- Speaker #0
Tout est toujours possible parce que ça dépend de nous. Ça dépend pas des autres, ça dépend de nous. C'est nous qui décidons notre vie. Tout est possible parce que ça dépend de nous.
- Speaker #1
Bienvenue sur Aura, je suis convaincu que chacun a une histoire à raconter, une expérience à partager ou une leçon à transmettre. Ici, on donne la parole à celles et ceux qui osent, qui tombent et se relèvent et qui, à leur manière, marquent les esprits. Mon but, c'est que ces récits te motivent, te questionnent ou t'apportent ce petit élan pour créer ta propre histoire. Alors, installe-toi confortablement et surtout, si ce podcast t'a plu, n'hésite pas à laisser 5 étoiles sur ta plateforme préférée. Moi, c'est Yann Dos Santos et encore une fois, bienvenue sur Aura et bonne écoute. Bonjour à tous, bienvenue sur un nouvel épisode d'Aura. Aujourd'hui, j'ai la chance de recevoir Benoît Eiken qui est dirigeant du Sport à du Coeur. Alors bonjour Benoît, merci d'être avec nous aujourd'hui. Est-ce que tu peux te présenter pour nos auditeurs ?
- Speaker #0
D'abord Yann, merci de cette introduction et merci de m'avoir fait confiance. Je suis Benoît Eken, je préside aujourd'hui l'association Sport à du Coeur. Et finalement, c'est un peu l'aboutissement d'une vie, d'une carrière. Et j'ai eu la chance de vivre cette vie que je vais en quelques minutes parcourir. Moi, je viens du ski acrobatique à la base et j'étais au Racing Club de France. J'étais en Coupe de France, je skiais avec des garçons illustres. comme Edgar Gropiron ou Olivier Lamand, qui trustaient les meilleures places en France et les meilleures places mondiales. Et je me suis vite aperçu que je n'avais pas de talent extraordinaire, donc je suis devenu entraîneur fédéral. Et j'ai découvert que le ski était plutôt une passion qu'un métier pour moi, donc j'ai poursuivi mes études. Ensuite, après mes études, j'ai dirigé un laboratoire où j'avais une équipe de huit personnes, et j'ai fait ça pendant six ans. Et le principe d'un laboratoire de recherche, c'est que plus le temps passe, plus vous vous spécialisez sur un micro-domaine. Et ce micro-domaine, si un jour le sujet s'arrête, vous devenez finalement faiblement compétent dans un autre domaine. Donc, c'est un signal faible où je me disais, tiens, si demain ça s'arrête, je vais quasiment repartir à zéro. Donc, au bout de six ans, j'ai demandé au... J'étais dans le groupe Bruxelles-Luclaf, au directeur du directoire, de faire une formation en marketing, marketing santé. On m'a envoyé à Lyon et on m'a formé au marketing pharmaceutique.
- Speaker #1
Donc totalement différent là.
- Speaker #0
Complètement différent. Et ce qui était important dans ce changement, c'est d'avoir repéré le signal faible. Pendant toute ma carrière, attaché à ces signaux faibles, souvent auxquels on ne prête pas attention. Et c'est eux qui vous guident dans les bons changements à faire. Je fais cette formation et puis je prends un poste de chef de produit, puis de directeur marketing au sein des laboratoires Sofarga, que j'exerce aussi pendant six ans. Et j'étais à l'époque un sale gosse et il fallait que je sois chef à la place du chef.
- Speaker #1
Je ne m'aimais pas recevoir des ordres.
- Speaker #0
Je le dis un peu avec gentillesse aujourd'hui, mais c'était vraiment le sale gosse. Il fallait que je sois chef. Et donc, dans l'industrie pharmaceutique, à l'époque, on me dit directeur marketing, tu sais, avant les tâches d'eau dessus, c'est dans 15 ans.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Dans 15 ans, c'était impossible pour moi. Donc, de directeur marketing, j'ai donné ma démission et j'ai créé une société, une agence de communication médicale que j'ai développée pendant 25 ans, qui s'appelait Elyséum. Je suis revenu à mes premiers amours parce que quand on fait ce qu'on aime, on n'a pas l'impression de travailler finalement. Les sciences, c'était la raison, ma passion. Mais la vraie passion, elle était sportive. Et j'ai retrouvé le ski. Et avec Sébastien Foucrasse, qui a été médaillé d'argent en 1998 à Nagano, on a créé ensemble Alizéum Sport, qui était la branche sport de l'agence Alizéum que j'avais créée depuis cinq ans. On crée notamment les étoiles du sport ensemble, qui est en train de... un peu notre expérience à tous les deux, c'est-à-dire que la génération qui a réussi transmet son expérience à les générations montantes, sur la base que si l'expérience n'est pas transmise, elle est perdue, ce qui est ballot, et donc on crée cet événement pour transmettre l'événement des champions qui gagnent aux jeunes champions de venir.
- Speaker #1
Il y a plein de choses sur lesquelles j'ai envie de revenir tellement tu as déjà un parcours qui est riche et tu ne nous as même pas encore raconté la moitié je pense. Si on revient vraiment à la toute base, donc quand tu es encore en études, alors tu faisais du ski, c'est ce que tu as raconté. Qu'est-ce que le mini Benoît, il disait, de quoi tu rêvais quand tu étais plus jeune ? Qu'est-ce que tu disais, ok, dans 20 ans, 30 ans, je serai à cette place ? Est-ce que tu avais déjà une idée à cette époque là-bas ?
- Speaker #0
Je dirais que l'époque, elle était assez facile à ce moment-là. Par exemple, je... Je n'ai jamais fait d'entretien d'embauche. J'ai envoyé mon CV, on m'a pris tout de suite. En réalité, l'époque, ça paraît incroyable, mais c'était plus simple. Donc, en fait, je me laissais porter. J'aimais les sciences et le ski était ma passion. Je pense que mener deux actions en parallèle permet de ne jamais s'épuiser dans l'une. C'est-à-dire que de mener les sciences, je n'aurais fait que bosser, que bosser, que bosser. Peut-être que j'aurais été plus performant. Et en même temps, je me serais peut-être désintéressé. Alors que je me ressourçais en partant à la montagne tous les week-ends ou en faisant les Coupes de France où j'étais... Attention, j'étais 12e français. Mes meilleurs classements, c'est entre 12 et 15e. Donc, 12e français, on fait un bon moniteur de ski, mais pas plus. Mais parce que je régénérais mon esprit. Je revenais le lundi en fac et j'étais boosté. boosté. J'avais envie de retrouver, d'écouter le prof, d'apprendre, de bosser parce que je m'étais régénéré. Et en fait, je me suis vraiment aperçu avec le temps que la performance, elle est liée à la récupération. Pour être performant en science, il fallait que je récupère et la performance, je l'avais par cette récupération psychique que j'obtenais en montagne et en ski. Ça, c'est un... Un bon enseignement, ne pas rester mono-passion, mais être curieux, s'intéresser. Je changeais de personne, de relation. Je parlais ski, ce qui était quelquefois un petit peu désuet. Type de chaussure, élégance. Et est-ce que j'étais bien en combi ? Et puis après, je retrouvais au laboratoire où j'étais en blouse blanche. Il n'y avait plus du tout ni de ski ni de mood boots. Les autres étudiants se foutaient complètement de savoir ce que j'avais fait ce week-end. Sauf que tout le monde me repérait parce que je revenais le lundi bronzé. Ça durait comme ça toute l'année.
- Speaker #1
Ok, trop drôle.
- Speaker #0
Et vous ne me donnez en plus pitié.
- Speaker #1
Ah oui, c'est clair. Si on a un petit message, peut-être à faire passer aux auditeurs, je pense. Et je suis tout à fait d'accord avec toi. Et c'est un peu ce qu'on prône aujourd'hui. C'est que clairement, il faut avoir des activités en dehors de l'école ou en dehors. Et que c'est très important de s'ouvrir à diverses activités. Que toi, tu parles de ski. Moi, j'ai eu la chance de faire de l'alpinisme l'année dernière. Et en fait, on découvre à chaque fois des mondes. On parle à des passionnés comme toi. Tu pourrais me parler de ski, je pense, pendant des heures et des heures.
- Speaker #0
Comme tu viens de parler d'alpinisme, et j'ai vu dans ton histoire que tu avais été au sommet du Mont Blanc, les grandes aventures, elles ne viennent pas de la zone de confort. Les grandes aventures, on doit sortir de sa zone de confort. C'est là où on se transcende, c'est là où on donne le meilleur de soi-même parce qu'on est en tension. Ce n'est pas une tension négative. C'est une tension de vigilance, une tension de vigilance qui permet d'aller au-dessus de son niveau classique que l'on utilise quand ça va bien. Donc ça, les grandes causes, les grands projets, les grandes ambitions, on les mène quand on sort de sa zone de confort. Et je pense qu'un garçon comme Tony Estanguet nous a bien montré le chemin sur l'année qui vient de s'écouler.
- Speaker #1
Carrément. C'est un truc de fou et je suis d'accord avec toi. Aujourd'hui, on a tendance, on a tout à portée de main, que ce soit l'information, que ce soit avec Amazon, les produits, toutes ces choses-là. Et on oublie de sortir, on oublie de faire des nouveaux projets, comme tu le dis. Et moi, pour mon parallèle au Mont-Blanc, je pense que j'étais, comme tu le disais clairement, j'ai été boosté par ce projet, cette envie que j'avais. Aujourd'hui, tu me dis, est-ce que tu veux le refaire ? Est-ce que tu peux le refaire ? Je ne sais pas, parce qu'on va dire que... Niaque, je l'avais aujourd'hui, en fait, de l'ascension et peut-être plus maintenant. Mais clairement, c'est des super paroles que tu viens de nous dire. Benoît, on a un petit peu parlé, enfin, on a rapidement évoqué avant que je te coupe, des étoiles du sport. Alors, est-ce que tu peux nous raconter un petit peu qu'est-ce que c'est et aujourd'hui, où ça en est un petit peu ?
- Speaker #0
Alors, les étoiles du sport, c'était l'histoire, notre histoire avec Sébastien Fogras et... J'ai un peu plus de 10 ans de plus que lui. J'avais été son premier antenneur en ski acrobatique. Et finalement, les étoiles du sport n'est que le reflet de notre propre histoire, c'est-à-dire celui qui a réussi, qui a créé sa société, qui a avancé, qui a tendu la main à Sébastien, qui sortait juste du ski, qui n'avait pas fait d'études particulières et que j'ai formé dans le métier de chef d'entreprise et qui est devenu maintenant un vrai chef d'entreprise et qui dirige. Et en fait, c'est notre histoire, ce passage d'expérience, apprendre de l'aîné, et puis on se rend compte que l'espoir, il amène aussi... Il enrichit tout autant l'aîné. En fait, on a l'impression qu'on donne, mais en fait, on reçoit tout autant qu'on donne. C'est le grand enseignement de la main tendue vers des jeunes. Je vois ça aussi avec ma fille actuellement, qui est en école de commerce, et je l'aide. Et en même temps, je m'aperçois qu'elle en sait sur bien des domaines plus que moi. Et donc, c'est ça qui est intéressant, l'échange d'expérience, c'est qu'on apprend tout autant qu'on donne. Carrément. Voilà, ça a été un événement que l'on a créé en 2002. En 2002, c'est ça, oui, ça fait quelques années. Les cinq premières années, ça a été financièrement compliqué parce qu'un événement, quand on le crée, il ne gagne pas d'argent, il en perd. Mais à ce moment-là, il n'y avait pas l'intelligence artificielle qui nous disait ça, c'est bien, ça, c'est pas bien. Nous, on l'a fait à l'instinct avec cette envie de... Pas de dire il faut, mais de faire. Et on l'a fait parce qu'on y croyait et on pense que c'était bien pour les jeunes. Cette rencontre de deux générations qui ne se côtoient pas, la génération qui a réussi et la génération qui monte, ne se côtoient pas. Et pourtant, l'une admire l'autre et l'autre a tout à donner aux jeunes. Et finalement, on a été juste des chefs d'orchestre, on a fait se rencontrer deux générations. Deux champions, un en devenir et un qui existe. Le monde sportif, en tout cas les plus grands champions, ont adhéré tout de suite à ce rendez-vous qui s'est institutionnalisé avec le temps. Et moi, à 60 ans, je l'avais dit depuis longtemps, je ne ferais pas le match de trop. Et à 60 ans, j'ai décidé de quitter pour créer le sport à du cœur, l'association caritative. Ma seule ambition aujourd'hui, c'est de tendre la main à ceux qui n'intéressent pas les autres. Tu vois, la courbe de performance, c'est une courbe de gauche, c'est une courbe en cloche. Avec les étoiles du sport, on aidait les jeunes avant que les plus dé... le CNOSF s'en charge. Et puis, après, malheureusement, il y a une décroissance. Elle se fait... la pente est plus ou moins forte selon les sports et les âges. Et puis, il y a un moment donné où on est en bas et... on n'aura plus jamais de performance et on n'intéresse plus personne. Et ces personnes qui ont été à un moment donné à porter le drapeau de la France, que tout le monde a encensé, que tout le monde a acclamé, eh bien, je trouvais que c'était utile de ne pas les abandonner. Donc l'association tend la main à ces athlètes qui sont en précarité, parce qu'ils n'ont pas anticipé la suite. Et que la suite, c'est quelquefois 30 ans de carrière derrière. On finit à 30 ans ou 25 ans ou 28 ans selon Esport. Bon, je ne parle pas du golf ou de la voie, on peut avaler très tard, mais sinon, on finit assez tôt. Et donc, il y a une grande vie derrière.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Donc voilà, c'est cette aventure qu'on a créée et moi, je suis de l'autre côté maintenant. Maintenant, à aider de façon bénévole ceux qui sont en difficulté.
- Speaker #1
OK, incroyable. On va revenir juste deux, trois secondes sur les étoiles du sport. Est-ce que tu pourrais, pour nos éditeurs, dire, par exemple, je ne sais pas, des personnes qui sont dans ce programme des étoiles du sport ou qui étaient quand tu y étais encore, histoire qu'on puisse mettre des visages éventuellement sur ces personnes qui aident la jeunesse du sport français ?
- Speaker #0
Alors, notre... Notre ancienne ministre des Sports, Laura Flessel, elle avait choisi un garçon, un jeune, et screamer qui s'appelait Gauthier Grumier. Gauthier Grumier est devenu champion du monde par la suite.
- Speaker #1
Ok, waouh, incroyable.
- Speaker #0
On pourrait citer aussi Karine Fauconnier, qui était la première marraine de la voile, donc en 2000, et qui choisit un jeune garçon qui s'appelle Armel Le Clehache. Et Armel, il gagne le Figaro l'année d'après et il fait une carrière d'exception. Il fait partie de ces cinq plus grands marins actuellement. Donc voilà, c'est filiation ou un Laurent Blanc. Quand il est parrain, il parraine un jeune garçon qui est de Lille, il s'appelle Mathieu Debuchy. Et Mathieu, quand il va signer à Lille, il interroge son parrain en lui demandant Est-ce que ce contrat, je peux le signer ? Est-ce qu'il est bien fait ? Est-ce qu'il me protège ? Donc Laurent Blanc le conseille gentiment en grand frère. Et puis, Laurent, quand il prend l'équipe de France, il appelle Mathieu, qui met sur la liste, mais qui laisse sur le banc de touche. Il ne jouera pas Mathieu Demuchy. Et puis, Mathieu, il prend confiance, parce que dans la performance, la clé à un certain niveau, c'est la confiance en soi.
- Speaker #1
C'est clair.
- Speaker #0
Et Mathieu, il sera appelé par Laurent Blanc pour jouer en équipe de France. Et il y a une confiance entre les hommes. Et lui... aura à cœur sur le terrain de donner le meilleur aussi pour la confiance que lui témoigne son entraîneur. Donc, les filiations-là sont bonnes.
- Speaker #1
Incroyable. Je pense que c'est des exemples qui vont marquer justement les auditeurs, parce que même si Armel Lecleach, on n'est pas fan de voile, le nom, forcément, ça résonne à chaque fois. Trop cool. Et toi, quand tu vois, quand tu as vu ces choses-là commencer à se faire, quand tu as vu, par exemple, la sélection de... de Mathieu en équipe de France ou des choses comme ça. C'était quoi ton sentiment ? Tu t'es dit, OK, j'ai réussi. Tu t'es dit, je ne sais pas, qu'est-ce qui t'a traversé la tête ?
- Speaker #0
Alors, pour être honnête avec toi, Yann, quand on dirige, on est souvent le nez dans le guidon. Et la chaîne d'entreprise, c'est un iceberg. Donc, Mathieu Debussy, c'est le haut de l'iceberg où tout d'un coup, on est content. Mais le quotidien, c'est le bas de l'iceberg. Et en fait, le quotidien, c'est beaucoup de travail. Tous les collaborateurs viennent à moi avec des problèmes et moi, je dois les réorienter, trouver des solutions avec eux, etc. Donc, j'ai rarement eu la chance ou le moment où je m'arrête en me flattant, en me disant Benoît, c'est vachement bien ce que tu as fait Ça n'arrivait pas. J'étais toujours dans le dur parce que… Si tu te souviens de ce que j'ai dit tout à l'heure, j'ai créé Alizéum Santé. Et après, on a créé Alizéum Sport. Et puis après, j'ai créé une agence de voyage qui s'appelle Alizéum Travel. Je dirigeais les trois. Donc, il y avait toujours un problème quelque part. Et finalement, j'ai toujours été à... Et puis moi, j'ai un management assez paternaliste. J'aime les gens. J'aime vraiment les gens. D'ailleurs, un collaborateur qui partait de l'équipe, je prenais ça comme une terrible sanction personnelle, en disant qu'est-ce que j'ai mal fait ? Pourquoi il s'en va ? Mais pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai mal fait ? Et en réalité, je me suis aperçu que c'était normal que les gens grandissent, apprennent, et puis évoluent, et doivent aller ailleurs pour emmagasiner une expérience nouvelle. Oui, j'étais content, mais je n'avais pas le temps de savourer. Après, un autre point, Yann, chef d'entreprise, c'est un peu comme une partie d'échec. On n'est jamais content du coup qu'on a joué. On est toujours en train de regarder 2, 3, 4, 5 cours d'avance. Donc, par exemple, sur les étoiles du sport, quand j'étais dans l'événement, je me disais OK, ça, c'est pas bien. Ça, il faut que je fasse mieux. Là-bas, c'était pas bon. J'avais mon petit carnet, je me dotais. Et je n'étais jamais dans l'instant présent. J'étais toujours deux, trois, quatre ans plus loin. J'étais toujours à regarder devant. Ce qui est très lourd pour ma famille, par exemple. Parce que je n'étais jamais avec eux au moment où on se... J'étais toujours à me projeter. Il a fallu que je fasse un énorme travail sur moi pour arriver à vivre le quotidien. Et vivre dans le moment présent. Parce que le bonheur, il est dans le moment présent. Il n'est pas dans l'avenir. Et quand on échappe l'entreprise, on ne peut pas être dans le moment présent. Donc, un, on cultive l'insatisfaction parce qu'il n'y a que comme ça qu'on progresse. Et deux, je vis dans l'avenir et en fait, je peux vivre dans le moment présent que depuis que j'ai quitté le monde lucratif, que je suis dans le monde caritatif. Je peux m'apesantir sur le moment présent. Et la manière dont je procède... Yann, c'est que je verbalise. C'est-à-dire, là, on est bien, on est tous les deux ensemble, on passe un bon moment. En plus, je vais transmettre des moments de ma vie, peut-être pour d'autres, que cela va intéresser. Ce moment est privilégié. Je le verbalise, ce qui me permet de montrer dans le moment présent. Sinon, je suis toujours deux, trois longueurs en avance, ce qui est bien pour l'entreprise, mais à titre personnel. C'est pas très bon parce que la vie est un déséquilibre permanent, toujours en déséquilibre, et nous on passe notre temps à essayer de rééquilibrer les choses. Un peu trop de perso, un peu trop de professionnels. trop gros, trop typé,
- Speaker #1
c'est la vache qui arrive Benoît c'est super fort ce que tu es en train de nous dire je pense dans mes personnes qui me suivent sur les différents réseaux, on a beaucoup de jeunes entrepreneurs et qui cherchent justement à atteindre de plus en plus d'objectifs avec de plus en plus de deadlines comme tu dis, moi je suis d'accord avec toi sur cette vision justement des échecs, en plus je joue aux échecs je suis très mauvais mais j'aime beaucoup mais clairement je pense tu m'arrêteras si je me trompe, mais que... de savourer des mini-victoires, c'est quand même primordial. Que ce soit en entreprise ou à titre perso, c'est une très bonne chose. Et après, c'est clair que dans le monde du business, on est obligé de voir tout le temps plus loin, de toujours vouloir faire mieux. Quand on crée un contenu qui marche, ok, quel sera le suivant ? Mais je te prends l'exemple du Mont Blanc. Quand j'étais au domaine du goûter, où j'étais vraiment dans le dur, le vent, le froid, j'ai juste regardé en bas, j'ai vu tout ce que j'avais déjà monté, et je me suis dit, ok. Là, on a fait une belle étape déjà. J'ai savouré 10 secondes. Et après, je me suis fait tirer par le guide. Il m'a dit, OK, Yann, on continue maintenant, ça suffit. Et je pense que c'est un peu aussi la vie d'entrepreneur. C'est pareil. Il faut se retourner un petit peu, histoire de se dire, OK, regarde, je fais tout ça. Et après, on continue.
- Speaker #0
Tu as raison, c'est la sagesse, ce que tu exprimes. Et moi, j'étais...
- Speaker #1
Dans le guidon.
- Speaker #0
J'étais dans le guidon. Parce que quand tu as 30 salariés, 30 fiches de paye à payer, il y a un stress et une angoisse permanente où on ne peut pas s'arrêter. Alors, on peut boire une coupe de champagne, mais ce n'est pas ça qui est le bon recul. Donc, c'est un vrai travail sur soi-même. Un vrai travail sur soi-même.
- Speaker #1
Clairement.
- Speaker #0
Et j'avais envie de te dire sur le passage entre, tiens, directeur marketing et j'ai créé ma boîte, tout mon entourage. a passé son temps à me dire, Benoît, tu as tort. Tu as 35 ans, directeur marketing dans l'industrie pharmaceutique, tu gagnes très, très bien ta vie. Demain, tu as beaucoup d'avantages. Surtout, pourquoi tu t'en vas ? En fait, je me suis aperçu que les personnes qui étaient autour de moi m'aimaient bien, elles me voulaient du bien. Et en fait, elles avaient peur pour moi. Et je pense que quand on prend des décisions, il faut que ça vienne vraiment des tripes et ne pas écouter le bon sens commun qui va essayer de protéger pour dire il ne faut pas changer. Parce qu'ils ont peur de devoir souffrir ou de devoir rater. En fait, ta vie, c'est la tienne. Et si au fond de toi-même, tu as envie demain de monter sur scène et de chanter et que c'est ta volonté profonde, moi, je dirais One Life.
- Speaker #1
One night. Ça, c'est beau. One night.
- Speaker #0
On en a une, on y va à fond.
- Speaker #1
Clairement.
- Speaker #0
En fait, quelquefois, il n'y a pas la stratégie. Aujourd'hui, on veut tout mettre en boîte. Et l'IA, ça va être un peu terrible pour ça, parce que tout doit être carré, etc. Il y a des moments, il y a un peu d'intuition, un peu de folie, et aller au bout de ses convictions, quel que soit le bon sens commun que l'on nous donne derrière. Je ne te cacherai pas, quand on sort de son zone de confort, c'est dur. Au début, c'est vraiment très difficile, très, très difficile. Et après, on se dit, mais pourquoi je ne l'ai pas fait plus tôt ?
- Speaker #1
Carrément. C'est des belles phrases que tu nous dis là. Est-ce que toi, dans ta vie justement de multi-chef d'entreprise, est-ce qu'il y a des choses maintenant que tu te dis, OK, j'aurais peut-être pas fait ça, j'aurais peut-être dû mieux faire ça ? Que ce soit dans la gestion de tes salariés, ta gestion vie pro, vie perso, ta gestion comptable, on n'en parle pas. C'est important. Mais voilà, si tu avais peut-être des conseils à des personnes qui demain, ils ont envie de lancer leur boîte, qu'est-ce que tu leur dirais ?
- Speaker #0
La première richesse d'une entreprise, Yann, c'est l'homme. La première des richesses, c'est l'homme. En fait, tous les projets réussissent par les hommes et s'arrêtent à cause des hommes. On a tous une vraie compétence qu'on acquiert par les études, par l'expérience, mais la différence, c'est l'esprit d'équipe, c'est le respect que l'on a via ses collaborateurs, c'est ne pas leur transmettre leur stress, c'est d'avoir une véritable attitude de leader. Et l'attitude, on ne naît pas leader, on le devient. Moi, je l'ai appris. Je viens des sciences, on ne m'en a pas appris ça. Et j'ai fait beaucoup de boulettes. Et humainement... Pourtant, j'aime les gens et je suis sûr que je n'ai pas été un patron parfait tout le temps, que parfois j'ai dû... transférer mon stress alors que j'aurais dû l'absorber et juste encourager ou redonner. Donc, c'est vraiment l'homme. Le point clé, c'est l'homme. Mettez votre énergie sur l'homme. C'est lui qui va vous permettre de créer le grand projet. Et quel que soit le métier, quel que soit le nombre de postes. Donc, être fidèle à la parole donnée, être courageux. fournir un gros volume de travail, tout ça, on le sait qu'il faut être lucide sur ses capacités, ne pas se prendre pour quelqu'un d'autre, mais avoir vraiment du leadership et aimer ses équipes, leur consacrer du temps. Quand quelqu'un rentre dans le bureau, prendre le temps d'être avec lui, de l'écouter. Alors ça aussi, ça fait partie des points clés, entendre et écouter. Je sais que j'ai créé tous mes projets sur le mot. oser. On peut tout faire quand on ose. En fait, tu sais, j'ai été influencé par un film qui s'appelle Midnight Express. Midnight Express, je ne sais pas si tu te souviens, c'est... J'espère que tu t'es né, mais peut-être pas. En 78, Alan Walker sort un film qui s'appelle Midnight Express et c'est... Un jeune qui revient de Turquie et il passe de la drogue. Et en fait, il est dénoncé, il se fait choper, il va en prison. Et c'est l'exemple. C'est l'Américain dans une prison turque. Et il y a tout un cheminement. Une scène qui m'a marqué. Il a le droit une fois par jour de sortir dans une cour. Et il y a un poteau au milieu de la cour. Et tous les détenus tournent dans le sens des aiguilles d'une montre. Tous, tous les jours, tête baissée. Ils ont tant de minutes, ils tournent. Et à un moment, l'acteur, c'est un film, s'arrête, lève la tête et décide de marcher en sens inverse. Cette scène-là, elle est gravée dans ma tête. Et à chaque fois, je me suis dit, ne va pas forcément dans le sens commun. Qu'est-ce que tu vas faire de différent des autres ? Là, ils sont tous en train de tourner dans un sens. Mina est express. Benoît change de sens. Qu'est-ce que tu vas faire ? pour créer de la valeur ? Comment tu vas réfléchir pour être différent des autres ? Et toute ma carrière, j'ai toujours pensé à ça. Comment faire différent ? Alors pas différent pour faire le malin, parce qu'on sait. Différent pour... Lui, ça a été différent de l'acteur pour son sortir, parce que finalement, la fin du film, c'est qu'il va arriver à sortir de ses geôles turcs. Mais moi, j'ai toujours pensé en me disant qu'est-ce que je peux faire différent ? pour être meilleur. Meilleur que les autres parce que si je suis seulement suiveur, je vais tourner comme Minute Express. Donc, je dois faire différent. Qu'est-ce que je vais faire de mieux, de plus, de différent ?
- Speaker #1
Trop cool. Voilà. C'est super. Des super conseils. Bon, je pense qu'il y en a certains qui l'auront vu dans les auditeurs. C'est sur Netflix.
- Speaker #0
C'est sur Netflix.
- Speaker #1
OK, d'accord. OK, trop cool.
- Speaker #0
Minute Express. Alan Parker.
- Speaker #1
Est-ce que dans ton parcours, du coup là on parle de bons conseils, mais est-ce que dans ton parcours, parce que forcément il y en a dans tous les domaines, surtout dans celui de l'entrepreneuriat, encore plus avec tout ce que toi tu as réalisé, est-ce qu'à un moment tu t'es retrouvé devant un mur et tu t'es dit, alors même si peut-être qu'il y a beaucoup de fois où tu t'es dit ok j'y vais, je fonce, est-ce que tu t'es dit ok non là Benoît là c'est trop, j'ai envie d'arrêter. Est-ce qu'il y a un moment où tu t'es dit ok je ne suis pas bien, j'ai envie d'arrêter ou est-ce que tu as toujours été à fond,
- Speaker #0
Il y a deux choses. Il y a avoir envie d'arrêter. Ça, c'est un peu la phase. Je suis au bout du rouleau. Je suis presque en burn-out. J'en peux plus. Et puis, la phase de lucidité, on va devoir arrêter. Donc, je vais te donner deux exemples. Le premier exemple, c'est les étoiles du sport. Je sais combien ça coûte. Je sais quel est le partenariat. C'est tout simple. Tu as des dépenses et tu as des recettes. Si tu prends plus que des recettes, tu coules ta boîte. Et quand tu es une jeune société, les banquiers ne sont pas du tout d'accord. Donc, je me souviens d'une conversation avec Sébastien où on s'est dit, si on n'a pas ce partenaire, si on n'a pas ce chiffre-là minimum, on n'y va pas parce qu'on meurt, parce qu'on va se planter. On va se planter. Donc là, ça m'est déjà arrivé d'avoir ça sur les étoiles, mais des contrats qui s'arrêtent, des clients qui s'en vont. Le client est par nature infidèle. Il ne faut pas lui en vouloir. C'est comme ça.
- Speaker #1
Donc,
- Speaker #0
un contrat qui s'arrête, deux contrats, trois contrats dans la même année. Tu te dis comment je vais payer mes salariés. Donc là, j'ai eu des phases où je me suis dit là, ça va s'arrêter. Et puis. Le miracle se fait, tout le monde bosse, tout le monde s'y met. Après, j'ai eu un autre moment où j'ai eu le bouillon à titre personnel. En 2018, les France 98, l'équipe de France de foot, nous témoignent d'une énorme confiance. Donc c'est Laurent Blanc, Yuri Djorkaev qui sont aux manettes et qui nous demandent d'organiser les 20 ans. Le match des 20 ans de France 98. Le foot, ça veut dire que ça va être diffusé en direct par TF1. On loue, ça s'appelait la U-Arena à l'époque, à la Défense. Et les places sont vendues, tout se vend d'ailleurs en quatre jours. Et il y a tout à organiser. La magie du foot, c'est qu'il y a des moyens importants, c'est que ce sont des projets exceptionnels, mais que tout le monde a un avis. Et ceux qui dirigeaient, ceux à qui je rapportais, ceux qui étaient les patrons, c'était Yuri Tchourkaïf et Laurent Blanc. Et c'est eux qui décidaient de on fait, on fait pas, on fait, on fait pas Et moi, j'avais un reporting directement à eux. La complexité a été que d'autres murmuraient à l'oreille d'un tel ou d'un tel en disant ah non, il ne faut pas faire ça Tiens, tu as pris Vianney pour jouer à la guitare ou tu as pris un tel ou un tel. Non, ce n'est pas ça qu'il faudrait faire, il faudrait faire Et donc, un pas en avant, un pas en arrière, un pas en avant, un pas en arrière. Avec le poids des enjeux financiers, le poids du match, de la deadline de TF1, le 10 juillet-juin à 21h, le match commence. C'est diffusé en direct et il y a eu un moment, c'était lourd. Et plus les autres dossiers à côté dans les autres sociétés, j'ai bu la tasse. J'ai eu un stress qui m'a envahi. Mais vraiment un stress important. Et on a déroulé le match, ça s'est bien fait. Et l'année d'après, j'ai été gravement malade. Et je pense sincèrement que le stress à très haute dose est délétère. Il y a un niveau de stress qui te permet d'élever ton niveau d'exigence, d'être meilleur. Et puis il y a un niveau au-delà duquel le corps dit stop. Et le corps a dit stop.
- Speaker #1
Est-ce que tu penses, toi Benoît, que c'était dû peut-être... Il y avait sûrement un stress qui était énorme, mais est-ce que peut-être que toi tu étais trop attaché justement à ce projet ou est-ce que c'était vraiment... c'était juste impossible de faire autrement ? Aujourd'hui, on a des personnes, alors peut-être pas comme toi ou moi, mais on a des personnes qui prennent les choses vraiment très à cœur et qui ont justement ce stress qui peut être facilement élevé et ça peut être facilement dangereux. Est-ce que toi tu... Tu aurais des conseils justement pour ces personnes qui prennent ces choses, ces retours au travail, que ce soit de patron, que ce soit des projets, qui prennent les choses un petit peu trop à cœur avec ta vision, on va dire, d'entrepreneur qui a réalisé sa carrière. Est-ce que tu aurais peut-être des astuces pour ces personnes-là qui nous écoutent ?
- Speaker #0
Alors, tu as raison, on revient tout à l'heure à ce qu'on a dit, ménager les phases de récupération où sur un week-end, on s'extrait, on coupe le portable, on regarde la mer. On va skier, on marche dans la montagne, on fait ce qu'on veut, mais on break. Et il faut se ménager ces moments-là. Moi, je n'ai pas su le faire parce que je suis entier, puis j'avais la confiance des joueurs et je sentais que je devais donner tout pour eux parce qu'ils m'avaient donné leur confiance. Et quand quelqu'un donne sa confiance, finalement, c'est presque un cadeau empoisonné, Yann. parce qu'après, on est vraiment redevable de ça. On se doit d'être irréprochable. Et j'ai vraiment tout donné en ayant des critiques. Et les critiques, quand on donne tout, elles touchent. Et moi, je suis un affect, un mec affectif. Et normalement, un chef d'entreprise doit être pas trop affectif, mais moi, je suis comme ça. Je suis affectif, donc les critiques me touchent, me blessent. Oui, c'est terrible. Donc normalement, un bon chef d'entreprise, il prend ça un peu avec recul, il prend, il... Il essaye de mettre un peu de distance quand même, un peu comme un médecin avec son patient. Il met un peu de distance, pas trop d'affect. Et puis, il sait ménager ses réserves respiratoires et sa fraîcheur psychique en se ressourçant de manière régulière. Ça, c'est clé. Je n'ai pas su le faire. Mais par contre, j'ai beaucoup appris. Puis sur moi, j'ai appris ce que je faisais de mal. J'ai appris quelle était vraiment ma personnalité. j'essaye pas de me changer, on change pas les rigures du zèbre. Moi, je suis je me suis accepté avec le temps. Je me suis un affect à 100%. C'est comme ça.
- Speaker #1
C'est ma faibleur ou ma force. Ouais, non, mais ça te définit toi, comme tu es, et puis comme tu dis, on change pas les rigures d'un zèbre, ça c'est vachement drôle. Trop cool. Eh bien, écoute, merci beaucoup Benoît pour ces conseils. On va en revenir un petit peu au... Sport à du cœur, un petit peu si tu peux parler peut-être d'une action, d'une initiative importante que tu as menée ou que tu as envie de partager avec nous pour que les auditeurs puissent en découvrir un petit peu plus sur cet assaut.
- Speaker #0
Alors, l'association de Sport à du cœur s'est constituée autour d'athlètes de haut niveau qui se sont regroupés avec moi pour créer cette association. Elle a deux objectifs. Créer un fonds de soutien pour aider les athlètes de haut niveau en précarité et ce sont ceux dont on n'entend plus parler du tout. Quelque soit l'âge. Et puis de l'autre côté, utiliser le sport comme un outil pour lutter contre les précarités et l'isolement de notre époque. Les précarités de notre époque, le visage de la précarité est très différent. Qu'on soit un migrant, qu'on sorte de prison, qu'on soit un SDF ou qu'on soit issu d'une famille avec peu de revenus, voire un étudiant qui n'a même plus la possibilité de faire du sport parce qu'il a... Il n'a pas d'argent déjà pour se nourrir correctement. Donc, la précarité est très vaste et on utilise le sport comme un outil pour redonner de la confiance en soi, de l'estime de soi. Parce que si on n'a pas d'estime de soi-même, on n'aura pas de confiance. Si on n'a pas de confiance, on ne donne pas envie aux autres. Donc, notre association a ce rôle. On a réalisé un livre qui s'appelle 100 champions, championnes, anecdotes et confidences qui rassemble les plus grands champions français. Ce livre, on l'a sorti fin 2023, début 2024. On l'a vendu à plus de 13 000 exemplaires. Un magnifique livre de 240 pages. Et les 100 plus grands athlètes français m'ont dit oui. Ils se sont illustrés dans ce livre. Et ils nous ont offert chacun un maillot. Ils racontaient l'histoire du maillot sous forme de podcast que l'on pouvait... voire dans le livre. Et en réalité, l'ensemble des maillots, on les a vendus aux enchères il y a quelques semaines. Le fruit de la vente aux enchères et aussi de la vente de livres permet d'avoir nos ressources pour financer des actions de lutte contre la précarité. Donc, pour te donner un exemple, il nous arrive des dossiers en permanence d'athlètes de haut niveau. qui ont quelquefois 20 ans, quelquefois 70 ans, parce qu'il y a des personnes qui n'ont pas mis de côté, qui ont été d'anciens athlètes de haut niveau, qui n'ont pu rien et qui n'ont pas assez pour vivre. Et on va les aider pour passer un mauvais cap. Et là, on vient de faire un appel à projet. On va acheter 50 fauteuils en e-sport pour faire du sport, que l'on va offrir. On a fait un appel à projet en France pour que... Les clubs qui ont besoin de fauteuils, on leur offre des fauteuils. Vous voulez faire une section tennis fauteuil, vous voulez faire une section basket fauteuil, tennis de table fauteuil, etc. Eh bien, nous, on va vous donner des fauteuils. On les paye, on les achète et on vous les donne. Il faut quand même savoir, Yann, que sur 12 millions de personnes en situation de handicap en France, moins de 40 000 licenciés qui font du sport. Tu vois un peu la proportion.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
12 millions, 40 000. en dessous d'une zone. Et sur les 40 000, environ 50 font du sport en fauteuil, quel que soit leur handicap. Par exemple, une Pauline Desroulaides, qui a une partie de jambe en moins, elle fait du tennis fauteuil. Et pourtant, elle marche avec une prothèse. Mais le son sport se fait en fauteuil. On a choisi d'investir et on offrira en 2025 50 fauteuils. Et si ça marche bien, On en rachètera encore 5 ans et on va y aller comme ça progressivement pour aider ceux qui sont en précarité. Mais chaque année, notre bureau de l'association, on définit une grande cause du cœur. Là, c'est le handicap, mais peut-être que demain, ce sera les familles isolées avec enfants sur un seuil de pauvreté important. Et les gamins ne peuvent pas faire de sport. Eh bien, on leur paiera les licences. On a fait l'année dernière avec le Secours Pop. On a investi plus de 30 000 euros qu'on a offert au Secours Populaire pour payer des licences à des gamins en situation de précarité. Parce que leurs familles ne peuvent pas les inscrire au sport. malgré ton chèque sport.
- Speaker #1
C'est super important. Pardon, désolé de te couper, mais ça me touche beaucoup parce que clairement, quand tu avais, enfin, j'en connais un petit peu de mon lycée ou de mon collège, des personnes justement, alors peut-être pas autant en situation de précarité, mais quand tu es isolé de par ta précarité derrière, c'est très, très compliqué de t'en sortir. Et le sport, pour moi, et je pense que pour toi, c'est pareil, c'est un vrai vecteur justement pour permettre justement de rencontrer du monde, de sortir de cet isolement comme ça. et c'est vraiment une super cause que tu défends. Je reprends juste une phrase pour nos auditeurs qui ne sont pas allés sur ton site encore. Donc, lesportraducoeur.org, c'est On a tous des rêves personnels pour lesquels on se bat et puis il y a des causes évidentes au-delà de nos intérêts individuels qui justifient de se mobiliser pour redonner de l'espoir à ceux qui l'ont perdu. Cette phrase, elle est très très forte. Elle est très très forte. Et voilà, je voulais te féliciter pour ça. C'est une super action, super cause. J'ai hâte de voir les prochaines que vous allez faire en espérant que ça se poursuive comme ça. Mais je n'ai pas peur pour toi.
- Speaker #0
Alors, la particularité, c'est que notre association ne reçoit pas de subventions de l'État. On est autonome, on mouille le maillot. C'est-à-dire, les athlètes me donnent des maillots, des objets personnels qu'on vend, qui nous permettent d'avoir des ressources, où on crée un livre. Les recettes du livre nous permettent de faire des actions. Donc... On est autonomes, complètement autonomes. Et on ne pourrait pas faire ce que l'on fait sans la solidarité des athlètes de haut niveau. Il faut leur rendre grâce parce que tout ce que l'on peut faire est dû à eux. Et s'il y a un point, tout à l'heure tu m'as demandé ce qui était important en conseil, je t'ai dit miser sur l'homme et j'irai même plus loin, miser sur l'équipe. Il n'y a pas celui qui prétend réussir parce qu'il est bon. parce qu'il est intelligent, parce qu'il est super fort, parce qu'il connaît, il est faible. Parce que la vraie réussite, elle se fait en équipe. La seule réussite possible dans la durée, c'est l'équipe. Et aujourd'hui, dans l'association, je suis un des maillons, mais je ne réussirais pas sans Stéphane Diagana, sans Richard Dacoury, sans Alain Bogossian, sans Stéphanie Bresse-Fernandez, sans Vincent Prolongeau, sans Mickaël Ausha, sans Thomas Coville, tous ces athlètes. qui agrègent leurs compétences, leurs personnalités, leur enthousiasme et qui créent cette valeur-là. Et dans l'entreprise comme dans le caritatif, c'est toujours la même chose. Ce n'est que des hommes et des hommes ensemble qui réussissent les grands projets.
- Speaker #1
Trop cool, trop cool Benoît. Merci beaucoup. On va arriver bientôt à la fin de ce podcast. Avant de finir... J'ai une petite séquence que j'appelle la capsule. Alors la capsule, qu'est-ce que c'est ? Benoît, c'est un peu ton message à toi-même, le message que toi tu as envie de transmettre aux autres et le message que peut-être tu as envie d'écouter dans 5 ans. Te dire ok, moi Benoît, j'ai envie de transmettre ça dans 5 ans, j'ai envie d'être là dans 5 ans. Ton petit message entre guillemets à toi et ton petit message au monde. Si on va dire que ce podcast ne durait qu'une minute peut-être, quels seraient les enseignements que tu as vraiment envie de transmettre au plus grand nombre ?
- Speaker #0
Nelson Mandela nous a montré qu'il faut pardonner. Il faut savoir pardonner. Dans sa vie privée ou personnelle, il ne faut pas cultiver la rancœur. On avance en ayant pardonné. Deux, Coluche nous a appris que quelle que soit la réussite, il faut être solidaire. Il faut tendre la main aux autres. La politique de la main tendue. Et rappelons-nous que le dernier pyjama n'a pas de poche. Et ce qui est important, c'est d'aider les autres. Tony Estanguet nous a montré dernièrement que la vision permettait, en équipe, de mener des projets exceptionnels. Si on combine ces trois hommes-là ensemble, je pense que l'alchimie est pas mal.
- Speaker #1
Je pense qu'on peut faire quelque chose de bien, en effet. Trop cool. Écoute, Benoît, je te remercie pour ce podcast. On a parlé de beaucoup de choses, ta vision entrepreneuriale. tous tes projets à côté, c'était vraiment super enrichissant. Donc, merci pour tout ça. Est-ce que tu as des adresses, des sites web, des liens sur lesquels on peut en savoir plus, te contacter éventuellement si on a des questions ?
- Speaker #0
Sur le site internet lesportaducœur.org, tu as eu la gentillesse de le rappeler, c'est notre trait d'union. Tous les mails qui peuvent m'être adressés m'arrivent, donc si vous voulez me contacter, pas de problème. Et sinon c'est benoit.ekhen à gmail.com, mon adresse mail personnelle. vraiment à tous ceux qui m'écoutent, je dirais, tout est toujours possible parce que ça dépend de nous. Ça ne dépend pas des autres, ça dépend de nous. C'est nous qui décidons notre vie, c'est nous qui décidons d'aller là ou là. Tout est possible parce que ça dépend de nous. Et c'est à vous de jouer.
- Speaker #1
Je pense qu'on ne peut pas mieux terminer que sur cette phrase. Donc, un grand merci Benoît. Et puis, je te dis à très bientôt et merci à tous les auditeurs d'Aura. Je vous dis à très vite pour un prochain épisode.
- Speaker #0
Merci. À bientôt, Yann.
- Speaker #1
À bientôt. C'était Aura. J'espère que cet épisode t'a plu. Si c'est le cas, n'hésite pas à laisser 5 étoiles sur ta plateforme préférée et à nous suivre sur tous nos réseaux encore. Merci à toi et à très vite.