6. De cheffe de projet en informatique à artiste en lettering  - avec Y-Lan Nguyen-The - Lettering Créatif cover
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Business de Meufs

6. De cheffe de projet en informatique à artiste en lettering - avec Y-Lan Nguyen-The - Lettering Créatif

6. De cheffe de projet en informatique à artiste en lettering - avec Y-Lan Nguyen-The - Lettering Créatif

38min |24/03/2020
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Transcription

  • Speaker #0

    Alors bonjour Ilan,

  • Speaker #1

    bonjour Astrid,

  • Speaker #0

    bienvenue dans Business de Meuf. Alors aujourd'hui on va parler de ton activité qui consiste à faire du lettering, donc avec ton entreprise qui s'appelle Lettering Créatif. créatifs, pardon, je ne sais pas pourquoi je prends un accent anglais.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un exercice, un mot anglais, un mot français.

  • Speaker #0

    C'est ça exactement, qui propose tout ce qui est calligraphie, tout ce qui est dessin, mais en lettres.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Voilà, dis-moi.

  • Speaker #1

    C'est pas mal. Je peux redonner une définition, mais c'est pas mal, tu t'en souviens.

  • Speaker #0

    C'est pas trop mal. Donc en fait, avec les techniques créatifs, on propose tout ce qui est calligraphie, etc. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, le lettering, ce n'est pas encore trop connu en France. Donc à chaque fois que j'en parle, je dois donner une définition. Sinon, les gens ne savent pas du tout ce que je fais. Donc moi, ce que je dis souvent, c'est que le lettering, c'est le fait de dessiner les lettres. Donc c'est en ça que ça se différencie de la calligraphie, qui est vraiment de l'écriture. Pour moi, le lettering, ça relève plus du dessin. Et il faut dire que ça revient pas mal à la mode en ce moment. On en voit partout, même si on ne s'en rend pas toujours compte. Parce que tout ce qui est lettrage... typeau revient à la mode, tout simplement.

  • Speaker #0

    D'accord. En fait, ça revient à la mode sur quelle typologie de documents ?

  • Speaker #1

    Beaucoup dans le magazine La Presse Papier, mais aussi sur les sites web. Pas mal les marques qui veulent avoir... Ça fait partie de l'identité de la marque. En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'avant la calligraphie, c'était toujours à la main. Après, il y a eu le dessin de lettres qui était beaucoup utilisé sur les vitrines des magasins. Et après, ça a été remplacé par justement la typo qui était faite par ordinateur. En fait, c'est un peu l'ordinateur qui a pris un peu le pas avec les polices de caractère, la typo. Et là, ça revient parce qu'il y a le goût du fait main qui revient, de tout ce qui est un peu vintage aussi, qui revient beaucoup. Et puis, le fameux brush lettering, en fait, c'est un type d'écriture avec des feutres, des pleins et des déliés qui ressemblent à la calligraphie et qui est aussi très à la mode. Donc, on voit... Si on regarde les magazines féminins, les couvertures de livres, en fait, si on est un peu attentif, on regarde, effectivement, ça revient beaucoup. Le visuel.

  • Speaker #0

    Oui, que la calligraphie revient beaucoup, les images.

  • Speaker #1

    Tout autour des lettres, en fait, ça revient pas mal.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que ça va être pair avec tout ce qui est illustration ?

  • Speaker #1

    Oui, bah oui. Alors, typiquement, pour tout ce qui est livre pour enfants, par exemple. Et puis, on a beaucoup... Beaucoup d'illustrateurs reviennent aussi aux lettres et commencent à s'intéresser au lettering et du coup à dessiner les lettres et à donner du caractère à leurs illustrations grâce aux lettres. Et aussi parce que ça apporte des messages. C'est-à-dire que le lettering, les gens vont chercher le côté esthétique, mais en réalité, c'est vraiment au service d'un message. Et comme aujourd'hui, on a beaucoup de recherches de sens, on passe par ça, le dessin de lettres. permet de faire passer des messages.

  • Speaker #0

    Et comment t'est venue cette passion pour tout ce qui est lettering ?

  • Speaker #1

    Oui, alors ce qui est marrant, c'est que ce n'est pas du tout une passion d'enfance. Alors, j'aimais beaucoup le dessin, enfant, mais les lettres, ça ne m'intéressait pas plus que ça, même si j'aimais beaucoup lire, mais je ne faisais pas le rapprochement, en fait. Et s'il y a quelques années, en faisant mon bullet journal, donc un agenda tout à la main, qui est très souple, qui permet de s'organiser, j'ai commencé à vouloir... à vouloir mélanger l'écriture et le dessin. Parce que je suis quand même très portée sur le visuel. Je suis aussi photographe, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et du coup, je me suis entraînée en regardant des choses sur Internet, des vidéos sur YouTube. Et j'ai vu que beaucoup aux États-Unis, ça se faisait énormément, le lettering aux États-Unis. Et je me suis formée, je suis autodidacte complète sur le lettering. D'accord. Et j'ai construit en 2019 un blog. qui s'appelle Lettering Créatif. Et c'est là que ma boîte a commencé à... Enfin, que l'idée a germé dans mon esprit, en fait.

  • Speaker #0

    Tu n'avais pas de formation graphiste ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Non. Alors, non. Moi, je suis vraiment dans l'informatique. J'ai fait une école de commerce et je me suis spécialisée en système d'information. Donc, c'était vraiment pure, pure informatique. Pas du tout dans l'infographie, pas du tout dans le dessin. Non, vraiment rien à voir, en réalité. D'accord. Donc, c'est vraiment... pure autodidacte.

  • Speaker #0

    En fait, t'as fait un grand écart avec ce que tu disais.

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Au final, t'as quand même une partie qui reste informatique. Est-ce qu'il y a des choses que tu fais aussi sur PC ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. J'ai quitté mon job dans l'informatique pour me consacrer complètement au lettering. Au départ par le blog. Quand j'apprends quelque chose, j'ai vraiment envie de le retransmettre. C'est une constante chez moi. Au début, comme je rejetais... Enfin, pas que je rejetais, mais... J'avais besoin de prendre de la distance par rapport à mon ancien métier, c'était justement le retour à tout le fait main. Donc au départ, le lettering, c'était complètement du fait main. Donc papier, feutre, crayon, gomme. Et petit à petit, j'ai commencé à m'intéresser au lettering informatique. C'est-à-dire, on m'a offert l'année dernière, il y a un peu moins d'un an, un iPad où j'ai testé l'application Procreate. Alors il faut savoir que Procreate est... très utilisé dans le monde des artistes en lettering. C'est juste une application de dessin, mais c'est vrai que sur l'iPad, il y a un stylet qui est tactile, donc on peut vraiment reproduire du lettering et de la calligraphie avec cet outil-là. Et du coup, depuis, oui, je me suis aussi mis un peu au lettering digital. Mais ce n'est pas mon cœur de métier. J'aime vraiment beaucoup le papier, le feutre. Là, je me mets au lettering à l'aquarelle. Donc, j'aime quand même que ça reste un peu, qu'il y ait un petit côté manuel dans tout ça.

  • Speaker #0

    Elle fait un grand décan entre ton activité d'informaticienne et maintenant ton métier dans le créatif. Comment tu as appréhendé ça ? Est-ce que tu étais un peu stressée ? Enfin, pas stressée, mais un peu craintive de quitter ton monde informatique pour aller dans un autre monde ?

  • Speaker #1

    Oui, tu peux dire stressée, morte de peur, la frousse, la trouille, voilà. Et un peu... toujours un peu maintenant. En fait, il y a plusieurs grands écarts. C'est-à-dire, il y a le fait, effectivement, de quitter l'informatique, mais aussi un milieu que je connais bien, pour lequel j'ai été formée, mais quitter aussi le salariat. Ce n'est pas que l'artistique, c'est aussi le côté freelance. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que je pense que ce qui m'a fait sauter le pas, je pense que ça aurait été un chemin possible que je ne saute jamais le pas. Et ce qui a tout déclenché, avec le recul, je pense qu'il y a deux choses. Il y a la crise de la quarantaine. Oui, alors je n'aime pas dire mon âge, mais voilà. La petite histoire,

  • Speaker #0

    elle ne fait pas du tout son âge.

  • Speaker #1

    Et voilà, bon, ça y est maintenant, tout le monde sait. Et la naissance de ma fille. Donc, elle a aujourd'hui 4 ans et demi, mais c'est vrai que la maternité, ça a changé beaucoup de choses sur ma vision du temps, sur l'importance. de mener la vie qu'on aime, surtout ce que je voulais transmettre en fait parce que quand on a des enfants on veut leur transmettre le meilleur et je pense que la vie de salarié dans l'informatique ne me correspondait plus à ce moment là. Mais en fait si, j'ai toujours eu la frousse en fait de faire de l'artistique, c'est à dire que moi enfant, donc je disais je dessinais et jamais j'aurais fait des études de dessin. Pour moi, c'était inimaginable. Pour moi, les artistes, j'avais toujours eu cette image qu'un artiste ne pouvait pas vivre de son art, que c'était trop difficile et que ce n'était pas pour moi. De toute façon, j'étais dans une famille où il fallait faire de hautes études, tout le monde des bacs plus 5, médecins, ingénieurs, etc. Trosse pression. Ouais, trosse pression. Et voilà, on se dit, voilà, il a fallu que j'attende d'avoir 40 ans pour me détacher de papa, maman, de ma culture. toutes mes croyances et c'est un travail que je suis très heureuse de faire aujourd'hui parce que ce n'est pas juste changer de métier, faire de l'art ou être freelance, c'est vraiment un chemin de vie, choisir sa vie, réfléchir sur soi, réfléchir à ce qu'on veut apporter au monde, réfléchir à ce qu'on veut transmettre à son enfant. Donc vraiment, ça englobe vraiment beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    ton métier de salarié. Tu te lances dans une nouvelle aventure qui est en contradiction un peu avec ce que tu as toujours appris.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    En gros, tout ce que j'ai appris, ça ne compte plus. Donc, tu décides de te lancer. OK, tu as la frousse. Bon, ça, tu l'as dit. Tu es en pleine crise de la quarantaine. Tu es ma mort, donc la totale. C'est ça. Voilà. Et comment tu te lances ? Comment tu mets les choses en place ?

  • Speaker #1

    Oui, alors, c'est vrai. Ça, c'est... une très bonne question parce que je pense que c'est un peu atypique comme manière de se lancer, en tout cas parmi mes amis entrepreneurs quand j'en parle, parce que j'ai pris un congé pour création d'entreprise et je n'ai pas le chômage, je n'ai pas trop de parachute.

  • Speaker #0

    C'est comme un congé sans solde.

  • Speaker #1

    Oui, un congé sabbatique. En gros, il y a deux choses. Si j'ai le parachute de pouvoir revenir dans mon ancien emploi, Par contre, je n'ai aucun revenu. Et je n'ai plus la mutuelle, je n'ai plus les collègues payés, les RTT, tous ces trucs-là. Ce que je regrette un peu. Mais alors du coup, tout le monde me dit, mais ce n'est pas possible en fait. Comment tu peux passer de revenu de cadre chef de projet informatique à zéro ? Et donc, ce qu'il faut savoir, c'est que j'avais mis pas mal de côtés. Bon déjà, pareil, je reviens un peu sur la culture, la stabilité, la famille, tous ces trucs. Donc moi, on m'a inculqué quelque chose comme ça autour de... Enfin, j'ai toujours beaucoup économisé, etc. Et en fait, j'avais un méga gros projet à la trentaine. Donc ma crise de la trentaine, c'était un autre gros projet, c'était un tour du monde, seule. J'étais célibataire à l'époque. Et donc, j'ai mis vraiment beaucoup de côté. C'est-à-dire plus que je pense que les gens mettent de côté habituellement en se disant je vais acheter une voiture Donc du coup, je mettais de côté, je mettais de côté, un vrai petit écureuil. Et je pense que c'est ça qui m'a permis de me lancer... Malgré ce caractère que j'ai de sécurité, oh mon Dieu, comment je vais faire ? Donc là, je vis toujours un peu sur ce petit matelas de sécurité. Et comme je commence quand même à vivre de mon activité, ça se passe plutôt bien. Et je ne songe pas à revenir à mon ancien emploi si jamais mon manager m'entend. Oups ! Non, mais il a été très compréhensif. J'étais dans un grand groupe, donc ça n'a pas posé de problème de poser ce congé sabbatique. Mon ancien manager me soutient et c'est un truc que je veux dire parce que je trouve ça assez atypique dans les entrepreneurs que je rencontre qui sont entrepreneurs suite à une reconversion. Je ne suis pas partie ni à cause d'un burn-out, ni parce que je ne supporte pas le management. En fait, j'étais bien dans ma vie de salariée, mais si on revient à ce que je disais auparavant, c'était vraiment cette histoire de chemin de vie donné du sens. Mais en réalité, j'aurais pu continuer jusqu'à la retraite, je pense, dans mon ancien poste. mais voilà donc heureusement que ma fille est née finalement mais c'est très bien en réalité je suis contente de mon ancienne vie aussi je ne l'ai pas mise à la poubelle ce que j'ai appris dans mon rôle de chef de projet je le réutilise aujourd'hui en tant que chef d'entreprise donc vraiment je n'ai pas de soucis avec ça c'est juste un besoin de changement, de sens mais finalement il y a un côté assez serein C'est assez logique.

  • Speaker #0

    Là, t'es partie un peu en congé sabbatique. T'as pas eu d'aide ?

  • Speaker #1

    J'ai quand même... Ah oui, alors j'ai quand même... Si, il y a quand même deux choses. J'ai eu une aide de ma boîte, en fait, en quittant comme quoi les grosses boîtes. Je crache pas dessus. Franchement, je crache pas dessus. J'ai fait un dossier. Alors, bon, j'ai fait un dossier en disant que j'allais créer une entreprise. Mais je partais pour être photographe. Il faut dire que, en fait, quand j'étais dans mon entreprise, une de mes passions, c'était la photo. J'ai déjà fait des expos photos, j'ai déjà vendu des photos. Donc, j'avais déjà un statut de photographe auteur. Et donc, je suis partie en étant persuadée que, oui, dans l'artistique, mais photographe. En fait, au bout de trois mois, je n'ai pas accroché plus que ça d'être plein temps photographe. Je ne trouvais pas de clients. J'ai dû, je ne sais pas, dans les trois premiers mois, avoir deux clients payés au lance-pierre. Et en fait, moi, j'avais besoin de renouveau. je pense. Et donc, il y avait ce fameux blog de lettering que j'avais créé. Et c'est là où je me suis dit, non mais ça, ça peut le faire. Je m'étais inscrite à une formation je digresse, je vais revenir sur l'aide. Donc, j'ai fait une formation sur le blogging pour vendre des formations en ligne. Mais donc, en faisant mon dossier de photographe, j'ai pu avoir une aide de ma boîte qui n'était pas du tout négligeable. C'était genre 3 ou 4 mois de salaire quand même.

  • Speaker #0

    Donc ça t'a permis de pouvoir te lancer ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai pu quand même investir au début, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Avant de te lancer, tu avais déjà ton blog, mais ça faisait combien de temps que tu avais ton blog ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, avant de me lancer, je n'avais pas mon blog. J'ai quitté mon job en mars 2018. J'ai des problèmes avec les dates, on s'en fiche de l'année, mais j'ai quitté mon job en mars et mon blog a été lancé en septembre. Donc en fait, de mars à septembre, je pensais être photographe. Et après, je me suis lancée dans le lettering et je me suis lancée très vite. C'est-à-dire que j'ai lancé mon blog. j'ai lancé mes premiers cours en présentiel à Paris. Donc, je donnais des cours de lettering. Le blog, après, je pense qu'il a vécu un an sans que je lance de formation particulièrement. Je démarchais aussi les entreprises pour faire du lettering en entreprise, c'est-à-dire dans l'événementiel, du team building. Et là, depuis novembre dernier, j'ai une formation en ligne de lettering.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en fait, même en sachant que tu allais partir de ta boîte… Oui. Tu n'as pas commencé à bosser le dossier d'aide, mais tu n'as pas commencé à démarcher des clients.

  • Speaker #1

    Non, je n'avais pas de clients.

  • Speaker #0

    Tu étais persuadée que tu allais en trouver une. En fait,

  • Speaker #1

    quand je partais en mars et qu'arrivait l'été, je me disais que j'allais trouver des clients, par exemple dans la photo de mariage, des choses comme ça. Si, j'avais quand même commencé à prospecter, donc j'avais quand même un carnet de contacts, de mes anciens contacts. photos, etc. Et il faut savoir que j'avais avant un blog lifestyle, donc j'avais des contacts en relations presse. En fait, oui, je construis quand même sur des choses existantes. Même là, en lettering, j'ai recontacté tous les bureaux de presse que je connaissais. Donc oui, j'ai quand même un réseau.

  • Speaker #0

    D'accord, donc tu avais quand même un réseau. Tu n'avais pas forcément de clients, mais tu avais déjà commencé à lancer un réseau. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Pour te dire, ok, je pars avec un parachute. Mais voilà, le parachute, il peut quand même faire quelque chose.

  • Speaker #1

    Oui, je me donnais quand même six mois où je savais que je n'allais pas avoir trop de revenus.

  • Speaker #0

    Mais tu t'étais déjà mis en tête ?

  • Speaker #1

    Pour me former, pour prospecter, etc.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en fait, tes six premiers mois, tu les as vus plus comme un moment où tu allais réfléchir. Oui. Enfin, tu allais recontacter ton carré d'adresse, que tu allais commencer à construire tes offres et que tu allais finalement pouvoir rebondir sur des choses.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Donc, pas forcément de plan commercial, mais tu savais que tu allais réactiver ton réseau. Ah oui, oui.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Puis quelque part, le fait de faire mon dossier d'aide de financement, on avait remis à plat tout un tas de choses, comme comment faire son business plan. J'avais un BMC, le business model Canva et tout. Donc forcément que je n'ai pas du tout appliqué à la photo, mais que je pouvais transposer au lettering. C'est-à-dire que j'avais tous les outils pour refaire en quelque sorte toutes ces recherches-là. Parce qu'en fait, on n'obtient pas des financements comme ça. Le dossier était quand même très, très gros. C'est-à-dire qu'il fallait vraiment mettre... beaucoup d'éléments de prévisionnels, etc. sur 3 ans il y avait un plan de financement à 3 ans enfin voilà, donc tout ça j'ai des fichiers Excel, PowerPoint, Word tout ce que vous voulez maintenant j'ai cette méthodologie bon après j'ai aussi fait une école de commerce donc ça m'était pas complètement étranger mais je sais ce que c'est un client je sais ce que c'est un plan de financement même si beaucoup j'ai

  • Speaker #0

    eu le temps de le remarquer même si on est parfait complètement conscient de ce qu'est un business plan, qu'un business modèle, qu'un business modèle Canva, que quand on le fait à soi-même, c'est hyper compliqué.

  • Speaker #1

    Pour les autres,

  • Speaker #0

    ça va, mais c'est une évidence. Mais pour soi, on se pose pas mal de questions. Est-ce que tu avais été bloquée par rapport à ça, même si tu avais toutes les connaissances ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai toujours eu des gens sur lesquels m'appuyer. Donc, quand j'ai quitté ma boîte, déjà... Alors moi, je suis très réseau en réalité. Je suis quelqu'un de très sociable. Je vais toujours à des événements entrepreneurs. Je réseaute à fond. Je regarde tout ce qui existe. Donc, j'avais pu profiter d'une offre super... Enfin, pas chère du tout. Je ne sais plus si c'était une journée ou deux journées. Deux journées, je crois. Où on était un groupe de cinq femmes entrepreneurs. Et on nous coachait un peu sur notre business plan et tout. En fait, j'allais à des soirées où on pitch. donc j'ai toujours fait de sorte que j'ai des retours extérieurs c'était jamais je me suis jamais dit je vais dans mon coin faire un concept et après je sors quelque chose non j'étais toujours en contact avec plein de gens et toujours j'en parlais ça c'est un conseil que je donne en fait il faut tout le temps parler de son projet parce qu'en fait on a des retours on voit justement si les gens comprennent ce que c'est moi le lettering franchement je suis toujours en train d'expliquer ce que c'est parce que les gens ils pensent vraiment pas qu'on puisse en vivre mais je le dis mais on peut en vivre et voilà et en fait quand on est tout le temps tout le temps en contact avec des gens qu'on pitch son projet moi je trouve que le pitch c'est un super truc pour je me dis pas qu'on ait forcément besoin d'un business plan si tu pitch ton projet si t'es orienté client si t'es orienté besoin pourquoi les gens paieraient pour ton service et ben en fait tu trouves des gens qui vont payer pour ton service parce que tu les connais, tu sais ce qu'ils veulent, tu sais ce dont ils ont besoin. Je dis ça un peu facilement, je ne dis pas que j'ai des milliers et des milliers de clients aujourd'hui, mais en fait, c'est en se mettant dans cet état d'esprit-là, vraiment client, valeur, quelle valeur j'apporte à mon client, quelle valeur j'apporte au monde, que déjà, on prend confiance qu'on peut être payé pour ça. Et toujours auprès d'autres personnes. Sinon, on a une sorte de mauvais prisme, on ne se juge pas bien soi-même. Donc, plus on en parle, plus on a le retour des autres. On voit aussi très vite ce qui ne va pas. Parce que les autres vont nous dire, ce truc-là, je ne comprends pas du tout.

  • Speaker #0

    C'est le visage des gens qui ne comprennent pas.

  • Speaker #1

    Le petit point sur son cil.

  • Speaker #0

    Le franminieux.

  • Speaker #1

    En plus, c'est très drôle parce qu'ils essaient de rester polis. Ils ne vont pas te dire tout de suite de front ton truc, je n'y crois pas. Mais j'ai vu dans les yeux de pas mal de gens qu'il y a des gens qui ne comprenaient pas ce que c'était, à quoi ça servait, mais à quoi ça peut bien servir, le lettering.

  • Speaker #0

    À aucun moment, ça ne t'a fait peur de dire ok, là je vais quitter mon taf et je vais aller dans un truc que personne ne connait. Parce que finalement, tu éduques les gens.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu éduques les gens en leur expliquant exactement ce que tu fais, pourquoi tu le fais et à qui tu le vends. Mais ça ne t'a pas fait peur ?

  • Speaker #1

    Si, j'ai dit que j'ai eu peur, mais en fait, je n'ai pas eu peur de ça en particulier. J'ai eu peur de quitter un job stable, de ne plus avoir de salaire. Ça, oui, j'ai eu peur de ça. Mais par contre, ça s'est fait petit à petit, parce que le lettering, moi-même, je le découvrais. Et quand on découvre quelque chose, on est toujours passionné. Moi, je suis quelqu'un de passionné, donc je découvre tout le temps des choses. Je suis toujours passionnée par plein de choses. Mais là, ce qui est bien, c'est que ça dure un petit peu quand même. Et je ne me suis pas dit tout ça parce que je pense que ça s'est fait vraiment petit à petit. Il n'y avait pas trop de plans. Comme je disais, je commençais par un blog, juste je partageais. Après, ça a été un peu sur Instagram aussi. J'ai commencé à rencontrer d'autres... d'autres gens intéressés par ce sujet. J'ai commencé à donner des cours. Finalement, j'ai des bons retours. Je ne me dis jamais, je ne vais pas y arriver. Je ne me sens pas non plus avec un bâton de pèlerin. Ce ne sont pas non plus des messages sur des choses graves. J'apporte ça aussi. Il y a de la légèreté, il y a du loisir, etc. Même si derrière, je pense qu'il y a quand même un message plus fort qu'on pense. Mais mes clients, ce ne sont pas des gens torturés.

  • Speaker #0

    Mais en fait, du début à la fin, tu as toujours gardé ta motivation, tu ne croyais en ton projet, même si tu avais juste peur de ne plus avoir ta stabilité. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Mais je ne sais pas, en fait, maintenant que tu me poses la question, je ne sais pas d'où me vient cette confiance, parce que je me voyais plutôt comme quelqu'un qui n'a pas confiance en soi. Et par contre, depuis quelques années, c'est vrai que je lis beaucoup de livres de développement personnel, que j'essaye de faire tomber mes croyances limitantes, certaines barrières typiquement. La barrière de l'argent, ça, c'est un gros, gros truc. C'est-à-dire, comment un artiste, il fait ce qu'il aime, il va être payé pour ça, c'est incroyable. Voilà, au moins, quand j'étais chanteuse, je ne me faisais pas payer par les bars dans lesquels je chantais. Donc, oui, il y a encore ce truc-là, je pense, qui persiste, que ce soit dans ma tête ou peut-être dans la tête d'autres gens, que vivre de l'art, enfin, voilà.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu ça.

  • Speaker #1

    Mais non, là, aujourd'hui, non, j'ai pas de doute, j'y vais. Je me dis pas... Souvent, j'entends les entrepreneurs, ils se disent Oui, je me donne un an, je me donne deux ans. Bon, souvent, ils doivent se donner un peu plus parce que, voilà, le temps passe. Moi, je me donne pas, je me donne jusqu'à la mort. Enfin, maintenant, aujourd'hui, il n'y a pas de souci, je suis sur ce chemin. C'est mon chemin. C'est un peu... Avec un feutre à la main. Mais c'est mon combat, de toute façon.

  • Speaker #0

    C'est bien parce que du coup, dès le premier instant, tu as été convaincue par ton talent, par ce que tu aimais faire. Oui,

  • Speaker #1

    mais quand même,

  • Speaker #0

    j'ai vu. J'ai vu. C'était bien, il faut le dire.

  • Speaker #1

    Non, non, tu n'as pas vu les premiers. Attention, attention. Je ne crois pas en la notion de talent, je crois en la notion de travail.

  • Speaker #0

    D'accord, donc je n'ai pas vu les premiers, mais j'ai vu les derniers.

  • Speaker #1

    Donc, bon,

  • Speaker #0

    ça compense. Oui, du coup, dès le premier instant, tu as pensé à, ok, je décide de lancer mon business, mais je pense à ce que j'aime faire et le reste viendra après.

  • Speaker #1

    Quand on est dans l'action, on n'est plus en train de trop penser, trop réfléchir. Moi, j'ai un mix entre ces deux. Moi, je réfléchis quand même beaucoup, parfois un peu trop. Mais je pense qu'au moment où, je veux dire, comme je m'étais lancée, c'est un peu comme quand on saute en parachute, je veux dire, il y a un moment, tu peux... pas revenir en arrière. Donc tu dis de toute façon, je vais au fond, jusqu'à la mort, je vais au fond de mon projet, je vois jusqu'où je peux aller. J'avais quand même ce petit truc que je pouvais revenir dans mon job après, puisque voilà, avec le congé sabbatique. Mais je voyais que ça allait, que j'avançais. Je voyais que chaque jour qui passait, je faisais une action vers mon rêve. Chaque jour qui passait, j'avais une action. Je ne me tournais vraiment pas les pouces. Je ne vais pas dire un truc qui n'est pas du tout politiquement correct par rapport à mes amis qui ont le chômage, mais j'ai vu quand même autour de moi des gens qui, les premiers mois, ne faisaient rien. Parce que, mine de rien, le chômage, ça tombait tous les mois. Je ne leur jette vraiment pas la pierre, parce que je pense qu'après, ça dépend des caractères, des gens, de la situation, parce qu'on a besoin de se reconstruire aussi, parfois, donc il n'y a pas de souci. Mais ce que je veux dire, c'est que moi, quand je suis partie, je savais que chaque jour que je vivais, Je faisais une action vers mon rêve. Et ça, je m'y tiens. Et du coup, j'ai pas de doute puisque chaque jour va vers le positif. En fait, je construis. Donc tant que tu vois, tu construis. Tu poses ta pierre, une deuxième pierre, une deuxième pierre. Tu vois la tour qui se monte. Tu t'arrêtes pas. C'est pas de la persévérance. Tu vois le truc et ça marche. Mais c'est quand même un peu le jour le jour, comme je dis les choses. Parce que comme je dis, j'ai pas trop de plans.

  • Speaker #0

    Ça te fait pas peur ? Enfin, je sais que chaque entrepreneur, en gros, il y a une instabilité parce qu'on ne sait jamais de quoi sera fait demain. Donc, en fait, il faut toujours être dans l'action, dans le mouvement pour se motiver.

  • Speaker #1

    Même quand ça marche, en fait. Même quand ça marche, mais même quand ça marche.

  • Speaker #0

    Il ne faut jamais s'arrêter. Sinon, vous allez toucher le fond.

  • Speaker #1

    Mais on se découvre, en fait. C'est ça qui est bien. C'est que moi, cette force-là, je ne me la connaissais pas. Parce que, comme je disais encore une fois, au début, je croyais que ce que j'aimais, c'était la stabilité. Si je remplissais des questionnaires de personnalité, ce qui revenait, c'était la stabilité, la peur du lendemain, je ne sais pas trop quoi. Donc comme quoi, la crise de la quarantaine, finalement, ça a du bon, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Pas mal.

  • Speaker #1

    Mais voilà, ça dépend des caractères, c'est dur à dire. Et encore, là, ça ne fait que deux ans que je suis lancée, donc je ne sais pas si j'ai le recul suffisant, et si ça se trouve, je vais me prendre des grosses baffes. Mais quand on fait du développement personnel, les baffes, comme on sait qu'un échec, ce n'est pas un échec, on rebondit. Il y a vraiment un côté comme ça. Et puis je suis soutenue quand même. Je n'en ai pas assez parlé, je suis soutenue par ma famille.

  • Speaker #0

    Ils ne t'ont pas vu comme une... Non, alors,

  • Speaker #1

    c'était marrant.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est plus...

  • Speaker #1

    Bon, je n'ai pas une famille forcément très communiquante, enfin, qui va exprimer beaucoup, voilà. Je pense qu'eux aussi ont peur pour moi, mais comme ils ne me l'ont pas fait ressentir, je pense que, du coup, ça va. Je n'ai pas eu de pression, ils ne m'ont pas dit Mais qu'est-ce que tu fais ? Je pense qu'ils se disent qu'à 40 ans, ils ne vont pas me redonner des leçons comme quand j'avais...

  • Speaker #0

    Mais quel que soit l'âge. Quel que soit l'âge, les gens te disent toujours Oh, t'es partie !

  • Speaker #1

    J'ai pas eu ça. Non, j'ai pas eu ça, bizarrement. Moi, j'ai pas eu ça.

  • Speaker #0

    La famille, mais...

  • Speaker #1

    L'entourage, oui. J'ai pas eu, j'ai pas eu. J'ai peut-être pas beaucoup.

  • Speaker #0

    J'ai pas eu d'instabilité, etc.

  • Speaker #1

    J'ai plutôt eu des messages de Oh, t'es courageuse ! Alors, ça fait bizarre parce que... Bah, oui,

  • Speaker #0

    quand même... C'est parti, t'avais pas de parachute. Tu pouvais quand même.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça, je me suis tenue à ce truc-là. C'est pas grave, de toute façon, je peux retourner à mon table. Comme je disais, je dépensais l'argent du tour du monde que j'avais durement mis de côté. Donc, quelque part, j'avais le droit. Parce qu'en fait, c'est ça. Moi, je pense que j'ai aussi besoin. C'est moi avec moi-même. J'ai besoin de me donner le droit de faire ce côté un peu bonne petite fille et tout. Donc là, je me dis, j'avais bien trimé, j'ai bien mis de côté, donc j'ai le droit. Je l'avais un peu pris comme cette année tour du monde. J'avais un peu un an de bambou.

  • Speaker #0

    Tu as bien travaillé, tu vas t'acheter un joli sac.

  • Speaker #1

    Là, j'ai bien travaillé 20 ans. J'achète une année. Ce serait bien qu'on soit dans une société où je ne sais plus c'est quelle boîte où tous les 7 ans, la boîte ferme, je ne sais plus, 6 mois ou 1 an, pour que tout le monde puisse vacater ses projets. Je trouve ça incroyable. Mais en France, ce n'est pas trop ça. Je pense que l'année sabbatique, ce n'est pas si bien vu que ça. C'est un peu comme ça.

  • Speaker #0

    Finalement, de pouvoir se recentrer, savoir ce qu'on a envie de faire, etc. C'est bien aussi pour l'esprit.

  • Speaker #1

    Oui, mais moi, je savais ça, que même si je revenais dans mon ancien job, ce ne serait pas un échec. J'avais besoin d'avoir essayé, etc. En fait, oui, c'est pour ça que je parlais de la maternité. C'est-à-dire que le congé maternité, on a quand même un temps pour soi. Bon, après, c'est vite repris par le bébé, mais au moins au début. On a quand même du temps pour se poser, réfléchir. Moi, j'ai de la chance. Je n'ai pas beaucoup besoin de beaucoup de sommeil. Je n'ai pas été trop fatiguée par cette partie-là.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on a le temps de se recentrer là ? Parce que du coup, on ne pense pas à soi, on pense à son bébé. Oui,

  • Speaker #1

    mais on pense à soi à travers le bébé. On pense à sa vie de famille, au quotidien quand même. Est-ce que, typiquement, c'est au moment où on reprend le travail ? Là, tu peux interroger des femmes. Tu as celles qui attendent impatiemment de reprendre le travail et elles n'en peuvent plus de leur bébé. J'exagère, j'exagère. Mais je veux dire, il y a des femmes qui, de toute façon, adorent leur travail. Elles ont besoin de ça, ça fait partie de leur quotidien. Il y a la vie à la maison, la vie de famille, et puis le travail qui leur apporte de l'apprenouissement. En fait, on a besoin de...

  • Speaker #0

    plein d'événements dans sa vie, plein de moments. Donc, tu as les femmes qui sont impatientes de reprendre. Tu as les femmes qui ne veulent pas du tout reprendre. En fait, elles détestaient leur job. En fait, c'est bien, ça met en lumière pas mal de choses. Et après, tu as repris ton travail. Et là, tu commences à avoir les horaires. Et là, tu te dis, je ne peux pas chercher mon enfant à telle heure, machin, ou le matin, tu cours et tout. En fait, c'est cette course-là. Moi, tant que je n'avais pas d'enfant, mes horaires de bureau me convenaient. Je n'avais pas de soucis. En plus, cadre, tu fais un peu comme tu veux. Il faut quand même le dire. t'es libre, enfin voilà, normalement, enfin quand même, en général, tu travailles plus, mais je veux dire, t'es plus souple aussi, donc si un jour, je sais pas, t'as besoin d'une demi-heure ou d'une heure de plus parce que t'attends ton plombier, bon ben je veux dire, t'as le droit, bon voilà, je caricature, mais par contre, quand t'as un bébé, t'as les horaires de la nounou ou de la crèche ou quoi, et puis tu te dis, oh là là, je peux pas chercher mon enfant avant 18h, alors en hiver, c'est la nuit, et tout, enfin voilà, moi aujourd'hui, en tant que freelance, Ça ne me gêne pas de retravailler après 22h quand ma fille est couchée, mais par contre, si je veux la chercher à 16h30 ou 17h30, en fait, je peux. C'est juste ça aussi. C'était juste la flexibilité de l'emploi du temps, le fait d'être son propre patron. Donc, je pense qu'au-delà de ce problème de sommeil des premiers mois, qui parfois n'existe pas, il y a des bébés qui dorment,

  • Speaker #1

    je vous rassure.

  • Speaker #0

    Mais voilà, je pense que la plupart des femmes... qui m'ont parlé de leur congé maternité, elles ont eu ce temps quand même à un moment de réflexion, je pense. Il y en a qui reprennent un temps partiel, il y en a qui prolongent le congé parental. On a une notion du temps quand même qui change.

  • Speaker #1

    C'est bien de prendre le temps de réfléchir soit pendant un congé parental, soit pendant un congé sabbatique, de ne pas se sentir coupable, de prendre ce temps de réfléchir.

  • Speaker #0

    En fait, il faudrait que tout le monde puisse prendre... Oui,

  • Speaker #1

    parce que les filles se sentent coupables. Enfin, pas coupables, mais...

  • Speaker #0

    Ah si, oui, oui, si, si.

  • Speaker #1

    Ouais, on se sent coupable, ou c'est la famille qui nous rend coupables, ou c'est l'entourage qui nous rend coupables, et nous disent, ok, on ne comprend pas trop ce que tu fais.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ? T'étais bien, t'avais un bon temps, pourquoi ? Voilà, mais je crois qu'on a fait le... Ah oui, une dernière question. Par rapport au moment où tu t'es créée, qu'est-ce qui t'a manqué, peut-être ? Au moment de ta création, là où tu as eu une carence, une carence ? Qu'est-ce qui t'a manqué ? Qu'est-ce que t'aurais aimé avoir ? Qu'est-ce que t'aurais peut-être fait autrement ? Je sais rien. Dis-nous,

  • Speaker #0

    confie-toi. Oui. Alors, moi, si je rappelle, j'avais lancé mon blog. Au moment où j'ai quitté mon job, j'avais pas de statut particulier. J'avais pas encore trop l'idée de l'activité. Alors, sur la photographie, oui, j'avais un statut de photographe-auteur. Donc ça, je pouvais continuer sur ce statut. Après, quand j'ai voulu monter ma boîte, je commençais à avoir des clients. Donc j'ai décidé d'être micro-entreprise pour démarrer. Et ce qui m'a manqué, c'est un peu toutes les informations autour de ça, à quoi on avait droit, pas droit. Même encore aujourd'hui, je me pose des questions, par exemple sur la formation. Je sais qu'on a des droits en formation. Je n'ai pas encore trop regardé. D'une année sur l'autre, ça change. Là, on parlait tout à l'heure en off de l'ACRE et tout ça. Donc c'est vrai que les informations, ça manque. Surtout... je trouve que ça se renvoie beaucoup la balle. Moi, j'ai appelé entre l'URSA, FLINSE, etc. Ça se renvoie pas mal la balle. Donc, il manque un truc un peu centralisé. Et en même temps, j'imagine que c'est très difficile à avoir parce que ça change tout le temps et qu'on ne peut pas avoir la connaissance sur tout. Moi, dans le milieu artistique, il y a trop, trop de statuts entre l'AGSA pour la photo, la maison des artistes. Moi, je me sentais... Ouais, voilà. Je me sentais... En fait, moi, je ne comprenais pas. Je ne voyais pas où était ma case parce que... D'ailleurs, aujourd'hui, je ne sais pas si je suis dans... J'ai mis le bon truc. Mais je n'étais pas considérée. Je ne suis plus allée à la truc des artisans. Je ne sais plus comment ça s'appelle. Mais ils me disaient non, non, vous n'êtes pas ça.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    voilà. Ils m'ont dit que je n'étais pas. Après, artistes, même des A, ils m'ont dit que je n'étais pas. OK, bon, OK. Voilà. Donc, j'ai pris un statut. Je ne sais plus. Un truc où il y a quand même le mot art dedans. Je crois que ça s'appelle machin, machin, relevant des arts.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    donc vous cherchez... Mais un peu machin,

  • Speaker #1

    machin.

  • Speaker #0

    En fait, quand on regarde en plus toute la liste des métiers pour avoir la catégorie INSEE, on ne s'y retrouve pas forcément. Je crois qu'il y a calligraphe, par exemple, mais jamais j'aurais pris ça. Je ne suis pas calligraphe. En plus, calligraphe, c'est vraiment la personne qui écrit. Par contre, calligraphe, je me demande s'il ne peut pas être à la maison des artistes ou au truc de l'artisanat. Enfin, parce que c'est un peu un artisanat, je crois, la calligraphie. Mais je ne m'y connais tellement pas, en réalité. Je ne me sentais pas non plus graphiste. En plus, moi, je fais de la formation, mais je ne pouvais pas mettre que formation. C'était bizarre. Franchement, même aujourd'hui, le fait de faire à la fois des cours... Je fais assez peu de production d'art et de vente d'œuvres d'art, mais je pense que je vais le faire. C'est-à-dire des œuvres d'art avec du lettering. Mais donc, je donne des cours, je fais des interventions en entreprise. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    Donc, c'est au niveau des statuts, au niveau de...

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, c'est fourniture. Moi, je me suis mis dans un truc fourniture de service plutôt.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je ne me sens plus là-dedans.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas si tu es rattaché à la chambre des métiers de l'artisanat. Ce n'est pas si tu es rattaché...

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Il m'a dit que non. Oui, je crois que c'est plutôt...

  • Speaker #1

    Oui, oui. Ils ne peuvent pas savoir si c'est à la chambre des métiers, à la chambre de commerce.

  • Speaker #0

    à la maison des artistes s'ils sont intermittents du spectacle voilà oui et puis en plus on peut cumuler moi sur le cumul je trouve ça assez vague c'est à dire moi je suis aussi auteur et je continue la photo donc voilà c'est un peu compliqué tu peux avoir une

  • Speaker #1

    double casse tête casse tête oui c'est un casse tête l'absence tu peux être aussi bien immatriculé à la CMA qu'à la chambre de commerce ça dépend en fait des activités... Mais voilà, c'est vrai qu'il y a une certaine opacité, mais des fois, ce n'est pas facile à comprendre.

  • Speaker #0

    Moi, la seule chose qu'on m'a dit, c'est qu'il faut un numéro de sirète unique. D'accord. Quand j'ai voulu créer ma micro, j'ai été rejetée parce que j'avais un numéro sirète de hauteur photographe. Donc, en fait, ils ont repris ce numéro, ils ont basculé mon activité plutôt. Donc là, photographe, du coup, je me suis dit, je le mets en activité secondaire, ce n'est pas grave. Je ne voyais pas trop. Enfin, voilà. Et surtout que quand on commence et qu'on est multi-activité, parce que moi, je m'estime être slasheuse, c'est-à-dire avoir plein d'activités possibles, on me dit, il faut une activité principale et secondaire. C'est où votre chiffre d'affaires ? Je dis, mais je n'ai pas de chiffre d'affaires. Je crée ma boîte pour créer mon activité. Par exemple, si on me demandait si je faisais plus de chiffre d'affaires en tant qu'auteur photographe ou de lettering artiste, j'ai envie de dire que pour l'instant, c'est 0 plus 0 égale la tête à Toto. Donc, qu'est-ce que je mets ? Ça ne veut rien dire, en fait, activité principale. Si demain, je décide qu'en fait, de la photo, j'adore ça et que je fais de la photo, ils ne vont pas me l'interdire. Donc, ça va tenir mon activité principale. Si je refais du chant et que je fais des concerts, c'est encore autre chose. Donc, j'ai juste décidé de ne pas trop me prendre la tête. Je fais mon truc, j'ai des clients, je facture sous un numéro unique si rét.

  • Speaker #1

    Vous entendez, c'est un numéro unique. C'est sûr, s'il y a des gens de l'Ursaf, je ne sais pas. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Un numéro unique.

  • Speaker #0

    Un numéro unique. Et j'ai un perro. Et voilà.

  • Speaker #1

    OK. Mais en tout cas, Hélène,

  • Speaker #0

    merci beaucoup pour ton témoignage. Merci à toi.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'être venue dans Business de Meuf. Voilà. Ton témoignage est bien, bien, très, très intéressant. On a pu parler des heures. Ça fait un petit moment qu'on discute. Merci d'être venue. Donc, si vous voulez avoir plus d'informations sur Hélène, n'hésitez pas à aller sur son site internet laterinecreatif.com Oui. C'est ça ? C'est bon ? Je l'ai dit parfaitement à la fin.

  • Speaker #0

    Ah oui, bravo.

  • Speaker #1

    N'hésitez pas à suivre son actualité sur Facebook, Instagram, Pinterest, sur son site internet et sur LinkedIn. Voilà, c'est bon, j'ai tout dit ?

  • Speaker #0

    Oui. J'ai aussi un podcast, mais il est un petit peu en stand-by, où je parle de lettering. Et aussi un peu des coulisses, justement. Ah, j'ai une chaîne YouTube aussi.

  • Speaker #1

    Une chaîne YouTube, ok.

  • Speaker #0

    Si vous voulez apprendre le lettering, vous pouvez me trouver partout, là.

  • Speaker #1

    D'accord, donc lettering créatif, Ilan, vous savez où la trouver. Donc, si vous voulez suivre son actualité, n'hésitez pas à la suivre sur les réseaux sociaux, sur ses internets. Et si vous voulez avoir toutes les actualités de Business de Meuf, n'hésitez pas à vous inscrire. et à nous suivre sur le site internet Business de Meuf et sur les réseaux sociaux Business de Meuf sur Instagram, LinkedIn, Facebook et Youtube et c'est déjà très bien. Je vous dis à bientôt. Merci beaucoup.

Transcription

  • Speaker #0

    Alors bonjour Ilan,

  • Speaker #1

    bonjour Astrid,

  • Speaker #0

    bienvenue dans Business de Meuf. Alors aujourd'hui on va parler de ton activité qui consiste à faire du lettering, donc avec ton entreprise qui s'appelle Lettering Créatif. créatifs, pardon, je ne sais pas pourquoi je prends un accent anglais.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un exercice, un mot anglais, un mot français.

  • Speaker #0

    C'est ça exactement, qui propose tout ce qui est calligraphie, tout ce qui est dessin, mais en lettres.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Voilà, dis-moi.

  • Speaker #1

    C'est pas mal. Je peux redonner une définition, mais c'est pas mal, tu t'en souviens.

  • Speaker #0

    C'est pas trop mal. Donc en fait, avec les techniques créatifs, on propose tout ce qui est calligraphie, etc. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, le lettering, ce n'est pas encore trop connu en France. Donc à chaque fois que j'en parle, je dois donner une définition. Sinon, les gens ne savent pas du tout ce que je fais. Donc moi, ce que je dis souvent, c'est que le lettering, c'est le fait de dessiner les lettres. Donc c'est en ça que ça se différencie de la calligraphie, qui est vraiment de l'écriture. Pour moi, le lettering, ça relève plus du dessin. Et il faut dire que ça revient pas mal à la mode en ce moment. On en voit partout, même si on ne s'en rend pas toujours compte. Parce que tout ce qui est lettrage... typeau revient à la mode, tout simplement.

  • Speaker #0

    D'accord. En fait, ça revient à la mode sur quelle typologie de documents ?

  • Speaker #1

    Beaucoup dans le magazine La Presse Papier, mais aussi sur les sites web. Pas mal les marques qui veulent avoir... Ça fait partie de l'identité de la marque. En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'avant la calligraphie, c'était toujours à la main. Après, il y a eu le dessin de lettres qui était beaucoup utilisé sur les vitrines des magasins. Et après, ça a été remplacé par justement la typo qui était faite par ordinateur. En fait, c'est un peu l'ordinateur qui a pris un peu le pas avec les polices de caractère, la typo. Et là, ça revient parce qu'il y a le goût du fait main qui revient, de tout ce qui est un peu vintage aussi, qui revient beaucoup. Et puis, le fameux brush lettering, en fait, c'est un type d'écriture avec des feutres, des pleins et des déliés qui ressemblent à la calligraphie et qui est aussi très à la mode. Donc, on voit... Si on regarde les magazines féminins, les couvertures de livres, en fait, si on est un peu attentif, on regarde, effectivement, ça revient beaucoup. Le visuel.

  • Speaker #0

    Oui, que la calligraphie revient beaucoup, les images.

  • Speaker #1

    Tout autour des lettres, en fait, ça revient pas mal.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que ça va être pair avec tout ce qui est illustration ?

  • Speaker #1

    Oui, bah oui. Alors, typiquement, pour tout ce qui est livre pour enfants, par exemple. Et puis, on a beaucoup... Beaucoup d'illustrateurs reviennent aussi aux lettres et commencent à s'intéresser au lettering et du coup à dessiner les lettres et à donner du caractère à leurs illustrations grâce aux lettres. Et aussi parce que ça apporte des messages. C'est-à-dire que le lettering, les gens vont chercher le côté esthétique, mais en réalité, c'est vraiment au service d'un message. Et comme aujourd'hui, on a beaucoup de recherches de sens, on passe par ça, le dessin de lettres. permet de faire passer des messages.

  • Speaker #0

    Et comment t'est venue cette passion pour tout ce qui est lettering ?

  • Speaker #1

    Oui, alors ce qui est marrant, c'est que ce n'est pas du tout une passion d'enfance. Alors, j'aimais beaucoup le dessin, enfant, mais les lettres, ça ne m'intéressait pas plus que ça, même si j'aimais beaucoup lire, mais je ne faisais pas le rapprochement, en fait. Et s'il y a quelques années, en faisant mon bullet journal, donc un agenda tout à la main, qui est très souple, qui permet de s'organiser, j'ai commencé à vouloir... à vouloir mélanger l'écriture et le dessin. Parce que je suis quand même très portée sur le visuel. Je suis aussi photographe, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et du coup, je me suis entraînée en regardant des choses sur Internet, des vidéos sur YouTube. Et j'ai vu que beaucoup aux États-Unis, ça se faisait énormément, le lettering aux États-Unis. Et je me suis formée, je suis autodidacte complète sur le lettering. D'accord. Et j'ai construit en 2019 un blog. qui s'appelle Lettering Créatif. Et c'est là que ma boîte a commencé à... Enfin, que l'idée a germé dans mon esprit, en fait.

  • Speaker #0

    Tu n'avais pas de formation graphiste ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Non. Alors, non. Moi, je suis vraiment dans l'informatique. J'ai fait une école de commerce et je me suis spécialisée en système d'information. Donc, c'était vraiment pure, pure informatique. Pas du tout dans l'infographie, pas du tout dans le dessin. Non, vraiment rien à voir, en réalité. D'accord. Donc, c'est vraiment... pure autodidacte.

  • Speaker #0

    En fait, t'as fait un grand écart avec ce que tu disais.

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Au final, t'as quand même une partie qui reste informatique. Est-ce qu'il y a des choses que tu fais aussi sur PC ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. J'ai quitté mon job dans l'informatique pour me consacrer complètement au lettering. Au départ par le blog. Quand j'apprends quelque chose, j'ai vraiment envie de le retransmettre. C'est une constante chez moi. Au début, comme je rejetais... Enfin, pas que je rejetais, mais... J'avais besoin de prendre de la distance par rapport à mon ancien métier, c'était justement le retour à tout le fait main. Donc au départ, le lettering, c'était complètement du fait main. Donc papier, feutre, crayon, gomme. Et petit à petit, j'ai commencé à m'intéresser au lettering informatique. C'est-à-dire, on m'a offert l'année dernière, il y a un peu moins d'un an, un iPad où j'ai testé l'application Procreate. Alors il faut savoir que Procreate est... très utilisé dans le monde des artistes en lettering. C'est juste une application de dessin, mais c'est vrai que sur l'iPad, il y a un stylet qui est tactile, donc on peut vraiment reproduire du lettering et de la calligraphie avec cet outil-là. Et du coup, depuis, oui, je me suis aussi mis un peu au lettering digital. Mais ce n'est pas mon cœur de métier. J'aime vraiment beaucoup le papier, le feutre. Là, je me mets au lettering à l'aquarelle. Donc, j'aime quand même que ça reste un peu, qu'il y ait un petit côté manuel dans tout ça.

  • Speaker #0

    Elle fait un grand décan entre ton activité d'informaticienne et maintenant ton métier dans le créatif. Comment tu as appréhendé ça ? Est-ce que tu étais un peu stressée ? Enfin, pas stressée, mais un peu craintive de quitter ton monde informatique pour aller dans un autre monde ?

  • Speaker #1

    Oui, tu peux dire stressée, morte de peur, la frousse, la trouille, voilà. Et un peu... toujours un peu maintenant. En fait, il y a plusieurs grands écarts. C'est-à-dire, il y a le fait, effectivement, de quitter l'informatique, mais aussi un milieu que je connais bien, pour lequel j'ai été formée, mais quitter aussi le salariat. Ce n'est pas que l'artistique, c'est aussi le côté freelance. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que je pense que ce qui m'a fait sauter le pas, je pense que ça aurait été un chemin possible que je ne saute jamais le pas. Et ce qui a tout déclenché, avec le recul, je pense qu'il y a deux choses. Il y a la crise de la quarantaine. Oui, alors je n'aime pas dire mon âge, mais voilà. La petite histoire,

  • Speaker #0

    elle ne fait pas du tout son âge.

  • Speaker #1

    Et voilà, bon, ça y est maintenant, tout le monde sait. Et la naissance de ma fille. Donc, elle a aujourd'hui 4 ans et demi, mais c'est vrai que la maternité, ça a changé beaucoup de choses sur ma vision du temps, sur l'importance. de mener la vie qu'on aime, surtout ce que je voulais transmettre en fait parce que quand on a des enfants on veut leur transmettre le meilleur et je pense que la vie de salarié dans l'informatique ne me correspondait plus à ce moment là. Mais en fait si, j'ai toujours eu la frousse en fait de faire de l'artistique, c'est à dire que moi enfant, donc je disais je dessinais et jamais j'aurais fait des études de dessin. Pour moi, c'était inimaginable. Pour moi, les artistes, j'avais toujours eu cette image qu'un artiste ne pouvait pas vivre de son art, que c'était trop difficile et que ce n'était pas pour moi. De toute façon, j'étais dans une famille où il fallait faire de hautes études, tout le monde des bacs plus 5, médecins, ingénieurs, etc. Trosse pression. Ouais, trosse pression. Et voilà, on se dit, voilà, il a fallu que j'attende d'avoir 40 ans pour me détacher de papa, maman, de ma culture. toutes mes croyances et c'est un travail que je suis très heureuse de faire aujourd'hui parce que ce n'est pas juste changer de métier, faire de l'art ou être freelance, c'est vraiment un chemin de vie, choisir sa vie, réfléchir sur soi, réfléchir à ce qu'on veut apporter au monde, réfléchir à ce qu'on veut transmettre à son enfant. Donc vraiment, ça englobe vraiment beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    ton métier de salarié. Tu te lances dans une nouvelle aventure qui est en contradiction un peu avec ce que tu as toujours appris.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    En gros, tout ce que j'ai appris, ça ne compte plus. Donc, tu décides de te lancer. OK, tu as la frousse. Bon, ça, tu l'as dit. Tu es en pleine crise de la quarantaine. Tu es ma mort, donc la totale. C'est ça. Voilà. Et comment tu te lances ? Comment tu mets les choses en place ?

  • Speaker #1

    Oui, alors, c'est vrai. Ça, c'est... une très bonne question parce que je pense que c'est un peu atypique comme manière de se lancer, en tout cas parmi mes amis entrepreneurs quand j'en parle, parce que j'ai pris un congé pour création d'entreprise et je n'ai pas le chômage, je n'ai pas trop de parachute.

  • Speaker #0

    C'est comme un congé sans solde.

  • Speaker #1

    Oui, un congé sabbatique. En gros, il y a deux choses. Si j'ai le parachute de pouvoir revenir dans mon ancien emploi, Par contre, je n'ai aucun revenu. Et je n'ai plus la mutuelle, je n'ai plus les collègues payés, les RTT, tous ces trucs-là. Ce que je regrette un peu. Mais alors du coup, tout le monde me dit, mais ce n'est pas possible en fait. Comment tu peux passer de revenu de cadre chef de projet informatique à zéro ? Et donc, ce qu'il faut savoir, c'est que j'avais mis pas mal de côtés. Bon déjà, pareil, je reviens un peu sur la culture, la stabilité, la famille, tous ces trucs. Donc moi, on m'a inculqué quelque chose comme ça autour de... Enfin, j'ai toujours beaucoup économisé, etc. Et en fait, j'avais un méga gros projet à la trentaine. Donc ma crise de la trentaine, c'était un autre gros projet, c'était un tour du monde, seule. J'étais célibataire à l'époque. Et donc, j'ai mis vraiment beaucoup de côté. C'est-à-dire plus que je pense que les gens mettent de côté habituellement en se disant je vais acheter une voiture Donc du coup, je mettais de côté, je mettais de côté, un vrai petit écureuil. Et je pense que c'est ça qui m'a permis de me lancer... Malgré ce caractère que j'ai de sécurité, oh mon Dieu, comment je vais faire ? Donc là, je vis toujours un peu sur ce petit matelas de sécurité. Et comme je commence quand même à vivre de mon activité, ça se passe plutôt bien. Et je ne songe pas à revenir à mon ancien emploi si jamais mon manager m'entend. Oups ! Non, mais il a été très compréhensif. J'étais dans un grand groupe, donc ça n'a pas posé de problème de poser ce congé sabbatique. Mon ancien manager me soutient et c'est un truc que je veux dire parce que je trouve ça assez atypique dans les entrepreneurs que je rencontre qui sont entrepreneurs suite à une reconversion. Je ne suis pas partie ni à cause d'un burn-out, ni parce que je ne supporte pas le management. En fait, j'étais bien dans ma vie de salariée, mais si on revient à ce que je disais auparavant, c'était vraiment cette histoire de chemin de vie donné du sens. Mais en réalité, j'aurais pu continuer jusqu'à la retraite, je pense, dans mon ancien poste. mais voilà donc heureusement que ma fille est née finalement mais c'est très bien en réalité je suis contente de mon ancienne vie aussi je ne l'ai pas mise à la poubelle ce que j'ai appris dans mon rôle de chef de projet je le réutilise aujourd'hui en tant que chef d'entreprise donc vraiment je n'ai pas de soucis avec ça c'est juste un besoin de changement, de sens mais finalement il y a un côté assez serein C'est assez logique.

  • Speaker #0

    Là, t'es partie un peu en congé sabbatique. T'as pas eu d'aide ?

  • Speaker #1

    J'ai quand même... Ah oui, alors j'ai quand même... Si, il y a quand même deux choses. J'ai eu une aide de ma boîte, en fait, en quittant comme quoi les grosses boîtes. Je crache pas dessus. Franchement, je crache pas dessus. J'ai fait un dossier. Alors, bon, j'ai fait un dossier en disant que j'allais créer une entreprise. Mais je partais pour être photographe. Il faut dire que, en fait, quand j'étais dans mon entreprise, une de mes passions, c'était la photo. J'ai déjà fait des expos photos, j'ai déjà vendu des photos. Donc, j'avais déjà un statut de photographe auteur. Et donc, je suis partie en étant persuadée que, oui, dans l'artistique, mais photographe. En fait, au bout de trois mois, je n'ai pas accroché plus que ça d'être plein temps photographe. Je ne trouvais pas de clients. J'ai dû, je ne sais pas, dans les trois premiers mois, avoir deux clients payés au lance-pierre. Et en fait, moi, j'avais besoin de renouveau. je pense. Et donc, il y avait ce fameux blog de lettering que j'avais créé. Et c'est là où je me suis dit, non mais ça, ça peut le faire. Je m'étais inscrite à une formation je digresse, je vais revenir sur l'aide. Donc, j'ai fait une formation sur le blogging pour vendre des formations en ligne. Mais donc, en faisant mon dossier de photographe, j'ai pu avoir une aide de ma boîte qui n'était pas du tout négligeable. C'était genre 3 ou 4 mois de salaire quand même.

  • Speaker #0

    Donc ça t'a permis de pouvoir te lancer ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai pu quand même investir au début, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Avant de te lancer, tu avais déjà ton blog, mais ça faisait combien de temps que tu avais ton blog ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, avant de me lancer, je n'avais pas mon blog. J'ai quitté mon job en mars 2018. J'ai des problèmes avec les dates, on s'en fiche de l'année, mais j'ai quitté mon job en mars et mon blog a été lancé en septembre. Donc en fait, de mars à septembre, je pensais être photographe. Et après, je me suis lancée dans le lettering et je me suis lancée très vite. C'est-à-dire que j'ai lancé mon blog. j'ai lancé mes premiers cours en présentiel à Paris. Donc, je donnais des cours de lettering. Le blog, après, je pense qu'il a vécu un an sans que je lance de formation particulièrement. Je démarchais aussi les entreprises pour faire du lettering en entreprise, c'est-à-dire dans l'événementiel, du team building. Et là, depuis novembre dernier, j'ai une formation en ligne de lettering.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en fait, même en sachant que tu allais partir de ta boîte… Oui. Tu n'as pas commencé à bosser le dossier d'aide, mais tu n'as pas commencé à démarcher des clients.

  • Speaker #1

    Non, je n'avais pas de clients.

  • Speaker #0

    Tu étais persuadée que tu allais en trouver une. En fait,

  • Speaker #1

    quand je partais en mars et qu'arrivait l'été, je me disais que j'allais trouver des clients, par exemple dans la photo de mariage, des choses comme ça. Si, j'avais quand même commencé à prospecter, donc j'avais quand même un carnet de contacts, de mes anciens contacts. photos, etc. Et il faut savoir que j'avais avant un blog lifestyle, donc j'avais des contacts en relations presse. En fait, oui, je construis quand même sur des choses existantes. Même là, en lettering, j'ai recontacté tous les bureaux de presse que je connaissais. Donc oui, j'ai quand même un réseau.

  • Speaker #0

    D'accord, donc tu avais quand même un réseau. Tu n'avais pas forcément de clients, mais tu avais déjà commencé à lancer un réseau. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Pour te dire, ok, je pars avec un parachute. Mais voilà, le parachute, il peut quand même faire quelque chose.

  • Speaker #1

    Oui, je me donnais quand même six mois où je savais que je n'allais pas avoir trop de revenus.

  • Speaker #0

    Mais tu t'étais déjà mis en tête ?

  • Speaker #1

    Pour me former, pour prospecter, etc.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en fait, tes six premiers mois, tu les as vus plus comme un moment où tu allais réfléchir. Oui. Enfin, tu allais recontacter ton carré d'adresse, que tu allais commencer à construire tes offres et que tu allais finalement pouvoir rebondir sur des choses.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Donc, pas forcément de plan commercial, mais tu savais que tu allais réactiver ton réseau. Ah oui, oui.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Puis quelque part, le fait de faire mon dossier d'aide de financement, on avait remis à plat tout un tas de choses, comme comment faire son business plan. J'avais un BMC, le business model Canva et tout. Donc forcément que je n'ai pas du tout appliqué à la photo, mais que je pouvais transposer au lettering. C'est-à-dire que j'avais tous les outils pour refaire en quelque sorte toutes ces recherches-là. Parce qu'en fait, on n'obtient pas des financements comme ça. Le dossier était quand même très, très gros. C'est-à-dire qu'il fallait vraiment mettre... beaucoup d'éléments de prévisionnels, etc. sur 3 ans il y avait un plan de financement à 3 ans enfin voilà, donc tout ça j'ai des fichiers Excel, PowerPoint, Word tout ce que vous voulez maintenant j'ai cette méthodologie bon après j'ai aussi fait une école de commerce donc ça m'était pas complètement étranger mais je sais ce que c'est un client je sais ce que c'est un plan de financement même si beaucoup j'ai

  • Speaker #0

    eu le temps de le remarquer même si on est parfait complètement conscient de ce qu'est un business plan, qu'un business modèle, qu'un business modèle Canva, que quand on le fait à soi-même, c'est hyper compliqué.

  • Speaker #1

    Pour les autres,

  • Speaker #0

    ça va, mais c'est une évidence. Mais pour soi, on se pose pas mal de questions. Est-ce que tu avais été bloquée par rapport à ça, même si tu avais toutes les connaissances ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai toujours eu des gens sur lesquels m'appuyer. Donc, quand j'ai quitté ma boîte, déjà... Alors moi, je suis très réseau en réalité. Je suis quelqu'un de très sociable. Je vais toujours à des événements entrepreneurs. Je réseaute à fond. Je regarde tout ce qui existe. Donc, j'avais pu profiter d'une offre super... Enfin, pas chère du tout. Je ne sais plus si c'était une journée ou deux journées. Deux journées, je crois. Où on était un groupe de cinq femmes entrepreneurs. Et on nous coachait un peu sur notre business plan et tout. En fait, j'allais à des soirées où on pitch. donc j'ai toujours fait de sorte que j'ai des retours extérieurs c'était jamais je me suis jamais dit je vais dans mon coin faire un concept et après je sors quelque chose non j'étais toujours en contact avec plein de gens et toujours j'en parlais ça c'est un conseil que je donne en fait il faut tout le temps parler de son projet parce qu'en fait on a des retours on voit justement si les gens comprennent ce que c'est moi le lettering franchement je suis toujours en train d'expliquer ce que c'est parce que les gens ils pensent vraiment pas qu'on puisse en vivre mais je le dis mais on peut en vivre et voilà et en fait quand on est tout le temps tout le temps en contact avec des gens qu'on pitch son projet moi je trouve que le pitch c'est un super truc pour je me dis pas qu'on ait forcément besoin d'un business plan si tu pitch ton projet si t'es orienté client si t'es orienté besoin pourquoi les gens paieraient pour ton service et ben en fait tu trouves des gens qui vont payer pour ton service parce que tu les connais, tu sais ce qu'ils veulent, tu sais ce dont ils ont besoin. Je dis ça un peu facilement, je ne dis pas que j'ai des milliers et des milliers de clients aujourd'hui, mais en fait, c'est en se mettant dans cet état d'esprit-là, vraiment client, valeur, quelle valeur j'apporte à mon client, quelle valeur j'apporte au monde, que déjà, on prend confiance qu'on peut être payé pour ça. Et toujours auprès d'autres personnes. Sinon, on a une sorte de mauvais prisme, on ne se juge pas bien soi-même. Donc, plus on en parle, plus on a le retour des autres. On voit aussi très vite ce qui ne va pas. Parce que les autres vont nous dire, ce truc-là, je ne comprends pas du tout.

  • Speaker #0

    C'est le visage des gens qui ne comprennent pas.

  • Speaker #1

    Le petit point sur son cil.

  • Speaker #0

    Le franminieux.

  • Speaker #1

    En plus, c'est très drôle parce qu'ils essaient de rester polis. Ils ne vont pas te dire tout de suite de front ton truc, je n'y crois pas. Mais j'ai vu dans les yeux de pas mal de gens qu'il y a des gens qui ne comprenaient pas ce que c'était, à quoi ça servait, mais à quoi ça peut bien servir, le lettering.

  • Speaker #0

    À aucun moment, ça ne t'a fait peur de dire ok, là je vais quitter mon taf et je vais aller dans un truc que personne ne connait. Parce que finalement, tu éduques les gens.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu éduques les gens en leur expliquant exactement ce que tu fais, pourquoi tu le fais et à qui tu le vends. Mais ça ne t'a pas fait peur ?

  • Speaker #1

    Si, j'ai dit que j'ai eu peur, mais en fait, je n'ai pas eu peur de ça en particulier. J'ai eu peur de quitter un job stable, de ne plus avoir de salaire. Ça, oui, j'ai eu peur de ça. Mais par contre, ça s'est fait petit à petit, parce que le lettering, moi-même, je le découvrais. Et quand on découvre quelque chose, on est toujours passionné. Moi, je suis quelqu'un de passionné, donc je découvre tout le temps des choses. Je suis toujours passionnée par plein de choses. Mais là, ce qui est bien, c'est que ça dure un petit peu quand même. Et je ne me suis pas dit tout ça parce que je pense que ça s'est fait vraiment petit à petit. Il n'y avait pas trop de plans. Comme je disais, je commençais par un blog, juste je partageais. Après, ça a été un peu sur Instagram aussi. J'ai commencé à rencontrer d'autres... d'autres gens intéressés par ce sujet. J'ai commencé à donner des cours. Finalement, j'ai des bons retours. Je ne me dis jamais, je ne vais pas y arriver. Je ne me sens pas non plus avec un bâton de pèlerin. Ce ne sont pas non plus des messages sur des choses graves. J'apporte ça aussi. Il y a de la légèreté, il y a du loisir, etc. Même si derrière, je pense qu'il y a quand même un message plus fort qu'on pense. Mais mes clients, ce ne sont pas des gens torturés.

  • Speaker #0

    Mais en fait, du début à la fin, tu as toujours gardé ta motivation, tu ne croyais en ton projet, même si tu avais juste peur de ne plus avoir ta stabilité. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Mais je ne sais pas, en fait, maintenant que tu me poses la question, je ne sais pas d'où me vient cette confiance, parce que je me voyais plutôt comme quelqu'un qui n'a pas confiance en soi. Et par contre, depuis quelques années, c'est vrai que je lis beaucoup de livres de développement personnel, que j'essaye de faire tomber mes croyances limitantes, certaines barrières typiquement. La barrière de l'argent, ça, c'est un gros, gros truc. C'est-à-dire, comment un artiste, il fait ce qu'il aime, il va être payé pour ça, c'est incroyable. Voilà, au moins, quand j'étais chanteuse, je ne me faisais pas payer par les bars dans lesquels je chantais. Donc, oui, il y a encore ce truc-là, je pense, qui persiste, que ce soit dans ma tête ou peut-être dans la tête d'autres gens, que vivre de l'art, enfin, voilà.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu ça.

  • Speaker #1

    Mais non, là, aujourd'hui, non, j'ai pas de doute, j'y vais. Je me dis pas... Souvent, j'entends les entrepreneurs, ils se disent Oui, je me donne un an, je me donne deux ans. Bon, souvent, ils doivent se donner un peu plus parce que, voilà, le temps passe. Moi, je me donne pas, je me donne jusqu'à la mort. Enfin, maintenant, aujourd'hui, il n'y a pas de souci, je suis sur ce chemin. C'est mon chemin. C'est un peu... Avec un feutre à la main. Mais c'est mon combat, de toute façon.

  • Speaker #0

    C'est bien parce que du coup, dès le premier instant, tu as été convaincue par ton talent, par ce que tu aimais faire. Oui,

  • Speaker #1

    mais quand même,

  • Speaker #0

    j'ai vu. J'ai vu. C'était bien, il faut le dire.

  • Speaker #1

    Non, non, tu n'as pas vu les premiers. Attention, attention. Je ne crois pas en la notion de talent, je crois en la notion de travail.

  • Speaker #0

    D'accord, donc je n'ai pas vu les premiers, mais j'ai vu les derniers.

  • Speaker #1

    Donc, bon,

  • Speaker #0

    ça compense. Oui, du coup, dès le premier instant, tu as pensé à, ok, je décide de lancer mon business, mais je pense à ce que j'aime faire et le reste viendra après.

  • Speaker #1

    Quand on est dans l'action, on n'est plus en train de trop penser, trop réfléchir. Moi, j'ai un mix entre ces deux. Moi, je réfléchis quand même beaucoup, parfois un peu trop. Mais je pense qu'au moment où, je veux dire, comme je m'étais lancée, c'est un peu comme quand on saute en parachute, je veux dire, il y a un moment, tu peux... pas revenir en arrière. Donc tu dis de toute façon, je vais au fond, jusqu'à la mort, je vais au fond de mon projet, je vois jusqu'où je peux aller. J'avais quand même ce petit truc que je pouvais revenir dans mon job après, puisque voilà, avec le congé sabbatique. Mais je voyais que ça allait, que j'avançais. Je voyais que chaque jour qui passait, je faisais une action vers mon rêve. Chaque jour qui passait, j'avais une action. Je ne me tournais vraiment pas les pouces. Je ne vais pas dire un truc qui n'est pas du tout politiquement correct par rapport à mes amis qui ont le chômage, mais j'ai vu quand même autour de moi des gens qui, les premiers mois, ne faisaient rien. Parce que, mine de rien, le chômage, ça tombait tous les mois. Je ne leur jette vraiment pas la pierre, parce que je pense qu'après, ça dépend des caractères, des gens, de la situation, parce qu'on a besoin de se reconstruire aussi, parfois, donc il n'y a pas de souci. Mais ce que je veux dire, c'est que moi, quand je suis partie, je savais que chaque jour que je vivais, Je faisais une action vers mon rêve. Et ça, je m'y tiens. Et du coup, j'ai pas de doute puisque chaque jour va vers le positif. En fait, je construis. Donc tant que tu vois, tu construis. Tu poses ta pierre, une deuxième pierre, une deuxième pierre. Tu vois la tour qui se monte. Tu t'arrêtes pas. C'est pas de la persévérance. Tu vois le truc et ça marche. Mais c'est quand même un peu le jour le jour, comme je dis les choses. Parce que comme je dis, j'ai pas trop de plans.

  • Speaker #0

    Ça te fait pas peur ? Enfin, je sais que chaque entrepreneur, en gros, il y a une instabilité parce qu'on ne sait jamais de quoi sera fait demain. Donc, en fait, il faut toujours être dans l'action, dans le mouvement pour se motiver.

  • Speaker #1

    Même quand ça marche, en fait. Même quand ça marche, mais même quand ça marche.

  • Speaker #0

    Il ne faut jamais s'arrêter. Sinon, vous allez toucher le fond.

  • Speaker #1

    Mais on se découvre, en fait. C'est ça qui est bien. C'est que moi, cette force-là, je ne me la connaissais pas. Parce que, comme je disais encore une fois, au début, je croyais que ce que j'aimais, c'était la stabilité. Si je remplissais des questionnaires de personnalité, ce qui revenait, c'était la stabilité, la peur du lendemain, je ne sais pas trop quoi. Donc comme quoi, la crise de la quarantaine, finalement, ça a du bon, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Pas mal.

  • Speaker #1

    Mais voilà, ça dépend des caractères, c'est dur à dire. Et encore, là, ça ne fait que deux ans que je suis lancée, donc je ne sais pas si j'ai le recul suffisant, et si ça se trouve, je vais me prendre des grosses baffes. Mais quand on fait du développement personnel, les baffes, comme on sait qu'un échec, ce n'est pas un échec, on rebondit. Il y a vraiment un côté comme ça. Et puis je suis soutenue quand même. Je n'en ai pas assez parlé, je suis soutenue par ma famille.

  • Speaker #0

    Ils ne t'ont pas vu comme une... Non, alors,

  • Speaker #1

    c'était marrant.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est plus...

  • Speaker #1

    Bon, je n'ai pas une famille forcément très communiquante, enfin, qui va exprimer beaucoup, voilà. Je pense qu'eux aussi ont peur pour moi, mais comme ils ne me l'ont pas fait ressentir, je pense que, du coup, ça va. Je n'ai pas eu de pression, ils ne m'ont pas dit Mais qu'est-ce que tu fais ? Je pense qu'ils se disent qu'à 40 ans, ils ne vont pas me redonner des leçons comme quand j'avais...

  • Speaker #0

    Mais quel que soit l'âge. Quel que soit l'âge, les gens te disent toujours Oh, t'es partie !

  • Speaker #1

    J'ai pas eu ça. Non, j'ai pas eu ça, bizarrement. Moi, j'ai pas eu ça.

  • Speaker #0

    La famille, mais...

  • Speaker #1

    L'entourage, oui. J'ai pas eu, j'ai pas eu. J'ai peut-être pas beaucoup.

  • Speaker #0

    J'ai pas eu d'instabilité, etc.

  • Speaker #1

    J'ai plutôt eu des messages de Oh, t'es courageuse ! Alors, ça fait bizarre parce que... Bah, oui,

  • Speaker #0

    quand même... C'est parti, t'avais pas de parachute. Tu pouvais quand même.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça, je me suis tenue à ce truc-là. C'est pas grave, de toute façon, je peux retourner à mon table. Comme je disais, je dépensais l'argent du tour du monde que j'avais durement mis de côté. Donc, quelque part, j'avais le droit. Parce qu'en fait, c'est ça. Moi, je pense que j'ai aussi besoin. C'est moi avec moi-même. J'ai besoin de me donner le droit de faire ce côté un peu bonne petite fille et tout. Donc là, je me dis, j'avais bien trimé, j'ai bien mis de côté, donc j'ai le droit. Je l'avais un peu pris comme cette année tour du monde. J'avais un peu un an de bambou.

  • Speaker #0

    Tu as bien travaillé, tu vas t'acheter un joli sac.

  • Speaker #1

    Là, j'ai bien travaillé 20 ans. J'achète une année. Ce serait bien qu'on soit dans une société où je ne sais plus c'est quelle boîte où tous les 7 ans, la boîte ferme, je ne sais plus, 6 mois ou 1 an, pour que tout le monde puisse vacater ses projets. Je trouve ça incroyable. Mais en France, ce n'est pas trop ça. Je pense que l'année sabbatique, ce n'est pas si bien vu que ça. C'est un peu comme ça.

  • Speaker #0

    Finalement, de pouvoir se recentrer, savoir ce qu'on a envie de faire, etc. C'est bien aussi pour l'esprit.

  • Speaker #1

    Oui, mais moi, je savais ça, que même si je revenais dans mon ancien job, ce ne serait pas un échec. J'avais besoin d'avoir essayé, etc. En fait, oui, c'est pour ça que je parlais de la maternité. C'est-à-dire que le congé maternité, on a quand même un temps pour soi. Bon, après, c'est vite repris par le bébé, mais au moins au début. On a quand même du temps pour se poser, réfléchir. Moi, j'ai de la chance. Je n'ai pas beaucoup besoin de beaucoup de sommeil. Je n'ai pas été trop fatiguée par cette partie-là.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on a le temps de se recentrer là ? Parce que du coup, on ne pense pas à soi, on pense à son bébé. Oui,

  • Speaker #1

    mais on pense à soi à travers le bébé. On pense à sa vie de famille, au quotidien quand même. Est-ce que, typiquement, c'est au moment où on reprend le travail ? Là, tu peux interroger des femmes. Tu as celles qui attendent impatiemment de reprendre le travail et elles n'en peuvent plus de leur bébé. J'exagère, j'exagère. Mais je veux dire, il y a des femmes qui, de toute façon, adorent leur travail. Elles ont besoin de ça, ça fait partie de leur quotidien. Il y a la vie à la maison, la vie de famille, et puis le travail qui leur apporte de l'apprenouissement. En fait, on a besoin de...

  • Speaker #0

    plein d'événements dans sa vie, plein de moments. Donc, tu as les femmes qui sont impatientes de reprendre. Tu as les femmes qui ne veulent pas du tout reprendre. En fait, elles détestaient leur job. En fait, c'est bien, ça met en lumière pas mal de choses. Et après, tu as repris ton travail. Et là, tu commences à avoir les horaires. Et là, tu te dis, je ne peux pas chercher mon enfant à telle heure, machin, ou le matin, tu cours et tout. En fait, c'est cette course-là. Moi, tant que je n'avais pas d'enfant, mes horaires de bureau me convenaient. Je n'avais pas de soucis. En plus, cadre, tu fais un peu comme tu veux. Il faut quand même le dire. t'es libre, enfin voilà, normalement, enfin quand même, en général, tu travailles plus, mais je veux dire, t'es plus souple aussi, donc si un jour, je sais pas, t'as besoin d'une demi-heure ou d'une heure de plus parce que t'attends ton plombier, bon ben je veux dire, t'as le droit, bon voilà, je caricature, mais par contre, quand t'as un bébé, t'as les horaires de la nounou ou de la crèche ou quoi, et puis tu te dis, oh là là, je peux pas chercher mon enfant avant 18h, alors en hiver, c'est la nuit, et tout, enfin voilà, moi aujourd'hui, en tant que freelance, Ça ne me gêne pas de retravailler après 22h quand ma fille est couchée, mais par contre, si je veux la chercher à 16h30 ou 17h30, en fait, je peux. C'est juste ça aussi. C'était juste la flexibilité de l'emploi du temps, le fait d'être son propre patron. Donc, je pense qu'au-delà de ce problème de sommeil des premiers mois, qui parfois n'existe pas, il y a des bébés qui dorment,

  • Speaker #1

    je vous rassure.

  • Speaker #0

    Mais voilà, je pense que la plupart des femmes... qui m'ont parlé de leur congé maternité, elles ont eu ce temps quand même à un moment de réflexion, je pense. Il y en a qui reprennent un temps partiel, il y en a qui prolongent le congé parental. On a une notion du temps quand même qui change.

  • Speaker #1

    C'est bien de prendre le temps de réfléchir soit pendant un congé parental, soit pendant un congé sabbatique, de ne pas se sentir coupable, de prendre ce temps de réfléchir.

  • Speaker #0

    En fait, il faudrait que tout le monde puisse prendre... Oui,

  • Speaker #1

    parce que les filles se sentent coupables. Enfin, pas coupables, mais...

  • Speaker #0

    Ah si, oui, oui, si, si.

  • Speaker #1

    Ouais, on se sent coupable, ou c'est la famille qui nous rend coupables, ou c'est l'entourage qui nous rend coupables, et nous disent, ok, on ne comprend pas trop ce que tu fais.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ? T'étais bien, t'avais un bon temps, pourquoi ? Voilà, mais je crois qu'on a fait le... Ah oui, une dernière question. Par rapport au moment où tu t'es créée, qu'est-ce qui t'a manqué, peut-être ? Au moment de ta création, là où tu as eu une carence, une carence ? Qu'est-ce qui t'a manqué ? Qu'est-ce que t'aurais aimé avoir ? Qu'est-ce que t'aurais peut-être fait autrement ? Je sais rien. Dis-nous,

  • Speaker #0

    confie-toi. Oui. Alors, moi, si je rappelle, j'avais lancé mon blog. Au moment où j'ai quitté mon job, j'avais pas de statut particulier. J'avais pas encore trop l'idée de l'activité. Alors, sur la photographie, oui, j'avais un statut de photographe-auteur. Donc ça, je pouvais continuer sur ce statut. Après, quand j'ai voulu monter ma boîte, je commençais à avoir des clients. Donc j'ai décidé d'être micro-entreprise pour démarrer. Et ce qui m'a manqué, c'est un peu toutes les informations autour de ça, à quoi on avait droit, pas droit. Même encore aujourd'hui, je me pose des questions, par exemple sur la formation. Je sais qu'on a des droits en formation. Je n'ai pas encore trop regardé. D'une année sur l'autre, ça change. Là, on parlait tout à l'heure en off de l'ACRE et tout ça. Donc c'est vrai que les informations, ça manque. Surtout... je trouve que ça se renvoie beaucoup la balle. Moi, j'ai appelé entre l'URSA, FLINSE, etc. Ça se renvoie pas mal la balle. Donc, il manque un truc un peu centralisé. Et en même temps, j'imagine que c'est très difficile à avoir parce que ça change tout le temps et qu'on ne peut pas avoir la connaissance sur tout. Moi, dans le milieu artistique, il y a trop, trop de statuts entre l'AGSA pour la photo, la maison des artistes. Moi, je me sentais... Ouais, voilà. Je me sentais... En fait, moi, je ne comprenais pas. Je ne voyais pas où était ma case parce que... D'ailleurs, aujourd'hui, je ne sais pas si je suis dans... J'ai mis le bon truc. Mais je n'étais pas considérée. Je ne suis plus allée à la truc des artisans. Je ne sais plus comment ça s'appelle. Mais ils me disaient non, non, vous n'êtes pas ça.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    voilà. Ils m'ont dit que je n'étais pas. Après, artistes, même des A, ils m'ont dit que je n'étais pas. OK, bon, OK. Voilà. Donc, j'ai pris un statut. Je ne sais plus. Un truc où il y a quand même le mot art dedans. Je crois que ça s'appelle machin, machin, relevant des arts.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    donc vous cherchez... Mais un peu machin,

  • Speaker #1

    machin.

  • Speaker #0

    En fait, quand on regarde en plus toute la liste des métiers pour avoir la catégorie INSEE, on ne s'y retrouve pas forcément. Je crois qu'il y a calligraphe, par exemple, mais jamais j'aurais pris ça. Je ne suis pas calligraphe. En plus, calligraphe, c'est vraiment la personne qui écrit. Par contre, calligraphe, je me demande s'il ne peut pas être à la maison des artistes ou au truc de l'artisanat. Enfin, parce que c'est un peu un artisanat, je crois, la calligraphie. Mais je ne m'y connais tellement pas, en réalité. Je ne me sentais pas non plus graphiste. En plus, moi, je fais de la formation, mais je ne pouvais pas mettre que formation. C'était bizarre. Franchement, même aujourd'hui, le fait de faire à la fois des cours... Je fais assez peu de production d'art et de vente d'œuvres d'art, mais je pense que je vais le faire. C'est-à-dire des œuvres d'art avec du lettering. Mais donc, je donne des cours, je fais des interventions en entreprise. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    Donc, c'est au niveau des statuts, au niveau de...

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, c'est fourniture. Moi, je me suis mis dans un truc fourniture de service plutôt.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je ne me sens plus là-dedans.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas si tu es rattaché à la chambre des métiers de l'artisanat. Ce n'est pas si tu es rattaché...

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Il m'a dit que non. Oui, je crois que c'est plutôt...

  • Speaker #1

    Oui, oui. Ils ne peuvent pas savoir si c'est à la chambre des métiers, à la chambre de commerce.

  • Speaker #0

    à la maison des artistes s'ils sont intermittents du spectacle voilà oui et puis en plus on peut cumuler moi sur le cumul je trouve ça assez vague c'est à dire moi je suis aussi auteur et je continue la photo donc voilà c'est un peu compliqué tu peux avoir une

  • Speaker #1

    double casse tête casse tête oui c'est un casse tête l'absence tu peux être aussi bien immatriculé à la CMA qu'à la chambre de commerce ça dépend en fait des activités... Mais voilà, c'est vrai qu'il y a une certaine opacité, mais des fois, ce n'est pas facile à comprendre.

  • Speaker #0

    Moi, la seule chose qu'on m'a dit, c'est qu'il faut un numéro de sirète unique. D'accord. Quand j'ai voulu créer ma micro, j'ai été rejetée parce que j'avais un numéro sirète de hauteur photographe. Donc, en fait, ils ont repris ce numéro, ils ont basculé mon activité plutôt. Donc là, photographe, du coup, je me suis dit, je le mets en activité secondaire, ce n'est pas grave. Je ne voyais pas trop. Enfin, voilà. Et surtout que quand on commence et qu'on est multi-activité, parce que moi, je m'estime être slasheuse, c'est-à-dire avoir plein d'activités possibles, on me dit, il faut une activité principale et secondaire. C'est où votre chiffre d'affaires ? Je dis, mais je n'ai pas de chiffre d'affaires. Je crée ma boîte pour créer mon activité. Par exemple, si on me demandait si je faisais plus de chiffre d'affaires en tant qu'auteur photographe ou de lettering artiste, j'ai envie de dire que pour l'instant, c'est 0 plus 0 égale la tête à Toto. Donc, qu'est-ce que je mets ? Ça ne veut rien dire, en fait, activité principale. Si demain, je décide qu'en fait, de la photo, j'adore ça et que je fais de la photo, ils ne vont pas me l'interdire. Donc, ça va tenir mon activité principale. Si je refais du chant et que je fais des concerts, c'est encore autre chose. Donc, j'ai juste décidé de ne pas trop me prendre la tête. Je fais mon truc, j'ai des clients, je facture sous un numéro unique si rét.

  • Speaker #1

    Vous entendez, c'est un numéro unique. C'est sûr, s'il y a des gens de l'Ursaf, je ne sais pas. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Un numéro unique.

  • Speaker #0

    Un numéro unique. Et j'ai un perro. Et voilà.

  • Speaker #1

    OK. Mais en tout cas, Hélène,

  • Speaker #0

    merci beaucoup pour ton témoignage. Merci à toi.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'être venue dans Business de Meuf. Voilà. Ton témoignage est bien, bien, très, très intéressant. On a pu parler des heures. Ça fait un petit moment qu'on discute. Merci d'être venue. Donc, si vous voulez avoir plus d'informations sur Hélène, n'hésitez pas à aller sur son site internet laterinecreatif.com Oui. C'est ça ? C'est bon ? Je l'ai dit parfaitement à la fin.

  • Speaker #0

    Ah oui, bravo.

  • Speaker #1

    N'hésitez pas à suivre son actualité sur Facebook, Instagram, Pinterest, sur son site internet et sur LinkedIn. Voilà, c'est bon, j'ai tout dit ?

  • Speaker #0

    Oui. J'ai aussi un podcast, mais il est un petit peu en stand-by, où je parle de lettering. Et aussi un peu des coulisses, justement. Ah, j'ai une chaîne YouTube aussi.

  • Speaker #1

    Une chaîne YouTube, ok.

  • Speaker #0

    Si vous voulez apprendre le lettering, vous pouvez me trouver partout, là.

  • Speaker #1

    D'accord, donc lettering créatif, Ilan, vous savez où la trouver. Donc, si vous voulez suivre son actualité, n'hésitez pas à la suivre sur les réseaux sociaux, sur ses internets. Et si vous voulez avoir toutes les actualités de Business de Meuf, n'hésitez pas à vous inscrire. et à nous suivre sur le site internet Business de Meuf et sur les réseaux sociaux Business de Meuf sur Instagram, LinkedIn, Facebook et Youtube et c'est déjà très bien. Je vous dis à bientôt. Merci beaucoup.

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Transcription

  • Speaker #0

    Alors bonjour Ilan,

  • Speaker #1

    bonjour Astrid,

  • Speaker #0

    bienvenue dans Business de Meuf. Alors aujourd'hui on va parler de ton activité qui consiste à faire du lettering, donc avec ton entreprise qui s'appelle Lettering Créatif. créatifs, pardon, je ne sais pas pourquoi je prends un accent anglais.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un exercice, un mot anglais, un mot français.

  • Speaker #0

    C'est ça exactement, qui propose tout ce qui est calligraphie, tout ce qui est dessin, mais en lettres.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Voilà, dis-moi.

  • Speaker #1

    C'est pas mal. Je peux redonner une définition, mais c'est pas mal, tu t'en souviens.

  • Speaker #0

    C'est pas trop mal. Donc en fait, avec les techniques créatifs, on propose tout ce qui est calligraphie, etc. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, le lettering, ce n'est pas encore trop connu en France. Donc à chaque fois que j'en parle, je dois donner une définition. Sinon, les gens ne savent pas du tout ce que je fais. Donc moi, ce que je dis souvent, c'est que le lettering, c'est le fait de dessiner les lettres. Donc c'est en ça que ça se différencie de la calligraphie, qui est vraiment de l'écriture. Pour moi, le lettering, ça relève plus du dessin. Et il faut dire que ça revient pas mal à la mode en ce moment. On en voit partout, même si on ne s'en rend pas toujours compte. Parce que tout ce qui est lettrage... typeau revient à la mode, tout simplement.

  • Speaker #0

    D'accord. En fait, ça revient à la mode sur quelle typologie de documents ?

  • Speaker #1

    Beaucoup dans le magazine La Presse Papier, mais aussi sur les sites web. Pas mal les marques qui veulent avoir... Ça fait partie de l'identité de la marque. En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'avant la calligraphie, c'était toujours à la main. Après, il y a eu le dessin de lettres qui était beaucoup utilisé sur les vitrines des magasins. Et après, ça a été remplacé par justement la typo qui était faite par ordinateur. En fait, c'est un peu l'ordinateur qui a pris un peu le pas avec les polices de caractère, la typo. Et là, ça revient parce qu'il y a le goût du fait main qui revient, de tout ce qui est un peu vintage aussi, qui revient beaucoup. Et puis, le fameux brush lettering, en fait, c'est un type d'écriture avec des feutres, des pleins et des déliés qui ressemblent à la calligraphie et qui est aussi très à la mode. Donc, on voit... Si on regarde les magazines féminins, les couvertures de livres, en fait, si on est un peu attentif, on regarde, effectivement, ça revient beaucoup. Le visuel.

  • Speaker #0

    Oui, que la calligraphie revient beaucoup, les images.

  • Speaker #1

    Tout autour des lettres, en fait, ça revient pas mal.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que ça va être pair avec tout ce qui est illustration ?

  • Speaker #1

    Oui, bah oui. Alors, typiquement, pour tout ce qui est livre pour enfants, par exemple. Et puis, on a beaucoup... Beaucoup d'illustrateurs reviennent aussi aux lettres et commencent à s'intéresser au lettering et du coup à dessiner les lettres et à donner du caractère à leurs illustrations grâce aux lettres. Et aussi parce que ça apporte des messages. C'est-à-dire que le lettering, les gens vont chercher le côté esthétique, mais en réalité, c'est vraiment au service d'un message. Et comme aujourd'hui, on a beaucoup de recherches de sens, on passe par ça, le dessin de lettres. permet de faire passer des messages.

  • Speaker #0

    Et comment t'est venue cette passion pour tout ce qui est lettering ?

  • Speaker #1

    Oui, alors ce qui est marrant, c'est que ce n'est pas du tout une passion d'enfance. Alors, j'aimais beaucoup le dessin, enfant, mais les lettres, ça ne m'intéressait pas plus que ça, même si j'aimais beaucoup lire, mais je ne faisais pas le rapprochement, en fait. Et s'il y a quelques années, en faisant mon bullet journal, donc un agenda tout à la main, qui est très souple, qui permet de s'organiser, j'ai commencé à vouloir... à vouloir mélanger l'écriture et le dessin. Parce que je suis quand même très portée sur le visuel. Je suis aussi photographe, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et du coup, je me suis entraînée en regardant des choses sur Internet, des vidéos sur YouTube. Et j'ai vu que beaucoup aux États-Unis, ça se faisait énormément, le lettering aux États-Unis. Et je me suis formée, je suis autodidacte complète sur le lettering. D'accord. Et j'ai construit en 2019 un blog. qui s'appelle Lettering Créatif. Et c'est là que ma boîte a commencé à... Enfin, que l'idée a germé dans mon esprit, en fait.

  • Speaker #0

    Tu n'avais pas de formation graphiste ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Non. Alors, non. Moi, je suis vraiment dans l'informatique. J'ai fait une école de commerce et je me suis spécialisée en système d'information. Donc, c'était vraiment pure, pure informatique. Pas du tout dans l'infographie, pas du tout dans le dessin. Non, vraiment rien à voir, en réalité. D'accord. Donc, c'est vraiment... pure autodidacte.

  • Speaker #0

    En fait, t'as fait un grand écart avec ce que tu disais.

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Au final, t'as quand même une partie qui reste informatique. Est-ce qu'il y a des choses que tu fais aussi sur PC ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. J'ai quitté mon job dans l'informatique pour me consacrer complètement au lettering. Au départ par le blog. Quand j'apprends quelque chose, j'ai vraiment envie de le retransmettre. C'est une constante chez moi. Au début, comme je rejetais... Enfin, pas que je rejetais, mais... J'avais besoin de prendre de la distance par rapport à mon ancien métier, c'était justement le retour à tout le fait main. Donc au départ, le lettering, c'était complètement du fait main. Donc papier, feutre, crayon, gomme. Et petit à petit, j'ai commencé à m'intéresser au lettering informatique. C'est-à-dire, on m'a offert l'année dernière, il y a un peu moins d'un an, un iPad où j'ai testé l'application Procreate. Alors il faut savoir que Procreate est... très utilisé dans le monde des artistes en lettering. C'est juste une application de dessin, mais c'est vrai que sur l'iPad, il y a un stylet qui est tactile, donc on peut vraiment reproduire du lettering et de la calligraphie avec cet outil-là. Et du coup, depuis, oui, je me suis aussi mis un peu au lettering digital. Mais ce n'est pas mon cœur de métier. J'aime vraiment beaucoup le papier, le feutre. Là, je me mets au lettering à l'aquarelle. Donc, j'aime quand même que ça reste un peu, qu'il y ait un petit côté manuel dans tout ça.

  • Speaker #0

    Elle fait un grand décan entre ton activité d'informaticienne et maintenant ton métier dans le créatif. Comment tu as appréhendé ça ? Est-ce que tu étais un peu stressée ? Enfin, pas stressée, mais un peu craintive de quitter ton monde informatique pour aller dans un autre monde ?

  • Speaker #1

    Oui, tu peux dire stressée, morte de peur, la frousse, la trouille, voilà. Et un peu... toujours un peu maintenant. En fait, il y a plusieurs grands écarts. C'est-à-dire, il y a le fait, effectivement, de quitter l'informatique, mais aussi un milieu que je connais bien, pour lequel j'ai été formée, mais quitter aussi le salariat. Ce n'est pas que l'artistique, c'est aussi le côté freelance. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que je pense que ce qui m'a fait sauter le pas, je pense que ça aurait été un chemin possible que je ne saute jamais le pas. Et ce qui a tout déclenché, avec le recul, je pense qu'il y a deux choses. Il y a la crise de la quarantaine. Oui, alors je n'aime pas dire mon âge, mais voilà. La petite histoire,

  • Speaker #0

    elle ne fait pas du tout son âge.

  • Speaker #1

    Et voilà, bon, ça y est maintenant, tout le monde sait. Et la naissance de ma fille. Donc, elle a aujourd'hui 4 ans et demi, mais c'est vrai que la maternité, ça a changé beaucoup de choses sur ma vision du temps, sur l'importance. de mener la vie qu'on aime, surtout ce que je voulais transmettre en fait parce que quand on a des enfants on veut leur transmettre le meilleur et je pense que la vie de salarié dans l'informatique ne me correspondait plus à ce moment là. Mais en fait si, j'ai toujours eu la frousse en fait de faire de l'artistique, c'est à dire que moi enfant, donc je disais je dessinais et jamais j'aurais fait des études de dessin. Pour moi, c'était inimaginable. Pour moi, les artistes, j'avais toujours eu cette image qu'un artiste ne pouvait pas vivre de son art, que c'était trop difficile et que ce n'était pas pour moi. De toute façon, j'étais dans une famille où il fallait faire de hautes études, tout le monde des bacs plus 5, médecins, ingénieurs, etc. Trosse pression. Ouais, trosse pression. Et voilà, on se dit, voilà, il a fallu que j'attende d'avoir 40 ans pour me détacher de papa, maman, de ma culture. toutes mes croyances et c'est un travail que je suis très heureuse de faire aujourd'hui parce que ce n'est pas juste changer de métier, faire de l'art ou être freelance, c'est vraiment un chemin de vie, choisir sa vie, réfléchir sur soi, réfléchir à ce qu'on veut apporter au monde, réfléchir à ce qu'on veut transmettre à son enfant. Donc vraiment, ça englobe vraiment beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    ton métier de salarié. Tu te lances dans une nouvelle aventure qui est en contradiction un peu avec ce que tu as toujours appris.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    En gros, tout ce que j'ai appris, ça ne compte plus. Donc, tu décides de te lancer. OK, tu as la frousse. Bon, ça, tu l'as dit. Tu es en pleine crise de la quarantaine. Tu es ma mort, donc la totale. C'est ça. Voilà. Et comment tu te lances ? Comment tu mets les choses en place ?

  • Speaker #1

    Oui, alors, c'est vrai. Ça, c'est... une très bonne question parce que je pense que c'est un peu atypique comme manière de se lancer, en tout cas parmi mes amis entrepreneurs quand j'en parle, parce que j'ai pris un congé pour création d'entreprise et je n'ai pas le chômage, je n'ai pas trop de parachute.

  • Speaker #0

    C'est comme un congé sans solde.

  • Speaker #1

    Oui, un congé sabbatique. En gros, il y a deux choses. Si j'ai le parachute de pouvoir revenir dans mon ancien emploi, Par contre, je n'ai aucun revenu. Et je n'ai plus la mutuelle, je n'ai plus les collègues payés, les RTT, tous ces trucs-là. Ce que je regrette un peu. Mais alors du coup, tout le monde me dit, mais ce n'est pas possible en fait. Comment tu peux passer de revenu de cadre chef de projet informatique à zéro ? Et donc, ce qu'il faut savoir, c'est que j'avais mis pas mal de côtés. Bon déjà, pareil, je reviens un peu sur la culture, la stabilité, la famille, tous ces trucs. Donc moi, on m'a inculqué quelque chose comme ça autour de... Enfin, j'ai toujours beaucoup économisé, etc. Et en fait, j'avais un méga gros projet à la trentaine. Donc ma crise de la trentaine, c'était un autre gros projet, c'était un tour du monde, seule. J'étais célibataire à l'époque. Et donc, j'ai mis vraiment beaucoup de côté. C'est-à-dire plus que je pense que les gens mettent de côté habituellement en se disant je vais acheter une voiture Donc du coup, je mettais de côté, je mettais de côté, un vrai petit écureuil. Et je pense que c'est ça qui m'a permis de me lancer... Malgré ce caractère que j'ai de sécurité, oh mon Dieu, comment je vais faire ? Donc là, je vis toujours un peu sur ce petit matelas de sécurité. Et comme je commence quand même à vivre de mon activité, ça se passe plutôt bien. Et je ne songe pas à revenir à mon ancien emploi si jamais mon manager m'entend. Oups ! Non, mais il a été très compréhensif. J'étais dans un grand groupe, donc ça n'a pas posé de problème de poser ce congé sabbatique. Mon ancien manager me soutient et c'est un truc que je veux dire parce que je trouve ça assez atypique dans les entrepreneurs que je rencontre qui sont entrepreneurs suite à une reconversion. Je ne suis pas partie ni à cause d'un burn-out, ni parce que je ne supporte pas le management. En fait, j'étais bien dans ma vie de salariée, mais si on revient à ce que je disais auparavant, c'était vraiment cette histoire de chemin de vie donné du sens. Mais en réalité, j'aurais pu continuer jusqu'à la retraite, je pense, dans mon ancien poste. mais voilà donc heureusement que ma fille est née finalement mais c'est très bien en réalité je suis contente de mon ancienne vie aussi je ne l'ai pas mise à la poubelle ce que j'ai appris dans mon rôle de chef de projet je le réutilise aujourd'hui en tant que chef d'entreprise donc vraiment je n'ai pas de soucis avec ça c'est juste un besoin de changement, de sens mais finalement il y a un côté assez serein C'est assez logique.

  • Speaker #0

    Là, t'es partie un peu en congé sabbatique. T'as pas eu d'aide ?

  • Speaker #1

    J'ai quand même... Ah oui, alors j'ai quand même... Si, il y a quand même deux choses. J'ai eu une aide de ma boîte, en fait, en quittant comme quoi les grosses boîtes. Je crache pas dessus. Franchement, je crache pas dessus. J'ai fait un dossier. Alors, bon, j'ai fait un dossier en disant que j'allais créer une entreprise. Mais je partais pour être photographe. Il faut dire que, en fait, quand j'étais dans mon entreprise, une de mes passions, c'était la photo. J'ai déjà fait des expos photos, j'ai déjà vendu des photos. Donc, j'avais déjà un statut de photographe auteur. Et donc, je suis partie en étant persuadée que, oui, dans l'artistique, mais photographe. En fait, au bout de trois mois, je n'ai pas accroché plus que ça d'être plein temps photographe. Je ne trouvais pas de clients. J'ai dû, je ne sais pas, dans les trois premiers mois, avoir deux clients payés au lance-pierre. Et en fait, moi, j'avais besoin de renouveau. je pense. Et donc, il y avait ce fameux blog de lettering que j'avais créé. Et c'est là où je me suis dit, non mais ça, ça peut le faire. Je m'étais inscrite à une formation je digresse, je vais revenir sur l'aide. Donc, j'ai fait une formation sur le blogging pour vendre des formations en ligne. Mais donc, en faisant mon dossier de photographe, j'ai pu avoir une aide de ma boîte qui n'était pas du tout négligeable. C'était genre 3 ou 4 mois de salaire quand même.

  • Speaker #0

    Donc ça t'a permis de pouvoir te lancer ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai pu quand même investir au début, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Avant de te lancer, tu avais déjà ton blog, mais ça faisait combien de temps que tu avais ton blog ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, avant de me lancer, je n'avais pas mon blog. J'ai quitté mon job en mars 2018. J'ai des problèmes avec les dates, on s'en fiche de l'année, mais j'ai quitté mon job en mars et mon blog a été lancé en septembre. Donc en fait, de mars à septembre, je pensais être photographe. Et après, je me suis lancée dans le lettering et je me suis lancée très vite. C'est-à-dire que j'ai lancé mon blog. j'ai lancé mes premiers cours en présentiel à Paris. Donc, je donnais des cours de lettering. Le blog, après, je pense qu'il a vécu un an sans que je lance de formation particulièrement. Je démarchais aussi les entreprises pour faire du lettering en entreprise, c'est-à-dire dans l'événementiel, du team building. Et là, depuis novembre dernier, j'ai une formation en ligne de lettering.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en fait, même en sachant que tu allais partir de ta boîte… Oui. Tu n'as pas commencé à bosser le dossier d'aide, mais tu n'as pas commencé à démarcher des clients.

  • Speaker #1

    Non, je n'avais pas de clients.

  • Speaker #0

    Tu étais persuadée que tu allais en trouver une. En fait,

  • Speaker #1

    quand je partais en mars et qu'arrivait l'été, je me disais que j'allais trouver des clients, par exemple dans la photo de mariage, des choses comme ça. Si, j'avais quand même commencé à prospecter, donc j'avais quand même un carnet de contacts, de mes anciens contacts. photos, etc. Et il faut savoir que j'avais avant un blog lifestyle, donc j'avais des contacts en relations presse. En fait, oui, je construis quand même sur des choses existantes. Même là, en lettering, j'ai recontacté tous les bureaux de presse que je connaissais. Donc oui, j'ai quand même un réseau.

  • Speaker #0

    D'accord, donc tu avais quand même un réseau. Tu n'avais pas forcément de clients, mais tu avais déjà commencé à lancer un réseau. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Pour te dire, ok, je pars avec un parachute. Mais voilà, le parachute, il peut quand même faire quelque chose.

  • Speaker #1

    Oui, je me donnais quand même six mois où je savais que je n'allais pas avoir trop de revenus.

  • Speaker #0

    Mais tu t'étais déjà mis en tête ?

  • Speaker #1

    Pour me former, pour prospecter, etc.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en fait, tes six premiers mois, tu les as vus plus comme un moment où tu allais réfléchir. Oui. Enfin, tu allais recontacter ton carré d'adresse, que tu allais commencer à construire tes offres et que tu allais finalement pouvoir rebondir sur des choses.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Donc, pas forcément de plan commercial, mais tu savais que tu allais réactiver ton réseau. Ah oui, oui.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Puis quelque part, le fait de faire mon dossier d'aide de financement, on avait remis à plat tout un tas de choses, comme comment faire son business plan. J'avais un BMC, le business model Canva et tout. Donc forcément que je n'ai pas du tout appliqué à la photo, mais que je pouvais transposer au lettering. C'est-à-dire que j'avais tous les outils pour refaire en quelque sorte toutes ces recherches-là. Parce qu'en fait, on n'obtient pas des financements comme ça. Le dossier était quand même très, très gros. C'est-à-dire qu'il fallait vraiment mettre... beaucoup d'éléments de prévisionnels, etc. sur 3 ans il y avait un plan de financement à 3 ans enfin voilà, donc tout ça j'ai des fichiers Excel, PowerPoint, Word tout ce que vous voulez maintenant j'ai cette méthodologie bon après j'ai aussi fait une école de commerce donc ça m'était pas complètement étranger mais je sais ce que c'est un client je sais ce que c'est un plan de financement même si beaucoup j'ai

  • Speaker #0

    eu le temps de le remarquer même si on est parfait complètement conscient de ce qu'est un business plan, qu'un business modèle, qu'un business modèle Canva, que quand on le fait à soi-même, c'est hyper compliqué.

  • Speaker #1

    Pour les autres,

  • Speaker #0

    ça va, mais c'est une évidence. Mais pour soi, on se pose pas mal de questions. Est-ce que tu avais été bloquée par rapport à ça, même si tu avais toutes les connaissances ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai toujours eu des gens sur lesquels m'appuyer. Donc, quand j'ai quitté ma boîte, déjà... Alors moi, je suis très réseau en réalité. Je suis quelqu'un de très sociable. Je vais toujours à des événements entrepreneurs. Je réseaute à fond. Je regarde tout ce qui existe. Donc, j'avais pu profiter d'une offre super... Enfin, pas chère du tout. Je ne sais plus si c'était une journée ou deux journées. Deux journées, je crois. Où on était un groupe de cinq femmes entrepreneurs. Et on nous coachait un peu sur notre business plan et tout. En fait, j'allais à des soirées où on pitch. donc j'ai toujours fait de sorte que j'ai des retours extérieurs c'était jamais je me suis jamais dit je vais dans mon coin faire un concept et après je sors quelque chose non j'étais toujours en contact avec plein de gens et toujours j'en parlais ça c'est un conseil que je donne en fait il faut tout le temps parler de son projet parce qu'en fait on a des retours on voit justement si les gens comprennent ce que c'est moi le lettering franchement je suis toujours en train d'expliquer ce que c'est parce que les gens ils pensent vraiment pas qu'on puisse en vivre mais je le dis mais on peut en vivre et voilà et en fait quand on est tout le temps tout le temps en contact avec des gens qu'on pitch son projet moi je trouve que le pitch c'est un super truc pour je me dis pas qu'on ait forcément besoin d'un business plan si tu pitch ton projet si t'es orienté client si t'es orienté besoin pourquoi les gens paieraient pour ton service et ben en fait tu trouves des gens qui vont payer pour ton service parce que tu les connais, tu sais ce qu'ils veulent, tu sais ce dont ils ont besoin. Je dis ça un peu facilement, je ne dis pas que j'ai des milliers et des milliers de clients aujourd'hui, mais en fait, c'est en se mettant dans cet état d'esprit-là, vraiment client, valeur, quelle valeur j'apporte à mon client, quelle valeur j'apporte au monde, que déjà, on prend confiance qu'on peut être payé pour ça. Et toujours auprès d'autres personnes. Sinon, on a une sorte de mauvais prisme, on ne se juge pas bien soi-même. Donc, plus on en parle, plus on a le retour des autres. On voit aussi très vite ce qui ne va pas. Parce que les autres vont nous dire, ce truc-là, je ne comprends pas du tout.

  • Speaker #0

    C'est le visage des gens qui ne comprennent pas.

  • Speaker #1

    Le petit point sur son cil.

  • Speaker #0

    Le franminieux.

  • Speaker #1

    En plus, c'est très drôle parce qu'ils essaient de rester polis. Ils ne vont pas te dire tout de suite de front ton truc, je n'y crois pas. Mais j'ai vu dans les yeux de pas mal de gens qu'il y a des gens qui ne comprenaient pas ce que c'était, à quoi ça servait, mais à quoi ça peut bien servir, le lettering.

  • Speaker #0

    À aucun moment, ça ne t'a fait peur de dire ok, là je vais quitter mon taf et je vais aller dans un truc que personne ne connait. Parce que finalement, tu éduques les gens.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu éduques les gens en leur expliquant exactement ce que tu fais, pourquoi tu le fais et à qui tu le vends. Mais ça ne t'a pas fait peur ?

  • Speaker #1

    Si, j'ai dit que j'ai eu peur, mais en fait, je n'ai pas eu peur de ça en particulier. J'ai eu peur de quitter un job stable, de ne plus avoir de salaire. Ça, oui, j'ai eu peur de ça. Mais par contre, ça s'est fait petit à petit, parce que le lettering, moi-même, je le découvrais. Et quand on découvre quelque chose, on est toujours passionné. Moi, je suis quelqu'un de passionné, donc je découvre tout le temps des choses. Je suis toujours passionnée par plein de choses. Mais là, ce qui est bien, c'est que ça dure un petit peu quand même. Et je ne me suis pas dit tout ça parce que je pense que ça s'est fait vraiment petit à petit. Il n'y avait pas trop de plans. Comme je disais, je commençais par un blog, juste je partageais. Après, ça a été un peu sur Instagram aussi. J'ai commencé à rencontrer d'autres... d'autres gens intéressés par ce sujet. J'ai commencé à donner des cours. Finalement, j'ai des bons retours. Je ne me dis jamais, je ne vais pas y arriver. Je ne me sens pas non plus avec un bâton de pèlerin. Ce ne sont pas non plus des messages sur des choses graves. J'apporte ça aussi. Il y a de la légèreté, il y a du loisir, etc. Même si derrière, je pense qu'il y a quand même un message plus fort qu'on pense. Mais mes clients, ce ne sont pas des gens torturés.

  • Speaker #0

    Mais en fait, du début à la fin, tu as toujours gardé ta motivation, tu ne croyais en ton projet, même si tu avais juste peur de ne plus avoir ta stabilité. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Mais je ne sais pas, en fait, maintenant que tu me poses la question, je ne sais pas d'où me vient cette confiance, parce que je me voyais plutôt comme quelqu'un qui n'a pas confiance en soi. Et par contre, depuis quelques années, c'est vrai que je lis beaucoup de livres de développement personnel, que j'essaye de faire tomber mes croyances limitantes, certaines barrières typiquement. La barrière de l'argent, ça, c'est un gros, gros truc. C'est-à-dire, comment un artiste, il fait ce qu'il aime, il va être payé pour ça, c'est incroyable. Voilà, au moins, quand j'étais chanteuse, je ne me faisais pas payer par les bars dans lesquels je chantais. Donc, oui, il y a encore ce truc-là, je pense, qui persiste, que ce soit dans ma tête ou peut-être dans la tête d'autres gens, que vivre de l'art, enfin, voilà.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu ça.

  • Speaker #1

    Mais non, là, aujourd'hui, non, j'ai pas de doute, j'y vais. Je me dis pas... Souvent, j'entends les entrepreneurs, ils se disent Oui, je me donne un an, je me donne deux ans. Bon, souvent, ils doivent se donner un peu plus parce que, voilà, le temps passe. Moi, je me donne pas, je me donne jusqu'à la mort. Enfin, maintenant, aujourd'hui, il n'y a pas de souci, je suis sur ce chemin. C'est mon chemin. C'est un peu... Avec un feutre à la main. Mais c'est mon combat, de toute façon.

  • Speaker #0

    C'est bien parce que du coup, dès le premier instant, tu as été convaincue par ton talent, par ce que tu aimais faire. Oui,

  • Speaker #1

    mais quand même,

  • Speaker #0

    j'ai vu. J'ai vu. C'était bien, il faut le dire.

  • Speaker #1

    Non, non, tu n'as pas vu les premiers. Attention, attention. Je ne crois pas en la notion de talent, je crois en la notion de travail.

  • Speaker #0

    D'accord, donc je n'ai pas vu les premiers, mais j'ai vu les derniers.

  • Speaker #1

    Donc, bon,

  • Speaker #0

    ça compense. Oui, du coup, dès le premier instant, tu as pensé à, ok, je décide de lancer mon business, mais je pense à ce que j'aime faire et le reste viendra après.

  • Speaker #1

    Quand on est dans l'action, on n'est plus en train de trop penser, trop réfléchir. Moi, j'ai un mix entre ces deux. Moi, je réfléchis quand même beaucoup, parfois un peu trop. Mais je pense qu'au moment où, je veux dire, comme je m'étais lancée, c'est un peu comme quand on saute en parachute, je veux dire, il y a un moment, tu peux... pas revenir en arrière. Donc tu dis de toute façon, je vais au fond, jusqu'à la mort, je vais au fond de mon projet, je vois jusqu'où je peux aller. J'avais quand même ce petit truc que je pouvais revenir dans mon job après, puisque voilà, avec le congé sabbatique. Mais je voyais que ça allait, que j'avançais. Je voyais que chaque jour qui passait, je faisais une action vers mon rêve. Chaque jour qui passait, j'avais une action. Je ne me tournais vraiment pas les pouces. Je ne vais pas dire un truc qui n'est pas du tout politiquement correct par rapport à mes amis qui ont le chômage, mais j'ai vu quand même autour de moi des gens qui, les premiers mois, ne faisaient rien. Parce que, mine de rien, le chômage, ça tombait tous les mois. Je ne leur jette vraiment pas la pierre, parce que je pense qu'après, ça dépend des caractères, des gens, de la situation, parce qu'on a besoin de se reconstruire aussi, parfois, donc il n'y a pas de souci. Mais ce que je veux dire, c'est que moi, quand je suis partie, je savais que chaque jour que je vivais, Je faisais une action vers mon rêve. Et ça, je m'y tiens. Et du coup, j'ai pas de doute puisque chaque jour va vers le positif. En fait, je construis. Donc tant que tu vois, tu construis. Tu poses ta pierre, une deuxième pierre, une deuxième pierre. Tu vois la tour qui se monte. Tu t'arrêtes pas. C'est pas de la persévérance. Tu vois le truc et ça marche. Mais c'est quand même un peu le jour le jour, comme je dis les choses. Parce que comme je dis, j'ai pas trop de plans.

  • Speaker #0

    Ça te fait pas peur ? Enfin, je sais que chaque entrepreneur, en gros, il y a une instabilité parce qu'on ne sait jamais de quoi sera fait demain. Donc, en fait, il faut toujours être dans l'action, dans le mouvement pour se motiver.

  • Speaker #1

    Même quand ça marche, en fait. Même quand ça marche, mais même quand ça marche.

  • Speaker #0

    Il ne faut jamais s'arrêter. Sinon, vous allez toucher le fond.

  • Speaker #1

    Mais on se découvre, en fait. C'est ça qui est bien. C'est que moi, cette force-là, je ne me la connaissais pas. Parce que, comme je disais encore une fois, au début, je croyais que ce que j'aimais, c'était la stabilité. Si je remplissais des questionnaires de personnalité, ce qui revenait, c'était la stabilité, la peur du lendemain, je ne sais pas trop quoi. Donc comme quoi, la crise de la quarantaine, finalement, ça a du bon, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Pas mal.

  • Speaker #1

    Mais voilà, ça dépend des caractères, c'est dur à dire. Et encore, là, ça ne fait que deux ans que je suis lancée, donc je ne sais pas si j'ai le recul suffisant, et si ça se trouve, je vais me prendre des grosses baffes. Mais quand on fait du développement personnel, les baffes, comme on sait qu'un échec, ce n'est pas un échec, on rebondit. Il y a vraiment un côté comme ça. Et puis je suis soutenue quand même. Je n'en ai pas assez parlé, je suis soutenue par ma famille.

  • Speaker #0

    Ils ne t'ont pas vu comme une... Non, alors,

  • Speaker #1

    c'était marrant.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est plus...

  • Speaker #1

    Bon, je n'ai pas une famille forcément très communiquante, enfin, qui va exprimer beaucoup, voilà. Je pense qu'eux aussi ont peur pour moi, mais comme ils ne me l'ont pas fait ressentir, je pense que, du coup, ça va. Je n'ai pas eu de pression, ils ne m'ont pas dit Mais qu'est-ce que tu fais ? Je pense qu'ils se disent qu'à 40 ans, ils ne vont pas me redonner des leçons comme quand j'avais...

  • Speaker #0

    Mais quel que soit l'âge. Quel que soit l'âge, les gens te disent toujours Oh, t'es partie !

  • Speaker #1

    J'ai pas eu ça. Non, j'ai pas eu ça, bizarrement. Moi, j'ai pas eu ça.

  • Speaker #0

    La famille, mais...

  • Speaker #1

    L'entourage, oui. J'ai pas eu, j'ai pas eu. J'ai peut-être pas beaucoup.

  • Speaker #0

    J'ai pas eu d'instabilité, etc.

  • Speaker #1

    J'ai plutôt eu des messages de Oh, t'es courageuse ! Alors, ça fait bizarre parce que... Bah, oui,

  • Speaker #0

    quand même... C'est parti, t'avais pas de parachute. Tu pouvais quand même.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça, je me suis tenue à ce truc-là. C'est pas grave, de toute façon, je peux retourner à mon table. Comme je disais, je dépensais l'argent du tour du monde que j'avais durement mis de côté. Donc, quelque part, j'avais le droit. Parce qu'en fait, c'est ça. Moi, je pense que j'ai aussi besoin. C'est moi avec moi-même. J'ai besoin de me donner le droit de faire ce côté un peu bonne petite fille et tout. Donc là, je me dis, j'avais bien trimé, j'ai bien mis de côté, donc j'ai le droit. Je l'avais un peu pris comme cette année tour du monde. J'avais un peu un an de bambou.

  • Speaker #0

    Tu as bien travaillé, tu vas t'acheter un joli sac.

  • Speaker #1

    Là, j'ai bien travaillé 20 ans. J'achète une année. Ce serait bien qu'on soit dans une société où je ne sais plus c'est quelle boîte où tous les 7 ans, la boîte ferme, je ne sais plus, 6 mois ou 1 an, pour que tout le monde puisse vacater ses projets. Je trouve ça incroyable. Mais en France, ce n'est pas trop ça. Je pense que l'année sabbatique, ce n'est pas si bien vu que ça. C'est un peu comme ça.

  • Speaker #0

    Finalement, de pouvoir se recentrer, savoir ce qu'on a envie de faire, etc. C'est bien aussi pour l'esprit.

  • Speaker #1

    Oui, mais moi, je savais ça, que même si je revenais dans mon ancien job, ce ne serait pas un échec. J'avais besoin d'avoir essayé, etc. En fait, oui, c'est pour ça que je parlais de la maternité. C'est-à-dire que le congé maternité, on a quand même un temps pour soi. Bon, après, c'est vite repris par le bébé, mais au moins au début. On a quand même du temps pour se poser, réfléchir. Moi, j'ai de la chance. Je n'ai pas beaucoup besoin de beaucoup de sommeil. Je n'ai pas été trop fatiguée par cette partie-là.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on a le temps de se recentrer là ? Parce que du coup, on ne pense pas à soi, on pense à son bébé. Oui,

  • Speaker #1

    mais on pense à soi à travers le bébé. On pense à sa vie de famille, au quotidien quand même. Est-ce que, typiquement, c'est au moment où on reprend le travail ? Là, tu peux interroger des femmes. Tu as celles qui attendent impatiemment de reprendre le travail et elles n'en peuvent plus de leur bébé. J'exagère, j'exagère. Mais je veux dire, il y a des femmes qui, de toute façon, adorent leur travail. Elles ont besoin de ça, ça fait partie de leur quotidien. Il y a la vie à la maison, la vie de famille, et puis le travail qui leur apporte de l'apprenouissement. En fait, on a besoin de...

  • Speaker #0

    plein d'événements dans sa vie, plein de moments. Donc, tu as les femmes qui sont impatientes de reprendre. Tu as les femmes qui ne veulent pas du tout reprendre. En fait, elles détestaient leur job. En fait, c'est bien, ça met en lumière pas mal de choses. Et après, tu as repris ton travail. Et là, tu commences à avoir les horaires. Et là, tu te dis, je ne peux pas chercher mon enfant à telle heure, machin, ou le matin, tu cours et tout. En fait, c'est cette course-là. Moi, tant que je n'avais pas d'enfant, mes horaires de bureau me convenaient. Je n'avais pas de soucis. En plus, cadre, tu fais un peu comme tu veux. Il faut quand même le dire. t'es libre, enfin voilà, normalement, enfin quand même, en général, tu travailles plus, mais je veux dire, t'es plus souple aussi, donc si un jour, je sais pas, t'as besoin d'une demi-heure ou d'une heure de plus parce que t'attends ton plombier, bon ben je veux dire, t'as le droit, bon voilà, je caricature, mais par contre, quand t'as un bébé, t'as les horaires de la nounou ou de la crèche ou quoi, et puis tu te dis, oh là là, je peux pas chercher mon enfant avant 18h, alors en hiver, c'est la nuit, et tout, enfin voilà, moi aujourd'hui, en tant que freelance, Ça ne me gêne pas de retravailler après 22h quand ma fille est couchée, mais par contre, si je veux la chercher à 16h30 ou 17h30, en fait, je peux. C'est juste ça aussi. C'était juste la flexibilité de l'emploi du temps, le fait d'être son propre patron. Donc, je pense qu'au-delà de ce problème de sommeil des premiers mois, qui parfois n'existe pas, il y a des bébés qui dorment,

  • Speaker #1

    je vous rassure.

  • Speaker #0

    Mais voilà, je pense que la plupart des femmes... qui m'ont parlé de leur congé maternité, elles ont eu ce temps quand même à un moment de réflexion, je pense. Il y en a qui reprennent un temps partiel, il y en a qui prolongent le congé parental. On a une notion du temps quand même qui change.

  • Speaker #1

    C'est bien de prendre le temps de réfléchir soit pendant un congé parental, soit pendant un congé sabbatique, de ne pas se sentir coupable, de prendre ce temps de réfléchir.

  • Speaker #0

    En fait, il faudrait que tout le monde puisse prendre... Oui,

  • Speaker #1

    parce que les filles se sentent coupables. Enfin, pas coupables, mais...

  • Speaker #0

    Ah si, oui, oui, si, si.

  • Speaker #1

    Ouais, on se sent coupable, ou c'est la famille qui nous rend coupables, ou c'est l'entourage qui nous rend coupables, et nous disent, ok, on ne comprend pas trop ce que tu fais.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ? T'étais bien, t'avais un bon temps, pourquoi ? Voilà, mais je crois qu'on a fait le... Ah oui, une dernière question. Par rapport au moment où tu t'es créée, qu'est-ce qui t'a manqué, peut-être ? Au moment de ta création, là où tu as eu une carence, une carence ? Qu'est-ce qui t'a manqué ? Qu'est-ce que t'aurais aimé avoir ? Qu'est-ce que t'aurais peut-être fait autrement ? Je sais rien. Dis-nous,

  • Speaker #0

    confie-toi. Oui. Alors, moi, si je rappelle, j'avais lancé mon blog. Au moment où j'ai quitté mon job, j'avais pas de statut particulier. J'avais pas encore trop l'idée de l'activité. Alors, sur la photographie, oui, j'avais un statut de photographe-auteur. Donc ça, je pouvais continuer sur ce statut. Après, quand j'ai voulu monter ma boîte, je commençais à avoir des clients. Donc j'ai décidé d'être micro-entreprise pour démarrer. Et ce qui m'a manqué, c'est un peu toutes les informations autour de ça, à quoi on avait droit, pas droit. Même encore aujourd'hui, je me pose des questions, par exemple sur la formation. Je sais qu'on a des droits en formation. Je n'ai pas encore trop regardé. D'une année sur l'autre, ça change. Là, on parlait tout à l'heure en off de l'ACRE et tout ça. Donc c'est vrai que les informations, ça manque. Surtout... je trouve que ça se renvoie beaucoup la balle. Moi, j'ai appelé entre l'URSA, FLINSE, etc. Ça se renvoie pas mal la balle. Donc, il manque un truc un peu centralisé. Et en même temps, j'imagine que c'est très difficile à avoir parce que ça change tout le temps et qu'on ne peut pas avoir la connaissance sur tout. Moi, dans le milieu artistique, il y a trop, trop de statuts entre l'AGSA pour la photo, la maison des artistes. Moi, je me sentais... Ouais, voilà. Je me sentais... En fait, moi, je ne comprenais pas. Je ne voyais pas où était ma case parce que... D'ailleurs, aujourd'hui, je ne sais pas si je suis dans... J'ai mis le bon truc. Mais je n'étais pas considérée. Je ne suis plus allée à la truc des artisans. Je ne sais plus comment ça s'appelle. Mais ils me disaient non, non, vous n'êtes pas ça.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    voilà. Ils m'ont dit que je n'étais pas. Après, artistes, même des A, ils m'ont dit que je n'étais pas. OK, bon, OK. Voilà. Donc, j'ai pris un statut. Je ne sais plus. Un truc où il y a quand même le mot art dedans. Je crois que ça s'appelle machin, machin, relevant des arts.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    donc vous cherchez... Mais un peu machin,

  • Speaker #1

    machin.

  • Speaker #0

    En fait, quand on regarde en plus toute la liste des métiers pour avoir la catégorie INSEE, on ne s'y retrouve pas forcément. Je crois qu'il y a calligraphe, par exemple, mais jamais j'aurais pris ça. Je ne suis pas calligraphe. En plus, calligraphe, c'est vraiment la personne qui écrit. Par contre, calligraphe, je me demande s'il ne peut pas être à la maison des artistes ou au truc de l'artisanat. Enfin, parce que c'est un peu un artisanat, je crois, la calligraphie. Mais je ne m'y connais tellement pas, en réalité. Je ne me sentais pas non plus graphiste. En plus, moi, je fais de la formation, mais je ne pouvais pas mettre que formation. C'était bizarre. Franchement, même aujourd'hui, le fait de faire à la fois des cours... Je fais assez peu de production d'art et de vente d'œuvres d'art, mais je pense que je vais le faire. C'est-à-dire des œuvres d'art avec du lettering. Mais donc, je donne des cours, je fais des interventions en entreprise. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    Donc, c'est au niveau des statuts, au niveau de...

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, c'est fourniture. Moi, je me suis mis dans un truc fourniture de service plutôt.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je ne me sens plus là-dedans.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas si tu es rattaché à la chambre des métiers de l'artisanat. Ce n'est pas si tu es rattaché...

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Il m'a dit que non. Oui, je crois que c'est plutôt...

  • Speaker #1

    Oui, oui. Ils ne peuvent pas savoir si c'est à la chambre des métiers, à la chambre de commerce.

  • Speaker #0

    à la maison des artistes s'ils sont intermittents du spectacle voilà oui et puis en plus on peut cumuler moi sur le cumul je trouve ça assez vague c'est à dire moi je suis aussi auteur et je continue la photo donc voilà c'est un peu compliqué tu peux avoir une

  • Speaker #1

    double casse tête casse tête oui c'est un casse tête l'absence tu peux être aussi bien immatriculé à la CMA qu'à la chambre de commerce ça dépend en fait des activités... Mais voilà, c'est vrai qu'il y a une certaine opacité, mais des fois, ce n'est pas facile à comprendre.

  • Speaker #0

    Moi, la seule chose qu'on m'a dit, c'est qu'il faut un numéro de sirète unique. D'accord. Quand j'ai voulu créer ma micro, j'ai été rejetée parce que j'avais un numéro sirète de hauteur photographe. Donc, en fait, ils ont repris ce numéro, ils ont basculé mon activité plutôt. Donc là, photographe, du coup, je me suis dit, je le mets en activité secondaire, ce n'est pas grave. Je ne voyais pas trop. Enfin, voilà. Et surtout que quand on commence et qu'on est multi-activité, parce que moi, je m'estime être slasheuse, c'est-à-dire avoir plein d'activités possibles, on me dit, il faut une activité principale et secondaire. C'est où votre chiffre d'affaires ? Je dis, mais je n'ai pas de chiffre d'affaires. Je crée ma boîte pour créer mon activité. Par exemple, si on me demandait si je faisais plus de chiffre d'affaires en tant qu'auteur photographe ou de lettering artiste, j'ai envie de dire que pour l'instant, c'est 0 plus 0 égale la tête à Toto. Donc, qu'est-ce que je mets ? Ça ne veut rien dire, en fait, activité principale. Si demain, je décide qu'en fait, de la photo, j'adore ça et que je fais de la photo, ils ne vont pas me l'interdire. Donc, ça va tenir mon activité principale. Si je refais du chant et que je fais des concerts, c'est encore autre chose. Donc, j'ai juste décidé de ne pas trop me prendre la tête. Je fais mon truc, j'ai des clients, je facture sous un numéro unique si rét.

  • Speaker #1

    Vous entendez, c'est un numéro unique. C'est sûr, s'il y a des gens de l'Ursaf, je ne sais pas. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Un numéro unique.

  • Speaker #0

    Un numéro unique. Et j'ai un perro. Et voilà.

  • Speaker #1

    OK. Mais en tout cas, Hélène,

  • Speaker #0

    merci beaucoup pour ton témoignage. Merci à toi.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'être venue dans Business de Meuf. Voilà. Ton témoignage est bien, bien, très, très intéressant. On a pu parler des heures. Ça fait un petit moment qu'on discute. Merci d'être venue. Donc, si vous voulez avoir plus d'informations sur Hélène, n'hésitez pas à aller sur son site internet laterinecreatif.com Oui. C'est ça ? C'est bon ? Je l'ai dit parfaitement à la fin.

  • Speaker #0

    Ah oui, bravo.

  • Speaker #1

    N'hésitez pas à suivre son actualité sur Facebook, Instagram, Pinterest, sur son site internet et sur LinkedIn. Voilà, c'est bon, j'ai tout dit ?

  • Speaker #0

    Oui. J'ai aussi un podcast, mais il est un petit peu en stand-by, où je parle de lettering. Et aussi un peu des coulisses, justement. Ah, j'ai une chaîne YouTube aussi.

  • Speaker #1

    Une chaîne YouTube, ok.

  • Speaker #0

    Si vous voulez apprendre le lettering, vous pouvez me trouver partout, là.

  • Speaker #1

    D'accord, donc lettering créatif, Ilan, vous savez où la trouver. Donc, si vous voulez suivre son actualité, n'hésitez pas à la suivre sur les réseaux sociaux, sur ses internets. Et si vous voulez avoir toutes les actualités de Business de Meuf, n'hésitez pas à vous inscrire. et à nous suivre sur le site internet Business de Meuf et sur les réseaux sociaux Business de Meuf sur Instagram, LinkedIn, Facebook et Youtube et c'est déjà très bien. Je vous dis à bientôt. Merci beaucoup.

Transcription

  • Speaker #0

    Alors bonjour Ilan,

  • Speaker #1

    bonjour Astrid,

  • Speaker #0

    bienvenue dans Business de Meuf. Alors aujourd'hui on va parler de ton activité qui consiste à faire du lettering, donc avec ton entreprise qui s'appelle Lettering Créatif. créatifs, pardon, je ne sais pas pourquoi je prends un accent anglais.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un exercice, un mot anglais, un mot français.

  • Speaker #0

    C'est ça exactement, qui propose tout ce qui est calligraphie, tout ce qui est dessin, mais en lettres.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Voilà, dis-moi.

  • Speaker #1

    C'est pas mal. Je peux redonner une définition, mais c'est pas mal, tu t'en souviens.

  • Speaker #0

    C'est pas trop mal. Donc en fait, avec les techniques créatifs, on propose tout ce qui est calligraphie, etc. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors effectivement, le lettering, ce n'est pas encore trop connu en France. Donc à chaque fois que j'en parle, je dois donner une définition. Sinon, les gens ne savent pas du tout ce que je fais. Donc moi, ce que je dis souvent, c'est que le lettering, c'est le fait de dessiner les lettres. Donc c'est en ça que ça se différencie de la calligraphie, qui est vraiment de l'écriture. Pour moi, le lettering, ça relève plus du dessin. Et il faut dire que ça revient pas mal à la mode en ce moment. On en voit partout, même si on ne s'en rend pas toujours compte. Parce que tout ce qui est lettrage... typeau revient à la mode, tout simplement.

  • Speaker #0

    D'accord. En fait, ça revient à la mode sur quelle typologie de documents ?

  • Speaker #1

    Beaucoup dans le magazine La Presse Papier, mais aussi sur les sites web. Pas mal les marques qui veulent avoir... Ça fait partie de l'identité de la marque. En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'avant la calligraphie, c'était toujours à la main. Après, il y a eu le dessin de lettres qui était beaucoup utilisé sur les vitrines des magasins. Et après, ça a été remplacé par justement la typo qui était faite par ordinateur. En fait, c'est un peu l'ordinateur qui a pris un peu le pas avec les polices de caractère, la typo. Et là, ça revient parce qu'il y a le goût du fait main qui revient, de tout ce qui est un peu vintage aussi, qui revient beaucoup. Et puis, le fameux brush lettering, en fait, c'est un type d'écriture avec des feutres, des pleins et des déliés qui ressemblent à la calligraphie et qui est aussi très à la mode. Donc, on voit... Si on regarde les magazines féminins, les couvertures de livres, en fait, si on est un peu attentif, on regarde, effectivement, ça revient beaucoup. Le visuel.

  • Speaker #0

    Oui, que la calligraphie revient beaucoup, les images.

  • Speaker #1

    Tout autour des lettres, en fait, ça revient pas mal.

  • Speaker #0

    D'accord. Est-ce que ça va être pair avec tout ce qui est illustration ?

  • Speaker #1

    Oui, bah oui. Alors, typiquement, pour tout ce qui est livre pour enfants, par exemple. Et puis, on a beaucoup... Beaucoup d'illustrateurs reviennent aussi aux lettres et commencent à s'intéresser au lettering et du coup à dessiner les lettres et à donner du caractère à leurs illustrations grâce aux lettres. Et aussi parce que ça apporte des messages. C'est-à-dire que le lettering, les gens vont chercher le côté esthétique, mais en réalité, c'est vraiment au service d'un message. Et comme aujourd'hui, on a beaucoup de recherches de sens, on passe par ça, le dessin de lettres. permet de faire passer des messages.

  • Speaker #0

    Et comment t'est venue cette passion pour tout ce qui est lettering ?

  • Speaker #1

    Oui, alors ce qui est marrant, c'est que ce n'est pas du tout une passion d'enfance. Alors, j'aimais beaucoup le dessin, enfant, mais les lettres, ça ne m'intéressait pas plus que ça, même si j'aimais beaucoup lire, mais je ne faisais pas le rapprochement, en fait. Et s'il y a quelques années, en faisant mon bullet journal, donc un agenda tout à la main, qui est très souple, qui permet de s'organiser, j'ai commencé à vouloir... à vouloir mélanger l'écriture et le dessin. Parce que je suis quand même très portée sur le visuel. Je suis aussi photographe, en fait.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et du coup, je me suis entraînée en regardant des choses sur Internet, des vidéos sur YouTube. Et j'ai vu que beaucoup aux États-Unis, ça se faisait énormément, le lettering aux États-Unis. Et je me suis formée, je suis autodidacte complète sur le lettering. D'accord. Et j'ai construit en 2019 un blog. qui s'appelle Lettering Créatif. Et c'est là que ma boîte a commencé à... Enfin, que l'idée a germé dans mon esprit, en fait.

  • Speaker #0

    Tu n'avais pas de formation graphiste ?

  • Speaker #1

    Pas du tout. Non. Alors, non. Moi, je suis vraiment dans l'informatique. J'ai fait une école de commerce et je me suis spécialisée en système d'information. Donc, c'était vraiment pure, pure informatique. Pas du tout dans l'infographie, pas du tout dans le dessin. Non, vraiment rien à voir, en réalité. D'accord. Donc, c'est vraiment... pure autodidacte.

  • Speaker #0

    En fait, t'as fait un grand écart avec ce que tu disais.

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Au final, t'as quand même une partie qui reste informatique. Est-ce qu'il y a des choses que tu fais aussi sur PC ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question. J'ai quitté mon job dans l'informatique pour me consacrer complètement au lettering. Au départ par le blog. Quand j'apprends quelque chose, j'ai vraiment envie de le retransmettre. C'est une constante chez moi. Au début, comme je rejetais... Enfin, pas que je rejetais, mais... J'avais besoin de prendre de la distance par rapport à mon ancien métier, c'était justement le retour à tout le fait main. Donc au départ, le lettering, c'était complètement du fait main. Donc papier, feutre, crayon, gomme. Et petit à petit, j'ai commencé à m'intéresser au lettering informatique. C'est-à-dire, on m'a offert l'année dernière, il y a un peu moins d'un an, un iPad où j'ai testé l'application Procreate. Alors il faut savoir que Procreate est... très utilisé dans le monde des artistes en lettering. C'est juste une application de dessin, mais c'est vrai que sur l'iPad, il y a un stylet qui est tactile, donc on peut vraiment reproduire du lettering et de la calligraphie avec cet outil-là. Et du coup, depuis, oui, je me suis aussi mis un peu au lettering digital. Mais ce n'est pas mon cœur de métier. J'aime vraiment beaucoup le papier, le feutre. Là, je me mets au lettering à l'aquarelle. Donc, j'aime quand même que ça reste un peu, qu'il y ait un petit côté manuel dans tout ça.

  • Speaker #0

    Elle fait un grand décan entre ton activité d'informaticienne et maintenant ton métier dans le créatif. Comment tu as appréhendé ça ? Est-ce que tu étais un peu stressée ? Enfin, pas stressée, mais un peu craintive de quitter ton monde informatique pour aller dans un autre monde ?

  • Speaker #1

    Oui, tu peux dire stressée, morte de peur, la frousse, la trouille, voilà. Et un peu... toujours un peu maintenant. En fait, il y a plusieurs grands écarts. C'est-à-dire, il y a le fait, effectivement, de quitter l'informatique, mais aussi un milieu que je connais bien, pour lequel j'ai été formée, mais quitter aussi le salariat. Ce n'est pas que l'artistique, c'est aussi le côté freelance. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que je pense que ce qui m'a fait sauter le pas, je pense que ça aurait été un chemin possible que je ne saute jamais le pas. Et ce qui a tout déclenché, avec le recul, je pense qu'il y a deux choses. Il y a la crise de la quarantaine. Oui, alors je n'aime pas dire mon âge, mais voilà. La petite histoire,

  • Speaker #0

    elle ne fait pas du tout son âge.

  • Speaker #1

    Et voilà, bon, ça y est maintenant, tout le monde sait. Et la naissance de ma fille. Donc, elle a aujourd'hui 4 ans et demi, mais c'est vrai que la maternité, ça a changé beaucoup de choses sur ma vision du temps, sur l'importance. de mener la vie qu'on aime, surtout ce que je voulais transmettre en fait parce que quand on a des enfants on veut leur transmettre le meilleur et je pense que la vie de salarié dans l'informatique ne me correspondait plus à ce moment là. Mais en fait si, j'ai toujours eu la frousse en fait de faire de l'artistique, c'est à dire que moi enfant, donc je disais je dessinais et jamais j'aurais fait des études de dessin. Pour moi, c'était inimaginable. Pour moi, les artistes, j'avais toujours eu cette image qu'un artiste ne pouvait pas vivre de son art, que c'était trop difficile et que ce n'était pas pour moi. De toute façon, j'étais dans une famille où il fallait faire de hautes études, tout le monde des bacs plus 5, médecins, ingénieurs, etc. Trosse pression. Ouais, trosse pression. Et voilà, on se dit, voilà, il a fallu que j'attende d'avoir 40 ans pour me détacher de papa, maman, de ma culture. toutes mes croyances et c'est un travail que je suis très heureuse de faire aujourd'hui parce que ce n'est pas juste changer de métier, faire de l'art ou être freelance, c'est vraiment un chemin de vie, choisir sa vie, réfléchir sur soi, réfléchir à ce qu'on veut apporter au monde, réfléchir à ce qu'on veut transmettre à son enfant. Donc vraiment, ça englobe vraiment beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    ton métier de salarié. Tu te lances dans une nouvelle aventure qui est en contradiction un peu avec ce que tu as toujours appris.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    En gros, tout ce que j'ai appris, ça ne compte plus. Donc, tu décides de te lancer. OK, tu as la frousse. Bon, ça, tu l'as dit. Tu es en pleine crise de la quarantaine. Tu es ma mort, donc la totale. C'est ça. Voilà. Et comment tu te lances ? Comment tu mets les choses en place ?

  • Speaker #1

    Oui, alors, c'est vrai. Ça, c'est... une très bonne question parce que je pense que c'est un peu atypique comme manière de se lancer, en tout cas parmi mes amis entrepreneurs quand j'en parle, parce que j'ai pris un congé pour création d'entreprise et je n'ai pas le chômage, je n'ai pas trop de parachute.

  • Speaker #0

    C'est comme un congé sans solde.

  • Speaker #1

    Oui, un congé sabbatique. En gros, il y a deux choses. Si j'ai le parachute de pouvoir revenir dans mon ancien emploi, Par contre, je n'ai aucun revenu. Et je n'ai plus la mutuelle, je n'ai plus les collègues payés, les RTT, tous ces trucs-là. Ce que je regrette un peu. Mais alors du coup, tout le monde me dit, mais ce n'est pas possible en fait. Comment tu peux passer de revenu de cadre chef de projet informatique à zéro ? Et donc, ce qu'il faut savoir, c'est que j'avais mis pas mal de côtés. Bon déjà, pareil, je reviens un peu sur la culture, la stabilité, la famille, tous ces trucs. Donc moi, on m'a inculqué quelque chose comme ça autour de... Enfin, j'ai toujours beaucoup économisé, etc. Et en fait, j'avais un méga gros projet à la trentaine. Donc ma crise de la trentaine, c'était un autre gros projet, c'était un tour du monde, seule. J'étais célibataire à l'époque. Et donc, j'ai mis vraiment beaucoup de côté. C'est-à-dire plus que je pense que les gens mettent de côté habituellement en se disant je vais acheter une voiture Donc du coup, je mettais de côté, je mettais de côté, un vrai petit écureuil. Et je pense que c'est ça qui m'a permis de me lancer... Malgré ce caractère que j'ai de sécurité, oh mon Dieu, comment je vais faire ? Donc là, je vis toujours un peu sur ce petit matelas de sécurité. Et comme je commence quand même à vivre de mon activité, ça se passe plutôt bien. Et je ne songe pas à revenir à mon ancien emploi si jamais mon manager m'entend. Oups ! Non, mais il a été très compréhensif. J'étais dans un grand groupe, donc ça n'a pas posé de problème de poser ce congé sabbatique. Mon ancien manager me soutient et c'est un truc que je veux dire parce que je trouve ça assez atypique dans les entrepreneurs que je rencontre qui sont entrepreneurs suite à une reconversion. Je ne suis pas partie ni à cause d'un burn-out, ni parce que je ne supporte pas le management. En fait, j'étais bien dans ma vie de salariée, mais si on revient à ce que je disais auparavant, c'était vraiment cette histoire de chemin de vie donné du sens. Mais en réalité, j'aurais pu continuer jusqu'à la retraite, je pense, dans mon ancien poste. mais voilà donc heureusement que ma fille est née finalement mais c'est très bien en réalité je suis contente de mon ancienne vie aussi je ne l'ai pas mise à la poubelle ce que j'ai appris dans mon rôle de chef de projet je le réutilise aujourd'hui en tant que chef d'entreprise donc vraiment je n'ai pas de soucis avec ça c'est juste un besoin de changement, de sens mais finalement il y a un côté assez serein C'est assez logique.

  • Speaker #0

    Là, t'es partie un peu en congé sabbatique. T'as pas eu d'aide ?

  • Speaker #1

    J'ai quand même... Ah oui, alors j'ai quand même... Si, il y a quand même deux choses. J'ai eu une aide de ma boîte, en fait, en quittant comme quoi les grosses boîtes. Je crache pas dessus. Franchement, je crache pas dessus. J'ai fait un dossier. Alors, bon, j'ai fait un dossier en disant que j'allais créer une entreprise. Mais je partais pour être photographe. Il faut dire que, en fait, quand j'étais dans mon entreprise, une de mes passions, c'était la photo. J'ai déjà fait des expos photos, j'ai déjà vendu des photos. Donc, j'avais déjà un statut de photographe auteur. Et donc, je suis partie en étant persuadée que, oui, dans l'artistique, mais photographe. En fait, au bout de trois mois, je n'ai pas accroché plus que ça d'être plein temps photographe. Je ne trouvais pas de clients. J'ai dû, je ne sais pas, dans les trois premiers mois, avoir deux clients payés au lance-pierre. Et en fait, moi, j'avais besoin de renouveau. je pense. Et donc, il y avait ce fameux blog de lettering que j'avais créé. Et c'est là où je me suis dit, non mais ça, ça peut le faire. Je m'étais inscrite à une formation je digresse, je vais revenir sur l'aide. Donc, j'ai fait une formation sur le blogging pour vendre des formations en ligne. Mais donc, en faisant mon dossier de photographe, j'ai pu avoir une aide de ma boîte qui n'était pas du tout négligeable. C'était genre 3 ou 4 mois de salaire quand même.

  • Speaker #0

    Donc ça t'a permis de pouvoir te lancer ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai pu quand même investir au début, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Avant de te lancer, tu avais déjà ton blog, mais ça faisait combien de temps que tu avais ton blog ?

  • Speaker #1

    Non, en fait, avant de me lancer, je n'avais pas mon blog. J'ai quitté mon job en mars 2018. J'ai des problèmes avec les dates, on s'en fiche de l'année, mais j'ai quitté mon job en mars et mon blog a été lancé en septembre. Donc en fait, de mars à septembre, je pensais être photographe. Et après, je me suis lancée dans le lettering et je me suis lancée très vite. C'est-à-dire que j'ai lancé mon blog. j'ai lancé mes premiers cours en présentiel à Paris. Donc, je donnais des cours de lettering. Le blog, après, je pense qu'il a vécu un an sans que je lance de formation particulièrement. Je démarchais aussi les entreprises pour faire du lettering en entreprise, c'est-à-dire dans l'événementiel, du team building. Et là, depuis novembre dernier, j'ai une formation en ligne de lettering.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en fait, même en sachant que tu allais partir de ta boîte… Oui. Tu n'as pas commencé à bosser le dossier d'aide, mais tu n'as pas commencé à démarcher des clients.

  • Speaker #1

    Non, je n'avais pas de clients.

  • Speaker #0

    Tu étais persuadée que tu allais en trouver une. En fait,

  • Speaker #1

    quand je partais en mars et qu'arrivait l'été, je me disais que j'allais trouver des clients, par exemple dans la photo de mariage, des choses comme ça. Si, j'avais quand même commencé à prospecter, donc j'avais quand même un carnet de contacts, de mes anciens contacts. photos, etc. Et il faut savoir que j'avais avant un blog lifestyle, donc j'avais des contacts en relations presse. En fait, oui, je construis quand même sur des choses existantes. Même là, en lettering, j'ai recontacté tous les bureaux de presse que je connaissais. Donc oui, j'ai quand même un réseau.

  • Speaker #0

    D'accord, donc tu avais quand même un réseau. Tu n'avais pas forcément de clients, mais tu avais déjà commencé à lancer un réseau. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Pour te dire, ok, je pars avec un parachute. Mais voilà, le parachute, il peut quand même faire quelque chose.

  • Speaker #1

    Oui, je me donnais quand même six mois où je savais que je n'allais pas avoir trop de revenus.

  • Speaker #0

    Mais tu t'étais déjà mis en tête ?

  • Speaker #1

    Pour me former, pour prospecter, etc.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en fait, tes six premiers mois, tu les as vus plus comme un moment où tu allais réfléchir. Oui. Enfin, tu allais recontacter ton carré d'adresse, que tu allais commencer à construire tes offres et que tu allais finalement pouvoir rebondir sur des choses.

  • Speaker #1

    C'est ça. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Donc, pas forcément de plan commercial, mais tu savais que tu allais réactiver ton réseau. Ah oui, oui.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. Puis quelque part, le fait de faire mon dossier d'aide de financement, on avait remis à plat tout un tas de choses, comme comment faire son business plan. J'avais un BMC, le business model Canva et tout. Donc forcément que je n'ai pas du tout appliqué à la photo, mais que je pouvais transposer au lettering. C'est-à-dire que j'avais tous les outils pour refaire en quelque sorte toutes ces recherches-là. Parce qu'en fait, on n'obtient pas des financements comme ça. Le dossier était quand même très, très gros. C'est-à-dire qu'il fallait vraiment mettre... beaucoup d'éléments de prévisionnels, etc. sur 3 ans il y avait un plan de financement à 3 ans enfin voilà, donc tout ça j'ai des fichiers Excel, PowerPoint, Word tout ce que vous voulez maintenant j'ai cette méthodologie bon après j'ai aussi fait une école de commerce donc ça m'était pas complètement étranger mais je sais ce que c'est un client je sais ce que c'est un plan de financement même si beaucoup j'ai

  • Speaker #0

    eu le temps de le remarquer même si on est parfait complètement conscient de ce qu'est un business plan, qu'un business modèle, qu'un business modèle Canva, que quand on le fait à soi-même, c'est hyper compliqué.

  • Speaker #1

    Pour les autres,

  • Speaker #0

    ça va, mais c'est une évidence. Mais pour soi, on se pose pas mal de questions. Est-ce que tu avais été bloquée par rapport à ça, même si tu avais toutes les connaissances ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai toujours eu des gens sur lesquels m'appuyer. Donc, quand j'ai quitté ma boîte, déjà... Alors moi, je suis très réseau en réalité. Je suis quelqu'un de très sociable. Je vais toujours à des événements entrepreneurs. Je réseaute à fond. Je regarde tout ce qui existe. Donc, j'avais pu profiter d'une offre super... Enfin, pas chère du tout. Je ne sais plus si c'était une journée ou deux journées. Deux journées, je crois. Où on était un groupe de cinq femmes entrepreneurs. Et on nous coachait un peu sur notre business plan et tout. En fait, j'allais à des soirées où on pitch. donc j'ai toujours fait de sorte que j'ai des retours extérieurs c'était jamais je me suis jamais dit je vais dans mon coin faire un concept et après je sors quelque chose non j'étais toujours en contact avec plein de gens et toujours j'en parlais ça c'est un conseil que je donne en fait il faut tout le temps parler de son projet parce qu'en fait on a des retours on voit justement si les gens comprennent ce que c'est moi le lettering franchement je suis toujours en train d'expliquer ce que c'est parce que les gens ils pensent vraiment pas qu'on puisse en vivre mais je le dis mais on peut en vivre et voilà et en fait quand on est tout le temps tout le temps en contact avec des gens qu'on pitch son projet moi je trouve que le pitch c'est un super truc pour je me dis pas qu'on ait forcément besoin d'un business plan si tu pitch ton projet si t'es orienté client si t'es orienté besoin pourquoi les gens paieraient pour ton service et ben en fait tu trouves des gens qui vont payer pour ton service parce que tu les connais, tu sais ce qu'ils veulent, tu sais ce dont ils ont besoin. Je dis ça un peu facilement, je ne dis pas que j'ai des milliers et des milliers de clients aujourd'hui, mais en fait, c'est en se mettant dans cet état d'esprit-là, vraiment client, valeur, quelle valeur j'apporte à mon client, quelle valeur j'apporte au monde, que déjà, on prend confiance qu'on peut être payé pour ça. Et toujours auprès d'autres personnes. Sinon, on a une sorte de mauvais prisme, on ne se juge pas bien soi-même. Donc, plus on en parle, plus on a le retour des autres. On voit aussi très vite ce qui ne va pas. Parce que les autres vont nous dire, ce truc-là, je ne comprends pas du tout.

  • Speaker #0

    C'est le visage des gens qui ne comprennent pas.

  • Speaker #1

    Le petit point sur son cil.

  • Speaker #0

    Le franminieux.

  • Speaker #1

    En plus, c'est très drôle parce qu'ils essaient de rester polis. Ils ne vont pas te dire tout de suite de front ton truc, je n'y crois pas. Mais j'ai vu dans les yeux de pas mal de gens qu'il y a des gens qui ne comprenaient pas ce que c'était, à quoi ça servait, mais à quoi ça peut bien servir, le lettering.

  • Speaker #0

    À aucun moment, ça ne t'a fait peur de dire ok, là je vais quitter mon taf et je vais aller dans un truc que personne ne connait. Parce que finalement, tu éduques les gens.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu éduques les gens en leur expliquant exactement ce que tu fais, pourquoi tu le fais et à qui tu le vends. Mais ça ne t'a pas fait peur ?

  • Speaker #1

    Si, j'ai dit que j'ai eu peur, mais en fait, je n'ai pas eu peur de ça en particulier. J'ai eu peur de quitter un job stable, de ne plus avoir de salaire. Ça, oui, j'ai eu peur de ça. Mais par contre, ça s'est fait petit à petit, parce que le lettering, moi-même, je le découvrais. Et quand on découvre quelque chose, on est toujours passionné. Moi, je suis quelqu'un de passionné, donc je découvre tout le temps des choses. Je suis toujours passionnée par plein de choses. Mais là, ce qui est bien, c'est que ça dure un petit peu quand même. Et je ne me suis pas dit tout ça parce que je pense que ça s'est fait vraiment petit à petit. Il n'y avait pas trop de plans. Comme je disais, je commençais par un blog, juste je partageais. Après, ça a été un peu sur Instagram aussi. J'ai commencé à rencontrer d'autres... d'autres gens intéressés par ce sujet. J'ai commencé à donner des cours. Finalement, j'ai des bons retours. Je ne me dis jamais, je ne vais pas y arriver. Je ne me sens pas non plus avec un bâton de pèlerin. Ce ne sont pas non plus des messages sur des choses graves. J'apporte ça aussi. Il y a de la légèreté, il y a du loisir, etc. Même si derrière, je pense qu'il y a quand même un message plus fort qu'on pense. Mais mes clients, ce ne sont pas des gens torturés.

  • Speaker #0

    Mais en fait, du début à la fin, tu as toujours gardé ta motivation, tu ne croyais en ton projet, même si tu avais juste peur de ne plus avoir ta stabilité. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Mais je ne sais pas, en fait, maintenant que tu me poses la question, je ne sais pas d'où me vient cette confiance, parce que je me voyais plutôt comme quelqu'un qui n'a pas confiance en soi. Et par contre, depuis quelques années, c'est vrai que je lis beaucoup de livres de développement personnel, que j'essaye de faire tomber mes croyances limitantes, certaines barrières typiquement. La barrière de l'argent, ça, c'est un gros, gros truc. C'est-à-dire, comment un artiste, il fait ce qu'il aime, il va être payé pour ça, c'est incroyable. Voilà, au moins, quand j'étais chanteuse, je ne me faisais pas payer par les bars dans lesquels je chantais. Donc, oui, il y a encore ce truc-là, je pense, qui persiste, que ce soit dans ma tête ou peut-être dans la tête d'autres gens, que vivre de l'art, enfin, voilà.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu ça.

  • Speaker #1

    Mais non, là, aujourd'hui, non, j'ai pas de doute, j'y vais. Je me dis pas... Souvent, j'entends les entrepreneurs, ils se disent Oui, je me donne un an, je me donne deux ans. Bon, souvent, ils doivent se donner un peu plus parce que, voilà, le temps passe. Moi, je me donne pas, je me donne jusqu'à la mort. Enfin, maintenant, aujourd'hui, il n'y a pas de souci, je suis sur ce chemin. C'est mon chemin. C'est un peu... Avec un feutre à la main. Mais c'est mon combat, de toute façon.

  • Speaker #0

    C'est bien parce que du coup, dès le premier instant, tu as été convaincue par ton talent, par ce que tu aimais faire. Oui,

  • Speaker #1

    mais quand même,

  • Speaker #0

    j'ai vu. J'ai vu. C'était bien, il faut le dire.

  • Speaker #1

    Non, non, tu n'as pas vu les premiers. Attention, attention. Je ne crois pas en la notion de talent, je crois en la notion de travail.

  • Speaker #0

    D'accord, donc je n'ai pas vu les premiers, mais j'ai vu les derniers.

  • Speaker #1

    Donc, bon,

  • Speaker #0

    ça compense. Oui, du coup, dès le premier instant, tu as pensé à, ok, je décide de lancer mon business, mais je pense à ce que j'aime faire et le reste viendra après.

  • Speaker #1

    Quand on est dans l'action, on n'est plus en train de trop penser, trop réfléchir. Moi, j'ai un mix entre ces deux. Moi, je réfléchis quand même beaucoup, parfois un peu trop. Mais je pense qu'au moment où, je veux dire, comme je m'étais lancée, c'est un peu comme quand on saute en parachute, je veux dire, il y a un moment, tu peux... pas revenir en arrière. Donc tu dis de toute façon, je vais au fond, jusqu'à la mort, je vais au fond de mon projet, je vois jusqu'où je peux aller. J'avais quand même ce petit truc que je pouvais revenir dans mon job après, puisque voilà, avec le congé sabbatique. Mais je voyais que ça allait, que j'avançais. Je voyais que chaque jour qui passait, je faisais une action vers mon rêve. Chaque jour qui passait, j'avais une action. Je ne me tournais vraiment pas les pouces. Je ne vais pas dire un truc qui n'est pas du tout politiquement correct par rapport à mes amis qui ont le chômage, mais j'ai vu quand même autour de moi des gens qui, les premiers mois, ne faisaient rien. Parce que, mine de rien, le chômage, ça tombait tous les mois. Je ne leur jette vraiment pas la pierre, parce que je pense qu'après, ça dépend des caractères, des gens, de la situation, parce qu'on a besoin de se reconstruire aussi, parfois, donc il n'y a pas de souci. Mais ce que je veux dire, c'est que moi, quand je suis partie, je savais que chaque jour que je vivais, Je faisais une action vers mon rêve. Et ça, je m'y tiens. Et du coup, j'ai pas de doute puisque chaque jour va vers le positif. En fait, je construis. Donc tant que tu vois, tu construis. Tu poses ta pierre, une deuxième pierre, une deuxième pierre. Tu vois la tour qui se monte. Tu t'arrêtes pas. C'est pas de la persévérance. Tu vois le truc et ça marche. Mais c'est quand même un peu le jour le jour, comme je dis les choses. Parce que comme je dis, j'ai pas trop de plans.

  • Speaker #0

    Ça te fait pas peur ? Enfin, je sais que chaque entrepreneur, en gros, il y a une instabilité parce qu'on ne sait jamais de quoi sera fait demain. Donc, en fait, il faut toujours être dans l'action, dans le mouvement pour se motiver.

  • Speaker #1

    Même quand ça marche, en fait. Même quand ça marche, mais même quand ça marche.

  • Speaker #0

    Il ne faut jamais s'arrêter. Sinon, vous allez toucher le fond.

  • Speaker #1

    Mais on se découvre, en fait. C'est ça qui est bien. C'est que moi, cette force-là, je ne me la connaissais pas. Parce que, comme je disais encore une fois, au début, je croyais que ce que j'aimais, c'était la stabilité. Si je remplissais des questionnaires de personnalité, ce qui revenait, c'était la stabilité, la peur du lendemain, je ne sais pas trop quoi. Donc comme quoi, la crise de la quarantaine, finalement, ça a du bon, je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Pas mal.

  • Speaker #1

    Mais voilà, ça dépend des caractères, c'est dur à dire. Et encore, là, ça ne fait que deux ans que je suis lancée, donc je ne sais pas si j'ai le recul suffisant, et si ça se trouve, je vais me prendre des grosses baffes. Mais quand on fait du développement personnel, les baffes, comme on sait qu'un échec, ce n'est pas un échec, on rebondit. Il y a vraiment un côté comme ça. Et puis je suis soutenue quand même. Je n'en ai pas assez parlé, je suis soutenue par ma famille.

  • Speaker #0

    Ils ne t'ont pas vu comme une... Non, alors,

  • Speaker #1

    c'était marrant.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est plus...

  • Speaker #1

    Bon, je n'ai pas une famille forcément très communiquante, enfin, qui va exprimer beaucoup, voilà. Je pense qu'eux aussi ont peur pour moi, mais comme ils ne me l'ont pas fait ressentir, je pense que, du coup, ça va. Je n'ai pas eu de pression, ils ne m'ont pas dit Mais qu'est-ce que tu fais ? Je pense qu'ils se disent qu'à 40 ans, ils ne vont pas me redonner des leçons comme quand j'avais...

  • Speaker #0

    Mais quel que soit l'âge. Quel que soit l'âge, les gens te disent toujours Oh, t'es partie !

  • Speaker #1

    J'ai pas eu ça. Non, j'ai pas eu ça, bizarrement. Moi, j'ai pas eu ça.

  • Speaker #0

    La famille, mais...

  • Speaker #1

    L'entourage, oui. J'ai pas eu, j'ai pas eu. J'ai peut-être pas beaucoup.

  • Speaker #0

    J'ai pas eu d'instabilité, etc.

  • Speaker #1

    J'ai plutôt eu des messages de Oh, t'es courageuse ! Alors, ça fait bizarre parce que... Bah, oui,

  • Speaker #0

    quand même... C'est parti, t'avais pas de parachute. Tu pouvais quand même.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça, je me suis tenue à ce truc-là. C'est pas grave, de toute façon, je peux retourner à mon table. Comme je disais, je dépensais l'argent du tour du monde que j'avais durement mis de côté. Donc, quelque part, j'avais le droit. Parce qu'en fait, c'est ça. Moi, je pense que j'ai aussi besoin. C'est moi avec moi-même. J'ai besoin de me donner le droit de faire ce côté un peu bonne petite fille et tout. Donc là, je me dis, j'avais bien trimé, j'ai bien mis de côté, donc j'ai le droit. Je l'avais un peu pris comme cette année tour du monde. J'avais un peu un an de bambou.

  • Speaker #0

    Tu as bien travaillé, tu vas t'acheter un joli sac.

  • Speaker #1

    Là, j'ai bien travaillé 20 ans. J'achète une année. Ce serait bien qu'on soit dans une société où je ne sais plus c'est quelle boîte où tous les 7 ans, la boîte ferme, je ne sais plus, 6 mois ou 1 an, pour que tout le monde puisse vacater ses projets. Je trouve ça incroyable. Mais en France, ce n'est pas trop ça. Je pense que l'année sabbatique, ce n'est pas si bien vu que ça. C'est un peu comme ça.

  • Speaker #0

    Finalement, de pouvoir se recentrer, savoir ce qu'on a envie de faire, etc. C'est bien aussi pour l'esprit.

  • Speaker #1

    Oui, mais moi, je savais ça, que même si je revenais dans mon ancien job, ce ne serait pas un échec. J'avais besoin d'avoir essayé, etc. En fait, oui, c'est pour ça que je parlais de la maternité. C'est-à-dire que le congé maternité, on a quand même un temps pour soi. Bon, après, c'est vite repris par le bébé, mais au moins au début. On a quand même du temps pour se poser, réfléchir. Moi, j'ai de la chance. Je n'ai pas beaucoup besoin de beaucoup de sommeil. Je n'ai pas été trop fatiguée par cette partie-là.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on a le temps de se recentrer là ? Parce que du coup, on ne pense pas à soi, on pense à son bébé. Oui,

  • Speaker #1

    mais on pense à soi à travers le bébé. On pense à sa vie de famille, au quotidien quand même. Est-ce que, typiquement, c'est au moment où on reprend le travail ? Là, tu peux interroger des femmes. Tu as celles qui attendent impatiemment de reprendre le travail et elles n'en peuvent plus de leur bébé. J'exagère, j'exagère. Mais je veux dire, il y a des femmes qui, de toute façon, adorent leur travail. Elles ont besoin de ça, ça fait partie de leur quotidien. Il y a la vie à la maison, la vie de famille, et puis le travail qui leur apporte de l'apprenouissement. En fait, on a besoin de...

  • Speaker #0

    plein d'événements dans sa vie, plein de moments. Donc, tu as les femmes qui sont impatientes de reprendre. Tu as les femmes qui ne veulent pas du tout reprendre. En fait, elles détestaient leur job. En fait, c'est bien, ça met en lumière pas mal de choses. Et après, tu as repris ton travail. Et là, tu commences à avoir les horaires. Et là, tu te dis, je ne peux pas chercher mon enfant à telle heure, machin, ou le matin, tu cours et tout. En fait, c'est cette course-là. Moi, tant que je n'avais pas d'enfant, mes horaires de bureau me convenaient. Je n'avais pas de soucis. En plus, cadre, tu fais un peu comme tu veux. Il faut quand même le dire. t'es libre, enfin voilà, normalement, enfin quand même, en général, tu travailles plus, mais je veux dire, t'es plus souple aussi, donc si un jour, je sais pas, t'as besoin d'une demi-heure ou d'une heure de plus parce que t'attends ton plombier, bon ben je veux dire, t'as le droit, bon voilà, je caricature, mais par contre, quand t'as un bébé, t'as les horaires de la nounou ou de la crèche ou quoi, et puis tu te dis, oh là là, je peux pas chercher mon enfant avant 18h, alors en hiver, c'est la nuit, et tout, enfin voilà, moi aujourd'hui, en tant que freelance, Ça ne me gêne pas de retravailler après 22h quand ma fille est couchée, mais par contre, si je veux la chercher à 16h30 ou 17h30, en fait, je peux. C'est juste ça aussi. C'était juste la flexibilité de l'emploi du temps, le fait d'être son propre patron. Donc, je pense qu'au-delà de ce problème de sommeil des premiers mois, qui parfois n'existe pas, il y a des bébés qui dorment,

  • Speaker #1

    je vous rassure.

  • Speaker #0

    Mais voilà, je pense que la plupart des femmes... qui m'ont parlé de leur congé maternité, elles ont eu ce temps quand même à un moment de réflexion, je pense. Il y en a qui reprennent un temps partiel, il y en a qui prolongent le congé parental. On a une notion du temps quand même qui change.

  • Speaker #1

    C'est bien de prendre le temps de réfléchir soit pendant un congé parental, soit pendant un congé sabbatique, de ne pas se sentir coupable, de prendre ce temps de réfléchir.

  • Speaker #0

    En fait, il faudrait que tout le monde puisse prendre... Oui,

  • Speaker #1

    parce que les filles se sentent coupables. Enfin, pas coupables, mais...

  • Speaker #0

    Ah si, oui, oui, si, si.

  • Speaker #1

    Ouais, on se sent coupable, ou c'est la famille qui nous rend coupables, ou c'est l'entourage qui nous rend coupables, et nous disent, ok, on ne comprend pas trop ce que tu fais.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ? T'étais bien, t'avais un bon temps, pourquoi ? Voilà, mais je crois qu'on a fait le... Ah oui, une dernière question. Par rapport au moment où tu t'es créée, qu'est-ce qui t'a manqué, peut-être ? Au moment de ta création, là où tu as eu une carence, une carence ? Qu'est-ce qui t'a manqué ? Qu'est-ce que t'aurais aimé avoir ? Qu'est-ce que t'aurais peut-être fait autrement ? Je sais rien. Dis-nous,

  • Speaker #0

    confie-toi. Oui. Alors, moi, si je rappelle, j'avais lancé mon blog. Au moment où j'ai quitté mon job, j'avais pas de statut particulier. J'avais pas encore trop l'idée de l'activité. Alors, sur la photographie, oui, j'avais un statut de photographe-auteur. Donc ça, je pouvais continuer sur ce statut. Après, quand j'ai voulu monter ma boîte, je commençais à avoir des clients. Donc j'ai décidé d'être micro-entreprise pour démarrer. Et ce qui m'a manqué, c'est un peu toutes les informations autour de ça, à quoi on avait droit, pas droit. Même encore aujourd'hui, je me pose des questions, par exemple sur la formation. Je sais qu'on a des droits en formation. Je n'ai pas encore trop regardé. D'une année sur l'autre, ça change. Là, on parlait tout à l'heure en off de l'ACRE et tout ça. Donc c'est vrai que les informations, ça manque. Surtout... je trouve que ça se renvoie beaucoup la balle. Moi, j'ai appelé entre l'URSA, FLINSE, etc. Ça se renvoie pas mal la balle. Donc, il manque un truc un peu centralisé. Et en même temps, j'imagine que c'est très difficile à avoir parce que ça change tout le temps et qu'on ne peut pas avoir la connaissance sur tout. Moi, dans le milieu artistique, il y a trop, trop de statuts entre l'AGSA pour la photo, la maison des artistes. Moi, je me sentais... Ouais, voilà. Je me sentais... En fait, moi, je ne comprenais pas. Je ne voyais pas où était ma case parce que... D'ailleurs, aujourd'hui, je ne sais pas si je suis dans... J'ai mis le bon truc. Mais je n'étais pas considérée. Je ne suis plus allée à la truc des artisans. Je ne sais plus comment ça s'appelle. Mais ils me disaient non, non, vous n'êtes pas ça.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    voilà. Ils m'ont dit que je n'étais pas. Après, artistes, même des A, ils m'ont dit que je n'étais pas. OK, bon, OK. Voilà. Donc, j'ai pris un statut. Je ne sais plus. Un truc où il y a quand même le mot art dedans. Je crois que ça s'appelle machin, machin, relevant des arts.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    donc vous cherchez... Mais un peu machin,

  • Speaker #1

    machin.

  • Speaker #0

    En fait, quand on regarde en plus toute la liste des métiers pour avoir la catégorie INSEE, on ne s'y retrouve pas forcément. Je crois qu'il y a calligraphe, par exemple, mais jamais j'aurais pris ça. Je ne suis pas calligraphe. En plus, calligraphe, c'est vraiment la personne qui écrit. Par contre, calligraphe, je me demande s'il ne peut pas être à la maison des artistes ou au truc de l'artisanat. Enfin, parce que c'est un peu un artisanat, je crois, la calligraphie. Mais je ne m'y connais tellement pas, en réalité. Je ne me sentais pas non plus graphiste. En plus, moi, je fais de la formation, mais je ne pouvais pas mettre que formation. C'était bizarre. Franchement, même aujourd'hui, le fait de faire à la fois des cours... Je fais assez peu de production d'art et de vente d'œuvres d'art, mais je pense que je vais le faire. C'est-à-dire des œuvres d'art avec du lettering. Mais donc, je donne des cours, je fais des interventions en entreprise. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    Donc, c'est au niveau des statuts, au niveau de...

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, c'est fourniture. Moi, je me suis mis dans un truc fourniture de service plutôt.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je ne me sens plus là-dedans.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas si tu es rattaché à la chambre des métiers de l'artisanat. Ce n'est pas si tu es rattaché...

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. Il m'a dit que non. Oui, je crois que c'est plutôt...

  • Speaker #1

    Oui, oui. Ils ne peuvent pas savoir si c'est à la chambre des métiers, à la chambre de commerce.

  • Speaker #0

    à la maison des artistes s'ils sont intermittents du spectacle voilà oui et puis en plus on peut cumuler moi sur le cumul je trouve ça assez vague c'est à dire moi je suis aussi auteur et je continue la photo donc voilà c'est un peu compliqué tu peux avoir une

  • Speaker #1

    double casse tête casse tête oui c'est un casse tête l'absence tu peux être aussi bien immatriculé à la CMA qu'à la chambre de commerce ça dépend en fait des activités... Mais voilà, c'est vrai qu'il y a une certaine opacité, mais des fois, ce n'est pas facile à comprendre.

  • Speaker #0

    Moi, la seule chose qu'on m'a dit, c'est qu'il faut un numéro de sirète unique. D'accord. Quand j'ai voulu créer ma micro, j'ai été rejetée parce que j'avais un numéro sirète de hauteur photographe. Donc, en fait, ils ont repris ce numéro, ils ont basculé mon activité plutôt. Donc là, photographe, du coup, je me suis dit, je le mets en activité secondaire, ce n'est pas grave. Je ne voyais pas trop. Enfin, voilà. Et surtout que quand on commence et qu'on est multi-activité, parce que moi, je m'estime être slasheuse, c'est-à-dire avoir plein d'activités possibles, on me dit, il faut une activité principale et secondaire. C'est où votre chiffre d'affaires ? Je dis, mais je n'ai pas de chiffre d'affaires. Je crée ma boîte pour créer mon activité. Par exemple, si on me demandait si je faisais plus de chiffre d'affaires en tant qu'auteur photographe ou de lettering artiste, j'ai envie de dire que pour l'instant, c'est 0 plus 0 égale la tête à Toto. Donc, qu'est-ce que je mets ? Ça ne veut rien dire, en fait, activité principale. Si demain, je décide qu'en fait, de la photo, j'adore ça et que je fais de la photo, ils ne vont pas me l'interdire. Donc, ça va tenir mon activité principale. Si je refais du chant et que je fais des concerts, c'est encore autre chose. Donc, j'ai juste décidé de ne pas trop me prendre la tête. Je fais mon truc, j'ai des clients, je facture sous un numéro unique si rét.

  • Speaker #1

    Vous entendez, c'est un numéro unique. C'est sûr, s'il y a des gens de l'Ursaf, je ne sais pas. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Un numéro unique.

  • Speaker #0

    Un numéro unique. Et j'ai un perro. Et voilà.

  • Speaker #1

    OK. Mais en tout cas, Hélène,

  • Speaker #0

    merci beaucoup pour ton témoignage. Merci à toi.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup d'être venue dans Business de Meuf. Voilà. Ton témoignage est bien, bien, très, très intéressant. On a pu parler des heures. Ça fait un petit moment qu'on discute. Merci d'être venue. Donc, si vous voulez avoir plus d'informations sur Hélène, n'hésitez pas à aller sur son site internet laterinecreatif.com Oui. C'est ça ? C'est bon ? Je l'ai dit parfaitement à la fin.

  • Speaker #0

    Ah oui, bravo.

  • Speaker #1

    N'hésitez pas à suivre son actualité sur Facebook, Instagram, Pinterest, sur son site internet et sur LinkedIn. Voilà, c'est bon, j'ai tout dit ?

  • Speaker #0

    Oui. J'ai aussi un podcast, mais il est un petit peu en stand-by, où je parle de lettering. Et aussi un peu des coulisses, justement. Ah, j'ai une chaîne YouTube aussi.

  • Speaker #1

    Une chaîne YouTube, ok.

  • Speaker #0

    Si vous voulez apprendre le lettering, vous pouvez me trouver partout, là.

  • Speaker #1

    D'accord, donc lettering créatif, Ilan, vous savez où la trouver. Donc, si vous voulez suivre son actualité, n'hésitez pas à la suivre sur les réseaux sociaux, sur ses internets. Et si vous voulez avoir toutes les actualités de Business de Meuf, n'hésitez pas à vous inscrire. et à nous suivre sur le site internet Business de Meuf et sur les réseaux sociaux Business de Meuf sur Instagram, LinkedIn, Facebook et Youtube et c'est déjà très bien. Je vous dis à bientôt. Merci beaucoup.

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