Speaker #1Christiane Lambert, agricultrice dans le Maine-et-Loire. Nous avons une exploitation agricole qui compte 140 hectares, un élevage de porcs et un élevage de volailles, et nous travaillons en grec à quatre. Je me suis assédée très jeune, à l'âge de 19 ans. J'ai décidé à 8 ans d'être agricultrice, en trahissant les vaches avec ma maman. Et des bacs agricoles et BTS en poche, je me suis installée dans le Cantal. J'ai toujours été très attirée par l'élevage, c'était ma passion, arriver à tirer le meilleur des grosses vaches de 800 kg, travailler aussi avec le climat, la nature, les foins, les fenaisons, les semis, faire des vélages, donner la vie, accompagner la vie, parfois c'est difficile, mais c'est des moments de forte émotion et c'est une intensité de relation avec les animaux et une intensité... En positif et en négatif, parce que quand ça va mal, c'est parfois très dur. L'échec, c'est difficile en élevage, parce que l'échec, ça peut être la mort.
Speaker #1on galpait dans le syndicalisme. Oui, parce que j'avais rencontré, quand j'étais en BTS, en brevet technicien supérieur, un vice-président du CNJA qui était de Haute-Loire et qui avait parlé de son engagement, de ses connaissances du bioagriculture. J'avais été bluffée par sa connaissance de tous les sujets, son dynamisme, son enthousiasme et son engagement. pour agir et pour changer les choses. Donc quand j'ai été dans le Cantal et appelé 5-6 mois après mon installation, avec un plâtre à la cheville parce que je jouais au handball et j'étais blessée, je suis allée à cette réunion, il y avait surtout des gens qui avaient 35 ans et puis moi toute jeune, et on a relancé notre équipe cantonale, j'en suis devenue présidente. Pendant 4 ans, ça a été un des meilleurs moments, parce que plein d'initiatives, rassembler tout le monde, on était 55 au bout de 3-4 mois. Un vrai besoin de se réunir quand on est jeune agriculteur. Et puis, le déclic pour moi, c'est de changer les choses, de lever certaines injustices, de faire avancer certains dossiers, le financement, la reconnaissance de la production porcine, qui est une production que j'aime beaucoup, mais qui était beaucoup critiquée. J'ai eu la chance d'être dans le Cantal avec des leaders charismatiques. Michel Faudre, on ne l'avait pas loin, il était président national, Michel Tessédoux, dans le Cantal. Et puis, une équipe qu'on avait formée, qui était très soudée, être utile aux autres, c'est un peu mon ADN. Pour CNGH, j'ai beaucoup travaillé sur l'installation des jeunes agriculteurs avec la formule, je me rappelle toujours, nous avons plus besoin de voisins que d'hectares et qui a débouché sur la charte nationale pour l'installation, que nous avons déclinée dans toutes les régions pour essayer de relancer la dynamique d'installation après la réforme de la PAC en 92. Et ça a plutôt bien marché parce que toutes les régions s'y sont mises. Et puis à la tête de la FNSEA, c'est vraiment tout le travail que nous avons mené sur les lois alimentation. pour arriver à amener de la rationalité dans la construction du prix, avoir un vrai revenu pour les agriculteurs. Et puis, travailler sur le marais d'agricole de l'eau, de l'adaptation au changement climatique, et puis avancer sur les retraites, calculer la retraite agricole sur les 25 meilleures années. Beaucoup d'années de combat, mais une vraie justice, parce qu'on a des niveaux de retraite en agriculture qui étaient vraiment dramatiquement faibles. J'ai beaucoup travaillé dans le syndicalisme, et je suis aussi élue à la Chambre d'agriculture du Maine-et-Loire. puis à la Chambre régionale des Pays de la Loire, où j'ai porté le sujet entreprise et innovation. Innovation que nous avions initiée en ouvrant des fermes pour montrer comment des agriculteurs innovaient pour concilier agriculture et environnement. C'est l'héritage de l'agriculture raisonnée et c'est vraiment énorme ce que nous avons porté comme évolution. Et on a toujours eu une approche constructive, sans polarisation, entre agriculture et environnement. Alors heureusement, parce que parfois les réglementations sont tordues. Et avec des élus chambres formés compétents, des techniciens chambres extrêmement engagés, au-delà d'ailleurs parfois de l'engagement professionnel, on sent que ça leur prend aux tripes, et ils nous cherchent des solutions pour nous aider à évoluer. Et vu tous les changements qui nous attendent, il faut vraiment que les chambres d'agriculture arrivent à convaincre plus d'agriculteurs d'aller se former. Ils ressortent ragaillardis, puis les solutions des uns deviennent très vite les solutions des autres. C'est très contagieux et dans le bon sens. Donner sa parole, donner son avis, choisir telle liste plutôt que telle autre, parce qu'on sait qu'il y aura un panel de choix avec des idées très différentes, c'est extrêmement important. Il y a des changements très importants qui nous attendent. La FNSE et les GIA portent une voie réaliste, pragmatique. Et donc, voter pour des responsables qui nous ressemblent, c'est aussi la garantie d'avoir un dialogue constructif et apaisé en département, la reconnaissance des collectivités. Donc, il faut vraiment des agriculteurs engagés. Des agricultrices aussi, on a besoin de femmes, le ratio, mais peut-être au-delà aussi. La professeure Ricolle se distingue par justement l'engagement de ses forces vives et cette gouvernance-là, il faut vraiment la garder. D'autres pourraient décider pour nous, mais ça serait certainement des moins bonnes décisions.