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Call me Dash

23- Le manque du Vietnam...

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24min |07/01/2025|

39

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Description

Hello!! je te partage aujourd'hui suite à une vidéo de Linh Truong sur le Vietnam ce manque particulier que je ressens pour le Vietnam et cette envie irrésistible de retourner dans mon pays d'origine, comme si j'y avais vécu toute mon enfance alors que j'en ai presqu'aucun souvenir durant les neuf premiers mois de ma vie... Est-ce un exil comme un autre ? Bref je vous partage aujourd'hui mon rapport aux origines :)


  • réf mentionnées:

-https://youtu.be/AegcaiBlB_A?si=lmfmAjH2MzEWiYDn


insta: @callmedash_podcast


Dash


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Coucou, j'espère que tu te portes bien. Bienvenue pour un nouvel épisode de podcast qui sera sur le Vietnam. J'avais déjà dédié toute une saison sur l'adoption internationale où je parlais... notamment de mes origines mais pas que de l'adoption du coup j'avais également invité plusieurs personnes pour pouvoir témoigner sur leur adoption sur leur vécu et aujourd'hui j'avais envie de parler du fait que le vietnam me manque et que j'ai cette envie irrésistible de retourner dans ma terre d'origine parce que la dernière fois que j'y suis allé c'était il y a tard l'époque c'était il y a dix ans j'avais dix ans et là je l'ai sur l'année de mes 20 ans donc c'est fou c'est fou à quel point point le temps passe vite j'ai réalisé ça hier quand j'ai regardé un vlog d'une youtubeuse que j'adore, que j'apprécie énormément, ça fait assez longtemps que je regarde ses vidéos et à chaque fois c'est tellement inspirant parce que premièrement il faut noter que son montage est incroyable et juste en fait la vibe de ses vidéos est tellement magique parce que t'es transportée dans son quotidien dans ce qu'il y a à te montrer que c'est très très fort... Donc Yael s'appelle Linh Truong, c'est une personne viet du coup mais qui n'a pas grandi au Vietnam puisque son père quand il était plus jeune il a émigré du Vietnam pour émigrer aux Etats-Unis. Puis ensuite c'est sa mère qui l'a rejoint donc elle, elle a grandi aux Etats-Unis. Et en fait elle a fait un vlog l'été dernier que j'avais pas du tout regardé et elle a documenté, elle a filmé son voyage seule au Vietnam et elle est retournée dans sa famille. je crois des deux côtés et c'était trop beau de voir sa vision, sa perception du Vietnam d'un point de vue cinématographique, visuel et c'est un pur plaisir, franchement c'est un pur délice de regarder ses vidéos, à chaque fois je suis en mode mais waouh genre et elle fait ça tout seule et c'est incroyable, c'est une dinguerie, vraiment je suis amoureuse de ses vidéos, c'est tellement un mood et t'es transportée vraiment dans ses expériences. Donc je vous recommande à 1000, 1000, 1000% sa chaîne YouTube. En plus, ça a l'air d'être une personne qui est tellement gentille, qui dégage une très belle aura, qui est très lumineuse. Et voilà, ça me fait du bien aussi de regarder des vidéos de personnes qui me ressemblent, parce que c'est du coup une personne viette et aussi une personne queer. Donc ça fait fortement du bien. Je vous mettrai le lien de la vidéo et le lien de sa chaîne YouTube, mais come on, c'est vraiment... Voilà, c'est une grosse inspiration. À chaque fois que je regarde ses vidéos, je suis en mode waouh. C'est incroyable de pouvoir puiser autant dans cette créativité et de pouvoir traduire ce qu'on a envie de montrer, c'est dingue. Et du coup cette vidéo en question m'a vachement replongée aussi dans des souvenirs, parce que quand j'étais au Vietnam c'était il y a 10 ans, donc ça commence un petit peu à dater, mais pour autant j'ai plein plein de souvenirs que j'ai encore, qui me semblent tellement frais dans ma tête, j'ai l'impression que c'était hier que j'y étais. Quand j'ai mis les pieds pour la première fois au Vietnam, quand j'ai marché dans les rues... Il y a tellement ce sentiment de familiarité. Et comme ces vidéos sont quand même très stylées, très swag, je me suis vraiment retrouvée en train de me dire Waouh, ça me manque ! Et j'y suis restée dix jours avec ma famille, mon petit frère et des amis. Et c'est vrai que ça a été tellement le voyage le plus extraordinaire, le plus fantastique de toute ma vie. Parce que comme je suis hypersensible, je ressens tout très fortement. Et je ressens tout à 10 000%, tant au niveau émotionnel que sensoriel. Donc c'est vrai que y'a tout qui me traversait, c'était tellement rempli de richesse, rempli d'émotions. Et quand j'y ai été, on a beaucoup fait de choses en plus, donc c'était très prenant. Et je suis aussi retournée dans mon orphelinat. J'ai revu des nourrices qui se sont occupées de moi quand j'étais tout bébé. Et c'est incroyable parce qu'elles m'ont reconnue, elles m'ont pris dans leurs bras et c'était trop beau. Et puis... Juste les paysages, les odeurs, les gens qui parlent, tout ça en fait, c'était tellement familier pour moi. Et je sais qu'à l'époque, quand j'étais plus jeune, je l'avais déjà conscientisé, cette notion de se sentir comme à la maison. C'était vraiment ce sentiment-là, j'avais l'impression d'être chez moi. Pourtant, je n'ai jamais vécu à proprement parler, tu vois. Quand tu es à l'orphelinat, à la pouponnière, tu ne sors pas vraiment de la pouponnière. Donc c'était quand même assez particulier de réaliser qu'il y avait quelque chose qui me manquait. Mais pour autant que j'avais jamais concrètement connu. Et c'est ça après la vidéo que je me suis dit mais attends, wait a minute. Genre ça te manque, ça t'a toujours manqué tu vois dans ta visite, tu le sais au fond de toi que ça t'a manqué. Mais c'est bizarre de... De savoir qu'il y a un truc qui te manque autant, mais que tu n'as jamais connu. C'est pas comme un voyage que j'ai pu faire. Par exemple, j'étais en Écosse, dans un centre spirituel. Là, je pourrais dire, ah bah, telle personne, maman, me manque. Les animaux me manquent, les jardins me manquent. Faire les danses traditionnelles, ça me manque. Tout ça, tu vois. Ça, je peux le dire, ça me manque. Parce que je l'ai vécu et je m'en souviens consciemment. Mais là, c'est pas des souvenirs que j'ai consciemment. Donc, comme ça fait partie de mon inconscient, j'ai... aucun souvenir où je peux me référer, donc c'est très bizarre d'avoir ce sentiment de manque, mais pas vraiment pouvoir distinguer qu'est-ce que c'est concrètement, tu vois, parce que la vie au Vietnam, c'est très large. Et du coup, c'est ça que j'ai réalisé, que ça m'avait toujours manqué dans ma vie, et que là, je conscientisais vraiment le fait que, petit à petit, plus je grandis, et plus ça devient un besoin qui est omniprésent dans ma vie, dans mes pensées, dans mes rêves, etc. de revenir en fait au Vietnam et de passer du temps là-bas, de vivre là-bas, de me reconnecter à mes origines tout simplement. Parce qu'il y a eu un moment dans ma vie où je me suis vraiment sentie appartenir à cette culture-là. C'était en première, parce que je m'étais vachement rapprochée premièrement de ma meilleure amie d'enfance, avec qui j'ai grandi en fait tout le primaire. Donc elle a aussi été adoptée au Vietnam. Et grandir avec cette personne-là, j'en avais parlé dans les épisodes sur l'adoption internationale, mais c'était un trésor. C'était si précieux de l'avoir dans ma vie, d'avoir cette représentation-là pour me trouver. Et au collège, on s'est éloignés parce qu'on a chacun vécu des choses différentes. Et puis ensuite, en première, on s'est vraiment ravibochés, on s'est retrouvés plus que jamais. Et on a fait plein de choses ensemble, on a fait plein d'activités ensemble. On a passé beaucoup de temps aussi à deux, à sortir. Et juste ça, c'était tellement un trésor. Et... à ce moment-là, je ne l'avais pas autant réalisé. Mais aujourd'hui, j'en suis tellement reconnaissante d'avoir eu cette personne-là. Parce que quand tu vis dans un milieu plutôt rural, par de tes potes, c'est des personnes blanches, forcément, tu ne te retrouves pas forcément. Et là, c'est quand même dingue. Il n'y a pas de hasard dans la vie. On a grandi dans la même commune à 5 minutes en vélo, l'un de chez l'autre. Et donc, on a fait des cours de langue en première. On avait un prof particulier qui était juste... adorable, il faut que je le recontacte, il est trop mignon et c'était trop bien, on avait des cours tous les jeudis et on faisait plein de trucs ensemble on allait à des conférences, moi je l'amenais surtout à chaque fois et puis c'était tellement bien d'avoir autant de contacts avec ma culture d'origine et ça m'a fait tellement de bien vous savez pas à quel point d'aller à la pagode et même si je comprenais pas grand chose de ce qui se passait mais juste être au contact de ma communauté d'origine, mais ça c'est un cadeau mais immense... C'est un cadeau immense et je vous promets que, en vrai j'attends que ça tu vois, de retourner au Vietnam et de trouver une communauté qui me ressemble. Mais pas en vrai que de retourner au Vietnam parce que je sais que je peux en trouver aussi en France, c'est pour ça que je cherche sur des groupes Facebook. Mais en tout cas voilà j'ai fait beaucoup de choses à l'époque qui m'ont permis de vraiment me connecter à cette culture d'origine. Donc j'ai été à pas mal d'expositions, j'ai regardé beaucoup de reportages, mes sujets par exemple de grand oral c'était lié à l'adoption internationale. Enfin voilà, j'étais vraiment matrixée mais j'en avais besoin tu vois. Parce que j'étais aussi dans cette quête d'identité. J'avais besoin d'avoir ces bases que j'avais pas eu en grandissant réellement et qui m'avaient manqué mais j'avais pas compris que c'était ça qui m'avait manqué tu vois. Donc là le fait de le réaliser ça a été un big déblocage dans ma vie. Et puis petit à petit est venue la terminale et comme j'étais moins proche de cette personne en question. Et bien il y a aussi beaucoup de choses que du coup j'ai un peu passé à la trappe, on faisait plus de cours de vietnamien parce qu'on avait plus le temps, enfin bref. Petit à petit, tous ces éléments-là de mon quotidien ont disparu, et puis après j'ai fait mon année de césure, et comme j'ai tout le temps voyagé, comme j'ai tout le temps bougé, ou fait des expériences qui étaient complètement différentes, bah au final j'ai pas du tout pris le temps de vraiment me pencher plus sur mes origines. À part du coup le podcast. En vrai, s'il y a quand même eu le podcast et puis j'ai participé à un projet qui s'appelle La résonance des liens et en vrai, qui va sortir bientôt. Donc j'ai un petit peu hâte. Il faudra que je leur envoie un message pour savoir l'avancée du projet. Mais La résonance des liens, c'est un livre qui portera sur des témoignages de personnes adoptées au Vietnam. Il me semble exclusivement au Vietnam. Et il y avait eu aussi la partie écriture et moi, je l'avais fait fin du coup, terminale. Donc ça date un petit peu maintenant. on avait fait aussi un shooting et donc il y aura les deux et ça c'est trop bien j'ai beaucoup changé en plus donc ça va être très étrange de se voir en photo après tout ce temps mais en tout cas j'ai hâte que le livre soit publié parce qu'il n'y a pas tant de récits de personnes concernées sur la question donc je trouve ça hyper important c'est pour ça aussi que j'essaye de faire plus de contenu et d'inviter aussi des gens qui sont concernés sur les sujets que j'aborde mais en tout cas pendant mon année de césure ça n'a pas été aussi présent qu'en première, qu'en terminale et du coup je me rends compte aujourd'hui dans ma vie actuelle à Lille que c'est quelque chose qui me manque en fait qui me manque fortement, je ne prends pas le temps vraiment de rencontrer des gens qui ont des vécus qui sont similaires au mien d'avoir ces représentations là dans ma vie quotidienne, je ne prends pas non plus le temps de vraiment m'intéresser à la culture, de lire des livres de regarder des documentaires je sais que je ne prends pas trop ce temps là et qu'il faudrait parce que ça me ferait un bien fou Mais comme j'en parlais dans l'épisode avec Matt sur l'intersectionnalité, quand tu fais partie de minorités, comme c'est mon cas, le fait d'être queer, le fait d'être racisé et adopté, forcément, moi, ça me tient à cœur. Enfin, c'est pas que ça me tient à cœur, c'est juste que c'est trop important pour moi, pour me sentir bien au quotidien, pour me sentir compris, etc. De plus m'entourer de gens qui me correspondent et qui me ressemblent. Et ça, je le minimise vachement. Alors qu'en fait je me rends compte que ça devient de plus en plus important d'être compris en fait dans mon existence et dans mes identités. Parce que c'est vrai que ce sentiment d'appartenance il est très particulier pour moi et c'est quelque chose que j'ai beaucoup de mal à dealer avec. Mais c'est bizarre parce que je me sens jamais à ma place à 100% là où je vais. Peu importe qui est là, peu importe le lieu, en vrai j'ai l'impression qu'il y a un peu un bout de chez moi un peu partout dans le monde et à la fois je suis nulle part tu vois. A la fois, je suis nulle part chez moi. Et je pense que c'est clairement lié à mon adoption. Parce que j'ai grandi dans un milieu où tout le monde se ressemblait un peu. Et quand j'y retourne, c'est vrai que ça me marque fortement. Parce que je le vois avec mes parents, qu'ils côtoient au quotidien, etc. Je vois l'école où j'ai été, le collègue où j'ai été. Et j'en parlais avec l'une de mes meilleures amies, qui provient de la même commune que moi, qui a aussi été adoptée. Elle a été adoptée en Somalie. Attends, Somalie ou Djibouti ? A chaque fois, je sais que je me trompe entre les deux. Mais en tout cas, elle a été adoptée en Afrique. Et du coup, on est les seules personnes racisées de notre groupe proche d'amis. Et c'est trop bien d'avoir aussi grandi avec elle parce qu'on se comprend en fait. On se comprend, on a des vécus qui sont similaires. Et on a vécu du racisme en grandissant, à l'école, même dans nos familles. Et du coup, pouvoir partager ces récits-là, c'est hyper important. C'est Luna, en fait, j'en ai parlé. Elle est venue plusieurs fois sur le podcast. J'avais fait un épisode sur l'adoption internationale, sur la dépendance affective. Et c'est une personne qui est tellement importante dans ma vie, mais vous ne savez pas à quel point. Je l'aime tellement de tout mon cœur. Et la voir dans ma vie, c'est aussi un réel cadeau. C'est important d'avoir ces représentations-là, parce que sinon, on se perd, en fait. on se perd et moi j'ai souvent eu dissocié de mon identité en fait. Des fois quand je me regarde en miroir, je me suis repris à me dire mais attends, en fait je suis vraiment asiatique tu vois. En fait c'est bizarre, c'est très bizarre parce que t'as un peu le cul entre deux chaises quoi. Et ça j'en avais déjà parlé mais ce rapport-là à son identité, elle est très particulière quand même. C'est un peu comme des personnes métisses mais on est un peu des hybrides culturels tu vois, on est ni à 100% intégrés dans une culture, ni à 100% intégrés dans l'autre. Donc c'est un peu, on sait pas trop, des fois il y a plusieurs cultures, des fois il y a... enfin bref, c'est confus. Mais en tout cas ce sentiment d'appartenance il est très particulier parce que du coup, comme je l'ai dit, je me sens jamais vraiment à ma place à 100% dans tel endroit, dans tel endroit. Ce sentiment d'alignation est très présent dans ma vie, il est assez omniprésent je dirais même. C'est pourquoi je ressens aujourd'hui ce besoin viscéral de retourner à la recherche de mes origines, mais pas qu'au sens strict du terme, c'est-à-dire retrouver ma famille biologique, même si ce sera la continuité aussi de mon retour au Vietnam, mais premièrement juste de ratterrir, de mettre les pieds. Au Vietnam en fait, sur le sol vietnamien, ça c'est un truc qui me paraît tellement peu envisageable à l'heure actuelle parce que je vis pas du tout une vie où là je peux partir à l'autre bout du monde. Mais en tout cas je sais que c'est un besoin que j'aime et qui est tellement fort. Et juste sentir l'énergie d'être dans mon pays d'origine, d'entendre des gens parler viet, de voir... les rues du Vietnam je sais pas genre vraiment tout ça toutes ces choses là qui paraissent tellement banales mais en même temps qui ne le sont vraiment pas et qui ont tellement une valeur symbolique une valeur sentimentale énorme cette vidéo m'a vraiment remis beaucoup d'émotions parce que je me suis rendu compte que j'avais ce besoin et j'avais tellement envie de retourner au Vietnam après comme je l'ai dit c'est pas du tout je suis pas dans une période de ma vie où je peux me le permettre en soi Parce que ça coûte de la thune de faire un voyage de ce type. Et si je compte y retourner, ce n'est pas pour juste un mois. C'est pour vraiment y passer du temps. C'est pour vraiment même reconstruire une vie, tu vois. Donc là, en ce moment, ce n'est pas possible parce que j'ai commencé ma L1 en socio à Lille. Et que j'adore aussi ce que je fais, tu vois. Et puis je pense aussi concrètement que je ne suis pas prête. Je pense que je ne suis pas prête d'un point de vue mental. Pas prête psychologiquement, tu vois, à retourner tout de suite. à la rencontre de mes origines et en continuité à retrouver ma famille biologique. Je pense que je ne suis pas assez stable mentalement aussi pour ça, parce que j'accorde beaucoup trop d'importance à mon existence par rapport à mon adoption, à ma famille biologique. Et je me définis beaucoup par rapport à ça. C'est aussi pour ça que j'en parle énormément, mais c'est aussi très important pour moi de le faire. Donc c'est vrai que je ne pense pas que ce soit le bon moment. de retourner là-bas et je pense que même que si par exemple demain je décidais sur un coup de tête, parce que je fais beaucoup de choses sur un coup de tête dans ma vie tous les jours même si des fois c'est bien de réfléchir avant d'agir mais c'est vrai que je me dis que si demain je retourne j'ai peur de mettre trop d'espoir sur cette quête d'identité et que finalement je le vois comme un pansement mais qu'au final ça me met plus bas que terre parce que On ne sait pas ce qu'on peut trouver et c'est aussi ça un peu le mystère, c'est un petit peu ça le piège je dirais. C'est que dans ta recherche d'origine tu peux trouver tout et n'importe quoi, tu peux faire n'importe quel type de rencontre, tu peux faire face à la réalité. Et il y a vraiment dans le discours, dans les récits, les témoignages, les adoptés, il y a de tout, il y a de tout. Il y a du plus horrible, du pire scénario au meilleur scénario. Enfin voilà, j'ai entendu des choses comme... J'ai retrouvé les parents d'origine, c'était pas du tout prévu. À la base, je suis restée trois semaines au Vietnam, c'était juste pour visiter pour la première fois. Au final, j'ai fini par retrouver mon village d'origine, ma famille d'origine. J'ai réalisé que j'avais une soeur jumelle. Voilà, il y a ce type de témoignages-là qui sont magnifiques, mais il y en a d'autres qui sont vraiment, vraiment traumatisants. Et la trigger warning, je vais parler d'inceste, mais on m'a raconté qu'il y a... une adoptée qui a découvert qu'en fait elle était issue d'un inceste. Voilà, donc tu découvres des choses aussi comme ça. Et c'est pour ça que je dis qu'il faut être prêt mentalement, je pense. Prêt mentalement, même si ça fait depuis toujours, depuis que moi, mon plus jeune âge, où j'ai cette envie cruciale de retrouver ma mère biologique et tout le monde en vrai. J'ai envie de retrouver aussi mes grands-parents biologiques. Parce que c'est quand même dingue de se dire que tu as une partie de ta famille. Faut être. t'as de la famille à l'autre bout du monde mais tu ne les connais pas tu ne les connais pas, tu connais pas leur vie tu sais pas à quoi ils ressemblent, tu connais pas leur prénom mais tu sais qu'ils existent tu vois ou tu sais qu'ils ont existé mais tu sais rien enfin c'est ouf je trouve et voilà j'ai toujours ressenti ce besoin de retrouver de juste savoir en fait juste de savoir et d'avoir des réponses tu vois mais le problème c'est qu'il faut avoir conscience que tu peux faire face à beaucoup de déceptions Et j'ai peur de mettre trop d'importance sur ça et qu'au final, je perds totalement, en fait, moi, mon existence et que, tu vois, bref, de retomber bas, quoi. Donc, je pense qu'il faut vraiment que je le sente. Et pour le moment, c'est pas du tout le cas. Et puis, je suis pas dans une période où je peux, de toute façon. Donc, pour le moment, je suis très bien dans ma vie actuelle, dans le sens où j'adore ce que je fais à Lille, tu vois, genre j'adore. Ma nouvelle vie, je m'y sens bien, je sais que j'ai fait le bon choix, j'adore la sociologie, ça m'aide énormément dans la vie de tous les jours et ça fait tellement sens en fait de faire ce cursus-là pour moi. Donc voilà, et puis j'essaie aussi d'être reconnaissant, je pense que c'est aussi quelque chose que j'ai appris à travailler mais à éprouver de la reconnaissance au quotidien. Là depuis quelques jours je... Je le faisais déjà avant qu'à l'habitude, mais j'avais un petit peu arrêté. Je le faisais principalement quand j'étais en voyage, parce que ça me permettait vraiment de profiter de l'instant présent, de profiter de ce que j'avais, des expériences qui m'étaient offertes, et je mettais des choses pour lesquelles j'étais reconnaissant. Et en fait, je réalise au fur et à mesure que ce que je mets, principalement, c'est des choses qui paraissent banales, qui paraissent tellement normales qu'au final, on oublie que c'est là. Mais par exemple, d'avoir un toit, de dormir dans un lit de place... d'aller en cours, tu vois, même si, bon, les partiels, c'est très stressant. En fait, depuis que j'ai commencé ma période partielle, j'ai jamais été aussi reconnaissant de passer des examens. Parce que je me dis, mais en fait, étudier, c'est une chance. Étudier, c'est une opportunité énorme. Et ouais, bon, c'est stressant, mais en fait, ça fait partie du jeu. Et derrière, en fait, j'ai... Putain, enfin, vraiment, j'étais trop bien sur mes copies. J'étais comme, ça, c'est trop cool, ça, c'est trop stylé. Donc, j'essaye vraiment d'éprouver la reconnaissance au quotidien. de faire des choses simples, connectées à ces petits plaisirs du quotidien. Marcher, marcher c'est un pur plaisir, marcher c'est magnifique. Bref, voilà, toutes ces choses-là. Et c'est pour ça que j'essaye de ne pas être dans ce truc de jamais satisfait, parce que même si tu vois, j'ai envie d'autourner au Vietnam, j'ai pas envie d'être dans cette attente pendant 5 ans, 5-6 ans, de ce moment qui va arriver, et je le sais, et j'ai confiance en ça. Mais j'ai pas envie d'être dans cette attente, de mettre ma vie en pause pour ça, machin machin. Parce que derrière, faut vivre quoi, c'est trop beau. Et puis quand le moment arrivera, je sais que ce sera un beau moment et que ce sera magique. Ce sera clairement magique, parce que je vais aussi beaucoup documenter, je vais continuer à faire des podcasts, je l'espère. Parce que ça fait beaucoup de sens pour moi de partager toutes ces expériences-là, toutes ces réflexions, tous ces vécus. Ça me fait beaucoup beaucoup de bien et je me rends compte que cette notion de partage est... très importante pour moi. Donc j'aimerais aussi me spécialiser dans d'autres domaines, notamment la vidéo et la photographie. Parce qu'avoir des souvenirs visuels comme ça, eh bien, c'est extrêmement cool. Donc je le fais pour moi. Parce que voilà, j'ai une mémoire qui est très visuelle aussi. Donc ça me replonge vite dans des souvenirs, etc. Et puis j'aime bien le côté aussi brut de la photographie et de l'image que tu vois. Donc là, j'ai un appareil photo. J'ai commencé un peu la photo. Après la vidéo, comme j'ai dit, j'ai une caméra, donc c'est déjà bien. Et puis après, m'entraîner aussi sur le montage, etc. Mais j'aimerais beaucoup faire des reportages. En tout cas, avoir des supports pour garder des souvenirs pour moi, en fait. Ce sera clairement le film de ma vie, en fait. C'est pour ça que j'ai envie que ce soit le bon moment, tu vois, quand je retourne au Vietnam. Pour retourner à la quête de mon identité, de mes origines. Et voilà, soit d'écrire un livre, de faire un reportage. faire le podcast, avoir ma chaîne YouTube, tout ça. Tout ça, je sais que ça va s'accompagner de ce voyage-là qui va être exceptionnel, qui va être rempli d'émotions, rempli de beauté et rempli de sens, je pense aussi. Parce que je sais que je vais retrouver ma fin biologique. Je sais pas pourquoi, mais je le sens, tu vois. Je sens qu'un jour ça va arriver, pas que je perde espoir, mais ça arrivera au moment où ça devra arriver. Donc voilà, j'ai... J'étais trop contente de vous partager tout ça ce soir sur mes pensées qui me sont venues hier et aujourd'hui. Parce que voilà, en regardant pas mal de vidéos sur le Vietnam, ça m'a fait beaucoup de bien de pouvoir en parler. Et parler de mes origines, forcément ça me sert à cœur. Et puis si jamais vous êtes dans un cas un peu similaire, et bien sachez qu'on est ensemble. On est ensemble. Et puis je pense que des fois j'ai tendance un peu à m'accaparer sur mon soir et à penser que je suis seule. Alors que pas du tout. plein, je suis persuadée de personnes qui ont des vécus similaires aux miennes, faut juste être ouverte à la rencontre et y mettre l'intention et prendre le temps sur toute chose que je ne fais pas mais c'est dans mes projets voilà, donc en tout cas je vous souhaite de prendre soin de vous, faites attention à vous, faites attention à vos proches et n'hésitez pas à mettre 5 étoiles au podcast, ça me fait extrêmement plaisir pour pouvoir répertorier le podcast, toucher plus de personnes et puis aussi à vous abonner Comme ça, vous êtes au courant de tous les épisodes que je publie. En ce moment, j'ai plein d'épisodes qui arrivent. Oh my god. Ça va être fou. Ça va être trop enrichissant. Et à chaque moment, je suis tellement hypée par mes propres podcasts. Parce que je sais que j'apprends tellement de choses en même temps que je fais les podcasts. Enfin bref. C'est donnant, donnant. En tout cas, je vous dis à la prochaine fois. Bisous.

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Hello!! je te partage aujourd'hui suite à une vidéo de Linh Truong sur le Vietnam ce manque particulier que je ressens pour le Vietnam et cette envie irrésistible de retourner dans mon pays d'origine, comme si j'y avais vécu toute mon enfance alors que j'en ai presqu'aucun souvenir durant les neuf premiers mois de ma vie... Est-ce un exil comme un autre ? Bref je vous partage aujourd'hui mon rapport aux origines :)


  • réf mentionnées:

-https://youtu.be/AegcaiBlB_A?si=lmfmAjH2MzEWiYDn


insta: @callmedash_podcast


Dash


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Coucou, j'espère que tu te portes bien. Bienvenue pour un nouvel épisode de podcast qui sera sur le Vietnam. J'avais déjà dédié toute une saison sur l'adoption internationale où je parlais... notamment de mes origines mais pas que de l'adoption du coup j'avais également invité plusieurs personnes pour pouvoir témoigner sur leur adoption sur leur vécu et aujourd'hui j'avais envie de parler du fait que le vietnam me manque et que j'ai cette envie irrésistible de retourner dans ma terre d'origine parce que la dernière fois que j'y suis allé c'était il y a tard l'époque c'était il y a dix ans j'avais dix ans et là je l'ai sur l'année de mes 20 ans donc c'est fou c'est fou à quel point point le temps passe vite j'ai réalisé ça hier quand j'ai regardé un vlog d'une youtubeuse que j'adore, que j'apprécie énormément, ça fait assez longtemps que je regarde ses vidéos et à chaque fois c'est tellement inspirant parce que premièrement il faut noter que son montage est incroyable et juste en fait la vibe de ses vidéos est tellement magique parce que t'es transportée dans son quotidien dans ce qu'il y a à te montrer que c'est très très fort... Donc Yael s'appelle Linh Truong, c'est une personne viet du coup mais qui n'a pas grandi au Vietnam puisque son père quand il était plus jeune il a émigré du Vietnam pour émigrer aux Etats-Unis. Puis ensuite c'est sa mère qui l'a rejoint donc elle, elle a grandi aux Etats-Unis. Et en fait elle a fait un vlog l'été dernier que j'avais pas du tout regardé et elle a documenté, elle a filmé son voyage seule au Vietnam et elle est retournée dans sa famille. je crois des deux côtés et c'était trop beau de voir sa vision, sa perception du Vietnam d'un point de vue cinématographique, visuel et c'est un pur plaisir, franchement c'est un pur délice de regarder ses vidéos, à chaque fois je suis en mode mais waouh genre et elle fait ça tout seule et c'est incroyable, c'est une dinguerie, vraiment je suis amoureuse de ses vidéos, c'est tellement un mood et t'es transportée vraiment dans ses expériences. Donc je vous recommande à 1000, 1000, 1000% sa chaîne YouTube. En plus, ça a l'air d'être une personne qui est tellement gentille, qui dégage une très belle aura, qui est très lumineuse. Et voilà, ça me fait du bien aussi de regarder des vidéos de personnes qui me ressemblent, parce que c'est du coup une personne viette et aussi une personne queer. Donc ça fait fortement du bien. Je vous mettrai le lien de la vidéo et le lien de sa chaîne YouTube, mais come on, c'est vraiment... Voilà, c'est une grosse inspiration. À chaque fois que je regarde ses vidéos, je suis en mode waouh. C'est incroyable de pouvoir puiser autant dans cette créativité et de pouvoir traduire ce qu'on a envie de montrer, c'est dingue. Et du coup cette vidéo en question m'a vachement replongée aussi dans des souvenirs, parce que quand j'étais au Vietnam c'était il y a 10 ans, donc ça commence un petit peu à dater, mais pour autant j'ai plein plein de souvenirs que j'ai encore, qui me semblent tellement frais dans ma tête, j'ai l'impression que c'était hier que j'y étais. Quand j'ai mis les pieds pour la première fois au Vietnam, quand j'ai marché dans les rues... Il y a tellement ce sentiment de familiarité. Et comme ces vidéos sont quand même très stylées, très swag, je me suis vraiment retrouvée en train de me dire Waouh, ça me manque ! Et j'y suis restée dix jours avec ma famille, mon petit frère et des amis. Et c'est vrai que ça a été tellement le voyage le plus extraordinaire, le plus fantastique de toute ma vie. Parce que comme je suis hypersensible, je ressens tout très fortement. Et je ressens tout à 10 000%, tant au niveau émotionnel que sensoriel. Donc c'est vrai que y'a tout qui me traversait, c'était tellement rempli de richesse, rempli d'émotions. Et quand j'y ai été, on a beaucoup fait de choses en plus, donc c'était très prenant. Et je suis aussi retournée dans mon orphelinat. J'ai revu des nourrices qui se sont occupées de moi quand j'étais tout bébé. Et c'est incroyable parce qu'elles m'ont reconnue, elles m'ont pris dans leurs bras et c'était trop beau. Et puis... Juste les paysages, les odeurs, les gens qui parlent, tout ça en fait, c'était tellement familier pour moi. Et je sais qu'à l'époque, quand j'étais plus jeune, je l'avais déjà conscientisé, cette notion de se sentir comme à la maison. C'était vraiment ce sentiment-là, j'avais l'impression d'être chez moi. Pourtant, je n'ai jamais vécu à proprement parler, tu vois. Quand tu es à l'orphelinat, à la pouponnière, tu ne sors pas vraiment de la pouponnière. Donc c'était quand même assez particulier de réaliser qu'il y avait quelque chose qui me manquait. Mais pour autant que j'avais jamais concrètement connu. Et c'est ça après la vidéo que je me suis dit mais attends, wait a minute. Genre ça te manque, ça t'a toujours manqué tu vois dans ta visite, tu le sais au fond de toi que ça t'a manqué. Mais c'est bizarre de... De savoir qu'il y a un truc qui te manque autant, mais que tu n'as jamais connu. C'est pas comme un voyage que j'ai pu faire. Par exemple, j'étais en Écosse, dans un centre spirituel. Là, je pourrais dire, ah bah, telle personne, maman, me manque. Les animaux me manquent, les jardins me manquent. Faire les danses traditionnelles, ça me manque. Tout ça, tu vois. Ça, je peux le dire, ça me manque. Parce que je l'ai vécu et je m'en souviens consciemment. Mais là, c'est pas des souvenirs que j'ai consciemment. Donc, comme ça fait partie de mon inconscient, j'ai... aucun souvenir où je peux me référer, donc c'est très bizarre d'avoir ce sentiment de manque, mais pas vraiment pouvoir distinguer qu'est-ce que c'est concrètement, tu vois, parce que la vie au Vietnam, c'est très large. Et du coup, c'est ça que j'ai réalisé, que ça m'avait toujours manqué dans ma vie, et que là, je conscientisais vraiment le fait que, petit à petit, plus je grandis, et plus ça devient un besoin qui est omniprésent dans ma vie, dans mes pensées, dans mes rêves, etc. de revenir en fait au Vietnam et de passer du temps là-bas, de vivre là-bas, de me reconnecter à mes origines tout simplement. Parce qu'il y a eu un moment dans ma vie où je me suis vraiment sentie appartenir à cette culture-là. C'était en première, parce que je m'étais vachement rapprochée premièrement de ma meilleure amie d'enfance, avec qui j'ai grandi en fait tout le primaire. Donc elle a aussi été adoptée au Vietnam. Et grandir avec cette personne-là, j'en avais parlé dans les épisodes sur l'adoption internationale, mais c'était un trésor. C'était si précieux de l'avoir dans ma vie, d'avoir cette représentation-là pour me trouver. Et au collège, on s'est éloignés parce qu'on a chacun vécu des choses différentes. Et puis ensuite, en première, on s'est vraiment ravibochés, on s'est retrouvés plus que jamais. Et on a fait plein de choses ensemble, on a fait plein d'activités ensemble. On a passé beaucoup de temps aussi à deux, à sortir. Et juste ça, c'était tellement un trésor. Et... à ce moment-là, je ne l'avais pas autant réalisé. Mais aujourd'hui, j'en suis tellement reconnaissante d'avoir eu cette personne-là. Parce que quand tu vis dans un milieu plutôt rural, par de tes potes, c'est des personnes blanches, forcément, tu ne te retrouves pas forcément. Et là, c'est quand même dingue. Il n'y a pas de hasard dans la vie. On a grandi dans la même commune à 5 minutes en vélo, l'un de chez l'autre. Et donc, on a fait des cours de langue en première. On avait un prof particulier qui était juste... adorable, il faut que je le recontacte, il est trop mignon et c'était trop bien, on avait des cours tous les jeudis et on faisait plein de trucs ensemble on allait à des conférences, moi je l'amenais surtout à chaque fois et puis c'était tellement bien d'avoir autant de contacts avec ma culture d'origine et ça m'a fait tellement de bien vous savez pas à quel point d'aller à la pagode et même si je comprenais pas grand chose de ce qui se passait mais juste être au contact de ma communauté d'origine, mais ça c'est un cadeau mais immense... C'est un cadeau immense et je vous promets que, en vrai j'attends que ça tu vois, de retourner au Vietnam et de trouver une communauté qui me ressemble. Mais pas en vrai que de retourner au Vietnam parce que je sais que je peux en trouver aussi en France, c'est pour ça que je cherche sur des groupes Facebook. Mais en tout cas voilà j'ai fait beaucoup de choses à l'époque qui m'ont permis de vraiment me connecter à cette culture d'origine. Donc j'ai été à pas mal d'expositions, j'ai regardé beaucoup de reportages, mes sujets par exemple de grand oral c'était lié à l'adoption internationale. Enfin voilà, j'étais vraiment matrixée mais j'en avais besoin tu vois. Parce que j'étais aussi dans cette quête d'identité. J'avais besoin d'avoir ces bases que j'avais pas eu en grandissant réellement et qui m'avaient manqué mais j'avais pas compris que c'était ça qui m'avait manqué tu vois. Donc là le fait de le réaliser ça a été un big déblocage dans ma vie. Et puis petit à petit est venue la terminale et comme j'étais moins proche de cette personne en question. Et bien il y a aussi beaucoup de choses que du coup j'ai un peu passé à la trappe, on faisait plus de cours de vietnamien parce qu'on avait plus le temps, enfin bref. Petit à petit, tous ces éléments-là de mon quotidien ont disparu, et puis après j'ai fait mon année de césure, et comme j'ai tout le temps voyagé, comme j'ai tout le temps bougé, ou fait des expériences qui étaient complètement différentes, bah au final j'ai pas du tout pris le temps de vraiment me pencher plus sur mes origines. À part du coup le podcast. En vrai, s'il y a quand même eu le podcast et puis j'ai participé à un projet qui s'appelle La résonance des liens et en vrai, qui va sortir bientôt. Donc j'ai un petit peu hâte. Il faudra que je leur envoie un message pour savoir l'avancée du projet. Mais La résonance des liens, c'est un livre qui portera sur des témoignages de personnes adoptées au Vietnam. Il me semble exclusivement au Vietnam. Et il y avait eu aussi la partie écriture et moi, je l'avais fait fin du coup, terminale. Donc ça date un petit peu maintenant. on avait fait aussi un shooting et donc il y aura les deux et ça c'est trop bien j'ai beaucoup changé en plus donc ça va être très étrange de se voir en photo après tout ce temps mais en tout cas j'ai hâte que le livre soit publié parce qu'il n'y a pas tant de récits de personnes concernées sur la question donc je trouve ça hyper important c'est pour ça aussi que j'essaye de faire plus de contenu et d'inviter aussi des gens qui sont concernés sur les sujets que j'aborde mais en tout cas pendant mon année de césure ça n'a pas été aussi présent qu'en première, qu'en terminale et du coup je me rends compte aujourd'hui dans ma vie actuelle à Lille que c'est quelque chose qui me manque en fait qui me manque fortement, je ne prends pas le temps vraiment de rencontrer des gens qui ont des vécus qui sont similaires au mien d'avoir ces représentations là dans ma vie quotidienne, je ne prends pas non plus le temps de vraiment m'intéresser à la culture, de lire des livres de regarder des documentaires je sais que je ne prends pas trop ce temps là et qu'il faudrait parce que ça me ferait un bien fou Mais comme j'en parlais dans l'épisode avec Matt sur l'intersectionnalité, quand tu fais partie de minorités, comme c'est mon cas, le fait d'être queer, le fait d'être racisé et adopté, forcément, moi, ça me tient à cœur. Enfin, c'est pas que ça me tient à cœur, c'est juste que c'est trop important pour moi, pour me sentir bien au quotidien, pour me sentir compris, etc. De plus m'entourer de gens qui me correspondent et qui me ressemblent. Et ça, je le minimise vachement. Alors qu'en fait je me rends compte que ça devient de plus en plus important d'être compris en fait dans mon existence et dans mes identités. Parce que c'est vrai que ce sentiment d'appartenance il est très particulier pour moi et c'est quelque chose que j'ai beaucoup de mal à dealer avec. Mais c'est bizarre parce que je me sens jamais à ma place à 100% là où je vais. Peu importe qui est là, peu importe le lieu, en vrai j'ai l'impression qu'il y a un peu un bout de chez moi un peu partout dans le monde et à la fois je suis nulle part tu vois. A la fois, je suis nulle part chez moi. Et je pense que c'est clairement lié à mon adoption. Parce que j'ai grandi dans un milieu où tout le monde se ressemblait un peu. Et quand j'y retourne, c'est vrai que ça me marque fortement. Parce que je le vois avec mes parents, qu'ils côtoient au quotidien, etc. Je vois l'école où j'ai été, le collègue où j'ai été. Et j'en parlais avec l'une de mes meilleures amies, qui provient de la même commune que moi, qui a aussi été adoptée. Elle a été adoptée en Somalie. Attends, Somalie ou Djibouti ? A chaque fois, je sais que je me trompe entre les deux. Mais en tout cas, elle a été adoptée en Afrique. Et du coup, on est les seules personnes racisées de notre groupe proche d'amis. Et c'est trop bien d'avoir aussi grandi avec elle parce qu'on se comprend en fait. On se comprend, on a des vécus qui sont similaires. Et on a vécu du racisme en grandissant, à l'école, même dans nos familles. Et du coup, pouvoir partager ces récits-là, c'est hyper important. C'est Luna, en fait, j'en ai parlé. Elle est venue plusieurs fois sur le podcast. J'avais fait un épisode sur l'adoption internationale, sur la dépendance affective. Et c'est une personne qui est tellement importante dans ma vie, mais vous ne savez pas à quel point. Je l'aime tellement de tout mon cœur. Et la voir dans ma vie, c'est aussi un réel cadeau. C'est important d'avoir ces représentations-là, parce que sinon, on se perd, en fait. on se perd et moi j'ai souvent eu dissocié de mon identité en fait. Des fois quand je me regarde en miroir, je me suis repris à me dire mais attends, en fait je suis vraiment asiatique tu vois. En fait c'est bizarre, c'est très bizarre parce que t'as un peu le cul entre deux chaises quoi. Et ça j'en avais déjà parlé mais ce rapport-là à son identité, elle est très particulière quand même. C'est un peu comme des personnes métisses mais on est un peu des hybrides culturels tu vois, on est ni à 100% intégrés dans une culture, ni à 100% intégrés dans l'autre. Donc c'est un peu, on sait pas trop, des fois il y a plusieurs cultures, des fois il y a... enfin bref, c'est confus. Mais en tout cas ce sentiment d'appartenance il est très particulier parce que du coup, comme je l'ai dit, je me sens jamais vraiment à ma place à 100% dans tel endroit, dans tel endroit. Ce sentiment d'alignation est très présent dans ma vie, il est assez omniprésent je dirais même. C'est pourquoi je ressens aujourd'hui ce besoin viscéral de retourner à la recherche de mes origines, mais pas qu'au sens strict du terme, c'est-à-dire retrouver ma famille biologique, même si ce sera la continuité aussi de mon retour au Vietnam, mais premièrement juste de ratterrir, de mettre les pieds. Au Vietnam en fait, sur le sol vietnamien, ça c'est un truc qui me paraît tellement peu envisageable à l'heure actuelle parce que je vis pas du tout une vie où là je peux partir à l'autre bout du monde. Mais en tout cas je sais que c'est un besoin que j'aime et qui est tellement fort. Et juste sentir l'énergie d'être dans mon pays d'origine, d'entendre des gens parler viet, de voir... les rues du Vietnam je sais pas genre vraiment tout ça toutes ces choses là qui paraissent tellement banales mais en même temps qui ne le sont vraiment pas et qui ont tellement une valeur symbolique une valeur sentimentale énorme cette vidéo m'a vraiment remis beaucoup d'émotions parce que je me suis rendu compte que j'avais ce besoin et j'avais tellement envie de retourner au Vietnam après comme je l'ai dit c'est pas du tout je suis pas dans une période de ma vie où je peux me le permettre en soi Parce que ça coûte de la thune de faire un voyage de ce type. Et si je compte y retourner, ce n'est pas pour juste un mois. C'est pour vraiment y passer du temps. C'est pour vraiment même reconstruire une vie, tu vois. Donc là, en ce moment, ce n'est pas possible parce que j'ai commencé ma L1 en socio à Lille. Et que j'adore aussi ce que je fais, tu vois. Et puis je pense aussi concrètement que je ne suis pas prête. Je pense que je ne suis pas prête d'un point de vue mental. Pas prête psychologiquement, tu vois, à retourner tout de suite. à la rencontre de mes origines et en continuité à retrouver ma famille biologique. Je pense que je ne suis pas assez stable mentalement aussi pour ça, parce que j'accorde beaucoup trop d'importance à mon existence par rapport à mon adoption, à ma famille biologique. Et je me définis beaucoup par rapport à ça. C'est aussi pour ça que j'en parle énormément, mais c'est aussi très important pour moi de le faire. Donc c'est vrai que je ne pense pas que ce soit le bon moment. de retourner là-bas et je pense que même que si par exemple demain je décidais sur un coup de tête, parce que je fais beaucoup de choses sur un coup de tête dans ma vie tous les jours même si des fois c'est bien de réfléchir avant d'agir mais c'est vrai que je me dis que si demain je retourne j'ai peur de mettre trop d'espoir sur cette quête d'identité et que finalement je le vois comme un pansement mais qu'au final ça me met plus bas que terre parce que On ne sait pas ce qu'on peut trouver et c'est aussi ça un peu le mystère, c'est un petit peu ça le piège je dirais. C'est que dans ta recherche d'origine tu peux trouver tout et n'importe quoi, tu peux faire n'importe quel type de rencontre, tu peux faire face à la réalité. Et il y a vraiment dans le discours, dans les récits, les témoignages, les adoptés, il y a de tout, il y a de tout. Il y a du plus horrible, du pire scénario au meilleur scénario. Enfin voilà, j'ai entendu des choses comme... J'ai retrouvé les parents d'origine, c'était pas du tout prévu. À la base, je suis restée trois semaines au Vietnam, c'était juste pour visiter pour la première fois. Au final, j'ai fini par retrouver mon village d'origine, ma famille d'origine. J'ai réalisé que j'avais une soeur jumelle. Voilà, il y a ce type de témoignages-là qui sont magnifiques, mais il y en a d'autres qui sont vraiment, vraiment traumatisants. Et la trigger warning, je vais parler d'inceste, mais on m'a raconté qu'il y a... une adoptée qui a découvert qu'en fait elle était issue d'un inceste. Voilà, donc tu découvres des choses aussi comme ça. Et c'est pour ça que je dis qu'il faut être prêt mentalement, je pense. Prêt mentalement, même si ça fait depuis toujours, depuis que moi, mon plus jeune âge, où j'ai cette envie cruciale de retrouver ma mère biologique et tout le monde en vrai. J'ai envie de retrouver aussi mes grands-parents biologiques. Parce que c'est quand même dingue de se dire que tu as une partie de ta famille. Faut être. t'as de la famille à l'autre bout du monde mais tu ne les connais pas tu ne les connais pas, tu connais pas leur vie tu sais pas à quoi ils ressemblent, tu connais pas leur prénom mais tu sais qu'ils existent tu vois ou tu sais qu'ils ont existé mais tu sais rien enfin c'est ouf je trouve et voilà j'ai toujours ressenti ce besoin de retrouver de juste savoir en fait juste de savoir et d'avoir des réponses tu vois mais le problème c'est qu'il faut avoir conscience que tu peux faire face à beaucoup de déceptions Et j'ai peur de mettre trop d'importance sur ça et qu'au final, je perds totalement, en fait, moi, mon existence et que, tu vois, bref, de retomber bas, quoi. Donc, je pense qu'il faut vraiment que je le sente. Et pour le moment, c'est pas du tout le cas. Et puis, je suis pas dans une période où je peux, de toute façon. Donc, pour le moment, je suis très bien dans ma vie actuelle, dans le sens où j'adore ce que je fais à Lille, tu vois, genre j'adore. Ma nouvelle vie, je m'y sens bien, je sais que j'ai fait le bon choix, j'adore la sociologie, ça m'aide énormément dans la vie de tous les jours et ça fait tellement sens en fait de faire ce cursus-là pour moi. Donc voilà, et puis j'essaie aussi d'être reconnaissant, je pense que c'est aussi quelque chose que j'ai appris à travailler mais à éprouver de la reconnaissance au quotidien. Là depuis quelques jours je... Je le faisais déjà avant qu'à l'habitude, mais j'avais un petit peu arrêté. Je le faisais principalement quand j'étais en voyage, parce que ça me permettait vraiment de profiter de l'instant présent, de profiter de ce que j'avais, des expériences qui m'étaient offertes, et je mettais des choses pour lesquelles j'étais reconnaissant. Et en fait, je réalise au fur et à mesure que ce que je mets, principalement, c'est des choses qui paraissent banales, qui paraissent tellement normales qu'au final, on oublie que c'est là. Mais par exemple, d'avoir un toit, de dormir dans un lit de place... d'aller en cours, tu vois, même si, bon, les partiels, c'est très stressant. En fait, depuis que j'ai commencé ma période partielle, j'ai jamais été aussi reconnaissant de passer des examens. Parce que je me dis, mais en fait, étudier, c'est une chance. Étudier, c'est une opportunité énorme. Et ouais, bon, c'est stressant, mais en fait, ça fait partie du jeu. Et derrière, en fait, j'ai... Putain, enfin, vraiment, j'étais trop bien sur mes copies. J'étais comme, ça, c'est trop cool, ça, c'est trop stylé. Donc, j'essaye vraiment d'éprouver la reconnaissance au quotidien. de faire des choses simples, connectées à ces petits plaisirs du quotidien. Marcher, marcher c'est un pur plaisir, marcher c'est magnifique. Bref, voilà, toutes ces choses-là. Et c'est pour ça que j'essaye de ne pas être dans ce truc de jamais satisfait, parce que même si tu vois, j'ai envie d'autourner au Vietnam, j'ai pas envie d'être dans cette attente pendant 5 ans, 5-6 ans, de ce moment qui va arriver, et je le sais, et j'ai confiance en ça. Mais j'ai pas envie d'être dans cette attente, de mettre ma vie en pause pour ça, machin machin. Parce que derrière, faut vivre quoi, c'est trop beau. Et puis quand le moment arrivera, je sais que ce sera un beau moment et que ce sera magique. Ce sera clairement magique, parce que je vais aussi beaucoup documenter, je vais continuer à faire des podcasts, je l'espère. Parce que ça fait beaucoup de sens pour moi de partager toutes ces expériences-là, toutes ces réflexions, tous ces vécus. Ça me fait beaucoup beaucoup de bien et je me rends compte que cette notion de partage est... très importante pour moi. Donc j'aimerais aussi me spécialiser dans d'autres domaines, notamment la vidéo et la photographie. Parce qu'avoir des souvenirs visuels comme ça, eh bien, c'est extrêmement cool. Donc je le fais pour moi. Parce que voilà, j'ai une mémoire qui est très visuelle aussi. Donc ça me replonge vite dans des souvenirs, etc. Et puis j'aime bien le côté aussi brut de la photographie et de l'image que tu vois. Donc là, j'ai un appareil photo. J'ai commencé un peu la photo. Après la vidéo, comme j'ai dit, j'ai une caméra, donc c'est déjà bien. Et puis après, m'entraîner aussi sur le montage, etc. Mais j'aimerais beaucoup faire des reportages. En tout cas, avoir des supports pour garder des souvenirs pour moi, en fait. Ce sera clairement le film de ma vie, en fait. C'est pour ça que j'ai envie que ce soit le bon moment, tu vois, quand je retourne au Vietnam. Pour retourner à la quête de mon identité, de mes origines. Et voilà, soit d'écrire un livre, de faire un reportage. faire le podcast, avoir ma chaîne YouTube, tout ça. Tout ça, je sais que ça va s'accompagner de ce voyage-là qui va être exceptionnel, qui va être rempli d'émotions, rempli de beauté et rempli de sens, je pense aussi. Parce que je sais que je vais retrouver ma fin biologique. Je sais pas pourquoi, mais je le sens, tu vois. Je sens qu'un jour ça va arriver, pas que je perde espoir, mais ça arrivera au moment où ça devra arriver. Donc voilà, j'ai... J'étais trop contente de vous partager tout ça ce soir sur mes pensées qui me sont venues hier et aujourd'hui. Parce que voilà, en regardant pas mal de vidéos sur le Vietnam, ça m'a fait beaucoup de bien de pouvoir en parler. Et parler de mes origines, forcément ça me sert à cœur. Et puis si jamais vous êtes dans un cas un peu similaire, et bien sachez qu'on est ensemble. On est ensemble. Et puis je pense que des fois j'ai tendance un peu à m'accaparer sur mon soir et à penser que je suis seule. Alors que pas du tout. plein, je suis persuadée de personnes qui ont des vécus similaires aux miennes, faut juste être ouverte à la rencontre et y mettre l'intention et prendre le temps sur toute chose que je ne fais pas mais c'est dans mes projets voilà, donc en tout cas je vous souhaite de prendre soin de vous, faites attention à vous, faites attention à vos proches et n'hésitez pas à mettre 5 étoiles au podcast, ça me fait extrêmement plaisir pour pouvoir répertorier le podcast, toucher plus de personnes et puis aussi à vous abonner Comme ça, vous êtes au courant de tous les épisodes que je publie. En ce moment, j'ai plein d'épisodes qui arrivent. Oh my god. Ça va être fou. Ça va être trop enrichissant. Et à chaque moment, je suis tellement hypée par mes propres podcasts. Parce que je sais que j'apprends tellement de choses en même temps que je fais les podcasts. Enfin bref. C'est donnant, donnant. En tout cas, je vous dis à la prochaine fois. Bisous.

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Hello!! je te partage aujourd'hui suite à une vidéo de Linh Truong sur le Vietnam ce manque particulier que je ressens pour le Vietnam et cette envie irrésistible de retourner dans mon pays d'origine, comme si j'y avais vécu toute mon enfance alors que j'en ai presqu'aucun souvenir durant les neuf premiers mois de ma vie... Est-ce un exil comme un autre ? Bref je vous partage aujourd'hui mon rapport aux origines :)


  • réf mentionnées:

-https://youtu.be/AegcaiBlB_A?si=lmfmAjH2MzEWiYDn


insta: @callmedash_podcast


Dash


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Coucou, j'espère que tu te portes bien. Bienvenue pour un nouvel épisode de podcast qui sera sur le Vietnam. J'avais déjà dédié toute une saison sur l'adoption internationale où je parlais... notamment de mes origines mais pas que de l'adoption du coup j'avais également invité plusieurs personnes pour pouvoir témoigner sur leur adoption sur leur vécu et aujourd'hui j'avais envie de parler du fait que le vietnam me manque et que j'ai cette envie irrésistible de retourner dans ma terre d'origine parce que la dernière fois que j'y suis allé c'était il y a tard l'époque c'était il y a dix ans j'avais dix ans et là je l'ai sur l'année de mes 20 ans donc c'est fou c'est fou à quel point point le temps passe vite j'ai réalisé ça hier quand j'ai regardé un vlog d'une youtubeuse que j'adore, que j'apprécie énormément, ça fait assez longtemps que je regarde ses vidéos et à chaque fois c'est tellement inspirant parce que premièrement il faut noter que son montage est incroyable et juste en fait la vibe de ses vidéos est tellement magique parce que t'es transportée dans son quotidien dans ce qu'il y a à te montrer que c'est très très fort... Donc Yael s'appelle Linh Truong, c'est une personne viet du coup mais qui n'a pas grandi au Vietnam puisque son père quand il était plus jeune il a émigré du Vietnam pour émigrer aux Etats-Unis. Puis ensuite c'est sa mère qui l'a rejoint donc elle, elle a grandi aux Etats-Unis. Et en fait elle a fait un vlog l'été dernier que j'avais pas du tout regardé et elle a documenté, elle a filmé son voyage seule au Vietnam et elle est retournée dans sa famille. je crois des deux côtés et c'était trop beau de voir sa vision, sa perception du Vietnam d'un point de vue cinématographique, visuel et c'est un pur plaisir, franchement c'est un pur délice de regarder ses vidéos, à chaque fois je suis en mode mais waouh genre et elle fait ça tout seule et c'est incroyable, c'est une dinguerie, vraiment je suis amoureuse de ses vidéos, c'est tellement un mood et t'es transportée vraiment dans ses expériences. Donc je vous recommande à 1000, 1000, 1000% sa chaîne YouTube. En plus, ça a l'air d'être une personne qui est tellement gentille, qui dégage une très belle aura, qui est très lumineuse. Et voilà, ça me fait du bien aussi de regarder des vidéos de personnes qui me ressemblent, parce que c'est du coup une personne viette et aussi une personne queer. Donc ça fait fortement du bien. Je vous mettrai le lien de la vidéo et le lien de sa chaîne YouTube, mais come on, c'est vraiment... Voilà, c'est une grosse inspiration. À chaque fois que je regarde ses vidéos, je suis en mode waouh. C'est incroyable de pouvoir puiser autant dans cette créativité et de pouvoir traduire ce qu'on a envie de montrer, c'est dingue. Et du coup cette vidéo en question m'a vachement replongée aussi dans des souvenirs, parce que quand j'étais au Vietnam c'était il y a 10 ans, donc ça commence un petit peu à dater, mais pour autant j'ai plein plein de souvenirs que j'ai encore, qui me semblent tellement frais dans ma tête, j'ai l'impression que c'était hier que j'y étais. Quand j'ai mis les pieds pour la première fois au Vietnam, quand j'ai marché dans les rues... Il y a tellement ce sentiment de familiarité. Et comme ces vidéos sont quand même très stylées, très swag, je me suis vraiment retrouvée en train de me dire Waouh, ça me manque ! Et j'y suis restée dix jours avec ma famille, mon petit frère et des amis. Et c'est vrai que ça a été tellement le voyage le plus extraordinaire, le plus fantastique de toute ma vie. Parce que comme je suis hypersensible, je ressens tout très fortement. Et je ressens tout à 10 000%, tant au niveau émotionnel que sensoriel. Donc c'est vrai que y'a tout qui me traversait, c'était tellement rempli de richesse, rempli d'émotions. Et quand j'y ai été, on a beaucoup fait de choses en plus, donc c'était très prenant. Et je suis aussi retournée dans mon orphelinat. J'ai revu des nourrices qui se sont occupées de moi quand j'étais tout bébé. Et c'est incroyable parce qu'elles m'ont reconnue, elles m'ont pris dans leurs bras et c'était trop beau. Et puis... Juste les paysages, les odeurs, les gens qui parlent, tout ça en fait, c'était tellement familier pour moi. Et je sais qu'à l'époque, quand j'étais plus jeune, je l'avais déjà conscientisé, cette notion de se sentir comme à la maison. C'était vraiment ce sentiment-là, j'avais l'impression d'être chez moi. Pourtant, je n'ai jamais vécu à proprement parler, tu vois. Quand tu es à l'orphelinat, à la pouponnière, tu ne sors pas vraiment de la pouponnière. Donc c'était quand même assez particulier de réaliser qu'il y avait quelque chose qui me manquait. Mais pour autant que j'avais jamais concrètement connu. Et c'est ça après la vidéo que je me suis dit mais attends, wait a minute. Genre ça te manque, ça t'a toujours manqué tu vois dans ta visite, tu le sais au fond de toi que ça t'a manqué. Mais c'est bizarre de... De savoir qu'il y a un truc qui te manque autant, mais que tu n'as jamais connu. C'est pas comme un voyage que j'ai pu faire. Par exemple, j'étais en Écosse, dans un centre spirituel. Là, je pourrais dire, ah bah, telle personne, maman, me manque. Les animaux me manquent, les jardins me manquent. Faire les danses traditionnelles, ça me manque. Tout ça, tu vois. Ça, je peux le dire, ça me manque. Parce que je l'ai vécu et je m'en souviens consciemment. Mais là, c'est pas des souvenirs que j'ai consciemment. Donc, comme ça fait partie de mon inconscient, j'ai... aucun souvenir où je peux me référer, donc c'est très bizarre d'avoir ce sentiment de manque, mais pas vraiment pouvoir distinguer qu'est-ce que c'est concrètement, tu vois, parce que la vie au Vietnam, c'est très large. Et du coup, c'est ça que j'ai réalisé, que ça m'avait toujours manqué dans ma vie, et que là, je conscientisais vraiment le fait que, petit à petit, plus je grandis, et plus ça devient un besoin qui est omniprésent dans ma vie, dans mes pensées, dans mes rêves, etc. de revenir en fait au Vietnam et de passer du temps là-bas, de vivre là-bas, de me reconnecter à mes origines tout simplement. Parce qu'il y a eu un moment dans ma vie où je me suis vraiment sentie appartenir à cette culture-là. C'était en première, parce que je m'étais vachement rapprochée premièrement de ma meilleure amie d'enfance, avec qui j'ai grandi en fait tout le primaire. Donc elle a aussi été adoptée au Vietnam. Et grandir avec cette personne-là, j'en avais parlé dans les épisodes sur l'adoption internationale, mais c'était un trésor. C'était si précieux de l'avoir dans ma vie, d'avoir cette représentation-là pour me trouver. Et au collège, on s'est éloignés parce qu'on a chacun vécu des choses différentes. Et puis ensuite, en première, on s'est vraiment ravibochés, on s'est retrouvés plus que jamais. Et on a fait plein de choses ensemble, on a fait plein d'activités ensemble. On a passé beaucoup de temps aussi à deux, à sortir. Et juste ça, c'était tellement un trésor. Et... à ce moment-là, je ne l'avais pas autant réalisé. Mais aujourd'hui, j'en suis tellement reconnaissante d'avoir eu cette personne-là. Parce que quand tu vis dans un milieu plutôt rural, par de tes potes, c'est des personnes blanches, forcément, tu ne te retrouves pas forcément. Et là, c'est quand même dingue. Il n'y a pas de hasard dans la vie. On a grandi dans la même commune à 5 minutes en vélo, l'un de chez l'autre. Et donc, on a fait des cours de langue en première. On avait un prof particulier qui était juste... adorable, il faut que je le recontacte, il est trop mignon et c'était trop bien, on avait des cours tous les jeudis et on faisait plein de trucs ensemble on allait à des conférences, moi je l'amenais surtout à chaque fois et puis c'était tellement bien d'avoir autant de contacts avec ma culture d'origine et ça m'a fait tellement de bien vous savez pas à quel point d'aller à la pagode et même si je comprenais pas grand chose de ce qui se passait mais juste être au contact de ma communauté d'origine, mais ça c'est un cadeau mais immense... C'est un cadeau immense et je vous promets que, en vrai j'attends que ça tu vois, de retourner au Vietnam et de trouver une communauté qui me ressemble. Mais pas en vrai que de retourner au Vietnam parce que je sais que je peux en trouver aussi en France, c'est pour ça que je cherche sur des groupes Facebook. Mais en tout cas voilà j'ai fait beaucoup de choses à l'époque qui m'ont permis de vraiment me connecter à cette culture d'origine. Donc j'ai été à pas mal d'expositions, j'ai regardé beaucoup de reportages, mes sujets par exemple de grand oral c'était lié à l'adoption internationale. Enfin voilà, j'étais vraiment matrixée mais j'en avais besoin tu vois. Parce que j'étais aussi dans cette quête d'identité. J'avais besoin d'avoir ces bases que j'avais pas eu en grandissant réellement et qui m'avaient manqué mais j'avais pas compris que c'était ça qui m'avait manqué tu vois. Donc là le fait de le réaliser ça a été un big déblocage dans ma vie. Et puis petit à petit est venue la terminale et comme j'étais moins proche de cette personne en question. Et bien il y a aussi beaucoup de choses que du coup j'ai un peu passé à la trappe, on faisait plus de cours de vietnamien parce qu'on avait plus le temps, enfin bref. Petit à petit, tous ces éléments-là de mon quotidien ont disparu, et puis après j'ai fait mon année de césure, et comme j'ai tout le temps voyagé, comme j'ai tout le temps bougé, ou fait des expériences qui étaient complètement différentes, bah au final j'ai pas du tout pris le temps de vraiment me pencher plus sur mes origines. À part du coup le podcast. En vrai, s'il y a quand même eu le podcast et puis j'ai participé à un projet qui s'appelle La résonance des liens et en vrai, qui va sortir bientôt. Donc j'ai un petit peu hâte. Il faudra que je leur envoie un message pour savoir l'avancée du projet. Mais La résonance des liens, c'est un livre qui portera sur des témoignages de personnes adoptées au Vietnam. Il me semble exclusivement au Vietnam. Et il y avait eu aussi la partie écriture et moi, je l'avais fait fin du coup, terminale. Donc ça date un petit peu maintenant. on avait fait aussi un shooting et donc il y aura les deux et ça c'est trop bien j'ai beaucoup changé en plus donc ça va être très étrange de se voir en photo après tout ce temps mais en tout cas j'ai hâte que le livre soit publié parce qu'il n'y a pas tant de récits de personnes concernées sur la question donc je trouve ça hyper important c'est pour ça aussi que j'essaye de faire plus de contenu et d'inviter aussi des gens qui sont concernés sur les sujets que j'aborde mais en tout cas pendant mon année de césure ça n'a pas été aussi présent qu'en première, qu'en terminale et du coup je me rends compte aujourd'hui dans ma vie actuelle à Lille que c'est quelque chose qui me manque en fait qui me manque fortement, je ne prends pas le temps vraiment de rencontrer des gens qui ont des vécus qui sont similaires au mien d'avoir ces représentations là dans ma vie quotidienne, je ne prends pas non plus le temps de vraiment m'intéresser à la culture, de lire des livres de regarder des documentaires je sais que je ne prends pas trop ce temps là et qu'il faudrait parce que ça me ferait un bien fou Mais comme j'en parlais dans l'épisode avec Matt sur l'intersectionnalité, quand tu fais partie de minorités, comme c'est mon cas, le fait d'être queer, le fait d'être racisé et adopté, forcément, moi, ça me tient à cœur. Enfin, c'est pas que ça me tient à cœur, c'est juste que c'est trop important pour moi, pour me sentir bien au quotidien, pour me sentir compris, etc. De plus m'entourer de gens qui me correspondent et qui me ressemblent. Et ça, je le minimise vachement. Alors qu'en fait je me rends compte que ça devient de plus en plus important d'être compris en fait dans mon existence et dans mes identités. Parce que c'est vrai que ce sentiment d'appartenance il est très particulier pour moi et c'est quelque chose que j'ai beaucoup de mal à dealer avec. Mais c'est bizarre parce que je me sens jamais à ma place à 100% là où je vais. Peu importe qui est là, peu importe le lieu, en vrai j'ai l'impression qu'il y a un peu un bout de chez moi un peu partout dans le monde et à la fois je suis nulle part tu vois. A la fois, je suis nulle part chez moi. Et je pense que c'est clairement lié à mon adoption. Parce que j'ai grandi dans un milieu où tout le monde se ressemblait un peu. Et quand j'y retourne, c'est vrai que ça me marque fortement. Parce que je le vois avec mes parents, qu'ils côtoient au quotidien, etc. Je vois l'école où j'ai été, le collègue où j'ai été. Et j'en parlais avec l'une de mes meilleures amies, qui provient de la même commune que moi, qui a aussi été adoptée. Elle a été adoptée en Somalie. Attends, Somalie ou Djibouti ? A chaque fois, je sais que je me trompe entre les deux. Mais en tout cas, elle a été adoptée en Afrique. Et du coup, on est les seules personnes racisées de notre groupe proche d'amis. Et c'est trop bien d'avoir aussi grandi avec elle parce qu'on se comprend en fait. On se comprend, on a des vécus qui sont similaires. Et on a vécu du racisme en grandissant, à l'école, même dans nos familles. Et du coup, pouvoir partager ces récits-là, c'est hyper important. C'est Luna, en fait, j'en ai parlé. Elle est venue plusieurs fois sur le podcast. J'avais fait un épisode sur l'adoption internationale, sur la dépendance affective. Et c'est une personne qui est tellement importante dans ma vie, mais vous ne savez pas à quel point. Je l'aime tellement de tout mon cœur. Et la voir dans ma vie, c'est aussi un réel cadeau. C'est important d'avoir ces représentations-là, parce que sinon, on se perd, en fait. on se perd et moi j'ai souvent eu dissocié de mon identité en fait. Des fois quand je me regarde en miroir, je me suis repris à me dire mais attends, en fait je suis vraiment asiatique tu vois. En fait c'est bizarre, c'est très bizarre parce que t'as un peu le cul entre deux chaises quoi. Et ça j'en avais déjà parlé mais ce rapport-là à son identité, elle est très particulière quand même. C'est un peu comme des personnes métisses mais on est un peu des hybrides culturels tu vois, on est ni à 100% intégrés dans une culture, ni à 100% intégrés dans l'autre. Donc c'est un peu, on sait pas trop, des fois il y a plusieurs cultures, des fois il y a... enfin bref, c'est confus. Mais en tout cas ce sentiment d'appartenance il est très particulier parce que du coup, comme je l'ai dit, je me sens jamais vraiment à ma place à 100% dans tel endroit, dans tel endroit. Ce sentiment d'alignation est très présent dans ma vie, il est assez omniprésent je dirais même. C'est pourquoi je ressens aujourd'hui ce besoin viscéral de retourner à la recherche de mes origines, mais pas qu'au sens strict du terme, c'est-à-dire retrouver ma famille biologique, même si ce sera la continuité aussi de mon retour au Vietnam, mais premièrement juste de ratterrir, de mettre les pieds. Au Vietnam en fait, sur le sol vietnamien, ça c'est un truc qui me paraît tellement peu envisageable à l'heure actuelle parce que je vis pas du tout une vie où là je peux partir à l'autre bout du monde. Mais en tout cas je sais que c'est un besoin que j'aime et qui est tellement fort. Et juste sentir l'énergie d'être dans mon pays d'origine, d'entendre des gens parler viet, de voir... les rues du Vietnam je sais pas genre vraiment tout ça toutes ces choses là qui paraissent tellement banales mais en même temps qui ne le sont vraiment pas et qui ont tellement une valeur symbolique une valeur sentimentale énorme cette vidéo m'a vraiment remis beaucoup d'émotions parce que je me suis rendu compte que j'avais ce besoin et j'avais tellement envie de retourner au Vietnam après comme je l'ai dit c'est pas du tout je suis pas dans une période de ma vie où je peux me le permettre en soi Parce que ça coûte de la thune de faire un voyage de ce type. Et si je compte y retourner, ce n'est pas pour juste un mois. C'est pour vraiment y passer du temps. C'est pour vraiment même reconstruire une vie, tu vois. Donc là, en ce moment, ce n'est pas possible parce que j'ai commencé ma L1 en socio à Lille. Et que j'adore aussi ce que je fais, tu vois. Et puis je pense aussi concrètement que je ne suis pas prête. Je pense que je ne suis pas prête d'un point de vue mental. Pas prête psychologiquement, tu vois, à retourner tout de suite. à la rencontre de mes origines et en continuité à retrouver ma famille biologique. Je pense que je ne suis pas assez stable mentalement aussi pour ça, parce que j'accorde beaucoup trop d'importance à mon existence par rapport à mon adoption, à ma famille biologique. Et je me définis beaucoup par rapport à ça. C'est aussi pour ça que j'en parle énormément, mais c'est aussi très important pour moi de le faire. Donc c'est vrai que je ne pense pas que ce soit le bon moment. de retourner là-bas et je pense que même que si par exemple demain je décidais sur un coup de tête, parce que je fais beaucoup de choses sur un coup de tête dans ma vie tous les jours même si des fois c'est bien de réfléchir avant d'agir mais c'est vrai que je me dis que si demain je retourne j'ai peur de mettre trop d'espoir sur cette quête d'identité et que finalement je le vois comme un pansement mais qu'au final ça me met plus bas que terre parce que On ne sait pas ce qu'on peut trouver et c'est aussi ça un peu le mystère, c'est un petit peu ça le piège je dirais. C'est que dans ta recherche d'origine tu peux trouver tout et n'importe quoi, tu peux faire n'importe quel type de rencontre, tu peux faire face à la réalité. Et il y a vraiment dans le discours, dans les récits, les témoignages, les adoptés, il y a de tout, il y a de tout. Il y a du plus horrible, du pire scénario au meilleur scénario. Enfin voilà, j'ai entendu des choses comme... J'ai retrouvé les parents d'origine, c'était pas du tout prévu. À la base, je suis restée trois semaines au Vietnam, c'était juste pour visiter pour la première fois. Au final, j'ai fini par retrouver mon village d'origine, ma famille d'origine. J'ai réalisé que j'avais une soeur jumelle. Voilà, il y a ce type de témoignages-là qui sont magnifiques, mais il y en a d'autres qui sont vraiment, vraiment traumatisants. Et la trigger warning, je vais parler d'inceste, mais on m'a raconté qu'il y a... une adoptée qui a découvert qu'en fait elle était issue d'un inceste. Voilà, donc tu découvres des choses aussi comme ça. Et c'est pour ça que je dis qu'il faut être prêt mentalement, je pense. Prêt mentalement, même si ça fait depuis toujours, depuis que moi, mon plus jeune âge, où j'ai cette envie cruciale de retrouver ma mère biologique et tout le monde en vrai. J'ai envie de retrouver aussi mes grands-parents biologiques. Parce que c'est quand même dingue de se dire que tu as une partie de ta famille. Faut être. t'as de la famille à l'autre bout du monde mais tu ne les connais pas tu ne les connais pas, tu connais pas leur vie tu sais pas à quoi ils ressemblent, tu connais pas leur prénom mais tu sais qu'ils existent tu vois ou tu sais qu'ils ont existé mais tu sais rien enfin c'est ouf je trouve et voilà j'ai toujours ressenti ce besoin de retrouver de juste savoir en fait juste de savoir et d'avoir des réponses tu vois mais le problème c'est qu'il faut avoir conscience que tu peux faire face à beaucoup de déceptions Et j'ai peur de mettre trop d'importance sur ça et qu'au final, je perds totalement, en fait, moi, mon existence et que, tu vois, bref, de retomber bas, quoi. Donc, je pense qu'il faut vraiment que je le sente. Et pour le moment, c'est pas du tout le cas. Et puis, je suis pas dans une période où je peux, de toute façon. Donc, pour le moment, je suis très bien dans ma vie actuelle, dans le sens où j'adore ce que je fais à Lille, tu vois, genre j'adore. Ma nouvelle vie, je m'y sens bien, je sais que j'ai fait le bon choix, j'adore la sociologie, ça m'aide énormément dans la vie de tous les jours et ça fait tellement sens en fait de faire ce cursus-là pour moi. Donc voilà, et puis j'essaie aussi d'être reconnaissant, je pense que c'est aussi quelque chose que j'ai appris à travailler mais à éprouver de la reconnaissance au quotidien. Là depuis quelques jours je... Je le faisais déjà avant qu'à l'habitude, mais j'avais un petit peu arrêté. Je le faisais principalement quand j'étais en voyage, parce que ça me permettait vraiment de profiter de l'instant présent, de profiter de ce que j'avais, des expériences qui m'étaient offertes, et je mettais des choses pour lesquelles j'étais reconnaissant. Et en fait, je réalise au fur et à mesure que ce que je mets, principalement, c'est des choses qui paraissent banales, qui paraissent tellement normales qu'au final, on oublie que c'est là. Mais par exemple, d'avoir un toit, de dormir dans un lit de place... d'aller en cours, tu vois, même si, bon, les partiels, c'est très stressant. En fait, depuis que j'ai commencé ma période partielle, j'ai jamais été aussi reconnaissant de passer des examens. Parce que je me dis, mais en fait, étudier, c'est une chance. Étudier, c'est une opportunité énorme. Et ouais, bon, c'est stressant, mais en fait, ça fait partie du jeu. Et derrière, en fait, j'ai... Putain, enfin, vraiment, j'étais trop bien sur mes copies. J'étais comme, ça, c'est trop cool, ça, c'est trop stylé. Donc, j'essaye vraiment d'éprouver la reconnaissance au quotidien. de faire des choses simples, connectées à ces petits plaisirs du quotidien. Marcher, marcher c'est un pur plaisir, marcher c'est magnifique. Bref, voilà, toutes ces choses-là. Et c'est pour ça que j'essaye de ne pas être dans ce truc de jamais satisfait, parce que même si tu vois, j'ai envie d'autourner au Vietnam, j'ai pas envie d'être dans cette attente pendant 5 ans, 5-6 ans, de ce moment qui va arriver, et je le sais, et j'ai confiance en ça. Mais j'ai pas envie d'être dans cette attente, de mettre ma vie en pause pour ça, machin machin. Parce que derrière, faut vivre quoi, c'est trop beau. Et puis quand le moment arrivera, je sais que ce sera un beau moment et que ce sera magique. Ce sera clairement magique, parce que je vais aussi beaucoup documenter, je vais continuer à faire des podcasts, je l'espère. Parce que ça fait beaucoup de sens pour moi de partager toutes ces expériences-là, toutes ces réflexions, tous ces vécus. Ça me fait beaucoup beaucoup de bien et je me rends compte que cette notion de partage est... très importante pour moi. Donc j'aimerais aussi me spécialiser dans d'autres domaines, notamment la vidéo et la photographie. Parce qu'avoir des souvenirs visuels comme ça, eh bien, c'est extrêmement cool. Donc je le fais pour moi. Parce que voilà, j'ai une mémoire qui est très visuelle aussi. Donc ça me replonge vite dans des souvenirs, etc. Et puis j'aime bien le côté aussi brut de la photographie et de l'image que tu vois. Donc là, j'ai un appareil photo. J'ai commencé un peu la photo. Après la vidéo, comme j'ai dit, j'ai une caméra, donc c'est déjà bien. Et puis après, m'entraîner aussi sur le montage, etc. Mais j'aimerais beaucoup faire des reportages. En tout cas, avoir des supports pour garder des souvenirs pour moi, en fait. Ce sera clairement le film de ma vie, en fait. C'est pour ça que j'ai envie que ce soit le bon moment, tu vois, quand je retourne au Vietnam. Pour retourner à la quête de mon identité, de mes origines. Et voilà, soit d'écrire un livre, de faire un reportage. faire le podcast, avoir ma chaîne YouTube, tout ça. Tout ça, je sais que ça va s'accompagner de ce voyage-là qui va être exceptionnel, qui va être rempli d'émotions, rempli de beauté et rempli de sens, je pense aussi. Parce que je sais que je vais retrouver ma fin biologique. Je sais pas pourquoi, mais je le sens, tu vois. Je sens qu'un jour ça va arriver, pas que je perde espoir, mais ça arrivera au moment où ça devra arriver. Donc voilà, j'ai... J'étais trop contente de vous partager tout ça ce soir sur mes pensées qui me sont venues hier et aujourd'hui. Parce que voilà, en regardant pas mal de vidéos sur le Vietnam, ça m'a fait beaucoup de bien de pouvoir en parler. Et parler de mes origines, forcément ça me sert à cœur. Et puis si jamais vous êtes dans un cas un peu similaire, et bien sachez qu'on est ensemble. On est ensemble. Et puis je pense que des fois j'ai tendance un peu à m'accaparer sur mon soir et à penser que je suis seule. Alors que pas du tout. plein, je suis persuadée de personnes qui ont des vécus similaires aux miennes, faut juste être ouverte à la rencontre et y mettre l'intention et prendre le temps sur toute chose que je ne fais pas mais c'est dans mes projets voilà, donc en tout cas je vous souhaite de prendre soin de vous, faites attention à vous, faites attention à vos proches et n'hésitez pas à mettre 5 étoiles au podcast, ça me fait extrêmement plaisir pour pouvoir répertorier le podcast, toucher plus de personnes et puis aussi à vous abonner Comme ça, vous êtes au courant de tous les épisodes que je publie. En ce moment, j'ai plein d'épisodes qui arrivent. Oh my god. Ça va être fou. Ça va être trop enrichissant. Et à chaque moment, je suis tellement hypée par mes propres podcasts. Parce que je sais que j'apprends tellement de choses en même temps que je fais les podcasts. Enfin bref. C'est donnant, donnant. En tout cas, je vous dis à la prochaine fois. Bisous.

Description

Hello!! je te partage aujourd'hui suite à une vidéo de Linh Truong sur le Vietnam ce manque particulier que je ressens pour le Vietnam et cette envie irrésistible de retourner dans mon pays d'origine, comme si j'y avais vécu toute mon enfance alors que j'en ai presqu'aucun souvenir durant les neuf premiers mois de ma vie... Est-ce un exil comme un autre ? Bref je vous partage aujourd'hui mon rapport aux origines :)


  • réf mentionnées:

-https://youtu.be/AegcaiBlB_A?si=lmfmAjH2MzEWiYDn


insta: @callmedash_podcast


Dash


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Transcription

  • Speaker #0

    Coucou, j'espère que tu te portes bien. Bienvenue pour un nouvel épisode de podcast qui sera sur le Vietnam. J'avais déjà dédié toute une saison sur l'adoption internationale où je parlais... notamment de mes origines mais pas que de l'adoption du coup j'avais également invité plusieurs personnes pour pouvoir témoigner sur leur adoption sur leur vécu et aujourd'hui j'avais envie de parler du fait que le vietnam me manque et que j'ai cette envie irrésistible de retourner dans ma terre d'origine parce que la dernière fois que j'y suis allé c'était il y a tard l'époque c'était il y a dix ans j'avais dix ans et là je l'ai sur l'année de mes 20 ans donc c'est fou c'est fou à quel point point le temps passe vite j'ai réalisé ça hier quand j'ai regardé un vlog d'une youtubeuse que j'adore, que j'apprécie énormément, ça fait assez longtemps que je regarde ses vidéos et à chaque fois c'est tellement inspirant parce que premièrement il faut noter que son montage est incroyable et juste en fait la vibe de ses vidéos est tellement magique parce que t'es transportée dans son quotidien dans ce qu'il y a à te montrer que c'est très très fort... Donc Yael s'appelle Linh Truong, c'est une personne viet du coup mais qui n'a pas grandi au Vietnam puisque son père quand il était plus jeune il a émigré du Vietnam pour émigrer aux Etats-Unis. Puis ensuite c'est sa mère qui l'a rejoint donc elle, elle a grandi aux Etats-Unis. Et en fait elle a fait un vlog l'été dernier que j'avais pas du tout regardé et elle a documenté, elle a filmé son voyage seule au Vietnam et elle est retournée dans sa famille. je crois des deux côtés et c'était trop beau de voir sa vision, sa perception du Vietnam d'un point de vue cinématographique, visuel et c'est un pur plaisir, franchement c'est un pur délice de regarder ses vidéos, à chaque fois je suis en mode mais waouh genre et elle fait ça tout seule et c'est incroyable, c'est une dinguerie, vraiment je suis amoureuse de ses vidéos, c'est tellement un mood et t'es transportée vraiment dans ses expériences. Donc je vous recommande à 1000, 1000, 1000% sa chaîne YouTube. En plus, ça a l'air d'être une personne qui est tellement gentille, qui dégage une très belle aura, qui est très lumineuse. Et voilà, ça me fait du bien aussi de regarder des vidéos de personnes qui me ressemblent, parce que c'est du coup une personne viette et aussi une personne queer. Donc ça fait fortement du bien. Je vous mettrai le lien de la vidéo et le lien de sa chaîne YouTube, mais come on, c'est vraiment... Voilà, c'est une grosse inspiration. À chaque fois que je regarde ses vidéos, je suis en mode waouh. C'est incroyable de pouvoir puiser autant dans cette créativité et de pouvoir traduire ce qu'on a envie de montrer, c'est dingue. Et du coup cette vidéo en question m'a vachement replongée aussi dans des souvenirs, parce que quand j'étais au Vietnam c'était il y a 10 ans, donc ça commence un petit peu à dater, mais pour autant j'ai plein plein de souvenirs que j'ai encore, qui me semblent tellement frais dans ma tête, j'ai l'impression que c'était hier que j'y étais. Quand j'ai mis les pieds pour la première fois au Vietnam, quand j'ai marché dans les rues... Il y a tellement ce sentiment de familiarité. Et comme ces vidéos sont quand même très stylées, très swag, je me suis vraiment retrouvée en train de me dire Waouh, ça me manque ! Et j'y suis restée dix jours avec ma famille, mon petit frère et des amis. Et c'est vrai que ça a été tellement le voyage le plus extraordinaire, le plus fantastique de toute ma vie. Parce que comme je suis hypersensible, je ressens tout très fortement. Et je ressens tout à 10 000%, tant au niveau émotionnel que sensoriel. Donc c'est vrai que y'a tout qui me traversait, c'était tellement rempli de richesse, rempli d'émotions. Et quand j'y ai été, on a beaucoup fait de choses en plus, donc c'était très prenant. Et je suis aussi retournée dans mon orphelinat. J'ai revu des nourrices qui se sont occupées de moi quand j'étais tout bébé. Et c'est incroyable parce qu'elles m'ont reconnue, elles m'ont pris dans leurs bras et c'était trop beau. Et puis... Juste les paysages, les odeurs, les gens qui parlent, tout ça en fait, c'était tellement familier pour moi. Et je sais qu'à l'époque, quand j'étais plus jeune, je l'avais déjà conscientisé, cette notion de se sentir comme à la maison. C'était vraiment ce sentiment-là, j'avais l'impression d'être chez moi. Pourtant, je n'ai jamais vécu à proprement parler, tu vois. Quand tu es à l'orphelinat, à la pouponnière, tu ne sors pas vraiment de la pouponnière. Donc c'était quand même assez particulier de réaliser qu'il y avait quelque chose qui me manquait. Mais pour autant que j'avais jamais concrètement connu. Et c'est ça après la vidéo que je me suis dit mais attends, wait a minute. Genre ça te manque, ça t'a toujours manqué tu vois dans ta visite, tu le sais au fond de toi que ça t'a manqué. Mais c'est bizarre de... De savoir qu'il y a un truc qui te manque autant, mais que tu n'as jamais connu. C'est pas comme un voyage que j'ai pu faire. Par exemple, j'étais en Écosse, dans un centre spirituel. Là, je pourrais dire, ah bah, telle personne, maman, me manque. Les animaux me manquent, les jardins me manquent. Faire les danses traditionnelles, ça me manque. Tout ça, tu vois. Ça, je peux le dire, ça me manque. Parce que je l'ai vécu et je m'en souviens consciemment. Mais là, c'est pas des souvenirs que j'ai consciemment. Donc, comme ça fait partie de mon inconscient, j'ai... aucun souvenir où je peux me référer, donc c'est très bizarre d'avoir ce sentiment de manque, mais pas vraiment pouvoir distinguer qu'est-ce que c'est concrètement, tu vois, parce que la vie au Vietnam, c'est très large. Et du coup, c'est ça que j'ai réalisé, que ça m'avait toujours manqué dans ma vie, et que là, je conscientisais vraiment le fait que, petit à petit, plus je grandis, et plus ça devient un besoin qui est omniprésent dans ma vie, dans mes pensées, dans mes rêves, etc. de revenir en fait au Vietnam et de passer du temps là-bas, de vivre là-bas, de me reconnecter à mes origines tout simplement. Parce qu'il y a eu un moment dans ma vie où je me suis vraiment sentie appartenir à cette culture-là. C'était en première, parce que je m'étais vachement rapprochée premièrement de ma meilleure amie d'enfance, avec qui j'ai grandi en fait tout le primaire. Donc elle a aussi été adoptée au Vietnam. Et grandir avec cette personne-là, j'en avais parlé dans les épisodes sur l'adoption internationale, mais c'était un trésor. C'était si précieux de l'avoir dans ma vie, d'avoir cette représentation-là pour me trouver. Et au collège, on s'est éloignés parce qu'on a chacun vécu des choses différentes. Et puis ensuite, en première, on s'est vraiment ravibochés, on s'est retrouvés plus que jamais. Et on a fait plein de choses ensemble, on a fait plein d'activités ensemble. On a passé beaucoup de temps aussi à deux, à sortir. Et juste ça, c'était tellement un trésor. Et... à ce moment-là, je ne l'avais pas autant réalisé. Mais aujourd'hui, j'en suis tellement reconnaissante d'avoir eu cette personne-là. Parce que quand tu vis dans un milieu plutôt rural, par de tes potes, c'est des personnes blanches, forcément, tu ne te retrouves pas forcément. Et là, c'est quand même dingue. Il n'y a pas de hasard dans la vie. On a grandi dans la même commune à 5 minutes en vélo, l'un de chez l'autre. Et donc, on a fait des cours de langue en première. On avait un prof particulier qui était juste... adorable, il faut que je le recontacte, il est trop mignon et c'était trop bien, on avait des cours tous les jeudis et on faisait plein de trucs ensemble on allait à des conférences, moi je l'amenais surtout à chaque fois et puis c'était tellement bien d'avoir autant de contacts avec ma culture d'origine et ça m'a fait tellement de bien vous savez pas à quel point d'aller à la pagode et même si je comprenais pas grand chose de ce qui se passait mais juste être au contact de ma communauté d'origine, mais ça c'est un cadeau mais immense... C'est un cadeau immense et je vous promets que, en vrai j'attends que ça tu vois, de retourner au Vietnam et de trouver une communauté qui me ressemble. Mais pas en vrai que de retourner au Vietnam parce que je sais que je peux en trouver aussi en France, c'est pour ça que je cherche sur des groupes Facebook. Mais en tout cas voilà j'ai fait beaucoup de choses à l'époque qui m'ont permis de vraiment me connecter à cette culture d'origine. Donc j'ai été à pas mal d'expositions, j'ai regardé beaucoup de reportages, mes sujets par exemple de grand oral c'était lié à l'adoption internationale. Enfin voilà, j'étais vraiment matrixée mais j'en avais besoin tu vois. Parce que j'étais aussi dans cette quête d'identité. J'avais besoin d'avoir ces bases que j'avais pas eu en grandissant réellement et qui m'avaient manqué mais j'avais pas compris que c'était ça qui m'avait manqué tu vois. Donc là le fait de le réaliser ça a été un big déblocage dans ma vie. Et puis petit à petit est venue la terminale et comme j'étais moins proche de cette personne en question. Et bien il y a aussi beaucoup de choses que du coup j'ai un peu passé à la trappe, on faisait plus de cours de vietnamien parce qu'on avait plus le temps, enfin bref. Petit à petit, tous ces éléments-là de mon quotidien ont disparu, et puis après j'ai fait mon année de césure, et comme j'ai tout le temps voyagé, comme j'ai tout le temps bougé, ou fait des expériences qui étaient complètement différentes, bah au final j'ai pas du tout pris le temps de vraiment me pencher plus sur mes origines. À part du coup le podcast. En vrai, s'il y a quand même eu le podcast et puis j'ai participé à un projet qui s'appelle La résonance des liens et en vrai, qui va sortir bientôt. Donc j'ai un petit peu hâte. Il faudra que je leur envoie un message pour savoir l'avancée du projet. Mais La résonance des liens, c'est un livre qui portera sur des témoignages de personnes adoptées au Vietnam. Il me semble exclusivement au Vietnam. Et il y avait eu aussi la partie écriture et moi, je l'avais fait fin du coup, terminale. Donc ça date un petit peu maintenant. on avait fait aussi un shooting et donc il y aura les deux et ça c'est trop bien j'ai beaucoup changé en plus donc ça va être très étrange de se voir en photo après tout ce temps mais en tout cas j'ai hâte que le livre soit publié parce qu'il n'y a pas tant de récits de personnes concernées sur la question donc je trouve ça hyper important c'est pour ça aussi que j'essaye de faire plus de contenu et d'inviter aussi des gens qui sont concernés sur les sujets que j'aborde mais en tout cas pendant mon année de césure ça n'a pas été aussi présent qu'en première, qu'en terminale et du coup je me rends compte aujourd'hui dans ma vie actuelle à Lille que c'est quelque chose qui me manque en fait qui me manque fortement, je ne prends pas le temps vraiment de rencontrer des gens qui ont des vécus qui sont similaires au mien d'avoir ces représentations là dans ma vie quotidienne, je ne prends pas non plus le temps de vraiment m'intéresser à la culture, de lire des livres de regarder des documentaires je sais que je ne prends pas trop ce temps là et qu'il faudrait parce que ça me ferait un bien fou Mais comme j'en parlais dans l'épisode avec Matt sur l'intersectionnalité, quand tu fais partie de minorités, comme c'est mon cas, le fait d'être queer, le fait d'être racisé et adopté, forcément, moi, ça me tient à cœur. Enfin, c'est pas que ça me tient à cœur, c'est juste que c'est trop important pour moi, pour me sentir bien au quotidien, pour me sentir compris, etc. De plus m'entourer de gens qui me correspondent et qui me ressemblent. Et ça, je le minimise vachement. Alors qu'en fait je me rends compte que ça devient de plus en plus important d'être compris en fait dans mon existence et dans mes identités. Parce que c'est vrai que ce sentiment d'appartenance il est très particulier pour moi et c'est quelque chose que j'ai beaucoup de mal à dealer avec. Mais c'est bizarre parce que je me sens jamais à ma place à 100% là où je vais. Peu importe qui est là, peu importe le lieu, en vrai j'ai l'impression qu'il y a un peu un bout de chez moi un peu partout dans le monde et à la fois je suis nulle part tu vois. A la fois, je suis nulle part chez moi. Et je pense que c'est clairement lié à mon adoption. Parce que j'ai grandi dans un milieu où tout le monde se ressemblait un peu. Et quand j'y retourne, c'est vrai que ça me marque fortement. Parce que je le vois avec mes parents, qu'ils côtoient au quotidien, etc. Je vois l'école où j'ai été, le collègue où j'ai été. Et j'en parlais avec l'une de mes meilleures amies, qui provient de la même commune que moi, qui a aussi été adoptée. Elle a été adoptée en Somalie. Attends, Somalie ou Djibouti ? A chaque fois, je sais que je me trompe entre les deux. Mais en tout cas, elle a été adoptée en Afrique. Et du coup, on est les seules personnes racisées de notre groupe proche d'amis. Et c'est trop bien d'avoir aussi grandi avec elle parce qu'on se comprend en fait. On se comprend, on a des vécus qui sont similaires. Et on a vécu du racisme en grandissant, à l'école, même dans nos familles. Et du coup, pouvoir partager ces récits-là, c'est hyper important. C'est Luna, en fait, j'en ai parlé. Elle est venue plusieurs fois sur le podcast. J'avais fait un épisode sur l'adoption internationale, sur la dépendance affective. Et c'est une personne qui est tellement importante dans ma vie, mais vous ne savez pas à quel point. Je l'aime tellement de tout mon cœur. Et la voir dans ma vie, c'est aussi un réel cadeau. C'est important d'avoir ces représentations-là, parce que sinon, on se perd, en fait. on se perd et moi j'ai souvent eu dissocié de mon identité en fait. Des fois quand je me regarde en miroir, je me suis repris à me dire mais attends, en fait je suis vraiment asiatique tu vois. En fait c'est bizarre, c'est très bizarre parce que t'as un peu le cul entre deux chaises quoi. Et ça j'en avais déjà parlé mais ce rapport-là à son identité, elle est très particulière quand même. C'est un peu comme des personnes métisses mais on est un peu des hybrides culturels tu vois, on est ni à 100% intégrés dans une culture, ni à 100% intégrés dans l'autre. Donc c'est un peu, on sait pas trop, des fois il y a plusieurs cultures, des fois il y a... enfin bref, c'est confus. Mais en tout cas ce sentiment d'appartenance il est très particulier parce que du coup, comme je l'ai dit, je me sens jamais vraiment à ma place à 100% dans tel endroit, dans tel endroit. Ce sentiment d'alignation est très présent dans ma vie, il est assez omniprésent je dirais même. C'est pourquoi je ressens aujourd'hui ce besoin viscéral de retourner à la recherche de mes origines, mais pas qu'au sens strict du terme, c'est-à-dire retrouver ma famille biologique, même si ce sera la continuité aussi de mon retour au Vietnam, mais premièrement juste de ratterrir, de mettre les pieds. Au Vietnam en fait, sur le sol vietnamien, ça c'est un truc qui me paraît tellement peu envisageable à l'heure actuelle parce que je vis pas du tout une vie où là je peux partir à l'autre bout du monde. Mais en tout cas je sais que c'est un besoin que j'aime et qui est tellement fort. Et juste sentir l'énergie d'être dans mon pays d'origine, d'entendre des gens parler viet, de voir... les rues du Vietnam je sais pas genre vraiment tout ça toutes ces choses là qui paraissent tellement banales mais en même temps qui ne le sont vraiment pas et qui ont tellement une valeur symbolique une valeur sentimentale énorme cette vidéo m'a vraiment remis beaucoup d'émotions parce que je me suis rendu compte que j'avais ce besoin et j'avais tellement envie de retourner au Vietnam après comme je l'ai dit c'est pas du tout je suis pas dans une période de ma vie où je peux me le permettre en soi Parce que ça coûte de la thune de faire un voyage de ce type. Et si je compte y retourner, ce n'est pas pour juste un mois. C'est pour vraiment y passer du temps. C'est pour vraiment même reconstruire une vie, tu vois. Donc là, en ce moment, ce n'est pas possible parce que j'ai commencé ma L1 en socio à Lille. Et que j'adore aussi ce que je fais, tu vois. Et puis je pense aussi concrètement que je ne suis pas prête. Je pense que je ne suis pas prête d'un point de vue mental. Pas prête psychologiquement, tu vois, à retourner tout de suite. à la rencontre de mes origines et en continuité à retrouver ma famille biologique. Je pense que je ne suis pas assez stable mentalement aussi pour ça, parce que j'accorde beaucoup trop d'importance à mon existence par rapport à mon adoption, à ma famille biologique. Et je me définis beaucoup par rapport à ça. C'est aussi pour ça que j'en parle énormément, mais c'est aussi très important pour moi de le faire. Donc c'est vrai que je ne pense pas que ce soit le bon moment. de retourner là-bas et je pense que même que si par exemple demain je décidais sur un coup de tête, parce que je fais beaucoup de choses sur un coup de tête dans ma vie tous les jours même si des fois c'est bien de réfléchir avant d'agir mais c'est vrai que je me dis que si demain je retourne j'ai peur de mettre trop d'espoir sur cette quête d'identité et que finalement je le vois comme un pansement mais qu'au final ça me met plus bas que terre parce que On ne sait pas ce qu'on peut trouver et c'est aussi ça un peu le mystère, c'est un petit peu ça le piège je dirais. C'est que dans ta recherche d'origine tu peux trouver tout et n'importe quoi, tu peux faire n'importe quel type de rencontre, tu peux faire face à la réalité. Et il y a vraiment dans le discours, dans les récits, les témoignages, les adoptés, il y a de tout, il y a de tout. Il y a du plus horrible, du pire scénario au meilleur scénario. Enfin voilà, j'ai entendu des choses comme... J'ai retrouvé les parents d'origine, c'était pas du tout prévu. À la base, je suis restée trois semaines au Vietnam, c'était juste pour visiter pour la première fois. Au final, j'ai fini par retrouver mon village d'origine, ma famille d'origine. J'ai réalisé que j'avais une soeur jumelle. Voilà, il y a ce type de témoignages-là qui sont magnifiques, mais il y en a d'autres qui sont vraiment, vraiment traumatisants. Et la trigger warning, je vais parler d'inceste, mais on m'a raconté qu'il y a... une adoptée qui a découvert qu'en fait elle était issue d'un inceste. Voilà, donc tu découvres des choses aussi comme ça. Et c'est pour ça que je dis qu'il faut être prêt mentalement, je pense. Prêt mentalement, même si ça fait depuis toujours, depuis que moi, mon plus jeune âge, où j'ai cette envie cruciale de retrouver ma mère biologique et tout le monde en vrai. J'ai envie de retrouver aussi mes grands-parents biologiques. Parce que c'est quand même dingue de se dire que tu as une partie de ta famille. Faut être. t'as de la famille à l'autre bout du monde mais tu ne les connais pas tu ne les connais pas, tu connais pas leur vie tu sais pas à quoi ils ressemblent, tu connais pas leur prénom mais tu sais qu'ils existent tu vois ou tu sais qu'ils ont existé mais tu sais rien enfin c'est ouf je trouve et voilà j'ai toujours ressenti ce besoin de retrouver de juste savoir en fait juste de savoir et d'avoir des réponses tu vois mais le problème c'est qu'il faut avoir conscience que tu peux faire face à beaucoup de déceptions Et j'ai peur de mettre trop d'importance sur ça et qu'au final, je perds totalement, en fait, moi, mon existence et que, tu vois, bref, de retomber bas, quoi. Donc, je pense qu'il faut vraiment que je le sente. Et pour le moment, c'est pas du tout le cas. Et puis, je suis pas dans une période où je peux, de toute façon. Donc, pour le moment, je suis très bien dans ma vie actuelle, dans le sens où j'adore ce que je fais à Lille, tu vois, genre j'adore. Ma nouvelle vie, je m'y sens bien, je sais que j'ai fait le bon choix, j'adore la sociologie, ça m'aide énormément dans la vie de tous les jours et ça fait tellement sens en fait de faire ce cursus-là pour moi. Donc voilà, et puis j'essaie aussi d'être reconnaissant, je pense que c'est aussi quelque chose que j'ai appris à travailler mais à éprouver de la reconnaissance au quotidien. Là depuis quelques jours je... Je le faisais déjà avant qu'à l'habitude, mais j'avais un petit peu arrêté. Je le faisais principalement quand j'étais en voyage, parce que ça me permettait vraiment de profiter de l'instant présent, de profiter de ce que j'avais, des expériences qui m'étaient offertes, et je mettais des choses pour lesquelles j'étais reconnaissant. Et en fait, je réalise au fur et à mesure que ce que je mets, principalement, c'est des choses qui paraissent banales, qui paraissent tellement normales qu'au final, on oublie que c'est là. Mais par exemple, d'avoir un toit, de dormir dans un lit de place... d'aller en cours, tu vois, même si, bon, les partiels, c'est très stressant. En fait, depuis que j'ai commencé ma période partielle, j'ai jamais été aussi reconnaissant de passer des examens. Parce que je me dis, mais en fait, étudier, c'est une chance. Étudier, c'est une opportunité énorme. Et ouais, bon, c'est stressant, mais en fait, ça fait partie du jeu. Et derrière, en fait, j'ai... Putain, enfin, vraiment, j'étais trop bien sur mes copies. J'étais comme, ça, c'est trop cool, ça, c'est trop stylé. Donc, j'essaye vraiment d'éprouver la reconnaissance au quotidien. de faire des choses simples, connectées à ces petits plaisirs du quotidien. Marcher, marcher c'est un pur plaisir, marcher c'est magnifique. Bref, voilà, toutes ces choses-là. Et c'est pour ça que j'essaye de ne pas être dans ce truc de jamais satisfait, parce que même si tu vois, j'ai envie d'autourner au Vietnam, j'ai pas envie d'être dans cette attente pendant 5 ans, 5-6 ans, de ce moment qui va arriver, et je le sais, et j'ai confiance en ça. Mais j'ai pas envie d'être dans cette attente, de mettre ma vie en pause pour ça, machin machin. Parce que derrière, faut vivre quoi, c'est trop beau. Et puis quand le moment arrivera, je sais que ce sera un beau moment et que ce sera magique. Ce sera clairement magique, parce que je vais aussi beaucoup documenter, je vais continuer à faire des podcasts, je l'espère. Parce que ça fait beaucoup de sens pour moi de partager toutes ces expériences-là, toutes ces réflexions, tous ces vécus. Ça me fait beaucoup beaucoup de bien et je me rends compte que cette notion de partage est... très importante pour moi. Donc j'aimerais aussi me spécialiser dans d'autres domaines, notamment la vidéo et la photographie. Parce qu'avoir des souvenirs visuels comme ça, eh bien, c'est extrêmement cool. Donc je le fais pour moi. Parce que voilà, j'ai une mémoire qui est très visuelle aussi. Donc ça me replonge vite dans des souvenirs, etc. Et puis j'aime bien le côté aussi brut de la photographie et de l'image que tu vois. Donc là, j'ai un appareil photo. J'ai commencé un peu la photo. Après la vidéo, comme j'ai dit, j'ai une caméra, donc c'est déjà bien. Et puis après, m'entraîner aussi sur le montage, etc. Mais j'aimerais beaucoup faire des reportages. En tout cas, avoir des supports pour garder des souvenirs pour moi, en fait. Ce sera clairement le film de ma vie, en fait. C'est pour ça que j'ai envie que ce soit le bon moment, tu vois, quand je retourne au Vietnam. Pour retourner à la quête de mon identité, de mes origines. Et voilà, soit d'écrire un livre, de faire un reportage. faire le podcast, avoir ma chaîne YouTube, tout ça. Tout ça, je sais que ça va s'accompagner de ce voyage-là qui va être exceptionnel, qui va être rempli d'émotions, rempli de beauté et rempli de sens, je pense aussi. Parce que je sais que je vais retrouver ma fin biologique. Je sais pas pourquoi, mais je le sens, tu vois. Je sens qu'un jour ça va arriver, pas que je perde espoir, mais ça arrivera au moment où ça devra arriver. Donc voilà, j'ai... J'étais trop contente de vous partager tout ça ce soir sur mes pensées qui me sont venues hier et aujourd'hui. Parce que voilà, en regardant pas mal de vidéos sur le Vietnam, ça m'a fait beaucoup de bien de pouvoir en parler. Et parler de mes origines, forcément ça me sert à cœur. Et puis si jamais vous êtes dans un cas un peu similaire, et bien sachez qu'on est ensemble. On est ensemble. Et puis je pense que des fois j'ai tendance un peu à m'accaparer sur mon soir et à penser que je suis seule. Alors que pas du tout. plein, je suis persuadée de personnes qui ont des vécus similaires aux miennes, faut juste être ouverte à la rencontre et y mettre l'intention et prendre le temps sur toute chose que je ne fais pas mais c'est dans mes projets voilà, donc en tout cas je vous souhaite de prendre soin de vous, faites attention à vous, faites attention à vos proches et n'hésitez pas à mettre 5 étoiles au podcast, ça me fait extrêmement plaisir pour pouvoir répertorier le podcast, toucher plus de personnes et puis aussi à vous abonner Comme ça, vous êtes au courant de tous les épisodes que je publie. En ce moment, j'ai plein d'épisodes qui arrivent. Oh my god. Ça va être fou. Ça va être trop enrichissant. Et à chaque moment, je suis tellement hypée par mes propres podcasts. Parce que je sais que j'apprends tellement de choses en même temps que je fais les podcasts. Enfin bref. C'est donnant, donnant. En tout cas, je vous dis à la prochaine fois. Bisous.

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