- Speaker #0
Bonjour à tous, Myriam avec vous pour une bulle de sagesse en compagnie de Patrick Fijac. Bonjour Patrick.
- Speaker #1
Bonjour Myriam, bonjour à toutes et bonjour à tous.
- Speaker #0
Alors Patrick, pourquoi nous nous réunissons régulièrement tous les deux ?
- Speaker #1
Eh bien pour faire partager à nos auditrices et à nos auditeurs L'œuvre de Bernard Montaud qui recèle un trésor de petites pépites que nous souhaitons offrir à tous nos amis qui nous font l'amitié de nous écouter.
- Speaker #0
Nous sommes donc dans Café César et aujourd'hui, nous allons vous lire l'histoire de l'art de la question. La dernière fois, on a parlé de ce dialogue avec son intime conviction, avec son cœur ou avec son ange. Ça dépend comment on appelle cette voix de la conscience, cette petite voix qui est à l'intérieur de nous. Et aujourd'hui, nous allons voir l'aventure de l'art de la question.
- Speaker #1
Il n'arriva qu'un jour, Jacques se trouva fort dépourvu. devant les assauts répétés de la vie. Tout, vraiment tout, allait de mal en pire. C'était une de ces périodes où tout s'y met pour vous harceler nerveusement. Le robinet avec leur goutte à goutte, la chasse d'eau, des WC qui fuient, jusqu'à votre ami d'enfance qui vous balance soudain tout ce qu'il a sur le cœur depuis vingt ans. Dans un quotidien soudain devenu si étrange, Jacques n'en pouvait plus. Bien sûr, il avait appelé César à son secours. César, le conseiller espiritualité, comme il aimait à l'appeler lui-même. Mais le vieil homme avait fait la sourde oreille et Jacques ne comprenait pas ce désintérêt soudain pour ses problèmes. Un soir, au téléphone, César se manifesta enfin dans une courte mais cinglante remise en ordre. Sais-tu, mon vieux, lire le menu, ce n'est pas manger le repas. Eh bien, c'est la même chose pour la vie intérieure. On peut parler sans cesse d'un chemin de transformation et ne l'avoir jamais commencé. tout commence par la recherche des bonnes questions qu'il faut se poser jacques se sentait abandonné par césar comment en était-il arrivé là mille questions tournaient dans sa tête il décida de noter avec soin toutes ses souffrances en les formulant le mieux possible et en préparation de sa visite à césar il les hiérarchisa sur la route de sauvetair il s'entraîna poser ces questions gravissimes au vieil homme sentant qu'il fallait condenser ses demandes s'il ne voulait pas se faire remballer vertement et trouver une bonne question avec un petit supplément d'odeur pour attirer son attention jacques en était à se demander si césar n'allait pas éclater de rire devant ces efforts ridicules quand il s'aperçut qu'il était arrivé il sortit de la voiture tel un automate affairé à trouver de toute urgence une vraie bonne question à poser césar était là sur le bas de sa porte un sourire d'indulgence aux lèvres alors mon jacques lança t il quel nuage t'amène cette fois-ci jacques se mit à bredouiller ses questions l'une contredite par l'autre il s'enlisa très vite dans un bavardage creux qui tentait vainement de passer pour essentiel l'horreur césar prit jacques par l'épaule et l'invita à rentrer il chercha deux verres avec la lenteur de ceux qui savent vivre l'est en prison il s'assit versa dans leurs verres de la verveine du velay et murmura dans un pan du silence tu sais mon vieux Quand un homme a dix questions, c'est qu'en vérité il n'en a aucune. Car pour en avoir une, une vraie, c'est tout un art. Il faut tout d'abord en avoir dix tièdes qui vont devenir cinq chaudes pour qu'enfin deux brûlantes te fassent trouver LA question primordiale qui, infailliblement, attirera la réponse au fond de toi-même. là à cette table aidé de quelques verres de verveine il conduisit jacques jusqu'au bord de la zone rouge où les questions sont si sincères qu'elles attirent infailliblement les réponses comme des évidences enfin très satisfait du voyage il ajouta tu sais mon jacques celui qui connaît l'art de la vraie question n'a besoin de personne pour répondre à ses questions au fond de chacun de nous sommeille ce qui pourrait répondre sans concession si on lui posait la bonne question
- Speaker #0
Eh bien, merci Patrick. J'aime beaucoup, comme tu le sais, t'entendre lire. Et j'ai juste qu'à fermer les yeux, et là, plein d'images me reviennent des situations vécues. Et voilà, je trouve ça vraiment savoureux, comme je te l'ai dit tout à l'heure. Tu nous fais voyager, Patrick.
- Speaker #1
Merci, Myriam.
- Speaker #0
Alors, j'aimerais partager quand même les premières images qui me sont venues, les premiers souvenirs. Tu te rappelles dans les aventures d'Amélie ? La voyageuse de l'imaginaire que j'ai écrite, la toute première aventure. J'avais pris l'avion et j'avais fait des milliers de kilomètres pour rencontrer notamment l'auteur de ce livre, Bernard Montaud. Puisque je venais de découvrir son livre, j'avais très envie de le rencontrer. Il recevait donc les lecteurs et puis pour répondre à une question. et alors là je me retrouve tout à fait dans le cas de ce pauvre Jacques en train de chercher quelle question la plus extraordinaire possible j'aurais pu poser et évidemment en mettant un peu de mélodrame, en essayant d'attirer l'attention et ça n'était qu'un sourire de tendresse et ça n'a été qu'une réponse finalement de me dire mais moi je ne peux pas répondre à une question pareille mais c'était de me rendre compte que finalement enfin voilà le contact était là On a eu un échange d'humour. Et moi, j'ai aimé cette réponse qui était tout à fait sincère. Je me suis vue à travers cette réponse en train d'essayer d'attirer l'attention. Et ce n'est pas facile de trouver une question, même à quelqu'un d'extérieur. Alors encore plus à son intime conviction. Et puis quelques années après, peut-être dix ans après, dans cet autre épisode que j'ai raconté dans les aventures d'Amélie, j'avais encore pris l'avion, mais cette fois-ci j'avais une question qui était très très importante, c'était est-ce qu'il me donnera l'autorisation de mettre son roman César l'éclaireur en voix pour faire un feuilleton radiophonique ? Je n'arrivais pas à la poser cette question. Toute la semaine, il y avait un stage où il y avait 250 personnes. Il y avait des thèmes tous les soirs, il fallait, il y avait le micro pour qu'on puisse être entendu. J'ai essayé toutes les ruses, j'ai essayé de passer par des amis à lui, j'ai essayé de la poser à l'apéritif. Je ne trouvais pas du tout le moment de la poser. Jusqu'au vendredi où je prenais l'avion le lendemain. Et je me suis dit, là, ce n'est pas possible. Je suis venue pour ça, je vais poser ma question. Alors bien sûr, j'ai dû avant rencontrer et apaiser, dire des mots de réconfort à la jeune femme de l'époque pleine de peur, qui s'imaginait qu'elle allait être ridicule avec cette question-là, que tout le monde allait rigoler, que sais-je. et puis j'ai fini par poser ma question et pour la réponse que j'ai eue en obtenant juste ce simple mot magnifique et que j'avais tous les regards admiratifs tournés vers moi je me suis dit finalement une vraie question c'est quelque chose qui nous tient à coeur c'est pas quelque chose de dramatique c'est quelque chose qu'on a vraiment envie là c'était une envie de servir avec ce feuilleton radio de partage c'était une envie de partage avec le coeur C'est ça une vraie question, je pense. Oui.
- Speaker #1
C'est la question qui monte, presque du plus profond de soi. Oui. Et qui est, j'allais dire, presque indispensable.
- Speaker #0
Mais c'est vrai que...
- Speaker #1
J'avais besoin de cette réponse.
- Speaker #0
Ah oui ? Mais c'est vrai que c'est tout un art, et qu'aujourd'hui encore, je ne suis pas sûre de connaître cet art de la question, parce que parfois, j'en ai deux, parfois je ne sais pas laquelle choisir, alors je pars dans deux directions. Parfois, c'est tout un art, je trouve, que cet art de la question. et même de la question à son ange ou à l'intérieur, à son intime conviction. Et je pense qu'il y a deux dialogues différents. Il y a cette façon de faire où on va prendre 10 questions par élimination pour essayer de chauffer, chauffer, chauffer la question, qui a un temps un peu plus long, peut-être, d'une demi-heure, trois quarts d'heure, une heure. Mais il y a aussi... des dialogues spontanés, naturels, intuitifs, que toi tu connais Patrick, des dialogues dans l'instant, où on a une réponse, on a une question dans l'instant et on a la réponse dans l'instant. Voilà, et ça, ce sont ces petits dialogues spontanés, intuitifs, que l'on a avec le cœur, que nous, on propose de faire expérimenter aux gens dans les salles de pratique. Donc il y en a une à Agen, les salles de pratique à Arthas-Entraide, ou que ce soit par la lecture de textes, comme on fait nous deux, que ce soit par des petites pratiques, ou que ce soit par un enchaînement corporel à deux, en fermant les yeux, main contre main, où on écoute que son ressenti, que son intuition. Et là, on a accès à un dialogue avec soi-même, avec son cœur, complètement spontané et naturel. Et voilà, j'invite à bien sentir qu'il y a ces deux dialogues possibles. Sinon, on peut décourager les auditeurs à se dire moi, je n'ai pas envie, c'est trop scolaire Mais il faut essayer. Il faut y revoir,
- Speaker #1
à cette salle de partage qui se trouve où ?
- Speaker #0
Salle de pratiquage 1, impasse Valence. À Agen et mes coordonnées, vous allez sur mon mail miriam.sainbert.net. J'invite tous ceux qui le souhaitent à venir expérimenter.
- Speaker #1
Mes rendez-vous est pris. À très bientôt, Myriam.
- Speaker #0
Merci Patrick. À très bientôt pour un Café César. Et belle semaine à tous.