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Compliance Without coma

Episode 25: Against the Gods - la fabuleuse Histoire des risques

Episode 25: Against the Gods - la fabuleuse Histoire des risques

08min |10/10/2025|

29

Play
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08min |10/10/2025|

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Description

Êtes-vous prêt à redéfinir votre compréhension du risque ? Dans cet épisode captivant de Compliance Without Coma, Fabrice De Paepe nous plonge dans un voyage à travers l'évolution de la notion de risque, s'inspirant du chef-d'œuvre de Peter Bernstein, "Against the Gods". En parcourant l'histoire, Fabrice nous révèle comment notre rapport au risque a radicalement changé, passant d'une dépendance aux augures et à la divination dans l'Antiquité à une approche plus rationnelle et mesurable aujourd'hui.


Au fil de cet épisode, nous découvrons que la gestion des risques n'est pas simplement une question de chiffres et de statistiques, mais également un reflet de nos émotions et de nos croyances face à l'avenir. De la Renaissance, où le terme risque a vu le jour parmi les marchands italiens, à l'époque moderne, où des esprits brillants comme Cardano, Pascal et Fermat ont jeté les bases des concepts de probabilité et de calcul du risque, Fabrice nous guide à travers cette transformation fascinante.


En mettant en lumière l'importance cruciale de comprendre le risque, cet épisode de Compliance Without Coma nous invite à réfléchir sur notre propre rapport à l'incertitude. Comment percevons-nous le risque dans notre vie quotidienne ? Quels impacts cela a-t-il sur nos décisions personnelles et professionnelles ? En prenant conscience de l'évolution de la notion de risque, nous pouvons mieux naviguer dans un monde de plus en plus complexe.


Que vous soyez un professionnel de la compliance, un entrepreneur ou simplement curieux d'en apprendre davantage sur les dynamiques du risque, cet épisode vous fournira des perspectives enrichissantes et des outils pratiques pour appréhender l'incertitude avec confiance. Ne manquez pas cette occasion de transformer votre vision du risque en écoutant Compliance Without Coma, où chaque épisode est une invitation à explorer des idées nouvelles et à élargir vos horizons.


Rejoignez-nous pour ce voyage intellectuel et découvrez comment l'histoire du risque peut éclairer notre avenir. Qu'attendez-vous pour plonger dans cette exploration  ? Écoutez dès maintenant !



🎙️ Compliance Without Coma — Le podcast qui rend la sécurité de l’information, les normes et la gouvernance (presque) fun.


💼 Animé par Fabrice De Paepe, expert en cybersécurité, consultant ISO 27001 et fondateur de Nitroxis.


📲 Pour aller plus loin : abonne-toi, partage, et retrouve-moi sur LinkedIn, Instagram, TikTok, etc.




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, je vais te parler d'un livre culte, Against the Gods, The Remarkable Story of Risk, de Peter Bernstein. Un livre qui raconte rien de moins que l'histoire du risque. Pas le risque comme danger, mais le risque comme outil, comme idée, comme moteur de notre monde moderne. On va parler des étrusques, des augures, de Cardano, de Pascal et Fermat, de l'origine du mot augure, sinistre et risque. Bonjour à toi et bienvenue dans Compliance Without Coma, le podcast qui parle de cybersécurité, de gouvernance et de normes ISO. Mais sans jargon, sans anesthésie et surtout sans coma. Je suis Fabrice De Paepe et aujourd'hui, je vais te parler de l'histoire des risques. Allez, accroche ta ceinture. D'abord, on remonte à l'Antiquité. Tu sais comment on gérait les risques dans l'Antiquité ? On ne calculait pas des probabilités, hein. On disséquait des animaux. Ouais, littéralement. On ouvrait le foie d'un animal pour y lire des signes du futur. Le foie était considéré comme le siège de la vie et de la volonté divine. Les étrusques, ce peuple qui a précédé les Romains en Italie, étaient passés maîtres de la divination par les entrailles. Cette pratique visait à prévoir les événements futurs, les guerres, les récoltes, les épidémies, les catastrophes, bref, leur sinistre en quelque sorte. Chez les Romains, les augures lançaient des oiseaux dans le ciel. Ces prêtres interprétaient le vol et le chant des oiseaux pour déterminer la volonté des dieux et juger, par la même occasion, de l'avenir d'une action. Aujourd'hui, l'expression de bon augure s'emploie pour tout signe, aussi bien les événements que les personnes, qui semblent annoncer un bon avenir, qu'il s'agisse d'une chose concrète ou d'un sentiment. Et pour les oiseaux, s'il y en partait à gauche, c'est un mauvais signe, un présage de sinistre. Et justement, le mot sinistre vient du latin sinistra, la gauche. En italien, encore aujourd'hui, sinistra veut dire gauche, tu vois ? Donc quand un oiseau partait du mauvais côté, on savait qu'il allait se passer un truc pas net. Au départ, donc, dans l'Antiquité, tout est simple. Enfin, simple. Simple et flippant. Les famines, les épidémies, les guerres, tout ça, c'était la faute des dieux, du destin, de la chance. Bref, zéro contrôle, zéro calcul, et surtout, zéro stratégie. Mais petit à petit, le hasard a changé de main. Les prêtres regardaient le ciel, mais le peuple, lui, commençait à jouer avec le hasard. Tu vois où je veux en venir ? Les osselets. Tu as déjà joué à ça ? On lançait des os polis pour tirer au sort, ou jouer. ou même prendre des décisions. C'était un peu comme un jeu, mais aussi un rituel. Parce que derrière chaque lancé, il y avait cette même question. Le destin est-il entre mes mains, ou entre celles des dieux ? Et c'est justement là que Bernstein place la frontière symbolique. Le moment où l'humanité commence à apprivoiser le hasard. Non plus comme un signe divin, mais comme un phénomène à comprendre, à mesurer et à calculer. Nous arrivons tout doucement à la Renaissance, époque de Machiavelli, les Médicis, Michelangelo et... Léonard de Vinci. Mais au XVe siècle, c'est aussi l'époque des marchands italiens, des grandes routes maritimes et des pirates. Et connaissais-tu l'origine du mot risque ? Le mot risque, puis le mot risico, finalement risque en français, apparaît chez les marchands et assureurs italiens de Genes et de Venise. Il vient du latin médiéval risicum, lui-même dérivé de risicare, qui signifie littéralement oser. Et à la base, il désignait les routes maritimes dangereuses. Les routes à risque. que prenaient les navires marchands. Les pirates, notamment en Méditerranée et sur la route des Indes, symbolisent parfaitement cette incertitude. Les capitaines devaient choisir leur route, les plus sûres, longues et coûteuses, ou les plus risquées, rapides et lucratives. Le risque, c'était d'abord un choix, celui d'affronter la mer pour peut-être gagner plus. C'est donc le moment où risquer ne veut plus dire subir le sort, mais accepter l'incertitude pour créer de la valeur. Et ce mot-là, à l'époque, ne veut pas dire peur. Il veut dire oser. Take a chance, en quelque sorte. Si tu ne l'as pas encore écouté, va écouter le podcast 24 à ce sujet. Tu vois, c'est nous les francophones qui attribuons une valeur négative au risque. On a dévié de notre trajectoire. Donc, le marchand, l'armateur, l'assureur, doit choisir la route dangereuse, accepter l'incertitude, prendre le risque pour espérer la récompense. Et c'est ce même esprit, celui du pari, du calcul et du jeu, qui va bientôt inspirer Cardano, Pascal et Fermat. Cardano, Pascal et Fermat, ce sont finalement des génies qui commencent à jouer avec les dés, les paris et les équations. Cardano, c'est le premier à tenter de calculer les chances de gagner. C'est notre Galilée du risque, on va dire. Il écrit un petit traité, le livre des jeux de hasard, où il explique que chaque issue d'un lancé de dés a une probabilité. C'est le premier manuel de probabilité écrit 100 ans avant Pascal et Fermat. En gros, Cardano, c'est le premier qui a eu le courage d'observer le hasard comme un phénomène rationnel. Et un siècle plus tard, deux génies français reprennent le flambeau, Pascal et Fermat. Ils s'échangent des lettres pour résoudre un problème de jeu. Un noble leur demande alors comment partager équitablement la mise si on interrompt une partie avant la fin. Simple question, énorme conséquence, parce qu'en y répondant, ils inventent le calcul des probabilités. Il montre qu'on peut prévoir le futur incertain avec des chiffres, en attribuant à chaque événement une chance d'arrivée. Et ça, c'est la vraie rupture dont parle Benstein, le moment où le hasard quitte le domaine des dieux et entre dans celui des humains. Ils inventent la probabilité. Et là bascule Total. Pour la première fois, l'incertitude devient mesurable, le futur devient calculable. Donc Cardano a jeté les dés, Pascal et Fermat ont écrit les règles, et à partir de là... on n'a plus calculé les risques comme une fatalité, mais comme une équation à résoudre. Et le plus fou, c'est que Fermat n'a pas seulement inspiré les probas, son nom est encore là dans nos ordinateurs, parce que son fameux petit théorème de Fermat est l'un des piliers de la cryptographie moderne. Le petit théorème de Fermat dit que pour un nombre premier P, il y a un autre nombre A, qui n'est pas divisible par P, si tu prends A puissance P moins 1, et que tu regardes le reste de la division par P. P, tu obtiens toujours 1. Je t'ai perdu ? Bon. Pour simplifier, Fermat a prouvé qu'il existait une sorte de boucle magique entre certains nombres. Quand il les manipule, ils finissent toujours par revenir à 1. Et c'est cette boucle-là qui aujourd'hui protège tes mots de passe, tes mails et ta carte bancaire. C'est ce qu'on appelle une congruence modulaire. Dit comme ça, on dirait un cauchemar de lycée, mais en réalité, c'est une brique du chiffrement RSA, le système qui protège encore aujourd'hui la plupart des communications sur Internet. Et tu vois où ça mène, hein ? Assurance, banque, investissement, innovation, tout ça grâce à une idée simple, le risque peut se gérer. Mais Bernstein insiste, le risque, ce n'est pas que des chiffres, c'est aussi des émotions, de la psycho, de la confiance. Parce qu'au fond, gérer le risque, c'est surtout gérer nos croyances sur l'avenir. Alors Against the Gods, c'est plus qu'un bouquin sur les probabilités, c'est l'histoire de l'humanité qui arrête de subir le hasard et qui ose le défier. Et sans ce pari-là, on n'aurait peut-être jamais construit le monde qu'on connaît aujourd'hui. On a donc vu ensemble l'évolution du risque à travers les âges, de l'antiquité avec le hasard divin, au Moyen-Âge avec le hasard subi, la fatalité religieuse, puis à la Renaissance, le risque est économique, risico, et devient mesurable. Ensuite, il devient scientifique avec Pascal et Fermat, et aujourd'hui encore, il devient numérique avec RSA et la cybersécurité, et notre gestion moderne de l'incertitude. Voilà, c'était Compliance Without Coma. Si tu as aimé cet épisode, Partage-le, like-le, abonne-toi, fais-le vivre avec moi. Partage-le peut-être avec tes enfants qui pensent que l'histoire avec un grand H, c'est chiant. Avant, on priait les dieux pour éviter les sinistres. Maintenant, on fait les tableaux Excel. Le fond n'a pas changé, juste les outils. Et rappelle-toi, la route est peut-être dangereuse, mais on ne construit pas des bateaux pour qu'ils restent au port. A la semaine prochaine déjà pour un nouvel épisode.

Description

Êtes-vous prêt à redéfinir votre compréhension du risque ? Dans cet épisode captivant de Compliance Without Coma, Fabrice De Paepe nous plonge dans un voyage à travers l'évolution de la notion de risque, s'inspirant du chef-d'œuvre de Peter Bernstein, "Against the Gods". En parcourant l'histoire, Fabrice nous révèle comment notre rapport au risque a radicalement changé, passant d'une dépendance aux augures et à la divination dans l'Antiquité à une approche plus rationnelle et mesurable aujourd'hui.


Au fil de cet épisode, nous découvrons que la gestion des risques n'est pas simplement une question de chiffres et de statistiques, mais également un reflet de nos émotions et de nos croyances face à l'avenir. De la Renaissance, où le terme risque a vu le jour parmi les marchands italiens, à l'époque moderne, où des esprits brillants comme Cardano, Pascal et Fermat ont jeté les bases des concepts de probabilité et de calcul du risque, Fabrice nous guide à travers cette transformation fascinante.


En mettant en lumière l'importance cruciale de comprendre le risque, cet épisode de Compliance Without Coma nous invite à réfléchir sur notre propre rapport à l'incertitude. Comment percevons-nous le risque dans notre vie quotidienne ? Quels impacts cela a-t-il sur nos décisions personnelles et professionnelles ? En prenant conscience de l'évolution de la notion de risque, nous pouvons mieux naviguer dans un monde de plus en plus complexe.


Que vous soyez un professionnel de la compliance, un entrepreneur ou simplement curieux d'en apprendre davantage sur les dynamiques du risque, cet épisode vous fournira des perspectives enrichissantes et des outils pratiques pour appréhender l'incertitude avec confiance. Ne manquez pas cette occasion de transformer votre vision du risque en écoutant Compliance Without Coma, où chaque épisode est une invitation à explorer des idées nouvelles et à élargir vos horizons.


Rejoignez-nous pour ce voyage intellectuel et découvrez comment l'histoire du risque peut éclairer notre avenir. Qu'attendez-vous pour plonger dans cette exploration  ? Écoutez dès maintenant !



🎙️ Compliance Without Coma — Le podcast qui rend la sécurité de l’information, les normes et la gouvernance (presque) fun.


💼 Animé par Fabrice De Paepe, expert en cybersécurité, consultant ISO 27001 et fondateur de Nitroxis.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Aujourd'hui, je vais te parler d'un livre culte, Against the Gods, The Remarkable Story of Risk, de Peter Bernstein. Un livre qui raconte rien de moins que l'histoire du risque. Pas le risque comme danger, mais le risque comme outil, comme idée, comme moteur de notre monde moderne. On va parler des étrusques, des augures, de Cardano, de Pascal et Fermat, de l'origine du mot augure, sinistre et risque. Bonjour à toi et bienvenue dans Compliance Without Coma, le podcast qui parle de cybersécurité, de gouvernance et de normes ISO. Mais sans jargon, sans anesthésie et surtout sans coma. Je suis Fabrice De Paepe et aujourd'hui, je vais te parler de l'histoire des risques. Allez, accroche ta ceinture. D'abord, on remonte à l'Antiquité. Tu sais comment on gérait les risques dans l'Antiquité ? On ne calculait pas des probabilités, hein. On disséquait des animaux. Ouais, littéralement. On ouvrait le foie d'un animal pour y lire des signes du futur. Le foie était considéré comme le siège de la vie et de la volonté divine. Les étrusques, ce peuple qui a précédé les Romains en Italie, étaient passés maîtres de la divination par les entrailles. Cette pratique visait à prévoir les événements futurs, les guerres, les récoltes, les épidémies, les catastrophes, bref, leur sinistre en quelque sorte. Chez les Romains, les augures lançaient des oiseaux dans le ciel. Ces prêtres interprétaient le vol et le chant des oiseaux pour déterminer la volonté des dieux et juger, par la même occasion, de l'avenir d'une action. Aujourd'hui, l'expression de bon augure s'emploie pour tout signe, aussi bien les événements que les personnes, qui semblent annoncer un bon avenir, qu'il s'agisse d'une chose concrète ou d'un sentiment. Et pour les oiseaux, s'il y en partait à gauche, c'est un mauvais signe, un présage de sinistre. Et justement, le mot sinistre vient du latin sinistra, la gauche. En italien, encore aujourd'hui, sinistra veut dire gauche, tu vois ? Donc quand un oiseau partait du mauvais côté, on savait qu'il allait se passer un truc pas net. Au départ, donc, dans l'Antiquité, tout est simple. Enfin, simple. Simple et flippant. Les famines, les épidémies, les guerres, tout ça, c'était la faute des dieux, du destin, de la chance. Bref, zéro contrôle, zéro calcul, et surtout, zéro stratégie. Mais petit à petit, le hasard a changé de main. Les prêtres regardaient le ciel, mais le peuple, lui, commençait à jouer avec le hasard. Tu vois où je veux en venir ? Les osselets. Tu as déjà joué à ça ? On lançait des os polis pour tirer au sort, ou jouer. ou même prendre des décisions. C'était un peu comme un jeu, mais aussi un rituel. Parce que derrière chaque lancé, il y avait cette même question. Le destin est-il entre mes mains, ou entre celles des dieux ? Et c'est justement là que Bernstein place la frontière symbolique. Le moment où l'humanité commence à apprivoiser le hasard. Non plus comme un signe divin, mais comme un phénomène à comprendre, à mesurer et à calculer. Nous arrivons tout doucement à la Renaissance, époque de Machiavelli, les Médicis, Michelangelo et... Léonard de Vinci. Mais au XVe siècle, c'est aussi l'époque des marchands italiens, des grandes routes maritimes et des pirates. Et connaissais-tu l'origine du mot risque ? Le mot risque, puis le mot risico, finalement risque en français, apparaît chez les marchands et assureurs italiens de Genes et de Venise. Il vient du latin médiéval risicum, lui-même dérivé de risicare, qui signifie littéralement oser. Et à la base, il désignait les routes maritimes dangereuses. Les routes à risque. que prenaient les navires marchands. Les pirates, notamment en Méditerranée et sur la route des Indes, symbolisent parfaitement cette incertitude. Les capitaines devaient choisir leur route, les plus sûres, longues et coûteuses, ou les plus risquées, rapides et lucratives. Le risque, c'était d'abord un choix, celui d'affronter la mer pour peut-être gagner plus. C'est donc le moment où risquer ne veut plus dire subir le sort, mais accepter l'incertitude pour créer de la valeur. Et ce mot-là, à l'époque, ne veut pas dire peur. Il veut dire oser. Take a chance, en quelque sorte. Si tu ne l'as pas encore écouté, va écouter le podcast 24 à ce sujet. Tu vois, c'est nous les francophones qui attribuons une valeur négative au risque. On a dévié de notre trajectoire. Donc, le marchand, l'armateur, l'assureur, doit choisir la route dangereuse, accepter l'incertitude, prendre le risque pour espérer la récompense. Et c'est ce même esprit, celui du pari, du calcul et du jeu, qui va bientôt inspirer Cardano, Pascal et Fermat. Cardano, Pascal et Fermat, ce sont finalement des génies qui commencent à jouer avec les dés, les paris et les équations. Cardano, c'est le premier à tenter de calculer les chances de gagner. C'est notre Galilée du risque, on va dire. Il écrit un petit traité, le livre des jeux de hasard, où il explique que chaque issue d'un lancé de dés a une probabilité. C'est le premier manuel de probabilité écrit 100 ans avant Pascal et Fermat. En gros, Cardano, c'est le premier qui a eu le courage d'observer le hasard comme un phénomène rationnel. Et un siècle plus tard, deux génies français reprennent le flambeau, Pascal et Fermat. Ils s'échangent des lettres pour résoudre un problème de jeu. Un noble leur demande alors comment partager équitablement la mise si on interrompt une partie avant la fin. Simple question, énorme conséquence, parce qu'en y répondant, ils inventent le calcul des probabilités. Il montre qu'on peut prévoir le futur incertain avec des chiffres, en attribuant à chaque événement une chance d'arrivée. Et ça, c'est la vraie rupture dont parle Benstein, le moment où le hasard quitte le domaine des dieux et entre dans celui des humains. Ils inventent la probabilité. Et là bascule Total. Pour la première fois, l'incertitude devient mesurable, le futur devient calculable. Donc Cardano a jeté les dés, Pascal et Fermat ont écrit les règles, et à partir de là... on n'a plus calculé les risques comme une fatalité, mais comme une équation à résoudre. Et le plus fou, c'est que Fermat n'a pas seulement inspiré les probas, son nom est encore là dans nos ordinateurs, parce que son fameux petit théorème de Fermat est l'un des piliers de la cryptographie moderne. Le petit théorème de Fermat dit que pour un nombre premier P, il y a un autre nombre A, qui n'est pas divisible par P, si tu prends A puissance P moins 1, et que tu regardes le reste de la division par P. P, tu obtiens toujours 1. Je t'ai perdu ? Bon. Pour simplifier, Fermat a prouvé qu'il existait une sorte de boucle magique entre certains nombres. Quand il les manipule, ils finissent toujours par revenir à 1. Et c'est cette boucle-là qui aujourd'hui protège tes mots de passe, tes mails et ta carte bancaire. C'est ce qu'on appelle une congruence modulaire. Dit comme ça, on dirait un cauchemar de lycée, mais en réalité, c'est une brique du chiffrement RSA, le système qui protège encore aujourd'hui la plupart des communications sur Internet. Et tu vois où ça mène, hein ? Assurance, banque, investissement, innovation, tout ça grâce à une idée simple, le risque peut se gérer. Mais Bernstein insiste, le risque, ce n'est pas que des chiffres, c'est aussi des émotions, de la psycho, de la confiance. Parce qu'au fond, gérer le risque, c'est surtout gérer nos croyances sur l'avenir. Alors Against the Gods, c'est plus qu'un bouquin sur les probabilités, c'est l'histoire de l'humanité qui arrête de subir le hasard et qui ose le défier. Et sans ce pari-là, on n'aurait peut-être jamais construit le monde qu'on connaît aujourd'hui. On a donc vu ensemble l'évolution du risque à travers les âges, de l'antiquité avec le hasard divin, au Moyen-Âge avec le hasard subi, la fatalité religieuse, puis à la Renaissance, le risque est économique, risico, et devient mesurable. Ensuite, il devient scientifique avec Pascal et Fermat, et aujourd'hui encore, il devient numérique avec RSA et la cybersécurité, et notre gestion moderne de l'incertitude. Voilà, c'était Compliance Without Coma. Si tu as aimé cet épisode, Partage-le, like-le, abonne-toi, fais-le vivre avec moi. Partage-le peut-être avec tes enfants qui pensent que l'histoire avec un grand H, c'est chiant. Avant, on priait les dieux pour éviter les sinistres. Maintenant, on fait les tableaux Excel. Le fond n'a pas changé, juste les outils. Et rappelle-toi, la route est peut-être dangereuse, mais on ne construit pas des bateaux pour qu'ils restent au port. A la semaine prochaine déjà pour un nouvel épisode.

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Au fil de cet épisode, nous découvrons que la gestion des risques n'est pas simplement une question de chiffres et de statistiques, mais également un reflet de nos émotions et de nos croyances face à l'avenir. De la Renaissance, où le terme risque a vu le jour parmi les marchands italiens, à l'époque moderne, où des esprits brillants comme Cardano, Pascal et Fermat ont jeté les bases des concepts de probabilité et de calcul du risque, Fabrice nous guide à travers cette transformation fascinante.


En mettant en lumière l'importance cruciale de comprendre le risque, cet épisode de Compliance Without Coma nous invite à réfléchir sur notre propre rapport à l'incertitude. Comment percevons-nous le risque dans notre vie quotidienne ? Quels impacts cela a-t-il sur nos décisions personnelles et professionnelles ? En prenant conscience de l'évolution de la notion de risque, nous pouvons mieux naviguer dans un monde de plus en plus complexe.


Que vous soyez un professionnel de la compliance, un entrepreneur ou simplement curieux d'en apprendre davantage sur les dynamiques du risque, cet épisode vous fournira des perspectives enrichissantes et des outils pratiques pour appréhender l'incertitude avec confiance. Ne manquez pas cette occasion de transformer votre vision du risque en écoutant Compliance Without Coma, où chaque épisode est une invitation à explorer des idées nouvelles et à élargir vos horizons.


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  • Speaker #0

    Aujourd'hui, je vais te parler d'un livre culte, Against the Gods, The Remarkable Story of Risk, de Peter Bernstein. Un livre qui raconte rien de moins que l'histoire du risque. Pas le risque comme danger, mais le risque comme outil, comme idée, comme moteur de notre monde moderne. On va parler des étrusques, des augures, de Cardano, de Pascal et Fermat, de l'origine du mot augure, sinistre et risque. Bonjour à toi et bienvenue dans Compliance Without Coma, le podcast qui parle de cybersécurité, de gouvernance et de normes ISO. Mais sans jargon, sans anesthésie et surtout sans coma. Je suis Fabrice De Paepe et aujourd'hui, je vais te parler de l'histoire des risques. Allez, accroche ta ceinture. D'abord, on remonte à l'Antiquité. Tu sais comment on gérait les risques dans l'Antiquité ? On ne calculait pas des probabilités, hein. On disséquait des animaux. Ouais, littéralement. On ouvrait le foie d'un animal pour y lire des signes du futur. Le foie était considéré comme le siège de la vie et de la volonté divine. Les étrusques, ce peuple qui a précédé les Romains en Italie, étaient passés maîtres de la divination par les entrailles. Cette pratique visait à prévoir les événements futurs, les guerres, les récoltes, les épidémies, les catastrophes, bref, leur sinistre en quelque sorte. Chez les Romains, les augures lançaient des oiseaux dans le ciel. Ces prêtres interprétaient le vol et le chant des oiseaux pour déterminer la volonté des dieux et juger, par la même occasion, de l'avenir d'une action. Aujourd'hui, l'expression de bon augure s'emploie pour tout signe, aussi bien les événements que les personnes, qui semblent annoncer un bon avenir, qu'il s'agisse d'une chose concrète ou d'un sentiment. Et pour les oiseaux, s'il y en partait à gauche, c'est un mauvais signe, un présage de sinistre. Et justement, le mot sinistre vient du latin sinistra, la gauche. En italien, encore aujourd'hui, sinistra veut dire gauche, tu vois ? Donc quand un oiseau partait du mauvais côté, on savait qu'il allait se passer un truc pas net. Au départ, donc, dans l'Antiquité, tout est simple. Enfin, simple. Simple et flippant. Les famines, les épidémies, les guerres, tout ça, c'était la faute des dieux, du destin, de la chance. Bref, zéro contrôle, zéro calcul, et surtout, zéro stratégie. Mais petit à petit, le hasard a changé de main. Les prêtres regardaient le ciel, mais le peuple, lui, commençait à jouer avec le hasard. Tu vois où je veux en venir ? Les osselets. Tu as déjà joué à ça ? On lançait des os polis pour tirer au sort, ou jouer. ou même prendre des décisions. C'était un peu comme un jeu, mais aussi un rituel. Parce que derrière chaque lancé, il y avait cette même question. Le destin est-il entre mes mains, ou entre celles des dieux ? Et c'est justement là que Bernstein place la frontière symbolique. Le moment où l'humanité commence à apprivoiser le hasard. Non plus comme un signe divin, mais comme un phénomène à comprendre, à mesurer et à calculer. Nous arrivons tout doucement à la Renaissance, époque de Machiavelli, les Médicis, Michelangelo et... Léonard de Vinci. Mais au XVe siècle, c'est aussi l'époque des marchands italiens, des grandes routes maritimes et des pirates. Et connaissais-tu l'origine du mot risque ? Le mot risque, puis le mot risico, finalement risque en français, apparaît chez les marchands et assureurs italiens de Genes et de Venise. Il vient du latin médiéval risicum, lui-même dérivé de risicare, qui signifie littéralement oser. Et à la base, il désignait les routes maritimes dangereuses. Les routes à risque. que prenaient les navires marchands. Les pirates, notamment en Méditerranée et sur la route des Indes, symbolisent parfaitement cette incertitude. Les capitaines devaient choisir leur route, les plus sûres, longues et coûteuses, ou les plus risquées, rapides et lucratives. Le risque, c'était d'abord un choix, celui d'affronter la mer pour peut-être gagner plus. C'est donc le moment où risquer ne veut plus dire subir le sort, mais accepter l'incertitude pour créer de la valeur. Et ce mot-là, à l'époque, ne veut pas dire peur. Il veut dire oser. Take a chance, en quelque sorte. Si tu ne l'as pas encore écouté, va écouter le podcast 24 à ce sujet. Tu vois, c'est nous les francophones qui attribuons une valeur négative au risque. On a dévié de notre trajectoire. Donc, le marchand, l'armateur, l'assureur, doit choisir la route dangereuse, accepter l'incertitude, prendre le risque pour espérer la récompense. Et c'est ce même esprit, celui du pari, du calcul et du jeu, qui va bientôt inspirer Cardano, Pascal et Fermat. Cardano, Pascal et Fermat, ce sont finalement des génies qui commencent à jouer avec les dés, les paris et les équations. Cardano, c'est le premier à tenter de calculer les chances de gagner. C'est notre Galilée du risque, on va dire. Il écrit un petit traité, le livre des jeux de hasard, où il explique que chaque issue d'un lancé de dés a une probabilité. C'est le premier manuel de probabilité écrit 100 ans avant Pascal et Fermat. En gros, Cardano, c'est le premier qui a eu le courage d'observer le hasard comme un phénomène rationnel. Et un siècle plus tard, deux génies français reprennent le flambeau, Pascal et Fermat. Ils s'échangent des lettres pour résoudre un problème de jeu. Un noble leur demande alors comment partager équitablement la mise si on interrompt une partie avant la fin. Simple question, énorme conséquence, parce qu'en y répondant, ils inventent le calcul des probabilités. Il montre qu'on peut prévoir le futur incertain avec des chiffres, en attribuant à chaque événement une chance d'arrivée. Et ça, c'est la vraie rupture dont parle Benstein, le moment où le hasard quitte le domaine des dieux et entre dans celui des humains. Ils inventent la probabilité. Et là bascule Total. Pour la première fois, l'incertitude devient mesurable, le futur devient calculable. Donc Cardano a jeté les dés, Pascal et Fermat ont écrit les règles, et à partir de là... on n'a plus calculé les risques comme une fatalité, mais comme une équation à résoudre. Et le plus fou, c'est que Fermat n'a pas seulement inspiré les probas, son nom est encore là dans nos ordinateurs, parce que son fameux petit théorème de Fermat est l'un des piliers de la cryptographie moderne. Le petit théorème de Fermat dit que pour un nombre premier P, il y a un autre nombre A, qui n'est pas divisible par P, si tu prends A puissance P moins 1, et que tu regardes le reste de la division par P. P, tu obtiens toujours 1. Je t'ai perdu ? Bon. Pour simplifier, Fermat a prouvé qu'il existait une sorte de boucle magique entre certains nombres. Quand il les manipule, ils finissent toujours par revenir à 1. Et c'est cette boucle-là qui aujourd'hui protège tes mots de passe, tes mails et ta carte bancaire. C'est ce qu'on appelle une congruence modulaire. Dit comme ça, on dirait un cauchemar de lycée, mais en réalité, c'est une brique du chiffrement RSA, le système qui protège encore aujourd'hui la plupart des communications sur Internet. Et tu vois où ça mène, hein ? Assurance, banque, investissement, innovation, tout ça grâce à une idée simple, le risque peut se gérer. Mais Bernstein insiste, le risque, ce n'est pas que des chiffres, c'est aussi des émotions, de la psycho, de la confiance. Parce qu'au fond, gérer le risque, c'est surtout gérer nos croyances sur l'avenir. Alors Against the Gods, c'est plus qu'un bouquin sur les probabilités, c'est l'histoire de l'humanité qui arrête de subir le hasard et qui ose le défier. Et sans ce pari-là, on n'aurait peut-être jamais construit le monde qu'on connaît aujourd'hui. On a donc vu ensemble l'évolution du risque à travers les âges, de l'antiquité avec le hasard divin, au Moyen-Âge avec le hasard subi, la fatalité religieuse, puis à la Renaissance, le risque est économique, risico, et devient mesurable. Ensuite, il devient scientifique avec Pascal et Fermat, et aujourd'hui encore, il devient numérique avec RSA et la cybersécurité, et notre gestion moderne de l'incertitude. Voilà, c'était Compliance Without Coma. Si tu as aimé cet épisode, Partage-le, like-le, abonne-toi, fais-le vivre avec moi. Partage-le peut-être avec tes enfants qui pensent que l'histoire avec un grand H, c'est chiant. Avant, on priait les dieux pour éviter les sinistres. Maintenant, on fait les tableaux Excel. Le fond n'a pas changé, juste les outils. Et rappelle-toi, la route est peut-être dangereuse, mais on ne construit pas des bateaux pour qu'ils restent au port. A la semaine prochaine déjà pour un nouvel épisode.

Description

Êtes-vous prêt à redéfinir votre compréhension du risque ? Dans cet épisode captivant de Compliance Without Coma, Fabrice De Paepe nous plonge dans un voyage à travers l'évolution de la notion de risque, s'inspirant du chef-d'œuvre de Peter Bernstein, "Against the Gods". En parcourant l'histoire, Fabrice nous révèle comment notre rapport au risque a radicalement changé, passant d'une dépendance aux augures et à la divination dans l'Antiquité à une approche plus rationnelle et mesurable aujourd'hui.


Au fil de cet épisode, nous découvrons que la gestion des risques n'est pas simplement une question de chiffres et de statistiques, mais également un reflet de nos émotions et de nos croyances face à l'avenir. De la Renaissance, où le terme risque a vu le jour parmi les marchands italiens, à l'époque moderne, où des esprits brillants comme Cardano, Pascal et Fermat ont jeté les bases des concepts de probabilité et de calcul du risque, Fabrice nous guide à travers cette transformation fascinante.


En mettant en lumière l'importance cruciale de comprendre le risque, cet épisode de Compliance Without Coma nous invite à réfléchir sur notre propre rapport à l'incertitude. Comment percevons-nous le risque dans notre vie quotidienne ? Quels impacts cela a-t-il sur nos décisions personnelles et professionnelles ? En prenant conscience de l'évolution de la notion de risque, nous pouvons mieux naviguer dans un monde de plus en plus complexe.


Que vous soyez un professionnel de la compliance, un entrepreneur ou simplement curieux d'en apprendre davantage sur les dynamiques du risque, cet épisode vous fournira des perspectives enrichissantes et des outils pratiques pour appréhender l'incertitude avec confiance. Ne manquez pas cette occasion de transformer votre vision du risque en écoutant Compliance Without Coma, où chaque épisode est une invitation à explorer des idées nouvelles et à élargir vos horizons.


Rejoignez-nous pour ce voyage intellectuel et découvrez comment l'histoire du risque peut éclairer notre avenir. Qu'attendez-vous pour plonger dans cette exploration  ? Écoutez dès maintenant !



🎙️ Compliance Without Coma — Le podcast qui rend la sécurité de l’information, les normes et la gouvernance (presque) fun.


💼 Animé par Fabrice De Paepe, expert en cybersécurité, consultant ISO 27001 et fondateur de Nitroxis.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, je vais te parler d'un livre culte, Against the Gods, The Remarkable Story of Risk, de Peter Bernstein. Un livre qui raconte rien de moins que l'histoire du risque. Pas le risque comme danger, mais le risque comme outil, comme idée, comme moteur de notre monde moderne. On va parler des étrusques, des augures, de Cardano, de Pascal et Fermat, de l'origine du mot augure, sinistre et risque. Bonjour à toi et bienvenue dans Compliance Without Coma, le podcast qui parle de cybersécurité, de gouvernance et de normes ISO. Mais sans jargon, sans anesthésie et surtout sans coma. Je suis Fabrice De Paepe et aujourd'hui, je vais te parler de l'histoire des risques. Allez, accroche ta ceinture. D'abord, on remonte à l'Antiquité. Tu sais comment on gérait les risques dans l'Antiquité ? On ne calculait pas des probabilités, hein. On disséquait des animaux. Ouais, littéralement. On ouvrait le foie d'un animal pour y lire des signes du futur. Le foie était considéré comme le siège de la vie et de la volonté divine. Les étrusques, ce peuple qui a précédé les Romains en Italie, étaient passés maîtres de la divination par les entrailles. Cette pratique visait à prévoir les événements futurs, les guerres, les récoltes, les épidémies, les catastrophes, bref, leur sinistre en quelque sorte. Chez les Romains, les augures lançaient des oiseaux dans le ciel. Ces prêtres interprétaient le vol et le chant des oiseaux pour déterminer la volonté des dieux et juger, par la même occasion, de l'avenir d'une action. Aujourd'hui, l'expression de bon augure s'emploie pour tout signe, aussi bien les événements que les personnes, qui semblent annoncer un bon avenir, qu'il s'agisse d'une chose concrète ou d'un sentiment. Et pour les oiseaux, s'il y en partait à gauche, c'est un mauvais signe, un présage de sinistre. Et justement, le mot sinistre vient du latin sinistra, la gauche. En italien, encore aujourd'hui, sinistra veut dire gauche, tu vois ? Donc quand un oiseau partait du mauvais côté, on savait qu'il allait se passer un truc pas net. Au départ, donc, dans l'Antiquité, tout est simple. Enfin, simple. Simple et flippant. Les famines, les épidémies, les guerres, tout ça, c'était la faute des dieux, du destin, de la chance. Bref, zéro contrôle, zéro calcul, et surtout, zéro stratégie. Mais petit à petit, le hasard a changé de main. Les prêtres regardaient le ciel, mais le peuple, lui, commençait à jouer avec le hasard. Tu vois où je veux en venir ? Les osselets. Tu as déjà joué à ça ? On lançait des os polis pour tirer au sort, ou jouer. ou même prendre des décisions. C'était un peu comme un jeu, mais aussi un rituel. Parce que derrière chaque lancé, il y avait cette même question. Le destin est-il entre mes mains, ou entre celles des dieux ? Et c'est justement là que Bernstein place la frontière symbolique. Le moment où l'humanité commence à apprivoiser le hasard. Non plus comme un signe divin, mais comme un phénomène à comprendre, à mesurer et à calculer. Nous arrivons tout doucement à la Renaissance, époque de Machiavelli, les Médicis, Michelangelo et... Léonard de Vinci. Mais au XVe siècle, c'est aussi l'époque des marchands italiens, des grandes routes maritimes et des pirates. Et connaissais-tu l'origine du mot risque ? Le mot risque, puis le mot risico, finalement risque en français, apparaît chez les marchands et assureurs italiens de Genes et de Venise. Il vient du latin médiéval risicum, lui-même dérivé de risicare, qui signifie littéralement oser. Et à la base, il désignait les routes maritimes dangereuses. Les routes à risque. que prenaient les navires marchands. Les pirates, notamment en Méditerranée et sur la route des Indes, symbolisent parfaitement cette incertitude. Les capitaines devaient choisir leur route, les plus sûres, longues et coûteuses, ou les plus risquées, rapides et lucratives. Le risque, c'était d'abord un choix, celui d'affronter la mer pour peut-être gagner plus. C'est donc le moment où risquer ne veut plus dire subir le sort, mais accepter l'incertitude pour créer de la valeur. Et ce mot-là, à l'époque, ne veut pas dire peur. Il veut dire oser. Take a chance, en quelque sorte. Si tu ne l'as pas encore écouté, va écouter le podcast 24 à ce sujet. Tu vois, c'est nous les francophones qui attribuons une valeur négative au risque. On a dévié de notre trajectoire. Donc, le marchand, l'armateur, l'assureur, doit choisir la route dangereuse, accepter l'incertitude, prendre le risque pour espérer la récompense. Et c'est ce même esprit, celui du pari, du calcul et du jeu, qui va bientôt inspirer Cardano, Pascal et Fermat. Cardano, Pascal et Fermat, ce sont finalement des génies qui commencent à jouer avec les dés, les paris et les équations. Cardano, c'est le premier à tenter de calculer les chances de gagner. C'est notre Galilée du risque, on va dire. Il écrit un petit traité, le livre des jeux de hasard, où il explique que chaque issue d'un lancé de dés a une probabilité. C'est le premier manuel de probabilité écrit 100 ans avant Pascal et Fermat. En gros, Cardano, c'est le premier qui a eu le courage d'observer le hasard comme un phénomène rationnel. Et un siècle plus tard, deux génies français reprennent le flambeau, Pascal et Fermat. Ils s'échangent des lettres pour résoudre un problème de jeu. Un noble leur demande alors comment partager équitablement la mise si on interrompt une partie avant la fin. Simple question, énorme conséquence, parce qu'en y répondant, ils inventent le calcul des probabilités. Il montre qu'on peut prévoir le futur incertain avec des chiffres, en attribuant à chaque événement une chance d'arrivée. Et ça, c'est la vraie rupture dont parle Benstein, le moment où le hasard quitte le domaine des dieux et entre dans celui des humains. Ils inventent la probabilité. Et là bascule Total. Pour la première fois, l'incertitude devient mesurable, le futur devient calculable. Donc Cardano a jeté les dés, Pascal et Fermat ont écrit les règles, et à partir de là... on n'a plus calculé les risques comme une fatalité, mais comme une équation à résoudre. Et le plus fou, c'est que Fermat n'a pas seulement inspiré les probas, son nom est encore là dans nos ordinateurs, parce que son fameux petit théorème de Fermat est l'un des piliers de la cryptographie moderne. Le petit théorème de Fermat dit que pour un nombre premier P, il y a un autre nombre A, qui n'est pas divisible par P, si tu prends A puissance P moins 1, et que tu regardes le reste de la division par P. P, tu obtiens toujours 1. Je t'ai perdu ? Bon. Pour simplifier, Fermat a prouvé qu'il existait une sorte de boucle magique entre certains nombres. Quand il les manipule, ils finissent toujours par revenir à 1. Et c'est cette boucle-là qui aujourd'hui protège tes mots de passe, tes mails et ta carte bancaire. C'est ce qu'on appelle une congruence modulaire. Dit comme ça, on dirait un cauchemar de lycée, mais en réalité, c'est une brique du chiffrement RSA, le système qui protège encore aujourd'hui la plupart des communications sur Internet. Et tu vois où ça mène, hein ? Assurance, banque, investissement, innovation, tout ça grâce à une idée simple, le risque peut se gérer. Mais Bernstein insiste, le risque, ce n'est pas que des chiffres, c'est aussi des émotions, de la psycho, de la confiance. Parce qu'au fond, gérer le risque, c'est surtout gérer nos croyances sur l'avenir. Alors Against the Gods, c'est plus qu'un bouquin sur les probabilités, c'est l'histoire de l'humanité qui arrête de subir le hasard et qui ose le défier. Et sans ce pari-là, on n'aurait peut-être jamais construit le monde qu'on connaît aujourd'hui. On a donc vu ensemble l'évolution du risque à travers les âges, de l'antiquité avec le hasard divin, au Moyen-Âge avec le hasard subi, la fatalité religieuse, puis à la Renaissance, le risque est économique, risico, et devient mesurable. Ensuite, il devient scientifique avec Pascal et Fermat, et aujourd'hui encore, il devient numérique avec RSA et la cybersécurité, et notre gestion moderne de l'incertitude. Voilà, c'était Compliance Without Coma. Si tu as aimé cet épisode, Partage-le, like-le, abonne-toi, fais-le vivre avec moi. Partage-le peut-être avec tes enfants qui pensent que l'histoire avec un grand H, c'est chiant. Avant, on priait les dieux pour éviter les sinistres. Maintenant, on fait les tableaux Excel. Le fond n'a pas changé, juste les outils. Et rappelle-toi, la route est peut-être dangereuse, mais on ne construit pas des bateaux pour qu'ils restent au port. A la semaine prochaine déjà pour un nouvel épisode.

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