sous le nom d'un mouvement qui est XR, mais on n'a pas de patron, il n'y a pas de statut juridique, il n'y a rien du tout. On est des citoyens, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, on est des citoyens qui se réunissent parce que... On a une anxiété face à ce qui se passe au niveau écologie. On a ce manque d'action par rapport à la nature. Et donc, c'est un petit peu un endroit où on peut se rassembler. Pas un endroit, mais si, ou est-ce que c'est même pas un endroit, parce qu'il n'y a pas vraiment d'endroit pour XR. Mais c'est vraiment un nom derrière lequel on peut se rassembler. J'irais dire, en tout cas, c'est de ce que j'en ai compris. Et on n'a personne au-dessus de nous. C'est, on peut, comme tu disais, on peut choisir de... de lancer une action. On propose au groupe une action et ceux qui veulent viennent, ceux qui ne veulent pas, viennent pas. Mais c'est tout, en fait. Ça permet de réunir des gens qui ont envie de se bouger, littéralement, pour l'environnement, pour la protection du vivant, à le faire dans un endroit sain, tout simplement. À la place de faire ça tout seul ou de se sentir seul face à des moments qui sont en ce moment difficiles, je pense, pour beaucoup de monde. Ça permet de ne pas se sentir seul et d'être réuni.
- Speaker #1
Est-ce que c'est ce qui t'a motivé, par exemple, toi, à rejoindre ce collectif ?
- Speaker #2
Complètement ! Complètement. Moi, ça fait très longtemps que je suis... J'ai énormément voyagé. Donc, j'ai toujours suivi de loin la France. C'est pour ça que j'ai toujours eu un énorme amour pour la France. C'est qu'il y a quand même beaucoup de gens qui se bougent en France. Et ça, je trouve ça trop bien. Mais voilà, moi, j'ai eu... J'ai fait des manies, des trucs, que ce soit pour le social, l'environnement et tout, mais sans jamais oser faire plus d'actions, aller plus loin, on va dire. Mais j'ai toujours eu une immense fascination pour les gens qui se bougeaient, que ce soit pour l'écologie ou le social, ou de ces gens vraiment qui, pour moi, même si je sais qu'on ne les aime pas, qu'on les appelle comme ça, mais pour moi, ça a toujours été des héros, parce que c'est eux qui font qu'on peut continuer à vivre dans un monde... on a quand même une belle terre, de la belle nature, donc c'est grâce à eux aussi qu'on a ça qui est défendu et ça pousse à vouloir le défendre. Et donc quand j'ai vu qu'il y avait un XR dans les Landes et surtout qu'il y avait aussi le stop THC qui se battait ici contre un projet écocide, qu'il y avait les écureuils en plus qui venaient, pour moi c'était des gens que j'adorais par rapport à la manière dont ils défendaient la nature.
- Speaker #1
Alors les murs de purée, pour ceux qui ne savent pas, ce sont ceux qui grimpent dans les arbres et qui se mobilisent dans les arbres pour dire leur refus de projet. Chez nous, c'est la ligne à très haute tension.
- Speaker #2
Donc voilà, de voir qu'il y avait des gens comme ça par ici, je me suis dit, c'est le moment d'aller à leur rencontre, de rejoindre des gens qui sont comme moi, qui ont envie de faire des choses. Après, on fait ou on ne fait pas, mais ça permet en tout cas de se réunir. C'était le moment. Là, je n'avais plus d'autre excuse, c'était à côté de moi.
- Speaker #1
Et vous deux, qu'est-ce qui vous a motivé à faire partie de ce collectif ?
- Speaker #3
Moi, c'est également ce sentiment d'impuissance qui, à un moment donné, n'est plus viable personnellement. Il y a ce besoin, parce que justement, je suis encore un peu tatillon avec cette expérience-là, cette revendication en tant que membre d'un collectif. Personnellement, c'est quelque chose qui est un peu compliqué pour moi, puisque c'est hyper compliqué aussi d'être toujours 100% d'accord avec un collectif, justement de représenter. t'es aussi d'une manière ou d'une autre un collectif, et du coup un groupe d'individus. Donc oui, pour moi c'est un petit peu compliqué encore actuellement, cette notion-là de faire partie d'un collectif avec des principes et des revendications communes, quand bien même je soutiens généralement chaque groupe qui prenne des initiatives. De toute manière, ça se rejoint forcément à un moment, mais toutes ces initiatives de désobéissance civile et de lutte tout simplement contre un système qui est injuste envers l'énorme majorité du vivant. Et donc, oui, ça a été toujours un petit peu compliqué. Encore maintenant, je ne suis pas encore tout à fait à l'aise non plus. Et en même temps, la raison pour laquelle j'ai rejoint ce groupe. c'est justement cette liberté-là de pouvoir s'exprimer en tant qu'individu, de pouvoir ne pas être forcément en accord non plus, d'avoir cette flexibilité, cette liberté aussi d'initiative, et tout simplement ces nuances-là, parce que nous, effectivement, on n'est pas tous forcément en accord. Moi, par exemple, tu vois, tu as dit des termes tout à l'heure qui me font un peu grincer des dents, alors que je suis en accord sur le fond, et ça va être... de plus être les formes qui ne sont pas forcément toujours les bienvenues non plus. Enfin, pas les bienvenues, ce n'est pas comme ça que je veux le dire. On n'est pas obligé d'être 100% d'accord, mais il y a un moment où, face à une situation qui est celle qu'on vit actuellement, qui est une situation mondialement fascisante, mondialement écocide, mondialement répressive vis-à-vis du vivant, de manière extrêmement globale. Il y a un besoin d'action pour moi en tant qu'individu, un besoin d'action qui passe par la collectivité. Il se trouve que le collectif de XR est celui qui est présent sur mon territoire et celui aussi avec lequel je me sens le plus en accord. Pour moi, c'est aussi passé par des affinités, parce que j'ai d'abord rencontré certains individus avec qui ça s'est bien passé et qui m'ont... aussi mis suffisamment à l'aise pour pouvoir mettre en place des actions et pouvoir prendre des initiatives du coup ensemble. Et pour moi, c'était important, ce truc-là, dans le contexte dans lequel on est actuellement, que ce soit mondial, national ou local, comme ici avec la lutte contre la THT. Il y a un besoin de mobilisation, il y a un besoin d'être dans l'action, tout simplement. Et donc, oui, il se passe. Pour ma part, il se passe en allant vers des collectifs avec lesquels je ne me sens pas à l'aise et en accord vis-à-vis de cette flexibilité, de cette porosité des idées. Parce qu'effectivement, comme vous l'avez tout assez bien dit, il y a un besoin de soutenir le vivant. Du coup, le vivant, effectivement, ça passe pas par la nature. Tu vois qu'il y a un mot qui grince aussi dans ma tête, parce que pour moi, il y a une espèce de mise en dehors. Pour moi, on fait partie intégrante de la nature. Tout humain et même activité humaine, on fait partie de la nature. Et en fait, être dans cette position de défense de la nature, ça passe aussi par cette acceptation de la diversité telle qu'elle soit. Et donc, évidemment, par des nuances, tout simplement parce que le vivant est nuancé, que ce soit dans la faune, la flore ou les animaux humains. On est tous divers et variés, on est tous nuancés, toutes pleines de contradictions. Et on a aussi énormément d'objectifs communs et d'accroches les uns les unes et les autres. Nous limitons délibérément les rapports de pouvoir en démantelant les hiérarchies de pouvoir pour une participation plus équitable. Oui, évidemment. C'est aussi justement la raison pour laquelle je me suis personnellement un peu accrochée à ce collectif. C'est qu'il y a un moment où je me répète, mais peut-être je vais le faire de manière plus concise. Tout simplement, pour moi, ce truc-là de limiter les rapports de pouvoir, c'est ce qui m'a aussi permis de me sentir déjà en confiance et aussi légitime dans ce collectif-là. Parce qu'il y a un... Un accueil des pensées, un accueil des initiatives. Et pour moi, ça vient juste faciliter une mise en mouvement qui est juste nécessaire actuellement.
- Speaker #1
On a parlé plusieurs fois de désobéissance civile, d'action, de désaction. Qu'est-ce qu'on peut dire en quelques mots, juste peut-être pour que ceux qui nous écoutent se représentent concrètement l'action du collectif ? Parce que ce n'est pas le tout de se réunir, de partager des idées. de vouloir défendre la nature qui est en soi et qui est autour de nous, on peut dire quoi ?
- Speaker #0
Oui, je peux donner quelques exemples. Ça sera évidemment quelques exemples parmi une diversité infinie de modes d'action. Peut-être celles qui peuvent être connues et assez classiques, on va dire, dans les mouvements XR. Alors du coup, on va donner des exemples. Ça ne veut pas forcément dire qu'on les a faits ou qu'on va les faire. C'est vraiment pour illustrer, comme tu suggérais, que peut-être on se représente ce que ça peut être. Sur un niveau, on aime bien donner des niveaux d'engagement aux actions. Sur des niveaux assez faibles d'engagement, il y aurait par exemple d'aller éteindre les luminaires des vitrines. Il faut savoir qu'il y a une loi qui est passée là-dessus et qu'aujourd'hui, chaque commerçant doit, à partir d'une certaine heure, éteindre les vitrines. Malgré tout, on se rend compte qu'il y en a beaucoup qui ne le font pas. C'est de la pollution lumineuse, c'est de la consommation énergétique. L'idée c'est... Bien sûr, comme on l'a dit dans les principes, c'est pas de culpabiliser les individus, les commerçants, et à la fois c'est des actions concrètes, locales, où on peut sensibiliser d'une certaine manière à dire bon ben voilà en fait là nous on éteint, donc c'est accessible, vous pouvez voir devant la plupart des commerçants il y a un petit boîtier, souvent avec une petite lumière rouge, et puis c'est ce qu'ils appellent, je me souviens plus, le stop, comment ça s'appelle ça ? le stop pompier ou je ne sais plus très bien face en gros c'est un accès pour les pompiers pour pouvoir arrêter et couper l'électricité donc en fait ça voilà ça peut être une des actions ou simplement bas en fait on va éteindre les lumières des vitrines et puis généralement mais un petit même petit message on colle un petit un petit papier en disant nous sommes passés par là merci de penser à éteindre votre lumière ça que ça participera à une petite échelle certes mais quand même une une intention donc ça c'est vraiment voilà c'est de la sensibilisation de certaines manières Et puis, il peut y avoir aussi de l'anti-pub, parce que la pub est extrêmement polluante aujourd'hui. C'est vraiment dans les premiers facteurs de pollution dans le monde. Et puis, ça peut aller évidemment sur des actions un peu plus engagées. On a des images peut-être en tête de blocage, ou des personnes sans chaîne, ou effectivement les écureuils qui viennent occuper des arbres, souvent qui sont des arbres qui sont voués à être abattus pour des projets. ce qu'on appelle les grands projets inutiles, ces grands projets qui coûtent énormément d'argent et qui finalement au bout du compte ont une utilité qui est très très discutable ou en tout cas que nous on ne tolère pas dans la justice sociale et écologique. Donc voilà, il y a une diversité vraiment très grande de modes d'action. Et puis peut-être il y en a une autre que j'aime bien citer, que je trouve qui est assez parlante, c'est une action qui s'appelle Rebellion of One, alors c'est en anglais. C'est la rébellion d'une personne. Symboliquement, c'est assez fort parce que c'est une personne seule qui, de son simple corps, va venir bloquer. Ça peut être des machines de travaux sur des projets ou alors même peut-être la circulation dans certains endroits pour sensibiliser. C'est aussi de montrer la vulnérabilité d'une personne seule. Évidemment, entourer d'autres rebelles, comme on dit. On s'appelle les rebelles parfois. Et donc, dans cette bienveillance aussi envers cette personne qui s'engage et qui s'interpose avec son corps. Et souvent, cette personne qui est seule va afficher un message. Donc voilà, c'est vraiment une manière de montrer son engagement avec son corps, simplement son corps. Et une mise en danger. Et aussi le fait qu'on a confiance que la personne en face qui conduit le... le tracteur ou la voiture ne va simplement pas l'écraser. Ça donne aussi, d'une certaine manière, ça redonne le pouvoir aussi dans les personnes en face de se dire « Ok, est-ce que vraiment vous allez aller jusqu'à écraser quelqu'un pour ce projet ? Est-ce que ça en vaut la peine ? »
- Speaker #1
Je ne peux pas m'empêcher de faire le lien, alors que directement, il n'y en a pas, mais avec notre écureuil qui occupe les arbres sur le projet La Ligne THT, qui effectivement, un jour, est descendu de son arbre en partie, n'était pas au sol, mais était suspendu. Il a essayé d'entraver le passage des camions et qui a failli se faire... Il y en a un qui a forcé le passage, en fait. Il a essayé de bloquer, en tout cas, l'avancement des travaux et c'est un peu dans cette idée-là, en fait. pacifiquement, de dire « non, je ne suis pas OK avec ça » , et de manifester son refus. Et il ne fait pas partie du collectif. Mais ça me fait penser à cette situation, effectivement, dont on a pu être témoin la semaine dernière. Il y a des images. Ça peut aussi interpeller, effectivement, sur ce qui se passe.
- Speaker #0
Du coup, peut-être juste pour dire un mot par rapport à ça, je crois que c'est un très bon exemple, parce que là, on est vraiment dans la désobéissance civile non violente, puisqu'il n'y a pas un acte violent, c'est juste qu'on s'interpose. Donc c'est non violent, par essence. Par contre, ce qu'on va voir, c'est qu'on essaye de nous, en tout cas, de transformer l'action sous forme violente, en essayant d'instrumentaliser cette action. Et je crois que ce qui est important peut-être de questionner aux auditeurs, aux auditrices, c'est qu'est-ce qui, pour vous, qu'est-ce qui est légitime ? Je pense que cette question, c'est vraiment important. Et malheureusement, je crois qu'il suffit de regarder un petit peu comment ça se passe pour voir qu'il y a aujourd'hui des choses illégales. qui sont malgré tout légitimes, et on peut voir que peut-être cet écureuil ou des militants dans tout un tas de causes se mettent en illégalité, et pour autant leurs causes sont complètement légitimes. Et ça c'est vrai que c'est vraiment questionnant de se dire est-ce que vraiment individuellement on doit aller jusqu'à se mettre dans l'illégalité pour revendiquer des choses qui sont finalement légitimes. On peut le voir sur tout un tas d'actions comme la 69 ou tout un tas de causes aujourd'hui, où en fait finalement après des mois, des années parfois de lutte, les projets sont abandonnés parce qu'ils sont traités dans un cadre juridique qui permet avec le temps d'étudier vraiment les projets qui sont finalement abandonnés. Parce qu'ils ne tiennent pas debout, clairement, ça n'a aucun sens. Mais ce qui se passe, que ce soit la 69 ou ici, c'est que les grosses entreprises, RTE ou quelles que soient les entreprises, essayent de devancer la justice en essayant de mettre des moyens financiers énormes. de nous mettre sur le fait accompli que les travaux sont déjà faits, ou les travaux sont en cours. Ah ben on ne veut plus faire machineria. Donc ça c'est intolérable, et nous on a le devoir citoyen de protéger la nature, c'est un des devoirs, c'est un article de la loi, et donc ça nous semble légitime, peut-être illégal, mais légitime de s'interposer et de ralentir au minimum, si ce n'est peut-être idéalement de stopper ces projets.
- Speaker #1
Et d'ailleurs aujourd'hui je crois qu'il y avait une audience pour des écureuils qui était justement... auditionné, c'est par rapport au projet de la 69. Oui, il y avait une audience à Castres aujourd'hui, alors qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils ont occupé les arbres pour empêcher que ces arbres puissent être détruits, abattus et que le projet puisse avancer. Il y aurait tant à dire. On est pris un petit peu par le temps. Qu'est-ce qui vous paraîtrait important d'ajouter ? Des choses qu'on n'aurait pas encore dites, il y en a beaucoup, mais peut-être on fera un deuxième épisode.
- Speaker #0
Moi, du coup, j'ai envie de dire un truc juste par rapport à cette idée de temps. où tu dis on est pris par le temps et effectivement cette émission a un temps limité. Oui. Et notre vie individuelle a un temps limité. Oui. L'espèce humaine a un temps limité, la planète peut-être même elle aussi. Moi j'aime bien, je voudrais juste finir avec cette citation que j'aime bien dire, c'est une citation dans le cinquième élément. C'est un extraterrestre qui donne cette parole en disant que le temps n'a aucune importance, il n'y a que la vie qui est importante. Moi j'aime bien cette idée de peut-être recentrer les choses sur le vivant. et que le temps, l'urgence, toutes ces choses-là, ça peut être effectivement manipulé. Ressentrez peut-être le propos, moi ça me parle.
- Speaker #1
Il y a des mains qui s'agitent autour. Oui, je dis qu'on est pris par le temps, parce qu'on avait un horaire, une deadline à ne pas dépasser pour terminer l'enregistrement. J'aurais plein de questions encore à vous poser. Je pense qu'on fera un deuxième épisode, obligé. Est-ce que vous voulez rajouter quelque chose, tous les deux ? La citation de Pézit, une belle conclusion, je trouve. On termine là-dessus ?
- Speaker #2
Pas spécialement de choses à rajouter.
- Speaker #3
Oui, on peut faire une petite météo de fin.
- Speaker #1
Une petite météo de fin ?
- Speaker #3
Pour conclure dans les règles.
- Speaker #1
A toi l'honneur, vas-y.
- Speaker #3
Tip-top. Oui, tant de choses à dire. Effectivement, personnellement, j'aurais encore énormément de choses à dire.
- Speaker #1
Alors, pourquoi avoir pris la parole aujourd'hui ? Puisque tu avais tant de choses à dire. Ah,
- Speaker #3
mon Dieu ! je pourrais ne jamais m'arrêter. On pourrait faire trois, quatre, cinq épisodes juste toi et moi.
- Speaker #1
Beaucoup de choses à dire, donc. Oui.
- Speaker #3
Beaucoup de flou encore, là, tout de suite.
- Speaker #1
OK. thème.
- Speaker #2
Rejoignez-nous !
- Speaker #1
Ben voilà. Alors, oui, ben oui, mais pour ceux qui aimeraient bien pouvoir rejoindre le collectif, comment est-ce qu'ils le font ? Où est-ce qu'ils vous trouvent ? Comment est-ce qu'ils communiquent avec vous ?
- Speaker #2
Par signe... Non, j'allais dire des conneries. Juste, ça peut être un petit message sur Instagram, un petit geste de main derrière ton écran, et puis on pourra le voir. Ok,
- Speaker #1
une page Insta, il y a un compte Insta, on mettra le...
- Speaker #2
Il y a une page Insta, un compte Insta. Petit message pour dire qu'on est intéressé. Puis nous, après, de temps en temps, il y a des réunions d'accueil qui sont faites. Donc là, les gens qui sont intéressés peuvent nous envoyer un message, on leur donne rendez-vous. Il faut savoir qu'aux réunions d'accueil, il n'y aura jamais d'action ou quoi qui seront proposées. C'est vraiment une réunion d'accueil pour expliquer ce qu'est XR, les revendications, tout ça, faire connaissance, voir si les gens... Ça les intéresse toujours ou pas.
- Speaker #1
Recueillir leurs attentes.
- Speaker #2
Exactement. Ne pas hésiter à venir faire un tour.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y en a une prochainement prévue ?
- Speaker #0
Il n'y a pas de date.
- Speaker #3
Il n'y a pas encore de date, mais c'est quelque chose qui a été discuté déjà. Il y a quand même du monde qui au moins est curieux de savoir ce qui se passe dans ce groupe bien mystérieux. Oui ! Merci.
- Speaker #1
En tout cas, si on se connecte sur les réseaux, on vous trouve sur Insta. Que sur Insta ? Pas sur Facebook ? Pas sur d'autres plateformes ?
- Speaker #0
Il y a Insta, Facebook. Et puis, pour ceux qui n'ont pas les réseaux, il y a évidemment une adresse e-mail aussi.
- Speaker #1
Ok, on pourra la donner peut-être ?
- Speaker #0
On pourra la mettre aussi en lien, effectivement, à la personne qui va nous mettre un petit e-mail.
- Speaker #1
Ok. Et après, pour comprendre de manière générale le mouvement, il y a le site internet d'Extinction Rebellion. Il y a une chaîne YouTube, il y a plein d'infos aussi pour compléter ce que vous avez partagé aujourd'hui.
- Speaker #2
Il y a plein d'infos en ligne en effet. Oui.
- Speaker #3
OK.
- Speaker #1
Et peut-être on termine avec toi, Petit, pour la météo, puisqu'on a démarré avec, on va terminer.
- Speaker #0
Eh bien, moi, je suis très content de ce moment d'échange qui était riche, animé. Et merci en tout cas de parler de nous aussi, donc de parler de ça. Et puis, quelle est la tienne, du coup ? Ma météo. Moi,
- Speaker #1
je suis un peu frustrée, parce que comme je vous disais, on était pris par le temps. Moi, j'aime bien prendre le temps, et là, j'ai l'impression que je n'ai pas eu le temps de poser toutes les questions que j'avais envie de vous poser. Donc, rendez-vous prochainement pour la suite.
- Speaker #0
On reviendra.
- Speaker #2
Je crois qu'il y avait l'échafaud.
- Speaker #3
Il est bouché dedans.
- Speaker #1
Il a besoin d'attention, TM. Merci à vous.
- Speaker #2
Merci beaucoup.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
Et une prochaine fois. J'espère que vous avez pris plaisir à nous écouter. Si vous avez aimé cet épisode, mettez 5 étoiles. et un commentaire sur votre plateforme d'écoute préférée. Vous aiderez le podcast à gagner en visibilité. Si vous souhaitez continuer à découvrir les histoires de ces acteurs du nouveau monde, abonnez-vous et si vous voulez connaître les coulisses, rejoignez-nous sur les réseaux. Tous les liens sont dans le descriptif. Merci d'avoir pris le temps de passer ce moment avec nous. Je vous dis à très vite pour un nouveau témoignage d'une belle âme.