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Ep 10 - Lise Epinat : gérer la communication d'une salle de concert mythique (Transbordeur) cover
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Ep 10 - Lise Epinat : gérer la communication d'une salle de concert mythique (Transbordeur)

Ep 10 - Lise Epinat : gérer la communication d'une salle de concert mythique (Transbordeur)

1h23 |27/09/2024
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Description

Lise Epinat est directrice communication du Transbordeur, salle de concert lyonnaise consacrée aux musiques actuelles.


On revient sur son parcours, de ses cours de trompette à 7 ans jusqu'à son embauche mouvementée par le COVID.


On discute aussi de :

  • comment elle a passé un entretien sans le savoir


  • du quotidien des métiers de la communication


  • de la prévention contre les violences sexistes et sexuelles


  • être une femme dans l'industrie musicale


Un épisode très complet pour comprendre ce métier et le fonctionnement d'une salle de concert !

Un grand merci à Lise qui m'a accueilli directement au Transbo 🙏


https://www.linkedin.com/in/lise-epinat/?originalSubdomain=fr

https://www.transbordeur.fr/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, moi c'est Alex, passionné de concerts et de festivals. Dans mon podcast Backstage, je vous dévoile les coulisses de l'industrie musicale. J'interview les amateurs et les professionnels qui ont concilié leur activité avec leur passion. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Salut Lise ! Salut !

  • Speaker #0

    Je suis très content de pouvoir t'interviewer dans ce nouvel épisode de Backstage. C'est toi qui nous reçoit aujourd'hui au Transbo, là on est en loge. T'es la directrice communication du Transborder, salle de concert mythique de Lyon. Et du coup je vais te poser pas mal de questions sur ton parcours, mais avant de commencer, j'aimerais savoir comment t'es venue la passion de la musique ?

  • Speaker #1

    Comment m'est venue la passion de la musique ? Ça a commencé quand j'avais 7 ans, je pense comme beaucoup d'enfants à cet âge-là en école de musique. avec une pratique amateur. J'ai commencé à jouer de la trompette qui a duré bien 20 ans, une vingtaine d'années. Voilà, encore aujourd'hui, ça m'arrive, c'est pas très souvent, mais ça m'arrive de faire des concerts, de ressortir ma trompette.

  • Speaker #0

    Ah chouette ! Et comment on en arrive à devenir la chef de la communication d'une salle de concert alors ? Qu'est-ce qui se passe pendant ces 20 ans ?

  • Speaker #1

    Alors il se passe beaucoup de choses depuis mes 7 ans. La réflexion, donc si tu veux, j'ai toujours fréquenté les salles de concert, j'ai toujours fait de la musique, j'ai toujours fait des concerts aussi. Ça, déjà, ça a forcément participé. Et après, il y a eu le fameux moment un peu fatidique de la fin du lycée, du bac, le moment où on te demande de choisir une orientation professionnelle. Moi, j'hésitais un peu entre deux voies, j'avais toujours aimé la musique, donc j'avais envie de travailler dans ce milieu-là. Et en même temps, j'étais très scolaire. J'avais fait un bac, je faisais un bac S à l'époque. Et donc, à ce moment-là, il y avait quand même beaucoup le corps enseignant qui me poussait aussi à faire des études d'ingénieur, à rester dans la branche scientifique, parce que je ne sais pas non plus ce qu'il en est aujourd'hui, mais en tout cas, à cette époque-là, si tu étais très scolaire, très bon en matière scientifique, on te disait que c'était le meilleur avenir pour toi, et qu'il fallait devenir ingénieur. Donc j'hésitais un peu entre ces deux... trajectoire-là quand j'étais au lycée. Il y a eu plusieurs directeurs d'écoles de musique, notamment aux professeurs de l'école de musique, qui m'ont dit Le milieu de la culture, c'est vraiment pas facile, c'est mal payé. Enfin, qui étaient plutôt...

  • Speaker #0

    On le décourageait,

  • Speaker #1

    quoi. Assez décourageant, et qui me disaient En réalité, tu vas te fermer des portes si tu fais ça, et que t'es pas sûr de vouloir faire ça, forcément. Combiné avec le fait qu'on me pousse vers des études scientifiques, je me suis dit Bon, finalement... J'ai trouvé une sorte, enfin je pensais trouver une sorte d'équilibre en entrant dans une école d'ingénieurs en étant dans une classe musique-études. Le concept était vraiment d'être dans une classe de 25 étudiants-ingénieurs qui étaient du coup tous musiciens et musiciennes et on avait, donc c'est une école d'ingénieurs vraiment pas loin d'ici.

  • Speaker #0

    Droit de la dire si c'est vrai.

  • Speaker #1

    On peut en parler. Mais donc voilà c'est l'INSA, l'INSA de Lyon. Ouais. Et donc, on s'est retrouvés à être 25, tous musiciens, musiciennes, à répéter, à pouvoir répéter régulièrement. Il y avait un certain nombre d'orchestres dans cette école. Il se trouve qu'au bout de quelques mois, je me suis rendu compte que ce n'était pas satisfaisant. Enfin, je ne m'épanouissais pas là-dedans. D'une, parce que les cours ultra scientifiques, quand il ne restait plus que ça dans mon cursus scolaire, ça ne m'accrochait plus du tout. Je voyais, on a vu beaucoup, pendant le premier semestre, on a vu beaucoup d'ingénieurs qui sont venus nous présenter ce qu'ils faisaient. Et j'avais vraiment ce sentiment que tous les gens autour de moi se disaient Waouh, c'est incroyable, j'ai trop envie de faire ça. Et moi, je disais Waouh, mais c'est l'enfer. Leur métier, je n'ai pas du tout envie de faire ça. Genre, jamais je ne fais ça. Donc, je me disais Oula ! Je n'ai pas l'impression d'être trop en adéquation avec ce qui se passe autour d'eux. Ouais, c'est ça. Et après, il y a eu un autre déclic, c'est-à-dire que tous les Musiques Etudes avaient aussi un cours d'instruments par semaine. Et moi, j'avais un professeur de trompette qui m'a dit, et en fait, un jour, au cours de trompette, il m'a dit, honnêtement, au bout des 50 cursus de l'INSA, quand vous en ressortez, vous avez soit à peu près stagné en niveau instrumental, soit vous avez perdu parce que... L'école est tellement prenante, l'INSA de Lyon c'est la première école d'ingé post-bac, c'est des études super intenses, c'est très élitiste, c'est vraiment compliqué d'allier les deux. Il y a des personnes qui arrivent, il y a des personnes dans mon entourage qui l'ont fait, mais il faut avoir des facilités d'un point de vue scientifique extrême je dirais, ou alors un mode de fonctionnement qu'en tout cas moi je n'avais pas assez. Et donc je me suis dit, oh là là, moi je pensais trouver un équilibre entre les sciences et la musique. Et je me suis dit, en fait, les sciences me plaisent pas, je fais pas ça bien, je fais pas la musique bien non plus, parce que j'ai pas le temps de m'y investir et de progresser non plus. Donc je me suis dit, bon, si je fais tout pas bien, c'est que je suis pas au bon endroit. J'ai décidé d'arrêter.

  • Speaker #0

    Donc tu quittes l'école d'Angers.

  • Speaker #1

    Donc je quitte l'école d'Angers, au bout d'un semestre. Ah,

  • Speaker #0

    un semestre ? Ouais. La première année ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    c'était rapide. Ouais, ouais, tout ça s'est passé de manière assez...

  • Speaker #0

    C'est bien, t'as pas perdu des années.

  • Speaker #1

    Ouais. Bon, après, moi, je pense que quand on s'oriente, on perd jamais, tu vois. Ouais, ouais, bien sûr. On apprend toujours plein de choses. Aujourd'hui, si j'avais à le refaire, je le referais, tu vois. Il n'y a pas... Aussi parce que ça m'a permis assez rapidement, finalement, d'évacuer totalement ce truc de... si j'étais partie directement dans la culture peut-être que j'aurais eu des regrets j'aurais pas su là j'ai testé j'ai vu que c'était pas pour moi exactement et après je me suis dit maintenant c'est le moment d'aller dans la culture directement et je savais pas vraiment comment le faire je savais pas trop parce que je voulais pas être artiste, j'en étais sûre parce que j'aimais bien ma pratique instrumentale et j'avais pas envie que ça devienne un moment une contrainte, une obligation intéressant Je pense qu'on peut avoir beaucoup de gens qui travaillent aussi dans le milieu culturel. Donc je me disais, il faut faire un métier qui tourne un peu autour, mais je ne savais pas trop quoi. Et donc, comme beaucoup de gens en réorientation, je suis allée à un salon de l'étudiant. Et dans un salon de l'étudiant, je suis tombée un peu par hasard, d'ailleurs. Donc déjà, il y a tout le monde qui me disait qu'il ne fallait pas que j'arrête l'INSA, que j'étais en train de rater ma vie et tout. Ça, c'était super. C'est une pression. Oui, la pression sociale était incroyable. Et je suis tombée sur un cursus un peu par hasard. En fait, je suis tombée par hasard sur le stand de communication de l'université Lyon 2. Et il y avait notamment, ils mettaient en avant leur cursus franco-allemand. Ce que je n'ai pas dit, c'est que quand moi j'étais au lycée, je suis allée passer trois mois dans une famille en Allemagne. Du coup, j'avais vraiment trop envie d'y retourner. Et je tombe un peu par hasard sur ce truc études franco-allemandes de communication. Et je me dis, pourquoi pas ? La communication, je n'y avais pas forcément pensé avant. Mais là, je me dis, bon, peut-être que c'est pas mal. Je me disais, avec de la communication, tu peux bosser, je pense, dans plein de structures différentes, dans plein de lieux différents, il y en a besoin un peu partout. Donc c'était un peu ça le calcul. Et mine de rien, faire des études franco-allemandes, c'est aussi une manière de garder des portes ouvertes. C'était un truc important pour moi. Je ne voulais pas... Comme je n'étais pas très sûre de moi, je n'avais pas de projet quand même super précis, je me disais, je veux travailler dans la musique. Mais à ce moment-là, je ne savais pas non plus si ça allait être musique classique, musique actuelle. Tu vois, même ça, ce n'était pas fixé. Parce que c'est super large au final.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    complètement. Et du coup, je me suis dit pourquoi pas. Après, je suis allée voir... À l'INSA, il y avait une super conseillère d'orientation que j'étais allée voir et à qui j'avais dit Bon, vraiment, je veux partir et tout. J'ai repéré ce cursus qui m'intéresse, mais je ne sais pas trop. Elle m'avait regardée et elle m'avait dit Mais enfin, en fait, je ne sais pas trop pourquoi tu viens me voir. ton projet qui est prévu, il te reste plus qu'à écrire ta lettre qui dit que t'arrêtes l'INSA, parce que j'avais pas arrêté à ce moment-là. Et voilà, en fait, vas-y, fais-le. En fait, elle, elle m'a donné, tu vois, l'impulsion et le pouvoir de le faire pour être soutenue aussi, parce que c'était pas trop évident aussi par rapport à d'autres étudiants qui comprenaient pas du tout ça, tu vois, et qui étaient pas forcément trop dans la compréhension et l'ouverture d'esprit là-dessus.

  • Speaker #0

    Ça, ça a souligné, parce que je pense que dans tout projet, l'environnement est super important d'avoir des gens qui te poussent, qui comprennent ce que tu fais, et qui vont pas te freiner. Et ça, ça marche pour tout, quoi. Même dans un moment d'orientation où t'es un peu perdu, mais en fait, c'était bien que t'aies ces aides à côté, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, et carrément, ouais, complètement, en fait, ça a été aussi pas si évident. Enfin, vis-à-vis de ma famille, ça a été un peu... un peu paradoxal, je dirais. Il y a eu un côté où mes parents, ils voyaient bien, d'une certaine manière, que ça allait pas très bien, que je m'épanouissais pas là-dedans, et... Quand j'ai dit que j'arrêtais, ils m'ont dit franchement qu'on n'est pas très surpris. Ils m'ont dit oui, il n'y a pas de soucis sur le fait que tu arrêtes, ce qui est super précieux parce que je pense qu'il n'y a pas tous les parents qui auraient réagi comme ça pour arrêter l'école d'ingénierie élitiste pour aller dans la culture.

  • Speaker #0

    C'est un peu plus populaire.

  • Speaker #1

    C'est pas forcément évident. À côté de ça, il y avait quand même un peu de la pression, il faut que tu trouves ce que tu vas faire, il ne faut pas que tu te rates, il faut que tu te réorientes vite et bien. Donc il y avait quand même de la pression par rapport à tout ça. Et du coup, d'ailleurs, après avoir fait un peu mes recherches de qu'est-ce que j'ai envie de faire, je suis allée un petit peu à la fac aussi. Ça, c'était cette conseillère d'orientation qui m'avait dit, en fait, les cours magistraux à la fac, ils sont ouverts à tous, tu vois. Enfin, si tu veux. Ok. Enfin, en fait, en théorie, non. Ils ne sont pas ouverts à tous.

  • Speaker #0

    C'est pas open bar non plus.

  • Speaker #1

    C'est pas open bar, mais en réalité, il n'y a pas de... Tu vois, les bâtiments, ils sont ouverts, il n'y a personne qui contrôle et tu peux assez facilement trouver un emploi du temps.

  • Speaker #0

    Ouais, j'avoue. Je n'avais jamais entendu ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, elle m'a dit, mais en fait, si tu veux être sûr que c'est vraiment ça que tu as envie de faire, essaye d'avoir un emploi du temps, une première année du cursus que tu veux faire l'année prochaine. Et puis, va assister à un ou deux cours magistraux pour voir si tu t'y retrouves ou pas. ce que j'avais fait et qui pareil m'avait conforté de fou là dedans je me suis dit quoi c'est vraiment ça que j'ai envie de faire je trouve ça super en fait je trouvais que tout ce qui était dans les cours magistraux je suis allé je trouvais que tout ce dont on parlait était intéressant et passionnant et c'est un bon mais oui et puis je voyais plein de gens autour de moi qui avait l'air d'avoir vraiment rien à faire et je me disais waouh mais vous êtes vous c'est incroyable donc là c'est un peu renaissance et vraie confirmation que c'était vraiment ça des cours

  • Speaker #0

    Du cursus que tu as allé faire l'année prochaine.

  • Speaker #1

    En fait, c'était la première année où à Lyon 2, ils faisaient ce qu'ils appelaient des portails. C'est-à-dire que plutôt que tu commences par une seule matière, comme c'était le cas avant la fac, tu commençais par un portail où il y avait quatre matières différentes. Le portail s'appelait Média, Culture et Société. Et du coup, il y avait des cours de sociologie, des cours d'anthropologie, des cours d'art du spectacle et des cours d'information et de communication. Et après, tu pouvais choisir si tu partais en licence d'anthropo, de socio, d'art du spectacle ou de communication.

  • Speaker #0

    Donc ce n'était pas Focus Musique, mais il y avait déjà ce croisement com et...

  • Speaker #1

    Ce n'était pas Focus Musique du tout. Enfin, vraiment...

  • Speaker #0

    Mais c'était large.

  • Speaker #1

    C'était très large. Il y avait tout ça. Et donc, une fois que je me suis inscrite à Lyon 2, il fallait que j'attende de voir si c'était validé et tout ça. Du coup, il me restait quelques mois en attendant la rentrée universitaire. Et donc, je me suis retrouvée au fin fond de la campagne anglaise à faire du woofing. Donc, je travaillais comme volontaire 25 heures par semaine. Et en échange, j'étais nourrie et logée. Et là je me suis beaucoup retrouvée à travailler dans la cuisine. Il y avait un cuisinier qui était incroyable qui s'appelait Rui et qui est portugais. Et qui m'avait dit, donc Mélisse en fait, t'as essayé un truc, tu t'es rendu compte que ça te plaisait pas, t'as arrêté. Il me dit là t'as 19 ans, t'es en Angleterre, dans un pays dont tu parles la langue, t'as déjà voyagé en Allemagne. Il me disait t'es totalement indépendante, tu fais ta vie en septembre, tu vas essayer un truc que t'as décidé que t'avais plus envie de faire ça. Il me dit ça m'est fort. En fait, c'est incroyable, c'est trop bien, tu vois. Et c'est pareil, ça a été... Enfin, ça faisait des mois que j'étais un peu enfermée dans ce truc de... J'avais beaucoup de jugements sur le fait que je me réoriente, j'avais un peu le sentiment de rater ma vie quand même, tu vois. Il y avait quand même ça qui était un peu présent.

  • Speaker #0

    Tu vis le truc comme un échec, et oui, il t'a donné la perspective de te dire, OK, en fait, ça va pas si mal,

  • Speaker #1

    quoi. Ouais, ouais, complètement. Ouais, et puis de me dire, mais... Il disait, il n'y a pas tout le monde à 19 ans qui fait ça, et c'est trop bien, tu vois. Donc ça, plus le côté, le fait de travailler en cuisine aussi, et de faire un truc très pratique, j'en avais vraiment besoin après les heures et les heures de théorie scientifique qui ne me parlaient pas à une seule. Tu vois, juste de préparer à manger, faire du service, nettoyer des tables, et avoir ce contact avec des gens très bienveillants qui viennent vraiment te dire, bah merci, tu vois, la fin du service, en mode c'était super bon, tu vois, des choses comme ça, toutes simples en fait, tu rentres vraiment dans l'échange pur et dur. ça m'avait vraiment fait un bien fou et ça m'avait beaucoup redonné confiance en moi c'est un truc d'ailleurs même aujourd'hui il y a toujours un peu une forme d'idéal de ce moment de la vie d'un peu une période suspendue où aussi j'avais pas besoin d'argent il y avait aussi ce truc de tu travailles je t'ai nourri,

  • Speaker #0

    logé et ça suffit à soi même t'as pas la pression des adultes de payer des factures avoir une rentrée d'argent

  • Speaker #1

    C'est en pleine nature, donc tu peux aller au taxe à la nature aussi. Pour moi, c'est vraiment une représentation que j'ai de la vie facile, ultra saine. Je ne sais pas, on avait des longues discussions philosophiques avec Louis dans la cuisine. C'était incroyable. Je me rappellerai toujours ce jour où je rentre dans la cuisine et il me dit Aujourd'hui, Louise, on va parler du sens de la vie. Je suis comme Ah ! Qu'est-ce qui se passe ? Ah oui,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Et puis en découpant des champignons. Il y avait de la profondeur. Ah oui, complètement.

  • Speaker #0

    Ou tu peux faire n'importe quel travail. Pas besoin de faire un travail super élaboré, en fait, pour profiter, se poser des questions, avoir des échanges intéressants. Ça dépend surtout des gens avec qui tu bosses, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, clairement. C'est sûr que les gens, ils font tout, tu vois. Et du coup, après, en septembre, j'ai commencé les études de communication. Il y a eu un autre déclic sur la musique. J'ai une amie qui s'appelle Tania. Et Tania habitait à Grenoble. Et un jour, on va voir un concert ensemble de Debout sur le Zinc. Ok. et c'était à la belle électrique qui pour moi est un peu l'équivalent du trambo à Grenoble franchement ça se ressemble et il y a la même énergie c'est pas tout à fait le même système le même modèle économique par exemple mais en effet c'est vraiment en tant que spectateur la programmation est très très proche c'est très souvent que des artistes passent au transbo et passent à la belle électrique à la tournée Et du coup, je vais avec Tania voir Debout sur les Angles. C'est la première fois que je vais dans cette salle que je ne connais pas, que je trouve magnifique en arrivant, tu sais, avec l'entrée, avec l'espèce de... les grandes baies vitrées, la façade avec le bois et tout. C'est très, très beau. Et on fait ce concert de Debout sur le zinc et là il y a un vrai déclic pour moi aussi de c'est ça que je veux faire. Tu vois ce que je veux dire ? Je veux participer à ça. C'est entre c'est ça que je veux faire et je veux participer à ça.

  • Speaker #0

    Je veux en faire partie quoi.

  • Speaker #1

    Je veux faire partie de ça, tu vois. Parce que le concert est super. Il y avait vraiment le côté découvert de la première partie, comme tu y vas avec vraiment de la curiosité. Tu te dis, waouh, c'est incroyable. Et puis le concert de Domus sur le zinc est trop bien, ambiance de fou. C'est un groupe que j'avais beaucoup écouté, tu vois, au lycée. Donc c'est un moment, ouais, parfait. Et là, il y a un moment où, je ne sais pas, je regarde partout dans la salle et je me dis, mais enfin, c'est ça, quoi. Donc là, je pense que j'avais fixé à ce moment-là aussi, tu vois, le... Mais ouais, tiens, c'est comme... Ah mais tu l'as eu, hein ? Tu l'as eu, tu l'as eu ! Ouais,

  • Speaker #0

    ça m'est arrivé en festival de lever les yeux et me dire, en fait...

  • Speaker #1

    Ouais, tu prends une espèce de distance, en même temps tu fais partie du truc, c'est très étrange.

  • Speaker #0

    Et tu te dis, mais si ma vie c'était ça plus souvent, si je pouvais en faire ma vie, mais ce serait magique quoi.

  • Speaker #1

    Là c'était genre, c'est ça. C'était même pas, et si c'était genre ça, tout court. Et donc il y a eu ce moment qui en tout cas a participé, c'est sûr, et qui fait aussi qu'aujourd'hui je suis au Transborder, il n'y a pas de vrai hasard là-dessus. Ce moment-là que je me suis dit, je veux participer à ça, je pense que ça a joué aussi sur le fait que je ne sois pas allée démarcher les festivals.

  • Speaker #0

    Tu savais que tu bossais dans une salle potentiellement.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était plus, ouais.

  • Speaker #0

    Être ancrée, parce que ce n'est pas du tout la même chose.

  • Speaker #1

    Ouais, ça n'a rien à voir en termes de rythme de travail. Temporalité, ce n'est vraiment pas pareil. Donc il y a eu ça, les études franco-allemandes. Je pense que j'ai quand même vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup bossé ma musique quand j'étais en Allemagne. Et donc voilà, je fais ça pendant les un an et demi de Weimar. je suis en mode musique à fond. Très bien.

  • Speaker #0

    Et ça ne te perd pas, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. Ouais, ouais, ça a complètement du sens de continuer. Surtout que mes études ne sont pas du tout portées sur la musique, finalement. C'est vraiment études de communication franco-allemande. C'est très tourné média. Très compliqué d'y mettre de la musique, franchement. J'ai dû attendre mon master pour avoir un prof qui était sociologue du rock. OK. Sociologue du rock. Qui, du coup, a encadré incroyable. C'est génial. Du coup, à encadrer mon mémoire de fin d'études.

  • Speaker #0

    Donc plus en master, tu retrouves un peu la touche musicale ?

  • Speaker #1

    Pas tant que ça dans les cours.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    pas tant. Pas tant dans les cours, non. En fin de licence, j'ai créé un mémoire du coup sur... J'ai créé en allemand, je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. Mais j'ai créé un mémoire sur le genre des instruments de musique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Est-ce que, particulièrement sur la presse écrite, la presse musicale écrite, est-ce que les instruments de musique sont représentés de façon genrée ? et plus rattachés à des hommes ou à des femmes, tu vois, donc là on rejoint le côté sociologique, ce qui résonne un peu avec certaines...

  • Speaker #0

    Chose que je fais maintenant. Des problématiques actuelles. Complètement. Et après, je prends une année de césure à la fin de ma licence. En fait, j'avais un stage à faire entre mes deux derniers semestres de licence. Et donc je me disais, j'avais vraiment envie de faire donner une salle de concert. Et donc j'envoie des candidatures à plusieurs salles à Lyon. Et pour le transborder, je ne trouve pas d'adresse mail de contact. Pour du recrutement, je ne trouve pas. Je me dis, bon, c'est bizarre. Vas-y, j'y vais. donc j'imprime un CV, une lettre de motivation je m'emprunte au Transbo tu faisais déjà le Transbo ? ouais complètement, j'avais envoyé à toutes les salles et à ce moment là j'avais pas fait distinction entre classique et musique actuelle c'est à dire j'avais envoyé une lettre à l'audito par exemple ok mais à peu près à toutes les salles de Lyon j'envoie puis je viens au Transborder alors déjà Je ne comprends pas trop. En arrivant devant le transvo, ce n'est pas forcément évident de savoir où il faut que tu passes. Donc, finalement, je rentre par les loges alors que je ne suis pas censée rentrer par là, dans aucun sens.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand ce n'est pas ouvert au public que tu t'es fermée, tu ne sais pas où sonner. J'ai attendu.

  • Speaker #0

    Je le vois maintenant avec plein de personnes qui sont complètement perdues. Je me dis, ah oui, en effet, ce n'est pas très clair. Mais bon, on est un peu comme ça. On ne peut pas trop être dérangé. Non, ce n'est pas vrai. Mais du coup, je viens. Je viens et on me fait patienter. Quand t'arrives dans les bureaux, à l'étage, on me fait patienter. Là, il y a des canapés, tu vois. Et là, il y a un monsieur qui arrive, que je connais absolument pas, et qui me dit Ah, tu veux un café ? Je dis Non, merci. Et puis, il commence à discuter. Il me dit Oui, qu'est-ce que tu viens faire ici ? Et donc, on discute. Je lui explique. Je cherche un stage pour telle période. On discute un peu. Et puis, au bout d'un moment, il dit Bon, bah... moi c'est Cyril, directeur du Trostbord on chantait et là je pense que j'ai fait une tête un peu bizarre en mode waouh et en même temps je me disais il est vraiment pas cool d'avoir fait ça parce que j'ai vu Cyril depuis le faire un certain nombre de fois je parle avec des gens sans leur dire qui je suis et puis au bout d'un moment je leur dis tu peux passer l'entretien avant du coup ce truc de quand tu vas faire un entretien quelque part Le fait de vraiment négliger personne et d'être sympa avec tout le monde est très important. Ouais. Je l'ai appris de la meilleure des manières. Bon voilà, futur employeur, ça va. Ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Vous avez fait un entretien quand même après ?

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, c'est David qui me reçoit en entretien. David, le programmateur et directeur adjoint. Et David me reçoit, l'entretien dure à peu près 10 secondes, je pense, 15 max, parce qu'il me demande quand est-ce que je veux faire un stage et tout ça. Je lui dis, j'ai deux mois entre mes deux semestres. Et il me dit, on ne prend pas des stagiaires pour moins de six mois. Donc l'entretien se finit vraiment très très très rapidement. Donc voilà, vraiment l'entretien le plus court de ma vie, je pense. Je repars du Transbo. Et dans ma tête, ça reste quand même ce truc des on ne prend pas des stagiaires pour moins de six mois. Je repars. Finalement, je trouve un stage dans un opéra en Allemagne. Je me rends compte que dans ce genre de structure, il y a une hiérarchie qui est assez dingue. Et il y a une latence en fait, un délai sur... Une inertie de fou, en fait. Entre le moment où tu peux prendre une décision et le moment où les choses se mettent en place concrètement, l'inertie est incroyable, quoi. Je me suis dit, mais le classique, c'est mort, en fait. En tout cas, par rapport...

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est du classement du classique ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est pas... C'est plutôt ça, le fait que ça soit... Des très grosses structures. Mais je pense qu'il y a quand même aussi une histoire d'ego, beaucoup de... et de hiérarchie il n'y a pas du tout d'horizontalité Est-ce que c'est le côté allemand aussi ? Je pense pas, ça je pense pas Non, je pense que tu vas à l'Opéra de Lyon t'as des logiques de hiérarchie et d'inertie de fou mais comme tu dis parce qu'il y a un nombre de salariés qui est tellement important Oui,

  • Speaker #1

    on ne se rend pas compte je pense des organisations qu'il y a derrière Ouais,

  • Speaker #0

    peut-être, c'est vrai que c'est pas forcément Mais donc, en tout cas, à ce moment-là, c'est aussi bien de faire cette... Un peu comme l'INSA, tu vois. C'est bien de faire cette expérience parce qu'en deux mois, tu te dis, bon, je vais pas faire ça.

  • Speaker #1

    Baby in the end piece.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et pas pour moi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et tu parles super bien allemand, si tu arrives à bosser dans un milieu comme ça.

  • Speaker #0

    Bah, j'y ai habité deux ans et demi, au final, en Allemagne. Donc, je parle allemand. Du coup, voilà, en tout cas, j'élimine, entre guillemets, cette piste. Et après, je fais mon dernier semestre à Weimar. J'écris mon mémoire. Et pendant ce temps, je commence à me dire... pourquoi est-ce que je devrais enchaîner avec un master direct pourquoi est-ce que je ferais pas comme tous les allemands autour de moi à savoir prendre une année de pause et à ce moment là donc candidate pour mon master en même temps je fais la candidature pour l'année de césure parce qu'il faut faire un dossier et on me dit si tu veux avoir ton année de césure faut que tu sois tellement avancé dans ton projet qu'il puisse limite pas te la refuser donc il faut déjà avoir les stages, si tu vas à l'étranger il faut déjà avoir les billets de train limite, faut un peu les bloquer parce que tu te dis bah...... C'est pas évident s'ils te disent non, t'es mal. Mais bon. Toujours est-il que j'avais toujours gardé ce truc de le transborder 6 mois, et donc je réenvoie un mail à David, le programmateur, et je lui ai dit, l'année prochaine, je fais une année de césure. je fais six mois de stage quand vous voulez. Et il se trouve que les stages, c'est toujours plus évident d'en trouver sur le deuxième semestre d'une année scolaire que sur le premier, tu vois. Et à ce moment-là, il n'y avait personne, il n'y avait pas de responsable de communication au Transborder. Donc c'était David, le programmateur, qui s'occupait de la communication un peu comme il pouvait, un peu quand il avait le temps. Et du coup, il me dit, en vrai, si c'est possible que tu aies un stage d'octobre à mars, c'est trop bien, parce que du coup, c'est une période... Je pense qu'il n'y avait personne en concurrence. Je pensais qu'il n'y avait que moi. Que toi, dis-moi, quand tu veux. C'était un peu ça. Moi, j'étais en mode, laissez-moi quand tu veux.

  • Speaker #1

    Mais au moins, tu étais flexible.

  • Speaker #0

    J'ai validé, j'ai rendu mon mémoire. J'ai été acceptée dans mon master. Ils ont accepté l'année de césure. Et du coup, j'ai commencé en octobre le stage au Transbo. Et du coup, là, j'ai fait six mois, sachant que pendant cinq mois et demi, j'étais ici au Transbo. Et après, pendant deux semaines, j'étais chez moi parce que c'était le Covid et qu'on venait de fermer la salle. C'était les fameux, tu vois, le octobre 2019, mars 2020.

  • Speaker #1

    Ouais, l'année noire de la culture.

  • Speaker #0

    Ouais, le début. Le début. Ce qui était très formateur aussi, quoi.

  • Speaker #1

    Mais par contre, quand t'arrives, quand ça va encore bien, il y a de l'activité, là, du coup, t'as limite ton job à créer, en fait. Parce qu'il n'y a pas de poste en place, il n'y a pas...

  • Speaker #0

    Ouais, oui et non. En fait, tout le mois d'octobre, il y avait Jeanne, l'ancienne stagiaire, qui était encore là. En fait, David s'est arrangé pour qu'on ait un moment en commun, ce qui était super pratique. Du coup, il y avait quelqu'un à qui je pouvais poser toutes mes questions et qui m'a tout appris les bases du métier de la communication au Transborder. En fait, je ne savais rien faire. Enfin, concrètement, quand j'y pense maintenant, je me dis waouh Tu vois, les stagiaires et les alternants d'aujourd'hui que moi j'embauche, je me dis ils sont mille fois plus qualifiés que moi j'étais à ce moment-là, clairement On n'avait pas forcément les mêmes qualifications, tu vois. Maintenant, c'est beaucoup des gens qui viennent d'écoles privées. C'était la fac, c'était aussi plus avoir du recul sur les choses, avoir un esprit très critique, tu vois, il y avait plus ce genre de compétences. Mais par contre, j'avais jamais ouvert cette fac de ma vie, tu vois.

  • Speaker #1

    Ah oui, du coup, t'as dû avoir une sacrée progression sur pas mal de...

  • Speaker #0

    Au début, ouais, carrément. Vraiment, j'apprenais tout, dans le peu de zéro, quoi. Mais c'était trop chouette. Enfin, tu vois, c'était très chouette parce qu'il y a ce truc au Transborner de... En fait, comme on se retrouve à deux, puis après, quand Jeanne est partie, j'étais un peu toute seule, avec David qui me chapeautait, mais c'était quand même moi qui faisais les trucs. C'est vraiment la débrouille. C'est vraiment la débrouille, t'apprends plein de choses, c'est très multitask, tu fais tout à la fois. Donc ça va être autant mettre à jour le site web que préparer des newsletters, que gérer les réseaux sociaux, que préparer des affiches ou des flyers. travailler avec les médias, donc la radio, les médias papiers, préparer des encarts publicitaires, travailler avec les photographes, les accréditations de photos, écrire des textes, préparer des communiqués de presse. Il y a plein de choses, en fait. Tu vois, il y a vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. Et ça, c'est trop chouette d'apprendre tous ces trucs-là en même temps. Ça m'apprend aussi la débrouille, parce que ça, j'ai toujours adoré ce truc-là. À chaque fois que j'allais... Donc, quand Jeanne était partie, on fait un mois ensemble, Jeanne m'apprend à peu près tous les trucs un peu... Pratique aux pratiques, comment on fait un gif, comment est-ce qu'on fait, je sais pas, une affiche sur photoshop, comment on fait ces trucs là. Et après, j'allume pas. Je me retrouve quand même en novembre, il y a plein de trucs que je sais toujours pas faire, et à aller souvent demander, poser des questions à David. Et quand je vais voir David, David il me dit t'as essayé ça ? Parfois c'est oui, parfois c'est non, tu vois. Et donc il me fait toute la liste un peu, à chaque fois il me fait est-ce que t'as essayé ça ? Est-ce que t'as essayé ça ? au début j'ai jamais rien essayé et au début je suis en mode non du coup je retourne essayer le truc et puis au bout d'un moment on rentre dans un t'as essayé ça ? oui, oui, oui et puis au bout d'un moment non et donc en fait je suis rentrée dans ce truc de il faut que j'ai essayé de toutes les manières possibles et inimaginables avant d'aller voir David aussi parce que lui il est super pris dans ses trucs, c'est le provermateur du transbo il est super pris, il a pas beaucoup de temps et du coup je me retrouve à devoir... anticiper et travailler le plus possible mes trucs et essayer de me débrouiller. C'est là que je prends le réflexe de, je ne sais pas faire un truc, je vais voir si je ne peux même pas me former moi-même en ligne, si je ne peux pas trouver les infos quelque part.

  • Speaker #1

    C'est typique au graphisme, faire des affiches, des flyers, des communiqués même dans une newsletter, tu peux avoir des éléments graphiques. Tout ça, c'est un apprentissage énorme quand même. Tu n'as pas de graphiste avec toi.

  • Speaker #0

    Si, après il y a quand même des histoires d'équilibre. On a un graphiste en prestation qui nous fait quand même la charte Transbo. mais tu peux pas le solliciter pour n'importe quoi non plus non mais quand je dis que je fais des flyers tu vois ça va plus être repartir d'une photo de presse ouais et après voilà c'est plus ça c'est plus ça que et quand tu l'as jamais fait du coup t'apprends quand même pas et quand tu l'as jamais fait au début tu sais pas quoi les histoires de marge d'impression des trucs vraiment et que t'as pas appris du coup à la fac non plus non jamais alors là vraiment la fac de communication on nous a appris tout sauf de la communication concrète parce que Ce qui est toujours assez conceptuel quand j'y pense.

  • Speaker #1

    Après, est-ce que ce n'est pas le genre de compétences que tu peux le plus rattraper ? Tu as le technique, finalement, tu peux l'apprendre les jours de jour. TMD, tout ce que tu as acquis pendant tes études, sur des concepts, de la réflexion, puis tout ce qui est sociologie, anthropologie, ça, tu ne l'aurais pas découvert entre le bord d'oeuvre.

  • Speaker #0

    Ça, moi, je défends à fond ce point de vue-là, tu vois. Le côté, il y a un moment où ça a été un tel luxe de passer des heures... Lire des textes, se confronter à des pensées d'auteurs, de théoriciens, de théoriciennes, de discuter des choses, amener tous nos connaissances et mettre en commun des choses, tu vois. Tout ça, je suis convaincue que tu n'as plus la place et le temps quand tu es en entreprise pour faire tout ça. Et que tu trouveras toujours le temps d'apprendre à bidouiller sur Photoshop. Donc, si, complètement. je suis super convaincue de ça pareil d'avoir une vue très globale d'ensemble sur les médias le fonctionnement des médias quel type de marché c'est les groupes de médias aussi des festivals, des salles de concert tous ces trucs là ça pour moi c'est des questions qu'il faut tout le temps se poser et qui sont super centrales dans mon métier tu commences à y réfléchir quand tu fais tes études et si on t'apprend que des trucs ultra concrets Mais qu'on ne te fait jamais dire, en fait, il appartient à qui l'Olympia ? Enfin, tu vois, je trouve que...

  • Speaker #1

    C'est quoi l'écosystème, l'industrie derrière ?

  • Speaker #0

    À fond. Et puis son histoire aussi, tu vois. L'histoire des médias, mine de rien. Les médias qu'on a aujourd'hui en France, ils ont une histoire. Ça ne vient pas d'après ce papier, elle vient d'une histoire qui est tellement longue qui fait que c'est ce que c'est aujourd'hui aussi, tu vois. Ouais. Donc ouais, complètement.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe du coup quand le Covid surgit et que tout a fermé ?

  • Speaker #0

    Donc déjà, on le voit un peu venir quand même. Je ne sais pas si tu te rappelles, mais l'Italie confinée... Cyril, le directeur, a un côté très... On projette sur le pire truc qui peut arriver parce qu'il faut l'envisager. Parce que si ça arrive, il faut qu'on réagisse. Donc quand l'Italie est confinée, Cyril, il est déjà... Quand personne n'en parle vraiment, ça ne commence pas. À ce moment-là, j'ai l'impression qu'on est un peu tous dans le déni. Et Cyril dit, l'Italie est confinée, demain c'est nous. C'est bizarre. Et on arrive à mi-mars, enfin je sais pas, ça s'est fait en une semaine en fait cette histoire. D'un coup, ça a été très très rapide. Ouais, je crois qu'ils annoncent, oui, rassemblement de plus de 100 personnes interdits. Et là on dit, allez c'est bon, on ferme la salle quoi. Très formateur sur la communication de crise, encore une fois j'avais jamais fait ça de ma vie, mais là il faut communiquer très rapidement.

  • Speaker #1

    Tout est annulé quoi, tous les prochains plans, les concerts.

  • Speaker #0

    Ouais, on commence par faire une communication générale, fermeture jusqu'à nouvel ordre. On met ça sur le répondeur du téléphone. On met ça sur les réseaux sociaux, on met ça sur le site. Et puis ça arrive très vite, vendredi fin d'après-midi. Et en fait, on rentre chez nous. On annule le concert du soir. Je ne sais pas, il y avait le concert de Meutes qui devait arriver et j'attendais ça depuis le début de mon stage. J'étais dégoûtée. Dommage. Entre-temps, je les ai vus un certain nombre de fois. Mais voilà, je rentre chez moi pour le week-end. On pense rentrer vraiment chez moi pour le week-end. Ils annoncent le confinement entre-temps. Et ton stage se finit comme ça en fait ? Cyril et David me disent qu'il reste deux semaines, on ne va pas arrêter ton stage maintenant, d'autant plus qu'en communication il va y avoir des trucs à faire, parce que sur le site il va falloir passer tout en annulé, il va falloir communiquer sur les histoires de est-ce qu'il y a des reports. À ce moment-là on commence très rapidement à reporter des têtes. Très bizarre de détricoter tout ce que tu as tricoté. Et en fait mon stage se finit comme ça, un peu en queue de poisson, ça se finit un peu du jour au lendemain comme ça. Par contre, on reste un peu en contact quand même. Avec Cyril, on est toujours restés en contact derrière.

  • Speaker #1

    Comment ton année samatique se termine ?

  • Speaker #0

    Au moment où j'étais au Transbo, juste avant le Covid, côté Transbo, ils étaient en train de me mettre en relation avec Jazavienne pour faire un stage à Jazavienne derrière. Ce qu'ils me disaient trop, tu vois. Il se trouve qu'évidemment, quand on ferme la salle, Jazavienne me dit bon, enfin, ils disent bon, on reporte le délai de candidature à avril pour voir un peu ce qui se passe. Et après, ils finissent par annuler le truc, tu vois. ils ont dû annuler cette édition-là, carrément, tu vois. Donc à ce moment-là, moi, je suis rentrée en Savoie, parce que c'était confinement. Je reprends, je savais que je reprenais, du coup, le début octobre, le master, qui est un master qui s'appelle analyse des pratiques culturelles, ce qui veut absolument tout et rien dire. Et qui est un master trinational, entre la France, l'Allemagne et l'Autriche.

  • Speaker #1

    Ok, toujours plus.

  • Speaker #0

    Exactement. Et du coup, là, je fais premier semestre à Düsseldorf, en Allemagne. Mi-juin je reviens en France et puis ça arrive assez vite juillet et je repasse au transmo tu vois je suis toujours restée un peu en contact et tout mais de loin quoi et là je leur dis ah j'aimerais bien venir quelques jours à Lyon et ils me disent ah bah passe au transmo viens manger avec nous tu restes le soir pour le concert et tout c'est cool c'est le moment où ils font des summer sessions, concerts extérieurs et tout Donc j'arrive, je mets un pied dans le transbordère et Cyril me fait Alice, tu fais quelque chose là les 2-3 prochaines semaines ? Bon, c'est quoi le bail ? En fait, il se passe quoi ? Et ils me disent En fait, le bail est très simple, ils refaisaient des summer sessions fin août, donc on n'a pas de chargé de communication en ce moment, c'est David qui gère la communication. Là, il vient de boucler la programmation pour fin août, quand ça réouvre, donc on était mis, tu es. On n'a rien annoncé. Et là, David part à partir de... Dans deux jours, il part pendant trois semaines en vacances en van sans Internet avec sa famille. Ok. Je fais Ok Donc, il nous faut quelqu'un pour faire la com. Et en fait, c'était moi la dernière personne à avoir fait ce métier-là, tu vois.

  • Speaker #1

    T'es obligée de le faire, en fait. Faut sauver le nez, là.

  • Speaker #0

    Je me sens pas du tout obligée à ce moment-là. Mais par contre, il se trouve que moi, dans ma vie perso, j'avais... Pas grand chose de prévu tu vois, et je me dis, je suis à un moment où je me dis ça peut me faire grave du bien en fait d'avoir une activité, un truc à faire et tout, c'est chouette. Et donc en fait même c'est là que Cyril et David me disent en fait l'idée c'est même de te proposer un CDD là pour faire ce travail là, ils me disent en gros il y en a pour deux semaines de temps complet. Là on sait qu'il va falloir qu'on embauche réellement, qu'on ouvre un poste et qu'on embauche quelqu'un en communication parce que ça commence à devenir vraiment compliqué de gérer ça comme ça. Le problème, c'est qu'à ce moment-là, c'est l'été 2021, on se doute qu'à l'automne-hiver 2021-2022, potentiellement, peut-être la salle va refermer ou peut-être va y avoir à nouveau des restrictions. Et quand la salle a été fermée, forcément, les salariés, ils étaient au chômage partiel. Et quand tu es au chômage partiel, tu n'as pas le droit de créer un emploi. En fait, tu es censé te faire travailler, tu vas. Du coup... Ils sont aussi dans un truc de on ne va pas embaucher quelqu'un tout de suite, on ne peut pas parce que potentiellement on va être à nouveau dans le débat de chômage partiel Et du coup ils me disent le truc qu'on te propose c'est d'aider cet été pour faire cette mission-là, ensuite tu fais ton semestre, puis après quand t'as fini, on ouvre un poste et on t'engage en communication Truc de rêve, ça n'existe pas. Ça n'arrive à personne. J'ai rien négocié, enfin j'ai jamais rien négocié. Un jour Cyril est venu me voir et il m'a dit Lise, quand on t'embauche, tu veux un CDD ou un CDI ? Mais personne ne fait ça, tu vois. Et j'ai vraiment conscience de la chance de fou que j'ai. La situation. Pour eux, c'était aussi... En fait, ton stage, c'était totalement ta période d'essai. Et la question ne se posait plus.

  • Speaker #1

    Toi, t'es formée, t'as ton expérience, tu connais bien l'écosystème.

  • Speaker #0

    Oui, ils n'ont plus à former quelqu'un dès le début. Et puis moi, je suis trop contente, tu vois, je me dis waouh ! Trop cool ! Un truc sur lequel je pensais réellement quand je suis partie du Transbo, je me disais waouh, je pense que j'y reviendrai jamais, tu vois alors que c'était trop bien ! Et du coup, c'est ce qu'on fait, donc je travaille ces trois semaines l'été pour eux, et 1er mars 2022, ils offrent un poste et ils m'embauchent en communication. Trop bien !

  • Speaker #1

    Donc toi, même pas de stage de fin d'études, t'as trouvé un job,

  • Speaker #0

    quoi. Ouais, et du coup, j'avais vu un peu avec mon master, et il m'avait dit... Il n'y a pas de souci si tu as un job. Et je devais écrire un mémoire de fin d'études. Mémoire que j'ai fini cette année. Donc là, on est en mars 2024. Et j'ai fini en octobre.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Octobre 2023. Donc voilà, ça m'a bien pris un an et demi cette histoire. Mais aussi parce que là, pour le coup, je suis arrivée à un vrai poste. Donc en plus de toutes les missions que je faisais jusque-là, on m'a donné aussi la gestion financière de tout ça. Évidemment, on était responsable communication. Tu dois te faire ton budget communication à l'année, le gérer comme tu veux et tout. Jusque-là, c'était un truc que David gérait lui. Quand j'étais en stage, évidemment, je gérais pas la thune, quand même, normal.

  • Speaker #1

    Donc là, t'arrives en CDI, t'as un vrai salaire. Tu gagnes combien en tant que responsable ?

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que quand je suis embauchée, je gagne 1 900 bruts, 1 600 nets, ce qui est un bon salaire pour un métier de la culture, en communication, un salaire d'entrée, c'est vraiment un bon salaire, tu vois. J'ai beaucoup de... De paires. De paires. qu'ils ont payé au SMIC ou un peu au-dessus, mais pas beaucoup plus au-dessus. Et après, du coup, en octobre dernier, j'ai fini mon mémoire. Du coup, j'ai passé du stade de responsable communication à directrice de la communication. Oh là là ! Ce qui, en fait, a ajouté une mission de mon côté, à savoir la mission de chef de salle. La mission de chef de salle, c'est le fait que quand tu travailles dans un établissement qui reçoit du public à partir d'un certain nombre de personnes, Il faut qu'à chaque ouverture publique, il y ait un salarié permanent de la salle qui soit là, qui soit responsable de la sécurité du public. Donc c'est la personne qui décide quand est-ce qu'on ouvre les portes, quand est-ce qu'on ferme les portes, s'il y a une évacuation de la salle, quand est-ce qu'on évacue. Ça veut dire qu'avec ça, jusque-là, j'avais pas d'obligation à rester sur les exploitations. Je le faisais évidemment, tu vois, parce que tu restes en concert, tu restes en soirée, bien sûr. Surtout quand tu fais la communication, tu fais des stories, donc tu peux aussi montrer le lieu et quand tu y vis, vraiment, tu vois. Mais en tout cas, là, on rentre dans un truc où j'ai des obligations d'être là et d'être responsable et de travailler en plus qu'en faisant quelques stories par intermittence sur les horaires d'ouverture de la salle. Et ça, c'est depuis cette année, cette saison. Donc, j'ai commencé à l'automne. Et du coup, j'étais augmentée aussi par rapport à ça. J'ai dit tout à l'heure que j'allais checker combien je gagnais parce que la convention collective a été réévaluée et du coup, mon salaire a été réévalué aussi. Donc là, je ne sais pas combien je gagne.

  • Speaker #1

    En tout cas, pour toi, dans le milieu de la culture, c'est un salaire très correct. Mais on n'est pas non plus sur des salaires mirobolants.

  • Speaker #0

    Là, je dois être sur 2 200. Tu vas en être. Ce qui est vraiment, pour un poste de communication, en vrai, c'est vraiment très bien payé.

  • Speaker #1

    On s'acharne pas des prérogatives supplémentaires. Puis tu as aussi deux ans d'expérience, plus ton stage avant.

  • Speaker #0

    Oui, mais deux ans d'expérience, c'est rien. Enfin, tu vois, à l'échelle d'une vie d'un salarié, tu vois, en vrai, c'est vraiment rien. J'ai des collègues, des pères, qui bossent à la communication, t'as vu ? J'ai des pères qui bossent à la communication depuis 15, 20 ans, et qui sont moins bien payés que moi à Lyon. Et c'est pas un cas... C'est plus moi à l'exception que l'inverse.

  • Speaker #1

    OK. Et ça, c'est ta direction qui fait ce choix ? Ça vient aussi du budget du Transbo ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs choses. Il y a le fait que le Transborder soit devenu rentable il y a vraiment très peu de temps. Donc ça aide. C'est vrai, avant, il n'était pas question d'augmenter. Moi, je n'ai pas connu ça, mais il n'était pas du tout question d'augmenter quoi que ce soit et d'augmenter les salaires des salariés parce que ce n'était pas possible. L'équipe qui est en place, qui exploite le Transborder, elle y est depuis 2010. Et du coup, ils racontent, à leur début, s'il n'y avait pas de responsable communication, avant, c'est qu'il n'y avait pas la thune. Il y en a eu un, donc il y a eu François, qui travaille au marché-gare maintenant, responsable communication. Et François, quand il est parti du Transborder, c'est parce qu'ils ont fermé le poste, en fait. Il n'y avait plus, financièrement, c'était plus tonal.

  • Speaker #1

    Parce que comment ça fonctionne, une salle comme le Transborder, exactement ?

  • Speaker #0

    En termes administratifs, juridiques, tu veux dire ?

  • Speaker #1

    Oui, de modèle économique.

  • Speaker #0

    Modèle économique.

  • Speaker #1

    parce qu'on disait qu'il y avait une différence tout à l'heure avec la belle électrique, donc il y a différents formats

  • Speaker #0

    Ouais, complètement si tu veux le bâtiment appartient à la métropole de Lyon qui fait une délégation de services publics donc la métropole dit on donne le bâtiment à la ville de Lyon et la ville de Lyon exploite ce bâtiment et la ville de Lyon fait une délégation de services publics c'est des boîtes dans des boîtes Et la ville de Lyon fait une délégation de services publics tous les cinq ans. Tous les cinq ans, ils font un appel à projet. Et ils disent, qui c'est qui veut exploiter le Transborder ? Tu peux faire un dossier et dire, devant moi, Alexandre, je veux exploiter le Transborder. C'est évident. C'est pas ça. Tu peux réfléchir. Je pense que c'est pas si évident que ça, mais tu peux tenter. Et donc, ils regardent les candidatures et puis ils choisissent une société privée qui exploite le Transbo pendant cinq ans.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc, ça veut dire que là, la boîte, c'est transmission. et ils ont fait ça de 2015 à 2020 et là ils font de 2020 à 2025 et c'est une entreprise privée ?

  • Speaker #1

    c'est une entreprise privée et il y a une location auprès de la mairie ? une mise à disposition gratuite ?

  • Speaker #0

    c'est une bonne question c'est une mise à disposition c'est sûr que c'est pas gratuit eux ils récupèrent un pourcentage du chiffre d'affaires donc c'est pas gratuit du tout c'est même plutôt intéressant pour eux Mais est-ce qu'il y a une location fixe du bâtiment ? Ça, je ne suis pas convaincue, je ne suis pas sûre. D'accord. Je ne pense pas. Mais du coup, tu te retrouves vraiment avec une société privée qui exploite le transborder, qui n'est pas ou très très peu subventionnée. Ok. Ça, par exemple, c'est une grosse différence avec la belle électrique qui a le label de SMAC, donc de scène de musique actuelle. Et de la même manière que l'hyperoscope, le marché-gare, l'épicerie moderne, c'est le label de SMAC à Lyon. Et en fait, quand tu es une SMAC... tu as des subventions publiques. Donc, il y a une grande partie de ton activité qui tourne sur ces subventions-là. Ce qui change aussi, le nombre de salariés qu'il peut y avoir. C'est-à-dire qu'une salle comme la Belle Électrique, il doit y avoir une vingtaine de salariés. Nous, on est six dans les bureaux. Donc, le calcul est le mieux fait. Et on fait plus de concerts qu'eux. On fait 150 concerts à l'année. Ce qui est énorme, en fait. 150 concerts à l'année, c'est vraiment beaucoup. 150 exploitations de concerts au format de nuit.

  • Speaker #1

    En fait, le fonctionnement est différent parce que tu ne réfléchis pas du tout. ou pareil, enfin, une entreprise, enfin, une entreprise, je ne sais pas si c'est une entreprise, mais un organisme subventionné ne va pas du tout avoir les mêmes problématiques économiques qu'une entreprise privée. Mais du coup, ça peut aussi expliquer pourquoi, toi, ils ont plutôt augmenté du moment où ils étaient rentables. Je ne sais pas si tu as cette liberté-là dans une SMAC, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. C'est surtout que dans une SMAC, tu as aussi d'autres missions. Parce que, forcément, on te donne de l'argent, donc tu as des comptes à rendre par rapport aux gens qui te donnent de l'argent, à savoir les pouvoirs publics. Et du coup, tu as aussi des rôles, des missions de médiation culturelle, d'accompagnement, recevoir des scolaires, travailler avec les publics empêchés, toutes ces choses-là que nous, on ne fait pas. On fait très peu. On commence à le faire, on fait de plus en plus, parce que politiquement, la ville et la métropole de Lyon poussent vers ça. Ils ont fait une charte des droits culturels, qu'ils ont fait signer à tous les acteurs culturels de la ville. En gros, tu t'engages à faire ça. Mais on n'a pas de poste. On se retrouve à 6 à bricoler comme on peut pour faire des visites de salles à des jeunes migrants ou à des jeunes en difficulté ou à des personnes en réinsertion professionnelle. On bricole comme on peut, mais on n'a pas de poste dédié, alors que dans une SMAC, tu vas avoir des postes dédiés. Ils font ça toute la journée, donc c'est le métier. Donc tu vas avoir ce genre de différence. Après, d'un point de vue purement économique... La majorité des dates ici, c'est de la location de salles. Donc ça veut dire que c'est des producteurs extérieurs qui viennent faire leurs événements au Transborder et qui louent la salle. Et puis il y a quelques formats que nous on produit ou qu'on coproduit qui sont aussi des choses qu'on défend à fond. Notamment nous sommes en recession par exemple, c'est nous qui produisons. Donc forcément il y a un enjeu économique. Si c'est de la location de salles, on prend bien moins de risques financiers que si c'est nous qui produisons. Si on produit et qu'il n'y a personne qui vient, on perd de l'argent. Alors que quand c'est de la location de salles...

  • Speaker #1

    D'accord, en fait, qu'importe le résultat d'un concert, vu que c'est des producteurs externes, ça ne vous change pas grand-chose ? Oui,

  • Speaker #0

    ça change beaucoup en fait. Parce qu'il y a le bar et parce qu'il y a aussi combien on touche sur le ticket d'entrée. Il y a l'entrée et la billetterie. Il y a aussi où est-ce que les places ont été vendues. Si c'est vendu sur nos canaux de billetterie ou si c'est vendu sur les canaux de billetterie des producteurs, il n'y a pas les mêmes enjeux économiques. Tu ne touches pas le même pourcentage. C'est là que tous les partenariats avec les billetteries sont importants. Et le bar. Le bar est très important, ça doit être un tiers de notre économie. Ce qui est énorme en fait. Ouais. T'as fait des gros yeux. Ouais. Je sais pas combien on passe de litres de bière, mais j'aimerais bien savoir. En plus on doit avoir l'info quelque part.

  • Speaker #1

    On posera la question.

  • Speaker #0

    On posera la question, ouais. Mais oui, le bar est très très important. et donc c'est pour ça que pour nous c'est très important il y a aussi l'enjeu qui est apparu qui a vraiment pris de l'ampleur post-covid du no-show donc les gens qui achètent leur place et qui ne viennent pas au concert

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Ok. Ce qui est... C'était très peu avant le Covid, et c'est devenu vachement plus important post-Covid. Sans parler même de... Bon, parce qu'il y a eu toutes les problématiques de concerts reportés et annulés, machin, truc, les gens s'y sont perdus. Au bout d'un moment, quand c'est la troisième fois que ton concert est reporté, tu sais plus si ton billet est valable ou pas, si t'y vas, est-ce que c'est quelle date, enfin, tu vois, là, c'est sûr, tu perds des gens. Et donc, il y a eu certains concerts multi-reportés qui ont été des catars en termes de remplissage, parce que, même si la billetterie était bonne en soi, mais au-delà de ça, des concerts qu'on a annoncés directement aujourd'hui... le pourcentage de nos shows est assez important. Ça, c'est un vrai enjeu pour nous, parce que les gens qui ne sont pas là, ce n'est pas des gens qui consomment au bar, et du coup, ton économie de bar descend aussi. Ce qui n'est d'ailleurs pas vraiment un enjeu pour les producteurs de spectacles. Eux, ils s'en fichent un peu. Ils s'en fichent, ils ne touchent rien sur notre bar. Nous, parfois, on leur dit qu'il faudrait mettre en place des plateformes de revente de billets, où il y a certaines plateformes de billetterie qui le font. genre DICE par exemple, Shotgun c'est intégré tu peux directement revendre ton billet via leur plateforme et ça c'est des outils qui sont intéressants pour nous et en plus ça sert au public parce qu'en fait pour tout l'événement complet t'es content d'avoir une place en plus mais

  • Speaker #1

    c'est fou parce qu'on s'en rend pas du tout compte de l'extérieur en fait, j'avais jamais imaginé que le no-flow avait un impact économique pour moi souvent je me suis même dit de toute façon tant mieux pour eux, ils ont une place la personne vient pas, c'est plus agréable pour le reste du monde enfin, au global... La place de place ? Non en fait ça a un impact sur le bar et inversement les producteurs non. C'est pas un souci à gérer pour eux quoi.

  • Speaker #0

    Ouais ouais. Oui encore que ils sont quand même dans une relation avec leurs clients et que c'est quand même un service.

  • Speaker #1

    Ouais mais ce qui veut dire ?

  • Speaker #0

    Les producteurs ne prennent pas tous au même niveau tu vois.

  • Speaker #1

    Toi t'as un métier où tu restes quand même le soir quoi.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est assez particulier.

  • Speaker #0

    Ouais bah tu combines les horaires de jour et les horaires de nuit de concert. Je trouve qu'il y a une pression aussi autour de ça. Il y a une pression aussi de... Il faut être à un certain nombre d'événements dans ta salle. Mais il faut aussi savoir tout ce qui se passe à lui en même temps. Donc il faut aller à un peu plein de trucs aussi. Il faut aller dans toutes les autres salles et tout ça. Après, il y a beaucoup de réseautage. Donc il y a aussi aller voir des gens, ce que j'adore. J'adore réseauter, tu vois. J'adore rencontrer des gens, que les gens t'expliquent leur parcours et tout. Tu vois, ça te tient bien aussi. Cool. Mais je trouve qu'il y a quand même beaucoup de pression. Il faut avoir tout vu, il faut avoir un avis sur tout. et qu'il y ait de la pression plus ou moins implicite. Parfois, c'est un peu vicieux aussi. Il n'y a personne qui dit qu'il faut que tu fasses ça. Mais bon, on te demande toujours ton avis sur telle expo, tel machin, tel nouveau projet. Et du coup, on bosse aussi tous, mine de rien. On n'est pas en compétition directe, ce qui est très chouette. Par exemple, je suis très pote avec tous les autres charlètes com de toutes les salles. On se voit régulièrement et quand j'ai une galère toute seule dans mon truc de com, plutôt qu'être toute seule dans ma structure, je décroche mon téléphone et j'appelle mes potes. Ils me disent aussi que c'est trop bien, on s'entraide, elle est super précieuse, elle est très chouette. Mais du coup, ça a encore plus de sens d'aller chez les autres, voir les artistes que tu veux avoir, peut-être qu'ils vont passer plus tard, de se tenir informé et tout. Mais du coup, le côté négatif, c'est qu'il faut quand même faire un peu de la pression par rapport à ça et ce n'est pas évident de décrocher vraiment. C'est souvent que, tu vois, les soirs ou les week-ends, tu vas dans d'autres salles ou dans ta salle, tu fais des concerts, tu rencontres plein de gens du milieu, tu revois plein de gens aussi parce que c'est beaucoup les mêmes qui tournent.

  • Speaker #1

    Mais c'est un monde où c'est pas comme en entreprise où la différence est peut-être beaucoup plus claire. Là, le soir, tu as un concert, tu vas attraper une bière, tu vas profiter du concert, mais tu es quand même au travail, donc cette frontière, elle est beaucoup plus ténue.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Il faut faire attention, même en termes de rythme de vie, comment tu gères ça, le fait d'avoir... Alors, ça doit être un plaisir d'aller à tous les concerts, tu peux, tu peux en tout cas, mais comment aussi tu gères cette limite de faire attention de pas trop sortir, pas trop boire non plus, parce que sinon c'est intenable ?

  • Speaker #0

    Et bien en fait, ça dépend... Là, c'est super intéressant parce que ça dépend vraiment des gens. Tu vois qu'il y a des gens qui gèrent la chose de manière très différente dans ce milieu-là, il y a des gens qui sont très... qui essayent de cloisonner. Moi, je ne crois pas en le cloisonnement strict. C'est un truc auquel je ne crois pas du tout, parce que je pense aussi qu'on perd quelque chose si on commence à dire, les gens avec lesquels je travaille, ça ne peut pas être mes amis, ça ne peut pas être mes potes. Je trouve qu'humainement, on perd un truc si on se met dans ce mindset-là. Il y a des gens qui le font, c'est sûr. Et là, c'est chacun son équilibre.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est un milieu où c'est même le... plaisir de faire partie aussi de cette industrie qui est connectée avec des gens carrément,

  • Speaker #0

    complètement après c'est pas évident, je pense qu'on nous délère tous un peu avec ce truc là le pro, le perso réussir à avoir une vie en dehors le jour où j'ai Un ami qui fait des relations de presse chez Mediatone et qui m'a demandé Et toi Alice, qu'est-ce que tu fais dans la vie ? Genre, hors hobby, hors transbo, hors concert, hors activité pro. Et je me suis sentie un peu bête, j'étais un peu en mode bain. Une fois de temps en temps, je vais au ciné, ou vers une expo, ou faire une rando, ou je book in, mais j'avais l'impression que je n'avais pas de vrai hobby. Tu vois ce que je veux dire ? J'adore, je fais des petits trucs comme ça, tu vois, où je vais boire des cafés avec mes potes, mais...

  • Speaker #1

    Oui, mais ta passion, en fait, tu l'as déjà. Mais en fait,

  • Speaker #0

    voilà, c'est ça, elle est déjà là, elle est omniprésente, elle est partout. Et franchement, j'étais déprimée après, je suis en mode, je n'ai pas de vie. Je n'ai pas de vie perso.

  • Speaker #1

    Alors qu'en fait, non, tu as l'âge, je pense que...

  • Speaker #0

    Alors que, oui, c'est mélangé, c'est vraiment très mélangé. Ce qui m'amène au truc qui est quand même assez compliqué, enfin, en tout cas, moi, je trouve compliqué, c'est vraiment la déconnexion, tu vois, le côté... Il y a un moment où moi j'ai besoin de... J'arrive pas à déconnecter du transbo en un week-end en fait, tu vois. J'arrive pas à me faire un vendredi, un lundi matin. En plus souvent il se passe des trucs au transbo, tu vas avoir les collègues qui envoient le compte rendu de la soirée le samedi ou le dimanche à 5h du mat'parce qu'elle vient de se finir et ils sont en mode bon bah ça s'est passé comme ça. Et tu le lis quand même parce que tes mails tombent sur ton téléphone parce que... Parce que t'es un peu obligé d'être connecté à un minimum, il y a les histoires de notification aussi, en fait c'est pareil, les réseaux sociaux tu peux pas, enfin, il faudrait que je regarde précisément, j'ai beaucoup de potes qui m'ont dit, laisse franchement, ça va pas du tout, regarde précisément, il faudrait que je regarde les histoires de quand est-ce que tu reçois tes notifs, quand est-ce que t'en reçois pas et de quelle part, parce que j'ai un peu tendance, mais c'est pareil, c'est difficile de dire, tous les week-ends je... mais notifs, sauf qu'il y a des week-ends où t'en as besoin parce qu'il y a des week-ends où tu travailles et des week-ends où t'as besoin de les recevoir du côté de Transbo mais à d'autres moments tu te dis là j'aimerais bien vraiment ne pas en entendre parler vous avez pas la même temporalité non plus en fait c'est pas comme dans les boîtes, c'est du lundi au vendredi puis t'es tranquille l'activité se fait plutôt en fin de semaine il n'y a pas de concert le lundi mardi il y en a il y en a moins forcément que le que le jeudi-vendredi, tu vois, c'est sûr, jeudi-vendredi-samedi, mais il y en a aussi.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est quand même...

  • Speaker #0

    Ça s'arrête un peu jamais, tu vois, c'est aussi ce truc, à part les deux semaines de vacances de Noël et le mois de tournée off, c'est un peu toujours... un peu toujours non-stop. Et puis il y a ce truc de... quand il reste communication, tu dois faire de la veille réseaux sociaux tout le temps. Le but du jeu, c'est quand même de voir directement quand un artiste sort un truc pour le repartager direct, pour avoir le plus d'impact possible. Ça, c'est vraiment le jeu de l'algorithme et des réseaux sociaux, tu vois.

  • Speaker #1

    Donc, tu es très connectée, en fait, par essence, que ce soit la captation de contenu ou...

  • Speaker #0

    Clairement.

  • Speaker #1

    Le fait de communiquer avec tout le monde, avec l'écosystème, avec le public.

  • Speaker #0

    Ouais. Après, c'est un truc que tu apprends avec le temps aussi. C'est-à-dire que quand je suis arrivée, je me disais, ouais, c'est trop un drame si je rate un truc ou je ne sais pas quoi. Au bout d'un moment, tu arrives aussi à relativiser. et à dire en fait si samedi dimanche je bosse pas, genre je bosse pas et le monde va continuer de tourner, c'est pas grave si je partage pas tel truc directement dans la journée mais je le partage deux jours plus tard, je le partagerai quand même et il y aura quand même de l'audience parce que les réseaux sociaux transmo ils ont quand même un impact et moi je préserve aussi ma santé mentale, ce qui est important aussi pour que mon travail soit de qualité il faut aussi que je sois pas... Je ne serais pas en dépe, parce que trop connectée. Mais ce n'est pas évident. Ce sont des vrais sujets et ce n'est vraiment pas facile. J'en arrive à réussir à déconnecter. La semaine dernière, j'étais à Berlin. Je suis partie quatre jours et j'ai réussi à déconnecter pendant quatre jours. J'ai aussi pu parce que là, j'ai une stagiaire en communication qui s'occupe des réseaux sociaux. Donc, je peux déléguer. Ce qui n'est pas du tout le cas de tout le monde. Quand tu es dans une plus petite structure, tu n'as pas de stagiaire. Débrouille-toi un peu, tu vois. Mais ça s'apprend, c'est du... C'est un truc aussi que personne ne va te dire, ou t'apprendre de base. Ça, c'est pareil, c'est un truc que je déplore un peu. Toutes les études de com, à aucun moment, on nous a parlé de ça, par exemple, tu vois. Et je trouve ça très dommage. Parce que je pense qu'il y a des vrais enjeux de société derrière, enfin, tu vois, de toute façon, au rapport aux réseaux sociaux, de manière générale. C'est un aspect pour tout le monde, tu vois, au-delà du métier. C'est sûr que moi, c'est un cran du dessus. Quand je vois mes stats de combien de temps t'as passé sur les réseaux sociaux par semaine, il y a des moments où je débrime de fou, je fais Waouh ! Ma vie est dangereuse ! Mais bon, voilà, c'est aussi mon métier.

  • Speaker #1

    Et ton quotidien de directrice communication, il ressemble à quoi ?

  • Speaker #0

    Mon quotidien, il peut être vraiment très varié. C'est un peu le propre du transbo, c'est ce côté tu fais tout à la fois donc ce que j'adore. Tu vois, on est un peu tous hyper actifs au taquet. Donc j'adore le fait que mes missions soient très variées. Mais voilà, là j'ai beaucoup délégué à ma stagiaire le côté gestion des réseaux sociaux. Et mise à jour du site web, ça c'est un peu les trucs les plus classiques, tu vois, on annonce un concert, il faut créer une page sur le site web, mettre les infos, toutes les infos dessus, les images, les textes et tout. Donc ça, ça je laisse, elle s'appelle Lise aussi, donc je laisse Lise gérer ça. On n'a pas fait très d'original. Les côtés réseaux sociaux, je lui laisse pas mal gérer aussi, pareil, aux annonces de concerts, aux ouvertures de billetteries, on fait un post, on fait de la story, tu vois. Et puis après, elle a le côté vraiment faire vivre les réseaux sociaux. Quand je dis réseaux sociaux, côté transbo, c'est vraiment Facebook, Instagram. On a un public qui peut aller du public familial, les pré-ados, les ados, jusqu'à les personnes à la retraite. Enfin, tu vois, on a vraiment, on balaye tous les âges.

  • Speaker #1

    Du à votre programmation.

  • Speaker #0

    Du à notre programmation. Et du coup, on a vraiment ce truc de, il faut être multicanal parce que... Je caricature un peu, mais quand tu veux parler à ton public de rock old school et de métal, ça marche sur Facebook et ça ne se passe pas sur Instagram. Mais par contre, quand tu veux parler de tes événements rap, Facebook, tu peux l'oublier et il faut passer par Instagram. On a le débat TikTok qui revient régulièrement. Mais en fait, encore une fois, c'est un bail d'algorithme. Si tu veux être efficace sur TikTok, il faut avoir quelqu'un qui fait ça tout le temps. Il faut tout le temps faire de la création de contenu. Et là, vu nos effectifs, on ne peut pas le faire. Mais ce serait bien de le faire, tu vois, on sait que... Possible amélioration si un jour c'est... Mais c'est une vraie discussion entre tous les chargés de com, à chaque fois on dit et TikTok. On fait un petit peu LinkedIn, mais vraiment, c'est ridicule. Toi qui es souvent sur LinkedIn, tu vas voir, tu vas pleurer. Je ne sais pas si tu es allé voir, c'était...

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas regardé.

  • Speaker #0

    Je vais faire deux, trois trucs avant que tu ailles voir. Non, LinkedIn, un petit peu plus pour le côté pro, faire passer deux, trois infos. Quand on a fait la campagne de prévention contre les violences et le harcèlement sexiste et sexuel, forcément, tu vois, on est à remettre sur LinkedIn. Mais bon, encore une fois, il faudrait vraiment travailler la communauté plus que ce qu'on fait actuellement.

  • Speaker #1

    Encore un autre réseau social avec ses codes. Du coup, c'est intéressant, oui, parce que tout à l'heure, on parlait en off, justement, que dans ton métier, ça dépasse la communication, mais il y a aussi un vrai aspect de prévention. Et là, tu parlais justement d'une campagne de prévention. Comment ça se traduit dans ton métier aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Pour le coup, ça reste de la communication publique. Ça sort de la communication...

  • Speaker #1

    Traditionnelle, qu'on imagine et qu'on perçoit en tout cas.

  • Speaker #0

    La grande majorité de mon travail, c'est vraiment de vendre des événements. Et l'objectif, c'est de vendre des billets. Comme je l'ai dit tout à l'heure, on est une entreprise privée. L'objectif, c'est de faire du bénéfice. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc, il faut vendre des billets. Et du coup, oui, on s'est mis... C'est un sujet qui est beaucoup monté post-Covid. L'histoire de la sécurité du public et notamment des VHSS. Donc les violences et le harcèlement sexiste et sexuel. C'est vraiment un sujet qui est monté. Il y a eu toutes les histoires de piqûres qui ont été très médiatisées. Et du coup, on a eu un cas ici. Après, question d'avérer, pas avérer, plus ou moins avérer. C'est encore un peu en débat. C'est sûr qu'il y avait une marque de piqûres. Mais est-ce que le produit est injecté ou pas, on n'a jamais su, tu vois. Et on s'est retrouvés très démunis face à ça, à pas trop savoir... Enfin c'était très nouveau en fait, on savait pas qu'est-ce qui se passait, qu'est-ce que c'était la réalité, est-ce qu'il y avait beaucoup de gens qui faisaient ça ou pas, comment est-ce qu'il fallait prendre en charge les victimes, vers où est-ce qu'il fallait les orienter, est-ce que t'envoies à l'hôpital, est-ce que t'envoies... enfin, qu'est-ce qu'il faut faire si on t'injecte du GHB en fait, c'est quoi les dangers pour ta santé... En fait ça s'est calmé très très vite l'histoire des piqûres, il y a eu beaucoup beaucoup de... psychose autour, ça a été très très médiatisé pour finalement un nombre de cas avérés vraiment très très très petit mais ça a eu le bénéfice d'ouvrir les yeux et de réouvrir la conversation en tout cas dans des structures comme les nôtres sur la soumission chimique le fait que oui il y a des histoires de GHB, de droguer des gens à l'heure reçue, mais il y a aussi juste le fait qu'on est un lieu de débit de boissons on vend énormément d'alcool... Et par rapport à ça, en fait, l'alcool, c'est aussi de la soumission chimique. Tu peux faire boire quelqu'un ou une personne peut boire d'elle-même et puis après, ne plus être en capacité, enfin, être fortement impulsant, ne plus être en capacité de prendre certaines décisions. Et du coup, il y a eu vraiment beaucoup de discussions là-dessus. Et donc, il y a eu plusieurs choses qui ont été mises en place. Nous, on a été formés, c'est-à-dire qu'on a formé l'équipe. Donc, autant les bureaux que les chefs de bar, que la sécurité et que les techniciens. On a formé tout le monde aux enjeux, enfin on a fait des formations par des organismes spécialisés là-dedans. Donc aussi remettre à plat qu'est-ce que c'est juste le vocabulaire, qu'est-ce que c'est qu'une agression sexuelle, qu'est-ce que c'est que du harcèlement sexuel. Tu vois, rien que ces choses-là, déjà, tu te rends compte qu'on n'a pas tous les mêmes définitions, pas tous les mêmes imaginaires, et que si t'as pas de langage commun pour parler des choses, déjà c'est foutu, enfin c'est compliqué en tout cas. Donc on a rediscuté tout ça, et puis après vraiment mettre en place un réel protocole de prise en charge des victimes. qu'est-ce qui se passe si t'es témoin, qu'est-ce qui se passe si t'es victime et à qui est-ce que tu t'adresses dans la salle vers qui est-ce que tu réorientes qu'est-ce que c'est le protocole concret ça a été fait et dernier truc la campagne de sensibilisation qu'on voit aujourd'hui dans le transborder où on a mis des slogans un peu choc par rapport à ça pour vraiment que ça soit omniprésent dans notre lieu le fait de la bienveillance faire attention les uns aux autres respecter le consentement le... donc ça on a fait une campagne d'affichage un peu classique, on a travaillé avec un graphiste exprès pour ça et voilà, elles sont colorées, elles sont pas trop agressives on s'est posé 12 000 questions quel mot utiliser, quel texte réorienter vers quelle personne c'est vraiment, il y a un texte qui dit que si t'es victime ou témoin tu peux t'adresser aux équipes transgots ok,

  • Speaker #1

    et ça c'est un sujet alors qu'on voyait peut-être beaucoup moins il y a 10-15 ans maintenant qui est vraiment prégnant dans le monde de la musique tiens des soirées et des concerts quand même. Mais c'est vrai qu'on ne s'imagine pas qu'en tant que responsable comme Thérèse a géré ce genre de réflexion. Et en fait, ça fait partie intégrante aujourd'hui de la mise en place d'un événement.

  • Speaker #0

    Complètement, complètement. C'est super important. Pour nous, c'est un vrai enjeu de sécurité des publics. C'est aussi un enjeu de changement des mentalités. On a mis aussi ces fameux slogans, on les a mis sur les gobelets du bar. Donc aujourd'hui, tu prends une bière au Transbo, il y a écrit là. Écrit drague avec tes moupes, avec tes mains, ou sens de la fête, respect en tête, ce genre de trucs. On s'est dit que c'était vraiment une manière efficace de communiquer les gobelets. On a beaucoup de retours positifs par rapport à ça, il y a beaucoup de structures qui sont en train, il y a déjà des structures qui l'ont mis en place, il y a plein d'endroits qui sont en train de travailler leurs propres chartes et leurs propres affiches et tout, et on me demande régulièrement vous êtes passés par qui, vous avez fait comment, et du coup ça c'est chouette aussi puisque tu vois que ça bouge vraiment dans ce milieu-là. Après, il y a toute une partie discothèque, pur et dur, qui ne prend pas du tout en main ces sujets-là. Là, on est plus dans les acteurs culturels qui font la programmation.

  • Speaker #1

    Les clubs, à la limite.

  • Speaker #0

    On fait des formats de nuit, mais avec une vraie programmation. Ce ne sont pas des boîtes de nuit.

  • Speaker #1

    Il faut faire la différence. C'est intéressant de voir le milieu de la musique et de la nuit, qui était un milieu où ça pouvait être... Enfin, pas particulièrement dans le vôtre, je ne veux pas mettre l'emphase là-dessus, mais où on le voyait plus, on voyait plus ces problématiques, justement parce qu'il y a de la foule, beaucoup de public, de l'alcool, et puis bon, et puis c'est des événements qui ont lieu de nuit, littéralement, ou le soir, mais que ça devient justement des vecteurs de communication et d'éducation du public, presque. Je trouve qu'en tant que public, c'est peut-être les seuls endroits où finalement on reçoit ce genre de messages, où... On entend parler de ces sujets et du coup, sa culture a fait révoluer les comportements. C'est super intéressant.

  • Speaker #0

    Ouais. Après, le sujet, tu le vois dans ces lieux-là parce que de base, il y avait plein de comportements et il y a encore plein de comportements problématiques dans ces lieux-là. C'est aussi une réaction directe.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Il y a ça et puis il y a aussi le fait qu'il y ait eu de la prise de conscience au point de vue... Sociétal, tout simplement. Tu vois, s'il n'y avait pas eu Midou, est-ce qu'un jour on serait arrivés là ? Je ne suis pas sûre. Il y a de plus en plus de personnes qui prennent la parole, de plus en plus de victimes qui dénoncent des choses. Il y a des personnes qui prennent la parole sur des agressions qu'elles ont subies par des chanteurs, par des musiciens. Tu vois, il y a une vraie libération de la parole qui prend du temps. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Mais... Mais en tout cas, oui, c'est déjà une vraie étape. Et c'est sûr que la sensibilisation des publics, elle est super importante là-dessus. Et le fait aussi, à partir d'un certain point, de dire ça c'est OK chez nous, ça c'est pas OK chez nous. Et d'être un peu intransigeant là-dessus. Enfin, je veux dire, il y a deux semaines, on a encore sorti trois personnes de nos lieux qui agressaient sexuellement comme ça, quoi. Enfin, tu vois, avec absolument aucune honte. En fait, si on voit encore des comportements comme ça, il y a certaines personnes qui se disent c'est trop choquant, ça existe encore Et tu fais oui, quand tu es une fille, tu sais que ça existe encore parce que tu le subis Et du coup, oui, c'est des choses qui… Alors, il ne faut pas s'arrêter là, il faut toujours continuer. Il y a des gens qui vont plus loin que nous dans la démarche. Je repense notamment au sucre, au fait qu'ils ont des médiateurs et des médiatrices à l'entrée. qui te font un petit briefing sur la bienveillance, la sécurité, tout ça, dès l'entrée du club. On peut aimer, ne pas aimer, trouver ça bien, pas bien, moralisateur, ce que je peux comprendre aussi. Mais voilà, il y a plein de solutions qui existent, qui sont mises en place et qui sont très intéressantes en tout cas.

  • Speaker #1

    Mais c'est des sujets dont on ne réalise pas, que ça fait partie aussi de vos quotidiens de professionnels, tu vas devoir traiter ça.

  • Speaker #0

    Il y a aussi, on parlait prévention, il y a aussi tout un aspect prévention auditive transborder, qui est juste le fait de rester exposé longtemps dans du son qui est fort, c'est dangereux pour tes oreilles.

  • Speaker #1

    Et alors ça, le public ne s'en rend pas compte du tout.

  • Speaker #0

    Ouais, ça dépend qui. Forcément, oui, il y a des parties du public qui sont très inconscientes par rapport à ça. Donc non seulement il y a des protections auditives qui sont disponibles et qui sont gratuites au bar, pareil sur les histoires de soumission chimique, on a les protège-gobelets, qui permettent aussi de rassurer et de sécuriser les boissons qu'on fabinerait. Et oui, ça ne s'est pas encore mis en place totalement, mais on est en train de travailler, on communique déjà sur le web là-dessus, et on est en train de mettre en place une campagne vraiment sur site. avec vraiment écrit qu'il faut faire des pauses de son, on ne va pas écrire qu'il ne faut pas mettre sa tête dans les enceintes, mais peut-être qu'on devrait. Ne mets pas ta tête dans les enceintes.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de gens qui se retrouvent tout devant, très près de sources sonores hyper puissantes, et qui, à mon avis, s'éclatent les oreilles.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Surtout que c'est très vicieux.

  • Speaker #1

    Tu ne le sens pas sur le cou.

  • Speaker #0

    Tu ne te rends pas compte.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas douloureux. Non, non, mais je suis d'accord que c'est un sujet qui n'est pas encore bien pris. Moi, tu vois, maintenant, je me protège. À chaque fois, j'ai des boules de caisse que j'ai achetées exprès, en plus. Donc, ça évite de dégrader la qualité du son. Mais quand je me retrouve dans la foule, je me prends systématiquement une remarque, genre, Ah, mais t'es un vieux ! Tu vois, ou un truc comme ça. Et je lui dis, mais en fait... Et souvent, je leur dis, Mais en fait, tu te rends pas compte. Et moi, tu vois, en festival, il y a trois ans, j'étais à l'Electric Park Festival. Et tu vois, j'ai mis ma tête dans les enceintes. Je suis allé tout devant. voir Vladimir Cauchemar, mais vraiment il y avait des bananes d'enceinte là à 5 mètres, et en fait depuis je fais des acouphènes tu vois, et je regrette tellement d'avoir fait n'importe quoi là-dessus, que maintenant c'est obligé de me protéger, mais les gens ne se rendent pas compte et c'est un peu ce truc où tu le sais quand c'est trop tard quoi, franchement après tu ne peux rien y faire c'est pareil,

  • Speaker #0

    c'est un truc où il y a des gens qui prennent de plus en plus la parole là-dessus aussi tu vois l'espace médiatique notamment tu vois je pensais à Angèle quand on parle de... dans ces chansons et puis en interview je me dis trop bien que il y a des musiciens et des musiciennes qui prennent la parole là dessus et qui en parlent et tout mais oui c'est clairement un sujet de prévention où il y a encore du taf à faire et c'est des vrais sujets de santé publique donc c'est super important aussi de prendre en main ces sujets là trop bien donc voilà la prévention Les réseaux sociaux, les sites web, qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je fais d'autre ?

  • Speaker #1

    C'est déjà pas mal tout ça. C'est déjà pas mal. Tu es chef de salle ? Chef de salle,

  • Speaker #0

    ouais.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi la suite ? Comment toi tu vois ? Parce que c'est une industrie où c'est peut-être pas évident de se projeter. C'est pas comme s'il y avait des milliers de jobs ouverts partout. Comment tu perçois ton futur ?

  • Speaker #0

    Ça fonctionne beaucoup. Enfin, je te réponds un peu sur l'industrie en général et après je viens à moi. Ça fonctionne quand même énormément en réseau, ce truc-là. Donc tu te rends compte aussi que quand il y a des postes qui se libèrent à Lyon, souvent il y a quelqu'un qui prend le poste et... tu connais déjà la personne parce que ça tourne un peu sur les postes et tout donc ça je le vois je le vois et je pense que si si demain je partais du transborder en bon terme tu vois avec l'équipe et tout je pense que ce serait assez facile surtout que c'est quand même pas mal d'avoir le travail d'artiste sur ton CV pendant ça fait deux ans, quelques années franchement c'est plutôt bien après je suis pas sûre je me suis rendue compte avec le fait d'avoir l'année dernière j'ai eu un alternance c'était la première fois qu'il y avait quelqu'un sous mes ordres et là du coup j'ai une stagiaire qui m'aide aussi et je me rends compte et donc en janvier j'ai fait fait la période entre les deux, tu vois. Pierre avait fini son alternance et Lise avait pas commencé son stage, donc j'en avais, j'étais toute seule. Donc là, j'ai repris tous les réseaux sociaux et tout, et je me suis dit, waouh, j'ai plus du tout envie de faire ça. Il y a des missions que j'ai récupérées et je me suis rendue compte que je m'en suis vachement lassée et que j'en apprends plus grand-chose. Sur les réseaux sociaux, il faut être vachement créatif, il faut avoir vachement d'envie. Si tu tombes dans des trucs où tu fais toujours la même chose, tu ne réfléchis pas, tu le mécanises. En fait, c'est dommage, tu perds totalement... tu fais un travail de moins bonne qualité que si t'as l'envie et la créativité je le vois avec ma stagiaire vraiment c'est incroyable elle est arrivée et elle a été très rapidement en force de proposition et j'étais en mode mais vas-y en fait, évidemment j'encadre je lui dis ça plutôt oui, ça plutôt non pour telle et telle raison parce que j'ai plus de recul sur l'activité mais à côté de ça elle me fait des formats vachement créatifs et c'est super tu vois je me suis rendu compte que la partie réseaux sociaux, mise à jour contenu sur le site, les trucs un peu bêtes et méchants beaucoup de copier-coller il y en a un Ça ne m'intéresse pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Et tu dois poursuivre dans la com ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas trop. C'est aussi une question que je me pose. Il y a quand même beaucoup... Je traîne quand même beaucoup dans les milieux féministes, et notamment le féminisme dans la culture. Et on dit toujours que pour le féminisme dans la culture, il y a le plafond de verre qui t'empêche de monter dans la hiérarchie et de te retrouver à des postes de pouvoir. Aujourd'hui, si tu regardes les directeurs et directrices de nos salles de concert à Lyon, je ne sais pas si tu as vu, limite fait. Il n'y aura pas beaucoup de directrices. Programmatrice, même chose. Et puis, il y a le couloir de verre, le fait que quand tu es dans un poste particulièrement identifié comme féminin, la communication, bon exemple, c'est assez difficile de passer dans un autre métier. Ok. Moi, généralement, quand on me dit ce genre de trucs, j'ai trop envie de se tomber le contraire. Casser le, exactement. Et je ne suis pas convaincue, tu vois, de vouloir faire de la communication pendant très très longtemps. Je ne suis vraiment pas sûre de ça.

  • Speaker #1

    Potentiellement, un jour, peut-être changer un peu de voie ou de métier. Et progresser dans l'industrie d'une autre manière.

  • Speaker #0

    J'ai passé beaucoup de temps avec Cyril, donc le directeur du Transbo, à faire un peu tous les trucs politiques, tu vois. Il a été trop chouette pour ça, et il est toujours trop chouette pour ça. Il faut déjà nous parler des jours en passé. Il est très chouette pour ça parce qu'il m'emmène dans plein de trucs. Il dit Ah, il y a telle conférence de presse, tu peux y aller, on y va. Cette année, je suis allée représenter le Transborder à la conférence de presse de la Tony Garnier. C'était cool. Ouais, c'était trop bien. Et donc, je commence à connaître un certain nombre de personnes. Et par rapport à ça, je trouve ça chouette. J'aime bien, je t'ai dit, j'aime bien rencontrer des gens et tout. Donc, le côté politique et tchat, je l'aime bien. J'ai un contact facile. J'aime bien ça. J'aime bien aussi, dans mon travail actuel, le fait de travailler avec des médias en direct. parce que je trouve que c'est très humain, c'est pareil c'est beaucoup s'intéresser à quelle est la réalité du média, quel terrain d'entente on peut trouver, toujours renégocier et puis rencontrer les gens en vrai voir un peu qu'elles sont bien les choses qui les fait vibrer leur vision des choses, du monde de la culture, ça j'aime bien, donc c'est un truc que je me pose la question, l'autre jour je me suis dit pourquoi pas attacher de presse un jour, pourquoi pas je sais pas du tout je sais juste que là je pense à la fin de cette saison j'aurais quand même bien fait le tour des missions de communication, là je suis sur un dernier gros gros projet à savoir la refonte du site du Transborder donc ça c'est un truc c'est un des bons gros projets avant j'ai fait un peu la gestion des données clients Transborder qui était aussi un gros projet une fois que j'aurai fini ça et cette saison je pense que la saison prochaine j'aurai pas de gros projets tu vois enfin ça va être plus de l'exécutif faire tourner des choses évidemment il y aura toujours un peu de trucs nouveaux c'est sûr mais mais ça va être un peu l'émission classique je pense à la fin de la saison prochaine j'aurai vraiment fait le tour ce sera la fin de la délégation de services publics aussi on sait pas forcément énormément ce qui va se passer derrière je pense que ce sera un bon moment pour partir des transvois il y a beaucoup de gens qui comprennent pas ce truc de

  • Speaker #1

    Ça se passe bien,

  • Speaker #0

    pourquoi tu t'en vas ? Il y a beaucoup de gens qui me disent ça se passe bien, tes collègues sont cool, t'es trop contente, tu vois pas les semaines défiler, t'es plutôt bien payée, il y a tout qui s'aligne, pourquoi ? Moi, il n'y a rien qui me fait plus peur que quand je vois des gens qui me disent ça fait 20 ans que je fais des concerts à Lyon et je me dis waouh ! Il ne faut pas faire ça ! C'est un truc qui me fait peur. J'ai peur un peu de la routine, de la fameuse fear of missing out le fait d'avoir peur de rater des... Il y a des jours où je me dis c'est trop bien ici, mais en fait la vie est ailleurs aussi J'ai un peu du mal avec le chauvinisme lyonnais, de chez nous c'est les mieux Il y a beaucoup de gens qui sont un peu dans cette vibe-là de la culture à Lyon. que je comprends aussi, qui vient aussi d'une fierté d'où on a mis en place des choses qui sont bien et c'est vrai que culturellement, Lyon c'est dingue comme vie de vie, c'est sûr, mais c'est pas pour autant que je vais rester et penser que c'est mieux qu'ailleurs Ouais, je comprends. Et après en parcours vraiment personnel, l'Allemagne me manque tu vois, je pense que les années où j'ai fait France-Allemagne, France-Allemagne tous les six mois, c'était aussi des années où je me suis énormément construite, tu vois, et culturellement là je commence à dire, ouais la France donc donc voilà j'ai très très très envie d'aller habiter à Berlin à chaque fois que je mets un pied dans cette ville je me sens chez moi alors que j'y ai jamais lutté ce qui est très étrange comme sentiment mais très réconfortant aussi quand tu ressens pas ça dans toutes les autres villes où t'as habité quand t'as déménagé un certain nombre de fois tu vois ça prend une autre dimension et du coup voilà je me pose la question de retravailler aussi pour le côté un peu franco-allemand je pense que je vais encore faire quelques années dans la musique parce que la musique tu vois... me plaît énormément, les musiques actuelles je trouve ça vraiment passionnant mais voilà peut-être plus côté franco-allemand, peut-être plus en Allemagne je sais pas, affaire à suivre affaire à suivre mais je me vois pas rester super longtemps tu vois je reste peu comme du trans beau ouais besoin de mouvement ouais ouais carrément et si t'avais un conseil à donner à quelqu'un qui veut bosser dans ce milieu ? un conseil à donner à quelqu'un ? en fait je pense qu'il y a déjà des questions qu'il faut se poser à un homme tu vois Tout ce qu'on a dit sur la séparation pro-perso, super important. Est-ce que c'est OK pour toi ? J'ai des potes pour lesquels il faut que le taf soit de 8h à 17h et qu'après, ils partent du taf et qu'ils soient tranquilles et qu'ils ne reçoivent aucun mail. Moi, je veux dire, mon numéro de portable, il y a tous les pros de Lyon qui ont mon numéro de portable perso. En fait, je n'ai pas de numéro pro. Et on peut m'appeler à des heures improbables pour des trucs improbables. Donc, je pense qu'il faut vraiment se poser cette question-là. Est-ce que ça, c'est OK ? La question du milieu de la teuf, je connais des gens aussi qui sont sortis de ce milieu-là parce qu'il y a un moment où tu te retrouves confronté à c'est quoi ton rapport aux addictions ? C'est quoi ton rapport à l'alcool ? C'est quoi ton rapport aux drogues dures ? C'est quoi ton rapport à la pique ?

  • Speaker #1

    Parce que t'es exposé que tu es un non à tous ces comportements-là, à tout ça.

  • Speaker #0

    Complètement. Et je pense qu'il y a beaucoup de gens dans le déni aussi. Dans notre milieu, qui pensent qu'ils ne sont pas alcooliques alors qu'ils le sont, par exemple.

  • Speaker #1

    C'est tellement banalisé en fait, quand tout l'environnement est là dedans, tu te rends pas compte.

  • Speaker #0

    Ouais, tu te rends pas compte, c'est très banalisé et c'est très social. C'est à dire que chaque fois qu'il y a un pro, enfin quelqu'un d'autre qui vient à un de tes concerts, t'es en mode allez je fais un verre, tu vois. Tu te retrouves à boire un nombre de verres qui est vraiment indécent. Donc je connais des gens qui sont sortis qui m'ont dit, j'étais trop d'Astroï, je pouvais pas... Au bout d'un moment, je me suis dit qu'il faut que j'en parte vite parce que sinon, je vais y passer. Ce que je trouve très courageux de la part des gens qui disent ça, parce que j'en vois aussi beaucoup qui n'ont pas le courage. Après, ce n'est pas qu'une histoire de courage, bien sûr. C'est aussi le rapport à la dépendance, il est ultra personnel. On a tous un rapport super différent et tu peux être pris. Il y a plein d'autres choses qui rentrent en jeu aussi, qui te disent que tu peux sortir de ce milieu-là ou pas. Mais en tout cas, c'est une vraie question qu'il faut se poser. quelle distance je mets avec ça, quel rythme je trouve, et tout ça. C'est des choses qui évoluent quand même, tu vois, dans ce milieu, et ça, ça fait du bien. En janvier, j'ai fait le Dry January, et il n'y a personne qui m'a dit qu'à essayer de me pousser à boire, tu vois. Franchement, je pense que je l'aurais fait il y a 3-4 ans, ça aurait été autre chose.

  • Speaker #1

    C'est sûr.

  • Speaker #0

    Et ça m'a étonnée, enfin, ça m'a vraiment étonnée positivement, je me suis dit, ah mais trop bien, en fait, parce que... Parce que, oui, il y a des gens qui vont un peu taquiner sur le truc, mais en fait, il n'y avait pas de... Pas de pression scolaire. Il y a de plus en plus de gens aussi qui travaillent dans ce milieu-là et qui ne boivent pas du tout. Je prends l'exemple de l'alcool, c'est celui que je connais le mieux, mais c'est applicable à d'autres drogues, clairement. Mais du coup, en tout cas, c'est un truc qu'il faut se poser comme question, l'histoire du rythme de vie aussi. Tu travailles la nuit, tu travailles le soir, ce qui montre que ce n'est pas forcément méga bien pour ton espérance de vie. Ouais, ça va. Comment est-ce que tu trouves ton équilibre pour faire du sport, avoir une vie en dehors ? Il y a beaucoup de gens qui switch quand ils ont des enfants, tu vois. Ça c'est marrant aussi, le côté, en fait, du jour où t'as des enfants et que t'es obligé d'aller les chercher à la sortie de l'école, ben là tu fais pas des 3 heures d'heure sup, tu restes pas au bureau jusqu'à 22 heures parce que t'es obligé d'aller les chercher les enfants. Et c'est sûrement très bien, tu vois. Et c'est des gens qui font plus d'ailleurs, cette distinction pro-persoche trop. Donc il y a pas mal de questions à se poser sur tous ces trucs-là, avant de se dire vas-y, j'ai envie de rentrer dans ce milieu-là et je trouve que parfois c'est pas très transparent, c'est pas forcément. Après c'est un putain de métier passion, c'est très très humain. On disait tout à l'heure que les gens peuvent faire tout, enfin tu vois, ton quotidien, et en fait... C'est un métier où tu rencontres vraiment beaucoup de personnes. Je pense que c'est aussi, voilà, t'as l'autre côté, que si t'es très introvertie, c'est difficile. C'est pas évident parce que tu rencontres, tu peux rencontrer 50 nouvelles personnes par semaine. Enfin, tu vois, il y a un moment où tu, t'es tout le temps comme ça dans un truc, t'envoies des mails à 60 000 personnes différentes, tout le temps. Mais par contre, c'est un vrai métier passion, c'est un bonheur de pouvoir aller en concert, en soirée tout le temps, de voir des projets artistiques, de les défendre. J'ai l'impression que les souvenirs que je me fais ici et autour sont incroyables. C'est vraiment du bonheur. Après, je pense qu'il faut être quand même bien motivé. Il faut être au taquet pour se lancer dans ces carrières-là. Moi je suis toujours un peu énervée, je reviens toujours à l'histoire de genre, mais je suis toujours un peu énervée quand Cyril il dit souvent ouais les meufs dans ce milieu elles en voient Et je lui dis en fait les meufs dans ce milieu elles en voient parce que si t'en vois pas et que tu te fais pas ta place, on te la laisse pas ta place. Mais par contre j'ai trop envie de dire à toutes les meufs qui ont envie de se lancer là-dedans, faites-le parce que vous avez votre place, vous avez votre légitimité à ces endroits-là. Ce sera pas facile, vous allez vous en prendre plein la gueule, c'est clair. Mais en fait c'est aussi des milieux qui changent par rapport à ça. plus en plus d'artistes sur scène, il y a des collectifs qui se montent pour l'émergence des artistes femmes, des formations non mixitées, des more women on stage, tu vois, tous ces trucs-là. Et ça, c'est des trucs qui me font vraiment vibrer et qui me font me dire en fait, on a trop notre place ici, il faut qu'on y aille. Et pour moi, c'est un peu mon combat aussi, en reste peu comme, c'est aussi arrêter d'emboucher que des photographes mecs et puis se mettre à... Je suis arrivée avec des photographes mecs au Transbo et j'ai fait, ouais, bon les gars, là on va. Moi je vais mettre des photographes meufs dans les crèches barrières tu vois. D'accord. Et c'est ce que j'ai fait et c'est trop bien parce que maintenant j'ai un bon crew de photographes meufs qui viennent tu vois, qui sont jeunes et qui s'en sont toutes prises plein la gueule les premières fois, elles sont rentrées dans des crèches barrières avec des photographes vieux qui sont venus les voir et leur dirent oh je vais t'expliquer la vie Ouais. Genre c'est pas cet appareil photo qu'il faut avoir et la regarder en mode c'est moi qui suis embauchée par la salle genre c'est pas toi. Tu rentres chez toi. Et ça ouais. ça ça fait trop vibrer c'est vraiment vrai beau combat et du coup ce serait peut-être ça tu vois le conseil de dire aux meufs qui ont envie de travailler là-dedans c'est totalement possible et accrochez-vous et il y a beaucoup de gens qui taffent pour qu'il y ait de plus en plus de modèles aussi comme ça et voilà on va y arriver il y a du haut trop chouette comme message de fin merci Lise pour ce podcast merci à toi c'était très chouette avec grand plaisir

  • Speaker #1

    et puis j'invite tout le monde de toute façon à checker ce que fait le transgo, en vrai les lyonnais je pense qu'ils connaissent j'espère, si vous n'êtes jamais venu venez,

  • Speaker #0

    parce que c'est une salle incroyable tu reviendras du coup ok,

  • Speaker #1

    cool merci à toi merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout s'il t'a plu n'hésite pas à liker ou à laisser 5 étoiles et à me contacter sur les différents réseaux, à bientôt

Description

Lise Epinat est directrice communication du Transbordeur, salle de concert lyonnaise consacrée aux musiques actuelles.


On revient sur son parcours, de ses cours de trompette à 7 ans jusqu'à son embauche mouvementée par le COVID.


On discute aussi de :

  • comment elle a passé un entretien sans le savoir


  • du quotidien des métiers de la communication


  • de la prévention contre les violences sexistes et sexuelles


  • être une femme dans l'industrie musicale


Un épisode très complet pour comprendre ce métier et le fonctionnement d'une salle de concert !

Un grand merci à Lise qui m'a accueilli directement au Transbo 🙏


https://www.linkedin.com/in/lise-epinat/?originalSubdomain=fr

https://www.transbordeur.fr/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, moi c'est Alex, passionné de concerts et de festivals. Dans mon podcast Backstage, je vous dévoile les coulisses de l'industrie musicale. J'interview les amateurs et les professionnels qui ont concilié leur activité avec leur passion. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Salut Lise ! Salut !

  • Speaker #0

    Je suis très content de pouvoir t'interviewer dans ce nouvel épisode de Backstage. C'est toi qui nous reçoit aujourd'hui au Transbo, là on est en loge. T'es la directrice communication du Transborder, salle de concert mythique de Lyon. Et du coup je vais te poser pas mal de questions sur ton parcours, mais avant de commencer, j'aimerais savoir comment t'es venue la passion de la musique ?

  • Speaker #1

    Comment m'est venue la passion de la musique ? Ça a commencé quand j'avais 7 ans, je pense comme beaucoup d'enfants à cet âge-là en école de musique. avec une pratique amateur. J'ai commencé à jouer de la trompette qui a duré bien 20 ans, une vingtaine d'années. Voilà, encore aujourd'hui, ça m'arrive, c'est pas très souvent, mais ça m'arrive de faire des concerts, de ressortir ma trompette.

  • Speaker #0

    Ah chouette ! Et comment on en arrive à devenir la chef de la communication d'une salle de concert alors ? Qu'est-ce qui se passe pendant ces 20 ans ?

  • Speaker #1

    Alors il se passe beaucoup de choses depuis mes 7 ans. La réflexion, donc si tu veux, j'ai toujours fréquenté les salles de concert, j'ai toujours fait de la musique, j'ai toujours fait des concerts aussi. Ça, déjà, ça a forcément participé. Et après, il y a eu le fameux moment un peu fatidique de la fin du lycée, du bac, le moment où on te demande de choisir une orientation professionnelle. Moi, j'hésitais un peu entre deux voies, j'avais toujours aimé la musique, donc j'avais envie de travailler dans ce milieu-là. Et en même temps, j'étais très scolaire. J'avais fait un bac, je faisais un bac S à l'époque. Et donc, à ce moment-là, il y avait quand même beaucoup le corps enseignant qui me poussait aussi à faire des études d'ingénieur, à rester dans la branche scientifique, parce que je ne sais pas non plus ce qu'il en est aujourd'hui, mais en tout cas, à cette époque-là, si tu étais très scolaire, très bon en matière scientifique, on te disait que c'était le meilleur avenir pour toi, et qu'il fallait devenir ingénieur. Donc j'hésitais un peu entre ces deux... trajectoire-là quand j'étais au lycée. Il y a eu plusieurs directeurs d'écoles de musique, notamment aux professeurs de l'école de musique, qui m'ont dit Le milieu de la culture, c'est vraiment pas facile, c'est mal payé. Enfin, qui étaient plutôt...

  • Speaker #0

    On le décourageait,

  • Speaker #1

    quoi. Assez décourageant, et qui me disaient En réalité, tu vas te fermer des portes si tu fais ça, et que t'es pas sûr de vouloir faire ça, forcément. Combiné avec le fait qu'on me pousse vers des études scientifiques, je me suis dit Bon, finalement... J'ai trouvé une sorte, enfin je pensais trouver une sorte d'équilibre en entrant dans une école d'ingénieurs en étant dans une classe musique-études. Le concept était vraiment d'être dans une classe de 25 étudiants-ingénieurs qui étaient du coup tous musiciens et musiciennes et on avait, donc c'est une école d'ingénieurs vraiment pas loin d'ici.

  • Speaker #0

    Droit de la dire si c'est vrai.

  • Speaker #1

    On peut en parler. Mais donc voilà c'est l'INSA, l'INSA de Lyon. Ouais. Et donc, on s'est retrouvés à être 25, tous musiciens, musiciennes, à répéter, à pouvoir répéter régulièrement. Il y avait un certain nombre d'orchestres dans cette école. Il se trouve qu'au bout de quelques mois, je me suis rendu compte que ce n'était pas satisfaisant. Enfin, je ne m'épanouissais pas là-dedans. D'une, parce que les cours ultra scientifiques, quand il ne restait plus que ça dans mon cursus scolaire, ça ne m'accrochait plus du tout. Je voyais, on a vu beaucoup, pendant le premier semestre, on a vu beaucoup d'ingénieurs qui sont venus nous présenter ce qu'ils faisaient. Et j'avais vraiment ce sentiment que tous les gens autour de moi se disaient Waouh, c'est incroyable, j'ai trop envie de faire ça. Et moi, je disais Waouh, mais c'est l'enfer. Leur métier, je n'ai pas du tout envie de faire ça. Genre, jamais je ne fais ça. Donc, je me disais Oula ! Je n'ai pas l'impression d'être trop en adéquation avec ce qui se passe autour d'eux. Ouais, c'est ça. Et après, il y a eu un autre déclic, c'est-à-dire que tous les Musiques Etudes avaient aussi un cours d'instruments par semaine. Et moi, j'avais un professeur de trompette qui m'a dit, et en fait, un jour, au cours de trompette, il m'a dit, honnêtement, au bout des 50 cursus de l'INSA, quand vous en ressortez, vous avez soit à peu près stagné en niveau instrumental, soit vous avez perdu parce que... L'école est tellement prenante, l'INSA de Lyon c'est la première école d'ingé post-bac, c'est des études super intenses, c'est très élitiste, c'est vraiment compliqué d'allier les deux. Il y a des personnes qui arrivent, il y a des personnes dans mon entourage qui l'ont fait, mais il faut avoir des facilités d'un point de vue scientifique extrême je dirais, ou alors un mode de fonctionnement qu'en tout cas moi je n'avais pas assez. Et donc je me suis dit, oh là là, moi je pensais trouver un équilibre entre les sciences et la musique. Et je me suis dit, en fait, les sciences me plaisent pas, je fais pas ça bien, je fais pas la musique bien non plus, parce que j'ai pas le temps de m'y investir et de progresser non plus. Donc je me suis dit, bon, si je fais tout pas bien, c'est que je suis pas au bon endroit. J'ai décidé d'arrêter.

  • Speaker #0

    Donc tu quittes l'école d'Angers.

  • Speaker #1

    Donc je quitte l'école d'Angers, au bout d'un semestre. Ah,

  • Speaker #0

    un semestre ? Ouais. La première année ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    c'était rapide. Ouais, ouais, tout ça s'est passé de manière assez...

  • Speaker #0

    C'est bien, t'as pas perdu des années.

  • Speaker #1

    Ouais. Bon, après, moi, je pense que quand on s'oriente, on perd jamais, tu vois. Ouais, ouais, bien sûr. On apprend toujours plein de choses. Aujourd'hui, si j'avais à le refaire, je le referais, tu vois. Il n'y a pas... Aussi parce que ça m'a permis assez rapidement, finalement, d'évacuer totalement ce truc de... si j'étais partie directement dans la culture peut-être que j'aurais eu des regrets j'aurais pas su là j'ai testé j'ai vu que c'était pas pour moi exactement et après je me suis dit maintenant c'est le moment d'aller dans la culture directement et je savais pas vraiment comment le faire je savais pas trop parce que je voulais pas être artiste, j'en étais sûre parce que j'aimais bien ma pratique instrumentale et j'avais pas envie que ça devienne un moment une contrainte, une obligation intéressant Je pense qu'on peut avoir beaucoup de gens qui travaillent aussi dans le milieu culturel. Donc je me disais, il faut faire un métier qui tourne un peu autour, mais je ne savais pas trop quoi. Et donc, comme beaucoup de gens en réorientation, je suis allée à un salon de l'étudiant. Et dans un salon de l'étudiant, je suis tombée un peu par hasard, d'ailleurs. Donc déjà, il y a tout le monde qui me disait qu'il ne fallait pas que j'arrête l'INSA, que j'étais en train de rater ma vie et tout. Ça, c'était super. C'est une pression. Oui, la pression sociale était incroyable. Et je suis tombée sur un cursus un peu par hasard. En fait, je suis tombée par hasard sur le stand de communication de l'université Lyon 2. Et il y avait notamment, ils mettaient en avant leur cursus franco-allemand. Ce que je n'ai pas dit, c'est que quand moi j'étais au lycée, je suis allée passer trois mois dans une famille en Allemagne. Du coup, j'avais vraiment trop envie d'y retourner. Et je tombe un peu par hasard sur ce truc études franco-allemandes de communication. Et je me dis, pourquoi pas ? La communication, je n'y avais pas forcément pensé avant. Mais là, je me dis, bon, peut-être que c'est pas mal. Je me disais, avec de la communication, tu peux bosser, je pense, dans plein de structures différentes, dans plein de lieux différents, il y en a besoin un peu partout. Donc c'était un peu ça le calcul. Et mine de rien, faire des études franco-allemandes, c'est aussi une manière de garder des portes ouvertes. C'était un truc important pour moi. Je ne voulais pas... Comme je n'étais pas très sûre de moi, je n'avais pas de projet quand même super précis, je me disais, je veux travailler dans la musique. Mais à ce moment-là, je ne savais pas non plus si ça allait être musique classique, musique actuelle. Tu vois, même ça, ce n'était pas fixé. Parce que c'est super large au final.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    complètement. Et du coup, je me suis dit pourquoi pas. Après, je suis allée voir... À l'INSA, il y avait une super conseillère d'orientation que j'étais allée voir et à qui j'avais dit Bon, vraiment, je veux partir et tout. J'ai repéré ce cursus qui m'intéresse, mais je ne sais pas trop. Elle m'avait regardée et elle m'avait dit Mais enfin, en fait, je ne sais pas trop pourquoi tu viens me voir. ton projet qui est prévu, il te reste plus qu'à écrire ta lettre qui dit que t'arrêtes l'INSA, parce que j'avais pas arrêté à ce moment-là. Et voilà, en fait, vas-y, fais-le. En fait, elle, elle m'a donné, tu vois, l'impulsion et le pouvoir de le faire pour être soutenue aussi, parce que c'était pas trop évident aussi par rapport à d'autres étudiants qui comprenaient pas du tout ça, tu vois, et qui étaient pas forcément trop dans la compréhension et l'ouverture d'esprit là-dessus.

  • Speaker #0

    Ça, ça a souligné, parce que je pense que dans tout projet, l'environnement est super important d'avoir des gens qui te poussent, qui comprennent ce que tu fais, et qui vont pas te freiner. Et ça, ça marche pour tout, quoi. Même dans un moment d'orientation où t'es un peu perdu, mais en fait, c'était bien que t'aies ces aides à côté, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, et carrément, ouais, complètement, en fait, ça a été aussi pas si évident. Enfin, vis-à-vis de ma famille, ça a été un peu... un peu paradoxal, je dirais. Il y a eu un côté où mes parents, ils voyaient bien, d'une certaine manière, que ça allait pas très bien, que je m'épanouissais pas là-dedans, et... Quand j'ai dit que j'arrêtais, ils m'ont dit franchement qu'on n'est pas très surpris. Ils m'ont dit oui, il n'y a pas de soucis sur le fait que tu arrêtes, ce qui est super précieux parce que je pense qu'il n'y a pas tous les parents qui auraient réagi comme ça pour arrêter l'école d'ingénierie élitiste pour aller dans la culture.

  • Speaker #0

    C'est un peu plus populaire.

  • Speaker #1

    C'est pas forcément évident. À côté de ça, il y avait quand même un peu de la pression, il faut que tu trouves ce que tu vas faire, il ne faut pas que tu te rates, il faut que tu te réorientes vite et bien. Donc il y avait quand même de la pression par rapport à tout ça. Et du coup, d'ailleurs, après avoir fait un peu mes recherches de qu'est-ce que j'ai envie de faire, je suis allée un petit peu à la fac aussi. Ça, c'était cette conseillère d'orientation qui m'avait dit, en fait, les cours magistraux à la fac, ils sont ouverts à tous, tu vois. Enfin, si tu veux. Ok. Enfin, en fait, en théorie, non. Ils ne sont pas ouverts à tous.

  • Speaker #0

    C'est pas open bar non plus.

  • Speaker #1

    C'est pas open bar, mais en réalité, il n'y a pas de... Tu vois, les bâtiments, ils sont ouverts, il n'y a personne qui contrôle et tu peux assez facilement trouver un emploi du temps.

  • Speaker #0

    Ouais, j'avoue. Je n'avais jamais entendu ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, elle m'a dit, mais en fait, si tu veux être sûr que c'est vraiment ça que tu as envie de faire, essaye d'avoir un emploi du temps, une première année du cursus que tu veux faire l'année prochaine. Et puis, va assister à un ou deux cours magistraux pour voir si tu t'y retrouves ou pas. ce que j'avais fait et qui pareil m'avait conforté de fou là dedans je me suis dit quoi c'est vraiment ça que j'ai envie de faire je trouve ça super en fait je trouvais que tout ce qui était dans les cours magistraux je suis allé je trouvais que tout ce dont on parlait était intéressant et passionnant et c'est un bon mais oui et puis je voyais plein de gens autour de moi qui avait l'air d'avoir vraiment rien à faire et je me disais waouh mais vous êtes vous c'est incroyable donc là c'est un peu renaissance et vraie confirmation que c'était vraiment ça des cours

  • Speaker #0

    Du cursus que tu as allé faire l'année prochaine.

  • Speaker #1

    En fait, c'était la première année où à Lyon 2, ils faisaient ce qu'ils appelaient des portails. C'est-à-dire que plutôt que tu commences par une seule matière, comme c'était le cas avant la fac, tu commençais par un portail où il y avait quatre matières différentes. Le portail s'appelait Média, Culture et Société. Et du coup, il y avait des cours de sociologie, des cours d'anthropologie, des cours d'art du spectacle et des cours d'information et de communication. Et après, tu pouvais choisir si tu partais en licence d'anthropo, de socio, d'art du spectacle ou de communication.

  • Speaker #0

    Donc ce n'était pas Focus Musique, mais il y avait déjà ce croisement com et...

  • Speaker #1

    Ce n'était pas Focus Musique du tout. Enfin, vraiment...

  • Speaker #0

    Mais c'était large.

  • Speaker #1

    C'était très large. Il y avait tout ça. Et donc, une fois que je me suis inscrite à Lyon 2, il fallait que j'attende de voir si c'était validé et tout ça. Du coup, il me restait quelques mois en attendant la rentrée universitaire. Et donc, je me suis retrouvée au fin fond de la campagne anglaise à faire du woofing. Donc, je travaillais comme volontaire 25 heures par semaine. Et en échange, j'étais nourrie et logée. Et là je me suis beaucoup retrouvée à travailler dans la cuisine. Il y avait un cuisinier qui était incroyable qui s'appelait Rui et qui est portugais. Et qui m'avait dit, donc Mélisse en fait, t'as essayé un truc, tu t'es rendu compte que ça te plaisait pas, t'as arrêté. Il me dit là t'as 19 ans, t'es en Angleterre, dans un pays dont tu parles la langue, t'as déjà voyagé en Allemagne. Il me disait t'es totalement indépendante, tu fais ta vie en septembre, tu vas essayer un truc que t'as décidé que t'avais plus envie de faire ça. Il me dit ça m'est fort. En fait, c'est incroyable, c'est trop bien, tu vois. Et c'est pareil, ça a été... Enfin, ça faisait des mois que j'étais un peu enfermée dans ce truc de... J'avais beaucoup de jugements sur le fait que je me réoriente, j'avais un peu le sentiment de rater ma vie quand même, tu vois. Il y avait quand même ça qui était un peu présent.

  • Speaker #0

    Tu vis le truc comme un échec, et oui, il t'a donné la perspective de te dire, OK, en fait, ça va pas si mal,

  • Speaker #1

    quoi. Ouais, ouais, complètement. Ouais, et puis de me dire, mais... Il disait, il n'y a pas tout le monde à 19 ans qui fait ça, et c'est trop bien, tu vois. Donc ça, plus le côté, le fait de travailler en cuisine aussi, et de faire un truc très pratique, j'en avais vraiment besoin après les heures et les heures de théorie scientifique qui ne me parlaient pas à une seule. Tu vois, juste de préparer à manger, faire du service, nettoyer des tables, et avoir ce contact avec des gens très bienveillants qui viennent vraiment te dire, bah merci, tu vois, la fin du service, en mode c'était super bon, tu vois, des choses comme ça, toutes simples en fait, tu rentres vraiment dans l'échange pur et dur. ça m'avait vraiment fait un bien fou et ça m'avait beaucoup redonné confiance en moi c'est un truc d'ailleurs même aujourd'hui il y a toujours un peu une forme d'idéal de ce moment de la vie d'un peu une période suspendue où aussi j'avais pas besoin d'argent il y avait aussi ce truc de tu travailles je t'ai nourri,

  • Speaker #0

    logé et ça suffit à soi même t'as pas la pression des adultes de payer des factures avoir une rentrée d'argent

  • Speaker #1

    C'est en pleine nature, donc tu peux aller au taxe à la nature aussi. Pour moi, c'est vraiment une représentation que j'ai de la vie facile, ultra saine. Je ne sais pas, on avait des longues discussions philosophiques avec Louis dans la cuisine. C'était incroyable. Je me rappellerai toujours ce jour où je rentre dans la cuisine et il me dit Aujourd'hui, Louise, on va parler du sens de la vie. Je suis comme Ah ! Qu'est-ce qui se passe ? Ah oui,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Et puis en découpant des champignons. Il y avait de la profondeur. Ah oui, complètement.

  • Speaker #0

    Ou tu peux faire n'importe quel travail. Pas besoin de faire un travail super élaboré, en fait, pour profiter, se poser des questions, avoir des échanges intéressants. Ça dépend surtout des gens avec qui tu bosses, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, clairement. C'est sûr que les gens, ils font tout, tu vois. Et du coup, après, en septembre, j'ai commencé les études de communication. Il y a eu un autre déclic sur la musique. J'ai une amie qui s'appelle Tania. Et Tania habitait à Grenoble. Et un jour, on va voir un concert ensemble de Debout sur le Zinc. Ok. et c'était à la belle électrique qui pour moi est un peu l'équivalent du trambo à Grenoble franchement ça se ressemble et il y a la même énergie c'est pas tout à fait le même système le même modèle économique par exemple mais en effet c'est vraiment en tant que spectateur la programmation est très très proche c'est très souvent que des artistes passent au transbo et passent à la belle électrique à la tournée Et du coup, je vais avec Tania voir Debout sur les Angles. C'est la première fois que je vais dans cette salle que je ne connais pas, que je trouve magnifique en arrivant, tu sais, avec l'entrée, avec l'espèce de... les grandes baies vitrées, la façade avec le bois et tout. C'est très, très beau. Et on fait ce concert de Debout sur le zinc et là il y a un vrai déclic pour moi aussi de c'est ça que je veux faire. Tu vois ce que je veux dire ? Je veux participer à ça. C'est entre c'est ça que je veux faire et je veux participer à ça.

  • Speaker #0

    Je veux en faire partie quoi.

  • Speaker #1

    Je veux faire partie de ça, tu vois. Parce que le concert est super. Il y avait vraiment le côté découvert de la première partie, comme tu y vas avec vraiment de la curiosité. Tu te dis, waouh, c'est incroyable. Et puis le concert de Domus sur le zinc est trop bien, ambiance de fou. C'est un groupe que j'avais beaucoup écouté, tu vois, au lycée. Donc c'est un moment, ouais, parfait. Et là, il y a un moment où, je ne sais pas, je regarde partout dans la salle et je me dis, mais enfin, c'est ça, quoi. Donc là, je pense que j'avais fixé à ce moment-là aussi, tu vois, le... Mais ouais, tiens, c'est comme... Ah mais tu l'as eu, hein ? Tu l'as eu, tu l'as eu ! Ouais,

  • Speaker #0

    ça m'est arrivé en festival de lever les yeux et me dire, en fait...

  • Speaker #1

    Ouais, tu prends une espèce de distance, en même temps tu fais partie du truc, c'est très étrange.

  • Speaker #0

    Et tu te dis, mais si ma vie c'était ça plus souvent, si je pouvais en faire ma vie, mais ce serait magique quoi.

  • Speaker #1

    Là c'était genre, c'est ça. C'était même pas, et si c'était genre ça, tout court. Et donc il y a eu ce moment qui en tout cas a participé, c'est sûr, et qui fait aussi qu'aujourd'hui je suis au Transborder, il n'y a pas de vrai hasard là-dessus. Ce moment-là que je me suis dit, je veux participer à ça, je pense que ça a joué aussi sur le fait que je ne sois pas allée démarcher les festivals.

  • Speaker #0

    Tu savais que tu bossais dans une salle potentiellement.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était plus, ouais.

  • Speaker #0

    Être ancrée, parce que ce n'est pas du tout la même chose.

  • Speaker #1

    Ouais, ça n'a rien à voir en termes de rythme de travail. Temporalité, ce n'est vraiment pas pareil. Donc il y a eu ça, les études franco-allemandes. Je pense que j'ai quand même vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup bossé ma musique quand j'étais en Allemagne. Et donc voilà, je fais ça pendant les un an et demi de Weimar. je suis en mode musique à fond. Très bien.

  • Speaker #0

    Et ça ne te perd pas, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. Ouais, ouais, ça a complètement du sens de continuer. Surtout que mes études ne sont pas du tout portées sur la musique, finalement. C'est vraiment études de communication franco-allemande. C'est très tourné média. Très compliqué d'y mettre de la musique, franchement. J'ai dû attendre mon master pour avoir un prof qui était sociologue du rock. OK. Sociologue du rock. Qui, du coup, a encadré incroyable. C'est génial. Du coup, à encadrer mon mémoire de fin d'études.

  • Speaker #0

    Donc plus en master, tu retrouves un peu la touche musicale ?

  • Speaker #1

    Pas tant que ça dans les cours.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    pas tant. Pas tant dans les cours, non. En fin de licence, j'ai créé un mémoire du coup sur... J'ai créé en allemand, je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. Mais j'ai créé un mémoire sur le genre des instruments de musique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Est-ce que, particulièrement sur la presse écrite, la presse musicale écrite, est-ce que les instruments de musique sont représentés de façon genrée ? et plus rattachés à des hommes ou à des femmes, tu vois, donc là on rejoint le côté sociologique, ce qui résonne un peu avec certaines...

  • Speaker #0

    Chose que je fais maintenant. Des problématiques actuelles. Complètement. Et après, je prends une année de césure à la fin de ma licence. En fait, j'avais un stage à faire entre mes deux derniers semestres de licence. Et donc je me disais, j'avais vraiment envie de faire donner une salle de concert. Et donc j'envoie des candidatures à plusieurs salles à Lyon. Et pour le transborder, je ne trouve pas d'adresse mail de contact. Pour du recrutement, je ne trouve pas. Je me dis, bon, c'est bizarre. Vas-y, j'y vais. donc j'imprime un CV, une lettre de motivation je m'emprunte au Transbo tu faisais déjà le Transbo ? ouais complètement, j'avais envoyé à toutes les salles et à ce moment là j'avais pas fait distinction entre classique et musique actuelle c'est à dire j'avais envoyé une lettre à l'audito par exemple ok mais à peu près à toutes les salles de Lyon j'envoie puis je viens au Transborder alors déjà Je ne comprends pas trop. En arrivant devant le transvo, ce n'est pas forcément évident de savoir où il faut que tu passes. Donc, finalement, je rentre par les loges alors que je ne suis pas censée rentrer par là, dans aucun sens.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand ce n'est pas ouvert au public que tu t'es fermée, tu ne sais pas où sonner. J'ai attendu.

  • Speaker #0

    Je le vois maintenant avec plein de personnes qui sont complètement perdues. Je me dis, ah oui, en effet, ce n'est pas très clair. Mais bon, on est un peu comme ça. On ne peut pas trop être dérangé. Non, ce n'est pas vrai. Mais du coup, je viens. Je viens et on me fait patienter. Quand t'arrives dans les bureaux, à l'étage, on me fait patienter. Là, il y a des canapés, tu vois. Et là, il y a un monsieur qui arrive, que je connais absolument pas, et qui me dit Ah, tu veux un café ? Je dis Non, merci. Et puis, il commence à discuter. Il me dit Oui, qu'est-ce que tu viens faire ici ? Et donc, on discute. Je lui explique. Je cherche un stage pour telle période. On discute un peu. Et puis, au bout d'un moment, il dit Bon, bah... moi c'est Cyril, directeur du Trostbord on chantait et là je pense que j'ai fait une tête un peu bizarre en mode waouh et en même temps je me disais il est vraiment pas cool d'avoir fait ça parce que j'ai vu Cyril depuis le faire un certain nombre de fois je parle avec des gens sans leur dire qui je suis et puis au bout d'un moment je leur dis tu peux passer l'entretien avant du coup ce truc de quand tu vas faire un entretien quelque part Le fait de vraiment négliger personne et d'être sympa avec tout le monde est très important. Ouais. Je l'ai appris de la meilleure des manières. Bon voilà, futur employeur, ça va. Ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Vous avez fait un entretien quand même après ?

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, c'est David qui me reçoit en entretien. David, le programmateur et directeur adjoint. Et David me reçoit, l'entretien dure à peu près 10 secondes, je pense, 15 max, parce qu'il me demande quand est-ce que je veux faire un stage et tout ça. Je lui dis, j'ai deux mois entre mes deux semestres. Et il me dit, on ne prend pas des stagiaires pour moins de six mois. Donc l'entretien se finit vraiment très très très rapidement. Donc voilà, vraiment l'entretien le plus court de ma vie, je pense. Je repars du Transbo. Et dans ma tête, ça reste quand même ce truc des on ne prend pas des stagiaires pour moins de six mois. Je repars. Finalement, je trouve un stage dans un opéra en Allemagne. Je me rends compte que dans ce genre de structure, il y a une hiérarchie qui est assez dingue. Et il y a une latence en fait, un délai sur... Une inertie de fou, en fait. Entre le moment où tu peux prendre une décision et le moment où les choses se mettent en place concrètement, l'inertie est incroyable, quoi. Je me suis dit, mais le classique, c'est mort, en fait. En tout cas, par rapport...

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est du classement du classique ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est pas... C'est plutôt ça, le fait que ça soit... Des très grosses structures. Mais je pense qu'il y a quand même aussi une histoire d'ego, beaucoup de... et de hiérarchie il n'y a pas du tout d'horizontalité Est-ce que c'est le côté allemand aussi ? Je pense pas, ça je pense pas Non, je pense que tu vas à l'Opéra de Lyon t'as des logiques de hiérarchie et d'inertie de fou mais comme tu dis parce qu'il y a un nombre de salariés qui est tellement important Oui,

  • Speaker #1

    on ne se rend pas compte je pense des organisations qu'il y a derrière Ouais,

  • Speaker #0

    peut-être, c'est vrai que c'est pas forcément Mais donc, en tout cas, à ce moment-là, c'est aussi bien de faire cette... Un peu comme l'INSA, tu vois. C'est bien de faire cette expérience parce qu'en deux mois, tu te dis, bon, je vais pas faire ça.

  • Speaker #1

    Baby in the end piece.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et pas pour moi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et tu parles super bien allemand, si tu arrives à bosser dans un milieu comme ça.

  • Speaker #0

    Bah, j'y ai habité deux ans et demi, au final, en Allemagne. Donc, je parle allemand. Du coup, voilà, en tout cas, j'élimine, entre guillemets, cette piste. Et après, je fais mon dernier semestre à Weimar. J'écris mon mémoire. Et pendant ce temps, je commence à me dire... pourquoi est-ce que je devrais enchaîner avec un master direct pourquoi est-ce que je ferais pas comme tous les allemands autour de moi à savoir prendre une année de pause et à ce moment là donc candidate pour mon master en même temps je fais la candidature pour l'année de césure parce qu'il faut faire un dossier et on me dit si tu veux avoir ton année de césure faut que tu sois tellement avancé dans ton projet qu'il puisse limite pas te la refuser donc il faut déjà avoir les stages, si tu vas à l'étranger il faut déjà avoir les billets de train limite, faut un peu les bloquer parce que tu te dis bah...... C'est pas évident s'ils te disent non, t'es mal. Mais bon. Toujours est-il que j'avais toujours gardé ce truc de le transborder 6 mois, et donc je réenvoie un mail à David, le programmateur, et je lui ai dit, l'année prochaine, je fais une année de césure. je fais six mois de stage quand vous voulez. Et il se trouve que les stages, c'est toujours plus évident d'en trouver sur le deuxième semestre d'une année scolaire que sur le premier, tu vois. Et à ce moment-là, il n'y avait personne, il n'y avait pas de responsable de communication au Transborder. Donc c'était David, le programmateur, qui s'occupait de la communication un peu comme il pouvait, un peu quand il avait le temps. Et du coup, il me dit, en vrai, si c'est possible que tu aies un stage d'octobre à mars, c'est trop bien, parce que du coup, c'est une période... Je pense qu'il n'y avait personne en concurrence. Je pensais qu'il n'y avait que moi. Que toi, dis-moi, quand tu veux. C'était un peu ça. Moi, j'étais en mode, laissez-moi quand tu veux.

  • Speaker #1

    Mais au moins, tu étais flexible.

  • Speaker #0

    J'ai validé, j'ai rendu mon mémoire. J'ai été acceptée dans mon master. Ils ont accepté l'année de césure. Et du coup, j'ai commencé en octobre le stage au Transbo. Et du coup, là, j'ai fait six mois, sachant que pendant cinq mois et demi, j'étais ici au Transbo. Et après, pendant deux semaines, j'étais chez moi parce que c'était le Covid et qu'on venait de fermer la salle. C'était les fameux, tu vois, le octobre 2019, mars 2020.

  • Speaker #1

    Ouais, l'année noire de la culture.

  • Speaker #0

    Ouais, le début. Le début. Ce qui était très formateur aussi, quoi.

  • Speaker #1

    Mais par contre, quand t'arrives, quand ça va encore bien, il y a de l'activité, là, du coup, t'as limite ton job à créer, en fait. Parce qu'il n'y a pas de poste en place, il n'y a pas...

  • Speaker #0

    Ouais, oui et non. En fait, tout le mois d'octobre, il y avait Jeanne, l'ancienne stagiaire, qui était encore là. En fait, David s'est arrangé pour qu'on ait un moment en commun, ce qui était super pratique. Du coup, il y avait quelqu'un à qui je pouvais poser toutes mes questions et qui m'a tout appris les bases du métier de la communication au Transborder. En fait, je ne savais rien faire. Enfin, concrètement, quand j'y pense maintenant, je me dis waouh Tu vois, les stagiaires et les alternants d'aujourd'hui que moi j'embauche, je me dis ils sont mille fois plus qualifiés que moi j'étais à ce moment-là, clairement On n'avait pas forcément les mêmes qualifications, tu vois. Maintenant, c'est beaucoup des gens qui viennent d'écoles privées. C'était la fac, c'était aussi plus avoir du recul sur les choses, avoir un esprit très critique, tu vois, il y avait plus ce genre de compétences. Mais par contre, j'avais jamais ouvert cette fac de ma vie, tu vois.

  • Speaker #1

    Ah oui, du coup, t'as dû avoir une sacrée progression sur pas mal de...

  • Speaker #0

    Au début, ouais, carrément. Vraiment, j'apprenais tout, dans le peu de zéro, quoi. Mais c'était trop chouette. Enfin, tu vois, c'était très chouette parce qu'il y a ce truc au Transborner de... En fait, comme on se retrouve à deux, puis après, quand Jeanne est partie, j'étais un peu toute seule, avec David qui me chapeautait, mais c'était quand même moi qui faisais les trucs. C'est vraiment la débrouille. C'est vraiment la débrouille, t'apprends plein de choses, c'est très multitask, tu fais tout à la fois. Donc ça va être autant mettre à jour le site web que préparer des newsletters, que gérer les réseaux sociaux, que préparer des affiches ou des flyers. travailler avec les médias, donc la radio, les médias papiers, préparer des encarts publicitaires, travailler avec les photographes, les accréditations de photos, écrire des textes, préparer des communiqués de presse. Il y a plein de choses, en fait. Tu vois, il y a vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. Et ça, c'est trop chouette d'apprendre tous ces trucs-là en même temps. Ça m'apprend aussi la débrouille, parce que ça, j'ai toujours adoré ce truc-là. À chaque fois que j'allais... Donc, quand Jeanne était partie, on fait un mois ensemble, Jeanne m'apprend à peu près tous les trucs un peu... Pratique aux pratiques, comment on fait un gif, comment est-ce qu'on fait, je sais pas, une affiche sur photoshop, comment on fait ces trucs là. Et après, j'allume pas. Je me retrouve quand même en novembre, il y a plein de trucs que je sais toujours pas faire, et à aller souvent demander, poser des questions à David. Et quand je vais voir David, David il me dit t'as essayé ça ? Parfois c'est oui, parfois c'est non, tu vois. Et donc il me fait toute la liste un peu, à chaque fois il me fait est-ce que t'as essayé ça ? Est-ce que t'as essayé ça ? au début j'ai jamais rien essayé et au début je suis en mode non du coup je retourne essayer le truc et puis au bout d'un moment on rentre dans un t'as essayé ça ? oui, oui, oui et puis au bout d'un moment non et donc en fait je suis rentrée dans ce truc de il faut que j'ai essayé de toutes les manières possibles et inimaginables avant d'aller voir David aussi parce que lui il est super pris dans ses trucs, c'est le provermateur du transbo il est super pris, il a pas beaucoup de temps et du coup je me retrouve à devoir... anticiper et travailler le plus possible mes trucs et essayer de me débrouiller. C'est là que je prends le réflexe de, je ne sais pas faire un truc, je vais voir si je ne peux même pas me former moi-même en ligne, si je ne peux pas trouver les infos quelque part.

  • Speaker #1

    C'est typique au graphisme, faire des affiches, des flyers, des communiqués même dans une newsletter, tu peux avoir des éléments graphiques. Tout ça, c'est un apprentissage énorme quand même. Tu n'as pas de graphiste avec toi.

  • Speaker #0

    Si, après il y a quand même des histoires d'équilibre. On a un graphiste en prestation qui nous fait quand même la charte Transbo. mais tu peux pas le solliciter pour n'importe quoi non plus non mais quand je dis que je fais des flyers tu vois ça va plus être repartir d'une photo de presse ouais et après voilà c'est plus ça c'est plus ça que et quand tu l'as jamais fait du coup t'apprends quand même pas et quand tu l'as jamais fait au début tu sais pas quoi les histoires de marge d'impression des trucs vraiment et que t'as pas appris du coup à la fac non plus non jamais alors là vraiment la fac de communication on nous a appris tout sauf de la communication concrète parce que Ce qui est toujours assez conceptuel quand j'y pense.

  • Speaker #1

    Après, est-ce que ce n'est pas le genre de compétences que tu peux le plus rattraper ? Tu as le technique, finalement, tu peux l'apprendre les jours de jour. TMD, tout ce que tu as acquis pendant tes études, sur des concepts, de la réflexion, puis tout ce qui est sociologie, anthropologie, ça, tu ne l'aurais pas découvert entre le bord d'oeuvre.

  • Speaker #0

    Ça, moi, je défends à fond ce point de vue-là, tu vois. Le côté, il y a un moment où ça a été un tel luxe de passer des heures... Lire des textes, se confronter à des pensées d'auteurs, de théoriciens, de théoriciennes, de discuter des choses, amener tous nos connaissances et mettre en commun des choses, tu vois. Tout ça, je suis convaincue que tu n'as plus la place et le temps quand tu es en entreprise pour faire tout ça. Et que tu trouveras toujours le temps d'apprendre à bidouiller sur Photoshop. Donc, si, complètement. je suis super convaincue de ça pareil d'avoir une vue très globale d'ensemble sur les médias le fonctionnement des médias quel type de marché c'est les groupes de médias aussi des festivals, des salles de concert tous ces trucs là ça pour moi c'est des questions qu'il faut tout le temps se poser et qui sont super centrales dans mon métier tu commences à y réfléchir quand tu fais tes études et si on t'apprend que des trucs ultra concrets Mais qu'on ne te fait jamais dire, en fait, il appartient à qui l'Olympia ? Enfin, tu vois, je trouve que...

  • Speaker #1

    C'est quoi l'écosystème, l'industrie derrière ?

  • Speaker #0

    À fond. Et puis son histoire aussi, tu vois. L'histoire des médias, mine de rien. Les médias qu'on a aujourd'hui en France, ils ont une histoire. Ça ne vient pas d'après ce papier, elle vient d'une histoire qui est tellement longue qui fait que c'est ce que c'est aujourd'hui aussi, tu vois. Ouais. Donc ouais, complètement.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe du coup quand le Covid surgit et que tout a fermé ?

  • Speaker #0

    Donc déjà, on le voit un peu venir quand même. Je ne sais pas si tu te rappelles, mais l'Italie confinée... Cyril, le directeur, a un côté très... On projette sur le pire truc qui peut arriver parce qu'il faut l'envisager. Parce que si ça arrive, il faut qu'on réagisse. Donc quand l'Italie est confinée, Cyril, il est déjà... Quand personne n'en parle vraiment, ça ne commence pas. À ce moment-là, j'ai l'impression qu'on est un peu tous dans le déni. Et Cyril dit, l'Italie est confinée, demain c'est nous. C'est bizarre. Et on arrive à mi-mars, enfin je sais pas, ça s'est fait en une semaine en fait cette histoire. D'un coup, ça a été très très rapide. Ouais, je crois qu'ils annoncent, oui, rassemblement de plus de 100 personnes interdits. Et là on dit, allez c'est bon, on ferme la salle quoi. Très formateur sur la communication de crise, encore une fois j'avais jamais fait ça de ma vie, mais là il faut communiquer très rapidement.

  • Speaker #1

    Tout est annulé quoi, tous les prochains plans, les concerts.

  • Speaker #0

    Ouais, on commence par faire une communication générale, fermeture jusqu'à nouvel ordre. On met ça sur le répondeur du téléphone. On met ça sur les réseaux sociaux, on met ça sur le site. Et puis ça arrive très vite, vendredi fin d'après-midi. Et en fait, on rentre chez nous. On annule le concert du soir. Je ne sais pas, il y avait le concert de Meutes qui devait arriver et j'attendais ça depuis le début de mon stage. J'étais dégoûtée. Dommage. Entre-temps, je les ai vus un certain nombre de fois. Mais voilà, je rentre chez moi pour le week-end. On pense rentrer vraiment chez moi pour le week-end. Ils annoncent le confinement entre-temps. Et ton stage se finit comme ça en fait ? Cyril et David me disent qu'il reste deux semaines, on ne va pas arrêter ton stage maintenant, d'autant plus qu'en communication il va y avoir des trucs à faire, parce que sur le site il va falloir passer tout en annulé, il va falloir communiquer sur les histoires de est-ce qu'il y a des reports. À ce moment-là on commence très rapidement à reporter des têtes. Très bizarre de détricoter tout ce que tu as tricoté. Et en fait mon stage se finit comme ça, un peu en queue de poisson, ça se finit un peu du jour au lendemain comme ça. Par contre, on reste un peu en contact quand même. Avec Cyril, on est toujours restés en contact derrière.

  • Speaker #1

    Comment ton année samatique se termine ?

  • Speaker #0

    Au moment où j'étais au Transbo, juste avant le Covid, côté Transbo, ils étaient en train de me mettre en relation avec Jazavienne pour faire un stage à Jazavienne derrière. Ce qu'ils me disaient trop, tu vois. Il se trouve qu'évidemment, quand on ferme la salle, Jazavienne me dit bon, enfin, ils disent bon, on reporte le délai de candidature à avril pour voir un peu ce qui se passe. Et après, ils finissent par annuler le truc, tu vois. ils ont dû annuler cette édition-là, carrément, tu vois. Donc à ce moment-là, moi, je suis rentrée en Savoie, parce que c'était confinement. Je reprends, je savais que je reprenais, du coup, le début octobre, le master, qui est un master qui s'appelle analyse des pratiques culturelles, ce qui veut absolument tout et rien dire. Et qui est un master trinational, entre la France, l'Allemagne et l'Autriche.

  • Speaker #1

    Ok, toujours plus.

  • Speaker #0

    Exactement. Et du coup, là, je fais premier semestre à Düsseldorf, en Allemagne. Mi-juin je reviens en France et puis ça arrive assez vite juillet et je repasse au transmo tu vois je suis toujours restée un peu en contact et tout mais de loin quoi et là je leur dis ah j'aimerais bien venir quelques jours à Lyon et ils me disent ah bah passe au transmo viens manger avec nous tu restes le soir pour le concert et tout c'est cool c'est le moment où ils font des summer sessions, concerts extérieurs et tout Donc j'arrive, je mets un pied dans le transbordère et Cyril me fait Alice, tu fais quelque chose là les 2-3 prochaines semaines ? Bon, c'est quoi le bail ? En fait, il se passe quoi ? Et ils me disent En fait, le bail est très simple, ils refaisaient des summer sessions fin août, donc on n'a pas de chargé de communication en ce moment, c'est David qui gère la communication. Là, il vient de boucler la programmation pour fin août, quand ça réouvre, donc on était mis, tu es. On n'a rien annoncé. Et là, David part à partir de... Dans deux jours, il part pendant trois semaines en vacances en van sans Internet avec sa famille. Ok. Je fais Ok Donc, il nous faut quelqu'un pour faire la com. Et en fait, c'était moi la dernière personne à avoir fait ce métier-là, tu vois.

  • Speaker #1

    T'es obligée de le faire, en fait. Faut sauver le nez, là.

  • Speaker #0

    Je me sens pas du tout obligée à ce moment-là. Mais par contre, il se trouve que moi, dans ma vie perso, j'avais... Pas grand chose de prévu tu vois, et je me dis, je suis à un moment où je me dis ça peut me faire grave du bien en fait d'avoir une activité, un truc à faire et tout, c'est chouette. Et donc en fait même c'est là que Cyril et David me disent en fait l'idée c'est même de te proposer un CDD là pour faire ce travail là, ils me disent en gros il y en a pour deux semaines de temps complet. Là on sait qu'il va falloir qu'on embauche réellement, qu'on ouvre un poste et qu'on embauche quelqu'un en communication parce que ça commence à devenir vraiment compliqué de gérer ça comme ça. Le problème, c'est qu'à ce moment-là, c'est l'été 2021, on se doute qu'à l'automne-hiver 2021-2022, potentiellement, peut-être la salle va refermer ou peut-être va y avoir à nouveau des restrictions. Et quand la salle a été fermée, forcément, les salariés, ils étaient au chômage partiel. Et quand tu es au chômage partiel, tu n'as pas le droit de créer un emploi. En fait, tu es censé te faire travailler, tu vas. Du coup... Ils sont aussi dans un truc de on ne va pas embaucher quelqu'un tout de suite, on ne peut pas parce que potentiellement on va être à nouveau dans le débat de chômage partiel Et du coup ils me disent le truc qu'on te propose c'est d'aider cet été pour faire cette mission-là, ensuite tu fais ton semestre, puis après quand t'as fini, on ouvre un poste et on t'engage en communication Truc de rêve, ça n'existe pas. Ça n'arrive à personne. J'ai rien négocié, enfin j'ai jamais rien négocié. Un jour Cyril est venu me voir et il m'a dit Lise, quand on t'embauche, tu veux un CDD ou un CDI ? Mais personne ne fait ça, tu vois. Et j'ai vraiment conscience de la chance de fou que j'ai. La situation. Pour eux, c'était aussi... En fait, ton stage, c'était totalement ta période d'essai. Et la question ne se posait plus.

  • Speaker #1

    Toi, t'es formée, t'as ton expérience, tu connais bien l'écosystème.

  • Speaker #0

    Oui, ils n'ont plus à former quelqu'un dès le début. Et puis moi, je suis trop contente, tu vois, je me dis waouh ! Trop cool ! Un truc sur lequel je pensais réellement quand je suis partie du Transbo, je me disais waouh, je pense que j'y reviendrai jamais, tu vois alors que c'était trop bien ! Et du coup, c'est ce qu'on fait, donc je travaille ces trois semaines l'été pour eux, et 1er mars 2022, ils offrent un poste et ils m'embauchent en communication. Trop bien !

  • Speaker #1

    Donc toi, même pas de stage de fin d'études, t'as trouvé un job,

  • Speaker #0

    quoi. Ouais, et du coup, j'avais vu un peu avec mon master, et il m'avait dit... Il n'y a pas de souci si tu as un job. Et je devais écrire un mémoire de fin d'études. Mémoire que j'ai fini cette année. Donc là, on est en mars 2024. Et j'ai fini en octobre.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Octobre 2023. Donc voilà, ça m'a bien pris un an et demi cette histoire. Mais aussi parce que là, pour le coup, je suis arrivée à un vrai poste. Donc en plus de toutes les missions que je faisais jusque-là, on m'a donné aussi la gestion financière de tout ça. Évidemment, on était responsable communication. Tu dois te faire ton budget communication à l'année, le gérer comme tu veux et tout. Jusque-là, c'était un truc que David gérait lui. Quand j'étais en stage, évidemment, je gérais pas la thune, quand même, normal.

  • Speaker #1

    Donc là, t'arrives en CDI, t'as un vrai salaire. Tu gagnes combien en tant que responsable ?

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que quand je suis embauchée, je gagne 1 900 bruts, 1 600 nets, ce qui est un bon salaire pour un métier de la culture, en communication, un salaire d'entrée, c'est vraiment un bon salaire, tu vois. J'ai beaucoup de... De paires. De paires. qu'ils ont payé au SMIC ou un peu au-dessus, mais pas beaucoup plus au-dessus. Et après, du coup, en octobre dernier, j'ai fini mon mémoire. Du coup, j'ai passé du stade de responsable communication à directrice de la communication. Oh là là ! Ce qui, en fait, a ajouté une mission de mon côté, à savoir la mission de chef de salle. La mission de chef de salle, c'est le fait que quand tu travailles dans un établissement qui reçoit du public à partir d'un certain nombre de personnes, Il faut qu'à chaque ouverture publique, il y ait un salarié permanent de la salle qui soit là, qui soit responsable de la sécurité du public. Donc c'est la personne qui décide quand est-ce qu'on ouvre les portes, quand est-ce qu'on ferme les portes, s'il y a une évacuation de la salle, quand est-ce qu'on évacue. Ça veut dire qu'avec ça, jusque-là, j'avais pas d'obligation à rester sur les exploitations. Je le faisais évidemment, tu vois, parce que tu restes en concert, tu restes en soirée, bien sûr. Surtout quand tu fais la communication, tu fais des stories, donc tu peux aussi montrer le lieu et quand tu y vis, vraiment, tu vois. Mais en tout cas, là, on rentre dans un truc où j'ai des obligations d'être là et d'être responsable et de travailler en plus qu'en faisant quelques stories par intermittence sur les horaires d'ouverture de la salle. Et ça, c'est depuis cette année, cette saison. Donc, j'ai commencé à l'automne. Et du coup, j'étais augmentée aussi par rapport à ça. J'ai dit tout à l'heure que j'allais checker combien je gagnais parce que la convention collective a été réévaluée et du coup, mon salaire a été réévalué aussi. Donc là, je ne sais pas combien je gagne.

  • Speaker #1

    En tout cas, pour toi, dans le milieu de la culture, c'est un salaire très correct. Mais on n'est pas non plus sur des salaires mirobolants.

  • Speaker #0

    Là, je dois être sur 2 200. Tu vas en être. Ce qui est vraiment, pour un poste de communication, en vrai, c'est vraiment très bien payé.

  • Speaker #1

    On s'acharne pas des prérogatives supplémentaires. Puis tu as aussi deux ans d'expérience, plus ton stage avant.

  • Speaker #0

    Oui, mais deux ans d'expérience, c'est rien. Enfin, tu vois, à l'échelle d'une vie d'un salarié, tu vois, en vrai, c'est vraiment rien. J'ai des collègues, des pères, qui bossent à la communication, t'as vu ? J'ai des pères qui bossent à la communication depuis 15, 20 ans, et qui sont moins bien payés que moi à Lyon. Et c'est pas un cas... C'est plus moi à l'exception que l'inverse.

  • Speaker #1

    OK. Et ça, c'est ta direction qui fait ce choix ? Ça vient aussi du budget du Transbo ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs choses. Il y a le fait que le Transborder soit devenu rentable il y a vraiment très peu de temps. Donc ça aide. C'est vrai, avant, il n'était pas question d'augmenter. Moi, je n'ai pas connu ça, mais il n'était pas du tout question d'augmenter quoi que ce soit et d'augmenter les salaires des salariés parce que ce n'était pas possible. L'équipe qui est en place, qui exploite le Transborder, elle y est depuis 2010. Et du coup, ils racontent, à leur début, s'il n'y avait pas de responsable communication, avant, c'est qu'il n'y avait pas la thune. Il y en a eu un, donc il y a eu François, qui travaille au marché-gare maintenant, responsable communication. Et François, quand il est parti du Transborder, c'est parce qu'ils ont fermé le poste, en fait. Il n'y avait plus, financièrement, c'était plus tonal.

  • Speaker #1

    Parce que comment ça fonctionne, une salle comme le Transborder, exactement ?

  • Speaker #0

    En termes administratifs, juridiques, tu veux dire ?

  • Speaker #1

    Oui, de modèle économique.

  • Speaker #0

    Modèle économique.

  • Speaker #1

    parce qu'on disait qu'il y avait une différence tout à l'heure avec la belle électrique, donc il y a différents formats

  • Speaker #0

    Ouais, complètement si tu veux le bâtiment appartient à la métropole de Lyon qui fait une délégation de services publics donc la métropole dit on donne le bâtiment à la ville de Lyon et la ville de Lyon exploite ce bâtiment et la ville de Lyon fait une délégation de services publics c'est des boîtes dans des boîtes Et la ville de Lyon fait une délégation de services publics tous les cinq ans. Tous les cinq ans, ils font un appel à projet. Et ils disent, qui c'est qui veut exploiter le Transborder ? Tu peux faire un dossier et dire, devant moi, Alexandre, je veux exploiter le Transborder. C'est évident. C'est pas ça. Tu peux réfléchir. Je pense que c'est pas si évident que ça, mais tu peux tenter. Et donc, ils regardent les candidatures et puis ils choisissent une société privée qui exploite le Transbo pendant cinq ans.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc, ça veut dire que là, la boîte, c'est transmission. et ils ont fait ça de 2015 à 2020 et là ils font de 2020 à 2025 et c'est une entreprise privée ?

  • Speaker #1

    c'est une entreprise privée et il y a une location auprès de la mairie ? une mise à disposition gratuite ?

  • Speaker #0

    c'est une bonne question c'est une mise à disposition c'est sûr que c'est pas gratuit eux ils récupèrent un pourcentage du chiffre d'affaires donc c'est pas gratuit du tout c'est même plutôt intéressant pour eux Mais est-ce qu'il y a une location fixe du bâtiment ? Ça, je ne suis pas convaincue, je ne suis pas sûre. D'accord. Je ne pense pas. Mais du coup, tu te retrouves vraiment avec une société privée qui exploite le transborder, qui n'est pas ou très très peu subventionnée. Ok. Ça, par exemple, c'est une grosse différence avec la belle électrique qui a le label de SMAC, donc de scène de musique actuelle. Et de la même manière que l'hyperoscope, le marché-gare, l'épicerie moderne, c'est le label de SMAC à Lyon. Et en fait, quand tu es une SMAC... tu as des subventions publiques. Donc, il y a une grande partie de ton activité qui tourne sur ces subventions-là. Ce qui change aussi, le nombre de salariés qu'il peut y avoir. C'est-à-dire qu'une salle comme la Belle Électrique, il doit y avoir une vingtaine de salariés. Nous, on est six dans les bureaux. Donc, le calcul est le mieux fait. Et on fait plus de concerts qu'eux. On fait 150 concerts à l'année. Ce qui est énorme, en fait. 150 concerts à l'année, c'est vraiment beaucoup. 150 exploitations de concerts au format de nuit.

  • Speaker #1

    En fait, le fonctionnement est différent parce que tu ne réfléchis pas du tout. ou pareil, enfin, une entreprise, enfin, une entreprise, je ne sais pas si c'est une entreprise, mais un organisme subventionné ne va pas du tout avoir les mêmes problématiques économiques qu'une entreprise privée. Mais du coup, ça peut aussi expliquer pourquoi, toi, ils ont plutôt augmenté du moment où ils étaient rentables. Je ne sais pas si tu as cette liberté-là dans une SMAC, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. C'est surtout que dans une SMAC, tu as aussi d'autres missions. Parce que, forcément, on te donne de l'argent, donc tu as des comptes à rendre par rapport aux gens qui te donnent de l'argent, à savoir les pouvoirs publics. Et du coup, tu as aussi des rôles, des missions de médiation culturelle, d'accompagnement, recevoir des scolaires, travailler avec les publics empêchés, toutes ces choses-là que nous, on ne fait pas. On fait très peu. On commence à le faire, on fait de plus en plus, parce que politiquement, la ville et la métropole de Lyon poussent vers ça. Ils ont fait une charte des droits culturels, qu'ils ont fait signer à tous les acteurs culturels de la ville. En gros, tu t'engages à faire ça. Mais on n'a pas de poste. On se retrouve à 6 à bricoler comme on peut pour faire des visites de salles à des jeunes migrants ou à des jeunes en difficulté ou à des personnes en réinsertion professionnelle. On bricole comme on peut, mais on n'a pas de poste dédié, alors que dans une SMAC, tu vas avoir des postes dédiés. Ils font ça toute la journée, donc c'est le métier. Donc tu vas avoir ce genre de différence. Après, d'un point de vue purement économique... La majorité des dates ici, c'est de la location de salles. Donc ça veut dire que c'est des producteurs extérieurs qui viennent faire leurs événements au Transborder et qui louent la salle. Et puis il y a quelques formats que nous on produit ou qu'on coproduit qui sont aussi des choses qu'on défend à fond. Notamment nous sommes en recession par exemple, c'est nous qui produisons. Donc forcément il y a un enjeu économique. Si c'est de la location de salles, on prend bien moins de risques financiers que si c'est nous qui produisons. Si on produit et qu'il n'y a personne qui vient, on perd de l'argent. Alors que quand c'est de la location de salles...

  • Speaker #1

    D'accord, en fait, qu'importe le résultat d'un concert, vu que c'est des producteurs externes, ça ne vous change pas grand-chose ? Oui,

  • Speaker #0

    ça change beaucoup en fait. Parce qu'il y a le bar et parce qu'il y a aussi combien on touche sur le ticket d'entrée. Il y a l'entrée et la billetterie. Il y a aussi où est-ce que les places ont été vendues. Si c'est vendu sur nos canaux de billetterie ou si c'est vendu sur les canaux de billetterie des producteurs, il n'y a pas les mêmes enjeux économiques. Tu ne touches pas le même pourcentage. C'est là que tous les partenariats avec les billetteries sont importants. Et le bar. Le bar est très important, ça doit être un tiers de notre économie. Ce qui est énorme en fait. Ouais. T'as fait des gros yeux. Ouais. Je sais pas combien on passe de litres de bière, mais j'aimerais bien savoir. En plus on doit avoir l'info quelque part.

  • Speaker #1

    On posera la question.

  • Speaker #0

    On posera la question, ouais. Mais oui, le bar est très très important. et donc c'est pour ça que pour nous c'est très important il y a aussi l'enjeu qui est apparu qui a vraiment pris de l'ampleur post-covid du no-show donc les gens qui achètent leur place et qui ne viennent pas au concert

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Ok. Ce qui est... C'était très peu avant le Covid, et c'est devenu vachement plus important post-Covid. Sans parler même de... Bon, parce qu'il y a eu toutes les problématiques de concerts reportés et annulés, machin, truc, les gens s'y sont perdus. Au bout d'un moment, quand c'est la troisième fois que ton concert est reporté, tu sais plus si ton billet est valable ou pas, si t'y vas, est-ce que c'est quelle date, enfin, tu vois, là, c'est sûr, tu perds des gens. Et donc, il y a eu certains concerts multi-reportés qui ont été des catars en termes de remplissage, parce que, même si la billetterie était bonne en soi, mais au-delà de ça, des concerts qu'on a annoncés directement aujourd'hui... le pourcentage de nos shows est assez important. Ça, c'est un vrai enjeu pour nous, parce que les gens qui ne sont pas là, ce n'est pas des gens qui consomment au bar, et du coup, ton économie de bar descend aussi. Ce qui n'est d'ailleurs pas vraiment un enjeu pour les producteurs de spectacles. Eux, ils s'en fichent un peu. Ils s'en fichent, ils ne touchent rien sur notre bar. Nous, parfois, on leur dit qu'il faudrait mettre en place des plateformes de revente de billets, où il y a certaines plateformes de billetterie qui le font. genre DICE par exemple, Shotgun c'est intégré tu peux directement revendre ton billet via leur plateforme et ça c'est des outils qui sont intéressants pour nous et en plus ça sert au public parce qu'en fait pour tout l'événement complet t'es content d'avoir une place en plus mais

  • Speaker #1

    c'est fou parce qu'on s'en rend pas du tout compte de l'extérieur en fait, j'avais jamais imaginé que le no-flow avait un impact économique pour moi souvent je me suis même dit de toute façon tant mieux pour eux, ils ont une place la personne vient pas, c'est plus agréable pour le reste du monde enfin, au global... La place de place ? Non en fait ça a un impact sur le bar et inversement les producteurs non. C'est pas un souci à gérer pour eux quoi.

  • Speaker #0

    Ouais ouais. Oui encore que ils sont quand même dans une relation avec leurs clients et que c'est quand même un service.

  • Speaker #1

    Ouais mais ce qui veut dire ?

  • Speaker #0

    Les producteurs ne prennent pas tous au même niveau tu vois.

  • Speaker #1

    Toi t'as un métier où tu restes quand même le soir quoi.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est assez particulier.

  • Speaker #0

    Ouais bah tu combines les horaires de jour et les horaires de nuit de concert. Je trouve qu'il y a une pression aussi autour de ça. Il y a une pression aussi de... Il faut être à un certain nombre d'événements dans ta salle. Mais il faut aussi savoir tout ce qui se passe à lui en même temps. Donc il faut aller à un peu plein de trucs aussi. Il faut aller dans toutes les autres salles et tout ça. Après, il y a beaucoup de réseautage. Donc il y a aussi aller voir des gens, ce que j'adore. J'adore réseauter, tu vois. J'adore rencontrer des gens, que les gens t'expliquent leur parcours et tout. Tu vois, ça te tient bien aussi. Cool. Mais je trouve qu'il y a quand même beaucoup de pression. Il faut avoir tout vu, il faut avoir un avis sur tout. et qu'il y ait de la pression plus ou moins implicite. Parfois, c'est un peu vicieux aussi. Il n'y a personne qui dit qu'il faut que tu fasses ça. Mais bon, on te demande toujours ton avis sur telle expo, tel machin, tel nouveau projet. Et du coup, on bosse aussi tous, mine de rien. On n'est pas en compétition directe, ce qui est très chouette. Par exemple, je suis très pote avec tous les autres charlètes com de toutes les salles. On se voit régulièrement et quand j'ai une galère toute seule dans mon truc de com, plutôt qu'être toute seule dans ma structure, je décroche mon téléphone et j'appelle mes potes. Ils me disent aussi que c'est trop bien, on s'entraide, elle est super précieuse, elle est très chouette. Mais du coup, ça a encore plus de sens d'aller chez les autres, voir les artistes que tu veux avoir, peut-être qu'ils vont passer plus tard, de se tenir informé et tout. Mais du coup, le côté négatif, c'est qu'il faut quand même faire un peu de la pression par rapport à ça et ce n'est pas évident de décrocher vraiment. C'est souvent que, tu vois, les soirs ou les week-ends, tu vas dans d'autres salles ou dans ta salle, tu fais des concerts, tu rencontres plein de gens du milieu, tu revois plein de gens aussi parce que c'est beaucoup les mêmes qui tournent.

  • Speaker #1

    Mais c'est un monde où c'est pas comme en entreprise où la différence est peut-être beaucoup plus claire. Là, le soir, tu as un concert, tu vas attraper une bière, tu vas profiter du concert, mais tu es quand même au travail, donc cette frontière, elle est beaucoup plus ténue.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Il faut faire attention, même en termes de rythme de vie, comment tu gères ça, le fait d'avoir... Alors, ça doit être un plaisir d'aller à tous les concerts, tu peux, tu peux en tout cas, mais comment aussi tu gères cette limite de faire attention de pas trop sortir, pas trop boire non plus, parce que sinon c'est intenable ?

  • Speaker #0

    Et bien en fait, ça dépend... Là, c'est super intéressant parce que ça dépend vraiment des gens. Tu vois qu'il y a des gens qui gèrent la chose de manière très différente dans ce milieu-là, il y a des gens qui sont très... qui essayent de cloisonner. Moi, je ne crois pas en le cloisonnement strict. C'est un truc auquel je ne crois pas du tout, parce que je pense aussi qu'on perd quelque chose si on commence à dire, les gens avec lesquels je travaille, ça ne peut pas être mes amis, ça ne peut pas être mes potes. Je trouve qu'humainement, on perd un truc si on se met dans ce mindset-là. Il y a des gens qui le font, c'est sûr. Et là, c'est chacun son équilibre.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est un milieu où c'est même le... plaisir de faire partie aussi de cette industrie qui est connectée avec des gens carrément,

  • Speaker #0

    complètement après c'est pas évident, je pense qu'on nous délère tous un peu avec ce truc là le pro, le perso réussir à avoir une vie en dehors le jour où j'ai Un ami qui fait des relations de presse chez Mediatone et qui m'a demandé Et toi Alice, qu'est-ce que tu fais dans la vie ? Genre, hors hobby, hors transbo, hors concert, hors activité pro. Et je me suis sentie un peu bête, j'étais un peu en mode bain. Une fois de temps en temps, je vais au ciné, ou vers une expo, ou faire une rando, ou je book in, mais j'avais l'impression que je n'avais pas de vrai hobby. Tu vois ce que je veux dire ? J'adore, je fais des petits trucs comme ça, tu vois, où je vais boire des cafés avec mes potes, mais...

  • Speaker #1

    Oui, mais ta passion, en fait, tu l'as déjà. Mais en fait,

  • Speaker #0

    voilà, c'est ça, elle est déjà là, elle est omniprésente, elle est partout. Et franchement, j'étais déprimée après, je suis en mode, je n'ai pas de vie. Je n'ai pas de vie perso.

  • Speaker #1

    Alors qu'en fait, non, tu as l'âge, je pense que...

  • Speaker #0

    Alors que, oui, c'est mélangé, c'est vraiment très mélangé. Ce qui m'amène au truc qui est quand même assez compliqué, enfin, en tout cas, moi, je trouve compliqué, c'est vraiment la déconnexion, tu vois, le côté... Il y a un moment où moi j'ai besoin de... J'arrive pas à déconnecter du transbo en un week-end en fait, tu vois. J'arrive pas à me faire un vendredi, un lundi matin. En plus souvent il se passe des trucs au transbo, tu vas avoir les collègues qui envoient le compte rendu de la soirée le samedi ou le dimanche à 5h du mat'parce qu'elle vient de se finir et ils sont en mode bon bah ça s'est passé comme ça. Et tu le lis quand même parce que tes mails tombent sur ton téléphone parce que... Parce que t'es un peu obligé d'être connecté à un minimum, il y a les histoires de notification aussi, en fait c'est pareil, les réseaux sociaux tu peux pas, enfin, il faudrait que je regarde précisément, j'ai beaucoup de potes qui m'ont dit, laisse franchement, ça va pas du tout, regarde précisément, il faudrait que je regarde les histoires de quand est-ce que tu reçois tes notifs, quand est-ce que t'en reçois pas et de quelle part, parce que j'ai un peu tendance, mais c'est pareil, c'est difficile de dire, tous les week-ends je... mais notifs, sauf qu'il y a des week-ends où t'en as besoin parce qu'il y a des week-ends où tu travailles et des week-ends où t'as besoin de les recevoir du côté de Transbo mais à d'autres moments tu te dis là j'aimerais bien vraiment ne pas en entendre parler vous avez pas la même temporalité non plus en fait c'est pas comme dans les boîtes, c'est du lundi au vendredi puis t'es tranquille l'activité se fait plutôt en fin de semaine il n'y a pas de concert le lundi mardi il y en a il y en a moins forcément que le que le jeudi-vendredi, tu vois, c'est sûr, jeudi-vendredi-samedi, mais il y en a aussi.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est quand même...

  • Speaker #0

    Ça s'arrête un peu jamais, tu vois, c'est aussi ce truc, à part les deux semaines de vacances de Noël et le mois de tournée off, c'est un peu toujours... un peu toujours non-stop. Et puis il y a ce truc de... quand il reste communication, tu dois faire de la veille réseaux sociaux tout le temps. Le but du jeu, c'est quand même de voir directement quand un artiste sort un truc pour le repartager direct, pour avoir le plus d'impact possible. Ça, c'est vraiment le jeu de l'algorithme et des réseaux sociaux, tu vois.

  • Speaker #1

    Donc, tu es très connectée, en fait, par essence, que ce soit la captation de contenu ou...

  • Speaker #0

    Clairement.

  • Speaker #1

    Le fait de communiquer avec tout le monde, avec l'écosystème, avec le public.

  • Speaker #0

    Ouais. Après, c'est un truc que tu apprends avec le temps aussi. C'est-à-dire que quand je suis arrivée, je me disais, ouais, c'est trop un drame si je rate un truc ou je ne sais pas quoi. Au bout d'un moment, tu arrives aussi à relativiser. et à dire en fait si samedi dimanche je bosse pas, genre je bosse pas et le monde va continuer de tourner, c'est pas grave si je partage pas tel truc directement dans la journée mais je le partage deux jours plus tard, je le partagerai quand même et il y aura quand même de l'audience parce que les réseaux sociaux transmo ils ont quand même un impact et moi je préserve aussi ma santé mentale, ce qui est important aussi pour que mon travail soit de qualité il faut aussi que je sois pas... Je ne serais pas en dépe, parce que trop connectée. Mais ce n'est pas évident. Ce sont des vrais sujets et ce n'est vraiment pas facile. J'en arrive à réussir à déconnecter. La semaine dernière, j'étais à Berlin. Je suis partie quatre jours et j'ai réussi à déconnecter pendant quatre jours. J'ai aussi pu parce que là, j'ai une stagiaire en communication qui s'occupe des réseaux sociaux. Donc, je peux déléguer. Ce qui n'est pas du tout le cas de tout le monde. Quand tu es dans une plus petite structure, tu n'as pas de stagiaire. Débrouille-toi un peu, tu vois. Mais ça s'apprend, c'est du... C'est un truc aussi que personne ne va te dire, ou t'apprendre de base. Ça, c'est pareil, c'est un truc que je déplore un peu. Toutes les études de com, à aucun moment, on nous a parlé de ça, par exemple, tu vois. Et je trouve ça très dommage. Parce que je pense qu'il y a des vrais enjeux de société derrière, enfin, tu vois, de toute façon, au rapport aux réseaux sociaux, de manière générale. C'est un aspect pour tout le monde, tu vois, au-delà du métier. C'est sûr que moi, c'est un cran du dessus. Quand je vois mes stats de combien de temps t'as passé sur les réseaux sociaux par semaine, il y a des moments où je débrime de fou, je fais Waouh ! Ma vie est dangereuse ! Mais bon, voilà, c'est aussi mon métier.

  • Speaker #1

    Et ton quotidien de directrice communication, il ressemble à quoi ?

  • Speaker #0

    Mon quotidien, il peut être vraiment très varié. C'est un peu le propre du transbo, c'est ce côté tu fais tout à la fois donc ce que j'adore. Tu vois, on est un peu tous hyper actifs au taquet. Donc j'adore le fait que mes missions soient très variées. Mais voilà, là j'ai beaucoup délégué à ma stagiaire le côté gestion des réseaux sociaux. Et mise à jour du site web, ça c'est un peu les trucs les plus classiques, tu vois, on annonce un concert, il faut créer une page sur le site web, mettre les infos, toutes les infos dessus, les images, les textes et tout. Donc ça, ça je laisse, elle s'appelle Lise aussi, donc je laisse Lise gérer ça. On n'a pas fait très d'original. Les côtés réseaux sociaux, je lui laisse pas mal gérer aussi, pareil, aux annonces de concerts, aux ouvertures de billetteries, on fait un post, on fait de la story, tu vois. Et puis après, elle a le côté vraiment faire vivre les réseaux sociaux. Quand je dis réseaux sociaux, côté transbo, c'est vraiment Facebook, Instagram. On a un public qui peut aller du public familial, les pré-ados, les ados, jusqu'à les personnes à la retraite. Enfin, tu vois, on a vraiment, on balaye tous les âges.

  • Speaker #1

    Du à votre programmation.

  • Speaker #0

    Du à notre programmation. Et du coup, on a vraiment ce truc de, il faut être multicanal parce que... Je caricature un peu, mais quand tu veux parler à ton public de rock old school et de métal, ça marche sur Facebook et ça ne se passe pas sur Instagram. Mais par contre, quand tu veux parler de tes événements rap, Facebook, tu peux l'oublier et il faut passer par Instagram. On a le débat TikTok qui revient régulièrement. Mais en fait, encore une fois, c'est un bail d'algorithme. Si tu veux être efficace sur TikTok, il faut avoir quelqu'un qui fait ça tout le temps. Il faut tout le temps faire de la création de contenu. Et là, vu nos effectifs, on ne peut pas le faire. Mais ce serait bien de le faire, tu vois, on sait que... Possible amélioration si un jour c'est... Mais c'est une vraie discussion entre tous les chargés de com, à chaque fois on dit et TikTok. On fait un petit peu LinkedIn, mais vraiment, c'est ridicule. Toi qui es souvent sur LinkedIn, tu vas voir, tu vas pleurer. Je ne sais pas si tu es allé voir, c'était...

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas regardé.

  • Speaker #0

    Je vais faire deux, trois trucs avant que tu ailles voir. Non, LinkedIn, un petit peu plus pour le côté pro, faire passer deux, trois infos. Quand on a fait la campagne de prévention contre les violences et le harcèlement sexiste et sexuel, forcément, tu vois, on est à remettre sur LinkedIn. Mais bon, encore une fois, il faudrait vraiment travailler la communauté plus que ce qu'on fait actuellement.

  • Speaker #1

    Encore un autre réseau social avec ses codes. Du coup, c'est intéressant, oui, parce que tout à l'heure, on parlait en off, justement, que dans ton métier, ça dépasse la communication, mais il y a aussi un vrai aspect de prévention. Et là, tu parlais justement d'une campagne de prévention. Comment ça se traduit dans ton métier aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Pour le coup, ça reste de la communication publique. Ça sort de la communication...

  • Speaker #1

    Traditionnelle, qu'on imagine et qu'on perçoit en tout cas.

  • Speaker #0

    La grande majorité de mon travail, c'est vraiment de vendre des événements. Et l'objectif, c'est de vendre des billets. Comme je l'ai dit tout à l'heure, on est une entreprise privée. L'objectif, c'est de faire du bénéfice. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc, il faut vendre des billets. Et du coup, oui, on s'est mis... C'est un sujet qui est beaucoup monté post-Covid. L'histoire de la sécurité du public et notamment des VHSS. Donc les violences et le harcèlement sexiste et sexuel. C'est vraiment un sujet qui est monté. Il y a eu toutes les histoires de piqûres qui ont été très médiatisées. Et du coup, on a eu un cas ici. Après, question d'avérer, pas avérer, plus ou moins avérer. C'est encore un peu en débat. C'est sûr qu'il y avait une marque de piqûres. Mais est-ce que le produit est injecté ou pas, on n'a jamais su, tu vois. Et on s'est retrouvés très démunis face à ça, à pas trop savoir... Enfin c'était très nouveau en fait, on savait pas qu'est-ce qui se passait, qu'est-ce que c'était la réalité, est-ce qu'il y avait beaucoup de gens qui faisaient ça ou pas, comment est-ce qu'il fallait prendre en charge les victimes, vers où est-ce qu'il fallait les orienter, est-ce que t'envoies à l'hôpital, est-ce que t'envoies... enfin, qu'est-ce qu'il faut faire si on t'injecte du GHB en fait, c'est quoi les dangers pour ta santé... En fait ça s'est calmé très très vite l'histoire des piqûres, il y a eu beaucoup beaucoup de... psychose autour, ça a été très très médiatisé pour finalement un nombre de cas avérés vraiment très très très petit mais ça a eu le bénéfice d'ouvrir les yeux et de réouvrir la conversation en tout cas dans des structures comme les nôtres sur la soumission chimique le fait que oui il y a des histoires de GHB, de droguer des gens à l'heure reçue, mais il y a aussi juste le fait qu'on est un lieu de débit de boissons on vend énormément d'alcool... Et par rapport à ça, en fait, l'alcool, c'est aussi de la soumission chimique. Tu peux faire boire quelqu'un ou une personne peut boire d'elle-même et puis après, ne plus être en capacité, enfin, être fortement impulsant, ne plus être en capacité de prendre certaines décisions. Et du coup, il y a eu vraiment beaucoup de discussions là-dessus. Et donc, il y a eu plusieurs choses qui ont été mises en place. Nous, on a été formés, c'est-à-dire qu'on a formé l'équipe. Donc, autant les bureaux que les chefs de bar, que la sécurité et que les techniciens. On a formé tout le monde aux enjeux, enfin on a fait des formations par des organismes spécialisés là-dedans. Donc aussi remettre à plat qu'est-ce que c'est juste le vocabulaire, qu'est-ce que c'est qu'une agression sexuelle, qu'est-ce que c'est que du harcèlement sexuel. Tu vois, rien que ces choses-là, déjà, tu te rends compte qu'on n'a pas tous les mêmes définitions, pas tous les mêmes imaginaires, et que si t'as pas de langage commun pour parler des choses, déjà c'est foutu, enfin c'est compliqué en tout cas. Donc on a rediscuté tout ça, et puis après vraiment mettre en place un réel protocole de prise en charge des victimes. qu'est-ce qui se passe si t'es témoin, qu'est-ce qui se passe si t'es victime et à qui est-ce que tu t'adresses dans la salle vers qui est-ce que tu réorientes qu'est-ce que c'est le protocole concret ça a été fait et dernier truc la campagne de sensibilisation qu'on voit aujourd'hui dans le transborder où on a mis des slogans un peu choc par rapport à ça pour vraiment que ça soit omniprésent dans notre lieu le fait de la bienveillance faire attention les uns aux autres respecter le consentement le... donc ça on a fait une campagne d'affichage un peu classique, on a travaillé avec un graphiste exprès pour ça et voilà, elles sont colorées, elles sont pas trop agressives on s'est posé 12 000 questions quel mot utiliser, quel texte réorienter vers quelle personne c'est vraiment, il y a un texte qui dit que si t'es victime ou témoin tu peux t'adresser aux équipes transgots ok,

  • Speaker #1

    et ça c'est un sujet alors qu'on voyait peut-être beaucoup moins il y a 10-15 ans maintenant qui est vraiment prégnant dans le monde de la musique tiens des soirées et des concerts quand même. Mais c'est vrai qu'on ne s'imagine pas qu'en tant que responsable comme Thérèse a géré ce genre de réflexion. Et en fait, ça fait partie intégrante aujourd'hui de la mise en place d'un événement.

  • Speaker #0

    Complètement, complètement. C'est super important. Pour nous, c'est un vrai enjeu de sécurité des publics. C'est aussi un enjeu de changement des mentalités. On a mis aussi ces fameux slogans, on les a mis sur les gobelets du bar. Donc aujourd'hui, tu prends une bière au Transbo, il y a écrit là. Écrit drague avec tes moupes, avec tes mains, ou sens de la fête, respect en tête, ce genre de trucs. On s'est dit que c'était vraiment une manière efficace de communiquer les gobelets. On a beaucoup de retours positifs par rapport à ça, il y a beaucoup de structures qui sont en train, il y a déjà des structures qui l'ont mis en place, il y a plein d'endroits qui sont en train de travailler leurs propres chartes et leurs propres affiches et tout, et on me demande régulièrement vous êtes passés par qui, vous avez fait comment, et du coup ça c'est chouette aussi puisque tu vois que ça bouge vraiment dans ce milieu-là. Après, il y a toute une partie discothèque, pur et dur, qui ne prend pas du tout en main ces sujets-là. Là, on est plus dans les acteurs culturels qui font la programmation.

  • Speaker #1

    Les clubs, à la limite.

  • Speaker #0

    On fait des formats de nuit, mais avec une vraie programmation. Ce ne sont pas des boîtes de nuit.

  • Speaker #1

    Il faut faire la différence. C'est intéressant de voir le milieu de la musique et de la nuit, qui était un milieu où ça pouvait être... Enfin, pas particulièrement dans le vôtre, je ne veux pas mettre l'emphase là-dessus, mais où on le voyait plus, on voyait plus ces problématiques, justement parce qu'il y a de la foule, beaucoup de public, de l'alcool, et puis bon, et puis c'est des événements qui ont lieu de nuit, littéralement, ou le soir, mais que ça devient justement des vecteurs de communication et d'éducation du public, presque. Je trouve qu'en tant que public, c'est peut-être les seuls endroits où finalement on reçoit ce genre de messages, où... On entend parler de ces sujets et du coup, sa culture a fait révoluer les comportements. C'est super intéressant.

  • Speaker #0

    Ouais. Après, le sujet, tu le vois dans ces lieux-là parce que de base, il y avait plein de comportements et il y a encore plein de comportements problématiques dans ces lieux-là. C'est aussi une réaction directe.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Il y a ça et puis il y a aussi le fait qu'il y ait eu de la prise de conscience au point de vue... Sociétal, tout simplement. Tu vois, s'il n'y avait pas eu Midou, est-ce qu'un jour on serait arrivés là ? Je ne suis pas sûre. Il y a de plus en plus de personnes qui prennent la parole, de plus en plus de victimes qui dénoncent des choses. Il y a des personnes qui prennent la parole sur des agressions qu'elles ont subies par des chanteurs, par des musiciens. Tu vois, il y a une vraie libération de la parole qui prend du temps. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Mais... Mais en tout cas, oui, c'est déjà une vraie étape. Et c'est sûr que la sensibilisation des publics, elle est super importante là-dessus. Et le fait aussi, à partir d'un certain point, de dire ça c'est OK chez nous, ça c'est pas OK chez nous. Et d'être un peu intransigeant là-dessus. Enfin, je veux dire, il y a deux semaines, on a encore sorti trois personnes de nos lieux qui agressaient sexuellement comme ça, quoi. Enfin, tu vois, avec absolument aucune honte. En fait, si on voit encore des comportements comme ça, il y a certaines personnes qui se disent c'est trop choquant, ça existe encore Et tu fais oui, quand tu es une fille, tu sais que ça existe encore parce que tu le subis Et du coup, oui, c'est des choses qui… Alors, il ne faut pas s'arrêter là, il faut toujours continuer. Il y a des gens qui vont plus loin que nous dans la démarche. Je repense notamment au sucre, au fait qu'ils ont des médiateurs et des médiatrices à l'entrée. qui te font un petit briefing sur la bienveillance, la sécurité, tout ça, dès l'entrée du club. On peut aimer, ne pas aimer, trouver ça bien, pas bien, moralisateur, ce que je peux comprendre aussi. Mais voilà, il y a plein de solutions qui existent, qui sont mises en place et qui sont très intéressantes en tout cas.

  • Speaker #1

    Mais c'est des sujets dont on ne réalise pas, que ça fait partie aussi de vos quotidiens de professionnels, tu vas devoir traiter ça.

  • Speaker #0

    Il y a aussi, on parlait prévention, il y a aussi tout un aspect prévention auditive transborder, qui est juste le fait de rester exposé longtemps dans du son qui est fort, c'est dangereux pour tes oreilles.

  • Speaker #1

    Et alors ça, le public ne s'en rend pas compte du tout.

  • Speaker #0

    Ouais, ça dépend qui. Forcément, oui, il y a des parties du public qui sont très inconscientes par rapport à ça. Donc non seulement il y a des protections auditives qui sont disponibles et qui sont gratuites au bar, pareil sur les histoires de soumission chimique, on a les protège-gobelets, qui permettent aussi de rassurer et de sécuriser les boissons qu'on fabinerait. Et oui, ça ne s'est pas encore mis en place totalement, mais on est en train de travailler, on communique déjà sur le web là-dessus, et on est en train de mettre en place une campagne vraiment sur site. avec vraiment écrit qu'il faut faire des pauses de son, on ne va pas écrire qu'il ne faut pas mettre sa tête dans les enceintes, mais peut-être qu'on devrait. Ne mets pas ta tête dans les enceintes.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de gens qui se retrouvent tout devant, très près de sources sonores hyper puissantes, et qui, à mon avis, s'éclatent les oreilles.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Surtout que c'est très vicieux.

  • Speaker #1

    Tu ne le sens pas sur le cou.

  • Speaker #0

    Tu ne te rends pas compte.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas douloureux. Non, non, mais je suis d'accord que c'est un sujet qui n'est pas encore bien pris. Moi, tu vois, maintenant, je me protège. À chaque fois, j'ai des boules de caisse que j'ai achetées exprès, en plus. Donc, ça évite de dégrader la qualité du son. Mais quand je me retrouve dans la foule, je me prends systématiquement une remarque, genre, Ah, mais t'es un vieux ! Tu vois, ou un truc comme ça. Et je lui dis, mais en fait... Et souvent, je leur dis, Mais en fait, tu te rends pas compte. Et moi, tu vois, en festival, il y a trois ans, j'étais à l'Electric Park Festival. Et tu vois, j'ai mis ma tête dans les enceintes. Je suis allé tout devant. voir Vladimir Cauchemar, mais vraiment il y avait des bananes d'enceinte là à 5 mètres, et en fait depuis je fais des acouphènes tu vois, et je regrette tellement d'avoir fait n'importe quoi là-dessus, que maintenant c'est obligé de me protéger, mais les gens ne se rendent pas compte et c'est un peu ce truc où tu le sais quand c'est trop tard quoi, franchement après tu ne peux rien y faire c'est pareil,

  • Speaker #0

    c'est un truc où il y a des gens qui prennent de plus en plus la parole là-dessus aussi tu vois l'espace médiatique notamment tu vois je pensais à Angèle quand on parle de... dans ces chansons et puis en interview je me dis trop bien que il y a des musiciens et des musiciennes qui prennent la parole là dessus et qui en parlent et tout mais oui c'est clairement un sujet de prévention où il y a encore du taf à faire et c'est des vrais sujets de santé publique donc c'est super important aussi de prendre en main ces sujets là trop bien donc voilà la prévention Les réseaux sociaux, les sites web, qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je fais d'autre ?

  • Speaker #1

    C'est déjà pas mal tout ça. C'est déjà pas mal. Tu es chef de salle ? Chef de salle,

  • Speaker #0

    ouais.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi la suite ? Comment toi tu vois ? Parce que c'est une industrie où c'est peut-être pas évident de se projeter. C'est pas comme s'il y avait des milliers de jobs ouverts partout. Comment tu perçois ton futur ?

  • Speaker #0

    Ça fonctionne beaucoup. Enfin, je te réponds un peu sur l'industrie en général et après je viens à moi. Ça fonctionne quand même énormément en réseau, ce truc-là. Donc tu te rends compte aussi que quand il y a des postes qui se libèrent à Lyon, souvent il y a quelqu'un qui prend le poste et... tu connais déjà la personne parce que ça tourne un peu sur les postes et tout donc ça je le vois je le vois et je pense que si si demain je partais du transborder en bon terme tu vois avec l'équipe et tout je pense que ce serait assez facile surtout que c'est quand même pas mal d'avoir le travail d'artiste sur ton CV pendant ça fait deux ans, quelques années franchement c'est plutôt bien après je suis pas sûre je me suis rendue compte avec le fait d'avoir l'année dernière j'ai eu un alternance c'était la première fois qu'il y avait quelqu'un sous mes ordres et là du coup j'ai une stagiaire qui m'aide aussi et je me rends compte et donc en janvier j'ai fait fait la période entre les deux, tu vois. Pierre avait fini son alternance et Lise avait pas commencé son stage, donc j'en avais, j'étais toute seule. Donc là, j'ai repris tous les réseaux sociaux et tout, et je me suis dit, waouh, j'ai plus du tout envie de faire ça. Il y a des missions que j'ai récupérées et je me suis rendue compte que je m'en suis vachement lassée et que j'en apprends plus grand-chose. Sur les réseaux sociaux, il faut être vachement créatif, il faut avoir vachement d'envie. Si tu tombes dans des trucs où tu fais toujours la même chose, tu ne réfléchis pas, tu le mécanises. En fait, c'est dommage, tu perds totalement... tu fais un travail de moins bonne qualité que si t'as l'envie et la créativité je le vois avec ma stagiaire vraiment c'est incroyable elle est arrivée et elle a été très rapidement en force de proposition et j'étais en mode mais vas-y en fait, évidemment j'encadre je lui dis ça plutôt oui, ça plutôt non pour telle et telle raison parce que j'ai plus de recul sur l'activité mais à côté de ça elle me fait des formats vachement créatifs et c'est super tu vois je me suis rendu compte que la partie réseaux sociaux, mise à jour contenu sur le site, les trucs un peu bêtes et méchants beaucoup de copier-coller il y en a un Ça ne m'intéresse pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Et tu dois poursuivre dans la com ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas trop. C'est aussi une question que je me pose. Il y a quand même beaucoup... Je traîne quand même beaucoup dans les milieux féministes, et notamment le féminisme dans la culture. Et on dit toujours que pour le féminisme dans la culture, il y a le plafond de verre qui t'empêche de monter dans la hiérarchie et de te retrouver à des postes de pouvoir. Aujourd'hui, si tu regardes les directeurs et directrices de nos salles de concert à Lyon, je ne sais pas si tu as vu, limite fait. Il n'y aura pas beaucoup de directrices. Programmatrice, même chose. Et puis, il y a le couloir de verre, le fait que quand tu es dans un poste particulièrement identifié comme féminin, la communication, bon exemple, c'est assez difficile de passer dans un autre métier. Ok. Moi, généralement, quand on me dit ce genre de trucs, j'ai trop envie de se tomber le contraire. Casser le, exactement. Et je ne suis pas convaincue, tu vois, de vouloir faire de la communication pendant très très longtemps. Je ne suis vraiment pas sûre de ça.

  • Speaker #1

    Potentiellement, un jour, peut-être changer un peu de voie ou de métier. Et progresser dans l'industrie d'une autre manière.

  • Speaker #0

    J'ai passé beaucoup de temps avec Cyril, donc le directeur du Transbo, à faire un peu tous les trucs politiques, tu vois. Il a été trop chouette pour ça, et il est toujours trop chouette pour ça. Il faut déjà nous parler des jours en passé. Il est très chouette pour ça parce qu'il m'emmène dans plein de trucs. Il dit Ah, il y a telle conférence de presse, tu peux y aller, on y va. Cette année, je suis allée représenter le Transborder à la conférence de presse de la Tony Garnier. C'était cool. Ouais, c'était trop bien. Et donc, je commence à connaître un certain nombre de personnes. Et par rapport à ça, je trouve ça chouette. J'aime bien, je t'ai dit, j'aime bien rencontrer des gens et tout. Donc, le côté politique et tchat, je l'aime bien. J'ai un contact facile. J'aime bien ça. J'aime bien aussi, dans mon travail actuel, le fait de travailler avec des médias en direct. parce que je trouve que c'est très humain, c'est pareil c'est beaucoup s'intéresser à quelle est la réalité du média, quel terrain d'entente on peut trouver, toujours renégocier et puis rencontrer les gens en vrai voir un peu qu'elles sont bien les choses qui les fait vibrer leur vision des choses, du monde de la culture, ça j'aime bien, donc c'est un truc que je me pose la question, l'autre jour je me suis dit pourquoi pas attacher de presse un jour, pourquoi pas je sais pas du tout je sais juste que là je pense à la fin de cette saison j'aurais quand même bien fait le tour des missions de communication, là je suis sur un dernier gros gros projet à savoir la refonte du site du Transborder donc ça c'est un truc c'est un des bons gros projets avant j'ai fait un peu la gestion des données clients Transborder qui était aussi un gros projet une fois que j'aurai fini ça et cette saison je pense que la saison prochaine j'aurai pas de gros projets tu vois enfin ça va être plus de l'exécutif faire tourner des choses évidemment il y aura toujours un peu de trucs nouveaux c'est sûr mais mais ça va être un peu l'émission classique je pense à la fin de la saison prochaine j'aurai vraiment fait le tour ce sera la fin de la délégation de services publics aussi on sait pas forcément énormément ce qui va se passer derrière je pense que ce sera un bon moment pour partir des transvois il y a beaucoup de gens qui comprennent pas ce truc de

  • Speaker #1

    Ça se passe bien,

  • Speaker #0

    pourquoi tu t'en vas ? Il y a beaucoup de gens qui me disent ça se passe bien, tes collègues sont cool, t'es trop contente, tu vois pas les semaines défiler, t'es plutôt bien payée, il y a tout qui s'aligne, pourquoi ? Moi, il n'y a rien qui me fait plus peur que quand je vois des gens qui me disent ça fait 20 ans que je fais des concerts à Lyon et je me dis waouh ! Il ne faut pas faire ça ! C'est un truc qui me fait peur. J'ai peur un peu de la routine, de la fameuse fear of missing out le fait d'avoir peur de rater des... Il y a des jours où je me dis c'est trop bien ici, mais en fait la vie est ailleurs aussi J'ai un peu du mal avec le chauvinisme lyonnais, de chez nous c'est les mieux Il y a beaucoup de gens qui sont un peu dans cette vibe-là de la culture à Lyon. que je comprends aussi, qui vient aussi d'une fierté d'où on a mis en place des choses qui sont bien et c'est vrai que culturellement, Lyon c'est dingue comme vie de vie, c'est sûr, mais c'est pas pour autant que je vais rester et penser que c'est mieux qu'ailleurs Ouais, je comprends. Et après en parcours vraiment personnel, l'Allemagne me manque tu vois, je pense que les années où j'ai fait France-Allemagne, France-Allemagne tous les six mois, c'était aussi des années où je me suis énormément construite, tu vois, et culturellement là je commence à dire, ouais la France donc donc voilà j'ai très très très envie d'aller habiter à Berlin à chaque fois que je mets un pied dans cette ville je me sens chez moi alors que j'y ai jamais lutté ce qui est très étrange comme sentiment mais très réconfortant aussi quand tu ressens pas ça dans toutes les autres villes où t'as habité quand t'as déménagé un certain nombre de fois tu vois ça prend une autre dimension et du coup voilà je me pose la question de retravailler aussi pour le côté un peu franco-allemand je pense que je vais encore faire quelques années dans la musique parce que la musique tu vois... me plaît énormément, les musiques actuelles je trouve ça vraiment passionnant mais voilà peut-être plus côté franco-allemand, peut-être plus en Allemagne je sais pas, affaire à suivre affaire à suivre mais je me vois pas rester super longtemps tu vois je reste peu comme du trans beau ouais besoin de mouvement ouais ouais carrément et si t'avais un conseil à donner à quelqu'un qui veut bosser dans ce milieu ? un conseil à donner à quelqu'un ? en fait je pense qu'il y a déjà des questions qu'il faut se poser à un homme tu vois Tout ce qu'on a dit sur la séparation pro-perso, super important. Est-ce que c'est OK pour toi ? J'ai des potes pour lesquels il faut que le taf soit de 8h à 17h et qu'après, ils partent du taf et qu'ils soient tranquilles et qu'ils ne reçoivent aucun mail. Moi, je veux dire, mon numéro de portable, il y a tous les pros de Lyon qui ont mon numéro de portable perso. En fait, je n'ai pas de numéro pro. Et on peut m'appeler à des heures improbables pour des trucs improbables. Donc, je pense qu'il faut vraiment se poser cette question-là. Est-ce que ça, c'est OK ? La question du milieu de la teuf, je connais des gens aussi qui sont sortis de ce milieu-là parce qu'il y a un moment où tu te retrouves confronté à c'est quoi ton rapport aux addictions ? C'est quoi ton rapport à l'alcool ? C'est quoi ton rapport aux drogues dures ? C'est quoi ton rapport à la pique ?

  • Speaker #1

    Parce que t'es exposé que tu es un non à tous ces comportements-là, à tout ça.

  • Speaker #0

    Complètement. Et je pense qu'il y a beaucoup de gens dans le déni aussi. Dans notre milieu, qui pensent qu'ils ne sont pas alcooliques alors qu'ils le sont, par exemple.

  • Speaker #1

    C'est tellement banalisé en fait, quand tout l'environnement est là dedans, tu te rends pas compte.

  • Speaker #0

    Ouais, tu te rends pas compte, c'est très banalisé et c'est très social. C'est à dire que chaque fois qu'il y a un pro, enfin quelqu'un d'autre qui vient à un de tes concerts, t'es en mode allez je fais un verre, tu vois. Tu te retrouves à boire un nombre de verres qui est vraiment indécent. Donc je connais des gens qui sont sortis qui m'ont dit, j'étais trop d'Astroï, je pouvais pas... Au bout d'un moment, je me suis dit qu'il faut que j'en parte vite parce que sinon, je vais y passer. Ce que je trouve très courageux de la part des gens qui disent ça, parce que j'en vois aussi beaucoup qui n'ont pas le courage. Après, ce n'est pas qu'une histoire de courage, bien sûr. C'est aussi le rapport à la dépendance, il est ultra personnel. On a tous un rapport super différent et tu peux être pris. Il y a plein d'autres choses qui rentrent en jeu aussi, qui te disent que tu peux sortir de ce milieu-là ou pas. Mais en tout cas, c'est une vraie question qu'il faut se poser. quelle distance je mets avec ça, quel rythme je trouve, et tout ça. C'est des choses qui évoluent quand même, tu vois, dans ce milieu, et ça, ça fait du bien. En janvier, j'ai fait le Dry January, et il n'y a personne qui m'a dit qu'à essayer de me pousser à boire, tu vois. Franchement, je pense que je l'aurais fait il y a 3-4 ans, ça aurait été autre chose.

  • Speaker #1

    C'est sûr.

  • Speaker #0

    Et ça m'a étonnée, enfin, ça m'a vraiment étonnée positivement, je me suis dit, ah mais trop bien, en fait, parce que... Parce que, oui, il y a des gens qui vont un peu taquiner sur le truc, mais en fait, il n'y avait pas de... Pas de pression scolaire. Il y a de plus en plus de gens aussi qui travaillent dans ce milieu-là et qui ne boivent pas du tout. Je prends l'exemple de l'alcool, c'est celui que je connais le mieux, mais c'est applicable à d'autres drogues, clairement. Mais du coup, en tout cas, c'est un truc qu'il faut se poser comme question, l'histoire du rythme de vie aussi. Tu travailles la nuit, tu travailles le soir, ce qui montre que ce n'est pas forcément méga bien pour ton espérance de vie. Ouais, ça va. Comment est-ce que tu trouves ton équilibre pour faire du sport, avoir une vie en dehors ? Il y a beaucoup de gens qui switch quand ils ont des enfants, tu vois. Ça c'est marrant aussi, le côté, en fait, du jour où t'as des enfants et que t'es obligé d'aller les chercher à la sortie de l'école, ben là tu fais pas des 3 heures d'heure sup, tu restes pas au bureau jusqu'à 22 heures parce que t'es obligé d'aller les chercher les enfants. Et c'est sûrement très bien, tu vois. Et c'est des gens qui font plus d'ailleurs, cette distinction pro-persoche trop. Donc il y a pas mal de questions à se poser sur tous ces trucs-là, avant de se dire vas-y, j'ai envie de rentrer dans ce milieu-là et je trouve que parfois c'est pas très transparent, c'est pas forcément. Après c'est un putain de métier passion, c'est très très humain. On disait tout à l'heure que les gens peuvent faire tout, enfin tu vois, ton quotidien, et en fait... C'est un métier où tu rencontres vraiment beaucoup de personnes. Je pense que c'est aussi, voilà, t'as l'autre côté, que si t'es très introvertie, c'est difficile. C'est pas évident parce que tu rencontres, tu peux rencontrer 50 nouvelles personnes par semaine. Enfin, tu vois, il y a un moment où tu, t'es tout le temps comme ça dans un truc, t'envoies des mails à 60 000 personnes différentes, tout le temps. Mais par contre, c'est un vrai métier passion, c'est un bonheur de pouvoir aller en concert, en soirée tout le temps, de voir des projets artistiques, de les défendre. J'ai l'impression que les souvenirs que je me fais ici et autour sont incroyables. C'est vraiment du bonheur. Après, je pense qu'il faut être quand même bien motivé. Il faut être au taquet pour se lancer dans ces carrières-là. Moi je suis toujours un peu énervée, je reviens toujours à l'histoire de genre, mais je suis toujours un peu énervée quand Cyril il dit souvent ouais les meufs dans ce milieu elles en voient Et je lui dis en fait les meufs dans ce milieu elles en voient parce que si t'en vois pas et que tu te fais pas ta place, on te la laisse pas ta place. Mais par contre j'ai trop envie de dire à toutes les meufs qui ont envie de se lancer là-dedans, faites-le parce que vous avez votre place, vous avez votre légitimité à ces endroits-là. Ce sera pas facile, vous allez vous en prendre plein la gueule, c'est clair. Mais en fait c'est aussi des milieux qui changent par rapport à ça. plus en plus d'artistes sur scène, il y a des collectifs qui se montent pour l'émergence des artistes femmes, des formations non mixitées, des more women on stage, tu vois, tous ces trucs-là. Et ça, c'est des trucs qui me font vraiment vibrer et qui me font me dire en fait, on a trop notre place ici, il faut qu'on y aille. Et pour moi, c'est un peu mon combat aussi, en reste peu comme, c'est aussi arrêter d'emboucher que des photographes mecs et puis se mettre à... Je suis arrivée avec des photographes mecs au Transbo et j'ai fait, ouais, bon les gars, là on va. Moi je vais mettre des photographes meufs dans les crèches barrières tu vois. D'accord. Et c'est ce que j'ai fait et c'est trop bien parce que maintenant j'ai un bon crew de photographes meufs qui viennent tu vois, qui sont jeunes et qui s'en sont toutes prises plein la gueule les premières fois, elles sont rentrées dans des crèches barrières avec des photographes vieux qui sont venus les voir et leur dirent oh je vais t'expliquer la vie Ouais. Genre c'est pas cet appareil photo qu'il faut avoir et la regarder en mode c'est moi qui suis embauchée par la salle genre c'est pas toi. Tu rentres chez toi. Et ça ouais. ça ça fait trop vibrer c'est vraiment vrai beau combat et du coup ce serait peut-être ça tu vois le conseil de dire aux meufs qui ont envie de travailler là-dedans c'est totalement possible et accrochez-vous et il y a beaucoup de gens qui taffent pour qu'il y ait de plus en plus de modèles aussi comme ça et voilà on va y arriver il y a du haut trop chouette comme message de fin merci Lise pour ce podcast merci à toi c'était très chouette avec grand plaisir

  • Speaker #1

    et puis j'invite tout le monde de toute façon à checker ce que fait le transgo, en vrai les lyonnais je pense qu'ils connaissent j'espère, si vous n'êtes jamais venu venez,

  • Speaker #0

    parce que c'est une salle incroyable tu reviendras du coup ok,

  • Speaker #1

    cool merci à toi merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout s'il t'a plu n'hésite pas à liker ou à laisser 5 étoiles et à me contacter sur les différents réseaux, à bientôt

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Description

Lise Epinat est directrice communication du Transbordeur, salle de concert lyonnaise consacrée aux musiques actuelles.


On revient sur son parcours, de ses cours de trompette à 7 ans jusqu'à son embauche mouvementée par le COVID.


On discute aussi de :

  • comment elle a passé un entretien sans le savoir


  • du quotidien des métiers de la communication


  • de la prévention contre les violences sexistes et sexuelles


  • être une femme dans l'industrie musicale


Un épisode très complet pour comprendre ce métier et le fonctionnement d'une salle de concert !

Un grand merci à Lise qui m'a accueilli directement au Transbo 🙏


https://www.linkedin.com/in/lise-epinat/?originalSubdomain=fr

https://www.transbordeur.fr/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, moi c'est Alex, passionné de concerts et de festivals. Dans mon podcast Backstage, je vous dévoile les coulisses de l'industrie musicale. J'interview les amateurs et les professionnels qui ont concilié leur activité avec leur passion. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Salut Lise ! Salut !

  • Speaker #0

    Je suis très content de pouvoir t'interviewer dans ce nouvel épisode de Backstage. C'est toi qui nous reçoit aujourd'hui au Transbo, là on est en loge. T'es la directrice communication du Transborder, salle de concert mythique de Lyon. Et du coup je vais te poser pas mal de questions sur ton parcours, mais avant de commencer, j'aimerais savoir comment t'es venue la passion de la musique ?

  • Speaker #1

    Comment m'est venue la passion de la musique ? Ça a commencé quand j'avais 7 ans, je pense comme beaucoup d'enfants à cet âge-là en école de musique. avec une pratique amateur. J'ai commencé à jouer de la trompette qui a duré bien 20 ans, une vingtaine d'années. Voilà, encore aujourd'hui, ça m'arrive, c'est pas très souvent, mais ça m'arrive de faire des concerts, de ressortir ma trompette.

  • Speaker #0

    Ah chouette ! Et comment on en arrive à devenir la chef de la communication d'une salle de concert alors ? Qu'est-ce qui se passe pendant ces 20 ans ?

  • Speaker #1

    Alors il se passe beaucoup de choses depuis mes 7 ans. La réflexion, donc si tu veux, j'ai toujours fréquenté les salles de concert, j'ai toujours fait de la musique, j'ai toujours fait des concerts aussi. Ça, déjà, ça a forcément participé. Et après, il y a eu le fameux moment un peu fatidique de la fin du lycée, du bac, le moment où on te demande de choisir une orientation professionnelle. Moi, j'hésitais un peu entre deux voies, j'avais toujours aimé la musique, donc j'avais envie de travailler dans ce milieu-là. Et en même temps, j'étais très scolaire. J'avais fait un bac, je faisais un bac S à l'époque. Et donc, à ce moment-là, il y avait quand même beaucoup le corps enseignant qui me poussait aussi à faire des études d'ingénieur, à rester dans la branche scientifique, parce que je ne sais pas non plus ce qu'il en est aujourd'hui, mais en tout cas, à cette époque-là, si tu étais très scolaire, très bon en matière scientifique, on te disait que c'était le meilleur avenir pour toi, et qu'il fallait devenir ingénieur. Donc j'hésitais un peu entre ces deux... trajectoire-là quand j'étais au lycée. Il y a eu plusieurs directeurs d'écoles de musique, notamment aux professeurs de l'école de musique, qui m'ont dit Le milieu de la culture, c'est vraiment pas facile, c'est mal payé. Enfin, qui étaient plutôt...

  • Speaker #0

    On le décourageait,

  • Speaker #1

    quoi. Assez décourageant, et qui me disaient En réalité, tu vas te fermer des portes si tu fais ça, et que t'es pas sûr de vouloir faire ça, forcément. Combiné avec le fait qu'on me pousse vers des études scientifiques, je me suis dit Bon, finalement... J'ai trouvé une sorte, enfin je pensais trouver une sorte d'équilibre en entrant dans une école d'ingénieurs en étant dans une classe musique-études. Le concept était vraiment d'être dans une classe de 25 étudiants-ingénieurs qui étaient du coup tous musiciens et musiciennes et on avait, donc c'est une école d'ingénieurs vraiment pas loin d'ici.

  • Speaker #0

    Droit de la dire si c'est vrai.

  • Speaker #1

    On peut en parler. Mais donc voilà c'est l'INSA, l'INSA de Lyon. Ouais. Et donc, on s'est retrouvés à être 25, tous musiciens, musiciennes, à répéter, à pouvoir répéter régulièrement. Il y avait un certain nombre d'orchestres dans cette école. Il se trouve qu'au bout de quelques mois, je me suis rendu compte que ce n'était pas satisfaisant. Enfin, je ne m'épanouissais pas là-dedans. D'une, parce que les cours ultra scientifiques, quand il ne restait plus que ça dans mon cursus scolaire, ça ne m'accrochait plus du tout. Je voyais, on a vu beaucoup, pendant le premier semestre, on a vu beaucoup d'ingénieurs qui sont venus nous présenter ce qu'ils faisaient. Et j'avais vraiment ce sentiment que tous les gens autour de moi se disaient Waouh, c'est incroyable, j'ai trop envie de faire ça. Et moi, je disais Waouh, mais c'est l'enfer. Leur métier, je n'ai pas du tout envie de faire ça. Genre, jamais je ne fais ça. Donc, je me disais Oula ! Je n'ai pas l'impression d'être trop en adéquation avec ce qui se passe autour d'eux. Ouais, c'est ça. Et après, il y a eu un autre déclic, c'est-à-dire que tous les Musiques Etudes avaient aussi un cours d'instruments par semaine. Et moi, j'avais un professeur de trompette qui m'a dit, et en fait, un jour, au cours de trompette, il m'a dit, honnêtement, au bout des 50 cursus de l'INSA, quand vous en ressortez, vous avez soit à peu près stagné en niveau instrumental, soit vous avez perdu parce que... L'école est tellement prenante, l'INSA de Lyon c'est la première école d'ingé post-bac, c'est des études super intenses, c'est très élitiste, c'est vraiment compliqué d'allier les deux. Il y a des personnes qui arrivent, il y a des personnes dans mon entourage qui l'ont fait, mais il faut avoir des facilités d'un point de vue scientifique extrême je dirais, ou alors un mode de fonctionnement qu'en tout cas moi je n'avais pas assez. Et donc je me suis dit, oh là là, moi je pensais trouver un équilibre entre les sciences et la musique. Et je me suis dit, en fait, les sciences me plaisent pas, je fais pas ça bien, je fais pas la musique bien non plus, parce que j'ai pas le temps de m'y investir et de progresser non plus. Donc je me suis dit, bon, si je fais tout pas bien, c'est que je suis pas au bon endroit. J'ai décidé d'arrêter.

  • Speaker #0

    Donc tu quittes l'école d'Angers.

  • Speaker #1

    Donc je quitte l'école d'Angers, au bout d'un semestre. Ah,

  • Speaker #0

    un semestre ? Ouais. La première année ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    c'était rapide. Ouais, ouais, tout ça s'est passé de manière assez...

  • Speaker #0

    C'est bien, t'as pas perdu des années.

  • Speaker #1

    Ouais. Bon, après, moi, je pense que quand on s'oriente, on perd jamais, tu vois. Ouais, ouais, bien sûr. On apprend toujours plein de choses. Aujourd'hui, si j'avais à le refaire, je le referais, tu vois. Il n'y a pas... Aussi parce que ça m'a permis assez rapidement, finalement, d'évacuer totalement ce truc de... si j'étais partie directement dans la culture peut-être que j'aurais eu des regrets j'aurais pas su là j'ai testé j'ai vu que c'était pas pour moi exactement et après je me suis dit maintenant c'est le moment d'aller dans la culture directement et je savais pas vraiment comment le faire je savais pas trop parce que je voulais pas être artiste, j'en étais sûre parce que j'aimais bien ma pratique instrumentale et j'avais pas envie que ça devienne un moment une contrainte, une obligation intéressant Je pense qu'on peut avoir beaucoup de gens qui travaillent aussi dans le milieu culturel. Donc je me disais, il faut faire un métier qui tourne un peu autour, mais je ne savais pas trop quoi. Et donc, comme beaucoup de gens en réorientation, je suis allée à un salon de l'étudiant. Et dans un salon de l'étudiant, je suis tombée un peu par hasard, d'ailleurs. Donc déjà, il y a tout le monde qui me disait qu'il ne fallait pas que j'arrête l'INSA, que j'étais en train de rater ma vie et tout. Ça, c'était super. C'est une pression. Oui, la pression sociale était incroyable. Et je suis tombée sur un cursus un peu par hasard. En fait, je suis tombée par hasard sur le stand de communication de l'université Lyon 2. Et il y avait notamment, ils mettaient en avant leur cursus franco-allemand. Ce que je n'ai pas dit, c'est que quand moi j'étais au lycée, je suis allée passer trois mois dans une famille en Allemagne. Du coup, j'avais vraiment trop envie d'y retourner. Et je tombe un peu par hasard sur ce truc études franco-allemandes de communication. Et je me dis, pourquoi pas ? La communication, je n'y avais pas forcément pensé avant. Mais là, je me dis, bon, peut-être que c'est pas mal. Je me disais, avec de la communication, tu peux bosser, je pense, dans plein de structures différentes, dans plein de lieux différents, il y en a besoin un peu partout. Donc c'était un peu ça le calcul. Et mine de rien, faire des études franco-allemandes, c'est aussi une manière de garder des portes ouvertes. C'était un truc important pour moi. Je ne voulais pas... Comme je n'étais pas très sûre de moi, je n'avais pas de projet quand même super précis, je me disais, je veux travailler dans la musique. Mais à ce moment-là, je ne savais pas non plus si ça allait être musique classique, musique actuelle. Tu vois, même ça, ce n'était pas fixé. Parce que c'est super large au final.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    complètement. Et du coup, je me suis dit pourquoi pas. Après, je suis allée voir... À l'INSA, il y avait une super conseillère d'orientation que j'étais allée voir et à qui j'avais dit Bon, vraiment, je veux partir et tout. J'ai repéré ce cursus qui m'intéresse, mais je ne sais pas trop. Elle m'avait regardée et elle m'avait dit Mais enfin, en fait, je ne sais pas trop pourquoi tu viens me voir. ton projet qui est prévu, il te reste plus qu'à écrire ta lettre qui dit que t'arrêtes l'INSA, parce que j'avais pas arrêté à ce moment-là. Et voilà, en fait, vas-y, fais-le. En fait, elle, elle m'a donné, tu vois, l'impulsion et le pouvoir de le faire pour être soutenue aussi, parce que c'était pas trop évident aussi par rapport à d'autres étudiants qui comprenaient pas du tout ça, tu vois, et qui étaient pas forcément trop dans la compréhension et l'ouverture d'esprit là-dessus.

  • Speaker #0

    Ça, ça a souligné, parce que je pense que dans tout projet, l'environnement est super important d'avoir des gens qui te poussent, qui comprennent ce que tu fais, et qui vont pas te freiner. Et ça, ça marche pour tout, quoi. Même dans un moment d'orientation où t'es un peu perdu, mais en fait, c'était bien que t'aies ces aides à côté, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, et carrément, ouais, complètement, en fait, ça a été aussi pas si évident. Enfin, vis-à-vis de ma famille, ça a été un peu... un peu paradoxal, je dirais. Il y a eu un côté où mes parents, ils voyaient bien, d'une certaine manière, que ça allait pas très bien, que je m'épanouissais pas là-dedans, et... Quand j'ai dit que j'arrêtais, ils m'ont dit franchement qu'on n'est pas très surpris. Ils m'ont dit oui, il n'y a pas de soucis sur le fait que tu arrêtes, ce qui est super précieux parce que je pense qu'il n'y a pas tous les parents qui auraient réagi comme ça pour arrêter l'école d'ingénierie élitiste pour aller dans la culture.

  • Speaker #0

    C'est un peu plus populaire.

  • Speaker #1

    C'est pas forcément évident. À côté de ça, il y avait quand même un peu de la pression, il faut que tu trouves ce que tu vas faire, il ne faut pas que tu te rates, il faut que tu te réorientes vite et bien. Donc il y avait quand même de la pression par rapport à tout ça. Et du coup, d'ailleurs, après avoir fait un peu mes recherches de qu'est-ce que j'ai envie de faire, je suis allée un petit peu à la fac aussi. Ça, c'était cette conseillère d'orientation qui m'avait dit, en fait, les cours magistraux à la fac, ils sont ouverts à tous, tu vois. Enfin, si tu veux. Ok. Enfin, en fait, en théorie, non. Ils ne sont pas ouverts à tous.

  • Speaker #0

    C'est pas open bar non plus.

  • Speaker #1

    C'est pas open bar, mais en réalité, il n'y a pas de... Tu vois, les bâtiments, ils sont ouverts, il n'y a personne qui contrôle et tu peux assez facilement trouver un emploi du temps.

  • Speaker #0

    Ouais, j'avoue. Je n'avais jamais entendu ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, elle m'a dit, mais en fait, si tu veux être sûr que c'est vraiment ça que tu as envie de faire, essaye d'avoir un emploi du temps, une première année du cursus que tu veux faire l'année prochaine. Et puis, va assister à un ou deux cours magistraux pour voir si tu t'y retrouves ou pas. ce que j'avais fait et qui pareil m'avait conforté de fou là dedans je me suis dit quoi c'est vraiment ça que j'ai envie de faire je trouve ça super en fait je trouvais que tout ce qui était dans les cours magistraux je suis allé je trouvais que tout ce dont on parlait était intéressant et passionnant et c'est un bon mais oui et puis je voyais plein de gens autour de moi qui avait l'air d'avoir vraiment rien à faire et je me disais waouh mais vous êtes vous c'est incroyable donc là c'est un peu renaissance et vraie confirmation que c'était vraiment ça des cours

  • Speaker #0

    Du cursus que tu as allé faire l'année prochaine.

  • Speaker #1

    En fait, c'était la première année où à Lyon 2, ils faisaient ce qu'ils appelaient des portails. C'est-à-dire que plutôt que tu commences par une seule matière, comme c'était le cas avant la fac, tu commençais par un portail où il y avait quatre matières différentes. Le portail s'appelait Média, Culture et Société. Et du coup, il y avait des cours de sociologie, des cours d'anthropologie, des cours d'art du spectacle et des cours d'information et de communication. Et après, tu pouvais choisir si tu partais en licence d'anthropo, de socio, d'art du spectacle ou de communication.

  • Speaker #0

    Donc ce n'était pas Focus Musique, mais il y avait déjà ce croisement com et...

  • Speaker #1

    Ce n'était pas Focus Musique du tout. Enfin, vraiment...

  • Speaker #0

    Mais c'était large.

  • Speaker #1

    C'était très large. Il y avait tout ça. Et donc, une fois que je me suis inscrite à Lyon 2, il fallait que j'attende de voir si c'était validé et tout ça. Du coup, il me restait quelques mois en attendant la rentrée universitaire. Et donc, je me suis retrouvée au fin fond de la campagne anglaise à faire du woofing. Donc, je travaillais comme volontaire 25 heures par semaine. Et en échange, j'étais nourrie et logée. Et là je me suis beaucoup retrouvée à travailler dans la cuisine. Il y avait un cuisinier qui était incroyable qui s'appelait Rui et qui est portugais. Et qui m'avait dit, donc Mélisse en fait, t'as essayé un truc, tu t'es rendu compte que ça te plaisait pas, t'as arrêté. Il me dit là t'as 19 ans, t'es en Angleterre, dans un pays dont tu parles la langue, t'as déjà voyagé en Allemagne. Il me disait t'es totalement indépendante, tu fais ta vie en septembre, tu vas essayer un truc que t'as décidé que t'avais plus envie de faire ça. Il me dit ça m'est fort. En fait, c'est incroyable, c'est trop bien, tu vois. Et c'est pareil, ça a été... Enfin, ça faisait des mois que j'étais un peu enfermée dans ce truc de... J'avais beaucoup de jugements sur le fait que je me réoriente, j'avais un peu le sentiment de rater ma vie quand même, tu vois. Il y avait quand même ça qui était un peu présent.

  • Speaker #0

    Tu vis le truc comme un échec, et oui, il t'a donné la perspective de te dire, OK, en fait, ça va pas si mal,

  • Speaker #1

    quoi. Ouais, ouais, complètement. Ouais, et puis de me dire, mais... Il disait, il n'y a pas tout le monde à 19 ans qui fait ça, et c'est trop bien, tu vois. Donc ça, plus le côté, le fait de travailler en cuisine aussi, et de faire un truc très pratique, j'en avais vraiment besoin après les heures et les heures de théorie scientifique qui ne me parlaient pas à une seule. Tu vois, juste de préparer à manger, faire du service, nettoyer des tables, et avoir ce contact avec des gens très bienveillants qui viennent vraiment te dire, bah merci, tu vois, la fin du service, en mode c'était super bon, tu vois, des choses comme ça, toutes simples en fait, tu rentres vraiment dans l'échange pur et dur. ça m'avait vraiment fait un bien fou et ça m'avait beaucoup redonné confiance en moi c'est un truc d'ailleurs même aujourd'hui il y a toujours un peu une forme d'idéal de ce moment de la vie d'un peu une période suspendue où aussi j'avais pas besoin d'argent il y avait aussi ce truc de tu travailles je t'ai nourri,

  • Speaker #0

    logé et ça suffit à soi même t'as pas la pression des adultes de payer des factures avoir une rentrée d'argent

  • Speaker #1

    C'est en pleine nature, donc tu peux aller au taxe à la nature aussi. Pour moi, c'est vraiment une représentation que j'ai de la vie facile, ultra saine. Je ne sais pas, on avait des longues discussions philosophiques avec Louis dans la cuisine. C'était incroyable. Je me rappellerai toujours ce jour où je rentre dans la cuisine et il me dit Aujourd'hui, Louise, on va parler du sens de la vie. Je suis comme Ah ! Qu'est-ce qui se passe ? Ah oui,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Et puis en découpant des champignons. Il y avait de la profondeur. Ah oui, complètement.

  • Speaker #0

    Ou tu peux faire n'importe quel travail. Pas besoin de faire un travail super élaboré, en fait, pour profiter, se poser des questions, avoir des échanges intéressants. Ça dépend surtout des gens avec qui tu bosses, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, clairement. C'est sûr que les gens, ils font tout, tu vois. Et du coup, après, en septembre, j'ai commencé les études de communication. Il y a eu un autre déclic sur la musique. J'ai une amie qui s'appelle Tania. Et Tania habitait à Grenoble. Et un jour, on va voir un concert ensemble de Debout sur le Zinc. Ok. et c'était à la belle électrique qui pour moi est un peu l'équivalent du trambo à Grenoble franchement ça se ressemble et il y a la même énergie c'est pas tout à fait le même système le même modèle économique par exemple mais en effet c'est vraiment en tant que spectateur la programmation est très très proche c'est très souvent que des artistes passent au transbo et passent à la belle électrique à la tournée Et du coup, je vais avec Tania voir Debout sur les Angles. C'est la première fois que je vais dans cette salle que je ne connais pas, que je trouve magnifique en arrivant, tu sais, avec l'entrée, avec l'espèce de... les grandes baies vitrées, la façade avec le bois et tout. C'est très, très beau. Et on fait ce concert de Debout sur le zinc et là il y a un vrai déclic pour moi aussi de c'est ça que je veux faire. Tu vois ce que je veux dire ? Je veux participer à ça. C'est entre c'est ça que je veux faire et je veux participer à ça.

  • Speaker #0

    Je veux en faire partie quoi.

  • Speaker #1

    Je veux faire partie de ça, tu vois. Parce que le concert est super. Il y avait vraiment le côté découvert de la première partie, comme tu y vas avec vraiment de la curiosité. Tu te dis, waouh, c'est incroyable. Et puis le concert de Domus sur le zinc est trop bien, ambiance de fou. C'est un groupe que j'avais beaucoup écouté, tu vois, au lycée. Donc c'est un moment, ouais, parfait. Et là, il y a un moment où, je ne sais pas, je regarde partout dans la salle et je me dis, mais enfin, c'est ça, quoi. Donc là, je pense que j'avais fixé à ce moment-là aussi, tu vois, le... Mais ouais, tiens, c'est comme... Ah mais tu l'as eu, hein ? Tu l'as eu, tu l'as eu ! Ouais,

  • Speaker #0

    ça m'est arrivé en festival de lever les yeux et me dire, en fait...

  • Speaker #1

    Ouais, tu prends une espèce de distance, en même temps tu fais partie du truc, c'est très étrange.

  • Speaker #0

    Et tu te dis, mais si ma vie c'était ça plus souvent, si je pouvais en faire ma vie, mais ce serait magique quoi.

  • Speaker #1

    Là c'était genre, c'est ça. C'était même pas, et si c'était genre ça, tout court. Et donc il y a eu ce moment qui en tout cas a participé, c'est sûr, et qui fait aussi qu'aujourd'hui je suis au Transborder, il n'y a pas de vrai hasard là-dessus. Ce moment-là que je me suis dit, je veux participer à ça, je pense que ça a joué aussi sur le fait que je ne sois pas allée démarcher les festivals.

  • Speaker #0

    Tu savais que tu bossais dans une salle potentiellement.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était plus, ouais.

  • Speaker #0

    Être ancrée, parce que ce n'est pas du tout la même chose.

  • Speaker #1

    Ouais, ça n'a rien à voir en termes de rythme de travail. Temporalité, ce n'est vraiment pas pareil. Donc il y a eu ça, les études franco-allemandes. Je pense que j'ai quand même vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup bossé ma musique quand j'étais en Allemagne. Et donc voilà, je fais ça pendant les un an et demi de Weimar. je suis en mode musique à fond. Très bien.

  • Speaker #0

    Et ça ne te perd pas, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. Ouais, ouais, ça a complètement du sens de continuer. Surtout que mes études ne sont pas du tout portées sur la musique, finalement. C'est vraiment études de communication franco-allemande. C'est très tourné média. Très compliqué d'y mettre de la musique, franchement. J'ai dû attendre mon master pour avoir un prof qui était sociologue du rock. OK. Sociologue du rock. Qui, du coup, a encadré incroyable. C'est génial. Du coup, à encadrer mon mémoire de fin d'études.

  • Speaker #0

    Donc plus en master, tu retrouves un peu la touche musicale ?

  • Speaker #1

    Pas tant que ça dans les cours.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    pas tant. Pas tant dans les cours, non. En fin de licence, j'ai créé un mémoire du coup sur... J'ai créé en allemand, je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. Mais j'ai créé un mémoire sur le genre des instruments de musique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Est-ce que, particulièrement sur la presse écrite, la presse musicale écrite, est-ce que les instruments de musique sont représentés de façon genrée ? et plus rattachés à des hommes ou à des femmes, tu vois, donc là on rejoint le côté sociologique, ce qui résonne un peu avec certaines...

  • Speaker #0

    Chose que je fais maintenant. Des problématiques actuelles. Complètement. Et après, je prends une année de césure à la fin de ma licence. En fait, j'avais un stage à faire entre mes deux derniers semestres de licence. Et donc je me disais, j'avais vraiment envie de faire donner une salle de concert. Et donc j'envoie des candidatures à plusieurs salles à Lyon. Et pour le transborder, je ne trouve pas d'adresse mail de contact. Pour du recrutement, je ne trouve pas. Je me dis, bon, c'est bizarre. Vas-y, j'y vais. donc j'imprime un CV, une lettre de motivation je m'emprunte au Transbo tu faisais déjà le Transbo ? ouais complètement, j'avais envoyé à toutes les salles et à ce moment là j'avais pas fait distinction entre classique et musique actuelle c'est à dire j'avais envoyé une lettre à l'audito par exemple ok mais à peu près à toutes les salles de Lyon j'envoie puis je viens au Transborder alors déjà Je ne comprends pas trop. En arrivant devant le transvo, ce n'est pas forcément évident de savoir où il faut que tu passes. Donc, finalement, je rentre par les loges alors que je ne suis pas censée rentrer par là, dans aucun sens.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand ce n'est pas ouvert au public que tu t'es fermée, tu ne sais pas où sonner. J'ai attendu.

  • Speaker #0

    Je le vois maintenant avec plein de personnes qui sont complètement perdues. Je me dis, ah oui, en effet, ce n'est pas très clair. Mais bon, on est un peu comme ça. On ne peut pas trop être dérangé. Non, ce n'est pas vrai. Mais du coup, je viens. Je viens et on me fait patienter. Quand t'arrives dans les bureaux, à l'étage, on me fait patienter. Là, il y a des canapés, tu vois. Et là, il y a un monsieur qui arrive, que je connais absolument pas, et qui me dit Ah, tu veux un café ? Je dis Non, merci. Et puis, il commence à discuter. Il me dit Oui, qu'est-ce que tu viens faire ici ? Et donc, on discute. Je lui explique. Je cherche un stage pour telle période. On discute un peu. Et puis, au bout d'un moment, il dit Bon, bah... moi c'est Cyril, directeur du Trostbord on chantait et là je pense que j'ai fait une tête un peu bizarre en mode waouh et en même temps je me disais il est vraiment pas cool d'avoir fait ça parce que j'ai vu Cyril depuis le faire un certain nombre de fois je parle avec des gens sans leur dire qui je suis et puis au bout d'un moment je leur dis tu peux passer l'entretien avant du coup ce truc de quand tu vas faire un entretien quelque part Le fait de vraiment négliger personne et d'être sympa avec tout le monde est très important. Ouais. Je l'ai appris de la meilleure des manières. Bon voilà, futur employeur, ça va. Ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Vous avez fait un entretien quand même après ?

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, c'est David qui me reçoit en entretien. David, le programmateur et directeur adjoint. Et David me reçoit, l'entretien dure à peu près 10 secondes, je pense, 15 max, parce qu'il me demande quand est-ce que je veux faire un stage et tout ça. Je lui dis, j'ai deux mois entre mes deux semestres. Et il me dit, on ne prend pas des stagiaires pour moins de six mois. Donc l'entretien se finit vraiment très très très rapidement. Donc voilà, vraiment l'entretien le plus court de ma vie, je pense. Je repars du Transbo. Et dans ma tête, ça reste quand même ce truc des on ne prend pas des stagiaires pour moins de six mois. Je repars. Finalement, je trouve un stage dans un opéra en Allemagne. Je me rends compte que dans ce genre de structure, il y a une hiérarchie qui est assez dingue. Et il y a une latence en fait, un délai sur... Une inertie de fou, en fait. Entre le moment où tu peux prendre une décision et le moment où les choses se mettent en place concrètement, l'inertie est incroyable, quoi. Je me suis dit, mais le classique, c'est mort, en fait. En tout cas, par rapport...

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est du classement du classique ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est pas... C'est plutôt ça, le fait que ça soit... Des très grosses structures. Mais je pense qu'il y a quand même aussi une histoire d'ego, beaucoup de... et de hiérarchie il n'y a pas du tout d'horizontalité Est-ce que c'est le côté allemand aussi ? Je pense pas, ça je pense pas Non, je pense que tu vas à l'Opéra de Lyon t'as des logiques de hiérarchie et d'inertie de fou mais comme tu dis parce qu'il y a un nombre de salariés qui est tellement important Oui,

  • Speaker #1

    on ne se rend pas compte je pense des organisations qu'il y a derrière Ouais,

  • Speaker #0

    peut-être, c'est vrai que c'est pas forcément Mais donc, en tout cas, à ce moment-là, c'est aussi bien de faire cette... Un peu comme l'INSA, tu vois. C'est bien de faire cette expérience parce qu'en deux mois, tu te dis, bon, je vais pas faire ça.

  • Speaker #1

    Baby in the end piece.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et pas pour moi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et tu parles super bien allemand, si tu arrives à bosser dans un milieu comme ça.

  • Speaker #0

    Bah, j'y ai habité deux ans et demi, au final, en Allemagne. Donc, je parle allemand. Du coup, voilà, en tout cas, j'élimine, entre guillemets, cette piste. Et après, je fais mon dernier semestre à Weimar. J'écris mon mémoire. Et pendant ce temps, je commence à me dire... pourquoi est-ce que je devrais enchaîner avec un master direct pourquoi est-ce que je ferais pas comme tous les allemands autour de moi à savoir prendre une année de pause et à ce moment là donc candidate pour mon master en même temps je fais la candidature pour l'année de césure parce qu'il faut faire un dossier et on me dit si tu veux avoir ton année de césure faut que tu sois tellement avancé dans ton projet qu'il puisse limite pas te la refuser donc il faut déjà avoir les stages, si tu vas à l'étranger il faut déjà avoir les billets de train limite, faut un peu les bloquer parce que tu te dis bah...... C'est pas évident s'ils te disent non, t'es mal. Mais bon. Toujours est-il que j'avais toujours gardé ce truc de le transborder 6 mois, et donc je réenvoie un mail à David, le programmateur, et je lui ai dit, l'année prochaine, je fais une année de césure. je fais six mois de stage quand vous voulez. Et il se trouve que les stages, c'est toujours plus évident d'en trouver sur le deuxième semestre d'une année scolaire que sur le premier, tu vois. Et à ce moment-là, il n'y avait personne, il n'y avait pas de responsable de communication au Transborder. Donc c'était David, le programmateur, qui s'occupait de la communication un peu comme il pouvait, un peu quand il avait le temps. Et du coup, il me dit, en vrai, si c'est possible que tu aies un stage d'octobre à mars, c'est trop bien, parce que du coup, c'est une période... Je pense qu'il n'y avait personne en concurrence. Je pensais qu'il n'y avait que moi. Que toi, dis-moi, quand tu veux. C'était un peu ça. Moi, j'étais en mode, laissez-moi quand tu veux.

  • Speaker #1

    Mais au moins, tu étais flexible.

  • Speaker #0

    J'ai validé, j'ai rendu mon mémoire. J'ai été acceptée dans mon master. Ils ont accepté l'année de césure. Et du coup, j'ai commencé en octobre le stage au Transbo. Et du coup, là, j'ai fait six mois, sachant que pendant cinq mois et demi, j'étais ici au Transbo. Et après, pendant deux semaines, j'étais chez moi parce que c'était le Covid et qu'on venait de fermer la salle. C'était les fameux, tu vois, le octobre 2019, mars 2020.

  • Speaker #1

    Ouais, l'année noire de la culture.

  • Speaker #0

    Ouais, le début. Le début. Ce qui était très formateur aussi, quoi.

  • Speaker #1

    Mais par contre, quand t'arrives, quand ça va encore bien, il y a de l'activité, là, du coup, t'as limite ton job à créer, en fait. Parce qu'il n'y a pas de poste en place, il n'y a pas...

  • Speaker #0

    Ouais, oui et non. En fait, tout le mois d'octobre, il y avait Jeanne, l'ancienne stagiaire, qui était encore là. En fait, David s'est arrangé pour qu'on ait un moment en commun, ce qui était super pratique. Du coup, il y avait quelqu'un à qui je pouvais poser toutes mes questions et qui m'a tout appris les bases du métier de la communication au Transborder. En fait, je ne savais rien faire. Enfin, concrètement, quand j'y pense maintenant, je me dis waouh Tu vois, les stagiaires et les alternants d'aujourd'hui que moi j'embauche, je me dis ils sont mille fois plus qualifiés que moi j'étais à ce moment-là, clairement On n'avait pas forcément les mêmes qualifications, tu vois. Maintenant, c'est beaucoup des gens qui viennent d'écoles privées. C'était la fac, c'était aussi plus avoir du recul sur les choses, avoir un esprit très critique, tu vois, il y avait plus ce genre de compétences. Mais par contre, j'avais jamais ouvert cette fac de ma vie, tu vois.

  • Speaker #1

    Ah oui, du coup, t'as dû avoir une sacrée progression sur pas mal de...

  • Speaker #0

    Au début, ouais, carrément. Vraiment, j'apprenais tout, dans le peu de zéro, quoi. Mais c'était trop chouette. Enfin, tu vois, c'était très chouette parce qu'il y a ce truc au Transborner de... En fait, comme on se retrouve à deux, puis après, quand Jeanne est partie, j'étais un peu toute seule, avec David qui me chapeautait, mais c'était quand même moi qui faisais les trucs. C'est vraiment la débrouille. C'est vraiment la débrouille, t'apprends plein de choses, c'est très multitask, tu fais tout à la fois. Donc ça va être autant mettre à jour le site web que préparer des newsletters, que gérer les réseaux sociaux, que préparer des affiches ou des flyers. travailler avec les médias, donc la radio, les médias papiers, préparer des encarts publicitaires, travailler avec les photographes, les accréditations de photos, écrire des textes, préparer des communiqués de presse. Il y a plein de choses, en fait. Tu vois, il y a vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. Et ça, c'est trop chouette d'apprendre tous ces trucs-là en même temps. Ça m'apprend aussi la débrouille, parce que ça, j'ai toujours adoré ce truc-là. À chaque fois que j'allais... Donc, quand Jeanne était partie, on fait un mois ensemble, Jeanne m'apprend à peu près tous les trucs un peu... Pratique aux pratiques, comment on fait un gif, comment est-ce qu'on fait, je sais pas, une affiche sur photoshop, comment on fait ces trucs là. Et après, j'allume pas. Je me retrouve quand même en novembre, il y a plein de trucs que je sais toujours pas faire, et à aller souvent demander, poser des questions à David. Et quand je vais voir David, David il me dit t'as essayé ça ? Parfois c'est oui, parfois c'est non, tu vois. Et donc il me fait toute la liste un peu, à chaque fois il me fait est-ce que t'as essayé ça ? Est-ce que t'as essayé ça ? au début j'ai jamais rien essayé et au début je suis en mode non du coup je retourne essayer le truc et puis au bout d'un moment on rentre dans un t'as essayé ça ? oui, oui, oui et puis au bout d'un moment non et donc en fait je suis rentrée dans ce truc de il faut que j'ai essayé de toutes les manières possibles et inimaginables avant d'aller voir David aussi parce que lui il est super pris dans ses trucs, c'est le provermateur du transbo il est super pris, il a pas beaucoup de temps et du coup je me retrouve à devoir... anticiper et travailler le plus possible mes trucs et essayer de me débrouiller. C'est là que je prends le réflexe de, je ne sais pas faire un truc, je vais voir si je ne peux même pas me former moi-même en ligne, si je ne peux pas trouver les infos quelque part.

  • Speaker #1

    C'est typique au graphisme, faire des affiches, des flyers, des communiqués même dans une newsletter, tu peux avoir des éléments graphiques. Tout ça, c'est un apprentissage énorme quand même. Tu n'as pas de graphiste avec toi.

  • Speaker #0

    Si, après il y a quand même des histoires d'équilibre. On a un graphiste en prestation qui nous fait quand même la charte Transbo. mais tu peux pas le solliciter pour n'importe quoi non plus non mais quand je dis que je fais des flyers tu vois ça va plus être repartir d'une photo de presse ouais et après voilà c'est plus ça c'est plus ça que et quand tu l'as jamais fait du coup t'apprends quand même pas et quand tu l'as jamais fait au début tu sais pas quoi les histoires de marge d'impression des trucs vraiment et que t'as pas appris du coup à la fac non plus non jamais alors là vraiment la fac de communication on nous a appris tout sauf de la communication concrète parce que Ce qui est toujours assez conceptuel quand j'y pense.

  • Speaker #1

    Après, est-ce que ce n'est pas le genre de compétences que tu peux le plus rattraper ? Tu as le technique, finalement, tu peux l'apprendre les jours de jour. TMD, tout ce que tu as acquis pendant tes études, sur des concepts, de la réflexion, puis tout ce qui est sociologie, anthropologie, ça, tu ne l'aurais pas découvert entre le bord d'oeuvre.

  • Speaker #0

    Ça, moi, je défends à fond ce point de vue-là, tu vois. Le côté, il y a un moment où ça a été un tel luxe de passer des heures... Lire des textes, se confronter à des pensées d'auteurs, de théoriciens, de théoriciennes, de discuter des choses, amener tous nos connaissances et mettre en commun des choses, tu vois. Tout ça, je suis convaincue que tu n'as plus la place et le temps quand tu es en entreprise pour faire tout ça. Et que tu trouveras toujours le temps d'apprendre à bidouiller sur Photoshop. Donc, si, complètement. je suis super convaincue de ça pareil d'avoir une vue très globale d'ensemble sur les médias le fonctionnement des médias quel type de marché c'est les groupes de médias aussi des festivals, des salles de concert tous ces trucs là ça pour moi c'est des questions qu'il faut tout le temps se poser et qui sont super centrales dans mon métier tu commences à y réfléchir quand tu fais tes études et si on t'apprend que des trucs ultra concrets Mais qu'on ne te fait jamais dire, en fait, il appartient à qui l'Olympia ? Enfin, tu vois, je trouve que...

  • Speaker #1

    C'est quoi l'écosystème, l'industrie derrière ?

  • Speaker #0

    À fond. Et puis son histoire aussi, tu vois. L'histoire des médias, mine de rien. Les médias qu'on a aujourd'hui en France, ils ont une histoire. Ça ne vient pas d'après ce papier, elle vient d'une histoire qui est tellement longue qui fait que c'est ce que c'est aujourd'hui aussi, tu vois. Ouais. Donc ouais, complètement.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe du coup quand le Covid surgit et que tout a fermé ?

  • Speaker #0

    Donc déjà, on le voit un peu venir quand même. Je ne sais pas si tu te rappelles, mais l'Italie confinée... Cyril, le directeur, a un côté très... On projette sur le pire truc qui peut arriver parce qu'il faut l'envisager. Parce que si ça arrive, il faut qu'on réagisse. Donc quand l'Italie est confinée, Cyril, il est déjà... Quand personne n'en parle vraiment, ça ne commence pas. À ce moment-là, j'ai l'impression qu'on est un peu tous dans le déni. Et Cyril dit, l'Italie est confinée, demain c'est nous. C'est bizarre. Et on arrive à mi-mars, enfin je sais pas, ça s'est fait en une semaine en fait cette histoire. D'un coup, ça a été très très rapide. Ouais, je crois qu'ils annoncent, oui, rassemblement de plus de 100 personnes interdits. Et là on dit, allez c'est bon, on ferme la salle quoi. Très formateur sur la communication de crise, encore une fois j'avais jamais fait ça de ma vie, mais là il faut communiquer très rapidement.

  • Speaker #1

    Tout est annulé quoi, tous les prochains plans, les concerts.

  • Speaker #0

    Ouais, on commence par faire une communication générale, fermeture jusqu'à nouvel ordre. On met ça sur le répondeur du téléphone. On met ça sur les réseaux sociaux, on met ça sur le site. Et puis ça arrive très vite, vendredi fin d'après-midi. Et en fait, on rentre chez nous. On annule le concert du soir. Je ne sais pas, il y avait le concert de Meutes qui devait arriver et j'attendais ça depuis le début de mon stage. J'étais dégoûtée. Dommage. Entre-temps, je les ai vus un certain nombre de fois. Mais voilà, je rentre chez moi pour le week-end. On pense rentrer vraiment chez moi pour le week-end. Ils annoncent le confinement entre-temps. Et ton stage se finit comme ça en fait ? Cyril et David me disent qu'il reste deux semaines, on ne va pas arrêter ton stage maintenant, d'autant plus qu'en communication il va y avoir des trucs à faire, parce que sur le site il va falloir passer tout en annulé, il va falloir communiquer sur les histoires de est-ce qu'il y a des reports. À ce moment-là on commence très rapidement à reporter des têtes. Très bizarre de détricoter tout ce que tu as tricoté. Et en fait mon stage se finit comme ça, un peu en queue de poisson, ça se finit un peu du jour au lendemain comme ça. Par contre, on reste un peu en contact quand même. Avec Cyril, on est toujours restés en contact derrière.

  • Speaker #1

    Comment ton année samatique se termine ?

  • Speaker #0

    Au moment où j'étais au Transbo, juste avant le Covid, côté Transbo, ils étaient en train de me mettre en relation avec Jazavienne pour faire un stage à Jazavienne derrière. Ce qu'ils me disaient trop, tu vois. Il se trouve qu'évidemment, quand on ferme la salle, Jazavienne me dit bon, enfin, ils disent bon, on reporte le délai de candidature à avril pour voir un peu ce qui se passe. Et après, ils finissent par annuler le truc, tu vois. ils ont dû annuler cette édition-là, carrément, tu vois. Donc à ce moment-là, moi, je suis rentrée en Savoie, parce que c'était confinement. Je reprends, je savais que je reprenais, du coup, le début octobre, le master, qui est un master qui s'appelle analyse des pratiques culturelles, ce qui veut absolument tout et rien dire. Et qui est un master trinational, entre la France, l'Allemagne et l'Autriche.

  • Speaker #1

    Ok, toujours plus.

  • Speaker #0

    Exactement. Et du coup, là, je fais premier semestre à Düsseldorf, en Allemagne. Mi-juin je reviens en France et puis ça arrive assez vite juillet et je repasse au transmo tu vois je suis toujours restée un peu en contact et tout mais de loin quoi et là je leur dis ah j'aimerais bien venir quelques jours à Lyon et ils me disent ah bah passe au transmo viens manger avec nous tu restes le soir pour le concert et tout c'est cool c'est le moment où ils font des summer sessions, concerts extérieurs et tout Donc j'arrive, je mets un pied dans le transbordère et Cyril me fait Alice, tu fais quelque chose là les 2-3 prochaines semaines ? Bon, c'est quoi le bail ? En fait, il se passe quoi ? Et ils me disent En fait, le bail est très simple, ils refaisaient des summer sessions fin août, donc on n'a pas de chargé de communication en ce moment, c'est David qui gère la communication. Là, il vient de boucler la programmation pour fin août, quand ça réouvre, donc on était mis, tu es. On n'a rien annoncé. Et là, David part à partir de... Dans deux jours, il part pendant trois semaines en vacances en van sans Internet avec sa famille. Ok. Je fais Ok Donc, il nous faut quelqu'un pour faire la com. Et en fait, c'était moi la dernière personne à avoir fait ce métier-là, tu vois.

  • Speaker #1

    T'es obligée de le faire, en fait. Faut sauver le nez, là.

  • Speaker #0

    Je me sens pas du tout obligée à ce moment-là. Mais par contre, il se trouve que moi, dans ma vie perso, j'avais... Pas grand chose de prévu tu vois, et je me dis, je suis à un moment où je me dis ça peut me faire grave du bien en fait d'avoir une activité, un truc à faire et tout, c'est chouette. Et donc en fait même c'est là que Cyril et David me disent en fait l'idée c'est même de te proposer un CDD là pour faire ce travail là, ils me disent en gros il y en a pour deux semaines de temps complet. Là on sait qu'il va falloir qu'on embauche réellement, qu'on ouvre un poste et qu'on embauche quelqu'un en communication parce que ça commence à devenir vraiment compliqué de gérer ça comme ça. Le problème, c'est qu'à ce moment-là, c'est l'été 2021, on se doute qu'à l'automne-hiver 2021-2022, potentiellement, peut-être la salle va refermer ou peut-être va y avoir à nouveau des restrictions. Et quand la salle a été fermée, forcément, les salariés, ils étaient au chômage partiel. Et quand tu es au chômage partiel, tu n'as pas le droit de créer un emploi. En fait, tu es censé te faire travailler, tu vas. Du coup... Ils sont aussi dans un truc de on ne va pas embaucher quelqu'un tout de suite, on ne peut pas parce que potentiellement on va être à nouveau dans le débat de chômage partiel Et du coup ils me disent le truc qu'on te propose c'est d'aider cet été pour faire cette mission-là, ensuite tu fais ton semestre, puis après quand t'as fini, on ouvre un poste et on t'engage en communication Truc de rêve, ça n'existe pas. Ça n'arrive à personne. J'ai rien négocié, enfin j'ai jamais rien négocié. Un jour Cyril est venu me voir et il m'a dit Lise, quand on t'embauche, tu veux un CDD ou un CDI ? Mais personne ne fait ça, tu vois. Et j'ai vraiment conscience de la chance de fou que j'ai. La situation. Pour eux, c'était aussi... En fait, ton stage, c'était totalement ta période d'essai. Et la question ne se posait plus.

  • Speaker #1

    Toi, t'es formée, t'as ton expérience, tu connais bien l'écosystème.

  • Speaker #0

    Oui, ils n'ont plus à former quelqu'un dès le début. Et puis moi, je suis trop contente, tu vois, je me dis waouh ! Trop cool ! Un truc sur lequel je pensais réellement quand je suis partie du Transbo, je me disais waouh, je pense que j'y reviendrai jamais, tu vois alors que c'était trop bien ! Et du coup, c'est ce qu'on fait, donc je travaille ces trois semaines l'été pour eux, et 1er mars 2022, ils offrent un poste et ils m'embauchent en communication. Trop bien !

  • Speaker #1

    Donc toi, même pas de stage de fin d'études, t'as trouvé un job,

  • Speaker #0

    quoi. Ouais, et du coup, j'avais vu un peu avec mon master, et il m'avait dit... Il n'y a pas de souci si tu as un job. Et je devais écrire un mémoire de fin d'études. Mémoire que j'ai fini cette année. Donc là, on est en mars 2024. Et j'ai fini en octobre.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Octobre 2023. Donc voilà, ça m'a bien pris un an et demi cette histoire. Mais aussi parce que là, pour le coup, je suis arrivée à un vrai poste. Donc en plus de toutes les missions que je faisais jusque-là, on m'a donné aussi la gestion financière de tout ça. Évidemment, on était responsable communication. Tu dois te faire ton budget communication à l'année, le gérer comme tu veux et tout. Jusque-là, c'était un truc que David gérait lui. Quand j'étais en stage, évidemment, je gérais pas la thune, quand même, normal.

  • Speaker #1

    Donc là, t'arrives en CDI, t'as un vrai salaire. Tu gagnes combien en tant que responsable ?

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que quand je suis embauchée, je gagne 1 900 bruts, 1 600 nets, ce qui est un bon salaire pour un métier de la culture, en communication, un salaire d'entrée, c'est vraiment un bon salaire, tu vois. J'ai beaucoup de... De paires. De paires. qu'ils ont payé au SMIC ou un peu au-dessus, mais pas beaucoup plus au-dessus. Et après, du coup, en octobre dernier, j'ai fini mon mémoire. Du coup, j'ai passé du stade de responsable communication à directrice de la communication. Oh là là ! Ce qui, en fait, a ajouté une mission de mon côté, à savoir la mission de chef de salle. La mission de chef de salle, c'est le fait que quand tu travailles dans un établissement qui reçoit du public à partir d'un certain nombre de personnes, Il faut qu'à chaque ouverture publique, il y ait un salarié permanent de la salle qui soit là, qui soit responsable de la sécurité du public. Donc c'est la personne qui décide quand est-ce qu'on ouvre les portes, quand est-ce qu'on ferme les portes, s'il y a une évacuation de la salle, quand est-ce qu'on évacue. Ça veut dire qu'avec ça, jusque-là, j'avais pas d'obligation à rester sur les exploitations. Je le faisais évidemment, tu vois, parce que tu restes en concert, tu restes en soirée, bien sûr. Surtout quand tu fais la communication, tu fais des stories, donc tu peux aussi montrer le lieu et quand tu y vis, vraiment, tu vois. Mais en tout cas, là, on rentre dans un truc où j'ai des obligations d'être là et d'être responsable et de travailler en plus qu'en faisant quelques stories par intermittence sur les horaires d'ouverture de la salle. Et ça, c'est depuis cette année, cette saison. Donc, j'ai commencé à l'automne. Et du coup, j'étais augmentée aussi par rapport à ça. J'ai dit tout à l'heure que j'allais checker combien je gagnais parce que la convention collective a été réévaluée et du coup, mon salaire a été réévalué aussi. Donc là, je ne sais pas combien je gagne.

  • Speaker #1

    En tout cas, pour toi, dans le milieu de la culture, c'est un salaire très correct. Mais on n'est pas non plus sur des salaires mirobolants.

  • Speaker #0

    Là, je dois être sur 2 200. Tu vas en être. Ce qui est vraiment, pour un poste de communication, en vrai, c'est vraiment très bien payé.

  • Speaker #1

    On s'acharne pas des prérogatives supplémentaires. Puis tu as aussi deux ans d'expérience, plus ton stage avant.

  • Speaker #0

    Oui, mais deux ans d'expérience, c'est rien. Enfin, tu vois, à l'échelle d'une vie d'un salarié, tu vois, en vrai, c'est vraiment rien. J'ai des collègues, des pères, qui bossent à la communication, t'as vu ? J'ai des pères qui bossent à la communication depuis 15, 20 ans, et qui sont moins bien payés que moi à Lyon. Et c'est pas un cas... C'est plus moi à l'exception que l'inverse.

  • Speaker #1

    OK. Et ça, c'est ta direction qui fait ce choix ? Ça vient aussi du budget du Transbo ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs choses. Il y a le fait que le Transborder soit devenu rentable il y a vraiment très peu de temps. Donc ça aide. C'est vrai, avant, il n'était pas question d'augmenter. Moi, je n'ai pas connu ça, mais il n'était pas du tout question d'augmenter quoi que ce soit et d'augmenter les salaires des salariés parce que ce n'était pas possible. L'équipe qui est en place, qui exploite le Transborder, elle y est depuis 2010. Et du coup, ils racontent, à leur début, s'il n'y avait pas de responsable communication, avant, c'est qu'il n'y avait pas la thune. Il y en a eu un, donc il y a eu François, qui travaille au marché-gare maintenant, responsable communication. Et François, quand il est parti du Transborder, c'est parce qu'ils ont fermé le poste, en fait. Il n'y avait plus, financièrement, c'était plus tonal.

  • Speaker #1

    Parce que comment ça fonctionne, une salle comme le Transborder, exactement ?

  • Speaker #0

    En termes administratifs, juridiques, tu veux dire ?

  • Speaker #1

    Oui, de modèle économique.

  • Speaker #0

    Modèle économique.

  • Speaker #1

    parce qu'on disait qu'il y avait une différence tout à l'heure avec la belle électrique, donc il y a différents formats

  • Speaker #0

    Ouais, complètement si tu veux le bâtiment appartient à la métropole de Lyon qui fait une délégation de services publics donc la métropole dit on donne le bâtiment à la ville de Lyon et la ville de Lyon exploite ce bâtiment et la ville de Lyon fait une délégation de services publics c'est des boîtes dans des boîtes Et la ville de Lyon fait une délégation de services publics tous les cinq ans. Tous les cinq ans, ils font un appel à projet. Et ils disent, qui c'est qui veut exploiter le Transborder ? Tu peux faire un dossier et dire, devant moi, Alexandre, je veux exploiter le Transborder. C'est évident. C'est pas ça. Tu peux réfléchir. Je pense que c'est pas si évident que ça, mais tu peux tenter. Et donc, ils regardent les candidatures et puis ils choisissent une société privée qui exploite le Transbo pendant cinq ans.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc, ça veut dire que là, la boîte, c'est transmission. et ils ont fait ça de 2015 à 2020 et là ils font de 2020 à 2025 et c'est une entreprise privée ?

  • Speaker #1

    c'est une entreprise privée et il y a une location auprès de la mairie ? une mise à disposition gratuite ?

  • Speaker #0

    c'est une bonne question c'est une mise à disposition c'est sûr que c'est pas gratuit eux ils récupèrent un pourcentage du chiffre d'affaires donc c'est pas gratuit du tout c'est même plutôt intéressant pour eux Mais est-ce qu'il y a une location fixe du bâtiment ? Ça, je ne suis pas convaincue, je ne suis pas sûre. D'accord. Je ne pense pas. Mais du coup, tu te retrouves vraiment avec une société privée qui exploite le transborder, qui n'est pas ou très très peu subventionnée. Ok. Ça, par exemple, c'est une grosse différence avec la belle électrique qui a le label de SMAC, donc de scène de musique actuelle. Et de la même manière que l'hyperoscope, le marché-gare, l'épicerie moderne, c'est le label de SMAC à Lyon. Et en fait, quand tu es une SMAC... tu as des subventions publiques. Donc, il y a une grande partie de ton activité qui tourne sur ces subventions-là. Ce qui change aussi, le nombre de salariés qu'il peut y avoir. C'est-à-dire qu'une salle comme la Belle Électrique, il doit y avoir une vingtaine de salariés. Nous, on est six dans les bureaux. Donc, le calcul est le mieux fait. Et on fait plus de concerts qu'eux. On fait 150 concerts à l'année. Ce qui est énorme, en fait. 150 concerts à l'année, c'est vraiment beaucoup. 150 exploitations de concerts au format de nuit.

  • Speaker #1

    En fait, le fonctionnement est différent parce que tu ne réfléchis pas du tout. ou pareil, enfin, une entreprise, enfin, une entreprise, je ne sais pas si c'est une entreprise, mais un organisme subventionné ne va pas du tout avoir les mêmes problématiques économiques qu'une entreprise privée. Mais du coup, ça peut aussi expliquer pourquoi, toi, ils ont plutôt augmenté du moment où ils étaient rentables. Je ne sais pas si tu as cette liberté-là dans une SMAC, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. C'est surtout que dans une SMAC, tu as aussi d'autres missions. Parce que, forcément, on te donne de l'argent, donc tu as des comptes à rendre par rapport aux gens qui te donnent de l'argent, à savoir les pouvoirs publics. Et du coup, tu as aussi des rôles, des missions de médiation culturelle, d'accompagnement, recevoir des scolaires, travailler avec les publics empêchés, toutes ces choses-là que nous, on ne fait pas. On fait très peu. On commence à le faire, on fait de plus en plus, parce que politiquement, la ville et la métropole de Lyon poussent vers ça. Ils ont fait une charte des droits culturels, qu'ils ont fait signer à tous les acteurs culturels de la ville. En gros, tu t'engages à faire ça. Mais on n'a pas de poste. On se retrouve à 6 à bricoler comme on peut pour faire des visites de salles à des jeunes migrants ou à des jeunes en difficulté ou à des personnes en réinsertion professionnelle. On bricole comme on peut, mais on n'a pas de poste dédié, alors que dans une SMAC, tu vas avoir des postes dédiés. Ils font ça toute la journée, donc c'est le métier. Donc tu vas avoir ce genre de différence. Après, d'un point de vue purement économique... La majorité des dates ici, c'est de la location de salles. Donc ça veut dire que c'est des producteurs extérieurs qui viennent faire leurs événements au Transborder et qui louent la salle. Et puis il y a quelques formats que nous on produit ou qu'on coproduit qui sont aussi des choses qu'on défend à fond. Notamment nous sommes en recession par exemple, c'est nous qui produisons. Donc forcément il y a un enjeu économique. Si c'est de la location de salles, on prend bien moins de risques financiers que si c'est nous qui produisons. Si on produit et qu'il n'y a personne qui vient, on perd de l'argent. Alors que quand c'est de la location de salles...

  • Speaker #1

    D'accord, en fait, qu'importe le résultat d'un concert, vu que c'est des producteurs externes, ça ne vous change pas grand-chose ? Oui,

  • Speaker #0

    ça change beaucoup en fait. Parce qu'il y a le bar et parce qu'il y a aussi combien on touche sur le ticket d'entrée. Il y a l'entrée et la billetterie. Il y a aussi où est-ce que les places ont été vendues. Si c'est vendu sur nos canaux de billetterie ou si c'est vendu sur les canaux de billetterie des producteurs, il n'y a pas les mêmes enjeux économiques. Tu ne touches pas le même pourcentage. C'est là que tous les partenariats avec les billetteries sont importants. Et le bar. Le bar est très important, ça doit être un tiers de notre économie. Ce qui est énorme en fait. Ouais. T'as fait des gros yeux. Ouais. Je sais pas combien on passe de litres de bière, mais j'aimerais bien savoir. En plus on doit avoir l'info quelque part.

  • Speaker #1

    On posera la question.

  • Speaker #0

    On posera la question, ouais. Mais oui, le bar est très très important. et donc c'est pour ça que pour nous c'est très important il y a aussi l'enjeu qui est apparu qui a vraiment pris de l'ampleur post-covid du no-show donc les gens qui achètent leur place et qui ne viennent pas au concert

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Ok. Ce qui est... C'était très peu avant le Covid, et c'est devenu vachement plus important post-Covid. Sans parler même de... Bon, parce qu'il y a eu toutes les problématiques de concerts reportés et annulés, machin, truc, les gens s'y sont perdus. Au bout d'un moment, quand c'est la troisième fois que ton concert est reporté, tu sais plus si ton billet est valable ou pas, si t'y vas, est-ce que c'est quelle date, enfin, tu vois, là, c'est sûr, tu perds des gens. Et donc, il y a eu certains concerts multi-reportés qui ont été des catars en termes de remplissage, parce que, même si la billetterie était bonne en soi, mais au-delà de ça, des concerts qu'on a annoncés directement aujourd'hui... le pourcentage de nos shows est assez important. Ça, c'est un vrai enjeu pour nous, parce que les gens qui ne sont pas là, ce n'est pas des gens qui consomment au bar, et du coup, ton économie de bar descend aussi. Ce qui n'est d'ailleurs pas vraiment un enjeu pour les producteurs de spectacles. Eux, ils s'en fichent un peu. Ils s'en fichent, ils ne touchent rien sur notre bar. Nous, parfois, on leur dit qu'il faudrait mettre en place des plateformes de revente de billets, où il y a certaines plateformes de billetterie qui le font. genre DICE par exemple, Shotgun c'est intégré tu peux directement revendre ton billet via leur plateforme et ça c'est des outils qui sont intéressants pour nous et en plus ça sert au public parce qu'en fait pour tout l'événement complet t'es content d'avoir une place en plus mais

  • Speaker #1

    c'est fou parce qu'on s'en rend pas du tout compte de l'extérieur en fait, j'avais jamais imaginé que le no-flow avait un impact économique pour moi souvent je me suis même dit de toute façon tant mieux pour eux, ils ont une place la personne vient pas, c'est plus agréable pour le reste du monde enfin, au global... La place de place ? Non en fait ça a un impact sur le bar et inversement les producteurs non. C'est pas un souci à gérer pour eux quoi.

  • Speaker #0

    Ouais ouais. Oui encore que ils sont quand même dans une relation avec leurs clients et que c'est quand même un service.

  • Speaker #1

    Ouais mais ce qui veut dire ?

  • Speaker #0

    Les producteurs ne prennent pas tous au même niveau tu vois.

  • Speaker #1

    Toi t'as un métier où tu restes quand même le soir quoi.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est assez particulier.

  • Speaker #0

    Ouais bah tu combines les horaires de jour et les horaires de nuit de concert. Je trouve qu'il y a une pression aussi autour de ça. Il y a une pression aussi de... Il faut être à un certain nombre d'événements dans ta salle. Mais il faut aussi savoir tout ce qui se passe à lui en même temps. Donc il faut aller à un peu plein de trucs aussi. Il faut aller dans toutes les autres salles et tout ça. Après, il y a beaucoup de réseautage. Donc il y a aussi aller voir des gens, ce que j'adore. J'adore réseauter, tu vois. J'adore rencontrer des gens, que les gens t'expliquent leur parcours et tout. Tu vois, ça te tient bien aussi. Cool. Mais je trouve qu'il y a quand même beaucoup de pression. Il faut avoir tout vu, il faut avoir un avis sur tout. et qu'il y ait de la pression plus ou moins implicite. Parfois, c'est un peu vicieux aussi. Il n'y a personne qui dit qu'il faut que tu fasses ça. Mais bon, on te demande toujours ton avis sur telle expo, tel machin, tel nouveau projet. Et du coup, on bosse aussi tous, mine de rien. On n'est pas en compétition directe, ce qui est très chouette. Par exemple, je suis très pote avec tous les autres charlètes com de toutes les salles. On se voit régulièrement et quand j'ai une galère toute seule dans mon truc de com, plutôt qu'être toute seule dans ma structure, je décroche mon téléphone et j'appelle mes potes. Ils me disent aussi que c'est trop bien, on s'entraide, elle est super précieuse, elle est très chouette. Mais du coup, ça a encore plus de sens d'aller chez les autres, voir les artistes que tu veux avoir, peut-être qu'ils vont passer plus tard, de se tenir informé et tout. Mais du coup, le côté négatif, c'est qu'il faut quand même faire un peu de la pression par rapport à ça et ce n'est pas évident de décrocher vraiment. C'est souvent que, tu vois, les soirs ou les week-ends, tu vas dans d'autres salles ou dans ta salle, tu fais des concerts, tu rencontres plein de gens du milieu, tu revois plein de gens aussi parce que c'est beaucoup les mêmes qui tournent.

  • Speaker #1

    Mais c'est un monde où c'est pas comme en entreprise où la différence est peut-être beaucoup plus claire. Là, le soir, tu as un concert, tu vas attraper une bière, tu vas profiter du concert, mais tu es quand même au travail, donc cette frontière, elle est beaucoup plus ténue.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Il faut faire attention, même en termes de rythme de vie, comment tu gères ça, le fait d'avoir... Alors, ça doit être un plaisir d'aller à tous les concerts, tu peux, tu peux en tout cas, mais comment aussi tu gères cette limite de faire attention de pas trop sortir, pas trop boire non plus, parce que sinon c'est intenable ?

  • Speaker #0

    Et bien en fait, ça dépend... Là, c'est super intéressant parce que ça dépend vraiment des gens. Tu vois qu'il y a des gens qui gèrent la chose de manière très différente dans ce milieu-là, il y a des gens qui sont très... qui essayent de cloisonner. Moi, je ne crois pas en le cloisonnement strict. C'est un truc auquel je ne crois pas du tout, parce que je pense aussi qu'on perd quelque chose si on commence à dire, les gens avec lesquels je travaille, ça ne peut pas être mes amis, ça ne peut pas être mes potes. Je trouve qu'humainement, on perd un truc si on se met dans ce mindset-là. Il y a des gens qui le font, c'est sûr. Et là, c'est chacun son équilibre.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est un milieu où c'est même le... plaisir de faire partie aussi de cette industrie qui est connectée avec des gens carrément,

  • Speaker #0

    complètement après c'est pas évident, je pense qu'on nous délère tous un peu avec ce truc là le pro, le perso réussir à avoir une vie en dehors le jour où j'ai Un ami qui fait des relations de presse chez Mediatone et qui m'a demandé Et toi Alice, qu'est-ce que tu fais dans la vie ? Genre, hors hobby, hors transbo, hors concert, hors activité pro. Et je me suis sentie un peu bête, j'étais un peu en mode bain. Une fois de temps en temps, je vais au ciné, ou vers une expo, ou faire une rando, ou je book in, mais j'avais l'impression que je n'avais pas de vrai hobby. Tu vois ce que je veux dire ? J'adore, je fais des petits trucs comme ça, tu vois, où je vais boire des cafés avec mes potes, mais...

  • Speaker #1

    Oui, mais ta passion, en fait, tu l'as déjà. Mais en fait,

  • Speaker #0

    voilà, c'est ça, elle est déjà là, elle est omniprésente, elle est partout. Et franchement, j'étais déprimée après, je suis en mode, je n'ai pas de vie. Je n'ai pas de vie perso.

  • Speaker #1

    Alors qu'en fait, non, tu as l'âge, je pense que...

  • Speaker #0

    Alors que, oui, c'est mélangé, c'est vraiment très mélangé. Ce qui m'amène au truc qui est quand même assez compliqué, enfin, en tout cas, moi, je trouve compliqué, c'est vraiment la déconnexion, tu vois, le côté... Il y a un moment où moi j'ai besoin de... J'arrive pas à déconnecter du transbo en un week-end en fait, tu vois. J'arrive pas à me faire un vendredi, un lundi matin. En plus souvent il se passe des trucs au transbo, tu vas avoir les collègues qui envoient le compte rendu de la soirée le samedi ou le dimanche à 5h du mat'parce qu'elle vient de se finir et ils sont en mode bon bah ça s'est passé comme ça. Et tu le lis quand même parce que tes mails tombent sur ton téléphone parce que... Parce que t'es un peu obligé d'être connecté à un minimum, il y a les histoires de notification aussi, en fait c'est pareil, les réseaux sociaux tu peux pas, enfin, il faudrait que je regarde précisément, j'ai beaucoup de potes qui m'ont dit, laisse franchement, ça va pas du tout, regarde précisément, il faudrait que je regarde les histoires de quand est-ce que tu reçois tes notifs, quand est-ce que t'en reçois pas et de quelle part, parce que j'ai un peu tendance, mais c'est pareil, c'est difficile de dire, tous les week-ends je... mais notifs, sauf qu'il y a des week-ends où t'en as besoin parce qu'il y a des week-ends où tu travailles et des week-ends où t'as besoin de les recevoir du côté de Transbo mais à d'autres moments tu te dis là j'aimerais bien vraiment ne pas en entendre parler vous avez pas la même temporalité non plus en fait c'est pas comme dans les boîtes, c'est du lundi au vendredi puis t'es tranquille l'activité se fait plutôt en fin de semaine il n'y a pas de concert le lundi mardi il y en a il y en a moins forcément que le que le jeudi-vendredi, tu vois, c'est sûr, jeudi-vendredi-samedi, mais il y en a aussi.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est quand même...

  • Speaker #0

    Ça s'arrête un peu jamais, tu vois, c'est aussi ce truc, à part les deux semaines de vacances de Noël et le mois de tournée off, c'est un peu toujours... un peu toujours non-stop. Et puis il y a ce truc de... quand il reste communication, tu dois faire de la veille réseaux sociaux tout le temps. Le but du jeu, c'est quand même de voir directement quand un artiste sort un truc pour le repartager direct, pour avoir le plus d'impact possible. Ça, c'est vraiment le jeu de l'algorithme et des réseaux sociaux, tu vois.

  • Speaker #1

    Donc, tu es très connectée, en fait, par essence, que ce soit la captation de contenu ou...

  • Speaker #0

    Clairement.

  • Speaker #1

    Le fait de communiquer avec tout le monde, avec l'écosystème, avec le public.

  • Speaker #0

    Ouais. Après, c'est un truc que tu apprends avec le temps aussi. C'est-à-dire que quand je suis arrivée, je me disais, ouais, c'est trop un drame si je rate un truc ou je ne sais pas quoi. Au bout d'un moment, tu arrives aussi à relativiser. et à dire en fait si samedi dimanche je bosse pas, genre je bosse pas et le monde va continuer de tourner, c'est pas grave si je partage pas tel truc directement dans la journée mais je le partage deux jours plus tard, je le partagerai quand même et il y aura quand même de l'audience parce que les réseaux sociaux transmo ils ont quand même un impact et moi je préserve aussi ma santé mentale, ce qui est important aussi pour que mon travail soit de qualité il faut aussi que je sois pas... Je ne serais pas en dépe, parce que trop connectée. Mais ce n'est pas évident. Ce sont des vrais sujets et ce n'est vraiment pas facile. J'en arrive à réussir à déconnecter. La semaine dernière, j'étais à Berlin. Je suis partie quatre jours et j'ai réussi à déconnecter pendant quatre jours. J'ai aussi pu parce que là, j'ai une stagiaire en communication qui s'occupe des réseaux sociaux. Donc, je peux déléguer. Ce qui n'est pas du tout le cas de tout le monde. Quand tu es dans une plus petite structure, tu n'as pas de stagiaire. Débrouille-toi un peu, tu vois. Mais ça s'apprend, c'est du... C'est un truc aussi que personne ne va te dire, ou t'apprendre de base. Ça, c'est pareil, c'est un truc que je déplore un peu. Toutes les études de com, à aucun moment, on nous a parlé de ça, par exemple, tu vois. Et je trouve ça très dommage. Parce que je pense qu'il y a des vrais enjeux de société derrière, enfin, tu vois, de toute façon, au rapport aux réseaux sociaux, de manière générale. C'est un aspect pour tout le monde, tu vois, au-delà du métier. C'est sûr que moi, c'est un cran du dessus. Quand je vois mes stats de combien de temps t'as passé sur les réseaux sociaux par semaine, il y a des moments où je débrime de fou, je fais Waouh ! Ma vie est dangereuse ! Mais bon, voilà, c'est aussi mon métier.

  • Speaker #1

    Et ton quotidien de directrice communication, il ressemble à quoi ?

  • Speaker #0

    Mon quotidien, il peut être vraiment très varié. C'est un peu le propre du transbo, c'est ce côté tu fais tout à la fois donc ce que j'adore. Tu vois, on est un peu tous hyper actifs au taquet. Donc j'adore le fait que mes missions soient très variées. Mais voilà, là j'ai beaucoup délégué à ma stagiaire le côté gestion des réseaux sociaux. Et mise à jour du site web, ça c'est un peu les trucs les plus classiques, tu vois, on annonce un concert, il faut créer une page sur le site web, mettre les infos, toutes les infos dessus, les images, les textes et tout. Donc ça, ça je laisse, elle s'appelle Lise aussi, donc je laisse Lise gérer ça. On n'a pas fait très d'original. Les côtés réseaux sociaux, je lui laisse pas mal gérer aussi, pareil, aux annonces de concerts, aux ouvertures de billetteries, on fait un post, on fait de la story, tu vois. Et puis après, elle a le côté vraiment faire vivre les réseaux sociaux. Quand je dis réseaux sociaux, côté transbo, c'est vraiment Facebook, Instagram. On a un public qui peut aller du public familial, les pré-ados, les ados, jusqu'à les personnes à la retraite. Enfin, tu vois, on a vraiment, on balaye tous les âges.

  • Speaker #1

    Du à votre programmation.

  • Speaker #0

    Du à notre programmation. Et du coup, on a vraiment ce truc de, il faut être multicanal parce que... Je caricature un peu, mais quand tu veux parler à ton public de rock old school et de métal, ça marche sur Facebook et ça ne se passe pas sur Instagram. Mais par contre, quand tu veux parler de tes événements rap, Facebook, tu peux l'oublier et il faut passer par Instagram. On a le débat TikTok qui revient régulièrement. Mais en fait, encore une fois, c'est un bail d'algorithme. Si tu veux être efficace sur TikTok, il faut avoir quelqu'un qui fait ça tout le temps. Il faut tout le temps faire de la création de contenu. Et là, vu nos effectifs, on ne peut pas le faire. Mais ce serait bien de le faire, tu vois, on sait que... Possible amélioration si un jour c'est... Mais c'est une vraie discussion entre tous les chargés de com, à chaque fois on dit et TikTok. On fait un petit peu LinkedIn, mais vraiment, c'est ridicule. Toi qui es souvent sur LinkedIn, tu vas voir, tu vas pleurer. Je ne sais pas si tu es allé voir, c'était...

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas regardé.

  • Speaker #0

    Je vais faire deux, trois trucs avant que tu ailles voir. Non, LinkedIn, un petit peu plus pour le côté pro, faire passer deux, trois infos. Quand on a fait la campagne de prévention contre les violences et le harcèlement sexiste et sexuel, forcément, tu vois, on est à remettre sur LinkedIn. Mais bon, encore une fois, il faudrait vraiment travailler la communauté plus que ce qu'on fait actuellement.

  • Speaker #1

    Encore un autre réseau social avec ses codes. Du coup, c'est intéressant, oui, parce que tout à l'heure, on parlait en off, justement, que dans ton métier, ça dépasse la communication, mais il y a aussi un vrai aspect de prévention. Et là, tu parlais justement d'une campagne de prévention. Comment ça se traduit dans ton métier aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Pour le coup, ça reste de la communication publique. Ça sort de la communication...

  • Speaker #1

    Traditionnelle, qu'on imagine et qu'on perçoit en tout cas.

  • Speaker #0

    La grande majorité de mon travail, c'est vraiment de vendre des événements. Et l'objectif, c'est de vendre des billets. Comme je l'ai dit tout à l'heure, on est une entreprise privée. L'objectif, c'est de faire du bénéfice. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc, il faut vendre des billets. Et du coup, oui, on s'est mis... C'est un sujet qui est beaucoup monté post-Covid. L'histoire de la sécurité du public et notamment des VHSS. Donc les violences et le harcèlement sexiste et sexuel. C'est vraiment un sujet qui est monté. Il y a eu toutes les histoires de piqûres qui ont été très médiatisées. Et du coup, on a eu un cas ici. Après, question d'avérer, pas avérer, plus ou moins avérer. C'est encore un peu en débat. C'est sûr qu'il y avait une marque de piqûres. Mais est-ce que le produit est injecté ou pas, on n'a jamais su, tu vois. Et on s'est retrouvés très démunis face à ça, à pas trop savoir... Enfin c'était très nouveau en fait, on savait pas qu'est-ce qui se passait, qu'est-ce que c'était la réalité, est-ce qu'il y avait beaucoup de gens qui faisaient ça ou pas, comment est-ce qu'il fallait prendre en charge les victimes, vers où est-ce qu'il fallait les orienter, est-ce que t'envoies à l'hôpital, est-ce que t'envoies... enfin, qu'est-ce qu'il faut faire si on t'injecte du GHB en fait, c'est quoi les dangers pour ta santé... En fait ça s'est calmé très très vite l'histoire des piqûres, il y a eu beaucoup beaucoup de... psychose autour, ça a été très très médiatisé pour finalement un nombre de cas avérés vraiment très très très petit mais ça a eu le bénéfice d'ouvrir les yeux et de réouvrir la conversation en tout cas dans des structures comme les nôtres sur la soumission chimique le fait que oui il y a des histoires de GHB, de droguer des gens à l'heure reçue, mais il y a aussi juste le fait qu'on est un lieu de débit de boissons on vend énormément d'alcool... Et par rapport à ça, en fait, l'alcool, c'est aussi de la soumission chimique. Tu peux faire boire quelqu'un ou une personne peut boire d'elle-même et puis après, ne plus être en capacité, enfin, être fortement impulsant, ne plus être en capacité de prendre certaines décisions. Et du coup, il y a eu vraiment beaucoup de discussions là-dessus. Et donc, il y a eu plusieurs choses qui ont été mises en place. Nous, on a été formés, c'est-à-dire qu'on a formé l'équipe. Donc, autant les bureaux que les chefs de bar, que la sécurité et que les techniciens. On a formé tout le monde aux enjeux, enfin on a fait des formations par des organismes spécialisés là-dedans. Donc aussi remettre à plat qu'est-ce que c'est juste le vocabulaire, qu'est-ce que c'est qu'une agression sexuelle, qu'est-ce que c'est que du harcèlement sexuel. Tu vois, rien que ces choses-là, déjà, tu te rends compte qu'on n'a pas tous les mêmes définitions, pas tous les mêmes imaginaires, et que si t'as pas de langage commun pour parler des choses, déjà c'est foutu, enfin c'est compliqué en tout cas. Donc on a rediscuté tout ça, et puis après vraiment mettre en place un réel protocole de prise en charge des victimes. qu'est-ce qui se passe si t'es témoin, qu'est-ce qui se passe si t'es victime et à qui est-ce que tu t'adresses dans la salle vers qui est-ce que tu réorientes qu'est-ce que c'est le protocole concret ça a été fait et dernier truc la campagne de sensibilisation qu'on voit aujourd'hui dans le transborder où on a mis des slogans un peu choc par rapport à ça pour vraiment que ça soit omniprésent dans notre lieu le fait de la bienveillance faire attention les uns aux autres respecter le consentement le... donc ça on a fait une campagne d'affichage un peu classique, on a travaillé avec un graphiste exprès pour ça et voilà, elles sont colorées, elles sont pas trop agressives on s'est posé 12 000 questions quel mot utiliser, quel texte réorienter vers quelle personne c'est vraiment, il y a un texte qui dit que si t'es victime ou témoin tu peux t'adresser aux équipes transgots ok,

  • Speaker #1

    et ça c'est un sujet alors qu'on voyait peut-être beaucoup moins il y a 10-15 ans maintenant qui est vraiment prégnant dans le monde de la musique tiens des soirées et des concerts quand même. Mais c'est vrai qu'on ne s'imagine pas qu'en tant que responsable comme Thérèse a géré ce genre de réflexion. Et en fait, ça fait partie intégrante aujourd'hui de la mise en place d'un événement.

  • Speaker #0

    Complètement, complètement. C'est super important. Pour nous, c'est un vrai enjeu de sécurité des publics. C'est aussi un enjeu de changement des mentalités. On a mis aussi ces fameux slogans, on les a mis sur les gobelets du bar. Donc aujourd'hui, tu prends une bière au Transbo, il y a écrit là. Écrit drague avec tes moupes, avec tes mains, ou sens de la fête, respect en tête, ce genre de trucs. On s'est dit que c'était vraiment une manière efficace de communiquer les gobelets. On a beaucoup de retours positifs par rapport à ça, il y a beaucoup de structures qui sont en train, il y a déjà des structures qui l'ont mis en place, il y a plein d'endroits qui sont en train de travailler leurs propres chartes et leurs propres affiches et tout, et on me demande régulièrement vous êtes passés par qui, vous avez fait comment, et du coup ça c'est chouette aussi puisque tu vois que ça bouge vraiment dans ce milieu-là. Après, il y a toute une partie discothèque, pur et dur, qui ne prend pas du tout en main ces sujets-là. Là, on est plus dans les acteurs culturels qui font la programmation.

  • Speaker #1

    Les clubs, à la limite.

  • Speaker #0

    On fait des formats de nuit, mais avec une vraie programmation. Ce ne sont pas des boîtes de nuit.

  • Speaker #1

    Il faut faire la différence. C'est intéressant de voir le milieu de la musique et de la nuit, qui était un milieu où ça pouvait être... Enfin, pas particulièrement dans le vôtre, je ne veux pas mettre l'emphase là-dessus, mais où on le voyait plus, on voyait plus ces problématiques, justement parce qu'il y a de la foule, beaucoup de public, de l'alcool, et puis bon, et puis c'est des événements qui ont lieu de nuit, littéralement, ou le soir, mais que ça devient justement des vecteurs de communication et d'éducation du public, presque. Je trouve qu'en tant que public, c'est peut-être les seuls endroits où finalement on reçoit ce genre de messages, où... On entend parler de ces sujets et du coup, sa culture a fait révoluer les comportements. C'est super intéressant.

  • Speaker #0

    Ouais. Après, le sujet, tu le vois dans ces lieux-là parce que de base, il y avait plein de comportements et il y a encore plein de comportements problématiques dans ces lieux-là. C'est aussi une réaction directe.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Il y a ça et puis il y a aussi le fait qu'il y ait eu de la prise de conscience au point de vue... Sociétal, tout simplement. Tu vois, s'il n'y avait pas eu Midou, est-ce qu'un jour on serait arrivés là ? Je ne suis pas sûre. Il y a de plus en plus de personnes qui prennent la parole, de plus en plus de victimes qui dénoncent des choses. Il y a des personnes qui prennent la parole sur des agressions qu'elles ont subies par des chanteurs, par des musiciens. Tu vois, il y a une vraie libération de la parole qui prend du temps. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Mais... Mais en tout cas, oui, c'est déjà une vraie étape. Et c'est sûr que la sensibilisation des publics, elle est super importante là-dessus. Et le fait aussi, à partir d'un certain point, de dire ça c'est OK chez nous, ça c'est pas OK chez nous. Et d'être un peu intransigeant là-dessus. Enfin, je veux dire, il y a deux semaines, on a encore sorti trois personnes de nos lieux qui agressaient sexuellement comme ça, quoi. Enfin, tu vois, avec absolument aucune honte. En fait, si on voit encore des comportements comme ça, il y a certaines personnes qui se disent c'est trop choquant, ça existe encore Et tu fais oui, quand tu es une fille, tu sais que ça existe encore parce que tu le subis Et du coup, oui, c'est des choses qui… Alors, il ne faut pas s'arrêter là, il faut toujours continuer. Il y a des gens qui vont plus loin que nous dans la démarche. Je repense notamment au sucre, au fait qu'ils ont des médiateurs et des médiatrices à l'entrée. qui te font un petit briefing sur la bienveillance, la sécurité, tout ça, dès l'entrée du club. On peut aimer, ne pas aimer, trouver ça bien, pas bien, moralisateur, ce que je peux comprendre aussi. Mais voilà, il y a plein de solutions qui existent, qui sont mises en place et qui sont très intéressantes en tout cas.

  • Speaker #1

    Mais c'est des sujets dont on ne réalise pas, que ça fait partie aussi de vos quotidiens de professionnels, tu vas devoir traiter ça.

  • Speaker #0

    Il y a aussi, on parlait prévention, il y a aussi tout un aspect prévention auditive transborder, qui est juste le fait de rester exposé longtemps dans du son qui est fort, c'est dangereux pour tes oreilles.

  • Speaker #1

    Et alors ça, le public ne s'en rend pas compte du tout.

  • Speaker #0

    Ouais, ça dépend qui. Forcément, oui, il y a des parties du public qui sont très inconscientes par rapport à ça. Donc non seulement il y a des protections auditives qui sont disponibles et qui sont gratuites au bar, pareil sur les histoires de soumission chimique, on a les protège-gobelets, qui permettent aussi de rassurer et de sécuriser les boissons qu'on fabinerait. Et oui, ça ne s'est pas encore mis en place totalement, mais on est en train de travailler, on communique déjà sur le web là-dessus, et on est en train de mettre en place une campagne vraiment sur site. avec vraiment écrit qu'il faut faire des pauses de son, on ne va pas écrire qu'il ne faut pas mettre sa tête dans les enceintes, mais peut-être qu'on devrait. Ne mets pas ta tête dans les enceintes.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de gens qui se retrouvent tout devant, très près de sources sonores hyper puissantes, et qui, à mon avis, s'éclatent les oreilles.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Surtout que c'est très vicieux.

  • Speaker #1

    Tu ne le sens pas sur le cou.

  • Speaker #0

    Tu ne te rends pas compte.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas douloureux. Non, non, mais je suis d'accord que c'est un sujet qui n'est pas encore bien pris. Moi, tu vois, maintenant, je me protège. À chaque fois, j'ai des boules de caisse que j'ai achetées exprès, en plus. Donc, ça évite de dégrader la qualité du son. Mais quand je me retrouve dans la foule, je me prends systématiquement une remarque, genre, Ah, mais t'es un vieux ! Tu vois, ou un truc comme ça. Et je lui dis, mais en fait... Et souvent, je leur dis, Mais en fait, tu te rends pas compte. Et moi, tu vois, en festival, il y a trois ans, j'étais à l'Electric Park Festival. Et tu vois, j'ai mis ma tête dans les enceintes. Je suis allé tout devant. voir Vladimir Cauchemar, mais vraiment il y avait des bananes d'enceinte là à 5 mètres, et en fait depuis je fais des acouphènes tu vois, et je regrette tellement d'avoir fait n'importe quoi là-dessus, que maintenant c'est obligé de me protéger, mais les gens ne se rendent pas compte et c'est un peu ce truc où tu le sais quand c'est trop tard quoi, franchement après tu ne peux rien y faire c'est pareil,

  • Speaker #0

    c'est un truc où il y a des gens qui prennent de plus en plus la parole là-dessus aussi tu vois l'espace médiatique notamment tu vois je pensais à Angèle quand on parle de... dans ces chansons et puis en interview je me dis trop bien que il y a des musiciens et des musiciennes qui prennent la parole là dessus et qui en parlent et tout mais oui c'est clairement un sujet de prévention où il y a encore du taf à faire et c'est des vrais sujets de santé publique donc c'est super important aussi de prendre en main ces sujets là trop bien donc voilà la prévention Les réseaux sociaux, les sites web, qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je fais d'autre ?

  • Speaker #1

    C'est déjà pas mal tout ça. C'est déjà pas mal. Tu es chef de salle ? Chef de salle,

  • Speaker #0

    ouais.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi la suite ? Comment toi tu vois ? Parce que c'est une industrie où c'est peut-être pas évident de se projeter. C'est pas comme s'il y avait des milliers de jobs ouverts partout. Comment tu perçois ton futur ?

  • Speaker #0

    Ça fonctionne beaucoup. Enfin, je te réponds un peu sur l'industrie en général et après je viens à moi. Ça fonctionne quand même énormément en réseau, ce truc-là. Donc tu te rends compte aussi que quand il y a des postes qui se libèrent à Lyon, souvent il y a quelqu'un qui prend le poste et... tu connais déjà la personne parce que ça tourne un peu sur les postes et tout donc ça je le vois je le vois et je pense que si si demain je partais du transborder en bon terme tu vois avec l'équipe et tout je pense que ce serait assez facile surtout que c'est quand même pas mal d'avoir le travail d'artiste sur ton CV pendant ça fait deux ans, quelques années franchement c'est plutôt bien après je suis pas sûre je me suis rendue compte avec le fait d'avoir l'année dernière j'ai eu un alternance c'était la première fois qu'il y avait quelqu'un sous mes ordres et là du coup j'ai une stagiaire qui m'aide aussi et je me rends compte et donc en janvier j'ai fait fait la période entre les deux, tu vois. Pierre avait fini son alternance et Lise avait pas commencé son stage, donc j'en avais, j'étais toute seule. Donc là, j'ai repris tous les réseaux sociaux et tout, et je me suis dit, waouh, j'ai plus du tout envie de faire ça. Il y a des missions que j'ai récupérées et je me suis rendue compte que je m'en suis vachement lassée et que j'en apprends plus grand-chose. Sur les réseaux sociaux, il faut être vachement créatif, il faut avoir vachement d'envie. Si tu tombes dans des trucs où tu fais toujours la même chose, tu ne réfléchis pas, tu le mécanises. En fait, c'est dommage, tu perds totalement... tu fais un travail de moins bonne qualité que si t'as l'envie et la créativité je le vois avec ma stagiaire vraiment c'est incroyable elle est arrivée et elle a été très rapidement en force de proposition et j'étais en mode mais vas-y en fait, évidemment j'encadre je lui dis ça plutôt oui, ça plutôt non pour telle et telle raison parce que j'ai plus de recul sur l'activité mais à côté de ça elle me fait des formats vachement créatifs et c'est super tu vois je me suis rendu compte que la partie réseaux sociaux, mise à jour contenu sur le site, les trucs un peu bêtes et méchants beaucoup de copier-coller il y en a un Ça ne m'intéresse pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Et tu dois poursuivre dans la com ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas trop. C'est aussi une question que je me pose. Il y a quand même beaucoup... Je traîne quand même beaucoup dans les milieux féministes, et notamment le féminisme dans la culture. Et on dit toujours que pour le féminisme dans la culture, il y a le plafond de verre qui t'empêche de monter dans la hiérarchie et de te retrouver à des postes de pouvoir. Aujourd'hui, si tu regardes les directeurs et directrices de nos salles de concert à Lyon, je ne sais pas si tu as vu, limite fait. Il n'y aura pas beaucoup de directrices. Programmatrice, même chose. Et puis, il y a le couloir de verre, le fait que quand tu es dans un poste particulièrement identifié comme féminin, la communication, bon exemple, c'est assez difficile de passer dans un autre métier. Ok. Moi, généralement, quand on me dit ce genre de trucs, j'ai trop envie de se tomber le contraire. Casser le, exactement. Et je ne suis pas convaincue, tu vois, de vouloir faire de la communication pendant très très longtemps. Je ne suis vraiment pas sûre de ça.

  • Speaker #1

    Potentiellement, un jour, peut-être changer un peu de voie ou de métier. Et progresser dans l'industrie d'une autre manière.

  • Speaker #0

    J'ai passé beaucoup de temps avec Cyril, donc le directeur du Transbo, à faire un peu tous les trucs politiques, tu vois. Il a été trop chouette pour ça, et il est toujours trop chouette pour ça. Il faut déjà nous parler des jours en passé. Il est très chouette pour ça parce qu'il m'emmène dans plein de trucs. Il dit Ah, il y a telle conférence de presse, tu peux y aller, on y va. Cette année, je suis allée représenter le Transborder à la conférence de presse de la Tony Garnier. C'était cool. Ouais, c'était trop bien. Et donc, je commence à connaître un certain nombre de personnes. Et par rapport à ça, je trouve ça chouette. J'aime bien, je t'ai dit, j'aime bien rencontrer des gens et tout. Donc, le côté politique et tchat, je l'aime bien. J'ai un contact facile. J'aime bien ça. J'aime bien aussi, dans mon travail actuel, le fait de travailler avec des médias en direct. parce que je trouve que c'est très humain, c'est pareil c'est beaucoup s'intéresser à quelle est la réalité du média, quel terrain d'entente on peut trouver, toujours renégocier et puis rencontrer les gens en vrai voir un peu qu'elles sont bien les choses qui les fait vibrer leur vision des choses, du monde de la culture, ça j'aime bien, donc c'est un truc que je me pose la question, l'autre jour je me suis dit pourquoi pas attacher de presse un jour, pourquoi pas je sais pas du tout je sais juste que là je pense à la fin de cette saison j'aurais quand même bien fait le tour des missions de communication, là je suis sur un dernier gros gros projet à savoir la refonte du site du Transborder donc ça c'est un truc c'est un des bons gros projets avant j'ai fait un peu la gestion des données clients Transborder qui était aussi un gros projet une fois que j'aurai fini ça et cette saison je pense que la saison prochaine j'aurai pas de gros projets tu vois enfin ça va être plus de l'exécutif faire tourner des choses évidemment il y aura toujours un peu de trucs nouveaux c'est sûr mais mais ça va être un peu l'émission classique je pense à la fin de la saison prochaine j'aurai vraiment fait le tour ce sera la fin de la délégation de services publics aussi on sait pas forcément énormément ce qui va se passer derrière je pense que ce sera un bon moment pour partir des transvois il y a beaucoup de gens qui comprennent pas ce truc de

  • Speaker #1

    Ça se passe bien,

  • Speaker #0

    pourquoi tu t'en vas ? Il y a beaucoup de gens qui me disent ça se passe bien, tes collègues sont cool, t'es trop contente, tu vois pas les semaines défiler, t'es plutôt bien payée, il y a tout qui s'aligne, pourquoi ? Moi, il n'y a rien qui me fait plus peur que quand je vois des gens qui me disent ça fait 20 ans que je fais des concerts à Lyon et je me dis waouh ! Il ne faut pas faire ça ! C'est un truc qui me fait peur. J'ai peur un peu de la routine, de la fameuse fear of missing out le fait d'avoir peur de rater des... Il y a des jours où je me dis c'est trop bien ici, mais en fait la vie est ailleurs aussi J'ai un peu du mal avec le chauvinisme lyonnais, de chez nous c'est les mieux Il y a beaucoup de gens qui sont un peu dans cette vibe-là de la culture à Lyon. que je comprends aussi, qui vient aussi d'une fierté d'où on a mis en place des choses qui sont bien et c'est vrai que culturellement, Lyon c'est dingue comme vie de vie, c'est sûr, mais c'est pas pour autant que je vais rester et penser que c'est mieux qu'ailleurs Ouais, je comprends. Et après en parcours vraiment personnel, l'Allemagne me manque tu vois, je pense que les années où j'ai fait France-Allemagne, France-Allemagne tous les six mois, c'était aussi des années où je me suis énormément construite, tu vois, et culturellement là je commence à dire, ouais la France donc donc voilà j'ai très très très envie d'aller habiter à Berlin à chaque fois que je mets un pied dans cette ville je me sens chez moi alors que j'y ai jamais lutté ce qui est très étrange comme sentiment mais très réconfortant aussi quand tu ressens pas ça dans toutes les autres villes où t'as habité quand t'as déménagé un certain nombre de fois tu vois ça prend une autre dimension et du coup voilà je me pose la question de retravailler aussi pour le côté un peu franco-allemand je pense que je vais encore faire quelques années dans la musique parce que la musique tu vois... me plaît énormément, les musiques actuelles je trouve ça vraiment passionnant mais voilà peut-être plus côté franco-allemand, peut-être plus en Allemagne je sais pas, affaire à suivre affaire à suivre mais je me vois pas rester super longtemps tu vois je reste peu comme du trans beau ouais besoin de mouvement ouais ouais carrément et si t'avais un conseil à donner à quelqu'un qui veut bosser dans ce milieu ? un conseil à donner à quelqu'un ? en fait je pense qu'il y a déjà des questions qu'il faut se poser à un homme tu vois Tout ce qu'on a dit sur la séparation pro-perso, super important. Est-ce que c'est OK pour toi ? J'ai des potes pour lesquels il faut que le taf soit de 8h à 17h et qu'après, ils partent du taf et qu'ils soient tranquilles et qu'ils ne reçoivent aucun mail. Moi, je veux dire, mon numéro de portable, il y a tous les pros de Lyon qui ont mon numéro de portable perso. En fait, je n'ai pas de numéro pro. Et on peut m'appeler à des heures improbables pour des trucs improbables. Donc, je pense qu'il faut vraiment se poser cette question-là. Est-ce que ça, c'est OK ? La question du milieu de la teuf, je connais des gens aussi qui sont sortis de ce milieu-là parce qu'il y a un moment où tu te retrouves confronté à c'est quoi ton rapport aux addictions ? C'est quoi ton rapport à l'alcool ? C'est quoi ton rapport aux drogues dures ? C'est quoi ton rapport à la pique ?

  • Speaker #1

    Parce que t'es exposé que tu es un non à tous ces comportements-là, à tout ça.

  • Speaker #0

    Complètement. Et je pense qu'il y a beaucoup de gens dans le déni aussi. Dans notre milieu, qui pensent qu'ils ne sont pas alcooliques alors qu'ils le sont, par exemple.

  • Speaker #1

    C'est tellement banalisé en fait, quand tout l'environnement est là dedans, tu te rends pas compte.

  • Speaker #0

    Ouais, tu te rends pas compte, c'est très banalisé et c'est très social. C'est à dire que chaque fois qu'il y a un pro, enfin quelqu'un d'autre qui vient à un de tes concerts, t'es en mode allez je fais un verre, tu vois. Tu te retrouves à boire un nombre de verres qui est vraiment indécent. Donc je connais des gens qui sont sortis qui m'ont dit, j'étais trop d'Astroï, je pouvais pas... Au bout d'un moment, je me suis dit qu'il faut que j'en parte vite parce que sinon, je vais y passer. Ce que je trouve très courageux de la part des gens qui disent ça, parce que j'en vois aussi beaucoup qui n'ont pas le courage. Après, ce n'est pas qu'une histoire de courage, bien sûr. C'est aussi le rapport à la dépendance, il est ultra personnel. On a tous un rapport super différent et tu peux être pris. Il y a plein d'autres choses qui rentrent en jeu aussi, qui te disent que tu peux sortir de ce milieu-là ou pas. Mais en tout cas, c'est une vraie question qu'il faut se poser. quelle distance je mets avec ça, quel rythme je trouve, et tout ça. C'est des choses qui évoluent quand même, tu vois, dans ce milieu, et ça, ça fait du bien. En janvier, j'ai fait le Dry January, et il n'y a personne qui m'a dit qu'à essayer de me pousser à boire, tu vois. Franchement, je pense que je l'aurais fait il y a 3-4 ans, ça aurait été autre chose.

  • Speaker #1

    C'est sûr.

  • Speaker #0

    Et ça m'a étonnée, enfin, ça m'a vraiment étonnée positivement, je me suis dit, ah mais trop bien, en fait, parce que... Parce que, oui, il y a des gens qui vont un peu taquiner sur le truc, mais en fait, il n'y avait pas de... Pas de pression scolaire. Il y a de plus en plus de gens aussi qui travaillent dans ce milieu-là et qui ne boivent pas du tout. Je prends l'exemple de l'alcool, c'est celui que je connais le mieux, mais c'est applicable à d'autres drogues, clairement. Mais du coup, en tout cas, c'est un truc qu'il faut se poser comme question, l'histoire du rythme de vie aussi. Tu travailles la nuit, tu travailles le soir, ce qui montre que ce n'est pas forcément méga bien pour ton espérance de vie. Ouais, ça va. Comment est-ce que tu trouves ton équilibre pour faire du sport, avoir une vie en dehors ? Il y a beaucoup de gens qui switch quand ils ont des enfants, tu vois. Ça c'est marrant aussi, le côté, en fait, du jour où t'as des enfants et que t'es obligé d'aller les chercher à la sortie de l'école, ben là tu fais pas des 3 heures d'heure sup, tu restes pas au bureau jusqu'à 22 heures parce que t'es obligé d'aller les chercher les enfants. Et c'est sûrement très bien, tu vois. Et c'est des gens qui font plus d'ailleurs, cette distinction pro-persoche trop. Donc il y a pas mal de questions à se poser sur tous ces trucs-là, avant de se dire vas-y, j'ai envie de rentrer dans ce milieu-là et je trouve que parfois c'est pas très transparent, c'est pas forcément. Après c'est un putain de métier passion, c'est très très humain. On disait tout à l'heure que les gens peuvent faire tout, enfin tu vois, ton quotidien, et en fait... C'est un métier où tu rencontres vraiment beaucoup de personnes. Je pense que c'est aussi, voilà, t'as l'autre côté, que si t'es très introvertie, c'est difficile. C'est pas évident parce que tu rencontres, tu peux rencontrer 50 nouvelles personnes par semaine. Enfin, tu vois, il y a un moment où tu, t'es tout le temps comme ça dans un truc, t'envoies des mails à 60 000 personnes différentes, tout le temps. Mais par contre, c'est un vrai métier passion, c'est un bonheur de pouvoir aller en concert, en soirée tout le temps, de voir des projets artistiques, de les défendre. J'ai l'impression que les souvenirs que je me fais ici et autour sont incroyables. C'est vraiment du bonheur. Après, je pense qu'il faut être quand même bien motivé. Il faut être au taquet pour se lancer dans ces carrières-là. Moi je suis toujours un peu énervée, je reviens toujours à l'histoire de genre, mais je suis toujours un peu énervée quand Cyril il dit souvent ouais les meufs dans ce milieu elles en voient Et je lui dis en fait les meufs dans ce milieu elles en voient parce que si t'en vois pas et que tu te fais pas ta place, on te la laisse pas ta place. Mais par contre j'ai trop envie de dire à toutes les meufs qui ont envie de se lancer là-dedans, faites-le parce que vous avez votre place, vous avez votre légitimité à ces endroits-là. Ce sera pas facile, vous allez vous en prendre plein la gueule, c'est clair. Mais en fait c'est aussi des milieux qui changent par rapport à ça. plus en plus d'artistes sur scène, il y a des collectifs qui se montent pour l'émergence des artistes femmes, des formations non mixitées, des more women on stage, tu vois, tous ces trucs-là. Et ça, c'est des trucs qui me font vraiment vibrer et qui me font me dire en fait, on a trop notre place ici, il faut qu'on y aille. Et pour moi, c'est un peu mon combat aussi, en reste peu comme, c'est aussi arrêter d'emboucher que des photographes mecs et puis se mettre à... Je suis arrivée avec des photographes mecs au Transbo et j'ai fait, ouais, bon les gars, là on va. Moi je vais mettre des photographes meufs dans les crèches barrières tu vois. D'accord. Et c'est ce que j'ai fait et c'est trop bien parce que maintenant j'ai un bon crew de photographes meufs qui viennent tu vois, qui sont jeunes et qui s'en sont toutes prises plein la gueule les premières fois, elles sont rentrées dans des crèches barrières avec des photographes vieux qui sont venus les voir et leur dirent oh je vais t'expliquer la vie Ouais. Genre c'est pas cet appareil photo qu'il faut avoir et la regarder en mode c'est moi qui suis embauchée par la salle genre c'est pas toi. Tu rentres chez toi. Et ça ouais. ça ça fait trop vibrer c'est vraiment vrai beau combat et du coup ce serait peut-être ça tu vois le conseil de dire aux meufs qui ont envie de travailler là-dedans c'est totalement possible et accrochez-vous et il y a beaucoup de gens qui taffent pour qu'il y ait de plus en plus de modèles aussi comme ça et voilà on va y arriver il y a du haut trop chouette comme message de fin merci Lise pour ce podcast merci à toi c'était très chouette avec grand plaisir

  • Speaker #1

    et puis j'invite tout le monde de toute façon à checker ce que fait le transgo, en vrai les lyonnais je pense qu'ils connaissent j'espère, si vous n'êtes jamais venu venez,

  • Speaker #0

    parce que c'est une salle incroyable tu reviendras du coup ok,

  • Speaker #1

    cool merci à toi merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout s'il t'a plu n'hésite pas à liker ou à laisser 5 étoiles et à me contacter sur les différents réseaux, à bientôt

Description

Lise Epinat est directrice communication du Transbordeur, salle de concert lyonnaise consacrée aux musiques actuelles.


On revient sur son parcours, de ses cours de trompette à 7 ans jusqu'à son embauche mouvementée par le COVID.


On discute aussi de :

  • comment elle a passé un entretien sans le savoir


  • du quotidien des métiers de la communication


  • de la prévention contre les violences sexistes et sexuelles


  • être une femme dans l'industrie musicale


Un épisode très complet pour comprendre ce métier et le fonctionnement d'une salle de concert !

Un grand merci à Lise qui m'a accueilli directement au Transbo 🙏


https://www.linkedin.com/in/lise-epinat/?originalSubdomain=fr

https://www.transbordeur.fr/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut, moi c'est Alex, passionné de concerts et de festivals. Dans mon podcast Backstage, je vous dévoile les coulisses de l'industrie musicale. J'interview les amateurs et les professionnels qui ont concilié leur activité avec leur passion. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Salut Lise ! Salut !

  • Speaker #0

    Je suis très content de pouvoir t'interviewer dans ce nouvel épisode de Backstage. C'est toi qui nous reçoit aujourd'hui au Transbo, là on est en loge. T'es la directrice communication du Transborder, salle de concert mythique de Lyon. Et du coup je vais te poser pas mal de questions sur ton parcours, mais avant de commencer, j'aimerais savoir comment t'es venue la passion de la musique ?

  • Speaker #1

    Comment m'est venue la passion de la musique ? Ça a commencé quand j'avais 7 ans, je pense comme beaucoup d'enfants à cet âge-là en école de musique. avec une pratique amateur. J'ai commencé à jouer de la trompette qui a duré bien 20 ans, une vingtaine d'années. Voilà, encore aujourd'hui, ça m'arrive, c'est pas très souvent, mais ça m'arrive de faire des concerts, de ressortir ma trompette.

  • Speaker #0

    Ah chouette ! Et comment on en arrive à devenir la chef de la communication d'une salle de concert alors ? Qu'est-ce qui se passe pendant ces 20 ans ?

  • Speaker #1

    Alors il se passe beaucoup de choses depuis mes 7 ans. La réflexion, donc si tu veux, j'ai toujours fréquenté les salles de concert, j'ai toujours fait de la musique, j'ai toujours fait des concerts aussi. Ça, déjà, ça a forcément participé. Et après, il y a eu le fameux moment un peu fatidique de la fin du lycée, du bac, le moment où on te demande de choisir une orientation professionnelle. Moi, j'hésitais un peu entre deux voies, j'avais toujours aimé la musique, donc j'avais envie de travailler dans ce milieu-là. Et en même temps, j'étais très scolaire. J'avais fait un bac, je faisais un bac S à l'époque. Et donc, à ce moment-là, il y avait quand même beaucoup le corps enseignant qui me poussait aussi à faire des études d'ingénieur, à rester dans la branche scientifique, parce que je ne sais pas non plus ce qu'il en est aujourd'hui, mais en tout cas, à cette époque-là, si tu étais très scolaire, très bon en matière scientifique, on te disait que c'était le meilleur avenir pour toi, et qu'il fallait devenir ingénieur. Donc j'hésitais un peu entre ces deux... trajectoire-là quand j'étais au lycée. Il y a eu plusieurs directeurs d'écoles de musique, notamment aux professeurs de l'école de musique, qui m'ont dit Le milieu de la culture, c'est vraiment pas facile, c'est mal payé. Enfin, qui étaient plutôt...

  • Speaker #0

    On le décourageait,

  • Speaker #1

    quoi. Assez décourageant, et qui me disaient En réalité, tu vas te fermer des portes si tu fais ça, et que t'es pas sûr de vouloir faire ça, forcément. Combiné avec le fait qu'on me pousse vers des études scientifiques, je me suis dit Bon, finalement... J'ai trouvé une sorte, enfin je pensais trouver une sorte d'équilibre en entrant dans une école d'ingénieurs en étant dans une classe musique-études. Le concept était vraiment d'être dans une classe de 25 étudiants-ingénieurs qui étaient du coup tous musiciens et musiciennes et on avait, donc c'est une école d'ingénieurs vraiment pas loin d'ici.

  • Speaker #0

    Droit de la dire si c'est vrai.

  • Speaker #1

    On peut en parler. Mais donc voilà c'est l'INSA, l'INSA de Lyon. Ouais. Et donc, on s'est retrouvés à être 25, tous musiciens, musiciennes, à répéter, à pouvoir répéter régulièrement. Il y avait un certain nombre d'orchestres dans cette école. Il se trouve qu'au bout de quelques mois, je me suis rendu compte que ce n'était pas satisfaisant. Enfin, je ne m'épanouissais pas là-dedans. D'une, parce que les cours ultra scientifiques, quand il ne restait plus que ça dans mon cursus scolaire, ça ne m'accrochait plus du tout. Je voyais, on a vu beaucoup, pendant le premier semestre, on a vu beaucoup d'ingénieurs qui sont venus nous présenter ce qu'ils faisaient. Et j'avais vraiment ce sentiment que tous les gens autour de moi se disaient Waouh, c'est incroyable, j'ai trop envie de faire ça. Et moi, je disais Waouh, mais c'est l'enfer. Leur métier, je n'ai pas du tout envie de faire ça. Genre, jamais je ne fais ça. Donc, je me disais Oula ! Je n'ai pas l'impression d'être trop en adéquation avec ce qui se passe autour d'eux. Ouais, c'est ça. Et après, il y a eu un autre déclic, c'est-à-dire que tous les Musiques Etudes avaient aussi un cours d'instruments par semaine. Et moi, j'avais un professeur de trompette qui m'a dit, et en fait, un jour, au cours de trompette, il m'a dit, honnêtement, au bout des 50 cursus de l'INSA, quand vous en ressortez, vous avez soit à peu près stagné en niveau instrumental, soit vous avez perdu parce que... L'école est tellement prenante, l'INSA de Lyon c'est la première école d'ingé post-bac, c'est des études super intenses, c'est très élitiste, c'est vraiment compliqué d'allier les deux. Il y a des personnes qui arrivent, il y a des personnes dans mon entourage qui l'ont fait, mais il faut avoir des facilités d'un point de vue scientifique extrême je dirais, ou alors un mode de fonctionnement qu'en tout cas moi je n'avais pas assez. Et donc je me suis dit, oh là là, moi je pensais trouver un équilibre entre les sciences et la musique. Et je me suis dit, en fait, les sciences me plaisent pas, je fais pas ça bien, je fais pas la musique bien non plus, parce que j'ai pas le temps de m'y investir et de progresser non plus. Donc je me suis dit, bon, si je fais tout pas bien, c'est que je suis pas au bon endroit. J'ai décidé d'arrêter.

  • Speaker #0

    Donc tu quittes l'école d'Angers.

  • Speaker #1

    Donc je quitte l'école d'Angers, au bout d'un semestre. Ah,

  • Speaker #0

    un semestre ? Ouais. La première année ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    c'était rapide. Ouais, ouais, tout ça s'est passé de manière assez...

  • Speaker #0

    C'est bien, t'as pas perdu des années.

  • Speaker #1

    Ouais. Bon, après, moi, je pense que quand on s'oriente, on perd jamais, tu vois. Ouais, ouais, bien sûr. On apprend toujours plein de choses. Aujourd'hui, si j'avais à le refaire, je le referais, tu vois. Il n'y a pas... Aussi parce que ça m'a permis assez rapidement, finalement, d'évacuer totalement ce truc de... si j'étais partie directement dans la culture peut-être que j'aurais eu des regrets j'aurais pas su là j'ai testé j'ai vu que c'était pas pour moi exactement et après je me suis dit maintenant c'est le moment d'aller dans la culture directement et je savais pas vraiment comment le faire je savais pas trop parce que je voulais pas être artiste, j'en étais sûre parce que j'aimais bien ma pratique instrumentale et j'avais pas envie que ça devienne un moment une contrainte, une obligation intéressant Je pense qu'on peut avoir beaucoup de gens qui travaillent aussi dans le milieu culturel. Donc je me disais, il faut faire un métier qui tourne un peu autour, mais je ne savais pas trop quoi. Et donc, comme beaucoup de gens en réorientation, je suis allée à un salon de l'étudiant. Et dans un salon de l'étudiant, je suis tombée un peu par hasard, d'ailleurs. Donc déjà, il y a tout le monde qui me disait qu'il ne fallait pas que j'arrête l'INSA, que j'étais en train de rater ma vie et tout. Ça, c'était super. C'est une pression. Oui, la pression sociale était incroyable. Et je suis tombée sur un cursus un peu par hasard. En fait, je suis tombée par hasard sur le stand de communication de l'université Lyon 2. Et il y avait notamment, ils mettaient en avant leur cursus franco-allemand. Ce que je n'ai pas dit, c'est que quand moi j'étais au lycée, je suis allée passer trois mois dans une famille en Allemagne. Du coup, j'avais vraiment trop envie d'y retourner. Et je tombe un peu par hasard sur ce truc études franco-allemandes de communication. Et je me dis, pourquoi pas ? La communication, je n'y avais pas forcément pensé avant. Mais là, je me dis, bon, peut-être que c'est pas mal. Je me disais, avec de la communication, tu peux bosser, je pense, dans plein de structures différentes, dans plein de lieux différents, il y en a besoin un peu partout. Donc c'était un peu ça le calcul. Et mine de rien, faire des études franco-allemandes, c'est aussi une manière de garder des portes ouvertes. C'était un truc important pour moi. Je ne voulais pas... Comme je n'étais pas très sûre de moi, je n'avais pas de projet quand même super précis, je me disais, je veux travailler dans la musique. Mais à ce moment-là, je ne savais pas non plus si ça allait être musique classique, musique actuelle. Tu vois, même ça, ce n'était pas fixé. Parce que c'est super large au final.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    complètement. Et du coup, je me suis dit pourquoi pas. Après, je suis allée voir... À l'INSA, il y avait une super conseillère d'orientation que j'étais allée voir et à qui j'avais dit Bon, vraiment, je veux partir et tout. J'ai repéré ce cursus qui m'intéresse, mais je ne sais pas trop. Elle m'avait regardée et elle m'avait dit Mais enfin, en fait, je ne sais pas trop pourquoi tu viens me voir. ton projet qui est prévu, il te reste plus qu'à écrire ta lettre qui dit que t'arrêtes l'INSA, parce que j'avais pas arrêté à ce moment-là. Et voilà, en fait, vas-y, fais-le. En fait, elle, elle m'a donné, tu vois, l'impulsion et le pouvoir de le faire pour être soutenue aussi, parce que c'était pas trop évident aussi par rapport à d'autres étudiants qui comprenaient pas du tout ça, tu vois, et qui étaient pas forcément trop dans la compréhension et l'ouverture d'esprit là-dessus.

  • Speaker #0

    Ça, ça a souligné, parce que je pense que dans tout projet, l'environnement est super important d'avoir des gens qui te poussent, qui comprennent ce que tu fais, et qui vont pas te freiner. Et ça, ça marche pour tout, quoi. Même dans un moment d'orientation où t'es un peu perdu, mais en fait, c'était bien que t'aies ces aides à côté, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, et carrément, ouais, complètement, en fait, ça a été aussi pas si évident. Enfin, vis-à-vis de ma famille, ça a été un peu... un peu paradoxal, je dirais. Il y a eu un côté où mes parents, ils voyaient bien, d'une certaine manière, que ça allait pas très bien, que je m'épanouissais pas là-dedans, et... Quand j'ai dit que j'arrêtais, ils m'ont dit franchement qu'on n'est pas très surpris. Ils m'ont dit oui, il n'y a pas de soucis sur le fait que tu arrêtes, ce qui est super précieux parce que je pense qu'il n'y a pas tous les parents qui auraient réagi comme ça pour arrêter l'école d'ingénierie élitiste pour aller dans la culture.

  • Speaker #0

    C'est un peu plus populaire.

  • Speaker #1

    C'est pas forcément évident. À côté de ça, il y avait quand même un peu de la pression, il faut que tu trouves ce que tu vas faire, il ne faut pas que tu te rates, il faut que tu te réorientes vite et bien. Donc il y avait quand même de la pression par rapport à tout ça. Et du coup, d'ailleurs, après avoir fait un peu mes recherches de qu'est-ce que j'ai envie de faire, je suis allée un petit peu à la fac aussi. Ça, c'était cette conseillère d'orientation qui m'avait dit, en fait, les cours magistraux à la fac, ils sont ouverts à tous, tu vois. Enfin, si tu veux. Ok. Enfin, en fait, en théorie, non. Ils ne sont pas ouverts à tous.

  • Speaker #0

    C'est pas open bar non plus.

  • Speaker #1

    C'est pas open bar, mais en réalité, il n'y a pas de... Tu vois, les bâtiments, ils sont ouverts, il n'y a personne qui contrôle et tu peux assez facilement trouver un emploi du temps.

  • Speaker #0

    Ouais, j'avoue. Je n'avais jamais entendu ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, elle m'a dit, mais en fait, si tu veux être sûr que c'est vraiment ça que tu as envie de faire, essaye d'avoir un emploi du temps, une première année du cursus que tu veux faire l'année prochaine. Et puis, va assister à un ou deux cours magistraux pour voir si tu t'y retrouves ou pas. ce que j'avais fait et qui pareil m'avait conforté de fou là dedans je me suis dit quoi c'est vraiment ça que j'ai envie de faire je trouve ça super en fait je trouvais que tout ce qui était dans les cours magistraux je suis allé je trouvais que tout ce dont on parlait était intéressant et passionnant et c'est un bon mais oui et puis je voyais plein de gens autour de moi qui avait l'air d'avoir vraiment rien à faire et je me disais waouh mais vous êtes vous c'est incroyable donc là c'est un peu renaissance et vraie confirmation que c'était vraiment ça des cours

  • Speaker #0

    Du cursus que tu as allé faire l'année prochaine.

  • Speaker #1

    En fait, c'était la première année où à Lyon 2, ils faisaient ce qu'ils appelaient des portails. C'est-à-dire que plutôt que tu commences par une seule matière, comme c'était le cas avant la fac, tu commençais par un portail où il y avait quatre matières différentes. Le portail s'appelait Média, Culture et Société. Et du coup, il y avait des cours de sociologie, des cours d'anthropologie, des cours d'art du spectacle et des cours d'information et de communication. Et après, tu pouvais choisir si tu partais en licence d'anthropo, de socio, d'art du spectacle ou de communication.

  • Speaker #0

    Donc ce n'était pas Focus Musique, mais il y avait déjà ce croisement com et...

  • Speaker #1

    Ce n'était pas Focus Musique du tout. Enfin, vraiment...

  • Speaker #0

    Mais c'était large.

  • Speaker #1

    C'était très large. Il y avait tout ça. Et donc, une fois que je me suis inscrite à Lyon 2, il fallait que j'attende de voir si c'était validé et tout ça. Du coup, il me restait quelques mois en attendant la rentrée universitaire. Et donc, je me suis retrouvée au fin fond de la campagne anglaise à faire du woofing. Donc, je travaillais comme volontaire 25 heures par semaine. Et en échange, j'étais nourrie et logée. Et là je me suis beaucoup retrouvée à travailler dans la cuisine. Il y avait un cuisinier qui était incroyable qui s'appelait Rui et qui est portugais. Et qui m'avait dit, donc Mélisse en fait, t'as essayé un truc, tu t'es rendu compte que ça te plaisait pas, t'as arrêté. Il me dit là t'as 19 ans, t'es en Angleterre, dans un pays dont tu parles la langue, t'as déjà voyagé en Allemagne. Il me disait t'es totalement indépendante, tu fais ta vie en septembre, tu vas essayer un truc que t'as décidé que t'avais plus envie de faire ça. Il me dit ça m'est fort. En fait, c'est incroyable, c'est trop bien, tu vois. Et c'est pareil, ça a été... Enfin, ça faisait des mois que j'étais un peu enfermée dans ce truc de... J'avais beaucoup de jugements sur le fait que je me réoriente, j'avais un peu le sentiment de rater ma vie quand même, tu vois. Il y avait quand même ça qui était un peu présent.

  • Speaker #0

    Tu vis le truc comme un échec, et oui, il t'a donné la perspective de te dire, OK, en fait, ça va pas si mal,

  • Speaker #1

    quoi. Ouais, ouais, complètement. Ouais, et puis de me dire, mais... Il disait, il n'y a pas tout le monde à 19 ans qui fait ça, et c'est trop bien, tu vois. Donc ça, plus le côté, le fait de travailler en cuisine aussi, et de faire un truc très pratique, j'en avais vraiment besoin après les heures et les heures de théorie scientifique qui ne me parlaient pas à une seule. Tu vois, juste de préparer à manger, faire du service, nettoyer des tables, et avoir ce contact avec des gens très bienveillants qui viennent vraiment te dire, bah merci, tu vois, la fin du service, en mode c'était super bon, tu vois, des choses comme ça, toutes simples en fait, tu rentres vraiment dans l'échange pur et dur. ça m'avait vraiment fait un bien fou et ça m'avait beaucoup redonné confiance en moi c'est un truc d'ailleurs même aujourd'hui il y a toujours un peu une forme d'idéal de ce moment de la vie d'un peu une période suspendue où aussi j'avais pas besoin d'argent il y avait aussi ce truc de tu travailles je t'ai nourri,

  • Speaker #0

    logé et ça suffit à soi même t'as pas la pression des adultes de payer des factures avoir une rentrée d'argent

  • Speaker #1

    C'est en pleine nature, donc tu peux aller au taxe à la nature aussi. Pour moi, c'est vraiment une représentation que j'ai de la vie facile, ultra saine. Je ne sais pas, on avait des longues discussions philosophiques avec Louis dans la cuisine. C'était incroyable. Je me rappellerai toujours ce jour où je rentre dans la cuisine et il me dit Aujourd'hui, Louise, on va parler du sens de la vie. Je suis comme Ah ! Qu'est-ce qui se passe ? Ah oui,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Et puis en découpant des champignons. Il y avait de la profondeur. Ah oui, complètement.

  • Speaker #0

    Ou tu peux faire n'importe quel travail. Pas besoin de faire un travail super élaboré, en fait, pour profiter, se poser des questions, avoir des échanges intéressants. Ça dépend surtout des gens avec qui tu bosses, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, clairement. C'est sûr que les gens, ils font tout, tu vois. Et du coup, après, en septembre, j'ai commencé les études de communication. Il y a eu un autre déclic sur la musique. J'ai une amie qui s'appelle Tania. Et Tania habitait à Grenoble. Et un jour, on va voir un concert ensemble de Debout sur le Zinc. Ok. et c'était à la belle électrique qui pour moi est un peu l'équivalent du trambo à Grenoble franchement ça se ressemble et il y a la même énergie c'est pas tout à fait le même système le même modèle économique par exemple mais en effet c'est vraiment en tant que spectateur la programmation est très très proche c'est très souvent que des artistes passent au transbo et passent à la belle électrique à la tournée Et du coup, je vais avec Tania voir Debout sur les Angles. C'est la première fois que je vais dans cette salle que je ne connais pas, que je trouve magnifique en arrivant, tu sais, avec l'entrée, avec l'espèce de... les grandes baies vitrées, la façade avec le bois et tout. C'est très, très beau. Et on fait ce concert de Debout sur le zinc et là il y a un vrai déclic pour moi aussi de c'est ça que je veux faire. Tu vois ce que je veux dire ? Je veux participer à ça. C'est entre c'est ça que je veux faire et je veux participer à ça.

  • Speaker #0

    Je veux en faire partie quoi.

  • Speaker #1

    Je veux faire partie de ça, tu vois. Parce que le concert est super. Il y avait vraiment le côté découvert de la première partie, comme tu y vas avec vraiment de la curiosité. Tu te dis, waouh, c'est incroyable. Et puis le concert de Domus sur le zinc est trop bien, ambiance de fou. C'est un groupe que j'avais beaucoup écouté, tu vois, au lycée. Donc c'est un moment, ouais, parfait. Et là, il y a un moment où, je ne sais pas, je regarde partout dans la salle et je me dis, mais enfin, c'est ça, quoi. Donc là, je pense que j'avais fixé à ce moment-là aussi, tu vois, le... Mais ouais, tiens, c'est comme... Ah mais tu l'as eu, hein ? Tu l'as eu, tu l'as eu ! Ouais,

  • Speaker #0

    ça m'est arrivé en festival de lever les yeux et me dire, en fait...

  • Speaker #1

    Ouais, tu prends une espèce de distance, en même temps tu fais partie du truc, c'est très étrange.

  • Speaker #0

    Et tu te dis, mais si ma vie c'était ça plus souvent, si je pouvais en faire ma vie, mais ce serait magique quoi.

  • Speaker #1

    Là c'était genre, c'est ça. C'était même pas, et si c'était genre ça, tout court. Et donc il y a eu ce moment qui en tout cas a participé, c'est sûr, et qui fait aussi qu'aujourd'hui je suis au Transborder, il n'y a pas de vrai hasard là-dessus. Ce moment-là que je me suis dit, je veux participer à ça, je pense que ça a joué aussi sur le fait que je ne sois pas allée démarcher les festivals.

  • Speaker #0

    Tu savais que tu bossais dans une salle potentiellement.

  • Speaker #1

    Ouais, c'était plus, ouais.

  • Speaker #0

    Être ancrée, parce que ce n'est pas du tout la même chose.

  • Speaker #1

    Ouais, ça n'a rien à voir en termes de rythme de travail. Temporalité, ce n'est vraiment pas pareil. Donc il y a eu ça, les études franco-allemandes. Je pense que j'ai quand même vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup bossé ma musique quand j'étais en Allemagne. Et donc voilà, je fais ça pendant les un an et demi de Weimar. je suis en mode musique à fond. Très bien.

  • Speaker #0

    Et ça ne te perd pas, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais. Ouais, ouais, ça a complètement du sens de continuer. Surtout que mes études ne sont pas du tout portées sur la musique, finalement. C'est vraiment études de communication franco-allemande. C'est très tourné média. Très compliqué d'y mettre de la musique, franchement. J'ai dû attendre mon master pour avoir un prof qui était sociologue du rock. OK. Sociologue du rock. Qui, du coup, a encadré incroyable. C'est génial. Du coup, à encadrer mon mémoire de fin d'études.

  • Speaker #0

    Donc plus en master, tu retrouves un peu la touche musicale ?

  • Speaker #1

    Pas tant que ça dans les cours.

  • Speaker #0

    Ok,

  • Speaker #1

    pas tant. Pas tant dans les cours, non. En fin de licence, j'ai créé un mémoire du coup sur... J'ai créé en allemand, je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. Mais j'ai créé un mémoire sur le genre des instruments de musique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Est-ce que, particulièrement sur la presse écrite, la presse musicale écrite, est-ce que les instruments de musique sont représentés de façon genrée ? et plus rattachés à des hommes ou à des femmes, tu vois, donc là on rejoint le côté sociologique, ce qui résonne un peu avec certaines...

  • Speaker #0

    Chose que je fais maintenant. Des problématiques actuelles. Complètement. Et après, je prends une année de césure à la fin de ma licence. En fait, j'avais un stage à faire entre mes deux derniers semestres de licence. Et donc je me disais, j'avais vraiment envie de faire donner une salle de concert. Et donc j'envoie des candidatures à plusieurs salles à Lyon. Et pour le transborder, je ne trouve pas d'adresse mail de contact. Pour du recrutement, je ne trouve pas. Je me dis, bon, c'est bizarre. Vas-y, j'y vais. donc j'imprime un CV, une lettre de motivation je m'emprunte au Transbo tu faisais déjà le Transbo ? ouais complètement, j'avais envoyé à toutes les salles et à ce moment là j'avais pas fait distinction entre classique et musique actuelle c'est à dire j'avais envoyé une lettre à l'audito par exemple ok mais à peu près à toutes les salles de Lyon j'envoie puis je viens au Transborder alors déjà Je ne comprends pas trop. En arrivant devant le transvo, ce n'est pas forcément évident de savoir où il faut que tu passes. Donc, finalement, je rentre par les loges alors que je ne suis pas censée rentrer par là, dans aucun sens.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand ce n'est pas ouvert au public que tu t'es fermée, tu ne sais pas où sonner. J'ai attendu.

  • Speaker #0

    Je le vois maintenant avec plein de personnes qui sont complètement perdues. Je me dis, ah oui, en effet, ce n'est pas très clair. Mais bon, on est un peu comme ça. On ne peut pas trop être dérangé. Non, ce n'est pas vrai. Mais du coup, je viens. Je viens et on me fait patienter. Quand t'arrives dans les bureaux, à l'étage, on me fait patienter. Là, il y a des canapés, tu vois. Et là, il y a un monsieur qui arrive, que je connais absolument pas, et qui me dit Ah, tu veux un café ? Je dis Non, merci. Et puis, il commence à discuter. Il me dit Oui, qu'est-ce que tu viens faire ici ? Et donc, on discute. Je lui explique. Je cherche un stage pour telle période. On discute un peu. Et puis, au bout d'un moment, il dit Bon, bah... moi c'est Cyril, directeur du Trostbord on chantait et là je pense que j'ai fait une tête un peu bizarre en mode waouh et en même temps je me disais il est vraiment pas cool d'avoir fait ça parce que j'ai vu Cyril depuis le faire un certain nombre de fois je parle avec des gens sans leur dire qui je suis et puis au bout d'un moment je leur dis tu peux passer l'entretien avant du coup ce truc de quand tu vas faire un entretien quelque part Le fait de vraiment négliger personne et d'être sympa avec tout le monde est très important. Ouais. Je l'ai appris de la meilleure des manières. Bon voilà, futur employeur, ça va. Ça s'est bien passé.

  • Speaker #1

    Vous avez fait un entretien quand même après ?

  • Speaker #0

    Et donc, en fait, c'est David qui me reçoit en entretien. David, le programmateur et directeur adjoint. Et David me reçoit, l'entretien dure à peu près 10 secondes, je pense, 15 max, parce qu'il me demande quand est-ce que je veux faire un stage et tout ça. Je lui dis, j'ai deux mois entre mes deux semestres. Et il me dit, on ne prend pas des stagiaires pour moins de six mois. Donc l'entretien se finit vraiment très très très rapidement. Donc voilà, vraiment l'entretien le plus court de ma vie, je pense. Je repars du Transbo. Et dans ma tête, ça reste quand même ce truc des on ne prend pas des stagiaires pour moins de six mois. Je repars. Finalement, je trouve un stage dans un opéra en Allemagne. Je me rends compte que dans ce genre de structure, il y a une hiérarchie qui est assez dingue. Et il y a une latence en fait, un délai sur... Une inertie de fou, en fait. Entre le moment où tu peux prendre une décision et le moment où les choses se mettent en place concrètement, l'inertie est incroyable, quoi. Je me suis dit, mais le classique, c'est mort, en fait. En tout cas, par rapport...

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est du classement du classique ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est pas... C'est plutôt ça, le fait que ça soit... Des très grosses structures. Mais je pense qu'il y a quand même aussi une histoire d'ego, beaucoup de... et de hiérarchie il n'y a pas du tout d'horizontalité Est-ce que c'est le côté allemand aussi ? Je pense pas, ça je pense pas Non, je pense que tu vas à l'Opéra de Lyon t'as des logiques de hiérarchie et d'inertie de fou mais comme tu dis parce qu'il y a un nombre de salariés qui est tellement important Oui,

  • Speaker #1

    on ne se rend pas compte je pense des organisations qu'il y a derrière Ouais,

  • Speaker #0

    peut-être, c'est vrai que c'est pas forcément Mais donc, en tout cas, à ce moment-là, c'est aussi bien de faire cette... Un peu comme l'INSA, tu vois. C'est bien de faire cette expérience parce qu'en deux mois, tu te dis, bon, je vais pas faire ça.

  • Speaker #1

    Baby in the end piece.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et pas pour moi.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et tu parles super bien allemand, si tu arrives à bosser dans un milieu comme ça.

  • Speaker #0

    Bah, j'y ai habité deux ans et demi, au final, en Allemagne. Donc, je parle allemand. Du coup, voilà, en tout cas, j'élimine, entre guillemets, cette piste. Et après, je fais mon dernier semestre à Weimar. J'écris mon mémoire. Et pendant ce temps, je commence à me dire... pourquoi est-ce que je devrais enchaîner avec un master direct pourquoi est-ce que je ferais pas comme tous les allemands autour de moi à savoir prendre une année de pause et à ce moment là donc candidate pour mon master en même temps je fais la candidature pour l'année de césure parce qu'il faut faire un dossier et on me dit si tu veux avoir ton année de césure faut que tu sois tellement avancé dans ton projet qu'il puisse limite pas te la refuser donc il faut déjà avoir les stages, si tu vas à l'étranger il faut déjà avoir les billets de train limite, faut un peu les bloquer parce que tu te dis bah...... C'est pas évident s'ils te disent non, t'es mal. Mais bon. Toujours est-il que j'avais toujours gardé ce truc de le transborder 6 mois, et donc je réenvoie un mail à David, le programmateur, et je lui ai dit, l'année prochaine, je fais une année de césure. je fais six mois de stage quand vous voulez. Et il se trouve que les stages, c'est toujours plus évident d'en trouver sur le deuxième semestre d'une année scolaire que sur le premier, tu vois. Et à ce moment-là, il n'y avait personne, il n'y avait pas de responsable de communication au Transborder. Donc c'était David, le programmateur, qui s'occupait de la communication un peu comme il pouvait, un peu quand il avait le temps. Et du coup, il me dit, en vrai, si c'est possible que tu aies un stage d'octobre à mars, c'est trop bien, parce que du coup, c'est une période... Je pense qu'il n'y avait personne en concurrence. Je pensais qu'il n'y avait que moi. Que toi, dis-moi, quand tu veux. C'était un peu ça. Moi, j'étais en mode, laissez-moi quand tu veux.

  • Speaker #1

    Mais au moins, tu étais flexible.

  • Speaker #0

    J'ai validé, j'ai rendu mon mémoire. J'ai été acceptée dans mon master. Ils ont accepté l'année de césure. Et du coup, j'ai commencé en octobre le stage au Transbo. Et du coup, là, j'ai fait six mois, sachant que pendant cinq mois et demi, j'étais ici au Transbo. Et après, pendant deux semaines, j'étais chez moi parce que c'était le Covid et qu'on venait de fermer la salle. C'était les fameux, tu vois, le octobre 2019, mars 2020.

  • Speaker #1

    Ouais, l'année noire de la culture.

  • Speaker #0

    Ouais, le début. Le début. Ce qui était très formateur aussi, quoi.

  • Speaker #1

    Mais par contre, quand t'arrives, quand ça va encore bien, il y a de l'activité, là, du coup, t'as limite ton job à créer, en fait. Parce qu'il n'y a pas de poste en place, il n'y a pas...

  • Speaker #0

    Ouais, oui et non. En fait, tout le mois d'octobre, il y avait Jeanne, l'ancienne stagiaire, qui était encore là. En fait, David s'est arrangé pour qu'on ait un moment en commun, ce qui était super pratique. Du coup, il y avait quelqu'un à qui je pouvais poser toutes mes questions et qui m'a tout appris les bases du métier de la communication au Transborder. En fait, je ne savais rien faire. Enfin, concrètement, quand j'y pense maintenant, je me dis waouh Tu vois, les stagiaires et les alternants d'aujourd'hui que moi j'embauche, je me dis ils sont mille fois plus qualifiés que moi j'étais à ce moment-là, clairement On n'avait pas forcément les mêmes qualifications, tu vois. Maintenant, c'est beaucoup des gens qui viennent d'écoles privées. C'était la fac, c'était aussi plus avoir du recul sur les choses, avoir un esprit très critique, tu vois, il y avait plus ce genre de compétences. Mais par contre, j'avais jamais ouvert cette fac de ma vie, tu vois.

  • Speaker #1

    Ah oui, du coup, t'as dû avoir une sacrée progression sur pas mal de...

  • Speaker #0

    Au début, ouais, carrément. Vraiment, j'apprenais tout, dans le peu de zéro, quoi. Mais c'était trop chouette. Enfin, tu vois, c'était très chouette parce qu'il y a ce truc au Transborner de... En fait, comme on se retrouve à deux, puis après, quand Jeanne est partie, j'étais un peu toute seule, avec David qui me chapeautait, mais c'était quand même moi qui faisais les trucs. C'est vraiment la débrouille. C'est vraiment la débrouille, t'apprends plein de choses, c'est très multitask, tu fais tout à la fois. Donc ça va être autant mettre à jour le site web que préparer des newsletters, que gérer les réseaux sociaux, que préparer des affiches ou des flyers. travailler avec les médias, donc la radio, les médias papiers, préparer des encarts publicitaires, travailler avec les photographes, les accréditations de photos, écrire des textes, préparer des communiqués de presse. Il y a plein de choses, en fait. Tu vois, il y a vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. Et ça, c'est trop chouette d'apprendre tous ces trucs-là en même temps. Ça m'apprend aussi la débrouille, parce que ça, j'ai toujours adoré ce truc-là. À chaque fois que j'allais... Donc, quand Jeanne était partie, on fait un mois ensemble, Jeanne m'apprend à peu près tous les trucs un peu... Pratique aux pratiques, comment on fait un gif, comment est-ce qu'on fait, je sais pas, une affiche sur photoshop, comment on fait ces trucs là. Et après, j'allume pas. Je me retrouve quand même en novembre, il y a plein de trucs que je sais toujours pas faire, et à aller souvent demander, poser des questions à David. Et quand je vais voir David, David il me dit t'as essayé ça ? Parfois c'est oui, parfois c'est non, tu vois. Et donc il me fait toute la liste un peu, à chaque fois il me fait est-ce que t'as essayé ça ? Est-ce que t'as essayé ça ? au début j'ai jamais rien essayé et au début je suis en mode non du coup je retourne essayer le truc et puis au bout d'un moment on rentre dans un t'as essayé ça ? oui, oui, oui et puis au bout d'un moment non et donc en fait je suis rentrée dans ce truc de il faut que j'ai essayé de toutes les manières possibles et inimaginables avant d'aller voir David aussi parce que lui il est super pris dans ses trucs, c'est le provermateur du transbo il est super pris, il a pas beaucoup de temps et du coup je me retrouve à devoir... anticiper et travailler le plus possible mes trucs et essayer de me débrouiller. C'est là que je prends le réflexe de, je ne sais pas faire un truc, je vais voir si je ne peux même pas me former moi-même en ligne, si je ne peux pas trouver les infos quelque part.

  • Speaker #1

    C'est typique au graphisme, faire des affiches, des flyers, des communiqués même dans une newsletter, tu peux avoir des éléments graphiques. Tout ça, c'est un apprentissage énorme quand même. Tu n'as pas de graphiste avec toi.

  • Speaker #0

    Si, après il y a quand même des histoires d'équilibre. On a un graphiste en prestation qui nous fait quand même la charte Transbo. mais tu peux pas le solliciter pour n'importe quoi non plus non mais quand je dis que je fais des flyers tu vois ça va plus être repartir d'une photo de presse ouais et après voilà c'est plus ça c'est plus ça que et quand tu l'as jamais fait du coup t'apprends quand même pas et quand tu l'as jamais fait au début tu sais pas quoi les histoires de marge d'impression des trucs vraiment et que t'as pas appris du coup à la fac non plus non jamais alors là vraiment la fac de communication on nous a appris tout sauf de la communication concrète parce que Ce qui est toujours assez conceptuel quand j'y pense.

  • Speaker #1

    Après, est-ce que ce n'est pas le genre de compétences que tu peux le plus rattraper ? Tu as le technique, finalement, tu peux l'apprendre les jours de jour. TMD, tout ce que tu as acquis pendant tes études, sur des concepts, de la réflexion, puis tout ce qui est sociologie, anthropologie, ça, tu ne l'aurais pas découvert entre le bord d'oeuvre.

  • Speaker #0

    Ça, moi, je défends à fond ce point de vue-là, tu vois. Le côté, il y a un moment où ça a été un tel luxe de passer des heures... Lire des textes, se confronter à des pensées d'auteurs, de théoriciens, de théoriciennes, de discuter des choses, amener tous nos connaissances et mettre en commun des choses, tu vois. Tout ça, je suis convaincue que tu n'as plus la place et le temps quand tu es en entreprise pour faire tout ça. Et que tu trouveras toujours le temps d'apprendre à bidouiller sur Photoshop. Donc, si, complètement. je suis super convaincue de ça pareil d'avoir une vue très globale d'ensemble sur les médias le fonctionnement des médias quel type de marché c'est les groupes de médias aussi des festivals, des salles de concert tous ces trucs là ça pour moi c'est des questions qu'il faut tout le temps se poser et qui sont super centrales dans mon métier tu commences à y réfléchir quand tu fais tes études et si on t'apprend que des trucs ultra concrets Mais qu'on ne te fait jamais dire, en fait, il appartient à qui l'Olympia ? Enfin, tu vois, je trouve que...

  • Speaker #1

    C'est quoi l'écosystème, l'industrie derrière ?

  • Speaker #0

    À fond. Et puis son histoire aussi, tu vois. L'histoire des médias, mine de rien. Les médias qu'on a aujourd'hui en France, ils ont une histoire. Ça ne vient pas d'après ce papier, elle vient d'une histoire qui est tellement longue qui fait que c'est ce que c'est aujourd'hui aussi, tu vois. Ouais. Donc ouais, complètement.

  • Speaker #1

    Comment ça se passe du coup quand le Covid surgit et que tout a fermé ?

  • Speaker #0

    Donc déjà, on le voit un peu venir quand même. Je ne sais pas si tu te rappelles, mais l'Italie confinée... Cyril, le directeur, a un côté très... On projette sur le pire truc qui peut arriver parce qu'il faut l'envisager. Parce que si ça arrive, il faut qu'on réagisse. Donc quand l'Italie est confinée, Cyril, il est déjà... Quand personne n'en parle vraiment, ça ne commence pas. À ce moment-là, j'ai l'impression qu'on est un peu tous dans le déni. Et Cyril dit, l'Italie est confinée, demain c'est nous. C'est bizarre. Et on arrive à mi-mars, enfin je sais pas, ça s'est fait en une semaine en fait cette histoire. D'un coup, ça a été très très rapide. Ouais, je crois qu'ils annoncent, oui, rassemblement de plus de 100 personnes interdits. Et là on dit, allez c'est bon, on ferme la salle quoi. Très formateur sur la communication de crise, encore une fois j'avais jamais fait ça de ma vie, mais là il faut communiquer très rapidement.

  • Speaker #1

    Tout est annulé quoi, tous les prochains plans, les concerts.

  • Speaker #0

    Ouais, on commence par faire une communication générale, fermeture jusqu'à nouvel ordre. On met ça sur le répondeur du téléphone. On met ça sur les réseaux sociaux, on met ça sur le site. Et puis ça arrive très vite, vendredi fin d'après-midi. Et en fait, on rentre chez nous. On annule le concert du soir. Je ne sais pas, il y avait le concert de Meutes qui devait arriver et j'attendais ça depuis le début de mon stage. J'étais dégoûtée. Dommage. Entre-temps, je les ai vus un certain nombre de fois. Mais voilà, je rentre chez moi pour le week-end. On pense rentrer vraiment chez moi pour le week-end. Ils annoncent le confinement entre-temps. Et ton stage se finit comme ça en fait ? Cyril et David me disent qu'il reste deux semaines, on ne va pas arrêter ton stage maintenant, d'autant plus qu'en communication il va y avoir des trucs à faire, parce que sur le site il va falloir passer tout en annulé, il va falloir communiquer sur les histoires de est-ce qu'il y a des reports. À ce moment-là on commence très rapidement à reporter des têtes. Très bizarre de détricoter tout ce que tu as tricoté. Et en fait mon stage se finit comme ça, un peu en queue de poisson, ça se finit un peu du jour au lendemain comme ça. Par contre, on reste un peu en contact quand même. Avec Cyril, on est toujours restés en contact derrière.

  • Speaker #1

    Comment ton année samatique se termine ?

  • Speaker #0

    Au moment où j'étais au Transbo, juste avant le Covid, côté Transbo, ils étaient en train de me mettre en relation avec Jazavienne pour faire un stage à Jazavienne derrière. Ce qu'ils me disaient trop, tu vois. Il se trouve qu'évidemment, quand on ferme la salle, Jazavienne me dit bon, enfin, ils disent bon, on reporte le délai de candidature à avril pour voir un peu ce qui se passe. Et après, ils finissent par annuler le truc, tu vois. ils ont dû annuler cette édition-là, carrément, tu vois. Donc à ce moment-là, moi, je suis rentrée en Savoie, parce que c'était confinement. Je reprends, je savais que je reprenais, du coup, le début octobre, le master, qui est un master qui s'appelle analyse des pratiques culturelles, ce qui veut absolument tout et rien dire. Et qui est un master trinational, entre la France, l'Allemagne et l'Autriche.

  • Speaker #1

    Ok, toujours plus.

  • Speaker #0

    Exactement. Et du coup, là, je fais premier semestre à Düsseldorf, en Allemagne. Mi-juin je reviens en France et puis ça arrive assez vite juillet et je repasse au transmo tu vois je suis toujours restée un peu en contact et tout mais de loin quoi et là je leur dis ah j'aimerais bien venir quelques jours à Lyon et ils me disent ah bah passe au transmo viens manger avec nous tu restes le soir pour le concert et tout c'est cool c'est le moment où ils font des summer sessions, concerts extérieurs et tout Donc j'arrive, je mets un pied dans le transbordère et Cyril me fait Alice, tu fais quelque chose là les 2-3 prochaines semaines ? Bon, c'est quoi le bail ? En fait, il se passe quoi ? Et ils me disent En fait, le bail est très simple, ils refaisaient des summer sessions fin août, donc on n'a pas de chargé de communication en ce moment, c'est David qui gère la communication. Là, il vient de boucler la programmation pour fin août, quand ça réouvre, donc on était mis, tu es. On n'a rien annoncé. Et là, David part à partir de... Dans deux jours, il part pendant trois semaines en vacances en van sans Internet avec sa famille. Ok. Je fais Ok Donc, il nous faut quelqu'un pour faire la com. Et en fait, c'était moi la dernière personne à avoir fait ce métier-là, tu vois.

  • Speaker #1

    T'es obligée de le faire, en fait. Faut sauver le nez, là.

  • Speaker #0

    Je me sens pas du tout obligée à ce moment-là. Mais par contre, il se trouve que moi, dans ma vie perso, j'avais... Pas grand chose de prévu tu vois, et je me dis, je suis à un moment où je me dis ça peut me faire grave du bien en fait d'avoir une activité, un truc à faire et tout, c'est chouette. Et donc en fait même c'est là que Cyril et David me disent en fait l'idée c'est même de te proposer un CDD là pour faire ce travail là, ils me disent en gros il y en a pour deux semaines de temps complet. Là on sait qu'il va falloir qu'on embauche réellement, qu'on ouvre un poste et qu'on embauche quelqu'un en communication parce que ça commence à devenir vraiment compliqué de gérer ça comme ça. Le problème, c'est qu'à ce moment-là, c'est l'été 2021, on se doute qu'à l'automne-hiver 2021-2022, potentiellement, peut-être la salle va refermer ou peut-être va y avoir à nouveau des restrictions. Et quand la salle a été fermée, forcément, les salariés, ils étaient au chômage partiel. Et quand tu es au chômage partiel, tu n'as pas le droit de créer un emploi. En fait, tu es censé te faire travailler, tu vas. Du coup... Ils sont aussi dans un truc de on ne va pas embaucher quelqu'un tout de suite, on ne peut pas parce que potentiellement on va être à nouveau dans le débat de chômage partiel Et du coup ils me disent le truc qu'on te propose c'est d'aider cet été pour faire cette mission-là, ensuite tu fais ton semestre, puis après quand t'as fini, on ouvre un poste et on t'engage en communication Truc de rêve, ça n'existe pas. Ça n'arrive à personne. J'ai rien négocié, enfin j'ai jamais rien négocié. Un jour Cyril est venu me voir et il m'a dit Lise, quand on t'embauche, tu veux un CDD ou un CDI ? Mais personne ne fait ça, tu vois. Et j'ai vraiment conscience de la chance de fou que j'ai. La situation. Pour eux, c'était aussi... En fait, ton stage, c'était totalement ta période d'essai. Et la question ne se posait plus.

  • Speaker #1

    Toi, t'es formée, t'as ton expérience, tu connais bien l'écosystème.

  • Speaker #0

    Oui, ils n'ont plus à former quelqu'un dès le début. Et puis moi, je suis trop contente, tu vois, je me dis waouh ! Trop cool ! Un truc sur lequel je pensais réellement quand je suis partie du Transbo, je me disais waouh, je pense que j'y reviendrai jamais, tu vois alors que c'était trop bien ! Et du coup, c'est ce qu'on fait, donc je travaille ces trois semaines l'été pour eux, et 1er mars 2022, ils offrent un poste et ils m'embauchent en communication. Trop bien !

  • Speaker #1

    Donc toi, même pas de stage de fin d'études, t'as trouvé un job,

  • Speaker #0

    quoi. Ouais, et du coup, j'avais vu un peu avec mon master, et il m'avait dit... Il n'y a pas de souci si tu as un job. Et je devais écrire un mémoire de fin d'études. Mémoire que j'ai fini cette année. Donc là, on est en mars 2024. Et j'ai fini en octobre.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Octobre 2023. Donc voilà, ça m'a bien pris un an et demi cette histoire. Mais aussi parce que là, pour le coup, je suis arrivée à un vrai poste. Donc en plus de toutes les missions que je faisais jusque-là, on m'a donné aussi la gestion financière de tout ça. Évidemment, on était responsable communication. Tu dois te faire ton budget communication à l'année, le gérer comme tu veux et tout. Jusque-là, c'était un truc que David gérait lui. Quand j'étais en stage, évidemment, je gérais pas la thune, quand même, normal.

  • Speaker #1

    Donc là, t'arrives en CDI, t'as un vrai salaire. Tu gagnes combien en tant que responsable ?

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que quand je suis embauchée, je gagne 1 900 bruts, 1 600 nets, ce qui est un bon salaire pour un métier de la culture, en communication, un salaire d'entrée, c'est vraiment un bon salaire, tu vois. J'ai beaucoup de... De paires. De paires. qu'ils ont payé au SMIC ou un peu au-dessus, mais pas beaucoup plus au-dessus. Et après, du coup, en octobre dernier, j'ai fini mon mémoire. Du coup, j'ai passé du stade de responsable communication à directrice de la communication. Oh là là ! Ce qui, en fait, a ajouté une mission de mon côté, à savoir la mission de chef de salle. La mission de chef de salle, c'est le fait que quand tu travailles dans un établissement qui reçoit du public à partir d'un certain nombre de personnes, Il faut qu'à chaque ouverture publique, il y ait un salarié permanent de la salle qui soit là, qui soit responsable de la sécurité du public. Donc c'est la personne qui décide quand est-ce qu'on ouvre les portes, quand est-ce qu'on ferme les portes, s'il y a une évacuation de la salle, quand est-ce qu'on évacue. Ça veut dire qu'avec ça, jusque-là, j'avais pas d'obligation à rester sur les exploitations. Je le faisais évidemment, tu vois, parce que tu restes en concert, tu restes en soirée, bien sûr. Surtout quand tu fais la communication, tu fais des stories, donc tu peux aussi montrer le lieu et quand tu y vis, vraiment, tu vois. Mais en tout cas, là, on rentre dans un truc où j'ai des obligations d'être là et d'être responsable et de travailler en plus qu'en faisant quelques stories par intermittence sur les horaires d'ouverture de la salle. Et ça, c'est depuis cette année, cette saison. Donc, j'ai commencé à l'automne. Et du coup, j'étais augmentée aussi par rapport à ça. J'ai dit tout à l'heure que j'allais checker combien je gagnais parce que la convention collective a été réévaluée et du coup, mon salaire a été réévalué aussi. Donc là, je ne sais pas combien je gagne.

  • Speaker #1

    En tout cas, pour toi, dans le milieu de la culture, c'est un salaire très correct. Mais on n'est pas non plus sur des salaires mirobolants.

  • Speaker #0

    Là, je dois être sur 2 200. Tu vas en être. Ce qui est vraiment, pour un poste de communication, en vrai, c'est vraiment très bien payé.

  • Speaker #1

    On s'acharne pas des prérogatives supplémentaires. Puis tu as aussi deux ans d'expérience, plus ton stage avant.

  • Speaker #0

    Oui, mais deux ans d'expérience, c'est rien. Enfin, tu vois, à l'échelle d'une vie d'un salarié, tu vois, en vrai, c'est vraiment rien. J'ai des collègues, des pères, qui bossent à la communication, t'as vu ? J'ai des pères qui bossent à la communication depuis 15, 20 ans, et qui sont moins bien payés que moi à Lyon. Et c'est pas un cas... C'est plus moi à l'exception que l'inverse.

  • Speaker #1

    OK. Et ça, c'est ta direction qui fait ce choix ? Ça vient aussi du budget du Transbo ?

  • Speaker #0

    Il y a plusieurs choses. Il y a le fait que le Transborder soit devenu rentable il y a vraiment très peu de temps. Donc ça aide. C'est vrai, avant, il n'était pas question d'augmenter. Moi, je n'ai pas connu ça, mais il n'était pas du tout question d'augmenter quoi que ce soit et d'augmenter les salaires des salariés parce que ce n'était pas possible. L'équipe qui est en place, qui exploite le Transborder, elle y est depuis 2010. Et du coup, ils racontent, à leur début, s'il n'y avait pas de responsable communication, avant, c'est qu'il n'y avait pas la thune. Il y en a eu un, donc il y a eu François, qui travaille au marché-gare maintenant, responsable communication. Et François, quand il est parti du Transborder, c'est parce qu'ils ont fermé le poste, en fait. Il n'y avait plus, financièrement, c'était plus tonal.

  • Speaker #1

    Parce que comment ça fonctionne, une salle comme le Transborder, exactement ?

  • Speaker #0

    En termes administratifs, juridiques, tu veux dire ?

  • Speaker #1

    Oui, de modèle économique.

  • Speaker #0

    Modèle économique.

  • Speaker #1

    parce qu'on disait qu'il y avait une différence tout à l'heure avec la belle électrique, donc il y a différents formats

  • Speaker #0

    Ouais, complètement si tu veux le bâtiment appartient à la métropole de Lyon qui fait une délégation de services publics donc la métropole dit on donne le bâtiment à la ville de Lyon et la ville de Lyon exploite ce bâtiment et la ville de Lyon fait une délégation de services publics c'est des boîtes dans des boîtes Et la ville de Lyon fait une délégation de services publics tous les cinq ans. Tous les cinq ans, ils font un appel à projet. Et ils disent, qui c'est qui veut exploiter le Transborder ? Tu peux faire un dossier et dire, devant moi, Alexandre, je veux exploiter le Transborder. C'est évident. C'est pas ça. Tu peux réfléchir. Je pense que c'est pas si évident que ça, mais tu peux tenter. Et donc, ils regardent les candidatures et puis ils choisissent une société privée qui exploite le Transbo pendant cinq ans.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc, ça veut dire que là, la boîte, c'est transmission. et ils ont fait ça de 2015 à 2020 et là ils font de 2020 à 2025 et c'est une entreprise privée ?

  • Speaker #1

    c'est une entreprise privée et il y a une location auprès de la mairie ? une mise à disposition gratuite ?

  • Speaker #0

    c'est une bonne question c'est une mise à disposition c'est sûr que c'est pas gratuit eux ils récupèrent un pourcentage du chiffre d'affaires donc c'est pas gratuit du tout c'est même plutôt intéressant pour eux Mais est-ce qu'il y a une location fixe du bâtiment ? Ça, je ne suis pas convaincue, je ne suis pas sûre. D'accord. Je ne pense pas. Mais du coup, tu te retrouves vraiment avec une société privée qui exploite le transborder, qui n'est pas ou très très peu subventionnée. Ok. Ça, par exemple, c'est une grosse différence avec la belle électrique qui a le label de SMAC, donc de scène de musique actuelle. Et de la même manière que l'hyperoscope, le marché-gare, l'épicerie moderne, c'est le label de SMAC à Lyon. Et en fait, quand tu es une SMAC... tu as des subventions publiques. Donc, il y a une grande partie de ton activité qui tourne sur ces subventions-là. Ce qui change aussi, le nombre de salariés qu'il peut y avoir. C'est-à-dire qu'une salle comme la Belle Électrique, il doit y avoir une vingtaine de salariés. Nous, on est six dans les bureaux. Donc, le calcul est le mieux fait. Et on fait plus de concerts qu'eux. On fait 150 concerts à l'année. Ce qui est énorme, en fait. 150 concerts à l'année, c'est vraiment beaucoup. 150 exploitations de concerts au format de nuit.

  • Speaker #1

    En fait, le fonctionnement est différent parce que tu ne réfléchis pas du tout. ou pareil, enfin, une entreprise, enfin, une entreprise, je ne sais pas si c'est une entreprise, mais un organisme subventionné ne va pas du tout avoir les mêmes problématiques économiques qu'une entreprise privée. Mais du coup, ça peut aussi expliquer pourquoi, toi, ils ont plutôt augmenté du moment où ils étaient rentables. Je ne sais pas si tu as cette liberté-là dans une SMAC, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. C'est surtout que dans une SMAC, tu as aussi d'autres missions. Parce que, forcément, on te donne de l'argent, donc tu as des comptes à rendre par rapport aux gens qui te donnent de l'argent, à savoir les pouvoirs publics. Et du coup, tu as aussi des rôles, des missions de médiation culturelle, d'accompagnement, recevoir des scolaires, travailler avec les publics empêchés, toutes ces choses-là que nous, on ne fait pas. On fait très peu. On commence à le faire, on fait de plus en plus, parce que politiquement, la ville et la métropole de Lyon poussent vers ça. Ils ont fait une charte des droits culturels, qu'ils ont fait signer à tous les acteurs culturels de la ville. En gros, tu t'engages à faire ça. Mais on n'a pas de poste. On se retrouve à 6 à bricoler comme on peut pour faire des visites de salles à des jeunes migrants ou à des jeunes en difficulté ou à des personnes en réinsertion professionnelle. On bricole comme on peut, mais on n'a pas de poste dédié, alors que dans une SMAC, tu vas avoir des postes dédiés. Ils font ça toute la journée, donc c'est le métier. Donc tu vas avoir ce genre de différence. Après, d'un point de vue purement économique... La majorité des dates ici, c'est de la location de salles. Donc ça veut dire que c'est des producteurs extérieurs qui viennent faire leurs événements au Transborder et qui louent la salle. Et puis il y a quelques formats que nous on produit ou qu'on coproduit qui sont aussi des choses qu'on défend à fond. Notamment nous sommes en recession par exemple, c'est nous qui produisons. Donc forcément il y a un enjeu économique. Si c'est de la location de salles, on prend bien moins de risques financiers que si c'est nous qui produisons. Si on produit et qu'il n'y a personne qui vient, on perd de l'argent. Alors que quand c'est de la location de salles...

  • Speaker #1

    D'accord, en fait, qu'importe le résultat d'un concert, vu que c'est des producteurs externes, ça ne vous change pas grand-chose ? Oui,

  • Speaker #0

    ça change beaucoup en fait. Parce qu'il y a le bar et parce qu'il y a aussi combien on touche sur le ticket d'entrée. Il y a l'entrée et la billetterie. Il y a aussi où est-ce que les places ont été vendues. Si c'est vendu sur nos canaux de billetterie ou si c'est vendu sur les canaux de billetterie des producteurs, il n'y a pas les mêmes enjeux économiques. Tu ne touches pas le même pourcentage. C'est là que tous les partenariats avec les billetteries sont importants. Et le bar. Le bar est très important, ça doit être un tiers de notre économie. Ce qui est énorme en fait. Ouais. T'as fait des gros yeux. Ouais. Je sais pas combien on passe de litres de bière, mais j'aimerais bien savoir. En plus on doit avoir l'info quelque part.

  • Speaker #1

    On posera la question.

  • Speaker #0

    On posera la question, ouais. Mais oui, le bar est très très important. et donc c'est pour ça que pour nous c'est très important il y a aussi l'enjeu qui est apparu qui a vraiment pris de l'ampleur post-covid du no-show donc les gens qui achètent leur place et qui ne viennent pas au concert

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Ok. Ce qui est... C'était très peu avant le Covid, et c'est devenu vachement plus important post-Covid. Sans parler même de... Bon, parce qu'il y a eu toutes les problématiques de concerts reportés et annulés, machin, truc, les gens s'y sont perdus. Au bout d'un moment, quand c'est la troisième fois que ton concert est reporté, tu sais plus si ton billet est valable ou pas, si t'y vas, est-ce que c'est quelle date, enfin, tu vois, là, c'est sûr, tu perds des gens. Et donc, il y a eu certains concerts multi-reportés qui ont été des catars en termes de remplissage, parce que, même si la billetterie était bonne en soi, mais au-delà de ça, des concerts qu'on a annoncés directement aujourd'hui... le pourcentage de nos shows est assez important. Ça, c'est un vrai enjeu pour nous, parce que les gens qui ne sont pas là, ce n'est pas des gens qui consomment au bar, et du coup, ton économie de bar descend aussi. Ce qui n'est d'ailleurs pas vraiment un enjeu pour les producteurs de spectacles. Eux, ils s'en fichent un peu. Ils s'en fichent, ils ne touchent rien sur notre bar. Nous, parfois, on leur dit qu'il faudrait mettre en place des plateformes de revente de billets, où il y a certaines plateformes de billetterie qui le font. genre DICE par exemple, Shotgun c'est intégré tu peux directement revendre ton billet via leur plateforme et ça c'est des outils qui sont intéressants pour nous et en plus ça sert au public parce qu'en fait pour tout l'événement complet t'es content d'avoir une place en plus mais

  • Speaker #1

    c'est fou parce qu'on s'en rend pas du tout compte de l'extérieur en fait, j'avais jamais imaginé que le no-flow avait un impact économique pour moi souvent je me suis même dit de toute façon tant mieux pour eux, ils ont une place la personne vient pas, c'est plus agréable pour le reste du monde enfin, au global... La place de place ? Non en fait ça a un impact sur le bar et inversement les producteurs non. C'est pas un souci à gérer pour eux quoi.

  • Speaker #0

    Ouais ouais. Oui encore que ils sont quand même dans une relation avec leurs clients et que c'est quand même un service.

  • Speaker #1

    Ouais mais ce qui veut dire ?

  • Speaker #0

    Les producteurs ne prennent pas tous au même niveau tu vois.

  • Speaker #1

    Toi t'as un métier où tu restes quand même le soir quoi.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    C'est assez particulier.

  • Speaker #0

    Ouais bah tu combines les horaires de jour et les horaires de nuit de concert. Je trouve qu'il y a une pression aussi autour de ça. Il y a une pression aussi de... Il faut être à un certain nombre d'événements dans ta salle. Mais il faut aussi savoir tout ce qui se passe à lui en même temps. Donc il faut aller à un peu plein de trucs aussi. Il faut aller dans toutes les autres salles et tout ça. Après, il y a beaucoup de réseautage. Donc il y a aussi aller voir des gens, ce que j'adore. J'adore réseauter, tu vois. J'adore rencontrer des gens, que les gens t'expliquent leur parcours et tout. Tu vois, ça te tient bien aussi. Cool. Mais je trouve qu'il y a quand même beaucoup de pression. Il faut avoir tout vu, il faut avoir un avis sur tout. et qu'il y ait de la pression plus ou moins implicite. Parfois, c'est un peu vicieux aussi. Il n'y a personne qui dit qu'il faut que tu fasses ça. Mais bon, on te demande toujours ton avis sur telle expo, tel machin, tel nouveau projet. Et du coup, on bosse aussi tous, mine de rien. On n'est pas en compétition directe, ce qui est très chouette. Par exemple, je suis très pote avec tous les autres charlètes com de toutes les salles. On se voit régulièrement et quand j'ai une galère toute seule dans mon truc de com, plutôt qu'être toute seule dans ma structure, je décroche mon téléphone et j'appelle mes potes. Ils me disent aussi que c'est trop bien, on s'entraide, elle est super précieuse, elle est très chouette. Mais du coup, ça a encore plus de sens d'aller chez les autres, voir les artistes que tu veux avoir, peut-être qu'ils vont passer plus tard, de se tenir informé et tout. Mais du coup, le côté négatif, c'est qu'il faut quand même faire un peu de la pression par rapport à ça et ce n'est pas évident de décrocher vraiment. C'est souvent que, tu vois, les soirs ou les week-ends, tu vas dans d'autres salles ou dans ta salle, tu fais des concerts, tu rencontres plein de gens du milieu, tu revois plein de gens aussi parce que c'est beaucoup les mêmes qui tournent.

  • Speaker #1

    Mais c'est un monde où c'est pas comme en entreprise où la différence est peut-être beaucoup plus claire. Là, le soir, tu as un concert, tu vas attraper une bière, tu vas profiter du concert, mais tu es quand même au travail, donc cette frontière, elle est beaucoup plus ténue.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Il faut faire attention, même en termes de rythme de vie, comment tu gères ça, le fait d'avoir... Alors, ça doit être un plaisir d'aller à tous les concerts, tu peux, tu peux en tout cas, mais comment aussi tu gères cette limite de faire attention de pas trop sortir, pas trop boire non plus, parce que sinon c'est intenable ?

  • Speaker #0

    Et bien en fait, ça dépend... Là, c'est super intéressant parce que ça dépend vraiment des gens. Tu vois qu'il y a des gens qui gèrent la chose de manière très différente dans ce milieu-là, il y a des gens qui sont très... qui essayent de cloisonner. Moi, je ne crois pas en le cloisonnement strict. C'est un truc auquel je ne crois pas du tout, parce que je pense aussi qu'on perd quelque chose si on commence à dire, les gens avec lesquels je travaille, ça ne peut pas être mes amis, ça ne peut pas être mes potes. Je trouve qu'humainement, on perd un truc si on se met dans ce mindset-là. Il y a des gens qui le font, c'est sûr. Et là, c'est chacun son équilibre.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est un milieu où c'est même le... plaisir de faire partie aussi de cette industrie qui est connectée avec des gens carrément,

  • Speaker #0

    complètement après c'est pas évident, je pense qu'on nous délère tous un peu avec ce truc là le pro, le perso réussir à avoir une vie en dehors le jour où j'ai Un ami qui fait des relations de presse chez Mediatone et qui m'a demandé Et toi Alice, qu'est-ce que tu fais dans la vie ? Genre, hors hobby, hors transbo, hors concert, hors activité pro. Et je me suis sentie un peu bête, j'étais un peu en mode bain. Une fois de temps en temps, je vais au ciné, ou vers une expo, ou faire une rando, ou je book in, mais j'avais l'impression que je n'avais pas de vrai hobby. Tu vois ce que je veux dire ? J'adore, je fais des petits trucs comme ça, tu vois, où je vais boire des cafés avec mes potes, mais...

  • Speaker #1

    Oui, mais ta passion, en fait, tu l'as déjà. Mais en fait,

  • Speaker #0

    voilà, c'est ça, elle est déjà là, elle est omniprésente, elle est partout. Et franchement, j'étais déprimée après, je suis en mode, je n'ai pas de vie. Je n'ai pas de vie perso.

  • Speaker #1

    Alors qu'en fait, non, tu as l'âge, je pense que...

  • Speaker #0

    Alors que, oui, c'est mélangé, c'est vraiment très mélangé. Ce qui m'amène au truc qui est quand même assez compliqué, enfin, en tout cas, moi, je trouve compliqué, c'est vraiment la déconnexion, tu vois, le côté... Il y a un moment où moi j'ai besoin de... J'arrive pas à déconnecter du transbo en un week-end en fait, tu vois. J'arrive pas à me faire un vendredi, un lundi matin. En plus souvent il se passe des trucs au transbo, tu vas avoir les collègues qui envoient le compte rendu de la soirée le samedi ou le dimanche à 5h du mat'parce qu'elle vient de se finir et ils sont en mode bon bah ça s'est passé comme ça. Et tu le lis quand même parce que tes mails tombent sur ton téléphone parce que... Parce que t'es un peu obligé d'être connecté à un minimum, il y a les histoires de notification aussi, en fait c'est pareil, les réseaux sociaux tu peux pas, enfin, il faudrait que je regarde précisément, j'ai beaucoup de potes qui m'ont dit, laisse franchement, ça va pas du tout, regarde précisément, il faudrait que je regarde les histoires de quand est-ce que tu reçois tes notifs, quand est-ce que t'en reçois pas et de quelle part, parce que j'ai un peu tendance, mais c'est pareil, c'est difficile de dire, tous les week-ends je... mais notifs, sauf qu'il y a des week-ends où t'en as besoin parce qu'il y a des week-ends où tu travailles et des week-ends où t'as besoin de les recevoir du côté de Transbo mais à d'autres moments tu te dis là j'aimerais bien vraiment ne pas en entendre parler vous avez pas la même temporalité non plus en fait c'est pas comme dans les boîtes, c'est du lundi au vendredi puis t'es tranquille l'activité se fait plutôt en fin de semaine il n'y a pas de concert le lundi mardi il y en a il y en a moins forcément que le que le jeudi-vendredi, tu vois, c'est sûr, jeudi-vendredi-samedi, mais il y en a aussi.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est quand même...

  • Speaker #0

    Ça s'arrête un peu jamais, tu vois, c'est aussi ce truc, à part les deux semaines de vacances de Noël et le mois de tournée off, c'est un peu toujours... un peu toujours non-stop. Et puis il y a ce truc de... quand il reste communication, tu dois faire de la veille réseaux sociaux tout le temps. Le but du jeu, c'est quand même de voir directement quand un artiste sort un truc pour le repartager direct, pour avoir le plus d'impact possible. Ça, c'est vraiment le jeu de l'algorithme et des réseaux sociaux, tu vois.

  • Speaker #1

    Donc, tu es très connectée, en fait, par essence, que ce soit la captation de contenu ou...

  • Speaker #0

    Clairement.

  • Speaker #1

    Le fait de communiquer avec tout le monde, avec l'écosystème, avec le public.

  • Speaker #0

    Ouais. Après, c'est un truc que tu apprends avec le temps aussi. C'est-à-dire que quand je suis arrivée, je me disais, ouais, c'est trop un drame si je rate un truc ou je ne sais pas quoi. Au bout d'un moment, tu arrives aussi à relativiser. et à dire en fait si samedi dimanche je bosse pas, genre je bosse pas et le monde va continuer de tourner, c'est pas grave si je partage pas tel truc directement dans la journée mais je le partage deux jours plus tard, je le partagerai quand même et il y aura quand même de l'audience parce que les réseaux sociaux transmo ils ont quand même un impact et moi je préserve aussi ma santé mentale, ce qui est important aussi pour que mon travail soit de qualité il faut aussi que je sois pas... Je ne serais pas en dépe, parce que trop connectée. Mais ce n'est pas évident. Ce sont des vrais sujets et ce n'est vraiment pas facile. J'en arrive à réussir à déconnecter. La semaine dernière, j'étais à Berlin. Je suis partie quatre jours et j'ai réussi à déconnecter pendant quatre jours. J'ai aussi pu parce que là, j'ai une stagiaire en communication qui s'occupe des réseaux sociaux. Donc, je peux déléguer. Ce qui n'est pas du tout le cas de tout le monde. Quand tu es dans une plus petite structure, tu n'as pas de stagiaire. Débrouille-toi un peu, tu vois. Mais ça s'apprend, c'est du... C'est un truc aussi que personne ne va te dire, ou t'apprendre de base. Ça, c'est pareil, c'est un truc que je déplore un peu. Toutes les études de com, à aucun moment, on nous a parlé de ça, par exemple, tu vois. Et je trouve ça très dommage. Parce que je pense qu'il y a des vrais enjeux de société derrière, enfin, tu vois, de toute façon, au rapport aux réseaux sociaux, de manière générale. C'est un aspect pour tout le monde, tu vois, au-delà du métier. C'est sûr que moi, c'est un cran du dessus. Quand je vois mes stats de combien de temps t'as passé sur les réseaux sociaux par semaine, il y a des moments où je débrime de fou, je fais Waouh ! Ma vie est dangereuse ! Mais bon, voilà, c'est aussi mon métier.

  • Speaker #1

    Et ton quotidien de directrice communication, il ressemble à quoi ?

  • Speaker #0

    Mon quotidien, il peut être vraiment très varié. C'est un peu le propre du transbo, c'est ce côté tu fais tout à la fois donc ce que j'adore. Tu vois, on est un peu tous hyper actifs au taquet. Donc j'adore le fait que mes missions soient très variées. Mais voilà, là j'ai beaucoup délégué à ma stagiaire le côté gestion des réseaux sociaux. Et mise à jour du site web, ça c'est un peu les trucs les plus classiques, tu vois, on annonce un concert, il faut créer une page sur le site web, mettre les infos, toutes les infos dessus, les images, les textes et tout. Donc ça, ça je laisse, elle s'appelle Lise aussi, donc je laisse Lise gérer ça. On n'a pas fait très d'original. Les côtés réseaux sociaux, je lui laisse pas mal gérer aussi, pareil, aux annonces de concerts, aux ouvertures de billetteries, on fait un post, on fait de la story, tu vois. Et puis après, elle a le côté vraiment faire vivre les réseaux sociaux. Quand je dis réseaux sociaux, côté transbo, c'est vraiment Facebook, Instagram. On a un public qui peut aller du public familial, les pré-ados, les ados, jusqu'à les personnes à la retraite. Enfin, tu vois, on a vraiment, on balaye tous les âges.

  • Speaker #1

    Du à votre programmation.

  • Speaker #0

    Du à notre programmation. Et du coup, on a vraiment ce truc de, il faut être multicanal parce que... Je caricature un peu, mais quand tu veux parler à ton public de rock old school et de métal, ça marche sur Facebook et ça ne se passe pas sur Instagram. Mais par contre, quand tu veux parler de tes événements rap, Facebook, tu peux l'oublier et il faut passer par Instagram. On a le débat TikTok qui revient régulièrement. Mais en fait, encore une fois, c'est un bail d'algorithme. Si tu veux être efficace sur TikTok, il faut avoir quelqu'un qui fait ça tout le temps. Il faut tout le temps faire de la création de contenu. Et là, vu nos effectifs, on ne peut pas le faire. Mais ce serait bien de le faire, tu vois, on sait que... Possible amélioration si un jour c'est... Mais c'est une vraie discussion entre tous les chargés de com, à chaque fois on dit et TikTok. On fait un petit peu LinkedIn, mais vraiment, c'est ridicule. Toi qui es souvent sur LinkedIn, tu vas voir, tu vas pleurer. Je ne sais pas si tu es allé voir, c'était...

  • Speaker #1

    Non, je n'ai pas regardé.

  • Speaker #0

    Je vais faire deux, trois trucs avant que tu ailles voir. Non, LinkedIn, un petit peu plus pour le côté pro, faire passer deux, trois infos. Quand on a fait la campagne de prévention contre les violences et le harcèlement sexiste et sexuel, forcément, tu vois, on est à remettre sur LinkedIn. Mais bon, encore une fois, il faudrait vraiment travailler la communauté plus que ce qu'on fait actuellement.

  • Speaker #1

    Encore un autre réseau social avec ses codes. Du coup, c'est intéressant, oui, parce que tout à l'heure, on parlait en off, justement, que dans ton métier, ça dépasse la communication, mais il y a aussi un vrai aspect de prévention. Et là, tu parlais justement d'une campagne de prévention. Comment ça se traduit dans ton métier aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Pour le coup, ça reste de la communication publique. Ça sort de la communication...

  • Speaker #1

    Traditionnelle, qu'on imagine et qu'on perçoit en tout cas.

  • Speaker #0

    La grande majorité de mon travail, c'est vraiment de vendre des événements. Et l'objectif, c'est de vendre des billets. Comme je l'ai dit tout à l'heure, on est une entreprise privée. L'objectif, c'est de faire du bénéfice. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    Donc, il faut vendre des billets. Et du coup, oui, on s'est mis... C'est un sujet qui est beaucoup monté post-Covid. L'histoire de la sécurité du public et notamment des VHSS. Donc les violences et le harcèlement sexiste et sexuel. C'est vraiment un sujet qui est monté. Il y a eu toutes les histoires de piqûres qui ont été très médiatisées. Et du coup, on a eu un cas ici. Après, question d'avérer, pas avérer, plus ou moins avérer. C'est encore un peu en débat. C'est sûr qu'il y avait une marque de piqûres. Mais est-ce que le produit est injecté ou pas, on n'a jamais su, tu vois. Et on s'est retrouvés très démunis face à ça, à pas trop savoir... Enfin c'était très nouveau en fait, on savait pas qu'est-ce qui se passait, qu'est-ce que c'était la réalité, est-ce qu'il y avait beaucoup de gens qui faisaient ça ou pas, comment est-ce qu'il fallait prendre en charge les victimes, vers où est-ce qu'il fallait les orienter, est-ce que t'envoies à l'hôpital, est-ce que t'envoies... enfin, qu'est-ce qu'il faut faire si on t'injecte du GHB en fait, c'est quoi les dangers pour ta santé... En fait ça s'est calmé très très vite l'histoire des piqûres, il y a eu beaucoup beaucoup de... psychose autour, ça a été très très médiatisé pour finalement un nombre de cas avérés vraiment très très très petit mais ça a eu le bénéfice d'ouvrir les yeux et de réouvrir la conversation en tout cas dans des structures comme les nôtres sur la soumission chimique le fait que oui il y a des histoires de GHB, de droguer des gens à l'heure reçue, mais il y a aussi juste le fait qu'on est un lieu de débit de boissons on vend énormément d'alcool... Et par rapport à ça, en fait, l'alcool, c'est aussi de la soumission chimique. Tu peux faire boire quelqu'un ou une personne peut boire d'elle-même et puis après, ne plus être en capacité, enfin, être fortement impulsant, ne plus être en capacité de prendre certaines décisions. Et du coup, il y a eu vraiment beaucoup de discussions là-dessus. Et donc, il y a eu plusieurs choses qui ont été mises en place. Nous, on a été formés, c'est-à-dire qu'on a formé l'équipe. Donc, autant les bureaux que les chefs de bar, que la sécurité et que les techniciens. On a formé tout le monde aux enjeux, enfin on a fait des formations par des organismes spécialisés là-dedans. Donc aussi remettre à plat qu'est-ce que c'est juste le vocabulaire, qu'est-ce que c'est qu'une agression sexuelle, qu'est-ce que c'est que du harcèlement sexuel. Tu vois, rien que ces choses-là, déjà, tu te rends compte qu'on n'a pas tous les mêmes définitions, pas tous les mêmes imaginaires, et que si t'as pas de langage commun pour parler des choses, déjà c'est foutu, enfin c'est compliqué en tout cas. Donc on a rediscuté tout ça, et puis après vraiment mettre en place un réel protocole de prise en charge des victimes. qu'est-ce qui se passe si t'es témoin, qu'est-ce qui se passe si t'es victime et à qui est-ce que tu t'adresses dans la salle vers qui est-ce que tu réorientes qu'est-ce que c'est le protocole concret ça a été fait et dernier truc la campagne de sensibilisation qu'on voit aujourd'hui dans le transborder où on a mis des slogans un peu choc par rapport à ça pour vraiment que ça soit omniprésent dans notre lieu le fait de la bienveillance faire attention les uns aux autres respecter le consentement le... donc ça on a fait une campagne d'affichage un peu classique, on a travaillé avec un graphiste exprès pour ça et voilà, elles sont colorées, elles sont pas trop agressives on s'est posé 12 000 questions quel mot utiliser, quel texte réorienter vers quelle personne c'est vraiment, il y a un texte qui dit que si t'es victime ou témoin tu peux t'adresser aux équipes transgots ok,

  • Speaker #1

    et ça c'est un sujet alors qu'on voyait peut-être beaucoup moins il y a 10-15 ans maintenant qui est vraiment prégnant dans le monde de la musique tiens des soirées et des concerts quand même. Mais c'est vrai qu'on ne s'imagine pas qu'en tant que responsable comme Thérèse a géré ce genre de réflexion. Et en fait, ça fait partie intégrante aujourd'hui de la mise en place d'un événement.

  • Speaker #0

    Complètement, complètement. C'est super important. Pour nous, c'est un vrai enjeu de sécurité des publics. C'est aussi un enjeu de changement des mentalités. On a mis aussi ces fameux slogans, on les a mis sur les gobelets du bar. Donc aujourd'hui, tu prends une bière au Transbo, il y a écrit là. Écrit drague avec tes moupes, avec tes mains, ou sens de la fête, respect en tête, ce genre de trucs. On s'est dit que c'était vraiment une manière efficace de communiquer les gobelets. On a beaucoup de retours positifs par rapport à ça, il y a beaucoup de structures qui sont en train, il y a déjà des structures qui l'ont mis en place, il y a plein d'endroits qui sont en train de travailler leurs propres chartes et leurs propres affiches et tout, et on me demande régulièrement vous êtes passés par qui, vous avez fait comment, et du coup ça c'est chouette aussi puisque tu vois que ça bouge vraiment dans ce milieu-là. Après, il y a toute une partie discothèque, pur et dur, qui ne prend pas du tout en main ces sujets-là. Là, on est plus dans les acteurs culturels qui font la programmation.

  • Speaker #1

    Les clubs, à la limite.

  • Speaker #0

    On fait des formats de nuit, mais avec une vraie programmation. Ce ne sont pas des boîtes de nuit.

  • Speaker #1

    Il faut faire la différence. C'est intéressant de voir le milieu de la musique et de la nuit, qui était un milieu où ça pouvait être... Enfin, pas particulièrement dans le vôtre, je ne veux pas mettre l'emphase là-dessus, mais où on le voyait plus, on voyait plus ces problématiques, justement parce qu'il y a de la foule, beaucoup de public, de l'alcool, et puis bon, et puis c'est des événements qui ont lieu de nuit, littéralement, ou le soir, mais que ça devient justement des vecteurs de communication et d'éducation du public, presque. Je trouve qu'en tant que public, c'est peut-être les seuls endroits où finalement on reçoit ce genre de messages, où... On entend parler de ces sujets et du coup, sa culture a fait révoluer les comportements. C'est super intéressant.

  • Speaker #0

    Ouais. Après, le sujet, tu le vois dans ces lieux-là parce que de base, il y avait plein de comportements et il y a encore plein de comportements problématiques dans ces lieux-là. C'est aussi une réaction directe.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Il y a ça et puis il y a aussi le fait qu'il y ait eu de la prise de conscience au point de vue... Sociétal, tout simplement. Tu vois, s'il n'y avait pas eu Midou, est-ce qu'un jour on serait arrivés là ? Je ne suis pas sûre. Il y a de plus en plus de personnes qui prennent la parole, de plus en plus de victimes qui dénoncent des choses. Il y a des personnes qui prennent la parole sur des agressions qu'elles ont subies par des chanteurs, par des musiciens. Tu vois, il y a une vraie libération de la parole qui prend du temps. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Mais... Mais en tout cas, oui, c'est déjà une vraie étape. Et c'est sûr que la sensibilisation des publics, elle est super importante là-dessus. Et le fait aussi, à partir d'un certain point, de dire ça c'est OK chez nous, ça c'est pas OK chez nous. Et d'être un peu intransigeant là-dessus. Enfin, je veux dire, il y a deux semaines, on a encore sorti trois personnes de nos lieux qui agressaient sexuellement comme ça, quoi. Enfin, tu vois, avec absolument aucune honte. En fait, si on voit encore des comportements comme ça, il y a certaines personnes qui se disent c'est trop choquant, ça existe encore Et tu fais oui, quand tu es une fille, tu sais que ça existe encore parce que tu le subis Et du coup, oui, c'est des choses qui… Alors, il ne faut pas s'arrêter là, il faut toujours continuer. Il y a des gens qui vont plus loin que nous dans la démarche. Je repense notamment au sucre, au fait qu'ils ont des médiateurs et des médiatrices à l'entrée. qui te font un petit briefing sur la bienveillance, la sécurité, tout ça, dès l'entrée du club. On peut aimer, ne pas aimer, trouver ça bien, pas bien, moralisateur, ce que je peux comprendre aussi. Mais voilà, il y a plein de solutions qui existent, qui sont mises en place et qui sont très intéressantes en tout cas.

  • Speaker #1

    Mais c'est des sujets dont on ne réalise pas, que ça fait partie aussi de vos quotidiens de professionnels, tu vas devoir traiter ça.

  • Speaker #0

    Il y a aussi, on parlait prévention, il y a aussi tout un aspect prévention auditive transborder, qui est juste le fait de rester exposé longtemps dans du son qui est fort, c'est dangereux pour tes oreilles.

  • Speaker #1

    Et alors ça, le public ne s'en rend pas compte du tout.

  • Speaker #0

    Ouais, ça dépend qui. Forcément, oui, il y a des parties du public qui sont très inconscientes par rapport à ça. Donc non seulement il y a des protections auditives qui sont disponibles et qui sont gratuites au bar, pareil sur les histoires de soumission chimique, on a les protège-gobelets, qui permettent aussi de rassurer et de sécuriser les boissons qu'on fabinerait. Et oui, ça ne s'est pas encore mis en place totalement, mais on est en train de travailler, on communique déjà sur le web là-dessus, et on est en train de mettre en place une campagne vraiment sur site. avec vraiment écrit qu'il faut faire des pauses de son, on ne va pas écrire qu'il ne faut pas mettre sa tête dans les enceintes, mais peut-être qu'on devrait. Ne mets pas ta tête dans les enceintes.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de gens qui se retrouvent tout devant, très près de sources sonores hyper puissantes, et qui, à mon avis, s'éclatent les oreilles.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Surtout que c'est très vicieux.

  • Speaker #1

    Tu ne le sens pas sur le cou.

  • Speaker #0

    Tu ne te rends pas compte.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas douloureux. Non, non, mais je suis d'accord que c'est un sujet qui n'est pas encore bien pris. Moi, tu vois, maintenant, je me protège. À chaque fois, j'ai des boules de caisse que j'ai achetées exprès, en plus. Donc, ça évite de dégrader la qualité du son. Mais quand je me retrouve dans la foule, je me prends systématiquement une remarque, genre, Ah, mais t'es un vieux ! Tu vois, ou un truc comme ça. Et je lui dis, mais en fait... Et souvent, je leur dis, Mais en fait, tu te rends pas compte. Et moi, tu vois, en festival, il y a trois ans, j'étais à l'Electric Park Festival. Et tu vois, j'ai mis ma tête dans les enceintes. Je suis allé tout devant. voir Vladimir Cauchemar, mais vraiment il y avait des bananes d'enceinte là à 5 mètres, et en fait depuis je fais des acouphènes tu vois, et je regrette tellement d'avoir fait n'importe quoi là-dessus, que maintenant c'est obligé de me protéger, mais les gens ne se rendent pas compte et c'est un peu ce truc où tu le sais quand c'est trop tard quoi, franchement après tu ne peux rien y faire c'est pareil,

  • Speaker #0

    c'est un truc où il y a des gens qui prennent de plus en plus la parole là-dessus aussi tu vois l'espace médiatique notamment tu vois je pensais à Angèle quand on parle de... dans ces chansons et puis en interview je me dis trop bien que il y a des musiciens et des musiciennes qui prennent la parole là dessus et qui en parlent et tout mais oui c'est clairement un sujet de prévention où il y a encore du taf à faire et c'est des vrais sujets de santé publique donc c'est super important aussi de prendre en main ces sujets là trop bien donc voilà la prévention Les réseaux sociaux, les sites web, qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que je fais d'autre ?

  • Speaker #1

    C'est déjà pas mal tout ça. C'est déjà pas mal. Tu es chef de salle ? Chef de salle,

  • Speaker #0

    ouais.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi la suite ? Comment toi tu vois ? Parce que c'est une industrie où c'est peut-être pas évident de se projeter. C'est pas comme s'il y avait des milliers de jobs ouverts partout. Comment tu perçois ton futur ?

  • Speaker #0

    Ça fonctionne beaucoup. Enfin, je te réponds un peu sur l'industrie en général et après je viens à moi. Ça fonctionne quand même énormément en réseau, ce truc-là. Donc tu te rends compte aussi que quand il y a des postes qui se libèrent à Lyon, souvent il y a quelqu'un qui prend le poste et... tu connais déjà la personne parce que ça tourne un peu sur les postes et tout donc ça je le vois je le vois et je pense que si si demain je partais du transborder en bon terme tu vois avec l'équipe et tout je pense que ce serait assez facile surtout que c'est quand même pas mal d'avoir le travail d'artiste sur ton CV pendant ça fait deux ans, quelques années franchement c'est plutôt bien après je suis pas sûre je me suis rendue compte avec le fait d'avoir l'année dernière j'ai eu un alternance c'était la première fois qu'il y avait quelqu'un sous mes ordres et là du coup j'ai une stagiaire qui m'aide aussi et je me rends compte et donc en janvier j'ai fait fait la période entre les deux, tu vois. Pierre avait fini son alternance et Lise avait pas commencé son stage, donc j'en avais, j'étais toute seule. Donc là, j'ai repris tous les réseaux sociaux et tout, et je me suis dit, waouh, j'ai plus du tout envie de faire ça. Il y a des missions que j'ai récupérées et je me suis rendue compte que je m'en suis vachement lassée et que j'en apprends plus grand-chose. Sur les réseaux sociaux, il faut être vachement créatif, il faut avoir vachement d'envie. Si tu tombes dans des trucs où tu fais toujours la même chose, tu ne réfléchis pas, tu le mécanises. En fait, c'est dommage, tu perds totalement... tu fais un travail de moins bonne qualité que si t'as l'envie et la créativité je le vois avec ma stagiaire vraiment c'est incroyable elle est arrivée et elle a été très rapidement en force de proposition et j'étais en mode mais vas-y en fait, évidemment j'encadre je lui dis ça plutôt oui, ça plutôt non pour telle et telle raison parce que j'ai plus de recul sur l'activité mais à côté de ça elle me fait des formats vachement créatifs et c'est super tu vois je me suis rendu compte que la partie réseaux sociaux, mise à jour contenu sur le site, les trucs un peu bêtes et méchants beaucoup de copier-coller il y en a un Ça ne m'intéresse pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Et tu dois poursuivre dans la com ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas trop. C'est aussi une question que je me pose. Il y a quand même beaucoup... Je traîne quand même beaucoup dans les milieux féministes, et notamment le féminisme dans la culture. Et on dit toujours que pour le féminisme dans la culture, il y a le plafond de verre qui t'empêche de monter dans la hiérarchie et de te retrouver à des postes de pouvoir. Aujourd'hui, si tu regardes les directeurs et directrices de nos salles de concert à Lyon, je ne sais pas si tu as vu, limite fait. Il n'y aura pas beaucoup de directrices. Programmatrice, même chose. Et puis, il y a le couloir de verre, le fait que quand tu es dans un poste particulièrement identifié comme féminin, la communication, bon exemple, c'est assez difficile de passer dans un autre métier. Ok. Moi, généralement, quand on me dit ce genre de trucs, j'ai trop envie de se tomber le contraire. Casser le, exactement. Et je ne suis pas convaincue, tu vois, de vouloir faire de la communication pendant très très longtemps. Je ne suis vraiment pas sûre de ça.

  • Speaker #1

    Potentiellement, un jour, peut-être changer un peu de voie ou de métier. Et progresser dans l'industrie d'une autre manière.

  • Speaker #0

    J'ai passé beaucoup de temps avec Cyril, donc le directeur du Transbo, à faire un peu tous les trucs politiques, tu vois. Il a été trop chouette pour ça, et il est toujours trop chouette pour ça. Il faut déjà nous parler des jours en passé. Il est très chouette pour ça parce qu'il m'emmène dans plein de trucs. Il dit Ah, il y a telle conférence de presse, tu peux y aller, on y va. Cette année, je suis allée représenter le Transborder à la conférence de presse de la Tony Garnier. C'était cool. Ouais, c'était trop bien. Et donc, je commence à connaître un certain nombre de personnes. Et par rapport à ça, je trouve ça chouette. J'aime bien, je t'ai dit, j'aime bien rencontrer des gens et tout. Donc, le côté politique et tchat, je l'aime bien. J'ai un contact facile. J'aime bien ça. J'aime bien aussi, dans mon travail actuel, le fait de travailler avec des médias en direct. parce que je trouve que c'est très humain, c'est pareil c'est beaucoup s'intéresser à quelle est la réalité du média, quel terrain d'entente on peut trouver, toujours renégocier et puis rencontrer les gens en vrai voir un peu qu'elles sont bien les choses qui les fait vibrer leur vision des choses, du monde de la culture, ça j'aime bien, donc c'est un truc que je me pose la question, l'autre jour je me suis dit pourquoi pas attacher de presse un jour, pourquoi pas je sais pas du tout je sais juste que là je pense à la fin de cette saison j'aurais quand même bien fait le tour des missions de communication, là je suis sur un dernier gros gros projet à savoir la refonte du site du Transborder donc ça c'est un truc c'est un des bons gros projets avant j'ai fait un peu la gestion des données clients Transborder qui était aussi un gros projet une fois que j'aurai fini ça et cette saison je pense que la saison prochaine j'aurai pas de gros projets tu vois enfin ça va être plus de l'exécutif faire tourner des choses évidemment il y aura toujours un peu de trucs nouveaux c'est sûr mais mais ça va être un peu l'émission classique je pense à la fin de la saison prochaine j'aurai vraiment fait le tour ce sera la fin de la délégation de services publics aussi on sait pas forcément énormément ce qui va se passer derrière je pense que ce sera un bon moment pour partir des transvois il y a beaucoup de gens qui comprennent pas ce truc de

  • Speaker #1

    Ça se passe bien,

  • Speaker #0

    pourquoi tu t'en vas ? Il y a beaucoup de gens qui me disent ça se passe bien, tes collègues sont cool, t'es trop contente, tu vois pas les semaines défiler, t'es plutôt bien payée, il y a tout qui s'aligne, pourquoi ? Moi, il n'y a rien qui me fait plus peur que quand je vois des gens qui me disent ça fait 20 ans que je fais des concerts à Lyon et je me dis waouh ! Il ne faut pas faire ça ! C'est un truc qui me fait peur. J'ai peur un peu de la routine, de la fameuse fear of missing out le fait d'avoir peur de rater des... Il y a des jours où je me dis c'est trop bien ici, mais en fait la vie est ailleurs aussi J'ai un peu du mal avec le chauvinisme lyonnais, de chez nous c'est les mieux Il y a beaucoup de gens qui sont un peu dans cette vibe-là de la culture à Lyon. que je comprends aussi, qui vient aussi d'une fierté d'où on a mis en place des choses qui sont bien et c'est vrai que culturellement, Lyon c'est dingue comme vie de vie, c'est sûr, mais c'est pas pour autant que je vais rester et penser que c'est mieux qu'ailleurs Ouais, je comprends. Et après en parcours vraiment personnel, l'Allemagne me manque tu vois, je pense que les années où j'ai fait France-Allemagne, France-Allemagne tous les six mois, c'était aussi des années où je me suis énormément construite, tu vois, et culturellement là je commence à dire, ouais la France donc donc voilà j'ai très très très envie d'aller habiter à Berlin à chaque fois que je mets un pied dans cette ville je me sens chez moi alors que j'y ai jamais lutté ce qui est très étrange comme sentiment mais très réconfortant aussi quand tu ressens pas ça dans toutes les autres villes où t'as habité quand t'as déménagé un certain nombre de fois tu vois ça prend une autre dimension et du coup voilà je me pose la question de retravailler aussi pour le côté un peu franco-allemand je pense que je vais encore faire quelques années dans la musique parce que la musique tu vois... me plaît énormément, les musiques actuelles je trouve ça vraiment passionnant mais voilà peut-être plus côté franco-allemand, peut-être plus en Allemagne je sais pas, affaire à suivre affaire à suivre mais je me vois pas rester super longtemps tu vois je reste peu comme du trans beau ouais besoin de mouvement ouais ouais carrément et si t'avais un conseil à donner à quelqu'un qui veut bosser dans ce milieu ? un conseil à donner à quelqu'un ? en fait je pense qu'il y a déjà des questions qu'il faut se poser à un homme tu vois Tout ce qu'on a dit sur la séparation pro-perso, super important. Est-ce que c'est OK pour toi ? J'ai des potes pour lesquels il faut que le taf soit de 8h à 17h et qu'après, ils partent du taf et qu'ils soient tranquilles et qu'ils ne reçoivent aucun mail. Moi, je veux dire, mon numéro de portable, il y a tous les pros de Lyon qui ont mon numéro de portable perso. En fait, je n'ai pas de numéro pro. Et on peut m'appeler à des heures improbables pour des trucs improbables. Donc, je pense qu'il faut vraiment se poser cette question-là. Est-ce que ça, c'est OK ? La question du milieu de la teuf, je connais des gens aussi qui sont sortis de ce milieu-là parce qu'il y a un moment où tu te retrouves confronté à c'est quoi ton rapport aux addictions ? C'est quoi ton rapport à l'alcool ? C'est quoi ton rapport aux drogues dures ? C'est quoi ton rapport à la pique ?

  • Speaker #1

    Parce que t'es exposé que tu es un non à tous ces comportements-là, à tout ça.

  • Speaker #0

    Complètement. Et je pense qu'il y a beaucoup de gens dans le déni aussi. Dans notre milieu, qui pensent qu'ils ne sont pas alcooliques alors qu'ils le sont, par exemple.

  • Speaker #1

    C'est tellement banalisé en fait, quand tout l'environnement est là dedans, tu te rends pas compte.

  • Speaker #0

    Ouais, tu te rends pas compte, c'est très banalisé et c'est très social. C'est à dire que chaque fois qu'il y a un pro, enfin quelqu'un d'autre qui vient à un de tes concerts, t'es en mode allez je fais un verre, tu vois. Tu te retrouves à boire un nombre de verres qui est vraiment indécent. Donc je connais des gens qui sont sortis qui m'ont dit, j'étais trop d'Astroï, je pouvais pas... Au bout d'un moment, je me suis dit qu'il faut que j'en parte vite parce que sinon, je vais y passer. Ce que je trouve très courageux de la part des gens qui disent ça, parce que j'en vois aussi beaucoup qui n'ont pas le courage. Après, ce n'est pas qu'une histoire de courage, bien sûr. C'est aussi le rapport à la dépendance, il est ultra personnel. On a tous un rapport super différent et tu peux être pris. Il y a plein d'autres choses qui rentrent en jeu aussi, qui te disent que tu peux sortir de ce milieu-là ou pas. Mais en tout cas, c'est une vraie question qu'il faut se poser. quelle distance je mets avec ça, quel rythme je trouve, et tout ça. C'est des choses qui évoluent quand même, tu vois, dans ce milieu, et ça, ça fait du bien. En janvier, j'ai fait le Dry January, et il n'y a personne qui m'a dit qu'à essayer de me pousser à boire, tu vois. Franchement, je pense que je l'aurais fait il y a 3-4 ans, ça aurait été autre chose.

  • Speaker #1

    C'est sûr.

  • Speaker #0

    Et ça m'a étonnée, enfin, ça m'a vraiment étonnée positivement, je me suis dit, ah mais trop bien, en fait, parce que... Parce que, oui, il y a des gens qui vont un peu taquiner sur le truc, mais en fait, il n'y avait pas de... Pas de pression scolaire. Il y a de plus en plus de gens aussi qui travaillent dans ce milieu-là et qui ne boivent pas du tout. Je prends l'exemple de l'alcool, c'est celui que je connais le mieux, mais c'est applicable à d'autres drogues, clairement. Mais du coup, en tout cas, c'est un truc qu'il faut se poser comme question, l'histoire du rythme de vie aussi. Tu travailles la nuit, tu travailles le soir, ce qui montre que ce n'est pas forcément méga bien pour ton espérance de vie. Ouais, ça va. Comment est-ce que tu trouves ton équilibre pour faire du sport, avoir une vie en dehors ? Il y a beaucoup de gens qui switch quand ils ont des enfants, tu vois. Ça c'est marrant aussi, le côté, en fait, du jour où t'as des enfants et que t'es obligé d'aller les chercher à la sortie de l'école, ben là tu fais pas des 3 heures d'heure sup, tu restes pas au bureau jusqu'à 22 heures parce que t'es obligé d'aller les chercher les enfants. Et c'est sûrement très bien, tu vois. Et c'est des gens qui font plus d'ailleurs, cette distinction pro-persoche trop. Donc il y a pas mal de questions à se poser sur tous ces trucs-là, avant de se dire vas-y, j'ai envie de rentrer dans ce milieu-là et je trouve que parfois c'est pas très transparent, c'est pas forcément. Après c'est un putain de métier passion, c'est très très humain. On disait tout à l'heure que les gens peuvent faire tout, enfin tu vois, ton quotidien, et en fait... C'est un métier où tu rencontres vraiment beaucoup de personnes. Je pense que c'est aussi, voilà, t'as l'autre côté, que si t'es très introvertie, c'est difficile. C'est pas évident parce que tu rencontres, tu peux rencontrer 50 nouvelles personnes par semaine. Enfin, tu vois, il y a un moment où tu, t'es tout le temps comme ça dans un truc, t'envoies des mails à 60 000 personnes différentes, tout le temps. Mais par contre, c'est un vrai métier passion, c'est un bonheur de pouvoir aller en concert, en soirée tout le temps, de voir des projets artistiques, de les défendre. J'ai l'impression que les souvenirs que je me fais ici et autour sont incroyables. C'est vraiment du bonheur. Après, je pense qu'il faut être quand même bien motivé. Il faut être au taquet pour se lancer dans ces carrières-là. Moi je suis toujours un peu énervée, je reviens toujours à l'histoire de genre, mais je suis toujours un peu énervée quand Cyril il dit souvent ouais les meufs dans ce milieu elles en voient Et je lui dis en fait les meufs dans ce milieu elles en voient parce que si t'en vois pas et que tu te fais pas ta place, on te la laisse pas ta place. Mais par contre j'ai trop envie de dire à toutes les meufs qui ont envie de se lancer là-dedans, faites-le parce que vous avez votre place, vous avez votre légitimité à ces endroits-là. Ce sera pas facile, vous allez vous en prendre plein la gueule, c'est clair. Mais en fait c'est aussi des milieux qui changent par rapport à ça. plus en plus d'artistes sur scène, il y a des collectifs qui se montent pour l'émergence des artistes femmes, des formations non mixitées, des more women on stage, tu vois, tous ces trucs-là. Et ça, c'est des trucs qui me font vraiment vibrer et qui me font me dire en fait, on a trop notre place ici, il faut qu'on y aille. Et pour moi, c'est un peu mon combat aussi, en reste peu comme, c'est aussi arrêter d'emboucher que des photographes mecs et puis se mettre à... Je suis arrivée avec des photographes mecs au Transbo et j'ai fait, ouais, bon les gars, là on va. Moi je vais mettre des photographes meufs dans les crèches barrières tu vois. D'accord. Et c'est ce que j'ai fait et c'est trop bien parce que maintenant j'ai un bon crew de photographes meufs qui viennent tu vois, qui sont jeunes et qui s'en sont toutes prises plein la gueule les premières fois, elles sont rentrées dans des crèches barrières avec des photographes vieux qui sont venus les voir et leur dirent oh je vais t'expliquer la vie Ouais. Genre c'est pas cet appareil photo qu'il faut avoir et la regarder en mode c'est moi qui suis embauchée par la salle genre c'est pas toi. Tu rentres chez toi. Et ça ouais. ça ça fait trop vibrer c'est vraiment vrai beau combat et du coup ce serait peut-être ça tu vois le conseil de dire aux meufs qui ont envie de travailler là-dedans c'est totalement possible et accrochez-vous et il y a beaucoup de gens qui taffent pour qu'il y ait de plus en plus de modèles aussi comme ça et voilà on va y arriver il y a du haut trop chouette comme message de fin merci Lise pour ce podcast merci à toi c'était très chouette avec grand plaisir

  • Speaker #1

    et puis j'invite tout le monde de toute façon à checker ce que fait le transgo, en vrai les lyonnais je pense qu'ils connaissent j'espère, si vous n'êtes jamais venu venez,

  • Speaker #0

    parce que c'est une salle incroyable tu reviendras du coup ok,

  • Speaker #1

    cool merci à toi merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout s'il t'a plu n'hésite pas à liker ou à laisser 5 étoiles et à me contacter sur les différents réseaux, à bientôt

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