Dans ce nouvel épisode de Battants, le podcast de tous les aidants, Christelle et Laurent s'interrogent : comment reconnait-on un aidant ?
Quand on sait que 54% des aidants ignorent qu'ils sont aidants*, la question mérite d'être posée, non ?!
Épisode à écouter d'urgence pour savoir si oui on non vous êtes aidant ou en passe de l'être...et mieux y faire face !
Si vous avez des proches aidants outour de vous ou que vous l'êtes vous-même, n'oubliez pas de partager cet épisode et de noter 5 étoiles sur Apple Podcasts et Spotify !
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Christelle (https://www.linkedin.com/in/christelle-evita-a83ab2222/)et Laurent (https://www.linkedin.com/in/laurentfe/)
* source France Stratégie et Malakoff Humanis
Transcription de l'épisode
- J'ai croisé un vieux pote dont un des enfants a un handicap. Je me demande s'il n’est pas en train de devenir aidant. Est-ce que tu as la définition d'un aidant ou d'une aidante? Et comment on reconnait un aidant?
-Je vais te donner la définition que donne le ministère de l'économie : « Personne ne qui vient en aide de manière régulière et fréquente à titre non professionnel à une personne en perte d'autonomie du fait de l'âge, de la maladie ou du handicap. »
- C'est très juridique, on n’y comprend pas grand-chose. Comment ça se matérialise dans la vie ?
- Eh bien tu te mets à gérer la vie de l'autre. A sa place. Des aspects de sa vie quotidienne comme la toilette, le coucher, le lever. Le fait de de l'alimenter, ou pour des enfants, de leur faire classe par exemple. Autre domaine : la gestion des impératifs médicaux. Tu deviens sa secrétaire médicale. Tu prends les rdv, l’accompagnes, fais souvent l'interface avec le personnel médical. Tu as les ordonnances, les comptes rendus, l'historique médical. C’est un peu comme si tu vivais la vie de ton aidé à sa place. Tout ce qui est bancaire et administratif aussi. Donc, tu as ta vie à toi et tu ajoutes la gestion de la vie de quelqu'un d'autre.
- Beaucoup de parents vont te dire « c’est normal, c’est mon enfant !"
- C’est vrai, mais la logique veut que progressivement, notre enfant s’autonomise. Sans oublier la charge cognitive et la charge émotionnelle. Parce que quelqu'un que tu aides, c’est quelqu'un dont tu es proche émotionnellement. Tu rajoutes le fait que tu as peur que ton époux ne survive pas, que tu t'interroges : « comment va faire mon enfant atteint de tel handicap quand j'aurais disparu ? » Pour un parent, tu te prépares comme tu peux à sa mort…et je rajoute que quand on s'occupe d’une personne en perte d’autonomie, la perte d'autonomie s'accroit le plus souvent. Donc ta charge d’aidant, également.
- Un véritable cercle vicieux. Qu'est-ce que tu conseilles de faire?
Mes conseils, issus de mon expérience, c'est d’identifier tout ce qui peut être délégué et se faire aider. Recourir à des aides à domicile, des auxiliaires de vie et à un moment donné peut-être envisager un placement en établissement. Vous ne pourrez pas tout faire.
- Côté administratif ?
- Aujourd'hui, il y a plein d'applications. Néanmoins, vous ne couperez pas au fait qu'il faut absolument que vous aidant soyez ultra à jour de vos propres papiers administratifs, pièces d'identité… pour faciliter le remplissage des multiples dossiers ! A force de s'occuper de la personne qu'on aide, on s'oublie. Je demande toujours aux aidants : « ta pièce d'identité est à jour? tu as des actes de naissance récents ? » Pièce indispensable pour tous les dossiers et seulement trois mois en validité.
Je dis aussi : « scannez tout ce qui peut l’être ». 226 km séparent aidant et aidé en moyenne. L’hôpital vous appelle en disant « Votre mère est chez nous, on n'a pas son dossier médical. » Vous l'avez scanné, vous pouvez l'envoyer à l'hôpital. Je parle de vécu. Des conseils qui semblent simplistes, mais qui vont faire gagner énormément de temps. Parce que lorsqu'on vous appelle pour une situation grave ou d'urgence, votre cerveau est comme figé. Si vous avez ces choses déjà prêtes, c'est plus simple.
Et bien merci à toi Christelle.