Speaker #0Est-ce que tu connais la phrase "Soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris" . Cette phrase nous vient d'un grand écrivain du 19e siècle, Oscar Wilde. Alors pour la petite histoire, Oscar Wilde c'est un écrivain, poète et dramaturge du 19e siècle, qui est né le 16 octobre 1854 à Dublin en Irlande, et qui est décédé à Paris le 30 novembre 1900. Sa courte vie de 46 ans, pas très grande on va se le dire, est un véritable trésor d'inspiration. Cet épisode n'est pas un épisode d'histoire, et il ne va résumer que très brièvement la vie de Wilde. Si vous ne la connaissez pas, je vous invite quand même à aller vous renseigner sur le personnage, car il a véritablement une vie fascinante. Donc né à l'époque victorienne, Oscar Wilde a une vie extrêmement riche et intense. Il est né le 16 octobre 1854 à Dublin et reste un excellent étudiant toute sa vie. Il intègre d'ailleurs le Magdalen College à l'université d'Oxford, où il va se construire un véritable personnage de dandy. A l'époque victorienne, les dandys sont des hommes élégants, raffinés de la société de l'Angleterre du 18e-19e siècle, qui sont souvent caractérisés par leur amour pour l'esprit, pour les tournures de phrases, pour les introspections philosophiques, mais aussi pour leur impertinence en société. Après ses études, il arrive à intégrer les hautes sphères de la société anglaise et se fait remarquer par justement ses jeux d'esprit, ses réflexions, mais aussi son amour pour l'esthétisme. Tout annonçait pour lui le succès et la gloire, mais il va rencontrer un personnage qui fera tout basculer. En 1891, il rencontre un autre poète anglais, et 9e marquis de Queensberry. Alfred Douglas. C'est un véritable coup de foudre, il vit une véritable passion, c'est son grand amour, son grand amant. Mais malheureusement pour Wilde, la société anglaise du 19e siècle ne considère pas l'homosexualité d'un bon oeil, et il fut enfermé pour grave immoralité à la prison de Reading en 1895. Je vous conseille vraiment d'aller vous renseigner sur l'événement qui s'est passé en prison, comment ça a changé son personnage, les lettres qu'il a écrites à son amant, les lettres qu'il a écrites sur les conditions de vie. dans les prisons à l'époque, c'est fascinant. Voir l'évolution du personnage d'Oscar Wilde entre le moment où il sort de l'université d'Oxford, qu'il rentre dans les hautes sphères de la société, et le moment où il sort de la prison de Reading, c'est vraiment très émouvant. Il sort de la prison deux ans après, et il ne sera plus jamais le même. Il va quitter la Grande-Bretagne pour se réfugier en France, et rongé par les remords de ce qu'il considérait être une véritable dépravation, il mourra dans la misère, dans une chambre d'hôtel à Paris, le 30 novembre. 1900. La citation d'Oscar Wilde, Soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris est véritablement puissante. Lui qui ne s'est jamais conformé aux attentes de la société, qui a toujours usé de son génie pour créer à sa guise, pour être ce qu'il voulait être et aimer qui il voulait aimer. Mais c'est quoi être soi ? Quand on va demander à Internet être soi, il nous répond que c'est, là je vous donne la citation d'Internet, avoir forgé une personnalité à laquelle nous devons rester fidèles si nous désirons demeurer authentiques Franchement, ça veut tout et rien dire. Forger une personnalité, pour qui, comment, par rapport à qui, par rapport à quoi ? Est-ce que si on a une personnalité similaire à quelqu'un d'autre, on est cette personne ? On est plus soi ? Ou du moins on est moins soi ? Et un peu plus l'autre ? Bon là on est parti sur une dissertation de 4 heures en philosophie ! Mais être authentique c'est quoi ? C'est suivre sa propre voie et ne pas se laisser influencer par les autres. Moi j'y crois pas une seconde. Je pense qu'il n'y a pas un monde où on n'est pas influencé par les autres. On est la maille d'une chaîne, l'élément d'un tout, on est influencé et on influence les autres. D'ailleurs, si vous n'avez pas vu le premier épisode de cette série sur Être la cinquième roue du carrosse Célèbre-toi et ne te laisse pas tolérer je vous renvoie au premier épisode de cette série qui parle exactement de ça et qui, je pense, est très important pour comprendre le reste des épisodes. Mais alors, c'est quoi être soi ? C'est une vaste question à laquelle on pourrait littéralement passer une vie à répondre et franchement, notre société et son fonctionnement ne nous aident absolument pas à y répondre parce qu'en fait, on confond être et faire. Par exemple, quand on est petit, souvent à l'école, on nous demande ce qu'on veut être plus tard. Et on va répondre des métiers. Astronome, astronaute, chanteur, chanteuse, pilote, footballeur, cuisinier, footballeuse, cuisinière, qu'importe en fait. Et ça satisfait qu'à me répondre. La personne en face de nous est satisfaite. Alors qu'entre nous, on répond complètement à côté de la plaque. On répond pas du tout à la question. On répond à quel métier veux-tu exercer, quel métier veux-tu faire. Mais on répond pas à la question. Qu'est-ce que tu veux être plus tard ? On n'est pas un métier. On n'est, N-'-E-S-T, pas un métier. On est une personne, une âme à incarner. On fait un métier, on exerce un métier, mais on ne l'est pas. Moi, j'ai trouvé qu'une seule réponse à la question, qu'est-ce que c'est qu'être soi ? Pour moi, être soi, c'est s'aimer et c'est se connaître. Il y a beaucoup de S là, mais c'est s'aimer et c'est se connaître. Et alors là, les amis, on va rentrer dans le vic du sujet, à savoir, c'est quoi s'aimer et c'est quoi se connaître ? Qu'est-ce que s'aimer ? Qu'est-ce que se connaître ? Vous avez 4 heures, bac de philo, hop là ! J'espère que vous me suivez dans cette réflexion très intense et très introspective, mais ce que je veux dire, c'est qu'on est un individu à part entière, on ne se voit pas, certes, bon, sauf si on passe à côté d'un miroir, mais on est là, on existe et on mérite. Et souvent, on grandit dans un environnement où l'apprentissage de l'amour propre, l'apprentissage du self-love, comme disent nos amis les anglais, est complètement occulté. La société n'apprend pas à s'aimer soi. On apprend à aimer les autres, on apprend à aimer les choses, mais s'aimer soi, c'est très compliqué. En fait, souvent, s'aimer soi, c'est le rôle d'autrui, dans le sens où c'est autrui qui va nous aimer. Donc c'est même pas nous-mêmes, enfin, c'est pas s'aimer soi en fait. On apprend à aimer les autres, les autres nous aiment. On grandit avec des parents ou des modèles qui, si on a de la chance, incarnent ce rôle d'amour inconditionnel, incarnent ce rôle de sécurité. Et jamais on nous apprend à prendre une part entière, ou du moins une partie, de cette dynamique d'amour, de cette dynamique de reconnaissance de valeur. Après... Avec le temps, on grandit et on va chercher cet amour ailleurs, dans les autres encore une fois, parce que c'est ce qu'on nous a toujours appris et on ne sait pas faire autrement. On nous a appris que c'était normal, c'était naturel, que notre besoin de reconnaissance, notre besoin d'affection, soit comblé par l'extérieur. Donc, on va le chercher dans nos amitiés, dans nos relations sociales, puis de façon plus profonde, plus intime, dans nos partenaires de vie, dans nos amours. Pourquoi les ruptures amoureuses font aussi mal au début ? Pour une grosse part, c'est parce qu'on confie notre soif d'amour à une seule personne qui fait tout le taf. Souvent quand on est jeune d'ailleurs, c'est ce qui arrive dans nos relations. Après on grandit et on apprend que nos relations amoureuses ne peuvent pas tout combler chez nous. Mais quand on est jeune, c'est ça. On passe de l'amour inconditionnel de nos parents, normalement dans le schéma, à l'amour inconditionnel de notre partenaire. On bascule cette habitude d'amour sur autrui. Et souvent on attend que cet amour comble les manques affectifs qui nous habitent. Attention, je ne suis pas en train de dire que les autres ne jouent pas un rôle dans ce besoin d'amour. Évidemment que nous avons besoin des autres, nous sommes la plupart des êtres sociaux et nous avons besoin des autres. Mais nous n'avons pas besoin des autres pour nous aimer. Il y a une grande différence entre l'amour qu'on a à donner et l'amour qu'on a besoin de ressentir. Et c'est peut-être contre-intuitif, mais l'amour qu'on a donné va vers l'extérieur, l'amour qu'on a besoin de ressentir, il ne vient pas de l'extérieur, il doit venir de l'intérieur. et de l'intérieur vers nous-mêmes. Les relations sociales, ce sont des dynamiques qui sont mutuelles. On peut créer les dynamiques qui nous entourent, on peut créer l'amour extérieur dont on a besoin, dont on veut s'entourer, et ça, on réussit à le faire en en créant nous-mêmes. C'est quelque chose dont on parlera dans le prochain épisode, mais aujourd'hui, j'ai vraiment envie de parler de l'amour qu'on se porte à soi. Le vrai amour, celui qui nourrit, celui qui nous remplit, il existe dans l'essence de ce que l'autre est. Il aime l'autre pour ce qu'il est, pas pour ce qu'il ou elle apporte. On n'aime pas par utilité, on aime par amour. Et ça c'est quelque chose qui est très compliqué à comprendre parce qu'on ne nous apprend pas ça dans la société. On nous apprend à aimer les gens qui nous aiment. On aime l'autre pour ce qu'il est, pas pour ce qu'il nous apporte. Et dans la logique de cet amour qui aime l'autre pour ce qu'il est, on ne peut pas demander à autrui de nous aimer dignement si nous-mêmes on ne sait pas qui nous sommes, Nous-mêmes, on ne s'aime pas. D'où la relation à nous-mêmes. On a besoin de s'aimer pour être aimé et on a besoin de s'aimer pour aimer l'autre correctement. Parce que si on ne s'aime pas, l'autre ne nous aime pas. Et si l'autre ne nous aime pas et qu'on ne s'aime pas, on ne se sent pas comblé. Donc on va aimer ceux qui nous aiment pour ce qu'ils vont nous apporter qu'un amour en fait. Vous voyez ce que je veux dire ? C'est tout un cercle où ça rentre dans l'utilité d'être aimé plus que dans la vraie beauté de l'amour en fait. Et pour s'aimer, il faut prendre le temps d'apprendre à se connaître. exactement comme on fait pour n'importe quelle autre personne, il faut passer du temps avec soi. On ne nous apprend pas, ou très peu, ou alors on est vraiment chanceux, à être seul. On ne nous apprend pas à être seul. Au début, c'est très désagréable d'être seul, puisqu'on ne peut plus se nourrir de l'autre. Et comme c'est la seule chose qu'on nous a toujours appris, au début, quand on est seul, on s'emmerde. On s'emmerde. Mais c'est tout là l'apprentissage qu'il faut faire, c'est que le jour où votre seul présent vous suivira, le jour où vous ne créez pas, Vous n'aurez plus d'envie d'une présence pour combler un vide, c'est le jour où vous aurez appris à vous donner la valeur que vous avez, à donner de la valeur à votre présence. Quand j'ai compris ça, quand j'ai compris que l'envie affective au fond de moi, je pouvais la combler toute seule, que je devais d'ailleurs la combler toute seule, j'ai décidé de passer plus de temps avec moi, et que avec moi. Et franchement, c'était pas facile. Au début, je me suis fait super chier. Franchement, je m'emmerdais de fou. Et je n'étais pas sur mon téléphone, je ne regardais pas de films, j'étais seule avec ma présence. Ah oui, oui, quand je dis être seule, c'est vraiment être seule. Pas de stimuli extérieurs qui peuvent te faire rentrer dans un autre monde. Non, t'es seule avec toi-même dans ton propre monde. Je n'avais aucun autre stimuli que juste moi, Et au début, je faisais des petites balades, toute seule. J'allais juste, je ne sais pas, j'ai commencé à faire du yoga parce que j'adore ça. Et j'ai commencé à aller courir aussi. Je me suis mise à peindre à coude. J'ai fait de plus en plus d'activités. Et ça, j'ai fait ça parce que je suis une personne plutôt manuelle et que j'aime bien faire du sport. Mais ça pourrait être n'importe quelle autre chose en fait. Tant que vous partagez un moment avec vous-même, ça fonctionne. mais au début je le faisais un petit peu et puis un jour je suis allée prendre un café toute seule et alors ça, ça c'était un épisode trop bizarre j'avais l'impression que tout le monde me regardait en mode elle est trop bizarre à être toute seule, alors qu'en vrai tout le monde s'en fout et après cet épisode de café j'ai passé un autre cap et je suis allée au restaurant toute seule bon ça c'est vraiment particulier je comprends que ce soit pas pour tout le monde mais moi ça a été une révélation les 10 grosses premières minutes j'ai été super mal à l'aise Parce que j'avais l'impression de ne pas être dans l'élément. En fait, le restaurant, dans l'inconscient collectif, c'est un moment de partage. Donc, tu le partages forcément avec autrui. Et là, j'avais vraiment envie de le partager avec moi. J'avais envie de m'inviter au resto. J'avais envie de passer du temps avec moi. Je m'étais fait belle et tout. J'avais travaillé ce moment que j'allais passer seule avec moi et j'ai adoré. Et je n'ai jamais autant apprécié un repas de ma vie. Non pas que je n'ai jamais apprécié le repas que j'ai partagé. Avec d'autres personnes, c'était tout autant génial. Mais ce repas-là, en fait, je me suis sentie hyper à l'aise et je n'en avais plus rien à foutre de ce que les gens pouvaient penser autour de moi. Et comme je n'en avais rien à foutre, les gens n'avaient rien à foutre aussi. Enfin, il y avait vraiment une présence de Ok, finalement, c'est normal. On s'est tous habitués à la situation de me voir dîner seule. Et j'ai trouvé ça génial. Et après, je me suis organisée plein de moments seule. Et je n'ai jamais été autant à l'aise avec moi-même que depuis que je fais ça. Je m'aime et je me respecte. Ma présence me suffit amplement et je l'apprécie. Et c'est trop bizarre de dire ça sur soi-même, mais c'est vrai. Ma présence me suffit amplement et je l'apprécie. Aujourd'hui, j'ai une super relation à moi-même. Je connais ma valeur, mes limites, mes défauts et mes qualités. Et j'apprends encore à m'aimer avec. Et les gens autour de moi me le disent, ils le voient. Et certains sont même attirés par ça, parce que naturellement, quand tu vois quelqu'un de bien dans ses baskets, tu te dis Waouh, sa vie a l'air d'être trop cool ! Pas forcément, elle n'est pas forcément meilleure que la tienne, mais c'est juste que si la personne est ok avec sa propre vie, avec sa propre présence, personne n'a plus rien à dire en fait. C'est le seul job qui t'est demandé en fait. Ce n'est pas ton travail de prouver ta valeur aux autres, mais c'est ton travail de t'assurer que tu connais toi ta valeur. C'est ton job de travailler à la connaître, à la cultiver. Ton seul job, c'est d'être fidèle à toi-même et de t'investir dans ta relation à toi-même. Et là, toutes tes relations autour de toi vont s'aligner. Et s'il y a des personnes qui se perdent, te permet de tenter de contrôler ta propre vie, je te garantis que tu vas soit juste les ignorer, soit les tej, ça ils vont partir de ta vie en fait. Parce que tu auras tellement appris à t'aimer, à connaître ta valeur et à rester fidèle à ton évolution et à l'humain que tu es, que tu apprends à beaucoup plus aimer les autres pour ce qu'ils sont, et non pour ce qu'ils pourraient être pour toi. Tout simplement parce que tu n'en as plus besoin. Donc les gens qui vont interférer dans ta vie, volontairement et de façon oppressive, oppressante, j'ai fait un anglicisme, T'en voudras plus, ça ne t'intéressera plus et t'en auras plus besoin. C'est ça, être soi. C'est se connaître, c'est se suffire et c'est accepter qui tu es et qui tu aspires à devenir. C'est savoir où t'en es sans savoir forcément où tu vas. Mais c'est t'aimer sans promesse, juste t'accepter pour ce que tu es toi. Être soi, c'est vivre notre vie, c'est être pour nous-mêmes, pour soi. C'est être pour soi. C'est ça, être soi. Voilà, c'est tout pour cet épisode. Merci à tous d'être restés avec moi jusqu'au bout. Je suis hyper heureuse à chaque fois de faire ces épisodes pour vous. Ça me remplit de joie. J'espère qu'ils vous plaisent. Je vous dis à la semaine prochaine. On aura un épisode sur comment on peut créer ce dont on a besoin et comment on peut créer l'environnement qui nous entoure en commençant par créer nous-mêmes cette énergie. C'est pas très clair, mais j'en dirai plus pour le prochain épisode. Je suis sûre qu'il vous plaira. Je vous dis à très vite et surtout n'oubliez pas de vous célébrer.