- Speaker #0
Bienvenue au Canada,
- Speaker #1
un podcast et un site internet qui vous procure des informations et des interviews sur l'immigration et la vie au Canada. Salut à vous aventuriers du nouveau monde, Emma Charlin au micro, auteure, accompagnatrice en mobilité internationale et podcasteuse. C'est l'épisode 56 du podcast et je l'enregistre en février 2025. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir sur le podcast Astrid, mieux connu sur les réseaux sous le profil Fringinto. Astrid et moi sommes toutes deux installées en Ontario depuis de nombreuses années. Nous allons vous parler d'une thématique particulière, ce que la vie à l'étranger nous a appris sur notre pays d'origine, la France en la matière. Mais avant cela, j'ai quelques nouvelles à vous partager. En ce début d'année, oui, parce qu'on est encore un petit peu en début d'année en fait, je voulais faire le point sur Expérience Internationale Canada ou l'EIC. C'est un programme réservé aux jeunes de certains pays qui souhaitent venir de manière temporaire au Canada. Il y a deux importants critères à respecter pour postuler, votre âge et votre citoyenneté. L'EIC est un programme chapeau qui regroupe trois volets, le PVT ou le programme Vacances-Travail. le jeune professionnel et le stage coop. Ces différents volets ne sont pas ouverts à tous. Cela dépend du pays de citoyenneté. La saison a été lancée fin décembre 2024 avec l'ouverture des bassins. Un premier tirage a été effectué dans la semaine du 13 janvier 2025. Je reviens maintenant brièvement sur chaque volet du programme. Le PVT est un permis de travail ouvert qui n'est donc pas lié à un employeur donné. À l'ouverture de la saison, il y avait 6 615 places pour les Français et 750 places pour les Belges. Le jeune professionnel est un permis de travail fermé qui est lié à un employeur donné. Les personnes qui souhaitent faire un volontariat en entreprise ou en administration, les VIE et VIA donc, postulent sous ce volet. À l'ouverture de la saison, il y avait 2080 places pour les Français. et 945 places pour les VIE. À l'ouverture de la saison toujours, il y avait 200 places pour les Suisses. Le stage coop est un permis de travail fermé qui permet de faire un stage de fin d'études. À l'ouverture de la saison, il y avait 3950 places pour les Français et à l'ouverture de la saison toujours, il y avait 50 places pour les Suisses. Globalement, le nombre de places a diminué pour la saison 2025 comparativement à la saison 2024. Par contre, le quota a augmenté pour le stage coop, en tout cas pour les Français. Donc si vous aspirez à faire un stage au Canada, vous avez une belle carte à jouer. Régulièrement, il y aura des tirages dans les différents bassins. Alors je vous encourage, si vous ne l'avez pas déjà fait, à créer votre profil sur le site Canada.ca et à suivre les tirages pour ces différents bassins. Ces tirages sont réguliers, mais à fréquence aléatoire. Petit rappel, si vous voulez en savoir plus sur ces volets, j'ai un podcast complet sur le sujet. C'est l'épisode 22 du podcast. Et maintenant, voici un mot de notre sponsor. Eh mais, y'en a pas ? Ah oui, c'est vrai, c'est moi le sponsor de l'émission pour l'instant. L'épisode de ce jour est sponsorisé par mon activité de... coach en mobilité. Vous souhaitez immigrer au Québec ou au Canada, mais vous partez dans tous les sens sans avoir le sentiment d'avancer ? Vous passez des heures à chercher sans trouver les bonnes informations pour vous aider ? Prenez rendez-vous avec moi. Je propose des accompagnements dans la durée avec des rencontres régulières pour vous aider. Stratégie de départ, emploi, logement, budget, santé, tous ces points-là et bien d'autres encore sont abordés dans un tout cohérent et clair pour vous guider. Pour plus de détails, rendez-vous sur mon site internet bienvenuocanada.ca à la rubrique « Services » .
- Speaker #0
Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Astrid sur le podcast. Astrid est une Française d'Ardèche installée à Toronto depuis 2014. Elle anime régulièrement des chroniques sur Radio-Canada ainsi que des ateliers destinés aux nouveaux arrivants. Elle possède un blog sur la vie à Toronto et elle est également très active sur Instagram sur le profil Fringinto. Aujourd'hui, Astrid et moi allons vous parler d'une thématique particulière, ce que la vie à l'étranger nous a appris sur notre pays d'origine, la France en la matière. Et comme Astrid et moi sommes toutes deux positives et enjouées, c'est plutôt sur ce côté-là de l'histoire que nous allons nous pencher. Bienvenue sur le podcast Astrid !
- Speaker #2
Bonjour Emma, merci de me recevoir aujourd'hui.
- Speaker #0
Merci à toi d'être venue. Alors, peux-tu nous raconter en quelques mots ton parcours au Canada ?
- Speaker #2
Alors, en quelques mots, il y a plus de 10 ans, même 11 ans, parce que j'ai pris la décision l'année avant de venir, j'ai décidé de quitter mon emploi en France pour venir passer un an au Canada, et en particulier à Toronto, pour apprendre l'anglais. Le plan initial, c'était de venir pendant un an, de repartir. et dix ans plus tard on voit que les plans sont faits pour être changés puisque je suis toujours là et donc depuis dix ans j'ai appris l'anglais donc ma première mission a été réussie et j'ai développé mon activité ici pour aider les francophones qui déménagent au Canada.
- Speaker #0
Eh bien merci beaucoup Astrid. Alors aujourd'hui on va parler de présence en terre canadienne. Qu'est ce que ta présence ici au Canada t'a appris sur ton pays ? pays de départ, la France donc.
- Speaker #2
Alors ça m'a appris à avoir un regard différent sur la France et à apprécier ce que je voyais tous les jours mais que je prenais pour acquis. Je sais pas si tu vois ce que je veux dire mais tu sais quand t'es baignée dans quelque chose que t'as toujours vu, que t'as jamais vraiment mis en perspective ou en tout cas que t'as jamais vraiment comparé d'être mis dans un autre environnement, j'ai réalisé que j'avais la chance d'avoir une culture qui est tellement riche riche D'avoir une architecture. C'est la première fois que je suis retournée en France, mais j'étais éblouie par tous ces bâtiments. J'avais marché devant des milliers de fois. Et j'ai appris à aimer et apprécier ce que j'avais autour de moi.
- Speaker #0
Oui, je comprends tout à fait.
- Speaker #2
Parce que c'est vrai qu'on... J'ai aussi appris, je crois, à savoir ce qui faisait de moi que j'étais française. Le fait d'avoir été dans un autre pays, entourée d'autres Français que je ne connaissais pas, mais avec qui je partageais des références culturelles, j'ai aussi réalisé que certaines choses, que ce soit la relation par exemple à la nourriture, la relation à l'histoire, la relation aussi à la mode, ou même juste à partager un repas ensemble, toutes ces choses-là, j'ai réalisé que c'était vraiment quelque chose qu'on partageait culturellement et qui faisait partie de notre identité en tant que Français. que, encore une fois, dans mon bain d'origine, j'ai envie de dire, je percevais pas forcément.
- Speaker #0
Je comprends, oui. Moi aussi, en fait, j'ai eu plusieurs déclics qui se sont passés quand je suis partie au Canada. Et alors, moi, c'est assez amusant parce qu'au-delà de la culture, de l'aspect culinaire, architectural, etc., moi, j'ai réalisé à quel point, en fait, la France avait des accords bilatéraux incroyables avec le Canada. Alors on peut voir ça au niveau par exemple du tourisme, puisque nous autres Français, on a la chance de pouvoir aller au Canada en ayant simplement une AVE à payer. Mais si on va sur le terrain d'immigration, la France notamment a des accords avec le Canada qui sont super géniaux, notamment pour la jeunesse, avec le programme Expérience Internationale Canada. Le PVT, le stage coop et le Jeune Pro par exemple, sont des programmes hyper facilitants pour arriver au Canada rapidement. Maintenant, si on parle de l'éducation, cette fois, et notamment du Québec, ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est qu'il y a des accords France-Québec qui permettent de faire reconnaître beaucoup plus facilement qu'ailleurs ces diplômes et qui permettent aussi d'accéder à des universités à tarifs privilégiés. Et quand on connaît le coût des études au Canada, notamment pour les étrangers, c'est un avantage énorme, tout simplement énorme. Et puis, au-delà de ce qu'on a vu, donc le tourisme, l'immigration, l'éducation, il y a aussi des accords sur la sécurité sociale et la retraite. Et ça, pour les immigrants français, c'est vraiment super agréable de voir que cet aspect-là également est couvert. Alors moi, j'aimerais dire bravo à la diplomatie française parce que ce qui est offert aux Français, c'est extraordinaire. Au-delà de l'aspect accord bilatéraux, on va dire, moi, ce qui va... impressionné quand je suis arrivée de France au Canada, c'est de voir à quel point on n'est pas oublié. C'est-à-dire qu'en terre canadienne, il y a une présence administrative française qui est très forte. Et au Canada, on a plusieurs consulats, on a une ambassade bien évidemment à Ottawa, mais il y a plusieurs consulats qui sont répartis dans différentes provinces du pays. Et si je prends le cas de Toronto, là où tu habites, Astrid, eh bien le consulat de Toronto... est vraiment une référence pour tous les franco-ontariens du coin. Alors ce qui est assez rigolo, et donc c'est la petite anecdote, c'est qu'Astrid et moi, on s'est rencontrés à l'occasion d'un vote organisé par le consulat de Toronto, au lycée français de Toronto. Mais au-delà des élections, le consulat en fait, c'est votre mairie locale et vous pouvez y faire tout un peu de démarches administratives. Et par exemple, si vous avez des cartes d'identité, des passeports, des actes de naissance à obtenir, vous pouvez passer par le consulat pour obtenir différents documents et faire valoir vos droits. Donc encore une fois, je vaux la France parce que même quand on est à 6 000 km de l'Hexagone, il y a une province sur le territoire qui prend en charge les Français installés au Canada. Donc ça, c'est vraiment super, super chouette. Alors Astrid, une question à te poser. Est-ce que cet apprentissage, ou en tout cas ce regard différent sur la France, a changé tes sentiments pour ton pays d'origine ?
- Speaker #2
Alors, comme je te disais juste avant, je pense que ça m'a appris à aimer et apprécier mon pays, parce que j'ai aussi une place privilégiée de temps en temps, parce que je suis là juste pour les vacances. Je profite, je visite, tous les jours je découvre quelque chose de nouveau, et peut-être que le fait d'être si loin, je prends plus le temps de découvrir ce que je ne faisais pas avant, parce qu'on le fait tous, et on le fait sûrement dans nos pays d'accueil à un moment donné. Mais on se dit, c'est à côté, j'aurai le temps, je peux le faire plus tard. C'est tellement normalisé parce que c'est autour de nous. Et en fait, là, quand on rentre, encore plus, parce que mon partenaire, il est canadien. Donc, quand on rentre, déjà, on n'a que ma famille à voir. Donc, on ne traverse pas toute la France, comme certaines personnes qui doivent faire des tours de partout. Mais aussi, on est vraiment en mode touriste. On est OK, qu'est-ce qu'on veut voir cette année ? Qu'est-ce que tu aimerais faire ? Qu'est-ce que moi, j'aimerais faire ? Donc, c'est vrai que... Je pense que j'ai changé mon regard parce que j'ai un regard privilégié, mais aussi parce que le fait de rencontrer des gens du monde entier à Toronto et de voir qu'il n'y a pas tout le monde qui a eu une vie aussi, on va dire, encore une fois privilégiée, ou en tout cas à se sentir en sécurité, à avoir accès à autant de choses, de ne pas se poser de questions si tu vas pouvoir aller à l'école. Tu te rends compte que tu as eu énormément de chance de naître dans ce pays-là, de grandir dans ce pays-là. Et comme je le dis souvent, mon immigration au Canada, c'est une immigration de luxe, parce que je n'étais pas obligée de venir, je n'ai pas fait parce que j'avais peur dans mon pays ou parce que je devais absolument partir. Et demain, si je devais rentrer en France, je ne rentrerais pas dans un contexte compliqué où je suis en danger. Des fois, je rigole en disant qu'on m'accueillerait les bras ouverts. Je sais qu'avec l'administration, ce sera plus compliqué que ça, mais je pense que j'ai réalisé la chance que j'avais eue. de grandir en France.
- Speaker #0
Moi, je te rejoins aussi dans le sens où je trouve que la France est un merveilleux pays qui nous a donné une chance incroyable dans la vie. Et moi aussi, après ces sept années passées au Canada, je trouve que mon regard sur la France a changé. En fait, avec la prise de distance, mon regard s'est approfondi et mon amour pour le pays s'est enraciné aussi. Bien souvent, je croyais que ce qu'on m'offrait en France, en fait, était un dû ou un acquis. Alors qu'en vivant au Canada, je le vois désormais, ce sont de merveilleux cadeaux qui m'étaient et qui me sont offerts. Donc ça a fait naître en moi un profond sentiment de gratitude d'être française et de pouvoir ainsi profiter de tout plein d'avantages qui sont offerts aux Français. Donc oui, ça a fait naître en moi un plus grand sentiment de gratitude, même si au Canada aussi j'ai éprouvé un grand sentiment de gratitude puisque ce pays m'a adoptée. comme une de ses citoyennes. Donc, en gros, je suis tout à fait heureuse d'être française et tout à fait heureuse d'être canadienne.
- Speaker #2
Il y a un peu de flou là-dessus. Il y a beaucoup de gens qui pensent qu'on a quitté la France parce qu'on ne l'aimait pas. Et en fait, ce n'est pas vrai. Et moi, je suis très fière d'être française et d'être canadienne. Parce que, comme tu dis, le Canada nous a accueillis, nous a permis de faire des choses que moi, personnellement, je n'aurais jamais imaginées. une seconde faire tout ce que j'ai pu faire ici et je dis pas que j'aurais pas pu le faire ailleurs je dis juste que si ça se trouve que ça s'est fait ici mais je pense qu'on a aussi et je peux pas parler pour tout le monde donc on va parler pour nous deux mais on développe aussi une très grande gratitude et reconnaissance envers notre pays d'origine parce qu'on est quand même ce qu'on est aujourd'hui parce qu'on a grandi là-bas ça nous a façonné de multiples façons mais c'est pas parce que j'aime pas la France que je suis au Canada. Et je pense que de toute façon, par rapport à ce que toi tu fais, par rapport à ce que moi je fais, c'est assez clair qu'on aime la France, qu'on est fiers d'être française, qu'on est fiers que ce soit notre culture, notre langue, mais on est aussi fiers d'être canadienne. Et je pense que l'un n'efface pas l'autre, on peut totalement aimer nos deux cultures, nos deux pays, nos deux passeports maintenant, et que l'un n'efface pas l'autre.
- Speaker #0
Alors Astrid, dis-nous tout. Comment nos auditeurs peuvent-ils te retrouver ?
- Speaker #2
Alors, il y a plusieurs façons pour me retrouver. La première, on va prendre dans l'ordre, Instagram, Fringito ou Astrid Moulin, les deux noms, vous allez me trouver, sur YouTube où je poste deux vidéos par semaine, une vidéo le dimanche qui est plus informative sur un sujet en particulier, et le mercredi, je vous embarque dans ma semaine à Toronto. Donc là, c'est plus pour voir comment on vit au quotidien ici. Et ensuite, sur mon blog, il y a plein de ressources, que ce soit au niveau tourisme, parce que j'ai aussi beaucoup de touristes francophones qui viennent au Canada, qui consultent mon blog. Donc, vous retrouverez plein de ressources, mais que ce soit visa, tourisme, vie de tous les jours, même des relations. Je parle aussi d'être dans une relation bilingue, parce que si vous déménagez au Canada en tant que francophone célibataire, vous allez peut-être vous retrouver dans une relation bilingue. Et il n'y a pas beaucoup de gens qui parlent de ça. Donc, je veux vous aider avec ça. Et... Et bien sûr sur LinkedIn aussi pour suivre l'actualité plus professionnelle.
- Speaker #0
Merci beaucoup Astrid, c'était super d'avoir sur le podcast.
- Speaker #2
Merci beaucoup Emma pour ton accueil.
- Speaker #1
Alors ce n'est pas tout ça, mais il s'agirait de résumer l'affaire. Voici les principaux points à retenir. Premier point, partir, vivre à l'étranger puis revenir en France pour les vacances, c'est l'occasion de redécouvrir son pays avec un regard neuf. L'histoire qui habite chaque rue, la richesse de l'architecture et la majesté des monuments vous frappent différemment. Vous devenez... ébahis par un patrimoine exceptionnel. Second point, partir vivre à l'étranger nous permet de redécouvrir ce qui fait que l'on est français. Il y a des traditions fortes qui nous unissent autour de la table et des plaisirs culinaires, comme autour des débats passionnés. Ce sont des éléments du quotidien que l'on perçoit souvent comme acquis, mais qui se révèlent précieux quand on les retrouve. Troisième point, Partir vivre à l'étranger nous ouvre les yeux sur les trésors offerts par la diplomatie française. Les programmes d'immigration qui permettent d'aller au Canada, les accords sur l'éducation et la sécurité sociale ou encore l'assistance du consulat pour les démarches du quotidien témoignent de cette force. Quatrième point, oui parce que c'est pas très souvent que ça m'arrive mais là j'avais envie de faire un quatrième point en fait. Cette expérience de vie à l'étranger entre deux cultures fait naître un profond sentiment de gratitude. Gratitude pour la France, son pays d'origine. Gratitude pour le Canada, son pays d'accueil. Ces deux amours ne s'excluent pas. On peut aimer deux pays, deux cultures, et se sentir bien dans chacun d'eux.
- Speaker #0
Et voilà,
- Speaker #1
cet épisode de Bienvenue au Canada est déjà fini. Je vous remercie de l'avoir suivi jusqu'au bout. Vous souhaitez obtenir davantage de contenu ? Alors abonnez-vous à mon compte sur LinkedIn ou sur Instagram. Les liens sont en description de cet épisode.