- Speaker #0
J'ai juste en introduction une question, question facile. C'est quoi une drag queen ou un drag queen ?
- Speaker #1
Je crois que c'est un artiste avant tout. Et c'est des artistes dont la discipline est de créer de la joie en utilisant tous les articles possibles, que ce soit les paillettes, que ce soit les lumières, que ce soit la musique. C'est du divertissement pur. On est des entertainers.
- Speaker #0
Ok, à l'anglaise.
- Speaker #1
Ouais, parce qu'il n'y a pas vraiment d'équivalent en français, je sais pas, des vrais entertainers. On est là pour distraire les gens.
- Speaker #0
J'aime bien avec ce petit côté anglais. Eh bien allez, on démarre Caridas, allez, c'est parti.
- Speaker #1
Tu as fait le choix de plonger tes oreilles dans un univers plein d'histoires. Caridas.
- Speaker #0
Bonjour Yann.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Comment ça va ?
- Speaker #1
Ça va bien, très très bien en ce moment. Plein de projets passionnants parce que plein d'enjeux. Mais ça va très très bien. Très motivé, j'ai mes phases, mais là c'est une bonne phase.
- Speaker #0
C'est une bonne phase, donc c'est bien parti. On va démarrer le concept de Caridas avec du coup le concept, tu vas avoir des cartes devant toi, avec des personnages dessus, tu vas devoir choisir, lire la question qui est derrière et y répondre.
- Speaker #1
Ça marche.
- Speaker #0
Et on va démarrer avec la première carte. Celle-ci par contre, t'as pas le choix, c'est le roi jaune. Le voici pour commencer.
- Speaker #1
Je te lis la question ? Ouais,
- Speaker #0
et tu y réponds.
- Speaker #1
Présente-toi, vas-y, amuse-toi, profite. Si je devais me présenter, je dirais que je suis artiste, que je suis passionné, très polyvalent. Je m'appelle Yann, j'ai fait des études en design à la base, qui amène du coup toute cette notion de fonction dans mon travail artistique. J'aime bien que tout soit à sa place. je suis quelqu'un de de rigolo dans les bons moments et de mélancolique à d'autres. Et c'est ce mix-là et tous ces contrastes qui font un peu qui je suis.
- Speaker #0
Et tu parles de design. Et là, tu es arrivé tout à l'heure en me disant, je suis en mode week-end.
- Speaker #1
Oui, oui, oui.
- Speaker #0
Mais en fait, tu es quand même en mode classe quand même.
- Speaker #1
C'est gentil, mais c'est pas classé. C'est des contracts et je connais le pouvoir du drag. C'est ça le pouvoir du drag. C'est comment on se présente. C'est Roupol qui dit. On est tous nés nus et tout ce qu'on met sur nous, c'est du drag. C'est une façon de contrôler la perception que les gens ont de nous. Donc le drag dans l'entertainment, il sert justement à divertir. Mais tout ce qu'on porte envoie un message et c'est le pouvoir du drag. Donc même dans la musique, même si je ne fais plus vraiment de drag en ce moment. J'en fais quand même un petit peu, puisque toute cette image très parisienne, très française, je la crée avec les vêtements.
- Speaker #0
On va en parler, parce que tu as gardé quand même ton nom de drague pour le côté musique. Mais avant, on va commencer avec la carte du roi bleu ou du roi rouge. On va sur lequel ?
- Speaker #1
Bleu, ce qui fait beau aujourd'hui.
- Speaker #0
Oui, il fait bruit chaud.
- Speaker #1
Arrêtes-tu à prendre de la hauteur ? Pas toujours, mais oui, je crois. Est-ce qu'on parle un peu de... philosophiquement.
- Speaker #0
Ouais, on peut. Et je voulais aussi, c'était un petit clin d'œil au fait que tu es quelqu'un qui est grand.
- Speaker #1
Oui, oui, oui, je fais 1m27. Donc ça, oui, je l'apprends tous les jours, mais quand je lis cette question, je pense surtout à réussir à s'élever dans des moments où on a envie d'aller un peu en bas. En bas ? Et oui, je crois que c'est important de savoir prendre de la hauteur parfois, oui. Et de go the highway, comme ils disent en anglais. Aller sur la... Le chemin d'en haut.
- Speaker #0
Et si je devais te demander de te définir, tu te définirais comment ?
- Speaker #1
En combien d'adjectifs ?
- Speaker #0
Le nombre que tu veux, tiens.
- Speaker #1
Je dirais passionné, nébuleux et endurant.
- Speaker #0
Endurant ? Pour le côté sport ?
- Speaker #1
Pour le côté niaque. Pour le côté dans le sport, mais pour cette détermination que j'ai toujours eue depuis très jeune et qui m'a permis de faire des trucs sympas.
- Speaker #0
Et tu as l'air d'avoir un petit côté quand même timide, réservé, à première vue.
- Speaker #1
Je crois que c'est plutôt la base, c'est que je suis timide et réservé, je suis plutôt un introverti, mais j'ai choisi un métier parce que ça me plaît aussi de ne pas l'être tout le temps. mais qui m'impose d'être vraiment out there. Donc c'est des histoires de batterie, c'est-à-dire que je vais être plutôt extraverti pendant deux heures et puis après il m'en faut douze pour m'en remettre.
- Speaker #0
Mais comment on arrive à faire ce métier quand on est un peu réservé ?
- Speaker #1
C'est tout le challenge, c'est que du coup tu te pousses dans tes retranchements et tu te dépasses. Et c'est ça, je pense que... qu'on vient chercher parfois. Chaque fois que je m'apprête à monter sur scène, surtout là avec la musique, où c'est quand même très révélateur, où je me mets beaucoup à nu, chaque fois je crois que je ne vais pas y arriver. Et puis quand on y arrive, c'est quand même chouette.
- Speaker #0
Et au final, tu y arrives. Oui,
- Speaker #1
tout ça.
- Speaker #0
Tu montes encore beaucoup sur scène ?
- Speaker #1
Oui, et puis là de plus en plus, et d'une manière différente, parce qu'avant c'était en drague, donc c'était beaucoup dans des nightclubs, c'était autour de la fête. Voilà, c'était pas très sérieux, parce qu'on picolait. Au pire, si tu arrêtes ton lip-sync, les gens sont indulgents. Personne n'attend de toi que tu changes le monde ce soir-là. Là, la musique, on n'attend pas que je change le monde, mais c'est une mise à nu totale parce que c'est beaucoup plus vulnérable. Je n'ai pas le drag pour me cacher. Je parle de sujets très lourds, très personnels. Du coup, c'est encore plus impressionnant. Mais la récompense, c'est que c'est encore plus gratifiant quand ça réussit.
- Speaker #0
Et si on revenait dans le passé ? Il est comment ton enfant intérieur ?
- Speaker #1
Il est un peu perturbé. Ah bon ?
- Speaker #0
Il l'est toujours ?
- Speaker #1
Oui, oui, oui. J'ai eu un parcours un peu compliqué. Je suis parti à 14 ans de chez moi. Avant ça, une enfance compliquée parce qu'un divorce tragique. J'étais placé en famille d'accueil et tout. Donc ouais, le petit, on prend soin de lui aujourd'hui, mais ça reste un peu perturbé.
- Speaker #0
C'est toujours compliqué. Et qu'est-ce qu'il dirait Yann adulte à Yann enfant ?
- Speaker #1
Que ça vaut le coup quand même, qu'il faut s'accrocher et qu'il y a des journées plus belles que d'autres. Pour celle-ci, ça vaut le coup de s'accrocher un peu.
- Speaker #0
Et la grande dame, il dirait quoi au Yann enfant ?
- Speaker #1
Qu'il était mignon et qu'il peut continuer à être gentil sans avoir peur que ça lui porte...
- Speaker #0
Au niveau de ta personnalité, la grande dame et Yann, c'est la même chose ? Ou c'est vraiment une transformation, comme on pourrait le dire, au niveau du drague ?
- Speaker #1
Il y avait quand même avec le drag une forme de performativité qui amenait à jouer un rôle. C'était toujours ancré dans qui je suis. Mais oui, la grande dame, c'est un peu l'anti-vulnérabilité, justement. En drag, c'était la mannequin de deux mètres de haut, blonde, qui fait peur à tout le monde. Donc oui, il y avait une forme de pouvoir qui venait avec ça, qui était intéressante. Aujourd'hui, je suis... plus intéressé à aller vers quelque chose d'authentique et d'un peu plus fidèle à qui je suis.
- Speaker #0
Et toi, du coup, ce serait qui, ce serait qui, toi, exactement ?
- Speaker #1
Bah ouais, du coup... Ce serait pareil ? Yann, on a gardé le nom La Grande Dame, c'était un vrai débat. Parce qu'on s'est dit qu'en fait ça fonctionnait, que toute cette image très parisienne, très française, un peu chic, qu'on pouvait la garder, qu'il y avait des groupes comme La Femme, que ça pouvait devenir un nom de groupe, presque. Moi, je... Ouais. Tu veux que je me décrive,
- Speaker #0
c'est ça ? Non, tu l'as déjà fait un petit peu, mais... Et du coup, comment t'as géré cette notoriété, tout d'un coup, qui est arrivée ? Entre Drag Race, Drag Race UK, Comment t'as géré tout ça ?
- Speaker #1
Ça a été très progressif parce que il y a des filles pour qui vraiment elles bossaient dans des brunchs où c'était la galère et du coup Drag Race, enfin je pense à Lolita, Banana, beaucoup genre vraiment avant Drag Race, on bossait ensemble, elle faisait son brunch elle avait vraiment le quotidien d'une drag locale et puis elle a fait Drag Race et maintenant à Lost elle est devenue Hostelé donc il y a eu vraiment un avant-après Pour des profils comme celui de Lolita, moi, c'était un peu graduel parce qu'avant même Drag Race, j'avais bossé un peu dans la mode avec Jean-Paul Gaultier et tout ça. Donc, je ne sais pas, il n'y a pas eu de veillée de lendemain. Et je ne gère pas trop mal tout ça, je crois. Vraiment, j'ai les mêmes amis. Oui, il n'y a rien de plus.
- Speaker #0
Il n'y a rien de plus.
- Speaker #1
Je n'ai vraiment pas l'impression que grand-chose ait changé à part mon rythme de vie qui est un peu plus agréable maintenant.
- Speaker #0
je peux prendre le taxi quand il pleut donc c'est chouette et depuis quelques temps Yann il a pris le dessus sur la grande dame avec l'arrivée de la musique oui oui dans les faits pas dans le nom mais surtout à ce niveau là c'est
- Speaker #1
quoi une part de liberté oui je crois et se reconnecter avec une forme d'authenticité j'adore ce que j'ai créé avec le drag mais J'ai fait deux saisons de drag race. Quand t'es drag, c'est un peu le Graal. J'ai eu la chance de pouvoir le faire deux fois. Artistiquement, je sais plus trop ce que ça raconte. Mon personnage est devenu un peu consensuel aussi, parce que commercial, parce que je suis la drag mannequin. J'ai bossé avec des grandes marques. Tout l'aspect punk qui m'intéressait dans le drag, un peu subversif, un petit peu interdit, pas bien, je l'ai un peu effacé. Un produit un peu commercial et artistiquement. J'ai toujours créé, j'ai toujours peint, j'ai toujours sculpté. C'est quand même une grosse partie de ce qui m'attire là-dedans. Et je commence un peu à m'ennuyer. La musique répond à tellement de problèmes du quotidien pour moi. Ça me fait tellement du bien que c'était un peu l'évidence.
- Speaker #0
On va en parler de la musique juste après. Mais avant, il y a une question un petit peu philosophique, mais qui est en lien aussi avec ta musique. Que veut dire l'amour pour toi ? Est-ce que t'en parles dans ta musique ?
- Speaker #1
Ouais, beaucoup, un peu trop. Qu'est-ce que ça veut dire l'amour ? Je crois que c'est quand même le bonus ultime dans la vie. Je vois ça comme un bonus, parce que ça se mérite, et en même temps ça nous tombe dessus des fois sans qu'on ait rien fait. Donc c'est un petit peu vaporeux comme ça. Je crois qu'il faut savoir justement reconnaître quand c'est de l'amour et quand c'en est pas. Il y a beaucoup de choses qui ont l'air d'être de l'amour dans ce monde. qui n'en sont pas forcément. Donc, quand on en trouve du vrai, je pense qu'il faut en prendre soin. Donc, c'est des amitiés, aujourd'hui, pour moi, l'amour. Je crois que l'amour que je porte à mes amis est super important. Je le valide de plus en plus. Ouais, l'amour, c'est du temps. Ma mère disait ça. L'amour, c'est du temps. C'est du temps qu'on consacre à des gens. Et de l'énergie.
- Speaker #0
Et surtout ça. On va passer à la reine jaune. qui vient de s'installer juste là pour clôturer cette première partie.
- Speaker #1
Mais finalement, qui es-tu ?
- Speaker #0
On a beaucoup parlé de toi.
- Speaker #1
Ouais, ben qui suis-je ? Moi je suis Yann et je suis un parmi beaucoup d'autres mais je crois que j'ai des choses à dire, donc je suis un peu moi, je suis moi. C'est vrai que c'est difficile à dire. Comment les invités répondent à ce genre de questions ?
- Speaker #0
Ils répondent un peu comme toi.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça.
- Speaker #0
C'est un mini débrief de ce qu'ils ont dit juste avant. C'est un peu ça.
- Speaker #1
Je suis un garçon qui vit à Paris.
- Speaker #0
Et toi, par rapport aux autres invités, toi, t'as deux personnalités quand même.
- Speaker #1
Ouais,
- Speaker #0
ouais. T'as la personnalité drague et la personne basse. Toi ?
- Speaker #1
Ouais. Après, elle est un peu creuse, la personnalité drague. Elle est très superficielle. C'est assez facile de la décrire. Mais après, derrière, c'est moi. Ça reviendrait un petit peu à parler de moi.
- Speaker #0
À parler de toi.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
On va passer à l'arène bleue et à l'arène rouge. Là, on parle musique.
- Speaker #1
Ouais, je vais aller avec la rouge, parce que j'ai fait bleu avant. Je trouve ça agressif comme couleur, le rouge. Ah. Un bouche-à-bouche, ça t'apporte quelle émotion ? On parle de mon son ou on parle d'un vrai bouche-à-bouche ?
- Speaker #0
On peut parler des deux. Commençons par le vrai bouche-à-bouche, alors.
- Speaker #1
Bon, c'est sympa, c'est toujours agréable. C'est quand même un témoin d'une forme d'affection qui est un peu rare. Entendre moi s'écrire sur la bouche, c'est qu'on l'aime vraiment bien. Et bouche à bouche, le son que j'ai écrit, qui fonctionne très bien d'ailleurs, c'était un peu la surprise de l'album. Il y a huit titres et je ne savais pas trop lesquels aller prendre. Parfois, Orange a bien pris parce que j'ai bien fait la com. Mais les deux frontrunners, c'est bouche à bouche, c'est ce que tu penses à moi. Et bouche à bouche, justement, c'est une chanson qui parlait de l'intensité de... de ce qu'on ressent quand on s'en rend justement de ta bouche à bouche avec quelqu'un. Donc ça parle d'une soirée en l'occurrence au Rex, soirée folle, très dansante, et très charnelle, très sensuelle, et c'est un peu le seul titre de l'album qui est un peu positif, parce que c'est à la suite de cette soirée, Les baisers amers, qui est le titre qui suit, parle de la même soirée, et les baisers amers parle du moment où je me rends compte que... La personne avec qui je suis se drogue en cachette. Donc tout part en live avec les baisers à merde. Bouche à bouche, ouvre l'album. Parce que c'est encore le dernier petit moment positif dans cette relation.
- Speaker #0
Et l'album, il est construit comme ça, du coup ?
- Speaker #1
Totalement chronologique, oui. Chronologique. J'ai fait le line-up, enfin la soundtrack.
- Speaker #0
Et tu parlais de ce que tu penses à moi, du coup. Et tu finis sur un nom assez agressif, assez violent.
- Speaker #1
Bah oui, j'aime beaucoup l'ironie et j'aime bien jouer avec les mots et m'amuser. Et ça paraissait évident de terminer là-dessus parce que c'était tout l'enjeu. Et ce que tu penses à moi, ça parle vraiment des ruminations qui sont quelque chose de vraiment horrible quand on est dans des relations toxiques comme ça ou quand le cerveau n'arrive pas à faire sens de ce qui se passe. Il tourne en boucle, en boucle, en boucle, en boucle sur ce qui a pu se passer, pourquoi ça s'est passé comme ça, pourquoi... Tu remets tout en question et ça dure des mois et des mois. Vraiment, les raminations, j'en pouvais plus. Et ce que tu penses à moi, c'est vraiment ce côté obsessionnel avec la bande, la phrase de ce que tu penses à moi, on en a fait presque un instrument. Je voulais vraiment qu'il y ait ce côté très répétitif. Et oui, le plot twist, c'est ce que tu penses à moi. Non, en plus, je me torture tout seul. Pendant que toi, t'as sûrement passé à autre chose depuis longtemps.
- Speaker #0
Et comment on gère une relation toxique, du coup ?
- Speaker #1
On la gère pas.
- Speaker #0
La dernière fois que j'ai posé cette question à un invité, il m'a répondu la même chose.
- Speaker #1
C'est le problème. La qu'elle devient toxique, c'est qu'on n'arrive pas à la gérer. Et il faut repartir, quoi. Je crois pas qu'il y ait beaucoup d'autres solutions. On ne peut pas changer une personne, en tout cas. On peut se changer soi-même dans des limites très courtes, très étroites. Donc, si on évalue que c'est vraiment, vraiment toxique, en vrai, on ne va pas perdre son temps.
- Speaker #0
Et toi, tu l'as géré comme ça ?
- Speaker #1
Non, non, non. Maintenant, je pense que j'espère. J'espère comment ça aura servi à ça. Je le chercherai mieux aujourd'hui. Mais non, j'ai perdu des mois, des mois de ma vie. Et ça, il n'y a personne pour vous le rendre.
- Speaker #0
Et c'est comme ça que l'album est venu ?
- Speaker #1
Oui. C'était vraiment quelque chose de thérapeutique. Et c'était pendant ces mois-là de déprime, border, dépression, où écrire m'aidait beaucoup. Faire exister toute cette peine et tous ces mots sur le papier, c'était une façon de les faire exister en dehors de moi. C'était devant moi, donc je n'étais pas complètement fou. Et oui. C'était très thérapeutique.
- Speaker #0
Et pourquoi avoir gardé le nom de la grande dame, du coup, pour cet album ?
- Speaker #1
Ouais, on s'est dit, je pense que je vais garder ce pseudo toute ma carrière, parce que c'est étroitement lié déjà à ma famille, parce que je m'appelle la grande dame Andrague à la base, parce que ma mère et ma sœur avaient une société d'import-export dans les vins et spiritueux, qui est un milieu très macho, très masculin. Elles sont toutes les deux très très grandes, et elles se faisaient appeler les deux grandes nanas, par rapport à tous les beaufs qui les entouraient. Elles ont eu mal, elles se sont fait appeler les Grandes Dames, elles ont appelé leur business les Grandes Dames. Et c'est comme ça que j'ai choisi la Grande Dame en référence à elle. Et toute cette marque que j'ai élaborée en travaillant avec des équipes dans la mode, avec Jetmus, avec Gauthier, avec Mucliens, je trouve que ça fonctionne toujours. On ne change pas une équipe qui fait match nul. Ça reste parisien-français, ça s'exporte bien.
- Speaker #0
Ça reste toi.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça.
- Speaker #0
Et si tu devais retenir une chanson de ton album, ce serait laquelle ?
- Speaker #1
L'avantage de Parfum Orange, c'est qu'elle résume un petit peu tout l'album. Tout est un peu dit dans Parfum Orange. Après, il y en a une qui est aussi dans l'ADN de l'album, c'est Les Baisers Amers, celle dont je te parlais juste après, bouche à bouche. La numéro 2 ? Ouais. C'est vraiment un récit... Quand je dis que l'exercice, c'est de se mettre à nu et de faire preuve de vulnérabilité, je crois que c'est dans ce titre-là que j'ai atteint ça au maximum.
- Speaker #0
Où c'est vraiment arrivé. Et pourquoi l'album, il s'appelle Parfum Orange ?
- Speaker #1
Parce que la personne avec qui j'étais et dont tout l'album traite avait un flagon de couleur orange. Et du coup, j'en parle dans le titre Parfum Orange et de Tony.
- Speaker #0
Ça vient vraiment de là. Il y a toute cette histoire autour de cette relation, du coup.
- Speaker #1
Ouais, ouais, ouais. J'ai 30 titres dans la boîte, sur mon ordi. Mais pour ce premier EP, je voulais un peu exorciser, que ce soit... le plus vite possible du passé. Donc ça m'aurait saoulé qu'il y ait une chanson sur cette personne dans tous mes albums dans les 20 prochaines années. Parce que je les ai gardées et que je les sors au compte-gouttes. J'ai préféré tout sortir d'un coup. Exerciser un petit peu.
- Speaker #0
Tout mettre d'un coup.
- Speaker #1
Ça c'était pas mal.
- Speaker #0
Il y a une suite qui va arriver à cet album ou pour l'instant ?
- Speaker #1
Je suis déjà en studio pour la suite. Ce qui est chouette. On essaye justement d'affiner l'ADA et apprendre un petit peu les leçons de Parfum Orange.
- Speaker #0
Et j'ai lu à plusieurs endroits que c'était un EP cathartique. Qu'est-ce que c'est ? Je ne suis pas allé chercher avant sur Internet, je me suis dit je vais te poser la question.
- Speaker #1
Cathartique, ce n'est pas un mot que j'utilise beaucoup, mais on pourrait qualifier l'album de cathartique. C'est vrai qu'il est ancré dans ma psyché.
- Speaker #0
Ouais. Ça voudrait dire ça.
- Speaker #1
Je pense, ouais. Et puis... Il m'a permis de me faire du bien.
- Speaker #0
On va passer à l'as, tiens.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Tu partirais sur lequel ? Le bleu ou le rouge ?
- Speaker #1
Le bleu. Parce que pareil, je trouve ça un peu plus positif. Ouais,
- Speaker #0
positif, plus sympa.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a un film qui pourrait fusionner avec ta musique à plein ?
- Speaker #0
Tu joues beaucoup avec le cinéma, même dans tes clips.
- Speaker #1
Oui, c'était un vrai plaisir de faire ce premier clip et d'avoir l'ADA dessus. On a un peu convoqué tout ce qui se passait dans mon histoire. Et on est allé à Nice, qui est la ville dont je viens. Toutes les plages sur lesquelles on a tourné, c'est des plages un peu sentimentales. Soit je suis allé avec mes premiers mecs. C'était génial de retourner à ça. C'est vrai que j'adore les références un peu cinématographiques. Et même dans le contenu, tu sais, aujourd'hui, le nerf de la guerre, c'est le contenu sur les réseaux sociaux, et ça m'embête trop de poser un iPhone et de... Mais j'aime bien l'idée que même la musique soit très cinématographique et très imagère, quoi. Donc on met beaucoup, même avec le garçon avec qui je travaille sur la musique, Axel, on met beaucoup de sound effects, des... Comme maintenant.
- Speaker #0
Oui, voilà. Il y a un petit peu de son.
- Speaker #1
D'ambiance, quoi. On aime bien faire ça, oui.
- Speaker #0
Et du coup, ce serait quel film qui pourrait aller avec ta musique, si tu devais en retenir un ?
- Speaker #1
Il y a un film que j'adore, un peu rien à voir, mais c'est Persepolis. C'est un film d'animation. Et j'ai toujours trouvé ça très beau aussi, la manière dont on pouvait mettre de l'ambiance avec le son. Et dans les films d'animation, c'est très présent.
- Speaker #0
Ce côté un peu noir et blanc aussi.
- Speaker #1
Ouais, ouais, ouais.
- Speaker #0
Le Perche des polices, c'est un petit peu... Ouais, il y a un peu quand même... Il y a de la couleur.
- Speaker #1
Très jeune et ça m'avait vraiment marqué, quoi.
- Speaker #0
Très, très jeune. T'es pas âgé.
- Speaker #1
Ouais, ouais, ouais. Mais j'avais vu ça. C'est un film qui peut être un peu dur, malgré ses airs de dessin animé. Ouais. Donc j'ai vu ça un peu tôt.
- Speaker #0
Ouais. Et si Latien en parlait un petit peu de scène, quelle serait pour toi la différence entre la scène musicale et la scène drague ?
- Speaker #1
Elle est énorme. C'est deux mondes... Deux mondes qui se croisent à peine. L'économie de la musique est tellement ramifiée. Il y a vraiment 14 000 métiers derrière la musique, alors que le drag, c'est vrai que c'est un petit peu expérimental encore. Il y a quelques métiers qui se détachent, donc on commence à avoir des managers, tout ça, mais c'est deux industries totalement différentes.
- Speaker #0
Le drag s'est libéré depuis quelques années, on pourrait dire.
- Speaker #1
Oui, c'est libéré, mais ça reste quand même une industrie un peu underground. dans le milieu du showbiz je pense qu'on a encore du travail avant que ce soit vraiment estimé et reconnu et c'est un microcosme encore tandis que la musique justement c'est une institution déjà tellement installée et c'est dur de casser certaines frontières et ça fait quoi de montrer sa musique sur scène,
- Speaker #0
de faire entendre même sa musique sur scène
- Speaker #1
c'est tout nouveau vraiment ça n'a rien à voir la scène de mon point de vue la scène drag et la scène musicale c'est deux délires différents et c'est pour ça que c'est excitant je redécouvre un petit peu quelque chose que je pensais connaître et du coup il réagit comment le public quand tu fais tes
- Speaker #0
musiques à toi du coup ?
- Speaker #1
c'était super on a fait un super showcase à la Villette avec le 190 qui est une association mais du coup il y avait 600 personnes qui sont venues et j'entends des gens qui chantent T'es t'es paroles, c'était hyper émouvant. J'avais les earpiece, évidemment, mais à un moment, ils ont chanté assez fort pour que j'entende. J'ai eu une petite réalisation.
- Speaker #0
Et même les réactions sur les réseaux sociaux par rapport à ta musique, comment tu le prends ?
- Speaker #1
Bien, il y a eu une phase où j'ai perdu un peu beaucoup de monde. Ah bon ? Qui étaient là pour le drague et qui ont été un peu déçus. Je pense que c'était surtout des mecs qui pensaient que j'étais une meuf. Ils se sont dit que personne n'arrivait de me voir avec une moustache. donc j'ai pris un peu peur au début je me suis dit mince les gens ne suivent pas et comprennent pas et en fait la balance s'est rééquilibrée parce qu'il y a des nouvelles personnes qui viennent pour les bonnes raisons et je pense qu'il y a un potentiel énorme avec la musique et que ça peut m'amener à des endroits dans lesquels le drag me limitait honnêtement sans être opportuniste c'est juste que vraiment ça colle avec ce que j'ai envie de faire mais qu'en plus euh Je crois que je peux aller toucher plus de monde pour faire passer des messages plus fins et plus importants.
- Speaker #0
Est-ce que pour toi, le drague te prend encore trop de place par rapport à ce que tu voudrais ?
- Speaker #1
Non, parce que là, c'est vrai que j'ai vraiment mis un frein énorme. Donc, je pars en... petite tournée en Australie au mois d'octobre. Je suis bien content parce qu'à vrai dire, c'est le drag qui a payé la musique. Je suis en indépendant. C'est ma tournée américaine qui a payé le clip de Parfum Orange, tous les mix masterings, c'est toutes mes dates. Donc hyper reconnaissant d'avoir eu ça. Et s'il y a des gens qui veulent me voir et qui sont prêts à... beaucoup pour me voir en drague,
- Speaker #0
j'ai géré j'ai quand même un public que je veux pas décevoir mais j'ai aussi envie de les éduquer à quelque chose d'autre et je pense leur plaire tout autant parce qu'on le voit rien qu'aujourd'hui quand on échange entre ta musique mais du coup on fait beaucoup de liens avec le drag parce que ça reste ton j'accepte
- Speaker #1
que ça va être comme ça pendant un moment après oui, peut-être dans 5 ans si on part et que tout ça va vite me saouler mais pour l'instant c'est légitime J'opère le virage tout juste.
- Speaker #0
Surtout que tu as fait un virage bien électro, on va dire.
- Speaker #1
Oui, oui.
- Speaker #0
Comparément à ce que tu avais pu faire avant, sur les musiques type un peu plus drag.
- Speaker #1
Oui, parce que j'ai fait Dada, qui était un rap un petit peu satirique, par une drag pour les drags, sur les drags. C'était rigolo. Mais non, là, on est un peu plus premier degré, oui.
- Speaker #0
Parce qu'on le voit beaucoup avec d'autres drags, où c'est beaucoup des musiques vraiment type drag.
- Speaker #1
Oui, je suis la meilleure.
- Speaker #0
C'est un peu ça.
- Speaker #1
Juste nul. Oui. I'm that bitch, I'm that bitch.
- Speaker #0
Voilà, bien résumé.
- Speaker #1
I've been there, done that. Mais bon, oui, j'ai fait ça il y a quelques années, quoi,
- Speaker #0
maintenant. Aujourd'hui, une musique plus travaillée, plus...
- Speaker #1
Ouais, après, sans jugement de valeur, tout a une fonction, quoi, mais...
- Speaker #0
Mais plus travaillée dans le sens où ça...
- Speaker #1
Plus personnel.
- Speaker #0
Voilà, plus personnel derrière. T'as voulu dire des choses.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Et entre, pas forcément du drag, ni forcément de la musique, mais plus de personnalité, de toi, et du monde d'aujourd'hui. Je voulais qu'on rentre un petit peu dans ce sujet-là quand même. Il te fait pas trop peur, le monde d'aujourd'hui ?
- Speaker #1
Ouais, il me fait peur.
- Speaker #0
En rapport avec le côté queer et tout ça ?
- Speaker #1
J'ai fait la cover de Tétu il y a pas longtemps, et dans l'interview, j'ai été très très pessimiste. Et j'ai relu en me disant « Waouh, c'était vraiment pas une bonne journée » . Mais non, j'ai très peur. Il me fait peur, j'ai l'impression que le monde se referme sur lui-même. Là où on a pensé que les réseaux sociaux allaient être un moyen de justement s'ouvrir au monde. En fait, on se rend compte que chacun a son petit microcosme dans sa tablette et qu'on est tous en train de se refermer les uns sur les autres. Quand je vois ce qui se passe aux Etats-Unis, c'est terrifiant. Quand je vois ce qui se passe au Moyen-Orient, c'est terrifiant. Quand je vois ce qui se passe à Taïwan, Chine, c'est terrifiant. Donc ça fait peur. Et en tant que personne queer, ça fait super peur de voir ce qui se passe au Royaume-Uni pour les personnes trans, ce qui se passe aux Etats-Unis pour les personnes trans. Donc tous les progrès qu'on a eu le sentiment de faire sont payés de paléables hyper facilement. Donc je me dis que le combat va être long et du coup j'ai un peu envie de changer ma tactique. J'ai été visiblement queer et j'ai fait ce travail de gros. J'ai l'impression avec Drag Race où je ne pouvais pas faire plus ostentatoire. Là j'ai aujourd'hui le sentiment qu'il va falloir être un peu plus tactique. Et j'ai envie de toucher plus de monde. Je crois que le drag, c'était un super outil que j'ai utilisé en séduisant pour convaincre. Là, je crois qu'il va falloir convaincre avec l'art, avec le matériel, avec le produit, et c'est la musique, pour séduire. Je pense qu'il faut... J'ai envie de faire venir les gens à moi grâce à mes créations. s'ils sont assez cool et intelligents pour rester, j'aurai peut-être l'occasion d'éduquer les masses.
- Speaker #0
Et dans tes textes, tu veux faire passer ces messages ?
- Speaker #1
Oui, parce que c'est apparent que je parle de mecs dans tous mes textes, mais pareil, j'en fais pas non plus un multi-politique.
- Speaker #0
Non, mais t'en parles en toute normalité, en fait.
- Speaker #1
C'est ça, je pense que...
- Speaker #0
Si on ne sait pas, tu le dis normalement.
- Speaker #1
Exactement. Et je pouvais pas faire plus queer, par exemple, avec le clip de Parfum Orange. On était en drag queen, avec une musique qui parle vite, visiblement d'un mec, de justement être avec une fille dans le clip. C'était... Je trouvais qu'il y avait rien de plus queer. Et je pense que c'est comme ça. J'ai envie de faire dans la dentelle maintenant.
- Speaker #0
Et t'as pensé à ça quand t'as fait le clip de Parfum Orange ?
- Speaker #1
Totalement, totalement, oui. Oui, c'est moi qui ai demandé à Coco de faire partie de tout ça, parce que... Déjà, elle est incroyable, mais donner de la visibilité à des femmes racisées en France, on ne le fera jamais assez. Donc je trouvais ça chouette de faire ça et on ne pouvait pas faire plus queer. Mais l'air de rien, ce qui était super drôle. J'aime bien quand même jouer avec les illusions.
- Speaker #0
Indéa, assez recherché là-dessus et avec de l'humour quand même, comme tu le fais depuis toujours.
- Speaker #1
Ouais, de l'humour un peu moins, du coup. C'est ça qui est cool. Le monde se cachait beaucoup avec l'humour. Caché,
- Speaker #0
du coup, on va dire. C'est plus satirique, on va dire, non ?
- Speaker #1
Oui, j'aime bien. en tout cas j'aime bien Faire les choses de manière un petit peu...
- Speaker #0
sneaky enfin on va dire ça effectivement et avec ton expérience quel message ferais-tu passer à un jeune queer aujourd'hui ?
- Speaker #1
je crois que c'est la grande désillusion je fais partie de cette génération où j'avais 12 ans quand le match pour tous s'est passé il y avait quand même ce sentiment là dans les médias et dans les films et dans la culture que les choses avançaient dans le bon sens et qu'on avançait vers un monde plus ouvert, progressiste. Et là, pour la première fois, j'ai 25 ans, j'ai l'impression que tout se referme. Et je me demande ce que ça va... Il y avait une forme d'insouciance avec ma génération qui était quand même géniale. Là, les jeunes qui ont 12, 13 ans aujourd'hui qui sont queers, ça doit faire peur. J'avais l'impression que le monde entier, que la loi, les républiques étaient avec nous. Donc je leur dirais courage, je leur dirais qu'on l'a fait avant eux de se battre, et très bien, que c'est possible, mais que ça va être le combat de leur vie, que ça va être le combat de nos vies, et que ça a été le combat de nos aïeux. Mais il faut quand même se dire qu'on a fait pas mal de boulot pour eux, mais qu'il va falloir vraiment continuer à se battre.
- Speaker #0
Un beau message. J'avoue, c'est bien quand même à entendre, peut-être en tant que jeune.
- Speaker #1
Ils auront sûrement à répéter ça à leurs petits-enfants, c'est ça qui est un peu triste. Mais bon, tant qu'on est là pour se battre, ça vaut le coup.
- Speaker #0
Et si, avant de terminer, quel est ton lien avec les réseaux sociaux ? Pas forcément par rapport à tout ce qu'on vient de parler à l'instant, ton lien en tant que toi.
- Speaker #1
Ça a été quand même un bon outil. Je crois que... j'ai décidé à un moment donné, c'était en plein Covid, de jouer le jeu. Parce que c'est vraiment pas quelque chose qui m'attire, c'est pas quelque chose que je consomme, même les réseaux sociaux, mais j'ai compris quand même que c'était un gros outil aujourd'hui. Donc pendant le Covid, avec le drag, je me suis dit, allez, on va faire ça sérieusement, j'avais pas grand chose d'autre à foutre. J'avais pas eu les écoles de design que je voulais, donc j'ai testé, et ça m'a ouvert pas mal de portes, c'est vrai, je pense. Et je dois sûrement ma participation à Drag Race à ça parce que j'étais la plus suivie en France. Et je vois l'impact que ça a dans la musique aujourd'hui. C'est-à-dire que là, je rencontre des labels, je rencontre plein de gens qui sont là depuis des décennies. Tout le monde me dit, même des gens de 50 balais qui me disent « Non, il va falloir que tu fasses des TikToks. » Donc c'est un peu décourageant, mais j'accepte ma sentence et je vais m'y mettre.
- Speaker #0
Ah, il va y avoir des TikToks.
- Speaker #1
ouais je me suis mis là déjà mais ça marche bien en plus c'est rigolo parce que j'aime pas faire des choses cheap donc je mets quand même le budget, j'ai mes danseurs on fait des choses bien j'ai mon caméraman on filme en 4K quoi on voit des belles images ouais je fais pas ça sur l'iPhone quoi mais c'est j'essaie de voir le positif c'est à dire qu'avant il fallait faire des vidéoclips qui coûtaient 20 000 euros au minimum Là, je me dis que peut-être qu'avec TikTok, justement, il y a moyen de faire des vidéos qui coûtent une fraction de ça et qui ramènent le même public. On va voir. On va jouer le jeu, en tout cas.
- Speaker #0
Il va falloir suivre tout ça. On va suivre tout ça et on va terminer du coup avec l'As jaune.
- Speaker #1
Oui, c'est beau, c'est solaire.
- Speaker #0
C'est jaune, c'est bien.
- Speaker #1
On a de la chance, il fait beau en plus aujourd'hui à Paris. Peux-tu faire un bilan de toi du passé et que dirais-tu toi du futur ben au mois du passé good job honnêtement je suis assez je suis assez quand j'y peux j'y pense pas souvent mais que si j'y pense je suis assez reconnaissant de du travail qui a été fait. Je veux dire, je suis parti de Nice, sorti de famille d'accueil, j'avais rien, quoi. J'ai dû bosser en télémarketing à 18 ans pour payer mon premier mois de loyer parce que j'étais tout seul. Ça n'a pas été facile, facile. Donc, kudos to you, poti. Reconnaissant, vraiment, gratitude, quoi, d'avoir trimé et d'avoir... cru en moi quand il n'y avait pas beaucoup de raisons d'y croire donc je dirais merci et pour le futur je dirais good luck aussi et profite bien parce qu'il y a plein de choses belles qui se passent et je suis sûr qu'il y a plein de choses très belles qui arrivent aussi il fait plein de musique Ouais, c'est la grand-mère de John Rivers qui a dit à John Rivers avant de mourir, je te souhaite de toujours avoir envie. Ce qui pourrait sonner comme une malédiction, c'est horrible d'avoir envie, d'être dans une forme d'insatisfaction totale et constante. Mais en fait, ce n'est plus belle chose d'avoir envie d'un meilleur, de quelque chose de plus beau pour la suite. C'est quand même un peu au centre de l'existence. Et donc elle lui a dit, je te souhaite de toujours avoir un peu envie. Et donc, je me souhaite de toujours avoir un rose.
- Speaker #0
Comme le disait Johnny, on pourrait dire.
- Speaker #1
Oui, il disait ça.
- Speaker #0
L'envie d'avoir envie, oui. Oui, voilà.
- Speaker #1
Oui. Non.
- Speaker #0
Eh bien, merci beaucoup, Yann.
- Speaker #1
Merci beaucoup. Merci pour votre temps.
- Speaker #0
La grande dame, merci.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
Merci pour ton temps aussi. Merci. C'était un plaisir d'en apprendre plus sur toi.
- Speaker #1
Merci. Bon week-end.
- Speaker #2
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