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Avant J'étais Prof - Reconversion

#50 - Anne, de professeure des écoles à la logistique

#50 - Anne, de professeure des écoles à la logistique

59min |21/05/2025
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Avant J'étais Prof - Reconversion

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Description

Bienvenue sur Avant J’étais Prof, le podcast des enseignants qui ont osé la reconversion.


Dans l’épisode du jour, j’ai le plaisir d’échanger avec Anne, une ancienne auditrice du podcast qui s’est reconvertie en même temps que moi. Anne a 46 ans, 2 enfants, et elle a été professeure des écoles pendant 20 ans. Aujourd’hui, elle travaille dans le secteur de la logistique en tant que salariée et elle n’a vraiment aucun regret.

Comment en est-elle arrivée à envisager ce métier dont personne ne parle ? Qu’est-ce qu’on ressent quand on s’apprête à reprendre ses études alors qu’on n’a plus 20 ans ? Et combien de temps ça prend, de passer du doute permanent au sentiment d’épanouissement ?


C’est ce que vous allez découvrir dans cet épisode !

__________


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🎛️ Cet épisode a été monté et mixé par Alice Krief.


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🌻 Avant J'étais Prof est un podcast dédié à la reconversion professionnelle des enseignants. Vous y trouverez des témoignages de professeurs reconvertis ainsi que des astuces pour réussir à changer de métier afin de retrouver du plaisir au travail.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Avant j'étais prof, le podcast des enseignants en reconversion. Je m'appelle Florence, j'ai été professeure des écoles pendant 6 ans et j'ai créé cette émission en 2020 pour me motiver à quitter un métier qui ne me convenait plus. Aujourd'hui, j'aide les profs qui le souhaitent à avancer sur le chemin de la reconversion professionnelle. Dans l'épisode du jour, j'ai le plaisir d'échanger avec Anne, une ancienne auditrice du podcast qui s'est reconvertie en même temps que moi. Anne a 46 ans, deux enfants et elle a été professeure des écoles pendant 20 ans. Aujourd'hui, elle travaille dans le secteur de la logistique en tant que salariée et elle n'a vraiment aucun regret. Comment en est-elle arrivée à envisager ce métier dont personne ne parle ? Qu'est-ce qu'on ressent quand on s'apprête à reprendre ses études alors qu'on n'a plus 20 ans ? Et combien de temps ça prend de passer du doute permanent au sentiment d'épanouissement ? C'est ce que vous allez découvrir dans cet épisode. Cette cinquantième interview d'Avant j'étais prof met un très beau point final à la cinquième saison du podcast. Et après avoir longtemps répété que cette saison serait la dernière, j'ai le plaisir de vous annoncer officiellement que j'ai pris la décision de revenir à la rentrée prochaine pour vous accompagner dans votre reconversion une sixième année. Je vous souhaite une belle fin d'année scolaire et une très bonne écoute. Bonjour Anne.

  • Speaker #1

    Bonjour Florence.

  • Speaker #0

    Je te souhaite la bienvenue sur le podcast après avoir échangé avec toi pendant quatre ans. déjà déjà le temps passe vite puisque je remontais nos échanges on a commencé à parler à la première année de diffusion du podcast et donc pendant nos tout premiers échanges en avril 2021 même

  • Speaker #1

    moi j'avais pas commencé à me reconvertir et moi non plus c'était encore qu'une idée mais voilà une idée de plus en plus présente et du coup c'était chouette parce que là de relire tout ça

  • Speaker #0

    A posteriori, quatre ans plus tard, je me dis quand même pour toi comme pour moi, que de chemin parcouru.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Est-ce que pour débuter, tu pourrais te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, je m'appelle Anne, j'ai 46 ans, je suis mariée, j'ai deux enfants de 16 ans et demi et 18 ans. Et j'ai été professeure des écoles pendant 20 ans.

  • Speaker #0

    Chapeau pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une raison particulière qui t'a poussé vers ce métier à la base ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai baigné dedans quand j'étais petite. Ma maman était enseignante également. Donc, c'est vrai qu'à l'époque, quand on était malade, on allait dans la classe de maman au lieu de rester tout seul à la maison. Voilà, des choses comme ça. Donc, je pense que ça m'a un peu formée. Je jouais à la maîtresse avec ma sœur. Alors, c'était ça ou sage-femme. Et puis, finalement, c'est le professeur des écoles qui était le plus présent au fil du temps.

  • Speaker #0

    C'est marrant que tu dis ça parce que... dans les échanges que j'ai retrouvés de nous deux, tu me parles de cette envie d'avoir, potentiellement, avoir pu être sage-femme et du métier de doula. Et c'est marrant que t'en reparles là, du coup. Oui,

  • Speaker #1

    déjà, j'avais oublié. C'est vrai. Oui, toujours le monde de l'enfance et puis je trouve que la maternité, c'est un moment merveilleux dans la vie d'une femme et je pense que ça m'aurait vraiment bien plu. plus de faire ça. Mais après, ce qui m'avait rebutée, c'était à l'époque, il fallait passer par l'école d'infirmière, je crois, quelque chose comme ça. C'est plus comme maintenant. Donc voilà, j'avais abandonné l'idée et puis je m'étais lancée dans le professorat.

  • Speaker #0

    Et au final, est-ce que tu t'y es bien plus pendant 20 ans ?

  • Speaker #1

    Pas pendant 20 ans. J'ai mis si bien plus... Je dirais que à la naissance de ma deuxième, j'ai pris conscience de la part que prenait ce métier sur la vie perso. Et du temps qu'il fallait pour préparer la classe, etc. Et qu'avec, en plus, mes deux enfants étaient rapprochés, ils avaient 19 mois et demi d'écart. Donc, c'est vrai que passer les siestes, en fait, on n'avait plus de temps pour préparer. Donc, j'ai pris conscience de ça, même si avant, je le savais. Mais quand on est tout seul avec son conjoint, en fait, on arrive à trouver du temps pour préparer sa classe. Ce n'est pas pareil. Et là, c'est contraignant d'avoir l'impression de rater. L'enfance, en fait, de passer du temps à préparer ses cours plutôt qu'être auprès de ses propres enfants, d'avoir moins de patience le soir quand on rentre parce qu'on a déjà géré d'autres enfants. Voilà, donc tout ça, ça fait son petit bonhomme de chemin pendant 12 ans, du coup, jusqu'à ce que je franchisse le cap.

  • Speaker #0

    Comme quoi, ça se fait pas en claquant des doigts. C'est déjà que moi, je trouve que j'ai mis du temps parce que j'ai mis un peu plus de 4 ans. Mais c'est vrai que là, tu me bats à plate couture.

  • Speaker #1

    Puis il y a un moment où tu fais la part des choses, où tu te dis, bon, je m'investis moins. Mais malgré tout, moi, je sais que j'ai une certaine conscience professionnelle. Donc, même si on s'investit moins, de toute façon, il y a des choses qu'on fait quand même toujours. Et puis, pendant un moment, je me suis dit, bon, tu vois ça plus comme un job alimentaire. Et puis voilà, mais en fait, tu n'y arrives pas, ce n'est pas un métier qui est juste alimentaire. Donc, c'est revenu. Et puis, jusqu'au jour où mon mari m'a dit, si... C'est vraiment ton souhait, je te suis. Et puis là, c'était la petite phrase qui m'a aidée à franchir le pas. Parce qu'on se sent soutenue, donc c'est quand même plus simple.

  • Speaker #0

    Ça change tout. Je pense que l'entourage, c'est vraiment une part énorme. Moi, je vois la différence pour les personnes qui me contactent. Je vais parler au féminin parce que c'est 95% de femmes. Mais entre celles qui sont soutenues par leur conjoint et celles qui ne le sont pas. Et par pas, j'entends... pas du tout, des maris qui refusent que leur femme se reconvertisse, ça m'asseure de moi, il y a une différence c'est tout un monde quoi c'est vraiment pas du tout la même chose mais le sujet que tu soulèves des enfants je vais parler de quelque chose de ce que je connais pas puisque je n'ai pas d'enfant mais je pense que c'est un véritable sujet qui peut être intéressant à traiter parce qu'en fait quand moi j'étais prof et même là en dehors de mon métier de prof, quand je parle même avec des gens du privé Il y a souvent ces choses qui reviennent de « ah bah tel collègue, depuis qu'il a des enfants, il est moins investi au boulot » . Et d'un autre côté, les personnes qui ont leurs enfants sont et fatiguées et ont d'autres Ausha à fouetter. En fait, c'est un peu la logique d'avoir un intérêt plus prononcé pour ta famille, ton enfant qui vient de naître, que pour un travail. donc c'est à la fois logique et à la fois les gens qui n'ont pas d'enfant et qui... particulièrement sont vraiment plus jeunes et n'en sont pas du tout à cette réflexion-là, souvent ne comprennent pas l'impact que ça peut avoir. Et tu vois, même moi qui n'en ai pas, je ne peux pas ressentir, mais je comprends à force de voir des gens autour de moi qui ont des enfants, le changement que ça peut être dans une vie. Et l'important, c'est la place que ça prend. Et encore heureux, si on préférait être au travail qu'avec ses enfants, ce serait inquiétant. Mais c'est un véritable sujet parce que la carrière, elle, ne change pas vraiment. À moins de choisir de se mettre de côté, ce qui est majoritairement le cas de la femme plus que de l'homme dans les couples hétérosexuels. Et donc, ça vient avec une baisse de tes revenus, un impact parfois sur ta carrière. En fait, c'est une véritable réflexion à avoir. Et c'est vrai qu'un métier comme celui d'enseignant, où tu donnes beaucoup d'attention à beaucoup d'enfants, c'est dommage de rentrer chez toi et de ne plus avoir cette énergie pour tes propres enfants et d'être déjà fatigué. Et puis, tu as tout ce travail qui ne s'arrête pas à la porte de la classe et qui vient avec toi à la maison et qui impacte ta vie de famille. Donc, en fait, je pense qu'il y a un véritable sujet à traiter autour de ça qui ne sera pas traité par moi parce que j'y connais rien. Mais je me rends compte, même sans être concernée, que je pense que ça a vraiment son importance et dans la vie d'une femme et dans une carrière.

  • Speaker #1

    Et puis, il me le dit, mon mari me dit, tu es beaucoup plus détendue, en fait. Je suis moins fatiguée. Nerveusement, c'est plus facile. enfin... Donc, vraiment, ça prend sur ta patience, etc. Donc, ce n'est pas facile. Puis, en plus, quand mes enfants étaient petits, j'avais des élèves de maternelle aussi. Donc, voilà. Double dose de bruit et d'agitation. Donc, forcément, le soir, tu rentres, tu es crevé. Puis,

  • Speaker #0

    c'est vrai que les petits sont plus demandeurs. Ils ont plus besoin d'attention, ce qui est tout à fait normal, que des plus grands. Donc, si tu as et petit à la maison et petit en classe, je peux comprendre que ce ne soit pas évident.

  • Speaker #1

    Non, non, non.

  • Speaker #0

    Sachant que dans nos échanges que j'ai retrouvés, tu parlais du métier de doula, tu avais parlé de la rédaction web et puis finalement, la logistique. Comment est-ce que tu en es arrivée à cette finalité ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je ne connaissais pas le mot. Enfin, je connaissais le mot, mais je ne savais pas ce que ça cachait derrière en termes de métier. Donc, pour y arriver, j'ai fait un bilan de compétences. D'abord, j'ai cherché au sein de l'éducation nationale parce que j'ai d'abord voulu mobiliser mon CPF. Or, on m'a demandé pourquoi. pourquoi c'était. Donc, j'ai dit que c'était pour faire un bilan de compétences. Et là, on m'a dit, ah non, de toute façon, ça vous sera refusé puisqu'on propose la même chose dans l'éducation nationale. Donc, on m'a orientée vers la conseillère de proximité.

  • Speaker #0

    Oui, elle a des noms différents en fonction des académies, mais c'est bien elle.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je l'ai rencontrée... Du coup, je pense que ça doit être... Quand tu dates avril 2021, je crois que ça doit être les premiers moments où j'ai dû la rencontrer. Je l'ai rencontrée une fois par mois avant l'été. J'ai dû la rencontrer avril-mai-juin. En juin, elle m'a laissé... Elle m'avait donné un site web. Il fallait que je fasse des paquets, que je classe les métiers qui m'intéressaient en groupe. Et elle m'a laissé deux mois là-dessus. Et là... Début juillet, j'ai dit à mon mari, mais on n'avance pas. Enfin, ça ne sert à rien. Et lui, il écoutait le podcast de Mathieu Stéphanie.

  • Speaker #0

    Génération Do It Yourself.

  • Speaker #1

    Exactement. Qui venait de recevoir le PDG de Chance, donc une entreprise qui propose des bilans de compétences. Et j'ai écouté le podcast. Et du coup, c'est vrai que la façon de faire m'a vraiment séduite. Moi, je m'étais renseignée en local sur les prix des bilans de compétences. sont des thérapies. plus de 2000 euros, c'était vraiment hyper cher. Et puis là, ça devait être 1200 euros à l'époque, parce que je crois que ça a augmenté depuis. Puis du coup, on en a beaucoup discuté. Les vacances arrivaient, c'était début juillet. Moi, je voyais que ça n'avançait rien du tout avec l'éducation nationale. Or, ma décision, elle était prise, donc j'avais vraiment envie que ça avance. Et il me dit, écoute, si tu veux, tu t'inscris. Et puis, on voit ça comme un investissement. Certes, c'est une dépense, mais c'est aussi un investissement sur l'avenir. Et donc, du coup, j'ai commencé, première quinzaine de juillet, j'ai commencé le bilan de compétences. Donc, c'est un bilan en ligne, mais tu as une coach que tu rencontres toutes les deux, trois semaines et qui te donne des devoirs.

  • Speaker #0

    Pas trop dépaysé.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, juillet-août, je n'ai fait que ça. Des fois, j'y passais peut-être 20 heures par semaine parce qu'il y a toute une phase d'introspection très intense. Et puis après, il y a ce qu'on appelle le Tinder des métiers. Ce que toi tu auras défini en termes de... Il y a plusieurs piliers. Il y a le pilier financier, il y a le pilier environnement de travail, il y a le pilier de tes valeurs, etc. Et bien, ils te proposent des métiers qui pourraient coïncider avec ce que toi tu as défini au préalable. Et puis, soit tu passes, soit au contraire, tu valides, etc. J'avais mis énormément d'attentes sur cette partie parce que pour moi, ça allait être la révélation. Et en fait, j'ai été hyper déçue parce qu'il n'y a rien. qui ressortait plus que ça. Je n'avais pas de coup de cœur sur les métiers qu'on me proposait. Parce qu'en fait, j'ai longtemps eu envie de changer, mais je disais toujours, mais pourquoi faire ? Et c'est quelque chose que j'entends encore chez des copines. C'est vrai, on ne sait pas ce qu'on pourrait faire après.

  • Speaker #0

    C'est souvent soit trop d'idées, soit pas assez, soit un manque de confiance en ses compétences et donc persuader que qu'est-ce que tu pourrais bien faire d'autre, dans le sens, qu'est-ce que tu serais bien capable de faire d'autre ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Où est-ce qu'on voudra de moi ?

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Bagage d'éducation nationale. Donc, grosse déception parce qu'il n'y avait rien qui se détachait. C'était, voilà. J'ai eu un petit coup de mou. Et puis, mine de rien, après, ça te sort une liste en termes de pourcentage de tes centres d'intérêt. Et donc, il y avait ingénieur logistique que j'avais sélectionné, sans trop savoir, mais il y avait une description. Donc, effectivement, les tâches, etc. me correspondaient. Et il y avait trois métiers de la santé. il y avait infirmière, il y avait psychomotricienne et il y avait ergothérapeute alors après avec tout ça tu fais des enquêtes métiers c'est la troisième phase du parcours soit tu rencontres physiquement des professionnels soit tu les appelles, tu fais des interviews etc. pour te rendre compte de la réalité du terrain parce que bon on a tous des représentations nous les premiers sur nos métiers de prof c'est clair mais c'est qu'en discutant avec les personnes que tu sais vraiment de quoi ils retournent Alors, les métiers de la santé, ce n'est pas que ça ne me déplaisait pas, mais c'est que du coup, pour y arriver, ça pouvait prendre du temps. Des formations non rémunérées, puis pour ce qui était ergothérapeute et psychomotricien, éloigné de chez moi. Donc avec en plus, psychomotricien, c'est quatre ans. Je crois que l'école, elle est à Laval. Enfin voilà, ce n'était pas rien. Et puis ingénieur logistique, alors ingénieur, on laisse tomber, mais la logistique, du coup, ça m'a permis de creuser parce qu'il y a plein de métiers dans le domaine de la logistique. Et effectivement, j'ai fait des interviews avec plusieurs personnes, préparateur de commandes, une responsable logistique, coordinateur logistique, voilà. Ils m'ont tous vraiment transmis l'amour de leur métier. Et donc après, j'ai creusé en termes de formation, qu'est-ce que ça impliquait, combien de temps, etc. Et donc, je me suis orientée sur une reprise d'études, préparer un BUT, anciennement DUT Clio, qualité logistique industrielle et organisation. Donc là, pareil, ça a été des démarches. parce que du coup, il a fallu que je me rapproche de l'IUT de Nantes, parce que moi, je suis en Vendée. Je suis allée au salon de l'étudiant.

  • Speaker #0

    Ça fait monter la moyenne d'âge.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis surtout que je devais avoir mes enfants avec moi, qui étaient à l'époque, ils devaient être en troisième ou en seconde, je crois. Donc du coup, les gens leur demandaient s'ils étaient pour eux. Non, non, c'est pour moi, donc c'était très drôle. Donc là-bas, j'ai rencontré la responsable du département Clio de l'IUT de Nantes. Après, j'ai été invitée à une journée en immersion. Donc l'appareil est arrivé à l'IUT, la moyenne d'âge est très, très basse. Mais voilà, jusqu'à moi, et là, c'est bête que du coup, ça ait changé juste avant que moi, je rentre à l'IUT. Ils avaient une formation en un an, justement dédiée au personnel en reconversion.

  • Speaker #0

    Ah, c'est top. J'allais te demander si ça n'existait pas, parce qu'il y a du monde quand même à se reconvertir, mine de rien, et c'est peut-être plus simple pour tout le monde comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors que moi, je rentrais sur le passage du DUT au BUT, donc trois ans. Donc voilà, ce n'est pas la même chose. J'étais certes la personne la plus âgée à cette journée d'immersion, mais bon, voilà, je sais que de toute façon, ça se faisait. Je n'étais pas une extraterrestre non plus. Après, je me suis inscrite. il a fallu valider l'inscription par une validation des acquis de l'expérience. Gros dossier pareil il faut que tu retrouves tes diplômes tes bulletins de salaire de même de tes jobs étudiants les trucs comme ça. Bon ça ça m'avait déjà été demandé pendant mon bilan de compétences parce que du coup il fallait que tu retraces ton parcours donc c'était déjà prêt mais administrativement je sais que toi t'aimes pas trop l'administratif et moi non plus Tu sais que cette année on fête les 10 ans d'anniversaire de toutes les années où je dis Merci.

  • Speaker #0

    l'année prochaine, je vais chercher mon diplôme de prof. J'y suis toujours pas allée. Je suis même plus prof depuis. Mais un jour, j'irai.

  • Speaker #1

    Donc, j'ai fait ce dossier. On m'a accepté à l'IUT. Et du coup, j'ai fait ma rentrée en septembre.

  • Speaker #0

    Et avant de faire ta rentrée, t'as dû quitter l'éducation nationale.

  • Speaker #1

    Donc, ça, c'était aussi une autre étape. Dans le bilan de compétences, en août, c'était le tinder des métiers, comme je disais. En septembre, j'ai commencé mes enquêtes métiers et je faisais ma rentrée en même temps. que je ne savais pas, je ne savais pas que c'était ma dernière rentrée, mais c'était ma dernière rentrée. Et donc là, tu es déjà sur une autre planète, en fait, parce que tu fais ta rentrée, mais tu es déjà quand même ailleurs. Enfin, tu te projettes. Et je n'étais vraiment plus là, en fait, à partir du mois d'octobre, parce que les choses s'étaient accélérées, la décision était prise de faire une formation dans la logistique, et il fallait que je prenne ma décision sur comment quitter l'éducation nationale. Et en termes de timing, il y a des délais à respecter mine de rien je crois que c'était avant novembre qu'il fallait que la demande soit faite, donc moi j'ai opté pour la rupture conventionnelle puisque je partais avec un petit pécule moi j'estimais qu'après 20 années au sein de l'éducation nationale je ne pouvais pas partir sans rien t'es presque indu en fait ça me paraissait normal après je connaissais les difficultés de l'obtenir puisque l'année avant moi il y avait eu 22 demandes et seulement 4 personnes Ils avaient obtenu leur rupture conventionnelle. Ça partait pas bien du tout. Mais voilà, j'ai quand même fait la demande. Je me dis, voilà, au cas où. Donc, j'ai déposé ma lettre en octobre, ma lettre commandée. En novembre, j'étais reçue pour un entretien avec l'IA adjoint et quelqu'un d'autre. J'ai marqué les esprits parce qu'en fait, personne ne se reconvertit dans la logistique.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Dans les enseignants. Ils m'ont dit, généralement, vos collègues, elles veulent s'orienter dans la sophrologie, ouvrir une librairie, des choses comme ça. Et ils me disent, là, vous dénotez. Sans que je sache que c'était bon ou pas bon. Mais enfin, ils avaient marqué le fait que... Je me débarquais quand même. J'avais préparé un PowerPoint et tout. J'avais vraiment mis à fond là-dessus. C'était l'entretien ou jamais. Donc, pas le choix. Il fallait que je donne... tout ce que j'avais. Et puis mon bilan de compétences m'avait énormément préparée à ça. Parce que dans les devoirs que te donne ta coach toutes les deux, trois semaines, tu dois t'enregistrer sur ton téléphone, et il y a un thème précis à chaque fois. Et tu dois argumenter, en fait. Le premier, c'est tes valeurs, tes choses comme ça. Puis en fait, plus tu avances, mais ça je l'ai compris après, plus tu te rends compte que ça te prépare à un entretien d'embauche. Parce que du coup, tu te vends. Chose qu'on ne sait pas du tout faire quand on est prof des écoles. Et donc, en fait... j'étais hyper à l'aise quand j'étais face à ces deux personnes de l'éducation nationale en fait tout ça en amont on l'avait travaillé indirectement même après quand ma coach elle a su que j'avais l'entretien on a rebalayé des choses et j'avais les arguments et puis voilà quoi et je pense même qu'il y a deux choses il y a ce côté là le fait que t'étais bien préparée et que t'avais confiance en toi et

  • Speaker #0

    je pense qu'il y a aussi le fait que t'y es allée dans un certain état d'esprit t'y es pas allée en te disant ça sert à rien je l'aurai jamais t'y aller en te disant « Eh, les cocos, j'ai fait 20 ans, c'est presque un dû. » Donc je veux bien, t'y es pas allée pour pas l'avoir, quoi. T'y es allée pour l'obtenir. Et je pense que dans la posture que tu prends lors de l'entretien, même dans la façon dont tu as préparé ton entretien, ton dossier, ton PowerPoint et tout, je pense que c'est pas du tout la même qu'un ou une enseignante qui arrive les mains dans les poches en se disant que c'est foutu. Et eux, ça, le ressentent aussi. Donc je pense que là, t'avais quand même deux gros atouts de ton côté, heureusement. que tu l'as obtenu parce que c'était amplement mérité.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est vrai que dans cette année de reconversion, deux fois, on a salué ma détermination. Là, à l'Éducation Nationale, c'est vrai qu'ils me l'ont dit, vous avez l'air déterminée. Et mon patron maintenant me l'a dit aussi à mon entretien d'embauche. Il me dit, vous avez l'air déterminée. Et en fait, j'étais super bien préparée. J'avais cet état d'esprit, effectivement. C'est maintenant ou jamais. Et donc, ça, c'est en novembre. Et puis après, c'est le silence de l'Éducation Nationale, tu sais. t'as pas de réponse, on te dit vous aurez pas de réponse avant le mois d'avril et puis parce que ça dépend des budgets c'est ce qu'on te dit, qu'ils sont votés en janvier ou quelque chose comme ça donc c'est pour ça qu'il fallait que ça soit fait avant janvier et puis fin mars mon fils avait la grippe il était tout seul à la maison ça sonne à la porte, moi j'étais au boulot et il me raconte ça le soir évidemment et il me dit, le facteur il avait un recommandé mais j'ai pas eu le droit de le prendre parce qu'il fallait signer et c'était pas toi Merci. Et c'était dans les dates. Je disais, non, c'est pas possible. C'est pas possible. Donc, j'envoie un message à mes collègues. Et je dis, oh là là, j'ai un recommandé à aller chercher. Il sera dispo demain à la poste. Et là, mes collègues, vas-y, avant d'embaucher, ça ouvrait à 8h. Vas-y, avant d'embaucher, si jamais t'es en retard, c'est pas grave, on prend tes élèves, etc. Elles connaissaient l'enjeu.

  • Speaker #0

    Solidarité.

  • Speaker #1

    Exactement. En fait, je suis arrivée à l'heure avec le fameux papier que j'ai ouvert dans la voiture. Je me suis filmée avec mon mari. J'étais en visio avec mon mari pour lui annoncer. Et voilà, c'était accepté. Le soulagement, quoi. Le soulagement. Vraiment, j'en garde un très, très bon souvenir. Mes collègues, après l'école, étaient au taquet de connaître la décision. Et voilà, quoi. Alors, si ça avait été refusé, j'aurais démissionné parce que j'étais... De toute façon, j'étais très avancée dans mon engagement pour la suite. Donc, de toute façon, je partais. Mais il vaut mieux partir avec des sous que sans rien,

  • Speaker #0

    quoi. Je suis bien d'accord, parce que du coup, tu as eu combien d'indemnités, si tu es d'accord de chiffre ?

  • Speaker #1

    Oui, il n'y a pas de souci. J'ai eu 20 000 euros. Après, ce que j'entendais dans celles qui ont eu des ruptures, c'est à peu près 1 000 euros par année. Souvent, c'est ce que j'ai remarqué.

  • Speaker #0

    Et en plus de ça, le chômage.

  • Speaker #1

    Exactement, le chômage. Ah oui, alors ça aussi, c'est quelque chose qu'on a... Moi, je demandais à partir au 31 août. Parce que ça aussi, ça fait partie de l'entretien que tu as avec l'inspecteur. Ils m'ont dit que ça ferait un peu tard ou quelque chose comme ça. Après, moi, ce que je voyais, c'est que j'aurais deux mois de salaire, du coup. Je voyais aussi le côté financier. Et du coup, en termes d'argumentaire pour la négociation, je dis écoutez, moi, je suis prête à quitter au 15 juillet. Moi, ça me permettra justement d'entamer toutes les démarches pour m'inscrire à Pôle emploi. À l'époque, c'était Pôle emploi. Et je dis vous, ça vous arrange ? Enfin, voilà, en termes financiers, etc. Et donc, c'est un argument aussi qui a pesé en ma faveur. Parce que du coup, je m'asseyais sur six semaines de salaire. Voilà. J'étais prête à faire cet effort. Et ils ont salué. Ils m'ont dit ça. Ils appréciaient que je fasse aussi un geste, etc. Ah non, c'est qu'à la base, pardon, je voulais partir au 31 décembre. J'ai tenté. Voilà. Ah,

  • Speaker #0

    en cours d'année.

  • Speaker #1

    Ouais, en cours d'année. Parce que pour pouvoir faire des stages, ça devait être ça. Pour pouvoir faire des stages et quelque chose comme ça. J'ai oublié avec le temps. Et donc, ils m'ont dit non, on laisse partir au 31 août. Et je dis, dans ce cas-là, moi, j'aimerais bien partir au 15 juillet. C'est ça, l'historique du truc. Et au 15 juillet, alors pareil, moi, j'avais lu que c'était tout un truc pour récupérer l'attestation de situation. Et je me suis dit, en plus, c'est le 14 juillet. Ça devait tomber un week-end comme un fait exprès. Et en fait, non. Dès le 16, j'avais tout ce qu'il fallait pour m'inscrire.

  • Speaker #0

    l'injustice. Tu sais que j'ai mis quatre mois... à obtenir ce papier et que je ne pouvais pas m'inscrire définitivement à Pôle emploi à cause de ça et que toutes les deux semaines je relançais et que j'avais rien. Ils ont mis quatre mois à me l'envoyer et du coup, mes droits et tout ça, tout a été décalé de quatre mois. Alors, c'est rétroactif, donc ce n'est pas grave. Et puis, mon activité avait commencé et je me débrouillais très bien financièrement à ce moment-là. Mais n'empêche qu'imagine si ça n'avait pas été le cas, si ça n'avait pas été bien lancé, si j'avais eu trois enfants seuls à m'occuper. Je sais pas, ils se rendent pas compte, c'est juste un papier à scanner en plus, quoi. Moi, ça m'a rendu dingue, il y a plein de gens pour qui c'est très long, et moi, ça a été, mais... interminable. Et pour aucune raison précise. Ah oui.

  • Speaker #1

    Alors que moi, sincèrement, alors Pôle emploi je pouvais m'y inscrire que le lendemain de ma radiation, donc le 16. Et franchement, ça a duré une semaine, le temps d'envoyer les papiers, les retours, les machins. Et c'est tout.

  • Speaker #0

    Pôle emploi, j'ai trouvé ça rapide et efficace par rapport à tout ce qu'on entend. Mais en fait, c'est souvent les gens du privé qui parlent de Pôle emploi. Et c'est peut-être lent et inefficace par rapport à leurs habitudes administratives. Mais nous, on compare à l'éducation nationale. Donc en fait... On va être dans la même jauge. Oui, c'est assez relatif, finalement.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Non, non, non, non. ça a été hyper rapide. Ça a été hyper rapide. Et puis, le 1er août, j'étais embauchée en intérim. Ah oui, parce que mon BUT Clio, je le faisais en alternance. Il y avait ça aussi, il fallait que je recherche une alternance. De avril à juin, j'en ai envoyé des CV, j'en ai fait des entretiens d'embauche. J'étais prise dans trois entreprises. Après, je n'avais plus qu'à choisir. Donc, ça, nickel, c'était cool. Et du coup, la boîte que j'ai choisie, moi j'ai dit j'aimerais bien faire une période d'immersion avant de rentrer à l'EUT, comme de toute façon, à partir du 15 juillet, moi je suis dispo, il n'y a pas de souci. Et donc du coup, ils m'ont pris en intérim le mois d'août, avant ma rentrée. Et comme ça, j'ai fait mon immersion. Parce que ce que les étudiants ont fait sur leur mois de septembre, moi, quand j'étais en entreprise en septembre, j'étais déjà opérationnelle en fait, donc j'avais gagné ce temps. Et puis, c'était une vraie immersion qui a duré trois semaines. J'ai vraiment pu passer tous les postes d'entreprise. Donc comme ça, j'étais opérationnelle rapidement.

  • Speaker #0

    Et tu étais rémunérée comment en tant qu'alternance ? Comment ça se passe et à peu près à combien ça se situe ? Est-ce qu'il y a des critères ou des durées ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'étais pas en contrat d'apprentissage. J'étais en contrat pour les plus de 30 ans. Du coup, c'est un autre nom. J'ai déjà oublié.

  • Speaker #0

    En plus, je sais ce que c'est parce qu'on m'en a déjà parlé.

  • Speaker #1

    Contrat de professionnalisation ?

  • Speaker #0

    C'est peut-être ça. Je crois que c'est ça. C'est un mot pas si compliqué que ça, mais ce n'est pas d'apprentissage, effectivement.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'étais rémunérée au plafond, qu'on peut prétendre, c'était 1200 euros, quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    Et tu avais le droit de toucher ton chômage en étant étudiante ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, quand tu t'inscris à Pôle emploi, ils analysent ta situation financière sur les années précédentes. Et moi, ils estimaient que je ne gagnais pas encore assez par rapport à ce que j'avais gagné précédemment. Donc, j'avais un complément.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce qu'il y a quelques temps, j'ai échangé avec une abonnée qui est dans la situation où elle a 36 ans. Donc, il y a plein d'aides. Tout ce qui s'arrête à 30 et 35, elle ne pouvait pas y prétendre. Elle est à la fin d'une licence et là, il faut qu'elle passe au master. Elle a fait la licence en parallèle de son métier de prof à temps plein. Donc, franchement, trois ans, belle galère. Ça montre la détermination de la personne. Sauf que le master ne peut pas se faire à distance. et qu'elle n'arrive pas à avoir de congé de formation ou de choses comme ça pour pouvoir juste finir ses études. Et donc, elle se posait la question de partir. Sauf que si elle partait, elle n'avait droit à rien, puisque même le chômage de ce qu'on lisait sur le site de Pôle emploi, si tu étais étudiant, ce n'était pas autorisé. Mais du coup, peut-être qu'il y avait marqué qu'il y avait des cas particuliers, mais il ne rentrait pas dans les grands détails. Dans les grands détails. C'était dans les grandes lignes, il ne rentrait pas dans les petits détails, je voulais dire. Et du coup, je me dis que peut-être que là, ce que tu dis, si elle écoute, sinon je lui transmettrai, mais ça pourra peut-être lui permettre d'aller poser la question. Parce que c'est vrai que c'est dommage d'avoir fait trois ans et de ne pas pouvoir aller jusqu'au bout. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Et en même temps, comme tu disais tout à l'heure, partir sans rien, merci bien. Et tu as pu cumuler le chômage avec ton salaire pendant deux ans. C'était toujours deux ans à l'époque, le chômage ou pas ?

  • Speaker #1

    Figure-toi que j'ai toujours un complément de Pôle emploi, de France Travail.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils te complémentaient tellement peu que du coup, ça s'étale.

  • Speaker #1

    Oui, et pourtant, plusieurs fois, j'ai posé la question à mes différentes conseillères qui se succèdent. Là-bas, ça change aussi beaucoup. En fait, moi, j'ai sur mon relevé de situation, j'ai une indemnisation en nombre de jours. Et en fait, ça ne baisse pas vite.

  • Speaker #0

    Ben oui, puisqu'il... ne te donnent pas l'intégralité puisque tu as déjà le salaire de ton contrat.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, en fait, j'ai encore plein, plein de jours. Et l'autre jour, on comptait, mais ça se trouve, j'en ai encore pendant dix ans.

  • Speaker #0

    Et ça peut durer aussi longtemps ?

  • Speaker #1

    Je lui ai demandé. Elle m'a dit oui. À chaque fois que je m'actualise, tous les mois, on me demande « souhaitez-vous rester inscrite à Pôle emploi ? » Et ma conseillère m'avait dit « surtout, ne mettez pas non, parce que du coup, j'ai un complément. » Donc, bon là, il est ridicule le complément, parce que j'ai augmenté en salaire. Donc là, je dois avoir 50 euros de complément par mois. Mais c'est toujours ça. Et puis, mon mari dit, mais c'est quand même bizarre. Mais après tout, j'y ai droit. Enfin, je veux dire, j'ai travaillé pour ça aussi. Enfin, voilà. Donc, bon, bah, écoute.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, mais franchement, culpabilise pas. Si c'est là, c'est pas...

  • Speaker #1

    Enfin, ça a été beaucoup de démarches et compagnie. Donc, bon, bah, si j'y ai droit, j'y ai droit. Enfin, je vais pas cracher dans la soupe non plus.

  • Speaker #0

    Et est-ce que... pour suivre tes études, donc le parcours d'études que tu as suivi, est-ce que ça avait un coût ou est-ce que c'était plutôt dans du public ou est-ce que selon certains critères, ça a pu être gratuit ou est-ce qu'au contraire, ça coûte très cher et il y a un crédit à faire ?

  • Speaker #1

    Maintenant, l'IUT, c'est un...

  • Speaker #0

    C'est très peu, ça doit être 192 euros l'inscription, quelque chose comme ça. Et c'est tout, parce que c'est du public, ça dépend de l'université. Il y avait un petit détail par contre, c'est que du coup je devais vivre chez mes parents, puisque j'étais une ou deux semaines sur Nantes, et puis après mon entreprise est en Vendée, donc je revenais en Vendée quand c'était la période d'entreprise. Mais voilà, bon par contre je n'ai pas tenu. Donc je suis rentrée en septembre et puis plus ça allait, moins je me sentais bien en fait. Je me suis rendue compte que la formation, elle m'amenait à un poste à responsabilité dont je ne voulais plus. Je l'ai bien identifié. Et puis plus les semaines passaient, plus j'y allais avec la boule au ventre et ça n'allait pas du tout. Et en novembre... Un vendredi, je suis partie, c'était la fin de la semaine, et j'ai su que je ne reviendrais pas à l'IUT, en fait, parce que ça n'allait vraiment pas du tout. On commençait à parler... Alors oui, il faut savoir que dans la logistique, il y a des postes à responsabilité où on parle de stratégie, on parle du côté financier, de profit, de rentabilité, de choses comme ça. Et ça, vraiment, ça me passait complètement au-dessus. Moi, j'avais besoin d'être dans l'opérationnel, en fait. Ça aussi, je l'avais identifié pendant mon bilan de compétences. Moi, j'avais besoin le matin d'avoir des tâches et qu'à la fin de la journée, ces tâches soient faites.

  • Speaker #1

    Ok, donc d'être plus dans le faire que dans la charge mentale.

  • Speaker #0

    Exactement. Et c'est vrai que quand on est prof, surtout en maternelle, on se rend compte seulement au bout d'un an ou de quelques mois de l'évolution, du résultat de notre travail, parce que les enfants ne progressent pas aussi vite que ça. C'est normal, en fait, après tout. C'est pas un reproche, c'est le temps. dérouler du temps qui est comme ça de toute façon sur les apprentissages, etc. Même si en élémentaire, ça va plus vite. Déjà, je trouvais ça long et j'avais l'impression de ne pas avoir tout de suite le résultat de mes investissements, des choses que j'avais mises en place, etc. Donc ça, c'est quelque chose que j'avais bien identifié. Et du coup, avec cette formation, on arrivait à des postes à responsabilité et avec encore des délais. Enfin voilà, on met en place des projets, des choses comme ça et en fait, ça peut prendre plusieurs mois.

  • Speaker #1

    Ouais, plutôt sur du moyen long terme, et toi, tu cherchais plus du court terme, en fait. Ce qui se comprend aussi, puisque c'est plus gratifiant de voir plus rapidement le résultat du travail qu'on vient de mener.

  • Speaker #0

    Donc, pendant le week-end, j'ai pris ma décision. Et puis, le lundi, c'était la semaine où j'étais en entreprise, j'ai parlé à mon maître d'apprentissage. Pendant le week-end, j'avais déjà commencé à envoyer des CV à droite à gauche, parce que du coup, je pensais que... me laisser tomber, en fait. Enfin, voilà, moi, j'arrêtais mon apprentissage, donc de toute façon, je partais de l'entreprise. Et puis, en fait, non. Mon chef m'a dit, on a apprécié tes compétences, qu'est-ce qui t'a plu dans l'entreprise, etc. Et j'ai rencontré le PDG de l'entreprise après et je lui ai décrit le poste que moi, j'avais vraiment apprécié quand j'avais fait mon immersion. Donc, j'ai dit, moi, j'ai vraiment adoré la partie expédition. Donc, c'est le fait de préparer les commandes, de gérer... des portefeuilles clients au fil des jours, et puis d'expédier les pièces, etc. Il dit, si c'est ça dont tu veux, sur notre deuxième site, on aurait besoin justement d'une deuxième personne pour aider Sébastien, mon ancien collègue. Donc écoute, à partir de demain, tu peux aller là-bas, on fait un test sur une semaine, dix jours, et puis on voit comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Parce que ce qui ne te plaisait pas, c'était la partie alternance, pas la partie études du coup.

  • Speaker #0

    Si, les études, si, puisque ça allait m'emmener vers un poste à responsabilité.

  • Speaker #1

    Ah oui, du coup, c'est bien ce que j'avais compris. Mais donc, côté alternance, il pouvait te faire passer sur un poste qui allait plus te plaire. Mais côté études ?

  • Speaker #0

    Donc, j'arrêtais mes études. Non, je rompais mon contrat d'apprentissage, pour le coup. Mais c'est en fait l'entreprise, de manière personnelle, eux, ils m'avaient appréciée. Donc, ils ne voulaient pas me laisser partir, en fait. Même si je rompais mon contrat, ce n'était pas grave. ils cherchaient à me garder.

  • Speaker #1

    Ok, donc pour eux, potentiellement, tu ne finissais pas tes études et ton apprentissage, mais en fait, là, ils te proposent un contrat.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement.

  • Speaker #1

    Si ça, c'est pas génial.

  • Speaker #0

    Non, mais j'aurais jamais imaginé ça, en fait. Donc, j'ai fait ma semaine d'essai sur l'autre poste, jusqu'à fin novembre. Là, on a rompu mon contrat d'alternance. C'est pareil, c'est des démarches, des petites choses comme ça. Premier décembre, j'ai signé mon CDD. et 1er avril, j'ai signé mon CDI à ce poste aux expéditions, justement. Donc voilà.

  • Speaker #1

    CDI sur lequel tu es toujours aujourd'hui ? Tu es toujours sur le même poste ?

  • Speaker #0

    Alors non, j'ai évolué pour le coup, parce que pendant un an et demi, on a été en binôme avec mon collègue. Et puis, il est parti et il n'a pas été remplacé tout de suite. Donc, par la force des choses, j'ai fait... Un énorme boulot qui a été reconnu. Et du coup, j'ai grimpé. Je suis responsable des expéditions sur mon site, pour le coup. Et voilà, donc, pareil, augmentation de salaire. Enfin, tu vois, ça s'est vraiment bien. Tout s'est vraiment bien passé.

  • Speaker #1

    Là, pour le coup, effectivement, tu sens que tout s'aligne. Mais tout s'aligne parce que tu as quand même charbonné en amont aussi. Ça ne s'aligne pas tout seul non plus.

  • Speaker #0

    Je ne connaissais même pas. pas. En plus, je ne l'aurais pas trouvé sans chercher un contrat d'apprentissage. Moi, je crois au petit signe. Enfin, je me dis bon, c'était cette entreprise, mais c'était pas de cette façon-là que... Voilà. Et c'est marrant parce que du coup, quand j'ai dit que j'arrêtais mon contrat d'apprentissage, j'ai aussi prévenu les profs à l'IUT et le prof qui me suivait sur le terrain, il a eu mon responsable dans l'entreprise, il a eu le téléphone et il lui a dit en fait, Anne, ce qu'il lui faut... elle grimpera, mais elle grimpera sur le terrain, en fait. Et c'est ça. Moi, j'avais besoin de concret. J'avais besoin de porter des cartons.

  • Speaker #1

    On apprend aussi beaucoup en faisant. C'est pas à des profs qu'on va apprendre ça.

  • Speaker #0

    Non, non, c'est vrai. Ça me paraissait trop abstrait, en fait. Oui,

  • Speaker #1

    et puis je pense que n'ayant pas le même âge, t'as aussi une expérience de vie et de travail qui fait que t'es pas... terrorisé par le fait de travailler à temps plein en entreprise. T'as pas besoin de ce sas d'études qui te permet de te construire en tant que jeune adulte, de te préparer à l'emploi, etc. Toi, c'est des choses que tu as déjà, plus toutes les compétences qu'on a déjà, qu'on développe en tant qu'enseignant, surtout toi, pendant 20 ans. Donc, forcément, t'es peut-être plus apte que certaines personnes qui découvrent vraiment le métier et qui ont vraiment besoin d'apprendre, mais au-delà des... des compétences de ce métier-là, d'apprendre des savoir-être, des savoir-faire, des savoir-vivre en entreprise. Toi, c'est des choses où, même si tu étais dans une école, tu as déjà travaillé en équipe, tu as déjà pris des décisions, tu as déjà écrit, tu as plein de capacités communicationnelles qu'on met du temps à développer quand on est plus jeune, et c'est normal parce que tout prend du temps pour apprendre. Mais oui, forcément, tu es un peu plus apte à ça et c'est chouette que l'entreprise l'ait reconnue et te soutienne et que tu y sois toujours parce que ça veut dire que tu t'y sens toujours bien.

  • Speaker #0

    Ah oui, il n'y a pas de souci. Et puis, il y a une petite note positive pour celles et ceux qui se demandent ce qui vale en dehors de l'éducation nationale. Avant de trouver cette entreprise, j'avais fait un salon, un job dating. Et plusieurs recruteurs m'avaient dit qu'on cherchait des profils comme vous parce qu'on sait que les professeurs, vous avez une forte adaptabilité, vous êtes autonome. On a plein de qualités qui sont recherchées. Et effectivement, après plusieurs années de carrière, on sait ce que c'est de se lever tous les matins, on ne rushing pas aller au travail, on sait travailler en équipe. Donc, ça m'avait vachement reboostée parce qu'on se dit, ah oui, quand même, on cherche des profils comme ça. Donc,

  • Speaker #1

    ça motive. Et tu n'es pas la première à me le dire. Et c'est vrai qu'on a toujours cette image de, oui, on n'a été que prof, les recruteurs, ils ne voudront jamais d'un prof parce que l'image des profs, elle est mauvaise. télé, dans les médias, blablabla, et toute l'image que potentiellement on s'en fait de toujours en vacances, fini à 16h30. Et en fait, dans les faits, moi, il y a plein de gens comme toi qui, par le biais du podcast, sont venus me dire « tiens, j'ai passé des entretiens, j'ai été à des ateliers, des conférences, des salons, des trucs, et on m'a dit qu'on cherchait des profils comme ça » . Et en fait, je pense que c'est plus qu'on ne le pense et que nous on a l'impression que tout le monde a nos compétences parce qu'on est entouré de profs. Mais en fait, quand tu sors un petit peu de ça, moi, quand j'étais allée à mon tout premier rendez-vous Pôle emploi et que j'ai vu les autres personnes qui étaient avec moi dans la salle, en face de toi, il y a des gens qui ne savent pas allumer un ordinateur pour imprimer leurs documents. Et c'est vraiment un monde. Donc, ce n'est pas la majorité. Il y a aussi des gens qui ont plein de capacités, mais pas toujours autant et aussi polyvalentes et transférables que nous. C'est juste que c'est difficile de le savoir et de le comprendre tant qu'on n'a pas essayé en fait. Et c'est là qu'il faut réussir à sauter le pas, mais ça c'est plus facile à dire qu'à faire. Je l'accorde. Et du coup là, sur ton nouveau poste, quelles sont tes missions ? À quoi ça ressemble une journée ? Est-ce que déjà tu as tout le temps les mêmes horaires ? Quel est ton rythme de travail ? Qu'est-ce que tu fais au quotidien ? Est-ce que tu as toujours des collègues ? Peut-être qu'il y a des choses par rapport à l'enseignement qui te manquent ou au contraire que tu apprécies, comment tu le vis

  • Speaker #0

    Alors déjà, l'environnement de travail, ce n'est pas une classe. Forcément, c'est un entrepôt.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est plus calme ? Rien n'est moins sûr ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas la même chose. Ce qui me fatiguait aussi en classe, c'était la sur-sollicitation permanente. Surtout en maternelle, forcément. Mais là, non, tu travailles avec des adultes. Donc, ils ont quand même des... Enfin voilà, s'ils voient que tu es occupé, ils attendent.

  • Speaker #1

    Ils ne te tirent pas sur la manche. en répétant ton prénom plusieurs fois pour te demander s'ils peuvent faire pipi. C'est ça,

  • Speaker #0

    exactement. Et ça, waouh, c'est tellement appréciable. Bon, en termes de bruit, il y a du bruit parce que moi, je suis dans le domaine de la métallurgie. Donc, il y a du bruit parfois. Donc, on a des bouchons d'oreilles quand on a besoin, mais déjà, ce n'est pas tout le temps. Et puis, ça passe, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas un brouhaha permanent avec l'attention qui va avec. Parce que les enfants, il faut quand même avoir un œil dessus. Là, tu peux avoir un environnement bruyant sans avoir à y fixer ton attention.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est différent. Tu coupes automatiquement. Non, non. Donc ça... Après, moi, je suis dans un entrepôt qui est assez récent, qui date de 2019. Donc c'est vrai que c'est lumineux. J'apprécie parce que sur notre autre site, ça date des années 60. Et vraiment, c'est sombre, etc. Pour y avoir été plusieurs mois, je n'apprécie pas spécialement. Là, c'est vraiment... Ça reste un entrepôt, mais... Non, non, c'est sympa. J'ai un bureau. Ça, c'était un rêve aussi.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de petits rêves.

  • Speaker #0

    Et j'ai des collègues. Donc, on est trois dans le bureau. Je suis avec la technicienne qualité. C'est elle qui vérifie si les pièces sont correctes. Et puis, avec un autre collègue... qui est sur la partie réception. Donc, lui, il reçoit les pièces. Et puis, là, comme mon collègue qui est parti en décembre 2023 n'a pas été remplacé, il me seconde aussi sur la partie expédition. Et puis, il y a tous les collègues après de la chaîne de production que je côtoie tout le temps, en fait, aussi. Donc, voilà. Il y a toujours des collègues.

  • Speaker #1

    OK. Ce n'est pas quelque chose que tu appréhendais, toi, d'avoir des collègues d'entreprise ? Parce que ce ne sont pas les mêmes relations, je pense, qu'à l'école.

  • Speaker #0

    Non, ce ne sont pas les mêmes relations, mais je sais qu'il y a certaines écoles où ça ne se passe pas bien non plus. Des fois, elles sont trois, elles ne s'entendent pas. Il faut composer avec les caractères et les humeurs des uns et de l'humain de manière générale. Après, mon chef n'est pas sur le site, il est sur l'autre site. On le voit une fois par semaine à peu près. Sinon, je peux l'avoir au téléphone ou je l'ai sur Teams ou par mail. Je retrouve cette autonomie. qu'on avait dans l'éducation nationale. Et c'est très bien. Moi, ça me va bien. Je n'aimerais pas, je pense, avoir quelqu'un sur le dos tout le temps.

  • Speaker #1

    Ça faisait partie des choses que j'allais te demander parce que souvent, les gens choisissent soit la sécurité en prenant une autre branche du fonctionnariat, soit la liberté 100% avec les contraintes qui viennent avec, de l'entrepreneuriat. Et c'est vrai que la reconversion dans le salariat, c'est quelque chose que je vois moins souvent parce que souvent, ça veut dire reprise d'études, entretien d'embauche et donc manque de confiance en ses compétences et ainsi de suite. Sauf qu'il y a aussi cette fameuse question et des collègues, parce que c'est pas la même chose, et du supérieur hiérarchique. Parce que autant dans le secondaire, on a un supérieur hiérarchique sur site, autant nous, dans le primaire, si on voit l'inspecteur trois fois dans la carrière, c'est déjà pas mal. Donc c'est vrai que c'est pas du tout le même fonctionnement, peut-être le même stress, les mêmes attentes.

  • Speaker #0

    C'est très bien comme ça. Moi, ça me va bien.

  • Speaker #1

    Et c'est des relations qui, pour autant, ça se passe bien, quoi.

  • Speaker #0

    Ça se passe très bien. Oui, il n'y a pas de souci. Oui, oui. On se voit une fois dans l'année pour l'entretien individuel. Du coup, au début, je me dis, waouh, qu'est-ce que c'est que ce truc ? Parce que nous, on voit l'inspecteur, c'est ça, une fois tous les 3-4 ans.

  • Speaker #1

    Puis il ne nous augmente pas, lui.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Non, c'est cordial. Non, ça se passe bien. On peut dire ce qu'on a à dire. Non, ça se passe très bien. Après, concernant mes horaires de travail, grosso modo, c'est 8h-17h. Je commence à 8h30 le lundi et je finis à 16h le vendredi. Ah oui, alors je dis 17h, mais en fait non, c'est 16h30. En fait, on est en test depuis le 1er mars, pendant six mois. On teste de nouveaux horaires. Parce que jusqu'à présent, on avait une heure et demie de pause méridienne, ce qui était beaucoup quand tu restes sur place. Et du coup, on a eu une enquête il y a un an et demi. Et du coup, ils proposent ça en test là jusqu'à fin août. Donc du coup, tu vois, je n'ai pas encore intégré tout à fait mes nouveaux horaires. Donc c'est... Donc, c'est plutôt 8h, 16h30. 8h30 le lundi et 16h quand même le vendredi. Une heure de pause le midi. Ce qu'il ne faut pas moins, parce qu'après, on se permet quand même de couper. On a le temps de manger. Et puis, mes missions. Le matin, quand j'arrive, souvent, la chaîne de fabrication a commencé avant nous. Là, en ce moment, ils sont en 1h30. C'est-à-dire qu'il y a une équipe qui fait 5h, 13h. Et une autre équipe... qui fait 9h-17h30. Nous, quand on arrive, il y a déjà eu trois heures de production. Donc notre zone, là où ils déposent les pièces terminées, elle est déjà un petit peu remplie. Donc on a déjà des choses à traiter quand on arrive le matin. On fabrique des pièces métalliques. Et là, sur le site où je suis, on les peint. Et donc on envoie les produits peints chez les clients. Et c'est des pièces de toutes les tailles. C'est-à-dire des pièces qui font 2 cm de large et qui pèsent 3 g. Et on a des pièces qui... Alors, le plus grand que j'ai dû faire, 4 m de long. Des grands tubes de 4 m de long. Donc voilà, il faut les conditionner, etc. Donc c'est ça mes missions en fait, c'est de prendre connaissance des pièces qui sont dans ma zone. Avec le portefeuille qu'on édite tous les matins, c'est la liste des commandes des clients, voir quand est-ce que ça doit partir, etc. Si les quantités sont bonnes, s'il y a des choses qui manquent, moi il faut que je me renseigne de savoir où est-ce que c'est. Est-ce que c'est un défaut de qualité ? Est-ce que c'est un retard sur une pièce ? Est-ce qu'il y a eu une panne quelque part ? Et puis, quand la commande est complète, je la prépare et puis je l'envoie au client. Quand c'est des petites pièces, tu mets dans un carton, tu prépares une messagerie, genre comme tu fais sur Vinted, enfin voilà, des trucs comme ça. Si c'est des grandes pièces, eh bien, il faut commander des camions. Donc ça aussi, j'ai appris à évaluer le métrage que tu dois demander dans un camion. C'est un truc que je ne connaissais pas du tout avant. Et comme nous, on travaille en flux tendu, souvent Les pièces sortent et on me demande de prévoir le camion pour le jour où les pièces sortent. Et ce n'est pas facile puisqu'il faut que les camions soient commandés à J-2 généralement. Et donc, il faut que tu aies une connaissance des pièces ou alors tu cherches sur l'ordinateur le plan de la pièce, voir à peu près la taille qu'elle va faire, etc. Que tu réfléchisses à comment est-ce qu'elle va être conditionnée, etc. pour évaluer le métrage que tu demandes à la frêteur en fonction de ce que tu dois envoyer.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est un peu le niveau plus plus. de commander un car pour trois classes en sortie scolaire. C'est valu le nombre d'élèves, grosso modo, mais là, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #0

    C'est ça. Puis les élèves, ils bougent tout seuls. Nous, il ne faut pas que les chèques bougent, il faut que ça soit bien emballé. Il y a aussi ces précautions-là à prendre.

  • Speaker #1

    Que le service soit bien effectué, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Même si une fois que ça rentre dans le camion, ce n'est plus trop de notre responsabilité, c'est de la responsabilité de la frêteur. Mais c'est comme les élèves, Il faut que ça aille d'un point A à un point B en bon état. à leurs parents. Donc ça, ça fait partie de mes tâches. Ouais, grosso modo, c'est ça, c'est ça mes missions.

  • Speaker #1

    Si tu veux prendre des vacances, tu en as combien ? Comment ça se passe ? Est-ce que tu as le droit ou pas le droit de poser comme jour, par exemple ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai cinq semaines de congé, comme beaucoup dans le privé. On nous impose de prendre trois semaines entre juin et octobre. Donc ça, c'est propre à l'entreprise, avec un minimum de 10 jours consécutifs sur cette période. Alors par exemple, moi pour mes congés cet été, il faut que je m'entende avec mon collègue, puisque comme on est un peu en binôme maintenant, cette année, lui prend en août, parce que sa femme aussi prend en août. Donc moi, je prends juillet. Donc j'ai posé du 7 au 21, je crois que ça doit tomber comme ça. Et j'ai dû compter, parce que comme j'ai le 14 juillet dans mes congés, ça ne faisait pas 10 jours consécutifs si je ne prenais que deux semaines. Donc j'ai rajouté le lundi de la troisième semaine.

  • Speaker #1

    Tu seras obligée de prendre plus de vacances.

  • Speaker #0

    Et je ne veux pas prendre trois semaines, parce que moi, trois semaines, c'est trop. Et j'aime bien reprendre, par contre, je vais reposer une semaine en septembre ou en octobre. Là, j'ai demandé un petit délai, parce que normalement, il fallait que les congés soient posés fin janvier. Or, j'ai deux enfants en terminale, dont ma fille, qui va dépendre du parcours sup, qui peut partir à l'autre bout de la France. et donc j'ai demandé cette soupape d'une semaine pour la poser si jamais on a besoin de la déménager. Enfin, ceci, cela. Donc, ça a été accepté. Pour l'instant, je n'ai toujours pas posé ma troisième semaine. J'attends mi-juin. J'espère qu'on sera fixé sur sa destination. Tu vois, il y a quand même cette souplesse. Et les deux autres semaines ? Alors, l'année dernière, on n'a pas eu de chance, tous les employés, parce qu'on a fermé deux semaines au mois de décembre. D'habitude, on ferme une semaine. et là en raison d'un manque d'activité, c'est la conjoncture en ce moment c'est un peu plus calme sur certaines entreprises, ils ont fermé deux semaines. Donc moi j'avais posé, l'été dernier j'avais posé deux semaines et puis une semaine à la Toussaint du coup quand t'arrives fin décembre avec tes deux autres semaines, t'as plus de congés. Donc là moi j'ai plus de congés depuis je suis revenue début janvier et il faut que j'attende le mois de juillet pour avoir des congés. Mais je ne ressens pas, ça je le dis même encore maintenant au bout de deux ans et demi dans cette entreprise, Je ne ressens pas ce besoin de vacances comme je le ressentais dans l'éducation nationale.

  • Speaker #1

    Je l'ai déduit quand tu m'as dit « Oh, pas trois semaines, trois semaines de vacances, je trouve ça trop long. » Je me suis dit « Ah bah c'est dingue comme ça change quand même. » C'est pas la même fatigue en fait. Pas du tout.

  • Speaker #0

    Pas du tout. Avant, j'avais vraiment besoin. Au bout de sept semaines, c'est vrai qu'on était éreintés. On avait vraiment besoin de se poser, de changer de rythme. Et là, les week-ends sont des vrais week-ends.

  • Speaker #1

    Et c'est ce qui aide, je pense, à tenir plus longtemps sans avoir besoin de vacances. Parce qu'en fait, tu as toujours des moments off. Même tes soirées, c'est des vraies soirées.

  • Speaker #0

    Mes soirées sont des vraies soirées. Et puis, je finis à 16h30, là, maintenant, depuis un mois et demi. J'ai le temps de faire des choses le soir à partir de 16h30.

  • Speaker #1

    et puis tu n'arrives pas à la saturation aussi vite donc forcément tu peux laisser plus de temps aller entre tes dernières et tes prochaines vacances Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça Après, je reste la personne que je suis avec ma conscience professionnelle donc ça ne veut pas dire que je ne ramène rien à la maison dans ma tête le soir mais ce n'est pas tous les jours et puis ça passe chaque jour est différent Non, ce n'est pas autant sur la durée, ce n'est pas pareil

  • Speaker #1

    En termes de salaire, là maintenant, au poste où tu es, donc en CDI, tu gagnes à peu près combien si c'est fixe ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est fixe. Je suis à 1 700 euros par mois. Donc en fait, j'ai commencé, quand j'ai fait mon CDD, alors nous, on parle en taux horaire, j'ai dû commencer à 11,50 euros de l'heure. Après, quand je suis passée en CDI, j'étais à 12 euros. Après, j'ai eu une augmentation au bout d'un an, j'étais à 13. Et puis là, je suis à 14.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as des perspectives d'évolution salariale ?

  • Speaker #0

    Oui, en plus, je n'ai rien eu à demander. Mon mari m'avait dit, il va falloir que tu négocies ton salaire. Ça me faisait peur et tout ça. Puis en fait, non, ils ont reconnu mon boulot sans que j'aie besoin de demander quoi que ce soit. Donc, j'ai trouvé ça appréciable et gratifiant.

  • Speaker #1

    Voilà, tu es dans un environnement sain et bienveillant et honnête. Ça aide aussi.

  • Speaker #0

    Après, je ne sais pas si je pourrais encore grimper ou alors il faudrait que je prenne des responsabilités. et puis ça comme je l'ai dit J'en ai déjà là du coup, malgré moi, puisque mon collègue est parti et que du coup, j'ai endossé les deux rôles malgré moi. Mais ça me plaît. Mais bon, ça va. J'en veux pas plus non plus. Ça me va bien comme ça.

  • Speaker #1

    Donc, tu n'as pas de regrets globalement sur ta reconversion ?

  • Speaker #0

    Aucun. Non, vraiment. Même quand je mange avec mes anciennes collègues. C'est souvent les mêmes sujets que quand j'y étais et ça ne me manque pas du tout. Après, voilà, en termes de niveau de vie, je comprends que pour certains, ça soit un vrai questionnement. Mais ça aussi, c'est quelque chose qui s'est travaillé pendant le bilan de compétences. Et puis, en échangeant avec mon mari, on a aussi baissé notre niveau de vie. Évidemment, on ne fait pas la même chose qu'avant. Mais bon, si c'est pour du mieux, après, moi, j'ai tellement gagné en charge mentale en moins, je suis apaisée. Donc, je trouve que ça l'y vaut largement.

  • Speaker #1

    Et je pense, déjà il y a ça, évidemment qui est relatif, c'est pas juste une histoire d'argent, je pense que le bien-être au quotidien n'a pas de prix, même si c'est un peu facile à dire peut-être parfois, mais n'empêche que quand on le découvre, on se dit que ça valait bien quelques centaines d'euros de juste bien dormir, pouvoir manger, ne pas être malade, être en forme, profiter de la vie quoi. Je vais pouvoir te poser la dernière question. Saurais-tu complété la phrase « avant j'étais prof » aujourd'hui ? je suis.

  • Speaker #0

    Quelqu'un l'a déjà dit, mais en fait, quand j'ai commencé mon bilan de compétences, sur un petit papier, j'avais écrit que je visais l'épanouissement, parce que du coup, je n'étais plus épanouie. Et donc, c'est ça. Avant, j'étais prof, maintenant, je suis épanouie.

  • Speaker #1

    Eh bien, ça me fait franchement plaisir, d'autant que j'ai pris des petites notes de nos conversations de 2021. Tu m'avais notamment dit, donc dans la période d'octobre 2021, ... Les dernières semaines ont été difficiles. J'étais perdue. J'ai beaucoup pleuré, beaucoup douté. Mais là, je sens que je tiens un truc et je serai honorée de témoigner quand j'y serai arrivée. Ça me met presque une larme à l'œil. C'est trop mignon.

  • Speaker #0

    On se disait, c'est la bouclée bouclée, en fait.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Et je trouve ça beau parce qu'en fait, je trouve ça chouette pour toi. Parce que moi, je me souviens d'être en direct de ce moment où on avait ces échanges et où... On n'avait pas d'idée de ce que le futur allait donner. Donc voilà, on ne savait pas que ça allait être aujourd'hui une telle réussite. Et donc de le voir comme ça avec du recul, je trouve ça beau en fait. Et de me dire que ça, à la fois ça paraît long quand on est sur le moment et quand on attend ses démarches. Et puis d'un autre côté, de se dire que voilà, en fait, aujourd'hui, t'es épanouie. T'as fait des choix qui te conviennent. et qui sont pas forcément tous faciles parce que les choix c'est aussi parfois des concessions, des sacrifices, beaucoup de temps de réflexion, mais que les gens qui écoutent là puissent se dire « Ah, elle a ressenti ce mal-être, comme peut-être là les gens qui écoutent ressentent en ce moment, mais trois ans, quatre ans plus tard, elle va aussi bien » , je trouve que c'est un beau message à faire passer en fait. Ça se fait pas en claquant des doigts. Et ce n'est pas parce qu'on ne va pas bien et qu'on a l'impression que ça n'ira pas, que ça ne va pas. Il y a des solutions et pas toujours celles auxquelles on s'attend, et notamment la logistique.

  • Speaker #0

    Et puis tous ces doutes et tout ça, ça fait partie du chemin aussi. Pour arriver là où j'en suis maintenant, il a fallu que je passe par toutes ces étapes. Et en fait, c'était dur sur le moment, mais en fait, je suis très reconnaissante de tout ce chemin parcouru. Ton podcast est arrivé au bon moment parce que du coup, ça m'a permis de me rendre compte que c'était possible. Avec le témoignage d'Émilie, là, dans les premiers, je me suis dit, ouais, donc c'est possible. Et puis même si je démissionne, parce qu'elle a démissionné, c'est pas grave, en fait. Enfin, on s'en sort. Il y a toujours des solutions. Donc ça m'a donné vachement d'espoir. Je me revois encore jardiner avec ton podcast. Sur les oreilles. Mais voilà, ça a vraiment été une bouffée d'oxygène. Et c'est pour ça que je dis la boucle est bouclée, parce que du coup, c'est génial d'avoir commencé mes espoirs avec toi. Et puis du coup, de terminer en témoignant. Donc,

  • Speaker #1

    je suis super contente. C'est trop mignon. La boucle se boucle pour moi aussi, parce que me dire qu'au départ, j'ai créé le podcast pour moi me reconvertir et qu'à la deuxième année, je me suis dit, allez, je vais continuer, ça va peut-être aider des gens. Au final, le temps s'étire et je suis toujours là cinq ans plus tard à le faire. Mais c'est touchant pour moi aussi de me dire que toutes ces heures bénévoles passées à interviewer, monter, mixer, poster, partager, blablabli, blablabla, c'est beaucoup de travail, d'investissement et même émotionnellement, mine de rien, c'est beaucoup d'émotion, c'est prenant. Mais de me dire que ça sert vraiment, c'est touchant, c'est gratifiant. Et c'est surtout que là, j'arrive à un stade où ça sert de plus en plus. J'ai de... Forcément, comme le temps passe, les gens qui écoutaient le podcast en 2020, 2021, 2022, ben arrivés en 2025, en fait, souvent, soit ils ont eu le déclic, soit ils ont commencé les démarches, soit ils sont reconvertis comme toi. Et du coup, moi, je suis contente de me dire, je fais pas tout ça pour rien.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, non, non, mais c'est clair. Tu devrais être remboursée par la Sécurité sociale.

  • Speaker #1

    Ça, on me l'a dit souvent, mais j'attends toujours.

  • Speaker #0

    T'as fait un dossier ?

  • Speaker #1

    Moi qui cherchais des sponsors pour la fin de l'année parce que j'en ai pas, je fais un appel. Si quelqu'un de la sécu nous écoute, il y a de la place pour un petit spot promotionnel.

  • Speaker #0

    Ah c'est clair. Ah non, non, mais c'est sûr. Ça a été une vraie bouffée d'oxygène, donc encore merci.

  • Speaker #1

    Écoute, merci à toi du coup de boucler cette boucle et de prendre le temps de partager ton expérience sans filtre, sans tabou, sans langue de bois. parce que c'est ça que j'aime aussi avec ce podcast. Et c'est important, je pense, pour les gens d'avoir des vraies réponses et pas des on-dit. Donc, c'est l'idéal avec des gens comme toi qui ont fait tout ce processus. Donc, merci. Et puis, je te souhaite le meilleur pour la suite dans la logistique ou ailleurs. Qui sait ? Ah oui,

  • Speaker #0

    pourquoi pas. Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Pensez à vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains. Pour m'aider à faire connaître l'émission, vous pouvez la noter et la commenter sur votre application d'écoute. Je vous invite également à la partager avec vos proches, vos collègues et sur vos réseaux sociaux. Retrouvez l'actualité du podcast sur Instagram et Facebook, et si vous avez besoin d'aide dans votre propre reconversion, jetez un oeil à mon site internet. Vous y trouverez la liste de tous les épisodes du podcast, des articles de blog, des idées de formation et mes propositions d'accompagnement. À bientôt !

Description

Bienvenue sur Avant J’étais Prof, le podcast des enseignants qui ont osé la reconversion.


Dans l’épisode du jour, j’ai le plaisir d’échanger avec Anne, une ancienne auditrice du podcast qui s’est reconvertie en même temps que moi. Anne a 46 ans, 2 enfants, et elle a été professeure des écoles pendant 20 ans. Aujourd’hui, elle travaille dans le secteur de la logistique en tant que salariée et elle n’a vraiment aucun regret.

Comment en est-elle arrivée à envisager ce métier dont personne ne parle ? Qu’est-ce qu’on ressent quand on s’apprête à reprendre ses études alors qu’on n’a plus 20 ans ? Et combien de temps ça prend, de passer du doute permanent au sentiment d’épanouissement ?


C’est ce que vous allez découvrir dans cet épisode !

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🎛️ Cet épisode a été monté et mixé par Alice Krief.


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🌻 Avant J'étais Prof est un podcast dédié à la reconversion professionnelle des enseignants. Vous y trouverez des témoignages de professeurs reconvertis ainsi que des astuces pour réussir à changer de métier afin de retrouver du plaisir au travail.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Avant j'étais prof, le podcast des enseignants en reconversion. Je m'appelle Florence, j'ai été professeure des écoles pendant 6 ans et j'ai créé cette émission en 2020 pour me motiver à quitter un métier qui ne me convenait plus. Aujourd'hui, j'aide les profs qui le souhaitent à avancer sur le chemin de la reconversion professionnelle. Dans l'épisode du jour, j'ai le plaisir d'échanger avec Anne, une ancienne auditrice du podcast qui s'est reconvertie en même temps que moi. Anne a 46 ans, deux enfants et elle a été professeure des écoles pendant 20 ans. Aujourd'hui, elle travaille dans le secteur de la logistique en tant que salariée et elle n'a vraiment aucun regret. Comment en est-elle arrivée à envisager ce métier dont personne ne parle ? Qu'est-ce qu'on ressent quand on s'apprête à reprendre ses études alors qu'on n'a plus 20 ans ? Et combien de temps ça prend de passer du doute permanent au sentiment d'épanouissement ? C'est ce que vous allez découvrir dans cet épisode. Cette cinquantième interview d'Avant j'étais prof met un très beau point final à la cinquième saison du podcast. Et après avoir longtemps répété que cette saison serait la dernière, j'ai le plaisir de vous annoncer officiellement que j'ai pris la décision de revenir à la rentrée prochaine pour vous accompagner dans votre reconversion une sixième année. Je vous souhaite une belle fin d'année scolaire et une très bonne écoute. Bonjour Anne.

  • Speaker #1

    Bonjour Florence.

  • Speaker #0

    Je te souhaite la bienvenue sur le podcast après avoir échangé avec toi pendant quatre ans. déjà déjà le temps passe vite puisque je remontais nos échanges on a commencé à parler à la première année de diffusion du podcast et donc pendant nos tout premiers échanges en avril 2021 même

  • Speaker #1

    moi j'avais pas commencé à me reconvertir et moi non plus c'était encore qu'une idée mais voilà une idée de plus en plus présente et du coup c'était chouette parce que là de relire tout ça

  • Speaker #0

    A posteriori, quatre ans plus tard, je me dis quand même pour toi comme pour moi, que de chemin parcouru.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Est-ce que pour débuter, tu pourrais te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, je m'appelle Anne, j'ai 46 ans, je suis mariée, j'ai deux enfants de 16 ans et demi et 18 ans. Et j'ai été professeure des écoles pendant 20 ans.

  • Speaker #0

    Chapeau pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une raison particulière qui t'a poussé vers ce métier à la base ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai baigné dedans quand j'étais petite. Ma maman était enseignante également. Donc, c'est vrai qu'à l'époque, quand on était malade, on allait dans la classe de maman au lieu de rester tout seul à la maison. Voilà, des choses comme ça. Donc, je pense que ça m'a un peu formée. Je jouais à la maîtresse avec ma sœur. Alors, c'était ça ou sage-femme. Et puis, finalement, c'est le professeur des écoles qui était le plus présent au fil du temps.

  • Speaker #0

    C'est marrant que tu dis ça parce que... dans les échanges que j'ai retrouvés de nous deux, tu me parles de cette envie d'avoir, potentiellement, avoir pu être sage-femme et du métier de doula. Et c'est marrant que t'en reparles là, du coup. Oui,

  • Speaker #1

    déjà, j'avais oublié. C'est vrai. Oui, toujours le monde de l'enfance et puis je trouve que la maternité, c'est un moment merveilleux dans la vie d'une femme et je pense que ça m'aurait vraiment bien plu. plus de faire ça. Mais après, ce qui m'avait rebutée, c'était à l'époque, il fallait passer par l'école d'infirmière, je crois, quelque chose comme ça. C'est plus comme maintenant. Donc voilà, j'avais abandonné l'idée et puis je m'étais lancée dans le professorat.

  • Speaker #0

    Et au final, est-ce que tu t'y es bien plus pendant 20 ans ?

  • Speaker #1

    Pas pendant 20 ans. J'ai mis si bien plus... Je dirais que à la naissance de ma deuxième, j'ai pris conscience de la part que prenait ce métier sur la vie perso. Et du temps qu'il fallait pour préparer la classe, etc. Et qu'avec, en plus, mes deux enfants étaient rapprochés, ils avaient 19 mois et demi d'écart. Donc, c'est vrai que passer les siestes, en fait, on n'avait plus de temps pour préparer. Donc, j'ai pris conscience de ça, même si avant, je le savais. Mais quand on est tout seul avec son conjoint, en fait, on arrive à trouver du temps pour préparer sa classe. Ce n'est pas pareil. Et là, c'est contraignant d'avoir l'impression de rater. L'enfance, en fait, de passer du temps à préparer ses cours plutôt qu'être auprès de ses propres enfants, d'avoir moins de patience le soir quand on rentre parce qu'on a déjà géré d'autres enfants. Voilà, donc tout ça, ça fait son petit bonhomme de chemin pendant 12 ans, du coup, jusqu'à ce que je franchisse le cap.

  • Speaker #0

    Comme quoi, ça se fait pas en claquant des doigts. C'est déjà que moi, je trouve que j'ai mis du temps parce que j'ai mis un peu plus de 4 ans. Mais c'est vrai que là, tu me bats à plate couture.

  • Speaker #1

    Puis il y a un moment où tu fais la part des choses, où tu te dis, bon, je m'investis moins. Mais malgré tout, moi, je sais que j'ai une certaine conscience professionnelle. Donc, même si on s'investit moins, de toute façon, il y a des choses qu'on fait quand même toujours. Et puis, pendant un moment, je me suis dit, bon, tu vois ça plus comme un job alimentaire. Et puis voilà, mais en fait, tu n'y arrives pas, ce n'est pas un métier qui est juste alimentaire. Donc, c'est revenu. Et puis, jusqu'au jour où mon mari m'a dit, si... C'est vraiment ton souhait, je te suis. Et puis là, c'était la petite phrase qui m'a aidée à franchir le pas. Parce qu'on se sent soutenue, donc c'est quand même plus simple.

  • Speaker #0

    Ça change tout. Je pense que l'entourage, c'est vraiment une part énorme. Moi, je vois la différence pour les personnes qui me contactent. Je vais parler au féminin parce que c'est 95% de femmes. Mais entre celles qui sont soutenues par leur conjoint et celles qui ne le sont pas. Et par pas, j'entends... pas du tout, des maris qui refusent que leur femme se reconvertisse, ça m'asseure de moi, il y a une différence c'est tout un monde quoi c'est vraiment pas du tout la même chose mais le sujet que tu soulèves des enfants je vais parler de quelque chose de ce que je connais pas puisque je n'ai pas d'enfant mais je pense que c'est un véritable sujet qui peut être intéressant à traiter parce qu'en fait quand moi j'étais prof et même là en dehors de mon métier de prof, quand je parle même avec des gens du privé Il y a souvent ces choses qui reviennent de « ah bah tel collègue, depuis qu'il a des enfants, il est moins investi au boulot » . Et d'un autre côté, les personnes qui ont leurs enfants sont et fatiguées et ont d'autres Ausha à fouetter. En fait, c'est un peu la logique d'avoir un intérêt plus prononcé pour ta famille, ton enfant qui vient de naître, que pour un travail. donc c'est à la fois logique et à la fois les gens qui n'ont pas d'enfant et qui... particulièrement sont vraiment plus jeunes et n'en sont pas du tout à cette réflexion-là, souvent ne comprennent pas l'impact que ça peut avoir. Et tu vois, même moi qui n'en ai pas, je ne peux pas ressentir, mais je comprends à force de voir des gens autour de moi qui ont des enfants, le changement que ça peut être dans une vie. Et l'important, c'est la place que ça prend. Et encore heureux, si on préférait être au travail qu'avec ses enfants, ce serait inquiétant. Mais c'est un véritable sujet parce que la carrière, elle, ne change pas vraiment. À moins de choisir de se mettre de côté, ce qui est majoritairement le cas de la femme plus que de l'homme dans les couples hétérosexuels. Et donc, ça vient avec une baisse de tes revenus, un impact parfois sur ta carrière. En fait, c'est une véritable réflexion à avoir. Et c'est vrai qu'un métier comme celui d'enseignant, où tu donnes beaucoup d'attention à beaucoup d'enfants, c'est dommage de rentrer chez toi et de ne plus avoir cette énergie pour tes propres enfants et d'être déjà fatigué. Et puis, tu as tout ce travail qui ne s'arrête pas à la porte de la classe et qui vient avec toi à la maison et qui impacte ta vie de famille. Donc, en fait, je pense qu'il y a un véritable sujet à traiter autour de ça qui ne sera pas traité par moi parce que j'y connais rien. Mais je me rends compte, même sans être concernée, que je pense que ça a vraiment son importance et dans la vie d'une femme et dans une carrière.

  • Speaker #1

    Et puis, il me le dit, mon mari me dit, tu es beaucoup plus détendue, en fait. Je suis moins fatiguée. Nerveusement, c'est plus facile. enfin... Donc, vraiment, ça prend sur ta patience, etc. Donc, ce n'est pas facile. Puis, en plus, quand mes enfants étaient petits, j'avais des élèves de maternelle aussi. Donc, voilà. Double dose de bruit et d'agitation. Donc, forcément, le soir, tu rentres, tu es crevé. Puis,

  • Speaker #0

    c'est vrai que les petits sont plus demandeurs. Ils ont plus besoin d'attention, ce qui est tout à fait normal, que des plus grands. Donc, si tu as et petit à la maison et petit en classe, je peux comprendre que ce ne soit pas évident.

  • Speaker #1

    Non, non, non.

  • Speaker #0

    Sachant que dans nos échanges que j'ai retrouvés, tu parlais du métier de doula, tu avais parlé de la rédaction web et puis finalement, la logistique. Comment est-ce que tu en es arrivée à cette finalité ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je ne connaissais pas le mot. Enfin, je connaissais le mot, mais je ne savais pas ce que ça cachait derrière en termes de métier. Donc, pour y arriver, j'ai fait un bilan de compétences. D'abord, j'ai cherché au sein de l'éducation nationale parce que j'ai d'abord voulu mobiliser mon CPF. Or, on m'a demandé pourquoi. pourquoi c'était. Donc, j'ai dit que c'était pour faire un bilan de compétences. Et là, on m'a dit, ah non, de toute façon, ça vous sera refusé puisqu'on propose la même chose dans l'éducation nationale. Donc, on m'a orientée vers la conseillère de proximité.

  • Speaker #0

    Oui, elle a des noms différents en fonction des académies, mais c'est bien elle.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je l'ai rencontrée... Du coup, je pense que ça doit être... Quand tu dates avril 2021, je crois que ça doit être les premiers moments où j'ai dû la rencontrer. Je l'ai rencontrée une fois par mois avant l'été. J'ai dû la rencontrer avril-mai-juin. En juin, elle m'a laissé... Elle m'avait donné un site web. Il fallait que je fasse des paquets, que je classe les métiers qui m'intéressaient en groupe. Et elle m'a laissé deux mois là-dessus. Et là... Début juillet, j'ai dit à mon mari, mais on n'avance pas. Enfin, ça ne sert à rien. Et lui, il écoutait le podcast de Mathieu Stéphanie.

  • Speaker #0

    Génération Do It Yourself.

  • Speaker #1

    Exactement. Qui venait de recevoir le PDG de Chance, donc une entreprise qui propose des bilans de compétences. Et j'ai écouté le podcast. Et du coup, c'est vrai que la façon de faire m'a vraiment séduite. Moi, je m'étais renseignée en local sur les prix des bilans de compétences. sont des thérapies. plus de 2000 euros, c'était vraiment hyper cher. Et puis là, ça devait être 1200 euros à l'époque, parce que je crois que ça a augmenté depuis. Puis du coup, on en a beaucoup discuté. Les vacances arrivaient, c'était début juillet. Moi, je voyais que ça n'avançait rien du tout avec l'éducation nationale. Or, ma décision, elle était prise, donc j'avais vraiment envie que ça avance. Et il me dit, écoute, si tu veux, tu t'inscris. Et puis, on voit ça comme un investissement. Certes, c'est une dépense, mais c'est aussi un investissement sur l'avenir. Et donc, du coup, j'ai commencé, première quinzaine de juillet, j'ai commencé le bilan de compétences. Donc, c'est un bilan en ligne, mais tu as une coach que tu rencontres toutes les deux, trois semaines et qui te donne des devoirs.

  • Speaker #0

    Pas trop dépaysé.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, juillet-août, je n'ai fait que ça. Des fois, j'y passais peut-être 20 heures par semaine parce qu'il y a toute une phase d'introspection très intense. Et puis après, il y a ce qu'on appelle le Tinder des métiers. Ce que toi tu auras défini en termes de... Il y a plusieurs piliers. Il y a le pilier financier, il y a le pilier environnement de travail, il y a le pilier de tes valeurs, etc. Et bien, ils te proposent des métiers qui pourraient coïncider avec ce que toi tu as défini au préalable. Et puis, soit tu passes, soit au contraire, tu valides, etc. J'avais mis énormément d'attentes sur cette partie parce que pour moi, ça allait être la révélation. Et en fait, j'ai été hyper déçue parce qu'il n'y a rien. qui ressortait plus que ça. Je n'avais pas de coup de cœur sur les métiers qu'on me proposait. Parce qu'en fait, j'ai longtemps eu envie de changer, mais je disais toujours, mais pourquoi faire ? Et c'est quelque chose que j'entends encore chez des copines. C'est vrai, on ne sait pas ce qu'on pourrait faire après.

  • Speaker #0

    C'est souvent soit trop d'idées, soit pas assez, soit un manque de confiance en ses compétences et donc persuader que qu'est-ce que tu pourrais bien faire d'autre, dans le sens, qu'est-ce que tu serais bien capable de faire d'autre ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Où est-ce qu'on voudra de moi ?

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Bagage d'éducation nationale. Donc, grosse déception parce qu'il n'y avait rien qui se détachait. C'était, voilà. J'ai eu un petit coup de mou. Et puis, mine de rien, après, ça te sort une liste en termes de pourcentage de tes centres d'intérêt. Et donc, il y avait ingénieur logistique que j'avais sélectionné, sans trop savoir, mais il y avait une description. Donc, effectivement, les tâches, etc. me correspondaient. Et il y avait trois métiers de la santé. il y avait infirmière, il y avait psychomotricienne et il y avait ergothérapeute alors après avec tout ça tu fais des enquêtes métiers c'est la troisième phase du parcours soit tu rencontres physiquement des professionnels soit tu les appelles, tu fais des interviews etc. pour te rendre compte de la réalité du terrain parce que bon on a tous des représentations nous les premiers sur nos métiers de prof c'est clair mais c'est qu'en discutant avec les personnes que tu sais vraiment de quoi ils retournent Alors, les métiers de la santé, ce n'est pas que ça ne me déplaisait pas, mais c'est que du coup, pour y arriver, ça pouvait prendre du temps. Des formations non rémunérées, puis pour ce qui était ergothérapeute et psychomotricien, éloigné de chez moi. Donc avec en plus, psychomotricien, c'est quatre ans. Je crois que l'école, elle est à Laval. Enfin voilà, ce n'était pas rien. Et puis ingénieur logistique, alors ingénieur, on laisse tomber, mais la logistique, du coup, ça m'a permis de creuser parce qu'il y a plein de métiers dans le domaine de la logistique. Et effectivement, j'ai fait des interviews avec plusieurs personnes, préparateur de commandes, une responsable logistique, coordinateur logistique, voilà. Ils m'ont tous vraiment transmis l'amour de leur métier. Et donc après, j'ai creusé en termes de formation, qu'est-ce que ça impliquait, combien de temps, etc. Et donc, je me suis orientée sur une reprise d'études, préparer un BUT, anciennement DUT Clio, qualité logistique industrielle et organisation. Donc là, pareil, ça a été des démarches. parce que du coup, il a fallu que je me rapproche de l'IUT de Nantes, parce que moi, je suis en Vendée. Je suis allée au salon de l'étudiant.

  • Speaker #0

    Ça fait monter la moyenne d'âge.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis surtout que je devais avoir mes enfants avec moi, qui étaient à l'époque, ils devaient être en troisième ou en seconde, je crois. Donc du coup, les gens leur demandaient s'ils étaient pour eux. Non, non, c'est pour moi, donc c'était très drôle. Donc là-bas, j'ai rencontré la responsable du département Clio de l'IUT de Nantes. Après, j'ai été invitée à une journée en immersion. Donc l'appareil est arrivé à l'IUT, la moyenne d'âge est très, très basse. Mais voilà, jusqu'à moi, et là, c'est bête que du coup, ça ait changé juste avant que moi, je rentre à l'IUT. Ils avaient une formation en un an, justement dédiée au personnel en reconversion.

  • Speaker #0

    Ah, c'est top. J'allais te demander si ça n'existait pas, parce qu'il y a du monde quand même à se reconvertir, mine de rien, et c'est peut-être plus simple pour tout le monde comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors que moi, je rentrais sur le passage du DUT au BUT, donc trois ans. Donc voilà, ce n'est pas la même chose. J'étais certes la personne la plus âgée à cette journée d'immersion, mais bon, voilà, je sais que de toute façon, ça se faisait. Je n'étais pas une extraterrestre non plus. Après, je me suis inscrite. il a fallu valider l'inscription par une validation des acquis de l'expérience. Gros dossier pareil il faut que tu retrouves tes diplômes tes bulletins de salaire de même de tes jobs étudiants les trucs comme ça. Bon ça ça m'avait déjà été demandé pendant mon bilan de compétences parce que du coup il fallait que tu retraces ton parcours donc c'était déjà prêt mais administrativement je sais que toi t'aimes pas trop l'administratif et moi non plus Tu sais que cette année on fête les 10 ans d'anniversaire de toutes les années où je dis Merci.

  • Speaker #0

    l'année prochaine, je vais chercher mon diplôme de prof. J'y suis toujours pas allée. Je suis même plus prof depuis. Mais un jour, j'irai.

  • Speaker #1

    Donc, j'ai fait ce dossier. On m'a accepté à l'IUT. Et du coup, j'ai fait ma rentrée en septembre.

  • Speaker #0

    Et avant de faire ta rentrée, t'as dû quitter l'éducation nationale.

  • Speaker #1

    Donc, ça, c'était aussi une autre étape. Dans le bilan de compétences, en août, c'était le tinder des métiers, comme je disais. En septembre, j'ai commencé mes enquêtes métiers et je faisais ma rentrée en même temps. que je ne savais pas, je ne savais pas que c'était ma dernière rentrée, mais c'était ma dernière rentrée. Et donc là, tu es déjà sur une autre planète, en fait, parce que tu fais ta rentrée, mais tu es déjà quand même ailleurs. Enfin, tu te projettes. Et je n'étais vraiment plus là, en fait, à partir du mois d'octobre, parce que les choses s'étaient accélérées, la décision était prise de faire une formation dans la logistique, et il fallait que je prenne ma décision sur comment quitter l'éducation nationale. Et en termes de timing, il y a des délais à respecter mine de rien je crois que c'était avant novembre qu'il fallait que la demande soit faite, donc moi j'ai opté pour la rupture conventionnelle puisque je partais avec un petit pécule moi j'estimais qu'après 20 années au sein de l'éducation nationale je ne pouvais pas partir sans rien t'es presque indu en fait ça me paraissait normal après je connaissais les difficultés de l'obtenir puisque l'année avant moi il y avait eu 22 demandes et seulement 4 personnes Ils avaient obtenu leur rupture conventionnelle. Ça partait pas bien du tout. Mais voilà, j'ai quand même fait la demande. Je me dis, voilà, au cas où. Donc, j'ai déposé ma lettre en octobre, ma lettre commandée. En novembre, j'étais reçue pour un entretien avec l'IA adjoint et quelqu'un d'autre. J'ai marqué les esprits parce qu'en fait, personne ne se reconvertit dans la logistique.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Dans les enseignants. Ils m'ont dit, généralement, vos collègues, elles veulent s'orienter dans la sophrologie, ouvrir une librairie, des choses comme ça. Et ils me disent, là, vous dénotez. Sans que je sache que c'était bon ou pas bon. Mais enfin, ils avaient marqué le fait que... Je me débarquais quand même. J'avais préparé un PowerPoint et tout. J'avais vraiment mis à fond là-dessus. C'était l'entretien ou jamais. Donc, pas le choix. Il fallait que je donne... tout ce que j'avais. Et puis mon bilan de compétences m'avait énormément préparée à ça. Parce que dans les devoirs que te donne ta coach toutes les deux, trois semaines, tu dois t'enregistrer sur ton téléphone, et il y a un thème précis à chaque fois. Et tu dois argumenter, en fait. Le premier, c'est tes valeurs, tes choses comme ça. Puis en fait, plus tu avances, mais ça je l'ai compris après, plus tu te rends compte que ça te prépare à un entretien d'embauche. Parce que du coup, tu te vends. Chose qu'on ne sait pas du tout faire quand on est prof des écoles. Et donc, en fait... j'étais hyper à l'aise quand j'étais face à ces deux personnes de l'éducation nationale en fait tout ça en amont on l'avait travaillé indirectement même après quand ma coach elle a su que j'avais l'entretien on a rebalayé des choses et j'avais les arguments et puis voilà quoi et je pense même qu'il y a deux choses il y a ce côté là le fait que t'étais bien préparée et que t'avais confiance en toi et

  • Speaker #0

    je pense qu'il y a aussi le fait que t'y es allée dans un certain état d'esprit t'y es pas allée en te disant ça sert à rien je l'aurai jamais t'y aller en te disant « Eh, les cocos, j'ai fait 20 ans, c'est presque un dû. » Donc je veux bien, t'y es pas allée pour pas l'avoir, quoi. T'y es allée pour l'obtenir. Et je pense que dans la posture que tu prends lors de l'entretien, même dans la façon dont tu as préparé ton entretien, ton dossier, ton PowerPoint et tout, je pense que c'est pas du tout la même qu'un ou une enseignante qui arrive les mains dans les poches en se disant que c'est foutu. Et eux, ça, le ressentent aussi. Donc je pense que là, t'avais quand même deux gros atouts de ton côté, heureusement. que tu l'as obtenu parce que c'était amplement mérité.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est vrai que dans cette année de reconversion, deux fois, on a salué ma détermination. Là, à l'Éducation Nationale, c'est vrai qu'ils me l'ont dit, vous avez l'air déterminée. Et mon patron maintenant me l'a dit aussi à mon entretien d'embauche. Il me dit, vous avez l'air déterminée. Et en fait, j'étais super bien préparée. J'avais cet état d'esprit, effectivement. C'est maintenant ou jamais. Et donc, ça, c'est en novembre. Et puis après, c'est le silence de l'Éducation Nationale, tu sais. t'as pas de réponse, on te dit vous aurez pas de réponse avant le mois d'avril et puis parce que ça dépend des budgets c'est ce qu'on te dit, qu'ils sont votés en janvier ou quelque chose comme ça donc c'est pour ça qu'il fallait que ça soit fait avant janvier et puis fin mars mon fils avait la grippe il était tout seul à la maison ça sonne à la porte, moi j'étais au boulot et il me raconte ça le soir évidemment et il me dit, le facteur il avait un recommandé mais j'ai pas eu le droit de le prendre parce qu'il fallait signer et c'était pas toi Merci. Et c'était dans les dates. Je disais, non, c'est pas possible. C'est pas possible. Donc, j'envoie un message à mes collègues. Et je dis, oh là là, j'ai un recommandé à aller chercher. Il sera dispo demain à la poste. Et là, mes collègues, vas-y, avant d'embaucher, ça ouvrait à 8h. Vas-y, avant d'embaucher, si jamais t'es en retard, c'est pas grave, on prend tes élèves, etc. Elles connaissaient l'enjeu.

  • Speaker #0

    Solidarité.

  • Speaker #1

    Exactement. En fait, je suis arrivée à l'heure avec le fameux papier que j'ai ouvert dans la voiture. Je me suis filmée avec mon mari. J'étais en visio avec mon mari pour lui annoncer. Et voilà, c'était accepté. Le soulagement, quoi. Le soulagement. Vraiment, j'en garde un très, très bon souvenir. Mes collègues, après l'école, étaient au taquet de connaître la décision. Et voilà, quoi. Alors, si ça avait été refusé, j'aurais démissionné parce que j'étais... De toute façon, j'étais très avancée dans mon engagement pour la suite. Donc, de toute façon, je partais. Mais il vaut mieux partir avec des sous que sans rien,

  • Speaker #0

    quoi. Je suis bien d'accord, parce que du coup, tu as eu combien d'indemnités, si tu es d'accord de chiffre ?

  • Speaker #1

    Oui, il n'y a pas de souci. J'ai eu 20 000 euros. Après, ce que j'entendais dans celles qui ont eu des ruptures, c'est à peu près 1 000 euros par année. Souvent, c'est ce que j'ai remarqué.

  • Speaker #0

    Et en plus de ça, le chômage.

  • Speaker #1

    Exactement, le chômage. Ah oui, alors ça aussi, c'est quelque chose qu'on a... Moi, je demandais à partir au 31 août. Parce que ça aussi, ça fait partie de l'entretien que tu as avec l'inspecteur. Ils m'ont dit que ça ferait un peu tard ou quelque chose comme ça. Après, moi, ce que je voyais, c'est que j'aurais deux mois de salaire, du coup. Je voyais aussi le côté financier. Et du coup, en termes d'argumentaire pour la négociation, je dis écoutez, moi, je suis prête à quitter au 15 juillet. Moi, ça me permettra justement d'entamer toutes les démarches pour m'inscrire à Pôle emploi. À l'époque, c'était Pôle emploi. Et je dis vous, ça vous arrange ? Enfin, voilà, en termes financiers, etc. Et donc, c'est un argument aussi qui a pesé en ma faveur. Parce que du coup, je m'asseyais sur six semaines de salaire. Voilà. J'étais prête à faire cet effort. Et ils ont salué. Ils m'ont dit ça. Ils appréciaient que je fasse aussi un geste, etc. Ah non, c'est qu'à la base, pardon, je voulais partir au 31 décembre. J'ai tenté. Voilà. Ah,

  • Speaker #0

    en cours d'année.

  • Speaker #1

    Ouais, en cours d'année. Parce que pour pouvoir faire des stages, ça devait être ça. Pour pouvoir faire des stages et quelque chose comme ça. J'ai oublié avec le temps. Et donc, ils m'ont dit non, on laisse partir au 31 août. Et je dis, dans ce cas-là, moi, j'aimerais bien partir au 15 juillet. C'est ça, l'historique du truc. Et au 15 juillet, alors pareil, moi, j'avais lu que c'était tout un truc pour récupérer l'attestation de situation. Et je me suis dit, en plus, c'est le 14 juillet. Ça devait tomber un week-end comme un fait exprès. Et en fait, non. Dès le 16, j'avais tout ce qu'il fallait pour m'inscrire.

  • Speaker #0

    l'injustice. Tu sais que j'ai mis quatre mois... à obtenir ce papier et que je ne pouvais pas m'inscrire définitivement à Pôle emploi à cause de ça et que toutes les deux semaines je relançais et que j'avais rien. Ils ont mis quatre mois à me l'envoyer et du coup, mes droits et tout ça, tout a été décalé de quatre mois. Alors, c'est rétroactif, donc ce n'est pas grave. Et puis, mon activité avait commencé et je me débrouillais très bien financièrement à ce moment-là. Mais n'empêche qu'imagine si ça n'avait pas été le cas, si ça n'avait pas été bien lancé, si j'avais eu trois enfants seuls à m'occuper. Je sais pas, ils se rendent pas compte, c'est juste un papier à scanner en plus, quoi. Moi, ça m'a rendu dingue, il y a plein de gens pour qui c'est très long, et moi, ça a été, mais... interminable. Et pour aucune raison précise. Ah oui.

  • Speaker #1

    Alors que moi, sincèrement, alors Pôle emploi je pouvais m'y inscrire que le lendemain de ma radiation, donc le 16. Et franchement, ça a duré une semaine, le temps d'envoyer les papiers, les retours, les machins. Et c'est tout.

  • Speaker #0

    Pôle emploi, j'ai trouvé ça rapide et efficace par rapport à tout ce qu'on entend. Mais en fait, c'est souvent les gens du privé qui parlent de Pôle emploi. Et c'est peut-être lent et inefficace par rapport à leurs habitudes administratives. Mais nous, on compare à l'éducation nationale. Donc en fait... On va être dans la même jauge. Oui, c'est assez relatif, finalement.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Non, non, non, non. ça a été hyper rapide. Ça a été hyper rapide. Et puis, le 1er août, j'étais embauchée en intérim. Ah oui, parce que mon BUT Clio, je le faisais en alternance. Il y avait ça aussi, il fallait que je recherche une alternance. De avril à juin, j'en ai envoyé des CV, j'en ai fait des entretiens d'embauche. J'étais prise dans trois entreprises. Après, je n'avais plus qu'à choisir. Donc, ça, nickel, c'était cool. Et du coup, la boîte que j'ai choisie, moi j'ai dit j'aimerais bien faire une période d'immersion avant de rentrer à l'EUT, comme de toute façon, à partir du 15 juillet, moi je suis dispo, il n'y a pas de souci. Et donc du coup, ils m'ont pris en intérim le mois d'août, avant ma rentrée. Et comme ça, j'ai fait mon immersion. Parce que ce que les étudiants ont fait sur leur mois de septembre, moi, quand j'étais en entreprise en septembre, j'étais déjà opérationnelle en fait, donc j'avais gagné ce temps. Et puis, c'était une vraie immersion qui a duré trois semaines. J'ai vraiment pu passer tous les postes d'entreprise. Donc comme ça, j'étais opérationnelle rapidement.

  • Speaker #0

    Et tu étais rémunérée comment en tant qu'alternance ? Comment ça se passe et à peu près à combien ça se situe ? Est-ce qu'il y a des critères ou des durées ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'étais pas en contrat d'apprentissage. J'étais en contrat pour les plus de 30 ans. Du coup, c'est un autre nom. J'ai déjà oublié.

  • Speaker #0

    En plus, je sais ce que c'est parce qu'on m'en a déjà parlé.

  • Speaker #1

    Contrat de professionnalisation ?

  • Speaker #0

    C'est peut-être ça. Je crois que c'est ça. C'est un mot pas si compliqué que ça, mais ce n'est pas d'apprentissage, effectivement.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'étais rémunérée au plafond, qu'on peut prétendre, c'était 1200 euros, quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    Et tu avais le droit de toucher ton chômage en étant étudiante ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, quand tu t'inscris à Pôle emploi, ils analysent ta situation financière sur les années précédentes. Et moi, ils estimaient que je ne gagnais pas encore assez par rapport à ce que j'avais gagné précédemment. Donc, j'avais un complément.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce qu'il y a quelques temps, j'ai échangé avec une abonnée qui est dans la situation où elle a 36 ans. Donc, il y a plein d'aides. Tout ce qui s'arrête à 30 et 35, elle ne pouvait pas y prétendre. Elle est à la fin d'une licence et là, il faut qu'elle passe au master. Elle a fait la licence en parallèle de son métier de prof à temps plein. Donc, franchement, trois ans, belle galère. Ça montre la détermination de la personne. Sauf que le master ne peut pas se faire à distance. et qu'elle n'arrive pas à avoir de congé de formation ou de choses comme ça pour pouvoir juste finir ses études. Et donc, elle se posait la question de partir. Sauf que si elle partait, elle n'avait droit à rien, puisque même le chômage de ce qu'on lisait sur le site de Pôle emploi, si tu étais étudiant, ce n'était pas autorisé. Mais du coup, peut-être qu'il y avait marqué qu'il y avait des cas particuliers, mais il ne rentrait pas dans les grands détails. Dans les grands détails. C'était dans les grandes lignes, il ne rentrait pas dans les petits détails, je voulais dire. Et du coup, je me dis que peut-être que là, ce que tu dis, si elle écoute, sinon je lui transmettrai, mais ça pourra peut-être lui permettre d'aller poser la question. Parce que c'est vrai que c'est dommage d'avoir fait trois ans et de ne pas pouvoir aller jusqu'au bout. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Et en même temps, comme tu disais tout à l'heure, partir sans rien, merci bien. Et tu as pu cumuler le chômage avec ton salaire pendant deux ans. C'était toujours deux ans à l'époque, le chômage ou pas ?

  • Speaker #1

    Figure-toi que j'ai toujours un complément de Pôle emploi, de France Travail.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils te complémentaient tellement peu que du coup, ça s'étale.

  • Speaker #1

    Oui, et pourtant, plusieurs fois, j'ai posé la question à mes différentes conseillères qui se succèdent. Là-bas, ça change aussi beaucoup. En fait, moi, j'ai sur mon relevé de situation, j'ai une indemnisation en nombre de jours. Et en fait, ça ne baisse pas vite.

  • Speaker #0

    Ben oui, puisqu'il... ne te donnent pas l'intégralité puisque tu as déjà le salaire de ton contrat.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, en fait, j'ai encore plein, plein de jours. Et l'autre jour, on comptait, mais ça se trouve, j'en ai encore pendant dix ans.

  • Speaker #0

    Et ça peut durer aussi longtemps ?

  • Speaker #1

    Je lui ai demandé. Elle m'a dit oui. À chaque fois que je m'actualise, tous les mois, on me demande « souhaitez-vous rester inscrite à Pôle emploi ? » Et ma conseillère m'avait dit « surtout, ne mettez pas non, parce que du coup, j'ai un complément. » Donc, bon là, il est ridicule le complément, parce que j'ai augmenté en salaire. Donc là, je dois avoir 50 euros de complément par mois. Mais c'est toujours ça. Et puis, mon mari dit, mais c'est quand même bizarre. Mais après tout, j'y ai droit. Enfin, je veux dire, j'ai travaillé pour ça aussi. Enfin, voilà. Donc, bon, bah, écoute.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, mais franchement, culpabilise pas. Si c'est là, c'est pas...

  • Speaker #1

    Enfin, ça a été beaucoup de démarches et compagnie. Donc, bon, bah, si j'y ai droit, j'y ai droit. Enfin, je vais pas cracher dans la soupe non plus.

  • Speaker #0

    Et est-ce que... pour suivre tes études, donc le parcours d'études que tu as suivi, est-ce que ça avait un coût ou est-ce que c'était plutôt dans du public ou est-ce que selon certains critères, ça a pu être gratuit ou est-ce qu'au contraire, ça coûte très cher et il y a un crédit à faire ?

  • Speaker #1

    Maintenant, l'IUT, c'est un...

  • Speaker #0

    C'est très peu, ça doit être 192 euros l'inscription, quelque chose comme ça. Et c'est tout, parce que c'est du public, ça dépend de l'université. Il y avait un petit détail par contre, c'est que du coup je devais vivre chez mes parents, puisque j'étais une ou deux semaines sur Nantes, et puis après mon entreprise est en Vendée, donc je revenais en Vendée quand c'était la période d'entreprise. Mais voilà, bon par contre je n'ai pas tenu. Donc je suis rentrée en septembre et puis plus ça allait, moins je me sentais bien en fait. Je me suis rendue compte que la formation, elle m'amenait à un poste à responsabilité dont je ne voulais plus. Je l'ai bien identifié. Et puis plus les semaines passaient, plus j'y allais avec la boule au ventre et ça n'allait pas du tout. Et en novembre... Un vendredi, je suis partie, c'était la fin de la semaine, et j'ai su que je ne reviendrais pas à l'IUT, en fait, parce que ça n'allait vraiment pas du tout. On commençait à parler... Alors oui, il faut savoir que dans la logistique, il y a des postes à responsabilité où on parle de stratégie, on parle du côté financier, de profit, de rentabilité, de choses comme ça. Et ça, vraiment, ça me passait complètement au-dessus. Moi, j'avais besoin d'être dans l'opérationnel, en fait. Ça aussi, je l'avais identifié pendant mon bilan de compétences. Moi, j'avais besoin le matin d'avoir des tâches et qu'à la fin de la journée, ces tâches soient faites.

  • Speaker #1

    Ok, donc d'être plus dans le faire que dans la charge mentale.

  • Speaker #0

    Exactement. Et c'est vrai que quand on est prof, surtout en maternelle, on se rend compte seulement au bout d'un an ou de quelques mois de l'évolution, du résultat de notre travail, parce que les enfants ne progressent pas aussi vite que ça. C'est normal, en fait, après tout. C'est pas un reproche, c'est le temps. dérouler du temps qui est comme ça de toute façon sur les apprentissages, etc. Même si en élémentaire, ça va plus vite. Déjà, je trouvais ça long et j'avais l'impression de ne pas avoir tout de suite le résultat de mes investissements, des choses que j'avais mises en place, etc. Donc ça, c'est quelque chose que j'avais bien identifié. Et du coup, avec cette formation, on arrivait à des postes à responsabilité et avec encore des délais. Enfin voilà, on met en place des projets, des choses comme ça et en fait, ça peut prendre plusieurs mois.

  • Speaker #1

    Ouais, plutôt sur du moyen long terme, et toi, tu cherchais plus du court terme, en fait. Ce qui se comprend aussi, puisque c'est plus gratifiant de voir plus rapidement le résultat du travail qu'on vient de mener.

  • Speaker #0

    Donc, pendant le week-end, j'ai pris ma décision. Et puis, le lundi, c'était la semaine où j'étais en entreprise, j'ai parlé à mon maître d'apprentissage. Pendant le week-end, j'avais déjà commencé à envoyer des CV à droite à gauche, parce que du coup, je pensais que... me laisser tomber, en fait. Enfin, voilà, moi, j'arrêtais mon apprentissage, donc de toute façon, je partais de l'entreprise. Et puis, en fait, non. Mon chef m'a dit, on a apprécié tes compétences, qu'est-ce qui t'a plu dans l'entreprise, etc. Et j'ai rencontré le PDG de l'entreprise après et je lui ai décrit le poste que moi, j'avais vraiment apprécié quand j'avais fait mon immersion. Donc, j'ai dit, moi, j'ai vraiment adoré la partie expédition. Donc, c'est le fait de préparer les commandes, de gérer... des portefeuilles clients au fil des jours, et puis d'expédier les pièces, etc. Il dit, si c'est ça dont tu veux, sur notre deuxième site, on aurait besoin justement d'une deuxième personne pour aider Sébastien, mon ancien collègue. Donc écoute, à partir de demain, tu peux aller là-bas, on fait un test sur une semaine, dix jours, et puis on voit comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Parce que ce qui ne te plaisait pas, c'était la partie alternance, pas la partie études du coup.

  • Speaker #0

    Si, les études, si, puisque ça allait m'emmener vers un poste à responsabilité.

  • Speaker #1

    Ah oui, du coup, c'est bien ce que j'avais compris. Mais donc, côté alternance, il pouvait te faire passer sur un poste qui allait plus te plaire. Mais côté études ?

  • Speaker #0

    Donc, j'arrêtais mes études. Non, je rompais mon contrat d'apprentissage, pour le coup. Mais c'est en fait l'entreprise, de manière personnelle, eux, ils m'avaient appréciée. Donc, ils ne voulaient pas me laisser partir, en fait. Même si je rompais mon contrat, ce n'était pas grave. ils cherchaient à me garder.

  • Speaker #1

    Ok, donc pour eux, potentiellement, tu ne finissais pas tes études et ton apprentissage, mais en fait, là, ils te proposent un contrat.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement.

  • Speaker #1

    Si ça, c'est pas génial.

  • Speaker #0

    Non, mais j'aurais jamais imaginé ça, en fait. Donc, j'ai fait ma semaine d'essai sur l'autre poste, jusqu'à fin novembre. Là, on a rompu mon contrat d'alternance. C'est pareil, c'est des démarches, des petites choses comme ça. Premier décembre, j'ai signé mon CDD. et 1er avril, j'ai signé mon CDI à ce poste aux expéditions, justement. Donc voilà.

  • Speaker #1

    CDI sur lequel tu es toujours aujourd'hui ? Tu es toujours sur le même poste ?

  • Speaker #0

    Alors non, j'ai évolué pour le coup, parce que pendant un an et demi, on a été en binôme avec mon collègue. Et puis, il est parti et il n'a pas été remplacé tout de suite. Donc, par la force des choses, j'ai fait... Un énorme boulot qui a été reconnu. Et du coup, j'ai grimpé. Je suis responsable des expéditions sur mon site, pour le coup. Et voilà, donc, pareil, augmentation de salaire. Enfin, tu vois, ça s'est vraiment bien. Tout s'est vraiment bien passé.

  • Speaker #1

    Là, pour le coup, effectivement, tu sens que tout s'aligne. Mais tout s'aligne parce que tu as quand même charbonné en amont aussi. Ça ne s'aligne pas tout seul non plus.

  • Speaker #0

    Je ne connaissais même pas. pas. En plus, je ne l'aurais pas trouvé sans chercher un contrat d'apprentissage. Moi, je crois au petit signe. Enfin, je me dis bon, c'était cette entreprise, mais c'était pas de cette façon-là que... Voilà. Et c'est marrant parce que du coup, quand j'ai dit que j'arrêtais mon contrat d'apprentissage, j'ai aussi prévenu les profs à l'IUT et le prof qui me suivait sur le terrain, il a eu mon responsable dans l'entreprise, il a eu le téléphone et il lui a dit en fait, Anne, ce qu'il lui faut... elle grimpera, mais elle grimpera sur le terrain, en fait. Et c'est ça. Moi, j'avais besoin de concret. J'avais besoin de porter des cartons.

  • Speaker #1

    On apprend aussi beaucoup en faisant. C'est pas à des profs qu'on va apprendre ça.

  • Speaker #0

    Non, non, c'est vrai. Ça me paraissait trop abstrait, en fait. Oui,

  • Speaker #1

    et puis je pense que n'ayant pas le même âge, t'as aussi une expérience de vie et de travail qui fait que t'es pas... terrorisé par le fait de travailler à temps plein en entreprise. T'as pas besoin de ce sas d'études qui te permet de te construire en tant que jeune adulte, de te préparer à l'emploi, etc. Toi, c'est des choses que tu as déjà, plus toutes les compétences qu'on a déjà, qu'on développe en tant qu'enseignant, surtout toi, pendant 20 ans. Donc, forcément, t'es peut-être plus apte que certaines personnes qui découvrent vraiment le métier et qui ont vraiment besoin d'apprendre, mais au-delà des... des compétences de ce métier-là, d'apprendre des savoir-être, des savoir-faire, des savoir-vivre en entreprise. Toi, c'est des choses où, même si tu étais dans une école, tu as déjà travaillé en équipe, tu as déjà pris des décisions, tu as déjà écrit, tu as plein de capacités communicationnelles qu'on met du temps à développer quand on est plus jeune, et c'est normal parce que tout prend du temps pour apprendre. Mais oui, forcément, tu es un peu plus apte à ça et c'est chouette que l'entreprise l'ait reconnue et te soutienne et que tu y sois toujours parce que ça veut dire que tu t'y sens toujours bien.

  • Speaker #0

    Ah oui, il n'y a pas de souci. Et puis, il y a une petite note positive pour celles et ceux qui se demandent ce qui vale en dehors de l'éducation nationale. Avant de trouver cette entreprise, j'avais fait un salon, un job dating. Et plusieurs recruteurs m'avaient dit qu'on cherchait des profils comme vous parce qu'on sait que les professeurs, vous avez une forte adaptabilité, vous êtes autonome. On a plein de qualités qui sont recherchées. Et effectivement, après plusieurs années de carrière, on sait ce que c'est de se lever tous les matins, on ne rushing pas aller au travail, on sait travailler en équipe. Donc, ça m'avait vachement reboostée parce qu'on se dit, ah oui, quand même, on cherche des profils comme ça. Donc,

  • Speaker #1

    ça motive. Et tu n'es pas la première à me le dire. Et c'est vrai qu'on a toujours cette image de, oui, on n'a été que prof, les recruteurs, ils ne voudront jamais d'un prof parce que l'image des profs, elle est mauvaise. télé, dans les médias, blablabla, et toute l'image que potentiellement on s'en fait de toujours en vacances, fini à 16h30. Et en fait, dans les faits, moi, il y a plein de gens comme toi qui, par le biais du podcast, sont venus me dire « tiens, j'ai passé des entretiens, j'ai été à des ateliers, des conférences, des salons, des trucs, et on m'a dit qu'on cherchait des profils comme ça » . Et en fait, je pense que c'est plus qu'on ne le pense et que nous on a l'impression que tout le monde a nos compétences parce qu'on est entouré de profs. Mais en fait, quand tu sors un petit peu de ça, moi, quand j'étais allée à mon tout premier rendez-vous Pôle emploi et que j'ai vu les autres personnes qui étaient avec moi dans la salle, en face de toi, il y a des gens qui ne savent pas allumer un ordinateur pour imprimer leurs documents. Et c'est vraiment un monde. Donc, ce n'est pas la majorité. Il y a aussi des gens qui ont plein de capacités, mais pas toujours autant et aussi polyvalentes et transférables que nous. C'est juste que c'est difficile de le savoir et de le comprendre tant qu'on n'a pas essayé en fait. Et c'est là qu'il faut réussir à sauter le pas, mais ça c'est plus facile à dire qu'à faire. Je l'accorde. Et du coup là, sur ton nouveau poste, quelles sont tes missions ? À quoi ça ressemble une journée ? Est-ce que déjà tu as tout le temps les mêmes horaires ? Quel est ton rythme de travail ? Qu'est-ce que tu fais au quotidien ? Est-ce que tu as toujours des collègues ? Peut-être qu'il y a des choses par rapport à l'enseignement qui te manquent ou au contraire que tu apprécies, comment tu le vis

  • Speaker #0

    Alors déjà, l'environnement de travail, ce n'est pas une classe. Forcément, c'est un entrepôt.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est plus calme ? Rien n'est moins sûr ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas la même chose. Ce qui me fatiguait aussi en classe, c'était la sur-sollicitation permanente. Surtout en maternelle, forcément. Mais là, non, tu travailles avec des adultes. Donc, ils ont quand même des... Enfin voilà, s'ils voient que tu es occupé, ils attendent.

  • Speaker #1

    Ils ne te tirent pas sur la manche. en répétant ton prénom plusieurs fois pour te demander s'ils peuvent faire pipi. C'est ça,

  • Speaker #0

    exactement. Et ça, waouh, c'est tellement appréciable. Bon, en termes de bruit, il y a du bruit parce que moi, je suis dans le domaine de la métallurgie. Donc, il y a du bruit parfois. Donc, on a des bouchons d'oreilles quand on a besoin, mais déjà, ce n'est pas tout le temps. Et puis, ça passe, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas un brouhaha permanent avec l'attention qui va avec. Parce que les enfants, il faut quand même avoir un œil dessus. Là, tu peux avoir un environnement bruyant sans avoir à y fixer ton attention.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est différent. Tu coupes automatiquement. Non, non. Donc ça... Après, moi, je suis dans un entrepôt qui est assez récent, qui date de 2019. Donc c'est vrai que c'est lumineux. J'apprécie parce que sur notre autre site, ça date des années 60. Et vraiment, c'est sombre, etc. Pour y avoir été plusieurs mois, je n'apprécie pas spécialement. Là, c'est vraiment... Ça reste un entrepôt, mais... Non, non, c'est sympa. J'ai un bureau. Ça, c'était un rêve aussi.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de petits rêves.

  • Speaker #0

    Et j'ai des collègues. Donc, on est trois dans le bureau. Je suis avec la technicienne qualité. C'est elle qui vérifie si les pièces sont correctes. Et puis, avec un autre collègue... qui est sur la partie réception. Donc, lui, il reçoit les pièces. Et puis, là, comme mon collègue qui est parti en décembre 2023 n'a pas été remplacé, il me seconde aussi sur la partie expédition. Et puis, il y a tous les collègues après de la chaîne de production que je côtoie tout le temps, en fait, aussi. Donc, voilà. Il y a toujours des collègues.

  • Speaker #1

    OK. Ce n'est pas quelque chose que tu appréhendais, toi, d'avoir des collègues d'entreprise ? Parce que ce ne sont pas les mêmes relations, je pense, qu'à l'école.

  • Speaker #0

    Non, ce ne sont pas les mêmes relations, mais je sais qu'il y a certaines écoles où ça ne se passe pas bien non plus. Des fois, elles sont trois, elles ne s'entendent pas. Il faut composer avec les caractères et les humeurs des uns et de l'humain de manière générale. Après, mon chef n'est pas sur le site, il est sur l'autre site. On le voit une fois par semaine à peu près. Sinon, je peux l'avoir au téléphone ou je l'ai sur Teams ou par mail. Je retrouve cette autonomie. qu'on avait dans l'éducation nationale. Et c'est très bien. Moi, ça me va bien. Je n'aimerais pas, je pense, avoir quelqu'un sur le dos tout le temps.

  • Speaker #1

    Ça faisait partie des choses que j'allais te demander parce que souvent, les gens choisissent soit la sécurité en prenant une autre branche du fonctionnariat, soit la liberté 100% avec les contraintes qui viennent avec, de l'entrepreneuriat. Et c'est vrai que la reconversion dans le salariat, c'est quelque chose que je vois moins souvent parce que souvent, ça veut dire reprise d'études, entretien d'embauche et donc manque de confiance en ses compétences et ainsi de suite. Sauf qu'il y a aussi cette fameuse question et des collègues, parce que c'est pas la même chose, et du supérieur hiérarchique. Parce que autant dans le secondaire, on a un supérieur hiérarchique sur site, autant nous, dans le primaire, si on voit l'inspecteur trois fois dans la carrière, c'est déjà pas mal. Donc c'est vrai que c'est pas du tout le même fonctionnement, peut-être le même stress, les mêmes attentes.

  • Speaker #0

    C'est très bien comme ça. Moi, ça me va bien.

  • Speaker #1

    Et c'est des relations qui, pour autant, ça se passe bien, quoi.

  • Speaker #0

    Ça se passe très bien. Oui, il n'y a pas de souci. Oui, oui. On se voit une fois dans l'année pour l'entretien individuel. Du coup, au début, je me dis, waouh, qu'est-ce que c'est que ce truc ? Parce que nous, on voit l'inspecteur, c'est ça, une fois tous les 3-4 ans.

  • Speaker #1

    Puis il ne nous augmente pas, lui.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Non, c'est cordial. Non, ça se passe bien. On peut dire ce qu'on a à dire. Non, ça se passe très bien. Après, concernant mes horaires de travail, grosso modo, c'est 8h-17h. Je commence à 8h30 le lundi et je finis à 16h le vendredi. Ah oui, alors je dis 17h, mais en fait non, c'est 16h30. En fait, on est en test depuis le 1er mars, pendant six mois. On teste de nouveaux horaires. Parce que jusqu'à présent, on avait une heure et demie de pause méridienne, ce qui était beaucoup quand tu restes sur place. Et du coup, on a eu une enquête il y a un an et demi. Et du coup, ils proposent ça en test là jusqu'à fin août. Donc du coup, tu vois, je n'ai pas encore intégré tout à fait mes nouveaux horaires. Donc c'est... Donc, c'est plutôt 8h, 16h30. 8h30 le lundi et 16h quand même le vendredi. Une heure de pause le midi. Ce qu'il ne faut pas moins, parce qu'après, on se permet quand même de couper. On a le temps de manger. Et puis, mes missions. Le matin, quand j'arrive, souvent, la chaîne de fabrication a commencé avant nous. Là, en ce moment, ils sont en 1h30. C'est-à-dire qu'il y a une équipe qui fait 5h, 13h. Et une autre équipe... qui fait 9h-17h30. Nous, quand on arrive, il y a déjà eu trois heures de production. Donc notre zone, là où ils déposent les pièces terminées, elle est déjà un petit peu remplie. Donc on a déjà des choses à traiter quand on arrive le matin. On fabrique des pièces métalliques. Et là, sur le site où je suis, on les peint. Et donc on envoie les produits peints chez les clients. Et c'est des pièces de toutes les tailles. C'est-à-dire des pièces qui font 2 cm de large et qui pèsent 3 g. Et on a des pièces qui... Alors, le plus grand que j'ai dû faire, 4 m de long. Des grands tubes de 4 m de long. Donc voilà, il faut les conditionner, etc. Donc c'est ça mes missions en fait, c'est de prendre connaissance des pièces qui sont dans ma zone. Avec le portefeuille qu'on édite tous les matins, c'est la liste des commandes des clients, voir quand est-ce que ça doit partir, etc. Si les quantités sont bonnes, s'il y a des choses qui manquent, moi il faut que je me renseigne de savoir où est-ce que c'est. Est-ce que c'est un défaut de qualité ? Est-ce que c'est un retard sur une pièce ? Est-ce qu'il y a eu une panne quelque part ? Et puis, quand la commande est complète, je la prépare et puis je l'envoie au client. Quand c'est des petites pièces, tu mets dans un carton, tu prépares une messagerie, genre comme tu fais sur Vinted, enfin voilà, des trucs comme ça. Si c'est des grandes pièces, eh bien, il faut commander des camions. Donc ça aussi, j'ai appris à évaluer le métrage que tu dois demander dans un camion. C'est un truc que je ne connaissais pas du tout avant. Et comme nous, on travaille en flux tendu, souvent Les pièces sortent et on me demande de prévoir le camion pour le jour où les pièces sortent. Et ce n'est pas facile puisqu'il faut que les camions soient commandés à J-2 généralement. Et donc, il faut que tu aies une connaissance des pièces ou alors tu cherches sur l'ordinateur le plan de la pièce, voir à peu près la taille qu'elle va faire, etc. Que tu réfléchisses à comment est-ce qu'elle va être conditionnée, etc. pour évaluer le métrage que tu demandes à la frêteur en fonction de ce que tu dois envoyer.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est un peu le niveau plus plus. de commander un car pour trois classes en sortie scolaire. C'est valu le nombre d'élèves, grosso modo, mais là, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #0

    C'est ça. Puis les élèves, ils bougent tout seuls. Nous, il ne faut pas que les chèques bougent, il faut que ça soit bien emballé. Il y a aussi ces précautions-là à prendre.

  • Speaker #1

    Que le service soit bien effectué, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Même si une fois que ça rentre dans le camion, ce n'est plus trop de notre responsabilité, c'est de la responsabilité de la frêteur. Mais c'est comme les élèves, Il faut que ça aille d'un point A à un point B en bon état. à leurs parents. Donc ça, ça fait partie de mes tâches. Ouais, grosso modo, c'est ça, c'est ça mes missions.

  • Speaker #1

    Si tu veux prendre des vacances, tu en as combien ? Comment ça se passe ? Est-ce que tu as le droit ou pas le droit de poser comme jour, par exemple ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai cinq semaines de congé, comme beaucoup dans le privé. On nous impose de prendre trois semaines entre juin et octobre. Donc ça, c'est propre à l'entreprise, avec un minimum de 10 jours consécutifs sur cette période. Alors par exemple, moi pour mes congés cet été, il faut que je m'entende avec mon collègue, puisque comme on est un peu en binôme maintenant, cette année, lui prend en août, parce que sa femme aussi prend en août. Donc moi, je prends juillet. Donc j'ai posé du 7 au 21, je crois que ça doit tomber comme ça. Et j'ai dû compter, parce que comme j'ai le 14 juillet dans mes congés, ça ne faisait pas 10 jours consécutifs si je ne prenais que deux semaines. Donc j'ai rajouté le lundi de la troisième semaine.

  • Speaker #1

    Tu seras obligée de prendre plus de vacances.

  • Speaker #0

    Et je ne veux pas prendre trois semaines, parce que moi, trois semaines, c'est trop. Et j'aime bien reprendre, par contre, je vais reposer une semaine en septembre ou en octobre. Là, j'ai demandé un petit délai, parce que normalement, il fallait que les congés soient posés fin janvier. Or, j'ai deux enfants en terminale, dont ma fille, qui va dépendre du parcours sup, qui peut partir à l'autre bout de la France. et donc j'ai demandé cette soupape d'une semaine pour la poser si jamais on a besoin de la déménager. Enfin, ceci, cela. Donc, ça a été accepté. Pour l'instant, je n'ai toujours pas posé ma troisième semaine. J'attends mi-juin. J'espère qu'on sera fixé sur sa destination. Tu vois, il y a quand même cette souplesse. Et les deux autres semaines ? Alors, l'année dernière, on n'a pas eu de chance, tous les employés, parce qu'on a fermé deux semaines au mois de décembre. D'habitude, on ferme une semaine. et là en raison d'un manque d'activité, c'est la conjoncture en ce moment c'est un peu plus calme sur certaines entreprises, ils ont fermé deux semaines. Donc moi j'avais posé, l'été dernier j'avais posé deux semaines et puis une semaine à la Toussaint du coup quand t'arrives fin décembre avec tes deux autres semaines, t'as plus de congés. Donc là moi j'ai plus de congés depuis je suis revenue début janvier et il faut que j'attende le mois de juillet pour avoir des congés. Mais je ne ressens pas, ça je le dis même encore maintenant au bout de deux ans et demi dans cette entreprise, Je ne ressens pas ce besoin de vacances comme je le ressentais dans l'éducation nationale.

  • Speaker #1

    Je l'ai déduit quand tu m'as dit « Oh, pas trois semaines, trois semaines de vacances, je trouve ça trop long. » Je me suis dit « Ah bah c'est dingue comme ça change quand même. » C'est pas la même fatigue en fait. Pas du tout.

  • Speaker #0

    Pas du tout. Avant, j'avais vraiment besoin. Au bout de sept semaines, c'est vrai qu'on était éreintés. On avait vraiment besoin de se poser, de changer de rythme. Et là, les week-ends sont des vrais week-ends.

  • Speaker #1

    Et c'est ce qui aide, je pense, à tenir plus longtemps sans avoir besoin de vacances. Parce qu'en fait, tu as toujours des moments off. Même tes soirées, c'est des vraies soirées.

  • Speaker #0

    Mes soirées sont des vraies soirées. Et puis, je finis à 16h30, là, maintenant, depuis un mois et demi. J'ai le temps de faire des choses le soir à partir de 16h30.

  • Speaker #1

    et puis tu n'arrives pas à la saturation aussi vite donc forcément tu peux laisser plus de temps aller entre tes dernières et tes prochaines vacances Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça Après, je reste la personne que je suis avec ma conscience professionnelle donc ça ne veut pas dire que je ne ramène rien à la maison dans ma tête le soir mais ce n'est pas tous les jours et puis ça passe chaque jour est différent Non, ce n'est pas autant sur la durée, ce n'est pas pareil

  • Speaker #1

    En termes de salaire, là maintenant, au poste où tu es, donc en CDI, tu gagnes à peu près combien si c'est fixe ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est fixe. Je suis à 1 700 euros par mois. Donc en fait, j'ai commencé, quand j'ai fait mon CDD, alors nous, on parle en taux horaire, j'ai dû commencer à 11,50 euros de l'heure. Après, quand je suis passée en CDI, j'étais à 12 euros. Après, j'ai eu une augmentation au bout d'un an, j'étais à 13. Et puis là, je suis à 14.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as des perspectives d'évolution salariale ?

  • Speaker #0

    Oui, en plus, je n'ai rien eu à demander. Mon mari m'avait dit, il va falloir que tu négocies ton salaire. Ça me faisait peur et tout ça. Puis en fait, non, ils ont reconnu mon boulot sans que j'aie besoin de demander quoi que ce soit. Donc, j'ai trouvé ça appréciable et gratifiant.

  • Speaker #1

    Voilà, tu es dans un environnement sain et bienveillant et honnête. Ça aide aussi.

  • Speaker #0

    Après, je ne sais pas si je pourrais encore grimper ou alors il faudrait que je prenne des responsabilités. et puis ça comme je l'ai dit J'en ai déjà là du coup, malgré moi, puisque mon collègue est parti et que du coup, j'ai endossé les deux rôles malgré moi. Mais ça me plaît. Mais bon, ça va. J'en veux pas plus non plus. Ça me va bien comme ça.

  • Speaker #1

    Donc, tu n'as pas de regrets globalement sur ta reconversion ?

  • Speaker #0

    Aucun. Non, vraiment. Même quand je mange avec mes anciennes collègues. C'est souvent les mêmes sujets que quand j'y étais et ça ne me manque pas du tout. Après, voilà, en termes de niveau de vie, je comprends que pour certains, ça soit un vrai questionnement. Mais ça aussi, c'est quelque chose qui s'est travaillé pendant le bilan de compétences. Et puis, en échangeant avec mon mari, on a aussi baissé notre niveau de vie. Évidemment, on ne fait pas la même chose qu'avant. Mais bon, si c'est pour du mieux, après, moi, j'ai tellement gagné en charge mentale en moins, je suis apaisée. Donc, je trouve que ça l'y vaut largement.

  • Speaker #1

    Et je pense, déjà il y a ça, évidemment qui est relatif, c'est pas juste une histoire d'argent, je pense que le bien-être au quotidien n'a pas de prix, même si c'est un peu facile à dire peut-être parfois, mais n'empêche que quand on le découvre, on se dit que ça valait bien quelques centaines d'euros de juste bien dormir, pouvoir manger, ne pas être malade, être en forme, profiter de la vie quoi. Je vais pouvoir te poser la dernière question. Saurais-tu complété la phrase « avant j'étais prof » aujourd'hui ? je suis.

  • Speaker #0

    Quelqu'un l'a déjà dit, mais en fait, quand j'ai commencé mon bilan de compétences, sur un petit papier, j'avais écrit que je visais l'épanouissement, parce que du coup, je n'étais plus épanouie. Et donc, c'est ça. Avant, j'étais prof, maintenant, je suis épanouie.

  • Speaker #1

    Eh bien, ça me fait franchement plaisir, d'autant que j'ai pris des petites notes de nos conversations de 2021. Tu m'avais notamment dit, donc dans la période d'octobre 2021, ... Les dernières semaines ont été difficiles. J'étais perdue. J'ai beaucoup pleuré, beaucoup douté. Mais là, je sens que je tiens un truc et je serai honorée de témoigner quand j'y serai arrivée. Ça me met presque une larme à l'œil. C'est trop mignon.

  • Speaker #0

    On se disait, c'est la bouclée bouclée, en fait.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Et je trouve ça beau parce qu'en fait, je trouve ça chouette pour toi. Parce que moi, je me souviens d'être en direct de ce moment où on avait ces échanges et où... On n'avait pas d'idée de ce que le futur allait donner. Donc voilà, on ne savait pas que ça allait être aujourd'hui une telle réussite. Et donc de le voir comme ça avec du recul, je trouve ça beau en fait. Et de me dire que ça, à la fois ça paraît long quand on est sur le moment et quand on attend ses démarches. Et puis d'un autre côté, de se dire que voilà, en fait, aujourd'hui, t'es épanouie. T'as fait des choix qui te conviennent. et qui sont pas forcément tous faciles parce que les choix c'est aussi parfois des concessions, des sacrifices, beaucoup de temps de réflexion, mais que les gens qui écoutent là puissent se dire « Ah, elle a ressenti ce mal-être, comme peut-être là les gens qui écoutent ressentent en ce moment, mais trois ans, quatre ans plus tard, elle va aussi bien » , je trouve que c'est un beau message à faire passer en fait. Ça se fait pas en claquant des doigts. Et ce n'est pas parce qu'on ne va pas bien et qu'on a l'impression que ça n'ira pas, que ça ne va pas. Il y a des solutions et pas toujours celles auxquelles on s'attend, et notamment la logistique.

  • Speaker #0

    Et puis tous ces doutes et tout ça, ça fait partie du chemin aussi. Pour arriver là où j'en suis maintenant, il a fallu que je passe par toutes ces étapes. Et en fait, c'était dur sur le moment, mais en fait, je suis très reconnaissante de tout ce chemin parcouru. Ton podcast est arrivé au bon moment parce que du coup, ça m'a permis de me rendre compte que c'était possible. Avec le témoignage d'Émilie, là, dans les premiers, je me suis dit, ouais, donc c'est possible. Et puis même si je démissionne, parce qu'elle a démissionné, c'est pas grave, en fait. Enfin, on s'en sort. Il y a toujours des solutions. Donc ça m'a donné vachement d'espoir. Je me revois encore jardiner avec ton podcast. Sur les oreilles. Mais voilà, ça a vraiment été une bouffée d'oxygène. Et c'est pour ça que je dis la boucle est bouclée, parce que du coup, c'est génial d'avoir commencé mes espoirs avec toi. Et puis du coup, de terminer en témoignant. Donc,

  • Speaker #1

    je suis super contente. C'est trop mignon. La boucle se boucle pour moi aussi, parce que me dire qu'au départ, j'ai créé le podcast pour moi me reconvertir et qu'à la deuxième année, je me suis dit, allez, je vais continuer, ça va peut-être aider des gens. Au final, le temps s'étire et je suis toujours là cinq ans plus tard à le faire. Mais c'est touchant pour moi aussi de me dire que toutes ces heures bénévoles passées à interviewer, monter, mixer, poster, partager, blablabli, blablabla, c'est beaucoup de travail, d'investissement et même émotionnellement, mine de rien, c'est beaucoup d'émotion, c'est prenant. Mais de me dire que ça sert vraiment, c'est touchant, c'est gratifiant. Et c'est surtout que là, j'arrive à un stade où ça sert de plus en plus. J'ai de... Forcément, comme le temps passe, les gens qui écoutaient le podcast en 2020, 2021, 2022, ben arrivés en 2025, en fait, souvent, soit ils ont eu le déclic, soit ils ont commencé les démarches, soit ils sont reconvertis comme toi. Et du coup, moi, je suis contente de me dire, je fais pas tout ça pour rien.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, non, non, mais c'est clair. Tu devrais être remboursée par la Sécurité sociale.

  • Speaker #1

    Ça, on me l'a dit souvent, mais j'attends toujours.

  • Speaker #0

    T'as fait un dossier ?

  • Speaker #1

    Moi qui cherchais des sponsors pour la fin de l'année parce que j'en ai pas, je fais un appel. Si quelqu'un de la sécu nous écoute, il y a de la place pour un petit spot promotionnel.

  • Speaker #0

    Ah c'est clair. Ah non, non, mais c'est sûr. Ça a été une vraie bouffée d'oxygène, donc encore merci.

  • Speaker #1

    Écoute, merci à toi du coup de boucler cette boucle et de prendre le temps de partager ton expérience sans filtre, sans tabou, sans langue de bois. parce que c'est ça que j'aime aussi avec ce podcast. Et c'est important, je pense, pour les gens d'avoir des vraies réponses et pas des on-dit. Donc, c'est l'idéal avec des gens comme toi qui ont fait tout ce processus. Donc, merci. Et puis, je te souhaite le meilleur pour la suite dans la logistique ou ailleurs. Qui sait ? Ah oui,

  • Speaker #0

    pourquoi pas. Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Pensez à vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains. Pour m'aider à faire connaître l'émission, vous pouvez la noter et la commenter sur votre application d'écoute. Je vous invite également à la partager avec vos proches, vos collègues et sur vos réseaux sociaux. Retrouvez l'actualité du podcast sur Instagram et Facebook, et si vous avez besoin d'aide dans votre propre reconversion, jetez un oeil à mon site internet. Vous y trouverez la liste de tous les épisodes du podcast, des articles de blog, des idées de formation et mes propositions d'accompagnement. À bientôt !

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Description

Bienvenue sur Avant J’étais Prof, le podcast des enseignants qui ont osé la reconversion.


Dans l’épisode du jour, j’ai le plaisir d’échanger avec Anne, une ancienne auditrice du podcast qui s’est reconvertie en même temps que moi. Anne a 46 ans, 2 enfants, et elle a été professeure des écoles pendant 20 ans. Aujourd’hui, elle travaille dans le secteur de la logistique en tant que salariée et elle n’a vraiment aucun regret.

Comment en est-elle arrivée à envisager ce métier dont personne ne parle ? Qu’est-ce qu’on ressent quand on s’apprête à reprendre ses études alors qu’on n’a plus 20 ans ? Et combien de temps ça prend, de passer du doute permanent au sentiment d’épanouissement ?


C’est ce que vous allez découvrir dans cet épisode !

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Avant j'étais prof, le podcast des enseignants en reconversion. Je m'appelle Florence, j'ai été professeure des écoles pendant 6 ans et j'ai créé cette émission en 2020 pour me motiver à quitter un métier qui ne me convenait plus. Aujourd'hui, j'aide les profs qui le souhaitent à avancer sur le chemin de la reconversion professionnelle. Dans l'épisode du jour, j'ai le plaisir d'échanger avec Anne, une ancienne auditrice du podcast qui s'est reconvertie en même temps que moi. Anne a 46 ans, deux enfants et elle a été professeure des écoles pendant 20 ans. Aujourd'hui, elle travaille dans le secteur de la logistique en tant que salariée et elle n'a vraiment aucun regret. Comment en est-elle arrivée à envisager ce métier dont personne ne parle ? Qu'est-ce qu'on ressent quand on s'apprête à reprendre ses études alors qu'on n'a plus 20 ans ? Et combien de temps ça prend de passer du doute permanent au sentiment d'épanouissement ? C'est ce que vous allez découvrir dans cet épisode. Cette cinquantième interview d'Avant j'étais prof met un très beau point final à la cinquième saison du podcast. Et après avoir longtemps répété que cette saison serait la dernière, j'ai le plaisir de vous annoncer officiellement que j'ai pris la décision de revenir à la rentrée prochaine pour vous accompagner dans votre reconversion une sixième année. Je vous souhaite une belle fin d'année scolaire et une très bonne écoute. Bonjour Anne.

  • Speaker #1

    Bonjour Florence.

  • Speaker #0

    Je te souhaite la bienvenue sur le podcast après avoir échangé avec toi pendant quatre ans. déjà déjà le temps passe vite puisque je remontais nos échanges on a commencé à parler à la première année de diffusion du podcast et donc pendant nos tout premiers échanges en avril 2021 même

  • Speaker #1

    moi j'avais pas commencé à me reconvertir et moi non plus c'était encore qu'une idée mais voilà une idée de plus en plus présente et du coup c'était chouette parce que là de relire tout ça

  • Speaker #0

    A posteriori, quatre ans plus tard, je me dis quand même pour toi comme pour moi, que de chemin parcouru.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Est-ce que pour débuter, tu pourrais te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, je m'appelle Anne, j'ai 46 ans, je suis mariée, j'ai deux enfants de 16 ans et demi et 18 ans. Et j'ai été professeure des écoles pendant 20 ans.

  • Speaker #0

    Chapeau pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une raison particulière qui t'a poussé vers ce métier à la base ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai baigné dedans quand j'étais petite. Ma maman était enseignante également. Donc, c'est vrai qu'à l'époque, quand on était malade, on allait dans la classe de maman au lieu de rester tout seul à la maison. Voilà, des choses comme ça. Donc, je pense que ça m'a un peu formée. Je jouais à la maîtresse avec ma sœur. Alors, c'était ça ou sage-femme. Et puis, finalement, c'est le professeur des écoles qui était le plus présent au fil du temps.

  • Speaker #0

    C'est marrant que tu dis ça parce que... dans les échanges que j'ai retrouvés de nous deux, tu me parles de cette envie d'avoir, potentiellement, avoir pu être sage-femme et du métier de doula. Et c'est marrant que t'en reparles là, du coup. Oui,

  • Speaker #1

    déjà, j'avais oublié. C'est vrai. Oui, toujours le monde de l'enfance et puis je trouve que la maternité, c'est un moment merveilleux dans la vie d'une femme et je pense que ça m'aurait vraiment bien plu. plus de faire ça. Mais après, ce qui m'avait rebutée, c'était à l'époque, il fallait passer par l'école d'infirmière, je crois, quelque chose comme ça. C'est plus comme maintenant. Donc voilà, j'avais abandonné l'idée et puis je m'étais lancée dans le professorat.

  • Speaker #0

    Et au final, est-ce que tu t'y es bien plus pendant 20 ans ?

  • Speaker #1

    Pas pendant 20 ans. J'ai mis si bien plus... Je dirais que à la naissance de ma deuxième, j'ai pris conscience de la part que prenait ce métier sur la vie perso. Et du temps qu'il fallait pour préparer la classe, etc. Et qu'avec, en plus, mes deux enfants étaient rapprochés, ils avaient 19 mois et demi d'écart. Donc, c'est vrai que passer les siestes, en fait, on n'avait plus de temps pour préparer. Donc, j'ai pris conscience de ça, même si avant, je le savais. Mais quand on est tout seul avec son conjoint, en fait, on arrive à trouver du temps pour préparer sa classe. Ce n'est pas pareil. Et là, c'est contraignant d'avoir l'impression de rater. L'enfance, en fait, de passer du temps à préparer ses cours plutôt qu'être auprès de ses propres enfants, d'avoir moins de patience le soir quand on rentre parce qu'on a déjà géré d'autres enfants. Voilà, donc tout ça, ça fait son petit bonhomme de chemin pendant 12 ans, du coup, jusqu'à ce que je franchisse le cap.

  • Speaker #0

    Comme quoi, ça se fait pas en claquant des doigts. C'est déjà que moi, je trouve que j'ai mis du temps parce que j'ai mis un peu plus de 4 ans. Mais c'est vrai que là, tu me bats à plate couture.

  • Speaker #1

    Puis il y a un moment où tu fais la part des choses, où tu te dis, bon, je m'investis moins. Mais malgré tout, moi, je sais que j'ai une certaine conscience professionnelle. Donc, même si on s'investit moins, de toute façon, il y a des choses qu'on fait quand même toujours. Et puis, pendant un moment, je me suis dit, bon, tu vois ça plus comme un job alimentaire. Et puis voilà, mais en fait, tu n'y arrives pas, ce n'est pas un métier qui est juste alimentaire. Donc, c'est revenu. Et puis, jusqu'au jour où mon mari m'a dit, si... C'est vraiment ton souhait, je te suis. Et puis là, c'était la petite phrase qui m'a aidée à franchir le pas. Parce qu'on se sent soutenue, donc c'est quand même plus simple.

  • Speaker #0

    Ça change tout. Je pense que l'entourage, c'est vraiment une part énorme. Moi, je vois la différence pour les personnes qui me contactent. Je vais parler au féminin parce que c'est 95% de femmes. Mais entre celles qui sont soutenues par leur conjoint et celles qui ne le sont pas. Et par pas, j'entends... pas du tout, des maris qui refusent que leur femme se reconvertisse, ça m'asseure de moi, il y a une différence c'est tout un monde quoi c'est vraiment pas du tout la même chose mais le sujet que tu soulèves des enfants je vais parler de quelque chose de ce que je connais pas puisque je n'ai pas d'enfant mais je pense que c'est un véritable sujet qui peut être intéressant à traiter parce qu'en fait quand moi j'étais prof et même là en dehors de mon métier de prof, quand je parle même avec des gens du privé Il y a souvent ces choses qui reviennent de « ah bah tel collègue, depuis qu'il a des enfants, il est moins investi au boulot » . Et d'un autre côté, les personnes qui ont leurs enfants sont et fatiguées et ont d'autres Ausha à fouetter. En fait, c'est un peu la logique d'avoir un intérêt plus prononcé pour ta famille, ton enfant qui vient de naître, que pour un travail. donc c'est à la fois logique et à la fois les gens qui n'ont pas d'enfant et qui... particulièrement sont vraiment plus jeunes et n'en sont pas du tout à cette réflexion-là, souvent ne comprennent pas l'impact que ça peut avoir. Et tu vois, même moi qui n'en ai pas, je ne peux pas ressentir, mais je comprends à force de voir des gens autour de moi qui ont des enfants, le changement que ça peut être dans une vie. Et l'important, c'est la place que ça prend. Et encore heureux, si on préférait être au travail qu'avec ses enfants, ce serait inquiétant. Mais c'est un véritable sujet parce que la carrière, elle, ne change pas vraiment. À moins de choisir de se mettre de côté, ce qui est majoritairement le cas de la femme plus que de l'homme dans les couples hétérosexuels. Et donc, ça vient avec une baisse de tes revenus, un impact parfois sur ta carrière. En fait, c'est une véritable réflexion à avoir. Et c'est vrai qu'un métier comme celui d'enseignant, où tu donnes beaucoup d'attention à beaucoup d'enfants, c'est dommage de rentrer chez toi et de ne plus avoir cette énergie pour tes propres enfants et d'être déjà fatigué. Et puis, tu as tout ce travail qui ne s'arrête pas à la porte de la classe et qui vient avec toi à la maison et qui impacte ta vie de famille. Donc, en fait, je pense qu'il y a un véritable sujet à traiter autour de ça qui ne sera pas traité par moi parce que j'y connais rien. Mais je me rends compte, même sans être concernée, que je pense que ça a vraiment son importance et dans la vie d'une femme et dans une carrière.

  • Speaker #1

    Et puis, il me le dit, mon mari me dit, tu es beaucoup plus détendue, en fait. Je suis moins fatiguée. Nerveusement, c'est plus facile. enfin... Donc, vraiment, ça prend sur ta patience, etc. Donc, ce n'est pas facile. Puis, en plus, quand mes enfants étaient petits, j'avais des élèves de maternelle aussi. Donc, voilà. Double dose de bruit et d'agitation. Donc, forcément, le soir, tu rentres, tu es crevé. Puis,

  • Speaker #0

    c'est vrai que les petits sont plus demandeurs. Ils ont plus besoin d'attention, ce qui est tout à fait normal, que des plus grands. Donc, si tu as et petit à la maison et petit en classe, je peux comprendre que ce ne soit pas évident.

  • Speaker #1

    Non, non, non.

  • Speaker #0

    Sachant que dans nos échanges que j'ai retrouvés, tu parlais du métier de doula, tu avais parlé de la rédaction web et puis finalement, la logistique. Comment est-ce que tu en es arrivée à cette finalité ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je ne connaissais pas le mot. Enfin, je connaissais le mot, mais je ne savais pas ce que ça cachait derrière en termes de métier. Donc, pour y arriver, j'ai fait un bilan de compétences. D'abord, j'ai cherché au sein de l'éducation nationale parce que j'ai d'abord voulu mobiliser mon CPF. Or, on m'a demandé pourquoi. pourquoi c'était. Donc, j'ai dit que c'était pour faire un bilan de compétences. Et là, on m'a dit, ah non, de toute façon, ça vous sera refusé puisqu'on propose la même chose dans l'éducation nationale. Donc, on m'a orientée vers la conseillère de proximité.

  • Speaker #0

    Oui, elle a des noms différents en fonction des académies, mais c'est bien elle.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je l'ai rencontrée... Du coup, je pense que ça doit être... Quand tu dates avril 2021, je crois que ça doit être les premiers moments où j'ai dû la rencontrer. Je l'ai rencontrée une fois par mois avant l'été. J'ai dû la rencontrer avril-mai-juin. En juin, elle m'a laissé... Elle m'avait donné un site web. Il fallait que je fasse des paquets, que je classe les métiers qui m'intéressaient en groupe. Et elle m'a laissé deux mois là-dessus. Et là... Début juillet, j'ai dit à mon mari, mais on n'avance pas. Enfin, ça ne sert à rien. Et lui, il écoutait le podcast de Mathieu Stéphanie.

  • Speaker #0

    Génération Do It Yourself.

  • Speaker #1

    Exactement. Qui venait de recevoir le PDG de Chance, donc une entreprise qui propose des bilans de compétences. Et j'ai écouté le podcast. Et du coup, c'est vrai que la façon de faire m'a vraiment séduite. Moi, je m'étais renseignée en local sur les prix des bilans de compétences. sont des thérapies. plus de 2000 euros, c'était vraiment hyper cher. Et puis là, ça devait être 1200 euros à l'époque, parce que je crois que ça a augmenté depuis. Puis du coup, on en a beaucoup discuté. Les vacances arrivaient, c'était début juillet. Moi, je voyais que ça n'avançait rien du tout avec l'éducation nationale. Or, ma décision, elle était prise, donc j'avais vraiment envie que ça avance. Et il me dit, écoute, si tu veux, tu t'inscris. Et puis, on voit ça comme un investissement. Certes, c'est une dépense, mais c'est aussi un investissement sur l'avenir. Et donc, du coup, j'ai commencé, première quinzaine de juillet, j'ai commencé le bilan de compétences. Donc, c'est un bilan en ligne, mais tu as une coach que tu rencontres toutes les deux, trois semaines et qui te donne des devoirs.

  • Speaker #0

    Pas trop dépaysé.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, juillet-août, je n'ai fait que ça. Des fois, j'y passais peut-être 20 heures par semaine parce qu'il y a toute une phase d'introspection très intense. Et puis après, il y a ce qu'on appelle le Tinder des métiers. Ce que toi tu auras défini en termes de... Il y a plusieurs piliers. Il y a le pilier financier, il y a le pilier environnement de travail, il y a le pilier de tes valeurs, etc. Et bien, ils te proposent des métiers qui pourraient coïncider avec ce que toi tu as défini au préalable. Et puis, soit tu passes, soit au contraire, tu valides, etc. J'avais mis énormément d'attentes sur cette partie parce que pour moi, ça allait être la révélation. Et en fait, j'ai été hyper déçue parce qu'il n'y a rien. qui ressortait plus que ça. Je n'avais pas de coup de cœur sur les métiers qu'on me proposait. Parce qu'en fait, j'ai longtemps eu envie de changer, mais je disais toujours, mais pourquoi faire ? Et c'est quelque chose que j'entends encore chez des copines. C'est vrai, on ne sait pas ce qu'on pourrait faire après.

  • Speaker #0

    C'est souvent soit trop d'idées, soit pas assez, soit un manque de confiance en ses compétences et donc persuader que qu'est-ce que tu pourrais bien faire d'autre, dans le sens, qu'est-ce que tu serais bien capable de faire d'autre ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Où est-ce qu'on voudra de moi ?

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Bagage d'éducation nationale. Donc, grosse déception parce qu'il n'y avait rien qui se détachait. C'était, voilà. J'ai eu un petit coup de mou. Et puis, mine de rien, après, ça te sort une liste en termes de pourcentage de tes centres d'intérêt. Et donc, il y avait ingénieur logistique que j'avais sélectionné, sans trop savoir, mais il y avait une description. Donc, effectivement, les tâches, etc. me correspondaient. Et il y avait trois métiers de la santé. il y avait infirmière, il y avait psychomotricienne et il y avait ergothérapeute alors après avec tout ça tu fais des enquêtes métiers c'est la troisième phase du parcours soit tu rencontres physiquement des professionnels soit tu les appelles, tu fais des interviews etc. pour te rendre compte de la réalité du terrain parce que bon on a tous des représentations nous les premiers sur nos métiers de prof c'est clair mais c'est qu'en discutant avec les personnes que tu sais vraiment de quoi ils retournent Alors, les métiers de la santé, ce n'est pas que ça ne me déplaisait pas, mais c'est que du coup, pour y arriver, ça pouvait prendre du temps. Des formations non rémunérées, puis pour ce qui était ergothérapeute et psychomotricien, éloigné de chez moi. Donc avec en plus, psychomotricien, c'est quatre ans. Je crois que l'école, elle est à Laval. Enfin voilà, ce n'était pas rien. Et puis ingénieur logistique, alors ingénieur, on laisse tomber, mais la logistique, du coup, ça m'a permis de creuser parce qu'il y a plein de métiers dans le domaine de la logistique. Et effectivement, j'ai fait des interviews avec plusieurs personnes, préparateur de commandes, une responsable logistique, coordinateur logistique, voilà. Ils m'ont tous vraiment transmis l'amour de leur métier. Et donc après, j'ai creusé en termes de formation, qu'est-ce que ça impliquait, combien de temps, etc. Et donc, je me suis orientée sur une reprise d'études, préparer un BUT, anciennement DUT Clio, qualité logistique industrielle et organisation. Donc là, pareil, ça a été des démarches. parce que du coup, il a fallu que je me rapproche de l'IUT de Nantes, parce que moi, je suis en Vendée. Je suis allée au salon de l'étudiant.

  • Speaker #0

    Ça fait monter la moyenne d'âge.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis surtout que je devais avoir mes enfants avec moi, qui étaient à l'époque, ils devaient être en troisième ou en seconde, je crois. Donc du coup, les gens leur demandaient s'ils étaient pour eux. Non, non, c'est pour moi, donc c'était très drôle. Donc là-bas, j'ai rencontré la responsable du département Clio de l'IUT de Nantes. Après, j'ai été invitée à une journée en immersion. Donc l'appareil est arrivé à l'IUT, la moyenne d'âge est très, très basse. Mais voilà, jusqu'à moi, et là, c'est bête que du coup, ça ait changé juste avant que moi, je rentre à l'IUT. Ils avaient une formation en un an, justement dédiée au personnel en reconversion.

  • Speaker #0

    Ah, c'est top. J'allais te demander si ça n'existait pas, parce qu'il y a du monde quand même à se reconvertir, mine de rien, et c'est peut-être plus simple pour tout le monde comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors que moi, je rentrais sur le passage du DUT au BUT, donc trois ans. Donc voilà, ce n'est pas la même chose. J'étais certes la personne la plus âgée à cette journée d'immersion, mais bon, voilà, je sais que de toute façon, ça se faisait. Je n'étais pas une extraterrestre non plus. Après, je me suis inscrite. il a fallu valider l'inscription par une validation des acquis de l'expérience. Gros dossier pareil il faut que tu retrouves tes diplômes tes bulletins de salaire de même de tes jobs étudiants les trucs comme ça. Bon ça ça m'avait déjà été demandé pendant mon bilan de compétences parce que du coup il fallait que tu retraces ton parcours donc c'était déjà prêt mais administrativement je sais que toi t'aimes pas trop l'administratif et moi non plus Tu sais que cette année on fête les 10 ans d'anniversaire de toutes les années où je dis Merci.

  • Speaker #0

    l'année prochaine, je vais chercher mon diplôme de prof. J'y suis toujours pas allée. Je suis même plus prof depuis. Mais un jour, j'irai.

  • Speaker #1

    Donc, j'ai fait ce dossier. On m'a accepté à l'IUT. Et du coup, j'ai fait ma rentrée en septembre.

  • Speaker #0

    Et avant de faire ta rentrée, t'as dû quitter l'éducation nationale.

  • Speaker #1

    Donc, ça, c'était aussi une autre étape. Dans le bilan de compétences, en août, c'était le tinder des métiers, comme je disais. En septembre, j'ai commencé mes enquêtes métiers et je faisais ma rentrée en même temps. que je ne savais pas, je ne savais pas que c'était ma dernière rentrée, mais c'était ma dernière rentrée. Et donc là, tu es déjà sur une autre planète, en fait, parce que tu fais ta rentrée, mais tu es déjà quand même ailleurs. Enfin, tu te projettes. Et je n'étais vraiment plus là, en fait, à partir du mois d'octobre, parce que les choses s'étaient accélérées, la décision était prise de faire une formation dans la logistique, et il fallait que je prenne ma décision sur comment quitter l'éducation nationale. Et en termes de timing, il y a des délais à respecter mine de rien je crois que c'était avant novembre qu'il fallait que la demande soit faite, donc moi j'ai opté pour la rupture conventionnelle puisque je partais avec un petit pécule moi j'estimais qu'après 20 années au sein de l'éducation nationale je ne pouvais pas partir sans rien t'es presque indu en fait ça me paraissait normal après je connaissais les difficultés de l'obtenir puisque l'année avant moi il y avait eu 22 demandes et seulement 4 personnes Ils avaient obtenu leur rupture conventionnelle. Ça partait pas bien du tout. Mais voilà, j'ai quand même fait la demande. Je me dis, voilà, au cas où. Donc, j'ai déposé ma lettre en octobre, ma lettre commandée. En novembre, j'étais reçue pour un entretien avec l'IA adjoint et quelqu'un d'autre. J'ai marqué les esprits parce qu'en fait, personne ne se reconvertit dans la logistique.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Dans les enseignants. Ils m'ont dit, généralement, vos collègues, elles veulent s'orienter dans la sophrologie, ouvrir une librairie, des choses comme ça. Et ils me disent, là, vous dénotez. Sans que je sache que c'était bon ou pas bon. Mais enfin, ils avaient marqué le fait que... Je me débarquais quand même. J'avais préparé un PowerPoint et tout. J'avais vraiment mis à fond là-dessus. C'était l'entretien ou jamais. Donc, pas le choix. Il fallait que je donne... tout ce que j'avais. Et puis mon bilan de compétences m'avait énormément préparée à ça. Parce que dans les devoirs que te donne ta coach toutes les deux, trois semaines, tu dois t'enregistrer sur ton téléphone, et il y a un thème précis à chaque fois. Et tu dois argumenter, en fait. Le premier, c'est tes valeurs, tes choses comme ça. Puis en fait, plus tu avances, mais ça je l'ai compris après, plus tu te rends compte que ça te prépare à un entretien d'embauche. Parce que du coup, tu te vends. Chose qu'on ne sait pas du tout faire quand on est prof des écoles. Et donc, en fait... j'étais hyper à l'aise quand j'étais face à ces deux personnes de l'éducation nationale en fait tout ça en amont on l'avait travaillé indirectement même après quand ma coach elle a su que j'avais l'entretien on a rebalayé des choses et j'avais les arguments et puis voilà quoi et je pense même qu'il y a deux choses il y a ce côté là le fait que t'étais bien préparée et que t'avais confiance en toi et

  • Speaker #0

    je pense qu'il y a aussi le fait que t'y es allée dans un certain état d'esprit t'y es pas allée en te disant ça sert à rien je l'aurai jamais t'y aller en te disant « Eh, les cocos, j'ai fait 20 ans, c'est presque un dû. » Donc je veux bien, t'y es pas allée pour pas l'avoir, quoi. T'y es allée pour l'obtenir. Et je pense que dans la posture que tu prends lors de l'entretien, même dans la façon dont tu as préparé ton entretien, ton dossier, ton PowerPoint et tout, je pense que c'est pas du tout la même qu'un ou une enseignante qui arrive les mains dans les poches en se disant que c'est foutu. Et eux, ça, le ressentent aussi. Donc je pense que là, t'avais quand même deux gros atouts de ton côté, heureusement. que tu l'as obtenu parce que c'était amplement mérité.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est vrai que dans cette année de reconversion, deux fois, on a salué ma détermination. Là, à l'Éducation Nationale, c'est vrai qu'ils me l'ont dit, vous avez l'air déterminée. Et mon patron maintenant me l'a dit aussi à mon entretien d'embauche. Il me dit, vous avez l'air déterminée. Et en fait, j'étais super bien préparée. J'avais cet état d'esprit, effectivement. C'est maintenant ou jamais. Et donc, ça, c'est en novembre. Et puis après, c'est le silence de l'Éducation Nationale, tu sais. t'as pas de réponse, on te dit vous aurez pas de réponse avant le mois d'avril et puis parce que ça dépend des budgets c'est ce qu'on te dit, qu'ils sont votés en janvier ou quelque chose comme ça donc c'est pour ça qu'il fallait que ça soit fait avant janvier et puis fin mars mon fils avait la grippe il était tout seul à la maison ça sonne à la porte, moi j'étais au boulot et il me raconte ça le soir évidemment et il me dit, le facteur il avait un recommandé mais j'ai pas eu le droit de le prendre parce qu'il fallait signer et c'était pas toi Merci. Et c'était dans les dates. Je disais, non, c'est pas possible. C'est pas possible. Donc, j'envoie un message à mes collègues. Et je dis, oh là là, j'ai un recommandé à aller chercher. Il sera dispo demain à la poste. Et là, mes collègues, vas-y, avant d'embaucher, ça ouvrait à 8h. Vas-y, avant d'embaucher, si jamais t'es en retard, c'est pas grave, on prend tes élèves, etc. Elles connaissaient l'enjeu.

  • Speaker #0

    Solidarité.

  • Speaker #1

    Exactement. En fait, je suis arrivée à l'heure avec le fameux papier que j'ai ouvert dans la voiture. Je me suis filmée avec mon mari. J'étais en visio avec mon mari pour lui annoncer. Et voilà, c'était accepté. Le soulagement, quoi. Le soulagement. Vraiment, j'en garde un très, très bon souvenir. Mes collègues, après l'école, étaient au taquet de connaître la décision. Et voilà, quoi. Alors, si ça avait été refusé, j'aurais démissionné parce que j'étais... De toute façon, j'étais très avancée dans mon engagement pour la suite. Donc, de toute façon, je partais. Mais il vaut mieux partir avec des sous que sans rien,

  • Speaker #0

    quoi. Je suis bien d'accord, parce que du coup, tu as eu combien d'indemnités, si tu es d'accord de chiffre ?

  • Speaker #1

    Oui, il n'y a pas de souci. J'ai eu 20 000 euros. Après, ce que j'entendais dans celles qui ont eu des ruptures, c'est à peu près 1 000 euros par année. Souvent, c'est ce que j'ai remarqué.

  • Speaker #0

    Et en plus de ça, le chômage.

  • Speaker #1

    Exactement, le chômage. Ah oui, alors ça aussi, c'est quelque chose qu'on a... Moi, je demandais à partir au 31 août. Parce que ça aussi, ça fait partie de l'entretien que tu as avec l'inspecteur. Ils m'ont dit que ça ferait un peu tard ou quelque chose comme ça. Après, moi, ce que je voyais, c'est que j'aurais deux mois de salaire, du coup. Je voyais aussi le côté financier. Et du coup, en termes d'argumentaire pour la négociation, je dis écoutez, moi, je suis prête à quitter au 15 juillet. Moi, ça me permettra justement d'entamer toutes les démarches pour m'inscrire à Pôle emploi. À l'époque, c'était Pôle emploi. Et je dis vous, ça vous arrange ? Enfin, voilà, en termes financiers, etc. Et donc, c'est un argument aussi qui a pesé en ma faveur. Parce que du coup, je m'asseyais sur six semaines de salaire. Voilà. J'étais prête à faire cet effort. Et ils ont salué. Ils m'ont dit ça. Ils appréciaient que je fasse aussi un geste, etc. Ah non, c'est qu'à la base, pardon, je voulais partir au 31 décembre. J'ai tenté. Voilà. Ah,

  • Speaker #0

    en cours d'année.

  • Speaker #1

    Ouais, en cours d'année. Parce que pour pouvoir faire des stages, ça devait être ça. Pour pouvoir faire des stages et quelque chose comme ça. J'ai oublié avec le temps. Et donc, ils m'ont dit non, on laisse partir au 31 août. Et je dis, dans ce cas-là, moi, j'aimerais bien partir au 15 juillet. C'est ça, l'historique du truc. Et au 15 juillet, alors pareil, moi, j'avais lu que c'était tout un truc pour récupérer l'attestation de situation. Et je me suis dit, en plus, c'est le 14 juillet. Ça devait tomber un week-end comme un fait exprès. Et en fait, non. Dès le 16, j'avais tout ce qu'il fallait pour m'inscrire.

  • Speaker #0

    l'injustice. Tu sais que j'ai mis quatre mois... à obtenir ce papier et que je ne pouvais pas m'inscrire définitivement à Pôle emploi à cause de ça et que toutes les deux semaines je relançais et que j'avais rien. Ils ont mis quatre mois à me l'envoyer et du coup, mes droits et tout ça, tout a été décalé de quatre mois. Alors, c'est rétroactif, donc ce n'est pas grave. Et puis, mon activité avait commencé et je me débrouillais très bien financièrement à ce moment-là. Mais n'empêche qu'imagine si ça n'avait pas été le cas, si ça n'avait pas été bien lancé, si j'avais eu trois enfants seuls à m'occuper. Je sais pas, ils se rendent pas compte, c'est juste un papier à scanner en plus, quoi. Moi, ça m'a rendu dingue, il y a plein de gens pour qui c'est très long, et moi, ça a été, mais... interminable. Et pour aucune raison précise. Ah oui.

  • Speaker #1

    Alors que moi, sincèrement, alors Pôle emploi je pouvais m'y inscrire que le lendemain de ma radiation, donc le 16. Et franchement, ça a duré une semaine, le temps d'envoyer les papiers, les retours, les machins. Et c'est tout.

  • Speaker #0

    Pôle emploi, j'ai trouvé ça rapide et efficace par rapport à tout ce qu'on entend. Mais en fait, c'est souvent les gens du privé qui parlent de Pôle emploi. Et c'est peut-être lent et inefficace par rapport à leurs habitudes administratives. Mais nous, on compare à l'éducation nationale. Donc en fait... On va être dans la même jauge. Oui, c'est assez relatif, finalement.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Non, non, non, non. ça a été hyper rapide. Ça a été hyper rapide. Et puis, le 1er août, j'étais embauchée en intérim. Ah oui, parce que mon BUT Clio, je le faisais en alternance. Il y avait ça aussi, il fallait que je recherche une alternance. De avril à juin, j'en ai envoyé des CV, j'en ai fait des entretiens d'embauche. J'étais prise dans trois entreprises. Après, je n'avais plus qu'à choisir. Donc, ça, nickel, c'était cool. Et du coup, la boîte que j'ai choisie, moi j'ai dit j'aimerais bien faire une période d'immersion avant de rentrer à l'EUT, comme de toute façon, à partir du 15 juillet, moi je suis dispo, il n'y a pas de souci. Et donc du coup, ils m'ont pris en intérim le mois d'août, avant ma rentrée. Et comme ça, j'ai fait mon immersion. Parce que ce que les étudiants ont fait sur leur mois de septembre, moi, quand j'étais en entreprise en septembre, j'étais déjà opérationnelle en fait, donc j'avais gagné ce temps. Et puis, c'était une vraie immersion qui a duré trois semaines. J'ai vraiment pu passer tous les postes d'entreprise. Donc comme ça, j'étais opérationnelle rapidement.

  • Speaker #0

    Et tu étais rémunérée comment en tant qu'alternance ? Comment ça se passe et à peu près à combien ça se situe ? Est-ce qu'il y a des critères ou des durées ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'étais pas en contrat d'apprentissage. J'étais en contrat pour les plus de 30 ans. Du coup, c'est un autre nom. J'ai déjà oublié.

  • Speaker #0

    En plus, je sais ce que c'est parce qu'on m'en a déjà parlé.

  • Speaker #1

    Contrat de professionnalisation ?

  • Speaker #0

    C'est peut-être ça. Je crois que c'est ça. C'est un mot pas si compliqué que ça, mais ce n'est pas d'apprentissage, effectivement.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'étais rémunérée au plafond, qu'on peut prétendre, c'était 1200 euros, quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    Et tu avais le droit de toucher ton chômage en étant étudiante ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, quand tu t'inscris à Pôle emploi, ils analysent ta situation financière sur les années précédentes. Et moi, ils estimaient que je ne gagnais pas encore assez par rapport à ce que j'avais gagné précédemment. Donc, j'avais un complément.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce qu'il y a quelques temps, j'ai échangé avec une abonnée qui est dans la situation où elle a 36 ans. Donc, il y a plein d'aides. Tout ce qui s'arrête à 30 et 35, elle ne pouvait pas y prétendre. Elle est à la fin d'une licence et là, il faut qu'elle passe au master. Elle a fait la licence en parallèle de son métier de prof à temps plein. Donc, franchement, trois ans, belle galère. Ça montre la détermination de la personne. Sauf que le master ne peut pas se faire à distance. et qu'elle n'arrive pas à avoir de congé de formation ou de choses comme ça pour pouvoir juste finir ses études. Et donc, elle se posait la question de partir. Sauf que si elle partait, elle n'avait droit à rien, puisque même le chômage de ce qu'on lisait sur le site de Pôle emploi, si tu étais étudiant, ce n'était pas autorisé. Mais du coup, peut-être qu'il y avait marqué qu'il y avait des cas particuliers, mais il ne rentrait pas dans les grands détails. Dans les grands détails. C'était dans les grandes lignes, il ne rentrait pas dans les petits détails, je voulais dire. Et du coup, je me dis que peut-être que là, ce que tu dis, si elle écoute, sinon je lui transmettrai, mais ça pourra peut-être lui permettre d'aller poser la question. Parce que c'est vrai que c'est dommage d'avoir fait trois ans et de ne pas pouvoir aller jusqu'au bout. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Et en même temps, comme tu disais tout à l'heure, partir sans rien, merci bien. Et tu as pu cumuler le chômage avec ton salaire pendant deux ans. C'était toujours deux ans à l'époque, le chômage ou pas ?

  • Speaker #1

    Figure-toi que j'ai toujours un complément de Pôle emploi, de France Travail.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils te complémentaient tellement peu que du coup, ça s'étale.

  • Speaker #1

    Oui, et pourtant, plusieurs fois, j'ai posé la question à mes différentes conseillères qui se succèdent. Là-bas, ça change aussi beaucoup. En fait, moi, j'ai sur mon relevé de situation, j'ai une indemnisation en nombre de jours. Et en fait, ça ne baisse pas vite.

  • Speaker #0

    Ben oui, puisqu'il... ne te donnent pas l'intégralité puisque tu as déjà le salaire de ton contrat.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, en fait, j'ai encore plein, plein de jours. Et l'autre jour, on comptait, mais ça se trouve, j'en ai encore pendant dix ans.

  • Speaker #0

    Et ça peut durer aussi longtemps ?

  • Speaker #1

    Je lui ai demandé. Elle m'a dit oui. À chaque fois que je m'actualise, tous les mois, on me demande « souhaitez-vous rester inscrite à Pôle emploi ? » Et ma conseillère m'avait dit « surtout, ne mettez pas non, parce que du coup, j'ai un complément. » Donc, bon là, il est ridicule le complément, parce que j'ai augmenté en salaire. Donc là, je dois avoir 50 euros de complément par mois. Mais c'est toujours ça. Et puis, mon mari dit, mais c'est quand même bizarre. Mais après tout, j'y ai droit. Enfin, je veux dire, j'ai travaillé pour ça aussi. Enfin, voilà. Donc, bon, bah, écoute.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, mais franchement, culpabilise pas. Si c'est là, c'est pas...

  • Speaker #1

    Enfin, ça a été beaucoup de démarches et compagnie. Donc, bon, bah, si j'y ai droit, j'y ai droit. Enfin, je vais pas cracher dans la soupe non plus.

  • Speaker #0

    Et est-ce que... pour suivre tes études, donc le parcours d'études que tu as suivi, est-ce que ça avait un coût ou est-ce que c'était plutôt dans du public ou est-ce que selon certains critères, ça a pu être gratuit ou est-ce qu'au contraire, ça coûte très cher et il y a un crédit à faire ?

  • Speaker #1

    Maintenant, l'IUT, c'est un...

  • Speaker #0

    C'est très peu, ça doit être 192 euros l'inscription, quelque chose comme ça. Et c'est tout, parce que c'est du public, ça dépend de l'université. Il y avait un petit détail par contre, c'est que du coup je devais vivre chez mes parents, puisque j'étais une ou deux semaines sur Nantes, et puis après mon entreprise est en Vendée, donc je revenais en Vendée quand c'était la période d'entreprise. Mais voilà, bon par contre je n'ai pas tenu. Donc je suis rentrée en septembre et puis plus ça allait, moins je me sentais bien en fait. Je me suis rendue compte que la formation, elle m'amenait à un poste à responsabilité dont je ne voulais plus. Je l'ai bien identifié. Et puis plus les semaines passaient, plus j'y allais avec la boule au ventre et ça n'allait pas du tout. Et en novembre... Un vendredi, je suis partie, c'était la fin de la semaine, et j'ai su que je ne reviendrais pas à l'IUT, en fait, parce que ça n'allait vraiment pas du tout. On commençait à parler... Alors oui, il faut savoir que dans la logistique, il y a des postes à responsabilité où on parle de stratégie, on parle du côté financier, de profit, de rentabilité, de choses comme ça. Et ça, vraiment, ça me passait complètement au-dessus. Moi, j'avais besoin d'être dans l'opérationnel, en fait. Ça aussi, je l'avais identifié pendant mon bilan de compétences. Moi, j'avais besoin le matin d'avoir des tâches et qu'à la fin de la journée, ces tâches soient faites.

  • Speaker #1

    Ok, donc d'être plus dans le faire que dans la charge mentale.

  • Speaker #0

    Exactement. Et c'est vrai que quand on est prof, surtout en maternelle, on se rend compte seulement au bout d'un an ou de quelques mois de l'évolution, du résultat de notre travail, parce que les enfants ne progressent pas aussi vite que ça. C'est normal, en fait, après tout. C'est pas un reproche, c'est le temps. dérouler du temps qui est comme ça de toute façon sur les apprentissages, etc. Même si en élémentaire, ça va plus vite. Déjà, je trouvais ça long et j'avais l'impression de ne pas avoir tout de suite le résultat de mes investissements, des choses que j'avais mises en place, etc. Donc ça, c'est quelque chose que j'avais bien identifié. Et du coup, avec cette formation, on arrivait à des postes à responsabilité et avec encore des délais. Enfin voilà, on met en place des projets, des choses comme ça et en fait, ça peut prendre plusieurs mois.

  • Speaker #1

    Ouais, plutôt sur du moyen long terme, et toi, tu cherchais plus du court terme, en fait. Ce qui se comprend aussi, puisque c'est plus gratifiant de voir plus rapidement le résultat du travail qu'on vient de mener.

  • Speaker #0

    Donc, pendant le week-end, j'ai pris ma décision. Et puis, le lundi, c'était la semaine où j'étais en entreprise, j'ai parlé à mon maître d'apprentissage. Pendant le week-end, j'avais déjà commencé à envoyer des CV à droite à gauche, parce que du coup, je pensais que... me laisser tomber, en fait. Enfin, voilà, moi, j'arrêtais mon apprentissage, donc de toute façon, je partais de l'entreprise. Et puis, en fait, non. Mon chef m'a dit, on a apprécié tes compétences, qu'est-ce qui t'a plu dans l'entreprise, etc. Et j'ai rencontré le PDG de l'entreprise après et je lui ai décrit le poste que moi, j'avais vraiment apprécié quand j'avais fait mon immersion. Donc, j'ai dit, moi, j'ai vraiment adoré la partie expédition. Donc, c'est le fait de préparer les commandes, de gérer... des portefeuilles clients au fil des jours, et puis d'expédier les pièces, etc. Il dit, si c'est ça dont tu veux, sur notre deuxième site, on aurait besoin justement d'une deuxième personne pour aider Sébastien, mon ancien collègue. Donc écoute, à partir de demain, tu peux aller là-bas, on fait un test sur une semaine, dix jours, et puis on voit comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Parce que ce qui ne te plaisait pas, c'était la partie alternance, pas la partie études du coup.

  • Speaker #0

    Si, les études, si, puisque ça allait m'emmener vers un poste à responsabilité.

  • Speaker #1

    Ah oui, du coup, c'est bien ce que j'avais compris. Mais donc, côté alternance, il pouvait te faire passer sur un poste qui allait plus te plaire. Mais côté études ?

  • Speaker #0

    Donc, j'arrêtais mes études. Non, je rompais mon contrat d'apprentissage, pour le coup. Mais c'est en fait l'entreprise, de manière personnelle, eux, ils m'avaient appréciée. Donc, ils ne voulaient pas me laisser partir, en fait. Même si je rompais mon contrat, ce n'était pas grave. ils cherchaient à me garder.

  • Speaker #1

    Ok, donc pour eux, potentiellement, tu ne finissais pas tes études et ton apprentissage, mais en fait, là, ils te proposent un contrat.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement.

  • Speaker #1

    Si ça, c'est pas génial.

  • Speaker #0

    Non, mais j'aurais jamais imaginé ça, en fait. Donc, j'ai fait ma semaine d'essai sur l'autre poste, jusqu'à fin novembre. Là, on a rompu mon contrat d'alternance. C'est pareil, c'est des démarches, des petites choses comme ça. Premier décembre, j'ai signé mon CDD. et 1er avril, j'ai signé mon CDI à ce poste aux expéditions, justement. Donc voilà.

  • Speaker #1

    CDI sur lequel tu es toujours aujourd'hui ? Tu es toujours sur le même poste ?

  • Speaker #0

    Alors non, j'ai évolué pour le coup, parce que pendant un an et demi, on a été en binôme avec mon collègue. Et puis, il est parti et il n'a pas été remplacé tout de suite. Donc, par la force des choses, j'ai fait... Un énorme boulot qui a été reconnu. Et du coup, j'ai grimpé. Je suis responsable des expéditions sur mon site, pour le coup. Et voilà, donc, pareil, augmentation de salaire. Enfin, tu vois, ça s'est vraiment bien. Tout s'est vraiment bien passé.

  • Speaker #1

    Là, pour le coup, effectivement, tu sens que tout s'aligne. Mais tout s'aligne parce que tu as quand même charbonné en amont aussi. Ça ne s'aligne pas tout seul non plus.

  • Speaker #0

    Je ne connaissais même pas. pas. En plus, je ne l'aurais pas trouvé sans chercher un contrat d'apprentissage. Moi, je crois au petit signe. Enfin, je me dis bon, c'était cette entreprise, mais c'était pas de cette façon-là que... Voilà. Et c'est marrant parce que du coup, quand j'ai dit que j'arrêtais mon contrat d'apprentissage, j'ai aussi prévenu les profs à l'IUT et le prof qui me suivait sur le terrain, il a eu mon responsable dans l'entreprise, il a eu le téléphone et il lui a dit en fait, Anne, ce qu'il lui faut... elle grimpera, mais elle grimpera sur le terrain, en fait. Et c'est ça. Moi, j'avais besoin de concret. J'avais besoin de porter des cartons.

  • Speaker #1

    On apprend aussi beaucoup en faisant. C'est pas à des profs qu'on va apprendre ça.

  • Speaker #0

    Non, non, c'est vrai. Ça me paraissait trop abstrait, en fait. Oui,

  • Speaker #1

    et puis je pense que n'ayant pas le même âge, t'as aussi une expérience de vie et de travail qui fait que t'es pas... terrorisé par le fait de travailler à temps plein en entreprise. T'as pas besoin de ce sas d'études qui te permet de te construire en tant que jeune adulte, de te préparer à l'emploi, etc. Toi, c'est des choses que tu as déjà, plus toutes les compétences qu'on a déjà, qu'on développe en tant qu'enseignant, surtout toi, pendant 20 ans. Donc, forcément, t'es peut-être plus apte que certaines personnes qui découvrent vraiment le métier et qui ont vraiment besoin d'apprendre, mais au-delà des... des compétences de ce métier-là, d'apprendre des savoir-être, des savoir-faire, des savoir-vivre en entreprise. Toi, c'est des choses où, même si tu étais dans une école, tu as déjà travaillé en équipe, tu as déjà pris des décisions, tu as déjà écrit, tu as plein de capacités communicationnelles qu'on met du temps à développer quand on est plus jeune, et c'est normal parce que tout prend du temps pour apprendre. Mais oui, forcément, tu es un peu plus apte à ça et c'est chouette que l'entreprise l'ait reconnue et te soutienne et que tu y sois toujours parce que ça veut dire que tu t'y sens toujours bien.

  • Speaker #0

    Ah oui, il n'y a pas de souci. Et puis, il y a une petite note positive pour celles et ceux qui se demandent ce qui vale en dehors de l'éducation nationale. Avant de trouver cette entreprise, j'avais fait un salon, un job dating. Et plusieurs recruteurs m'avaient dit qu'on cherchait des profils comme vous parce qu'on sait que les professeurs, vous avez une forte adaptabilité, vous êtes autonome. On a plein de qualités qui sont recherchées. Et effectivement, après plusieurs années de carrière, on sait ce que c'est de se lever tous les matins, on ne rushing pas aller au travail, on sait travailler en équipe. Donc, ça m'avait vachement reboostée parce qu'on se dit, ah oui, quand même, on cherche des profils comme ça. Donc,

  • Speaker #1

    ça motive. Et tu n'es pas la première à me le dire. Et c'est vrai qu'on a toujours cette image de, oui, on n'a été que prof, les recruteurs, ils ne voudront jamais d'un prof parce que l'image des profs, elle est mauvaise. télé, dans les médias, blablabla, et toute l'image que potentiellement on s'en fait de toujours en vacances, fini à 16h30. Et en fait, dans les faits, moi, il y a plein de gens comme toi qui, par le biais du podcast, sont venus me dire « tiens, j'ai passé des entretiens, j'ai été à des ateliers, des conférences, des salons, des trucs, et on m'a dit qu'on cherchait des profils comme ça » . Et en fait, je pense que c'est plus qu'on ne le pense et que nous on a l'impression que tout le monde a nos compétences parce qu'on est entouré de profs. Mais en fait, quand tu sors un petit peu de ça, moi, quand j'étais allée à mon tout premier rendez-vous Pôle emploi et que j'ai vu les autres personnes qui étaient avec moi dans la salle, en face de toi, il y a des gens qui ne savent pas allumer un ordinateur pour imprimer leurs documents. Et c'est vraiment un monde. Donc, ce n'est pas la majorité. Il y a aussi des gens qui ont plein de capacités, mais pas toujours autant et aussi polyvalentes et transférables que nous. C'est juste que c'est difficile de le savoir et de le comprendre tant qu'on n'a pas essayé en fait. Et c'est là qu'il faut réussir à sauter le pas, mais ça c'est plus facile à dire qu'à faire. Je l'accorde. Et du coup là, sur ton nouveau poste, quelles sont tes missions ? À quoi ça ressemble une journée ? Est-ce que déjà tu as tout le temps les mêmes horaires ? Quel est ton rythme de travail ? Qu'est-ce que tu fais au quotidien ? Est-ce que tu as toujours des collègues ? Peut-être qu'il y a des choses par rapport à l'enseignement qui te manquent ou au contraire que tu apprécies, comment tu le vis

  • Speaker #0

    Alors déjà, l'environnement de travail, ce n'est pas une classe. Forcément, c'est un entrepôt.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est plus calme ? Rien n'est moins sûr ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas la même chose. Ce qui me fatiguait aussi en classe, c'était la sur-sollicitation permanente. Surtout en maternelle, forcément. Mais là, non, tu travailles avec des adultes. Donc, ils ont quand même des... Enfin voilà, s'ils voient que tu es occupé, ils attendent.

  • Speaker #1

    Ils ne te tirent pas sur la manche. en répétant ton prénom plusieurs fois pour te demander s'ils peuvent faire pipi. C'est ça,

  • Speaker #0

    exactement. Et ça, waouh, c'est tellement appréciable. Bon, en termes de bruit, il y a du bruit parce que moi, je suis dans le domaine de la métallurgie. Donc, il y a du bruit parfois. Donc, on a des bouchons d'oreilles quand on a besoin, mais déjà, ce n'est pas tout le temps. Et puis, ça passe, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas un brouhaha permanent avec l'attention qui va avec. Parce que les enfants, il faut quand même avoir un œil dessus. Là, tu peux avoir un environnement bruyant sans avoir à y fixer ton attention.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est différent. Tu coupes automatiquement. Non, non. Donc ça... Après, moi, je suis dans un entrepôt qui est assez récent, qui date de 2019. Donc c'est vrai que c'est lumineux. J'apprécie parce que sur notre autre site, ça date des années 60. Et vraiment, c'est sombre, etc. Pour y avoir été plusieurs mois, je n'apprécie pas spécialement. Là, c'est vraiment... Ça reste un entrepôt, mais... Non, non, c'est sympa. J'ai un bureau. Ça, c'était un rêve aussi.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de petits rêves.

  • Speaker #0

    Et j'ai des collègues. Donc, on est trois dans le bureau. Je suis avec la technicienne qualité. C'est elle qui vérifie si les pièces sont correctes. Et puis, avec un autre collègue... qui est sur la partie réception. Donc, lui, il reçoit les pièces. Et puis, là, comme mon collègue qui est parti en décembre 2023 n'a pas été remplacé, il me seconde aussi sur la partie expédition. Et puis, il y a tous les collègues après de la chaîne de production que je côtoie tout le temps, en fait, aussi. Donc, voilà. Il y a toujours des collègues.

  • Speaker #1

    OK. Ce n'est pas quelque chose que tu appréhendais, toi, d'avoir des collègues d'entreprise ? Parce que ce ne sont pas les mêmes relations, je pense, qu'à l'école.

  • Speaker #0

    Non, ce ne sont pas les mêmes relations, mais je sais qu'il y a certaines écoles où ça ne se passe pas bien non plus. Des fois, elles sont trois, elles ne s'entendent pas. Il faut composer avec les caractères et les humeurs des uns et de l'humain de manière générale. Après, mon chef n'est pas sur le site, il est sur l'autre site. On le voit une fois par semaine à peu près. Sinon, je peux l'avoir au téléphone ou je l'ai sur Teams ou par mail. Je retrouve cette autonomie. qu'on avait dans l'éducation nationale. Et c'est très bien. Moi, ça me va bien. Je n'aimerais pas, je pense, avoir quelqu'un sur le dos tout le temps.

  • Speaker #1

    Ça faisait partie des choses que j'allais te demander parce que souvent, les gens choisissent soit la sécurité en prenant une autre branche du fonctionnariat, soit la liberté 100% avec les contraintes qui viennent avec, de l'entrepreneuriat. Et c'est vrai que la reconversion dans le salariat, c'est quelque chose que je vois moins souvent parce que souvent, ça veut dire reprise d'études, entretien d'embauche et donc manque de confiance en ses compétences et ainsi de suite. Sauf qu'il y a aussi cette fameuse question et des collègues, parce que c'est pas la même chose, et du supérieur hiérarchique. Parce que autant dans le secondaire, on a un supérieur hiérarchique sur site, autant nous, dans le primaire, si on voit l'inspecteur trois fois dans la carrière, c'est déjà pas mal. Donc c'est vrai que c'est pas du tout le même fonctionnement, peut-être le même stress, les mêmes attentes.

  • Speaker #0

    C'est très bien comme ça. Moi, ça me va bien.

  • Speaker #1

    Et c'est des relations qui, pour autant, ça se passe bien, quoi.

  • Speaker #0

    Ça se passe très bien. Oui, il n'y a pas de souci. Oui, oui. On se voit une fois dans l'année pour l'entretien individuel. Du coup, au début, je me dis, waouh, qu'est-ce que c'est que ce truc ? Parce que nous, on voit l'inspecteur, c'est ça, une fois tous les 3-4 ans.

  • Speaker #1

    Puis il ne nous augmente pas, lui.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Non, c'est cordial. Non, ça se passe bien. On peut dire ce qu'on a à dire. Non, ça se passe très bien. Après, concernant mes horaires de travail, grosso modo, c'est 8h-17h. Je commence à 8h30 le lundi et je finis à 16h le vendredi. Ah oui, alors je dis 17h, mais en fait non, c'est 16h30. En fait, on est en test depuis le 1er mars, pendant six mois. On teste de nouveaux horaires. Parce que jusqu'à présent, on avait une heure et demie de pause méridienne, ce qui était beaucoup quand tu restes sur place. Et du coup, on a eu une enquête il y a un an et demi. Et du coup, ils proposent ça en test là jusqu'à fin août. Donc du coup, tu vois, je n'ai pas encore intégré tout à fait mes nouveaux horaires. Donc c'est... Donc, c'est plutôt 8h, 16h30. 8h30 le lundi et 16h quand même le vendredi. Une heure de pause le midi. Ce qu'il ne faut pas moins, parce qu'après, on se permet quand même de couper. On a le temps de manger. Et puis, mes missions. Le matin, quand j'arrive, souvent, la chaîne de fabrication a commencé avant nous. Là, en ce moment, ils sont en 1h30. C'est-à-dire qu'il y a une équipe qui fait 5h, 13h. Et une autre équipe... qui fait 9h-17h30. Nous, quand on arrive, il y a déjà eu trois heures de production. Donc notre zone, là où ils déposent les pièces terminées, elle est déjà un petit peu remplie. Donc on a déjà des choses à traiter quand on arrive le matin. On fabrique des pièces métalliques. Et là, sur le site où je suis, on les peint. Et donc on envoie les produits peints chez les clients. Et c'est des pièces de toutes les tailles. C'est-à-dire des pièces qui font 2 cm de large et qui pèsent 3 g. Et on a des pièces qui... Alors, le plus grand que j'ai dû faire, 4 m de long. Des grands tubes de 4 m de long. Donc voilà, il faut les conditionner, etc. Donc c'est ça mes missions en fait, c'est de prendre connaissance des pièces qui sont dans ma zone. Avec le portefeuille qu'on édite tous les matins, c'est la liste des commandes des clients, voir quand est-ce que ça doit partir, etc. Si les quantités sont bonnes, s'il y a des choses qui manquent, moi il faut que je me renseigne de savoir où est-ce que c'est. Est-ce que c'est un défaut de qualité ? Est-ce que c'est un retard sur une pièce ? Est-ce qu'il y a eu une panne quelque part ? Et puis, quand la commande est complète, je la prépare et puis je l'envoie au client. Quand c'est des petites pièces, tu mets dans un carton, tu prépares une messagerie, genre comme tu fais sur Vinted, enfin voilà, des trucs comme ça. Si c'est des grandes pièces, eh bien, il faut commander des camions. Donc ça aussi, j'ai appris à évaluer le métrage que tu dois demander dans un camion. C'est un truc que je ne connaissais pas du tout avant. Et comme nous, on travaille en flux tendu, souvent Les pièces sortent et on me demande de prévoir le camion pour le jour où les pièces sortent. Et ce n'est pas facile puisqu'il faut que les camions soient commandés à J-2 généralement. Et donc, il faut que tu aies une connaissance des pièces ou alors tu cherches sur l'ordinateur le plan de la pièce, voir à peu près la taille qu'elle va faire, etc. Que tu réfléchisses à comment est-ce qu'elle va être conditionnée, etc. pour évaluer le métrage que tu demandes à la frêteur en fonction de ce que tu dois envoyer.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est un peu le niveau plus plus. de commander un car pour trois classes en sortie scolaire. C'est valu le nombre d'élèves, grosso modo, mais là, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #0

    C'est ça. Puis les élèves, ils bougent tout seuls. Nous, il ne faut pas que les chèques bougent, il faut que ça soit bien emballé. Il y a aussi ces précautions-là à prendre.

  • Speaker #1

    Que le service soit bien effectué, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Même si une fois que ça rentre dans le camion, ce n'est plus trop de notre responsabilité, c'est de la responsabilité de la frêteur. Mais c'est comme les élèves, Il faut que ça aille d'un point A à un point B en bon état. à leurs parents. Donc ça, ça fait partie de mes tâches. Ouais, grosso modo, c'est ça, c'est ça mes missions.

  • Speaker #1

    Si tu veux prendre des vacances, tu en as combien ? Comment ça se passe ? Est-ce que tu as le droit ou pas le droit de poser comme jour, par exemple ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai cinq semaines de congé, comme beaucoup dans le privé. On nous impose de prendre trois semaines entre juin et octobre. Donc ça, c'est propre à l'entreprise, avec un minimum de 10 jours consécutifs sur cette période. Alors par exemple, moi pour mes congés cet été, il faut que je m'entende avec mon collègue, puisque comme on est un peu en binôme maintenant, cette année, lui prend en août, parce que sa femme aussi prend en août. Donc moi, je prends juillet. Donc j'ai posé du 7 au 21, je crois que ça doit tomber comme ça. Et j'ai dû compter, parce que comme j'ai le 14 juillet dans mes congés, ça ne faisait pas 10 jours consécutifs si je ne prenais que deux semaines. Donc j'ai rajouté le lundi de la troisième semaine.

  • Speaker #1

    Tu seras obligée de prendre plus de vacances.

  • Speaker #0

    Et je ne veux pas prendre trois semaines, parce que moi, trois semaines, c'est trop. Et j'aime bien reprendre, par contre, je vais reposer une semaine en septembre ou en octobre. Là, j'ai demandé un petit délai, parce que normalement, il fallait que les congés soient posés fin janvier. Or, j'ai deux enfants en terminale, dont ma fille, qui va dépendre du parcours sup, qui peut partir à l'autre bout de la France. et donc j'ai demandé cette soupape d'une semaine pour la poser si jamais on a besoin de la déménager. Enfin, ceci, cela. Donc, ça a été accepté. Pour l'instant, je n'ai toujours pas posé ma troisième semaine. J'attends mi-juin. J'espère qu'on sera fixé sur sa destination. Tu vois, il y a quand même cette souplesse. Et les deux autres semaines ? Alors, l'année dernière, on n'a pas eu de chance, tous les employés, parce qu'on a fermé deux semaines au mois de décembre. D'habitude, on ferme une semaine. et là en raison d'un manque d'activité, c'est la conjoncture en ce moment c'est un peu plus calme sur certaines entreprises, ils ont fermé deux semaines. Donc moi j'avais posé, l'été dernier j'avais posé deux semaines et puis une semaine à la Toussaint du coup quand t'arrives fin décembre avec tes deux autres semaines, t'as plus de congés. Donc là moi j'ai plus de congés depuis je suis revenue début janvier et il faut que j'attende le mois de juillet pour avoir des congés. Mais je ne ressens pas, ça je le dis même encore maintenant au bout de deux ans et demi dans cette entreprise, Je ne ressens pas ce besoin de vacances comme je le ressentais dans l'éducation nationale.

  • Speaker #1

    Je l'ai déduit quand tu m'as dit « Oh, pas trois semaines, trois semaines de vacances, je trouve ça trop long. » Je me suis dit « Ah bah c'est dingue comme ça change quand même. » C'est pas la même fatigue en fait. Pas du tout.

  • Speaker #0

    Pas du tout. Avant, j'avais vraiment besoin. Au bout de sept semaines, c'est vrai qu'on était éreintés. On avait vraiment besoin de se poser, de changer de rythme. Et là, les week-ends sont des vrais week-ends.

  • Speaker #1

    Et c'est ce qui aide, je pense, à tenir plus longtemps sans avoir besoin de vacances. Parce qu'en fait, tu as toujours des moments off. Même tes soirées, c'est des vraies soirées.

  • Speaker #0

    Mes soirées sont des vraies soirées. Et puis, je finis à 16h30, là, maintenant, depuis un mois et demi. J'ai le temps de faire des choses le soir à partir de 16h30.

  • Speaker #1

    et puis tu n'arrives pas à la saturation aussi vite donc forcément tu peux laisser plus de temps aller entre tes dernières et tes prochaines vacances Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça Après, je reste la personne que je suis avec ma conscience professionnelle donc ça ne veut pas dire que je ne ramène rien à la maison dans ma tête le soir mais ce n'est pas tous les jours et puis ça passe chaque jour est différent Non, ce n'est pas autant sur la durée, ce n'est pas pareil

  • Speaker #1

    En termes de salaire, là maintenant, au poste où tu es, donc en CDI, tu gagnes à peu près combien si c'est fixe ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est fixe. Je suis à 1 700 euros par mois. Donc en fait, j'ai commencé, quand j'ai fait mon CDD, alors nous, on parle en taux horaire, j'ai dû commencer à 11,50 euros de l'heure. Après, quand je suis passée en CDI, j'étais à 12 euros. Après, j'ai eu une augmentation au bout d'un an, j'étais à 13. Et puis là, je suis à 14.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as des perspectives d'évolution salariale ?

  • Speaker #0

    Oui, en plus, je n'ai rien eu à demander. Mon mari m'avait dit, il va falloir que tu négocies ton salaire. Ça me faisait peur et tout ça. Puis en fait, non, ils ont reconnu mon boulot sans que j'aie besoin de demander quoi que ce soit. Donc, j'ai trouvé ça appréciable et gratifiant.

  • Speaker #1

    Voilà, tu es dans un environnement sain et bienveillant et honnête. Ça aide aussi.

  • Speaker #0

    Après, je ne sais pas si je pourrais encore grimper ou alors il faudrait que je prenne des responsabilités. et puis ça comme je l'ai dit J'en ai déjà là du coup, malgré moi, puisque mon collègue est parti et que du coup, j'ai endossé les deux rôles malgré moi. Mais ça me plaît. Mais bon, ça va. J'en veux pas plus non plus. Ça me va bien comme ça.

  • Speaker #1

    Donc, tu n'as pas de regrets globalement sur ta reconversion ?

  • Speaker #0

    Aucun. Non, vraiment. Même quand je mange avec mes anciennes collègues. C'est souvent les mêmes sujets que quand j'y étais et ça ne me manque pas du tout. Après, voilà, en termes de niveau de vie, je comprends que pour certains, ça soit un vrai questionnement. Mais ça aussi, c'est quelque chose qui s'est travaillé pendant le bilan de compétences. Et puis, en échangeant avec mon mari, on a aussi baissé notre niveau de vie. Évidemment, on ne fait pas la même chose qu'avant. Mais bon, si c'est pour du mieux, après, moi, j'ai tellement gagné en charge mentale en moins, je suis apaisée. Donc, je trouve que ça l'y vaut largement.

  • Speaker #1

    Et je pense, déjà il y a ça, évidemment qui est relatif, c'est pas juste une histoire d'argent, je pense que le bien-être au quotidien n'a pas de prix, même si c'est un peu facile à dire peut-être parfois, mais n'empêche que quand on le découvre, on se dit que ça valait bien quelques centaines d'euros de juste bien dormir, pouvoir manger, ne pas être malade, être en forme, profiter de la vie quoi. Je vais pouvoir te poser la dernière question. Saurais-tu complété la phrase « avant j'étais prof » aujourd'hui ? je suis.

  • Speaker #0

    Quelqu'un l'a déjà dit, mais en fait, quand j'ai commencé mon bilan de compétences, sur un petit papier, j'avais écrit que je visais l'épanouissement, parce que du coup, je n'étais plus épanouie. Et donc, c'est ça. Avant, j'étais prof, maintenant, je suis épanouie.

  • Speaker #1

    Eh bien, ça me fait franchement plaisir, d'autant que j'ai pris des petites notes de nos conversations de 2021. Tu m'avais notamment dit, donc dans la période d'octobre 2021, ... Les dernières semaines ont été difficiles. J'étais perdue. J'ai beaucoup pleuré, beaucoup douté. Mais là, je sens que je tiens un truc et je serai honorée de témoigner quand j'y serai arrivée. Ça me met presque une larme à l'œil. C'est trop mignon.

  • Speaker #0

    On se disait, c'est la bouclée bouclée, en fait.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Et je trouve ça beau parce qu'en fait, je trouve ça chouette pour toi. Parce que moi, je me souviens d'être en direct de ce moment où on avait ces échanges et où... On n'avait pas d'idée de ce que le futur allait donner. Donc voilà, on ne savait pas que ça allait être aujourd'hui une telle réussite. Et donc de le voir comme ça avec du recul, je trouve ça beau en fait. Et de me dire que ça, à la fois ça paraît long quand on est sur le moment et quand on attend ses démarches. Et puis d'un autre côté, de se dire que voilà, en fait, aujourd'hui, t'es épanouie. T'as fait des choix qui te conviennent. et qui sont pas forcément tous faciles parce que les choix c'est aussi parfois des concessions, des sacrifices, beaucoup de temps de réflexion, mais que les gens qui écoutent là puissent se dire « Ah, elle a ressenti ce mal-être, comme peut-être là les gens qui écoutent ressentent en ce moment, mais trois ans, quatre ans plus tard, elle va aussi bien » , je trouve que c'est un beau message à faire passer en fait. Ça se fait pas en claquant des doigts. Et ce n'est pas parce qu'on ne va pas bien et qu'on a l'impression que ça n'ira pas, que ça ne va pas. Il y a des solutions et pas toujours celles auxquelles on s'attend, et notamment la logistique.

  • Speaker #0

    Et puis tous ces doutes et tout ça, ça fait partie du chemin aussi. Pour arriver là où j'en suis maintenant, il a fallu que je passe par toutes ces étapes. Et en fait, c'était dur sur le moment, mais en fait, je suis très reconnaissante de tout ce chemin parcouru. Ton podcast est arrivé au bon moment parce que du coup, ça m'a permis de me rendre compte que c'était possible. Avec le témoignage d'Émilie, là, dans les premiers, je me suis dit, ouais, donc c'est possible. Et puis même si je démissionne, parce qu'elle a démissionné, c'est pas grave, en fait. Enfin, on s'en sort. Il y a toujours des solutions. Donc ça m'a donné vachement d'espoir. Je me revois encore jardiner avec ton podcast. Sur les oreilles. Mais voilà, ça a vraiment été une bouffée d'oxygène. Et c'est pour ça que je dis la boucle est bouclée, parce que du coup, c'est génial d'avoir commencé mes espoirs avec toi. Et puis du coup, de terminer en témoignant. Donc,

  • Speaker #1

    je suis super contente. C'est trop mignon. La boucle se boucle pour moi aussi, parce que me dire qu'au départ, j'ai créé le podcast pour moi me reconvertir et qu'à la deuxième année, je me suis dit, allez, je vais continuer, ça va peut-être aider des gens. Au final, le temps s'étire et je suis toujours là cinq ans plus tard à le faire. Mais c'est touchant pour moi aussi de me dire que toutes ces heures bénévoles passées à interviewer, monter, mixer, poster, partager, blablabli, blablabla, c'est beaucoup de travail, d'investissement et même émotionnellement, mine de rien, c'est beaucoup d'émotion, c'est prenant. Mais de me dire que ça sert vraiment, c'est touchant, c'est gratifiant. Et c'est surtout que là, j'arrive à un stade où ça sert de plus en plus. J'ai de... Forcément, comme le temps passe, les gens qui écoutaient le podcast en 2020, 2021, 2022, ben arrivés en 2025, en fait, souvent, soit ils ont eu le déclic, soit ils ont commencé les démarches, soit ils sont reconvertis comme toi. Et du coup, moi, je suis contente de me dire, je fais pas tout ça pour rien.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, non, non, mais c'est clair. Tu devrais être remboursée par la Sécurité sociale.

  • Speaker #1

    Ça, on me l'a dit souvent, mais j'attends toujours.

  • Speaker #0

    T'as fait un dossier ?

  • Speaker #1

    Moi qui cherchais des sponsors pour la fin de l'année parce que j'en ai pas, je fais un appel. Si quelqu'un de la sécu nous écoute, il y a de la place pour un petit spot promotionnel.

  • Speaker #0

    Ah c'est clair. Ah non, non, mais c'est sûr. Ça a été une vraie bouffée d'oxygène, donc encore merci.

  • Speaker #1

    Écoute, merci à toi du coup de boucler cette boucle et de prendre le temps de partager ton expérience sans filtre, sans tabou, sans langue de bois. parce que c'est ça que j'aime aussi avec ce podcast. Et c'est important, je pense, pour les gens d'avoir des vraies réponses et pas des on-dit. Donc, c'est l'idéal avec des gens comme toi qui ont fait tout ce processus. Donc, merci. Et puis, je te souhaite le meilleur pour la suite dans la logistique ou ailleurs. Qui sait ? Ah oui,

  • Speaker #0

    pourquoi pas. Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Pensez à vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains. Pour m'aider à faire connaître l'émission, vous pouvez la noter et la commenter sur votre application d'écoute. Je vous invite également à la partager avec vos proches, vos collègues et sur vos réseaux sociaux. Retrouvez l'actualité du podcast sur Instagram et Facebook, et si vous avez besoin d'aide dans votre propre reconversion, jetez un oeil à mon site internet. Vous y trouverez la liste de tous les épisodes du podcast, des articles de blog, des idées de formation et mes propositions d'accompagnement. À bientôt !

Description

Bienvenue sur Avant J’étais Prof, le podcast des enseignants qui ont osé la reconversion.


Dans l’épisode du jour, j’ai le plaisir d’échanger avec Anne, une ancienne auditrice du podcast qui s’est reconvertie en même temps que moi. Anne a 46 ans, 2 enfants, et elle a été professeure des écoles pendant 20 ans. Aujourd’hui, elle travaille dans le secteur de la logistique en tant que salariée et elle n’a vraiment aucun regret.

Comment en est-elle arrivée à envisager ce métier dont personne ne parle ? Qu’est-ce qu’on ressent quand on s’apprête à reprendre ses études alors qu’on n’a plus 20 ans ? Et combien de temps ça prend, de passer du doute permanent au sentiment d’épanouissement ?


C’est ce que vous allez découvrir dans cet épisode !

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🎛️ Cet épisode a été monté et mixé par Alice Krief.


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🌻 Avant J'étais Prof est un podcast dédié à la reconversion professionnelle des enseignants. Vous y trouverez des témoignages de professeurs reconvertis ainsi que des astuces pour réussir à changer de métier afin de retrouver du plaisir au travail.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Avant j'étais prof, le podcast des enseignants en reconversion. Je m'appelle Florence, j'ai été professeure des écoles pendant 6 ans et j'ai créé cette émission en 2020 pour me motiver à quitter un métier qui ne me convenait plus. Aujourd'hui, j'aide les profs qui le souhaitent à avancer sur le chemin de la reconversion professionnelle. Dans l'épisode du jour, j'ai le plaisir d'échanger avec Anne, une ancienne auditrice du podcast qui s'est reconvertie en même temps que moi. Anne a 46 ans, deux enfants et elle a été professeure des écoles pendant 20 ans. Aujourd'hui, elle travaille dans le secteur de la logistique en tant que salariée et elle n'a vraiment aucun regret. Comment en est-elle arrivée à envisager ce métier dont personne ne parle ? Qu'est-ce qu'on ressent quand on s'apprête à reprendre ses études alors qu'on n'a plus 20 ans ? Et combien de temps ça prend de passer du doute permanent au sentiment d'épanouissement ? C'est ce que vous allez découvrir dans cet épisode. Cette cinquantième interview d'Avant j'étais prof met un très beau point final à la cinquième saison du podcast. Et après avoir longtemps répété que cette saison serait la dernière, j'ai le plaisir de vous annoncer officiellement que j'ai pris la décision de revenir à la rentrée prochaine pour vous accompagner dans votre reconversion une sixième année. Je vous souhaite une belle fin d'année scolaire et une très bonne écoute. Bonjour Anne.

  • Speaker #1

    Bonjour Florence.

  • Speaker #0

    Je te souhaite la bienvenue sur le podcast après avoir échangé avec toi pendant quatre ans. déjà déjà le temps passe vite puisque je remontais nos échanges on a commencé à parler à la première année de diffusion du podcast et donc pendant nos tout premiers échanges en avril 2021 même

  • Speaker #1

    moi j'avais pas commencé à me reconvertir et moi non plus c'était encore qu'une idée mais voilà une idée de plus en plus présente et du coup c'était chouette parce que là de relire tout ça

  • Speaker #0

    A posteriori, quatre ans plus tard, je me dis quand même pour toi comme pour moi, que de chemin parcouru.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Est-ce que pour débuter, tu pourrais te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, je m'appelle Anne, j'ai 46 ans, je suis mariée, j'ai deux enfants de 16 ans et demi et 18 ans. Et j'ai été professeure des écoles pendant 20 ans.

  • Speaker #0

    Chapeau pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a une raison particulière qui t'a poussé vers ce métier à la base ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai baigné dedans quand j'étais petite. Ma maman était enseignante également. Donc, c'est vrai qu'à l'époque, quand on était malade, on allait dans la classe de maman au lieu de rester tout seul à la maison. Voilà, des choses comme ça. Donc, je pense que ça m'a un peu formée. Je jouais à la maîtresse avec ma sœur. Alors, c'était ça ou sage-femme. Et puis, finalement, c'est le professeur des écoles qui était le plus présent au fil du temps.

  • Speaker #0

    C'est marrant que tu dis ça parce que... dans les échanges que j'ai retrouvés de nous deux, tu me parles de cette envie d'avoir, potentiellement, avoir pu être sage-femme et du métier de doula. Et c'est marrant que t'en reparles là, du coup. Oui,

  • Speaker #1

    déjà, j'avais oublié. C'est vrai. Oui, toujours le monde de l'enfance et puis je trouve que la maternité, c'est un moment merveilleux dans la vie d'une femme et je pense que ça m'aurait vraiment bien plu. plus de faire ça. Mais après, ce qui m'avait rebutée, c'était à l'époque, il fallait passer par l'école d'infirmière, je crois, quelque chose comme ça. C'est plus comme maintenant. Donc voilà, j'avais abandonné l'idée et puis je m'étais lancée dans le professorat.

  • Speaker #0

    Et au final, est-ce que tu t'y es bien plus pendant 20 ans ?

  • Speaker #1

    Pas pendant 20 ans. J'ai mis si bien plus... Je dirais que à la naissance de ma deuxième, j'ai pris conscience de la part que prenait ce métier sur la vie perso. Et du temps qu'il fallait pour préparer la classe, etc. Et qu'avec, en plus, mes deux enfants étaient rapprochés, ils avaient 19 mois et demi d'écart. Donc, c'est vrai que passer les siestes, en fait, on n'avait plus de temps pour préparer. Donc, j'ai pris conscience de ça, même si avant, je le savais. Mais quand on est tout seul avec son conjoint, en fait, on arrive à trouver du temps pour préparer sa classe. Ce n'est pas pareil. Et là, c'est contraignant d'avoir l'impression de rater. L'enfance, en fait, de passer du temps à préparer ses cours plutôt qu'être auprès de ses propres enfants, d'avoir moins de patience le soir quand on rentre parce qu'on a déjà géré d'autres enfants. Voilà, donc tout ça, ça fait son petit bonhomme de chemin pendant 12 ans, du coup, jusqu'à ce que je franchisse le cap.

  • Speaker #0

    Comme quoi, ça se fait pas en claquant des doigts. C'est déjà que moi, je trouve que j'ai mis du temps parce que j'ai mis un peu plus de 4 ans. Mais c'est vrai que là, tu me bats à plate couture.

  • Speaker #1

    Puis il y a un moment où tu fais la part des choses, où tu te dis, bon, je m'investis moins. Mais malgré tout, moi, je sais que j'ai une certaine conscience professionnelle. Donc, même si on s'investit moins, de toute façon, il y a des choses qu'on fait quand même toujours. Et puis, pendant un moment, je me suis dit, bon, tu vois ça plus comme un job alimentaire. Et puis voilà, mais en fait, tu n'y arrives pas, ce n'est pas un métier qui est juste alimentaire. Donc, c'est revenu. Et puis, jusqu'au jour où mon mari m'a dit, si... C'est vraiment ton souhait, je te suis. Et puis là, c'était la petite phrase qui m'a aidée à franchir le pas. Parce qu'on se sent soutenue, donc c'est quand même plus simple.

  • Speaker #0

    Ça change tout. Je pense que l'entourage, c'est vraiment une part énorme. Moi, je vois la différence pour les personnes qui me contactent. Je vais parler au féminin parce que c'est 95% de femmes. Mais entre celles qui sont soutenues par leur conjoint et celles qui ne le sont pas. Et par pas, j'entends... pas du tout, des maris qui refusent que leur femme se reconvertisse, ça m'asseure de moi, il y a une différence c'est tout un monde quoi c'est vraiment pas du tout la même chose mais le sujet que tu soulèves des enfants je vais parler de quelque chose de ce que je connais pas puisque je n'ai pas d'enfant mais je pense que c'est un véritable sujet qui peut être intéressant à traiter parce qu'en fait quand moi j'étais prof et même là en dehors de mon métier de prof, quand je parle même avec des gens du privé Il y a souvent ces choses qui reviennent de « ah bah tel collègue, depuis qu'il a des enfants, il est moins investi au boulot » . Et d'un autre côté, les personnes qui ont leurs enfants sont et fatiguées et ont d'autres Ausha à fouetter. En fait, c'est un peu la logique d'avoir un intérêt plus prononcé pour ta famille, ton enfant qui vient de naître, que pour un travail. donc c'est à la fois logique et à la fois les gens qui n'ont pas d'enfant et qui... particulièrement sont vraiment plus jeunes et n'en sont pas du tout à cette réflexion-là, souvent ne comprennent pas l'impact que ça peut avoir. Et tu vois, même moi qui n'en ai pas, je ne peux pas ressentir, mais je comprends à force de voir des gens autour de moi qui ont des enfants, le changement que ça peut être dans une vie. Et l'important, c'est la place que ça prend. Et encore heureux, si on préférait être au travail qu'avec ses enfants, ce serait inquiétant. Mais c'est un véritable sujet parce que la carrière, elle, ne change pas vraiment. À moins de choisir de se mettre de côté, ce qui est majoritairement le cas de la femme plus que de l'homme dans les couples hétérosexuels. Et donc, ça vient avec une baisse de tes revenus, un impact parfois sur ta carrière. En fait, c'est une véritable réflexion à avoir. Et c'est vrai qu'un métier comme celui d'enseignant, où tu donnes beaucoup d'attention à beaucoup d'enfants, c'est dommage de rentrer chez toi et de ne plus avoir cette énergie pour tes propres enfants et d'être déjà fatigué. Et puis, tu as tout ce travail qui ne s'arrête pas à la porte de la classe et qui vient avec toi à la maison et qui impacte ta vie de famille. Donc, en fait, je pense qu'il y a un véritable sujet à traiter autour de ça qui ne sera pas traité par moi parce que j'y connais rien. Mais je me rends compte, même sans être concernée, que je pense que ça a vraiment son importance et dans la vie d'une femme et dans une carrière.

  • Speaker #1

    Et puis, il me le dit, mon mari me dit, tu es beaucoup plus détendue, en fait. Je suis moins fatiguée. Nerveusement, c'est plus facile. enfin... Donc, vraiment, ça prend sur ta patience, etc. Donc, ce n'est pas facile. Puis, en plus, quand mes enfants étaient petits, j'avais des élèves de maternelle aussi. Donc, voilà. Double dose de bruit et d'agitation. Donc, forcément, le soir, tu rentres, tu es crevé. Puis,

  • Speaker #0

    c'est vrai que les petits sont plus demandeurs. Ils ont plus besoin d'attention, ce qui est tout à fait normal, que des plus grands. Donc, si tu as et petit à la maison et petit en classe, je peux comprendre que ce ne soit pas évident.

  • Speaker #1

    Non, non, non.

  • Speaker #0

    Sachant que dans nos échanges que j'ai retrouvés, tu parlais du métier de doula, tu avais parlé de la rédaction web et puis finalement, la logistique. Comment est-ce que tu en es arrivée à cette finalité ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, je ne connaissais pas le mot. Enfin, je connaissais le mot, mais je ne savais pas ce que ça cachait derrière en termes de métier. Donc, pour y arriver, j'ai fait un bilan de compétences. D'abord, j'ai cherché au sein de l'éducation nationale parce que j'ai d'abord voulu mobiliser mon CPF. Or, on m'a demandé pourquoi. pourquoi c'était. Donc, j'ai dit que c'était pour faire un bilan de compétences. Et là, on m'a dit, ah non, de toute façon, ça vous sera refusé puisqu'on propose la même chose dans l'éducation nationale. Donc, on m'a orientée vers la conseillère de proximité.

  • Speaker #0

    Oui, elle a des noms différents en fonction des académies, mais c'est bien elle.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je l'ai rencontrée... Du coup, je pense que ça doit être... Quand tu dates avril 2021, je crois que ça doit être les premiers moments où j'ai dû la rencontrer. Je l'ai rencontrée une fois par mois avant l'été. J'ai dû la rencontrer avril-mai-juin. En juin, elle m'a laissé... Elle m'avait donné un site web. Il fallait que je fasse des paquets, que je classe les métiers qui m'intéressaient en groupe. Et elle m'a laissé deux mois là-dessus. Et là... Début juillet, j'ai dit à mon mari, mais on n'avance pas. Enfin, ça ne sert à rien. Et lui, il écoutait le podcast de Mathieu Stéphanie.

  • Speaker #0

    Génération Do It Yourself.

  • Speaker #1

    Exactement. Qui venait de recevoir le PDG de Chance, donc une entreprise qui propose des bilans de compétences. Et j'ai écouté le podcast. Et du coup, c'est vrai que la façon de faire m'a vraiment séduite. Moi, je m'étais renseignée en local sur les prix des bilans de compétences. sont des thérapies. plus de 2000 euros, c'était vraiment hyper cher. Et puis là, ça devait être 1200 euros à l'époque, parce que je crois que ça a augmenté depuis. Puis du coup, on en a beaucoup discuté. Les vacances arrivaient, c'était début juillet. Moi, je voyais que ça n'avançait rien du tout avec l'éducation nationale. Or, ma décision, elle était prise, donc j'avais vraiment envie que ça avance. Et il me dit, écoute, si tu veux, tu t'inscris. Et puis, on voit ça comme un investissement. Certes, c'est une dépense, mais c'est aussi un investissement sur l'avenir. Et donc, du coup, j'ai commencé, première quinzaine de juillet, j'ai commencé le bilan de compétences. Donc, c'est un bilan en ligne, mais tu as une coach que tu rencontres toutes les deux, trois semaines et qui te donne des devoirs.

  • Speaker #0

    Pas trop dépaysé.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, juillet-août, je n'ai fait que ça. Des fois, j'y passais peut-être 20 heures par semaine parce qu'il y a toute une phase d'introspection très intense. Et puis après, il y a ce qu'on appelle le Tinder des métiers. Ce que toi tu auras défini en termes de... Il y a plusieurs piliers. Il y a le pilier financier, il y a le pilier environnement de travail, il y a le pilier de tes valeurs, etc. Et bien, ils te proposent des métiers qui pourraient coïncider avec ce que toi tu as défini au préalable. Et puis, soit tu passes, soit au contraire, tu valides, etc. J'avais mis énormément d'attentes sur cette partie parce que pour moi, ça allait être la révélation. Et en fait, j'ai été hyper déçue parce qu'il n'y a rien. qui ressortait plus que ça. Je n'avais pas de coup de cœur sur les métiers qu'on me proposait. Parce qu'en fait, j'ai longtemps eu envie de changer, mais je disais toujours, mais pourquoi faire ? Et c'est quelque chose que j'entends encore chez des copines. C'est vrai, on ne sait pas ce qu'on pourrait faire après.

  • Speaker #0

    C'est souvent soit trop d'idées, soit pas assez, soit un manque de confiance en ses compétences et donc persuader que qu'est-ce que tu pourrais bien faire d'autre, dans le sens, qu'est-ce que tu serais bien capable de faire d'autre ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Où est-ce qu'on voudra de moi ?

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Bagage d'éducation nationale. Donc, grosse déception parce qu'il n'y avait rien qui se détachait. C'était, voilà. J'ai eu un petit coup de mou. Et puis, mine de rien, après, ça te sort une liste en termes de pourcentage de tes centres d'intérêt. Et donc, il y avait ingénieur logistique que j'avais sélectionné, sans trop savoir, mais il y avait une description. Donc, effectivement, les tâches, etc. me correspondaient. Et il y avait trois métiers de la santé. il y avait infirmière, il y avait psychomotricienne et il y avait ergothérapeute alors après avec tout ça tu fais des enquêtes métiers c'est la troisième phase du parcours soit tu rencontres physiquement des professionnels soit tu les appelles, tu fais des interviews etc. pour te rendre compte de la réalité du terrain parce que bon on a tous des représentations nous les premiers sur nos métiers de prof c'est clair mais c'est qu'en discutant avec les personnes que tu sais vraiment de quoi ils retournent Alors, les métiers de la santé, ce n'est pas que ça ne me déplaisait pas, mais c'est que du coup, pour y arriver, ça pouvait prendre du temps. Des formations non rémunérées, puis pour ce qui était ergothérapeute et psychomotricien, éloigné de chez moi. Donc avec en plus, psychomotricien, c'est quatre ans. Je crois que l'école, elle est à Laval. Enfin voilà, ce n'était pas rien. Et puis ingénieur logistique, alors ingénieur, on laisse tomber, mais la logistique, du coup, ça m'a permis de creuser parce qu'il y a plein de métiers dans le domaine de la logistique. Et effectivement, j'ai fait des interviews avec plusieurs personnes, préparateur de commandes, une responsable logistique, coordinateur logistique, voilà. Ils m'ont tous vraiment transmis l'amour de leur métier. Et donc après, j'ai creusé en termes de formation, qu'est-ce que ça impliquait, combien de temps, etc. Et donc, je me suis orientée sur une reprise d'études, préparer un BUT, anciennement DUT Clio, qualité logistique industrielle et organisation. Donc là, pareil, ça a été des démarches. parce que du coup, il a fallu que je me rapproche de l'IUT de Nantes, parce que moi, je suis en Vendée. Je suis allée au salon de l'étudiant.

  • Speaker #0

    Ça fait monter la moyenne d'âge.

  • Speaker #1

    C'est ça, et puis surtout que je devais avoir mes enfants avec moi, qui étaient à l'époque, ils devaient être en troisième ou en seconde, je crois. Donc du coup, les gens leur demandaient s'ils étaient pour eux. Non, non, c'est pour moi, donc c'était très drôle. Donc là-bas, j'ai rencontré la responsable du département Clio de l'IUT de Nantes. Après, j'ai été invitée à une journée en immersion. Donc l'appareil est arrivé à l'IUT, la moyenne d'âge est très, très basse. Mais voilà, jusqu'à moi, et là, c'est bête que du coup, ça ait changé juste avant que moi, je rentre à l'IUT. Ils avaient une formation en un an, justement dédiée au personnel en reconversion.

  • Speaker #0

    Ah, c'est top. J'allais te demander si ça n'existait pas, parce qu'il y a du monde quand même à se reconvertir, mine de rien, et c'est peut-être plus simple pour tout le monde comme ça.

  • Speaker #1

    C'est ça. Alors que moi, je rentrais sur le passage du DUT au BUT, donc trois ans. Donc voilà, ce n'est pas la même chose. J'étais certes la personne la plus âgée à cette journée d'immersion, mais bon, voilà, je sais que de toute façon, ça se faisait. Je n'étais pas une extraterrestre non plus. Après, je me suis inscrite. il a fallu valider l'inscription par une validation des acquis de l'expérience. Gros dossier pareil il faut que tu retrouves tes diplômes tes bulletins de salaire de même de tes jobs étudiants les trucs comme ça. Bon ça ça m'avait déjà été demandé pendant mon bilan de compétences parce que du coup il fallait que tu retraces ton parcours donc c'était déjà prêt mais administrativement je sais que toi t'aimes pas trop l'administratif et moi non plus Tu sais que cette année on fête les 10 ans d'anniversaire de toutes les années où je dis Merci.

  • Speaker #0

    l'année prochaine, je vais chercher mon diplôme de prof. J'y suis toujours pas allée. Je suis même plus prof depuis. Mais un jour, j'irai.

  • Speaker #1

    Donc, j'ai fait ce dossier. On m'a accepté à l'IUT. Et du coup, j'ai fait ma rentrée en septembre.

  • Speaker #0

    Et avant de faire ta rentrée, t'as dû quitter l'éducation nationale.

  • Speaker #1

    Donc, ça, c'était aussi une autre étape. Dans le bilan de compétences, en août, c'était le tinder des métiers, comme je disais. En septembre, j'ai commencé mes enquêtes métiers et je faisais ma rentrée en même temps. que je ne savais pas, je ne savais pas que c'était ma dernière rentrée, mais c'était ma dernière rentrée. Et donc là, tu es déjà sur une autre planète, en fait, parce que tu fais ta rentrée, mais tu es déjà quand même ailleurs. Enfin, tu te projettes. Et je n'étais vraiment plus là, en fait, à partir du mois d'octobre, parce que les choses s'étaient accélérées, la décision était prise de faire une formation dans la logistique, et il fallait que je prenne ma décision sur comment quitter l'éducation nationale. Et en termes de timing, il y a des délais à respecter mine de rien je crois que c'était avant novembre qu'il fallait que la demande soit faite, donc moi j'ai opté pour la rupture conventionnelle puisque je partais avec un petit pécule moi j'estimais qu'après 20 années au sein de l'éducation nationale je ne pouvais pas partir sans rien t'es presque indu en fait ça me paraissait normal après je connaissais les difficultés de l'obtenir puisque l'année avant moi il y avait eu 22 demandes et seulement 4 personnes Ils avaient obtenu leur rupture conventionnelle. Ça partait pas bien du tout. Mais voilà, j'ai quand même fait la demande. Je me dis, voilà, au cas où. Donc, j'ai déposé ma lettre en octobre, ma lettre commandée. En novembre, j'étais reçue pour un entretien avec l'IA adjoint et quelqu'un d'autre. J'ai marqué les esprits parce qu'en fait, personne ne se reconvertit dans la logistique.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Dans les enseignants. Ils m'ont dit, généralement, vos collègues, elles veulent s'orienter dans la sophrologie, ouvrir une librairie, des choses comme ça. Et ils me disent, là, vous dénotez. Sans que je sache que c'était bon ou pas bon. Mais enfin, ils avaient marqué le fait que... Je me débarquais quand même. J'avais préparé un PowerPoint et tout. J'avais vraiment mis à fond là-dessus. C'était l'entretien ou jamais. Donc, pas le choix. Il fallait que je donne... tout ce que j'avais. Et puis mon bilan de compétences m'avait énormément préparée à ça. Parce que dans les devoirs que te donne ta coach toutes les deux, trois semaines, tu dois t'enregistrer sur ton téléphone, et il y a un thème précis à chaque fois. Et tu dois argumenter, en fait. Le premier, c'est tes valeurs, tes choses comme ça. Puis en fait, plus tu avances, mais ça je l'ai compris après, plus tu te rends compte que ça te prépare à un entretien d'embauche. Parce que du coup, tu te vends. Chose qu'on ne sait pas du tout faire quand on est prof des écoles. Et donc, en fait... j'étais hyper à l'aise quand j'étais face à ces deux personnes de l'éducation nationale en fait tout ça en amont on l'avait travaillé indirectement même après quand ma coach elle a su que j'avais l'entretien on a rebalayé des choses et j'avais les arguments et puis voilà quoi et je pense même qu'il y a deux choses il y a ce côté là le fait que t'étais bien préparée et que t'avais confiance en toi et

  • Speaker #0

    je pense qu'il y a aussi le fait que t'y es allée dans un certain état d'esprit t'y es pas allée en te disant ça sert à rien je l'aurai jamais t'y aller en te disant « Eh, les cocos, j'ai fait 20 ans, c'est presque un dû. » Donc je veux bien, t'y es pas allée pour pas l'avoir, quoi. T'y es allée pour l'obtenir. Et je pense que dans la posture que tu prends lors de l'entretien, même dans la façon dont tu as préparé ton entretien, ton dossier, ton PowerPoint et tout, je pense que c'est pas du tout la même qu'un ou une enseignante qui arrive les mains dans les poches en se disant que c'est foutu. Et eux, ça, le ressentent aussi. Donc je pense que là, t'avais quand même deux gros atouts de ton côté, heureusement. que tu l'as obtenu parce que c'était amplement mérité.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est vrai que dans cette année de reconversion, deux fois, on a salué ma détermination. Là, à l'Éducation Nationale, c'est vrai qu'ils me l'ont dit, vous avez l'air déterminée. Et mon patron maintenant me l'a dit aussi à mon entretien d'embauche. Il me dit, vous avez l'air déterminée. Et en fait, j'étais super bien préparée. J'avais cet état d'esprit, effectivement. C'est maintenant ou jamais. Et donc, ça, c'est en novembre. Et puis après, c'est le silence de l'Éducation Nationale, tu sais. t'as pas de réponse, on te dit vous aurez pas de réponse avant le mois d'avril et puis parce que ça dépend des budgets c'est ce qu'on te dit, qu'ils sont votés en janvier ou quelque chose comme ça donc c'est pour ça qu'il fallait que ça soit fait avant janvier et puis fin mars mon fils avait la grippe il était tout seul à la maison ça sonne à la porte, moi j'étais au boulot et il me raconte ça le soir évidemment et il me dit, le facteur il avait un recommandé mais j'ai pas eu le droit de le prendre parce qu'il fallait signer et c'était pas toi Merci. Et c'était dans les dates. Je disais, non, c'est pas possible. C'est pas possible. Donc, j'envoie un message à mes collègues. Et je dis, oh là là, j'ai un recommandé à aller chercher. Il sera dispo demain à la poste. Et là, mes collègues, vas-y, avant d'embaucher, ça ouvrait à 8h. Vas-y, avant d'embaucher, si jamais t'es en retard, c'est pas grave, on prend tes élèves, etc. Elles connaissaient l'enjeu.

  • Speaker #0

    Solidarité.

  • Speaker #1

    Exactement. En fait, je suis arrivée à l'heure avec le fameux papier que j'ai ouvert dans la voiture. Je me suis filmée avec mon mari. J'étais en visio avec mon mari pour lui annoncer. Et voilà, c'était accepté. Le soulagement, quoi. Le soulagement. Vraiment, j'en garde un très, très bon souvenir. Mes collègues, après l'école, étaient au taquet de connaître la décision. Et voilà, quoi. Alors, si ça avait été refusé, j'aurais démissionné parce que j'étais... De toute façon, j'étais très avancée dans mon engagement pour la suite. Donc, de toute façon, je partais. Mais il vaut mieux partir avec des sous que sans rien,

  • Speaker #0

    quoi. Je suis bien d'accord, parce que du coup, tu as eu combien d'indemnités, si tu es d'accord de chiffre ?

  • Speaker #1

    Oui, il n'y a pas de souci. J'ai eu 20 000 euros. Après, ce que j'entendais dans celles qui ont eu des ruptures, c'est à peu près 1 000 euros par année. Souvent, c'est ce que j'ai remarqué.

  • Speaker #0

    Et en plus de ça, le chômage.

  • Speaker #1

    Exactement, le chômage. Ah oui, alors ça aussi, c'est quelque chose qu'on a... Moi, je demandais à partir au 31 août. Parce que ça aussi, ça fait partie de l'entretien que tu as avec l'inspecteur. Ils m'ont dit que ça ferait un peu tard ou quelque chose comme ça. Après, moi, ce que je voyais, c'est que j'aurais deux mois de salaire, du coup. Je voyais aussi le côté financier. Et du coup, en termes d'argumentaire pour la négociation, je dis écoutez, moi, je suis prête à quitter au 15 juillet. Moi, ça me permettra justement d'entamer toutes les démarches pour m'inscrire à Pôle emploi. À l'époque, c'était Pôle emploi. Et je dis vous, ça vous arrange ? Enfin, voilà, en termes financiers, etc. Et donc, c'est un argument aussi qui a pesé en ma faveur. Parce que du coup, je m'asseyais sur six semaines de salaire. Voilà. J'étais prête à faire cet effort. Et ils ont salué. Ils m'ont dit ça. Ils appréciaient que je fasse aussi un geste, etc. Ah non, c'est qu'à la base, pardon, je voulais partir au 31 décembre. J'ai tenté. Voilà. Ah,

  • Speaker #0

    en cours d'année.

  • Speaker #1

    Ouais, en cours d'année. Parce que pour pouvoir faire des stages, ça devait être ça. Pour pouvoir faire des stages et quelque chose comme ça. J'ai oublié avec le temps. Et donc, ils m'ont dit non, on laisse partir au 31 août. Et je dis, dans ce cas-là, moi, j'aimerais bien partir au 15 juillet. C'est ça, l'historique du truc. Et au 15 juillet, alors pareil, moi, j'avais lu que c'était tout un truc pour récupérer l'attestation de situation. Et je me suis dit, en plus, c'est le 14 juillet. Ça devait tomber un week-end comme un fait exprès. Et en fait, non. Dès le 16, j'avais tout ce qu'il fallait pour m'inscrire.

  • Speaker #0

    l'injustice. Tu sais que j'ai mis quatre mois... à obtenir ce papier et que je ne pouvais pas m'inscrire définitivement à Pôle emploi à cause de ça et que toutes les deux semaines je relançais et que j'avais rien. Ils ont mis quatre mois à me l'envoyer et du coup, mes droits et tout ça, tout a été décalé de quatre mois. Alors, c'est rétroactif, donc ce n'est pas grave. Et puis, mon activité avait commencé et je me débrouillais très bien financièrement à ce moment-là. Mais n'empêche qu'imagine si ça n'avait pas été le cas, si ça n'avait pas été bien lancé, si j'avais eu trois enfants seuls à m'occuper. Je sais pas, ils se rendent pas compte, c'est juste un papier à scanner en plus, quoi. Moi, ça m'a rendu dingue, il y a plein de gens pour qui c'est très long, et moi, ça a été, mais... interminable. Et pour aucune raison précise. Ah oui.

  • Speaker #1

    Alors que moi, sincèrement, alors Pôle emploi je pouvais m'y inscrire que le lendemain de ma radiation, donc le 16. Et franchement, ça a duré une semaine, le temps d'envoyer les papiers, les retours, les machins. Et c'est tout.

  • Speaker #0

    Pôle emploi, j'ai trouvé ça rapide et efficace par rapport à tout ce qu'on entend. Mais en fait, c'est souvent les gens du privé qui parlent de Pôle emploi. Et c'est peut-être lent et inefficace par rapport à leurs habitudes administratives. Mais nous, on compare à l'éducation nationale. Donc en fait... On va être dans la même jauge. Oui, c'est assez relatif, finalement.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est ça. Non, non, non, non. ça a été hyper rapide. Ça a été hyper rapide. Et puis, le 1er août, j'étais embauchée en intérim. Ah oui, parce que mon BUT Clio, je le faisais en alternance. Il y avait ça aussi, il fallait que je recherche une alternance. De avril à juin, j'en ai envoyé des CV, j'en ai fait des entretiens d'embauche. J'étais prise dans trois entreprises. Après, je n'avais plus qu'à choisir. Donc, ça, nickel, c'était cool. Et du coup, la boîte que j'ai choisie, moi j'ai dit j'aimerais bien faire une période d'immersion avant de rentrer à l'EUT, comme de toute façon, à partir du 15 juillet, moi je suis dispo, il n'y a pas de souci. Et donc du coup, ils m'ont pris en intérim le mois d'août, avant ma rentrée. Et comme ça, j'ai fait mon immersion. Parce que ce que les étudiants ont fait sur leur mois de septembre, moi, quand j'étais en entreprise en septembre, j'étais déjà opérationnelle en fait, donc j'avais gagné ce temps. Et puis, c'était une vraie immersion qui a duré trois semaines. J'ai vraiment pu passer tous les postes d'entreprise. Donc comme ça, j'étais opérationnelle rapidement.

  • Speaker #0

    Et tu étais rémunérée comment en tant qu'alternance ? Comment ça se passe et à peu près à combien ça se situe ? Est-ce qu'il y a des critères ou des durées ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'étais pas en contrat d'apprentissage. J'étais en contrat pour les plus de 30 ans. Du coup, c'est un autre nom. J'ai déjà oublié.

  • Speaker #0

    En plus, je sais ce que c'est parce qu'on m'en a déjà parlé.

  • Speaker #1

    Contrat de professionnalisation ?

  • Speaker #0

    C'est peut-être ça. Je crois que c'est ça. C'est un mot pas si compliqué que ça, mais ce n'est pas d'apprentissage, effectivement.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'étais rémunérée au plafond, qu'on peut prétendre, c'était 1200 euros, quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    Et tu avais le droit de toucher ton chômage en étant étudiante ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, quand tu t'inscris à Pôle emploi, ils analysent ta situation financière sur les années précédentes. Et moi, ils estimaient que je ne gagnais pas encore assez par rapport à ce que j'avais gagné précédemment. Donc, j'avais un complément.

  • Speaker #0

    C'est intéressant parce qu'il y a quelques temps, j'ai échangé avec une abonnée qui est dans la situation où elle a 36 ans. Donc, il y a plein d'aides. Tout ce qui s'arrête à 30 et 35, elle ne pouvait pas y prétendre. Elle est à la fin d'une licence et là, il faut qu'elle passe au master. Elle a fait la licence en parallèle de son métier de prof à temps plein. Donc, franchement, trois ans, belle galère. Ça montre la détermination de la personne. Sauf que le master ne peut pas se faire à distance. et qu'elle n'arrive pas à avoir de congé de formation ou de choses comme ça pour pouvoir juste finir ses études. Et donc, elle se posait la question de partir. Sauf que si elle partait, elle n'avait droit à rien, puisque même le chômage de ce qu'on lisait sur le site de Pôle emploi, si tu étais étudiant, ce n'était pas autorisé. Mais du coup, peut-être qu'il y avait marqué qu'il y avait des cas particuliers, mais il ne rentrait pas dans les grands détails. Dans les grands détails. C'était dans les grandes lignes, il ne rentrait pas dans les petits détails, je voulais dire. Et du coup, je me dis que peut-être que là, ce que tu dis, si elle écoute, sinon je lui transmettrai, mais ça pourra peut-être lui permettre d'aller poser la question. Parce que c'est vrai que c'est dommage d'avoir fait trois ans et de ne pas pouvoir aller jusqu'au bout. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Et en même temps, comme tu disais tout à l'heure, partir sans rien, merci bien. Et tu as pu cumuler le chômage avec ton salaire pendant deux ans. C'était toujours deux ans à l'époque, le chômage ou pas ?

  • Speaker #1

    Figure-toi que j'ai toujours un complément de Pôle emploi, de France Travail.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils te complémentaient tellement peu que du coup, ça s'étale.

  • Speaker #1

    Oui, et pourtant, plusieurs fois, j'ai posé la question à mes différentes conseillères qui se succèdent. Là-bas, ça change aussi beaucoup. En fait, moi, j'ai sur mon relevé de situation, j'ai une indemnisation en nombre de jours. Et en fait, ça ne baisse pas vite.

  • Speaker #0

    Ben oui, puisqu'il... ne te donnent pas l'intégralité puisque tu as déjà le salaire de ton contrat.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, en fait, j'ai encore plein, plein de jours. Et l'autre jour, on comptait, mais ça se trouve, j'en ai encore pendant dix ans.

  • Speaker #0

    Et ça peut durer aussi longtemps ?

  • Speaker #1

    Je lui ai demandé. Elle m'a dit oui. À chaque fois que je m'actualise, tous les mois, on me demande « souhaitez-vous rester inscrite à Pôle emploi ? » Et ma conseillère m'avait dit « surtout, ne mettez pas non, parce que du coup, j'ai un complément. » Donc, bon là, il est ridicule le complément, parce que j'ai augmenté en salaire. Donc là, je dois avoir 50 euros de complément par mois. Mais c'est toujours ça. Et puis, mon mari dit, mais c'est quand même bizarre. Mais après tout, j'y ai droit. Enfin, je veux dire, j'ai travaillé pour ça aussi. Enfin, voilà. Donc, bon, bah, écoute.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, mais franchement, culpabilise pas. Si c'est là, c'est pas...

  • Speaker #1

    Enfin, ça a été beaucoup de démarches et compagnie. Donc, bon, bah, si j'y ai droit, j'y ai droit. Enfin, je vais pas cracher dans la soupe non plus.

  • Speaker #0

    Et est-ce que... pour suivre tes études, donc le parcours d'études que tu as suivi, est-ce que ça avait un coût ou est-ce que c'était plutôt dans du public ou est-ce que selon certains critères, ça a pu être gratuit ou est-ce qu'au contraire, ça coûte très cher et il y a un crédit à faire ?

  • Speaker #1

    Maintenant, l'IUT, c'est un...

  • Speaker #0

    C'est très peu, ça doit être 192 euros l'inscription, quelque chose comme ça. Et c'est tout, parce que c'est du public, ça dépend de l'université. Il y avait un petit détail par contre, c'est que du coup je devais vivre chez mes parents, puisque j'étais une ou deux semaines sur Nantes, et puis après mon entreprise est en Vendée, donc je revenais en Vendée quand c'était la période d'entreprise. Mais voilà, bon par contre je n'ai pas tenu. Donc je suis rentrée en septembre et puis plus ça allait, moins je me sentais bien en fait. Je me suis rendue compte que la formation, elle m'amenait à un poste à responsabilité dont je ne voulais plus. Je l'ai bien identifié. Et puis plus les semaines passaient, plus j'y allais avec la boule au ventre et ça n'allait pas du tout. Et en novembre... Un vendredi, je suis partie, c'était la fin de la semaine, et j'ai su que je ne reviendrais pas à l'IUT, en fait, parce que ça n'allait vraiment pas du tout. On commençait à parler... Alors oui, il faut savoir que dans la logistique, il y a des postes à responsabilité où on parle de stratégie, on parle du côté financier, de profit, de rentabilité, de choses comme ça. Et ça, vraiment, ça me passait complètement au-dessus. Moi, j'avais besoin d'être dans l'opérationnel, en fait. Ça aussi, je l'avais identifié pendant mon bilan de compétences. Moi, j'avais besoin le matin d'avoir des tâches et qu'à la fin de la journée, ces tâches soient faites.

  • Speaker #1

    Ok, donc d'être plus dans le faire que dans la charge mentale.

  • Speaker #0

    Exactement. Et c'est vrai que quand on est prof, surtout en maternelle, on se rend compte seulement au bout d'un an ou de quelques mois de l'évolution, du résultat de notre travail, parce que les enfants ne progressent pas aussi vite que ça. C'est normal, en fait, après tout. C'est pas un reproche, c'est le temps. dérouler du temps qui est comme ça de toute façon sur les apprentissages, etc. Même si en élémentaire, ça va plus vite. Déjà, je trouvais ça long et j'avais l'impression de ne pas avoir tout de suite le résultat de mes investissements, des choses que j'avais mises en place, etc. Donc ça, c'est quelque chose que j'avais bien identifié. Et du coup, avec cette formation, on arrivait à des postes à responsabilité et avec encore des délais. Enfin voilà, on met en place des projets, des choses comme ça et en fait, ça peut prendre plusieurs mois.

  • Speaker #1

    Ouais, plutôt sur du moyen long terme, et toi, tu cherchais plus du court terme, en fait. Ce qui se comprend aussi, puisque c'est plus gratifiant de voir plus rapidement le résultat du travail qu'on vient de mener.

  • Speaker #0

    Donc, pendant le week-end, j'ai pris ma décision. Et puis, le lundi, c'était la semaine où j'étais en entreprise, j'ai parlé à mon maître d'apprentissage. Pendant le week-end, j'avais déjà commencé à envoyer des CV à droite à gauche, parce que du coup, je pensais que... me laisser tomber, en fait. Enfin, voilà, moi, j'arrêtais mon apprentissage, donc de toute façon, je partais de l'entreprise. Et puis, en fait, non. Mon chef m'a dit, on a apprécié tes compétences, qu'est-ce qui t'a plu dans l'entreprise, etc. Et j'ai rencontré le PDG de l'entreprise après et je lui ai décrit le poste que moi, j'avais vraiment apprécié quand j'avais fait mon immersion. Donc, j'ai dit, moi, j'ai vraiment adoré la partie expédition. Donc, c'est le fait de préparer les commandes, de gérer... des portefeuilles clients au fil des jours, et puis d'expédier les pièces, etc. Il dit, si c'est ça dont tu veux, sur notre deuxième site, on aurait besoin justement d'une deuxième personne pour aider Sébastien, mon ancien collègue. Donc écoute, à partir de demain, tu peux aller là-bas, on fait un test sur une semaine, dix jours, et puis on voit comment ça se passe.

  • Speaker #1

    Parce que ce qui ne te plaisait pas, c'était la partie alternance, pas la partie études du coup.

  • Speaker #0

    Si, les études, si, puisque ça allait m'emmener vers un poste à responsabilité.

  • Speaker #1

    Ah oui, du coup, c'est bien ce que j'avais compris. Mais donc, côté alternance, il pouvait te faire passer sur un poste qui allait plus te plaire. Mais côté études ?

  • Speaker #0

    Donc, j'arrêtais mes études. Non, je rompais mon contrat d'apprentissage, pour le coup. Mais c'est en fait l'entreprise, de manière personnelle, eux, ils m'avaient appréciée. Donc, ils ne voulaient pas me laisser partir, en fait. Même si je rompais mon contrat, ce n'était pas grave. ils cherchaient à me garder.

  • Speaker #1

    Ok, donc pour eux, potentiellement, tu ne finissais pas tes études et ton apprentissage, mais en fait, là, ils te proposent un contrat.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement.

  • Speaker #1

    Si ça, c'est pas génial.

  • Speaker #0

    Non, mais j'aurais jamais imaginé ça, en fait. Donc, j'ai fait ma semaine d'essai sur l'autre poste, jusqu'à fin novembre. Là, on a rompu mon contrat d'alternance. C'est pareil, c'est des démarches, des petites choses comme ça. Premier décembre, j'ai signé mon CDD. et 1er avril, j'ai signé mon CDI à ce poste aux expéditions, justement. Donc voilà.

  • Speaker #1

    CDI sur lequel tu es toujours aujourd'hui ? Tu es toujours sur le même poste ?

  • Speaker #0

    Alors non, j'ai évolué pour le coup, parce que pendant un an et demi, on a été en binôme avec mon collègue. Et puis, il est parti et il n'a pas été remplacé tout de suite. Donc, par la force des choses, j'ai fait... Un énorme boulot qui a été reconnu. Et du coup, j'ai grimpé. Je suis responsable des expéditions sur mon site, pour le coup. Et voilà, donc, pareil, augmentation de salaire. Enfin, tu vois, ça s'est vraiment bien. Tout s'est vraiment bien passé.

  • Speaker #1

    Là, pour le coup, effectivement, tu sens que tout s'aligne. Mais tout s'aligne parce que tu as quand même charbonné en amont aussi. Ça ne s'aligne pas tout seul non plus.

  • Speaker #0

    Je ne connaissais même pas. pas. En plus, je ne l'aurais pas trouvé sans chercher un contrat d'apprentissage. Moi, je crois au petit signe. Enfin, je me dis bon, c'était cette entreprise, mais c'était pas de cette façon-là que... Voilà. Et c'est marrant parce que du coup, quand j'ai dit que j'arrêtais mon contrat d'apprentissage, j'ai aussi prévenu les profs à l'IUT et le prof qui me suivait sur le terrain, il a eu mon responsable dans l'entreprise, il a eu le téléphone et il lui a dit en fait, Anne, ce qu'il lui faut... elle grimpera, mais elle grimpera sur le terrain, en fait. Et c'est ça. Moi, j'avais besoin de concret. J'avais besoin de porter des cartons.

  • Speaker #1

    On apprend aussi beaucoup en faisant. C'est pas à des profs qu'on va apprendre ça.

  • Speaker #0

    Non, non, c'est vrai. Ça me paraissait trop abstrait, en fait. Oui,

  • Speaker #1

    et puis je pense que n'ayant pas le même âge, t'as aussi une expérience de vie et de travail qui fait que t'es pas... terrorisé par le fait de travailler à temps plein en entreprise. T'as pas besoin de ce sas d'études qui te permet de te construire en tant que jeune adulte, de te préparer à l'emploi, etc. Toi, c'est des choses que tu as déjà, plus toutes les compétences qu'on a déjà, qu'on développe en tant qu'enseignant, surtout toi, pendant 20 ans. Donc, forcément, t'es peut-être plus apte que certaines personnes qui découvrent vraiment le métier et qui ont vraiment besoin d'apprendre, mais au-delà des... des compétences de ce métier-là, d'apprendre des savoir-être, des savoir-faire, des savoir-vivre en entreprise. Toi, c'est des choses où, même si tu étais dans une école, tu as déjà travaillé en équipe, tu as déjà pris des décisions, tu as déjà écrit, tu as plein de capacités communicationnelles qu'on met du temps à développer quand on est plus jeune, et c'est normal parce que tout prend du temps pour apprendre. Mais oui, forcément, tu es un peu plus apte à ça et c'est chouette que l'entreprise l'ait reconnue et te soutienne et que tu y sois toujours parce que ça veut dire que tu t'y sens toujours bien.

  • Speaker #0

    Ah oui, il n'y a pas de souci. Et puis, il y a une petite note positive pour celles et ceux qui se demandent ce qui vale en dehors de l'éducation nationale. Avant de trouver cette entreprise, j'avais fait un salon, un job dating. Et plusieurs recruteurs m'avaient dit qu'on cherchait des profils comme vous parce qu'on sait que les professeurs, vous avez une forte adaptabilité, vous êtes autonome. On a plein de qualités qui sont recherchées. Et effectivement, après plusieurs années de carrière, on sait ce que c'est de se lever tous les matins, on ne rushing pas aller au travail, on sait travailler en équipe. Donc, ça m'avait vachement reboostée parce qu'on se dit, ah oui, quand même, on cherche des profils comme ça. Donc,

  • Speaker #1

    ça motive. Et tu n'es pas la première à me le dire. Et c'est vrai qu'on a toujours cette image de, oui, on n'a été que prof, les recruteurs, ils ne voudront jamais d'un prof parce que l'image des profs, elle est mauvaise. télé, dans les médias, blablabla, et toute l'image que potentiellement on s'en fait de toujours en vacances, fini à 16h30. Et en fait, dans les faits, moi, il y a plein de gens comme toi qui, par le biais du podcast, sont venus me dire « tiens, j'ai passé des entretiens, j'ai été à des ateliers, des conférences, des salons, des trucs, et on m'a dit qu'on cherchait des profils comme ça » . Et en fait, je pense que c'est plus qu'on ne le pense et que nous on a l'impression que tout le monde a nos compétences parce qu'on est entouré de profs. Mais en fait, quand tu sors un petit peu de ça, moi, quand j'étais allée à mon tout premier rendez-vous Pôle emploi et que j'ai vu les autres personnes qui étaient avec moi dans la salle, en face de toi, il y a des gens qui ne savent pas allumer un ordinateur pour imprimer leurs documents. Et c'est vraiment un monde. Donc, ce n'est pas la majorité. Il y a aussi des gens qui ont plein de capacités, mais pas toujours autant et aussi polyvalentes et transférables que nous. C'est juste que c'est difficile de le savoir et de le comprendre tant qu'on n'a pas essayé en fait. Et c'est là qu'il faut réussir à sauter le pas, mais ça c'est plus facile à dire qu'à faire. Je l'accorde. Et du coup là, sur ton nouveau poste, quelles sont tes missions ? À quoi ça ressemble une journée ? Est-ce que déjà tu as tout le temps les mêmes horaires ? Quel est ton rythme de travail ? Qu'est-ce que tu fais au quotidien ? Est-ce que tu as toujours des collègues ? Peut-être qu'il y a des choses par rapport à l'enseignement qui te manquent ou au contraire que tu apprécies, comment tu le vis

  • Speaker #0

    Alors déjà, l'environnement de travail, ce n'est pas une classe. Forcément, c'est un entrepôt.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est plus calme ? Rien n'est moins sûr ?

  • Speaker #0

    Ce n'est pas la même chose. Ce qui me fatiguait aussi en classe, c'était la sur-sollicitation permanente. Surtout en maternelle, forcément. Mais là, non, tu travailles avec des adultes. Donc, ils ont quand même des... Enfin voilà, s'ils voient que tu es occupé, ils attendent.

  • Speaker #1

    Ils ne te tirent pas sur la manche. en répétant ton prénom plusieurs fois pour te demander s'ils peuvent faire pipi. C'est ça,

  • Speaker #0

    exactement. Et ça, waouh, c'est tellement appréciable. Bon, en termes de bruit, il y a du bruit parce que moi, je suis dans le domaine de la métallurgie. Donc, il y a du bruit parfois. Donc, on a des bouchons d'oreilles quand on a besoin, mais déjà, ce n'est pas tout le temps. Et puis, ça passe, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas un brouhaha permanent avec l'attention qui va avec. Parce que les enfants, il faut quand même avoir un œil dessus. Là, tu peux avoir un environnement bruyant sans avoir à y fixer ton attention.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est différent. Tu coupes automatiquement. Non, non. Donc ça... Après, moi, je suis dans un entrepôt qui est assez récent, qui date de 2019. Donc c'est vrai que c'est lumineux. J'apprécie parce que sur notre autre site, ça date des années 60. Et vraiment, c'est sombre, etc. Pour y avoir été plusieurs mois, je n'apprécie pas spécialement. Là, c'est vraiment... Ça reste un entrepôt, mais... Non, non, c'est sympa. J'ai un bureau. Ça, c'était un rêve aussi.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de petits rêves.

  • Speaker #0

    Et j'ai des collègues. Donc, on est trois dans le bureau. Je suis avec la technicienne qualité. C'est elle qui vérifie si les pièces sont correctes. Et puis, avec un autre collègue... qui est sur la partie réception. Donc, lui, il reçoit les pièces. Et puis, là, comme mon collègue qui est parti en décembre 2023 n'a pas été remplacé, il me seconde aussi sur la partie expédition. Et puis, il y a tous les collègues après de la chaîne de production que je côtoie tout le temps, en fait, aussi. Donc, voilà. Il y a toujours des collègues.

  • Speaker #1

    OK. Ce n'est pas quelque chose que tu appréhendais, toi, d'avoir des collègues d'entreprise ? Parce que ce ne sont pas les mêmes relations, je pense, qu'à l'école.

  • Speaker #0

    Non, ce ne sont pas les mêmes relations, mais je sais qu'il y a certaines écoles où ça ne se passe pas bien non plus. Des fois, elles sont trois, elles ne s'entendent pas. Il faut composer avec les caractères et les humeurs des uns et de l'humain de manière générale. Après, mon chef n'est pas sur le site, il est sur l'autre site. On le voit une fois par semaine à peu près. Sinon, je peux l'avoir au téléphone ou je l'ai sur Teams ou par mail. Je retrouve cette autonomie. qu'on avait dans l'éducation nationale. Et c'est très bien. Moi, ça me va bien. Je n'aimerais pas, je pense, avoir quelqu'un sur le dos tout le temps.

  • Speaker #1

    Ça faisait partie des choses que j'allais te demander parce que souvent, les gens choisissent soit la sécurité en prenant une autre branche du fonctionnariat, soit la liberté 100% avec les contraintes qui viennent avec, de l'entrepreneuriat. Et c'est vrai que la reconversion dans le salariat, c'est quelque chose que je vois moins souvent parce que souvent, ça veut dire reprise d'études, entretien d'embauche et donc manque de confiance en ses compétences et ainsi de suite. Sauf qu'il y a aussi cette fameuse question et des collègues, parce que c'est pas la même chose, et du supérieur hiérarchique. Parce que autant dans le secondaire, on a un supérieur hiérarchique sur site, autant nous, dans le primaire, si on voit l'inspecteur trois fois dans la carrière, c'est déjà pas mal. Donc c'est vrai que c'est pas du tout le même fonctionnement, peut-être le même stress, les mêmes attentes.

  • Speaker #0

    C'est très bien comme ça. Moi, ça me va bien.

  • Speaker #1

    Et c'est des relations qui, pour autant, ça se passe bien, quoi.

  • Speaker #0

    Ça se passe très bien. Oui, il n'y a pas de souci. Oui, oui. On se voit une fois dans l'année pour l'entretien individuel. Du coup, au début, je me dis, waouh, qu'est-ce que c'est que ce truc ? Parce que nous, on voit l'inspecteur, c'est ça, une fois tous les 3-4 ans.

  • Speaker #1

    Puis il ne nous augmente pas, lui.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Non, c'est cordial. Non, ça se passe bien. On peut dire ce qu'on a à dire. Non, ça se passe très bien. Après, concernant mes horaires de travail, grosso modo, c'est 8h-17h. Je commence à 8h30 le lundi et je finis à 16h le vendredi. Ah oui, alors je dis 17h, mais en fait non, c'est 16h30. En fait, on est en test depuis le 1er mars, pendant six mois. On teste de nouveaux horaires. Parce que jusqu'à présent, on avait une heure et demie de pause méridienne, ce qui était beaucoup quand tu restes sur place. Et du coup, on a eu une enquête il y a un an et demi. Et du coup, ils proposent ça en test là jusqu'à fin août. Donc du coup, tu vois, je n'ai pas encore intégré tout à fait mes nouveaux horaires. Donc c'est... Donc, c'est plutôt 8h, 16h30. 8h30 le lundi et 16h quand même le vendredi. Une heure de pause le midi. Ce qu'il ne faut pas moins, parce qu'après, on se permet quand même de couper. On a le temps de manger. Et puis, mes missions. Le matin, quand j'arrive, souvent, la chaîne de fabrication a commencé avant nous. Là, en ce moment, ils sont en 1h30. C'est-à-dire qu'il y a une équipe qui fait 5h, 13h. Et une autre équipe... qui fait 9h-17h30. Nous, quand on arrive, il y a déjà eu trois heures de production. Donc notre zone, là où ils déposent les pièces terminées, elle est déjà un petit peu remplie. Donc on a déjà des choses à traiter quand on arrive le matin. On fabrique des pièces métalliques. Et là, sur le site où je suis, on les peint. Et donc on envoie les produits peints chez les clients. Et c'est des pièces de toutes les tailles. C'est-à-dire des pièces qui font 2 cm de large et qui pèsent 3 g. Et on a des pièces qui... Alors, le plus grand que j'ai dû faire, 4 m de long. Des grands tubes de 4 m de long. Donc voilà, il faut les conditionner, etc. Donc c'est ça mes missions en fait, c'est de prendre connaissance des pièces qui sont dans ma zone. Avec le portefeuille qu'on édite tous les matins, c'est la liste des commandes des clients, voir quand est-ce que ça doit partir, etc. Si les quantités sont bonnes, s'il y a des choses qui manquent, moi il faut que je me renseigne de savoir où est-ce que c'est. Est-ce que c'est un défaut de qualité ? Est-ce que c'est un retard sur une pièce ? Est-ce qu'il y a eu une panne quelque part ? Et puis, quand la commande est complète, je la prépare et puis je l'envoie au client. Quand c'est des petites pièces, tu mets dans un carton, tu prépares une messagerie, genre comme tu fais sur Vinted, enfin voilà, des trucs comme ça. Si c'est des grandes pièces, eh bien, il faut commander des camions. Donc ça aussi, j'ai appris à évaluer le métrage que tu dois demander dans un camion. C'est un truc que je ne connaissais pas du tout avant. Et comme nous, on travaille en flux tendu, souvent Les pièces sortent et on me demande de prévoir le camion pour le jour où les pièces sortent. Et ce n'est pas facile puisqu'il faut que les camions soient commandés à J-2 généralement. Et donc, il faut que tu aies une connaissance des pièces ou alors tu cherches sur l'ordinateur le plan de la pièce, voir à peu près la taille qu'elle va faire, etc. Que tu réfléchisses à comment est-ce qu'elle va être conditionnée, etc. pour évaluer le métrage que tu demandes à la frêteur en fonction de ce que tu dois envoyer.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est un peu le niveau plus plus. de commander un car pour trois classes en sortie scolaire. C'est valu le nombre d'élèves, grosso modo, mais là, c'est un peu plus compliqué.

  • Speaker #0

    C'est ça. Puis les élèves, ils bougent tout seuls. Nous, il ne faut pas que les chèques bougent, il faut que ça soit bien emballé. Il y a aussi ces précautions-là à prendre.

  • Speaker #1

    Que le service soit bien effectué, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Même si une fois que ça rentre dans le camion, ce n'est plus trop de notre responsabilité, c'est de la responsabilité de la frêteur. Mais c'est comme les élèves, Il faut que ça aille d'un point A à un point B en bon état. à leurs parents. Donc ça, ça fait partie de mes tâches. Ouais, grosso modo, c'est ça, c'est ça mes missions.

  • Speaker #1

    Si tu veux prendre des vacances, tu en as combien ? Comment ça se passe ? Est-ce que tu as le droit ou pas le droit de poser comme jour, par exemple ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai cinq semaines de congé, comme beaucoup dans le privé. On nous impose de prendre trois semaines entre juin et octobre. Donc ça, c'est propre à l'entreprise, avec un minimum de 10 jours consécutifs sur cette période. Alors par exemple, moi pour mes congés cet été, il faut que je m'entende avec mon collègue, puisque comme on est un peu en binôme maintenant, cette année, lui prend en août, parce que sa femme aussi prend en août. Donc moi, je prends juillet. Donc j'ai posé du 7 au 21, je crois que ça doit tomber comme ça. Et j'ai dû compter, parce que comme j'ai le 14 juillet dans mes congés, ça ne faisait pas 10 jours consécutifs si je ne prenais que deux semaines. Donc j'ai rajouté le lundi de la troisième semaine.

  • Speaker #1

    Tu seras obligée de prendre plus de vacances.

  • Speaker #0

    Et je ne veux pas prendre trois semaines, parce que moi, trois semaines, c'est trop. Et j'aime bien reprendre, par contre, je vais reposer une semaine en septembre ou en octobre. Là, j'ai demandé un petit délai, parce que normalement, il fallait que les congés soient posés fin janvier. Or, j'ai deux enfants en terminale, dont ma fille, qui va dépendre du parcours sup, qui peut partir à l'autre bout de la France. et donc j'ai demandé cette soupape d'une semaine pour la poser si jamais on a besoin de la déménager. Enfin, ceci, cela. Donc, ça a été accepté. Pour l'instant, je n'ai toujours pas posé ma troisième semaine. J'attends mi-juin. J'espère qu'on sera fixé sur sa destination. Tu vois, il y a quand même cette souplesse. Et les deux autres semaines ? Alors, l'année dernière, on n'a pas eu de chance, tous les employés, parce qu'on a fermé deux semaines au mois de décembre. D'habitude, on ferme une semaine. et là en raison d'un manque d'activité, c'est la conjoncture en ce moment c'est un peu plus calme sur certaines entreprises, ils ont fermé deux semaines. Donc moi j'avais posé, l'été dernier j'avais posé deux semaines et puis une semaine à la Toussaint du coup quand t'arrives fin décembre avec tes deux autres semaines, t'as plus de congés. Donc là moi j'ai plus de congés depuis je suis revenue début janvier et il faut que j'attende le mois de juillet pour avoir des congés. Mais je ne ressens pas, ça je le dis même encore maintenant au bout de deux ans et demi dans cette entreprise, Je ne ressens pas ce besoin de vacances comme je le ressentais dans l'éducation nationale.

  • Speaker #1

    Je l'ai déduit quand tu m'as dit « Oh, pas trois semaines, trois semaines de vacances, je trouve ça trop long. » Je me suis dit « Ah bah c'est dingue comme ça change quand même. » C'est pas la même fatigue en fait. Pas du tout.

  • Speaker #0

    Pas du tout. Avant, j'avais vraiment besoin. Au bout de sept semaines, c'est vrai qu'on était éreintés. On avait vraiment besoin de se poser, de changer de rythme. Et là, les week-ends sont des vrais week-ends.

  • Speaker #1

    Et c'est ce qui aide, je pense, à tenir plus longtemps sans avoir besoin de vacances. Parce qu'en fait, tu as toujours des moments off. Même tes soirées, c'est des vraies soirées.

  • Speaker #0

    Mes soirées sont des vraies soirées. Et puis, je finis à 16h30, là, maintenant, depuis un mois et demi. J'ai le temps de faire des choses le soir à partir de 16h30.

  • Speaker #1

    et puis tu n'arrives pas à la saturation aussi vite donc forcément tu peux laisser plus de temps aller entre tes dernières et tes prochaines vacances Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça Après, je reste la personne que je suis avec ma conscience professionnelle donc ça ne veut pas dire que je ne ramène rien à la maison dans ma tête le soir mais ce n'est pas tous les jours et puis ça passe chaque jour est différent Non, ce n'est pas autant sur la durée, ce n'est pas pareil

  • Speaker #1

    En termes de salaire, là maintenant, au poste où tu es, donc en CDI, tu gagnes à peu près combien si c'est fixe ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est fixe. Je suis à 1 700 euros par mois. Donc en fait, j'ai commencé, quand j'ai fait mon CDD, alors nous, on parle en taux horaire, j'ai dû commencer à 11,50 euros de l'heure. Après, quand je suis passée en CDI, j'étais à 12 euros. Après, j'ai eu une augmentation au bout d'un an, j'étais à 13. Et puis là, je suis à 14.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as des perspectives d'évolution salariale ?

  • Speaker #0

    Oui, en plus, je n'ai rien eu à demander. Mon mari m'avait dit, il va falloir que tu négocies ton salaire. Ça me faisait peur et tout ça. Puis en fait, non, ils ont reconnu mon boulot sans que j'aie besoin de demander quoi que ce soit. Donc, j'ai trouvé ça appréciable et gratifiant.

  • Speaker #1

    Voilà, tu es dans un environnement sain et bienveillant et honnête. Ça aide aussi.

  • Speaker #0

    Après, je ne sais pas si je pourrais encore grimper ou alors il faudrait que je prenne des responsabilités. et puis ça comme je l'ai dit J'en ai déjà là du coup, malgré moi, puisque mon collègue est parti et que du coup, j'ai endossé les deux rôles malgré moi. Mais ça me plaît. Mais bon, ça va. J'en veux pas plus non plus. Ça me va bien comme ça.

  • Speaker #1

    Donc, tu n'as pas de regrets globalement sur ta reconversion ?

  • Speaker #0

    Aucun. Non, vraiment. Même quand je mange avec mes anciennes collègues. C'est souvent les mêmes sujets que quand j'y étais et ça ne me manque pas du tout. Après, voilà, en termes de niveau de vie, je comprends que pour certains, ça soit un vrai questionnement. Mais ça aussi, c'est quelque chose qui s'est travaillé pendant le bilan de compétences. Et puis, en échangeant avec mon mari, on a aussi baissé notre niveau de vie. Évidemment, on ne fait pas la même chose qu'avant. Mais bon, si c'est pour du mieux, après, moi, j'ai tellement gagné en charge mentale en moins, je suis apaisée. Donc, je trouve que ça l'y vaut largement.

  • Speaker #1

    Et je pense, déjà il y a ça, évidemment qui est relatif, c'est pas juste une histoire d'argent, je pense que le bien-être au quotidien n'a pas de prix, même si c'est un peu facile à dire peut-être parfois, mais n'empêche que quand on le découvre, on se dit que ça valait bien quelques centaines d'euros de juste bien dormir, pouvoir manger, ne pas être malade, être en forme, profiter de la vie quoi. Je vais pouvoir te poser la dernière question. Saurais-tu complété la phrase « avant j'étais prof » aujourd'hui ? je suis.

  • Speaker #0

    Quelqu'un l'a déjà dit, mais en fait, quand j'ai commencé mon bilan de compétences, sur un petit papier, j'avais écrit que je visais l'épanouissement, parce que du coup, je n'étais plus épanouie. Et donc, c'est ça. Avant, j'étais prof, maintenant, je suis épanouie.

  • Speaker #1

    Eh bien, ça me fait franchement plaisir, d'autant que j'ai pris des petites notes de nos conversations de 2021. Tu m'avais notamment dit, donc dans la période d'octobre 2021, ... Les dernières semaines ont été difficiles. J'étais perdue. J'ai beaucoup pleuré, beaucoup douté. Mais là, je sens que je tiens un truc et je serai honorée de témoigner quand j'y serai arrivée. Ça me met presque une larme à l'œil. C'est trop mignon.

  • Speaker #0

    On se disait, c'est la bouclée bouclée, en fait.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça. Et je trouve ça beau parce qu'en fait, je trouve ça chouette pour toi. Parce que moi, je me souviens d'être en direct de ce moment où on avait ces échanges et où... On n'avait pas d'idée de ce que le futur allait donner. Donc voilà, on ne savait pas que ça allait être aujourd'hui une telle réussite. Et donc de le voir comme ça avec du recul, je trouve ça beau en fait. Et de me dire que ça, à la fois ça paraît long quand on est sur le moment et quand on attend ses démarches. Et puis d'un autre côté, de se dire que voilà, en fait, aujourd'hui, t'es épanouie. T'as fait des choix qui te conviennent. et qui sont pas forcément tous faciles parce que les choix c'est aussi parfois des concessions, des sacrifices, beaucoup de temps de réflexion, mais que les gens qui écoutent là puissent se dire « Ah, elle a ressenti ce mal-être, comme peut-être là les gens qui écoutent ressentent en ce moment, mais trois ans, quatre ans plus tard, elle va aussi bien » , je trouve que c'est un beau message à faire passer en fait. Ça se fait pas en claquant des doigts. Et ce n'est pas parce qu'on ne va pas bien et qu'on a l'impression que ça n'ira pas, que ça ne va pas. Il y a des solutions et pas toujours celles auxquelles on s'attend, et notamment la logistique.

  • Speaker #0

    Et puis tous ces doutes et tout ça, ça fait partie du chemin aussi. Pour arriver là où j'en suis maintenant, il a fallu que je passe par toutes ces étapes. Et en fait, c'était dur sur le moment, mais en fait, je suis très reconnaissante de tout ce chemin parcouru. Ton podcast est arrivé au bon moment parce que du coup, ça m'a permis de me rendre compte que c'était possible. Avec le témoignage d'Émilie, là, dans les premiers, je me suis dit, ouais, donc c'est possible. Et puis même si je démissionne, parce qu'elle a démissionné, c'est pas grave, en fait. Enfin, on s'en sort. Il y a toujours des solutions. Donc ça m'a donné vachement d'espoir. Je me revois encore jardiner avec ton podcast. Sur les oreilles. Mais voilà, ça a vraiment été une bouffée d'oxygène. Et c'est pour ça que je dis la boucle est bouclée, parce que du coup, c'est génial d'avoir commencé mes espoirs avec toi. Et puis du coup, de terminer en témoignant. Donc,

  • Speaker #1

    je suis super contente. C'est trop mignon. La boucle se boucle pour moi aussi, parce que me dire qu'au départ, j'ai créé le podcast pour moi me reconvertir et qu'à la deuxième année, je me suis dit, allez, je vais continuer, ça va peut-être aider des gens. Au final, le temps s'étire et je suis toujours là cinq ans plus tard à le faire. Mais c'est touchant pour moi aussi de me dire que toutes ces heures bénévoles passées à interviewer, monter, mixer, poster, partager, blablabli, blablabla, c'est beaucoup de travail, d'investissement et même émotionnellement, mine de rien, c'est beaucoup d'émotion, c'est prenant. Mais de me dire que ça sert vraiment, c'est touchant, c'est gratifiant. Et c'est surtout que là, j'arrive à un stade où ça sert de plus en plus. J'ai de... Forcément, comme le temps passe, les gens qui écoutaient le podcast en 2020, 2021, 2022, ben arrivés en 2025, en fait, souvent, soit ils ont eu le déclic, soit ils ont commencé les démarches, soit ils sont reconvertis comme toi. Et du coup, moi, je suis contente de me dire, je fais pas tout ça pour rien.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, non, non, mais c'est clair. Tu devrais être remboursée par la Sécurité sociale.

  • Speaker #1

    Ça, on me l'a dit souvent, mais j'attends toujours.

  • Speaker #0

    T'as fait un dossier ?

  • Speaker #1

    Moi qui cherchais des sponsors pour la fin de l'année parce que j'en ai pas, je fais un appel. Si quelqu'un de la sécu nous écoute, il y a de la place pour un petit spot promotionnel.

  • Speaker #0

    Ah c'est clair. Ah non, non, mais c'est sûr. Ça a été une vraie bouffée d'oxygène, donc encore merci.

  • Speaker #1

    Écoute, merci à toi du coup de boucler cette boucle et de prendre le temps de partager ton expérience sans filtre, sans tabou, sans langue de bois. parce que c'est ça que j'aime aussi avec ce podcast. Et c'est important, je pense, pour les gens d'avoir des vraies réponses et pas des on-dit. Donc, c'est l'idéal avec des gens comme toi qui ont fait tout ce processus. Donc, merci. Et puis, je te souhaite le meilleur pour la suite dans la logistique ou ailleurs. Qui sait ? Ah oui,

  • Speaker #0

    pourquoi pas. Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Pensez à vous abonner au podcast pour ne pas rater les prochains. Pour m'aider à faire connaître l'émission, vous pouvez la noter et la commenter sur votre application d'écoute. Je vous invite également à la partager avec vos proches, vos collègues et sur vos réseaux sociaux. Retrouvez l'actualité du podcast sur Instagram et Facebook, et si vous avez besoin d'aide dans votre propre reconversion, jetez un oeil à mon site internet. Vous y trouverez la liste de tous les épisodes du podcast, des articles de blog, des idées de formation et mes propositions d'accompagnement. À bientôt !

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