- Speaker #0
Bienvenue dans Coup de Main, le podcast créé par des pros de santé pour des pros de santé. Nous sommes Ludo et Gus, kinés et ostéos de formation. Notre but, promouvoir le travail pluridisciplinaire et vulgariser les dernières actualités pour améliorer votre pratique. Bonjour Augustin.
- Speaker #1
Salut Ludo,
- Speaker #0
ça va Ça va et toi Aujourd'hui on va parler d'un sujet essentiel, la reprise du sport après un problème cardiaque. Que ce soit après un aphartus du myocarde ou une artéropathie des membres inférieurs, il y a souvent beaucoup d'interrogations et d'inquiétudes. Peut-on reprendre le sport comme avant Quelles précautions prendre Quelles cimes doivent alerter Aujourd'hui, pour nous éclairer, nous avons le plaisir d'accueillir Thibaut, cardiologue spécialisé en réhabilitation cardiaque. Est-ce que tu peux te présenter
- Speaker #2
Alors, bonjour, je suis docteur Wenzelmann Thibaut, je travaille en cardiologie, je suis originaire de Picardie, les études moi... m'ont amené à arriver en Corrèze, finalement, où j'ai un poste de cardiologue dans l'unité de réadaptation cardiaque, qui est un service partagé entre l'hôpital et l'ACNIC Saint-Germain. Et donc, au quotidien, je suis amené à côtoyer des patients qui ont eu un problème cardiaque ou autre, et c'est des patients qu'on va essayer de remettre à l'activité physique régulière.
- Speaker #0
Toi, qu'est-ce qui t'a amené, du coup, à t'intéresser plus particulièrement à cette pathologie-là autour de la réhabilitation cardiaque
- Speaker #2
Alors, c'est un petit peu un concours de circonstances, mais j'ai toujours été intéressé par le sport, finalement. Et les études m'ont amené à montrer que le sport dans la cardiologie, ça fait quand même beaucoup de bénéfices et beaucoup de choses. Et quand je suis arrivé en fait en Corrèze, il y a une unité de réadaptation cardiaque qui s'était ouverte un an avant que je démarre moi mon poste. Et on m'a proposé en fait d'intégrer l'unité. Et donc, j'ai pris le pas et on a attaqué dans cette filière-là.
- Speaker #0
Par curiosité, tu fais quoi comme sport toi
- Speaker #2
Moi, je fais de la course à pied, du paddle, paddle tennis et un petit peu de vélo. Tout ça en loisir et ça suffit bien, mais le but c'est de s'amuser.
- Speaker #1
Et là, ça fait combien de temps que tu es en unité d'adaptation cardiaque Là,
- Speaker #2
c'est la cinquième année que je travaille.
- Speaker #1
D'accord, ok. Tu me corriges si je me trompe, mais les pathologiques que tu rencontres le plus, souvent c'est des patients qui ont eu des infarctus du myocarde.
- Speaker #2
L'immense majorité des patients, enfin 80% des patients ont eu un infarctus équivalent. Et le reste des patients, c'est des patients qui ont de l'insuffisance cardiaque, autre qu'un infarctus, et des patients aussi qui ont de l'artérite. D'accord,
- Speaker #1
ok. Et est-ce qu'on peut faire un point sur la physiopathologie de l'infarctus, vu que c'est adressé aux professionnels, on peut quand même rentrer dans le détail, mais pas trop non plus parce qu'on sait qu'en cardiologie, il y a beaucoup de détails et c'est très complexe. Est-ce que tu peux nous faire un point sur l'infarctus et éventuellement les artériopathies périphériques aussi, s'il te plaît Oui,
- Speaker #2
on va arriver à faire une synthèse. Alors... infarctus et aomi, artérite, c'est la même maladie en fait. Ça vient de l'athérosclérose, c'est les artères qui se bougent, qui se rétrécissent et c'est juste que ça touche des zones différentes. Le cœur, pour l'infarctus, les jambes pour l'artérite et l'AVC, c'est la même maladie. L'AVC ischémique, c'est aussi les artères qui ont tendance, au niveau cérébral, à se boucher. Ça, les mêmes causes, c'est les facteurs de risque cardiovasculaire qu'on connaît, le tabac, diabète, hypertension, sédentarité, cholestérol, l'âge et j'en oublie 3 ou 4. Mais tout ça, c'est la même cause. Et la finalité, c'est que les artères, elles vont à la longue se rétrécir, progressivement presque se boucher. Et pour l'infarctus, par exemple, il y a un événement brutal. On ne sait jamais pourquoi ni comment, mais il y a un événement brutal qui fait que l'artère, elle se bouche définitivement. Et là, la maladie apparaît en général et les gens, ils arrivent aux urgences, on va dire.
- Speaker #0
Mais en parlant de ça, est-ce que tu peux nous décrire les signes, du coup, d'un infarctus chez une personne atteinte
- Speaker #2
Alors... Alors le premier signe à connaître par les patients, surtout parce que c'est eux qui alertent, mais aussi les soignants, parce qu'il faut leur poser la question, c'est est-ce qu'ils ont des douleurs C'est une douleur qui est localisée dans la poitrine. Il y a des douleurs on va dire typiques, c'est la poitrine rétro-sternale, ça les serre. Les gens disent ça me serre, c'est une constriction, j'ai un poids sur la poitrine et ça peut irradier vers la bouche, les mâchoires et les bras. Ça c'est une douleur typique, mais toute douleur... qui vient dans la poitrine, il faut penser que ça peut être potentiellement quelque chose de cardiaque.
- Speaker #1
Nous, c'est la preuve du contraire.
- Speaker #2
Voilà, il faut au moins se poser la question et après...
- Speaker #0
Est-ce que tu sais pourquoi, du coup, encore le niveau oppressant, ça peut être plus logique, mais pourquoi on va avoir des douleurs bras, bouche, qu'est-ce qui va influencer ça
- Speaker #2
C'est plutôt les localisations. Enfin, on n'a pas vraiment la réponse exacte, c'est difficile de répondre. Probablement les... C'est des irradiations probablement avec les insertions nerveuses et tout ça. La réponse exacte, moi je ne l'ai pas. Est-ce qu'on la connaît bien Je ne suis pas sûr non plus.
- Speaker #1
Précisément, je ne pense pas non plus.
- Speaker #2
Mais c'est vrai que c'est atypique, les gens nous disent j'ai mal au bras ou j'ai mal à la mâchoire Oui,
- Speaker #0
c'est toujours les mêmes signes qui reviennent.
- Speaker #1
C'est un peu le même système que les douleurs hépatiques, les douleurs aux épaules ou autres, par exemple.
- Speaker #2
Des choses comme ça, ou même au niveau articulaire, les gens qui ont des problèmes de genoux, mal à la hanche. Je n'ai pas la réponse précise.
- Speaker #0
Toutes les douleurs projettées ou différées.
- Speaker #2
Mais c'est des caractéristiques qui doivent faire penser au cœur.
- Speaker #1
Et pour les soignants qui nous écoutent, est-ce qu'il y a des signes cliniques Éventuellement, ce serait important à savoir détecter, par exemple, ou des données cliniques, la tension artérielle, est-ce qu'elle est systématiquement augmentée Est-ce qu'il peut y avoir des signes cliniques plutôt objectifs
- Speaker #2
Alors les choses qui peuvent orienter les professionnels, en fait non, elles viennent du patient concernant les problèmes cardiaques. Les patients décrivent des douleurs, des essoufflements, des palpitations. Donc les palpitations n'ont pas de lien avec les infarctus, mais avec le cœur. Et en fait, quand on examine les gens avec un stéthoscope ou en prenant la poule de tension, en général, ils ont des paramètres qui sont normaux. C'est vraiment le patient qui décrit une gêne et c'est là où on doit s'alerter.
- Speaker #0
On va parler maintenant de l'AOMI, si tu veux bien. Est-ce que tu peux nous expliquer du coup en quoi ça consiste, qu'est-ce que c'est et comment ça se manifeste
- Speaker #2
Donc l'AOMI, l'artériopathie oblitaire des membres inférieurs. ou l'artérite. Ça fait gagner des cédables. Donc c'est la même maladie, les artères, mais cette fois au niveau iliaque, fémoral et plus loin qui vont se rétrécir, se boucher. Le premier signe de la maladie, ce n'est pas de signe. Donc c'est une maladie qui reste longtemps asymptomatique. Et après, les patients, c'est les patients qui décrivent des douleurs qui arrivent notamment à la marche. Quand on sollicite la musculature du membre inférieur, au bout d'un certain temps, d'un certain périmètre, Les patients vont dire j'ai mal, je suis obligé de faire une pause, plus d'un côté que de l'autre en général. Et c'est le premier signe qui alerte. Et cette fois par contre il y a des signes cliniques qu'on peut voir nous les pros. C'est des personnes qui peuvent avoir des pieds ou des jambes moins colorés d'un côté que de l'autre, parce que le sang s'écoule moins à Ausha droite par exemple. Et des pieds aussi qui sont plus froids. D'un côté encore une fois l'irrigation se fait moins bien et donc ça peut se voir et se sentir.
- Speaker #1
Et la claudication liée à cette artérite, elle se résout plutôt vite souvent quand on s'arrête de marcher
- Speaker #2
C'est ça. Donc le mot la douleur dans les jambes quand on marche, c'est le mot claudication, effectivement. Les gens nous disent, voilà, je marche tant de mètres ou tant de minutes, je m'arrête et en quelques... En une minute, c'est passé, je redémarre, mais ça revient et ça me gêne.
- Speaker #0
Donc ça, c'est vraiment le premier signe. C'est vraiment la marche, je m'arrête au bout d'un certain temps, et ensuite, dès que je m'arrête, les douleurs disparaissent. Ou alors, elle diminue juste Alors,
- Speaker #2
elle diminue, elle disparaît rapidement. Et les gens, en fait, repartent.
- Speaker #0
Ils peuvent repartir. Ce n'est pas comme la clotigation neuro, du coup.
- Speaker #2
Non, ça a tendance à vite diminuer. Peut-être qu'ils gardent un tout petit fond, mais en fait, ils repartent et ça revient. Et c'est un cercle un peu infernal pour eux.
- Speaker #1
C'est lié à l'activité musculaire, du coup. Enfin, à la vascularisation qui augmente en activité. Quand ça se calme, ça fait moins mal.
- Speaker #2
Exactement. Plus on marche, plus on a besoin d'oxygène dans le muscle. L'artérite fait que le débit sanguin n'est pas suffisant, le taux d'oxygène non plus. Et en fait, c'est l'équivalent d'une crampe à l'effort, on va dire. C'est un peu différent d'une crampe qui est plus par l'acide lactique. Là, c'est le manque d'oxygène qui fait que le muscle souffre, il fait mal.
- Speaker #1
Et c'est le même... Est-ce que ça vaut aussi pour les infarctus du myocarde, du coup Est-ce que si le rythme casac augmente, est-ce que ça va faire plus de mal Non,
- Speaker #2
c'est un peu différent pour le cœur, comme c'est un muscle qui est un peu particulier. Et c'est un muscle qu'on ne peut pas vraiment contrôler. Donc c'est un peu différent.
- Speaker #1
On ne peut pas faire de pause.
- Speaker #2
On ne peut pas lui demander de faire une pause, de s'arrêter. Ça ne se passe pas très bien.
- Speaker #0
Et est-ce que quand on regarde l'infarctus du myocarde et l'AOMI, la cause va être la même C'est-à-dire que les deux pathologies, ça va être une plaque d'athérome qui va se former Alors,
- Speaker #2
c'est les mêmes facteurs de risque. Le patient, le tabac, le diabète, cholestérol, hypertension, âge, sexe, sédentarité et surpoids. Je crois qu'on a fait la liste. C'est les patients qui vont avoir la... C'est les causes de la maladie. C'est pas parce qu'on a l'un qu'on va avoir... l'autre. C'est des probabilités, enfin en fait c'est des risques. Mais je ne sais pas si ça répond à la question.
- Speaker #0
C'était surtout pour savoir si la cause, on va dire anatomique, si la restriction de flux était la même chose sur l'un que sur l'autre, que c'était la même formation.
- Speaker #2
C'est exactement pareil, c'est qu'à la longue, il y a des dépôts d'athéromes, des calcifications qui vont se faire. L'un sur les coronaires, l'autre sur les artères des membres inférieurs. Mais c'est exactement la même plaque, le même résultat.
- Speaker #1
Et du coup ça réduit le calibre Petit à petit de l'artère et du coup, le flux sanguin. C'est ça. Et en termes de traitement, du coup, est-ce que c'est systématisé Tout le monde a le même traitement, quelle que soit l'atteinte Ou est-ce que vous, dans le traitement, vous allez privilégier certaines approches pour certains patients
- Speaker #2
Alors, c'est un vaste point, le traitement. Du coup, pour le cœur, à chaque fois, il y a trois phases pour les deux maladies. Pour le cœur, il y a trois phases de soins, de réhabilitation. Il y a la phase 1, c'est la phase où la personne arrive. en urgence, envoyé par un pro ou arrivé par ses propos sans urgence, on découvre la maladie, il faut la soigner en urgence. Pour le cœur, quand c'est un infarctus, il faut déboucher l'artère, revasculariser l'artère, la coronaire. Deux types de revascularisation, on peut peut-être en parler maintenant. Il y a la revascularisation grâce à un traitement, on dit endocavitaire, endocoronaire, c'est-à-dire qu'il n'y a pas besoin de faire de chirurgie, c'est la coronarographie. On va arriver à aller dans les artères coronaires en piquant dans une artère périphérique, l'artère radiale ou fémorale. On arrive à remonter jusqu'au réseau coronaire. Et de là, avec des guides, des stents, des ballons, on va arriver à déboucher l'artère et faire une réparation dans l'artère grâce à un stent. Et donc le résultat est là, on a réussi à ouvrir l'artère. On peut aussi revasculariser quand ce n'est pas possible par un stent, par une coronarographie, grâce à un pontage. Le pontage, c'est une chirurgie cardiaque sous anesthésie générale sur le cœur avec une sternotomie. C'est une intervention qui est plus lourde, qui marche, qui a les mêmes résultats. Au final, l'artère va retrouver un flux normal grâce à un pont qui va différer, qui va enjamber la lésion qui a provoqué les symptômes et la maladie.
- Speaker #0
Tu fais un ajout du coup. Tu n'enlèves pas ce qui est bouché, mais tu rajoutes une autre branche.
- Speaker #2
exactement, pour un pontage l'endroit où c'est rétréci au boucher on le laisse,
- Speaker #1
parce que s'il y a encore un peu de flux il va continuer de passer et on fait un pont pour supplémenter ça et corriger le défaut de perfusion et dans les deux cas l'intérêt c'est de corriger ce défaut de perfusion ça c'est l'urgence on va dire à
- Speaker #2
différents degrés d'urgence il y a des choses qui doivent se faire en urgence vitale et des fois la maladie infarctus ou angine de poitrine L'angine de poitrine, ce n'est pas la maladie urgente. On la programme à quelques semaines ou à quelques mois. Mais le but, c'est effectivement de rétablir un flux dans les coronaires normal, un taux d'oxygène normal pour le cœur, le myocarde, et de faire disparaître, enfin, d'équilibrer la maladie.
- Speaker #0
En termes de récupération entre le stent et le pontage, il y a une différence pour ensuite la reprise d'activité ou pas
- Speaker #2
Alors, pour l'organe, pour le cœur, pas de différence. Le résultat, c'est le même. Par contre, comme j'ai dit, la chirurgie cardiaque, ça implique une anesthésie, une chirurgie avec une sternotomie. Donc, on va dire la phase de remise en forme, de réhabilitation après la phase très aiguë, très grave, elle va mettre plus de temps parce qu'il y a de la cicatrisation, il y a des douleurs et donc ça met plus de temps à se remettre. Mais en soi, l'organe, le cœur, l'efficacité est exactement la même.
- Speaker #1
Et dans ton unité, à partir de quelle agie, plus combien est-ce que vous recevez des gens pour commencer à faire de la réhabilitation cardiaque
- Speaker #2
Alors, à Brive, la réadaptation qu'on réalise, elle est exclusivement ambulatoire. D'accord. Les patients doivent être capables d'être chez eux le temps où ils ne sont pas avec nous en rééducation. Donc, au plus tôt, quand les interventions se passent bien et que les patients récupèrent quand même normalement au plus vite, on peut les accueillir dès 15 jours. Après la chirurgie. Et après un infarctus, on peut débuter 7 jours après. Donc c'est rapide.
- Speaker #0
C'est très rapide, oui. C'est juste histoire de se remettre, de voir s'il n'y a pas de complications après la pose du stent. Et ensuite, on est parti.
- Speaker #2
Dès l'instant où le flux est rétabli, en fait, le cœur démarre déjà sa cicatrisation. Il y a un petit laps, voilà, d'au moins une semaine, une dizaine de jours, voir que il n'y ait pas de mauvaise surprise en soi. Mais après, la convalescence et le... La réhabilitation qu'on va peut-être voir après, elle peut débuter précocement finalement.
- Speaker #1
Et on fait ça précocement parce qu'on sait que plus tôt c'est fait, plus c'est efficace Oui, si le patient se sent d'attendre encore un peu, est-ce que ça ne va pas être délétère
- Speaker #2
Alors il n'y a pas grand différence, ça ne va pas jouer beaucoup sur le résultat final. Le but c'est d'avoir un timing qui aille bien au patient et aux disponibilités aussi des pros finalement. C'est ça qui peut bloquer aussi comme dans tous nos métiers, c'est les délais.
- Speaker #1
On va parler un peu des étapes de la réhabilitation du coup. Une fois que ça va mieux, une fois qu'on peut avoir l'idée de se remettre un peu à l'effort physique. Quelles sont les étapes Comment ça se passe Donc voilà,
- Speaker #2
cette phase 1, c'est dans l'hôpital finalement. Et après, on appelle ça la phase 2. C'est la phase où on redémarre une vie normale. Et notamment une vie où nous on conseille les cardio et tous les médecins de Toisson en général. Une vie avec de l'activité physique. À partir du coup, on disait de 7 jours, après l'infarctus, c'est le minimum. On peut attendre plus sans problème. Et donc là, on va redémarrer des activités physiques progressivement. Tout le monde ne peut pas bénéficier d'un centre de réadaptation cardiaque. Pas assez de centres, les gens n'ont pas envie, il y a des activités professionnelles qu'on doit reprendre rapidement et qu'on ne puisse pas bénéficier de réadaptation. Le but, c'est de refaire de l'activité physique de façon, on dit toujours, adaptée. Le mot qu'on utilise sous le sens, c'est adaptée. Et en fait, on va commencer, nous, en pratique, dans notre centre, par un test d'effort. C'est-à-dire qu'on va tester les patients.
- Speaker #0
Voir que dès qu'ils arrivent, au final, 7 jours après, déjà, tu les retestes.
- Speaker #2
Exactement. On leur fait une épreuve qu'on dit à peu près maximale. C'est-à-dire qu'ils vont aller faire tout ce qu'ils peuvent, sous surveillance, bien évidemment. Et grâce à ce premier test, on connaît leur capacité. On a validé aussi qu'il n'y a pas de danger, pas de surprise à commencer le réentraînement. Et grâce à leur capacité maximale, après, avec l'expérience et aussi quelques formules théoriques, on peut leur débuter un programme de réentraînement progressif à l'IFOR.
- Speaker #1
Et la durée du programme, elle est en fonction de chaque patient Elle est différente pour chaque patient ou c'est standardisé Alors,
- Speaker #2
il y a des petites différences entre chaque patient. les centres on va dire au niveau national en général c'est un mois de rééducation une vingtaine de séances par exemple comme c'est en demi journée on fait entre 15 20 parfois 25 ans il ya besoin de plus de travail pour le patient mais il faut compter un peu plus d'un mois de rééducation ça permet d'avoir voilà d'avoir abordé tous les points d'avoir commencé leur entraînement physique Et en parallèle, nous, les médecins et les pros, on ajuste les traitements, on fait des surveillances de biologie, de prise de soins, on fait de la médecine, pendant qu'eux, en fait, ils font leurs propres soins, leur propre éducation.
- Speaker #1
D'accord, ok. Et est-ce que vous avez un critère qui fait que là, vous savez que le patient peut reprendre l'activité, une activité normale en tout cas, par exemple, je ne sais pas, à l'épreuve d'effort, qu'est-ce qui vous dit, ok, lui, c'est bon, il peut repartir tranquille
- Speaker #2
Alors, en fait, le but, c'est que... Tout le monde puisse et même doivent refaire de l'activité physique. Après, et le mot qu'on redit, c'est adapter. Donc suivant les âges, suivant la gravité, on pourrait leur dire, voilà, vous êtes sortis de l'hôpital, en forme, moins en forme, dès aujourd'hui, vous reprenez de l'activité. Ça, ça sera pour tout le monde. Et après, suivant les cas, suivant leur entraînement, ça va augmenter, diminuer les capacités de chacun. Mais tout le monde doit en fait reprendre de l'activité.
- Speaker #1
Oui, on le dit tous les jours à nos patients. Plus on fait d'activités physiques, que ce soit pour les problématiques cardio-vasculaires ou même toutes quasiment, l'activité physique, c'est quelque chose qui est recommandé. Il y a de plus de gens qui s'en mettent, mais il faut encore faire l'effort de dire aux gens, faites de l'activité physique, faites-le, faites-le, faites-le. En prévention, il n'y a rien de mieux.
- Speaker #0
C'est important.
- Speaker #1
Limiter les facteurs de risque et mettre des facteurs bénéfiques, on va dire.
- Speaker #2
Fracteur, protecteur, le sport.
- Speaker #1
Protecteur, voilà.
- Speaker #2
Pour toutes les maladies. Sauf les maladies articulaires, peut-être. Et encore.
- Speaker #1
Ça évoque quel sport on fait.
- Speaker #2
Voilà, exactement. Mais en soi, tous les médecins, que ce soit cardiovasculaire, que ce soit oncologie, il y a des programmes de réadaptation à l'effort pour les patients qui ont eu des cancers. Ça améliore leur capacité physique, leur qualité de vie.
- Speaker #0
Système immunitaire, tout ça.
- Speaker #2
Système immunitaire, ils tolèrent mieux les traitements. Donc, peu importe le problème de santé. Et même quand on a peur.
- Speaker #1
pas de problème de santé le sport c'est le protecteur c'est protecteur vis-à-vis de du corps humain et de la santé en général physiologiquement de façon notre corps est fait pour être en mouvement en est fort adapté qu'on a dit c'est ce qu'on leur dit nous ne sommes pas des arbres voilà il ne s'en est pour bouger est
- Speaker #0
ce que tu peux nous détailler un petit peu qu'est ce qui se passe dans cette réhabilitation qu'est ce que vous faites vous avec les patients ce que de mémoire il me semble que vous faites tout ce qui va être soit tapis de marche, soit vélo, pour faire de la réhabilitation aérobie, plutôt. Et après, il y a aussi des exercices de renforcement,
- Speaker #2
non Il y a trois activités, on va dire, par séance. Nous, quand ils viennent, ils viennent trois heures, trois activités. Premier point, c'est qu'il va y avoir une séance d'endurance, à peu près trois quarts d'heure. Et donc, c'est une séance aérobie, où ils travaillent aux alentours de leur seuil, qu'on arrive à déterminer avec le test d'effort initial, et donc sur des vélos, des pédalos ou des tapis de marche. pendant trois quarts d'heure ils vont travailler aux alentours de leur fréquence, ils vont transpirer, ils vont être essoufflés et ça ça fait un travail vraiment on va dire assez ciblé sur l'organe, sur le cœur. Il y a une deuxième partie de la matinée ou de l'après-midi, c'est le renforcement musculaire. Là, ça permet de regagner du tonus et de la force périphérique. Parce que si on a un bon cœur et pas de muscles, on n'avance pas. Et inversement, sans cœur, les muscles ne servent pas à grand-chose. En fait, c'est un travail qui doit être parallèle, qui doit être complémentaire. Et l'organe, et aussi la capacité musculaire générale,
- Speaker #1
la charpente.
- Speaker #2
Et il y a une troisième activité. qui est importante aussi, c'est les explications. Ça s'appelle de l'éducation thérapeutique, plein de thèmes abordés, de la diététique, de la psychologie, plein d'infos médicales, les traitements, les causes, les conséquences. Et tout ça fait qu'aussi les gens se débrident, se rassurent aussi à refaire des choses, et notamment du sport, à faire activer leur cœur, et que c'est possible, et au contraire, qu'on les encourage à chaque fois.
- Speaker #1
Et ça leur permet de comprendre aussi ce qui se passe dans leur corps, pourquoi c'est bien. L'éducation thérapeutique, c'est un outil qui est hyper important.
- Speaker #0
De ne pas refaire les mêmes erreurs aussi, de rééquilibrer leur manière de vivre.
- Speaker #2
D'avoir compris. Et nous, on se rend compte, l'important, c'est qu'ils reprennent confiance en leur cœur. Parce que ça fait passer des maladies qui font peur.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #2
Et quand on n'explique pas, je rentre chez moi, j'ai fait un infarctus, je n'ai pas envie que ça revienne et je n'ai pas envie de faire des bêtises. Donc, on peut vite être un peu tétanisé. L'éducation thérapeutique permet de les rassurer et ils se rendent compte eux-mêmes au fur et à mesure de l'endurance et du renfort qu'ils vont pouvoir faire beaucoup de choses.
- Speaker #1
Ils sont capables de faire des efforts.
- Speaker #0
Moi je vois mon papy, lui il était passé par votre centre d'ailleurs et au début la moindre activité, le moindre effort ça l'inquiétait beaucoup. Même la reprise du vélo, il a mis du temps à reprendre par rapport à tout cet enjeu là parce qu'il se demandait ce qui allait se passer etc.
- Speaker #1
Je pense que tu as parlé brièvement de la présence d'un psychologue ou d'une psychologue dans le service. Je pense que chez les sportifs ou chez les gens qui ont eu des pathologies cardiovasculaires aigües, comme un infarctus du myocarde, pendant la pratique sportive, ça ne m'étonnerait pas que ça puisse créer des stress post-traumatiques qui limitent encore plus la reprise du sport. D'où l'importance d'avoir une prise en charge aussi psychologique. C'est quelque chose de récent ça ou c'est ancien
- Speaker #2
La psychologie Oui, la psychologie. Depuis Toujours. depuis la naissance de la rééducation cardiaque, il y a toujours... C'est de la globalité. Oui, bien sûr. Il y a du médical, du paramédical, la diététique, du stress. Tout ça, c'est... Voilà. C'est une globalité qu'on enveloppe en réadaptation cardiaque.
- Speaker #0
Donc, la finalité, un petit peu, de vous, quand ils sortent de votre centre, ça va être l'activité physique adaptée ou le sport adapté, s'ils en faisaient. Et est-ce qu'il y a des sports à privilégier plus que d'autres ou pas
- Speaker #2
Alors, on est tous unanimes, les médecins. Les sports les plus recommandés pour la santé, c'est les sports d'endurance. Donc, on répète, une activité d'endurance, c'est une activité qu'on arrive à faire pendant plus de 30 minutes en étant un petit peu essoufflé, mais sans avoir besoin de s'arrêter. Ça, c'est les activités d'endurance. Ça, tout le monde est unanime, recommandé, pas de limitation dans le temps. C'est-à-dire, si j'ai envie de faire une randonnée de 2h, 3h, 4h, 5h, si je suis en forme, je peux la faire, problème de santé ou pas. Et il y a un minimum qu'on commence à tous connaître, les 30 minutes, à peu près 5 fois par semaine. Donc ça, tout le monde est unanime. Et après, c'est en ce qui concerne les autres sports, dits violents, tennis, foot, les sports collectifs et tout ça, là ça va être des reprises au cas par cas. Le but, encore une fois, c'est que les gens puissent faire les sports et les activités qu'ils aiment et qu'ils apprécient. Donc, normalement, avec des explications, les patients commencent à se connaître. Ils se connaissent, ils savent leurs limites, ils savent faire attention à eux. Et le but, en fait, c'est qu'ils puissent reprendre toutes ces activités, même une partie de tennis, même une partie de football. On a du mal à dire ça parce que ça prend beaucoup de temps. de temps, il faut que le patient soit d'accord aussi avec nous. Si ça lui fait plaisir d'aller faire une partie de tennis le week-end avec des amis, dès l'instant où il fait attention à soi, même si c'est un sport entre guillemets violent, dès l'instant où on fait attention, nous, on autorise la reprise de façon adaptée.
- Speaker #1
Et justement, tu disais qu'il fallait qu'il fasse attention. Est-ce qu'il faut qu'il fasse attention à ne pas avoir les mêmes symptômes qu'il a eus Ou est-ce qu'après... Une pause de stent ou un pontage, est-ce qu'il y a d'autres signes qu'il faut surveiller
- Speaker #0
Notamment pendant la pratique, par exemple Alors,
- Speaker #2
la symptomatologie, en général, elle se ressemble. Autant les patients ont des douleurs ou des signes différents, autant quand le patient fait deux fois un infarctus, par exemple, c'est des signes qui marquent le cerveau, on va dire, et les gens se disent Ah, ça me rappelle ce qui m'est arrivé il y a quelque temps Dès l'instant où ça revient, on leur explique que c'est une urgence. Vous appelez votre médecin ou le 15, mais quelqu'un doit être au courant que vous avez eu des gènes. Le but, c'est que ça n'arrive jamais. Mais effectivement, s'il y a des douleurs, des gènes qui leur rappellent ce qui leur est arrivé, Les patients doivent arrêter leur activité et appeler.
- Speaker #1
Alors dans l'évaluation et l'accompagnement, est-ce qu'avant de reprendre une activité sportive, est-ce qu'il y a des tests ou des examens à faire lorsqu'on a des antécédents cardiaques Pour les gens qui n'ont pas forcément eu d'infarctus ou autre, mais qui ont eu dans la famille des antécédents familiaux, qui ont de l'hypercholestérolémie ou du diabète, est-ce que c'est important de leur conseiller de faire un examen, une épreuve d'effort par exemple, avant de prendre une licence ou de s'inscrire ou de se mettre à un sport d'endurance
- Speaker #2
Question pas facile. Les choses faciles, c'est avant 35 ans, quelqu'un en bonne santé n'a pas besoin d'un bilan cardiovasculaire. S'il a besoin d'un certificat, il doit consulter son médecin traitant. Et en fait, quelqu'un en bonne santé, sans symptômes, va pouvoir pratiquer toutes les activités physiques qu'il souhaite faire, peu importe l'intensité et le type d'activité. Après 35 ans, suivant les risques, justement... le tabac, le diabète, les antécédents. On va se poser la question, et ça c'est au cas par cas, il n'y a pas de règle écrite parfaite. Au cas par cas, on va proposer un bilan cardiovasculaire. Avant 35 ans, bonne santé, aucune restriction. On peut faire toutes les activités physiques, dès l'instant on n'a aucun symptôme, bien sûr.
- Speaker #0
Je ne sais pas si tu es au courant de comment ils font en Italie par rapport à ces critères-là.
- Speaker #2
Je ne sais plus. Je crois que je l'ai su, mais je ne sais plus.
- Speaker #0
Parce que là-bas, si tu veux participer à une pratique sportive, si tu veux être licencié, tu es obligé de faire un test d'effort. Sinon, tu n'as pas la licence.
- Speaker #1
Qu'importe ton âge.
- Speaker #0
Qu'importe ton âge, à n'importe quel âge, tu es obligé de faire un test d'effort pour valider ta licence, du coup.
- Speaker #2
Alors, il y a eu des études là-dessus. Et du coup, c'est pour ça que ça me disait quelque chose, les Italiens, c'est ce qu'ils font en Italie. Et en fait... Quand on regarde le résultat, on voit que ce n'est pas rentable parce qu'on ne peut pas faire un test d'effort à toute la population d'un pays. Ça va limiter les gens, ils vont se bloquer à cause de ce frein administratif et médical. Et en fait, faire un test d'effort, ça ne protège pas. Déjà, ça ne soigne pas de faire un test d'effort, c'est de faire du sport qui soigne. Et en plus, ce n'est pas un examen qui est 100% fiable. Donc on pourra faire aussi des tests d'effort à des personnes, leur dire monsieur, madame, c'est parfait. Ils peuvent quand même avoir un test pour les faire. Donc la première chose à faire, c'est de contrôler les causes, les facteurs de risque, faire de l'activité pour se protéger de tous ces facteurs de risque. Et voilà, les recommandations, on va dire françaises, européennes, avant 35 ans, on ne trouvera pas quelque chose si la personne est en bonne santé, en fait. Donc autant que cette personne aille faire son activité physique.
- Speaker #0
C'est les facteurs de risque qui vont... On revient en tête du coup s'il y a besoin d'en faire un ou pas.
- Speaker #2
Voilà, en fait c'est au cas par cas, les médecins, les pros, sont bien formés. Ce patient, on sent avec son histoire, ses facteurs de risque, on sent que c'est quelqu'un qui est plus à risque d'avoir un problème qu'une autre personne justement qui n'a pas de facteur de risque, qui n'a pas d'antécédents familiaux. On est bien formés mine de rien, les professionnels en France, et du coup on sait vite repérer les gens à risque et leur proposer un dépistage.
- Speaker #1
Et puis pour appuyer ça en France, il me semble que depuis quelques années, on n'est pas obligé d'avoir un certificat médical, même pour avoir une licence. On peut faire un CERFA en ligne si on a eu un certificat médical récent qui renouvelle un peu tacitement le certificat médical.
- Speaker #2
C'est ça, et je crois que c'est renouvelable trois fois pour trois saisons. C'est très bien. On fait confiance aux gens, les gens se connaissent, ils prennent aussi leurs responsabilités, mais les gens sont bien et dès qu'ils ont un doute, ils n'hésitent pas, ils demandent un avis.
- Speaker #1
Puis ça limite les freins à l'accès au sport.
- Speaker #2
Et surtout, parce que voilà, avoir un certificat médical, voilà, ça demande d'aller voir le médecin, poser une demi-journée. Si je veux faire la course de dimanche, c'est trop dommage de faire la course avec les copains et de devoir la rater parce que je n'ai pas de certificat alors que je suis super en forme.
- Speaker #0
Toi, tu es plutôt pour, du coup, cet accès plus facile de certificat médical Le PPS qu'on appelle déjà.
- Speaker #1
L'autonomisation, quoi.
- Speaker #2
Oui, le PPS, c'est ça. Oui, je suis personnellement, c'est un avis personnel, 100% pour.
- Speaker #0
On a vu du coup comment se passait la réhabilitation pour un infarct. Est-ce que ça va être différent pour une artérite ou pas Donc il y a quelques différences entre les deux pathologies. Les patients qui vont bénéficier de la réadaptation pour l'artérite, pour la OMI, on va privilégier l'endurance surtout. Et en fait, eux, ils vont faire exclusivement de la marche. D'accord. C'est le meilleur traitement pour développer la collatéralité des artères des membres inférieurs. Et le but, nous, on les fait marcher même plus longtemps que les autres. Donc ils ont toujours un quart d'heure de rap tout seuls sur les tapis, les pauvres. Voilà, ils marchent pendant une heure. à une allure qui est vraiment individuelle. Le but, c'est qu'ils sentent que le membre travaille. Ils sentent que ça fait un petit peu mal, mais c'est tolérable, il n'y a pas besoin de faire de pause. Et à ça, le plus longtemps possible. Et c'est grâce à ça qu'on fait des pontages naturels. Et donc, on les encourage. Si on pouvait les obliger, on le ferait. Mais on les encourage tout le temps à marcher. C'est un des meilleurs traitements. Et d'ailleurs, les chirurgiens... vasculaires, ceux qui opèrent, qui débouchent, qui font les pontages, les stents, en fait en général ils proposent d'abord une réhabilitation à la marche avant d'envisager des interventions.
- Speaker #1
Tu me dis si je me trompe mais je crois que j'avais vu que le succès des pontages pour l'artérieliaque par exemple c'était pas énorme, enfin ça marchait bien mais souvent c'était on avait de nouveau des soucis après.
- Speaker #0
Alors c'est au niveau des membres inférieurs il y a plus de récidive qu'au niveau cardiaque. Les causes spécifiques, je ne sais plus, mais c'est anatomique en fait. Et les membres inférieurs en fait ont plus de collatéralité. Donc on peut plus les développer. Et donc ça marche très très bien la réhabilitation et la marche.
- Speaker #1
Donc autant favoriser cette Ausha qui est conservatrice, qui est autonomisante.
- Speaker #0
Dans les deux cas, de toute façon, opérer ou pas opérer, les patients doivent marcher. C'est le premier traitement.
- Speaker #2
Tu nous as dit que c'était la marche qui était mieux, qui était la mieux conseillée. Pourquoi pas le vélo C'est quoi la différence par rapport aux deux Qu'est-ce que ça va faire la marche plus que le vélo par exemple
- Speaker #0
Alors quand on marche, on utilise nos jambes bien évidemment. Et en fait, le fait de poser le pied et d'appuyer sur le talon, il va y avoir aussi des récepteurs neurologiques, neurosensitifs, qui vont en plus développer et en plus favoriser justement, ils vont envoyer des signaux pour développer les collatéralités. grâce à cette chasse un peu et à ce mouvement quand on pose le pied par terre.
- Speaker #2
D'accord.
- Speaker #0
Donc c'est encore plus efficace que du vélo. Ça marche très bien aussi le vélo, mais le meilleur traitement pour réhabiliter des patients artériatiques, c'est vraiment le fait de poser le pied et de marcher en fait.
- Speaker #1
Et du coup, c'est vraiment la création de néo-vaisseaux, de nouvelles artères, qui fait comme un pontage naturel.
- Speaker #0
Exactement. D'accord,
- Speaker #1
ok. C'est marrant, je pense qu'il n'y a pas grand monde qui sait que ça fonctionne comme ça pour les membres inférieurs. Déjà que l'artérite, ce n'est pas un sujet qui est très développé, enfin en tout cas très...
- Speaker #2
Il n'est pas très mis en avant.
- Speaker #1
...pratisé et mis en avant. C'est encore mieux si on comprend comment ça fonctionne pour le traitement qui est naturel. En tout cas, il faut marcher, dans tous les cas. Pour les délais de traitement, c'est similaire, enfin que tu se... Ça dépend des patients.
- Speaker #0
L'artérite, en général, c'est plus une maladie qui est chronique.
- Speaker #1
Oui, oui.
- Speaker #0
c'est rare l'infarctus de la jambe. L'ischémie aiguë de membre, c'est plus rare parce que justement, il y a beaucoup de collatérales. Même si il y en a une qui se bouge, il y en a pas mal d'autres qui sont déjà à disposition, on va dire. L'infarctus, l'ischémie aiguë de membre est plus rare que l'infarctus du myocarde. C'est des maladies chroniques. Il n'y a jamais d'histoire de délai, finalement.
- Speaker #2
Pour finir, est-ce que tu aurais des conseils à donner surtout à nous, professionnels de santé, pour être un peu plus regardants face à ces deux pathologies-là.
- Speaker #0
Premier conseil que vous faites déjà, c'est de les encourager à faire de l'activité. Toujours adapter à leurs conditions physiques et à leurs problèmes de santé, que ce soit un problème cardiovasculaire, vasculaire ou articulaire, mais qu'ils fassent des choses adaptées et qu'ils leur fassent du bien. Et ce que je conseille, c'est de leur demander à chaque fois comment ça se passe quand ils font leurs activités. Déjà, est-ce qu'ils aiment bien Et est-ce qu'ils n'ont pas des signes qui les gênent, qui les bloquent Des douleurs, par exemple, quand il s'agit d'un problème cardiaque, ou des douleurs dans les jambes quand il s'agit de l'artérite. On dépiste comme ça l'artérite. Quand vous marchez, avez-vous des douleurs dans les jambes Non, jamais. Ben oui, j'ai remarqué depuis quelques temps. Toutes les dix minutes, je suis obligé de faire une pause parce que j'ai... Donc en fait, on dépiste comme ça. Donc soit pour le dépistage, on leur demande, et les patients qui sont déjà atteints, on leur demande aussi, voir que les choses soient bien équilibrées, parce qu'il n'y a pas de signe, comme on disait, très spécifique quand nous on les examine, c'est les patients qui nous... qui nous alertent. Donc demandez-leur comment ils se sentent pendant les activités.
- Speaker #2
Ça va vraiment être un rôle que va avoir le professionnel de santé d'aller chercher ces questions-là, ces réponses plutôt. Parce que ce n'est pas le patient au début forcément qui va en parler. Lui, il a remarqué, mais ce n'est pas quelque chose qu'il va aborder en premier sujet. Donc faire attention. Est-ce que tu as une tranche d'âge à peu près où il va y avoir plus de facteurs de risque
- Speaker #0
Alors, ça ne va pas dépendre de l'âge, ça va dépendre vraiment des facteurs de risque en eux-mêmes. Après, plus on vieillit, l'âge est un facteur de risque. Les artères s'abîment avec le temps, comme tout. Mais voilà, c'est des maladies qui arrivent plus chez les gens fumeurs, diabétiques, hypertendus, en surpoids, sédentaires et âgés. Donc, on s'oriente aussi vers ces patients-là en leur demandant plus fréquemment, comment ça se passe quand vous faites des activités, est-ce que tout va bien
- Speaker #1
Je pense que les soignants ont un rôle hyper important dans les cabinets. Normalement, dans votre service, c'est des gens qui ont déjà eu un souffle, qui ont déjà été diagnostiqués, etc. Mais dans les soignants dans les autres services ou en ville, etc., je pense qu'il y a énormément de patients, encore plus des seniors, qui ont une douleur à la hanche quand ils marchent. Mais c'est normal, c'est parce qu'ils sont vieux, ou qu'ils ne peuvent plus faire de sport parce qu'ils sont trouvés souffler trop vite. Mais c'est normal, c'est parce qu'ils sont vieux et qu'ils ont une pathologie sous-jacente. D'où l'intérêt de savoir poser les bonnes questions, savoir détecter précocement. Et je pense que plus on détecte précocement, plus c'est facile à traiter. D'où l'intérêt de savoir poser les bonnes questions.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Est-ce que pour toi, il y a un facteur de risque qui est beaucoup plus dangereux que les autres
- Speaker #0
Il n'y a pas de réel classement. Le tabac, indéniable. Le tabac, le diabète, l'hypertension. Il n'y a pas de réel liste.
- Speaker #1
Le tabac, on peut hésiter.
- Speaker #0
S'il faut choisir, le tabac, c'est un des pires.
- Speaker #1
Et l'alcool, ce n'est pas un
- Speaker #0
L'alcool, pour les artères, pas de conséquence sur les artères en soi. Plein d'autres problèmes qu'on va laisser au niveau du foie, du cerveau.
- Speaker #2
Les bonnes niveaux des artères, oui.
- Speaker #0
Sur les artères en soi, les patients nous le demandent à chaque fois. Un petit whisky, il paraît que c'est bon pour les artères, ou un peu de vin rouge. En fait, non. Sinon, vous le prescrivez un verre matin et un verre au décembre. Bien sûr. Ça va nous faire plaisir.
- Speaker #2
C'est vrai que c'est un peu l'idée reçue de le petit verre de vin par jour, c'est bon pour la santé. C'est ce qui avait été véhiculé avant en plus.
- Speaker #1
Oui, mais c'est parce qu'il y avait une fois une étude qui avait été faite sur un truc du vin rouge, le resveratrol, comme quoi c'était bon. Mais en fait, c'était un peu une étude pilotée par quelqu'un. Oui.
- Speaker #0
Et puis finalement, ceux qui boivent du vin, ils ont des problèmes de foie. Voilà,
- Speaker #1
ça crée d'autres problèmes. Voilà.
- Speaker #0
Donc l'alcool, pas conseillé, ni pour la santé, ni pour le sport.
- Speaker #2
Un petit peu pour le plaisir.
- Speaker #0
L'alcool, c'est que le plaisir, mais pour la santé, pas de bénéfice. On a aussi des gens qui ont un problème de santé, qui veulent faire de la compétition. Là, c'est au cas par cas. C'est possible, mais après évaluation, là pour le coup, avec le cardiologue, on peut reprendre de la compétition dans certains cas. Et de toute façon, c'est jamais la première année. D'accord. Mais les patients doivent savoir que c'est possible, dans la mesure du raisonnable, mais il y a un délai à attendre, et c'est après une évaluation, on va dire, globale et ciblée, mais ciblée par le cardiologue. Mais on peut faire de la compétition quand on a eu un problème cardiaque.
- Speaker #1
Je pense qu'il y a beaucoup de patients qui sont très anxieux sur ça aussi, qui ont fait de la compétition toute leur vie, qui ont entre 35 et 50 ans, il leur est arrivé un malheur, mais ils ont quand même envie de continuer le rugby ou le foot. Le rugby avec un stent,
- Speaker #0
ça ne fait rien. Alors, c'est pour ça que c'est au cas par cas, parce que c'est toujours difficile de... Quand même, quelqu'un a un problème de santé, c'est toujours grave le cœur. Bien sûr. Même pour les professionnels, pour les cardio et pour tous les professionnels qui veulent faire des certificats et autoriser la compétition, c'est toujours délicat. Donc, on encourage tout le temps l'activité physique. La compétition, c'est vraiment au cas par cas. Il faut que le patient... Ils sachent se mettre des limites aussi finalement. Mais c'est quand même possible.
- Speaker #1
C'est plus délicat. C'est plus complète. Il y a des sports qui sont exclus. C'est extrêmement compliqué de refaire de la compétition.
- Speaker #0
Alors les sports interdits sont les sports dans des conditions hostiles. Plongée sous-marine, escalade. En fait, les sports dans lesquels si on fait un malaise, on meurt. Autant on fait un malaise sur un terrain de foot. Il y a quelqu'un qui va venir où on peut nous emmener, mais un malaise à 30 mètres de profondeur, on meurt. Et on tue les gens qui veulent nous secourir en plus.
- Speaker #1
C'est vrai que c'est bon ça.
- Speaker #0
Oui, donc en fait, les sports dans les conditions extrêmes... Nous, on ne les autorise pas. D'accord.
- Speaker #1
Parachutisme,
- Speaker #0
tout ça. C'est de la prévention, encore une fois. Mais voilà, conditions extrêmes, on ne peut pas être secouru. Si jamais il arrive, c'est trop dommage parce qu'on aurait pu soigner.
- Speaker #1
Ça, c'est logique.
- Speaker #0
Et les autres sports, le rugby est compliqué. Notamment, on a des traitements qui fluidifient, qui sont à risque d'hématomes. Donc, à chaque impact, ça fait des... des gros hématomes et finit vite déformé. Les sports de contact et de combat sont déconseillés en général aussi.
- Speaker #2
Oui, parce qu'avec les traitements que tu disais, on va avoir des traitements anticoagulants. Du coup, après, ça peut créer des grosses... des petits hémorragies internes aussi qu'on ne peut pas voir, des choses comme ça.
- Speaker #0
En fait, c'est surtout le risque de traumatismes articulaires qui vont plus saigner et esthétique, la peau. On prend un coup dans... dans la tempe ou dans la pommette, ça va vite faire des gros hématomes qui ne sont pas sympas.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a une idée reçue sur la réhabilitation cardiaque, le sport, mais je pense qu'on pourrait rajouter de manière globale les maladies cardiovasculaires. Est-ce qu'il y a une idée reçue sur ces sujets-là que tu aimerais déconstruire
- Speaker #0
Oui, il y a des idées reçues. Quand on a eu un problème cardiaque, il ne faut plus faire de sport.
- Speaker #1
L'inverse.
- Speaker #0
En fait, c'est l'inverse, mais il faut le faire. Ça protège. C'est la 5e ou 6e fois qu'on va le dire, de façon adaptée, en fait. Mais au contraire, il faut faire de l'activité physique, il faut se dépenser. Et le cœur, et la santé, et le cerveau, on a besoin de faire de l'activité physique, même si on a eu un problème de santé, qu'il soit cardiaque, artériel, périphérique ou autre. Faisons du sport, de l'activité physique, adaptée bien sûr, mais voilà.
- Speaker #1
Ça n'a que des bons côtés. Oui. Il ne faut pas se baisser en faisant du sport.
- Speaker #2
C'est encore autre chose. Est-ce que ce message-là que tu véhicules, toi, depuis 5 ans maintenant, est-ce que tu as vu une évolution entre les passions que tu as vues sur ta première année et les passions que tu vois aujourd'hui Est-ce qu'ils vont avoir autant les mêmes peurs par rapport à cette reprise du sport Ou alors est-ce qu'ils sont un peu plus informés
- Speaker #0
Alors je pense qu'il y a beaucoup plus d'informations, mais c'est quand même particulier d'entendre le fait du sport et... D'avoir un problème de santé, passer quelques jours à l'hôpital, entendre se dire vous avez eu un infarctus c'est guéri, c'est soigné, vous pouvez rentrer chez vous, et se dire du coup ah, j'ai eu un infarctus, donc je vais me remettre au sport Donc en fait, les gens sont tous conscients que c'est très bon pour la santé, mais quand on a eu un problème de santé, ça met un frein psychologique, qui est normal, mais d'où l'intérêt que nous les pros, on leur dise… Voilà. redémarrer progressivement, de façon adaptée, parce que certes, ils sont informés, mais quand on est touché personnellement, en fait, on n'est plus... C'est pas pareil. C'est pas rationnel. Oui,
- Speaker #1
oui. Il y a des dissonances cognitives comme ça sur le mouvement. Moi, je vois beaucoup de gens qui ont des douleurs au dos. C'est hyper important de le mouvement, encourager le mouvement. Ça prévient, ça soigne. Et les gens, souvent, je pense que ce que vous leur dites au service, ça leur assure beaucoup de dire, de toute façon, reprenez le sport. Si vous sentez des symptômes, quoi que ce soit, vous contactez. qui vous voulez et contacter quelqu'un et puis on avisera en fonction mais reprenez sport parce qu'avant je pense peut-être que vous pouvez dire aux gens non il vous est arrivé ça maintenant vous restez tranquille c'est un peu comme le lumbago et la prescription du médecin qui disait du repos pendant deux semaines alors que ça marche mais ça mais un mois au lieu de mettre deux semaines quoi ouais voilà ça marche mais c'est pas le plus optimal exactement
- Speaker #2
et puis ça crée de la peur bon aujourd'hui dans cet épisode nous avons pu parler avec thibault de l'infarctus du myocarde et de l'AOMI. On a parlé de la physiopathie, de chacune de ces troubles et surtout comment savoir repérer les signes. On a aussi évoqué tout ce qui était traitement et réhabilitation, un peu la différence qu'on pouvait avoir entre l'infarctus et l'AOMI. Et ensuite on a pu finir sur comment bien revenir au sport, revenir surtout à l'activité sportive adaptée. quels étaient les critères un peu et comment on reprend le sport dans des bonnes conditions. Merci à toi Thibaut d'être venu aujourd'hui en tout cas, de nous avoir éclairé un peu plus sur ce sujet.
- Speaker #1
Merci beaucoup Thibaut.
- Speaker #0
Merci l'invitation.
- Speaker #1
Tant que l'épisode vous a plu, si c'est le cas, nous vous invitons à nous laisser une note et un commentaire sur votre plateforme préférée. C'est ce qui nous aide à développer le podcast. Vous pouvez aussi nous retrouver sur les réseaux en tapant Coup de main podcast.