- Speaker #0
Bienvenue dans Créer hors cadre, sens-toi libre de venir chercher dans ce podcast des outils, des astuces, de l'énergie, de la motivation ainsi que des déclencheurs d'action pour changer, dévier ou recentrer ta prévention. Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans le podcast QT hors cadre. Aujourd'hui, nous avons comme invité Rémi Escal, 44 ans et un parcours extraordinaire. Je te laisse l'opportunité justement de commencer par ce côté de bienvenue, tout simplement.
- Speaker #1
Merci beaucoup pour cette invitation, c'est un grand plaisir de faire ce podcast avec toi.
- Speaker #0
Tu es d'où exactement Rémi ?
- Speaker #1
Je suis originaire de Rhin, en Champagne-Ardenne, c'est où j'ai grandi jusqu'à mes 20 ans, avant de partir, loin de chez moi, faire des études et travailler.
- Speaker #0
Alors, par rapport justement à tes études, le travail, aujourd'hui, justement, comme tu le sais, CréorCadre parle de changements. Donc, à partir de tes débuts, au niveau de tes études, quels ont été tes premiers changements dont tu te rappelles qui ont fait ton évolution ?
- Speaker #1
Alors, les premiers changements, alors moi j'ai fait des... des études scientifiques, dans les études d'ingénieur. J'ai fait partie de Reims pour aller étudier à Strasbourg en école d'ingénieur, l'école des arts et industries de Strasbourg, où j'ai étudié la mécanique. Et pendant mes études, je sais que j'ai été très engagé sur ce qui était coopération internationale. Il y a l'association Ingénieurs sans frontières, dans laquelle j'ai été beaucoup impliqué. m'a amené à travailler notamment sur des projets qu'on soutenait sur Madagascar. C'est une grosse implication parce que j'ai toujours voulu mêler le sens de ce que je faisais avec les capacités que j'apprenais en tant qu'ingénieur, parce que j'avais l'impression de devoir mettre ça au service du plus grand nombre, en tout cas des projets qui me paraissaient en valoir la peine.
- Speaker #0
Alors par rapport justement à tes études, étant ingénieur, on a besoin d'avoir justement ce côté plus structure, stratégie et le fait d'avoir eu l'expérience au niveau de l'international pour justement plus le côté humain. Qu'est-ce que ça t'a appris de différent ? en rapport à tes études et en rapport à l'expérience que tu as vécue à Madagascar, sachant qu'au final, tu travaillais le même domaine ?
- Speaker #1
C'est vrai que dans le métier d'ingénieur, souvent, le point de départ, c'est le besoin du client. Et moi, c'était le besoin de l'association qu'on a appuyée. Après d'avoir voulu le faire dans un cadre de coopération internationale, c'est vrai que ce n'est pas courant. Souvent, on choisit plus facilement des stages dans une entreprise, peut-être à l'étranger, mais c'est un cadre entrepreneurial. Et pour moi, c'était dans un cadre associatif pour le soutien à une autre association qui était loin. Ce que ça m'a appris, ça a été toute la découverte. d'une autre culture. Quand je suis arrivé sur place sur le projet, on était parti huit semaines en appui avec un collègue. Et les trois premières semaines, le dialogue interculturel faisait qu'on avait du mal à se comprendre avec les gens qui ont été censés appuyer dans leur projet. Et du coup, j'ai trouvé très intéressant de voir qu'on avait besoin de se prendre des claques. pour mieux être au service des gens avec qui on travaille. Donc ça, ça a été un grand apprentissage et une leçon d'humilité, j'ai envie de dire.
- Speaker #0
exactement ça c'est intéressant ce que tu exprimes le côté humilité parce que dans ton parcours au final c'est un parcours où je te dis que réellement l'humilité est une de tes valeurs que tu as pu justement développer au fur et à mesure sachant que de base en échangeant avec toi au début tu m'a exprimé comme quoi que tu étais poète sensible à l'art Qu'est-ce que ça t'a apporté justement cette partie de toi tout au long de ton parcours universitaire et début de ton professionnalisme ?
- Speaker #1
C'est vrai que j'avais un profil plutôt littéraire, en tout cas intéressé par l'humain, les autres, et d'avoir parti sur des études scientifiques, ingénieurs, il y a une grande part qui est faite à la technique, à l'apprentissage des sciences, même si la part humaine et managériale par exemple est mise en avant, la gestion de projets notamment. C'est pas central en tout cas, on va dire que c'est... 80% du temps j'ai pensé que sur matière scientifique pour avoir une tête bien faite et moi c'est vrai que j'avais depuis tout jeune ce côté où j'étais intéressé plus par la poésie, la beauté, l'art et c'est vrai que ça... j'avais une injonction un peu familiale qui était de dire si tu peux le plus, tu peux le moins, ou alors si tu commences par faire la face nord d'une montagne, tu sauras faire le reste plus facilement. Je m'étais mis ça en tête en me disant que le fait d'avoir déjà ces qualités en moi, j'avais qu'à travailler ce qui me paraissait le plus difficile pour moi, à savoir la rigueur scientifique.
- Speaker #0
C'est intéressant par rapport à la rigueur scientifique. Qu'est-ce que tu appelles justement cette rigueur ? Quels ont été tes outils pour pouvoir traverser justement tes études et d'avoir ton diplôme ?
- Speaker #1
Ce que j'appelle la rigueur scientifique, ça va être le fait que toutes les matières connexes au métier de l'ingénieur, en tout cas il y a beaucoup d'usages des mathématiques, de choses qui sont rigoureuses, qui vont nous permettre de comprendre le monde à travers de l'analyse de données et puis de savoir utiliser les formules pour calculer comment on va interagir avec le monde. C'est vrai que ça a un côté aussi assez merveilleux, assez fascinant de dire qu'aujourd'hui, avec la technique qu'on a acquis avec l'histoire humaine, on est en capacité, à travers les sciences de l'ingénieur, à comprendre et à maîtriser en grande partie notre action sur le monde. On dit souvent que le scientifique pur c'est l'art de l'exactitude et l'ingénieur c'est l'art de l'approximation. Ce qui fait qu'en gros on va faire le calcul pour que ça tienne alors qu'un scientifique va vouloir exprimer de manière très claire et très précise ses résultats. et nous on va avoir en tant qu'ingénieur le rôle d'agir sur le monde et que ça supporte de l'imprécision qu'il faut à un moment prendre des décisions, agir, un peu comme un entrepreneur simplement.
- Speaker #0
Génial, bravo, c'est très inspirant ce que tu viens d'exprimer. Et tu me fais découvrir justement cet aspect d'ingénieur qui est assez différent encore de ce côté scientifique. Par rapport à justement ce côté entrepreneuriat, aujourd'hui tu es entrepreneur, mais tu ne l'as pas été directement. Quels ont été tes débuts en tant qu'ingénieur ? Est-ce que tu es resté du côté de la France ou tu es parti ? Dis-moi.
- Speaker #1
Tu le sais un petit peu, donc je vais spoiler le truc. Pour tous les auditeurs qui sont là, j'ai eu un parcours où j'ai travaillé d'abord en Alsace pour un groupe industriel qui s'appelle Tripa, qui est des menuiseries en PVC notamment, et j'ai travaillé aussi pour eux en Suisse. Et ça a été aussi une très belle expérience. On se retrouvait sur une petite unité de production, on était moins d'une vingtaine de personnes, alors que je partais du siège de l'entreprise, on était plutôt 450-500 employés sur le site. J'ai travaillé aux méthodes industrielles pour mettre en place des lignes de fabrication, puis à la qualité. Et d'arriver en Suisse, ça a été complètement autre chose. Là, on devient, quand on est dans une petite structure, un peu sachant tout faire, depuis la saisie de commandes jusqu'à la maintenance des machines. Donc, il fallait vraiment être opérationnel et en même temps connaître tout le flux de travail. Et j'ai rencontré des gens aussi inspirants et c'était une partie de ma vie. de découvertes et aussi des moments où j'ai pu toucher du doigt que j'avais envie aussi d'être d'autres choses intérieurement.
- Speaker #0
C'est intéressant par rapport à ce que tu exprimes, le côté de toucher autre chose intérieurement, c'est-à-dire qui tu as rencontré en Suisse qui t'a fait découvrir autrement cet aspect de toi, tout simplement.
- Speaker #1
Alors, c'est la rencontre avec Pierre Rabhi, qui est un poète et un philosophe qui a développé aussi les paysans à la base. Il a écrit et il a développé tout ce qui est agroécologie, donc le fait de travailler la terre avec respect. Je l'avais rencontré une première fois quand j'étais à Strasbourg pendant mes études en 2002, dans un amphithéâtre bondé où il était venu faire une conférence alors qu'il n'avait pas eu les signatures pour être sur les présidentielles en France. Et puis il continuait par contre un tour de France pour présenter ses ouvrages et notamment l'insurrection des consciences qui était un manifeste. Il avait édité et l'appel à faire chacun sa part du colibri en disant que même si on fait une goutte d'eau dans notre contribution pour aller dans le bon sens au niveau collectif, c'était déjà ça. C'est quelqu'un que j'avais trouvé inspirant. Quand je l'ai recroisé en 2005 en… en Suisse, à Lausanne, à nouveau, j'ai été touché par la fragilité, la vulnérabilité de cet homme, et je l'ai trouvé vraiment inspirant, et je trouvais qu'il résonnait avec les choses en moi. Je n'arrivais pas encore à savoir exactement quoi, mais j'ai saisi la perte au vol, et je suis venu pour une première fois en 2006, en Ardèche, pour me former à... à son interhumanisme, qui est une association qu'il avait fondée, et qui faisait de la formation, et en fait toujours d'ailleurs, si ça intéresse quelqu'un, ils sont toujours formateurs, sur tous les aspects de l'agroécologie. Moi j'avais fait un stage d'une semaine auprès d'eux, qui s'appelait l'initiation à la terre, où on apprenait notamment toutes les techniques de compostage, et on avait une initiation complète sur six jours à l'agroécologie. Et c'est vrai que ça a été un peu une bascule, à ce moment-là dans ma vie. J'ai visité notamment un endroit qui s'appelle le Hameau des Buys, qui était à l'époque un projet sur le papier, avec des plans de maisons à construire, un hameau intergénérationnel. Et j'ai terminé avec ça, quand je suis retourné à Lausanne pour travailler, et ça toute l'année. le reste de l'année 2006, pour moi, ça a été un grand brassage dans la tête où je me disais, mais j'ai envie d'aller construire ce hameau. Il était ouvert à de la formation, ça s'appelait l'art de bâtir, et sur neuf mois, on nous proposait Badeur. d'acquérir toutes les techniques d'éco-construction moderne et de faire l'éco-construction, c'est-à-dire le construire en eau saturbois, isoler en balleau de paille, faire des enduitères, des toitures végétalisées, donc construire 20 logements, c'était à l'époque le plus gros projet en Europe d'habitat en paille. et il y avait tout ce côté pionnier qui me semblait être complètement fasciné et le côté un peu aventure et ça a résonné avec moi toute l'année 2006 et jusqu'à temps que je pose ma démission en Suisse pour pouvoir partir me former en Ardèche et ça a été du coup quelque chose un challenge qui m'attendait et m'a amené vers des aventures sur place.
- Speaker #0
Et justement, cette année 2006, comment s'est-elle passée par rapport à ce changement qui était en train de se faire intérieurement et dont tu étais en train de le mettre en action petit à petit, personnellement, et le fait que tu n'étais pas seul, tu étais en couple ?
- Speaker #1
Oui, c'est vrai que... La suite a eu quelque chose de très apaisant, très rassurant. On avait un rythme, on gagnait bien notre vie avec ma compagne. Il y avait un rythme, un train-train, j'allais dire quotidien. les trains pendulaires qui nous amenaient au travail et me ramenaient à heure fixe. Une apparence aussi réussite sociale, professionnelle, et pourtant, de ma part, un sentiment d'insatisfaction pour réaliser une aspiration plus profonde. Alors quand j'ai décidé de partir me former, ma compagne le comprenait parce que c'était l'idée qu'on puisse, moi en tout cas, que je puisse apprendre à faire ma maison. et que ça devienne c'était l'enjeu de nidifier tout simplement, de pouvoir affonder une famille parce qu'on a trouvé un endroit où un nid douillet qu'on a construit éventuellement un peu comme un papa oiseau Et du coup, quand je suis parti, au début, ça devait être pour 9 mois et c'est vrai que... ça s'est vite transformé en une aventure un peu plus longue et elle m'a rejoint finalement en France, en Ardèche. Et pour elle, c'était beaucoup plus compliqué parce qu'elle n'avait pas les mêmes aspirations à l'aventure. C'était plutôt la recherche d'une sécurité matérielle, financière et le fait de construire notre logement, ce n'est pas venu de suite non plus. Donc, c'est un cheminement où on a d'abord rénové une maison de village et la construction dans laquelle je suis aujourd'hui, ça a été un projet plutôt récent.
- Speaker #0
Intéressant par rapport à tout ce cheminement qui, voilà, encore une fois, il ne faut pas avoir peur de passer le cap. Je crois que ces peurs, tu les as eues autant que ta femme, mais toi, ta sécurité, justement, qu'est-ce que tu mets comme critère derrière le mot sécurité pour toi personnellement ?
- Speaker #1
Moi, la sécurité... C'est quelque chose d'un ressenti intérieur. Pour moi, je me sens en sécurité quand je suis en train de réaliser des choses qui me semblent importantes pour moi. Et c'est un apaisement ou quelque chose que je vais ressentir comme étant compris comme ça. Quand on a des aspirations intérieures qui ne correspondent pas forcément aux attentes de la société, de la famille, etc., ça peut être des tiraillements qu'on a, se dire j'ai trop envie de faire ça, mais je ne m'autorise pas. à y aller et moi je sens qu'il y a eu des moments de bascule où je me suis autorisé ça, comme partir en Ardèche à prendre l'éco-construction, ça a été la manifestation extérieure d'une aspiration intérieure et la sécurité pour moi c'est de respecter ça, de respecter les attentes que je sentais et de respecter ce que j'avais à l'intérieur, pour moi c'est quelque chose qui... qui est une sorte de rock, quelque chose sur lequel je peux m'appuyer de manière solide, comme les fondations d'une maison. Et je pense qu'on a souvent des moments où on n'est pas sûr de nous, et l'écoute intérieure va être un des moyens de regarder, en tout cas je trouve que c'est un bon moyen pour aller vers notre sécurité. L'appel intérieur, quand on y répond, d'un seul coup on se sent... on se sent à notre juste place. Pour moi, ça, c'est quelque chose qui participe beaucoup plus que la sécurité financière qui paraît parfois complètement illusoire. Des fois, on a juste tout, des fois, on en a moins, mais quelqu'un, des fois, qui a énormément d'argent, tu ne les vois pas du tout en sécurité. Donc, ce n'est pas du tout lié à la quantité de réussite, on va dire, extérieure. Pour moi, qu'on trouve réellement la notion de sécurité. Moi, je ne la trouve pas là.
- Speaker #0
Magnifique et je te rejoins à 100% en tout cas, c'est de la manière dont je perçois aussi ce mot et c'est intéressant de pouvoir mettre le doigt dessus à travers justement cette interview. Tu t'étais défié et tu aimes bien les défis justement et tu en avais un pour 35 ans de te mettre justement le défi que tu viens de me verbaliser. Est-ce que tu as réussi justement à mettre en place ce dont tu as aspiré à 35 ans ?
- Speaker #1
C'est vrai que durant mes études, j'ai fait des études d'ingénieur, puis après j'avais complété avec une... un master en gestion des entreprises et administrations pour avoir tout le bagage de comptabilité, montage d'entreprise, entrepreneuriat et savoir discuter avec l'aspect financier, mieux qu'avec un bagage d'ingénieur. Et pour moi, je m'étais mis comme défi de dire avant 35 ans, j'ai créé mon entreprise. Et après cette expérience de construction du hameau des buis qui a duré de 2007 à 2010, c'est une période où je me suis fait un peu de transition, où j'étais à mon compte sur l'ingénierie de projet, j'appelais ça. Et puis assez rapidement en 2012-2013, j'ai eu l'opportunité avec d'autres personnes de reprendre une menuiserie artisanale. et ça a été pour moi on l'a créé en manière coopérative et ça a été pour moi la manière de relever ce défi, ce challenge que je m'étais posé quand j'avais 20 et quelques années de créer mon entreprise avant 35 et c'est vrai que Je trouvais qu'en fait, à travers l'entrepreneuriat, il y avait quelque chose, pour moi, je le voyais à l'époque comme un aboutissement aussi, d'une manière de créer, de vouloir changer le monde. Il y a différentes manières de voir l'entreprise. Moi, je la voyais comme ça, comme étant une manière d'être aussi aux commandes d'un navire dont j'avais la responsabilité. C'était le défi que j'avais qui s'est réalisé et pendant 8 ans j'ai investi dans cette menuiserie artisanale coopérative.
- Speaker #0
Et par rapport à cette menuiserie, tu m'as dit que tu avais un grand-père arménien dont tu n'as pas eu l'occasion de rencontrer et de vivre des moments avec lui, mais indirectement tu lui as rendu hommage par ton histoire et son histoire. Tu peux nous en dire un peu plus ?
- Speaker #1
Oui, c'est vrai que c'est quelque chose de... En parallèle de mon bac, quand j'étais tout jeune, j'avais fait un CAP d'ébéniste, un peu en hommage à cet arrière-grand-père arménien que je n'avais pas connu, mais qui avait... qui vivait en Turquie et qui a vécu la diaspora arménienne suite au génocide arménien des années 1920. Et lui était arrivé à Marseille et puis finalement n'avait pas remonté de menuiserie, il était resté menuisier mais à son compte. À l'époque, il était parti de Turquie, il avait une entreprise avec 10 salariés, ça marchait bien. et de ce qu'on m'a raconté. Et moi, c'est vrai que l'opportunité que j'ai eue de reprendre et de créer une menuiserie à mon tour quand je suis arrivé en Ardèche, c'est marrant parce que je ne l'ai pas vue de suite comme une sorte de continuité ou de réparation un peu de l'histoire familiale. Et du coup, c'est vrai que ça pose un peu les... à la fois c'est un hommage familial que j'ai voulu faire et qui s'est prolongé. Et je pense qu'on est aussi influencé par notre lignée, d'une manière consciente ou inconsciente. C'est pas forcément quelque chose qu'on arrive à avoir conscience de suite. Moi, au moment où j'étais dedans, je... je n'avais plus confiance et c'est vrai que à un moment j'ai eu besoin d'avoir un soutien, un appui par quelqu'un qui faisait des soins en énergétique et qui m'a dit l'info qui était là c'était la lignée est contente de ce que tu fais et il y avait une notion de réparation et je trouve que c'est intéressant de se dire mais est-ce que je fais les choses dans cette vie-ci pour moi, parce que j'ai vraiment cet appel intérieur à faire ci, à faire ça, où est-ce que je le fais, mais en ayant finalement comme une sorte de, pas de poids, mais d'influence liée à notre histoire familiale. Et je trouve que c'est intéressant à la fois de rendre hommage à notre lignée, mais aussi de réaliser ce qu'on a à faire nous. Donc c'est de trouver ce juste équilibre qui peut être, vous savez, dans les entreprises, il y a aussi l'héritage, on dit souvent à la personne, il y a le bâtisseur de l'entreprise, il y a son fils qui reprend, et puis il y a les petits-enfants qui mettent un peu tout par terre. Il y a un peu un cycle comme ça. Et je trouve intéressant de voir qu'en fait, dans la vie, on est pétri de différentes influences. Et d'en être conscient, ce n'est pas toujours simple. Moi, j'ai eu besoin de prendre du recul et d'avoir des regards extérieurs pour arriver à comprendre dans quoi j'étais embarqué à un certain moment.
- Speaker #0
Et... Au final, ça te fait sens maintenant, tout ce parcours qui, parfois, on se demande clairement, comme tu dis, pourquoi on le fait et tout ça. C'est intéressant par rapport à cette prise de conscience, cette rencontre que tu as fait avec cette personne. Au niveau, justement, de ce parcours, Ici, aujourd'hui, tu as construit ta maison, mais ça a été tout un parcours justement assez énorme parce que tu l'as fait presque 100% seule. Alors, peux-tu me dire encore ce déclencheur qui a fait que tu as décidé de bâtir ta maison sachant qu'au final, tu as construit un village avec justement ce projet précédent en Ardèche ? Quelle a été cette transition ? Comment tu as pu faire ? Et où tu as été chercher cette énergie ?
- Speaker #1
C'est une bonne question. Après c'est vrai que d'avoir fait la coordination d'un chantier où il y avait 20 logements, ça m'a donné des bases aussi, en tout cas à me mettre sur les rails de comment les étapes de la construction. Ensuite de travailler dans la menuiserie, ça m'a encore donné d'autres éléments plus manuels, plus dans la pratique. Et j'avais le sentiment de ne pas avoir vraiment la tête et les mains équilibrées. J'étais quand même plutôt dans la gestion de projet, dans un savoir immatériel, c'était aussi mon domaine d'ingénieur. mais j'avais besoin de mettre les mains dans la matière. C'est vrai qu'en 2020, au moment où il y a eu le Covid et le confinement, nous on avait acheté un terrain avec ma femme et on avait prévu de construire. Mais tout s'est accéléré et je n'avais pas à l'époque le budget disponible pour faire travailler d'autres personnes, donc j'avais prévu d'acheter des matériaux et de faire. Et c'est vrai que pendant deux ans... Jusque voilà, en 2022, pendant deux ans, je me suis consacré pleinement à ce chantier-là. Et pour une fois, j'ai eu vraiment l'impression d'avoir la tête par rapport à la conception. Avec ma femme, on a fait les plans et on les a fait déposer par un architecte qui avait une grande surface. Et j'ai pu mettre, j'avais la tête, les mains, puisque j'ai mis les mains à l'œuvre, et j'ai majoritairement, avec quelques amis qui sont venus de temps en temps, comme moi, Sinon j'ai tout fait moi-même, jusqu'au carrelage, les différentes finitions intérieures, c'est moi qui ai tout fait. Et le cœur, je trouve que ça a été pour moi un projet où j'ai réuni le fait de faire pour ma famille, et c'était l'élan du cœur, de dire je vais aussi faire quelque chose de le plus beau possible, avec les matériaux les plus fins, l'éco-construction je l'ai mis en avant, j'ai travaillé beaucoup avec le bois. Et donc j'ai eu une énergie qui était le fait de mettre en cohérence tout ce que j'avais appris avant. Et donc j'arrivais aussi sur une quarantaine d'années. Et pour moi, c'est aussi... là on est en bonne santé on est dans la force de l'âge après plus âgé ça devient aussi peut-être plus pénible donc là je suis pile au bon moment pour à la fois mettre mon aspect physique en jeu, avoir tout conçu et le dessiner comme je le voulais et puis le faire pour ma famille pas pour d'autres ça a été une grande réconciliation de l'aspect tête,
- Speaker #0
coeur et main magnifique merci J'ai une autre question et je rebondis vraiment directement. Est-ce que tu t'es félicité de tout ce parcours ? Est-ce que tu t'es arrêté un instant ? Est-ce que tu as déjà regardé derrière toi et au final réalisé toi-même, personnellement, tout ce que tu as déjà accompli jusqu'à 44 ans ?
- Speaker #1
C'est une... C'est une bonne remarque. C'est vrai que je suis quelqu'un qui aime faire la fête, mais qui n'a pas tendance à célébrer mes réussites. Et par exemple, là, on va faire le réveillon du jour de l'an, la fin sylvestre. Donc, on passait en 2024 à la maison avec des amis et on n'avait pas encore pris le temps d'avoir des grosses fêtes. on a fait quelques-unes, mais on n'a pas fait de pendaison de crémaillère ou quoi, parce qu'on est toujours dans le truc de dire, ah ouais, mais c'est pas fini, il manque ci, il manque ça, et c'est vrai que c'est une bonne remarque. Je pense que se retourner sur son parcours, mettre en cohérence et se dire, waouh, il y a quand même des choses qui sont de la valeur, qui m'ont appris et que je souhaite remercier, carrément, sans se féliciter, de se mettre en avant, de se dire, waouh, j'ai de la gratitude. et je commence à y arriver et je pense que c'est important de se retourner et de dire j'ai de la gratitude pour ce qui m'a été donné comme épreuve à surmonter c'est pas toujours facile quand t'es dedans mais dès qu'on en est sorti je suis passé par quelque chose qui était pas simple ou qui était ambitieux mais qui valait la peine et de juste rendre la gratitude c'est bien merci, rendre grâce et je trouve que c'est quelque chose et je le fais de plus en plus, parce que j'en vois maintenant l'importance.
- Speaker #0
Eh bien justement, tu pourras faire chin-chin avant minuit pour cette belle année 2023 et tout ce parcours, parce que ce n'est pas tout. C'est que justement, si on a eu l'occasion de pouvoir faire cette interview, c'est que tu as aussi un podcast. On s'est rencontrés dans ce contexte.
- Speaker #1
et pourrais-tu justement nous en dire un peu plus sur le contenu de ce que tu partages à tes auditeurs et auditrices oui alors c'est vrai qu'on s'est rencontré lors du bootcamp de l'académie du podcast en mai 2023 et on a eu l'occasion d'échanger depuis et c'est vrai que le podcast pour moi c'est un outil que je ai mis que je découvre. J'avais déjà fait de la radio avant, il y a une dizaine d'années, pour une radio locale. Mais le podcast, je trouve que c'est... Le mien s'appelle Escale en Ardèche. Alors, escale, c'est avec deux L. En Ardèche, c'est parce que j'ai trouvé que le territoire dans lequel je suis implanté depuis une quinzaine d'années me plaît. C'est un territoire de cœur. On dit souvent les terres d'audace et les Ardècheois ont dit... on dit cœur fidèle, on garde des choix de cœur fidèle dans le sens où ils ont une honnêteté, ils sont dans le cœur et ils ne te perdent pas de vue, donc c'est aussi des valeurs que j'affectionne. Et pour moi, mon podcast, c'est de faire le zoom, d'aller à la rencontre de gens ou de projets qui sont inspirants, et de les partager, les mettre en valeur, et puis peut-être aussi d'inviter à collaborer, à coopérer, pour que le monde de demain soit aussi, j'en suis persuadé, ce fait à l'échelle des petites mains locales. et qu'on a besoin de se soutenir les uns les autres avec les bonnes idées qu'on peut avoir pour demain, à travers nos business, nos activités, et que ce n'est pas toujours simple d'être seul dans son coin. Donc pour moi, c'est un prétexte d'aller voir d'autres entrepreneurs inspirants ou d'autres projets qui me tiennent à cœur, ou des personnes que je rencontre et avec qui j'ai des coups de cœur. et de les partager et peut-être aussi d'inviter les auditeurs à nous rejoindre dans certains événements que je voudrais organiser dans l'avenir ou à des moments de j'ai plusieurs formules qui sont en train d'émerger qui peuvent être en ligne ou en présentiel et qui vont se développer je pense sur 2024 qui vont être la manière en fait pour moi de contribuer à un meilleur monde de demain je le souhaite
- Speaker #0
En tout cas, il est sûr qu'une fois que c'est lancé, j'en suis. Pour la bonne et simple raison, c'est que ton parcours m'inspire énormément et vont en inspirer encore plein d'autres, que ça soit de tout âge, parce qu'encore une fois, c'est comme tu l'as exprimé, c'est différent de ce qu'on peut avoir au niveau de notre éducation, le côté de l'enseignement. ça vient du cœur, ça vient de nos valeurs et il est aussi important de le transmettre et de par ton projet, tu as eu l'occasion de transmettre ici déjà pas mal de choses et à travers ton podcast, tu vas encore justement transmettre différents parcours que tu as eus, mais aussi justement pouvoir... comme tu l'as dit, amener les personnes qui t'ont entouré dans ce parcours à pouvoir leur donner la parole et aussi de donner la parole à des futures personnes inspirantes. Au niveau de ce lieu, il est clair, je vous propose, auditeurs et auditrices, à aller voir ce petit coin de paradis et à contacter Rémi. Il pourra justement vous faire découvrir d'une manière différente que si vous aviez justement pris simplement votre voiture et ou un hôtel. Parce qu'encore une fois, ce qu'il a exprimé dans tout son parcours, c'est de venir aussi reconnecter. avec son corps. Ce qui veut dire qu'on ne parle pas de spiritualité spécifiquement, mais on parle bien vraiment de ce côté du corps et non plus d'être tout le temps dans sa tête, dans la réflexion, parce que justement, le changement, ça vient de cette idée que l'on a, mais de l'action que l'on pose avec son corps. Et sans cette action avec son corps, il ne se passe rien du tout. Rémi, tu as eu l'occasion d'exploser de changements dans ta vie, que ce soit au niveau professionnel, que ce soit au niveau des changements d'environnement. de pays. Tu l'as fait à plusieurs reprises au niveau de tes études, au niveau de ta vie professionnelle et de ta vie familiale parce que l'Ardèche était le futur nid qui est actuellement maintenant donc ton nid. Et je te remercie énormément pour ce partage. Une dernière question justement avec tes aspirations et tes ambitions. Qu'est-ce que tu aimerais bien dire aux auditeurs et auditrices qui... ont peur de ce changement ?
- Speaker #1
Il faut voir, comme je te disais, les aspirations intérieures, ça peut permettre de voir le changement comme étant un processus, des étapes dans lesquelles on va passer, et qui sont... de ne pas en avoir peur, mais de sentir qu'on est appelé. En fait, je pense qu'à partir du moment où on a la connexion, tous les changements qui arrivent, ils sont à mettre en... à relativiser en tout cas par rapport à se projeter. Moi je trouve que c'est important de visualiser les choses qui nous font du bien, qui nous mettent en joie, qui nous mettent dans l'espoir pour demain. On est dans un monde, en ce moment, où on a beaucoup d'infos, il faut couper l'info, il y a trop d'infos qui sont négatives. Il faut rester dans ce qui nous parle, ce qui nous met en joie, et se projeter, et à ce moment-là, les changements qui arrivent, on les appréhende vraiment différemment. et ça, ça passe par une connexion intérieure à un peu l'espace du cœur. C'est lui le vrai moteur. Reconnectez-vous à votre cœur et à vos intentions, vous mettez en joie, vous verrez, tous les changements qui arrivent, ça devient des épreuves, allez, et puis on les franchit. Donc la confiance en l'avenir, c'est-à-dire notre capacité à le modifier aussi, et puis la reconnexion à ce qui vous porte. Voilà, j'ai envie de vous dire ça.
- Speaker #0
Bravo, bravo. En tout cas, merci pour être passé dans le podcast Créer hors cadre. Donc, n'oubliez pas, chers auditeurs et auditrices, d'aller voir dans la description de cet épisode le lien du podcast de Rémi. Et merci beaucoup, Rémi, d'être passé.
- Speaker #1
Merci à toi, Lindsay. C'est toujours un plaisir d'être avec toi. Et puis, il y a Kiana derrière qui babille. Exactement. En tout cas, tu as le profil aussi de la maman courageuse, qui a de l'énergie dans toutes circonstances. Et c'est vrai que je te respecte beaucoup pour ça.
- Speaker #0
C'est la vie, c'est ça qui est bien. Pour me retrouver justement en rapport au podcast CréorCAD, si vous voulez me contacter, n'hésitez pas de regarder sur Facebook ma page CréorCAD et ou sur Instagram et ou dans la description. Vous pouvez me contacter par mail et ou via Canandly pour un appel découverte. Je vous souhaite à toutes et à tous là où vous êtes, de passer un très bon réveillon de Noël et ou si vous l'écoutez après, tout simplement de passer des moments extraordinaire avec les gens qui vous entourent mais aussi avec vous-même je vous souhaite une belle journée une belle nuit, une belle soirée ciao ciao