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RAPHAËLE BILLETDOUX - Chère Madame, ma fille cadette cover
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BOUGIES

RAPHAËLE BILLETDOUX - Chère Madame, ma fille cadette

RAPHAËLE BILLETDOUX - Chère Madame, ma fille cadette

05min |07/02/2025
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RAPHAËLE BILLETDOUX - Chère Madame, ma fille cadette

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05min |07/02/2025
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Description

Née "Raphaël" le 28 février 1951, c’est aujourd’hui sous le prénom de "Marie" que cette véritable artiste aux multiples talents se fait connaître.


Elle a commencé sa carrière professionnelle comme assistante monteuse au cinéma, avant de devenir journaliste, réalisatrice, et écrivaine.

Vous la connaissez sans doute pour son livre “Prends garde à la douceur des choses”, qui lui a valu le prix Interallié en 1974.


Redécouvrez ses mots aujourd’hui à travers la lecture du dernier chapitre de “Cher Madame, ma fille cadette”, publié en 1997 chez Grasset. Dans cette œuvre, elle évoque son père, ce qui lui reste de lui, et la manière dont elle porte son deuil.


De sa douleur, elle nous offre des pansements.

Marie, joyeux anniversaire !



Direction éditoriale : Alice Daubelcour

Production éditoriale, montage, création sonore : Simon Daubelcour


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bougie, fragment littéraire d'auteur, d'autrice dont c'est l'anniversaire par Alice Dobelcourt. Mon père se fichait des dépouilles, j'y songe avec un sourire intérieur, lorsque de passage au cimetière Montparnasse où il repose, en union avec le vent tiède, l'animal et le végétal, j'entends soudain derrière une tombe s'élever, pleine de dynamisme, une voix de vieille dame. On va lui mettre un beau pot ! L'affection et l'usage veulent qu'on témoigne par la présence lors des obsèques et des inhumations. On y a rarement vu mon père, mais sa pensée accompagnait les défunts dans leur trajectoire comme personne. Entre ceux qui marchent à petits pas dans le cortège de l'esprit ailleurs, et ceux qui, où qu'ils soient, les voient et les sentent rien qu'en fermant les yeux, les défunts, eux, font le tri, et c'est ce qui compte. Naturellement, j'ai guetté des signes. Aux oiseaux qui remontent du fond du quatorzième, par-delà les arbres du cimetière jusqu'à mon balcon et me tiennent l'engage, aux objets qui se fracassent tout seuls dans la cuisine, aux papiers qui se défroissent bruyamment au fond de ma corbeille, j'ai toujours répondu présente, accordé mon attention émue, chuchoté à tout hasard moi aussi quelques paroles affectueuses. Si demain pourtant, on me disait qu'il est de retour dans sa maison, qu'il me suffit de prendre le 38 jusqu'à la porte d'Orléans pour le retrouver assis au premier étage devant son bureau. La grosse veste de laine pendant de chaque côté du fauteuil, la toque en laine noire et rose des carpates sur la tête et ses doigts de fumée occupés à bourrer encore la petite pipe en peau de porc. Et comment alors reprendre la vie ? et ne pas faire état de ce que sa si longue absence a permis à chacun de comprendre, de soi, de lui, de la terre et du ciel. Mais pour moi, on me pardonnera l'aveu d'un phénomène qui m'étonne moi-même, mon père est devenu plus présent mort que vivant. léger, intéressé, calme, puissant, démultiplié, n'en finit pas de se lever en moi ce père intérieur qui chuchote à nouveau dans le noir. La mort n'est pas grave, va-t'en chez moi,

  • Speaker #1

    va-t'en chez moi.

  • Speaker #0

    Raphaël Billet-Doux, chère madame, ma fille cadette. Raphaël, alias Marie, est né dans une maison à étage qu'elle partageait avec sa sœur et ses parents. Sa mère était affairée un livre à la main à son deuxième niveau. Au dernier, il y avait sa sœur, Virginie, et c'est vers le premier qu'il lui arrivait parfois de croiser son père. Elle le rencontrait aussi sous forme de lettres ou de mots qu'il lui laissait dans la salle de bain. Traversant la vie et devenant autrice à son tour, gratifiée de prix et de félicitations pour ses différents romans, elle décida, à la suite du décès de son paternel, d'entreprendre cette fois-ci ce livre de mémoire. Dans Chère Madame, ma fille cadette elle entrepose ses souvenirs comme un deuil de papier. Elle nous offre ce qui lui reste à elle de cet homme, ce monsieur mystérieux. Ce mois-ci, c'est l'anniversaire de Raphaël, le bon moment pour lui rafraîchir la mémoire, le temps d'un câlin. Lorsqu'il prenait dans ses bras, il prenait comme peu d'hommes. Largement et sans réserve, toute sa poitrine telle la coque d'un bateau vous enveloppait. Raphaël, joyeux anniversaire.

Description

Née "Raphaël" le 28 février 1951, c’est aujourd’hui sous le prénom de "Marie" que cette véritable artiste aux multiples talents se fait connaître.


Elle a commencé sa carrière professionnelle comme assistante monteuse au cinéma, avant de devenir journaliste, réalisatrice, et écrivaine.

Vous la connaissez sans doute pour son livre “Prends garde à la douceur des choses”, qui lui a valu le prix Interallié en 1974.


Redécouvrez ses mots aujourd’hui à travers la lecture du dernier chapitre de “Cher Madame, ma fille cadette”, publié en 1997 chez Grasset. Dans cette œuvre, elle évoque son père, ce qui lui reste de lui, et la manière dont elle porte son deuil.


De sa douleur, elle nous offre des pansements.

Marie, joyeux anniversaire !



Direction éditoriale : Alice Daubelcour

Production éditoriale, montage, création sonore : Simon Daubelcour


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bougie, fragment littéraire d'auteur, d'autrice dont c'est l'anniversaire par Alice Dobelcourt. Mon père se fichait des dépouilles, j'y songe avec un sourire intérieur, lorsque de passage au cimetière Montparnasse où il repose, en union avec le vent tiède, l'animal et le végétal, j'entends soudain derrière une tombe s'élever, pleine de dynamisme, une voix de vieille dame. On va lui mettre un beau pot ! L'affection et l'usage veulent qu'on témoigne par la présence lors des obsèques et des inhumations. On y a rarement vu mon père, mais sa pensée accompagnait les défunts dans leur trajectoire comme personne. Entre ceux qui marchent à petits pas dans le cortège de l'esprit ailleurs, et ceux qui, où qu'ils soient, les voient et les sentent rien qu'en fermant les yeux, les défunts, eux, font le tri, et c'est ce qui compte. Naturellement, j'ai guetté des signes. Aux oiseaux qui remontent du fond du quatorzième, par-delà les arbres du cimetière jusqu'à mon balcon et me tiennent l'engage, aux objets qui se fracassent tout seuls dans la cuisine, aux papiers qui se défroissent bruyamment au fond de ma corbeille, j'ai toujours répondu présente, accordé mon attention émue, chuchoté à tout hasard moi aussi quelques paroles affectueuses. Si demain pourtant, on me disait qu'il est de retour dans sa maison, qu'il me suffit de prendre le 38 jusqu'à la porte d'Orléans pour le retrouver assis au premier étage devant son bureau. La grosse veste de laine pendant de chaque côté du fauteuil, la toque en laine noire et rose des carpates sur la tête et ses doigts de fumée occupés à bourrer encore la petite pipe en peau de porc. Et comment alors reprendre la vie ? et ne pas faire état de ce que sa si longue absence a permis à chacun de comprendre, de soi, de lui, de la terre et du ciel. Mais pour moi, on me pardonnera l'aveu d'un phénomène qui m'étonne moi-même, mon père est devenu plus présent mort que vivant. léger, intéressé, calme, puissant, démultiplié, n'en finit pas de se lever en moi ce père intérieur qui chuchote à nouveau dans le noir. La mort n'est pas grave, va-t'en chez moi,

  • Speaker #1

    va-t'en chez moi.

  • Speaker #0

    Raphaël Billet-Doux, chère madame, ma fille cadette. Raphaël, alias Marie, est né dans une maison à étage qu'elle partageait avec sa sœur et ses parents. Sa mère était affairée un livre à la main à son deuxième niveau. Au dernier, il y avait sa sœur, Virginie, et c'est vers le premier qu'il lui arrivait parfois de croiser son père. Elle le rencontrait aussi sous forme de lettres ou de mots qu'il lui laissait dans la salle de bain. Traversant la vie et devenant autrice à son tour, gratifiée de prix et de félicitations pour ses différents romans, elle décida, à la suite du décès de son paternel, d'entreprendre cette fois-ci ce livre de mémoire. Dans Chère Madame, ma fille cadette elle entrepose ses souvenirs comme un deuil de papier. Elle nous offre ce qui lui reste à elle de cet homme, ce monsieur mystérieux. Ce mois-ci, c'est l'anniversaire de Raphaël, le bon moment pour lui rafraîchir la mémoire, le temps d'un câlin. Lorsqu'il prenait dans ses bras, il prenait comme peu d'hommes. Largement et sans réserve, toute sa poitrine telle la coque d'un bateau vous enveloppait. Raphaël, joyeux anniversaire.

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Née "Raphaël" le 28 février 1951, c’est aujourd’hui sous le prénom de "Marie" que cette véritable artiste aux multiples talents se fait connaître.


Elle a commencé sa carrière professionnelle comme assistante monteuse au cinéma, avant de devenir journaliste, réalisatrice, et écrivaine.

Vous la connaissez sans doute pour son livre “Prends garde à la douceur des choses”, qui lui a valu le prix Interallié en 1974.


Redécouvrez ses mots aujourd’hui à travers la lecture du dernier chapitre de “Cher Madame, ma fille cadette”, publié en 1997 chez Grasset. Dans cette œuvre, elle évoque son père, ce qui lui reste de lui, et la manière dont elle porte son deuil.


De sa douleur, elle nous offre des pansements.

Marie, joyeux anniversaire !



Direction éditoriale : Alice Daubelcour

Production éditoriale, montage, création sonore : Simon Daubelcour


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bougie, fragment littéraire d'auteur, d'autrice dont c'est l'anniversaire par Alice Dobelcourt. Mon père se fichait des dépouilles, j'y songe avec un sourire intérieur, lorsque de passage au cimetière Montparnasse où il repose, en union avec le vent tiède, l'animal et le végétal, j'entends soudain derrière une tombe s'élever, pleine de dynamisme, une voix de vieille dame. On va lui mettre un beau pot ! L'affection et l'usage veulent qu'on témoigne par la présence lors des obsèques et des inhumations. On y a rarement vu mon père, mais sa pensée accompagnait les défunts dans leur trajectoire comme personne. Entre ceux qui marchent à petits pas dans le cortège de l'esprit ailleurs, et ceux qui, où qu'ils soient, les voient et les sentent rien qu'en fermant les yeux, les défunts, eux, font le tri, et c'est ce qui compte. Naturellement, j'ai guetté des signes. Aux oiseaux qui remontent du fond du quatorzième, par-delà les arbres du cimetière jusqu'à mon balcon et me tiennent l'engage, aux objets qui se fracassent tout seuls dans la cuisine, aux papiers qui se défroissent bruyamment au fond de ma corbeille, j'ai toujours répondu présente, accordé mon attention émue, chuchoté à tout hasard moi aussi quelques paroles affectueuses. Si demain pourtant, on me disait qu'il est de retour dans sa maison, qu'il me suffit de prendre le 38 jusqu'à la porte d'Orléans pour le retrouver assis au premier étage devant son bureau. La grosse veste de laine pendant de chaque côté du fauteuil, la toque en laine noire et rose des carpates sur la tête et ses doigts de fumée occupés à bourrer encore la petite pipe en peau de porc. Et comment alors reprendre la vie ? et ne pas faire état de ce que sa si longue absence a permis à chacun de comprendre, de soi, de lui, de la terre et du ciel. Mais pour moi, on me pardonnera l'aveu d'un phénomène qui m'étonne moi-même, mon père est devenu plus présent mort que vivant. léger, intéressé, calme, puissant, démultiplié, n'en finit pas de se lever en moi ce père intérieur qui chuchote à nouveau dans le noir. La mort n'est pas grave, va-t'en chez moi,

  • Speaker #1

    va-t'en chez moi.

  • Speaker #0

    Raphaël Billet-Doux, chère madame, ma fille cadette. Raphaël, alias Marie, est né dans une maison à étage qu'elle partageait avec sa sœur et ses parents. Sa mère était affairée un livre à la main à son deuxième niveau. Au dernier, il y avait sa sœur, Virginie, et c'est vers le premier qu'il lui arrivait parfois de croiser son père. Elle le rencontrait aussi sous forme de lettres ou de mots qu'il lui laissait dans la salle de bain. Traversant la vie et devenant autrice à son tour, gratifiée de prix et de félicitations pour ses différents romans, elle décida, à la suite du décès de son paternel, d'entreprendre cette fois-ci ce livre de mémoire. Dans Chère Madame, ma fille cadette elle entrepose ses souvenirs comme un deuil de papier. Elle nous offre ce qui lui reste à elle de cet homme, ce monsieur mystérieux. Ce mois-ci, c'est l'anniversaire de Raphaël, le bon moment pour lui rafraîchir la mémoire, le temps d'un câlin. Lorsqu'il prenait dans ses bras, il prenait comme peu d'hommes. Largement et sans réserve, toute sa poitrine telle la coque d'un bateau vous enveloppait. Raphaël, joyeux anniversaire.

Description

Née "Raphaël" le 28 février 1951, c’est aujourd’hui sous le prénom de "Marie" que cette véritable artiste aux multiples talents se fait connaître.


Elle a commencé sa carrière professionnelle comme assistante monteuse au cinéma, avant de devenir journaliste, réalisatrice, et écrivaine.

Vous la connaissez sans doute pour son livre “Prends garde à la douceur des choses”, qui lui a valu le prix Interallié en 1974.


Redécouvrez ses mots aujourd’hui à travers la lecture du dernier chapitre de “Cher Madame, ma fille cadette”, publié en 1997 chez Grasset. Dans cette œuvre, elle évoque son père, ce qui lui reste de lui, et la manière dont elle porte son deuil.


De sa douleur, elle nous offre des pansements.

Marie, joyeux anniversaire !



Direction éditoriale : Alice Daubelcour

Production éditoriale, montage, création sonore : Simon Daubelcour


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bougie, fragment littéraire d'auteur, d'autrice dont c'est l'anniversaire par Alice Dobelcourt. Mon père se fichait des dépouilles, j'y songe avec un sourire intérieur, lorsque de passage au cimetière Montparnasse où il repose, en union avec le vent tiède, l'animal et le végétal, j'entends soudain derrière une tombe s'élever, pleine de dynamisme, une voix de vieille dame. On va lui mettre un beau pot ! L'affection et l'usage veulent qu'on témoigne par la présence lors des obsèques et des inhumations. On y a rarement vu mon père, mais sa pensée accompagnait les défunts dans leur trajectoire comme personne. Entre ceux qui marchent à petits pas dans le cortège de l'esprit ailleurs, et ceux qui, où qu'ils soient, les voient et les sentent rien qu'en fermant les yeux, les défunts, eux, font le tri, et c'est ce qui compte. Naturellement, j'ai guetté des signes. Aux oiseaux qui remontent du fond du quatorzième, par-delà les arbres du cimetière jusqu'à mon balcon et me tiennent l'engage, aux objets qui se fracassent tout seuls dans la cuisine, aux papiers qui se défroissent bruyamment au fond de ma corbeille, j'ai toujours répondu présente, accordé mon attention émue, chuchoté à tout hasard moi aussi quelques paroles affectueuses. Si demain pourtant, on me disait qu'il est de retour dans sa maison, qu'il me suffit de prendre le 38 jusqu'à la porte d'Orléans pour le retrouver assis au premier étage devant son bureau. La grosse veste de laine pendant de chaque côté du fauteuil, la toque en laine noire et rose des carpates sur la tête et ses doigts de fumée occupés à bourrer encore la petite pipe en peau de porc. Et comment alors reprendre la vie ? et ne pas faire état de ce que sa si longue absence a permis à chacun de comprendre, de soi, de lui, de la terre et du ciel. Mais pour moi, on me pardonnera l'aveu d'un phénomène qui m'étonne moi-même, mon père est devenu plus présent mort que vivant. léger, intéressé, calme, puissant, démultiplié, n'en finit pas de se lever en moi ce père intérieur qui chuchote à nouveau dans le noir. La mort n'est pas grave, va-t'en chez moi,

  • Speaker #1

    va-t'en chez moi.

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    Raphaël Billet-Doux, chère madame, ma fille cadette. Raphaël, alias Marie, est né dans une maison à étage qu'elle partageait avec sa sœur et ses parents. Sa mère était affairée un livre à la main à son deuxième niveau. Au dernier, il y avait sa sœur, Virginie, et c'est vers le premier qu'il lui arrivait parfois de croiser son père. Elle le rencontrait aussi sous forme de lettres ou de mots qu'il lui laissait dans la salle de bain. Traversant la vie et devenant autrice à son tour, gratifiée de prix et de félicitations pour ses différents romans, elle décida, à la suite du décès de son paternel, d'entreprendre cette fois-ci ce livre de mémoire. Dans Chère Madame, ma fille cadette elle entrepose ses souvenirs comme un deuil de papier. Elle nous offre ce qui lui reste à elle de cet homme, ce monsieur mystérieux. Ce mois-ci, c'est l'anniversaire de Raphaël, le bon moment pour lui rafraîchir la mémoire, le temps d'un câlin. Lorsqu'il prenait dans ses bras, il prenait comme peu d'hommes. Largement et sans réserve, toute sa poitrine telle la coque d'un bateau vous enveloppait. Raphaël, joyeux anniversaire.

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