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Club Tisane Episode #1 - Avec Suzanne, Chantal et Jean cover
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Club Tisane

Club Tisane Episode #1 - Avec Suzanne, Chantal et Jean

Club Tisane Episode #1 - Avec Suzanne, Chantal et Jean

34min |27/01/2025
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Club Tisane Episode #1 - Avec Suzanne, Chantal et Jean

Club Tisane Episode #1 - Avec Suzanne, Chantal et Jean

34min |27/01/2025
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Description

Le podcast intergénérationnel présenté par Inès Vandamme.
"Est-ce que ça se pécho en maison de retraite ?", "Qu'est-ce qui était mieux avant ?", "Quand on vieillit, est-ce qu'on devient aigri et on s'en fout ?" ... l'amour, la jalousie, l'amitié, la mort... On a parlé de tout ça et bien plus encore avec Suzanne, Chantal et Jean de la Résidence Retraite du Cinéma et du Spectacle. Ils sont drôles, attachants et émouvants ! Ils nous racontent leurs souvenirs de jeunesse, mais aussi la façon dont ils voient le monde d'aujourd'hui.

Crédits :
Club Tisane - Le Podcast
Concept et écriture : Florent Trevet & Gaëtan Serais
Animation : Inès Vandamme et Gaëtan Serais
Image et son : Thibault Guieu & Mathieu Monconduit “DeuxGuidonsProd”


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Club Tizane, le podcast qui réunit les générations pour échanger, rire et partager des moments précieux. Aujourd'hui avec Gaëtan qui m'accompagne, on est ravis d'être entouré, Gaëtan, de trois invités incroyables. Des stars. Nos stars, on va le dire. On a Jean qui est juste ici à côté de moi et on a Suzanne et Chantal avec nous. Vous allez bien ? Oui. Merci beaucoup de nous accueillir chez vous parce qu'on est chez vous ici.

  • Speaker #1

    On est un peu émotionnés.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ? On n'a pas l'habitude quand même d'avoir des projecteurs comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous êtes heureux d'avoir des projecteurs sur vous ?

  • Speaker #1

    Oui, ça me fait plaisir. Ça donnera des souvenirs aux enfants.

  • Speaker #0

    Nous, en tout cas, on est ravis d'être avec vous aujourd'hui. On va parler de vos souvenirs, d'une autre époque, de vos anecdotes, drôles, j'en suis sûre, touchantes aussi. Et on va vous poser des questions, je pense qu'on n'a jamais osé vous poser. Et nous, on s'est dit que dans Club Tizane, on allait poser toutes ces questions-là. Alors, vous avez beaucoup à nous apprendre et on espère avec Gaëtan qu'on va vous surprendre nous aujourd'hui. Allez, c'est parti !

  • Speaker #2

    Bienvenue au Club Tizane !

  • Speaker #0

    Puisque vous vivez tous ici dans cette résidence retraite du cinéma et du spectacle, à Vigneux, on s'est dit que pour apprendre à mieux vous connaître, ça serait sympa que vous puissiez vous présenter entre vous. Jean, est-ce que tu saurais nous présenter Chantal, par peut-être son nom, un surnom ? qu'elle aurait ici, ou son âge, ou une anecdote ?

  • Speaker #2

    Non, pour l'instant, non, parce qu'on n'a pas cohabité. Ah, donc, je ne sais pas.

  • Speaker #3

    Vous ne connaissez pas ?

  • Speaker #1

    On n'est pas dans le même étage, alors on ne marche pas dans la même salle. Alors, on s'aperçoit.

  • Speaker #2

    On s'aperçoit plus, d'ailleurs, au kiné. Chez le kiné. Chez le kiné, c'est notre... C'est notre point de rendez-vous.

  • Speaker #1

    Mais aïe, aïe, aïe !

  • Speaker #0

    Parce que comment ça se passe ici ? Est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu ? Je crois que vous habitez dans des bâtiments différents. Comment ça se déroule ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il y a quatre étages, je crois qu'il y a quatre étages. Donc à chaque étage, il y a un réfectoire. Et donc toutes les chambres sont partagées. On ne peut pas connaître les gens du troisième comme du deuxième. Au rez-de-chaussée, on est neuf, dix. On se connaît bien, on joue au remis cube, on joue... Mais les autres personnes, elles viennent dans les salles, elles se réunissent, elles se connaissent en faisant des jeux.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on crée des amitiés ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #3

    Il y en a aussi que vous ne pouvez pas saquer ?

  • Speaker #2

    Non, pour ma part. C'est un peu mon étonnement parce que je pensais à notre échange. j'ai mis une question qui va être posée. Moi, je n'ai pas de gens que je ne peux pas ça. On a l'impression qu'au contraire, tous les bons côtés de chacun apparaissent et on n'a pas de concours, on n'a pas de rancœur, on n'a pas de compétition.

  • Speaker #3

    Même ceux qui trichent au Rubik's Cube ?

  • Speaker #2

    Ah, ça c'est un peu gênant.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de tricheurs ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais on fête des anniversaires tous les mois. Alors là, il y a un accordéoniste qui vient, il nous fait la musique, on danse. Certaines personnes, parce que les photos qu'on lance, ce n'est pas évident. Et on a du champagne avec le gâteau.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça vous plaît encore de fêter vos anniversaires ? Oui. C'est important pour vous ?

  • Speaker #1

    Oui. Est-ce qu'on peut donner vos âges ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    Vous avez quel âge ?

  • Speaker #1

    93. Je vais les avoir au mois de mai.

  • Speaker #3

    Ah, donc bientôt, le champagne et... Et l'accordéon. Et vous ?

  • Speaker #4

    Chantal.

  • Speaker #3

    Chantal, c'est la petite jeune.

  • Speaker #2

    Et vous ? 86.

  • Speaker #3

    OK. Il y a tous les âges.

  • Speaker #0

    Bon, alors, vous ne pouvez pas vous présenter entre vous, parce qu'on a bien compris que, du coup, vous n'aviez pas assez régulièrement d'échanges. Alors, moi, je vais vous présenter Gaëtan. Alors, Gaëtan, ce n'est pas le pro du cha-cha-cha. Non. Par contre, c'est le pro des objets en bois.

  • Speaker #3

    Ah, c'est vrai ? Comment tu sais ça ?

  • Speaker #0

    Moi aussi, je sais plein de choses, Gaëtan.

  • Speaker #3

    J'ai une passion. Alors, on dit que c'est une passion de vieux. Donc, d'habitude, je me sens vieux. Mais ici, ça va mieux. Vous, c'est quoi vos passions ? Pardon ? Vos passions dans la vie, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aimais bien dessiner, jardiner.

  • Speaker #3

    OK.

  • Speaker #1

    Là-dedans, je m'occupe de mes plantes. Je suis de la couture.

  • Speaker #0

    Ah, mince ! J'avais un jean à recoudre.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire la couture, c'est rafistoler.

  • Speaker #0

    C'est bien, c'est bien, c'est bien, Suzanne, on en a besoin, on a besoin de rafistoler des vêtements.

  • Speaker #1

    Je fais du ménage.

  • Speaker #0

    Chantal, quelles sont vos passions ?

  • Speaker #4

    Moi, la peinture sur porcelaine, la natation dans la station des tentes.

  • Speaker #0

    D'accord, vous en faites ici ?

  • Speaker #4

    Non, mais il n'y a pas longtemps que je suis là.

  • Speaker #0

    D'accord. Vous êtes là depuis combien de temps ?

  • Speaker #4

    Depuis le mois d'octobre.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est tout récent. Et vous, Jean ?

  • Speaker #2

    Moi, mes passions, c'était d'aller dans les musées, les expositions, des choses comme ça. Puis de faire des promenades avec ma femme. On faisait des balades en voiture, pas tellement à pied, mais en voiture. des lieux un peu surprenants. Notre habitude c'était de rouler et puis tout d'un coup dire on prend la prochaine rue à droite. On prenait la prochaine rue à droite et on tombait toujours sur quelque chose d'étonnant, une ferme qui n'était pas prévue et qui n'était pas sur les catalogues, sur les cartes et tout ça. Et vous trouviez des choses de temps en temps assez étonnantes.

  • Speaker #0

    Mais ça, c'était une autre époque aussi. Nous, aujourd'hui, on n'a plus les cartes. Vous vous doutez bien qu'on a ça, on a les petits téléphones. Et du coup, on se perd moins et peut-être qu'on passe à côté de belles choses.

  • Speaker #2

    On ne se perdait pas du tout. Si, on se perdait volontairement. C'est ça.

  • Speaker #0

    Nous, on veut aller à l'essentiel, on veut gagner du temps.

  • Speaker #2

    Voilà. Eh bien, on avait l'avantage de ne pas avoir cet appareil. Il va vous donner les lieux à visiter dans un ordre. Le meilleur c'est celui-là, c'est celui-là, c'est celui-là. Et on reprend l'ordre des visites. Mais quand vous êtes sans appareil comme ça, vous visitez ce que vous trouvez une vieille église, un petit monastère. Et qui sont assez formidables, parce qu'ils ont des choses étonnantes. Vous êtes quand même un peu surpris par tout ce qu'il y a à voir.

  • Speaker #3

    C'est vrai que nous on est moins surpris, on sait déjà ce qu'on va aller voir.

  • Speaker #0

    On sait déjà, c'est vrai Gaëtan.

  • Speaker #1

    On est des générations qu'on a connu quand même beaucoup de choses. Le téléphone, la machine à laver, la télévision. Il y a beaucoup de choses dans notre centre. On en a des centenaires. Alors on a connu beaucoup de choses. Et maintenant, je vois la télévision. Dans 20 ans, vous allez rouler là-haut.

  • Speaker #0

    Vous croyez, Suzanne ?

  • Speaker #1

    Oui. Ah oui.

  • Speaker #0

    Ça vous fait peur, ça ?

  • Speaker #1

    Non. il y aura moins de circulation en bas.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Parce que les bouchons à Paris, je peux vous dire que ce n'est pas simple. Alors, vous savez, avec Gaëtan et tous les gens qui nous regardent sur YouTube, peut-être, et qui nous écoutent en podcast audio, on ne connaît pas la vie dans une résidence senior. Alors, on a décidé de vous poser pas mal de petites questions. On a prévu un bol à potin.

  • Speaker #3

    On a mis plein de petites questions qu'on se pose. Vous allez les piocher au hasard. Vous allez les lire et puis essayer d'y répondre. Ça vous va ? Alors, la première.

  • Speaker #1

    Merci. Est-ce que ça se pichot entre les résidents ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça veut dire ça, votre ?

  • Speaker #1

    Est-ce que ça se pichot entre les résidents ?

  • Speaker #3

    C'est la meilleure question.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça se chera bien ?

  • Speaker #2

    Ça doit être chopé et ça doit être du verre.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça se pichot ?

  • Speaker #2

    Se choper entre les résidents ? Oui. Et aujourd'hui, le mot chopé qu'on n'utilise pas, parce qu'on ne le connaissait pas, ça veut dire avoir quelques petits conflits.

  • Speaker #3

    Bien joué. Ah non, là c'est l'inverse.

  • Speaker #0

    vous n'êtes pas loin, Jean. C'est au contraire avoir quelques petites histoires d'amour.

  • Speaker #2

    Oh ! C'est la même chose qu'un compte.

  • Speaker #0

    Ça part en...

  • Speaker #1

    Là, il change de couleur.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que ça se pêche dans une maison de retraite ? Est-ce qu'on rencontre l'amour dans une maison de retraite ?

  • Speaker #1

    Bah, écoutez, je ne sais pas, les murs ne sont pas épais, alors...

  • Speaker #3

    Il n'y a pas de rapprochement entre les résidents ?

  • Speaker #1

    Il y a des couples, je crois qu'ils ont chacun leur chambre.

  • Speaker #2

    D'accord. Des couples officiels. Mais des rencontres et des... Il apparaît. Je ne connais pas.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #3

    C'est jamais arrivé.

  • Speaker #2

    Ah, d'où... C'est peut-être arrivé, je pense.

  • Speaker #3

    Ça reste caché, quoi.

  • Speaker #2

    Mais ça reste caché.

  • Speaker #3

    Chantal,

  • Speaker #0

    à vous. Chantal, une petite question ?

  • Speaker #4

    Est-ce que vous êtes sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Est-ce que vous êtes sur les réseaux sociaux ? Est-ce que vous savez ce que c'est que les réseaux sociaux déjà ?

  • Speaker #2

    Oui, un peu.

  • Speaker #1

    Les réseaux sociaux, ça ne se passe pas à la télé ?

  • Speaker #2

    Non, ça se...

  • Speaker #0

    Non. Jean, vous avez une idée ou pas de ce que c'est les réseaux sociaux ?

  • Speaker #2

    C'est un échange entre différentes personnes. Oui. Et ils échangent des informations, des renseignements. Non, non, non, sur Internet. Sur Internet.

  • Speaker #0

    Sur des écrans.

  • Speaker #3

    Sur le téléphone en général.

  • Speaker #0

    Par exemple. Est-ce que si je vous dis Facebook, ça vous dit quelque chose, Facebook ? Chantal, ça vous dit quelque chose ? Vous avez un compte Facebook, Chantal ? C'est vrai ?

  • Speaker #3

    Chantal, elle a un Tinder.

  • Speaker #4

    Non, mais moi, je correspond beaucoup avec la société, les amis de Lourdes.

  • Speaker #0

    Et donc, vous correspondez grâce à Facebook. Donc, Jean avait raison, c'est une manière d'échanger, en fait, avec des amis.

  • Speaker #1

    C'est dangereux.

  • Speaker #0

    Vous trouvez ? C'est dangereux ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas ce que des fois on entend, que des jeunes qui correspondent avec d'autres personnes.

  • Speaker #0

    ça peut l'être le danger c'est qu'on peut parler à des gens qu'on ne connait pas c'est ça si vous voulez les réseaux sociaux et Jean l'a très bien dit on peut échanger avec des gens qu'on connait donc c'est super parce qu'on n'a pas besoin du numéro de téléphone donc on peut échanger assez facilement mais c'est aussi un moyen de rencontre donc on peut rencontrer des gens qu'on ne connait pas donc il peut y avoir des gens gentils et malheureusement des gens moins sympathiques c'est ce qu'on correspond des années puis quand ils ouaillent ils ne se plaisent plus non

  • Speaker #1

    mais

  • Speaker #0

    Mais généralement, ça ne prend pas des années. Jean, vous vouliez dire quelque chose ?

  • Speaker #2

    Non, mais je disais que par exemple, les centres de rencontres qu'on n'utilisait pas à notre époque, la rencontre était soit la boîte de nuit, soit des copains, un truc comme ça. Mais on s'aperçoit qu'au fait, peut-être que ce n'est pas si mal que ça, les centres de rencontres, parce qu'ils étudient bien leur choix. la vie qu'ils... Voilà, et donc, en fait, ils connaissent bien l'individu qu'ils rencontrent parce qu'ils savent, c'est juste des coutumes.

  • Speaker #3

    Suzanne, elle est contre, elle a dit. Moi,

  • Speaker #1

    je suis contre.

  • Speaker #0

    Vous êtes contre les réseaux sociaux, Suzanne ?

  • Speaker #3

    Ni les sites de rencontres,

  • Speaker #2

    non plus.

  • Speaker #3

    Ça gâche le naturel.

  • Speaker #1

    Ben oui, parce que moi, j'ai eu une amie qui s'est trouvée veuve. Elle a correspondu comme ça. Et puis... Quand elle l'a connue vraiment pour de bon, elle s'est rendue compte qu'il était jaloux. Et alors, il ne pouvait pas regarder une femme parce que ça n'allait pas l'aider.

  • Speaker #3

    En fait, c'est un moyen de rencontre, mais ça ne permet pas de connaître la personne. Après, il faut vivre avec.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous, vous étiez jaloux et jalouse ? C'est vrai ? C'est vrai, c'est ça que vous avez dit ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que j'étais jalouse parce que quand j'ai connu mon mari, il avait 20 ans, il revenait du service militaire, moi j'avais 17 ans. Et je l'ai connu au bal du 14 juillet au stade. Et alors, il m'a annoncé qu'il était footballeur. Alors, je dis, bon, ben, je ne connaissais rien du tout. J'ai mieux vous dire, de la jeudi 7 jusqu'à la fin, j'ai passé mes dimanches sur les terrains de football. Même mon fils, j'avais habillé en petit footballeur, il était la mascotte. Et ben, il y avait des filles qui étaient derrière. Les buts parce qu'il était gardien de buts. D'accord. Allez Marcel, vas-y. Oh, puis moi j'étais dans les tribunes. Oh là là. Pas facile. T'as pas à être jalouse, t'as pas à être jalouse. Ah, mais ils ont pas à faire ça.

  • Speaker #3

    Vous auriez bien aimé qu'il y ait un ballon quand même qui aille derrière le but, qu'il y en ait une qui se le prenne.

  • Speaker #0

    Et vous Chantal, vous êtes chez Jalouse ?

  • Speaker #1

    Non. Non. Non.

  • Speaker #0

    Et Jean ?

  • Speaker #2

    Non, pas... Enfin, non, moyennement. Qu'est-ce que ça veut dire ? Faut bien quand même. Ça veut dire quand même qu'on a un fond de jalousie. Ah. Le non-jaloux total...

  • Speaker #3

    C'est vrai ! Il n'y a pas d'intérêt quoi !

  • Speaker #1

    On dit jaloux, c'est l'amour.

  • Speaker #2

    Oui, mais le jaloux jusqu'à en être malade, à surveiller, à suivre ou un truc comme ça, non ça n'est pas question. Chacun doit avoir, moi ce que j'estime de bien, c'est que chacun doit avoir sa vie propre. Donc si vous voulez, il est bien évident que chacun ayant sa vie propre... la société où on travaille et tout, on a des rencontres ou pas de rencontres, mais que l'autre n'est pas admis dans ce groupe. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    À votre tour, Jean. Alors, quelles questions ?

  • Speaker #2

    Et vous aussi, vous avez tiré un papier ?

  • Speaker #3

    C'est sur la vie ici, alors je ne pourrais pas trop vous aider.

  • Speaker #2

    Ah bon ? Ah ben... Alors, qui est votre meilleur ami de la résidence ? Non, je n'ai pas de... Je n'ai pas de préférence.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que vous n'avez pas beaucoup d'hommes avec vous ?

  • Speaker #2

    D'abord, oui, les hommes sont en minorité.

  • Speaker #0

    Vous êtes en train de faire une femme ?

  • Speaker #2

    On est obligés de se défendre.

  • Speaker #0

    Et vous, Suzanne ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Vous avez une meilleure amie ici ? Oui. C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Oui. Et puis des petites aides-soyantes aussi. Mais je n'ai pas peur de le dire. Ma meilleure amie, c'est Jeannette. Ah,

  • Speaker #3

    Jeannette.

  • Speaker #0

    Ça, c'est beau. Qu'est-ce que vous aimez dans votre relation avec Jeannette ?

  • Speaker #1

    On parle de tout, parce qu'elle a 99 ans.

  • Speaker #0

    Oh Jeannette, vous ne les faites pas. Pardonnez-moi de vous le dire, vous êtes sublime. Vous avez des yeux, on se perd dedans.

  • Speaker #1

    Toujours souriante. Et alors avec elle, c'est le remicube. On est tout le temps, tout le temps ensemble. On va enquiner ensemble. Parce qu'elle a peur de monter toute seule dans l'ascenseur. Alors, on a vu qu'elle... Elle est gentille.

  • Speaker #3

    Je vais tirer un papier, moi aussi.

  • Speaker #2

    Ah, voilà. Ben oui, il est courageux. Et vous aussi, vous, je vais tirer un papier.

  • Speaker #0

    D'accord, d'accord, je vais tirer un papier. Bon,

  • Speaker #3

    ben, ça ne me concerne pas trop. Est-ce que vous avez le droit de décorer vos chambres ?

  • Speaker #0

    Suzanne, j'ai l'impression qu'il y a plein de fleurs, vous, du coup, dans votre chambre.

  • Speaker #1

    Pas des fleurs, des plantes.

  • Speaker #0

    Des plantes. Plantes, pardon.

  • Speaker #2

    Duplante. C'est Jardinand. Non, moi, je n'ai pas grand-chose. Je n'ai pas de côté personnel.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas trop déco.

  • Speaker #2

    J'ai simplement deux... J'ai deux tableaux. J'ai deux tableaux. Un de celui qui chantait le déserteur.

  • Speaker #0

    Ah, on va demander qui chantait le déserteur. Comment ? Boris Vian.

  • Speaker #2

    Boris Vian.

  • Speaker #3

    C'est un vrai tableau de Boris Vian.

  • Speaker #2

    Ah oui, oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #3

    Ah oui. On est bien,

  • Speaker #2

    Jean. Ah, Jean, il se met Voilà, et puis il y en a un d'un copain qui était ici, qui faisait de la peinture. À vous !

  • Speaker #0

    À moi ? Allez ! Alors, est-ce que je vais pouvoir répondre à la question ?

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #0

    ça c'est pas mal ça ! Est-ce que vous vous êtes déjà pris le bec avec un autre résident ? On parlait d'histoire d'amour tout à l'heure, mais au contraire, est-ce que vous vous êtes déjà pas trop bien entendu avec quelqu'un ?

  • Speaker #1

    Oui, ça arrive.

  • Speaker #0

    Ça arrive, comme dans la vie finalement, non Suzanne ? C'est-à-dire, ça ressemble à quoi vos prises de bec ici ?

  • Speaker #1

    Pour la nourriture ?

  • Speaker #0

    C'est pas vrai. C'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il y en a qui sont trop, comment je pourrais dire, assez vulgaires. Alors on lui dit de se taire. D'accord.

  • Speaker #2

    La nourriture a une grosse importance. À la résidence, ça c'est vraiment... C'est assez gênant, comme vous dites, c'est quand on... À la table, tout d'un coup, le plat vous semble bon, il y a quelqu'un qui dit c'est immangeable parce que c'est dégoûtant Je ne vous ai plus dit après que vous mangez avec plaisir autre chose que quelqu'un vous a dit que c'était dégoûtant.

  • Speaker #0

    Alors moi, je crois que Gaëtan, il a un petit jeu pour vous.

  • Speaker #3

    Tout à l'heure, on a un peu commencé avec le mot pécho Oui. C'est dans la même veine. Moi, j'aime bien les vieilles expressions, les expressions à l'ancienne. Mais je vais vous demander si vous connaissez les nouvelles. Donc, je vais vous donner des phrases. Vous allez essayer de les déchiffrer et de me dire comment vous vous dites avec vos mots à vous. Ça marche ? Alors, si je vous dis… Attention, elle est difficile, celle-là.

  • Speaker #0

    Mais alors, même moi, je ne l'avais pas. C'est vrai ? Je n'avais pas le début.

  • Speaker #3

    Alors, ce soir, je vais voir Maracly, je pense qu'on va Ken.

  • Speaker #0

    Ce soir, je vais voir Maracly…

  • Speaker #1

    Ma femme ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on va Ken. Ah, ben alors là, Suzanne, je ne l'avais même pas. Comment ça, vous avez Maracly et moi, je ne l'ai pas ? Ben, bravo. Ce soir je vais voir Maracly, je pense qu'on va ken.

  • Speaker #2

    Ken.

  • Speaker #1

    On va bien s'amuser.

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être un peu.

  • Speaker #3

    Ouais ken, c'est aussi du verlan. Verlan raccourci.

  • Speaker #2

    Raclène, mais racle.

  • Speaker #0

    J'adore ça, il adore le verlan.

  • Speaker #3

    C'est un peu vulgaire.

  • Speaker #2

    Oui, on n'est pas vulgaire.

  • Speaker #3

    On va conclure quoi, en gros pour être poli.

  • Speaker #2

    Oui d'accord. Donc ça va être une soirée agitée.

  • Speaker #0

    C'est pas mal, c'est bien dit, on pourrait le garder comme ça. Vous avez été très bon. Bien joué. Vous avez été excellent, là on vous met un point.

  • Speaker #3

    J'ai une autre phrase. J'ai un énorme seum, j'ai pas percé avec ma story.

  • Speaker #0

    J'ai un énorme seum, j'ai pas percé avec ma story.

  • Speaker #1

    J'ai un énorme souci.

  • Speaker #3

    Pas loin.

  • Speaker #0

    C'est pas mal, Suzanne, vous m'impressionnez. J'ai un énorme seum. Alors, ça peut s'apparenter à souci, mais j'ai un énorme seum.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    On peut dire que c'est ça. En gros, ça veut dire que je suis dégoûté.

  • Speaker #0

    Je suis dégoûté. J'ai un énorme seum, je suis dégoûté. Je n'ai pas percé avec ma story.

  • Speaker #2

    Je n'ai pas eu de résultat avec ma story, c'est-à-dire avec mon emploi ou mon mode de vie ou ma meuf.

  • Speaker #0

    Non, mais le début est super. Je n'ai pas eu de résultat, c'est super, Jean, avec ma story. C'est apparenté aux réseaux sociaux, une story ?

  • Speaker #2

    C'est la réponse. Il a envoyé une information et il n'a pas eu de réponse.

  • Speaker #0

    C'est un peu ça.

  • Speaker #3

    La story, c'est quand on se filme ou qu'on se prend en photo, qu'on la poste sur les réseaux sociaux et tous les gens la voient. Mais quand on dit qu'on n'a pas eu de résultat, c'est-à-dire que peu de gens l'ont vue ou peu de gens ont commenté, par exemple.

  • Speaker #0

    Ça n'a intéressé personne.

  • Speaker #3

    Voilà. Vous avez été bon.

  • Speaker #0

    Vous avez été bon. Est-ce que vous auriez une expression à l'inverse, justement, à nous donner, qu'on n'utilise plus du tout aujourd'hui, mais que vous utilisiez vous avant ?

  • Speaker #2

    Ah ben, de temps en temps, on est soumis pour faire travailler notre mémoire. Nos animatrices nous posent ce genre de questions.

  • Speaker #0

    Alors ?

  • Speaker #2

    Mais je ne me souviens plus.

  • Speaker #3

    Elles ne le font pas assez, alors.

  • Speaker #1

    Ils m'ont crousté du poulet.

  • Speaker #3

    Alors, la connais.

  • Speaker #0

    Suzanne.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous aimiez danser ?

  • Speaker #2

    Oui, mais pas vos danses actuelles, où chacun est dans son coin. Il n'y a pas de discussion entre les danseurs.

  • Speaker #3

    C'est pas ça, on savait que les stars, ils sont collés.

  • Speaker #2

    Ah oui, bien sûr. Oui, mais ça, c'est... On serait peut-être un peu juste auprès du niveau.

  • Speaker #1

    Dans le temps, quand on allait au bal, il fallait avoir un cavalier. Tandis que maintenant, vous dansez toute seule. C'est vrai.

  • Speaker #0

    Si je dois attendre un cavalier, Suzanne, je ne suis pas certaine de sortir.

  • Speaker #2

    Oui, c'est difficile.

  • Speaker #0

    Vous étiez tout le temps avec vos cavaliers quand vous alliez en...

  • Speaker #1

    Non, mais les connaissais. parce que le dimanche, c'était le bal. Ah ! Le bal. Tous les dimanches. On allait chez Gervaise, à Brunois. Alors, c'était un bal en plein air. Et alors, il y avait des vélos d'attraction. Vous savez, avec les grandes roues. Alors, on dansait, on faisait du vélo. C'était bien.

  • Speaker #3

    Tout à l'heure, on parlait de vos cavaliers, justement. Comment c'était le mariage avant ? Vos mariages, ils se sont passés comment ?

  • Speaker #1

    Oh ben... C'était pas comme maintenant. Les mariés, la femme, fallait qu'elle ait toujours le... Comment dirais-je... Pas comme décolletée maintenant comme ça. C'était montée comme ça. Et les hommes, ils avaient la fleur d'orange bleue.

  • Speaker #2

    Mais les femmes devaient avoir quelque chose de neuf et quelque chose de bleu.

  • Speaker #1

    On voit des mariés qui sont complètement en petite mini-jupe, tandis que dans le temps ça n'existait pas.

  • Speaker #0

    Alors, c'était mieux avant ou c'est mieux maintenant ?

  • Speaker #1

    Écoutez, c'était notre génération. Maintenant, c'est la vôtre. Vous n'allez pas dire que la nôtre était mieux. Comme nous, on ne dira pas que la vôtre était mieux.

  • Speaker #0

    Sur certains points, je trouve que la vôtre était vachement mieux.

  • Speaker #1

    On a connu des petites choses. Des grands voiles. Devant, c'était vraiment la mariée.

  • Speaker #3

    Ça se fait toujours, ça aussi.

  • Speaker #2

    Oui, oui.

  • Speaker #3

    C'est-à-dire qu'il y a moins la robe traditionnelle. Maintenant, chacun peut faire.

  • Speaker #1

    Fille d'honneur. Il y avait des filles de nerfs,

  • Speaker #2

    des jeunes femmes qui étaient habituées en robe longue.

  • Speaker #1

    Tandis que maintenant...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui était vraiment mieux avant ?

  • Speaker #3

    Dans la vie en général,

  • Speaker #0

    qu'est-ce qui était vraiment mieux avant, à votre époque ?

  • Speaker #1

    C'était plus calme, on pouvait sortir. On pouvait sortir sans avoir peur. Tandis que maintenant, arriver 20h, oh là là, il ne faut pas sortir. Moi, je travaillais à Paris. Des fois, je travaillais assez tard. Je rentrais, il était 8h, 8h15. J'étais dans le train, des fois, toute seule. J'avais pas peur.

  • Speaker #0

    C'est quoi votre secret pour être heureux ?

  • Speaker #1

    Maintenant, moi, je vis le jour le jour.

  • Speaker #2

    Pour découvrir des choses.

  • Speaker #1

    Je demande pas la mort, mais je cherche pas à faire mieux que ce que j'ai.

  • Speaker #0

    Et vous êtes heureuse comme ça ?

  • Speaker #1

    Heureuse, non, pas tellement. Parce que les jours, c'est pas vie.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on apporte un petit peu de gaieté ? d'être là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, ça fait du bien. C'est vrai ?

  • Speaker #2

    Oui, ça fait du bien.

  • Speaker #0

    Vous vous considérez en bonne santé ?

  • Speaker #1

    Il y a des hauts et des bas. Moi, ce qui me manque, c'est que je ne peux pas marcher. Des fois, je suis dans le lit. J'ai envie. Des personnes comme Mme Chouanique, qui a 99 ans, on joue en bicube. Il y a toujours un chon qui tombe par terre. Allez, il y a le soleil, viens m'en chercher. Ah la peau !

  • Speaker #3

    J'allais vous demander, si vous aviez 20 ans de moins, qu'est-ce que vous aimeriez faire ?

  • Speaker #1

    Si j'avais déjà été chez moi, et puis faire des voyages.

  • Speaker #3

    Vous voulez voyager où ?

  • Speaker #1

    J'ai été veuve à 45 ans. Alors, où je travaillais, ils organisaient des voyages. Alors j'en ai profité. Parce que mon mari il aimait la pêche. Alors on allait à droite, à gauche avec la caravane. On avait une caravane. On n'allait jamais. à l'hôtel ou des trucs comme ça, toujours des caravanes. Puis il aimait la pêche en mer. Alors on allait au bord de la mer, mais on était toujours en France. Alors moi, bon ben, je tricotais à côté de lui, puis lui il pêchait. Et quand mon mari a décidé, eh ben, j'ai voyagé. Alors j'ai fait le Maroc, j'ai fait l'Espagne, j'ai fait l'Angleterre, j'ai fait la Grèce. Wow ! Oui, j'ai eu... Il n'était pas là aussi. Mon premier voyage, ça a été le Maroc. Quand on a atterri, j'ai pleuré parce que je me dis, qu'est-ce que je fais là ?

  • Speaker #3

    Vous auriez aimé vivre ça à deux.

  • Speaker #1

    Ben voilà.

  • Speaker #0

    Alors on va justement passer à cette fameuse séquence, les questions qu'on n'a jamais osé vous poser, parce que nous, on va oser vous les poser. Et vous avez le droit de nous dire, on n'a pas envie d'y répondre.

  • Speaker #2

    Joker.

  • Speaker #0

    Joker, exactement.

  • Speaker #2

    C'est utilisé encore aujourd'hui ? Bien sûr !

  • Speaker #0

    Complètement, vous pouvez poser un joker.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez déjà rédigé votre testament ? Et si oui, à quel âge ?

  • Speaker #1

    Je l'ai fait récemment.

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #2

    Donc à quel âge ? Non.

  • Speaker #0

    Et vous Chantal ?

  • Speaker #4

    Moi j'ai simplement mis un mot. Que ce n'était pas la peine de me faire survivre. Comment dire ? Je préfère mourir et pas avoir des... Des trucs pour un bif comme un légume, quoi.

  • Speaker #0

    Je comprends. Merci pour votre honnêteté. Gaëtan, tu vas en poser une suivante ?

  • Speaker #3

    Vous y pensez, à la mort ? Oui,

  • Speaker #1

    je pense à l'hécinérie.

  • Speaker #3

    Oui, tout est prévu.

  • Speaker #0

    Vous avez tout prévu ?

  • Speaker #3

    Vous avez pensé à la musique de votre internement ?

  • Speaker #2

    Ah non, j'aime rien. J'aime L'Ave Maria de Tino Rossi. Oh ! Je suis corse, donc c'est normal que ce soit Tino Rossi. L'Ave Maria c'est quand même important.

  • Speaker #0

    Est-ce que parfois vous faites semblant de ne pas entendre les gens parce que vous n'avez pas envie de répondre ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive des fois.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Vous ne faites pas entendre ? Oui. Oui,

  • Speaker #1

    je comprends. Oui, oui. Des fois on est à table et... Alors je fais oui, oui, oui. Peut-être qu'il faut dire non, mais ça ne fait rien.

  • Speaker #0

    Et vous Chantal ?

  • Speaker #1

    Oui, je sais.

  • Speaker #0

    Un peu tout le monde.

  • Speaker #3

    C'est la bonne excuse.

  • Speaker #0

    C'est la bonne excuse.

  • Speaker #3

    Dans la même veine, est-ce qu'en vieillissant, on devient insupportable ? Et on s'en fout.

  • Speaker #2

    Ça, c'est une bonne question.

  • Speaker #3

    On n'a plus de filtre.

  • Speaker #2

    Mais la réponse, peut-être que vous avez raison, peut-être qu'on s'en fout un peu.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai l'impression que je tends vers ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous trouvez que vous vieillissez bien ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas garder dans la classe.

  • Speaker #0

    Et pourtant vous êtes belle.

  • Speaker #3

    Je ne s'aime pas en vieillissant.

  • Speaker #1

    Ah ben vous savez.

  • Speaker #2

    L'âge, c'est une drôle de maladie.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, c'est le cerveau.

  • Speaker #2

    C'est le cerveau.

  • Speaker #1

    Le cerveau, il ne change pas. On a l'impression qu'on a toujours 20 ans. C'est votre corps. Vous regardez vos mains, vos bâtisses. Vous avez le cou qui pend. Vous avez... C'est ça. Mais le cerveau... Si vous êtes lucide, vous avez 20 ans. Oui,

  • Speaker #2

    mais... Le cerveau...

  • Speaker #1

    Des fois je rêve, je suis jeune.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Ah oui. Je ne me vois jamais vieille dans mes rêves.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant ça. Oui,

  • Speaker #3

    c'est fou.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Et vous rêvez de quoi ? Vous rêvez que...

  • Speaker #1

    Je me vois jeune. Oui. Mais les moments que j'ai passés... Oui, oui, oui. Ah oui. Surtout que là, quand c'est le moment des mois de janvier, je me vois avec mon mari. Je le vois jeune. Je vois mon fils quand il avait 20 ans. Vous voyez ? Puis après, bon, ça passe. Alors, ce n'est pas bon parce que des fois, ça me met dans des états. Je ne suis mieux pas en parler.

  • Speaker #0

    Vous êtes forte, Suzanne. C'est un plaisir de vous avoir avec nous autour de cette table.

  • Speaker #1

    Vraiment. Ce qui me fait mal. C'est quand je vois les mamans qui ont leur fille ou leur fils. Je vois mon fils.

  • Speaker #0

    Vous allez me faire pleurer si vous apprends.

  • Speaker #1

    Il y a quelques ans qu'il est décédé, il n'y a pas bien longtemps. Mais j'ai une belle fille qui est chère. J'ai perdu mon fils, mais j'ai retrouvé une fille parce qu'elle est assez énergique. Elle ne vient pas souvent me voir parce qu'évidemment, elle a sa maman qui est en maison de retraite.

  • Speaker #0

    Elle a un chien qui lui court.

  • Speaker #1

    Elle a un chien, c'est pire que si c'était un bébé. Alors, elle va chez le vétérinaire tous les 15 jours. Il faut lui donner la douche avec des produits spéciaux. Elle me dit, tu sais, mon chien, elle l'adore.

  • Speaker #2

    Moi, j'ai une question pour vous. À votre avis, qu'est-ce que notre génération, à Gaëtan et moi, ne connaîtra jamais par rapport à vous ?

  • Speaker #3

    Les premières machines à laver, Elles avaient des rouleaux pour essorer.

  • Speaker #2

    Mais manuels ? Oui,

  • Speaker #3

    des rouleaux manuels pour essorer.

  • Speaker #2

    Mais ça devait être très fatigant de...

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    très vite. Tant pis que la mienne, elle était au gaz. Elle était dangereuse même parce qu'un jour, quand mon mari était là, il fallait l'allumer en dessous. Il y avait de la matière à laver ? Oui, oui. Et je l'avais une robe de chambre en pilou. Et quand je l'ai allumée...

  • Speaker #2

    Ça a pris... Mais c'est pas...

  • Speaker #1

    La robe de chambre prenait feu. Mon mari vit, il a...

  • Speaker #2

    Ça aurait pu être gravissime, Suzanne.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'était comme ça. Alors, elle tournait la lessive, après elle s'arrêtait, vous la remettez en route pour la rincer, et après vous la sortiez.

  • Speaker #2

    Oh là là, mais c'est beaucoup trop compliqué. Alors moi, je la mets en programmation différée, je pars de chez moi et je reviens et terminé.

  • Speaker #4

    Là, c'était mieux avant.

  • Speaker #1

    Vous n'avez pas ça de le bête. On faisait la toilette dans la cuisine. Je pense que c'était pour tout le monde pareil.

  • Speaker #2

    C'est vrai, c'est fou ça. C'est dingue !

  • Speaker #4

    Une journée dans une marmite ?

  • Speaker #0

    Il y avait le tome.

  • Speaker #1

    La lessiveuse. Il n'y avait même pas de papier hygiénique. C'était les journaux.

  • Speaker #0

    Les journaux qui ont été coupés.

  • Speaker #1

    En fin de semaine, il fallait les couper. Faire tout les pousser dans une ficelle. Alors, c'était noir. On devait avoir les fesses noires.

  • Speaker #4

    Il ne fallait pas rater le journal du jour, parce que sinon on était à sec.

  • Speaker #1

    C'était pour tout le monde pareil.

  • Speaker #2

    Pour terminer cette belle conversation tous les cinq, quel est le meilleur conseil qu'on vous a donné dans votre vie et que vous aimeriez transmettre et donner aux gens qui nous écoutent ? On vous écoute, Jean.

  • Speaker #0

    Quand j'ai fini mes études, j'ai demandé des vous avec trois grands patrons, dont le directeur général de Renault. comme il s'appelle, d'assaut, alors disons, qu'est-ce que vous feriez à ma place, si vous étiez comme moi, je ne vous demande pas du boulot, je vous demande un avis sur ce qu'il faut faire professionnellement. Mais il y en a un qui m'a donné, c'était le directeur général de chez Renaud, il m'a donné un conseil qu'il faut respecter, et vous, vous avez à le respecter. Il disait, tous les ans, tous les deux ans, vous faites un tête-à-tête avec vous-même. Et vous dites, est-ce que j'ai évolué ? Est-ce que j'ai appris quelque chose ? Est-ce que je me suis amélioré ? Si vous répondez non à ces questions, vous cherchez un autre boulot. Donc ça c'est valable, ou dans votre vie familiale c'est la même chose. Si vous ne faites pas de progrès, il faut vous remettre en cause. Et c'est dur de faire un tête-à-tête avec soi-même, en étant honnête, en se disant du bien et du mal de soi-même, c'est difficile. Parce qu'on efface facilement le mal.

  • Speaker #2

    On efface facilement le mal. C'est très beau ce que vous dites et je pense que c'est très juste. Et c'est drôle parce que ça revient vachement dans les conversations d'aujourd'hui qu'on a nous entre amis, de devenir la meilleure version de nous-mêmes. Et de vous entendre, Jean, dire ça, je trouve que c'est formidable. Suzanne et Chantal, vous avez un conseil aussi, peut-être, qu'on vous a donné et que vous aimeriez donner aux générations futures ?

  • Speaker #3

    Surtout ne pas promettre, quand on est quelque part, qu'on viendra. Parce qu'il y a des gens qui attendent toute l'année. La fameuse personne, elle ne vient pas.

  • Speaker #2

    C'est vrai. Vous avez raison, Chantal. Merci d'avoir accepté notre invitation pour parler en mon nom personnel. Moi, je n'ai plus mes grands-parents. Malheureusement, je les ai perdus. Ça m'a fait un bien fou de partager.

  • Speaker #1

    Vous avez frères et sœurs ?

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #1

    Vous êtes une fille unique.

  • Speaker #2

    C'était un vrai plaisir de partager ce moment avec vous. Merci beaucoup. On espère qu'on aura l'occasion de vous revoir. Gaëtan, merci de m'avoir accompagnée. Merci à toi,

  • Speaker #4

    j'ai passé un excellent moment, j'espère qu'on en refera beaucoup.

  • Speaker #2

    Club Tizane, c'est le début, mais on est ravis d'avoir pu partager ce moment avec vous. J'espère que ça vous a plu, à vous aussi sur YouTube et à tous ceux qui nous écoutent en podcast audio. Merci du fond du cœur. Club Tizane, c'est un moment de partage, un pont entre les générations. Et grâce à vous, on repart enrichis, émus et avec le sourire. Donc merci beaucoup à tous les trois. Et on vous dit à très vite dans un nouvel épisode de Club Tizane. Merci beaucoup.

Description

Le podcast intergénérationnel présenté par Inès Vandamme.
"Est-ce que ça se pécho en maison de retraite ?", "Qu'est-ce qui était mieux avant ?", "Quand on vieillit, est-ce qu'on devient aigri et on s'en fout ?" ... l'amour, la jalousie, l'amitié, la mort... On a parlé de tout ça et bien plus encore avec Suzanne, Chantal et Jean de la Résidence Retraite du Cinéma et du Spectacle. Ils sont drôles, attachants et émouvants ! Ils nous racontent leurs souvenirs de jeunesse, mais aussi la façon dont ils voient le monde d'aujourd'hui.

Crédits :
Club Tisane - Le Podcast
Concept et écriture : Florent Trevet & Gaëtan Serais
Animation : Inès Vandamme et Gaëtan Serais
Image et son : Thibault Guieu & Mathieu Monconduit “DeuxGuidonsProd”


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Club Tizane, le podcast qui réunit les générations pour échanger, rire et partager des moments précieux. Aujourd'hui avec Gaëtan qui m'accompagne, on est ravis d'être entouré, Gaëtan, de trois invités incroyables. Des stars. Nos stars, on va le dire. On a Jean qui est juste ici à côté de moi et on a Suzanne et Chantal avec nous. Vous allez bien ? Oui. Merci beaucoup de nous accueillir chez vous parce qu'on est chez vous ici.

  • Speaker #1

    On est un peu émotionnés.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ? On n'a pas l'habitude quand même d'avoir des projecteurs comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous êtes heureux d'avoir des projecteurs sur vous ?

  • Speaker #1

    Oui, ça me fait plaisir. Ça donnera des souvenirs aux enfants.

  • Speaker #0

    Nous, en tout cas, on est ravis d'être avec vous aujourd'hui. On va parler de vos souvenirs, d'une autre époque, de vos anecdotes, drôles, j'en suis sûre, touchantes aussi. Et on va vous poser des questions, je pense qu'on n'a jamais osé vous poser. Et nous, on s'est dit que dans Club Tizane, on allait poser toutes ces questions-là. Alors, vous avez beaucoup à nous apprendre et on espère avec Gaëtan qu'on va vous surprendre nous aujourd'hui. Allez, c'est parti !

  • Speaker #2

    Bienvenue au Club Tizane !

  • Speaker #0

    Puisque vous vivez tous ici dans cette résidence retraite du cinéma et du spectacle, à Vigneux, on s'est dit que pour apprendre à mieux vous connaître, ça serait sympa que vous puissiez vous présenter entre vous. Jean, est-ce que tu saurais nous présenter Chantal, par peut-être son nom, un surnom ? qu'elle aurait ici, ou son âge, ou une anecdote ?

  • Speaker #2

    Non, pour l'instant, non, parce qu'on n'a pas cohabité. Ah, donc, je ne sais pas.

  • Speaker #3

    Vous ne connaissez pas ?

  • Speaker #1

    On n'est pas dans le même étage, alors on ne marche pas dans la même salle. Alors, on s'aperçoit.

  • Speaker #2

    On s'aperçoit plus, d'ailleurs, au kiné. Chez le kiné. Chez le kiné, c'est notre... C'est notre point de rendez-vous.

  • Speaker #1

    Mais aïe, aïe, aïe !

  • Speaker #0

    Parce que comment ça se passe ici ? Est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu ? Je crois que vous habitez dans des bâtiments différents. Comment ça se déroule ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il y a quatre étages, je crois qu'il y a quatre étages. Donc à chaque étage, il y a un réfectoire. Et donc toutes les chambres sont partagées. On ne peut pas connaître les gens du troisième comme du deuxième. Au rez-de-chaussée, on est neuf, dix. On se connaît bien, on joue au remis cube, on joue... Mais les autres personnes, elles viennent dans les salles, elles se réunissent, elles se connaissent en faisant des jeux.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on crée des amitiés ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #3

    Il y en a aussi que vous ne pouvez pas saquer ?

  • Speaker #2

    Non, pour ma part. C'est un peu mon étonnement parce que je pensais à notre échange. j'ai mis une question qui va être posée. Moi, je n'ai pas de gens que je ne peux pas ça. On a l'impression qu'au contraire, tous les bons côtés de chacun apparaissent et on n'a pas de concours, on n'a pas de rancœur, on n'a pas de compétition.

  • Speaker #3

    Même ceux qui trichent au Rubik's Cube ?

  • Speaker #2

    Ah, ça c'est un peu gênant.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de tricheurs ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais on fête des anniversaires tous les mois. Alors là, il y a un accordéoniste qui vient, il nous fait la musique, on danse. Certaines personnes, parce que les photos qu'on lance, ce n'est pas évident. Et on a du champagne avec le gâteau.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça vous plaît encore de fêter vos anniversaires ? Oui. C'est important pour vous ?

  • Speaker #1

    Oui. Est-ce qu'on peut donner vos âges ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    Vous avez quel âge ?

  • Speaker #1

    93. Je vais les avoir au mois de mai.

  • Speaker #3

    Ah, donc bientôt, le champagne et... Et l'accordéon. Et vous ?

  • Speaker #4

    Chantal.

  • Speaker #3

    Chantal, c'est la petite jeune.

  • Speaker #2

    Et vous ? 86.

  • Speaker #3

    OK. Il y a tous les âges.

  • Speaker #0

    Bon, alors, vous ne pouvez pas vous présenter entre vous, parce qu'on a bien compris que, du coup, vous n'aviez pas assez régulièrement d'échanges. Alors, moi, je vais vous présenter Gaëtan. Alors, Gaëtan, ce n'est pas le pro du cha-cha-cha. Non. Par contre, c'est le pro des objets en bois.

  • Speaker #3

    Ah, c'est vrai ? Comment tu sais ça ?

  • Speaker #0

    Moi aussi, je sais plein de choses, Gaëtan.

  • Speaker #3

    J'ai une passion. Alors, on dit que c'est une passion de vieux. Donc, d'habitude, je me sens vieux. Mais ici, ça va mieux. Vous, c'est quoi vos passions ? Pardon ? Vos passions dans la vie, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aimais bien dessiner, jardiner.

  • Speaker #3

    OK.

  • Speaker #1

    Là-dedans, je m'occupe de mes plantes. Je suis de la couture.

  • Speaker #0

    Ah, mince ! J'avais un jean à recoudre.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire la couture, c'est rafistoler.

  • Speaker #0

    C'est bien, c'est bien, c'est bien, Suzanne, on en a besoin, on a besoin de rafistoler des vêtements.

  • Speaker #1

    Je fais du ménage.

  • Speaker #0

    Chantal, quelles sont vos passions ?

  • Speaker #4

    Moi, la peinture sur porcelaine, la natation dans la station des tentes.

  • Speaker #0

    D'accord, vous en faites ici ?

  • Speaker #4

    Non, mais il n'y a pas longtemps que je suis là.

  • Speaker #0

    D'accord. Vous êtes là depuis combien de temps ?

  • Speaker #4

    Depuis le mois d'octobre.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est tout récent. Et vous, Jean ?

  • Speaker #2

    Moi, mes passions, c'était d'aller dans les musées, les expositions, des choses comme ça. Puis de faire des promenades avec ma femme. On faisait des balades en voiture, pas tellement à pied, mais en voiture. des lieux un peu surprenants. Notre habitude c'était de rouler et puis tout d'un coup dire on prend la prochaine rue à droite. On prenait la prochaine rue à droite et on tombait toujours sur quelque chose d'étonnant, une ferme qui n'était pas prévue et qui n'était pas sur les catalogues, sur les cartes et tout ça. Et vous trouviez des choses de temps en temps assez étonnantes.

  • Speaker #0

    Mais ça, c'était une autre époque aussi. Nous, aujourd'hui, on n'a plus les cartes. Vous vous doutez bien qu'on a ça, on a les petits téléphones. Et du coup, on se perd moins et peut-être qu'on passe à côté de belles choses.

  • Speaker #2

    On ne se perdait pas du tout. Si, on se perdait volontairement. C'est ça.

  • Speaker #0

    Nous, on veut aller à l'essentiel, on veut gagner du temps.

  • Speaker #2

    Voilà. Eh bien, on avait l'avantage de ne pas avoir cet appareil. Il va vous donner les lieux à visiter dans un ordre. Le meilleur c'est celui-là, c'est celui-là, c'est celui-là. Et on reprend l'ordre des visites. Mais quand vous êtes sans appareil comme ça, vous visitez ce que vous trouvez une vieille église, un petit monastère. Et qui sont assez formidables, parce qu'ils ont des choses étonnantes. Vous êtes quand même un peu surpris par tout ce qu'il y a à voir.

  • Speaker #3

    C'est vrai que nous on est moins surpris, on sait déjà ce qu'on va aller voir.

  • Speaker #0

    On sait déjà, c'est vrai Gaëtan.

  • Speaker #1

    On est des générations qu'on a connu quand même beaucoup de choses. Le téléphone, la machine à laver, la télévision. Il y a beaucoup de choses dans notre centre. On en a des centenaires. Alors on a connu beaucoup de choses. Et maintenant, je vois la télévision. Dans 20 ans, vous allez rouler là-haut.

  • Speaker #0

    Vous croyez, Suzanne ?

  • Speaker #1

    Oui. Ah oui.

  • Speaker #0

    Ça vous fait peur, ça ?

  • Speaker #1

    Non. il y aura moins de circulation en bas.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Parce que les bouchons à Paris, je peux vous dire que ce n'est pas simple. Alors, vous savez, avec Gaëtan et tous les gens qui nous regardent sur YouTube, peut-être, et qui nous écoutent en podcast audio, on ne connaît pas la vie dans une résidence senior. Alors, on a décidé de vous poser pas mal de petites questions. On a prévu un bol à potin.

  • Speaker #3

    On a mis plein de petites questions qu'on se pose. Vous allez les piocher au hasard. Vous allez les lire et puis essayer d'y répondre. Ça vous va ? Alors, la première.

  • Speaker #1

    Merci. Est-ce que ça se pichot entre les résidents ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça veut dire ça, votre ?

  • Speaker #1

    Est-ce que ça se pichot entre les résidents ?

  • Speaker #3

    C'est la meilleure question.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça se chera bien ?

  • Speaker #2

    Ça doit être chopé et ça doit être du verre.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça se pichot ?

  • Speaker #2

    Se choper entre les résidents ? Oui. Et aujourd'hui, le mot chopé qu'on n'utilise pas, parce qu'on ne le connaissait pas, ça veut dire avoir quelques petits conflits.

  • Speaker #3

    Bien joué. Ah non, là c'est l'inverse.

  • Speaker #0

    vous n'êtes pas loin, Jean. C'est au contraire avoir quelques petites histoires d'amour.

  • Speaker #2

    Oh ! C'est la même chose qu'un compte.

  • Speaker #0

    Ça part en...

  • Speaker #1

    Là, il change de couleur.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que ça se pêche dans une maison de retraite ? Est-ce qu'on rencontre l'amour dans une maison de retraite ?

  • Speaker #1

    Bah, écoutez, je ne sais pas, les murs ne sont pas épais, alors...

  • Speaker #3

    Il n'y a pas de rapprochement entre les résidents ?

  • Speaker #1

    Il y a des couples, je crois qu'ils ont chacun leur chambre.

  • Speaker #2

    D'accord. Des couples officiels. Mais des rencontres et des... Il apparaît. Je ne connais pas.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #3

    C'est jamais arrivé.

  • Speaker #2

    Ah, d'où... C'est peut-être arrivé, je pense.

  • Speaker #3

    Ça reste caché, quoi.

  • Speaker #2

    Mais ça reste caché.

  • Speaker #3

    Chantal,

  • Speaker #0

    à vous. Chantal, une petite question ?

  • Speaker #4

    Est-ce que vous êtes sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Est-ce que vous êtes sur les réseaux sociaux ? Est-ce que vous savez ce que c'est que les réseaux sociaux déjà ?

  • Speaker #2

    Oui, un peu.

  • Speaker #1

    Les réseaux sociaux, ça ne se passe pas à la télé ?

  • Speaker #2

    Non, ça se...

  • Speaker #0

    Non. Jean, vous avez une idée ou pas de ce que c'est les réseaux sociaux ?

  • Speaker #2

    C'est un échange entre différentes personnes. Oui. Et ils échangent des informations, des renseignements. Non, non, non, sur Internet. Sur Internet.

  • Speaker #0

    Sur des écrans.

  • Speaker #3

    Sur le téléphone en général.

  • Speaker #0

    Par exemple. Est-ce que si je vous dis Facebook, ça vous dit quelque chose, Facebook ? Chantal, ça vous dit quelque chose ? Vous avez un compte Facebook, Chantal ? C'est vrai ?

  • Speaker #3

    Chantal, elle a un Tinder.

  • Speaker #4

    Non, mais moi, je correspond beaucoup avec la société, les amis de Lourdes.

  • Speaker #0

    Et donc, vous correspondez grâce à Facebook. Donc, Jean avait raison, c'est une manière d'échanger, en fait, avec des amis.

  • Speaker #1

    C'est dangereux.

  • Speaker #0

    Vous trouvez ? C'est dangereux ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas ce que des fois on entend, que des jeunes qui correspondent avec d'autres personnes.

  • Speaker #0

    ça peut l'être le danger c'est qu'on peut parler à des gens qu'on ne connait pas c'est ça si vous voulez les réseaux sociaux et Jean l'a très bien dit on peut échanger avec des gens qu'on connait donc c'est super parce qu'on n'a pas besoin du numéro de téléphone donc on peut échanger assez facilement mais c'est aussi un moyen de rencontre donc on peut rencontrer des gens qu'on ne connait pas donc il peut y avoir des gens gentils et malheureusement des gens moins sympathiques c'est ce qu'on correspond des années puis quand ils ouaillent ils ne se plaisent plus non

  • Speaker #1

    mais

  • Speaker #0

    Mais généralement, ça ne prend pas des années. Jean, vous vouliez dire quelque chose ?

  • Speaker #2

    Non, mais je disais que par exemple, les centres de rencontres qu'on n'utilisait pas à notre époque, la rencontre était soit la boîte de nuit, soit des copains, un truc comme ça. Mais on s'aperçoit qu'au fait, peut-être que ce n'est pas si mal que ça, les centres de rencontres, parce qu'ils étudient bien leur choix. la vie qu'ils... Voilà, et donc, en fait, ils connaissent bien l'individu qu'ils rencontrent parce qu'ils savent, c'est juste des coutumes.

  • Speaker #3

    Suzanne, elle est contre, elle a dit. Moi,

  • Speaker #1

    je suis contre.

  • Speaker #0

    Vous êtes contre les réseaux sociaux, Suzanne ?

  • Speaker #3

    Ni les sites de rencontres,

  • Speaker #2

    non plus.

  • Speaker #3

    Ça gâche le naturel.

  • Speaker #1

    Ben oui, parce que moi, j'ai eu une amie qui s'est trouvée veuve. Elle a correspondu comme ça. Et puis... Quand elle l'a connue vraiment pour de bon, elle s'est rendue compte qu'il était jaloux. Et alors, il ne pouvait pas regarder une femme parce que ça n'allait pas l'aider.

  • Speaker #3

    En fait, c'est un moyen de rencontre, mais ça ne permet pas de connaître la personne. Après, il faut vivre avec.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous, vous étiez jaloux et jalouse ? C'est vrai ? C'est vrai, c'est ça que vous avez dit ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que j'étais jalouse parce que quand j'ai connu mon mari, il avait 20 ans, il revenait du service militaire, moi j'avais 17 ans. Et je l'ai connu au bal du 14 juillet au stade. Et alors, il m'a annoncé qu'il était footballeur. Alors, je dis, bon, ben, je ne connaissais rien du tout. J'ai mieux vous dire, de la jeudi 7 jusqu'à la fin, j'ai passé mes dimanches sur les terrains de football. Même mon fils, j'avais habillé en petit footballeur, il était la mascotte. Et ben, il y avait des filles qui étaient derrière. Les buts parce qu'il était gardien de buts. D'accord. Allez Marcel, vas-y. Oh, puis moi j'étais dans les tribunes. Oh là là. Pas facile. T'as pas à être jalouse, t'as pas à être jalouse. Ah, mais ils ont pas à faire ça.

  • Speaker #3

    Vous auriez bien aimé qu'il y ait un ballon quand même qui aille derrière le but, qu'il y en ait une qui se le prenne.

  • Speaker #0

    Et vous Chantal, vous êtes chez Jalouse ?

  • Speaker #1

    Non. Non. Non.

  • Speaker #0

    Et Jean ?

  • Speaker #2

    Non, pas... Enfin, non, moyennement. Qu'est-ce que ça veut dire ? Faut bien quand même. Ça veut dire quand même qu'on a un fond de jalousie. Ah. Le non-jaloux total...

  • Speaker #3

    C'est vrai ! Il n'y a pas d'intérêt quoi !

  • Speaker #1

    On dit jaloux, c'est l'amour.

  • Speaker #2

    Oui, mais le jaloux jusqu'à en être malade, à surveiller, à suivre ou un truc comme ça, non ça n'est pas question. Chacun doit avoir, moi ce que j'estime de bien, c'est que chacun doit avoir sa vie propre. Donc si vous voulez, il est bien évident que chacun ayant sa vie propre... la société où on travaille et tout, on a des rencontres ou pas de rencontres, mais que l'autre n'est pas admis dans ce groupe. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    À votre tour, Jean. Alors, quelles questions ?

  • Speaker #2

    Et vous aussi, vous avez tiré un papier ?

  • Speaker #3

    C'est sur la vie ici, alors je ne pourrais pas trop vous aider.

  • Speaker #2

    Ah bon ? Ah ben... Alors, qui est votre meilleur ami de la résidence ? Non, je n'ai pas de... Je n'ai pas de préférence.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que vous n'avez pas beaucoup d'hommes avec vous ?

  • Speaker #2

    D'abord, oui, les hommes sont en minorité.

  • Speaker #0

    Vous êtes en train de faire une femme ?

  • Speaker #2

    On est obligés de se défendre.

  • Speaker #0

    Et vous, Suzanne ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Vous avez une meilleure amie ici ? Oui. C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Oui. Et puis des petites aides-soyantes aussi. Mais je n'ai pas peur de le dire. Ma meilleure amie, c'est Jeannette. Ah,

  • Speaker #3

    Jeannette.

  • Speaker #0

    Ça, c'est beau. Qu'est-ce que vous aimez dans votre relation avec Jeannette ?

  • Speaker #1

    On parle de tout, parce qu'elle a 99 ans.

  • Speaker #0

    Oh Jeannette, vous ne les faites pas. Pardonnez-moi de vous le dire, vous êtes sublime. Vous avez des yeux, on se perd dedans.

  • Speaker #1

    Toujours souriante. Et alors avec elle, c'est le remicube. On est tout le temps, tout le temps ensemble. On va enquiner ensemble. Parce qu'elle a peur de monter toute seule dans l'ascenseur. Alors, on a vu qu'elle... Elle est gentille.

  • Speaker #3

    Je vais tirer un papier, moi aussi.

  • Speaker #2

    Ah, voilà. Ben oui, il est courageux. Et vous aussi, vous, je vais tirer un papier.

  • Speaker #0

    D'accord, d'accord, je vais tirer un papier. Bon,

  • Speaker #3

    ben, ça ne me concerne pas trop. Est-ce que vous avez le droit de décorer vos chambres ?

  • Speaker #0

    Suzanne, j'ai l'impression qu'il y a plein de fleurs, vous, du coup, dans votre chambre.

  • Speaker #1

    Pas des fleurs, des plantes.

  • Speaker #0

    Des plantes. Plantes, pardon.

  • Speaker #2

    Duplante. C'est Jardinand. Non, moi, je n'ai pas grand-chose. Je n'ai pas de côté personnel.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas trop déco.

  • Speaker #2

    J'ai simplement deux... J'ai deux tableaux. J'ai deux tableaux. Un de celui qui chantait le déserteur.

  • Speaker #0

    Ah, on va demander qui chantait le déserteur. Comment ? Boris Vian.

  • Speaker #2

    Boris Vian.

  • Speaker #3

    C'est un vrai tableau de Boris Vian.

  • Speaker #2

    Ah oui, oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #3

    Ah oui. On est bien,

  • Speaker #2

    Jean. Ah, Jean, il se met Voilà, et puis il y en a un d'un copain qui était ici, qui faisait de la peinture. À vous !

  • Speaker #0

    À moi ? Allez ! Alors, est-ce que je vais pouvoir répondre à la question ?

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #0

    ça c'est pas mal ça ! Est-ce que vous vous êtes déjà pris le bec avec un autre résident ? On parlait d'histoire d'amour tout à l'heure, mais au contraire, est-ce que vous vous êtes déjà pas trop bien entendu avec quelqu'un ?

  • Speaker #1

    Oui, ça arrive.

  • Speaker #0

    Ça arrive, comme dans la vie finalement, non Suzanne ? C'est-à-dire, ça ressemble à quoi vos prises de bec ici ?

  • Speaker #1

    Pour la nourriture ?

  • Speaker #0

    C'est pas vrai. C'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il y en a qui sont trop, comment je pourrais dire, assez vulgaires. Alors on lui dit de se taire. D'accord.

  • Speaker #2

    La nourriture a une grosse importance. À la résidence, ça c'est vraiment... C'est assez gênant, comme vous dites, c'est quand on... À la table, tout d'un coup, le plat vous semble bon, il y a quelqu'un qui dit c'est immangeable parce que c'est dégoûtant Je ne vous ai plus dit après que vous mangez avec plaisir autre chose que quelqu'un vous a dit que c'était dégoûtant.

  • Speaker #0

    Alors moi, je crois que Gaëtan, il a un petit jeu pour vous.

  • Speaker #3

    Tout à l'heure, on a un peu commencé avec le mot pécho Oui. C'est dans la même veine. Moi, j'aime bien les vieilles expressions, les expressions à l'ancienne. Mais je vais vous demander si vous connaissez les nouvelles. Donc, je vais vous donner des phrases. Vous allez essayer de les déchiffrer et de me dire comment vous vous dites avec vos mots à vous. Ça marche ? Alors, si je vous dis… Attention, elle est difficile, celle-là.

  • Speaker #0

    Mais alors, même moi, je ne l'avais pas. C'est vrai ? Je n'avais pas le début.

  • Speaker #3

    Alors, ce soir, je vais voir Maracly, je pense qu'on va Ken.

  • Speaker #0

    Ce soir, je vais voir Maracly…

  • Speaker #1

    Ma femme ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on va Ken. Ah, ben alors là, Suzanne, je ne l'avais même pas. Comment ça, vous avez Maracly et moi, je ne l'ai pas ? Ben, bravo. Ce soir je vais voir Maracly, je pense qu'on va ken.

  • Speaker #2

    Ken.

  • Speaker #1

    On va bien s'amuser.

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être un peu.

  • Speaker #3

    Ouais ken, c'est aussi du verlan. Verlan raccourci.

  • Speaker #2

    Raclène, mais racle.

  • Speaker #0

    J'adore ça, il adore le verlan.

  • Speaker #3

    C'est un peu vulgaire.

  • Speaker #2

    Oui, on n'est pas vulgaire.

  • Speaker #3

    On va conclure quoi, en gros pour être poli.

  • Speaker #2

    Oui d'accord. Donc ça va être une soirée agitée.

  • Speaker #0

    C'est pas mal, c'est bien dit, on pourrait le garder comme ça. Vous avez été très bon. Bien joué. Vous avez été excellent, là on vous met un point.

  • Speaker #3

    J'ai une autre phrase. J'ai un énorme seum, j'ai pas percé avec ma story.

  • Speaker #0

    J'ai un énorme seum, j'ai pas percé avec ma story.

  • Speaker #1

    J'ai un énorme souci.

  • Speaker #3

    Pas loin.

  • Speaker #0

    C'est pas mal, Suzanne, vous m'impressionnez. J'ai un énorme seum. Alors, ça peut s'apparenter à souci, mais j'ai un énorme seum.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    On peut dire que c'est ça. En gros, ça veut dire que je suis dégoûté.

  • Speaker #0

    Je suis dégoûté. J'ai un énorme seum, je suis dégoûté. Je n'ai pas percé avec ma story.

  • Speaker #2

    Je n'ai pas eu de résultat avec ma story, c'est-à-dire avec mon emploi ou mon mode de vie ou ma meuf.

  • Speaker #0

    Non, mais le début est super. Je n'ai pas eu de résultat, c'est super, Jean, avec ma story. C'est apparenté aux réseaux sociaux, une story ?

  • Speaker #2

    C'est la réponse. Il a envoyé une information et il n'a pas eu de réponse.

  • Speaker #0

    C'est un peu ça.

  • Speaker #3

    La story, c'est quand on se filme ou qu'on se prend en photo, qu'on la poste sur les réseaux sociaux et tous les gens la voient. Mais quand on dit qu'on n'a pas eu de résultat, c'est-à-dire que peu de gens l'ont vue ou peu de gens ont commenté, par exemple.

  • Speaker #0

    Ça n'a intéressé personne.

  • Speaker #3

    Voilà. Vous avez été bon.

  • Speaker #0

    Vous avez été bon. Est-ce que vous auriez une expression à l'inverse, justement, à nous donner, qu'on n'utilise plus du tout aujourd'hui, mais que vous utilisiez vous avant ?

  • Speaker #2

    Ah ben, de temps en temps, on est soumis pour faire travailler notre mémoire. Nos animatrices nous posent ce genre de questions.

  • Speaker #0

    Alors ?

  • Speaker #2

    Mais je ne me souviens plus.

  • Speaker #3

    Elles ne le font pas assez, alors.

  • Speaker #1

    Ils m'ont crousté du poulet.

  • Speaker #3

    Alors, la connais.

  • Speaker #0

    Suzanne.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous aimiez danser ?

  • Speaker #2

    Oui, mais pas vos danses actuelles, où chacun est dans son coin. Il n'y a pas de discussion entre les danseurs.

  • Speaker #3

    C'est pas ça, on savait que les stars, ils sont collés.

  • Speaker #2

    Ah oui, bien sûr. Oui, mais ça, c'est... On serait peut-être un peu juste auprès du niveau.

  • Speaker #1

    Dans le temps, quand on allait au bal, il fallait avoir un cavalier. Tandis que maintenant, vous dansez toute seule. C'est vrai.

  • Speaker #0

    Si je dois attendre un cavalier, Suzanne, je ne suis pas certaine de sortir.

  • Speaker #2

    Oui, c'est difficile.

  • Speaker #0

    Vous étiez tout le temps avec vos cavaliers quand vous alliez en...

  • Speaker #1

    Non, mais les connaissais. parce que le dimanche, c'était le bal. Ah ! Le bal. Tous les dimanches. On allait chez Gervaise, à Brunois. Alors, c'était un bal en plein air. Et alors, il y avait des vélos d'attraction. Vous savez, avec les grandes roues. Alors, on dansait, on faisait du vélo. C'était bien.

  • Speaker #3

    Tout à l'heure, on parlait de vos cavaliers, justement. Comment c'était le mariage avant ? Vos mariages, ils se sont passés comment ?

  • Speaker #1

    Oh ben... C'était pas comme maintenant. Les mariés, la femme, fallait qu'elle ait toujours le... Comment dirais-je... Pas comme décolletée maintenant comme ça. C'était montée comme ça. Et les hommes, ils avaient la fleur d'orange bleue.

  • Speaker #2

    Mais les femmes devaient avoir quelque chose de neuf et quelque chose de bleu.

  • Speaker #1

    On voit des mariés qui sont complètement en petite mini-jupe, tandis que dans le temps ça n'existait pas.

  • Speaker #0

    Alors, c'était mieux avant ou c'est mieux maintenant ?

  • Speaker #1

    Écoutez, c'était notre génération. Maintenant, c'est la vôtre. Vous n'allez pas dire que la nôtre était mieux. Comme nous, on ne dira pas que la vôtre était mieux.

  • Speaker #0

    Sur certains points, je trouve que la vôtre était vachement mieux.

  • Speaker #1

    On a connu des petites choses. Des grands voiles. Devant, c'était vraiment la mariée.

  • Speaker #3

    Ça se fait toujours, ça aussi.

  • Speaker #2

    Oui, oui.

  • Speaker #3

    C'est-à-dire qu'il y a moins la robe traditionnelle. Maintenant, chacun peut faire.

  • Speaker #1

    Fille d'honneur. Il y avait des filles de nerfs,

  • Speaker #2

    des jeunes femmes qui étaient habituées en robe longue.

  • Speaker #1

    Tandis que maintenant...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui était vraiment mieux avant ?

  • Speaker #3

    Dans la vie en général,

  • Speaker #0

    qu'est-ce qui était vraiment mieux avant, à votre époque ?

  • Speaker #1

    C'était plus calme, on pouvait sortir. On pouvait sortir sans avoir peur. Tandis que maintenant, arriver 20h, oh là là, il ne faut pas sortir. Moi, je travaillais à Paris. Des fois, je travaillais assez tard. Je rentrais, il était 8h, 8h15. J'étais dans le train, des fois, toute seule. J'avais pas peur.

  • Speaker #0

    C'est quoi votre secret pour être heureux ?

  • Speaker #1

    Maintenant, moi, je vis le jour le jour.

  • Speaker #2

    Pour découvrir des choses.

  • Speaker #1

    Je demande pas la mort, mais je cherche pas à faire mieux que ce que j'ai.

  • Speaker #0

    Et vous êtes heureuse comme ça ?

  • Speaker #1

    Heureuse, non, pas tellement. Parce que les jours, c'est pas vie.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on apporte un petit peu de gaieté ? d'être là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, ça fait du bien. C'est vrai ?

  • Speaker #2

    Oui, ça fait du bien.

  • Speaker #0

    Vous vous considérez en bonne santé ?

  • Speaker #1

    Il y a des hauts et des bas. Moi, ce qui me manque, c'est que je ne peux pas marcher. Des fois, je suis dans le lit. J'ai envie. Des personnes comme Mme Chouanique, qui a 99 ans, on joue en bicube. Il y a toujours un chon qui tombe par terre. Allez, il y a le soleil, viens m'en chercher. Ah la peau !

  • Speaker #3

    J'allais vous demander, si vous aviez 20 ans de moins, qu'est-ce que vous aimeriez faire ?

  • Speaker #1

    Si j'avais déjà été chez moi, et puis faire des voyages.

  • Speaker #3

    Vous voulez voyager où ?

  • Speaker #1

    J'ai été veuve à 45 ans. Alors, où je travaillais, ils organisaient des voyages. Alors j'en ai profité. Parce que mon mari il aimait la pêche. Alors on allait à droite, à gauche avec la caravane. On avait une caravane. On n'allait jamais. à l'hôtel ou des trucs comme ça, toujours des caravanes. Puis il aimait la pêche en mer. Alors on allait au bord de la mer, mais on était toujours en France. Alors moi, bon ben, je tricotais à côté de lui, puis lui il pêchait. Et quand mon mari a décidé, eh ben, j'ai voyagé. Alors j'ai fait le Maroc, j'ai fait l'Espagne, j'ai fait l'Angleterre, j'ai fait la Grèce. Wow ! Oui, j'ai eu... Il n'était pas là aussi. Mon premier voyage, ça a été le Maroc. Quand on a atterri, j'ai pleuré parce que je me dis, qu'est-ce que je fais là ?

  • Speaker #3

    Vous auriez aimé vivre ça à deux.

  • Speaker #1

    Ben voilà.

  • Speaker #0

    Alors on va justement passer à cette fameuse séquence, les questions qu'on n'a jamais osé vous poser, parce que nous, on va oser vous les poser. Et vous avez le droit de nous dire, on n'a pas envie d'y répondre.

  • Speaker #2

    Joker.

  • Speaker #0

    Joker, exactement.

  • Speaker #2

    C'est utilisé encore aujourd'hui ? Bien sûr !

  • Speaker #0

    Complètement, vous pouvez poser un joker.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez déjà rédigé votre testament ? Et si oui, à quel âge ?

  • Speaker #1

    Je l'ai fait récemment.

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #2

    Donc à quel âge ? Non.

  • Speaker #0

    Et vous Chantal ?

  • Speaker #4

    Moi j'ai simplement mis un mot. Que ce n'était pas la peine de me faire survivre. Comment dire ? Je préfère mourir et pas avoir des... Des trucs pour un bif comme un légume, quoi.

  • Speaker #0

    Je comprends. Merci pour votre honnêteté. Gaëtan, tu vas en poser une suivante ?

  • Speaker #3

    Vous y pensez, à la mort ? Oui,

  • Speaker #1

    je pense à l'hécinérie.

  • Speaker #3

    Oui, tout est prévu.

  • Speaker #0

    Vous avez tout prévu ?

  • Speaker #3

    Vous avez pensé à la musique de votre internement ?

  • Speaker #2

    Ah non, j'aime rien. J'aime L'Ave Maria de Tino Rossi. Oh ! Je suis corse, donc c'est normal que ce soit Tino Rossi. L'Ave Maria c'est quand même important.

  • Speaker #0

    Est-ce que parfois vous faites semblant de ne pas entendre les gens parce que vous n'avez pas envie de répondre ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive des fois.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Vous ne faites pas entendre ? Oui. Oui,

  • Speaker #1

    je comprends. Oui, oui. Des fois on est à table et... Alors je fais oui, oui, oui. Peut-être qu'il faut dire non, mais ça ne fait rien.

  • Speaker #0

    Et vous Chantal ?

  • Speaker #1

    Oui, je sais.

  • Speaker #0

    Un peu tout le monde.

  • Speaker #3

    C'est la bonne excuse.

  • Speaker #0

    C'est la bonne excuse.

  • Speaker #3

    Dans la même veine, est-ce qu'en vieillissant, on devient insupportable ? Et on s'en fout.

  • Speaker #2

    Ça, c'est une bonne question.

  • Speaker #3

    On n'a plus de filtre.

  • Speaker #2

    Mais la réponse, peut-être que vous avez raison, peut-être qu'on s'en fout un peu.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai l'impression que je tends vers ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous trouvez que vous vieillissez bien ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas garder dans la classe.

  • Speaker #0

    Et pourtant vous êtes belle.

  • Speaker #3

    Je ne s'aime pas en vieillissant.

  • Speaker #1

    Ah ben vous savez.

  • Speaker #2

    L'âge, c'est une drôle de maladie.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, c'est le cerveau.

  • Speaker #2

    C'est le cerveau.

  • Speaker #1

    Le cerveau, il ne change pas. On a l'impression qu'on a toujours 20 ans. C'est votre corps. Vous regardez vos mains, vos bâtisses. Vous avez le cou qui pend. Vous avez... C'est ça. Mais le cerveau... Si vous êtes lucide, vous avez 20 ans. Oui,

  • Speaker #2

    mais... Le cerveau...

  • Speaker #1

    Des fois je rêve, je suis jeune.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Ah oui. Je ne me vois jamais vieille dans mes rêves.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant ça. Oui,

  • Speaker #3

    c'est fou.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Et vous rêvez de quoi ? Vous rêvez que...

  • Speaker #1

    Je me vois jeune. Oui. Mais les moments que j'ai passés... Oui, oui, oui. Ah oui. Surtout que là, quand c'est le moment des mois de janvier, je me vois avec mon mari. Je le vois jeune. Je vois mon fils quand il avait 20 ans. Vous voyez ? Puis après, bon, ça passe. Alors, ce n'est pas bon parce que des fois, ça me met dans des états. Je ne suis mieux pas en parler.

  • Speaker #0

    Vous êtes forte, Suzanne. C'est un plaisir de vous avoir avec nous autour de cette table.

  • Speaker #1

    Vraiment. Ce qui me fait mal. C'est quand je vois les mamans qui ont leur fille ou leur fils. Je vois mon fils.

  • Speaker #0

    Vous allez me faire pleurer si vous apprends.

  • Speaker #1

    Il y a quelques ans qu'il est décédé, il n'y a pas bien longtemps. Mais j'ai une belle fille qui est chère. J'ai perdu mon fils, mais j'ai retrouvé une fille parce qu'elle est assez énergique. Elle ne vient pas souvent me voir parce qu'évidemment, elle a sa maman qui est en maison de retraite.

  • Speaker #0

    Elle a un chien qui lui court.

  • Speaker #1

    Elle a un chien, c'est pire que si c'était un bébé. Alors, elle va chez le vétérinaire tous les 15 jours. Il faut lui donner la douche avec des produits spéciaux. Elle me dit, tu sais, mon chien, elle l'adore.

  • Speaker #2

    Moi, j'ai une question pour vous. À votre avis, qu'est-ce que notre génération, à Gaëtan et moi, ne connaîtra jamais par rapport à vous ?

  • Speaker #3

    Les premières machines à laver, Elles avaient des rouleaux pour essorer.

  • Speaker #2

    Mais manuels ? Oui,

  • Speaker #3

    des rouleaux manuels pour essorer.

  • Speaker #2

    Mais ça devait être très fatigant de...

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    très vite. Tant pis que la mienne, elle était au gaz. Elle était dangereuse même parce qu'un jour, quand mon mari était là, il fallait l'allumer en dessous. Il y avait de la matière à laver ? Oui, oui. Et je l'avais une robe de chambre en pilou. Et quand je l'ai allumée...

  • Speaker #2

    Ça a pris... Mais c'est pas...

  • Speaker #1

    La robe de chambre prenait feu. Mon mari vit, il a...

  • Speaker #2

    Ça aurait pu être gravissime, Suzanne.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'était comme ça. Alors, elle tournait la lessive, après elle s'arrêtait, vous la remettez en route pour la rincer, et après vous la sortiez.

  • Speaker #2

    Oh là là, mais c'est beaucoup trop compliqué. Alors moi, je la mets en programmation différée, je pars de chez moi et je reviens et terminé.

  • Speaker #4

    Là, c'était mieux avant.

  • Speaker #1

    Vous n'avez pas ça de le bête. On faisait la toilette dans la cuisine. Je pense que c'était pour tout le monde pareil.

  • Speaker #2

    C'est vrai, c'est fou ça. C'est dingue !

  • Speaker #4

    Une journée dans une marmite ?

  • Speaker #0

    Il y avait le tome.

  • Speaker #1

    La lessiveuse. Il n'y avait même pas de papier hygiénique. C'était les journaux.

  • Speaker #0

    Les journaux qui ont été coupés.

  • Speaker #1

    En fin de semaine, il fallait les couper. Faire tout les pousser dans une ficelle. Alors, c'était noir. On devait avoir les fesses noires.

  • Speaker #4

    Il ne fallait pas rater le journal du jour, parce que sinon on était à sec.

  • Speaker #1

    C'était pour tout le monde pareil.

  • Speaker #2

    Pour terminer cette belle conversation tous les cinq, quel est le meilleur conseil qu'on vous a donné dans votre vie et que vous aimeriez transmettre et donner aux gens qui nous écoutent ? On vous écoute, Jean.

  • Speaker #0

    Quand j'ai fini mes études, j'ai demandé des vous avec trois grands patrons, dont le directeur général de Renault. comme il s'appelle, d'assaut, alors disons, qu'est-ce que vous feriez à ma place, si vous étiez comme moi, je ne vous demande pas du boulot, je vous demande un avis sur ce qu'il faut faire professionnellement. Mais il y en a un qui m'a donné, c'était le directeur général de chez Renaud, il m'a donné un conseil qu'il faut respecter, et vous, vous avez à le respecter. Il disait, tous les ans, tous les deux ans, vous faites un tête-à-tête avec vous-même. Et vous dites, est-ce que j'ai évolué ? Est-ce que j'ai appris quelque chose ? Est-ce que je me suis amélioré ? Si vous répondez non à ces questions, vous cherchez un autre boulot. Donc ça c'est valable, ou dans votre vie familiale c'est la même chose. Si vous ne faites pas de progrès, il faut vous remettre en cause. Et c'est dur de faire un tête-à-tête avec soi-même, en étant honnête, en se disant du bien et du mal de soi-même, c'est difficile. Parce qu'on efface facilement le mal.

  • Speaker #2

    On efface facilement le mal. C'est très beau ce que vous dites et je pense que c'est très juste. Et c'est drôle parce que ça revient vachement dans les conversations d'aujourd'hui qu'on a nous entre amis, de devenir la meilleure version de nous-mêmes. Et de vous entendre, Jean, dire ça, je trouve que c'est formidable. Suzanne et Chantal, vous avez un conseil aussi, peut-être, qu'on vous a donné et que vous aimeriez donner aux générations futures ?

  • Speaker #3

    Surtout ne pas promettre, quand on est quelque part, qu'on viendra. Parce qu'il y a des gens qui attendent toute l'année. La fameuse personne, elle ne vient pas.

  • Speaker #2

    C'est vrai. Vous avez raison, Chantal. Merci d'avoir accepté notre invitation pour parler en mon nom personnel. Moi, je n'ai plus mes grands-parents. Malheureusement, je les ai perdus. Ça m'a fait un bien fou de partager.

  • Speaker #1

    Vous avez frères et sœurs ?

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #1

    Vous êtes une fille unique.

  • Speaker #2

    C'était un vrai plaisir de partager ce moment avec vous. Merci beaucoup. On espère qu'on aura l'occasion de vous revoir. Gaëtan, merci de m'avoir accompagnée. Merci à toi,

  • Speaker #4

    j'ai passé un excellent moment, j'espère qu'on en refera beaucoup.

  • Speaker #2

    Club Tizane, c'est le début, mais on est ravis d'avoir pu partager ce moment avec vous. J'espère que ça vous a plu, à vous aussi sur YouTube et à tous ceux qui nous écoutent en podcast audio. Merci du fond du cœur. Club Tizane, c'est un moment de partage, un pont entre les générations. Et grâce à vous, on repart enrichis, émus et avec le sourire. Donc merci beaucoup à tous les trois. Et on vous dit à très vite dans un nouvel épisode de Club Tizane. Merci beaucoup.

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Description

Le podcast intergénérationnel présenté par Inès Vandamme.
"Est-ce que ça se pécho en maison de retraite ?", "Qu'est-ce qui était mieux avant ?", "Quand on vieillit, est-ce qu'on devient aigri et on s'en fout ?" ... l'amour, la jalousie, l'amitié, la mort... On a parlé de tout ça et bien plus encore avec Suzanne, Chantal et Jean de la Résidence Retraite du Cinéma et du Spectacle. Ils sont drôles, attachants et émouvants ! Ils nous racontent leurs souvenirs de jeunesse, mais aussi la façon dont ils voient le monde d'aujourd'hui.

Crédits :
Club Tisane - Le Podcast
Concept et écriture : Florent Trevet & Gaëtan Serais
Animation : Inès Vandamme et Gaëtan Serais
Image et son : Thibault Guieu & Mathieu Monconduit “DeuxGuidonsProd”


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Club Tizane, le podcast qui réunit les générations pour échanger, rire et partager des moments précieux. Aujourd'hui avec Gaëtan qui m'accompagne, on est ravis d'être entouré, Gaëtan, de trois invités incroyables. Des stars. Nos stars, on va le dire. On a Jean qui est juste ici à côté de moi et on a Suzanne et Chantal avec nous. Vous allez bien ? Oui. Merci beaucoup de nous accueillir chez vous parce qu'on est chez vous ici.

  • Speaker #1

    On est un peu émotionnés.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ? On n'a pas l'habitude quand même d'avoir des projecteurs comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous êtes heureux d'avoir des projecteurs sur vous ?

  • Speaker #1

    Oui, ça me fait plaisir. Ça donnera des souvenirs aux enfants.

  • Speaker #0

    Nous, en tout cas, on est ravis d'être avec vous aujourd'hui. On va parler de vos souvenirs, d'une autre époque, de vos anecdotes, drôles, j'en suis sûre, touchantes aussi. Et on va vous poser des questions, je pense qu'on n'a jamais osé vous poser. Et nous, on s'est dit que dans Club Tizane, on allait poser toutes ces questions-là. Alors, vous avez beaucoup à nous apprendre et on espère avec Gaëtan qu'on va vous surprendre nous aujourd'hui. Allez, c'est parti !

  • Speaker #2

    Bienvenue au Club Tizane !

  • Speaker #0

    Puisque vous vivez tous ici dans cette résidence retraite du cinéma et du spectacle, à Vigneux, on s'est dit que pour apprendre à mieux vous connaître, ça serait sympa que vous puissiez vous présenter entre vous. Jean, est-ce que tu saurais nous présenter Chantal, par peut-être son nom, un surnom ? qu'elle aurait ici, ou son âge, ou une anecdote ?

  • Speaker #2

    Non, pour l'instant, non, parce qu'on n'a pas cohabité. Ah, donc, je ne sais pas.

  • Speaker #3

    Vous ne connaissez pas ?

  • Speaker #1

    On n'est pas dans le même étage, alors on ne marche pas dans la même salle. Alors, on s'aperçoit.

  • Speaker #2

    On s'aperçoit plus, d'ailleurs, au kiné. Chez le kiné. Chez le kiné, c'est notre... C'est notre point de rendez-vous.

  • Speaker #1

    Mais aïe, aïe, aïe !

  • Speaker #0

    Parce que comment ça se passe ici ? Est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu ? Je crois que vous habitez dans des bâtiments différents. Comment ça se déroule ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il y a quatre étages, je crois qu'il y a quatre étages. Donc à chaque étage, il y a un réfectoire. Et donc toutes les chambres sont partagées. On ne peut pas connaître les gens du troisième comme du deuxième. Au rez-de-chaussée, on est neuf, dix. On se connaît bien, on joue au remis cube, on joue... Mais les autres personnes, elles viennent dans les salles, elles se réunissent, elles se connaissent en faisant des jeux.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on crée des amitiés ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #3

    Il y en a aussi que vous ne pouvez pas saquer ?

  • Speaker #2

    Non, pour ma part. C'est un peu mon étonnement parce que je pensais à notre échange. j'ai mis une question qui va être posée. Moi, je n'ai pas de gens que je ne peux pas ça. On a l'impression qu'au contraire, tous les bons côtés de chacun apparaissent et on n'a pas de concours, on n'a pas de rancœur, on n'a pas de compétition.

  • Speaker #3

    Même ceux qui trichent au Rubik's Cube ?

  • Speaker #2

    Ah, ça c'est un peu gênant.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de tricheurs ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais on fête des anniversaires tous les mois. Alors là, il y a un accordéoniste qui vient, il nous fait la musique, on danse. Certaines personnes, parce que les photos qu'on lance, ce n'est pas évident. Et on a du champagne avec le gâteau.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça vous plaît encore de fêter vos anniversaires ? Oui. C'est important pour vous ?

  • Speaker #1

    Oui. Est-ce qu'on peut donner vos âges ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    Vous avez quel âge ?

  • Speaker #1

    93. Je vais les avoir au mois de mai.

  • Speaker #3

    Ah, donc bientôt, le champagne et... Et l'accordéon. Et vous ?

  • Speaker #4

    Chantal.

  • Speaker #3

    Chantal, c'est la petite jeune.

  • Speaker #2

    Et vous ? 86.

  • Speaker #3

    OK. Il y a tous les âges.

  • Speaker #0

    Bon, alors, vous ne pouvez pas vous présenter entre vous, parce qu'on a bien compris que, du coup, vous n'aviez pas assez régulièrement d'échanges. Alors, moi, je vais vous présenter Gaëtan. Alors, Gaëtan, ce n'est pas le pro du cha-cha-cha. Non. Par contre, c'est le pro des objets en bois.

  • Speaker #3

    Ah, c'est vrai ? Comment tu sais ça ?

  • Speaker #0

    Moi aussi, je sais plein de choses, Gaëtan.

  • Speaker #3

    J'ai une passion. Alors, on dit que c'est une passion de vieux. Donc, d'habitude, je me sens vieux. Mais ici, ça va mieux. Vous, c'est quoi vos passions ? Pardon ? Vos passions dans la vie, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aimais bien dessiner, jardiner.

  • Speaker #3

    OK.

  • Speaker #1

    Là-dedans, je m'occupe de mes plantes. Je suis de la couture.

  • Speaker #0

    Ah, mince ! J'avais un jean à recoudre.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire la couture, c'est rafistoler.

  • Speaker #0

    C'est bien, c'est bien, c'est bien, Suzanne, on en a besoin, on a besoin de rafistoler des vêtements.

  • Speaker #1

    Je fais du ménage.

  • Speaker #0

    Chantal, quelles sont vos passions ?

  • Speaker #4

    Moi, la peinture sur porcelaine, la natation dans la station des tentes.

  • Speaker #0

    D'accord, vous en faites ici ?

  • Speaker #4

    Non, mais il n'y a pas longtemps que je suis là.

  • Speaker #0

    D'accord. Vous êtes là depuis combien de temps ?

  • Speaker #4

    Depuis le mois d'octobre.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est tout récent. Et vous, Jean ?

  • Speaker #2

    Moi, mes passions, c'était d'aller dans les musées, les expositions, des choses comme ça. Puis de faire des promenades avec ma femme. On faisait des balades en voiture, pas tellement à pied, mais en voiture. des lieux un peu surprenants. Notre habitude c'était de rouler et puis tout d'un coup dire on prend la prochaine rue à droite. On prenait la prochaine rue à droite et on tombait toujours sur quelque chose d'étonnant, une ferme qui n'était pas prévue et qui n'était pas sur les catalogues, sur les cartes et tout ça. Et vous trouviez des choses de temps en temps assez étonnantes.

  • Speaker #0

    Mais ça, c'était une autre époque aussi. Nous, aujourd'hui, on n'a plus les cartes. Vous vous doutez bien qu'on a ça, on a les petits téléphones. Et du coup, on se perd moins et peut-être qu'on passe à côté de belles choses.

  • Speaker #2

    On ne se perdait pas du tout. Si, on se perdait volontairement. C'est ça.

  • Speaker #0

    Nous, on veut aller à l'essentiel, on veut gagner du temps.

  • Speaker #2

    Voilà. Eh bien, on avait l'avantage de ne pas avoir cet appareil. Il va vous donner les lieux à visiter dans un ordre. Le meilleur c'est celui-là, c'est celui-là, c'est celui-là. Et on reprend l'ordre des visites. Mais quand vous êtes sans appareil comme ça, vous visitez ce que vous trouvez une vieille église, un petit monastère. Et qui sont assez formidables, parce qu'ils ont des choses étonnantes. Vous êtes quand même un peu surpris par tout ce qu'il y a à voir.

  • Speaker #3

    C'est vrai que nous on est moins surpris, on sait déjà ce qu'on va aller voir.

  • Speaker #0

    On sait déjà, c'est vrai Gaëtan.

  • Speaker #1

    On est des générations qu'on a connu quand même beaucoup de choses. Le téléphone, la machine à laver, la télévision. Il y a beaucoup de choses dans notre centre. On en a des centenaires. Alors on a connu beaucoup de choses. Et maintenant, je vois la télévision. Dans 20 ans, vous allez rouler là-haut.

  • Speaker #0

    Vous croyez, Suzanne ?

  • Speaker #1

    Oui. Ah oui.

  • Speaker #0

    Ça vous fait peur, ça ?

  • Speaker #1

    Non. il y aura moins de circulation en bas.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Parce que les bouchons à Paris, je peux vous dire que ce n'est pas simple. Alors, vous savez, avec Gaëtan et tous les gens qui nous regardent sur YouTube, peut-être, et qui nous écoutent en podcast audio, on ne connaît pas la vie dans une résidence senior. Alors, on a décidé de vous poser pas mal de petites questions. On a prévu un bol à potin.

  • Speaker #3

    On a mis plein de petites questions qu'on se pose. Vous allez les piocher au hasard. Vous allez les lire et puis essayer d'y répondre. Ça vous va ? Alors, la première.

  • Speaker #1

    Merci. Est-ce que ça se pichot entre les résidents ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça veut dire ça, votre ?

  • Speaker #1

    Est-ce que ça se pichot entre les résidents ?

  • Speaker #3

    C'est la meilleure question.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça se chera bien ?

  • Speaker #2

    Ça doit être chopé et ça doit être du verre.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça se pichot ?

  • Speaker #2

    Se choper entre les résidents ? Oui. Et aujourd'hui, le mot chopé qu'on n'utilise pas, parce qu'on ne le connaissait pas, ça veut dire avoir quelques petits conflits.

  • Speaker #3

    Bien joué. Ah non, là c'est l'inverse.

  • Speaker #0

    vous n'êtes pas loin, Jean. C'est au contraire avoir quelques petites histoires d'amour.

  • Speaker #2

    Oh ! C'est la même chose qu'un compte.

  • Speaker #0

    Ça part en...

  • Speaker #1

    Là, il change de couleur.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que ça se pêche dans une maison de retraite ? Est-ce qu'on rencontre l'amour dans une maison de retraite ?

  • Speaker #1

    Bah, écoutez, je ne sais pas, les murs ne sont pas épais, alors...

  • Speaker #3

    Il n'y a pas de rapprochement entre les résidents ?

  • Speaker #1

    Il y a des couples, je crois qu'ils ont chacun leur chambre.

  • Speaker #2

    D'accord. Des couples officiels. Mais des rencontres et des... Il apparaît. Je ne connais pas.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #3

    C'est jamais arrivé.

  • Speaker #2

    Ah, d'où... C'est peut-être arrivé, je pense.

  • Speaker #3

    Ça reste caché, quoi.

  • Speaker #2

    Mais ça reste caché.

  • Speaker #3

    Chantal,

  • Speaker #0

    à vous. Chantal, une petite question ?

  • Speaker #4

    Est-ce que vous êtes sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Est-ce que vous êtes sur les réseaux sociaux ? Est-ce que vous savez ce que c'est que les réseaux sociaux déjà ?

  • Speaker #2

    Oui, un peu.

  • Speaker #1

    Les réseaux sociaux, ça ne se passe pas à la télé ?

  • Speaker #2

    Non, ça se...

  • Speaker #0

    Non. Jean, vous avez une idée ou pas de ce que c'est les réseaux sociaux ?

  • Speaker #2

    C'est un échange entre différentes personnes. Oui. Et ils échangent des informations, des renseignements. Non, non, non, sur Internet. Sur Internet.

  • Speaker #0

    Sur des écrans.

  • Speaker #3

    Sur le téléphone en général.

  • Speaker #0

    Par exemple. Est-ce que si je vous dis Facebook, ça vous dit quelque chose, Facebook ? Chantal, ça vous dit quelque chose ? Vous avez un compte Facebook, Chantal ? C'est vrai ?

  • Speaker #3

    Chantal, elle a un Tinder.

  • Speaker #4

    Non, mais moi, je correspond beaucoup avec la société, les amis de Lourdes.

  • Speaker #0

    Et donc, vous correspondez grâce à Facebook. Donc, Jean avait raison, c'est une manière d'échanger, en fait, avec des amis.

  • Speaker #1

    C'est dangereux.

  • Speaker #0

    Vous trouvez ? C'est dangereux ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas ce que des fois on entend, que des jeunes qui correspondent avec d'autres personnes.

  • Speaker #0

    ça peut l'être le danger c'est qu'on peut parler à des gens qu'on ne connait pas c'est ça si vous voulez les réseaux sociaux et Jean l'a très bien dit on peut échanger avec des gens qu'on connait donc c'est super parce qu'on n'a pas besoin du numéro de téléphone donc on peut échanger assez facilement mais c'est aussi un moyen de rencontre donc on peut rencontrer des gens qu'on ne connait pas donc il peut y avoir des gens gentils et malheureusement des gens moins sympathiques c'est ce qu'on correspond des années puis quand ils ouaillent ils ne se plaisent plus non

  • Speaker #1

    mais

  • Speaker #0

    Mais généralement, ça ne prend pas des années. Jean, vous vouliez dire quelque chose ?

  • Speaker #2

    Non, mais je disais que par exemple, les centres de rencontres qu'on n'utilisait pas à notre époque, la rencontre était soit la boîte de nuit, soit des copains, un truc comme ça. Mais on s'aperçoit qu'au fait, peut-être que ce n'est pas si mal que ça, les centres de rencontres, parce qu'ils étudient bien leur choix. la vie qu'ils... Voilà, et donc, en fait, ils connaissent bien l'individu qu'ils rencontrent parce qu'ils savent, c'est juste des coutumes.

  • Speaker #3

    Suzanne, elle est contre, elle a dit. Moi,

  • Speaker #1

    je suis contre.

  • Speaker #0

    Vous êtes contre les réseaux sociaux, Suzanne ?

  • Speaker #3

    Ni les sites de rencontres,

  • Speaker #2

    non plus.

  • Speaker #3

    Ça gâche le naturel.

  • Speaker #1

    Ben oui, parce que moi, j'ai eu une amie qui s'est trouvée veuve. Elle a correspondu comme ça. Et puis... Quand elle l'a connue vraiment pour de bon, elle s'est rendue compte qu'il était jaloux. Et alors, il ne pouvait pas regarder une femme parce que ça n'allait pas l'aider.

  • Speaker #3

    En fait, c'est un moyen de rencontre, mais ça ne permet pas de connaître la personne. Après, il faut vivre avec.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous, vous étiez jaloux et jalouse ? C'est vrai ? C'est vrai, c'est ça que vous avez dit ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que j'étais jalouse parce que quand j'ai connu mon mari, il avait 20 ans, il revenait du service militaire, moi j'avais 17 ans. Et je l'ai connu au bal du 14 juillet au stade. Et alors, il m'a annoncé qu'il était footballeur. Alors, je dis, bon, ben, je ne connaissais rien du tout. J'ai mieux vous dire, de la jeudi 7 jusqu'à la fin, j'ai passé mes dimanches sur les terrains de football. Même mon fils, j'avais habillé en petit footballeur, il était la mascotte. Et ben, il y avait des filles qui étaient derrière. Les buts parce qu'il était gardien de buts. D'accord. Allez Marcel, vas-y. Oh, puis moi j'étais dans les tribunes. Oh là là. Pas facile. T'as pas à être jalouse, t'as pas à être jalouse. Ah, mais ils ont pas à faire ça.

  • Speaker #3

    Vous auriez bien aimé qu'il y ait un ballon quand même qui aille derrière le but, qu'il y en ait une qui se le prenne.

  • Speaker #0

    Et vous Chantal, vous êtes chez Jalouse ?

  • Speaker #1

    Non. Non. Non.

  • Speaker #0

    Et Jean ?

  • Speaker #2

    Non, pas... Enfin, non, moyennement. Qu'est-ce que ça veut dire ? Faut bien quand même. Ça veut dire quand même qu'on a un fond de jalousie. Ah. Le non-jaloux total...

  • Speaker #3

    C'est vrai ! Il n'y a pas d'intérêt quoi !

  • Speaker #1

    On dit jaloux, c'est l'amour.

  • Speaker #2

    Oui, mais le jaloux jusqu'à en être malade, à surveiller, à suivre ou un truc comme ça, non ça n'est pas question. Chacun doit avoir, moi ce que j'estime de bien, c'est que chacun doit avoir sa vie propre. Donc si vous voulez, il est bien évident que chacun ayant sa vie propre... la société où on travaille et tout, on a des rencontres ou pas de rencontres, mais que l'autre n'est pas admis dans ce groupe. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    À votre tour, Jean. Alors, quelles questions ?

  • Speaker #2

    Et vous aussi, vous avez tiré un papier ?

  • Speaker #3

    C'est sur la vie ici, alors je ne pourrais pas trop vous aider.

  • Speaker #2

    Ah bon ? Ah ben... Alors, qui est votre meilleur ami de la résidence ? Non, je n'ai pas de... Je n'ai pas de préférence.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que vous n'avez pas beaucoup d'hommes avec vous ?

  • Speaker #2

    D'abord, oui, les hommes sont en minorité.

  • Speaker #0

    Vous êtes en train de faire une femme ?

  • Speaker #2

    On est obligés de se défendre.

  • Speaker #0

    Et vous, Suzanne ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Vous avez une meilleure amie ici ? Oui. C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Oui. Et puis des petites aides-soyantes aussi. Mais je n'ai pas peur de le dire. Ma meilleure amie, c'est Jeannette. Ah,

  • Speaker #3

    Jeannette.

  • Speaker #0

    Ça, c'est beau. Qu'est-ce que vous aimez dans votre relation avec Jeannette ?

  • Speaker #1

    On parle de tout, parce qu'elle a 99 ans.

  • Speaker #0

    Oh Jeannette, vous ne les faites pas. Pardonnez-moi de vous le dire, vous êtes sublime. Vous avez des yeux, on se perd dedans.

  • Speaker #1

    Toujours souriante. Et alors avec elle, c'est le remicube. On est tout le temps, tout le temps ensemble. On va enquiner ensemble. Parce qu'elle a peur de monter toute seule dans l'ascenseur. Alors, on a vu qu'elle... Elle est gentille.

  • Speaker #3

    Je vais tirer un papier, moi aussi.

  • Speaker #2

    Ah, voilà. Ben oui, il est courageux. Et vous aussi, vous, je vais tirer un papier.

  • Speaker #0

    D'accord, d'accord, je vais tirer un papier. Bon,

  • Speaker #3

    ben, ça ne me concerne pas trop. Est-ce que vous avez le droit de décorer vos chambres ?

  • Speaker #0

    Suzanne, j'ai l'impression qu'il y a plein de fleurs, vous, du coup, dans votre chambre.

  • Speaker #1

    Pas des fleurs, des plantes.

  • Speaker #0

    Des plantes. Plantes, pardon.

  • Speaker #2

    Duplante. C'est Jardinand. Non, moi, je n'ai pas grand-chose. Je n'ai pas de côté personnel.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas trop déco.

  • Speaker #2

    J'ai simplement deux... J'ai deux tableaux. J'ai deux tableaux. Un de celui qui chantait le déserteur.

  • Speaker #0

    Ah, on va demander qui chantait le déserteur. Comment ? Boris Vian.

  • Speaker #2

    Boris Vian.

  • Speaker #3

    C'est un vrai tableau de Boris Vian.

  • Speaker #2

    Ah oui, oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #3

    Ah oui. On est bien,

  • Speaker #2

    Jean. Ah, Jean, il se met Voilà, et puis il y en a un d'un copain qui était ici, qui faisait de la peinture. À vous !

  • Speaker #0

    À moi ? Allez ! Alors, est-ce que je vais pouvoir répondre à la question ?

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #0

    ça c'est pas mal ça ! Est-ce que vous vous êtes déjà pris le bec avec un autre résident ? On parlait d'histoire d'amour tout à l'heure, mais au contraire, est-ce que vous vous êtes déjà pas trop bien entendu avec quelqu'un ?

  • Speaker #1

    Oui, ça arrive.

  • Speaker #0

    Ça arrive, comme dans la vie finalement, non Suzanne ? C'est-à-dire, ça ressemble à quoi vos prises de bec ici ?

  • Speaker #1

    Pour la nourriture ?

  • Speaker #0

    C'est pas vrai. C'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il y en a qui sont trop, comment je pourrais dire, assez vulgaires. Alors on lui dit de se taire. D'accord.

  • Speaker #2

    La nourriture a une grosse importance. À la résidence, ça c'est vraiment... C'est assez gênant, comme vous dites, c'est quand on... À la table, tout d'un coup, le plat vous semble bon, il y a quelqu'un qui dit c'est immangeable parce que c'est dégoûtant Je ne vous ai plus dit après que vous mangez avec plaisir autre chose que quelqu'un vous a dit que c'était dégoûtant.

  • Speaker #0

    Alors moi, je crois que Gaëtan, il a un petit jeu pour vous.

  • Speaker #3

    Tout à l'heure, on a un peu commencé avec le mot pécho Oui. C'est dans la même veine. Moi, j'aime bien les vieilles expressions, les expressions à l'ancienne. Mais je vais vous demander si vous connaissez les nouvelles. Donc, je vais vous donner des phrases. Vous allez essayer de les déchiffrer et de me dire comment vous vous dites avec vos mots à vous. Ça marche ? Alors, si je vous dis… Attention, elle est difficile, celle-là.

  • Speaker #0

    Mais alors, même moi, je ne l'avais pas. C'est vrai ? Je n'avais pas le début.

  • Speaker #3

    Alors, ce soir, je vais voir Maracly, je pense qu'on va Ken.

  • Speaker #0

    Ce soir, je vais voir Maracly…

  • Speaker #1

    Ma femme ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on va Ken. Ah, ben alors là, Suzanne, je ne l'avais même pas. Comment ça, vous avez Maracly et moi, je ne l'ai pas ? Ben, bravo. Ce soir je vais voir Maracly, je pense qu'on va ken.

  • Speaker #2

    Ken.

  • Speaker #1

    On va bien s'amuser.

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être un peu.

  • Speaker #3

    Ouais ken, c'est aussi du verlan. Verlan raccourci.

  • Speaker #2

    Raclène, mais racle.

  • Speaker #0

    J'adore ça, il adore le verlan.

  • Speaker #3

    C'est un peu vulgaire.

  • Speaker #2

    Oui, on n'est pas vulgaire.

  • Speaker #3

    On va conclure quoi, en gros pour être poli.

  • Speaker #2

    Oui d'accord. Donc ça va être une soirée agitée.

  • Speaker #0

    C'est pas mal, c'est bien dit, on pourrait le garder comme ça. Vous avez été très bon. Bien joué. Vous avez été excellent, là on vous met un point.

  • Speaker #3

    J'ai une autre phrase. J'ai un énorme seum, j'ai pas percé avec ma story.

  • Speaker #0

    J'ai un énorme seum, j'ai pas percé avec ma story.

  • Speaker #1

    J'ai un énorme souci.

  • Speaker #3

    Pas loin.

  • Speaker #0

    C'est pas mal, Suzanne, vous m'impressionnez. J'ai un énorme seum. Alors, ça peut s'apparenter à souci, mais j'ai un énorme seum.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    On peut dire que c'est ça. En gros, ça veut dire que je suis dégoûté.

  • Speaker #0

    Je suis dégoûté. J'ai un énorme seum, je suis dégoûté. Je n'ai pas percé avec ma story.

  • Speaker #2

    Je n'ai pas eu de résultat avec ma story, c'est-à-dire avec mon emploi ou mon mode de vie ou ma meuf.

  • Speaker #0

    Non, mais le début est super. Je n'ai pas eu de résultat, c'est super, Jean, avec ma story. C'est apparenté aux réseaux sociaux, une story ?

  • Speaker #2

    C'est la réponse. Il a envoyé une information et il n'a pas eu de réponse.

  • Speaker #0

    C'est un peu ça.

  • Speaker #3

    La story, c'est quand on se filme ou qu'on se prend en photo, qu'on la poste sur les réseaux sociaux et tous les gens la voient. Mais quand on dit qu'on n'a pas eu de résultat, c'est-à-dire que peu de gens l'ont vue ou peu de gens ont commenté, par exemple.

  • Speaker #0

    Ça n'a intéressé personne.

  • Speaker #3

    Voilà. Vous avez été bon.

  • Speaker #0

    Vous avez été bon. Est-ce que vous auriez une expression à l'inverse, justement, à nous donner, qu'on n'utilise plus du tout aujourd'hui, mais que vous utilisiez vous avant ?

  • Speaker #2

    Ah ben, de temps en temps, on est soumis pour faire travailler notre mémoire. Nos animatrices nous posent ce genre de questions.

  • Speaker #0

    Alors ?

  • Speaker #2

    Mais je ne me souviens plus.

  • Speaker #3

    Elles ne le font pas assez, alors.

  • Speaker #1

    Ils m'ont crousté du poulet.

  • Speaker #3

    Alors, la connais.

  • Speaker #0

    Suzanne.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous aimiez danser ?

  • Speaker #2

    Oui, mais pas vos danses actuelles, où chacun est dans son coin. Il n'y a pas de discussion entre les danseurs.

  • Speaker #3

    C'est pas ça, on savait que les stars, ils sont collés.

  • Speaker #2

    Ah oui, bien sûr. Oui, mais ça, c'est... On serait peut-être un peu juste auprès du niveau.

  • Speaker #1

    Dans le temps, quand on allait au bal, il fallait avoir un cavalier. Tandis que maintenant, vous dansez toute seule. C'est vrai.

  • Speaker #0

    Si je dois attendre un cavalier, Suzanne, je ne suis pas certaine de sortir.

  • Speaker #2

    Oui, c'est difficile.

  • Speaker #0

    Vous étiez tout le temps avec vos cavaliers quand vous alliez en...

  • Speaker #1

    Non, mais les connaissais. parce que le dimanche, c'était le bal. Ah ! Le bal. Tous les dimanches. On allait chez Gervaise, à Brunois. Alors, c'était un bal en plein air. Et alors, il y avait des vélos d'attraction. Vous savez, avec les grandes roues. Alors, on dansait, on faisait du vélo. C'était bien.

  • Speaker #3

    Tout à l'heure, on parlait de vos cavaliers, justement. Comment c'était le mariage avant ? Vos mariages, ils se sont passés comment ?

  • Speaker #1

    Oh ben... C'était pas comme maintenant. Les mariés, la femme, fallait qu'elle ait toujours le... Comment dirais-je... Pas comme décolletée maintenant comme ça. C'était montée comme ça. Et les hommes, ils avaient la fleur d'orange bleue.

  • Speaker #2

    Mais les femmes devaient avoir quelque chose de neuf et quelque chose de bleu.

  • Speaker #1

    On voit des mariés qui sont complètement en petite mini-jupe, tandis que dans le temps ça n'existait pas.

  • Speaker #0

    Alors, c'était mieux avant ou c'est mieux maintenant ?

  • Speaker #1

    Écoutez, c'était notre génération. Maintenant, c'est la vôtre. Vous n'allez pas dire que la nôtre était mieux. Comme nous, on ne dira pas que la vôtre était mieux.

  • Speaker #0

    Sur certains points, je trouve que la vôtre était vachement mieux.

  • Speaker #1

    On a connu des petites choses. Des grands voiles. Devant, c'était vraiment la mariée.

  • Speaker #3

    Ça se fait toujours, ça aussi.

  • Speaker #2

    Oui, oui.

  • Speaker #3

    C'est-à-dire qu'il y a moins la robe traditionnelle. Maintenant, chacun peut faire.

  • Speaker #1

    Fille d'honneur. Il y avait des filles de nerfs,

  • Speaker #2

    des jeunes femmes qui étaient habituées en robe longue.

  • Speaker #1

    Tandis que maintenant...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui était vraiment mieux avant ?

  • Speaker #3

    Dans la vie en général,

  • Speaker #0

    qu'est-ce qui était vraiment mieux avant, à votre époque ?

  • Speaker #1

    C'était plus calme, on pouvait sortir. On pouvait sortir sans avoir peur. Tandis que maintenant, arriver 20h, oh là là, il ne faut pas sortir. Moi, je travaillais à Paris. Des fois, je travaillais assez tard. Je rentrais, il était 8h, 8h15. J'étais dans le train, des fois, toute seule. J'avais pas peur.

  • Speaker #0

    C'est quoi votre secret pour être heureux ?

  • Speaker #1

    Maintenant, moi, je vis le jour le jour.

  • Speaker #2

    Pour découvrir des choses.

  • Speaker #1

    Je demande pas la mort, mais je cherche pas à faire mieux que ce que j'ai.

  • Speaker #0

    Et vous êtes heureuse comme ça ?

  • Speaker #1

    Heureuse, non, pas tellement. Parce que les jours, c'est pas vie.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on apporte un petit peu de gaieté ? d'être là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, ça fait du bien. C'est vrai ?

  • Speaker #2

    Oui, ça fait du bien.

  • Speaker #0

    Vous vous considérez en bonne santé ?

  • Speaker #1

    Il y a des hauts et des bas. Moi, ce qui me manque, c'est que je ne peux pas marcher. Des fois, je suis dans le lit. J'ai envie. Des personnes comme Mme Chouanique, qui a 99 ans, on joue en bicube. Il y a toujours un chon qui tombe par terre. Allez, il y a le soleil, viens m'en chercher. Ah la peau !

  • Speaker #3

    J'allais vous demander, si vous aviez 20 ans de moins, qu'est-ce que vous aimeriez faire ?

  • Speaker #1

    Si j'avais déjà été chez moi, et puis faire des voyages.

  • Speaker #3

    Vous voulez voyager où ?

  • Speaker #1

    J'ai été veuve à 45 ans. Alors, où je travaillais, ils organisaient des voyages. Alors j'en ai profité. Parce que mon mari il aimait la pêche. Alors on allait à droite, à gauche avec la caravane. On avait une caravane. On n'allait jamais. à l'hôtel ou des trucs comme ça, toujours des caravanes. Puis il aimait la pêche en mer. Alors on allait au bord de la mer, mais on était toujours en France. Alors moi, bon ben, je tricotais à côté de lui, puis lui il pêchait. Et quand mon mari a décidé, eh ben, j'ai voyagé. Alors j'ai fait le Maroc, j'ai fait l'Espagne, j'ai fait l'Angleterre, j'ai fait la Grèce. Wow ! Oui, j'ai eu... Il n'était pas là aussi. Mon premier voyage, ça a été le Maroc. Quand on a atterri, j'ai pleuré parce que je me dis, qu'est-ce que je fais là ?

  • Speaker #3

    Vous auriez aimé vivre ça à deux.

  • Speaker #1

    Ben voilà.

  • Speaker #0

    Alors on va justement passer à cette fameuse séquence, les questions qu'on n'a jamais osé vous poser, parce que nous, on va oser vous les poser. Et vous avez le droit de nous dire, on n'a pas envie d'y répondre.

  • Speaker #2

    Joker.

  • Speaker #0

    Joker, exactement.

  • Speaker #2

    C'est utilisé encore aujourd'hui ? Bien sûr !

  • Speaker #0

    Complètement, vous pouvez poser un joker.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez déjà rédigé votre testament ? Et si oui, à quel âge ?

  • Speaker #1

    Je l'ai fait récemment.

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #2

    Donc à quel âge ? Non.

  • Speaker #0

    Et vous Chantal ?

  • Speaker #4

    Moi j'ai simplement mis un mot. Que ce n'était pas la peine de me faire survivre. Comment dire ? Je préfère mourir et pas avoir des... Des trucs pour un bif comme un légume, quoi.

  • Speaker #0

    Je comprends. Merci pour votre honnêteté. Gaëtan, tu vas en poser une suivante ?

  • Speaker #3

    Vous y pensez, à la mort ? Oui,

  • Speaker #1

    je pense à l'hécinérie.

  • Speaker #3

    Oui, tout est prévu.

  • Speaker #0

    Vous avez tout prévu ?

  • Speaker #3

    Vous avez pensé à la musique de votre internement ?

  • Speaker #2

    Ah non, j'aime rien. J'aime L'Ave Maria de Tino Rossi. Oh ! Je suis corse, donc c'est normal que ce soit Tino Rossi. L'Ave Maria c'est quand même important.

  • Speaker #0

    Est-ce que parfois vous faites semblant de ne pas entendre les gens parce que vous n'avez pas envie de répondre ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive des fois.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Vous ne faites pas entendre ? Oui. Oui,

  • Speaker #1

    je comprends. Oui, oui. Des fois on est à table et... Alors je fais oui, oui, oui. Peut-être qu'il faut dire non, mais ça ne fait rien.

  • Speaker #0

    Et vous Chantal ?

  • Speaker #1

    Oui, je sais.

  • Speaker #0

    Un peu tout le monde.

  • Speaker #3

    C'est la bonne excuse.

  • Speaker #0

    C'est la bonne excuse.

  • Speaker #3

    Dans la même veine, est-ce qu'en vieillissant, on devient insupportable ? Et on s'en fout.

  • Speaker #2

    Ça, c'est une bonne question.

  • Speaker #3

    On n'a plus de filtre.

  • Speaker #2

    Mais la réponse, peut-être que vous avez raison, peut-être qu'on s'en fout un peu.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai l'impression que je tends vers ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous trouvez que vous vieillissez bien ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas garder dans la classe.

  • Speaker #0

    Et pourtant vous êtes belle.

  • Speaker #3

    Je ne s'aime pas en vieillissant.

  • Speaker #1

    Ah ben vous savez.

  • Speaker #2

    L'âge, c'est une drôle de maladie.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, c'est le cerveau.

  • Speaker #2

    C'est le cerveau.

  • Speaker #1

    Le cerveau, il ne change pas. On a l'impression qu'on a toujours 20 ans. C'est votre corps. Vous regardez vos mains, vos bâtisses. Vous avez le cou qui pend. Vous avez... C'est ça. Mais le cerveau... Si vous êtes lucide, vous avez 20 ans. Oui,

  • Speaker #2

    mais... Le cerveau...

  • Speaker #1

    Des fois je rêve, je suis jeune.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Ah oui. Je ne me vois jamais vieille dans mes rêves.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant ça. Oui,

  • Speaker #3

    c'est fou.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Et vous rêvez de quoi ? Vous rêvez que...

  • Speaker #1

    Je me vois jeune. Oui. Mais les moments que j'ai passés... Oui, oui, oui. Ah oui. Surtout que là, quand c'est le moment des mois de janvier, je me vois avec mon mari. Je le vois jeune. Je vois mon fils quand il avait 20 ans. Vous voyez ? Puis après, bon, ça passe. Alors, ce n'est pas bon parce que des fois, ça me met dans des états. Je ne suis mieux pas en parler.

  • Speaker #0

    Vous êtes forte, Suzanne. C'est un plaisir de vous avoir avec nous autour de cette table.

  • Speaker #1

    Vraiment. Ce qui me fait mal. C'est quand je vois les mamans qui ont leur fille ou leur fils. Je vois mon fils.

  • Speaker #0

    Vous allez me faire pleurer si vous apprends.

  • Speaker #1

    Il y a quelques ans qu'il est décédé, il n'y a pas bien longtemps. Mais j'ai une belle fille qui est chère. J'ai perdu mon fils, mais j'ai retrouvé une fille parce qu'elle est assez énergique. Elle ne vient pas souvent me voir parce qu'évidemment, elle a sa maman qui est en maison de retraite.

  • Speaker #0

    Elle a un chien qui lui court.

  • Speaker #1

    Elle a un chien, c'est pire que si c'était un bébé. Alors, elle va chez le vétérinaire tous les 15 jours. Il faut lui donner la douche avec des produits spéciaux. Elle me dit, tu sais, mon chien, elle l'adore.

  • Speaker #2

    Moi, j'ai une question pour vous. À votre avis, qu'est-ce que notre génération, à Gaëtan et moi, ne connaîtra jamais par rapport à vous ?

  • Speaker #3

    Les premières machines à laver, Elles avaient des rouleaux pour essorer.

  • Speaker #2

    Mais manuels ? Oui,

  • Speaker #3

    des rouleaux manuels pour essorer.

  • Speaker #2

    Mais ça devait être très fatigant de...

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    très vite. Tant pis que la mienne, elle était au gaz. Elle était dangereuse même parce qu'un jour, quand mon mari était là, il fallait l'allumer en dessous. Il y avait de la matière à laver ? Oui, oui. Et je l'avais une robe de chambre en pilou. Et quand je l'ai allumée...

  • Speaker #2

    Ça a pris... Mais c'est pas...

  • Speaker #1

    La robe de chambre prenait feu. Mon mari vit, il a...

  • Speaker #2

    Ça aurait pu être gravissime, Suzanne.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'était comme ça. Alors, elle tournait la lessive, après elle s'arrêtait, vous la remettez en route pour la rincer, et après vous la sortiez.

  • Speaker #2

    Oh là là, mais c'est beaucoup trop compliqué. Alors moi, je la mets en programmation différée, je pars de chez moi et je reviens et terminé.

  • Speaker #4

    Là, c'était mieux avant.

  • Speaker #1

    Vous n'avez pas ça de le bête. On faisait la toilette dans la cuisine. Je pense que c'était pour tout le monde pareil.

  • Speaker #2

    C'est vrai, c'est fou ça. C'est dingue !

  • Speaker #4

    Une journée dans une marmite ?

  • Speaker #0

    Il y avait le tome.

  • Speaker #1

    La lessiveuse. Il n'y avait même pas de papier hygiénique. C'était les journaux.

  • Speaker #0

    Les journaux qui ont été coupés.

  • Speaker #1

    En fin de semaine, il fallait les couper. Faire tout les pousser dans une ficelle. Alors, c'était noir. On devait avoir les fesses noires.

  • Speaker #4

    Il ne fallait pas rater le journal du jour, parce que sinon on était à sec.

  • Speaker #1

    C'était pour tout le monde pareil.

  • Speaker #2

    Pour terminer cette belle conversation tous les cinq, quel est le meilleur conseil qu'on vous a donné dans votre vie et que vous aimeriez transmettre et donner aux gens qui nous écoutent ? On vous écoute, Jean.

  • Speaker #0

    Quand j'ai fini mes études, j'ai demandé des vous avec trois grands patrons, dont le directeur général de Renault. comme il s'appelle, d'assaut, alors disons, qu'est-ce que vous feriez à ma place, si vous étiez comme moi, je ne vous demande pas du boulot, je vous demande un avis sur ce qu'il faut faire professionnellement. Mais il y en a un qui m'a donné, c'était le directeur général de chez Renaud, il m'a donné un conseil qu'il faut respecter, et vous, vous avez à le respecter. Il disait, tous les ans, tous les deux ans, vous faites un tête-à-tête avec vous-même. Et vous dites, est-ce que j'ai évolué ? Est-ce que j'ai appris quelque chose ? Est-ce que je me suis amélioré ? Si vous répondez non à ces questions, vous cherchez un autre boulot. Donc ça c'est valable, ou dans votre vie familiale c'est la même chose. Si vous ne faites pas de progrès, il faut vous remettre en cause. Et c'est dur de faire un tête-à-tête avec soi-même, en étant honnête, en se disant du bien et du mal de soi-même, c'est difficile. Parce qu'on efface facilement le mal.

  • Speaker #2

    On efface facilement le mal. C'est très beau ce que vous dites et je pense que c'est très juste. Et c'est drôle parce que ça revient vachement dans les conversations d'aujourd'hui qu'on a nous entre amis, de devenir la meilleure version de nous-mêmes. Et de vous entendre, Jean, dire ça, je trouve que c'est formidable. Suzanne et Chantal, vous avez un conseil aussi, peut-être, qu'on vous a donné et que vous aimeriez donner aux générations futures ?

  • Speaker #3

    Surtout ne pas promettre, quand on est quelque part, qu'on viendra. Parce qu'il y a des gens qui attendent toute l'année. La fameuse personne, elle ne vient pas.

  • Speaker #2

    C'est vrai. Vous avez raison, Chantal. Merci d'avoir accepté notre invitation pour parler en mon nom personnel. Moi, je n'ai plus mes grands-parents. Malheureusement, je les ai perdus. Ça m'a fait un bien fou de partager.

  • Speaker #1

    Vous avez frères et sœurs ?

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #1

    Vous êtes une fille unique.

  • Speaker #2

    C'était un vrai plaisir de partager ce moment avec vous. Merci beaucoup. On espère qu'on aura l'occasion de vous revoir. Gaëtan, merci de m'avoir accompagnée. Merci à toi,

  • Speaker #4

    j'ai passé un excellent moment, j'espère qu'on en refera beaucoup.

  • Speaker #2

    Club Tizane, c'est le début, mais on est ravis d'avoir pu partager ce moment avec vous. J'espère que ça vous a plu, à vous aussi sur YouTube et à tous ceux qui nous écoutent en podcast audio. Merci du fond du cœur. Club Tizane, c'est un moment de partage, un pont entre les générations. Et grâce à vous, on repart enrichis, émus et avec le sourire. Donc merci beaucoup à tous les trois. Et on vous dit à très vite dans un nouvel épisode de Club Tizane. Merci beaucoup.

Description

Le podcast intergénérationnel présenté par Inès Vandamme.
"Est-ce que ça se pécho en maison de retraite ?", "Qu'est-ce qui était mieux avant ?", "Quand on vieillit, est-ce qu'on devient aigri et on s'en fout ?" ... l'amour, la jalousie, l'amitié, la mort... On a parlé de tout ça et bien plus encore avec Suzanne, Chantal et Jean de la Résidence Retraite du Cinéma et du Spectacle. Ils sont drôles, attachants et émouvants ! Ils nous racontent leurs souvenirs de jeunesse, mais aussi la façon dont ils voient le monde d'aujourd'hui.

Crédits :
Club Tisane - Le Podcast
Concept et écriture : Florent Trevet & Gaëtan Serais
Animation : Inès Vandamme et Gaëtan Serais
Image et son : Thibault Guieu & Mathieu Monconduit “DeuxGuidonsProd”


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans Club Tizane, le podcast qui réunit les générations pour échanger, rire et partager des moments précieux. Aujourd'hui avec Gaëtan qui m'accompagne, on est ravis d'être entouré, Gaëtan, de trois invités incroyables. Des stars. Nos stars, on va le dire. On a Jean qui est juste ici à côté de moi et on a Suzanne et Chantal avec nous. Vous allez bien ? Oui. Merci beaucoup de nous accueillir chez vous parce qu'on est chez vous ici.

  • Speaker #1

    On est un peu émotionnés.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Pourquoi ? On n'a pas l'habitude quand même d'avoir des projecteurs comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous êtes heureux d'avoir des projecteurs sur vous ?

  • Speaker #1

    Oui, ça me fait plaisir. Ça donnera des souvenirs aux enfants.

  • Speaker #0

    Nous, en tout cas, on est ravis d'être avec vous aujourd'hui. On va parler de vos souvenirs, d'une autre époque, de vos anecdotes, drôles, j'en suis sûre, touchantes aussi. Et on va vous poser des questions, je pense qu'on n'a jamais osé vous poser. Et nous, on s'est dit que dans Club Tizane, on allait poser toutes ces questions-là. Alors, vous avez beaucoup à nous apprendre et on espère avec Gaëtan qu'on va vous surprendre nous aujourd'hui. Allez, c'est parti !

  • Speaker #2

    Bienvenue au Club Tizane !

  • Speaker #0

    Puisque vous vivez tous ici dans cette résidence retraite du cinéma et du spectacle, à Vigneux, on s'est dit que pour apprendre à mieux vous connaître, ça serait sympa que vous puissiez vous présenter entre vous. Jean, est-ce que tu saurais nous présenter Chantal, par peut-être son nom, un surnom ? qu'elle aurait ici, ou son âge, ou une anecdote ?

  • Speaker #2

    Non, pour l'instant, non, parce qu'on n'a pas cohabité. Ah, donc, je ne sais pas.

  • Speaker #3

    Vous ne connaissez pas ?

  • Speaker #1

    On n'est pas dans le même étage, alors on ne marche pas dans la même salle. Alors, on s'aperçoit.

  • Speaker #2

    On s'aperçoit plus, d'ailleurs, au kiné. Chez le kiné. Chez le kiné, c'est notre... C'est notre point de rendez-vous.

  • Speaker #1

    Mais aïe, aïe, aïe !

  • Speaker #0

    Parce que comment ça se passe ici ? Est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu ? Je crois que vous habitez dans des bâtiments différents. Comment ça se déroule ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il y a quatre étages, je crois qu'il y a quatre étages. Donc à chaque étage, il y a un réfectoire. Et donc toutes les chambres sont partagées. On ne peut pas connaître les gens du troisième comme du deuxième. Au rez-de-chaussée, on est neuf, dix. On se connaît bien, on joue au remis cube, on joue... Mais les autres personnes, elles viennent dans les salles, elles se réunissent, elles se connaissent en faisant des jeux.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on crée des amitiés ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #3

    Il y en a aussi que vous ne pouvez pas saquer ?

  • Speaker #2

    Non, pour ma part. C'est un peu mon étonnement parce que je pensais à notre échange. j'ai mis une question qui va être posée. Moi, je n'ai pas de gens que je ne peux pas ça. On a l'impression qu'au contraire, tous les bons côtés de chacun apparaissent et on n'a pas de concours, on n'a pas de rancœur, on n'a pas de compétition.

  • Speaker #3

    Même ceux qui trichent au Rubik's Cube ?

  • Speaker #2

    Ah, ça c'est un peu gênant.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de tricheurs ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #1

    Mais on fête des anniversaires tous les mois. Alors là, il y a un accordéoniste qui vient, il nous fait la musique, on danse. Certaines personnes, parce que les photos qu'on lance, ce n'est pas évident. Et on a du champagne avec le gâteau.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça vous plaît encore de fêter vos anniversaires ? Oui. C'est important pour vous ?

  • Speaker #1

    Oui. Est-ce qu'on peut donner vos âges ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    Vous avez quel âge ?

  • Speaker #1

    93. Je vais les avoir au mois de mai.

  • Speaker #3

    Ah, donc bientôt, le champagne et... Et l'accordéon. Et vous ?

  • Speaker #4

    Chantal.

  • Speaker #3

    Chantal, c'est la petite jeune.

  • Speaker #2

    Et vous ? 86.

  • Speaker #3

    OK. Il y a tous les âges.

  • Speaker #0

    Bon, alors, vous ne pouvez pas vous présenter entre vous, parce qu'on a bien compris que, du coup, vous n'aviez pas assez régulièrement d'échanges. Alors, moi, je vais vous présenter Gaëtan. Alors, Gaëtan, ce n'est pas le pro du cha-cha-cha. Non. Par contre, c'est le pro des objets en bois.

  • Speaker #3

    Ah, c'est vrai ? Comment tu sais ça ?

  • Speaker #0

    Moi aussi, je sais plein de choses, Gaëtan.

  • Speaker #3

    J'ai une passion. Alors, on dit que c'est une passion de vieux. Donc, d'habitude, je me sens vieux. Mais ici, ça va mieux. Vous, c'est quoi vos passions ? Pardon ? Vos passions dans la vie, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aimais bien dessiner, jardiner.

  • Speaker #3

    OK.

  • Speaker #1

    Là-dedans, je m'occupe de mes plantes. Je suis de la couture.

  • Speaker #0

    Ah, mince ! J'avais un jean à recoudre.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire la couture, c'est rafistoler.

  • Speaker #0

    C'est bien, c'est bien, c'est bien, Suzanne, on en a besoin, on a besoin de rafistoler des vêtements.

  • Speaker #1

    Je fais du ménage.

  • Speaker #0

    Chantal, quelles sont vos passions ?

  • Speaker #4

    Moi, la peinture sur porcelaine, la natation dans la station des tentes.

  • Speaker #0

    D'accord, vous en faites ici ?

  • Speaker #4

    Non, mais il n'y a pas longtemps que je suis là.

  • Speaker #0

    D'accord. Vous êtes là depuis combien de temps ?

  • Speaker #4

    Depuis le mois d'octobre.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est tout récent. Et vous, Jean ?

  • Speaker #2

    Moi, mes passions, c'était d'aller dans les musées, les expositions, des choses comme ça. Puis de faire des promenades avec ma femme. On faisait des balades en voiture, pas tellement à pied, mais en voiture. des lieux un peu surprenants. Notre habitude c'était de rouler et puis tout d'un coup dire on prend la prochaine rue à droite. On prenait la prochaine rue à droite et on tombait toujours sur quelque chose d'étonnant, une ferme qui n'était pas prévue et qui n'était pas sur les catalogues, sur les cartes et tout ça. Et vous trouviez des choses de temps en temps assez étonnantes.

  • Speaker #0

    Mais ça, c'était une autre époque aussi. Nous, aujourd'hui, on n'a plus les cartes. Vous vous doutez bien qu'on a ça, on a les petits téléphones. Et du coup, on se perd moins et peut-être qu'on passe à côté de belles choses.

  • Speaker #2

    On ne se perdait pas du tout. Si, on se perdait volontairement. C'est ça.

  • Speaker #0

    Nous, on veut aller à l'essentiel, on veut gagner du temps.

  • Speaker #2

    Voilà. Eh bien, on avait l'avantage de ne pas avoir cet appareil. Il va vous donner les lieux à visiter dans un ordre. Le meilleur c'est celui-là, c'est celui-là, c'est celui-là. Et on reprend l'ordre des visites. Mais quand vous êtes sans appareil comme ça, vous visitez ce que vous trouvez une vieille église, un petit monastère. Et qui sont assez formidables, parce qu'ils ont des choses étonnantes. Vous êtes quand même un peu surpris par tout ce qu'il y a à voir.

  • Speaker #3

    C'est vrai que nous on est moins surpris, on sait déjà ce qu'on va aller voir.

  • Speaker #0

    On sait déjà, c'est vrai Gaëtan.

  • Speaker #1

    On est des générations qu'on a connu quand même beaucoup de choses. Le téléphone, la machine à laver, la télévision. Il y a beaucoup de choses dans notre centre. On en a des centenaires. Alors on a connu beaucoup de choses. Et maintenant, je vois la télévision. Dans 20 ans, vous allez rouler là-haut.

  • Speaker #0

    Vous croyez, Suzanne ?

  • Speaker #1

    Oui. Ah oui.

  • Speaker #0

    Ça vous fait peur, ça ?

  • Speaker #1

    Non. il y aura moins de circulation en bas.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Parce que les bouchons à Paris, je peux vous dire que ce n'est pas simple. Alors, vous savez, avec Gaëtan et tous les gens qui nous regardent sur YouTube, peut-être, et qui nous écoutent en podcast audio, on ne connaît pas la vie dans une résidence senior. Alors, on a décidé de vous poser pas mal de petites questions. On a prévu un bol à potin.

  • Speaker #3

    On a mis plein de petites questions qu'on se pose. Vous allez les piocher au hasard. Vous allez les lire et puis essayer d'y répondre. Ça vous va ? Alors, la première.

  • Speaker #1

    Merci. Est-ce que ça se pichot entre les résidents ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça veut dire ça, votre ?

  • Speaker #1

    Est-ce que ça se pichot entre les résidents ?

  • Speaker #3

    C'est la meilleure question.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça se chera bien ?

  • Speaker #2

    Ça doit être chopé et ça doit être du verre.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça se pichot ?

  • Speaker #2

    Se choper entre les résidents ? Oui. Et aujourd'hui, le mot chopé qu'on n'utilise pas, parce qu'on ne le connaissait pas, ça veut dire avoir quelques petits conflits.

  • Speaker #3

    Bien joué. Ah non, là c'est l'inverse.

  • Speaker #0

    vous n'êtes pas loin, Jean. C'est au contraire avoir quelques petites histoires d'amour.

  • Speaker #2

    Oh ! C'est la même chose qu'un compte.

  • Speaker #0

    Ça part en...

  • Speaker #1

    Là, il change de couleur.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que ça se pêche dans une maison de retraite ? Est-ce qu'on rencontre l'amour dans une maison de retraite ?

  • Speaker #1

    Bah, écoutez, je ne sais pas, les murs ne sont pas épais, alors...

  • Speaker #3

    Il n'y a pas de rapprochement entre les résidents ?

  • Speaker #1

    Il y a des couples, je crois qu'ils ont chacun leur chambre.

  • Speaker #2

    D'accord. Des couples officiels. Mais des rencontres et des... Il apparaît. Je ne connais pas.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #3

    C'est jamais arrivé.

  • Speaker #2

    Ah, d'où... C'est peut-être arrivé, je pense.

  • Speaker #3

    Ça reste caché, quoi.

  • Speaker #2

    Mais ça reste caché.

  • Speaker #3

    Chantal,

  • Speaker #0

    à vous. Chantal, une petite question ?

  • Speaker #4

    Est-ce que vous êtes sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Est-ce que vous êtes sur les réseaux sociaux ? Est-ce que vous savez ce que c'est que les réseaux sociaux déjà ?

  • Speaker #2

    Oui, un peu.

  • Speaker #1

    Les réseaux sociaux, ça ne se passe pas à la télé ?

  • Speaker #2

    Non, ça se...

  • Speaker #0

    Non. Jean, vous avez une idée ou pas de ce que c'est les réseaux sociaux ?

  • Speaker #2

    C'est un échange entre différentes personnes. Oui. Et ils échangent des informations, des renseignements. Non, non, non, sur Internet. Sur Internet.

  • Speaker #0

    Sur des écrans.

  • Speaker #3

    Sur le téléphone en général.

  • Speaker #0

    Par exemple. Est-ce que si je vous dis Facebook, ça vous dit quelque chose, Facebook ? Chantal, ça vous dit quelque chose ? Vous avez un compte Facebook, Chantal ? C'est vrai ?

  • Speaker #3

    Chantal, elle a un Tinder.

  • Speaker #4

    Non, mais moi, je correspond beaucoup avec la société, les amis de Lourdes.

  • Speaker #0

    Et donc, vous correspondez grâce à Facebook. Donc, Jean avait raison, c'est une manière d'échanger, en fait, avec des amis.

  • Speaker #1

    C'est dangereux.

  • Speaker #0

    Vous trouvez ? C'est dangereux ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas ce que des fois on entend, que des jeunes qui correspondent avec d'autres personnes.

  • Speaker #0

    ça peut l'être le danger c'est qu'on peut parler à des gens qu'on ne connait pas c'est ça si vous voulez les réseaux sociaux et Jean l'a très bien dit on peut échanger avec des gens qu'on connait donc c'est super parce qu'on n'a pas besoin du numéro de téléphone donc on peut échanger assez facilement mais c'est aussi un moyen de rencontre donc on peut rencontrer des gens qu'on ne connait pas donc il peut y avoir des gens gentils et malheureusement des gens moins sympathiques c'est ce qu'on correspond des années puis quand ils ouaillent ils ne se plaisent plus non

  • Speaker #1

    mais

  • Speaker #0

    Mais généralement, ça ne prend pas des années. Jean, vous vouliez dire quelque chose ?

  • Speaker #2

    Non, mais je disais que par exemple, les centres de rencontres qu'on n'utilisait pas à notre époque, la rencontre était soit la boîte de nuit, soit des copains, un truc comme ça. Mais on s'aperçoit qu'au fait, peut-être que ce n'est pas si mal que ça, les centres de rencontres, parce qu'ils étudient bien leur choix. la vie qu'ils... Voilà, et donc, en fait, ils connaissent bien l'individu qu'ils rencontrent parce qu'ils savent, c'est juste des coutumes.

  • Speaker #3

    Suzanne, elle est contre, elle a dit. Moi,

  • Speaker #1

    je suis contre.

  • Speaker #0

    Vous êtes contre les réseaux sociaux, Suzanne ?

  • Speaker #3

    Ni les sites de rencontres,

  • Speaker #2

    non plus.

  • Speaker #3

    Ça gâche le naturel.

  • Speaker #1

    Ben oui, parce que moi, j'ai eu une amie qui s'est trouvée veuve. Elle a correspondu comme ça. Et puis... Quand elle l'a connue vraiment pour de bon, elle s'est rendue compte qu'il était jaloux. Et alors, il ne pouvait pas regarder une femme parce que ça n'allait pas l'aider.

  • Speaker #3

    En fait, c'est un moyen de rencontre, mais ça ne permet pas de connaître la personne. Après, il faut vivre avec.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous, vous étiez jaloux et jalouse ? C'est vrai ? C'est vrai, c'est ça que vous avez dit ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que j'étais jalouse parce que quand j'ai connu mon mari, il avait 20 ans, il revenait du service militaire, moi j'avais 17 ans. Et je l'ai connu au bal du 14 juillet au stade. Et alors, il m'a annoncé qu'il était footballeur. Alors, je dis, bon, ben, je ne connaissais rien du tout. J'ai mieux vous dire, de la jeudi 7 jusqu'à la fin, j'ai passé mes dimanches sur les terrains de football. Même mon fils, j'avais habillé en petit footballeur, il était la mascotte. Et ben, il y avait des filles qui étaient derrière. Les buts parce qu'il était gardien de buts. D'accord. Allez Marcel, vas-y. Oh, puis moi j'étais dans les tribunes. Oh là là. Pas facile. T'as pas à être jalouse, t'as pas à être jalouse. Ah, mais ils ont pas à faire ça.

  • Speaker #3

    Vous auriez bien aimé qu'il y ait un ballon quand même qui aille derrière le but, qu'il y en ait une qui se le prenne.

  • Speaker #0

    Et vous Chantal, vous êtes chez Jalouse ?

  • Speaker #1

    Non. Non. Non.

  • Speaker #0

    Et Jean ?

  • Speaker #2

    Non, pas... Enfin, non, moyennement. Qu'est-ce que ça veut dire ? Faut bien quand même. Ça veut dire quand même qu'on a un fond de jalousie. Ah. Le non-jaloux total...

  • Speaker #3

    C'est vrai ! Il n'y a pas d'intérêt quoi !

  • Speaker #1

    On dit jaloux, c'est l'amour.

  • Speaker #2

    Oui, mais le jaloux jusqu'à en être malade, à surveiller, à suivre ou un truc comme ça, non ça n'est pas question. Chacun doit avoir, moi ce que j'estime de bien, c'est que chacun doit avoir sa vie propre. Donc si vous voulez, il est bien évident que chacun ayant sa vie propre... la société où on travaille et tout, on a des rencontres ou pas de rencontres, mais que l'autre n'est pas admis dans ce groupe. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    À votre tour, Jean. Alors, quelles questions ?

  • Speaker #2

    Et vous aussi, vous avez tiré un papier ?

  • Speaker #3

    C'est sur la vie ici, alors je ne pourrais pas trop vous aider.

  • Speaker #2

    Ah bon ? Ah ben... Alors, qui est votre meilleur ami de la résidence ? Non, je n'ai pas de... Je n'ai pas de préférence.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que vous n'avez pas beaucoup d'hommes avec vous ?

  • Speaker #2

    D'abord, oui, les hommes sont en minorité.

  • Speaker #0

    Vous êtes en train de faire une femme ?

  • Speaker #2

    On est obligés de se défendre.

  • Speaker #0

    Et vous, Suzanne ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Vous avez une meilleure amie ici ? Oui. C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Oui. Et puis des petites aides-soyantes aussi. Mais je n'ai pas peur de le dire. Ma meilleure amie, c'est Jeannette. Ah,

  • Speaker #3

    Jeannette.

  • Speaker #0

    Ça, c'est beau. Qu'est-ce que vous aimez dans votre relation avec Jeannette ?

  • Speaker #1

    On parle de tout, parce qu'elle a 99 ans.

  • Speaker #0

    Oh Jeannette, vous ne les faites pas. Pardonnez-moi de vous le dire, vous êtes sublime. Vous avez des yeux, on se perd dedans.

  • Speaker #1

    Toujours souriante. Et alors avec elle, c'est le remicube. On est tout le temps, tout le temps ensemble. On va enquiner ensemble. Parce qu'elle a peur de monter toute seule dans l'ascenseur. Alors, on a vu qu'elle... Elle est gentille.

  • Speaker #3

    Je vais tirer un papier, moi aussi.

  • Speaker #2

    Ah, voilà. Ben oui, il est courageux. Et vous aussi, vous, je vais tirer un papier.

  • Speaker #0

    D'accord, d'accord, je vais tirer un papier. Bon,

  • Speaker #3

    ben, ça ne me concerne pas trop. Est-ce que vous avez le droit de décorer vos chambres ?

  • Speaker #0

    Suzanne, j'ai l'impression qu'il y a plein de fleurs, vous, du coup, dans votre chambre.

  • Speaker #1

    Pas des fleurs, des plantes.

  • Speaker #0

    Des plantes. Plantes, pardon.

  • Speaker #2

    Duplante. C'est Jardinand. Non, moi, je n'ai pas grand-chose. Je n'ai pas de côté personnel.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas trop déco.

  • Speaker #2

    J'ai simplement deux... J'ai deux tableaux. J'ai deux tableaux. Un de celui qui chantait le déserteur.

  • Speaker #0

    Ah, on va demander qui chantait le déserteur. Comment ? Boris Vian.

  • Speaker #2

    Boris Vian.

  • Speaker #3

    C'est un vrai tableau de Boris Vian.

  • Speaker #2

    Ah oui, oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #3

    Ah oui. On est bien,

  • Speaker #2

    Jean. Ah, Jean, il se met Voilà, et puis il y en a un d'un copain qui était ici, qui faisait de la peinture. À vous !

  • Speaker #0

    À moi ? Allez ! Alors, est-ce que je vais pouvoir répondre à la question ?

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #0

    ça c'est pas mal ça ! Est-ce que vous vous êtes déjà pris le bec avec un autre résident ? On parlait d'histoire d'amour tout à l'heure, mais au contraire, est-ce que vous vous êtes déjà pas trop bien entendu avec quelqu'un ?

  • Speaker #1

    Oui, ça arrive.

  • Speaker #0

    Ça arrive, comme dans la vie finalement, non Suzanne ? C'est-à-dire, ça ressemble à quoi vos prises de bec ici ?

  • Speaker #1

    Pour la nourriture ?

  • Speaker #0

    C'est pas vrai. C'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'il y en a qui sont trop, comment je pourrais dire, assez vulgaires. Alors on lui dit de se taire. D'accord.

  • Speaker #2

    La nourriture a une grosse importance. À la résidence, ça c'est vraiment... C'est assez gênant, comme vous dites, c'est quand on... À la table, tout d'un coup, le plat vous semble bon, il y a quelqu'un qui dit c'est immangeable parce que c'est dégoûtant Je ne vous ai plus dit après que vous mangez avec plaisir autre chose que quelqu'un vous a dit que c'était dégoûtant.

  • Speaker #0

    Alors moi, je crois que Gaëtan, il a un petit jeu pour vous.

  • Speaker #3

    Tout à l'heure, on a un peu commencé avec le mot pécho Oui. C'est dans la même veine. Moi, j'aime bien les vieilles expressions, les expressions à l'ancienne. Mais je vais vous demander si vous connaissez les nouvelles. Donc, je vais vous donner des phrases. Vous allez essayer de les déchiffrer et de me dire comment vous vous dites avec vos mots à vous. Ça marche ? Alors, si je vous dis… Attention, elle est difficile, celle-là.

  • Speaker #0

    Mais alors, même moi, je ne l'avais pas. C'est vrai ? Je n'avais pas le début.

  • Speaker #3

    Alors, ce soir, je vais voir Maracly, je pense qu'on va Ken.

  • Speaker #0

    Ce soir, je vais voir Maracly…

  • Speaker #1

    Ma femme ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on va Ken. Ah, ben alors là, Suzanne, je ne l'avais même pas. Comment ça, vous avez Maracly et moi, je ne l'ai pas ? Ben, bravo. Ce soir je vais voir Maracly, je pense qu'on va ken.

  • Speaker #2

    Ken.

  • Speaker #1

    On va bien s'amuser.

  • Speaker #0

    Ouais, peut-être un peu.

  • Speaker #3

    Ouais ken, c'est aussi du verlan. Verlan raccourci.

  • Speaker #2

    Raclène, mais racle.

  • Speaker #0

    J'adore ça, il adore le verlan.

  • Speaker #3

    C'est un peu vulgaire.

  • Speaker #2

    Oui, on n'est pas vulgaire.

  • Speaker #3

    On va conclure quoi, en gros pour être poli.

  • Speaker #2

    Oui d'accord. Donc ça va être une soirée agitée.

  • Speaker #0

    C'est pas mal, c'est bien dit, on pourrait le garder comme ça. Vous avez été très bon. Bien joué. Vous avez été excellent, là on vous met un point.

  • Speaker #3

    J'ai une autre phrase. J'ai un énorme seum, j'ai pas percé avec ma story.

  • Speaker #0

    J'ai un énorme seum, j'ai pas percé avec ma story.

  • Speaker #1

    J'ai un énorme souci.

  • Speaker #3

    Pas loin.

  • Speaker #0

    C'est pas mal, Suzanne, vous m'impressionnez. J'ai un énorme seum. Alors, ça peut s'apparenter à souci, mais j'ai un énorme seum.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    On peut dire que c'est ça. En gros, ça veut dire que je suis dégoûté.

  • Speaker #0

    Je suis dégoûté. J'ai un énorme seum, je suis dégoûté. Je n'ai pas percé avec ma story.

  • Speaker #2

    Je n'ai pas eu de résultat avec ma story, c'est-à-dire avec mon emploi ou mon mode de vie ou ma meuf.

  • Speaker #0

    Non, mais le début est super. Je n'ai pas eu de résultat, c'est super, Jean, avec ma story. C'est apparenté aux réseaux sociaux, une story ?

  • Speaker #2

    C'est la réponse. Il a envoyé une information et il n'a pas eu de réponse.

  • Speaker #0

    C'est un peu ça.

  • Speaker #3

    La story, c'est quand on se filme ou qu'on se prend en photo, qu'on la poste sur les réseaux sociaux et tous les gens la voient. Mais quand on dit qu'on n'a pas eu de résultat, c'est-à-dire que peu de gens l'ont vue ou peu de gens ont commenté, par exemple.

  • Speaker #0

    Ça n'a intéressé personne.

  • Speaker #3

    Voilà. Vous avez été bon.

  • Speaker #0

    Vous avez été bon. Est-ce que vous auriez une expression à l'inverse, justement, à nous donner, qu'on n'utilise plus du tout aujourd'hui, mais que vous utilisiez vous avant ?

  • Speaker #2

    Ah ben, de temps en temps, on est soumis pour faire travailler notre mémoire. Nos animatrices nous posent ce genre de questions.

  • Speaker #0

    Alors ?

  • Speaker #2

    Mais je ne me souviens plus.

  • Speaker #3

    Elles ne le font pas assez, alors.

  • Speaker #1

    Ils m'ont crousté du poulet.

  • Speaker #3

    Alors, la connais.

  • Speaker #0

    Suzanne.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous aimiez danser ?

  • Speaker #2

    Oui, mais pas vos danses actuelles, où chacun est dans son coin. Il n'y a pas de discussion entre les danseurs.

  • Speaker #3

    C'est pas ça, on savait que les stars, ils sont collés.

  • Speaker #2

    Ah oui, bien sûr. Oui, mais ça, c'est... On serait peut-être un peu juste auprès du niveau.

  • Speaker #1

    Dans le temps, quand on allait au bal, il fallait avoir un cavalier. Tandis que maintenant, vous dansez toute seule. C'est vrai.

  • Speaker #0

    Si je dois attendre un cavalier, Suzanne, je ne suis pas certaine de sortir.

  • Speaker #2

    Oui, c'est difficile.

  • Speaker #0

    Vous étiez tout le temps avec vos cavaliers quand vous alliez en...

  • Speaker #1

    Non, mais les connaissais. parce que le dimanche, c'était le bal. Ah ! Le bal. Tous les dimanches. On allait chez Gervaise, à Brunois. Alors, c'était un bal en plein air. Et alors, il y avait des vélos d'attraction. Vous savez, avec les grandes roues. Alors, on dansait, on faisait du vélo. C'était bien.

  • Speaker #3

    Tout à l'heure, on parlait de vos cavaliers, justement. Comment c'était le mariage avant ? Vos mariages, ils se sont passés comment ?

  • Speaker #1

    Oh ben... C'était pas comme maintenant. Les mariés, la femme, fallait qu'elle ait toujours le... Comment dirais-je... Pas comme décolletée maintenant comme ça. C'était montée comme ça. Et les hommes, ils avaient la fleur d'orange bleue.

  • Speaker #2

    Mais les femmes devaient avoir quelque chose de neuf et quelque chose de bleu.

  • Speaker #1

    On voit des mariés qui sont complètement en petite mini-jupe, tandis que dans le temps ça n'existait pas.

  • Speaker #0

    Alors, c'était mieux avant ou c'est mieux maintenant ?

  • Speaker #1

    Écoutez, c'était notre génération. Maintenant, c'est la vôtre. Vous n'allez pas dire que la nôtre était mieux. Comme nous, on ne dira pas que la vôtre était mieux.

  • Speaker #0

    Sur certains points, je trouve que la vôtre était vachement mieux.

  • Speaker #1

    On a connu des petites choses. Des grands voiles. Devant, c'était vraiment la mariée.

  • Speaker #3

    Ça se fait toujours, ça aussi.

  • Speaker #2

    Oui, oui.

  • Speaker #3

    C'est-à-dire qu'il y a moins la robe traditionnelle. Maintenant, chacun peut faire.

  • Speaker #1

    Fille d'honneur. Il y avait des filles de nerfs,

  • Speaker #2

    des jeunes femmes qui étaient habituées en robe longue.

  • Speaker #1

    Tandis que maintenant...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui était vraiment mieux avant ?

  • Speaker #3

    Dans la vie en général,

  • Speaker #0

    qu'est-ce qui était vraiment mieux avant, à votre époque ?

  • Speaker #1

    C'était plus calme, on pouvait sortir. On pouvait sortir sans avoir peur. Tandis que maintenant, arriver 20h, oh là là, il ne faut pas sortir. Moi, je travaillais à Paris. Des fois, je travaillais assez tard. Je rentrais, il était 8h, 8h15. J'étais dans le train, des fois, toute seule. J'avais pas peur.

  • Speaker #0

    C'est quoi votre secret pour être heureux ?

  • Speaker #1

    Maintenant, moi, je vis le jour le jour.

  • Speaker #2

    Pour découvrir des choses.

  • Speaker #1

    Je demande pas la mort, mais je cherche pas à faire mieux que ce que j'ai.

  • Speaker #0

    Et vous êtes heureuse comme ça ?

  • Speaker #1

    Heureuse, non, pas tellement. Parce que les jours, c'est pas vie.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on apporte un petit peu de gaieté ? d'être là aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Oui, ça fait du bien. C'est vrai ?

  • Speaker #2

    Oui, ça fait du bien.

  • Speaker #0

    Vous vous considérez en bonne santé ?

  • Speaker #1

    Il y a des hauts et des bas. Moi, ce qui me manque, c'est que je ne peux pas marcher. Des fois, je suis dans le lit. J'ai envie. Des personnes comme Mme Chouanique, qui a 99 ans, on joue en bicube. Il y a toujours un chon qui tombe par terre. Allez, il y a le soleil, viens m'en chercher. Ah la peau !

  • Speaker #3

    J'allais vous demander, si vous aviez 20 ans de moins, qu'est-ce que vous aimeriez faire ?

  • Speaker #1

    Si j'avais déjà été chez moi, et puis faire des voyages.

  • Speaker #3

    Vous voulez voyager où ?

  • Speaker #1

    J'ai été veuve à 45 ans. Alors, où je travaillais, ils organisaient des voyages. Alors j'en ai profité. Parce que mon mari il aimait la pêche. Alors on allait à droite, à gauche avec la caravane. On avait une caravane. On n'allait jamais. à l'hôtel ou des trucs comme ça, toujours des caravanes. Puis il aimait la pêche en mer. Alors on allait au bord de la mer, mais on était toujours en France. Alors moi, bon ben, je tricotais à côté de lui, puis lui il pêchait. Et quand mon mari a décidé, eh ben, j'ai voyagé. Alors j'ai fait le Maroc, j'ai fait l'Espagne, j'ai fait l'Angleterre, j'ai fait la Grèce. Wow ! Oui, j'ai eu... Il n'était pas là aussi. Mon premier voyage, ça a été le Maroc. Quand on a atterri, j'ai pleuré parce que je me dis, qu'est-ce que je fais là ?

  • Speaker #3

    Vous auriez aimé vivre ça à deux.

  • Speaker #1

    Ben voilà.

  • Speaker #0

    Alors on va justement passer à cette fameuse séquence, les questions qu'on n'a jamais osé vous poser, parce que nous, on va oser vous les poser. Et vous avez le droit de nous dire, on n'a pas envie d'y répondre.

  • Speaker #2

    Joker.

  • Speaker #0

    Joker, exactement.

  • Speaker #2

    C'est utilisé encore aujourd'hui ? Bien sûr !

  • Speaker #0

    Complètement, vous pouvez poser un joker.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez déjà rédigé votre testament ? Et si oui, à quel âge ?

  • Speaker #1

    Je l'ai fait récemment.

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #2

    Donc à quel âge ? Non.

  • Speaker #0

    Et vous Chantal ?

  • Speaker #4

    Moi j'ai simplement mis un mot. Que ce n'était pas la peine de me faire survivre. Comment dire ? Je préfère mourir et pas avoir des... Des trucs pour un bif comme un légume, quoi.

  • Speaker #0

    Je comprends. Merci pour votre honnêteté. Gaëtan, tu vas en poser une suivante ?

  • Speaker #3

    Vous y pensez, à la mort ? Oui,

  • Speaker #1

    je pense à l'hécinérie.

  • Speaker #3

    Oui, tout est prévu.

  • Speaker #0

    Vous avez tout prévu ?

  • Speaker #3

    Vous avez pensé à la musique de votre internement ?

  • Speaker #2

    Ah non, j'aime rien. J'aime L'Ave Maria de Tino Rossi. Oh ! Je suis corse, donc c'est normal que ce soit Tino Rossi. L'Ave Maria c'est quand même important.

  • Speaker #0

    Est-ce que parfois vous faites semblant de ne pas entendre les gens parce que vous n'avez pas envie de répondre ?

  • Speaker #1

    Ça m'arrive des fois.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Vous ne faites pas entendre ? Oui. Oui,

  • Speaker #1

    je comprends. Oui, oui. Des fois on est à table et... Alors je fais oui, oui, oui. Peut-être qu'il faut dire non, mais ça ne fait rien.

  • Speaker #0

    Et vous Chantal ?

  • Speaker #1

    Oui, je sais.

  • Speaker #0

    Un peu tout le monde.

  • Speaker #3

    C'est la bonne excuse.

  • Speaker #0

    C'est la bonne excuse.

  • Speaker #3

    Dans la même veine, est-ce qu'en vieillissant, on devient insupportable ? Et on s'en fout.

  • Speaker #2

    Ça, c'est une bonne question.

  • Speaker #3

    On n'a plus de filtre.

  • Speaker #2

    Mais la réponse, peut-être que vous avez raison, peut-être qu'on s'en fout un peu.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai l'impression que je tends vers ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous trouvez que vous vieillissez bien ?

  • Speaker #1

    Je ne pense pas garder dans la classe.

  • Speaker #0

    Et pourtant vous êtes belle.

  • Speaker #3

    Je ne s'aime pas en vieillissant.

  • Speaker #1

    Ah ben vous savez.

  • Speaker #2

    L'âge, c'est une drôle de maladie.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire, c'est le cerveau.

  • Speaker #2

    C'est le cerveau.

  • Speaker #1

    Le cerveau, il ne change pas. On a l'impression qu'on a toujours 20 ans. C'est votre corps. Vous regardez vos mains, vos bâtisses. Vous avez le cou qui pend. Vous avez... C'est ça. Mais le cerveau... Si vous êtes lucide, vous avez 20 ans. Oui,

  • Speaker #2

    mais... Le cerveau...

  • Speaker #1

    Des fois je rêve, je suis jeune.

  • Speaker #0

    C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Ah oui. Je ne me vois jamais vieille dans mes rêves.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant ça. Oui,

  • Speaker #3

    c'est fou.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant. Et vous rêvez de quoi ? Vous rêvez que...

  • Speaker #1

    Je me vois jeune. Oui. Mais les moments que j'ai passés... Oui, oui, oui. Ah oui. Surtout que là, quand c'est le moment des mois de janvier, je me vois avec mon mari. Je le vois jeune. Je vois mon fils quand il avait 20 ans. Vous voyez ? Puis après, bon, ça passe. Alors, ce n'est pas bon parce que des fois, ça me met dans des états. Je ne suis mieux pas en parler.

  • Speaker #0

    Vous êtes forte, Suzanne. C'est un plaisir de vous avoir avec nous autour de cette table.

  • Speaker #1

    Vraiment. Ce qui me fait mal. C'est quand je vois les mamans qui ont leur fille ou leur fils. Je vois mon fils.

  • Speaker #0

    Vous allez me faire pleurer si vous apprends.

  • Speaker #1

    Il y a quelques ans qu'il est décédé, il n'y a pas bien longtemps. Mais j'ai une belle fille qui est chère. J'ai perdu mon fils, mais j'ai retrouvé une fille parce qu'elle est assez énergique. Elle ne vient pas souvent me voir parce qu'évidemment, elle a sa maman qui est en maison de retraite.

  • Speaker #0

    Elle a un chien qui lui court.

  • Speaker #1

    Elle a un chien, c'est pire que si c'était un bébé. Alors, elle va chez le vétérinaire tous les 15 jours. Il faut lui donner la douche avec des produits spéciaux. Elle me dit, tu sais, mon chien, elle l'adore.

  • Speaker #2

    Moi, j'ai une question pour vous. À votre avis, qu'est-ce que notre génération, à Gaëtan et moi, ne connaîtra jamais par rapport à vous ?

  • Speaker #3

    Les premières machines à laver, Elles avaient des rouleaux pour essorer.

  • Speaker #2

    Mais manuels ? Oui,

  • Speaker #3

    des rouleaux manuels pour essorer.

  • Speaker #2

    Mais ça devait être très fatigant de...

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    très vite. Tant pis que la mienne, elle était au gaz. Elle était dangereuse même parce qu'un jour, quand mon mari était là, il fallait l'allumer en dessous. Il y avait de la matière à laver ? Oui, oui. Et je l'avais une robe de chambre en pilou. Et quand je l'ai allumée...

  • Speaker #2

    Ça a pris... Mais c'est pas...

  • Speaker #1

    La robe de chambre prenait feu. Mon mari vit, il a...

  • Speaker #2

    Ça aurait pu être gravissime, Suzanne.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'était comme ça. Alors, elle tournait la lessive, après elle s'arrêtait, vous la remettez en route pour la rincer, et après vous la sortiez.

  • Speaker #2

    Oh là là, mais c'est beaucoup trop compliqué. Alors moi, je la mets en programmation différée, je pars de chez moi et je reviens et terminé.

  • Speaker #4

    Là, c'était mieux avant.

  • Speaker #1

    Vous n'avez pas ça de le bête. On faisait la toilette dans la cuisine. Je pense que c'était pour tout le monde pareil.

  • Speaker #2

    C'est vrai, c'est fou ça. C'est dingue !

  • Speaker #4

    Une journée dans une marmite ?

  • Speaker #0

    Il y avait le tome.

  • Speaker #1

    La lessiveuse. Il n'y avait même pas de papier hygiénique. C'était les journaux.

  • Speaker #0

    Les journaux qui ont été coupés.

  • Speaker #1

    En fin de semaine, il fallait les couper. Faire tout les pousser dans une ficelle. Alors, c'était noir. On devait avoir les fesses noires.

  • Speaker #4

    Il ne fallait pas rater le journal du jour, parce que sinon on était à sec.

  • Speaker #1

    C'était pour tout le monde pareil.

  • Speaker #2

    Pour terminer cette belle conversation tous les cinq, quel est le meilleur conseil qu'on vous a donné dans votre vie et que vous aimeriez transmettre et donner aux gens qui nous écoutent ? On vous écoute, Jean.

  • Speaker #0

    Quand j'ai fini mes études, j'ai demandé des vous avec trois grands patrons, dont le directeur général de Renault. comme il s'appelle, d'assaut, alors disons, qu'est-ce que vous feriez à ma place, si vous étiez comme moi, je ne vous demande pas du boulot, je vous demande un avis sur ce qu'il faut faire professionnellement. Mais il y en a un qui m'a donné, c'était le directeur général de chez Renaud, il m'a donné un conseil qu'il faut respecter, et vous, vous avez à le respecter. Il disait, tous les ans, tous les deux ans, vous faites un tête-à-tête avec vous-même. Et vous dites, est-ce que j'ai évolué ? Est-ce que j'ai appris quelque chose ? Est-ce que je me suis amélioré ? Si vous répondez non à ces questions, vous cherchez un autre boulot. Donc ça c'est valable, ou dans votre vie familiale c'est la même chose. Si vous ne faites pas de progrès, il faut vous remettre en cause. Et c'est dur de faire un tête-à-tête avec soi-même, en étant honnête, en se disant du bien et du mal de soi-même, c'est difficile. Parce qu'on efface facilement le mal.

  • Speaker #2

    On efface facilement le mal. C'est très beau ce que vous dites et je pense que c'est très juste. Et c'est drôle parce que ça revient vachement dans les conversations d'aujourd'hui qu'on a nous entre amis, de devenir la meilleure version de nous-mêmes. Et de vous entendre, Jean, dire ça, je trouve que c'est formidable. Suzanne et Chantal, vous avez un conseil aussi, peut-être, qu'on vous a donné et que vous aimeriez donner aux générations futures ?

  • Speaker #3

    Surtout ne pas promettre, quand on est quelque part, qu'on viendra. Parce qu'il y a des gens qui attendent toute l'année. La fameuse personne, elle ne vient pas.

  • Speaker #2

    C'est vrai. Vous avez raison, Chantal. Merci d'avoir accepté notre invitation pour parler en mon nom personnel. Moi, je n'ai plus mes grands-parents. Malheureusement, je les ai perdus. Ça m'a fait un bien fou de partager.

  • Speaker #1

    Vous avez frères et sœurs ?

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #1

    Vous êtes une fille unique.

  • Speaker #2

    C'était un vrai plaisir de partager ce moment avec vous. Merci beaucoup. On espère qu'on aura l'occasion de vous revoir. Gaëtan, merci de m'avoir accompagnée. Merci à toi,

  • Speaker #4

    j'ai passé un excellent moment, j'espère qu'on en refera beaucoup.

  • Speaker #2

    Club Tizane, c'est le début, mais on est ravis d'avoir pu partager ce moment avec vous. J'espère que ça vous a plu, à vous aussi sur YouTube et à tous ceux qui nous écoutent en podcast audio. Merci du fond du cœur. Club Tizane, c'est un moment de partage, un pont entre les générations. Et grâce à vous, on repart enrichis, émus et avec le sourire. Donc merci beaucoup à tous les trois. Et on vous dit à très vite dans un nouvel épisode de Club Tizane. Merci beaucoup.

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