Speaker #0Mais non, le berger australien ne sera jamais à la mode. Voyons, c'est un chien qui a besoin de beaucoup trop d'énergie, qui a besoin d'un maître sportif, qui fasse plein de choses avec son chien. Non, vraiment, ce chien ne sera jamais à la mode. Et bonjour, vous écoutez Le Chien en Positif, le podcast de Doggy Coach, où on va parler encore une fois de berger australien et de la mode qui l'a subi ces dernières années. Avant toute chose, n'oubliez pas de vous abonner à ce podcast pour que je puisse continuer à vous faire des épisodes très régulièrement. Comment ce chien merveilleux pouvait ne pas être à la mode ? Il faut revenir au tout début de la race. A l'époque, c'était une race extrêmement confidentielle. Les couleurs, très originales, c'est ce qu'il y a. d'abord attirer tout le monde. Et si on y réfléchit deux minutes, c'est assez normal que les premiers propriétaires de bergers australiens étaient extrêmement fiers d'avoir un chien original. Un chien original, a priori, il n'est pas destiné à être un chien à la mode. Il est fait pour être hors norme, pour être en dehors de ce qu'on voit habituellement. Et bizarrement, c'est pourtant ce qui est arrivé aux bergers australiens. Au tout début de la race, quand mon épouse et moi nous promenions nos premiers bergers australiens autour du lac de Saint-Féréol, les gens nous arrêtaient et nous disaient mais qu'est-ce que c'est comme chien exactement ? Quand on a fait nos premières expositions, il nous arrivait d'être seul, seul berger australien à l'intérieur de l'exposition. Il nous est même arrivé une fois, quand on faisait pour faire connaître les races en couple, avec les chiens qui étaient nés en 1999. Alors, le juge s'est approché de moi, j'avais les deux chiens au bout de l'aise, et le juge m'a dit, excusez-moi monsieur, je suis un peu embêté de vous poser la question, mais le juge demande, c'est quoi comme race ? Personne ne connaissait cette race. Un jour on a fait un lot d'élevage, c'était en début de l'année 2000. On avait réuni plein de bébés pour le plaisir sur notre première portée dans une seule exposition. On a fait un lot d'élevage, c'était super fun avec plein de bébés sur le ring. Et là, le juge qui lui connaissait la race dit, nous avons donc là des rouges tricolores et des rouges merles. Et là, le commentateur qui était là juste à côté dit, non décidément ce juge est vraiment extrêmement drôle. Non, ce sont des rouges et blancs, des marrons et blancs. C'est dire à quel point au tout début personne ne connaissait, mais par contre une chose est sûre, les couleurs originales ont tout de suite fasciné les gens. L'avenir n'est pas rose pour le berger australien et je vous raconterai à la fin de ce podcast pourquoi je suis plutôt pessimiste sur l'avenir de l'évolution des naissances en France. Est-ce que c'est qu'une histoire de couleurs ? Non. C'est aussi et surtout parce que ce chien a un caractère intelligent, polyvalent. On voit l'intelligence dans ses yeux. Et c'est là ce qui fait à mon avis la grande force du berger australien. Ce regard très particulier, ce regard qui dit Peut-être que je suis plus intelligent que toi Intelligent, mais c'est bien le problème qu'on a aujourd'hui. C'est que c'est un chien intelligent, mais on voudrait aussi que ce chien ne soit intelligent que quand ça nous arrange, quand on lui apprend pour faire plein de sports canins, pour faire plein d'activités de famille, les randonnées à l'infini. C'est un chien infatigable. Et souvent, c'est bien là le problème, à la fois son intelligence et le fait qu'il est infatigable. C'est-à-dire que parfois, il trouve des solutions à des choses auxquelles nous, nous n'avions pas pensé. Et là, c'est nous qu'il met en échec, parce que son intelligence nous a mis en face de quelque chose que nous n'avions pas prévu. Et c'est ça qui fait la difficulté à la fois de l'éducation du berger australien et le fait de vivre en harmonie. Parce qu'à certains moments, le berger australien, comme le BAM d'ailleurs, sont des chiens qui vont presque réfléchir et trouver la solution à laquelle nous, on n'aura pas pensé. Et quand je dis infatigable, c'est vrai aussi que ce sont des chiens infatigables. N'oubliez pas que le chien que vous voulez conserver aujourd'hui, tranquillement dans votre salon, avec quelques balades durant le week-end, à des ancêtres il n'y a pas si longtemps que ça, qui traversaient les plaines des Middle West juste derrière des énormes troupeaux d'ovins ou de bovins. Et donc on se retrouve dans la situation où l'intelligence de ce chien, ce chien qui était en capacité de prendre des initiatives, se retrouve dans un monde dans lequel tout est codifié et où sa prise d'initiative est souvent prise pour, au mieux, une désobéissance, au pire, une rébellion. Puisqu'on est au milieu de ce podcast, n'oubliez pas d'aimer, de liker, de commenter, mettez un petit mot quelque part pour faire de la pub au podcast. Alors, qu'est-ce qu'il aurait fallu faire ? Qu'est-ce qu'il aurait fallu faire pour éviter la mode ? Il faut que vous compreniez qu'au tout début... La première fois qu'il y a eu une publicité à la télévision avec un berger australien, c'était le feu sur les forums. Oui, à l'époque, les TikTok, Instagram et autres Zuckerberg n'existaient que modérément, ou pas du tout. Et c'était les forums qui étaient le relais de tous les passionnés du berger australien. Et dans ces forums, c'était le feu. La première fois qu'il y a eu un berger australien sur un paquet de croquettes. Je sais que vous avez du mal à vous imaginer ça, mais les gens se disaient Waouh, ça y est, notre race commence à être connue ! Et tout le monde voulait que la race soit connue, parce que quand on a une race qu'on aime, on a envie de la faire connaître aux autres. Le club de race d'ailleurs au tout début ne s'appelait pas le club français du berger australien. Je connais très bien le président qui a fait cette modification. A l'époque c'était le CFA-CRBA. Si vous trouvez plus compliqué n'hésitez pas à me le dire. Le club français pour l'amélioration de la race berger australien. La première règle, la première directive que donnait le club à l'époque, favorisait l'élevage de bergers australiens. On peut être sûr d'une chose, Cet objectif a été rempli et même plus que bien rempli. Favoriser l'élevage du berger australien, oui. Le problème, c'est qu'un club de race peut lancer quelque chose, mais très très vite, les choses lui échappent. Un club de race est là pour gérer la race. Quand on a dit ça, on se dit que normalement, c'est des gens qui sont en capacité de faire entre guillemets la police et de pouvoir... réguler or les clubs de race ou la scc n'ont aucun rôle de police ce ne s'est pas leur attribution leur attribution c'est de créer les conditions pour structurer la race c'est à dire mettre en avant les bons reproducteurs par rapport à ceux qui sont moins bons on peut discuter longtemps des critères est ce que les critères doivent et des critères de travail des critères uniquement de morphologie est-ce que ce critère de caractère des critères d'aptitude Et peu importe les critères, l'idée est de mettre en avant un certain nombre de critères et de classer, même si le mot est parfois compliqué à entendre pour les propriétaires, les reproducteurs X des reproducteurs Z. Une fois qu'on a dit ça, que... peut faire un club de race quand petit à petit la race évolue. Je peux vous le dire très simplement puisque j'ai été président pendant trois ans de ce club et j'ai vu en 2005 le moment où la race a commencé à exploser. Parce que pour être clair, les effectifs du berger australien, les naissances, ont été multipliées tous les ans au début de la race. Après ça a pris encore des proportions encore plus importantes. Mais à l'époque c'était véritablement, on doublait tous les ans. Alors ce que j'ai fait c'est que j'ai appelé... les anciens présidents de clubs qui avaient eu à connaître ça. Le président du Briard qui avait connu dans les années 80 une énorme poussée m'a très simplement dit, Patrick tu ne pourras rien faire, parce que malgré tous tes efforts, à partir du moment où des éleveurs se rendent compte que telle race est en progression, pour une raison purement mercantile et d'intérêt financier à court terme, ils vont se lancer dans la race. Je me suis dit non, mais quand même, c'était peut-être un petit peu exagéré. Alors, j'ai appelé l'ancien président du club du Labrador, des Retrievers, et il m'a dit en gros, strictement la même chose. Il m'a même dit pire, il m'a dit, on avait augmenté les critères de sélection, conclusion, Là où pour la plupart des races, on considère qu'il y a autant de chiens lof qui naissent que de chiens non lof, nos restrictions ont fait que dans le Labrador, nous sommes plutôt à un chien à l'intérieur du lof pour deux chiens en dehors du lof. Conclusion de l'affaire, quand on durcit trop les règles, les gens qui a priori n'ont pas envie de suivre les règles, vont finalement se désintéresser du lof et aller vers le non-lof. Ce qui fait qu'on a encore finalement encore moins de contrôle sur la population qui naît. Ceci pour dire que nous sommes dans un pays libre. N'importe quel éleveur peut acheter des jeunes ou des reproducteurs et se mettre à vendre les chiens qui sont à la mode. Cette stratégie de vente permet de travailler à court terme et d'avoir un élevage rentable. Et on ne peut que vouloir que les gens aient quelque chose de rentable. Le souci, c'est que le top, c'est quand même que ce soit et rentable et éthique. Mais malheureusement, certaines personnes ne voient que le côté rentable. Ces personnes-là se sont mises ces dernières années à élever du charpeille, alors que d'un seul coup, la race est redescendue. Eh bien, ils ont revendu leur reproducteur et ils sont passés à autre chose. Il y aura toujours des gens qui veulent impérativement prendre le contrôle, prendre l'intérêt financier immédiat en priorité et non pas la sélection de la race, la traçabilité, etc. N'oubliez pas ce que je vous ai dit au tout début. L'avenir n'est pas rose pour le berger australien. On a de plus en plus de naissances. Et évidemment, c'est statistique, on a de plus en plus de problèmes. Quand les gens me disent on a de plus en plus de chiens hyperactifs d'abord, je ne pense pas que les bergers australiens soient hyperactifs. C'est juste qu'ils sont hyperactifs dans une structure, une société, une famille dans lesquelles leurs besoins ne sont pas assouvis. Ça n'a rien à voir avec l'hyperactivité. C'est juste une inadéquation entre les besoins du chien d'un côté et l'offre de dépenses d'énergie qu'on lui propose. Le berger allemand a été pendant des années le numéro 1 des chiens au lof. Et aujourd'hui, c'est le berger australien depuis quelques années. Pourquoi le berger allemand a baissé ? Parce qu'à un moment... il y en a eu trop et qu'il y a eu une ou deux affaires où des bergers allemands étaient impliqués sur des agressions sur les enfants. Pourquoi les agressions sur les enfants ? Parce que dans notre société, il y a deux choses qui sont complètement inacceptables. C'est l'agression sur les enfants et l'agression sur les personnes âgées. Ça, ça nous paraît moralement inacceptable. À partir du moment où il y aura ça, la race malheureusement va commencer à décliner. Il suffira d'y avoir un cas et que ce cas soit très médiatisé. Et en quelques années, les éleveurs vont se désintéresser de ce qui sera devenu une race à problème. Heureusement, soyez tranquilles, les puristes, ceux qui savent vraiment ce qu'est un berger australien et qui font beaucoup d'efforts pour bien expliquer aux propriétaires les besoins intrinsèques du berger australien, les besoins comparés du berger australien par rapport à d'autres races. Et je continue de penser que non, ce n'est pas le chien de monsieur tout le monde. Non. Ces éleveurs-là continueront dans les années à venir et continueront à fabriquer. Des chiens qui sont à la fois dans le standard et dans le caractère historique de la race, c'est-à-dire intelligents, indépendants et aussi avec accessoirement un regard et une robe tout à fait merveilleux. Je vous dis à très vite sur le podcast Le Chien en Positif. Et n'oubliez pas de mettre, il doit bien y avoir un bouton quelque part, où vous pouvez cliquer sur j'aime, je vais revenir bientôt, je m'abonne, cliquez où vous voulez. Amitié du Tarn, à très vite. Merci d'avoir écouté ce podcast de Le Chien en Positif. A très vite pour un autre épisode.