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C'est qui en pole ?

CQEP - ENTRETIEN - SEBASTIEN MORENO (Assistant technique de Johann Zarco)

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54min |06/05/2025
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Description

Salut à toutes et à tous,


On retrouve Ophélie pour un entretien avec Sébastien Moreno enregistré durant le salon du 2 roues de Lyon.

Sebastien est, depuis de nombreuses années l'assistant technique et ami de Johann Zarco.


Dans cet entretien, il revient sur sa découverte de la moto, ses débuts au sein de la structure ZF Grand Prix, et son rôle d’accompagnant auprès des pilotes dans divers championnats : des Grands Prix avec Johann Zarco, à l’endurance aux côtés de Corentin Perolari, en passant par le championnat d’Espagne avec Hugo De Cancellis.

Il partage avec nous sa vision du sport, l’importance de son rôle au sein d’un team, son quotidien sur les circuits, ainsi que l’impact que le sport moto a eu – et continue d’avoir – dans sa vie.

On évoque aussi les nouveaux championnats, l’intérêt d’aller rouler en Espagne, mais également ses projets d’avenir, tant pour lui que pour les pilotes qu’il accompagne.


Vous pouvez retrouver Sébastien Moreno sur Instagram.

Bonne écoute


Twitter: @cqep_pod

Discord: https://discord.gg/eAG5xem

Générique : “Road trip” by Scott Holmes http://freemusicarchive.org/music/Scott_Holmes

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de C'est qui en Pôle. Aujourd'hui pour un épisode hors série, on reçoit Sébastien Moreno, qui est l'assistant technique de Johan Zarco depuis très longtemps. Bonjour Sébastien.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter un petit peu s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, Seb Moreno. Je suis assistant de Johan en temps complet depuis 4 ans, 5 ans à peu près. Et on s'est connu dès le début de la colle ZF Grand Prix. Donc la structure... Pour que Laurent, selon son ancien manager, coach, qui le suivait de partout, monte. Et moi, en ayant mes brevets, étant déjà dans la formation, j'ai commencé à travailler chez eux dès 2014-2015. Et jusqu'à la perte de Covid, j'ai travaillé avec les deux et la séparation de Laurent, donc j'ai tout connu. Les titres, le bon, le bon, le bon, et la séparation. Et après, depuis le Covid, on a commencé à travailler ensemble avec Johan. Et depuis,

  • Speaker #0

    on ne se lâche plus. Et comment, toi, à titre personnel, tu en es arrivé à la moto ? Est-ce que c'était une passion à la base ? C'est un pur hasard ? Comment tu en es arrivé là ?

  • Speaker #1

    Je n'ai vraiment pas une famille de motards, pas du tout. À part mon oncle qui faisait de la moto, du gros. Et je suis venu par passion, entre potes, plus ado. On a commencé, comme tout le monde, à aller... les cyclos parce que pas encore les scooters à mon époque. Ça a commencé à peine, oui ça a commencé. Et après, par passion, dire vraiment ce qui a fait basculer où je suis rentré dans la compétition, c'est que je faisais beaucoup de route, j'allais déjà très vite sur la route. Et j'ai eu l'opportunité d'essayer le circuit et je suis rentré par une petite porte, on va dire, où j'ai commencé à faire du circuit, mais pour le plaisir. Et après je me suis lancé parce que j'ai eu une opportunité que j'ai pu saisir et j'ai commencé par le promo sport en mille. Je n'ai pas fait les petites catégories 125, 2500, 1500 à l'époque. Et je suis passé directement de la 7,5 pour m'amuser à la mille sur un circuit. Et même la première course, je peux même dire que je suis fier de ça, j'avais fait la pole en mille à Carole, que je ne savais pas du tout. Trop bien ! Et après c'est parti, parce que dès la première année où j'ai commencé à rouler en 1000, j'étais pas dans les meilleurs mais dans les 10-15 et ça m'a permis de faire le boulot les 24 heures très tôt, dès la première année que j'ai commencé la compétition. Et puis après j'ai continué 7-8 ans et après avec l'âge et les blessures qui sont arrivées, je me suis reconverti entre parenthèses dans le coaching. J'ai passé mes brevets, j'ai d'abord travaillé avec les frères Garcia. au 4G pendant un certain temps. Donc j'ai eu beaucoup de coaching et de collègues de travail. Et après, j'ai continué, comme je l'ai dit, avec ZF et je rentre depuis.

  • Speaker #0

    Tu roulais avec qui quand tu roulais en compétition sur le bol d'or, etc. ?

  • Speaker #1

    Une équipe était un Mercedes LTG 57, ça s'appelait. D'accord, ok. Sur des Yamaha. Je ne roulais que pour eux. J'étais beaucoup plus de privé au départ pour le promo sport. Après, j'avais signé avec eux et je roulais avec eux à l'LTG57, qui était basé sur Metz. Et qui n'était pas du tout à côté parce que je suis du sud. Ça s'entend d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Ça fait de la route.

  • Speaker #1

    Mais bon, la route, ça fait partie du jeu. Les avions, les crènes, la route, ça fait partie de notre boulot aussi.

  • Speaker #0

    Donc en fait quand tu as commencé à passer tes brevets, tu as un peu fermé la porte de la compétition pour faire ce que tu fais maintenant. Tu avais déjà un bagage technique, tu avais déjà des places qui t'étaient...

  • Speaker #1

    Oui, on va dire que je ne suis pas arrivé du rang de main comme ça. J'ai quand même fait pendant une dizaine d'années de la compétition. Je vous dis, je n'ai pas gagné des titres énormes, mais j'ai fait ma route. Et j'ai un bagage technique, on va dire comme beaucoup parce qu'on l'a appris seul. Sur le tas, maintenant ça fait quelques années où il y a des écoles où on forme des jeunes, je trouve ça très bien, l'école ZDF en est un bel exemple, qui n'existait pas avant. On n'avait pas de coach comme ça, c'est maintenant, tout le monde a son coach mental, son préparateur physique, son assistant technique, tout ça. La tendance est devenue commune mais à notre époque il n'y en avait pas. C'était un peu...

  • Speaker #0

    C'était très minimisé à l'époque.

  • Speaker #1

    On mettait de l'essence, des pneus et on roulait. On ne se posait pas la question, il fallait se préparer. Jusque je crois ça, donc forcément l'expérience se la fait seule. Et après j'ai su écouter, apprendre je pense. C'est ce qui fait après qu'on se fait un débagage et qu'après on peut continuer. Et puis la passion fait que tu avances dans ton truc. Tu fais vivre ta passion.

  • Speaker #0

    pouvoir en vivre après comme c'est le cas maintenant il y a rien de plus beau dans la vie aujourd'hui dans ton rôle comme on disait t'es assistant technique de johan zarco mais pas que tu travailles avec d'autres pilotes comme corentin perrolari est ce que tu peux nous présenter un peu ton rôle au quotidien parce que assistant technique ça peut englober beaucoup de choses j'avais lu que tu t'occupais autant des déplacements de johan que de sa maison et de C'est son jardin, donc en fait c'est... Ça arrive pour les gens qui ne connaissent pas ton travail.

  • Speaker #1

    En fait, depuis l'école, on travaillait ensemble. On travaillait tous les deux en technique au bord de piste avec les gamins, on a formé, à faire de la formation et de suite, ça a collé entre nous. Ça a juste matché tout ça, avec Laurent au milieu. Et après, mon gros rôle, il a été d'abord au départ, quand il s'est retrouvé plus ou moins seul avec Romain Guyot, qui était son préparateur physique à l'époque. Quand il s'est séparé de Laurent, il s'est retrouvé plus ou moins seul. Parce que quand vous êtes sommet, vous avez beaucoup de monde, et quand vous êtes au plus bas, il y a vraiment de monde. Et on a toujours gardé ce contact humain entre nous, sachant que je gérais quand même déjà des jeunes, les techniques pour les motos et tout. Donc il m'a demandé de m'occuper de ses motos d'entraînement. Donc c'était les préparations, alors que je ne suis pas un mécano à la base. Je connais le B.A.B.A, je ne suis pas du mécano, je répète souvent que je ne suis pas le mécano de Johan, je suis son assistant, mais je ne suis pas son mécano. Après, je sais faire les bases. de changer les roues, les pneus, les paquets, l'essence, ce qu'on fait sur les entraînements. Donc je prépare les motos, les acheminements, tout ce qui se passe autour, c'est-à-dire la logistique, l'essence, les pneus, les combinaisons, les casques. Donc je suis en contact direct avec nos partenaires, sur Shark, Furigan, récemment Format pour les bottes, avec Honda France, avec qui on travaille, qui nous prête des motos, avec Checkin'Elo qui nous prête des motos aussi, enfin tous les partenaires qu'on peut avoir autour. C'est moi qui suis en contact direct avec eux pour avoir toutes ces pièces pour que lui il ait qu'une chose à penser c'est rouler. C'est à dire qu'on se dit on va rouler à tel endroit, je réserve le circuit, je réserve l'hôtel, lui il s'occupe de son voyage, lui il est en Andorre maintenant, moi en OV. Donc on s'organise comme ça et on se retrouve sur le circuit, que ce soit pour les entraînements comme pour les GP.

  • Speaker #0

    Pour les GP c'est vous qui gérez, c'est pas le team qui gère ?

  • Speaker #1

    Pour les GP par contre oui, moi je gère ce côté training. Et après pour les GP, on a des personnes qui s'occupent de ça pour les voyages, tout ça c'est eux qui gèrent. Moi je fais que le lien avec le team, notre équipe de JZ5, les gens qui travaillent autour de lui. Quand c'est autour dans l'Europe, on peut le faire en camion, donc je prends mon camion et je gère tout le monde, et on se rejoint sur le circuit, c'est plus facile, c'est pour être en cohésion du groupe, qu'on soit tous ensemble, et qu'on ne soit pas chacun de notre côté à se gérer. On essaie de faire un chat groupé pour tout le monde. Pour la maison, c'est vrai qu'on habite ensemble à côté. On a deux maisons à côté. On a un ex, on a sa maison et la mienne à côté. C'est vrai que forcément quand je suis à la maison, comme il n'est plus là et qu'il est dans le nord maintenant, on a des locataires à côté. Donc je gère un peu le terrain, tout ce qui se passe autour de la maison, je le gère moi. C'est pour ça que c'est le Canada qui avait sorti ça sur le dernier Team Zarco. et qui avait sorti que je m'occupais de tout et tout le monde m'a dit tu veux le garder ? Ben oui, tu le fais chez toi, moi je le fais chez moi, chez lui aussi. Donc je m'occupe de la maison aussi. En fait,

  • Speaker #0

    tu as vraiment un rôle de lui enlever toute charge mentale qui n'est pas être au sommet. Voilà,

  • Speaker #1

    tout ce qui est à côté, on va dire, qui peut lui l'occuper et qu'il aime aussi faire parce qu'il est indépendant, il est autonome, il n'y a pas de souci, je ne suis pas son père comme je dis souvent. Il est assez autonome, il se débrouille sur beaucoup de choses. Mais il y a des choses que je peux faire, ça le soulage. Et au moins, je suis là pour ça. Donc plus je le soulage pour certaines choses, extérieures on va dire aussi, pas que dans la compétition extérieure, plus il a à penser à quelque chose, lui, à performer derrière et s'occuper de ce que lui, il a à faire, son travail de pilote.

  • Speaker #0

    Oui, l'avantage, c'est qu'avec le lien de confiance que vous avez, si c'est toi qui est en bord de piste, qu'il panote, etc. Il sait que le regard que tu vas lui donner sera complètement objectif et tu as le recul. de son travail aussi sur la peuse.

  • Speaker #1

    Tout à fait, il a cette confiance entre nous, donc c'est vrai qu'on peut parler de tout, que ce soit moto ou autre chose, de la vie privée comme de tout, parce qu'on est tellement, depuis le temps qu'on est ensemble, donc on se connaît un peu sur beaucoup de choses. Et c'est vrai qu'il a cette confiance où... Partager parce que ce que je peux dire il écoute, ce que lui peut dire je l'écoute et c'est savoir écouter aussi des besoins qu'il a et qu'il a besoin aussi et d'avoir quelqu'un de confiance à côté de lui qui s'occupe des choses qui des fois, les choses courantes dans la vie ou que ce soit pour la moto, il faut penser à l'essence, il faut penser aux pneus, il faut penser à ça, il n'a pas besoin, je suis là pour ça, c'est mon boulot. C'est vrai qu'on dit assistant technique parce qu'il n'y a pas vraiment... Un titre, je n'ai pas une feuille de poste pour me dire ça. J'ai une multitude de cartes qui fait que je fais, comme tu l'as dit, pour gérer tout ce qui est autour pour que lui soit vraiment...

  • Speaker #0

    Tu es son deuxième cerveau en fait.

  • Speaker #1

    Non, parce qu'il a un gros cerveau quand même. Je peux promettre qu'il a un très très gros cerveau et moi à mon âge je l'ai un peu moins.

  • Speaker #0

    Est-ce que quand tu dis que tu gères les choses, qu'il ne faut pas qu'il le parasite, est-ce que tu as un impact aussi sur la gestion des médias autour de lui ? Est-ce que tu fais un peu une sorte de filtre ?

  • Speaker #1

    Je connais pas mal de monde autour de lui forcément, mais il a aussi cette... Comme je l'ai dit, il est grand, il est assez grand, il le gère assez facilement, bien, et il sait que s'il y a besoin de le gérer sur ce côté-là, je le fais, il me refait le bébé et à ce moment-là, je m'en occupe, mais il le gère assez grand, il est assez autonome là-dessus. On filtre certaines choses forcément, parce que je suis un peu plus au contact avec les gens que lui, il est un peu plus retiré, moi je suis un peu plus au contact comme là. là où on est en salon, où je rencontre beaucoup de monde, où on me demande de poser des questions, où je dis oui, où je dis non, selon notre timing et selon nos besoins. Mais en général, tout ce qui est médias, tout ça, il le gère assez bien. Il y a aussi l'agent qui le gère aussi, on le gère ensemble. En fait, on a un agent depuis un certain temps qui nous a fait énormément de bien par rapport à ça et qui gère beaucoup de choses de notre côté, Guillaume Valado. et qui s'occupe de beaucoup de choses aussi. Et souvent, on travaille en bilan tous les deux. Savoir par rapport à mon expérience aussi depuis le temps avec lui et lui, son côté pro où il faut rester dans les clous. Et donc, ça se complète bien avec un accord avec Johan. Quoi qu'on fasse, en général, on a ce trio qui tourne pas mal.

  • Speaker #0

    Et dans ce rôle que tu as qui paraît un peu, je pense pour les gens qui vont écouter, qui suivent les Grands Prix et les pilotes, c'est un peu un rôle. rêver parfois pour certains. Est-ce que tu as un peu parfois le sale boulot de devoir justement vraiment être filtre dans les conflits de toi et de cette personne qui va aller dire non ça fonctionne pas comme ça à la place de Johan pour pas que lui entre au conflit ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est quelqu'un déjà qui n'aime pas le conflit donc moi c'est un truc qui me dérange pas c'est à dire que je suis quelqu'un qui je saurais dire non, il sait pas dire non et faire plaisir à tout le monde. C'est son côté. Moi, le mien, il est aussi de dire non, parfois. De savoir dire non. Et de dire non, on ne veut pas faire ça, non, il ne faut pas le faire comme ça. C'est mon côté. Il n'y a pas que des bons côtés dans le boulot. Alors, tout le monde dit, vous avez le boulot rêvé, les voyages, tout ça. Ça, un beau côté, on regarde. Mais il y a aussi des bons côtés. On ne se plaint pas. Moi, je ne me suis jamais plaint de mon boulot. Au contraire, je le vis à 200%. Je vis l'instant à fond. et même s'il y a des accouters qui ne sont pas forcément agréables. Je ne le considère pas comme désagréable. J'essaie de le positiver sur le truc et de m'en servir après pour le reste.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de ton taf.

  • Speaker #1

    Ça fait partie de mon taf de dire non, savoir dire non. Ce n'est pas dire méchant ou dire non, envoyer quelqu'un bouler ou dire non. Je ne le fais pas. Mais dire non pour telle raison, ils le comprennent et puis voilà, basta. Ça évite que lui, c'est quelqu'un de gentil de base et qui a envie de faire plaisir à tout le monde et de faire profiter de ce qu'il vit. à travers ce qu'il vit, à travers ce qu'il fait, faire rêver les gens, ça y paie, les jeunes, comme les moins jeunes. Et c'est ce qui d'ailleurs fait aussi cette alchimie qu'il y a avec les gens, avec le public, la sympathie qu'il apporte. Mais des fois, il faut savoir dire non, et ça moi je sais le faire. Et ça fait partie du boulot. Mais sans forcément me fâcher, ni taper du poing sur la table.

  • Speaker #0

    Oui, il faut être diplomate dans la façon de faire.

  • Speaker #1

    Des fois un peu moins, des fois un peu plus.

  • Speaker #0

    Ça, ça fait partie des caractères de l'humain.

  • Speaker #1

    Voilà. pour pouvoir naviguer au mobile.

  • Speaker #0

    Et sur les Grands Prix, toi, avec ton rôle, est-ce que tu te déplaces sur toutes les dates ou tu fais qu'une partie du...

  • Speaker #1

    Jusqu'à maintenant, j'avais certaines dates, parce que quand on roule beaucoup entre les GP, dans l'entraînement, c'est là où, donc moi, il faut que je puisse préparer les motos, aller marcher sur les circuits, où on se rejoint. Donc des fois, selon où c'est, je ne peux pas y aller, je ne peux pas aller sur les GP. Donc je ne faisais pas tous les GP. Et là, on a remédié un petit truc et on veut changer un peu. de façon à fonctionner et là à partir de cette année, à partir de Gérès, je suivrai Joan en tant qu'helper, je serai encore plus près de lui sur les GP. Jusqu'à maintenant, j'avais un rôle d'être là pour être là, pour justement soulager, pour les voyages à droite à gauche pour tout le monde et m'occuper, donner un coup de main et tout comme c'est besoin et d'être en bord de piste. Là, je vais être un peu plus à partir de Gérès, avec lui dans les box, pour être un peu plus près de lui et pour gérer tout ce qui est technique autour de lui, les casques, bottes, gants, tout ce qui se passe combiné.

  • Speaker #0

    Le rôle de helper à son tour.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et est-ce que toi, dans ton travail sur les Grands Prix ou même sur les autres courses, mais du coup qui diffèrent des entraînements, est-ce que tu as des rituels, des habitudes spécifiques que tu dois suivre un peu, que tu as l'habitude de faire depuis le temps et qui restent au quotidien ? Non,

  • Speaker #1

    je ne suis pas superstitieux. Non, voilà, je vis le présent. Moi, je vis le présent comme lui d'ailleurs. Il n'y a pas forcément de gestes à part s'accouplir avant de partir pour vraiment se détendre, lui au niveau de la combinaison, lui au niveau de la colonne, se détendre avant de partir. On n'a pas de rituel, on fait ça tel jour, on fait ça tel jour, on fait ça non. Pour le moment, on a des besoins donc on ne peut pas passer à côté certaines choses, forcément. Je ne suis pas superstitieux, il faut passer sur une échelle, je passe sur une échelle. Ça ne me dérange pas, je ne fais pas le détour.

  • Speaker #0

    S'il y a un chat noir, ça va,

  • Speaker #1

    ça ne va pas être un cas de question. Je lui donne à manger s'il faut.

  • Speaker #0

    Et comment ton rôle se goupille avec, puisqu'on a vu que, alors là on est vraiment sur Johan, mais tu travailles avec d'autres pilotes, comment il se goupille avec les nouveaux rôles, comme tu disais, de coach mentaux, on a vu que Johan travaillait beaucoup avec quelqu'un qui l'entraîne au niveau de la vision, etc. Comment toi tu arrives à goupiller les conseils et tout ce que tu lui apportes avec ces personnes ? Vous travaillez vraiment en équipe, vous communiquez beaucoup, c'est vraiment des rôles complètement différents et vous n'avez pas de lien entre vous.

  • Speaker #1

    C'est justement là où... Ça fait partie aussi de mes tâches, c'est que chacun reste dans son couloir. C'est-à-dire que ce sont des gens qui interviennent auprès de Johann, qui apportent un plus à Johann dans ses besoins. On les a entendus, on a trouvé des personnes qui peuvent l'aider sur certaines choses, que ce soit le mental, la vision, et qui apportent des trucs. Gérer ça, ce n'est pas compliqué, on parle beaucoup entre nous, mais par contre, je tiens à ce que chacun reste dans son couloir. Celui qui va faire les yeux, il va pas faire du physique. Celui qui ne va pas faire du physique, il va faire les yeux. Chacun a son couloir, chacun a son rôle. Le rôle de Johan, c'est piloter. Mon rôle, c'est de la cité. Romain, qui s'occupe de la neurovision, il s'occupe de la neurovision. Alex, le kiné. Voilà, Guillaume, chacun son rôle. Et pour la pré-parentale, on a Greg Malet, un ancien athlète haut niveau, qui est dans la natation. J'essaie de tenir, enfin j'essaie, on essaie chacun de se tenir dans notre couloir et pour que chacun apporte un maximum dans ce... Moi je ne vais pas, je ne suis pas par part de l'acteur physique, je ne suis pas en boulot, je ne touche pas. Et après on parle beaucoup entre nous, on est soudés, on arrive à être vraiment en cohésion et tout, et c'est là où il faut tenir aussi, parce qu'avec les années, on a tendance à se relâcher un petit peu, c'est là où il faut tenir un peu cette pression et dire, on vient pour un objectif et se tenir, et l'objectif c'est Joanne. Le seul objectif, ce n'est pas nous, ce n'est pas lui, ce n'est pas l'autre, c'est Johan. Johan doit être là et à nous de se tenir, d'apporter chacun notre meilleur, d'être payé, on est payé pour une chose, rester dans le couloir et apporter le mieux pour lui.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça c'est une vision que les gens en général qui suivent les Grands Prix n'ont pas forcément, mais en fait on voit vraiment le pilote, on a l'impression que c'est un sport très individuel, très seul parce que sur la moto c'est lui qui pilote, mais derrière il y a tout un organisme autour de lui.

  • Speaker #1

    Tous les pilotes ont un service technique à l'heure, approprié à eux. C'est à dire que le pilote met en place un bot, un helper, le parrain mental, le parrain physique. C'est tous ces gens qui grouillent autour de lui et qui sont là pour apporter un plus au pilote. Mais après il y a aussi le team. Là nous sommes sur le team LCR Honda, que ce soit Tchekinello, que ce soit Davidé le chef mécanique, ou Abifi le préparateur technique, tout ça. Il y a une cohésion entre tous et le travail est fait en amont pour que lui derrière puisse performer et apporter le meilleur, que lui soit vraiment performant. Il apporte un outil, nous d'abord, notre côté en privé pour lui en premier et l'équipe pour que lui puisse donner un meilleur matériel pour qu'il puisse faire faire derrière. Donc c'est vraiment un gros travail autour d'un pilote. C'est vrai que c'est un pilote qui est en lumière mais il y a toute une équipe derrière. Je ne peux pas exactement dire le nombre comme on est. Nous, on est cinq, si je ne me trompe pas, cinq-six. Une équipe, il va y avoir une dizaine de personnes, à titre vraiment, qui vont se joindre. Et plus le staff, on va dire, avec ce qui se passe des hospitality, tout ça. C'est énorme. Il n'y a qu'un pilote qui est mis en lumière, mais autour il y a beaucoup de personnes qui travaillent pour qu'ils soient en lumière.

  • Speaker #0

    Et est-ce que justement, en parlant du team et de tout ce que ça compose, concernant Johan, c'est un pilote qu'on a vu avoir beaucoup de coéquipiers différents. Il a eu Folger, Siaring, Nakagami, l'année prochaine Chantras. Est-ce que ça a vraiment un impact sur sa saison et sur l'ambiance qu'il peut y avoir dans le team ? Et sur le fonctionnement, le fait de changer de coéquipier comme ça, est-ce que c'est facile de s'y adapter ? Ou est-ce que toi tu trouves que ça ne change pas vraiment ?

  • Speaker #1

    Non, ça ne change pas. On fait notre travail. En fait, on parle d'équipe, comme je viens de le dire, on parle d'équipe, vous savez que souvent il y a deux pilotes. Il y a des échanges. Quand je parle d'équipe, il y a aussi les autres deux pilotes d'usine, du HRC. On s'échange des datas. On passe d'un côté de l'autre pour apporter le mieux à chacun. Il n'y a pas vraiment de... Si, il y a des moments où on peut rire avec, mais il y a des moments où on travaille. On vient de travailler. C'est là où les gens n'arrivent pas à faire... on va dire... le dispo. Parce qu'on vient de travailler. C'est notre boulot, on vient de faire un boulot. Et ton boulot, il est de performer, mais c'est un sport individuel. Comme j'ai dit, il y a du monde autour. Mais le premier ennemi, c'est ton coéquipier dans ton stand, il a la même moto. c'est celui qui a la même haute côtoie. Parce que là, ça se parle parmi les réglages, mais il a le même matériel que toi. Donc ton premier adversaire, c'est ton coéquipier. Donc il y a des échanges jusqu'à un certain point, forcément. Il n'y a pas de secret. Mais Johan a ce contact facile avec les gens. Ce contact facile humain, ce n'est pas une machine. Il a une machine quand il travaille. Par contre, s'il a ce côté humain où il sait faire la part des choses, il a ce contact humain avec les autres. Et ça s'est toujours bien passé avec tous les pilotes qu'on a pu croiser dans sa carrière. C'est plus la scène que la mienne, mais ça s'est toujours super bien parté.

  • Speaker #0

    Là, c'est intéressant de voir, alors évidemment, il y a tout l'aspect médiatique et l'image que les médias vont en donner, mais on a vu Chantrain, en fin d'année dernière, dire qu'il avait vraiment hâte de travailler avec Johan et qu'il avait vraiment hâte d'apprendre de lui. Et on a vu dans les images des tests à Sepang, etc., qu'il se donnait la roue, etc.

  • Speaker #1

    On était parti avant, on était parti il y a... Trois semaines ensemble sur deux jours de roulage à Bourgira. On a roulé avec des CBR pendant que les tests avec Aleix et Kagami sur la MotoGP avaient des tests à faire. Nous on a roulé avec Chantras avec des ADM et des CBR où on a travaillé. Donc là, il avait un peu son rôle de dire, prends ma roue, essaye de travailler. Et je sais qu'il se régale. C'est vraiment un truc de transmettre, c'est ce qu'on avait déjà à l'école, de transmettre aux autres, il a ce truc, il prend le temps de le faire. On a eu le même exemple à Cartagène où on a invité beaucoup de monde, on est allé rouler en décembre, où on a invité beaucoup de pilotes, il prend le temps, on travaille, parce que je rappelle qu'on est là quand même pour travailler, mais ça il sait, il le fait, on travaille sur certaines choses, mais derrière il prend toujours le temps quand même de rouler avec eux, de passer du temps avec eux sur la piste ou dans le boxe. Et c'est la même chose que ce qu'il a fait avec Chandra aussi. On ne l'a pas fait avec Martin parce qu'il avait déjà le niveau qu'il n'avait pas besoin je pense. Mais avec Chantras, c'est un grand plaisir de le faire. Et puis le demandeur. Et puis Johann, un peu le doyen. Dorénavant, il est le doyen du GP. Et il a cette expérience. Et il a une belle image. Et les gens voient, voilà, c'est vrai que ça se passe bien. Il y a un contact avec Chantras qui est super. Il est Thaïlandais donc il est à 200%. Et il est à fond. Il veut apprendre et un gars comme Joan, avec l'expérience qu'il a, il a accès aux ailes à portée et donc il est là à l'écoute. Tant qu'il est derrière, le jour où il sera devant, on arrêtera de dire des choses faciles.

  • Speaker #0

    C'est l'image que tu as Joan. Même que Chantrain en a dégagé dans les images qu'on a pu voir, c'est qu'il avait l'air heureux de travailler avec Joan. Ça fait plaisir à voir et comme tu dis, c'est beau de voir les pilotes plus anciens donner de leur expérience au rookie.

  • Speaker #1

    Il n'a pas de problème avec ça. Il n'a jamais eu le problème de pouvoir transmettre, donner sa façon de voir et de rouler ensemble. Forcément, il a cette expérience avec les années et de dire tu peux faire comme ça, changer comme ça, faire comme ça. Après ça marche, ça peut marcher pour lui comme ça ne peut pas marcher pour d'autres. Mais donner des conseils et de s'impliquer avec d'autres pilotes, il le fait volontiers. Et encore plus avec des jeunes. On l'a fait par l'école, on l'a fait avec des jeunes, qu'on refera. Parce que c'est un truc où on peut apporter à des pilotes français quelque chose, son expérience. Et là, ça se fait à haut niveau avec Chandra, mais il n'a pas de souci par rapport à ça et au contraire, ça y plaît.

  • Speaker #0

    Tu parles de s'impliquer avec d'autres pilotes, c'est ton cas. Tu travailles avec d'autres pilotes, dont Corentin Perrolari, qui était présent l'année dernière avec Honda en FSBK en 600 après un passage en mondial et qui retourne en mondial en 2025. Tu travaillais, il me semble, avec De Cancelis.

  • Speaker #1

    De Cancelis, oui.

  • Speaker #0

    Un peu avec la team du Sud, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, avec l'Aventurne d'Avignon.

  • Speaker #0

    Est-ce que ton rôle avec eux est identique ? Est-ce que tu as le même rôle ou ça diffère vraiment dans le travail ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. On va dire que je suis moins présent dans leur vie privée, forcément, parce qu'ils ont leur vie privée. Quand je dis « privée » , c'est la vie de tous les jours. Mais dès qu'on est dans les entraînements, ils sont impliqués. C'est-à-dire que Johan veut les aider. Les deux, on les avait à l'école. C'est deux jeunes qui sont passés à l'école ZF. Très tôt pour Hugo et Corentin, ils sont deux. C'était dès le début. Corentin est parti, dès qu'il a performé, il est parti sur autre chose. Nous, on était déjà sur notre championnat aussi. Hugo a fait un peu plus longtemps, il est parti en mondial super sport aussi. C'est deux jeunes que nous à l'école on a formé, tous les deux, et qu'on connaît très bien. Chacun a pris son chemin. Nous on avait le nôtre aussi, qui était déjà assez important aussi. Mais on n'a jamais cessé de voir un œil sur eux, de donner un conseil et de venir s'entraîner. Donc c'est vrai que je les amène avec moi sur les entraînements, on a fait avec nous, parce qu'avec Johan et les conseils. Mais je suis moins, on va dire... Mon patron, à la base, c'est Joan. Ma priorité reste Joan. Dès que je peux, avec Corentin, on roule en supermoto, en vitesse, on leur fournit le matériel. Ce sont des gens qu'on a parce qu'ils ont bon esprit, parce que les parents ne sont pas au milieu en train de dire « il faut faire ça, il faut faire ça, fais-le, tu n'as pas besoin de payer, si tu le sais, tu sais ce qu'il faut faire, continue. Tu n'as pas besoin d'être là, ce n'est pas le cas. » Là, ils nous laissent leurs enfants, c'est leurs enfants. Maintenant, ils sont adultes les deux. Moi je suis là pour la remporter un plus. C'est-à-dire notre expérience, que ce soit Johan sur les entraînements ou moi en bord de piste quand on est sur la course.

  • Speaker #0

    Et comment tu arrives à concilier les deux, entre ton planning avec Johan et ton planning avec les garçons ? Comme tu dis, Johan c'est ta priorité, mais il faut réussir à mettre tout ça dans un calendrier.

  • Speaker #1

    Oui, ben… C'est un Tetris ? Ce n'est pas un Tetris. Il y a des priorités, comme je dis, Johan reste la priorité sur les GP et les entraînements. Et dès que… En fait, je vis sur le circuit. Tout simplement et en déplacement. Il n'y a pas plus tard qu'il y a une demi-heure, j'étais avec Honda France pour faire le planning avec Corentin entre mes déplacements GP et mes déplacements sur le supersport et le mondial aussi d'endurance. Parce que Corentin a signé au FCC, donc en pilote d'usine Honda, en endurance avec Alain Teicher comme coéquipier. Et pareil, je vais le suivre. Donc Corentin, ça va être plus technique qu'ils ont la technique. Comme Johan, c'est des gars, c'est des jeunes. qui ont la technique, qui ne sont pas là par hasard. Par contre, c'est sur la préparation de la course, sur l'aspect je reste focus sur mon travail. Je suis là pour travailler. Je suis là, même si c'est un sport, ça reste un travail de vraiment le cadrer là dessus ou je vais être helper aussi, préparer ces affaires comme ça. C'est mon boulot aussi, mais c'est plus le cadrer. Vraiment, parce qu'à leur âge, tu as 25 ans, tu as envie de profiter, d'amuser, tout ça. Sauf que après... Il faut bosser aussi, donc ton énergie, il faut la passer au bon endroit. Et ça, c'est bien d'avoir une personne qui te cadre aussi. Alors je ne suis pas à leur père, attention, je répète chaque fois, je suis juste là pour cadrer les choses, pour que les choses se passent bien et pour que derrière, ils performent et que l'énergie passe sur la piste et pas en dehors.

  • Speaker #0

    Oui, qu'il y ait un repère de stabilité entre guillemets.

  • Speaker #1

    Et par rapport à notre expérience technique aussi, notre bagage qu'on a avec Johan, de leur donner notre bagage, leur faire profiter et d'aborder une course, c'est un tout, ce n'est pas un truc vraiment en particulier. mais c'est un tout aussi.

  • Speaker #0

    Et l'an dernier, Johan a participé aux 8 heures de Suzuka, Corentin participe à l'endurance aussi. Est-ce que toi tu as une implication dans l'endurance ou ce n'est pas du tout le cas ? Est-ce que c'est trop ?

  • Speaker #1

    Ah si, ben là moi j'étais en tant que…

  • Speaker #0

    À part suivre les pilotes du coup comme tu le disais.

  • Speaker #1

    Là j'étais avec Johan donc en tant qu'helper. Comme je lui ai dit, ça reste notre priorité, c'est mon patron.

  • Speaker #0

    Oui mais tu pourrais ne pas aller suivre sur l'endurance pour différentes raisons,

  • Speaker #1

    c'est pour ça. que j'ai fait de l'endurance. Il sait que j'ai de l'expérience là-dedans. On fait les 24 heures, que ce soit le bouldoir, les 4 heures de spa ou du mar. Il sait que j'ai de l'expérience, donc il n'en a pas de l'expérience celui-là de ce côté-là. Gérer ses plannings, gérer l'horaire, gérer la nutrition, ça il n'avait pas d'expérience. L'expérience sur le GP, mais l'endurance n'est pas la même. Il y a quand même 8 heures à tenir, donc ce n'est pas de dire sur la première session, je me mets à bloc et puis derrière je n'assume plus. Donc il sait que j'ai de l'expérience dessus, donc voilà. et couranté, c'est la même chose. En plus, on a les box

  • Speaker #0

    Je reste avec Johan à 100%, mais il y a quand même un œil sur le côté. Ça va, tu as fait ça, tu as vu ça, tu vas avoir un œil avec lui. Parce que, comme je dis encore une fois, je reste avec Johan, je suis à 100%, mais j'ai quand même un œil sur Coco. Les boxs sont toujours à côté. En général, ça ne roule pas en rondasse, ça a la facilité.

  • Speaker #1

    Et puis les pilotes français, on est encore « petits » par rapport aux championnats espagnols, etc. Donc tout le monde se connaît.

  • Speaker #0

    En Espagne aussi ils se connaissent, en Italie aussi, on se connaît tous. Le monde de la moto au niveau...

  • Speaker #1

    Mais du coup, tu as forcément un œil sur les pilotes que tu connais quand tu es dans le bad back. Tu parlais, on revient un peu en arrière sur ton expérience, mais c'est un point qui m'intéresse à travers ton expérience et ton rôle, et ce que tu as pu connaître des jeunes en France, justement, sur l'évolution des pilotes. Tu as travaillé, tu as été instructeur au sein de la ZF, donc une école qui était... qui a été fondée par Laurent Felon et Joanne Zarco. Ton rôle en tant qu'instructeur, qu'est-ce que ça t'a appris, toi, d'un niveau personnel et d'un niveau professionnel ? Est-ce que c'était vraiment différent de ce que tu peux faire maintenant, j'imagine, en termes d'âge ? Mais c'était quoi la petite subtilité de ce rôle au sein de l'école ? C'était quoi ton... Ton travail en soi ?

  • Speaker #0

    J'étais instructeur, c'était moi l'instructeur en tant que breveté. Pour toute école, il faut un brevet pour pouvoir initier. Moi, ce qui me plaisait chez les jeunes, c'est le côté innocence, le plaisir. Vraiment, je me martelais dans la tête qu'il faut vraiment du plaisir. Les parents veulent vraiment que ce soit de la réussite dans le site, mais ils oublient souvent la notion du plaisir. Et après, apporter notre bagage technique en bord de piste, c'est-à-dire travailler avec des plots, travailler avec des décos de couleurs pour dire « Travaille comme ça, comme ça » , leur donner des outils. Mais après, comme je dis souvent, on leur donne des outils. C'est comme Johan, c'est comme Corentin, c'est comme Hugo, on leur donne des outils. Ici, eux, dans la moto, ils n'utilisent pas les outils. Tu peux leur dire ce que tu veux, tu peux tourner pendant 10 heures, c'est à eux aussi de faire le boulot. Et cet échange que j'avais avec les jeunes, parce que ça commençait de 6 ans jusqu'à 14-15 ans, voire plus, où on voit cette évolution. Et je trouvais ça… Déjà, il y avait une confiance réciproque. Après, il y en a toujours qui se détachent plus que d'autres. Donc on essaie de travailler un peu plus avec ceux qui ont le plus besoin pour justement essayer de rattraper d'autres. Ceux qui sont devant, il faut qu'ils restent devant aussi. Donc voilà, c'est un jeu aussi qui se fait. Il y a une notion aussi d'abord comme je dis de plaisir et aussi une façon de dire les choses.

  • Speaker #1

    Un dialogue.

  • Speaker #0

    Voilà un dialogue qui se crée entre nous, une confiance entre nous chaque fois. Et puis je les avais tous à l'affect, je les suis tous. Tous qui sont passés à l'école ZF et il y en a vraiment encore qui roulent beaucoup en Espagne aussi, en championnat de France. J'ai toujours un oeil par rapport aux réseaux. Alors les réseaux, c'est pas mon truc non plus, mais on est obligé d'y passer dans, mais je les suis toujours un peu. J'ai toujours un oeil de regarder tout ça, là j'en crois sur le salon et tout, en disant toujours un petit mot sage, un petit mot. Même s'il y a besoin de conseils, quand j'étais sur la FSBK l'année dernière, ils venaient me voir et je suivrais toujours ces jeunes. Et cette école me tient à cœur parce que ça a créé... C'était une des premières écoles à l'Amprens.

  • Speaker #1

    Il y en a très peu encore maintenant.

  • Speaker #0

    Il y en a encore, il y a un travail qui se crée autour maintenant, mais à l'époque, il y a 10 ans en arrière, il n'y avait pas autant d'écoles que maintenant. Et on avait créé un truc avec tous nos partenaires à cette époque-là. Et c'est vrai que se transmettre, savoir transmettre aussi, il faut avoir la pédagogie pour le faire aussi. Et apparemment, ça s'est passé bien avec moi. Tous les gens avec qui j'ai travaillé, et j'en ai passé quelques-uns, j'ai toujours de très bons contacts avec eux. Quand je les vois encore sur le circuit, je suis obligé de voir les teams, de leur demander si ça va, et s'il y a quelque chose qui ne va pas, ils n'hésitent pas à venir me voir, même si je ne travaille plus avec eux. Ils travaillent dans d'autres teams, ils ont des préparateurs physiques, ils ont des préparateurs techniques, ils ont des coachs. Il y a un lien. Il y a ce lien, parce qu'ils ont commencé ensemble, et je pense qu'il y a ce lien qui s'est créé. autant avec eux que les parents, c'est la même chose avec les parents. Et c'est vrai que d'avoir transmis tout ça à ces jeunes, que ce soit moi ou Joanne, on a cette fierté d'avoir créé quelque chose, d'avoir inculqué notre passion et d'avoir transmis à certains notre passion, qui est leur passion et j'espère pour certains, on le remercie.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est quelque chose à l'avenir quand Johan décidera de raccrocher le cuir le plus tard possible, on l'espère, pour le spectacle français moto ? Est-ce que c'est un truc que vous avez envie de relancer, qui toi te tiendrait à cœur ?

  • Speaker #0

    On en a parlé déjà, parce que forcément on est plus près de la fin que du début pour être réaliste. On a plus ou moins parlé, on ne s'étend pas trop sur le sujet. Je ne sais pas si... Moi je pense que je continuerai, parce que je pense que c'est un truc qui me correspond, qui me tient, qui me plaît. Donc je pense que je continuerai sous quelle forme, je ne sais pas encore. Créer une école, assister des gamins, repérer des gamins. Je travaille beaucoup avec Claude Michy, avec lui. On essaie de repérer des gamins, on peut aider des jeunes, faire former derrière. Je n'ai pas trop le temps, parce que j'ai déjà un planning assez chargé. Mais j'ai toujours un œil sur les Français, forcément. Et par la suite, je ne sais pas. Je pense que oui. Je pense que oui, quand même, je continuerai à essayer d'aider certains jeunes. Après recréer une école avec Joan, je ne sais pas. Je ne sais pas. Il aimerait couper quand même aussi au bout d'un moment, faire d'autres activités, parce qu'il a d'autres passions aussi. Je ne sais pas, je ne peux pas dire oui, non, peut-être.

  • Speaker #1

    C'est une petite graine dans la tête.

  • Speaker #0

    Ça reste dans la sienne comme dans la mienne. Il y aura toujours, je pense, un contact avec la moto, forcément. Mais est-ce que lui s'impliquera pour aller vraiment créer quelque chose comme on a pu le faire avec AZF ? Je ne sais pas. Moi, possible. Lui, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Surtout qu'en plus, en tout cas dans la nouvelle génération de pilotes, il y a quand même des pilotes que tu connais puisque tu les as côtoyés par exemple à Cartagène avec David Da Costa, Enzo Bellon. Ce sont des pilotes qui… ont un long avenir devant eux et qui ont besoin de gens avec ton expérience en plus de ça, de conseils. Est-ce que tu penses, puisqu'on voit, tu disais, ça commence à se créer les académies en France, les écoles de pilotage, mais il y en a encore très peu. On voit beaucoup les pilotes français partir en Espagne. Est-ce que tu penses que c'est une nécessité aujourd'hui quand on veut passer dans le mondial ou même pas forcément puisqu'on a des personnes qui sont FSBK qui ont roulé comme Loïc Harbel beaucoup en Espagne. Est-ce que tu penses que c'est un besoin aujourd'hui par rapport aux moyens qu'on a en France de... passer par l'Espagne ou avec les moyens qu'on a nous avec ce que met en place la FEDE etc. On peut aujourd'hui accéder à des championnats aussi grands ?

  • Speaker #0

    Pour moi, je pense que l'Espagne reste quand même le pays où, par les conditions forcément, les circuits ouverts un peu partout, les zones de facilité de roulage qu'on n'a pas en France. Avec les intempéries qu'on a en France, les hivers, si on roule tous en Espagne, ce n'est pas pour rien, c'est que le temps est le circuit. qui sont ouverts par rapport à la France où on a un peu plus de restrictions niveau température, circuit, tout ça. Donc passer par l'Espagne, je pense qu'on n'a pas le choix. De nos jours, on n'a plus le choix. On n'a pas le choix, c'est que tout le monde va là-bas parce qu'il y a cette facilité de circuit, de temps qu'on n'a pas sur les autres pays d'Europe.

  • Speaker #1

    C'est sûr que si tu veux rouler à Carole en univers ça va être compliqué.

  • Speaker #0

    Tu peux rouler, combien de temps, je ne sais pas, mais dans des bonnes conditions, je ne crois pas. Donc c'est juste... Une question aussi pour ça, ils ont beaucoup d'écoles, ils ont beaucoup de circuits, ils ont beaucoup de facilités au niveau de circuit. Ils ont pas mal d'avantages de ce côté-là. Je ne dis pas qu'ils ont tout parfait, attention. Je dis qu'ils ont la facilité technique et température, temps et circuit ouvert un peu partout, ce qu'on n'a pas en France. Passer sur un circuit, sur des championnats espagnols, je pense qu'aussi, parce qu'il y a aussi cette facilité que là tout le monde va s'entraîner là-bas, tout le monde connaît et qu'il y a un peu plus de rivalité, on va dire qu'en France. Pour moi, le championnat de France est très très bon. Que ce soit en matière de petites catégories comme les grosses catégories, il y a un niveau qui est pour moi assez important. Je vois à peu près ce qui se passe aussi en Espagne, parce que j'y ai travaillé aussi. Il n'est pas assez mis en valeur. Malheureusement, on a assez de gens qui viennent s'investir. Les temps sont durs pour tout le monde. Je pense qu'il n'est pas assez mis en visibilité. C'est dommage. Parce que je pense que le championnat, moi, il n'a rien lié au championnat de l'Espagne. Franchement, il y a un très haut niveau. Et comme il y a un vivier plus important en Espagne, où il y a cette facilité, comme je l'ai dit au début, de circuit de temps et tout ça, tout le monde va rouler là-bas. Donc le niveau est quand même beaucoup plus important là-bas. Donc on est obligé de passer par là. Pour se mesurer aux autres, pour savoir si les gens parlaient, il n'y a pas plus tard qu'il y a un petit moment avec un petit jeune dans le salon. ou ils voulaient de suite passer en 600 alors qu'ils ne maitrisent pas une moto. Tu te dis reste dans ta catégorie, fais le championnat de France qui a déjà un bon niveau, gagne le championnat de France, fais des piges en Espagne pour voir ce que ça donne par rapport à ton niveau et ce que tu as travaillé. Tu as un certain niveau, tu sais qu'en France ça va donner ce niveau. et tu vas être dans un autre niveau parce que le niveau va te mener vers le haut. Ne bouclier pas les étapes. Et l'étape d'Espagne, elle est importante parce qu'il y a tous ces gens de l'Europe qui vont rouler là-bas et qui, justement, augmentent le niveau. Donc, pour moi, l'Espagne, on est obligé d'y passer pour l'instant. À ce jour, on est obligé. Et il n'y a pas de championnat équivalent en Europe, mais ça reste toujours. Si en Italie, en plein sud, ils font des circuits avec Pendeco, peut-être qu'on aura, au bout d'un certain temps, l'Italie aussi. parce qu'ils ont aussi cette passion. Mais oui l'Espagne c'est un point incontournable et puis il y a tous les investisseurs qui sont là-bas aussi. Ils ont la sensation que nous en France, on n'a pas cette culture, on va dire, sport mécanique.

  • Speaker #1

    Pour l'instant ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, on essaie de la changer. Comme on a dit, il y a Claude Michy qui fait un maximum. La passion, liée. Parce que ça fait combien d'années qu'il fait les records d'affluence au Grand Prix de France ? Ça fait 3-4 ans je crois d'affilée qu'il fait les records d'affluence sur tous les GP. Donc ça veut bien dire qu'à la France il y a des passionnés aussi. Mais il n'y a pas d'investisseurs comme l'Espagne qui facilitent l'explosion des jeunes.

  • Speaker #1

    Oui parce qu'on a d'autres sports qui sont très français, qui sont plus mis en valeur. Et justement sur l'explosion du sport, l'année dernière on a vu l'apparition, et ton point de vue m'intéresse sur ce championnat. On a vu l'apparition du championnat mondial féminin de vitesse qui a été mis en place. Quel regard tu portes là-dessus ? Est-ce que pour toi, c'est pertinent de créer ce championnat et pas de créer un championnat, enfin de créer plutôt d'intégrer les femmes au championnat qui existe déjà ?

  • Speaker #0

    Je pense que la question, c'est déjà bon à elle qu'il faut la poser, pas à moi. Ça,

  • Speaker #1

    j'ai déjà posé. J'ai eu la chance de rencontrer Justine et Émilie qui avaient un...

  • Speaker #0

    Je pense que c'est un... Après, je peux me tromper. Je discute avec certaines. Le seul avec qui j'ai discuté, elles ont tous le même discours. On est là pour se comparer aux hommes, on n'est pas là pour se comparer aux femmes. On n'est pas là pour avoir un championnat que pour nous, on est là parce qu'on veut prouver que nous aussi on a notre place. Ce qui ne me plaît pas, c'est de devoir prouver déjà. Pourquoi tu n'aurais pas ta place ? Si elle se donne le moyen et qu'elle a les compétences techniques, pourquoi prouver ? J'ai l'impression que le côté féminin doit toujours prouver. que leur présence, leur... La légitimité d'être là. Ça leur plaît cette passion. Un mec qui a vu faire de la danse, il n'a pas prouvé qu'il faut qu'il soit là parce que c'est un mec qui doit faire de la danse. Pourquoi en moto ? C'est des sports masculins, forcément assez machos. Et là, on en a encore parlé de ces choses, de dire est-ce qu'on a l'égitimité de courir avec des hommes, des femmes ? Pourquoi pas ? Alors faire un championnat, c'est bien, mais c'est les mettre dans une case aussi. Vous avez le droit de courir, mais entre vous. Alors que je pense que si tu poses la question, je ne sais pas combien ils sont, en gris, il y a 30 ou je ne sais pas, je pense que les trois quarts vont te dire une chose, nous on veut courir avec les mecs, parce qu'on veut être avec les mecs, et parce qu'on peut avoir le même niveau que les mecs.

  • Speaker #1

    Ce que fait Adna Karasko en 2025, on a eu remporté le prix.

  • Speaker #0

    Elle est partie sur ce championnat parce qu'il fallait qu'ils soient mis en valeur, et je pense que la Dona a fait pour que ça mette en valeur que ce soit elle, et voilà, qu'elle roule là-dedans. Je pense que tu donnes le choix et trois quarts vont te dire la même chose. Est-ce que tu préfères faire une course avec des mecs ou un jambonat casé où il n'y a que des nanas ? Je pense qu'on a ta réponse.

  • Speaker #1

    La question est assez claire.

  • Speaker #0

    C'est mon avis.

  • Speaker #1

    Mais justement, c'est ton avis que je voulais, c'est pour ça que je te pose la question. Comment, pour en revenir à ton rôle, comment on décide, comment tu gères ta vie de famille et à quel moment on se dit, je mets toute ma vie de côté en soi ? pour la moto, pour un pilote. En fait, tu mets ta vie de côté pour quelqu'un d'autre que toi. À quel moment tu prends cette décision et quel moment tu rentres dans cette habitude, cette normalité ? C'est un choix que tu fais, mais à quel moment tu te dis OK, c'est ça que j'ai envie de faire et ma vie, ma vie de famille, ma vie, je vais la gérer autrement que la normalité, entre guillemets ?

  • Speaker #0

    La réponse va être simple, c'est que t'as pas de vie de famille.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des enfants ?

  • Speaker #0

    J'ai deux enfants qui ont 21 ans et 19 ans. Ma fille est encore dans les études, mon fils est dans la véhicule. Je leur ai toujours inculqué de trouver un travail passion comme je le fais moi. De vivre leur passion et de pouvoir en vivre. Il n'y a rien de plus beau dans la vie, je pense, que quand tu travailles de ta passion. Mon fils est plus dans la musique. Il a fait de la moto, il est à l'école. Il a fait de la moto, ça n'a plus, mais à un moment, il a choisi. C'est de la musique, il est musicien. Il travaille d'ingénieur du son, il travaille dedans, donc il se fait plaisir. Ma fille est plus un télé-hall, elle est plus un architecte. Elle fait des études d'architecte et ça lui plaît la construction et tout ça. Et je les pousse à faire ce qu'ils ont envie eux, déjà. Ce qu'ils ont envie eux et je pousse. J'ai jamais, malheureusement comme beaucoup de parents, passé ma passion à travers mes enfants. Comme le font beaucoup, ils disent « moi je n'ai pas réussi, mais mon fils va réussir, je vais tout faire » . Donc, il a voulu essayer, ma fille a essayé aussi, elle était à l'école, et puis oui, elle a essayé, ça leur a plu, le risque a un peu continué, elle a fait un peu du promo sport en 400, après forcément les études étaient prioritaires, et ils font ce qu'ils veulent. Malheureusement, ma femme, on s'est séparés pour différentes raisons, mais pas pour cette raison. Parce qu'elle m'avait connu là-dedans, j'étais déjà là-dedans, j'étais en compétition, j'avais une autre ruine, c'était encore différent, on va connaître des normes, on s'est séparés pour d'autres raisons Mais quand tu vis là-dedans, tu dois mettre la côte. Je vois mes enfants, on s'appelle régulièrement, on se voit tous là. Je ne vais pas couper les ponts, forcément. Mais on n'a plus de vie de famille. On n'a pas de vie de famille. C'est surtout avec le rythme que j'ai moi. Les autres, en plus, c'est une joie. Après, si j'avais une vie de famille, je ferais tout ce que je fais avec les autres pilotes. Peut-être que je ne le ferais pas aussi. Peut-être que je ne ferais que joindre. Je me concentrerais du temps à ma famille, forcément. Malheureusement, ma famille, mes enfants sont grands et je suis toujours là, mais ils n'ont pas besoin de moi. Ils sont autonomes et ils se débrouillent. Mais concilier une vie de famille avec la vie que j'ai, ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Mais ils ont l'image de quelqu'un qui vit de sa passion et ça, et quelqu'un qui n'est pas nourri.

  • Speaker #0

    Et le truc aussi, bien sûr, quand tu vois leur père, ben, je suis en train de parler à la télé parce que je suis très rarement à la télé, ce n'est pas mon kiff, donc je fuis plutôt les caméras. Mais ils sont bien sûr fiers de dire que mon papa travaillait pour Joan et qu'il fait le tour du monde. Donc bien sûr qu'ils aiment et kiffent et moi je kiffe ce qu'ils font. Je suis fier de ce qu'ils sont devenus et de ce qu'ils font. Et je suis toujours là pour prendre des nouvelles forcément, aux uns que l'autre et de les aider financièrement quand ils en ont besoin. On est là pour ça aussi. Comme je l'ai dit, moi j'ai fait ma vie. On leur tient la main jusqu'à un certain temps et après c'est à eux de faire la vie aussi. On essaie de les mettre dans des rails. Et après, c'est à eux de faire leur chemin. Mais on ne coupe pas les ponts. Et je suis toujours là. Après, comme je te dis, si j'avais une éphama avec mes enfants à la maison, est-ce que j'aurais cette vie ? Je ne pense pas. Il faut être réaliste. J'aurais dit oui à Johan, j'aurais continué à Johan. Mais je n'aurais peut-être pas dit oui à Coco ou à Hugo. J'aurais gardé quand même ma vie de famille un petit peu. C'est-à-dire que quand je vais à l'ÉGP, je puisse m'opposer un peu à ma famille. Là, ce n'est pas le cas. Ma priorité reste Johan. et Hugo Corentin.

  • Speaker #1

    Et pour finir cette anecdote, tu parles du fait de kiffer ce que tu fais. C'est quoi l'anecdote dans ton parcours, dans ta carrière, que ce soit en Grand Prix ou dans un autre championnat d'ailleurs, que tu garderas en tête, qui est la plus belle anecdote ou une anecdote que vraiment, si on te dit c'est quoi le truc que tu retiens de tout ça, tu aurais envie de raconter ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y en aurait trop. Parce que ce qu'on vit avec Joan, à travers Joan, parce qu'on vit à travers lui, à travers ses performances, c'est pas le côté... La compétition que je retiendrai, c'est le côté humain avec Jo. Et ça, il y en a tellement. Je n'ai pas un truc en particulier qui me vient à l'esprit maintenant. Il y a cette confiance, on parle de tout le haut. Mais comme je l'ai déjà rappelé, on est amis avant. Et on vit, on se crée nos souvenirs hors circuit aussi. Et c'est juste le côté humain de Johan qui me plaît. Voilà, c'est mes valeurs. C'est ma façon de voir les choses, c'est ce que je pense avoir impliqué à mes enfants aussi. Être vrai, profiter de l'instant, vivre les instants moins présents et de prendre du plaisir dans tout ce qu'on fait et d'être avare de connaître beaucoup de choses et c'est tout ce que fait Johan en fait. Parce que comme je dis, il ne s'arrête pas qu'à la moto. Une fois qu'il a fait la moto, on passe à autre chose, on fait autre chose. Il va faire plein de choses, il est avare de beaucoup de choses. Il va apprendre encore, même à 34 ans, à apprendre plein de choses et c'est... Pas un côté, donc je pense que ce ne sera pas le côté sportif que je vais parler. C'est le côté humain. C'est le côté humain que je retiens par rapport à ce qu'on vit avec Jo. Ce que je vis à travers lui, parce que je le vis à travers lui forcément. C'est le côté humain que je retiendrai. Et pas un tout en particulier parce qu'il y en a tellement. Et je les vis à fond. Je les kiffe tous. Et lui, il les kiffe aussi, je pense. Sinon, ça ne ferait pas tant d'années qu'on serait ensemble.

  • Speaker #1

    J'avais préparé, en préparant cette interview, je me suis un petit peu renseignée sur toi, ta carrière, etc. Et j'ai posé justement la question, parce que j'avais prévu de te poser cette question sur une anecdote en particulier. J'ai posé la question à des personnes qui te connaissent, que tu côtoies dans le paddock. Et il y a une personne qui m'a lâché un petit mot en me disant, tu lui poseras cette question-là. Je n'ai aucune idée de vers quoi ça m'a emmenée. Mais c'est William Joly que tu connais, qui est photographe sur les paddocks et qu'on commence à voir un peu partout, qui m'a dit, quand tu verras Seb... par lui du karaté. Et il m'a dit, pose-lui cette question, tu verras ce qui te répond.

  • Speaker #0

    Je l'attends toujours avec les gants, il vient quand il veut.

  • Speaker #1

    J'espère qu'il écoutera ça pour le savoir.

  • Speaker #0

    En fait, on s'est branchés parce que je l'ai vu qui faisait ça, il s'était mis à la boxe et moi j'en ai fait pas mal de temps, beaucoup de boxe, de zague. Donc j'ai toujours dit, prends les gants, on joue, on rigole, on s'amuse. Je ne l'ai jamais pris encore, pas pourquoi.

  • Speaker #1

    Vous allez nous faire une pince à Lorenzo dans les pouces.

  • Speaker #0

    Ça fait partie des gens que j'adore, que j'aime bien. Oui, parce que c'est un gars... Simple. Sur le GP, on rencontre beaucoup de monde. Au GP forcément, beaucoup sont là pour les étoiles, les paillettes, tout ça. Et Will, c'est un gars simple, j'aime bien. J'aime bien, comme David, avec qui il travaille beaucoup, avec David Rigondeaux, qui est là depuis des années à faire des photos sur le GP. Ce sont des gens simples, ils sont là, ils vivent leur passion à travers les pilotes, comme nous on le vit à travers les pilotes, comme je l'ai dit. On vit à travers eux. Et Will, il y a toujours ce petit contact, ce petit mot gentil. Depuis que je le connais, je ne l'ai jamais vu faire la gueule. Il a dit « ça peut nous arriver parce qu'on est contrarié par une course, par un truc comme ça » . Lui, il a toujours la banane. Et ça, c'est top, je trouve. Il n'est pas là pour se faire briller. Il est là pour vivre sa passion à travers la photo, à travers ce qu'il fait. C'est un gars qui ne mérite le respect jamais. C'est vrai qu'on se branle tout le temps. On courait hier soir, on était ensemble. On ne peut pas s'empêcher, mais c'est ce que je disais, le côté humain. Il fait partie de notre boulot. Et on a tellement de gens autour, qui sont là pour les paillettes, qui sont là parce que c'est le GP. Comme je l'ai dit tout à l'heure déjà en amont, quand on a arrêté KTM, on se retrouvait tous les deux à Avignon à discuter de ce qu'on fait maintenant. Là, il n'y avait pas grand-chose de téléphone, mais ça en est moins.

  • Speaker #1

    Maintenant, avec l'expérience, vous savez vers qui vous tourner.

  • Speaker #0

    Il y a des gens vrais avec qui ça passe. On ne va pas dire faux, je ne peux pas dire le mot, ce n'est pas ça, mais qui sont là pour d'autres raisons. On est là, on prend et voilà.

  • Speaker #1

    Et pour finir cette interview, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour la suite, toi, en tant que personne et dans ce qui t'attend dans les mois, les années à venir ? En dehors d'un titre pour Johan qu'on espère vraiment tous.

  • Speaker #0

    Je me souhaitais de me lever en forme demain matin, ça m'ira déjà.

  • Speaker #1

    Ce sera pas mal avec de la voix encore pour finir ce salon du temps.

  • Speaker #0

    Voilà, parce que ça fait quatre jours que je parle à beaucoup de monde et qui est agréable aussi parce que forcément les gens voient la sympathie qu'ils ont pour Joan. Donc forcément ils parlent de Joan parce que je suis là pour représenter Joan. Mais ouais, c'est de pouvoir kiffer encore longtemps tout ce que je fais et de pouvoir continuer à aider, à transmettre. Ça m'ira et de rester en forme le plus tard possible, que ce soit pour lui comme pour moi. et de pouvoir performer encore longtemps pour lui et de pouvoir donner, apporter ce que je peux apporter à lui, comme à Corentin, comme à Hugo, comme à d'autres, si je peux, encore longtemps, et de vivre ma passion encore longtemps, jusqu'au bout, j'espère.

  • Speaker #1

    J'espère pour toi aussi. Merci beaucoup d'avoir pris le temps de venir à mon micro et d'avoir partagé ton expérience et ta carrière qui est très riche avec nous. Moi, je te souhaite le meilleur en tout cas et je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup et merci d'avoir accordé ce temps. Sympa, merci à tous. Merci

Description

Salut à toutes et à tous,


On retrouve Ophélie pour un entretien avec Sébastien Moreno enregistré durant le salon du 2 roues de Lyon.

Sebastien est, depuis de nombreuses années l'assistant technique et ami de Johann Zarco.


Dans cet entretien, il revient sur sa découverte de la moto, ses débuts au sein de la structure ZF Grand Prix, et son rôle d’accompagnant auprès des pilotes dans divers championnats : des Grands Prix avec Johann Zarco, à l’endurance aux côtés de Corentin Perolari, en passant par le championnat d’Espagne avec Hugo De Cancellis.

Il partage avec nous sa vision du sport, l’importance de son rôle au sein d’un team, son quotidien sur les circuits, ainsi que l’impact que le sport moto a eu – et continue d’avoir – dans sa vie.

On évoque aussi les nouveaux championnats, l’intérêt d’aller rouler en Espagne, mais également ses projets d’avenir, tant pour lui que pour les pilotes qu’il accompagne.


Vous pouvez retrouver Sébastien Moreno sur Instagram.

Bonne écoute


Twitter: @cqep_pod

Discord: https://discord.gg/eAG5xem

Générique : “Road trip” by Scott Holmes http://freemusicarchive.org/music/Scott_Holmes

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de C'est qui en Pôle. Aujourd'hui pour un épisode hors série, on reçoit Sébastien Moreno, qui est l'assistant technique de Johan Zarco depuis très longtemps. Bonjour Sébastien.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter un petit peu s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, Seb Moreno. Je suis assistant de Johan en temps complet depuis 4 ans, 5 ans à peu près. Et on s'est connu dès le début de la colle ZF Grand Prix. Donc la structure... Pour que Laurent, selon son ancien manager, coach, qui le suivait de partout, monte. Et moi, en ayant mes brevets, étant déjà dans la formation, j'ai commencé à travailler chez eux dès 2014-2015. Et jusqu'à la perte de Covid, j'ai travaillé avec les deux et la séparation de Laurent, donc j'ai tout connu. Les titres, le bon, le bon, le bon, et la séparation. Et après, depuis le Covid, on a commencé à travailler ensemble avec Johan. Et depuis,

  • Speaker #0

    on ne se lâche plus. Et comment, toi, à titre personnel, tu en es arrivé à la moto ? Est-ce que c'était une passion à la base ? C'est un pur hasard ? Comment tu en es arrivé là ?

  • Speaker #1

    Je n'ai vraiment pas une famille de motards, pas du tout. À part mon oncle qui faisait de la moto, du gros. Et je suis venu par passion, entre potes, plus ado. On a commencé, comme tout le monde, à aller... les cyclos parce que pas encore les scooters à mon époque. Ça a commencé à peine, oui ça a commencé. Et après, par passion, dire vraiment ce qui a fait basculer où je suis rentré dans la compétition, c'est que je faisais beaucoup de route, j'allais déjà très vite sur la route. Et j'ai eu l'opportunité d'essayer le circuit et je suis rentré par une petite porte, on va dire, où j'ai commencé à faire du circuit, mais pour le plaisir. Et après je me suis lancé parce que j'ai eu une opportunité que j'ai pu saisir et j'ai commencé par le promo sport en mille. Je n'ai pas fait les petites catégories 125, 2500, 1500 à l'époque. Et je suis passé directement de la 7,5 pour m'amuser à la mille sur un circuit. Et même la première course, je peux même dire que je suis fier de ça, j'avais fait la pole en mille à Carole, que je ne savais pas du tout. Trop bien ! Et après c'est parti, parce que dès la première année où j'ai commencé à rouler en 1000, j'étais pas dans les meilleurs mais dans les 10-15 et ça m'a permis de faire le boulot les 24 heures très tôt, dès la première année que j'ai commencé la compétition. Et puis après j'ai continué 7-8 ans et après avec l'âge et les blessures qui sont arrivées, je me suis reconverti entre parenthèses dans le coaching. J'ai passé mes brevets, j'ai d'abord travaillé avec les frères Garcia. au 4G pendant un certain temps. Donc j'ai eu beaucoup de coaching et de collègues de travail. Et après, j'ai continué, comme je l'ai dit, avec ZF et je rentre depuis.

  • Speaker #0

    Tu roulais avec qui quand tu roulais en compétition sur le bol d'or, etc. ?

  • Speaker #1

    Une équipe était un Mercedes LTG 57, ça s'appelait. D'accord, ok. Sur des Yamaha. Je ne roulais que pour eux. J'étais beaucoup plus de privé au départ pour le promo sport. Après, j'avais signé avec eux et je roulais avec eux à l'LTG57, qui était basé sur Metz. Et qui n'était pas du tout à côté parce que je suis du sud. Ça s'entend d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Ça fait de la route.

  • Speaker #1

    Mais bon, la route, ça fait partie du jeu. Les avions, les crènes, la route, ça fait partie de notre boulot aussi.

  • Speaker #0

    Donc en fait quand tu as commencé à passer tes brevets, tu as un peu fermé la porte de la compétition pour faire ce que tu fais maintenant. Tu avais déjà un bagage technique, tu avais déjà des places qui t'étaient...

  • Speaker #1

    Oui, on va dire que je ne suis pas arrivé du rang de main comme ça. J'ai quand même fait pendant une dizaine d'années de la compétition. Je vous dis, je n'ai pas gagné des titres énormes, mais j'ai fait ma route. Et j'ai un bagage technique, on va dire comme beaucoup parce qu'on l'a appris seul. Sur le tas, maintenant ça fait quelques années où il y a des écoles où on forme des jeunes, je trouve ça très bien, l'école ZDF en est un bel exemple, qui n'existait pas avant. On n'avait pas de coach comme ça, c'est maintenant, tout le monde a son coach mental, son préparateur physique, son assistant technique, tout ça. La tendance est devenue commune mais à notre époque il n'y en avait pas. C'était un peu...

  • Speaker #0

    C'était très minimisé à l'époque.

  • Speaker #1

    On mettait de l'essence, des pneus et on roulait. On ne se posait pas la question, il fallait se préparer. Jusque je crois ça, donc forcément l'expérience se la fait seule. Et après j'ai su écouter, apprendre je pense. C'est ce qui fait après qu'on se fait un débagage et qu'après on peut continuer. Et puis la passion fait que tu avances dans ton truc. Tu fais vivre ta passion.

  • Speaker #0

    pouvoir en vivre après comme c'est le cas maintenant il y a rien de plus beau dans la vie aujourd'hui dans ton rôle comme on disait t'es assistant technique de johan zarco mais pas que tu travailles avec d'autres pilotes comme corentin perrolari est ce que tu peux nous présenter un peu ton rôle au quotidien parce que assistant technique ça peut englober beaucoup de choses j'avais lu que tu t'occupais autant des déplacements de johan que de sa maison et de C'est son jardin, donc en fait c'est... Ça arrive pour les gens qui ne connaissent pas ton travail.

  • Speaker #1

    En fait, depuis l'école, on travaillait ensemble. On travaillait tous les deux en technique au bord de piste avec les gamins, on a formé, à faire de la formation et de suite, ça a collé entre nous. Ça a juste matché tout ça, avec Laurent au milieu. Et après, mon gros rôle, il a été d'abord au départ, quand il s'est retrouvé plus ou moins seul avec Romain Guyot, qui était son préparateur physique à l'époque. Quand il s'est séparé de Laurent, il s'est retrouvé plus ou moins seul. Parce que quand vous êtes sommet, vous avez beaucoup de monde, et quand vous êtes au plus bas, il y a vraiment de monde. Et on a toujours gardé ce contact humain entre nous, sachant que je gérais quand même déjà des jeunes, les techniques pour les motos et tout. Donc il m'a demandé de m'occuper de ses motos d'entraînement. Donc c'était les préparations, alors que je ne suis pas un mécano à la base. Je connais le B.A.B.A, je ne suis pas du mécano, je répète souvent que je ne suis pas le mécano de Johan, je suis son assistant, mais je ne suis pas son mécano. Après, je sais faire les bases. de changer les roues, les pneus, les paquets, l'essence, ce qu'on fait sur les entraînements. Donc je prépare les motos, les acheminements, tout ce qui se passe autour, c'est-à-dire la logistique, l'essence, les pneus, les combinaisons, les casques. Donc je suis en contact direct avec nos partenaires, sur Shark, Furigan, récemment Format pour les bottes, avec Honda France, avec qui on travaille, qui nous prête des motos, avec Checkin'Elo qui nous prête des motos aussi, enfin tous les partenaires qu'on peut avoir autour. C'est moi qui suis en contact direct avec eux pour avoir toutes ces pièces pour que lui il ait qu'une chose à penser c'est rouler. C'est à dire qu'on se dit on va rouler à tel endroit, je réserve le circuit, je réserve l'hôtel, lui il s'occupe de son voyage, lui il est en Andorre maintenant, moi en OV. Donc on s'organise comme ça et on se retrouve sur le circuit, que ce soit pour les entraînements comme pour les GP.

  • Speaker #0

    Pour les GP c'est vous qui gérez, c'est pas le team qui gère ?

  • Speaker #1

    Pour les GP par contre oui, moi je gère ce côté training. Et après pour les GP, on a des personnes qui s'occupent de ça pour les voyages, tout ça c'est eux qui gèrent. Moi je fais que le lien avec le team, notre équipe de JZ5, les gens qui travaillent autour de lui. Quand c'est autour dans l'Europe, on peut le faire en camion, donc je prends mon camion et je gère tout le monde, et on se rejoint sur le circuit, c'est plus facile, c'est pour être en cohésion du groupe, qu'on soit tous ensemble, et qu'on ne soit pas chacun de notre côté à se gérer. On essaie de faire un chat groupé pour tout le monde. Pour la maison, c'est vrai qu'on habite ensemble à côté. On a deux maisons à côté. On a un ex, on a sa maison et la mienne à côté. C'est vrai que forcément quand je suis à la maison, comme il n'est plus là et qu'il est dans le nord maintenant, on a des locataires à côté. Donc je gère un peu le terrain, tout ce qui se passe autour de la maison, je le gère moi. C'est pour ça que c'est le Canada qui avait sorti ça sur le dernier Team Zarco. et qui avait sorti que je m'occupais de tout et tout le monde m'a dit tu veux le garder ? Ben oui, tu le fais chez toi, moi je le fais chez moi, chez lui aussi. Donc je m'occupe de la maison aussi. En fait,

  • Speaker #0

    tu as vraiment un rôle de lui enlever toute charge mentale qui n'est pas être au sommet. Voilà,

  • Speaker #1

    tout ce qui est à côté, on va dire, qui peut lui l'occuper et qu'il aime aussi faire parce qu'il est indépendant, il est autonome, il n'y a pas de souci, je ne suis pas son père comme je dis souvent. Il est assez autonome, il se débrouille sur beaucoup de choses. Mais il y a des choses que je peux faire, ça le soulage. Et au moins, je suis là pour ça. Donc plus je le soulage pour certaines choses, extérieures on va dire aussi, pas que dans la compétition extérieure, plus il a à penser à quelque chose, lui, à performer derrière et s'occuper de ce que lui, il a à faire, son travail de pilote.

  • Speaker #0

    Oui, l'avantage, c'est qu'avec le lien de confiance que vous avez, si c'est toi qui est en bord de piste, qu'il panote, etc. Il sait que le regard que tu vas lui donner sera complètement objectif et tu as le recul. de son travail aussi sur la peuse.

  • Speaker #1

    Tout à fait, il a cette confiance entre nous, donc c'est vrai qu'on peut parler de tout, que ce soit moto ou autre chose, de la vie privée comme de tout, parce qu'on est tellement, depuis le temps qu'on est ensemble, donc on se connaît un peu sur beaucoup de choses. Et c'est vrai qu'il a cette confiance où... Partager parce que ce que je peux dire il écoute, ce que lui peut dire je l'écoute et c'est savoir écouter aussi des besoins qu'il a et qu'il a besoin aussi et d'avoir quelqu'un de confiance à côté de lui qui s'occupe des choses qui des fois, les choses courantes dans la vie ou que ce soit pour la moto, il faut penser à l'essence, il faut penser aux pneus, il faut penser à ça, il n'a pas besoin, je suis là pour ça, c'est mon boulot. C'est vrai qu'on dit assistant technique parce qu'il n'y a pas vraiment... Un titre, je n'ai pas une feuille de poste pour me dire ça. J'ai une multitude de cartes qui fait que je fais, comme tu l'as dit, pour gérer tout ce qui est autour pour que lui soit vraiment...

  • Speaker #0

    Tu es son deuxième cerveau en fait.

  • Speaker #1

    Non, parce qu'il a un gros cerveau quand même. Je peux promettre qu'il a un très très gros cerveau et moi à mon âge je l'ai un peu moins.

  • Speaker #0

    Est-ce que quand tu dis que tu gères les choses, qu'il ne faut pas qu'il le parasite, est-ce que tu as un impact aussi sur la gestion des médias autour de lui ? Est-ce que tu fais un peu une sorte de filtre ?

  • Speaker #1

    Je connais pas mal de monde autour de lui forcément, mais il a aussi cette... Comme je l'ai dit, il est grand, il est assez grand, il le gère assez facilement, bien, et il sait que s'il y a besoin de le gérer sur ce côté-là, je le fais, il me refait le bébé et à ce moment-là, je m'en occupe, mais il le gère assez grand, il est assez autonome là-dessus. On filtre certaines choses forcément, parce que je suis un peu plus au contact avec les gens que lui, il est un peu plus retiré, moi je suis un peu plus au contact comme là. là où on est en salon, où je rencontre beaucoup de monde, où on me demande de poser des questions, où je dis oui, où je dis non, selon notre timing et selon nos besoins. Mais en général, tout ce qui est médias, tout ça, il le gère assez bien. Il y a aussi l'agent qui le gère aussi, on le gère ensemble. En fait, on a un agent depuis un certain temps qui nous a fait énormément de bien par rapport à ça et qui gère beaucoup de choses de notre côté, Guillaume Valado. et qui s'occupe de beaucoup de choses aussi. Et souvent, on travaille en bilan tous les deux. Savoir par rapport à mon expérience aussi depuis le temps avec lui et lui, son côté pro où il faut rester dans les clous. Et donc, ça se complète bien avec un accord avec Johan. Quoi qu'on fasse, en général, on a ce trio qui tourne pas mal.

  • Speaker #0

    Et dans ce rôle que tu as qui paraît un peu, je pense pour les gens qui vont écouter, qui suivent les Grands Prix et les pilotes, c'est un peu un rôle. rêver parfois pour certains. Est-ce que tu as un peu parfois le sale boulot de devoir justement vraiment être filtre dans les conflits de toi et de cette personne qui va aller dire non ça fonctionne pas comme ça à la place de Johan pour pas que lui entre au conflit ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est quelqu'un déjà qui n'aime pas le conflit donc moi c'est un truc qui me dérange pas c'est à dire que je suis quelqu'un qui je saurais dire non, il sait pas dire non et faire plaisir à tout le monde. C'est son côté. Moi, le mien, il est aussi de dire non, parfois. De savoir dire non. Et de dire non, on ne veut pas faire ça, non, il ne faut pas le faire comme ça. C'est mon côté. Il n'y a pas que des bons côtés dans le boulot. Alors, tout le monde dit, vous avez le boulot rêvé, les voyages, tout ça. Ça, un beau côté, on regarde. Mais il y a aussi des bons côtés. On ne se plaint pas. Moi, je ne me suis jamais plaint de mon boulot. Au contraire, je le vis à 200%. Je vis l'instant à fond. et même s'il y a des accouters qui ne sont pas forcément agréables. Je ne le considère pas comme désagréable. J'essaie de le positiver sur le truc et de m'en servir après pour le reste.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de ton taf.

  • Speaker #1

    Ça fait partie de mon taf de dire non, savoir dire non. Ce n'est pas dire méchant ou dire non, envoyer quelqu'un bouler ou dire non. Je ne le fais pas. Mais dire non pour telle raison, ils le comprennent et puis voilà, basta. Ça évite que lui, c'est quelqu'un de gentil de base et qui a envie de faire plaisir à tout le monde et de faire profiter de ce qu'il vit. à travers ce qu'il vit, à travers ce qu'il fait, faire rêver les gens, ça y paie, les jeunes, comme les moins jeunes. Et c'est ce qui d'ailleurs fait aussi cette alchimie qu'il y a avec les gens, avec le public, la sympathie qu'il apporte. Mais des fois, il faut savoir dire non, et ça moi je sais le faire. Et ça fait partie du boulot. Mais sans forcément me fâcher, ni taper du poing sur la table.

  • Speaker #0

    Oui, il faut être diplomate dans la façon de faire.

  • Speaker #1

    Des fois un peu moins, des fois un peu plus.

  • Speaker #0

    Ça, ça fait partie des caractères de l'humain.

  • Speaker #1

    Voilà. pour pouvoir naviguer au mobile.

  • Speaker #0

    Et sur les Grands Prix, toi, avec ton rôle, est-ce que tu te déplaces sur toutes les dates ou tu fais qu'une partie du...

  • Speaker #1

    Jusqu'à maintenant, j'avais certaines dates, parce que quand on roule beaucoup entre les GP, dans l'entraînement, c'est là où, donc moi, il faut que je puisse préparer les motos, aller marcher sur les circuits, où on se rejoint. Donc des fois, selon où c'est, je ne peux pas y aller, je ne peux pas aller sur les GP. Donc je ne faisais pas tous les GP. Et là, on a remédié un petit truc et on veut changer un peu. de façon à fonctionner et là à partir de cette année, à partir de Gérès, je suivrai Joan en tant qu'helper, je serai encore plus près de lui sur les GP. Jusqu'à maintenant, j'avais un rôle d'être là pour être là, pour justement soulager, pour les voyages à droite à gauche pour tout le monde et m'occuper, donner un coup de main et tout comme c'est besoin et d'être en bord de piste. Là, je vais être un peu plus à partir de Gérès, avec lui dans les box, pour être un peu plus près de lui et pour gérer tout ce qui est technique autour de lui, les casques, bottes, gants, tout ce qui se passe combiné.

  • Speaker #0

    Le rôle de helper à son tour.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et est-ce que toi, dans ton travail sur les Grands Prix ou même sur les autres courses, mais du coup qui diffèrent des entraînements, est-ce que tu as des rituels, des habitudes spécifiques que tu dois suivre un peu, que tu as l'habitude de faire depuis le temps et qui restent au quotidien ? Non,

  • Speaker #1

    je ne suis pas superstitieux. Non, voilà, je vis le présent. Moi, je vis le présent comme lui d'ailleurs. Il n'y a pas forcément de gestes à part s'accouplir avant de partir pour vraiment se détendre, lui au niveau de la combinaison, lui au niveau de la colonne, se détendre avant de partir. On n'a pas de rituel, on fait ça tel jour, on fait ça tel jour, on fait ça non. Pour le moment, on a des besoins donc on ne peut pas passer à côté certaines choses, forcément. Je ne suis pas superstitieux, il faut passer sur une échelle, je passe sur une échelle. Ça ne me dérange pas, je ne fais pas le détour.

  • Speaker #0

    S'il y a un chat noir, ça va,

  • Speaker #1

    ça ne va pas être un cas de question. Je lui donne à manger s'il faut.

  • Speaker #0

    Et comment ton rôle se goupille avec, puisqu'on a vu que, alors là on est vraiment sur Johan, mais tu travailles avec d'autres pilotes, comment il se goupille avec les nouveaux rôles, comme tu disais, de coach mentaux, on a vu que Johan travaillait beaucoup avec quelqu'un qui l'entraîne au niveau de la vision, etc. Comment toi tu arrives à goupiller les conseils et tout ce que tu lui apportes avec ces personnes ? Vous travaillez vraiment en équipe, vous communiquez beaucoup, c'est vraiment des rôles complètement différents et vous n'avez pas de lien entre vous.

  • Speaker #1

    C'est justement là où... Ça fait partie aussi de mes tâches, c'est que chacun reste dans son couloir. C'est-à-dire que ce sont des gens qui interviennent auprès de Johann, qui apportent un plus à Johann dans ses besoins. On les a entendus, on a trouvé des personnes qui peuvent l'aider sur certaines choses, que ce soit le mental, la vision, et qui apportent des trucs. Gérer ça, ce n'est pas compliqué, on parle beaucoup entre nous, mais par contre, je tiens à ce que chacun reste dans son couloir. Celui qui va faire les yeux, il va pas faire du physique. Celui qui ne va pas faire du physique, il va faire les yeux. Chacun a son couloir, chacun a son rôle. Le rôle de Johan, c'est piloter. Mon rôle, c'est de la cité. Romain, qui s'occupe de la neurovision, il s'occupe de la neurovision. Alex, le kiné. Voilà, Guillaume, chacun son rôle. Et pour la pré-parentale, on a Greg Malet, un ancien athlète haut niveau, qui est dans la natation. J'essaie de tenir, enfin j'essaie, on essaie chacun de se tenir dans notre couloir et pour que chacun apporte un maximum dans ce... Moi je ne vais pas, je ne suis pas par part de l'acteur physique, je ne suis pas en boulot, je ne touche pas. Et après on parle beaucoup entre nous, on est soudés, on arrive à être vraiment en cohésion et tout, et c'est là où il faut tenir aussi, parce qu'avec les années, on a tendance à se relâcher un petit peu, c'est là où il faut tenir un peu cette pression et dire, on vient pour un objectif et se tenir, et l'objectif c'est Joanne. Le seul objectif, ce n'est pas nous, ce n'est pas lui, ce n'est pas l'autre, c'est Johan. Johan doit être là et à nous de se tenir, d'apporter chacun notre meilleur, d'être payé, on est payé pour une chose, rester dans le couloir et apporter le mieux pour lui.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça c'est une vision que les gens en général qui suivent les Grands Prix n'ont pas forcément, mais en fait on voit vraiment le pilote, on a l'impression que c'est un sport très individuel, très seul parce que sur la moto c'est lui qui pilote, mais derrière il y a tout un organisme autour de lui.

  • Speaker #1

    Tous les pilotes ont un service technique à l'heure, approprié à eux. C'est à dire que le pilote met en place un bot, un helper, le parrain mental, le parrain physique. C'est tous ces gens qui grouillent autour de lui et qui sont là pour apporter un plus au pilote. Mais après il y a aussi le team. Là nous sommes sur le team LCR Honda, que ce soit Tchekinello, que ce soit Davidé le chef mécanique, ou Abifi le préparateur technique, tout ça. Il y a une cohésion entre tous et le travail est fait en amont pour que lui derrière puisse performer et apporter le meilleur, que lui soit vraiment performant. Il apporte un outil, nous d'abord, notre côté en privé pour lui en premier et l'équipe pour que lui puisse donner un meilleur matériel pour qu'il puisse faire faire derrière. Donc c'est vraiment un gros travail autour d'un pilote. C'est vrai que c'est un pilote qui est en lumière mais il y a toute une équipe derrière. Je ne peux pas exactement dire le nombre comme on est. Nous, on est cinq, si je ne me trompe pas, cinq-six. Une équipe, il va y avoir une dizaine de personnes, à titre vraiment, qui vont se joindre. Et plus le staff, on va dire, avec ce qui se passe des hospitality, tout ça. C'est énorme. Il n'y a qu'un pilote qui est mis en lumière, mais autour il y a beaucoup de personnes qui travaillent pour qu'ils soient en lumière.

  • Speaker #0

    Et est-ce que justement, en parlant du team et de tout ce que ça compose, concernant Johan, c'est un pilote qu'on a vu avoir beaucoup de coéquipiers différents. Il a eu Folger, Siaring, Nakagami, l'année prochaine Chantras. Est-ce que ça a vraiment un impact sur sa saison et sur l'ambiance qu'il peut y avoir dans le team ? Et sur le fonctionnement, le fait de changer de coéquipier comme ça, est-ce que c'est facile de s'y adapter ? Ou est-ce que toi tu trouves que ça ne change pas vraiment ?

  • Speaker #1

    Non, ça ne change pas. On fait notre travail. En fait, on parle d'équipe, comme je viens de le dire, on parle d'équipe, vous savez que souvent il y a deux pilotes. Il y a des échanges. Quand je parle d'équipe, il y a aussi les autres deux pilotes d'usine, du HRC. On s'échange des datas. On passe d'un côté de l'autre pour apporter le mieux à chacun. Il n'y a pas vraiment de... Si, il y a des moments où on peut rire avec, mais il y a des moments où on travaille. On vient de travailler. C'est là où les gens n'arrivent pas à faire... on va dire... le dispo. Parce qu'on vient de travailler. C'est notre boulot, on vient de faire un boulot. Et ton boulot, il est de performer, mais c'est un sport individuel. Comme j'ai dit, il y a du monde autour. Mais le premier ennemi, c'est ton coéquipier dans ton stand, il a la même moto. c'est celui qui a la même haute côtoie. Parce que là, ça se parle parmi les réglages, mais il a le même matériel que toi. Donc ton premier adversaire, c'est ton coéquipier. Donc il y a des échanges jusqu'à un certain point, forcément. Il n'y a pas de secret. Mais Johan a ce contact facile avec les gens. Ce contact facile humain, ce n'est pas une machine. Il a une machine quand il travaille. Par contre, s'il a ce côté humain où il sait faire la part des choses, il a ce contact humain avec les autres. Et ça s'est toujours bien passé avec tous les pilotes qu'on a pu croiser dans sa carrière. C'est plus la scène que la mienne, mais ça s'est toujours super bien parté.

  • Speaker #0

    Là, c'est intéressant de voir, alors évidemment, il y a tout l'aspect médiatique et l'image que les médias vont en donner, mais on a vu Chantrain, en fin d'année dernière, dire qu'il avait vraiment hâte de travailler avec Johan et qu'il avait vraiment hâte d'apprendre de lui. Et on a vu dans les images des tests à Sepang, etc., qu'il se donnait la roue, etc.

  • Speaker #1

    On était parti avant, on était parti il y a... Trois semaines ensemble sur deux jours de roulage à Bourgira. On a roulé avec des CBR pendant que les tests avec Aleix et Kagami sur la MotoGP avaient des tests à faire. Nous on a roulé avec Chantras avec des ADM et des CBR où on a travaillé. Donc là, il avait un peu son rôle de dire, prends ma roue, essaye de travailler. Et je sais qu'il se régale. C'est vraiment un truc de transmettre, c'est ce qu'on avait déjà à l'école, de transmettre aux autres, il a ce truc, il prend le temps de le faire. On a eu le même exemple à Cartagène où on a invité beaucoup de monde, on est allé rouler en décembre, où on a invité beaucoup de pilotes, il prend le temps, on travaille, parce que je rappelle qu'on est là quand même pour travailler, mais ça il sait, il le fait, on travaille sur certaines choses, mais derrière il prend toujours le temps quand même de rouler avec eux, de passer du temps avec eux sur la piste ou dans le boxe. Et c'est la même chose que ce qu'il a fait avec Chandra aussi. On ne l'a pas fait avec Martin parce qu'il avait déjà le niveau qu'il n'avait pas besoin je pense. Mais avec Chantras, c'est un grand plaisir de le faire. Et puis le demandeur. Et puis Johann, un peu le doyen. Dorénavant, il est le doyen du GP. Et il a cette expérience. Et il a une belle image. Et les gens voient, voilà, c'est vrai que ça se passe bien. Il y a un contact avec Chantras qui est super. Il est Thaïlandais donc il est à 200%. Et il est à fond. Il veut apprendre et un gars comme Joan, avec l'expérience qu'il a, il a accès aux ailes à portée et donc il est là à l'écoute. Tant qu'il est derrière, le jour où il sera devant, on arrêtera de dire des choses faciles.

  • Speaker #0

    C'est l'image que tu as Joan. Même que Chantrain en a dégagé dans les images qu'on a pu voir, c'est qu'il avait l'air heureux de travailler avec Joan. Ça fait plaisir à voir et comme tu dis, c'est beau de voir les pilotes plus anciens donner de leur expérience au rookie.

  • Speaker #1

    Il n'a pas de problème avec ça. Il n'a jamais eu le problème de pouvoir transmettre, donner sa façon de voir et de rouler ensemble. Forcément, il a cette expérience avec les années et de dire tu peux faire comme ça, changer comme ça, faire comme ça. Après ça marche, ça peut marcher pour lui comme ça ne peut pas marcher pour d'autres. Mais donner des conseils et de s'impliquer avec d'autres pilotes, il le fait volontiers. Et encore plus avec des jeunes. On l'a fait par l'école, on l'a fait avec des jeunes, qu'on refera. Parce que c'est un truc où on peut apporter à des pilotes français quelque chose, son expérience. Et là, ça se fait à haut niveau avec Chandra, mais il n'a pas de souci par rapport à ça et au contraire, ça y plaît.

  • Speaker #0

    Tu parles de s'impliquer avec d'autres pilotes, c'est ton cas. Tu travailles avec d'autres pilotes, dont Corentin Perrolari, qui était présent l'année dernière avec Honda en FSBK en 600 après un passage en mondial et qui retourne en mondial en 2025. Tu travaillais, il me semble, avec De Cancelis.

  • Speaker #1

    De Cancelis, oui.

  • Speaker #0

    Un peu avec la team du Sud, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, avec l'Aventurne d'Avignon.

  • Speaker #0

    Est-ce que ton rôle avec eux est identique ? Est-ce que tu as le même rôle ou ça diffère vraiment dans le travail ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. On va dire que je suis moins présent dans leur vie privée, forcément, parce qu'ils ont leur vie privée. Quand je dis « privée » , c'est la vie de tous les jours. Mais dès qu'on est dans les entraînements, ils sont impliqués. C'est-à-dire que Johan veut les aider. Les deux, on les avait à l'école. C'est deux jeunes qui sont passés à l'école ZF. Très tôt pour Hugo et Corentin, ils sont deux. C'était dès le début. Corentin est parti, dès qu'il a performé, il est parti sur autre chose. Nous, on était déjà sur notre championnat aussi. Hugo a fait un peu plus longtemps, il est parti en mondial super sport aussi. C'est deux jeunes que nous à l'école on a formé, tous les deux, et qu'on connaît très bien. Chacun a pris son chemin. Nous on avait le nôtre aussi, qui était déjà assez important aussi. Mais on n'a jamais cessé de voir un œil sur eux, de donner un conseil et de venir s'entraîner. Donc c'est vrai que je les amène avec moi sur les entraînements, on a fait avec nous, parce qu'avec Johan et les conseils. Mais je suis moins, on va dire... Mon patron, à la base, c'est Joan. Ma priorité reste Joan. Dès que je peux, avec Corentin, on roule en supermoto, en vitesse, on leur fournit le matériel. Ce sont des gens qu'on a parce qu'ils ont bon esprit, parce que les parents ne sont pas au milieu en train de dire « il faut faire ça, il faut faire ça, fais-le, tu n'as pas besoin de payer, si tu le sais, tu sais ce qu'il faut faire, continue. Tu n'as pas besoin d'être là, ce n'est pas le cas. » Là, ils nous laissent leurs enfants, c'est leurs enfants. Maintenant, ils sont adultes les deux. Moi je suis là pour la remporter un plus. C'est-à-dire notre expérience, que ce soit Johan sur les entraînements ou moi en bord de piste quand on est sur la course.

  • Speaker #0

    Et comment tu arrives à concilier les deux, entre ton planning avec Johan et ton planning avec les garçons ? Comme tu dis, Johan c'est ta priorité, mais il faut réussir à mettre tout ça dans un calendrier.

  • Speaker #1

    Oui, ben… C'est un Tetris ? Ce n'est pas un Tetris. Il y a des priorités, comme je dis, Johan reste la priorité sur les GP et les entraînements. Et dès que… En fait, je vis sur le circuit. Tout simplement et en déplacement. Il n'y a pas plus tard qu'il y a une demi-heure, j'étais avec Honda France pour faire le planning avec Corentin entre mes déplacements GP et mes déplacements sur le supersport et le mondial aussi d'endurance. Parce que Corentin a signé au FCC, donc en pilote d'usine Honda, en endurance avec Alain Teicher comme coéquipier. Et pareil, je vais le suivre. Donc Corentin, ça va être plus technique qu'ils ont la technique. Comme Johan, c'est des gars, c'est des jeunes. qui ont la technique, qui ne sont pas là par hasard. Par contre, c'est sur la préparation de la course, sur l'aspect je reste focus sur mon travail. Je suis là pour travailler. Je suis là, même si c'est un sport, ça reste un travail de vraiment le cadrer là dessus ou je vais être helper aussi, préparer ces affaires comme ça. C'est mon boulot aussi, mais c'est plus le cadrer. Vraiment, parce qu'à leur âge, tu as 25 ans, tu as envie de profiter, d'amuser, tout ça. Sauf que après... Il faut bosser aussi, donc ton énergie, il faut la passer au bon endroit. Et ça, c'est bien d'avoir une personne qui te cadre aussi. Alors je ne suis pas à leur père, attention, je répète chaque fois, je suis juste là pour cadrer les choses, pour que les choses se passent bien et pour que derrière, ils performent et que l'énergie passe sur la piste et pas en dehors.

  • Speaker #0

    Oui, qu'il y ait un repère de stabilité entre guillemets.

  • Speaker #1

    Et par rapport à notre expérience technique aussi, notre bagage qu'on a avec Johan, de leur donner notre bagage, leur faire profiter et d'aborder une course, c'est un tout, ce n'est pas un truc vraiment en particulier. mais c'est un tout aussi.

  • Speaker #0

    Et l'an dernier, Johan a participé aux 8 heures de Suzuka, Corentin participe à l'endurance aussi. Est-ce que toi tu as une implication dans l'endurance ou ce n'est pas du tout le cas ? Est-ce que c'est trop ?

  • Speaker #1

    Ah si, ben là moi j'étais en tant que…

  • Speaker #0

    À part suivre les pilotes du coup comme tu le disais.

  • Speaker #1

    Là j'étais avec Johan donc en tant qu'helper. Comme je lui ai dit, ça reste notre priorité, c'est mon patron.

  • Speaker #0

    Oui mais tu pourrais ne pas aller suivre sur l'endurance pour différentes raisons,

  • Speaker #1

    c'est pour ça. que j'ai fait de l'endurance. Il sait que j'ai de l'expérience là-dedans. On fait les 24 heures, que ce soit le bouldoir, les 4 heures de spa ou du mar. Il sait que j'ai de l'expérience, donc il n'en a pas de l'expérience celui-là de ce côté-là. Gérer ses plannings, gérer l'horaire, gérer la nutrition, ça il n'avait pas d'expérience. L'expérience sur le GP, mais l'endurance n'est pas la même. Il y a quand même 8 heures à tenir, donc ce n'est pas de dire sur la première session, je me mets à bloc et puis derrière je n'assume plus. Donc il sait que j'ai de l'expérience dessus, donc voilà. et couranté, c'est la même chose. En plus, on a les box

  • Speaker #0

    Je reste avec Johan à 100%, mais il y a quand même un œil sur le côté. Ça va, tu as fait ça, tu as vu ça, tu vas avoir un œil avec lui. Parce que, comme je dis encore une fois, je reste avec Johan, je suis à 100%, mais j'ai quand même un œil sur Coco. Les boxs sont toujours à côté. En général, ça ne roule pas en rondasse, ça a la facilité.

  • Speaker #1

    Et puis les pilotes français, on est encore « petits » par rapport aux championnats espagnols, etc. Donc tout le monde se connaît.

  • Speaker #0

    En Espagne aussi ils se connaissent, en Italie aussi, on se connaît tous. Le monde de la moto au niveau...

  • Speaker #1

    Mais du coup, tu as forcément un œil sur les pilotes que tu connais quand tu es dans le bad back. Tu parlais, on revient un peu en arrière sur ton expérience, mais c'est un point qui m'intéresse à travers ton expérience et ton rôle, et ce que tu as pu connaître des jeunes en France, justement, sur l'évolution des pilotes. Tu as travaillé, tu as été instructeur au sein de la ZF, donc une école qui était... qui a été fondée par Laurent Felon et Joanne Zarco. Ton rôle en tant qu'instructeur, qu'est-ce que ça t'a appris, toi, d'un niveau personnel et d'un niveau professionnel ? Est-ce que c'était vraiment différent de ce que tu peux faire maintenant, j'imagine, en termes d'âge ? Mais c'était quoi la petite subtilité de ce rôle au sein de l'école ? C'était quoi ton... Ton travail en soi ?

  • Speaker #0

    J'étais instructeur, c'était moi l'instructeur en tant que breveté. Pour toute école, il faut un brevet pour pouvoir initier. Moi, ce qui me plaisait chez les jeunes, c'est le côté innocence, le plaisir. Vraiment, je me martelais dans la tête qu'il faut vraiment du plaisir. Les parents veulent vraiment que ce soit de la réussite dans le site, mais ils oublient souvent la notion du plaisir. Et après, apporter notre bagage technique en bord de piste, c'est-à-dire travailler avec des plots, travailler avec des décos de couleurs pour dire « Travaille comme ça, comme ça » , leur donner des outils. Mais après, comme je dis souvent, on leur donne des outils. C'est comme Johan, c'est comme Corentin, c'est comme Hugo, on leur donne des outils. Ici, eux, dans la moto, ils n'utilisent pas les outils. Tu peux leur dire ce que tu veux, tu peux tourner pendant 10 heures, c'est à eux aussi de faire le boulot. Et cet échange que j'avais avec les jeunes, parce que ça commençait de 6 ans jusqu'à 14-15 ans, voire plus, où on voit cette évolution. Et je trouvais ça… Déjà, il y avait une confiance réciproque. Après, il y en a toujours qui se détachent plus que d'autres. Donc on essaie de travailler un peu plus avec ceux qui ont le plus besoin pour justement essayer de rattraper d'autres. Ceux qui sont devant, il faut qu'ils restent devant aussi. Donc voilà, c'est un jeu aussi qui se fait. Il y a une notion aussi d'abord comme je dis de plaisir et aussi une façon de dire les choses.

  • Speaker #1

    Un dialogue.

  • Speaker #0

    Voilà un dialogue qui se crée entre nous, une confiance entre nous chaque fois. Et puis je les avais tous à l'affect, je les suis tous. Tous qui sont passés à l'école ZF et il y en a vraiment encore qui roulent beaucoup en Espagne aussi, en championnat de France. J'ai toujours un oeil par rapport aux réseaux. Alors les réseaux, c'est pas mon truc non plus, mais on est obligé d'y passer dans, mais je les suis toujours un peu. J'ai toujours un oeil de regarder tout ça, là j'en crois sur le salon et tout, en disant toujours un petit mot sage, un petit mot. Même s'il y a besoin de conseils, quand j'étais sur la FSBK l'année dernière, ils venaient me voir et je suivrais toujours ces jeunes. Et cette école me tient à cœur parce que ça a créé... C'était une des premières écoles à l'Amprens.

  • Speaker #1

    Il y en a très peu encore maintenant.

  • Speaker #0

    Il y en a encore, il y a un travail qui se crée autour maintenant, mais à l'époque, il y a 10 ans en arrière, il n'y avait pas autant d'écoles que maintenant. Et on avait créé un truc avec tous nos partenaires à cette époque-là. Et c'est vrai que se transmettre, savoir transmettre aussi, il faut avoir la pédagogie pour le faire aussi. Et apparemment, ça s'est passé bien avec moi. Tous les gens avec qui j'ai travaillé, et j'en ai passé quelques-uns, j'ai toujours de très bons contacts avec eux. Quand je les vois encore sur le circuit, je suis obligé de voir les teams, de leur demander si ça va, et s'il y a quelque chose qui ne va pas, ils n'hésitent pas à venir me voir, même si je ne travaille plus avec eux. Ils travaillent dans d'autres teams, ils ont des préparateurs physiques, ils ont des préparateurs techniques, ils ont des coachs. Il y a un lien. Il y a ce lien, parce qu'ils ont commencé ensemble, et je pense qu'il y a ce lien qui s'est créé. autant avec eux que les parents, c'est la même chose avec les parents. Et c'est vrai que d'avoir transmis tout ça à ces jeunes, que ce soit moi ou Joanne, on a cette fierté d'avoir créé quelque chose, d'avoir inculqué notre passion et d'avoir transmis à certains notre passion, qui est leur passion et j'espère pour certains, on le remercie.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est quelque chose à l'avenir quand Johan décidera de raccrocher le cuir le plus tard possible, on l'espère, pour le spectacle français moto ? Est-ce que c'est un truc que vous avez envie de relancer, qui toi te tiendrait à cœur ?

  • Speaker #0

    On en a parlé déjà, parce que forcément on est plus près de la fin que du début pour être réaliste. On a plus ou moins parlé, on ne s'étend pas trop sur le sujet. Je ne sais pas si... Moi je pense que je continuerai, parce que je pense que c'est un truc qui me correspond, qui me tient, qui me plaît. Donc je pense que je continuerai sous quelle forme, je ne sais pas encore. Créer une école, assister des gamins, repérer des gamins. Je travaille beaucoup avec Claude Michy, avec lui. On essaie de repérer des gamins, on peut aider des jeunes, faire former derrière. Je n'ai pas trop le temps, parce que j'ai déjà un planning assez chargé. Mais j'ai toujours un œil sur les Français, forcément. Et par la suite, je ne sais pas. Je pense que oui. Je pense que oui, quand même, je continuerai à essayer d'aider certains jeunes. Après recréer une école avec Joan, je ne sais pas. Je ne sais pas. Il aimerait couper quand même aussi au bout d'un moment, faire d'autres activités, parce qu'il a d'autres passions aussi. Je ne sais pas, je ne peux pas dire oui, non, peut-être.

  • Speaker #1

    C'est une petite graine dans la tête.

  • Speaker #0

    Ça reste dans la sienne comme dans la mienne. Il y aura toujours, je pense, un contact avec la moto, forcément. Mais est-ce que lui s'impliquera pour aller vraiment créer quelque chose comme on a pu le faire avec AZF ? Je ne sais pas. Moi, possible. Lui, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Surtout qu'en plus, en tout cas dans la nouvelle génération de pilotes, il y a quand même des pilotes que tu connais puisque tu les as côtoyés par exemple à Cartagène avec David Da Costa, Enzo Bellon. Ce sont des pilotes qui… ont un long avenir devant eux et qui ont besoin de gens avec ton expérience en plus de ça, de conseils. Est-ce que tu penses, puisqu'on voit, tu disais, ça commence à se créer les académies en France, les écoles de pilotage, mais il y en a encore très peu. On voit beaucoup les pilotes français partir en Espagne. Est-ce que tu penses que c'est une nécessité aujourd'hui quand on veut passer dans le mondial ou même pas forcément puisqu'on a des personnes qui sont FSBK qui ont roulé comme Loïc Harbel beaucoup en Espagne. Est-ce que tu penses que c'est un besoin aujourd'hui par rapport aux moyens qu'on a en France de... passer par l'Espagne ou avec les moyens qu'on a nous avec ce que met en place la FEDE etc. On peut aujourd'hui accéder à des championnats aussi grands ?

  • Speaker #0

    Pour moi, je pense que l'Espagne reste quand même le pays où, par les conditions forcément, les circuits ouverts un peu partout, les zones de facilité de roulage qu'on n'a pas en France. Avec les intempéries qu'on a en France, les hivers, si on roule tous en Espagne, ce n'est pas pour rien, c'est que le temps est le circuit. qui sont ouverts par rapport à la France où on a un peu plus de restrictions niveau température, circuit, tout ça. Donc passer par l'Espagne, je pense qu'on n'a pas le choix. De nos jours, on n'a plus le choix. On n'a pas le choix, c'est que tout le monde va là-bas parce qu'il y a cette facilité de circuit, de temps qu'on n'a pas sur les autres pays d'Europe.

  • Speaker #1

    C'est sûr que si tu veux rouler à Carole en univers ça va être compliqué.

  • Speaker #0

    Tu peux rouler, combien de temps, je ne sais pas, mais dans des bonnes conditions, je ne crois pas. Donc c'est juste... Une question aussi pour ça, ils ont beaucoup d'écoles, ils ont beaucoup de circuits, ils ont beaucoup de facilités au niveau de circuit. Ils ont pas mal d'avantages de ce côté-là. Je ne dis pas qu'ils ont tout parfait, attention. Je dis qu'ils ont la facilité technique et température, temps et circuit ouvert un peu partout, ce qu'on n'a pas en France. Passer sur un circuit, sur des championnats espagnols, je pense qu'aussi, parce qu'il y a aussi cette facilité que là tout le monde va s'entraîner là-bas, tout le monde connaît et qu'il y a un peu plus de rivalité, on va dire qu'en France. Pour moi, le championnat de France est très très bon. Que ce soit en matière de petites catégories comme les grosses catégories, il y a un niveau qui est pour moi assez important. Je vois à peu près ce qui se passe aussi en Espagne, parce que j'y ai travaillé aussi. Il n'est pas assez mis en valeur. Malheureusement, on a assez de gens qui viennent s'investir. Les temps sont durs pour tout le monde. Je pense qu'il n'est pas assez mis en visibilité. C'est dommage. Parce que je pense que le championnat, moi, il n'a rien lié au championnat de l'Espagne. Franchement, il y a un très haut niveau. Et comme il y a un vivier plus important en Espagne, où il y a cette facilité, comme je l'ai dit au début, de circuit de temps et tout ça, tout le monde va rouler là-bas. Donc le niveau est quand même beaucoup plus important là-bas. Donc on est obligé de passer par là. Pour se mesurer aux autres, pour savoir si les gens parlaient, il n'y a pas plus tard qu'il y a un petit moment avec un petit jeune dans le salon. ou ils voulaient de suite passer en 600 alors qu'ils ne maitrisent pas une moto. Tu te dis reste dans ta catégorie, fais le championnat de France qui a déjà un bon niveau, gagne le championnat de France, fais des piges en Espagne pour voir ce que ça donne par rapport à ton niveau et ce que tu as travaillé. Tu as un certain niveau, tu sais qu'en France ça va donner ce niveau. et tu vas être dans un autre niveau parce que le niveau va te mener vers le haut. Ne bouclier pas les étapes. Et l'étape d'Espagne, elle est importante parce qu'il y a tous ces gens de l'Europe qui vont rouler là-bas et qui, justement, augmentent le niveau. Donc, pour moi, l'Espagne, on est obligé d'y passer pour l'instant. À ce jour, on est obligé. Et il n'y a pas de championnat équivalent en Europe, mais ça reste toujours. Si en Italie, en plein sud, ils font des circuits avec Pendeco, peut-être qu'on aura, au bout d'un certain temps, l'Italie aussi. parce qu'ils ont aussi cette passion. Mais oui l'Espagne c'est un point incontournable et puis il y a tous les investisseurs qui sont là-bas aussi. Ils ont la sensation que nous en France, on n'a pas cette culture, on va dire, sport mécanique.

  • Speaker #1

    Pour l'instant ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, on essaie de la changer. Comme on a dit, il y a Claude Michy qui fait un maximum. La passion, liée. Parce que ça fait combien d'années qu'il fait les records d'affluence au Grand Prix de France ? Ça fait 3-4 ans je crois d'affilée qu'il fait les records d'affluence sur tous les GP. Donc ça veut bien dire qu'à la France il y a des passionnés aussi. Mais il n'y a pas d'investisseurs comme l'Espagne qui facilitent l'explosion des jeunes.

  • Speaker #1

    Oui parce qu'on a d'autres sports qui sont très français, qui sont plus mis en valeur. Et justement sur l'explosion du sport, l'année dernière on a vu l'apparition, et ton point de vue m'intéresse sur ce championnat. On a vu l'apparition du championnat mondial féminin de vitesse qui a été mis en place. Quel regard tu portes là-dessus ? Est-ce que pour toi, c'est pertinent de créer ce championnat et pas de créer un championnat, enfin de créer plutôt d'intégrer les femmes au championnat qui existe déjà ?

  • Speaker #0

    Je pense que la question, c'est déjà bon à elle qu'il faut la poser, pas à moi. Ça,

  • Speaker #1

    j'ai déjà posé. J'ai eu la chance de rencontrer Justine et Émilie qui avaient un...

  • Speaker #0

    Je pense que c'est un... Après, je peux me tromper. Je discute avec certaines. Le seul avec qui j'ai discuté, elles ont tous le même discours. On est là pour se comparer aux hommes, on n'est pas là pour se comparer aux femmes. On n'est pas là pour avoir un championnat que pour nous, on est là parce qu'on veut prouver que nous aussi on a notre place. Ce qui ne me plaît pas, c'est de devoir prouver déjà. Pourquoi tu n'aurais pas ta place ? Si elle se donne le moyen et qu'elle a les compétences techniques, pourquoi prouver ? J'ai l'impression que le côté féminin doit toujours prouver. que leur présence, leur... La légitimité d'être là. Ça leur plaît cette passion. Un mec qui a vu faire de la danse, il n'a pas prouvé qu'il faut qu'il soit là parce que c'est un mec qui doit faire de la danse. Pourquoi en moto ? C'est des sports masculins, forcément assez machos. Et là, on en a encore parlé de ces choses, de dire est-ce qu'on a l'égitimité de courir avec des hommes, des femmes ? Pourquoi pas ? Alors faire un championnat, c'est bien, mais c'est les mettre dans une case aussi. Vous avez le droit de courir, mais entre vous. Alors que je pense que si tu poses la question, je ne sais pas combien ils sont, en gris, il y a 30 ou je ne sais pas, je pense que les trois quarts vont te dire une chose, nous on veut courir avec les mecs, parce qu'on veut être avec les mecs, et parce qu'on peut avoir le même niveau que les mecs.

  • Speaker #1

    Ce que fait Adna Karasko en 2025, on a eu remporté le prix.

  • Speaker #0

    Elle est partie sur ce championnat parce qu'il fallait qu'ils soient mis en valeur, et je pense que la Dona a fait pour que ça mette en valeur que ce soit elle, et voilà, qu'elle roule là-dedans. Je pense que tu donnes le choix et trois quarts vont te dire la même chose. Est-ce que tu préfères faire une course avec des mecs ou un jambonat casé où il n'y a que des nanas ? Je pense qu'on a ta réponse.

  • Speaker #1

    La question est assez claire.

  • Speaker #0

    C'est mon avis.

  • Speaker #1

    Mais justement, c'est ton avis que je voulais, c'est pour ça que je te pose la question. Comment, pour en revenir à ton rôle, comment on décide, comment tu gères ta vie de famille et à quel moment on se dit, je mets toute ma vie de côté en soi ? pour la moto, pour un pilote. En fait, tu mets ta vie de côté pour quelqu'un d'autre que toi. À quel moment tu prends cette décision et quel moment tu rentres dans cette habitude, cette normalité ? C'est un choix que tu fais, mais à quel moment tu te dis OK, c'est ça que j'ai envie de faire et ma vie, ma vie de famille, ma vie, je vais la gérer autrement que la normalité, entre guillemets ?

  • Speaker #0

    La réponse va être simple, c'est que t'as pas de vie de famille.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des enfants ?

  • Speaker #0

    J'ai deux enfants qui ont 21 ans et 19 ans. Ma fille est encore dans les études, mon fils est dans la véhicule. Je leur ai toujours inculqué de trouver un travail passion comme je le fais moi. De vivre leur passion et de pouvoir en vivre. Il n'y a rien de plus beau dans la vie, je pense, que quand tu travailles de ta passion. Mon fils est plus dans la musique. Il a fait de la moto, il est à l'école. Il a fait de la moto, ça n'a plus, mais à un moment, il a choisi. C'est de la musique, il est musicien. Il travaille d'ingénieur du son, il travaille dedans, donc il se fait plaisir. Ma fille est plus un télé-hall, elle est plus un architecte. Elle fait des études d'architecte et ça lui plaît la construction et tout ça. Et je les pousse à faire ce qu'ils ont envie eux, déjà. Ce qu'ils ont envie eux et je pousse. J'ai jamais, malheureusement comme beaucoup de parents, passé ma passion à travers mes enfants. Comme le font beaucoup, ils disent « moi je n'ai pas réussi, mais mon fils va réussir, je vais tout faire » . Donc, il a voulu essayer, ma fille a essayé aussi, elle était à l'école, et puis oui, elle a essayé, ça leur a plu, le risque a un peu continué, elle a fait un peu du promo sport en 400, après forcément les études étaient prioritaires, et ils font ce qu'ils veulent. Malheureusement, ma femme, on s'est séparés pour différentes raisons, mais pas pour cette raison. Parce qu'elle m'avait connu là-dedans, j'étais déjà là-dedans, j'étais en compétition, j'avais une autre ruine, c'était encore différent, on va connaître des normes, on s'est séparés pour d'autres raisons Mais quand tu vis là-dedans, tu dois mettre la côte. Je vois mes enfants, on s'appelle régulièrement, on se voit tous là. Je ne vais pas couper les ponts, forcément. Mais on n'a plus de vie de famille. On n'a pas de vie de famille. C'est surtout avec le rythme que j'ai moi. Les autres, en plus, c'est une joie. Après, si j'avais une vie de famille, je ferais tout ce que je fais avec les autres pilotes. Peut-être que je ne le ferais pas aussi. Peut-être que je ne ferais que joindre. Je me concentrerais du temps à ma famille, forcément. Malheureusement, ma famille, mes enfants sont grands et je suis toujours là, mais ils n'ont pas besoin de moi. Ils sont autonomes et ils se débrouillent. Mais concilier une vie de famille avec la vie que j'ai, ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Mais ils ont l'image de quelqu'un qui vit de sa passion et ça, et quelqu'un qui n'est pas nourri.

  • Speaker #0

    Et le truc aussi, bien sûr, quand tu vois leur père, ben, je suis en train de parler à la télé parce que je suis très rarement à la télé, ce n'est pas mon kiff, donc je fuis plutôt les caméras. Mais ils sont bien sûr fiers de dire que mon papa travaillait pour Joan et qu'il fait le tour du monde. Donc bien sûr qu'ils aiment et kiffent et moi je kiffe ce qu'ils font. Je suis fier de ce qu'ils sont devenus et de ce qu'ils font. Et je suis toujours là pour prendre des nouvelles forcément, aux uns que l'autre et de les aider financièrement quand ils en ont besoin. On est là pour ça aussi. Comme je l'ai dit, moi j'ai fait ma vie. On leur tient la main jusqu'à un certain temps et après c'est à eux de faire la vie aussi. On essaie de les mettre dans des rails. Et après, c'est à eux de faire leur chemin. Mais on ne coupe pas les ponts. Et je suis toujours là. Après, comme je te dis, si j'avais une éphama avec mes enfants à la maison, est-ce que j'aurais cette vie ? Je ne pense pas. Il faut être réaliste. J'aurais dit oui à Johan, j'aurais continué à Johan. Mais je n'aurais peut-être pas dit oui à Coco ou à Hugo. J'aurais gardé quand même ma vie de famille un petit peu. C'est-à-dire que quand je vais à l'ÉGP, je puisse m'opposer un peu à ma famille. Là, ce n'est pas le cas. Ma priorité reste Johan. et Hugo Corentin.

  • Speaker #1

    Et pour finir cette anecdote, tu parles du fait de kiffer ce que tu fais. C'est quoi l'anecdote dans ton parcours, dans ta carrière, que ce soit en Grand Prix ou dans un autre championnat d'ailleurs, que tu garderas en tête, qui est la plus belle anecdote ou une anecdote que vraiment, si on te dit c'est quoi le truc que tu retiens de tout ça, tu aurais envie de raconter ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y en aurait trop. Parce que ce qu'on vit avec Joan, à travers Joan, parce qu'on vit à travers lui, à travers ses performances, c'est pas le côté... La compétition que je retiendrai, c'est le côté humain avec Jo. Et ça, il y en a tellement. Je n'ai pas un truc en particulier qui me vient à l'esprit maintenant. Il y a cette confiance, on parle de tout le haut. Mais comme je l'ai déjà rappelé, on est amis avant. Et on vit, on se crée nos souvenirs hors circuit aussi. Et c'est juste le côté humain de Johan qui me plaît. Voilà, c'est mes valeurs. C'est ma façon de voir les choses, c'est ce que je pense avoir impliqué à mes enfants aussi. Être vrai, profiter de l'instant, vivre les instants moins présents et de prendre du plaisir dans tout ce qu'on fait et d'être avare de connaître beaucoup de choses et c'est tout ce que fait Johan en fait. Parce que comme je dis, il ne s'arrête pas qu'à la moto. Une fois qu'il a fait la moto, on passe à autre chose, on fait autre chose. Il va faire plein de choses, il est avare de beaucoup de choses. Il va apprendre encore, même à 34 ans, à apprendre plein de choses et c'est... Pas un côté, donc je pense que ce ne sera pas le côté sportif que je vais parler. C'est le côté humain. C'est le côté humain que je retiens par rapport à ce qu'on vit avec Jo. Ce que je vis à travers lui, parce que je le vis à travers lui forcément. C'est le côté humain que je retiendrai. Et pas un tout en particulier parce qu'il y en a tellement. Et je les vis à fond. Je les kiffe tous. Et lui, il les kiffe aussi, je pense. Sinon, ça ne ferait pas tant d'années qu'on serait ensemble.

  • Speaker #1

    J'avais préparé, en préparant cette interview, je me suis un petit peu renseignée sur toi, ta carrière, etc. Et j'ai posé justement la question, parce que j'avais prévu de te poser cette question sur une anecdote en particulier. J'ai posé la question à des personnes qui te connaissent, que tu côtoies dans le paddock. Et il y a une personne qui m'a lâché un petit mot en me disant, tu lui poseras cette question-là. Je n'ai aucune idée de vers quoi ça m'a emmenée. Mais c'est William Joly que tu connais, qui est photographe sur les paddocks et qu'on commence à voir un peu partout, qui m'a dit, quand tu verras Seb... par lui du karaté. Et il m'a dit, pose-lui cette question, tu verras ce qui te répond.

  • Speaker #0

    Je l'attends toujours avec les gants, il vient quand il veut.

  • Speaker #1

    J'espère qu'il écoutera ça pour le savoir.

  • Speaker #0

    En fait, on s'est branchés parce que je l'ai vu qui faisait ça, il s'était mis à la boxe et moi j'en ai fait pas mal de temps, beaucoup de boxe, de zague. Donc j'ai toujours dit, prends les gants, on joue, on rigole, on s'amuse. Je ne l'ai jamais pris encore, pas pourquoi.

  • Speaker #1

    Vous allez nous faire une pince à Lorenzo dans les pouces.

  • Speaker #0

    Ça fait partie des gens que j'adore, que j'aime bien. Oui, parce que c'est un gars... Simple. Sur le GP, on rencontre beaucoup de monde. Au GP forcément, beaucoup sont là pour les étoiles, les paillettes, tout ça. Et Will, c'est un gars simple, j'aime bien. J'aime bien, comme David, avec qui il travaille beaucoup, avec David Rigondeaux, qui est là depuis des années à faire des photos sur le GP. Ce sont des gens simples, ils sont là, ils vivent leur passion à travers les pilotes, comme nous on le vit à travers les pilotes, comme je l'ai dit. On vit à travers eux. Et Will, il y a toujours ce petit contact, ce petit mot gentil. Depuis que je le connais, je ne l'ai jamais vu faire la gueule. Il a dit « ça peut nous arriver parce qu'on est contrarié par une course, par un truc comme ça » . Lui, il a toujours la banane. Et ça, c'est top, je trouve. Il n'est pas là pour se faire briller. Il est là pour vivre sa passion à travers la photo, à travers ce qu'il fait. C'est un gars qui ne mérite le respect jamais. C'est vrai qu'on se branle tout le temps. On courait hier soir, on était ensemble. On ne peut pas s'empêcher, mais c'est ce que je disais, le côté humain. Il fait partie de notre boulot. Et on a tellement de gens autour, qui sont là pour les paillettes, qui sont là parce que c'est le GP. Comme je l'ai dit tout à l'heure déjà en amont, quand on a arrêté KTM, on se retrouvait tous les deux à Avignon à discuter de ce qu'on fait maintenant. Là, il n'y avait pas grand-chose de téléphone, mais ça en est moins.

  • Speaker #1

    Maintenant, avec l'expérience, vous savez vers qui vous tourner.

  • Speaker #0

    Il y a des gens vrais avec qui ça passe. On ne va pas dire faux, je ne peux pas dire le mot, ce n'est pas ça, mais qui sont là pour d'autres raisons. On est là, on prend et voilà.

  • Speaker #1

    Et pour finir cette interview, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour la suite, toi, en tant que personne et dans ce qui t'attend dans les mois, les années à venir ? En dehors d'un titre pour Johan qu'on espère vraiment tous.

  • Speaker #0

    Je me souhaitais de me lever en forme demain matin, ça m'ira déjà.

  • Speaker #1

    Ce sera pas mal avec de la voix encore pour finir ce salon du temps.

  • Speaker #0

    Voilà, parce que ça fait quatre jours que je parle à beaucoup de monde et qui est agréable aussi parce que forcément les gens voient la sympathie qu'ils ont pour Joan. Donc forcément ils parlent de Joan parce que je suis là pour représenter Joan. Mais ouais, c'est de pouvoir kiffer encore longtemps tout ce que je fais et de pouvoir continuer à aider, à transmettre. Ça m'ira et de rester en forme le plus tard possible, que ce soit pour lui comme pour moi. et de pouvoir performer encore longtemps pour lui et de pouvoir donner, apporter ce que je peux apporter à lui, comme à Corentin, comme à Hugo, comme à d'autres, si je peux, encore longtemps, et de vivre ma passion encore longtemps, jusqu'au bout, j'espère.

  • Speaker #1

    J'espère pour toi aussi. Merci beaucoup d'avoir pris le temps de venir à mon micro et d'avoir partagé ton expérience et ta carrière qui est très riche avec nous. Moi, je te souhaite le meilleur en tout cas et je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup et merci d'avoir accordé ce temps. Sympa, merci à tous. Merci

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Description

Salut à toutes et à tous,


On retrouve Ophélie pour un entretien avec Sébastien Moreno enregistré durant le salon du 2 roues de Lyon.

Sebastien est, depuis de nombreuses années l'assistant technique et ami de Johann Zarco.


Dans cet entretien, il revient sur sa découverte de la moto, ses débuts au sein de la structure ZF Grand Prix, et son rôle d’accompagnant auprès des pilotes dans divers championnats : des Grands Prix avec Johann Zarco, à l’endurance aux côtés de Corentin Perolari, en passant par le championnat d’Espagne avec Hugo De Cancellis.

Il partage avec nous sa vision du sport, l’importance de son rôle au sein d’un team, son quotidien sur les circuits, ainsi que l’impact que le sport moto a eu – et continue d’avoir – dans sa vie.

On évoque aussi les nouveaux championnats, l’intérêt d’aller rouler en Espagne, mais également ses projets d’avenir, tant pour lui que pour les pilotes qu’il accompagne.


Vous pouvez retrouver Sébastien Moreno sur Instagram.

Bonne écoute


Twitter: @cqep_pod

Discord: https://discord.gg/eAG5xem

Générique : “Road trip” by Scott Holmes http://freemusicarchive.org/music/Scott_Holmes

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de C'est qui en Pôle. Aujourd'hui pour un épisode hors série, on reçoit Sébastien Moreno, qui est l'assistant technique de Johan Zarco depuis très longtemps. Bonjour Sébastien.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter un petit peu s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, Seb Moreno. Je suis assistant de Johan en temps complet depuis 4 ans, 5 ans à peu près. Et on s'est connu dès le début de la colle ZF Grand Prix. Donc la structure... Pour que Laurent, selon son ancien manager, coach, qui le suivait de partout, monte. Et moi, en ayant mes brevets, étant déjà dans la formation, j'ai commencé à travailler chez eux dès 2014-2015. Et jusqu'à la perte de Covid, j'ai travaillé avec les deux et la séparation de Laurent, donc j'ai tout connu. Les titres, le bon, le bon, le bon, et la séparation. Et après, depuis le Covid, on a commencé à travailler ensemble avec Johan. Et depuis,

  • Speaker #0

    on ne se lâche plus. Et comment, toi, à titre personnel, tu en es arrivé à la moto ? Est-ce que c'était une passion à la base ? C'est un pur hasard ? Comment tu en es arrivé là ?

  • Speaker #1

    Je n'ai vraiment pas une famille de motards, pas du tout. À part mon oncle qui faisait de la moto, du gros. Et je suis venu par passion, entre potes, plus ado. On a commencé, comme tout le monde, à aller... les cyclos parce que pas encore les scooters à mon époque. Ça a commencé à peine, oui ça a commencé. Et après, par passion, dire vraiment ce qui a fait basculer où je suis rentré dans la compétition, c'est que je faisais beaucoup de route, j'allais déjà très vite sur la route. Et j'ai eu l'opportunité d'essayer le circuit et je suis rentré par une petite porte, on va dire, où j'ai commencé à faire du circuit, mais pour le plaisir. Et après je me suis lancé parce que j'ai eu une opportunité que j'ai pu saisir et j'ai commencé par le promo sport en mille. Je n'ai pas fait les petites catégories 125, 2500, 1500 à l'époque. Et je suis passé directement de la 7,5 pour m'amuser à la mille sur un circuit. Et même la première course, je peux même dire que je suis fier de ça, j'avais fait la pole en mille à Carole, que je ne savais pas du tout. Trop bien ! Et après c'est parti, parce que dès la première année où j'ai commencé à rouler en 1000, j'étais pas dans les meilleurs mais dans les 10-15 et ça m'a permis de faire le boulot les 24 heures très tôt, dès la première année que j'ai commencé la compétition. Et puis après j'ai continué 7-8 ans et après avec l'âge et les blessures qui sont arrivées, je me suis reconverti entre parenthèses dans le coaching. J'ai passé mes brevets, j'ai d'abord travaillé avec les frères Garcia. au 4G pendant un certain temps. Donc j'ai eu beaucoup de coaching et de collègues de travail. Et après, j'ai continué, comme je l'ai dit, avec ZF et je rentre depuis.

  • Speaker #0

    Tu roulais avec qui quand tu roulais en compétition sur le bol d'or, etc. ?

  • Speaker #1

    Une équipe était un Mercedes LTG 57, ça s'appelait. D'accord, ok. Sur des Yamaha. Je ne roulais que pour eux. J'étais beaucoup plus de privé au départ pour le promo sport. Après, j'avais signé avec eux et je roulais avec eux à l'LTG57, qui était basé sur Metz. Et qui n'était pas du tout à côté parce que je suis du sud. Ça s'entend d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Ça fait de la route.

  • Speaker #1

    Mais bon, la route, ça fait partie du jeu. Les avions, les crènes, la route, ça fait partie de notre boulot aussi.

  • Speaker #0

    Donc en fait quand tu as commencé à passer tes brevets, tu as un peu fermé la porte de la compétition pour faire ce que tu fais maintenant. Tu avais déjà un bagage technique, tu avais déjà des places qui t'étaient...

  • Speaker #1

    Oui, on va dire que je ne suis pas arrivé du rang de main comme ça. J'ai quand même fait pendant une dizaine d'années de la compétition. Je vous dis, je n'ai pas gagné des titres énormes, mais j'ai fait ma route. Et j'ai un bagage technique, on va dire comme beaucoup parce qu'on l'a appris seul. Sur le tas, maintenant ça fait quelques années où il y a des écoles où on forme des jeunes, je trouve ça très bien, l'école ZDF en est un bel exemple, qui n'existait pas avant. On n'avait pas de coach comme ça, c'est maintenant, tout le monde a son coach mental, son préparateur physique, son assistant technique, tout ça. La tendance est devenue commune mais à notre époque il n'y en avait pas. C'était un peu...

  • Speaker #0

    C'était très minimisé à l'époque.

  • Speaker #1

    On mettait de l'essence, des pneus et on roulait. On ne se posait pas la question, il fallait se préparer. Jusque je crois ça, donc forcément l'expérience se la fait seule. Et après j'ai su écouter, apprendre je pense. C'est ce qui fait après qu'on se fait un débagage et qu'après on peut continuer. Et puis la passion fait que tu avances dans ton truc. Tu fais vivre ta passion.

  • Speaker #0

    pouvoir en vivre après comme c'est le cas maintenant il y a rien de plus beau dans la vie aujourd'hui dans ton rôle comme on disait t'es assistant technique de johan zarco mais pas que tu travailles avec d'autres pilotes comme corentin perrolari est ce que tu peux nous présenter un peu ton rôle au quotidien parce que assistant technique ça peut englober beaucoup de choses j'avais lu que tu t'occupais autant des déplacements de johan que de sa maison et de C'est son jardin, donc en fait c'est... Ça arrive pour les gens qui ne connaissent pas ton travail.

  • Speaker #1

    En fait, depuis l'école, on travaillait ensemble. On travaillait tous les deux en technique au bord de piste avec les gamins, on a formé, à faire de la formation et de suite, ça a collé entre nous. Ça a juste matché tout ça, avec Laurent au milieu. Et après, mon gros rôle, il a été d'abord au départ, quand il s'est retrouvé plus ou moins seul avec Romain Guyot, qui était son préparateur physique à l'époque. Quand il s'est séparé de Laurent, il s'est retrouvé plus ou moins seul. Parce que quand vous êtes sommet, vous avez beaucoup de monde, et quand vous êtes au plus bas, il y a vraiment de monde. Et on a toujours gardé ce contact humain entre nous, sachant que je gérais quand même déjà des jeunes, les techniques pour les motos et tout. Donc il m'a demandé de m'occuper de ses motos d'entraînement. Donc c'était les préparations, alors que je ne suis pas un mécano à la base. Je connais le B.A.B.A, je ne suis pas du mécano, je répète souvent que je ne suis pas le mécano de Johan, je suis son assistant, mais je ne suis pas son mécano. Après, je sais faire les bases. de changer les roues, les pneus, les paquets, l'essence, ce qu'on fait sur les entraînements. Donc je prépare les motos, les acheminements, tout ce qui se passe autour, c'est-à-dire la logistique, l'essence, les pneus, les combinaisons, les casques. Donc je suis en contact direct avec nos partenaires, sur Shark, Furigan, récemment Format pour les bottes, avec Honda France, avec qui on travaille, qui nous prête des motos, avec Checkin'Elo qui nous prête des motos aussi, enfin tous les partenaires qu'on peut avoir autour. C'est moi qui suis en contact direct avec eux pour avoir toutes ces pièces pour que lui il ait qu'une chose à penser c'est rouler. C'est à dire qu'on se dit on va rouler à tel endroit, je réserve le circuit, je réserve l'hôtel, lui il s'occupe de son voyage, lui il est en Andorre maintenant, moi en OV. Donc on s'organise comme ça et on se retrouve sur le circuit, que ce soit pour les entraînements comme pour les GP.

  • Speaker #0

    Pour les GP c'est vous qui gérez, c'est pas le team qui gère ?

  • Speaker #1

    Pour les GP par contre oui, moi je gère ce côté training. Et après pour les GP, on a des personnes qui s'occupent de ça pour les voyages, tout ça c'est eux qui gèrent. Moi je fais que le lien avec le team, notre équipe de JZ5, les gens qui travaillent autour de lui. Quand c'est autour dans l'Europe, on peut le faire en camion, donc je prends mon camion et je gère tout le monde, et on se rejoint sur le circuit, c'est plus facile, c'est pour être en cohésion du groupe, qu'on soit tous ensemble, et qu'on ne soit pas chacun de notre côté à se gérer. On essaie de faire un chat groupé pour tout le monde. Pour la maison, c'est vrai qu'on habite ensemble à côté. On a deux maisons à côté. On a un ex, on a sa maison et la mienne à côté. C'est vrai que forcément quand je suis à la maison, comme il n'est plus là et qu'il est dans le nord maintenant, on a des locataires à côté. Donc je gère un peu le terrain, tout ce qui se passe autour de la maison, je le gère moi. C'est pour ça que c'est le Canada qui avait sorti ça sur le dernier Team Zarco. et qui avait sorti que je m'occupais de tout et tout le monde m'a dit tu veux le garder ? Ben oui, tu le fais chez toi, moi je le fais chez moi, chez lui aussi. Donc je m'occupe de la maison aussi. En fait,

  • Speaker #0

    tu as vraiment un rôle de lui enlever toute charge mentale qui n'est pas être au sommet. Voilà,

  • Speaker #1

    tout ce qui est à côté, on va dire, qui peut lui l'occuper et qu'il aime aussi faire parce qu'il est indépendant, il est autonome, il n'y a pas de souci, je ne suis pas son père comme je dis souvent. Il est assez autonome, il se débrouille sur beaucoup de choses. Mais il y a des choses que je peux faire, ça le soulage. Et au moins, je suis là pour ça. Donc plus je le soulage pour certaines choses, extérieures on va dire aussi, pas que dans la compétition extérieure, plus il a à penser à quelque chose, lui, à performer derrière et s'occuper de ce que lui, il a à faire, son travail de pilote.

  • Speaker #0

    Oui, l'avantage, c'est qu'avec le lien de confiance que vous avez, si c'est toi qui est en bord de piste, qu'il panote, etc. Il sait que le regard que tu vas lui donner sera complètement objectif et tu as le recul. de son travail aussi sur la peuse.

  • Speaker #1

    Tout à fait, il a cette confiance entre nous, donc c'est vrai qu'on peut parler de tout, que ce soit moto ou autre chose, de la vie privée comme de tout, parce qu'on est tellement, depuis le temps qu'on est ensemble, donc on se connaît un peu sur beaucoup de choses. Et c'est vrai qu'il a cette confiance où... Partager parce que ce que je peux dire il écoute, ce que lui peut dire je l'écoute et c'est savoir écouter aussi des besoins qu'il a et qu'il a besoin aussi et d'avoir quelqu'un de confiance à côté de lui qui s'occupe des choses qui des fois, les choses courantes dans la vie ou que ce soit pour la moto, il faut penser à l'essence, il faut penser aux pneus, il faut penser à ça, il n'a pas besoin, je suis là pour ça, c'est mon boulot. C'est vrai qu'on dit assistant technique parce qu'il n'y a pas vraiment... Un titre, je n'ai pas une feuille de poste pour me dire ça. J'ai une multitude de cartes qui fait que je fais, comme tu l'as dit, pour gérer tout ce qui est autour pour que lui soit vraiment...

  • Speaker #0

    Tu es son deuxième cerveau en fait.

  • Speaker #1

    Non, parce qu'il a un gros cerveau quand même. Je peux promettre qu'il a un très très gros cerveau et moi à mon âge je l'ai un peu moins.

  • Speaker #0

    Est-ce que quand tu dis que tu gères les choses, qu'il ne faut pas qu'il le parasite, est-ce que tu as un impact aussi sur la gestion des médias autour de lui ? Est-ce que tu fais un peu une sorte de filtre ?

  • Speaker #1

    Je connais pas mal de monde autour de lui forcément, mais il a aussi cette... Comme je l'ai dit, il est grand, il est assez grand, il le gère assez facilement, bien, et il sait que s'il y a besoin de le gérer sur ce côté-là, je le fais, il me refait le bébé et à ce moment-là, je m'en occupe, mais il le gère assez grand, il est assez autonome là-dessus. On filtre certaines choses forcément, parce que je suis un peu plus au contact avec les gens que lui, il est un peu plus retiré, moi je suis un peu plus au contact comme là. là où on est en salon, où je rencontre beaucoup de monde, où on me demande de poser des questions, où je dis oui, où je dis non, selon notre timing et selon nos besoins. Mais en général, tout ce qui est médias, tout ça, il le gère assez bien. Il y a aussi l'agent qui le gère aussi, on le gère ensemble. En fait, on a un agent depuis un certain temps qui nous a fait énormément de bien par rapport à ça et qui gère beaucoup de choses de notre côté, Guillaume Valado. et qui s'occupe de beaucoup de choses aussi. Et souvent, on travaille en bilan tous les deux. Savoir par rapport à mon expérience aussi depuis le temps avec lui et lui, son côté pro où il faut rester dans les clous. Et donc, ça se complète bien avec un accord avec Johan. Quoi qu'on fasse, en général, on a ce trio qui tourne pas mal.

  • Speaker #0

    Et dans ce rôle que tu as qui paraît un peu, je pense pour les gens qui vont écouter, qui suivent les Grands Prix et les pilotes, c'est un peu un rôle. rêver parfois pour certains. Est-ce que tu as un peu parfois le sale boulot de devoir justement vraiment être filtre dans les conflits de toi et de cette personne qui va aller dire non ça fonctionne pas comme ça à la place de Johan pour pas que lui entre au conflit ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est quelqu'un déjà qui n'aime pas le conflit donc moi c'est un truc qui me dérange pas c'est à dire que je suis quelqu'un qui je saurais dire non, il sait pas dire non et faire plaisir à tout le monde. C'est son côté. Moi, le mien, il est aussi de dire non, parfois. De savoir dire non. Et de dire non, on ne veut pas faire ça, non, il ne faut pas le faire comme ça. C'est mon côté. Il n'y a pas que des bons côtés dans le boulot. Alors, tout le monde dit, vous avez le boulot rêvé, les voyages, tout ça. Ça, un beau côté, on regarde. Mais il y a aussi des bons côtés. On ne se plaint pas. Moi, je ne me suis jamais plaint de mon boulot. Au contraire, je le vis à 200%. Je vis l'instant à fond. et même s'il y a des accouters qui ne sont pas forcément agréables. Je ne le considère pas comme désagréable. J'essaie de le positiver sur le truc et de m'en servir après pour le reste.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de ton taf.

  • Speaker #1

    Ça fait partie de mon taf de dire non, savoir dire non. Ce n'est pas dire méchant ou dire non, envoyer quelqu'un bouler ou dire non. Je ne le fais pas. Mais dire non pour telle raison, ils le comprennent et puis voilà, basta. Ça évite que lui, c'est quelqu'un de gentil de base et qui a envie de faire plaisir à tout le monde et de faire profiter de ce qu'il vit. à travers ce qu'il vit, à travers ce qu'il fait, faire rêver les gens, ça y paie, les jeunes, comme les moins jeunes. Et c'est ce qui d'ailleurs fait aussi cette alchimie qu'il y a avec les gens, avec le public, la sympathie qu'il apporte. Mais des fois, il faut savoir dire non, et ça moi je sais le faire. Et ça fait partie du boulot. Mais sans forcément me fâcher, ni taper du poing sur la table.

  • Speaker #0

    Oui, il faut être diplomate dans la façon de faire.

  • Speaker #1

    Des fois un peu moins, des fois un peu plus.

  • Speaker #0

    Ça, ça fait partie des caractères de l'humain.

  • Speaker #1

    Voilà. pour pouvoir naviguer au mobile.

  • Speaker #0

    Et sur les Grands Prix, toi, avec ton rôle, est-ce que tu te déplaces sur toutes les dates ou tu fais qu'une partie du...

  • Speaker #1

    Jusqu'à maintenant, j'avais certaines dates, parce que quand on roule beaucoup entre les GP, dans l'entraînement, c'est là où, donc moi, il faut que je puisse préparer les motos, aller marcher sur les circuits, où on se rejoint. Donc des fois, selon où c'est, je ne peux pas y aller, je ne peux pas aller sur les GP. Donc je ne faisais pas tous les GP. Et là, on a remédié un petit truc et on veut changer un peu. de façon à fonctionner et là à partir de cette année, à partir de Gérès, je suivrai Joan en tant qu'helper, je serai encore plus près de lui sur les GP. Jusqu'à maintenant, j'avais un rôle d'être là pour être là, pour justement soulager, pour les voyages à droite à gauche pour tout le monde et m'occuper, donner un coup de main et tout comme c'est besoin et d'être en bord de piste. Là, je vais être un peu plus à partir de Gérès, avec lui dans les box, pour être un peu plus près de lui et pour gérer tout ce qui est technique autour de lui, les casques, bottes, gants, tout ce qui se passe combiné.

  • Speaker #0

    Le rôle de helper à son tour.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et est-ce que toi, dans ton travail sur les Grands Prix ou même sur les autres courses, mais du coup qui diffèrent des entraînements, est-ce que tu as des rituels, des habitudes spécifiques que tu dois suivre un peu, que tu as l'habitude de faire depuis le temps et qui restent au quotidien ? Non,

  • Speaker #1

    je ne suis pas superstitieux. Non, voilà, je vis le présent. Moi, je vis le présent comme lui d'ailleurs. Il n'y a pas forcément de gestes à part s'accouplir avant de partir pour vraiment se détendre, lui au niveau de la combinaison, lui au niveau de la colonne, se détendre avant de partir. On n'a pas de rituel, on fait ça tel jour, on fait ça tel jour, on fait ça non. Pour le moment, on a des besoins donc on ne peut pas passer à côté certaines choses, forcément. Je ne suis pas superstitieux, il faut passer sur une échelle, je passe sur une échelle. Ça ne me dérange pas, je ne fais pas le détour.

  • Speaker #0

    S'il y a un chat noir, ça va,

  • Speaker #1

    ça ne va pas être un cas de question. Je lui donne à manger s'il faut.

  • Speaker #0

    Et comment ton rôle se goupille avec, puisqu'on a vu que, alors là on est vraiment sur Johan, mais tu travailles avec d'autres pilotes, comment il se goupille avec les nouveaux rôles, comme tu disais, de coach mentaux, on a vu que Johan travaillait beaucoup avec quelqu'un qui l'entraîne au niveau de la vision, etc. Comment toi tu arrives à goupiller les conseils et tout ce que tu lui apportes avec ces personnes ? Vous travaillez vraiment en équipe, vous communiquez beaucoup, c'est vraiment des rôles complètement différents et vous n'avez pas de lien entre vous.

  • Speaker #1

    C'est justement là où... Ça fait partie aussi de mes tâches, c'est que chacun reste dans son couloir. C'est-à-dire que ce sont des gens qui interviennent auprès de Johann, qui apportent un plus à Johann dans ses besoins. On les a entendus, on a trouvé des personnes qui peuvent l'aider sur certaines choses, que ce soit le mental, la vision, et qui apportent des trucs. Gérer ça, ce n'est pas compliqué, on parle beaucoup entre nous, mais par contre, je tiens à ce que chacun reste dans son couloir. Celui qui va faire les yeux, il va pas faire du physique. Celui qui ne va pas faire du physique, il va faire les yeux. Chacun a son couloir, chacun a son rôle. Le rôle de Johan, c'est piloter. Mon rôle, c'est de la cité. Romain, qui s'occupe de la neurovision, il s'occupe de la neurovision. Alex, le kiné. Voilà, Guillaume, chacun son rôle. Et pour la pré-parentale, on a Greg Malet, un ancien athlète haut niveau, qui est dans la natation. J'essaie de tenir, enfin j'essaie, on essaie chacun de se tenir dans notre couloir et pour que chacun apporte un maximum dans ce... Moi je ne vais pas, je ne suis pas par part de l'acteur physique, je ne suis pas en boulot, je ne touche pas. Et après on parle beaucoup entre nous, on est soudés, on arrive à être vraiment en cohésion et tout, et c'est là où il faut tenir aussi, parce qu'avec les années, on a tendance à se relâcher un petit peu, c'est là où il faut tenir un peu cette pression et dire, on vient pour un objectif et se tenir, et l'objectif c'est Joanne. Le seul objectif, ce n'est pas nous, ce n'est pas lui, ce n'est pas l'autre, c'est Johan. Johan doit être là et à nous de se tenir, d'apporter chacun notre meilleur, d'être payé, on est payé pour une chose, rester dans le couloir et apporter le mieux pour lui.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça c'est une vision que les gens en général qui suivent les Grands Prix n'ont pas forcément, mais en fait on voit vraiment le pilote, on a l'impression que c'est un sport très individuel, très seul parce que sur la moto c'est lui qui pilote, mais derrière il y a tout un organisme autour de lui.

  • Speaker #1

    Tous les pilotes ont un service technique à l'heure, approprié à eux. C'est à dire que le pilote met en place un bot, un helper, le parrain mental, le parrain physique. C'est tous ces gens qui grouillent autour de lui et qui sont là pour apporter un plus au pilote. Mais après il y a aussi le team. Là nous sommes sur le team LCR Honda, que ce soit Tchekinello, que ce soit Davidé le chef mécanique, ou Abifi le préparateur technique, tout ça. Il y a une cohésion entre tous et le travail est fait en amont pour que lui derrière puisse performer et apporter le meilleur, que lui soit vraiment performant. Il apporte un outil, nous d'abord, notre côté en privé pour lui en premier et l'équipe pour que lui puisse donner un meilleur matériel pour qu'il puisse faire faire derrière. Donc c'est vraiment un gros travail autour d'un pilote. C'est vrai que c'est un pilote qui est en lumière mais il y a toute une équipe derrière. Je ne peux pas exactement dire le nombre comme on est. Nous, on est cinq, si je ne me trompe pas, cinq-six. Une équipe, il va y avoir une dizaine de personnes, à titre vraiment, qui vont se joindre. Et plus le staff, on va dire, avec ce qui se passe des hospitality, tout ça. C'est énorme. Il n'y a qu'un pilote qui est mis en lumière, mais autour il y a beaucoup de personnes qui travaillent pour qu'ils soient en lumière.

  • Speaker #0

    Et est-ce que justement, en parlant du team et de tout ce que ça compose, concernant Johan, c'est un pilote qu'on a vu avoir beaucoup de coéquipiers différents. Il a eu Folger, Siaring, Nakagami, l'année prochaine Chantras. Est-ce que ça a vraiment un impact sur sa saison et sur l'ambiance qu'il peut y avoir dans le team ? Et sur le fonctionnement, le fait de changer de coéquipier comme ça, est-ce que c'est facile de s'y adapter ? Ou est-ce que toi tu trouves que ça ne change pas vraiment ?

  • Speaker #1

    Non, ça ne change pas. On fait notre travail. En fait, on parle d'équipe, comme je viens de le dire, on parle d'équipe, vous savez que souvent il y a deux pilotes. Il y a des échanges. Quand je parle d'équipe, il y a aussi les autres deux pilotes d'usine, du HRC. On s'échange des datas. On passe d'un côté de l'autre pour apporter le mieux à chacun. Il n'y a pas vraiment de... Si, il y a des moments où on peut rire avec, mais il y a des moments où on travaille. On vient de travailler. C'est là où les gens n'arrivent pas à faire... on va dire... le dispo. Parce qu'on vient de travailler. C'est notre boulot, on vient de faire un boulot. Et ton boulot, il est de performer, mais c'est un sport individuel. Comme j'ai dit, il y a du monde autour. Mais le premier ennemi, c'est ton coéquipier dans ton stand, il a la même moto. c'est celui qui a la même haute côtoie. Parce que là, ça se parle parmi les réglages, mais il a le même matériel que toi. Donc ton premier adversaire, c'est ton coéquipier. Donc il y a des échanges jusqu'à un certain point, forcément. Il n'y a pas de secret. Mais Johan a ce contact facile avec les gens. Ce contact facile humain, ce n'est pas une machine. Il a une machine quand il travaille. Par contre, s'il a ce côté humain où il sait faire la part des choses, il a ce contact humain avec les autres. Et ça s'est toujours bien passé avec tous les pilotes qu'on a pu croiser dans sa carrière. C'est plus la scène que la mienne, mais ça s'est toujours super bien parté.

  • Speaker #0

    Là, c'est intéressant de voir, alors évidemment, il y a tout l'aspect médiatique et l'image que les médias vont en donner, mais on a vu Chantrain, en fin d'année dernière, dire qu'il avait vraiment hâte de travailler avec Johan et qu'il avait vraiment hâte d'apprendre de lui. Et on a vu dans les images des tests à Sepang, etc., qu'il se donnait la roue, etc.

  • Speaker #1

    On était parti avant, on était parti il y a... Trois semaines ensemble sur deux jours de roulage à Bourgira. On a roulé avec des CBR pendant que les tests avec Aleix et Kagami sur la MotoGP avaient des tests à faire. Nous on a roulé avec Chantras avec des ADM et des CBR où on a travaillé. Donc là, il avait un peu son rôle de dire, prends ma roue, essaye de travailler. Et je sais qu'il se régale. C'est vraiment un truc de transmettre, c'est ce qu'on avait déjà à l'école, de transmettre aux autres, il a ce truc, il prend le temps de le faire. On a eu le même exemple à Cartagène où on a invité beaucoup de monde, on est allé rouler en décembre, où on a invité beaucoup de pilotes, il prend le temps, on travaille, parce que je rappelle qu'on est là quand même pour travailler, mais ça il sait, il le fait, on travaille sur certaines choses, mais derrière il prend toujours le temps quand même de rouler avec eux, de passer du temps avec eux sur la piste ou dans le boxe. Et c'est la même chose que ce qu'il a fait avec Chandra aussi. On ne l'a pas fait avec Martin parce qu'il avait déjà le niveau qu'il n'avait pas besoin je pense. Mais avec Chantras, c'est un grand plaisir de le faire. Et puis le demandeur. Et puis Johann, un peu le doyen. Dorénavant, il est le doyen du GP. Et il a cette expérience. Et il a une belle image. Et les gens voient, voilà, c'est vrai que ça se passe bien. Il y a un contact avec Chantras qui est super. Il est Thaïlandais donc il est à 200%. Et il est à fond. Il veut apprendre et un gars comme Joan, avec l'expérience qu'il a, il a accès aux ailes à portée et donc il est là à l'écoute. Tant qu'il est derrière, le jour où il sera devant, on arrêtera de dire des choses faciles.

  • Speaker #0

    C'est l'image que tu as Joan. Même que Chantrain en a dégagé dans les images qu'on a pu voir, c'est qu'il avait l'air heureux de travailler avec Joan. Ça fait plaisir à voir et comme tu dis, c'est beau de voir les pilotes plus anciens donner de leur expérience au rookie.

  • Speaker #1

    Il n'a pas de problème avec ça. Il n'a jamais eu le problème de pouvoir transmettre, donner sa façon de voir et de rouler ensemble. Forcément, il a cette expérience avec les années et de dire tu peux faire comme ça, changer comme ça, faire comme ça. Après ça marche, ça peut marcher pour lui comme ça ne peut pas marcher pour d'autres. Mais donner des conseils et de s'impliquer avec d'autres pilotes, il le fait volontiers. Et encore plus avec des jeunes. On l'a fait par l'école, on l'a fait avec des jeunes, qu'on refera. Parce que c'est un truc où on peut apporter à des pilotes français quelque chose, son expérience. Et là, ça se fait à haut niveau avec Chandra, mais il n'a pas de souci par rapport à ça et au contraire, ça y plaît.

  • Speaker #0

    Tu parles de s'impliquer avec d'autres pilotes, c'est ton cas. Tu travailles avec d'autres pilotes, dont Corentin Perrolari, qui était présent l'année dernière avec Honda en FSBK en 600 après un passage en mondial et qui retourne en mondial en 2025. Tu travaillais, il me semble, avec De Cancelis.

  • Speaker #1

    De Cancelis, oui.

  • Speaker #0

    Un peu avec la team du Sud, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, avec l'Aventurne d'Avignon.

  • Speaker #0

    Est-ce que ton rôle avec eux est identique ? Est-ce que tu as le même rôle ou ça diffère vraiment dans le travail ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. On va dire que je suis moins présent dans leur vie privée, forcément, parce qu'ils ont leur vie privée. Quand je dis « privée » , c'est la vie de tous les jours. Mais dès qu'on est dans les entraînements, ils sont impliqués. C'est-à-dire que Johan veut les aider. Les deux, on les avait à l'école. C'est deux jeunes qui sont passés à l'école ZF. Très tôt pour Hugo et Corentin, ils sont deux. C'était dès le début. Corentin est parti, dès qu'il a performé, il est parti sur autre chose. Nous, on était déjà sur notre championnat aussi. Hugo a fait un peu plus longtemps, il est parti en mondial super sport aussi. C'est deux jeunes que nous à l'école on a formé, tous les deux, et qu'on connaît très bien. Chacun a pris son chemin. Nous on avait le nôtre aussi, qui était déjà assez important aussi. Mais on n'a jamais cessé de voir un œil sur eux, de donner un conseil et de venir s'entraîner. Donc c'est vrai que je les amène avec moi sur les entraînements, on a fait avec nous, parce qu'avec Johan et les conseils. Mais je suis moins, on va dire... Mon patron, à la base, c'est Joan. Ma priorité reste Joan. Dès que je peux, avec Corentin, on roule en supermoto, en vitesse, on leur fournit le matériel. Ce sont des gens qu'on a parce qu'ils ont bon esprit, parce que les parents ne sont pas au milieu en train de dire « il faut faire ça, il faut faire ça, fais-le, tu n'as pas besoin de payer, si tu le sais, tu sais ce qu'il faut faire, continue. Tu n'as pas besoin d'être là, ce n'est pas le cas. » Là, ils nous laissent leurs enfants, c'est leurs enfants. Maintenant, ils sont adultes les deux. Moi je suis là pour la remporter un plus. C'est-à-dire notre expérience, que ce soit Johan sur les entraînements ou moi en bord de piste quand on est sur la course.

  • Speaker #0

    Et comment tu arrives à concilier les deux, entre ton planning avec Johan et ton planning avec les garçons ? Comme tu dis, Johan c'est ta priorité, mais il faut réussir à mettre tout ça dans un calendrier.

  • Speaker #1

    Oui, ben… C'est un Tetris ? Ce n'est pas un Tetris. Il y a des priorités, comme je dis, Johan reste la priorité sur les GP et les entraînements. Et dès que… En fait, je vis sur le circuit. Tout simplement et en déplacement. Il n'y a pas plus tard qu'il y a une demi-heure, j'étais avec Honda France pour faire le planning avec Corentin entre mes déplacements GP et mes déplacements sur le supersport et le mondial aussi d'endurance. Parce que Corentin a signé au FCC, donc en pilote d'usine Honda, en endurance avec Alain Teicher comme coéquipier. Et pareil, je vais le suivre. Donc Corentin, ça va être plus technique qu'ils ont la technique. Comme Johan, c'est des gars, c'est des jeunes. qui ont la technique, qui ne sont pas là par hasard. Par contre, c'est sur la préparation de la course, sur l'aspect je reste focus sur mon travail. Je suis là pour travailler. Je suis là, même si c'est un sport, ça reste un travail de vraiment le cadrer là dessus ou je vais être helper aussi, préparer ces affaires comme ça. C'est mon boulot aussi, mais c'est plus le cadrer. Vraiment, parce qu'à leur âge, tu as 25 ans, tu as envie de profiter, d'amuser, tout ça. Sauf que après... Il faut bosser aussi, donc ton énergie, il faut la passer au bon endroit. Et ça, c'est bien d'avoir une personne qui te cadre aussi. Alors je ne suis pas à leur père, attention, je répète chaque fois, je suis juste là pour cadrer les choses, pour que les choses se passent bien et pour que derrière, ils performent et que l'énergie passe sur la piste et pas en dehors.

  • Speaker #0

    Oui, qu'il y ait un repère de stabilité entre guillemets.

  • Speaker #1

    Et par rapport à notre expérience technique aussi, notre bagage qu'on a avec Johan, de leur donner notre bagage, leur faire profiter et d'aborder une course, c'est un tout, ce n'est pas un truc vraiment en particulier. mais c'est un tout aussi.

  • Speaker #0

    Et l'an dernier, Johan a participé aux 8 heures de Suzuka, Corentin participe à l'endurance aussi. Est-ce que toi tu as une implication dans l'endurance ou ce n'est pas du tout le cas ? Est-ce que c'est trop ?

  • Speaker #1

    Ah si, ben là moi j'étais en tant que…

  • Speaker #0

    À part suivre les pilotes du coup comme tu le disais.

  • Speaker #1

    Là j'étais avec Johan donc en tant qu'helper. Comme je lui ai dit, ça reste notre priorité, c'est mon patron.

  • Speaker #0

    Oui mais tu pourrais ne pas aller suivre sur l'endurance pour différentes raisons,

  • Speaker #1

    c'est pour ça. que j'ai fait de l'endurance. Il sait que j'ai de l'expérience là-dedans. On fait les 24 heures, que ce soit le bouldoir, les 4 heures de spa ou du mar. Il sait que j'ai de l'expérience, donc il n'en a pas de l'expérience celui-là de ce côté-là. Gérer ses plannings, gérer l'horaire, gérer la nutrition, ça il n'avait pas d'expérience. L'expérience sur le GP, mais l'endurance n'est pas la même. Il y a quand même 8 heures à tenir, donc ce n'est pas de dire sur la première session, je me mets à bloc et puis derrière je n'assume plus. Donc il sait que j'ai de l'expérience dessus, donc voilà. et couranté, c'est la même chose. En plus, on a les box

  • Speaker #0

    Je reste avec Johan à 100%, mais il y a quand même un œil sur le côté. Ça va, tu as fait ça, tu as vu ça, tu vas avoir un œil avec lui. Parce que, comme je dis encore une fois, je reste avec Johan, je suis à 100%, mais j'ai quand même un œil sur Coco. Les boxs sont toujours à côté. En général, ça ne roule pas en rondasse, ça a la facilité.

  • Speaker #1

    Et puis les pilotes français, on est encore « petits » par rapport aux championnats espagnols, etc. Donc tout le monde se connaît.

  • Speaker #0

    En Espagne aussi ils se connaissent, en Italie aussi, on se connaît tous. Le monde de la moto au niveau...

  • Speaker #1

    Mais du coup, tu as forcément un œil sur les pilotes que tu connais quand tu es dans le bad back. Tu parlais, on revient un peu en arrière sur ton expérience, mais c'est un point qui m'intéresse à travers ton expérience et ton rôle, et ce que tu as pu connaître des jeunes en France, justement, sur l'évolution des pilotes. Tu as travaillé, tu as été instructeur au sein de la ZF, donc une école qui était... qui a été fondée par Laurent Felon et Joanne Zarco. Ton rôle en tant qu'instructeur, qu'est-ce que ça t'a appris, toi, d'un niveau personnel et d'un niveau professionnel ? Est-ce que c'était vraiment différent de ce que tu peux faire maintenant, j'imagine, en termes d'âge ? Mais c'était quoi la petite subtilité de ce rôle au sein de l'école ? C'était quoi ton... Ton travail en soi ?

  • Speaker #0

    J'étais instructeur, c'était moi l'instructeur en tant que breveté. Pour toute école, il faut un brevet pour pouvoir initier. Moi, ce qui me plaisait chez les jeunes, c'est le côté innocence, le plaisir. Vraiment, je me martelais dans la tête qu'il faut vraiment du plaisir. Les parents veulent vraiment que ce soit de la réussite dans le site, mais ils oublient souvent la notion du plaisir. Et après, apporter notre bagage technique en bord de piste, c'est-à-dire travailler avec des plots, travailler avec des décos de couleurs pour dire « Travaille comme ça, comme ça » , leur donner des outils. Mais après, comme je dis souvent, on leur donne des outils. C'est comme Johan, c'est comme Corentin, c'est comme Hugo, on leur donne des outils. Ici, eux, dans la moto, ils n'utilisent pas les outils. Tu peux leur dire ce que tu veux, tu peux tourner pendant 10 heures, c'est à eux aussi de faire le boulot. Et cet échange que j'avais avec les jeunes, parce que ça commençait de 6 ans jusqu'à 14-15 ans, voire plus, où on voit cette évolution. Et je trouvais ça… Déjà, il y avait une confiance réciproque. Après, il y en a toujours qui se détachent plus que d'autres. Donc on essaie de travailler un peu plus avec ceux qui ont le plus besoin pour justement essayer de rattraper d'autres. Ceux qui sont devant, il faut qu'ils restent devant aussi. Donc voilà, c'est un jeu aussi qui se fait. Il y a une notion aussi d'abord comme je dis de plaisir et aussi une façon de dire les choses.

  • Speaker #1

    Un dialogue.

  • Speaker #0

    Voilà un dialogue qui se crée entre nous, une confiance entre nous chaque fois. Et puis je les avais tous à l'affect, je les suis tous. Tous qui sont passés à l'école ZF et il y en a vraiment encore qui roulent beaucoup en Espagne aussi, en championnat de France. J'ai toujours un oeil par rapport aux réseaux. Alors les réseaux, c'est pas mon truc non plus, mais on est obligé d'y passer dans, mais je les suis toujours un peu. J'ai toujours un oeil de regarder tout ça, là j'en crois sur le salon et tout, en disant toujours un petit mot sage, un petit mot. Même s'il y a besoin de conseils, quand j'étais sur la FSBK l'année dernière, ils venaient me voir et je suivrais toujours ces jeunes. Et cette école me tient à cœur parce que ça a créé... C'était une des premières écoles à l'Amprens.

  • Speaker #1

    Il y en a très peu encore maintenant.

  • Speaker #0

    Il y en a encore, il y a un travail qui se crée autour maintenant, mais à l'époque, il y a 10 ans en arrière, il n'y avait pas autant d'écoles que maintenant. Et on avait créé un truc avec tous nos partenaires à cette époque-là. Et c'est vrai que se transmettre, savoir transmettre aussi, il faut avoir la pédagogie pour le faire aussi. Et apparemment, ça s'est passé bien avec moi. Tous les gens avec qui j'ai travaillé, et j'en ai passé quelques-uns, j'ai toujours de très bons contacts avec eux. Quand je les vois encore sur le circuit, je suis obligé de voir les teams, de leur demander si ça va, et s'il y a quelque chose qui ne va pas, ils n'hésitent pas à venir me voir, même si je ne travaille plus avec eux. Ils travaillent dans d'autres teams, ils ont des préparateurs physiques, ils ont des préparateurs techniques, ils ont des coachs. Il y a un lien. Il y a ce lien, parce qu'ils ont commencé ensemble, et je pense qu'il y a ce lien qui s'est créé. autant avec eux que les parents, c'est la même chose avec les parents. Et c'est vrai que d'avoir transmis tout ça à ces jeunes, que ce soit moi ou Joanne, on a cette fierté d'avoir créé quelque chose, d'avoir inculqué notre passion et d'avoir transmis à certains notre passion, qui est leur passion et j'espère pour certains, on le remercie.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est quelque chose à l'avenir quand Johan décidera de raccrocher le cuir le plus tard possible, on l'espère, pour le spectacle français moto ? Est-ce que c'est un truc que vous avez envie de relancer, qui toi te tiendrait à cœur ?

  • Speaker #0

    On en a parlé déjà, parce que forcément on est plus près de la fin que du début pour être réaliste. On a plus ou moins parlé, on ne s'étend pas trop sur le sujet. Je ne sais pas si... Moi je pense que je continuerai, parce que je pense que c'est un truc qui me correspond, qui me tient, qui me plaît. Donc je pense que je continuerai sous quelle forme, je ne sais pas encore. Créer une école, assister des gamins, repérer des gamins. Je travaille beaucoup avec Claude Michy, avec lui. On essaie de repérer des gamins, on peut aider des jeunes, faire former derrière. Je n'ai pas trop le temps, parce que j'ai déjà un planning assez chargé. Mais j'ai toujours un œil sur les Français, forcément. Et par la suite, je ne sais pas. Je pense que oui. Je pense que oui, quand même, je continuerai à essayer d'aider certains jeunes. Après recréer une école avec Joan, je ne sais pas. Je ne sais pas. Il aimerait couper quand même aussi au bout d'un moment, faire d'autres activités, parce qu'il a d'autres passions aussi. Je ne sais pas, je ne peux pas dire oui, non, peut-être.

  • Speaker #1

    C'est une petite graine dans la tête.

  • Speaker #0

    Ça reste dans la sienne comme dans la mienne. Il y aura toujours, je pense, un contact avec la moto, forcément. Mais est-ce que lui s'impliquera pour aller vraiment créer quelque chose comme on a pu le faire avec AZF ? Je ne sais pas. Moi, possible. Lui, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Surtout qu'en plus, en tout cas dans la nouvelle génération de pilotes, il y a quand même des pilotes que tu connais puisque tu les as côtoyés par exemple à Cartagène avec David Da Costa, Enzo Bellon. Ce sont des pilotes qui… ont un long avenir devant eux et qui ont besoin de gens avec ton expérience en plus de ça, de conseils. Est-ce que tu penses, puisqu'on voit, tu disais, ça commence à se créer les académies en France, les écoles de pilotage, mais il y en a encore très peu. On voit beaucoup les pilotes français partir en Espagne. Est-ce que tu penses que c'est une nécessité aujourd'hui quand on veut passer dans le mondial ou même pas forcément puisqu'on a des personnes qui sont FSBK qui ont roulé comme Loïc Harbel beaucoup en Espagne. Est-ce que tu penses que c'est un besoin aujourd'hui par rapport aux moyens qu'on a en France de... passer par l'Espagne ou avec les moyens qu'on a nous avec ce que met en place la FEDE etc. On peut aujourd'hui accéder à des championnats aussi grands ?

  • Speaker #0

    Pour moi, je pense que l'Espagne reste quand même le pays où, par les conditions forcément, les circuits ouverts un peu partout, les zones de facilité de roulage qu'on n'a pas en France. Avec les intempéries qu'on a en France, les hivers, si on roule tous en Espagne, ce n'est pas pour rien, c'est que le temps est le circuit. qui sont ouverts par rapport à la France où on a un peu plus de restrictions niveau température, circuit, tout ça. Donc passer par l'Espagne, je pense qu'on n'a pas le choix. De nos jours, on n'a plus le choix. On n'a pas le choix, c'est que tout le monde va là-bas parce qu'il y a cette facilité de circuit, de temps qu'on n'a pas sur les autres pays d'Europe.

  • Speaker #1

    C'est sûr que si tu veux rouler à Carole en univers ça va être compliqué.

  • Speaker #0

    Tu peux rouler, combien de temps, je ne sais pas, mais dans des bonnes conditions, je ne crois pas. Donc c'est juste... Une question aussi pour ça, ils ont beaucoup d'écoles, ils ont beaucoup de circuits, ils ont beaucoup de facilités au niveau de circuit. Ils ont pas mal d'avantages de ce côté-là. Je ne dis pas qu'ils ont tout parfait, attention. Je dis qu'ils ont la facilité technique et température, temps et circuit ouvert un peu partout, ce qu'on n'a pas en France. Passer sur un circuit, sur des championnats espagnols, je pense qu'aussi, parce qu'il y a aussi cette facilité que là tout le monde va s'entraîner là-bas, tout le monde connaît et qu'il y a un peu plus de rivalité, on va dire qu'en France. Pour moi, le championnat de France est très très bon. Que ce soit en matière de petites catégories comme les grosses catégories, il y a un niveau qui est pour moi assez important. Je vois à peu près ce qui se passe aussi en Espagne, parce que j'y ai travaillé aussi. Il n'est pas assez mis en valeur. Malheureusement, on a assez de gens qui viennent s'investir. Les temps sont durs pour tout le monde. Je pense qu'il n'est pas assez mis en visibilité. C'est dommage. Parce que je pense que le championnat, moi, il n'a rien lié au championnat de l'Espagne. Franchement, il y a un très haut niveau. Et comme il y a un vivier plus important en Espagne, où il y a cette facilité, comme je l'ai dit au début, de circuit de temps et tout ça, tout le monde va rouler là-bas. Donc le niveau est quand même beaucoup plus important là-bas. Donc on est obligé de passer par là. Pour se mesurer aux autres, pour savoir si les gens parlaient, il n'y a pas plus tard qu'il y a un petit moment avec un petit jeune dans le salon. ou ils voulaient de suite passer en 600 alors qu'ils ne maitrisent pas une moto. Tu te dis reste dans ta catégorie, fais le championnat de France qui a déjà un bon niveau, gagne le championnat de France, fais des piges en Espagne pour voir ce que ça donne par rapport à ton niveau et ce que tu as travaillé. Tu as un certain niveau, tu sais qu'en France ça va donner ce niveau. et tu vas être dans un autre niveau parce que le niveau va te mener vers le haut. Ne bouclier pas les étapes. Et l'étape d'Espagne, elle est importante parce qu'il y a tous ces gens de l'Europe qui vont rouler là-bas et qui, justement, augmentent le niveau. Donc, pour moi, l'Espagne, on est obligé d'y passer pour l'instant. À ce jour, on est obligé. Et il n'y a pas de championnat équivalent en Europe, mais ça reste toujours. Si en Italie, en plein sud, ils font des circuits avec Pendeco, peut-être qu'on aura, au bout d'un certain temps, l'Italie aussi. parce qu'ils ont aussi cette passion. Mais oui l'Espagne c'est un point incontournable et puis il y a tous les investisseurs qui sont là-bas aussi. Ils ont la sensation que nous en France, on n'a pas cette culture, on va dire, sport mécanique.

  • Speaker #1

    Pour l'instant ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, on essaie de la changer. Comme on a dit, il y a Claude Michy qui fait un maximum. La passion, liée. Parce que ça fait combien d'années qu'il fait les records d'affluence au Grand Prix de France ? Ça fait 3-4 ans je crois d'affilée qu'il fait les records d'affluence sur tous les GP. Donc ça veut bien dire qu'à la France il y a des passionnés aussi. Mais il n'y a pas d'investisseurs comme l'Espagne qui facilitent l'explosion des jeunes.

  • Speaker #1

    Oui parce qu'on a d'autres sports qui sont très français, qui sont plus mis en valeur. Et justement sur l'explosion du sport, l'année dernière on a vu l'apparition, et ton point de vue m'intéresse sur ce championnat. On a vu l'apparition du championnat mondial féminin de vitesse qui a été mis en place. Quel regard tu portes là-dessus ? Est-ce que pour toi, c'est pertinent de créer ce championnat et pas de créer un championnat, enfin de créer plutôt d'intégrer les femmes au championnat qui existe déjà ?

  • Speaker #0

    Je pense que la question, c'est déjà bon à elle qu'il faut la poser, pas à moi. Ça,

  • Speaker #1

    j'ai déjà posé. J'ai eu la chance de rencontrer Justine et Émilie qui avaient un...

  • Speaker #0

    Je pense que c'est un... Après, je peux me tromper. Je discute avec certaines. Le seul avec qui j'ai discuté, elles ont tous le même discours. On est là pour se comparer aux hommes, on n'est pas là pour se comparer aux femmes. On n'est pas là pour avoir un championnat que pour nous, on est là parce qu'on veut prouver que nous aussi on a notre place. Ce qui ne me plaît pas, c'est de devoir prouver déjà. Pourquoi tu n'aurais pas ta place ? Si elle se donne le moyen et qu'elle a les compétences techniques, pourquoi prouver ? J'ai l'impression que le côté féminin doit toujours prouver. que leur présence, leur... La légitimité d'être là. Ça leur plaît cette passion. Un mec qui a vu faire de la danse, il n'a pas prouvé qu'il faut qu'il soit là parce que c'est un mec qui doit faire de la danse. Pourquoi en moto ? C'est des sports masculins, forcément assez machos. Et là, on en a encore parlé de ces choses, de dire est-ce qu'on a l'égitimité de courir avec des hommes, des femmes ? Pourquoi pas ? Alors faire un championnat, c'est bien, mais c'est les mettre dans une case aussi. Vous avez le droit de courir, mais entre vous. Alors que je pense que si tu poses la question, je ne sais pas combien ils sont, en gris, il y a 30 ou je ne sais pas, je pense que les trois quarts vont te dire une chose, nous on veut courir avec les mecs, parce qu'on veut être avec les mecs, et parce qu'on peut avoir le même niveau que les mecs.

  • Speaker #1

    Ce que fait Adna Karasko en 2025, on a eu remporté le prix.

  • Speaker #0

    Elle est partie sur ce championnat parce qu'il fallait qu'ils soient mis en valeur, et je pense que la Dona a fait pour que ça mette en valeur que ce soit elle, et voilà, qu'elle roule là-dedans. Je pense que tu donnes le choix et trois quarts vont te dire la même chose. Est-ce que tu préfères faire une course avec des mecs ou un jambonat casé où il n'y a que des nanas ? Je pense qu'on a ta réponse.

  • Speaker #1

    La question est assez claire.

  • Speaker #0

    C'est mon avis.

  • Speaker #1

    Mais justement, c'est ton avis que je voulais, c'est pour ça que je te pose la question. Comment, pour en revenir à ton rôle, comment on décide, comment tu gères ta vie de famille et à quel moment on se dit, je mets toute ma vie de côté en soi ? pour la moto, pour un pilote. En fait, tu mets ta vie de côté pour quelqu'un d'autre que toi. À quel moment tu prends cette décision et quel moment tu rentres dans cette habitude, cette normalité ? C'est un choix que tu fais, mais à quel moment tu te dis OK, c'est ça que j'ai envie de faire et ma vie, ma vie de famille, ma vie, je vais la gérer autrement que la normalité, entre guillemets ?

  • Speaker #0

    La réponse va être simple, c'est que t'as pas de vie de famille.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des enfants ?

  • Speaker #0

    J'ai deux enfants qui ont 21 ans et 19 ans. Ma fille est encore dans les études, mon fils est dans la véhicule. Je leur ai toujours inculqué de trouver un travail passion comme je le fais moi. De vivre leur passion et de pouvoir en vivre. Il n'y a rien de plus beau dans la vie, je pense, que quand tu travailles de ta passion. Mon fils est plus dans la musique. Il a fait de la moto, il est à l'école. Il a fait de la moto, ça n'a plus, mais à un moment, il a choisi. C'est de la musique, il est musicien. Il travaille d'ingénieur du son, il travaille dedans, donc il se fait plaisir. Ma fille est plus un télé-hall, elle est plus un architecte. Elle fait des études d'architecte et ça lui plaît la construction et tout ça. Et je les pousse à faire ce qu'ils ont envie eux, déjà. Ce qu'ils ont envie eux et je pousse. J'ai jamais, malheureusement comme beaucoup de parents, passé ma passion à travers mes enfants. Comme le font beaucoup, ils disent « moi je n'ai pas réussi, mais mon fils va réussir, je vais tout faire » . Donc, il a voulu essayer, ma fille a essayé aussi, elle était à l'école, et puis oui, elle a essayé, ça leur a plu, le risque a un peu continué, elle a fait un peu du promo sport en 400, après forcément les études étaient prioritaires, et ils font ce qu'ils veulent. Malheureusement, ma femme, on s'est séparés pour différentes raisons, mais pas pour cette raison. Parce qu'elle m'avait connu là-dedans, j'étais déjà là-dedans, j'étais en compétition, j'avais une autre ruine, c'était encore différent, on va connaître des normes, on s'est séparés pour d'autres raisons Mais quand tu vis là-dedans, tu dois mettre la côte. Je vois mes enfants, on s'appelle régulièrement, on se voit tous là. Je ne vais pas couper les ponts, forcément. Mais on n'a plus de vie de famille. On n'a pas de vie de famille. C'est surtout avec le rythme que j'ai moi. Les autres, en plus, c'est une joie. Après, si j'avais une vie de famille, je ferais tout ce que je fais avec les autres pilotes. Peut-être que je ne le ferais pas aussi. Peut-être que je ne ferais que joindre. Je me concentrerais du temps à ma famille, forcément. Malheureusement, ma famille, mes enfants sont grands et je suis toujours là, mais ils n'ont pas besoin de moi. Ils sont autonomes et ils se débrouillent. Mais concilier une vie de famille avec la vie que j'ai, ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Mais ils ont l'image de quelqu'un qui vit de sa passion et ça, et quelqu'un qui n'est pas nourri.

  • Speaker #0

    Et le truc aussi, bien sûr, quand tu vois leur père, ben, je suis en train de parler à la télé parce que je suis très rarement à la télé, ce n'est pas mon kiff, donc je fuis plutôt les caméras. Mais ils sont bien sûr fiers de dire que mon papa travaillait pour Joan et qu'il fait le tour du monde. Donc bien sûr qu'ils aiment et kiffent et moi je kiffe ce qu'ils font. Je suis fier de ce qu'ils sont devenus et de ce qu'ils font. Et je suis toujours là pour prendre des nouvelles forcément, aux uns que l'autre et de les aider financièrement quand ils en ont besoin. On est là pour ça aussi. Comme je l'ai dit, moi j'ai fait ma vie. On leur tient la main jusqu'à un certain temps et après c'est à eux de faire la vie aussi. On essaie de les mettre dans des rails. Et après, c'est à eux de faire leur chemin. Mais on ne coupe pas les ponts. Et je suis toujours là. Après, comme je te dis, si j'avais une éphama avec mes enfants à la maison, est-ce que j'aurais cette vie ? Je ne pense pas. Il faut être réaliste. J'aurais dit oui à Johan, j'aurais continué à Johan. Mais je n'aurais peut-être pas dit oui à Coco ou à Hugo. J'aurais gardé quand même ma vie de famille un petit peu. C'est-à-dire que quand je vais à l'ÉGP, je puisse m'opposer un peu à ma famille. Là, ce n'est pas le cas. Ma priorité reste Johan. et Hugo Corentin.

  • Speaker #1

    Et pour finir cette anecdote, tu parles du fait de kiffer ce que tu fais. C'est quoi l'anecdote dans ton parcours, dans ta carrière, que ce soit en Grand Prix ou dans un autre championnat d'ailleurs, que tu garderas en tête, qui est la plus belle anecdote ou une anecdote que vraiment, si on te dit c'est quoi le truc que tu retiens de tout ça, tu aurais envie de raconter ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y en aurait trop. Parce que ce qu'on vit avec Joan, à travers Joan, parce qu'on vit à travers lui, à travers ses performances, c'est pas le côté... La compétition que je retiendrai, c'est le côté humain avec Jo. Et ça, il y en a tellement. Je n'ai pas un truc en particulier qui me vient à l'esprit maintenant. Il y a cette confiance, on parle de tout le haut. Mais comme je l'ai déjà rappelé, on est amis avant. Et on vit, on se crée nos souvenirs hors circuit aussi. Et c'est juste le côté humain de Johan qui me plaît. Voilà, c'est mes valeurs. C'est ma façon de voir les choses, c'est ce que je pense avoir impliqué à mes enfants aussi. Être vrai, profiter de l'instant, vivre les instants moins présents et de prendre du plaisir dans tout ce qu'on fait et d'être avare de connaître beaucoup de choses et c'est tout ce que fait Johan en fait. Parce que comme je dis, il ne s'arrête pas qu'à la moto. Une fois qu'il a fait la moto, on passe à autre chose, on fait autre chose. Il va faire plein de choses, il est avare de beaucoup de choses. Il va apprendre encore, même à 34 ans, à apprendre plein de choses et c'est... Pas un côté, donc je pense que ce ne sera pas le côté sportif que je vais parler. C'est le côté humain. C'est le côté humain que je retiens par rapport à ce qu'on vit avec Jo. Ce que je vis à travers lui, parce que je le vis à travers lui forcément. C'est le côté humain que je retiendrai. Et pas un tout en particulier parce qu'il y en a tellement. Et je les vis à fond. Je les kiffe tous. Et lui, il les kiffe aussi, je pense. Sinon, ça ne ferait pas tant d'années qu'on serait ensemble.

  • Speaker #1

    J'avais préparé, en préparant cette interview, je me suis un petit peu renseignée sur toi, ta carrière, etc. Et j'ai posé justement la question, parce que j'avais prévu de te poser cette question sur une anecdote en particulier. J'ai posé la question à des personnes qui te connaissent, que tu côtoies dans le paddock. Et il y a une personne qui m'a lâché un petit mot en me disant, tu lui poseras cette question-là. Je n'ai aucune idée de vers quoi ça m'a emmenée. Mais c'est William Joly que tu connais, qui est photographe sur les paddocks et qu'on commence à voir un peu partout, qui m'a dit, quand tu verras Seb... par lui du karaté. Et il m'a dit, pose-lui cette question, tu verras ce qui te répond.

  • Speaker #0

    Je l'attends toujours avec les gants, il vient quand il veut.

  • Speaker #1

    J'espère qu'il écoutera ça pour le savoir.

  • Speaker #0

    En fait, on s'est branchés parce que je l'ai vu qui faisait ça, il s'était mis à la boxe et moi j'en ai fait pas mal de temps, beaucoup de boxe, de zague. Donc j'ai toujours dit, prends les gants, on joue, on rigole, on s'amuse. Je ne l'ai jamais pris encore, pas pourquoi.

  • Speaker #1

    Vous allez nous faire une pince à Lorenzo dans les pouces.

  • Speaker #0

    Ça fait partie des gens que j'adore, que j'aime bien. Oui, parce que c'est un gars... Simple. Sur le GP, on rencontre beaucoup de monde. Au GP forcément, beaucoup sont là pour les étoiles, les paillettes, tout ça. Et Will, c'est un gars simple, j'aime bien. J'aime bien, comme David, avec qui il travaille beaucoup, avec David Rigondeaux, qui est là depuis des années à faire des photos sur le GP. Ce sont des gens simples, ils sont là, ils vivent leur passion à travers les pilotes, comme nous on le vit à travers les pilotes, comme je l'ai dit. On vit à travers eux. Et Will, il y a toujours ce petit contact, ce petit mot gentil. Depuis que je le connais, je ne l'ai jamais vu faire la gueule. Il a dit « ça peut nous arriver parce qu'on est contrarié par une course, par un truc comme ça » . Lui, il a toujours la banane. Et ça, c'est top, je trouve. Il n'est pas là pour se faire briller. Il est là pour vivre sa passion à travers la photo, à travers ce qu'il fait. C'est un gars qui ne mérite le respect jamais. C'est vrai qu'on se branle tout le temps. On courait hier soir, on était ensemble. On ne peut pas s'empêcher, mais c'est ce que je disais, le côté humain. Il fait partie de notre boulot. Et on a tellement de gens autour, qui sont là pour les paillettes, qui sont là parce que c'est le GP. Comme je l'ai dit tout à l'heure déjà en amont, quand on a arrêté KTM, on se retrouvait tous les deux à Avignon à discuter de ce qu'on fait maintenant. Là, il n'y avait pas grand-chose de téléphone, mais ça en est moins.

  • Speaker #1

    Maintenant, avec l'expérience, vous savez vers qui vous tourner.

  • Speaker #0

    Il y a des gens vrais avec qui ça passe. On ne va pas dire faux, je ne peux pas dire le mot, ce n'est pas ça, mais qui sont là pour d'autres raisons. On est là, on prend et voilà.

  • Speaker #1

    Et pour finir cette interview, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour la suite, toi, en tant que personne et dans ce qui t'attend dans les mois, les années à venir ? En dehors d'un titre pour Johan qu'on espère vraiment tous.

  • Speaker #0

    Je me souhaitais de me lever en forme demain matin, ça m'ira déjà.

  • Speaker #1

    Ce sera pas mal avec de la voix encore pour finir ce salon du temps.

  • Speaker #0

    Voilà, parce que ça fait quatre jours que je parle à beaucoup de monde et qui est agréable aussi parce que forcément les gens voient la sympathie qu'ils ont pour Joan. Donc forcément ils parlent de Joan parce que je suis là pour représenter Joan. Mais ouais, c'est de pouvoir kiffer encore longtemps tout ce que je fais et de pouvoir continuer à aider, à transmettre. Ça m'ira et de rester en forme le plus tard possible, que ce soit pour lui comme pour moi. et de pouvoir performer encore longtemps pour lui et de pouvoir donner, apporter ce que je peux apporter à lui, comme à Corentin, comme à Hugo, comme à d'autres, si je peux, encore longtemps, et de vivre ma passion encore longtemps, jusqu'au bout, j'espère.

  • Speaker #1

    J'espère pour toi aussi. Merci beaucoup d'avoir pris le temps de venir à mon micro et d'avoir partagé ton expérience et ta carrière qui est très riche avec nous. Moi, je te souhaite le meilleur en tout cas et je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup et merci d'avoir accordé ce temps. Sympa, merci à tous. Merci

Description

Salut à toutes et à tous,


On retrouve Ophélie pour un entretien avec Sébastien Moreno enregistré durant le salon du 2 roues de Lyon.

Sebastien est, depuis de nombreuses années l'assistant technique et ami de Johann Zarco.


Dans cet entretien, il revient sur sa découverte de la moto, ses débuts au sein de la structure ZF Grand Prix, et son rôle d’accompagnant auprès des pilotes dans divers championnats : des Grands Prix avec Johann Zarco, à l’endurance aux côtés de Corentin Perolari, en passant par le championnat d’Espagne avec Hugo De Cancellis.

Il partage avec nous sa vision du sport, l’importance de son rôle au sein d’un team, son quotidien sur les circuits, ainsi que l’impact que le sport moto a eu – et continue d’avoir – dans sa vie.

On évoque aussi les nouveaux championnats, l’intérêt d’aller rouler en Espagne, mais également ses projets d’avenir, tant pour lui que pour les pilotes qu’il accompagne.


Vous pouvez retrouver Sébastien Moreno sur Instagram.

Bonne écoute


Twitter: @cqep_pod

Discord: https://discord.gg/eAG5xem

Générique : “Road trip” by Scott Holmes http://freemusicarchive.org/music/Scott_Holmes

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de C'est qui en Pôle. Aujourd'hui pour un épisode hors série, on reçoit Sébastien Moreno, qui est l'assistant technique de Johan Zarco depuis très longtemps. Bonjour Sébastien.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux te présenter un petit peu s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors, Seb Moreno. Je suis assistant de Johan en temps complet depuis 4 ans, 5 ans à peu près. Et on s'est connu dès le début de la colle ZF Grand Prix. Donc la structure... Pour que Laurent, selon son ancien manager, coach, qui le suivait de partout, monte. Et moi, en ayant mes brevets, étant déjà dans la formation, j'ai commencé à travailler chez eux dès 2014-2015. Et jusqu'à la perte de Covid, j'ai travaillé avec les deux et la séparation de Laurent, donc j'ai tout connu. Les titres, le bon, le bon, le bon, et la séparation. Et après, depuis le Covid, on a commencé à travailler ensemble avec Johan. Et depuis,

  • Speaker #0

    on ne se lâche plus. Et comment, toi, à titre personnel, tu en es arrivé à la moto ? Est-ce que c'était une passion à la base ? C'est un pur hasard ? Comment tu en es arrivé là ?

  • Speaker #1

    Je n'ai vraiment pas une famille de motards, pas du tout. À part mon oncle qui faisait de la moto, du gros. Et je suis venu par passion, entre potes, plus ado. On a commencé, comme tout le monde, à aller... les cyclos parce que pas encore les scooters à mon époque. Ça a commencé à peine, oui ça a commencé. Et après, par passion, dire vraiment ce qui a fait basculer où je suis rentré dans la compétition, c'est que je faisais beaucoup de route, j'allais déjà très vite sur la route. Et j'ai eu l'opportunité d'essayer le circuit et je suis rentré par une petite porte, on va dire, où j'ai commencé à faire du circuit, mais pour le plaisir. Et après je me suis lancé parce que j'ai eu une opportunité que j'ai pu saisir et j'ai commencé par le promo sport en mille. Je n'ai pas fait les petites catégories 125, 2500, 1500 à l'époque. Et je suis passé directement de la 7,5 pour m'amuser à la mille sur un circuit. Et même la première course, je peux même dire que je suis fier de ça, j'avais fait la pole en mille à Carole, que je ne savais pas du tout. Trop bien ! Et après c'est parti, parce que dès la première année où j'ai commencé à rouler en 1000, j'étais pas dans les meilleurs mais dans les 10-15 et ça m'a permis de faire le boulot les 24 heures très tôt, dès la première année que j'ai commencé la compétition. Et puis après j'ai continué 7-8 ans et après avec l'âge et les blessures qui sont arrivées, je me suis reconverti entre parenthèses dans le coaching. J'ai passé mes brevets, j'ai d'abord travaillé avec les frères Garcia. au 4G pendant un certain temps. Donc j'ai eu beaucoup de coaching et de collègues de travail. Et après, j'ai continué, comme je l'ai dit, avec ZF et je rentre depuis.

  • Speaker #0

    Tu roulais avec qui quand tu roulais en compétition sur le bol d'or, etc. ?

  • Speaker #1

    Une équipe était un Mercedes LTG 57, ça s'appelait. D'accord, ok. Sur des Yamaha. Je ne roulais que pour eux. J'étais beaucoup plus de privé au départ pour le promo sport. Après, j'avais signé avec eux et je roulais avec eux à l'LTG57, qui était basé sur Metz. Et qui n'était pas du tout à côté parce que je suis du sud. Ça s'entend d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Ça fait de la route.

  • Speaker #1

    Mais bon, la route, ça fait partie du jeu. Les avions, les crènes, la route, ça fait partie de notre boulot aussi.

  • Speaker #0

    Donc en fait quand tu as commencé à passer tes brevets, tu as un peu fermé la porte de la compétition pour faire ce que tu fais maintenant. Tu avais déjà un bagage technique, tu avais déjà des places qui t'étaient...

  • Speaker #1

    Oui, on va dire que je ne suis pas arrivé du rang de main comme ça. J'ai quand même fait pendant une dizaine d'années de la compétition. Je vous dis, je n'ai pas gagné des titres énormes, mais j'ai fait ma route. Et j'ai un bagage technique, on va dire comme beaucoup parce qu'on l'a appris seul. Sur le tas, maintenant ça fait quelques années où il y a des écoles où on forme des jeunes, je trouve ça très bien, l'école ZDF en est un bel exemple, qui n'existait pas avant. On n'avait pas de coach comme ça, c'est maintenant, tout le monde a son coach mental, son préparateur physique, son assistant technique, tout ça. La tendance est devenue commune mais à notre époque il n'y en avait pas. C'était un peu...

  • Speaker #0

    C'était très minimisé à l'époque.

  • Speaker #1

    On mettait de l'essence, des pneus et on roulait. On ne se posait pas la question, il fallait se préparer. Jusque je crois ça, donc forcément l'expérience se la fait seule. Et après j'ai su écouter, apprendre je pense. C'est ce qui fait après qu'on se fait un débagage et qu'après on peut continuer. Et puis la passion fait que tu avances dans ton truc. Tu fais vivre ta passion.

  • Speaker #0

    pouvoir en vivre après comme c'est le cas maintenant il y a rien de plus beau dans la vie aujourd'hui dans ton rôle comme on disait t'es assistant technique de johan zarco mais pas que tu travailles avec d'autres pilotes comme corentin perrolari est ce que tu peux nous présenter un peu ton rôle au quotidien parce que assistant technique ça peut englober beaucoup de choses j'avais lu que tu t'occupais autant des déplacements de johan que de sa maison et de C'est son jardin, donc en fait c'est... Ça arrive pour les gens qui ne connaissent pas ton travail.

  • Speaker #1

    En fait, depuis l'école, on travaillait ensemble. On travaillait tous les deux en technique au bord de piste avec les gamins, on a formé, à faire de la formation et de suite, ça a collé entre nous. Ça a juste matché tout ça, avec Laurent au milieu. Et après, mon gros rôle, il a été d'abord au départ, quand il s'est retrouvé plus ou moins seul avec Romain Guyot, qui était son préparateur physique à l'époque. Quand il s'est séparé de Laurent, il s'est retrouvé plus ou moins seul. Parce que quand vous êtes sommet, vous avez beaucoup de monde, et quand vous êtes au plus bas, il y a vraiment de monde. Et on a toujours gardé ce contact humain entre nous, sachant que je gérais quand même déjà des jeunes, les techniques pour les motos et tout. Donc il m'a demandé de m'occuper de ses motos d'entraînement. Donc c'était les préparations, alors que je ne suis pas un mécano à la base. Je connais le B.A.B.A, je ne suis pas du mécano, je répète souvent que je ne suis pas le mécano de Johan, je suis son assistant, mais je ne suis pas son mécano. Après, je sais faire les bases. de changer les roues, les pneus, les paquets, l'essence, ce qu'on fait sur les entraînements. Donc je prépare les motos, les acheminements, tout ce qui se passe autour, c'est-à-dire la logistique, l'essence, les pneus, les combinaisons, les casques. Donc je suis en contact direct avec nos partenaires, sur Shark, Furigan, récemment Format pour les bottes, avec Honda France, avec qui on travaille, qui nous prête des motos, avec Checkin'Elo qui nous prête des motos aussi, enfin tous les partenaires qu'on peut avoir autour. C'est moi qui suis en contact direct avec eux pour avoir toutes ces pièces pour que lui il ait qu'une chose à penser c'est rouler. C'est à dire qu'on se dit on va rouler à tel endroit, je réserve le circuit, je réserve l'hôtel, lui il s'occupe de son voyage, lui il est en Andorre maintenant, moi en OV. Donc on s'organise comme ça et on se retrouve sur le circuit, que ce soit pour les entraînements comme pour les GP.

  • Speaker #0

    Pour les GP c'est vous qui gérez, c'est pas le team qui gère ?

  • Speaker #1

    Pour les GP par contre oui, moi je gère ce côté training. Et après pour les GP, on a des personnes qui s'occupent de ça pour les voyages, tout ça c'est eux qui gèrent. Moi je fais que le lien avec le team, notre équipe de JZ5, les gens qui travaillent autour de lui. Quand c'est autour dans l'Europe, on peut le faire en camion, donc je prends mon camion et je gère tout le monde, et on se rejoint sur le circuit, c'est plus facile, c'est pour être en cohésion du groupe, qu'on soit tous ensemble, et qu'on ne soit pas chacun de notre côté à se gérer. On essaie de faire un chat groupé pour tout le monde. Pour la maison, c'est vrai qu'on habite ensemble à côté. On a deux maisons à côté. On a un ex, on a sa maison et la mienne à côté. C'est vrai que forcément quand je suis à la maison, comme il n'est plus là et qu'il est dans le nord maintenant, on a des locataires à côté. Donc je gère un peu le terrain, tout ce qui se passe autour de la maison, je le gère moi. C'est pour ça que c'est le Canada qui avait sorti ça sur le dernier Team Zarco. et qui avait sorti que je m'occupais de tout et tout le monde m'a dit tu veux le garder ? Ben oui, tu le fais chez toi, moi je le fais chez moi, chez lui aussi. Donc je m'occupe de la maison aussi. En fait,

  • Speaker #0

    tu as vraiment un rôle de lui enlever toute charge mentale qui n'est pas être au sommet. Voilà,

  • Speaker #1

    tout ce qui est à côté, on va dire, qui peut lui l'occuper et qu'il aime aussi faire parce qu'il est indépendant, il est autonome, il n'y a pas de souci, je ne suis pas son père comme je dis souvent. Il est assez autonome, il se débrouille sur beaucoup de choses. Mais il y a des choses que je peux faire, ça le soulage. Et au moins, je suis là pour ça. Donc plus je le soulage pour certaines choses, extérieures on va dire aussi, pas que dans la compétition extérieure, plus il a à penser à quelque chose, lui, à performer derrière et s'occuper de ce que lui, il a à faire, son travail de pilote.

  • Speaker #0

    Oui, l'avantage, c'est qu'avec le lien de confiance que vous avez, si c'est toi qui est en bord de piste, qu'il panote, etc. Il sait que le regard que tu vas lui donner sera complètement objectif et tu as le recul. de son travail aussi sur la peuse.

  • Speaker #1

    Tout à fait, il a cette confiance entre nous, donc c'est vrai qu'on peut parler de tout, que ce soit moto ou autre chose, de la vie privée comme de tout, parce qu'on est tellement, depuis le temps qu'on est ensemble, donc on se connaît un peu sur beaucoup de choses. Et c'est vrai qu'il a cette confiance où... Partager parce que ce que je peux dire il écoute, ce que lui peut dire je l'écoute et c'est savoir écouter aussi des besoins qu'il a et qu'il a besoin aussi et d'avoir quelqu'un de confiance à côté de lui qui s'occupe des choses qui des fois, les choses courantes dans la vie ou que ce soit pour la moto, il faut penser à l'essence, il faut penser aux pneus, il faut penser à ça, il n'a pas besoin, je suis là pour ça, c'est mon boulot. C'est vrai qu'on dit assistant technique parce qu'il n'y a pas vraiment... Un titre, je n'ai pas une feuille de poste pour me dire ça. J'ai une multitude de cartes qui fait que je fais, comme tu l'as dit, pour gérer tout ce qui est autour pour que lui soit vraiment...

  • Speaker #0

    Tu es son deuxième cerveau en fait.

  • Speaker #1

    Non, parce qu'il a un gros cerveau quand même. Je peux promettre qu'il a un très très gros cerveau et moi à mon âge je l'ai un peu moins.

  • Speaker #0

    Est-ce que quand tu dis que tu gères les choses, qu'il ne faut pas qu'il le parasite, est-ce que tu as un impact aussi sur la gestion des médias autour de lui ? Est-ce que tu fais un peu une sorte de filtre ?

  • Speaker #1

    Je connais pas mal de monde autour de lui forcément, mais il a aussi cette... Comme je l'ai dit, il est grand, il est assez grand, il le gère assez facilement, bien, et il sait que s'il y a besoin de le gérer sur ce côté-là, je le fais, il me refait le bébé et à ce moment-là, je m'en occupe, mais il le gère assez grand, il est assez autonome là-dessus. On filtre certaines choses forcément, parce que je suis un peu plus au contact avec les gens que lui, il est un peu plus retiré, moi je suis un peu plus au contact comme là. là où on est en salon, où je rencontre beaucoup de monde, où on me demande de poser des questions, où je dis oui, où je dis non, selon notre timing et selon nos besoins. Mais en général, tout ce qui est médias, tout ça, il le gère assez bien. Il y a aussi l'agent qui le gère aussi, on le gère ensemble. En fait, on a un agent depuis un certain temps qui nous a fait énormément de bien par rapport à ça et qui gère beaucoup de choses de notre côté, Guillaume Valado. et qui s'occupe de beaucoup de choses aussi. Et souvent, on travaille en bilan tous les deux. Savoir par rapport à mon expérience aussi depuis le temps avec lui et lui, son côté pro où il faut rester dans les clous. Et donc, ça se complète bien avec un accord avec Johan. Quoi qu'on fasse, en général, on a ce trio qui tourne pas mal.

  • Speaker #0

    Et dans ce rôle que tu as qui paraît un peu, je pense pour les gens qui vont écouter, qui suivent les Grands Prix et les pilotes, c'est un peu un rôle. rêver parfois pour certains. Est-ce que tu as un peu parfois le sale boulot de devoir justement vraiment être filtre dans les conflits de toi et de cette personne qui va aller dire non ça fonctionne pas comme ça à la place de Johan pour pas que lui entre au conflit ?

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est quelqu'un déjà qui n'aime pas le conflit donc moi c'est un truc qui me dérange pas c'est à dire que je suis quelqu'un qui je saurais dire non, il sait pas dire non et faire plaisir à tout le monde. C'est son côté. Moi, le mien, il est aussi de dire non, parfois. De savoir dire non. Et de dire non, on ne veut pas faire ça, non, il ne faut pas le faire comme ça. C'est mon côté. Il n'y a pas que des bons côtés dans le boulot. Alors, tout le monde dit, vous avez le boulot rêvé, les voyages, tout ça. Ça, un beau côté, on regarde. Mais il y a aussi des bons côtés. On ne se plaint pas. Moi, je ne me suis jamais plaint de mon boulot. Au contraire, je le vis à 200%. Je vis l'instant à fond. et même s'il y a des accouters qui ne sont pas forcément agréables. Je ne le considère pas comme désagréable. J'essaie de le positiver sur le truc et de m'en servir après pour le reste.

  • Speaker #0

    Ça fait partie de ton taf.

  • Speaker #1

    Ça fait partie de mon taf de dire non, savoir dire non. Ce n'est pas dire méchant ou dire non, envoyer quelqu'un bouler ou dire non. Je ne le fais pas. Mais dire non pour telle raison, ils le comprennent et puis voilà, basta. Ça évite que lui, c'est quelqu'un de gentil de base et qui a envie de faire plaisir à tout le monde et de faire profiter de ce qu'il vit. à travers ce qu'il vit, à travers ce qu'il fait, faire rêver les gens, ça y paie, les jeunes, comme les moins jeunes. Et c'est ce qui d'ailleurs fait aussi cette alchimie qu'il y a avec les gens, avec le public, la sympathie qu'il apporte. Mais des fois, il faut savoir dire non, et ça moi je sais le faire. Et ça fait partie du boulot. Mais sans forcément me fâcher, ni taper du poing sur la table.

  • Speaker #0

    Oui, il faut être diplomate dans la façon de faire.

  • Speaker #1

    Des fois un peu moins, des fois un peu plus.

  • Speaker #0

    Ça, ça fait partie des caractères de l'humain.

  • Speaker #1

    Voilà. pour pouvoir naviguer au mobile.

  • Speaker #0

    Et sur les Grands Prix, toi, avec ton rôle, est-ce que tu te déplaces sur toutes les dates ou tu fais qu'une partie du...

  • Speaker #1

    Jusqu'à maintenant, j'avais certaines dates, parce que quand on roule beaucoup entre les GP, dans l'entraînement, c'est là où, donc moi, il faut que je puisse préparer les motos, aller marcher sur les circuits, où on se rejoint. Donc des fois, selon où c'est, je ne peux pas y aller, je ne peux pas aller sur les GP. Donc je ne faisais pas tous les GP. Et là, on a remédié un petit truc et on veut changer un peu. de façon à fonctionner et là à partir de cette année, à partir de Gérès, je suivrai Joan en tant qu'helper, je serai encore plus près de lui sur les GP. Jusqu'à maintenant, j'avais un rôle d'être là pour être là, pour justement soulager, pour les voyages à droite à gauche pour tout le monde et m'occuper, donner un coup de main et tout comme c'est besoin et d'être en bord de piste. Là, je vais être un peu plus à partir de Gérès, avec lui dans les box, pour être un peu plus près de lui et pour gérer tout ce qui est technique autour de lui, les casques, bottes, gants, tout ce qui se passe combiné.

  • Speaker #0

    Le rôle de helper à son tour.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et est-ce que toi, dans ton travail sur les Grands Prix ou même sur les autres courses, mais du coup qui diffèrent des entraînements, est-ce que tu as des rituels, des habitudes spécifiques que tu dois suivre un peu, que tu as l'habitude de faire depuis le temps et qui restent au quotidien ? Non,

  • Speaker #1

    je ne suis pas superstitieux. Non, voilà, je vis le présent. Moi, je vis le présent comme lui d'ailleurs. Il n'y a pas forcément de gestes à part s'accouplir avant de partir pour vraiment se détendre, lui au niveau de la combinaison, lui au niveau de la colonne, se détendre avant de partir. On n'a pas de rituel, on fait ça tel jour, on fait ça tel jour, on fait ça non. Pour le moment, on a des besoins donc on ne peut pas passer à côté certaines choses, forcément. Je ne suis pas superstitieux, il faut passer sur une échelle, je passe sur une échelle. Ça ne me dérange pas, je ne fais pas le détour.

  • Speaker #0

    S'il y a un chat noir, ça va,

  • Speaker #1

    ça ne va pas être un cas de question. Je lui donne à manger s'il faut.

  • Speaker #0

    Et comment ton rôle se goupille avec, puisqu'on a vu que, alors là on est vraiment sur Johan, mais tu travailles avec d'autres pilotes, comment il se goupille avec les nouveaux rôles, comme tu disais, de coach mentaux, on a vu que Johan travaillait beaucoup avec quelqu'un qui l'entraîne au niveau de la vision, etc. Comment toi tu arrives à goupiller les conseils et tout ce que tu lui apportes avec ces personnes ? Vous travaillez vraiment en équipe, vous communiquez beaucoup, c'est vraiment des rôles complètement différents et vous n'avez pas de lien entre vous.

  • Speaker #1

    C'est justement là où... Ça fait partie aussi de mes tâches, c'est que chacun reste dans son couloir. C'est-à-dire que ce sont des gens qui interviennent auprès de Johann, qui apportent un plus à Johann dans ses besoins. On les a entendus, on a trouvé des personnes qui peuvent l'aider sur certaines choses, que ce soit le mental, la vision, et qui apportent des trucs. Gérer ça, ce n'est pas compliqué, on parle beaucoup entre nous, mais par contre, je tiens à ce que chacun reste dans son couloir. Celui qui va faire les yeux, il va pas faire du physique. Celui qui ne va pas faire du physique, il va faire les yeux. Chacun a son couloir, chacun a son rôle. Le rôle de Johan, c'est piloter. Mon rôle, c'est de la cité. Romain, qui s'occupe de la neurovision, il s'occupe de la neurovision. Alex, le kiné. Voilà, Guillaume, chacun son rôle. Et pour la pré-parentale, on a Greg Malet, un ancien athlète haut niveau, qui est dans la natation. J'essaie de tenir, enfin j'essaie, on essaie chacun de se tenir dans notre couloir et pour que chacun apporte un maximum dans ce... Moi je ne vais pas, je ne suis pas par part de l'acteur physique, je ne suis pas en boulot, je ne touche pas. Et après on parle beaucoup entre nous, on est soudés, on arrive à être vraiment en cohésion et tout, et c'est là où il faut tenir aussi, parce qu'avec les années, on a tendance à se relâcher un petit peu, c'est là où il faut tenir un peu cette pression et dire, on vient pour un objectif et se tenir, et l'objectif c'est Joanne. Le seul objectif, ce n'est pas nous, ce n'est pas lui, ce n'est pas l'autre, c'est Johan. Johan doit être là et à nous de se tenir, d'apporter chacun notre meilleur, d'être payé, on est payé pour une chose, rester dans le couloir et apporter le mieux pour lui.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça c'est une vision que les gens en général qui suivent les Grands Prix n'ont pas forcément, mais en fait on voit vraiment le pilote, on a l'impression que c'est un sport très individuel, très seul parce que sur la moto c'est lui qui pilote, mais derrière il y a tout un organisme autour de lui.

  • Speaker #1

    Tous les pilotes ont un service technique à l'heure, approprié à eux. C'est à dire que le pilote met en place un bot, un helper, le parrain mental, le parrain physique. C'est tous ces gens qui grouillent autour de lui et qui sont là pour apporter un plus au pilote. Mais après il y a aussi le team. Là nous sommes sur le team LCR Honda, que ce soit Tchekinello, que ce soit Davidé le chef mécanique, ou Abifi le préparateur technique, tout ça. Il y a une cohésion entre tous et le travail est fait en amont pour que lui derrière puisse performer et apporter le meilleur, que lui soit vraiment performant. Il apporte un outil, nous d'abord, notre côté en privé pour lui en premier et l'équipe pour que lui puisse donner un meilleur matériel pour qu'il puisse faire faire derrière. Donc c'est vraiment un gros travail autour d'un pilote. C'est vrai que c'est un pilote qui est en lumière mais il y a toute une équipe derrière. Je ne peux pas exactement dire le nombre comme on est. Nous, on est cinq, si je ne me trompe pas, cinq-six. Une équipe, il va y avoir une dizaine de personnes, à titre vraiment, qui vont se joindre. Et plus le staff, on va dire, avec ce qui se passe des hospitality, tout ça. C'est énorme. Il n'y a qu'un pilote qui est mis en lumière, mais autour il y a beaucoup de personnes qui travaillent pour qu'ils soient en lumière.

  • Speaker #0

    Et est-ce que justement, en parlant du team et de tout ce que ça compose, concernant Johan, c'est un pilote qu'on a vu avoir beaucoup de coéquipiers différents. Il a eu Folger, Siaring, Nakagami, l'année prochaine Chantras. Est-ce que ça a vraiment un impact sur sa saison et sur l'ambiance qu'il peut y avoir dans le team ? Et sur le fonctionnement, le fait de changer de coéquipier comme ça, est-ce que c'est facile de s'y adapter ? Ou est-ce que toi tu trouves que ça ne change pas vraiment ?

  • Speaker #1

    Non, ça ne change pas. On fait notre travail. En fait, on parle d'équipe, comme je viens de le dire, on parle d'équipe, vous savez que souvent il y a deux pilotes. Il y a des échanges. Quand je parle d'équipe, il y a aussi les autres deux pilotes d'usine, du HRC. On s'échange des datas. On passe d'un côté de l'autre pour apporter le mieux à chacun. Il n'y a pas vraiment de... Si, il y a des moments où on peut rire avec, mais il y a des moments où on travaille. On vient de travailler. C'est là où les gens n'arrivent pas à faire... on va dire... le dispo. Parce qu'on vient de travailler. C'est notre boulot, on vient de faire un boulot. Et ton boulot, il est de performer, mais c'est un sport individuel. Comme j'ai dit, il y a du monde autour. Mais le premier ennemi, c'est ton coéquipier dans ton stand, il a la même moto. c'est celui qui a la même haute côtoie. Parce que là, ça se parle parmi les réglages, mais il a le même matériel que toi. Donc ton premier adversaire, c'est ton coéquipier. Donc il y a des échanges jusqu'à un certain point, forcément. Il n'y a pas de secret. Mais Johan a ce contact facile avec les gens. Ce contact facile humain, ce n'est pas une machine. Il a une machine quand il travaille. Par contre, s'il a ce côté humain où il sait faire la part des choses, il a ce contact humain avec les autres. Et ça s'est toujours bien passé avec tous les pilotes qu'on a pu croiser dans sa carrière. C'est plus la scène que la mienne, mais ça s'est toujours super bien parté.

  • Speaker #0

    Là, c'est intéressant de voir, alors évidemment, il y a tout l'aspect médiatique et l'image que les médias vont en donner, mais on a vu Chantrain, en fin d'année dernière, dire qu'il avait vraiment hâte de travailler avec Johan et qu'il avait vraiment hâte d'apprendre de lui. Et on a vu dans les images des tests à Sepang, etc., qu'il se donnait la roue, etc.

  • Speaker #1

    On était parti avant, on était parti il y a... Trois semaines ensemble sur deux jours de roulage à Bourgira. On a roulé avec des CBR pendant que les tests avec Aleix et Kagami sur la MotoGP avaient des tests à faire. Nous on a roulé avec Chantras avec des ADM et des CBR où on a travaillé. Donc là, il avait un peu son rôle de dire, prends ma roue, essaye de travailler. Et je sais qu'il se régale. C'est vraiment un truc de transmettre, c'est ce qu'on avait déjà à l'école, de transmettre aux autres, il a ce truc, il prend le temps de le faire. On a eu le même exemple à Cartagène où on a invité beaucoup de monde, on est allé rouler en décembre, où on a invité beaucoup de pilotes, il prend le temps, on travaille, parce que je rappelle qu'on est là quand même pour travailler, mais ça il sait, il le fait, on travaille sur certaines choses, mais derrière il prend toujours le temps quand même de rouler avec eux, de passer du temps avec eux sur la piste ou dans le boxe. Et c'est la même chose que ce qu'il a fait avec Chandra aussi. On ne l'a pas fait avec Martin parce qu'il avait déjà le niveau qu'il n'avait pas besoin je pense. Mais avec Chantras, c'est un grand plaisir de le faire. Et puis le demandeur. Et puis Johann, un peu le doyen. Dorénavant, il est le doyen du GP. Et il a cette expérience. Et il a une belle image. Et les gens voient, voilà, c'est vrai que ça se passe bien. Il y a un contact avec Chantras qui est super. Il est Thaïlandais donc il est à 200%. Et il est à fond. Il veut apprendre et un gars comme Joan, avec l'expérience qu'il a, il a accès aux ailes à portée et donc il est là à l'écoute. Tant qu'il est derrière, le jour où il sera devant, on arrêtera de dire des choses faciles.

  • Speaker #0

    C'est l'image que tu as Joan. Même que Chantrain en a dégagé dans les images qu'on a pu voir, c'est qu'il avait l'air heureux de travailler avec Joan. Ça fait plaisir à voir et comme tu dis, c'est beau de voir les pilotes plus anciens donner de leur expérience au rookie.

  • Speaker #1

    Il n'a pas de problème avec ça. Il n'a jamais eu le problème de pouvoir transmettre, donner sa façon de voir et de rouler ensemble. Forcément, il a cette expérience avec les années et de dire tu peux faire comme ça, changer comme ça, faire comme ça. Après ça marche, ça peut marcher pour lui comme ça ne peut pas marcher pour d'autres. Mais donner des conseils et de s'impliquer avec d'autres pilotes, il le fait volontiers. Et encore plus avec des jeunes. On l'a fait par l'école, on l'a fait avec des jeunes, qu'on refera. Parce que c'est un truc où on peut apporter à des pilotes français quelque chose, son expérience. Et là, ça se fait à haut niveau avec Chandra, mais il n'a pas de souci par rapport à ça et au contraire, ça y plaît.

  • Speaker #0

    Tu parles de s'impliquer avec d'autres pilotes, c'est ton cas. Tu travailles avec d'autres pilotes, dont Corentin Perrolari, qui était présent l'année dernière avec Honda en FSBK en 600 après un passage en mondial et qui retourne en mondial en 2025. Tu travaillais, il me semble, avec De Cancelis.

  • Speaker #1

    De Cancelis, oui.

  • Speaker #0

    Un peu avec la team du Sud, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, avec l'Aventurne d'Avignon.

  • Speaker #0

    Est-ce que ton rôle avec eux est identique ? Est-ce que tu as le même rôle ou ça diffère vraiment dans le travail ?

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. On va dire que je suis moins présent dans leur vie privée, forcément, parce qu'ils ont leur vie privée. Quand je dis « privée » , c'est la vie de tous les jours. Mais dès qu'on est dans les entraînements, ils sont impliqués. C'est-à-dire que Johan veut les aider. Les deux, on les avait à l'école. C'est deux jeunes qui sont passés à l'école ZF. Très tôt pour Hugo et Corentin, ils sont deux. C'était dès le début. Corentin est parti, dès qu'il a performé, il est parti sur autre chose. Nous, on était déjà sur notre championnat aussi. Hugo a fait un peu plus longtemps, il est parti en mondial super sport aussi. C'est deux jeunes que nous à l'école on a formé, tous les deux, et qu'on connaît très bien. Chacun a pris son chemin. Nous on avait le nôtre aussi, qui était déjà assez important aussi. Mais on n'a jamais cessé de voir un œil sur eux, de donner un conseil et de venir s'entraîner. Donc c'est vrai que je les amène avec moi sur les entraînements, on a fait avec nous, parce qu'avec Johan et les conseils. Mais je suis moins, on va dire... Mon patron, à la base, c'est Joan. Ma priorité reste Joan. Dès que je peux, avec Corentin, on roule en supermoto, en vitesse, on leur fournit le matériel. Ce sont des gens qu'on a parce qu'ils ont bon esprit, parce que les parents ne sont pas au milieu en train de dire « il faut faire ça, il faut faire ça, fais-le, tu n'as pas besoin de payer, si tu le sais, tu sais ce qu'il faut faire, continue. Tu n'as pas besoin d'être là, ce n'est pas le cas. » Là, ils nous laissent leurs enfants, c'est leurs enfants. Maintenant, ils sont adultes les deux. Moi je suis là pour la remporter un plus. C'est-à-dire notre expérience, que ce soit Johan sur les entraînements ou moi en bord de piste quand on est sur la course.

  • Speaker #0

    Et comment tu arrives à concilier les deux, entre ton planning avec Johan et ton planning avec les garçons ? Comme tu dis, Johan c'est ta priorité, mais il faut réussir à mettre tout ça dans un calendrier.

  • Speaker #1

    Oui, ben… C'est un Tetris ? Ce n'est pas un Tetris. Il y a des priorités, comme je dis, Johan reste la priorité sur les GP et les entraînements. Et dès que… En fait, je vis sur le circuit. Tout simplement et en déplacement. Il n'y a pas plus tard qu'il y a une demi-heure, j'étais avec Honda France pour faire le planning avec Corentin entre mes déplacements GP et mes déplacements sur le supersport et le mondial aussi d'endurance. Parce que Corentin a signé au FCC, donc en pilote d'usine Honda, en endurance avec Alain Teicher comme coéquipier. Et pareil, je vais le suivre. Donc Corentin, ça va être plus technique qu'ils ont la technique. Comme Johan, c'est des gars, c'est des jeunes. qui ont la technique, qui ne sont pas là par hasard. Par contre, c'est sur la préparation de la course, sur l'aspect je reste focus sur mon travail. Je suis là pour travailler. Je suis là, même si c'est un sport, ça reste un travail de vraiment le cadrer là dessus ou je vais être helper aussi, préparer ces affaires comme ça. C'est mon boulot aussi, mais c'est plus le cadrer. Vraiment, parce qu'à leur âge, tu as 25 ans, tu as envie de profiter, d'amuser, tout ça. Sauf que après... Il faut bosser aussi, donc ton énergie, il faut la passer au bon endroit. Et ça, c'est bien d'avoir une personne qui te cadre aussi. Alors je ne suis pas à leur père, attention, je répète chaque fois, je suis juste là pour cadrer les choses, pour que les choses se passent bien et pour que derrière, ils performent et que l'énergie passe sur la piste et pas en dehors.

  • Speaker #0

    Oui, qu'il y ait un repère de stabilité entre guillemets.

  • Speaker #1

    Et par rapport à notre expérience technique aussi, notre bagage qu'on a avec Johan, de leur donner notre bagage, leur faire profiter et d'aborder une course, c'est un tout, ce n'est pas un truc vraiment en particulier. mais c'est un tout aussi.

  • Speaker #0

    Et l'an dernier, Johan a participé aux 8 heures de Suzuka, Corentin participe à l'endurance aussi. Est-ce que toi tu as une implication dans l'endurance ou ce n'est pas du tout le cas ? Est-ce que c'est trop ?

  • Speaker #1

    Ah si, ben là moi j'étais en tant que…

  • Speaker #0

    À part suivre les pilotes du coup comme tu le disais.

  • Speaker #1

    Là j'étais avec Johan donc en tant qu'helper. Comme je lui ai dit, ça reste notre priorité, c'est mon patron.

  • Speaker #0

    Oui mais tu pourrais ne pas aller suivre sur l'endurance pour différentes raisons,

  • Speaker #1

    c'est pour ça. que j'ai fait de l'endurance. Il sait que j'ai de l'expérience là-dedans. On fait les 24 heures, que ce soit le bouldoir, les 4 heures de spa ou du mar. Il sait que j'ai de l'expérience, donc il n'en a pas de l'expérience celui-là de ce côté-là. Gérer ses plannings, gérer l'horaire, gérer la nutrition, ça il n'avait pas d'expérience. L'expérience sur le GP, mais l'endurance n'est pas la même. Il y a quand même 8 heures à tenir, donc ce n'est pas de dire sur la première session, je me mets à bloc et puis derrière je n'assume plus. Donc il sait que j'ai de l'expérience dessus, donc voilà. et couranté, c'est la même chose. En plus, on a les box

  • Speaker #0

    Je reste avec Johan à 100%, mais il y a quand même un œil sur le côté. Ça va, tu as fait ça, tu as vu ça, tu vas avoir un œil avec lui. Parce que, comme je dis encore une fois, je reste avec Johan, je suis à 100%, mais j'ai quand même un œil sur Coco. Les boxs sont toujours à côté. En général, ça ne roule pas en rondasse, ça a la facilité.

  • Speaker #1

    Et puis les pilotes français, on est encore « petits » par rapport aux championnats espagnols, etc. Donc tout le monde se connaît.

  • Speaker #0

    En Espagne aussi ils se connaissent, en Italie aussi, on se connaît tous. Le monde de la moto au niveau...

  • Speaker #1

    Mais du coup, tu as forcément un œil sur les pilotes que tu connais quand tu es dans le bad back. Tu parlais, on revient un peu en arrière sur ton expérience, mais c'est un point qui m'intéresse à travers ton expérience et ton rôle, et ce que tu as pu connaître des jeunes en France, justement, sur l'évolution des pilotes. Tu as travaillé, tu as été instructeur au sein de la ZF, donc une école qui était... qui a été fondée par Laurent Felon et Joanne Zarco. Ton rôle en tant qu'instructeur, qu'est-ce que ça t'a appris, toi, d'un niveau personnel et d'un niveau professionnel ? Est-ce que c'était vraiment différent de ce que tu peux faire maintenant, j'imagine, en termes d'âge ? Mais c'était quoi la petite subtilité de ce rôle au sein de l'école ? C'était quoi ton... Ton travail en soi ?

  • Speaker #0

    J'étais instructeur, c'était moi l'instructeur en tant que breveté. Pour toute école, il faut un brevet pour pouvoir initier. Moi, ce qui me plaisait chez les jeunes, c'est le côté innocence, le plaisir. Vraiment, je me martelais dans la tête qu'il faut vraiment du plaisir. Les parents veulent vraiment que ce soit de la réussite dans le site, mais ils oublient souvent la notion du plaisir. Et après, apporter notre bagage technique en bord de piste, c'est-à-dire travailler avec des plots, travailler avec des décos de couleurs pour dire « Travaille comme ça, comme ça » , leur donner des outils. Mais après, comme je dis souvent, on leur donne des outils. C'est comme Johan, c'est comme Corentin, c'est comme Hugo, on leur donne des outils. Ici, eux, dans la moto, ils n'utilisent pas les outils. Tu peux leur dire ce que tu veux, tu peux tourner pendant 10 heures, c'est à eux aussi de faire le boulot. Et cet échange que j'avais avec les jeunes, parce que ça commençait de 6 ans jusqu'à 14-15 ans, voire plus, où on voit cette évolution. Et je trouvais ça… Déjà, il y avait une confiance réciproque. Après, il y en a toujours qui se détachent plus que d'autres. Donc on essaie de travailler un peu plus avec ceux qui ont le plus besoin pour justement essayer de rattraper d'autres. Ceux qui sont devant, il faut qu'ils restent devant aussi. Donc voilà, c'est un jeu aussi qui se fait. Il y a une notion aussi d'abord comme je dis de plaisir et aussi une façon de dire les choses.

  • Speaker #1

    Un dialogue.

  • Speaker #0

    Voilà un dialogue qui se crée entre nous, une confiance entre nous chaque fois. Et puis je les avais tous à l'affect, je les suis tous. Tous qui sont passés à l'école ZF et il y en a vraiment encore qui roulent beaucoup en Espagne aussi, en championnat de France. J'ai toujours un oeil par rapport aux réseaux. Alors les réseaux, c'est pas mon truc non plus, mais on est obligé d'y passer dans, mais je les suis toujours un peu. J'ai toujours un oeil de regarder tout ça, là j'en crois sur le salon et tout, en disant toujours un petit mot sage, un petit mot. Même s'il y a besoin de conseils, quand j'étais sur la FSBK l'année dernière, ils venaient me voir et je suivrais toujours ces jeunes. Et cette école me tient à cœur parce que ça a créé... C'était une des premières écoles à l'Amprens.

  • Speaker #1

    Il y en a très peu encore maintenant.

  • Speaker #0

    Il y en a encore, il y a un travail qui se crée autour maintenant, mais à l'époque, il y a 10 ans en arrière, il n'y avait pas autant d'écoles que maintenant. Et on avait créé un truc avec tous nos partenaires à cette époque-là. Et c'est vrai que se transmettre, savoir transmettre aussi, il faut avoir la pédagogie pour le faire aussi. Et apparemment, ça s'est passé bien avec moi. Tous les gens avec qui j'ai travaillé, et j'en ai passé quelques-uns, j'ai toujours de très bons contacts avec eux. Quand je les vois encore sur le circuit, je suis obligé de voir les teams, de leur demander si ça va, et s'il y a quelque chose qui ne va pas, ils n'hésitent pas à venir me voir, même si je ne travaille plus avec eux. Ils travaillent dans d'autres teams, ils ont des préparateurs physiques, ils ont des préparateurs techniques, ils ont des coachs. Il y a un lien. Il y a ce lien, parce qu'ils ont commencé ensemble, et je pense qu'il y a ce lien qui s'est créé. autant avec eux que les parents, c'est la même chose avec les parents. Et c'est vrai que d'avoir transmis tout ça à ces jeunes, que ce soit moi ou Joanne, on a cette fierté d'avoir créé quelque chose, d'avoir inculqué notre passion et d'avoir transmis à certains notre passion, qui est leur passion et j'espère pour certains, on le remercie.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est quelque chose à l'avenir quand Johan décidera de raccrocher le cuir le plus tard possible, on l'espère, pour le spectacle français moto ? Est-ce que c'est un truc que vous avez envie de relancer, qui toi te tiendrait à cœur ?

  • Speaker #0

    On en a parlé déjà, parce que forcément on est plus près de la fin que du début pour être réaliste. On a plus ou moins parlé, on ne s'étend pas trop sur le sujet. Je ne sais pas si... Moi je pense que je continuerai, parce que je pense que c'est un truc qui me correspond, qui me tient, qui me plaît. Donc je pense que je continuerai sous quelle forme, je ne sais pas encore. Créer une école, assister des gamins, repérer des gamins. Je travaille beaucoup avec Claude Michy, avec lui. On essaie de repérer des gamins, on peut aider des jeunes, faire former derrière. Je n'ai pas trop le temps, parce que j'ai déjà un planning assez chargé. Mais j'ai toujours un œil sur les Français, forcément. Et par la suite, je ne sais pas. Je pense que oui. Je pense que oui, quand même, je continuerai à essayer d'aider certains jeunes. Après recréer une école avec Joan, je ne sais pas. Je ne sais pas. Il aimerait couper quand même aussi au bout d'un moment, faire d'autres activités, parce qu'il a d'autres passions aussi. Je ne sais pas, je ne peux pas dire oui, non, peut-être.

  • Speaker #1

    C'est une petite graine dans la tête.

  • Speaker #0

    Ça reste dans la sienne comme dans la mienne. Il y aura toujours, je pense, un contact avec la moto, forcément. Mais est-ce que lui s'impliquera pour aller vraiment créer quelque chose comme on a pu le faire avec AZF ? Je ne sais pas. Moi, possible. Lui, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Surtout qu'en plus, en tout cas dans la nouvelle génération de pilotes, il y a quand même des pilotes que tu connais puisque tu les as côtoyés par exemple à Cartagène avec David Da Costa, Enzo Bellon. Ce sont des pilotes qui… ont un long avenir devant eux et qui ont besoin de gens avec ton expérience en plus de ça, de conseils. Est-ce que tu penses, puisqu'on voit, tu disais, ça commence à se créer les académies en France, les écoles de pilotage, mais il y en a encore très peu. On voit beaucoup les pilotes français partir en Espagne. Est-ce que tu penses que c'est une nécessité aujourd'hui quand on veut passer dans le mondial ou même pas forcément puisqu'on a des personnes qui sont FSBK qui ont roulé comme Loïc Harbel beaucoup en Espagne. Est-ce que tu penses que c'est un besoin aujourd'hui par rapport aux moyens qu'on a en France de... passer par l'Espagne ou avec les moyens qu'on a nous avec ce que met en place la FEDE etc. On peut aujourd'hui accéder à des championnats aussi grands ?

  • Speaker #0

    Pour moi, je pense que l'Espagne reste quand même le pays où, par les conditions forcément, les circuits ouverts un peu partout, les zones de facilité de roulage qu'on n'a pas en France. Avec les intempéries qu'on a en France, les hivers, si on roule tous en Espagne, ce n'est pas pour rien, c'est que le temps est le circuit. qui sont ouverts par rapport à la France où on a un peu plus de restrictions niveau température, circuit, tout ça. Donc passer par l'Espagne, je pense qu'on n'a pas le choix. De nos jours, on n'a plus le choix. On n'a pas le choix, c'est que tout le monde va là-bas parce qu'il y a cette facilité de circuit, de temps qu'on n'a pas sur les autres pays d'Europe.

  • Speaker #1

    C'est sûr que si tu veux rouler à Carole en univers ça va être compliqué.

  • Speaker #0

    Tu peux rouler, combien de temps, je ne sais pas, mais dans des bonnes conditions, je ne crois pas. Donc c'est juste... Une question aussi pour ça, ils ont beaucoup d'écoles, ils ont beaucoup de circuits, ils ont beaucoup de facilités au niveau de circuit. Ils ont pas mal d'avantages de ce côté-là. Je ne dis pas qu'ils ont tout parfait, attention. Je dis qu'ils ont la facilité technique et température, temps et circuit ouvert un peu partout, ce qu'on n'a pas en France. Passer sur un circuit, sur des championnats espagnols, je pense qu'aussi, parce qu'il y a aussi cette facilité que là tout le monde va s'entraîner là-bas, tout le monde connaît et qu'il y a un peu plus de rivalité, on va dire qu'en France. Pour moi, le championnat de France est très très bon. Que ce soit en matière de petites catégories comme les grosses catégories, il y a un niveau qui est pour moi assez important. Je vois à peu près ce qui se passe aussi en Espagne, parce que j'y ai travaillé aussi. Il n'est pas assez mis en valeur. Malheureusement, on a assez de gens qui viennent s'investir. Les temps sont durs pour tout le monde. Je pense qu'il n'est pas assez mis en visibilité. C'est dommage. Parce que je pense que le championnat, moi, il n'a rien lié au championnat de l'Espagne. Franchement, il y a un très haut niveau. Et comme il y a un vivier plus important en Espagne, où il y a cette facilité, comme je l'ai dit au début, de circuit de temps et tout ça, tout le monde va rouler là-bas. Donc le niveau est quand même beaucoup plus important là-bas. Donc on est obligé de passer par là. Pour se mesurer aux autres, pour savoir si les gens parlaient, il n'y a pas plus tard qu'il y a un petit moment avec un petit jeune dans le salon. ou ils voulaient de suite passer en 600 alors qu'ils ne maitrisent pas une moto. Tu te dis reste dans ta catégorie, fais le championnat de France qui a déjà un bon niveau, gagne le championnat de France, fais des piges en Espagne pour voir ce que ça donne par rapport à ton niveau et ce que tu as travaillé. Tu as un certain niveau, tu sais qu'en France ça va donner ce niveau. et tu vas être dans un autre niveau parce que le niveau va te mener vers le haut. Ne bouclier pas les étapes. Et l'étape d'Espagne, elle est importante parce qu'il y a tous ces gens de l'Europe qui vont rouler là-bas et qui, justement, augmentent le niveau. Donc, pour moi, l'Espagne, on est obligé d'y passer pour l'instant. À ce jour, on est obligé. Et il n'y a pas de championnat équivalent en Europe, mais ça reste toujours. Si en Italie, en plein sud, ils font des circuits avec Pendeco, peut-être qu'on aura, au bout d'un certain temps, l'Italie aussi. parce qu'ils ont aussi cette passion. Mais oui l'Espagne c'est un point incontournable et puis il y a tous les investisseurs qui sont là-bas aussi. Ils ont la sensation que nous en France, on n'a pas cette culture, on va dire, sport mécanique.

  • Speaker #1

    Pour l'instant ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, on essaie de la changer. Comme on a dit, il y a Claude Michy qui fait un maximum. La passion, liée. Parce que ça fait combien d'années qu'il fait les records d'affluence au Grand Prix de France ? Ça fait 3-4 ans je crois d'affilée qu'il fait les records d'affluence sur tous les GP. Donc ça veut bien dire qu'à la France il y a des passionnés aussi. Mais il n'y a pas d'investisseurs comme l'Espagne qui facilitent l'explosion des jeunes.

  • Speaker #1

    Oui parce qu'on a d'autres sports qui sont très français, qui sont plus mis en valeur. Et justement sur l'explosion du sport, l'année dernière on a vu l'apparition, et ton point de vue m'intéresse sur ce championnat. On a vu l'apparition du championnat mondial féminin de vitesse qui a été mis en place. Quel regard tu portes là-dessus ? Est-ce que pour toi, c'est pertinent de créer ce championnat et pas de créer un championnat, enfin de créer plutôt d'intégrer les femmes au championnat qui existe déjà ?

  • Speaker #0

    Je pense que la question, c'est déjà bon à elle qu'il faut la poser, pas à moi. Ça,

  • Speaker #1

    j'ai déjà posé. J'ai eu la chance de rencontrer Justine et Émilie qui avaient un...

  • Speaker #0

    Je pense que c'est un... Après, je peux me tromper. Je discute avec certaines. Le seul avec qui j'ai discuté, elles ont tous le même discours. On est là pour se comparer aux hommes, on n'est pas là pour se comparer aux femmes. On n'est pas là pour avoir un championnat que pour nous, on est là parce qu'on veut prouver que nous aussi on a notre place. Ce qui ne me plaît pas, c'est de devoir prouver déjà. Pourquoi tu n'aurais pas ta place ? Si elle se donne le moyen et qu'elle a les compétences techniques, pourquoi prouver ? J'ai l'impression que le côté féminin doit toujours prouver. que leur présence, leur... La légitimité d'être là. Ça leur plaît cette passion. Un mec qui a vu faire de la danse, il n'a pas prouvé qu'il faut qu'il soit là parce que c'est un mec qui doit faire de la danse. Pourquoi en moto ? C'est des sports masculins, forcément assez machos. Et là, on en a encore parlé de ces choses, de dire est-ce qu'on a l'égitimité de courir avec des hommes, des femmes ? Pourquoi pas ? Alors faire un championnat, c'est bien, mais c'est les mettre dans une case aussi. Vous avez le droit de courir, mais entre vous. Alors que je pense que si tu poses la question, je ne sais pas combien ils sont, en gris, il y a 30 ou je ne sais pas, je pense que les trois quarts vont te dire une chose, nous on veut courir avec les mecs, parce qu'on veut être avec les mecs, et parce qu'on peut avoir le même niveau que les mecs.

  • Speaker #1

    Ce que fait Adna Karasko en 2025, on a eu remporté le prix.

  • Speaker #0

    Elle est partie sur ce championnat parce qu'il fallait qu'ils soient mis en valeur, et je pense que la Dona a fait pour que ça mette en valeur que ce soit elle, et voilà, qu'elle roule là-dedans. Je pense que tu donnes le choix et trois quarts vont te dire la même chose. Est-ce que tu préfères faire une course avec des mecs ou un jambonat casé où il n'y a que des nanas ? Je pense qu'on a ta réponse.

  • Speaker #1

    La question est assez claire.

  • Speaker #0

    C'est mon avis.

  • Speaker #1

    Mais justement, c'est ton avis que je voulais, c'est pour ça que je te pose la question. Comment, pour en revenir à ton rôle, comment on décide, comment tu gères ta vie de famille et à quel moment on se dit, je mets toute ma vie de côté en soi ? pour la moto, pour un pilote. En fait, tu mets ta vie de côté pour quelqu'un d'autre que toi. À quel moment tu prends cette décision et quel moment tu rentres dans cette habitude, cette normalité ? C'est un choix que tu fais, mais à quel moment tu te dis OK, c'est ça que j'ai envie de faire et ma vie, ma vie de famille, ma vie, je vais la gérer autrement que la normalité, entre guillemets ?

  • Speaker #0

    La réponse va être simple, c'est que t'as pas de vie de famille.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des enfants ?

  • Speaker #0

    J'ai deux enfants qui ont 21 ans et 19 ans. Ma fille est encore dans les études, mon fils est dans la véhicule. Je leur ai toujours inculqué de trouver un travail passion comme je le fais moi. De vivre leur passion et de pouvoir en vivre. Il n'y a rien de plus beau dans la vie, je pense, que quand tu travailles de ta passion. Mon fils est plus dans la musique. Il a fait de la moto, il est à l'école. Il a fait de la moto, ça n'a plus, mais à un moment, il a choisi. C'est de la musique, il est musicien. Il travaille d'ingénieur du son, il travaille dedans, donc il se fait plaisir. Ma fille est plus un télé-hall, elle est plus un architecte. Elle fait des études d'architecte et ça lui plaît la construction et tout ça. Et je les pousse à faire ce qu'ils ont envie eux, déjà. Ce qu'ils ont envie eux et je pousse. J'ai jamais, malheureusement comme beaucoup de parents, passé ma passion à travers mes enfants. Comme le font beaucoup, ils disent « moi je n'ai pas réussi, mais mon fils va réussir, je vais tout faire » . Donc, il a voulu essayer, ma fille a essayé aussi, elle était à l'école, et puis oui, elle a essayé, ça leur a plu, le risque a un peu continué, elle a fait un peu du promo sport en 400, après forcément les études étaient prioritaires, et ils font ce qu'ils veulent. Malheureusement, ma femme, on s'est séparés pour différentes raisons, mais pas pour cette raison. Parce qu'elle m'avait connu là-dedans, j'étais déjà là-dedans, j'étais en compétition, j'avais une autre ruine, c'était encore différent, on va connaître des normes, on s'est séparés pour d'autres raisons Mais quand tu vis là-dedans, tu dois mettre la côte. Je vois mes enfants, on s'appelle régulièrement, on se voit tous là. Je ne vais pas couper les ponts, forcément. Mais on n'a plus de vie de famille. On n'a pas de vie de famille. C'est surtout avec le rythme que j'ai moi. Les autres, en plus, c'est une joie. Après, si j'avais une vie de famille, je ferais tout ce que je fais avec les autres pilotes. Peut-être que je ne le ferais pas aussi. Peut-être que je ne ferais que joindre. Je me concentrerais du temps à ma famille, forcément. Malheureusement, ma famille, mes enfants sont grands et je suis toujours là, mais ils n'ont pas besoin de moi. Ils sont autonomes et ils se débrouillent. Mais concilier une vie de famille avec la vie que j'ai, ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Mais ils ont l'image de quelqu'un qui vit de sa passion et ça, et quelqu'un qui n'est pas nourri.

  • Speaker #0

    Et le truc aussi, bien sûr, quand tu vois leur père, ben, je suis en train de parler à la télé parce que je suis très rarement à la télé, ce n'est pas mon kiff, donc je fuis plutôt les caméras. Mais ils sont bien sûr fiers de dire que mon papa travaillait pour Joan et qu'il fait le tour du monde. Donc bien sûr qu'ils aiment et kiffent et moi je kiffe ce qu'ils font. Je suis fier de ce qu'ils sont devenus et de ce qu'ils font. Et je suis toujours là pour prendre des nouvelles forcément, aux uns que l'autre et de les aider financièrement quand ils en ont besoin. On est là pour ça aussi. Comme je l'ai dit, moi j'ai fait ma vie. On leur tient la main jusqu'à un certain temps et après c'est à eux de faire la vie aussi. On essaie de les mettre dans des rails. Et après, c'est à eux de faire leur chemin. Mais on ne coupe pas les ponts. Et je suis toujours là. Après, comme je te dis, si j'avais une éphama avec mes enfants à la maison, est-ce que j'aurais cette vie ? Je ne pense pas. Il faut être réaliste. J'aurais dit oui à Johan, j'aurais continué à Johan. Mais je n'aurais peut-être pas dit oui à Coco ou à Hugo. J'aurais gardé quand même ma vie de famille un petit peu. C'est-à-dire que quand je vais à l'ÉGP, je puisse m'opposer un peu à ma famille. Là, ce n'est pas le cas. Ma priorité reste Johan. et Hugo Corentin.

  • Speaker #1

    Et pour finir cette anecdote, tu parles du fait de kiffer ce que tu fais. C'est quoi l'anecdote dans ton parcours, dans ta carrière, que ce soit en Grand Prix ou dans un autre championnat d'ailleurs, que tu garderas en tête, qui est la plus belle anecdote ou une anecdote que vraiment, si on te dit c'est quoi le truc que tu retiens de tout ça, tu aurais envie de raconter ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y en aurait trop. Parce que ce qu'on vit avec Joan, à travers Joan, parce qu'on vit à travers lui, à travers ses performances, c'est pas le côté... La compétition que je retiendrai, c'est le côté humain avec Jo. Et ça, il y en a tellement. Je n'ai pas un truc en particulier qui me vient à l'esprit maintenant. Il y a cette confiance, on parle de tout le haut. Mais comme je l'ai déjà rappelé, on est amis avant. Et on vit, on se crée nos souvenirs hors circuit aussi. Et c'est juste le côté humain de Johan qui me plaît. Voilà, c'est mes valeurs. C'est ma façon de voir les choses, c'est ce que je pense avoir impliqué à mes enfants aussi. Être vrai, profiter de l'instant, vivre les instants moins présents et de prendre du plaisir dans tout ce qu'on fait et d'être avare de connaître beaucoup de choses et c'est tout ce que fait Johan en fait. Parce que comme je dis, il ne s'arrête pas qu'à la moto. Une fois qu'il a fait la moto, on passe à autre chose, on fait autre chose. Il va faire plein de choses, il est avare de beaucoup de choses. Il va apprendre encore, même à 34 ans, à apprendre plein de choses et c'est... Pas un côté, donc je pense que ce ne sera pas le côté sportif que je vais parler. C'est le côté humain. C'est le côté humain que je retiens par rapport à ce qu'on vit avec Jo. Ce que je vis à travers lui, parce que je le vis à travers lui forcément. C'est le côté humain que je retiendrai. Et pas un tout en particulier parce qu'il y en a tellement. Et je les vis à fond. Je les kiffe tous. Et lui, il les kiffe aussi, je pense. Sinon, ça ne ferait pas tant d'années qu'on serait ensemble.

  • Speaker #1

    J'avais préparé, en préparant cette interview, je me suis un petit peu renseignée sur toi, ta carrière, etc. Et j'ai posé justement la question, parce que j'avais prévu de te poser cette question sur une anecdote en particulier. J'ai posé la question à des personnes qui te connaissent, que tu côtoies dans le paddock. Et il y a une personne qui m'a lâché un petit mot en me disant, tu lui poseras cette question-là. Je n'ai aucune idée de vers quoi ça m'a emmenée. Mais c'est William Joly que tu connais, qui est photographe sur les paddocks et qu'on commence à voir un peu partout, qui m'a dit, quand tu verras Seb... par lui du karaté. Et il m'a dit, pose-lui cette question, tu verras ce qui te répond.

  • Speaker #0

    Je l'attends toujours avec les gants, il vient quand il veut.

  • Speaker #1

    J'espère qu'il écoutera ça pour le savoir.

  • Speaker #0

    En fait, on s'est branchés parce que je l'ai vu qui faisait ça, il s'était mis à la boxe et moi j'en ai fait pas mal de temps, beaucoup de boxe, de zague. Donc j'ai toujours dit, prends les gants, on joue, on rigole, on s'amuse. Je ne l'ai jamais pris encore, pas pourquoi.

  • Speaker #1

    Vous allez nous faire une pince à Lorenzo dans les pouces.

  • Speaker #0

    Ça fait partie des gens que j'adore, que j'aime bien. Oui, parce que c'est un gars... Simple. Sur le GP, on rencontre beaucoup de monde. Au GP forcément, beaucoup sont là pour les étoiles, les paillettes, tout ça. Et Will, c'est un gars simple, j'aime bien. J'aime bien, comme David, avec qui il travaille beaucoup, avec David Rigondeaux, qui est là depuis des années à faire des photos sur le GP. Ce sont des gens simples, ils sont là, ils vivent leur passion à travers les pilotes, comme nous on le vit à travers les pilotes, comme je l'ai dit. On vit à travers eux. Et Will, il y a toujours ce petit contact, ce petit mot gentil. Depuis que je le connais, je ne l'ai jamais vu faire la gueule. Il a dit « ça peut nous arriver parce qu'on est contrarié par une course, par un truc comme ça » . Lui, il a toujours la banane. Et ça, c'est top, je trouve. Il n'est pas là pour se faire briller. Il est là pour vivre sa passion à travers la photo, à travers ce qu'il fait. C'est un gars qui ne mérite le respect jamais. C'est vrai qu'on se branle tout le temps. On courait hier soir, on était ensemble. On ne peut pas s'empêcher, mais c'est ce que je disais, le côté humain. Il fait partie de notre boulot. Et on a tellement de gens autour, qui sont là pour les paillettes, qui sont là parce que c'est le GP. Comme je l'ai dit tout à l'heure déjà en amont, quand on a arrêté KTM, on se retrouvait tous les deux à Avignon à discuter de ce qu'on fait maintenant. Là, il n'y avait pas grand-chose de téléphone, mais ça en est moins.

  • Speaker #1

    Maintenant, avec l'expérience, vous savez vers qui vous tourner.

  • Speaker #0

    Il y a des gens vrais avec qui ça passe. On ne va pas dire faux, je ne peux pas dire le mot, ce n'est pas ça, mais qui sont là pour d'autres raisons. On est là, on prend et voilà.

  • Speaker #1

    Et pour finir cette interview, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour la suite, toi, en tant que personne et dans ce qui t'attend dans les mois, les années à venir ? En dehors d'un titre pour Johan qu'on espère vraiment tous.

  • Speaker #0

    Je me souhaitais de me lever en forme demain matin, ça m'ira déjà.

  • Speaker #1

    Ce sera pas mal avec de la voix encore pour finir ce salon du temps.

  • Speaker #0

    Voilà, parce que ça fait quatre jours que je parle à beaucoup de monde et qui est agréable aussi parce que forcément les gens voient la sympathie qu'ils ont pour Joan. Donc forcément ils parlent de Joan parce que je suis là pour représenter Joan. Mais ouais, c'est de pouvoir kiffer encore longtemps tout ce que je fais et de pouvoir continuer à aider, à transmettre. Ça m'ira et de rester en forme le plus tard possible, que ce soit pour lui comme pour moi. et de pouvoir performer encore longtemps pour lui et de pouvoir donner, apporter ce que je peux apporter à lui, comme à Corentin, comme à Hugo, comme à d'autres, si je peux, encore longtemps, et de vivre ma passion encore longtemps, jusqu'au bout, j'espère.

  • Speaker #1

    J'espère pour toi aussi. Merci beaucoup d'avoir pris le temps de venir à mon micro et d'avoir partagé ton expérience et ta carrière qui est très riche avec nous. Moi, je te souhaite le meilleur en tout cas et je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup et merci d'avoir accordé ce temps. Sympa, merci à tous. Merci

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