Speaker #0Bienvenue dans C'est qui lui ? Le podcast qui déterre les héros et héroïnes oubliés de l'histoire, ceux de le nommer les êtres connus, mais qui sont souvent éclipsés par les grandes figures. Fini les Césars, les gendarmes et les Louis XIV. Ici, on parle à la rencontre de ceux qui ont changé le cours du monde, mais qui sont restés dans l'ombre. Attendez-vous à des récits captivants, des années d'octes surprenantes et des aventures incroyables. A chaque épisode ! Préparez-vous à dire c'est qui lui et être bluffé par ce que vous allez découvrir. Chaque histoire compte, chaque vie mérite d'être racontée, chaque lui, chaque elle a marqué le monde à sa manière unique. Ne manquez pas un seul épisode chaque semaine car qui sait qui nous présenterons ensuite ? Ah le mois d'octobre, un mois qui rime avec automne et halloween. L'année dernière, on a parlé de deux personnages sombres de l'histoire. Cette année... En octobre, on repart dans des histoires mystérieuses. Mais aujourd'hui, pas de figure historique, mais un événement étrange. Très étrange. Nous sommes au début du XVIe siècle, en Alsace. Strasbourg est alors une grande ville du Saint-Empire romain germanique, riche et prospère grâce à son commerce et à sa position sur le Rhin. Mais derrière cette prospérité, la vie quotidienne est dure. Les récoltes sont mauvaises. L'année 1517 a été marquée par la famine et la population souffre de malnutrition. Les maladies frappent régulièrement. Peste, fièvre, dysentérie, les inégalités sociales sont fortes. Une grande partie des habitants vivent dans la pauvreté, écrasés par les impôts et la peur de tout manquer. Côté spirituel, c'est aussi une époque troublée. Le christianisme domine toute la vie publique et privée, mais le climat religieux est instable. Un an plus tôt, en 1577, Martin Luther a affiché ses 95 thèses et ses idées commencent à circuler. Le peuple vit donc entre crainte de l'enfer, la menace du châtiment divin et l'espoir d'un renouveau spirituel. Dans cette ambiance lourde, la croyance au saint et au miracle est omniprésente. On craint les possessions, les malédictions, on croit en malheurs envahis par Dieu et aux sorcières. Et Strasbourg est au cœur d'une Europe marquée par des crises, famines, guerres, instabilités politiques. Bref, des super années j'ai envie de dire. C'est donc dans ce contexte d'angoisse, de privation et de ferveur religieuse qu'éclate en juillet 1518 l'un des phénomènes les plus étranges de l'histoire. Mais la peste dansante de Strasbourg, c'est qui elle ? C'était l'été 1518 à Strasbourg. Une ville prospère donc, mais rongée par la peur. Les guerres, les famines, les maladies, tout posé sur les épaules des habitants. Et puis il y a cette scène. Presque anodine au début, une femme, Frautophea, sort dans la rue et commence à danser. Pas une danse veilleuse, pas une farandole de fête, non, une danse convulsive, compulsive, comme si son corps ne lui appartenait plus. On dit qu'elle a dansé seule pendant des heures, puis toute la nuit, et le lendemain encore. Les passants la regardaient incrédule, certains riaient, d'autres s'inquiétaient, mais au bout de quelques jours, une dizaine de personnes l'imitent. Plus des dizaines de plus. Très vite, on compte des dizaines de danseurs en transe dans les rues de Strasbourg. Et à la fin du mois, près de 400 personnes sont frappées par cette étrange fièvre dansante. Vous pouvez penser que je raconte n'importe quoi. Et non, ça a vraiment existé. Mais la suite est encore plus dingue. Les chroniqueurs de l'époque décrivent une scène hallucinante. Des hommes et des femmes qui agitent leurs bras, qui sautillent, qui tournent, incapables de s'arrêter jusqu'à s'effondrer. Certains meurent d'épuisement, d'autres succombent à des prises cardiaques ou des attaques. Les tambours de la ville battent, les cloches sonnent. Strasbourg ne reste plus qu'au rythme de cette danse morbide. Et que font les autorités ? Le conseil municipal, persuadé que la seule solution est de les laisser faire. Et ouais, ils pensent qu'il faut que les danseurs se vident de ce mal. Ils engagent même des musiciens, installent une estrade, réservent la grande halle de blé pour accueillir les malades. Comme si un bal géant allait les guérir. Mais c'est l'inverse qui se produit. Plus la musique résonne, plus les danseurs se multiplient. On est loin de l'anecdote folklorique, c'est une véritable crise sanitaire et sociale, et la ville est paralysée. Pourquoi Strasbourg ? Pourquoi 1518 ? C'est la grande question. Plusieurs hypothèses existent. Certains historiens parlent d'un phénomène d'hystérie collective. Le contexte est lourd, mauvaise récolte, disette, maladie, misère omniprésente. La population vit sous la pression constante de la foi et de la peur du châtiment au divin. Dans ce climat, le corps peut exprimer la détresse de l'esprit, une sorte d'exutoire, mais poussée jusqu'à la folie. D'autres avancent une piste médicale. L'argot de seigle, un champignon toxique qui se développe dans le parc de mauvaise qualité et qui peut provoquer des hallucinations et des convulsions. On en a parlé aussi pour expliquer le procès des sorcières quelques décennies plus tard. Mais problème, si c'était vraiment une intoxication alimentaire, comment expliquer que seuls certains dansaient alors que tout le monde mangeait le même pain ? Il y a aussi une dimension religieuse. A Strasbourg, à l'époque, on vénère Sanguy, patron des danseurs, mais aussi protecteur contre les convulsions et les crises. Les malades étaient parfois emmenés devant son sanctuaire dans l'espoir d'un miracle. Certains pensent que le culte a nourri cette épidémie. Les gens étaient convaincus qu'ils devaient danser, comme possédés par une force supérieure. Et puis il y a l'hypothèse la plus moderne, la psychose de masse. Imaginez, vous vivez dans une ville surpopulée, soumise à la famine, aux épidémies, à la peur de l'au-delà. Une femme se met à danser sans contrôle, cela choque, intrigue, puis contamine l'imaginaire collectif. Comme un rite contagieux, mais version cauchemar. Les corps sous la pression psychologique et sociale basculent littéralement dans la danse. Ce qui est sûr, c'est que cette peste dansante n'est pas un cas isolé. On a des traces d'autres épisodes en Allemagne, en Alsace, en Belgique, dès le XIVe siècle. Mais celui de Strasbourg en 1518 est le plus documenté, et le plus impressionnant par son ampleur. Puis il faut aussi parler de cette personne, Frau Toffea, cette mystérieuse première danseuse, dont on ne saura jamais si elle était vraiment folle, malade ou victime d'un traumatisme. Le conseil municipal, qui croyait bien faire un embauchement des musiciens, et le clergé divisé entre ceux qui parlaient de châtiment divin et ceux qui voyaient l'œuvre du démon. Finalement, après plusieurs semaines, l'épidémie s'essouffle. Les danseurs sont emmenés hors de la ville, parfois jusqu'à Sarvène pour être bénis devant le sanctuaire de Saint Guy. Peu à peu, la transe disparaît. Mais l'événement marque durablement la mémoire collective. Cinq siècles plus tard, la peste dansante de Strasbourg continue de fasciner. Elle interroge notre rapport au corps, au stress collectif, aux croyances. C'était une maladie ? Une crise de foi ? Un délire collectif né de la misère et de la peur ? Peu importe la réponse, Ce que nous raconte cet épisode, c'est à quel point l'esprit humain sous pression peut générer des phénomènes incroyables, troublants, presque surréalistes. Strasbourg, l'été 1718, restera comme la ville où des centaines de personnes ont dansé, jusqu'à la mort. La peste d'enceinte de Strasbourg s'est éteinte d'elle-même, comme elle avait commencé, sans explication. Des centaines de personnes se sont effondrées, épuisées par une danse qu'elles n'avaient jamais vraiment choisie. Et pourtant, aucun texte ne dit vraiment pourquoi. Alors qu'on raconte cette histoire, on ne peut s'empêcher d'imaginer Et si une fièvre venait aujourd'hui ? Et si dans nos villes modernes soudains, les corps se mettaient à danser sans raison, pris dans une force qui les dépasse ? La peste d'encens de 1518 n'est pas seulement une curiosité historique, c'est un rappel dérangeant. Parfois le mystère s'empare de nous, et il n'a besoin ni d'explications, ni de logique. Il s'orgit, il frappe, et il nous entraîne jusqu'à la mort. Voilà ! Maintenant tu connais l'histoire de la peste d'encens. de Strasbourg. J'espère que cet épisode t'a plu. Si tu ne veux pas passer à côté d'autres revues incroyables, je t'invite à t'abonner au podcast. Tu peux liker et partager cet épisode pour permettre aux plus de personnes possibles de connaître l'histoire de cette maladie mystérieuse. Je te remercie d'avoir écouté cette histoire et je te dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Et maintenant, si tu vois le nom de la peste dansante, tu ne pourras plus dire. C'est qui, elle ?