Speaker #0Tu pourras d'ailleurs récupérer ton cadeau de bienvenue, un guide pour organiser ton voyage au Japon dans ton budget. Aujourd'hui, je veux te parler de mon expérience incroyable, ma première fois en voyage solo. C'était 8 mois à Londres en tant que jeune fille au père, et ça, c'était en 2012. Et... Qui te dit que dix ans plus tard, en 2022, je pense le destin, eh bien je suis repartie en solo pour la Corée du Sud. Moins longtemps, certes, pendant deux mois et demi, mais tout aussi intense pour moi. Je te raconte ? Eh oui, il y a déjà 13 ans, je suis partie à Londres toute seule, comme une grande, pendant huit mois. À l'époque, je venais d'obtenir mon BTS Vente et Production Touristique. Et je me rappelle que l'été, je travaillais au Super U, à côté de chez moi. J'avais envie d'autre chose. Je ne voulais pas tout de suite enchaîner avec la poursuite de mes études vers ma licence et vivre une expérience plutôt à l'étranger, mais où, sans trop d'argent en plus, c'était difficile pour moi à l'époque. Alors pendant mon BTS, avec une autre étudiante, nous avions eu l'idée de passer par une agence pour aller aux Etats-Unis. Mais c'était vraiment très coûteux, avec beaucoup de contraintes, et aussi c'était selon moi trop loin de ma famille et de mon chéri, parce qu'à l'époque je ne souhaitais pas partir plus loin que l'Europe, juste... au cas où je suis malade ou il m'arrive quelque chose, hop, je peux prendre un bus, un train, un avion, ça reste assez abordable, assez rapide pour revenir chez moi. Donc ça, c'est mon premier conseil, je pense, si une personne m'écoute et qu'elle souhaite partir en tant que jeune fille au pair ou même en voyage à l'étranger, ne pars pas forcément très loin tout de suite pour la première fois, à côté de chez toi ou même, voilà, en Angleterre, juste tu traverses un petit bras de mer, ça suffira. une petite frontière ou deux, et hop, c'est parti, l'aventure peut commencer ailleurs. Alors je me rappelle, c'était vers la mi-août 2012, j'avais prévu une après-midi plage avec une amie. D'ailleurs, Justine, si tu passes par ici, coucou ! Elle avait des choses à me dire, Justine. Et ce jour-là, quand je suis allée la rencontrer, je ne pensais pas que ce qu'elle me dirait allait changer ma vie. Elle m'a expliqué avec grand enthousiasme que ça y est, elle a trouvé une famille pour devenir jeune fille au père à Londres. Et elle va pouvoir réaliser son rêve, partir de Saint-Malo, être hébergée, payée et voyager en même temps. Le grand luxe. Dans ma tête, tout se chamboule. Et pourquoi pas moi en fait ? Je lui pose plein de questions sur comment elle, elle a fait, comment elle a trouvé ce site internet, est-ce que c'est fiable, est-ce que la famille est fiable, est-ce que tu dois faire quelque chose de spécifique, qu'est-ce que tu dois faire concrètement chaque jour, est-ce qu'elle a des jours de repos, c'est quoi l'argent de poche ? Est-ce qu'elle est plutôt en chambre privée, partagée avec la famille ou non ? Bref, voilà, autant de questions qui me passent par la tête à l'époque, auxquelles elle me répondra, oui, oui, oui, t'inquiète pas, tout est compris, tu as de l'argent, tu as des jours de repos, tu peux profiter. Ok, super. Donc moi, je me pose toutes ces questions, et c'est vrai que quand on part en tant que jeune fille au père à l'autre bout du monde ou à côté de chez soi, bah voilà, ça peut nous traverser l'esprit. Elle m'a rassurée sur tous ces points-là. Et je n'en ai pas tout de suite parlé à ma mère. J'ai foncé sur mon ordinateur en rentrant, j'ai ouvert le site internet dont elle m'a parlé, et je me suis inscrite tout de suite pour rechercher, et j'ai épluché toutes les demandes de tous les parents qui voulaient recevoir chez eux des personnes pour septembre. Et là, franchement, c'était incroyable, ça s'est passé super vite. T'imagines même pas, mais en deux jours, j'ai eu ma première réponse. J'avais un appel Skype dans la foulée, en visioconférence et en anglais. Alors, juste... Pour information, j'étais vraiment une quiche en anglais, j'avais 3 de moyenne, comme quoi tout est possible. Mais surtout, moi, j'avais un rêve dans ma tête. C'était d'être bilingue. Et depuis toujours, je voulais comprendre l'anglais. Et puis aussi, je voulais être bilingue pour tout simplement pouvoir parler aux gens. Aux gens qui venaient visiter ma ville à Saint-Malo. Et puis aussi à Paris, parce que parfois, on avait des personnes qui nous demandaient leur chemin. Et ça me frustrait de ne pas pouvoir leur répondre. En plus, dans tout ce qui est touristique, c'est quand même la base de savoir parler anglais. J'allais donc pouvoir poursuivre mes études plus aisément. et augmenter mes chances d'obtenir un travail mieux rémunéré par la suite. Je voulais aussi beaucoup voyager et je ne me voyais pas ne pas parler anglais en partant même en Europe, ailleurs, pour des voyages et ne pas savoir me repérer, demander mon chemin, le menu, pouvoir commander tout simplement, bref, la vie quotidienne. Je me rappelle mon premier rendez-vous Skype. Réellement, ça m'a stressée, mais vraiment beaucoup. J'avais prévu plein de phrases. type en anglais pour pouvoir me décrire, me présenter, dire pourquoi je voulais aller à Londres, pourquoi j'ai choisi cette famille-là et pas une autre. En fait, ils m'ont juste demandé de me présenter, de décrire là où j'habitais, et pourquoi c'est bien de venir à Saint-Malo. Alors bon, ben voilà, ils avaient peut-être prévu de venir en France. Et aussi, pourquoi je voulais venir à Londres. Est-ce que je voulais rester longtemps chez eux ? J'ai bien répondu, les petites me posaient déjà des questions en visioconférence parce que je devais garder deux petites donc elles étaient assez calmes et c'est vrai que ça m'a rassurée. Ils m'ont dit bon bah tu sais quoi, c'est toi qu'on veut, on te prend parce qu'on vient de sortir d'une autre visioconférence, c'était une espagnole avant toi et franchement elle parlait pas un mot d'anglais ou très peu alors que toi tu parles vraiment bien donc y'a pas de soucis, on comprend ton accent en plus donc c'est bon, viens chez nous. Prends ton billet de train dès que possible. On viendra te chercher à la gare de Saint-Pancras dans Londres. Et tu vas venir habiter chez nous dans une chambre privée. On habite à New Malden. Donc c'est la zone 5 de Londres, près de Wimbledon, pour les gens qui veulent savoir. À côté, Wimbledon est très réputé pour tout ce qui est tennis. Voilà, l'appel s'est terminé comme ça. Dans une situation où j'étais... Wow, trop bien ce qui vient de m'arriver. J'ai une famille à Londres. Elle m'attend. Ils... me veulent, moi, pour être leur jeune fille au père. L'expérience va être incroyable. En plus, j'ai beaucoup de temps pour visiter parce que je travaille le matin, je dois les emmener à l'école, faire leurs activités, et l'après-midi, c'est libre. Mes week-ends sont libres. C'est trop bien. D'ailleurs, juste, on retient bien que mes week-ends sont libres parce que ça a de l'importance pour la fin de l'histoire. Mais il me manquait quelque chose, maintenant. Il fallait que je l'annonce à ma mère. Et là, dans ma tête, c'était un peu... Ouh là ! Comment elle va réagir ? Est-ce que je vais vraiment pouvoir partir ? Mais bon, après, j'ai 19 ans, donc je fais ce que je veux à l'époque. Voilà, il n'y a pas de souci là-dessus. J'avais ma nouvelle relation avec mon conjoint. Ça faisait à peu près un an qu'on était ensemble. Et je me suis dit, mince, on ne vit pas encore ensemble. Et puis moi, je m'en vais et il ne va pas pouvoir venir me voir, etc. On devait trouver un appartement, mais bon, on n'a pas d'argent. Je n'ai pas de contrat stable pour le moment. Il n'y a rien vraiment qui me retient finalement. Donc... Let's go, on y va. Alors déjà, mon premier conseil pour annoncer cette nouvelle à tes proches, c'est d'être dans la communication. Ne rien cacher. Montrer que c'est un minimum réfléchi, que tu es dans une situation de sécurité. Les personnes autour de toi, elles vont toujours vouloir te protéger et elles vont exprimer leur propre peur. Ça, ça peut beaucoup influer sur ton propre mental et ta décision finale. Rappelle-toi juste, pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu veux partir ? Parce qu'il y a forcément une motivation profonde. Pour moi, j'en avais plusieurs. À l'époque, c'était de parler anglais, découvrir Londres, dont j'avais tant entendu parler, vivre une expérience avec les locaux, chez eux, découvrir l'école à l'anglaise. Bon, du coup, le lendemain, sortie plage avec ma mère. Ouais, encore, j'aime bien aller à la plage. Et je n'ai peut-être pas choisi le bon moment, mais pour moi, ça l'était parce que vraiment, il y avait un beau soleil, on se baladait au bord de la mer, c'était apaisant. Et puis je me suis dit, bah ma mère elle peut être que contente pour moi, c'est une bonne nouvelle en vrai. Mais sa première réaction ça a été, oh non, tu vas partir. Dans moins de 15 jours ? Comment ça se fait ? Qui t'a mis cette idée dans la tête ? Pourquoi ? Comment ? Et puis il y a des tueurs et des kidnappeurs de jeunes filles au Père Quiraud en Angleterre, j'ai vu ces histoires-là à la télé, je veux pas que ça t'arrive, non non non, je veux pas que tu partes. Et là, je l'ai tout de suite rassurée sur, voilà, j'ai mes tous mes après-midi qui sont libres, mes week-ends libres aussi. Il y a des jours où je vais un peu moins travailler, puis ça a l'air assez cool parce que la plus grande, je l'emmène à l'école le matin, et la plus petite, je la garde, on va faire des activités, donc moi ça va me permettre de vraiment pouvoir améliorer mon anglais drastiquement. Et puis elle me dit aussi, bon ok, ça peut être une belle expérience pour toi, pour tes études, tes rêves de voyage, on va en parler avec ton père. Après je ne sais plus comment je lui ai dit, mais de quelle manière, mais je lui ai rappelé que j'avais 19 ans, que j'étais majeure et vaccinée, et que j'avais de l'argent pour partir vu que je travaillais au super U, et que je vais tout lui montrer sur cette expérience future, sur la famille, que je peux la rassurer. On peut même faire une visioconférence avec la famille si elle le souhaitait. C'est ce qu'on a fait d'ailleurs. On a fait une visioconférence où ils ont montré la maison en visioconférence. Ils se sont présentés. Ils ont même montré le jardin, là où j'allais dormir. Qu'ils vont bien aller me chercher à la gare. Donc ça, ça a vraiment rassuré ma maman. Et mon papa quand même. Et puis, quand je l'ai annoncé à mon chéri, donc Lucas. En fait, Lucas m'a tout de suite soutenue dans mon projet. Il ne m'a pas dit, oh mon dieu, on va se quitter, on va faire une pause. Non. rien du tout vraiment là dessus il est très ouvert d'esprit vraiment c'est pour ça que je pense que je l'aime encore aujourd'hui et que ça fait vraiment longtemps qu'on est ensemble on communique très bien ensemble donc ça vraiment si vous avez la même situation que moi et ben voilà c'est pas forcément quelque chose qui peut vous bloquer si votre la personne qui partage votre vie en tout cas comprend votre décision votre envie de partir c'est un rêve que vous avez Et je pense que chacun peut au moins vivre cette expérience-là au moins une fois dans sa vie. Donc quand la belle est terminée avec Lucas, avec mes parents, voilà, tous les trois, ils me disent, c'est bon, vas-y, fonce, tu rêves de voyager, alors fais-le, éclate-toi là-bas, fais ce qu'on n'a pas pu faire, nous, à ton âge. Voilà, puis de toute façon, on va essayer de venir te voir. Lucas, il m'a promis de venir toutes les trois semaines un mois, et c'est ce qu'il fera. Et vraiment, on avait pu découvrir Londres ensemble aussi en amoureux. Donc c'était vraiment trop cool. On a vécu des expériences superbes ensemble là-bas. Ça a rapproché notre couple finalement de s'éloigner. Donc comme quoi, ça peut quand même aider l'éloignement. Donc mes parents, il faut savoir aussi qu'ils m'ont toujours soutenue dans mes choix de vie professionnelle et même personnelle. Et ça vraiment, je les remercierai jamais assez. Parce que c'est sûrement grâce à eux que j'ai quand même pris cette décision toute seule à la base de me... pousser à réaliser ce dont je rêvais de voyager d'aller découvrir des cultures de faire tout en mode débrouille voilà merci papa maman merci beaucoup ni une ni deux j'ai pris mon billet de train et finalement heureusement que ma mère elle était là pour m'aider à boucler ma première grosse valise de ma vie parce que à 19 ans du jour au lendemain tu te retrouves presque livré à toi même et franchement c'était le dernier de mes soucis Moi, je pensais juste à partir mes huit mois et à kiffer ma life. Sauf que ça s'improvise pas trop quand même. Elle a pris rendez-vous chez le docteur, par exemple, pour ma trousse de médicaments en cas d'urgence. Et ça, c'est vraiment ce que je conseille à tout le monde, même si on va dans des grandes villes et qu'on n'est pas en Cambrousse, mais d'avoir nos propres médicaments en français. Quand t'es dans le mal, franchement, ça rassure de ouf. T'as pas besoin de sortir d'appareils de traduction ou d'essayer de comprendre quoi que ce soit. Tu sais que tu prends ça. Donc on va préparer ma valise aussi en fonction de la météo, des saisons. Et oui, parce que là-bas, il pleut, il fait soleil, il fait froid. Et puis après, il refait bon. Bref, ça a toujours été un peu mon angoisse, les valises à préparer. Après, je ne le savais pas, mais pendant mon séjour, mes parents vont quand même venir chacun leur tour, et ma sœur aussi, pour me voir, pour échanger aussi des vêtements dans ma valise, me rapporter des choses que j'avais oubliées. Et ça m'a un peu aidée, mais sache quand même qu'à Londres, il y a beaucoup de magasins, et surtout de grande taille, parce que voilà, moi je ne suis pas une petite taille mannequin. Et ça m'a clairement révolutionné ma vie pour m'habiller et adopter un style qui me plaisait vraiment. Parce qu'ici, en France, c'est la galère. Franchement, vie ma vie de femme ronde, pire en Asie, mais on garde l'histoire pour un prochain épisode si le sujet t'intéresse. Tout s'est très bien passé avec la famille. Quand je suis arrivée, ils sont venus me chercher. Voilà, on a fait un tour de Londres en voiture. Ils m'ont présenté New Malden. Et j'ai appris que c'était un quartier coréen. Ouais, je pense que vraiment ma destinée, c'était d'aller en Corée. Donc, dix ans plus tard, j'y suis allée. Et si on m'avait dit que je remangerais épicé comme j'avais mangé à l'époque à Londres, dans un restaurant du quartier, j'aurais fait non, non, non, non, c'est pas possible. Je ne mangerai plus jamais coréen. Au final, spoiler alert, aujourd'hui j'adore le piment. Je réalise des choses que je n'avais jamais encore imaginées possibles avant aussi pendant ce séjour à Londres. Comme manger au restaurant toute seule, me balader, faire des activités seule, avoir ma propre compagnie me plaît. Je me sens bien dans mon corps et mon esprit. Bah ouais parce que mon adolescence ça n'a pas été très cool donc là franchement je revis. Je rencontre des gens facilement, ils me parlent même dans la rue. ou aux activités où j'emmène les petites. Je m'abonne à des groupes de voyageurs sur Facebook. J'ai fait ce que je ne ferai probablement plus jamais. Du style, j'ai posté un message, voire même plusieurs, et dire à tout le monde où je vais, à quelle date, d'où je pars et quel prix ça me coûte. Et si les gens y veulent, eh ben ils me suivent, y a pas de soucis. Il ne m'est jamais rien arrivé. Londres, pour moi, c'était safe. Je me baladais pas non plus la nuit, à minuit ou dans des quartiers qui n'ont pas bonne réputation, mais vraiment. le fait de rencontrer des gens sur le réseau, leur proposer de partager mon week-end et aussi mes frais de voyage, c'était incroyable pour moi à l'époque qui sortait d'une période enfermée chez moi, sur mes jeux vidéo. J'avais peu ou vraiment pas du tout d'amis. Personne ne voulait me parler. Donc là, vraiment, période waouh. Ce voyage, c'est comme si j'avais une deuxième vie qui a commencé. Je me sens capable de tout affronter à mon retour en France, trouver un apprentissage pour ma licence. Mettre en pratique chaque jour mon anglais, m'affirmer en tant que jeune femme, prévoir des voyages un peu partout en Europe. Bref, vraiment une nouvelle vie. Pour terminer cette histoire, malheureusement, quelques semaines avant mon départ, initialement prévu, il y a eu un couac avec la famille. Et oui, parce que tout n'est pas tout beau tout rose. Tu te rappelles donc que j'ai tous mes week-ends de libre ? Bon, et ben c'est là que ça va se compliquer. Parce que j'avais un week-end de prévu depuis un petit moment, en dehors de Londres. Et bien sûr, il y a eu un week-end où ils avaient besoin de moi. Et moi, un peu jeune, j'ai dit Non, elle est sûrement française. Non, le week-end, c'est sacré. J'ai déjà tout payé en plus, je ne pouvais pas annuler ni me faire rembourser. Et franchement, je me rappelle de la scène comme si c'était hier. Je te la décris. Le papa m'appelle dans la cuisine, où il découpait un morceau de viande. Et le pot de foie qu'il cuisinait, celui-là, franchement, voilà. Et surtout, il avait un énorme couteau. La maman, elle n'était pas là, mais elle lui avait demandé de me parler. Il me demande assez sèchement de m'asseoir, ce que je refuse de faire, en restant surtout près de la porte d'entrée de la pièce. Et là, il m'a regardé dans les yeux, presque comme si j'étais ce pauvre bout de viande. Et il m'a parlé en poitant son couteau vers moi. Si tu ne gardes pas mes filles ce week-end, ou j'ai besoin de toi, je te mets dehors. J'en ai parlé à mes collègues, qui eux aussi ont une fille au père. Ça se passe absolument pas comme ça. Déjà... Il ne leur paye pas la nourriture. Ils n'ont pas d'abonnement à la salle de sport. Ses parents ne viennent pas les voir quand ils ont envie. Il faut que tout ça arrête. Ça va changer. Et de toute façon, ce week-end-là, tu vas travailler pour moi. À partir de maintenant, ça va changer. Si tu n'es pas contente, tu peux partir. Et là, je vous le rappelle, toujours avec son putain de couteau pointé sur moi. Dans ma tête, là, j'étais pas bien, l'ascenseur émotionnel arrive, colère, frustration, tristesse aussi d'être traité ainsi du jour au lendemain. Donc moi, je lui rétorque, écoute, t'es pas mon père, lui-même ne m'a jamais parlé ainsi, ni pointé un couteau sur moi. Et tu sais quoi ? Je vais partir. Et les filles, personne ne les gardera. Et là, je peux vous dire que pour la première fois de ma vie, j'ai pris mon courage à deux mains, je tremblais de partout, j'ai tourné les talons assez vite. J'ai claqué la porte derrière moi de la cuisine. Parce que j'avais jamais claqué de porte contre mes parents ou autre. Franchement, j'étais un peu l'aînée modèle, on va dire. Et là, j'ai couru dans ma chambre, je me suis enfermée dedans à double tour. J'ai même mis des meubles devant ma porte parce que j'avais peur qu'ils viennent avec son couteau, voilà. Ou genre dans la nuit m'assassiner. Bref, je me suis imaginée plein de scénarios. Je me suis calmée, j'ai pleuré, bien sûr. J'ai téléphoné à ma mère direct. Ma mère... Qu'est-ce qui se passe ? Je veux rentrer, au secours, le papa a pété un câble, il m'a dit ça, ça, ça, ça. Et là ma mère me dit mais oui carrément rentre en fait, prends un billet de train demain à la première heure. Et là je regarde, merde ça coûte 400 euros et j'ai pas l'argent. Bon, je vais appeler Lucas au secours parce que lui peut-être qu'il pourra. Donc là bah voilà, je rappelle Lucas mon chéri et je lui refais le même topo, il me fait ah ouais quand même ? Ok, t'inquiète. Dis-moi le numéro du train, l'heure, je te prends un billet. Et donc à partir de là, je suis rentrée chez moi. Le lendemain, en fait, je n'ai prévenu personne. Je suis partie vraiment comme une voleuse. J'ai laissé les clés, tout ce qu'ils m'avaient prêté, etc. Les livres que je devais rendre à la bibliothèque, ma carte d'abonnement pour la salle de sport. Le lendemain matin, du coup, j'ai dû faire comme si de rien n'était. J'ai préparé le petit déjeuner aux petits, je les ai envoyés à l'école, je les ai envoyés à l'activité. Et la maman revenait un petit peu plus tôt ce matin-là pour emmener la petite l'après-midi à la piscine. Et comme tous ces jours-là, elle passait vers 11h et elle l'emmenait déjeuner avec elle pour être avec une de ses copines ou je ne sais quoi d'autre. Donc j'avais un plus grand créneau d'horaire toute seule dans la maison où je pouvais vraiment préparer mes affaires. Et là je peux dire que j'ai attrapé les sacs poubelles qu'il y avait autour de moi parce que j'avais beaucoup de déco, j'avais acheté beaucoup de souvenirs. Je pensais en fait envoyer des colis que je n'ai pas eu le temps chez moi. Donc j'ai dû prendre mon sac à dos comme je pouvais, ma valise, j'ai tout mis dedans comme je pouvais, j'ai arraché tous mes vêtements des cintres, j'ai tout balancé dedans. Et me voilà dans les rues de Londres avec des sacs poubelle sur ma valise. Tout le monde qui me regardait trop bizarrement. Dans le train aussi. J'ai vécu, je pense, les pires heures de ma vie. Quand je suis arrivée en plus à l'Eurostar, ils m'ont demandé, parce que je n'avais pas mon billet électronique à l'époque, ça n'existait pas. Et il fallait prendre le billet sur la borne. Sauf que je n'avais pas la carte bancaire de mon chéri avec moi. Il n'était pas avec moi. Donc je n'étais pas... pas censé avoir de billet de train. Et là, vraiment devant la porte d'embarquement, c'était un peu la catastrophe. Sauf que, je pense que j'ai toujours le destin qui vient se mettre sur ma route. J'ai beaucoup de chance. En fait, la personne qui était au comptoir de l'Eurostar, je la connaissais. C'était la maman qui avait accueilli Justine dans sa famille à Londres. Elle m'a reconnue tout de suite. Je lui ai expliqué la situation. Elle m'a dit, t'inquiète pas. Je te retrouve ton billet et je te l'imprime tout de suite. Pas de problème. Rentre chez toi. en sécurité. Et là, vraiment, je suis rentrée. Donc voilà, ça, c'était mon histoire de jeune fille au père à Londres, qui s'est vraiment bien passé sur les huit premiers mois, mais voilà, à la fin, c'était pas tip-top. Franchement, je recommande l'expérience à tout le monde, mais de surtout bien choisir la famille, les conditions, être au clair avec ça. Toujours, toujours la communication. Je pense que c'est ça le plus important à retenir quand on prépare un voyage et quand on est en voyage. On l'oublie souvent, même à soi-même, de respecter ses envies, ses besoins sur le coup et de pas juste dire non mais je suis là, il faut absolument que je le fasse. Oui certes, mais si tu n'es pas en forme, si tu ne te sens pas capable de le faire, voilà, dis-toi un petit stop. Parfois il faut aussi se reposer, se ménager et se protéger, surtout s'il arrive des choses comme il a pu m'arriver, on ne sait jamais. J'espère que cet épisode de podcast Confessions Voyages t'aura plu. La prochaine fois,
