Speaker #0Me revoilà. Je pars bientôt en Erasmus et un matin avant de sortir du lit, j'ai eu besoin d'écrire, de partager ce qui se passait à l'intérieur de moi. J'ai donc décidé d'écrire une lettre à la Julia du futur. Et une fois de plus, c'est sorti avec le cœur. Je n'ai rien retravaillé. Bonne écoute ! Au moment où j'écris ceci, je suis un samedi matin dans le lit avec Gauthier à Bruxelles. Depuis que je me suis réveillée, je le regarde. Je regarde sa peau, ses cils, ses lèvres, son nez, son visage si beau, si familier. Il a ouvert les yeux et j'ai vu ses yeux se plisser, ça a l'air en forme de noisette, ses yeux remplis de malice, d'amour et de tant de bienveillance. Au moment où j'écris, j'entends ses petits soupirs et j'ai les larmes aux yeux. Parce que je me sens si grateful, mais aussi parce que je sais que dans un mois, je ne serai plus là. Je me réveillerai et me coucherai dans un lit tout froid, avec parfois, souvent, un écran et une image de lui. On se dira qu'on s'aime, qu'on se manque et qu'on a hâte de se retrouver, que c'est dur, mais qu'on va y arriver. À chaque moment de bonheur, je penserai que c'est aussi avec toi que j'aurais voulu le partager. Que j'aurais adoré te voir t'émerveiller et qu'on se serait embrassé. Je penserai très souvent à toi, je me demanderai ce que tu fais, comment tu vas, ce que tu as fait comme blague, comme bêtise ou maladresse, et le soleil de qui tu as été aujourd'hui. J'ai les yeux remplis de larmes, mais j'ai le sourire jusqu'aux oreilles. J'essaye de ne pas faire de bruit, de ne pas renifler, pas bouger, parce que je ne veux pas te réveiller. Je veux continuer à te regarder endormie, paisible, alors que le monde tourne autour de nous. Je veux continuer à écrire tout ce que tu représentes pour nous, pour moi. Et je n'écris pas tout ça pour pleurer, je n'écris pas tout ça pour avoir le cœur serré. J'écris tout ça en espérant que toi, Julia du futur à Montréal, quand tu liras tout ça, tu verras que tu as profité du plus que tu pouvais, de chaque seconde que tu avais. Que tu as préféré ne pas sortir du lit ce matin, de ne pas lire ni prendre son GSM, pour le regarder, pour l'aimer. C'est drôle, il m'a lui-même demandé Qu'est-ce que tu fais ? Tu ne voulais pas lire ? Ce à quoi j'ai répondu, non, je préfère te regarder Julia, tu futures, je suis sûre qu'au moment où tu lis ceci Tes yeux sont remplis de larmes qui coulent sur tes joues Que ton cœur et ton ventre se serrent Mais Julia, au moment où je t'écris tout cela Rappelle-toi que je suis sereine Tu es en train de vivre un voyage que tu rêves de faire depuis longtemps Alors profites-en, vis, prends en plein les yeux, découvre émerveille-toi, rêve et rayonne. Et ne t'inquiète pas, rassure-toi. Gauthier est là avec toi, il pense à toi. Tous les moments, souvenirs, voyages partagés sont présents et ne s'envoleront jamais avec le temps. Je suis sûre qu'il te manque, mais bientôt vous profiterez de ces papillons dans le ventre déchaîné qui ne veulent qu'une seule chose, s'échapper au moment où vous vous retrouverez. Ces moments magiques font partie de ceux que je préfère, mais pour les vivre, il faut aussi éloigner. Et quoi de mieux ? qu'un beau voyage avant de se retrouver. Sois sereine, sois tranquille.
