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Choixpitre

RECO - "Nous sommes des marécages" de Hortense Raynal

RECO - "Nous sommes des marécages" de Hortense Raynal

06min |12/04/2024
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Description

T.02 Choixpitre 30 - Pour cet épisode, Rebecca nous a réservé une de ses chroniques inédites et part vers des contrées inconnues des reco de Choixpitre : la poésie.

📚 Pour commander ce livre chez votre libraire ou dans votre bibliothèque, toutes les informations sont ici 👉 https://www.maelstromreevolution.org/catalogue/item/822-nous-sommes-des-marecages

Où retrouver les lectures de Rebecca et son livre ?

Si vous voulez nous conseiller des romans, BD, mangas, essais ou quoi que ce soit qui se trouve dans un bouquin, n'hésitez pas à nous en parler sur Instagram ou sur Discord

Choixpitre est produit par le label Podcut qui possède également un patreon  https://www.patreon.com/podcut 

Plus d'infos sur notre site http://podcut.studio/

---------------------------------------------------------------------

Crédits :

Écriture et voix de l’épisode : Rebecca Armstrong

Montage de l’épisode : Rebecca Armstrong

Ambiance sonore : Rebecca Armstrong

Logo de Choixpitre : Kévin Boyer https://kevinboyer.myportfolio.com/

Générique de Choixpitre : Typewriter Song de Mac Taboel sur www.epidemicsound.com

Coordination et réseaux sociaux de Choixpitre : Pomme et Koré  



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #1

    Nous sommes des marécages, Hortense Rénale, Maelström Réévolution. Une carte IGN, un peu floue . On aperçoit quelques lignes de niveau Et repose un fil, rouge C'est la couverture de Nous sommes des marécages Une carte et un lieu où s'enfoncer Alors je saisis le livre, léger comme un voile Ce soir-là, j'allais assister à une performance de l'autrice Lecture d'un travail en cours Ce livre, ce n'est ni son premier, ni son dernier, mais celui-ci est un lieu, une cartographie. J'aime les livres, essais ou poésies qui travaillent la question du lieu. Lieu, racine, place, ancrage, lien, fil, parce que je crois être en quête de mon lieu. Voilà comment ce livre m'accueille. Puis je l'ouvre. Est-ce que quand on ouvre un livre, c'est pas un peu une carte qu'on ouvre ? Voilà, quelques lignes, et je sens déjà qu'avec ce livre, j'ai un lieu où habiter quelques heures. Nos cartes se rencontrent, nos reliefs, nos marres et nos étangs. J'avais pensé, j'avais stagné. Même quand on ne ressent rien, on ressent ce qui stagne en nous. L'envie déjà de dessiner une carte, celle des souvenirs et des émotions, enfin inventer une carte future pour trouver un chemin. Est-ce que si je me trouve dans ce lieu, est-ce que c'est pas un peu moi qui fais le lieu, est-ce que je ne suis pas lieu en fait déjà à moi toute seule, un lieu à part entière ? La magie de la poésie c'est d'appartenir à la personne qui la lit. Pour moi, c'est la clé. Si les mots que je lis n'entrent pas en moi comme s'ils étaient miens, alors je referme le livre. Avec Nous sommes des marécages, la magie opère. Ce n'est plus vraiment de l'autrice et de son livre dont il s'agit, mais d'un dialogue fait de mots que je découvre, terre nouvelle, et qui jette l'encre profonde en moi. Toujours, je suis plusieurs lieux. Suis-je faite de plusieurs lieux ? Oui . Puis-je être faite de lieux où mon pied n'est pas encore allé ? Oui . Suis-je un carrefour de lieux de jadis et de lieux de demain ? Oui. Et vous ? Et toi ? Quels lieux battent en toi ? Quel lieu traverses-tu à chaque clignement des yeux ? Est-ce que parfois je m'enfonce, m'embourbe dans le présent ? Oui. Sommes-nous des marécages ? Oui. Quand j'oublie, je me fais pays, et tout le monde m'habite, Et c'est tant mieux. Habitez-moi, habitons-nous, Habitez-vous entre vous, je vous regarde, elles sont belles, vos routes. La puissance de ce texte, c'est de nous attirer inéluctablement vers la multitude de nos paysages, de faire espace à ce que nous traversons, de faire invitation au carnet de voyage. Pas besoin d'un bout de papier, d'un crayon ou d'un talent, juste de respirer, de fermer les yeux et de se laisser aller à ce qui se dessine à l'intérieur. Une montagne, un immeuble, une rivière. Une fenêtre du goudron, un brin d'herbe sèche. J'ai inscrit mes lieux au calendrier, j'ai mis mes amours en banlieue, mes amitiés en province, ma famille à la ville et moi à la lisière. Il faudrait toujours pouvoir perdre ces frontières. Dans son livre, l'autrice use peu de la majuscule. Peut-être son écriture est-elle un paysage sans commencement, peut-être même sans fin. Ensuite il y a l'urgence de trouver ce... un chemin. Ne pas désemplir, ne pas, j'ai pas de chemin, j'ai que des fils qui tournent en moi, à mes bronches un carrefour dans la brume. Que se passe-t-il si les ancêtres coupent la route ? Vraiment, ce livre me bouleverse, m'a bouleversée. Je me sas être de nulle part, aucun lieu unique en moi, aucun endroit où forcemment revenir, aucune adresse absolue. Mon lieu existe, c'est juste qu'il est toujours là où je suis, là où mes pieds, mes bronches mes yeux, là où je lis. Là, maintenant, ici. Ce n'est pas spoilé, dernière page, dernier mot, du réconfort à garder en tout lieu. À toutes celles et tous ceux qui se perdent, c'est pas grave. Rien que de le lire, on va mieux, non ? Nous sommes des marécages d'Hortense Rénale aux excellentes éditions Maelstrom Réévolution.

Description

T.02 Choixpitre 30 - Pour cet épisode, Rebecca nous a réservé une de ses chroniques inédites et part vers des contrées inconnues des reco de Choixpitre : la poésie.

📚 Pour commander ce livre chez votre libraire ou dans votre bibliothèque, toutes les informations sont ici 👉 https://www.maelstromreevolution.org/catalogue/item/822-nous-sommes-des-marecages

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Écriture et voix de l’épisode : Rebecca Armstrong

Montage de l’épisode : Rebecca Armstrong

Ambiance sonore : Rebecca Armstrong

Logo de Choixpitre : Kévin Boyer https://kevinboyer.myportfolio.com/

Générique de Choixpitre : Typewriter Song de Mac Taboel sur www.epidemicsound.com

Coordination et réseaux sociaux de Choixpitre : Pomme et Koré  



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #1

    Nous sommes des marécages, Hortense Rénale, Maelström Réévolution. Une carte IGN, un peu floue . On aperçoit quelques lignes de niveau Et repose un fil, rouge C'est la couverture de Nous sommes des marécages Une carte et un lieu où s'enfoncer Alors je saisis le livre, léger comme un voile Ce soir-là, j'allais assister à une performance de l'autrice Lecture d'un travail en cours Ce livre, ce n'est ni son premier, ni son dernier, mais celui-ci est un lieu, une cartographie. J'aime les livres, essais ou poésies qui travaillent la question du lieu. Lieu, racine, place, ancrage, lien, fil, parce que je crois être en quête de mon lieu. Voilà comment ce livre m'accueille. Puis je l'ouvre. Est-ce que quand on ouvre un livre, c'est pas un peu une carte qu'on ouvre ? Voilà, quelques lignes, et je sens déjà qu'avec ce livre, j'ai un lieu où habiter quelques heures. Nos cartes se rencontrent, nos reliefs, nos marres et nos étangs. J'avais pensé, j'avais stagné. Même quand on ne ressent rien, on ressent ce qui stagne en nous. L'envie déjà de dessiner une carte, celle des souvenirs et des émotions, enfin inventer une carte future pour trouver un chemin. Est-ce que si je me trouve dans ce lieu, est-ce que c'est pas un peu moi qui fais le lieu, est-ce que je ne suis pas lieu en fait déjà à moi toute seule, un lieu à part entière ? La magie de la poésie c'est d'appartenir à la personne qui la lit. Pour moi, c'est la clé. Si les mots que je lis n'entrent pas en moi comme s'ils étaient miens, alors je referme le livre. Avec Nous sommes des marécages, la magie opère. Ce n'est plus vraiment de l'autrice et de son livre dont il s'agit, mais d'un dialogue fait de mots que je découvre, terre nouvelle, et qui jette l'encre profonde en moi. Toujours, je suis plusieurs lieux. Suis-je faite de plusieurs lieux ? Oui . Puis-je être faite de lieux où mon pied n'est pas encore allé ? Oui . Suis-je un carrefour de lieux de jadis et de lieux de demain ? Oui. Et vous ? Et toi ? Quels lieux battent en toi ? Quel lieu traverses-tu à chaque clignement des yeux ? Est-ce que parfois je m'enfonce, m'embourbe dans le présent ? Oui. Sommes-nous des marécages ? Oui. Quand j'oublie, je me fais pays, et tout le monde m'habite, Et c'est tant mieux. Habitez-moi, habitons-nous, Habitez-vous entre vous, je vous regarde, elles sont belles, vos routes. La puissance de ce texte, c'est de nous attirer inéluctablement vers la multitude de nos paysages, de faire espace à ce que nous traversons, de faire invitation au carnet de voyage. Pas besoin d'un bout de papier, d'un crayon ou d'un talent, juste de respirer, de fermer les yeux et de se laisser aller à ce qui se dessine à l'intérieur. Une montagne, un immeuble, une rivière. Une fenêtre du goudron, un brin d'herbe sèche. J'ai inscrit mes lieux au calendrier, j'ai mis mes amours en banlieue, mes amitiés en province, ma famille à la ville et moi à la lisière. Il faudrait toujours pouvoir perdre ces frontières. Dans son livre, l'autrice use peu de la majuscule. Peut-être son écriture est-elle un paysage sans commencement, peut-être même sans fin. Ensuite il y a l'urgence de trouver ce... un chemin. Ne pas désemplir, ne pas, j'ai pas de chemin, j'ai que des fils qui tournent en moi, à mes bronches un carrefour dans la brume. Que se passe-t-il si les ancêtres coupent la route ? Vraiment, ce livre me bouleverse, m'a bouleversée. Je me sas être de nulle part, aucun lieu unique en moi, aucun endroit où forcemment revenir, aucune adresse absolue. Mon lieu existe, c'est juste qu'il est toujours là où je suis, là où mes pieds, mes bronches mes yeux, là où je lis. Là, maintenant, ici. Ce n'est pas spoilé, dernière page, dernier mot, du réconfort à garder en tout lieu. À toutes celles et tous ceux qui se perdent, c'est pas grave. Rien que de le lire, on va mieux, non ? Nous sommes des marécages d'Hortense Rénale aux excellentes éditions Maelstrom Réévolution.

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    Nous sommes des marécages, Hortense Rénale, Maelström Réévolution. Une carte IGN, un peu floue . On aperçoit quelques lignes de niveau Et repose un fil, rouge C'est la couverture de Nous sommes des marécages Une carte et un lieu où s'enfoncer Alors je saisis le livre, léger comme un voile Ce soir-là, j'allais assister à une performance de l'autrice Lecture d'un travail en cours Ce livre, ce n'est ni son premier, ni son dernier, mais celui-ci est un lieu, une cartographie. J'aime les livres, essais ou poésies qui travaillent la question du lieu. Lieu, racine, place, ancrage, lien, fil, parce que je crois être en quête de mon lieu. Voilà comment ce livre m'accueille. Puis je l'ouvre. Est-ce que quand on ouvre un livre, c'est pas un peu une carte qu'on ouvre ? Voilà, quelques lignes, et je sens déjà qu'avec ce livre, j'ai un lieu où habiter quelques heures. Nos cartes se rencontrent, nos reliefs, nos marres et nos étangs. J'avais pensé, j'avais stagné. Même quand on ne ressent rien, on ressent ce qui stagne en nous. L'envie déjà de dessiner une carte, celle des souvenirs et des émotions, enfin inventer une carte future pour trouver un chemin. Est-ce que si je me trouve dans ce lieu, est-ce que c'est pas un peu moi qui fais le lieu, est-ce que je ne suis pas lieu en fait déjà à moi toute seule, un lieu à part entière ? La magie de la poésie c'est d'appartenir à la personne qui la lit. Pour moi, c'est la clé. Si les mots que je lis n'entrent pas en moi comme s'ils étaient miens, alors je referme le livre. Avec Nous sommes des marécages, la magie opère. Ce n'est plus vraiment de l'autrice et de son livre dont il s'agit, mais d'un dialogue fait de mots que je découvre, terre nouvelle, et qui jette l'encre profonde en moi. Toujours, je suis plusieurs lieux. Suis-je faite de plusieurs lieux ? Oui . Puis-je être faite de lieux où mon pied n'est pas encore allé ? Oui . Suis-je un carrefour de lieux de jadis et de lieux de demain ? Oui. Et vous ? Et toi ? Quels lieux battent en toi ? Quel lieu traverses-tu à chaque clignement des yeux ? Est-ce que parfois je m'enfonce, m'embourbe dans le présent ? Oui. Sommes-nous des marécages ? Oui. Quand j'oublie, je me fais pays, et tout le monde m'habite, Et c'est tant mieux. Habitez-moi, habitons-nous, Habitez-vous entre vous, je vous regarde, elles sont belles, vos routes. La puissance de ce texte, c'est de nous attirer inéluctablement vers la multitude de nos paysages, de faire espace à ce que nous traversons, de faire invitation au carnet de voyage. Pas besoin d'un bout de papier, d'un crayon ou d'un talent, juste de respirer, de fermer les yeux et de se laisser aller à ce qui se dessine à l'intérieur. Une montagne, un immeuble, une rivière. Une fenêtre du goudron, un brin d'herbe sèche. J'ai inscrit mes lieux au calendrier, j'ai mis mes amours en banlieue, mes amitiés en province, ma famille à la ville et moi à la lisière. Il faudrait toujours pouvoir perdre ces frontières. Dans son livre, l'autrice use peu de la majuscule. Peut-être son écriture est-elle un paysage sans commencement, peut-être même sans fin. Ensuite il y a l'urgence de trouver ce... un chemin. Ne pas désemplir, ne pas, j'ai pas de chemin, j'ai que des fils qui tournent en moi, à mes bronches un carrefour dans la brume. Que se passe-t-il si les ancêtres coupent la route ? Vraiment, ce livre me bouleverse, m'a bouleversée. Je me sas être de nulle part, aucun lieu unique en moi, aucun endroit où forcemment revenir, aucune adresse absolue. Mon lieu existe, c'est juste qu'il est toujours là où je suis, là où mes pieds, mes bronches mes yeux, là où je lis. Là, maintenant, ici. Ce n'est pas spoilé, dernière page, dernier mot, du réconfort à garder en tout lieu. À toutes celles et tous ceux qui se perdent, c'est pas grave. Rien que de le lire, on va mieux, non ? Nous sommes des marécages d'Hortense Rénale aux excellentes éditions Maelstrom Réévolution.

Description

T.02 Choixpitre 30 - Pour cet épisode, Rebecca nous a réservé une de ses chroniques inédites et part vers des contrées inconnues des reco de Choixpitre : la poésie.

📚 Pour commander ce livre chez votre libraire ou dans votre bibliothèque, toutes les informations sont ici 👉 https://www.maelstromreevolution.org/catalogue/item/822-nous-sommes-des-marecages

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  • Speaker #1

    Nous sommes des marécages, Hortense Rénale, Maelström Réévolution. Une carte IGN, un peu floue . On aperçoit quelques lignes de niveau Et repose un fil, rouge C'est la couverture de Nous sommes des marécages Une carte et un lieu où s'enfoncer Alors je saisis le livre, léger comme un voile Ce soir-là, j'allais assister à une performance de l'autrice Lecture d'un travail en cours Ce livre, ce n'est ni son premier, ni son dernier, mais celui-ci est un lieu, une cartographie. J'aime les livres, essais ou poésies qui travaillent la question du lieu. Lieu, racine, place, ancrage, lien, fil, parce que je crois être en quête de mon lieu. Voilà comment ce livre m'accueille. Puis je l'ouvre. Est-ce que quand on ouvre un livre, c'est pas un peu une carte qu'on ouvre ? Voilà, quelques lignes, et je sens déjà qu'avec ce livre, j'ai un lieu où habiter quelques heures. Nos cartes se rencontrent, nos reliefs, nos marres et nos étangs. J'avais pensé, j'avais stagné. Même quand on ne ressent rien, on ressent ce qui stagne en nous. L'envie déjà de dessiner une carte, celle des souvenirs et des émotions, enfin inventer une carte future pour trouver un chemin. Est-ce que si je me trouve dans ce lieu, est-ce que c'est pas un peu moi qui fais le lieu, est-ce que je ne suis pas lieu en fait déjà à moi toute seule, un lieu à part entière ? La magie de la poésie c'est d'appartenir à la personne qui la lit. Pour moi, c'est la clé. Si les mots que je lis n'entrent pas en moi comme s'ils étaient miens, alors je referme le livre. Avec Nous sommes des marécages, la magie opère. Ce n'est plus vraiment de l'autrice et de son livre dont il s'agit, mais d'un dialogue fait de mots que je découvre, terre nouvelle, et qui jette l'encre profonde en moi. Toujours, je suis plusieurs lieux. Suis-je faite de plusieurs lieux ? Oui . Puis-je être faite de lieux où mon pied n'est pas encore allé ? Oui . Suis-je un carrefour de lieux de jadis et de lieux de demain ? Oui. Et vous ? Et toi ? Quels lieux battent en toi ? Quel lieu traverses-tu à chaque clignement des yeux ? Est-ce que parfois je m'enfonce, m'embourbe dans le présent ? Oui. Sommes-nous des marécages ? Oui. Quand j'oublie, je me fais pays, et tout le monde m'habite, Et c'est tant mieux. Habitez-moi, habitons-nous, Habitez-vous entre vous, je vous regarde, elles sont belles, vos routes. La puissance de ce texte, c'est de nous attirer inéluctablement vers la multitude de nos paysages, de faire espace à ce que nous traversons, de faire invitation au carnet de voyage. Pas besoin d'un bout de papier, d'un crayon ou d'un talent, juste de respirer, de fermer les yeux et de se laisser aller à ce qui se dessine à l'intérieur. Une montagne, un immeuble, une rivière. Une fenêtre du goudron, un brin d'herbe sèche. J'ai inscrit mes lieux au calendrier, j'ai mis mes amours en banlieue, mes amitiés en province, ma famille à la ville et moi à la lisière. Il faudrait toujours pouvoir perdre ces frontières. Dans son livre, l'autrice use peu de la majuscule. Peut-être son écriture est-elle un paysage sans commencement, peut-être même sans fin. Ensuite il y a l'urgence de trouver ce... un chemin. Ne pas désemplir, ne pas, j'ai pas de chemin, j'ai que des fils qui tournent en moi, à mes bronches un carrefour dans la brume. Que se passe-t-il si les ancêtres coupent la route ? Vraiment, ce livre me bouleverse, m'a bouleversée. Je me sas être de nulle part, aucun lieu unique en moi, aucun endroit où forcemment revenir, aucune adresse absolue. Mon lieu existe, c'est juste qu'il est toujours là où je suis, là où mes pieds, mes bronches mes yeux, là où je lis. Là, maintenant, ici. Ce n'est pas spoilé, dernière page, dernier mot, du réconfort à garder en tout lieu. À toutes celles et tous ceux qui se perdent, c'est pas grave. Rien que de le lire, on va mieux, non ? Nous sommes des marécages d'Hortense Rénale aux excellentes éditions Maelstrom Réévolution.

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