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Brillante

Brillante #2 Nathalie Abbou Vidal, créatrice de la 1e formation certifiante à l'expertise bijoux

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29min |20/04/2024
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Brillante #2 Nathalie Abbou Vidal, créatrice de la 1e formation certifiante à l'expertise bijoux

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Description

Les femmes de la joaillerie sont passionnées et cultivées, intelligentes et créatives, bosseuses et imaginatives. Elles sont brillantes !

 

On imagine le monde des bijoux comme un secteur léger et opulent. La réalité est autre. C’est un monde qui exige l’excellence dans tous les domaines, un monde de travail acharné des artisans d’art aux mains de fée aux groupes internationaux à la puissance supranationale. Le monde des bijoux c’est aussi une certaine image de la France qui s’impose depuis le XVIIe siècle. Et dans ce monde protéiforme, les femmes ont du se sertir une place. Et elles ont réussi parce qu’elles sont brillantes.

 

Dans ce podcast, Brillante, je vous fais découvrir non pas l’envers du décor, mais la réalité du monde joaillier au féminin en interviewant les femmes de la joaillerie. A chaque fois, je leur demande un conseil pour une jeune femme qui serait tentée par ce monde où le scintillement de vitrine cache l’exigence du travail et de l’investissement personnel, pour que la prochaine génération se prépare ainsi à devenir brillante.

 

Je reçois aujourd’hui une brillante femme de la joaillerie Nathalie Abbou Vidal, experte en bijoux et créatrice de la 1e formation certifiante à l’expertise bijou.

 

Tout d’abord Nathalie nous explique pourquoi il faut faire expertiser ses bijoux : tout simplement pour prouver qu’ils nous appartiennent.

 

Ensuite elle nous expose dans quel cadre il est nécessaire de faire une expertise et quel type d’expertise : suivant que l’on veut les transmettre, les assurer ou les vendre ce ne sera pas la même chose. Et si la situation est compliquée : vol, litige, divorce, héritage,... l’expertise doit répondre à certaines exigences formelles, légales,... Comme elle est aussi expert judiciaire, elle nous décortique toutes ces subtilités.

 

C’est pour donner un cadre fiable et identique pour tous et protéger l’expert, le client et le bijou qu’elle a créé une formation qualifiante à l’expertise bijou. Et elle nous en explique toutes les facettes.

 

Nathalie nous raconte aussi son parcours. Sa première vie comme danseuse, professeur de danse et chorégraphe. Son amour pour les bijoux à la rencontre de son mari Maître artisan joaillier. Son investissement dans des cours de gemmologie et d’expertise. Son travail dans les cabinet et à Drouot. Tout ce parcours qui la mène aujourd’hui à transmettre tout ce qu’elle a appris

 

Son conseil : être passionnée et toujours faire des recherches.

Pour la trouver https://bijoux-expertise.fr/

 

Je suis Anne Desmarest de Jotemps et je donne une voix aux bijoux chaque dimanche. Et si vous aussi vous avez envie de faire parler vos bijoux et votre Maison je serai ravie de vous accompagner pour réaliser votre podcast de marque ou de vous accueillir en partenaire dans mes podcasts natifs.

 

Je vous donne RDV le mois prochain sur ce podcast Brillante et en attendant sur le podcast Le Bijou comme un bisou en alternance avec le podcast Il était une fois le bijou.

 

Faites moi plaisir soutenez le podcast en mettant des avis et des étoiles sur Spotify ou Apple podcast, en vous abonnant et en partageant l’épisode sur vos réseaux sociaux.

 

A dimanche prochain et soyez Brillante !

 

Création musicale et Ingénierie du son : Alice Krief, Les Belles Fréquences


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Je sais que vous aimez les histoires de bijoux, alors aujourd'hui je vous propose, juste après avoir écouté ce podcast, d'aller sur un autre podcast, La Voix des Bijoux. C'est le tout nouveau podcast de l'École des Arts Joyés avec le soutien de Van Cleef et Arpels. Il se présente en saison de quatre histoires, en version française comme en anglais. Et rien que dans la première saison, on y évoque le collier de Jeanne Dubarry comme les grilles de mariage de Rihanna. Je suis sûre que vous pensez comme moi, des podcasts de bijoux, il n'y en aura jamais assez. Alors, pour écouter La Voix des Bijoux, c'est sur le site de l'École des Arts Joyés et sur toutes les plateformes d'écoute. Vous le reconnaîtrez facilement sur votre application préférée, car la vignette, c'est la broche Rubilips de Salvador Dali reproduite par Henri Caxton. Alors, à vos écouteurs !

  • #1

    Ma formation forme des experts. Je donne un cadre pour faire des expertises en toute sécurité. Je souhaite protéger l'expert, protéger le client et protéger le bijou.

  • #0

    Les femmes de la joaillerie sont passionnées et cultivées, intelligentes et créatives, bosseuses et imaginatives. Elles sont brillantes. On imagine le monde des bijoux comme un secteur léger et opulent. La réalité est autre. C'est un monde qui exige l'excellence dans tous les domaines, un monde de travail acharné, des artisans d'art aux mains de fées, aux groupes internationaux, à la puissance supranationale. Le monde des bijoux, c'est aussi une certaine image de la France qui s'impose depuis le XVIIe siècle. Et dans ce monde protéiforme, les femmes ont dû se sertir une place. Et elles ont réussi, parce qu'elles sont brillantes. Dans ce podcast, Brillantes je vous fais découvrir, non pas l'envers du décor, mais la réalité du monde joaillier au féminin, en interviewant les femmes de la joaillerie. À chaque fois, je leur demande un conseil pour une jeune femme qui serait tentée par ce monde où le scintillement de vitrines cache l'exigence du travail et de l'investissement personnel, pour que la prochaine génération se prépare ainsi à devenir brillante. Je suis aujourd'hui avec une femme brillante. Nathalie Abouvidal, qui est gémologue, mais aussi experte en bijoux et bien sûr experte judiciaire, et qui a créé la formation certifiante d'expertise en bijoux. Bonjour Nathalie.

  • #1

    Bonjour Anne.

  • #0

    Nathalie, la question que je pose à tout le monde, quel est ton plus joli souvenir de bijoux ?

  • #1

    Le solitaire de ma maman. C'est un très joli solitaire qui fait deux carats. Il a une très belle couleur, il est F. La pureté, c'est du VVS1. Il est extraordinaire et il est monté très simplement sur quatre griffes pour qu'on ne voit que la pierre. Il est sur or blanc et c'est un rayon de soleil sur sa main. Et en fait, elle me l'a transmis il y a peu. Et donc, le soleil de ma maman continue à briller sur ma main.

  • #0

    Tu sais, Nathalie, je n'ai pas énormément de bijoux. Alors forcément, je les porte tous les jours. Ils ne sont pas dans un coffre. Alors du coup, est-ce que j'ai besoin de les faire expertiser ?

  • #1

    En fait, oui, il faut faire expertiser ces bijoux. Si tu as eu un cadeau... évidemment, on ne va pas t'offrir la facture. Donc, tu n'as pas de titre de propriété et tu ne sais pas ce que ça vaut, en fait. Si après, tu as hérité d'un bijou de ta grand-mère, là, il n'y a pas de facture. tu ne sais pas si c'est en or, si c'est en fixe. Donc là, c'est pareil. On va faire un document où on va expertiser le bijou, c'est-à-dire donner un avis technique. Après, on va l'estimer, c'est-à-dire lui donner une valeur. Et après, on va te l'attribuer en le mettant à ton nom.

  • #0

    Alors, si je me suis fait plaisir à moi toute seule et que j'ai eu une facture, il faut quand même que je fasse expertiser ?

  • #1

    Tout dépend de quand tu t'es fait plaisir. Si tu t'es fait plaisir il y a dix ans, Le cours de l'or a tellement augmenté de manière exponentielle qu'il se peut que ton bijou vale plus cher que quand tu l'as acheté. Après, il y a une notion de vétusté. Un bijou neuf ne vaut pas la même chose qu'un bijou d'occasion. Tu peux avoir de la vétusté aussi parce que le bijou peut être usé. Tu peux avoir cassé une pierre, tu peux avoir un fermoir défectueux. En fait, il peut perdre de la valeur. Ou alors, une pierre a été changée et à ce moment-là, tu n'avais pas de sous. Eh bien, tu as mis un oxyde au lieu de mettre un diamant. Ce n'est plus la même valeur. Donc, en fait, l'expertise est utile parce qu'elle attribue, elle valorise et elle estime à un instant T.

  • #0

    Donc, ça veut dire que tous les 10-15 ans, il faut que je fasse réexpertiser mes bijoux ?

  • #1

    Ce n'est pas forcément réexpertiser. Mais on les évalue à nouveau en faisant un avenant à une expertise avec une réactualisation au cours de l'or du jour.

  • #0

    Là, du coup, c'est une histoire de valeur. Alors, imagine que là, ce n'est pas des bijoux que moi j'ai achetés, c'est des bijoux qui viennent de la famille, ma mère, ma grand-mère ou l'arrière-grand-mère ou machin truc. Est-ce que du coup, là, il y a une valeur de vétusté qui est plus grande puisque c'est plus vieux, mais que ça a plus de valeur parce que, je ne sais pas, c'est art déco, c'est à la mode ?

  • #1

    Tout à fait. C'est cas par cas, bijoux par bijoux. On peut avoir une bague Art Deco magnifique qui va avoir beaucoup plus de valeur parce qu'elle est devenue plus rare sur le marché. Comme on peut avoir une bague des années 70 qui était peut-être très jolie à l'époque, mais qui est complètement usée, il n'y a plus de matière pour retenir les pierres. En fait, elle ne vaut plus grand-chose. Tout dépend de l'état du bijou.

  • #0

    Si mon bijou porte un grand nom ?

  • #1

    Eh bien, s'il porte un grand nom, dans ce cas-là, il faut se rapprocher de la maison qu'il a fabriquée. Regardez déjà s'il est coté, ce bijou, parce qu'il y a des bijoux qui ont une cote, parce qu'ils portent un grand nom, et d'autres qui portent un grand nom, mais qui ne sont pas si cotés que ça, sur le marché de l'occasion. Quand on va faire une valeur, on s'appuie sur le marché de l'occasion. C'est-à-dire qu'on va regarder les résultats de vente aux enchères. C'est là qu'on va trouver le prix moyen constaté du bijou. C'est sur le marché de l'occasion. Après, effectivement, en salle des ventes, il y a... des marchands qui rachètent et qui revendent aussi sur le marché de l'occasion. Donc c'est un peu flou. Il faut réussir à faire le juste prix en fonction de l'époque et de la signature. Quand on tombe sur un bijou signé d'un grand nom et qui est un peu ancien, c'est bien de se rapprocher des maisons pour pouvoir lui faire un certificat d'authentification. Ça, c'est encore autre chose. Et là, il faut vraiment se rapprocher des personnes qui sont dédiées à ce sujet-là. Ce sont des grands spécialistes.

  • #0

    Bon, on dit que j'ai fait mon expertise. Si, par exemple, on me les vole, est-ce que c'est sur ce prix-là que va se baser l'assurance pour me dire le montant de l'assurance ? Et sur ce prix-là, que va se baser l'assurance éventuellement pour me rembourser ?

  • #1

    On est tous assurés. On a tous une assurance en règle générale qui s'appelle une multirisque habitation. Ça, c'est commun à toutes les assurances. Il y a les conditions générales. Après, il y a les conditions particulières, qui sont les conditions pour lesquelles tout le monde paye. Puisqu'effectivement, on ne va pas se faire assurer pour une piscine, un terrain de tennis, si on habite en appartement. C'est évident. Donc, il faut regarder dans ces conditions particulières. Ce n'est pas intéressant, sauf quand on a un problème. Et là, il faut regarder à quelle hauteur on est remboursé. Et en fonction du plafond... auquel on est remboursé, on saura à quelle hauteur on va être remboursé en cas de sinistre. Si vous avez une expertise qui a été bien faite, normalement, votre expert doit vérifier votre contrat et vos conditions particulières et il sait à quelle hauteur vous êtes assuré et son expertise doit rentrer dans l'enveloppe que l'assurance vous a dédiée. si ça n'a pas été fait, c'est dommage, vous serez remboursé seulement sur la valeur qui aurait été accordée par l'assurance et non pas sur les 30 000 euros de bijoux que vous avez ou vous avez des factures ou des expertises si vous n'avez pas regardé votre contrat, vos conditions particulières. C'est triste, mais ça ne va pas marcher. Donc, il faut aller au bout des choses. Je sais bien que ce n'est pas passionnant. Désolée, Anne, mais c'est primordial de lire son contrat.

  • #0

    Je te pose une question un peu piège, parce que... J'ai des amis dans la police qui m'ont expliqué que, par miracle, quelquefois, ils retrouvaient des bijoux. Mais qu'en fait, il n'y a rien qui ressemble plus à une alliance qu'à une alliance, même quand elle est gravée avec le nom du chéri dedans. Et que donc, des fois, ils retrouvent le bijou et ils ne peuvent pas le donner aux gens parce qu'ils n'ont pas la preuve que c'est eux qui sont propriétaires. Et est-ce que du coup, en dehors de mon contrat d'assurance, ton expertise, elle sert à ça aussi ?

  • #1

    Ça peut servir à ça, effectivement, si on peut reconnaître les bijoux. parce que quand on fait une expertise, on détaille tout, et puis surtout, on fait des photos qui sont des photos contractuelles. Une photo contractuelle, c'est une photo qui est liée à l'objet qui est pris et qui est vraiment cette photo-là, ce n'est pas une photo prise dans un magazine. C'est contractuel.

  • #0

    C'est ça. Et ça veut dire que ce n'est pas la photo que j'ai prise à la soirée de grand-papa où tout le monde était bourré et où on ne voit pas bien mon bijou, c'est ça ?

  • #1

    En fait, ça, un assureur peut tout à fait dire que ce n'est pas ton alliance ou même si c'est ton alliance, elle est branleur. Donc, en fait, l'expertise va détailler le bijou. S'il y a une gravure dans une alliance, elle va être écrite sur l'expertise. Mais après, sincèrement, il ne faut pas rêver. Si les bijoux ont été volés, on a très peu de chances de les retrouver.

  • #0

    j'ai envie de les transmettre à mes enfants. Est-ce qu'il y a une expertise particulière ?

  • #1

    Tout à fait, on peut tout à fait donner des bijoux de son vivant, étant donné que le bijou est considéré par la loi comme un cadeau d'usage, sauf s'il a été inscrit dans un testament. Sinon, le bijou est un cadeau d'usage qu'on offre à l'occasion d'un anniversaire, d'un mariage, on a réussi son bac, on a une belle bague. Ça, ça s'appelle un cadeau d'usage. au même titre qu'un manteau, un parfum, c'est un cadeau d'usage. Eh bien, les cadeaux d'usage ne sont pas soumis à l'impôt. C'est l'article 852 du Code civil. Dans ce cas-là, tu peux transmettre de ton vivant, en gardant l'usufruit, tes bijoux à tes enfants. Donc,

  • #0

    ça veut dire que je fais expertiser pour qu'eux aient une valeur d'assurance et que moi, je porte le bijou.

  • #1

    Tout à fait. Seulement, ils en seront propriétaires plus tard parce que tu leur as donné, c'est contractuel, ces deux parties qui sont d'accord. Il y en a un qui donne et l'autre qui prend. Donateur, donataire. Faites une expertise en fin de partage ou alors une expertise en fin de donation.

  • #0

    J'ai fait expertiser, moi, mon bijou. Et donc, quand je le donne, comment ? Je sais que, par exemple, que c'est à ma fille. C'est une autre expertise.

  • #1

    En fait, on prend l'expertise et on la renomme au nom de ta fille, tout simplement. Et ça devient son bijou. Ça s'appelle donc une expertise en fin de donation.

  • #0

    En fin, c'est-à-dire dans l'objectif d'une donation. Ça ne veut pas dire que c'est fini.

  • #1

    Non, du tout.

  • #0

    Alors maintenant, continuons ma petite histoire familiale. Cette fois-ci, j'hérite d'un bijou. ou je suis morte et les enfants en héritent. Est-ce qu'il y a une estimation et comment elle s'appelle ?

  • #1

    C'est une estimation en fin de partage. On va les valoriser, les expertiser et puis les attribuer aux héritiers.

  • #0

    Donc chacun va avoir son papier.

  • #1

    Exactement.

  • #0

    Autre cas de figure, je me suis fait voler mes bijoux et mon assurance me dit qu'elle me rembourse et je trouve que ce n'est pas assez.

  • #1

    Alors ce qu'il faut savoir, c'est que les assurances ont des experts. L'assurance est une partie, l'assuré est une autre partie. Et l'assuré, lui, ne prend pas d'expert. Jamais, parce qu'il ne sait pas. Et en fait, c'est un combat inégal. Tu as le droit de prendre un expert pour t'assister si tu as été cambriolé. Et ça, c'est un combat à force égale. L'assurance a son expert, l'assuré a son expert. Les deux experts vont échanger et peuvent se mettre éventuellement d'accord. sur une somme, une indemnisation.

  • #0

    Si je veux vendre mes bijoux dans une grande maison de vente ou à Drou, est-ce qu'il faut que je fasse expertiser mes bijoux avant ?

  • #1

    Il faut faire expertiser ses bijoux avant, déjà pour avoir une idée. Et c'est vrai qu'après, il vaut mieux aller voir un expert qu'un bijoutier, qui n'est pas du tout coutumier des prix d'occasion. Donc en fait, il pourrait vous induire en erreur. Le prix du marché de l'occasion, c'est quelque chose de très compliqué. Et il n'y a que les experts qui savent le faire. Il peut éventuellement travailler pour une maison de vente. Il va faire des fiches techniques sur les bijoux, puisqu'un expert n'achète pas et ne vend pas, ce qui garantit l'impartialité du prix. Il va faire des photos. Il va faire un pré-catalogue en amenant tes bijoux et puis les autres. Et après, ils vont être présentés au commissaire priseur. Après, ils vont passer en salle des ventes.

  • #0

    Et comment je le trouve, mon expert ?

  • #1

    Il y a des chambres d'experts. Et puis surtout, il y a l'annuaire des experts de justice. Et là, effectivement, on ne va trouver que des experts qui sont reconnus et compétents.

  • #0

    Alors justement, ça m'intrigue ça, parce que tout à l'heure, quand je t'ai présenté, j'ai dit que tu étais donc une experte en bijoux et une experte judiciaire. Ce n'est pas pareil ?

  • #1

    Non, surtout qu'on dit expert de justice près d'une cour d'appel Moi, en l'occurrence, c'est la cour d'appel de Montpellier. On ne peut pas employer le terme expert judiciaire On est expert judiciaire quand on est mandaté par un juge. Sinon, on est expert de justice près d'une cour d'appel.

  • #0

    Et donc, il faut aller chercher un expert de justice rattaché près de la cour d'appel, à côté de chez soi. Avant d'être actif en étant expert judiciaire, l'expert qui est expert près de la cour de justice, il a quoi comme formation ? Comment il a ce titre-là ?

  • #1

    Il y a une formation qui a commencé cette année et qui est obligatoire avant de pouvoir être nommé. Mais jusqu'à présent, on était nommé par réputation, sérieux et compétence. il faut être quelqu'un de reconnu dans le métier pour être expert de justice.

  • #0

    Donc en fait, c'est plutôt la Cour de justice qui vous choisit ?

  • #1

    Non. Il y a quand même une procédure à faire et ils font une enquête sur nous. Quand on est nommé, c'est un honneur. on prête serment.

  • #0

    Et donc, quand ils t'activent pour un dossier, qu'est-ce que tu dois faire ?

  • #1

    Quand on est expert de justice et qu'on est missionné par le juge, on est la main du juge. C'est une énorme responsabilité. Donc, il faut bien lire la mission, voir si, par malheur, on connaît quelqu'un dans le dossier. On ne peut pas le faire parce qu'on serait jugé parti. Donc après, je vais déjà accepter la mission, qui peut être très différente. Il peut s'agir... d'un cambriolage qui a mal tourné, d'un problème entre un client et un vendeur, d'un problème sur une pierre, d'un problème sur une origine de mine, par exemple, pour une pierre. C'est très, très varié, un héritage qui ne se passe pas bien. Et en fait, je vais accepter la mission. Je vais respecter toute la procédure judiciaire qui est très rigoureuse et pleine de méthodes. Et en fait, le juge va me demander mon avis technique. Entendre les parties, respecter... le contradictoire et amener mes conclusions que je remets au juge dans un rapport.

  • #0

    Ça veut dire quoi, respecter le contradictoire ?

  • #1

    Eh bien, tout simplement, parce qu'il y a deux parties. S'il y a un procès, ils ne sont vraiment pas d'accord. Ça veut dire écouter ce que chacun a à dire et apporter comme document ou élément.

  • #0

    Et ça arrive souvent ?

  • #1

    En fait, c'est très secret, donc on ne sait pas.

  • #0

    Et maintenant, si j'aborde le marché de la vente aux enchères. Est-ce qu'il y a des choses particulières faites par les experts dedans ?

  • #1

    Tous les commissaires priseurs ont des experts, donc des experts par spécialité. Donc effectivement, on trouve des experts en bijoux auprès des commissaires priseurs. Il y a des experts qui sont apporteurs d'affaires et il y a des maisons de vente qui ont besoin d'experts pour expertiser les bijoux qu'on leur a apportés. Chaque expert peut avoir aussi sa spécialisation. Il va donner un avis technique et il va donner un ordre d'idées de valeur. Ce n'est pas la même chose. L'expertise, c'est de la technique. On va aller chercher les poinçons, les griffes, la pierre, de quelle époque elle est, si elle a une signature, si elle n'en a pas. On va chercher toutes les particularités du bijou pour faire une vraie fiche technique. Ce qui fait que la personne qui sera intéressée en salle des ventes, elle aura tous les détails possibles sur le bijou. L'expert va aussi faire de très belles photos, des photos avec des détails sur un poinçon si nécessaire, sur une inclusion si nécessaire, et puis dans sa globalité. Et puis après, l'expert va faire le prix. Le prix se décompose en trois parties. Il y a un prix de réserve. C'est le prix en dessous duquel on ne vendra pas le bijou. Ce prix-là, il protège le client. Après, il y a l'estimation basse et l'estimation haute. Ça, c'est le prix qui est visible sur le catalogue, donc visible par le public. Cette fourchette de prix, ça donne une idée des possibles au niveau de la valeur de ce qui va s'adjuger. Donc, l'expert sert à... expertisé au niveau technique et à valoriser le bijou.

  • #0

    Mais quand il valorise, si je comprends bien, dans le cadre des enchères, il ne met pas le même prix que quand c'est mon expert pour mon assurance ?

  • #1

    Évidemment que non. Puisqu'un prix aux enchères, même quand il est adjugé, il est adjugé hors frais marteau. Après, quand on achète aux enchères, il y a toujours des frais. C'est normal. Donc, il faut rajouter la valeur des frais d'adjudication. qui varient dans les salles des ventes de 25 à 32-33% de l'adjudication. Et puis après, il faut le confronter au marché de l'occasion pour pouvoir donner une valeur en fin d'assurance, prix moyen constaté sur le marché de l'occasion ou vente aux enchères, frais d'adjudication inclus.

  • #0

    C'est quand même un métier qui est compliqué, ce métier d'expert, parce qu'il y a le prix où tu dis que mes bijoux actuels ont tel prix, il y a le prix. Pour l'assurance où tu fais un prix qui va durer à peu près 10 ans, il y a le prix quand je veux vendre aux enchères, où là le prix doit être intéressant, sexy pour les acheteurs. Mais est-ce que si tu te plantes, ça t'implique personnellement ?

  • #1

    L'expert a une responsabilité quinquennale sur tout ce qu'il écrit, valorise, expertise. Ça veut dire que si on a un problème sur un bijou et que ça fait 4 ans et 11 mois, l'acheteur peut engager une procédure et la procédure peut durer 10 ans. Donc l'expert est responsable et l'étude est responsable. Donc si on a fait une bêtise, une grosse bêtise dans une fiche produit quand on vend aux enchères, le client va se retourner contre l'étude et l'étude va se retourner contre l'expert. Là, ce n'est pas bon du tout. L'expert est responsable 5 ans sur son expertise, sur tout ce qu'il a écrit et signé. Donc, s'il a fait une erreur, il est responsable au civil, il perce toute sa crédibilité, parce que ça va se savoir, et après, s'il fait partie d'une chambre ou s'il est expert de justice, il peut être radié.

  • #0

    Donc, être expert pour le privé, judiciaire ou pour les ventes aux enchères, c'est assez complexe. Et donc, toi, tu as créé une formation certifiante qui n'existait pas avant, justement pour créer un métier bien cadré d'expert en bijoux. Et donc, déjà, le premier boulot de cette formation, ça va être de former l'expert à tout ce que tu viens de me raconter, je suppose.

  • #1

    Oui.

  • #0

    Tu lui fais ingurgiter plein de textes de loi.

  • #1

    Exactement. Je cite au moins une centaine de textes de loi. Je me réfère au Code civil, au Code des assurances, au Code du commerce. et en fait aussi beaucoup aux jurisprudences, c'est très important. En fait, je donne un cadre pour faire des expertises en toute sécurité. C'est-à-dire que je souhaite protéger l'expert, protéger le client et protéger le bijou. Concernant l'expert, je lui donne un cadre et une méthode de travail, une vraie méthodologie pour le protéger. Par exemple, ne pas prendre des bijoux si on n'a pas fait signer une décharge. On peut tout à fait avoir des bijoux qui proviennent d'un vol. et dans ce cas-là, on prend aussi cher que le recelleur. Donc, il faut faire signer des documents préalables pour que toutes les parties soient en accord. et pour que l'expert ne prenne aucun risque et puisse faire son expertise en toute sérénité.

  • #0

    Avec cette formation qui est certifiante, on va pouvoir avoir toute une nouvelle génération d'experts.

  • #1

    Oui, une nouvelle génération d'experts où on va redonner des lettres de noblesse aux experts. Elles protègent l'expert. Par exemple, on peut avoir des clients qui ne sont pas propriétaires des bijoux. Donc, on fait signer une décharge avec différentes informations à l'intérieur, comme quoi... Ils sont bien propriétaires des bijoux, ils sont majeurs, ils ne sont ni sous tutelle ni sous curatelle. Et ça, ça protège déjà l'expert à la base, au moins de tout problème de recel.

  • #0

    Et ta formation, elle protège aussi le client, tu m'as dit ?

  • #1

    Ma formation protège le client parce que je forme des experts qui vont émettre des documents qui sont recevables par les notaires, les assurances, l'ordre d'héritage, les maisons de vente, etc.

  • #0

    Et ta formation protège aussi les bijoux ?

  • #1

    Oui, parce qu'en fait, en faisant une fiche technique bien décrite et une belle valorisation du bijou, ça va faire prendre conscience au client qu'il faut peut-être préserver ce bijou, ne pas le fondre, ne pas forcément le transformer. Et donc, il va prendre conscience de la valeur et que cette valeur entre dans le patrimoine du bijou français.

  • #0

    Maintenant, on va parler un petit peu de ton parcours. Parce que si je me souviens bien, tu n'as pas du tout commencé dans les pigeons. Tu étais danseuse, non ?

  • #1

    Oui, tout à fait. J'étais professeure de danse et chorégraphe. J'ai même été chorégraphe pour une cérémonie d'ouverture. J'avais une école de danse où j'avais à peu près 140 élèves. J'enseignais la danse classique, la danse contemporaine, le jazz. J'ai même enseigné le fitness aussi. C'était une très, très jolie période de ma vie. puis j'ai rencontré mon mari qui est artisan, bijoutier, joaillier. J'ai travaillé avec lui d'abord pour lui faire plaisir, puis je me suis professionnalisée parce que ça ne me suffisait pas. Donc j'ai repris mes études à l'ING où j'ai fait une formation en gémologie. Puis quelques années plus tard, j'ai repris à nouveau mes études avec la World Gem Foundation pour me former sur la gradation du diamant naturel et de synthèse. Je suis après rentrée dans des études à Drou en tant qu'expert. Puis j'ai été nommée experte de justice près de la cour d'appel de Montpellier. Et après, j'ai encha��né sur créer une formation sur l'expertise de bijoux parce que ça n'existait pas, ça manquait. Et j'avais vraiment envie d'apporter ma contribution à ce métier que je trouve formidable.

  • #0

    et donc entre le moment où tu deviens gémologue avec toutes tes gradations et le moment où tu deviens expert de bijoux tu as appris sur le tas en fait

  • #1

    Oui, on apprend sur le tas, c'est l'expérience qu'on peut avoir en salle des ventes, l'expérience qu'on a aussi en boutique. C'est très intéressant quand on est expert d'avoir travaillé proche d'un atelier parce qu'on sait comment est fait le bijou.

  • #0

    Puis surtout, là où tu es, les gens connaissent ton magasin, ton mari et où tu es. Et donc du coup, ils t'amènent leurs bijoux.

  • #1

    Parfois, certains clients m'amènent des boîtes à bijoux. Et en fait, quand on les ouvre, parfois... Béli a un vrai trésor. Il m'est arrivé, par exemple, de recevoir une cliente qui avait acheté une maison de maître et qui l'avait restaurée. Elle avait cassé une cloison. Dans la cloison, il y avait un écran. Dans cet écran, il y avait une bague. Une bague très brillante. La cliente me la porte, je l'ouvre et je découvre un magnifique solitaire en or blanc, tout épaulé de diamants, de 5 carats 03. Je l'ai expertisé, c'était un diamant de couleur F, pureté VS1, sans fluorescence, extraordinaire, une taille ancienne. Il était tellement joli qu'en fait, la cliente l'a conservé, on lui a mis à la taille et maintenant, ce diamant ne la quitte plus. À d'autres moments, lorsque certaines personnes viennent avec des lots de bijoux pour les fondre, et qu'il y a un bijou vraiment très joli, rare, exceptionnel, ancien ou parfois même signé, je conseille à mon client tout simplement de me le confier afin que je le vende aux enchères. Récemment, j'ai eu une cliente qui a voulu fondre un pendentif signé Georges L'Enfant. Alors forcément, je lui ai conseillé de le vendre aux enchères. Il y a aussi des bijoux typiques, des bijoux régionaux. Par exemple, il y a des poissardes qui sont des boucles d'oreilles qu'on ne trouve plus beaucoup parce qu'elles ont souvent été fondues. Et en fait, la rareté fait qu'elles font de très belles valeurs en salle des ventes. Il y a aussi les grenades de Perpignan. Il n'y a pas de mine à Perpignan, mais il y a un savoir-faire à Perpignan avec des grenats qui sont rhodolites, c'est-à-dire qu'ils ont une couleur violine pourpre qui est absolument exceptionnelle. Et ces grenats sont montés sur paillons avec une technique très spécifique à Perpignan. Et allez savoir pourquoi, mais ils sont très prisés en Chine. C'est pourquoi je conseille à mes clients ou de les conserver ou alors de les vendre aux enchères.

  • #0

    Alors, dernière question, Nathalie. Si tu avais un conseil à donner à une jeune femme qui voudrait faire comme toi, tu lui dirais quoi ?

  • #1

    Je lui conseillerais de devenir expert en bijoux, bien sûr. Il faut beaucoup travailler, se renseigner, être curieux et oser. Oser pousser les portes des commissaires priseurs, d'aller voir les experts, aller voir les salles des ventes, liser les livres sur les bijoux. Renseignez-vous, faites de la gémologie, cherchez, n'arrêtez jamais de chercher. Le métier d'expert, c'est un métier de chercheur.

  • #0

    Est-ce que tu m'as tout dit ?

  • #1

    Oui, je crois, on a fait le tour.

  • #0

    Alors, on va s'arrêter là.

  • #1

    Si tu veux. Allez,

  • #0

    au revoir Nathalie.

  • #1

    Au revoir Anne. Merci. Avec plaisir.

  • #0

    Alors, si on veut suivre ta formation, on va te chercher Nathalie Abou-Vidal sur LinkedIn ou alors sur ton site qui s'appelle bijoux au pluriel avec un x-expertise. au singulier sans S .fr Merci d'avoir écouté Brillante. Je suis Anne Desmarais de Jotan et je donne une voix aux bijoux chaque dimanche. Et si vous aussi vous avez envie de faire parler vos bijoux et votre maison, je serais ravie de vous accompagner pour réaliser votre podcast de marque ou vous accueillir en partenaire dans mes podcasts natifs. Je vous donne rendez-vous le mois prochain sur ce podcast brillant. Et en attendant, sur le podcast, le bijou comme un bisou, en alternance avec le podcast, il était une fois le bijou. Faites-moi plaisir, soutenez le podcast en mettant des avis, des étoiles sur Spotify ou Apple Podcast. Abonnez-vous et partagez l'épisode sur vos réseaux sociaux. À dimanche prochain et soyez brillants !

Description

Les femmes de la joaillerie sont passionnées et cultivées, intelligentes et créatives, bosseuses et imaginatives. Elles sont brillantes !

 

On imagine le monde des bijoux comme un secteur léger et opulent. La réalité est autre. C’est un monde qui exige l’excellence dans tous les domaines, un monde de travail acharné des artisans d’art aux mains de fée aux groupes internationaux à la puissance supranationale. Le monde des bijoux c’est aussi une certaine image de la France qui s’impose depuis le XVIIe siècle. Et dans ce monde protéiforme, les femmes ont du se sertir une place. Et elles ont réussi parce qu’elles sont brillantes.

 

Dans ce podcast, Brillante, je vous fais découvrir non pas l’envers du décor, mais la réalité du monde joaillier au féminin en interviewant les femmes de la joaillerie. A chaque fois, je leur demande un conseil pour une jeune femme qui serait tentée par ce monde où le scintillement de vitrine cache l’exigence du travail et de l’investissement personnel, pour que la prochaine génération se prépare ainsi à devenir brillante.

 

Je reçois aujourd’hui une brillante femme de la joaillerie Nathalie Abbou Vidal, experte en bijoux et créatrice de la 1e formation certifiante à l’expertise bijou.

 

Tout d’abord Nathalie nous explique pourquoi il faut faire expertiser ses bijoux : tout simplement pour prouver qu’ils nous appartiennent.

 

Ensuite elle nous expose dans quel cadre il est nécessaire de faire une expertise et quel type d’expertise : suivant que l’on veut les transmettre, les assurer ou les vendre ce ne sera pas la même chose. Et si la situation est compliquée : vol, litige, divorce, héritage,... l’expertise doit répondre à certaines exigences formelles, légales,... Comme elle est aussi expert judiciaire, elle nous décortique toutes ces subtilités.

 

C’est pour donner un cadre fiable et identique pour tous et protéger l’expert, le client et le bijou qu’elle a créé une formation qualifiante à l’expertise bijou. Et elle nous en explique toutes les facettes.

 

Nathalie nous raconte aussi son parcours. Sa première vie comme danseuse, professeur de danse et chorégraphe. Son amour pour les bijoux à la rencontre de son mari Maître artisan joaillier. Son investissement dans des cours de gemmologie et d’expertise. Son travail dans les cabinet et à Drouot. Tout ce parcours qui la mène aujourd’hui à transmettre tout ce qu’elle a appris

 

Son conseil : être passionnée et toujours faire des recherches.

Pour la trouver https://bijoux-expertise.fr/

 

Je suis Anne Desmarest de Jotemps et je donne une voix aux bijoux chaque dimanche. Et si vous aussi vous avez envie de faire parler vos bijoux et votre Maison je serai ravie de vous accompagner pour réaliser votre podcast de marque ou de vous accueillir en partenaire dans mes podcasts natifs.

 

Je vous donne RDV le mois prochain sur ce podcast Brillante et en attendant sur le podcast Le Bijou comme un bisou en alternance avec le podcast Il était une fois le bijou.

 

Faites moi plaisir soutenez le podcast en mettant des avis et des étoiles sur Spotify ou Apple podcast, en vous abonnant et en partageant l’épisode sur vos réseaux sociaux.

 

A dimanche prochain et soyez Brillante !

 

Création musicale et Ingénierie du son : Alice Krief, Les Belles Fréquences


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Je sais que vous aimez les histoires de bijoux, alors aujourd'hui je vous propose, juste après avoir écouté ce podcast, d'aller sur un autre podcast, La Voix des Bijoux. C'est le tout nouveau podcast de l'École des Arts Joyés avec le soutien de Van Cleef et Arpels. Il se présente en saison de quatre histoires, en version française comme en anglais. Et rien que dans la première saison, on y évoque le collier de Jeanne Dubarry comme les grilles de mariage de Rihanna. Je suis sûre que vous pensez comme moi, des podcasts de bijoux, il n'y en aura jamais assez. Alors, pour écouter La Voix des Bijoux, c'est sur le site de l'École des Arts Joyés et sur toutes les plateformes d'écoute. Vous le reconnaîtrez facilement sur votre application préférée, car la vignette, c'est la broche Rubilips de Salvador Dali reproduite par Henri Caxton. Alors, à vos écouteurs !

  • #1

    Ma formation forme des experts. Je donne un cadre pour faire des expertises en toute sécurité. Je souhaite protéger l'expert, protéger le client et protéger le bijou.

  • #0

    Les femmes de la joaillerie sont passionnées et cultivées, intelligentes et créatives, bosseuses et imaginatives. Elles sont brillantes. On imagine le monde des bijoux comme un secteur léger et opulent. La réalité est autre. C'est un monde qui exige l'excellence dans tous les domaines, un monde de travail acharné, des artisans d'art aux mains de fées, aux groupes internationaux, à la puissance supranationale. Le monde des bijoux, c'est aussi une certaine image de la France qui s'impose depuis le XVIIe siècle. Et dans ce monde protéiforme, les femmes ont dû se sertir une place. Et elles ont réussi, parce qu'elles sont brillantes. Dans ce podcast, Brillantes je vous fais découvrir, non pas l'envers du décor, mais la réalité du monde joaillier au féminin, en interviewant les femmes de la joaillerie. À chaque fois, je leur demande un conseil pour une jeune femme qui serait tentée par ce monde où le scintillement de vitrines cache l'exigence du travail et de l'investissement personnel, pour que la prochaine génération se prépare ainsi à devenir brillante. Je suis aujourd'hui avec une femme brillante. Nathalie Abouvidal, qui est gémologue, mais aussi experte en bijoux et bien sûr experte judiciaire, et qui a créé la formation certifiante d'expertise en bijoux. Bonjour Nathalie.

  • #1

    Bonjour Anne.

  • #0

    Nathalie, la question que je pose à tout le monde, quel est ton plus joli souvenir de bijoux ?

  • #1

    Le solitaire de ma maman. C'est un très joli solitaire qui fait deux carats. Il a une très belle couleur, il est F. La pureté, c'est du VVS1. Il est extraordinaire et il est monté très simplement sur quatre griffes pour qu'on ne voit que la pierre. Il est sur or blanc et c'est un rayon de soleil sur sa main. Et en fait, elle me l'a transmis il y a peu. Et donc, le soleil de ma maman continue à briller sur ma main.

  • #0

    Tu sais, Nathalie, je n'ai pas énormément de bijoux. Alors forcément, je les porte tous les jours. Ils ne sont pas dans un coffre. Alors du coup, est-ce que j'ai besoin de les faire expertiser ?

  • #1

    En fait, oui, il faut faire expertiser ces bijoux. Si tu as eu un cadeau... évidemment, on ne va pas t'offrir la facture. Donc, tu n'as pas de titre de propriété et tu ne sais pas ce que ça vaut, en fait. Si après, tu as hérité d'un bijou de ta grand-mère, là, il n'y a pas de facture. tu ne sais pas si c'est en or, si c'est en fixe. Donc là, c'est pareil. On va faire un document où on va expertiser le bijou, c'est-à-dire donner un avis technique. Après, on va l'estimer, c'est-à-dire lui donner une valeur. Et après, on va te l'attribuer en le mettant à ton nom.

  • #0

    Alors, si je me suis fait plaisir à moi toute seule et que j'ai eu une facture, il faut quand même que je fasse expertiser ?

  • #1

    Tout dépend de quand tu t'es fait plaisir. Si tu t'es fait plaisir il y a dix ans, Le cours de l'or a tellement augmenté de manière exponentielle qu'il se peut que ton bijou vale plus cher que quand tu l'as acheté. Après, il y a une notion de vétusté. Un bijou neuf ne vaut pas la même chose qu'un bijou d'occasion. Tu peux avoir de la vétusté aussi parce que le bijou peut être usé. Tu peux avoir cassé une pierre, tu peux avoir un fermoir défectueux. En fait, il peut perdre de la valeur. Ou alors, une pierre a été changée et à ce moment-là, tu n'avais pas de sous. Eh bien, tu as mis un oxyde au lieu de mettre un diamant. Ce n'est plus la même valeur. Donc, en fait, l'expertise est utile parce qu'elle attribue, elle valorise et elle estime à un instant T.

  • #0

    Donc, ça veut dire que tous les 10-15 ans, il faut que je fasse réexpertiser mes bijoux ?

  • #1

    Ce n'est pas forcément réexpertiser. Mais on les évalue à nouveau en faisant un avenant à une expertise avec une réactualisation au cours de l'or du jour.

  • #0

    Là, du coup, c'est une histoire de valeur. Alors, imagine que là, ce n'est pas des bijoux que moi j'ai achetés, c'est des bijoux qui viennent de la famille, ma mère, ma grand-mère ou l'arrière-grand-mère ou machin truc. Est-ce que du coup, là, il y a une valeur de vétusté qui est plus grande puisque c'est plus vieux, mais que ça a plus de valeur parce que, je ne sais pas, c'est art déco, c'est à la mode ?

  • #1

    Tout à fait. C'est cas par cas, bijoux par bijoux. On peut avoir une bague Art Deco magnifique qui va avoir beaucoup plus de valeur parce qu'elle est devenue plus rare sur le marché. Comme on peut avoir une bague des années 70 qui était peut-être très jolie à l'époque, mais qui est complètement usée, il n'y a plus de matière pour retenir les pierres. En fait, elle ne vaut plus grand-chose. Tout dépend de l'état du bijou.

  • #0

    Si mon bijou porte un grand nom ?

  • #1

    Eh bien, s'il porte un grand nom, dans ce cas-là, il faut se rapprocher de la maison qu'il a fabriquée. Regardez déjà s'il est coté, ce bijou, parce qu'il y a des bijoux qui ont une cote, parce qu'ils portent un grand nom, et d'autres qui portent un grand nom, mais qui ne sont pas si cotés que ça, sur le marché de l'occasion. Quand on va faire une valeur, on s'appuie sur le marché de l'occasion. C'est-à-dire qu'on va regarder les résultats de vente aux enchères. C'est là qu'on va trouver le prix moyen constaté du bijou. C'est sur le marché de l'occasion. Après, effectivement, en salle des ventes, il y a... des marchands qui rachètent et qui revendent aussi sur le marché de l'occasion. Donc c'est un peu flou. Il faut réussir à faire le juste prix en fonction de l'époque et de la signature. Quand on tombe sur un bijou signé d'un grand nom et qui est un peu ancien, c'est bien de se rapprocher des maisons pour pouvoir lui faire un certificat d'authentification. Ça, c'est encore autre chose. Et là, il faut vraiment se rapprocher des personnes qui sont dédiées à ce sujet-là. Ce sont des grands spécialistes.

  • #0

    Bon, on dit que j'ai fait mon expertise. Si, par exemple, on me les vole, est-ce que c'est sur ce prix-là que va se baser l'assurance pour me dire le montant de l'assurance ? Et sur ce prix-là, que va se baser l'assurance éventuellement pour me rembourser ?

  • #1

    On est tous assurés. On a tous une assurance en règle générale qui s'appelle une multirisque habitation. Ça, c'est commun à toutes les assurances. Il y a les conditions générales. Après, il y a les conditions particulières, qui sont les conditions pour lesquelles tout le monde paye. Puisqu'effectivement, on ne va pas se faire assurer pour une piscine, un terrain de tennis, si on habite en appartement. C'est évident. Donc, il faut regarder dans ces conditions particulières. Ce n'est pas intéressant, sauf quand on a un problème. Et là, il faut regarder à quelle hauteur on est remboursé. Et en fonction du plafond... auquel on est remboursé, on saura à quelle hauteur on va être remboursé en cas de sinistre. Si vous avez une expertise qui a été bien faite, normalement, votre expert doit vérifier votre contrat et vos conditions particulières et il sait à quelle hauteur vous êtes assuré et son expertise doit rentrer dans l'enveloppe que l'assurance vous a dédiée. si ça n'a pas été fait, c'est dommage, vous serez remboursé seulement sur la valeur qui aurait été accordée par l'assurance et non pas sur les 30 000 euros de bijoux que vous avez ou vous avez des factures ou des expertises si vous n'avez pas regardé votre contrat, vos conditions particulières. C'est triste, mais ça ne va pas marcher. Donc, il faut aller au bout des choses. Je sais bien que ce n'est pas passionnant. Désolée, Anne, mais c'est primordial de lire son contrat.

  • #0

    Je te pose une question un peu piège, parce que... J'ai des amis dans la police qui m'ont expliqué que, par miracle, quelquefois, ils retrouvaient des bijoux. Mais qu'en fait, il n'y a rien qui ressemble plus à une alliance qu'à une alliance, même quand elle est gravée avec le nom du chéri dedans. Et que donc, des fois, ils retrouvent le bijou et ils ne peuvent pas le donner aux gens parce qu'ils n'ont pas la preuve que c'est eux qui sont propriétaires. Et est-ce que du coup, en dehors de mon contrat d'assurance, ton expertise, elle sert à ça aussi ?

  • #1

    Ça peut servir à ça, effectivement, si on peut reconnaître les bijoux. parce que quand on fait une expertise, on détaille tout, et puis surtout, on fait des photos qui sont des photos contractuelles. Une photo contractuelle, c'est une photo qui est liée à l'objet qui est pris et qui est vraiment cette photo-là, ce n'est pas une photo prise dans un magazine. C'est contractuel.

  • #0

    C'est ça. Et ça veut dire que ce n'est pas la photo que j'ai prise à la soirée de grand-papa où tout le monde était bourré et où on ne voit pas bien mon bijou, c'est ça ?

  • #1

    En fait, ça, un assureur peut tout à fait dire que ce n'est pas ton alliance ou même si c'est ton alliance, elle est branleur. Donc, en fait, l'expertise va détailler le bijou. S'il y a une gravure dans une alliance, elle va être écrite sur l'expertise. Mais après, sincèrement, il ne faut pas rêver. Si les bijoux ont été volés, on a très peu de chances de les retrouver.

  • #0

    j'ai envie de les transmettre à mes enfants. Est-ce qu'il y a une expertise particulière ?

  • #1

    Tout à fait, on peut tout à fait donner des bijoux de son vivant, étant donné que le bijou est considéré par la loi comme un cadeau d'usage, sauf s'il a été inscrit dans un testament. Sinon, le bijou est un cadeau d'usage qu'on offre à l'occasion d'un anniversaire, d'un mariage, on a réussi son bac, on a une belle bague. Ça, ça s'appelle un cadeau d'usage. au même titre qu'un manteau, un parfum, c'est un cadeau d'usage. Eh bien, les cadeaux d'usage ne sont pas soumis à l'impôt. C'est l'article 852 du Code civil. Dans ce cas-là, tu peux transmettre de ton vivant, en gardant l'usufruit, tes bijoux à tes enfants. Donc,

  • #0

    ça veut dire que je fais expertiser pour qu'eux aient une valeur d'assurance et que moi, je porte le bijou.

  • #1

    Tout à fait. Seulement, ils en seront propriétaires plus tard parce que tu leur as donné, c'est contractuel, ces deux parties qui sont d'accord. Il y en a un qui donne et l'autre qui prend. Donateur, donataire. Faites une expertise en fin de partage ou alors une expertise en fin de donation.

  • #0

    J'ai fait expertiser, moi, mon bijou. Et donc, quand je le donne, comment ? Je sais que, par exemple, que c'est à ma fille. C'est une autre expertise.

  • #1

    En fait, on prend l'expertise et on la renomme au nom de ta fille, tout simplement. Et ça devient son bijou. Ça s'appelle donc une expertise en fin de donation.

  • #0

    En fin, c'est-à-dire dans l'objectif d'une donation. Ça ne veut pas dire que c'est fini.

  • #1

    Non, du tout.

  • #0

    Alors maintenant, continuons ma petite histoire familiale. Cette fois-ci, j'hérite d'un bijou. ou je suis morte et les enfants en héritent. Est-ce qu'il y a une estimation et comment elle s'appelle ?

  • #1

    C'est une estimation en fin de partage. On va les valoriser, les expertiser et puis les attribuer aux héritiers.

  • #0

    Donc chacun va avoir son papier.

  • #1

    Exactement.

  • #0

    Autre cas de figure, je me suis fait voler mes bijoux et mon assurance me dit qu'elle me rembourse et je trouve que ce n'est pas assez.

  • #1

    Alors ce qu'il faut savoir, c'est que les assurances ont des experts. L'assurance est une partie, l'assuré est une autre partie. Et l'assuré, lui, ne prend pas d'expert. Jamais, parce qu'il ne sait pas. Et en fait, c'est un combat inégal. Tu as le droit de prendre un expert pour t'assister si tu as été cambriolé. Et ça, c'est un combat à force égale. L'assurance a son expert, l'assuré a son expert. Les deux experts vont échanger et peuvent se mettre éventuellement d'accord. sur une somme, une indemnisation.

  • #0

    Si je veux vendre mes bijoux dans une grande maison de vente ou à Drou, est-ce qu'il faut que je fasse expertiser mes bijoux avant ?

  • #1

    Il faut faire expertiser ses bijoux avant, déjà pour avoir une idée. Et c'est vrai qu'après, il vaut mieux aller voir un expert qu'un bijoutier, qui n'est pas du tout coutumier des prix d'occasion. Donc en fait, il pourrait vous induire en erreur. Le prix du marché de l'occasion, c'est quelque chose de très compliqué. Et il n'y a que les experts qui savent le faire. Il peut éventuellement travailler pour une maison de vente. Il va faire des fiches techniques sur les bijoux, puisqu'un expert n'achète pas et ne vend pas, ce qui garantit l'impartialité du prix. Il va faire des photos. Il va faire un pré-catalogue en amenant tes bijoux et puis les autres. Et après, ils vont être présentés au commissaire priseur. Après, ils vont passer en salle des ventes.

  • #0

    Et comment je le trouve, mon expert ?

  • #1

    Il y a des chambres d'experts. Et puis surtout, il y a l'annuaire des experts de justice. Et là, effectivement, on ne va trouver que des experts qui sont reconnus et compétents.

  • #0

    Alors justement, ça m'intrigue ça, parce que tout à l'heure, quand je t'ai présenté, j'ai dit que tu étais donc une experte en bijoux et une experte judiciaire. Ce n'est pas pareil ?

  • #1

    Non, surtout qu'on dit expert de justice près d'une cour d'appel Moi, en l'occurrence, c'est la cour d'appel de Montpellier. On ne peut pas employer le terme expert judiciaire On est expert judiciaire quand on est mandaté par un juge. Sinon, on est expert de justice près d'une cour d'appel.

  • #0

    Et donc, il faut aller chercher un expert de justice rattaché près de la cour d'appel, à côté de chez soi. Avant d'être actif en étant expert judiciaire, l'expert qui est expert près de la cour de justice, il a quoi comme formation ? Comment il a ce titre-là ?

  • #1

    Il y a une formation qui a commencé cette année et qui est obligatoire avant de pouvoir être nommé. Mais jusqu'à présent, on était nommé par réputation, sérieux et compétence. il faut être quelqu'un de reconnu dans le métier pour être expert de justice.

  • #0

    Donc en fait, c'est plutôt la Cour de justice qui vous choisit ?

  • #1

    Non. Il y a quand même une procédure à faire et ils font une enquête sur nous. Quand on est nommé, c'est un honneur. on prête serment.

  • #0

    Et donc, quand ils t'activent pour un dossier, qu'est-ce que tu dois faire ?

  • #1

    Quand on est expert de justice et qu'on est missionné par le juge, on est la main du juge. C'est une énorme responsabilité. Donc, il faut bien lire la mission, voir si, par malheur, on connaît quelqu'un dans le dossier. On ne peut pas le faire parce qu'on serait jugé parti. Donc après, je vais déjà accepter la mission, qui peut être très différente. Il peut s'agir... d'un cambriolage qui a mal tourné, d'un problème entre un client et un vendeur, d'un problème sur une pierre, d'un problème sur une origine de mine, par exemple, pour une pierre. C'est très, très varié, un héritage qui ne se passe pas bien. Et en fait, je vais accepter la mission. Je vais respecter toute la procédure judiciaire qui est très rigoureuse et pleine de méthodes. Et en fait, le juge va me demander mon avis technique. Entendre les parties, respecter... le contradictoire et amener mes conclusions que je remets au juge dans un rapport.

  • #0

    Ça veut dire quoi, respecter le contradictoire ?

  • #1

    Eh bien, tout simplement, parce qu'il y a deux parties. S'il y a un procès, ils ne sont vraiment pas d'accord. Ça veut dire écouter ce que chacun a à dire et apporter comme document ou élément.

  • #0

    Et ça arrive souvent ?

  • #1

    En fait, c'est très secret, donc on ne sait pas.

  • #0

    Et maintenant, si j'aborde le marché de la vente aux enchères. Est-ce qu'il y a des choses particulières faites par les experts dedans ?

  • #1

    Tous les commissaires priseurs ont des experts, donc des experts par spécialité. Donc effectivement, on trouve des experts en bijoux auprès des commissaires priseurs. Il y a des experts qui sont apporteurs d'affaires et il y a des maisons de vente qui ont besoin d'experts pour expertiser les bijoux qu'on leur a apportés. Chaque expert peut avoir aussi sa spécialisation. Il va donner un avis technique et il va donner un ordre d'idées de valeur. Ce n'est pas la même chose. L'expertise, c'est de la technique. On va aller chercher les poinçons, les griffes, la pierre, de quelle époque elle est, si elle a une signature, si elle n'en a pas. On va chercher toutes les particularités du bijou pour faire une vraie fiche technique. Ce qui fait que la personne qui sera intéressée en salle des ventes, elle aura tous les détails possibles sur le bijou. L'expert va aussi faire de très belles photos, des photos avec des détails sur un poinçon si nécessaire, sur une inclusion si nécessaire, et puis dans sa globalité. Et puis après, l'expert va faire le prix. Le prix se décompose en trois parties. Il y a un prix de réserve. C'est le prix en dessous duquel on ne vendra pas le bijou. Ce prix-là, il protège le client. Après, il y a l'estimation basse et l'estimation haute. Ça, c'est le prix qui est visible sur le catalogue, donc visible par le public. Cette fourchette de prix, ça donne une idée des possibles au niveau de la valeur de ce qui va s'adjuger. Donc, l'expert sert à... expertisé au niveau technique et à valoriser le bijou.

  • #0

    Mais quand il valorise, si je comprends bien, dans le cadre des enchères, il ne met pas le même prix que quand c'est mon expert pour mon assurance ?

  • #1

    Évidemment que non. Puisqu'un prix aux enchères, même quand il est adjugé, il est adjugé hors frais marteau. Après, quand on achète aux enchères, il y a toujours des frais. C'est normal. Donc, il faut rajouter la valeur des frais d'adjudication. qui varient dans les salles des ventes de 25 à 32-33% de l'adjudication. Et puis après, il faut le confronter au marché de l'occasion pour pouvoir donner une valeur en fin d'assurance, prix moyen constaté sur le marché de l'occasion ou vente aux enchères, frais d'adjudication inclus.

  • #0

    C'est quand même un métier qui est compliqué, ce métier d'expert, parce qu'il y a le prix où tu dis que mes bijoux actuels ont tel prix, il y a le prix. Pour l'assurance où tu fais un prix qui va durer à peu près 10 ans, il y a le prix quand je veux vendre aux enchères, où là le prix doit être intéressant, sexy pour les acheteurs. Mais est-ce que si tu te plantes, ça t'implique personnellement ?

  • #1

    L'expert a une responsabilité quinquennale sur tout ce qu'il écrit, valorise, expertise. Ça veut dire que si on a un problème sur un bijou et que ça fait 4 ans et 11 mois, l'acheteur peut engager une procédure et la procédure peut durer 10 ans. Donc l'expert est responsable et l'étude est responsable. Donc si on a fait une bêtise, une grosse bêtise dans une fiche produit quand on vend aux enchères, le client va se retourner contre l'étude et l'étude va se retourner contre l'expert. Là, ce n'est pas bon du tout. L'expert est responsable 5 ans sur son expertise, sur tout ce qu'il a écrit et signé. Donc, s'il a fait une erreur, il est responsable au civil, il perce toute sa crédibilité, parce que ça va se savoir, et après, s'il fait partie d'une chambre ou s'il est expert de justice, il peut être radié.

  • #0

    Donc, être expert pour le privé, judiciaire ou pour les ventes aux enchères, c'est assez complexe. Et donc, toi, tu as créé une formation certifiante qui n'existait pas avant, justement pour créer un métier bien cadré d'expert en bijoux. Et donc, déjà, le premier boulot de cette formation, ça va être de former l'expert à tout ce que tu viens de me raconter, je suppose.

  • #1

    Oui.

  • #0

    Tu lui fais ingurgiter plein de textes de loi.

  • #1

    Exactement. Je cite au moins une centaine de textes de loi. Je me réfère au Code civil, au Code des assurances, au Code du commerce. et en fait aussi beaucoup aux jurisprudences, c'est très important. En fait, je donne un cadre pour faire des expertises en toute sécurité. C'est-à-dire que je souhaite protéger l'expert, protéger le client et protéger le bijou. Concernant l'expert, je lui donne un cadre et une méthode de travail, une vraie méthodologie pour le protéger. Par exemple, ne pas prendre des bijoux si on n'a pas fait signer une décharge. On peut tout à fait avoir des bijoux qui proviennent d'un vol. et dans ce cas-là, on prend aussi cher que le recelleur. Donc, il faut faire signer des documents préalables pour que toutes les parties soient en accord. et pour que l'expert ne prenne aucun risque et puisse faire son expertise en toute sérénité.

  • #0

    Avec cette formation qui est certifiante, on va pouvoir avoir toute une nouvelle génération d'experts.

  • #1

    Oui, une nouvelle génération d'experts où on va redonner des lettres de noblesse aux experts. Elles protègent l'expert. Par exemple, on peut avoir des clients qui ne sont pas propriétaires des bijoux. Donc, on fait signer une décharge avec différentes informations à l'intérieur, comme quoi... Ils sont bien propriétaires des bijoux, ils sont majeurs, ils ne sont ni sous tutelle ni sous curatelle. Et ça, ça protège déjà l'expert à la base, au moins de tout problème de recel.

  • #0

    Et ta formation, elle protège aussi le client, tu m'as dit ?

  • #1

    Ma formation protège le client parce que je forme des experts qui vont émettre des documents qui sont recevables par les notaires, les assurances, l'ordre d'héritage, les maisons de vente, etc.

  • #0

    Et ta formation protège aussi les bijoux ?

  • #1

    Oui, parce qu'en fait, en faisant une fiche technique bien décrite et une belle valorisation du bijou, ça va faire prendre conscience au client qu'il faut peut-être préserver ce bijou, ne pas le fondre, ne pas forcément le transformer. Et donc, il va prendre conscience de la valeur et que cette valeur entre dans le patrimoine du bijou français.

  • #0

    Maintenant, on va parler un petit peu de ton parcours. Parce que si je me souviens bien, tu n'as pas du tout commencé dans les pigeons. Tu étais danseuse, non ?

  • #1

    Oui, tout à fait. J'étais professeure de danse et chorégraphe. J'ai même été chorégraphe pour une cérémonie d'ouverture. J'avais une école de danse où j'avais à peu près 140 élèves. J'enseignais la danse classique, la danse contemporaine, le jazz. J'ai même enseigné le fitness aussi. C'était une très, très jolie période de ma vie. puis j'ai rencontré mon mari qui est artisan, bijoutier, joaillier. J'ai travaillé avec lui d'abord pour lui faire plaisir, puis je me suis professionnalisée parce que ça ne me suffisait pas. Donc j'ai repris mes études à l'ING où j'ai fait une formation en gémologie. Puis quelques années plus tard, j'ai repris à nouveau mes études avec la World Gem Foundation pour me former sur la gradation du diamant naturel et de synthèse. Je suis après rentrée dans des études à Drou en tant qu'expert. Puis j'ai été nommée experte de justice près de la cour d'appel de Montpellier. Et après, j'ai encha��né sur créer une formation sur l'expertise de bijoux parce que ça n'existait pas, ça manquait. Et j'avais vraiment envie d'apporter ma contribution à ce métier que je trouve formidable.

  • #0

    et donc entre le moment où tu deviens gémologue avec toutes tes gradations et le moment où tu deviens expert de bijoux tu as appris sur le tas en fait

  • #1

    Oui, on apprend sur le tas, c'est l'expérience qu'on peut avoir en salle des ventes, l'expérience qu'on a aussi en boutique. C'est très intéressant quand on est expert d'avoir travaillé proche d'un atelier parce qu'on sait comment est fait le bijou.

  • #0

    Puis surtout, là où tu es, les gens connaissent ton magasin, ton mari et où tu es. Et donc du coup, ils t'amènent leurs bijoux.

  • #1

    Parfois, certains clients m'amènent des boîtes à bijoux. Et en fait, quand on les ouvre, parfois... Béli a un vrai trésor. Il m'est arrivé, par exemple, de recevoir une cliente qui avait acheté une maison de maître et qui l'avait restaurée. Elle avait cassé une cloison. Dans la cloison, il y avait un écran. Dans cet écran, il y avait une bague. Une bague très brillante. La cliente me la porte, je l'ouvre et je découvre un magnifique solitaire en or blanc, tout épaulé de diamants, de 5 carats 03. Je l'ai expertisé, c'était un diamant de couleur F, pureté VS1, sans fluorescence, extraordinaire, une taille ancienne. Il était tellement joli qu'en fait, la cliente l'a conservé, on lui a mis à la taille et maintenant, ce diamant ne la quitte plus. À d'autres moments, lorsque certaines personnes viennent avec des lots de bijoux pour les fondre, et qu'il y a un bijou vraiment très joli, rare, exceptionnel, ancien ou parfois même signé, je conseille à mon client tout simplement de me le confier afin que je le vende aux enchères. Récemment, j'ai eu une cliente qui a voulu fondre un pendentif signé Georges L'Enfant. Alors forcément, je lui ai conseillé de le vendre aux enchères. Il y a aussi des bijoux typiques, des bijoux régionaux. Par exemple, il y a des poissardes qui sont des boucles d'oreilles qu'on ne trouve plus beaucoup parce qu'elles ont souvent été fondues. Et en fait, la rareté fait qu'elles font de très belles valeurs en salle des ventes. Il y a aussi les grenades de Perpignan. Il n'y a pas de mine à Perpignan, mais il y a un savoir-faire à Perpignan avec des grenats qui sont rhodolites, c'est-à-dire qu'ils ont une couleur violine pourpre qui est absolument exceptionnelle. Et ces grenats sont montés sur paillons avec une technique très spécifique à Perpignan. Et allez savoir pourquoi, mais ils sont très prisés en Chine. C'est pourquoi je conseille à mes clients ou de les conserver ou alors de les vendre aux enchères.

  • #0

    Alors, dernière question, Nathalie. Si tu avais un conseil à donner à une jeune femme qui voudrait faire comme toi, tu lui dirais quoi ?

  • #1

    Je lui conseillerais de devenir expert en bijoux, bien sûr. Il faut beaucoup travailler, se renseigner, être curieux et oser. Oser pousser les portes des commissaires priseurs, d'aller voir les experts, aller voir les salles des ventes, liser les livres sur les bijoux. Renseignez-vous, faites de la gémologie, cherchez, n'arrêtez jamais de chercher. Le métier d'expert, c'est un métier de chercheur.

  • #0

    Est-ce que tu m'as tout dit ?

  • #1

    Oui, je crois, on a fait le tour.

  • #0

    Alors, on va s'arrêter là.

  • #1

    Si tu veux. Allez,

  • #0

    au revoir Nathalie.

  • #1

    Au revoir Anne. Merci. Avec plaisir.

  • #0

    Alors, si on veut suivre ta formation, on va te chercher Nathalie Abou-Vidal sur LinkedIn ou alors sur ton site qui s'appelle bijoux au pluriel avec un x-expertise. au singulier sans S .fr Merci d'avoir écouté Brillante. Je suis Anne Desmarais de Jotan et je donne une voix aux bijoux chaque dimanche. Et si vous aussi vous avez envie de faire parler vos bijoux et votre maison, je serais ravie de vous accompagner pour réaliser votre podcast de marque ou vous accueillir en partenaire dans mes podcasts natifs. Je vous donne rendez-vous le mois prochain sur ce podcast brillant. Et en attendant, sur le podcast, le bijou comme un bisou, en alternance avec le podcast, il était une fois le bijou. Faites-moi plaisir, soutenez le podcast en mettant des avis, des étoiles sur Spotify ou Apple Podcast. Abonnez-vous et partagez l'épisode sur vos réseaux sociaux. À dimanche prochain et soyez brillants !

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You may also like

Description

Les femmes de la joaillerie sont passionnées et cultivées, intelligentes et créatives, bosseuses et imaginatives. Elles sont brillantes !

 

On imagine le monde des bijoux comme un secteur léger et opulent. La réalité est autre. C’est un monde qui exige l’excellence dans tous les domaines, un monde de travail acharné des artisans d’art aux mains de fée aux groupes internationaux à la puissance supranationale. Le monde des bijoux c’est aussi une certaine image de la France qui s’impose depuis le XVIIe siècle. Et dans ce monde protéiforme, les femmes ont du se sertir une place. Et elles ont réussi parce qu’elles sont brillantes.

 

Dans ce podcast, Brillante, je vous fais découvrir non pas l’envers du décor, mais la réalité du monde joaillier au féminin en interviewant les femmes de la joaillerie. A chaque fois, je leur demande un conseil pour une jeune femme qui serait tentée par ce monde où le scintillement de vitrine cache l’exigence du travail et de l’investissement personnel, pour que la prochaine génération se prépare ainsi à devenir brillante.

 

Je reçois aujourd’hui une brillante femme de la joaillerie Nathalie Abbou Vidal, experte en bijoux et créatrice de la 1e formation certifiante à l’expertise bijou.

 

Tout d’abord Nathalie nous explique pourquoi il faut faire expertiser ses bijoux : tout simplement pour prouver qu’ils nous appartiennent.

 

Ensuite elle nous expose dans quel cadre il est nécessaire de faire une expertise et quel type d’expertise : suivant que l’on veut les transmettre, les assurer ou les vendre ce ne sera pas la même chose. Et si la situation est compliquée : vol, litige, divorce, héritage,... l’expertise doit répondre à certaines exigences formelles, légales,... Comme elle est aussi expert judiciaire, elle nous décortique toutes ces subtilités.

 

C’est pour donner un cadre fiable et identique pour tous et protéger l’expert, le client et le bijou qu’elle a créé une formation qualifiante à l’expertise bijou. Et elle nous en explique toutes les facettes.

 

Nathalie nous raconte aussi son parcours. Sa première vie comme danseuse, professeur de danse et chorégraphe. Son amour pour les bijoux à la rencontre de son mari Maître artisan joaillier. Son investissement dans des cours de gemmologie et d’expertise. Son travail dans les cabinet et à Drouot. Tout ce parcours qui la mène aujourd’hui à transmettre tout ce qu’elle a appris

 

Son conseil : être passionnée et toujours faire des recherches.

Pour la trouver https://bijoux-expertise.fr/

 

Je suis Anne Desmarest de Jotemps et je donne une voix aux bijoux chaque dimanche. Et si vous aussi vous avez envie de faire parler vos bijoux et votre Maison je serai ravie de vous accompagner pour réaliser votre podcast de marque ou de vous accueillir en partenaire dans mes podcasts natifs.

 

Je vous donne RDV le mois prochain sur ce podcast Brillante et en attendant sur le podcast Le Bijou comme un bisou en alternance avec le podcast Il était une fois le bijou.

 

Faites moi plaisir soutenez le podcast en mettant des avis et des étoiles sur Spotify ou Apple podcast, en vous abonnant et en partageant l’épisode sur vos réseaux sociaux.

 

A dimanche prochain et soyez Brillante !

 

Création musicale et Ingénierie du son : Alice Krief, Les Belles Fréquences


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Je sais que vous aimez les histoires de bijoux, alors aujourd'hui je vous propose, juste après avoir écouté ce podcast, d'aller sur un autre podcast, La Voix des Bijoux. C'est le tout nouveau podcast de l'École des Arts Joyés avec le soutien de Van Cleef et Arpels. Il se présente en saison de quatre histoires, en version française comme en anglais. Et rien que dans la première saison, on y évoque le collier de Jeanne Dubarry comme les grilles de mariage de Rihanna. Je suis sûre que vous pensez comme moi, des podcasts de bijoux, il n'y en aura jamais assez. Alors, pour écouter La Voix des Bijoux, c'est sur le site de l'École des Arts Joyés et sur toutes les plateformes d'écoute. Vous le reconnaîtrez facilement sur votre application préférée, car la vignette, c'est la broche Rubilips de Salvador Dali reproduite par Henri Caxton. Alors, à vos écouteurs !

  • #1

    Ma formation forme des experts. Je donne un cadre pour faire des expertises en toute sécurité. Je souhaite protéger l'expert, protéger le client et protéger le bijou.

  • #0

    Les femmes de la joaillerie sont passionnées et cultivées, intelligentes et créatives, bosseuses et imaginatives. Elles sont brillantes. On imagine le monde des bijoux comme un secteur léger et opulent. La réalité est autre. C'est un monde qui exige l'excellence dans tous les domaines, un monde de travail acharné, des artisans d'art aux mains de fées, aux groupes internationaux, à la puissance supranationale. Le monde des bijoux, c'est aussi une certaine image de la France qui s'impose depuis le XVIIe siècle. Et dans ce monde protéiforme, les femmes ont dû se sertir une place. Et elles ont réussi, parce qu'elles sont brillantes. Dans ce podcast, Brillantes je vous fais découvrir, non pas l'envers du décor, mais la réalité du monde joaillier au féminin, en interviewant les femmes de la joaillerie. À chaque fois, je leur demande un conseil pour une jeune femme qui serait tentée par ce monde où le scintillement de vitrines cache l'exigence du travail et de l'investissement personnel, pour que la prochaine génération se prépare ainsi à devenir brillante. Je suis aujourd'hui avec une femme brillante. Nathalie Abouvidal, qui est gémologue, mais aussi experte en bijoux et bien sûr experte judiciaire, et qui a créé la formation certifiante d'expertise en bijoux. Bonjour Nathalie.

  • #1

    Bonjour Anne.

  • #0

    Nathalie, la question que je pose à tout le monde, quel est ton plus joli souvenir de bijoux ?

  • #1

    Le solitaire de ma maman. C'est un très joli solitaire qui fait deux carats. Il a une très belle couleur, il est F. La pureté, c'est du VVS1. Il est extraordinaire et il est monté très simplement sur quatre griffes pour qu'on ne voit que la pierre. Il est sur or blanc et c'est un rayon de soleil sur sa main. Et en fait, elle me l'a transmis il y a peu. Et donc, le soleil de ma maman continue à briller sur ma main.

  • #0

    Tu sais, Nathalie, je n'ai pas énormément de bijoux. Alors forcément, je les porte tous les jours. Ils ne sont pas dans un coffre. Alors du coup, est-ce que j'ai besoin de les faire expertiser ?

  • #1

    En fait, oui, il faut faire expertiser ces bijoux. Si tu as eu un cadeau... évidemment, on ne va pas t'offrir la facture. Donc, tu n'as pas de titre de propriété et tu ne sais pas ce que ça vaut, en fait. Si après, tu as hérité d'un bijou de ta grand-mère, là, il n'y a pas de facture. tu ne sais pas si c'est en or, si c'est en fixe. Donc là, c'est pareil. On va faire un document où on va expertiser le bijou, c'est-à-dire donner un avis technique. Après, on va l'estimer, c'est-à-dire lui donner une valeur. Et après, on va te l'attribuer en le mettant à ton nom.

  • #0

    Alors, si je me suis fait plaisir à moi toute seule et que j'ai eu une facture, il faut quand même que je fasse expertiser ?

  • #1

    Tout dépend de quand tu t'es fait plaisir. Si tu t'es fait plaisir il y a dix ans, Le cours de l'or a tellement augmenté de manière exponentielle qu'il se peut que ton bijou vale plus cher que quand tu l'as acheté. Après, il y a une notion de vétusté. Un bijou neuf ne vaut pas la même chose qu'un bijou d'occasion. Tu peux avoir de la vétusté aussi parce que le bijou peut être usé. Tu peux avoir cassé une pierre, tu peux avoir un fermoir défectueux. En fait, il peut perdre de la valeur. Ou alors, une pierre a été changée et à ce moment-là, tu n'avais pas de sous. Eh bien, tu as mis un oxyde au lieu de mettre un diamant. Ce n'est plus la même valeur. Donc, en fait, l'expertise est utile parce qu'elle attribue, elle valorise et elle estime à un instant T.

  • #0

    Donc, ça veut dire que tous les 10-15 ans, il faut que je fasse réexpertiser mes bijoux ?

  • #1

    Ce n'est pas forcément réexpertiser. Mais on les évalue à nouveau en faisant un avenant à une expertise avec une réactualisation au cours de l'or du jour.

  • #0

    Là, du coup, c'est une histoire de valeur. Alors, imagine que là, ce n'est pas des bijoux que moi j'ai achetés, c'est des bijoux qui viennent de la famille, ma mère, ma grand-mère ou l'arrière-grand-mère ou machin truc. Est-ce que du coup, là, il y a une valeur de vétusté qui est plus grande puisque c'est plus vieux, mais que ça a plus de valeur parce que, je ne sais pas, c'est art déco, c'est à la mode ?

  • #1

    Tout à fait. C'est cas par cas, bijoux par bijoux. On peut avoir une bague Art Deco magnifique qui va avoir beaucoup plus de valeur parce qu'elle est devenue plus rare sur le marché. Comme on peut avoir une bague des années 70 qui était peut-être très jolie à l'époque, mais qui est complètement usée, il n'y a plus de matière pour retenir les pierres. En fait, elle ne vaut plus grand-chose. Tout dépend de l'état du bijou.

  • #0

    Si mon bijou porte un grand nom ?

  • #1

    Eh bien, s'il porte un grand nom, dans ce cas-là, il faut se rapprocher de la maison qu'il a fabriquée. Regardez déjà s'il est coté, ce bijou, parce qu'il y a des bijoux qui ont une cote, parce qu'ils portent un grand nom, et d'autres qui portent un grand nom, mais qui ne sont pas si cotés que ça, sur le marché de l'occasion. Quand on va faire une valeur, on s'appuie sur le marché de l'occasion. C'est-à-dire qu'on va regarder les résultats de vente aux enchères. C'est là qu'on va trouver le prix moyen constaté du bijou. C'est sur le marché de l'occasion. Après, effectivement, en salle des ventes, il y a... des marchands qui rachètent et qui revendent aussi sur le marché de l'occasion. Donc c'est un peu flou. Il faut réussir à faire le juste prix en fonction de l'époque et de la signature. Quand on tombe sur un bijou signé d'un grand nom et qui est un peu ancien, c'est bien de se rapprocher des maisons pour pouvoir lui faire un certificat d'authentification. Ça, c'est encore autre chose. Et là, il faut vraiment se rapprocher des personnes qui sont dédiées à ce sujet-là. Ce sont des grands spécialistes.

  • #0

    Bon, on dit que j'ai fait mon expertise. Si, par exemple, on me les vole, est-ce que c'est sur ce prix-là que va se baser l'assurance pour me dire le montant de l'assurance ? Et sur ce prix-là, que va se baser l'assurance éventuellement pour me rembourser ?

  • #1

    On est tous assurés. On a tous une assurance en règle générale qui s'appelle une multirisque habitation. Ça, c'est commun à toutes les assurances. Il y a les conditions générales. Après, il y a les conditions particulières, qui sont les conditions pour lesquelles tout le monde paye. Puisqu'effectivement, on ne va pas se faire assurer pour une piscine, un terrain de tennis, si on habite en appartement. C'est évident. Donc, il faut regarder dans ces conditions particulières. Ce n'est pas intéressant, sauf quand on a un problème. Et là, il faut regarder à quelle hauteur on est remboursé. Et en fonction du plafond... auquel on est remboursé, on saura à quelle hauteur on va être remboursé en cas de sinistre. Si vous avez une expertise qui a été bien faite, normalement, votre expert doit vérifier votre contrat et vos conditions particulières et il sait à quelle hauteur vous êtes assuré et son expertise doit rentrer dans l'enveloppe que l'assurance vous a dédiée. si ça n'a pas été fait, c'est dommage, vous serez remboursé seulement sur la valeur qui aurait été accordée par l'assurance et non pas sur les 30 000 euros de bijoux que vous avez ou vous avez des factures ou des expertises si vous n'avez pas regardé votre contrat, vos conditions particulières. C'est triste, mais ça ne va pas marcher. Donc, il faut aller au bout des choses. Je sais bien que ce n'est pas passionnant. Désolée, Anne, mais c'est primordial de lire son contrat.

  • #0

    Je te pose une question un peu piège, parce que... J'ai des amis dans la police qui m'ont expliqué que, par miracle, quelquefois, ils retrouvaient des bijoux. Mais qu'en fait, il n'y a rien qui ressemble plus à une alliance qu'à une alliance, même quand elle est gravée avec le nom du chéri dedans. Et que donc, des fois, ils retrouvent le bijou et ils ne peuvent pas le donner aux gens parce qu'ils n'ont pas la preuve que c'est eux qui sont propriétaires. Et est-ce que du coup, en dehors de mon contrat d'assurance, ton expertise, elle sert à ça aussi ?

  • #1

    Ça peut servir à ça, effectivement, si on peut reconnaître les bijoux. parce que quand on fait une expertise, on détaille tout, et puis surtout, on fait des photos qui sont des photos contractuelles. Une photo contractuelle, c'est une photo qui est liée à l'objet qui est pris et qui est vraiment cette photo-là, ce n'est pas une photo prise dans un magazine. C'est contractuel.

  • #0

    C'est ça. Et ça veut dire que ce n'est pas la photo que j'ai prise à la soirée de grand-papa où tout le monde était bourré et où on ne voit pas bien mon bijou, c'est ça ?

  • #1

    En fait, ça, un assureur peut tout à fait dire que ce n'est pas ton alliance ou même si c'est ton alliance, elle est branleur. Donc, en fait, l'expertise va détailler le bijou. S'il y a une gravure dans une alliance, elle va être écrite sur l'expertise. Mais après, sincèrement, il ne faut pas rêver. Si les bijoux ont été volés, on a très peu de chances de les retrouver.

  • #0

    j'ai envie de les transmettre à mes enfants. Est-ce qu'il y a une expertise particulière ?

  • #1

    Tout à fait, on peut tout à fait donner des bijoux de son vivant, étant donné que le bijou est considéré par la loi comme un cadeau d'usage, sauf s'il a été inscrit dans un testament. Sinon, le bijou est un cadeau d'usage qu'on offre à l'occasion d'un anniversaire, d'un mariage, on a réussi son bac, on a une belle bague. Ça, ça s'appelle un cadeau d'usage. au même titre qu'un manteau, un parfum, c'est un cadeau d'usage. Eh bien, les cadeaux d'usage ne sont pas soumis à l'impôt. C'est l'article 852 du Code civil. Dans ce cas-là, tu peux transmettre de ton vivant, en gardant l'usufruit, tes bijoux à tes enfants. Donc,

  • #0

    ça veut dire que je fais expertiser pour qu'eux aient une valeur d'assurance et que moi, je porte le bijou.

  • #1

    Tout à fait. Seulement, ils en seront propriétaires plus tard parce que tu leur as donné, c'est contractuel, ces deux parties qui sont d'accord. Il y en a un qui donne et l'autre qui prend. Donateur, donataire. Faites une expertise en fin de partage ou alors une expertise en fin de donation.

  • #0

    J'ai fait expertiser, moi, mon bijou. Et donc, quand je le donne, comment ? Je sais que, par exemple, que c'est à ma fille. C'est une autre expertise.

  • #1

    En fait, on prend l'expertise et on la renomme au nom de ta fille, tout simplement. Et ça devient son bijou. Ça s'appelle donc une expertise en fin de donation.

  • #0

    En fin, c'est-à-dire dans l'objectif d'une donation. Ça ne veut pas dire que c'est fini.

  • #1

    Non, du tout.

  • #0

    Alors maintenant, continuons ma petite histoire familiale. Cette fois-ci, j'hérite d'un bijou. ou je suis morte et les enfants en héritent. Est-ce qu'il y a une estimation et comment elle s'appelle ?

  • #1

    C'est une estimation en fin de partage. On va les valoriser, les expertiser et puis les attribuer aux héritiers.

  • #0

    Donc chacun va avoir son papier.

  • #1

    Exactement.

  • #0

    Autre cas de figure, je me suis fait voler mes bijoux et mon assurance me dit qu'elle me rembourse et je trouve que ce n'est pas assez.

  • #1

    Alors ce qu'il faut savoir, c'est que les assurances ont des experts. L'assurance est une partie, l'assuré est une autre partie. Et l'assuré, lui, ne prend pas d'expert. Jamais, parce qu'il ne sait pas. Et en fait, c'est un combat inégal. Tu as le droit de prendre un expert pour t'assister si tu as été cambriolé. Et ça, c'est un combat à force égale. L'assurance a son expert, l'assuré a son expert. Les deux experts vont échanger et peuvent se mettre éventuellement d'accord. sur une somme, une indemnisation.

  • #0

    Si je veux vendre mes bijoux dans une grande maison de vente ou à Drou, est-ce qu'il faut que je fasse expertiser mes bijoux avant ?

  • #1

    Il faut faire expertiser ses bijoux avant, déjà pour avoir une idée. Et c'est vrai qu'après, il vaut mieux aller voir un expert qu'un bijoutier, qui n'est pas du tout coutumier des prix d'occasion. Donc en fait, il pourrait vous induire en erreur. Le prix du marché de l'occasion, c'est quelque chose de très compliqué. Et il n'y a que les experts qui savent le faire. Il peut éventuellement travailler pour une maison de vente. Il va faire des fiches techniques sur les bijoux, puisqu'un expert n'achète pas et ne vend pas, ce qui garantit l'impartialité du prix. Il va faire des photos. Il va faire un pré-catalogue en amenant tes bijoux et puis les autres. Et après, ils vont être présentés au commissaire priseur. Après, ils vont passer en salle des ventes.

  • #0

    Et comment je le trouve, mon expert ?

  • #1

    Il y a des chambres d'experts. Et puis surtout, il y a l'annuaire des experts de justice. Et là, effectivement, on ne va trouver que des experts qui sont reconnus et compétents.

  • #0

    Alors justement, ça m'intrigue ça, parce que tout à l'heure, quand je t'ai présenté, j'ai dit que tu étais donc une experte en bijoux et une experte judiciaire. Ce n'est pas pareil ?

  • #1

    Non, surtout qu'on dit expert de justice près d'une cour d'appel Moi, en l'occurrence, c'est la cour d'appel de Montpellier. On ne peut pas employer le terme expert judiciaire On est expert judiciaire quand on est mandaté par un juge. Sinon, on est expert de justice près d'une cour d'appel.

  • #0

    Et donc, il faut aller chercher un expert de justice rattaché près de la cour d'appel, à côté de chez soi. Avant d'être actif en étant expert judiciaire, l'expert qui est expert près de la cour de justice, il a quoi comme formation ? Comment il a ce titre-là ?

  • #1

    Il y a une formation qui a commencé cette année et qui est obligatoire avant de pouvoir être nommé. Mais jusqu'à présent, on était nommé par réputation, sérieux et compétence. il faut être quelqu'un de reconnu dans le métier pour être expert de justice.

  • #0

    Donc en fait, c'est plutôt la Cour de justice qui vous choisit ?

  • #1

    Non. Il y a quand même une procédure à faire et ils font une enquête sur nous. Quand on est nommé, c'est un honneur. on prête serment.

  • #0

    Et donc, quand ils t'activent pour un dossier, qu'est-ce que tu dois faire ?

  • #1

    Quand on est expert de justice et qu'on est missionné par le juge, on est la main du juge. C'est une énorme responsabilité. Donc, il faut bien lire la mission, voir si, par malheur, on connaît quelqu'un dans le dossier. On ne peut pas le faire parce qu'on serait jugé parti. Donc après, je vais déjà accepter la mission, qui peut être très différente. Il peut s'agir... d'un cambriolage qui a mal tourné, d'un problème entre un client et un vendeur, d'un problème sur une pierre, d'un problème sur une origine de mine, par exemple, pour une pierre. C'est très, très varié, un héritage qui ne se passe pas bien. Et en fait, je vais accepter la mission. Je vais respecter toute la procédure judiciaire qui est très rigoureuse et pleine de méthodes. Et en fait, le juge va me demander mon avis technique. Entendre les parties, respecter... le contradictoire et amener mes conclusions que je remets au juge dans un rapport.

  • #0

    Ça veut dire quoi, respecter le contradictoire ?

  • #1

    Eh bien, tout simplement, parce qu'il y a deux parties. S'il y a un procès, ils ne sont vraiment pas d'accord. Ça veut dire écouter ce que chacun a à dire et apporter comme document ou élément.

  • #0

    Et ça arrive souvent ?

  • #1

    En fait, c'est très secret, donc on ne sait pas.

  • #0

    Et maintenant, si j'aborde le marché de la vente aux enchères. Est-ce qu'il y a des choses particulières faites par les experts dedans ?

  • #1

    Tous les commissaires priseurs ont des experts, donc des experts par spécialité. Donc effectivement, on trouve des experts en bijoux auprès des commissaires priseurs. Il y a des experts qui sont apporteurs d'affaires et il y a des maisons de vente qui ont besoin d'experts pour expertiser les bijoux qu'on leur a apportés. Chaque expert peut avoir aussi sa spécialisation. Il va donner un avis technique et il va donner un ordre d'idées de valeur. Ce n'est pas la même chose. L'expertise, c'est de la technique. On va aller chercher les poinçons, les griffes, la pierre, de quelle époque elle est, si elle a une signature, si elle n'en a pas. On va chercher toutes les particularités du bijou pour faire une vraie fiche technique. Ce qui fait que la personne qui sera intéressée en salle des ventes, elle aura tous les détails possibles sur le bijou. L'expert va aussi faire de très belles photos, des photos avec des détails sur un poinçon si nécessaire, sur une inclusion si nécessaire, et puis dans sa globalité. Et puis après, l'expert va faire le prix. Le prix se décompose en trois parties. Il y a un prix de réserve. C'est le prix en dessous duquel on ne vendra pas le bijou. Ce prix-là, il protège le client. Après, il y a l'estimation basse et l'estimation haute. Ça, c'est le prix qui est visible sur le catalogue, donc visible par le public. Cette fourchette de prix, ça donne une idée des possibles au niveau de la valeur de ce qui va s'adjuger. Donc, l'expert sert à... expertisé au niveau technique et à valoriser le bijou.

  • #0

    Mais quand il valorise, si je comprends bien, dans le cadre des enchères, il ne met pas le même prix que quand c'est mon expert pour mon assurance ?

  • #1

    Évidemment que non. Puisqu'un prix aux enchères, même quand il est adjugé, il est adjugé hors frais marteau. Après, quand on achète aux enchères, il y a toujours des frais. C'est normal. Donc, il faut rajouter la valeur des frais d'adjudication. qui varient dans les salles des ventes de 25 à 32-33% de l'adjudication. Et puis après, il faut le confronter au marché de l'occasion pour pouvoir donner une valeur en fin d'assurance, prix moyen constaté sur le marché de l'occasion ou vente aux enchères, frais d'adjudication inclus.

  • #0

    C'est quand même un métier qui est compliqué, ce métier d'expert, parce qu'il y a le prix où tu dis que mes bijoux actuels ont tel prix, il y a le prix. Pour l'assurance où tu fais un prix qui va durer à peu près 10 ans, il y a le prix quand je veux vendre aux enchères, où là le prix doit être intéressant, sexy pour les acheteurs. Mais est-ce que si tu te plantes, ça t'implique personnellement ?

  • #1

    L'expert a une responsabilité quinquennale sur tout ce qu'il écrit, valorise, expertise. Ça veut dire que si on a un problème sur un bijou et que ça fait 4 ans et 11 mois, l'acheteur peut engager une procédure et la procédure peut durer 10 ans. Donc l'expert est responsable et l'étude est responsable. Donc si on a fait une bêtise, une grosse bêtise dans une fiche produit quand on vend aux enchères, le client va se retourner contre l'étude et l'étude va se retourner contre l'expert. Là, ce n'est pas bon du tout. L'expert est responsable 5 ans sur son expertise, sur tout ce qu'il a écrit et signé. Donc, s'il a fait une erreur, il est responsable au civil, il perce toute sa crédibilité, parce que ça va se savoir, et après, s'il fait partie d'une chambre ou s'il est expert de justice, il peut être radié.

  • #0

    Donc, être expert pour le privé, judiciaire ou pour les ventes aux enchères, c'est assez complexe. Et donc, toi, tu as créé une formation certifiante qui n'existait pas avant, justement pour créer un métier bien cadré d'expert en bijoux. Et donc, déjà, le premier boulot de cette formation, ça va être de former l'expert à tout ce que tu viens de me raconter, je suppose.

  • #1

    Oui.

  • #0

    Tu lui fais ingurgiter plein de textes de loi.

  • #1

    Exactement. Je cite au moins une centaine de textes de loi. Je me réfère au Code civil, au Code des assurances, au Code du commerce. et en fait aussi beaucoup aux jurisprudences, c'est très important. En fait, je donne un cadre pour faire des expertises en toute sécurité. C'est-à-dire que je souhaite protéger l'expert, protéger le client et protéger le bijou. Concernant l'expert, je lui donne un cadre et une méthode de travail, une vraie méthodologie pour le protéger. Par exemple, ne pas prendre des bijoux si on n'a pas fait signer une décharge. On peut tout à fait avoir des bijoux qui proviennent d'un vol. et dans ce cas-là, on prend aussi cher que le recelleur. Donc, il faut faire signer des documents préalables pour que toutes les parties soient en accord. et pour que l'expert ne prenne aucun risque et puisse faire son expertise en toute sérénité.

  • #0

    Avec cette formation qui est certifiante, on va pouvoir avoir toute une nouvelle génération d'experts.

  • #1

    Oui, une nouvelle génération d'experts où on va redonner des lettres de noblesse aux experts. Elles protègent l'expert. Par exemple, on peut avoir des clients qui ne sont pas propriétaires des bijoux. Donc, on fait signer une décharge avec différentes informations à l'intérieur, comme quoi... Ils sont bien propriétaires des bijoux, ils sont majeurs, ils ne sont ni sous tutelle ni sous curatelle. Et ça, ça protège déjà l'expert à la base, au moins de tout problème de recel.

  • #0

    Et ta formation, elle protège aussi le client, tu m'as dit ?

  • #1

    Ma formation protège le client parce que je forme des experts qui vont émettre des documents qui sont recevables par les notaires, les assurances, l'ordre d'héritage, les maisons de vente, etc.

  • #0

    Et ta formation protège aussi les bijoux ?

  • #1

    Oui, parce qu'en fait, en faisant une fiche technique bien décrite et une belle valorisation du bijou, ça va faire prendre conscience au client qu'il faut peut-être préserver ce bijou, ne pas le fondre, ne pas forcément le transformer. Et donc, il va prendre conscience de la valeur et que cette valeur entre dans le patrimoine du bijou français.

  • #0

    Maintenant, on va parler un petit peu de ton parcours. Parce que si je me souviens bien, tu n'as pas du tout commencé dans les pigeons. Tu étais danseuse, non ?

  • #1

    Oui, tout à fait. J'étais professeure de danse et chorégraphe. J'ai même été chorégraphe pour une cérémonie d'ouverture. J'avais une école de danse où j'avais à peu près 140 élèves. J'enseignais la danse classique, la danse contemporaine, le jazz. J'ai même enseigné le fitness aussi. C'était une très, très jolie période de ma vie. puis j'ai rencontré mon mari qui est artisan, bijoutier, joaillier. J'ai travaillé avec lui d'abord pour lui faire plaisir, puis je me suis professionnalisée parce que ça ne me suffisait pas. Donc j'ai repris mes études à l'ING où j'ai fait une formation en gémologie. Puis quelques années plus tard, j'ai repris à nouveau mes études avec la World Gem Foundation pour me former sur la gradation du diamant naturel et de synthèse. Je suis après rentrée dans des études à Drou en tant qu'expert. Puis j'ai été nommée experte de justice près de la cour d'appel de Montpellier. Et après, j'ai encha��né sur créer une formation sur l'expertise de bijoux parce que ça n'existait pas, ça manquait. Et j'avais vraiment envie d'apporter ma contribution à ce métier que je trouve formidable.

  • #0

    et donc entre le moment où tu deviens gémologue avec toutes tes gradations et le moment où tu deviens expert de bijoux tu as appris sur le tas en fait

  • #1

    Oui, on apprend sur le tas, c'est l'expérience qu'on peut avoir en salle des ventes, l'expérience qu'on a aussi en boutique. C'est très intéressant quand on est expert d'avoir travaillé proche d'un atelier parce qu'on sait comment est fait le bijou.

  • #0

    Puis surtout, là où tu es, les gens connaissent ton magasin, ton mari et où tu es. Et donc du coup, ils t'amènent leurs bijoux.

  • #1

    Parfois, certains clients m'amènent des boîtes à bijoux. Et en fait, quand on les ouvre, parfois... Béli a un vrai trésor. Il m'est arrivé, par exemple, de recevoir une cliente qui avait acheté une maison de maître et qui l'avait restaurée. Elle avait cassé une cloison. Dans la cloison, il y avait un écran. Dans cet écran, il y avait une bague. Une bague très brillante. La cliente me la porte, je l'ouvre et je découvre un magnifique solitaire en or blanc, tout épaulé de diamants, de 5 carats 03. Je l'ai expertisé, c'était un diamant de couleur F, pureté VS1, sans fluorescence, extraordinaire, une taille ancienne. Il était tellement joli qu'en fait, la cliente l'a conservé, on lui a mis à la taille et maintenant, ce diamant ne la quitte plus. À d'autres moments, lorsque certaines personnes viennent avec des lots de bijoux pour les fondre, et qu'il y a un bijou vraiment très joli, rare, exceptionnel, ancien ou parfois même signé, je conseille à mon client tout simplement de me le confier afin que je le vende aux enchères. Récemment, j'ai eu une cliente qui a voulu fondre un pendentif signé Georges L'Enfant. Alors forcément, je lui ai conseillé de le vendre aux enchères. Il y a aussi des bijoux typiques, des bijoux régionaux. Par exemple, il y a des poissardes qui sont des boucles d'oreilles qu'on ne trouve plus beaucoup parce qu'elles ont souvent été fondues. Et en fait, la rareté fait qu'elles font de très belles valeurs en salle des ventes. Il y a aussi les grenades de Perpignan. Il n'y a pas de mine à Perpignan, mais il y a un savoir-faire à Perpignan avec des grenats qui sont rhodolites, c'est-à-dire qu'ils ont une couleur violine pourpre qui est absolument exceptionnelle. Et ces grenats sont montés sur paillons avec une technique très spécifique à Perpignan. Et allez savoir pourquoi, mais ils sont très prisés en Chine. C'est pourquoi je conseille à mes clients ou de les conserver ou alors de les vendre aux enchères.

  • #0

    Alors, dernière question, Nathalie. Si tu avais un conseil à donner à une jeune femme qui voudrait faire comme toi, tu lui dirais quoi ?

  • #1

    Je lui conseillerais de devenir expert en bijoux, bien sûr. Il faut beaucoup travailler, se renseigner, être curieux et oser. Oser pousser les portes des commissaires priseurs, d'aller voir les experts, aller voir les salles des ventes, liser les livres sur les bijoux. Renseignez-vous, faites de la gémologie, cherchez, n'arrêtez jamais de chercher. Le métier d'expert, c'est un métier de chercheur.

  • #0

    Est-ce que tu m'as tout dit ?

  • #1

    Oui, je crois, on a fait le tour.

  • #0

    Alors, on va s'arrêter là.

  • #1

    Si tu veux. Allez,

  • #0

    au revoir Nathalie.

  • #1

    Au revoir Anne. Merci. Avec plaisir.

  • #0

    Alors, si on veut suivre ta formation, on va te chercher Nathalie Abou-Vidal sur LinkedIn ou alors sur ton site qui s'appelle bijoux au pluriel avec un x-expertise. au singulier sans S .fr Merci d'avoir écouté Brillante. Je suis Anne Desmarais de Jotan et je donne une voix aux bijoux chaque dimanche. Et si vous aussi vous avez envie de faire parler vos bijoux et votre maison, je serais ravie de vous accompagner pour réaliser votre podcast de marque ou vous accueillir en partenaire dans mes podcasts natifs. Je vous donne rendez-vous le mois prochain sur ce podcast brillant. Et en attendant, sur le podcast, le bijou comme un bisou, en alternance avec le podcast, il était une fois le bijou. Faites-moi plaisir, soutenez le podcast en mettant des avis, des étoiles sur Spotify ou Apple Podcast. Abonnez-vous et partagez l'épisode sur vos réseaux sociaux. À dimanche prochain et soyez brillants !

Description

Les femmes de la joaillerie sont passionnées et cultivées, intelligentes et créatives, bosseuses et imaginatives. Elles sont brillantes !

 

On imagine le monde des bijoux comme un secteur léger et opulent. La réalité est autre. C’est un monde qui exige l’excellence dans tous les domaines, un monde de travail acharné des artisans d’art aux mains de fée aux groupes internationaux à la puissance supranationale. Le monde des bijoux c’est aussi une certaine image de la France qui s’impose depuis le XVIIe siècle. Et dans ce monde protéiforme, les femmes ont du se sertir une place. Et elles ont réussi parce qu’elles sont brillantes.

 

Dans ce podcast, Brillante, je vous fais découvrir non pas l’envers du décor, mais la réalité du monde joaillier au féminin en interviewant les femmes de la joaillerie. A chaque fois, je leur demande un conseil pour une jeune femme qui serait tentée par ce monde où le scintillement de vitrine cache l’exigence du travail et de l’investissement personnel, pour que la prochaine génération se prépare ainsi à devenir brillante.

 

Je reçois aujourd’hui une brillante femme de la joaillerie Nathalie Abbou Vidal, experte en bijoux et créatrice de la 1e formation certifiante à l’expertise bijou.

 

Tout d’abord Nathalie nous explique pourquoi il faut faire expertiser ses bijoux : tout simplement pour prouver qu’ils nous appartiennent.

 

Ensuite elle nous expose dans quel cadre il est nécessaire de faire une expertise et quel type d’expertise : suivant que l’on veut les transmettre, les assurer ou les vendre ce ne sera pas la même chose. Et si la situation est compliquée : vol, litige, divorce, héritage,... l’expertise doit répondre à certaines exigences formelles, légales,... Comme elle est aussi expert judiciaire, elle nous décortique toutes ces subtilités.

 

C’est pour donner un cadre fiable et identique pour tous et protéger l’expert, le client et le bijou qu’elle a créé une formation qualifiante à l’expertise bijou. Et elle nous en explique toutes les facettes.

 

Nathalie nous raconte aussi son parcours. Sa première vie comme danseuse, professeur de danse et chorégraphe. Son amour pour les bijoux à la rencontre de son mari Maître artisan joaillier. Son investissement dans des cours de gemmologie et d’expertise. Son travail dans les cabinet et à Drouot. Tout ce parcours qui la mène aujourd’hui à transmettre tout ce qu’elle a appris

 

Son conseil : être passionnée et toujours faire des recherches.

Pour la trouver https://bijoux-expertise.fr/

 

Je suis Anne Desmarest de Jotemps et je donne une voix aux bijoux chaque dimanche. Et si vous aussi vous avez envie de faire parler vos bijoux et votre Maison je serai ravie de vous accompagner pour réaliser votre podcast de marque ou de vous accueillir en partenaire dans mes podcasts natifs.

 

Je vous donne RDV le mois prochain sur ce podcast Brillante et en attendant sur le podcast Le Bijou comme un bisou en alternance avec le podcast Il était une fois le bijou.

 

Faites moi plaisir soutenez le podcast en mettant des avis et des étoiles sur Spotify ou Apple podcast, en vous abonnant et en partageant l’épisode sur vos réseaux sociaux.

 

A dimanche prochain et soyez Brillante !

 

Création musicale et Ingénierie du son : Alice Krief, Les Belles Fréquences


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #0

    Je sais que vous aimez les histoires de bijoux, alors aujourd'hui je vous propose, juste après avoir écouté ce podcast, d'aller sur un autre podcast, La Voix des Bijoux. C'est le tout nouveau podcast de l'École des Arts Joyés avec le soutien de Van Cleef et Arpels. Il se présente en saison de quatre histoires, en version française comme en anglais. Et rien que dans la première saison, on y évoque le collier de Jeanne Dubarry comme les grilles de mariage de Rihanna. Je suis sûre que vous pensez comme moi, des podcasts de bijoux, il n'y en aura jamais assez. Alors, pour écouter La Voix des Bijoux, c'est sur le site de l'École des Arts Joyés et sur toutes les plateformes d'écoute. Vous le reconnaîtrez facilement sur votre application préférée, car la vignette, c'est la broche Rubilips de Salvador Dali reproduite par Henri Caxton. Alors, à vos écouteurs !

  • #1

    Ma formation forme des experts. Je donne un cadre pour faire des expertises en toute sécurité. Je souhaite protéger l'expert, protéger le client et protéger le bijou.

  • #0

    Les femmes de la joaillerie sont passionnées et cultivées, intelligentes et créatives, bosseuses et imaginatives. Elles sont brillantes. On imagine le monde des bijoux comme un secteur léger et opulent. La réalité est autre. C'est un monde qui exige l'excellence dans tous les domaines, un monde de travail acharné, des artisans d'art aux mains de fées, aux groupes internationaux, à la puissance supranationale. Le monde des bijoux, c'est aussi une certaine image de la France qui s'impose depuis le XVIIe siècle. Et dans ce monde protéiforme, les femmes ont dû se sertir une place. Et elles ont réussi, parce qu'elles sont brillantes. Dans ce podcast, Brillantes je vous fais découvrir, non pas l'envers du décor, mais la réalité du monde joaillier au féminin, en interviewant les femmes de la joaillerie. À chaque fois, je leur demande un conseil pour une jeune femme qui serait tentée par ce monde où le scintillement de vitrines cache l'exigence du travail et de l'investissement personnel, pour que la prochaine génération se prépare ainsi à devenir brillante. Je suis aujourd'hui avec une femme brillante. Nathalie Abouvidal, qui est gémologue, mais aussi experte en bijoux et bien sûr experte judiciaire, et qui a créé la formation certifiante d'expertise en bijoux. Bonjour Nathalie.

  • #1

    Bonjour Anne.

  • #0

    Nathalie, la question que je pose à tout le monde, quel est ton plus joli souvenir de bijoux ?

  • #1

    Le solitaire de ma maman. C'est un très joli solitaire qui fait deux carats. Il a une très belle couleur, il est F. La pureté, c'est du VVS1. Il est extraordinaire et il est monté très simplement sur quatre griffes pour qu'on ne voit que la pierre. Il est sur or blanc et c'est un rayon de soleil sur sa main. Et en fait, elle me l'a transmis il y a peu. Et donc, le soleil de ma maman continue à briller sur ma main.

  • #0

    Tu sais, Nathalie, je n'ai pas énormément de bijoux. Alors forcément, je les porte tous les jours. Ils ne sont pas dans un coffre. Alors du coup, est-ce que j'ai besoin de les faire expertiser ?

  • #1

    En fait, oui, il faut faire expertiser ces bijoux. Si tu as eu un cadeau... évidemment, on ne va pas t'offrir la facture. Donc, tu n'as pas de titre de propriété et tu ne sais pas ce que ça vaut, en fait. Si après, tu as hérité d'un bijou de ta grand-mère, là, il n'y a pas de facture. tu ne sais pas si c'est en or, si c'est en fixe. Donc là, c'est pareil. On va faire un document où on va expertiser le bijou, c'est-à-dire donner un avis technique. Après, on va l'estimer, c'est-à-dire lui donner une valeur. Et après, on va te l'attribuer en le mettant à ton nom.

  • #0

    Alors, si je me suis fait plaisir à moi toute seule et que j'ai eu une facture, il faut quand même que je fasse expertiser ?

  • #1

    Tout dépend de quand tu t'es fait plaisir. Si tu t'es fait plaisir il y a dix ans, Le cours de l'or a tellement augmenté de manière exponentielle qu'il se peut que ton bijou vale plus cher que quand tu l'as acheté. Après, il y a une notion de vétusté. Un bijou neuf ne vaut pas la même chose qu'un bijou d'occasion. Tu peux avoir de la vétusté aussi parce que le bijou peut être usé. Tu peux avoir cassé une pierre, tu peux avoir un fermoir défectueux. En fait, il peut perdre de la valeur. Ou alors, une pierre a été changée et à ce moment-là, tu n'avais pas de sous. Eh bien, tu as mis un oxyde au lieu de mettre un diamant. Ce n'est plus la même valeur. Donc, en fait, l'expertise est utile parce qu'elle attribue, elle valorise et elle estime à un instant T.

  • #0

    Donc, ça veut dire que tous les 10-15 ans, il faut que je fasse réexpertiser mes bijoux ?

  • #1

    Ce n'est pas forcément réexpertiser. Mais on les évalue à nouveau en faisant un avenant à une expertise avec une réactualisation au cours de l'or du jour.

  • #0

    Là, du coup, c'est une histoire de valeur. Alors, imagine que là, ce n'est pas des bijoux que moi j'ai achetés, c'est des bijoux qui viennent de la famille, ma mère, ma grand-mère ou l'arrière-grand-mère ou machin truc. Est-ce que du coup, là, il y a une valeur de vétusté qui est plus grande puisque c'est plus vieux, mais que ça a plus de valeur parce que, je ne sais pas, c'est art déco, c'est à la mode ?

  • #1

    Tout à fait. C'est cas par cas, bijoux par bijoux. On peut avoir une bague Art Deco magnifique qui va avoir beaucoup plus de valeur parce qu'elle est devenue plus rare sur le marché. Comme on peut avoir une bague des années 70 qui était peut-être très jolie à l'époque, mais qui est complètement usée, il n'y a plus de matière pour retenir les pierres. En fait, elle ne vaut plus grand-chose. Tout dépend de l'état du bijou.

  • #0

    Si mon bijou porte un grand nom ?

  • #1

    Eh bien, s'il porte un grand nom, dans ce cas-là, il faut se rapprocher de la maison qu'il a fabriquée. Regardez déjà s'il est coté, ce bijou, parce qu'il y a des bijoux qui ont une cote, parce qu'ils portent un grand nom, et d'autres qui portent un grand nom, mais qui ne sont pas si cotés que ça, sur le marché de l'occasion. Quand on va faire une valeur, on s'appuie sur le marché de l'occasion. C'est-à-dire qu'on va regarder les résultats de vente aux enchères. C'est là qu'on va trouver le prix moyen constaté du bijou. C'est sur le marché de l'occasion. Après, effectivement, en salle des ventes, il y a... des marchands qui rachètent et qui revendent aussi sur le marché de l'occasion. Donc c'est un peu flou. Il faut réussir à faire le juste prix en fonction de l'époque et de la signature. Quand on tombe sur un bijou signé d'un grand nom et qui est un peu ancien, c'est bien de se rapprocher des maisons pour pouvoir lui faire un certificat d'authentification. Ça, c'est encore autre chose. Et là, il faut vraiment se rapprocher des personnes qui sont dédiées à ce sujet-là. Ce sont des grands spécialistes.

  • #0

    Bon, on dit que j'ai fait mon expertise. Si, par exemple, on me les vole, est-ce que c'est sur ce prix-là que va se baser l'assurance pour me dire le montant de l'assurance ? Et sur ce prix-là, que va se baser l'assurance éventuellement pour me rembourser ?

  • #1

    On est tous assurés. On a tous une assurance en règle générale qui s'appelle une multirisque habitation. Ça, c'est commun à toutes les assurances. Il y a les conditions générales. Après, il y a les conditions particulières, qui sont les conditions pour lesquelles tout le monde paye. Puisqu'effectivement, on ne va pas se faire assurer pour une piscine, un terrain de tennis, si on habite en appartement. C'est évident. Donc, il faut regarder dans ces conditions particulières. Ce n'est pas intéressant, sauf quand on a un problème. Et là, il faut regarder à quelle hauteur on est remboursé. Et en fonction du plafond... auquel on est remboursé, on saura à quelle hauteur on va être remboursé en cas de sinistre. Si vous avez une expertise qui a été bien faite, normalement, votre expert doit vérifier votre contrat et vos conditions particulières et il sait à quelle hauteur vous êtes assuré et son expertise doit rentrer dans l'enveloppe que l'assurance vous a dédiée. si ça n'a pas été fait, c'est dommage, vous serez remboursé seulement sur la valeur qui aurait été accordée par l'assurance et non pas sur les 30 000 euros de bijoux que vous avez ou vous avez des factures ou des expertises si vous n'avez pas regardé votre contrat, vos conditions particulières. C'est triste, mais ça ne va pas marcher. Donc, il faut aller au bout des choses. Je sais bien que ce n'est pas passionnant. Désolée, Anne, mais c'est primordial de lire son contrat.

  • #0

    Je te pose une question un peu piège, parce que... J'ai des amis dans la police qui m'ont expliqué que, par miracle, quelquefois, ils retrouvaient des bijoux. Mais qu'en fait, il n'y a rien qui ressemble plus à une alliance qu'à une alliance, même quand elle est gravée avec le nom du chéri dedans. Et que donc, des fois, ils retrouvent le bijou et ils ne peuvent pas le donner aux gens parce qu'ils n'ont pas la preuve que c'est eux qui sont propriétaires. Et est-ce que du coup, en dehors de mon contrat d'assurance, ton expertise, elle sert à ça aussi ?

  • #1

    Ça peut servir à ça, effectivement, si on peut reconnaître les bijoux. parce que quand on fait une expertise, on détaille tout, et puis surtout, on fait des photos qui sont des photos contractuelles. Une photo contractuelle, c'est une photo qui est liée à l'objet qui est pris et qui est vraiment cette photo-là, ce n'est pas une photo prise dans un magazine. C'est contractuel.

  • #0

    C'est ça. Et ça veut dire que ce n'est pas la photo que j'ai prise à la soirée de grand-papa où tout le monde était bourré et où on ne voit pas bien mon bijou, c'est ça ?

  • #1

    En fait, ça, un assureur peut tout à fait dire que ce n'est pas ton alliance ou même si c'est ton alliance, elle est branleur. Donc, en fait, l'expertise va détailler le bijou. S'il y a une gravure dans une alliance, elle va être écrite sur l'expertise. Mais après, sincèrement, il ne faut pas rêver. Si les bijoux ont été volés, on a très peu de chances de les retrouver.

  • #0

    j'ai envie de les transmettre à mes enfants. Est-ce qu'il y a une expertise particulière ?

  • #1

    Tout à fait, on peut tout à fait donner des bijoux de son vivant, étant donné que le bijou est considéré par la loi comme un cadeau d'usage, sauf s'il a été inscrit dans un testament. Sinon, le bijou est un cadeau d'usage qu'on offre à l'occasion d'un anniversaire, d'un mariage, on a réussi son bac, on a une belle bague. Ça, ça s'appelle un cadeau d'usage. au même titre qu'un manteau, un parfum, c'est un cadeau d'usage. Eh bien, les cadeaux d'usage ne sont pas soumis à l'impôt. C'est l'article 852 du Code civil. Dans ce cas-là, tu peux transmettre de ton vivant, en gardant l'usufruit, tes bijoux à tes enfants. Donc,

  • #0

    ça veut dire que je fais expertiser pour qu'eux aient une valeur d'assurance et que moi, je porte le bijou.

  • #1

    Tout à fait. Seulement, ils en seront propriétaires plus tard parce que tu leur as donné, c'est contractuel, ces deux parties qui sont d'accord. Il y en a un qui donne et l'autre qui prend. Donateur, donataire. Faites une expertise en fin de partage ou alors une expertise en fin de donation.

  • #0

    J'ai fait expertiser, moi, mon bijou. Et donc, quand je le donne, comment ? Je sais que, par exemple, que c'est à ma fille. C'est une autre expertise.

  • #1

    En fait, on prend l'expertise et on la renomme au nom de ta fille, tout simplement. Et ça devient son bijou. Ça s'appelle donc une expertise en fin de donation.

  • #0

    En fin, c'est-à-dire dans l'objectif d'une donation. Ça ne veut pas dire que c'est fini.

  • #1

    Non, du tout.

  • #0

    Alors maintenant, continuons ma petite histoire familiale. Cette fois-ci, j'hérite d'un bijou. ou je suis morte et les enfants en héritent. Est-ce qu'il y a une estimation et comment elle s'appelle ?

  • #1

    C'est une estimation en fin de partage. On va les valoriser, les expertiser et puis les attribuer aux héritiers.

  • #0

    Donc chacun va avoir son papier.

  • #1

    Exactement.

  • #0

    Autre cas de figure, je me suis fait voler mes bijoux et mon assurance me dit qu'elle me rembourse et je trouve que ce n'est pas assez.

  • #1

    Alors ce qu'il faut savoir, c'est que les assurances ont des experts. L'assurance est une partie, l'assuré est une autre partie. Et l'assuré, lui, ne prend pas d'expert. Jamais, parce qu'il ne sait pas. Et en fait, c'est un combat inégal. Tu as le droit de prendre un expert pour t'assister si tu as été cambriolé. Et ça, c'est un combat à force égale. L'assurance a son expert, l'assuré a son expert. Les deux experts vont échanger et peuvent se mettre éventuellement d'accord. sur une somme, une indemnisation.

  • #0

    Si je veux vendre mes bijoux dans une grande maison de vente ou à Drou, est-ce qu'il faut que je fasse expertiser mes bijoux avant ?

  • #1

    Il faut faire expertiser ses bijoux avant, déjà pour avoir une idée. Et c'est vrai qu'après, il vaut mieux aller voir un expert qu'un bijoutier, qui n'est pas du tout coutumier des prix d'occasion. Donc en fait, il pourrait vous induire en erreur. Le prix du marché de l'occasion, c'est quelque chose de très compliqué. Et il n'y a que les experts qui savent le faire. Il peut éventuellement travailler pour une maison de vente. Il va faire des fiches techniques sur les bijoux, puisqu'un expert n'achète pas et ne vend pas, ce qui garantit l'impartialité du prix. Il va faire des photos. Il va faire un pré-catalogue en amenant tes bijoux et puis les autres. Et après, ils vont être présentés au commissaire priseur. Après, ils vont passer en salle des ventes.

  • #0

    Et comment je le trouve, mon expert ?

  • #1

    Il y a des chambres d'experts. Et puis surtout, il y a l'annuaire des experts de justice. Et là, effectivement, on ne va trouver que des experts qui sont reconnus et compétents.

  • #0

    Alors justement, ça m'intrigue ça, parce que tout à l'heure, quand je t'ai présenté, j'ai dit que tu étais donc une experte en bijoux et une experte judiciaire. Ce n'est pas pareil ?

  • #1

    Non, surtout qu'on dit expert de justice près d'une cour d'appel Moi, en l'occurrence, c'est la cour d'appel de Montpellier. On ne peut pas employer le terme expert judiciaire On est expert judiciaire quand on est mandaté par un juge. Sinon, on est expert de justice près d'une cour d'appel.

  • #0

    Et donc, il faut aller chercher un expert de justice rattaché près de la cour d'appel, à côté de chez soi. Avant d'être actif en étant expert judiciaire, l'expert qui est expert près de la cour de justice, il a quoi comme formation ? Comment il a ce titre-là ?

  • #1

    Il y a une formation qui a commencé cette année et qui est obligatoire avant de pouvoir être nommé. Mais jusqu'à présent, on était nommé par réputation, sérieux et compétence. il faut être quelqu'un de reconnu dans le métier pour être expert de justice.

  • #0

    Donc en fait, c'est plutôt la Cour de justice qui vous choisit ?

  • #1

    Non. Il y a quand même une procédure à faire et ils font une enquête sur nous. Quand on est nommé, c'est un honneur. on prête serment.

  • #0

    Et donc, quand ils t'activent pour un dossier, qu'est-ce que tu dois faire ?

  • #1

    Quand on est expert de justice et qu'on est missionné par le juge, on est la main du juge. C'est une énorme responsabilité. Donc, il faut bien lire la mission, voir si, par malheur, on connaît quelqu'un dans le dossier. On ne peut pas le faire parce qu'on serait jugé parti. Donc après, je vais déjà accepter la mission, qui peut être très différente. Il peut s'agir... d'un cambriolage qui a mal tourné, d'un problème entre un client et un vendeur, d'un problème sur une pierre, d'un problème sur une origine de mine, par exemple, pour une pierre. C'est très, très varié, un héritage qui ne se passe pas bien. Et en fait, je vais accepter la mission. Je vais respecter toute la procédure judiciaire qui est très rigoureuse et pleine de méthodes. Et en fait, le juge va me demander mon avis technique. Entendre les parties, respecter... le contradictoire et amener mes conclusions que je remets au juge dans un rapport.

  • #0

    Ça veut dire quoi, respecter le contradictoire ?

  • #1

    Eh bien, tout simplement, parce qu'il y a deux parties. S'il y a un procès, ils ne sont vraiment pas d'accord. Ça veut dire écouter ce que chacun a à dire et apporter comme document ou élément.

  • #0

    Et ça arrive souvent ?

  • #1

    En fait, c'est très secret, donc on ne sait pas.

  • #0

    Et maintenant, si j'aborde le marché de la vente aux enchères. Est-ce qu'il y a des choses particulières faites par les experts dedans ?

  • #1

    Tous les commissaires priseurs ont des experts, donc des experts par spécialité. Donc effectivement, on trouve des experts en bijoux auprès des commissaires priseurs. Il y a des experts qui sont apporteurs d'affaires et il y a des maisons de vente qui ont besoin d'experts pour expertiser les bijoux qu'on leur a apportés. Chaque expert peut avoir aussi sa spécialisation. Il va donner un avis technique et il va donner un ordre d'idées de valeur. Ce n'est pas la même chose. L'expertise, c'est de la technique. On va aller chercher les poinçons, les griffes, la pierre, de quelle époque elle est, si elle a une signature, si elle n'en a pas. On va chercher toutes les particularités du bijou pour faire une vraie fiche technique. Ce qui fait que la personne qui sera intéressée en salle des ventes, elle aura tous les détails possibles sur le bijou. L'expert va aussi faire de très belles photos, des photos avec des détails sur un poinçon si nécessaire, sur une inclusion si nécessaire, et puis dans sa globalité. Et puis après, l'expert va faire le prix. Le prix se décompose en trois parties. Il y a un prix de réserve. C'est le prix en dessous duquel on ne vendra pas le bijou. Ce prix-là, il protège le client. Après, il y a l'estimation basse et l'estimation haute. Ça, c'est le prix qui est visible sur le catalogue, donc visible par le public. Cette fourchette de prix, ça donne une idée des possibles au niveau de la valeur de ce qui va s'adjuger. Donc, l'expert sert à... expertisé au niveau technique et à valoriser le bijou.

  • #0

    Mais quand il valorise, si je comprends bien, dans le cadre des enchères, il ne met pas le même prix que quand c'est mon expert pour mon assurance ?

  • #1

    Évidemment que non. Puisqu'un prix aux enchères, même quand il est adjugé, il est adjugé hors frais marteau. Après, quand on achète aux enchères, il y a toujours des frais. C'est normal. Donc, il faut rajouter la valeur des frais d'adjudication. qui varient dans les salles des ventes de 25 à 32-33% de l'adjudication. Et puis après, il faut le confronter au marché de l'occasion pour pouvoir donner une valeur en fin d'assurance, prix moyen constaté sur le marché de l'occasion ou vente aux enchères, frais d'adjudication inclus.

  • #0

    C'est quand même un métier qui est compliqué, ce métier d'expert, parce qu'il y a le prix où tu dis que mes bijoux actuels ont tel prix, il y a le prix. Pour l'assurance où tu fais un prix qui va durer à peu près 10 ans, il y a le prix quand je veux vendre aux enchères, où là le prix doit être intéressant, sexy pour les acheteurs. Mais est-ce que si tu te plantes, ça t'implique personnellement ?

  • #1

    L'expert a une responsabilité quinquennale sur tout ce qu'il écrit, valorise, expertise. Ça veut dire que si on a un problème sur un bijou et que ça fait 4 ans et 11 mois, l'acheteur peut engager une procédure et la procédure peut durer 10 ans. Donc l'expert est responsable et l'étude est responsable. Donc si on a fait une bêtise, une grosse bêtise dans une fiche produit quand on vend aux enchères, le client va se retourner contre l'étude et l'étude va se retourner contre l'expert. Là, ce n'est pas bon du tout. L'expert est responsable 5 ans sur son expertise, sur tout ce qu'il a écrit et signé. Donc, s'il a fait une erreur, il est responsable au civil, il perce toute sa crédibilité, parce que ça va se savoir, et après, s'il fait partie d'une chambre ou s'il est expert de justice, il peut être radié.

  • #0

    Donc, être expert pour le privé, judiciaire ou pour les ventes aux enchères, c'est assez complexe. Et donc, toi, tu as créé une formation certifiante qui n'existait pas avant, justement pour créer un métier bien cadré d'expert en bijoux. Et donc, déjà, le premier boulot de cette formation, ça va être de former l'expert à tout ce que tu viens de me raconter, je suppose.

  • #1

    Oui.

  • #0

    Tu lui fais ingurgiter plein de textes de loi.

  • #1

    Exactement. Je cite au moins une centaine de textes de loi. Je me réfère au Code civil, au Code des assurances, au Code du commerce. et en fait aussi beaucoup aux jurisprudences, c'est très important. En fait, je donne un cadre pour faire des expertises en toute sécurité. C'est-à-dire que je souhaite protéger l'expert, protéger le client et protéger le bijou. Concernant l'expert, je lui donne un cadre et une méthode de travail, une vraie méthodologie pour le protéger. Par exemple, ne pas prendre des bijoux si on n'a pas fait signer une décharge. On peut tout à fait avoir des bijoux qui proviennent d'un vol. et dans ce cas-là, on prend aussi cher que le recelleur. Donc, il faut faire signer des documents préalables pour que toutes les parties soient en accord. et pour que l'expert ne prenne aucun risque et puisse faire son expertise en toute sérénité.

  • #0

    Avec cette formation qui est certifiante, on va pouvoir avoir toute une nouvelle génération d'experts.

  • #1

    Oui, une nouvelle génération d'experts où on va redonner des lettres de noblesse aux experts. Elles protègent l'expert. Par exemple, on peut avoir des clients qui ne sont pas propriétaires des bijoux. Donc, on fait signer une décharge avec différentes informations à l'intérieur, comme quoi... Ils sont bien propriétaires des bijoux, ils sont majeurs, ils ne sont ni sous tutelle ni sous curatelle. Et ça, ça protège déjà l'expert à la base, au moins de tout problème de recel.

  • #0

    Et ta formation, elle protège aussi le client, tu m'as dit ?

  • #1

    Ma formation protège le client parce que je forme des experts qui vont émettre des documents qui sont recevables par les notaires, les assurances, l'ordre d'héritage, les maisons de vente, etc.

  • #0

    Et ta formation protège aussi les bijoux ?

  • #1

    Oui, parce qu'en fait, en faisant une fiche technique bien décrite et une belle valorisation du bijou, ça va faire prendre conscience au client qu'il faut peut-être préserver ce bijou, ne pas le fondre, ne pas forcément le transformer. Et donc, il va prendre conscience de la valeur et que cette valeur entre dans le patrimoine du bijou français.

  • #0

    Maintenant, on va parler un petit peu de ton parcours. Parce que si je me souviens bien, tu n'as pas du tout commencé dans les pigeons. Tu étais danseuse, non ?

  • #1

    Oui, tout à fait. J'étais professeure de danse et chorégraphe. J'ai même été chorégraphe pour une cérémonie d'ouverture. J'avais une école de danse où j'avais à peu près 140 élèves. J'enseignais la danse classique, la danse contemporaine, le jazz. J'ai même enseigné le fitness aussi. C'était une très, très jolie période de ma vie. puis j'ai rencontré mon mari qui est artisan, bijoutier, joaillier. J'ai travaillé avec lui d'abord pour lui faire plaisir, puis je me suis professionnalisée parce que ça ne me suffisait pas. Donc j'ai repris mes études à l'ING où j'ai fait une formation en gémologie. Puis quelques années plus tard, j'ai repris à nouveau mes études avec la World Gem Foundation pour me former sur la gradation du diamant naturel et de synthèse. Je suis après rentrée dans des études à Drou en tant qu'expert. Puis j'ai été nommée experte de justice près de la cour d'appel de Montpellier. Et après, j'ai encha��né sur créer une formation sur l'expertise de bijoux parce que ça n'existait pas, ça manquait. Et j'avais vraiment envie d'apporter ma contribution à ce métier que je trouve formidable.

  • #0

    et donc entre le moment où tu deviens gémologue avec toutes tes gradations et le moment où tu deviens expert de bijoux tu as appris sur le tas en fait

  • #1

    Oui, on apprend sur le tas, c'est l'expérience qu'on peut avoir en salle des ventes, l'expérience qu'on a aussi en boutique. C'est très intéressant quand on est expert d'avoir travaillé proche d'un atelier parce qu'on sait comment est fait le bijou.

  • #0

    Puis surtout, là où tu es, les gens connaissent ton magasin, ton mari et où tu es. Et donc du coup, ils t'amènent leurs bijoux.

  • #1

    Parfois, certains clients m'amènent des boîtes à bijoux. Et en fait, quand on les ouvre, parfois... Béli a un vrai trésor. Il m'est arrivé, par exemple, de recevoir une cliente qui avait acheté une maison de maître et qui l'avait restaurée. Elle avait cassé une cloison. Dans la cloison, il y avait un écran. Dans cet écran, il y avait une bague. Une bague très brillante. La cliente me la porte, je l'ouvre et je découvre un magnifique solitaire en or blanc, tout épaulé de diamants, de 5 carats 03. Je l'ai expertisé, c'était un diamant de couleur F, pureté VS1, sans fluorescence, extraordinaire, une taille ancienne. Il était tellement joli qu'en fait, la cliente l'a conservé, on lui a mis à la taille et maintenant, ce diamant ne la quitte plus. À d'autres moments, lorsque certaines personnes viennent avec des lots de bijoux pour les fondre, et qu'il y a un bijou vraiment très joli, rare, exceptionnel, ancien ou parfois même signé, je conseille à mon client tout simplement de me le confier afin que je le vende aux enchères. Récemment, j'ai eu une cliente qui a voulu fondre un pendentif signé Georges L'Enfant. Alors forcément, je lui ai conseillé de le vendre aux enchères. Il y a aussi des bijoux typiques, des bijoux régionaux. Par exemple, il y a des poissardes qui sont des boucles d'oreilles qu'on ne trouve plus beaucoup parce qu'elles ont souvent été fondues. Et en fait, la rareté fait qu'elles font de très belles valeurs en salle des ventes. Il y a aussi les grenades de Perpignan. Il n'y a pas de mine à Perpignan, mais il y a un savoir-faire à Perpignan avec des grenats qui sont rhodolites, c'est-à-dire qu'ils ont une couleur violine pourpre qui est absolument exceptionnelle. Et ces grenats sont montés sur paillons avec une technique très spécifique à Perpignan. Et allez savoir pourquoi, mais ils sont très prisés en Chine. C'est pourquoi je conseille à mes clients ou de les conserver ou alors de les vendre aux enchères.

  • #0

    Alors, dernière question, Nathalie. Si tu avais un conseil à donner à une jeune femme qui voudrait faire comme toi, tu lui dirais quoi ?

  • #1

    Je lui conseillerais de devenir expert en bijoux, bien sûr. Il faut beaucoup travailler, se renseigner, être curieux et oser. Oser pousser les portes des commissaires priseurs, d'aller voir les experts, aller voir les salles des ventes, liser les livres sur les bijoux. Renseignez-vous, faites de la gémologie, cherchez, n'arrêtez jamais de chercher. Le métier d'expert, c'est un métier de chercheur.

  • #0

    Est-ce que tu m'as tout dit ?

  • #1

    Oui, je crois, on a fait le tour.

  • #0

    Alors, on va s'arrêter là.

  • #1

    Si tu veux. Allez,

  • #0

    au revoir Nathalie.

  • #1

    Au revoir Anne. Merci. Avec plaisir.

  • #0

    Alors, si on veut suivre ta formation, on va te chercher Nathalie Abou-Vidal sur LinkedIn ou alors sur ton site qui s'appelle bijoux au pluriel avec un x-expertise. au singulier sans S .fr Merci d'avoir écouté Brillante. Je suis Anne Desmarais de Jotan et je donne une voix aux bijoux chaque dimanche. Et si vous aussi vous avez envie de faire parler vos bijoux et votre maison, je serais ravie de vous accompagner pour réaliser votre podcast de marque ou vous accueillir en partenaire dans mes podcasts natifs. Je vous donne rendez-vous le mois prochain sur ce podcast brillant. Et en attendant, sur le podcast, le bijou comme un bisou, en alternance avec le podcast, il était une fois le bijou. Faites-moi plaisir, soutenez le podcast en mettant des avis, des étoiles sur Spotify ou Apple Podcast. Abonnez-vous et partagez l'épisode sur vos réseaux sociaux. À dimanche prochain et soyez brillants !

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