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Capture Podcast - Victorine & Eva

Méline Rollin - Vaincre, Oser, Inspirer

Méline Rollin - Vaincre, Oser, Inspirer

55min |31/05/2024
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Méline Rollin - Vaincre, Oser, Inspirer

55min |31/05/2024
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Description

Méline Rollin est tout simplement la détentrice du record de France du marathon. Record établi à Séville en février, en 2 heures, 24 minutes et 12 secondes. Tel une battante et une gagnante, elle voit la vie comme une aventure. L'écouter donne juste envie de foncer, d'oser et de dépasser ses limites pour s'offrir une vie qui nous plaît.


Merci aux deux sponsors de cette vidéo : JB d'Elite Fitness, la salle de sport à Charleville-Mézières, et Éric et Céline de chez Jeff de Bruges, également à Charleville-Mézières.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On démarre sur ça, sport et chocolat. Et tout le monde a son thé, tout le monde a son café,

  • Speaker #1

    tout le monde est ok.

  • Speaker #0

    Telle une battante et une huineuse, elle voit la vie comme une aventure. L'écouter donne juste envie de foncer, oser et dépasser ses limites pour s'offrir une vie qui nous plaît. Je voulais vraiment remercier les deux sponsors de cette vidéo, JB de Elite Fitness, la salle de sport à Charleville-Mézières, et Eric et Céline de chez Jeff de Bruges, de Charleville-Mézières également. Salut Myline !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien et toi ? Oui,

  • Speaker #0

    merci de nous accorder cette interview comme tu disais avant avec ton emploi du temps de ministre sportive.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai que c'est des journées assez chargées mais après c'est quand même... Ça me fait plaisir d'échanger avec pas mal de gens. Mais c'est vrai que je ne peux pas toujours dire oui, parce que sinon, je n'en finis pas.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. En plus, c'est ce que tu disais, tu travailles, tu fais la prépa des JO.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas vraiment encore commencé la prépa marathon, puisqu'il reste un peu plus de trois mois. Mais j'ai quand même les championnats d'Europe dans un mois et après les JO. Là, c'est le mois le plus intense jusqu'à mi-mai. Après, je vais vraiment être focus.

  • Speaker #0

    T'es en mode ligne droite donc les taux se resserrent.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça.

  • Speaker #0

    T'as une petite interview et les taux sont en train de se resserrer.

  • Speaker #1

    C'est ça et après à partir de mi-juin, fin juin je pars en stage et là je peux être disponible en visio mais je ne suis plus ici.

  • Speaker #0

    Ça aurait été moins fun,

  • Speaker #1

    il n'y aurait pas eu de viennoiserie,

  • Speaker #0

    il n'y aurait pas eu de café.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai qu'on est bien accueillis.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Merci à Oma Café à Lille, en plus tu voulais le tester.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai, j'ai vu pas mal de fois et comme ça je suis... Je peux tester au moins le café au lit d'avoine.

  • Speaker #0

    Et j'ai trouvé des sponsors pour moi venir ici, pouvoir travailler avec la vidéaste, faire le déplacement. Mais je voulais que les sponsors aient un sens. Je ne voulais pas prendre un sponsor de tapisserie alors que tu n'as rien à voir avec. Du coup, il y a une salle de sport Elite Fitness à Charleville qui nous sponsorise. Et j'ai cru comprendre que ton autre passion, c'était quand même la nourriture.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Cuisiner et manger, les deux.

  • Speaker #0

    Et du coup, l'autre sponsor, c'est Jeff Debrugge à Charleville. Je me suis dit là tout prend son sens.

  • Speaker #1

    En plus ma mère elle est à Edit Fitness.

  • Speaker #0

    J'ai cru comprendre aussi quand j'ai demandé à...

  • Speaker #1

    En fait je connais les deux.

  • Speaker #0

    Eh ben trop cool.

  • Speaker #1

    Sympa. On valide la vidéo ? On valide. On démarre sur ça. Merci à eux. Sport et chocolat. Bah c'est franchement on a tout là.

  • Speaker #0

    C'est vrai. On a Méline, sport, chocolat, l'endroit, Jules. C'est parti.

  • Speaker #1

    Super.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un petit peu vu quelle était ma question dans mon podcast ?

  • Speaker #1

    La question principale ?

  • Speaker #0

    La question.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je vais directement la poser et après tout en découlera.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais je voulais savoir, c'est pour ça que je voulais t'interviewer parce que... Quand on est Méline Rolin, qu'on vient de battre un record de France, qu'on se prépare pour les championnats d'Europe, pour les JO, qu'on a une vie à une cadence quand même incroyable depuis plusieurs années. J'imagine que tu n'es pas arrivée là dans un rythme effréné depuis deux jours.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est vrai. Même pendant mes études, etc. Oui, voilà.

  • Speaker #0

    Quand on est aussi mathématicienne, quand on a ton mental, qu'est-ce qu'on pense de la vie ?

  • Speaker #1

    C'est une question difficile. J'ai l'impression de revenir au lycée. en épreuve de philo et j'aimais pas ça bien que j'ai réussi à avoir 19 au bac je sais pas comment oui j'ai fait alors je sais pas j'ai eu un coup d'éclat mais c'était pas mon truc moi du coup j'aime bien les maths les trucs carrés mais pour revenir à la question alors il ya une phrase que j'aime bien justement qui peut un peu répondre à la question c'est la vie est une aventure ose là et du coup pour moi la vie c'est une aventure c'est en vrai en vrai c'est osé faire les choses et Tenter des choses, ne pas avoir de regrets. C'est vrai que ce n'est pas le quotidien de monsieur ou madame tout le monde, mais moi ça me plaît justement. Je pense que c'est aussi pour ça que j'ai poursuivi dans le haut niveau, c'est que ça me fait vivre des aventures, des émotions que je ne vivrais pas sans ça dans la vie quotidienne, etc. Et d'ailleurs quand je suis en période de repos, j'ai vite tendance à m'ennuyer, pas forcément m'ennuyer parce que j'ai plein d'autres passions dans la vie, mais il me manque ce petit truc, cette adrénaline, ces ambitions, c'est ce qui me plaît. Et du coup pour moi c'est une grande aventure où il faut se lancer des défis, qu'on y arrive ou pas, au final c'est pas... C'est pas grave, limite on apprend plus quand on réussit pas, mais c'est ce qui me plaît. Et d'ailleurs, quand j'étais au lycée, je savais pas du tout ce que je voulais faire de ma vie. Je savais pas quel métier je voulais faire. Je savais que j'aimais bien les maths. Je trouvais ça... En fait, j'aimais bien parce que je trouvais ça logique, facile. Mais en fait, je me projetais pas dans un métier parce que je me disais mais... J'avais peur de m'ennuyer, peu importe le métier. Et du coup, j'ai poursuivi dans les maths, mais j'ai choisi une licence de maths pour pouvoir continuer la course à pied à côté, parce que mes profs voulaient me pousser en classe prépa, parce que j'avais des bonnes notes, j'étais une super élève. Mais moi, je leur disais non, je ne serais pas épanouie parce que je ne pourrais pas continuer l'athlète comme je le veux.

  • Speaker #0

    Tu as su mettre tes limites et trouver le juste milieu.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je voulais faire des études parce que c'est... C'est important, mes parents m'ont toujours répété que les études c'était quand même la priorité, et d'ailleurs aucun souci avec ça, ça a toujours été ma priorité, mais je voulais quand même garder cet équilibre, donc je suis partie en licence de maths à Reims. Et au début j'ai commencé à me dire je veux être prof de maths et en fait rapidement je me suis dit maintenant en fait je me vois pas être prof de maths. Bien que j'adorais donner des cours particuliers par exemple, j'adorais ça. Mais pas assez de rebondissement. Je me disais mais non je me vois pas tous les ans recommencer le programme. En plus bon les maths c'est pas la matière la plus appréciée par les élèves. Le métier de professeur est de moins en moins valorisé, donc j'ai changé d'avis. Je me suis dit bah non du coup je suis partie en maths, ce qu'on appelle mathématiques appliquées, qui ouvre à tous les autres métiers autres que prof, mais toujours sans savoir ce que je voulais faire. Et jusqu'à la fin de mes études, je n'avais pas d'ambition, d'envie particulière. Mais je savais là que je voulais continuer quand même le haut niveau et essayer de pousser un peu après mes études. Parce que il y a eu le Covid, pendant le Covid j'ai pu m'entraîner davantage, avoir plus de temps, et je me suis dit mais ça j'aime.

  • Speaker #0

    Ça en fit qu'il y avait quelque chose à faire avec ça.

  • Speaker #1

    J'aimais pouvoir m'entraîner plus, même s'il n'y avait pas trop de compétition à ce période-là. Et je me suis dit je veux poursuivre sans arrêter tout à côté, donc j'ai cherché un peu un... un employeur qui pourrait un peu m'aider dans ce projet-là. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée chez Décathlon. Ok. Bon, ça a été il y a deux ans et demi. Et depuis, il s'est passé beaucoup de choses que je n'aurais jamais imaginées. Mais ouais, c'est pour ça que j'avais du mal à trouver ce que je voulais faire plus tard, à imaginer un métier parce que j'ai toujours peur de m'ennuyer et que ça soit trop redondant, trop la routine.

  • Speaker #0

    Et puis, est-ce que aussi, le métier que tu veux faire, c'est athlète de haut niveau ? Mais comme c'est pas reconnu, tu vois, vraiment comme un métier par la société, peut-être que tu t'es dit, il me faut autre chose, alors que c'est ça ton métier.

  • Speaker #1

    Ouais, alors, bah, surtout en athlétisme, on sait, l'athlétisme, ça rapporte pas non plus beaucoup d'argent.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est à toi de payer dès que tu te déplaces.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Alors, maintenant, j'ai des sponsors, etc. Donc, c'est beaucoup plus facile maintenant. Mais c'est vrai que, bah, jusqu'à la fin de mes études... Ma mère me suivait beaucoup sur toutes les compètes. D'ailleurs, elle m'a encore suivie ce week-end, mais elle me suit un peu moins. Mais nos déplacements étaient à nos frais. Mon club m'aidait un peu plus avant. Maintenant, ça va, je me débrouille, mais tout était à nos frais, logements, etc. Et du coup, c'est une passion qui au final te coûte plus d'argent que ça ne te rapporte. Et donc, même si maintenant je gagne quand même un petit peu ma vie avec l'athlée, je pourrais presque en vivre sans travailler. Tout peut... Tout peut basculer du jour au lendemain, une blessure, un accident et c'est fini, je ne suis plus athlète. Donc je n'ai jamais voulu couper tous les ponts avec ce côté professionnel. Et puis en entrant chez Decathlon, je suis tombée dans une super boîte avec des personnes géniales. En fait, mon premier leader... Il m'a recrutée, il croyait à fond en mon projet alors qu'à l'époque je n'avais pas forcément d'énormes résultats, j'étais dans le top 10 français etc. Mais je revenais de blessure et tout. Et c'est grâce à lui que j'ai commencé l'aventure Decathlon et qui maintenant m'a permis de travailler à mi-temps et puis bientôt d'être détachée, d'avoir fait des résultats que je n'aurais peut-être pas fait si j'avais travaillé à temps plein dans une boîte.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    mais ça c'est sûr. Donc, au final je suis contente de là où je suis aujourd'hui. J'aime mon métier même si… Je ne vais pas mentir, si j'arrête de travailler comme là... c'est plutôt mes collègues qui vont me manquer plutôt que le métier en lui-même. Parce que moi, vraiment, ce que j'aime, c'est courir. Et du coup, je suis heureuse de ma situation aujourd'hui, mais c'est pour ça que là, je veux me focusser un peu plus sur l'athlète parce que j'ai envie de vivre l'aventure à 100% le temps que je pourrais. On sait qu'une carrière d'athlète, ce n'est pas non plus 20 ans. Enfin, sur marathon, ça peut durer un peu plus, mais moi, après aussi, j'ai envie de vivre d'autres choses. Donc, je ne vais pas rester athlète jusqu'à mes 40 ans. Donc voilà, je veux vivre le truc à fond.

  • Speaker #0

    Et en plus, j'imagine qu'une fois qu'on est piquousé par l'adrénaline, c'est impossible de revenir en arrière.

  • Speaker #1

    Mais moi, surtout maintenant, depuis que j'ai découvert le marathon, parce qu'en fait, je suis quelqu'un de pas du tout stressée. Même des championnats de France, des championnats d'Europe, etc. Il y a un petit stress léger sur la ligne de départ, mais je n'avais jamais eu vraiment l'adrénaline.

  • Speaker #0

    Tu es tellement focus.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je pense que je suis cartésienne, donc je me dis, j'ai fait l'entraînement. Mais le marathon, c'est tellement une épreuve à part.

  • Speaker #0

    Tu as entendu quelque chose qui te dépassait un peu. Oui,

  • Speaker #1

    c'est super. C'est long, donc tu te dis, si j'ai un petit coup de mou, ça peut vite devenir un long calvaire. Il y a cette histoire de mur du marathon, pour l'instant ça va, je n'ai pas encore vu ce mur. Mais du coup, c'est une préparation tellement longue, tellement d'investissement, que là il y a l'adrénaline, et puis c'est des marathons, c'est 10 000, 20 000, 40 000 coureurs, c'est un truc gigantesque, et dès que c'est fini, il y a un peu le blues du marathon en me disant... C'est déjà fini et j'ai envie de recommencer.

  • Speaker #0

    J'en ai des frissons, je ressens ce que tu veux dire.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'ai trouvé, je pense, ma discipline. favorite et qui me fait vivre encore plus d'émotions que n'importe quelle autre discipline que j'ai pu faire en athlétisme.

  • Speaker #0

    Tu ne te cantonnes jamais à quelque chose en fait. Par exemple, là tu étais bien dans la course, tu aurais pu continuer à faire des 10 000, des choses comme ça, mais non, tu es allée chercher encore plus loin ce qui pouvait t'aider.

  • Speaker #1

    Je savais que sur les plus longues distances, je serais plus performante aussi, donc j'ai voulu tenter. Depuis 2020, je veux faire du semi-marathon et j'avais en tête le marathon, après il y a eu le Covid qui m'a stoppé alors que j'avais préparé un semi-marathon qui a eu lieu deux semaines après le confinement. Ça m'a stoppé pendant presque deux ans et après j'ai couru mon premier semi à Paris en 2022. J'ai fait un super temps, je crois que c'était 10 ou 12e performance française de l'Istar. Et je me suis dit, j'adore l'ambiance. Et je me suis dit, pourquoi pas tenter directement le marathon en fin d'année. J'avais 8 mois ou 9 mois. Je me suis dit, ça me laisse le temps quand même de digérer, de préparer sans forcer les choses. Et mon premier marathon, ça a été la révélation, je crois. J'ai adoré. l'ambiance, les émotions qu'on ressent sur le marathon.

  • Speaker #0

    Tu as trouvé direct ce que tu aimais en fait ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est clair et j'ai dit je vais recommencer.

  • Speaker #0

    Encore ?

  • Speaker #1

    Direct.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi, parce que moi je fais un tout petit peu de trail, mais vraiment à mon niveau, genre des 10, des 15, des choses comme ça. Et c'est quoi la prépa d'un marathon ? Parce que moi je ne m'y connais pas du tout. Tu vois combien de temps en avance, dans les grandes lignes, ce que tu dois faire ?

  • Speaker #1

    Ouais, alors pour le temps de préparation... En moyenne, on dit toujours que c'est 10 à 12 semaines. Sur mes deux premiers marathons, j'ai fait 8 et 9, donc c'était un peu moins que la moyenne. Mais c'est presque trois mois de préparation. Bon bien sûr j'ai déjà un bagage quand je commence la préparation marathon, mais là on se dit bon bah là on va augmenter le kilométrage, on va augmenter le nombre de sorties petit à petit. Donc si je prends vraiment ma dernière préparation pour Séville qui est la plus longue, j'ai fait 11 semaines, c'est entre 145-180 km par semaine. Sur les trois plus grosses semaines j'ai fait 180. Et c'est deux entraînements par jour.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'ai été demandé,

  • Speaker #1

    oui. Sauf le dimanche, on va dire, après-midi, où c'est l'après-midi café-gâteau pour profiter.

  • Speaker #0

    On est un peu en mode dimanche après-midi.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Il manque le soleil et la plage. Mais oui, c'est ça, c'est deux entraînements par jour. Donc matin, ça dépend si je suis en stage matin et après-midi si je suis en stage. Sinon, c'est matin et soir quand je suis au travail. Et oui, c'est ça, c'est... En fait, c'est une longue préparation, mais moi, j'adore ce cheminement de chaque semaine, mon corps accepte davantage. Je suis de plus en plus à l'aise sur les mêmes allures. Parce que je me souviens, quand j'ai fait ma préparation pour Séville, je suis arrivée à Mont... Je suis partie six semaines à Montegordo, au Portugal, pour les conditions, parce qu'ici, c'est les gatas.

  • Speaker #0

    Ah bon ? Je ne vois pas très bien.

  • Speaker #1

    C'était bas de la neige, donc pour toi, c'est un peu compliqué. Et j'ai fait ma première séance marathon et j'ai dit, je vais devoir tenir ça pendant 42 kilomètres. Et en fait, la dernière séance... Marathon... 10-15 jours avant, j'ai fait plus long sur la même allure et j'étais bien plus à l'aise. J'adore ce cheminement-là de voir le corps qui accepte de plus en plus.

  • Speaker #0

    T'es une aventurière aussi, mais pour toi-même. C'est-à-dire que si ton corps ne veut pas faire quelque chose, j'ai l'impression que tu ne vas pas non plus forcer, mais que tu vas lui dire Eh Coco, on va quand même tenter,

  • Speaker #1

    tu es heureuse ! Maintenant, je me connais vraiment. de mieux en mieux et mon entraîneur aussi me connait très très bien ça c'est génial de pouvoir compter sur quelqu'un il me connait par coeur et il sait que selon les chronos selon ce que je vais lui dire il va me dire là t'es bien là t'es en forme, là on va faire sauter ce footing parce que t'es fatigué et du coup à chaque préparation j'ai fait plus et mon corps à chaque fois acceptait plus mais c'était très progressif et si un jour j'étais fatiguée on n'hésitait pas à... à alléger, à passer sur du vélo au lieu d'un footing, etc. Donc je l'écoute, mais après, oui, je lui en demande beaucoup. Et c'est vrai que forcément, quand tu t'entraînes deux fois par jour pendant deux, trois mois, tu as toujours des petites douleurs, des petites gênes. Mais il faut juste écouter, savoir si c'est normal ou s'il faut lever le pied. Et ça, c'est le... C'est le propre du sport de haut niveau, c'est qu'on est sur un fil et il ne faut pas basculer du côté blessure. Mais en même temps, si tu ne pousses pas ton corps un peu, tu ne seras pas compétitive.

  • Speaker #0

    Mais ce que je trouve incroyable en plus avec toi, c'est que j'ai regardé plusieurs interviews, c'est que tu n'utilises presque pas de montre, c'est que tu fais vraiment au feeling. Et je trouve ça incroyable de, par exemple, à un moment, je t'ai entendu dire, en gros, je ressens ma foulée, je sais où j'en suis dans ma foulée. Et c'est incroyable d'arriver à ce point-là de connaissance de soi.

  • Speaker #1

    Après j'ai commencé à courir à l'âge de 9 ans, je vais en avoir 26 bientôt. Donc j'ai passé on va dire plus de 15 ans de ma vie à courir. Donc à force je commence à me connaître et puis le marathon c'est que mon troisième mais c'est quand même mon troisième. Maintenant j'arrive à gérer de mieux en mieux. Mais c'est vrai que j'utilise ma montre pour avoir l'allure pour contrôler. De temps en temps je mets un peu le cardio parce que j'aime bien comparer. Maintenant d'une préparation à une autre, sur des allures, est-ce que mon cœur bat plus vite ou moins vite ? Mais c'est tout, après je ne fais pas tout ce qui est... J'en ai fait un ou deux parce qu'il y avait le stage de la fédération, juste pour voir, mais ça ne m'a pas aidé à construire mon entraînement. C'est vrai que mon entraîneur et moi, on est très au feeling. On travaille avec des allures par rapport aux records, donc allure 10 km, plus ou moins un temps de seconde, et ça marche. En plus,

  • Speaker #0

    le feeling, ça ne ment pas.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça et si tu sens que, enfin moi je sens si je suis fatiguée ça va se sentir direct dans ma foulée, dans mon allure et je vais pas forcer pour faire ce footing, je vais faire ce footing à 4 minutes 45 au kilomètre à tout prix, si je suis fatiguée je vais faire à 5, 5, 15 sans...

  • Speaker #0

    Et à contrario est-ce que des fois ton coach il te dit euh Myline là...

  • Speaker #1

    C'est très rare parce qu'il sait que quand je lui dis que je suis fatiguée ou que je suis pas...

  • Speaker #0

    Oui, quand il te fait le feeling,

  • Speaker #1

    c'est pour de vrai. Et puis je suis pas du genre à me trouver des excuses ou à, entre guillemets, me plaindre sans raison. Donc quand je lui dis là je suis fatiguée, il sait que je suis fatiguée et qu'il faut alléger. Donc c'est très rare et c'est ce qu'il me dit, c'est que je suis une athlète assez facile à entraîner. Parce qu'il entraîne... Beaucoup d'athlètes, il est entraîneur au GRAC, donc à Avrignobois, donc il entraîne pas mal d'athlètes, pas mal de féminines aussi. Et il dit que les athlètes féminines c'est toujours un peu compliqué parfois à entraîner, et moi ça va, il n'y a aucun souci, parce que je suis autonome et que je sais ce que je veux, donc je ne vais pas me trouver d'excuses. si je vais atteindre tel niveau il faut y aller donc si je dis que je suis fatiguée ils ne discutent jamais et on change un peu l'entraînement et c'est vrai que tu es pas mal autonome parce que tu cours toute seule sans forcément de musique tu

  • Speaker #0

    peux partir deux heures en entraînement moi je trouve ça vraiment fou d'être focus de réussir à rester focus dans son truc après je pense que c'est peut-être le côté cartésien Les maths, le sport...

  • Speaker #1

    Il faut que je le fasse. Après, la musique, j'en mettais un petit peu quand j'habitais encore à Lille et que je devais aller m'entraîner avant le travail, quand je travaillais encore à temps plein. J'y allais à 7h du matin à Jeun, sous la pluie, dans le noir. Je mettais un peu de musique parce que les bruits de klaxons dès 7h du matin, c'était un peu... Ce n'est pas entraînement. Non, ça ne donne pas envie. Ça m'arrivait de mettre la musique un peu comme ça, mais... J'aime pas trop, le seul moment où je m'aide à la musique c'est quand je suis à la salle, je fais de la préparation physique parce que pareil, le bruit de la salle, les gens autour ça me... ça me détend pas quoi donc je préfère quand je suis dehors en plus en nature écouter justement ce qui se passe autour écoutez m'écouter moi et puis Je pense à tellement de choses que je me perds souvent dans mes pensées. Du coup, pour moi, ce n'est pas long, deux heures, deux heures et demie. Après, bien sûr, ça dépend du cadre. S'il pleut et qu'il fait tout gris, c'est moins cool qu'au bord de la plage au soleil. Mais oui, je sais, de toute façon, qu'il faut que je le fasse. Je ne vais pas mentir, il y a des fois où je n'ai pas envie. Je n'ai pas envie toujours de m'entraîner. quand c'est l'hiver, qu'il fait nuit, qu'il pleut, forcément, je suis comme tout le monde, je préfère rester dans le canap', mettre Netflix et sous un plaid, quoi. Mais, en fait, il y a cette rigueur qui me dit mais non, fais-le, parce que quand tu l'auras fait, tu seras... En fait, le but, c'est de partir. De toute façon, quand t'es sous la pluie, maintenant, et que t'es mouillée, tu te dis, bon, là, j'y vais. Et puis après, t'es satisfaite de l'avoir fait, t'es fière de toi. Je l'ai fait pour mon objectif, tel objectif. Alors que si j'y vais pas, sur le moment où je vais être contente, je vais me dire Et une demi-heure plus tard, je vais regretter en me disant Maintenant, t'aurais dû le faire. Et je me dis Les autres filles, pendant que tu ne vas pas, elles y vont. C'est une certaine rigueur avec les objectifs que je me fixe.

  • Speaker #0

    Il y a ça aussi dans ton sport, c'est qu'il y a la concurrence.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu te dis Pendant que moi, je ne fais pas ça. Est-ce que tu penses souvent aux autres filles ?

  • Speaker #1

    Non, franchement, moi je suis dans mon truc, dans mon objectif, dans mon projet. Bon forcément, mes concurrentes cette année par exemple, se qualifier au jeu, c'était inédit la densité qu'il y a eu pour aller au JO. Forcément les JO à Paris ont attiré tout le monde. Le marathon était un peu plus accessible peut-être que d'autres disciplines sur la piste. Et du coup, forcément, je m'entraînais pour battre. la troisième parce que si j'étais quatrième j'étais sûre de pas y aller donc là c'était un peu plus contre les autres c'est des concurrentes certaines c'est quand même des amis d'autres on s'entend quand on se voit mais c'est pas forcément des amis mais après moi c'est mon objectif perso et quand je m'entraîne je pense pas à me dire elle a fait telle séance ou elle a été à telle allure c'est mon truc quoi je pense que plus tu restes cendrée sur toi même plus c'est ton temps que tu vas chercher

  • Speaker #0

    Tu fais pas contre quelqu'un,

  • Speaker #1

    mais avec quelqu'un. Ouais, c'est ça. Puis je pense que c'est quand même un projet... Comment dire ? C'est pour moi que je le fais et donc je veux chercher le meilleur de moi-même. Bien sûr, moi je suis très compétitive et c'est pour ça que je fais de la compétition depuis que j'ai commencé presque, parce que j'adore me mesurer aux autres, battre les autres. Je suis très très mauvaise joueuse depuis que je suis toute petite, donc il y a de ça aussi. Mais je le fais pour être fière de moi et pour me prouver aussi à moi-même que je peux faire tel ou tel truc.

  • Speaker #0

    C'est un petit peu ça l'aventure aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. J'ai envie de voir jusqu'où je peux aller, quels défis je peux relever encore. Là, j'ai un record de France. Même s'il est battu dans quelques mois, j'aurai un record de France dans ma carrière. Ça ne me l'enlèvera pas, mais j'ai envie de plus. Je sais que je peux aller chercher plus, que je commence seulement le marathon. Et donc ça, ça m'anime vraiment en me disant... Je peux aller en chercher encore plein de choses, il y a plein de choses encore qui m'attendent. Oui c'est ça. Là forcément les JO c'est un peu le Graal, le rêve de toute athlète. Et il y a un an et demi je rêvais même pas encore JO.

  • Speaker #0

    Je te coupe mais je voulais te poser cette question. En fait quand t'as 20 ans, tu t'imaginais tout ça ?

  • Speaker #1

    Non mais même... Alors j'ai commencé le marathon il y a un an et demi seulement. Et pour moi... Avant ça, avant mon premier marathon, les JO c'était carrément inaccessible et c'était à la télé. Même si forcément en tant qu'athlète de haut niveau, tu rêves toujours de JO, tu te dis c'est quand même la compétition à faire. Mais j'y pensais sans me dire que j'allais les faire. C'est un rêve pour moi, c'était pas accessible. Et j'ai fait mon premier marathon, alors j'étais encore à 4 minutes des minima pour les JO. C'est énorme, mais en même temps, je savais que j'avais plein de points à travailler. Au moment où j'ai fait mon premier marathon, je travaillais encore à temps plein. J'avais fait une petite préparation, pas beaucoup de kilomètres. Là, je me suis commencé à me dire, pourquoi pas ? C'est pour ça aussi que je suis repartie sur un deuxième marathon en tentant directement les minimas.

  • Speaker #0

    Tu t'es sentie tellement bien sur le premier ? Oui,

  • Speaker #1

    je n'avais pas pris de risque. Je me suis dit, en prenant plus de risques avec une plus grosse prépa... c'est possible, ce n'était pas gagné du tout, mais c'était possible et ça m'a donné envie de tenter. Bon après le deuxième marathon j'ai joué à 5 secondes des minima, sous une météo horrible à Amsterdam. Mais du coup...

  • Speaker #0

    C'est fou,

  • Speaker #1

    désolé je te recours encore.

  • Speaker #0

    C'est fou de se dire que des choses se jouent à 5 secondes. Parce que moi, dans ma petite tête naïve, je me dis Oh,

  • Speaker #1

    ils auraient pu la prendre ! Les gens disent Ah, 5 secondes, ils vont la prendre ! Non, les minimas, c'est les minimas. Sinon, on prendrait tout le monde, presque. 5 secondes, 6 secondes, 7 secondes. Mais au final, forcément, je suis en train d'arriver à Amsterdam. Je sais que c'est mort, que je n'ai pas fait les minimas à quelques secondes. Parce que j'ai vu les 2h26, 50 s'afficher, je n'étais pas encore passée. Et... J'ai attendu quand même en me disant peut-être qu'il y a un décalage, mais je m'en doutais. Premier sentiment, c'est d'être hyper déçue parce que tu dis toute cette préparation pour rien. Au début, tu te dis ça. Et après, j'ai vite relativisé en me disant non, mais tu as explosé ton record de 3 minutes 30. Et tu as fait la quatrième meilleure performance française de l'histoire. Donc j'ai vite relativisé. Et en plus, maintenant, avec le recul et avec tout ce qui s'est passé après, je me dis que c'était... un vraiment à mal pour un bien et qu'il valait mieux que je les loupe que je réussisse parce que du coup je suis repartie directe sur une prépa en me disant bah je vais tenter coûte que coûte une dernière fois Et du coup, quand les filles font... Il y a quatre filles qui font les minimas à Valence, deux mois après Amsterdam. Moi, j'étais déjà en pleine préparation. Alors forcément, ça m'a mis un gros coup au moral quand je les ai vues. Je les voyais, j'ai regardé le marathon et je voyais au semi, elles étaient toutes dans les temps avec de l'avance et tout. Je me suis dit, il y en a bien une ou deux qui vont craquer et non. Donc, ça a été dur sur le coup pendant une heure. Mon copain, il ne me parlait pas parce qu'il savait qu'il ne fallait pas me parler. Et je m'étais dit, je vais m'entraîner après ce marathon. Parce qu'il est à huit ans. Donc je me suis dit je vais aller m'entraîner après sinon ça fait un peu tôt. En fait j'avais plus envie d'aller m'entraîner mais je me suis mis un peu un coup de pied aux fesses. Je suis allée m'entraîner à Basic Fit parce que bien sûr ce jour là il neigeait, il faisait 0°C. Alors qu'à Valence c'était grand soleil, météo nickel pour courir. J'étais un peu jalouse en plus de la météo qu'elles avaient eu par rapport à moi. Et du coup je suis allée m'entraîner à Basic Fit. Je suis allée plus vite que ce qu'il fallait. Et en fait je me suis défoulée, mon entraîneur m'a dit Ah oui là c'est… Méline énervée quoi, parce que je vais jamais plus vite que les allures, sauf si je suis très très à l'aise et que je sais que ça n'aura aucun impact.

  • Speaker #0

    Mais ça t'a un peu picousée du coup ?

  • Speaker #1

    Ouais, déjà je me suis défoulée, je me suis dit si elles le font en fait je peux le faire. En courant je me répétais ça et j'étais déjà dans cette préparation-là. Ça faisait déjà quelques semaines que j'étais en préparation marathon et je me suis dit je vais partir en stage et je vais m'entraîner encore plus. Alors je suis partie après les fêtes de Noël, après Noël et Nouvel An parce que je voulais quand même rester avec ma famille pour Noël et être avec mes amis pour Nouvel An.

  • Speaker #0

    de la force aussi.

  • Speaker #1

    Ouais je me suis dit je suis prête à plein de choses mais ça non c'est mal limite donc je suis parti le 3 janvier et je me suis dit bah je pars à Montegordo qui a une heure de sévi, une heure et demie de sévi et je reste là bas jusqu'au marathon.

  • Speaker #0

    En plus niveau température comme ça il n'y a pas de trop de chocs.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça c'était j'étais enfin j'y suis allée le vendredi en une heure et demie j'étais là bas à l'hôtel aucune fatigue forcément je comprends c'est pas moi qui ai conduit mais du coup je me suis dit bah Là c'est le bon plan. J'ai hésité à aller au Kenya au début mais c'était un peu trop l'inconnu pour moi. Je ne savais pas comment mon corps allait réagir, les conditions sanitaires.

  • Speaker #0

    Ça t'aurait peut-être sorti un peu trop de ta bulle.

  • Speaker #1

    Ouais et puis j'aurais dû couper un peu ma préparation pour m'acclimater à l'altitude. Alors que là je partais au niveau de la mer donc il n'y avait pas de changement. Je partais le matin, j'arrivais en début d'après-midi et puis après c'était parti pour plus de six semaines. Donc je me suis fait confiance et j'avoue que ça a été quelques semaines. un peu où je me suis torturé l'esprit en me disant je vais où je fais quoi etc parce que moi j'aime bien quand c'est carré et décidé et là ça traînait trop et du coup avec mon entraîneur je disais ça je te jure que ça me fatigue de réfléchir à ça et donc je me suis décidée et je suis partie seule six semaines là bas bon j'ai il y avait d'autres français il y a eu des stages pendant que j'étais là bas des stages fédé de marche de piste donc j'ai j'ai pu quand même côtoyer quelques athlètes mais j'étais dans mon truc dans mon petit Airbnb et je faisais mon truc et tes parents ils disent quoi de toi enfant ?

  • Speaker #0

    de cette rigueur ?

  • Speaker #1

    je serais curieuse de savoir si t'as toujours été comme ça tu vois alors j'ai toujours été comme je disais très mauvaise joueuse mais encore il y a quelques semaines j'ai retrouvé une vidéo de moi ouh Alors ma grand-mère elle faisait exprès de perdre contre moi pour que tout se passe bien et la vidéo on est en train de jouer au... Comment ça s'appelle ? Au quai, les trucs en plastique pour enfants. Oui. Et je lance super bien ma boule, donc je suis super contente. Et là, ma grand-mère, elle lance, mais sans vouloir, elle me dégomme, enfin, elle dégomme ma balle. Et je me mets à pleurer, c'est la fin du monde. Je balance ma dernière balle comme ça, n'importe comment, et je pars. Ah oui ? Je rigolais toute seule parce que maintenant, bien sûr, je gère beaucoup mieux mes émotions quand même. Je ne me mets pas à pleurer comme ça si on bat un jeu de société, mais ça me... ça m'embête toujours de perdre un jeu mais du coup c'est de mettre ta force en même temps oui c'est ça je pense que j'ai jamais aimé perdre donc je me donne les moyens de gagner entre guillemets ou d'être devant et donc ça ça fait partie je pense aussi de mon caractère et après j'ai toujours été très bonne élève à faire mes devoirs, à toujours m'avancer la vielle ? Ouais c'est ça mes parents ils ont jamais eu à me demander de faire mes devoirs etc Ils se sont un peu plus arraché les cheveux avec mon frère d'ailleurs qui lui est beaucoup plus à la cool au dernier moment, tout ira bien. C'était ton petit frère ? Oui, de 3 ans. Et du coup, ça leur a fait bizarre parce que moi tout roulait mais après mon frère c'était un peu le contraire, bien que ce soit un bon élève et tout. Et du coup je pense que c'était dans mon caractère. Après de toute façon dans mes études quand j'ai commencé au lycée, bon ça allait encore. mais après post-bac je devais gérer les études et le sport de haut niveau que je voulais continuer je trouve que ça a ce côté similaire avec le sport t'es obligée d'être carrée c'est ce qui me plaît c'est que telle règle donne tel résultat et il n'y a pas de à peu près c'est bon ou c'est faux et c'est pour ça que j'aimais bien et que j'aimais pas par exemple la philo parce que je trouvais ça trop subjectif la notation alors là je sais pas c'est un sujet vraiment que j'avais dû travailler ou qui m'inspirait ça remonte maintenant merci Mais ouais j'ai eu 19, c'est ma fierté. Je suis allée voir direct mon prof de philo parce que je crois que je devais avoir 11 de moyenne. J'étais dans la moyenne en philo, j'étais pas mauvaise élève mais j'étais pas dans les meilleures. Du coup j'ai eu 19. Mais ouais non je préférais largement les maths ou la physique, même la SVT. Déjà j'aimais un petit peu moins mais j'aime bien les trucs carrés, exacts.

  • Speaker #0

    où il n'y a pas de juste milieu ça forge aussi le mental que t'as je pense

  • Speaker #1

    de pouvoir aller courir deux heures toute seule.

  • Speaker #0

    En fait, tu te dis, si je ne vais pas courir toute seule, ou si je ne vais pas courir, tu vois tout de suite les conséquences, un peu comme en maths. Tu vois tout de suite que le résultat ne va pas être bon.

  • Speaker #1

    Tu me dis, il faut que je fasse ça pour avoir tel résultat. Après, l'entraînement, ce n'est pas mathématique non plus. Il faut savoir s'adapter. Tu peux faire un super entraînement et te louper à la course. Tu sais déjà que si tu n'en fais pas... Oui, mais normalement, en faisant ça, plus ça, plus ça, plus ça, ça devrait donner un bon résultat. Et du coup, c'est vrai que je pense qu'il y a ce côté très cartésien qui m'aide aussi à l'entraînement. Et après, le fait de m'entraîner toute seule, ça n'a jamais été un problème parce que c'est le cas depuis que j'ai passé mon bac, que je suis partie à Reims. Et en fait, j'aime bien être toute seule. Par exemple, quand j'ai passé six semaines... toute seule au Portugal, forcément, moi je suis quand même très famille, mon copain, ça faisait long un peu, il est venu la dernière semaine, d'ailleurs ça m'a un peu sortie de ma bulle, et puis la dernière semaine tu t'entraînes un peu moins, donc des fois tu trouves le temps long, là j'étais pas tout seule, mais ça m'a pas posé problème de vivre six semaines seule. J'ai mon petit train quotidien, j'ai mes habitudes.

  • Speaker #0

    Et tu sais où tu vas aussi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Je me lève le matin en me disant, bon, là, il reste trois semaines. Mais ce n'est pas un problème. Je sais qu'il y a des gens qui détestent être seule. Moi, ça va. Je ne m'ennuie pas. De toute façon, je trouve toujours quelque chose.

  • Speaker #0

    De toute façon, j'ai l'impression que peu importe la situation, tu vas te dire, qu'est-ce que j'en fais ?

  • Speaker #1

    Oui, et d'être toute seule, ça m'a permis aussi un peu de... de me recentrer sur moi en me disant qu'est-ce que je veux faire plus tard, à quoi j'aspire. Et puis même apprendre à être seule avec soi-même, tu te connais mieux. Après, tu sais ce que tu aimes, ce que tu n'aimes pas, etc.

  • Speaker #0

    Même pour le sport, je pense que c'est important parce que du coup, les sensations de ton corps, un truc bête, mais quand tu as faim, de quoi tu as faim ?

  • Speaker #1

    Oui, et quand tu es tout seul, je pense que... Tu t'écoutes encore plus. Pendant l'entraînement, tu n'es pas en train de discuter avec les copains. Donc, tu écoutes vraiment les sensations. Puis, je m'entraînais quand même presque 20 heures semaine. Donc, j'ai le temps de réfléchir pendant que je cours, etc. Oui,

  • Speaker #0

    comme tu dis, quand tu cours deux heures, c'est un peu une méditation.

  • Speaker #1

    Oui, moi, quand je rentre, souvent, on dit toujours que... quand on parcourt avec des problèmes et on rentre avec des solutions tu sais que j'ai découvert ça dans une de tes interviews et j'ai trouvé la phrase tellement géniale et c'est vrai que on est jamais même si on parcourt avec des soucis je trouve que ça de courir seul ça t'aide déjà à prendre du recul, à réfléchir et souvent ça te tu rentres avec pas forcément des solutions mais en disant bon bah Je vais faire telle chose, etc.

  • Speaker #0

    Plus de lucidité, de clairvoyance sur une situation.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est ce que tu ne rentres jamais... Plus mal que t'es partie. Normalement, ça te fait du bien. De toute façon, il y a tout ce qui est hormones qui font que tu te sens bien. Mais ouais, moi, j'aime... Souvent, on me dit, mais tu t'ennuies pas ? Je dis, bah non, moi, ça me fait du bien. Et puis... De toute façon, j'ai un objectif, donc je le fais, c'est tout.

  • Speaker #0

    Et quelles figures t'ont inspiré ? Même si c'est pas dans le sport, tu vois. Mais est-ce qu'il y a des figures qui t'inspirent ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai jamais eu trop de... comment dire, de modèles ou autres. Là, je sais que depuis quelques années, j'aime bien... Je ne suis pas fan, mais j'admire beaucoup Sophie Duart, celle qui avait le record de France du Marathon avant moi. Parce que je trouve qu'elle a fait une carrière de ouf. Mais tout en restant toujours très abordable, très discret, très gentil. D'ailleurs, elle m'envoie des messages quand je vais courir, etc. Et je me dis, en fait, je m'identifie un peu à elle en me disant, mais c'était une personne tout à fait normale. Juste, elle avait des objectifs et elle s'entraînait pour les atteindre. Donc, je me dis, en fait, je peux le faire moi aussi. On n'a pas besoin d'avoir une vie de moine. Parce que certains athlètes de haut niveau, des fois, tu sais, qui sont tout le temps en stage, qui n'ont pas forcément de compagnons, de copains, de copines. qui sont hyper focus atlées et c'est du coup je m'identifie pas trop mais elle elle avait un mari là elle a eu un enfant etc donc ouais je m'identifie un peu à elle après je suis pas quelqu'un qui va avoir des modèles ou une personne qui veut à qui ressembler ou... C'est quand même bien centré sur toi dans le bon sens du terme ouais c'est ma c'est mon truc c'est mon aventure c'est ton aventure voilà c'est ça c'est trop bien de l'avoir capté dès le début quand même Chacun son chemin. En fait, j'ai aussi été déçue des fois de m'identifier à des athlètes et après de voir qu'ils ont été suspendus pour dopage ou des trucs comme ça. En fait, les gens, on ne les connaît pas quand on les regarde à la télé. Donc maintenant, je ne m'identifie pas trop à d'autres athlètes. Sur Christelle, ce n'est pas pareil. Là, sa carrière est finie, etc. Et j'ai total confiance.

  • Speaker #0

    en elle et en son intégrité donc voilà mais ouais non je fais mon truc et chacun fait son chemin quoi c'est ça qui ressort de toi je trouve c'est que tes focus ok pour ce que font les autres mais toi peu importe tu vas rester dans ton truc ton quotidien tout en allant toujours de plus en plus loin, goûter à l'aventure et je pense dans tous les domaines oui oui c'est vrai que ça soit pour ton métier et pour la la course, même dans le domaine corporel, voir jusqu'où ton corps peut aller.

  • Speaker #1

    Et quand j'étais petite quand même, d'ailleurs ça me fait penser à ça, c'est que j'étais timide. Par exemple, truc tout bête, mais quand j'étais au collège, il fallait que ma mère appelle le coiffeur pour prendre rendez-vous pour moi, parce que j'avais peur d'appeler et je détestais appeler les gens. Maintenant à force, c'est bon, j'ai plus de soucis, mais il y a encore quelques années, j'aime pas appeler les gens, j'avais du mal. à aller demander quelque chose à un inconnu etc et en fait je pense que le sport comme ça de haut niveau m'a aidé parce que je me suis dit mais en fait ce que tu fais là les performances, les aventures que tu vis bah t'es capable de tout en fait et du coup maintenant j'ai plus peur d'aller vers les gens, d'appeler les gens etc et ça c'est plutôt le sport qui m'a aidé dans ce sens là, c'était pas mon caractère de base d'être, de toute façon je suis pas extra Berthie ? Oui, c'est ça. Et je suis quand même très casanière. On pourrait croire que non, mais quand je pars six semaines en stage, mon chez-moi me manque. Mes petites habitudes chez moi me manquent. Je suis très casanière, mais j'aime l'aventure. Donc, c'est un peu...

  • Speaker #0

    Après, on peut aimer l'aventure, mais l'aventure solo aussi. Et puis... C'est aussi l'aventure d'une vie, j'ai l'impression que tu prends les choses quand elles viennent Tu vois là t'es en mode préparation Europe, JO, et peut-être que seulement après tu verras comment aller plus loin, mais t'es tellement focus, c'est vraiment le mot qui me revient.

  • Speaker #1

    Je sais qu'après, je continuerai peut-être jusqu'au JO de Los Angeles parce que j'aurai à peine 30 ans. Je me dis que je ne peux pas m'arrêter au JO de Paris. Il faut que je continue. Il y a encore trop de choses à vivre, d'aventures. Mais je sais qu'après... Je suis pas sûre d'avoir envie de continuer encore parce que j'ai envie de voyager, j'ai envie de... Parce que là, en fait, le sport de haut niveau, c'est ma vie. Ça prend beaucoup Mais il faut que je... Enfin, ça me demande beaucoup d'investissement et je peux pas faire beaucoup d'autres choses à côté. Je peux pas me dire, bah non, là, je pars en voyage, en train... Enfin, ouais, faire... Tranquille. Ouais, faire de la rando avec ma tante et tout. Enfin, non, je peux pas. Ou même partir à la plage. Enfin, non, il faut que je m'entraîne. Il y a très peu de périodes dans l'année où je ne cours pas.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, tout est calculé en attendant un peu plus de l'Est.

  • Speaker #1

    Ça me plaît en fait, mais je me dis, je pense qu'après je voudrais vivre d'autres choses. Je voudrais voyager, peut-être avoir des enfants. Pour l'instant, ce n'est pas le projet immédiat, mais je n'ai pas envie en tout cas de, jusqu'à 40-45 ans, avoir que l'athlète. Pour l'instant, c'est mon kiff, mais je pense que je serais frustrée si je ne faisais que ça toute ma vie. donc ouais pour l'instant je vis le truc et je me dis qu'il ya plein de choses encore carrément là j'ai encore j'ai que 25 ans donc sur marathon c'est limite avant à 25 ans faisait encore pas du marathon oui les années donc mais c'est ça qui est cool dans ces disciplines c'est que tu as ta retraite c'est pas 28 tu peux quand même et moi c'est ça ouais bah je laille il ya une femme alors mon premier marathon je me suis une femme de 40 ou 42 ans qui a fait 2h22 sur mon premier marathon et je me suis dit ah ouais bon bah j'ai le temps ça va j'avais 23 ou 24 à l'époque et je me suis dit bon bah là j'ai le temps peut-être pas que j'irai jusqu'à 42 ans mais en tout cas j'ai le temps et là Aux Etats-Unis, il y a une femme qui... Donc aux Etats-Unis, ça fonctionne pas tout à fait comme nous, la qualification, c'est une course, et il faut être dans les trois premiers pour être... C'est une Ouais, c'est cette course-là. Au final, c'est pas plus mal, faut pas tomber malade au mauvais moment, mais tout le monde est sur le même pied d'égalité au même moment, sur les mêmes conditions climatiques.

  • Speaker #0

    C'est pas plus mal dans le sens où, ben, toi là, t'attends encore... C'est en mai que tu sauras vraiment si c'est OK pour les JO.

  • Speaker #1

    Bah... On va dire que c'est 99% ok, mais c'est officiel la semaine prochaine. D'accord. Bon, maintenant, il n'y a plus de filles qui peuvent courir, etc. Donc, on va dire que c'est presque bon, mais je ne peux pas encore trop l'annoncer. Oui. Mais du coup, aux États-Unis, c'est une course. Et il y a une femme qui venait d'avoir un enfant. Je crois que ça faisait six mois qu'elle avait accouché. Bon elle a pas fait dans les trois mais je crois qu'elle fait 6ème et elle fait 2h26. Ok ! C'est 6 mois je crois après avoir accouché. 6 mois pas fait. Mais waouh !

  • Speaker #0

    Ouais ouais.

  • Speaker #1

    Alors moi j'essayais pas trop si j'avais envie d'avoir un enfant puis de reprendre ma carrière. Je pense que ça va être plus excitant au moment où… Mais en tout cas je me dis ouais la vie, on peut faire plein de choses tout seul.

  • Speaker #0

    Mais c'est pour ça aussi que j'aime bien découvrir des personnes comme toi, parce que je trouve qu'en ce moment avec les réseaux sociaux, c'est facile de parler des mélodrames, des grossesses qui se passent mal, de plein de choses comme ça. Mais il y a aussi l'inverse de choses fabuleuses, d'aventures fabuleuses où oui, elle vient d'accoucher et pourtant elle fait un temps incroyable marathon. C'est aussi possible.

  • Speaker #1

    Maintenant, c'est vrai que moi, je ne regarde plus trop les infos sur les réseaux. Je ne suis pas trop de trucs d'infos parce qu'on a l'impression que... que des mauvaises nouvelles la guerre le réchauffement climatique moi déjà ça me ça me déprime alors que j'aime bien la niaque qu'on a c'est ça c'est vrai tout ce qui est environnement ça me touche encore plus et du coup j'aime bien toutes ces belles histoires c'est dire qu'en fait il faut vivre à 100% et et profiter des bons moments, créer surtout ces bons moments-là, et ne pas se laisser enfermer par toute cette noirceur-là. Et c'est vrai que les informations, maintenant, c'est que ça. Je ne regarde plus trop.

  • Speaker #0

    Tu as bien raison.

  • Speaker #1

    Je m'informe quand même un petit peu, mais j'avoue que je ne suis pas tout le temps au fait de ce qui se passe dans le monde, parce que ça me déprime.

  • Speaker #0

    Mais surtout, on peut aussi relater tout ce qui se passe bien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai, mais on met souvent le doigt sur ce qui ne va pas. Surtout en France aussi, je crois qu'on aime bien se plaindre, aller et voir toujours le mauvais côté. C'est très français d'ailleurs de critiquer, je pense. Là au JO, les gens ne font que critiquer. Oui, ça va nous coûter de l'argent, mais c'est une opportunité aussi de mettre le sport au premier plan, de donner envie aux jeunes de faire du sport. Parce que moi maintenant, je suis retournée dans mon ancien lycée il n'y a pas longtemps. Je suis allée dans la section athlète, donc là forcément il y a des sportifs, mais les élèves ne font plus de sport. Je suis intervenue... dans un lycée pro, un peu plus tendu. Mais j'avais du mal. Ils étaient avec moi, les élèves. Ils étaient quand même grands en terminale. Oui, oui. Et il y en a plein qui n'avaient pas du tout envie de faire du sport avec moi. Limite, quand je suis en primaire, c'est trop bien parce que les petits sont tous motivés. Par exemple, je suis allée dans la classe de mon coach. Et là ils étaient tous à fond, ils voulaient tous me battre. Là je me dis mais là c'est maintenant qu'il faut faire quelque chose de leur donner envie. Parce qu'en fait au lycée c'est déjà limite trop tard.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que je le sens un petit peu aussi ce côté bon bah tant pis on va pas se battre.

  • Speaker #1

    Puis maintenant le sport c'est... Ouais c'est en fait... C'est mis au second plan. C'est... Ah bah, t'es fort en sport, mais est-ce que t'es bon à l'école ? Et si t'es pas bon à l'école, bah c'est pas bien d'être bon. Oui, oui, oui. Alors que c'est les deux, d'accord, il faut bien travailler à l'école. Mais si le sport, c'est ce qui nous anime, bah pourquoi pas...

  • Speaker #0

    Et puis je trouve que c'est ce que tu disais tout à l'heure, le sport peut amener de très belles choses et de très belles manières de penser dans la vie.

  • Speaker #1

    Moi, ça m'a fait vivre des trucs que j'aurais jamais vécu. Là, je repense à... semaine ou mois déjà je suis arrivée chez Decathlon donc c'est une super boîte j'ai rejoint, donc maintenant je suis sponsorisée par Hiprun, j'ai rejoint la team athlète Decathlon, donc là c'est vraiment tous les sports plein d'athlètes qui veulent ou qui sont déjà qualifiés au JO, qui sont déjà champions olympiques pour certains, donc j'ai rencontré des gens que j'aurais jamais rencontrés les échanges doivent être Ouais c'est ça et puis t'apprends encore plus que souvent t'es enfermée dans ton sport, tu rencontres que des athlètes, que des gens qui font presque les mêmes disciplines que toi. Là t'as un recul, il y a une fille que j'ai rencontrée qui fait du tir et on parlait de préparation mentale, elle c'est pas du tout pareil que moi, c'est pas forcément aussi physique, forcément il y a de la préparation physique mais c'est beaucoup mental, gérer ses émotions, pas bouger pour tirer. Et du coup ça, ça m'a encore appris davantage. Maintenant, ça me permet d'intervenir dans plein d'endroits, de parler devant plein de gens. Il n'y a pas longtemps, j'étais à Paris pour le lancement de la nouvelle identité de Décathlon. Alors, dans la salle, il n'y avait que 200 personnes, mais en visio, il y avait tous les collaborateurs de Décathlon, des milliers et des milliers de personnes dans le monde. Et j'ai dû parler en anglais. Ça me sort de ma zone de confort. C'est ce que j'allais dire. Mais ça me servira pour toute ma vie. Je l'ai fait, je suis capable de tout.

  • Speaker #0

    Oui, mais oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est vrai que le sport, au final, ça permet de... d'apprendre plein de choses, de développer plein de compétences, d'avoir plein de valeurs, et de viser des trucs que tu n'aurais pas forcément vécu. Donc je pense que le sport n'est pas assez mis en avant et c'est dommage. Mais même moi, quand j'étais au lycée, c'était déjà le cas. Au collège, on avait deux heures de sport. Non, deux fois deux heures. Maintenant, je crois que c'est réduit encore. 2 fois 2 heures qui sautaient des fois ouais maintenant je crois que c'est 2 heures il y a même plus 2 fois 2 heures et je trouve ça trop dommage parce que mais ça t'apporte en fait je trouve que quand tu fais du sport le physique passe au dernier plan ouais c'est le dépassement de soi le mental ouais c'est dur mais j'y vais et du coup dans la vie c'est pareil tu te dis mais non j'y vais c'est dur c'est normal le... Par exemple, les élèves, maintenant, il faut qu'ils aient tout le temps des bonnes notes. Et quand ce n'est pas le cas, ils se plaignent ou ils négocient. Moi, j'ai une collègue de mon âge qui donne des cours à la fac. C'est tout le temps en train de négocier maintenant, alors que moi, je n'aurais jamais osé aller négocier ma note. Après, quand c'est plus jeune, c'est les parents qui vont négocier. Et je me dis, mais non, mais ils travaillent. Oui,

  • Speaker #0

    des fois, il n'y a pas non plus de chance ou de secret.

  • Speaker #1

    Non, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu travailles, tu obtiens un résultat.

  • Speaker #1

    Là, j'ai couru avec une fille ce week-end. Elle est... Elle doit avoir un peu moins de 40 ans. Et elle est prof d'anglais dans un collège ou lycée en zone rep plus. Et elle m'expliquait qu'elle avait fait repasser des preuves à une fille qui avait triché. Maintenant avec chat GPT et tout. Et sa mère est venue la voir en disant mais c'est pas normal C'est un peu le monde à l'envers. C'est un peu comme le dopage dans l'athlète. Si tu te fais prendre, c'est normal d'être plus.

  • Speaker #0

    Moi, si j'avais triché, mes parents, ils en auraient au contraire rajouté. Rajouter, ouais. En disant non mais alignez-la

  • Speaker #1

    Mettez-lui zéro.

  • Speaker #0

    Mettez-lui la peine.

  • Speaker #1

    Mais non, il y a un changement maintenant. Moi je me sens dans ma classe, on voulait tous avoir des bonnes notes et être...

  • Speaker #0

    Mais travailler pour ça.

  • Speaker #1

    Il y avait toujours quelques mauvais élèves, mais pas méchants en plus, c'est juste que bon, ils n'aimaient vraiment pas l'école.

  • Speaker #0

    Maintenant,

  • Speaker #1

    c'est pour ça aussi que je ne suis pas devenue prof. Ça m'a un peu dégoûtée quand j'ai fait un stage de découverte dans mon lycée, là où j'avais été. Je me suis dit, mais il y avait un changement là, les élèves, maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, il y a eu un petit changement. J'ai des amis profs et je crois qu'il y a eu un petit changement.

  • Speaker #1

    Et du coup, ouais, c'est...

  • Speaker #0

    Et est-ce que pour toi, la vie, si je devais résumer, c'est oser créer l'aventure ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est à nous de forcer le destin et de tenter des choses. Si tu restes, j'aurais pu arrêter le sport de haut niveau, faire mes études classiques, être dans ma petite appart. Mais je pense que je me serais ennuyée, il m'aurait manqué quelque chose. En plus, il faut que je me dépense moi. Mais là, je suis carrément... plus épanouie comme ça et j'ai envie d'aventure donc je pense que En fait, je vois plein de gens qui sont dans la rue ou même autour de moi qui sont tristes, qui dépriment tout le temps, qui ne voient jamais les choses du bon côté. Mais qui ne font pas grand-chose pour les gens. Oui, j'ai envie de leur dire, mais ça, ce n'est pas grave. Pour moi, ce qui est le plus important, c'est la santé, les proches, etc. À côté, ce n'est pas grave. Moi, si je me loupe dans une course, forcément, vu l'investissement, je vais être déçue. Mais je vais vite relativiser en me disant que ce n'est pas grave. Et du coup, j'aime bien voir les choses du bon côté, avoir des bons moments.

  • Speaker #0

    Et créer tes propres opportunités.

  • Speaker #1

    Mes propres souvenirs, mes propres expériences. Et des fois, j'ai envie de secouer les gens qui font la tête en leur disant Mais ça va, la vie est belle, tente des choses. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Des fois, les gens restent enfermés dans leur... dans leur coin en déprimant entre guillemets, il y a de plus en plus de gens qui ont des dépressions, même chez les jeunes j'ai vu que c'était et j'ai envie de leur dire mais oui ok le climat mondial et même en France est propice à être démotivé etc mais il faut y aller et puis si on s'entoure des bonnes personnes des bonnes activités mais ça je pense qu'il faut oser pour trouver ce qui nous plaît. Ouais ouais il faut tester moi j'ai testé d'autres sports J'ai fait deux ans de tennis. Avant l'athlète, je n'avais pas trop testé de sport, mais j'avais fait des trucs qui ne me plaisaient pas trop. Donc déjà il faut trouver ce qui nous plaît et puis après quand ça nous plaît il faut pas avoir peur d'y aller quoi.

  • Speaker #0

    Oui et puis tu peux pas trouver sans rien faire parce que des fois j'ai l'impression qu'il y en a qui disent ah je ferais ça, ça me ferait peut-être bien.

  • Speaker #1

    Ouais c'est comme rencontrer quelqu'un, si tu sors pas de chez toi tu rencontreras jamais.

  • Speaker #0

    Bah oui oui oui.

  • Speaker #1

    Mais non c'est oser tester des choses et puis si ça nous plaît pas on passe à autre chose mais... En plus... Non tu trouveras jamais ce qui t'anime.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on peut leur dire aux gens c'est qu'une fois qu'on commence à tester... on ne peut plus s'arrêter.

  • Speaker #1

    Ouais, on a envie de découverte.

  • Speaker #0

    Il y a la curiosité qui flambe en nous.

  • Speaker #1

    Ouais, non, c'est clair. Et moi, par exemple, j'ai commencé à cuisiner, mais depuis que je suis toute jeune, ma mère cuisine beaucoup et j'adorais les dés. Et après, je m'y suis mis encore plus et ça me plaît. Du coup, j'ai envie de tester tout le temps des recettes. Ça peut être n'importe quoi. Moi, je n'ai pas que le sport. Sorcerer, c'est ma passion, c'est ma vie, mais il y a autre chose.

  • Speaker #0

    Et il y a du coup la cuisine. Peut-être les voyages plus tard.

  • Speaker #1

    Oui, j'aimerais bien voyager plus. Je voyage pour l'athlétisme, mais souvent, tu ne fais pas de tourisme. Et voilà. Il faut tenter des choses dans la vie. Et surtout, je pense voir la vie du bon côté. Il y aura toujours des trucs qui se passeront mal. Ou forcément des épreuves à surmonter. Mais ça vaut le coup quand même.

  • Speaker #0

    J'adore. Merci beaucoup, Méline, pour cet échange. J'aurais pu continuer encore plus mais ça fait déjà une heure qu'on est là.

  • Speaker #1

    Ah oui ça passe vite. Ça passe super vite. Et je crois qu'il faut ouvrir le café.

  • Speaker #0

    Ah, il y a des gens devant !

  • Speaker #1

    On va les laisser rentrer.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup à toi, merci à Jules à la vidéo, merci à Anne-Céline de nous avoir ouvert le café Oma une heure avant quand même.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à son mari d'être allé chercher tout ce qui est viennoiserie. Et puis, merci surtout pour ces good vibes, cette phrase de fin qui nous a adoré.

  • Speaker #1

    Ça vaut le C'était pas prévu,

  • Speaker #0

    mais ça finit bien. Mais oui, j'ai l'impression qu'avec toi, ça finira toujours bien. Donc, merci pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    et puis Eric et Céline de chez Jeff de Bruges à Charleville-Mézières également ces deux sponsors nous ont permis de nous déplacer à Lille et de rencontrer des super belles personnes pleines de good vibes merci bien sûr à Méline Rollin que vous pouvez retrouver sur ses réseaux sociaux pour suivre de plus près son parcours inspirant et bien impressionnant on vous met les réseaux sociaux de tout ce monde là pour pouvoir retrouver tout le monde, échanger, profiter, déguster les chocolats bien sûr prenez bien soin de vous et à très bientôt pour de nouvelles aventures ciao ciao

Description

Méline Rollin est tout simplement la détentrice du record de France du marathon. Record établi à Séville en février, en 2 heures, 24 minutes et 12 secondes. Tel une battante et une gagnante, elle voit la vie comme une aventure. L'écouter donne juste envie de foncer, d'oser et de dépasser ses limites pour s'offrir une vie qui nous plaît.


Merci aux deux sponsors de cette vidéo : JB d'Elite Fitness, la salle de sport à Charleville-Mézières, et Éric et Céline de chez Jeff de Bruges, également à Charleville-Mézières.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On démarre sur ça, sport et chocolat. Et tout le monde a son thé, tout le monde a son café,

  • Speaker #1

    tout le monde est ok.

  • Speaker #0

    Telle une battante et une huineuse, elle voit la vie comme une aventure. L'écouter donne juste envie de foncer, oser et dépasser ses limites pour s'offrir une vie qui nous plaît. Je voulais vraiment remercier les deux sponsors de cette vidéo, JB de Elite Fitness, la salle de sport à Charleville-Mézières, et Eric et Céline de chez Jeff de Bruges, de Charleville-Mézières également. Salut Myline !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien et toi ? Oui,

  • Speaker #0

    merci de nous accorder cette interview comme tu disais avant avec ton emploi du temps de ministre sportive.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai que c'est des journées assez chargées mais après c'est quand même... Ça me fait plaisir d'échanger avec pas mal de gens. Mais c'est vrai que je ne peux pas toujours dire oui, parce que sinon, je n'en finis pas.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. En plus, c'est ce que tu disais, tu travailles, tu fais la prépa des JO.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas vraiment encore commencé la prépa marathon, puisqu'il reste un peu plus de trois mois. Mais j'ai quand même les championnats d'Europe dans un mois et après les JO. Là, c'est le mois le plus intense jusqu'à mi-mai. Après, je vais vraiment être focus.

  • Speaker #0

    T'es en mode ligne droite donc les taux se resserrent.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça.

  • Speaker #0

    T'as une petite interview et les taux sont en train de se resserrer.

  • Speaker #1

    C'est ça et après à partir de mi-juin, fin juin je pars en stage et là je peux être disponible en visio mais je ne suis plus ici.

  • Speaker #0

    Ça aurait été moins fun,

  • Speaker #1

    il n'y aurait pas eu de viennoiserie,

  • Speaker #0

    il n'y aurait pas eu de café.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai qu'on est bien accueillis.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Merci à Oma Café à Lille, en plus tu voulais le tester.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai, j'ai vu pas mal de fois et comme ça je suis... Je peux tester au moins le café au lit d'avoine.

  • Speaker #0

    Et j'ai trouvé des sponsors pour moi venir ici, pouvoir travailler avec la vidéaste, faire le déplacement. Mais je voulais que les sponsors aient un sens. Je ne voulais pas prendre un sponsor de tapisserie alors que tu n'as rien à voir avec. Du coup, il y a une salle de sport Elite Fitness à Charleville qui nous sponsorise. Et j'ai cru comprendre que ton autre passion, c'était quand même la nourriture.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Cuisiner et manger, les deux.

  • Speaker #0

    Et du coup, l'autre sponsor, c'est Jeff Debrugge à Charleville. Je me suis dit là tout prend son sens.

  • Speaker #1

    En plus ma mère elle est à Edit Fitness.

  • Speaker #0

    J'ai cru comprendre aussi quand j'ai demandé à...

  • Speaker #1

    En fait je connais les deux.

  • Speaker #0

    Eh ben trop cool.

  • Speaker #1

    Sympa. On valide la vidéo ? On valide. On démarre sur ça. Merci à eux. Sport et chocolat. Bah c'est franchement on a tout là.

  • Speaker #0

    C'est vrai. On a Méline, sport, chocolat, l'endroit, Jules. C'est parti.

  • Speaker #1

    Super.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un petit peu vu quelle était ma question dans mon podcast ?

  • Speaker #1

    La question principale ?

  • Speaker #0

    La question.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je vais directement la poser et après tout en découlera.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais je voulais savoir, c'est pour ça que je voulais t'interviewer parce que... Quand on est Méline Rolin, qu'on vient de battre un record de France, qu'on se prépare pour les championnats d'Europe, pour les JO, qu'on a une vie à une cadence quand même incroyable depuis plusieurs années. J'imagine que tu n'es pas arrivée là dans un rythme effréné depuis deux jours.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est vrai. Même pendant mes études, etc. Oui, voilà.

  • Speaker #0

    Quand on est aussi mathématicienne, quand on a ton mental, qu'est-ce qu'on pense de la vie ?

  • Speaker #1

    C'est une question difficile. J'ai l'impression de revenir au lycée. en épreuve de philo et j'aimais pas ça bien que j'ai réussi à avoir 19 au bac je sais pas comment oui j'ai fait alors je sais pas j'ai eu un coup d'éclat mais c'était pas mon truc moi du coup j'aime bien les maths les trucs carrés mais pour revenir à la question alors il ya une phrase que j'aime bien justement qui peut un peu répondre à la question c'est la vie est une aventure ose là et du coup pour moi la vie c'est une aventure c'est en vrai en vrai c'est osé faire les choses et Tenter des choses, ne pas avoir de regrets. C'est vrai que ce n'est pas le quotidien de monsieur ou madame tout le monde, mais moi ça me plaît justement. Je pense que c'est aussi pour ça que j'ai poursuivi dans le haut niveau, c'est que ça me fait vivre des aventures, des émotions que je ne vivrais pas sans ça dans la vie quotidienne, etc. Et d'ailleurs quand je suis en période de repos, j'ai vite tendance à m'ennuyer, pas forcément m'ennuyer parce que j'ai plein d'autres passions dans la vie, mais il me manque ce petit truc, cette adrénaline, ces ambitions, c'est ce qui me plaît. Et du coup pour moi c'est une grande aventure où il faut se lancer des défis, qu'on y arrive ou pas, au final c'est pas... C'est pas grave, limite on apprend plus quand on réussit pas, mais c'est ce qui me plaît. Et d'ailleurs, quand j'étais au lycée, je savais pas du tout ce que je voulais faire de ma vie. Je savais pas quel métier je voulais faire. Je savais que j'aimais bien les maths. Je trouvais ça... En fait, j'aimais bien parce que je trouvais ça logique, facile. Mais en fait, je me projetais pas dans un métier parce que je me disais mais... J'avais peur de m'ennuyer, peu importe le métier. Et du coup, j'ai poursuivi dans les maths, mais j'ai choisi une licence de maths pour pouvoir continuer la course à pied à côté, parce que mes profs voulaient me pousser en classe prépa, parce que j'avais des bonnes notes, j'étais une super élève. Mais moi, je leur disais non, je ne serais pas épanouie parce que je ne pourrais pas continuer l'athlète comme je le veux.

  • Speaker #0

    Tu as su mettre tes limites et trouver le juste milieu.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je voulais faire des études parce que c'est... C'est important, mes parents m'ont toujours répété que les études c'était quand même la priorité, et d'ailleurs aucun souci avec ça, ça a toujours été ma priorité, mais je voulais quand même garder cet équilibre, donc je suis partie en licence de maths à Reims. Et au début j'ai commencé à me dire je veux être prof de maths et en fait rapidement je me suis dit maintenant en fait je me vois pas être prof de maths. Bien que j'adorais donner des cours particuliers par exemple, j'adorais ça. Mais pas assez de rebondissement. Je me disais mais non je me vois pas tous les ans recommencer le programme. En plus bon les maths c'est pas la matière la plus appréciée par les élèves. Le métier de professeur est de moins en moins valorisé, donc j'ai changé d'avis. Je me suis dit bah non du coup je suis partie en maths, ce qu'on appelle mathématiques appliquées, qui ouvre à tous les autres métiers autres que prof, mais toujours sans savoir ce que je voulais faire. Et jusqu'à la fin de mes études, je n'avais pas d'ambition, d'envie particulière. Mais je savais là que je voulais continuer quand même le haut niveau et essayer de pousser un peu après mes études. Parce que il y a eu le Covid, pendant le Covid j'ai pu m'entraîner davantage, avoir plus de temps, et je me suis dit mais ça j'aime.

  • Speaker #0

    Ça en fit qu'il y avait quelque chose à faire avec ça.

  • Speaker #1

    J'aimais pouvoir m'entraîner plus, même s'il n'y avait pas trop de compétition à ce période-là. Et je me suis dit je veux poursuivre sans arrêter tout à côté, donc j'ai cherché un peu un... un employeur qui pourrait un peu m'aider dans ce projet-là. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée chez Décathlon. Ok. Bon, ça a été il y a deux ans et demi. Et depuis, il s'est passé beaucoup de choses que je n'aurais jamais imaginées. Mais ouais, c'est pour ça que j'avais du mal à trouver ce que je voulais faire plus tard, à imaginer un métier parce que j'ai toujours peur de m'ennuyer et que ça soit trop redondant, trop la routine.

  • Speaker #0

    Et puis, est-ce que aussi, le métier que tu veux faire, c'est athlète de haut niveau ? Mais comme c'est pas reconnu, tu vois, vraiment comme un métier par la société, peut-être que tu t'es dit, il me faut autre chose, alors que c'est ça ton métier.

  • Speaker #1

    Ouais, alors, bah, surtout en athlétisme, on sait, l'athlétisme, ça rapporte pas non plus beaucoup d'argent.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est à toi de payer dès que tu te déplaces.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Alors, maintenant, j'ai des sponsors, etc. Donc, c'est beaucoup plus facile maintenant. Mais c'est vrai que, bah, jusqu'à la fin de mes études... Ma mère me suivait beaucoup sur toutes les compètes. D'ailleurs, elle m'a encore suivie ce week-end, mais elle me suit un peu moins. Mais nos déplacements étaient à nos frais. Mon club m'aidait un peu plus avant. Maintenant, ça va, je me débrouille, mais tout était à nos frais, logements, etc. Et du coup, c'est une passion qui au final te coûte plus d'argent que ça ne te rapporte. Et donc, même si maintenant je gagne quand même un petit peu ma vie avec l'athlée, je pourrais presque en vivre sans travailler. Tout peut... Tout peut basculer du jour au lendemain, une blessure, un accident et c'est fini, je ne suis plus athlète. Donc je n'ai jamais voulu couper tous les ponts avec ce côté professionnel. Et puis en entrant chez Decathlon, je suis tombée dans une super boîte avec des personnes géniales. En fait, mon premier leader... Il m'a recrutée, il croyait à fond en mon projet alors qu'à l'époque je n'avais pas forcément d'énormes résultats, j'étais dans le top 10 français etc. Mais je revenais de blessure et tout. Et c'est grâce à lui que j'ai commencé l'aventure Decathlon et qui maintenant m'a permis de travailler à mi-temps et puis bientôt d'être détachée, d'avoir fait des résultats que je n'aurais peut-être pas fait si j'avais travaillé à temps plein dans une boîte.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    mais ça c'est sûr. Donc, au final je suis contente de là où je suis aujourd'hui. J'aime mon métier même si… Je ne vais pas mentir, si j'arrête de travailler comme là... c'est plutôt mes collègues qui vont me manquer plutôt que le métier en lui-même. Parce que moi, vraiment, ce que j'aime, c'est courir. Et du coup, je suis heureuse de ma situation aujourd'hui, mais c'est pour ça que là, je veux me focusser un peu plus sur l'athlète parce que j'ai envie de vivre l'aventure à 100% le temps que je pourrais. On sait qu'une carrière d'athlète, ce n'est pas non plus 20 ans. Enfin, sur marathon, ça peut durer un peu plus, mais moi, après aussi, j'ai envie de vivre d'autres choses. Donc, je ne vais pas rester athlète jusqu'à mes 40 ans. Donc voilà, je veux vivre le truc à fond.

  • Speaker #0

    Et en plus, j'imagine qu'une fois qu'on est piquousé par l'adrénaline, c'est impossible de revenir en arrière.

  • Speaker #1

    Mais moi, surtout maintenant, depuis que j'ai découvert le marathon, parce qu'en fait, je suis quelqu'un de pas du tout stressée. Même des championnats de France, des championnats d'Europe, etc. Il y a un petit stress léger sur la ligne de départ, mais je n'avais jamais eu vraiment l'adrénaline.

  • Speaker #0

    Tu es tellement focus.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je pense que je suis cartésienne, donc je me dis, j'ai fait l'entraînement. Mais le marathon, c'est tellement une épreuve à part.

  • Speaker #0

    Tu as entendu quelque chose qui te dépassait un peu. Oui,

  • Speaker #1

    c'est super. C'est long, donc tu te dis, si j'ai un petit coup de mou, ça peut vite devenir un long calvaire. Il y a cette histoire de mur du marathon, pour l'instant ça va, je n'ai pas encore vu ce mur. Mais du coup, c'est une préparation tellement longue, tellement d'investissement, que là il y a l'adrénaline, et puis c'est des marathons, c'est 10 000, 20 000, 40 000 coureurs, c'est un truc gigantesque, et dès que c'est fini, il y a un peu le blues du marathon en me disant... C'est déjà fini et j'ai envie de recommencer.

  • Speaker #0

    J'en ai des frissons, je ressens ce que tu veux dire.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'ai trouvé, je pense, ma discipline. favorite et qui me fait vivre encore plus d'émotions que n'importe quelle autre discipline que j'ai pu faire en athlétisme.

  • Speaker #0

    Tu ne te cantonnes jamais à quelque chose en fait. Par exemple, là tu étais bien dans la course, tu aurais pu continuer à faire des 10 000, des choses comme ça, mais non, tu es allée chercher encore plus loin ce qui pouvait t'aider.

  • Speaker #1

    Je savais que sur les plus longues distances, je serais plus performante aussi, donc j'ai voulu tenter. Depuis 2020, je veux faire du semi-marathon et j'avais en tête le marathon, après il y a eu le Covid qui m'a stoppé alors que j'avais préparé un semi-marathon qui a eu lieu deux semaines après le confinement. Ça m'a stoppé pendant presque deux ans et après j'ai couru mon premier semi à Paris en 2022. J'ai fait un super temps, je crois que c'était 10 ou 12e performance française de l'Istar. Et je me suis dit, j'adore l'ambiance. Et je me suis dit, pourquoi pas tenter directement le marathon en fin d'année. J'avais 8 mois ou 9 mois. Je me suis dit, ça me laisse le temps quand même de digérer, de préparer sans forcer les choses. Et mon premier marathon, ça a été la révélation, je crois. J'ai adoré. l'ambiance, les émotions qu'on ressent sur le marathon.

  • Speaker #0

    Tu as trouvé direct ce que tu aimais en fait ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est clair et j'ai dit je vais recommencer.

  • Speaker #0

    Encore ?

  • Speaker #1

    Direct.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi, parce que moi je fais un tout petit peu de trail, mais vraiment à mon niveau, genre des 10, des 15, des choses comme ça. Et c'est quoi la prépa d'un marathon ? Parce que moi je ne m'y connais pas du tout. Tu vois combien de temps en avance, dans les grandes lignes, ce que tu dois faire ?

  • Speaker #1

    Ouais, alors pour le temps de préparation... En moyenne, on dit toujours que c'est 10 à 12 semaines. Sur mes deux premiers marathons, j'ai fait 8 et 9, donc c'était un peu moins que la moyenne. Mais c'est presque trois mois de préparation. Bon bien sûr j'ai déjà un bagage quand je commence la préparation marathon, mais là on se dit bon bah là on va augmenter le kilométrage, on va augmenter le nombre de sorties petit à petit. Donc si je prends vraiment ma dernière préparation pour Séville qui est la plus longue, j'ai fait 11 semaines, c'est entre 145-180 km par semaine. Sur les trois plus grosses semaines j'ai fait 180. Et c'est deux entraînements par jour.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'ai été demandé,

  • Speaker #1

    oui. Sauf le dimanche, on va dire, après-midi, où c'est l'après-midi café-gâteau pour profiter.

  • Speaker #0

    On est un peu en mode dimanche après-midi.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Il manque le soleil et la plage. Mais oui, c'est ça, c'est deux entraînements par jour. Donc matin, ça dépend si je suis en stage matin et après-midi si je suis en stage. Sinon, c'est matin et soir quand je suis au travail. Et oui, c'est ça, c'est... En fait, c'est une longue préparation, mais moi, j'adore ce cheminement de chaque semaine, mon corps accepte davantage. Je suis de plus en plus à l'aise sur les mêmes allures. Parce que je me souviens, quand j'ai fait ma préparation pour Séville, je suis arrivée à Mont... Je suis partie six semaines à Montegordo, au Portugal, pour les conditions, parce qu'ici, c'est les gatas.

  • Speaker #0

    Ah bon ? Je ne vois pas très bien.

  • Speaker #1

    C'était bas de la neige, donc pour toi, c'est un peu compliqué. Et j'ai fait ma première séance marathon et j'ai dit, je vais devoir tenir ça pendant 42 kilomètres. Et en fait, la dernière séance... Marathon... 10-15 jours avant, j'ai fait plus long sur la même allure et j'étais bien plus à l'aise. J'adore ce cheminement-là de voir le corps qui accepte de plus en plus.

  • Speaker #0

    T'es une aventurière aussi, mais pour toi-même. C'est-à-dire que si ton corps ne veut pas faire quelque chose, j'ai l'impression que tu ne vas pas non plus forcer, mais que tu vas lui dire Eh Coco, on va quand même tenter,

  • Speaker #1

    tu es heureuse ! Maintenant, je me connais vraiment. de mieux en mieux et mon entraîneur aussi me connait très très bien ça c'est génial de pouvoir compter sur quelqu'un il me connait par coeur et il sait que selon les chronos selon ce que je vais lui dire il va me dire là t'es bien là t'es en forme, là on va faire sauter ce footing parce que t'es fatigué et du coup à chaque préparation j'ai fait plus et mon corps à chaque fois acceptait plus mais c'était très progressif et si un jour j'étais fatiguée on n'hésitait pas à... à alléger, à passer sur du vélo au lieu d'un footing, etc. Donc je l'écoute, mais après, oui, je lui en demande beaucoup. Et c'est vrai que forcément, quand tu t'entraînes deux fois par jour pendant deux, trois mois, tu as toujours des petites douleurs, des petites gênes. Mais il faut juste écouter, savoir si c'est normal ou s'il faut lever le pied. Et ça, c'est le... C'est le propre du sport de haut niveau, c'est qu'on est sur un fil et il ne faut pas basculer du côté blessure. Mais en même temps, si tu ne pousses pas ton corps un peu, tu ne seras pas compétitive.

  • Speaker #0

    Mais ce que je trouve incroyable en plus avec toi, c'est que j'ai regardé plusieurs interviews, c'est que tu n'utilises presque pas de montre, c'est que tu fais vraiment au feeling. Et je trouve ça incroyable de, par exemple, à un moment, je t'ai entendu dire, en gros, je ressens ma foulée, je sais où j'en suis dans ma foulée. Et c'est incroyable d'arriver à ce point-là de connaissance de soi.

  • Speaker #1

    Après j'ai commencé à courir à l'âge de 9 ans, je vais en avoir 26 bientôt. Donc j'ai passé on va dire plus de 15 ans de ma vie à courir. Donc à force je commence à me connaître et puis le marathon c'est que mon troisième mais c'est quand même mon troisième. Maintenant j'arrive à gérer de mieux en mieux. Mais c'est vrai que j'utilise ma montre pour avoir l'allure pour contrôler. De temps en temps je mets un peu le cardio parce que j'aime bien comparer. Maintenant d'une préparation à une autre, sur des allures, est-ce que mon cœur bat plus vite ou moins vite ? Mais c'est tout, après je ne fais pas tout ce qui est... J'en ai fait un ou deux parce qu'il y avait le stage de la fédération, juste pour voir, mais ça ne m'a pas aidé à construire mon entraînement. C'est vrai que mon entraîneur et moi, on est très au feeling. On travaille avec des allures par rapport aux records, donc allure 10 km, plus ou moins un temps de seconde, et ça marche. En plus,

  • Speaker #0

    le feeling, ça ne ment pas.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça et si tu sens que, enfin moi je sens si je suis fatiguée ça va se sentir direct dans ma foulée, dans mon allure et je vais pas forcer pour faire ce footing, je vais faire ce footing à 4 minutes 45 au kilomètre à tout prix, si je suis fatiguée je vais faire à 5, 5, 15 sans...

  • Speaker #0

    Et à contrario est-ce que des fois ton coach il te dit euh Myline là...

  • Speaker #1

    C'est très rare parce qu'il sait que quand je lui dis que je suis fatiguée ou que je suis pas...

  • Speaker #0

    Oui, quand il te fait le feeling,

  • Speaker #1

    c'est pour de vrai. Et puis je suis pas du genre à me trouver des excuses ou à, entre guillemets, me plaindre sans raison. Donc quand je lui dis là je suis fatiguée, il sait que je suis fatiguée et qu'il faut alléger. Donc c'est très rare et c'est ce qu'il me dit, c'est que je suis une athlète assez facile à entraîner. Parce qu'il entraîne... Beaucoup d'athlètes, il est entraîneur au GRAC, donc à Avrignobois, donc il entraîne pas mal d'athlètes, pas mal de féminines aussi. Et il dit que les athlètes féminines c'est toujours un peu compliqué parfois à entraîner, et moi ça va, il n'y a aucun souci, parce que je suis autonome et que je sais ce que je veux, donc je ne vais pas me trouver d'excuses. si je vais atteindre tel niveau il faut y aller donc si je dis que je suis fatiguée ils ne discutent jamais et on change un peu l'entraînement et c'est vrai que tu es pas mal autonome parce que tu cours toute seule sans forcément de musique tu

  • Speaker #0

    peux partir deux heures en entraînement moi je trouve ça vraiment fou d'être focus de réussir à rester focus dans son truc après je pense que c'est peut-être le côté cartésien Les maths, le sport...

  • Speaker #1

    Il faut que je le fasse. Après, la musique, j'en mettais un petit peu quand j'habitais encore à Lille et que je devais aller m'entraîner avant le travail, quand je travaillais encore à temps plein. J'y allais à 7h du matin à Jeun, sous la pluie, dans le noir. Je mettais un peu de musique parce que les bruits de klaxons dès 7h du matin, c'était un peu... Ce n'est pas entraînement. Non, ça ne donne pas envie. Ça m'arrivait de mettre la musique un peu comme ça, mais... J'aime pas trop, le seul moment où je m'aide à la musique c'est quand je suis à la salle, je fais de la préparation physique parce que pareil, le bruit de la salle, les gens autour ça me... ça me détend pas quoi donc je préfère quand je suis dehors en plus en nature écouter justement ce qui se passe autour écoutez m'écouter moi et puis Je pense à tellement de choses que je me perds souvent dans mes pensées. Du coup, pour moi, ce n'est pas long, deux heures, deux heures et demie. Après, bien sûr, ça dépend du cadre. S'il pleut et qu'il fait tout gris, c'est moins cool qu'au bord de la plage au soleil. Mais oui, je sais, de toute façon, qu'il faut que je le fasse. Je ne vais pas mentir, il y a des fois où je n'ai pas envie. Je n'ai pas envie toujours de m'entraîner. quand c'est l'hiver, qu'il fait nuit, qu'il pleut, forcément, je suis comme tout le monde, je préfère rester dans le canap', mettre Netflix et sous un plaid, quoi. Mais, en fait, il y a cette rigueur qui me dit mais non, fais-le, parce que quand tu l'auras fait, tu seras... En fait, le but, c'est de partir. De toute façon, quand t'es sous la pluie, maintenant, et que t'es mouillée, tu te dis, bon, là, j'y vais. Et puis après, t'es satisfaite de l'avoir fait, t'es fière de toi. Je l'ai fait pour mon objectif, tel objectif. Alors que si j'y vais pas, sur le moment où je vais être contente, je vais me dire Et une demi-heure plus tard, je vais regretter en me disant Maintenant, t'aurais dû le faire. Et je me dis Les autres filles, pendant que tu ne vas pas, elles y vont. C'est une certaine rigueur avec les objectifs que je me fixe.

  • Speaker #0

    Il y a ça aussi dans ton sport, c'est qu'il y a la concurrence.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu te dis Pendant que moi, je ne fais pas ça. Est-ce que tu penses souvent aux autres filles ?

  • Speaker #1

    Non, franchement, moi je suis dans mon truc, dans mon objectif, dans mon projet. Bon forcément, mes concurrentes cette année par exemple, se qualifier au jeu, c'était inédit la densité qu'il y a eu pour aller au JO. Forcément les JO à Paris ont attiré tout le monde. Le marathon était un peu plus accessible peut-être que d'autres disciplines sur la piste. Et du coup, forcément, je m'entraînais pour battre. la troisième parce que si j'étais quatrième j'étais sûre de pas y aller donc là c'était un peu plus contre les autres c'est des concurrentes certaines c'est quand même des amis d'autres on s'entend quand on se voit mais c'est pas forcément des amis mais après moi c'est mon objectif perso et quand je m'entraîne je pense pas à me dire elle a fait telle séance ou elle a été à telle allure c'est mon truc quoi je pense que plus tu restes cendrée sur toi même plus c'est ton temps que tu vas chercher

  • Speaker #0

    Tu fais pas contre quelqu'un,

  • Speaker #1

    mais avec quelqu'un. Ouais, c'est ça. Puis je pense que c'est quand même un projet... Comment dire ? C'est pour moi que je le fais et donc je veux chercher le meilleur de moi-même. Bien sûr, moi je suis très compétitive et c'est pour ça que je fais de la compétition depuis que j'ai commencé presque, parce que j'adore me mesurer aux autres, battre les autres. Je suis très très mauvaise joueuse depuis que je suis toute petite, donc il y a de ça aussi. Mais je le fais pour être fière de moi et pour me prouver aussi à moi-même que je peux faire tel ou tel truc.

  • Speaker #0

    C'est un petit peu ça l'aventure aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. J'ai envie de voir jusqu'où je peux aller, quels défis je peux relever encore. Là, j'ai un record de France. Même s'il est battu dans quelques mois, j'aurai un record de France dans ma carrière. Ça ne me l'enlèvera pas, mais j'ai envie de plus. Je sais que je peux aller chercher plus, que je commence seulement le marathon. Et donc ça, ça m'anime vraiment en me disant... Je peux aller en chercher encore plein de choses, il y a plein de choses encore qui m'attendent. Oui c'est ça. Là forcément les JO c'est un peu le Graal, le rêve de toute athlète. Et il y a un an et demi je rêvais même pas encore JO.

  • Speaker #0

    Je te coupe mais je voulais te poser cette question. En fait quand t'as 20 ans, tu t'imaginais tout ça ?

  • Speaker #1

    Non mais même... Alors j'ai commencé le marathon il y a un an et demi seulement. Et pour moi... Avant ça, avant mon premier marathon, les JO c'était carrément inaccessible et c'était à la télé. Même si forcément en tant qu'athlète de haut niveau, tu rêves toujours de JO, tu te dis c'est quand même la compétition à faire. Mais j'y pensais sans me dire que j'allais les faire. C'est un rêve pour moi, c'était pas accessible. Et j'ai fait mon premier marathon, alors j'étais encore à 4 minutes des minima pour les JO. C'est énorme, mais en même temps, je savais que j'avais plein de points à travailler. Au moment où j'ai fait mon premier marathon, je travaillais encore à temps plein. J'avais fait une petite préparation, pas beaucoup de kilomètres. Là, je me suis commencé à me dire, pourquoi pas ? C'est pour ça aussi que je suis repartie sur un deuxième marathon en tentant directement les minimas.

  • Speaker #0

    Tu t'es sentie tellement bien sur le premier ? Oui,

  • Speaker #1

    je n'avais pas pris de risque. Je me suis dit, en prenant plus de risques avec une plus grosse prépa... c'est possible, ce n'était pas gagné du tout, mais c'était possible et ça m'a donné envie de tenter. Bon après le deuxième marathon j'ai joué à 5 secondes des minima, sous une météo horrible à Amsterdam. Mais du coup...

  • Speaker #0

    C'est fou,

  • Speaker #1

    désolé je te recours encore.

  • Speaker #0

    C'est fou de se dire que des choses se jouent à 5 secondes. Parce que moi, dans ma petite tête naïve, je me dis Oh,

  • Speaker #1

    ils auraient pu la prendre ! Les gens disent Ah, 5 secondes, ils vont la prendre ! Non, les minimas, c'est les minimas. Sinon, on prendrait tout le monde, presque. 5 secondes, 6 secondes, 7 secondes. Mais au final, forcément, je suis en train d'arriver à Amsterdam. Je sais que c'est mort, que je n'ai pas fait les minimas à quelques secondes. Parce que j'ai vu les 2h26, 50 s'afficher, je n'étais pas encore passée. Et... J'ai attendu quand même en me disant peut-être qu'il y a un décalage, mais je m'en doutais. Premier sentiment, c'est d'être hyper déçue parce que tu dis toute cette préparation pour rien. Au début, tu te dis ça. Et après, j'ai vite relativisé en me disant non, mais tu as explosé ton record de 3 minutes 30. Et tu as fait la quatrième meilleure performance française de l'histoire. Donc j'ai vite relativisé. Et en plus, maintenant, avec le recul et avec tout ce qui s'est passé après, je me dis que c'était... un vraiment à mal pour un bien et qu'il valait mieux que je les loupe que je réussisse parce que du coup je suis repartie directe sur une prépa en me disant bah je vais tenter coûte que coûte une dernière fois Et du coup, quand les filles font... Il y a quatre filles qui font les minimas à Valence, deux mois après Amsterdam. Moi, j'étais déjà en pleine préparation. Alors forcément, ça m'a mis un gros coup au moral quand je les ai vues. Je les voyais, j'ai regardé le marathon et je voyais au semi, elles étaient toutes dans les temps avec de l'avance et tout. Je me suis dit, il y en a bien une ou deux qui vont craquer et non. Donc, ça a été dur sur le coup pendant une heure. Mon copain, il ne me parlait pas parce qu'il savait qu'il ne fallait pas me parler. Et je m'étais dit, je vais m'entraîner après ce marathon. Parce qu'il est à huit ans. Donc je me suis dit je vais aller m'entraîner après sinon ça fait un peu tôt. En fait j'avais plus envie d'aller m'entraîner mais je me suis mis un peu un coup de pied aux fesses. Je suis allée m'entraîner à Basic Fit parce que bien sûr ce jour là il neigeait, il faisait 0°C. Alors qu'à Valence c'était grand soleil, météo nickel pour courir. J'étais un peu jalouse en plus de la météo qu'elles avaient eu par rapport à moi. Et du coup je suis allée m'entraîner à Basic Fit. Je suis allée plus vite que ce qu'il fallait. Et en fait je me suis défoulée, mon entraîneur m'a dit Ah oui là c'est… Méline énervée quoi, parce que je vais jamais plus vite que les allures, sauf si je suis très très à l'aise et que je sais que ça n'aura aucun impact.

  • Speaker #0

    Mais ça t'a un peu picousée du coup ?

  • Speaker #1

    Ouais, déjà je me suis défoulée, je me suis dit si elles le font en fait je peux le faire. En courant je me répétais ça et j'étais déjà dans cette préparation-là. Ça faisait déjà quelques semaines que j'étais en préparation marathon et je me suis dit je vais partir en stage et je vais m'entraîner encore plus. Alors je suis partie après les fêtes de Noël, après Noël et Nouvel An parce que je voulais quand même rester avec ma famille pour Noël et être avec mes amis pour Nouvel An.

  • Speaker #0

    de la force aussi.

  • Speaker #1

    Ouais je me suis dit je suis prête à plein de choses mais ça non c'est mal limite donc je suis parti le 3 janvier et je me suis dit bah je pars à Montegordo qui a une heure de sévi, une heure et demie de sévi et je reste là bas jusqu'au marathon.

  • Speaker #0

    En plus niveau température comme ça il n'y a pas de trop de chocs.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça c'était j'étais enfin j'y suis allée le vendredi en une heure et demie j'étais là bas à l'hôtel aucune fatigue forcément je comprends c'est pas moi qui ai conduit mais du coup je me suis dit bah Là c'est le bon plan. J'ai hésité à aller au Kenya au début mais c'était un peu trop l'inconnu pour moi. Je ne savais pas comment mon corps allait réagir, les conditions sanitaires.

  • Speaker #0

    Ça t'aurait peut-être sorti un peu trop de ta bulle.

  • Speaker #1

    Ouais et puis j'aurais dû couper un peu ma préparation pour m'acclimater à l'altitude. Alors que là je partais au niveau de la mer donc il n'y avait pas de changement. Je partais le matin, j'arrivais en début d'après-midi et puis après c'était parti pour plus de six semaines. Donc je me suis fait confiance et j'avoue que ça a été quelques semaines. un peu où je me suis torturé l'esprit en me disant je vais où je fais quoi etc parce que moi j'aime bien quand c'est carré et décidé et là ça traînait trop et du coup avec mon entraîneur je disais ça je te jure que ça me fatigue de réfléchir à ça et donc je me suis décidée et je suis partie seule six semaines là bas bon j'ai il y avait d'autres français il y a eu des stages pendant que j'étais là bas des stages fédé de marche de piste donc j'ai j'ai pu quand même côtoyer quelques athlètes mais j'étais dans mon truc dans mon petit Airbnb et je faisais mon truc et tes parents ils disent quoi de toi enfant ?

  • Speaker #0

    de cette rigueur ?

  • Speaker #1

    je serais curieuse de savoir si t'as toujours été comme ça tu vois alors j'ai toujours été comme je disais très mauvaise joueuse mais encore il y a quelques semaines j'ai retrouvé une vidéo de moi ouh Alors ma grand-mère elle faisait exprès de perdre contre moi pour que tout se passe bien et la vidéo on est en train de jouer au... Comment ça s'appelle ? Au quai, les trucs en plastique pour enfants. Oui. Et je lance super bien ma boule, donc je suis super contente. Et là, ma grand-mère, elle lance, mais sans vouloir, elle me dégomme, enfin, elle dégomme ma balle. Et je me mets à pleurer, c'est la fin du monde. Je balance ma dernière balle comme ça, n'importe comment, et je pars. Ah oui ? Je rigolais toute seule parce que maintenant, bien sûr, je gère beaucoup mieux mes émotions quand même. Je ne me mets pas à pleurer comme ça si on bat un jeu de société, mais ça me... ça m'embête toujours de perdre un jeu mais du coup c'est de mettre ta force en même temps oui c'est ça je pense que j'ai jamais aimé perdre donc je me donne les moyens de gagner entre guillemets ou d'être devant et donc ça ça fait partie je pense aussi de mon caractère et après j'ai toujours été très bonne élève à faire mes devoirs, à toujours m'avancer la vielle ? Ouais c'est ça mes parents ils ont jamais eu à me demander de faire mes devoirs etc Ils se sont un peu plus arraché les cheveux avec mon frère d'ailleurs qui lui est beaucoup plus à la cool au dernier moment, tout ira bien. C'était ton petit frère ? Oui, de 3 ans. Et du coup, ça leur a fait bizarre parce que moi tout roulait mais après mon frère c'était un peu le contraire, bien que ce soit un bon élève et tout. Et du coup je pense que c'était dans mon caractère. Après de toute façon dans mes études quand j'ai commencé au lycée, bon ça allait encore. mais après post-bac je devais gérer les études et le sport de haut niveau que je voulais continuer je trouve que ça a ce côté similaire avec le sport t'es obligée d'être carrée c'est ce qui me plaît c'est que telle règle donne tel résultat et il n'y a pas de à peu près c'est bon ou c'est faux et c'est pour ça que j'aimais bien et que j'aimais pas par exemple la philo parce que je trouvais ça trop subjectif la notation alors là je sais pas c'est un sujet vraiment que j'avais dû travailler ou qui m'inspirait ça remonte maintenant merci Mais ouais j'ai eu 19, c'est ma fierté. Je suis allée voir direct mon prof de philo parce que je crois que je devais avoir 11 de moyenne. J'étais dans la moyenne en philo, j'étais pas mauvaise élève mais j'étais pas dans les meilleures. Du coup j'ai eu 19. Mais ouais non je préférais largement les maths ou la physique, même la SVT. Déjà j'aimais un petit peu moins mais j'aime bien les trucs carrés, exacts.

  • Speaker #0

    où il n'y a pas de juste milieu ça forge aussi le mental que t'as je pense

  • Speaker #1

    de pouvoir aller courir deux heures toute seule.

  • Speaker #0

    En fait, tu te dis, si je ne vais pas courir toute seule, ou si je ne vais pas courir, tu vois tout de suite les conséquences, un peu comme en maths. Tu vois tout de suite que le résultat ne va pas être bon.

  • Speaker #1

    Tu me dis, il faut que je fasse ça pour avoir tel résultat. Après, l'entraînement, ce n'est pas mathématique non plus. Il faut savoir s'adapter. Tu peux faire un super entraînement et te louper à la course. Tu sais déjà que si tu n'en fais pas... Oui, mais normalement, en faisant ça, plus ça, plus ça, plus ça, ça devrait donner un bon résultat. Et du coup, c'est vrai que je pense qu'il y a ce côté très cartésien qui m'aide aussi à l'entraînement. Et après, le fait de m'entraîner toute seule, ça n'a jamais été un problème parce que c'est le cas depuis que j'ai passé mon bac, que je suis partie à Reims. Et en fait, j'aime bien être toute seule. Par exemple, quand j'ai passé six semaines... toute seule au Portugal, forcément, moi je suis quand même très famille, mon copain, ça faisait long un peu, il est venu la dernière semaine, d'ailleurs ça m'a un peu sortie de ma bulle, et puis la dernière semaine tu t'entraînes un peu moins, donc des fois tu trouves le temps long, là j'étais pas tout seule, mais ça m'a pas posé problème de vivre six semaines seule. J'ai mon petit train quotidien, j'ai mes habitudes.

  • Speaker #0

    Et tu sais où tu vas aussi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Je me lève le matin en me disant, bon, là, il reste trois semaines. Mais ce n'est pas un problème. Je sais qu'il y a des gens qui détestent être seule. Moi, ça va. Je ne m'ennuie pas. De toute façon, je trouve toujours quelque chose.

  • Speaker #0

    De toute façon, j'ai l'impression que peu importe la situation, tu vas te dire, qu'est-ce que j'en fais ?

  • Speaker #1

    Oui, et d'être toute seule, ça m'a permis aussi un peu de... de me recentrer sur moi en me disant qu'est-ce que je veux faire plus tard, à quoi j'aspire. Et puis même apprendre à être seule avec soi-même, tu te connais mieux. Après, tu sais ce que tu aimes, ce que tu n'aimes pas, etc.

  • Speaker #0

    Même pour le sport, je pense que c'est important parce que du coup, les sensations de ton corps, un truc bête, mais quand tu as faim, de quoi tu as faim ?

  • Speaker #1

    Oui, et quand tu es tout seul, je pense que... Tu t'écoutes encore plus. Pendant l'entraînement, tu n'es pas en train de discuter avec les copains. Donc, tu écoutes vraiment les sensations. Puis, je m'entraînais quand même presque 20 heures semaine. Donc, j'ai le temps de réfléchir pendant que je cours, etc. Oui,

  • Speaker #0

    comme tu dis, quand tu cours deux heures, c'est un peu une méditation.

  • Speaker #1

    Oui, moi, quand je rentre, souvent, on dit toujours que... quand on parcourt avec des problèmes et on rentre avec des solutions tu sais que j'ai découvert ça dans une de tes interviews et j'ai trouvé la phrase tellement géniale et c'est vrai que on est jamais même si on parcourt avec des soucis je trouve que ça de courir seul ça t'aide déjà à prendre du recul, à réfléchir et souvent ça te tu rentres avec pas forcément des solutions mais en disant bon bah Je vais faire telle chose, etc.

  • Speaker #0

    Plus de lucidité, de clairvoyance sur une situation.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est ce que tu ne rentres jamais... Plus mal que t'es partie. Normalement, ça te fait du bien. De toute façon, il y a tout ce qui est hormones qui font que tu te sens bien. Mais ouais, moi, j'aime... Souvent, on me dit, mais tu t'ennuies pas ? Je dis, bah non, moi, ça me fait du bien. Et puis... De toute façon, j'ai un objectif, donc je le fais, c'est tout.

  • Speaker #0

    Et quelles figures t'ont inspiré ? Même si c'est pas dans le sport, tu vois. Mais est-ce qu'il y a des figures qui t'inspirent ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai jamais eu trop de... comment dire, de modèles ou autres. Là, je sais que depuis quelques années, j'aime bien... Je ne suis pas fan, mais j'admire beaucoup Sophie Duart, celle qui avait le record de France du Marathon avant moi. Parce que je trouve qu'elle a fait une carrière de ouf. Mais tout en restant toujours très abordable, très discret, très gentil. D'ailleurs, elle m'envoie des messages quand je vais courir, etc. Et je me dis, en fait, je m'identifie un peu à elle en me disant, mais c'était une personne tout à fait normale. Juste, elle avait des objectifs et elle s'entraînait pour les atteindre. Donc, je me dis, en fait, je peux le faire moi aussi. On n'a pas besoin d'avoir une vie de moine. Parce que certains athlètes de haut niveau, des fois, tu sais, qui sont tout le temps en stage, qui n'ont pas forcément de compagnons, de copains, de copines. qui sont hyper focus atlées et c'est du coup je m'identifie pas trop mais elle elle avait un mari là elle a eu un enfant etc donc ouais je m'identifie un peu à elle après je suis pas quelqu'un qui va avoir des modèles ou une personne qui veut à qui ressembler ou... C'est quand même bien centré sur toi dans le bon sens du terme ouais c'est ma c'est mon truc c'est mon aventure c'est ton aventure voilà c'est ça c'est trop bien de l'avoir capté dès le début quand même Chacun son chemin. En fait, j'ai aussi été déçue des fois de m'identifier à des athlètes et après de voir qu'ils ont été suspendus pour dopage ou des trucs comme ça. En fait, les gens, on ne les connaît pas quand on les regarde à la télé. Donc maintenant, je ne m'identifie pas trop à d'autres athlètes. Sur Christelle, ce n'est pas pareil. Là, sa carrière est finie, etc. Et j'ai total confiance.

  • Speaker #0

    en elle et en son intégrité donc voilà mais ouais non je fais mon truc et chacun fait son chemin quoi c'est ça qui ressort de toi je trouve c'est que tes focus ok pour ce que font les autres mais toi peu importe tu vas rester dans ton truc ton quotidien tout en allant toujours de plus en plus loin, goûter à l'aventure et je pense dans tous les domaines oui oui c'est vrai que ça soit pour ton métier et pour la la course, même dans le domaine corporel, voir jusqu'où ton corps peut aller.

  • Speaker #1

    Et quand j'étais petite quand même, d'ailleurs ça me fait penser à ça, c'est que j'étais timide. Par exemple, truc tout bête, mais quand j'étais au collège, il fallait que ma mère appelle le coiffeur pour prendre rendez-vous pour moi, parce que j'avais peur d'appeler et je détestais appeler les gens. Maintenant à force, c'est bon, j'ai plus de soucis, mais il y a encore quelques années, j'aime pas appeler les gens, j'avais du mal. à aller demander quelque chose à un inconnu etc et en fait je pense que le sport comme ça de haut niveau m'a aidé parce que je me suis dit mais en fait ce que tu fais là les performances, les aventures que tu vis bah t'es capable de tout en fait et du coup maintenant j'ai plus peur d'aller vers les gens, d'appeler les gens etc et ça c'est plutôt le sport qui m'a aidé dans ce sens là, c'était pas mon caractère de base d'être, de toute façon je suis pas extra Berthie ? Oui, c'est ça. Et je suis quand même très casanière. On pourrait croire que non, mais quand je pars six semaines en stage, mon chez-moi me manque. Mes petites habitudes chez moi me manquent. Je suis très casanière, mais j'aime l'aventure. Donc, c'est un peu...

  • Speaker #0

    Après, on peut aimer l'aventure, mais l'aventure solo aussi. Et puis... C'est aussi l'aventure d'une vie, j'ai l'impression que tu prends les choses quand elles viennent Tu vois là t'es en mode préparation Europe, JO, et peut-être que seulement après tu verras comment aller plus loin, mais t'es tellement focus, c'est vraiment le mot qui me revient.

  • Speaker #1

    Je sais qu'après, je continuerai peut-être jusqu'au JO de Los Angeles parce que j'aurai à peine 30 ans. Je me dis que je ne peux pas m'arrêter au JO de Paris. Il faut que je continue. Il y a encore trop de choses à vivre, d'aventures. Mais je sais qu'après... Je suis pas sûre d'avoir envie de continuer encore parce que j'ai envie de voyager, j'ai envie de... Parce que là, en fait, le sport de haut niveau, c'est ma vie. Ça prend beaucoup Mais il faut que je... Enfin, ça me demande beaucoup d'investissement et je peux pas faire beaucoup d'autres choses à côté. Je peux pas me dire, bah non, là, je pars en voyage, en train... Enfin, ouais, faire... Tranquille. Ouais, faire de la rando avec ma tante et tout. Enfin, non, je peux pas. Ou même partir à la plage. Enfin, non, il faut que je m'entraîne. Il y a très peu de périodes dans l'année où je ne cours pas.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, tout est calculé en attendant un peu plus de l'Est.

  • Speaker #1

    Ça me plaît en fait, mais je me dis, je pense qu'après je voudrais vivre d'autres choses. Je voudrais voyager, peut-être avoir des enfants. Pour l'instant, ce n'est pas le projet immédiat, mais je n'ai pas envie en tout cas de, jusqu'à 40-45 ans, avoir que l'athlète. Pour l'instant, c'est mon kiff, mais je pense que je serais frustrée si je ne faisais que ça toute ma vie. donc ouais pour l'instant je vis le truc et je me dis qu'il ya plein de choses encore carrément là j'ai encore j'ai que 25 ans donc sur marathon c'est limite avant à 25 ans faisait encore pas du marathon oui les années donc mais c'est ça qui est cool dans ces disciplines c'est que tu as ta retraite c'est pas 28 tu peux quand même et moi c'est ça ouais bah je laille il ya une femme alors mon premier marathon je me suis une femme de 40 ou 42 ans qui a fait 2h22 sur mon premier marathon et je me suis dit ah ouais bon bah j'ai le temps ça va j'avais 23 ou 24 à l'époque et je me suis dit bon bah là j'ai le temps peut-être pas que j'irai jusqu'à 42 ans mais en tout cas j'ai le temps et là Aux Etats-Unis, il y a une femme qui... Donc aux Etats-Unis, ça fonctionne pas tout à fait comme nous, la qualification, c'est une course, et il faut être dans les trois premiers pour être... C'est une Ouais, c'est cette course-là. Au final, c'est pas plus mal, faut pas tomber malade au mauvais moment, mais tout le monde est sur le même pied d'égalité au même moment, sur les mêmes conditions climatiques.

  • Speaker #0

    C'est pas plus mal dans le sens où, ben, toi là, t'attends encore... C'est en mai que tu sauras vraiment si c'est OK pour les JO.

  • Speaker #1

    Bah... On va dire que c'est 99% ok, mais c'est officiel la semaine prochaine. D'accord. Bon, maintenant, il n'y a plus de filles qui peuvent courir, etc. Donc, on va dire que c'est presque bon, mais je ne peux pas encore trop l'annoncer. Oui. Mais du coup, aux États-Unis, c'est une course. Et il y a une femme qui venait d'avoir un enfant. Je crois que ça faisait six mois qu'elle avait accouché. Bon elle a pas fait dans les trois mais je crois qu'elle fait 6ème et elle fait 2h26. Ok ! C'est 6 mois je crois après avoir accouché. 6 mois pas fait. Mais waouh !

  • Speaker #0

    Ouais ouais.

  • Speaker #1

    Alors moi j'essayais pas trop si j'avais envie d'avoir un enfant puis de reprendre ma carrière. Je pense que ça va être plus excitant au moment où… Mais en tout cas je me dis ouais la vie, on peut faire plein de choses tout seul.

  • Speaker #0

    Mais c'est pour ça aussi que j'aime bien découvrir des personnes comme toi, parce que je trouve qu'en ce moment avec les réseaux sociaux, c'est facile de parler des mélodrames, des grossesses qui se passent mal, de plein de choses comme ça. Mais il y a aussi l'inverse de choses fabuleuses, d'aventures fabuleuses où oui, elle vient d'accoucher et pourtant elle fait un temps incroyable marathon. C'est aussi possible.

  • Speaker #1

    Maintenant, c'est vrai que moi, je ne regarde plus trop les infos sur les réseaux. Je ne suis pas trop de trucs d'infos parce qu'on a l'impression que... que des mauvaises nouvelles la guerre le réchauffement climatique moi déjà ça me ça me déprime alors que j'aime bien la niaque qu'on a c'est ça c'est vrai tout ce qui est environnement ça me touche encore plus et du coup j'aime bien toutes ces belles histoires c'est dire qu'en fait il faut vivre à 100% et et profiter des bons moments, créer surtout ces bons moments-là, et ne pas se laisser enfermer par toute cette noirceur-là. Et c'est vrai que les informations, maintenant, c'est que ça. Je ne regarde plus trop.

  • Speaker #0

    Tu as bien raison.

  • Speaker #1

    Je m'informe quand même un petit peu, mais j'avoue que je ne suis pas tout le temps au fait de ce qui se passe dans le monde, parce que ça me déprime.

  • Speaker #0

    Mais surtout, on peut aussi relater tout ce qui se passe bien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai, mais on met souvent le doigt sur ce qui ne va pas. Surtout en France aussi, je crois qu'on aime bien se plaindre, aller et voir toujours le mauvais côté. C'est très français d'ailleurs de critiquer, je pense. Là au JO, les gens ne font que critiquer. Oui, ça va nous coûter de l'argent, mais c'est une opportunité aussi de mettre le sport au premier plan, de donner envie aux jeunes de faire du sport. Parce que moi maintenant, je suis retournée dans mon ancien lycée il n'y a pas longtemps. Je suis allée dans la section athlète, donc là forcément il y a des sportifs, mais les élèves ne font plus de sport. Je suis intervenue... dans un lycée pro, un peu plus tendu. Mais j'avais du mal. Ils étaient avec moi, les élèves. Ils étaient quand même grands en terminale. Oui, oui. Et il y en a plein qui n'avaient pas du tout envie de faire du sport avec moi. Limite, quand je suis en primaire, c'est trop bien parce que les petits sont tous motivés. Par exemple, je suis allée dans la classe de mon coach. Et là ils étaient tous à fond, ils voulaient tous me battre. Là je me dis mais là c'est maintenant qu'il faut faire quelque chose de leur donner envie. Parce qu'en fait au lycée c'est déjà limite trop tard.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que je le sens un petit peu aussi ce côté bon bah tant pis on va pas se battre.

  • Speaker #1

    Puis maintenant le sport c'est... Ouais c'est en fait... C'est mis au second plan. C'est... Ah bah, t'es fort en sport, mais est-ce que t'es bon à l'école ? Et si t'es pas bon à l'école, bah c'est pas bien d'être bon. Oui, oui, oui. Alors que c'est les deux, d'accord, il faut bien travailler à l'école. Mais si le sport, c'est ce qui nous anime, bah pourquoi pas...

  • Speaker #0

    Et puis je trouve que c'est ce que tu disais tout à l'heure, le sport peut amener de très belles choses et de très belles manières de penser dans la vie.

  • Speaker #1

    Moi, ça m'a fait vivre des trucs que j'aurais jamais vécu. Là, je repense à... semaine ou mois déjà je suis arrivée chez Decathlon donc c'est une super boîte j'ai rejoint, donc maintenant je suis sponsorisée par Hiprun, j'ai rejoint la team athlète Decathlon, donc là c'est vraiment tous les sports plein d'athlètes qui veulent ou qui sont déjà qualifiés au JO, qui sont déjà champions olympiques pour certains, donc j'ai rencontré des gens que j'aurais jamais rencontrés les échanges doivent être Ouais c'est ça et puis t'apprends encore plus que souvent t'es enfermée dans ton sport, tu rencontres que des athlètes, que des gens qui font presque les mêmes disciplines que toi. Là t'as un recul, il y a une fille que j'ai rencontrée qui fait du tir et on parlait de préparation mentale, elle c'est pas du tout pareil que moi, c'est pas forcément aussi physique, forcément il y a de la préparation physique mais c'est beaucoup mental, gérer ses émotions, pas bouger pour tirer. Et du coup ça, ça m'a encore appris davantage. Maintenant, ça me permet d'intervenir dans plein d'endroits, de parler devant plein de gens. Il n'y a pas longtemps, j'étais à Paris pour le lancement de la nouvelle identité de Décathlon. Alors, dans la salle, il n'y avait que 200 personnes, mais en visio, il y avait tous les collaborateurs de Décathlon, des milliers et des milliers de personnes dans le monde. Et j'ai dû parler en anglais. Ça me sort de ma zone de confort. C'est ce que j'allais dire. Mais ça me servira pour toute ma vie. Je l'ai fait, je suis capable de tout.

  • Speaker #0

    Oui, mais oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est vrai que le sport, au final, ça permet de... d'apprendre plein de choses, de développer plein de compétences, d'avoir plein de valeurs, et de viser des trucs que tu n'aurais pas forcément vécu. Donc je pense que le sport n'est pas assez mis en avant et c'est dommage. Mais même moi, quand j'étais au lycée, c'était déjà le cas. Au collège, on avait deux heures de sport. Non, deux fois deux heures. Maintenant, je crois que c'est réduit encore. 2 fois 2 heures qui sautaient des fois ouais maintenant je crois que c'est 2 heures il y a même plus 2 fois 2 heures et je trouve ça trop dommage parce que mais ça t'apporte en fait je trouve que quand tu fais du sport le physique passe au dernier plan ouais c'est le dépassement de soi le mental ouais c'est dur mais j'y vais et du coup dans la vie c'est pareil tu te dis mais non j'y vais c'est dur c'est normal le... Par exemple, les élèves, maintenant, il faut qu'ils aient tout le temps des bonnes notes. Et quand ce n'est pas le cas, ils se plaignent ou ils négocient. Moi, j'ai une collègue de mon âge qui donne des cours à la fac. C'est tout le temps en train de négocier maintenant, alors que moi, je n'aurais jamais osé aller négocier ma note. Après, quand c'est plus jeune, c'est les parents qui vont négocier. Et je me dis, mais non, mais ils travaillent. Oui,

  • Speaker #0

    des fois, il n'y a pas non plus de chance ou de secret.

  • Speaker #1

    Non, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu travailles, tu obtiens un résultat.

  • Speaker #1

    Là, j'ai couru avec une fille ce week-end. Elle est... Elle doit avoir un peu moins de 40 ans. Et elle est prof d'anglais dans un collège ou lycée en zone rep plus. Et elle m'expliquait qu'elle avait fait repasser des preuves à une fille qui avait triché. Maintenant avec chat GPT et tout. Et sa mère est venue la voir en disant mais c'est pas normal C'est un peu le monde à l'envers. C'est un peu comme le dopage dans l'athlète. Si tu te fais prendre, c'est normal d'être plus.

  • Speaker #0

    Moi, si j'avais triché, mes parents, ils en auraient au contraire rajouté. Rajouter, ouais. En disant non mais alignez-la

  • Speaker #1

    Mettez-lui zéro.

  • Speaker #0

    Mettez-lui la peine.

  • Speaker #1

    Mais non, il y a un changement maintenant. Moi je me sens dans ma classe, on voulait tous avoir des bonnes notes et être...

  • Speaker #0

    Mais travailler pour ça.

  • Speaker #1

    Il y avait toujours quelques mauvais élèves, mais pas méchants en plus, c'est juste que bon, ils n'aimaient vraiment pas l'école.

  • Speaker #0

    Maintenant,

  • Speaker #1

    c'est pour ça aussi que je ne suis pas devenue prof. Ça m'a un peu dégoûtée quand j'ai fait un stage de découverte dans mon lycée, là où j'avais été. Je me suis dit, mais il y avait un changement là, les élèves, maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, il y a eu un petit changement. J'ai des amis profs et je crois qu'il y a eu un petit changement.

  • Speaker #1

    Et du coup, ouais, c'est...

  • Speaker #0

    Et est-ce que pour toi, la vie, si je devais résumer, c'est oser créer l'aventure ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est à nous de forcer le destin et de tenter des choses. Si tu restes, j'aurais pu arrêter le sport de haut niveau, faire mes études classiques, être dans ma petite appart. Mais je pense que je me serais ennuyée, il m'aurait manqué quelque chose. En plus, il faut que je me dépense moi. Mais là, je suis carrément... plus épanouie comme ça et j'ai envie d'aventure donc je pense que En fait, je vois plein de gens qui sont dans la rue ou même autour de moi qui sont tristes, qui dépriment tout le temps, qui ne voient jamais les choses du bon côté. Mais qui ne font pas grand-chose pour les gens. Oui, j'ai envie de leur dire, mais ça, ce n'est pas grave. Pour moi, ce qui est le plus important, c'est la santé, les proches, etc. À côté, ce n'est pas grave. Moi, si je me loupe dans une course, forcément, vu l'investissement, je vais être déçue. Mais je vais vite relativiser en me disant que ce n'est pas grave. Et du coup, j'aime bien voir les choses du bon côté, avoir des bons moments.

  • Speaker #0

    Et créer tes propres opportunités.

  • Speaker #1

    Mes propres souvenirs, mes propres expériences. Et des fois, j'ai envie de secouer les gens qui font la tête en leur disant Mais ça va, la vie est belle, tente des choses. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Des fois, les gens restent enfermés dans leur... dans leur coin en déprimant entre guillemets, il y a de plus en plus de gens qui ont des dépressions, même chez les jeunes j'ai vu que c'était et j'ai envie de leur dire mais oui ok le climat mondial et même en France est propice à être démotivé etc mais il faut y aller et puis si on s'entoure des bonnes personnes des bonnes activités mais ça je pense qu'il faut oser pour trouver ce qui nous plaît. Ouais ouais il faut tester moi j'ai testé d'autres sports J'ai fait deux ans de tennis. Avant l'athlète, je n'avais pas trop testé de sport, mais j'avais fait des trucs qui ne me plaisaient pas trop. Donc déjà il faut trouver ce qui nous plaît et puis après quand ça nous plaît il faut pas avoir peur d'y aller quoi.

  • Speaker #0

    Oui et puis tu peux pas trouver sans rien faire parce que des fois j'ai l'impression qu'il y en a qui disent ah je ferais ça, ça me ferait peut-être bien.

  • Speaker #1

    Ouais c'est comme rencontrer quelqu'un, si tu sors pas de chez toi tu rencontreras jamais.

  • Speaker #0

    Bah oui oui oui.

  • Speaker #1

    Mais non c'est oser tester des choses et puis si ça nous plaît pas on passe à autre chose mais... En plus... Non tu trouveras jamais ce qui t'anime.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on peut leur dire aux gens c'est qu'une fois qu'on commence à tester... on ne peut plus s'arrêter.

  • Speaker #1

    Ouais, on a envie de découverte.

  • Speaker #0

    Il y a la curiosité qui flambe en nous.

  • Speaker #1

    Ouais, non, c'est clair. Et moi, par exemple, j'ai commencé à cuisiner, mais depuis que je suis toute jeune, ma mère cuisine beaucoup et j'adorais les dés. Et après, je m'y suis mis encore plus et ça me plaît. Du coup, j'ai envie de tester tout le temps des recettes. Ça peut être n'importe quoi. Moi, je n'ai pas que le sport. Sorcerer, c'est ma passion, c'est ma vie, mais il y a autre chose.

  • Speaker #0

    Et il y a du coup la cuisine. Peut-être les voyages plus tard.

  • Speaker #1

    Oui, j'aimerais bien voyager plus. Je voyage pour l'athlétisme, mais souvent, tu ne fais pas de tourisme. Et voilà. Il faut tenter des choses dans la vie. Et surtout, je pense voir la vie du bon côté. Il y aura toujours des trucs qui se passeront mal. Ou forcément des épreuves à surmonter. Mais ça vaut le coup quand même.

  • Speaker #0

    J'adore. Merci beaucoup, Méline, pour cet échange. J'aurais pu continuer encore plus mais ça fait déjà une heure qu'on est là.

  • Speaker #1

    Ah oui ça passe vite. Ça passe super vite. Et je crois qu'il faut ouvrir le café.

  • Speaker #0

    Ah, il y a des gens devant !

  • Speaker #1

    On va les laisser rentrer.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup à toi, merci à Jules à la vidéo, merci à Anne-Céline de nous avoir ouvert le café Oma une heure avant quand même.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à son mari d'être allé chercher tout ce qui est viennoiserie. Et puis, merci surtout pour ces good vibes, cette phrase de fin qui nous a adoré.

  • Speaker #1

    Ça vaut le C'était pas prévu,

  • Speaker #0

    mais ça finit bien. Mais oui, j'ai l'impression qu'avec toi, ça finira toujours bien. Donc, merci pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    et puis Eric et Céline de chez Jeff de Bruges à Charleville-Mézières également ces deux sponsors nous ont permis de nous déplacer à Lille et de rencontrer des super belles personnes pleines de good vibes merci bien sûr à Méline Rollin que vous pouvez retrouver sur ses réseaux sociaux pour suivre de plus près son parcours inspirant et bien impressionnant on vous met les réseaux sociaux de tout ce monde là pour pouvoir retrouver tout le monde, échanger, profiter, déguster les chocolats bien sûr prenez bien soin de vous et à très bientôt pour de nouvelles aventures ciao ciao

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Description

Méline Rollin est tout simplement la détentrice du record de France du marathon. Record établi à Séville en février, en 2 heures, 24 minutes et 12 secondes. Tel une battante et une gagnante, elle voit la vie comme une aventure. L'écouter donne juste envie de foncer, d'oser et de dépasser ses limites pour s'offrir une vie qui nous plaît.


Merci aux deux sponsors de cette vidéo : JB d'Elite Fitness, la salle de sport à Charleville-Mézières, et Éric et Céline de chez Jeff de Bruges, également à Charleville-Mézières.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On démarre sur ça, sport et chocolat. Et tout le monde a son thé, tout le monde a son café,

  • Speaker #1

    tout le monde est ok.

  • Speaker #0

    Telle une battante et une huineuse, elle voit la vie comme une aventure. L'écouter donne juste envie de foncer, oser et dépasser ses limites pour s'offrir une vie qui nous plaît. Je voulais vraiment remercier les deux sponsors de cette vidéo, JB de Elite Fitness, la salle de sport à Charleville-Mézières, et Eric et Céline de chez Jeff de Bruges, de Charleville-Mézières également. Salut Myline !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien et toi ? Oui,

  • Speaker #0

    merci de nous accorder cette interview comme tu disais avant avec ton emploi du temps de ministre sportive.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai que c'est des journées assez chargées mais après c'est quand même... Ça me fait plaisir d'échanger avec pas mal de gens. Mais c'est vrai que je ne peux pas toujours dire oui, parce que sinon, je n'en finis pas.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. En plus, c'est ce que tu disais, tu travailles, tu fais la prépa des JO.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas vraiment encore commencé la prépa marathon, puisqu'il reste un peu plus de trois mois. Mais j'ai quand même les championnats d'Europe dans un mois et après les JO. Là, c'est le mois le plus intense jusqu'à mi-mai. Après, je vais vraiment être focus.

  • Speaker #0

    T'es en mode ligne droite donc les taux se resserrent.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça.

  • Speaker #0

    T'as une petite interview et les taux sont en train de se resserrer.

  • Speaker #1

    C'est ça et après à partir de mi-juin, fin juin je pars en stage et là je peux être disponible en visio mais je ne suis plus ici.

  • Speaker #0

    Ça aurait été moins fun,

  • Speaker #1

    il n'y aurait pas eu de viennoiserie,

  • Speaker #0

    il n'y aurait pas eu de café.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai qu'on est bien accueillis.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Merci à Oma Café à Lille, en plus tu voulais le tester.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai, j'ai vu pas mal de fois et comme ça je suis... Je peux tester au moins le café au lit d'avoine.

  • Speaker #0

    Et j'ai trouvé des sponsors pour moi venir ici, pouvoir travailler avec la vidéaste, faire le déplacement. Mais je voulais que les sponsors aient un sens. Je ne voulais pas prendre un sponsor de tapisserie alors que tu n'as rien à voir avec. Du coup, il y a une salle de sport Elite Fitness à Charleville qui nous sponsorise. Et j'ai cru comprendre que ton autre passion, c'était quand même la nourriture.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Cuisiner et manger, les deux.

  • Speaker #0

    Et du coup, l'autre sponsor, c'est Jeff Debrugge à Charleville. Je me suis dit là tout prend son sens.

  • Speaker #1

    En plus ma mère elle est à Edit Fitness.

  • Speaker #0

    J'ai cru comprendre aussi quand j'ai demandé à...

  • Speaker #1

    En fait je connais les deux.

  • Speaker #0

    Eh ben trop cool.

  • Speaker #1

    Sympa. On valide la vidéo ? On valide. On démarre sur ça. Merci à eux. Sport et chocolat. Bah c'est franchement on a tout là.

  • Speaker #0

    C'est vrai. On a Méline, sport, chocolat, l'endroit, Jules. C'est parti.

  • Speaker #1

    Super.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un petit peu vu quelle était ma question dans mon podcast ?

  • Speaker #1

    La question principale ?

  • Speaker #0

    La question.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je vais directement la poser et après tout en découlera.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais je voulais savoir, c'est pour ça que je voulais t'interviewer parce que... Quand on est Méline Rolin, qu'on vient de battre un record de France, qu'on se prépare pour les championnats d'Europe, pour les JO, qu'on a une vie à une cadence quand même incroyable depuis plusieurs années. J'imagine que tu n'es pas arrivée là dans un rythme effréné depuis deux jours.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est vrai. Même pendant mes études, etc. Oui, voilà.

  • Speaker #0

    Quand on est aussi mathématicienne, quand on a ton mental, qu'est-ce qu'on pense de la vie ?

  • Speaker #1

    C'est une question difficile. J'ai l'impression de revenir au lycée. en épreuve de philo et j'aimais pas ça bien que j'ai réussi à avoir 19 au bac je sais pas comment oui j'ai fait alors je sais pas j'ai eu un coup d'éclat mais c'était pas mon truc moi du coup j'aime bien les maths les trucs carrés mais pour revenir à la question alors il ya une phrase que j'aime bien justement qui peut un peu répondre à la question c'est la vie est une aventure ose là et du coup pour moi la vie c'est une aventure c'est en vrai en vrai c'est osé faire les choses et Tenter des choses, ne pas avoir de regrets. C'est vrai que ce n'est pas le quotidien de monsieur ou madame tout le monde, mais moi ça me plaît justement. Je pense que c'est aussi pour ça que j'ai poursuivi dans le haut niveau, c'est que ça me fait vivre des aventures, des émotions que je ne vivrais pas sans ça dans la vie quotidienne, etc. Et d'ailleurs quand je suis en période de repos, j'ai vite tendance à m'ennuyer, pas forcément m'ennuyer parce que j'ai plein d'autres passions dans la vie, mais il me manque ce petit truc, cette adrénaline, ces ambitions, c'est ce qui me plaît. Et du coup pour moi c'est une grande aventure où il faut se lancer des défis, qu'on y arrive ou pas, au final c'est pas... C'est pas grave, limite on apprend plus quand on réussit pas, mais c'est ce qui me plaît. Et d'ailleurs, quand j'étais au lycée, je savais pas du tout ce que je voulais faire de ma vie. Je savais pas quel métier je voulais faire. Je savais que j'aimais bien les maths. Je trouvais ça... En fait, j'aimais bien parce que je trouvais ça logique, facile. Mais en fait, je me projetais pas dans un métier parce que je me disais mais... J'avais peur de m'ennuyer, peu importe le métier. Et du coup, j'ai poursuivi dans les maths, mais j'ai choisi une licence de maths pour pouvoir continuer la course à pied à côté, parce que mes profs voulaient me pousser en classe prépa, parce que j'avais des bonnes notes, j'étais une super élève. Mais moi, je leur disais non, je ne serais pas épanouie parce que je ne pourrais pas continuer l'athlète comme je le veux.

  • Speaker #0

    Tu as su mettre tes limites et trouver le juste milieu.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je voulais faire des études parce que c'est... C'est important, mes parents m'ont toujours répété que les études c'était quand même la priorité, et d'ailleurs aucun souci avec ça, ça a toujours été ma priorité, mais je voulais quand même garder cet équilibre, donc je suis partie en licence de maths à Reims. Et au début j'ai commencé à me dire je veux être prof de maths et en fait rapidement je me suis dit maintenant en fait je me vois pas être prof de maths. Bien que j'adorais donner des cours particuliers par exemple, j'adorais ça. Mais pas assez de rebondissement. Je me disais mais non je me vois pas tous les ans recommencer le programme. En plus bon les maths c'est pas la matière la plus appréciée par les élèves. Le métier de professeur est de moins en moins valorisé, donc j'ai changé d'avis. Je me suis dit bah non du coup je suis partie en maths, ce qu'on appelle mathématiques appliquées, qui ouvre à tous les autres métiers autres que prof, mais toujours sans savoir ce que je voulais faire. Et jusqu'à la fin de mes études, je n'avais pas d'ambition, d'envie particulière. Mais je savais là que je voulais continuer quand même le haut niveau et essayer de pousser un peu après mes études. Parce que il y a eu le Covid, pendant le Covid j'ai pu m'entraîner davantage, avoir plus de temps, et je me suis dit mais ça j'aime.

  • Speaker #0

    Ça en fit qu'il y avait quelque chose à faire avec ça.

  • Speaker #1

    J'aimais pouvoir m'entraîner plus, même s'il n'y avait pas trop de compétition à ce période-là. Et je me suis dit je veux poursuivre sans arrêter tout à côté, donc j'ai cherché un peu un... un employeur qui pourrait un peu m'aider dans ce projet-là. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée chez Décathlon. Ok. Bon, ça a été il y a deux ans et demi. Et depuis, il s'est passé beaucoup de choses que je n'aurais jamais imaginées. Mais ouais, c'est pour ça que j'avais du mal à trouver ce que je voulais faire plus tard, à imaginer un métier parce que j'ai toujours peur de m'ennuyer et que ça soit trop redondant, trop la routine.

  • Speaker #0

    Et puis, est-ce que aussi, le métier que tu veux faire, c'est athlète de haut niveau ? Mais comme c'est pas reconnu, tu vois, vraiment comme un métier par la société, peut-être que tu t'es dit, il me faut autre chose, alors que c'est ça ton métier.

  • Speaker #1

    Ouais, alors, bah, surtout en athlétisme, on sait, l'athlétisme, ça rapporte pas non plus beaucoup d'argent.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est à toi de payer dès que tu te déplaces.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Alors, maintenant, j'ai des sponsors, etc. Donc, c'est beaucoup plus facile maintenant. Mais c'est vrai que, bah, jusqu'à la fin de mes études... Ma mère me suivait beaucoup sur toutes les compètes. D'ailleurs, elle m'a encore suivie ce week-end, mais elle me suit un peu moins. Mais nos déplacements étaient à nos frais. Mon club m'aidait un peu plus avant. Maintenant, ça va, je me débrouille, mais tout était à nos frais, logements, etc. Et du coup, c'est une passion qui au final te coûte plus d'argent que ça ne te rapporte. Et donc, même si maintenant je gagne quand même un petit peu ma vie avec l'athlée, je pourrais presque en vivre sans travailler. Tout peut... Tout peut basculer du jour au lendemain, une blessure, un accident et c'est fini, je ne suis plus athlète. Donc je n'ai jamais voulu couper tous les ponts avec ce côté professionnel. Et puis en entrant chez Decathlon, je suis tombée dans une super boîte avec des personnes géniales. En fait, mon premier leader... Il m'a recrutée, il croyait à fond en mon projet alors qu'à l'époque je n'avais pas forcément d'énormes résultats, j'étais dans le top 10 français etc. Mais je revenais de blessure et tout. Et c'est grâce à lui que j'ai commencé l'aventure Decathlon et qui maintenant m'a permis de travailler à mi-temps et puis bientôt d'être détachée, d'avoir fait des résultats que je n'aurais peut-être pas fait si j'avais travaillé à temps plein dans une boîte.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    mais ça c'est sûr. Donc, au final je suis contente de là où je suis aujourd'hui. J'aime mon métier même si… Je ne vais pas mentir, si j'arrête de travailler comme là... c'est plutôt mes collègues qui vont me manquer plutôt que le métier en lui-même. Parce que moi, vraiment, ce que j'aime, c'est courir. Et du coup, je suis heureuse de ma situation aujourd'hui, mais c'est pour ça que là, je veux me focusser un peu plus sur l'athlète parce que j'ai envie de vivre l'aventure à 100% le temps que je pourrais. On sait qu'une carrière d'athlète, ce n'est pas non plus 20 ans. Enfin, sur marathon, ça peut durer un peu plus, mais moi, après aussi, j'ai envie de vivre d'autres choses. Donc, je ne vais pas rester athlète jusqu'à mes 40 ans. Donc voilà, je veux vivre le truc à fond.

  • Speaker #0

    Et en plus, j'imagine qu'une fois qu'on est piquousé par l'adrénaline, c'est impossible de revenir en arrière.

  • Speaker #1

    Mais moi, surtout maintenant, depuis que j'ai découvert le marathon, parce qu'en fait, je suis quelqu'un de pas du tout stressée. Même des championnats de France, des championnats d'Europe, etc. Il y a un petit stress léger sur la ligne de départ, mais je n'avais jamais eu vraiment l'adrénaline.

  • Speaker #0

    Tu es tellement focus.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je pense que je suis cartésienne, donc je me dis, j'ai fait l'entraînement. Mais le marathon, c'est tellement une épreuve à part.

  • Speaker #0

    Tu as entendu quelque chose qui te dépassait un peu. Oui,

  • Speaker #1

    c'est super. C'est long, donc tu te dis, si j'ai un petit coup de mou, ça peut vite devenir un long calvaire. Il y a cette histoire de mur du marathon, pour l'instant ça va, je n'ai pas encore vu ce mur. Mais du coup, c'est une préparation tellement longue, tellement d'investissement, que là il y a l'adrénaline, et puis c'est des marathons, c'est 10 000, 20 000, 40 000 coureurs, c'est un truc gigantesque, et dès que c'est fini, il y a un peu le blues du marathon en me disant... C'est déjà fini et j'ai envie de recommencer.

  • Speaker #0

    J'en ai des frissons, je ressens ce que tu veux dire.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'ai trouvé, je pense, ma discipline. favorite et qui me fait vivre encore plus d'émotions que n'importe quelle autre discipline que j'ai pu faire en athlétisme.

  • Speaker #0

    Tu ne te cantonnes jamais à quelque chose en fait. Par exemple, là tu étais bien dans la course, tu aurais pu continuer à faire des 10 000, des choses comme ça, mais non, tu es allée chercher encore plus loin ce qui pouvait t'aider.

  • Speaker #1

    Je savais que sur les plus longues distances, je serais plus performante aussi, donc j'ai voulu tenter. Depuis 2020, je veux faire du semi-marathon et j'avais en tête le marathon, après il y a eu le Covid qui m'a stoppé alors que j'avais préparé un semi-marathon qui a eu lieu deux semaines après le confinement. Ça m'a stoppé pendant presque deux ans et après j'ai couru mon premier semi à Paris en 2022. J'ai fait un super temps, je crois que c'était 10 ou 12e performance française de l'Istar. Et je me suis dit, j'adore l'ambiance. Et je me suis dit, pourquoi pas tenter directement le marathon en fin d'année. J'avais 8 mois ou 9 mois. Je me suis dit, ça me laisse le temps quand même de digérer, de préparer sans forcer les choses. Et mon premier marathon, ça a été la révélation, je crois. J'ai adoré. l'ambiance, les émotions qu'on ressent sur le marathon.

  • Speaker #0

    Tu as trouvé direct ce que tu aimais en fait ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est clair et j'ai dit je vais recommencer.

  • Speaker #0

    Encore ?

  • Speaker #1

    Direct.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi, parce que moi je fais un tout petit peu de trail, mais vraiment à mon niveau, genre des 10, des 15, des choses comme ça. Et c'est quoi la prépa d'un marathon ? Parce que moi je ne m'y connais pas du tout. Tu vois combien de temps en avance, dans les grandes lignes, ce que tu dois faire ?

  • Speaker #1

    Ouais, alors pour le temps de préparation... En moyenne, on dit toujours que c'est 10 à 12 semaines. Sur mes deux premiers marathons, j'ai fait 8 et 9, donc c'était un peu moins que la moyenne. Mais c'est presque trois mois de préparation. Bon bien sûr j'ai déjà un bagage quand je commence la préparation marathon, mais là on se dit bon bah là on va augmenter le kilométrage, on va augmenter le nombre de sorties petit à petit. Donc si je prends vraiment ma dernière préparation pour Séville qui est la plus longue, j'ai fait 11 semaines, c'est entre 145-180 km par semaine. Sur les trois plus grosses semaines j'ai fait 180. Et c'est deux entraînements par jour.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'ai été demandé,

  • Speaker #1

    oui. Sauf le dimanche, on va dire, après-midi, où c'est l'après-midi café-gâteau pour profiter.

  • Speaker #0

    On est un peu en mode dimanche après-midi.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Il manque le soleil et la plage. Mais oui, c'est ça, c'est deux entraînements par jour. Donc matin, ça dépend si je suis en stage matin et après-midi si je suis en stage. Sinon, c'est matin et soir quand je suis au travail. Et oui, c'est ça, c'est... En fait, c'est une longue préparation, mais moi, j'adore ce cheminement de chaque semaine, mon corps accepte davantage. Je suis de plus en plus à l'aise sur les mêmes allures. Parce que je me souviens, quand j'ai fait ma préparation pour Séville, je suis arrivée à Mont... Je suis partie six semaines à Montegordo, au Portugal, pour les conditions, parce qu'ici, c'est les gatas.

  • Speaker #0

    Ah bon ? Je ne vois pas très bien.

  • Speaker #1

    C'était bas de la neige, donc pour toi, c'est un peu compliqué. Et j'ai fait ma première séance marathon et j'ai dit, je vais devoir tenir ça pendant 42 kilomètres. Et en fait, la dernière séance... Marathon... 10-15 jours avant, j'ai fait plus long sur la même allure et j'étais bien plus à l'aise. J'adore ce cheminement-là de voir le corps qui accepte de plus en plus.

  • Speaker #0

    T'es une aventurière aussi, mais pour toi-même. C'est-à-dire que si ton corps ne veut pas faire quelque chose, j'ai l'impression que tu ne vas pas non plus forcer, mais que tu vas lui dire Eh Coco, on va quand même tenter,

  • Speaker #1

    tu es heureuse ! Maintenant, je me connais vraiment. de mieux en mieux et mon entraîneur aussi me connait très très bien ça c'est génial de pouvoir compter sur quelqu'un il me connait par coeur et il sait que selon les chronos selon ce que je vais lui dire il va me dire là t'es bien là t'es en forme, là on va faire sauter ce footing parce que t'es fatigué et du coup à chaque préparation j'ai fait plus et mon corps à chaque fois acceptait plus mais c'était très progressif et si un jour j'étais fatiguée on n'hésitait pas à... à alléger, à passer sur du vélo au lieu d'un footing, etc. Donc je l'écoute, mais après, oui, je lui en demande beaucoup. Et c'est vrai que forcément, quand tu t'entraînes deux fois par jour pendant deux, trois mois, tu as toujours des petites douleurs, des petites gênes. Mais il faut juste écouter, savoir si c'est normal ou s'il faut lever le pied. Et ça, c'est le... C'est le propre du sport de haut niveau, c'est qu'on est sur un fil et il ne faut pas basculer du côté blessure. Mais en même temps, si tu ne pousses pas ton corps un peu, tu ne seras pas compétitive.

  • Speaker #0

    Mais ce que je trouve incroyable en plus avec toi, c'est que j'ai regardé plusieurs interviews, c'est que tu n'utilises presque pas de montre, c'est que tu fais vraiment au feeling. Et je trouve ça incroyable de, par exemple, à un moment, je t'ai entendu dire, en gros, je ressens ma foulée, je sais où j'en suis dans ma foulée. Et c'est incroyable d'arriver à ce point-là de connaissance de soi.

  • Speaker #1

    Après j'ai commencé à courir à l'âge de 9 ans, je vais en avoir 26 bientôt. Donc j'ai passé on va dire plus de 15 ans de ma vie à courir. Donc à force je commence à me connaître et puis le marathon c'est que mon troisième mais c'est quand même mon troisième. Maintenant j'arrive à gérer de mieux en mieux. Mais c'est vrai que j'utilise ma montre pour avoir l'allure pour contrôler. De temps en temps je mets un peu le cardio parce que j'aime bien comparer. Maintenant d'une préparation à une autre, sur des allures, est-ce que mon cœur bat plus vite ou moins vite ? Mais c'est tout, après je ne fais pas tout ce qui est... J'en ai fait un ou deux parce qu'il y avait le stage de la fédération, juste pour voir, mais ça ne m'a pas aidé à construire mon entraînement. C'est vrai que mon entraîneur et moi, on est très au feeling. On travaille avec des allures par rapport aux records, donc allure 10 km, plus ou moins un temps de seconde, et ça marche. En plus,

  • Speaker #0

    le feeling, ça ne ment pas.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça et si tu sens que, enfin moi je sens si je suis fatiguée ça va se sentir direct dans ma foulée, dans mon allure et je vais pas forcer pour faire ce footing, je vais faire ce footing à 4 minutes 45 au kilomètre à tout prix, si je suis fatiguée je vais faire à 5, 5, 15 sans...

  • Speaker #0

    Et à contrario est-ce que des fois ton coach il te dit euh Myline là...

  • Speaker #1

    C'est très rare parce qu'il sait que quand je lui dis que je suis fatiguée ou que je suis pas...

  • Speaker #0

    Oui, quand il te fait le feeling,

  • Speaker #1

    c'est pour de vrai. Et puis je suis pas du genre à me trouver des excuses ou à, entre guillemets, me plaindre sans raison. Donc quand je lui dis là je suis fatiguée, il sait que je suis fatiguée et qu'il faut alléger. Donc c'est très rare et c'est ce qu'il me dit, c'est que je suis une athlète assez facile à entraîner. Parce qu'il entraîne... Beaucoup d'athlètes, il est entraîneur au GRAC, donc à Avrignobois, donc il entraîne pas mal d'athlètes, pas mal de féminines aussi. Et il dit que les athlètes féminines c'est toujours un peu compliqué parfois à entraîner, et moi ça va, il n'y a aucun souci, parce que je suis autonome et que je sais ce que je veux, donc je ne vais pas me trouver d'excuses. si je vais atteindre tel niveau il faut y aller donc si je dis que je suis fatiguée ils ne discutent jamais et on change un peu l'entraînement et c'est vrai que tu es pas mal autonome parce que tu cours toute seule sans forcément de musique tu

  • Speaker #0

    peux partir deux heures en entraînement moi je trouve ça vraiment fou d'être focus de réussir à rester focus dans son truc après je pense que c'est peut-être le côté cartésien Les maths, le sport...

  • Speaker #1

    Il faut que je le fasse. Après, la musique, j'en mettais un petit peu quand j'habitais encore à Lille et que je devais aller m'entraîner avant le travail, quand je travaillais encore à temps plein. J'y allais à 7h du matin à Jeun, sous la pluie, dans le noir. Je mettais un peu de musique parce que les bruits de klaxons dès 7h du matin, c'était un peu... Ce n'est pas entraînement. Non, ça ne donne pas envie. Ça m'arrivait de mettre la musique un peu comme ça, mais... J'aime pas trop, le seul moment où je m'aide à la musique c'est quand je suis à la salle, je fais de la préparation physique parce que pareil, le bruit de la salle, les gens autour ça me... ça me détend pas quoi donc je préfère quand je suis dehors en plus en nature écouter justement ce qui se passe autour écoutez m'écouter moi et puis Je pense à tellement de choses que je me perds souvent dans mes pensées. Du coup, pour moi, ce n'est pas long, deux heures, deux heures et demie. Après, bien sûr, ça dépend du cadre. S'il pleut et qu'il fait tout gris, c'est moins cool qu'au bord de la plage au soleil. Mais oui, je sais, de toute façon, qu'il faut que je le fasse. Je ne vais pas mentir, il y a des fois où je n'ai pas envie. Je n'ai pas envie toujours de m'entraîner. quand c'est l'hiver, qu'il fait nuit, qu'il pleut, forcément, je suis comme tout le monde, je préfère rester dans le canap', mettre Netflix et sous un plaid, quoi. Mais, en fait, il y a cette rigueur qui me dit mais non, fais-le, parce que quand tu l'auras fait, tu seras... En fait, le but, c'est de partir. De toute façon, quand t'es sous la pluie, maintenant, et que t'es mouillée, tu te dis, bon, là, j'y vais. Et puis après, t'es satisfaite de l'avoir fait, t'es fière de toi. Je l'ai fait pour mon objectif, tel objectif. Alors que si j'y vais pas, sur le moment où je vais être contente, je vais me dire Et une demi-heure plus tard, je vais regretter en me disant Maintenant, t'aurais dû le faire. Et je me dis Les autres filles, pendant que tu ne vas pas, elles y vont. C'est une certaine rigueur avec les objectifs que je me fixe.

  • Speaker #0

    Il y a ça aussi dans ton sport, c'est qu'il y a la concurrence.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu te dis Pendant que moi, je ne fais pas ça. Est-ce que tu penses souvent aux autres filles ?

  • Speaker #1

    Non, franchement, moi je suis dans mon truc, dans mon objectif, dans mon projet. Bon forcément, mes concurrentes cette année par exemple, se qualifier au jeu, c'était inédit la densité qu'il y a eu pour aller au JO. Forcément les JO à Paris ont attiré tout le monde. Le marathon était un peu plus accessible peut-être que d'autres disciplines sur la piste. Et du coup, forcément, je m'entraînais pour battre. la troisième parce que si j'étais quatrième j'étais sûre de pas y aller donc là c'était un peu plus contre les autres c'est des concurrentes certaines c'est quand même des amis d'autres on s'entend quand on se voit mais c'est pas forcément des amis mais après moi c'est mon objectif perso et quand je m'entraîne je pense pas à me dire elle a fait telle séance ou elle a été à telle allure c'est mon truc quoi je pense que plus tu restes cendrée sur toi même plus c'est ton temps que tu vas chercher

  • Speaker #0

    Tu fais pas contre quelqu'un,

  • Speaker #1

    mais avec quelqu'un. Ouais, c'est ça. Puis je pense que c'est quand même un projet... Comment dire ? C'est pour moi que je le fais et donc je veux chercher le meilleur de moi-même. Bien sûr, moi je suis très compétitive et c'est pour ça que je fais de la compétition depuis que j'ai commencé presque, parce que j'adore me mesurer aux autres, battre les autres. Je suis très très mauvaise joueuse depuis que je suis toute petite, donc il y a de ça aussi. Mais je le fais pour être fière de moi et pour me prouver aussi à moi-même que je peux faire tel ou tel truc.

  • Speaker #0

    C'est un petit peu ça l'aventure aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. J'ai envie de voir jusqu'où je peux aller, quels défis je peux relever encore. Là, j'ai un record de France. Même s'il est battu dans quelques mois, j'aurai un record de France dans ma carrière. Ça ne me l'enlèvera pas, mais j'ai envie de plus. Je sais que je peux aller chercher plus, que je commence seulement le marathon. Et donc ça, ça m'anime vraiment en me disant... Je peux aller en chercher encore plein de choses, il y a plein de choses encore qui m'attendent. Oui c'est ça. Là forcément les JO c'est un peu le Graal, le rêve de toute athlète. Et il y a un an et demi je rêvais même pas encore JO.

  • Speaker #0

    Je te coupe mais je voulais te poser cette question. En fait quand t'as 20 ans, tu t'imaginais tout ça ?

  • Speaker #1

    Non mais même... Alors j'ai commencé le marathon il y a un an et demi seulement. Et pour moi... Avant ça, avant mon premier marathon, les JO c'était carrément inaccessible et c'était à la télé. Même si forcément en tant qu'athlète de haut niveau, tu rêves toujours de JO, tu te dis c'est quand même la compétition à faire. Mais j'y pensais sans me dire que j'allais les faire. C'est un rêve pour moi, c'était pas accessible. Et j'ai fait mon premier marathon, alors j'étais encore à 4 minutes des minima pour les JO. C'est énorme, mais en même temps, je savais que j'avais plein de points à travailler. Au moment où j'ai fait mon premier marathon, je travaillais encore à temps plein. J'avais fait une petite préparation, pas beaucoup de kilomètres. Là, je me suis commencé à me dire, pourquoi pas ? C'est pour ça aussi que je suis repartie sur un deuxième marathon en tentant directement les minimas.

  • Speaker #0

    Tu t'es sentie tellement bien sur le premier ? Oui,

  • Speaker #1

    je n'avais pas pris de risque. Je me suis dit, en prenant plus de risques avec une plus grosse prépa... c'est possible, ce n'était pas gagné du tout, mais c'était possible et ça m'a donné envie de tenter. Bon après le deuxième marathon j'ai joué à 5 secondes des minima, sous une météo horrible à Amsterdam. Mais du coup...

  • Speaker #0

    C'est fou,

  • Speaker #1

    désolé je te recours encore.

  • Speaker #0

    C'est fou de se dire que des choses se jouent à 5 secondes. Parce que moi, dans ma petite tête naïve, je me dis Oh,

  • Speaker #1

    ils auraient pu la prendre ! Les gens disent Ah, 5 secondes, ils vont la prendre ! Non, les minimas, c'est les minimas. Sinon, on prendrait tout le monde, presque. 5 secondes, 6 secondes, 7 secondes. Mais au final, forcément, je suis en train d'arriver à Amsterdam. Je sais que c'est mort, que je n'ai pas fait les minimas à quelques secondes. Parce que j'ai vu les 2h26, 50 s'afficher, je n'étais pas encore passée. Et... J'ai attendu quand même en me disant peut-être qu'il y a un décalage, mais je m'en doutais. Premier sentiment, c'est d'être hyper déçue parce que tu dis toute cette préparation pour rien. Au début, tu te dis ça. Et après, j'ai vite relativisé en me disant non, mais tu as explosé ton record de 3 minutes 30. Et tu as fait la quatrième meilleure performance française de l'histoire. Donc j'ai vite relativisé. Et en plus, maintenant, avec le recul et avec tout ce qui s'est passé après, je me dis que c'était... un vraiment à mal pour un bien et qu'il valait mieux que je les loupe que je réussisse parce que du coup je suis repartie directe sur une prépa en me disant bah je vais tenter coûte que coûte une dernière fois Et du coup, quand les filles font... Il y a quatre filles qui font les minimas à Valence, deux mois après Amsterdam. Moi, j'étais déjà en pleine préparation. Alors forcément, ça m'a mis un gros coup au moral quand je les ai vues. Je les voyais, j'ai regardé le marathon et je voyais au semi, elles étaient toutes dans les temps avec de l'avance et tout. Je me suis dit, il y en a bien une ou deux qui vont craquer et non. Donc, ça a été dur sur le coup pendant une heure. Mon copain, il ne me parlait pas parce qu'il savait qu'il ne fallait pas me parler. Et je m'étais dit, je vais m'entraîner après ce marathon. Parce qu'il est à huit ans. Donc je me suis dit je vais aller m'entraîner après sinon ça fait un peu tôt. En fait j'avais plus envie d'aller m'entraîner mais je me suis mis un peu un coup de pied aux fesses. Je suis allée m'entraîner à Basic Fit parce que bien sûr ce jour là il neigeait, il faisait 0°C. Alors qu'à Valence c'était grand soleil, météo nickel pour courir. J'étais un peu jalouse en plus de la météo qu'elles avaient eu par rapport à moi. Et du coup je suis allée m'entraîner à Basic Fit. Je suis allée plus vite que ce qu'il fallait. Et en fait je me suis défoulée, mon entraîneur m'a dit Ah oui là c'est… Méline énervée quoi, parce que je vais jamais plus vite que les allures, sauf si je suis très très à l'aise et que je sais que ça n'aura aucun impact.

  • Speaker #0

    Mais ça t'a un peu picousée du coup ?

  • Speaker #1

    Ouais, déjà je me suis défoulée, je me suis dit si elles le font en fait je peux le faire. En courant je me répétais ça et j'étais déjà dans cette préparation-là. Ça faisait déjà quelques semaines que j'étais en préparation marathon et je me suis dit je vais partir en stage et je vais m'entraîner encore plus. Alors je suis partie après les fêtes de Noël, après Noël et Nouvel An parce que je voulais quand même rester avec ma famille pour Noël et être avec mes amis pour Nouvel An.

  • Speaker #0

    de la force aussi.

  • Speaker #1

    Ouais je me suis dit je suis prête à plein de choses mais ça non c'est mal limite donc je suis parti le 3 janvier et je me suis dit bah je pars à Montegordo qui a une heure de sévi, une heure et demie de sévi et je reste là bas jusqu'au marathon.

  • Speaker #0

    En plus niveau température comme ça il n'y a pas de trop de chocs.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça c'était j'étais enfin j'y suis allée le vendredi en une heure et demie j'étais là bas à l'hôtel aucune fatigue forcément je comprends c'est pas moi qui ai conduit mais du coup je me suis dit bah Là c'est le bon plan. J'ai hésité à aller au Kenya au début mais c'était un peu trop l'inconnu pour moi. Je ne savais pas comment mon corps allait réagir, les conditions sanitaires.

  • Speaker #0

    Ça t'aurait peut-être sorti un peu trop de ta bulle.

  • Speaker #1

    Ouais et puis j'aurais dû couper un peu ma préparation pour m'acclimater à l'altitude. Alors que là je partais au niveau de la mer donc il n'y avait pas de changement. Je partais le matin, j'arrivais en début d'après-midi et puis après c'était parti pour plus de six semaines. Donc je me suis fait confiance et j'avoue que ça a été quelques semaines. un peu où je me suis torturé l'esprit en me disant je vais où je fais quoi etc parce que moi j'aime bien quand c'est carré et décidé et là ça traînait trop et du coup avec mon entraîneur je disais ça je te jure que ça me fatigue de réfléchir à ça et donc je me suis décidée et je suis partie seule six semaines là bas bon j'ai il y avait d'autres français il y a eu des stages pendant que j'étais là bas des stages fédé de marche de piste donc j'ai j'ai pu quand même côtoyer quelques athlètes mais j'étais dans mon truc dans mon petit Airbnb et je faisais mon truc et tes parents ils disent quoi de toi enfant ?

  • Speaker #0

    de cette rigueur ?

  • Speaker #1

    je serais curieuse de savoir si t'as toujours été comme ça tu vois alors j'ai toujours été comme je disais très mauvaise joueuse mais encore il y a quelques semaines j'ai retrouvé une vidéo de moi ouh Alors ma grand-mère elle faisait exprès de perdre contre moi pour que tout se passe bien et la vidéo on est en train de jouer au... Comment ça s'appelle ? Au quai, les trucs en plastique pour enfants. Oui. Et je lance super bien ma boule, donc je suis super contente. Et là, ma grand-mère, elle lance, mais sans vouloir, elle me dégomme, enfin, elle dégomme ma balle. Et je me mets à pleurer, c'est la fin du monde. Je balance ma dernière balle comme ça, n'importe comment, et je pars. Ah oui ? Je rigolais toute seule parce que maintenant, bien sûr, je gère beaucoup mieux mes émotions quand même. Je ne me mets pas à pleurer comme ça si on bat un jeu de société, mais ça me... ça m'embête toujours de perdre un jeu mais du coup c'est de mettre ta force en même temps oui c'est ça je pense que j'ai jamais aimé perdre donc je me donne les moyens de gagner entre guillemets ou d'être devant et donc ça ça fait partie je pense aussi de mon caractère et après j'ai toujours été très bonne élève à faire mes devoirs, à toujours m'avancer la vielle ? Ouais c'est ça mes parents ils ont jamais eu à me demander de faire mes devoirs etc Ils se sont un peu plus arraché les cheveux avec mon frère d'ailleurs qui lui est beaucoup plus à la cool au dernier moment, tout ira bien. C'était ton petit frère ? Oui, de 3 ans. Et du coup, ça leur a fait bizarre parce que moi tout roulait mais après mon frère c'était un peu le contraire, bien que ce soit un bon élève et tout. Et du coup je pense que c'était dans mon caractère. Après de toute façon dans mes études quand j'ai commencé au lycée, bon ça allait encore. mais après post-bac je devais gérer les études et le sport de haut niveau que je voulais continuer je trouve que ça a ce côté similaire avec le sport t'es obligée d'être carrée c'est ce qui me plaît c'est que telle règle donne tel résultat et il n'y a pas de à peu près c'est bon ou c'est faux et c'est pour ça que j'aimais bien et que j'aimais pas par exemple la philo parce que je trouvais ça trop subjectif la notation alors là je sais pas c'est un sujet vraiment que j'avais dû travailler ou qui m'inspirait ça remonte maintenant merci Mais ouais j'ai eu 19, c'est ma fierté. Je suis allée voir direct mon prof de philo parce que je crois que je devais avoir 11 de moyenne. J'étais dans la moyenne en philo, j'étais pas mauvaise élève mais j'étais pas dans les meilleures. Du coup j'ai eu 19. Mais ouais non je préférais largement les maths ou la physique, même la SVT. Déjà j'aimais un petit peu moins mais j'aime bien les trucs carrés, exacts.

  • Speaker #0

    où il n'y a pas de juste milieu ça forge aussi le mental que t'as je pense

  • Speaker #1

    de pouvoir aller courir deux heures toute seule.

  • Speaker #0

    En fait, tu te dis, si je ne vais pas courir toute seule, ou si je ne vais pas courir, tu vois tout de suite les conséquences, un peu comme en maths. Tu vois tout de suite que le résultat ne va pas être bon.

  • Speaker #1

    Tu me dis, il faut que je fasse ça pour avoir tel résultat. Après, l'entraînement, ce n'est pas mathématique non plus. Il faut savoir s'adapter. Tu peux faire un super entraînement et te louper à la course. Tu sais déjà que si tu n'en fais pas... Oui, mais normalement, en faisant ça, plus ça, plus ça, plus ça, ça devrait donner un bon résultat. Et du coup, c'est vrai que je pense qu'il y a ce côté très cartésien qui m'aide aussi à l'entraînement. Et après, le fait de m'entraîner toute seule, ça n'a jamais été un problème parce que c'est le cas depuis que j'ai passé mon bac, que je suis partie à Reims. Et en fait, j'aime bien être toute seule. Par exemple, quand j'ai passé six semaines... toute seule au Portugal, forcément, moi je suis quand même très famille, mon copain, ça faisait long un peu, il est venu la dernière semaine, d'ailleurs ça m'a un peu sortie de ma bulle, et puis la dernière semaine tu t'entraînes un peu moins, donc des fois tu trouves le temps long, là j'étais pas tout seule, mais ça m'a pas posé problème de vivre six semaines seule. J'ai mon petit train quotidien, j'ai mes habitudes.

  • Speaker #0

    Et tu sais où tu vas aussi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Je me lève le matin en me disant, bon, là, il reste trois semaines. Mais ce n'est pas un problème. Je sais qu'il y a des gens qui détestent être seule. Moi, ça va. Je ne m'ennuie pas. De toute façon, je trouve toujours quelque chose.

  • Speaker #0

    De toute façon, j'ai l'impression que peu importe la situation, tu vas te dire, qu'est-ce que j'en fais ?

  • Speaker #1

    Oui, et d'être toute seule, ça m'a permis aussi un peu de... de me recentrer sur moi en me disant qu'est-ce que je veux faire plus tard, à quoi j'aspire. Et puis même apprendre à être seule avec soi-même, tu te connais mieux. Après, tu sais ce que tu aimes, ce que tu n'aimes pas, etc.

  • Speaker #0

    Même pour le sport, je pense que c'est important parce que du coup, les sensations de ton corps, un truc bête, mais quand tu as faim, de quoi tu as faim ?

  • Speaker #1

    Oui, et quand tu es tout seul, je pense que... Tu t'écoutes encore plus. Pendant l'entraînement, tu n'es pas en train de discuter avec les copains. Donc, tu écoutes vraiment les sensations. Puis, je m'entraînais quand même presque 20 heures semaine. Donc, j'ai le temps de réfléchir pendant que je cours, etc. Oui,

  • Speaker #0

    comme tu dis, quand tu cours deux heures, c'est un peu une méditation.

  • Speaker #1

    Oui, moi, quand je rentre, souvent, on dit toujours que... quand on parcourt avec des problèmes et on rentre avec des solutions tu sais que j'ai découvert ça dans une de tes interviews et j'ai trouvé la phrase tellement géniale et c'est vrai que on est jamais même si on parcourt avec des soucis je trouve que ça de courir seul ça t'aide déjà à prendre du recul, à réfléchir et souvent ça te tu rentres avec pas forcément des solutions mais en disant bon bah Je vais faire telle chose, etc.

  • Speaker #0

    Plus de lucidité, de clairvoyance sur une situation.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est ce que tu ne rentres jamais... Plus mal que t'es partie. Normalement, ça te fait du bien. De toute façon, il y a tout ce qui est hormones qui font que tu te sens bien. Mais ouais, moi, j'aime... Souvent, on me dit, mais tu t'ennuies pas ? Je dis, bah non, moi, ça me fait du bien. Et puis... De toute façon, j'ai un objectif, donc je le fais, c'est tout.

  • Speaker #0

    Et quelles figures t'ont inspiré ? Même si c'est pas dans le sport, tu vois. Mais est-ce qu'il y a des figures qui t'inspirent ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai jamais eu trop de... comment dire, de modèles ou autres. Là, je sais que depuis quelques années, j'aime bien... Je ne suis pas fan, mais j'admire beaucoup Sophie Duart, celle qui avait le record de France du Marathon avant moi. Parce que je trouve qu'elle a fait une carrière de ouf. Mais tout en restant toujours très abordable, très discret, très gentil. D'ailleurs, elle m'envoie des messages quand je vais courir, etc. Et je me dis, en fait, je m'identifie un peu à elle en me disant, mais c'était une personne tout à fait normale. Juste, elle avait des objectifs et elle s'entraînait pour les atteindre. Donc, je me dis, en fait, je peux le faire moi aussi. On n'a pas besoin d'avoir une vie de moine. Parce que certains athlètes de haut niveau, des fois, tu sais, qui sont tout le temps en stage, qui n'ont pas forcément de compagnons, de copains, de copines. qui sont hyper focus atlées et c'est du coup je m'identifie pas trop mais elle elle avait un mari là elle a eu un enfant etc donc ouais je m'identifie un peu à elle après je suis pas quelqu'un qui va avoir des modèles ou une personne qui veut à qui ressembler ou... C'est quand même bien centré sur toi dans le bon sens du terme ouais c'est ma c'est mon truc c'est mon aventure c'est ton aventure voilà c'est ça c'est trop bien de l'avoir capté dès le début quand même Chacun son chemin. En fait, j'ai aussi été déçue des fois de m'identifier à des athlètes et après de voir qu'ils ont été suspendus pour dopage ou des trucs comme ça. En fait, les gens, on ne les connaît pas quand on les regarde à la télé. Donc maintenant, je ne m'identifie pas trop à d'autres athlètes. Sur Christelle, ce n'est pas pareil. Là, sa carrière est finie, etc. Et j'ai total confiance.

  • Speaker #0

    en elle et en son intégrité donc voilà mais ouais non je fais mon truc et chacun fait son chemin quoi c'est ça qui ressort de toi je trouve c'est que tes focus ok pour ce que font les autres mais toi peu importe tu vas rester dans ton truc ton quotidien tout en allant toujours de plus en plus loin, goûter à l'aventure et je pense dans tous les domaines oui oui c'est vrai que ça soit pour ton métier et pour la la course, même dans le domaine corporel, voir jusqu'où ton corps peut aller.

  • Speaker #1

    Et quand j'étais petite quand même, d'ailleurs ça me fait penser à ça, c'est que j'étais timide. Par exemple, truc tout bête, mais quand j'étais au collège, il fallait que ma mère appelle le coiffeur pour prendre rendez-vous pour moi, parce que j'avais peur d'appeler et je détestais appeler les gens. Maintenant à force, c'est bon, j'ai plus de soucis, mais il y a encore quelques années, j'aime pas appeler les gens, j'avais du mal. à aller demander quelque chose à un inconnu etc et en fait je pense que le sport comme ça de haut niveau m'a aidé parce que je me suis dit mais en fait ce que tu fais là les performances, les aventures que tu vis bah t'es capable de tout en fait et du coup maintenant j'ai plus peur d'aller vers les gens, d'appeler les gens etc et ça c'est plutôt le sport qui m'a aidé dans ce sens là, c'était pas mon caractère de base d'être, de toute façon je suis pas extra Berthie ? Oui, c'est ça. Et je suis quand même très casanière. On pourrait croire que non, mais quand je pars six semaines en stage, mon chez-moi me manque. Mes petites habitudes chez moi me manquent. Je suis très casanière, mais j'aime l'aventure. Donc, c'est un peu...

  • Speaker #0

    Après, on peut aimer l'aventure, mais l'aventure solo aussi. Et puis... C'est aussi l'aventure d'une vie, j'ai l'impression que tu prends les choses quand elles viennent Tu vois là t'es en mode préparation Europe, JO, et peut-être que seulement après tu verras comment aller plus loin, mais t'es tellement focus, c'est vraiment le mot qui me revient.

  • Speaker #1

    Je sais qu'après, je continuerai peut-être jusqu'au JO de Los Angeles parce que j'aurai à peine 30 ans. Je me dis que je ne peux pas m'arrêter au JO de Paris. Il faut que je continue. Il y a encore trop de choses à vivre, d'aventures. Mais je sais qu'après... Je suis pas sûre d'avoir envie de continuer encore parce que j'ai envie de voyager, j'ai envie de... Parce que là, en fait, le sport de haut niveau, c'est ma vie. Ça prend beaucoup Mais il faut que je... Enfin, ça me demande beaucoup d'investissement et je peux pas faire beaucoup d'autres choses à côté. Je peux pas me dire, bah non, là, je pars en voyage, en train... Enfin, ouais, faire... Tranquille. Ouais, faire de la rando avec ma tante et tout. Enfin, non, je peux pas. Ou même partir à la plage. Enfin, non, il faut que je m'entraîne. Il y a très peu de périodes dans l'année où je ne cours pas.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, tout est calculé en attendant un peu plus de l'Est.

  • Speaker #1

    Ça me plaît en fait, mais je me dis, je pense qu'après je voudrais vivre d'autres choses. Je voudrais voyager, peut-être avoir des enfants. Pour l'instant, ce n'est pas le projet immédiat, mais je n'ai pas envie en tout cas de, jusqu'à 40-45 ans, avoir que l'athlète. Pour l'instant, c'est mon kiff, mais je pense que je serais frustrée si je ne faisais que ça toute ma vie. donc ouais pour l'instant je vis le truc et je me dis qu'il ya plein de choses encore carrément là j'ai encore j'ai que 25 ans donc sur marathon c'est limite avant à 25 ans faisait encore pas du marathon oui les années donc mais c'est ça qui est cool dans ces disciplines c'est que tu as ta retraite c'est pas 28 tu peux quand même et moi c'est ça ouais bah je laille il ya une femme alors mon premier marathon je me suis une femme de 40 ou 42 ans qui a fait 2h22 sur mon premier marathon et je me suis dit ah ouais bon bah j'ai le temps ça va j'avais 23 ou 24 à l'époque et je me suis dit bon bah là j'ai le temps peut-être pas que j'irai jusqu'à 42 ans mais en tout cas j'ai le temps et là Aux Etats-Unis, il y a une femme qui... Donc aux Etats-Unis, ça fonctionne pas tout à fait comme nous, la qualification, c'est une course, et il faut être dans les trois premiers pour être... C'est une Ouais, c'est cette course-là. Au final, c'est pas plus mal, faut pas tomber malade au mauvais moment, mais tout le monde est sur le même pied d'égalité au même moment, sur les mêmes conditions climatiques.

  • Speaker #0

    C'est pas plus mal dans le sens où, ben, toi là, t'attends encore... C'est en mai que tu sauras vraiment si c'est OK pour les JO.

  • Speaker #1

    Bah... On va dire que c'est 99% ok, mais c'est officiel la semaine prochaine. D'accord. Bon, maintenant, il n'y a plus de filles qui peuvent courir, etc. Donc, on va dire que c'est presque bon, mais je ne peux pas encore trop l'annoncer. Oui. Mais du coup, aux États-Unis, c'est une course. Et il y a une femme qui venait d'avoir un enfant. Je crois que ça faisait six mois qu'elle avait accouché. Bon elle a pas fait dans les trois mais je crois qu'elle fait 6ème et elle fait 2h26. Ok ! C'est 6 mois je crois après avoir accouché. 6 mois pas fait. Mais waouh !

  • Speaker #0

    Ouais ouais.

  • Speaker #1

    Alors moi j'essayais pas trop si j'avais envie d'avoir un enfant puis de reprendre ma carrière. Je pense que ça va être plus excitant au moment où… Mais en tout cas je me dis ouais la vie, on peut faire plein de choses tout seul.

  • Speaker #0

    Mais c'est pour ça aussi que j'aime bien découvrir des personnes comme toi, parce que je trouve qu'en ce moment avec les réseaux sociaux, c'est facile de parler des mélodrames, des grossesses qui se passent mal, de plein de choses comme ça. Mais il y a aussi l'inverse de choses fabuleuses, d'aventures fabuleuses où oui, elle vient d'accoucher et pourtant elle fait un temps incroyable marathon. C'est aussi possible.

  • Speaker #1

    Maintenant, c'est vrai que moi, je ne regarde plus trop les infos sur les réseaux. Je ne suis pas trop de trucs d'infos parce qu'on a l'impression que... que des mauvaises nouvelles la guerre le réchauffement climatique moi déjà ça me ça me déprime alors que j'aime bien la niaque qu'on a c'est ça c'est vrai tout ce qui est environnement ça me touche encore plus et du coup j'aime bien toutes ces belles histoires c'est dire qu'en fait il faut vivre à 100% et et profiter des bons moments, créer surtout ces bons moments-là, et ne pas se laisser enfermer par toute cette noirceur-là. Et c'est vrai que les informations, maintenant, c'est que ça. Je ne regarde plus trop.

  • Speaker #0

    Tu as bien raison.

  • Speaker #1

    Je m'informe quand même un petit peu, mais j'avoue que je ne suis pas tout le temps au fait de ce qui se passe dans le monde, parce que ça me déprime.

  • Speaker #0

    Mais surtout, on peut aussi relater tout ce qui se passe bien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai, mais on met souvent le doigt sur ce qui ne va pas. Surtout en France aussi, je crois qu'on aime bien se plaindre, aller et voir toujours le mauvais côté. C'est très français d'ailleurs de critiquer, je pense. Là au JO, les gens ne font que critiquer. Oui, ça va nous coûter de l'argent, mais c'est une opportunité aussi de mettre le sport au premier plan, de donner envie aux jeunes de faire du sport. Parce que moi maintenant, je suis retournée dans mon ancien lycée il n'y a pas longtemps. Je suis allée dans la section athlète, donc là forcément il y a des sportifs, mais les élèves ne font plus de sport. Je suis intervenue... dans un lycée pro, un peu plus tendu. Mais j'avais du mal. Ils étaient avec moi, les élèves. Ils étaient quand même grands en terminale. Oui, oui. Et il y en a plein qui n'avaient pas du tout envie de faire du sport avec moi. Limite, quand je suis en primaire, c'est trop bien parce que les petits sont tous motivés. Par exemple, je suis allée dans la classe de mon coach. Et là ils étaient tous à fond, ils voulaient tous me battre. Là je me dis mais là c'est maintenant qu'il faut faire quelque chose de leur donner envie. Parce qu'en fait au lycée c'est déjà limite trop tard.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que je le sens un petit peu aussi ce côté bon bah tant pis on va pas se battre.

  • Speaker #1

    Puis maintenant le sport c'est... Ouais c'est en fait... C'est mis au second plan. C'est... Ah bah, t'es fort en sport, mais est-ce que t'es bon à l'école ? Et si t'es pas bon à l'école, bah c'est pas bien d'être bon. Oui, oui, oui. Alors que c'est les deux, d'accord, il faut bien travailler à l'école. Mais si le sport, c'est ce qui nous anime, bah pourquoi pas...

  • Speaker #0

    Et puis je trouve que c'est ce que tu disais tout à l'heure, le sport peut amener de très belles choses et de très belles manières de penser dans la vie.

  • Speaker #1

    Moi, ça m'a fait vivre des trucs que j'aurais jamais vécu. Là, je repense à... semaine ou mois déjà je suis arrivée chez Decathlon donc c'est une super boîte j'ai rejoint, donc maintenant je suis sponsorisée par Hiprun, j'ai rejoint la team athlète Decathlon, donc là c'est vraiment tous les sports plein d'athlètes qui veulent ou qui sont déjà qualifiés au JO, qui sont déjà champions olympiques pour certains, donc j'ai rencontré des gens que j'aurais jamais rencontrés les échanges doivent être Ouais c'est ça et puis t'apprends encore plus que souvent t'es enfermée dans ton sport, tu rencontres que des athlètes, que des gens qui font presque les mêmes disciplines que toi. Là t'as un recul, il y a une fille que j'ai rencontrée qui fait du tir et on parlait de préparation mentale, elle c'est pas du tout pareil que moi, c'est pas forcément aussi physique, forcément il y a de la préparation physique mais c'est beaucoup mental, gérer ses émotions, pas bouger pour tirer. Et du coup ça, ça m'a encore appris davantage. Maintenant, ça me permet d'intervenir dans plein d'endroits, de parler devant plein de gens. Il n'y a pas longtemps, j'étais à Paris pour le lancement de la nouvelle identité de Décathlon. Alors, dans la salle, il n'y avait que 200 personnes, mais en visio, il y avait tous les collaborateurs de Décathlon, des milliers et des milliers de personnes dans le monde. Et j'ai dû parler en anglais. Ça me sort de ma zone de confort. C'est ce que j'allais dire. Mais ça me servira pour toute ma vie. Je l'ai fait, je suis capable de tout.

  • Speaker #0

    Oui, mais oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est vrai que le sport, au final, ça permet de... d'apprendre plein de choses, de développer plein de compétences, d'avoir plein de valeurs, et de viser des trucs que tu n'aurais pas forcément vécu. Donc je pense que le sport n'est pas assez mis en avant et c'est dommage. Mais même moi, quand j'étais au lycée, c'était déjà le cas. Au collège, on avait deux heures de sport. Non, deux fois deux heures. Maintenant, je crois que c'est réduit encore. 2 fois 2 heures qui sautaient des fois ouais maintenant je crois que c'est 2 heures il y a même plus 2 fois 2 heures et je trouve ça trop dommage parce que mais ça t'apporte en fait je trouve que quand tu fais du sport le physique passe au dernier plan ouais c'est le dépassement de soi le mental ouais c'est dur mais j'y vais et du coup dans la vie c'est pareil tu te dis mais non j'y vais c'est dur c'est normal le... Par exemple, les élèves, maintenant, il faut qu'ils aient tout le temps des bonnes notes. Et quand ce n'est pas le cas, ils se plaignent ou ils négocient. Moi, j'ai une collègue de mon âge qui donne des cours à la fac. C'est tout le temps en train de négocier maintenant, alors que moi, je n'aurais jamais osé aller négocier ma note. Après, quand c'est plus jeune, c'est les parents qui vont négocier. Et je me dis, mais non, mais ils travaillent. Oui,

  • Speaker #0

    des fois, il n'y a pas non plus de chance ou de secret.

  • Speaker #1

    Non, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu travailles, tu obtiens un résultat.

  • Speaker #1

    Là, j'ai couru avec une fille ce week-end. Elle est... Elle doit avoir un peu moins de 40 ans. Et elle est prof d'anglais dans un collège ou lycée en zone rep plus. Et elle m'expliquait qu'elle avait fait repasser des preuves à une fille qui avait triché. Maintenant avec chat GPT et tout. Et sa mère est venue la voir en disant mais c'est pas normal C'est un peu le monde à l'envers. C'est un peu comme le dopage dans l'athlète. Si tu te fais prendre, c'est normal d'être plus.

  • Speaker #0

    Moi, si j'avais triché, mes parents, ils en auraient au contraire rajouté. Rajouter, ouais. En disant non mais alignez-la

  • Speaker #1

    Mettez-lui zéro.

  • Speaker #0

    Mettez-lui la peine.

  • Speaker #1

    Mais non, il y a un changement maintenant. Moi je me sens dans ma classe, on voulait tous avoir des bonnes notes et être...

  • Speaker #0

    Mais travailler pour ça.

  • Speaker #1

    Il y avait toujours quelques mauvais élèves, mais pas méchants en plus, c'est juste que bon, ils n'aimaient vraiment pas l'école.

  • Speaker #0

    Maintenant,

  • Speaker #1

    c'est pour ça aussi que je ne suis pas devenue prof. Ça m'a un peu dégoûtée quand j'ai fait un stage de découverte dans mon lycée, là où j'avais été. Je me suis dit, mais il y avait un changement là, les élèves, maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, il y a eu un petit changement. J'ai des amis profs et je crois qu'il y a eu un petit changement.

  • Speaker #1

    Et du coup, ouais, c'est...

  • Speaker #0

    Et est-ce que pour toi, la vie, si je devais résumer, c'est oser créer l'aventure ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est à nous de forcer le destin et de tenter des choses. Si tu restes, j'aurais pu arrêter le sport de haut niveau, faire mes études classiques, être dans ma petite appart. Mais je pense que je me serais ennuyée, il m'aurait manqué quelque chose. En plus, il faut que je me dépense moi. Mais là, je suis carrément... plus épanouie comme ça et j'ai envie d'aventure donc je pense que En fait, je vois plein de gens qui sont dans la rue ou même autour de moi qui sont tristes, qui dépriment tout le temps, qui ne voient jamais les choses du bon côté. Mais qui ne font pas grand-chose pour les gens. Oui, j'ai envie de leur dire, mais ça, ce n'est pas grave. Pour moi, ce qui est le plus important, c'est la santé, les proches, etc. À côté, ce n'est pas grave. Moi, si je me loupe dans une course, forcément, vu l'investissement, je vais être déçue. Mais je vais vite relativiser en me disant que ce n'est pas grave. Et du coup, j'aime bien voir les choses du bon côté, avoir des bons moments.

  • Speaker #0

    Et créer tes propres opportunités.

  • Speaker #1

    Mes propres souvenirs, mes propres expériences. Et des fois, j'ai envie de secouer les gens qui font la tête en leur disant Mais ça va, la vie est belle, tente des choses. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Des fois, les gens restent enfermés dans leur... dans leur coin en déprimant entre guillemets, il y a de plus en plus de gens qui ont des dépressions, même chez les jeunes j'ai vu que c'était et j'ai envie de leur dire mais oui ok le climat mondial et même en France est propice à être démotivé etc mais il faut y aller et puis si on s'entoure des bonnes personnes des bonnes activités mais ça je pense qu'il faut oser pour trouver ce qui nous plaît. Ouais ouais il faut tester moi j'ai testé d'autres sports J'ai fait deux ans de tennis. Avant l'athlète, je n'avais pas trop testé de sport, mais j'avais fait des trucs qui ne me plaisaient pas trop. Donc déjà il faut trouver ce qui nous plaît et puis après quand ça nous plaît il faut pas avoir peur d'y aller quoi.

  • Speaker #0

    Oui et puis tu peux pas trouver sans rien faire parce que des fois j'ai l'impression qu'il y en a qui disent ah je ferais ça, ça me ferait peut-être bien.

  • Speaker #1

    Ouais c'est comme rencontrer quelqu'un, si tu sors pas de chez toi tu rencontreras jamais.

  • Speaker #0

    Bah oui oui oui.

  • Speaker #1

    Mais non c'est oser tester des choses et puis si ça nous plaît pas on passe à autre chose mais... En plus... Non tu trouveras jamais ce qui t'anime.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on peut leur dire aux gens c'est qu'une fois qu'on commence à tester... on ne peut plus s'arrêter.

  • Speaker #1

    Ouais, on a envie de découverte.

  • Speaker #0

    Il y a la curiosité qui flambe en nous.

  • Speaker #1

    Ouais, non, c'est clair. Et moi, par exemple, j'ai commencé à cuisiner, mais depuis que je suis toute jeune, ma mère cuisine beaucoup et j'adorais les dés. Et après, je m'y suis mis encore plus et ça me plaît. Du coup, j'ai envie de tester tout le temps des recettes. Ça peut être n'importe quoi. Moi, je n'ai pas que le sport. Sorcerer, c'est ma passion, c'est ma vie, mais il y a autre chose.

  • Speaker #0

    Et il y a du coup la cuisine. Peut-être les voyages plus tard.

  • Speaker #1

    Oui, j'aimerais bien voyager plus. Je voyage pour l'athlétisme, mais souvent, tu ne fais pas de tourisme. Et voilà. Il faut tenter des choses dans la vie. Et surtout, je pense voir la vie du bon côté. Il y aura toujours des trucs qui se passeront mal. Ou forcément des épreuves à surmonter. Mais ça vaut le coup quand même.

  • Speaker #0

    J'adore. Merci beaucoup, Méline, pour cet échange. J'aurais pu continuer encore plus mais ça fait déjà une heure qu'on est là.

  • Speaker #1

    Ah oui ça passe vite. Ça passe super vite. Et je crois qu'il faut ouvrir le café.

  • Speaker #0

    Ah, il y a des gens devant !

  • Speaker #1

    On va les laisser rentrer.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup à toi, merci à Jules à la vidéo, merci à Anne-Céline de nous avoir ouvert le café Oma une heure avant quand même.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à son mari d'être allé chercher tout ce qui est viennoiserie. Et puis, merci surtout pour ces good vibes, cette phrase de fin qui nous a adoré.

  • Speaker #1

    Ça vaut le C'était pas prévu,

  • Speaker #0

    mais ça finit bien. Mais oui, j'ai l'impression qu'avec toi, ça finira toujours bien. Donc, merci pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    et puis Eric et Céline de chez Jeff de Bruges à Charleville-Mézières également ces deux sponsors nous ont permis de nous déplacer à Lille et de rencontrer des super belles personnes pleines de good vibes merci bien sûr à Méline Rollin que vous pouvez retrouver sur ses réseaux sociaux pour suivre de plus près son parcours inspirant et bien impressionnant on vous met les réseaux sociaux de tout ce monde là pour pouvoir retrouver tout le monde, échanger, profiter, déguster les chocolats bien sûr prenez bien soin de vous et à très bientôt pour de nouvelles aventures ciao ciao

Description

Méline Rollin est tout simplement la détentrice du record de France du marathon. Record établi à Séville en février, en 2 heures, 24 minutes et 12 secondes. Tel une battante et une gagnante, elle voit la vie comme une aventure. L'écouter donne juste envie de foncer, d'oser et de dépasser ses limites pour s'offrir une vie qui nous plaît.


Merci aux deux sponsors de cette vidéo : JB d'Elite Fitness, la salle de sport à Charleville-Mézières, et Éric et Céline de chez Jeff de Bruges, également à Charleville-Mézières.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On démarre sur ça, sport et chocolat. Et tout le monde a son thé, tout le monde a son café,

  • Speaker #1

    tout le monde est ok.

  • Speaker #0

    Telle une battante et une huineuse, elle voit la vie comme une aventure. L'écouter donne juste envie de foncer, oser et dépasser ses limites pour s'offrir une vie qui nous plaît. Je voulais vraiment remercier les deux sponsors de cette vidéo, JB de Elite Fitness, la salle de sport à Charleville-Mézières, et Eric et Céline de chez Jeff de Bruges, de Charleville-Mézières également. Salut Myline !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Ça va très bien et toi ? Oui,

  • Speaker #0

    merci de nous accorder cette interview comme tu disais avant avec ton emploi du temps de ministre sportive.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai que c'est des journées assez chargées mais après c'est quand même... Ça me fait plaisir d'échanger avec pas mal de gens. Mais c'est vrai que je ne peux pas toujours dire oui, parce que sinon, je n'en finis pas.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. En plus, c'est ce que tu disais, tu travailles, tu fais la prépa des JO.

  • Speaker #1

    Oui, je n'ai pas vraiment encore commencé la prépa marathon, puisqu'il reste un peu plus de trois mois. Mais j'ai quand même les championnats d'Europe dans un mois et après les JO. Là, c'est le mois le plus intense jusqu'à mi-mai. Après, je vais vraiment être focus.

  • Speaker #0

    T'es en mode ligne droite donc les taux se resserrent.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça.

  • Speaker #0

    T'as une petite interview et les taux sont en train de se resserrer.

  • Speaker #1

    C'est ça et après à partir de mi-juin, fin juin je pars en stage et là je peux être disponible en visio mais je ne suis plus ici.

  • Speaker #0

    Ça aurait été moins fun,

  • Speaker #1

    il n'y aurait pas eu de viennoiserie,

  • Speaker #0

    il n'y aurait pas eu de café.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai qu'on est bien accueillis.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Merci à Oma Café à Lille, en plus tu voulais le tester.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai, j'ai vu pas mal de fois et comme ça je suis... Je peux tester au moins le café au lit d'avoine.

  • Speaker #0

    Et j'ai trouvé des sponsors pour moi venir ici, pouvoir travailler avec la vidéaste, faire le déplacement. Mais je voulais que les sponsors aient un sens. Je ne voulais pas prendre un sponsor de tapisserie alors que tu n'as rien à voir avec. Du coup, il y a une salle de sport Elite Fitness à Charleville qui nous sponsorise. Et j'ai cru comprendre que ton autre passion, c'était quand même la nourriture.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Cuisiner et manger, les deux.

  • Speaker #0

    Et du coup, l'autre sponsor, c'est Jeff Debrugge à Charleville. Je me suis dit là tout prend son sens.

  • Speaker #1

    En plus ma mère elle est à Edit Fitness.

  • Speaker #0

    J'ai cru comprendre aussi quand j'ai demandé à...

  • Speaker #1

    En fait je connais les deux.

  • Speaker #0

    Eh ben trop cool.

  • Speaker #1

    Sympa. On valide la vidéo ? On valide. On démarre sur ça. Merci à eux. Sport et chocolat. Bah c'est franchement on a tout là.

  • Speaker #0

    C'est vrai. On a Méline, sport, chocolat, l'endroit, Jules. C'est parti.

  • Speaker #1

    Super.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as un petit peu vu quelle était ma question dans mon podcast ?

  • Speaker #1

    La question principale ?

  • Speaker #0

    La question.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je vais directement la poser et après tout en découlera.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Mais je voulais savoir, c'est pour ça que je voulais t'interviewer parce que... Quand on est Méline Rolin, qu'on vient de battre un record de France, qu'on se prépare pour les championnats d'Europe, pour les JO, qu'on a une vie à une cadence quand même incroyable depuis plusieurs années. J'imagine que tu n'es pas arrivée là dans un rythme effréné depuis deux jours.

  • Speaker #1

    Non, non, c'est vrai. Même pendant mes études, etc. Oui, voilà.

  • Speaker #0

    Quand on est aussi mathématicienne, quand on a ton mental, qu'est-ce qu'on pense de la vie ?

  • Speaker #1

    C'est une question difficile. J'ai l'impression de revenir au lycée. en épreuve de philo et j'aimais pas ça bien que j'ai réussi à avoir 19 au bac je sais pas comment oui j'ai fait alors je sais pas j'ai eu un coup d'éclat mais c'était pas mon truc moi du coup j'aime bien les maths les trucs carrés mais pour revenir à la question alors il ya une phrase que j'aime bien justement qui peut un peu répondre à la question c'est la vie est une aventure ose là et du coup pour moi la vie c'est une aventure c'est en vrai en vrai c'est osé faire les choses et Tenter des choses, ne pas avoir de regrets. C'est vrai que ce n'est pas le quotidien de monsieur ou madame tout le monde, mais moi ça me plaît justement. Je pense que c'est aussi pour ça que j'ai poursuivi dans le haut niveau, c'est que ça me fait vivre des aventures, des émotions que je ne vivrais pas sans ça dans la vie quotidienne, etc. Et d'ailleurs quand je suis en période de repos, j'ai vite tendance à m'ennuyer, pas forcément m'ennuyer parce que j'ai plein d'autres passions dans la vie, mais il me manque ce petit truc, cette adrénaline, ces ambitions, c'est ce qui me plaît. Et du coup pour moi c'est une grande aventure où il faut se lancer des défis, qu'on y arrive ou pas, au final c'est pas... C'est pas grave, limite on apprend plus quand on réussit pas, mais c'est ce qui me plaît. Et d'ailleurs, quand j'étais au lycée, je savais pas du tout ce que je voulais faire de ma vie. Je savais pas quel métier je voulais faire. Je savais que j'aimais bien les maths. Je trouvais ça... En fait, j'aimais bien parce que je trouvais ça logique, facile. Mais en fait, je me projetais pas dans un métier parce que je me disais mais... J'avais peur de m'ennuyer, peu importe le métier. Et du coup, j'ai poursuivi dans les maths, mais j'ai choisi une licence de maths pour pouvoir continuer la course à pied à côté, parce que mes profs voulaient me pousser en classe prépa, parce que j'avais des bonnes notes, j'étais une super élève. Mais moi, je leur disais non, je ne serais pas épanouie parce que je ne pourrais pas continuer l'athlète comme je le veux.

  • Speaker #0

    Tu as su mettre tes limites et trouver le juste milieu.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je voulais faire des études parce que c'est... C'est important, mes parents m'ont toujours répété que les études c'était quand même la priorité, et d'ailleurs aucun souci avec ça, ça a toujours été ma priorité, mais je voulais quand même garder cet équilibre, donc je suis partie en licence de maths à Reims. Et au début j'ai commencé à me dire je veux être prof de maths et en fait rapidement je me suis dit maintenant en fait je me vois pas être prof de maths. Bien que j'adorais donner des cours particuliers par exemple, j'adorais ça. Mais pas assez de rebondissement. Je me disais mais non je me vois pas tous les ans recommencer le programme. En plus bon les maths c'est pas la matière la plus appréciée par les élèves. Le métier de professeur est de moins en moins valorisé, donc j'ai changé d'avis. Je me suis dit bah non du coup je suis partie en maths, ce qu'on appelle mathématiques appliquées, qui ouvre à tous les autres métiers autres que prof, mais toujours sans savoir ce que je voulais faire. Et jusqu'à la fin de mes études, je n'avais pas d'ambition, d'envie particulière. Mais je savais là que je voulais continuer quand même le haut niveau et essayer de pousser un peu après mes études. Parce que il y a eu le Covid, pendant le Covid j'ai pu m'entraîner davantage, avoir plus de temps, et je me suis dit mais ça j'aime.

  • Speaker #0

    Ça en fit qu'il y avait quelque chose à faire avec ça.

  • Speaker #1

    J'aimais pouvoir m'entraîner plus, même s'il n'y avait pas trop de compétition à ce période-là. Et je me suis dit je veux poursuivre sans arrêter tout à côté, donc j'ai cherché un peu un... un employeur qui pourrait un peu m'aider dans ce projet-là. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée chez Décathlon. Ok. Bon, ça a été il y a deux ans et demi. Et depuis, il s'est passé beaucoup de choses que je n'aurais jamais imaginées. Mais ouais, c'est pour ça que j'avais du mal à trouver ce que je voulais faire plus tard, à imaginer un métier parce que j'ai toujours peur de m'ennuyer et que ça soit trop redondant, trop la routine.

  • Speaker #0

    Et puis, est-ce que aussi, le métier que tu veux faire, c'est athlète de haut niveau ? Mais comme c'est pas reconnu, tu vois, vraiment comme un métier par la société, peut-être que tu t'es dit, il me faut autre chose, alors que c'est ça ton métier.

  • Speaker #1

    Ouais, alors, bah, surtout en athlétisme, on sait, l'athlétisme, ça rapporte pas non plus beaucoup d'argent.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est à toi de payer dès que tu te déplaces.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Alors, maintenant, j'ai des sponsors, etc. Donc, c'est beaucoup plus facile maintenant. Mais c'est vrai que, bah, jusqu'à la fin de mes études... Ma mère me suivait beaucoup sur toutes les compètes. D'ailleurs, elle m'a encore suivie ce week-end, mais elle me suit un peu moins. Mais nos déplacements étaient à nos frais. Mon club m'aidait un peu plus avant. Maintenant, ça va, je me débrouille, mais tout était à nos frais, logements, etc. Et du coup, c'est une passion qui au final te coûte plus d'argent que ça ne te rapporte. Et donc, même si maintenant je gagne quand même un petit peu ma vie avec l'athlée, je pourrais presque en vivre sans travailler. Tout peut... Tout peut basculer du jour au lendemain, une blessure, un accident et c'est fini, je ne suis plus athlète. Donc je n'ai jamais voulu couper tous les ponts avec ce côté professionnel. Et puis en entrant chez Decathlon, je suis tombée dans une super boîte avec des personnes géniales. En fait, mon premier leader... Il m'a recrutée, il croyait à fond en mon projet alors qu'à l'époque je n'avais pas forcément d'énormes résultats, j'étais dans le top 10 français etc. Mais je revenais de blessure et tout. Et c'est grâce à lui que j'ai commencé l'aventure Decathlon et qui maintenant m'a permis de travailler à mi-temps et puis bientôt d'être détachée, d'avoir fait des résultats que je n'aurais peut-être pas fait si j'avais travaillé à temps plein dans une boîte.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    mais ça c'est sûr. Donc, au final je suis contente de là où je suis aujourd'hui. J'aime mon métier même si… Je ne vais pas mentir, si j'arrête de travailler comme là... c'est plutôt mes collègues qui vont me manquer plutôt que le métier en lui-même. Parce que moi, vraiment, ce que j'aime, c'est courir. Et du coup, je suis heureuse de ma situation aujourd'hui, mais c'est pour ça que là, je veux me focusser un peu plus sur l'athlète parce que j'ai envie de vivre l'aventure à 100% le temps que je pourrais. On sait qu'une carrière d'athlète, ce n'est pas non plus 20 ans. Enfin, sur marathon, ça peut durer un peu plus, mais moi, après aussi, j'ai envie de vivre d'autres choses. Donc, je ne vais pas rester athlète jusqu'à mes 40 ans. Donc voilà, je veux vivre le truc à fond.

  • Speaker #0

    Et en plus, j'imagine qu'une fois qu'on est piquousé par l'adrénaline, c'est impossible de revenir en arrière.

  • Speaker #1

    Mais moi, surtout maintenant, depuis que j'ai découvert le marathon, parce qu'en fait, je suis quelqu'un de pas du tout stressée. Même des championnats de France, des championnats d'Europe, etc. Il y a un petit stress léger sur la ligne de départ, mais je n'avais jamais eu vraiment l'adrénaline.

  • Speaker #0

    Tu es tellement focus.

  • Speaker #1

    Oui, et puis je pense que je suis cartésienne, donc je me dis, j'ai fait l'entraînement. Mais le marathon, c'est tellement une épreuve à part.

  • Speaker #0

    Tu as entendu quelque chose qui te dépassait un peu. Oui,

  • Speaker #1

    c'est super. C'est long, donc tu te dis, si j'ai un petit coup de mou, ça peut vite devenir un long calvaire. Il y a cette histoire de mur du marathon, pour l'instant ça va, je n'ai pas encore vu ce mur. Mais du coup, c'est une préparation tellement longue, tellement d'investissement, que là il y a l'adrénaline, et puis c'est des marathons, c'est 10 000, 20 000, 40 000 coureurs, c'est un truc gigantesque, et dès que c'est fini, il y a un peu le blues du marathon en me disant... C'est déjà fini et j'ai envie de recommencer.

  • Speaker #0

    J'en ai des frissons, je ressens ce que tu veux dire.

  • Speaker #1

    Et du coup, j'ai trouvé, je pense, ma discipline. favorite et qui me fait vivre encore plus d'émotions que n'importe quelle autre discipline que j'ai pu faire en athlétisme.

  • Speaker #0

    Tu ne te cantonnes jamais à quelque chose en fait. Par exemple, là tu étais bien dans la course, tu aurais pu continuer à faire des 10 000, des choses comme ça, mais non, tu es allée chercher encore plus loin ce qui pouvait t'aider.

  • Speaker #1

    Je savais que sur les plus longues distances, je serais plus performante aussi, donc j'ai voulu tenter. Depuis 2020, je veux faire du semi-marathon et j'avais en tête le marathon, après il y a eu le Covid qui m'a stoppé alors que j'avais préparé un semi-marathon qui a eu lieu deux semaines après le confinement. Ça m'a stoppé pendant presque deux ans et après j'ai couru mon premier semi à Paris en 2022. J'ai fait un super temps, je crois que c'était 10 ou 12e performance française de l'Istar. Et je me suis dit, j'adore l'ambiance. Et je me suis dit, pourquoi pas tenter directement le marathon en fin d'année. J'avais 8 mois ou 9 mois. Je me suis dit, ça me laisse le temps quand même de digérer, de préparer sans forcer les choses. Et mon premier marathon, ça a été la révélation, je crois. J'ai adoré. l'ambiance, les émotions qu'on ressent sur le marathon.

  • Speaker #0

    Tu as trouvé direct ce que tu aimais en fait ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est clair et j'ai dit je vais recommencer.

  • Speaker #0

    Encore ?

  • Speaker #1

    Direct.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi, parce que moi je fais un tout petit peu de trail, mais vraiment à mon niveau, genre des 10, des 15, des choses comme ça. Et c'est quoi la prépa d'un marathon ? Parce que moi je ne m'y connais pas du tout. Tu vois combien de temps en avance, dans les grandes lignes, ce que tu dois faire ?

  • Speaker #1

    Ouais, alors pour le temps de préparation... En moyenne, on dit toujours que c'est 10 à 12 semaines. Sur mes deux premiers marathons, j'ai fait 8 et 9, donc c'était un peu moins que la moyenne. Mais c'est presque trois mois de préparation. Bon bien sûr j'ai déjà un bagage quand je commence la préparation marathon, mais là on se dit bon bah là on va augmenter le kilométrage, on va augmenter le nombre de sorties petit à petit. Donc si je prends vraiment ma dernière préparation pour Séville qui est la plus longue, j'ai fait 11 semaines, c'est entre 145-180 km par semaine. Sur les trois plus grosses semaines j'ai fait 180. Et c'est deux entraînements par jour.

  • Speaker #0

    C'est ce que j'ai été demandé,

  • Speaker #1

    oui. Sauf le dimanche, on va dire, après-midi, où c'est l'après-midi café-gâteau pour profiter.

  • Speaker #0

    On est un peu en mode dimanche après-midi.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Il manque le soleil et la plage. Mais oui, c'est ça, c'est deux entraînements par jour. Donc matin, ça dépend si je suis en stage matin et après-midi si je suis en stage. Sinon, c'est matin et soir quand je suis au travail. Et oui, c'est ça, c'est... En fait, c'est une longue préparation, mais moi, j'adore ce cheminement de chaque semaine, mon corps accepte davantage. Je suis de plus en plus à l'aise sur les mêmes allures. Parce que je me souviens, quand j'ai fait ma préparation pour Séville, je suis arrivée à Mont... Je suis partie six semaines à Montegordo, au Portugal, pour les conditions, parce qu'ici, c'est les gatas.

  • Speaker #0

    Ah bon ? Je ne vois pas très bien.

  • Speaker #1

    C'était bas de la neige, donc pour toi, c'est un peu compliqué. Et j'ai fait ma première séance marathon et j'ai dit, je vais devoir tenir ça pendant 42 kilomètres. Et en fait, la dernière séance... Marathon... 10-15 jours avant, j'ai fait plus long sur la même allure et j'étais bien plus à l'aise. J'adore ce cheminement-là de voir le corps qui accepte de plus en plus.

  • Speaker #0

    T'es une aventurière aussi, mais pour toi-même. C'est-à-dire que si ton corps ne veut pas faire quelque chose, j'ai l'impression que tu ne vas pas non plus forcer, mais que tu vas lui dire Eh Coco, on va quand même tenter,

  • Speaker #1

    tu es heureuse ! Maintenant, je me connais vraiment. de mieux en mieux et mon entraîneur aussi me connait très très bien ça c'est génial de pouvoir compter sur quelqu'un il me connait par coeur et il sait que selon les chronos selon ce que je vais lui dire il va me dire là t'es bien là t'es en forme, là on va faire sauter ce footing parce que t'es fatigué et du coup à chaque préparation j'ai fait plus et mon corps à chaque fois acceptait plus mais c'était très progressif et si un jour j'étais fatiguée on n'hésitait pas à... à alléger, à passer sur du vélo au lieu d'un footing, etc. Donc je l'écoute, mais après, oui, je lui en demande beaucoup. Et c'est vrai que forcément, quand tu t'entraînes deux fois par jour pendant deux, trois mois, tu as toujours des petites douleurs, des petites gênes. Mais il faut juste écouter, savoir si c'est normal ou s'il faut lever le pied. Et ça, c'est le... C'est le propre du sport de haut niveau, c'est qu'on est sur un fil et il ne faut pas basculer du côté blessure. Mais en même temps, si tu ne pousses pas ton corps un peu, tu ne seras pas compétitive.

  • Speaker #0

    Mais ce que je trouve incroyable en plus avec toi, c'est que j'ai regardé plusieurs interviews, c'est que tu n'utilises presque pas de montre, c'est que tu fais vraiment au feeling. Et je trouve ça incroyable de, par exemple, à un moment, je t'ai entendu dire, en gros, je ressens ma foulée, je sais où j'en suis dans ma foulée. Et c'est incroyable d'arriver à ce point-là de connaissance de soi.

  • Speaker #1

    Après j'ai commencé à courir à l'âge de 9 ans, je vais en avoir 26 bientôt. Donc j'ai passé on va dire plus de 15 ans de ma vie à courir. Donc à force je commence à me connaître et puis le marathon c'est que mon troisième mais c'est quand même mon troisième. Maintenant j'arrive à gérer de mieux en mieux. Mais c'est vrai que j'utilise ma montre pour avoir l'allure pour contrôler. De temps en temps je mets un peu le cardio parce que j'aime bien comparer. Maintenant d'une préparation à une autre, sur des allures, est-ce que mon cœur bat plus vite ou moins vite ? Mais c'est tout, après je ne fais pas tout ce qui est... J'en ai fait un ou deux parce qu'il y avait le stage de la fédération, juste pour voir, mais ça ne m'a pas aidé à construire mon entraînement. C'est vrai que mon entraîneur et moi, on est très au feeling. On travaille avec des allures par rapport aux records, donc allure 10 km, plus ou moins un temps de seconde, et ça marche. En plus,

  • Speaker #0

    le feeling, ça ne ment pas.

  • Speaker #1

    Oui c'est ça et si tu sens que, enfin moi je sens si je suis fatiguée ça va se sentir direct dans ma foulée, dans mon allure et je vais pas forcer pour faire ce footing, je vais faire ce footing à 4 minutes 45 au kilomètre à tout prix, si je suis fatiguée je vais faire à 5, 5, 15 sans...

  • Speaker #0

    Et à contrario est-ce que des fois ton coach il te dit euh Myline là...

  • Speaker #1

    C'est très rare parce qu'il sait que quand je lui dis que je suis fatiguée ou que je suis pas...

  • Speaker #0

    Oui, quand il te fait le feeling,

  • Speaker #1

    c'est pour de vrai. Et puis je suis pas du genre à me trouver des excuses ou à, entre guillemets, me plaindre sans raison. Donc quand je lui dis là je suis fatiguée, il sait que je suis fatiguée et qu'il faut alléger. Donc c'est très rare et c'est ce qu'il me dit, c'est que je suis une athlète assez facile à entraîner. Parce qu'il entraîne... Beaucoup d'athlètes, il est entraîneur au GRAC, donc à Avrignobois, donc il entraîne pas mal d'athlètes, pas mal de féminines aussi. Et il dit que les athlètes féminines c'est toujours un peu compliqué parfois à entraîner, et moi ça va, il n'y a aucun souci, parce que je suis autonome et que je sais ce que je veux, donc je ne vais pas me trouver d'excuses. si je vais atteindre tel niveau il faut y aller donc si je dis que je suis fatiguée ils ne discutent jamais et on change un peu l'entraînement et c'est vrai que tu es pas mal autonome parce que tu cours toute seule sans forcément de musique tu

  • Speaker #0

    peux partir deux heures en entraînement moi je trouve ça vraiment fou d'être focus de réussir à rester focus dans son truc après je pense que c'est peut-être le côté cartésien Les maths, le sport...

  • Speaker #1

    Il faut que je le fasse. Après, la musique, j'en mettais un petit peu quand j'habitais encore à Lille et que je devais aller m'entraîner avant le travail, quand je travaillais encore à temps plein. J'y allais à 7h du matin à Jeun, sous la pluie, dans le noir. Je mettais un peu de musique parce que les bruits de klaxons dès 7h du matin, c'était un peu... Ce n'est pas entraînement. Non, ça ne donne pas envie. Ça m'arrivait de mettre la musique un peu comme ça, mais... J'aime pas trop, le seul moment où je m'aide à la musique c'est quand je suis à la salle, je fais de la préparation physique parce que pareil, le bruit de la salle, les gens autour ça me... ça me détend pas quoi donc je préfère quand je suis dehors en plus en nature écouter justement ce qui se passe autour écoutez m'écouter moi et puis Je pense à tellement de choses que je me perds souvent dans mes pensées. Du coup, pour moi, ce n'est pas long, deux heures, deux heures et demie. Après, bien sûr, ça dépend du cadre. S'il pleut et qu'il fait tout gris, c'est moins cool qu'au bord de la plage au soleil. Mais oui, je sais, de toute façon, qu'il faut que je le fasse. Je ne vais pas mentir, il y a des fois où je n'ai pas envie. Je n'ai pas envie toujours de m'entraîner. quand c'est l'hiver, qu'il fait nuit, qu'il pleut, forcément, je suis comme tout le monde, je préfère rester dans le canap', mettre Netflix et sous un plaid, quoi. Mais, en fait, il y a cette rigueur qui me dit mais non, fais-le, parce que quand tu l'auras fait, tu seras... En fait, le but, c'est de partir. De toute façon, quand t'es sous la pluie, maintenant, et que t'es mouillée, tu te dis, bon, là, j'y vais. Et puis après, t'es satisfaite de l'avoir fait, t'es fière de toi. Je l'ai fait pour mon objectif, tel objectif. Alors que si j'y vais pas, sur le moment où je vais être contente, je vais me dire Et une demi-heure plus tard, je vais regretter en me disant Maintenant, t'aurais dû le faire. Et je me dis Les autres filles, pendant que tu ne vas pas, elles y vont. C'est une certaine rigueur avec les objectifs que je me fixe.

  • Speaker #0

    Il y a ça aussi dans ton sport, c'est qu'il y a la concurrence.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que tu te dis Pendant que moi, je ne fais pas ça. Est-ce que tu penses souvent aux autres filles ?

  • Speaker #1

    Non, franchement, moi je suis dans mon truc, dans mon objectif, dans mon projet. Bon forcément, mes concurrentes cette année par exemple, se qualifier au jeu, c'était inédit la densité qu'il y a eu pour aller au JO. Forcément les JO à Paris ont attiré tout le monde. Le marathon était un peu plus accessible peut-être que d'autres disciplines sur la piste. Et du coup, forcément, je m'entraînais pour battre. la troisième parce que si j'étais quatrième j'étais sûre de pas y aller donc là c'était un peu plus contre les autres c'est des concurrentes certaines c'est quand même des amis d'autres on s'entend quand on se voit mais c'est pas forcément des amis mais après moi c'est mon objectif perso et quand je m'entraîne je pense pas à me dire elle a fait telle séance ou elle a été à telle allure c'est mon truc quoi je pense que plus tu restes cendrée sur toi même plus c'est ton temps que tu vas chercher

  • Speaker #0

    Tu fais pas contre quelqu'un,

  • Speaker #1

    mais avec quelqu'un. Ouais, c'est ça. Puis je pense que c'est quand même un projet... Comment dire ? C'est pour moi que je le fais et donc je veux chercher le meilleur de moi-même. Bien sûr, moi je suis très compétitive et c'est pour ça que je fais de la compétition depuis que j'ai commencé presque, parce que j'adore me mesurer aux autres, battre les autres. Je suis très très mauvaise joueuse depuis que je suis toute petite, donc il y a de ça aussi. Mais je le fais pour être fière de moi et pour me prouver aussi à moi-même que je peux faire tel ou tel truc.

  • Speaker #0

    C'est un petit peu ça l'aventure aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. J'ai envie de voir jusqu'où je peux aller, quels défis je peux relever encore. Là, j'ai un record de France. Même s'il est battu dans quelques mois, j'aurai un record de France dans ma carrière. Ça ne me l'enlèvera pas, mais j'ai envie de plus. Je sais que je peux aller chercher plus, que je commence seulement le marathon. Et donc ça, ça m'anime vraiment en me disant... Je peux aller en chercher encore plein de choses, il y a plein de choses encore qui m'attendent. Oui c'est ça. Là forcément les JO c'est un peu le Graal, le rêve de toute athlète. Et il y a un an et demi je rêvais même pas encore JO.

  • Speaker #0

    Je te coupe mais je voulais te poser cette question. En fait quand t'as 20 ans, tu t'imaginais tout ça ?

  • Speaker #1

    Non mais même... Alors j'ai commencé le marathon il y a un an et demi seulement. Et pour moi... Avant ça, avant mon premier marathon, les JO c'était carrément inaccessible et c'était à la télé. Même si forcément en tant qu'athlète de haut niveau, tu rêves toujours de JO, tu te dis c'est quand même la compétition à faire. Mais j'y pensais sans me dire que j'allais les faire. C'est un rêve pour moi, c'était pas accessible. Et j'ai fait mon premier marathon, alors j'étais encore à 4 minutes des minima pour les JO. C'est énorme, mais en même temps, je savais que j'avais plein de points à travailler. Au moment où j'ai fait mon premier marathon, je travaillais encore à temps plein. J'avais fait une petite préparation, pas beaucoup de kilomètres. Là, je me suis commencé à me dire, pourquoi pas ? C'est pour ça aussi que je suis repartie sur un deuxième marathon en tentant directement les minimas.

  • Speaker #0

    Tu t'es sentie tellement bien sur le premier ? Oui,

  • Speaker #1

    je n'avais pas pris de risque. Je me suis dit, en prenant plus de risques avec une plus grosse prépa... c'est possible, ce n'était pas gagné du tout, mais c'était possible et ça m'a donné envie de tenter. Bon après le deuxième marathon j'ai joué à 5 secondes des minima, sous une météo horrible à Amsterdam. Mais du coup...

  • Speaker #0

    C'est fou,

  • Speaker #1

    désolé je te recours encore.

  • Speaker #0

    C'est fou de se dire que des choses se jouent à 5 secondes. Parce que moi, dans ma petite tête naïve, je me dis Oh,

  • Speaker #1

    ils auraient pu la prendre ! Les gens disent Ah, 5 secondes, ils vont la prendre ! Non, les minimas, c'est les minimas. Sinon, on prendrait tout le monde, presque. 5 secondes, 6 secondes, 7 secondes. Mais au final, forcément, je suis en train d'arriver à Amsterdam. Je sais que c'est mort, que je n'ai pas fait les minimas à quelques secondes. Parce que j'ai vu les 2h26, 50 s'afficher, je n'étais pas encore passée. Et... J'ai attendu quand même en me disant peut-être qu'il y a un décalage, mais je m'en doutais. Premier sentiment, c'est d'être hyper déçue parce que tu dis toute cette préparation pour rien. Au début, tu te dis ça. Et après, j'ai vite relativisé en me disant non, mais tu as explosé ton record de 3 minutes 30. Et tu as fait la quatrième meilleure performance française de l'histoire. Donc j'ai vite relativisé. Et en plus, maintenant, avec le recul et avec tout ce qui s'est passé après, je me dis que c'était... un vraiment à mal pour un bien et qu'il valait mieux que je les loupe que je réussisse parce que du coup je suis repartie directe sur une prépa en me disant bah je vais tenter coûte que coûte une dernière fois Et du coup, quand les filles font... Il y a quatre filles qui font les minimas à Valence, deux mois après Amsterdam. Moi, j'étais déjà en pleine préparation. Alors forcément, ça m'a mis un gros coup au moral quand je les ai vues. Je les voyais, j'ai regardé le marathon et je voyais au semi, elles étaient toutes dans les temps avec de l'avance et tout. Je me suis dit, il y en a bien une ou deux qui vont craquer et non. Donc, ça a été dur sur le coup pendant une heure. Mon copain, il ne me parlait pas parce qu'il savait qu'il ne fallait pas me parler. Et je m'étais dit, je vais m'entraîner après ce marathon. Parce qu'il est à huit ans. Donc je me suis dit je vais aller m'entraîner après sinon ça fait un peu tôt. En fait j'avais plus envie d'aller m'entraîner mais je me suis mis un peu un coup de pied aux fesses. Je suis allée m'entraîner à Basic Fit parce que bien sûr ce jour là il neigeait, il faisait 0°C. Alors qu'à Valence c'était grand soleil, météo nickel pour courir. J'étais un peu jalouse en plus de la météo qu'elles avaient eu par rapport à moi. Et du coup je suis allée m'entraîner à Basic Fit. Je suis allée plus vite que ce qu'il fallait. Et en fait je me suis défoulée, mon entraîneur m'a dit Ah oui là c'est… Méline énervée quoi, parce que je vais jamais plus vite que les allures, sauf si je suis très très à l'aise et que je sais que ça n'aura aucun impact.

  • Speaker #0

    Mais ça t'a un peu picousée du coup ?

  • Speaker #1

    Ouais, déjà je me suis défoulée, je me suis dit si elles le font en fait je peux le faire. En courant je me répétais ça et j'étais déjà dans cette préparation-là. Ça faisait déjà quelques semaines que j'étais en préparation marathon et je me suis dit je vais partir en stage et je vais m'entraîner encore plus. Alors je suis partie après les fêtes de Noël, après Noël et Nouvel An parce que je voulais quand même rester avec ma famille pour Noël et être avec mes amis pour Nouvel An.

  • Speaker #0

    de la force aussi.

  • Speaker #1

    Ouais je me suis dit je suis prête à plein de choses mais ça non c'est mal limite donc je suis parti le 3 janvier et je me suis dit bah je pars à Montegordo qui a une heure de sévi, une heure et demie de sévi et je reste là bas jusqu'au marathon.

  • Speaker #0

    En plus niveau température comme ça il n'y a pas de trop de chocs.

  • Speaker #1

    Ouais c'est ça c'était j'étais enfin j'y suis allée le vendredi en une heure et demie j'étais là bas à l'hôtel aucune fatigue forcément je comprends c'est pas moi qui ai conduit mais du coup je me suis dit bah Là c'est le bon plan. J'ai hésité à aller au Kenya au début mais c'était un peu trop l'inconnu pour moi. Je ne savais pas comment mon corps allait réagir, les conditions sanitaires.

  • Speaker #0

    Ça t'aurait peut-être sorti un peu trop de ta bulle.

  • Speaker #1

    Ouais et puis j'aurais dû couper un peu ma préparation pour m'acclimater à l'altitude. Alors que là je partais au niveau de la mer donc il n'y avait pas de changement. Je partais le matin, j'arrivais en début d'après-midi et puis après c'était parti pour plus de six semaines. Donc je me suis fait confiance et j'avoue que ça a été quelques semaines. un peu où je me suis torturé l'esprit en me disant je vais où je fais quoi etc parce que moi j'aime bien quand c'est carré et décidé et là ça traînait trop et du coup avec mon entraîneur je disais ça je te jure que ça me fatigue de réfléchir à ça et donc je me suis décidée et je suis partie seule six semaines là bas bon j'ai il y avait d'autres français il y a eu des stages pendant que j'étais là bas des stages fédé de marche de piste donc j'ai j'ai pu quand même côtoyer quelques athlètes mais j'étais dans mon truc dans mon petit Airbnb et je faisais mon truc et tes parents ils disent quoi de toi enfant ?

  • Speaker #0

    de cette rigueur ?

  • Speaker #1

    je serais curieuse de savoir si t'as toujours été comme ça tu vois alors j'ai toujours été comme je disais très mauvaise joueuse mais encore il y a quelques semaines j'ai retrouvé une vidéo de moi ouh Alors ma grand-mère elle faisait exprès de perdre contre moi pour que tout se passe bien et la vidéo on est en train de jouer au... Comment ça s'appelle ? Au quai, les trucs en plastique pour enfants. Oui. Et je lance super bien ma boule, donc je suis super contente. Et là, ma grand-mère, elle lance, mais sans vouloir, elle me dégomme, enfin, elle dégomme ma balle. Et je me mets à pleurer, c'est la fin du monde. Je balance ma dernière balle comme ça, n'importe comment, et je pars. Ah oui ? Je rigolais toute seule parce que maintenant, bien sûr, je gère beaucoup mieux mes émotions quand même. Je ne me mets pas à pleurer comme ça si on bat un jeu de société, mais ça me... ça m'embête toujours de perdre un jeu mais du coup c'est de mettre ta force en même temps oui c'est ça je pense que j'ai jamais aimé perdre donc je me donne les moyens de gagner entre guillemets ou d'être devant et donc ça ça fait partie je pense aussi de mon caractère et après j'ai toujours été très bonne élève à faire mes devoirs, à toujours m'avancer la vielle ? Ouais c'est ça mes parents ils ont jamais eu à me demander de faire mes devoirs etc Ils se sont un peu plus arraché les cheveux avec mon frère d'ailleurs qui lui est beaucoup plus à la cool au dernier moment, tout ira bien. C'était ton petit frère ? Oui, de 3 ans. Et du coup, ça leur a fait bizarre parce que moi tout roulait mais après mon frère c'était un peu le contraire, bien que ce soit un bon élève et tout. Et du coup je pense que c'était dans mon caractère. Après de toute façon dans mes études quand j'ai commencé au lycée, bon ça allait encore. mais après post-bac je devais gérer les études et le sport de haut niveau que je voulais continuer je trouve que ça a ce côté similaire avec le sport t'es obligée d'être carrée c'est ce qui me plaît c'est que telle règle donne tel résultat et il n'y a pas de à peu près c'est bon ou c'est faux et c'est pour ça que j'aimais bien et que j'aimais pas par exemple la philo parce que je trouvais ça trop subjectif la notation alors là je sais pas c'est un sujet vraiment que j'avais dû travailler ou qui m'inspirait ça remonte maintenant merci Mais ouais j'ai eu 19, c'est ma fierté. Je suis allée voir direct mon prof de philo parce que je crois que je devais avoir 11 de moyenne. J'étais dans la moyenne en philo, j'étais pas mauvaise élève mais j'étais pas dans les meilleures. Du coup j'ai eu 19. Mais ouais non je préférais largement les maths ou la physique, même la SVT. Déjà j'aimais un petit peu moins mais j'aime bien les trucs carrés, exacts.

  • Speaker #0

    où il n'y a pas de juste milieu ça forge aussi le mental que t'as je pense

  • Speaker #1

    de pouvoir aller courir deux heures toute seule.

  • Speaker #0

    En fait, tu te dis, si je ne vais pas courir toute seule, ou si je ne vais pas courir, tu vois tout de suite les conséquences, un peu comme en maths. Tu vois tout de suite que le résultat ne va pas être bon.

  • Speaker #1

    Tu me dis, il faut que je fasse ça pour avoir tel résultat. Après, l'entraînement, ce n'est pas mathématique non plus. Il faut savoir s'adapter. Tu peux faire un super entraînement et te louper à la course. Tu sais déjà que si tu n'en fais pas... Oui, mais normalement, en faisant ça, plus ça, plus ça, plus ça, ça devrait donner un bon résultat. Et du coup, c'est vrai que je pense qu'il y a ce côté très cartésien qui m'aide aussi à l'entraînement. Et après, le fait de m'entraîner toute seule, ça n'a jamais été un problème parce que c'est le cas depuis que j'ai passé mon bac, que je suis partie à Reims. Et en fait, j'aime bien être toute seule. Par exemple, quand j'ai passé six semaines... toute seule au Portugal, forcément, moi je suis quand même très famille, mon copain, ça faisait long un peu, il est venu la dernière semaine, d'ailleurs ça m'a un peu sortie de ma bulle, et puis la dernière semaine tu t'entraînes un peu moins, donc des fois tu trouves le temps long, là j'étais pas tout seule, mais ça m'a pas posé problème de vivre six semaines seule. J'ai mon petit train quotidien, j'ai mes habitudes.

  • Speaker #0

    Et tu sais où tu vas aussi. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Je me lève le matin en me disant, bon, là, il reste trois semaines. Mais ce n'est pas un problème. Je sais qu'il y a des gens qui détestent être seule. Moi, ça va. Je ne m'ennuie pas. De toute façon, je trouve toujours quelque chose.

  • Speaker #0

    De toute façon, j'ai l'impression que peu importe la situation, tu vas te dire, qu'est-ce que j'en fais ?

  • Speaker #1

    Oui, et d'être toute seule, ça m'a permis aussi un peu de... de me recentrer sur moi en me disant qu'est-ce que je veux faire plus tard, à quoi j'aspire. Et puis même apprendre à être seule avec soi-même, tu te connais mieux. Après, tu sais ce que tu aimes, ce que tu n'aimes pas, etc.

  • Speaker #0

    Même pour le sport, je pense que c'est important parce que du coup, les sensations de ton corps, un truc bête, mais quand tu as faim, de quoi tu as faim ?

  • Speaker #1

    Oui, et quand tu es tout seul, je pense que... Tu t'écoutes encore plus. Pendant l'entraînement, tu n'es pas en train de discuter avec les copains. Donc, tu écoutes vraiment les sensations. Puis, je m'entraînais quand même presque 20 heures semaine. Donc, j'ai le temps de réfléchir pendant que je cours, etc. Oui,

  • Speaker #0

    comme tu dis, quand tu cours deux heures, c'est un peu une méditation.

  • Speaker #1

    Oui, moi, quand je rentre, souvent, on dit toujours que... quand on parcourt avec des problèmes et on rentre avec des solutions tu sais que j'ai découvert ça dans une de tes interviews et j'ai trouvé la phrase tellement géniale et c'est vrai que on est jamais même si on parcourt avec des soucis je trouve que ça de courir seul ça t'aide déjà à prendre du recul, à réfléchir et souvent ça te tu rentres avec pas forcément des solutions mais en disant bon bah Je vais faire telle chose, etc.

  • Speaker #0

    Plus de lucidité, de clairvoyance sur une situation.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est ce que tu ne rentres jamais... Plus mal que t'es partie. Normalement, ça te fait du bien. De toute façon, il y a tout ce qui est hormones qui font que tu te sens bien. Mais ouais, moi, j'aime... Souvent, on me dit, mais tu t'ennuies pas ? Je dis, bah non, moi, ça me fait du bien. Et puis... De toute façon, j'ai un objectif, donc je le fais, c'est tout.

  • Speaker #0

    Et quelles figures t'ont inspiré ? Même si c'est pas dans le sport, tu vois. Mais est-ce qu'il y a des figures qui t'inspirent ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, j'ai jamais eu trop de... comment dire, de modèles ou autres. Là, je sais que depuis quelques années, j'aime bien... Je ne suis pas fan, mais j'admire beaucoup Sophie Duart, celle qui avait le record de France du Marathon avant moi. Parce que je trouve qu'elle a fait une carrière de ouf. Mais tout en restant toujours très abordable, très discret, très gentil. D'ailleurs, elle m'envoie des messages quand je vais courir, etc. Et je me dis, en fait, je m'identifie un peu à elle en me disant, mais c'était une personne tout à fait normale. Juste, elle avait des objectifs et elle s'entraînait pour les atteindre. Donc, je me dis, en fait, je peux le faire moi aussi. On n'a pas besoin d'avoir une vie de moine. Parce que certains athlètes de haut niveau, des fois, tu sais, qui sont tout le temps en stage, qui n'ont pas forcément de compagnons, de copains, de copines. qui sont hyper focus atlées et c'est du coup je m'identifie pas trop mais elle elle avait un mari là elle a eu un enfant etc donc ouais je m'identifie un peu à elle après je suis pas quelqu'un qui va avoir des modèles ou une personne qui veut à qui ressembler ou... C'est quand même bien centré sur toi dans le bon sens du terme ouais c'est ma c'est mon truc c'est mon aventure c'est ton aventure voilà c'est ça c'est trop bien de l'avoir capté dès le début quand même Chacun son chemin. En fait, j'ai aussi été déçue des fois de m'identifier à des athlètes et après de voir qu'ils ont été suspendus pour dopage ou des trucs comme ça. En fait, les gens, on ne les connaît pas quand on les regarde à la télé. Donc maintenant, je ne m'identifie pas trop à d'autres athlètes. Sur Christelle, ce n'est pas pareil. Là, sa carrière est finie, etc. Et j'ai total confiance.

  • Speaker #0

    en elle et en son intégrité donc voilà mais ouais non je fais mon truc et chacun fait son chemin quoi c'est ça qui ressort de toi je trouve c'est que tes focus ok pour ce que font les autres mais toi peu importe tu vas rester dans ton truc ton quotidien tout en allant toujours de plus en plus loin, goûter à l'aventure et je pense dans tous les domaines oui oui c'est vrai que ça soit pour ton métier et pour la la course, même dans le domaine corporel, voir jusqu'où ton corps peut aller.

  • Speaker #1

    Et quand j'étais petite quand même, d'ailleurs ça me fait penser à ça, c'est que j'étais timide. Par exemple, truc tout bête, mais quand j'étais au collège, il fallait que ma mère appelle le coiffeur pour prendre rendez-vous pour moi, parce que j'avais peur d'appeler et je détestais appeler les gens. Maintenant à force, c'est bon, j'ai plus de soucis, mais il y a encore quelques années, j'aime pas appeler les gens, j'avais du mal. à aller demander quelque chose à un inconnu etc et en fait je pense que le sport comme ça de haut niveau m'a aidé parce que je me suis dit mais en fait ce que tu fais là les performances, les aventures que tu vis bah t'es capable de tout en fait et du coup maintenant j'ai plus peur d'aller vers les gens, d'appeler les gens etc et ça c'est plutôt le sport qui m'a aidé dans ce sens là, c'était pas mon caractère de base d'être, de toute façon je suis pas extra Berthie ? Oui, c'est ça. Et je suis quand même très casanière. On pourrait croire que non, mais quand je pars six semaines en stage, mon chez-moi me manque. Mes petites habitudes chez moi me manquent. Je suis très casanière, mais j'aime l'aventure. Donc, c'est un peu...

  • Speaker #0

    Après, on peut aimer l'aventure, mais l'aventure solo aussi. Et puis... C'est aussi l'aventure d'une vie, j'ai l'impression que tu prends les choses quand elles viennent Tu vois là t'es en mode préparation Europe, JO, et peut-être que seulement après tu verras comment aller plus loin, mais t'es tellement focus, c'est vraiment le mot qui me revient.

  • Speaker #1

    Je sais qu'après, je continuerai peut-être jusqu'au JO de Los Angeles parce que j'aurai à peine 30 ans. Je me dis que je ne peux pas m'arrêter au JO de Paris. Il faut que je continue. Il y a encore trop de choses à vivre, d'aventures. Mais je sais qu'après... Je suis pas sûre d'avoir envie de continuer encore parce que j'ai envie de voyager, j'ai envie de... Parce que là, en fait, le sport de haut niveau, c'est ma vie. Ça prend beaucoup Mais il faut que je... Enfin, ça me demande beaucoup d'investissement et je peux pas faire beaucoup d'autres choses à côté. Je peux pas me dire, bah non, là, je pars en voyage, en train... Enfin, ouais, faire... Tranquille. Ouais, faire de la rando avec ma tante et tout. Enfin, non, je peux pas. Ou même partir à la plage. Enfin, non, il faut que je m'entraîne. Il y a très peu de périodes dans l'année où je ne cours pas.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, tout est calculé en attendant un peu plus de l'Est.

  • Speaker #1

    Ça me plaît en fait, mais je me dis, je pense qu'après je voudrais vivre d'autres choses. Je voudrais voyager, peut-être avoir des enfants. Pour l'instant, ce n'est pas le projet immédiat, mais je n'ai pas envie en tout cas de, jusqu'à 40-45 ans, avoir que l'athlète. Pour l'instant, c'est mon kiff, mais je pense que je serais frustrée si je ne faisais que ça toute ma vie. donc ouais pour l'instant je vis le truc et je me dis qu'il ya plein de choses encore carrément là j'ai encore j'ai que 25 ans donc sur marathon c'est limite avant à 25 ans faisait encore pas du marathon oui les années donc mais c'est ça qui est cool dans ces disciplines c'est que tu as ta retraite c'est pas 28 tu peux quand même et moi c'est ça ouais bah je laille il ya une femme alors mon premier marathon je me suis une femme de 40 ou 42 ans qui a fait 2h22 sur mon premier marathon et je me suis dit ah ouais bon bah j'ai le temps ça va j'avais 23 ou 24 à l'époque et je me suis dit bon bah là j'ai le temps peut-être pas que j'irai jusqu'à 42 ans mais en tout cas j'ai le temps et là Aux Etats-Unis, il y a une femme qui... Donc aux Etats-Unis, ça fonctionne pas tout à fait comme nous, la qualification, c'est une course, et il faut être dans les trois premiers pour être... C'est une Ouais, c'est cette course-là. Au final, c'est pas plus mal, faut pas tomber malade au mauvais moment, mais tout le monde est sur le même pied d'égalité au même moment, sur les mêmes conditions climatiques.

  • Speaker #0

    C'est pas plus mal dans le sens où, ben, toi là, t'attends encore... C'est en mai que tu sauras vraiment si c'est OK pour les JO.

  • Speaker #1

    Bah... On va dire que c'est 99% ok, mais c'est officiel la semaine prochaine. D'accord. Bon, maintenant, il n'y a plus de filles qui peuvent courir, etc. Donc, on va dire que c'est presque bon, mais je ne peux pas encore trop l'annoncer. Oui. Mais du coup, aux États-Unis, c'est une course. Et il y a une femme qui venait d'avoir un enfant. Je crois que ça faisait six mois qu'elle avait accouché. Bon elle a pas fait dans les trois mais je crois qu'elle fait 6ème et elle fait 2h26. Ok ! C'est 6 mois je crois après avoir accouché. 6 mois pas fait. Mais waouh !

  • Speaker #0

    Ouais ouais.

  • Speaker #1

    Alors moi j'essayais pas trop si j'avais envie d'avoir un enfant puis de reprendre ma carrière. Je pense que ça va être plus excitant au moment où… Mais en tout cas je me dis ouais la vie, on peut faire plein de choses tout seul.

  • Speaker #0

    Mais c'est pour ça aussi que j'aime bien découvrir des personnes comme toi, parce que je trouve qu'en ce moment avec les réseaux sociaux, c'est facile de parler des mélodrames, des grossesses qui se passent mal, de plein de choses comme ça. Mais il y a aussi l'inverse de choses fabuleuses, d'aventures fabuleuses où oui, elle vient d'accoucher et pourtant elle fait un temps incroyable marathon. C'est aussi possible.

  • Speaker #1

    Maintenant, c'est vrai que moi, je ne regarde plus trop les infos sur les réseaux. Je ne suis pas trop de trucs d'infos parce qu'on a l'impression que... que des mauvaises nouvelles la guerre le réchauffement climatique moi déjà ça me ça me déprime alors que j'aime bien la niaque qu'on a c'est ça c'est vrai tout ce qui est environnement ça me touche encore plus et du coup j'aime bien toutes ces belles histoires c'est dire qu'en fait il faut vivre à 100% et et profiter des bons moments, créer surtout ces bons moments-là, et ne pas se laisser enfermer par toute cette noirceur-là. Et c'est vrai que les informations, maintenant, c'est que ça. Je ne regarde plus trop.

  • Speaker #0

    Tu as bien raison.

  • Speaker #1

    Je m'informe quand même un petit peu, mais j'avoue que je ne suis pas tout le temps au fait de ce qui se passe dans le monde, parce que ça me déprime.

  • Speaker #0

    Mais surtout, on peut aussi relater tout ce qui se passe bien.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai, mais on met souvent le doigt sur ce qui ne va pas. Surtout en France aussi, je crois qu'on aime bien se plaindre, aller et voir toujours le mauvais côté. C'est très français d'ailleurs de critiquer, je pense. Là au JO, les gens ne font que critiquer. Oui, ça va nous coûter de l'argent, mais c'est une opportunité aussi de mettre le sport au premier plan, de donner envie aux jeunes de faire du sport. Parce que moi maintenant, je suis retournée dans mon ancien lycée il n'y a pas longtemps. Je suis allée dans la section athlète, donc là forcément il y a des sportifs, mais les élèves ne font plus de sport. Je suis intervenue... dans un lycée pro, un peu plus tendu. Mais j'avais du mal. Ils étaient avec moi, les élèves. Ils étaient quand même grands en terminale. Oui, oui. Et il y en a plein qui n'avaient pas du tout envie de faire du sport avec moi. Limite, quand je suis en primaire, c'est trop bien parce que les petits sont tous motivés. Par exemple, je suis allée dans la classe de mon coach. Et là ils étaient tous à fond, ils voulaient tous me battre. Là je me dis mais là c'est maintenant qu'il faut faire quelque chose de leur donner envie. Parce qu'en fait au lycée c'est déjà limite trop tard.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai que je le sens un petit peu aussi ce côté bon bah tant pis on va pas se battre.

  • Speaker #1

    Puis maintenant le sport c'est... Ouais c'est en fait... C'est mis au second plan. C'est... Ah bah, t'es fort en sport, mais est-ce que t'es bon à l'école ? Et si t'es pas bon à l'école, bah c'est pas bien d'être bon. Oui, oui, oui. Alors que c'est les deux, d'accord, il faut bien travailler à l'école. Mais si le sport, c'est ce qui nous anime, bah pourquoi pas...

  • Speaker #0

    Et puis je trouve que c'est ce que tu disais tout à l'heure, le sport peut amener de très belles choses et de très belles manières de penser dans la vie.

  • Speaker #1

    Moi, ça m'a fait vivre des trucs que j'aurais jamais vécu. Là, je repense à... semaine ou mois déjà je suis arrivée chez Decathlon donc c'est une super boîte j'ai rejoint, donc maintenant je suis sponsorisée par Hiprun, j'ai rejoint la team athlète Decathlon, donc là c'est vraiment tous les sports plein d'athlètes qui veulent ou qui sont déjà qualifiés au JO, qui sont déjà champions olympiques pour certains, donc j'ai rencontré des gens que j'aurais jamais rencontrés les échanges doivent être Ouais c'est ça et puis t'apprends encore plus que souvent t'es enfermée dans ton sport, tu rencontres que des athlètes, que des gens qui font presque les mêmes disciplines que toi. Là t'as un recul, il y a une fille que j'ai rencontrée qui fait du tir et on parlait de préparation mentale, elle c'est pas du tout pareil que moi, c'est pas forcément aussi physique, forcément il y a de la préparation physique mais c'est beaucoup mental, gérer ses émotions, pas bouger pour tirer. Et du coup ça, ça m'a encore appris davantage. Maintenant, ça me permet d'intervenir dans plein d'endroits, de parler devant plein de gens. Il n'y a pas longtemps, j'étais à Paris pour le lancement de la nouvelle identité de Décathlon. Alors, dans la salle, il n'y avait que 200 personnes, mais en visio, il y avait tous les collaborateurs de Décathlon, des milliers et des milliers de personnes dans le monde. Et j'ai dû parler en anglais. Ça me sort de ma zone de confort. C'est ce que j'allais dire. Mais ça me servira pour toute ma vie. Je l'ai fait, je suis capable de tout.

  • Speaker #0

    Oui, mais oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est vrai que le sport, au final, ça permet de... d'apprendre plein de choses, de développer plein de compétences, d'avoir plein de valeurs, et de viser des trucs que tu n'aurais pas forcément vécu. Donc je pense que le sport n'est pas assez mis en avant et c'est dommage. Mais même moi, quand j'étais au lycée, c'était déjà le cas. Au collège, on avait deux heures de sport. Non, deux fois deux heures. Maintenant, je crois que c'est réduit encore. 2 fois 2 heures qui sautaient des fois ouais maintenant je crois que c'est 2 heures il y a même plus 2 fois 2 heures et je trouve ça trop dommage parce que mais ça t'apporte en fait je trouve que quand tu fais du sport le physique passe au dernier plan ouais c'est le dépassement de soi le mental ouais c'est dur mais j'y vais et du coup dans la vie c'est pareil tu te dis mais non j'y vais c'est dur c'est normal le... Par exemple, les élèves, maintenant, il faut qu'ils aient tout le temps des bonnes notes. Et quand ce n'est pas le cas, ils se plaignent ou ils négocient. Moi, j'ai une collègue de mon âge qui donne des cours à la fac. C'est tout le temps en train de négocier maintenant, alors que moi, je n'aurais jamais osé aller négocier ma note. Après, quand c'est plus jeune, c'est les parents qui vont négocier. Et je me dis, mais non, mais ils travaillent. Oui,

  • Speaker #0

    des fois, il n'y a pas non plus de chance ou de secret.

  • Speaker #1

    Non, c'est ça.

  • Speaker #0

    Tu travailles, tu obtiens un résultat.

  • Speaker #1

    Là, j'ai couru avec une fille ce week-end. Elle est... Elle doit avoir un peu moins de 40 ans. Et elle est prof d'anglais dans un collège ou lycée en zone rep plus. Et elle m'expliquait qu'elle avait fait repasser des preuves à une fille qui avait triché. Maintenant avec chat GPT et tout. Et sa mère est venue la voir en disant mais c'est pas normal C'est un peu le monde à l'envers. C'est un peu comme le dopage dans l'athlète. Si tu te fais prendre, c'est normal d'être plus.

  • Speaker #0

    Moi, si j'avais triché, mes parents, ils en auraient au contraire rajouté. Rajouter, ouais. En disant non mais alignez-la

  • Speaker #1

    Mettez-lui zéro.

  • Speaker #0

    Mettez-lui la peine.

  • Speaker #1

    Mais non, il y a un changement maintenant. Moi je me sens dans ma classe, on voulait tous avoir des bonnes notes et être...

  • Speaker #0

    Mais travailler pour ça.

  • Speaker #1

    Il y avait toujours quelques mauvais élèves, mais pas méchants en plus, c'est juste que bon, ils n'aimaient vraiment pas l'école.

  • Speaker #0

    Maintenant,

  • Speaker #1

    c'est pour ça aussi que je ne suis pas devenue prof. Ça m'a un peu dégoûtée quand j'ai fait un stage de découverte dans mon lycée, là où j'avais été. Je me suis dit, mais il y avait un changement là, les élèves, maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, il y a eu un petit changement. J'ai des amis profs et je crois qu'il y a eu un petit changement.

  • Speaker #1

    Et du coup, ouais, c'est...

  • Speaker #0

    Et est-ce que pour toi, la vie, si je devais résumer, c'est oser créer l'aventure ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est à nous de forcer le destin et de tenter des choses. Si tu restes, j'aurais pu arrêter le sport de haut niveau, faire mes études classiques, être dans ma petite appart. Mais je pense que je me serais ennuyée, il m'aurait manqué quelque chose. En plus, il faut que je me dépense moi. Mais là, je suis carrément... plus épanouie comme ça et j'ai envie d'aventure donc je pense que En fait, je vois plein de gens qui sont dans la rue ou même autour de moi qui sont tristes, qui dépriment tout le temps, qui ne voient jamais les choses du bon côté. Mais qui ne font pas grand-chose pour les gens. Oui, j'ai envie de leur dire, mais ça, ce n'est pas grave. Pour moi, ce qui est le plus important, c'est la santé, les proches, etc. À côté, ce n'est pas grave. Moi, si je me loupe dans une course, forcément, vu l'investissement, je vais être déçue. Mais je vais vite relativiser en me disant que ce n'est pas grave. Et du coup, j'aime bien voir les choses du bon côté, avoir des bons moments.

  • Speaker #0

    Et créer tes propres opportunités.

  • Speaker #1

    Mes propres souvenirs, mes propres expériences. Et des fois, j'ai envie de secouer les gens qui font la tête en leur disant Mais ça va, la vie est belle, tente des choses. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Des fois, les gens restent enfermés dans leur... dans leur coin en déprimant entre guillemets, il y a de plus en plus de gens qui ont des dépressions, même chez les jeunes j'ai vu que c'était et j'ai envie de leur dire mais oui ok le climat mondial et même en France est propice à être démotivé etc mais il faut y aller et puis si on s'entoure des bonnes personnes des bonnes activités mais ça je pense qu'il faut oser pour trouver ce qui nous plaît. Ouais ouais il faut tester moi j'ai testé d'autres sports J'ai fait deux ans de tennis. Avant l'athlète, je n'avais pas trop testé de sport, mais j'avais fait des trucs qui ne me plaisaient pas trop. Donc déjà il faut trouver ce qui nous plaît et puis après quand ça nous plaît il faut pas avoir peur d'y aller quoi.

  • Speaker #0

    Oui et puis tu peux pas trouver sans rien faire parce que des fois j'ai l'impression qu'il y en a qui disent ah je ferais ça, ça me ferait peut-être bien.

  • Speaker #1

    Ouais c'est comme rencontrer quelqu'un, si tu sors pas de chez toi tu rencontreras jamais.

  • Speaker #0

    Bah oui oui oui.

  • Speaker #1

    Mais non c'est oser tester des choses et puis si ça nous plaît pas on passe à autre chose mais... En plus... Non tu trouveras jamais ce qui t'anime.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on peut leur dire aux gens c'est qu'une fois qu'on commence à tester... on ne peut plus s'arrêter.

  • Speaker #1

    Ouais, on a envie de découverte.

  • Speaker #0

    Il y a la curiosité qui flambe en nous.

  • Speaker #1

    Ouais, non, c'est clair. Et moi, par exemple, j'ai commencé à cuisiner, mais depuis que je suis toute jeune, ma mère cuisine beaucoup et j'adorais les dés. Et après, je m'y suis mis encore plus et ça me plaît. Du coup, j'ai envie de tester tout le temps des recettes. Ça peut être n'importe quoi. Moi, je n'ai pas que le sport. Sorcerer, c'est ma passion, c'est ma vie, mais il y a autre chose.

  • Speaker #0

    Et il y a du coup la cuisine. Peut-être les voyages plus tard.

  • Speaker #1

    Oui, j'aimerais bien voyager plus. Je voyage pour l'athlétisme, mais souvent, tu ne fais pas de tourisme. Et voilà. Il faut tenter des choses dans la vie. Et surtout, je pense voir la vie du bon côté. Il y aura toujours des trucs qui se passeront mal. Ou forcément des épreuves à surmonter. Mais ça vaut le coup quand même.

  • Speaker #0

    J'adore. Merci beaucoup, Méline, pour cet échange. J'aurais pu continuer encore plus mais ça fait déjà une heure qu'on est là.

  • Speaker #1

    Ah oui ça passe vite. Ça passe super vite. Et je crois qu'il faut ouvrir le café.

  • Speaker #0

    Ah, il y a des gens devant !

  • Speaker #1

    On va les laisser rentrer.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup à toi, merci à Jules à la vidéo, merci à Anne-Céline de nous avoir ouvert le café Oma une heure avant quand même.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à son mari d'être allé chercher tout ce qui est viennoiserie. Et puis, merci surtout pour ces good vibes, cette phrase de fin qui nous a adoré.

  • Speaker #1

    Ça vaut le C'était pas prévu,

  • Speaker #0

    mais ça finit bien. Mais oui, j'ai l'impression qu'avec toi, ça finira toujours bien. Donc, merci pour ça.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    et puis Eric et Céline de chez Jeff de Bruges à Charleville-Mézières également ces deux sponsors nous ont permis de nous déplacer à Lille et de rencontrer des super belles personnes pleines de good vibes merci bien sûr à Méline Rollin que vous pouvez retrouver sur ses réseaux sociaux pour suivre de plus près son parcours inspirant et bien impressionnant on vous met les réseaux sociaux de tout ce monde là pour pouvoir retrouver tout le monde, échanger, profiter, déguster les chocolats bien sûr prenez bien soin de vous et à très bientôt pour de nouvelles aventures ciao ciao

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