- Speaker #0
Bienvenue au Canada, un podcast et un site internet qui vous procure des informations et des interviews sur l'immigration et la vie au Canada. Salut à vous aventuriers du nouveau monde ! Emma Charlin au micro, auteure, accompagnatrice en mobilité internationale et podcasteuse. C'est l'épisode 71 du podcast et je l'enregistre à l'été 2025. Cet épisode fait partie de la série « Mes galères au Canada » . Je rappelle brièvement le but de cette série, donner des retours d'expérience, parfois un peu rock'n'roll, sur le parcours d'immigrés. Parce que oui, le Canada est un pays merveilleux, mais pour y arriver, on traverse tous des difficultés. Et il est bon de s'y préparer. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Olivier sur le podcast. Olivier a eu de gros problèmes, car son employeur n'a pas été un modèle de droiture et d'honnêteté. Mais avant de l'écouter, faisons un point sur ce qu'est un permis de travail ouvert et ce qu'est un permis de travail fermé. Un permis de travail ouvert permet de travailler pour n'importe quel employeur ou presque, à tel endroit ou à tel autre, dans tel secteur d'activité, ou dans tel autre, pour tel métier ou pour tel autre. En bref, vous pouvez travailler un jour pour l'entreprise « bon matin » en tant que caissier et un autre jour pour l'entreprise « bonsoir » en tant que magasinier. Vous n'êtes pas limité. Un permis de travail fermé est lié à un employeur donné, concerne un emploi donné qui est exercé en un lieu donné. Je reprends mon exemple. Vous pouvez travailler pour l'entreprise « bon matin » en tant que caissier, mais pas pour l'entreprise Bonsoir en tant que magasinier. Vous êtes limité. Bon, admettons que vous soyez en permis de travail fermé. Que se passe-t-il si tout va bien et que se passe-t-il si tout va mal ? Si tout va bien, eh bien tout va bien. Vous poursuivez votre contrat et vous maintenez votre statut d'immigration intact. Vous pouvez même, quand le temps sera venu, faire toutes les démarches appropriées pour le prolonger ou le changer en demandant la résidence permanente par exemple. Maintenant, si tout va mal, eh bien tout va mal. Si malheureusement votre employeur et vous ne vous entendez pas, ça peut devenir compliqué et même très compliqué. Votre employeur peut mettre un terme à votre contrat au cours de la période d'essai ou après. Et de votre côté, vous pouvez démissionner. Mais dans un cas comme Dans l'autre, cette fin prématurée de contrat va avoir de lourdes conséquences. Sur quoi au juste ? Votre statut d'immigration et vos possibilités de rester sur le territoire. On ne vous demandera pas de partir du jour au lendemain, rassurez-vous, mais dans un temps restreint, c'est certain. Vous devrez soit trouver un autre employeur dans la foulée du premier, soit obtenir un autre statut d'immigration. Mais dans tous les cas, votre dossier migratoire sera à modifier. Mon invité du jour, Olivier, s'est retrouvé dans cette situation compliquée et nous allons donc vous en parler. Comme à mon habitude et pour tout ce qui touche à l'immigration au Canada, je vais faire un disclaimer et même un très gros disclaimer. Olivier et moi ne sommes pas des consultants réglementés en immigration, des avocats spécialisés en immigration ou des notaires. Nous ne vous donnons pas de conseils en immigration. Nous vous partageons un témoignage. sur l'immigration. Dit autrement, si vous voulez des conseils personnalisés et avisés concernant votre situation, ce n'est pas auprès de nous, mais auprès de professionnels dûment accrédités qu'il faut vous renseigner. Et maintenant, voici un mot de notre sponsor. Eh mais il n'y en a pas ! Ah oui, c'est vrai, c'est moi le sponsor de l'émission pour l'instant. L'épisode de ce jour est sponsorisé par mon activité de coach en mobilité. Vous souhaitez immigrer au Québec ou au Canada, mais vous partez dans tous les sens sans avoir le sentiment d'avancer ? Vous passez des heures à chercher sans trouver les bonnes informations pour vous aider ? Prenez rendez-vous avec moi. Je propose des accompagnements dans la durée avec des rencontres régulières pour vous aider. Stratégie de départ, emploi, logement, budget, santé, tous ces points-là et bien d'autres encore sont abordés dans un tout cohérent et clair pour vous guider. Pour plus de détails, rendez-vous sur mon site Internet, bienvenueaucanada.ca, à la rubrique. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Olivier sur le podcast. Olivier est venu s'installer en famille à Montréal sous un permis de travail fermé. Son embauche et les premiers jours avec son employeur se sont bien passés, puis tout est allé de mal en pis jusqu'à ce que ce soit franchement la catastrophe. C'est ce qu'il va nous raconter aujourd'hui. Bonjour Olivier.
- Speaker #1
Bonjour Emma.
- Speaker #0
Merci d'être parmi nous. Alors Olivier. Peux-tu te présenter à nos auditeurs en quelques mots et retracer brièvement ton parcours d'immigration ?
- Speaker #1
Oui, avec plaisir. Bonjour à tous, je suis Olivier, j'ai 40 ans, je suis marié, j'ai trois enfants. Je suis parti à Montréal avec un permis Jeune Pro, donc un permis fermé, valable deux ans, en janvier 2019. Et ce permis Jeune Pro me donnait à ma femme un permis de travail ouvert.
- Speaker #0
Olivier, j'ai cru comprendre qu'au moment de ton embauche, puis les premiers temps, ton employeur avait un beau discours, mais qu'ensuite la réalité est devenue tout hausse.
- Speaker #1
Alors effectivement, lors de mon embauche, le discours était vraiment un très beau discours. Des valeurs familiales, un bon salaire, jusqu'à notre arrivée sur Montréal. Dès les premiers jours, tout se passait bien. Il y avait une bonne ambiance, tout le monde était souriant. C'était la même personne que j'avais eu au téléphone. Sauf que... Les semaines passèrent et l'ambiance s'est dégradée. Le manager était très exigeant avec les personnes qui travaillaient, parlait mal à certains employés, parlait avec un employé mal d'un autre employé. Ma chef qui avait 15 ans d'expérience dans une autre entreprise, du jour au lendemain ne savait plus travailler. selon ses critères à lui. Et cette personne a attendu que j'arrive sur place pour démissionner.
- Speaker #0
Quels éléments t'ont alerté ?
- Speaker #1
Ce que j'ai trouvé étrange, c'est qu'il me demande de lui rembourser ses frais d'immigration en liquide et qu'il me menace de baisser mon salaire. De choses qui sont totalement illégales.
- Speaker #0
En effet, c'est complètement illégal et ce sont des signaux qui sont... un petit peu alarmant. Donc, je comprends ta surprise et je comprends le fait que tu aies commencé à avoir quelques doutes. Devant tous ces signaux alarmants, j'imagine que ça s'est sans doute mal passé entre ton employeur et toi, Olivier. Alors, je voudrais savoir comment ça s'est fini d'une part et quelles ont été les conséquences pour ta famille et toi.
- Speaker #1
Effectivement, ça s'est très mal fini car le jour de la naissance de ma fille, donc qui était dans mon moment, très heureux. J'ai reçu un mail de sa part stipulant qu'il mettait fin à ma période d'essai.
- Speaker #0
Ah là là, c'est une catastrophe ça !
- Speaker #1
Oui, c'est vraiment une catastrophe que je ne souhaite à personne car avec la fin de ma période d'essai, c'était la fin de mon permis de travail étant donné que c'était un permis de travail fermé et j'étais lié avec lui au niveau de l'immigration. Donc, les faits dominos, les conséquences pour moi et ma famille ont été désastreuses. Nous devions trouver une solution très rapidement, car pas de permis de travail. Nous devions quitter le territoire. Nous étions arrivés que depuis trois mois, donc ce n'était pas dans nos plans. Et il fallait retrouver un autre employeur qui accepte de reprendre le permis de travail fermé. Et ça, ça a été très, très compliqué.
- Speaker #0
Et alors, qu'est-ce que vous avez fait au final ?
- Speaker #1
Étant donné que j'avais subi un harcèlement moral, j'ai déposé une plainte auprès de la CME 2ST. C'est l'organisme qui s'occupe des litiges entre les employeurs et les employés. Donc, j'ai déposé une plainte. Le harcèlement moral a été reconnu, mais pas le licenciement abusif. Cette démarche m'a permis d'obtenir... Fin d'année, un permis de travail ouvert pour personnes vulnérables. C'est exceptionnel et ça dure un an. Il est non renouvelable.
- Speaker #0
Donc au final, vous avez pu rester sur le territoire et rebondir ou est-ce qu'il y a eu de nouveaux petits soucis ?
- Speaker #1
Pendant six mois, je n'ai pas travaillé. Donc on a vécu sur un seul salaire. Le stress pour toute la famille était assez élevé. à la réception de mon permis de mon permis exceptionnel, j'ai pu retrouver un employeur étant donné que c'était un permis de travail ouvert, je pouvais travailler n'importe où. Donc, j'étais plus limité à mon métier de base qui était la boulangerie-pâtisserie. Sur Montréal, les boulangeries-pâtisseries françaises, il n'y en a pas beaucoup et ça recrute peu. Je les ai tous faits, il n'y avait pas de travail. Donc, nous avons vécu pendant six mois sur un seul salaire. Et après, nous avons repris grâce à ce permis. J'ai pu reprendre un emploi en septembre 2019.
- Speaker #0
Je vois avec plaisir que tu as su rebondir, même si, en effet, tu as fait face à une difficulté qui était majeure, la perte de ton permis de travail fermé. Alors, j'avais une question pour toi. Si tu pouvais tout recommencer du début, que ferais-tu de différent, Olivier ?
- Speaker #1
Si je devais tout recommencer, je serais un peu plus patient. entre mon entretien d'embauche et ma première journée de travail, il s'est passé trois semaines.
- Speaker #0
C'est très, très peu, vraiment.
- Speaker #1
Nous avions l'envie de partir, de faire notre vie au Canada. Donc, nous avons tout fait pour que ça aille très vite. Avec le recul, j'aurais fait des choses différemment. Je n'aurais peut-être pas pris un permis de travail fermé parce que ça m'illignait à quelqu'un que je ne connaissais pas pendant deux ans. Et deux ans, quand il y a une... Très mauvaise ambiance, c'est une éternité. Je partirais plus sur une demande de résidence permanente. Mais les délais sont beaucoup, beaucoup, beaucoup plus longs. C'est six mois, un an, deux ans. Ce n'est pas évident de se projeter au Canada et de continuer à se projeter en France. On est entre deux rives. Ce soir également, je vérifierai sur le site de l'immigration si l'employeur respecte bien les règles et si sur le site des offres d'emploi, si l'annonce n'est pas récurrente. Parce que cette personne, tous les deux mois, recherche le même profil. Ça évitera ma situation. Où j'ai travaillé, en deux ans et demi, il y a 15 personnes qui sont passées.
- Speaker #0
Et c'est beaucoup. Quand il y a un taux de turnover qui est élevé, généralement, il y a un problème managérial. Et donc, ça, c'est un signal fort qui dit non, il ne faut pas y aller.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Tu as peut-être un autre conseil à donner à nos auditeurs, Olivier ?
- Speaker #1
Essayez d'avoir le maximum d'argent de côté. Même si vous arrivez à un obstacle, que vous ne soyez pas obligé de rentrer parce que ça brise votre rêve. Et psychologiquement, c'est... C'est très, très dur.
- Speaker #0
Alors là-dessus, je ne peux qu'être d'accord avec toi, Olivier. Avoir une épargne de sécurité et des fonds importants pour son départ au Canada est une réelle nécessité. Dans mon livre « Coût d'une expatriation au Canada » , j'en parle, je vous donne notamment les frais que vous allez dépenser pour votre départ et votre arrivée, mais également je vous parle de votre épargne de sécurité qui est… extrêmement importante pour vos premiers mois au Canada et pour la suite aussi, parce que malheureusement, on n'est jamais à l'abri d'un coup dur.
- Speaker #1
Après, même s'il y a un obstacle au Canada, si vous perdez, comme moi, votre permis de travail, il y a des solutions. Il faut juste bien se renseigner, demander, ne pas croire ce que votre employeur vous dit. Moi, il m'a dit, il faut rembourser les frais d'immigration, c'est totalement illégal. Et vu que nous arrivons... Dans un autre pays, on n'ose pas. On n'ose pas aller à un contraire d'un employeur. Mais il faut se faire enseigner là-dessus. Demandez à la CNU du Zesté. Ils sont très bien. Ils vous écoutent, ils vous conseillent. C'est important, mais ne pas s'arrêter sur cette note négative. Parce que vous tombez après sur des entreprises que j'ai eu la chance de côtoyer, qui sont des entreprises québécoises, qui sont exceptionnelles. C'est des gens humains. C'est vraiment bien. Souvent, sur des vidéos, je vois « attention aux entreprises québécoises » . C'est comme partout. Il y a des très bonnes entreprises, il y en a des très mauvaises. Mais il ne faut pas lâcher son rêve. Il ne faut pas se décourager.
- Speaker #0
C'est super important le message que tu donnes, Olivier, parce qu'en effet, il y a de très bons employeurs au Canada et malheureusement, dans le lot, il y a quelques pommes avariées. Et ce n'est pas parce qu'il y a des pommes avariées qu'il faut renoncer à son rêve. Maintenant, j'insiste sur un point qui est extrêmement important. Si vous êtes dans une situation de souffrance, que ce soit dû à du harcèlement physique ou à du harcèlement moral, s'il vous plaît, agissez. Ne restez pas là où vous êtes. Ce n'est pas parce que vous avez un permis de travail fermé que vous devez tout supporter. Il existe des recours. la CNSST et l'un de ses recours au Québec. Maintenant, il y a des aides au fédéral. Vous pouvez aussi avoir des aides auprès des services d'accueil pour les nouveaux arrivants. Vous pouvez également vous faire conseiller par un avocat en immigration ou un consultant réglementé en immigration qui pourront vous apporter des aides adaptées. Mais, je vous en prie, ne restez pas dans une situation qui est douloureuse pour vous. Il y a des recours et votre expérience au Canada peut être... complètement magnifique et changer du tout au tout. Donc, trouver les solutions et avancer. Un grand merci pour ton témoignage, Olivier. Je suis sûre qu'il va éclairer énormément d'auditeurs.
- Speaker #1
Un grand merci, Emma. Si je peux aider et rendre service, c'est un grand plaisir.
- Speaker #0
Merci beaucoup. À bientôt. Alors, ce n'est pas tout ça, mais il s'agirait de résumer l'affaire. Voici les principaux points à retenir. Premier point. Certains d'entre vous arriveront au Canada avec un permis de travail fermé. Même si l'exemple d'Olivier est préoccupant, j'aimerais tout de même vous rassurer. Tout peut très bien se passer. Mon mari est arrivé avec un permis de travail fermé et son employeur a été on ne peut plus bienveillant. La triste histoire d'Olivier n'est pas la règle, mais c'est une réalité qui, malheureusement, peut arriver. Second point, avant de vous engager auprès d'un employeur donné, faites votre enquête. Ne dites pas oui à n'importe quel employeur. Vérifiez au moins ces deux points. Assurez-vous que votre futur employeur ne figure pas sur la liste des employeurs non conformes d'IRCC. Si votre futur employeur est inéluctable, inadmissible ou a déjà écopé de lourdes pénalités financières, il serait bon de passer votre chemin. Ensuite, allez sur des sites comme Glassdoor et vérifiez la réputation de votre futur employeur. Alors, on est d'accord, les gens mécontents sont toujours plus vocaux que les gens contents. Mais tout de même, s'il y a tout plein de commentaires négatifs, peut-être feriez-vous bien de passer votre chemin. Troisième point, si vous êtes dans une situation douloureuses, avec du harcèlement moral ou physique par exemple, agissez. Il existe des recours pour vous protéger. Je vous encourage notamment à consulter le site canada.ca en vous rendant sur la page « permis de travail ouvert pour les travailleurs étrangers vulnérables victimes de violences » . Je vous encourage aussi à contacter des associations de nouveaux arrivants, des consultants réglementés en immigration, ou des avocats spécialisés en immigration. Ces professionnels pourront vous apporter le soutien que vous méritez. Mais je le répète, ne restez pas sans rien faire. Agissez ! Et voilà, cet épisode de Bienvenue au Canada est déjà fini. Je vous remercie de l'avoir suivi jusqu'au bout. Vous hésitez à prendre une séance de coaching avec moi ? Alors faisons un appel découverte dans ce cas. Les liens se trouvent sur la page « Services » de mon site internet bienvenueaucanada.ca Merci.