- Speaker #0
Je suis tombé dedans quand j'étais petit, j'ai toujours voulu être chef d'entreprise.
- Speaker #1
D'accord, t'es plutôt petit.
- Speaker #0
Oui, je ne l'explique pas, mais c'est quelque chose qui est en moi. Alors certainement par souci d'autonomie, d'indépendance, même si on ne l'est jamais dans notre écosystème. Et en fait, j'ai fait une scolarité assez médiocre, on va le dire. Mais il y a un moment, je me suis mis un coup de pied aux fesses, et je me suis dit, il faut quand même que tu fasses quelque chose de ta vie. Je pense qu'un chef d'entreprise, l'argent n'est pas le moteur. C'est plutôt l'envie de créer, de construire quelque chose et puis quand même de sortir un peu des lignes. On n'aime pas bien être dans le rang en fait.
- Speaker #1
Dans un cadre.
- Speaker #0
Voilà, dans un cadre. Il y a un petit côté rebelle qui est en nous, je pense. Et l'énergie. L'énergie parce qu'en fait, quand vous lancez dans un entrepreneuriat... Alors il y a toutes les belles histoires qu'on raconte, mais c'est comme gravir l'Himalaya, c'est semer de bûches en permanence.
- Speaker #1
Ça veut dire quoi pour toi, entreprendre ou être entrepreneur ? C'est long.
- Speaker #0
Moi je ne suis pas du tout comme ça.
- Speaker #1
Mais en même temps, pour enclencher la zone, on est passé à 20 000, 50 000, 100 000, 200 000, 300 000. Mais comment tu as fait ça ? On demande à des fondateurs de faire un tour de magie. 30 minutes, j'ai pu convaincre quelqu'un de mettre un demi-million dans ma société. Et quand il y a un doute, il n'y a pas de doute.
- Speaker #0
Le meilleur conseil qu'on m'ait donné,
- Speaker #1
c'était de... Écouter le podcast commentaire.
- Speaker #0
Au programme.
- Speaker #1
Qui dit entreprendre, dit faire grandir son entreprise. Si vous regardez cet épisode aujourd'hui, c'est que vous aussi vous avez ce besoin. Savoir quoi dire, où, quand, comment et à qui, pour développer la notoriété de votre entreprise et gagner des parts de marché. Mon agence de communication BuzzNative, l'agence calée et décalée, est à votre disposition pour vous aider à répondre à ces questions et à définir, structurer et développer votre communication. On a une équipe au top ! Rendez-vous sur www.buzznative.com et découvrez nos réalisations et les résultats obtenus pour nos clients. On leur fait faire x2 en chiffre d'affaires grâce au SEO, on leur fait gagner des points de notoriété et d'image. Bref, allez voir par vous-même. Bienvenue sur Comment t'as fait ? Les rencontres d'entrepreneurs, le rendez-vous incontournable des entrepreneurs établis ou aspirants qui souhaitent gagner des années d'expérience en une heure seulement. Aujourd'hui, je reçois Eric Schex avec lequel on va parler entrepreneuriat, belles réussites mais beaux échecs aussi. Nous nous sommes rencontrés lors d'une rencontre de l'association 60 000 rebonds. Nous étions tous en train de faire des rencontres. tous les deux intervenants et j'ai découvert à cette occasion ton parcours et ta capacité de résilience. Ça promet un épisode inspirant. Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, il est temps de te présenter. Tu es cofondateur de cinq entreprises, aujourd'hui la tête de Digitizme, la startup française qui digitalise les points de vente en France et en Europe. Bienvenue Eric.
- Speaker #0
Merci Julien.
- Speaker #1
Alors Eric, aujourd'hui au programme de notre échange, on va évoquer comment tu as fait pour monter cinq boîtes, en fermer trois et continuer à entreprendre malgré tout. Comment tu as fait pour devenir leader sur l'automatisation des points de vente et enfin comment tu as fait pour entreprendre depuis tes études ? Ça te va comme programme ?
- Speaker #0
Écoute, ça me va tout à fait.
- Speaker #1
Écoute, on se lance. Première partie, est-ce que tu peux nous expliquer brièvement ton parcours ? On l'a évoqué en introduction, 5 boîtes montées, tu en as fermé 3, tu continues d'entreprendre, tu as connu des hauts et aussi des bas. Est-ce que tu peux ? D'abord nous résumer et après on ira creuser cette expérience.
- Speaker #0
Effectivement, ça fait déjà 25 ans d'entrepreneuriat.
- Speaker #1
C'est beau.
- Speaker #0
Oui, je ne sais pas. En tout cas, c'est des cheveux blancs, un peu fatigants, mais je dois aimer ça. En fait, mon histoire est assez simple. Je suis tombé dedans quand j'étais petit. J'ai toujours voulu être chef d'entreprise. D'accord,
- Speaker #1
depuis tout petit.
- Speaker #0
Oui, je ne l'explique pas, mais c'est quelque chose qui est en moi. certainement par souci d'autonomie, d'indépendance, même si on ne l'est jamais dans notre écosystème. Et en fait, j'ai fait une scolarité assez médiocre, on va le dire. Mais il y a un moment, je me suis mis un coup de pied aux fesses. Je me suis dit, il faut quand même que tu fasses quelque chose de ta vie. Et puis, bon an, j'ai fait l'ESC Montpellier, qui s'appelle maintenant Montpellier Business School. Je suis parti travailler. un an aux États-Unis et en revenant, donc c'était mon année de spécialisation, j'ai pris une option métier de l'informatique. J'ai passé mon premier et un seul entretien à la Défense où à midi, les gens se battaient à coups de plateau. J'ai dit, ce n'est pas pour moi cette histoire. Et il se trouve que j'ai eu l'opportunité de monter une société avec un ancien de mon école. Donc, je me suis associé à... Deux entrepreneurs expérimentés. Alors, ça a été une super expérience. J'ai monté ma première société. Je pensais que mes deux associés expérimentés... Aller m'aider à construire cette société, mais ils avaient les deux leurs. Et je me suis retrouvé tout seul dans une zone industrielle dans la région lyonnaise, avec une plaquette commerciale et puis un téléphone. Et débrouille-toi pour lancer un concept qui était à l'époque un concept de borne interactive. Donc 1999, on venait... tout juste de lancer les téléphones portables et moi j'appelais l'Oréal, j'appelais Carrefour pour leur dire écoutez voilà j'ai des systèmes avec des écrans tactiles, vous appuyez dessus, c'est comme une souris et vous allez voir en trois clics, vous allez trouver réponse à une problématique au cœur des rayons des supermarchés. J'ai commencé comme ça. Voilà donc ça a été très compliqué puisque en fait qui dit... entreprise dans l'innovation, puis je le raconterai tout le monde au parcours, moi j'ai fait que des entreprises innovantes, l'aspect time to market, il est fondamental. Il est fondamental parce qu'il faut être très clair, quand vous êtes trop en avance, vous pouvez être le super visionnaire, le meilleur visionnaire au monde, mais vous êtes hors marché. Et ça, c'est hyper fondamental, parce qu'en fait, la clé, l'innovation, c'est bien, mais être le premier, c'est...
- Speaker #1
souvent pas forcément la meilleure chose oui parce que c'est toi qui fais les investissements pour évangéliser pour creuser tu déprime la tu défriche et ça n'est pas ce qu'il est souvent le marché pas là ou alors il faut que tu ailles chercher les clients les plus compliqués
- Speaker #0
c'est à dire les novateurs il faut qu'il y en ait quand même un certain nombre pour que déjà premièrement il faut arriver à les convaincre sur généralement un concept parce que le produit n'existe pas, donc ça il faut déjà un bon talent commercial. Et puis après, il y a ce qu'on appelle des POC, Proof of Concept, qui vont prendre des plombes, et tout ça, ça coûte beaucoup d'argent et beaucoup d'énergie. L'énergie, et ça c'est quelque chose d'excessivement fondamental, effectivement, 25 années d'entrepreneuriat, mais il faut une énergie... de dingue en fait, et une capacité à se poser des questions constamment, se remettre en question, et puis ne pas avoir peur de l'échec. Ça c'est quelque chose de base. La première société que j'ai créée, j'aurais pu prendre la voie royale, effectivement, comme tous mes copains d'école supérieure de commerce traditionnelle, tu rentres dans une grosse société. et puis tu gravilles les échelons, tu gagnes beaucoup d'argent. Moi, c'était l'explosion des métiers informatiques. Je pense qu'un chef d'entreprise, l'argent n'est pas le moteur. C'est plutôt l'envie de créer, de construire quelque chose, et puis quand même de sortir un peu des lignes. On n'aime pas bien être dans le rang, en fait.
- Speaker #1
Dans un cadre.
- Speaker #0
Voilà, dans un cadre. Dans un cadre, il y a un petit côté rebelle. qui est en nous, je pense, et l'énergie. L'énergie, parce qu'en fait, quand vous lancez dans un entrepreneuriat, alors il y a toutes les belles histoires qu'on raconte, mais c'est comme gravir l'Himalaya, c'est semer de bûches en permanence. Et si je fais la comparaison entre ma première société et aujourd'hui, hormis l'expérience... j'ai toujours les mêmes embûches. Alors, on arrive à mieux les appréhender, les anticiper, les contourner, être un petit peu plus calme pour les surmonter. Mais, c'est jamais un long fleuve tranquille et c'est jamais une ligne droite.
- Speaker #1
Alors, tu vas nous partager justement tout ça et on va parler des galères, des embûches que tu as pu rencontrer et comment tu as su rebondir. Là, ce que je te propose, c'est que, pour justement ceux qui nous écoutent et qui ne connaissent pas, Est-ce que tu peux rapidement nous partager, c'est quoi les cinq entreprises que tu as créées, qu'est-ce qu'elles faisaient et qu'elles ont été leur issue ? On a une vision globale.
- Speaker #0
Je vais essayer d'être synthétique parce que j'ai tellement d'histoires à raconter, il y a eu tellement de coups de théâtre, on va dire, parce que c'est vraiment simple. La première société, comme je te le disais, Born Systems spécialisée sur le design, la conception. et la fabrication de bandes interactives. Donc vraiment un métier industriel, pas de logiciel du tout.
- Speaker #1
Que la partie hardware ?
- Speaker #0
Que du hardware, du design et ensuite de la fabrication avec des tolleries, de l'intégration de matériel informatique, etc. Première société. Il se trouve que dans cette société, j'ai un client avec lequel je sympathise, qui avait 30 ans de plus que moi, et qui plante sa boîte. Et il vient me voir, il me dit « Éric, je trouve qu'on s'entend bien, est-ce qu'on ne monterait pas une société ensemble ? » Lui, il venait de la grande distribution, c'était bien planté, il n'avait pas un copec, et j'ai dit « Écoute, c'est p****, Pas idiot effectivement si dans nos bornes interactives on émette de l'intelligence, donc des logiciels, et puis qu'on montait des solutions clés en main pour aller en grande distribution, et puis vendre des concepts au cœur du rayon, pour qu'un consommateur qui arrive dans un rayon technique, qui est complètement perdu, en trois clics, tape tape, il ouvre sa réponse. Et donc on a lancé cette... cette deuxième société qui s'appelait Locamédia. On a racheté ma première, qu'on a intégrée dans la seconde. Je me suis séparé dans la douleur de mes deux premiers associés. Et là, si on parle d'erreur que j'ai faite, manque de communication avec mes deux associés. Moi, dans un concept totalement honnête... J'ai pas communiqué sur le fait que je crée une deuxième société, mais qui finalement était un gros débouché pour la première. C'est parti au clash complet, ça s'est fini avec une assemblée générale, des avocats partout, vraiment en pugilat.
- Speaker #1
D'accord. Et là t'as quel âge ?
- Speaker #0
Là j'ai 30 balais. J'ai 30 balais, donc manque d'expérience. J'étais tellement sûr de mon honnêteté que je me disais, on ne se comprend pas, mais avec les années, j'aurais simplement communiqué, ça serait très bien passé. Il y a ce fait-là, il y a aussi la deuxième chose fondamentale, c'est l'association. Parce que j'en ai connu quand même des vertes et des pas mûres. Et il y a quand même des fondamentaux. Et je pense déjà qu'il y en a les deux les plus essentiels pour moi. Partage des valeurs, partager les mêmes valeurs. Même rapport à l'argent et même rapport au travail. C'est les trois facteurs clés pour que ça se passe bien. Et ça... Je l'ai appris beaucoup plus tard parce que bon quand vous sortez d'école de commerce
- Speaker #1
Tu te lances, tu ne sais pas tout ça, c'est ta première expérience entrepreneuriale Je suis quasi autodidacte en fait,
- Speaker #0
voilà ok tu as fait une école de commerce, tout le monde te dit que tu es le meilleur au monde etc. Les beaux discours, la réalité c'est que tu es tout seul, tu es dans la jungle et puis tu apprends sur le tas. Voilà et l'association c'est quelque chose de très important. d'excessivement compliqué. Et donc, il y a un travail à faire que j'ai fait sur ma dernière société, Digitizme, où avant mon association, j'ai fait intervenir un ami consultant et on a partagé les valeurs et on s'est dit les choses avec mon associé.
- Speaker #1
Je veux te dire comment tu check ces trois points-là, ces trois piliers. C'est dur. Pour celles et ceux qui justement se disent « je suis en phase bientôt de m'associer » ou « j'aurais envie de m'associer à quelqu'un ou autre » . Comment tu fais pour checker ça concrètement ? Parce que ce n'est pas forcément inné. Et quand tu dis que tu en es autodidacte ou que c'est la première fois qu'on entreprend, même si on peut avoir peut-être cette idée-là parce qu'on l'a prise sur un podcast ou ailleurs, il faut arriver à l'expérimenter, la mettre en place.
- Speaker #0
Alors, effectivement, il faut arriver à la mettre en place. La première des choses, et ça, ce n'est pas évident, parce que je pense que ça vient avec l'expérience, c'est de bien se connaître.
- Speaker #1
Avec l'expérience et l'âge peut-être aussi.
- Speaker #0
Alors l'âge, bien entendu, l'expérience et l'âge. Mais il y a aussi le fait de faire des ateliers. Moi, je l'ai fait très tardivement, atelier d'introspection, suite à mon deuxième échec. Il en a fallu deux quand même. Et là où j'ai trouvé d'ailleurs ce travail. Assez génial, c'est qu'en partant de situations professionnelles, où j'avais des blocages, mais en fait ces blocages... Quand tu vas gratter, je vais en donner un exemple très concret. J'avais du mal à exprimer à des collaborateurs que ce qu'ils faisaient, ça n'allait pas, que je n'étais pas d'accord. Donc, il y avait des réunions qui se passaient mal. Et puis au final, c'est mal fait, c'est pas grave, je le fais moi. Et donc, en partant d'exemples très concrets, quand vous avez du coaching, commencez à remonter la pelote, vous apercevez. que finalement ça vient d'où tout ça ? ça vient de bien plus loin, de votre éducation des valeurs que vos parents ou grands-parents vous ont transmis etc etc et en fait de tout ça si vous ne faites pas ce travail pour débloquer ces points là, déjà vous n'arrivez pas à vous connaître et puis aussi à admettre vos faiblesses parce que la culture qu'on nous inculte le soit fort etc au bout d'un moment le soit fort tu vois bien que tu as quand même des petits sujets à résoudre donc première étape bien se connaître et puis deuxième étape c'est quand vous vous associez c'est partager tout ça donc la communication parler argent il faut parler argent j'avais un grand mal à parler argent c'est pareil c'est culturel il ya des cultures de non-dits qu'on vous a inculqués ou qui sont familiales, il faut les percer parce que sinon, vous allez garder ça toute votre vie. Et à un moment, il faut partager d'ailleurs ces sentiments, ces malaises avec votre ou vos associés. Et puis, l'autre chose qui m'a été excessivement bénéfique, c'est l'intervention d'un coach. De même manière, là, on a fait tout un travail avant de créer la société pour se projeter. Je vais vous donner un exemple très concret. Une des questions qu'il nous avait posées, alors là, il pose des questions, puis chacun écrit de son côté. Vous voyez comment dans 10 ans ? Ou vous voyez la société dans 2 ans, vous la voyez comment ? Dans 5 ans, vous la voyez comment ? Et alors là, et après, vous partagez les réponses. C'est hallucinant. C'est hallucinant parce que moi mon associé, il voulait faire le tour du monde. Je lui dis, écoute, je suis content de l'apprendre parce que je sais que dans dix ans, c'est ton rêve. J'espère qu'on va y arriver et que tu vas t'aimer. Mais au moins je suis au courant. Il n'y a pas de débat. Donc je vois ton cap, je vois où tu veux aller, vois le mien et on le met sur la table.
- Speaker #1
Ça ne crée pas une frustration, un non-dit, un truc où tu ne comprends pas pourquoi il réagit comme ça ou autre parce qu'en fait, les intérêts ne sont pas les mêmes.
- Speaker #0
C'est ça. Il n'y a rien de pire que les non-dits, la communication. Et il y en a beaucoup de non-dits. Voilà, énormément. Donc, c'est comme en fait, une association, c'est comme un couple. Et donc, si on ne se parle pas, souvent, c'est un manque de communication qui fait que les gens... Divorce professionnellement ou personnellement, mais parce que c'est pas facile de communiquer, de partager, de partager, de partager ses faiblesses, de partager ses peurs, de partager aussi ses succès parce qu'il y a des succès, d'être aligné. C'est très difficile d'être aligné parce qu'il y a certains moments, il y en a un qui est tout feu tout flamme, l'autre qui est en down.
- Speaker #1
Et puis on est vivant, aujourd'hui on veut ça mais demain on voudra peut-être ça, ça bouge, c'est mouvant.
- Speaker #0
Et il n'y a pas de malaise à ça, c'est-à-dire que, et moi ça a été un de mes enseignements, souvent on se fait beaucoup d'histoires et on imagine la réponse des autres. Et donc, on n'ose pas le dire. Sauf que tu le dis, tu n'es pas d'accord, mais ce n'est pas grave. Ce n'est pas pour ça qu'on va se fâcher. On se dit les choses.
- Speaker #1
Donc ça, c'est ton apprentissage de ta première expérience ?
- Speaker #0
Là, c'est de tout le long.
- Speaker #1
On parlera justement de Digitizme dans la deuxième partie, sur comment là, tu l'as construite, l'entreprise, et différemment.
- Speaker #0
Là, j'étais dans la deuxième, Logamédia. Et donc, il se trouve que je m'associe... à une personne qui a 30 ans de plus que moi, très grand charisme, qui forcément a beaucoup plus d'expérience que moi, mais que je retrouve quand même, et que je récupère au fond du gouffre. Donc on monte la société ensemble, et là on passe en un an et demi, de 5 personnes à 55.
- Speaker #1
Alors comment tu l'expliques ?
- Speaker #0
Je l'explique parce que déjà on était deux commerciaux, profils commerciaux. Et mon associé lui avait un rôle à la fois commercial parce que c'était son tempérament, mais aussi d'organisation de la société. Et c'était là que le bas a blessé entre autres.
- Speaker #1
Vous avez rentré facilement des clients, des projets, mais après...
- Speaker #0
On a rentré très très fort les clients. On est devenus amis et je vais raconter la fin. c'est très mal fini mais ce cet homme avait une personnalité assez romanesque et aussi dans sa façon de vendre et j'ai fait des rendez vous totalement lunaire avec lui ou temps de l'un rendez vous au siège chez peugeot on arrive hyper en retard il était au volant de sa grosse volvo limite il casse la barrière du gardien au lieu d'aller se garer sur un parking pour la place du pdg sur les marches sur les marches du siège et là on arrive en courant dans une dans une immense salle de réunion il y avait 30 personnes des gens de chez ibm de partout et c'est un arrivant il prend la parole et là il coupe la parole à tout le monde et c'est vrai je dis mais il est fou il ya un sujet et il se trouve que On a grossi très vite, trop vite. Malgré tout, on avait levé des fonds. Et lors d'une réunion au sein de la société, où mon associé n'était pas présent parce qu'en parlant de ça, il s'était lancé en politique, pour le personnage. Et là, les fonds me disent, mais qu'est-ce qui se passe là ? Là, on voit que ça ne va pas. Ton associé n'est pas là. Les comptes, vous faites du cash burn à tout va. Dis-moi ce qui se passe parce que ça ne va pas tenir. Et donc, on prend la décision de s'en séparer. C'était le président de la société. Donc les fonds disent de toute façon on ne peut pas continuer. Donc Eric, est-ce que tu veux reprendre la présidence de la société ? Parce que là, de toute façon, là, il faut faire quelque chose. C'était devenu un ami. Il se trouve que la séparation a été excessivement douloureuse. Il avait 55 ans. C'était la boîte de sa vie. La boîte, elle était en progression fulgurante. Il se voyait déjà dans son château bordelais étant bien arrivé. Et les fonds disent, monsieur. Vous quittez la boîte, sinon on ne remet pas. Et Eric reprend la présidence, donc je reprends la présidence de la société. Là, je restructure, je fais un plan avec les fonds d'investissement en disant, vous laissez 18 mois. pour remettre 1,5 millions dans la société. Moi, il faut que je retourne la boîte. Je suis passé de 55 personnes à 20 personnes pour basculer de business model où on était perçu comme des vendeurs de savonnettes où on vendait que des écrans à valoriser notre valeur ajoutée qui était le soft donc en commençant à vendre un modèle SaaS et Donc les fonds m'ont dit ok on te suit on y va. J'avais deux étapes de versement de fonds. Donc on a fait la première étape 6 mois donc objectif atteint fin 2008 décembre 2008. J'avais un comité stratégique, décembre 2008, je ne sais pas si tu te rappelles, énorme crise financière. Je m'en rappellerai toute ma vie. Je les ai vus arriver, on avait rendez-vous au Nouveau-Tel par Dieu à Lyon. J'ai vu leur tête, j'ai dit, mais ce n'est pas la peine de faire la réunion.
- Speaker #1
Tu savais qu'il y avait un problème.
- Speaker #0
Et donc, là, j'ai fait un, entre guillemets... un bon redressement judiciaire et ça c'est hyper important et ça si dans toutes mes expériences entrepreneurial il ya quelque chose de fondamental à comprendre c'est tous les outils que l'on a en France quand on est en crise. Mandat ad hoc, redressement judiciaire, jusqu'à les liquidations, c'est le pire. Mais il y a beaucoup d'outils qui permettent à un moment, quand votre société ne va pas bien, de bloquer les dettes, de négocier. tous vos emprunts avec les banques, de négocier avec vos clients, et il ne faut pas en avoir peur, et ça il faut anticiper. Et donc quand je suis rentré dans ce redressement judiciaire, je suis arrivé avec beaucoup de cash, et il faut avoir du cash quand vous rentrez en redressement judiciaire, et ce qui m'a permis d'aller voir beaucoup de sociétés et d'actionnaires, pour dire écoutez voilà, voilà les situations, voilà notre parc clientèle, est-ce que vous croyez au projet ? Nous, on y croit. Est-ce que vous les remettez ? Il se trouve qu'on avait un tel niveau d'endettement que ça ne valait pas le coup et que je suis allé jusqu'à la liquidation. Cette liquidation, je ne la prenais pas pour moi parce qu'il est arrivé ce qui est arrivé. Je n'étais pas seul aux manettes. Et puis, au final, ça a été un soulagement quand ça s'est arrêté. Ça a été un soulagement parce que c'était 99% de mon temps à gérer. que des emmerdes pour 1% de bénéfices. Et là, dans ces périodes là, c'est excessivement compliqué parce que là, pour le coup, il faut être solide, il faut être solide.
- Speaker #1
Il faut être solide parce que tu prends des coups de partout. De l'équipe qui perd ses emplois,
- Speaker #0
les huissiers,
- Speaker #1
les clients, les huissiers qui viennent. Et puis toi aussi, ta responsabilité personnelle, parce que le tribunal, à un moment donné, peut aussi toi t'empêcher de remonter une boîte ou autre si tu as une question. Mais ça, c'était bon.
- Speaker #0
Ça, j'allais dire à partir du moment Vous êtes honnête, vous ne faites pas n'importe quoi avec les comptes, que ce n'est pas champagne for everybody. La faute de gestion, il faut qu'elle soit vraiment prouvée. Il faut vraiment que vous détourniez de l'argent. Mais je n'aime pas ce terme échec parce que ce n'est pas un échec, c'est une expérience. C'est tellement compliqué d'être entrepreneur. Il y a tellement de paramètres que vous ne maîtrisez pas. qui dit qu'il maîtrise les choses, ça n'existe pas. Un client qui ne vous paye pas, qui se plante, etc., qui plante votre boîte, ça se joue à un fil, une boîte. Le bon client que vous prenez au bon moment, qui vous fait décoller la boîte, et la boîte, elle est partie. La responsabilité, elle est quand même souvent peu engagée dans les tribunaux, à partir du moment où vous faites... votre job normalement. Par contre, ce qui est important, c'est d'aller voir en amont tous les professionnels qui gravitent autour de des tribunaux.
- Speaker #1
Mais ça, t'as pas toujours le réflexe parce que tu dis déjà toi, tu perds confiance en toi, de l'estime de toi. Tu dis bon, j'ai cette situation, il faut que j'arrive à la résoudre. T'en parle peut être pas à tes proches, tes amis, tous ceux qui sont autour, qui pourraient pourtant te soutenir. Ça va être compliqué à vivre ça.
- Speaker #0
En fait, ça dépend comment vous l'appréhendez. Moi, j'ai toujours monté des boîtes en me disant que je pouvais me casser la gueule. C'est bien le rêve américain, mais encore une fois, l'argent n'étant pas mon moteur, et connaissant toutes les difficultés d'un entrepreneur... Et d'autant plus dans l'innovation. C'est-à-dire, encore une fois, quand vous êtes dans l'innovation, le marché, souvent, il n'existe pas. Donc, vous le créez, comme tu disais, tu évangélises. Donc, tu sais que tu as quand même beaucoup de risques. Donc, si tu ne pars pas avec ça dans la tête, déjà, c'est que tu es totalement inconscient, même s'il faut un peu d'inconscience.
- Speaker #1
Ou extrêmement confiant, toi.
- Speaker #0
Mais il y a les deux. Moi, j'ai... beaucoup de confiance parce qu'il faut que tu aies confiance.
- Speaker #1
Si tu n'as pas un minimum confiance en toi, tu ne vas pas.
- Speaker #0
Voilà, il faut croire en ta flamme, mais il ne faut pas non plus avoir des œillères. Et ça, c'est hyper dangereux. Ça, par exemple, dans ma troisième structure, non, dans ma quatrième, j'ai été trop loin.
- Speaker #1
C'est-à-dire ? Tu as un exemple à nous donner ?
- Speaker #0
J'aurais dû arrêter avant. J'aurais dû arrêter avant. Ma quatrième société, c'était une société où j'ai lancé le premier drive piéton pour les boulangeries en France. Donc un système de click and collect qui permettait aux boulangers d'avoir un système de click and collect pour les heures de midi, sachant que les boulangers... ont énormément augmenté leur partie snacking et donc ça permettait aux consommateurs de chanter les files d'attente. On était très précurseurs. vraiment en avance sur le marché. On a conçu des outils pour des non-informaticiens avec des tablettes pour que les boulangers puissent très facilement recevoir les commandes, les confirmer et qu'un consommateur puisse récupérer sa commande directement. Et là, on a été trop en avance sur le marché parce qu'en fait, il fallait des efforts marketing colossaux pour... faire connaître les systèmes aux consommateurs finaux. Donc, il y a eu beaucoup de déceptions auprès des... Ah, donc,
- Speaker #1
tu avais la vision des boulangers.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Alors qu'on pourrait se dire, ils sont, tu vois, artisans et focalisés sur leur production et peut-être pas digitalisés comme d'autres métiers, par exemple. Donc, ceux-là, c'était bon, tu les avais convaincus, mais c'était le client final qui n'avait pas le réflexe.
- Speaker #0
Exactement. Et il fallait beaucoup d'investissement en marketing. Donc, du coup, nous, on a fait des avances. investissement marketing, on déplaçait, on faisait des opérations chez les boulangers pour lancer les opérations. Mais il y a un moment, c'est comme un magasin sur le digital, il faut le faire tous les jours. Donc ça coûte très cher. Et à un moment, le boulanger, il n'a pas le temps de le faire. Donc il y a un moment et j'aurais dû m'arrêter. Mais pour le coup, je n'ai pas eu la lucidité. Je n'ai pas eu la lucidité pour... Pour plusieurs raisons. La première déjà, c'est que je n'étais pas aligné avec la façon de vendre. J'ai plutôt une culture grand compte, satisfaction client. Et quand vous allez vendre à des commerçants, vous allez vendre en porte à porte. En porte à porte avec une équipe de ce qu'on appelle de vendeurs directs qui sont des mercenaires. et qui vont faire du porte-à-porte et qui vont vendre. Alors pour le coup, ce sont des excellents vendeurs. Et d'ailleurs, je ne vais pas dire que je n'ai pas jusqu'à l'admiration de ces gens-là, mais je suis assez admiratif des très bons vendeurs qu'on dévalorise constamment, notamment en France.
- Speaker #1
C'est une vraie compétence de savoir vendre.
- Speaker #0
Savoir vendre, c'est complet. La majorité des gens... qu'on appelle des commerciaux ou des vendeurs, ce sont plutôt des preneurs d'ordre et de commandes. Ce ne sont pas des vendeurs. C'est la différence. Mais il se trouve que... Donc, je n'étais pas aligné parce que c'est des vendeurs un peu à la mode Xerox. Certaines fois, c'est un peu de la vente à l'arraché. Et donc, au final, vous créez des insatisfaits. Alors, si le produit, il est bon et notre produit était bon, mais s'il ne colle pas aux attentes... final du consommateur vous avez beaucoup de déçu donc ça ça a été très compliqué parce que j'avais 18 commerciaux quand même en france on a implanté plus de 250 boulangeries dans toute la france mais il ya un moment j'avais trop de problématiques clients donc à un moment quand vous avez problématique de rh parce que ces forces de vente très compliqué donc vous recruter vous former vous licencier en permanence Ça ne s'arrête jamais. Donc ça, humainement, c'est très compliqué. Il faut être câblé comme ça. Il y a des gens qui sont vraiment... Et des sociétés qui se construisent comme ça. Ce n'était pas mon cas. Et donc, à un moment, j'avais les RH qui étaient compliqués à gérer. Malgré tout, beaucoup de charges, pas assez de ventes. Donc, des tensions de partout. Donc, manque de lucidité. À un moment, j'ai remis de l'argent dans la société. Je n'aurais jamais dû. Mais j'aurais dû m'arrêter. Parce que là, pour le coup, quand j'ai fermé cette boîte et je l'ai fermée au tribunal, alors j'ai essayé de la sauver en aidant mes salariés à monter une scope. Et là, pour la petite histoire, c'est ça qui est assez marrant, c'est que j'ai fait intervenir une de mes connaissances qui était directeur informatique pour lui dire, est-ce que cette société, elle t'intéresse ? Il y a quand même quelque chose à faire, on a quand même construit quelque chose, mais il faut... Il faut partir de la base et donc je les ai aidés à monter un dossier pour monter une scope. Ce n'est pas allé jusqu'au bout, mais il se trouve que j'ai monté la dernière société, Digitiz.me. avec ce fameux directeur technique que j'ai fait intervenir. Donc, comme l'histoire, elle est plutôt belle. J'étais, pour le coup,
- Speaker #1
usé.
- Speaker #0
Là, j'étais l'ami. Surtout que j'étais à 100% au capital, contrairement à mes précédentes sociétés. Donc, j'ai tout pris pour moi.
- Speaker #1
C'est là la différence à bien voir ou savoir. C'est difficile quand tu es dedans. C'est la différence entre détermination et obstination. Est-ce que je continue parce que je suis déterminé et ça va marcher ou est-ce que je suis obstiné et je ne veux pas échouer, je ne veux pas ci, je ne veux pas ça et du coup je suis moins lucide comme tu disais, j'ai toujours les bonnes décisions à prendre. C'est toujours compliqué ça.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
D'arriver à dire où est-ce que je suis là parce que quand tu es partie prenante du sujet, il y a d'autres choses qui viennent en compte comme l'éducation, les valeurs, ton rapport à la réussite, à l'échec etc. qui font que parfois tu n'es pas clairvoyant.
- Speaker #0
Exactement. Oui.
- Speaker #1
Ok donc tu nous as parlé de la première, la deuxième, la quatrième La cinquième On va y venir après, la troisième c'était quoi ?
- Speaker #0
La troisième c'était Alors j'adore, je suis bourguignon Et j'adore manger Et donc J'ai monté Le premier réseau social Gastronomique En France il s'appelait Gourmet Club Avec un copain, l'idée elle était assez simple Euh voyageant beaucoup parce que avant il n'y avait pas l'ivio moi je faisais 80 à 100 mille kilomètres par an dans toute la france et donc il ya des auberges merveilleuse en france des plus alors ça va du petit ou du petit routier en passant par la superbe auberge au fin de l'année recenser les noter recenser et puis l'idée c'était déjà à l'époque là on parle d'y a aujourd'hui donc d'avoir des algorithmes qui puissent matcher les profils des personnes qui votent avec votre profil pour avoir les mêmes affinités, les mêmes sensibilités dans le système de notation et puis sortir des guides gastronomiques traditionnels. Et donc on a lancé ça, beaucoup d'énergie, beaucoup de... pareil, d'investissement, argent et puis personnel. Et puis, il y a un moment, c'était un de mes amis qui était président de la société. Et comme on n'avait pas assez de rémunération à cette époque, il a dû arrêter parce que financièrement, ça ne convenait pas. Donc, on a pris la décision de fermer la société, alors de manière propre. Il n'y a pas eu de liquidation. Mais c'était une super aventure. Après, ce que je pourrais conseiller... c'est que moi j'avais un autre business à côté. Et voilà, au bout d'un moment...
- Speaker #1
Tu t'arrêtes jamais.
- Speaker #0
Mais c'est difficile d'être partout. Et j'ai monté cette société avec un ami qui lui était excessivement investi, mais qui n'avait pas d'expérience entrepreneuriale. Moi si, mais je ne l'ai peut-être pas assez aidé. Je n'avais pas assez de temps pour focaliser là-dessus. Après, ça fait partie des... des expériences.
- Speaker #1
Comment tu as fait pour continuer d'avoir le goût pour l'entrepreneuriat quand tu vis tous ces coups durs finalement parce que tu as pris des claques quand même.
- Speaker #0
J'ai pris des bonnes claques. Mais je vais faire deux références parce que quand j'ai stoppé ma deuxième société, Locamedia, J'ai fait, j'ai remonté une société, mais j'ai fait une petite pause. C'est que j'ai remonté une société en tant qu'agence commerciale. Et ça aussi, c'est aussi les bonnes surprises dans l'échec. C'est à dire que là, j'avais que des grands comptes, Carrefour, Décathlon, Casino, toute la grande distribution européenne que j'équipais. Il se trouve que j'ai. conserver 95% de ma clientèle. Mais là je me suis dit écoute tu restes tout seul, tu as ta boîte tout seul. Et puis j'ai mon ancien directeur informatique qui voulait monter sa boîte, qui a monté sa boîte et j'avais une autre société qui voulait investir, réinvestir mais il y avait tellement de dettes qu'on arrêtait et qui m'a fait le back office. Et je me suis retrouvé pendant deux ans à travailler un jour par semaine. à aller pour le coup faire du commercial, à gagner beaucoup d'argent, beaucoup plus que j'avais gagné avant. Mais d'ailleurs, culturellement, ça me posait un problème. Encore une fois, ça revient à la culture.
- Speaker #1
Ça revient à quoi ? A l'éducation ? Au fait que la valeur travail, il faut que ce soit dur pour que... Voilà,
- Speaker #0
il faut suer. J'ai compris qu'il ne faut pas non plus trop suer.
- Speaker #1
Si tu peux gagner de l'argent, en tout cas avoir un succès entrepreneurial, en y passant moins de temps et en suant moins, peut-être que ça vaut le coup aussi. C'est une question à se poser.
- Speaker #0
C'est une question à se poser. Alors moi, il y a quand même une chose. Parce que comment je rebondis et pourquoi ? Alors, il y a quelque chose au fond de moi, mais il y a aussi tout l'environnement, l'environnement familial. C'est-à-dire que généralement, quand tu plantes une boîte, il y a tout... l'eau du vin qui parle, le bébé...
- Speaker #1
Ton ou ta partenaire de vie te dit bon, je crois que tu veux repartir.
- Speaker #0
T'es sûr, etc. Parce que malgré tout, même si moi, j'ai toujours fait attention à pas ramener les choses à la maison, à un moment, quand ça va mal dans une société, votre humeur... C'est pour eux, c'est tout à fait pour eux. C'est le bon terme. Votre humeur, vous êtes... Vous agacez beaucoup. plus vite, vous n'êtes pas forcément ouvert. Et donc, tout ça, déjà, il faut en avoir conscience. Vous n'avez pas forcément conscience. Mais moi, j'ai toujours eu un environnement familial stable. Voilà, tu vois, je suis 25 ans que je suis entrepreneur, 25 ans que j'ai la même femme. Ce qui est ce qui est. Voilà, je suis persévérant. Il y a cette persévérance. Mais les deux ans que j'ai passé en tant qu'agent commercial, à un moment. je trouvais ça bien, mais pas intéressant intellectuellement. Donc, je commençais à me dire, là, je m'ennuie, en fait.
- Speaker #1
C'est là où ça vient confirmer ce que tu disais, c'est-à-dire que l'argent n'était pas ton seul moteur. Même là, si tu gagnais de l'argent plus facilement que dans les autres expériences, mais sur un sujet qui te plaisait moins, tu n'étais pas heureux ou aligné, et tu avais besoin de reconstruire, peut-être avec une équipe ou autre chose, et apporter de la valeur, ou à tes yeux, en tout cas.
- Speaker #0
C'est ça. Et donc, ma dernière expérience... Avant de remonter Digitizmi, dont on parlera, je suis rentré dans une association, là où on s'est rencontré, qui s'appelle 60 000 rebonds, où je suis resté deux ans. Et c'est une association qui aide les entrepreneurs à rebondir post-liquidation. Et donc le premier travail, quand tu arrives là, donc j'avais 45 ans, qu'est-ce que je fais de ma vie ? Et là, la question, elle se pose à 45 ans. Est-ce que finalement, je ne vais pas trouver un job dans une boîte où je vais, entre guillemets, me reposer ? Je dis bien entre guillemets, parce qu'il y a une autre forme de pression. Ou est-ce que je recrée une société ? Je n'avais pas la réponse quand je me rendais. Rapidement, et je ne voulais pas non plus que ça vienne de moi ou que de moi. C'est pour ça que vous êtes entouré de coachs, de parrains, d'entrepreneurs comme vous qui sont passés par là et dont vous voyez la détresse. Parce que, encore une fois, quand vous avez votre socle familial qui est solide, ça fait déjà une énorme différence. Et donc, très vite et très naturellement, on s'est aperçu. que c'était en moi en fait ce caractère d'entrepreneur.
- Speaker #1
Tu n'aurais pas été heureux dans un cadre justement, dans une structure ?
- Speaker #0
Je ne sais pas, je ne dis jamais jamais. Je ne te dis pas que dans cinq ans je serai peut-être salarié dans une société, il ne faut jamais dire jamais. Mais il se trouve, et c'est ça aussi qui est... qui est sympa dans une vie entrepreneuriale, c'est que même dans les grosses mésaventures, moi, pour créer Digitizme, je l'ai créé grâce à un client que j'avais dans ma précédente société et que j'ai planté financièrement. Et que j'ai planté sérieusement. C'est-à-dire qu'il m'avait versé un à-compte et c'est tout. Il n'a jamais revu.
- Speaker #1
Et il t'a fait confiance pour ta dernière expérience en total.
- Speaker #0
Et oui, et il a compris. Il a compris. C'est très compliqué quand vous appelez des clients et que vous leur dites, écoutez, voilà ce qui se passe, la boîte s'arrête, je ne pourrais pas vous rembourser, tout s'arrête. Et vous avez des réactions qui sont... totalement aux deux opposés. Certaines personnes qui vont vous insulter, vous mettre six pieds sous terre, et puis d'autres, au contraire, dire « bah écoutez, c'est la vie d'une entreprise, ça arrive, des gens qui partagent, et donc j'ai un de mes clients qui m'a sollicité en me disant « écoute Eric, il travaille dans la distribution automatique » . et il me demande est-ce que tu pourrais digitaliser le monde de la distribution automatique et il s'appelait Etienne, je lui dis écoute Etienne je suis un peu fatigué là je vais réfléchir et donc j'ai appelé ce fameux directeur informatique qui était venu faire l'audit il s'appelle Rémi qui aujourd'hui est mon associé et j'ai dit écoute Rémi voilà le sujet Ça t'intéresse ? Il m'a répondu oui. J'ai dit écoute, ça t'intéresse ? Alors ok, très bien. Moi, je suis comme Saint Thomas. Voilà le sujet. Tu as trois mois, tu bosses et on fait un rendez-vous client. Si tu as la capacité à démontrer que la solution qu'il a demandé, on a le prototype, on se lance ensemble. Et c'est ce qui s'est passé. Et j'avais eu beaucoup d'échecs. technique au préalable moi avec des développeurs où tu arrives en démo il n'y a rien qui marchait etc et là pour la première fois pour quelque chose d'excessivement complexe ça fonctionne à merveille et donc là ça va faire sept
- Speaker #1
ans en février et on est toujours ensemble et donc justement tu me fais une super transition sur comment tu as fait pour devenir leader de l'automatisation des points de vente donc dans cette expérience là avec ce Rémi et probablement le reste de l'équipe Comment tu as fait pour justement cette fois, cette entreprise, la développer différemment, l'emmener à sa position actuelle ?
- Speaker #0
Alors effectivement c'est intéressant quand tu fais la rétrospective parce que j'ai un tempérament assez dynamique, énergique où il faut aller vite. Et en fait il faut quand même... être aligné aux équipes. C'est-à-dire que si tu as un cheval fou furieux qui tire trop fort, le câble lâche. Et d'ailleurs, c'est une des premières choses, un message que j'ai beaucoup retenu quand je suis rentré chez 60 000 rebonds, c'est prends ton temps. Prends ton temps pour rebondir. Et c'est ce que j'ai fait en créant Digitizmi. Moi, je voulais tout de suite y aller. J'avais d'ailleurs... T'as pris une pause ?
- Speaker #1
Comment ? T'as pris une pause un peu ?
- Speaker #0
Oui, oui, oui. Justement, j'ai mis deux ans à créer la solution informatique, piano, sans aller trop vite. Vraiment. Et ça, c'est assez fondamental. Alors, attention, c'est pas simple parce qu'il faut vivre. Donc, ce que je pourrais donner comme conseil, moi, c'est... Ce qui m'est arrivé, c'est que ce sont mes premiers clients qui ont financé la boîte. Voilà, donc toute petite structure, on était deux, un alternant. Aujourd'hui, on est une quinzaine dans la structure, mais on n'a pas grillé les étapes, même si je voulais les griller. C'est ça la racine. Voilà,
- Speaker #1
donc... Donc, tu as appris, c'est une certaine forme de sagesse de comment on va la structurer, comment on va évoluer.
- Speaker #0
Alors, effectivement, j'ai appris et puis je me suis aussi... bien associés. On a appris à se connaître parce qu'on se connaissait. Avec Rémi ?
- Speaker #1
Oui. C'est le seul associé ou vous avez tant d'autres ?
- Speaker #0
On est deux associés fondateurs majoritaires et aujourd'hui, on a deux fonds d'investissement dans la société. D'accord. Voilà. Parce qu'à un moment, c'est pareil. J'allais dire, ce qui est fondamental quand même, c'est le cash et cash is king. C'est la règle, la règle, la règle, la règle. On peut se raconter tout ce qu'on veut. Il faut quand même pour… Il faut de l'argent. À un moment, il faut de l'argent parce que, notamment dans l'innovation, il faut le temps de créer les solutions. Il faut le temps de tester. Et mon marché aujourd'hui, il est intéressant parce que c'est un marché qui a boosté hyper fort avec le Covid et qui s'est arrêté net.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Et j'aurais pu me planter là.
- Speaker #1
Alors explique-nous justement, parce qu'on parle d'automatisation, mais concrètement, qu'est-ce que propose Digitiz.me pour les points de vente ?
- Speaker #0
Alors nous, chez Digitiz.me, on est spécialisé dans la création de points de vente autonomes. Qu'est-ce que c'est un point de vente autonome ? Alors on a déjà deux caractéristiques, c'est qu'on est éditeur de logiciels et on fabrique des machines.
- Speaker #1
Donc art et software.
- Speaker #0
Art et software.
- Speaker #1
Gérer les deux. Oui. Concepteur et fabricant.
- Speaker #0
Concepteur, fabricant. installateur, mainteneur.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
On a vraiment toute la chaine, toute la supply chain de la conception à la livraison, à la maintenance. Et donc, on fabrique des machines qui vont permettre, alors à différents secteurs, ça va être la restauration d'entreprise, c'est notre secteur phare, les hôtels, les industriels qui veulent digitaliser leurs machines, et puis très bientôt le retail, donc les points de vente. Et donc, notamment en cantine d'entreprise, on fournit des frigos connectés que l'on fabrique et qui vont permettre à des salariés de se restaurer de manière qualitative par l'intermédiaire de nos traiteurs, de manière hyper simple. C'est un peu le principe des magasins Amazon Go. Tu passes ta carte bleue ou ton badge d'entreprise, le frigo se déverrouille et là on a inventé des systèmes qui permettent de reconnaître automatiquement les produits. que tu as pris ou que tu reposes et te débiter sur tes moyens de paiement. Donc aujourd'hui, on a une gamme qui est la plus large du marché en Europe. Donc on a des frigos connectés, des distributeurs automatiques connectés, des casiers, des bornes interactives et on a une plateforme digitale qui permet d'administrer ce parc de machines hétérogène. Et donc...
- Speaker #1
Et tu as un brevet là dessus ? Non,
- Speaker #0
on a fait le choix de ne pas faire de brevets par rapport à ces technos. Nous, on pense que la meilleure chose, le meilleur moyen de se protéger, c'est la pénétration commerciale. C'est très compliqué de protéger. Alors, on peut protéger un design, mais bon, en tout cas pour nous, ça n'a pas de sens. Il faut pénétrer le marché, il faut implanter. Et aujourd'hui, on est plutôt content parce qu'on a beaucoup boosté sur la France. Et là, on est en conquête européenne. Donc, on a commencé par les pays limitrophes, Suisse, Belgique, Luxembourg. Et là, on est parti en Finlande. On a des machines qui sont en Nouvelle-Zélande, en Singapour.
- Speaker #1
Et c'est quoi l'ambition alors de Digitiz.me ?
- Speaker #0
C'est intéressant cette question parce que je n'ai pas une ambition d'être une centaine de collaborateurs. Moi, je veux encore une fois qu'on y aille étape par étape. Là, on est une quinzaine. Je reste prudent aujourd'hui. C'est-à-dire que, encore une fois, on est sur un marché de l'innovation. Je pense qu'on a une belle tendance qui se dessine, mais il ne faut pas aller trop vite. Alors je te dis, on ne sera pas une centaine. On se revoit dans trois ans, je te dis que je suis sur tous les continents et puis ça a explosé. Mais ce n'est pas le but. Le but, c'est de cranter. Ce n'est pas de se faire des illusions. Premier objectif, rentabilité de la société.
- Speaker #1
Vous êtes pas rentable ? rentable ?
- Speaker #0
On devient rentable cette année.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Ce qui est bien, parce qu'on est sur un secteur encore qui est en construction. Voilà, donc...
- Speaker #1
C'est aussi ce que cherchent finalement les fonds, parce que s'ils investissent chez vous, à un moment donné, il faut qu'ils fassent un exit, et donc il y a des objectifs à atteindre, j'imagine.
- Speaker #0
Oui, alors les fonds, c'est intéressant aussi d'en parler. C'est des relations un peu particulières, en tout cas avec des règles du jeu. Et aujourd'hui, les fonds comme les banques sont extrêmement frileux. C'est compliqué. Et alors, elles ont des challenges. Je pense qu'il restera de l'argent. Il y en a beaucoup. Il y en aura toujours. Par contre, aujourd'hui, les fonds cherchent de la rentabilité. Mais je pense que c'est sain, finalement. Donc, tu vois, il y a une période... Quand on a connu notre arrêt de marché chez Digitiz, on les a sollicités. On a reçu une fin de non recevoir. Eh bien, on aurait pu se dire, bon, là, c'est fichu, etc. Non, allez, on restructure les dépenses qu'on devait faire. On les stoppe et puis on y va plus doucement. C'est aussi utile, c'est un challenge. Ça challenge un fonds, j'allais dire. Tu vois quand tu es entrepreneur, je te disais j'aime pas avoir du contrôle ou un chef au dessus, malgré tout,
- Speaker #1
il faut que tu aies un certain cadre quelque part.
- Speaker #0
On a des comités stratégiques tous les mois qu'il faut préparer. Alors à chaque fois j'ai tendance un petit peu à râler envers moi, j'ai pas le temps, etc. Mais au final cet exercice il est quand même, il est bon parce que ça vous permet et ça c'est hyper important de le faire. de poser les choses, à un moment de s'arrêter.
- Speaker #1
Il va prendre ce temps-là, regarder.
- Speaker #0
On prend le recul, on regarde et d'écrire les choses. Et tu t'aperçois du chemin et puis de l'orientation que tu dois prendre, écrire. Poser les choses, ça fait vraiment du bien dans ta réplique.
- Speaker #1
On a l'impression que ce n'est pas un temps productif qui va produire de la valeur, à court terme en tout cas, ou pour les clients. Et en fait, dans le long terme, ça permet effectivement de célébrer des victoires et des avancées sur le cap qui est posé, ou de se rendre compte qu'aujourd'hui, on n'y est pas et donc il faut aller travailler ce point, ce point, ou accélérer et autres.
- Speaker #0
Oui, ça c'est vrai que d'ailleurs, une petite réflexion par rapport à ça, se préserver des périodes off. Parce que quand on est chef d'entreprise... Il faut toujours être à fond et y aller. Et puis, on a peut-être un sentiment de culpabilité quand on prend un peu de recul. Il n'y a rien de mieux, en fait, de prendre ce recul. Alors moi, je me suis mis à la marche pour m'élever, me calmer et puis réfléchir. En fait... Il y a un exercice à faire, c'est réfléchir en marchant, en étant en position de mouvement. Votre cerveau est 100 fois plus créatif. Non seulement il est plus créatif, mais en plus de ça, il va à l'essentiel, avec un esprit de synthèse.
- Speaker #1
Parce que ton corps est concentré sur le fait de marcher, de respirer, etc. Tu n'es pas sur des pensées qui te perturbent ou parasitent, et donc tu es focus sur ce sur quoi tu peux... enfin les idées que tu peux avoir pour ton entreprise. Moi, je vois, c'est effectivement ça. C'est quand je fais du sport, quand je suis dans un autre contexte ou autre, ou que je n'ai pas à checker mes mails ou autre. C'est en off là, c'est là où tu es le plus créatif. C'est quand tu es justement en train de pratiquer quelque chose d'autre. Tu te dis, ah tiens, j'ai fait cette connexion où là, j'avais cet esprit libre. Je n'étais pas pollué par toutes les notifications. Et donc, OK, ça m'a permis de trouver cette idée ou d'avoir le déclic pour débloquer une situation. Et ça, je suis d'accord avec toi, comment s'autoriser ? Déjà, la première des choses, c'est s'autoriser à faire ça. Parce que souvent, on ne s'autorise pas et on se dit « Non, non, il faut que je sois tout le temps là, derrière mon ordi, à faire des mails, j'ai l'impression de ne pas travailler. » On revient à la valeur travail. En fait, la réalité du travail du dirigeant, ce n'est pas tout le temps d'être derrière son ordinateur. C'est au contraire de pouvoir prendre du recul, avoir une vision, voir où est-ce qu'on en est par rapport à ça, et réorganiser ou organiser comme il faut, et allouer les ressources, quelles qu'elles soient, aux bonnes actions pour atteindre cet objectif. Je suis complètement aligné avec toi.
- Speaker #0
Et ce qui est intéressant, je l'ai fait, c'est de le faire avec son ou ses associés. Dernière réunion que j'ai faite, j'ai dit écoute, je passe au bureau, tu prends tente, sac de couchage, on va s'acheter à manger et on part dans la montagne. Et on a dormi en pleine montagne, on a gravi un sommet. Et tu as une vision différente quand tu es en hauteur.
- Speaker #1
Ouais, c'est un bon point, on encourage tout ça et tous ceux qui nous écoutent et qui sont parfois trop au focus et qui passent leur temps au bureau, prenez ce recul et autorisez-vous à justement voir différemment votre expérience. Il va nous rester quelques minutes, donc on va aller sur la dernière partie, mais avant ça, je voudrais finir sur DigiDizMe, aujourd'hui, ça représente combien de chiffres d'affaires ? Tu disais que vous êtes une quinzaine.
- Speaker #0
On fait 3 millions de chiffres d'affaires.
- Speaker #1
Ok, et tu t'éclates ?
- Speaker #0
Oui, je m'éclaire. Alors, je prends encore des cheveux blancs. L'histoire, elle n'est pas encore finie, mais on est en train de bien structurer la société. On a fait des bons recrutements. Alors, ça aussi, c'est fondamental. Quand vous créez une société, surtout quand vous avez des petites structures, vous faites des erreurs de recrutement, ça coûte très, très cher. C'est ce qu'il y a de plus compliqué.
- Speaker #1
Oui, parce qu'un mauvais recrutement sur 1000 collaborateurs, bon, ça passe un peu l'unique perçu. En tout cas, les effets de bord sont faibles. Mais par contre, sur 10 ou 15 personnes, une erreur d'un recrutement ou un profil qui ne correspond pas ou plus au projet, ça se voit très vite.
- Speaker #0
Et recruter des collaborateurs... qui ne vous ressemblent pas, pour avoir des complémentarités. Moi, c'est ce que j'ai fait chez Digitiz.me, notamment pour structurer la société. Moi ayant un tempérament plutôt créatif et commerce marketing. Mon associé aussi. D'ailleurs, ce qui est super intéressant, c'est le test des couleurs.
- Speaker #1
Oui, le disque.
- Speaker #0
Le disque, je le recommande à tout le monde. Tu réponds à 30 questions.
- Speaker #1
Est-ce que tu es rouge, vert, jaune,
- Speaker #0
bleu ? Alors pour un créatif comme moi, quand j'ai vu la réponse, j'ai tout de suite fermé le cahier. Je me suis dit, je suis découvert, je suis démasqué. Mais c'est assez puissant. Et donc, dans une société, il faut que ce soit équilibré, les couleurs. Voilà, donc je suis content pour Digitizme parce que... Et les fonds sont rentrés aussi pour ça. Vous voyez qu'il y avait une très grosse traction, mais peu de structuration. Et aujourd'hui... On est structuré, on voit où on en est dans nos coûts, notre rentabilité, et en fait c'est quand même plus facile de piloter comme ça.
- Speaker #1
Tu as parlé de pilotage, et ça aussi c'est un point important pour ceux qui écoutent, c'est que souvent on pilote un peu aux doigts mouillés, au quotidien, au feeling, etc. Ne serait-ce que d'avoir ce comité stratégique et de dire ok, je m'oblige. Une fois par mois, poser les stats, où est-ce qu'on en est par rapport à ce qu'on avait défini. Tout ça, ça permet déjà aussi de se dire, est-ce qu'on a avancé, pas avancé. Et puis, on en a parlé un petit peu tout à l'heure, mais la solitude du dirigeant fait que tu as assez peu de feedback. Alors parfois, tu as tes équipes qui te font un feedback positif, parfois tes clients avec des avis, etc. Rarement, les banquiers, les experts comptables ou autres qui te félicitent. Donc en fait, tu as très peu, toi, de feedback positif. d'arriver à mesurer une avancée au niveau d'attente ou au-delà, te permet aussi de te dire, je me pose et ça, c'est une première victoire. Et ça, c'est important aussi dans un quotidien de dirigeant. On attaque sur la dernière partie. Moi, c'est quelques questions pour toi pour finir cet épisode. Et là, on va regarder comment tu as fait pour passer des études à dirigeant et entrepreneur directement, finalement, l'entreprise. Tu nous as déjà décrit un petit peu le R.I.C. que tu étais quand tu n'étais pas encore entrepreneur. Tu voulais créer une boîte. Tu ne savais pas d'où ça venait. Pour autant, est-ce que tu avais autour de toi, dans ton entourage, déjà des entrepreneurs ou pas ? Alors,
- Speaker #0
j'ai ma maman, en fait. Moi, j'ai une maman allemande, qui n'avait rien à voir avec l'entrepreneuriat, puisqu'elle était prof de français, et qui, malgré tout, s'est lancée dans l'entrepreneuriat, puisqu'elle a monté des... des magasins de décoration meubles. Et en fait, moi, j'adorais aller dans son magasin. En fait, non seulement j'adorais, mais en plus, elle me faisait sécher les cours.
- Speaker #1
C'est une bonne excuse.
- Speaker #0
Ouais, alors j'adorais parce que je venais à Dijon et je venais à Paris faire les salons, maisons et objets à Villepinte, etc. Vraiment, c'était c'était le top pour moi. Donc j'ai quand même eu cette. petite découverte de l'entrepreneuriat de commerçants on va dire et puis je pense qu'aussi je reviens sur la culture et l'éducation moi j'ai des parents qui étaient excessivement ouvert donc culture française culture allemande une grosse ouverture d'esprit surtout aller à l'époque et toujours avec le développement du sens critique et de l'envie d'aventure. Je tenais un exemple aussi concret où à un moment il faut être soit un peu fou ou avoir du culot. C'est-à-dire que moi je suis parti à un moment aux Etats-Unis et j'ai bossé là-bas entre ma dernière année d'école. La deuxième et la dernière année, donc juste avant ma spécialisation, je ne savais pas parler anglais, mais j'étais une bille complète. Et entre deux portes, à l'école, j'entends qu'il y a des entreprises américaines qui cherchent des stagiaires, mais quand on dit stage aux Etats-Unis, c'est un boulot. Et je leur dis, écoutez, moi je suis hyper intéressé, là je veux y aller. Et donc je passe un entretien avec le président d'une boîte... de services financiers.
- Speaker #1
En anglais.
- Speaker #0
En anglais. Je ne comprends rien. Mais rien. Et donc, là, il me dit, mais tu ne parles pas bien anglais. Il dit, mais alors, il s'appelait Mike. Je dis, ne vous inquiétez pas, Mike, je pars deux mois à Londres et je serai opérationnel. Et donc...
- Speaker #1
C'était vrai ?
- Speaker #0
Alors, attends. Oui, c'était vrai. Sauf que quand je suis arrivé à Londres, au moins au bout d'une semaine, ça coûtait tellement cher. que j'ai atterri dans un centre de télémarketing où je téléphonais en France.
- Speaker #1
Je parlais pas anglais.
- Speaker #0
Mais ce que je veux dire, c'est que j'ai pris cette opportunité et la boîte américaine, qu'est-ce qu'elle a fait ? Elle a demandé à l'école, il faut choisir qui ? Alors que j'avais des gens qui étaient brillantissimes en anglais, ils ont dit écoutez, ne cherchez pas, c'est lui, faites-nous confiance. Parce que je montais beaucoup de projets déjà dans l'école et je me rappelle... de mon arrivée, donc c'était à Los Angeles, dans cet immense building, et cet Américain qui faisait deux mètres de haut vient me saluer. Je ne comprends pas quand il me dit bonjour quand même. Avec son accent, « How are you doing ? » Moi, c'était « How do you do ? » Et je me suis retrouvé en salle de réunion pendant trois heures, où il m'a expliqué le système de santé américain, que j'allais faire du marketing. Je suis sorti au bout de cette année, j'ai dit mais là je suis vraiment dans la mouise, là c'était pas bon, c'est pas bon du tout. Mais au final, je me suis dit, je me suis retroussé les manches et puis j'ai monté un service de télémarketing dans la boîte, où je l'ai monté de A à Z, le service de télémarketing, où je recrutais, je licençais parce qu'il y a beaucoup de turnover dans le télémarketing et au final où ce fameux Mike voulait qu'on monte une boîte ensemble aux Etats-Unis. pour... Et ça ne me plaisait pas. Je ne me sentais pas bien dans cette boîte parce que moi, j'étais tout jeune et c'était une boîte de services financiers vraiment upmarket avec que des gens qui avaient 55-60 ans. Moi, j'avais 25 balais. J'ai... Voilà. Mais voilà. Donc, tu veux ce goût ? Il faut un goût de l'aventure. Pour être entrepreneur, il faut oser et puis de se dire, de toute façon, ... tu oses, ça marche pas, c'est pas grave en fait. C'est vraiment pas grave.
- Speaker #1
Je te dis, entreprendre, ça a changé ta vie, t'en penses quoi ?
- Speaker #0
Ça a changé ma vie, alors... Je dirais pas que ça a changé ma vie, parce que j'ai toujours entrepris, c'est ma vie en fait. Ça a construit ma vie. Avec ses avantages et ses inconvénients. Mais en tout cas... Chose fondamentale, toujours aligné. J'ai toujours été aligné avec moi-même. Et ça, je pense que c'est le plus important, que tu sois salarié ou entrepreneur.
- Speaker #1
Qu'est-ce que, alors toi qui as maintenant 25 ans d'expérience entrepreneuriale, qu'est-ce que toi,
- Speaker #0
tu trouves...
- Speaker #1
Ah, j'en ai 15, donc tu sais, je n'ai pas le moins de rire. Qu'est-ce que tu trouves à entreprendre ? Malgré ces hauts, ces bas que tu as connus, ces expériences ?
- Speaker #0
Je pense que ce qui me fait avancer, c'est la difficulté face à l'obstacle et la stimulation intellectuelle. C'est le fait de gérer... un million de problèmes et de les résoudre. Voilà, c'est vraiment ça. C'est cet éventail de... de multi-compétences que tu dois avoir et de... multisituationnel où tu dois être agile en fait. Tu dois être agile quand tu es face à un banquier, quand tu es face à un expert comptable, quand tu es face à ton client, quand tu es face à ton client qui hurle parce que... tu as un problème quand tu es face à un problème de prod, quand tu es face à un problème de RH, quand tu es face à un problème de cash, etc. En fait, c'est une équation qui est hyper complexe mais qui fait que ça te stimule. Après, il faut faire attention parce que quand ça devient trop complexe, tu exploses. Alors... Ça aussi, c'est aussi l'expérience relativisée. Quand je disais, ce n'est pas grave, tu plantes, ce n'est pas grave.
- Speaker #1
J'avais ça à l'esprit, le fait que ta réussite ou ton succès sera à hauteur de la difficulté. des discussions que tu peux avoir ou des situations que tu as à régler. Et donc de se dire si effectivement tu as plutôt un profil qui dit « j'aime pas avoir ces discussions » ou « j'aime pas cette situation » , etc. En fait, à un moment donné, ne pas s'y confronter ne te fera jamais permettre de passer l'étape d'après. Et donc voilà, il y a vraiment ça que je ressens en toi. Il me reste deux questions pour clôturer. C'est quoi le coup le plus difficile pour toi au quotidien dans l'entrepreneuriat ?
- Speaker #0
Le quoi ?
- Speaker #1
Le plus difficile au quotidien dans l'entrepreneuriat.
- Speaker #0
Alors pour ma part c'est la gestion du cash. Vraiment c'est ça ? Je vais dire à partir du moment... Tu sais quand tu as de l'argent c'est facile. Non mais tout est plus facile pour moi. Parce que gérer des problèmes, je vais dire ça fait partie du job. Par contre gérer des problèmes dans une situation tant du cash, c'est l'enfer. Donc pour moi c'est vraiment ça le plus compliqué.
- Speaker #1
dernière question tu en as parlé toi même la toute première partie tout à l'heure et a fait l'exercice déjà oui il voit comment dans dix ans je me vois comment dans dix ans je
- Speaker #0
vois là je me vois dans une autre entreprise je pense que je vais créer une autre entreprise alors par contre je ne sais pas si je la crée créé from scratch parce qu'en fait toutes les sociétés ça c'est important que j'ai créé c'était tout en créer tu as jamais repris dans l'autre et c'est un challenge qui t'intéresserait ouais parce que ça serait ça serait je pense moins difficile parce que créer une boîte il faut une énergie de dingue, vraiment de dingue. Donc, reprendre une société qui a déjà des bases et améliorer sur un marché existant, je pense que ça serait plus ça ma direction dans 10 ans.
- Speaker #1
Avec tout le côté noble et honorable de dire elle n'est pas bien ou elle n'avait pas développé tout son potentiel et je vais l'aider.
- Speaker #0
Et je vais l'aider.
- Speaker #1
Je vais essayer.
- Speaker #0
Je vais faire grandir.
- Speaker #1
Ok, intéressant. Écoute, merci Eric pour cette transparence. retour d'expérience, tu nous as partagé tes réussites mais aussi les difficultés que tu as pu rencontrer c'est le quotidien d'entrepreneuriat et un grand merci pour ça parce que tout le monde n'accepte pas de partager aussi ces moments là mais ça va aider effectivement les auditrices et auditeurs qui nous écoutent et qui aujourd'hui peuvent se dire on n'est pas les seuls à avoir des difficultés parfois au quotidien et non en fait c'est le lot quotidien de l'entrepreneur et pour vous qui avez suivi cet épisode vous retiendrez qu'on peut se lancer jeune on peut aussi subir ou avoir des coups durs, mais aussi des belles réussites, des beaux succès. Tout est question de résilience et de continuer à y croire et de savoir comment on peut rebondir. Pour ça, il y a des organismes. Tu as parlé justement de l'association 60 000 rebonds, où est-ce qu'on s'est rencontrés. Et puis, pour tous ceux qui veulent découvrir les offres de Digitiz.me, rendez-vous sur digitiz.me.io. Vous retrouverez le site internet avec toutes les informations dessus. il est temps de vous laisser à très vite pour de nouveaux épisodes sur comment t'as fait les rencontres d'entrepreneurs bye