- Speaker #0
Bonjour, bienvenue dans Brancher des branchés, nous sommes Alma et Stéphane, un couple qui se questionne sur le rapport aux écrans pour nous et pour nos enfants.
- Speaker #1
Nous avons envie de comprendre et de vous aider à comprendre tout ce qui se joue dans nos cerveaux et dans celui de nos enfants face aux écrans et comment en tirer le meilleur parti. Salut Laetitia, on va commencer avec le commencement. Est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît en quelques mots ?
- Speaker #2
Bonsoir Alma et Stéphane. Je suis Laetitia, je suis praticienne en thérapie brève. J'accompagne les personnes qui viennent me voir à retrouver un meilleur sommeil, à dépasser leur peur, leur phobie, en utilisant différentes techniques de thérapie brève. Ça peut être de l'hypnose, ça peut être de l'EMDR pour ceux qui connaissent, ça peut être de la programmation neuro-linguistique, différentes techniques. qui peuvent aider à retrouver un mieux-être au quotidien.
- Speaker #0
Super, merci. Dans quel milieu as-tu grandi ? Est-ce que, tu vois, je vais te donner des petites questions, des sous-catégories de questions, comme ça tu pioches ce que tu as envie de partager en premier. À quel âge tu as eu ton premier téléphone portable ? Comment tes parents géraient les écrans ? Est-ce qu'il y avait beaucoup d'interdits chez toi ? Ou est-ce qu'au contraire, tu as eu énormément de liberté ?
- Speaker #2
Alors, je suis un peu dinosaure quand même. Donc, pour les portables, ça arrivait assez tardivement. Mais disons que... Alors, moi, j'avais une maman qui était chez Orange. C'est assez drôle, justement. Elle était vraiment dans le monde des téléphones. D'ailleurs, ça, on n'en a pas parlé avant. Mais voilà, elle était à fond là-dedans. Elle était tellement qu'elle, ça l'a dégoûtée. Et que ça doit être une des rares qui n'a toujours pas de téléphone portable, qui refuse d'avoir un téléphone portable. Donc, c'est très drôle. Maintenant, elle ne m'a pas du tout interdit. Enfin, pareil, dès que les ordis sont arrivés. Parce que voilà, j'étais en... encore ado à l'époque. On a toujours pu, disons que forcément, de par son métier, tester quand c'est arrivé à chaque fois, pareil avec les ordinateurs et les téléphones. Donc, il n'y avait pas de restrictions catégoriques parce que c'était nouveau aussi. On était encore un peu dans les débuts, je pense. Ceci dit, il y a toujours eu un peu de mise en garde. Et puis, j'ai une maman qui est beaucoup dans la vie réelle, qui n'est pas une fan de tout ce qui est virtuel non plus. Donc, je pense qu'elle a toujours fait en sorte que je sois quand même dans la vraie vie, connectée à la nature, connectée aux gens. Et ceci dit, très rapidement, mais ça, on pourra peut-être en reparler un peu après, comme je suis partie vivre à l'étranger, elle a dû se mettre un peu plus aux écrans, notamment à Skype, parce que j'étais en Australie. Donc, forcément, pour garder le contact, à un moment donné, il fallait aussi…
- Speaker #0
C'est mieux.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux nous donner des âges sur ça ? Oui, bien sûr. À peu près sur ces étapes.
- Speaker #2
En fait, moi, ça a été vraiment plus quand j'ai été étudiante que c'est devenu un sujet. Parce que je suis partie étudier assez rapidement aux États-Unis, en Australie. Donc, dès 18 ans, j'ai commencé à partir. Et donc là, c'est vrai qu'effectivement, c'est devenu plus un moyen de communication. Et avant ça, c'était les débuts encore des portables. J'ai commencé à avoir des choses au lycée, mais ce n'était pas comme maintenant. Ce n'était pas le truc qu'il fallait avoir absolument. On commençait à se mettre sur des MSN, sur des choses comme ça. Mais voilà, c'était assez soft, je pense.
- Speaker #1
Ce n'était pas un sujet, c'était juste un moyen de communication. C'était pour t'appeler, c'était vraiment un téléphone. C'est vraiment, tu t'appelles, on se retrouve et voilà. Oui. Ok. Du coup, est-ce que si on refait un... un petit peu rétrospectivement ? Est-ce que, justement, comment tu jugerais ça, les points faibles de cette éducation comme tu l'as eue vis-à-vis des écrans et les points forts, en fait, dessus ?
- Speaker #0
Oui, tu nous as parlé que du téléphone. On n'a pas parlé de la télé.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Chez toi ?
- Speaker #2
Alors, moi, en plus, vous êtes tombé sur quelqu'un d'assez atypique. Parce qu'en fait, moi, j'ai une maman. Voilà, j'ai eu la... Enfin, je parle beaucoup de ma maman parce que c'est beaucoup elle qui était un peu initiatrice du truc. Mais... À un moment donné, j'ai eu la télé, comme beaucoup d'enfants, je pense, à l'époque. Sauf qu'à un moment donné, la télé n'a plus fonctionné. Et là, je devais être au collège. Et pendant quelques temps, peut-être pendant 2-3 ans, il n'y a plus de télé à la maison. Vraiment. Donc, c'était une expérience. Et moi, ça m'a rendue hyper créative parce que ça m'a poussée à raconter des histoires, à monter tout un truc autour de ça. Parce que moi, j'avais besoin quand même. C'était un âge où tu avais envie de rester un peu à la page. et d'être au courant un peu de ce qui se faisait. Donc, tu peux tasser quand même. J'ai eu une époque comme ça, peut-être pendant deux ans, je ne sais pas vraiment, au tout début du collège, fin de l'école primaire, où je peux tasser limite les TV magazines pour être un peu au courant de ce que je faisais. Oui, c'est ce que j'allais te dire.
- Speaker #0
Comment tu as fait pour raccrocher ?
- Speaker #2
Tu vois, j'avais quand même des occasions chez les autres ou en vacances. Enfin, je n'étais pas interdite de télé, ce n'était vraiment pas ça. Et en fait, je remercie mes parents parce que ça m'a rendue hyper créative en fait. Donc, un gros plus pour aussi avoir des moments sans. Même si là, ça n'a pas été vraiment pensé, ça s'est fait comme ça. Et après, j'étais quand même bien contente quand mon père a ramené de nouveau la télé avec tout ce qu'elle est avec, lecteur DVD et compagnie, et les films qu'elle est bien.
- Speaker #0
Mais du coup, tu ne l'as pas du tout vécu comme une souffrance sur le moment ?
- Speaker #2
Je pense que j'étais un peu énervée, parce que c'est toujours le truc qu'on veut avoir, on veut être comme tout le monde. Je pense que quand on commence à avoir l'entrée d'adolescence, on veut être comme tout le monde. Donc je pense qu'au début, j'étais un peu énervée. Et puis après, finalement, j'étais tellement occupée par d'autres activités sportives, musicales et tout. Il y a ça aussi. c'est que mes parents m'amenaient faire des choses à l'extérieur et puis moi j'avais aussi mes activités avec mes amis ou mes activités autres qui faisaient que je n'avais pas besoin de ça pour m'occuper en fait.
- Speaker #1
Et aussi justement comment est-ce que tu écoutais de la musique ? Parce que nous maintenant c'est spontané On met notre Deezer, notre Spotify A l'époque c'était pas encore Deezer,
- Speaker #2
Spotify Il y avait quand même les lecteurs DVD Et lecteurs CD Donc à l'époque de mémoire C'était déjà Il y avait les baladeurs Il y avait un 10 man Le plus pratique du monde Qui saute à chaque fois que tu bouges Donc il y avait comme ça Il y avait la chaîne IFI Il y avait ce qu'il fallait Et justement C'est marrant que tu poses la question parce qu'en fait, il y avait beaucoup de musique chez nous. Et moi, je suis quelqu'un, je suis devenue très musicienne. Je chante, je suis hyper auditive, je fais de l'hypnose. Et je me demande jusqu'à quel point ça a presque surdéveloppé mes capacités auditives parce qu'elles ont été très stimulées en fait.
- Speaker #0
Est-ce que tu allais au cinéma ? Est-ce que c'était par exemple un écran qui t'attirait ?
- Speaker #2
Oui, ça oui. Il n'y a jamais eu de... Enfin, moi, j'adore aller au cinéma. C'est un endroit d'évasion. C'est un endroit qui fait rêver. C'est aussi ça qui...
- Speaker #1
Encore aujourd'hui ?
- Speaker #2
Ouais, encore aujourd'hui. Moins qu'avant. Moins qu'avant parce que, ben voilà, on a Canal, on a Netflix, on a tout ça. Donc, un peu moins, c'est vrai. Ceci dit, j'y vais quand même parce que j'ai la chance d'avoir un bon ciné à côté de chez moi. Et ça m'arrive. Ce n'est pas autant qu'à une époque. Et pour rebondir sur ce que vous disiez aussi sur la télé... Ça m'a quand même beaucoup influencée aussi parce que c'est quand même les séries américaines de l'époque qui ont fait que je suis partie aux US. Donc, c'est assez marrant de me poser la question.
- Speaker #1
C'est quoi ces séries ?
- Speaker #2
Allez, donne-nous des noms.
- Speaker #1
Vas-y, ouais. Artlaker à vie.
- Speaker #2
C'est Artlaker à vie.
- Speaker #1
Artlaker à vie.
- Speaker #2
Ce truc-là.
- Speaker #1
Comment il s'appelait ?
- Speaker #0
De la même génération.
- Speaker #2
En fait, j'ai poussé le rêve jusqu'au bout. C'est-à-dire que je regardais les trucs et à un moment donné, j'ai dit à toutes mes copines, moi, je vais aller vivre la vie de Dylan et Kelly. Et je suis allée vivre, alors pendant quelques mois, mais je suis allée vivre la vie de Dylan et Kelly. et pareil la confrontation la confrontation du rêve la confrontation du rêve et de la réalité complètement ça s'est bien passé ou t'as été super ouais moi j'ai adoré vraiment mais je pense que je l'avais tellement rêvé d'ailleurs c'est ce qu'on enfin après on apprend quand on est maintenant je suis du côté thérapeute quand tu as énormément rêvé imaginer quelque chose finalement tu le vis d'autant mieux parce que voilà c'est qu'une concrétisation de quelque chose que ton cerveau a déjà visualisé en fait donc ouais ouais donc
- Speaker #0
Là, si on peut synthétiser sur les points forts de l'éducation que tu as reçus, c'est que tu n'as pas eu d'interdit, mais tu as eu quand même une limitation dans ce que tu regardais qui a poussé ta créativité, poussé le côté musical, mais qui, en même temps, t'as donné envie d'aller vivre autre chose, de partir à l'étranger. Donc, il y a vraiment eu le rêve infusé par la télé, finalement.
- Speaker #2
C'est ça, exactement. Donc, il y a quand même eu ça aussi. Ça m'a donné accès à des choses. Je pense qu'il y a vraiment du... comme dans tout, du bon et du mauvais. Exactement. Vraiment, des choses très chouettes. Ça a fait travailler l'imaginaire et ça donne aussi d'autres idées sur le monde quand c'est fait à bon escient et qu'on ne fait pas que ça, quand on sort aussi de l'écran.
- Speaker #0
C'est ça. Alors justement, si on continue une fois que tu es partie, quel est ton parcours professionnel ? Comment ton rapport aux écrans a évolué une fois que tu étais adulte ?
- Speaker #2
Alors, mon parcours professionnel, il a été d'abord très anglo-saxon parce que j'ai passé six ans dans les pays anglophones. principalement Irlande et Australie, un petit peu États-Unis, notamment pour réaliser mes rêves dont je vous parlais tout à l'heure, mais pas que. Et disons que mon rapport, il a évolué presque malgré moi parce que je suis tombée très rapidement dans la marmite du digital chez Google puisque j'ai bossé chez Google en Irlande. Et donc, je n'y connaissais rien. Je veux dire, à part le fait qu'on l'utilisait comme moteur de recherche, il n'y avait pas les réseaux sociaux de maintenant, il n'y avait pas encore… et les usages qu'on a maintenant.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu faisais chez Google ?
- Speaker #2
À l'époque, je gérais des campagnes publicitaires pour différents publics particuliers et professionnels. Je faisais principalement de la gestion de campagnes publicitaires au siège irlandais à Dublin.
- Speaker #0
D'accord. Et ça, ça a fait changer ton regard sur les écrans ?
- Speaker #2
Disons que... Ça m'a rendue très lucide sur Internet de manière générale parce que forcément, j'ai vu l'envers du décor. Avec d'un côté, ce qui est génial, Google, bien évidemment, ça permet d'aller chercher plein d'infos. Il y a ce côté, on donne accès à plein d'infos à tout le monde. C'est très bien, ça ouvre encore des portes, d'autres portes que la télé. Donc oui, il y a ce côté très positif. Et puis, en même temps, quand on est dans l'envers du décor, on voit aussi comment on influence. Alors, on s'influence tous dans la vraie vie. Mais combien on fait en sorte que les personnes restent sur les écrans, cette fameuse bataille de l'attention, tout le côté marketing qu'il y a derrière. Et puis, le côté, alors c'est peut-être un peu fort comme mot, mais disons, c'est toute une famille aussi dans laquelle on rentre, aussi au niveau pro. Et avec ses bons et ses mauvais côtés, c'est-à-dire qu'on est pris en charge. Et en même temps, elle est américaine, donc ça galvanise. Il y a des côtés très chouettes. Et en même temps, on est formaté.
- Speaker #0
En tant que salarié, tu es formaté. Soit tu rentres dans le moule, soit tu...
- Speaker #2
C'est ça. Oui. Il y a eu un film qui a été fait il y a quelques années qui s'appelait Le Stagiaire, je crois, un film américain. Alors, ce n'est pas un film hyper pointu.
- Speaker #1
Avec Robert De Niro, c'est ça ?
- Speaker #2
Non, ce n'est pas celui-là. c'en est un autre je vois du un autre stagiaire c'est Annettaway je crois que c'est en lien il en a un avec Annettaway qui est sorti avant alors c'est peut-être pas exactement le stagiaire mais en tout cas c'est une histoire de stagiaire chez Google qui est plus en mode comédie vraiment alors moi je l'ai vu c'est avec le
- Speaker #1
grand Vince Vaughn ouais c'est ça ça y est et le le blond le duo comique ils ont fait plusieurs films ensemble et voilà et ils arrivent chez Google En mode déjà dépassé, en fait.
- Speaker #2
Voilà. Et en vrai, c'était à peine exagéré. Enfin, c'est vraiment... Ça montre le côté hyper formaté de la chose qui peut être très ludique, très infantilisant aussi. Et donc, je pense que là, on a déjà... Enfin, tu vois, tu as déjà un clé d'accès qui est un peu ce que tu retrouves avec les écrans, finalement.
- Speaker #0
Et tu es restée combien de temps chez Google ?
- Speaker #2
Deux ans. Deux ans.
- Speaker #0
Et comment tu es arrivée ensuite, dans la suite de ton parcours, à faire autre chose ?
- Speaker #2
Oui, les écrans ont pris une place importante dans mon univers pro parce que j'ai vraiment continué à travailler dans le marketing et dans le digital. Puis le digital, c'est aussi développé très vite. Ça m'a permis d'avoir accès à des métiers qui n'existaient même pas avant. Pour moi, ça a été à la fois un vecteur professionnel, un moyen aussi de m'élever professionnellement. Donc là, je réponds vraiment déjà à titre pro. Moi, ça m'a donné des opportunités aussi puisque vraiment, ça a ouvert le champ. Moi, j'étais vraiment dans le champ du marketing et on n'était plus dans le marketing papier, print. de produits, ça nous a ouvert complètement autre chose. Donc de ce côté-là, j'ai trouvé ça super intéressant, puis ça a changé tout le temps parce qu'il y a tout le temps des nouvelles technologies. T'es obligé d'apprendre, de te former, il y a cette culture-là qu'on t'inculque aussi chez Google d'ailleurs. Donc ça, c'est très chouette, le côté agile, le côté en apprentissage continu. Et en même temps, le côté où on voit que les écrans prennent de plus en plus de place, et puis à un moment, soi-même, à titre perso, on passe de plus en plus de temps. jusqu'à ce que ça devienne très chronophage cette affaire, parce qu'on passe notre vie sur des écrans, et quel temps ou quelle place on laisse finalement à la vie réelle en chair et en os. Mais ça s'est fait à la fois très progressivement et très rapidement, parce qu'il y a vraiment les nouvelles technologies qui ont changé très vite, et le monde qui a changé énormément par la même occasion. Oui,
- Speaker #0
ça a été très vite, c'est vrai.
- Speaker #1
Et puis il y a cette notion, alors nous on a vu... plusieurs livres sur le sujet et sur la notion de se dire, alors un truc qui revient souvent dans les différents reportages, c'est de dire, ok, si tu ne le payes pas, ton appli, ton dossier, c'est que quelque part, c'est toi le produit. Donc il y a aussi cette notion qui est intéressante d'avoir ton avis sur la neurologie, la neurobiologie, la programmation neurolinguistique, la question d'aller chercher l'addiction, de te créer un... On disait tout à l'heure de la dopamine pour que tu aies envie d'y revenir, que tu prennes du plaisir, que ça t'excite dessus. Et que finalement, je ne dis pas que tu deviens un produit que tu peux influencer, mais est-ce que...
- Speaker #0
Si, je pense quand même un petit peu.
- Speaker #1
Pas forcément, parce que ça dépend de quel est ton rapport. Il y a des gens qui le sont plus ou moins, qui le prennent de façon très distanciée, qui ne prennent que le meilleur. Et qui ne se laissent pas influencer. Quelle est ta vision, toi ?
- Speaker #2
Oui, il y a le fameux faux mot, le fear of missing out, la peur de louper quelque chose et qui crée de l'anxiété dans les cas plus extrêmes. Après, c'est vrai que j'imagine, nous, on a quand même grandi sans écran aussi. Donc, quand on s'est construit, pas qu'avec ça ou suivant, ça dépend vraiment des parents, mais moi, je ne me suis vraiment pas construite avec les écrans. Donc, je sais ce que c'est que de vivre sans écran. Et j'ai une espèce de conscience qui, même si j'ai pu, comme tout le monde, par moments, être happée par l'usage des réseaux sociaux, notamment Instagram ou d'autres, j'ai quand même des signaux d'alerte où je me dis non, mais ça, ce n'est pas... là c'est pas la vraie vie, il y a quelque chose qui m'agace qui m'affecte, j'en suis consciente et je vais faire un pas de recul en me disant là je fais une pause là ou alors je passe à autre chose ou j'arrête de suivre telle personne parce que c'est pas bon pour moi, je vais être je vais avoir cet esprit critique là où je trouve que c'est compliqué c'est quand on se construit et notamment les toutes dernières générations où là on se construit complètement avec ça parce que forcément ça modèle les rapports et c'est hyper important qu'au niveau de l'éducation hum On est vraiment cette éducation à l'esprit critique et en même temps, forcément, un environnement avec des parents, avec un système éducatif qui nous montre autre chose aussi. Parce que sinon, on peut très rapidement, et on le voit encore plus maintenant chez les enfants en bas âge, avec des sujets de langage, des choses comme ça, quand il y a trop d'écran trop vite, parce que les interactions ne sont pas les mêmes non plus.
- Speaker #1
Les fameux enfants de 3 ans qui n'arrivent pas à parler. Exactement.
- Speaker #2
Et ça, on l'a vu, ça s'est amplifié aussi en plus avec la période. qu'on a connues de confinement et autres. Oui, forcément. Ça a eu un impact. Donc, c'est vrai qu'il y a ce côté, cette peur constante de manquer quelque chose qui est un sujet et qui nous rend addicts. Et on le voit. D'ailleurs, il suffit de prendre n'importe quel métro, train. Les gens ne se regardent plus. Ils sont tous rivés sur leur écran, finalement.
- Speaker #0
Pour toi, c'est vraiment la peur de rater quelque chose qui fait l'addiction ?
- Speaker #2
Oui, il y a vraiment un sujet où, en fait, on nous sert aussi des contenus qui sont de plus en plus courts. avec des espèces de catchers vraiment pour attraper l'attention, en fait, la chose qui va créer de l'émotion et qui va faire qu'on a envie d'y retourner parce que cette émotion était agréable. Il y a quand même, à un moment donné, une notion de plaisir, enfin, tu parlais de dopamine tout à l'heure, ce plaisir-là qu'on va aller rechercher qui est éphémère et qui, dès qu'il s'arrête, même phénomène qu'avec l'addiction, on commence à voir apparaître, on va aller retrouver, on veut absolument retrouver ce phénomène-là, le phénomène des likes, le phénomène de la reconnaissance et puis ça va, en fait, après se greffer sur d'autres choses. Là où, effectivement, on ne va pas tous réagir de la même manière, c'est si on a déjà un défaut d'estime de soi au niveau de notre personnalité. Forcément, il y a des chances pour qu'on soit beaucoup plus sensible et qu'on aille chercher cette reconnaissance qu'on aimerait avoir directement, parce qu'elle est facile et qu'elle est rapide, plus facilement que dans la vraie vie, où ça prend du temps de connaître les gens, de se faire des amis. Donc, c'est vrai qu'il y a des profils qui vont être beaucoup plus sensibles à ça. et qui, quelque part, ne traite pas ce défaut d'estime de soi autrement, ça va remplir un vide, finalement, qui est dangereux, effectivement, qui peut être dangereux.
- Speaker #0
Attends, moi, j'ai une question parce que je l'ai dit d'abord. Comment on passe d'une carrière de marketing chez Google en Irlande à thérapeute en... En NDR, en hypnose, en thérapie, bref. Oui,
- Speaker #2
j'ai fait les étapes entre deux. Donc, j'ai beaucoup travaillé dans le marketing jusqu'à très récemment, jusqu'à quelques années. Et puis, disons qu'il y a des événements de vie qui font que. Pour moi, ça a été en fait le déclencheur. Ça a été le premier déclencheur où j'ai commencé à me tourner vers ce fonctionnement du cerveau, etc. Ça a été le permis que j'ai passé assez tard. qui pour moi a généré, a été facteur de...
- Speaker #1
Quel âge encore ?
- Speaker #2
Pour moi, ce qui est tard, parce que tous mes amis l'avaient déjà, après je n'avais pas vraiment besoin de voiture non plus. Et puis à un moment donné, je me suis dit, si quand même ce serait chouette d'avoir cette liberté-là. Et chez moi, ça a déclenché vraiment une forme d'anxiété, en plus à Paris, ça rajoute, je pense, au stress. Mais je me suis dit, ce n'est pas normal. Je sentais bien qu'il y avait un sujet de gestion des émotions qui n'était pas bon. Et à ce moment-là, j'ai découvert d'abord la méditation de pleine conscience avant de tomber dans l'hypnose et tout ça. Et en expérimentant ça pendant plusieurs semaines, l'idée, c'est de se dire qu'on crée des nouvelles habitudes. Alors, le cerveau, au bout de 21 jours, si on répète, je ne sais pas si vous voyez un petit peu la mécanique, on répète une même action pendant 21 jours, va créer de nouvelles connexions neuronales. Alors, idéalement, c'est même plus que ça. Ce serait plutôt 40 que 21. Ça va déjà générer un nouveau comportement. Et en fait, le fait de l'expérimenter sur moi et de me rendre compte... compte que mon cerveau, qu'il y avait des choses dans mes perceptions qui évoluaient, dans mes représentations, je me suis dit tiens, c'est fou, en fait, ce que je pensais être mon comportement et que je devais vivre avec, en fait, parce que ça fait partie de ma personnalité, pas du tout, en fait, je peux agir dessus. Donc ça, ça semait la première graine. Et puis après, ça a été différents événements de vie. Il y a eu ce qui m'a amenée à aussi monter mon podcast Bien-être. À un moment donné, je me suis retrouvée chez moi. Je pouvais plus... J'ai eu un souci de santé. Je pouvais plus marcher pendant quelques mois. Donc, j'ai commencé à écouter plein de podcasts et à me dire, en fait, j'aimerais bien pouvoir parler de bien-être parce que finalement, c'est quelque chose d'important. Et je pense que ce qui m'avait marquée, c'était en revenant des pays anglophones aussi qui sont quand même très boosters de confiance en soi, où on valorise vraiment l'être humain dans son individualité. Les gens sont souvent en train de vous complimenter, de mettre en avant vos talents. Moi, j'avais un souvenir du système éducatif français qui était plus en train de pointer tout ce qui n'allait pas. En tout cas, moi, je l'avais vécu comme ça.
- Speaker #0
Oui, c'est quand même un peu comme ça.
- Speaker #2
Oui, il y a peut-être quelque chose à faire. Quand j'étais revenue en France, j'avais trouvé que c'était assez morose. Alors, ça m'avait d'autant plus marquée que j'étais dans un environnement très différent pendant quelques années. Et j'avais quand même dans un coin de ma tête ce truc de me dire, mais j'aimerais bien, qu'est-ce que je pourrais faire ? Est-ce qu'il y a quelque chose que je pourrais faire pour accompagner les gens ? voir un peu plus la vie du bon côté quelque part. Peut-être, tu vois, c'était déjà ça la graine qui était semée. Et puis après, c'est un ensemble de rencontres. Ce sont des rencontres qui se font faites. J'ai expérimenté l'hypnose sur moi en tant que cliente. J'ai trouvé ça wow. Ça m'a donné envie d'aller plus loin. Et puis, je suis tombée dans la marmite, un peu comme la marmite du digital. C'est-à-dire que j'ai commencé à me former en PNL, donc en programmation neurolinguistique, qui n'est donc pas un groupe de rap, contrairement à ce que pensent certaines personnes. Je me suis formée à ça quand j'étais manager. parce que je me suis dit, tiens, j'ai envie d'aider mon équipe à monter en compétence, à mieux communiquer aussi. Et ça a transformé pas juste mon management, mais aussi mon couple, ma communication dans le couple. Donc voilà, puis après, c'est une espèce de marmite d'encyclopédie infinie. Et puis je me suis dit, tiens, c'est peut-être là qu'est ma boîte à outils finalement pour pouvoir accompagner les gens. Donc ça s'est fait progressivement. Je me suis formée pendant trois ans jusqu'à pouvoir vraiment me lancer.
- Speaker #0
Est-ce que tu t'es formée en digital ou en présentiel ?
- Speaker #2
Je me suis formée beaucoup plus en présentiel beaucoup plus en présentiel la PNL, l'hypnose et le MDR c'est énormément de pratiques et j'ai eu la chance de pouvoir tout faire en présentiel quasiment à part peut-être un dernier module de spécialisation mais c'était moins gênant parce que j'étais déjà formée et ouais là j'étais bien contente de le faire même si les deux se font très bien mais je trouve que faut avoir un petit peu c'est bien d'avoir les deux
- Speaker #1
Et tu nous as pas donné le nom de ton podcast ?
- Speaker #2
Le nom de mon podcast, c'est Secrets de Polychinelle, Secrets au pluriel, que j'ai lancé en 2020 et qui est donc un podcast autour du bien-être physique, mental et des choix de vie.
- Speaker #1
Super.
- Speaker #0
Très bien. Dans ton domaine d'expertise, tu as mentionné le sommeil. Tu dis que les personnes ont retrouvé un bon sommeil. Est-ce que tu pourrais nous décrire les cycles du sommeil et les besoins aussi en sommeil d'un adulte et d'un enfant ?
- Speaker #2
Alors oui, effectivement, en termes de besoins en sommeil, effectivement, les besoins des enfants sont très différents des besoins des adultes, principalement parce que c'est aussi pendant le sommeil que l'enfant va consolider ses apprentissages. Et comme tout est nouveau, il n'y a que des premières fois finalement, il y a un temps d'intégration qui est nécessaire, d'où l'intérêt de la sieste et l'intérêt de toutes ces phases de régénération finalement du cerveau. Les besoins en fait... quand on arrive à l'âge adulte. Après, il y a de nouveau comme une régression quand on vieillit. C'est-à-dire que souvent, on dort moins. On a un sommeil plus léger en vieillissant également. Mais c'est vrai qu'on a cette phase. Alors, les ados, on le sait, qui ont besoin d'énormément d'heures de sommeil, qui vont être beaucoup moins, comment dire, parfois presque un peu apathiques par rapport à nous certains jours. Et donc, à l'âge adulte, en général, ça se stabilise un peu plus. On entend certains hommes politiques parfois qui disent qu'ils n'ont besoin que de 4 ou 5 heures de sommeil. Ça reste des exceptions. La norme veut qu'on ait besoin entre 7 et 9 heures de sommeil en général pour que ce soit récupérateur, sachant qu'en fait, on a plusieurs cycles. Dans une nuit, on a toujours 4 à 5 cycles d'environ 90 minutes à peu près, avec à peu près 4 phases qu'on retrouve. On passe d'un sommeil léger à un sommeil profond. en allant vers ensuite un sommeil paradoxal, qui est le moment où on rêve, et qui est le moment où on a d'ailleurs des mouvements oculaires, qui sont ces fameux mouvements qu'on va aller chercher en EMDR aussi. Et donc c'est vrai que chacune de ces phases a un intérêt, alors je ne vais pas rentrer trop dans les détails, parce que ce n'est pas forcément l'objectif aujourd'hui, mais l'idée c'est de se dire qu'on a une phase d'endormissement évidemment, une phase de sommeil léger, et on a une phase de sommeil profond, et ensuite... Donc cette phase de sommeil paradoxal qui est aussi le moment où on rêve, parfois le moment où on peut avoir un cauchemar qui nous réveille en sursaut. Et c'est très rare, souvent une fois qu'on se réveille, on a tendance à oublier assez rapidement ce dont on a rêvé, à moins peut-être de l'écrire assez rapidement. Et là aussi, ce sont des phases d'intégration importantes au niveau de la mémoire, au niveau des apprentissages. Et donc, ce que je disais, c'est qu'en vieillissant, en général, on perd un petit peu le sommeil profond. On a un sommeil plus léger. Donc, souvent, les personnes âgées peuvent ne dormir que 5 heures. Enfin, voilà, il y en a peut-être même moins. Mais ça, c'est à peu près la norme, plus ou moins. Donc, évidemment, il y a des gens qui vont avoir besoin de 4 ou 5 heures, d'autres qui ont besoin peut-être de 9 heures de sommeil. Ça, c'est à chacun, je trouve, de se connaître parce qu'on ne fonctionne pas tous de la même manière.
- Speaker #1
et c'est un temps comme je le disais qui est très important et qui est grignoté de plus en plus par les écrans dans l'idée du podcast on est confronté à notre plus grand qui a presque 13 ans et qui commence à être plus demandeur plus voilà dessus moi j'ai en tête pour un ado de cet âge là une dizaine d'heures de sommeil je ne sais pas si c'est à peu près bien ou pas et en quoi tu parlais justement de grignoter en quoi les écrans ils viennent perturber ce cycle de sommeil alors On se doute bien que si c'est 10h, ça veut dire que le truc est assez cash pour un enfant de cet âge-là. S'il va à l'école, nous le nôtre, il commence à 8h du matin. Imaginons qu'il se réveille à 7h. S'il a la chance d'être assez proche de l'école, il se lève, il y a un petit déj, il s'habille, il se nettoie et il part à l'école. Donc, imaginons qu'il se lève à 7h, qu'il puisse être à l'école à 8h. Ça voudrait dire qu'il se couche à 21h, ce qui est quand même un truc un peu... hard sur un enfant de presque 13 ans. Oui,
- Speaker #0
je pense que nous, on y arrive.
- Speaker #1
Oui, c'est plutôt 9h30, nous.
- Speaker #0
Mais je pense que ce n'est pas la norme.
- Speaker #1
Oui, nous, il s'est plus le même à 7h. Je n'ai pas fait de 6h30. Mais justement, comme tu dis, ça grignote. Si tu laisses ton enfant... Je ne sais pas, moi, passer une heure de film, une heure de jeu, une heure de réseau, ou deux heures, ou trois heures. Parce que la moyenne pour un, je pense, et je crois que je ne me trompe pas, c'est quatre heures par jour pour un ado.
- Speaker #0
La moyenne de temps passé sur les écrans.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça. C'est quatre heures. Donc, du coup... il faut bien qu'ils les prennent quelque part. Il faut bien qu'ils mangent, qu'ils reviennent de l'école, les devoirs et tout ça. Souvent, c'est grignoter sur la fin. Ils finissent vers 10h, 10h30, 11h. C'est quand on perturbe l'heure de compter.
- Speaker #0
Est-ce que ça vient aussi perturber le cycle ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça la question. Et puis la fameuse lumière bleue aussi. Est-ce que ça a un impact ?
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #2
complètement. Effectivement, la lumière bleue, elle vient modifier le fameux rythme circadien.
- Speaker #1
Peut-être une petite... vite fait définition de la lumière bleue ?
- Speaker #2
Oui, en fait, la lumière bleue, c'est vraiment la lumière que reflètent les écrans et qui, en fait, fonctionne comme un mimétisme, finalement, pour la lumière du jour. Donc, elle vient perturber tout simplement le cerveau, parce qu'elle vient dire au cerveau que c'est encore le jour, en fait, et que ce n'est pas la nuit. Et c'est pour ça que, souvent, on conseille, quand on veut favoriser l'endormissement, le passage à... au coucher, de mettre plutôt des lumières tamisées, de se mettre plutôt dans un contexte où on dit au cerveau que ça va être bientôt la nuit, en fait. Parce que finalement, au départ, nos ancêtres, ils se calaient sur le soleil qui se lève, le soleil qui se couche, et il n'y avait pas de sujet. C'est vrai que maintenant, dans nos vies modernes, avec tous nos moyens de se maintenir éveillés, on a été un petit peu perturbés, tout ça. Et on va, du coup, perturber la production de mélatonine, qui est l'hormone du sommeil. Donc vraiment, là, il y a un sujet, alors pour les adultes aussi, bien sûr, qui est... qu'on va aller perturber potentiellement l'endormissement. Alors, ça n'a pas forcément les mêmes conséquences sur tout le monde, mais ça va venir quand même en général perturber, décaler l'heure de coucher et surtout cette phase d'endormissement aussi, qui va soit peut-être prendre plus de temps, qui va peut-être après perturber le sommeil, générer un sommeil plus léger. Enfin, voilà, ça va vraiment potentiellement créer un déficit physiologique qui est après une espèce de cercle vicieux où on va être de plus en plus fatigué, où on a besoin d'encore... plus de récupération, moins d'énergie. Et en plus, l'adolescence, c'est un âge où on a plein de bouleversements. Donc, c'est vrai que le cerveau, il a besoin de maturer un peu.
- Speaker #0
Toutes ces choses qui se passent. Et donc, d'où ce grand besoin en général, fatigue et besoin de beaucoup dormir. Après, il y a des périodes où c'est plus facile, peut-être le week-end pendant les vacances, où on peut aller étaler un peu plus ses heures de sommeil. Mais c'est vrai que c'est compliqué avec la demande, comme tu disais, des journées scolaires, avec des horaires où on n'habite pas tous à côté des collèges ou des lycées. En plus, pour peu qu'il y ait des devoirs, pour peu qu'il y ait des choses à travailler, plus toutes ces heures passées qui s'ajoutent sur les jeux vidéo, les écrans, etc. Et puis, c'est aussi le moyen de communication. C'est un vrai sujet. On perd en moyenne, même les adultes, presque une heure et demie de sommeil par rapport à il y a peut-être 50 ans. Donc, ce n'est pas négligeable.
- Speaker #1
Est-ce que quand on manque de sommeil, on est plus sensible après à une éventuelle addiction ? Ou est-ce que ça vient modifier la physiologie globale du cerveau et qui devient encore plus addict ou potentiellement...
- Speaker #0
Oui, ce qui se passe, c'est qu'effectivement, déjà, c'est aussi des troubles de l'humeur parce que potentiellement, si on ne dort pas assez, on va être beaucoup plus irritable. Donc, il y a un vrai sujet là-dessus. On va forcément être plus sensible aussi potentiellement. Et toi, ce que tu voulais dire, c'est est-ce que le fait d'avoir pas suffisamment d'heures de sommeil va... conditionner éventuellement une addiction, c'est ça que tu disais ? Alors après l'addiction c'est un sujet qui est quand même complexe et on n'est pas non plus tous égaux là-dessus moi je mettrais vraiment enfin j'utilise ce mot avec des pincettes n'étant pas médecin en plus, je veux pas non plus influer de manière erronée non plus, mais on va parler d'addiction comportementale effectivement qu'on peut observer avec des jeux vidéos, avec des écrans... On les associe effectivement à d'autres addictions classiques, parce qu'on observe le même phénomène. Maintenant, de là à dire que le fait d'avoir moins en moins de sommeil, on va être plus addict, on va moins contrôler son usage, je ne pense pas que la corrélation soit aussi simple. Il y a d'autres facteurs qui rentrent en ligne de compte, que ce soit l'environnement. Il y a plein d'autres choses. Si finalement... L'enfant a une vie équilibrée, communique avec ses parents. Quel est aussi l'équilibre dans la famille, avec l'école ? Il y a d'autres choses qui vont rentrer en ligne de compte.
- Speaker #2
Tu estimerais à combien le temps d'écran idéal quotidien pour un enfant, pour un adulte aussi ?
- Speaker #0
Je pense que c'est difficile de dire un temps idéal quotidien.
- Speaker #2
Je te dis ça parce qu'on vient de lire une étude danoise, je crois, qui dit... Ça devrait être trois heures d'écran par semaine.
- Speaker #0
Oui, voilà. C'est ce que j'allais dire. C'est qu'en fait, c'est difficile.
- Speaker #2
Hors du monde, tu vois. Hors de la réalité quand même.
- Speaker #0
Exactement. La vraie, ce qui serait écologique entre guillemets pour soi, sont des temps tellement courts que ça paraît complètement incohérent avec nos vies.
- Speaker #1
On se rend plus bonne devant un ordi toute la journée.
- Speaker #2
Non. Un autre livre qu'on a lu différencie le temps d'écran à proprement parler. en temps de bien-être et en temps vraiment d'écran où tu es passif. C'est-à-dire que pour donner un exemple, elle disait si tu es devant ta PlayStation ou j'en sais rien en train de faire du Just Dance et que avec tes enfants ou tout seul et que t'en fais un sport, elle, elle le catégorise pas, tu vois, dans un temps d'écran à proprement parler. Alors je sais pas si c'était le cas pour le cerveau. Oui, mais après il y a aussi la réalité du monde, tu vois.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Je pense qu'en fait on vit une phase un peu particulières où on manque encore un peu de recul. Il y a des études qui commencent à arriver, mais finalement, tout ça, c'est assez nouveau. Comme vous disiez, c'est la première génération de parents qui est confrontée à ça. Moi, j'ai tous mes amis aussi, pareil, qui me disent mais on ne sait plus comment faire Tout le monde est dans le même bateau, j'ai envie de dire, et c'est un peu la première génération qui essuie les plâtres. Donc, effectivement, comme pour des jeux de hasard, d'argent, etc., il peut y avoir des risques d'addiction. Maintenant, il y a un moment... J'ai envie de dire que c'est une variable qui s'est ajoutée dans nos vies. Je pense que d'un point de vue plus large en thérapie, l'important aussi, c'est qu'il y ait une communication qui continue d'exister avec les parents. J'ai envie de revenir à ça, c'est vraiment la communication. C'est-à-dire que, bien sûr, on ne peut pas empêcher, on peut informer, on peut... proposer d'autres choses, montrer, évidemment, il y a un moment de rébellion où l'enfant qui devient ado veut prendre sa place, veut s'affirmer un peu en opposition à ses parents. Ça peut passer à un moment donné par les écrans, ça peut passer par d'autres moyens. Je pense que le plus important, c'est quand même une histoire de communication parce que finalement, les addictions, souvent, ça peut être lié à d'autres troubles psychiques, très souvent. anxieux ou autre, il y en a plein. Et toutes ces pathologies là sont souvent des maladies du lien finalement. Donc voilà il y en a qui sont déjà existantes et voilà c'est pour ça que c'est important d'avoir un suivi de toute façon médical quand il y a un quelconque sujet d'ordre psychique c'est important. Et là pour le coup je parle vraiment de médecin voire de psychiatre si nécessaire ou de psychologue. Et effectivement je pense qu'à un moment donné ça fait partie de notre vie quotidienne. ça nous permet de faire certaines choses aussi, ça nous permet parfois de gagner du temps quand on sait l'utiliser. Mais je pense qu'il y a un vrai besoin d'accompagnement et c'est peut-être là où au niveau... Alors, je ne suis pas concernée directement, donc je ne sais pas comment ça se passe actuellement dans les écoles, mais c'est là où il y a besoin aussi qu'au niveau éducatif, ce soit accompagné, tout comme au niveau parental, pour que ça s'intègre au fur et à mesure, effectivement. Et quand il y a un sujet où ça devient hors contrôle, c'est... là oui je pense qu'il ne faut pas hésiter à consulter je pense que maintenant on a quand même tout ce qui tourne autour des métiers psy sont quand même beaucoup moins tabous qu'il y a quelques années et là aussi il faut savoir aller chercher de l'aide quand c'est nécessaire parce que c'est
- Speaker #1
pas la peine d'attendre et puis quand ça devient un tiers aussi c'est pas le même message c'est pas le même message et un ado,
- Speaker #0
on considère qu'on est en construction de toute façon au niveau du psychisme jusqu'à 25 ans Donc, c'est en construction. Il n'y a pas de fatalité non plus.
- Speaker #1
Alors justement, est-ce que tu peux nous dire ce que c'est qu'une thérapie brève ?
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et en quoi ça peut aider à réguler un éventuel rapport un peu addictif aux écrans ? Alors, j'ai bien entendu que tu prenais ce terme avec des pincettes. Oui. Ou un comportement un peu compulsif. Moi, j'aurais plutôt tendance à dire plutôt qu'une addiction. Oui. Et... Et en quoi ça peut aider à réguler aussi un mauvais endormissement ou un mauvais sommeil ?
- Speaker #0
Oui. Alors, un point important auquel je tiens, c'est de vraiment dire que ça ne se substitue pas à un suivi médical. Parce qu'on voit énormément de thérapeutes qui pullulent. Et je pense que c'est important de dire que ça ne se substitue pas dans le cas de... S'il y a besoin de médicaments, de choses comme ça, ça va être uniquement un médecin ou un psychiatre qui va pouvoir prescrire ça. Maintenant, les thérapies brèves, l'approche, c'est de se dire qu'en fait, il y a des thérapies plus longues qui sont typiquement, quand on va aller voir un psychologue, par exemple, qui se font par la parole. On va aller chercher un peu la cause, le pourquoi. On veut aller creuser pourquoi il y a tel sujet, il y a tel problème. Les thérapies brèves, elles ne s'intéressent pas tellement au pourquoi et plus au comment. C'est-à-dire que comment est-ce qu'on en arrive à mettre en place telle stratégie ? Donc, si la stratégie, c'est de ne pas aller dormir ou si la stratégie, c'est de rester des heures sur les écrans. et de ne plus voir personne. On va aller regarder comment la personne s'y prend, en fait, pour avoir ce problème. Et derrière, grâce à... Donc, il y a plein de techniques qui existent. Moi, je parle vraiment de celles que je connais. Mais typiquement, la programmation neurolinguistique, on a tous finalement des pensées, des émotions et des comportements. Et finalement, en allant... modifier un comportement, on va aller aussi modifier des croyances, on va aller, voilà. Et l'idée, c'est, à un moment donné, de déterminer quelque chose qui est bénéfique pour la personne, qui va être la demande, donc pas vraiment de la demande de la personne, et en fonction de ça, on va aller proposer des exercices qui permettent d'initier des changements qui seront bénéfiques et qui vont apporter un mieux-être finalement à la personne, soit en conversation comme ça, donc ça c'est plutôt le point de vue de la programmation neurolinguistique, qui... part, en fait, qui est une méthode qui a été regardée, finalement modélisée, les stratégies d'excellence des gens. Finalement, une personne lambda, elle va faire les choses de manière correcte, mais sans plus. Et puis, on a parfois des génies, des gens qui font les choses de manière qui se surpassent. Et en fait, on est allé voir vraiment à chaque fois comment ils s'y prenaient, quelle était leur stratégie d'excellence. C'est vraiment le cas.
- Speaker #2
Cette notion de mentor.
- Speaker #0
Oui, exactement. Donc, on a été modéliser ça et créer finalement des protocoles à partir de ça. Et c'est ça qu'on utilise derrière pour pouvoir initier des changements chez une personne qui a un sujet, que ce soit... Ça peut être sur une compulsion, ça peut être... Et c'est des choses qui se font sur quelques séances. Donc on ne part pas sur des mois de thérapie. En général... C'est hyper concret. C'est hyper concret. Et après, l'hypnose, c'est aussi des protocoles. Là, c'est un état de conscience modifié qui reste naturel. C'est exactement le même état que quand vous êtes plongé dans un film qui vous plaît au cinéma. et que vous oubliez finalement le siège sur lequel vous êtes assis. Si le film ne vous plaît pas, vous sortirez quand même. En même temps, à un moment donné, vous êtes plus dans le film que sur le siège. Et c'est vraiment cet état comme ça, un petit peu, on est un petit peu dans un autre monde. C'est un peu ça et pourtant on est là. Quand on lit un bon livre, c'est le même phénomène finalement.
- Speaker #2
Est-ce que c'est les ondes alpha, c'est ça ?
- Speaker #0
Les ondes qui vont aller être sollicitées, c'est ça que tu veux dire ? Oui, alors il y a des études qui sont faites. Ça dépend un peu de l'état d'hypnose dans lequel tu vas être, parce qu'on peut faire une hypnose conversationnelle où on est comme là, en fait, et c'est juste pour pouvoir se parler. Il n'y a pas de... On est bercé par la voix, oui, effectivement. Et c'est surtout qu'on va aller mettre en sourdine, finalement, en... la conscience qui est celle qui nous fait tout le temps rationaliser un peu tout, analyser un peu tout, pour aller s'adresser un peu plus à l'inconscient qui, lui, d'habitude fonctionne en pilote automatique en fait. C'est ça qui va faire qu'on a des réflexes particuliers, qu'on a des choses auxquelles on ne pense pas. Et c'est ça qu'on va aller chercher pour pouvoir induire des changements. Donc c'est une mécanique un peu différente.
- Speaker #2
J'ai une question là tout à l'heure, tu disais sur l'âge du cerveau, 25 ans, sur la maturation. Moi j'ai lu un chiffre, j'ai écouté toute une émission qui parlait justement de la dopamine et qui disait notamment qu'à 12 ans ton système dopaminergique est à balle. Donc c'est là où tu es le plus susceptible de recliquer sur les trucs, de passer un niveau, de voir passer au niveau suivant dans un jeu, etc. Et puis... mais justement que ton cortex préfrontal, qui est celui qui va prendre la décision, dire c'est bon, j'arrête le truc, parce que là, en fait, il est 4h du matin et en fait que demain, je dois aller bosser.
- Speaker #1
J'ai un DM de match.
- Speaker #2
Voilà, c'est ça. Lui était mature vers 20 ans, je prends me souvenir. Est-ce que sur les thérapies, il y a un âge en dessous, en dessus ? C'est plus efficace ? Est-ce qu'il y a quelque chose dans le sujet ?
- Speaker #0
Alors, je dirais... moi je m'adresse plus spécifiquement aux adultes, ce qui ne veut pas dire que ça n'est pas aussi aux ados, ça fonctionne aussi sur les ados. Il n'y a pas forcément, évidemment, il faut quand même qu'il y ait un âge minimum où tu es en capacité de raisonner, d'avoir une conversation, voilà, c'est plutôt ça que je dirais. Ceci dit, l'hypnose aussi se pratique aussi sur les enfants. Moi, je ne le fais pas personnellement, mais ça s'adapte très bien aux enfants. Pourquoi ? parce que notamment en hypnose, on utilise beaucoup aussi le compte, la métaphore, et que les enfants sont finalement naturellement sous hypnose toute la journée. Donc la bonne nouvelle, c'est que c'est presque plus facile, parce qu'il y a moins de réticence finalement à l'âge adulte. Tu commences à dire, attends, qu'est-ce qu'il va me dire celui-là ? Pourquoi analyser ? Oui,
- Speaker #1
il connecte à leur inconscient vachement facilement, ou à leur imaginaire.
- Speaker #0
Pour l'hypnose, c'est presque plus facile finalement de le faire avec des enfants. Avec les adultes, ça dépend vraiment des personnalités. Il y a des personnes qui vont... Il y a une forme de lâcher prise, d'accepter. On ne va pas vous faire... Moi, ce que je dis tout le temps, c'est parce qu'il y a l'hypnose de spectacle. En vrai, on ne va pas faire la poule si on n'a pas envie de faire la poule. On a quand même des gardes fous qui sont là. C'est vraiment comme le cinéma. Le cinéma, le film, il ne vous plaît pas. Même si vous étiez happé par le film, vous allez quand même sortir si ça ne vous plaît pas. À un moment donné, vous allez dire Ah non, je ne reste pas là, je m'en vais. C'est la même chose. Vraiment. Et après, c'est comme tout.
- Speaker #2
Attends, tu veux dire que si on fait la poule, c'est qu'on a envie d'être hypnotisé ?
- Speaker #0
Oui, il y a une sélection qui est faite dans les spectacles. pour les personnes qui sont les plus suggestibles. Et finalement, les plus suggestibles, quelque part, c'est celles qui ont le plus envie de lâcher prise et qui ont envie de vivre une expérience. Moi, je le raconterais plutôt comme ça. C'est vraiment... Après, l'hypnose de péclac n'a rien à voir avec ce qu'on fait en séance. Vraiment, c'est un autre...
- Speaker #2
Oui, bien sûr.
- Speaker #0
Mais dans l'idée, c'est de dire que oui, à un moment donné, on a envie de lâcher prise et d'être là et de vivre cette expérience-là. Oui, complètement.
- Speaker #1
Et donc, ce sont des thérapies qui peuvent aider rapidement à mettre des choses très, très concrètes en place. pour modifier des habitudes qu'on a. Donc, en termes de rapport aux écrans compulsifs, par exemple, ça peut être vachement efficace.
- Speaker #2
Est-ce que ça ne devrait pas être fait rapidement, justement, sur un enfant que tu repères ?
- Speaker #1
Après, comme tu le disais, l'ado, il va aller aussi questionner la famille. Il peut utiliser l'écran comme moyen d'affirmer qui il est. Ça peut être aussi... Ça, la nouvelle génération de parents qui va être confrontée à ça, parce qu'avant, il y avait d'autres choses. Il y avait quand même cette confrontation avec le modèle familial.
- Speaker #0
Tout à fait. D'ailleurs, ça devient une nouvelle discipline, la cyberpsychologie. C'est tout frais, tout neuf. C'est une nouvelle discipline qui se crée, à la fois avec les bons et les mauvais côtés, comme toujours, c'est-à-dire qu'il y a ce sujet d'addiction aux écrans et à côté de ça, il y a aussi les nouvelles technologies qui permettent des choses en thérapie qu'on n'avait pas avant. À chaque fois, il y a le pendant positif, le pendant négatif. par rapport à...
- Speaker #2
Comme quoi, à travers, tu dis, qui aident en thérapie ?
- Speaker #0
Ça peut être des techniques, même des jeux vidéo, qui peuvent aussi être utiles en thérapie. De manière encadrée, avec un psychologue, etc. Bien sûr, ça ne sera pas fait comme ça. Mais qui, finalement, peuvent être utilisés pour peut-être vivre des situations. On le voit, d'ailleurs, comme la réalité virtuelle qui va être utilisée dans les sujets de vertige. Il y a des choses où... les nouvelles technologies peuvent vraiment apporter un plus quand elles sont bien sûr utilisées à bon escient. Et donc, il y a vraiment ces deux pendants qui sont en train de se développer, mais c'est encore tout récent. C'est-à-dire que les neurosciences, on a tout le temps des nouvelles découvertes. Il y a encore plein de choses qu'on ne connaît pas sur le cerveau. Ça change régulièrement. Et pour répondre à cette question par rapport à l'enfant, alors je ne suis pas spécialiste du sujet enfant, une fois de plus. Donc vraiment, je réponds avec mon expérience et ce que j'observe. Mais c'est déjà, effectivement, à partir du moment où la situation devient hors contrôle et qu'il y a des comportements qui vont être évitants et qu'il y a une communication qui ne se fait plus, par exemple, là, je pense que c'est un gros warning. C'est-à-dire qu'il peut y avoir des phases, il peut y avoir des jours, il peut y avoir des moments, mais quand ça devient vraiment un moment où la communication ne passe plus, je pense qu'il y a un sujet, effectivement. Là, il faut s'inquiéter quand même. Et parfois, ça peut être effectivement quelques séances qui seront suffisantes. Peut-être qu'il y a autre chose derrière, parce qu'il peut y avoir... C'est là que je dis qu'à un moment donné... suivant si ça perdure, si voilà... Et puis normalement, de toute façon, un thérapeute, s'il est correctement formé, il alertera aussi et il réorientera. C'est-à-dire qu'à un moment donné, peut-être qu'il y a des choses qui vont être de l'ordre psy aussi parce que ça peut être lié à de l'hyperactivité, un TDAH qui n'a pas été diagnostiqué, ça peut être... Voilà, il peut y avoir plein de choses autour de ça, un trouble anxieux, il peut y avoir quelque chose qui se déclare de l'ordre de l'anxiété à un âge, à un moment donné, voilà, c'est une période fragile. Et c'est là que... ce que j'ai envie de dire aussi et que j'en profite pour... pour passer un message, c'est qu'il y a un truc super qui est en train de se développer, qui sont de la même manière qu'on a les premiers secours en santé physique, on a maintenant aussi les premiers secours en santé mentale. Et il y a un organisme qui s'appelle la PSSM France qui propose, c'est accessible vraiment à tout citoyen, j'ai envie de dire, sur deux jours, des modules. Et il y en a un qui est spécialisé sur les enfants et les adolescents. Et je pense qu'avec l'explosion de cas et de sujets qu'on a ces dernières années, voilà, liés au au confinement, liés à nos sociétés modernes, aux écrans, etc. Je trouve que c'est génial que ce soit pour le personnel éducatif ou pour les parents qui ont envie, qui s'intéressent au sujet, de pouvoir avoir quelques billes aussi, justement, par rapport à ces comportements, pour se dire à quel moment j'interviens, à quel moment je dois m'inquiéter, au niveau de la santé mentale de mon enfant aussi, finalement.
- Speaker #1
Tu peux nous redire le nom ? Oui,
- Speaker #2
je vais t'enverrir l'anagramme.
- Speaker #0
C'est l'organisme PSSM France, donc vraiment, c'est les lettres. pour premier courant santé mentale et donc il propose des modules aussi pour les adultes et pour tout ce qui est santé mentale des enfants et des adolescents qui sont accessibles aux parents ou au personnel éducatif et je trouve ça génial parce qu'il y a un grand besoin de comprendre et de savoir aussi ce qu'on peut dire ou pas dire
- Speaker #1
Sans transition, on a deux dernières questions qui sont beaucoup plus peut-être légères Est-ce que toi tu es sur les réseaux sociaux ? Oui Et ? Si oui, quel réseau social est le plus addictif pour toi et pourquoi ?
- Speaker #0
Alors, je suis sur les réseaux, comme en plus c'était un peu mon métier parce que j'étais digital manager, forcément, à chaque fois qu'il y a un nouveau réseau, je vais voir ce qui se passe. Donc oui, je les teste un peu tous. Puis j'ai eu une époque où j'étais un peu blogueuse food aussi, donc voilà, j'étais aussi là-dessus. Je suis toujours sur LinkedIn, sur Instagram. Sur Facebook, de manière plutôt vraiment passive. Et puis, après, j'ai des comptes qui sont un peu dormants des fois. Pendant longtemps, on utilisait Twitter. Après, ça a changé d'usage. J'y suis moins. Il y a Telegram qui s'est créé pour d'autres usages. Moi, je suis un petit peu partout, mais ça ne veut pas dire que j'utilise tout. Je suis en veille partout. Ce que j'utilise de manière active, c'est plutôt LinkedIn et Instagram. Et celui qui peut me rendre le plus addict, serait Instagram. Maintenant, j'en suis quand même beaucoup éloignée, beaucoup écartée, mais j'ai bien vu à quel point tout était fait pour qu'on y passe le plus de temps possible.
- Speaker #1
Est-ce que tu as réussi à analyser pourquoi ?
- Speaker #0
Oui, alors clairement, il y a cette espèce de... Il y a le fait qu'ils poussent tous les snack content, là, les fameux contenus très courts, qui font que c'est facile, on scrolle, voilà, ça fait passer le temps presque, c'est devenu pour certains, allez hop, moi maintenant, je fais très attention à ça. quand je suis à l'extérieur, que j'attends quelque part, je ne sors pas mon portable, j'observe les gens, je me suis remise vraiment dans l'observation, la pleine conscience, comme on dit justement. Parce que c'est vrai qu'on a ce réflexe tout de suite dès qu'on n'a plus envie de s'ennuyer, dès qu'il y a cinq minutes, allez hop, je prends mon portable, qu'est-ce qu'il y a à regarder, il n'y a pas un truc à lire, un machin. Donc il y a cette consommation, surconsommation de contenu, il y a le fait qu'il y a des contenus qui vont être des endroits qui donnent envie d'aller, ça donne des idées de voyage, ça va être... des idées foudres. Il y a toujours une bonne raison, finalement. Et puis après, il y a certains influenceurs qui ont créé du lien avec leur communauté. Donc, comme une télé, finalement, on va aller voir le programme. Alors, qu'est-ce qui s'est passé dans la vie ? Il y a un côté voyeuriste, clairement. Et puis, mais voilà, moi, ça a commencé à m'alerter quand je me suis dit, non, mais là, en fait... J'ai perdu beaucoup de temps ce soir, j'aurais pu faire autre chose. Ou quand, en regardant certains comptes, je me rends compte que ça génère presque, je ne sais pas, de l'envie parce que c'est un endroit fabuleux dans lequel, pourquoi pas, j'aimerais bien aller. Je me dis non, mais en fait, je ne l'aurais pas vu, je n'aurais pas eu… Enfin voilà, je n'avais pas besoin de ça finalement. Mais ce n'est pas évident, c'est très insidieux. Et puis par contre, moi, j'ai beaucoup de mal avec cet appel à la surconsommation. C'est-à-dire que clairement… Les influenceurs, il y a beaucoup de ça aussi. Il y a toujours un sac, il y a toujours un truc. Alors, sur Instagram, c'est très féminin, pas que, mais forcément, il y a ce dernier truc à la mode que je vais pouvoir acheter. Et puis, si cette influenceuse-là que j'aime bien, elle me dit que ça, c'est bien, je vais aller l'acheter. Là, il y a un truc qui est très, très addictif, c'est évident. et puis il y a une surenchère après moi je l'ai vécu côté blogueur aussi donc à un moment donné il y a eu une surenchère où les gens se faisaient inviter un peu partout dans les restos, dans les trucs finalement ils disaient du bien de tout juste parce qu'ils étaient invités gratuitement moi ça m'a un peu dégoûté aussi c'est toujours quand on voit l'envers du décor que forcément ça donne à réfléchir aussi exactement oui et bah c'est merveilleux en fait parce que tu as encore répondu je crois à
- Speaker #2
la question suivante qui était la dernière question quelle est ta meilleure astuce pour pas te laisser déborder par les écrans. Je t'ai entendu dire que quand tu attendais, tu ne posais ton téléphone, tu laissais place à l'imagination, tu laissais place à peut-être un espace de créativité. Ou accepter l'ennui aussi. Là aussi, tu j'ai. Mais peut-être que c'est la meilleure astuce.
- Speaker #0
Pour moi, c'est vraiment aussi de limiter le temps. Alors, il y a des choses. C'est-à-dire que mon portable ne sera pas dans ma chambre. Ça, c'est une miette, déjà, pour éviter au lever, au... coucher, d'être tentée à un moment donné, allez hop, je me jette dessus. Donc ça me laisse un temps comme ça, pour avoir un temps le matin avant d'aller regarder ce qui se passe, et le soir de prendre un bon bouquin plutôt que de scroller. Donc ça c'est des choses où je l'ai éloignée de moi pour limiter les tentations. C'est l'autre astuce aussi. Et puis aussi en regardant sur les applis qui permettent de voir le temps qu'on passe en fait. Moi c'était un peu une prise de conscience aussi de me dire mais ce temps-là, je pourrais l'utiliser autrement en fait. Donc ça aussi, le fait de voir... en termes de quantité de temps passé sur une journée qui n'a que 24 heures, dans laquelle on est censé dormir 8 heures. Au bout d'un moment, on se dit, là, il y a un problème.
- Speaker #1
Merci beaucoup, Laetitia. C'était hyper intéressant. Merci à vous. Et on te souhaite une belle soirée.
- Speaker #0
Merci. Voilà,
- Speaker #1
c'est terminé pour aujourd'hui. Merci d'avoir écouté cet épisode. Nous espérons qu'il vous a plu. Si c'est le cas... Vous pouvez nous mettre 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. Cela nous aide beaucoup. N'hésitez pas aussi à en parler autour de vous. Vous connaissez sûrement des personnes et des familles qui se questionnent sur le sujet et qui seraient ravis d'écouter notre podcast. On vous dit à dans 15 jours pour un nouvel épisode de Brancher des Branchers.