"Si on ne fait pas de compromis, le projet n’existe pas et cela fait des années de travail pour rien. Mais si on fait trop de compromis, notre parole n’existe pas, et cela fait des années de travail pour rien." Petite, elle pioche dans la bibliothèque familiale des grands-parents ; les ouvrages y sont vieillots, la vision des femmes rétrograde. Elle dévore les numéros de la Semaine de Suzette de sa grand-mère, les aventures du Club des cinq, le Journal de Mickey… Le goût de la liberté et du voyage lui vient avec Fanchon fille de l'air, de Fernande Féron. Ado, elle se reconnaît féministe "à la Spice Girls". Étudiante, elle ne prend pas la mesure de la dimension systémique et bulldozer de la misogynie et du sexisme, pense pouvoir y échapper. Jusqu’à son arrivée dans le monde du travail – le journalisme –, où elle est « un oiseau pour le chat ». Alors, vers 35 ans, elle déserte les rédactions.Aujourd’hui chroniqueuse, journaliste, autrice et réalisatrice, Myriam Leroy écrit les premières phrases de ses projets sur son téléphone, en "tu", pour prendre de la distance. Elle met en fiction le réel. Elle alerte en écrivant et en documentant le sexisme : dans ses romans Ariane (https://www.librel.be/livre/9782757878439-ariane-myriam-leroy/), Les yeux rouges (https://www.seuil.com/ouvrage/les-yeux-rouges-myriam-leroy/9782021429053), Le mystère de la femme sans tête (https://www.seuil.com/ouvrage/le-mystere-de-la-femme-sans-tete-myriam-leroy/9782021515763)(qui vient de sortir en Points (https://www.editionspoints.com/ouvrage/le-mystere-de-la-femme-sans-tete-myriam-leroy/9791041414758)), dans son film #SalePute (https://www.axellemag.be/salepute-ou-les-ravages-du-cyberharcelement/)(coréalisé avec Florence Hainaut)...En 2023, elle reçoit la Légion d’honneur de la République française pour son engagement en faveur des femmes. Une médaille pour toutes les claques reçues car, depuis dix ans, suite à une chronique sur les ondes, c’est un déferlement de haine qui s’abat sur elle via les réseaux sociaux. Les harceleurs sont encore aux aguets. "C’est le bruit de fond de mon existence. Si cela ne tenait qu’à moi, cela se débattrait dans une armoire et ne sortirait pas des salles d’audience."Myriam a toujours mille projets sur le feu : romans (comme la publication prochaine de L’île sous le vent, à destination des adultes qui apprennent à lire, dans la collection La Traversée (https://www.collectionlatraversee.be/), Weyrich éditions), documentaires, séries, manga, bientôt un podcast d’enquête sur des faits d’usurpation d’identité… Tous soumis à analyse pour trouver des financements. Ça passe ou ça casse – les projets sont parfois rejetés avec violence. "Si on ne fait pas de compromis, le projet n’existe pas et cela fait des années de travail pour rien. Mais si on fait trop de compromis, notre parole n’existe pas, et cela fait des années de travail pour rien." Pour accompagner les arbitrages,Myriam se réfère à des "accords toltèques" : ne jamais rien prendre personnellement et faire du mieux que l’on peut. Créatrices est un podcast produit par axelle magazine et réalisé, monté et mixé par Corinne Ricuort (https://www.alternativeculture.be/). La musique du générique a été composée par Marielle Vancamp. L’illustration de la série est signée Candela Sierra. Dans cet épisode, Myriam Leroy lit un extrait de son roman Les Yeux Rouges (https://www.seuil.com/ouvrage/les-yeux-rouges-myriam-leroy/9782021429053). Musique : Mr Key, "Le silence rouge".🎧 Retrouvez tous les épisodes sur :👉 www.axellemag.be/serie/creatrices (http://www.axellemag.be/serie/creatrices)🔥 Soutenez notre média d'information générale féministe👉 www.axellemag.be (http://www.axellemag.be)💜 Rejoignez-nous sur les réseaux sociaux👉 Instagram : www.instagram.com/axellemagazine (http://www.instagram.com/axellemagazine)👉 Facebook : www.facebook.com/axellemagazine (http://www.facebook.com/axellemagazine)